Un petit tour en Europe et autour
16 mars 2010 par Bertrand Tavernier - DVD
Espagne
Je suis un grand admirateur d’Arturo Perez-Reverte et pas seulement pour la série des livres consacrés au Capitaine Alatriste. J’attendais donc avec impatience cette première adaptation cinématographique d’autant qu’elle était réalisée par Augustin Diaz Yanes dont j’avais beaucoup aimé PERSONNE NE PARLERA DE NOUS, film noir sur fond de politique et de mémoire. Je n’ai pas vu, SANS NOUVELLE DE DIEU, projet relativement ambitieux.
CAPITAINE ALATRISTE m’a laissé une impression mitigée. Les recherches formelles parfois somptueuses (le choix des décors, des costumes impressionne), parfois à la limite du formalisme (toute l’ouverture filmée en très gros plan ce qui réduit à néant toute compréhension de l’espace) se heurtent à un scénario dont les péripéties doivent être obscures, voire énigmatiques pour qui n’a pas lu les romans. On a l’impression qu’Augustin Diaz Yanes a voulu condenser plusieurs livres, ce qui entraîne une narration elliptique, trop morcelée. On se perd dans les personnages, dans les guet-apens pourtant spectaculaires, dans les retournements de situations. Restent quelques scènes fortes, des corps à corps violents, la bataille – on devrait plutôt dire le carnage – de Rocroi et ces soldats qui s’empalent sur les lances. Reste surtout Vigo Mortensen, irréprochable comme toujours qui campe un Alatriste définitif.
Italie
Carlotta vient de sortir un coffret consacré à Mario Bava, cinéaste qui a ses fidèles. On ne peut pas ne pas reconnaître à LA BAIE SANGLANTE (trop gore pour mon goût) d’évidentes qualités plastiques, mais l’absence quasi totale de direction d’acteurs me gêne tout comme dans LE CORPS ET LE FOUET. Je voudrais bien revoir en revanche LE MASQUE DU DÉMON son premier film que j’avais adoré.
Et quel que soit le rôle important pris par Bava à la réalisation des VAMPIRES (la lumière, la photographie mais aussi tous les trucages lors de la transformation de Gianna Maria Canale), il me semble un peu abusif de le faire figurer sur la pochette comme co-réalisateur. C’est Freda qui dirigea le film avec un brio réel qui masque le budget minimaliste (On voit la tour Saint Jacques vaciller). Il y avait d’autres collaborateurs de choix sur ce film : Nino Novarese, talentueux créateur de décors et costumes, Roman Vlad pour la musique.
Freda dont Cristaldi films vient d’éditer enfin en dvd IL CAVALIERE MISTERIOSO (hélas sans sous titres, dommage pour le bon dialogue de Freda, Monicelli et Stefano Vanzina, alias Steno), l’un de ses meilleurs films. Cette aventure de Casanova (un jeune et splendide Gassman) est un pur délice qui se termine sur une coda grave et mélancolique.
Carlotta vient de sortir en France trois films de Pietro Germi, cinéaste très important et encore trop mal connu. Un assez bon documentaire après SIGNORE & SIGNORI retrace sa carrière avec ses changements d’orientations qui déroutèrent plus d’une fois la critique. On lui reprochait souvent de changer de direction, d’abandonner après AU NOM DE LA LOI (que je n’ai vu qu’en vidéo et sans sous titres) et LE CHEMIN DE L’ESPERANCE que je veux absolument voir, de trahir le néo-réalisme au profit du film noir ou pire de la comédie. Pourtant DIVORCE A L’ITALIENNE et SEDUITE ET ABANDONNÉE frappent toujours par l’âpreté de leur ton, la virulence avec lesquels Germi s’en prend à la dictature machiste, au code de l’honneur, aux soi disant vertus familiales. Ces deux films sont des réussites exceptionnelles dont j’avais déjà parlé lors de leurs éditions américaines par Criterion.
Les trois films choisis par Carlotta remettent définitivement les choses en place. Quand on pense que SIGNORE & SIGNORI, que le jury avait eu l’intelligence de couronner à Cannes, fut hué par la presse et le public comme le raconte Jean Gili dans son introduction…
Il s’agit d’un chef d’œuvre d’invention, de drôlerie, de rythme au ton corrosif, noir, incisif qui réussit le prodige d’être impitoyable envers les tares des personnages, d’éviter le moralisme et la condescendance et faire preuve de compassion. Dans sa description digne de Mirbeau ou du meilleur Wilder, on sent la sympathie de Germi pour le personnage que joue superbement Virna Lisi et même pour celui de Gastone Moschin, deux victimes d’une société effroyable.
Je reviendrais sur les deux autres titres, aussi indispensables, IL FERROVIERE (1956) est un drame social dans lequel il joue tout comme dans MEURTRE A L’ITALIENNE (1959), un polar haletant adapté de C.E. Gadda où il interprète un commissaire de police enquêtant à Rome sur un vol de bijoux. Il dirige magnifiquement Claudia Cardinale (qui dans le bonus dit que c’est le premier film important de sa carrière) et réussit une œuvre infiniment personnelle en jouant avec les canons du genre.
Aux Editions Montparnasse, on peut trouver LE BEL ANTONIO de Bolognini (au scénario duquel collabore Pier Paolo Pasolini), œuvre mélancolique et fine sur l’impuissance. Et les 3 VISAGES DE LA PEUR de Maria Bava. Je me souviens d’un sketch qui m’avait fait très peur.
Et je viens d’acquérir chez René Château LES TITANS, le premier et meilleur film de Duccio Tessari qui m’avait ravi lors de sa sortie (hélas en VF). Je dois avouer que j’ai été un peu déçu. Certes le transfert n’est pas exceptionnel mais j’ai été frappé durant les 25 premières minutes par la maladresse du découpage parfois racheté par de jolies idées de décor et par l’inexistence de la direction d’acteurs.
Le ton change et s’améliore quelque peu quand le personnage de Gemma devient plus actif. Il y a quelques échanges assez drôles qui font penser aux ASTERIX de Goscinny. Détail pittoresque : Ariane Mnouchkine est assistante à la réalisation.
Je reviendrai prochainement sur la FILLE DANS LA VITRINE de Luciano Emmer.
Allemagne
Carlotta vient de sortir un coffret de 3 DVD consacré aux mélodrames allemands de Douglas Sirk (à l’époque Detleft Sierck) LA FILLE DES MARAIS d’après Selma Lagerlof, LES PILIERS DE LA SOCIETE d’après Ibsen (que Sirk avait monté au théâtre), les deux titres les plus prisés. Les deux autres films sont joués par la magnifique et sensuelle Zarah Leander : PARAMATTA, BAGNE DE FEMMES, LA HABANERA. Il est passionnant de voir comment Sirk essaie de biaiser, de ruser, dans ce dernier titre (dont l’action se passe en 1937 dans une époque contemporaine pour les spectateurs), avec les éléments de l’idéologie nazie inhérente au sujet tel qu’il a été écrit par le scénariste Gerhard Menzel, espoir de la littérature allemande qui devint sympathisant du régime. Sirk déclare n’avoir jamais pu savoir s’il était membre du Parti pendant le tournage. On ne peut néanmoins que noter l’aryanisation des deux héros (et du fils d’Astrée) qui les différencie de tous les protagonistes plus sombres de peau, opposition entre le Nord (en l’occurrence la Suède, omniprésente dans les dialogues, les chansons entre Zarah Leander et son enfant) et le Sud. Entre la civilisation et les sauvages. Les pointes critiques décochées contre les Américains (le préfet, l’Institut Rockefeller), contre les capitalistes furent parfois prises pour des manifestations du progressisme (indéniable) de Sirk. C’est vite oublier que le national-socialisme vitupérait les Américains et les capitalistes. Difficile de porter cette critique sociale au crédit du cinéaste sinon dans la manière de filmer, de transgresser cette idéologie. En commençant par la brouiller.
Nombre de mouvements recadrent des miroirs, cassent les perspectives, infléchissent les conventions du script en lui ajoutant une ironie, une distance, une ambiguïté. Et cela dès le premier plan, ce magnifique panoramique (figure de style qui ponctuera chacun des rebondissements), ici combiné avec un travelling pour recadrer en partant de la mer, une fête à laquelle assiste l’héroïne. Lors du dernier plan comme dans une image inversée, la caméra quitte le bateau (le bonheur retrouvé) pour filmer la mer. Sirk utilise le décor (une chambre d’hôtel, un hôpital, la maison de Don Pedro) aussi brillamment que dans ses films américains : regardez ces rangées de sacs sur le quai où se retrouvent Astrée et Don Pedro (très bien joué par Ferdinand Marian la future vedette du JUIF SUSS) qui donnent un mouvement incroyable à la scène. La réception dans l’hacienda de Don Pedro est un des grands triomphes visuels et donc émotionnels (tant la mise en scène porte le sujet, les sentiments) du film. L’élégance des plans, des cadres (avec ces avants plans, ces constants reflets), des raccords communiquent à ces séquences une tension quasi physique. Et cela jusqu’à la mort de Don Pedro victime de sa propre machination.
Puisqu’on parle de Sirk, je me permets une petite distorsion géographique pour signaler la sortie en Zone 1 de SUMMER STORM (on retrouve comme dans SCANDAL IN PARIS tout un groupe d’émigrés : production Seymour Nebenzal, photo Eugen Shuftan, décors de Rudi Feld) adaptation du Duel de Tchekov dont Sirk co-signe le scénario. Il déplace le cadre de l’histoire en ajoutant un prologue et un épilogue se déroulant après la Révolution de 1917 et qui lui paraissait contenus dans les thèmes du roman. A noter que le régime est regardé avec une neutralité bienveillante (une femme discriminée et bafouée pendant le règne du tsar peut devenir directeur d’un grand journal), bienveillance qui s’explique par l’année du tournage (1944). Le film, au budget très limité, est passionnant notamment par tout ce qu’il contient d’influence européenne qui va se transformer au contact de sujets plus américains. Il est remarquablement joué par Georges Sanders, acteur sirkien par excellence qui paraît avoir développé une grande complicité avec son metteur en scène et, choix audacieux et payant, par Edward Everett Horton, l’admirable spécialiste des « double take » chez Lubitsch, qui trouve ici avec le comte Volsky un de ses rares rôles antipathiques. Il s’en sort avec une réelle maestria et nous rend palpable la cruauté, l’inconscience, l’absence de toute morale de son personnage. D’ailleurs pratiquement aucun des protagonistes ne semble avoir la moindre conscience sociale, religieuse ou politique (un peu comme dans SCANDAL IN PARIS). Il n’y a pas d’innocents semble dire Sirk et surtout pas la jeune femme que l’on vend à un mari âgé et qui ne pense qu’à se venger. Ce personnage à qui Linda Darnell donne une grande sensualité reste trop dans la même couleur. Ce qui n’est pas le cas de Sanders qui communique une mélancolie au Juge Fédor Petroff, nous fait sentir ses fissures.
Parenté alphabétique, passons de Sirk à Siodmak dont on redécouvre sans cesse l’œuvre, avec LES SS FRAPPENT LA NUIT, inspiré par un fait-divers aux passionnants prolongements. L’action se déroule en 1944 et tourne autour de crimes sexuels commis par un meurtrier (Mario Adorf impressionnant). Le policier qui mène l’enquête (remarquable Hannes Messemer) identifiera le criminel qui ne correspond pas aux sous-hommes que voudrait trouver le régime. Et c’est le flic qu’on enverra sur le front russe.
Siodmak ne réussit pas tout à fait son film. Comme si l’ambition du propos le paralysait ou, au contraire, lui faisait rechercher des effets trop voyants. Tout ce qui concerne l’enquête est remarquable : cette description d’une Allemagne en décomposition où l’on tente de survivre. Comme sont très fortes les déambulations du meurtrier, ses dialogues avec ses futures proies. Mais quand Siodmak essaie de rentrer dans sa tête, il abuse alors de cadrages volontaristes, de tournoiements de caméra, de symboles visuels. Défauts qui n’existent pas dans ses chefs d’œuvre américains comme LES TUEURS, CRISS CROSS et d’autres (le fascinant et inégal UNCLE HARRY).
Russie
Aux Editions Montparnasse qui nous ont permis de revoir LE BONHEUR d’Alexandre Medvedkine, MENAGE A TROIS, comédie dramatique très moderne d’Abram Room, qui parfois porte le titre de 3 DANS UN SOUS-SOL, le splendide ARSENAL d’Alexandre Dovjenko ou plutôt comme l’écrit Amazon « Alekdandr Dovzhenko » , qui évoque les combats sanglants entre les communistes et les séparatistes ukrainiens, voici 4 nouveaux titres, fleurons du cinéma muet. AELITA, de Protazanov (à qui l’on doit la première version du 41ème et…une adaptation de POUR UNE NUIT D’AMOUR de Zola avant Gréville), une vraie curiosité, un film de science fiction soviétique qui m’avait ravi quand je l’avais découvert à la Cinémathèque . Et deux films de Vsevolod Poudovkine, cinéaste qu’il convenait de critiquer dans mes années cinéphiliques en l’opposant à Dovjenko : TEMPETE SUR L’ASIE (qui m’avait paru académique malgré des plans impressionnants – l’ouverture du film – vantés par les historiens du cinéma et LA FIN DE SAINT-PETERSBOURG. Et enfin LE VILLAGE DU PECHE d’Ivan Pravov (co-réalisateur oublié dans Télérama) et Olga Preobrazhenskaya que Montparnasse présente comme « une Perle méconnue, sans doute le premier film féministe de l’ère soviétique. »
Au moment où sort 12, passionnant remake de DOUZE HOMMES EN COLERE qui dynamite littéralement son modèle et adopte une vision du monde presque opposée, Les Editions Arcades viennent de sortir deux coffrets consacrés à Mikhalkov. Et qui lui rendent justice. Le premier déjà qui comprend des chefs d’œuvres comme L’ESCLACE DE L’AMOUR, PARTITION INACHEVEE, 5 SOIREES, film moins connu mais magnifique, doit figurer dans toutes les dvdthèques dignes de ce nom. Michel Cournot écrivit sur ces films – et sur QUELQUES JOURS DANS LA VIE D’OBLOMOV qui fait partie du coffret 2 – des pages d’anthologie. Mikhalkov avec compassion traque les atermoiements, les élans du cœur, la manière dont on se prend les pieds dans les sentiments. Accessoirement, L’ESCLACE DE L’AMOUR est une splendide fable sur le cinéma. Impeccable et enrichissante présentations et analyses de Pierre Murat.
