Une découverte signée James Whale
3 mai 2017 par Bertrand Tavernier - DVD
LECTURES
GUEULE D’AMOUR (Gallimard) d’André Beucler est un très joli roman, aigu, pénétrant que Jean Gabin adora et, voyant l’occasion de pouvoir renouveler les rôles qu’on lui donnait, qu’il fit acheter par Ploquin. Ce dernier en confia la réalisation à Grémillon qui, avec Spaak, bouscula le livre. Beucler est aussi paraît-il l’auteur de la meilleure étude sur Giraudoux. On y apprend que c’est Giraudoux qui appela Beucler, lui demandant de filer à Rome pour récupérer Renoir qui tournait LA TOSCA. La guerre risquant d’être déclarée, cela donnait une très mauvaise image de la France que d’avoir son plus grand cinéaste travaillant chez l’ennemi. André Beucler est aussi l’auteur de l’excellent scénario et des dialogues très sobres de BAGARRE si bien dirigé par Henri Calef (SND). Y aura-t-il un jour un avis sur ce film qui reste très méconnu ?
Il faut absolument lire LA FIN DU MONDE N’AURAIT PAS EU LIEU (éditions Aléas), le dernier petit opuscule de Patrik Ourednik (EUROPEANA était déjà magistral!). C’est décapant, marrant et toujours stimulant. On y apprend des masses de choses notamment sur l’hymne tchèque, le seul à ne pas être militariste (il y est question d’un aveugle qui tâtonne dans le noir en se cognant aux meubles), les prénoms des enfants, surtout ceux des filles de Goebbels qui commençaient tous par H, le rapport entre la foi et la glace à la fraise. Sans parler de l’attaque menée après l’armistice de 1918 par le général Wright qui fit des masses de mort parce qu’il voulait que ses troupes puissent se laver. Ourednik a traduit en tchèque Rabelais, Queneau et Becket, excusez du peu.
RETOUR DE l’U.R.S.S. (Gallimard) est une des lectures les plus décapantes, les plus revigorantes que j’ai faites ces derniers temps. Gide avait tout compris. Le premier texte prend encore des précautions mais devant les attaques ignobles qu’il subit, il revient sur le sujet et apporte des précisions accablantes. Peut-on imaginer un livre plus actuel ?
Il faut absolument lire TOUT Russell Banks (chez Actes Sud), notamment le déchirant DE BEAUX LENDEMAINS, le passionnant LIVRE DE LA JAMAÏQUE dont l’un des protagonistes est Errol Flynn dans un rôle trouble et POURFENDEUR DE NUAGES qui approche de manière oblique la figure très complexe de John Brown, ce militant abolitionniste, ce religieux intégriste qui voue sa vie à l’éradication de l’esclavage et déclenche la guerre de Sécession. C’est un livre génial.
Ne manquez pas chez Actes Sud les petits ouvrages de Sébastien Lapaque grand admirateur de Bernanos, auteur du premier ouvrage contre Sarkozy, FAUT QU’IL PARTE, et défenseur des vignerons écologiques (LE PETIT LAPAQUE DES VINS DE COPAINS). Lisez tout cela et toutes ses « théories qui sont des petits précis brillants, amusant, perçants et chaleureux sur des villes » en particulier la THÉORIE D’ALGER : les pages sur Camus, la recherche de la tombe de sa mère, la recette du vrai couscous kabyle, l’évocation de chanteurs assassinés, de Lily Boniche… Tout cela est à la fois drôle, tendre, personnel et émouvant. Idem pour la THÉORIE DE RIO.
MUSIQUE
A TALE OF GOD’S WILL (CD chez Parlophone) de Terence Blanchard est un magnifique « requiem pour Katrina » composé pour le documentaire de Spike Lee, WHEN THE LEVEES BROKE. On y sent toute la désolation provoquée par l’Ouragan et tout l’amour qu’éprouve Blanchard pour la Nouvelle Orléans. Chef d’oeuvre.
Dans JAZZ IN FILM (chez Sony Masterworks), il revisite de manière inspirée les compositions d’Alex North pour UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR, de Jerry Goldsmith pour CHINATOWN, de Duke Ellington pour AUTOPSIE D’UN MEURTRE, etc.… Magnifiques arrangements, variations subtiles sur les œuvres originales.
On l’a signalé dans le blog mais autant le répéter : la fort belle musique de Henri Dutilleux pour LA FILLE DU DIABLE de Henri Decoin est enfin sortie chez BIS avec Le Loup et Trois sonnets de Jean Cassou. Par l’Orchestre des pays de la Loire sous la direction de Pascal Rophé.
CINÉMA EN DVD
Nouvelle formidable, incroyable, inespérée : le BFI vient d’éditer en plusieurs DVD le NAPOLÉON d’Abel Gance, reconstruit par Kevin Bronlow avec la musique de Carl Davis. J’en ai revu deux heures et ce fut un éblouissement. Ce qui se passe à Brienne par exemple va bien au delà de la caméra dans les boules de neige qu’on cite à longueur d’articles, idée mille fois moins intéressante que l’utilisation de l’espace et de la stratégie par le jeune Bonaparte et par Gance dans sa mise en scène.
Signalons aussi la sortie en Angleterre de CANYON PASSAGE dans une version encore plus belle en Blu-ray (pas de sous-titres).
Aux USA, sortie très surprenante de STRANGER AT MY DOOR (Olive), beaucoup plus subtil et ambigu qu’on pourrait s’y attendre. L’attaque qui ouvre le film impose une atmosphère de chaos et de violence, rare dans les westerns de l’époque (Witney était un champion des scènes d’action). Mais surtout toute la séquence où l’on affronte par une nuit d’orage un cheval sauvage est digne de King Vidor et justifie l’achat de ce DVD (pas de sous titres).
Et puis, premier effet formidable de mon documentaire, Doriane Films vient enfin de sortir un DVD de REMOUS d’Edmond T. Gréville qui avait totalement disparu de la circulation. J’interviens dans les bonus et il y a un essai argumenté et passionnant de Philippe Roger.
Carlotta sort PROPRIÉTÉ PRIVÉE, le sensationnel premier film de Leslie Stevens.
On m’a reproché de critiquer John Carpenter. Je n’en suis que plus à l’aise pour dire tout le bien que je pense du Blu-ray d’ASSAUT, film qui tient formidablement le coup et parvient à imposer une tension électrique dès les premières minutes. Tout ce qui tourne autour du marchand de glace est admirablement découpé, orchestré de même que le premier assaut sur le commissariat qui vous prend par surprise. Je n’ai pas vu le remake.
Chez Potemkine, il faut se précipiter sur le coffret consacré à ALBERTO SORDI avec ces chefs d’œuvres que sont L’ARGENT DE LA VIEILLE et UNE VIE DIFFICILE.
Et sur les coffrets GRIGORI TCHOUKHRAÏ et LE DÉCALOGUE de Krzysztof Kieslowski qui était épuisé.
DÉCOUVERTE
On peut trouver en zone 1 le DVD de SHOW BOAT (1936) de James Whale qui est à notre avis son chef d’œuvre, un mélodrame à la fois intense et ample, fiévreux et tranquille. Ce bateau à roue qui descend le Mississippi en présentant divers spectacles catalyse sur 40 ans, divers sujets, histoires d’amour et de rivalités, drames familiaux, conflits sociaux et raciaux, enracinés dans leur époque. Les auteurs de la pièce originale Oscar Hammerstein II et Jérôme Kern adaptaient un roman d’Edna Ferber et s’en prenaient aux préjugés raciaux avec une franchise très rare pour l’époque et la première en 1927, fit sensation (1927 voit aussi la création de PORGY AND BESS)…
Dans de nombreux moments Whale parvient à imposer un lyrisme grave et le ton est beaucoup plus sombre, le propos nettement plus audacieux, que dans le remake académique dirigé par George Sidney qui faisait pratiquement passer à l’as tout le conflit racial même si la MGM garde la fameuse scène où le shérif ayant appris que Julie ((Helen Morgan, géniale chez Whale) a du sang noir et qu’elle est mariée à un Blanc, la force à quitter le spectacle et chasse le couple de l’Etat. Dans le remake, la séquence paraît timorée, inerte, malgré Ava Gardner alors que Whale lui donne une conviction, une urgence incroyable qui renvoie à tous ces moments de BRIDE OF FRANKENSTEIN où la créature est traquée par les villageois. Le sentiment d’injustice, d’oppression est le même. On pense à des films plus contemporains comme le beau LOVING de Jeff Nichols même si Julie est jouée par une actrice blanche. Les personnages noirs, domestiques, gardiens, comme à l’époque, sont évoqués avec respect. Durant un passage poignant montrant des comédiens imitant les Noirs, Whale cadre dans le public, assis loin derrière les Blancs, plusieurs rangées d’Africains Américains qui assistent au numéro. Whale place la caméra derrière eux et nous n’avons pas accès à leurs réactions mais nous la sentons ainsi que le sentiment de Whale, comme d’ailleurs dans ces mouvements où la caméra, très fluide, cadre deux files très séparées de spectateurs noirs et de spectateurs blancs. Et la musique et toutes les chansons de Jérôme Kern sont magistrales avec le grandiose Old Man River chanté par Robeson qui ne figurait pas dans la distribution au théâtre (et là, Whale recourt à un mouvement circulaire extraordinaire et à un montage quasi expressionniste), My Bill, chanson déchirante que transfigure Helen Morgan ; Cant’ Help Lovin’ Dat Man morceau bluesy où Irène Dunne est épatante.
Toujours pour rester avec James Whale, Elephant a eu la très bonne idée de ressortir des films d’horreur et je reviendrai sur certains titres mais précipitez vous de toute urgence sur LA MAISON DE LA MORT (THE OLD DARK HOUSE) somptueux visuellement. Cette comédie macabre où Karloff joue un rôle très secondaire (et le déroulant ajouté par la production perturbe plus qu’il n’éclaire, peut-être encore une fausse piste) dans cette maison où rien ne marche. Le couple qui reçoit les malheureux qui fuient l’orage est inoubliable. Il s’agit de Ernest Thessiger qui a une manière de vous proposer une pomme de terre avec des sous entendus qui glacent et Eva Moore, sa sœur, chrétienne fanatique qui crie tout le temps « No beds, no beds ». Gloria Stuart est comme toujours délicieuse et Mervyn Douglas caustique, rapide.
Rappelons que le film GODS AND MONSTERS de Bill Condo était une description assez touchante et juste des derniers jours de James Whale qui était remarquablement interprété par Ian McKellen, Lynn Redgrave et Brendan Fraser.
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À Bertrand Tavernier : Merci pour ces précisions ! Ce poème d’Aragon, un des plus beaux de ces années-là (qui en comptent pourtant beaucoup), va me servir à parler de la vison du monde de Mme de La Fayette, dont je le trouve étrangement proche (dans les deux Princesses en particulier) : Classicisme d’Aragon ou avant-gardisme de l’ex-Précieuse ? Une question d’histoire littéraire passionnante et riche en développements possibles. On peut comprendre à la lecture de ce texte magnifique qu’Elsa Triolet ait été légèrement contrariée, surtout si elle pensait que certains vers s’adressaient à une autre qu’elle (Mon bel amour mon cher amour ma déchirure…) Concernant les adaptations de la grande romancière (ce n’est pas d’Elsa Triolet que je parle, malgré le premier accroc…), et avant de reprendre et d’étudier systématiquement la vôtre, je me suis replongé brièvement dans le film de Delannoy (1961), assez décevant finalement, non pas seulement en tant qu’adaptation (il n’était pas obligé après tout de coller au texte), mais même en tant que film je crois. Il a peut-être été impressionné par le monument ? Peu d’allant, peu d’enjeux dramatiques, une photographie plutôt hiératique (beaucoup pensent que classicisme est synonyme d’immobilisme, ce qui bien sûr peut s’avérer un peu gênant au cinéma…) Surtout une étonnante absence de dynamique intérieure chez les personnages, je veux dire étonnante chez Delannoy, qui a eu des réussites dans certains genres (je pense au polar en particulier, même si sa filmo a un côté fourre-tout et témoigne d’une habitude un peu systématique de faire valoir les ressources littéraires) : au fond c’est ça : il n’a pas vu le polar qu’il y a dans la Princesse de Clèves, et c’est pourtant une des clés de ce roman.
A Pierre Alain Drules
Le film est guindé avec des acteurs tous trop âgés et une esthétique froide, académique. Delannoy est plus inspiré dans MACAO, LE GARÇON SAUVAGE, ses Maigret
À Bertrand Tavernier : C’est vrai qu’on ne s’ennuie ainsi ni à L’affaire Saint-Fiacre, ni à Maigret tend un piège ; et il faudra que je jette un coup d’oeil nouveau à Macao vu il y a bien trop longtemps, et au garçon sauvage, que je ne connais pas. On peut dire aussi qu’il était plus facile d’adapter Simenon que Madame de La Fayette, dont les brouillards sont moins foncièrement imagés, participent moins d’un climat que d’une métaphysique ou plutôt d’une ontologie ; et pourtant il y avait là peut-être une transposition intéressante ; quand elle écrit, parlant de la complicité amoureuse du duc de Guise et de Mlle de Mézières : « ils cachèrent leur intelligence avec beaucoup de soin », ne dirait-on pas qu’elle parle de criminels ? Et ce n’est pas pour une condamnation morale et bien-pensante ; tout le contexte est empoisonné par une atmosphère de violence et de coups tordus, et je trouve que dans l’autre Princesse, évoquant l’ambiance à la cour quand se rencontrent Nemours et Mlle de Chartres, il s’agit bien du même climat, qui n’apparaît pas du tout chez Delannoy, alors qu’il a su ailleurs filmer, photographier les méandres poisseux et les confinements étouffants de la conscience criminelle (d’où mon étonnement, à la réflexion). Le script a dû être réalisé un peu hâtivement ; et d’ailleurs une difficulté particulière vient du fait que cette obscurité chez la romancière est soigneusement cachée sous les dehors d’un style très pur et délibérément lumineux (alors que d’habitude c’est plutôt le contraire ?)
A Pierre-Alain Drules
C’est plutôt un manque d’intelligence dans l’adaptation et une soumission à tous les clichés du film historique ou chaque objet est montré avec sa valeur patrimoniale que personne ne percevait à l’époque
Véritable devoir de mémoire »Le chagrin et la pitié »de Marcel Ophuls mérite une analyse profonde car l’œuvre à été incomprise et le film interdit jusqu’à 1981.Les premiers reperages du film qui dure 4 heures ont été effectués quelques semaines avant mai 68.Ensuite Ophuls et son équipe ont été virés de l’ORTF.Le tournage commença en 69 avec plusieurs allers retours entre la France et l’Allemagne car »Le chagrin et la pitié »à été co-produit par la 1ère chaine Suisse et Allemande.Je ne peux résumer ici le travail de recherche de l’équipe qui à dut fouiller quantités d’archives de la tv française et allemande.Le point fort sont les entretiens notamment celui de Pierre Mendes-France qui s’explique quand en 44 il à fuit en bateau depuis Bordeaux direction le Maroc avec d’autres parlementaires français.Les plans tournés à la campagne chez les frères Grave sont significatifs.Les hommes sont assis autour de la table,il y à toujours du vin rouge,les femmes sont dans la cuisine et n’interviennent pratiquement pas.L’une d’entre elle tricote debout face à la caméra,on voit arriver des voisins qui s’insèrent dans la conversation et explique qu’à Clermont ferrand beaucoup d’habitants ont soutenu le pouvoir de Vichy.J’oubliais aussi l’affaire Marius Klein qui était un commercant ayant publié une annonce dans »Le moniteur »(journal pétainiste).Cette annonce disait que lui et ses trois frères s’étaient battus pour la France en 14-18 et qu’ils n’étaient pas juif.Marius avait peur que la clientèle fuit son magasin de confection.Dans le complément Ophuls affirme à Michel Ciment que Costa Gavras,un jour lui à glisser à l’oreille que Joseph Losey s’était inspirer de ce fameux Klein pour le film avec Delon.Enfin on retrouve la séquence avec Solange,coiffeuse qui à soutenu ouvertement le maréchal Pétain et avoue avoir eue une certaine estime pour l’homme.Bien sur on l’a sent mal à l’aise face à la camera et déclare les mains devant la bouche que 90% des habitants de Clermont étaient content de l’occupation nazi.Dans les bonus on voit un extrait de »Veillées d’armes »film avec Philippe Noiret que je n’ai jamais vu.Bertrand m’en dira plus car l’œuvre est produite par Little bear.Parmi les intervenants on voit Jacques Duclos figure marquante du Parti communiste qui fut sénateur et maire de Montreuil et qui apporte lui aussi sa vision personnelle sur la résistance dans les campagnes et le role hélas comprométtant de la bourgeoisie et des gros industriels français qui ont soutenu dès 39 le régime nazi.Pour ceux qui n’ont jamais vu cette œuvre foisonnante,n’hésitez pas une seconde.
A Yves Rouxel
Le film n’a pas été INTERDIT. Il est même sorti en salle avec un énorme succès (au Paramount Elysées non ?). Il a été interdit à la télévision où il n’y a pas de commission de censure mais où les directeurs de chaînes allaient (parfois, souvent), prendre les ordres du Pouvoir. J’emets les plus sérieux doutes sur l’anecdote « confiée » par Costa. Le scénario de MONSIEUR KLEIN a été écrit par Solinas (avait il vu le film?). Il est possible que le nom ait été pioché dans le documentaire mais l’histoire que raconte Ophuls n’a pas de rapport avec le film de Losey. Je n’ai aucune envie de parler de VEILLÉE D’ARMES que j’aime par ailleurs beaucoup et ne me souviens pas d’une intervention de Duclos dans un film sur les correspondants de guerre en Bosnie. Par ailleurs ce que dit Duclos mérite d’être nettement nuancé car le PC a été un adversaire de la guerre contre le nazisme du pacte germano soviétique à l’invasion de la Russie, à quelques exceptions près (le Chanois, Guingouin, le colonel Fabien) qui se faisaient remonter les bretelles. Jean Marc Berlière évoque par exemple les tracts communistes que transportaient Guy Môquet : tous dénonçaient, le juif Mandel, de Gaulle et les banquiers bellicistes de la City.
à Bertrand et Rouxel: ATTENTION! LE CHAGRIN ET LA PITIE: le film terminé en 69, est sorti en 71 et n’a jamais été interdit au ciné. C’était une commande de l’ORTF qui a reculé, a refusé de le diffuser (pas d’interdiction, on fait semblant de regarder ailleurs, plutôt). Deux ans ont passé et il est sorti dans une seule salle du quartier latin à Paris (Le St Séverin?): Une seule salle j’insiste! c’est là que Delfeil de Ton l’avait vu et en a fait le panégyrique dans Charlie Hebdo (le vieux) sans doute d’autres critiques aussi mais dans ce cas ils étaient pas nombreux, du coup et seulement après au bout de 3 semaines je crois étant donné les queues devant le St Séverin qui bouchaient toute la rue on pouvait plus passer, est-il sorti sur les Champs Elysées et ailleurs. Voilà la réalité, chers amis.
A MB
La presse a été très bonne et beaucoup de films à l’époque sortaient sur une salle ou deux. J’ai été attaché de presse de plein de films sortant au Saint severin ou Saint André des Arts
à Bertrand: mais c’est bien parce que la presse a été bonne que le film est passé, bien ensuite, sur les Champs et est passé de une à deux salles ou plus.
A MB.Le principal soucis avec les entretiens et les témoignages recueillis s’est que plusieurs intervenants ne se souviennent pas volontairement ou involontairement de certains détails qui peuvent fausser la vérité et les faits réels imputés à certains.A la liberation beaucoup de femmes françaises qui sont sortis avec des Allemands ont été rasés sur les places publiques des villes ou villages.Certaines je pense ont agi comme les collaborateurs et même des commerçants qui faisaient du marché noir.Sur ce je vais vous laisser quelques jours,je monte à Paris comme on dit pour la fète de l’humanité puis ensuite une petite croisière en Bretagne.Avant de partir je vous conseille deux films. »Le redoutable »de Michel Hazanavicius qui revient sur la liaison sulfureuse entre Anne Wiazenski et Jean luc Godard qui est un film assez culotté puis « Les années folles »d’André Téchiné.Mise en scène épatante,scénario tiré d’une histoire vraie,celle de Paul Grappe qui déserta l’armée en 1914 et se transforma en femme sur les conseils de sa propre épouse.Téchiné filme les corps,la chair,la vie avec une intensité rare et impressionnante.Du bel ouvrage pour ce cinéaste à redecouvrir.Sur ce bon vent à tous sur le blog.
A Yves Rouxel
D’accord pour le REDOUTABLE
à Rouxel: « plusieurs intervenants ne se souviennent pas volontairement ou involontairement » Tout à fait.
A Bertrand.Pourquoi vous ne voulez pas parlez de « Veillées d’armes »de Marcel Ophuls?Ce qui me semble assez étonnant c’est que »Le chagrin et la pitié »est une commande de l’ortf alors qu’il à été produit par deux chaines étrangères.Savez vous les retombées de cette œuvre aux états-unis ou ailleurs,est-il projeter dans les écoles de cinéma?Merci,je vous laisse car cette après midi je vais « marcher »dans le bon sens,histoire de faire bouger les choses.Entre les sans dents de Hollande,le karcher de Sarkozy voilà maintenant les fainéants(peut etre s’adresser t-il aux rois fainéants qui nous gouvernent?).
A Yves Rouxel
Parce que je l’ai produit et que ce fut un cauchemar de travailler avec Marcel Ophuls. Ce qui ne gomme pas l’admiration que j’éprouve pour ses films. LE CHAGRIN ET LA PITIÉ avait été produit par Harris et Sedouy pour l’ORTF avec comme souvent une coproduction avec des tv étrangères. L’Ortf n’a pas voulu diffuser le film mais impossible de l’interdite aux producteurs étrangers. Et Ophuls a tourné cette interdiction en le faisant sortir en salle
Je ne suis pas de la génération qui a pu assister à la sortie du Chagrin et la Pitié au cinéma, mais je me souviens d’en avoir vu de longs passages à la télévision quand j’étais jeune adolescent, et d’en avoir été marqué (accessoirement c’est ainsi que notre père nous appelait, mon frère et moi, quand nous étions gosses : le chagrin et la pitié, mais c’est une autre histoire…) N’était-ce pas finalement une victoire, à la fois d’Ophüls et du service public de télévision ? Sans parler de la dimension évènementielle, car pour beaucoup le film était déjà mythique. Mais pour rester dans les années 40, j’ai une demande pour vous, cher Bertrand Tavernier, qui n’est pas qu’une question de cinéphile. Je vous ai entendu dire, il y a déjà quelque temps, chez Laurent Ruquier (« On va s’gêner », Europe 1), que c’était à l’intention ou en l’honneur de Madame votre mère que Louis Aragon avait écrit « Il n’y a pas d’amour heureux ». C’est un point d’histoire littéraire que j’aimerais clarifier avec vous (vous comprendrez mieux cette demande non directement cinéphilique quand vous saurez que j’enseigne la littérature en Terminale L…) Puisque je ne suis pas journaliste, je n’ai pas besoin de vérifier dix fois mes informations, mais comme vous êtes à ce jour ma seule source sur ce sujet, j’accueillerais avec joie toutes les précisions que vous voudrez bien donner (à moins que vous ne disposiez d’une référence bibliographique qui m’éviterait de vous embêter avec ça ? J’avoue ne pas encore l’avoir trouvée).
A Piere Alain Drules
Mes parents ont hébergé et caché Aragon et Elsa Triolet pendant de longs mois à Montchat, faubourg de Lyon. Et c’est là qu’il a écrit son poème dont l’original que je détiens est dédié à ma mère, ce qui avait rendu Elsa furieuse me disait elle.
CHAGRIN: Duclos intervient dans ce dernier film, pas dans VEILLEE D ARMES (archives 39-45 ou interview pour le film?). Quant à Noiret, dans VEILLEES c’est juste l’un des intervenants (sur une bonne trentaine).
Je voudrais préciser juste une chose par rapport à Simone Weil que j’ai tendance à admirer pour la loi qu’elle a portée, c’est qu’elle a violemment attaqué LE CHAGRIN qu’elle accusait de produire une vision faussée de la période, ou qqch de ce type.
A MB
Elle a été une adversaire entêtée, fanatique du film et Ophuls la détestait. Elle justifiait la Censure
à Bertrand: j’en prends plein la figure à apprendre ça sur Weil! LE CHAGRIN fût-il orienté un poil dans un sens de mauvaise intention, comment nier au moins l’intérêt des interviews d’inconnus (entre autres) à qui on n’avait jamais rien ou peu demandé sur cette période et qui avaient quand même qqch à dire: dés le début les 1ères minutes avec le pharmacien de Clermont Ferrand entouré de ses enfants, on est scotché!
et le passage où qqn qui s’évade d’une prison est bloqué dans sa fuite car il doit attendre, pour ne pas être aperçu par eux, qu’un jeune homme arrive enfin à décider son amie de passer la nuit avec elle. Elle dit « oui ». L’évadé: « J’en étais plus content que lui! »
A MB
Elle s’est braqué contre le film qui reste admirable dont elle avait une perception biaisée, ne lui trouvant aucun aspect positif et ne le voyant que comme une volonté de salir la Resistance et la France. le film n’était pas politiquement correct et elle l’a interprété de travers. A une moindre échelle, c’est presque l’histoire du CORBEAU qui se répète
Simone Weil avait aussi ses défauts et aveuglements, cela ne lui enlève rien de ses qualités mais permet de nuancer la portrait un peu trop hagiographique qui fut brossé lors de son décès.
Quant à Ophuls, je veux bien croire qu’il n’est pas toujours commode – ce qu’il partage avec un autre grand documentariste Cl Lanzman- même si son travail documentaire est passionnant notamment ce Chagrin et la pitié mais aussi Hôtel Terminus mais c’est le revers de la médaille de leur pugnacité visible lorsqu’ils interviennent à l’écran.
Veillée d’armes, je ne l’ai pas revu depuis fort longtemps et m’en rappelle comme d’un objet assez complexe aux intentions moins évidentes à comprendre que les deux opus cités plus haut mais la question de l’ex Yougoslavie était assez sidérante quand on se rappelle la manière dont Mitterand et l’Europe avec lui traitèrent le problème.
Simone Veil, pas Simone Weil (1909-1943), philosophe, un des plus grands esprits du XX° siècle, auteur entre autres de L’ENRACINEMENT, un ouvrage toujours d’actualité même s’il a été écrit pendant la guerre et qui est une réflexion sur une nécessaire refondation de la civilisation après la victoire contre le totalitarisme nazi.
A MB:
Le quelqu’un en question qui attend de sauter du mur de la prison c’est Pierre Mendès France, qui raconte la chose avec beaucoup d’humour et qui par ailleurs dit des choses intéressantes sur la fréquentation et la programmation des salles de cinéma de l’époque. Ayant dû passer plusieurs mois dans la clandestinité (entre son évasion et son départ pour Londres) il passait une bonne partie de son temps dans les salles obscures. Il dit si je me souviens bien que LE JUIF SUSS n’a rencontré aucun succès auprès du public français.
à Mathieu: merci pour l’orthographe (moi-même très maniaque sur les noms propres!) et pour Mendès-France, je ne me souvenais plus que c’était lui et je vais prendre le film à la médiathèque je dois le revoir!
Autre chose: j’ai revu LES DOCUMENTS INTERDITS de Jean-Teddy Philippe que j’avais vu il y a un lustre sur Arte et dont l’un des C.M., LA SORCIERE m’avait terrifié. Ca reste vraiment très convaincant. Maintenant il faut que j’explique à ma médiathèque qu’elle ne devait pas classer ce film dans la partie « Histoire et Documentaires etc. » puisque ce sont des fictions, arrangées comme des documents authentiques, précurseurs de BLAIR WITCH dans le style « found footage » bien exploré depuis! J’y reviendrai.
Désolé pour mon erreur: oui, Simone Weil est un grande et belle figure de la pensée.
L’autre Simone Veil était indéniablement courageuse sur certains plans ( le témoignage au sortir de la guerre et l’avortement), plus aveuglée sur d’autres ( une sorte d’adhésion automatique à tous les aléas européens y compris les plus néolibéraux, synonymes de casse du modèle engendré par le CNR) mais nul n’est infaillible.
Au moins était elle une ex ministre qui avait su montrer du courage contrairement à la collection de gouvernements et députés godillots que nous subissons quinquennat après quinquennat!
Mais nous nous éloignons du cinéma, non?
et moi j’avais oublié la quasi homonymie des deux Simone, encore désolé!
A MB:
Ah! les classements des médiathèques! La mienne (?) a entrepris de classer les DVD par genres: Drame, Policier, Comédie, Western, etc… Un signe parmi d’autres de l’influence de la culture marchande sur l’espace public qui devrait être au contraire proposer des alternatives à cet esprit marchand… Par ailleurs APPORTEZ MOI LA TETE D’ALFREDO GARCIA se retrouve classé en Western, A STAR IS BORN de Wellman en comédie musicale (on comprend l’erreur), et THE GENERAL DIED AT DAWN de Milestone en policier (ça c’est parce que Gary Cooper sur la jaquette du DVD a un imper et brandit un flingue). Autre signe plus grave de cette vision marchande de la culture: une bonne partie de la littérature classique se retrouve dans la réserve, accessible sur demande (à ceux qui savent), ceci pour laisser la place sur les rayonnages aux Guillaume Musso et autres Marc Lévy. Dans un monde où on nous répète à l’envi que la culture n’a jamais été aussi accessible grâce notamment au numérique, la probabilité qu’une personne ne bénéficiant pas d’un héritage socio-culturel favorable tombe par hasard sur une œuvre de Shakespeare, Conrad, Maupassant, Mozart, Bach ou bien Lubitsch ou John Ford est à mon avis moindre qu’il y a quelques décennies, non pas que ces œuvres soient en soi moins accessibles, mais parce qu’elles sont recouvertes sous une couche toujours plus épaisse d’informations visant à détourner ailleurs l’attention du public.
à Mathieu: tt à fait d’accord. Le classement par genre vient d’une sottise insondable, me fait penser à ces sites de vente qui dés que j’achète un western me donnent une tonne de propositions d’autres westerns!
à Mathieu: je me souviens de la ville de votre médiathèque vosu l’aviez mentionné et ma parole je regrette d’avoir perdu le contact avec qqn qui y bosse j’aurais pu la diriger sur votre billet pour l’embêter! Ma méd à moi est plus cool: tous le fonds Histoire et Documents, le moins fréquenté, est au RDC au plus accessible, régulièrement ils font une présentation avec des dvds ou livres peu demandés ce qui est intelligent, car on est souvent attiré par ce qui est déjà un peu connu au lieu de partir à l’aventure (enfin, moi).
J’irais plus loin mais peur d’embêter les gens, si Bertrand pouvait vous communiquer mon email, et si ça vous dit je vous en dirais plus là-dessus! (pas d’obligation ofkourss).
à Mathieu: d’ailleurs la manie du genre se décline ailleurs: je voulais acheter SOLDIER S STORY de Jewison et plus bas on me dit « fréquemment acheté avec LE DIABLE EN ROBE BLEUE »! Ben oui y’a des amateurs de films avec des acteurs noirs! Ridicule.
A MB:
En discutant avec des employés de la dite médiathèque, je me rends compte que tous ces choix viennent d’en haut et d’un directeur très axé sur la culture numérique, les jeux vidéos (en plus des ordinateurs avec accès Internet utilisés pour beaucoup par des gamins jouant à des jeux vidéos débiles, il y a des écrans avec des consoles de jeux).
Simone Veil
pour M Pascal:
(discret, hein?):
https://www.arte.tv/sites/olivierpere/2017/08/17/el-dorado-de-howard-hawks/
A MB : (en catimini) Merci de nous avoir trouvé un allié. Mais je revendique mon absence de mauvaise foi ! Il n’y a pas que de la « subjectivité sauvage » là-dedans. Pour ne prendre qu’un exemple, le générique d’eldorado (je fais aussi discret que possible) est objectivement parlant unique, en tant qu’ hymne à tout le genre du western et même évocation métaphorique du destin de l’homme, dans une seconde lecture.
Ne m’engueulez pas, je parle d’un film que j’aime !!!
Repéré!
Bloods and guts !
à MP: en douce il faut admettre que ED est inégal, nous aimons des moments (sans mauvaise foi), mais que des moments! et Olivier Père est le 1er à remarquer le coup du cheval qui trotte à reculons comme il dit « jamais vu dans aucun western »!
Maybe…
à MP: Je viens de lire un avis sur ED (dans le livre Backstory 2) qui m’agace un peu: Arthur Hunnicutt (Bull) reprendrait le rôle de Brennan dans RIO BRAVO! et il serait moins bon. Faux deux fois (d’ailleurs on exagère un peu la similitude entre les deux films, qui est réelle mais pas tant que ça). Ce n’est pas le même rôle: Bull n’est pas cloîtré dans la prison, il est valide physiquement et participe à l’action, donnant même des conseils de stratégie, il n’a aucun complexe au contraire de Stumpy et pas d’histoire personnelle ce qui rend le personnage moins riche, mais l’histoire personnelle de Stumpy, si plus riche, est théorique et abstraite, juste suggérée (il fut dépossédé de son ranch par Burdette). D’autre part Brennan cabotine à fond la caisse dans RIO et à la revision commence à ennuyer par sa loghorrée, parfois de bonnes trouvailles de jeu, certes. Alors que Hunnicutt est bien plus sobre tout en exploitant à fond la tradition du « one liner », ces petites phrases de dialogue qui envoient l’autre dans les cordes, et que Hawks adorait (voir HIS GIRL FRIDAY, véritable festival de répliques qui font mouche, Hunnicutt aurait pu jouer l’un des journalistes). Hawks considéra d’ailleurs dans LA CAPTIVE qu’il était heureux de l’avoir choisi car Hunnicutt releva le niveau de la distribution (il était déçu par les autres acteurs surtout sa vedette) (pour ceci voir McBride la bio de HH). J’adore Hunnicutt dans ED car il est un grand atout dans sa façon de faire un sort aux répliques sarcastiques qu’on lui donne. Il eût été français il eût joué du Audiard avec bonheur. Il est donc différent en personnage par rapport à Stumpy et au moins aussi bon acteur. Je ne sais pas ce que vous en pensez.
Brennan dans la sobriété est finalement plus convaincant: il faut le voir dans l’excellent LE SHERIF/THE PROUD ONES où avec cinq répliques sur 1h et demie, il vous emballe un personnage attachant et inoubliable! Et bien plus bavard dans UNE CORDE POUR TE PENDRE il est génial aussi.
A MB
Quand même, la scénariste des deux films qui s’y connait, Leigh Brackett, se plaignait amèrement qu’on l’oblige à écrire « le retour du fils de RIO BRAVO » et quand elle disait qu’elle avait déjà écrit cette scène, Hawks et Wayne lui répondaient : « elle a marché, on peut donc la reprendre »
LE SHERIF excellent ? Moi je l’ai trouvé hyper convenu et plat dans sa mise en scène comme tous les Robert Webb. C’est Chabrol qui a trouvé le titre français, et il s’étonnait que personne n’ait eu cette idée avant lui.
A part cela Hunnicut est bien, comme toujours
à Bertrand: les similitudes sont évidentes mais des différences aussi, et j’ai lu l’interview de Brackett dans Backstory2, mais là je voulais insister sur Hunnicutt et sa différence avec Brennan.
J’adore LE SHERIF (100% d’accord avec Jeremy Fox qui m’a fait plaisir) malgré sa mise en scène molli molla c’est vrai, mais il y a plein de qualités… Vous êtes très sévère quand un film pèche de ci de là, réflexe professionnel?
A MB
Je trouve le scénario pas mal mais le travail de Webb si routinier, si peu imaginatif dans le choix des décors, des extérieurs. Comparez avec d’autres réalisateurs sous contrat à la Fox, King, Hathaway, voire Werker
à Bertrand: LE SHERIF:je ne peux dire autre chose que c’est vrai ce que vous dites sur la mise en scène, choix des décors etc. Mais là je suis plus J Fox qui souligne la justesse des personnages: Brennan, les deux tueurs, même Middleton en patron de saloon est toujours retenu et crédible: ça relève aussi de la mise en scène. Jeffrey Hunter est passionnément crédible et me fait reconsidérer son interprétation dans SEARCHERS, finalement c’est un bon acteur, moins intimidé ou énervé que dans le Ford, il parvient à jouer avec un cliché en s’en décalant finement: voilà un jeune qui rencontre un homme de l’âge de son père qui a justement tué celui-ci. On sent venir la psychanalyse hollywoodienne à gros sabots qui font mal: il va vouloir tuer Ryan puis se raviser par maturité acquise en deux coups de cuillèr à pot et finalement l’adopter comme père de substitution ben non! C’est pas vraiment ça on a pas droit à la grande crise de furie anti-Ryan, celle-ci se règle en une minute de petite colère (suite au meurtre du tueur par Ryan) et alors que Ryan est de + en + atteint de cécité il prend la relève. Ce n’est jamais appuyé. La photo de Ballard impressionne dans ce plan où Ryan rejoint sa maison la nuit, le nombre de personnages dans les plans de foule séduit aussi car le moindre figurant est bien dirigé (ou expérimenté, c’est peut-être aussi la machine de production hollywoodienne à l’action plus que le talent de Webb), les personnages sont bien découpés jusqu’à la silhouette. Le personnage de O’Connell est très bien vu, Webb a bien signalé la routine et la fatigue de celui-ci quand il nous a montré deux fois précédant sa démission la façon dont il rend son arme au ratelier à la fin de la journée, et le personnage joué par PE Burns l’ivrogne est aussi très bien vu et émouvant quand il vient toucher l’épaule de son partenaire aux cartes et ex geolier (Brennan) assassiné, ou qu’il signale à Ryan, le shérif qui l’enferme régulièrement pour ivrognerie le sale coup que préparent les tueurs, en chantant hurlant feignant cette fois-ci l’ivrognerie totale pour tromper les tueurs! Ouf! qu’est-ce que j’aurais pas dit en plus si c’avait été un chef d’oeuvre!
Par contre, juger que ce film est un précurseur de RIO BRAVO est hors limite (voir J Fox), comme des centaines de westerns à ce moment là!…
Chabrol travaillait un peu dans la distribution de films pour avoir trouvé le titre français? (entre nous le titre original est mieux, « Les Hommes Fiers »?).
A MB
Il était attaché de presse à la Fox suivi par Godard. Il voulait appeler tous les films : « le souffle de l’ordure », notamment Peyton Place. Et il y a des dizaines de westerns, notamment des Werker avec Mac Murray qui traitent ce sujet avant RIO BRAVO
eh eh Chabrol excellent!
c’est pas lui qui était responsable de AMOUR FLEUR SAUVAGE pour ShOTGUN?
A MB
Non, ce n’est pas un film de la FOX mais je crois de United Artist
AMOUR FLEUR SAUVAGE c’est Allied Artists
A Bertrand:
De Robert D. Webb je viens de voir WHITE FEATHER (en visionnant le BR de Koch Media, je n’ai donc pas vu vos commentaires du DVD Sidonis) et je trouve qu’il ne manque pas totalement de qualités de mise en scène. Webb fait preuve d’un remarquable sens de l’espace et du cadre et utilise très bien le Scope. L’atmosphère du fort comme celle du campement cheyenne est vivante et crédible et comme MB dit à peu près la même chose des scènes de foule et de la figuration dans THE PROUD ONES (que je n’ai pas vu), je me dis que Webb n’est peut-être pas étranger à cette réussite. Il faut dire qu’il est aidé par une production opulente et soignée (décors, costumes et une figuration très nombreuse) allant dans le sens d’une recherche d’authenticité (on pense souvent à BROKEN ARROW de Daves, scénariste du film) qui rend par contraste d’autant plus voyantes les entorses à ce réalisme : les rôles d’indiens joués par des Blancs (mais c’est la cas de tous les rôles d’Indiens à l’époque), et le rouge à lèvres de Debra Paget est presque aussi voyant que celui de Marilyn dans NIAGARA. Webb utilise beaucoup de longs panoramiques comme celui qui nous montre Robert Wagner arrivant dans le campement cheyenne et qui doit faire plus de 180 degrés, ou celui qui suit l’intrusion d’une bande de Cheyennes aux abords du fort pour troubler la cérémonie de traité de paix avec les autres tribus indiennes, puis sa fuite. Toute la fin avec la cavalerie et les guerriers cheyennes chevauchant vers les collines de part et d’autre d’un ruisseau et tout ce qui suit est remarquable. Le destin tragique du personnage incarné par Jeffrey Hunter est inscrit dans l’image, avec la cavalerie qui le sépare de son peuple. Le point faible du film est pour moi l’histoire d’amour avec Debra Paget que je trouve mal dirigée et beaucoup moins crédible en Indienne que dans BROKEN ARROW ou THE LAST HUNT, peut-être parce qu’elle a beaucoup plus de répliques. Autre chose, l’utilisation du son, elle aussi remarquable, au début lors de la rencontre tumultueuse entre Wagner et Jeffrey Hunter, on entend des oiseaux chanter, et lors de la scène de la signature du traité de paix dans le camp cheyenne, on entend des bébés pleurer, des chiens aboyer au loin pendant les longues secondes où l’on attend que le chef paraphe le traité.
A Mathieu
Pour juger vraiment de ce qui est l’oeuvrfe d’dun réalisateur comme Robert D Webb, il faudrait consulter les scénarios. Certains étaient détaillés et contiennent les principes de la mise en scène, insistant sur la nécessité des extérieurs, décrivant un décor, la construction visuelle d’une scène. Ce qui parait évident venant de Delmer Daves. Wendell Mayes crédite Webb pour avoir fidèlement recopié un de ses scénarios (un western en noir et blanc).After my work with Billy Wilder on « The Spirit of St Louis » which was my first screenplay, I wrote a picture that was before its time, which slipped by, quite unnoticed. It was an interesting picture but the studio and the publicity people didn’t understand it was a comedy. — Wendell Mayes.Ce film, the Way to the Gold, avait une bande de vieillards meurtriers assez spectaculaires menés par Walter Brennan complètement dingo dans un rôle pourtant court. Le scénariste de THE PROUD ONE était Edmund H North, talentueux, progressiste (LE JOUR OU LA TERRE S’ARRETA)
à Damien D et Bertrand: ben oui vous pensez bien que j’ai vérifié MAIS ça aurait été marrant si… etc.
à Bertrand: cet élargissement de la part du scénariste est très intéressant, que ça puisse influer sur les décors etc.
à Mathieu: faute de bonus par Bertrand il en a parlé ici même mais vous avez sûrement été voir déjà. Remarques sur WHITE FEATHER moult intéressantes comme d’hab. Et la machine hollywoodienne comme Bertrand et vous et moi l’avez souligné + ou moin devrait être responsable de réussites signées par des cinéastes parfois moyens.
Quant à THE WAY TO THE GOLD j’espère qu’on le trouve en dvd…
A MB : Hunnicut et Brennan n’ont pas le même profil, en effet, et ne sont comparables que parce qu’ils sont vieux et ajoutent quelque chose de souriant.
Une ligne que j’aime bien chez Hunnicut, c’est le » He won’t feel it » quand Wayne va rendre son bourre-pif à Mitchum qui roupille à moitié. ça traduit une vraie amitié pour le personnage.
Vous le dites aussi mais le petit côté tragique de Stumpy (déshérité par les Burdette) manque un peu quand même chez Bugle.
Sinon, pour aller dans votre sens, je trouve lourdingues les scènes où tout le monde essaie de sevrer Mitchum, l’interminable préparation du breuvage vomitif (laxatif ?)…
Et puis c’est vrai que les deux films n’ont pas tant de ressemblances que ça.
à MP et oh ne vieillissez pas Hunnicutt il fait le coup de feu avec les autres lui et il peut courir! quant aux ressemblances qui sont des pompages de RB, elles sont là, pas partout mais bien là. Bull faisant prêter serment aux deux autres c’est du Lucky Luke : »Euh… Voyons voir… Zut j’me souviens pas des mots mais dites « Je l’jure! » (sûr que j’ai déjà cité cette scène ici »…).
Bonjour, Messieurs.
Vous me conseillez de ne parler que des films que j’aime. Soit. Mais, du coup, vous m’interdisez de parler d’un cinéaste et de sa filmographie. C’est pourtant ce que je cherche à faire. Par exemple, si je dis que j’aime Visconti, cela veut dire que j’aime tous ses films même « L’Étranger », ce que je ne peux pas accepter. Que vient faire Camus dans son univers ? De la même manière, si je dis que j’aime autant « Les Nuits blanches » que « Sandra », sous prétexte qu’il y a de jolis éclairages et un beau final avec de la neige, ce serait me mentir à moi-même. Par contre, si je disais que j’aime « Violence et Passion » mais pas « L’Innocent » (ce qui n’est pas le cas), vous auriez raison de me corriger. Puis, si je dis que mon film préféré est « Mort à Venise » parce que je sens qu’il est la quintessence de son art et brasse tout ce que j’aime (Venise, La Belle Époque, Mann, Proust, Malher, l’art, la beauté, la mort), alors que le côté social de « Rocco et ses frères » (qui est très bien) me parle moins, peut-on me le reprocher ? Enfin, si je dis que je préfère Visconti à Fellini, parce que j’ai du mal avec le baroque, dois-je argumenter plus ? (Je préfère le baroque dialectique et pictural de Eiseinstein, le baroque léger et virevoltant de Max Ophuls, plutôt que celui étouffant de Welles ou de Ruiz). Par ailleurs, un film de commande a souvent moins d’intérêt qu’un film auquel le producteur (au risque de s’en mordre les doigts) a donné carte blanche. « Inland Empire » est supérieur à « Dune », quand bien même on retrouverait dans « Dune » les prémices du style de David Lynch. Jusque-là, êtes-vous d’accord avec moi ?
