Schoendoerffer, Ceylan, Lee Chang-dong
8 octobre 2018 par Bertrand Tavernier - DVD
Je reviens de revoir LA SECTION ANDERSON et RÉMINISCENCE (rencontre avec des rescapés de la section Anderson, 22 ans après) de Pierre Schoendoerffer et j’ai été bouleversé par ces deux documentaires qui paraissent à la fois très actuels et mettent en valeur tout ce qui sépare deux guerres perdues comme le Vietnam et l’Irak : dans l’attitude des personnages, la manière dont ils parviennent à se réinstaller dans la vie civile. Ce sont des films qui disent une masse de choses sans imposer d’idées préconçues et ils tiennent mieux le coup que les épisodes de LOIN DU VIETNAM et les films. C’est une très belle idée que d’illustrer certains épisodes de LA SECTION ANDERSON (où l’on voit vraiment que la guerre c’est l’attente, la confusion, le crapahutage dans la boue, sous la pluie) avec cette variation déchirant sur « Saint James Infirmary » que chantonne un soldat qui s’accompagne à la guitare et que l’on réentendra dans RÉMINISCENCE. J’avais oublié à quel point RÉMINISCENCE est émouvant et parlant : ces intérieurs, ces paysages, cet homme qui caresse son fusil, cette solitude qu’ils recherchent presque tous. Et ces femmes à qui ils n’ont pas parlé de leur guerre (ce qui revient aussi tout au long de LA GUERRE SANS NOM). A mots couverts, avec pudeur, on sent à quel point la guerre les a marqués mais aussi que le fait qu’ils soient commandés par un homme qui avait des principes, qui respectait les valeurs, les a soudés. Comme le dit Anderson dans RÉMINISCENCE, « dans ma section il n’y a pas eu de dérapages, de My Lai parce qu’on respectait les principes ; on a eu peu de morts parce qu’on respectait les principes et on se respectait les uns les autres ». Un des soldats évoque la guerre des années 70 en disant c’était devenu n’importe quoi et que cela l’a fait quitter l’armée. Schoendoerffer fait juste une petite erreur en traduisant « préjudice » par préjudice, alors que c’est plutôt préjugé. Ces deux films méritent d’être redécouverts.
La vision du POIRIER SAUVAGE et de BURNING ont été deux grands chocs. Voilà deux œuvres sublimes visuellement, profondes, riches, complexes et qui vous prennent le cœur. Il y a une sorte de lien émotionnel qui les relie (les héros masculins, mal à l’aise, introvertis, bougons, tourmentés, le fait que tous deux veulent écrire et le film évite les clichés du futur roman-miroir). Ils nous parlent des blessures intimes et de la solitude, du rapport à la Nature. Voilà des œuvres qui vous lavent l’esprit. J’en profite pour rappeler les autres titres de ces deux réalisateurs que j’ai adorés WINTER SLEEP, IL ÉTAIT UNE FOIS EN ANATOLIE, UZAK pour Nuri Bilge Ceylan et PEPPERMINT CANDY, POETRY, OASIS, SECRET SUNSHINE pour Lee Chang-dong. Des œuvres indispensables.
La défense du FRANCISCAIN DE BOURGES (Blu-ray Gaumont) passionnée et convaincante de Dumonteil, m’a poussé à revoir ce film qui m’a plus touché que lors de sa sortie. Mais je persiste à le trouver raté, en dépit d’intentions plus que louables et de moments assez touchants. Raté à cause de Lara et là, je rejoins Alain Riou qui dans les bonus de cette remarquable édition, critique fortement le film, tout en reconnaissant qu’il l’a trouvé meilleur que la première fois. Il pointe finement que la principale erreur est le choix de Lara qui ne sait pas bien filmer les séquences d’action (l’utilisation de l’espace dans les premières scènes est catastrophique), séquences de torture, attaque du convoi qui auraient été mille fois mieux dirigées par René Clément. J’ajouterai ou par Henri Decoin comme le prouve une œuvre de commande comme LA CHATTE où les séquences d’action, d’arrestation, d’attentats témoignent d’un savoir-faire, d’une efficacité, voire d’une invention visuelle (Montazel est très supérieur au Kelber du FRANCISCAIN) infiniment supérieure, sur un sujet moins audacieux ou ambitieux. Ajoutons que la direction des jeunes acteurs (leur choix comme le montre Jean-Pierre Bleys est souvent discutable) est, là encore, très en dessous de Clément. Aurenche, lui, était furieux du choix de Hardy Krüger. Il avait écrit le scénario en pensant à Gert Froebe, ce qui était une idée formidable, passionnante. Le frère Stanke, énorme, colosse d’humanité indéchiffrable de prime abord, se saoulait la gueule (il allait voir des créatures nous dit Lara) et passait pour un abruti, mais il avait ses formidables éclairs de tendresse humaine et ce courage à l’état brut, qui pousse à agir sans analyser. Krüger est trop beau et il joue les abrutis, il fabrique, il nous explique ce qu’il pense et même s’il a des moments émouvants, passe à côté du personnage. Plusieurs moments (les discussions sur l’au-delà, sur la conscience) m’ont touché mais je les sentais très en dessous des intentions. La mise en scène de Lara comme dans TU NE TUERAS POINT rabote, étouffe, elle n’ajoute pas de complexité, de lumière, d’imprévus. Elle comprime, compresse le scénario ce qui n’était pas le cas D’EN CAS DE MALHEUR, du JOURNAL D’UNE FEMME EN BLANC, d’UNE FEMME EN BLANC SE RÉVOLTE où l’on sentait une urgence aidée par le Noir et Blanc. Il faut défendre le FRANCISCAIN mais surtout pour ses intentions. Le casting des Allemands est pauvre. Dans les bonus, Anne Riou évoque avec chaleur, intelligence et passion la personnalité et la carrière d’Aurenche.
Le lendemain, j’ai revu dans le DVD du coffret Eclipse de Criterion (zone 1) consacré à Lara durant la guerre, le merveilleux LETTRES D’AMOUR, admirable de légèreté, de finesse, d’invention (dans les personnages, les péripéties très enchevêtrées). De la nouvelle de son oncle, que j’ai lue, Aurenche ne garde que l’idée des deux quadrilles et invente toute une série de machinations amoureuses – une femme qui trompe son préfet de mari, fait envoyer les lettres de son amant à sa meilleure amie qui va tomber amoureuse en les lisant –, politiques – le parti de la Réaction entend se servir d’un bal pour humilier ses adversaires -, de retournements cocasses, de notations imprévues ou saugrenues. Il ajoute un personnage de braconnier qu’il avait filmé dans LE PIRATE DU RHÔNE et qu’il réutilisera dans LES AMANTS DE PONT SAINT-JEAN (ou comment le documentaire nourrit la fiction, idée originale et moderne), des tirades féministes touchantes ou perçantes : la manière dont Perier fait le portrait d’Odette Joyeux me touche à chaque vision. Carette est dément dans un personnage de maître à danser qu’on veut faire passer pour un médecin aliéniste et qui n’arrive pas à dormir. L’interprétation est parfaite, de François Perier à Odette Joyeux en passant par Simone Renant et le formidable Alerme (qui déclare à son avocat « si les avocats servaient à quelque chose, je ne vous prendrais pas » ou bien « je ne sais pas comment vous faites pour vous mettre du jaune d’œuf sur votre rabat »). A noter qu’Odette Joyeux, dans ce film de 1942, travaille, dirige une compagnie de diligence qu’elle n’abandonnera pas contrairement aux films américains de l’époque.
Je voudrais également souligner la sortie chez Carlotta du magnifique coffret consacré à 5 ET LA PEAU et à Pierre Rissient avec deux excellents documentaires, mine d’anecdotes, d’histoires qui montrent bien la passion de mon ami Pierre, l’acuité de ses jugements. Sur le film, j’ai écrit un texte qui est cité dans le dossier de presse et que je n’aurai pas l’arrogance de reproduire. Il y a aussi une édition moins luxueuse et moins chère.
Puisque je salue Carlotta, signalons les sorties de DEUX HOMMES EN FUITE de Joseph Losey, dont je fus l’attaché de presse, de HUIT HEURES NE FONT PAS UN JOUR de Fassbinder, et de DUEL AU SOLEIL de King Vidor que je veux revoir. Le transfert a l’air magnifique et les couleurs plus somptueuses encore que dans mon souvenir mais l’interprétation survitaminée de Jennifer Jones qui joue comme dans un opéra m’a fait chanceler et je vais prendre un peu de repos avant de continuer.
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[…] le coup de chapeau à un ami de cinquante ans, Pierre Rissient, que j’évoquais dans le numéro d’été de Positif, parlons de plusieurs […]
Cher Monsieur Tavernier,
Contrairement à ce que vous écrivez, UN HOMME EST MORT, de Kris et Étienne Davodeau, n’est pas consacrée au cinéaste Édouard Luntz, mais bien à René Vautier, qui a filmé la lutte des ouvriers en grève, en 1950, à Brest.
La bande dessinée qui raconte la recherche, par un jeune étudiant en cinéma, des films oubliés d’Édouard Luntz est de Julien Frey et Nadar, et a pour titre AVEC ÉDOUARD LUNTZ. J’ai eu le grand plaisir de la publier chez Futuropolis. Ce n’est pas une biographie du cinéaste, mais une enquête, recueillant de nombreux témoignages, sur les films, quasi invisibles aujourd’hui, de Luntz. Il y est fait, bien sûr, une part belle au tournage du GRABUGE, et ne cache pas les difficultés liées à ce tournage (dans un chapitre judicieusement intitulé : « Lost in Brazil »). La singularité de ce cinéaste, l’un des premiers, me semble-t-il, à filmer la jeunesse de ce qu’on appelait pas encore les quartiers, ne mérite-t-il pas que l’on découvre ou redécouvre ses films ? Une rétrospective des films de Luntz sera au programme du cinéma Nova, à Bruxelles, du 26 novembre au 16 décembre 2018. On y verra presque tous les films de Luntz, y compris LE DERNIER SAUT, bien sûr.
Ne pensez-vous pas qu’il serait heureux qu’en France une telle rétrospective puisse voir le jour, ici ou là, et, pourquoi pas, sous vos auspices bienveillants ?
Bien cordialement.
Claude Gendrot
MR Tavernier
Je viens de terminer Voyages et j’ai eu une idée pour que vous continuez votre beau travai avec les années 70,occupez du cinéma U.S et que Martin prenne le cinéma français ce qui est sûrement à votre portée à tout les deux et bon voyage 3
A Yvon Gather
Je ne veux pas parler des années 70 car là, je deviens metteur en scène et il y aurait conflit d’intérêt. Et je n’ai aucune envie de faire un film sur le cinéma américain. Il a d’ailleurs été fait par Scorsese
A Bertrand et Yvon
Je profite de l’échange, je crois vous avoir entendu dire que vous n’aviez pu aborder , faute d’épisodes, quelques cinéastes dont Franju ; je suis curieux de la façon dont vous auriez abordé ce personnage complexe et passionnant, et sa filmographie remarquablement cohérente – à l’exception peut-être de ses films en couleurs, « L’abbé Mouret » et « Nuit rouge », souffrant pour l’un d’une adaptation maladroite (impossible peut-être, Franju s’en plaignait) et pour l’autre d’un manque de moyens et d’un look très SFP – reste cependant un climat proche de Feuillade, ce qui via Champreux fait que l’objectif est partiellement atteint.
Je profite encore pour dire que j’avais eu la chance de voir une bonne partie de ses films, dont les rares et précieux court métrages, dans un salon de la Villa Lumière , et c’est un de mes plus beaux souvenirs de spectateur. ( Je m’attendais à voir débarquer Judex, le dr Génessier, Méliès même dans ce beau décor !) Je ne sais quelle part vous aviez pu prendre dans cette rétrospective de 1986, reconnaissance éternelle en tous cas.
A Denis Fargeat
Je me concentrais sur HOTEL DES INVALIDES (difficile de passer le SANG DES BETES en extrait sans un effet répulsif), la TETE CONTRE LES MURS, LES YEUX SANS VISAGE. Je suis plus réservé sur le reste de l’oeuvre en dehors de THERESE DESQUEYROUX parfois et de certains moments de JUDEX. Il avait une tendance à bâcler les scénarios et à oublier la direction d’acteurs. Mais ses quelques réussites sont extraordinaires même s’il se répète d’interview en interview et ressasse la même idée
À Bertrand Tavernier
Merci pour votre réponse. Effectivement, il disait souvent la même chose, avec pour refrain la belle devise « j’aime les images qui me font rêver, mais je n’aime pas qu’on rêve pour moi ». Une interview surprenante cependant, le bel entretien avec Serge Daney sur France culture , où il fut assez déstabilisé pour aborder ses films sous un jour nouveau.
… un dernier élément sur Franju, cette émission de 1983 sur le documentariste: https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/surprises-de-vues-les-vertiges-de-georges-franju-1ere-diffusion-16081983
Et ça commence par la fameuse profession de foi, Feuillade contre Méliès !
Assez déçu par LE SECRET DE SANTA VITTORIA (Stanley KRAMER, 1969) qui vient de sortir récemment en vidéo.
Je ne connaissais pas ce film et j’ai eu envie de le découvrir pour ses deux acteurs principaux (Anna MAGNANI, Anthony QUINN) plus que pour son metteur en scène, même si j’aime certains de es films, mon préféré restant JUGEMENT À NUREMBERG que je trouve formidable grâce aux interprétations de LANCASTER et TRACY.
Par contre je n’ai rien trouvé d’exaltant dans ce trop long SECRET… dont l’action se situe au moment de la débâcle allemande à la fin de la deuxième guerre mondiale. Les habitants d’une bourgade viticole italienne, craignant d’être devalises de leur précieux stock de bouteilles par les Allemands, vont les cacher dans un endroit sûr.
QUINN est le maire de la bourgade, porté sur la bouteille (si, si) et MAGNANI son épouse volcanique. Cabotinage des deux stars, deux intrigues amoureuses inutiles, une arrivee allemande de huit bonhommes commandes par le « pas méchant » Hardy KRUGER pour arriver à pas grand chose de captivant. Je sauverai uniquement de ce « SECRET », le très beau générique de début, le passage des bouteilles de mains à mains jusqu’à la cachette (la meilleure scène), la photo de Guiseppe ROTTUNO et la musique d’Ernest GOLD. Sinon… l’ennui m’a gagné.
A JPS
Vous donnez envie de voir le générique….
Sur un sujet voisin , connaissez vous « Qu’as-tu fait à la guerre, papa ? (What Did You Do in the War, Daddy?) »
Slapstick , jeu sur les genres, gestion de la durée, humanisme retors et une certaine beauté formelle – du mal à définir cette beauté là – c’est un Blake Edwardes grand cru, mais faut être client.
A Denis Fargeat : non je n’ai pas vu cet EDWARDS là.
A JPS
On a surtout le sentiment d’un énorme gâchis, tant Kramer réalise le film avec des gants de plombs. On pense à ce que De Sica ou Monicelli auraient pu faire d’un sujet pareil. Magnani a terminé sa carrière là-dessus.
Je n’ai guère vu que THE DOMINO PRINCIPLE de regardable, bien qu’il soit réalisé comme un téléfilm, les scènes entre Hackman et Candice Bergen frisent la ringardise, mais l’intrigue nous tient en haleine, la machination dans laquelle Gene Hackman est embringué, avec des personnages à double visage, en fait un thriller tout à fait efficace. Probablement ce que Kramer à fait de moins pire, mais j’aimerais voir un jour L’or noir de l’Oklahoma ne serait-ce que pour son casting.
a LeNain
Très peu de kramer post NUREMBERG sont regardables. Au contraire, certains critiques ont plus ou moins réhabilité ON THE BEACH, voire même SHIP OF FOOLS
A Le Nain : j’ai un souvenir assez bon de LA THÉORIE DES DOMINOS, mais je ne l’ai pas revu depuis quelques années. J’avais bien aimé SHIP OF FOOLS (65), mais LE DERNIER RIVAGE et surtout UN MONDE FOU, FOU, FOU me semblent longs et poussifs. Dans le cas d’UN MONDE… je n’ai jamais pu aller au bout.
L’OR NOIR D’OKLAHOMA m’a totalement échappé.
Il faut que je vois PROCÈS DE SINGE.
Ce soir on peut voir sur la Chaine Parlementaire à 20h30 un doc sur la Continental (avec intervention de BT).
A MB
Merci ! On peut le voir en replay. Ceux qui ont lu le livre de Christine Leteux n’apprendront pas grand chose , et le documentaire est de ceux qui ne font apparaître les intervenants que comme pour illustrer le propos ( trop courtes interventions). Mais c’est intéressant, outre notre cher Bertrand on peut voir Pierre Barillet, Pascal Mérigeau, Pascal Ory, Jean Ollé Laprune…. et si l’habillage est curieux ( le genre ludique mais pas trop , ça passe sur la chaîne parlementaire quand même) les images choisies sont très bien – même si Richard Sammel dans « Laissez passer » est nettement plus beau gosse que le vrai Greven, dont je ne connaissais pas la bobine… en parlant de ça , l’anecdote du buste d’Hitler en porte-manteau est assez finement évoquée dans le doc… (« le tronc! » comme disait l’excelllent Richebé-Gourmet.)
A Denis Fargeat
Richard Samuel jouait de manière poilante Richard Pottier dans LAISSEZ PASSER. C’est Christian Berkel un acteur formidable qui joue Preminger dans TRUMBO qui jouait Greven
Ah oui, ce Berkel est formidable, on le voit aussi dans LE LIVRE NOIR (Verhoeven)
à D Fargeat: CONTINENTAL/Je suis déçu: je m’insurge complètement contre ce genre de doc qui adopte la frénésie assez à la mode de découper en petits morceaux les interviews: on voit ainsi dix minutes de l’intervention d’un tel ou autre découpées tt le long du film 10 secondes par 10 secondes. Parfois ça coupe en plein milieu d’une phrase c’est quasiment impoli! Parfois, un intervenant dit « il fait ceci ou celà » et bien sûr on ne sait pas qui est sous ce « il » puisque c’était dans un morceau précédent du film. Dans le débat (comme dans le film) on a heureusement Pascal Ory qui en connaît un rayon, Christine Leteux était absente mais on avait Ivani qui a fait un livre sur le même sujet, durement critiqué ici même par ailleurs.
Malgré les intervenants intéressants, ce doc piétine son sujet.
A Bertrand
Oops pardon, je suis confus de ma confusion , merci pour vos précisions!
A MB : je regarde peu la télé , je croyais que le morcelage des interventions était, hélas, la norme de ce format documentaire…. donc pas plus choqué que ça…. mais voyus avez raison, faudrait pas se résigner. William Karel s’était amusé du procédé dans « Opération lune », où il comptait ( trop?) sur l’intelligence du spectateur…
à D Fargeat: ah mais William Karel c’est une autre dimension! Je crois que ce morcelage est une influence des docs américains. On cherche à ne pas lasser le spectateur, en usant autre chose que le fond du sujet.
A Denis Fargeat et MB : (CONTINENTAL) Je ne l’ai pas vu mais en vous lisant ça m’a interpellé. Il est sorti sur DVD il y a quelques mois. Je ne l’ai pas trouvé mauvais bien que court et je suis assez d’accord avec vous sur cette manie désagréable d’un montage chaotique des interventions. Mais ayant lu le livre de Christine Leteux avant, je n’ai pas eu l’impression d’en apprendre plus. Par contre le DVD contient en plus un film de Serge KORBER, constitué d’images d’archives, ENTRE DEUX FESTIVALS, LE CINÉMA EST OCCUPÉ (52 minutes), qui est très intéressant.
Le livre sur la CONTINENTAL par Jean-Louis IVANI, sorti avant celui de Christine Leteux ne m’a pas semblé mauvais, mais beaucoup moins précis que le suivant, remarquable de bout en bout par le travail de recherches de l’auteure. En outre le livre d’IVANI contient beaucoup de coquilles, erreurs, comme par exemple dans les prénoms où tout à coup GREVEN se prénomme Albert ! Et il y en a d’autres du même genre, ce qui est a mon sens est préjudiciable pour un livre traitant d’un sujet historique. Ces regrettables erreurs sont-liées à des problèmes de relecture du manuscrit avant impression ? Cependant il reste intéressant pour une première approche du sujet, le style étant agréable. Cependant aujourd’hui quand je veux faire une recherche sur le sujet, c’est l’autre que je consulte.
a SERVANT Jean-Pierre
Il contient aussi des approximations – sur Harry Baur et sa fin tragique – et compile ce qui avait été écrit avant lui
Je me lasse de revoir une fois par an »Il était une fois dans l’ouest »de Léone,western qui à sut apporter un lyrisme et une singularité dans le genre du western classique américain.Le pré-génerique d’un quart d’heure sans dialogues en dehors du vieux chef de gare qui marmonne quelques mots est assez significatif de l’œuvre de Léone qui nous plante déjà le décor avec le silence des hommes,les craquements de doigts,les gouttes d’eau sur Woody Strode,la mouche qui ennuit Jack Elam,puis surtout ce grincement que l’on entend dès le début.Malgré la mort qui rode,les tueries et réglements de compte ce film est plein d’espoir sur l’avenir avec la construction de cette ligne de chemin de fer qui relira l’est à l’ouest.Morton ne verra pas son rève réalisé lui qui à investit des millions de dollars,il mourra la tète tombant dans un ruisseau.On s’attache aussi au personnage de l’harmonica dont on ne connaitra pas le nom(cela rappelle fortement le personnage de la trilogie du dollars dont on ignore aussi le nom).Les liens entre Cheyenne et l’harmonica sont plein d’empathie et d’amitiés,malgré la fin tragique du premier qui était au fond un homme bon.Enfin je terminerais avec la composition exemplaire de Morricone qui est grandiose et qui donne à l’ensemble un chef d’œuvre qu’il faut voir et revoir.Petit détail que j’oubliais,la scène du début ressemble étrangement aux premières minutes du »Train sifflera trois fois »de Zinneman ou l’on retrouve trois bandits qui attendent leur chef dans une petite gare!!!!
A Yves Rouxel
Vous voulez dire « Je ne me lasse pas de revoir ». L’allusion au TRAIN SIFFLERA 3 FOIS est volontaire.C’est drôle, je n’ai pas tellement envie de revoir le film que j’ai adoré. J’ai l’impression, peut être fausse, d’en avoir épuisé les fulgurances. Je me contente d’admirer de loin alors que je revois des Mann, Ford, Davis, Boetticher et autres
A Yves et Bertrand
Je suis assez d’accord avec Bertrand ; cependant un beau souvenir :lorsque Tarentino a reçu le Prix Lumière , il a demandé à ce que le film surprise annoncé soit ce Leone-ci dans la belle copie argentique de l’Institut. Je constate souvent que la réception qu’on a d’un film dépend en partie des personnes en compagnie desquelles on y assiste. Ce soir là , dans un Institut Lumière plein à craquer ( et de ferveur), sous le patronage de Tarentino à l’enthousiasme aussi communicatif qu’un cordon Bickford, nous avons vu un chef d’oeuvre – pas sûr que la compagnie d’une pizza surgelée offre la même expérience.
mais justement, un grand film c’est celui qui résiste à la pizza surgelée, au canapé défoncé, aux charentaises décousues par endroits, et au voisin qui regarde Sébastien le son à fond.
J’ai vu LE CUIRASSE POTEMKINE comme ça, chef d’oeuvre.
LEONE ya un truc marrant c’est qu’à chaque fois que je revois MY DARLING CLEMENTINE, lors de la 1ère entrevue de Fonda et Mature au saloon avec le pianiste qui s’arrête de jouer quand ça sent le roussi, je me dis « on dirait un film de Leone », Ford a très rarement tourné de scènes comme celle-ci. En fait Leone comme le rappele Lenain était très cultivé et avait vu plein de films, on ne peut lui reprocher de partir de rien et il avait le droit de citer, d’ailleurs en transformant: la 1ère scène de L OUEST ne pompe pas HIGH NOON bêtement. Corbucci avait-il la même culture, pas évident. Sollima que j’adore malgré les défauts de certains films était critique de ciné et il n’a jamais imité Leone au contraire du 3ème Sergio: il faut voir COLORADO sans le surestimer comme certains, SALUDOS HOMBRE, et surtout le Bronson CITTA VIOLENTA et REVOLVER (loué par Lourcelles). Sollima c’est le rare post-Leone qui n’a pas repris les mêmes recettes.
A Bertrand et à Denis Fargeat.Erreur de ma part,je ne me lasse pas.Arretons svp de comparer les westerns italiens à la cuisine et aux spaghettis ou encore comme le dit Eddy Mitchel aux westerns sauce tomates.C’est comme si j’écrivais les westerns burgers ou choucroute pour les USA ou l’Allemagne.Tout cela est d’un ridicule consternant.Si Kurosawa n’avait pas réalisé « Les 7 samourais »y aurait-il eu « Les 7 mercenaires »qui est une pale copie du chef d’œuvre du cinéaste japonais?
L’OUEST, comme LE BON, LA BRUTE… sont des films que je ne regarde plus que par chapitres, ce qui est plus difficile à faire avec un Mann, un Daves ou un Ford. C’est construit comme des films à sketches, dans la tradition du cinéma italien. Tonino Delli Colli disait que Leone était l’inventeur du petit travelling, c’est faux, dans WINCHESTER 73, il y a une scène dans un saloon faite d’une succession de minis travellings, avec une alternance d’intérieurs/extérieurs, qui rappelle cette séquence fascinante où Bronson empêche Henry Fonda d’être tué. Leone n’a jamais cité Mann, mais il lui doit autant qu’à Ford et Aldrich.
A LeNain
exact
ma revision récente du BON LA BRUTE a été cruelle, au moins 30 minutes en trop, avec leur manie aussi dans les dvds de nous proposer la fameuse version réalisateur intégrale toujours beaucoup trop longue, si on en a coupé pour la sortie c’est qu’il y avait une bonne raison. Oui bon ceci c’est souvent vrai, pas toujours, j’admets.
Dans LE BON la scène absente de la version cinéma où Tuco retrouve ses trois frangins bandits et la suivante où ils se font flinguer est vraiment superflue.
Le propos est totalement déséquilibré entre ambition: relation sociale ou humaniste de la guerre civile et trivialité: la quête d’un gros paquet de pognon. Chez Leone, c’est la recherche d’un magot ou la vengeance ou les deux (ET POUR QQS $…) qui tient lieu de thème dramatique soutenant l’ensemble, c’est quand même fragile. Dans L OUEST il avait plein de scénaristes, et on se retrouve quand même encore avec une maigrelette histoire de vengeance(de laquelle rien ne resurgit à la fin, on n’est pas dans le cycle Boetticher-Scott), une petite dimension épique (la construction du train) pour faire auteur et épaissir un peu et hop! le tour est joué! Ceci dit ce sont des films agréables c’est vrai. M’engueulez pas svp je suis très fragile.
Parfois revoir un film reste un plaisir nostalgique (le revoir à une période par exemple en souvenir d’une époque où on l’avait découvert et qui nous a marqué). Pendant près de 10 ans (entre 20 et 30 ans pour faire court) j’ai ainsi revu 3 films de manière systématique chaque année et qui m’avaient marqués pour différentes raisons : DUEL (version téléfilm) de Spielberg, LE BON LA BRUTE ET LE TRUAND de Leone et… UN DIMANCHE A LA CAMPAGNE (et oui !). C’est moins vrai maintenant mais j’ai encore revu UN DIMANCHE… en septembre (la saison s’y prête).
Cela rejoint les films de « saison » parfois vraiment immersifs. Eric Rohmer est un cinéaste pour lequel j’applique souvent cette envie : voir CONTE DE PRINTEMPS en avril-mai, LE GENOU DE CLAIRE en juillet ou MA NUIT CHEZ MAUD entre Noël et le jour de l’an. Plaisir décuplé de cette cinéphilie assez rare qui rentre comme cela dans nos vies, chaque année…
Chacun aura ses exemples.
A Damien D.Je suis d’accord avec vous.Dans le sens que la première vision d’un film dans un petit cinéma de quartier(c’est mon cas avec « Taxi driver »)ou à la télévision rappelle forcément des souvenirs.J’étais à Biarritz et le mercredi après midi on étaient lachés en liberté,certains allaient boirent un verre et puis d’autres se réfugier dans les salles obscures.Nous étions trois gars de la même classe et avons découvert l’histoire de cet ancien veteran du Vietnam devenu un chauffeur de taxi pervers et sans morale.De niro nous avaient bluffé par son personnage ombrageux et torturer à la fois.Par la suite quelques mois tard on à vu »Voyage au bout de l’enfer »ou là aussi le personnage est un ancien soldat qui revient au pays mais le personnage était moins apre dans le jeu.
Je m’interroge sur la sortie vidéo (DVD/BRD) de VOYAGES À TRAVERS LE CINÉMA FRANCAIS.
La sortie sur support physique était prévue pour le 7 novembre. J’ai attendu patiemment la date, certains titres étant parfois dans les bacs AVANT la date annoncée dans les magazines vidéo. Chou blanc le jour J dans l’enseigne de référence de ma ville. Le vendeur m’annonce qu’il sera en vente deux jours plus tard. Le 9, ne désarmant pas je retourne au magasin. Là, le vendeur m’annonce qu’il n’est même pas prévu dans leurs stocks, mais « qu’on ne sait jamais… »
Un petit tour sur un célèbre site marchand internet le propose ce matin à un prix doublé par rapport au prix annoncé officiellement et à un seul exemplaire !
Patience et longueur de temps…
Qu’en est-il exactement ? Un de vous l’a-t-il vu en vente quelque part ?
C’est vrai je suis impatient. Je n’ai pas vu les diffusions télé (que je ne regarde pas), préférant savourer le film et ses segments à mon rythme, avec la possibilité d’en revoir certains plusieurs fois si je le souhaite.
Allez, j’y crois quand même.
hello JPS
je l’ai vu sur amazon à 65,98€
au sujet de « cavalcade » ,la présence de grandes vedettes ne garantit pas la valeur du sketch :Fernandel est une super vedette et ,contrairement à vous ,son segment est celui que j’aime le moins du lot.
Et j éviterais toute comparaison avec Duvivier ,mon directeur adoré!
Ce n’est pas pour rien que l’épisode 5 est le seul que j’ai revu deux fois ;Monsieur TAVERNIER ,pendant 35 minutes ,soit une des plus longues études de sa captivante saga,dissèque l’oeuvre ,comme Ingmar Bergman dit-on ,le faisait(chaque fois qu’on lui demandait son directeur français favori ,il le citait toujours) :vous y verrez un parallèle entre le Christ et Hire en proie à la populace , le fouet de Germaine Kerjean qui « fait ressembler les films noirs américains à des contes de fées » ,la compassion pour le visage en pleurs de Frehel chantant avec un disque usé ,l’étude comparée des fins de « Pepe Le moko » et de son remake de Cromwell » Algiers »(peut-être le sommet de toute la série,mpais je suis subjectif avec JD) ,je pourrais continuer toute la nuit
j’ai écrit sur ma playlist à la demande de canalsat » la vie et rien d’autre » ;c’est mon BT de prédilection :quel beau titre!
A DUMONTEIL
Merci de tout coeur. J’aurais aimé être plus long sur Duvivier (et sur d’autres) et défendre mais oui LE RETOUR DE DON CAMILLO, évoquer chaleureusement AU ROYAUME DES CIEUX mais on n’avait pas conclu un accord avec Chateau et le film n’était pas restauré et les extraits auraient pâti à coté de ceux de LA BELLE EQUIPE, LA FIN DU JOUR, PANIQUE.
A Bertrand Tavernier : (VOYAGES…)
Avec mes plus sincères remerciements pour l’intérêt que vous avez porté à mon message.
A Dumonteil : évidemment et sans hésiter… DUVIVIER c’est d’un autre niveau. Il n’y avait pas l’idée chez moi, de comparer les deux cinéastes, ni ces deux films. Mais le NOÉ aurait sans doute gagné à une construction plus travaillée des différentes histoires.
Ce qui m’a frappé (mais ce n’est que mon impression) dans CAVALCADE… c’est que les sketches de FERNANDEL et TRENET sont présentés avec un carton et même « FIN » pour celui de FERNANDEL, comme si c’était le « super cadeau » pour le public. Et ça devait être sans doute dans l’idée, puisqu’il était une grande vedette.
