Un film noir et un western
20 décembre 2011 par Bertrand Tavernier - DVD
Sur un rythme trépidant, BEAST OF THE CITY contrairement aux productions Warner, épouse le point de vue de la police (on a même droit à un texte de Herbert Hoover). Bien mis en scène par le mystérieux Charles Brabin, réalisateur anglais né à Liverpool (dont nous ne connaissons que le MASQUE D’OR avec Boris Karloff en Fu Manchu et Myrna Loy, délicieuse et assez déshabillée, dans le rôle de sa fille sadique), décrit les efforts d’un policier irlandais intègre (Walter Huston) pour nettoyer une ville. Il se heurte la corruption des élus, la mollesse de ses chefs, aux procédés d’intimidation des gangsters qui utilisent toutes les ressources de la loi pour mieux la paralyser. Dialogue incisif de John Lee Mahin d’après un scénario de WR Burnett, truffé de détails qui sonnent justes et qui disparaitront après la mise en place du Code : la radio de la police signale une femme nue au coin de Elm et Berry, on parle d’exhibitionnisme indécent, la tête d’un cadavre s’est faite exploser et la voiture du coroner est rebaptisée le wagon à viande. Dans les interrogatoires, les premiers plans dans le commissariat, le dialogue rapide, cynique, réaliste fait un peu oublier la thèse qu’on a rapprochée de DIRTY HARRY qu’on retrouve dans plusieurs films des années 30 (OKay America de Tay Garnett, voire Gabriel over the White house) qui demande que des policiers, des justiciers prennent la justice en main.
BUTCH AND SUNDANCE, THE EARLY DAYS : tout ce que l’on dit sur les raisons de se méfier est valable et l’on y pense tout le temps. Cela dit le film est truffé de qualités : photos et extérieurs splendides, décors (un casino, un bureau de directeur, une banque, une rue surplombée d’une affiche vantant un produit which makes adults and kids become pigs) insolites, pittoresques et réjouissants : la palme revient à cet étrange centre commercial entièrement blanc, entouré d’inscriptions religieuses, dont une gravée sur la montagne). Il y a de nombreux gags, des moments vraiment drôles et attachants mais l’intérêt s’émousse. Aucune tension ne semble relier ces scènes qui sont épisodiques comme on dit là-bas. Certaines sont mauvaises : un long et pénible moment avec des skis est censé remplacer la bicyclette. Plantage.
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Bonjour à tous les amateurs cinéphiles et mélomanes,
Venant de visionner deux fois sur youtube le film Harlow de Gordon Douglas, réparti en 15 parties de 5 à 9 minutes, je suis dans l’expectative :
En effet, je recherche la scène qui serait illustrée par le morceau Girl Talk de Neal Hefti.
Quelqu’un pourrait-il m’indiquer à quel moment du film on entendrait Girl Talk, si tant est que ce morceau illustre bien quelques images du film ?
Bien cordialement,
georges
Bonjour,
Avez-vous reçu mon message concernant Pierre Mérindol. Merci pour votre passage à « Humeur vagabonde » où le passage sur Lyon et votre père m’a beaucoup ému.
Cordialement,
Pierre-Julien Brunet
A Pierre Julien
Non, vous l’avez envoyé où ?
Bonjour,
J’avais envoyé mon message sur ce même site, ne disposant pas d’autres moyens pour vous contacter. Un problème informatique a dû se produire.
Je vous demandais en fait si vous pourriez me donner plus d’informations sur Pierre Mérindol dont j’ai découvert récemment qu’il est à la fois l’auteur d’un superbe roman injustement oublié (voir mon article : http://surbouquin.blogspot.com/2011/10/fausse-route-pierre-merindol-minuit.html) et un des passionnants « témoins » de votre magnifique documentaire sur Lyon que j’utilisais toujours avec grand plaisir auprès de mes étudiants étrangers lorsque j’enseignais à l’Alliance Française de Lyon.
Vous pouvez me contacter directement par e-mail si vous ne souhaitez pas mélanger les genres sur votre magnifique blog : pjbrunet@gmail.com
Très cordialement,
Pierre-Julien Brunet
Monsieur Tavernier, Aside from the involvement of Leo McCarey, I think another indicator of higher quality in a Laurel and Hardy film is the absence of dialogue. When sound came in, my fellow Georgian (pas de Russie) Oliver Hardy was obligated to adopt a certain prissiness of accent so as not to amplify Stan Laurel’s Britishness. The result somehow resulted in an affectedness in speech and manner that made both men look and sound like babies playing at adulthood. The best L&H films I have seen (both McCarey) are BIG BUSINESS (in which Christmas tree salesmen Stan and Ollie destroy a potential customer’s house while he’s wasting their wares) and LIBERTY (one pair of trousers repeatedly exchanged between S&O while walking down an LA main street, eventually ending up with the two flailing around atop skyscraper girders) are both silent. I am perhaps influenced by sentiment in the case of LIBERTY because it’s the first film I ever owned (at 9 years old, 3 minute battered excerpt wound through a hand-cranked projector, then rediscovered 32 years later in a quite handsome complete print on Laser Disc). Two other silents that I have seen, DOUBLE WHOOPEE (with Jean Harlow) and THEIR PURPLE MOMENT also seem superior to the best of their sound films and do not have the heavy handedness and infantilism that overtook them when they were at last able to talk. Best, Michael By the way, that trousers gag was repeated by Buster Keaton and Stanley Adams in a 1961 TWILIGHT ZONE episode called « No Time Like The Past. »
M.Tavernier,
Permettez d’user de votre blog pour vous remercier pour votre édition DVD de La princesse de Monpensier en particulier pour n’avoir pas oublié le public des personnes sourdes et malentendantes. Il semble que l’opération technique ne soit ni trop complexe ni trop onéreuse et pourtant les films français en sont très rarement pourvus. Je pourrai donc profiter pleinement de votre film. J’imagine qu’une édition pour malvoyants,comme dans votre film, et encore plus exceptionnelle. Encore merci.
Ayant récemment découvert « Butch Cassidy et le Kid », qui a paraît-il inventé le buddy movie, je suis tout de même malsainement curieux de voir ces « Early Days » de Butch et Sundance, qui, lui, me semble avoir inventé le sequel/prequel commercial éhonté.
Sur un tout autre sujet, qu’avez-vous pensé d’Hugo Cabret ? Ce film m’a rappelé combien j’ai envie que Martin Scorsese, malgré ses réticences devant l’ampleur du sujet, nous offre enfin un Voyage à travers le cinéma français, et je me prend même à rêver qu’il le fasse en collaboration avec Bertrand Tavernier, et peut-être même Quentin Tarantino.
Je pense que les 1er buddy movies de l’histoire du cinéma seraient plutôt ET POUR QUELQUES DE PLUS (Eastwood-Van Cleef) et LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND (Eastwood-Wallach), même si les rapports des personnages chez Leone sont plus marqués par le cynisme que la franche camaraderie.