A Stephane Chiaffi
Vous êtes de mauvaise foi. On n’est pas forcé de parler de tous les films mais c’est aussi intéressant si on parle de Visconti de parler de l’ETRANGER en expliquant en quoi ce film détonne, semble plaqué. En justifiant ce point de vue qui se défend. Moi même je ne parlerai jamais de MORT A VENISE avec lequel je n’ai aucun atome crochu mais plutôt du GUEPARD, de ROCCO et autres. Et votre exemple des producteurs n’est pas très bons. Dino de Laurentiis se mêlait souvent des films et les tirait vers l’exploitation mais Lynch a travaillé avec des producteurs qui l’ont laissé libre (BLUE VELVET, SAILOR ET LULA, TRUE STORY). Et je ne sais si Lynch était vraiment attiré par Frank Herbert. Dans Dune on ne retrouve pas grand chose mais sur le fond je suis d’accord même s’il y a eu des films tourné dans un conflit total qui se sont révélés formidables. L’inverse est davantage vrai
A Chiaffi et Bertrand Tavernier
Personne « n’interdit » rien à personne. Vous pouvez parler de ce que vous voulez. Mon avis, qui n’engage que moi, est que lorsque l’on prétend émettre, sur un blog public et de surcroit modéré par Bertrand Tavernier, un avis négatif sur une œuvre reconnue, il faut l’argumenter si on veut être pris au sérieux, ca ne va pas au-delà.
Je crois que, plus que la question de savoir si l’avis est négatif ou pas (ce qui n’intéresse pas grand monde), c’est la manière dont on analyse les œuvres qui est intéressante. Bertrand Tavernier a déjà émis des avis plus que réservés sur un nombre incalculable de mes films préférés (French Connection, To live and die in LA, Escape from NY, Star wars, The killer, scarface, dressed to kill), mais je dois reconnaitre que c’était à chaque fois argumenté. Cela m’a conduit à faire avancer ma réflexion, c’est ça qui compte.
Quant à Dune, j’y vois pour ma part un bien meilleur film que ce qui en a été dit, même par Lynch lui-même. Il y a souvent des effets de meutes ou de chapelles qui interdisent d’aimer tel film, sous peine d’être ridicule. Pourtant, il y a beaucoup de belles choses dans Dune, la musique, le casting, l’atmosphère éthérée, l’originalité de certaines visions. C’est amusant car tout le monde préfère le « dune » de jodorowsky à celui de Lynch. Or, le dune de jodorowsky a un léger défaut : il n’existe pas. A cette aune, celui de Lynch a déjà quelques mérites !
A Pierre : vous soulevez un point très intéressant : les films qui n’existent pas, et peuvent donc faire l’unanimité… combien d’oeuvres abandonnées ou perdues, qui renvoient chaque cinéphile à sa propre projection, son cinéma intérieur… en vrac et de mémoire , « Au coeur des ténèbres » de Welles , « Destino » de Disney et Dali, » Harry Dickson » de Resnais, « Préméditation » d’Hitchcock d’après Francis Iles, avec Laughton… vu comme ça Gilliam va bientôt torpiller – ou nourrir- notre rêve de son « Quichotte »…
Peut-être ces questions de subjectivité , ces goûts et dégoûts qui font nos personnalités et peuvent nous rendre agressifs si on touche à ce trognon-là, nous poussent-elles à reconstruire les films dont on parle… A ce jeu là Jean Boullet était un maître, et il a ouvert la voie à une cinéphilie très affective, toujours d’actualité. Mais l’objectivité, je crois, n’est pas souhaitable en matière d’art… seul l’enthousiasme nous sauve.
A Denis Fargeat
C’est tout le problème de Mia Farrow dans « la rose pourpre du caire ». L’archéologue du film est parfait, mais il est fictif. Elle ne peut que choisir le réel, en dépit de ses défauts.
À Pierre : drôle que vous me parliez de « la rose pourpre » dans cette discussion, car il s’agit d’une de mes mauvaises expériences de spectateur: en ayant lu et entendu beaucoup de bien, le film m’a déçu, comme s’il était une mauvaise copie de ce que je m’attendais à voir, un paradoxal remake du film intérieur. Woody Allen n’est pas en cause bien sûr, mais le choc fut tel que je me suis endormi comme un opossum. ( Stratégie de fuite du prédateur, qu’on nommerait ici la déception, assassin de nos désirs de cinéma…) Encore une pièce à verser à l’Encyclopédie du spectateur partial…. Surtout s’il ne voit que la moitié du film.
Oui, le souci n’est pas de parler de films qu’on n’aime pas (c’est très bien aussi de savoir ce qu’on n’aime pas: il est idiot de vouloir tout aimer, ce qui reviendrait à ne rien aimer par nivellement) mais de de ne pas se prêter au jeu de l’argumentation, de la discussion un minimum étayée.
Quand j’arrive à dire les raisons pour lesquelles je n’aime pas tel film, j’ai l’impression d’avancer dans mon aventure cinéphile tout comme quand je sais dire pourquoi j’aime.
Et parfois, la question n’est même plus dans le j’aime/je n’aime pas: on peut admirer sans aimer spontanément, à force de réflexion et par un dépassement de ses a priori.
Exemple: je n’aime pas spontanément le cinéma de Rivette et c’est bien avec un effort que j’ai commencé à en mesurer l’inventivité,par un dépassement d’un moment d’incompréhension voire d’ennui.et peu à peu, l’intérêt ( la porte entrouverte) s’est mué en plaisir ( la porte s’est ouverte).Idem pour Duvivier mais là, c’était la pollution de la doxa critique qui m’a longtemps empêché d’en voir les immenses qualités.
a Ballantrae
Nos opinions sont influencées par notre environnement, notre état d’âme, le contexte dans lequel on voit une oeuvre, la proximité d’un autre film qui fausse les perspectives. Et puis il y a des cinéastes qui ne font pas partie de votre univers même si vous reconnaissez leurs qualités évidentes. Mieux vaut ne pas en parler sauf si vous trouvez un angle intéressant. Vous pouvez aussi être exaspéré par un délire critique souvent formaté (il y avait plus de voix différentes dans la presse des années 60/70 et c’est le Net qui pallie à ce rétrécissement )
A Denis Fargeat
La référence à « la rose pourpre » se prêtait bien à ce dont nous parlions et Woody Allen a souvent dit qu’il le considérait comme l’un de ses meilleurs films. Si j’essaye (humblement) de me mettre à sa place, je pense qu’il veut dire par là que c’est un des cas ou le film terminé ressemblait le plus à ce que lui avait en tête au départ. Et c’est vrai que c’est un film qui trouve une analogie quasi-parfaite pour exposer un des thèmes majeurs d’Allen (l’impossibilité de réconcilier le réel et l’imaginaire, problème dont souffre nombre de ses protagonistes).
Cela étant dit, ce n’est pas parce que le film restitue de manière fidèle l’idée de départ d’Allen que c’est un de ses meilleurs. Il me semble que des longueurs, des redondances, une certaine fadeur dans l’interprétation de Mia Farrow empêchent « la rose pourpre » d’entrer dans mon panthéon personnel. Pour prendre un autre film d’Allen qui creuse la même idée, « deconstruting Harry » me parait très supérieur – en tous cas je prends beaucoup plus de plaisir à le revoir.
J’hésite à aller voir »120 battements par minutes »car les années Mitterrand et l’affaire du sang contaminé m’ont laisser un arrière gout amer sur Fabius,Dufoix et consort qui n’ont aucunement été inquiétés par la justice.C’est pareil pour Roselyne Bachelot et ses millions de vaccins donnés à des pays d’Afrique.J’ai peine à évoquer le french doctor Bernard Kouchner et encore moins BHL et ses grands discours sur la faim dans le monde,lui qui vit comme beaucoup dans des appartements luxueux à Paris et possède des palais à Marrakech ou ailleurs.Bien sur l’œuvre de Campillo se concentre sur le combat et la fougue des militants d’act up et du Sidaction.La chanteuse Barbara était très impliquée dans act up,c’est souligner dans le magnifique film d’Amalric.
A Yves Rouxel
Fabius et Dufoix ont des responsabilités très différentes et la seconde est beaucoup plus coupable. Et attention de ne pas sombrer dans la démagogie. Vous pouvez habiter dans des demeures somptueuses et lancer des actions bénéfiques et morales. Soros et certains milliardaire progressistes ont aidé des projets délaissés par les gouvernements. Ils auraient très bien pu ne pas le faire. Dans les cas que vous citez, ce qui est plus répréhensible, c’est que certaines de leurs actions ont eu des conséquences néfastes. Pas toutes, BHL en Bosnie avait entièrement raison ou presque. En revanche en Syrie, en Lybie… et Kouchner a été un des plus médiocres ministres des affaires étrangères, détruisant le patrimoine culturel, les alliances françaises
A Rouxel et Bertrand Tavernier
Pardonnez-moi, mais il y a des choses que l’on ne peut pas écrire, encore moins sur des sujets tels que le sang contaminé.
Vous évoquez à propos de Laurent Fabius un « gout amer » en prétendant « qu’il n’aurait jamais été inquiété par la justice ». Or, Laurent Fabius, d’une part, a été inquiété par la justice. Il a demandé lui-même la levée de son immunité parlementaire pour être jugé. D’autre part, il a été relaxé par la cour de justice de la République, le 9 mars 1999. Il est blanchi – et complètement. Je n’ai pas un début de lien avec Laurent Fabius, mais je n’admets pas que l’on colporte des erreurs de cette nature – le terme « erreurs » est poli. On peut critiquer l’action publique de Fabius si on veut, mais pas dire ou suggérer qu’il serait coupable sur l’affaire du sang contaminé, puisque c’est tout simplement faux. C’est tout de même incroyable que, 18 ans après la décision qui l’a innocenté, cela ne rentre pas dans les crânes.
Pour cette même raison, je ne pense pas que l’on puisse dire non plus que « Fabius est moins coupable que Dufoix », puisque, d’un point de vue pénal, il ne l’est pas DU TOUT.
Je connais l’engagement de Bertrand Tavernier et sa réaction face à la phrase « responsable mais pas coupable » – tout cela est raconté dans « qu’est-ce qu’on attend ». Mais un jugement de la cour de justice de la République s’impose à tous.
Je ne répondrai pas aux autres fantasmes de Rouxel sur les « riches élites » coupables d’habiter des palaces, qui sont une suite de divagations et de jugements de valeur. Il est tout de même malheureux que, dans un pays ou l’extrême droite arrive au deuxième tour, on ait l’impression à lire certains que le grand problème de notre pays, ce serait BHL, Kouchner ou Fabius. Je suis étonné que Rouxel n’ait pas évoqué Finkielkraut aussi d’une manière ou d’une autre, mais nul doute que cela viendra à un moment donné.
A Pierre
Exact sur Fabius. J’ai été trop hâtif
A Pierre.Finalement j’ai été voir »120 battements par minutes »pour me replonger dans les années fric ou le laxisme à commencer à s’installer en France.L’oeuvre est forte par la prestation des acteurs puis il y à forcément le coté militant d’act up qui à poser dès le départ les veritables questions aux politiques.L’état avec Mitterrand en tète s’est complétement déresponsabiliser sur l’affaire du sang contaminé.Il était rare dans la presse nationale de lire l’évolution de la maladie puis les tractations financières du ministère de la santé avec les laboratoires privés(tout ceci continue en 2017,revoyez l’excellent reportage d’envoyé spécial »sur le chu de Toulouse qui emprunte des millions d’euro chaque année à des banques mais aussi les 12 suicides depuis janvier dernier).Pour revenir au film de Campillo ,il est courageux de voir ce genre d’oeuvre trop rare à mon gout.
A Bertrand.Tout ce que vous écrivez est vrai,dans le sens que nous vivons chacun differemment la vision d’une oeuvre avec nos faiblesses,nos manques de concentration,les oui-dires et les fausses critiques qui peuvent descendre un film sans états d’ames.Je sors de la 8ème réalisation de l’acteur Mathieu Amalric et j’ai enchanté de ce film hommage à la chanteuse Barbara.Jeanne Balibar se glisse de façon délicate dans la peau de longue dame brune et nous entraine dans ses noirceurs de l’ame mais aussi ses turpitudes de l’enfance qu’il l’a ratrappe.Mais avant tout c’est un film hommage au cinéma ou Amalric nous décrit l’envers du décor:tous ces metiers qui entourent la préparation d’une prise.Les machinistes,les décorateurs,les accésoiristes,costumiers et maquilleurs.Le tout est filmé plein de volupté et de légereté qui fait aimer l’oeuvre à travers ce personnage qui navigue entre l’ombre et la lumière,le réel et l’iréel.Grace à plusieurs archives de l’INA on revoit Barbara interroger par Jean Tournier,elle qui vient d’apprendre la mort de Jacques Brel,son ami,son confident,son alter égo au masculin.Revoyez »Frantz »qui est une pure merveille emplit de complicité et d’amour.
A Yves Rouxel
J’y cours. PETIT PAYSAN est une choc formidable, émouvant, vibrant même.Sara Giraudeau étonne une fois de plus par sa justesse, sa manière de rentrer dans les emotions du personnage et Erwan Erlaud vous scotche. Jamais je ne pensais pouvoir être aussi remué avec une histoire de vache. Entre ce film et 120 Battements, belle rentrée française
Et Jeannette qui est un hybride cinéma/télévision! Dumont adapte deux pièces de Péguy réunies en une continuité ( deux mystères) pour créer une Jeanne d’Arc enfantine qui ne sait si elle doit partir accomplir ce à quoi l’appellent ses voix. C’est dans l’écrin des dunes de la côte d’opale que surgit cette petite fille puis cette jeune fille virevoltant au gré d’une musique étonnante et fantaisiste, d’une chorégraphie tour à tour élégante et amusante de Ph Decouflé. Une forme de magie enfantine surgit au gré des chants solo, des apparitions baroques( de la religieuse Dame Marguerite et des Saints )et des pitreries de l’oncle de Jeanne.
J’ai vu 120 battements par minute qui est indéniablement fort, marquant mais rude.La manière dont R Campillo capte un militantisme en formation est remarquable , analogue à celle des films de Ken Loach ( je pense à la scène de la coopérative dans Land and freedom, au projet d’Irlande émancipée dans Le vent se lève, au discours de Joe vers le jeune homme dans le film du même nom).Les scènes médicales terrifiantes.Les scènes de boite de nuit quasi poétiques.On comprend mieux la rage qui animait les militants d’Act up en voyant le film qui montre comment des personnages meurent, ne restent plus que comme des photos sur des affiches dressées lors de manifs comme un défi élevé contre les politiques et les labos.
Salutaire piqûre de rappel sur l’indifférence généralisée et sur des affaires trop vite oubliées telle celle du Sang contaminé ( « Responsable mais pas coupable », un cas d’école juridique hallucinant!!!).
A Ballantrae
Tout à fait d’accord. Non seulement le sang contaminé mais depuis le Mediator avec la même inertie des pouvoirs publics, du ministre de la Santé. Et maintenant les vaccins. Ca démarre mal pour Macron
les vaccins sont une bonne idée, non?
et BARBARA?
A MB : Les vaccins sont une bonne idée pour garnir les comptes en banque des lobbys pharmaceutique, c’est certain.
A MB et Bertrand:
J’aurais beaucoup de chose à reprocher à Macron et son gouvernement, mais faire passer les vaccins obligatoires de 3 à 11 je ne vois pas le problème au contraire, quand on voit dans des pays pauvres les conséquences des défauts de la couverture vaccinale (même si l’UNICEF fait un travail formidable), ou quand on regarde le passé: La « grippe espagnole » de 1918 c’est la moitié de la population mondiale touchée et probablement 60 millions de morts… Si un vaccin avait existé…
A Mathieu
C’est un problème quand beaucoup ne sont pas totalement testés. L’hépatite B a provoqué beaucoup de cas de sclérose en plaque (je soutiens l’association qui lutte contre cette maladie) et en vacance j’ai rencontré une femme dont la vie a été abimée par ce vaccin et qui connait plusieurs personnes dans le même cas. Personne n’était contre les 3 vaccins DTP que brusquement les laboratoires n’ont plus fourni pour les remplacer par 5 vaccins à un coût quatre fois supérieur (la version originale était à un prix bas). Ce surcout était en grande partie supporté par nous à travers la Sécu. Le Ministère a été condamné par le Conseil d’Etat qui ordonné que les laboratoires fournissent le DTP. Pour pallier à cette siffle, le gouvernement impose 11 vaccin et le professeur promoteur de cette vaccination a reçu une bourse Sanofi et a des liens étroits avec le laboratoire comme la Ministre de la santé. Contrairement à la doua officielle, les autres pays européens ont renoncé à tous ces vaccins obligatoires et comme le disait Isabelle Adjani le mort de la rougeole en Suisse était vacciné. Je pense qu’on devrait avoir un débat d’où soient exclus tous ceux qui sont payé par les laboratoires. Regardez ce qu’écrit le Site Santé Nature Innovation
à Bertrand: Swann Arlaud pas Erwan Erlaud et voilà un type qui démarre mal sa carrière avec un nom pareil! A Hollywood dans les 40 on l’aurait renommé Bill Carter ou… Formidable dans le rôle ingrat du mari dans UNE VIE. Ce type a une possibilité d’expression dans les champs de l’obstination, de l’abnégation de l’enfermement personnel aussi assez singulière. Il a aussi un visage étonnant qui ne rappele personne. Dans UNE VIE, il fait valoir un côté décalé chez le mari dont il évacue toute antipathie entière et facile pour n’en garder qu’une partie à nous livrer, qui garde le film dans une sphère raisonnable ou disons réaliste. Brizé par ailleurs tient avec une rigueur admirable et un goût sûr à rester dans cette sphère: il a tenu Judith Chemla dans celle-ci pour nous en montrer la faiblesse croissante qui ne la montre pas que sous un côté émotionnel qui la parerait d’un jour trompeur de charme ou de sympathie immédiate elle aussi.
Cf les bonus du dvd qui montrent des membres de l’équipe sous le charme professionnel de ce que Brizé veut ou ne veut pas, et c’est pas un bonus de film américain où tt le monde est formidable aimons nous les uns les autres et youkaïdi youkaïda.
Bonjour à tous,
Je n’imaginais pas que mon article pouvait susciter autant de commentaires négatifs. J’en suis ravi. Cependant, vu que nous avons tous les idées arrêtées, il est surprenant que l’on cherche dans le même temps à débattre. Comme dit Kant, on peut discuter du goût mais pas en disputer : le jugement esthétique, même s’il prétend à l’universalité, reste absolument subjectif.
Je pose simplement les questions suivantes : Puis-je penser par moi-même ? M’autorisé-je à juger sans argumenter ? En quoi ne devrais-je parler que des films qui me plaisent ? Quand je raye d’un trait un film, fais-je tant de peine que cela ? Quand Bertrand Tavernier avoue qu’il a du mal à revoir « Rio Bravo », je suis surpris, je ne me souviens pas qu’il en ait parlé jusqu’ici, mais je respecte son sentiment et je ne cherche pas nécessairement à savoir pourquoi ce film lui pose problème.
Par ailleurs, personne ne me parle des photos que j’ai mis du temps à télécharger ou capturer, rogner et corriger. Elles servent à la réminiscence. Le cinéma, c’est avant tout des images avant des idées.
Je remercie Minette Pascal pour son soutien chaleureux.
Je remercie Pierre pour sa clairvoyance.
Je précise à Yves Rouxel que je cite Don Siegel et que je n’en dis que du bien.
Je dis à Bertrand Tavernier que, moi aussi, je n’aime pas « Les Cheyennes » (1964), mais est-ce que vous aimez « Seven Woman » (1966) ? Moi, je l’aime beaucoup. Jean Narboni nous en parlait pendant des heures quand j’étais à la fac. Mais peu importe. Nous savons nous retrouver autour des plus beaux westerns de John Ford.
Il est vrai que j’aurais dû préciser qu’en dehors des films d’épouvante de Jacques Tourneur, j’aime « Experiment Perilous » ou « Out of the Past », mais que parmi ses films d’épouvante, je n’aime pas « La Nuit du Démon ». Je rectifierai.
Encore une fois, je ne peux pas vous dire pourquoi je n’aime pas « Convoi de femmes » (que j’ai déjà vu deux fois), et pourquoi je trouve « La Ville abandonnée » magnifique. J’ai seulement le besoin de le dire.
Par contre, Bertrand Tavernier me donne l’idée d’écrire une nouvelle liste, puisqu’il me propose déjà des noms d’écrivains. Moi, je n’aime pas Queneau, Radiguet, Melville (sauf « Bartleby »), Camus (sauf « L’Exil et le Royaume »), mais j’aime Proust. Et celui qui se contente de dire qu’il n’aime pas Proust, je n’en fais pas une grande affaire. « Du moment que je sais ce qui cuit dans ma marmite, je ne m’occupe pas de celle des autres » (Proust, « Le Côté de Guermantes »)
A Stephane Chiaffi
Le cinéma, ce sont des images au service des idées et non avant. L’idée que l’on est mieux inspiré par ce que l’on aime que parce que l’on n’aime pas m’a été inculquée par Eric Rohmer, Roger Tailleur et André Bazin le redit quand il revient sur des erreurs qu’il a commises Par ailleurs dans 8 ou 9 cas sur 10, les textes contre ont beaucoup plus mal vieilli que les textes pour. Les Cahiers se sont plantés avec leurs attaques contre Ford, Huston,Bunuel (ce n’est pas de la mise en scène écrivait on) Wilder, Daves, leur dédain de Gremillon, Clément et Positif a écrit beaucoup de conneries sur Hitchcock, Rosselini, Bresson, le Becker de TOUCHEZ PAS AU GRISBI. N’ont pas vieilli pour les premiers les défenses de Hitchcock, Mann, Ophuls (mais Bazin éreintait LE PLAISIR) et pour les seconds de Kubrick, Brooks, Daves, Lattuada sont toujours aussi vivantes. Rohmer n’arrêtait pas dire : » écrivez sur ce que vous aimez et oublier le reste ». J’ai simplement relayé le concept. Je ne méconnais le travail remarquable d’iconographe (le choix des photos est excellent) mais je reste un adversaire résolu des listes, des opinions non argumentées surtout à une époque ou ce genre de démarche triomphe. On donne des étoiles aux hommes politiques.Ce qui combat l’ignorance ce n’est pas une suite d’avis sans arguments (Positif dans un des premiers numéros avait fait ce genre de palmarès qui envoyait bouler Nicholas Ray, Hathaway mais portait au pinacle le Denys de la patellière du SALAIRE DU PÉCHÉ digne du Lang des grands jours et du King Vodor des jours calmes (l’association de deux réalisateurs antithétiques laisse déjà rêveur). Mais pour clore, je vous renvoie votre citation de Proust en ajoutant celle de Jules Renard : « les gens qui disent du mal de Victor Hugo m’ennuient avant même qu’ils aient ouvert la bouche »
A Bertrand Tavernier,
Et ce que vous relayez trouve receveurs, je puis vous l’assurer.
Je souhaiterais ajouter un complément à votre profession de foi en rapport avec le sujet.
Ce que « provoque » Stéphane, à son grand étonnement, a le mérite formidable de donner envie de crever un autre abcès.
Au delà du fait que l’enthousiasme vieillit mieux que l’éreintement (cela, vous venez de l’exposer), on peut aussi pointer ce qui, dans les discussions, les échanges, les relations avec de cinéphiles interlocuteurs, qu’ils appartiennent au cercle des amis, voire de la famille, ou qu’on les rencontre sur les réseaux sociaux, a tendance parfois à m’épuiser : ce que j’appelle, avec mes mots à moi, la subjectivité sauvage (no offence, hein, Stéphane! cela concerne plein de monde), c’est à dire cette façon, au risque de l’illogisme, de la non-cohérence, d’accorder à sa subjectivité une confiance aveugle qu’elle ne mérite pas, comme si aucune influence n’opérait (les bonnes influences, ça éxiste), comme rien ne s’était sédimenté. Quelque chose se trouve dans ma tête donc c’est la vérité. Je crois de tout coeur que ça ne marche pas comme ça. J’ai un ami, cinéphile passionné (on reste dans ce cadre là) qui aime GOODFELLAS mais pas CASINO. Qu’il ait une préférence, pas de souci . Mais aimer l’un et pas l’autre, ça n’a pas de sens. Ce n’est pas non plus comme s’il disait franchement que CASINO était moins bien réalisé ou fait. Non, il aime l’un et pas l’autre. Voilà une chose que je suis incapable de comprendre, de suivre. Et avant de lâcher la grappe à Stéphane, j’ai encore envie de citer le « j’aime LA VILLE ABANDONNEE mais pas CONVOI DE FEMMES » pour illustrer mon propos. Ou est la logique?
Une interaction assez virulente autant que redoutable dans les discussions et les échanges se crée alors entre non prise en considération de ce qu’apportent les amoureux et disjonctions illogiques de cette subjectivité qui n’est pas tenue en laisse.
Je vais en rajouter une petite couche par peur de ne pas être totalement compris. Quand je donne l’exemple de GOODFELLAS Vs CASINO, j’aurais pu rajouter que mon pote pourrait très bien aussi ne pas aimer Martin Scorsese, ou les films de gangsters, ou les films violents ou tout le cinéma américain (soyons fous, cela ne me poserait pas de problème. Mais non, GOODFELLAS c’est bien, pas CASINO.
A tort ou à raison, Bertrand, vous aimez RIO BRAVO mais pas ELDORADO (MB et MinettePascal, silence!!), mais c’est pour déplorer une baisse de niveau, une paresse, un laissez aller. Mon pote ne déplore pas cela chez CASINO. Non, il n’aime pas, c’est tout (arguant de la voix off hyper envahissante comme si elle ne l’était pas déjà, à ce compte-là, dans GOODFELLAS).
Subjectivité sauvage…
A Alexandre Angel
Le genre de subjectivité qui fait croire que tout ce que l’on dit est intéressant. Je me suis toujours refusé à émettre le moindre avise sur des cinéastes que je ne ressens pas, qui sont loin de moi et ne m’inspirent rien. Je sais que j’ai peut être tort et la boucle. En tout cas je ne vois pas comment on peut se débarrasser de Fleischer avec un simple je n’aime pas. Et cela me heurte, moi cinéaste, qui sent l’engagement de Fleischer dans de nombreux de films, la manière dont il a du arracher après deux ans de bataille la sortie de Narrow Margin, film tourné en un temps record tout comme ARMORED CAR ROBBERY dont les extérieurs sont formidables. Là, il y a un cinéaste qui se casse la tete pour trouver des endroits justes et dramatiques (le film est un beau témoignage sur un Los Angeles disparu). Je ne dis pas que tous ces efforts entrainent obligatoirement un chef d’oeuvre. Simplement qu’ils méritent le respect. A la même époque, à la RKO dixi réalisateurs se contentaient de suivre les instructions du Front Office (entre Harold daniels et Fleischer il y a un gouffre). Et la manière dont il impose ce brillant scénariste qu’est Earl Felton (les bagarres avec Hughes sur les retakes du très bon HIS KIND OF WOMAN sont hilarantes)
A Alexandre Angel
Très juste. J’ai été et suis parfois comme vous surpris par l’illogisme des gouts qui tient sans doute à l’état où l’on était quand on a vu le film. A l’humeur, aux ennuis de santé. Bazin disait qu’il avait vu trois fois Limelight en trouvant des longueurs jamais au même endroit. Etiemble disait qu’un critique a 50% de chances de se tromper. Donc il doit tenir sa subjectivité en laisse surtout si vous écrivez. Je trouvais que Melville se trompait du tout au tout quand il me disait que tout Wlsh était nul sauf the STRAWBERRY BLONDE qui est un immense chef d’oeuvre. Mathématiquement, il est très rare que quelqu’un qui ai signé un immense chef d’oeuvre ne réalise pas deux ou trois autres oeuvres talentueuses (a moins que le film ne soit pas de lui, ce qui n’est pas le cas. Il l’a controlé de A à Z, Olivia de Havilland et James Cagney dixit)
à S Schiaffi: en fait j’oublie l’essentiel: ne perdez pas de temps à parler de ce que vous n’aimez pas, ça ne sert à rien. Réservons notre énergie pour l’essentiel.
à Stéphane Schiaffi: vous frappez pas plus que ça, faut déjà du culot pour donner le lien de son site cinéphile à des cinéphiles moi je m’y serais pas risqué, je préfère qu’on tombe dessus par hasard et les critiques négatives qu’on m’a faites je m’en tape je fais ce que je veux. C’est moi qui ai raison pas eux, un peu de mauvaise foi diable! Il y a quand même un truc où BT a foncièrement raison: les critiques de ce qu’on aime pas ne servent à rien et sont vaines parce que ce que l’on n’aime pas ne nous inspire pas ou pas assez. Celui qui aime va mieux ramasser les arguments pour. Ce n’est pas « c’est celui qui aime qui a raison » comme on le dit parfois ici, mais plutôt « celui qui aime en parle mieux que moi », maintenant quand celui qui aime n’a rien à dire d’intéressant (à part « ouais les effets spéciaux sont géniaux » ou « ça déchire! ») pour défendre son film, je lui oppose un sourire de commisération et me retire dans ma tour d’ivoire.
Pourquoi rognez-vous les photos? gardez les cadrages d’origine, ça informe aussi sur le format original du film, le meilleur moyen c’est le disque dans le lecteur du pc, vous prenez ce que vous voulez à la seconde près en plus! JB Thoret a illustré son bouquin sur le cinéma US des 70 de cette façon, plus besoin d’aller pêcher les photos çà ou là (un petit texte du type « Des photos de films sont affichées sur ce site, que j’ai acquis de façon privée, par capture d’écran de dvd (…) Si des ayants droit sont perturbés par cette utilisation, ils peuvent me le signaler, que je les retire. » (« perturbés » doit être senti comme légèrement sarcastique), et si je ne me trompe vous êtes en règle, ou donnez les copyrights des photos que vous avez capturées (Warner Bs, Universal etc.). Bon courage!
Ne vous méprenez pas: les avis négatifs qui vous ont visiblement déçu concernent d’abord votre type de démarche qui n’est pas du tout argumentée mais ressemble simplement à un inventaire qui se voudrait représentatif du western.
Vous avez fait des études de cinéma et j’ose espérer que vos professeurs vous ont démontré que parfois on pouvait aimer malgré un premier sentiment distant et inversement s’apercevoir qu’un goût spontané pour une oeuvre pouvait sur la durée laisser place à une déception.Les goûts et dégoûts lancés comme des slogans sont de l’ordre de l’intime mais la discussion passionnée, argumentée plus ou moins habilement (et avec parfois un peu de mauvaise foi si on est un peu joueur) relève elle de la rencontre.Combien de fois un avis passionné d’autrui m’a permis de dépasser un rejet parfois vif ( je ne parle pas de révisions concernant des nanars ou des produits dénués de personnalité mais d’auteurs qui ne seraient pas ma pente naturelle) souvent inhérent à un manque d’attention, à des a priori ou à un manque de maturité!
Exemple: j’ai longtemps conspué Rohmer avant d’en comprendre le projet.De même le fait d’avoir accroché au film d’un auteur peu apprécié au départ m’a parfois permis de mieux comprendre son oeuvre antérieure ( exemples divers: Parle avec elle a été mon sésame vers Almodovar, In the mood for love pour WKW, Le ruban blanc pour Haneke).
Il est assez basique, avouez le, de régler leur compte en un coup de cuiller à pot à Tourneur, Brooks,Wellman et j’en passe.Revoyez Way of a gaucho ou Canyon passage,La dernière chasse ou Les professionnels, Convoi de femmes ou Track of the cat après avoir vu qqs westerns de série avec R Scott et vous vous rendrez compte de leur profonde originalité, de la respiration d’un style personnel souvent passionnant.
Même pour les films que vous aimez, développez un peu plus quitte à ne pas donner la liste complète:j’aimerais savoir pourquoi précisément vous avez aimé tel Ford, tel Hawks même si ce sont des films mille fois commentés, histoire d’avoir un avis de jeune cinéphile… car je suppose que vous êtes un jeune cinéphile.
A Ballantrae
Entièrement d’accord
A Stéphane Chiaffi.Le cinéma n’est pas que des images,il y à aussi le scénario,le contenu des dialogues,l’aspect technique avec le positionnement des cameras,les plans séquences,les fondus au noir ou enchainé,la partition musicale qui joue un grand role et qui sauve certaines scènes puis évidemment la direction et le jeu des acteurs sans oublier la conception du générique,le travail dont on ne parle pas assez sur le montage et le découpage des scènes.Bien je vous conseillerais d’aller voir en salles »Wild River »adapté d’un livre dont l’action se situe dans le grand nord des Etats-unis.On est entre »La chevauchée des bannis »de De toth et « Fargo »des frères Cohen.Cory Lambert récemment séparé de sa femme indienne est un chasseur de prédateurs dans une réserve.Il va préter main forte à une jeune agent du FBI fraichement débarquée de Las vegas.Ils vont enquéter sur le viol et la mort d’un indienne de 16 ans retrouvée pieds nus dans la neige.La prouesse de Sheridan(le réalisateur)est de filmer les motos des neiges comme des chevaux .Les hommes qui travaillent dans la région sont coupés de leurs familles,leurs seuls loisirs sont la tv et l’alcool. »Wild river »est à la fois un western,un polar et un thriller superbement filmé.Il y à de nombreuses scènes poignantes et fortes en émotions notamment quand Cory vient apprendre aux parents de Nathalie la mort de leur fille.Le père digne indien revet sur son visage les couleurs de la vengeance et déclare à Cory ètre fatiguer de la vie mais il lui reste une étincelle d’espoir et déclare que l’on doit accepter la souffrance de l’existence et les tragédies et ses conséquences.
Loin des œuvres fortes de Georges Rouquier »Biquefarre »et »Farrebique »et plus proche de l’excellent documentaire de Raymond Depardon »Profil paysan »le premier film d’Hubert Charuel »Petit paysan »est une chronique sociale pleine de dramaturgie dans la vie de ce jeune trentenaire qui vit que pour son troupeau de vaches.La prouesse de l’œuvre nous démontre comment des éleveurs se battent afin de conserver la terre et l’exploitation de leurs pères et grand-pères .On sent que le personnage campé par le jeune Swan Arlaud(vue dans »Les anarchistes »)est plutôt vers les positions de la Confedération paysanne que de la fnsea(syndicat agricole proche de la droite française voire du FHaine).Sarah Giraudeau campe sa sœur qui est vétérinaire et sait pertinemment la vérité sur le troupeau de son frère.On retrouve le père et la mère du réalisateur ainsi que le grand père Raymond puis des copains éleveurs ou agriculteurs qui forment un casting assez détonnant. »Petit paysan »vient de recevoir un prix au dernier festival d’Angoulême,face à « Bonne pomme »une erreur de plus dans la filmographie de Deneuve et Depardieu(le film ne tient pas la route dix minutes).Ce film aurait pu avoir pour titre »Y’a un pépin »c’est vous dire le niveau des comédies françaises depuis trente ans.Allez voir »Petit paysan »vous ne serez pas déçu du contenu.
A Yves Rouxel : merci, vous donnez envie de le voir, ce film ! Désolé de faire encore le vrp de France culture, mais on a pu entendre sur l’excellente chaîne une lecture du scénario au festival Premier Plan d’Angers : https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-theatre-et-cie/bloody-milk-de-hubert-charuel-et-claude-le-pape
A écouter avant ou après la vision du film…
A Denis.Merci pour votre réponse,parlez en autour de vous afin que les blogueurs se rendent vraiment compte de la situation de nos campagnes et les conséquences de la politique agricole commune et des dérives de l’Europe .
Bonjour à tous, ravi de retrouver ce toujours passionnant blog. Sans rapport avec le reste, ce message pour signaler une pépite sonore de France Culture, une belle émission avec Alain Jessua, https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/histoire-sans-images-la-vie-lenvers-dalain-jessua-1ere . Bel éclairage sur l’univers singulier du cinéaste, alors entre son premier et son second film… et des propos très intéressants sur ce que c’est qu’être un cinéaste français dans les années 60. Et toujours sur FC, la « Fabrique de l’histoire », dont la « Table ronde fiction » est enthousiasmante: ces historiens sont des critiques qui savent de quoi ils parlent. Des spectateurs avec un vrai point de vue. ( Et ils parlent de Sofia Coppola vs Don Siegel !)
à D Fargeat: vous avez raison de donner les liens des émissions qu’on a appréciées. Maintenant avec la possibilité de les écouter après la diffusion sans crainte de les louper, c’est important. Et trop d’information ne nuit pas.
surtout maintenant qu’a disparu Projection Privée et d’autres, et je ne vois pas revenir Mauvais Genres, peut-être demain?
J’ai revu recemment »Traitement de choc »qui est assez médiocre sur le plan de la mise en scène.Delon à l’air de faire de la figuration,tandis qu’Annie Girardot n’est pas du tout crédible dans le role d’une parisienne venue faire »une cure »en Bretagne.
A Yves Rouxel
D’accord
Je garde quant à moi d’excellents souvenirs de « La vie à l’envers », « Armaguedon », et surtout « Paradis pour tous » très troublant en tant que dernier film de Patrick Dewaere. Avec le recul, j’ai le sentiment que Jessua pratique un humour implicite, dans la lignée de Kafka, Buzzati, ou Calvino… sentiment suggéré par ses propos en 1966. ( Quand l’humour était plus explicite, ça a pu donner « Frankenstein 90 » qu’on peut oublier, d’ailleurs je n’en ai pas parlé.) Une voix, une voie singulières dans le cinéma français, une vision décalée des problèmes de la société contemporaine.
à Bertrand: je relisais l’interview de Hitchcock-Truffaut et j’ai lu une réponse de AH intrigante à propos de Newman pour TORN CURTAIN:
« …un acteur de la « méthode » (…) Il ne sait pas se contenter de donner des regards neutres, ces regards qui me permettent de faire le montage d’une scène », il doit y avoir un sous entendu mais je vois pas très bien ce qu’il entend par là.
A MB
Mais si. Newman était adepte des regards signifiants, qui télégraphiant les pensées du personnage aux spectateurs. Hitchcock, et d’autres, préféraient des regards plus neutres, que l’on pouvait placer quelques instants plus tot ou plus tard, qui laissait le spectateur libre d’apporter son interprétation (Mitchum était un génie dans ce domaine et il savait aussi donner quand il le fallait l’intention souhaitée). Newman regardait avec colère mais Hitchcock voulait peut être utiliser un moment où la colère s’atténuait
à Bertrand: j’ai compris, merci beaucoup, c’est bien que ça laisse plus de liberté sur la position de la coupe. C’est ce lien entre jeu de l’acteur et montage que je ne comprenais pas!
A MB
Ford ou Walsh qui montaient en tournant ne filmaient que le regard ou l’expression qu’ils voulaient utiliser, en tout cas en gros plan
à Bertrand: ce pourrait être chez les acteurs américains une source du fameux underplaying (Gable, Mitchum…): leur discipline qui les conduit à laisser de la souplesse au montage. Dés les années 30, on se dit parfois qu’ils pourraient montrer un peu plus d’expression!
Par ailleurs, le montage dans le cinéma classique américain semble être beaucoup plus influent sur la mise en scène, donc aussi sur le jeu des acteurs, que dans d’autres cinémas, européen etc.. Lumet dans son bouquin (Making Movies) raconte que le dépt Montage imposait des règles à la mise en scène: obligation de faire un plan général de la scène, un plan moyen, un plan par dessus l’épaule de l’acteur, un par dessus l’épaule de l’actrice qui lui donne la réplique etc. tous ces plans muets pour pouvoir éliminer si « besoin » des lignes de dialogue. Le chef-monteur assistait aux rushes et pouvait demander des compléments de tournage auprès du producteur, quelle dictature! On comprend pourquoi Ford se dressait contre ces « règles ».
Mais bon, ça représente le système hollywoodien qui a atteint son apogée dans les années 40, qui a commencé à être secoué dans les 60 etc..
A MB
Impossible de dater ces débuts du système avec ce genre de règle et la fin. Cela dépendait des studios, de leurs dirigeants (Schary était plus souple que Mayer) des contrats personnels et du genre de film. Dans les productions B de la MGM, la liberté pouvait être plus grande que dans les films de prestige.Et on voit bien dans les Memos de la Warner que ces règles sont impuissantes à canaliser les mouvements d’appareil de Curtiz. Certains metteurs en scène les acceptaient. Ce n’était pas le cas de Mankiewicz, Lubitsch, Preminger, Mann, Daves et autres. Et elles ont investi la télévision
À MB
Vous me faites repenser à l’utilisation potache et intelligente de Gable par Hazanavicius dans » La classe américaine » … Où l’on voit aussi Newman, d’ailleurs.
Oui, on voit comment ça s’est déplacé dans la TV. Je voyais dans DALLAS comment les plans d’immeuble muets de dialogue étaient légion et sûrement filmés à la suite: un plan d’immeuble en extérieur, un plan rapproché d’une fenêtre de celui-ci et hop on est dans la pièce en question et les acteurs débitent leur texte! J’ai vu ça dans plein de COLUMBO aussi! En plus comme beaucoup de scènes de dialogue se passent dans les mêmes pièces, ils pouvaient sans lasser, réutiliser le même plan d’immeuble entre le 13ème et le 23ème épisode. Economie! Si deux scènes sont trop rapprochées on filme l’immeuble sous un autre angle ou alors un ciel de jour un ciel de nuit ou nuageux etc.! Pas de temps à perdre!
A propos de BAGARRES d’Henri Calef, j’ai été moins impressionné par la mise en scène que par la prestation de Jean Brochard. J’ai également trouvé que la fin qui permet tous les espoirs ne colle pas vraiment avec le ton général résolument tragique du film.
Monsieur,
Merci pour votre blog que je consulte systématiquement.
Merci aussi pour vos commentaires d’un immense intérêt dans les bonus des DVD de la collection Westerns de légende.
Grâce à vous, j’ai passé trois années à regarder des westerns et j’ai écrit un article, précisément une liste non exhaustive sur les westerns des années 50 que j’aime et que je n’aime pas, sur mon blog :
https://stephanechiaffi.blogspot.com/2017/08/les-westerns-des-annees-50.html
Je serai honoré d’avoir votre avis.
Très respectueusement,
Stéphane Chiaffi
A Stéphane Chiaffi
Dès que je trouve un moment dans la folie des rentrées de vacances
A Bertrand.J’ai enfin vu « Cette nuit là »de Maurice Cazeneuve avec Mylène Demongeot,Maurice Ronet et l’immense Jean Servais.Ce n’est pas un grand polar mais ce film reste à voir pour la mise en scène et les images dépouillées.L’intrigue du scénario est assez simple sur le papier mais on sent une tension dans le personnage de Maurice Ronet(que l’on à trop comparer à Delon,il avait un charisme interieur et une réelle froideur dans le regard).Mylène Demongeot apporte sa plastique vaporeuse tandis que Jean Servais est un homme sur le déclin qui sait que sa jeunesse est définitivement derrière lui.Une découverte de plus chez René Château.
A Yves Rouxel
Précipitez vous alors sur CRIME ET CHATIMENT de Chenal qui est une passionnante adaptation du roman avec des partis pris visuels très étonnants, des décors stylisés oppressants, paranoïaques (on a toujours l’impression qu’on peut vous espionner).
A Bertrand.Je ne sais pas si vous avez déjà évoquez ici l’excellent film de Guy Lefranc »Une histoire d’amour »qui est le dernier tournage de Louis Jouvet emportée par la maladie quelques semaines plus tard.Son role de l’inspecteur Ernest Plonche ressemble étrangement à celui de »Quai des orfèvres ».Les dialogues écrit par Michel Audiard sont percutants d’intelligence.Un matin deux gendarmes découvrent un jeune couple dans un bus abandonné.Daniel Gélin et la jolie Dany Robin sont d’un milieu social different.Lui est employé comptable de l’usine de sa fiançée.Lors d’une séquence au bar l’inspecteur interroge une amie de Catherine et lui demande comment elle était avec Jean.Elle lui répond qu’ils souhaitaient faire un grand voyage,l’inspecteur s’étonne puis lui affirme que dans la vie il y à des gens qui s’empoisonnent car ils sont empoisonnés dans leurs vies,d’autres qui se laissent empoisonnés toutes leurs vies puis d’autres qui sont des empoisonneurs de naissance.Jouvet avec son phrasé singulier,sa démarche habituelle puis sa gestuelle(il met souvent sa main gauche dans la poche de son pantalon)il prend aussi souvent du recul par rapport à l’emportement de certains.Il à toujours un sens aigue de la répartie.Ce film est une veritable surprise.
Ah non,écrire que John Huston ou Richard Fleisher sont de mauvais cinéastes,je ne suis pas d’accord.J’ai lu avec attention votre blog mais vous manquez cruellement d’arguments en vilipendants des réalisateurs chevronnés qui ont beaucoup apporter aux westerns.Tout ceci est exhaustif et manque totalement de détails.Que vous établissez une liste des plus nanars français depuis 5 ans d’accord mais ici vous dépassez un peu les bornes!!!