Ou alors est-ce l’ordre de présentation des histoires qui a été modifié au montage ?
Les sketches de deux fantaisistes dont plaisants et dans la tradition, mais la meilleure histoire reste à mon goût celle avec CHARPIN.
A Jean Pierre
Je ne crois pas que ça vous aide beaucoup , le coffret de la série était en vente au village Lumière, lors du festival du même nom… et j’ai bien sûr acheté mon exemplaire , 30 euros je crois – ce qui rend le prix que vous annoncez… comment dire … décourageant – je n’aurais pu me l’offrir dans ces conditions. Ce coffret porte le macaron du festival , édition spéciale je crois. En bonus , un bel entretien avec Jean Ollé-Laprune.
Courage ! Ah , et il y a le replay sur le site de France 5 , mais ça ne dure qu’une semaine et il faut de courage et patience s’armer.
https://www.france.tv/france-5/voyage-a-travers-le-cinema-francais/
A JPS
Je ne voulais pas vous narguer avec le message précédent , et je vois heureusement que le coffret est ( en pré-commande….) à prix normal sur le site de la fnac.
Je referme vite et sans bruit cette parenthèse mercantile.
A Denis Fargeat. Merci pour votre commentaire. Non je ne me sens nullement « nargue » et suis ravi pour vous.
Il finira bien par montrer « Le bout du nez », et vous avez raison ne parlons plus business !
Vous avez piqué ma curiosité au sujet d’Eastwood(s) que je n’avais pas une folle envie de voir, et j’ai découvert trois grands films réunis dans un même coffret. Je rattache LE 15H17 POUR PARIS à ces films qu’Eastwood à réalisé sur les blessures de l’enfance (MYSTIC RIVER, L’ECHANGE, UN MONDE PARFAIT) ici avec un arrière plan social qui n’est pas asséné. Bien que nous sachions par avance de quoi il en retourne (fait divers oblige) le film cherche à nous faire oublier la véritable histoire, en créant un suspens autour du drame du train. Rapidement, le personnage de Stone inquiète, par ses armes en jouet cachées dans sa chambre, puis les scènes du train arrivent très trop dans le montage, pour nous permettre d’imaginer une possible dérive criminelle du personnage adulte, l’attaque étant montrée par des scènes courtes sans qu’on ne sache jamais qui est qui. Eastwood a profité de la ressemblance du personnage avec l’engagé Baleine de FULL METAL JACKET (film dont il a l’affiche dans sa chambre) pour renforcer cette incertitude quant à son équilibre psychologique. Toute la vie de Stone, mise au premier plan, n’est faite que de frustrations, de brimades, sa bonne volonté n’est sanctionnée que par des échecs. De manière elliptique, on voit grandir un psychopathe qui, par des circonstances extraordinaires, devient un héros national. Qui sait ce que serait devenu ce personnage sans cette opportunité qui a fait basculer son destin ? Quand un de ses deux camarades dit « on a eu beaucoup de chance » j’ai pensé à une réplique de MYSTIC RIVER qui envisageait le destin de Sean Penn s’il était monté dans cette terrible voiture à la place de Tim Robbins. Eastwood n’a pas cherché à dramatiser l’épilogue, il le montre au premier degré, son intensité dramatique a toutefois un arrière plan dérisoire, grâce à cette définition au combien subtile qui nous a été donnée de l’héroïsme.
J’ai retrouvé les mêmes composantes dans AMERICAN SNIPER. Un personnage élevé par un père brutal qui devient sous nos yeux une machine à tuer. Eastwood n’ignore pas la polémique qui existe aux Etats-Unis autour de Chris Kyle. On le soupçonne d’avoir exagéré ses exploits, et d’être davantage un tueur froid qu’un sniper d’exception. Les scènes où il téléphone à sa femme en lui adressant des mots doux, tout en ayant ses potentielles cibles dans le viseur, font froid dans le dos. Le film est par ailleurs formidablement bien documenté sur le travail des GI aux combats, de ce point de vue il égale BATTLEGROUND, THE STORY OH G.I. JOE. Là non plus, il n’y a aucune exaltation de l’Héroïsme, il y a des circonstances qui font qu’un individu devient un héros, ou un criminel (Kevin Costner dans UN MONDE PARFAIT) en étant sortis du même moule. Eastwood n’est pas Oliver Stone, il ne cherche pas à convaincre. Un carton nous informe que Chris Kyle, devenu héros national, a connu une mort presque comique qui réduit de fait la dimension du personnage.
Je dirai que SULLY est un peu l’inverse des deux films précédents. Contre Stone et Chris Kyle, formatés pour agir en machines, Tom Hanks (un personnage à la Capra j’aurais vraiment pas aimé) exemplaire de sobriété, se débat pendant tout le film pour affirmer son humanité. Contre ceux qui lui reprochent de ne pas avoir réagi comme une machine. On finit même par le faire douter de lui-même jusqu’à lui provoquer des visions schizophrènes. Le personnage m’a rappelé celui du mésestimé FIREFOX, qui devait bannir toute réaction humaine, pour faire corps avec la machine qu’il pilotait. Ces trois films nous disent au fond que les héros n’existent pas. Il n’y a que des drames humains qui font basculer des destins d’un côté ou de l’autre, indépendamment de toute volonté.
à Le Nain/EASTWOOD/ excellente votre analyse de C.E. C’est marrant lisant votre paragraphe sur 15H17 que j’ai pas vu et la description de Stone je me disais que j’allais vous répondre en parlant de AMERICAN SNIPER par association d’idée! or voilà A. SNIPER au 2ème paragraphe!
AMERICAN est parfaitement incompris alors que pour le comprendre, il suffit de faire ce qu’on fait en voyant un film dés qu’on devient ado: on ne croit pas à toute force que l’acteur qui joue le méchant est vraiment méchant dans la vie, une fois adulte on ne croit pas que forcément, le réalisateur a les mêmes opinions et la même morale ou la même immoralité que son héros. C’est en prenant un échantillon d’Américain névrosé comme beaucoup d’Américains, que en en faisant un héros, C.E. peut mieux mettre en lumière ce qu’est un Américain ordinaire névrosé. Le héros dans le romantisme habituel et commun est toujours un échantillon de nous tous et n’importe qui, il est juste plus beau et plus grand et n’a pas de brioche au bide, très important, ça. Il y a une scène cruciale et qui a dû faire baîller les détracteurs du film, dans AMERICAN qui montre le héros rentrer au pays et partir à la chasse avec son fils et lui apprendre à chasser, et à tuer une biche. De mémoire, il lui dit: « N’oublie pas mon fils que c’est un geste sacré que d’enlever la vie à un être vivant », on croit qu’il va dire « aussi évite de tuer un être vivant » mais c’est en entier « N’oublie pas mon fils que c’est un geste sacré que d’enlever la vie à un être vivant… quand tu appuies sur la gâchette pour le tuer » (je reconstitue j’ai pas le dvd). C.E. propose un reflet de l’Amérique, et c’est pas tendre, je me demande s’il est trumpien.
A propos de Stone il a été le héros d’un fait divers bien après le Thalys où il s’est battu avec trois malfrats en pleine rue pour défendre une jeune femme, c’est une vocation!
Bravo à Le Nain pour ses trouvailles d’exégèse.
LE 15H17 en sort encore grandi. Perso, je sens monter en moi une envie terrible de rétrospective en amont de THE MULE, qui promet d’être un événement.
Je vais travailler à récupérer l’œuvre en HD autant que possible car certains dvd ont pris un coup de vieux (PALE RIDER par exemple).
A MB et LeNain
A mon sens, la citation que vous faites d’AMERICAN SNIPER, qui est essentielle, est une autre manière de dire ce que disait Munny, le personnage d’Eastwood, dans IMPITOYABLE : « it’s a hell of a thing Killing a man, you take away all he’s got, and all he’s ever going to have ». Pour moi, AMERICAN SNIPER est une version actualisée d’IMPITOYABLE, le deux films ont a peu près le même sujet. IMPITOYABLE était une réponse à la première guerre d’Irak, AMERICAN SNIPER en est une à la seconde. Dans un cas comme dans l’autre, je pense que le propos d’Eastwood n’est pas d’être « pour » ou « contre » la guerre, mais de dire qu’il ne faut pas raconter aux gens que c’est un évènement indolore. C’est le mensonge de la « guerre chirurgicale » qui a fait réagir Eastwood, l’idée de la propagande guerrière – beaucoup plus à mon avis que la guerre elle-même. Je pense que c’est cela le sens de la citation d’AMERICAN SNIPER.
Je repensais aussi à la phrase de LeNain sur les films d’Eastwood traitant des blessures de l’enfance. J’ajouterait à sa liste J EDGAR, ou la question du kidnapping de l’enfant de Lindbergh est largement évoquée. Comme dans L’ECHANGE, l’application de la loi ou de la justice se construisent sur le sacrifice d’un enfant. Je trouve la récurrence de cette idée assez frappante, en particulier aussi parce qu’elle se précise au fur et à mesure qu’Eastwood vieillit.
Tout à fait d’accord, par ailleurs, sur l’interprétation de 15h17, ce sont les circonstances qui amènent le protagoniste vers un acte héroïque, et on est dubitatif sur ce qu’il se serait passé dans d’autres circonstances. Mais je pense que c’est un film avant tout optimiste, et qui nous dit aussi, c’est une autre manière de dire la même chose, que le meilleur peut surgir du peuple américain – même de ceux que l’on caricature sous l’appellation « white trash ».
à Pierre Le Nain et AA: mais ça fuse sur Eastwood! merci bravo, va falloir revoir tout depuis euh… IMPITOYABLE disons… je dirais pas plus tôt quand même.
Pour AMERICAN SNIPER je suis content car je le croyais méprisé ce film, c’était une impression.
A MB
et BIRD, et JOSEY WALES, et CHASSEUR BLANC, COEUR NOIR, c’est de la roupie de sansonnet??? Alors, hein…
à AA: ben je voudrais pas déclencher un duel au soleil mais BIRD pour moi, me paraît si éloigné de la musique de Charlie Parker… C.E. a quand même fait des films qui relèvent du mainstream. JOSEY WALES, ben je voudrais pas non plus… c’est le genre de film dans lequel le fond est plus souvent offert au spectateur tel quel, que réellement exprimé. Je trouve dans ces films que des bonnes idées comme si elles n’étaient que couchées sur le papier de façon morne, jamais le style transcendant. On dirait du Sydney Pollack: des intentions que des intentions. A mon avis c’est à partir de la maturité de la soixantaine, qu’il prend enfin confiance en lui et arrive à toucher qqch chez le spectateur, je crois qu’avant UNFORGIVEN il souffrait d’un vrai complexe d’infériorité, je sens toujours chez C.E. une fragilité, une prudence à s’exprimer, une faiblesse, c’est l’âge qui va affaiblir ces problèmes de personnalité (comme chez beaucoup).
Mais le fait qu’il ait pris plus tôt que UNFORGIVEN le risque de réaliser ET de produire des films décalés par rapport à ce qu’il aurait pu faire plus confortablement (donc le risque de perdre beaucoup d’argent et de se couler auprès des partenaires, de la profession) et où on l’attendait (car il aurait pu s’endormir sur ses lauriers de star et au lieu de HONKYTONK MAN nous sortir qqs DIRTY HARRY de plus), et même si je n’aime pas trop HONKYTONK MAN l’anti-HARRY, est terriblement courageux. Et du coup ça a été formateur pour les réussites postérieures. Bon, à midi au OK Corral?
A MB
Non, non, pas d’OK Corral.
Ça s’entend. Eastwood inspire les blogueurs en tout cas!!
Voyez cette analyse de AMERICAN par J.B Thoret. Il est très pertinent sur sa lecture de l’utilisation d’images d’actualité à la fin du film. Ce qu’il dit peut s’appliquer aussi à 15H17.
https://www.youtube.com/watch?v=HesIfFdHTp8
En déroulant le générique jusqu’au bout j’ai vu que c’était Patrick Braoudé qui servait de doublure nuque à F. Hollande. Eh ben dis-donc quel rôle !
A le nain.Merci pour le lien,Jean baptiste Thoret vient le 27 novembre à la librairie ombres blanches à toulouse le 27 afin de présenter son livre sur Peter Bogdanovich puis le soir même il sera à l’american cosmograph afin de présenter »Saint jack »oeuvre assez méconnue du réalisateur.J’ai enfin découvert »Hardcore »de Paul Schrader,son deuxième long.Je ne suis pas d’accord avec les écrits de Bertrand et Jean pierre concernant ce film qui décrit deux mondes totalement differend.Tout d’abord un père calviniste chef d’entreprise qui vit à la campagne qui va découvrir un autre monde suite à la fugue de sa fille mineure.Le milieu de la pornographie,des prostitués,des maquereaux,de la drogue et des bordels est bien décrit et on comprend la vengeance du père qui engage également un détective ripou(excellent Peter Boyle)qui ne l’aidera que vers la fin de l’histoire.Concernant le traitement des femmes Schrader propose à sa fille de le suivre,elle refuse puis fini par partir avec lui malgré tout,quand à Nicky la prostitué elle va retourner voir son souteneur et exercer dans des peep shows.La musique glaciale signée Tangerine dream montre la grandeur des villes et l’indifference des individus qui sont pris dans l’engrenage de la survie urbaine.Le dvd est difficile mais pas impossible à trouver.
A Le nain et MB.Pour revenir à son dernier film sorti en salles »Le 15 heures 17 pour Paris »,il faut savoir que c’est une commande qui n’est pas interessante puisque Eastwood à fait appel aux vrais marines qui jouent leurs propres roles.C’était pas gagner d’avance surtout pour ce genre de production.Les scènes dans le tgv sont bien filmées,eastwood mène les séquences d’action de main de maitre.En revanche il n’y à pratiquement pas de sang qui gicle en dehors de la scène ou il désarme l’assaillant qui à un couteau.Bien sur beaucoup pensaient retrouver notre vieux briscard à l’écran dans le personnage d’un vétéran qui aurait montrer qu’il était toujours dans le coup.On verra en février avec »The mule »mais ça c’est une autre histoire.
J’ai beaucoup de tendresse pour »Rue des prairies »de Denis de la patelière .On peut reprocher à Gabin de jouer un père tétu,rugueux pourtant le personnage est attachant.Ce film commence de façon bizarre sans générique mais avec une introduction du personnage principal qui revient d’un camp de travail en Allemagne.Puis l’action nous plonge à la fin des années 50,ou l’on découvre Fernand le fils illégitime qui est un collègien bagarreur puis son frère ainé qui devient coureur professionnel et enfin la sœur qui abandonne la vente de chaussures pour poser dans des magazines féminins.Ce qui retient mon attention c’est la description des catégories sociales,d’un coté Henri(Gabin)est un ouvrier parisien qui élève tant bien que mal ses trois enfants puis de l’autre on nous montre la bourgeoisie qui vit à la campagne dans une maison cossue.La scène entre Gabin et Frankeur au bar est formidable,on sent l’amitié entre les deux hommes qui se sont croisés à maintes reprises sur les tournages.Puis Roger Dumas est plein de compassion quand il affirme au tribunal qu’il savait que ce n’était pas son vrai père. »Je l’aime bien le vieux,j’aime passer des bons moments avec lui »et là on voit que le père ne dit rien mais son regard devient lumineux.Une œuvre dans l’air du temps qu’il faut revoir.
Pourquoi dans l’air du temps ? J’ai plutôt l’impression que le cinéma d’aujourd’hui a décidé d’ignorer complètement ce genre de personnage, sinon dans des fictions TV genre Une famille formidable, Poubelle la vie…. et avec une complaisance écoeurante. Les deux tiers de ce que fait dire Audiard aux personnages n’est même pas imaginable de nos jours. Le temps a fait du cinéma de papa d’hier, un cinéma presque insolent. Il y a deux ou trois ans on m’a transmis le compte rendu de lecture d’un projet déposé à l’avance sur recette, un document qu’aurait pu rédiger le Politburo.
A Le nain.Effectivement on ne retrouve pas aujourd’hui dans le cinéma français cette légereté et cette forme d’insolence avec des dialogues d’Audiard.L’homme était un anar de droite voire réac mais le dialoguiste je lui tire mon chapeau avec toutes ses expressions qui viennent de la rue,des bistrots qui l’a dut fréquenter puis cet esprit anti-conformiste qui me plait bien.Arrétons là car je vais ètre sanctionner par les modérateurs.
A Yves Rouxel
Quelle sanction ? Audiard est maintenant approché et commenté avec objectivité. On est loin des hurlements de haine le plus souvent hystériques et obtus même si parfois certains pointaient justement un poujadisme rampant qu’on trouve par exemple dans 100 000 DOLLARS AU SOLEIL et quelques films de la dernière période avant GARDE À VUE (LES MORFALOUS). Ceux qu’il a écrit pour Grangier sont souvent remarquables -LE SANG A LA TETE, LE DESORDRE ET LA NUIT, LE CAVE SE REBIFFE, le mineur mais intéressant trois jours a vivre – J’ai défendu mordicus LE PRESIDENT, UN SINGE EN HIVER. Et ces films contiennent des notations fortes et uniques, par exemple sur les liens entre les truands et la Carlingue, la gestapo française, liens éludés par Melville. Mais on a aussi découvert – Lisez le numéro de TEMPS NOIR – ces articles antisémites (on ne retrouvera jamais ces accents dans ses films sauf dans celui sur la déroute de 40. Et désolé, Yves, JUSQU’AU DERNIER, à quatre cinq reprises)liques cinglantes près, m’avait paru terne et sans grand intérêt
A BT
« Audiard est maintenant approché et commenté avec objectivité », certes, mais pour ce qu’il FUT. S’il a des héritiers, on les trouvera peut-être un jour dans les manuscrits. Comme l’avait dit Jean D’Ormesson « c’est faux de dire que les grands auteurs ont disparu. Ils existent, on ne sait plus les reconnaitre. »
A LeNain
Il a eu, lui Prévert et Aurenche, des héritiers qui ont été sous estimés, ignorés à commencer par mon ami Jean Cosmos (impossible d’obtenir une interview de lui dans les hebdos et revues durant CONAN, LA VIE, LAISSEZ PASSER). Et il y d’autres scénaristes brillants sans parler des cinéastes qui écrivent leurs films comme Bertrand Blier
Connaissez vous un film d’Yvan Gover »Deux heures à tuer »avec Pierre Brasseur,Michel Simon dans le role d’un cheminot?Je me trompe peut ètre sur l’orthographe du réalisateur.
A Yves Rouxel
C’est GOVAR, auteur de Y EN A MARRE et LA CROIX DES VIVANTS. Souvenir d’un film lourdingue, aux traits appuyés avec deux grands acteurs en bout de course
A Yves : DEUX HEURES À TUER. Honnêtement j’ai été assez déçu. Malgré une distribution assez prestigieuse, le film est bavard et la chute (découverte du coupable), pas vraiment affolante. C’est le seul film que j’ai vu d’Ivan GOVAR, realisateur assez oublié non ? Je vois qu’il a signé un Wens d’après STEEMAN (QUE PERSONNE NE SORTE) d’après « Six Hommes Morts, avec Philippe NICAUD dans le rôle du commissaire Wens. Pas vu…
a SERVANT Jean-Pierre
Oublié ? Il n’a jamais été connu. Il avait le génie des titres qu’on pouvait mettre en boite et une des critiques (facile) de Y EN A MARRE était : « En effet ».
A Bertrand Tavernier : (GOVAR) Effectivement ça en dit long. Je ne connaissais d’ailleurs pas son nom avant de tomber sur ce DEUX HEURES À TUER. Je n’ai vu aucun autre de ses films.
A propos de Ivan (ou Yvan) Govar :il avait pourtant bien commencé avec un moyen-métrage tourné avec trois bouts de ficelle « nous n’irons plus au bois » sur le thème du paria ,presque impossible à voir aujourd’hui ; »la croix des vivants » en est en fait le remake et c’est sans doute son meilleur film ,même si son premier effort condensait le tout en 45 min ,avec une concision qui inspire le respect.
« y’en a marre » aka « le gars d’anvers » aka « ce soir on tue »(sic) est un polar de série Z où René Dary et le malheureux Pierre Trabaud-qui valait mieux que ses films style « le défroqué » ou « le désert de Pigalle » les saint-sulpiciens Joannon- se fourvoient.
» que personne ne sorte » :si « l’assassin habite au 21 » est le zénith de Monsieur Wens , le film de Govar en est le nadir ;tiraillé entre la comédie (Maillan étant par excellence,mais surtout sur scène, l’actrice comique) et le thriller,il perd sur les deux tableaux.Nicaud est le 3e monsieur Wens après Fresnay et Frank Villard (« l’ennemi sans visage » )
JPS :vous faites erreur ;ce n’est pas l’adaptation de » six hommes forts » qui devint « le dernier des six » de Lacombe /Clouzot(1941) ;
« un soir par hasard » aurait pu être un bon petit film fantastique;après un accident de moto,un jeune homme (Michel Le Royer)est ressucité par une sorte de cagliostro (Servais) qui vit dans un chateau avec une femme mystérieuse (Annette Stroyberg aka Vadim) qui prétend avoir posé pour Renoir et David.Mais au lieu de terminer son film au moment où Le Royer retrouve sa moto et de laisser planer une ambiguité, IG révèle le pot aux roses (fort décevant) et bouzille son film.
Je serais moins sévère que JPS et BT pour « deux heures à tuer » à l’action circonscrite dans une gare en temps réel ; les dialogues sont peu excitants mais l’atmosphère est pas mal et la petite gare me rappelle celle de ma petite ville natale.
J’ajoute que je n’osais pas parler de « VENUS AVEUGLE » que je qualifierais de mélo flamboyant français :un scène où le kitsch est porté à la fonction exponentielle: deux processions entrent dans une église au chant déchirant d’un choriste : Clarisse ,toute vêtue de noir ,enterre son enfant;sa rivale va baptiser le sien ;je suis content de voir que tout le monde lui est favorable .
D’accord aussi pour son « capitaine fracasse » très supérieur à celui de Pierre Gaspard-Huit,sauf pour le rôle -titre (Marais est plus le personnage que Gravey): AG ne passe pas sous silence le côté « damné » des comédiens :le pauvre matamore n’aura pas de prêtre ; il fait parler les duellistes en alexandrins (procédé repris dans « cyrano » pour Tout Le film cette fois)
Pour ce qui concerne Cyrano, il n’est pas entièrement en alexandrins…. Ce qui est dommage, car ils sont divertissants sans être de très bonne facture…. Et le film est languissant. À part les alexandrins, plusieurs curiosités dans le film , sa musique, le faux nez et le mauvais doublage de José Ferrer, Nathan « Sinbad » Juran en 2ème équipe pour les combats*, et la merveilleuse idée d’avoir confié à Jacques Carelman ( avant son fabuleux catalogue d’objets impossibles) la conception des inventions de Cyrano, peut-être les moments les plus proches de la poétique de Gance.
* Voilà trois bons points pour une entrée dans la catégorie nanar cinq étoiles…
A Denis Fargeat
Vous avez raison pour l’épouvantable doublage et le ton parfois languissant. Les duels sont assez maladroitement filmés et le film ne trouve sa véritable émotion que dans le dernier tiers avec certains passages assez marrants dans ce qui précède (les confidences érotiques entre Ninon et Marion)
A JPS « six hommes morts » de SA Steeman ,bien sûr,pas ‘forts » ;contrairement à « quai des orfèvres » basé sur « légitime défense » ,les differences entre le roman et le scénario de HGC sont infimes (hors l’introduction de mademoiselle Mila- Malou)
j’ai oublié -et on va me le faire remarquer-un 4e Wens ,dans « les atouts de M.Wens » ,un acteur inconnu ici Werner Degan ,éclipsé par Louis Salou d’ailleurs dans ce film de EG de Meyst (« soldats sans uniformes » )
Wens alors!
A DUMONTEIL
Il n’y avait pas aussi MYSTERE À SHANGAI parmi les Monsieur Wens avec Maurice Teynac et Hélène Perdrière
A Dumonteil: oui effectivement QUE PERSONNE NE SORTE n’est pas adapté de SIX HOMMES MORTS mais SIX HOMMES À TUER de STEEMAN, si j’en crois mes recherches.
Je vous rejoins sur l’atmosphère particulière de la petite gare de banlieue (en studio ?) dans DEUX HEURES À TUER. Sinon pas inoubliable. Merci en tout cas de vos avis sur les autres GOVAR.
Dans la série des Wens, a-t-on cité Pierre JOURDAN dans LE FURET de Raymond LEBOURSIER (1950) ? D’ailleurs il n’y apparaît que très furtivement.
à BT
exact ;ceci est confirmé par Tulard ;je ne le connais pas ;cela fait 5 Wens .
le plus curieux pour cet autre Poirot belge c’est que dans sa meilleure prestation , »l’assassin habite au 21″ , il ne figure pas dans le roman initial (a fortiori Mila Malou);dans la préface qu’il écrivit pour je ne sais plus lequel de ses livres il précisa: »il convenait de donner un rôle à M.Pierre Fresnay ,qui avait fait le succès du « dernier des six » ainsi qu’à Mme Suzy Delair » Steeman ajouta qu’il regrettait que l’on eût situé l’action -qui se déroulait à Londres – à Paris.
A DUMONTEIL
J’ai vu MYSTERE A SHANGAI en Corse. C’est un film très médiocre d’un cinéaste très médiocre mais ce qui est marrant c’est que tous les extérieurs « chinois » sont filmés à Paris devant des bâtiments aux vagues facades asiatiques (on ajoute un pousse pousse pour la couleur locale). Le critique de la Cinématographie française avait écrit : « les extérieurs de Shangaï ont été brillamment reconstitués à Paris ». Il me semble qu’on voyait même l’esplanade des Invalides. Je n’ai aucun souvenir de l’intrigue. Quant à Steeman, ce qu’il dit sur le cinéma est souvent à coté de la plaque. La transposition à Paris de L’ASSASSIN donnait une force anarchiste à certains propos de Roquevert. Situés à Londres (comment trouver des voitures, des taxis, des bus anglais durant la guerre ?) ils devenaient plus distants et prenaient une couleur anti britannique donc pro allemande. Il pourrait penser à cela Steeman)
A BT
Steeman a aussi déploré que l’on substitue à son coupable de « légitime défense » un autre pour « quai des orfèvres qui selon lui n’intéressait pas le spectateur;je pense que HGC n’avait rien à faire d’un whodunit:son film est suffisamment riche pour s’en passer.
pour « l’assassin » on a l’impression que SAS vivait en dehors de l’époque dans sa Belgique occupée.
à JPS
Oui ,il y a aussi « le furet » basé sur « crimes à vendre » mais comme vous dites Wens-Jourdan n’apparaît qu’ une vingtaine de minutes
On arrive à 6 Wens!
La dernière adaptation de SAS que j’ai aimée est « dortoir des grandes » de Decoin.Mais Jean MARAIS ne joue pas Wens .
A Yves Rouxel : RUE DES PRAIRIES. Vous avez raison. C’est un joli film que je revois toujours avec plaisir. Ce n’est pas un film majeur de la carrière de JG mais les personnages sont plaisants, le cadre du Paris du début des années 60, les partenaires de GABIN, font qu’on adhère au sujet. Quelques répliques savoureuses et cette scène de sprint cycliste sur une chaise de bistrot devenue légendaire. Le genre de film qui parfois « fait du bien »…
Revu avec beaucoup d’émotion le très beau film de François DUPEYRON « LA CHAMBRE DES OFFICIERS », adapté du livre de Marc DUGAIN. J’ai une réelle passion pour ce film fort, qui raconte le calvaire et les reconstructions (physique et morale) d’une Gueule Cassée de la Grande Guerre. Interprétation magnifique de Éric CARAVACA et Sabine AZEMA dans le rôle d’Anais l’infirmière. La scène dans le métro où Adrien, le visage douloureusement marqué, improvise un jeu de cache-cache avec son chapeau pour calmer et finalement se faire accepter par la fillette face à lui, me bouleverse toujours autant. Il en est de même pour la toute dernière scène du film, quand une jeune femme lui lance imprudemment la portière de la voiture au visage. Faisant semblant d’être blessé il lui montre alors son visage. Elle ne paraît pas effrayée. Elle lui dit en substance : « vous n’êtes pas laid ». Adrien lui demande de répéter ces mots. Encore et encore.
En général je vois LA CHAMBRE DES OFFICIERS en doublon avec LA VIE ET RIEN D’AUTRE. Avant ou après. Cela n’a guère d’importance. Ces deux oeuvres se complètent admirablement à mon goût. Il y a la même atmosphère formidablement mise en images, la même force. Les thèmes abordés se croisent, avec le même désarroi et aussi la même espérance.
J’ai aussi redécouvert – et je ne fais pas une « fixette » sur 14-18, c’est le hasard – le J’ACCUSE d’Abel GANCE (version 1938). Je l’avais vu il y a longtemps et j’en avais un souvenir vague, tout en sachant que le jeu de Victor FRANCEN m’avait un peu agacé. La première partie (1918, la patrouille exterminée, Jean Diaz sauvé in extremis) passe plutôt bien, avec un mélange de scènes de studio et de documents d’archives plutôt heureux. C’est plus rébarbatif dans les scènes d’après guerre, ou Diaz travaille en secret à une formule pour « empêcher les guerres à venir ». En réalité on ne voit rien que FRANCEN – continuellement la larme à l’oeil – qui rumine, s’indigne, tombe dans la torpeur, reprend de plus belle « du poil de la bête » pour mieux promettre l’aboutissement de ses recherches. S’y ajoute une (pâle) intrigue sentimentale vite oubliée (ouf) pour arriver au « clou » du film, quinze minutes avant la fin, « la levée des morts de tous les pays » qui viennent (suite à l’appel très théâtral de FRANCEN) pour dissuader les vivants de recommencer à se battre. Certes ça a un petit coup de vieux, mais c’est quand même superbe, pour le montage furieux des images, la musique, un côté fantastique, lyrique ou on reconnaît GANCE. Certaines images de panique dans les rues dans cette longue scène, me semblent tirées de LA FIN DU MONDE toujours de GANCE (1930) et insérées parmi d’autres images. C »est sans nul doute le meilleur moment du film, malgré l’emphase et le jeu souvent pénible de FRANCEN, qui pourtant après réflexion, colle assez bien avec le style du réalisateur. En 1938 GANCE voulait arrêter le conflit a venir grâce au pouvoir du cinéma, capable de faire réfléchir les hommes. Loupé.
On apprend pas mal de choses sur la courte mais dense présentation du film sur le DVD Gaumont – édition restaurée – qui met en lumière les motivations utopiques de GANCE.
Malgré des lourdeurs je n’ai pas regretté cette redécouverte. Le film contient de très forts moments.
ASERVANT Jean-Pierre
Belle analyse du film de Dupeyron
D’accord sur le Dupeyron dont vous me donnez envie de le revoir.
Sur Gance, le problème de J’ACCUSE est le même que dans sa version muette : c’est grandiloquent et l’histoire d’amour est plaquée et mal amenée. Peut-être que la version de 1938 est supérieure à la première mais sur la guerre 14-18 il y a beaucoup mieux (LES CROIX DE BOIS par exemple et je viens juste d’acheter L’HORIZON de Jacques Rouffio en blu ray dont je n’avais pas entendu parler avant le documentaire de Bertrand : merci à vous).