A Olivier Douarre: que pensez-vous de Wings en 1927, comme 1er buddy-movie de l’histoire du cinéma? Quoique non, il doit y avoir plus ancien, de Lumière, Méliès ou Edison, peut-être…
En citant Leone, je faisais remarquer qu’il avait sans doute popularisé le buddy-movie (succés mondial du BON, LA BRUTE ET LE TRUAND)comme a pu le faire Gérard Oury avec Bourvil-De Funès en France.
Bien évidemment ce canevas a existé dès le cinéma muet.
Non, c’est plutôt Laurel et Hardy…et un peu plus tard le duo Lewis/Dean Martin!
A Ballantrae
C’est vieux comme le cinema, ce genre. Oui, Laurel et Hardy mais aussi des films comme A GIRL IN EVERY PORT, THE DOCKS OF NEW YORK. THE LAST OF THE MOHICANS est un Buddy buddy book and film
A propos, j’ai revu des Laurel et Hardy à la TV ce mois-ci et m’avoue assez déçu alors que j’adorais quand j’étais petit: la mise en scène est scarément statique et il y a d’étranges moments de suspension (où on dirait que l’attente du spectateur est sollicitée) qui sont un peu contreproductifs en matière de rire…
En revanche, Harold Lloyd m’apparaît comme un pur génie comique et K Brownlow lui rend la place qu’il mérite dans le chp 42 de son décidément indispensable La parade est passée « il n’était pas seulement un acteur, mais un créateur. Il supervisait étroitement chaque stade de ses productions et était responsable d’une grande partie de la mise en scène. » ( p 749).
Toujours sur le muet, notons que l’excellent éditeur Potemkine prévoit un substantiel coffret Epstein: enfin des éditions de chefs d’oeuvre tels que La chute de la maison Usher, Coeur fidèle, finis terrae ou La glace à trois faces seront enfin visibles!!!Et j’ose maintenant espérer des éditions des films de Gance. En attendant, vive cet éditeur courageux, éclectique, rigoureux!!!
A Ballantrae, les Laurel et Hardy de Mc Carey, voire de Lewis R Foster sont très amusants et certains des chefs d’oeuvres. Les longs métrages sonore sont nettement plus inégaux, les Studios interferants comme pour Keaton. Il y a dans beaucoup d’entre eux des moments réussis, voire inoubliables (Dans le moyen LES MONTAGNARDS SONT LÀ, la séquence de Laurel et du saint Bernard est magnifique. Mais FRA DIAVOLO est une pûrge tout comme les derniers, avec, le nadir qu’est ATOLL K.. Les meilleurs sont ceux que Stan laurel supervisa de près notamment TETES DE PIOCHES dont un des scénaristes est Harry Langdon
Ah oui, Harold Lloyd! Fantastique! (Il a aussi tenu à avoir la propriété son œuvre, qui a donc très bien été préservée.)
A propos de Laurel et Hardy, ils n’ont plus de chance de toucher les jeunes générations tellement programmées pour les rythmes vertigineux. On ne pardonne plus la lenteur aujourd’hui, même quand elle est un ressort comique, comme c’est souvent le cas chez Laurel et Hardy. D’ailleurs, le côté poétique ne passerait pas non plus…hélas!
Une des grandes qualités de Laurel et Hardy est que ce sont des interprètes exceptionnels. Je suis toujours frappé de voir à quel point la finesse de leur jeu transcende des scènes qui sans eux seraient banales. Par exemple, le court métrage TOWED IN A HOLE comporte des scènes volontairement lentes mettant en valeur des jeux de physionomie de Laurel qui sont du grand art. Lorsque leur talent de comédiens rencontre un scénario parfaitement construit, cela donne des feux d’artifice (comme dans le génial MUSIC BOX). Parmi les longs métrages, WAY OUT WEST (LAUREL ET HARDY AU FAR WEST) est un réel chef-d’oeuvre alliant des moments de grâce et des scènes furieusement drôles (la scène où Hardy force Laurel à manger son chapeau et où celui-ci transforme la punition en festin est une merveille de construction où, là encore, on admire la délicatesse de leur jeu).
Concernant Epstein, Coeur Fidèle est déjà édité dans un excellent dvd. Concernant Gance, vous trouverez en zone 1 LA ROUE et J’ACCUSE version 1917, le second au moins en VF. Il existe également Mater Dolorosa (1917) en Z1, mais avec une copie assez médiocre. Les Américains semblent apprécier le Gance muet davantage que les Français. Concernant Laurel et Hardy, dont je suis un fan, d’accord avec BT: les muets sont meilleurs que les parlants, surtout ceux de la période ultérieure à 1940.
Laurel et Hardy me font souvent penser dans les affrontements physiques, lents et mesurés, aux duels dans les westerns de Leone. Big Business (ils vendent (?) des sapins de Noël s’appuyant sur une technique hardie et hardyenne de marketing un peu trop en avance sur son temps) est jouissif pour celà. Jusque là, il me semble que les zones 2 sortis en France étaient scandaleuses: colorisés ou vf ou mauvais état, Arte s’est appliqué à diffuser des copies en très bon état, cette chaîne devient la chaîne du cinéma en France (en plus, ils respectent les formats d’origine). Parfois, la bande-son est perturbante comme cette musique pseudo new-orleans qui accompagne Hog Wild (tentative de pose d’une antenne de radio sur toit décidée par Hardy à laquelle Laurel apporte son aide définitive) car la musique pétaradante va dans le sens contraire du comique de L&H, dilaté, qui prend son temps, d’ailleurs je baisse le son à la vision.
C’est certain, que dans les courts, quand L&H se battent contre des objets, comme dans Music Box (entreprise de livraison d’un piano diablement robuste dans une maison située au sommet d’une butte par un escalier), c’est un peu agaçant (Disney a usé de cette source de gags de type « objets contre personnages » au début de la décadence de ses cartoons courts vers 39 avec le fameux trio Mickey-Donald-Goofy), mais c’est quand même dans les courts, même si je ne suis pas arrivé à tout voir qu’on trouve la crème de la crème! Regardez Finishing Touch (entrepreneurs en bâtiment, ils relèvent le gant de boucler au plus tôt un chantier de construction pour une baraque plantée bien sûr tout à côté d’un hôpital en zone « Silence », surveillés par une infirmière vindicative qui s’est allié l’appui d’un flic qui en pince sûrement pour elle et qui n’a que ça à foutre de son temps de patrouille, et je vous garantis que l’infirmière n’a rien contre les coups de pied là où ça fait mal!) ou Towed In a Hole (marchands de poisson, ils décident grâce à une illumination de Laurel d’agrandir leur marge en allant eux-mêmes pêcher leur poisson et se lancent dans la restauration d’un rafiot payé un bon prix. Il y a quand même un long métrage (Pardon Us) foutu comme l’as de pique, mais très rigolo et sympathique où ils décident de coiffer Al Capone sur le terrain de la bière clandestine, se retrouvent en cabane, s’évadent à la faveur d’un projet d’évasion qui ne les concernaient pas du tout, se planquent chez les cueilleurs de coton du sud, chantent et dansent (et bien), se refont encabaner mais lors d’une mutinerie suivie d’incendie sauvent des flammes la fille du directeur de la tôle et font échouer la mutinerie, sont grâciés par le directeur avec un discours paternaliste à la suite duquel Laurel ne peut s’empêcher de proposer à son auteur de prendre sa commande de bière qui marquera leur nouveau départ dans la vie, et à la suite de la réaction du fonctionnaire peiné, se voient obligés de ne pas s’attarder sur les lieux plus que de raison. J’attends d’en découvrir d’autres.