A Styephane Chiaffi
Je n’aime guère qu’on execute un film en deux mots. SANS LE MOINDRE ARGUMENT. Deux ou trois des Wellman que vous rayez d’un trait sont ADMIRABLES, NOVATEURS. Ils font évoluer le genre et des dizaines de réalisateurs leur rendront hommage. VIOLENT SATURDAY n’est PAS UN WESTERN mais UNE REMARQUABLE FILM NOIR AVEC une utilisation sensationnelle du scope et là Fleischer était en avance sur tous les cinéastes de la Fox. BEND OF THE RIVER est l’un des Mann les plus purs. Cette manière de juger qui ne prend jamais en compte les arguments des défenseurs (j’en donne pour LAST OF THE COMANCHE ou THE WALKING HILLS film très mineur et peu original mais où il y a des plans, des scènes qui interdisent l’utilisation d’un seul terme sans parler de Josh White.Quant à votre jugement sur Fleischer je vous citerai Darius Milhaud à qui une dame disait qu’elle n’aimait pas Beethoven : rassurez vous madame, cela n’a aucune importance ». BLOOD ON THE MOON est une excellente adaptation d’un bon roman de Luke Short, talentueux romancier, paru chez Actes Sud et marque l’intrusion de l’esthétique du film noir dans le western
Monsieur Tavernier, et Messieurs,
Je vous remercie de vos commentaires au sujet de mon article sur les westerns des années 50. Je précise que je n’ai pas voulu faire une analyse mais une classification. J’ai fait des études de cinéma, ce qui ne fait pas de moi un critique de cinéma. Je suis incapable d’expliquer pourquoi j’aime ou n’aime pas un film. Ce n’est que du ressenti, et vous savez comme moi qu’on peut passer à côté d’un film à la première vision. Lorsque je dis que Ford, Hathaway, Daves, Ray, Fuller, Boetticher, etc., sont de grands cinéastes, tout le monde est d’accord, et personne ne me demande d’apporter des « arguments ». Souffrez donc que je n’en apporte pas non plus pour les réalisateurs (et surtout pour un ou deux films d’eux) que j’apprécie moins. D’ailleurs, ces derniers sont peu nombreux et n’atteignent pas à mon avis le même degré de beauté que nous recherchons tous. Je me contente de l’essentiel et je préférerai toujours Beethoven à Milhaud. Ai-je dit par exemple que je n’aimais pas Anthony Mann ? Je dis simplement que tous ses films sont magnifiques sauf « les Affameurs » qui me paraît moins bien, mais vous m’obligez à le revoir pour réviser mon jugement. Les westerns des années 40 de William Wellman me semblent supérieurs à ceux des années 50 : je peux me tromper. Mais, si je n’irais pas jusqu’à dire comme Truffaut que John Huston était un « fumiste », puisque j’aime « Le Vent de la plaine », j’avoue que ses autres films me laissent froid : et, pour le coup, je ne crois pas me tromper. Quand on a vu « Freud » ou « Reflets dans un œil d’or », on peut se permettre d’avoir quelque réserve à son sujet. Quand je dis que certains westerns de Lang, Walsh ou Wyler sont mauvais, personne ne bronche, ce qui m’étonne, mais il suffit que je dise que je n’aime pas un seul des westerns de Sturges ou de De Toth pour que je fasse face à une bronca ! Quant à Fleischer, je voulais en effet parler non pas de « Violent Saturday » mais de « These Thousands Hills ». Je rectifierai l’erreur sur mon blog. Pour tout vous dire, j’aurais préféré que l’on me parle avant tout de tous ces metteurs en scène méconnus que j’ai cités dans la deuxième partie de mon article.
Cordialement
à Chiaffi: mais ya pas eu de bronca quand même! ah c’est un risque que de filer son lien de site ici, le mien je le communique avec avarice, je ne supporte pas les critiques négatives: fragile, quoi.
A Chiaffi : Moi, je vous soutiens sur les AFFAMEURS. La discussion qu’on a eue ici (quelque part) n’a pas changé mon avis ou mon impression et je continue de l’aimer sans le qualifier de chef d’oeuvre. Je pense qu’il ne faut pas avoir peur d’être à contre courant des avis des autres et aimer débattre.
A Minette Pascal
Il ne s’agit pas d’être ou non à contre courant. Moi aussi j’éprouve des réserves sur des films qu’on adore (j’ai du mal à Revoir RIO BRAVO et CHEYENNE AUTUMN m’a toujours semblé avoir raté sa cible). Il s’agit d’expédier une oeuvre en un mot. A quoi sert une liste ou on dit je n’aime pas CONVOI DE FEMMES. Un mot pour rayer un film où un cinéaste s’est battu pour imposer un sujet originel, pour trouver des extérieurs inhabituels, refuser les conventions de la MGM. Les films ou l’on sent un engagement total des cinéastes doivent être traités avec respect sinon qu’est ce que cette liste et cette suite d’opinions minimalistes amène par rapport aux livres de Brion, à 50 ans de Cinema américain et à tant d’ouvrages sur le western. Qu’est ce qu’on dirait d’une liste consacrée à la littérature avec des je n’aime pas Proust, Queneau n’est pas un écrivain, trop de baleines dans Moby Dick, j’aime Radiguet et Leon Paul Fargue et trouve Camus assez décevant
Ah au fait, bonjour MB, vous pourriez recommuniquer le lien? (parce que.. hem, je ne saurais pas le retrouver).
A Chiaffi.Heureusement que dans votre liste ne figure pas Don Siegel dont je viens de revoir avec un grand plaisir »Tuez Charley Warrick »sorti récemment avec un livre fort interessant(superbes photos de tournages).Ce film est un petit bijou de mise en scène nerveuse et tendue jusqu’au finale innatendue.Au départ Walter Matthau qui sortait des comédies était réticent pour ce role de braqueur grimé et pérruqué,pourtant à l’arrivée il tient le film avec Joe don backer dans le role du tueur à gages ainsi qu’Andy Robinson vue dans »Dirty Harry »(il campait Scorpio tueur névropathe)mais il y à aussi John Vernon qui est un ponte de la mafia qui fricote avec la police de l’état.Il n’y à aucune scènes inutiles,les séquences de courses poursuites en voitures sont digne de »Bullit »de Yates,puis ce qui caracterise l’œuvre c’est la psychologie des personnages(ils ont tous leurs états d’ames,leurs faiblesses,leurs remords)mais celui qui tire son épingle du jeu est Warrick qui est contre la société et la réussite sociale.C’est un homme en fin de course qui arrive au bout du rouleau et n’a plus rien à perdre.La musique signée par Lalo Schifrin est une pure merveille dans toutes les intonations jazzy si chères à ce compositeur inclassable.A signaler que le fils ainé de Matthau tient un petit role après la fusillade dans la banque(il s’approche du sherif et lui dit qu’il saigne au front).Ah oui j’oubliais la présence de la mamie voisine de Warrick et son complice.Son personnage est d’une drolerie consternante et apporte un peu d’humour dans cette œuvre sèche.
A Yves Rouxel
Entièrement d’accord
à AA: mais on le trouve dans tous les grands quotidiens! y’a même des spots de pub!
Comme j’évoquais Don siegel,j’ai été foncièrement déçu du film de Sofia Coppola »Les proies »qui reprend la trame de ce soldat sudiste accueillit dans un pensionnat de jeunes filles.Malgré le travail magnifique de Philippe Lesourd sur la photographie,l’ensemble souffre d’un manque total de mise en scène.Il y à une lenteur consternante dans la narration puis Nicole Kidman à l’air complètement perdue dans cette histoire qu’il l’a dépasse(on l’a croirait sortie du film « Les autres »d’Inarritu).
A Yves Rouxel,
D’abord, j’espère que vous avez passé de bonnes vacances.
Ensuite, moi, j’ai vraiment envie de défendre le dernier Sofia Coppola qui n’a rien de raté même si on a une impression de précipitation narrative (les choses semblent arriver trop vite).
Mais c’est un film digne d’estime qui apporte quelque chose de personnel au sujet et qui réussit à éviter le décalque outrancier et maladroit de l’original.
Je trouve que, tout excès comparatif tenu en respect, il est au film de Siegel ce que le TRUE GRIT des frères Coen est à la version Hathaway, qui était un film de son temps tout comme le BEGUILED de Siegel. Les deux remakes sont aussi des films de leur temps : plus funèbres, plus sépulcraux.
De plus, le film de Sofia Coppola affiche une élégance évocatrice qui n’était pas dans la façon du premier, qui était plus un « thriller ».
A Bertrand Tavernier et Schiaffi
Bonjour. Pour ma part, je pense que Bertrand Tavernier a raison sur le fond. C’est un peu court, par exemple, de rayer d’un trait de plume tous les films non fantastiques de Tourneur en disant qu’on aime pas, sans émettre d’argument. Toutes les opinions sont valables, mais quand on prétend s’attaquer à des montagnes, on y va pas les mains dans les poches.
En revanche, Schiaffi a tout de même eu le courage de soumettre son travail sur ce blog – et il en faut. Je pense qu’il attendait surtout des encouragements de la part de Bertrand Tavernier, dont il est évident que chacun ici est heureux, et même fier, de recevoir l’approbation, lorsqu’elle arrive (ce qu’il faut mériter). Or, la réponse a été sévère – un peu trop ? Je suis sur que Bertrand Tavernier n’a voulu blesser personne et ne réalise sans doute pas le fait qu’on puisse attendre avec espoir ses réponses à nos posts.
En cela, Schiaffi a, dans sa réponse, su encaisser le coup et répondre tout de même de manière neutre et correcte, sans montrer sa déception. Bravo pour cela, au premier degré.
A Pierre
Je ne veux blesser personne et l’amour du cinema qu’elle révèle et sympathique mais c’est vrai qu’à l’é&poque des tweets et des jugements non motivés, rayer tous les films non fantastiques de Tourneur (dont le génial PENDEZ MOI HAUT ET COURT, l’un des chefs d’oeuvres du genre, les très raffinés FLIBUSTIERE DES ANTILLES et le GAUCHO aux recherches visuelles étonnantes, STARS IN MY CROWN) sans un seul argument, sans prendre en compte une seule des multiples qualités (le dialogue de PENDEZ MOI HAUT ET COURT est étudié admiré par tous les scénaristes et l’on est à relever ce que Frank fenton a amené au travail de Daniel Mainwaring) me semble contre productif et rédhibitoire. Il aurait mieux fallu qu’il cite seulement les films qu’il préfère et oublie les autres. Vous vous souvenez de cette jeune chroniqueuse télé disant à propos des LETTRES D’IWO JIMA, « Vous ne trouvez pas que Clint Eastwood, c’est un peu relou ». Moi je me bats pour qu’on argumente chaque fois que l’on peut
,
A Stephane Chiaffi:
John Huston mauvais cinéaste…. Pfff… je n’argumenterais pas plus que vous, juste dire que WESTWARD THE WOMEN de Wellmann et BEND OF THE RIVER de Mann sont parmi mes westerns préférés et gagnent encore à chaque vision. L’éditeur allemand Koch Media va sortir BEND OF THE RIVER en BR (ça s’appelle MEUTEREI AM SCHLANGENFLUSS, avec ST anglais). Quant à WESTWARD… On attend toujours une bonne édition dvd, le dvd Warner étant vraiment médiocre (avec les films MGM, les dvd Warner sont souvent soit excellents: SCARAMOUCHE, ASPHALT JUNGLE,… soit au contraire franchement mauvais : VAQUERO, FORT BRAVO…)
A Mathieu,
VAQUERO est, je crois, le pire dvd Warner que j’ai vu (je dis bien : je crois).
Et »Le trésor de la sierra madre »est un mauvais film pour vous?
Jetez un oeil à DVDClassik et vous verrez comment l’ami Jérémy Fox passe en revue avec force détails un nombre impressionnant de westerns souvent avec une verve remarquable et un vrai luxe de détails…ce qui ne l’empêche pas pas de s’exprimer en toute subjectivité.
Nul n’est irréprochable:imaginez que ce cinéphile remarquable aime Prométheus!!! Nobody’s perfect…S’il lit cela , il va encore râler.
à Ballantrae: mais justement, J Fox qui reste un mec sympa et dont au moins les résumés d’intrigue lourcelliens sont extrêmement précieux (et ça demande du boulot, de résumer correctement) s’attache trop à critiquer AUSSI ce qu’il n’aime pas: pour ce dernier cas, il devrait se résumer à être informatif. Il connaît bien les spécificités des maisons de production aussi, ce qui est très utile (« photo typiquement Universal » par exemple, j’invente hein…).
mais dans ce qu’il n’aime pas, il se braque sur des détails ou s’attache trop à attaquer ce que d’autres exégètes ont dit, c’est vain. Ignorer ce qui a été dit avant vous me semble important quand on analyse: il faut faire table rase.
A la rigueur contredire les critiques qui estiment dit-il à tort (mais lui a raison, là) qu’il y a de l’homosexualité suggérée dans tel film zut j’ai oublié le titre quand il n’y en a pas, ok mais pas pendant 10 lignes? ou de prendre des gants pour contredire B Tavernier qui selon lui, se plante quand il dit ceci ou celà (retrouve pas l’exemple non plus mais c’est un cas où Bertrand fait une remarque sur la guerre de sécession que lui-même présente comme une hypothèse et mon J Fox qui se rue là-dessus! (avec courtoisie!). Ailleurs il attaque brutalement pour racisme, ARROWHEAD/LE SORCIER DU RIO GRANDE qui n’est PAS un film raciste, là il se trompe avec trop de virulence et d’injustice, mais en plus des forumeurs qui l’aiment bien le suivent, il a beaucoup d’influence et du coup certains n’ont jamais vu ARROWHEAD car ils ont suivi JF aveuglément. On ne peut pas appliquer ça à la lettre mais encore: inutile de critiquer ce qu’on n’aime pas, bon bien sûr, s’il s’agit des PYRAMIDES BLEUES ou de LA SOUPE AUX CHOUX, il y a peut-être exception, et même… Bon par exemple, je défendais SPRING BREAKERS de Korine, Bertrand me dit « je n’aime pas parce que c’est un doc pour le NRA » en 2 lignes mais sans insister ça provoque la discussion là je veux bien. Ce que je n’aime pas c’est « je n’aime pas » et je vais traiter par le mépris en long et en large. Bon bref on a bien besoin de Jeremy Fox, quand même.
A MB
Marcel Pagnol avant de faire partie du jury de Cannes disait que ce qui lui faisait le plus peut, c’est qu’une opinion se transforme en jugement. Mot admirable
à B.: ben en fait, il ne faudrait pas émettre de jugement sur les oeuvres d’art, que des opinions…
et le 1er film auquel je pensais est YELLOWSTONE KELLY/GEANT DU GRAND NORD à cause de la scène de nuit où les deux hommes s’endorment torse nu! (mais JF ne s’y attarde pas tant que ça à relire) dans ce texte sur le Douglas comme d’autres sinon, JF pointe trop souvent pour souligner des défauts du film qu’il trouve moyen sinon médiocre (pas d’accord), des éléments externes à celui-ci, par exemple: « et le pouvoir érotique de la comédienne interprétant l’Indienne s’avère bien gentillet (surtout quand avant elle nous avons pu croiser sur les mêmes chemins westerniens Elsa Martinelli, Colleen Miller, Tina Louise ou Angie Dickinson, autrement talentueuses et mieux mises en valeur) », pourquoi devrait-elle avoir un pouvoir érotique, c’est peut-être là une originalité! Il vaut mieux rester sur le film que de s’appuyer sur d’autres pour émettre une opinion (sur un plan de description technique, les couleurs etc. c’est autre chose) et dernière chose il emploie trop rarement la 1ère personne du singulier, je crois que le « je » est très important (et pas prétentieux) car vous n’engagez que vous. C’est bien l' »opinion » dont on parle, le jugement lui, se veut universel et ss entend ‘tt le monde sera d’accord avec moi » cf Pagnol + haut.
Jeremy Fox n’en demandait pas tant mais je pointe tout ça pas contre lui mais comme suscité par le remue-ménage salutaire provoqué par Schiaffi!Et je précise que dés que je tombe sur un western inconnu ou pas je me rue sur le parcours de JF! donc… je suis un traître!
Bonjour,
Paul Bonis était un ami. Décédé en juillet 2015, il avait travaillé en tant que premier assistant opérateur avec Agnès Varda, Claude Chabrol, Robert Bresson… et en tant que directeur de la photographie avec Claude Zidi, Pierre Zucca, et bien d’autres. En dernière page de son journal (2013) nous pouvons lire « Comment mourir ? Pas le même jour que Jeanne Moreau bien sûr ! »… J’ai réalisé un documentaire d’entretiens avec Paul Bonis ne traitant que de cinéma, visible à cette adresse : https://www.youtube.com/dashboard?o=U ce film est dédié à Jeanne Moreau, ma maman qui avait le même nom que l’actrice. La comédienne a appelé ma maman au téléphone, outre le nom elles étaient de la même année… comme ça, simplement.
Paul Bonis, Max Berto, l’association ‘Les amis de Pierre Zucca’ ont contribué à la réédition des films de Pierre Zucca en DVD.
Vincent Moreau
Cher Bertrand,
merci pour votre recommandation concernant l’album de Terence Blanchard « Requiem For Katrina ». Une merveille. Les mélodies planantes, les envolées atmosphériques, c’est une véritable célébration, un hommage poignant. La musique semble tomber sur la ville comme pour mieux la réconforter. Il y a ici et là, notamment sur « The Water », une pointe de Goldsmith (le thème d’Alien!!) tout à fait délectable.
Il me reste à voir le doc.
Bien à vous
A toutes et tous qui visitent ce blog sauf à MB que je n’aime pas pour ses commentaires primaires et sans ame.Maurice Cloche,du jour au lendemain,a pris rang parmi les artisans les plus notables de la production française.Monsieur Vincent méritait-il un tel honneur?Osons dire que la gloire de ce film est due à des causes si complexes que la valeur intrésèque de l’œuvre finit par etre suréstimée.On sait que la biographie filmée de saint Vincent de Paul fut exaltée,comme c’était naturel,par les croyants du monde entier.On sait par ailleurs que c’est la prestigieuse,l’hallucinante puissance de récréation de Pierre Fresnay,qui imposa ce personnage meme aux tièdes,mème aux athées.Ajoutons-y un beau dialogue d’Anouilh,tragique et dru,et quelques passages d’une indéniable qualité artistique.Authenticité religieuse,interprétation admirable,pouvoir de paroles vigoureuses,deux ou trois séquences saisisantes;tout cela fait-il un film?Et tout cela fait-il oublier la gaucherie de l’ensemble,la platitude de certaines scènes(les galères par exemple),le coté carton pate de mainte autre,l’atmosphère souvent Comédie Française du film,due à la pompeuse maladresse de plusieurs interprètes.Monsieur Vincent fut assurément une œuvre importante mais une œuvre non.J’ai rappelé ces insuffisances que pour louer avec plus de force la qualité artistique et spirituelle de Docteur Laennec qui,avec des ambitions beaucoup plus modestes atteint une rigueur et une justesse dramatique dont on ne saurait trop féliciter le responsable.Maurice Cloche,comme la plupard des réalisateurs français,n’a pas la tete épique(d’où le demi-ratage de Monsieur Vincent),mais il a le sens le plus nuancé de l’intimité et,en particulier,de cette fine pointe de l’ame,qui est bien la réalité la plus méconnue de nos »réalistes »du septième art:comme si le « réalisme »c’était inévitablement la scatologie,le gout de la crasse et du sordide,dans l’ordre affectif§Docteur Laennec nous prouve que son auteur a le sens de la vraie vie spirituelle,et aussi le sens de cette grandeur secrète qui puise son authenticité dans l’obscur.Rien de plus ingrat,rien de plus décevant que la quotidienneté de la vie de Laennec.Rien de moins éclatant que la jalouse incompréhension de ses confrères,les préjugés obtus d’un monde qui le raille,l’ingratitude des uns,l’hypocrisie des autres.Et,en apparence,peu d’éclat,peu d’attrait dans une vie qui se résoud en consultations,en fatigues,en lentes recherches,pour aboutir à une mort prématurée.En somme,ce qu’il y a de grisaille,de vague insipidité,dans la notion et jusque dans le terme de dévouement,voilà ce que nous offre l’histoire de Laennec,et c’est en assumant cette obscurité,ces lenteurs,cette absence de tragique apparent,qu’il fallait faire un film,si toutefois on voulait rester fidèle à la vérité.Dans un prochain post j’aborderais la difference avec le film de Jean bernard Luc.
Je conteste « primaire », mais « sans âme » d’accord.
A MB : « sans âme » d’accord » excellent !
Ben moi aussi je vous aime bien, MB, vous êtes intéressant, sympa et marrant.
Eldoradorable, quoi…
a MinettePascal
Ah je vous retrouve tous
à M Pascal: hum… je ne sais pas quoi dire je… hum… je… OK bon… c’est à dire bon euh… bon ya un coup à boire dans cette foutue baraque ou on se met tous à siroter de l’antésite autour du feu et youkaidi youkaida?
A MB : D’accord pour Youkaïda, je raffole des opéras de Youkverdi.
Vous eldoradotez Pascal!
A Ballantrae : Bien vu. Auriez-vous dans la foulée un synonyme de « Silence des agneaux » ?
L’OMERTA DES AGNELLES ça y est, je l’ai casé!!!
A AANGEL : Très raffiné ! Il y avait aussi MOTUS ET BOUC COUSU mais gardez-le pour vous.
à AA: incorrigible…
« D’accord pour Youkaïda, je raffole des opéras de Youkverdi »
ça y est! j’ai compris!
Je ne voulais pas faire de mot sur le J Demme mais puisque vous m’y invitez:
L’aphasie de l’engeance de Chrysomallos
Le mutisme des capridés
C’est tout pourri mais tant pis!
A Ballantrae : Joli bouquet.
NAVARIN DE TAISEUX était aussi possible, mais à l’extrême rigueur, et en attendant que le déroulé de commentaires reprenne…
A MinettePascal
Je vous la fait façon Audiard
C’EST PAS PARCEQUE LES AGNEAUX N’ONT RIEN A DIRE QU’IL FAUT QU’ILS FERMENT LEUR GUEULE.
…et maintenant à la Philip K.Dick
LES ANDROIDES REVENT-ILS DE MOUTONS SILENCIEUX?
à AA: Puisque ainsi le prenez-vous : à la Dard :
Les Mouflets de la cornue ont avalé leur menteuse.
A A A : A la Robert Dhéry : Vos gueules les biquettes.
A Alexandre : Je vous arrête tout de suite, pas question que vous vous permettiez : A la Bocuse : Gigots à l’étouffée ou bien : à la Marc Allégret : Sois bêle et tais-toi.
Il y a des limites !
D’accord mais vous n’arrêterez pas celle-là.
A la Saint-Exupéry : BAILLONNE-MOI UN MOUTON.
A AAngel : Soit, mais trouverez-vous plus ramassé que :
CHUT DE LAINE (à la Sonia Rykiel) ?
A MinettePascal
Ah tiens, puisque je suis là, que dîtes-vous du LOW DANS LA BERGERIE ? Voilà, au r’oir.
A AAngel : Bravo, je m’en veux de ne pas l’avoir trouvée moi-même.
Je vous opposerais bien l’ assono-allitérative PAS UN MOUFLET DU MOUFLON NE MOUFTE, mais par je pense quand même, par bienséance, m’abstenir…
Dieu m’est témoin que je n’ai pas voulu celà.
(quand je pense que certains esprits qui critiquaient de haut cette synonimisation façon film X car irrespectueuse pour Demme, y participent aussi! dois-je nommer?)
Cette dernière est spectaculaire mais peut-être « mouflet » était-il en trop. Mais il n’y aurait pas eu l’effet allitératif, je vous l’accorde.
AAngel : Je vous l’accorne, vouliez-vous dire ?
Et inutile d’essayer de rivaliser maintenant avec ma tentative sonore, du genre BEBES BREBIS SANS BRUIT ou une cornerie du même genre !
Lourcelles, arrête-les ils sont devenus fous!
A Yves Rouxel
Bonne analyse de MONSIEUR VINCENT et surtout de DOCTEUR LAENNEC mais je voudrais rappeler que ce blog a pour ambition premiere de mettre en lumière un certain nombre de films que j’ai choisi et accessoirement de commenter d’autres titres. Si vous continuez, cher Yves Rouxel, je ne vais plus perdre du temps à choisir des films. Ce sera un open space pour parler de tout et de n’importe quoi. Un blog me prend des jours de travail, de nouvelles visions, des recherches. et des vérifications. Ce n’est pas pour lire que King Vidor a trop produit (jugement vague et non étayé qui n’a pas sa place ici et que l’on peut adapter a TOUS LES CRÉATEURS QUI ONT TOUS « TROP » PRODUIT : de Balzac à Rubens, de Dumas à Ellington ou Louis Armstrong ou à Mozart. Est ce trop qui les définit ou les sommets qu’ils ont atteint). Avec tout le travail que j’ai sur mon film, la série, le droit d’auteur et la réécriture de 50 ANS, je peux gagner du temps et si vous préférez vous laisser carte blanche. Je ne veux pas faire de censure contre Maurice Cloche mais je préférerai qu’on commente comme le font beaucoup les films que je propose.
A Bertrand.J’ai bien lues vos propos mais j’aime bien sortir des sentiers battus,en jettant des bases pour certains qui découvrent votre blog(je pense aux étudiants de l’ESAV à Toulouse,qui apprécient énormément votre travail filmique et vos commentaires impertinents sur les bonus de Sidonis).Dans ce cas je m’incline et j’irais écrire mes ressenties sur d’autres formats.Bon vent à vous et à vos « fidèles ».
a Yves Rouxel
Il s’agit seulement de ne pas noyer le blog sous des avalanches. Je l’ai écrit, les remarques sur les deux films de Cloche sont pertinentes mais elles viennent après des dizaines de communications identiques. C’est juste une question de discipline. Aucun ostracisme. Ceux qui découvrent mon blog ont d’abord besoin de s’exprimer, pour ou contre, de questionner les films cités et proposés. Dans un débat après une projection, j’ai parfois affaire à des gens qui posent des questions sur des sujets qui n’ont rien à voir avec le film, avec son sujet, les rapport qu’il entretient avec d’autres oeuvres. Je tombe sur des gens qui me demandent après VOYAGE quelle est votre hiérarchie du cinéma français de ces dernières années
A Bertrand Tavernier
« Si vous continuez, cher Yves Rouxel, je ne vais plus perdre du temps à choisir des films. »
Il ne manquerait plus que ça!!!
Comme je manque d’égo et que j’ai toujours combattu le culte de la personnalité,je n’ai pas envie de créer un nouveau blog ,je reste dans l’humilité de ma personne en essayant d’apporte ma petite pierre blanche à l’édifice.Une maison ou encore un château ne s’est jamais construit en deux jours ou trois nuits.
Bon je vais essayer de mettre un peu d’eau dans mon vin et revenir à l’actualité mise en avant par Bertrand qui est un homme que j’aprécit beaucoup pour sa générosité naturelle qui se dégagent de tous ses films.Je suis un sanguin avec des racines latines(enfin mon père était de Jersey et ma mère d’Athènes),donc vous voyez le mélange.Je n’ai aucun grief envers personne,vous continuerais à me lire dans les semaines et les mois qui suivent.
A Yves Rouxel
Nous sommes tous des sanguins mi grecs et vous nous êtes précieux
Cher Rouxel;
SVP ne lancez pas des « sauf à MB que je n’aime pas »:c’est un fidèle du blog souvent passionnant qui n’a rien à voir avec les sinistres sires qui ont cherché précédemment à polluer le site.Ce n’est pas ainsi que fonctionne le dialogue sur ce blog et tout ici n’est qu’échange si possible avec un minimum de distance…même si dans le feu de la passion nous pouvons nous envoyer parfois des avis péremptoires: je crois que cela fait partie du jeu de l’échange cinéphile, non?
Sinon oui, Bertrand a raison de rappeler que le blog est d’abord alimenté par ses soins et nous devons tous essayer ( moi le premier: je suis loin d’être exemplaire ayant trop souvent l’esprit de l’escalier!), de ne pas sans cesse lancer des digressions ou du moins ne fonctionner que par digressions.
à Ballantrae: merci pour le coup de main…
Normal, pas question qu’on se frite entre copains blogueurs car il y a assez à faire avec les trolls!
A Toutes et tous.Un rayon perce parfois dans certaines œuvres majeures américaines:Je suis un évadé et 30 secondes sur Tokyo,de Mervyn Le Roy,A l’ouest rien de nouveau,de Lewis Milestone et surtout L’étrange incident de William Wellman.Nous verrions volontiers dans ce film le modèle de l’œuvre qui parvient à dégager implicitement et non explicitement la réalité de la dimension surnaturelle,e adoptant un mode d’expression aussi sobre,aussi dépuillé que possible;c’est l’histoire d’un lynchage de trois innocents,auquel assiste,impuissant,un personnage humain et généreux,incarné par Henry Fonda.Cette histoire atroce,ou se déchainent les plus abjectes et les plus spontanées puissances du mal est,par sa composition et son style,intégrée le plus étroitement possible dans l’accomplissement du quotidien.Par là s’impose l’idée d’un monde voué à la souffrance,à l’injustice,d’un monde irrémédiablement taré.Mais aussitôt,cette vision noire du réel s’éclaire d’un rayon d’esperance:c’est celui quifiltre dans les yeux tendres et déchirés du témoin de ce drame:nous y voyons s’exprimer une ame dont la simple présence authentifie la foi en des valeurs spirituelles que ce monde piétine ou méconnait de la façon la plus angoissante.Tout cela est présent dans Etrange incident et donne à ce film ,dont la narration se refuse à tout commentaire moral,une étonnante densité spirituelle.
A Yves Rouxel
D’accord sur L’ÉTRANGE INCIDENT. Tout ce que vous dites sur ce film est vrai mais 30 SECONDES SUR TOKYON est figé, académique, impersonnel. Il pouvait être signé par 20 réalisateurs de la MGM. La seule touche qu’amène LeRoy, c’est la longueur du film, ce qui marque toutes ses productions à partir de ces années là alors que ses films Warner sont plus dégraissés : THREE ON A MATCH, LA VILLE GRONDE. Mais cher ami, vous traversez une crise mystique for touchante
J ‘allais l ‘ecrire. Que vous arrive t -il cher Rouxel ?
La vierge vous est apparu ?
Votre lyrisme eucumenique soudain est troublant.
Je suis loin du mystique et de la religiosité en tant que tel.J’ai retrouver des notes écrites il y à fort longtemps et j’ai décider de vous en livré des extraits.L’oeuvre de King Vidor à vieillit.Pourtant on est souvent injuste à son égard.La Foule contient de beaux moments d’amertume vigoureuse et crispée.Notre pain quotidien n’est pas absolument indigne,en sa dernière partie,de la verve épique des classiques russes.Il respire une santé,un amour de l’homme,un gout de la solidarité fraternelle,le tout baigné d’une simplicité fruste et agreste.qui furent pendant l’entre-deux guerres,l’un des apports les moins contestés de l’éthique américaine.Par la suite,Vidor a sans nul doute trop produit et sur un plan assez peu relevé.Toutefois,Stella Dallas ,’est pas un simple mélo et La Citadelle,en dehors de sa structure robuste,offre un autre mérite:celui de dégager une bonne odeur de probité et de netteté morale.Le terme de »spirituel »a peut ètre une résonnance trop latine pour cette œuvre dont l’ame reste si typiquement américaine.Mais elle est soulevée pâr une générosité qui ne trompe point.Ford et Wyler s’opposent à la fois par leur style et leur inspiration.Et ce qui manque à chacun des deux,pour atteindre d’une façon soutenue au spirituel,est ce que l’autre possède avec excès:pas assez de rigueur chez Ford,un peu trop chez Wyler.Une générosité excessive,source d’un pathos esthétique souvent discutable chez Ford.Un jansénisme pour reprendre la formule désormais classique d’André Bazin,dont la sécheresse semble inhiber la poussée de l’ame chez Wyler.Est ce le catholicisme de Ford,le calvinisme de Wyler,qui influent sur leur œuvre?Ou,plus probablement,les tempéraments de ces deux créateurs s’expriment-ils dans un style dont les catégories imposent certaines lignes de forces métaphysiques?Je me rallierais à cette hypothèse.Laissant ici ceux des films de Ford dont le caractère romanesque ou commercial,échappe à cette étude,je retiendrais:Le Mouchard,Qu’elle était verte ma vallée,Le Long Voyage,Les Raisins de la Colère.Méditez sur ces quelques lignes en attendant la suite lundi prochain.
a Yves Rouxel
Mais Vidor a fait preuve d’ambition tout au long de sa carrière (je ne comprends pas « sur un plan assez peu relevé ») : durant le muet LA FOULE, LA GRANDE PARADE, SHOW PEOPLE et cinq ou six autres titres. Durant les années 30 : Hallelujah, STREET SCENE, OUR DAILY BREAD, THE CHAMP, THE STRANGER RETURN (ambition n’égale pas toujours réussite mais on ne peut pas parler de « plan non élevé »), la séquence d’ouverture de Wizard of oz. Dans les années 40, LE GRAND PASSAGE, AN AMERICAN ROMANCE, DUEL IN THE SUN, LE REBELLE, LA GARCE. dans les années 50, RUBY GENTRY, un de ses meilleurs films, L’HOMME QUI N’A PAS D’ÉTOILE. Il n’y a pas d’ambitions dans ces films ? Il se laisse aller ? Allons, arrêtez ces jugements globaux QUI NE REPOSENT sur aucune approche réelle. Il y a des ratages ou des semi ratages et la CITADELLE en fait partie et les films qui ont vieilli l’étaient déjà à la sortie (HALLELUJAH). Mais on trouve aussi des commandes réussies. En tout cas peu de films qui méritent le reproche qu’il a trop tourné sur un plan assez peu élevé
ah bon c’est les archives? bon ben on va se régaler
(y’en a beaucoup encore?)
Dans l’ETRANGE INCIDENT, on n’est pas loin d’un message religieux, quand même. Ce formidable personnage d' »innocent » qui le premier vote contre le lynchage a quelque chose de christique quand il est éclairé de l’arrière par les rayons du couchant.
Rapport à une lecture religieuse de L’ETRANGE INCIDENT, quelque chose que je trouve un peu trop lourdement insistant dans ce film, c’est l’emploi de chœurs dans la musique dès que l’on cadre en gros plan le personnage du noir. Mais ce n’est probablement pas une idée de Wellmann, plutôt de Zanuck?
A Mathieu
exact
Ford à souvent pris des gens simples et frustes:Gypo dans Le Mouchard,les marins du Long Voyage,les mineurs du roman de Leewelyn,les fermiers expropriés des Raisins de la Colère.C’est une raison de plus pour que ses films dégagent cette tiède buée d’humanité.Wyler en revanche,s’est attaqué souvent à des milieux plus secrets,plus fermés,d’une psychologie plus délicate à élucider(L’Héritière,Les Plus belles années,La vipère,L’insoumise,Ils étaient trois).Et mème quand il à voulu pénétrer plus avant dans l’épaisseur humaines(certaines scènes des Plus belles années,Le cavalier du désert,Les Hauts de Hurlevent,Rue sans issue,Le vandale),ce fut en passant au crible la matière humaine de son drame.De là vient que la charité reste souvent absente de cet univers et que son climat semble celui de la cruauté.Rigueur de l’analyse,dessin sérré du style,densité racinienne de la ligne dramatique,tout celà crée un accent impitoyable.L’héritière,L’insoumise sont ils donc des films sans ame?La souffrance y est peinte pourtant sans concessions:on y saigne,on sent battre les plaies.Mais la lucidité du metteur en scène semble lui interdire ce regard compatissant que des hommes moins rigoureux,tels un Curtiz(Rèves de jeunesse),un Goulding(La vieille fille,Victoire sur la nuit),se sont attachés à donner à leur héroine.Pourtant dans Les plus belles années,Wyler a tout en gardant sa reserve coutumière,manifesté d’une façon sensible sa sympathie pour quelques uns des personnages et la souffrance est ici revétue de cette dignité pathétique dont nous trouvons la lumière dans Griffith,Chaplin et mème Ford.Le seul fait de nous montrer un passé toujours vivant dans la mémoire du narrateur donnerait à Qu’elle était verte ma vallée une portée spirituelle.Mais il faut élargir les perspectives pour sentir à quel point ce film constitue,tout comme le roman d’ou il est tiré,un pathétique acte de foi.L’impression première qui s’en dégage est pourtant une mélancolie poignante,si l’on considère non seulement tous les drames et toutes les peines qui ont pesé sur cette vie d’enfant,mais la dégradation pour lui si douloureuse des valeurs qui lui étaient chères:l’unité de la famille,la douceur du pays,la dignité des siens,autant de trésors qui se sont effrités avec le temps.
A Yves Rouxel
Je trouve que LES PLUS BELLES ANNÉES, CARRIE, LA LETTRE, HELL’S HEROES et plein de film du début des années 30 débordent de compassion sans parler de l’HERITIÈRE. Oui les PETITS RENARDS, JEZEBEL sont plus fermés (et académiques). Et parfois ses films sont figés (LES HAUTS DE HURLEVENT, RUE SANS ISSUE, LA RUMEUR) pas DODSWORTH. Ford fait passer une humanité incroyable dans LES RAISINS, QUELLE ÉTAIT VERTE MA VALLÉE (où tous les personnages ne sont pas simples, celui de Michael Rennie.)
à Bertrand: pas Rennie, Walter Pidgeon dans HOW GREEN
a MB
Exact
Le Mouchard à bien vieillit surtout pour son style,mais aussi par cette religiosité qui laisse préssentir le facheux aspect du cinéma américain:le mode pseudo-chrétien.Il reste pourtant de cettre transposition moderne du mythe de Caliban,un Caliban qui accomplirait le destin de Judas,un climat quasi-métaphysique et,dans les meilleurs moments,un peu dantesque:il ne s’agit plus alors que du drame de l’ame enténébrée(symbolisme insistant du visage et de la canne d’un aveugle aux moments importants du film),qui tatonne dans sa nuit.A cinq ans de distance,nous retrouverons cela vers la fin du Long Voyage.
A Yves Rouxel
Désolé, le MOUCHARD est un des rares films irregardables de Ford : lourd, d’une symbolique appuyée, étouffé par une esthétique éprouvante, démodée avec une horrible musique de Steiner que Jaubert a décortiqué et analysé comme l’exemple de ce qu’il ne fallait pas écrire. C’est comme LA PATROUILLE PERDUE. . En revanche LES HOMMES DE LA MER contient des moments magnifiques
A Mr Tavernier: Vous me soulagez d’un poids, celui du complexe d’avoir trouvé le MOuchard pénible, pesant comme une symphonie en mineur qui ne modulerait jamais.
En revanche, je garde mes gants de boxe sur la question de la Patrouille perdue.
A Bertrand:
D’accord avec vous sur LE MOUCHARD et LA PATROUILLE PERDUE. Le BFI a sorti il n’y a pas longtemps un Blu-Ray d’une autre adaptation du roman de Liam O’Flaherty LE MOUCHARD, antérieure au film de Ford puisqu’elle date de 1929. Ce film sorti à la fois en version muette et en version parlante. Le film de Ford ne serait pas à proprement parler un remake de ce premier film réalisé par Arthur Robison (réalisateur allemand mais le film est anglais), le Ford se concentrant sur le personnage de Gypo incarné par Victor McLaglen . Connaissez vous ce film (dont on dit que c’est une des meilleures réussites du cinéma anglais de l’époque avec ceux de Hitchcock et Asquith)?
A Mathieu
Je connais l’existence du film
THE INFORMER (version 1929) sera projeté pendant le festival Il Cinema ritrovato a Bologna (24 juin-2 juillet).
Ce sera passionnant le découvrir, au moins pour le confronter au Ford que je trouve moi aussi un des films “artistiques” et académiques éprouvants, mal vieillis et à peu près irregardables (avec d’autres films dans la même ligne : THE LOST PATROL, justement,ou THE FUGITIVE qui est en plus une trahison du chef d’œuvre de Graham Greene) de l’auteur de WAGONMASTER et THE SEARCHERS.
Parmi les autres joyaux du festival, la version longue de THE RIDE BACK de James Whale, une mini rétrospective William K. Howard , un western muet de Borzage (UNTIL THEY GET ME) qu’Hervé Dumont juge excellent, etc.
Soit dit en passant, l’année dernière j’étais avant vous pendant la projection du formidable LAUGHTER IN HELL et j’ai eu le plaisir de suivre le rencontre avec vous. J’aurai voulu vous serrer la main à la fin e la et vous balbutier quelques mots mais ma fichue timidité, comme toujours, m’a paralysé…
THE ROAD BACK, pardonnez-moi… J’ai pastiché avec le beau western d’Allen H. Miner
a Mario Calandrella
Vous êtes tout excusé
Sur l’œuvre meme de Prévert-Carné,dont Stanislas Fumet exalte le caractère mystique,on peut n’etre pas d’accord. »Marcel Carné,dit il,nous a fait entendre que son amour est bien de l’amour surnaturel,puisqu’il est aussi fort que la mort,il lui résiste ».Allusion aux battements des deux cœurs du couple changé en pierre,qui ne cessent de retentir aux oreilles du diable comme un rythme inséré dans l’éternité.L’amour d’Anne est immortel et plus fort que l’enfer:voilà le premier thème.Et voici le second:Anne est parvenue à arracher Gilles dà la damnation qui était au début du film,sa condition irrévocable.Ce thème est inviciblement celui de de l’amour sauveur.Pour les purs,tout est pur:il est possible que les grands chrétiens voient dans Les Visiteurs une image d’un amour plus qu’humain et redempteur.En était-il ainsi dans l’esprit des auteurs?En fut-il ainsi pour le grand public?On ne peut isoler ce film de toute l’œuvre de Carné-Prévert qui ont souvent traité cette donnée,depuis Quai des brumes jusqu’aux Portes de la nuit.Or,dans aucun de ces films la notion de l’amour ne s’exprime^psychologiquement et plastiquement autrement que comme un douloureux et profond besoin d’assouvrir une soif de bonheur,cruellement,absudement menacée par l’ordre du monde.Le destin des Portes de la nuit menace cet amour comme Le diable des Visiteurs s’y oppose:comment ne pas voir là une simple réthorique,un simple recours à une mythologie dramatique,qui donnera à l’histoire sa densité?Tous les couples s’aiment ici avec une violence et une audace qui trouvent leur justification et leur pathétique en elles mèmes.L’innocente tendresse d’Anne est strictement humaine.Il faut dire enfin que Les visiteurs ont terriblement vieilli,que tout leur médiévisme ambitieux et littéraire s’est rapidement crevassé et que l’insuffisance des acteurs(gaucherie de Marie Déa,ténébreux romantismes d’Alain Cuny)amincit beaucoup la consistance spirituelle de cette histoire confuse.Ce qui reste bien plutôt c’est tout le coté maléfique du récit:l’arrivée des envoyés de Satan,la séduction d’Arletty,le malaise qui plane sur l’ensemble.Il y a là une espèce de poésie noire diffuse dans l’œuvre et qui survit à l’affaissement de l’ensemble.
A Yves Rouxel
Ce theme me semble plus devoir à Prevert et en effet le film a horriblement mal vieilli. Même Jules Berry n’est pas formidable. Marie Des qui était excellente dans Pièges est mal dirigée (Carné n’était pas toujours un bon directeur d’acteur). Guitry avait napalm le film très drolatique ment : « on dirait une parodie de chef d’oeuvre luxembourgeoi joué par des domestiques tristes ». Il en excluait bien sur Arletty
Beaucoup plus efficaces dans le registre d’un amour débouchant sur le merveilleux nous apparaissent L’heure suprème(version muette de Franck Borzage),Peter Ibbetson,Le cottage enchanté,le portrait de Jeannie:tous ces films contiennent de graves maladresses et le dernier est presque entièrement manqué.Mais on trouve une limpidité,un frémissement qui,par delà les naïvetés et les concessions commerciales,atteignent cette zone de l’insolite ou le monde perd sa matérialité.L’occulte est assez discret dans L’Heure suprème et ne se fait sentir que sous les aspects vague d’une sorte de prédestination des ames que la télépathie des deux etres séparés vient confirmer.Peter Ibbetson Joint à l’histoire d’une tendresse fidèle l’évocation des amours enfantines:Les deux protagonistes définitevement privés l’un de l’autre se rejoignent jusquà leur mort dans un rève intemporel.Dans le Cottage enchanté,un amour pur tranfigure sans que nous sachions si c’est réellement ou à leurs yeux deux etres déshérités,une jeune fille laide,un combattant défigué qui se sont retrouvés dans une demeure mysterieuse.Le Portrait de Jeannie,en ses meilleurs moments,efface la frontière entre le visible et l’invisible.:il nous raconte l’amour d’un peintre pour une étrange petite créature qui lui fait des visites espacées sur plusieurs années.Un jour il apprend qu’il s’agit d’une femme morte depuis assez longtemps déjà.Pendant quelques minutes,nous sommes amenés,en un vertige,à penser les choses en dehors des catégories usuelles du temps.Une sorte de brise fraiche circule à travers ces images,aussi subtilement tendre qu’est amer le sombre souffle épars autour Des Hauts de Hurlevents(dans le chef d’œuvre d’Emily Brontoe qui est aussi une grande œuvre de l’écran,le surnaturel inclus dans l’amour est d’une essence »panique »).De ces trois films au contraire,en dépit de leur coté carte-postale,une douceur infinie s’élève des visages et je ne sais quelle grace donnée au metteur en scène fait flotter une sorte de charme lumineux.
a Yves Rouxel
Peu de faiblesses dans l’admirable Borzage
Rajouteriez vous dans cette liste « L’aventure de mme Muir » de Manckievicz? Je trouve dans ce film une tendresse sans mièvrerie, une merveilleuse illustration du passage du temps (l’épilogue où Rex Harrisson vient chercher Gene Tierney magnifique en vieille dame) et une poésie sans illusions… un film qui relève du merveilleux , mais d’une belle lucidité. Tout et tous sont admirablement à leur place dans ce film, et la partition de Bernard Herrmann est à la fois lyrique et pudique. Au diapason du film.