Sur 14-18, j’en profite pour signaler l’absence de sortie en blu ray des SENTIERS DE LA GLOIRE dans sa nouvelle restauration (pourtant sorti en Allemagne par exemple depuis un moment) : le nouveau transfert est présenté en écran large contrairement au dvd sorti au format 1.33. Des forumeurs sur dvdclassik penchent plutôt pour un film au format large voulu par Kubrick (mais quel était réellement le format souhaité par le réalisateur : 1.85 ou 1.66 ? Le blu ray est en 1.85 je crois…). On en a plusieurs fois parlé ici mais décidément cette question du format pour les films américains de 1954-1959 pose des problèmes sur les réelles intentions des réalisateurs dont les sources à l’appui manquent. Dernier exemple que j’ai en tête : LE GRAND CHANTAGE de Mackendrick qui dans la dernière restauration blu ray a une perte d’image très importante en format large et qui a gêné certains acheteurs…
Sur un autre cas, Bertrand m’avait répondu sur ce blog que Walsh en 1957 avait plutôt pensé L’ESCLAVE LIBRE au format 1.33 : vous aviez lu une information sur ce point ? (le dvd était en format carré mais sa diffusion sur arte l’avait été au format large !) Cela remettrait en question bien des restaurations actuelles…
A Damien : LES CROIX DE BOIS c’est autre chose. Le film de BERNARD se concentre sur l’univers pénible des soldats durant la guerre. Le film de GANCE – je ne parle pas de la version 1917/18 que je n’ai pas revue depuis longtemps – se sert de 14-18 dans la toute première partie, pour amener les motivations de son personnage principal qui veut anéantir à jamais l’idée de guerre dans le coeur des hommes. Il va sans dire que je préfère et de loin le chef d’oeuvre de Raymond BERNARD.
Je vous lis et j’avais justement décidé de revoir PATHS OF GLORY, bien que je ne sache plus vraiment ce que vaut ma vieille édition DVD. Ce sera la surprise. Vu il y a longtemps au cinéma lors d’une reprise, j’avais beaucoup apprécié ce KUBRICK.
LA CHAMBRE DES OFFICIERS est ressorti il y a 3 ou 4 ans dans une très belle édition vidéo restaurée qui met en valeur sa superbe photographie au ton presque sépia qui donne un aspect quasi documentaire à l’histoire. Il y avait la même palette de couleurs dans le très beau POURQUOI PAS ? du même réalisateur et je pense, bien que je n’ai pas vérifié, qu’il s’agit du même directeur de la photographie.
A Damien D. et Jean-Pierre Servant
Oui, LES CROIX DE BOIS est infiniment supérieur aux deux versions de J’ACCUSE. Je ne me souviens plus guère de celle de 38, vue il y a fort longtemps, mais celle de 18 est à mon sens quasiment irregardable, à part bien entendu la fameuse scène du retour des morts. Le scénario est atroce et d’un ennui abyssal. Gance a cédé à son péché mignon de ne pas épurer et de mettre trop de choses. C’est dommage, car l’homme est très attachant, et il a montré qu’il savait être un grand cinéaste avec NAPOLEON bien sûr, mais aussi UN GRAND AMOUR DE BEETHOVEN ou PARADIS PERDU. CYRANO ET D’ARTAGNAN a, dans mon souvenir, beaucoup de classe. Et j’avais beaucoup aimé MARIE TUDOR, réalisé pour la télé au début des années 70.
Je ne lui pardonne pas le double massacre de NAPOLEON qu’il a lui-même perpétré en 1935, puis en 1970.
A Julia-Nicole : vous avez raison de souligner UN GRAND AMOUR DE BEETHOVEN qui contient aussi des moments lyriques mais ici au meilleur sens du terme. Et puis il y a BAUR (on y revient encore et c’est tant mieux) fascinant dans le rôle du compositeur. PARADIS PERDU aussi est très réussi. Je n’ai pas revu CYRANO ET D’ARTAGNAN et je n’ai plus de souvenir de son MARIE TUDOR pour la télévision que j’ai vu à l’époque de sa diffusion. NAPOLÉON – première mouture – c’était quand même quelque chose !
LA FIN DU MONDE (1930) m’a déçu malgré ses indubitables prouesses techniques, et j’ai manqué VENUS AVEUGLE (41) au Cinéma de Minuit. Mais sans savoir vraiment pourquoi, je crains le pire…
A Jean-Pierre Servant
J’étais comme vous un peu réticent à l’idée de découvrir VENUS AVEUGLE. Puis j’ai lu la biographie de Gance, déjà ancienne, par Roger Icart, où il est très enthousiaste sur ce film en parlant, je cite de mémoire, d’un des plus beaux mélodrames du monde. Et si je n’irais pas aussi loin dans l’éloge, c’est vrai que c’est un film absolument surprenant, passionnant de bout en bout malgré sa longueur. Les rapports entre les 2 soeurs jouées par Viviane Romance et Sylvie Gance sont très touchants (magie du cinéma: les deux actrices ne se sont pas du tout entendu sur le tournage). La scène du faux voyage sur le bateau, où l’équipage fait croire à Romance qu’ils sont en mer, est superbe. Donc n’hésitez pas.
Un autre beau film de Gance est LE CAPITAINE FRACASSE.
Et puis j’ai écrit trop rapidement, sans vérifier: MARIE TUDOR date de 1965 et du début des années 70 (diffusion les 23 et 30 avril 1966).
A Julie-Nicola
Vous avez raison pour VENUS AVEUGLE qui est surprenant de bout en bout malgré (et aussi à cause d’un) un sujet parfois zoo : le faux voyage autour du monde est un défi à la vraisemblance et aussi une fable sur le pouvoir de l’imaginaire. Belle chanson féministe écrite par Gance et chantée par Viviane Romance. Parmi les be mol, la médiocre interprétation de george Flamant imposé par Romance. Le truc, c’est de repérer les plans tournés par Greville qui filmait avec une actrice pendant que Gance s’occupait de l’autre avec la compagne de Greville passant d’un plateau à l’autre pour doubler de dos à chaque fois une des actrices (lire le récit désopilant dans ses mémoires). Je trouve le résultat infiniment supérieur à J’ACCUSE
A Julia -Nicole / Bertrand Tavernier : vos commentaires sur VENUS AVEUGLE me font regretter de l’avoir manqué lors de sa diffusion chez Patrick BRION. J’avais lu une anecdote sur ce film dans le livre de René Chateau LE CINÉMA FRANCAIS SOUS L’OCCUPATION. GANCE était parti pour Vichy présenter le film au maréchal PETAIN et quelques officiels. Le maréchal s’est endormi durant la projection et, à son réveil à la fin du film aurait dit à GANCE : « Bel effort ! »
Vraie ou pas, j’aime beaucoup cette anecdote.
Je ne me souviens plus de son CAPITAINE FRACASSE (avec GRAVEY je crois), pourtant il me semble bien l’avoir vu sur vhs il y a quelques années.
à propos du « j’accuse » de 1938. Je sais que ce film est très décrié mais j’ai été bouleversé par certaines scènes. On sent dans les premières séquences toute l’effroyable laideur de la guerre. C’est une guerre qui sent la merde (si vous me passez l’expression). C’est grandiloquent, je l’admets mais cela ne nuit pas au propos. Cela renforce l’aspect apocalyptique et terrifiant du conflit. Je n’ai jamais été convaincu par le Kubrick que je trouve trop timoré. Je n’ai pas vu « les croix de bois » que je hâte de visionner (Il n’est pas sur ciné+ en ce moment.)
A Gerfault Rodolphe
Mais il y a un super dvd et un blueray qu’il faut garder
allez je me lance avec un réalisateur dont personne ne parle,pourtant il à le mérite d’avoir commis des oeuvres à découvrir.C’est Pierre Billon avec un polar astucieux dont les dialogues sont de Michel Audiard »Jusqu’au dernier ».Après avoir purger 6 mois de prison un ancien malfrat sort de prison et se réfugit chez sa soeur qui est voyante dans un petit cirque de province.Il se fait embaucher par le directeur et partage la roulotte avec un trapéziste(Howard Vernon).Rapidement il s’amourache de la belle Gina danseuse(Jeanne Moreau).Le passé va le ratrapper avec la bande de voyous avec à sa tète Paul Meurisse (toujours en retenue gestuelle avec des dialogues chocs)ainsi que son porte flingue Pépé(Jacques Dufilho drolement marrant).Je ne dévoilerais pas ici l’intrigue et la suite de ce film mais je me suis interroger sur la présence d’un enfant accompagné d’un chien blanc qui figure dans une demi-douzaine de scènes.Qu’a voulu nous dire Pierre Billon avec ce personnage qui ne dit rien mais qui assiste à plusieurs scènes clés de l’histoire.Le dvd est sorti chez Le ROI RENE CHATEAU.VIVE LE ROI!!!
à Bertrand: je viens de voir le dernier épisode où vous parlez de Fourastié, vous ne mentionnez pas UN CHOIX D ASSASSINS que j’avais trouvé excellent, sorti récemment chez Gaumont Rouge.
Dans le générique de la série on voit une femme en robe blance ouvrir une porte et s’écrouler, est-ce bien Gaby Morlay et dans quel film?
Savez-vous si on pourra enfin voir LA LOI DU SURVIVANT de Giovanni?
(et par association d’idée j’aimerais bien revoir MISE A SAC de Cavalier d’après Richard Stark).
à MB
« la loi du survivant » est un beau film qui est la seconde partie du livre « les aventuriers » dont le film d’Enrico n’avait traité (fort bien d’ailleurs )que la première partie ;dans une Corse écrasée de soleil ,un homme (Constantin) cherche à savoir la vérité sur une femme séquestrée dans une maison de rendez-vous:la beauté et le mystère d’Alexandra Stewart font merveille ici ;il y a en prime ,à l’époque où les films français ne nous bassinaient pas des chansons anglo-américaines à longueur de pellicule ,une très belle chanson d’Hugues Aufray » près du coeur les blessures » (vous pouvez sûrement l’entendre sur youtube)
« mise à sac » ,vu récemment ,m’a déçu ;c’est très lent ,à la Melville ,et avec son film suivant « la chamade » ,je le considère comme un point faible dans la carrière d’Alain Cavalier. subjectif,bien sûr.
à Dumonteil: merci je garde un très bon souvenir de MISE A SAC avec cette idylle entre la standardiste Marie-Ange (Irène Tunc) et l’un des bandits, et pour une rare fois Constantin avait un 1er rôle (que l’on ne me rappele pas IL ETAIT UNE FOIS UN FLIC, très surestimé).
Comme MISE A SAC cette LOI a disparu des radars (sauf en vhs?).
Et la dame en blanc qui s’écroule? Gaby ou pas Gaby?
A MB
Mais non. C’est jeanne Boitel dans REMOUS
merci Bertrand
« la loi » est passé sur le satellite en 2005;vu le nombre croissant de rediffusions sur canalsat ,on peut espérer le revoir,à défaut de DVD.
pour une rare fois Constantin avait un 1er rôle (que l’on ne me rappele pas IL ETAIT UNE FOIS UN FLIC, très surestimé).
mais on peut rappeler « le trou » ,où avec Philippe LEROY et quelques autres,il porte tout le poids d’un film long ,exigeant ,complexe …
à D. CONSTANTIN LE TROU OUI: c’est un grand 2nd rôle!
IMDB: ah mais il y a aussi LA VALISE dans les 1ers rôles de MC!
Je viens de commander le DVD de Cinq et la peau revu cet été et suis très heureux que ce film soit remis en évidence avec ses singularités absolues.
Je lui trouve quelques accointances avec d’autres films de ce milieu des 80′ tels que Empty quarter de Depardon ou encore Lettres d’amour en Somalie de F Mitterand qui sont aussi des récits de voyage où amour, séduction et dépaysement se conjuguent en un ballet complexe.
Feodor Atkine est un acteur remarquable qui trouve là l’un de ses plus beaux rôles, les plus complexes aussi.
La copie vue en salle était très belle et augure d’un DVD/BR tout aussi séduisant.Important pour un film où l’atmosphère (image mais aussi son) est si singulière.
Du coup , je me demande ce que vaut Alibis (1977) dont je n’ai jamais vu la moindre image.
Pourquoi votre ami n’a t’il jamais retenté l’aventure? Sa position évidemment cruciale au sein du cinéma français aurait dû signaler ses envies de cinéaste aux producteurs…mais bon quand j’apprends qu’on ne vous aide guère pour votre projet actuel,que Resnais n’a pu faire nombre de ses derniers et vertigineux projets, rien ne m’étonne…
A Ballantrae
Je crois qu’il n’avait plus vraiment envie. En imaginant de futurs projets, il passait son temps à imaginer comment il choquerait tel ou tel critique au lieu d’aller à un rendez vous crucial et il donnait des créneaux horaires qui décourageaient chez certains toute envie de la rappeler. Et le fait d’être l’auteur d’un diamant unique n’était pas pour lui déplaire. Dans ALIBIS, il y avait des scènes fortes et c’était comme un brouillon mais la mésentente avec Richard Jordan avait été totale.
Je viens de découvrir PORTRAIT D’UNE ENFANT DECHUE, qui m’a laissé étourdi. L’art de faire un film sombre (mais jamais déprimant et toujours avec élégance) sur un milieu aussi futile que celui qui est évoqué dans le film, où tout est montré par fragments, depuis les souvenirs d’un personnage on ne peut plus fragmenté, et pour cause. On le comprend assez rapidement dès qu’on en vient à nous montrer l’adolescence du mannequin, puis cette voiture sombre qui la charge le long d’un trottoir. Faye Dunaway, habillée de rouge est une servante écarlate, comme elle le sera (coïncidence ?) dans le film de Schlöndorff qui porte ce titre. Schatzberg qui connait bien son sujet raconte l’histoire de Karen Mulder avec 30 ans d’avance. Tout est parfaitement lisible à partir de séquences courtes, que Schatzberg assemble comme un montage photo. D’ailleurs ça aurait pu être un 16 photo, on ne s’y serait pas égaré. Il y a aussi un côté Rosemary’s baby dans le personnage, bien que dans l’entretien qui accompagne le film, Schatzberg affirme à Michel Ciment qu’elle ne ment jamais sur sa vie. J’avoue mes lacunes quant au cinéma de Jerry Schatzberg, hormis L’EPOUVANTAIL, PANIQUE A NIDDLE PARK, et le souvenir très lointain de L’AMI RETROUVE, je n’ai rien vu. Je note dans dans la liste IMDB un film récent avec Guillaume Canet… allons bon, mais suis davantage tenté par LA VIE PRIVEE D’UN SENATEUR ou par LA RUE.
A Le Nain
LA RUE est excellent et l’AMI RETROUVÉ mérite qu’on le revoie. Je crois avoir parlé de LA VIE PRIVÉE D’UN SENATEUR qui contient de bonnes scènes mais souffre d’un scénario qui accorde trop d’importance aux intrigues sentimentales par rapport à la vie politique. J’avais gardé un bon souvenir de HONEYSUCLE ROSE. Le reste est plus terne et décevant surtout DANDY THE ALL AMERICAN GIRL. Le film avec Guillaume Canet n’est hélas pas réussi
Je confirme que Street smart est un très bon polar (avec un M Freeman débutant et inquiétant) qui peut évoquer l’atmosphère de films tels que Sweet smell of success de Mac Kendrick transposé dans les 80′ et préfigure un autre bon polar plus récent Nightcall de Dan Gilroy sur un autre genre de « journaliste » charognard, celui qui trouve la célébrité en allant chercher des sujets crapoteux avant tout le monde avec une équipe réduite et vend ensuite son sujet aux networks.
Quant à L’ami retrouvé, revu de près dans une bonne copie, il me semble même encore plus fort que lors de sa sortie.Travail remarquable du décorateur ( A Trauner!), du chef opérateur (Bruno de Keyser)qui réussissent à rendre les allers retours passé/présent subtils et signifiants. Et la musique tour à tour sardonique et émouvante de Philippe Sarde qui signe là un chef d’oeuvre de plus dans une carrière qui n’en est pas avare.
Le remake de L’incompris de Comencini, Misunderstood (Besoin d’amour en français je crois) est intéressant également même si inégal.Gene Hackman y est excellent, vraiment.
Pas revu depuis des lustres hélas.
à BALLANTRAE
je ne suis pas d’accord pour le remake du film de Comencini qui a filmé l’enfance comme peu de cinéastes l’ont fait;le film de Schatzberg souffre de flashbacks où la mère apparait et surtout d’une hollywoodienne happy end .
Je ne recommanderais jamais assez l’original .
à Dumonteil « une hollywoodienne happy end . » ? La mère ressuscite?
Le fils survit dans le remake …
mais je suis un grand fan de Comencini ,et pour parler franchement,Schatzberg,même dans ses « grandes oeuvres « (« puzzle » « panic » « scarecrow « etc ),ne m’a jamais affolé ;c’est une question de goût.Mais en ce qui concerne « incompreso » ,je persiste et signe
« remous » dont BT parle est pour 1934 un film très audacieux : désir féminin ,un quart de siècle avant « cat on a hot tin roof » ,impuissance …C’est d’ailleurs le « voyage » qui m’a donné envie de le voir ,ainsi que « le diable souffle » :coup de pot,ciné classic les a diffusés tous deux peu après!
A Dumonteil
C’est en effet une questions de goût. Je les trouves extraordinaires et n’ayant rien perdu de leur éclat
à Dumonteil L INCOMPRIS/ j’ai vu ce film dix fois lors de sa resortie dans les 80 et pourtant dans mon souvenir le fils survit. Un désir inconscient de ma part, il n’était pas nécessaire qu’il meure, l’intérêt est la conversation entre lui et son père. Tout est juste psychologiquement, tout est justifié et motivé dans le comportement du père et du fils. Le personnage du père est très intéressant à étudier.
INCOMPRESO était sorti une 1ère fois incompris (sans jeu de mots) en France, aucun succès, un critique dans Cinéma: « Ah non! On n’a pas le droit de venir toucher de ses sales pattes d’adulte le monde merveilleux de l’enfance ». Quel aveuglément.
La sortie d' »Olivia » va jeter un coup de projecteur sur Jacqueline Audry ,à laquelle les nombreuses metteuses en scène d’aujourd’hui doivent beaucoup.Comme I. Lupino en Amérique ,elle a tracé son chemin dans un univers 100% mâle et mérite une reconnaissance même tardive
Je voudrais évoquer quelques-uns de ses films :
« Les malheurs de Sophie » déjà cité ici n’a rien à voir avec la recente version ;seules 20 min proviennent du fameux roman;Audry et Laroche (son mari et souvent collaborateur de ses films) font du vertueux cousin Paul un révolutionnaire et « le choix de Sophie » ne sera pas celui du beau mariage aristocratique .
« Olivia » est le chef d’oeuvre de la réalisatrice ;il a un petit culte outre-manche ou circule une version ss-titrée en anglais ; Deux professeurs rivalisent pour l’amitié-amour de leurs élèves ;Feuillère est rayonnante ;dans la scène du bal ,absolument époustouflante ,elle est la reine d’une fête paienne (je n’ose dire lesbienne) ;Simone Simon,la femme au visage d’enfant de » bête humaine » et de « cat people » est suicidaire,hypocondriaque,vieillie avant l’âge ,envieuse de la popularité de sa collègue qui est aimée d’Olivia ;le scénario utilise des textes littéraires (« Andromaque » » Berenice » ,poèmes de Lamartine et Hugo ….) pour décrire les mouvements de l’âme et du coeur ,ainsi « o temps suspends ton vol » est cité au moment ou la relation est à son plus exquis;la dissertation sur « le cid » d’une étudiante est rejetée comme « hors-sujet » car se concentrant trop sur Rodrigue ;les garçons n’ont pas leur place dans cette ambiance confinée ;jugées trop masculines, les mathématiques sont un sujet méprisé et la professeure raillée se réfugie dans la boulimie ;préparez -vous à un choc!
« huis-clos » est le plus connu des film de JA car le plus diffusé ;le truc de l’ascenseur sera repris (bien qu’ à l’évidence Alan Parker ne connaisse pas le film ) tel quel dans « angel heart » (1987); JA aère son film en introduisant des flashbacks et tire le maximum de son casting :Arletty donne le frisson en lesbienne Inès ;Gaby Sylvia, actrice de théâtre lui donne brillamment la réplique ;on a pu penser que le « bellâtre » Frank Villard serait écrasé ;pas du tout :dans l’infernal (et brillant) « manèges » ,il arrivait à imposer son personnage face au trio d’as
Signoret/Marken/Blier;il s’en tire à son honneur ici.
« la garçonne » tiré d’un roman bien connu est ,je me lance,supérieur à la version de 1935,car l’actrice choisie est bien plus le personnage que Marie Bell :Andrée Debar a le physique le plus étrange des années 50 :son visage androgyne sert à merveille le propos de JA qui est plus qu’ audacieux: on y rencontre un homme-objet ,bien avant playgirl , on assiste à une brillante scene S/M où un oriental monarque vend ses femmes comme des chiens (et Nichette,une lesbienne en achète une );et quand son fiancé ,mal à l’aise dans ces lieux de plaisir,veut sauver l’héroïne ,elle lui répond : »de quoi? »c’est pas féministe çà?
Notons que l’office central catholique du cinema a donné à « olivia » et à « la garçonne » ,sa cote la plus sévère (par discipline chrétienne ,ne pas aller voir ces films prônant des idées « mauvaises » )
« Le secret du chevalier d’éon » était fait sur mesure pour Debar ,plus séduisante déguisée en homme qu’en robe ;on remarque l’inversion des sexes car historiquement l’espion était un homme
« les petits matins » est probablement le premier road movie féminin avec une jeune fille (Agathe Aems:son seul rôle) qui affirme sa ferme indépendance des hommes ;distribution riche en seconds rôles:Rich, Périer,Gélin, Ventura,Blier,Arletty,Brialy, Pierre Brasseur, Gravey,Hossein ….
la prochaine sortie d' »Olivia » est un événement comparable à la redécouverte de « le déserteur/je t’attendrai » ou de « non coupable ».
J’ai revu HONDO meilleur que dans mon souvenir (j’ai pris le dvd en version 1:37, le film diffusé sur Arte sortait en 16:9 et faisait perdre de la qualité à l’image, de plus à mon goût plus d’espace au-dessus des têtes me semble mieux pour ce film), tout ce que vous dites est passionnant dans votre intervention Bertrand toujours présente sur le site de Arte. Je voulais juste ajouter en parallèle à votre remarque sur la façon dont Hondo remarque l’absence prolongée d’un homme dans la ferme de Geraldine Page: la hache mal aiguisée, les chevaux non ferrés… le fait que c’est très intéressant de voir comment Hondo, naturellement, se glisse dans la peau du nouvel homme de la maison par le travail: il faut le voir ferrer les chevaux, fabriquer les fers à la forge et autres menus travaux. Comme vous dites les rapports avec Page sont passionnants et son personnage de femme au départ un peu traditionnel est transformé par sa réaction sensible, mûre, disons assez libre moralement lors de sa réaction apprenant que son mari est mort et surtout qui l’a tué. Quant aux rapports avec le chef apache Vittorio c’est tout aussi singulier: il se sent concerné par la solitude de Page et veut lui trouver un mari apache! (bonus dvd très intéressant d’une historienne (anonyme) qui corrobore la vision des Apaches du film (sauf qu’elle dément que Victorio soit mort comme dans le film si on considère que le Vittorio du film soit inspiré par celui historique), cette historienne rappele aussi la diversité des tribus apaches absolument pas liées entre elles, indépendantes, ce qui dément pas mal de clichés (ce qui intéresserait Minette Pascal). Elle rappele aussi l’impossibilité pour une femme de vivre seule dans ces contrées, ce qui rejoint aussi le point de vue du film. Je me demande si avoir fait du mari un salaud par rapport au roman est une bonne idée. Le rôle du chien Sam est incroyable et vous l’avez souligné: un compagnon indépendant et solitaire à l’opposé de Lassie qui est le contraire, or c’est le même chien qui « jouait » aussi Lassie. Je me demande si la cicatrice au milieu du front est du maquillage. La mort de Sam est expédiée en un plan et personne ne le pleure, c’est vraiment l’anti-Lassie avec le même chien!
Petit détail Chuck Roberson cumule deux rôles, il joue un Apache et aussi un sergent tué dans la bataille finale… en plus je crois qu’il double Wayne pour le domptage du cheval!
Et Michael Pate/Vittorio est vraiment excellent… ouf et je voulais faire plus court.
A MB
Bravo, bravo. C’est un film passionnant, complexe. Le point décevant est que la partie tournée par Ford soit si anonyme et peu intéressante
merci Bertrand
« Le point décevant est que la partie tournée par Ford soit si anonyme et peu intéressante »
c’est exact c’est du plan plan bâclé, curieux, Ford a failli!
au fait à ce sujet McBride: « quand j’ai demandé à Wayne quelle était la partie tournée par Ford », il s’énerva « Bon dieu vous me donnez jamais crédit pour rien? ». Je crois que comme pour ALAMO, Wayne était plus embêté qu’autre chose par la visite de Ford!
à y réfléchir, je me dis que la matière suggérée par le film est assez riche pour d’autres développements par exemple le rôle du mari, qui pourrait enrichir diablement les problèmatiques en jeu, j’aime bien Leo Gordon mais il a un rôle de salaud banal avec lequel il ne peut qu’être pâlot (il sera meilleur dans L ARME A GAUCHE), en fait héros comme chez L’Amour ou pas, le rôle pourrait être plus riche: imaginons que Wayne et lui se rencontrent et sympathisent sans savoir qui est l’autre, intéressant. Mais il faut quand même que Wayne le tue pour la conclusion après!
Le rôle du mari est sans doute le 2ème point faible du film mais entre nous, les points faibles ne m’intéressent pas plus que ça et sont loin de plomber le film.
Si on résume ce film, on se retrouve dans un drame noir contemporain cynique: »un homme désire une femme mariée esseulée et tue le mari pour prendre sa place! »…
A MB
Super résumé. S’il avait été plus sympathique, il n’aurait pas abandonné sa femme et Wayne n’aurait pas pu le tuer. S’il avait été seulement un peu lâche et tué par les Indiens, cela le rendait il plus intéressant ? J’en doute. Leo Gordon était surtout inouï dans THE INTRUDER, oeuvre à redécouvrir
à Bertrand: mais non il pouvait s’absenter longtemps pour une excellente raison et il faut que Wayne le tue par exemple par accident, quand je travaillerai au remake je vous expliquerai mieux! De toute façon le personnage reste pâlot.
et je trouve que Gordon est bien meilleur dans L ARME A GAUCHE que dans INTRUDER.
à Bertrand: mais non il pouvait s’absenter longtemps pour une excellente raison et il faut que Wayne le tue par exemple par accident, quand je travaillerai au remake je vous expliquerai mieux! De toute façon le personnage reste pâlot tel que.
et je trouve que Gordon est bien meilleur dans L ARME A GAUCHE que dans INTRUDER.
. Leo Gordon était surtout inouï dans THE INTRUDER, oeuvre à redécouvrir
S’agit-il de ce film où William Shattner apparait d’abord comme un sympathique redresseur de torts?un long discours devant la populace prête à suivre le premier venu contre les juifs,les nègres ,nous révèle en fait un fasciste à visage aimable,donc d’autant plus dangereux .
Le film,s’il s’agit de celui-là ,est terriblement d’actualité ;il est proche de « storm warning » de Stuart Heisler et de « black legion » de Archie Mayo; « betrayed » de Costa-Gavras est leur descendant direct.
A DUMONTEIL
C’est lui
à Bertrand et Dumonteil: je ne partage pas du tout votre enthousiasme ni sur THE INTRUDER ni sur L Gordon dans ce film. Après l’arrivée de Shatner, en effet bien vue, tout se délite et je ne vois pas en quoi Gordon est meilleur que dans n’importe quel autre rôle de gangster. Le master Bach pas terrible est-il en cause? Corman me semble avoir exploité le racisme comme ailleurs les grosses bébêtes vindicatives (et toujours de mauvais poil).
la seule curiosité de ce film c’est que deux films avec Shatner se trouvent classés côte à côte dans ma dvdthèque, THE INTRUDER et INCUBUS! ce qui est, convenons en, assez superficiel comme remarque.
Pour Gordon, il faut que je me revoie LES REVOLTES DE LA CELLULE 11/RIOT IN…, dvd Criterion un peu onéreux. Vu en vf à l’âge de 15 ans.
A MB
Sur the INTRUDER, je ne suis pas du tout d’accord. Ce film est même étonnant dans la filmographie de Corman bien qu’on trouve des allusions progressistes ou anarchistes dans plusieurs autres oeuvres. C’est un de ses seuls films qui soit bien joué par l’ensembles des acteurs avec même des personnages secondaires très bien décrits (la propriétaire de l’hotel). Tous les noirs sont filmés sans aucun paternalisme et sans cet esprit de renonciation chrétienne que l’on trouve dans tant de films contemporains. Les plans où ils vont à l’école sous les huées d’une meute de racistes puants d’ignorance évoquent ces images documentaires peu diffusées à l’époque où l’on voit de jeunes lycéennes marcher sous les insultes et divers coups, images reprises dans le film de Raoul Peck. Le discours tenu par Shatner est très astucieux, faussement bienveillant, excitant des personnages qui sont CONTRE L’INTÉGRATION MAIS RESPECTENT LA LOI, personnages uniques dans le cinéma américain de l’époque. La ville de the INTRUDER n’est pas composée que de racistes, la plupart des habitants sont normaux et leurs préjugés ne les pousse pas à la violence. L’originalité du film est de s’adresser à cette frange importante et non pas d’aller exciter des convaincus. Plusieurs historiens américains jugent qu’il s’agit de l’un des films les plus justes, les plus audacieux (suicidaires, il fut très peu montré) car il attaque insidieusement tout ce dont on ne parle pas. Les opposants à Shatner (un journaliste, un professeur, des intellectuels autres traits original) n’ont pas la force innée, la maitrise des libéraux blancs dans nombre de films. Ils commettent des erreurs et leur courage ne suffit pas. Quant à Leo Gordon, la manière dont il passe du beauf sudiste, macho, sympa, fort en gueule à l’amant trompé, vulnérable, voulant se venger mais qui a, idée formidable, senti les trucs dans le discours de Shatner. Un bonimenteur parvient à déceler les ficelles d’un autre bonimenteur et là, il est plus aigu que les intellectuels. Le point faible du film avec l’aveu de la jeune fille trop précipité, est le retournement final de la population, scène que Corman dut tourner dans 3 villes, étant chassé chaque fois par la police ou la municipalité, ce qui explique une continuité défaillante. Comme le dit Glenn Erikson dans son analyse de DVD Savant (c’est un des meilleurs critiques américains) « il était quasi impossible de trouver une fin satisfaisante à cette histoire vu le contexte politique. Ce film, incroyablement audacieux pour l’époque, le reste encore aujourd’hui »
à Bertrand INTRUDER/ bien devant tant d’efforts je ne puis que le revoir, j’avais l’impression exactement contraire, de convention et de bonne conscience.
A MB
C’est tout sauf cela
à Bertrand: revu THE INTRUDER pour vérifier ma première impression, vous aviez raison je suppose que je m’étais braqué sur la dernière scène qui m’avait laissé cette impression: Tous les torts sont reportés sur Shatner et la foule semble soudain gagnée par un anti-racisme définitif. Mais la finesse de peinture est là en ce qui concerne les habitants, il ne faut pas juger que par la fin du film. Un détail: je remarque que la scène de la balançoire est aussi pénible enfin presque, que si le jeune homme s’était fait lyncher.
Ca m’a fait découvrir le site de Glenn Erickson dont l’approche du film est exemplaire: il le compare d’ailleurs à LA CHAINE et BLACK LIKE ME, et CRY FREEDOM de Attenborough qu’il juge très durement tous trois.
Par contre, j’aimerais bien voir THE WELL de Endfield et TRY AND GET ME qu’il aime et dont vous avez parlé ici. je m’en vais fureter dans les pages de ce site DVD SAVANT ça s’appele Cinesavant désormais mais ça renvoie aux pages du précédent:
https://cinesavant.com/
THE WELL que j’aimerais voir n’est pas d’Enfield contrairement à TRY AND GET ME sorti en blu-ray par Olive sans sous titre je crois. Pour le moment personne ne l’a acheté en france pas plus que THE UNDERWORLD STORY. Je trouve que Glenn Erikson est un des critiques les curieux et les mieux documentés. J’aime beaucoup la plupart de ses analyses
à BT: Oui THE WELL est de Leo Popkin et Russell Rouse. TRY est bien de Cy Endfield (avec un « D » qui lui manque souvent!) chez Olive, image OK, st anglais.
Erickson place aussi WILD RIVER Kazan parmi les films abordant intelligemment le racisme dans le contexte des USA (au fait INTRUDER se situe dans le Missouri, état qui n’est pas dans le sud, de même que le Tennessee pour le Kazan, on ne peut situer le plus fort du racisme anti-noir que dans le Texas, l’Alabama ou Mississippi comme font beaucoup de films sur le sujet, ce qui dans nos esprits nous pousse à minimiser la situation), dans le Kazan c’est abordé en secondaire mais très justement (cf les rapports de Jo Van Fleet avec les Noirs qui vivent avec elle).