La sortie un peu trop confidentielle de TSAR, film passionnant, impressionnant visuellement et parfois chaotique, qu’aucun complexe Gaumont ou UGC ne semble avoir voulu programmer, me permet de revenir sur Pavel Loungine et de recommander à nouveau L’ILE (éditions France Télévision), œuvre d’une ampleur et d’une originalité confondante. Le ton mêle l’ironie, la méditation, le lyrisme cosmique. L’action se déroule dans un monastère orthodoxe sur une île du nord de la Russie. Un moine perturbe la vie de sa congrégation par son comportement étrange. En effet, selon la rumeur, l’homme posséderait le pouvoir de guérir les malades, d’exorciser les démons et de prédire l’avenir. Mais le moine, qui souffre d’avoir commis une terrible faute dans sa jeunesse, se considère indigne de l’intérêt qu’il suscite…
Je recommande aussi chaleureusement UN NOUVEAU RUSSE, portrait fascinant d’un oligarque qui utilise tous les moyens pour s’enrichir et rentre en conflit avec ses rivaux. Cette œuvre est un très bon complément à 12.
Tchécoslovaquie
Le 30 septembre 2009 est enfin sorti un des plus beaux films des années 60 ÉCLAIRAGE INTIME d’Ivan Passer, cinéaste inspiré et modeste dont les films vous illuminent. Ruez vous pour l’acheter et le déguster et pensez aussi à LA BLESSURE, autre grande réussite de Passer et à BORN TO WIN. Cette série de notations légères, aériennes surprend toujours à chaque vision et j’ai été à nouveau bouleversé par le moment où cette vieille femme raconte comment elle fut enlevée par son futur mari qui l’emmena en France. Récit touchant, surprenant comme est surprenant la dernière scène, cette prodigieuse dégustation de liqueur aux œufs.
En attendant de passer à la France la prochaine fois.
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En plein cycle personnel Sirk, mes sentiments de revisions oscillent et miroitent de manière inconstante, comme des reflets changeants.
je viens de revoir LA HABANERA légèrement à la baisse mais rien n’est arrêté et c’est encore susceptible de changer.
Dans ce dernier cas, j’ai juste été gêné par l’indigence du script et donc, un peu moins « pris » par la réalisation. Alors certes, j’entends bien que Sirk, avant d’être un grand maître du mélo, est déjà, et avant tout, un très subtil praticien de l’ironie qui semble avoir une connaissance redoutablement perçante (en même temps que respectueuse, c’est ce qui fait sa force) de ce qu’attend le public. Et c’est ce qui fait de LA HABANERA un film qui, en dépit des apparences, vieillit admirablement bien.
Reste, à mon sens, que cette intelligence ne transcende pas tout à fait un script enfantin et un peu sot (c’est tout de même difficile de gober cette histoire de bactériologues menacés d’être expulsés de Porto Rico pour ne pas abimer la réputation de l’île).
J’ai plus aimé revoir LA FILLE DES MARAIS, œuvre méconnue et remarquable, qui annonce aussi bien certains moments de SUMMER STORM (le suspens autour d’un meurtre champêtre)que l’ambiance du RUBAN BLANC, d’Hanneke, ou même d’HEIMAT 3.
Je possède le coffret Carlotta depuis sa sortie en 2009 et, séquence rougissement, je confesse n’avoir toujours pas vu PARAMATTA, BAGNE DE FEMME.
D’ici une semaine, j’aurais comblé la chose.
Si vous aimez Sirk ,je vous recommande « imitation of life » ,non pas le roman de Fannie Hurst -auquel la version de Stahl ,très bonne aussi ,est beaucoup plus fidèle-,mais le livre édité par Lucy Fisher qui contient de nombreuses études,le script complet ,des critiques d’époque (pas toujours dithyrambiques ,Sirk n’étant pas reconnu alors )350 pages en tout et vendu pour une bouchée de pain.Vous n’en ferez qu’une bouchée!(rutgers university press)
A Dumonteil
Merci à vous pour ce conseil!
Découvert enfin LES TITANS qui m’a réjoui. Je l’avais toujours loupé y compris quand mes copains de lycée m’en parlaient dans les 60. Je vous trouve un peu sévère, pour moi le côté bon enfant, un peu je-m’en-foutiste ou amateur va dans le sens enfantin joyeux du CORSAIRE ROUGE ou d’autres. Avec moins de professionnalisme, c’est parfaitement dans la lignée du CORSAIRE ou de LA FLECHE ET LE FLAMBEAU: Gemma style Lancaster est absolument magnifique et sexy dans ses jupettes variées, il se sort un peu facilement des bagarres toujours plus malin! Serge Nubret (décédé récemment à 80 et quelques années) est le gibier d’une mini chasse zarofienne illustrée par une photo de Midi Minuit Fantastique dans son numéro EB Schoedsack. J’aime bien le côté « intelligence contre muscles » illustré par Gemma, mais il faut bien reconnaître pour rejoindre Bertrand que toutes les bonnes idées ne sont pas ttes abouties, assumées et menées à bien! J’adore les éclairages pourpres dans les grottes, ce type de facilité c’est une figure de style! Ce qui est rigolo, c’est que pour ce film d’aventures, Tessari réussit qqs gros plans, surtout un, très amoureux sur Gemma et Jacqueline Sassard et qu’à voir ça on se dit qu’il eût peut-être préféré faire des films d’amour! Ce film m’a mis de bon poil pour la semaine. Le master R Chateau est OK.
Si ça met de bon poil : je prends. Ça fait un bout de temps qu’il me fait envie celui-là. L’ai-je vu petit? Impossible d’être sûr.
Il est resté longtemps à un prix d’incunable. Il existe aussi à prix familial avec LES AMOURS D HERCULE et LES MONGOLS! mais pour ces deux derniers je promets rien!
Il y a un RETOUR DES TITANS qui est une fausse suite, c’est un Maciste avec Gemma, sur lequel le distributeur français a collé ce titre ah le petit malin.
J’ai vu ado, plein de ces peplums souvent pas terribles, je voudrais quand même revoir TAUR ROI DE LA FORCE BRUTALE, rebaptisé TARZAN ROI… de Antonio Leonviola avec Joe Robinson qui était lutteur professionnel.
A MB
ce roi de la force brutale avec Joe Robinson est sur youtube;scénario au-delà de l’abracadabrant.
Quel dommage que J.Sassard ait abandonné le cinema après « les biches »!
(le point d’exclamation n’est pas ironique)
Alors que certains se félicitent de l’éviction de Roman Polanski pour les prochains Césars,j’apprends que Le fameux festival de Cannes fais appel au réalisateur espagnol Pedro Almodovar en mai prochain.Beaucoup mais pas moi à garder la mémoire intacte concernant les millions d’euro que Pedro et son frère ont omis de déclarer au fisc espagnol,alors que le pays traverse une crise comparable au Portugal ou à l’Italie.Eh oui chers amis l’affaire des »Panama papers »révèle que le propre frère d’Almodovar sous couverts de sociétés bidons à fait transiter beaucoup d’argent dans un paradis fiscal reconnu de tous.Malheureusement les médias bien pensant de droite comme de gauche n’ont rappelé cette affaire qui risque de froisser Messieurs Lescure et consort.Il n’y à pas qu’en politique ou l’on détourne de l’argent public.JE HAIS CANNES ET TOUS CES GROS FESTIVALS de « faux culs ».
A Yves Rouxel
Je crois qu’Almodovar s’est expliqué là dessus et les médias en avaient parlé notamment lors de la remise du prix Lumière. Attention aux généralités sur Cannes qui frôlent le populism. Ce n’est pas qu’un FESTIVAL DE FAUX CUL. Cannes aide à la vie de films ambitieux, exigeants, de premiers films, d’oeuvres tournées dans des dictatures. Lino brocha a pu survivre grace à Cannes et c’est aussi vrai pour des cinéastes chinois, russes, hongrois (LE FILS DE SAUL est il un film de faux cul ? et Desplechins, Audiard, bBisé. Et Jeff Nichols, Loach, ). Vous tombez dans les mêmes travers que la presse people qui ne se centre que sur le coté tapis rouge. Et les sections parallèles ? Waintrop, faux cul ?. Ce genre de pros est celui de la presse d’extreme droite qui ajouteraient juste FAUX CULS JUIFS
A Bertrand.Je suis devenu anti clérical et ne supporte plus les bondieuseries de pacotille.Je rejoins Michel Onfray qui déclare que depuis 2000 ans des ètres faibles se courbent par crainte de la mort et espèrent une résurection voire une rédemption.Que de foutaises et de mensonges ont colportés les religions!!!
Un petit mot sur Mario Bava dont vous parliez dans cette chronique. J’ai enfin pu voir SIX FEMMES POUR L’ASSASSIN de 1964 totalement invisible en dvd chez nous (mais sorti aux Etats-Unis http://www.blu-ray.com/movies/Blood-and-Black-Lace-Blu-ray/122695/). L’aviez vous vu à l’époque ?
Le festival Premiers Plans d’Angers avait déniché une copie française d’époque (et donc en VF). Le mieux que l’on puisse en dire c’est que le style l’emporte de manière évidente sur le fond : plans et cadrages originaux, couleurs surréalistes (des éclairages pourpres et verts notamment). Sur le scénario, on est dans une sorte de « Dix Petits nègres » où Bava s’amuse à semer de fausses pistes sur l’identité de l’assassin masqué qui oeuvre dans assassinat de mannequins d’une maison de couture. On sent l’influence qu’a exercé un tel film sur un Dario Argento par exemple.
Le retournement des situations en fait aujourd’hui un film très kitsch (avec les qualités et les défauts que cela implique). Les acteurs jouent des caricatures de personnages : l’arriviste prêt à tout, le jeune antiquaire tombeur de ses dames, le collaborateur sensible et cocaïnomane, etc. Ajoutons à cela de très belles actrices qui finissent toutes assez mal : le film en 1964 était interdit au moins de 18 ans (carton d’avant le générique !) dû au côté glauque des meurtres (tous avec une originalité horrifique) et à un érotisme soft de bon aloi. Le film avait décontenancé les spectateurs à l’époque (Bava sans doute un peu en avance sur l’époque des gialli qui ont fleuri à partir de 1970)… Un bon divertissement donc où il faut cependant accepter les conventions (parfois risibles) inhérentes au genre. Le film montre en tout cas combien Bava était un brillant faiseur d’images (proche de l’onirisme) captant en cela l’œil du spectateur.
A Damien D
Je connais le film, vu à la sortie (je crois que j’ai été crédité comme assistant ce qui est bidon) mais j’ai du mal avec un scénario tarte, des acteurs catastrophiques et une misogynie très affirmée
De mémoire pas de mention de votre nom au générique ! Par contre il me semble que c’est de Beauregard qui était co producteur.
Sur les défauts que vous mentionnez je suis d’accord et la misogynie était malheureusement assez répandue dans le cinéma de genre italien de l’époque et non imputable au seul Bava (le giallo étant d’ailleurs à ce sujet un de ces genres assez redoutable…)
A Damien D
C’était une de ces co productions bidon qui fleurissaient avec l’Italie. Beauregard a reçu le scénario, a signé des papiers et plus tard a vu le film, sans jamais rencontrer Bava que moi j’aurai aimé voir en revanche à cause du Masque du démon
BAVA: j’ai réussi à voir en entier LISA ET LE DIABLE récemment: le film n’est pas totalement ennuyeux car il a bénéficié de décors et d’accessoires superbes. J’ai un souvenir rigolard de LA BAIE SANGLANTE. Il faut noter qu’il a une réputation de photographe et décorateur et que ce sont ces deux éléments qui donnent de l’intérêt à LA PLANETE DES VAMPIRES (décors superbes de Giovaninni). LE MASQUE DU DEMON tient le coup grâce aux décors de Azzini et le très beau Noir&Blanc (Bava signe la photo). Pour moi, LA PLANETE est la vraie réussite d’un bout à l’autre, une joie pour les yeux (et je ne me laisse pas influencer trop par Norma Bengell sanglée dans sa combinaison de vinyl…).
LISA ET LE DIABLE vu sur arte est un de ces ovni dont Bava avait le secret : là encore ne pas chercher un quelconque scénario solide de bout en bout : on est plus dans l’expérience visuelle avec cette fois une approche vraiment proche de l’onirisme.
