Perles rares et films européens
19 décembre 2012 par Bertrand Tavernier - DVD
Carlotta a eu la formidable idée de sortir un coffret entièrement consacré à un des plus grands cinéastes indien, Guru Dutt avec notamment l’un de ses chefs d’œuvres, L’ASSOIFFÉ dont j’ai gardé un souvenir émerveillé. Comme l’écrit Jacques Lourcelles : « Guru Dutt utilise avec habileté les structures traditionnelles du film musical indien (longs passages chantés ponctuant l’action et la commentant, rôles secondaires pittoresques et comiques, identification du spectateur au héros) pour faire une œuvre sincère et originale, autobiographique à plus d’un titre et surtout infiniment plus critique et plus noire que ne l’est habituellement ce type de film. »
En même temps sort DESPAIR, un Fassbinder qui avait été assez sous estimé et qu’il est bon de revoir.
J’ai adoré revoir deux Risi aussi réussis l’un que l’autre : DERNIER AMOUR (dont le titre original est PREMIER AMOUR ; on est dans le syndrome de la traduction qui dit le contraire de l’original, style NO WAY OUT devenant LA PORTE S’OUVRE) et LA CARRIÈRE D’UNE FEMME DE CHAMBRE qui se bonifient encore avec l’âge. Le premier est une chronique douce amère sur les rapports entre un cabot vieillissant et une jeune domestique qu’il rencontre dans la Maison de Retraite des artistes. Risi évite bien des clichés machistes avec le portrait de cette jeune femme (délicieuse Ornella Muti qui est à croquer) qui n’est ni idéalisée ni méprisée, ni oie blanche, ni garce. Elle est un peu menteuse, aime s’amuser, veut profiter de la vie et le luxe l’ébahit mais elle a aussi des moments, des élans de sincérité, d’affection très touchants. On n’assiste pas à un remake de LA FEMME ET LE PANTIN. Bien au contraire, à la fin, c’est elle qui donne de l’argent à son ancien amant et cette séquences est traitée avec une infinie délicatesse qui contraste avec la colère épouvantable de Tognazzi quelques instants auparavant quand il humilie la jeune femme de manière abominable et en public : dans un studio de télévision, ce qui n’interrompt pas les émissions qui ont l’air catastrophique et surtout dans la rue.
LA CARRIÈRE D’UNE FEMME DE CHAMBRE retrace deux décennies de l’histoire italienne avec un grand nombre d’épisodes désopilants. Chaque apparition de Mussolini est fulgurante de grandiloquence creuse, de sottise avec notamment ce plan large où, faune lubrique, on le voit courir après Agostina Belli toute nue. Le fiancé de ladite Agostina est tout aussi mémorable dans sa manière d’accumuler les faux pas, les gaffes. Chaque fois, il se trouve dans un conflit terrible au bout du monde. Ugo Tognazzi brosse, lui, un terrible bossu qui vend tout et tout le monde : les résistants, les juifs, la literie, les pneus, en clamant qu’il est un vrai Aryen. J’aime beaucoup le plan où on le voit croiser un autre bossu dans la rue et tous deux crachent pour conjurer le mauvais sort. Mais la palme revient à un prodigieux Gassman, alter ego de Risi, désopilant en vedette de cinéma nombriliste qui oublie constamment le nom de son interlocuteur. Son apparition durant la fête organisée par l’héroïne pour les Allemands, est inoubliable : totalement ivre, il insulte les nazis, essaie en vain de trouver le nom « du petit type à moustache ». Et sa fin, grandiose fin d’acteur, est toute aussi anthologique.
On va pouvoir redécouvrir De Sica avec la sortie de LES ENFANTS NOUS REGARDENT, aussi important pour moi, sinon plus, que LE VOLEUR DE BICYCLETTE et de L’OR DE NAPLES. Je me réjouis déjà à l’idée de revoir une très jeune Sophia Loren, Toto (épisode qui fut parfois coupé) et De Sica en noble ruiné qui se fait pulvériser aux cartes par le fils du portier, dans un sketch grandiose.
MALVEILLANCE de Jaume Balaguero que sort Wild Side est un film espagnol assez dérangeant, qui met mal à l’aise mais qui vous agrippe. Même si le réalisateur sacrifie aux canons du film gore vers la fin et si le regard posé sur le personnage principal, ce psychopathe solitaire et pervers, peut sembler trop froid et clinique. On pense parfois à PEEPING TOM, ce qui n’est pas un mince compliment. Belle interprétation, sans effets de Luis Tosar, de la très sexy Marta Etura et musique très réussie de Lucas Vidal.