Erickson qualifie d' »idiotie » MISSISSIPPI BURNING de Parker, d’après le fait divers qui fait des flics Hackman et Dafoe des militants antiracistes (« pour l’historien Howard Zinn, qui conseillait le SNCC à l’époque, le film fait la part trop belle aux agents fédéraux venus enquêter alors que « nous savions que leur conduite avait été scandaleuse — à l’image de celle du gouvernement fédéral en général — lorsque ces trois jeunes avaient disparu » ).
Détail marrant il y a un raciste débraillé et particulièrement violent dans THE INTRUDER qui pourrait être le sosie de Willem Dafoe!
(Ah, la vieille dame au début qui parle des « niggers » avec tranquillité, terrifiant).
A MB
Je n’ai jamais vu HONDO alors que j’ai eu mille fois l’occasion de le prendre en dvd. Il y a des cas comme cela où on remet toujours à plus tard.
Je vais séance tenante essayer de le récupérer en replay (et la présentation qui va avec).
Votre commentaire est captivant! Merci et bravo, ça donne très envie.
Ce que vous dîtes du chien Sam est touchant d’autant que cela réveille des souvenirs d’enfance car je regardais, petit, la série HONDO (je voyais même ça en noir et blanc à LA UNE EST A VOUS)avec Ralph Taeger.
Sam y était un berger allemand, je crois.
Concernant John Farrow et le western, l’édition dvd doit absolument nous dédommager pour le sinistre causé par la copie Warner de VAQUERO, à un poil d’être dégueulasse.
A Alexandre Angel
Le scénariste Michael Wilson avait écrit un article dogmatique et stalinien où il déclarait que la mort du chien faisait de Hondo un film fasciste. Et dieu sait que j’ai de l’admiration pour le Wilson du SEL DE LA TERRE et de LAWRENCE D’ARABIE (mais là il avait évolué)
A MB.Non c’est toujours passionnant de vous lire,bien argumenter avec un sens d’analyse concis.C’est appréciable de ne pas voir un film béatement avec une approche technique mais aussi sur le plan technique avec mouvements de cameras,travellings,nuit américaine,puis le montage est à mon avis la tache la plus hardu pour un film quand on sait pertinnement que des scènes finales sont tournées en début de tournage.La bande musicale joue un role fort ainsi que les sons.Je suis partisan du son direct,très peu utilisé aujourd’hui,c’est dommage en dehors de Bruno Dumont qui est avant tout un »faiseur »dans la ligne de Bresson ou de Bela Tarr,cinéaste Hongrois qui à cesser toute activitée.
A Yves Rouxel
Vingt Dieux. Vous aimez tant que cela secouer des cocotiers ? Bruno Dumont, un faiseur ?. Pour beaucoup de cinéastes et d’acteurs, ce que vous voyez comme des contraintes, peut se révéler stimulant pour l’imagination, vous obligeant à aiguiser votre mémoire, la perception globale du film. Noiret aimait beaucoup ces contraintes. Cela dit moi, j’essayais toujours de tourner les dernières scènes à la fin et j’y suis arrivé. Du coup, je pouvais récrire le scénario en fonction de ce qui était tourné et monté
A Bertrand.Il est de bon ton et de bon aloi comme disait feu Maitre Capello à la tv de revoir un film de Mocky de temps en temps. »Tout est calme »sorti en 98 est une comédie dramatique grinçante qui balance à tout va.Une communauté qui vit organisée dans une grotte avec épicerie,salles de détente s’est formée et à décider de flinguer des politiques et des hommes d’influence qui parlent beaucoup pour ne rien faire.On connait la chanson,Mocky dans le role d’un privé revient sur la noyade de Boulin,l’assassinat d’un premier ministre avec son garde du corps partit fumer une cigarette,j’en passe et des meilleurs.Mème si sur le plan de la mise en scène le film cloche autant que le montage aproximatif ainsi que le jeu des acteurs fétiches(Zardi et attal,Jean Abeillé puis toutes les tronches qu’on aiment bien voir chez ce cinéaste iconoclaste(dixit un méchant journaliste suisse).La musique est d’Eric de marsan qui se détache complètement d’oeuvres sombres comme « L’armée des ombres ».En passant je viens d’acquerir pour quelques deniers »Premier de cordée »de Louis Daquin qui sort en dvd combo puis je signale que Positif à baisser son prix de vente et que la série de Bertrand sera disponible dès le 7 novembre pour tout ceux qui n’ont pas de machines à images.Deux films à conseiller: »En liberté »de Pierre Salvadori qui va dans tous les sens et qui est une réussite exemplaire puis »Le grand bain »réalisé par Gilles Lellouche sans prétentions aucune mais qui se laisse voir grace à une brochette d’acteurs qui ne se prennent pas la tète.Le meilleur est surement Benoit Poelvoorde toujours aussi barjo,mais aussi Guillaume Canet qui casse son image de beau gosse quadragénaire,sans oublier Jean hughes Anglade et Mathieu Amalric toujours aussi lunaire.Allez bonne séance à tous.
A Yves Rouxel
Encore un déluge de films. Je vais vous laisser faire le blog. Ce n’est pas la peine que je sélectionne des films. Vous n’avez qu’à énumérer les sorties….En principe ce blog pour des raisons qui me concernent DOIT ETRE DÉCONNECTÉ AUTANT QUE POSSIBLE DE L’ACTUALITÉ ET SE CONSACRER AU CINEMA DE PATRIMOINE QUI N’A PLUS AUCUNE TRIBUNE.Du GRAND BAIN, je dirais simplement que j’ai surtout retenu les actrices de Virginie Effira à Marina Foix en passant par Leila Bekhti irrésistible mais ce n’est pas mon propos que de commenter des films récents. Je connais les cinéastes, les producteurs. Si je ne réponds rien, ils peuvent être blessés. Je vous demande donc de stopper. On n’est pas une annexe d’ALLO CINÉ
a Bertrand.J’ai oublié de dire un mot sur un film dont on devrais écrire.C’est »Le roman d’un jeune homme pauvre »d’Abel Gance.Pierre Fresnay est d’une humanité rare dans son role d’ancien marquis sans le sou qui va connaitre la faim et la misère.On y reviendra je pense.
A Yves Rouxel
Là très bien. Je ne connais pas le film. Gance me hérissant un peu le poil
»Premier de cordée »de Louis Daquin que » Yves vient d’acquérir pour quelques deniers »(30 ?):
tourné en décors naturels,pendant l’occupation ,c’est un magnifique appel à l’individu de se dépasser ,de lutter contre l’adversité ,de dépasser ses limites ….pourvu qu’il soit un homme ! »ta place est avec ma mère,elle a besoin de toi » dit le fiancé alpiniste à sa petite amie ;le fait qu’il n’y ait pas une seule scène d’amour ,pas même un baiser,en font par excellence le film sain,donc en tous points conforme à l’idéologie du temps.
restons un peu avec Daquin
« Nous les gosses » (1941) à propos d’un carreau cassé par un gamin qui ne peut pas payer la réparation et qui voit tous ses copains se solidariser autour de lui ;une métaphore de l’esprit de résistance ;on oublie les clivages et les bandes et on fait front commun ;ce film d’enfants n’a pas cependant l’attrait des « disparus de st agil » ;mon moment préféré,d’autant plus précieux que l’humour est rare chez ce directeur: un gosse raconte « la dame aux camélias » qu’il n’a pas vu en le transformant en western (« ils ne respectent plus les classiques » dit le père .)
« le voyageur de la toussaint » est mon préféré de LD ,brillante adaptation de Simenon ;dans une atmosphère pourrie s’agitent Berry en odieux homme d’affaires , Dorziat en mère abusive (donc contraire à la morale de l’époque) et son dernier des salauds de fils (Reggiani,qui d’autre?) Desailly le juste qui va sauver Sodome ;dans la scène ou le coupable avoue, LD utilise la profondeur de champ de manière remarquable .
« Les frères Bouquinquant » (1948) qui a besoin d’une restauration montre que les temps ont changé :5 ans avant ,l’héroïne eût renoncé à son amour (« immoral » lança l’office catholique du cinema » ) thème des deux frères la brute (Prejean) et le bon (Roger Pigault) autour d’une femme (Robinson) ;le binôme Pigault/Robinson -voir « douce » et « sortilèges » – fonctionne à merveille ;le scénario est plus faible que « le voyageur » , mais il y a une certaine atmosphère glauque ,avec cette Seine si noire qu »‘elle ne reflète pas les visages « et une description ,vue à travers les yeux de Robinson ,d’une prison où les religieuses-gardiennes ne sont pas tendres et où le prêtre de service est aussi intraitable que le courroucé Jéhovah de nos vieux catés (cela a dû irriter l’office catho ,encore plus que le denouement)
« le point du jour » (1948) fait passer l’intrigue au second plan , tout est centré sur la vie quotidienne des mineurs ,(pas la catastrophe de rigueur) ,mais vu à travers un prisme de candeur : sans doute influencé par le cinema soviétique ,le communiste LD réconcilie le capital (représenté par l’ingénieur Desailly,encore lui)et le travail qui marcheront main dans la main (on se croirait à la fin de « Métropolis » ).La lutte des classes,les grèves vont devenir des choses du passé ,semble nous dire LD à la fin de ce naïf film.Inutile de dire que le public ne suivit pas.
Après,il semble que le moment de DAQUIN soit passé
« le parfum de la dame en noir » est une très mediocre adaptation de Leroux avec Reggiani en Rouletabille;inférieur aux versions de Tourneur et des frères Podalydès
« Maître après Dieu » ,histoire d’un capitaine (Brasseur) qui veut conduire un bateau de juifs vers une terre promise ;le film souffre malheureusement de la comparaison inévitable avec « MANON »;curieusement le film mêle les religions juives et chrétiennes,et ce qui est étonnant chez LD ,voit le capitaine faire un marché avec Dieu !une curiosité.
« les arrivistes » fait en partie avec la RFA , est une bonne adaptation de BALZAC (« la rabouilleuse ») où LD retrouve Robinson ,toujours aussi efficace .
Je ne connais pas son « bel ami » ;Tulard lui préfère celle de Lewin ,que beaucoup connaissent et qui est très bonne malgré la fin qui trahit l’esprit amoral de l’écrivain.
A DUMONTEIL
Je suis d’accord à 90% LES ARRIVISTES m’avait paru guindé et académique et dans MAITRE APRÈS DIEU, il y avait une conviction touchante. Mon préféré est aussi LE VOYAGEUR DE LA TOUSSAINT et je n’avais pas détesté les dialogues de MADAME ET SON MORT très supérieur au pénible PARFUM DE LA DAME EN NOIR. Mais il y avait un Daquin que j’avais bien aimé à l’époque, vu à la cinémathèque lors de son hommage, c’était LES CHARDONS DU BARAGAN. Il était étrange et paradoxal qu’un communiste traditionnel comme Daquin adapte un livre fort beau de Panait Istrati, auteur haï par le Parti car il avait dénoncé les dérives du communismes en Russie avant Gide et Orwell. Il était condamné par tous les doctrinaires du PCF, soutenu par Orwell et quelques intellectuels français Daquin avait réussi un film fort, émouvant. Je n’arrive pas à comprendre comment il était arrivé à adapter cet écrivain trainé dans la boue. Je n’ai jamais pu revoir le film et quand j’ai croisé Daquin qui travaillait comme directeur de production sur des films de Giovanni, je lui avais dit que j’aimais ce film et il avait été touché. Est qu’il en parle dans ses mémoires
A BT
Merci pour ces passionnants compléments;je n’ai pas vu « les chardons » ;il ne figure pas dans le dico des films mais il est dans le petit livre de Sadoul qui en dit : »un beau film et très émouvant ,par son paysage ,ses héros collectifs [sic],la présence de l’enfant voyant les événements » [la mort de son père affamé,la révolte des paysans roumains vers 1905].Vous donnez envie de le voir,mais vu que les comédiens roumains sont inconnus chez nous,et que le scenario est basé sur le livre d’un écrivain maudit -dont je dois avouer,je n’ai jamais entendu parler-la probabilité qu’il soit réédité est proche de 0.
Maintenant ,attendons l’avis d’ Yves sur « premier de cordée « .
A DUMONTEIL et à tous
Découvrez les livres, les nouvelles, les écrits politiques de Panaït Istrati (beaucoup sont en poche). Il a été adapté par Henri Colpi dans CODINE
a Bertrand.excusez moi mais comme disait Capra : »le cinéma est une maladie »enfin dans le bon sens du terme.Je vais cesser d’écrire sur des films qui sortent en salles et me contenter de commenter des œuvres du patrimoine. »Premier de cordée »de Louis Daquin est un veritable exploit de la part de l’équipe de techniciens ainsi que des acteurs.Le film à été tourner sans trucages.je ne sais pas si aujourd’hui des comédiens seraient capables d’effectuer des cascades périlleuses.il y à plusieurs scènes fortes notamment lors du combat de deux vaches.Chacun mise un peu d’argent et les paris sont ouverts.Dans cette scène j’ai vu l’affrontement entre la résistance française et l’envahisseur nazi.Et au bout du compte c’est la vache française qui l’emporte largement.Je tiens ici à remercier toutes les équipes de chez pathé et Gaumont qui permettent à ce genre d’œuvres d’avoir une seconde vie et d’étre découvertes par de nombreux cinéphiles.J’ai écouter vos propos sur le centenaire de 14 18 sur bfm tv enfin en replay.Assez étonner que vous ayez accepter l’invitation d’une chaine d’informations comme bfm.
A Yves Rouxel
C’était une émission de débats et j’ai pu parler de cette guerre de 14/18
A Yves, je dirai même au contraire : heureusement que Bertrand ait été invité sur une chaîne comme BFMTV : que la culture, l’Histoire et l’analyse que fait Bertrand soit encore une voix à apporter sur ces chaînes d’infos continues très regardées (dont le principe de course en avant sur l’actualité est certes discutable mais du coup on ne va pas faire la fine bouche quand un éclairage historique et une mise en perspective soient donnés au spectateur !).
A Dumonteil
« « le parfum de la dame en noir » est une très mediocre adaptation de Leroux (…);inférieur aux versions de Tourneur »
Faîtes-vous vraiment allusion aux films que Tourneur réalisa en 1913-1914 ? J’ignorais qu’ils existent encore…
Peut-être pensiez-vous plutôt à ceux de L’Herbier du début des années 30, assez savoureux.
A ce sujet, j’ai toujours trouvé étrange que les adaptations cinématographiques instillent une certaine dose d’humour absente des 2 livres, notamment le second qui est très sombre (… sans jeu de mots!).
A Julie-Nicole
J’ai dit Tourneur alors mon clavier a fourché où un nom s’est glissé en place d’un autre. Je voulais dire Podalydes
à JN
mon pluriel « aux versions » portait sur Tourneur et les Podalydès bros (qui aiment tant Hergé ,voir « le parfum » à ce sujet,le portrait );je n’ai pas vu la version muette de Tourneur, je parle de celle des années 30.
D’ailleurs ,en dehors de Léonce Perret ,Feuillade ,Gance, Renoir ,Duvivier et un film de Grémillon , je connais mal le cinema muet français (l’adjectif est de trop d’ailleurs).Curieusement ,sur le site imdb, les commentaires sur le cinéma muet français viennent surtout d’étrangers intellectuels,comme si notre patrimoine était fait de deux parties , le muet et la nouvelle vague.
Le ratage du « parfum » était prévisible puisque la 1ere partie (« la chambre jaune ») avait été réalisée l’année précédente par un autre réalisateur (Henri Aisner) ,elle aussi plutôt peu excitante ;Tourneur et les Podalydès ont réalisé le diptyque .
A Dumonteil
Mais Tourneur n’a pas réalisé ni CHAMBRE JAUNE ni PARFUM DE LA DAME EN NOIR dans les années 30! Donc vous parlez bien de L’Herbier.
A JLN
exact ;je me suis planté;bravo pour votre culture!
A Yves
merci pour cette info , il y avait peu de chances que je tombe dessus, je ne fréquente pas trop BFM et ses ahurissants sous titres… (je crois que pour compléter l’expérience multisollicitante il faudrait en même temps regarder un film et consulter ses mails tout en conduisant, ou en tournant… une mayonnaise ) … et merci à Bertrand pour les propos.
Bonjour,
Fan de Clint Eastwood depuis longtemps et ayant lu et vu moult documents à son sujet, je viens quand même de finir la bio « non autorisée » de près de 800 pages que lui a consacré Patrick McGilligan (version française mise à jour il y a quelques mois). Cette bio qui se voulait « conforme à la réalité, honnête et critique » d’après l’épilogue, m’a passionné et je l’ai trouvée très instructive sur l’homme et sa carrière. Il y a à n’en pas douter (les pages de notes l’attestent) un travail de recherche, de documentation considérable et une indéniable cinéphilie derrière ce livre, ce qui lui donne un cachet de sérieux et de respectabilité.
Une fois passé le premier chapitre (que j’ai trouvé assez rébarbatif) de la généalogie de Clint remontant jusqu’au 18ème siècle, puis celui indispensable et un peu plus intéressant sur sa jeunesse, mon intérêt pour le livre a vraiment augmenté au fil de la lecture, par les très nombreuses informations, anecdotes, critiques cinéma… qu’il recèle en parcourant chronologiquement toute sa vie et sa carrière, même s’il m’a fait parfois grincer des dents sur le côté « critique » justement de la bio. L’auteur peut en tout cas être fier d’avoir atteint son objectif : avoir pris ses distances avec les livres plus ou moins « cire-pompes » consacrés à l’acteur/réalisateur (dont celui « autorisé » de R. Schickel) et avoir « osé » traiter de tous les sujets plus ou moins obscurs autour de Clint. En se voulant « honnête », le livre donne quand même l’impression (c’est mon sentiment, surtout dans la période jusqu’au début des années 90) de privilégier les témoignages « contre » Eastwood de gens qui ont eu des comptes à régler avec lui, sûrement à juste titre d’ailleurs si l’on en croit les traits de caractère de l’acteur mis en lumière dans le livre : grand coureur de jupons (avec moult détails intimes et sexuels dans le livre parfois plus dignes de « Closer » que d’un livre sur le cinéma), peu loyal avec beaucoup de ses collaborateurs, radin… J’ai aussi trouvé un peu exagérée la manière dont l’auteur considère la carrière de Clint jusqu’à « Impitoyable », accordant souvent peu de qualités à l’acteur (hormis ce que l’on ne peut lui enlever sur son « charisme » naturel) et même au réalisateur, et justifiant parfois l’intérêt ou le succès critique d’un film par l’apport de ses collaborateurs ou par des critiques « mis dans la poche » de Clint lors des grandioses campagnes de presse. Mais l’auteur du livre reconnaît dans le même temps que les critiques et spectateurs français ont apprécié Clint bien avant ceux des Etats-Unis…
L’auteur se montre plus élogieux envers Clint à partir d' »Impitoyable », alors que l’homme connaît une reconnaissance critique mondiale quand même bien tardive (il n’était pas bon dans les westerns de Leone des années 60 ??) et que sa vie privée connaît un certain apaisement. Dans les derniers chapitres de mise à jour, un peu plus expéditifs, l’auteur ne traite « Gran Torino » que sur deux pages, préférant en consacrer douze à « American Sniper » et sa polémique, ou six pages sur sa campagne pour Romney avec l’épisode de la « chaise » que je tiens personnellement comme très anecdotique dans son existence et pour de l’histoire ancienne, six ans après les faits.
Quoi qu’il en soit, malgré mes quelques réserves, j’ai trouvé la lecture de ce livre très instructive et recommandable pour tous les amateurs de Clint Eastwood. Et je reste fan du bonhomme et impatient de découvrir son prochain film (devant et derrière la caméra) très bientôt !
A Manu
Ce livre est mon seul sujet de désaccord avec Pat McGilligan. Il prend en compte trop de témoignages contre et consacre une place disproportionnée à ses frasques. Je trouve qu’on perd son temps à écrire contre et du coup, il loupe plein de films intéressants, parfois inaboutis mais passionnants, ne salue pas assez cette manière qu’il a eu d’écorner, de mettre à bas son image dès HONKY TONK MAN, film un peu trop sage mais touchant. Il ne rend pas assez justice à son amour pour le jazz et DIRTY HARRY n’est pas un film fasciste
A Bertrand Tavernier,
Oui, je trouve stupide cette vieille accusation concernant DIRTY HARRY et Clint Eastwood a même tenté de donner une « meilleure image » du personnage dans MAGNUM FORCE, sans grand succès visiblement face à des détracteurs tellement acharnés qu’ils en devenaient ridicules comme la critique Pauline Kael. McGilligan ne semble pas beaucoup aimer la série des « Harry » mais critique pas mal d’autres films de Clint comme PALE RIDER que j’aime beaucoup (même si le personnage de Richard Kiel est un peu gâché, je trouve). Il faudrait que je revoie HONKY TONK MAN et aussi CHASSEUR BLANC COEUR NOIR…
Jusqu’à nouvel ordre, il n’y a qu’un film de Clint Eastwood qui me pose problème.
Ce qui ne revient pas à dire que n’importe quel autre me parait systématiquement satisfaisant sans discussion.
Par exemple, J.EDGAR ne m’a pas emballé mais il n’avait déjà pas emballé tout le monde, loin de là et je n’y allais pas la fleur au fusil (rien contre le sujet, au contraire, mais l’angle choisi d’approche était discutable, je trouve).
Non, je parle de L’ECHANGE que je n’ai jamais revu. Voilà un film qui a plu. Qui doit plaire à bon nombre de blogueurs d’ici ou de Classik. Bref, qui me fait l’effet d’avoir un parfum d’unanimité.
Or, sans le rejeter totalement, j’étais ressorti de la projection avec un terrible sentiment de lourdeur, d’étirement éprouvant (un côté fins gigognes ou télescopiques), de manipulation du spectateur (péché mignon d’Eastwood se faisant là particulièrement pesant) et d’agacement devant le jeu unidimensionnel d’Angelina Jolie, qui n’a pas contribué à me la faire aimer.
Je me suis juré de réessayer ce film mais je ne me suis pas encore lancé.
Pour l’instant, je suis dans l’incrédulité.
A Alexandre, je vous rejoins assez sur L’ÉCHANGE donc vous n’êtes pas le seul mais AU DELÀ c’est pas bien terrible non plus. On est loin de réussites comme GRAND TORINO, MYSTIC RIVER et même AMERICAN SNIPER que j’avais bien aimé … Quand à J. EDGAR, rien que pour le personnage et un énième biopic je n’avais pas voulu le voir à sa sortie et je ne l’ai toujours pas vu. Peut-être un jour à mon temps perdu.
A Damien D
Moi j’aime beaucoup l’ECHANGE, la force de la reconstitution et on passe peu à peu sur le jeu et surtout le maquillage d’Angeline Jolie (dont l’hystérie peut se comprendre). Toute l’enquête que mène le policier est magistrale et la sequence de l’exécution glaçante
Moi aussi, j’y voyais même une sorte d’adaptation idéale d’un récit à la ellroy.
Reconstitution assez impressionnante et comme vous le dites bien des scènes puissantes comme l’exécution.
Une vraie belle réussite!
à Damien D/Eastwood: oui pour AMERICAN SNIPER que beaucoup n’ont pas compris en le jugeant quelque peu fasciste, comme au bon vieux tems des HARRY.
L ECHANGE est déprimant malgré le germe de happy end qui surgit au milieu de la désolation de la unhappy end.
A Bertrand,
Sur L’ECHANGE
Je suis persuadé d’avance que vos arguments en faveur du film saurons me révéler le verre (sans doute plus qu’)à moitié plein et me faire le redécouvrir. D’autant que beaucoup de choses m’avaient intéressé.
Mais si je sonde ma mémoire le plus précisément possible (2008), c’est sur le comportement d’Angelina Jolie que j’avais buté. J’aurais peut-être aimé, au contraire, la voir plus hystérique qu’elle ne l’était.
En fait, pour faire court, je n’ai pas pu faire confiance à Eastwood sur la véracité de cette « histoire vraie » telle qu’il la traite. Pas comme ça!(Jolie devrait justement péter un câble comme chez Ken Loach or elle se contente de pleurer à intervalle régulière-vous diriez « sur une seule note »- et devient une mère courage « qui en a » lors d’une scène d’asile psychiatrique que j’avais détestée).
Et puis, plus généralement, et peut-être à cause de tout cela, je n’avais rien compris à ce que voulait dire Eastwood.
Je vais donc y revenir.
A Alexandre Angel
Je trouve que la peinture d’une police, d’une municipalité corrompue fait penser en effet à Ellroy et brusquement le film redémarre dans une autre direction avec le personnage de ce policier intègre et il y a là divers croisements très réussis, la peinture d’un univers vaguement rural, pauvre et ce duel entre deux hommes. Cette manière de passer à une vitesse supérieure, d’embrayer en cours de route est une des grandes réussites de sa mise en scène
A Bertrand, sur L’ECHANGE je bloquais comme Alexandre sur le personnage d’Angelina Jolie mais ce que vous en dites ainsi que ballantrae va m’inciter à le revoir. Je ne l’ai d’ailleurs pas revu depuis sa sortie en salle.
Je serais bref,concis et laconique : C.Eastwood est mon directeur américain VIVANT préféré ; il y a de grands films dans toute sa carrière mais TOUT ce qu’il a fait entre « mystic river » et gran torino »,bornes comprises, wow!
un petit regret pour « changeling » ,mais C.E. n’y est rien ;le titre « l’échange » n’est pas très poétique ;pourquoi ne avoir pris le vieux français « changelin » qu’on trouve dans des légendes de jadis
de notre pays ?(l’othographe anglaise est parfois utilisée)
A noter que « the changeling » était déjà le titre d’un film de 1979 de Peter Medak avec G C Scott ;malgré un titre français stupide et racoleur (« l’enfant du diable ») ,le film se voit sans ennui.
Assez incroyable qu’un biographe tel que mac gilligan se perde dans de tes travers. Et préfère l’anecdotique au lien resserré avec la filmo.
Que Clint ait pu ne pas réussir tous ses films est une chose, qu’on en arrive à ignorer ses réussites déjà patentes des 70′ 80′ donne l’impression d’un flashback au mi temps des 80′ quand certains s’offusquaient de la présence de pale rider à cannes.
Revu récemment ( en présence de Tom Stern!!!) Gran Torino est simple, fort, humain. Le révisionniage de un monde parfait m’ a aussi emballé récemment par l’osmose entre tragédie et tranquille americana.
Clint est un grand , ce ne me semble plus équivoque depuis des lustres.
A Dumonteil
C’était une biographie à charge, les seules, selon les éditeurs, qui marchaient. Je préfère de loin ce qu’il a écrit sur Cukor, la liste noire, Hitchcock voire même Lang dont il attaque souvent le comportement
A Ballantrae et B. Tavernier,
Je pense que c’est au lecteur, une fois qu’il a compris -rapidement- que le livre est effectivement trop « à charge » à force de vouloir casser l’image médiatique idéalisée de l’acteur, de garder une distance et un esprit critique par rapport à certains propos de l’auteur ou à certains témoignages de personnes rayées de la vie de Clint depuis longtemps.
Cela m’a intéressé d’avoir un éclairage inédit sur la personnalité de Clint Eastwood, avec ses défauts et ses coups bas vis-à-vis de certaines personnes. Le livre ne m’a pas rendu le personnage détestable pour autant, loin de là, simplement permet de cerner mieux celui qui fait toujours partie de mes acteurs et réalisateurs fétiches.
Et le livre, bien que critique sur sa carrière, m’a donné envie de (re)voir beaucoup de ses films, ce qui est positif ! Comme LE MAITRE DE GUERRE (qui, au-delà de l’humour et de la grossièreté des dialogues dans la première partie, me semble trop long), CHASSEUR BLANC COEUR NOIR, UN MONDE PARFAIT ou GRAN TORINO… Dans ses films récents, je n’ai pas aimé la fin expéditive d’AMERICAN SNIPER et je préfère revoir le plus modeste mais attachant UNE NOUVELLE CHANCE, où Amy Adams était très bien avec Clint dans son numéro rodé de vieux grincheux (bientôt de retour avec THE MULE ?).
A Bertrand
Sa biographie de Lang est prodigieuse, vous semblez la traiter avec un rien de mépris. Je la place au niveau de celle d’Hitchcock.
C’est vrai que le livre sur Eastwood m’intrigue beaucoup. C’est passionnant et richement documenté (on connaît son sérieux), mais pourquoi consacrer des mois de recherche et d’écriture à un cinéaste dont il n’apprécie visiblement pas grand chose, à part UN MONDE PARFAIT et quelques autres. Il se focalise (trop ?) sur l’homme au détriment du cinéaste.
Par ailleurs, et ça n’a rien à voir, je ne vois pas, mais alors pas du tout, le rapport entre Granier-Deferre et LES NUITS FAUVES. J’ai l’impression d’avoir manqué un épisode…
A Julia Nicole
Je notais simplement qu’on traitait certains films de Granier avec condescendance, mépris comme du cinéma de vieux pendant que dans la même période on portait aux nues certaines oeuvres pour leur style jeune et moderne. Devant écrire vite, je n’ai pensé qu’aux NUITS FAUVES et à ce déferlement d’éloges mais on trouverait facilement d’autres exemple. Je n’opposais pas les oeuvres mais l’attitude critique vis à vis d’oeuvre (l’école du « nouveau naturel » était privilégiée par rapport à Sautet). Et j’aime beaucoup sa bio sur Lang (et celle sur Ray qui complete celle de Bernard Eisenshitz) mais elle se focalise un peu trop sur les actes de violence qu’il aurait comme au début. Il apporte en tout cas un éclairage troublant sur son engagement politique qui semble beaucoup plus tardif et timoré que celui de Dieterle Lubitsch, Ben hecht et surtout Wyler. Et de Toth à Edimbourg, saluant la générosité, l’engagement de Wilder, l’agent Paul Kohner (les deux personnes les plus généreuses envers les réfugiés avec Dieterlé), ajoutait que « Lang avec ses compatriotes en exil était pire que Goebbels »
Oui on a célébré les nuits fauves et dans le même temps conspué bien d’autres cinéastes. Je me rappelle notamment de réserves envers le très beau tous les matins du monde sorti peu avant selon l’hypothèse que le premier serait moderne, le second purement académique. Ayant revu le collard je suis sûr que c’est lui le film académique , empli d’affeteries inutiles.
Dans les mêmes années Michel deville se faisait régulièrement tacler que ce soit pour péril en la demeure, le paltoquet, nuit d’été en ville ou la lectrice…
McGilligan: la bio de Hitch est irréprochable. Un modèle, à la hauteur du Ford de McBride et du Hawks de McCarthy (tous en français chez Actes Sud faut-il le rappeler).
A MB
Lisez ces livres cher Yves Rouxel. Ils éviteraient maintes questions car vous y trouveriez des réponses passionnantes et passionnées et lisez aussi LE VENT DE LA PLAINE
A Bertrand.A vrai dire entre les films au cinéma,les enfants,la marche,les dvd achetés ou empruntés il me reste que peu de temps pour dormir.Je vais suivre vos conseils car entre la médiathèque et la cinémathèque il y à de quoi fatiguer les yeux.
Au sujet des « Nuits fauves », je me dis qu’il y a aussi un emballement médiatique, de la part de certains critiques la peur de rater un auteur, et peut-être une certaine fascination pour Cyril Collard, incandescent au point de brûler plus vite que prévu… c’est vrai qu’il ne reste du film pas grand chose d’autre que le bruit qu’il a fait. A revoir peut être comme témoin d’une époque (où le sida était mal connu , et surtout objet de fantasmes).