A Demachy : c’est vrai que ces deux acteurs sont des modèles de jeu comique, parce qu’ils ne font pas tant de grimaces que ça. Oliver Hardy a des expressions plutôt sobres et nuancées. Sans parler de ses sidérants talents de chanteur et de danseur. Les grimaces et les outrances sont-elles comiques ? Au théâtre peut-être ou bien ponctuellement. Baser un jeu sur des mimiques et des faciès caricaturaux me semble insultant pour l’intelligence du spectateur, un peu comme les rires enregistrés qui nous ordonnent presque de nous taper sur les cuisses. C’est pourquoi je n’aime pas Christian Clavier ou Dany Boon, par exemple, fatigants à force d’essayer de nous obliger à les trouver drôles. Même les géniaux Barios (clowns)arrivaient à nous consumer de rire sans grimaces.
A propos de buddy movies, j’en ai revu un hier avec immensément de plaisir, tant il est toujours d’une grande vitalité, même s’il s’agit plutôt là d’un « double buddy movie », puisqu’il est question de deux paires de copains : « Le plein de super ».
Magnifique ce buddy movie au carré et occasion superbe pour dire du bien d’Alain Cavalier, certainement l’un des parcours les plus singuliers et les plus beaux de notre cinématographie.
J’ai crû comprendre que des éditions DVD venaient de sortir chez Pathe et chez Arte: je suis bien tenté de commencer par acquérir le coffret regroupant Le combat dans l’île et Libera me surtout pour revoir celui-ci, vrai choc pour moi à sa sortie. Le plein de super et Un étrange voyage me tentent énormément si les DVD sont soignés et assortis de suppléments (par exemple son magnifique Thérèse-superbement restitué- qu’il faut absolument revoir sans le discours qui l’accompagna est assorti du scénario complet, du film de JP Limosin « AC, sept chapitres, cinq jours, deux pièces-cuisine » de la série cinéastes de notre temps, de trois courts d’AC Georges de la Tour, Lettre d’alain Cavalier, Vingt ans après-chez arte vidéo).
A Ballantrae: Pour « le plein de super », dvd soigné. (En bonus, 3 petits courts émouvants : les acteurs, 35 ans plus tard.)
Bonjour et meilleurs voeux cinématographiques aux lecteurs passionnés de ce blog et à son hôte.
Pour bien commencer l’année qui s’annonce aussi morose que la précédente, je vous conseille amicalement de revoir un chef-d’oeuvre vieux de 65 ans mais qui, comme le Petrus, se bonifie avec l’âge.
LA VIE EST BELLE de Frank Capra, dont on n’a trop peu parlé sur ce blog, m’est apparu brûlant d’actualité : où comment des êtres cupides, uniquement intéressés par la richesse et la domination, en arrivent à exploiter leurs contemporains en les appauvrissant et en les logeant dans des taudis insalubres. Tout en les endettant à vie biensûr. Et que leur reste-t-il (le temps d’un bref travelling sur l’avenue principale) : la consommation de masse et les divertissements de bas étage par l’argent.
Ca vous rappelle quelque chose ?
Voici donc ce qu’il serait arrivé si ce brave George Bailey (James Stewart) incarnation des grandes valeurs humaines (amour, amitié, solidarité, tolérance, générosité) n’avait pas existé …
Et comme c’est un personnage de fiction, la réalité nous a malheureusement rattrappé !
Bonne année à tous quand même.
A Olivier Douarre
Merci de nous rappeler ce film et son actualité. Mais où sont les anges qui peuvent bloquer Lehman Broters et les agences de notation
Je crains que les simples citoyens que nous sommes ne puissent compter sur les anges de Capra (malgré mon admiration hyperbolique envers ce film et son auteur) mais sur leurs seules forces de résistance.
A l’heure de toutes les dérégulations ici et ailleurs ( note en bas de page: avez-vous entendu parler de cette grosse tâche de Ron Paul, candidat républicain qui, à la question d’une suppression des aiguilleurs du ciel- quitte à déréguler, ne dérégulons pas à moitié!- a répondu: « Pourquoi pas? »), nous ne pouvons même pas croire dans la pérennité des fondamentaux démocratiques car eux -mêmes sont en grave péril.Regardez la Grèce (j’aimerais entendre Angelopoulos sur cela) et l’Italie (j’aimerais entendre Rosi et Moretti), berceaux de notre civilisation,sont entre les mains de dirigeants qui n’ont pas été élus démocratiquement, nouvelle gouvernance oblige, et sont même issus de la Trilatérale (qui mériterait un film à elle seule…j’attends le grand film français sur les think tanks qui gravitent autour de Bruxelles).
La morale à tirer des problèmes de notre époque est à chercher plutôt du côté de l’activisme de certains héros de Ken Loach: nous devrons être nos propres anges, sachant que la bagarre sera longue, pénible, certainement infructueuse à court terme…mais nécessaire!
A Ballantrae,
Merci à vous pour la pertinence de vos propos que je partage hardemment. La volonté et l’optimisme des personnages de Ken Loach font effectivement chaud au coeur et doivent continuer à nous inspirer au quotidien.
A Ballantrae,
Je tiens à vous dire mon admiration quant à votre capacité à mener de front votre métier de professeur d’Histoire, et cette cinéphilie universelle, que je partage ô combien (de bons cinéastes et de bon films existent à toute époque, il faut arrêter avec cette cinéphilie cireuse et nostalgique qui nous empêche de voir les qualités du présent, quand bien-même une censure économique ou des diktats commerciaux viennent troubler la donne…), cinéphilie que vous faites vivre en visionnant un nombre de films impressionnant et en lisant également, j’en ai le pressentiment, un grand nombre de livres. Chapeau ! Comment faites-vous ? Une bonne organisation je présume…
Shotgun Stories de Jeff Nichols est une pure merveille (on pense à Antonioni, Ford, Malick… mais un vrai cinéaste est né) et je suis comme vous, très impatient de voir « Take Shelter ».