Par contre le film avait lui aussi désarçonné et le producteur de l’époque voulant surfer sur L’EXORCISTE de Friedkin a totalement charcuté et fait retourner certaines scènes sans l’accord de Bava : le film a donc surtout été exploité dans sa version MAISON DE L’EXORCISME à l’époque, le film perdant alors tout son charme au détriment de scènes d’horreur ajoutées totalement ridicules. Donc pour les amateurs il faut donc bien voir la première mouture (diffusée sur arte et sorti en dvd sous cette jaquette https://www.amazon.fr/Collection-Mario-Bava-Lisa-diable/dp/B00008LSJU) et non LA MAISON DE L’EXORCISME renié par Bava et qui est lui aussi sorti en dvd !(https://www.amazon.fr/maison-lexorcisme-Elke-Sommer/dp/B0017IYWB2/ref=sr_1_1?s=dvd&ie=UTF8&qid=1485872524&sr=1-1&keywords=la+maison+de+l%27exorcisme) !
à propos des accessoires superbes de LISA ET LE DIABLE, il y a un manège miniature en porcelaine avec des figurines de personnages emblématiques dans lesquels ressort celui du diable. Je me demande où ils ont trouvé cet objet magnifique.
à Bertrand: On peut voir LE MASQUE DU DEMON dans un br+dvd anglais de chez Arrow avec des st anglais (sous le titre américain BLACK SUNDAY), film avec version originale et la version US qui a trois minutes en moins (dont: un vampire est dévampirisé par introduction d’un pieu dans l’oeil, ils ont coupé le jet de matière oculaire qui jaillit en l’air). Les décors et la photo sont vraiment magnifiques et la réanimation de la sorcière formidable (oeufs et gelée noire ont étés utilisés, cette dernière pour tournoyer dans les orbites oculaires… beurk) mais l’action est entrecoupée de parlotes soporifiques, tous les clichés sont là mais c’est admirable malgré tout, LES VAMPIRES est offert en bonus il faut comparer l’opinion de Lourcelles (et la vôtre) et celle de l’auteur du livret Alan Jones: ce dernier met au contraire en avant le rôle de Bava quand Lourcelles et vous le minimisez. J’ai tendance à vous croire. Dans LE MASQUE, je crois que pour la transformation de la sorcière, Bava a usé de la même technique géniale que pour la transformation de G M Canale perdant sa jeunesse dans I VAMPIRI. Les rides sont tracées en rouge sur le visage et la scène éclairée en rouge ce qui les fait disparaître sur la pellicule N&B mais sans coupure et en plein tournage, on diminuait petit à petit l’intensité du rouge pour faire monter un autre projecteur vert qui éclairait progressivement à la place du rouge! La lumière verte fait apparaître petit à petit les rides effrayantes en noir comme effet sur la même pellicule N&B! Génial! Tout au tournage, aucun retraitement en labo… Fallait bien se démerder avant les FX ou le numérique! mais selon Lourcelles ce type de trucage avait été utilisé sur JEKYLL de Mamoulian, il parle lui de filtres utilisés et changés pendant le tournage mais le livret préfère parler de projecteur, qui a raison peut-être les deux. Bava est diablement surestimé mais il y a 3 films à retenir signés par lui: LA PLANETE DES VAMPIRES (avec la terriblement sexy Norma Bengell), DANGER DIABOLIK vraiment réjouissant et LE MASQUE.
Bonjour! Cher Bertrand Tavernier, que pensez-vous vraiment de la qualité des DVD, je veux dire en particulier du rendu des couleurs? Il me paraît en général fort médiocre: pour prendre un seul exemple, dans le coffret Dwan de chez Carlotta, il n’y a guère que Silver Lode, Tennessee’s Partner et Slightly Scarlet qui « évoquent » leur splendeur originelle.
Autre préoccupation concernant les DVD: il semble qu’en 2008 il avait été question d’un DVD de The Naked Dawn, le sublime film d’Ulmer (malheureusement absent du coffret de Bach films). Peut-on malgré tout nourir quelque espoir?
Cordialement.
A Claude Schmitt
Carlotta fait généralement du très bon travail. Je n’ai pas vu les autres films mais peut être que certains titres n’ont pas été bien préservés. Les couleurs de PUZZLE, de CAPITAINE DE CASTILLE, des films de Powell et de plein d’autres film sont magnifiques. Pour the Naked Dawn les négociations continuent
Pour revenir sur le dvd le film alatriste,je vous confirme que n ‘ayant pas lu l’ oeuvre ce film m a paru decousu,et je n’ ai a aucun moment,malgre l’ interpretation du comedien ,senti investi par ce film…je n ai vu qu ‘une suite de belles images…
Bonjour,
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Si vous êtes intéressé vous pouvez l’inscrire sur http://fr.ulike.net/top-blog ou nous écrire à news[at]ulike[dot]net.
La uliketeam, qui est heureuse d’avoir découvert votre blog.
A Ulike Team
D’accord
bonjour Mr Tavernier,
Je sais que vous êtes actuellement à Cannes pour présenter votre dernier long métrage mais je suis sous l’émotion de cette mauvaise nouvelle concernant Roman Polanski. Pardonnez-moi de profiter de votre blog pour pouvoir réagir mais il est vrai que pour l’heure je ne vois pas d’autres instances pour m’exprimer sur cette triste histoire qui s’abat sur lui.. Franchement, tout cela respire le complot…Digne d’un de ses films…De quoi raviver les mauvais démons qui hantent certaines de ses histoires qu’il filme avec maestria…Sinon, pourquoi un « retour du réel » tant d’années après…Polanski est-il le seul à ne pas avoir été bien clair dans nos sociétés s’agissant de contenir ses pulsions sexuelles?? ( Si quand bien même il aurait mal agit, ce qui n’est absolument pas prouvé!) Cette comédienne, Charlotte Lewis ( d’ailleurs très médiocre dans le film « pirates ») n’aurait-elle pas par hasard acceptée inconsciemment ses avances ne serait-ce que pour lancer sa carrière?? Rebondir dans une affaire que je qualifierais d’une « banalité qui ne se préoccupe guère du ridicule », les américains et leur satané puritanisme mal placé en sont friands. Il faut encore savoir que dans certains états des USA, votre femme peut porter plainte contre vous si vous lui avez demandé de pratiquer une fellation!!!
Alors évidemment, Charlotte Lewis dans « Pirates » faisait plus potiche que comédienne et on ne peut pas dire que le film de Polanski lui ait rendu service! Alors quelle aubaine de pouvoir se servir d’un arsenal pénal made in USA pour prendre sa revanche sur un cinéaste qui au final n’ aurait eu pour seul défaut de croire que le charisme et l’exercice d’un certain pouvoir peut en certaines circonstances être une monnaie d’échange pour assouvir une libido qui effectivement lui coûte bien cher…
Polanski pervers? peut-être. Polanski tourmenté? Sûrement.
Mais Polanski génial et attachant ? Assurément!
It’s probably useless to post another comment when the previous one is awaiting moderation, but may I point out that Polanski’s long silent victim Charlotte Lewis has chosen as her attorney one Gloria Allred , self-proclaimed « Celebrity Lawyer » and « the most famous female attorney in America. » Ms. Allred’s clients include such revered names as Heather Mills McCartney and various porn stars and prostitutes who were disappointed by the lack of fidelity evinced by the philandering Tiger Woods and are looking for remuneration for same. Why has Ms. Lewis been silent so long ? She’s certainly not been distracted by her career in film . And how did she end up being represented by a « celebrity lawyer » ? And to be a « celebrity lawyer » is surely to be doubly damned. Don’t worry, I’ll shut up now. Michael Rawls
I agree totally, Michael
This is not a comment on this particular post ( and when are you going to get around to updating this blog , I mean , I know you have a new film at Cannes , but what about all of us out here in Palookaville , starved for entertainment ). I see on Yahoo France where your distinguished colleague Roman Polanski is in a state of grave depression due to his Javertian hounding by the state (?) of California , which should have been separated from the continental U.S. some years ago, as the venture capitalist Lex Luthor suggested. I don’t know how much good it will do, but just as Ivan Turgenev once tried to reinvigorate the despairing Gustave Flaubert with the words « Courage, you are Flaubert, » so you and Godard and Henri-Levy should try to do the same with one of the greatest film directors since the medium’s invention. « Courage, you are Polanski. » Michael Rawls
We did by writing this petition
In USA, you can’t imagine who is really BHL…Roman Polanski will be more quiet without this strange caracter used to lie and defend everything with the same lack of reason. Directors (« real artists » not like BHL) have decided to help him with a real petition.
Polanski is a child of the ghetto, a survivor and i can’t believe that his last decades can be destroyed by these bad things…
We don’t understand in Europe this kind of hate…
Je viens d’apprendre par hasard la disparition du scénariste Furio Scarpelli qui avec Age nous a donné tant d’oeuvres importantes du cinéma italien.
Pas un article, pas un mot dans la presse française(qui défend soi-disant la culture).
A la tristesse s’ajoute l’incompréhension et la colère.
Avec la disparition du chef opérateur William Lubtchansky et aujourd’hui celle de Lena Horne, la semaine commence « salement mal ».
A Augelman : contrairement à la presse anglo saxonne qui soigne ses notices nécrologiques, celles de la presse française sont erratiques, pleines d’incohérences. Oui Furio Scarpelli était un grand scénariste, catégorie mal aimée des journalistes.
Bonjour Bertrand,
Ceci débordant du cadre thématique de ce blog, il n’est sans doute pas nécessaire de le faire apparaître mais James Lee Burke vient d’accorder un formidable entretien à Télérama où il parle de sa chère Louisiane sans décolérer (et il y a de quoi !).
http://www.telerama.fr/livre/james-lee-burke-les-marais-de-louisiane-vont-absorber-le-petrole-comme-une-eponge,55682.php
Merci mille fois
Désolé de m’exprimer au delà de la stricte cinéphilie mais James Lee Burke a t-il lu les pages de Naomi Klein concernant l’après Katrina à la Nouvelle Orléans dans la stratégie du choc (sous titré « la montée d’un capitalisme du désastre »)? il y est notamment question de l’aubaine que ce fut pour privatiser le réseau d’écoles publiques ( avant l’ouragan: 123 écoles publiques + 7 écoles privées dites « à charte » / après l’ouragan: plus que 4 écoles publiques + 31 écoles privées à charte… sources de N Klein un article du NY times citant Milton Friedman- honte à ses cendres- « Katrina a accompli en un jour ce que les réformateurs du système d’éducation ont été impuissants à faire malgré des années de travail »).
Il y aurait matière à une bonne histoire mi policière mi politique made in USA dans la lignée du très beau Constant gardener (je parle tout autant du livre de J Le Carré que de son adaptation par F Mireilles injustement décriée à mon sens).
Précisons que Milton Friedman est l’un des « pères(piètres fondateurs devrais-je dire ) fondateurs » du néo libéralisme.
Le beau docu de W Karel intitulé sobrement 1929 est diffusé jeudi soir vers 20h 35 sur TV5 monde…je crains qu’il ne soit plus que jamais d’actualité…
A Ballantrae, d’accord sur THE CONSTANT GARDENER. D’autre part, la gestion de l’Éducation en Louisiane avant et après Katrina s’est déroulée sous la présidence Bush lequel n’a cessé de détruire les services publics. Ce que Burke répète depuis des années.
Pauvre Louisiane, après Katrina la marée noire!!!
There will be blood et à quel prix!!!
Les USA de Bush étaient lamentables amis aussi bien intentionné soit-il Obama est encore un peu trop dans l’atavisme de ces dernières années, à savoir pieds et poings liés.
Après , il faut dire qu’en europe nous sommes encore plus mal lotis alors que dire?
En 2008, il avait été question que le western « Le Bandit » (Naked dawn ») de Edgar G. Ulmer sorte enfin en DVD.
Toujours rien à ce jour.
Est-ce quelqu’un a des informations sur cette oeuvre (qui fait partie des meilleurs films d’Ulmer)?
A Augelman,
J’attends avec la même impatience que vous. Aucune nouvelle
Merci Mr Tavernier pour votre « Master class », d’hier après-midi, au Forum des Images. Comme toujours, vous avez été enthousiaste et savez communiquer votre amour du cinoche. Cela m’a ému et fait plaisir de revoir la fin de « La vie et rien d’autre », sur grand écran.
Bravo aussi à Pascal Mérigeau qui mène très bien les discussions.
Bon Cannes ….!
Quelques DVD que j’ai vu dernièrement: je signale pour ceux qui l’ont manqué la TRILOGIE ROULETABILLE, paru aux documents cinématographiques. Deux films de MARCEL L’HERBIER (Le Mystère de la Chambre Jaune + Le Parfum de la Dame en Noir), réalisés à l’aube du parlant et un film de S.Sekely (Rouletabille Aviateur, qui date 1932). Les deux films de L’HERBIER sont très intéressants. D’abord, LE MYSTERE…débute comme un film de Guitry avant la lettre en présentant en premier…l’ingénieur du son (A.Archaimbaud). Ensuite, si le MYSTERE parait influencé par l’expressionisme, le second (LE PARFUM) semble clairement art déco, avec des décors et des costumes vraiment partuculiers; ce second film est également tourné en décors naturels. ROULETABILLE AVIATEUR, le 3ème volet, réalisé par Sekely, qui a eu l’honneur d’une édition chez Bach films récemment (Le Balafré) est plus quelconque et ressemble plutôt à un épisode de sérial. Plaisant tout de même. Malgré le prix prohibitif et dissuasif, ce coffret est à se procurer, surtout pour les amateur du cinéma de L’Herbier.