A Denis Fargeat
Mais il y avait à la même époque d’autres films plus précautionneux, moins exaltés et que l’on regardait de haut comme des oeuvres sociologiques. La pire insulte pour toute une presse soit disant progressiste qui disqualifie des films qui veulent traiter de la réalité
Réaction à un commentaire à la radio ou un journaliste disait que Granier deferre faisait du cinéma à la papa,sans convictions et sans talent.J’ai revu »L’étoile du nord »qui est une bonne adaptation d’un roman de Simenon »Le locataire ».Ce qui cloche un peu ce sont les convictions du personnage de Noiret dont on ne sait pas grand chose.Dans cette maison transformée en pension de famille s’installe un climat étrange entre les locataires et Edouard qui vient d’Egypte et raconte à sa logeuse sa vie avec une célèbre cantatrice.Une de ses filles Toinette(Julie Jezequel)découvre l’amour dans les bras d’un des locataires(Jean Yves chatelais)quand à sa sœur exubérante campée par Fanny Cottençon ,elle joue les entremetteuses entre sa vie mondaine.Un personnage interessant est aussi le père Baron(Jean Rougerie)cheminot qui lit son journal en rentrant du travail et commente constamment l’actualité des faits divers.Il dine jamais avec sa famille ni les locataires.Signalons enfin la très belle composition de Philippe Sarde qui signe une fois de plus une musique originale tout en douceur et en intrigues.
A Yves Rouxel
Tout à fait d’accord. Granier Deferre a été descendu avec une condescendance effarante par les férus d’une soi disant modernité. Il s’est parfois égaré, surtout en fin de carrière avec des oeuvres décevantes reposant sur des intrigues policières de mauvaise qualité mais ses réussites et parmi elles, UNE ETRANGE AFFAIRE et aussi (j’aimerais le revoir) LES AVENTURES DE SALAVIN témoignent d’une vraie sensibilité qui permettent aux films (certains furent défendus par la critique, LE CHAT, LA VEUVE COUDERC, j’étais l’attaché de presse) de tenir le coup contrairement à des oeuvres portées aux nues comme l’irresponsable et manipulateur NUITS FAUVES
» l’irresponsable et manipulateur NUITS FAUVES »
JAMAIS le premier épithète n’aura mieux convenu à un film.
L’expression « cinéma de papa » devrait être bannie,inventée par des gens qui gagneraient à faire un certain voyage dans le 7e art
à YVES :si vous voulez voir « au nom de tous les miens » (Enrico) préférez la version TV ,la version ciné étant un digest ;cela se faisait dans les années 80 :ainsi le magnifique « cuore » de Luigi Comencini dans sa version cinéma ne donne que 1/8 du tout
a Dumonteil.J’ai vu qu’un coffret regroupant les films d’Enrico des années 60 venait de sortir.Je n’attends plus noel depuis longtemps pour me faire des cadeaux tout le long de l’année et surtout à prix vert(de rage)!!!!
Au nom de tous les miens même en version longue est assez blanchissant et pas vraiment bien mis en scène: il n’échappe guère aux contraintes tv des 80′ à vrai dire.
Enrico a atteint son sommet avec le vieux fusil à mon sens. Les 80′ sont assez mornes …
Je voulais ecrire « languissant » et non « blanchissant » flûte!!!
A BALLANTRAE
LE CONCEPT DU FILM BLANCHISSANT EST À ÉTUDIER
le début du « vieux fusil » est pas mal;le reste ,c’est-à-dire l’essentiel , avec son château à pièges et passages secrets n’est qu »un Rambo qui serait dirigé par Louis Feuillade.
« au nom de tous les miens » ,malgré ses défauts,est tout de même supérieur en « feuilleton » à la moyenne des series TV de l’époque (cf « chateauvallon »)
A DUMONTEIL
Je suis assez d’accord. Je n’ai jamais aimé ce film, sauf les séquences du début suggérées par Sautet. C’est lui qui eu l’idée de reprendre les images du début en conclusion et Pascal jardin pensait qu’il était le vrai auteur du succès du film. Il prit une colère mémorable, légendaire contre Enrico qui feuilletait sans l’écouter sinon distraitement un catalogue de lance flammes quand il lui expliquait qu’il fallait conclure sur des images du bonheur passé. Romy m’avait dit qu’Enrico ne la dirigeait pas, c’était elle et Philippe Noiret qui concevaient leur scène. Je trouve le film inférieur aux AVENTURIERS et à AU COEUR DE LA VIE
A Bertrand.Sans rapport avec Granier deferre.J’ai revu le dernier film d’Anthony Mann »Maldonne pour un espion »avec Lawrence Harvey et Mia Farrow.Film d’espionnage assez bien troussé malgré la mort du réalisateur en plein tournage.On est en pleine guerre froide et les personnages sont fort bien décrit.Lionel Stander(qui fut blacklisté)est génial dans le role d’un espion soviétique,on remarque mème Vernon Dobtchef une gueule du cinéma français qui ici est un soldat de la RDA.La musique fait penser à John Barry pourtant on retrouve Quincy Jones dont la partition est épatante et glaciale.Voilà un film à redécouvrir.
Bonjour, moi aussi je viens de voir « Maldonne pour un espion » mais il m’a beaucoup déçu par sa superficialité.
Harvey (plus britannique tu meurs) joue un agent double travaillant pour les Russes mais jamais le film ne creuse ses motivations (il travaille juste pour son pays) mais, connaissant bien à la fois le stalinisme et la vie en Europe de l’Ouest, ses opinions semblent vaciller (il veut arrêter de travailler pour les Russes mais eux ne sont pas d’accord). Il pourrait se poser la question de faire défection et d’essayer de sauver son ami (genre : je vous dis ce que je sais et vous vous contentez d’expulser mon ami) mais non, jamais. Et pourtant les services secrets de l’Ouest accueillaient les transfuges de l’Est, parfois un peu trop bien (Anatoli Golitsyne)… Cependant il cherche à se protéger, à ne pas tuer son ami, et c’est pas mal de montrer un personnage qui est dominé par les évènements, le jouet de forces qui le dépassent, ce qui est fréquent dans le film d’espionnage.
Reste le gros problème : le point de vue sur les services secrets britanniques. Dans le film, ce sont eux les plus manipulateurs, car ils savent tout depuis le début. Je n’ai pas compris pourquoi ils jugent bon de monter ce plan ultra-compliqué et risqué (la preuve, au moins un agent anglais est tué) pour se débarrasser d’un agent double. On peut donc se reposer sur eux… Or le film est tourné après la trahison de Kim Philby (du MI6 et de la CIA, pendant des années) et peut-être des autres espions de Cambridge (je ne connais pas les dates auxquelles on s’en est aperçu). Bref le film oublie facilement les échecs. Dans « L’Espion qui venait du froid », on y voyait l’agenda réel des services secrets du bloc de l’Ouest et ça faisait un peu plus froid dans le dos… (Je rêve de voir un film authentique sur James Jesus Angleton, ce paranoïaque manipulé)
Dans le film, il n’y a pas de géopolitique et il se contente d’une poursuite. Mais c’est banaliser le sujet. Entre les motivations, les relations internationales, les idéologies et les activités réelles des services secrets et des gouvernements, il y a pourtant beaucoup plus à montrer.
A Cecil Faux
N’en déplaise à Yves, le film était très moyen, mal écrit, décalé par rapport à la réalité et la mort d’Anthony Mann n’a rien arrangé
GRANIER-DEFERRE: d’accord avec vous et A Angel sur LE TRAIN qui m’a fortement impressionné (Angel ayant tout dit je m’écrase mollement sur celui-ci), cependant, j’ai revu UNE ETRANGE AFFAIRE qui m’avait laissé à la sortie une impression mitigée qui s’est renouvelée quand revu dans la foulée du TRAIN, mais je n’ai pas envie d’aligner les arguments contre et Piccoli est génial (« Il est tard… »), il y a un côté irréel après un moment que je ne comprends pas (et bien avant le meurtre rêvé de Piccoli par Lanvin, qui d’ailleurs me semble une erreur). LA HORSE est un très bon polar, vraisemblable, où la bougonnerie de Gabin est très bien ancrée justifiée et il faut du coup que je voie LA VEUVE COUDERC et L ETOILE DU NORD. ADIEU POULET loupe ses effets et Dewaere en fait trop, Ventura s’en sort très bien mais il se sortait très bien de tout, le bougre. Je me souviens de COURS PRIVE où Elisabeth Bourgine était terriblement sexy (qu’est-elle devenue?) mais elle m’a subjuguée et je me souviens pas vraiment du reste, ah si! Aumont superbe! Il a fait des MAIGRET avec Crémer et il faut que je voie tous les Maigret avec Crémer je les ai boudés à la tv c’est malin.
A MB.Pourtant »Le train »est un remake d’un film italien dont on j’ai oublié le titre.
A Yves Rouxel
Le Train remake ? C’est une adaptation d’un roman de Simenon
GRANIER/ quel âne, j’oublie LA METAMORPHOSE DES CLOPORTES qui est à mourir (de rire ofkourss), Aznavour y est génial (« Rama rama rama ») musique de Jimmy Smith pas mal, le souci c’est Irina Demick. Quant à PARIS AU MOIS DE MAI rappelé par Le Nain faut que je me rafraîchisse la mémoire… dans mon souvenir agréable.
Concernant Granier j’ai une hésitation avec L’HOMME AUX YEUX D’ARGENT, courte carrière cinéma de Souchon, mais il y a quand-même Trintignant.
Oui mais cela ne rachète pas la banalité du scénario :le gangster à la recherche de son butin poursuivi par un policier javertien,on l’a vu combien de fois?Le seul qui tire son épingle du jeu est Lambert Wilson ,en flic pédophile intéressé par les petites filles qui prennent « Heidi » à la bibliothèque municipale .
on est loin de l’originalité d »une étrange affaire »
son film sur « Marie-Antoinette » (« l’autrichienne » )qui ne traite que de son procès,a été accusé de ne pas être neutre « la reine étant une femme pitoyable malade » ;cependant ,Decaux et Castelot se sont basés sur les documents mêmes ,c’est un réussite mineure de PGD.
Je serais moins laudatif pour « cours privé » qui louche vers Clouzot (courrier anonyme, directeur de lycée antipathique )mais il a ses défenseurs ,MB n’étant pas le moindre.
A Dumonteil
Oui mais Castelot était très pro Marie Antoinette et le film occulte les décisions stupides qu’elle fit prendre à son mari, sa méfiance de Mirabeau qui la poussait à rejet ses avis pour suivre le fat, arrogant et creux La Fayette sans oublier son soutien à tout ce qui pouvait bloquer les réformes. Le procès fut lamentable et honteux et les accusateurs ne se sont pas grandis mais ses fautes étaient immenses
à Dumonteil: « « cours privé » qui louche vers Clouzot (courrier anonyme, directeur de lycée antipathique )mais il a ses défenseurs ,MB n’étant pas le moindre. »
eh minute je dis juste que Bourgine était super sexy (c’est d’ailleurs le sujet du film) et Aumont formidable en minable concupiscent (un costume qu’il a beaucoup endossé) je ne me souviens de RIEN d’autre, c’est trop loin!
A BT
loin de moi l’idée d’innocenter Marie-Antoinette .Les preuves de sa culpabilité ont été retrouvées dans les archives de Vienne mais n’étaient pas,et pour cause, dans le dossier d’accusation en octobre 93: d’où le côté honteux et inique du procès.
PGD a eu la bonne idée de prendre une allemande ,la chanteuse Upe LEMPER,pour le rôle principal.
A DUMONTEIL
Mais certains des leaders de la Révolution savaient deja beaucoup de chose sur le rôle néfaste qu’elle avait joué (les lettres avaient circulé, Barnave et Mirabeau s’étaient confiés, on avait saisi des papiers dans les affaires du Roi et tout le monde connaissait le role qu’elle avait joué dans le renvoi de certains ministres, sans parler des vantardises de La Fayette) mais on l’a accusé de choses ignobles, nullement politiques, de conduite dépravée. C’était le puritanisme des extrémistes. Et la misogynie
« L’irresponsable et manipulateur NUITS FAUVES » permettez-moi de vous embrasser sur les deux joues Bertrand Tavernier. Carné était rentré en transe et Mourousi avait dit « on vient d’enterrer Alain Fournier. »
Concernant Granier j’ai une hésitation avec L’HOMME AUX YEUX D’ARGENT, courte carrière cinéma de Souchon, mais il y a quand-même Trintignant. Espérons que la mort d’Aznavour donnera des idées aux éditeurs pour sortir enfin PARIS AU MOIS D’AOÛT ; en attendant j’invite les blogueurs à relire le roman de René Fallet, un pur enchantement.
A le nain.Il me semble que « Paris au mois d’aout »est sorti chez René château?
à Yves Rouxel
« Quant à PARIS AU MOIS DE MAI rappelé par Le Nain faut que je me rafraîchisse la mémoire… »
oui c’est « au mois d’août » dommage avec « mois de mai » ça sonne mieux!
Merci beaucoup pour ce blog qui est une vraie mine. j’ai vu votre série voyage à travers le cinéma français, et je suis aussi très touché par la générosité qui se dégage de cette entreprise, et l’attention fraternelle que vous portez aux cinéastes que vous évoquez. Comme vous le faites ici d’ailleurs
Dans la série de Bertrand, je n’arrive pas à identifier le plan de Gabin pendant l’intro, il regarde qqn avec une tristesse infinie, c’est pas au générique non plus, serait-ce RAZZIA SUR LA CHNOUF? dans le GRISBI il ne porte pas d’imper. C’est les années 50 en tout cas.
,A MB
C’EST RAZZIA
merci Bertrand, faut que je revoie ce film pour me rappeler qui il regarde comme ça, je crois que c’est la droguée dans le couloir chez les flics à la fin. Je lui ai jamais vu ce regard quel acteur.
…et la droguée sauf erreur était la géniale Lila Kedrova.
A ALEXANDRE ANGEL
EXACT et le regard de Gabin est un extraordinaire exemple de compassion, de tendresse qui contredit les apparences
à AA: waöw! oui Lila Kedrova quelle science
(bien sûr il a pu vérifier sur IMDB juste avant mais bon)
« le regard de Gabin est un extraordinaire exemple de compassion, de tendresse qui contredit les apparences »
EXACT: il regarde une droguée sans le moindre mépris la moindre moralisation du type « ces drogués c’est eux qui l’ont cherché etc. ». Et yen aura encore qui verront en Gabin une figure de réac vaguement fasciste mais ça… les gugusses bouchés à l’émeri on peut rien faire.
ceci dit l’image de Gabin a bien évolué depuis les années 70, en mieux, quand même.
A MB
Mais même dans les dernières années, Gabin faisait taire ses opinions et se mettait au service du film. Dans DEUX HOMMES DANS LA VILLE et lui et Delon étaient plutôt pour la peine de mort. Ils ont fait le film que Delon a produit
J’ai enfin compris pourquoi THE REVENANT de Inarittu m’avait laissé froid tandis que LE CONVOI SAUVAGE de Sarafian m’avait laissé un grand souvenir, confirmé récemment, grâce à un Positif de mai 2017 où je découvre une remarque de P Eisenreich: « le regard de Richard Harris exprime la vraie peur de la mort, tandis que DiCaprio interprète uniquement la souffrance physique ». THE REVENANT est impressionnant dans sa facture et la maîtrise de ces moyens énormes, mais comme disait Truffaut à peu près « le mal qu’on se donne à faire un film n’est pas proportionnel à sa réussite » or, dans ces grandes machines comme THE REVENANT, on a tant de problèmes pratiques à régler qu’on n’oublie de diriger les acteurs, ou que cette direction est laissée à l’assistant réalisateur? Ou peut-être que les grandes vedettes américaines préfèrent s’auto-diriger à partir du scénario et d’un déjeuner avec leur réalisateur? je ne généraliserais pas à partir de ça.
A MB
C’est assez caricatural. Inaritu est proche de ses acteurs et Di Caprio avait été enchanté de leur collaboration. Il y a des metteurs en scènes de blockbuster qui, tout à fait à l’aise dans la maitrise des éléments spectaculaires, des effets spéciaux, semblent à coté de la plaque quant à la direction d’acteur
à Bertrand: GABIN, oui et je pensais bien sûr à l’image qu’on se faisait généralement de lui. C’est ou c’était pareil avec Wayne.
A MB.A mon avis Jean Gabin à eut trois époque dans sa carrière.La première est situer avant guerre avec des œuvres fortes chez Duvivier notamment puis il y à la cassure avec la guerre.Il est revenu au début des années 50 les cheveux gris il avait vieillit mais reste un acteur de composition singulier.Quand il endosse à trois reprises l’imperméable de Maigret puis son role le plus fort est chez Verneuil dans »Le président ».Réecoutez sa plaidoirie sensée et juste,les dialogues sont d’une force incroyable.Enfin la dernière partie est la moins bonne car l’acteur était fatiguer pourtant il impose sa présence dans »Le chat »au coté de Simone Signoret ou « La horse »qui n’est pas si mauvais que ça.Mème au coté de Delon quand il incarne un éducateur assez vieux c’est vrai ,il est juste et trouve les mots afin de réconforter cet individu rebelle et perdu.
A Yves Rouxel
Exact mais il est aussi formidable dans l’AFFAIRE DOMINICI, dans LE CAVE SE REBIFFE, voire dans ARCHIMÈDE LE CLOCHARD. Il faut dire qu’il travaille souvent avec des réalisateurs ternes ou médiocres, des non cinéastes comme Michel Audiard, les cinéastes de la nouvelle génération ayant, comme l’évoquait Sautet, un peu peur de lui
à Bertrand:THE REVENANT/je savais que je simplifiais un peu mais vous ne m’enlèverez pas de l’idée que si Inarritù s’est donné un mal de fou pour porter son film, si c’est un cinéaste honnête qui respecte le spectateur, DiCaprio est plus dans la performance physique dans le film et moins intéressant que Richard Harris dans LE CONVOI SAUVAGE, certes un peu « underplaying » mais dont l’athéisme ou du moins la haine du religieux, et la peur de la mort donc, donnent de la profondeur à son personnage (de plus, le côté « fitzcarraldien » du bateau qui traverse les terres reste frappant et n’a pas été retenu dans REVENANT). Mais j’ai pas dit que DiCaprio est un mauvais acteur et Inarritù un cinéaste à ignorer (j’ai détesté BIRDMAN mais adoré AMOURS CHIENNES).
Je rattacherais sa performance à celle de DeNiro dans RAGING BULL: à quoi bon grossir de vingt kilos? et les miracles du maquillage et des postiches alors? Welles est peut-être pas génialement vieilli par le maquillage dans KANE mais il suffisa qu’il AIT fourni l’idée qu’il était vieilli au spectateur! ça me fait penser que le maquillage de vieillissement de Canet dans L HOMME QU ON AIMAIT TROP est parfait.
à Yves Rouxel/GABIN/ d’ailleurs il n’a pas vraiment fini sa carrière avec des mauvais films c’est exagéré, LE TATOUE, LE DRAPEAU NOIR précèdent LA HORSE et LE CHAT.
Est-ce que VERDICT est un remake d’un autre Cayatte?
A Bertrand.Bravo pour les méconnus du cinéma français.Pierre Chenal,Henri Calef,il me reste à voir les réalisatrices.
Dans ladite seconde période ,n’oubliez pas « voici le temps des assassins « ,aujourd’hui reconnu comme un classique incontournable et diffusé énormément sur les chaines TV
A Bertrand : on reste sur notre faim : vous annoncez 5 réalisatrices (avant Varda) et vous ne citez qu’Aubry; les autres vous ont-elles à ce point déçu (comme Marguerite Viel) ?
A Edward
Il y en avait dans le muet mais ce n’est pas une période que je traite et je les mentionne juste. LA BAQUE NEMO contient des scènes plaisantes héritées de la pièce mais la mise en scène est d’une absolue platitude et j’avais deja troop d’extrait. Quant à l’autre réalisatrice qui a dirigé une adaptation de Colette, il n’y avait rien d’utilisable ni à voir ni à monter
à Bertrand: il y a longtemps vous disiez essayer de sortir (ou de convaincre un éditeur de sortir) OLIVIA de Audry.
A MB
La question des droits est résolue et cela va arriver
C’est vrai que le propos de VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS n’est pas de traiter du muet.
Et il y a des pépites tant au niveau des réalisateurs que des acteurs (qui a vu Charles Vanel dans le serial LA MAISON DU MYSTERE d’ Alexandre Volkoff en 1921 réédité en dvd chez Flicker Alley ?).
Découvert aussi récemment deux Renoir muets que je n’avais pas encore vus : LA PETITE MARCHANDE D’ALLUMETTE (1928) et SUR UN AIR DE CHARLESTON (1927) qui m’ont enthousiasmé par leur poésie, leur sens de la dramaturgie ou du burlesque décalé (pour le second). NANA m’avait laissé plus froid mais il faudrait que je le revois. Et si quelqu’un a vu du même Renoir LA FILLE DE L’EAU (1925) ou CATHERINE OU UNE VIE SANS JOIE : j’ai juste vu des extraits de ce dernier film en partie tourné en décors naturels à Vence et dont la scène finale avec un tram lancé à grande vitesse est impressionnante…
Je ne saurai trop vous conseiller par ailleurs le coffret Maurice Tourneur sorti chez Lobster : occasion de découvrir 3 de ses films américains muets LE DERNIER DES MOHICANS (dans une superbe copie française de la cinémathèque) mais aussi BLUE BIRD et VICTORY dont Bertrand avait déjà parlé sur ce blog.
Occasion aussi de (re) découvrir en bonus du coffret la plus ancienne réalisation française de Maurice Tourneur : le court métrage FIGURES DE CIRE (1913) sorte d’ancêtre de bon nombre de films d’horreur (homme enfermé pour une nuit, suite à un pari, dans un atelier de mannequins de cire et qui devient fou) que Patrick Brion avait diffusé pour la première fois au cinéma de minuit.
OLIVIA chic merci!
à Dumonteil /CAYATTE, merci pour les précisions.
A MB
Est-ce que VERDICT est un remake d’un autre Cayatte?
absolument pas ;mais c’est une époque où les coutures commencent à craquer : »verdict « et « à chacun son enfer » sont des films racoleurs (scènes nues pour le premier,concession à la mode; horreur d’une situation poussée à son paroxysme pour le second);dans les deux cas une mère (Loren et Girardot) et son fils.qui se souvient que Gisèle Casadesus ,récemment disparue centenaire a un rôle dans « verdict »?
Les grands cayatte ,hors « les amants de verone » ce sont « justice est faite » « avant le deluge » « nous sommes tous des assassins » ;les bons ,ce sont « oeil pour oeil » « le miroir à deux faces » -bien que j’aie des réserves sur Michele Morgan « laide » -« le glaive et la balance » « piège pour cendrillon » ;on peut y ajouter « les risques du métier » et « mourir d’aimer » pour leur interpretation (des adultes)
A Bertrand.J’ai vu « Gigi »réalisée par Jacqueline Audry.C’est une comédie légère et épatante,grace à la beauté lumineuse de Danielle Delorme puis Jean Tissier avec son coté lymphatique est croustillant de gouaille et de répartie.Très bons dialogues.On sent bien que Jacqueline Audry était une grande féministe avant l’heure mais il y à pas de scènes coquines qui nous laissent deviner les intentions de ces vieux messieurs de la haute qui aiment la chair fraiche.En revanche ces autres films sont difficiles à trouver même chez Gaumont ou rené château.
à M. Tavernier à propos de la dernière période de Gabin : « Il faut dire qu’il travaille souvent avec des réalisateurs ternes ou médiocres » Quels sont réalisateurs, selon vous? Vous défendez Grangier dans votre série… Donc ce n’est pas lui. pensez vous à Denys de la Patelière? ou à Jean Girault? (j’ai toujours détesté le film « l’année sainte… ») mais ce n’est qu’un film. J’ai quand même l’impression que Gabin a travaillé plutôt avec des bons réal, même à la fin…
A Gerfault, Rodolphe
La Patelliere n’était pas un aigle et Girault était encore pire.Giovanni n’est pas non plus un grand cinéaste (et Audiard…) même s’il reste un talentueux romancier et un bon scénariste surtout au début. Il voulait être dirigé par Sautet
à M. Tavernier: Vous voulez dire que Gabin souhaitait tourner sous la direction de Sautet? J’imagine la rencontre de ces deux « monstres » et ce que cela aurait pu donner. Gabin dans le rôle de Montand dans « vincent, françois, paul… » ou plutôt Gabin à la place de Piccoli dans « max et les ferrailleurs » (un des plus beaux rôles de Romy)
A Gerfault
Il avait passé l’age de la retraite pour un flic et dans un film choral, il aurait chamboulé l’ensemble
« Il faut dire que c’est un exemple parfait de la dictature de l’intrigue, une intrigue qui finit par tout assécher. Le Dickinson *est assez décevant moins bon que la DAME DE PIQUE « (BT)
tout à fait d’accord avec vous !titre français « la reine des cartes » ;la composition d’ Anton WALBROOK est plus habitée que celle de Subor ;décors extravagants et sens du mystère et de l’angoisse lourde ;mais il faut tenir compte du fait que les moyens de Keigel étaient beaucoup plus modestes .
Edith Evans semble venir d’outre-tombe ;elle soutient haut-la-main la comparaison avec Moreno et Parlo ;je trouve la fin du Ozep avec Moreno conventionnelle ;par contre le lâcher de colombes final dans le film de Dickinson est fort bien venu.
* »gaslight » refait par Cukor
Le film de Dickinson est disponible « à la demande » sur canal sat pendant un petit moment .
A Bertrand
Je tiens à vous remercier pour votre série sur le cinéma français qui nous enchante chaque semaine. J’ai notamment beaucoup aimé ce que vous dîtes d’Annabella dans le numéro consacré aux cinéastes oubliés. C’est effectivement une comédienne tout à fait différente des actrices de l’époque, moins évidente qu’une Darrieux par exemple, et son jeu peut dérouter, voire rebuter. Elle est peut-être en avance sur son temps, et votre comparaison avec Isabelle Huppert me semble pertinente. Elle est adorable dans les films de René Clair, bien sûr, mais aussi dans LA BANDERA, ANNE-MARIE, et les films de Fejos (MARIE LEGENDE HONGROISE et GARDEZ LE SOURIRE).
Je me permets par ailleurs de vous signaler, dans le même numéro, deux erreurs mineures:
A propos de Maurice Tourneur: Son accident qui l’a conduit à être amputé d’une jambe (et non des deux, c’est déjà assez dramatique) en 1952 n’a vraisemblablement pas de lien avec l’arrêt de sa carrière. Depuis 1948, date de sortie de son dernier film IMPASSE DES DEUX ANGES, aucun projet associé à son nom n’apparaît dans la presse de l’époque. De plus, ce film était initialement prévu pour Jacques Feyder qui mourut début 48 et Tourneur le remplaça au pied levé. Ce n’était donc pas un sujet choisi par lui. Enfin, ce film, ainsi que, dans une moindre mesure, le précédent, APRES L’AMOUR, furent très mal accueillis, et n’ont pas dû inciter Tourneur, déjà assez âgé, à poursuivre.
A propos de Raymond Bernard: Contrairement à ce que vous affirmez, LES OTAGES est bien sorti avant la guerre, en mars 1939 pour être précis. La plupart des journaux de l’époque en rendent compte. Il fut effectivement interdit peu de temps après la déclaration de guerre, et de nouveau en 1945, donc après la Libération. Il ne semble pas avoir été repris à cette époque, ce qui aurait d’ailleurs été curieux puisqu’il avait déjà eu une exploitation avant-guerre, contrairement à UNTEL PERE ET FILS de Duvivier, par exemple.
A Julia Nicole
Dont acte. J’ai télescopé deux phrases pour rentrer dans le créneau imposé par la 5. Si les Otages sont sortis (en mars 39, l’exploitation a été aussi brève et fulgurante que l’offensive allemande de 1940), c’est amputé de certaines scènes qui ne se trouvaient que sur les copies suisses
« Votre comparaison avec Isabelle Huppert » ??? Donc vous comparez. Je croyais que c’était stupide de comparer : les films, les acteurs, les cinéastes…
A le Nain
Ce n’est pas une comparaison, je dis que son style de jeu présente des ressemblances avec celui d’Huppert, dans une même façon de ne pas avoir l’air jouer, ce qui était décrié dans les années 40. Annabella parait plus actuelle que Marie Bell et autres tragédiennes encensées à l’époque
Revu hier »Crimes et châtiments »de Pierre Chenal qui reste un film assez moyen et trop théatral sur le plan des acteurs.Harry Baur fait du surplace dans le role du commissaire.Bon d’accord c’est une adaptation de Dostowoski avec costumes et uniformes français pourtant la monnaie est le rouble et le kopeck.On peut voir dans certains plans des inscriptions en russe .Pierre Blanchar à les yeux convulsés et à l’air de sortir d’un film muet,on sent l’expressionnisme des visages et des gestes.Puis le film est trop long à mon gout.
A Yves Rouxel
Je ne suis pas du tout d’accord. L’adaptation de Chenal et de Marcel Aymé (responsable d’une des plus belles répliques) est tout à fait passionnante et Chenal utilise admirablement le décor (on sent une influence de l’expressionnisme allemand mais pas trop ostentatoire) avec des perspectives écrasées, un refus de la ligne droite, une abondance de recoins, de plafonds bas. Il cree une sensation d’écrasement, d’oppression et l’utilisation des différents escaliers est remarquable. Harry bar est sensationnel : sobre, compact, retenu ne vendant jamais les émotions, procédant par petites touches très subtiles. On peut discuter le jeu de Blanchar que Chenal a voulu expressionniste pour traduire les tumultes mentaux qui le ravagent. Je n’ai été qu’à demi convaincu. Vous auriez du signaler la belle musique d’Arthur Honegger. Cette version est mille fois meilleure que celle, terrible, de Lampin avec Gabin et Hossein
J’ai été tellement absorber les images que j’en ai oublier la musique qui est effectivement une belle composition.
A Yves : (CRIME ET CHATIMENT) Je rejoins sans restrictions l’avis de Bertrand Tavernier. J’ai revu le film il y a quelques jours et je lui trouve toujours les mêmes qualités (mise en scène, photographie, décors, interprétation et oui la superbe partition d’Honnegger, surtout présente dans la première partie). Côté interprétation Blanchar est je trouve excellent (il roule moins les yeux que dans son rôle du CARNET DE BAL à mon avis) dans l’approche d’un homme torturé mentalement, fiévreux. BAUR (rôle oblige) apparaît surtout dans la deuxième partie, quand le jeu du chat et la souris s’engage avec Raskolnikov. Il y a ce gros plan sur BAUR qui pendant une « tirade » d’une minute environ (enregistrée sur mon portable pour la revoir) explique à Rodion comment il piège un coupable. BAUR est admirable de bout en bout.
Mention aussi à Alexandre RIGNAULT et Madeleine OZERAY.
J’ai toujours aimé cette adaptation découverte à la télévision dans le programme Au Cinéma ce Soir d’Armand Panigel, il y a longtemps.
La même année (35), VON STERNBERG a lui aussi réalisé une version à Hollywood avec Peter LORRE et Edward ARNOLD qu’il n’aimait pas paraît-il. Pas vue, donc pas d’avis.
J’ai la version LAMPIN sur DVD mais je n’arrive pas (malgré la présence de Jean GABIN) à me décider pour la visionner.
« Depuis 30 ans et plus les Américains ont limité le Cinéma français à la Nouvelle vague. » (cela est cent fois vrai,hélas!)
L’ami américain Malcolm a bien du mérite en faisant connaitre surtout du hors NV (avec l’exception de « ascenseur pour l’échafaud »)dans son festival du film noir (the French has a name for it)
Son audace de sortir des sentiers battus m’avait sidéré :passer en octobre un Decoin invisible(et quasi-inconnu) en France « la fille du diable « et délirer sur Andrée Clément qu »il appelle la » goth girl » (goth pour gothique)!
Henri Vidal qu’il surnomme « the tragic hunk » (le beau musclé tragique) a droit à tout un cycle du 15 au 20 novembre sous le titre » Henri Vidal mon ami » :
-« sursis pour un vivant »
-« la bête à l’affût » ,à mon avis le meilleur du cycle ,de Pierre Chenal ,avec la « chatte » Françoise Arnoul et un jeune Piccoli .
-« quai de grenelle » que nous avons longtemps évoqué;encore Arnoul et malgré ses défauts un truc à découvrir.