Côté lecture, « Le Cinéma dans le sang », conversations de notre hôte avec Simsolo m’a littéralement tenu en haleine pendant les congés de Noël, et actuellement, les mémoires d’Yves Boisset « La Vie est un choix » me régalent également à chaque page. Et je pense sincèrement qu’on tient là, nos deux cinéaste nationaux les plus engagés, les plus courageux dans l’adversité, et les plus insoumis.
Vous me faites rougir!!!Je ne mérite sûrement pas ce genre d’éloges!!!
Puisqu’il est question de biographie(ce qui est peut-être un peu hors de propos)ce sont les lettres que j’enseigne et non l’histoire.
Par ailleurs, je crois que nombre d’entre nous sur ce blog ou ailleurs (faites un tour du côté de DVDClassik, il y a plus érudit que moi, et de loin!) savons allier activité professionnelle et passion pour le cinéma.Je n’ai aucun mérite particulier si ce n’est de me nourrir de cinéma, de lectures, de musique, d’expos car c’est aussi indispensable que manger,boire, aimer,faire de l’exercice, nouer et entretenir une relation amicale…ne pensez-vous pas la même chose?
Pour ce qui est de Bertrand Tavernier ,d’accord mais Yves Boisset-même si c’est un monsieur apparemment charmant, cultivé, aux idées souvent voisines des miennes-ne m’a jamais vraiment convaincu en tant que cinéaste (trop de défauts purement techniques, de lourdeurs scénaristiques ou stylistiques…je sauverais peut être RAS mais je dois le revoir).Question engagement Marcel Ophuls n’est pas mal non plus, il est une grande conscience de notre temps.
A Ballantrae
N’oubliez pas pour Yves Boisset ALLONZ ENFANTS, RAS et LE JUGE FAYARD où l’on peut voir des dizaines d’acteurs formidables (une constante chez lui) dans un film qu’il est interessant de comparer aux dernier Marchal. Boisset était plus audacieux politiquement. Et n’oubliez pas certains de ces téléfilms comme LE PANTALON, L’AFFAIRE SEZNEC
Bonjour,
en ces temps difficiles ou certaines idées nauséabondes tendent à resurgir, il ne faudrait pas oublier « L’Affaire Dreyfus » dans les grandes oeuvres de Yves Boisset. Prodigieux dans le rôle titre, Thierry Frémont était entouré de remarquables seconds rôles dans ce téléfilm ambitieux de plus de 3h.
Citons encore « le Prix du danger » qui anticipe avec fulgurance les dérives et les horreurs de la télé-réalité actuelle ainsi que « L’Attentat » sur l’affaire – à peine camouflée – Ben Barka.
J’avais bien aimé surtout RAS que mon père,ancien d’Algérie avait trouvé plutôt juste.
J’ai un souvenir tout aussi diffus de Allonz’enfants qui manifestait une saine hargne contre la connerie militaire.
Les TVfilms de boisset sont honnêtes: j’ai trouvé intéressants Le pantalon (Stanzac assez superbe) et Seznec (même remarque pour Malavoy) mais sans pour autant y voir des oeuvres mémorables.
Je me rappelle assez bien en revanche Le juge Fayard,Canicule (excitant…sur le papier uniquement: des faux raccords à la pelle!des hiatus peu contrôlés dans le jeu et le ton!)ou encore Bleu comme l’enfer d’après Djian,Dupont Lajoie,La femme flic (est-ce de lui?),la travestie…j’en ai vu qqs uns et le bilan n’est pas follichon, malheureusement.
Ceci dit, certains titres n’ont pas fait de mal à la France giscardopompidolienne par delà leurs qualités cinématographiques.Les mythiques TUUUUT chaque fois qu’était prononcé le mot SAC ds Le juge Fayard sont un grand moment dans l’histoire de la censure!
J’ai parfois un peu le même souci avec Costa Gavras même si celui-ci soigne nettement plus la forme (j’ai découvert Amen que très récemment et lui trouve de réelles qualités, même chose pour Le couperet).
A Ballantrae
Le Couperet est un très bon film, très bien écrit par Jean Claude Grumberg
Je connais bien-sûr dvdclassik, et ai parcouru le blog de BT de fond en comble, et puis dire que j’apprécie votre éclectisme, qui n’est pas propre à tous, enfin, me semble-t-il…
Je dois voir quelque-chose comme 500 films par an en moyenne, mais c’est un problème, il reste un peu moins de temps pour la lecture, et tout le reste !!! D’où ma question, sur l’organisation, qui n’est pas mon fort.
Concernant Yves Boisset, je viens de revoir « Un Condé », et lui trouve encore et toujours cet impact rêche, sans concession. Bouquet y est glaçant. Je garde aussi un grand souvenir de Dupont Lajoie, que je n’ai vu qu’une fois, et qui m’a fait détester pendant de nombreuses années Jean Carmet, et éprouve une vraie tendresse pour « Canicule ». Le face-à-face Carmet / Marvin a tout-de-même de la gueule, non ? Tout comme le face-à-face Yanne / Hayden dans « Le Saut de l’ange », qui ne reste lui, qu’un bon polar, divertissant.
Et je suis d’accord avec Bertrand, sur les titres cités. R.A.S. est fondamental sur la Guerre d’Algérie. La carrière télévisuelle d’Yves Boisset est absolument remarquable, notamment son excellentissime « Le Pantalon » que je viens de revoir. La mise-en-scène de l’exécution de Bersot, appuyée par une photo très angoissante, vous noue les tripes. Ce film, imparfait, concatène pour moi l’idée que tout un chacun peut se faire de l’injustice.
A Sullivan
J’avais oublié UN CONDÉ
C’est très gentil!
L’organisation est déjà simplifiée du fait que j’enseigne le français, que la moindre des choses dans ma profession est de lire régulièrement.
Faites un test: lisez plusieurs ouvrages en même temps, non seulement, cela ne vous ralentira pas mais vous amènera à lire plus vite et plus efficacement.
Quant aux films, je ne quantifie pas le nombre mais je dois avouer que mon rythme énorme des années estudiantines est loin derrière moi: je préfére sélectionner, revoir en prenant le temps de réfléchir plutôt que multiplier les visionnages.
En revanche, je fonctionne souvent par cycles d’après un genre ou un auteur ou encore un thème.
Livres et films sont parfois connectés: exemple , en relisant L’oeuvre de Zola, je revois Van gogh de Pialat, Resnais et Minnelli,Edvard Munch de Watkins,Le songe de la lumière de Erice ou encore Le mystère Picasso de clouzot tout en feuilletant les écrits d’art d’Aragon (c’est facile, ce sont des articles indépendants) ou Conversations avec Cézanne chez Macula ou Les lettres de VG à Théo , tout cela relevant de la lecture en diagonale.Prenez des notes, placez des signets ou des fiches dans vos livres et vous gagnerez un temps fou dans vos pérégrinations livresques!