TU SERAS UN HOMME, MON FILS (The Eddy Duchin Story) de George Sidney, avec Tyrone Power, Kim Novak et James Whitmore, paru dans la collection Columbia Classics, est une biographie filmée d’un musicien jadis connu. J’ai longtemps hésité à le visionner, car sa réputation est très moyenne. En fait, il s’agit d’un mélodrame qui ne manque pas de qualités, les 2 principales étant l’interprétation de T.Power et surtout la photo de Harry Stralding qui est vraiment remarquable. Plutôt une bonne surprise, malgré un scénario assez conventionnel.
J’ai vu également dans les derniers mois un certain nombre de films mis en scène par Stanley KRAMER, cinéaste que j’avais jusqu’à présent laissé un peu de côté, du fait de sa mauvaise réputation en Europe. Ce qu’il y a d’intéressant avec ce cinéaste, c’est de voir combien la plupart de ses films sont appréciés aux USA et « descendus » en Europe. Ce phénomène est encore plus fort me semble-t-il que pour d’autres cinéastes (Wyler, Zinneman, Stevens). Il y aurait ici une piste pour analyser les différences de goût cinématographique des deux côtés de l’Atlantique…
Cher Harry Lime, il y a des Kramer pénibles et lourds (ORGEUIL ET PASSION, LA CHAINE) et d’autres que nous avons défendu comme JUGEMENT À NUREMBERG qui est excellent et tient très bien le coup. Tout comme INHERIT THE WIND dont j’ai parlé dans une précédente chronique. J’ai incité les lecteurs à le voir absolument en ces temps de montées d’intégrisme. IT IS A MAD MAD WORLD est plus impressionnant que vraiment drole et dans les tout derniers film un ou deux sont plus que visibles et d’autres toujours aussi plats.
Mon ami Kent Jones me dit que ON THE BEACH devrait être réhabilité. A suivre
J’ai vu LE DERNIER RIVAGE / ON THE BEACH il y a 5-6 mois; la photo est impressionnante comme souvent chez Kramer, mais on n’y croit pas un instant à cette fin du monde…Le Guide Maltin attribue royalement 4 étoiles à ce film alors que le Tulard lui met un zéro ! Suivant qu’on met l’accent sur les qualités photographiques ou sur les états d’âme assez ridicules des personnages, on sera du côté de Maltin ou de Tulard ! JUGEMENT A NUREMBERG m’a convaincu, comme PROCES DE SINGE et même UN MONDE FOU FOU FOU, qui est un bel hommage au burlesque. Par contre, LA NEF DES FOUS est très pénible (malgré quelques qualités photographiques) et LA CHAINE a surtout une vertu historique. Je dois encore visionner ORGUEIL ET PASSION, mais ce que j’en ai lu et ce que vous en dites ne m’incite pas à me précipiter sur mon lecteur DVD.
Bonjour Monsieur, Je m’appelle Rocco Salvadore, je vous ai écrit il y a plus d’un mois au sujet de l’acteur Shafiq Syed, et je sais que vous avez lu mon message et je vous en remercie car Mr Fremaux a dit à mon oncle que Bertrand Tavernier lui avait vaguement parlé de cette histoire,seulement au cours de cette même discussion au téléphone Thierry Fremaux a dit que sur le principe de l’invitation ça ne posait pas vraiment de problème(pour Cannes, ou eventuellement le festival lumière) mais que les voyages n’entraient pas dans le budget du festival(excepté pour les membres du jury et quelques exceptions) donc il a dit à mon oncle d’envoyer par mail des coordonnées ainsi que le scénario de shafiq syed, et de contacter le distributeur français de SALAAM BOMBAY pour prendre en charge le voyage, et qu’ensuite mr fremaux mettrait mon oncle en contact avec la personne de son equipe qui s’occupe de « l’inde » (cinéma indien), donc mon oncle à fait tout cela, mais il n’y a pas eu de réponses, alors ensuite sa femme à appeller plusieurs fois la secretaire de Thierry Fremaux, qui a toujours répondu « on s’en occupe » et aussi qu’une lettre avait été envoyé pour mon oncle, mais hier au 28 avril 2010,plus d’1 mois après la discussion au téléphone il n’y avait toujours ni réponse par mail, ni lettre, ni quoi que ce soit, alors l’epouse à rappellé une fois encore la secretaire qui lui à dit « pour cette année ce ne sera pas possible mais on s’en occupe pour plus tard ». Qu’est ce que ça signifie « on s’en occupe »????? On dirait la phrase qu’emploient les inspecteurs du 87 eme disctrict dans les romans d’Ed McBain lorsqu’on leur demande ce qui se passe: « affaire de routine,madame ». Seulement en apprenant ca mon oncle qui etait déja enervé par d’autres histoires sans aucun rapport a appellé Mr fremaux et a laissé un message aggressif et menacant sur son répondeur (c’est la première fois que je l’ai vu aussi enervé).Sachant qu’il a beaucoup de famille dans le sud de l’italie, la dernière chose que je souhaite c’est que cette histoire finisse comme dans le parrain!!!
Bref je peux tout à fait comprendre que inviter Shafiq est loin d’être la priorité du festival de Cannes qui doit être infernal à organiser, mais d’ailleurs ce n’est pas tellement important, ce qui compte c’est que d’une façon ou d’une autre Shafiq puisse essayer d’adapter son scenario en film, moi je l’ai lu le scenario, c’est en fait une autobiographie, et très franchement , j’ai vu des films de tout les pays de toutes les epoques (de Metropolis de Fritz Lang, jusqu’aux année 90, en passant par le néo réalisme et les comédies italiennes, le cinéma asiatique, français, américain, underground etc etc) et donc sans être un expert loin de là (je n’ai que 21 ans) je vois bien que ce scenario à tout fait du potentiel surtout qu’il est basé sur un vécu réel. La dernière fois je vous ai dit que j’avais vu 3 de vos films mais j’en avais oublié un c’est « la mort en direct » avec Romy Schneider et Harvey Keitel,et c’est d’ailleurs celui là que je préfère, bien sans mauvais jeux de mots je peux vous garantir que la vie de Shafiq, comme celles de millions d’autres gens, c’est vraiment « la mort en direct » chaque jour un peu plus, mais la différence c’est que lui n’a pas l’intention d’être une star ou devenir riche, tout ce qu’il veut c’est avoir un habitat fixe, et pouvoir faire vivre ses enfants convenablement,et utiliser tout les bénéfices pour favoriser l’insertion des enfants indiens, pourquoi personne ne peut si ce n’est l’inviter à un festival (seulement une accréditation, ils les donnent bien aux gagnants des jeux de réalités ! ! !, pour le voyage il y a déja un accord avec la NFDC of India, seulement ils veulent voir la letter of comittment) au moins indiquer des personnes que la lecture du scénario pourrait interesser. Je vois pas ce que cela a de si extraordinaire, mon cousin qui s’appelle Tadzio(nous avons des prénoms très « viscontiens ») lui à envoyé 1000 euros alors qu’il ne le connait même pas,ils ont discuter 2-3 fois au téléphone, simplement pour que Shafiq puisse se payer son propre « Rickshaw » au lieu de le louer chaque jour,et ainsi garder la totalité de ses 5 euros de salaire journalier. Et en echenge de cela il n’a rien demandé, pas une ligne dans un quelquonque journal, ou je ne sais quoi, et il est très loin d’être riche!! J’avoue que je ne comprend pas très bien ce qui se passe dans la tête des gens et où sont leurs priorités dans la vie (surtout qu’en ce qui concerne le cinéma, pour 70%, et je suis bon, des films qui se font aujourd hui, je peux les faire aussi sans aucun problème!,idem pour les « performances » d’acteurs, mais combien d’argent dépensé pour chacun de ses films?) tout ce que demande Shafiq c’est un signe, n’importe quoi, il à déja reçu tellement de fausses promesses, regardez la dernière scène de Salaam Bombay, et regardez son visage aujourd hui (il est sur google image) vous comprendrez ce que je veux dire.
merci de m’avoir lu
Rocco
ps: (si parfois ça vous interessait je peux vous envoyer le scenario et les coordonnées de Shafiq, et je vous donne les coordonnées de mon oncle : Bueejm@gmail.com ; TEL:0621343687
« Les nouveaux monstres » est annoncé en sortie pour le 16/06/10.
Les derniers feux (remarquables) du film à sketchs.
Le sketch de Gassman qui assiste passif à un « passage à tabac », rentre chez lui et « engueule » sa femme parce que les pâtes ne sont pas bonnes : corrosif et jouissif.
A voir aussi le sketch avec Ornella Mutti (sans dialogue avec la chanson d’Eric Carmel).
Sauf erreur de ma part, une édition DVD de ce film était déjà sorti il y a quelques années, mais dans mon souvenir avait essuyé une volée de bois vert. Espérons que cette édition soit meilleure.
Sans oublier Sordi et sa mama si petite au loin, prête à crever en maison de retraite où ele sera traitée « comme une reine »(le titre du segment, je crois amis je n’ai pas vu ce film depuis une bonne vingtaine d’années!).
Bonjour Mr Tavernier,
Un beau coup de maître que la dernière fournée des « western de légende » avec vos commentaires et ceux de Mr Brion.
Bon sang! ce western « la dernière caravane » que je ne connaissais pas encore, quel film splendide!
Richard Widmark: quelle justesse dans sa composition, une grande subtilité. Les paysages, la photo , le cadrage. Rarement vu un western aussi beau.
Rio Conchos, je l’avais vu étant très jeune…Il ne m’a pas déçu au visionnage du DVD. Très original et vraiment bien rythmé.
Une question Mr Tavernier: J’hésite à me procurer « le cheval de fer » de John Ford. Je redoute un peu la désuétude des images compte tenu de l’année de sa réalisation… Selon vous, un amateur du genre devrait-il pourtant l’avoir dans sa vidéothèque? Bien à vous.
A Goossens
Merci pour votre réaction. LE CHEVAL DE FER est un film historiquement très important qui contient plusieurs séquences très réjouissantes ou visuellement impressionnantes bien que je lui préfère d’autres muets de Ford. Il y a des passages desuets mais l’ensemble vaut le coup
Monsieur Tavernier,
je me permets de passer par ce blog pour vous poser une question qui n’a rien à voir avec l’article présent mais a bien trait à l’édition DVD. Savez-vous pourquoi il est impossible de trouver le sublime « Le petit prince a dit » de Christine Pascal en DVD. Je tiens le film pour l’un des plus beaux du cinéma français de ces 30 dernières années et désespère de le revoir dans des conditions dignes de sa qualité. Merci d’avance pour votre réponse et bon festival de Cannes.
Cordialement,
Christophe Leautier
A Christophe
C’est incompréhensible et scandaleux
Pour Le Cheval de Fer, je vous le recommande vivement aussi. C’est le western muet le plus important. Et puis franchement, Ford reste mon cinéaste préféré…Alors…
Je vous recommande aussi L’ATTAQUE DE LA MALLE POSTE, de Hathaway, paru dans la même collection, qui est proche d’un film noir.
J’en profite aussi pour dire que je ne partage pas complètement l’enthousiasme de beaucoups à la vision de Rio Conchos. C’est certes un bon film, mais pas un chef d’oeuvre. Il semble que le film existe plus à l’état virtuel que réel. Le scénario évoque (plus qu’il ne développe) des situations. C’est particulièrement clair dans les scènes finales (la maison qui brûle); j’ai l’impression qu’il y a plus d’idées que de profondeur dans ce film et que les idées ne sont pas toujours bien articulées. Peut-être est-ce du à la mise en scène de G.Douglas qui n’est pas sans qualités, mais qui reste (me semble-t-il) extérieur au sujet… Au demeurant, le personnage interprété par R.Boone fait penser à celui de John Wayne (Ethan Edwards, dans La Prisonnière du Désert), mais le dire, c’est aussi et quasi immédiatement en signaler la différence de profondeur…Mais, bon, vous l’aurez compris, avec Ford, je ne suis pas forcement objectif…
Je me réjouis de revoir La Dernière Caravane de Daves, car j’en garde un excellent souvenir.
A Harry Lime
Pas d’accord avec vous. La mise en scène de Douglas est aux antipodes de celle de Ford lequel a une appréhension poétique du décor (si vous arrivez à suivre le sens d’une charge chez Ford vous êtes fort). Douglas quand il est inspîré possède une sécheresse, une rapidité narrative, un dépouillement plus proche de Walsh, du Hathaway du JARDIN DU DIABLE et de l’ATTAQUE DE LA MALL POSTE en attendant la splendide et totalement méconnue FUREUR DES HOMMES, voire de Mann. Nul lyrisme. Un découpage aigu, qui joue avec une fluidité jamais mise en avant : l’attaque de la maison est sur ce plan une réussite exemplaire.
C’est vrai que la mise en scène de Gordon Douglas peut dans ses meilleurs moments faire penser à Hathaway, bien que le cinéma de ce dernier me paraisse « meilleur ». Par contre, chez Walsh, il me semble décéler un certain sens poétique dans l’utilisation des décors (par exemple, la fin de Territory Territory, pour citer un exemple assez frappant). Quant à Ford, c’est vrai qu’il a clairement une approche poétique du décor. C’est vrai que je n’ai jamais songé à suivre le sens d’une charge chez Ford, mais c’est peut-être parce que je suis toujours subjugué par la force des images.