Je ne peux que recommander LES ENFANTS DE BELLEVILLE de Farhadi même si je n’ai pas eu le temps de le revoir en DVD. En salle, j’avais été une fois de plus, extrêmement ému. Et aussi passionné par tout ce que l’on apprenait de la vie sociale, quotidienne, en Iran.
FILMS FRANÇAIS
MARIE-MARTINE est un vrai régal à revoir et pas seulement pour la fameuse réplique : « Tiens ta bougie droite » lancé par un Saturnin Fabre péremptoire, misanthrope (faussement ?) qui ne veut pas faire installer l’électricité tant qu’il n’aura pas compris comment cela marche. Toute la séquence, d’ailleurs, est éblouissante, très bien écrite et admirablement jouée par Bernard Blier et Fabre. Il faut dire qu’on sait maintenant que les dialogues ont été écrits par Anouilh et ils sont éblouissants. J’ai été choqué d’ailleurs d’entendre sur France Culture à propos du beau film de Resnais qu’Anouilh était le plus mauvais dramaturge français. C’est une opinion très parisienne, très snob. Certes, des pièces ont vieilli et aussi certaines de ses obsessions qui paraissent fabriquées et répétitives. C’est aussi parfois une question de mise en scène et Anouilh servait mal ses textes qui demandent qu’on prenne des distances pour mettre en valeur leurs élans, leurs beautés. Il y a dans le Resnais des moments de texte éblouissants. Et aussi dans MARIE-MARTINE. Le personnage de Loïc Limousin, spectaculairement joué par Jules Berry, est dans sa noirceur, son ignominie, l’un des personnages d’écrivain les plus abjects de l’histoire du cinéma. L’un des premières scènes avec Jeanne Fusier Gir est grandiose. Moins célébré, mais tout aussi fort est Jean Debucourt, grand bourgeois qui ne parle pas à son épouse et est prêt à faire endosser le crime de sa fille à quelqu’un d’autre. Il y a du Simenon là-dedans. La structure du film avec cette construction en 3 flash-back qui reculent dans le temps est aussi originale et permet de dissimuler, d’occulter tout ce que l’intrigue a de mélodramatique. Du coup si vous pouvez, revoyez aussi L’ENTRAÎNEUSE d’Albert Valentin qui est de la même veine et plus organiquement émouvant.
Je ne parviens jamais à aller jusqu’au bout des CASSE-PIEDS ; c’est mortel, languissant (la scène de la femme au volant dure dix minutes de trop). Cela devait être démodé déjà à l’époque malgré les graphiques, les projections, les trucages.
LES REVOLTÉS DE LOMANACH (dont l’assistant est Claude Sautet) paraît très kitsch. Les chevauchées sont filmées de manière très molle de même que les scènes de batailles : on voit soit des gens qui chargent au premier plan des ennemis qui sont très loin, soit des ennemis au loin qui font reculer des soldats au premier plan.
CE JOLI MONDE de Carlo Rim est plus intéressant et parfois même assez cocasse même si le propos paraît à la longue trop fabriqué et répétitif et qu’Yves Deniaud sonne démodé.
En revanche, j’ai beaucoup aimé LE FARCEUR. Les acteurs d’abord : Georges Wilson, Palau absolument magnifique, Cassel très aérien et Anouk Aimée légère et tendre. Cette famille d’hurluberlus où les anciennes épouses côtoient les petites amies potentielles, où l’on gagne sa vie en posant pour des tableaux vivants historiques, finit par dégager un charme bien servi par les dialogues de Daniel Boulanger. Il y a une chanson désopilante, des pas de danse et des passages plus graves, le tout filmé avec de jolis mouvements de grue par Philippe de Broca. Salut Philippe où que tu sois. Il réussit même à glisser une allusion à la mort de Louis XVI.
J’ai été « surpris en bien » par UN CARNET DE BAL, en le revoyant. Pas par les épisodes avec Blanchar ou Pierre Richard-Willm qu’on peut survoler. Mais par de nombreux autres moments : le sketch avec Harry Baur, celui très marrant avec Raimu. Et l’ouverture, le premier quart d’heure, sont une éblouissante démonstration de mise en scène. Dans le premier flash-back, la première évocation du bal (sublime musique de Maurice Jaubert), Duvivier témoigne d’une inspiration, d’une invention visuelle, d’une émotion qui m’ont laissé pantois.