Autre exemple, la lecture du Mac Gilligan m’a permis de revisiter sur des mois le ciné d’Hitchcock mais aussi de jeter un oeil sur Steinbeck,Conrad,P Highsmith…histoire de comprendre l’idée d’adaptation.
Prenez un fil et tirez le: voilà la méthode qui me semble la plus adéquate.
Bonne année 2012 monsieur Tavernier et longue vie au cinéma en général et au western en particulier.
M. Tavernier,
Merci pour votre réponse. Je ne peux que souscrire à votre réticence devant la télévision (comme devant Facebook !), mais il est aussi vrai que certaines chaînes (très rares toutefois) permettent de satisfaire une curiosité cinéphilique qu’il n’est pas toujours évident d’entretenir. Vous trouverez, ci-dessous, la liste « étrange » (à de rares exceptions près, aucun classique de Douglas n’y figure) de l’hommage en cours :
Come Fill the Cup,
Bombers B-52,
Gildersleeve’s Bad Day,
Gildersleeve’s Ghost,
A Night of Adventure,
Gildersleeve on Broadway,
San Quentin,
The Falcon in Hollywood,
Zombies on Broadway,
The Black Arrow,
The Doolins of Oklahoma,
First Yank into Tokyo,
Rogues of Sherwood Forest,
The Nevadan,
Fortunes of Captain Blood,
If You Knew Susie,
Them,
The Great Gildersleeve,
Girl Rush,
Mara Maru.
Je précise à vos lecteurs que TCM a aussi pris l’étonnante habitude de diffuser en pleine nuit, une unique fois (contrairement au principe de la multidiffusion adoptée en principe) des films dont la rareté prime bien souvent la qualité, mais enfin…A titre d’exemple, sont ainsi programmés dans les prochains jours ou ont été programmés les dernières semaines : Black friday (A Lubin), The mad doctor of Market Street (Joseph H Lewis), Murders in the zoo (E Sutherland), House of horrors et she-wolf of London (J Yarbrough),The mad ghoul (J Hogan), werewolf of London (S Walker), The climax (G Waggner)…
Je précise enfin que tous ces films sont diffusés en VOST, sans aucune coupure intempestive, dans des copies correctes.
Enfin, je m’en voudrais d’oublier de préciser que TCM est aussi l’occasion de voir ou revoir nombre de films que vous défendez (night nurse, the stalking moon, my sister eileen, the naked spur, the gypsy moths…). Voilà, je m’arrête là, en vous priant d’excuser ce long message, mais qui ouvre peut-être quelques pistes à vos lecteurs désireux de parfaire leur cinéphilie à un prix modique, sans avoir nécessairement accès à tous les DVD que vous commentez si brillamment.
En vous souhaitant une très bonne,très heureuse et fructueuse année cinéphilique.
A pp
J’ai parlé longuement dans le blog de BOMBERS B 52 qui fut une plaisante surprise. Je n’ai jamais pu voir les Gildersleeve pas très côtés ni pu revoir BLACK ARROW que j’avais aimé en 16 mm vf (on trouve un dvd maintenant); NEVADAN ET FORTUNES,j’en ai parlé. Pas un souvenir exaltant de SAN QUENTIN mais j’aimeraisx le revoir. ROGUES OF SHERWOOD FOREST est co réalisé avec Henry Levin (qui commença et qui termina ?). Voir ce qu’en dit Dave Kehr sur son blog; MARA MARU n’a pas une grande réputation mais on ne sait jamais avec Douglas (cf A NIGHT OF ADVENTURE qui est très plaisamment réalisé)
COME FILL THE CUP a des moments excellents mais je n’attends pas grand chose de THE DOOLINS OF OKLAHOMA, THE FALCON IN HOLLYWOOD voir FIRST YANK INTO TOKYO.
Et TCM est une chaine interessante.
Donnez moi vos impressions
Correction déjà mentionnée sur une autre discussion de ce blog : ROGUES OF SHERWOOD FOREST (1950) fut ENTIEREMENT réalisé par Gordon Douglas.
En revanche c’est THE BANDIT OF SHERWOOD FOREST (1946) qui fut coréalisé par George Sherman et Henry Levin.
Ces deux films sont disponibles en dvd en Angleterre en VO sous titres anglais dans un coffret adjoignant le Robin des bois de Terence Fisher que Bertrand Tavernier avait loué en son temps dans la revue « Cinéma » mais que je n’ai pas vu.(Bourgoin dans son livre consacré au réalisateur le considérait comme mineur)
A DAMIEN
On oublie avec ces titres très proches. J’avais revu il y a quelques années un bout du Fisher qui m’avait semblé faible mais c’était doublé à la télé
Cher M Tavernier,
Un grand merci pour vos chroniques et pour l’ensemble de vos activités cinéphiliques, qui m’accompagnent dans ma passion depuis plus de 20 ans, a l epoque où j ai acquis votre superbe 50 ans de cinema americain. A cet égard, n’avez vous jamais envisagé de completer vos commentaires dvd par une recension des programmes télé ou en tout cas de certains d entre eux, même si je suis bien conscient que votre agenda n’est pas extensible à l’infini ! Je pense en particulier à TCM, dont la richesse ne cesse de me surprendre. A titre d’exemple a ainsi débuté ce matin (San Quentin) un cycle Gordon Douglas d’une quinzaine de films, suffisamment rare (et/ou mauvais
?) pour que pas un (me semble-t-il) ne soit évoqué dans votre ouvrage de référence (peut-être dans une chronique DVD précédente pour certains, je n ai pas vérifié). Bien à vous et merci encore.
A PP
Je n’ai pas la télévision, preferant voir les films au cinema ou en dvd. J’ai beaucoup parlé de Gordon Douglas dans le blog, ayant enfin pu revoir des films que je n’avais pas à ma disposition pour 50 ans : RIO CONCHOS, IRON MISTRESS,BARQUERO, TONY ROME, YELLOWSTONE KELLY, FORT DOBBS, LE TRESOR DES 7 COLLINES. J’ai loué beaucoup de ces films et j’ai découvert sa fort bonne variation sur le CAPITAINE BLOOD, revu avec plaisir DE MINUIT À L’AUBE qui contient des séquences excellentes, découvert A NIGHT OF ADVENTURE, modeste et inventif, THE FIEND WHO WALKED THE WEST . Je crois même que dans une chronique, je dis que Doulas est en train de devenir un de mes dadas. Quelle est la liste de TCM
Bonjour Monsieur Tavernier,
Je viens à peine de découvrir ce blog. Et je suis emerveillé.
J’aurais des tas de choses à vous dire dans les jours, semaines, années qui viennent.