A Bertrand Tavernier : entièrement d’accord avec vous sur « Rio Conchos » que je viens de voir et qui est un très beau film. On peut penser à certains westerns italiens postérieurs (dans la mise en scène, la sécheresse de ton, la caractéristique des personnages et la fin surréaliste).
A ce sujet j’apporterai une correction à ce que vous dites dans le bonus. Vous parlez de la musique de Jerry Goldsmith qui anticiperait de quelques années sur Morricone notamment sur ces effets de percussions. Hors c’est exactement la même année (1964) que Morricone signe la musique du film de Sergio Leone (« Per un pugno di dollari ») avec ces mêmes effets de percussions (et le sifflement célèbre d’Alessandro Alessandroni). Disons donc que des deux côtés de l’Atlantique, cette même année 1964, Goldsmith et Morricone puisent dans une même inspiration avec le même génie…
A Bertrand Tavernier
Félicitations d’avoir été choisi pour le Festival de Cannes et je vous souhaite ainsi qu’à toutes celles et tous ceux qui ont participé à votre film Bonne Chance.
Une inquiétude à l’annonce de la sélection : 3 films français seulement; ce fait ajouté à d’autres prouvent bien la fragilité du cinéma français.
A Augelman
3 films français, c’est la moyenne de toutes les années. Comme l’année dernière. Il n’y a qu’un film anglais
Juste un petit mot pour le tourbillon cannois: si je réalisais une adaptation de Mme de Lafayette, je prendrais un malin plaisir à « vérifier » par de petites questions ou sous entendus si les journalistes (notammentles hostiles habituels mais laissons leur le bénéfice du doute!)ont bien lu autrement que sous forme de résumé de seconde main le livre que j’adapte, sur lequel j’ai bossé durant des mois et des mois! La fainéantise patente de nombreuses plumes côtées mériterait d’être ainsi mise en évidence!
Je verrais aussi s’ils ont conscience autrement que par La reine Margot et des souvenirs scolaires diffus de ce que fut le XVIème en France.
Votre souci d’honnêteté, votre rigueur auront raison de l’aspect le plus clinquant de Cannes et le jury, de toutes façons, ne sera pas forcément du côté le plus chic/choc cf présence de Erice!
Cher bertrand,
Même si je dispose de peu de temps -et vous en manquez vous même!-je tiens à vous féliciter pour votre sélection cannoise dont je viens d’entendre la teneur.
Peaufinez La princesse… et croisons les doigts! Quoi qu’il en soit, ce sera un bonheur de revoir sur grand écran s’afficher la mention « un film de BT »! Courage!!!!
Gaumont annonce dans le courant de l’année 2010 la sortie de 9 films de Jean-Luc Godard en DVD:
– Bande à part
– Une femme mariée
– Week-end
– Sauve qui peut (la vie)
– Je vous salue Marie
– Soigne ta droite
– For ever Mozart
– Tout va bien
et Le gardien de l’ordre (que je ne connais pas)
Il faut être prudent avec les annonces de Gaumont qui tiennent souvent lieu de promesses(et uniquement de promesses) et d’autre part certains de ces films sont déjà sortis aux USA et au Royaume Uni.
Enfin mieux tard que jamais.
Notons que gaumont sort un peu de sa torpeur en éditant ENFIN le superbe Un condamné à mort s’est échappé de Bresson que je n’ai pas encore acquis.
En revoyant sur Canal sat , E la nave va de Fellini je m’agaçais une nouvelle fois contre gaumont qui « traîne » pour éditer ce pur joyau avec de vrais boni qui à mon avis existent (rushes, reportages, notes, entretiens… il me semble que le film avait fait grand bruit lors de sa sortie). Pour ceux qui croient être allergiques au cinéma du maestro, il s’agit d’une excellente porte d’entrée dans son univers car il y joue autant de la délicatesse que de l’outrance, de l’annotation précise que de l’aspect purement théâtral.
En plus, il m’a vraiment semblé que Cameron a « pompé » bon nombre d’idées à ce film pour son Titanic sans pour autant l’égaler (il a fait de même, plus explicitement pour Avatar: impossible malgré l’admiration de ne pas songer à Miyazaki ou à Mamoru Oshii).
Alors , M Gaumont , qu’attendez-vous?
Love this blog.
Merci pour avoir perdu du temps à lire mes verbiages, M. Tavernier! Je n’aurais jamais songé d’avoir le privilege, grace au web, de “parler” de cinema avec un de mes trois critiques (ou plutot ecrivains de cinema) favoris quand j’ai découvert 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN… J’aime effectivement beaucoup le jeu de Germi dans MEURTRE A L’ITALIENNE, que fait ressentir le dégout mais meme la compassion du commissaire et de l’auteur (tout à fait absente chez Gadda, beaucoup plus anti-populiste) mais c’est que toute la distribution du film est excellente et j’ai une faible pour Claudio Gora que j’adore dans tous les films de la periode ou il joue (entre autres, le “fiancé” de Catherine Spaak dans le FANFARON et le ruffian d’ADUA E LE COMPAGNE du grand et sous-estimé Antonio Pietrangeli, le maitre absolu des portraits feminins dans le domaine du cinema italien, plus le colonel au debut de TUTTI A CASA, chef d’oeuvre de Comencini et du cinema sur la résistance et un de mes 4-5 films italiens preferés, dont j’espere on reparlera ici…).
Je voudrais de plus defendre les peplum italiens, genre que temoignait entre la fin des années 50 et le debut de la decennie suivante de la vitalité du cinema italien à l’epoque, tout comme les premiers films du terreur; je les prefere sans doute à la mode assez funeste des “spaghetti westerns” (genre dont il y a pourtant des films à sauver, à part bien sur les Leone, etant donnée la prolificité de cette production). Apres tout, ce sont souvent des films de pure et débridé fantaisie, ça qui les soulages des dettes envers la culture classique: les Ercole où Maciste, au moins, sont plus proches de l’heroic fantasy où des Tarzans, meme si leur vague parenté avec la mythologie les rends peut-etre plus “sages” que la plupart des westerns de chez nous que j’ai cité auparavant (“ciociaro-andalusi” comme les appelle un grand critique italien, Morando Morandini). Ils susciterent d’ailleurs les premieres analyses et defenses chez les critiques françaises tandis que notre sinistre intelligentsja les meprisait totalement. Il y a beaucoup de films sympathiques et sans prétention, beaucoup d’artisans consciencieux où meme de tacherons qui pouvaient parfois signer d’oeuvrettes agreables (je pense entre autres à URSUS de Carlo Campogalliani, naif et divertissant) et meme des veritables auteurs. C’est vrai que les Americains ont fait de mieux (outre Kubrick, Mankiewicz et Ray, j’aurais cité l’excellent Fleischer que signa avec BARABBAS -qui est d’ailleurs du moins a moitié un film italien- un veritable chef-d’oeuvre, sombre et maitrisé, sans doute le sommet du genre avec SPARTACUS et THE ARGONAUTS de Chaffey-Harryhausen-Herrmann et, ça va sans dire, DeMille, avec son délirant et magnifique SAMSON AND DELILAH et la deuxieme version des DIX COMMANDAMENTS. Mais le peplum italien a eu néanmoins ses petits chefs d’oeuvre, tels que le très élégant LE LEGIONI DI CLEOPATRA et ERCOLE ALLA CONQUISTA DI ATLANTIDE de Cottafavi où, à l’aube de la renaissance du genre après le muet, TEODORA de Freda qui, surtout dans sa premiere partie, est vraiment splendide, avec son esprit laique et libértaire et une beauté visuelle qu’on ne retrouve pas dans les peplum poussiereux, très ternes et catholicisants signés à l’epoque par les Blasetti, Francisci et autres Bonnard. Les autres peplum de Freda ne sont pas à l’hauteur des meilleures reussites de l’auteur de BEATRICE CENCI, mais ils ne sont non plus negligeables: j’ai un bon souvenir d’enfance de I GIGANTI DELLA TESSAGLIA et de MACISTE ALL’INFERNO qui, revu, est agreable, parfois suggestif et contains des morceaux inoubliables, comme toujours chez Freda, notamment sa vision de l’enfer avec des plans àu coté boschien et un debut detournant digne de ses meilleurs films d’horreur… Je n’ai malhereusement jamais vu LES TITANS, dont Lourcelles dit du bien –à part votre relative deception en le revoyant vous l’avez placé, à l’époque, dans une liste de vos films favoris de l’année si je me souviens correctement– mais Bava en a realize un qui compte parmi les plus plaisantes, ERCOLE AL CENTRO DELLA TERRA, justement contaminé avec l’horror et où Christopher Lee joue le vilain (à propos de Bava, il faut dire que Fellini pour son TOBY DAMMIT à littéralement saccagé l’idée de la petite fille aù ballon d’OPERAZIONE PAURA et, une fois n’est pas coutume, le film du petit artisan talentuex n’est nullement inferieur au sketch, pourtant excellent, du grand maitre…).
J’ajuterai, à propos de la manque de direction d’acteurs dans la serie B italienne, qu’apres tout, souvent, il n’y etaient pas d’acteurs à diriger, du moins jusqu’aux numeros des grands acteurs americains dans les westerns et les polars à l’italienne, quand malhereusement les genres populaires avaient malhereusement commencé leur degenerescence (dans LA BAIE SANGLANTE jouent pourtant deux acteurs excellents, Laura Betti et Leopoldo Trieste, proches respectivement de Pasolini et de Fellini; je signale à titre de curiosité que Trieste est doublé, peut-etre pour gommer son accent meridional tres marquée, par un doubleur très célèbre en Italie, Ferruccio Amendola, qui etait la voix italienne de Robert De Niro, Dustin Hoffman et… Sylvester Stallone! Il est d’ailleurs doublé meme dans DIVORCE A L’ITALIENNE mais on peut finalement entendre sa voix dans SEDUITE ET ABANDONNÉE et dans A CIASCUNO IL SUO de Petri…)
Cher Mario, pas le temps de répondre à vos propos si érudits. Je pars au mixage. Merci
Bonjour,
Le message qui suit est une réaction à l’attitude de l’actuel ministre de la culture qui lors du Gala de l’Union des Artistes, après le discours du président de l’Adami, a affirmé que « L’Etat ne se désintéresse pas de la Culture et que les budgets ne sont pas en recul ». Je suis confondu par un tel aplomb.En 1980, le budget de la Culture atteignait comme celui de la Jeunesse et des Sports « royalement » 0,20% du budget de la Nation. Il a ensuite connu une longue période où il représentait 1% dudit budget.Depuis plusieurs années sa part s’est effondré; cela, il est vrai, n’a suscité que très peu de réactions de la part des élus de l’opposition (la culture ne semble pas être une priorité pour eux); lors de manifestations internationales de portée mondiale il y a une personne qui a dénoncé cet état de faits : Philippe Garrel au festival de Cannes,il y a 2 ans,a clairement dit qu’avec 0,4% du budget,la situation du cinéma français n’était pas aussi bonne que celle présentée par le ministère : baisse de la production, perte d’influence dans la fréquentation(26,9% en janvier).Il faut aussi rappeler que ce ministre a subventionné le spectacle du 14 Juillet de Johnny Hallyday, qui n’est pas un artiste dans le besoin et qui en outre ne paye pas un cent d’impôt en France.
Des états généraux de la culture deviennent urgents pour éviter que nous ne soyons rapidement dans la même situation que l’Italie.Avec le résultat que l’on connait pour le cinéma.
A ce sujet, un enthousiasme prématuré a été rapidement douché: la sortie d' »Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon »,annoncée pour le 2/06/2010, risque bien de ne pas avoir lieu. Hélas.
Je partage totalement votre enthousiasme pour les trois comédies italiennes de Germi, que vous avez cent fois raison à louer; malhereusement, la plupart de ses autres films ne sont pas à la hauteur de ces coups de maitre. Un certain moralisme naïf et conservateur, parfois meme assez retrograde, qui lui à valu des anthipaties –meme son ami Monicelli, qui herita de lui MES CHERES AMIS, se souviens d’avoir eu à ce propos des différends avec lui– affaiblit beaucoup ses films dramatiques, mievres et sentimentaux. Ainsi IL CAMMINO DELLA SPERANZA n’est plus qu’un bon film, au commentaire sociale assez terne, tout comme IN NOME DELLA LEGGE et IL BRIGANTE DI TACCA DEL LUPO, excellent dans sa prémiere partie mais qui finalement deçoit quelque peu. Ce moralisme vieillot devient insupportable et presque scandaleux dans ces atroces “comédies de la bonté”, SERAFINO et LE CASTAGNE SONO BUONE, deux ratages absolus où ses tendances les plus retrives ont eu libre cours et qu’il faut sans doute mettres à son passif. (Une certain lourdeur de signe opposé, hereusement gommée par l’outrance de la satire et la fureur de l’invective, est d’ailleurs reperable meme dans ses comedies feroces car, si reussies qu’elle soient, elles manquent en general de la subtilité et de la legereté dans le cinisme d’un Wilder où de ses confrères Risi et Monicelli et leur tonifiante hargne mysanthropique, sans rien enlever à sa puissance, est complémentaire aux discutables vertues idealisées ailleurs.) En revanche, j’aime beaucoup MEURTRE A L’ITALIENNE, un peu trop sage et classique si comparé au chef-d’oeuvre de Gadda mais tout de meme excellente. (La choice d’adapter le roman de Gadda de façon très classique est curieuse si l’on pense au style baroque et surchargé de DIVORZIO et SEDOTTA.) Quand je l’ai vue pour la prèmiere fois a 19 ans sans avoir lu le roman, un des 4 où 5 plus beaux de la letterature italienne, j’ai eu le sentiment qu’il etait le meilleur film de Germi, en le preferant meme a ses comédies. Je l’ai ensuite quelque peu ramené à de justes proportions après la lecture du roman, mais il reste un des grands films de Germi, avec une choice d’acteurs impeccable dont mon favori est le sublime Claudio Gora en mari de la victime, un de ces personnages visqueux et ambigus auxquels il etait desormais abonné (tout comme Franco Fabrizi) dans sa maturité, après avoir été un beau acteur jeune qui faisait, disait-il, “enamorer serveuses set militaires” (il a eté le metteur en scene d’une poignée de films interessantes, notamment les très beaux mélos sociaux nichilistes IL CIELO E’ ROSSO et FEBBRE DI VIVERE et une agréable comédie sur la terreur du communisme d’un industrial, L’INCANTEVOLE NEMICA, avec Silvana Pampanini, Robert Lamoureux, Carlo Campanini, Ugo Tognazzi et… Buster Keaton!).