Je tiens à signaler la sortie de nombreux films avec Fernandel dont LES 5 SOUS DE LAVAREDE sur lequel délire Paul Vecchiali (à revoir donc), ERNEST LE REBELLE, FRANCOIS 1er, LA CAVALCADE DES HEURES, LE CLUB DES SOUPIRANTS. Dites-moi ceux qui valent le coup.
LA FERME DU PENDU de Jean Dréville avec Charles Vanel (royal), Alfred Adam et une magnifique apparition de Bourvil qui chante « Les Crayons » : rien que pour cela, il faut voir ce robuste mélodrame paysan, bien écrit par Gilbert Dupé, qui évite bien des clichés et caricatures. La séquence de la noce est très bonne et il est dommage que GOUPI ait éclipsé cette réussite. A redécouvrir.
FILMS ANGLAIS
J’ai vu HALFWAY HOUSE qui est vraiment curieux. Et daté sans aucun doute. L’histoire met du temps à se mettre en place et de manière trop démonstrative. L’intrusion du fantastique est subtilement dosée (trop pour de jeunes spectateurs d’aujourd’hui ?): Glynis Johns (qui a de faux airs de Marion Cotillard) qui ne se reflète pas dans le miroir ou ne fait pas d’ombre, le jeu avec le temps, la chronologie, le bombardement de l’auberge qui, pourtant, a déjà eu lieu. Il y a surtout cette étrange thématique anglaise de l’époque qui implique que les échecs, les fautes, les erreurs, les souffrances peuvent avoir des effets positifs. Etrange pour un film de propagande qui dénonce au passage les profiteurs de guerre. Françoise Rosay, fort bonne, bénéficie d’un carton indiquant qu’il s’agit de son premier film britannique.
J’ai aussi vu CHASE A CROOKED SHADOW de Michael Anderson, très divertissant exercice de pastiche hitchcockien, habilement écrit, réalisé, photographié avec une jolie utilisation de la profondeur de champ et des décors naturels. On marche devant tous ces rebondissements bien orchestrés. Mais on comprend mieux ce qui fait le génie, la personnalité d’Hitch devant ces variations divertissantes, ces allusions (la course en voiture, bien filmée, le verre de lait) ces péripéties qui restent des péripéties, sans arrière plan. Cela dit, il s’agit sans doute du meilleur film d’Anderson même si le dénouement parait ultra fabriqué.
FOOTSTEPS IN THE FOG dont j’avais déjà parlé est un film très agréable à voir. Autant, voire plus qu’à Lubin, ses qualités sont dues au scénario, au chef opérateur et aux acteurs. Lubin était un homme à tout faire qui a signé beaucoup de films indifférents, voire nuls et deux trois qui sont regardables comme IMPACT et celui là qui est son meilleur.
SEVEN THUNDERS de Hugo Fregonese qui vient de sortir en Angleterre mélange plusieurs intrigues : une histoire de prisonniers anglais évadés dont Stephen Boyd moins raide qu’à l’ordinaire et Tony Wright qui fut Callaghan dans des nanars, qui tentent de survivre à Marseille, les Allemands qui les recherchent et des Français qui prétendent aider les juifs et en fait les exploitent, voire même les tuent. Trois de ces intrigues ne se recoupent, de manière très arbitraire et invraisemblable, qu’à la toute fin, laquelle est en dessous des deux premiers tiers malgré des scènes de foule (la population abandonne des quartiers qui vont être détruits) spectaculaires et bien mises en scène. Le problème vient du comportement des personnages qui semblent n’agir que pour créer des rebondissements, se mettre stupidement en danger, fuir ou tuer de manière illogique. Il y a aussi ce passage secret qui arrive on ne sait pourquoi et que personne ne songe à reboucher. Tout ce qui précède dégage un vrai charme et nous surprend continuellement. Le nombre et la qualité des extérieurs tournés à Marseille, l’utilisation astucieuse des décors (les diverses chambres où se réfugient les héros, les escaliers qui jouent un grand rôle, les toits où tout ce qui s’y passe est très bien filmé), le dynamisme de la mise en scène rachètent largement le fait que tout le monde parle anglais (voire même en ce qui concerne les Allemands, chante en anglais), ce qui rend assez cocasses les moments où les personnages ont peur de ne pas se faire comprendre ou d’être identifiés à leur accent. L’autre surprise, et de taille, est de voir surgir tout à coup un avatar du docteur Petiot, rebaptisé Martout et délocalisé à Marseille auquel James Robertson Justice qui prend un accent français confère une épaisseur très inquiétante. Fregonese qui crée une grande tension dans toutes ses scènes, fait l’impasse sur les fumées noires et la manière de se débarrasser des corps et malheureusement le fait agir de manière idiote à la fin. Anna Gaylor, vive, excellente, a des faux airs de Jessica Lange, Eugène Deckers impose un personnage trouble qui sonne juste tout comme le marin brossé par Marcello Pagliero.