Pour l’instant je me contente d’une simple question : où trouvez-vous tous ces films à louer ? et question subsidiaire, pouvez-vous m’indiquer quelques sites internet d’éditeurs de Dvd de films rares hollywoodiens des années 30 à 60.
Laurent
J’indique chaque fois ou l’on peut trouver les dvd en zone 1 ou 2
Bonjour monsieur Tavernier , j’ ai déjà chercher à vous contactez sur FB , je ne sais pas si vous avez eu mon message , je suis piratée , possible que vous l ‘ ayez eu et pensé , cette fille est dingue …..En effet une affaire tel que je l’ ai connu pousse hors de soi , la désespérance brise ….mauvais pour la communication ! là ça va mieux , j ‘ ai écris un texte sur mon mur FB cette nuit , il relate un peu l ‘ affaire que personne ne veux voir ….cela brise plus que tout ! Car histoire vraie …..je pars ce soir , train de nuit , non loin de Puivert où vous avez tourner la passion béatrice….j ‘ aime le cinéma et le votre depuis que je le connais , pourquoi je vous écris …..lisez le texte , le commentaire surtout …je suis fatiguée et pars dans les montagnes ….la vérité monsieur Tavernier …..un combat ! Sinon je vous aime beaucoup et vous souhaite une belle année , là bas je regarderais les étoiles …et continurais le combat pour que la justice existe …innacceptable de vivre , d ‘ oublier l ‘ inadmissible , cela serait mourir avant la mort …pas mon genre….dommage et non , je vais voir des montagnes sublimes ….et les étoiles . Caroline . ce texte n ‘ aura pas de réponses , mais allez sur le compte FB andromede gala , celui de mon vrai nom , les crimminels que je dénonce l ‘ on piraté et fermé fin aout , une tombe …là bas je n ‘ aurais presque pas de connéction , je vous écris une dernière fois
Aandromede
Je n’i pas, n’use pas et n’userai jamais FACEBOOK ni aucun de ses équivalents. Je deteste cela. Donc je ne peux rien vous répondre
Entièrement d’accord! Voyant l’engouement bizarre autour des amis virtuels de FACEBOUC ,je me suis d’emblée méfié…et le visionnage du superbement écrit The social network m’a permis de comprendre jusqu’à quel point le ver était dans ce fruit pourri dès les origines: vive le cinéma, on y rencontre plus sûrement les gens-à condition d’inventer des possibilités de dialogue(rencontres, débats, etc…)-que dans ce dispositif!
Et au fait, EXCELLENTE ANNEE 2012: voeux de bonheur, de santé, de rencontres fructueuses,de tournage aussi…et encore merci pour tout ce que vous faites, pour tout ce que vous êtes!
A propos du western, j’ai découvert avec bonheur la collection que vous présentez avec Patrick Brion, ainsi que vos ouvrages sur le cinéma américain. Il y avait un ciné club dans la ville où j’ai passée mon bac au début des années 80 : aimer le western était très mal vu… Avez-vous vu Deadwood ?
A Dupea
Oui, intéressant
Concernant George Roy Hill, j’avais quant à moi bien aimé La kermesse des aigles avec Redford et La castagne avec Newman (de mémoire, ce film sur le hockey sur galce était assez violent).
Concernant le sujet du film de Brabin, cela me fait aussi penser à La moisson rouge de Hamett (dont se sont d’ailleurs inspirés les frères Coen)
Enfin, concernant John Le Carré, il y a assurément d’autres films à voir que la Maison Russie qui est très mauvais :
– L’espion qui venait du froid,
– The constant gardener
Ces deux films sont largement plus intéressants que ce film d’espionnage démodé et trop long.
La maison Russie ne m’avait pas semblé très mauvais mais il pouvait désarçonner par son refus du spectaculaire.Connery y était magistral,le récit m’avait semblé très lisible malgré sa complexité
Je vous assure que La petite fille au tambour était bien (dans un souvenir certes lointain )tout en aimant beaucoup l’assez brillant et émouvant The constant gardener
A Ballantrae
Totalement d’accord. Et Schepisi est un metteur en scene sous estimé (THE DEVIL’S PLAYGROUND, THE CHANT OF JIMMIE BLACKSMITH, 6 DEGREES OF SEPARATION, version réussie de CARNAGE)
Bonne année à vous et merci pour le conseil : j’essaierai de le voir.
A Bertrand Tavernier:
En relisant 50 Ans, je m’aperçois que vous aviez déjà commenté tout ça, la fin de Tracy avec ce chapeau qui rebondit et tourne sur l’asphalte, symbolisant sa mort: l’homme qui a perdu son chapeau a tout perdu dans les films noirs, ce qu’ont très bien compris les Coen dans Miller’s Crossing, l’un des rares films qu’ils ont vraiment réussi!…
Bonne journée
Ah non! « l’un des rares films qu’ils ont réussi » comme vous y allez!!!
Je compte pour des réussites majeures, revitalisant souvent des genres,Blood simple,Miller’s crossing,Fargo,The barber,No country…
Barton fink, film complexe et difficilement définissable, est lui aussi un chef d’oeuvre.A serious man à défaut d’être aussi parfait est un objet très singulier, un tantinet trop codé pour le goy que je suis!
Arizona junior et The big Lebowski sont des comédies au style visuel brillant, hilarantes pour leurs galeries de personnages, pour le jeu sur le langage ou le rythme.
True grit est un agréable western
Même The hudsucker proxy ou Oh brother, parfois lourdauds, contiennent de bonnes choses.Intolérable cruauté et Ladykillers ne sont pas très bons et pourtant qqs idées , plans très élaborés restent en mémoire.
Sans faire dans la coenmania , je vous trouve dur!
A Ballantrae: bah, disons le meilleur avec Lebowski et restons-en là, mais j’ai loupé A Serious Man qui me fut fortement conseillé.
A Martin brady
Et qui est film des plus réjouissants mais j’aime aussi FARGO, MILLER’S CROSSING, LES DEUX TIERS DE BARTON FINK
Je note, cher Ballantrae, et j’en souris jusqu’aux oreilles, que « True Grit », qui il n’y a pas si longtemps « revisitait les codes du genre » était même une date dans l’histoire du western, n’est plus maintenant qu’un… « agréable western »… (Qu’est-ce qu’on rigole…)
True grit n’est pas un chef d’oeuvre et je crois avoir dit dès l’origine que c’était décevant que les Coen, surtout après le western/polar No country…,n’aient pas réitéré l’exploit de Miller’s crossing à savoir une rénovation absolue du genre qui savait allier distanciation et vrais morceaux de bravoure pleinement inscrits dans un amour sincère du polar.