A Yves Rouxel:
Des films « contenant de graves maladresses » comme L’HEURE SUPREME de Borzage ou PETER IBBETSON, on aimerait qu’il y en ait plus dans l’histoire du cinéma…
A Yves Rouxel:
Elles sont où les « graves maladresses » de L’HEURE SUPREME de Borzage et de PETER IBBETSON?
à Mathieu: « Elles sont où les « graves maladresses » de L’HEURE SUPREME de Borzage et de PETER IBBETSON? »
ah évidemment si vous voulez absolument aller au fond des choses, argumenter tout ça… je vous trouve bien pointilleux, intellectuellement. On peut quand même avancer des jugements critiques sans s’embêter à les argumenter, non?
Maria Candaleria et Sans Pitié sont deux exemples en apparence antagonistes,car la déchirante douceur du style d’Emilio Fernandez s’oppose totalement aux eaux fortes que nous as livrées Alberto Lattuada.J’ai pourtant emporter de ces deux films le même sentiment:une plainte si pénétrante s’exhale de ces destinées broyés par le monde,qu’elle éveille en nous une inguérissable nostalgie.Peut etre dans les deux cas,le fait qu’il s’agit d’ames simples,un peu frustes,ce qui les rend à la fois sans défense contre le mal et proches de l’enfance,a t-il pour une grande part contribué à créer cette résonance.Elle est presque entièrement absente d’un film dont les coordonnées sont pourtant analogues et qui aurait du ouvrir les mèmes perspectives:Noces de sable.C’est du fond meme de la misère sociale et intellectuelle que le noir et la fille de Sans Pitié s’élèvent à une tendresse réciproque,d’une authenticité poignante.Traqués et avilis,spoliés de toute valeur légitime,ils n’ont plus à partager que cette abjection même,mais ce partage les sanctifie,car ils y mettent toute cette somme d’affectivité que le monde à meurtrie et lésée.L’amour de Sans Pitié est vrai et nous touche au meilleur de nous car l’auteur a su dire sans faiblesse l’atrocité d’une époque ou les ètres sans défense sont réduits à n’étre que des épaves.et il fallait montrer cela pour donner tout son sens à cette mysterieuse éclosion d’une tendresse que la cruauté du moment social peut écraser mais qu’lle nous fera chérir davantage.
A Bertrand Tavernier et Yves Rouxel
Je vous trouve très sévères avec ces VISITEURS. J’avais fini par me convaincre que vous étiez dans le vrai jusqu’à une nouvelle vision récente grâce à laquelle les indéniables beautés du film et son climat magique m’ont envoutée. Il y a certes des scories (Piéral et les nains, Marie Déa aussi si vous voulez), mais globalement les qualités surpassent largement les défauts.
En revanche, je trouve que JULIETTE ET LA CLE DES SONGES, qui aurait pu posséder aussi un climat étrange, est un ratage total. De manière générale, je dirais qu’aucun film de Carné des années 50 n’est satisfaisant, sauf peut-être LES TRICHEURS. Il n’aimait pas qu’on lui parle sans arrêt des films avec Prévert au détriment des autres. Il y a pourtant un gouffre, à mon avis, entre les films de 1936-46 et ceux réalisés ensuite.
a Julia-Nicole
assez d’accord. JULIETTE est une catastrophe soporifique. Carné n’avais aucun sens de la magie, de la poésie sauf quand elle surgissait, sans être sollicitée, au détour d’un scénario. Dans les Carné, voyez LES ASSASSINS DE L’ORDRE. LES TRICHEURS, c’était deja démodé à la sortie
A Julia-Nicole:
THERESE RAQUIN (1953) n’est pas mal du tout.
à Mathieu: THERESE RAQUIN est un grand film, on ne peut oublier Lesaffre en maître-chanteur ni le regard de Sylvie. Résurgence du cinéma français noir des années 30 et complètement réussi, inoubliable même.
Beaucoup plus mélo-dramatique par sa donnée,Voyage sans retour,de Tay Garnett,sut pourtant s’enfoncer assez avant dans nos mémoires pour sa sobriété dans l’émotion et peut etre surtout par la justesse des deux protagonistes:William Powell et Kay Francis.Dans ce récit d’une émouvante chasteté,d’un dépouillement presque classique,aucun effet,aucune symbolisation appuyée,si ce n’est,à la fin,dans le bar ou se sont donné rendez-vous les deux héros(qui savent bien qu’ils ne pourraient pas tenir leur engagement)deux verres qui se brisent d’eux mèmes,en mémoire du jour ou le couple a brisé,après avoir bu,deux coupes de cristal.Cette rencontre entre une femme condamnée par un mal incurable et un homme destiné à etre exécuté au terme du voyage,transcendait à mes yeux l’anecdote et se haussait,par delà sa mélancolie profonde,à cette zone de l’amour intemporel et en somme vainqueur de l’espace et du temps.
A Yves Rouxel
Vous avez raison et la légèreté du ton est surprenante. C’est une réussite parfaite
On avait déjà parlé des VISITEURS DU SOIR. Mr Tavernier n’en raffole pas mais je continue de le défendre. C’est un film qui ne ressemble à aucun autre, je trouve. Berry mauvais ? Une figure de Diable qu’on n’oublie pas, pourtant.
Et puis, le scénario a ce chic de mettre en symétrie le monde des hommes et celui des démons, approfondissant le propos. Les anges de l’Enfer et les diables d’Hommes. J’adore ce que dit le futur époux de la belle pendant la danse, sur la vie et le rêve. Un double du diable que je trouve très bien vu.
Et comment ne pas aimer la musique de Thiriet et Kosma ?
Même si « démons et merveilles » est ce que j’aime le moins…
Et pis le coup des « domestiques tristes », franchement…
A MinettePascal.
Certes mais quand meme , beaucoup trop de scenes sont du mauvais theatre filme. Et alain Cuny n’ est vraiment pas bon.
A Henri Patta
Et tout est si lourdement symbolique et asséné
A HENRI : « Mauvais théâtre » ? Houlala, ce pauvre Prévert va se retourner dans sa tombe !
Il faut dire que je viens d’essayer de voir une pièce de Laurent Ruquier à la TV.
A Minette Pascal
Mais Prévert (et Pierre Laroche que vous oubliez tous) n’est pas vraiment inspiré, beaucoup moins que par REMORQUES, LE JOUR SE LEVE, QUAI DES BRUMES. Cela ne veut pas dire que c’est horrible ou vulgaire. C’est juste un peu lourd, démonstratif et Carné renforce cette raideur alors qu’il savait décupler le lyrisme du JOUR SE LEVE
Je rejoins les avis sur LES VISITEURS DU SOIR dont on avait déjà parlé… Prévert pouvait ne pas être inspiré. Autre film : LES PORTES DE LA NUIT par exemple est agréable à voir mais c’est loin d’être un chef d’oeuvre. L’époque aussi avait changé…
Je vais encore être chiant, pardon, mais dire que les dialogues des VISITEURS manquent d’inspiration…Que l’esprit du film déplaise, soit. Mais on rêverait qu’une plus large proportion de films ait un niveau de dialogue équivalent à celui-là.
a MinettePascal
Toute critique est proportionnelle à l’espoir que fait naitre un film. Il est évident que l’écriture de Prévert et Laroche est supérieure à celle de Jean Manse pour le BOULANGER DE VALORGUE ou à celle de DEBOUT LA DEDANS
Dans le Ciel est à vous Jean Grémillon a donné la contre-partie positive de Remorques:le ménage des Gautier partage un idéal qui s’élève,comme il exalterait un couple de savants ou de musiciens.Cette notion reste ici à fleur d’humanité.Mais elle est par elle même chargée d’une beauté morale si sensible que la scène ou Gautier dit à sa femme la joie de sentir qu’ils communient dans la même ferveur rend une résonnance profonde.Elle rejoint ces définitions de l’amitié qu’un Jules Romains,un Saint Exupéry ont exprimées avec bonheur:regarder ensemble quelque chose qui soit au delà de nous deux.Le partage conjugal,dans l’ordre des valeurs morales,est l’accomplissement de cette amitié qui scelle l’unité du couple en la transcendant.Toute œuvre qui fait appel à cette conjonction fervente de deux regards sur un même objectif donne de l’amour une notion qu’on a le droit d’appeler spirituelle.
Si il y à une assez grande homogénéité dans la production italienne et si elle vibre d’une sorte d’aspiration confuse au spirituel,le cinéma français en revanche s’exprime à cet égard de façon disparate.Il y a certes de la gentillesse,de la sympathie,voire de la bonté dans l’œuvre de réalisateurs comme Daquin(Nous les gosses,Le voyageur de la toussaint),Le Chanois(L’école buissonnière,Sans laisser d’adresse),.Mais cela ne reste t-il pas le plus souvent à fleur de peau humaine?En fait l’attitude morale des grands créateurs de films français ne semble pas exempte de sécheresse si on la confronte avec les autres pays d’Europe:secpticisme dous-amer de Feyder,sarcasme poétique de René Clair,nihilisme révolté de Carné,romantique de Duvivier,dissolvant d’Autant-Lara,agréssif de Clouzot,noirceur d’Yves Allégret,fatalisme de René Clément.Le paysage du cinéma français serait-il un horizon bouché?Il serait souhaitable qu’on entendit chez nous la magnifique leçon de Renoir.Au premier abord,l’auteur de « La bète humaine »,par son épaisseur charnelle,semble sacrifier la place que l’ame a le droit d’invoquer.Et,en fait,certaines œuvres de Renoir semblent si acres,si gluantes de quotiedenneté,qu’elles excluent tout recours au spirituel.Le premier aspect de cet univers,c’est même son truculent et noir cynisme(Renoir rappelle Quevedo et la littérature picaresque).Mais c’est un des secrets de cet homme de faire jaillir ce tragique de la transcription la plus fidèle,la moins concertée du réel,par une sorte de »naturalisme dynamique »:en se déroulant,la vie de ses personnages se charge sous nos yeux d’un coefficient dramatique assez aigu pour nous serrer le cœur.Quelque chose d’atroce,voire d’irrespirable se dégage alors de la scène:c’est le désespoir calme de Toni,le chagrin d’une fille imprudente(le crime de Monsieur Lange),la marche forcenée des deux prisonniers évadés(La grande illusion),l’image des témoins de la catastrophe de chemin de fer redescendant la talus(La bète humaine),l’expression de la jeune femme mal mariée,remuée par le souvenir de la Partie de Campagne.La cruauté qui se dégage de ces moments n’est pas fabriquée,comme le sera parfois celle d’un Clouzo,celle d’un Cocteau;elle est aussi naturellement vraie que la la cruauté d’un adieu,d’un accident,d’une mort inattendue.C’est par fidélité au réel que Renoir est cruel.Encore cette cruauté se tempère-t-elle toujours de gentillesse,surtout quand il s’agit des humbles et des travailleurs,car Renoir qui se met tout entier dans ses films ne peut s’empecher alors de sourire et de s’émouvoir.Pourtant dans une œuvre qui est considéré presque unaninement comme le chef d’œuvre de Renoir, »La règle du jeu »,cette gentillesse attendrie va s’effacer derrière une sorte d’amertume sarcastique,une bouffonnerie un peu sèche et grincante.Ce film que Renoir à écrit,dialogué,filmé et produit,est aussi le plus rigoureux,le plus concerté d’un homme qui nous avait pas habitué à une si coupante cérébralité.Renoir à dit lui même de cette œuvre qu’avec elle il avait voulu faire »un drame gai »;on doit surtout voir dans cette farce sombre située dans un luxueux château de Sologne,le constat,impitoyable et cinglant comme la verve de Beaumarchais,accompli sur une société décadente,pour laquelle la « règle du jeu »c’est de mentir,de « vivre en représentation »,de fuir la sincérité,de se fuir soi-même.Et le style subtilement chargé et cocasse qu’à choisi Renoir,incarne par une sorte de mimétisme,l’inanité minable,la non-existence dérisoire de ces fantoches;la scène culminante est le spectacle donné aux voisins du château,au cours duquel les hotes se poursuivent,à cause d’une femme,à travers les couloirs ou ils se heurtents aux domestiques,engagés eux aussi dans un imbroglio sentimental.Oui,ce carnaval rappelle bien la satire de Beaumarchais,et jamais à l’écran,la misérable futilité d’une société tarée et ravagée par son propre néant n’à été brossée avec plus de cruelle lucidité.
A Yves Rouxel
Comme vous y allez ! Le cinéma français recèle des trésors de compassion, d’émotion, de révolte (avec tout ce que cela peut avoir de spirituel) dans DOUCE, UNE FEMME EN BLANC SE REVOLTE, EN CAS DE MALHEUR pour Lara, le CORBEAU ou QUAI DES ORFEVRES, la BATAILLE DU RAIL et JEUX INTERDITS. Et Duvivier n’est pas seulement romantique. Il est âpre, noir, attaché à la recherche du bonheur (POIL DE CAROTTE, AU ROYAUME DES CIEUX, LA TETE D’UN HOMME). Si la fin de DAVID GOLDER n’est pas « spirituelle » qu’est ce qui l’est. Et la cruauté de Clouzot dans ses premiers films n’est pas plus « fabriquée » que celle de Mirbeau, de Zola. Il y a chez renoir un panthéisme, un gout de la collectivité qu’on retrouve chez Becker (que vous ne citez pas) qui disparait de ses derniers films
Nous retrouvons chez Renoir cette vibrationn plus affinée et plus insistante dans »L’homme du sud » qui est la meilleure oeuvre américaine de l’auteur.Il ne faut pas confondre ce film avec tous ceux qui retracent la lutte d’une famille de colons pour leur terre.Ici c’est moins la rigueur du combat que sa résonnance affective à travers les membres du groupe qui colore l’histoire:on y perçoit un sens émouvant de l’intimité du foyer regoupé à travers mille épreuves,grace à un courage obscur et quotidien.C’est ce désir de souligner la beauté des épreuves partagées,assumées en bloc par la famille du fermier qui à conduit Renoir à filmer en quelque sorte le réalisme de son récit pour mieux mettre en lumière son interiorité.On dirait que l’auteur s’est épris de ses personnages à tel point que,mème aux moments les plus sombres,il n’a pas voulu les abandonner à la détresse.C’est le contraire de ce que font un Yves Allégret,un Clouzot de certains de ses personnages.Il y à une dimension mysterieuse de « L’homme du sud » à la fois esthétique et morale,qui pourrait bien etre celle de la bonté.Et toute l’oeuvre de Renoir,si généreuse,aurait abouti à ce murissement de l’amour du prochain.Au cours du festival de Venise Renoir disait: »Aujourd’hui,l’etre neuf que je suis réalise que le temps n’est plus pour le sarcasme,et que la seule chose que je puisse apporter à ce monde illogique,irresponsable et cruel,c’est mon amour ».
A Yves Rouxel
D’accord pour Allegret. Chez lui le destin de certains personnages semble écrit d’avance. C’est moins le cas chez Clouzot, celui de QUAI DES ORFEVRES et du CORBEAU mais c’est vrai que son regard est plus âpre (encore que le RENOIR DE LA CHIENNE) et sa vision plus pessimiste. Mais c’est ce qui fait sa personnalité, son originalité. Et la pitié, on la sent tout au long de l’extraordinaire épisode de RETOUR A LA VIE (Essayer de comprendre ce qui motive un bourreau, voila un thème que Renoir n’a jamais osé aborder)
Tel est bien le message implicite du Fleuve,ce film unique en son genre qui enrichit l’évolution de Renoir de toute une tradition spirituelle de l’Inde.Ici,la générosité du grand créateur s’est décantée,apaisée;elle s’est accordée aux grands mouvements de l’univers;aux grands rythmes cosmiques.Elle à pris la couleur du « oui ».Les teintes des images,les enchainements en couleur d’un moelleux si pénétrant disent,tout comme la cadence du film,le consentement de la vie,la soumission aimante,la confiance dans les forces qui nourrissent l’homme.Au rebours de toute une aile fort puissante de l’école française qui ne peut saisir la vie terrestre que sous un aspect abject ou dégradé,Jean Renoir fait couler sur elle une lumière apaisante qui purifie et transfigure.J’ai senti dans Le Fleuve la présence de l’éternel.Au milieu de ce jardin,parmi ce peuple religieux,autour des naissances et de la mort qui tracent des signes terrestres et sacrés au dessus de cette famille de blancs,nous sentons s’accomplir le jeu grandiose d’une harmonie que Claudel a souvent décrite et que Renoir,à partir de l’Inde,a redecouvert et subtilement incarnée.En même temps Renoir nous donne peut etre avec ce film le mot de la fin sur l’aventure humaine,sur l’aventure des adultes:l’homme se dégrade parce qu’il ne reste pas fidèle à son enfance.Dans cette œuvre aussi »ronde »que sont aigues les dernières vacances,nous voyons se dérouler du plus jeune age au seuil de la maturité tout le poème des années d’innocence.Jean Renoir,lourd d’experience et de tendresse nous as donné là son crédo actuel,qui rejoint celui de ces autres témoins:Péguy,Saint Exupéry,Bernanos.
A Yves Rouxel
Avec quand même un acteur déplorable (terrible erreur de casting de Renoir) et un film fabriqué ou plutôt refait au montage. Je partage les réserves de Pascal Merigeau et cette vision de l’Inde me semble moins forte que celle du NARCISSE NOIR tiré lui aussi de Rumer Godden
à Bertrand: j’adore LE FLEUVE, malgré Thomas E Breen. Et je trouve que Patricia Walters (Harriett) est un coup de génie et sauve le film, certes idéalisant l’Inde. Renoir avait publié un texte (écrit quand?) dans la revue Ecran 70 ou 71 dans lequel il révélait son incroyable naïveté quant au futur de l’Inde qui selon lui, allait dominer le monde par la contemplation. Mais le film reste un enchantement, naïf, mais un enchantement. Et Harriett… et Valerie et Melanie et Nan… et n’oublions pas « C’était mon premier baiser, mais une autre le recevait »!… et Bogey…
a MB
D’accord sur Patricia Walters
Cesser de se croire le centre du monde,se réintégrer au contraire dans la plénitude rythmique de l’univers,tel est le message qu’apporte l’Inde et qu’exprime ce grand film,religieux au sens le plus littéral du terme.
A Bertrand Tavernier
J’ai découvert hier en vidéo le film de Jacques CONSTANT « CAMPEMENT 13 » (1940), dont vous avez parlé récemment si ma mémoire est exacte dans l’émission radio L’HEURE BLEUE de Laure Adler sur France Inter.
Superbe découverte en effet. Tournage en décors naturels qui confère beaucoup de réalisme à ce drame situé dans le milieu des mariniers, dans lequel une femme aux moeurs légères sème la discorde. Le personnage de Greta,interprété par Alice FIELD s’éloigne des stéréotypes de lépoque souvent incarnés par Ginette LECLERC, Mireille BALIN ou Viviane ROMANCE.
Une excellente distribution et une fin absolument pas prévisible. A (re) découvrir d’urgence.
A SERVANT Jean-Pierre
Je comptais en parler prochainement mais vous m’ôtez les mots de la bouche. C’est une vraie découverte (faite aussi par Vecchiali) et un film exceptionnel
Mentionné également dans l’heure bleue de laure Adler, j’ai acheté pour ma part LE BAL DES POMPIERS chez René Château dont vous reparlerez sûrement prochainement ici…
A Bertrand : Désolé de revenir sur le sujet, mais à quand la parution de « 100 ans de Cinéma Américain » ? Si je me souviens bien, en 2012, vous vous crêpiez le chignon avec Jean-Pierre Coursodon pour le delta à choisir (1912-2012 ou 1914-2014…). Nous voici en 2017. Et plus de nouvelles.
A Sullivan
On n’a pas terminé
Bonjour à tous.
Je viens de dévorer avec boulimie un livre sorti il y a quelques jours chez Lemieux Éditeur, « CONTINENTAL FILMS, L’INCROYABLE HOLLYWOOD NAZIE » de Jean-Louis IVANI.
Le livre, écrit façon « reportage », retrace l’aventure de cette société de production créée par Joseph Goebbels et dirigée par Alfred GREVEN, qui produisit une trentaine de films 100% français de 1941 à 1944, dont beaucoup sont aujourd’hui de Grands Classiques du Patrimoine (mais je ne vous apprend rien).
Un livre captivant tout au long de ses 260 pages, jamais rébarbatif, accessible à tous. Sauf erreur de ma part, je crois que c’est le premier bouquin français entièrement consacré à la CONTINENTAL.
Je n’ai pas toujours été d’accord durant la lecture avec certains avis personnels de l’auteur sur tel film, tél réalisateur, tél comédien, mais qu’importe. Jean-Louis IVANI fournit là un formidable travail d’investigation qui permet de mieux comprendre les motivations de certains artistes à avoir accepter de travailler pour Greven. D’ailleurs ce dernier apparaît comme manipulateur, usant volontiers du chantage auprès de certains pour les contraindre à travailler chez lui.
Cependant le personnage apparait aussi comme un véritable Patron de studio, réellement amoureux du cinéma.
Il est juste regrettable (et je croyais vraiment en apprendre plus sur sa destinée), que personne n’ait eue l’idée d’un entretien avec lui après son retour en Allemagne où il produisit encore des films jusqu’à son décès (vraisemblablement en 1973, mais là aussi c’est du conditionnel).
Le livre s’attardé chapitres après chapitres sur les productions de Greven au sein de la CONTINRENTAL, ses rapports conflictuels avec Goebbels, dont il bravait les consignes de production sans aucune gêne.
En lisant certains passages, beaucoup de scènes de LAISSEZ-PASSER me sont revenues en mémoire.
Peut-être parlerez-vous prochainement de ce livre, Bertrand ?
A SERVANT Jean-Pierre
Je crois que Christine Leteux (Maurice Tourneur) en prépare un dont elle m’a dit qu’il y aurait plein de révélations. Je disais tout cela dans LAISSEZ PASSER et les bonus du film
Merci pour cette information. C’est très prometteur, le livre de Christine Leteux sur Maurice Tourneur étant exceptionnel.
Je suis très, très intrigué par Tiempo de morir de Ripstein que vous semblez commenter Bertrand sur l’édition DVD Sidonis.
Ce cinéaste mexicain impressionnant dès ses premiers films -ou ceux que je croyais tels comme Le château de la pureté- est de ceux que quand on croise on n’oublie pas.
Et pourtant son émergence dans les années 90 semble presque loin derrière car on ne parle plus de lui alors que Principio y fin, La femme du port, L’empire de la fortune ou encore sa version des Tueurs de la lune de miel de Kastle intitulée Carmin profond, ce n’était pas rien!
Esthétique parfois baroque, structures vertigineuses, personnages fouillés jusque dans leurs abimes, sens remarquable de l’espace…à n’en pas douter le cinéaste mexicain qui fait lien entre Bunuel ou E Fernandez et les jeunes générations ( Cuaron, Reygadas…) doit être redécouvert.
Comme le souligne justement Bertrand,le film malgré sa lenteur et son dépouillement mérite le détour pour la noirceur du scénario.La traduction litterale est assez aproximative notamment »commissariot »traduit par sherif alors qu’au Mexique la fonction n’existe pas.Je n’ai pas vu ce qu’en pense François Guerif.
« La part des lions »est réalisé par Jean Lariaga qui s’est tourner vers la télévision durant les années 70.Dans ce semi-polar assez bizzare on retrouve Robert Hossein,Charles Aznavour et sa fille Patricia,Raymond Pellegrin,Michel Constantin puis Marcel Péres(acteur natif de Castelsarrasin)qui à dut tourner dans plus de 300 films.On se croirait dans une mauvaise série b US avec une musique trop appuyer par Georges Garvarentz(grand ami d’Aznavour).La séquence de la poursuite entre les voleurs et les flics est assez bien réalisé grace à une camera poursuite bien plaçée mais l’ensemble sonne faux.Lariaga réalisa un second film avec Hossein dont je n’ai jamais vu.Le dvd est sortie chez Gaumont.
Parmi les films présentés dans le coffret consacré à Alberto Sordi,il y en a un qui est peu connu et n’existait pas en dvd en France (j’ai un dvd italien uniquement en VO): DETENU EN ATTENTE DE JUGEMENT, de Nanni Loy, 1971, film kafkaien dont le Lourcelles fait la critique. C’est une plongée cruelle en enfer qui résume à elle seule toute la comédie italienne de l’époque. Sordi y joue le rôle d’un émigré italien en Suède qui rentre en Italie avec son épouse et ses enfants pour les vacances mais se retrouvent pris dans les griffes du système judiciaire italien. On souhaite même à son pire ennemi de passer de meilleures vacances. Concernant Sordi, un autre de ses films va sortir prochainement; il s’agit de TANT QU’IL Y A DE LA GUERRE, IL Y A DE L’ESPOIR, comédie qu’il a lui-même mis en scène et dans laquelle il joue un marchand d’armes.
A André Desages
Je ne connais pas ce film. Le Sorti sur les marchands d’armes, je l’ai vu : le début est original et accroche. Le traitement ensuite m’avait paru plat
A André.Sortie le 27 juin de 4 classiques italiens dans la catégorie comédies. »Le canard à l’orange »de Salce, » »Les Russes ne boiront pas de Coca Cola »de Comencini, »Histoire d’aimer »de Fondato enfin « Les nuits facétieuses » de Crispino et Lucignani.A mon avis le film de Comencini avec Nino Manfredi et Françoise Prévost vaut son pesant de cacahuètes!!!
A Yves Rouxel
Chez Doriane, sont sortis LE ROMAN DE RENART de Starevitch qu’il FAUT avoir vu, deux films restaurés de Lolleh Bellon (QUELQUE PART QUELQU’UN et l’AMOUR VIOLÉ) et CODINE de henri Colpi d’après Panaït Istrati, admirable romancier. Et chez LOBSTER plein de titres excitants : jetez un coup d’oeil
Merci Bertrand.J’ai vu »Le roman de renard »restauré grace à Serge Bromberg qui effectue un travail formidable sur la restauration d’anciens films du cinéma d’animation.Je vais m’empresser de commander les deux films de Lolley Bellon(qui à un lien de parentée avec le réalisateur de tv Yannick Bellon il me semble).
A Yves Rouxel
Autant pour moi, Loleh Bellon est la dramaturge et Yannick, sa soeur la cinéaste
Je tiens à m’insurger ici sur ce site qui défend les anciens films français ou étrangers.Mais là la coupe est pleine,je m’explique.J’ai revu avec autant de fougue »Winchester 73″d’Anthony Mann et j’ai été estomaquer que ce classique du western avait été redoublé avec des voix françaises insignifiantes qui ne corespondent pas du tout au doublage des années 50.La société de doublage fait même appel à des comédiennes afin de doubler des enfants au début du film.Quand à James Stewart on lui à choisit une voix fluette et neutre qui décribilise le personnage.Bien sur on peut apprécier des œuvres étrangeres avec les versions originales qui permet de découvrir les vrais timbres de voix d’acteurs(j’ai comparer la voix de Curtis qui était assez grave avec celle du comédien français qui est juvénile).Bertrand,que pensez vous de ces écarts et cette volonté des studios de refaire doublé d’anciens films?
A Yves Rouxel
Il y avait des conneries effarantes dans le doublage de Winchester 73 avec tous les noms francisés (Millard Mitchell s’appelait Mimile et Stewart Jean Pierre). Ces redoubles sont peut être dues à une détérioration des supports d’origine (ou leur disparition : Sidonis n’a pas réussi à mettre la main sur certains doublages) et parfois comme les sous titrages à un désir d’avoir des traductions plus affutées plus fidèles : les repérages des dialogues ont fait des progrès gigantesques en France et cela a permis d’affuter le nombre de signes pour les sous titres, leur disposition et la longueur disponible pour le doublage.Et la qualité du repérage. Il y a parfois chez certains distributeurs un désir d’amélioration comme les éditeurs revoient les traductions qui se sont améliorées. Pour le reste, je ne suis pas qualifié. Je déteste les versions doublées. Je ne vois les films qu’en VO me contentant de garder un souvenir de jeunesse de certaines VF de l’époque (Johnny Guitare, les Aventures de Hadjii Baba, l’Aigle Solitaire). Mais rien ne vaut la vraie voix des acteurs. De même que je préfère voir un film en couleurs en couleurs alors qu’à l’époque, on tombait sur des versions Noir et Blanc (Chantons Sous la Pluie). Quant aux comédiennes doublant des enfants (et des oiseaux), cela s’est toujours pratiqué
Les V F sont en effet beaucoup liees aux souvenirs d ‘enfance.
Pour moi gary Cooper a definitivement la voix de jean Martinelli.
Il y a bien sur des versions catastrophiques . Vous citez WINCHESTER 73 mais MY DARLING CLEMENTINE est du meme accabit.
Tout est litteralement traduit ainsi tombstone devient » tombeau » et la encore les prenoms sont soient francises soient prononces a la « francaise » .Une catastrophe.
A Bertrand.Merci pour votre réponse concernant »Winchester 73″western sublime au demeurant.J’hésite en revanche d’acheter chez Sidonis »L’enfer au dessous de zero »avec Alan Ladd,par contre j’attends avec impatience »Amère victoire »de Nicholas Ray dans une copie restaurée.Quel casting:Richard Burton,Curd Jurgens,Raymond Pellegrin et surtout Christopher Lee!!!Pour les bonus il est dommage qu’il y à trop de « redites »entre Patrick Brion,François Guerif et vous mème.Clint eastwood vient de souffler 87 bougies et annonce qu’il va commencer le tournage d’un film qui relate l’attaque dans le thalys l’an dernier.Deux étatuniens anciens militaires s’étaient interposés afin d’arreter l’auteur de cette attaque.N’est ce pas pour lui un film de commande de trop?
A Yves Rouxel
Très mauvais souvenir de L’ENFER AU DESSOUS DE ZERO tiré d’un mauvais bouquin. le casting d’amère victoire ? mais ils est aberrant, totalement idiot par rapport au projet et imposé par Paul Graetz qui distribua dans un personnage d’anglais, Curd Jurgens (ils doivent faire des acrobaties et en font un Sud Africain) mais dans le livre de René hardy, celui de l’affaire Moulin, c’est un conflit qui a ses racines dans la société de classe britannique.Cela dit Jurgens est vraiment pas mal. Graetz choisit une actrice américaine pour jouer une anglaise et elle, elle est totalement ectoplasmique. Christopher Lee n’a jamais su ce qu’il jouait dans le film. Quant à Eastwood avant de juger, voyons. Et ce n’est pas une commande. Il a toute latitude pour accepter ou refuser un sujet
« Les films interdits »l’héritage caché du cinéma nazi est un documentaire de Felix Moeller sortie en 2013 de façon discrète sur grand écran et disponible en dvd.Entre 1933 et 1945,300 films ont été produits par le régime nazi,une quarantaine de ces oeuvres de propagande restent encore aujourd’hui innacessibles au public.Des historiens et des experts ainsi que des réalisateurs et journalistes se penchent sur ces films emplit de haine et proposent une fine analyse sur la manipulation de masse et ses conséquences sur les consciences humaines.Sortie chez ESC éditions.
Ah oui j’oubliais Bertrand.Quel est votre avis sur »Le serment du chevalier noir »de Tay Garnett,on l’on retrouve Alan Ladd?Enfin je terminerais avec 4 films annoncés chez Sidonis: »The deadly affair », »Le gang Anderson », »L’inéxorable enquète », »Nuit de terreur »puis »Le violent »qui est une réédition il me semble bien.
a Yves Rouxel
Je parle du premier dans 50 ans
Lundi soir la chaine Arte à rediffuser un classique du western »L’homme qui tua Liberty Valance »Une fois de plus c’est un redoublage catastrophique et lamentable de la part d’une chaine qui prétend défendre le septième art.Entendre John Wayne avec une voix fluette et monocorde!!!!
a Yves Rouxel
Mais ARRETEZ s’il vous plait de dénoncer des responsabilités imaginaires. Arte n’est pour rien dans le nouveau doublage : ils ont passé le matériel que Paramount leur a envoyé. Il est possible que l’ancien doublage ait disparu (il y a eu des incendies dans certains laboratoires) ou ne soit pas conforme avec les nouvelles normes de diffusion. Le contrat liant le studio et la compagnie de doublage peut être caduc
Arte DEFEND effectivement le 7ème art, la plupart des films que je vois à la TV sont sur Arte, ces derniers mois: Kaurismaki, K Kurosawa, Rouffio, Jancso, Sissako en veux-tu en voilà… c’est la chaîne du cinéma la vraie. Si on aime pas les nouvelles vf (ou les vieilles d’ailleurs) on pouvait voir LIBERTY VALANCE en vo car Arte a diffusé les deux versions (ça s’appele version multilingue). Cette amour des vf me laisse froid quant au plaisir de déverser sa bile sur tout et n’importe quoi plutôt que ses joies, ça m’interroge aussi. mais tant pis.
J’ai vu votre film sur le cinema français et me suis demandé pourquoi il m’intéressait autant qu’il m’assommait. La réponse je l’ai trouvée dans « c’est la culture qu’on assassine » page 203 où Pierre Jourde écrit « notre époque préfère le respect à la passion ». Vecchiali est insolent, de parti pris, de mauvaise foi, hors sujet, délirant, on peut aussi le trouver injuste, mais c’est un homme libre. Il est passionné. Vous, vous faites de la pédagogie. Vos films s’adressent à des élèves du secondaire. Les enseignants vous adorent, je reconnais d’ailleurs leur prose dans les messages ci-dessous.
A Xavier,
Je ne fais aucune pédagogie, je parle de ce qui m’a touché, ému et je mentionne aussi ce que je n’aime pas. C’est ma vision. Vous êtes libre de détester Renoir ou becker, de juger absurde les réhabilitations de Dreville, du Sacha de CET HOMME, du GARCON SAUVAGE ou d’admirer la conduite de Gabin et d’être écoeuré par celle de Renoir.Mais surtout j’avais envie de remercier des auteurs, acteurs, musiciens qui m’avaient donné du bonheur Je ne me sens pas moins libre que Vecchiali et ne mesure pas la liberté au nombre d’éreintement.Je trouve formidable que vous arriviez à juger du degré de liberté. Et j’aimerais que les élèves de secondaire et leurs profs étudient Jaubert, Kosma, Ibert, Duhamel ou Delerue. Et voient un dixième des films dont je parle
Il me semble que compte tenu de la « cinéphilie » ambiante, la pédagogie n’est pas un gros mot, plutôt un passage obligé.
Après seulement, quand on a vu beaucoup de films, on peut être « insolent, de parti pris, de mauvaise foi, hors sujet, délirant »…
A MARC SALOMON
Mais ce sont des mots qui ont mauvaise presse.Et je ne vois pas en quoi raconter lcontexte réel dans lequel ont été créés certains films, détruire des rumeurs, des légendes est ce moins un signe de liberté que d’éreinter et d’être insolent. Pierre Jourde est un homme et un écrivain que j’adore et je sais très bien ce qu’il visait, ces monuments aux gloires consacrées, cérémonies dites culturelles et je suis sur qu’il a aimé mon film. Nous avons souvent des échanges. En quoi consacrer 20 minutes à Constantine dont personne ne parle, ni les critiques, ni les profs serait un acte de respect culturel. Envers ceux qui l’ignorent, qui ne savent pas que Sacha a été le monteur de Welles
A Bertrand,
Il y a une part pédagogique dans vos actions, non pas forcément de votre volonté mais par la transmission inhérente à cette forme de passion qui vous anime, qui nous habite.
Je crois que c’est Kubrick qui disait qu’entre ce qu’on apprend par obligation (à l’école) et ce qu’on apprend par passion, l’écart est abyssal.
Ce mot a bien des sens, galvaudé comme un peu tout tas de mots de notre langue, mais le sens le plus fin de la pédagogie est je crois d’offrir un savoir, de savoir transmettre par contagion passionnelle.
Vos sourires jubilatoires sur les bonus Sidonis sont familiers pour tout passionné. Nul besoin d’être enseignant pour le comprendre.
a Stag
Merci mais pédagogique est traité avec le même mépris qu’humaniste (toujours bêlant) par ceux qui oublient les mots d’ordres de Rosselini
Les enseignants ont une prose? Ils se sont tous mis d’accords sur un certain style à adopter? D’ailleurs qu’écrivent-ils les enseignants? Vous parlez de la prose des corrections de copies?
à Richpryor: d’accord mais il peut vous sortir qu’il voulait dire que même si on est pas tous des enseignants, on en a le style, l’esprit conventionnel rétrograde et bas du front typique de l’enseignant, que nous admirons la pédagogie, cette perversion dégoûtante et lamentable qui est la honte de la société.
De toute façon son éloge de Vecchiali est conventionnel, car je ne vois pas pourquoi être passionné justifierait de raconter n’importe quoi, d’être injuste etc. La passion se marie très bien à la froideur de la précision, à la remise en question. C’est autre chose que de surprendre à tout prix, de toujours chercher à être là où on vous attend pas (bon, à ce que j’ai entendu dire du bouquin de Vecchiali, hein).
Au fait, si le doc de BT était totalement pédagogique il serait bien plus synthétisé, organisé, logique, exhaustif or il est pédagogique forcément mais surtout très subjectif dans les choix (pas que par ses goûts, aussi par les extraits disponibles, par la durée qu’il s’impose et autre…) et perso moi ça me plaît.
… j’ai d’ailleurs entendu reprocher au « Voyage » son manque de hiérarchisation : comment veut-on que les jeunes s’y retrouvent , si l’on place Jean Sacha et Renoir sur le même plan ! Eternelle et toute-puissante bêtise de certains critiques, dont la mauvaise foi déplace les montagnes…
Même si je me suis bien ennuyé à l’école, j’ai toujours trouvé stupide et dangereux le » We don’t need no education , we dont need no though control » de Roger Waters… car une éducation bien comprise est un rempart contre le formatage. La haine de la pédagogie est ici d’une cynique démagogie. (Je sais bien qu’il y a un contexte à cette chanson, mais elle existe aussi en dehors de celui-ci, et peut parfois sonner de façon déplaisante. )
Je constate en revanche souvent que la plus belle part d’un enseignement est la transmission d’une envie, d’un enthousiasme. Et que rien ne remplace dans cet exercice l’authenticité, l’engagement personnel, tout ce qui fait le prix du film de Bertrand , sans parler de ce blog et de ce qui s’y passe. Et pardon si je paraphrase certains des posts précédents.
A Denis fargeat
Je ne sais pas qui peut dire que je place jean Sacha au même rang que Renoir (ce vision qui se résume à un classement hiérarchique m’exaspère). Je parle d’UN film de Sacha talentueuse ment mis en scène et qui bat en brèche les conventions du film de genre (j’avais ajouté dans un premier montage deux scènes de la SOUPE A LA GRIMACE) alors que je parle d’une oeuvre , d’une vision pour Renoir. J’ai vu lu des articles décrivant QUE LA FETE COMMENCE comme u film se situant juste avant la révolution (84 ans les séparent) et on me reprochait pour la GUERRE SANS NOM qui se centrait sur les appelés et rappelés d’éviter l’armée de métier et aussi ceux du camp d’en face. Mais parlons des films des autres
« Même si je me suis bien ennuyé à l’école, j’ai toujours trouvé stupide et dangereux le » We don’t need no education , we dont need no though control » de Roger Waters… »
convention type 68, 68 qui nous a fait du bien par ailleurs;
et tiens ça me rappele Joey Starr qui disait il y a 20 ans: « je suis content d’avoir été à l’école de la rue plutôt qu’à la vraie », je me demande ce qu’il dirait maintenant.
Pour en revenir au cinema italien j ‘ai essaye de revoir MON NOM EST PERSONNE. Je n ‘ai pas pu et abandonne apres plusieurs tentatives. Le film a fait pres de 5 millions d ‘entrees a sa sortie en France ! Hallucinant. A noter que sergio Leone pourtant a l ‘origine du projet detestait le film.
Et on peut se demander comment l ‘immense henri Fonda peut se fourvoyer dans ce navet. Peut-etre un cacher allechant ou le nom de sergio Leone accolle au film.
Cachet pardon. Et il en faudrait plusieurs pour ne pas avoir mal a la tete a la vue de ce film
Si je vous disais tous les cartons du cinéma que je n’ai pas pu regarder jusqu’au bout ! Il ne faut pas battre sa coulpe mais se persuader qu’on n’est pas les seuls idiots.
Je n’ai jamais pu finir un HARRY POTTER, un PIRATES DES CARAIBES ou un VISITEURS, pour ne citer que ceux-là.
J’imagine que tout le monde ici a ses exemples …
J’ai abandonné TIP TOP de Bozon au bout de 20′, mes baîllements ont couvert les tentatives de délire verbal de François Damiens, j’ai mis un vieux LAW & ORDER à la place et je me suis réveillé.
mais ai-je raison? TIP TOP est toujours là tapi dans l’ombre, je n’ai pas effacé l’enregistrt…
J’ai eu beaucoup de mal à arriver au bout de BACCALAUREAT de Mungiu mais si vous ne devez voir qu’un seul H Potter voyez le PRISONNIER D’AZKABAN quand même? (abandonné aussi?).
A MB
BACCALAUREAT vaut le coup et le Cuaron aussi, seul Harry Potter que j’ai réussi à voir
à Bertrand: je ne suis pas mécontent de m’être obstiné à voir le BACCALAUREAT de Mungiu jusqu’au bout mais je le trouve parfois austère et je me demande s’il n’y a pas quand même un problème de durée, avec 1/4 d’heure en moins c’était peut-être mieux.
Pour la H Potter PRISONNIER D AZKABAN c’est un bon film de Cuaron de plus. J’ai un peu frémi devant le symbolisme de GRAVITY (tt ce qui tourne autour de la renaissance de l’héroïne, idée fumeuse et typiquement américaine comme quoi il s’est adapté) mais c’est quand même une réussite, et il faut voir le formidable LES FILS DE L HOMME, oublier LA PETITE PRINCESSE et qqn a un avis sur son adaptation moderne des GRANDES ESPERANCES?
A MB
J’aime mieux la Princesse que les Espérances
Il y a pire encore: les films qu’on ne commence même pas, épuisés par la bande-annonce ( CHtis, CAMPING…)
à Bertrand: bien sûr vous avez un coeur d’artichaut c’est connu!
Ceci dit si LA PRINCESSE est supérieur aux GRANDES ESPERANCES c’est grave pour ce dernier…
à M Pascal: mais la BA est là pour révéler le fameux « pitch », quand on l’a vue on connaît le noeud de l’histoire! après on a plus envie d’y aller voir, enfin, nous.
Je me souviens d’avoir laissé tomber le film INTOUCHABLES après 5′, dégoûté par ce qu’on cache au spectateur dans le but de faire un gag par surprise: de plus ce gag méprise l’hôpital public en se moquant de la police qui est ridiculisée pour son action de prévention routière (on pourrait la ridiculiser sur d’autres plans, pas celui-ci où elle est utile), la réaction de Sy qui les engueule sonne faux et n’est là que pour surprendre le spectateur avec de la suprise scénaristique au rabais, en se moquant du personnel soignant de l’hosto après qui se précipite en vain pour aider le faux malade. Poisson d’avril à mourir de rire. Le début était malsain. On a le droit de se moquer de tout mais c’est bien de faire un contrepoint. Avec ce gag on était en droit de se demander de quoi était faite la suite, donc: basta!
Quand aux CHTIS, j’ai laissé tomber saoûlé par la série de zooms ultra connus partant du globe terrestre pour arriver au poste frontière (D Boon venait de découvrir G..gle Earth le pauvre). Je me dis que la suite ne devait pas valoir tripette non plus. à tort?
et qu’on ne me parle pas d’humour noir, c’est pas l’agressivité franche de celui-ci qui agite INTOUCHABLES c’est de la désinvolture, c’est différent!
aaahhh! ça fait du bien nom d’une pipe!…
A MB : INTOUCHABLE, je n’y ai pas touché non plus. Ils devraient engager des génies pour monter les BA, histoire d’au moins déplacer jusqu’à la salle ceux qui partiront avant la fin.
Avant la fin du générique, je veux dire.
J’ai vu Tip top jusqu’au bout et franchement vous n’avez rien manqué: objet assez laid, mal structuré, pas très bien joué et au final prétentieux dans sa revendication claironnante du foutraque.
C’est du dernier chic que décréter qu’on fait sciemment du débraillé par peur du trop beau, du trop lisse, du trop achevé.
Nouvelle forme de snobisme en somme!
Essayez La France et vous conviendrez avec moi que le cas Bozon est vraiment problématique.
Au moins Mocky qui est parfois mauvais comme un cochon semble assez enthousiaste face à l’acte de filmer, Bozon est dénué de désir et se regarde hésiter, ne pas faire, déconstruire le jouet.