THE FALLEN IDOL est une des plus grandes réussites de Carol Reed et j’espère retrouver de nombreux commentaires sur cette œuvre forte et maitrisée.
Quant à I’M ALL RIGHT JACK, (qui sort en même temps que plusieurs autres Peter Sellers que je vais revoir), il faut le voir pour son sujet (même si le point de vue est des plus conservateurs, les Boulting ayant brusquement viré de bord politiquement) qui touche au monde du travail (le mot syndicat était banni par la censure). Et surtout pour une ébouriffante prestation de Peter Sellers, inoubliable en délégué syndical dictatorial et tatillon qui paralyse toute l’usine.
QUATERMASS AND THE PIT (Amazon UK) de Roy Ward Baker, est sorti en Blu-ray. Le scénario de Nigel Kneale qui enracine une histoire fantastique dans des décors quotidiens – ici une station de métro où l’on fait des fouilles, des rues, des ruelles très ordinaires – est toujours aussi astucieux. D’autant qu’il repose sur une chronologie inversée (l’invasion a eu lieu, il y a de cela plusieurs siècles). Malheureusement, Andrew Keir, dans le rôle de Quatermass, manque terriblement de charisme, et plusieurs autres acteurs sont pâlichons, avec parfois des personnages écrits trop superficiellement comme ce colonel Breen, adversaire trop borné, trop bête pour Quatermass. James Donald et Barbara Shelley sont meilleurs. Roy Baker utilise adroitement le décor, sait faire sourdre l’angoisse (notamment dans la scène où l’ouvrier va chercher son matériel). On peut regretter les cadrages un peu trop serrés, la photo trop classique.
Continuez votre lecture avec
- Article suivant : Cinéma américain
- Article précédent : Un film muet et des Blu-ray
Articles similaires
Commentaires (94)
Laisser un commentaire
(Seuls les messages ayant attrait aux DVD - thème de ce blog - seront publiés.)
Film d’appel du coffret que Carlotta consacre à Guru Dutt (dont le commentaire figure ci-dessus), L’ASSOIFFE est le film indien que je connais le mieux avec le CHARULATA, de Satyajit Ray. Primitif et pourtant sophistiqué, naïf quoique pénétré de lucidité, ce métrage long de 2h20, pré-bollywoodien, capte l’attention (et une forme d’admiration) du spectateur occidental avec cette façon typiquement indienne (à tout le moins chez les cinéastes qui comptent) de le faire osciller entre une tradition dont il ne possède pas les clés et une forme d’interpellation directe, atomisant soudainement tout ce qui pourrait obstruer son accès au lisible.
Ces moments qui nous font basculer sans crier gare d’un histrionisme exotique (Sattar le masseur et ses grimaces), ou de mélodies primesautières, d’allure conventionnelles quoique plaisantes à la gravité du constat sociétal de la dernière demi-heure font tout le prix de L’ASSOIFFE. Pourtant, d’emblée, une forme d’accablement immerge l’œuvre et le visage, souvent filmé en gros plans, de Guru Dutt, lui-même dans le rôle de Vijay, le poète loser, en porte les stigmates. Pendant longtemps, le film pave ce chemin de croix de digressions comiques d’un autre espace-temps, enivre l’œil de mouvements d’appareil à la fois composés et erratiques. Puis, insensiblement, cette expressivité se fait plus rigoureuse, se canalise, comme quand la prostituée Gulab, amoureuse de Vijay, cherche à lui déclarer son amour alors que la mise en scène scénographie les déplacements stratégiques de la jeune femme.