-« la passante » ,un Calef sans grand relief
– « porte des lilas »
-« port du désir » évoqué par BT plus haut.
certains ,comme moi,auraient préféré « les maudits » « l’étrange madame X » voire « les salauds vont en enfer « ,mais certains ont été déjà programmés (le 1er et le dernier je crois)
Bonjour Bertrand
Sans réponse à mes derniers mails, je profite d’une part de la diffusion à venir des Méconnus sur France5 où j’espère retrouver Jacqueline Audry et d’autre part de la sortie de la version restaurée d’Olivia pour savoir ce que vous conseillerez pour contribuer à la restauration de La Caraque blonde?
Toute piste ou suggestion sera la bienvenue!
A bientôt.
Brigitte
A Brigitte Rollet
Nous avons contacté les ayants droits patrimoniaux (la société de Paul Ricard), les Cinemathèques locale pour qu’elles suivent le dossier et je vais prévenir quelques éditeurs
Outre les magnifiques Poirier sauvage et Burning ou l’escapade forte et surprenante de J Audiard en contrée westernienne, notons que le cinéma américain peut encore donner son meilleur dans des films tels que First man de D Chazelle qui retrouve certes l’inspiration de right stuff mais plus encore celle du Mur du son de D Lean avec son lot de drames humains, de peurs, de vies défaites par un but de plus en plus fou et dangereux.
Une mise en scène entièrement placée sous le signe des sensations du héros très peu héroique, de plus en plus enfermé dans son monde et brillamment joué par R Gosling qui arrive à transcender ce qu’il inventa dans Drive.C Foy superbe en femme au foyer qui sacrifie trop à son mari et ses missions.
Je vous conseille de voir rapidement car c’est le genre de films qui dégagent vite des grands circuits rapidement.Il s’agit du procés de Nelson Mandela et des 9 autres membres de l’ANC et du Parti communiste d’Afrique du sud.Grace à des enregistrements les réalisateurs nous retracent comment Mandela fut condamner à la prison à vie et liberer en 1991 grace à l’opinion internationale et aux pressions de l’onu.Dans un autre genre c’est le nouveau Lars von trier qui à été huer à Cannes et descendu par toutes les bonnes consciences journalistique parisienne. »The house that Jack Built »est une oeuvre hallucinante sur le portrait d’un tueur en série campé par le trop rare Matt Dillon.Evidemment la patte du cinéaste est là pour déranger les consciences grace à des extraits de ses propres films.On est plonger dans l’esprit torturer de cet ingenieur qui est bourré de toc et qui parle à Verge qui est peut ètre la voix qui le guide dans sa quète meurtrière.Il faudra aborder un jour sur ce blog l’oeuvre immense de ce cinéaste car l’heure tourne et je n’ai plus le temps de continuer.
Je reviens de quelques jours du festival Lumière de Lyon que je découvrais pour la première fois. Grand moment samedi la découverte de TOBOGGAN d’Henri Decoin, son premier long métrage de 1934. Quel choc de découvrir ce film dégraissé, sans fioriture, terrible sur la nature humaine. Immersion dans le milieu du sport et de la boxe où bien avant BODY AND SOUL de Rossen ou THE SET UP de Wise, on y observe les combines à fric, les matchs truqués, l’exploitation de sportifs sur le retour récupérés et sortis pour un temps de la misère… On y découvre aussi la France de la crise économique où la grande force de Decoin par son talent et son travail est de nous montrer par petites touches tous les aspects d’un milieu, d’une société : le gai Paris où l’argent déborde, les bas fonds pouilleux, les amateurs de boxes de l’époque, les hommes et les femmes qui y travaillent, installent les rings, les secrétaires, etc. Il connait ce milieu Decoin, grand sportif qu’il était, ce qui nous vaut des plans d’une grande force à chaque fois.
Enfin il y a la fatalité, un pur film noir où l’amour et la veulerie se mêlent et se confrontent à la pureté du héros interprété lui-même par un ancien champion de boxe Georges Carpentier qui garde son nom pour le film. Superbe Arlette Marchal, beauté attirée par l’argent, prisonnière d’une nouvelle vie qui l’a extirpé d’années de misère et de violence.
S’y ajoute une technique, une mise en scène, un montage nerveux, des cadrages qui tend à montrer que Decoin cherche à s’extirper de certaines conventions.
On regrette que ce film ne soit pas encore sorti dans une belle édition mais le découvrir sur grand écran a été un grand moment de ce séjour lyonnais…
A Damien D
Entièrement d’accord. Ce film non restauré n’existait qu’à l’état de VHS jusqu’à ce qu’on trouve cette copie 35. Ce fut une vraie découverte
Bonjour M.Tavernier,
Serait-il possible de vous contacter, par écrit ou par téléphone, afin de vous poser des questions sur les liens entre le Mac-Mahon et le Nickelodeon?
D’avance merci pour votre attention
A Christophe
Je crois que cela a été pas mal traité. Je n’en parle pas dans le Cinema dans le Sang ? Les rapports étaient amicaux mais distants, sauf entre moi et Pierre Rissient. Parfois certains mac maronnions comme Marc Bernard, venaient au Nickel mais pas souvent. Nous passions des films en VF, ce qui était pour eux une hérésie. Tous les membres du Nickel allaient au Mac Mahon, pas au Cercle, au cinéma. On était peut être plus proche des « néo macmahonniens », Lourcelles, Daniel Pallas, Simon Mizrahi
Merci Bertrand pour cette réponse.
Le fait que, le 17 septembre 1961, votre ciné-club projeté Le prince au masque rouge dans le cadre d’une « journée Cottafavi » organisée par Présence du cinéma, m’a laissé imaginer une relative proximité entre les deux mouvements. Y eut-il d’autres événements conjoints de cet acabit?
A Christophe
On était proche bien sur mais Cottafavi faisait aussi partie des réalisateurs qu’on défendait et Presence a connu diverses périodes et diverses direction. Du Macmahonnisme au néo macmahonnisme avec une période Jean Curtelin
Revu hier « les légions de Cléopâtre » de Cottafavi (1960)dont certains disent qu’il faut le préférer à celui de JL Mankiewicz;
la première fois ,je n’avais pas aimé ;la seconde encore moins :des personnages secondaires sortis d’un peplum comme on en faisait tant à l’époque ,dont Cottafavi lui-même ,agrémenté de tortures,force danses lascives comme dans tout film du genre qui se respecte ,gladiateurs, romain venu « négocier « qui bien sûr va tomber amoureux d’une Bérénice qui n’est autre que la reine d’Egypte incognito(!) ;on a parlé de « tragédie classique » à son sujet ,mais dans ce domaine seules les scènes de Georges Marchal et certaines de ses répliques s’en approchent vaguement.
Le film de JLM je l’ai adoré d’entrée de jeu ;et maintenant le dvd propose le film complet(en salles ,on avait coupé des scènes non spectaculaires au début) et le making of ; pour plus de détails ,on lira avec profit « pictures will talk » ,de Kenneth L GEIST.(qui n’en dit pas du bien ;le chapitre s’appelle « the wrong Alexandrian epic »)
A Dumonteil
Mais qui a eu l’idée saugrenue, voire stupide de comparer ces deux films, une super production vaguement inspirée par Shakespeare et l’autre une film d’aventures romantique avec (malgré tous les ingrédients, les clichés du genre, les faiblesses de la production) : les travellings qui se répondent, la course de Cléopatre à travers un champ de bataille. Personne dans les admirateurs de Cottafavi que je connaissais (et qui préféraient comme lui ses mélodrames) n’a jamais prononcé le nom de Mankiewicz, ni Mourlet ni personne d’autre. La Reine qui se déguise la nuit fait partie des contes orientaux et on en trouve mille exemples dans les Mille et Une Nuit. Je suis au contraire étonné de ce que Cottafavi apportait à un genre que personne ou presque ne soignait
A BT
Qui? mais Lourcelles pardi! « A ces deux films (Mankiewicz et CB
De Mille),il faut sans doute préférer « les légions de Cléo » de C.
où l’auteur a délaissé son sens du burlesque (….)pour la pure et simple tragédie « je n’invente rien ..
Je ne suis pas du tout convaincu ,on a l »impression que le seul tragédien,Marchal ,donne la réplique à du vide;de plus les personnages secondaires permettent une « happy end » incongrue .
A Dumonteil
Je crois que Lourcelles n’aimait pas le CLÉOPATRE de Mankiewicz. J’avais oublié
Merci Bertrand.
Est-ce que votre intérêt pour Edmond T.Gréville fut provoqué par son interview à propos de Raoul Walsh dans le n°13 de Présence du cinéma?
A Christophe
C’est moi qui ai suggéré à Greville d’écrire ce texte, sachant qu’ils préparaient un numéro sur Walsh. Je connaissais Greville déjà depuis de nombreux mois. Ce sont ses films qui m’ont attiré vers lui et ce qu’en disait un critique comme Claude Beylie sans parler de mon ami le poste Yves Martin qui avait déliré sur certains plans à la Griffith de L’ILE DU BOUT DU MONDE, oeuvre décevante
De Greville, Ciné Classics diffuse en ce moment REMOUS, bien défendu par Vecchialli dans son dictionnaire du cinéma français. Une histoire d’adultère tragique qui m’a surpris par la modernité du jeu des acteurs, tous oubliés, et qui ont, je dirai, des physiques d’avant garde (surtout Maurice Maillot) à tel point que Françoise Rosay, dans un personnage en retrait, parait presque un élément rapporté. Le temps d’un plan très court, on boit Jeanne Boitel, une des actrices les plus sensuelles du cinéma d’avant guerre, sortir du lit de son amant entièrement nue. Le montage est un peu sur-signifiant comme le dit Vecchialli, quand les passions se déchainent, Greville met des inserts de tourbillons aquatiques entre les ébats, et l’accident de voiture qui précipite le drame est horriblement mal filmé. Mais il y a une volonté naturaliste, presque documentaire par le choix décors : une piscine municipale, un terrain de rugby, un barrage en construction, filmés sans artifices. C’est en découvrant ce genre de film qu’on se rend compte à quel point le cinéma d’avant guerre a été plus moderne et audacieux que celui d’après guerre. Je sais l’affection que vous avez pour MENACES, que je trouve moins ambitieux dans sa forme que Remous, bien que Stroheim y joue, à mon avis, ce qu’il a fait de mieux en France. Vecchialli me décourage de regarder le Gréville avec Gabin, et la plupart de ses autres films restent invisibles.
A Le Nain
Pas mal filmé, évité grace à un panoramique vers les nuages qui s’enchainent avec un fondu sur le coton transporté par une infirmière, beau raccord poétique hérité du cinéma muet. Il y a quelques plans et détails intéressants et personnels dans le PORT DU DÉSIR au scénario plutôt médiocre. Attention aux jugements définitifs, Stroheim a été subtil, en demi teinte dans plusieurs films, de MACAO à THE GREAT FLAMMARION en passant par LES DISPARUS DE SAINT AGIL et le cinéma de l’après guerre contient nombre de merveilles méconnues et Lourcelles réhabilite justement pas mal de films
Celui-là, j’ai vraiment envie de le découvrir pour de multiples raisons: un contexte, la boxe, le film noir selon Decoin…
Avons nous des chances de voir ce film en reprise dans nos salles? si c’est le cas, nous sommes preneurs!
Merci Damien D pour ce compte rendu.
A ballante
hélas pas pour le moment. Il n’y a même pas de DVD chez René Chateau
A Bertrand.N’attendez pas Noel pour vous offrir le coffret 3 dvd sorti chez le pacte qui reprend 3 œuvres du réalisateur Jean françois Stevenin.J’ai vu »Le passe montagne »qui est un conte initiatique sur l’errance,à travers les aventures de deux trentenaires durant les années 70.Tout d’abord la photographie avec tous ces paysages est magnifique.Stevenin filme de façon concise la nature avec ses champs,ses prairies,ses arbres puis surtout ces gens du Jura qui jouent tous admirablement.Villeret et Stevenin forme un couple atypique,deux types à la ramasse qui veulent quitter la société et se retrouvent dans une auberge à boire de l’alcool de prunes jusqu’à plus soif.Une amitié se tisse entre ces deux natures et on est pris au jeu de l’aventure sans se poser de questions sur le lendemain.J’ai continuer dans l’univers de Stevenin avec »Miscka »raté lors de son passage sur Arte.Là aussi l’évasion est à l’ordre du jour entre un viel homme qui s’enfuit de sa famille qui part en vacances puis d’un employé d’un hospice.Je ne peux résumer ici l’aspect rocambolesque de la farce avec de nombreuses surprises durant ce périple à travers le sud ouest.On voit même Johnny Hallyday qui était pote avec Stevenin au détour d’une scène drole et tellement emplit d’amours,sans oublier Jean paul Bonnaire,Jean paul Roussillon acteur qui à un énorme talent et très mal utilisé dans le cinéma français.Je n’oublierais pas de citer le regrétté Yves Afonso ainsi que les deux enfants du réalisateur:Salomé et Robinson dans un role furtif.Il me reste à voir le film avec Carole Bouquet.Pour moi ce sera le bouquet final afin d’écrire que Stevenin est un homme qui dégage beaucoup d’émotions.C’est très rare à notre époque.
a Yves Rouxel
Jean Paul Roussillon a été mal utilisé par le cinéma français parce que pendant des années, il était accaparé par son travail au théâtre, à la comédie française comme acteur et metteur en scène et c’est quand il l’a quitté que son emploi du temps est devenu plus souple. Il préférait le théâtre sinon il aurait jonglé comme Michel Aumont mais qui n’avait plus de vie privée
A Damien D.J’ai revu »Le père tranquille »de Decoin ,au début on pense à une comédie légere mais l’oeuvre est d’une noirceur incroyable.Grace à Noel noel qui joue les pères tranquilles en jouant aux cartes au café puis surtout les scènes dans la maison autour de la table,quand son fils(José Arthur virevoltant)quitte la table puis sa fille joue un morceau au piano avec son fiançé à ses cotés.Le père jette un oeil rapide et comprend vite qu’il est amoureux d’elle.Le plus grandiose est la scène du banquet ou les allemands sont bluffés jusqu’à la fin.Restons avec Decoin et »La chatte »oeuvre aboutie mais qui manque un peu de punch.Il y à trop de scènes inutiles car on comprend dès le début que Cora va s’investir dans le réseau après la mort de son mari.Françoise Arnoul toute frèle dégage une puissance face à l’officier allemand qui veut l’a faire parler.Puis Bernard Blier qui incarne le capitaine de l’organisation s’en sort .Je pense que Melville à dut ètre influencer par ce film de Decoin,surtout la scène finale qui ressemble beaucoup à la mort de Mathilde dans »L’armée des ombres ».Il faut que je revois »La chatte sort ses griffes »du mème Decoin.
A Yves Rouxel
Faites attention avant d’écrire. LE PERE TRANQUILLE n’est pas de Decoin mais de Noel Noel et René Clément. Je ne vois pas où sont les scènes inutiles dans la CHATTE dont la narration est au contraire dense, rapide, compacte. Je ne crois pas que Melville ait été influencé même s’il y a une proximité entre les deux films. Et si c’est le cas, il aurait nié. Il était marqué par le livre de Kessel et ce que lui avait raconté le colonel Passy.Le deux fins s’inspirent du même fait historique. Lisez l’avis de Dumonteil sur LA CHATTE SORT SES GRIFFES, cela vous fera gagner du temps
a Bertrand.Effectivement je me suis un peu emballé entre Decoin et Clément.Que pensez vous de »Chateau de rève »de Clouzot,le dvd vient de sortir avec en complément « La terreur des Batignolles »premier film réalisé par Clouzot en 31.On m’a dit que France 2 à diffuser une émission sur l’avenir du cinéma hier soir avec Eddy Mitchell en intervenant.Avez vous eu des échos de cette émission.Je vous laisse et continue ma lecture avec Bogdanovich et sa série d’entretiens avec des grands cinéastes.
A Yves Rouxel
Assez mal traduits
J’ai comparé la traduction française de l’ouvrage de Peter Bogdanovich avec la version originale mais les entretiens sont fidèles et fort bien retranscrit par Mathilde Trichet et Charles Villalon aux éditions Capricci.Sinon je voulais revenir sur »Terreur au texas »de Joseph H Lewis qui est effectivement un très bon western.Le plan final entre le Sterling Hayden qui incarne un ancien marin suédois(et non pas norvégien)et le tueur à gages est d’une force incroyable.J’ai remarquer à juste titre les plans sérrés sur les visages puis les angles avec quantités de détails qui donnent à ce film une force interieure.Yves Boisset dans le bonus raconte sa rencontre avec Hayden pour »Le saut de l’ange ».Evidemment d’entrée de jeu,Boisset lui à dit toutes les louanges qu’il avait pour »Johnny guitar »dont Hayden détestait.Il lui à répondut qu’il préferait 100 fois « Shotgun »qu’il faut revoir aussi.C’est dommage que Hayden ce soit porter sur la boisson suite à la commission anti-américaine ou il à donner des noms d’acteurs,de scénaristes et de réalisateurs.Comme le rajoute Yves Boisset,Hayden s’en voulait et avait honte d’avoir agi ainsi.
A Yves Rouxel
Hayden n’aimait vraiment parler que de ASPHALT JUNGLE et des deux Kubrick. Quant à la traduction française, expliquez moi dans l’interview d’Aldrich sa réponse où il dit qu’il ne pouvait pas improviser dans VERA CRUZ (la question est d’ailleurs curieuse) parce que dans le scénario, il y avait des phrases comme « les Indiens ont pris la ville »
Merci beaucoup pour cette belle édition du festival Lumière. Cette année j’ai pu assister à quelques séances, hélas aucun Decoin ; je regrette surtout « Toboggan » qui doit s’inspirer directement de sa carrière sportive. Mais que de belles choses! Je mentionnerai une belle rencontre avec Jérôme Enrico venu présenter les films de son père, dont « Au coeur de la vie » invisible depuis 50 ans. Il y a un petit mystère auquel il n’a pas su répondre ; ce film , qui n’a pas trouvé de distributeur au moment de sa sortie en 1963, a cependant été pour Julliard l’occasion d’une réimpression d’un recueil d’Ambrose Bierce, illustré d’une photo du film ; ce livre , je l’ai ( « achevé d’imprimer le 10 mars 1963 »). L’éditeur comptait-il sur la sortie du film , évènement qui n’arrivera que 55 années plus tard? Un petit mystère, mais qui donne de la chair à cette histoire là.
En tous cas un beau triptyque que ce « Coeur de la vie », même si la lecture des nouvelles dont il est tiré donne un sentiment mitigé ; tout y est, sauf l’ambiguité qui est au coeur de l’art narratif de Bierce. J’exagère un peu , et il y a d’autres choses qu’une banale illustration. Mais il y a de belles images frappantes , des acteurs que je n’ai pas vu ailleurs, et un cinéma très personnel ; en plus, un côté très émouvant, le fait d’assister à la naissance d’un cinéaste ambitieux – car le projet d’adapter Bierce , ce n’est pas rien.
Prochainement sur vos écrans.
à Denis
faute de frappe:5 ans plus tard ! sinon ce serait cette année !
le film ,tourné avec des moyens dérisoires dans une forêt de France ,est bien connu des cinéphiles étrangers ,mais uniquement « la rivière du hibou » (histoire bien connue de l’intégration à « twilight zone »);c’est un film qui ne ressemble à rien de ce qui se faisait en 63,un choc!j’ai déjà évoqué son influence sur « jacob’s ladder » de Bryan Singer(1993) ,soulignée par les critiques américains .
Les nouvelles de Bierce sont assez difficiles à lire en V0 .
A voir absolument si ce n’est fait ;pour notre patrimoine, c’est un film essentiel.Bravo pour l’avoir évoqué!
j’ajoute que ce film n’a pas été tout à fait invisible ;il est passé sur le satellite en 2007.
Et que Enrico jr a fait une petite comédie plaisante « PAULETTE » où B.Laffont trouve un de ses derniers rôles .Une malicieuse vieille dame de ses amies s’y paye un joyeux « travailler plus pour gagner plus!’
Il faudrait que je revois un film dont on ne parle pas souvent »Au nom de tous les miens ».
A Dumonteil
Merci pour votre réponse !La fraute de fappre était intentionnelle et simplificatrice : je sais bien , et Jérôme Enrico l’a évoqué, que le triptyque est sorti en février 1968, mais dans très peu de salles – un film très peu vu est-il vraiment né…. Espérons donc que la ressortie (prochaine je crois) de ce film sera saluée comme il se doit ; je m’apprête quant à moi à revoir « Les grandes gueules » à l’aune de ce premier essai, et aussi pour ce cher Bourvil. Il y a dans la filmographie de Robert Enrico quelques d’autres titres peu connus et excitants…
à Denis ,
oui il y a des films d’Enrico à redécouvrir:
Le film qui suit « au coeur de la vie » , »la belle vie » ,nonobstant son titre ,est un film dur sur les appelés de la guerre d’Algérie ,avec le trop rare Frederic De Pasquale .
« les grandes gueules » est un bon film d’amitié avec un décor (la scierie) bien utilisé.Et le personnage féminin (Marie Dubois) n »est pas sacrifié.
L’amitié est encore mieux traitée dans « les aventuriers « ;virile certes mais la jolie Johanna Shimkus(et la sublime séquence de son « emmèrement ») reste dans toutes les mémoires.Delon l’avait ainsi défini à l’époque: »c’est l’histoire de l’amitié entre deux hommes,une femme et un enfant ».Et quelle belle musique de François De Roubaix !
Beaucoup moins connu mais intéressant est » tante zita « :une jeune fille (Shimkus) confrontée pour la première fois à la mort d’une proche erre une nuit durant et finit par accepter l’inéluctable
A La fin de sa carrière ,il y a le passionnant « vent d’est » ,qui traite du sort terrible des déserteurs ukrainiens qui se retrouvent pris en tenaille au Lichenstein entre les alliés et leurs compatriotes ;Malcolm Mc Dowell y trouve un de ses rares rôles de personnage noble et généreux ;Ludmila Mikael effrayante dans ses promesses ,est le visage aimable du fascisme stalinien.
« fait d’hiver » au curieux jeu de mots traite des efforts desespérés d’un père (Charles Berling) pour garder son fils; il lui fait croire que sa lutte , assiégé dans sa maison est un jeu ,ce qui rappelle,toutes proportions gardées , »la vie est belle » (le film italien bien sûr)
A Dumonteil
Fait d’Hiver m’avait assez plu mais j’avais renâclé devant tante Zita que nous avions trouvé Pierre Rissient et moi lourdement poétique (et avec quelle insistance).On avait refusé ce film quand on était attaché de presse alors qu’on avait défendu LES GRANDES GUEULES et les AVANTURIERS. Les films de Enrico écrits avec Pelegri sont moins bons que ceux écrits avec Giovanni et dans mon souvenir LES AVENTURIERS avait un charme fou, de l’allant, de l’énergie. Voulant lui faire un compliment, je lui avais dit que sa mise en scène avait l’énergie, l’entrain d’un Alexandre Dumas et lui avais suggéré d’adapter un de ses romans. Offensé, il m’avait répondu : « tu me prends pour Borderie ? », ce qui était ridicule et témoignait d’une certaine inculture littéraire
Finalement revu ces « Grandes gueules » dans une copie aux couleurs un peu ternes, dommage ; regrets du coup d’avoir loupé la séance du Festival Lumière , présentée par Jérôme Enrico , mais on ne peut pas être partout.
L’expression de « Western vosgien » est si répandue qu’elle semble faire partie des intentions de départ. En tous cas la structure du récit, la typologie des personnages, la vision des paysages font explicitement référence au genre. Il y a un certain schématisme dans le récit , mais c’est largement compensé par la structure originale : un enchaînement de saynètes, combiné à une progression dramatique efficace. Les détenus en conditionnelle existent un peu à la façon de personnages légendaires , bien typés ; je retiens un personnage qui rythme les travaux et les déplacements d’une incroyable voix de ténor, et le couple Jess Hahn-Pierre Frag, drôle et tragique. Toute la distribution est très attachante- on retrouve dans un petit rôle antipathique Roger Jacquet, le héros de la « Rivière du hibou. » On sent Robert Enrico très attentif à ses acteurs , à leurs personnages. Et bien sûr, Lino Ventura et surtout Bourvil au sommet. Si le projet du film est de raconter une histoire humaine , comment imaginer un meilleur choix que lui… il est toujours crédible , y compris dans la dureté et même la violence qui sont dans la logique de son personnage – quel chemin depuis « La ferme du pendu » vu dans la série de Bertrand.
PS
Pas très angliciste, je me suis également cassé les dents sur Bierce, qui pratique un anglais pas facile, comme Hawthorne ou Lovecraft ; mais je l’ai lu dans la très belle traduction de Jacques Papy, qui je crois a fait un travail virtuose. Il est probable qu’il ne soit pas pour rien dans le désir d’Enrico d’adapter ces nouvelles , tant il sait rendre dans un même mouvement les diverses temporalités , les sentiments, la sensation de la nature.
Interview de Bertrand, très intéressants les points sur Netflix et aussi sur le film de Welles qui semble une escroquerie, pouvez-vous nous en dire plus sur THE OTHER SIDE OF THE WIND?
https://is.gd/YbmD2d
(cette fois-ci j’ai installé l’extension Short Url pour éviter les liens de 100km!)
M.Tavernier: dans votre interview, j’apprends que vous avez du mal à monter votre prochain film. J’suis sidéré du fonctionnement du milieu du cinéma. Comment est-ce possible que votre réputation vous précède si peu? On n’est plus à l’époque des « charlots mousquetaires »!!!
A Gerfault Rodolphe
Mais si, mais si
a Bertrand Tavernier.
Un peu d ‘imagination que diable !
Trouvez un titre « bankable ». Les tuches 4 ou alors batman contre superman dans un taxi.
Avec ça vous ètes certain d ‘avoir un budget consèquent.
Ceci dit , canal plus , voulant a partir de l ‘annèe prochaine , mettre a plat l ‘accord pour le financement du cinèma , j ‘ai bien peur que le cinèma français connaissent un trou d ‘air plus que prèjudiciable.
Quel est encore ce scandale? Bertrand qui aurait du mal à monter son prochain film avec toute cette filmo!!! Si nous pouvons faire même modestement quoi que ce soit faisons le.
Où avez vous lu cette info?
à ballantrae: j’ai lu ça ici: http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Bertrand-Tavernier-Meme-s-ils-travaillent-avec-Netflix-Scorsese-ou-Cuaron-n-abandonneront-jamais-la-salle
Les mots de M. Tavernier sont ceux-ci: « Je n’arrive pas du tout à monter mon nouveau film, ni Pathé ni Gaumont n’en veulent, on se fait lourder comme à l’époque de L’Horloger de Saint-Paul ! » (il répond à propos de Netflix)
A MB.ce qu’affirme Bertrand est interessant mais la question de savoir si Tarantino connaissait Becker ou Decoin alors ça je m’en fous royalement.C’est comme on demandait à Godard se qu’il pensait des dernières productions Disney.Je pense que JLG laisserait un grand moment de silence.
A Yves Rouxel
Je ne comprends pas. Je ne pense pas qu’il soit indifférent que quelqu’un comme Tarantino découvre sur le tard Becker, decoin ou Sautet
a Bertrand.Vous qui allez aux états-unis régulièrement,savez vous comment le cinéma français d’avant guerre et mème après est perçut par le public américain?Car il y à de nombreux festivals qui présentent des vieux films du patrimoine,sans parler de Sundance crée par Redford qui offre la possibilité de revoir des classiques.
A Yves Rouxel
Depuis 30 ans et plus les Américains ont limité le Cinéma français à la Nouvelle vague. Il y a de très rares endroits où l’on pouvait encore voir de temps en temps des films différents : le Festival de telluride qui projeta NAPOLÉON de Gance, le CORBEAU de Clouzot. Certainement pas Sundance qui est entièrement consacré à la production « indépendante » américaine. Parfois le Festival de New York. Criterion était avec KINO l’une des seules compagnies depuis la disparition de Janus films à sortir des films français rares pour les USA : Max Ophuls, coffret Raymond Bernard, Gremillon, Duvivier, Autant Lara durant la guerre. Gremillon, Lara, Becker,Cayatte, Decoin, voire Guitry sont des cinéastes inconnus
« Le propos de Carpenter, parfois acéré, reste circonscrit, limité et ne s’élargit que très rarement »
Et c’est vrai que je vous rejoins Bertrand, sur THEY LIVE on peut regretter que la première demi heure ne soit pas plus profondément exploitée que dans le reste du film.
On sent l’intention de départ chez Carpenter qui ne va pas totalement au bout du propos : peut-être à la fois ses limites mais aussi sans doute un manque de volonté de sortir du système qui voulait que son film reste commercial selon les conventions de l’époque (effets spéciaux, scènes d’action, humour, etc.). On sent un budget très réduit (le casting est assez misérable : je citais Roody Piper dont on se demande comment il peut tomber sous le charme de Meg Foster qui ne dégage que de la froideur!). Mais Carpenter s’en sort finalement pas si mal avec ce film dans une période où il était lui-même en crise d’inspiration et de reconnaissance.
A Damien D mais c’est aussi énervant de le voir dézinguer Ford qui ne commettait pas ce genre d’erreur que d’entendre Freda déblatérer sans cesse contre Rosselini. Quand même Maciste en enfer, c’est moins bien que le GENERAL DELLA ROVERE. Quant à Carpenter beaucoup de ses films séduisent pendant leur première partie et s’épuisent ou sacrifient aux poncifs du genre, ce qui n’est pas le cas de NIGHT OF THE LIVING DEAD, du VOYEUR, des films d’horreurs produits par Val letton plus courts il est vrai et de quelques autres titres
à Yves Rouxel: (suite) de toute façon, hors Tarantino ou Hitch, ça me plaît de savoir que les cinéastes de tel ou tel pays considèrent avec attention ceux d’un autre pays que le leur. C’est mon côté humaniste fleur bleue qu’est-ce que vous voulez…
A MB
Les gouts, les passions des metteurs en scènes sont parfois révélatrices de ce qui fait leur force ou leur faiblesse. Ainsi John carpenter analyse brillamment les qualités, les spécificités de Hawks mais il ne dit que des conneries sur Ford qu’il réduit à un vaudevilliste irlandais oubliant des dizaines de films douloureux, tragiques humanistes et réduisant le cinéaste aux sergents alcooliques que jouait McLaglen. Et cela traduit la très grande difficulté qu’il éprouve à insérer de l’émotion dans ses films. Il a du mal à décrire un environnement social et ses personnages sont souvent des attractions, des concepts enrichis de quelques touches modernistes. C’est comme si Stephen King se moquait de Dickens, ce qu’il n’a jamais fait
A Bertrand, vous parlez de John Carpenter : j’ai découvert avec une assez bonne surprise il y a quelques semaines en salle et en version restaurée INVASION LOS ANGELES (THEY LIVE) de 1988.
En prenant en compte les qualités et les faiblesses du réalisateur, toute la première moitié du film est très bien mise en scène et possède une vraie force. Carpenter ouvre son film sur les délaissés de l’Amérique de Regan : des familles d’ouvriers et de précaires réduits à des abris de fortunes en périphérie de Los Angeles. La destruction des baraquements par la police en pleine nuit semant la panique résonne même aujourd’hui avec encore plus de force (les camps de migrants). Carpenter y insuffle un malaise, une tension et une violence dont on avait pu voir les qualités dans un film comme ASSAUT par exemple.
Le film dans son ensemble est une charge et un pamphlet contre l’administration américaine de l’époque et la société consumériste des années 80 dans ses dérives (certains critiques américains de l’époque avait taxé le film de communiste dans son propos). La découverte de la société créée en parallèle par les extra terrestres est également un grand moment dont je ne dévoilerai rien à ceux qui ne l’ont pas vu.
Dommage que le film bascule dans sa dernière partie vers un film mêlant dialogues futiles et scènes d’action à l’avenant dont une scène de bagarre que Carpenter voulait la plus longue entre les deux protagonistes (inutile et ridicule : mais peut-être intentionnelle ? Dans la salle et le débat qui a suivi, les avis étaient partagés). On regrettera aussi que l’acteur principal George Nada, ancien catcheur, ait un jeu aussi limité.
Au final, malgré des défauts et des facilités de scénario dans sa dernière partie, il s’agit d’un bon film de Carpenter et au final peut-être son plus personnel.
erata : Il s’agit évidemment du catcheur Roddy Piper (George Nada étant le nom de son personnage!)