Je ne pousse pas toujours le vice jusqu’au bout surtout devant le petit écran mais quand j’ai affaire à ce genre de produits estampillés snobisme critique je fais l’effort pour être sûr de moi lors d’échanges ultérieurs: je bois jusqu’à la lie la vinasse pour être sûr que c’est bien de la vinasse et non un nectar méconnu.
TIP TOP: « le débraillé » oui et aussi le souci de se décaler pour surprendre le spectateur: de l’incongrü, de l’étrange! Et Isabelle n’y peut mais. Le seul film de Nicloux que j’ai abandonné est HOLIDAY qui creusait le même sillon mais je peux me tromper, sans HOLIDAY j’aurais dit pour TIP TOP: n’est pas Nicloux qui veut!
« Il ne faut pas battre sa coulpe mais se persuader qu’on n’est pas les seuls idiots. »
tt à fait d’accord!
Il me semble que Léone à co-produit ce film de Damiani.Pour revenir à l’œuvre ,elle est trop burlesque et s’éloigne complétement du western à l’italienne.Bien sur la composition de Morricone est une fois de plus inventive.
A Stag : Oui de merveilleux comédiens dans ce GARÇON SAUVAGE. Une pensée aussi pour Georges DOUKING (le type dans la charrette avec ROBINSON au début. Il était l’aveugle qui passe à côté du corps de Jules BERRY dans LE JOUR SE LÈVE), Edmond BEAUCHAMP le berger qui a recueilli l’enfant… on aperçoit même le frangin de FERNANDEL, FRANCINED dans la première scène de salon de coiffure. J’avais lu un jour un commentaire peu élogieux dans un livre consacré aux seconds rôles sur Henri VILBERT. Pourtant c’est un comédien que je trouve fin et nuancé. Après il se peut qu’il n’ait pas eu toujours des rôles à sa mesure. Je l’aime beaucoup dans la scène du prêche du MANON DES SOURCES de PAGNOL (1951).
Quand BEAUCHAMP donne le couteau au gamin avant son départ, je me suis immédiatement dit que ce couteau allait ressortir à un moment fort du récit.
L’ECOLE BUISSONNIÈRE je l’avais découvert gamin à la télé. J’ai tout de suite adoré ce film. Pas revu pendant longtemps, ausi quand le DVD est siryi je me suis précipité. Bernard BLIER y est formidable tout comme « le père DELMONT » qui semblait avoir joué « les vieux » toute sa vie…
Ce qu’il y a d’étonnant c’est que l’héritage de Risi ou Monicelli ne soit
pas si productif, ni Moretti ni Sorrentino ne me convainquent. Sauf que
j’en profite juste pour rappeler a contrario LE JOUR DU CHIEN/VITE
STROZZATE de Ricky Tognazzi (le fiston) de 96 avec Lindon et
l’inquiétant Luca Zingaretti, et un autre film de « fille de » m’échappe,
Michele Placido y jouait un père trouble, signé par l’une des quatre
filles de Comencini dont trois sont devenues cinéastes, retrouve pas le
titre.
à Bertrand: en fait plutôt que « trouble » c’est un mot que j’ai remplacé et qui évoque le complexe d’Oedipe dont souffre M Placido. Le serveur sait que c’est un site adulte ici? Avec le remplacement par « trouble » mon comm est enfin passé après 8 tentatives.
Bien que certaines découvertes cinématographiques soient proprement orgasmiques, ce n’est pas exactement un « site adulte » ici, non.
C’est participer à la pollution linguistique du mot « adulte », qui si ça continue finira par ne plus signifier que « X », »X » qui lui même déjà etc.
ça me rappele que j’ai entendu récemment sur France Info une interview d’une jeune femme qui voulait dire : « je vais mettre totalement en rapport les différentes associations »? Elle a dit: « je vais connecter tous les acteurs à 360° »! Misère. Sûr, elle économise un peu de syllabes.
Vous avez probablement raison, mais je serais prêt à participer à la pollution linguistique de toute la langue française pour une petite plaisanterie à deux balles. D’ailleurs il s’agit d’un anglicisme « adult website ». » Site pour adultes » on pourrait dire à la limite en français. Enfin bref…
c’est le « pour » qui fait la différence alors…
A MB
Personne dans le cinéma italien ne s’est préoccupé de « l’après ». Il n’y a eu aucun mécanisme pour faire émerger de nouveaux cinéastes, aucun travail pour imposer une loi sur le droit d’auteur, la rénovation de salles de plus en plus pourries. Pour dévelop^per la formation au cinéma. On vivait sur un acquis, des recettes énormes, sans rien construire. Et tout cela a été balayé par Berlusconi
à Bertrand: c’est vrai, mais n’oublions pas Gianni Amelio…
A MB
Et d’autres. L’oubli est une faculté à la portée de tous.
« et d’autres » oui mais ils ne sont pas foule hélas.
A MB
Ai je écrit un commentaire ou je décrivais les différents montages de FUREUR APACHE, les différences entre la version Lancaster et la version Aldrich
à Bertrand:
oui. Et en tant qu’archiviste du blog j’ai vite fait de le retrouver (avec un complément d’Angelillo:
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/le-cinema-de-dorothy-arzner/comment-page-1/#comment-612451
my pleasure…
A MB
Merci : Il y a plusieurs montages et versions d’ULZANA’S RAID et c’est devenu un casse tête. Un internaute en dénombre six, ce qui paraît excessif car incluant par exemple les copies sorties en Angleterre où l’on avait coupé toutes les chutes des chevaux (comme dans CONAN, THE WIND AND THE LION), soit 45 secondes, ce qui est très visible et rend les scènes absurdes : on avait ainsi coupé les Apaches qui abattent le cheval du soldat essayant de sauver le gamin, les deux chevaux dont celui du fils d’Ulzana tués par Lancaster, le plan où son cheval est abattu, l’utilisation par les Indiens dans l’attaque finale des deux chevaux qu’ils sacrifient, Si on oublie les versions raccourcies pour la télévision., il y a trois montages, une version brésilienne de 99 minutes et deux autres très proche dans leur durée totale mais présentant de nombreuses et subtiles différences, celui d’Aldrich (103 minutes) qui sortit aux USA et celui de Lancaster (102 minutes) qui fut exploité en Europe. En Angleterre, la version Lancaster sortit en VHS et la version Aldrich en DVD. Dans cette dernière un scène d’ouverture avant le générique nous montre Ulzana fuyant la réserve, ce qui disparaît dans la version Lancaster ainsi que tous les plans de la femme indienne de Lancaster.. Son montage montre Richard Jaeckel et un soldat poursuivant un indien blessé qui tue en off un des cavaliers. Dans la version Aldrich, on n’assiste qu’au retour de Jaeckel sans qu’on sache ce qui s’est passé, ce qui crée plus d’ambiguïté. La séquence ou la victime d’un viol se plonge dans l’eau est plus longue chez Aldrich où elle veut vraiment se nettoyer. Chez Lancaster, cela ressemble davantage à une tentative de suicide. L’acteur changea aussi le mixage, l’utilisation de la musique. La BBC présenta la version d’Aldrich avec les chutes des chevaux réintégrées mais d’autres coupes effectuées pour des raisons de censure par la BBC
A Bertrand Tavernier.
Pourquoi toutes ses coupes ou changements ?
Parceque chacun veut avoir le dernier mot ?
Parceque tous croit que telle coupe ou ellipse sera plus efficace ?
Ou par betise tout simplement ?
La coupe des chutes de chevaux est bien sur a mettre sur le compte de la « S.P.A » locale suite aux infos des betes mortes ou mutilees lors des tournages quand une corde etait dressee afin de les faires chuter.
A Henri Patta
Le mot de bêtise me parait déplacé et faux. On a affaire à deux très fortes personnalités, deux egos qui s’affrontent en toute sincérité, chacune étant sans doute persuadée d’avoir raison. Lancaster adorait tellement le projet qu’il avait pris très peu d’argent mais pouvait contrôler le film. Il a toujours eu une volonté de se comporter comme un producteur. Il avait refusé la fin d’Aldrich pour BRONCO APACHE et pendant très longtemps, ils ne travaillèrent plus ensemble après Vera Cruz. Lancaster a souvent récusé des cinéastes (Arthur Penn), a fait retourner une longue scène de THE SWIMMER. Zinneman me disait que c’était l’acteur le plus odieux avec qui il avait travaillé et il fut arrogant avec Tourneur. Il s’est adouci à la fin et s’entendait magnifiquement avec Frankenheimer, Pollack qui ne sont pas des yes men (contrairement à ce qui était bonnement écrit dans la presse française à propos du TRAIN). Il avait parfois raison. Dans le cas d’ULZANA les deux versions peuvent se défendre avec pour moi une légère préférence pour la version Aldrich
A Bertrand Tavernier.
Au sujet de la reflexion de zinneman sur Lancaster , j ‘ai lu il y a longtemps un article sur le film REGLEMENT DE COMPTES A OK CORRAL ou ce dernier c ‘etait plaint constament de l ‘attitude de Douglas qu ‘il trouvait si mes souvenirs sont exacts a la fois puerile et odieuse… comme quoi.
A Henri Patta
Mais Douglas avait une très mauvaise réputation d’arrogance, d’égomanie (ce qui n’enlève rien à certains de ses choix), réputation qui, contrairement à Lancaster, ne s’est pas atténuée avec le temps. Les techniciens et acteurs de seconds plans l’avaient trouvé odieux sur LES VOLEURS DE TRAIN surtout face à la courtoisie de Wayne, alors que Lancaster était plus paisible, mystérieux, écoutant des opéras dans sa caravane dans la plupart de ses derniers films
A Bertrand Tavernier.
Je me souviens il y a tres longtemps de son passage a apostrophe pour la sortie de son livre » les memoires d ‘un chiffonier ».Pivot se tourne vers Seguela autre invite et lui demande: « a votre avis kirk Douglass est il une star » ? Certain sans doute de la reponse affirmative de Seguela. Et ce dernier part dans un argumentaire tortueux dont il a le secret et conclue par: Donc , non , Douglass n ‘est pas une star.
Douglass etait ecarlate et j ‘avoue avoir bien rigole.
A Bertrand,
Autre histoire de coupe de chevaux (s’cusez le jeu de mot): j’ai été content de constater que dans la copie Sidonis de LA CHEVAUCHEE SAUVAGE (Bite the Bullet-1975) de Richard Brooks figurait ce plan du cheval de James Coburn, qui tombe du haut d’une falaise dans un lac suite au surgissement d’un ours. Dans la version précédente du dvd Columbia, ce plan est coupé.
pour les coupes « SPA » en Angleterre j’ai trouvé ce site anglais qui scrute les forfaits du BBFC (British Board of Films Classification) confirme les 4 coupes que vous signalez ci-dessus:
http://www.melonfarmers.co.uk/hitsu.htm#ulzanas_raid
mais quand vous aurez vu la nouvelle ed française vous nous en direz un petit mot? (Universal ou Elephant?)
Universal a sorti en 2011 en zone 1 une édition annoncée de 104 minutes d’Ulzana’s raid.
L’édition française récente Elephant mais estampillée Universal devrait être la même que celle-ci, DVdclassik l’annonce à 103′ (24im/ » puisque br), la minute en moins ne l’infirme pas il doit y avoir une poignée de secondes ignorée (le dvd zone 1 est en 24im/ » aussi puisque ntsc).
Un avantage des br français qui ont retrouvé le 24/ » que les dvd fr. pal passaient à 25, tandis que les dvds USA ntsc l’ont toujours respecté (4,20% d’accélération avec le pal!).
La version Lancaster est dans la même éd. Elephant-Universal, mais en dvd, cf test Dvdclassik.
Je revois des vieux épisodes de LAW AND ORDER (NEW-YORK DISTRICT) que Chabrol adorait paraît-il. Beaucoup sont scotchants et souvent finissent avec un générique de fin qui me laissent bouche bée (souvent le happy end est évité ou la conclusion arrive plus tôt qu’on ne l’attend même si la durée est toujours calibrée sur 45′). Des acteurs fascinants et çà et là des bouts de dialogue qui sonnent comme des pierres jetées sans ménagement, comme ce dialogue entre avocat et procureur:
Avocat: – Vous avez perdu d’avance mon cher! Mon client a tué par amour: les jurys ont toujours de la sympathie pour les auteurs de crime passionnel!
Procureur: – Ils ont aussi pas mal de sympathie pour les gens qui se sont pris six balles dans le corps!
Bizarre qu ‘il n ‘y ait aucun retour sur Sordi. Ce genial acteur italien qui a fait tant de composition extraordinaires.
Les inutiles est un tres bon film ainsi que l ‘argent de la vieille un » affreux sales et mechants » avant l ‘heure.
Je vous conseille de voir le MAFIOSO ou sordi campe un monsieur tout le monde qui va etre en prise avec la mafia.Un film remarquable qui demontre que le mot pieuvre accolee a cette derniere n ‘est pas un vain mot.
a Henri Patta
Entièrement d’accord. J’ai parlé plusieurs fois de MAFIOSO et je pense que L’ARGENT DE LA VIEILLE est un chef d’oeuvre, la plus belle fable sur les rapports de classe et la manière dont le capitalisme parvient à tout digérer. Presque tout. Mais le cinema italien n’est pas, plus à la mode
A Bertrand : L’argent de la vieille , grand souvenir, mais d’une telle amertume… un beau film très engagé, dans la mesure où il met le spectateur devant ses responsabilités , sans didactisme aucun. . Je me faisais hier, lors de funérailles, la réflexion que la comédie italienne était ce qui rendait le mieux compte de ce que la vie pouvait avoir de drôle, de triste, de cocasse et de désespérant, en montrant l’être humain immense et dérisoire. Tout ça dans le même mouvement. Rien de très nouveau, mais certaines situations, certains films renouvellent le sentiment avec une belle acuité ; et si comme vous le dites ce genre est peu fréquenté ces temps-ci , il nous faut signaler cette ressource à nos contemporains…
a Denis Fargeat
Belle analyse
A Denis Fargeat:
Je pense à la comédie italienne chaque fois que je séjourne en Inde où je retrouve ce que vous évoquez, le mélange de bouffonnerie et de sincérité, d’extraversion et de dignité, et aussi ce qui fait le sujet de L’ARGENT DE LA VIEILLE, l’exploitation cynique de l’inépuisable capacité d’espérance des pauvres.
Sur Alberto Sordi, je n’ai pas vu tous ses films mais je l’ai adoré chaque fois. J’attends de revoir l’ARGENT de la vieille, qui m’avait naguère bouleversé. (Joseph Cotten en quasi laquais !)
Quelle satisfaction à la fin, quand la gamine ose ce que le spectateur crève d’envie de faire lui-même.
Et puis cet art d’entremêler les émotions, de cacher une vision tragique du monde sous le masque de la dérision, de faire rire de désespoir !
A MinettePascal
Pas de la dérision, du rire, de l’humour. La dérision a quelque chose de sec, d’hautain
Oui, mais je ressens plusieurs formes d’humour dans L’ARGENT DE LA VIEILLE. Tout ce qui concerne la population pauvre, c’est un rire tendre et compatissant. Mais le monde momifié de la vieille donne lieu à des traits d’humour glacé et méprisant. Bien sûr, ce monde-là est lui aussi pathétique mais Comencini lui balance quelques coups de pinceau acerbes et ironiques : ce visage peinturluré comme une restauration, ces manières d’un autre âge, cet amant infantilisé ( à un moment, il n’est pas loin de faire une crise de larmes) qui ne sert qu’à ouvrir le coffre, cet énorme château pour un petit bout de femme immobile…Le rire par les contrastes aussi…
Le personnel domestique, lui, a les couleurs de la vraie vie. Sans lui, on imagine le climat morbide entre ces vieux murs !
A Minette Pascal.
Joseph Cotten etait marri du fait qu ‘il voyait que dans le film il etait la derniere roue du carosse. La legende dit que souvent apres une scene il demandait , s ‘adressant au realisateur: » mon dos a t-il bien joue ? « .
« du carrosse » : Bien vu dans ce milieu châtelain !
Vous répondez à la question qu’on se pose tout le long sur Cotten : avait-il bien lu le scénario ? Avait-il demandé lui-même à ne pas avoir trop de texte ? La scène où il dévoile son histoire en pleurnichant est-elle un cadeau compensatoire de la part de Comencini ?
Sur Cotten dans l’ARGENT, il y a une autre question à son sujet qu’on ne cesse de se poser, c’est à qui il ressemble. J’ai dû mettre tout le film ( revu avant hier) à trouver une réponse : il a la tête de Dietrich Fisher-Diskau, le chanteur classique.
A Stag : Vous verrez LE GARÇON SAUVAGE et L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE sont deux pépites.
Pour L’AFFAIRE SAINT -FIACRE, je pense qu’il s’agit de sensibilité personnelle. On peut ne pas aimer le jeu de certains comédiens pourquoi pas ? Depuis l’avis de Bertrand sur le sujet, je cherche le (les) coupables. Je plaisante bien sûr.
J’ai vu autrefois une version TV de L’AFFAIRE (je ne sais plus quel acteur jouait Maigret), et j’ai bien cru me décrocher les mâchoires à force de bailler.
Le film de DELANNOY (comme MAIGRET TEND UN PIEGE) fait partie pour moi de films que je range dans une catégorie toute personnelle, « les films où je suis bien ». Et celà n’a rien de péjoratif. Des films très bien construits, dialogues, interprétés, éclairés. La Qualité Française comme on disait autrefois. Ils « tiennent toujours le coup ».
A SERVABT Jean-Pierre
Je déteste cette expression, la qualité française. Il y a une catégorie de films réussis, bien joués, bien écrits mais où l’on ne sent pas quelle est la personnalité du réalisateur, ce qu’il aime ou déteste.Mais c’est valable pour des films américains, anglais, soviétiques. Comme disait Chabrol : « le problème maintenant, c’est la nouvelle qualité chinoise ». On peut créditer Delannoy d’une réelle sobriété (plus encore dans le GARÇON où il a su juguler certains excès de Jeanson. Le traitement des policiers marseillais par exemple est impeccable)), d’une empathie avec les personnages (ce qui n’est pas toujours le cas dans ses films) mais il est nettement moins présent derrière la caméra que Duvivier voire même Grangier. Ce qui ne retire rien aux films
A Jean-pierre et Bertrand,
Sur Hirsh j’aime beaucoup son jeu et son opposition de style avec Ventura dans 125 RUE MONTMARTRE.
J’aime bien ces acteurs de « proposition » je les vois comme ça. Comme De Funes avait singé sa mère pour se construire un personnage et dénoter, se faire remarquer, comme Bourvil jouait à ses début le « naïf », ou tous ces immenses acteurs qui apportait un personnage, une référence, parfois même toute une région comme aimait le dire Michel Galabru à propos de Raimu.
J’ai vu hier avec beaucoup de plaisir Volpone où Dullin, Jouvet et Baur campent des personnages très marqués, et plus en retenue s’agissant de Ledoux.
(Baur est d’ailleurs j’ai trouvé très différent dans VOLPONE, très enjoué, très cocasse, par rapport aux MISERABLES où il est d’une sobriété étincelante. Quel destin celui d’Harry Baur, après avoir vu le film j’ai vu sa Biographie qui m’a rappelé étrangement le rôle de Quinn dans LA 25EME HEURE. D’abord dénoncé au début de l’occupation parce que supposé être Juif, puis présentant une certificat « d’aryannité », allant tourner ensuite en allemagne, puis à nouveau dénoncé comme Juif et emprisonné par les allemands dans des conditions très dures pour en mourir quelques temps après sa libération.)
Fernandel, Carette, il y a beaucoup d’acteurs de grand talent qui peuvent être classés dans cette catégorie d’acteurs de proposition.
Je me souviens d’une interview de Dewaere, génial dans SERIE NOIRE de Corneau, qu’il venait présenter à cannes; l’extrait était disponible dans le film hommage d’Esposito à l’acteur. Le journaliste questionnait Dewaere sur le thème « que répondez-vous à ceux qui disent que vous en faites toujours trop ? ». Dewaere répondait en disant « j’aimerais être comme Brando, il fait rien il est génial, moi je fais au mieux ».
Je fais peut-être des erreurs en classifiant les acteurs comme ça. D’un côté Noiret par exemple qui était très sobre et toujours très bon, Ventura dans un autre style également, Gabin – même si parfois il poussait des grosses gueulantes très caractéristiques, « parce qu’on le lui demandait dit-il dans votre documentaire Bertrand – Blier, des acteurs qui jouent sans fioritures, avec talent et prestance naturelle. De l’autre, pour exemple, De Funes, Bourvil (au début de sa carrière surtout) et peut-être Hirsh (c’est la question de tout ce charabia) pour ajouter un peu de contenance et se faire une place Grace à une proposition « différente ».
Voilà comment j’analyse la chose, en tous cas Hirsh m’a impressionné quand j’ai vu la première fois 125 RUE MONTMARTRE.
Je veux bien votre avis Bertrand sur Hirsh et sur cette explication dont vous voudrez bien excuser d’éventuelles approximations.
A Stag
Il y a des acteurs qui jouent en dedans (unederplay) et d’autre, dont c’est le talent, qui jouent extravertis, sur les couleurs plutôt que sur les modulations. Il y an a qui ont les deux registres : Baur, Gabin quelque fois à l’intérieur du même film
A Bertrand:
Et Michel Simon parfois dans le même plan.
A Jean-pierre Servant,
J’ai ressenti une belle émotion à découvrir L’ENFANT SAUVAGE que j’ai trouvé profond, subtil parfois et dur par moments. Madeleine Robinson joue si bien que j’ai cru un instant que nombre des citations fameuses que sasha Guitry adressait si bien à la gente féminine lui étaient consacrées !
Très bon franck Villar, qu’on croirait voir répéter le rôle qu’il jouera dans LE CAVE SE REBIFFE – en moins amusant cela dit – j’ai rêvé voir débarquer Gabin ou Rosay pour lui foutre un torgnole même si finalement le gamin s’en est pas mal tiré.
Et du plaisir à voir Henri Vilbert dans un joli rôle, ou encore l’époux de Jacky Sardou, fernand provencal et généreux.
Un beau film certainement, et lorsque le berger donne son couteau à l’enfant au tout début je me suis dit que j’allais passer un bon moment.
Sauf erreur on reconnait le Garlaban cher à Pagnol dans ces premières scènes ?
J’avais en fait vu L’ECOLE BUISSONNIERE il y a longtemps, c’est une belle leçon que ce film ou s’entrecroisent quelques « ténardiers », quelques coeurs généreux, quelques courageux, quelques pleutres, et quelques anodins. La vie quoi !
Quelle belle performance de Bernard Blier !
Et d’un peu tous les acteurs, et dans les deux films !!!
A Stag
LE GARCON SAUVAGE
Well since political vituperation has been dragged on to this blog, might I ask a government related question? To what governmental agency in France do I report consumer fraud? Specifically by fnac.com. Thanks, Michael Rawls
Hello Mr Rawls, that’s DGCCRF « Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes »
https://www.economie.gouv.fr/dgccrf
You know there’s something strange: when translated to Fr « consumer fraud » means « fraud done by the consumer » but we strongly suppose it’s the opposite, clever remark about english and french languages.
and we’re curious…
A Michael Rawls,
Maybe you will have the best result by contacting directly the Fnac customer service or « service après vente ».
A tous : j’ai découvert ce GARÇON SAUVAGE » de Jean DELANNOY (1951) (DVD Gaumont découverte) dont vous faites l’éloge Bertrand dans VOYAGE. Effectivement c’est un magnifique film sur l’enfance, d’une grande justesse de ton (dialogue de Henri JEANSON), et formidablement interprété, sans « vedettes » mis à part Madeleine ROBINSON très connue à l’époque. Le jeune Pierre-Michel BECK est très juste aussi. Je rapproche ce film de L’ECOLE BUISSONNIÈRE de Jean-Paul LE CHANOIS (1948) (DVD Doriane Films), autre très beau film sur l’enfance, au sujet certes différent, axé sur les nouvelles méthodes d’enseignement d’un instituteur (Bernard BLIER) dans un petit village provençal, qui mènera sa classe dont un gamin « rebelle » jusqu’à la réussite au certificat d’études. Même qualité d’écriture que ce GARÇON SAUVAGE que je ne connaissais pas.
A SERVANT Jean-Pierre
Merci pour ces éloges sur deux films qui les méritent et qui avaient été les deux défendus par Jacques Lourcelles
A Bertrand, à tous,
Revu hier après quelques années LE DOULOS de Melville. Outre la qualité de l’intrigue et des acteurs, les discussions de ce blog doivent avoir aiguisé un peu mon oeil quant-à la technique puisque j’ai été frappé par l’interminable plan séquence dans la scène au commissariat entre Jean Desailly, Jean-paul Belmondo et deux inspecteurs excellents, dont le nom m’échappe mais à qui je rends hommage, ils participent à l’excellence de la scène. La caméra toujours en mouvement passe de l’un à l’autre des intervenants, tournoie, et Desailly – un peu comme Maurice Biraud avec qui il partage je trouve quelques styles de jeu – est comme toujours impeccable.
J’ai trouvé cette scène éblouissante !
Et pour poursuivre dans les explorations du possible d’inspire votre documentaire, juste une petite citation d’audiard dans MAIGRET TENDS UN PIEGE – qu’avec L’AFFAIRE DE SAINT-FIACRE de Jean Delannoy (et simenon et audiard et gabin pourrait-on dire ?) j’ai adoré dans leur efficacité mêlant précision et concision – une citation à faire pâlir de jalousie sacha Guitry (pléonasme), à propose des femmes disons « légères » : « ces femmes là finissent toujours par trouver preneur, tout le monde visite… y-en a bien un qui finit par acheter ». Vive Audiard !
Misogynie de circonstance qui, je précise, n’est pas ce qu’inspire votre documentaire !
A Stag
Je cite la scène du Doulos dans mon film, vantant ce plan séquence et ajoutant que le cure dent provient de CHASSE AU GANG d’André de Toth
A Bertrand,
Oui je vois quelques films dont vous parlez dans votre documentaire. J’avais LE DOULOS en K7 et ne l’avais pas encore racheté en DVD j’ai revu ce film à cette occasion.
De BOB LE FLAMBEUR, DEUX HOMMES DANS MANHATTAN, si vous ne semblez pas très engageant sur les scénarios conseillez-vous cependant de les voir ?
A Stag
BOB LE FLAMBEUR a du charme, de réelles qualités que je vante sur un scénario un peu conventionnel avec des dialogues médiocres. Mais il y a plusieurs scènes remarquables. DEUX HOMMES DANS MANHATTAN est plus troublant dans les rapports qu’on a pu avoir avec ce film, plus faible scénaristiquement et on a pris ces défauts pour un refus du formatage, des conventions
Pour DEUX HOMMES A MANHATTAN Melville disait que c ‘etait un film rate , car c ‘etait la quete de 2 hommes et pour que le film soit reussit il eut fallut que cette quete soit extraordinaire , or on s ‘apercoit a la fin du film qu ‘elle est banale.
Il disait aussi avec humour que ca n ‘etait pas un echec puisque personne ne l ‘avait vu.
A Bertrand:
Il me semble qu’il y a une autre idée tirée de CHASSE AU GANG qu’on retrouve dans un film de Melville, dans LE CERCLE ROUGE. Le personnage de flic solitaire incarné par Bourvil et qui rentré chez lui le soir nourrit une ribambelle de chats dans un appartement faiblement éclairé me fait penser à un personnage de CHASSE AU GANG, un vétérinaire qui nourrit ses nombreux chiens dans son cabinet plongé dans une semi obscurité avant de se faire assassiner.
A Mathieu
Je ne suis pas sur en revanche Meurisse qui retrouve une cigarette à demi brisée, cela vient du de Toth et je l’avais mis dans le montage mais n’obtenant les les droits du DEUXIEME SOUFFLE, je l’ai coupée
Moi aussi j’ai adoré le DOULOS. Le moral mis en pièce par ce reflet du genre humain où règne la trahison, l’hypocrisie et l’absence de scrupules mais rafraîchi par le final illuminé par la complicité entre Reggiani et Belmondo et la réalité du personnage de ce dernier, qui n’est pas un salaud et qui décommande son rendez-vous galant avant de rendre l’âme…
A MinettePascal
Exact sauf qu’une partie de l’ambiguïté provient d’un coup de téléphone qu’on coupe avant son véritable sens, ce que Hitchcock jugerait comme une escroquerie narrative
Bon, mais après tout, filmer l’assassin de la douche du Bates’ motel de dos pour qu’on ne reconnaisse pas Norman est une sorte d’escroquerie visuelle !
A MinettePascal
On l’entrevoit à travers le rideau de la douche sans le reconnaitre, tout étant filmé du point de vue de Janet leigh
à MP: couper durant le coup de fil est une facilité, l’équivalent de cette coupure est stylisé par Hitch qui filme Bates de face! la stylisant, il en évacue la facilité, il fait du cinéma avec une expression visuelle, il trouve une expression au flou progressif: plus le rideau est proche du visage de Bates plus il sera reconnaissable, jamais assez. Hitch, quand il use d’un truc, il le transcende par un moyen foncièrement cinématographique: le flou par l’objectif, la mise au point -dont les opérateurs jouent pour attirer l’attention sur un personnage ou le masquer- est une figure de style au cinéma! Dans PSYCHO, la relative transparence du plastique du rideau retrouve ce même flou d’une mise au point de l’objectif, calculée pour attirer l’attention soit sur la partie nette mais aussi sur la partie floue. Couper durant un coup de fil à peine débuté n’est pas une figure de style typiquement cinéma, c’est une fuite! Je suis d’accord avec Bertrand.
« Psychose 2″réalisé par Richard Franklin en 83 est vraiment en deça de l’œuvre d’Hitchcock.Pourtant le film débute par un retour en arrière avec des images noir et blanc et la fameuse scène de la douche.Comment la Universal à put obtenir les droits 22 ans plus tard?Anthony Perkins était à mon avis déjà malade(il est très amaigri)il à accepter de tourner cette suite car Norman Bates était son personnage fétiche qui à changer radicalement sa carrière.Auparavant il est apparut dans des roles d’homme timide et quasiment en retrait.Savez vous la réaction de Richard Bloch qui à écrit la nouvelle sur les deux films?
Je me suis toujours demandé si pour Melville comme d’ailleurs pour Hitchcock l’histoire ou si l’on veut l’intrigue n’était pas devenue presque secondaire et que ce qui intéressait de préférence nos deux cinéastes et donc l’auteur du Doulos ce n’était pas en définitive la peinture de leurs personnages, ces grands solitaires que sont les héros des films de Jean-Pierre Melville. Les hommes chez Melville vivent ou plutôt survivent dans une époque où ils semblent presque tous toujours faits comme des rats, pris au piège d’une destinée qu’ils ne parviennent pas à maîtriser. Le Doulos sort sur les écrans français en 1963 et donc peu de temps après la fin de la guerre d’Algérie et si le film de Melville est l’un des plus beaux de son auteur et bien sûr l’un des chefs-d’œuvre du genre il n’est pas sans avoir aussi dépeint une certaine atmosphère évidemment très sombre de cette France qui peine à sortir du conflit algérien comme elle a peiné à sortir de la Deuxième Guerre mondiale quelques années auparavant si tant est qu’elle en soit jamais sortie. C’est parce que la France semble déserter l’histoire qu’elle avait faite très longtemps que les personnages de Melville semblent si sur la réserve, terriblement solitaires et surtout défiants vis-à-vis d’une société où ils sentent qu’il n’ont plus leur place. C’est cette défiance qui en fait tout naturellement des marginaux, des êtres en retrait et condamnés à se chercher leurs propres règles de conduite en dehors de celles en usage dans la société si incertaine et peu fiable de leur temps. Il faut compter parmi ces marginaux les policiers eux-mêmes qui sont si complexes dans l’oeuvre du cinéaste et qui ne sont pas toujours les représentants assurés de la loi qu’ils ont pour mission de faire respecter. Pensons entre autres à Jean Desailly bien sûr dans Le Doulos mais aussi sinon surtout au patron de la police des polices dans Le Cercle rouge, lequel aura énoncé à mon avis le credo qui devrait être celui de tout bon policier, à savoir « tous coupables ! ». S’il existe chez chacun des personnages de l’oeuvre de Melville et notamment dans ses grands films policiers une très grande défiance pour ainsi dire instinctive c’est parce qu’ils savent qu’ils vivent dans un univers privé de sens et qui ne promet aucun salut et que si tout fout le camp autour de soi alors les seules valeurs sur lesquelles ils peuvent et même doivent compter un peu sont pour ainsi dire à hauteur d’homme. L’amitié virile qui existe ainsi entre Reggiani et Belmondo est comme une bouée de sauvetage à laquelle nos deux noyés de l’existence veulent s’accrocher désespérément puisqu’elle est leur seule raison de vivre sinon de mourir.
A JP RASTELL
Cette défiance que vous décrivez est propre à 90% des personnages de truands, de gangsters et je veux vous jurer que Melville ne pensait pas à la guerre d’Algérie pendant le Doulos. D’autre part dans LE SILENCE DE LA MERou l’ARMÉE DES OMBRES, cette défiance disparait et Ventura a besoin du soutien de De Gaulle
Au sujet de la vie de « défiance » des truands, cette jolie ligne des ENVAHISSEURS (série TV). David Vincent soupçonne évidemment tout le monde d’être un extraterrestre et quelqu’un lui lance : » Arrête ta paranoïa ; soupçonner tes amis ne te mènera nulle part.
– Ca m’a permis de rester en vie depuis deux ans. »
A Minette pascal.Amusez vous à compter le nombre de plans pour la scène de la douche?Effectivement on voit derrière le rideau de douche un visage qui est caché par l’eau qui ruisselle. »Psycho »est à mon avis un des meilleurs d’Hitchcock,dans la narration mais surtout la psychologie et les comportements du personnage.J’en ai parler récemment mais la série »Bates motel »dans les deux derniers épisodes de la 5ème saison emprunte énormément au film.
Hitchcock, que voulez-vous, c’est comme John Ford ! On n’est pas loin du sacré. J’attends depuis si longtemps une apparition de l’un des deux me reprochant par exemple de ne pas aller assez souvent au cinéma !
Sinon, la question que je me pose, c’est si un polar n’est pas forcé de nous escroquer de quelque chose à un moment donné…
pour être plus précis sur PSYCHOSE, on voit bien la maman de face derrière le rideau de douche la 1ère fois: de même comme je l’ai aussi lu, il n’y a pas d’eau à cet endroit du rideau pour masquer son visage. C’est
1/ le fait que le plastique ne soit que translucide et non transparent qui occasionne le flou dont je parlais qui gêne à percevoir le haut du visage totalement grisé MAIS
2/ c’est aussi la seule source de lumière (hors aucun sunlight ou lumière contrôlée par le dir de la photo) à savoir la lampe murale à droite et derrière cette chère vieille maman (lampe qui a pu être dopée pour fournir plus de lumière qu’une lampe de chambre d’hôtel courante) qui crée un contre-jour ajoutant à la gêne pour le spectateur à déterminer un visage quelconque, à tel point d’ailleurs que le visage est clairement (!) obscur.
(point que j’avais oublié).
L’affable maman ayant tiré le rideau il ne reste que le moyen 2/ pour interdire la perception d’un visage au spectateur. mais il est efficace: on voit bien que de flou, le haut du visage se fait quasi noir (partiellement grisé par le jet d’eau)!
Donc Hitch trouve deux moyens et non un seul (mon erreur) pour arriver au masquage du visage criminel, qui sont purement cinématographiques: une analogie -par le plastique translucide du rideau- avec la maîtrise de la mise au point (et de son contraire, le flou), telle que maîtrisée par les dirs de la photo, et la lumière dont il n’y a pas besoin de développer en quoi elle est à la base du cinéma.
De même, ou en plus, le 1er moyen (image 1) est aussi le moyen du doute, renforcé par le visage qui se rapproche derrière le rideau, et qui fait douter par son imprécision par son manque de définition et fait croire que le visage sera au moment suivant, clairement visible;
alors que le 2ème moyen (im 2) est aussi le moyen de la négation car là clairement, le visage est parfaitement masqué, le rideau qui gênait la vision cède la place à un contrejour qui va masquer d’autant mieux!
C’est seulement après le forfait qu’on voit la maman de dos comme le signalait M Pascal.
comme quoi il vaut mieux revoir des bouts de film avant de les décrire par mémoire quoique… les souvenirs mêmes infidèles sont révélateurs!
http://retourayuma.free.fr/Psycho_douche_01.jpg
http://retourayuma.free.fr/Psycho_douche_02.jpg
http://retourayuma.free.fr/Psycho_douche_03.jpg
(la meilleure video que j’ai trouvée sur cette séquence:
https://www.youtube.com/watch?v=x6cDoH0ZXTQ )
A MB :je ne voudrais pas faire mon chiant mais au final , Hitchcock nous empêche bel et bien de voir le visage de l’assassin comme Melville nous empêche d’entendre la suite du coup de fil…
A MINETTE PASCAL
Mais non. Hitchcock choisit une solution cinématographique et dans le Doulos, c’est une coupe scénaristique reprise mot pour mot du roman qui donne une fausse piste et obliger Melville à utiliser une très longue explication de Belmondo avec flash back. A la sortie Rivette l’avait pointé en parlant de malhonnêteté narrative et moi pendant le tournage du film, je l’avais senti et l’avais dit pour m’entendre répondre : c’est dans le roman. Hitchcock utilise une subjectivité (Janet Leigh ne peut pas identifier l’assassin) Melville se réclame d’une objectivité que ce procédé hérité du feuilleton et de la littérature de gare met à mal.Si la conversation dure quinze secondes de plus, elle innocente Belmondo. Imaginez que Hitch aille cadrer un type à l’extérieur du motel avec un couteau pour nous faire croire qu’il est l’assassin. Notez que Giovanni dans ses romans policiers n’utilise jamais ces procédés ni Hammett ni Burke, ni Ellroy Le film est formidable malgré cela
à M Pascal: certes
Oui, le point de vue est uniquement subjectif dans la scène de la douche. (merci aussi MB)
C’est l’un des avantages des polars : nous forcer à revoir le film pour tester la logique des plans , en particulier sur les meurtriers. Ces Clouzot, par exemple, qu’on redétaille de près pour comprendre comment on s’est fait avoir, comment on a pu rater le coupable, et pour traquer la moindre erreur contredisant la solution…
MB va me faire revoir illico une des séquences les plus célèbres du cinéma. LE DOULOS est déjà programmé!
A tous
Il me semblait que l’exemple de malhonnêteté narrative de la part d’Hitchcock classiquement répertorié était celui du GRAND ALIBI, qui révélait l’identité du coupable de façon très grossière, ce qui m’avait choqué quand j’ai vu le film ado à la télé (mais je me souviens mal des tenants et aboutissants).
A Alexandre Angel
Mais là, Hitchcock avait voulu provoquer avec le flash back mensonger
A Bertrand:
Eclairante distinction entre solution cinématographique et tour de passe-passe littéraire.Mais dans PSYCHO,la scène où Martin Balsam se fait poignarder dans l’escalier, le plan en plongée montrant l’assassin sortir sur le palier pour poignarder le détective, ce plan qui nous masque le visage de l’assassin n’est pas subjectif lui, c’est le point de vue d’une araignée se promenant sur le plafond.
a Mathieu
Exact mais on est à un moment du récit où cela ne change pas grand chose à la morale du film. Dans le Doulos, le subterfuge veut nous faire croire que cela ajoute de l’ambiguïté en créant une fausse piste qui doit exprimer un jugement moral sur le personnage (c’est une balance)
PSYCHOSE: et avec l’aide de Bertrand, j’ajoute un 3ème élément présent dans la scène de la douche, qui est aussi purement cinématographique en plus de la mise au point et de la lumière, qui est le cadrage: Hitch privilégiant un point de vue en montrant tout depuis celui de la victime, utilise l’outil du cadre et de la place de la caméra (ici Janet Leigh face à son assassin). Le cadrage depuis une position X est en effet un moyen spécifiquement cinéma qui fait valoir l’importance dans nos vies hors cinéma, du point de vue subjectif (pléonasme) et du fait qu’il peut y en avoir plusieurs qui s’affrontent, ce qui peut mener à des quiproquos comiques ou pas et au pire à des guerres ou des catastrophes, voir donc Tati PLAYTIME au moins, RASHOMON et que sais-je encore. Je ne dis pas qu’on trouve dans la douche (!) l’illustration de problèmes universels mais juste que la position de caméra et le cadrage sont spécifiquement cinéma (on les retrouve aussi dans la peinture qui use également
du cadre) et résonnent par ailleurs dans la vie. Quant aux occurences hors cinéma, universelles, de la mise au point et du flou, et de la lumière, j’ai une idée pour ceux-là mais pas encore pour cette dernière. Notons juste que chaque personne peut faire le point net sur qqn ou le voir flou! Si les moyens du cinéma n’avaient aucune résonance hors du cinéma on se ferait bien ch…! et on aurait que des films de Luc Besson à se mater au-secours!
Avec le coup de fil du DOULOS, même but qu’avec la douche, moyens différents…
a MB: Sur la douche de PSYCHOSE, vous avez drôlement raison de nous ramener au film et pas à de simples souvenirs.
En fait, tous les plans avec l’assassin ne sont pas subjectifs.
Bon, il y a quand même au moins une escroquerie révoltante : Hitchcock nous cache une partie du corps de Janet Leigh !!!
A Minette pascal
Ce n’est pas une escroquerie, c’était une obligation. Ceci dit l’équipe elle n’était pas soumise à la censure
Sur la censure de la scène de la douche, il y a quand même un nombril, certes fugitif au point de frôler le subliminal. Etait-ce celui de Janet Leigh d’ ailleurs ?
Question équipe, la baraka d’or ne revient-elle pas à celle de la BELLE NOISEUSE ?
à Mathieu: « c’est le point de vue d’une araignée se promenant sur le plafond. » Oui et non c’est en effet un point de vue objectif cette fois mais nous tenons là pour acquit qu’il y a un danger dans la maison car nous avons vu le 1er meurtre celui de Marion. Ce n’est plus la surprise de la victime et du spectateur mais comment Arbogast (j’adore ce nom!) va se faire tuer qui importe, à observer objectivement, donc c’est justifié.
La plongée est utilisée dés l’instant où Arbogast pose le pied sur la 1ère marche pas qu’au moment où il se fait tuer.
Du rez à l’étage il est filmé en plongée: c’est plutôt le pt de vue du destin que celui de l’araignée (on l’accepte dans de nombreux films c’est une figure de style connue, la plongée condamne le personnage qui en est l’objet, selon l’éclairage entre autres elle peut l’exalter au contraire). Dés l’instant où Arbogast se retrouve au même niveau que la maman (on voit que l’escalier ne monte pas plus haut et la porte s’entrouvrir, donc lui et le danger sont bien au même niveau), Hitch soulève la caméra d’un cran de plus pour garder le pt de vue du destin, maintenir la plongée qu’il a adoptée dés le début. Notez que lui-même est plus humble puisqu’il explique qu’il n’avait pas d’autre moyen de ne pas montrer le visage de la maman. Remarquez, l’araignée est un symbole du destin, non? (à condition que pour une fois elle regarde en-dessous d’elle et pas le plafond auquel elle s’accroche!).
Il y avait une autre solution qui était de faire remonter l’escalier par la maman derrière Arbogast car elle était planquée dans la cave (dont Hitch nous montre l’entrée avant qu’Arbogast n’aborde l’escalier): il gardait le pt de vue du destin et il pouvait cacher le visage de maman par le buste de la victime. Mais s’il choisissait cette solution il gâchait l’effet de la découverte de la maman par la soeur de Marion à la fin! eh eh eh quand je pense que Httchcock n’est pas mon cinéaste préféré!
A MB:
Mes souvenirs de PSYCHO ne sont pas aussi frais que les vôtres. L’araignée dans le plafond c’est aussi le symbole du dérangement mental, non? Mais ce plan en plongée ne me dérange pas, je remarquais juste qu’il n’était pas subjectif et la scène est terriblement efficace.
Pour la scène de la douche, le plan subjectif est d’autant plus efficace que depuis le début du film, depuis le vol de l’argent, on est avec Janet Leigh, on s’identifie à elle, on a peur avec elle quand un flic s’intéresse d’un peu trop près à sa voiture, et on est soulagé avec elle, quand après une conversation avec Perkins, si sympathique, si bienveillant, elle a compris la folie de son geste et a décidé de faire demi-tour le lendemain matin et rendre l’argent. Avec le détective, l’identification est moins importante, l’implication émotionnelle aussi, nous sommes plus spectateurs. Après le climax de la scène de la douche, qui a dû laisser les spectateurs de l’époque complètement K.O., et les scènes très lentes qui suivent, presqu’aussi troublantes (le nettoyage de la douche, l’auto qui s’enfonce dans l’étang…) il fallait un deuxième climax pour clore le deuxième acte et l’assassinat du détective joue parfaitement ce rôle, avant l’effrayant climax du troisième acte. On a vraiment là une conception symphonique de la mise en scène, comme dans les meilleurs Hitchcock de la période.
à Mathieu: « L’araignée dans le plafond c’est aussi le symbole du dérangement mental, non? »
tiens! je n’y avais pas pensé!: la maman est complètement dingo voux croyez qu’il y a pensé le Hitch, à l’araignée?
pour le reste tt à fait d’accord, nous aimons Marion tt a été fait pour ça. D’ailleurs c’est une fille bien elle va rendre l’argent.