Je maintiens que True grit cherche à revisiter les codes en asséchant le western , en le vidant de sa substance, en le paralysant par moments (certains trajets sont comme raccourcis par les fondus enchaînés).Cependant, ils ne font pas toujours mouche: avec le recul, il vaut surtout pour la scène de chevauchée nocturne totalement hallucinante mais on doit se souvenir de l’attaque de la cabane,de l’assaut de Cogburn…et de manière générale de la tenue esthétique des plans,d’un epartition inspirée de C Burwell, leur complice de tjs!Cette réussite mitigée-qui en fait cependant un western aussi (voire plus) honorable que True grit 1 m’apparaît comme un western agréable mais pas globalement inoubliable comme nombre de titres évoqués dans nos discussions sur les 10, 15, 100 westerns les plus chers à nos coeurs!!!
True grit pâtit aussi de son apparition dans une année riche en grands films de tous genres, de tous pays:Tree of life,Melancholia,Il était une fois en Anatolie,L’étrange affaire Angelica,Hors Satan,La piel que habito,L’Apollonide,Le havre, The artist,Drive,Black swann,Le tableau,Hugo Cabret, Essential killing,Une séparation, etc…vous l’aurez compris, j’ai glissé au passage mon top 15!Et il manque des films pas vus tels Shame, Le cheval de Turin,La dernière piste, J’ai rencontré le diable, etc…
en gros, les coen n’ont pas fait un GRAND film mais il n’en demeure pas moins que leur film possède de réelles qualités!
Compte tenu de la très grande médiocrité des réalisateurs actuels (je parle de ceux qui ont commencé dans les années 90-00 donc ne sont pas concernés de sgéants tels Allen ou Eastwood qui peuvent se permettre un film moyen), les frères Coen sont à mon avis ceux qui méritent notre attention aujourd’hui même si tous leurs films ne sont pas des chefs d’oeuvre (mais quel réalisteur peut se targuer de n’avoir fait que des chefs d’oeuvre : même Welles, Lubitsch ou Lang par exemple ont réalisé de « petits » films eu égard à leur génie)
Moi j’adore Fargo, Barton Fink (qui me rappelle Kafka) et The Big Lebowski simplement parce qu’ils sont de vrais films de cinéma et de cinéphiles et qu’ils montrent autres choses avec une bonne histoire et de bons acteurs.
A MAXOU 37
Il y a des cinéastes interessants, talentueux qui sont apparus ces dernières années de PT Anderson à Wes Anderson et Michael Mann (sauf ses derniers films), de John Sayles à Charles Ferguson et Todd Solondz. Et que dire de films comme FROZEN LAND, BONES, KILLING FIELDS
A MAXOU37: « la très grande médiocrité des réalisateurs actuels », curieux, moi je suis surpris qu’il y en ait encore autant de bons réalisateurs aux USA, en nous laissant énerver par les blockbusters téléphonés 3d ou pas, on risque d’oublier les cinéastes cités ci-dessus et cachés derrière, y’a encore des cinéastes us qui ne se cachent pas derrière une compagnie (j’essaie de voir Twilight 1, j’arrive pas au bout…), même James Gray qui est persuadé d’être un génie (dans ses interviews) fait des films attachants, MAIS, je viens de voir 4 Mois, 3 Semaines , 2 Jours de Mungiu (merci Bertrand) et ça remet les yeux en face des trous: qu’est-ce que James Gray à côté? Je dis pas qu’il devient sans intérêt mais… On est parfois tenté par un anti-américanisme face au cinéma us actuel, dont il faut se garder (j’ai pas dit: vous, je développe, je développe…), même si le film de Mungiu est un chef d’oeuvre. Tiens, j’attends beaucoup de Wes Anderson après Mr Fox, j’ai jamais vu un film d’animation arriver à faire exister ses personnages autrement que par les gags, faut que je voie La Vie Aquatique mais l’affiche m’avait paru tellement moche…
Les Coen ont commencé avec Blood simple en 1985 puis Arizona Junior en 1987.
Même si l’âge d’or semble derrière nous, les années 80- 90-2000 ont vu apparaître nombre de cinéastes intéressants:
-aux USA, je retiens avant tout les Coen (cf plus haut),PT Anderson (passionnant depuis ses débuts et carrément magistral avec There will be blood), Gray (un sans faute),Burton (malgré ses errances…je nepeux croire que l’auteur de Edward scissorhands,Ed Wood, M Jack,sleepy hollow ne puisse se remettre en selle malgré un désastreux Alice),GVSant( surtout pour My own private Idaho,Elephant, Gerry),Wes anderson et ses comédies neurasthéniques ( avec mon chouchou La vie aquatique),Jeff Nichols (qui semble triompher avec Take shelter que j’ai hâte de voir après un impressionant Shotgun stories),Michael Mann ( à l’exception de Miami vice),Todd Solontz (dès son premier film),etc…
-en France Carax,Desplechin,Mazuy,Ferran,Grandrieux,Noé,Bral, Dumont,Bonnello( je n’aimais que modérément mais L’Apollonide prouve brillamment qu’il faut laisser évoluer un cinéaste, lui donner le temps de mûrir,Kahn,Podalydès,etc…
-en Espagne Almodovar,tout le ciné fantastique,Coixet…
-en Asie toutes les nouvelles vagues que nous ignorions jusque là ( Corée,Taiwann, HK,Chine) en plus du renouvellement parfois prodigieux des Japonais
-etl’Iran? c’est qq chose tt de même!!!
-et les pays de l’Est même si légèrement en retrait ont vu surgir Sokourov,Tarr, Kanevski,Guerman,Kieslowski,Svankmajer,Mundruzco,Mouratova, etc…
Oui, on peut se dire que le cinéma est moins bien qu’avant…mais il est encore vivant,excitant, surprenant au présent.En admirer le passé n’est pas incompatible avec le désir de découverte de ses contemporains, sinon on le muséifie! a l’inverse, s’esbaudir devant l’actu sans connaître le passé condamne à des vues courtes, dénuées de recul;
tout à fait d’accord avec vous : je citerai aussi Jason Reitman et James Gray. Ma phrase était bien évidemment extrême : le souci c’est que l’on entend parler que de blockbuster (tout le monde s’ébahit parce que Roland Emmerich – celui d’Independance day et Godzilla – fait un film sur Shakespeare) et que la qualité des films est jugée sur le nombre d’entrées (j’exagère à peine je pense) ; quand j’était étudiant à Nancy, j’allais deux à trois fois par semaine voir « d’autres » films qui faisaient peu d’entrées (je me souviens du film de Kiarostami notamment « au travers des oliviers » splendide) et ce sont là mes meilleurs moments de cinéphile. Ce cinéma s’appellait « Le Caméo » (un nom prédestiné apparemment) et j’en remercie son directeur pour son engagement pour un autre cinéma (même si je n’étais pas forcément d’accord avec ses idées).
RIO BRAVO est toujours mon film de chevet !!