A MB et Bertrand Tavernier
Je profite de vos réflexions pour dire qu’à titre personnel, je suis assez client de ce que disent les artistes de leurs aînés, de leurs pairs. D’une part , parce que ça apporte un éclairage souvent pertinent, parfois déconcertant, sur leur oeuvre (sans parler d’une politique des auteurs parfois naïve, dans son désir de tout rendre cohérent de l’artiste, dans son ouvrage et dans ses goûts). D’autre part parce que j’ai tendance à penser qu’un artiste est toujours légitime à parler d’art ; il sait normalement de quoi il parle, et s’il y a malentendu ou mauvaise foi , c’est souvent savoureux. De plus son point de vue est clair et repérable , comme on disait il y a quelques temps, on sait « d’où il parle ». Ce n’est pas toujours le cas de certains critiques, dont on peut se demander parfois si le jugement n’est pas conditionné par un mauvais repas ou une dispute sur la garde des enfants.
Je me souviens d’une fronde des cinéastes contre la critique, il y a une vingtaine d’années , qui avait eu deux résultats réjouissants à la radio ;sur France Inter de jolies chroniques concédées à Patrice Leconte, où il retrouvait l’esprit de « Pilote » qui l’avait vu débuter. Et sur France Culture une émission foutraque ( zozo dirait Bertrand?) où des cinéastes se déchaînaient sur les films de leurs confrères. Ce fut sanglant, souvent injuste et d’ailleurs éphémère, mais j’en garde un bon souvenir : que ce soit pour des raisons esthétiques, personnelles ou opportunistes, on pouvait aisément saisir leurs motifs d’enthousiasme ou de détestation. Et je trouvais tout ça rafraîchissant pour un cinéphile, je veux dire un amateur de cinéma pas trop impliqué dans les problèmes concrets de sa fabrication.
A Bertrand Tavernier
Etant un inconditionnel de John Carpenter, je me donne pour mission de le défendre contre vents et marées : la description de l’environnement social n’est pas souvent un sujet ou un enjeu dans ses films. Mais dans THEY LIVE, ou c’est fondamental, je trouve qu’il le décrit très bien.
Quand à la question de savoir s’il éprouve de la difficulté à rendre ses films émouvants, tout dépend comment on entend le terme. Personnellement, je trouve la fin de The Thing émouvante (cela dépend aussi de la manière dont on choisit de la comprendre).
A Pierre
Les termes, les adjectifs quand on écrit vite ne sont pas toujours juste et bien choisi. Les âneries que dit Carpenter sur Ford (par rapport à ses analyse intelligentes de Hawks) rendent compte de ses limites. De même que les non sens, l’incompréhension de Hawks vis à vis de HIGH NOON et de 3. 10 pour YUMA. Il ne saisissait même pas le principe du scénario. Les films de Ford (avec leurs manques, leurs faiblesses dois je rajouter) sont fait de la pate, des émotions qui fabriquent notre monde, disait Welles. Le propos de Carpenter, parfois acéré, reste circonscrit, limité et ne s’élargit que très rarement
A Damien D et Bertrand Tavernier
Je suis presque d’accord avec vous sur THEY LIVE, à une ou deux remarques près :
– le film devient plus clairement un film d’action et de SF dans sa deuxième partie. C’est très caractéristique du public français de moins aimer cette partie-là, parce que nous n’avons pas ici cette culture de la série B, qui est en revanche très importante pour Carpenter. Mais pour ma part, je ne pense pas que cette seconde partie du film soit moins importante ou personnelle que la première. Carpenter fait des films « de genre » et, à mon avis, se fait un devoir de respecter le cahier des charges qui va avec. Son film se présente comme un film d’invasion SF ; c’est ce qu’il promet ; c’est aussi ce que le public vient y chercher et Carpenter le lui donne. C’est ce que Bertrand Tavernier appelle « sacrifier aux poncifs du genre ». Or, certes, il donne dans les poncifs du genre, mais je ne crois pas du tout que ce soit un « sacrifice ». Pour moi, la démarche de Carpenter est honnête et sincère à l’égard du public – plus, par exemple, que celle de Tim Burton dans Mars Attacks, que je trouve un peu condescendante.
– Oui, certains Carpenter s’épuisent après des débuts brillants, mais à mon sens il y en a peu. Je citerais VAMPIRES qui a une ouverture impressionnante, mais ne tient pas la longueur. En revanche, THE THING me parait être une construction parfaite, il n’y a pas un plan à ajouter ou enlever.
– Oui, une partie de la critique a estimé que le film de Carpenter était « de gauche » ou communiste. Je pense que c’est un contresens majeur. Je le qualifierais plutôt de libertaire. C’est le refus de l’autorité qui le caractérise de film en film, que celle-ci soit de droite ou de gauche, termes qui à mon avis ne doivent pas avoir beaucoup de sens pour lui.
DUEL IN THE SUN « Jennifer Jones joue comme dans un opéra » mais c’est un opéra. Le film revendique pleinement son caractère scénique, avec des décors, des costumes, des éclairages qui évoquent davantage la scène que le cinéma. La confrontation des deux frères dans la rue centrale d’une ville, déserte sans raison objective, avec un décor qui revendique ses artifices. Tout est un tantinet surjoué, les rires, les colères de Lionel Barrymore, et la musique de Tiomkin amplifie cette impression. Bref on a enfin retrouvé ce film tel qu’on ne l’avait pas vu depuis longtemps, bien qu’une bonne dizaine de plans restent réfractaires à cette remise à neuf.
A LeNain
C’était, c’est vrai, le film de Selznick pas celui de Vidor m’a dit Gregory Peck. Il rêvait d’un film lyrique mais plus modeste et on lui collait des décors de plus en plus grands
Je viens de revoir DUEL AU SOLEIL qu’il faut effectivement prendre comme une espèce de délire opératique.
La très belle restauration ici présente amplifie les qualités et les défauts du film. Jennifer Jones est encore plus épouvantable que dans mon souvenir (on lui mettrait bien des claques) mais la scène finale prend réellement l’aspect hallucinatoire qu’a souvent décrit Martin Scorsese (ce sang séché sur les doigts de Pearl d’un réalisme qui a du effrayer la censure de l’époque).
Ce qui est toc l’est encore plus (le rouge irrationnel de certaines vignettes, pas mal de toiles peintes) mais des séquences entières sont révélées (la scène du bal avec un somptueux plan général que j’aurais bien figé en arrêt sur image si j’avais été tout seul).
Et il y a d’autres belles choses : la mort de Charles Bickford avec la bague qui roule sur le plancher, la scène sépulcrale entre Lilian Gish et Lionel Barrymore…
J’ai également, pour la première fois, remarqué la fiancée de Joseph Cotten que je n’avais jamais calculée par le passé.
Bref, une expérience profitable.
A Alexandre Angel
Vous avez entièrement raison
Il me tarde de le revoir dans ces conditions de restauration optimales.
Je l’ai vu jeune à la TV un peu dans les conditions qu’exposait Scorsese dans son Voyage à travers le cinéma américain et ça a dû pas mal me troubler aussi notamment la fin où la tragédie unit eros et thanatos de manière incroyable.
Un grand film de producteur , un autre après Gone with the wind produit par le même DOS.
Ma question a toujours été de mesurer la part de choix accordée à King Vidor qui était pourtant un cinéaste de caractère.
Etonnant que l’homme de Hallelujah, The crowd, Our daily bread ou même Le grand passage se soit plié aux visions d’un producteur.
A Ballantrae
Mais il ne s’est pas complètement plié puisqu’il a quitté le film en plein tournage, abandonnant le plateau (il tournait dans le désert) pour récupérer sa voiture en bas d’une colline m’avait raconté Gregory Peck, sans que Selznick dise un mot
Quelques découvertes récemment à vous faire partager :
Vu deux westerns avec Roy Rogers et réalisés par William Witney : HELDORADO (1946) disponible dans un coffret 2 dvd chez Bach film et APACHE ROSE (1947) sorti aux USA (mais toutes zones). Sachant que Witney en a fait une vingtaine (dont certains avec le procédé Truecolor de la Republic) cela me permettait de découvrir un ou deux exemples de ces films d’un réalisateur qu’apprécie Bertrand ou qu’admire Tarantino.
Il s’agit de films de série « C » aux trames scénaristiques simplistes (les films durent 1h). La particularité est l’association monde « contemporain » avec gangsters et monde des cowboys avec Roy Rogers et ses amis. Ce qui nous vaut des fins où des cow boys à cheval poursuivent des voitures à vives allures (ou une poursuite et une bagarre entre Rogers et un bandit sur une plage par exemple) : scènes assez surprenantes et qui font basculer ces films dans un surréalisme amusant (volontaire ou non) dont on comprend qu’il ait marqué certains spectateurs de l’époque. Particularités qui n’en font cependant pas des films majeurs mais bien des curiosités pour ces westerns de série…
Pour rester dans les films mineurs, j’ai vu LES BABAS COOL de François Leterrier (1981). Un dvd à vil prix m’a permis de le découvrir. Je venais de revoir dans le documentaire de Bertrand sur le cinéma français le magnifique début d’UN ROI SANS DIVERTISSEMENT dont on avait pu parler sur ce blog il y a plusieurs années.
Je ne crois pas avoir vu avant un seul film de Leterrier postérieur et ces BABAS COOL scénarisé par Martin LAMOTTE et Philippe BRUNEAU ne vole pas bien haut. Comment Leterrier en est arrivé à tourner ce genre de comédie à la française sans réelle ambition (surfant sur les succès des films de Leconte et de la troupe du splendid) ? Certes la fin du film dénonce avec cynisme les idéaux du mouvement hippie (tous les principes de vie en communauté sont démontés) mais l’ensemble est bien léger…
Enfin sans transition finissons, après ces légèretés, par un petit chef d’oeuvre découvert en salle hier LA BELLE (1969) de Arunas Žebriunas : cinéaste lituanien totalement oublié et dont les films n’étaient jamais sortis en France jusqu’alors. Je ne raconterai pas ce film qui pourraient s’apparenter dans le genre à des films comme LE BALLON ROUGE de Lamorisse ou LE PETIT FUGITIF de Morris Engel.
Il s’agit surtout d’une petite merveille, un film lumineux et poétique qui n’élude pas certaines réalités : les blessures et les joies de l’enfance, la puissance de l’imaginaire, le manque, l’absence et le besoin d’amour, la nostalgie, l’attente espérée et inespérée d’un monde meilleur avec en filigrane la modernité froide du monde contemporain, la grisaille arriérée de la dictature soviétique… Le tout en 1h05 ! Espérons la sortie d’autres films de ce réalisateur lituanien inconnu et injustement oublié de l’Histoire du cinéma …
La salle était comble à Angers. Voici la bande annonce de la sortie de cet été à ceux qui pourront peut-être encore le découvrir en salle avant une éventuelle sortie en dvd…
https://www.eddistribution.com/la-belle-grazuole/
A Damien D.Si voulez vraiment passer un bon moment je vous conseille d’aller sur Youtube ou Emmanuel Laborie à mis en ligne un film de Joel Seria désopilant et flirtant avec les comédies grivoises chères à ce vieux Mocky. »Les deux crocodiles »sont incarnés par Jean Carmet et Jean pierre Marielle qui forment un duo complètement foldingue.Le film nous entraine dans la Bretagne pleine de mystères et de surprises.Dans un autre registre et proche des films réalistes de Ken Loach je vous conseille »Hector » de Jack Gavin ou ici on suit un bonhomme cabossé par la vie et la mort de sa femme et sa fille et qui va passer le réveillon de noel à Londres dans un refuge.Au fil de son parcours en auto-stop il va croiser des gueules abimés par l’alcool,les nuits d’hiver et surtout la solitude.On retrouve l’excellent Peter Mullan déjà vu chez Ken Loach.
A Yves Rouxel
En somme vous prenez la piraterie. LES DEUX CROCODILES que j’avais trouvé un peu vulgaire et moins inspiré était disponible en DVD. Vous acceptez qu’on vole les auteur au profit des GAFA
A Bertrand.Tout d’abord je ne savais pas que ce film de Joel Séria était disponible en dvd et d’autre part comment se fait-il que ce genre d’oeuvre circulent sur Youtube?Joel Séria est encore en vie il me semble donc il peut attaquer ce réseau et l’auteur qu’il à mis en ligne?
A Yves Rouxel
Il faut être au courant, avoir des avocats spécialisés et c’est un travail épuisant qui devrait être fait par le producteur. Je crois en plus que Seria a été malade
à Yves Rouxel: la copie du film LES 2 CROCODILES sur YT est floue et inregardable.
à Bertrand: et Youtube n’est jamais condamné? Ceci doit absolument être pris en compte par les avocats convoqués par l’ayant-droit, ya pas un service de l’état qui s’occupe de ça, puisque l’état lui-même condamne le téléch illégal?
Et quand on peut voir LA PRINCESSE DE MONTPENSIER sur YTube pou 3€ en sd et 4 en hd, est-ce légal? à qui va les sous?
https://www.youtube.com/results?search_query=la+princesse+de+montpensier+film+complet&ypc_goe=AIhNbf4zoz8nygTqn3Igigw0ScRzDobQf5k0RnZ6dq6wfe7JKC8I3uJPX0wECEs6wDR9eohtM_Tykw4buCLdUxZrZ3Q5A5RfPda4CdkYU72Da8SWtoCxLHU
A MB
Quand vous payez, c’est qu’un accord a été conclu avec la SACD
A MB
Réponse du délégué de la SACD
Oui il y a un accord avec You tube le premier date du 25
Novembre 2010
Il a été renouvelé à la fin de l’année 2017
C’est un accord entre Sacd ADAGP et You tube
Les rémunérations issues de cet accord sont réparties aux auteurs comme pour les autres diffuseurs
à Bertrand: merci
et je ne voulais pas battre le record de longueur de lien, d’ailleurs si vous le supprimiez ce serait pas dommage.
à Bertrand/PRINCESSE ah! merci pour la précision de la SACD, je ne savais pas que ce genre de truc se faisait.
Si on paie on doit avoir de la meilleure qualité d’image je vais donc chercher d’autres films dans cette option.
ma constatation c’est que dés c’est gratuit c’est louche (qualité pourrie etc.).
j’apprécie beaucoup le cinéma de joël Séria qui ne se limite pas aux « galettes » et je n’irai pas le pirater (si je piratais…) J’ai pris une claque en voyant « ne nous délivrez pas du mal »; jp Marielle est prodigieux dans « comme la lune »… Si j’avais pu, j’aurais aimé assister à quelques projections lors de la restrospective qu’on lui a consacré récemment à la cinémathèque française. J’attends avec impatience la sortie de ses films en bluray. M. Tavernier a dit un jour que Sautet admirait certains passages des galettes et s’en était inspiré pour « garçon ».
J’ai cherché LES DEUX CROCODILES sur les marketplace et il n’existe qu’en VHS. Donc il n’a jamais existé en DVD. La musique de Philippe Sarde est absolument géniale, elle était même restée plus célèbre que le film, sans doute parce qu’on l’avait recyclée quelque part (une émission TV ?) Ceci dit il y a piratage et piratage. Sur internet on trouve de nombreux films en libre lecture qu’on ne pourrait pas voir autrement. Certains dépassent les 100 mille vues, alors qu’ils ne se vendraient pas à 100M exemplaires en DVD. N’est ce pas un bon moyen de faire revivre des films disparus ?
Par expérience, je sais que le contenu d’une vidéo, même partiel, mis en ligne sans autorisation, est bloqué dans la journée par Youtube, avec fermeture immédiate du compte si récidive. J’ai pu voir CARGAISON DANGEREUSE de Michael Anderson, qui n’est resté qu’un jour en ligne avant blocage suite à réclamation de Warner.
Godard encourage le libre partage concernant les films, plusieurs des siens sont disponibles gratuitement.
A Gerfault.Un coffret regroupant 7 films avec Jean pierre Marielle vient de sortir.C’est vrai qu’il reste un acteur inclassable et d’une modestie rare parmi les acteurs de sa génération.
à Yves Rouxel: Vous parlez du coffret FNAC pour les films de JP Marielle. J’ai peur que les masters soient mauvais.
Message à Pierre
(posté ici car impossible de retrouver le bon endroit où le mettre)
J’ai enfin vu le dernier Clint Eastwood « sorti » (les guillemets sont importants), LE 15H17 POUR PARIS, et tenais à vous dire que je suis de votre avis : c’est un film mineur, modeste (il y en a eu d’autres chez Eastwood) mais absolument pas indigne de ce grand réalisateur.
Il s’est tout même passé un truc dommage : si les critiques ont plutôt bien accueilli SULLY, qui pouvait susciter, en amont, quelques inquiétudes, du fait de son sujet, ils n’ont, en revanche, pas laissé passer l’histoire du Thalys, d’avance, j’ai presque envie de dire.
D’autant, comme par hasard et pour corser le tout, que Warner n’a pas jugé bon de le présenter à la presse française en amont de sa sortie : procédé imbécile et insupportable qui n’a pas du aider.
Or, le film est dans la droite ligne de son prédécesseur consacré à l’exploit du pilote. C’est une histoire, pour reprendre l’expression de Bertrand Tavernier, de décence ordinaire dans une situation extraordinaire.
Il manque sans doute ici une dimension émotionnelle, à la Capra, portée par un acteur charismatique.
Mais, tel quel, le film est intelligemment construit, sobre, court (comme SULLY) jamais patriotard même si on ressent, bien sûr, des convictions pas follement démocrates.
Elles ne sont pas pour autant follement réactionnaires.
Mais surtout, surtout …Eastwood, qui est un cinéaste intelligent, a eu une idée non seulement futée mais peut-être même géniale : faire jouer Sandler, Stone et Skarlatos (ainsi que d’autres acteurs de l’événement, dont l’universitaire Manoogian, qui a reçu une balle dans le cou, et son épouse) par eux-mêmes.
Ce qui confère au film une étrange et intéressante cinégénie en générant un remarquable effet de réel. D’autant qu’Eastwood arrive à tirer quelque chose de ces non-comédiens, qu’on apprend un peu à connaître et qui ne sont pas du tout antipathiques dans leur, somme toute, banalité.
La brève mais impressionnante séquence d’action que l’on attend tous est très bien mise en scène avec une belle idée technique (Eastwood a vraiment tourné dans un vrai Thalys en marche, avec arrêt dans les gares, etc..).
A la fin, le raccord entre le faux François Hollande et le vrai est super bien exécuté et il se passe quelque chose.
A Alexandre Angel
Merci beaucoup d’avoir pensé à moi en écrivant ce retour sur le film d’Eastwood.
Nous sommes d’accord à 99%. Pour ma part, en revanche, je ne suis pas sur d’aimer le fait que les héros du thalys, ou certains passagers, jouent leur propre rôle. Cela ne change rien à la qualité du film en lui-même, mais moi cela me met mal à l’aise – de la même manière que le film de GREENGRASS sur le 11 septembre me met mal à l’aise pour les mêmes raisons. J’ai du mal à comprendre que les gens se prête à ce type de démarche.
Mais ce point mis à part, oui, c’est un film bien construit et intéressant – loin d’être ce que les critiques en ont dit.
A Pierre
Le film de Greengrass m’avait fortement impressionné et peu de gens jouaient leur propre role vu ce qui s’est passé
A Bertrand Tavernier
Evidemment, cela ne m’a pas échappé. Mais tout de même : le film se situe dans le vol 93 surtout dans sa seconde partie, de nombreuses séquences sont, dans mon souvenir, consacrées à la réaction des personnes dans la tour de contrôle. Suffisamment, je pense, pour que le sujet interroge.
Cela n’enlève rien à la qualité du film, qu’on ne peut pas oublier. Mais c’est un aspect qui m’embarrasse.
A Pierre
Dans ce cas, les personnes ne sont que des témoins éloignés de l’horreur. En revanche, tout ce qui concerne la manipulation technique est d’une vérité rarement égalée et on sent le chaos, l’impréparation
Les comédiens Romane Bohringer et Philippe Rebbot ont mis en scène leurs propres couples en réalisant »Un amour flou ».Plein de surprises et d’attendrissements sur un homme et une femme qui au bout de dix ans de vie commune et deux enfants décident de vendre leur maison et d’acheter un loft partager en deux ou les enfants pourrons continuer à voir papa et maman.Fort de leurs experiences on entre dans l’intimité avec des rencontres étonnantes .Philipe Rebbot à 53 ans est rester un grand enfant avec sa casquette et son skate board sous le bras,un jour il rencontre la députée Clementine Autain(fille du chanteur Yvan Dautun et de la regréttée Dominique Laffin).Elle boit un thé ,il l’aborde en lui affirmant qu’il là trouve jolie et échange avec elle quelques mots.On retrouve aussi l’acteur Reda Kateb qui promène son chien et croise le chemin de Philippe qui à un basset(le mème que Columbo).Le film respire la joie de vivre malgré la séparation et les situations droles et pleines d’a propos.On est quasiment happé par l’histoire de ces deux acteurs qui passe beaucoup de temps avec leurs enfants ou leurs parents.Et on finit par se demander si dans la vie ils arrivent tout les deux à vivre de leurs métiers!Une belle surprise à découvrir dare-dare avant qu’il ne soit trop tard.
Je voulais dire « Pierre rissient » mais ce fichu clavier a fourché !
Bonsoir
Connaissez-vous ce film yougoslave assez rare en France: Mali vojnici / les Enfants d’après de Bahrudin Bato Cengic 1967)? Il est passé assez inaperçu du fait qu’il devait être présenté à Cannes en 1968. Un dvd Z1 est paru aux USA.
C’est un long-métrage très percutant et très soigné dans sa réalisation. Le sujet n’est pas sans évoquer « Quelque part en Europe » (Valahol Európában)du hongrois Géza von Radványi (1947).
Il est également question d’une violence idéologique et guerrière contaminant les enfants.
synopsis : « Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, un groupe d’orphelins de guerre se réunit dans un vieux monastère qui devient leur foyer. Leur seul amusement est de » jouer à la guerre « . Un nouveau pensionnaire, un jeune garçon blond, refuse de participer à ce jeu. La sentence de ses camarades sera impitoyable… »
Sa vision a été pour moi une véritable découverte.
Cordialement.
A Guihaume Jean-Romain
Merci
Le mot « faiseur » m’a choqué aussi; »une étrange affaire » est un film captivant ,qui décrit ce qu’on pourrait qualifier de fascisme professionnel -qui existe à tous les niveaux-;le pire fascisme est souvent le fascisme à visage aimable .
Une lucide Nathalie Baye lance à Lanvin cette belle réplique: « je ne te quitte pas pour quelqu’ un d’autre ,mais parce que tu n’existes plus ».
outre ce film,PGD a donné le meilleur de lui-même dans ses 3 adaptations de Simenon : »le chat » « la veuve couderc » et « le train »
Son fils Denys a fait un film intéressant « pièce montée « (2009) ;toutes proportions gardées(bien sûr) c’est le « a wedding » de Altman français ; on y retrouve le très bon Jérémie Rénier ,et les vétérans jean-Pierre Marielle et Danielle Darrieux dans un de ses derniers rôles ;je rappelle que la première apparition de l’actrice récemment disparue fut « le bal » (1931!!!,Wilhem/William Thiele ),et que c’est un petit bijou qui la voit balancer les invitations de ses parents nouveaux riches à tous les snobs de Paris dans la Seine…
On ne peut rester insensible ou indifferend face à la revision de »Poil de carottes »de Julien Duvivier.Chaque fois je suis pris aux tripes par l’histoire de ce gamin de 10 ans rejetté par sa mauvaise mère,par son père qui l’ignore et préfère partir à la chasse seul.Bien avant »Les 400 coups », »L’enfance nue »ou »L’incompris »Duvivier à jeter les bases essentielles de l’existence humaine à travers l’enfance qui est une période souvent agitée pour quantités d’enfants.Troisième d’une fratrie François surnommé Poil de carottes à cause de sa chevellure rousse est un enfant seul.Pourtant le film débute dans la joie des grandes vacances.Le directeur de l’école lui rappelle qu’il doit aimer sa mère et son père malgré tout.Les enfants joyeux courent vers la gare,un cheminot assis sifflote une chanson tandis que le train entre en gare.Le décor est planté on va suivre un gamin qui joue avec son chien,se baigne nu dans la rivière et se confit à son parrain.Il croise à plusieurs reprises une petite fille qui lui dit que plus tard il se marierait avec lui.On sent dans le regard de l’enfant la souffrance interieure puis Duvivier utilise de façon minitieuse les gros plans des visages des personnages lors du banquet du village.Vers la fin de l’oeuvre Poil de carottes déclame à son père: »J’enrage de l’injustice »,tout est dit et on comprend les intentions de l’enfant.On retrouvera Robert Lynney chez Duvivier puis il sera fusillé par les nazis en 44.Pourtant il restera pour l’éternité l’unique Poil de carottes du grand écran.CHEF D’OEUVRE ABSOLU.
A Yves Rouxel
Vous avez raison sur l’essentiel mais la Madame Lepîc de cette version est trop théâtrale et appuyée surtout quand on la compare avec tous les autres interprètes
A YR ET BT
Ce que j’admire surtout dans ce film de Duvivier ,outre l’extraordinaire séquence du suicide manqué ,c’est le fait d’avoir adapté un roman qui ne l’est pas facilement (adaptable!) Ce sont essentiellement des petites scènes et le scénario de Duvivier est linéaire ,avec une réelle progression dramatique ;je regrette qu’il n’ait pas retenu ce qui est pour moi le sommet du livre le chapitre « la tempête des feuilles » ,celui qui se termine par « PDC n’a plus qu’une boulette de coeur » :un artiste du calibre de Duvivier pouvait mettre ça en images;d’ailleurs la sequence de tempête de « destiny » le prouve.
la version muette vaut le détour aussi ;et la version de Graziani n’est pas le désastre déploré par Lourcelles :on peut au moins retenir la composition de PHilippe Noiret;un curieux téléfilm (2003)avec (et de) Richard Bohringer -employé à contre-emploi- a été fait récemment.De même distribuer la sexy Fanny Cottençon en madame Lepic était une gageure : la frustration sexuelle ,seulement suggérée dans les oeuvres précédentes joue un rôle proéminent ici.Cela passe …
JD reprendra Robert Lynen pour « le petit roi » dans le rôle -titre avec Le Vigan en anarchiste ;il vaut mieux que sa piteuse réputation ;toute la 1ere partie permet de retrouver le pessimisme du directeur ,avec notamment ce lit en forme de cage et cet ami qui trahit ;la 2eme partie en revanche (En France) est bien mièvre.
Quand on connait le destin de ces deux acteurs ….
A Dumonteil:
A propos du caractère inadaptable du roman, Jules Renard en avait tiré une pièce de théâtre et les adaptations cinématographiques se servent à la fois du roman et de la pièce. Au cinéma il y a aussi la version de Paul Mesnier de 1952 avec Raymond Souplex dans le rôle de Monsieur Lepic et disponible en DVD (Les Documents Cinématographiques) mais qui ne m’a pas laissé un souvenir bien vif…
A Bertrand.Effectivement beaucoup de personnages de cette période jouaient avec un coté théatral et grandiloquent dans les gestes,mais l’expressionnisme n’a jamais fait de mal ,au contraire il à sut apporter un réalisme profond au contenu des images.
Pour la comparaison entre ces deux films splendides et sinueux que sont le poirier sauvage et Burning, les points de rencontre se multiplient: héros bloqués par la vie et par leur propre procrastination, affrontement avec un maître en manipulation, imaginaire morbide ( les visions incroyables de la fin du ceylan, la quête de la vérité sur les serres chez lee chang dong) dans une nature debordante de beauté.
Les deux films sont des aboutissement dans le parcours des deux cinéastes: NBC est habitué à ces sommets et lcd les retrouve après un poetry un peu atone et trop exclusivement naturaliste.
Deux films importants et amples qui prouvent que l’écran peut s’embraser soudainement sans prévenir .
Et notons qu’ils proposent pour le premier brièvement pour le second sur une partie du film deux portraits féminins d’une sensualité et d’une subtilité stupéfiantes.
J’ai lu dans positif que votre ami pierre risquent avait eu la joie ultime de découvrir Burning.
Je tiens à signaler la sortie de nombreux films avec Fernandel dont LES 5 SOUS DE LAVAREDE sur lequel délire Paul Vecchiali (à revoir donc), ERNEST LE REBELLE, FRANCOIS 1er, LA CAVALCADE DES HEURES, LE CLUB DES SOUPIRANTS. Dites-moi ceux qui valent le coup.
(lu ceci sur un vieux éditorial)
je ne parlerai que de « la cavalcade » que je porterai très haut ,même si certains vont encore dire que je ne parle que des vieilleries.
L’un de nos usagers parle de sa découverte de « retour à la vie » et ceci m’a remis en mémoire ce film à sketches de Yvan Noe(mann) (dont on pourra évoquer d’autres oeuvres ,mais aucune n’approche « cavalcade « ) ,malheureusement étiqueté « film de Fernandel » ,alors qu’il n’apparait que dans un segment ,le moins intéressant pour mon goût
Le thème concerne la quatrième dimension,celle que l’homme ne maîtrisera jamais :le temps .
Le prologue montre l’influence du génie architectural de Fritz Lang et l’argument peut évoquer « Der Mûde Tod » (les trois lumières)
Hora est une des heures du temps ,elle est le lien des sketches
seg 1: un jour de routine d’un ouvrier rythmé par les tic tac ; 4 min pour le petit déjeuner ;Le métro,l’usine où il répète 3000 fois le même geste
seg 2: un fonctionnaire réalise que sa vie n’est que vide et médiocrité,avec sa mégère de femme (Fusier-Gir)
seg 3 : un athlète reçoit un bouquet à chaque victoire ;mais un jour il faut passer la torche..
Seg4: une femme égoïste (Morlay) va visiter son fils en pension ,elle ne pense qu’à retrouver son amant ;Hora tourne les aiguilles de la pendule …
Seg 5: « soulagement » comique avec Fernandel ,je passe
seg 6:un riche propriétaire de nightclub (Charpin) rentre chez lui;il se sent mal ;Hora est là,son heure est venue ;il proteste ,il n’a que 50 ans ; il supplie;alors commence la « pesée de son âme » comme faisaient les Egyptiens ;le fantôme de sa mère apparait…
seg 7: un riche chanteur (Trenet) a tout ;un soir il invite une vieille femme à laquelle il se confie :ses regrets ,sa nostalgie d’une enfance à jamais enfuie ; »que reste-t-il de nos amours » ,dans ce contexte ,est sublime ,bien mieux utilisé que dans le Truffaut.
Seg 8: un condamné à mort attend son execution ;il demande un sursis à Hora ;elle l’aide à s’échapper ;pendant sa folle cavale ,elle lui glisse une cigarette , quel symbole!
La roue qui roule sur la route a pu inspirer Sautet pour « les choses de la vie »
Les 3 derniers segments sont stupéfiants ,surtout venant d’un metteur en scène dont on n’attend pas ça …
j’ai vu les 4 autres films qui sont vraiment des « films de Fernandel » ; »François Premier » de Christian-Jaque est amusant ;aucun des 4 ne soutient la comparaison avec « cavalcade » ,dont l’équivalent en chanson serait « the circle game » de Joni Mitchell.
Je rends l’antenne à ceux qui parlent à l’indicatif présent.
(placé à la mauvaise page,à cause de mon éternelle étourderie)
Addendum sur « la cavalcade des heures » (1943): il y aurait un autre sketch, sur le thème de l’explorateur assoiffé perdu dans le désert ;il ne figure pas dans ma copie ;peut-être la version récemment restaurée le contient-elle ?
A voir absolument? Comme « la Marie-Martine » » la vie de plaisir » , « l’homme de Londres » (aujourd’hui injustement oublié du fait du film de Bela Tarr) et autres films oubliés de l’occupation, à voir absolument.
https://www.senscritique.com/film/La_cavalcade_des_heures/critique/38475802
la seule critique détaillée du film sur le net que j’ai pu trouver..
A Dumonteil : j’ai une tendresse particulière pour ERNEST LE REBELLE. Non pas pour Fernandel d’ailleurs, mais pour Robert Le Vigan en général mexicain complètement dingue. J’aime revoir ce film pour lui.