A MB
Essayez de voir si c’est AUSSI une expression anglaise. Sinon cela va faire comme Twenty Gods, the beautiful Church
à Bertrand: Good blood but it’s well sure, ça n’est pas une expression anglaise! too bad.
A propos d’expressions intraduisibles, je viens d’apprendre en écoutant le journal de France Inter que Trump aurait dit au pape « nous pouvons utiliser la paix »… En fait il lui a dit « we can use peace » ce qui veut plutôt dire « on a bien besoin de paix ». Si les journalistes regardaient plus souvent des films américains en V.O. ils feraient moins d’approximations.
à Mathieu: dans ce cas l’émission Quotidien (dont on peut ignorer une bonne moitié) a correctement traduit par « La paix serait la bienvenue ».
A STAG, à tous : Pour revenir aux GABIN/MAIGRET les deux DELANNOY sont à mon goût exceptionnels (je n’ai jamais aimé le GRANGIER – cinéaste que j’aime je précise – « MAIGRET VOIT ROUGE » qui m’ennuie profondément).
Des deux DELANNOY, je trouve L’AFFAIRE SAINT-FIACRE absolument remarquable, pour la peinture des petits matins de campagne, cette scène où MAIGRET (rappel intelligent de l’enfance), lancé un caillou contre la cloche à l’entrée du château, les retrouvailles avec Marie Tatin (merveilleuse Gabrielle Fontan), avec un dialogue « BSA extra-piste », comme disait GABIN, et puis cette musique de Prodomidès que je trouve superbe.
MAIGRET TEND UN PIÈGE à lui aussi des qualités formidables dans la description des quartiers populaires. Ces deux-là je les reçois souvent.
LE DOULOS est sûrement LE meilleur polar de MELVILLE. Scénario, interprétation. Il y a un peu que je ne l’ai pas revu. Votre évocation me permet de le ressortir du rayonnage.
a SERVANT Jean-Pierre
Oui pour la musique, l’évocation de l’enfance, Gabrielle Fontant et la très belle musique de Prodomides. Mais non pour Hirsch et quelques autres acteurs hyper cabots et pas si bien écrits
Le MAIGRET de Grangier est un de ses moins bons films
A Bertrand Tavernier : c’est curieux, personnellement j’ai toujours trouvé la distribution de L’AFFAIRE SAINT -FIACRE réussie. AUCLAIR, Valentine TESSIER, l’inévitable FRANKEUR (un copain de GABIN je crois), VITOLD, GUERINI, MOREL, MARIN…
Même HIRSCH me plaît bien.
D’ou l’intérêt des échanges.
Bonne journée à vous
à B.T. : c’était aussi l’avis de Grangier qui estimait que Delannoy lui avait laissé le moins bon des trois.
a Edward
Exact. Mais ils auraient pu bosser un peu plus sur le scénario ou choisir un autre Maigret (cela dit, c’étaient peut être les trois seuls qu’ils avaient achetés)
à B.T. : Effectivement : Suivant Grangier, c’était les trois seuls Maigret achetés par la production. Il considérait aussi que le livre dont est tiré le film n’était pas bien fameux et que le film lui-même était moins bien construit que ceux de Dealannoy. Il ajoutait avoir bénéficié de moins de moyens et avoir été déçu de la distribution, déplorant qu’on lui ait imposé Michel Constantin pour jouer un américain.
Sur SAINT FIACRE, j’aime aussi son climat nostalgique. Le déroulement est assez déroutant, original en fait, car Maigret ne fait pas grand chose, ne devine rien. Ce sont les personnages qui se révèlent par eux-mêmes.
Gabin est quand même incroyable ; crédible à chaque fois et dans n’importe quel rôle : policier, malfrat, aristocrate, ouvrier…
On aurait dû , pour voir, l’essayer en gendarme de Saint Tropez, en Peter Pan ou à la place de Bourvil dans la GRANDE VADROUILLE…
A Jean-pierre Servant,
Vous venez de me faire commander ce film avec Blier de Le Chanois en plus du GARCON SAUVAGE que j’avais prévu de voir.
J’ai également beaucoup aimé le casting de L’AFFAIRE SAINT-FIACRE, et si le jeu d’Hirsh est particulier je trouve qu’il participe au mystère, au côté un peu malsain de cette histoire.
Bertrand vous trouvez qu’Hirsh en fait trop ?
A Stag
La question devrait etre quand Hirsch n ‘en a t-il pas fait trop ?
Un film adapté du livre de Gilbert Dupé et réalisé par lui même »Tempète sur les mauvents »est une œuvre sombre donc la trame rappelle fortement « La ferme du pendu »de Dréville.Charles Vanel compose un patriarche agé et malade qui sur son lit de mort va nous conter l’histoire des mauvents un domaine situé dans les pyrénées orientales proche de la frontière espagnole.Le fils est appelé à la guerre et laisse son père avec Catoune un espagnole qui à fuit l’Espagne franquiste avec son mari,disparu depuis.On ressent la rugueur et l’austerité des gens attachés à leur terre et à leurs troupeaux de chèvres qui vivent chichement mais avec plein d’humilité et de partage.Le dvd est sorti chez LCJ.
A Yves Rouxel
Merci
Sur la lançé j’ai enchainé avec un film de Georges Lacombe dont le scénario est signé par l’immense Clouzot. »Le dernier des six »est une oeuvre halettante du début à la fin.La mise en scène très alerte et soignée de Lacombe nous montre l’enquète du commissaire Winz(Pierre Fresnay excellent comme toujours),à ses cotés la jeune et pétillante Suzy Delair qui vient de souffler ses 100 bougies(il faut que je revois »Maman à 100 ans »de Saura).En bonus on retrouve des extraits d’archives de l’Ina avec un court entretien avec Clouzot,Suzy Delair puis mème Georges Lacombe dont j’ai découvert le visage.Ce dvd est sorti chez Gaumont avec une restauration d’images parfaite.Du bon travail pour un film qui mérite le détour.
A Yves Rouxel
Il y a des scènes (de cabaret) qui ont été tournées ou retournées par Dreville, Greven n’étant pas satisfait du travail de Lacombe
Merci Bertrand pour cette précision.
A Yves Rouxel:
C’est Danielle Darrieux qui a fêté son centième anniversaire le 1° mai, Suzy Delair ce sera le 31 décembre inch’Allah.
Venu de la medecine ou il à excercer plusieurs années,Yves Ciampi était passionné de cinéma et à réaliser quelques documentaires médicaux.Il fut assistant chez Dréville pour un film que j’aimerais voir c’est « La bataille de l’eau lourde ».Il faut retenir à juste raison »Un grand patron »qui nous dépeint un chirurgien reconnu qui est aussi professeur dans un hôpital public.Pierre Fresnay compose de façon brillante cet homme qui s’investit dans son travail en négligeant sa vie de famille.Il délaisse souvent sa femme et décommande des soirées au dernier moment afin de rendre visite à un patient.Mais le point le plus fort de ce film c’est l’empathie du personnage pour une vieille dame qui à un rein malade.Il lui demande de se présenter à son cabinet pour l’opérer.Il y à une scène forte quand il annonce dans la voiture au petit garçon que sa tante ayant beaucoup travailler,son cœur étant fatigué à cesser de battre.Puis il prend sous son aile le petit Emile qu’il considère comme son fils(le couple n’a pas d’enfant).Il le comble de jouets etd’amour.Il faut savoir que Ciampi issue d’une famille dont les parents étaient musiciens ont beaucoup voyager dans le monde et qui fut confier à sa grand-mère.Le scénario est adapter d’un roman de Pierre Very qui co-signa le film avec Ciampi.Revenons sur l’acteur Pierre Fresnay.Avec sa petite taille,son regard perçant,sa démarche particulière et sa gestuelle constante,il à sut composer des personnages plein d’interiorité.Dans tous les films il pointe souvent du doigt puis lève souvent les bras au ciel afin d’accentuer ses propos.Certain lui ont reprochés son jeu théatral et son cabotinage ,je suis en désaccord total avec ses critiques et le place parmi les meilleurs acteurs de son époque avec Michel Simon,Robert Levigan,Jean Marchat et tant d’autres. »Un grand patron »nous décrit de façon précise bien avant »Hippocrate »l’ambiance des étudiants en école de medecine avec des scènes assez osées pour les années 50.La musique de Kosma est juste et plein d’entrain.
A Yves Rouxel
Entièrement d’accord sur Fresnay, acteur bêtement raillé qui a été souvent exceptionnel avant de se caricaturer dans des rôles à accents. Tous les films de Ciampi que j’ai vus (qui ne comprennent pas celui que vous citez) m’ont paru ternes, plats, voire lourds. L’homme était parait il épatant selon mon ami Boisset qui fut son assistant. Parmi les acteurs Marchat ? Pas Vanel, Louis Seigner, Jean brochure, Palau, Delmont, Poupon
A Bertrand.Je ne suis pas d’accord avec vous Bertrand.Je viens de revoir »Les héros sont fatigués »qui est un film remarquable pour son casting.Montand l’aventurier en fin de course cotoit la pulpeuse Maria Félix mais aussi l’ignoble Jean Servais ancien avocat,alcoolique et qui à dut spolier des juifs afin d’acheter ce rade en Afrique,puis Curd Jurgens et Gert Froebe deux allemands complétement opposés l’un à l’autre(l’un est un ancien officier nazi et l’autre un allemand de l’est qui à été à Auchwitz).Ce que je retiens c’est la trame dramatique filmé au cordeau dans la chaleur moite de décembre puis cette musique et ces danses inséssantes qui complètent cette oeuvre forte.Quand Rivière est pris en stop par Harry Max,ils arrivent au village en liesse:(Qu’est ce qu’il se passe c’est la fète,non c’est le carnaval à perpétuitée à trois jours de Noel).Les dialogues sont percutants de justesse surtout le personnage de Servais qui est machiavélique à un point innomable.C’est à mon avis du bel ouvrage,revoyez le Bertrand.
A Yves Rouxel
Je ne l’ai jamais vu. Yves Montand se trouvait tellement nul qu’il a tenté de racheter le film pour le détruire ce que nous avons fait échouer. Il avait chez mes amis une très mauvaises réputation que TYPHON SUR NAGASAKI, LIBERTÉ 1, LE CIEL SUR LA TETE n’ont pas dissipé
Bonsoir à tous.
Toujours à l’affut de quelques sorties DVD « hollywoodiennes », je vois dans le planning de mai du magasine LAL,deux films avec Alan LADD courant mai chez Sidonis.
LE SERMENT DU CHEVALIER NOIR de Tay GARNETT et L’ENFER AU-DESSOUS DE ZERO de Mark ROBSON.
Je connais le premier, un petit film de chevalerie tourné je crois en Angleterre. Pas génial mais plaisant.
C’est le second qui m’intrigue – malgré qu’il soit « exécuté » en trois mots ans 50 ANS – ayant lu sur Internet qu’il y a des scènes de chasse à la baleine assez « effrayantes ». De plus j’aime assez ROBSON du moins dans ses oeuvres de jeunesse (GHOST SHIP, LA SEPTIÈME VICTIME, ISLE OF THE DEAD) ou même ses RETURN TO PARADISE, chouette histoire dans les îles avec COOPER, THE HARDER THEY FALL pour BOGART, THE INN… grosse production FOX agréable à mon goût. Après ses films de fin de carrière ne m’ont pas trop marqué à part THE PRIZE assez marrant.
Alors ce HELL BELOW ZERO est-il vraiment si nul ?
Bonne soirée à tous
A SERVANT Jean-Pierre
Moi je le trouve médiocre et je n’aime pas du tout RETURN TO PARADISE. En revanche THE HARDER THEY FALL tient bien le coup et TRIAL était film intriguant anti raciste et anti communiste
C’est donc sans appel ! Merci quand même pour l’avis.
Par contre pour RETURN il me semble (il faut sue je vérifie) que vous donniez à l’époque une appréciation pas trop mauvaise. A moins qu’il ne s’agisse de l’opinion de Jean-Pierre Coursodon.
Bonne soirée
ROBSON: moi je rajoute le rigolo VON RYAN’S EXPRESS, film d’aventures guerrières qui joue sur la prétendue stupidité des militaires allemands, et qui rappele (certes, antérieur) le film de Castellari QUE MALEDETTO TRENO BLINDATO! exactement dans la même note.
LES PONTS DE TOKO-RI est agréable aussi, grâce un peu à Mickey Rooney.
A MB:VON RYAN’S était plaisant, de l’action, SINATRA pas mal. Je n’ai toujours pas vu LES PONTS DE TOKO RI, bien qu’il soit dans ma vidéothèque. Par contre TRIAL,dont parle Bertrand Tavernier, m’est totalement inconnu. J’ai une certaine préférence pour ses films des débuts chez RKO. GHOST SHIP qui est assez court est vraiment emballant tout comme THE SEVENTH VICTIM.
Je n’ai jamais vu CHAMPION aussi.
Après les derniers films (AIRPORT, AVALANCHE) qui surfent sur la mode du film-catastrophes, ne m’ont guère enthousiasmé.
à JP Servant! bien sûr sur GHOST SHIP et surtout la 7EME VICTIME, l’un des films les plus désespérants qu’il m’ait été donné de voir…
A SERVANT JP
« Après les derniers films (AIRPORT, AVALANCHE) qui surfent sur la mode du film-catastrophes, ne m’ont guère enthousiasmé »
Alors attention! Soyons précis! Il s’agit de ne point s’égarer. L’heure est grave : AVALANCHE (tout court) est une production Roger Corman de 1978 réalisé par le comédien Corey Allen, que nous pouvons apercevoir dans TRAQUENARD de Nicholas Ray. Ce film B, « interprété » par Mia Farrow et Robert Forster, est, en effet, un véritable film catastrophe dont le clou, malgré l’extrême médiocrité de l’ensemble, est pas trop mal. Mark Robson, lui, a réalisé AVALANCHE EXPRESS, qui est aussi, et même plutôt, un film d’espionnage et d’action (même si il y a une avalanche)déjà plus friqué. Je l’ai vu à sa sortie avec P’pa (j’avais 13 ans et j’étais fan de films catastrophe). Pas fameux, je crois. Quelques séquences ont été réalisées par Monte Hellman.
Ah bon sang, j’oubliais : Robson n’a réalisé aucun AIRPORT. Par contre sa grande contribution au film catastrophe est EARTHQUAKE, qui ne s’en tire pas si mal (nonobstant les réserves d’usage).
A Bertrand Tavernier : c’est vrai, vous n’aimez pas RETURN TO PARADISE. Jai retrouvé votre commentaire sur ce blog. Dans 50 ANS, le commentaire est plus évasif. Ce n’est pas un film inoubliable bien sûr, mais que voulez-vous… Gary COOPER est un de mes acteurs préférés, alors…
A Alexandre Angel : Oui « l’heure est grave ». Attribuer la paternité d’AVALANCHE et AIRPORT à Mark ROBSON, ce n’est pas bien ! Mea Culpa. AVALANCHE (Corey ALLEN) ne pas pas laissé grand souvenir, alors qu’AVALANCHE ECPRESS, le dernier film de ROBSON il me semble,avait des qualités (je ne l’ai pas revu depuis sa sortie en salles à l’époque).
Pas d’AIRPORT non plus mais un EARTHQUAKE pour ROBSON, c’est encore exact. Avec mes excuses sincères pour ce triste mélange…
Au sujet du film de film de Ken Loach DANIEL BLAKE, vous avez dit « c’est ce qui nous attend avec Macron » mais le soutien que vous venez de lui apporter laisse encore une fois éclater au grand jour votre malhonnêteté intellectuelle. Olivier Dazat l’avait soulignée à plus d’une reprise dans Cinématographe, et on voit à quel point il avait raison. Vous êtes un homme profondément méprisable Bertrand Tavernier, de vous engager pour un tel homme, dans le but de rassurer vos pairs sur votre « pensée propre ». Du haut de votre fortune, vous démontrez ici le profond mépris que vous avez à l’égard des gens qui vont souffrir et sans doute mourir à cause de l’homme que vous venez de soutenir. Mais vous, vous n’avez rien à craindre, et vous continuerez à nous donner des leçons. Le FN n’ayant jamais servi qu’à faire élire ses adversaires, aura aussi été utile à faire valoir de piteux intellectuels tels que vous. Pialat a dit de vous que vous n’étiez qu’un révolté de surface, permettez-moi de rajouter « de grande surface. » Quant à Pasolini, que vous n’avez bien sûr jamais lu, il vous cracherait à la gueule.
http://www.lejdd.fr/politique/macron-enregistre-les-soutiens-le-pen-sadresse-a-loutre-mer-la-bataille-du-second-tour-3317837
A Vincent Deniau
Quel soutien ? J’ai juste signé un appel disant qu’on ne pouvait pas laisser passer Marine Le Pen. Je suis donc dans une énorme troupe de méprisables. Je ne réponds pas à vos injures qui se disqualifient d’elles mêmes Et ce site n’est pas sur moi mais sur les films des autres y compris Pialat et sur le cinéma. Juste une chose, questions morts, je pense que le FN peut en revendiquer pas mal
Olivier Dazat : »
Olivier Dazat signe jusqu’à six scénarios par an. Pour des très grosses productions comme le prochain Astérix aux Jeux olympiques, Podium de Yann Moix, les rôles de Pierre Richard, des comédies populaires. « Il m’arrive de vendre des idées à des sociétés de production, sans même écrire de scénario », dit-il sans ostentation. En fait, il préfère travailler avec des producteurs plutôt qu’avec des réalisateurs. « Ils peuvent jeter mon scénario, je m’en fous », dit-il avec un cynisme hors du commun. Olivier Dazat va rarement voir en salles les films qu’il a écrits. « Ma muse, c’est le fisc, qui m’oblige à travailler », dit-il tout de go, sans rien dissimuler de son plus gros cachet : 300 000 euro
LE MONDE
Pour clore et répondre à ces propos enflammés de Vincent et avant de me faire incendier par les « gardiens du temple cinéma »,je voulais apporter mon point de vue concernant ce soutien.Personnellement je suis assez déçu de lire la liste de personnalités du cinéma,de la chanson ou des journalistes qui ont appeler pour le candidat Macron. »Faire barrage »au Fhaine est une chose mais on sait pertinemment que ce parti politique n’arrivera jamais au pouvoir en France.En revanche je fais partie des millions de citoyens qui ont voter BLANC au second tour car aucun des deux candidats ne correspondait à mes convictions proche des gens qui souffrent et qui survivent à 70 ans avec 700 euro par mois.Voilà c’est écrit une fois pour toute,ici je clos ce chapitre politique.
A Yves Rouxel
L’Histoire hélas vous donne souvent tort. Les communistes en 33 qui pour éliminer les socialistes préconisèrent l’abstention et les votes contre ont porté Hitler au pouvoir. C’est arrivé é aussi deux fois en Italie avec Berlusconi qui a profité des errances de la gauche et de l’extreme gauche. Et aux USA où Al Gore n’était pas assez radical pour les partisans de Nader et les écolos. Résultat, on a porté au pouvoir Bush qui a détruit l’environnement. Trump a bénéficié du rejet de la terrible Hillary Clinton mais qui n’aurait pas détruit l’Obama care, voulu élever un mur ou maintenant privatiser les parcs nationaux. Il y a des degrés dans le mal et certains d’entre eux sont irréversibles. Là dessus je suis d’accord avec Jacques Julliard. Maintenant passons à autres choses. Cela dit, nous ne sommes pas les gardiens du temple et sur la culture le programme de Macron était plus consistant et bénéfique que Marine qui voulait supprimer Hadopi (les départements FN sont ceux qui ont la plus faible proportion de cinémas d’essai et le plus haut taux de films américains, très supérieurs à la moyenne nationale. C’est ce qui s’appelle défendre la France)
À Bertrand, juste une remarque : le fait d’appeler Le Pen par son prénom participe de cette dédiabolisation du FN qu’elle a mis en place. Si on dit Macron, il faut de surcroît dire Le Pen, ça me semble très important.
A Bertrand Tavernier.Là je vous suis entièrement quand le PCF à approuver le pacte germano-soviétique entre Hitler et Staline en revanche rappelez vous en Italie quand Aldo Moro du Parti démocrate chrétien à voulut former un gouvernement avec le PCI(premier parti communiste d’Europe)il à été éliminer par ses adversaires politiques avec comme bras armés les fameuse brigades rouges dont les armes étaient achetés par la camorra sicilienne.On peut aimer son pays sans etre nationaliste et brandir un drapeau en toutes occasions.Je conseille à tous de lire Thierry Meyssan qui à sorti un ouvrage qui décrit de façon subtile et intelligente la situation internationale depuis le 11 septembre jusqu’à l’élection en novembre dernier de Trump.Plusieurs noms de personnalités politiques françaises et étrangères ont été effaçés afin de ne pas interdire la censure de l’ouvrage.
A Yves Rouxel,
Le mec dont vous nous conseillez de lire le livre est un des principaux chantres de la théorie du complot en rapport avec les attentats du 11 Septembre. A part ça tout va bien..
A Alexandre Angel
Et tout ce qu’il a affirmé a été critiqué, réfuté par de très nombreux historiens et essayistes de tous bords Il est à peine plus fiable que Faurisson
« Avec son livre niant la responsabilité d’Al-Qaïda dans les attentats du 11 septembre 2001, ce Français est devenu une figure clef des complotistes. Depuis, établi en Syrie, il accable « l’Occident et les sionistes » de tous les maux.
La vérité est ailleurs. Il le proclame à la face du monde: l’actualité internationale et son cortège de drames n’ont rien à voir avec ce qu’en disent les médias occidentaux. La tuerie de Charlie Hebdo, par exemple. Elle « n’a pas de lien avec l’idéologie djihadiste […]. Ses commanditaires les plus probables sont à Washington ». La preuve? « Les assaillants n’étaient pas vêtus à la mode des djihadistes, mais comme des commandos militaires. » CQFD. De même, les combattants de Daech (organisation de l’Etat islamique) « ont été formés par les Etats-Unis […], mais aussi par des Français, de la Légion étrangère ». Rien d’extraordinaire, quand on sait qu' »Al-Qaeda assure la sécurité de l’Etat d’Israël face à la Syrie »… Ceux qui ne le croient pas sont manipulés par la « propagande impérialiste états-unienne et sioniste » ….Avec son livre niant la responsabilité d’Al-Qaïda dans les attentats du 11 septembre 2001, ce Français est devenu une figure clef des complotistes. Depuis, établi en Syrie, il accable « l’Occident et les sionistes » de tous les maux….En 2006, Thierry Meyssan effectue un premier voyage au Liban et en Syrie, peu après des attaques israéliennes contre les bases du Hezbollah. Il est l’invité de ce dernier et du régime de Damas. Deux ans plus tard, pour échapper à un invraisemblable « contrat » que Nicolas Sarkozy – « élu grâce à la CIA » – aurait mis sur sa tête, l’amateur de complots s’installe à Damas, dans le quartier des ambassades. Il devient un expert habilité auprès d’une cohorte de médias « antioccidentaux » ou « antisionistes »: chaînes télé du Hezbollah et du régime iranien, RT (ex-Russia Today, pro-Kremlin), radios et quotidiens syriens… Le site Internet du Réseau Voltaire international revendique 760 00 visiteurs uniques par mois. Le véritable ordre de grandeur se situe plutôt autour de 20 000 à 30 000.
Cependant, il est traduit en 16 langues. Ce qui nécessite d’importants moyens financiers et humains. Lesquels? Les indices affleurent. A Damas, Thierry Meyssan forme des cadres du régime au sein de l’institut de recherche politique Syria Al-Ghad (Syrie Demain). Le vice-président du Réseau, Issa el-Ayoubi, est un cadre du Parti social nationaliste syrien, formation d’inspiration nazie créée dans les années 1930. « Thierry Meyssan a choisi de s’allier avec les pires antisémites tout en se gardant de manier lui-même cette rhétorique, poursuit Gilles Alfonsi. Voilà toute la malignité et la perversité de son discours. »
une tisane, Rouxel? ça calme
A Bertrand Tavernier
Quelle honte que ce message signé « vincent deniau ». Je ne comprends ni comment, ni pourquoi on peut laisser éclater sa haine de cette façon. Vous avez vraiment été bienveillant non seulement de ne pas le bloquer, mais encore de le gratifier d’une réponse.
Franchement, mr Tavernier, pourquoi laisser apparaître ce genre de messages et y répondre ? ça fait deux fois en peu de temps et ça ruine le climat du blog.
A MinettePascal
Je ne peux rien empêcher. Juste l’émincer quand je le découvre. J’ai toujours respecté la liberté d’opinion même de ceux que j’abhorre. Et il y a tant de contre vérités (ma fortune) que cela se détruit
A Pierre.La programmation tv est assez étonnante puisque hier soir France 5 diffusé « Que la fète commence »!!!!!
Je n’avais jamais entendu parler de cet Olivier Dazat et n’ai aucune envie d’en savoir plus sur ce personnage apparemment bien cynique.
Pourquoi le blog devient-il un tel déversoir de rancunes comme si Bertrand devait à la fois essuyer à la fois l’ire des petits fachos comme celle d’autres bords? Halte à la connerie, bon sang!
Vous en connaissez beaucoup des cinéastes qui nourrissent avec autant de persévérance un dialogue aussi ouvert avec tous les cinéphiles qui le désirent? Moi pas.
Vincent Deniau, essuyez la m…. que vous avez devant les yeux et gardez votre énergie pour d’autres bagarres!
A Ballantrae.
Au dela de certains de ses films dont certains comme COUPS DE TORCHONS ou le JUGE ET L ‘ASSASSIN sont des chefs-d oeuvres du cinema francais , ce que j ‘adore chez Bertrand Tavernier c ‘est sa passion viscerale pour le cinema.
Cela s ‘exprime toujours lors de ses interviews ou la banalite est toujours absente et ou la ferveur et l ‘amour du cinema sont presents.
Tant de realisateurs nous servent une » communication » formatee et fade.
Quand a la « moderation » , pour repondre a d ‘autres intervenants , je suppose qu ‘elle existe, et que les pires commentaires passent a la trappe.
c ‘est tout a l ‘honneur de ce blog de laisser passer les critiques a l ‘egard de Tavernier.
Une bonne reponse vaut mieux qu ‘une mauvaise censure.
A MB:je me calme à la cammomille.A Bertrand.Avez vous au moins lu ses ouvrages avant d’affirmer et décrire que Thierry Meyssan est un comploteur de la première heure.Preuves à l’appui grace aux témoignages d’anciens responsables du Pentagone,il écrit qu’un avion s’est bien crashé le 11 septembre 2001 puis que les images ont été effaçés par la CIA et la NSA.Il y à des vérités qui dérangent les grands défenseurs de la finance et du capitalisme,notamment les 50 millions de dollars donnés par Kadhafi au candidat UMP Sarkozy,mais ça aussi c’est pire mensonge ou invention de ma part.
A Bertrand.L’article sur le projet de Boisset »Barracuda »que j’ai écris samedi dernier est passé visiblement à la trappe?
A YVES ROUXEL
PAS PAR MOI
certains commentaires passent à la trappe, on en a déjà parlé c’est le serveur la machine la technique que sais-je… on croyait que c’était à cause des gros mots même pas!
je vais essayer de relancer mon ptit comm sur le cinéma italien… ça fera que 7 fois.
… 8 fois!… Bertrand le webmaster est-il au courant? On devrait pouvoir le contacter d’ailleurs.
Je renvoyais à un entretien quà accorder Yves Boisset à Jean baptiste Thoret sur un projet écrit au début des années 80 et qui devait ètre produit par la société de Jean paul Belmondo(qui devait camper le role principal).L’action se déroule en Afrique,c’est là que vivote un aventurier à la dérive et à qui on va confier une mission de vendre des armes à des pays voisins.Le protagoniste ne sait pas qu’il va travailler indirectement pour la DGSE et d’espionner les acheteurs d’armes afin de remonter les filières.Projet ambitieux de la part de Boisset mais les politiques s’en sont mélés en la personne de l’ancien ministre Charasse qui à simplement demander à la société de Belmondo de retirer ses billes afin de ne pas nuire à la carrière de l’acteur.Plus tard,Yves à proposer le role à Gerard Lanvin,finalement les producteurs-affairistes n’ont pas suivis car le projet géner le gouvernement.
A la reflexion, je vous prie de ne pas poster mon commentaire precedent. Celui-ci non plus, biensur. Je veux pas perdre mon temps a polemiser. Merci!
A Vincent Deniau
En somme vous reprochez a ces cineastes d ‘avoir appeles a battre Lepen.
J ‘avoue ne pas comprendre.
Admettons que le F.N ne soit plus raciste , qu ‘il ne soit plus tenu par des adorateurs du nazisme , qu ‘il se soit « republicanise » .
Le fait est qu ‘au vu du debat entre Macron et Lepen il etait manifeste que nous avions devant nous une femme politique qui est totalement incompetente , qui ne connait pas ses dossiers et qui n ‘a pas la carrure pour la fonction.
Donc oui , mieux vaut Macron que cette incapable. Si vous ne comprenez pas ca , je vous plains de tout coeur.
Pour en revenir au cinema Pasolini est pour moi une purge sur ecran. Je ne parle pas de ses livres que je n ‘ai jamais lus
a henri Patta
Il suffit de voir comment sont gouvernées les villes retenues par le FN, Cogolin par exemple, avec la démission de la moitié des élus FN, écoeurés par le népotisme, la corruption. La suppression dans d’autres d’associations comme les restaurants du coeur, médecins du monde. Et puis les détournements d’argent public de Marine ce n’est pas rien
Que c’est petit.
Que de haine! Que se passe t-il en ce moment? Certes le moment politique est des plus bizarres mais de là à polluer de ci de là un espace dévolu à des échanges normaux, courtois…
Je crois qu’il serait judicieux de chercher des poux sur d’autres têtes que celle de notre hôte quand il s’agit d’engagement quand on voit l’apathie absolue de nombre d’intellectuels et créateurs depuis des années.
J’aime beaucoup Pialat mais question engagement, je ne dirai pas que les siens me semblaient patents.
Pasolini est un cinéaste et intellectuel important mais il appartient à une époque très différente en matière de pensée dialectique comme le montrent se films et écrits empreints de traces des théories politiques les plus discutées dans les 60′-70′.
Loach est engagé, Pasolini l’était, Bertrand aussi même si leurs engagements respectifs sont différents.
Quant à cette élection, je crois qu’elle nous a suffisamment occupés par ailleurs, pollués ai-je envie de dire surtout dans la dernière ligne (bien à) droite: place au cinéma qui est un belle consolation face à une situation de plus en plus rude.
Et un jour il sera intéressant de se demander:
1)pourquoi le FN a été normalisé par les médias depuis plus de deux ans avant d’être à nouveau montré comme ce qu’il est sur le tard
2)pourquoi un parti jugé dangereux n’est pas interdit purement et simplement de manière à redevenir groupusculaire comme il le fut il y a qqs décennies
Arrêtons donc avec ces insupportables invectives envers notre hôte: le modérateur devrait stopper ces giclets nauséabonds tout bêtement.
Que ce blog ne soit pas synonyme d’aveuglement, je veux bien le comprendre mais qu’il devienne un lieu non plus de RDV cordiaux, complices NON!
« le modérateur devrait stopper ces giclets nauséabonds tout bêtement. »
A Ballantrae : oui mais cela fait 4 ans et demi que je fréquente ce blog et à peu près autant que je me pose la question de savoir qui modère? Il ne me semble pas avoir lu une seule réponse là-dessus. Est-ce Bertrand directement? Et dans ce cas, s’il décide de préserver comme il le dit la liberté d’opinion, c’est son choix. Où bien y a-t-il un modérateur qui ne fait pas son boulot? Sérieux, c’est vraiment une question pour laquelle j’aimerais enfin avoir une réponse.
En même temps Bertrand, vous dîtes que vous ne pouvez rien empêcher donc qui peut le faire?
Parce que là, c’est plutôt « en vacance de modération »…
Et un mystère : pourquoi entend-on si peu que Front National était d’abord le nom d’un mouvement de Résistance, au cours de la 2ème guerre mondiale… je suis assez peu au fait de tout ça, mais j’ai toujours été étonné du manque de réaction face à cette usurpation, tant les membres de ce réseau ( dont Elsa Barraine et Henri Dutilleux) me semblent loin de ce que ce nom représente désormais.
Vincent Deniau,
Incroyable tyrannie lithurgique d’une religion qui ne dit pas son nom, celle de haïr ce qu’on ne peut toucher. Elle est bien française et fait hausser le ton pour des considérations politiques qui sont loin derrière ce qui peut faire vibrer les âmes devant le grand écran. Et peu importe la volonté politique d’Hugo dans les misérables, ou ce qu’il vivait intérieurement face aux frasques d’autour, ce qui reste est une trajectoire d’un intérêt majeur dans ce qu’elle offre à réfléchir, à contempler et à savoir se retourner sur nous, l’espace d’heures délicieuses, à nous confondre un ressenti et une exploration.
Avez-vous sérieusement souffert d’un engagement politique de John Ford, d’agissements momentanés peu honorables de Kazan, en découvrant GRAPES OF WRATH ou SUR LES QUAIS ?
Que reste-t’il d’une oeuvre, l’oeuvre ou l’opinion d’un artiste ?
Pitoyable démonstration anonyme, laissez-nous le plaisir de converser avec un cinéaste cinéphile et généreux qui a donné l’un des plus grand film des années 70 et qui par les témoignages qu’il a pu recueillir et sait transmettre est un témoin précieux pour tout amoureux du septième art.
Une question bête, juste en passant: de quels engagements avez-vous été capable à titre personnel vous qui critiquez un cinéaste qui aurait pu sans peine se concentrer exclusivement sur ses créations et sa cinéphilie?
Bertrand s’est bagarré contre la double peine, contre les mines antipersonnels, est allé vivre sur le périph pour répondre à ce con de Raoult, a dénoncé très tôt l’AMI, etc…et j’en oublie!
De quels combats à titre personnel pouvez vous vous énorgueillir vous qui citez Pasolini qui y a laissé la peau?
Je ne dis pas que vous n’en avez pas que vous n’êtes pas engagé V Deniau (pseudo ou identité réelle: on peut en douter à force cf les posts fachos d’il y a un mois )mais votre discours me semble peu structuré…juste fielleux.
J’ai découvert l’autre soir un western de Jacques Tourneur que je n’avais jamais vu, WICHITA (1955) avec Joël McCrea, WALLACE Ford et Vera Miles.Tourneur est un cinéaste que j’admire profondément et dans tous les styles de films qu’il a abordé dans sa carrière. WICHITA à de belles qualités (scénario, photographie, dustribution), cependant il y a une scène que je trouve assez mal faite. C’est celle où le gamin à la fenêtre regarde les cavaliers ivres jouer du colt. Et là, il est touché par une balle et s’écroulé dans sa chambre. Jusque-là c’est assez audacieux en sachant qu’il y a (mais je peux me tromper),peu de westerns des années 50 où on voit la mort violente d’un enfant. Non, ce qui me gêne c’est le traitement de la suite. La mère descend un escalier en portant l’enfant dans ses bras. Wyatt Earp (McCrea), la regarde, le regard même pas apitoye. La femme s’assied avec l’enfant et McCrea prête serment dans la pièce pour devenir Marshall. Sans un regard, il sort pour mater la horde. J’ai trouvé cette scène particulièrement mauvaise. Soit mal écrite, soit mal jouée. Je ne sais pas. Mais d’une froideur presque indécente. Et ça m’étonne beaucoup de Tourneur. L’avez-vous vu ? Qu’en pensez-vous ?
A SERVANT jean-Pierre
Vous refusez ce qui fait justement l’originalité et la force de la scène. Tourneur n’aimait pas les apitoiements et son personnage est suffisamment choqué pour prendre immédiatement une décision qui change sa vie et McCrea peut dans l’instant commencer à oeuvrer pour qu’une telle horreur ne se reproduise plus. S’arrêter près de l’enfant, c’était perdre du temps, ne pas aller à l’essentiel. Mater la horde et prévenir d’autres meurtres passe avant. Dans la phrase que vous écrivez, vous donnez la réponse à votre question. Et je conteste « le regard même pas apitoyé ». Il y a une violence contenue dans la décision de McCrea qui me semble plus forte qu’une larme dans l’oeil. Comme l’écrivait Dumas, il faut garder l’oeil sec et le coeur généreux (LE VICOMTE DE BRAGELONNE)
A Bertrand:
Tout à fait d’accord, la décision de Wyatt Earp suffit à l’émotion, surtout qu’elle arrive après un moment de suspense (comment va-t-il réagir?), d’autant que jusque là il apparaissait comme un personnage mystérieux, au calme et au détachement presqu’irréel, angélique, à commencer par son apparition, petite silhouette à l’horizon, entre terre et ciel (Clint Eastwood s’en est sans doute souvenu pour l’apparition de son personnage de PALE RIDER, sauf que chez Eastwood il ne s’agit pas d’un ange, mais plutôt d’un fantôme). Il y a d’autres enfants qui meurent de mort violente dans un western de Tourneur, mais on ne le voit pas à l’écran, ce sont les enfants d’Andy Devine dans CANYON PASSAGE, et chose remarquable, il sont vraiment joués par les enfants de Devine, détail je crois révélateur de la finesse de la méthode tourneurienne.
A SERVANT jean pierre
Et Bertrand Tavernier.
Ce sont des echanges comme ceux-ci qui me font adorer ce blog.
En quelques phrases on me donne envie de voir un film qui m ‘est totalement inconnu , et on active mon desir en offrant 2 visions d ‘une meme scene .
Reste a trouver le dvd maintenant.
A Henripatta : j’avais trouvé WICHITA édité par Warner dans une exclusivité FNAC sous son titre français UN JEU RISQUÉ. C’était sorti en 2013, mais je le vois encore parfois qui se balade dans les bacs FNAC à 10 euros. Regardez leur site. Sinon il y a les boutiques type OCD où on trouve parfois des pépites.
De plus la copie est franchement bien image et son (uniquement en VOST). Pas de bonus mais un livret de présentation de chaque film de cette « Collection Western », assez intéressant.
Merci Bertrand, de donner envie de revoir cette scène en particulier et tout le film en général.
A SERVANT Jean-Pierre
Cela dit, j’ai ressenti un peu la même chose avec cette scène de l’enfant, peut-être pas au même moment que vous mais dans la façon dont sa mort est filmée. J’ ai ressenti quelque chose coincer comme si la sécheresse de Tourneur devenait assèchement. Je trouve que ça rejoint un peu ce que vous dîtes.. Mais que voulez vous, Bertrand Tavernier passe par dessus et tout est à remettre sur l’établi!
Sinon, j’adore ce petit moment au début où (je cite de mémoire peu fraiche), le directeur du journal propose à Joel McCrea de faire passer son cheval par l’imprimerie pour le « garer » plus vite à l’arrière. Quelle bonne idée!!
A Alexandre Angel : Oui, Jacques Tourneur (j’aime aussi beaucoup les films de son père que j’aie pu voir) reste pour moi un cinéaste majeur. Tellement d’idées originales chez lui. Je l’ai découvert gamin à la télé avec le ciné club de Claude-Jean Philippe pour NIGHT OF THE DEMON. Le choc !
En 77 je résidais non loin de Bergerac. Je m’etais mis en tète – après avoir vu le trop court document de Jacques Manlay pour FR3 Aquitaine – d’aller le voir. J’étais déjà dingue de ciné américain. Il représentait pour moi le meilleur. La vie en a décidé autrement. Parfois encore j’y repense. Que lui aurais -je dit ? A 17 ans, habitant la province, je n’avais pas vu beaucoup de films, et surtout très peu des siens. Mais quand même, ça reste un des regrets de ma vie. Alors je revois souvent ce doc, merveilleuse leçon de cinéma, réalisé peu de temps avant sa disparition…
à Servant Jean-Pierre: cet entretien avec Tourneur que j’avais vu sur FR3 est sur le dvd qui accompagne les Ecrits de JT, publié par Rouge Profond en 2003. Il y a quatre scénarios inédits dont le fameux « Murmures dans des corridors (ou chambres) lointains » dont parlait Bertrand dans un vieux numéro de Positif. Je déteste lire des scénarios mais je vais me l’offrir rien que pour l’entretien.
à Servant JP:
lien Rouge Profond:
http://www.rougeprofond.com/LIVRES/RACCORDS/TOURNEUR/index.html
… en vérifiant, « Murmures dans un corridor lointain » est le titre d’un article de Bertrand sur JT paru dans ce vieux Positif et qui doit se retrouver dans Amis Américains!
Votre point de vue est intéressant. C’est vraiment curieux, parce que j’ai visionné trois fois ce passage du film, tant il m’a surpris. Et à chaque fois j’ai ressenti la même impression.
C’est la première fois que j’ai ce refus, comme vous l’écrivez, dans un film de Tourneur, cinéaste vif, qui aimait aller à l’essentiel. A revoir sans doute un de ces jours…
Entièrement d’accord avec vous Bertrand: c’est l’une des séquences de western les plus étonnantes avec celle de Forty guns (une autre version de l’histoire de Wyatt Earp en fait) où le héros tire sur la femme qu’il aime pour atteindre sa cible et lançant un lapidaire: « Elle survivra ».
Ce qui est beau chez Tourneur, c’est justement le refus de l’épanchement excessif que ce soit dans ses films fantastiques, ses polars, ses westerns ou ses films autres tels le très digne Easy living ou le mystérieux et bouleversant Stars in my crown.
JP, revoyez aussi Canyon passage ou Way of a gaucho et vous mesurerez que Tourneur est un auteur de westerns toujours original qui ne fait pas les « scènes à faire »
C’est encore un bon sujet de thèse cette manière d’éviter de montrer des larmes. Je pense à la silhouette à contre-jour de Wayne découvrant sa famille massacrée dans la PRISONNIERE. Seule l’ombre chinoise de sa tête tombe et c’est pire que tout. Et j’adore aussi la colère contenue de Jérémiah Johnson dans la même situation : pas de larmes mais une détermination à se venger proche d’une décision de suicide…
Chiche qu’on en trouve d’autres ?
A ballantrae : je devais être… mal luné ce soir-là.
Tiens, quelqu’un sait-il si Ford allant pleurer dans sa caravane après le tournage de la tirade » I’ll be there » des RAISINS est une légende ?
A Minette Pascal
J’en avais jamais entendu parler. C’est dans le McBride ?
A Mr Tavernier : Je suis certain de l’avoir lu mais il faut que je recherche, peut-être bien le Lindsay Anderson. Il me semble que c’est un témoignage de Fonda qui disait quelque chose comme : » Après le « cut », Ford n’a pas dit un mot, est juste allé s’enfermer dans sa caravane, sûrement pour ne pas pleurer devant nous. »
Je revois souvent la dernière séquence du JUGE, Isabelle Huppert plus belle là qu’ailleurs (aurait-elle un petit trou de mémoire ? Encore plus belle !)
Et vous, avez-vous éprouvé ce serrement de coeur, les larmes peut-être, pendant ce tournage ou un autre ?
A propos de WICHITA, j’ai vu il n’y a pas très longtemps GUNFIGHT AT DODGE CITY (LE SHERIF AUX MAINS ROUGES) de Joseph Newman, que 50 ans trouve terne et Erick Maurel de Dvdclassik médiocre et qu’il accable en le comparant à WICHITA, avec lequel il a en effet beaucoup à voir: même producteur (Walter Mirisch), même scénariste (Daniel B. Ullman), même acteur principal, Joel McCrea, dans un rôle assez similaire: un homme nommé shérif presque malgré lui et qui arrive à installer la loi et l’ordre dans une « cattle town » en proie aux débordements des cowboys qui cependant la font vivre. Il y a des scènes qui rappellent vraiment WICHITA, les cowboys sortant des saloons et tirant dans tous les sens, et le shérif mettant seul fin à la violence par sa seule détermination. Il y a même une scène de pique-nique entre McCrea et Julie Adams qui rappelle celle de WICHITA (avec Vera Miles).
GUNFIGHT… n’est certes pas un chef-d’œuvre, mais un film bien écrit, à la photo, aux décors et aux costumes soignés (la reconstitution de la ville est crédible, les scènes de nuit en extérieur aussi). Le film s’ouvre sur une scène où McCrea explique à un jeune homme simple d’esprit fasciné par les armes ce que cela fait de tuer un homme. Erick Maurel trouve la scène « bêtement moralisatrice », moi je trouve qu’elle donne au film un poids de réalité, une note sombre qui va colorer toute l’histoire.
Que GUNFIGHT… participe (modestement) à une révision du mythe du héros westernien est clair notamment quand Bat Masterson, candidat au poste de shérif, se voyant reprocher d’être possesseur d’un saloon, répond qu’il y a à Wichita un shérif nommé Wyatt Earp, qui possède trois saloons tout en assurant efficacement sa fonction de shérif. Dans WICHITA (le film) Earp s’attire la sympathie du directeur de journal joué par Wallace Ford justement parce qu’il ne veut pas acquérir de saloon.
GUNFIGHT AT DODGE CITY n’a pas les qualités de WICHITA, sa pureté, son dépouillement stylistique, mais il apporte une dose de réalisme historique et de complexité psychologique propres aux meilleurs westerns de l’époque. En tous cas, tout imaginaire que soit le Bat Masterson du film , il parait néanmoins plus proche d’une certaine réalité historique que la figure idéale de Wyatt Earp dans WICHITA, film qui a par ailleurs aussi des qualités de réalisme et d’exactitude historique en dehors de la figure angélique de Earp (par exemple le slogan « Everything goes in Wichita » que Earp découvre en arrivant en ville a vraiment existé).