Mais enfin, malgré mes resèrves, j’espère de ne pas passer pour un detracteur d’un cinèaste quand meme passionnant et important, car quatre grands films ne sont pas un bilan négligeable (où peut-etre cinq: Paolo Mereghetti, dans son excellent dictionnaire des films, donne trois etoiles et demie, autant que DIVORZIO et SIGNORE & SIGNORI, à L’UOMO DI PAGLIA, que je n’ai jamais vu).
Je soupçonne que l’episode des TROIS VISAGES DE LA PEUR que vous à fait peur c’est LA GOCCIA D’ACQUA (l’infirmiere que vole la bague de cadavre de la medium), le dernier des trois sketches (du moins dans la version que j’ai vu à la televison italienne), que je tiens pour une des grandes reussites de Bava avec LA MASQUE DU DEMON, OPERATION PEUR et… LA BAIE SANGLANTE. Et j’adore le final que revele avec brio et humour les trucages pendant la chevauchee de Boris Karloff dans le second sketch et que tame la tension si habilement crée par l’episode final! On peut reprocher a Bava des defauts typiques de la serie B italienne mais si l’on considere qu’un certain Dario avec plus d’Argent(o) et moins de talent lui à presque tous copié et il est consideré pour ça un grand talent visionnaire par les universitaires et les Cahiers du cinema… LA MASQUE DU DEMON est reperable en Italie dans une très bonne edition à deux disques avec beaucoup d’extras et subtitres italiens et anglaises.
Avec tous l’amour que j’ai pour Bava je suis absoluement d’accord sur l’absurdité de lui attribuer la co-regie des VAMPIRES, que sans nier l’apport specifique de collaborateurs talentueux doit en grand partie sa reussite, son climat étrange et presque feuilladien à la mise en scene savante de Freda; de plus, Jacques Lourcelles, dans son inestimable bouquin, soutient que les scenes tourné par Bava sont les plus ternes du film. En étant dans le domaine du fantastique italien, est-ce que vous avez vu L’ULTIMO UOMO DELLA TERRA, transposition à mon avis excellente de I AM A LEGEND (très supérieure en tout cas a celle assez lourde et mediocre avec Charlton Heston) adaptée par le meme Matheson et tournée a Rome par Sidney Salkow avec le grand Vincent Price?
J’attend votre cronique sur LA RAGAZZA IN VETRINA, film que j’aime beaucoup pas seulement parce qu’il est très attachant mais meme pour des raisons sentimentales: mon grand-père a eté mineur en Belgique et il me racontait d’avoir assisté à un jour de tournage… Et, dans la filmographie sur la vie des mineurs, il occupe une place honorable à côté de SALT OF THE EARTH, du magnifique THE MOLLY MAGUIRES, d’HARLAN COUNTY, U.S.A. et du documentaire de Paul Meyer DEJA S’ENVOLE LA FLEUR MAIGRE, dont j’espere on sortira un jour le DVD.
Je partage avec vous et Damien la manque de passion pour METROPOLIS et je n’arrive pas à comprendre comme on peut le considerer une oeuvre majeur de Lang; qu’est-ce qu’on devrait penser de M, FURY, THE SCARLET STREET, HOUSE BY THE RIVER, MOONFLEET, WHILE THE CITY SLEEPS? Il me semble presque blessant d’en parler comme d’un chef-d’oeuvre et si je devrais ordonner les films de Lang en base à mes préferences personnales je lui placerai devant plus d’une vingtaine de films, peut-etre meme le mineur THE RETURN OF FRANK JAMES!
Merci pour ces commentaires érudits, intelligents, passionnants. Vous auriez pu aussi parler du jeu de Germi acteur, tout à fait frappant dans MEURTRE A L’INTALIENNE : mélange de retenue, de distance, d’ironie chargée de compassion et de colère qui recoupe le ton du film.
Bon sang! Même si j’ai peu de temps: qu’avez-vous donc avec Métropolis? Je n’ai jamais dit que c’était mon Lang préféré (je lui préfère nettement Moonfleet, house by the river, M, les deux premiers Mabuse, while the city…, fury, Beyond a reasonable…,Die mude tod et quelques autres!) mais de là à en faire une oeuvrette un peu pompière et purement suspecte (à cause de la scénariste, de l’admiration des Nazis) m’apparaît réducteur.
Quant aux « naivetés » de construction elles ne me semblent pas plus rédhibitoires que celles de Intolérance, La ligne générale ou Pages arrachées au livre de Satan de Dreyer! Par contre, quelle beauté géométrique, quel sens des lignes, quel imaginaire (on est dans les années 20′, bon sang! la visionnaire eve future de Villiers de Lisle Adam n’est pas loin!!!).
A bientôt!
Cher Jean-Jacques
Nos avis sur Metropolis ne sont pas des sentences mais des avis personnels. D’autant que nous sommes souvent d’accord avec vous sur beaucoup d’autres films chroniqués dont vous nous faites partager avec talent vos impressions.
Il est de plus indégniable que tout le monde ne partage pas le même avis sur ce film que Bertrand Tavernier, Mario ou moi sinon je crois qu’il n’aurait jamais été le premier film inscrit sur le Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO !
A Damien
Comme vous le dites UNE OPINION N’EST PAS UN FAIT.
Cher Damien,
N’ayez crainte, je ne prends pas mal vos avis concernant Métropolis… au contraire, j’adore entendre des avis différents des miens pour mieux comprendre mes propres perceptions!
Il n’y a donc aucun souci: vous aurez compris que j’aime discuter voire argumenter, polémiquer: rien de personnel juste le goût du dialogue!
Et comme l’énonce l’axiome célèbre de BT: « une opinion n’est pas un fait » !
A Bertrand Tavernier
Une bonne nouvelle que je viens d’apprendre sur Internet
-CARLOTTA dans la continuité de son remarquable travail annonce de nombreuses sorties à venir.
Le chef d’oeuvre de PETRI, « Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon » est prévu pour le 2/06/2010;nous en avions parlé il y a quelques semaines.
Pour le 16/06/2010 toujours chez Carlotta, 2 films de Dieterlé « The Devil and Daniel Weber » et « Vulcano », ce dernier avec Anna Magnani
Et le 7/07/2010
« Bubu de Montparnasse » et « LIBERTE,MON AMOUR »
Et le 21/07/2010
« LES Garçons » et « VERTIGES »
Tous les 4 sont de BOLOGNONI.
Je me réjouis de voir ou de revoir les films de Bolognini, dont le cinéma de minuit de FR3 vient de consacrer un nouveau cycle. C’est un cinéastes sous-estimé. Je ne connais pas le « Devil and Daniel Weber » de Dieterle et je cherchais vainement à le voir. Il a une bonne réputation. Par contre, Vulcano, l’autre Dieterle, m’avait paru bien terne.
A HARRY LIME
Il y a une version complète de THE DEVIL AND DANIEL WEBSTER aux USA dans une belle copie
Cher Bertrand Tavernier,
Nous attendons l’Institut Lumière pour rendre un hommage ( sous forme de coffrets DVD comme pour Powell), mérité à Riccardo Freda que nous aimons tant.
Bonjour,
Je viens de voir Holy Lola et j’aimerais connaître le nom de l’association évoqué dans le film aidant les enfants au Cambodge. Je sais que celà n’a aucun rapport avec votre site mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour vous joindre…Cordialement Mr Piéri
A pieri
Je peux en citer deux
POUR UN SOURIRE D’ENFANT et GOTHIAS/CAMBODGE ENFANCE DEVELOPPEMENT aurore94@free.fr
Par rapport aux différents commentaires sur le cinéma russe, il y a une frange méconnue qui mériterait d’être exhumée en DVD, c’est le cinéma de science fiction de l’ère soviétique. Un des paradoxes des régimes totalitaires, c’est qu’ils autorisent parfois plus facilement les oeuvres d’évasion pure et il y a eu un véritable mouvement de littérature et de cinéma d’anticipation en URSS. Il n’y a pas eu qu’Aelita (effectivement une curiosité amusante mais assez datée), Solaris et Stalker. Côté bouquin, j’ai le souvenir de recueils de nouvelles de très belle facture et côté cinéma, pour le peu que j’ai eu l’occasion de voir, ça valait le coup d’oeil. Certains cinéastes ont même eut d’assez gros moyens à leur disposition. Un âge d’or contemporain des grandes premières de l’industrie spatiale soviétique. Arte a diffusé il y a quelques années cette véritable merveille qu’est « La route des étoiles » de Pavel Klushantsev (1958). Un moyen métrage entre documentaire reconstitué et anticipation sur l’histoire de la conquête spatiale depuis les travaux du grand précurseur Tsiolkovsky jusqu’au futur. Visuellement bluffant. En cherchant sur la toile, j’ai trouvé cet article très intéressant sur ce cinéaste (http://derkommissar.wordpress.com/2007/07/04/hello-world/) qui aurait fortement influencé ses homologues occidentaux dont Kubrick, Corman et Lucas.
Quelques films de Klushantsev seraient disponibles en zone 1. Je suppose qu’on doit aussi pouvoir les trouver en Russie.
Il y a eu aussi un engouement pour la SF dans les pays satellites de l’URSS notamment en Pologne (porteuse d’une grande tradition pour le fantastique et l’imaginaire) et en Allemagne de l’Est (qui jouait alors le rôle de vitrine de la haute technologie des pays de l’Est). Du temps de l’émission « L’oeil du cyclône », Canal+ avait diffusé tout un florilège d’extraits de films de SF made in RDA. Bien sûr, ils avaient choisi des passages hautement nanar, mais c’était réjouissant.
A propos du cinéma américain des 70’s, il y a un petit bijou qui n’est apparemment plus disponible en DVD mais que j’aimerai beaucoup revoir, c’est « Next Stop Greenwich Village » de Paul Mazursky (1976). Au milieu d’une bande de jeunes comédiens sensationnels, Christopher Walken est déjà sidérant. Pour l’anecdote, ce film serait aussi (je viens de le découvrir sur IMDB car n’ayant pas revu « NSGV » depuis plus de vingt ans, je ne risquais pas de m’en souvenir) la première apparition à l’écran – non créditée – d’un certain… Bill Murray.
Passionnante contribution dont il faudrait faire l’équivalent pour le fantastique dans les pays de l’Est!
Comment se fait-il que personne n’évoque les films de Constantin Lopouchanski? Je ne sais s’il faut classer ses films dans la SF ou non, en tout cas je garde un puissant souvenir du « Visiteur du Musée » vu lors de sa sortie en France dans les années 80 si je ne me trompe. Je rêve de voir ce film édité en DVD, ainsi que « Lettres d’un homme mort » que j’aimerais enfin pouvoir découvrir.
Je n’avais pas le temps de répondre mais , mon concours en poche, je le prends enfin!
Oui, Le visteur du musée de Lopouchanski est un chef d’oeuvre si j’en crois mon souvenir éberlué (je l’ai vu lors de sa sortie): visions baroques dignes d’un Bosch avec rituels incompréhensibles, trognes cauchemardesques, décors dantesques à la clé. UN FILM VISIONNAIRE à revérifier!
Quant à Lettres d’un homme mort, vu sur arte, c’est un récit de fin du monde terrifiant par sa sobriété (effets de la radioactivité qui tue à petit feu: le spectre de Tchernobyl est là!) et plastiquement rigoureux. Il me faudra faire un gros boulot de revisionnage de toutes mes k7 que je recopierai sur DVD si elles ont tenu amis je dois l’avoir … quelque part et pourrai vous le transmettre mais il vous faudra patienter!
Lors de quelque festival Sokourov, essayez de voir le magnifique Les jours de l’éclipse , sorte de réponse « terrestre » au Solaris de Tarkoski: il n’est pas facile à voir mais peu à peu les sokourov sortent en DVD: je crois que son adaptation baroque de Madame bovary Sauve et protège est sortie en DVD récemment et elle me semble tout aussi passionnante que Pages cachées, tiré de « motifs » issus de Crime et châtiment de Dostoieski.
Si vous ne connaissez ce grand cinéaste, précipitez vous sur Mère et fils (chez Potemkine) et sur Elégie de la traversée (chez Idéale audience).
Je vis en Russie depuis trois ans. Le cinéma russe postsoviétique est d’une richesse dont il est difficile de soupçonner l’ampleur tant il est peu distribué en France.
Je souscris entièrement à votre jugement sur 12, qui signe le retour de Mikhalkov (après Un barbier de Sibérie un peu niaiseux, et en attendant la suite de Soleil trompeur).