A Dumonteil: FRANCOIS 1er est excellent. Fernandel y est éblouissant, et la confrontation du XVIème siècle avec les années 30 tout à fait réussie. Mais attention, Bertrand ne partage pas cet avis.
LES 5 SOUS DE LAVAREDE est plaisant, mais pas immanquable. C’est dans ce film que Fernandel chante « C’est comme ça à Calcutta », chanson absolument tordante.
à Julia-Nicole (à propos du film françois 1er) Enfant, j’adorais ce film et je l’ai revu récemment. Grande déception… Rythme mou, problème de montage et ce n’est pas si drôle que ça. J’ai vraiment envie de revoir les 5 sous de Lavarède…
A Gerfault
Je n’ai jamais aimé ce film qui repose sur une seule idée (deux si on est généreux)
à M. Tavernier. J’ai cru comprendre que vous n’êtes guère tendre avec Christian-Jacque que vous jugez très « surestimé ». Pour quelles raisons?
A Gerfault Rodolphe
Je ne sais pas ce qui peut vous faire dire cela. Je n’ai pu l’inclure dans les metteurs en scènes que j’avais choisi (Je voulais vanter SORTILEGES, LES DISPARUS, certains moments de FANFAN LA TULIPE et un ou deux autres titres) mais je termine le dernier épisode de la série sur UN REVENANT
A propos de Christian-Jacque. Désolé M. Tavernier. Je croyais avoir entendu lors d’une de vos interview que vous trouviez ce réalisateur surestimé. Navré s’il s’agit d’une erreur.
A Gerfault Rodolphe
Oui j’ai pu dire qu’il était surestimé et que pas de films n’étaient pas réussis surtout par rapport aux ambitions qu’on lui prête. Il citait John Ford Les scènes d’action de FANFAN LA TULIPE, les chevauchées sont faibles, filmées en accéléré, ce qui les rend caduques. En revanche les scènes de comédies tiennent le coup
A Dumonteil : (CAVALCADE DES HEURES) j’avais toujours repoussé l’achat de ce film (chez Chateau à l’époque de la vhs) et en vous lisant je le regrette. Je vois qu’il est aujourd’hui chez Gaumont Découverte, je me lance.
Curieux le segment « Charpin ». « Il rentre chez lui et se sent mal ». C’est un peu sa triste destinée si j’en crois sa biographie sur Internet. Cardiaque, il est obligé de monter a pied les étages de l’immeuble où il réside, l’ascenseur étant en panne. Crise cardiaque fatale.
à JPS (et à JN)
N’hésitez pas pour « la cavalcade des heures » ;je ne connaissais pas l’anecdote sur Charpin ,cela rend son sketch encore plus poignant ;pour une fois, je partage l’opinion de Tulard .J’aurais aimé avoir d’autres avis ,de M.TAVERNIER et d’autres qui auraient vu le film.
A Dumonteil
Je vais prendre le DVD et dès que je suis revenu de Lyon où les films de Decoin ont été une révélation pour beaucoup (Découverte du très remarquable TOBOGGAN et redécouverte de la CHATTE, supérieure à mon souvenir) notamment LES AMOUREUX, LA VÉRITÉ, RAZZIAH ET NON COUPABLE magnifiquement restauré par TF1 avec deux fins, je le vois
à BT
Bien qu’invraisemblable , »la chatte » a des qualités ,dûes à l’extraordinaire flair de Decoin pour le film noir et trouble :l’interrogatoire de Françoise Arnoul toute habillée de cuir noir,sous l’oeil concupiscent d’un officier a une charge érotique incroyable;l’attaque du maquis par les nazis dans une forêt noire et profonde et l’empoisonnement de son amant par la résistante pourraient sortir d’un pur film noir ;enfin le final n’est pas sans rappeler celui de « l’armée des ombres » (la mort du personnage de Signoret);c’est plutôt l’inverse d’ailleurs ,puisque le film de Decoin est antérieur de 10 ans à l’autre .
Le film connut une séquelle inutile « la chatte sort ses griffes » ,au titre inadéquat ,puisque Cora ayant survécu (!)subit un lavage de cerveau pour servir les nazis ;cela devient un « manchurian candidate » (un crime dans la tête) du pauvre et la pauvre Cora n’intervient activement qu’à l’attaque finale d’un train.
Un critique de la saison cinématographique écrivit alors: « il est heureux que la guerre se termine avec le film:une 3ème chatte aurait été de trop pour elle (FA) et nous. »
Il est rare sur ce blog de citer des films venant du Portugal.L’occasion m’est donner avec « L’usine de rien »de Pedro Pinho présenter à Cannes l’an dernier.Film choc qui represente bien le monde des entreprises d’aujourd’hui ou les fameux décideurs font la pluie et le beau temps sans penser aucunement aux conséquences familiales et aux brisures de vies d’individues broyés par la machine capitaliste.Deux corps s’étreignent et s’enlaçent dans la nuit,un téléphone sonne,l’homme décroche et s’habille rapidement.Il se dirige vers l’entreprise qui l’emploit et fabrique des ascenseurs.Là il retrouve des copains qui surprennent un agent de sécurité qui charge des machines dans un camion.C’est là que le combat et la résistance va commencer pour ces femmes et hommes qui comprennent rapidement que la direction et les actionnaires ont quitter le navire à l’étranger.Ils vont refuser l’entrée au personnel administratif de la société qui était au courant de l’affaire.Evidemment les ouvriers de cette usine jouent leurs propres roles,c’est leurs vies avec leurs interrogations sur les lendemains qui déchantent(crédit de la maison,avenir des enfants,suppression des vacances…).Pourtant ils ne vont pas baisser les bras et vont reprendre le travail en créant une société en auto-gestion ou chaque salarié sera actionnaire,sans direction ni hierarchie dominante.Voilà un film qui fait du bien est qui suit le chemin d »En guerre »de Brizé ou du récent « Nos batailles »de Sénez.Comme le titrait justement Liberation c’est un film punk et communiste.A vous de voir.
a Yves Rouxel
Votre texte donne envie de le voir
A Bertrand.Le dvd est accompagné d’un livret explicatif avec un entretien du réalisateur qui explique comment ce film à put ètre mis en scène dans des conditions ou le cinéma au Portugal respire avec peu de souffle.J’en profite pour vous souhaiter un bon festival à Lyon ou les festivitées débutent demain.Y à du beau monde attendu.
Je tenais à vous remercier chaleureusement pour m’avoir fait découvrir dans votre dernier épisode ‘RETOUR A LA VIE’. J’ignorais totalement l’existence de ce film à sketchs alors que je suis fan de Noël Noël.
J’ai été très touché par ‘Le retour de René’ qui est est traité comme une comédie légère aux accents graves.
Cette chronique est formidable sur la France d’aprés-guerre. Ce film n’est jamais cité dans les manuels scolaires ou sur le site de l’éducation nationale pour faire comprendre aux élèves cette époque. Il est temps de le réhabiliter.
Merci
Un film qui mériterait d’étre vu dans les écoles,lycées et collèges de France est bien sur »L’affiche rouge »de Frank Cassenti.Oeuvre forte sur un pan de la seconde guerre mondiale inconnue des livres d’histoire.Pourtant les 22 hommes et la femme qui furent fusillés en 44 par les nazis étaient des combattants de la liberté.Quel courage rendu par Louis Aragon et chanté superbement par le grand Léo Ferré pour ces individus venues d’Espagne,d’Italie,d’Arménie ou de Hongrie afin d’attaquer et de tuer des officiers allemand au péril de leurs vies.L’oeuvre de Cassenti et nous dépeint une troupe de comédiens qui veulent jouer et tourner un film pour que les nouvelles générations n’oublient pas.On retrouve Roger Ibanez dans le role de Manouchien,Pierre Clémenti,Laszlo Szabo dans celui de l’ingenieur chimiste puis Jacques Rispal qui se souvient de cette époque ou les jeunes gens n’avaient pas peur de s’engager et de poser des bombes sur les voies ferrés.Le coté narratif du film surprendra plusieurs d’entre nous qui ne connaissent pas l’histoire de l’affiche rouge rythmée par la musique du quarteto Cédron et ses airs d’accordéon langoureux.En complément du film ne manquez pas »L’agression »court-métrage de Cassenti sur la mort d’un travailleur Algérien qui se rend au travail en mobylette.On peut reconnaitre Patrick Bouchitey,Etienne Chicot et même Josiane Balasco avec une chevelure rousse.Ce court est dédié aux 53 Algériens qui furent tués en 1973.J’oubliais la présence de Claude Melki dans le role de cet homme qui est roué de coups par des petits racistes alcoolisés.
Je reviens en effet sur ce que j’ai écrit au sujet d’Assous après avoir vu UN ADULTERE. Ou comment l’art de trouver de la grâce dans la banalité. Le piège avec ce genre de sujet serait de vouloir en faire un modèle. « Et la morale de l’histoire est… » Ecueil qu’évite le film qui nous emmène souvent au bord du lieu commun mais l’évite avec élégance. Lévite aussi. Bien sûr je regrette que ce genre d’histoire se passe toujours dans les mêmes milieux. Ne doit-on parler des prolétaires qu’à travers la délinquance et le chômage ? Mais c’est un autre sujet.
Le mari (remarquable acteur que je découvre) a un physique avantageux, ne pense-t’on jamais à raconter une histoire d’amour incarnée par des physiques ordinaires, voire ingrats ? On y pense à un moment avec ce client du salon de thé qui regrette d’avoir un visage qu’on ne retient pas, et qui pourrait devenir l’amant d’Isabelle Carré. Les dialogues (d’Assous donc) s’entendent sans se faire remarquer, et combien d’hommes voudraient être capables d’écrire le sms qu’envoie Isabelle Carré à la maitresse en se faisant passer par son mari ! Un flou artistique subsiste toutefois SPOILER. Est-ce un hasard que la jeune femme devienne l’employée de l’épouse ? A-t’elle vu entrer le mari dans le salon de thé, ou fait-elle semblant ? S’il s’agit de maladresse (ça m’étonnerait quand-même, vu la rigueur de l’ensemble) elles sont vites noyées par la force des personnages. C’est un film d’acteur, avec une exigence de mise en scène qui ne fait jamais défaut aux productions d’Arte. La musique évoque Jeux Interdits (en lien avec B. Fossey ?) qu’on a plaisir à revoir, quasi intacte depuis 50ans. Le dernier tiers nous fait mal aux tripes quand-même, mais sans cette fin le film ne serait qu’une bluette.
à Le Nain: UN ADULTERE: Exact et d’accord à 99%.
« Bien sûr je regrette que ce genre d’histoire se passe toujours dans les mêmes milieux. »
de bourges comme nous, quoi. C’est un petit regret qu’on peut avoir, c’est parce qu’on a besoin pour raconter l’histoire de montrer la tension entre qqn qui se remet en question, domine ses pulsions d’une part et qui y cède d’autre part, mais c’est pas une excuse ça laisse entendre par erreur grossière, que les prolos ou paysans selon cliché, n’ont pas les moyens intellectuels pour gérer celà, du coup ils règlent ça à coup de fusil un peu surprenant, ce qui donne un court-métrage au lieu d’un 100′, c’est gênant quand on veut faire un long. Mais c’est pas une excuse, Brisseau avait dépeint une crise de couple chez les prolos dans LES OMBRES que je désespère de revoir un jour (peut-être en dvd collection L’Oeil du Témoin qui vient de sortir BARTLEBY de Ronet?), à ce sujet Bertrand, je vous remercie d’avoir cité Brisseau dans le 4ème épisode, yen a plein qui sont tt prêts à l’enfermer dans la cage wellesienne d’Othello même si c’est illégal.
De même le milieu professionnel est décisif: agent immobilier qui gagne bien sa vie ou patronne d’un salon de thé chic, ces gens-là gagnent plein de sous en faisant des boulots vachement peinards et sans douleur ni pression et le poids social du travail ne peut pas influer sur leur vie intime. C’est d’ailleurs une faiblesse du film que la peinture du travail qui reste très théorique, abstraite: le mari prétend faire des escapades à Nice quand il va lutiner la gamine? c’est une agence très cool qui laisse des trous énormes dans l’emploi du temps pour l’amour l’après-midi! et le collègue soupçonne rien (euh… il semble bien que vers la fin, si)? (c’est justement l’influence du travail sur la vie de couple que montre LES OMBRES).
Ce vous dites sur le milieu social Le Nain, est vrai aussi pour les physiques avantageux: il n’y a que les belles gueules qui sont intelligentes et sensibles bien que ttes prêtes à sauter sur le premier tendron venu. Imaginez Jean Lefèbvre à la place de Lemaître ça fonctionne plus. Remarquez que l’histoire fonctionne aussi bien si mari et maîtresse ne couchent jamais ensemble, le poison de l’adultère peut venir aussi de la simple idée nourrie par le mari: « j’aurais bien envie de… » que l’épouse peut repérer surtout si elle est jouée par Carré.
A propos de celle-ci, elle se bonifie, son visage s’émacie les rides du temps sont gérées en elle en signes d’intelligence, elles se font voir quand elle fait fonctionner celle-ci, et l’embellissent au grand dam des tenants imbéciles furieux de la peau lisse à tout prix! Son visage s’affûte comme son esprit et embrume dans notre mémoire le visage de bébé tout mignon qu’elle avait encore il y a peu… eh eh! tout près de la cinquantaine, la gamine! C’est Carré qui exprime au mieux ce poison de l’adultère, qui s’insinue en elle à la Iago (tiens, Othello encore?). Là, en plus moderne, ce n’est plus le soupçon de celui-ci puisqu’elle sait grâce aux smartphones, mais le refus d’admettre vraiment ce qu’elle avait décidé d’admettre « On en parle plus c’est du passé ». Elle ne peut que changer d’avis c’est inéluctable.
Après Le scénario n’épargne quand même personne: un mari un peu couillon (il amène carrément le jeune tendron (Roxane Arnal, surprenante) dans un appart à louer qu’il gère pour son boulot, pour la séduire: la scène n’est pas convaincante, d’ailleurs. L’épouse gère sans finesse la crise avec la maîtresse en mentant et en dissimulant, bon pour cette dernière, elle est plus innocente qu’autre chose.
Le 1% de désaccord est que vous prêtiez la qualité de cette production Arte à l’ensemble de celles-ci mais c’est peanuts, merci pour le reste.
Je considère que mes réserves sur ce film sont largement dévorées par le reste, ou nécessaires pour mener à bout l’histoire, il faut quelques facilités pour boucler un film, c’est pas si gênant et même, c’est justifié. On accepte bien que Zorro arrive juste à temps pour délivrer l’héroïne liée aux rails alors…
J’ai également beaucoup apprécié UN ADULTERE. J’ai trouvé qu’il était très intéressant d’en comparer le propos avec deux films qui en sont, me semble-t-il, les inspirations, à savoir LA FEMME DEFENDUE, du même Harel, et LES CHOSES DE LA VIE :
– LA FEMME DEFENDUE : contrairement à l’aventure entre Harel et Isabelle Carré, celle d’un ADULTERE est dépourvu de flamme, d’excitation. On comprend bien pour quelles raisons les personnages s’y adonnent : lui pour retrouver sa jeunesse et l’ivresse des débuts, elle parce qu’elle fait une fixette qui lui passera. Mais ce qu’ils vivent ensemble ne donne pas un sentiment très exaltant. Entre l’idée de l’adultère et l’adultère lui-même, il y a un gouffre que le film décrit me semble-t-il très habilement. Le « héros » va briser sa famille pour une histoire qui n’en valait vraiment pas la peine. Cela ajoute à la crédibilité et à la justesse de cette histoire.
– LES CHOSES DE LA VIE : ce film-là est clairement cité, avec l’épisode de l’accident de voiture, au terme duquel l’épouse prend une décision au sujet de sa « rivale ». Mais là ou celle de Léa Massari était noble, celle de l’épouse d’UN ADULTERE est catastrophique, fautive. Une erreur monumentale que ce SMS ou elle se fait passer pour son mari.
Bref, le film créée comme cela des effets de contraste avec ses prédécesseurs, que j’ai trouvés très intéressants. On aimerait vraiment que Harel puisse continuer dans cette veine.
LA FEMME DEFENDUE déjà écrit par Eric Assous et déjà Isabelle Carré vingt ans plus tôt, j’ai loupé ça.
A Pierre.Pas d’accord avec vous pour »La femme défendue »de Philippe Harel qui est une oeuvre originale tournée en caméra subjective.La prouesse est là au delà de l’histoire d’un homme marié depuis 12 ans qui tourne en rond dans sa vie de couple entre femme et enfant.L’écriture du scénario est soignée et d’une justesse inouie.Eric assous à fait un travail admirable sans partie pris,sans morale.Isabelle Carré illumine ce film d’Harel qui n’a pas été compris à sa sortie en 97.
A le nain.Pensez à ceux comme Bertrand ou moi mème qui n’ont pas de tv et dont les programmes ne sont pas forcement sur les sites des chaines en replay(j’ai horreur de ce mot)!!!!
LE POIRIER SAUVAGE / BURNING
Bertrand Tavernier, je lis avec intérêt vos commentaires sur ces deux oeuvres et si LE POIRIER SAUVAGE m’a réellement ébloui par son sujet, sa richesse, sa mise en scène et interprétation, malgré une ou deux scènes qui m’ont semblé longues, notamment la rencontre de Sihan avec les deux jeunes imams (mais le réalisateur s’en explique dans un entretien dans le numéro de septembre de Positif), j’ai été totalement réfractaire à BURNING de Lee Chang DONG. Un sentiment de mal être m’a enveloppé au cours de la projection et je me suis senti obligé de quitter la salle au bout de 45 minutes. Un temps très court c’est vrai, mais qui m’a semblé durer une éternité. Et j’ai senti qu’il me serait impossible de tenir 188 minutes. Ce type de réaction face à un film ne m’arrive que très rarement. En rentrant chez moi j’ai lu l’analyse du film et l’entretien avec Ceylan dans Positif, espérant trouver une explication à ce mal être, cette absence totale d’adhésion qui a été la mienne… en vain. Pourtant avec le recul (le film n’est plus projeté dans ma ville) je crois être passé à côté de l’essentiel et je regrette de ne pas avoir persévérer.
C’est certain je tenterai une nouvelle vision au moment de l’édition vidéo.
A MB
« Spectateur c’est un métier qui ne se prend pas à la légère » avait écrit J.L Bory. Bravo, ça pourrait être le votre. C’est peut-être le cas, je ne sais pas. Des histoires d’amour qui impliquent des prolos, d’autres me viennent à l’esprit : PARTIR, de Catherine Corsini, où une femme de médecin tombait amoureuse d’un ouvrier agricole, lequel croyait par avance sa relation condamnée par ses origines sociales. Un film qui m’avait réconcilié un peu avec Yvan Attal, parfait dans le rôle d’un mari, épouvantable de supériorité. Je ne sais plus comment ça finissait. MADEMOISELLE CHAMBON, avec un maçon amoureux d’une institutrice, où la question sociale était complètement évacuée du propos. En écrivant ça je pense aussi au Boucher de Chabrol. Récemment LA FILLE DU PATRON, où la aussi on était souvent au bord des conventions les plus éculés sans jamais y verser. On s’en tirait même brillamment. Et LA LOI DU PLUS FORT, où Fassbinder atomisait bien des clichés sur ce qu’on n’appelait pas encore la « discrimination positive. » Cependant des histoires d’amour prolos-prolos où on porterait le même regard que P. Harrel… je n’en vois. Avec MARIAGES, Lelouch avait abordé la situation comme vous dites « à coup de fusil » et là c’est le mépris de Lelouch à l’égard des prolos qui nous saute au visage. Beurk ! N’a pas la tendresse et l’autodérison d’un Scola dans DRAME DE LA JALOUSIE, qui veut.
à Le Nain: oui c’est ça le plus proche que l’on ait des problèmes psy ou de couple dans la classe ouvrière, c’est le couple mixte ouvrier-bourge! Ca a assez servi à mon avis, comme le couple mixte vieux-jeune.
Je n’ai rien dit sur la facture rigoureuse et classique (ah! ça fait du bien un peu de classique dans ce cinéma d’aujourd’hui qui veut tant surprendre avec de la nouveauté prévisible, Farhadi reviens!) de UN ADULTERE parce que vous êtes arrivé le 1er, c’est un film tendu-tenu de bout en bout, Isabelle Carré porte une bonne part de la responsabilité de la réussite du film, oui, c’est exagéré, ya quand même un réalisateur et un scénariste…
« Cependant des histoires d’amour prolos-prolos où on porterait le même regard que P. Harrel… je n’en vois. » ben à part LES OMBRES de Brisseau que je martèle plus que de raison, voir aussi UN VRAI CRIME D AMOUR (Comencini) ou plus dans le créneau concerné: ON S EST TROMPE D HISTOIRE D AMOUR de Bertucelli avec Francis Perrin avant qu’il se mette à faire le couillon.
J’ai eu l’occasion de poser quelques questions à Henri Alekan au sujet de DEUX HOMMES EN FUITE. Le film a été commencé par un autre réalisateur, rapidement viré par Shaw. Je lui ai demandé deux fois au cours de l’entretien de qui il s’agissait, mais bizarrement il faisait semblant de ne pas entendre ma question. Se serait-il agit de Peter Hunt, qui avait connu Alekan chef op de Terrence Young dont il était l’assistant ? Cependant il m’a dit que l’idée d’aller chercher Losey venait de lui, la proposant à Shaw qui voulait réaliser le film lui-même. « Losey était au plus mal, à cause d’un chagrin d’amour et d’échecs professionnels répétés, il était devenu dépressif. Un jour, à la fin d’une journée de travail, il m’a dit « je veux arrêter ce film, je suis désolé Henri mais je m’en vais. » Il détestait Robert Shaw qui n’était pas, en effet, un homme très sympathique. Il (Losey) buvait beaucoup, et j’ai dû le convaincre de rester jusqu’à la fin du tournage… » Bref, selon Alekan, le film s’est fait dans des conditions très chaotiques. Pourtant je garde le souvenir d’un film exceptionnel, marginal dans la carrière de Losey, mais parfaitement maitrisé sur tous les plans. Intemporel, il n’a sûrement pas pris une ride. Comme quoi entre l’art et la manière…
A Le nain.Je pense que s’était lors du tournage du dernier film de Pierre Granier deferre »le petit garçon »en 93 que vous avez rencontrer Henri alekan??????
à Yves Rouxel: Alekan qui aurait travaillé sur LE PETIT GARCON?
A la FEMIS où Alekan donnait des cours. Je ne pense pas non plus qu’Alekan ait travaillé avec Granier-Deferre.
A MB.Non je confonds avec Willy Kourant qui à effectivement été directeur de la photographie sur »le petit garçon »dernier film de Granier-Deferre(alors que son premier long était le petit garçon de l’ascenceur)!!!!
LE PETIT GARON c’était Willy Kurant
(je suppose que Marc Salomon était absent?…)
à Yves Rouxel: et ben moi je me corrige aussi car c’est LE PETIT GARCON pas « garon »!
A MB.C’est bien de vous corriger vous même.A Toulouse passe la GARONNE,sur ce je vais m’écouter Jessy Garon »C’est lundi »(qui était en réalité le frère jumeau d’Elvis mort né).Tout s’explique mon cher BM!!!
à Sevy Lexuor: oui. C’est parfaitement clair.
Et je n’ai jamais vu LE PETIT GARCON, passé en vitesse en salle et disparu depuis. Je serais étonné de découvrir un chef d’oeuvre, les quatre ou cinq derniers films de Granier-Deferre m’avaient laissé l’impression d’un réalisateur en cale sèche, comme bien d’autres faiseurs de la même génération.
A Le Nain
Je trouve le mot faiseur très méprisant et condescendant. Granier avait un monde à lui et il l’a imposé dans plusieurs dont UNE ETRANGE AFFAIRE qui est une oeuvre personnelle. Mais il pouvait aussi s’égarer dans de faux bons sujets (LA CAGE, LE TOUBIB). A la fin, il était perdu, comme décentré, gardant toujours un humour où il se dépréciait sans cesse. Sa lutte contre les maladies (il vivait dans la douleur, avait été opéré vingt fois) a fini par le freiner. C’est un homme que j’adorais, que j’estimais et j’ai défendu LE CHAT, LA VEUVE COUDERC, LE TRAIN (j’ai même dirigé, à sa demande – il était à l’hôpital -, 10 jours de L’ETOILE DU NORD) et avait été touché par un de ses premiers films, LES AVENTURES DE SALAVIN
Dans les suppléments de L’ETOILE DU NORD, il s’adresse aux critiques qui lui ont reproché toute sa vie de faire un cinéma impersonnel, et leur répond que c’était précisément sa volonté, sa seule ambition étant de se mettre au service des acteurs, et des sujets. Verneuil ou Molinaro disaient la même chose, Molinaro précisant même qu’il n’avait strictement rien de personnel a raconter, parce qu’il avait eu une enfance heureuse. J’ai vu dernièrement un documentaire fort intéressant sur Denys de la Patellière, où ses enfants reconnaissent qu’il est difficile de relier ses films entre eux par une quelconque thématique ou un quelconque style, son souci n’étant que se mettre au service d’une bonne histoire. Donc rien de méprisant à être un faiseur. Ils eurent la même utilité publique que quelques auteurs.
A LeNain
Sauf qu’il y a une sensibilité commune, des idées de mise en scènes, de narration que l’on retrouve dans ses meilleurs films ce qui n’est pas le cas de Molinaro où ses réussites sont isolées. Verneuil, c’est plus compliqué. Plusieurs oeuvres affichent des ambitions, une propos humaniste, plus ou moins contestataire (plus avec MILLE MILLIARDS DE DOLLARS) qui rappellent que Verneuil fut journaliste à la Marseillaise. Comme Granier, il a été à l’origine de beaucoup de ses films. Pour Molinaro, c’est le cas de L’HOMME PRESSÉ, de LA MORT DE BELLE (son meilleur)
A MB :
Oui ! Il m’arrive d’être absent du blog !
J’ai une vie à côté…
Willy Kurant orthographié Kourant pour sa lointaine parenté avec le légendaire Curt Courant sans doute !
100% d’accord sur » la mort de belle »,meilleur Molinaro ;vient ensuite « l’ironie du sort » que hélas personne ne semble avoir vu !je renvoie aux messages sur ce film pour plus de détails.
A Dumonteil
Je l’avais vu
Cher Monsieur,
Avez-vous lu la biographie consacrée à Claude Autant-Lara et qu’en avez-vous pensé ?
Merci beaucoup.
A Alain
Je l’ai fait paraitre, je l’ai préfacé. C’est drôle de me demander cela. Je la trouve indispensable
bravo pour la nouvelle chronique!
et suis d’accord sur ANDERSON et sa « suite » vingt ans plus tard, il faut voir les deux c’est indispensable.
Bonjour à Bertrand et aux contributeurs
L’évocation du FRANCISCAIN DE BOURGES me fait penser que j’ai découvert LE TRAIN, de Pierre Granier-Deferre, pas plus tard qu’hier soir (je n’aurais jamais vu autant de films avec Romy Schneider de façon aussi rapprochée).
Je m’attendais à quelque chose de romanesque (de fait, le film l’est puisqu’histoire d’amour il y a) alors que le ton est âpre, trivial, pas loin de la causticité.
J’ai été impressionné par la capacité du réalisateur à donner l’impression du mouvement, de l’ampleur dans ses scènes d’exode en dépit de moyens que l’on devine confortables mais limités.
Les figurants (parfois trop chevelus, péché mignon de bon nombre de films sur les années 30 ou 40 réalisés dans les 70′)me sont apparus comme crédibles dans leurs attitudes, leur variété, leurs déplacements. On croit à l’affolement général, jamais hystérique donc d’autant plus convaincant.
Mais surtout, j’ai été surpris par ce ton mordant, métaphorique (le wagon à bestiaux dans lequel voyagent les gens qui fuient la guerre annoncent évidemment ceux des futurs déportés, dont on sait, sans jamais le vérifier, que le personnage de Romy Schneider en sera), et même cru puisqu’on nous montre des couples faire l’amour au milieu des autres, qui dorment.
Le dialogue est à l’avenant : laconique, sporadique, surgissant sans prévenir, jamais « filmé ».
Il y a quelque chose dans LE TRAIN qui pourrait presque annoncer LA NUIT DE SAN LORENZO des Taviani.
Et la séquence du mitraillage du train, rapide, fulgurante, avec des plans terribles (le fauteuil roulant renversé d’une vieille dame paralytique que l’on avait pourtant juste entraperçue à l’occasion d’un travelling) est un petit morceau de cinéma.
A Alexandre Angel
J’aime beaucoup votre analyse. LE TRAIN est un beau film en effet âpre, bourré de détails cinglants ou touchants (un soldat qui écrit une lettre au petit matin, de ces fausses parenthèses qui semblent extérieures à l’action et en fait en constituent la ligne secrete. Kazan avait été impressionné par tous ces plans, tout ce que voyaient les personnages du TRAIN
à M. Tavernier (et les autres contributeurs de ce blog). Votre évocation du film « le train » me permet de vous poser une question (une problèmatique, en fait) au sujet des films dits d’époque. Je suis frappé, bien souvent, lorsque je regarde un film actuel mais qui présente une époque passé – disons, par exemple sur les années 40-, je suis frappé, dis-je de voir à quel point les acteurs se comportent trop souvent de manière moderne (en mots, en parole). On a l’impression qu’ils vont sortir leur smartphone. M Tavernier: Dans votre film « la vie et rien d’autre », je trouve que vous avez particulièrement su faire vivre les personnages dans leur époque. Avez-vous la même impression que moi? Que faut-il faire pour les acteurs soient au plus près d’une époque?
A Gerfaukt Rodolphe
Dans certains films oui. Pas dans le TRAIN. Et les bons acteurs évitent ces fautes qui sont souvent dues au réalisateur. Les bons films historiques sont ceux où la caméra semble contemporaine de l’époque, ce que j’avais recherché dans la PRINCESSE DE MONTPENSIER. Il faut se plonger dans une époque et en retenir certains traits essentiels : par exemple dans CONAN avec Jean Cosmos nous avons voulu qu’il ait une diction parfairte, qu’il fasse les liaisons, évite les fautes de français comme beaucoup de ceux qui avaient eu leur certificat d’études, pouvaient réciter dix ou quinze poèmes par coeur et absorber la langue. Ils parlaient ou écrivaient un français plus juste que celui des élèves de seconde ou première actuellement (voir les lettres des Poilus)
Ces lettres de poilus avaient été réunies dans un petit recueil vendu au prix modique de 10F à la fin des années 90;elles étaient divisées en 4 sections (les 4 saisons) et suivaient l’ordre chronologique ;je l’ai relu quand le president a choisi Clémenceau pour héros.
Les lettres des « six de Segré » ,c’est ce que Kubrik met en images dans son « paths of glory »
Aucun historien (et aucun cinéaste) ne pourra vous décrire la der des der comme ces sacrifiés .
« J’aime beaucoup votre analyse » moi aussi! merci à tous les deux je vais voir ce film que je tenais à distance un peu bêtement, dés ce soir (enregistré sur Arte)
A propos des coupes de cheveux d’acteurs dans les films des années 70, les westerns américains sont emplis de cow-boys sortis du campus de la fac, on s’attend à les voir mâcher un hamburger, pourtant les coupes longues étaient fréquentes au 19ème, mais c’étaient pas les mêmes coiffures. Ou les films de 39-45: voyez Sutherland dans DE L OR POUR LES BRAVES.. Pour les seconds rôles surtout, comment demander à un acteur qui apparaît 10 minutes d’accepter la tondeuse? Tout doit dépendre de son cachet! Il doit y avoir des conditions syndicales. Bertrand en sait peut-être un peu plus… (appel du pied discret).
A MB,
On attend votre retour!
Moi aussi, sans faire de blocage, je reconnais que LE TRAIN est le cas typique du film que j’aurais eu cent fois l’occasion de voir et vers lequel je viens sur le tard.
C’est moi ou Romy Schneider m’a paru encore plus belle que chez Sautet?
A Alexandre Angel
Granier travaillait avec un bon chef opérateur
Intéressante Bertrand, votre mention de Kazan.
Merci à vous!