J’ai la même lecture que notre hôte !
Le côté calme et déterminé dans ses actions est un trait de caractère de Wyatt Earp probablement historiquement avéré pour être repris dans trois interprétations auxquelles je pense, celle de Fonda dans MY DARLING CLEMENTINE, de Scott dans FRONTIER MARSHAL et celle de McCrea dans Wichita, et même Lancaster plus tard.
Dans les « OK CORRAL » Fonda ou Scott sont plutôt avares de commentaires et déterminés lorsque surpris par l’inaction citoyenne ils vont cueillir l’indien dans le saloon avec fermeté. Earp est toujours le pendant « sage » opposé à la complexité de Doc dans les films auxquels je pense.
Dans cette scène de Wichita la mort de cet enfant motive Earp comme il est motivé par la mort de son frère dans CLEMENTINE, comme Wayne devient résolument vengeur à la mort de Bond dans Rio Bravo, c’est une ficelle très classique dans le western il me semble lorsque un jeune ou un vieil ami incarne parfaitement la victime « innocente » – si tant est que l’adjectif puisse convenir au moins une fois à définir Ward Bond dans sa carrière – qui provoquera la perte du « méchant ». En ce sens McCrea est effectivement savamment plus efficace dans l’hommage qu’il rend à ce gosse en supprimant le mal qui l’a tué plutôt qu’en s’affairant à une compassion bien inutile alors qu’on tire un peu partout en ville.
A Stag
Ces portraits doivent être différents du véritable Earp, qu’on a accusé d’être un mac, de toucher des pots de vins et d’abattre ses adversaires pas toujours à la loyale. Même Ford le disait. Il y a un portrait de Earp, le premier, assez excitant à la fois dans un roman SAINT JOHNSON de Burnett et dans le film LAW AND ORDER qui en a été tiré et qui est excellent
A Bertrand Tavernier : Law and Order est un western universal qu’on peut espérer chez Sidonis ?
a Edward
Ils ont sorti le remake avec Ronald Reagan qui est complètement nul et n’a rien à voir avec l’original
A Bertrand,
Effectivement alors si l’on prend en compte le fait que Earp ait dû lui même enjoliver les choses en les narrant, que sa veuve ensuite aura mis beaucoup de zèle à protéger l’aura de son défunt époux – empêchant notamment il me semble dans le LAW AND ORDER dont vous parlez qu’Earp puisse s’appeler Earp ; que l’ouvrage de N.Lake sur lequel se base Dwann avec FRONTIER MARSHAL puis Ford avec MY DARLING CLEMENTINE pour réaliser leurs oeuvres références est l’un des rares alors autorisé par Madame Earp, on imagine fort bien, et cela ne change rien à leur immense qualité, que les deux oeuvres concernées, et donc la plupart des autres qui s’en sont inspirées par la suite, sont historiquement très « perfectibles »…
Je vais chercher le livre dont vous parlez.
Mais finalement le personnage de Earp s’en est peut-être trouvé être plus intéressant qu’il l’eût été ?
Une question que je glisse en passant. Dans votre documentaire vous parlez de votre après-midi passée avec Gabin. Le cinéphile passionné de western que vous êtes lui a-t’il pû savoir s’il avait rencontré Ford ou Wayne aux états-unis ? Notamment avant ou pendant sa franche camaraderie avec Dietrich que côtoyait également le Duke ?
A Stag
J’ai vu quatre à cinq fois Gabin. Gabin restait avec ses amis français et je ne suis pas sur que beaucoup d’acteurs américains voulaient le rencontrer sauf dans ces partys qui ne sont pas des rencontre. Duvivier avait envoyé un mot à Spaak : « dites le bien , Duvivier s’emmerde. » Cela devait être pareil pour Gabin. Vous voyez les choses comme un cinéphile français
Et le Stuart Lake n’est pas un grand livre
A Bertrand et Stag
Je trouve intéressante la question de Stag sur Jean Gabin dans la mesure où je m’en suis posée une presque similaire en cours de projection de votre VOYAGE alors qu’étaient évoquées la très forte personnalité de l’acteur, son intelligence instinctive et son autorité de « patron ». Trouvant des similitudes (pas politiques évidemment)avec John Wayne, je me demandais si l’acteur américain avait un avis sur notre vedette française, et ce, bien après la guerre.
A Alexandre Angel
Les films français, les films étrangers étaient vus par une très petite minorité. Au maximum de leur succès, les films étrangers n’ont pas dépassé 4% des recettes etc de la fréquentation. Alors, Gabin était connu des metteurs en scènes, des scénaristes surtout ceux marqués à gauche mais il n’avait pas la popularité de Boyer que Gabin n’aimait guère ou de Maurice Chevalier. Et beaucoup d’acteurs ne sont pas des cinéphiles. Encore que Wayne voulait Darrieux pour THE FIGHTING KENTUCKIAN mais Darrieux avait fait des films aux USA qui avaient été des succès
A Bertrand,
Je pense surtout à Wayne puisque j’ai lu que Gabin habitait chez Dietrich de 1941 à 1943, qu’ils ont une relation forte et que Dietrich tourne les écumeurs avec Wayne en 41/42.
Cela dit je concède volontiers que ces questionnements sont d’une importance relative et ceux d’un cinéphile que l’éventuelle rencontre de ces deux « monstres » fascine.
Merci de votre réponse.
pour WICHITA revu hier, j’ai mieux remarqué que les extérieurs sont magnifiques et contredisent l’idée d’un Tourneur aimant les ambiances oppressantes, rarement les plaines n’ont été aussi bien filmées. Pour moi c’est le meilleur du film et cumulés ces extérieurs devraient quasiment égaliser en temps les scènes urbaines. Ces extérieurs sont filmés en Arizona à ce que je lis (tt le reste en Californie), Wichita est au Kansas et était sur la piste Chisholm, la piste du bétail qui grâce au train amenait le bétail aux abattoirs de Chicago d’où la viande était distribuée ailleurs.
Ce qui est marrant c’est qu’à la fin un personnage voyant Earp et sa femme quitter la ville dit « Bon, Earp a accepté un poste de sherif à Dodge City, c’est pire qu’ici ». En effet c’est Dodge City qui grossissant, va remplacer Wichita pour être le centre du bétail!
En lisant la bio de Earp ou le fameux Empire Comanche,j’ai appris que tous ces cow-boys étaient pour la plupart des bandits et voleurs de chevaux la moitié de l’année, quand ce n’était pas la « saison » des convois de bétail. Je n’ai jamais été choqué par la réaction de Earp à la mort de l’enfant, tous ces héros de westerns masquent leurs émotions, et la musique intervient pile pour dramatiser au moment du coup de feu ce que le héros ne dramatise pas.
Un petit détail dont je me rappelais pas.Lors de la fusillade un garçonnet de 5 ans est victime d’une balle et tuer sur le coup.Son nom est Michael Jackson.Curieux quand mème.Sinon j’ai revu »Non coupable »d’Henri Decoin qui est vraiment réussit grace au jeu trouble de Michel Simon.En revanche j’ai été déçu par »La cité perdu »d’Henri Hathaway tourner en Afrique du nord.Malgré la présence de John Wayne et de la sublime Sophia Loren et son regard de braise le film s’enlise péniblement dans les sables du Sahara.En revanche coté grand écran ne ratez pas deux films sortis en mème temps qu’à Cannes. »Rodin »de Jacques Doillon malgré la linéarité du filmage et les fondus au noir trop nombreux vaut pour la performance de Lindon.Grace à une formation de cinq mois l’acteur s’est quasiment fondu dans son personnage à travers ses gestes et sa façon de sculpter des corps.Izia Higelin tout en retrait prouve qu’elle n’est pas seulement l’interprète et fille de Jacques Higelin.Le second film est signé par François Ozon qui à écrit le scénario adapter d’un livre anglais.Là on plane entre le thriller,le fantastique et l’étrangeté de la gemmellité des ètres.On sent tout le long du film une forte tension avec au final un coup de théatre magistral.Ozon fait partie depuis une vingtaine d’années comme une valeur sure du cinéma français.
Cette scène qui ne « passait pas » (pour moi),nous offre l’occasion d’évoquer Jacques Tourneur, ce n’est déjà pas si mal…
A part ce moment du film (je le réévalurai un de ces jours, promis!), ce Western possède de très belles qualités en terme d’histoire, de photographie (belle utilisation de l’écran large) et d’interprétation avec Joël McCrea que Tourneur avait déjà utilisé dans le très beau « STAR ON MY CROWN » (1949).
D’ailleurs en ce moment chez moi le soir, c’est un cycle Tourneur. Hier soir le formidable « NIGHTFALL » (57) (bon sang Aldo Ray était épatant !), suivi de « NIGHT OF THE DEMON » (57) avec son copain Dana Andrews (les sublimes éditions Wild Side). Ce soir, « WAY OF A GAUCHO » (52) suivi de « OUT OF THE PAST (47).
Vous l’aurez compris… j’adore Tourneur !
A SERVANT Jean-Pierre
McCrea est aussi formidable dans STRANGER ON A HORSEBACK, sorti chez Sidonis (Le Juge…Fait sa loi). C’était un acteur idéal pour Tourneur
Ah oui STRANGER… je l’ai dans ma collection TOURNEUR, mais pas encore vu. Vous faites bien de me le remémorer.
McCREA était vraiment très bien, tout comme ANDREWS, un intime à lui je crois et qui est excellent dans les films de Jacques.
Revu hier WAY OF A GAUCHO (avec votre présentation d’ailleurs) et vraiment je le trouve magnifique. De beaux extérieurs, de belles idées (ce plan de CALHOUN qui marche devant un ria où des femmes lavent le linge), des prises de vue superbes (la tentative de passage au Chili,la charge des bovides formidablement filmée). En plus un scénario intelligent de Philip DUNNE (la fin ouvre encore des perspectives – quel sera le choix de Richard BOONE quand Marin et Teresa ressortiront de l’église ? – et en Le revoyant je me suis demandé vraiment si KING aurait fait mieux ? Il y a tellement d’idées originales dans la mise en scène de TOURNEUR ! Et Rory CALHOUN est vraiment bien dans ce film. Contrairement a l’avis de Patick BRION, je ne trouve pas le role de Gene TIERNEY si reduit que ça. A mon gout, il s’insère bien dans l’histoire. Le personnage de Richard BOONE est interessant aussi avec les « non-dits » sur son homosexualite refoulée,c’est du moins ce que j’ai perçu à diverses reprises dans les scènes qui l’opposent à CALHOUN.
L’édition BR Sidonis me déçoit légèrement. Il y a beaucoup de plans d’ensemble en extérieurs qui apparaissent un peu flous ou à la définition imprécise (en projection sur grand écran ça ne fait pas de cadeau !)Dès qu’un raccord de studio (gros plan sur les acteurs) apparaît au milieu de la scène, c’est immédiatement perceptible. Enfin ce n’est pas grave. Le film est enfin visible et c’est bien l’essentiel.
Parce que franchement, il vaut le détour.
A SERVANT Jean_Pierre
Je crois que les défauts proviennent du non travail de restauration de la Fox, selon Dave kehr, un des compagnies les plus paresseuses
A Bertrand Tavernier, à tous : j’ai vu hier soir STRANGER ON HORSEBACK de TOURNEUR, et vraiment oui, j’ai beaucoup aimé.
Une très bonne histoire, des acteurs nuancés. Passée la surprise de ce curieux Ansco Color, qui n’offre pas une palette colorée extraordinaire, j’y ai trouvé beaucoup de charme, un côté désuet, comme dans ces photos d’exploitation des années 50 en noir et blanc, colorées artificiellement. Les extérieurs sont très bien choisis et puis il y a ces détails comme le vent qu’on entend souffler dans les branches, le coq d’une basse-cour et même les oiseaux qui chantent dans plusieurs scènes extérieures.
En le voyant je me disais qu’après tout il aurait peut-être été aussi bien, filmé en noir et blanc bien que je le redis ce procédé couleur lui apporte une certaine « patine ».
La copie DVD n’est pas exempte de défauts dû au temps (rayures, poinçons de fin de bobine), qui pour moi sont un régal, quitte à m’attirer les foudres des mordus du zéro défaut numérique.
Un TOURNEUR de tout premier ordre oublié dur mes rayonnages…
À Jean-Pierre Servant : à propos de Wichita, ce n’est pas l’action de Earp qui choque (il n’a pas le temps de s’apitoyer et puis c’est un « though man » qui a vu bien des horreurs… moi cr qui me manque c’est quand Earp rentre à son hôtel après avoir fait partir les fauteurs de trouble de la ville. Il monte l’escalier et le maire lui dit qu’il a peut-être été un peu excessif en les faisant partir. Earp ne répond rien alors que de manière très naturelle il aurait dû répondre « ils ont tué un enfant, le petit Michael Jackson ». Certes Earp le dit plus tard à McCoy, un des notables de la ville qui s’enrichit de la présence des convoyeurs de bétail/fauteurs de trouble dans sa ville et qui ne voit pas son action de shérif d’un bon œil car elle nuit à ses intérêts, mais c’est lors de la scène de l’hôtel qu’il aurait du parler de la mort de l’enfant. Et c’est ce décalage qui peut donner un sentiment d’insensibilité de la part de Earp. Petite faute d’appréciation au niveau des dialogues en ce sens à mon goût. Mais la scène où Earp réagit immédiatement à la mort de l’enfant en acceptant le poste de Marshall qu’il refusait depuis le début du récit, sonne très juste.
« ils ont tué un enfant, le petit Michael Jackson ».
LOL j’avais oublié ça!
A Aexandre Angel : « le petit Michaël Jackson »… j’ai eu un sourire, c’est vrai…
A AA : Oui, « LOL », à tout le moins…
Alors là, je ne me rappelais pas! Excellent!
A Sullivan : Oui, il se peut aussi que ce soit dans ce décalage entre la mort du gosse, l’intervention d’Earp et la scène où suite aux reproches sur son action « musclée « , il évoque enfin la mort de l’enfant…
A MB : merci pour le lien Rouge Profond. Ce bouquin je l’ai acheté le jour de sa sortie en librairie. Indispensable, tout comme celui du regretté Michael Henry WILSON (Centre Pompidou Éditeur, 2003). Il y a aussi l’hommage paru dans CINÉMA 78 (en 1978 donc) après le décès de Jacques Tourneur. On y trouve de larges extraits de l’émission de FR3 réalisée début 77.
à Servant JP: ah ok vous le connaissiez déjà le bouquin, alors dites franchement: c’est lisible les scénarios de JT? Je vais me le payer pour le dvd…
Ce livre est précieux et pour les écrits et pour l’enregistrement.
Les scenarii autant que les propos (des notes un peu aphoristiques qui ne prétendent pas viser la hauteur de vue des Notes sur le cinématographe de Bresson mais la rencontrent sans mal!) valent le détour pour mieux appréhender ce cinéaste que j’aurais beaucoup aimé rencontrer.
Le fait qu’il ait achevé son parcours à Bergerac incognito, à savoir pas si loin de chez nous, me touche beaucoup.
A MB : À propos de DIRECTED BY JT
On trouve le texte Words, Words, Words écrit par JT en 1965 a Hollywood. Page de gauche, texte en anglais, traduit en français page de droite.
Fat Witch on a Bent Groom, écrit en 1967 USA aussi (en francais, très court, 2 pages)
Satanique (The Horror Story) 1967 (en français )
Murmures… (1966) en français + le fac similé en anglais du texte tapé à la machine par JT.
Lazare. 1966 Bergerac, France. En français. Hommage à son père Maurice.
Les textes sont très agréables à lire. J’aime m’y replonger souvent. Ce « petit » bouquin est réellement indispensable aux admirateurs de JT.
La qualité du DVD est moyenne puisqu’il s’agit de la captation TV de 1977. Mais là aussi c’est un témoignage hors pair d’un perfectionniste, sur sa conception de la mise en scène. Un homme plein d’humilité en plus qui à l’époque ne se faisait guère d’illusions sur la postérité de son oeuvre. Et là, il se trompait.
Ce programme est aussi disponible sur YouTube.
à SERVANT Jean-Pierre: merci pour les infos précises!
J’ai émis l’autre jour un avis -en réponse à une question d’un internaute sur ce blog- concernant « les films éventuellement à voir dans la production de Jonathan Demme,récemment disparu. Je ne trouve plus la question de ce blogueur et donc ma réponse. Me suis-je trompé de mois ? Je suggerai simplement son Thriller « THE LAST EMBRACE » (1979) avec Roy SCHEIDER et Christopher WALKEN (musique superbe de Miklos RÓZSÀ). J’ai lu beaucoup de critiques assez négatives sur cette production que personnellement je trouve bien rythmée, avec un bon suspense et un beau final à Niagara Falls. Enfin, les goûts etbles couleurs…
Pour le NAPOLEON d’Abel GANCE édité par le BFI, malgré mes recherches sur Amazon, cette édition n’est pas proposée, mais uniquement une autre (avec uniquement des sous-titres allemands) qui n’à pas très bonne côte auprès des internautes en ayant fait l’acquisition. Y a -t-il un autre circuit de vente (fiable) pour l’obtenir, ou un aller-retour Londres s’avère -t-il indispensable ?
Si quelqu’un a un « tuyau »…
Bonne journée.
A SERVANT Jean Pierre
Directement par le BFI
Bonjour,
Je ne savais pas que le BFI avait un site marchand. Merci pour l’information.
Bonne journée.
à Servant JP: les st sont toujours en anglais (mal entendants souvent) et il n’y en a jamais sur les bonus, comme chez Eureka et Arrow. C’est une règle britannique, très énervant. Vous trouvez parfois ces BFI sur les sites de vente moins chers que chez BFI, faut comparer.
A MB:
Dans des cas exceptionnels, le BFI propose des ST français, c’est le cas du BR de COMRADES de Bill Douglas, également le cas pour une sortie récente, le documentaire GERMAN CONCENTRATION CAMPS FACTUAL SURVEY, sous-titré dans de nombreuses langues dont le français, un film à conseiller à nos amis les négationnistes qui nous rendent parfois visite sur ce blog.
http://www.dvdbeaver.com/film6/blu-ray_reviews_75/german_concentration_camps_factual_survey_blu-ray.htm
à Mathieu: pour GERMAN CONCENTRATION CAMPS… la participation de Hitchcock a été succincte mais je lis qu’il conseilla aux premiers cameramen qui entreraient dans les camps, de filmer des plans très longs qui ne seraient pas découpés au montage afin d’éviter le doute quant à la réalité de ce qui était montré (McGilligan). Le projet était dirigé par Sidney Bernstein, le producteur qui a tenu une grande place dans la carrière de Hitch avec sa compagnie Transatlantic (« ).
Je serais incapable de regarder un tel film, à tort certes.
A MB:
Oui, Hitchcock pensait déjà aux futurs négationnistes et conspirationnistes saisis par le syndrôme de la méthode hypercritique. Pour ce qui est du NAPOLEON du BFI, je parlais d’intertitres en anglais, pas de sous-titres, des intertitres en français avec des ST anglais « removable » auraient été préférables.
A MB : Merci pour vos précisions. Les sous-titres ène langue étrangère ou absence de sous-titres (dans certaines éditions étrangères) ne sont pas vraiment gênants pour moi, même si mon anglais n’est pas haut de gamme. Je me débrouille toujours.
déjà dans les films anglais, si on sait que « cup of tea » se prononce « kop of tèye », ça va mieux.
A Jean-Pierre Servant
Pour ma part, j’avais été plutôt déçu par LAST EMBRACE, que j’avais trouvé mou. Mais il est vrai que je l’ai vu dans de mauvaises conditions, sur une mauvaise copie. Et on cite souvent Walken dans la distribution, mais de mémoire on le voit à peine.
Je dirais que les films ou Demme a été à la fois le plus personnel et le meilleur sont ses comédies des années 80, MARRIED TO THE MOB et surtout SOMETHING WILD, à mon avis son chef d’œuvre, qui certes n’est pas vraiment une comédie, ou pas seulement, et qui réussit même un mélange des gens tout à fait inédit.
Je me demande si l’avalanche de prix reçu par SILENCE OF THE LAMBS n’a pas eu sur Demme un effet inhibant. A compter de cette époque, il se disperse , ses films se raréfie, en quantité et en qualité. Pour ces films à partir des années 90, je confesse une préférence pour le remake de MANCHURIAN CANDIDATE, notamment en raison de la performance de Liev Schrieber, grandiose acteur qui s’est hélas lui aussi un peu dispersé depuis.
moi j’ai fait la fine bouche devant PHILADELPHIA mais avais-je raison? Peut-être à revoir.
A Pierre : j’avais vu THE LAST EMBRACE à la télé et en VF en plus. Malgré ces handicaps j’avais beaucoup aimé ce suspense. Alors il se peut aussi que la superbe musique de Rózsà y soit pour quelque chose. Je ne l’ai pas revu bien que je l’ai sur VHS.
Par contre je ne connais pas (à part SILENCE OF THE LAMBS et PHILADELPHIA) les films de Demme que vous évoquez.
A suivre…
à Bertrand: est-ce bien le dvd VCI? merci
à Bertrand: est-ce bien le dvd VCI? merci
lien oublié:
http://www.imdb.com/title/tt0053461/mediaviewer/rm3429208832
A MB
Exact à 6 dollars. Il est pas génial mais est très supérieur aux autres
à Bertrand: many thanks!
Aux spectateurs de Ciryl Hanouna qui en ce 23 Avril viennent de porter un coup fatal à la France, je propose de faire une pause, juste le temps d’une émission, pour relire RHINOCEROS de Ionesco, pièce en trois actes nourrie entre autre par l’auteur de RETOUR EN URSS. La population d’une ville se voit transformée par un étrange phénomène appelé la Rhinocérite, qui déshumanise littéralement les habitants, les transformants les uns après les autres en rhinocéros. D’abord effrayés par l’animal qu’ils entendent barrir de loin, niant sa réelle existence, puis, se questionnant sur le nombre de cornes qu’ont les rhinos d’Afrique et ceux d’Asie, tous se laissent contaminer par le phénomène, sans douleur, oubliant que l’instant d’avant ils étaient encore humains. La rhinocérite est une maladie universelle aux synonymes désormais trop nombreux pour qu’on se risque à tous les citer. Ionesco la décrirait sans doute aujourd’hui comme un mal souriant affublés de cornes flasques, comme qui dirait « le moindre mal ».
A JP Herbien.Sachez que le le rhinocéros ne barrit pas,vous confondez avec l’éléphant lointain cousin de ce pachyderme cornu tel le diable(faire 66% c’est un score diabolique pour En marche arrière,camarade bobos)!!!!
Cher Rouxel, sans vouloir me mêler de cette discussion politicarde qui n’a rien à faire ici, je ne voudrais pas vous paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L’homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois, mais la vérité m’oblige à vous le dire : votre rhinocéros barrit bel et bien !
A Sullivan:Désolé mes défenses de vieux mamouth m’en tombent.
A Yves Rouxel:
Macron n’a pas fait 66%, mais 43,63%, Marine Le Pen 22,38%, le reste ce sont les abstentions, votes blancs et nuls.
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/05/08/et-si-les-resultats-de-la-presidentielle-avaient-pris-en-compte-le-vote-blanc-ou-l-abstention_5124412_4355770.html
A Yves Rouxel
Allez-vous arrêter avec vos commentaires politiques à la noix ?
On n’est pas là pour faire savoir pour qui on a voté, mais pour écrire sur le cinéma, faire partager ses enthousiasmes ou ses déceptions, et faire découvrir des livres, des films, des anecdotes de façon à ce que chacun se cultive. Ce blog a une haute tenue. Ce n’est pas parce que des énergumènes l’ont squatté récemment, qu’il faut que les habitués se laissent aller.
Merci de revenir au CINEMA.
A Julia Nicole
Oui mais sans acrimonie
A Julia nicole.Ecouter ne jouer pas les formalistes de service.Meme si nous intervenons sur ce blog on peut quand mème écrire sur differents sujets en ayant du respect et de la courtoisie.Sur ce bon vent à vous!!!
A Rouxel : le rhinocéros barrit bel et bien, c’est même un baryton dans le genre…
A Sullivan:
Baryton comme Jean-Philippe Lafont, le coach vocal de Macron… qui a un petit rôle (Lafont, pas Macron) dans le CARMEN de Rosi, et un plus important dans le FESTIN DE BABETTE de Gabriel Axel qu’Arte diffusait dimanche dernier pendant la soirée électorale…
Sans rentrer dans le débat : il existe un film tiré de « Rhinocéros », dont le principal mérite est de réunir le fabuleux tandem Mostel – Wilder, 5 ans après « Les Producteurs ». Un drôle de projet d’une drôle de structure, l’American Film Theatre, visible sur dailymotion.
a Denis Fargeat
Une critique du film : Stanley, the hero of « Rhinoceros, » is an unreliable mouthpiece in an unreliable metaphor so grossly overdirected by Tom O’Horgan that you might get the idea Mr. O’Horgan thought he was making a movie for an audience made up entirely of rhinoceroses instead of people.
Jolie mise en abyme ; il n’aurait plus manqué qu’ O’ Horgan distribue des cornes postiche aux spectateurs, et il serait devenu le William Castle du théâtre filmé… Je vais quand même essayer de le voir, au moins pour les acteurs. Merci !
Sur Beucler, son fils et les amis d’André Beucler édite des cahiers. Le numéro 5 était consacré au cinema avec un reportage d’epoque de Beucler sur les studios de la UFA (il y travaillait comme adptateur).
Ravi du CD sur Dutilleux et notamment des sonnets de Cassou mis en musique. Hasard amusant, Benoît Duteurtre en parlait hier sur France Musique dans son excellente émission Étonnez moi Benoît.
Excellente émission en effet. Duteurtre sait passer de Dutilleux aux valses musettes. Un régal.
Sur la dernière en date (les chansons sur la résistance), on se demande comment il n’a pas pensé à programmer la plus belle de toutes sur le sujet : le bal défendu de Vincent Scotto, alors même que son interlocuteur évoquait les couvre-feu bafoués…
A Sullivan
Pout la musique de VAMPIRES, il faut dire aussi qu’il s’entoure des historiques Steve Cropper et Donald « Duck » Dunn. Il s’est payé un vrai groupe pour l’occasion.
Je me souviens très bien de la séquence de THE THING dont vous parlez. Donald Moffat, c’était, entre autres, le Président Johnson, dans THE RIGHT STUFF. Mais pour les p’tits gars de ma génération, qui étaient devant la télé le Dimanche après-midi à la fin des années 70, il était l’androïde Rem dans la série « L’Age de Cristal ».
..et je me suis gouré de ligne.
À AA : oui, gourage de ligne mais je vous ai lu. Oui, de superbes musiciens et depuis que nous parlons de VAMPIRES, j’ai le thème récurent en tête dans avoir réécouté le score. Des thèmes rythmiques ou des boucles mélodiques toujours très simples chez Carpenter mais d’une efficacité redoutable. Je vais revoir le film ce week-end. Je pense qu’on l’entend à fond sur la scène de début (Zooms/contre-zooms sur Wood lunettes noires et son équipe chasseuse de goules armée jusqu’aux dents/Maison nid à goules).
Moffat est une vraie tronche de cinéma avec ses sourcils hallucinants : il pouvait incarner un Président des USA, un gueux moyenâgeux, un robot, le pire des salauds ou le bon père de famille. J’invite tous les blogueurs à revoir THE THING rien que pour cette scène qui passée en boucle fait office de gaz hilarant. À mon sens il a trop peu été présent sur grand écran (et énormément sur le petit) et c’est à déplorer … Est-ce son choix ou celui de producteurs à œillères, ça je ne sais pas.
Dunn et Cropper jouent la musique de Carpenter j’avais jamais remarqué ça?! m’en vas revoir le film moi, je me souviens surtout d’un plan où des cadavres entourent une fontaine, très bien composé, mais le traitement déloyal imposé aux vampires est si brutal qu’on s’attend à voir un panneau final de la SDV « Aucun vampire n’a été blessé durant le tournage de ce film ». Par ailleurs la force surhumaine et la beauté du chef vampire modernise le mythe: c’est vrai qu’à chaque fois qu’on voit et entend Bela Lugosi on a envie de crier « plus fort! » et on craint qu’il ne s’envole au premier courant d’air, en plus il sent mauvais (talent de l’acteur). Sérieux: vous savez qu’un caractère vampirique original fourni par Stoker est sa pestilence. Le mythe stokerien (gasp!) est assez puritain et renvoie oserais-je à la haine de la pauvreté de l’époque victorienne qui se nourrit de supériorité de classe sociale, d’arrogance, de mépris social. Il me semble que Stoker a été le chercher là, en tout cas c’est possible. Quant au mythe du sang symbôle de vie, il ne m’a jamais paru heureux dans le livre (qui est long et ennuyeux). Le sang ne rappele la vie qu’en restant caché, à l’oeuvre dans le corps. Le symbole du souffle serait mieux mais plus littéraire ou poétique que cinégénique? Des prédateurs qui voleraient le souffle des gens au cinéma pourraient faire rire.
Je me souviens d’Alain Decaux décryptant (c’est le cas de le dire !) Dracula. Il terminait fort en rapportant que Stoker était mort d’une maladie mystérieuse, mort de fatigue, comme privé peu à peu de sa force vitale, comme vidé de son sang. Brrrrr!
« décryptant », elle est bonne celle-là !
Bon.
Le souffle vital volé : voilà une idée bien exploitée par Gilliam dans son Münchausen. Il y en a peut-être d’autres exemples, comme ça je ne vois pas…
Le souffle vital de l’autre est cité en littérature dans une veine romantique ou poétique: « Oh, Amour c’est ton souffle qui me fait respirer et mon coeur ne bat que par le tien… », perte d’autonomie charmante, bon j’ai pas d’exemple.
NAPOLEON avec ou sans les scènes de Lelouch ?
A JP Herbien
Sans évidemment. Ces droits appartiennent à Lelouch
Les scènes de Lelouch ont été offertes à la cinémathèque et Mourier pour la version française restaurée à paraître (ce qui explique en partie la durée plus longue que la version Brownlow).
à Bertrand: il a du offrir les droits à la Cinémathèque Française:
http://www.lesfilms13.com/napoleon/
A Henri Patta:
Moi aussi je suis prévenu contre Gance, surtout après avoir vu le nullissime LA FIN DU MONDE. Mais peut-on juger du talent de Hitchcock d’après la seule vision de TOPAZ?
A Bertrand : Savez vous ce que devient la musique d’Honegger dans la version Bronlow de Napoléon? Wikipedia crédite Carl Davis de « musique additionnelle » – pour compléter Honegger dans ce nouveau montage, je suppose , mais le site du BFI ne mentionne que Davis… je sais que la partition d’Honegger a été éditée chez Salabert, mais je n’en ai jamais trouvé aucune autre trace que la page de titre…
A Denis forgeât
Dans la version broncos, il n’y a toujours eu que Carl Davis. Ce dernier faisait des emprunts à Beethoven, peu être à Honegger comme tous ceux qui composaient de la musique pour les films muets. NAPOLEON c’est deux voire trois symphonies et on n’a jamais vraiment su ce que Gance avait utilisé. Cela variait selon les projections, les montages souvent très différents, les auditoires. C’est un casse tete et je plains Georges Mourier qui fait un boulot inouï quitte à utiliser des morceaux de bric ou de broc. L’idée d’avoir un seul compositeur et Davis était meilleur que Carmine Coppola me plaisait assez
A Bertrand
Merci pour la piste Georges Mourier, on trouve sur le site de la Cinémathèque une conférence sur Gance qui a l’air passionnante. (http://www.cinematheque.fr/video/255.html)
Les premières projections de « Napoléon », en avril-mai 1927, étaient accompagnées par un grand orchestre jouant la musique d’Honegger, sans doute aidé de plusieurs orchestrateurs… on en trouve des extraits chez Erato et Marco Polo… affaire à suivre.
En tant que traductrice de l’ouvrage de Kevin Brownlow, « Napoléon – le grand classique d’Abel Gance » (Armand Colin, 2012), je voudrais apporter des précisions dans l’océan d’approximations que j’ai lu sur cette page à propos des différentes versions de Napoléon. Tout d’abord la version que Kevin Brownlow a restauré est celle dit de l’Apollo, une version longue de 8778m sur les 12800 m originaux(7h47 à 24 im/s) présentée en mai 1927. Celle qui avait été présentée en avril 1927 à l’Opéra était nettement plus courte: 5600 m (3h24 à 24 im/s). C’est cette dernière qui avait été accompagné d’une partition commencée par Honegger qui a claqué la porte avant la représentation car Gance a changé le montage jusqu’à la dernière minute. Honegger n’a composé qu’env. 30 min de musique originale, le reste était des extraits de compositeur divers tel Haydn, Beethoven etc. Il y a effectivement un CD Marco Polo avec ces quelques fragments (pas sensationnels). Pour ce qui est des autres partitions, Carl Davis a fait une énorme travail de recherche concernant les musiques de l’époque, les chansons révolutionnaires et les oeuvres des compositeurs contemporains de Bonaparte (Beethoven, Mozart, Haydn, etc) qui ont été réorchestrées avec l’appui de compositeurs anglais de grand talent (Colin Matthews par ex). Il a eu accès aux fragments d’Honegger dont il n’a repris que la fugue finale sur le Chant du Départ. Son travail sur ce film n’a pas d’équivalent. Il a une connaissance approfondie du cinéma muet et sait suggérer comme aucun autre les sentiments intimes des personnages là où la plupart des musiciens se contentent de vaguement accompagner rythmiquement le film.
Il existe une autre partition réalisée dans les années 1990 par Marius Constant que j’ai entendue une fois à la Cité de la Musique en 2009. Une catastrophe! Les morceaux sont mis bout à bout sans chercher le moins du monde à être raccord avec le film. Q
uant à Carmine Coppola, il a fait une partition pour une version tronquée de la version Brownlow (seulement 4h à 24im/sec au lieu de 5h30 à 20 im/sec) qui est très inégale et très répétitive.
Le DVD publié par le BFI offre un enregistrement de la musique de très haut niveau réalisé avec un des meilleurs orchestres londonien (Philharmonia Orchestra) dans un studio d’enregistrement classique. La CF n’aura pas accès à cette partition qui est un élément extrêmement important de cette restauration outre la qualité des teintages et virages numériques.
Quant à la version Lelouch, elle n’a strictement rien à voir avec les deux versions muettes sus-mentionnées. Lelouch a financé une nouvelle version de Napoléon en 1971 où Gance a mis en pièce son chef d’oeuvre en y ajoutant de nouvelles séquences parlantes, tout comme il l’avait fait en 1935 pour cette horrible version sonorisée qui est un navet de la plus belle eau.
Enfin, je vous conseille vivement de lire le livre de Kevin Brownlow si vous souhaitez connaître tous les éléments de cette histoire.
a Ann Harding
Je suis entièrement d’accord avec vous et c’est ce que j’essayais de dire tant par rapport à la musique d’Honegger, qui est un mythe, que par rapport à la partition géniale de Carl Davis. Et la version parlante était une horreur avec une présentation emphatique de Gance citant de Gaulle et Karl Marx qui disait quelque chose comme : « Napoléon a joué un role important dans l’histoire », genre mot historique du Gorafi (vous reprendrez bien de la sole)
Je sais que je vais me faire assassiner , mais j ‘assume. Le seul film de Gance que j ‘ai vu est LA TOUR DE NESLE. La mediocrite , la lourdeur , du film et du scenario , l ‘absence de direction des acteurs , la post syncronisation catastrophique m ‘ont fait renoncer a jamais au » talent » de ce monsieur.
a Henripatta
C’est vrai que le film est nul ce qui est loin d’être le cas de LA ROUE ou de NAPOLÉON, voire de quelques parlants
A Ann Harding et Bertrand
Merci beaucoup pour vos éclaircissements. Je n’avais pas bien compris les explications de Bertrand, et une photo de la partition éditée d’Honegger ( reproduite dans le catalogue d’une expo de la BNF) m’avait fait espérer quelque chose de plus conséquent… je vais donc mettre à mon programme Davis et Bronlow. Merci encore!
A Bertrand Tavernier et Ann Harding
Tout à fait d’accord avec vous à propos de la musique de Carl Davis, qui est sensationnelle, comme à chaque fois que ce compositeur de grand talent sculpte un accompagnement musical. C’est peu dire que le travail de Kevin Brownlow sur ce NAPOLÉON est admirable, redonnant toutes ses qualités à ce chef-d’œuvre que Gance lui-même s’était employé à saboter. Quand on voit cette version, il apparait comme une évidence qu’il ne fallait surtout pas le sonoriser, la force des images étant sans égale. Le désastre de la version de 1935 l’a bien prouvé. Je ne connais pas d’autre exemple d’un cinéaste détruisant petit à petit l’un de ses films, son chef-d’œuvre qui plus est.
Je n’ai pas encore vu (ni acheté) le NAPOLEON restauré par Brownlow et enfin édité par le BFI mais je ne vois pas pourquoi il faudrait temporiser et attendre une hypothétique version (encore) plus longue. Les captures et le compte-rendu de dvdbeaver sont vraiment impressionnants. J’ai trouvé en d’autres occasions les choix faits par le BFI en matière de musique accompagnant des films muets parfois discutables, notamment le coffret « Ozu : The Student Comedies » que j’ai fini par visionner sans le son. Ils ont aussi sorti un Blu-Ray de NOSFERATU (à l’image par ailleurs de moindre qualité que l’édition Eureka) avec un score composé dans les années quatre-vingt par James Barnard, le compositeur de plein de films d’horreur de la Hammer, efficace mais anachronique, réducteur et envahissant, alors que le score du BR Eureka est remarquable. Mais les scores de Carl Davis pour des films muets sont excellents (par exemple celui du MECANO DE LA GENERAL, beaucoup plus satisfaisant pour moi que ceux de Joe Hisaichi ou Robert Israel, celui aussi de THE BIG PARADE, en particulier pour les apocalyptiques scènes de bataille de la deuxième partie du film). Dommage cependant que les intertitres du NAPOLEON du BFI soient en anglais, on les aurait préféré en français.
A Mathieu pas forcément question de temporiser : tous les commentaires louent ici le travail de Brownlow et de la BFI donc l’achat apparaît indispensable. Disons que le travail de la cinémathèque et de Mourier ne sont pas pour autant à négliger pour leurs éléments complémentaires et les amateurs l’attendent avec curiosité.
L’édition idéale n’existe pas de toute façon…
A Damien D
Mais il n’y a pas de version idéale parce que Gance a fait et défait son montage, l’a changé pour satisfaire un nouveau public. Pour le moment la version Brownlow me parait parfaite. J’ai parfois vu des éditions de film ou ce que l’on avait ajouté se retournait contre le film
à Bertrand: « J’ai parfois vu des éditions de film ou ce que l’on avait ajouté se retournait contre le film » par exemple la version longue de A STAR IS BORN Cukor?
A MB
Sans doute
Pour me faire une idée de la musique de Carl Davis pour NAPOLEON, je suis allé sur Dailymotion voir un extrait du film, la scène de la bataille de boules de neige, et la musique que j’ai entendue est un arrangement de divers morceaux classiques, principalement la 25° symphonie en sol mineur de Mozart. En consultant Internet, je comprends (ce qui avait été déjà évoqué ici) que le majorité de la musique est constituée d’emprunts à différents compositeurs classiques, surtout Beethoven. Idée remarquable, dans cette scène de la bataille de boules de neige, quand apparaissent les surimpressions qui notamment démultiplient le visage du jeune Napoléon distribuant les ordres, la musique devient fuguée (je n’ai pas reconnu le morceau, pastiche ou composition originale de Davis?) et cette écriture fuguée est comme une correspondance musicale des surimpressions du visage de Napoléon et des différents ordres qu’il donne.
À Mathieu : la fugue est une orchestration de celle qui clôt les variations « Eroica » pour piano, de Beethoven ; la coda est celle des variations sur le même thème , à la fin de la 3ème symphonie , d’abord dédiée à Napoléon, dédicace rageusement rayée par l’auteur quand le révolutionnaire est devenu conquérant. Ce choix serait-il d’une perfide ironie?
Carl Davis n’a rien choisi au hasard. Si vous voulez en savoir plus sur sa partition, vous pouvez lire l’interview que j’ai réalisée avec lui en 2011: http://annhardingstreasures.blogspot.fr/2011/02/interview-de-carl-davis-1ere-partie.html
À Ann Harding: Merci beaucoup pour ce bel entretien. Je sais bien qu’un musicien tel que Davis sait ce qu’il fait en utilisant tel ou tel extrait… Je voulais juste pointer la célèbre perfifie albionesque, qui va jusqu’à leur faire baptiser une gare du nom d’une cuisante défaite Napoléonienne. (Waterloo station! Même mon correcteur suggérait » Water-polo station » instead…) En tous cas l’argumentaire de Davis est senti et convainquant, et l’entretien passionnant. Tout de même, quand j’entends son travail sur la partition de Rabaud pour « Le joueur d’échecs » de Raymond Bernard, je rêve à ce qu’aurait été celle d’Honegger pour « Napoléon », s’il avait pu aller au bout de celle-ci… Mais on comptend, à lire Brownlow, à quel point les difficultés étaient nombreuses, le temps alloué trop court pour un travail aussi énorme.
Juste une réserve dont je viens de m’apercevoir : à savoir que la version Brownlow de NAPOLEON est effectivement affublée d’intertitres anglais !! (pour un film du patrimoine français, ça fait tout de même désordre!). Cela arrive parfois lorsque les intertitres ou textes originaux ont été à jamais perdus or je ne crois pas que ce soit le cas pour le NAPOLEON de Gance…
Et l’inverse est tout aussi valable : un éditeur français Bach films avait eu la mauvaise idée à leurs débuts de remplacer les intertitres anglais par du français sur des films muets américains pensant que le public préférerait !! Heureusement et suite à nombre de contestations ils sont revenus à la raison depuis quelques années…
C’est dommage que Brownlow ait fait ce choix curieux quand bien même il s’agisse d’une édition britannique : est-ce par intérêt commercial (pour le marché anglo saxon et américain) ? Peut-être qu’Ann Harding va apporter des éclaircissements si elle lit ce message car je ne crois pas avoir lu de justification à ce choix qui porterait un léger voile sur l’admirable travail de restauration des équipes de Brownlow…
A Damien D
L’un des commanditaires n’était pas une chaine de TV, du genre qui n’aime pas les sous titres ?
Pour faire suite à mon message précédent : c’est comme si une structure ou un éditeur français ayant mis la main sur la version complète DES RAPACES de Stroheim décidait parce que l’édition est française de mettre des intertitres français : personnellement, ça ne me conviendrait absolument pas.
Je sais que Flicker Alley avait aussi fait ce choix d’intertitres anglais sur le JUDEX de Feuillade : les intertitres n’en déplaise à certains font partie de l’oeuvre. Un cinéphile à qui on imposerait une version française sur tous les films étrangers crierait au scandale : et bien c’est pareil pour un film muet, les intertitres font partie intégrante de l’oeuvre originale (même s’ils sont reconstitués à défaut des originaux). Nous ne sommes plus dans les années 20 où chaque pays qui achetait des œuvres étrangères créait ses propres intertitres !
A Bertrand : et bien si vraiment l’un des commanditaires est une chaine de TV qui n’aime pas les sous titres, on en arriverait à ne plus respecter grand chose (surtout que c’est ici un travail patrimonial et cela étonne de la part de Brownlow)… C’est comme ces images d’archives que certaines TV s’évertuent de coloriser pour les « rendre plus accessible aux gens » et « toucher les plus jeunes ».
Dommage… Nul doute qu’avec sa reconstitution (et sans malheureusement la musique de Carl Davis), Mourier et la cinémathèque auront à cœur de remettre les intertitres français…
Si les intertitres ont été traduits en anglais, je crois que c’est tout simplement une question de droits. Le BFI a les droits d’exploitation en Grande-Bretagne seulement. F.F. Coppola a les droits internationaux (sauf GB) et la CF a les droits sur la France. Je pense donc que seule la CF a le droit d’utiliser les intertitres français. Cette histoire de droits est extrêmement complexe et prend presque un chapitre dans le livre de Kevin Brownlow.
Napoléon a effectivement été diffusé deux fois sur Channel 4 en GB en 1983 et 1989. Et lors de la sortie en DVD, il y a eu non seulement un concert au Royal Festival Hall, mais également une distribution en salles à travers la GB. A quand la même chose en France ?
» C’est comme ces images d’archives que certaines TV s’évertuent de coloriser pour les « rendre plus accessible aux gens » et « toucher les plus jeunes ». »
et de recadrer les vieux formats 1:37 en 16/9 (Apocalypse…)
Merci Ann Harding, j’étais loin de penser qu’il s’agissait d’une question de droits pour les intertitres !
Il est vrai que c’est bien bloquant et parfois absurde. Un exemple : la MGM possède les droits sur la version française du BON LA BRUTE ET LE TRUAND. Lors de la première restauration par la cineteca di Bologna du film il y a 10 ans, c’est la famille Leone qui avait transmis des copies en sa possession avec la piste audio italienne pour la sortie d’un blu ray en Italie.