Pour Tsar, et l’Ile, je suis beaucoup plus réservé. Mais ce qui importe, c’est que les réalisateurs russes contemporains les plus audacieux ne sont pas distribués en France (à l’exception de Sokourov). Je n’en citerai que deux.
Balabanov, d’abord, qui est considéré en Russie comme le meilleur réalisateur de sa génération. Son dernier film est une adaptation (libre) de la nouvelle de Boulgakov : Morphine, et c’est sans doute le meilleur film que j’ai pu voir sur la drogue et la dépendance (je pense en avoir vu pas mal).
Hélas, on ne peut trouver qu’un seul de ses films en dvd français : Des Monstres et des hommes (disponible sur amazon)
En Région 1, je conseille fortement « Dead Man’s Bluff » (http://www.amazon.fr/Dead-Mans-Bluff-Sub-Zone/dp/B000FC2FOM/ref=sr_1_17?ie=UTF8&s=dvd&qid=1269000404&sr=8-17)
qui est un film violent et absurde sur les truands et la mafia des années 90 réunissant beaucoup des meilleurs acteurs russes d’aujourd’hui (dont Mikhalkov dans un rôle complètement à contre-emploi).
Encore moins distribué, y compris en dvd, Kira Muratova est une réalisatrice qui fait des films plus sérieux, et qui est considérée en Russie comme une « auteur » aussi importante que Sokourov (bien qu’elle fasse des films tous à fait différents, plus proches de certaines comédies italiennes). Lorsque je dis à des étudiants ou des cinéphiles moscovites qu’elle n’est absolument pas connue en France, alors que les films de Pavel Lounguine sont systématiquement distribués, on me regarde avec des yeux étonnés.
Il serait grand temps que les distributeurs français se réveillent… On perd l’occasion de voir des chefs-d’œuvres.
De Kira Muratova, j’ai pu voir Le syndrôme asthénique effectivement très singulier et drôle, fin des années 80: plus qu’à la comédie italienne, j’ai pensé-parce que son émergence était contemporaine- à kaurismaki qui lui aussi réinventait la comédie sur un mode tout aussi social et tout aussi pictural.
Vous qui avez la chance de vivre en Russie devez connaître aussi le cinéma des pays voisins. Il faut signaler absolument:
1)Pelechian, l’un des génies du montage et troisième grand nom géorgien , moins connu que Iosseliani et Paradjanov
2)Sharunas Bartas dont on reçoit de temps en temps des nouvelles: Corridor, Few of us et The house m’avaient particulièrement impressionné dans la filmo de ce cinéaste lituanien
Savez-vous ce qu’est devenu le grand Kanevski dont je paralis dans un message antérieur? Qu’en pensent les Russes?
C’est une joie de vous lire. En espérant de vos nouvelles cinéphiliques régulièrement!
A Ballantrae
Vous m’épatez avec vos connaissances. Je suis d’ailleurs entièrement d’accord avec vous notamment en ce qui concerne Kira Muratova dont j’avais vu deux beaux films et Pelachian
Cher Bertrand,
Vous me faites rougir et je ne pense pas mériter ces éloges tant mes lacunes sont encore nombreuses! Selon une vision borgesienne, chaque livre ouvre la porte d’une bibliothèque…et chaque film invite à ouvrir la porte d’une cinémathèque, en un délicieux vertige!
Oh oui ! Vivement un coffret réunissant les films exceptionnels de Sharunas Bartas ! Je sais bien que son cinéma n’est pas vraiment grand public mais je suis sûr que l’éditeur qui en prendrait l’initiative trouverait des amateurs.
Ah Pierre! votre contribution fait chaud au coeur… j’avais l’impression que ce grand expérimentateur était vraiment ignoré même par des amis fins cinéphiles: je n’ai pas oublié les plans séquences magnifiant les paysages de Few of us ni le crescendo baroque de the house car je les avais enregsitrés sur arte et les ai vus et revus… corridor et Trois jours sont malheureusement déjà plus flous. J’ai été un peu déçu par Seven invisible men malgré ses beautés certaines comme si SB se cherchait, tenté par la répétition…
Saviez-vous qu’il est un ami de Léos Carax qui apparait d’ailleurs dans The house…par ailleurs son actrice principale doont j’ai oublié le nom apparait dans Pola X (et aussi dans j’ai pas sommeil de C Denis et le passionnant et extrême film de B Dumont 29 palms)… ce doit être une certaine Irina… quelque chose!
(à JJ Manzanera)
Oui, il s’agit de Katerina Golubeva, à l’extraordinaire visage de Madone slave (et grave).
Quant à Bartas, il apparaissait en retour dans Pola X, film qui m’avait extrêmement déçu même si Carax a eu l’audace d’oser s’inspirer de passages de « L’homme sans qualités » de Robert Musil (en plus d’Hermann Melville).
Merci!
J’aime beaucoup, en effet, les premiers films de Iosseliani (géorgien) ; et bien sûr les films de Paradjanov et Pelechian (qui eux, par contre, sont arméniens). Je suis aussi Sharunas Bartas (je me souviens que son dernier film était sorti directement à la cinémathèque).
Kanevski est aussi apprécié en Russie. Il a fait très peu de films et n’a rien tourné depuis près de 20 ans, mais son « Bouge pas, meurs et ressuscite » est très connu ici aussi. Il y a beaucoup de réalisateurs qui, comme lui, représentent la noirceur de la province russe : Lidia Bobrova par exemple, dont le film « Dans ce pays-là » était sorti au cinéma en France à la fin des années 90, ainsi que « Baboussia » qui est même sorti en DVD.
Un chef-d’œuvre, sorti en Russie il y a peu, se termine sombrement dans une province russe pauvre, boueuse, désespérée : « Quatre » de Ilia Khrjanovsi. Le scénario est de Vladamir Sorokine (un des écrivains russes contemporains les plus audacieux et dont plusieurs romans sont traduits en français). La première partie se passe à Moscou, où, dans un bar, des personnages se racontent des histoires de leur vie (motif très fréquent dans la littérature russe, et qu’on retrouve dans 12 de Mikhalkov). Mais ces histoires se révèlent vite incroyables, bien qu’au fond, on ne sache pas si elles le sont vraiment. Il en va de même pour le reste du film, où l’on ne parvient pas à démêler le réalisme de l’absurde. La réalisation, l’éclairage sont d’une très grande qualité. Je m’aperçois, en plus, qu’il est sorti en DVD zone 1 (sous-titres anglais uniquement). Si vous lisez l’anglais, ne le ratez pas. Il s’agit d’un des meilleurs films russes des dix dernières années, et de la naissance d’un réalisateur dont on entendra sûrement parler (c’est son premier long-métrage).
http://www.amazon.com/4-Ilya-Khrzhanovsky-Anatoliy-Adoskin/dp/B002SAMMGU/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=dvd&qid=1269252886&sr=1-1
Désolé pour ma grossière erreur Arménie/ Géorgie!
Pour ce qui est de l’Arménie, signalons le scandale absolu que constitue l’absence d’édition de l’oeuvre de Paradjanov qui fut pourtant ardemment défendu notamment par les Cahiers (à l’époque où ils existaient vraiment!) et par S Daney. Sayat nova, Les chevaux de feu, La légende de la forteresse de Souram et dans une moindre mesure achik kerib mériteraient une belle place dans une dvdthèque!
Les problèmes de distribution de Pelechian et sa non édition en DVD sont un second scandale! Arte vidéo ou idéale audience pourraient s’y coller bon sang! il faut lire en attendant dans Traffic ses textes très éclairants sur « le montage à distance »… j’avais magnétoscopé sur arte deux sublimes courts: Fin et Vie…et tout le reste, j’ai essayé de le mémoriser après visionnage en salle!
Depuis quelques années, je rêve-cela ne coûte pas cher!- de créer un grand Dictionnaire des cinémas de l’Est collectif avec d’autres passionnés! Que penseriez-vous d’une telle idée? Ce blog est un lieu de renconteres cinéphiliques formidable qui pourrait sans mal permettre de trouver d’autres volontaires de tous âges, de tous lieux, de divers horizons professionnels… l’idée serait de ne pas concevoir un dictionnaire d’universitaires mais de cinéphiles un peu fous! Qu’en pensez-vous?
A Ballantrae
Excellente idée. Proposez là à des éditeurs. J’en parle à Thierry Fremaux
Merci beaucoup, Bertrand! A bientôt!
J’ai oublié le Kazahstan avec le formidable et rare Darejan Omirbaev!
Pourriez-vous être intéressé par l’élaboration d’un ouvrage collectif sur les cinémas de l’Est? Votre regard acéré, vos connaissances encyclopédiques, le fait que vous viviez en Russie me sraient plus que précieux!
Alors, pas de nouvelles Fabien?
Sans vouloir lourdement insister, vous plairait-il d’écrire sur le cinéma russe dans un éventuel projet d’écriture collectif (style Dictionnaire amoureux des cinémas de l’Est que je verrais bien s’organiser sous la forme de deux volumes: I-Cinéastes II- thèmes)?
Je pense déceler en vous des connaissances très solides et une curiosité très intéressante.
L’appel concerne aussi tous les amoureux des cinémas de l’Est à commencer par Augelmann qui , je l’espère , a passé le mauvais cap suggéré dans un message l’an passé car je le sais fin connaisseur de Jancso, Forman, Eisenstein, etc…
Fin des 80′, j’avais vu en salles un film formidable intitulé La commissaire d’A askoldov longtemps interdit par la censure : existe t-il en DVD?
Chez MK2, insistons sur les beautés fulgurantes de Soy Cuba, au moins aussi beau que Quand passent les cigognes sinon plus.
A Fabien R
Dont acte. Dès que j’ai un peu de temps
J’avais vu Des monstres et des hommes sur canal sat et cela ne me semblait pas extraordinaire mais simplement singulier: photographie très chiadée,situations incongrues, vrai univers…mais aspect un peu narcissique d’une volonté démonstrative due à la jeunesse du cinéaste certainement!
Cher Bertrand Tavernier,
dans « les ss frappent la nuit » ce n’est pas Hans Messemer qui interprète le policier, mais Claus Holm. H.Messemer interprète le rôle,relativement secondaire – par sa présence à l’écran- d’un officier SS, mais important dans l’intrigue, car c’est lui qui fait renvoyer le policier au front comme simple deuxième classe.
Cordialement à vous.
A Malassenet
Autant pour moi. Je n’ai pas relu l’indispensable ouvrage de Dumont et me suis fié pour ce détail à une fiche.
J’ai vu trop peu de films de Mario Bava dont le plus réputé reste Le masque du démon qui contient des moments d’anthologie, bien aidé par le jeu de goule hallucinée de Barbara Steele, croisement de Marie Laforêt et de Carolyn Jones. On comprend facilement que cette excentrique ait tapé dans l’oeil de Fellini.
Mais il y a un film de Bava très rigolo qu’il faut voir pour le plaisir (ou avec beaucoup d’indulgence), c’est « Danger : Diabolik » de 1968. Cette adaptation du comic strip italien (ou fumetto) des soeurs Giussani sortit peu avant le succès mondial du « Barbarella » de Vadim, tous deux produits par Dino de Laurentiis. Il emprunte d’ailleurs le même interprète masculin, le transparent John Philip Law (qui jouait l’ange évanescent Pygar dans l’adaptation de la BD de Forest). A défaut de Jane Fonda, il y a la non moins ravissante Marisa Mell, des répliques gratinées d’Adolfo Celli (le plus beau profil d’empereur romain décadent de l’histoire du cinéma), une superbe Jaguar Type E (accessoire pop indispensable de l’époque) et une bande son aux petits oignons de Morricone. Et même Michel Piccoli qui laisse deviner son effarement à l’idée de s’être compromis dans ce nanar qui mérite pourtant le qualificatif de très sympathique. A coincer dans sa DVDthèque entre « Barbarella », donc et le « Modesty Blaise » de Losey.
Une analyse du DVD édité par Paramount :
http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=1108
Sur Mikhalkov, je vais sortir une banalité mais « Partition inachevée pour piano mécanique » est la plus bouleversante adaptation de Tchekhov que j’ai jamais vue, où on rit entre les larmes (la scène de la noyade ratée finale !) avec l’envie d’applaudir en permanence. Seul peut-être Louis Malle a retrouvé cet art d’adapter Tchekhov au cinéma avec son magnifique fil du rasoir entre vie réelle et sur le plateau de « Vania 42ème rue ».
A Pierre
D’accord pour DIABOLIK que j’avais oublié et pour PARTITION
L’Oncle Vania de Kontchalovski(frère de Nikita Mikhalkov) est aussi une très bonne adaptation de Tchekhov.
Plus près de nous, L’Heure d’été d’Assayas m’a frappé comme étant l’adaptation de la Cerisaie à la France du début du vingt-et-unième siècle…
A Fabien
Je suis assez d’accord et c’est ce qui est touchant dans le beau film d’Assayas.
Mes souvenirs du « Vania » d’Andreï Kontchalovski sont plus flous que ceux du « Partition inachevée » de son frère mais j’avais bien aimé. Il faut dire que la pièce est une telle merveille qu’à moins d’être un tâcheron, c’est difficile de louper une adaptation à l’écran.