Bonjour, j’avais vu Beast Of The City dans un vieux Cinéma de Minuit, sa violence et surtout son ton cru m’avaient frappé, pouvant rappeler Rowland Brown qui a fait des films du même style dans les années 30 aussi: Quick Millions avec Spencer Tracy et Blood Money avec George Bancroft (et Judith Anderson, qui est formidable). Beast me fait penser aussi à un western du même style que vous connaissez aussi bien: Law And Order, de E L Cahn (WK Everson était venu le présenter à Chaillot), mais je croyais que les deux films, étaient tirés du même roman Saint Johnson, de WR Burnett, or je me rafraîchis la mémoire (IMDB) et vois que Burnett est crédité pour l’histoire de Beast, son roman est au générique de Law (scénario John Huston). Ca raconte la même histoire: un pré-Dirty Harry auprès duquel le fameux inspecteur passerait pour un boy-scout anesthésié par la bonté décide de nettoyer une ville sans gants blancs ni pour les méchants bandits, ni pour les notables, dans les deux joué par Walter Huston, le « toughest » guy de l’histoire du ciné u.s.! Je me rappele du glaçant lynchage de Andy Devine, qui je crois est mené à son terme par l’impitoyable Walter, papa du scénariste pas encore réalisateur. Les années 30 étaient aussi « pre-code » pour la violence?
Tous ces films possédent un ton sobre, tendu, retenu, je ne sais pas si les Rowland Brown, qui sont vraiment sensationnels (il faut voir la fin de Tracy dans Quick Millions!) sont dispos en dvd, TCM les a passés ici.
A propos de Charles Brabin, on peut trouver en zone 1 deux films muets au moins de ce cinéaste: THE RAVEN (1915, d’après Poe) avec Henry B. Walthall, et BURNING DAYLIGHT (1928), d’après Jack London. Je n’ai pas vu le premier, mais je garde un bon souvenir du second. J’avais beaucoup aimé Beast Of The City et Le Masque d’Or. Brabin est peut-être un cinéaste à découvrir…
Par ailleurs, le revision récente de L’arnaque m’a comblé de joie: oui, le film joue sur le charme et constitue un objet dénué de gras, où tout est agencé avec une précision absolue et une sensibilité réelle.Je vous trouve dur avec ce film qui, à mon sens, est aussi réussi que Butch Cassidy que j’avais revu avec délectation juste après la mort de Newman.
L’édition DVD récente de abattoir 5 achève de me persuader que GR Hill doit être réhabilité comme un cinéaste personnel et passionnant.
Je dois revoir et Garp et La petite fille au tambour qui, dans mes souvenirs, était une belle adaptation de Le Carré (la + convaincante avec La constance du jardinier et La maison russie)qui n’a rien à voir avec le « résultat guère enthousiasmant » que vous dites:l’ambiance lourde du liban me semblait bien rendue et le dispositif annonçait un peu l’ambitieux Munich de Spielberg ( jeux de rôles, mise en scène faite autant pour éliminer l’ennemi que pour lui envoyer des « messages »: de la com avant l’heure).
Jamais vu cette suite de Butch Cassidy…Apparemment,R Lester a raté son coup alors qu’il l’avait réussi avec Robin and Marian ( même si le film qui m’avait emballé lors du premier visionnage m’a semblé simplement intéressant à la revoyure et non le chef d’oeuvre crépusculaire potentiel…impression que tout va trop vite compte tenu du sujet, comme vous l’expliquez très bien dans 50 ans…)
Avez-vous pu découvrir Blackthorn de Mateo Gil dont la bande annonce semblait promettre un sens de l’espace admirable et une matière mythologique dense? Je n’ai pu le voir car il n’a pas été très bien distribué.
Pas plus que je n’ai vu La dernière piste de K Reichardt dont j’ai bien aimé Old joy il y a qqs années.
QQs infos en plus sur le projet d’Inarritu: ce serait inspiré par le m^me événement que Man in the wilderness (Hugh Glass trappeur blessé à mort par un ours réussit à survivre , poursuivant de sa vengeance ceux qui l’ont abandonné) avec éventuellement au casting Di Caprio -(à la place de R Harris…pas le même gabarit physique amis pourquoi pas? le jeune acteur a fait ses preuves) et Sean Penn (à la place de Huston…je l’aime bien mais espère une composition pas trop chargée).
A propos de western, entendez vous parler par votre ami TLee jones de l’évolution du projet d’adaptation de Méridien de sang de CMac Carthy, qui, bien servi, pourrait faire figure de « western ultime » du moins en a le potentiel?
A Ballantrae
Aucune nouvelle, hélas, du projet de Tommy Lee Jones. La DERNIERE PISTE était un film fort attachant. Dans ma note, je trouve quelques qualités au Lester, de bonnes idées mais aussi des lourdeurs inutiles
A un moment, R Scott était pressenti mais il n’en est plus question apparemment car il est occupé avec son prequel d’Alien.Tant mieux, ce n’est pas pour lui!
Compte tenu de sa participation à No country… et du succès de True grit, j’espérais que TL Jones était des mieux placés.
Tout dépend bien sûr des droits du livre et de ce que peut dire C Mac Carthy qui, à mon avis, préfèrerait l’authenticité de Trois enterrements… comme carte de visite à toute autre!
S’il est une matière littéraire qui m’intrigue, c’est bien le roman qui a donné lieu au Grand passage de vidor (que j’adore), apparemment adaptation partielle d’un texte ample.
Et bien sûr,Jack london ne me semble pas avoir été assez adapté y compris pour ce qui est de ses récits animaliers souvent rendus mièvres alors qu’ils sont sauvages, lyriques et sans concessions.Radieuse aurore serait un très grand film, les nouvelles de Construire un feu réagencées en un tout cohérent (un peu comme le fit Altman pour R Carver) seraient un immense film.
Plutôt que remaker l’intégralité des westerns du passé, les scénaristes devraient lire un peu plus et faire bosser leur qualités d’adaptateurs!
A Ballantrae
J’avais lu il y a longtemps le roman qui a servi d’inspiration au GRAND PASSAGE, roman énorme. Le film n’en adapte qu’une partie. Il devait, je crois, y avoir une suite qui ne fut pas tournée et qui se déroule vers le Yukon
D’autant plus que Tommy Lee Jones a déjà adapté The Sunset Limited, l’excellente pièce de Cormac McCarthy :
http://www.amazon.com/Sunset-Limited-Samuel-L-Jackson/dp/B0041KKZGY/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1325869749&sr=8-1
Ce téléfilm sort en DVD dans un mois (avec sous-titre français). J’avais pu le voir en Russie. Je vous le recommande. Cette pièce aux accents dostoïevskiens est superbement interprétée aussi bien par Tommy Lee Jones que par Samuel L. Jackson.
A Fabien
Merci