MGM de son côté a fait un travail de sagouin en imposant une scène supplémentaire (sur 3 ou 4 qui ont été retrouvées) que Leone avait pourtant volontairement écartée lors de la première du film. MGM a rajouté aussi des doublages français ou anglais contemporains à ces scènes (ne correspondant plus aux voix des acteurs à l’époque). Quand on sait que les dialogues étant en post synchro et le film n’ayant pas de véritable VO, les doublages français et anglais avaient été supervisés consciencieusement par Leone lui-même…
Je vous invite à comparer les différentes sorties (italiennes et celle de la MGM) pour observer des différences notables. Cela va même jusqu’à la photo de Tonino Delli Colli : les teintes restaurées varient fortement en fonction de qui est l’éditeur. Le blu ray italien avait même proposé deux pistes sonores italiennes différentes avec une variante musicale de Morricone pour la fin de la célèbre scène du duel (ou triello) final : incroyable ! (et qui en connaissait l’existence avant?)
On peut donc se demander dans tout ce maelstrom quel était le vrai choix artistique de départ (et là on ne parle pas du NAPOLEON de Gance mais bien d’un film sorti 40 ans plus tard)!
Et on est pas encore dans le cas de versions alternatives au montage différent producteur/director’s cut qui a massacré bon nombre de films (chez Peckinpah par exemple…)
C’est comme aussi la fin alternative de LA BELLE EQUIPE de Duvivier que Pathé et les ayants droits ont refusé de proposer dans le blu ray/dvd paru récemment.
Quand ces questions de droits en amènent à dénaturer les œuvres originales sans réelles considérations artistiques…
Bonjour à Bertrand et aux blogueurs,
Ce billet revient méchamment titiller mon attirance pour James Whale dont vous élargissez, Bertrand, encore un peu plus le spectre.
J’ai en dvd FRANKENSTEIN, LA FIANCEE DE FRANKENSTEIN, L’HOMME INVISIBLE (dans le belle collection des Universal Monsters)et….sa version de WATERLOO BRIDGE, que je n’ai toujours pas regardée. Très, très envie de me faire un cycle.
Que vaut sa version de L’HOMME AU MASQUE DE FER, avec Louis Hayward, qui va bientôt sortir?
A Alexandre Angel
Plutôt médiocre malgré un ou deux décors amusants, des passages secret qui semblent unir le Louvre et la Bastille et le fait que Louis XIV torture lui même les prisonniers. D’Artagnant doit combattre Fouquet (c’est le grand n’importe quoi historique et il reste rien de ce qui fait la beauté du VICOMTE DE BRAGELONNE même si les mousquetaires meurent. La fin du film fut tournée par le scénariste et Whale détesta le producteur et Louis Hayward
Je me souviens d’une scène troublante, Hayward terrifié à l’idée de sa barbe qui pousse et pourrait l’étouffer… pour le reste, un XVIIIème siècle très kitsch, ou camp.
A Denis Fargeat
XVIIème non ?
oops pardon, XVIIème… sinon, c’est « 120 ans après »…
Merci!
A propos de James Whale, il faut signaler une excellente biographie signée James Curtis: JAMES WHALE, A NEW WORLD OF GODS AND MONSTERS, parue en 2003 par First University of Minnesota Press Editions.
Quant à John Carpenter, je le tiens pour un des très grands du cinéma américain des années 70 à 90. HALLOWEEN est une merveille que l’on ne se lasse pas de revoir (l’angoisse y est permanente et d’autant plus forte que le danger est rarement montré, comme dans le CAT PEOPLE deJacques Tourneur). J’aime aussi beaucoup FOG qui dépeint très bien une petite ville côtière où la radio est quasiment le seul lien entre les habitants. Ne pas oublier non plus le très curieux IN THE MOUTH OF MADNESS qui est absolument terrifiant, et dont le titre français (L’ANTRE DE LA FOLIE) est peut-être encore plus juste que l’original. ESCAPE FROM L.A. est très supérieur à ESCAPE FROM NEW-YORK, un peu ennuyeux. LE VILLAGE DES DAMNES vaut l’original de 1960, déjà très angoissant, et VAMPIRES est aussi assez réussi. Son dernier (à ma connaissance) film, THE WARD, n’est jamais sorti en France. Il n’est pourtant pas mal du tout.
A Julia Nicole
D’accord pour HALLOWEEN, FOG dans sa première moitié (dès qu’on voit, le charme et la tension s’évaporent ) IN THE MOUTH OF DARKNESS est curieux et fait peur, le VILLAGE DES DAMNÉS a des trous de scénario (le premier était très platement mis en scène)
Je conseille à tous ici,une série que m’a fait connaitre mon fils,il s’agit de « Bates motel »qui revient sur l’adolescence de Norman Bates jadis incarner à l’écran par Anthony Perkins à deux reprises.Je pense que depuis une vingtaine d’années la télévision à travers les séries à pris une grande longueur d’avance sur le plan de travail des scénaristes.En effet »Bates motel »est une œuvre effrayante,glaciale sur les troubles d’un jeune garçon trop attaché à sa mère Normae.En 5 saisons on voit les dérives intérieures et tourmentées de Norman qui arrive à passer à travers un détecteurs de mensonges.Je m’étalerais pas plus afin que les blogueurs découvrent cette série hors norme dans la droite lignée de »Breaking bad »ou « Walking dead ».A vos lecteurs,vous m’en direz des nouvelles.
A Bertrand Tavernier
Tout à fait d’accord pour les disques de Terence Blanchard. A mon sens, son meilleur score coïncide avec le meilleur film de Spike Lee, 25th Hour, qui pour moi demeure un des meilleurs films des années 2000. La musique est inoubliable. Si A TALE OF GOD »S WILL était sur Katrina, on peut vraiment dire que le score de 25th Hour est son équivalent sur le 11 septembre. C’est pour moi un des deux disques inoubliables sur cet évènement, avec The Rising de Bruce Springsteen, dont vous parliez récemment.
Parmis les autres scores de Blanchard, il y en a de très beaux, même en dehors de ses collaborations avec Spile Lee. Je pense à deux excellents films : People I know de Daniel Algrant et surtout Dark Blue de Ron Shelton. Les appréciez-vous ?
A Pierre
Je connais le second que j’aime bien
A Pierre,
Je ne suis pas dingue de Spike Lee (bien que l’ambiance autour de la sortie de DO THE RIGHT THING m’ait énormément marqué, frappé, excité et je ne pourrais jamais oublier ce générique martelé par Public Enemy) mais j’ai été impressionné par 25TH HOUR qui retranscrivait, d’une manière inédite, le climat psychique de ce qui se passe dans la tête d’un type qui vit ses derniers moments de liberté avant d’aller en taule. Spike Lee a donné une primeur cinématographique à ce sentiment.
A Bertrand.Quand sort le dvd d’Arturo Ripstein un western crépusculaire dont vous avez participer pour le bonus?Merci à vous.
Il y à des choses assez curieuses dans la vie que nous menons.Avant hier soir,je voulais revoir le brulot d’Yves Boisset »Dupont Lajoie »sortie en 74.Oeuvre visionnaire sur l’état actuel de cette « pauvre France »perdue des idées nauséabondes.Dans ce film il y à une quantité de bons comédiens tous à leurs places.Carmet et sa femme Ginette Garcin forment un couple de commerçants plein de haines envers les arabes,Michel Peyrellon dans le role de l’huissier de justice est obséquieux,Jean Bouise campe un inspecteur qui veut savoir la vérité sur ce meurtre mais un politique va lui mettre des batons dans les roues afin d’étre commissaire principal.Puis il y à aussi des personnages fort en couleur:Robert Castel le pied noir qui défend les travailleurs algériens et prends des initiatives à l’encontre de Georges Lajoie,Mohamed zined qui se fera tabasser et se vengera de la mort de son frère,puis Victor Lanoux(hélas disparu de maladie)qui campe un ancien d’Indochine et d’Algérie avec son treillis militaire et sa casquette,c’est lui qui va pousser Colin(Pierre Tornade) à aller ratonner les Algériens qui vivent dans un petit campement.On aperçoit même Jacques Villeret dans le role de l’assistant de Marielle qui est une espèce de Léon Zitrone de la tv.Un des nombreux films d’Yves Boisset à revoir.
A Yves ROUXEL : Jai revu hier soir DUPONT LAJOIE. Curieusement pour Victor LANOUX, bien que son rôle soit secondaire. Il y est assez terrifiant. Le film n’a à mon avis rien perdu de sa force 43 ans après sa sortie.
De Russell Banks, il faut aussi lire Sous le règne de Bone, paru en 1995. J’ai longtemps fantasmé l’adaptation cinématographique impossible de ce roman foisonnant, rencontre improbable entre L’Attrape-coeurs et la mystique rasta, le tout soutenu par l’écriture alerte et profonde de Banks.
Sinon, ce n’est pas Potemkine mais Tamasa qui a sorti le coffret Sordi (avec quelques masters StudioCanal, dont celui très vilain de L’Argent de la vieille), mais en effet, pour ce qui est des films, c’est l’un des plus beaux coffrets parus l’an dernier.
Concernant Potemkine, on parle en ce moment même de cinéma soviétique (dont Tchoukhraï, mais aussi Klimov ou Shepitko) sur DVDClassik !
Oui c’est un superbe Russell Banks tout comme Affliction (qui a été assez bien adapté par P Schrader avec un Nick Nolte superbe, au meilleur de sa puissance et de sa fragilité).
Russell Banks/B Tavernier ce pourrait être une bien belle équation non?
L’hymne tchèque, peu connu, est magnifique mais il n’est pas le seul à ne pas sonner la charge. Les hymnes nationaux mériteraient d’ailleurs une petite thèse, entre les va-t-en-guerre assumés par le texte et la musique (le nôtre ), les belliqueux par le texte mais contredits par la musique (god save the queen)….
L’hymne japonais, par exemple, est une merveille unique : le plus court de tous, non seulement non belliqueux mais d’une humilité qui confine à la névrose. Il se termine d’ailleurs tellement sur la pointe des pieds que, même quand on le connaît, on met un temps à comprendre qu’il est fini.
Elle est bien votre évocation de l’hymne japonais, MPascal! (ces nippons ne font jamais rien comme les autres, de toutes façons)
Allez je me lance car demain j’ai un an de plus.Comment les chiens japonais aboient?Ils jappent au nez!!Je sais c’est un peu lourd mais je me suis laché.
à M Pascal: c’est l’hymne d’humilité pacifique qu’ils chantaient en envahissant la Corée ou la Mandchourie? Intéressant, néammoins.
C’est aussi ce que j’ai pensé mais on peut jouer à ça avec tous les hymnes. A commencer par la Marseillaise. En fouillant un peu, on nous trouvera bien quelques grosses lâchetés, quelques acceptations de la tyrannie, quelques reculs précipités devant l’ennemi …
à M Pascal: ah non La Marseillaise est belliciste.
à M Pascal: à la réflexion, on doit pas être sur la même longueur d’ondes: La Marseillaise par contre, est parfaitement en phase avec l’histoire de France, l’hymne japonais non, c’est tout ce que je voulais avancer…
A MB : Mais si on va s’entendre, comme sur El Dorado ou les délires potaches ! Sur la Marseillaise, je voulais dire qu’on trouverait facilement dans l’Histoire de France des épisodes contredisant l’image belliciste donnée par son hymne.
Par exemple, les historiens sont d’accord, je crois, pour admettre que le peuple français (dans son ensemble bien sûr; ils reconnaissent, je pense, l’héroïsme de tant d’individus) n’a pas manifesté un énorme esprit de résistance à la « tyrannie » pendant l’occupation.
Bon, les hymnes sont tous plus ou moins hypocrites. Le problème, c’est qu’on aime quand même les écouter.
Sauf peut-être la reine d’Angleterre qui s’emmerde tellement quand tout le monde s’évertue à lui servir son God save.
A MinettePascal
Le propos guerrier avait à l’époque des raisons d’être. La France était en train de se constituer, elle était assiégée et c’était un chant de défense. Les hymnes écrits en temps de paix sont différents
à M Pascal: compris!
A Mr TAVERNIER : Le Kimi ga to japonais date de 1880, apparemment. Peut-être un temps de paix ?
Sinon, je me mets comme vous à genoux devant la musique de SHOW BOAT. Kern n’a pas raté un seul numéro. Dommage qu’il ne soit pas l’auteur de « After the ball ».
Vous dites que la version de 36 est plus sombre que le remake de Sydney. C’est parfois le contraire. Le Old Man River de Robeson, par exemple, est filmé avec une volonté de le tirer vers une certaine légèreté, un refus du désespoir : malgré les plans de coupe sur l’esclave au travail, Robeson taillant un bout de bois a une attitude somme toute désinvolte et même souriante.
Alors que le même moment chez Sydney accuse le côté sombre (la nuit, le brouillard). Evidemment, il n’y a pas cette recherche de Whale pour structurer des plans; Joe est juste suivi par la caméra comme s’il chantait un air d’opéra sur une scène de théâtre (on le croirait dans le monologue du Hollandais Volant).
Je me demande ce que Gershwin et Kern pensaient l’un de l’autre mais il est à peu près sûr que le second révérait le premier. J’aimerais tant que l’inverse soit aussi vrai.
Vivement que la discussion déferle !
Pardon d’être trop long et merci de votre patience !
A MinettePascal
Le remake est beaucoup plus terne, plus aseptisé. Dans la version Whale, la mise en scène embrasse toute une collectivité, dépasse le cas personnel que soutient le Sydney, on voit des files de noirs peinant, portant, travaillant. Il y a un coté lyrique, expressionniste décuplé par la présence de Robeson dont on connaissait les idées politiques
A Bertrand et MinettePascal,
Bien entendu, je vois d’avance (puisque je ne la connais pas encore), ce qui distingue la version Whale de celle de Sidney et ce SHOW BOAT-là est, pour moi, un des éléments phare de votre dernier billet, Bertrand. Cela dit, j’aime quand même bien la version George Sidney, qui est somptueuse (MGM, quoi)et qui n’oublie pas d’émouvoir grâce à Howard Keel et Ava Gardner, particulièrement belle je trouve.
En terme discographique, j’aime beaucoup la version John McGlinn (chez EMI je crois)avec Teresa Stratas dans le rôle de Julie (il y a même Lilian Gish dans la distribution). C’est une version colorée, sensuelle, qui restitue bien, passez-moi l’expression, le côté « jungle », « nègre » de l’œuvre. Ce dont, pour le coup, le George Sidney est dénué.
A Alexandre Angel
Il est plus qu’aseptisé, je le trouve constipé et plus timoré. Sidney était politiquement plutôt conservateur alors que Whale était plus anar et anglais. Il portait sur l’Amérique un regard décalé
Le Whale a un vrai message, le délivre sans ambiguïté et enfonce le clou. Chez Sydney, la bluette entre Magnolia et Ravenal prend toute la place et vieillit mal, à mon avis.
Quand même, je préfère la scène d »After the ball » du remake, sans doute à cause de l’impayable acteur qui joue le père de Magnolia.
A AAngel : Quand vous verrez le Whale, vous serez surpris par la Julie, surtout si vous êtes sensible au (aux) charme (charmes) d’Ava Garner.
Cette dernière a été doublée, je crois, pour les chansons. J’ai trouvé cela débile en entendant une version très jolie avec sa vraie voix.
Moi aussi j’ai le Mc Glinn. Très vitalisant même si je préfère des chanteurs de musicals dans les musicals.
à M Pascal: » l’impayable acteur qui joue le père de Magnolia. »Joe E Brown! c’est là-dedans qu’il crie « HAP….. PY NEW YEAR! » à l’envi, il est trop marrant et je n’ai retenu que ça du Sidney (si, Howard Keel, mais il est imbuvable)
C’est Joe E Brown aussi qui hérite de la ligne finale « Nobody’s perfect! » en raptant Jack Lemmon à la fin de quel film? rhaaa je me souviens pas! un petit film obscur…
A Bertrand:
A propos de Paul Robeson, Studio Canal UK a sorti récemment (en Blu-Ray) THE PROUD VALLEY. Connaissez vous ce film? Voici comment Wikipédia décrit succinctement le film: « The Proud Valley is a 1940 Ealing Studios film starring the African-American actor Paul Robeson. Filmed on location in the South Wales coalfield, the heart of the main coal mining region of Wales, the film tells the story of a Black American miner and singer who gets a job in a mine and joins a male voice choir. It documents the hard realities of Welsh coal miners’ lives. »
A Mathieu
Jamais vu. Le metteur en scène fit très peu de films. C’est la première production avant que Cavalcanti vienne bouleverser les ambitions un peu académiques et solennelles de Balcon et change le style des films
A MB : Hap…py new year ! Je ne sais pas vous mais je ne le dis jamais autrement les 1ers janvier, enfin les rares 1ers janvier où je ne suis pas déjà en train de ronfler.
A côté de Joe E Brown ( merci de me l’avoir soufflé), l’acteur jouant le même rôle de la version Whale est un peu refroidissant.
Il y a des extraits de SHOW BOAT sur scène disponibles, c’est intéressant aussi de comparer les points de vue.
A MB : Yiens, il faudra ajouter ce SHOW BOAT à la longue liste des films prenant Auld Lang Syne comme ressort pathétique.
« Auld Lang Syne » pardon?
A MinettePascal
Je viens de revoir la version Sidney de SHOW BOAT, après avoir réécouté mon coffret CD (ça s’appelle un après-midi Show Boat). Alors oui, la grande qualité du film est sa somptuosité, le savoir-faire raffiné des équipes MGM. Mais le meilleur est dans la première partie, dès la seconde, ça larmoie, ça se guinde, ça prend la poussière (et en plus, la gamine de Nola et Ravenal est horrible: on dirait une tarentule).
Je ne démord pas qu’Ava Gardner apporte beaucoup au film.
A MB : Auld lang syne, vous savez, ce que chantent les Anglo-saxons après les 12 coups de minuit le 31 décembre. « Ce n’est qu’un aurevoir » chez nous.
Comme ça explose infailliblement les glandes lacrymales, il semble qu’on cherche souvent à le refourguer.
SHOW BOAT, donc, LA VIE EST BELLE, OUT OF AFRICA…et (le plus émouvant) LA RUEE VERS L’OR.
A AAngel : Le Mc Glinn, je dois le connaître par coeur.
Oui la version Sidney a surtout le mérite de chatoyer mais ils auraient pu faire le job jusqu’au bout et maquiller la tarentule.
J’irai revoir ce détail mais Howard Keel fait aussi penser à quelque chose d’inhumain…un chasse-bisons de locomotive, peut-être.
Pour Ava, pour faire mon difficile, je trouve que ses gammes d’oeillades sont parfois avaçantes…agard…agaçantes, comme à la toute fin, ce regard interminable vers le boat qui s’éloigne…
Il y a eu un livre de Didier Francfort ( vrai!), « Le chant des Nations », paru chez Hachette en 2004… dans un chapitre sur les hymnes, il distingue les airs d’origine religieuse, les marches, airs d’opéra, airs populaires et fanfares. Il souligne aussi les changements de paroles qui suivent les aléas des régimes. C’est une étude axée je crois sur le côté fonctionnel des musiques nationales , voire nationalistes. Ceci dit, le bouquin n’est guère passionnant…
A AAngel et Denis : Tout un chapitre là-dessus, ça ne m’étonne pas. Pour le japonais (Kimi Ga Yo), il est aussi caractéristique parce qu’il SONNE nippon. C’est dommage, je trouve, que beaucoup d’hymnes ne soient pas des signatures du pays, comme ces sud-américains qu’on jurerait composés par un compositeur de bel-canto italien.
à M Pascal: ah ok je vais revoir LA VIE EST BELLE alors merci.
Pour Minette Pascal, un extrait du livret accompagnant le DVD de « Morgan », de Karel Reisz: » L’hymne du parti communiste anglais, que l’on entend lorsque Morgan et sa mère se rendent sur la tombe de Karl Marx, se chante sur la partition de « O Tannenbaum/ Mon beau sapin », ce qui peut entraîner, chez l’auditeur français, une certaine perplexité… »
Merci, Denis. En dehors du DVD, ce » beautiful chrismas tree » est-il disponible quelque part ? J’imagine que les paroles sont plus intéressantes ?
Comme hymne ouvrier, mes oreilles sont toujours habitées par la chanson finale du JUGE, prenante comme c’est pas permis; propre à serrer le coeur du plus insensible et du plus à droite des capitalistes primaires, forcenés et distribueurs d’emplois fictifs !
A Minette Pascal : J’ai trouvé ceci : https://www.youtube.com/watch?v=UeX-SzAICdw.
Merci Denis. Je n’étais pas passé loin en le cherchant…
J’aime bien le côté minimaliste.
Sur « Mon beau sapin », en imaginant qu’on ne le connaisse pas (oui, faut le faire) et phiharmoniquement orchestré, ça pourrait passer pour un hymne national, après tout.
L’hymne national du pôle nord , par exemple, dont Papa Noël est le chef d’état ( Qui joue dans l’équipe lors des coupes du monde ?)
Merci pour cette chronique, encore riche de belles découvertes… et bravo pour « Remous ».
Chic , « Show boat » !
J’avais vu « The old dark house » dans une assez mauvaise copie, le blu-ray doit rendre justice aux noirs recoins de ce film, un de ceux où la maison est un personnage… Ernest Thesiger d’ailleurs était lui-même un sacré type. (http://ernestthesiger.org/Ernest_Thesiger/Home.html)
Je voulais aussi signaler que « Gods and monsters » est l’adaptation très fidèle du « Père de Frankenstein » (ça fait un peu jeu des 7 familles), de Christopher Bram, qu’on pouvait trouver chez 10 18.
Pour THE OLD DARK HOUSE, il n’y a pas de blu ray mais un dvd (la copie de ce film inédit ne nécessitait pas la haute définition).
Curieux de découvrir un jour ce SHOW BOAT de 1936 dont on ne connait en France que le remake tourné par George Sidney.
Il y a des extraits de ce SHOW BOAT disponibles sur Internet. Très intéressants à comparer avec le Sydney.
Par exemple, le personnage de Magnolia est beaucoup plus intéressant dans la version en noir et blanc. Dunne a un visage un peu ingrat mais finalement, ça la rend attachante. Et puis surtout, on lui fait faire des choses totalement inattendues, clownesques, même, comme cette sidérante danse disloquée pendant l’air de Julie (can’t help loving that man); presque surréaliste dans le contexte de cette chanson.
Comme le dit Denis Fargeat : SHOW BOAT ? Chic !
A tous,
En zone2 j’ai trouvé SHOW BOAT sous le titre MAGNOLIA vendu chez les italiens « .it » et édité par les espagnols « feel films », sans sous-titres à moins qu’on ne maîtrise le portugais ou l’espagnol.
Il ne restait que deux exemplaires, j’en ai laissé un ! Mais… il y en a 10 qui vous attendent chez nos voisins allemands « .de » du même site qui n’a qu’un sein.
J’ai vraiment aimé revoir THE OLD DARK HOUSE dans cette édition, tout comme ISLAND OF LOST SOULS de Kenton que j’ai enfin découvert.Je cherche en vain le film de Bill Condom sur les derniers jours de WHALE. Je n’ai pas trouvé d’édition DVD/BRD « all zones » de ce film que j’aime particulièrement.De WHALE il serait intéressant d’éditer THE GREEN HELL (1940) que j’avais vu il y a longtemps sur Ciné Classics. Ce film est assez malmené par la critique. Pourtant je lui trouve beaucoup de charme, une bonne histoire, de très bons acteurs (Douglas Fairbanks Je., George Sanders…). Peut-être un de ces jours.
J’ai le DVD de CANYON PASSAGE édité il y a quelques années chez Sidonis et personnellement je le trouve vraiment pas mal au niveau de la définition et de la colorimétrie.
Le NAPOLEON de GANCE sorti en Grande-Bretagne récemment est-il multizones ? J’ai lu dans le magazine Les Années Laser qu’il sortira en France en 2018 je crois, dans une version encore plus complète. Qu’en pensez-vous ?
Bonne soirée à vous.
A SERVANT Jean-Pierre
le DVD de CANYON PASSAGE était très bon. Le Blueray est légèrement plus incisif et pointu. J’ai un très mauvais souvenir de THE GREEN HELL avec un scénario et des dialogues bidons et Whale détestait Sanders. Sa fin de carrière a été fort malheureuse. Mieux vaut découvrir SHOW BOAT
A Bertrand.Connaissez vous un film de Gordon Flemyng avec Michael Caine »Number 6″qui date des années 60?Merci à vous.
a Yves Rouxel
Non pas du tout
The Caine-Flemyng title that you’re looking for is THE OTHER MAN, made by Granada for the ITV network and broadcast Sept 7, 1964. At the opening of a British army museum, one person imagines what the post WWII world would have been like if England had capitulated to Germany in 1940. There follows the story of British army officer George Grant (Caine)who sinks into the moral swamp of this alternative history regime and sells out three former friends or colleagues and is driven to suicide but is revived a year later by transplants from what Monty Python called « live organ donors ». The cast also includes John Thaw, Sian Phillips, Nigel Green,and Ken Russell regular Vladek Sheybal, who had some experience in the real universe of receiving the unwanted attentions of totalitarian regimes. The script was by playwright Giles Cooper, known for a while in the last century as the author of EVERYTHING IN THE GARDEN and UNMAN,WITTERING, AND ZIGO. At the end of the Wikipedia article which is my source for this information, except for my remarks about Sheybal and Cooper, it is stated that « the complete programme is not thought to exist, although some sequences have survived ». Where? Wish I’d seen it.
I found the Wiki entry by going to yahoo and typing michael caine gordon flemyng as search words.
A ma connaissance le seul film que Gordon Flemyng ait tourné avec Michael Caine est un épisode de la série TV anglaise THE EDGAR WALLACE MYSTERY intitulé SOLO FOR SPARROW où il joue un second rôle. C’est un peu dans l’esprit de CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR mais en moins bien. Lorsque Michael Caine est devenu une star, l’épisode est sorti en salles aux U.S en 1966 couplé avec un autre film de la série.
à JP Servant: on trouve deux éditions de NI DIEUX NI DEMONS/GODS AND MONSTERS de Condon, la z2 anglaise (sans st) et la z1 US (st anglais) en vente pour rien. a priori pas de dvd français, est-il seulement sorti en salles? J’ai dû le voir sur une chaîne payante.
A MB : merci beaucoup pour vos infos sur GODS AND MONSTERS.
« The whole pleasure is mine » comme dirait le comte Zaroff.
Je crois qu’il y a des vision différentes quant à la restauration du Napoléon de Gance des deux côtés de la Manche mais au vu de tout ce qu’a déjà fait Brownlow ( sa géniale série Loin d’Hollywood, ses ouvrages sur le muet, son travail de restauration), difficile de résister à cette édition malgré la perspective d’une édition made in France.
Heureux sinon Bertrand de vous voir célébrer Assaut, l’un de mes Carpenter favoris.Le remake de JF Richet n’a rien d’indispensable car il se sent comme souvent obligé d’aérer le choix du huis clos, de psychologiser et d’expliquer ce qui restait énigmatique.Un Carpenter liminaire déjà hawksien dans sa manière d’appréhender l’espace comme les rapports de complicité masculins.
Je reviendrai sur le génial Décalogue comme sur le coffret Klimov/Tchoukrai.
à Bertrand: content de votre avis sur ASSAUT qui me dédouane d’y voir un de mes plaisirs coupables (du type de ceux qui me font voir LA SOUPE AUX CHOUX comme un chef d’oeuvre du gongorisme) après, on peut se demander étant donné les qualités que vous relevez pourquoi Carpenter a-t’il abandonné le cinéma d’action et son ambiance organique et ses soucis de topographie comme chez Mann par exemple, pour se réfugier dans le fantastique ou du moins dans ce type de fantastique qui va donner des films toujours insatisfaisants (à part PRINCE DES TENEBRES qui réussit à retrouver le fantastique par le chemin du (pseudo) scientifique (ce côté organique du scientifique qui s’oppose en principe au fantastique mais peut le doper) avec un bonus d’athéisme bien plaisant. Dans PRINCE le méchant est immobile et contenu tant bien que mal au lieu de se déplacer à la vitesse de la lumière en tuant tout le monde sans qu’on ait le temps de dégainer, (comme le tueur masqué de HALLOWEEN, bien banal) ce qui est original. De plus le même méchant immobilise à distance parfois les victimes qui osent l’analyser, au lieu de les tuer (quoique). Mais son pouvoir à distance sur la foule de sdf avec avalanche d’insectes est superflue. On dirait que toujours Carpenter se disperse, après ASSAUT. Le remake est ridicule, le condamné à mort-héros s’en tire. En plus il n’y a plus Laurie Zimmer dans son pull-over jaune!
ASSAUT: n’écoutez pas les dingos qui prétendent que ASSAUT était un film méconnu, je me souviens qu’à sa sortie en plein été, des journalistes l’avaient repéré et défendu c’est comme ça que je ne l’avais pas loupé. Et puis la sortie en plein été ce n’est pas forcément une punition.
Il faut noter la similitude entre l’immobilisme d’une victime du PRINCE, figée au milieu d’un geste, et celui de la victime du gang qui se réfugie au commissariat de ASSAUT déclenchant le combat mais qui restera passive jusqu’à la fin.
A Bertrand Tavernier et MB
J’essayais de prendre la défense de Carpenter en disant qu’il était un auteur avec des thèmes récurrents : vous avez eu raison de dire que cela ne signifiait pas nécessairement que ses films étaient bons, je le concède. C’est vrai : les obsessions récurrentes du réalisateur ne garantissent pas la qualité d’un film. C’était d’ailleurs déjà la ligne directrice que vous aviez employée dans 50 ans au sujet de Depalma.
En revanche, reprocher à Carpenter de ne pas comprendre Ford est un mauvais procès. Tous les cinéastes n’ont pas à être vus à l’aune de Ford ou à se placer dans sa filiation. Je ne crois d’ailleurs pas que Carpenter s’en soit jamais réclamé – en revanche, je l’ai souvent vu se référer à Hawks. Je crois d’ailleurs que Christophe Gans l’évoque dans les bonus du bluray français d’Assault.
D’une manière générale, la qualité de la source d’inspiration importe peu, du moment qu’elle génère de bons films, non ?
A Pierre
Je disais qu’il ne fallait pas lui en vouloir et citait Amstrong
à Pierre: je ne suis pas là pour reprocher qqch à Carpenter (ce dont il se fout), il révèle juste dans son avis sur JF une erreur dans laquelle tombent pas mal de gens: le défaut prétendu de sentimentalisme, c’est ça qui m’a intéressé en tant que regard critique général sur JF (ça vient d’une discussion avec un copain, cet intérêt). ON ne peut pas juger un cinéaste à l’aune d’un autre qui serait un mètre étalon! enfin on peut mais c’est idiot sauf dans certains cas très encadrés par la réflexion, et l’avalanche de détails. De là à déduire qu’il s’agit d’un reproche puéril et d’un jugement sur les films de JC et que ça va enlever quoi que ce soit aux qualités de certains de ceux-ci. Bref je suis passé de Carpenter au regard sur Ford. Il n’y a pas que JC qui dit ce qu’il a dit sur JF, loin de là.
Oui J-Jacques sur le Napoléon de Gance mais la restauration de la cinémathèque française va bénéficier d’une durée beaucoup plus longue : 6h30 contre 5h30 pour la version Brownlow (sur les 9h30 que durait le film initialement ! Il manquera donc à jamais 3h de film…). Le résultat mérite donc l’attente selon moi. Le blu ray bfi propose cependant la partition de Carl Davis qui ne serait pas reprise dans la restauration de la cinémathèque (question de droits sûrement).
Pour la restauration en cours voir la présentation passionnante qu’en avait fait Georges Mourier début 2015 (je vous mets les liens ci-dessous)
http://www.cinematheque.fr/video/476.html
http://www.cinematheque.fr/video/477.html
A Damien D
C’est très dur de savoir quelle était la vraie version de Gance. Brownlow a fait un travail formidable mais Mourier est un passionné qui fouine partout et voudrai retrouver la partition d’origine. La version Brownlow me parait indispensable et on pourra toujours le comparer à celle de Mourier qui promet beaucoup
Merci pour vos avis sur ces éditions du NAPOLÉON de GANCE.
Pour Carpenter, je conseillerai aussi de revoir HALLOWEEN. Revoyez toute la première partie du film qui est remarquable de construction et de maîtrise (les scènes d’horreur n’étant surtout cantonnées que dans le dernier tiers).
Ce fût c’est vrai le maître étalon du « teenage horror movie » (dont les thèmes s’useront jusqu’à la corde par la suite et dont on en voit encore aujourd’hui les scories dans ce cinéma de genre).
Les autres Carpenter sont plus que mineurs et caricaturaux (hormis peut-être l’amusant DARK STAR, parodie de film de sf).
THE THING reste exemplaire après plusieurs visionnages. Musique minimale de Moriconne, parfaite, instaurant une ambiance bien flippante, un peu comme celle de Goldsmith pour ALIEN, mais dans un tout autre genre. LES AVENTURES DE L’HOMME INVISIBLE est une variante très drôle et sympathique. CHRISTINE reste un bon classique et je prends toujours mon pied en y écoutant « Back To The Bone » (comme dans TERMINATOR 2 quand Schwarzie chausse ses lunettes noires et enfourche sa moto).
Correctif / Addendum : « Les Aventures D’UN homme invisible… et « Bad To The Bone » de George Thorogood & The Destroyers. La moto de Schwarzie, c’est le super Fat Boy 1990 de chez Harley Davidson (dont le bruit ressemble à du Mozart joué par les Rolling Stones…) . Cameron aurait également pu placer la chanson de Piaf « L’Homme à la moto », manque de bol c’est un Cyborg…
Il y a beaucoup de bonnes choses chez Carpenter, une ambiance, un charme artisanal mais les films peinent à satisfaire sur la durée, c’est assez bizarre.
THE THING j’aime bien : il y a de l’imagination graphique, de bons paysages mais pareil, à un moment, je commence à me lasser. CHRISTINE encore plus (le film est trop long)
D’accord sur HALLOWEEN, ASSAUT, LES AVENTURES DE L’HOMME INVISIBLE. DARK STAR est vraiment spécial (il faut être d’humeur).
J’avais trouvé son remake du VILLAGE DES DAMNES intéressant et je réessaierais bien STARMAN, très atypique dans sa filmographie (tout comme son téléfilm sur Elvis).
Il ne faut pas oublier BIG TROUBLE IN LITTLE CHINA (Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin), pastiche de film d’aventures assez délirant, sans-doute son long le plus généreux. Et son dyptique ESCAPE FROM NEW YORK / ESCAPE FROM L.A. est à voir. Personnellement je préfère le second, au rythme plus soutenu. Et VAMPIRES aussi, filmé comme un western, a des atouts mais on s’y ennuie malheureusement assez rapidement. La première heure est bien.
a Sullivan
Ah non celui la j’en ai un souvenir horrible d’un films condescendant pastichant un genre qui lui même frôle le pastiche
A Sullivan.
Les aventures de jack burton est en effet un film delirant et totalement atypique. L ‘ avez vous vu recemment ?
Je l ‘ai vu en salle il y a une trentaine d ‘annees et j ‘ai peur d ‘etre decu lors d ‘un visionnage en dvd.
A Bertrand : A quel titre faites-vous référence ?
A Bertrand,
« Celui-là » : vous parlez de JACK BURTON ou de VAMPIRES ? Plutôt le premier je suppose..
A Alexandre Angel
J’aime beaucoup VAMPIRES
A Henripatta : Non, je n’ai pas vu JACK BURTON récemment. Il ne faut surtout pas se forcer ! Confidence : j’ai bien aimé le dernier Carpenter THE WARD. Mais peut-être lui passé-je trop aisément ses défauts tellement j’ai pu admirer le bonhomme, ses capacités d’homme orchestre avec peu de moyens. Producteur, scénariste, compositeur, réalisateur, monteur… un type aux talents multiples comme Kitano et quelques autres. Tiens, GHOSTS OF MARS me fait de l’oeil… J’adore le train en carton pâte sur la planète Mars dans ce film. Et je trouve tout cela bien plus réaliste que plein de films aux images de synthèse ratées.
Ah heureux de vous voir apprécier tous Vampires Le dernier excellent Carpenter (après ce fut Ghosts of mars plus un film que je préfère même oublier): à la fois film fantastique renouvelant totalement le mythe et vrai western hawksien avec un J Woods magnifique.
Des moments de vrai effroi alors qu’il n’est pas très facile après des versions multiples de rendre à nouveau terrifiant un vampire: la séquence totalement claustrophobique dans l’ancienne prison, le début, l’attaque du maître sont restés des moments forts dans mon imaginaire du genre.
The thing et In the mouth of madness restent ses chefs d’oeuvre mais j’aime beaucoup Halloween, Fog, NY 1997, Vampires…et garde une vraie tendresse envers ses séries B (petits budgets + beaucoupd’idées) destinées à le remettre en selle: Prince of darkness puis They live.
Jack Burton, je n’ai jamais pu même quand des copains déliraient autour de ce qui serait la quintessence du cinéma asiatique alors émconnu ( Tsui Hark par exemple): ce me semblait assez laid , très foutraque dans le récit, émaillé de punchlines pas drôles.Bof, bofet ce doit avoir terriblement vieilli (ce me semblait daté dès sa sortie: trop de couleurs primaires, de fluos, de décors en plastique, de SFX un peu too much) mais ilparaît que c’est ce qui en faisait le charme.
J’aime Carpenter quand il est précis, sec, tranchant pas quand il s’essaie aux sentiments ( Starman), à la pure comédie ( L’homme invisible et larges parts de LA 2013) ou au délires made in asia.
A Bertrand Tavernier
En ce qui me concerne, j’aime quasiment tous les films de John Carpenter, au premier rang desquels ASSAULT, THE THING et PRINCE OF DARKNESS.
On ne peut pas nier l’existence d’une œuvre, avec des thèmes récurrents, une ambiance et des thèmes qu’il ne cesse de creuser de film en film. THE THING est probablement celui ou il s’approche le plus de l’accord parfait. Sa grande force, de mon point de vue, est de trouver l’équilibre entre les deux manières d’aborder le fantastique au cinéma : tout suggérer ou tout montrer. Entre les deux, Carpenter ne choisit pas. Dans THE THING, il en montre beaucoup, il y a de nombreuses scènes « à effets chocs », mais pourtant, on ne peut pas dire à la fin qu’on soit en capacité ni de décrire ce qu’on a vu, ni de comprendre le phénomène qu’affronte les protagonistes. Je n’ai pas vu beaucoup de films qui puisse se comparer à celui-là dans le genre.
Quant à BIG TROUBLE IN LITTLE CHINA, je présume que vous le trouvez puéril. Pas moi. Ce n’est pas un pastiche : c’est un film qui s’inscrit pleinement dans le genre de la fantasy chinoise en vogue à l’époque à Hong-Kong. Carpenter a clairement essayé de s’inscrire dans la continuité de « ZU » de Tsui Hark, qui n’est pas non plus un pastiche, mais une tentative de remettre au gout du jour (de l’époque) le film d’arts martiaux et de fantasy de Hong-Kong. Il y a dans BIG TROUBLE un amour très sincère de Carpenter à ce cinéma là, qu’il a découvert très longtemps avant beaucoup d’autres. Il prend par ailleurs dans ce film un risque réel en inversant le rôle du héros et du « sidekick » : jack burton (kurt russel) l’américain présenté comme le héros du film est en réalité le faire valoir du protagoniste asiatique (Dennis Dun), qui est le vrai premier rôle.
Je ne dirais pas de BIG TROUBLE IN LITTLE CHINA que c’est le meilleur, ou un des meilleurs, film de Carpenter, mais il mérite mieux que d’être vu comme une copie de copie.
A Pierre
On ne peut pas être d’accord sur tout. Pour moi c’est un cinéaste dont peu de films sont vraiment satisfaisants. Plusieurs démarrent très bien mais ca fouillent, pêchent souvent par une direction d’acteurs inexistante, Il y a un manque de rigueur, des facilités, des péripéties redondantes. Inutile d’énumérer des dizaines de titres, de se les lancer à la gueule. Il y a des réussites dont un ou deux titres non cités mais j’avoue avoir du mal avec une partie de cette oeuvre. Ey ce n’est pas parce qu’on trouve des thèmes, des points communs que c’est réussi
VAMPIRES, dans mon souvenir, avait un côté sauvage, iconoclaste, avec une musique blues rock épatante.
Je ne déteste pas GHOSTS OF MARS, qui a le charme que j’essaie de décrire, avec son air fauché (alors qu’il ne l’est absolument pas)et son beau personnage de femme. J’aimerais aussi retenter, dans de bonnes copies, INVASION LOS ANGELES ou FOG, qu’un copain m’a dit avoir redécouvert avec plaisir.
À AA : la musique de VAMPIRES est une des compositions les plus réussies de Carpenter, je suis d’accord. Elle est dans la même vaine que toutes celles qu’il avait composées auparavant mais son atout : de vraies guitares ! Pour revenir sur une des rares musiques non composée par lui, celle de THE THING, on se rend compte que Moriconne a suivi le canevas carpenterien (ce qui parle en creux du respect que l’homme a su imposer à l’italien déjà largement couvert de gloire à l’époque). THE THING est diffusé en ce moment même sur Ciné + Frisson. Synchronicité… Tout y est réussi. C’est un western (on peut penser à LA VILLE ABANDONNÉE), c’est un grand film à suspense (la scène du test sanguin pour voir qui de l’équipe l’alien a pris les traits !), son tempo est « adagio » avec juste ce qu’il faut d’accélération mais pas trop. C’est un des plus grands films parano-claustro de ces cinquante dernières années. La variation la plus réussie de Carpenter sur RIO BRAVO aux côtés de ASSAULT ON PRECINCT 13. Si vous souhaitez le revoir, surtout favorisez le Blu Ray, qui rend justice à la photo de Dean Cundey.
À propos de direction d’acteurs sur THE THING : elle est tout simplement admirable ! Et quel casting ! Les acteurs sont tous très bons. Tout se joue sur la tension exprimée par les regards et là on ne peut pas dire qu’ils sont laissés à eux-même. Donald Moffat que chacun connaît mais pas forcément son nom a une scène géniale : il est assis et entravé par des liens comme tous ses collègues durant le test sanguin. L’intrigue nous amène à penser qu’il est colonisé par l’alien. Il est le dernier à passer et grande est la surprise du personnage de Kurt Russell notamment de constater qu’il est sain contre toute attente. Il débute une phrase du type « Gentlemen… quand vous aurez le temps de venir me détacher cela me ferait bien plaisir … » sur un ton très calme et une seconde après, il explose « car je ne veux pas rester assis tout l’hiver sur ce putain de canapé ». Même effet que Ventura dans les Tontons quand il dit « … à me les briser MENU ! ».
STARMAN m’a ému. Moi aussi je préfère le Carpenter précis de THE THING et je réalise qu’il y a beaucoup de choses ratées dans STARMAN mais j’ai trouvé Jeff Bridges excellent, le film très divertissant et, oui, émouvant. Ca m’a surpris moi-même. Je me souviens par contre de l’énorme déception de ESCAPE FROM NEW-YORK que j’avais vu adolescent (pas à sa sortie, je ne suis pas si loin de l’adolescence) et dont le concept, l’affiche, Kurt Russell, promettaient tant. Je note pour ESCAPE FROM LA, je vais vérifier si il vaut mieux.
à Damien D: « Pour Carpenter, je conseillerai aussi de revoir HALLOWEEN. Revoyez toute la première partie du film qui est remarquable de construction et de maîtrise »
justement il n’y a que cette 1ère partie, qui perpétue dans le cinéma de description, très organique ou topographique, qui tient le coup. On n’oublie pas le travelling qui suit Jamie Lee Curtis à travers le grillage dans lequel la vitesse de déplacement de la caméra, à un certain niveau va flouter les losanges formés par le fil de fer, très contrôlé, ni ces reculs de caméra qui découvrent le décor autour du personnage et invitent à y découvrir une menace, bien sûr absente et qui ne viendra que dans la 2ème partie.
Il faudrait revoir SOMEONE’S WATCHING ME ou MEURTRE AU 43EME ETAGE, tv film dans lequel Laurel Hutton (charmante vedette des 70 aux dents de lapin) est guettée par un voyeur. Il y a une partie docu qui montre comment on réalise un tvfilm aux USA, Hutton étant réalisatrice. Le film est plus suspense qu’épouvante et poursuit la veine hors fantastique de Carpenter que je regrette qu’il ait abandonnée, peut-être par déception de n’avoir jamais fait le western avec John Wayne dont le scénario était entièrement rédigé paraît-il (mais Eyman dans la bio de JW n’en parle absolument pas…). A part ça le test John Ford lui est fatal: Carpenter ne comprend rien au cinéma de Ford et n’y voit que sentimentalisme, l’homme apparaît assez basique dans ses interviews, pour rester gentil.
A MB
Oui meurtre au 43ème étage fait partie des films que j’aime bien. En effet les gouts de Carpenter sont très formatés. Il ne comprend rien à Ford et à d’autres mais plein de réalisateurs avaient souvent des gouts médiocres et Louis Armstrong aimait Guy Lombardo
j’ai remis la galette dans le lecteur eh ben le coup du grillage j’ai complètement déliré ou amplifié, un autre film peut-être…
à Bertrand: merci pour MEURTRE AU 43EME ETAGE que vous avez réussi à ne pas louper! et vous avez vu je me suis retenu de mentionner QT et Ford dans la foulée, pourtant ça me démangeait.
Non mais j’ai voulu mentionner celà car le sentimentalisme de Ford, c’est justement le piège dans lequel tombent les anti fordiens qui ne regardent pas dans les coins de l’écran, ya pas que Carpenter.
Le DVD NAPOLEON édité par le British Film Institute est zone 2 (Europe).