L’an dernier, grâce à l’excellente et très tardive émission cinéma de la Rai Tre (« Fuori Orario », produite par le critique Enrico Ghezzi qui fait ses présentations godardo-mitterandiennes en son à l’italienne exagéré, c’est-à-dire totalement désynchrone !), j’ai pu découvrir « Romance des amoureux » d’Andreï Kontchalovski (« Romans o vlioublionnykh », de 1974). Un film dont la première partie baigne dans le lyrisme romantique slave (avec un couple de jeunes acteurs lumineux, presque « terencemalick-iens ») puis tombe peu à peu dans la mélancolie puis la grisaille, plombé par un intermède quasi-documentaire et interminable sur la vie au front qui sent la figure imposée par l’Etat soviétique. Mais rien que pour la partie purement romance, c’est à voir. Je ne l’ai pas trouvé en DVD. Peut-être chez un éditeur russe ?
Où coincer ce nanardesque Danger diabolik entrevu sur C+ car je n’ai acquis ni Modesty blaise, incongru dans la filmo de Losey , ni a fortiori Barbarella? On aurait pu imaginer le placer à côté de Flash Gordon mais je l’ai encore moins!!!
Cinéphiles qui ne connaissez pas Bava, voyez en priorité ses bons films… et si vous avez du temps à perdre, faites vous un cycle « kitschos » avec les films cités ci dessus!
Plus sérieusement, Partition… est LE chef d’oeuvre indispensable de Mikhalkov!
Pour une fois, je préfère la copie parodique à l’original qui n’est pas si volontairement comique: voyez les Austin powers plutôt!
Je suis entièrement d’accord avec vous, cher J.J., et pense que « Partition inachevée pour piano mécanique » est le plus grand film de Mikhalkov. Je l’ai revu dans la belle copie proposée par Potemkine (il y avait une rétrospective à Paris il y a quelques semaines, mais je n’ai pas pu aller le revoir en salles) : quel film ! L’image qui me reste en tête : vers la fin du film, la scène où Platonov dévale une colline avec son long manteau en chantant comme un beau diable le « Una furtiva lagrima » de Donizetti.
Dans le cas de DANGER : DIABOLIK, recherchez l’excellente copie DVD WIDESCREEN offerte par Paramount et comportant de très intéressants extras, dont un amusant commentaire de John Philip Law et Tim Lucas (grand fan de Bava qui vient juste de publier une biographie colossale et définitive du maître intitulée ALL THE COLOURS OF THE DARK : http://www.bavabook.blogspot.com/
Extraits de DIABOLIK ici : http://filmscultes.blogspot.com/search/label/DANGER%20DIABOLIK%20%281968%29
Magnifique Ivan Passer, dont l’oeuvre est très largement sous estimée. Evoquons aussi Law and disorder (que l’on trouve encore en zone 1), son deuxième film américain (1974) après Born To Win, les deux formant un dyptique sur l’Amérique des seventies à mon sens aussi important que Panic à Needle Park et Scarecrow de Schatzberg. Avec des parallèles assez évidentes entre chaque film, Born To Win et Needle Park, bien sûr, du fait de leur sujet et de leur traitement, mais aussi Scarecrow et Law and disorder – autre histoire d’errance à la fois comique et désespérée, celle de Carroll o’Connor et d’Ernest Borgnine, dans l’east side de Manhattan, deux vigilantes perdus dans une faune urbaine qui les dépasse complètement. Indispensable!
A Sonatine
Entièrement d’accord
J’ai parlé un peu vite de fétichisme (en rappelant La vie criminelle… et non La voie…de Bunuel) pour Le corps et le fouet…il faudrait surtout évoquer le S/M peut-être. en tout cas, il s’agit d’un film très curieux qui place le lyrisme en un lieu pour le moins inattendu. Certes la direction d’acteurs n’est pas concluante -mais l’est-elle pour la majorité des films de genre italiens de la période, Freda compris?- mais la direction artistique est de toute beauté et le récit tordu à souhait!
Meurtre à l’italienne n’est pas mal du tout même s’il n’est qu’un souvenir vague du fabuleux L’affreux pastis des merles de Gadda.
Les titans de D Tessari ne m’a pas semblé très bon et il en va de même pour la plupart des peplums italiens de l’époque (y compris ceux de Leone!): un scandale pour les descendants des latins et le pays qui vit apparaître le Cabiria de Pastrone.On a beau chipoter mais Mankiewicz, Kubrick voire Ray ou Mann (dont ce ne sont pourtant pas les meilleurs films) ont fait bien mieux!
Question : j’ai constaté que Le jardin des délices dont j’ai beaucoup entendu parler est sorti en DVD… que vaut ce film à l’aura sulfureuse selon vous?
A Ballantrae
Entièrement d’accord
Merci pour cette contribution aux couleurs internationales comme souvent.
L’adaptation de Perez Reverte est effectivement décevante même si demeurent quelques beautés fugitives (souvent vues ailleurs) et l’interprétation excellente de V Mortensen toujours remarquable de sobriété et de précision. Ce film m’a semblé plus sûrement s’inscrire dans la lignée de Elizabeth-l’âge d’or de S Khapur que dans celle du grand romancier: même maniérisme parfois convaincant, plus souvent curieux. Pour le cinéma espagnol récent mieux vaut découvrir Isabel Coixet (surtout The secret life of words), Nacho Cerda (Abandonnée le plus beau film fantastique de la nouvelle vague initiée par Amenabar avec The others), Marc Recha (l’arbre aux cerises est un bijou qui me rappelle souvent et son compatriote trop rare Victor Erice et certains Kiarostami)…
Pour la partie italienne de vos commentaires, je retiendrai surtout Le bel Antonio qui met à mal avec une rare maestria le mythe du mâle italien: par touches, avec pudeur et non sans cruauté pas tant à l’égard du personnege éponyme que vis à vis de l’attente de ceux qui l’entourent. Bava est un fort bon cinéaste qu’il s’agisse de ses films fantastiques (Les trois visages de la peur est très réussi de même que Le masque du démon) ou de ses giallo (effectivement sanguinolents mais c’est la loi du genre!!! Vous devez difficilement supporter Dario argento qui va plus loin…). Le corps et le fouet ne me semble pas si piètrement joué que cela et sa mnière de traiter le fétichisme, sans égaler La voie criminelle d’archibald de la cruz de Bunuel, est passionnante.
Bravo pour votre sélection russe:pour ma part, je ne choisis pas entre Dovjenko et Poudovkine, je les prends tous deux!!! Je suis curieux de savoir si les copies Montparnasse sont meilleures que les copies Bach films. Quant à Aelita, j’y vois plus une curiosité qu’un grand film: sans chercher à le comparer à Métropolis -ce serait cruel- on peut dire qu’il ne tient pas la comparaison avec La femme sur la lune du même Lang dont il s’inspire à plusieurs moments. Le fait que vous mentionniez Lounguine m’amène à rappeler un cinéaste météore (dont on ne parle malheureusement plus depuis!!!) apparu la même année que Taxi blues, il s’agit de vitali Kanevski et de ses films jumeaux Bouge pas, meurs, ressuscite/ Une vie indépendante. Le premier est édité chez Agnès B. Rappelons que Kozintsev a réalisé deux beaux films russes récents: le justement célébré Le retour et l’injustement escamoté Le bannissement.
Je n’ai pas encore acquis les coffrets Mikhalkov mais le premier me semble s’imposer de toute évidence (j’adore Partition… et éprouve beaucoup de tendresse envers Esclave de l’amour) et le second propose le superbe… Oblomov. Je ne sais ce que vaut La parentèle… Depuis NM m’a déçu que ce soit avec Urga, soleil trompeur ou -pis encore- avec Le barbier de Sibérie dont la jovialité me semblait forcée (même souci que pour le dernier kusturica … cinéaste que j’adore pourtant!!!!). bonne nouvelle qu’un retour en grâce donc avec l’intriguant Douze.
Cher Jean-Jacques, j’ai acheté Aelita mais n’ai pas eu le temps encore de le visionner. Par contre, les copies des dvd Montparnasse ont été restaurées par Lobster donc elles sont (normalement) supérieures à celles de Bach films.
Un mot sur les deux films de Fritz Lang que vous mentionnez : j’ai pour ma part été très déçu par « la femme sur la lune » qui m’a semblé bien long et ennuyeux lors d’une première vision. Au risque de paraître sacrilège, « Metropolis » au delà de sa beauté plastique et de quelques fulgurances (scène dans les souterrains, la transformation de Brigitte Helm) ne me paraît pas un Lang majeur. J’ai pu voir la version intégrale sur arte il y a plusieurs semaines (présentée au festival de Berlin en direct) et les 30 minutes retrouvées n’apportent pas forcément un vrai plus au déroulement de l’intrigue principale et au scénario de Von Harbou toujours aussi contestable. Plaisir toutefois de découvrir ces images qui n’avaient plus été montrées depuis la sortie de 1927 (le dvd de la version complète sortira en fin d’année normalement).
De la période muette allemande de Lang, « Mabuse, le joueur » et « les espions » sont bien meilleurs (édités tous les deux chez MK2 vidéo)
A Damien
Oserai je dire que je suis d’accord avec vous. LA FEMME SUR LA LUNE m’avait ennuyé et je n’ai jamais eu une passion pour METROPOLIS. En revanche MABUSE et les 3 LUMIÈRES sont indispensables
Certes Les trois lumières et Mabuse sont des films immenses mais le génie du Lang muet réside dans sa diversité: Les espions, les deux SF citées plus haut,Les niebelungen… peut-on imaginer plus diversifié? Murnau, Sjostrom, Dreyer, chpalin , Keaton , SME… sont bien moins éclectiques ! Le surprenant est que Lang trouvera plus d’unité dans le parlant.
Oh! vous vous coalisez pour attaquer ces Lang… sans me vouloir gardien du temple, je les ai trouvés inventifs, d’une démesure caractéristique du muet et la version longue de Métropolis m’a emballé!!! faudra que j’achète ce DVD aussi!!!
L’arnaque, c’est que j’avais la version « définitive » chez MK2 (collector)…un peu le syndrome Blade runner avec l’ultimate qui vint après la définitive…pourquoi pas version « inouie », version « époustouflante »?
Je vais avoir un boulot monstre durant un bon mois (boulot+ concours)donc je ne vais plus céder momentanément au plaisir d’arpenter ce blog mais à bientôt!
C’est vrai que « La femme sur la lune » est un Lang mineur mais je l’aime bien pour deux raisons : comme je suis passionné par l’aventure spatiale, je le vois comme un témoignage des travaux des précurseurs (Herman Oberth conseilla Lang pour le film avant d’user hélas de sa science pour les sinistres V2) ; et Gerda Maurus (déjà vue dans « Les espions ») est – à défaut d’une immense actrice – très cinégénique dans les gros plans.
La version de « Metropolis » restaurée diffusée par Arte m’a moi aussi ennuyé malgré là aussi quelques grands moments. Les séquences perdues et retrouvées sont d’un intérêt discutable et puis la musique d’origine conçue par Gottfried Huppertz jouée en direct et présentée comme un chef d’oeuvre est d’une platitude absolue (c’est même à se demander si Lang lui montra le film). Tant qu’à faire et tant pis pour l’authenticité, je préfère de loin l’illustration sonore anachronique de Metropolis par Giorgio Moroder en 1984.
A propos du cinéma espagnol actuel, j’ai découvert récemment un film très curieux, pas totalement maîtrisé (comme un scénario de court-métrage qui aurait été allongé) mais à voir pour son esprit série B : « Timecrimes », de Nacho Vigalondo (2007). Une mise en abyme du paradoxe temporel qui par moment peut rappeler « Je t’aime, je t’aime » de Resnais mais la poésie de Jacques Sternberg en moins et les effets gore en plus.
A Pierre
Je vais m’informer
Petite correction, Jean-Jacques. Ce n’est pas Kozintsev, celui du Roi Lear et autres plus ou moins grands films de la période soviétique, mais Andrei Zviaguintsev le cinéaste du Retour et du Bannissemment. Tout à fait d’accord sur ce que vous en dites d’ailleurs. Le Bannissement vaut beaucoup mieux de ce qu’on a bien voulu en dire à sa présentation à Cannes et à sa sortie – il n’y a en gros eu que Positif pour lui trouver quelque intérêt. Il faut dire qu’on lui a fait deux mauvais procès – le premier, celui de l’influence démesurée de Tarkovski, reposant sur quelque chose de vrai (son influence est certes là et bien là, et je comprends qu’on trouve qu’elle soit envahissante); le deuxième, celui d’être anti-avortement, d’une stupidité confondante.
Je suis très heureux de vous voir parler de Vitali Kanevski, cinéaste dont la carrière fut certes météorique, mais qui a signé un des astres noirs des vingt dernières années, un des premiers films les plus forts aussi (avec, entre autres, le Little Odessa de James Gray). Le dvd de Bouge pas, meurs, ressuscite me semblait être en voie d’épuisement à un moment. Je ne peux que conseiller ceux qui seraient intéressés de sauter dessus tant qu’il est encore en vente, et à un prix raisonnable, car on ne sait jamais, cela va de plus en plus vite. D’autant que la copie est plutôt de qualité, et respecte les variations de contrastes – Kanevski a tourné son film sur un temps relativement long et littéralement avec des bouts de pellicule, mais cela n’empêche pas au film d’être stupéfiant autant par sa réussite esthétique que par son unité profonde. Sinon, c’est un scandale qu’Une Vie indépendante n’ait pas été édité en dvd. Cela aurait fait un parfait « 2 films de » dans la collection des Cahiers du cinéma. Je le leur avais d’ailleurs suggéré, mais problème de droits ou manque d’appétence, cela ne s’est pas fait. Quel dommage! Car sans être tout à fait au niveau de Bouge…, c’en est le complément indispensable.