Ce lyrisme irrésistible, submergeant, ne provoque pas en nous que le dépassement de notre perception du film musical indien en entrainant, à posteriori, L’ASSOIFFE, sur les terres de Jacques Demy et de sa CHAMBRE EN VILLE par exemple : il nous propose, par dessus le marché, d’être saisi par une sorte d’hébétude émotionnelle d’une forme assez rare, je trouve, lorsque Vijay, témoin des misères du monde, traverse, ivre, les bas-fonds de la ville d’un refrain interrogatif en boucle : « Où sont ceux qui étaient fiers de l’Inde? Où sont ceux qui étaient fiers de l’Inde? »
Il fera de même, un peu plus tard, avec plus de puissance encore, lorsque, dans une séquence au dispositif formel rappelant aussi bien Capra qu’annonçant Spielberg, il posera, en guise de refrain, la question de savoir qui « voudrait de cette société? »
Ces deux ballades plaintives autant que poignantes, que l’on aimerait entendre arrangées par quelque sorcier contemporain, en plus d’être sublimes, révèlent, en 2017, des trésors de résonnance politique qui nous font crier grâce.
A Alexandre Angel
Magnifique texte. Guru Dutt est un cinéaste essentiel et qui reste méconnu
EN 2012 « Carlotta a eu la formidable idée de sortir un coffret entièrement consacré à un des plus grands cinéastes indien, Guru Dutt avec notamment l’un de ses chefs d’œuvres, L’ASSOIFFÉ dont j’ai gardé un souvenir émerveillé. Comme l’écrit Jacques Lourcelles : « Guru Dutt utilise avec habileté les structures traditionnelles du film musical indien (longs passages chantés ponctuant l’action et la commentant, rôles secondaires pittoresques et comiques, identification du spectateur au héros) pour faire une œuvre sincère et originale, autobiographique à plus d’un titre et surtout infiniment plus critique et plus noire que ne l’est habituellement ce type de film. »
à A Angel: « il nous propose, par dessus le marché, d’être saisi par une sorte d’hébétude émotionnelle d’une forme assez rare, je trouve, lorsque Vijay, témoin des misères du monde, traverse, ivre, les bas-fonds de la ville d’un refrain interrogatif en boucle : « Où sont ceux qui étaient fiers de l’Inde? Où sont ceux qui étaient fiers de l’Inde? » » bravo encore juste à rajouter que je n’ai jamais trouvé de moment similaire à celui-ci dans tout le cinéma. Dutt arrive là à une force de suggestion sur le spectateur inimaginable, en plus je suis convaincu que cette ballade enfiévrée dans les bas quartiers est la seule séquence cinématographique qui parvient à se loger avec la plus grande plénitude, dans l’ensemble existant des possibilités d’expression que le cinématographe propose par sa nature. C’est à dire que Dutt a usé là de tous les moyens spécifiques disponibles offerts par le cinéma, ignorant ceux qui n’en relèveraient pas. Bien sûr c’est une impression, mais le cinéma n’est qu’impression. et il y a d’autres exemples, mais moins forts sans doute (la fin de MA SOEUR EST DU TONNERRE avec le jeu de cache-cache dans le studio avec les marins brésiliens, ce glissement du réalisme vers autre chose), compte tenu que l’irréalisme là n’est pas un glissement hors du réalisme mais l’arrivée d’une expression poétique qui veut exprimer ce réalisme autrement, à cause de sa nature tragique. Ouf! merci de m’avoir réveillé il n’y a pas que la parodie des titres de film!
A MB
Totalement en phase avec vos dires, merci!
J’ai appris le décés du cinéaste René Feret à qui l’on doit des oeuvres intenses et fortes comme »Rue du retrait »ou »Les frères Gravet »et plus récemment le somptueux »Anton Tchékov ».Quelques lignes dans la presse nationale mais rien sur les ondes publiques du service Radio France.J’ai fortement envie de revoir « Histoire de Paul »un de ses premiers films.
Il y a des films qui marquent une vie et qui font plaisir à revoir.C’est le cas de « Baptèmes »de René Féret dédié à ses parents et qui retrace de 1935 à la fin des années 60 la vie d’une famille modeste du Nord de La France.Le père est incarné par Jean yves Bertellot,son frère est Jacques Bonnaffé(acteur fétiche de Féret)Valerie Stroh campe la mère qui aide son mari à vendre des couvertures sur les marchés du Nord.Dans cette oeuvre qui respire la vie,on assiste aux naissances des enfants,à la disparition de la mère puis du père,l’affrontement avec le frère sur fond de jalousie.Joies,tristesse avec en filigrane tout au long du film une musique de Chopin jouée au piano par la mère.Il y a plusieurs scènes fortes et déchirantes mais les personnages sont toujours attachants avec leurs espoirs et leurs faiblesses.Je conseille à tous de découvrir ce cinéaste atypique qu’était Féret et qui manquera à cet art qu’est le cinéma.
Bonjour, concernant Carnet de bal, j’ai été heureuse de voir qu’il était sorti en DVD car j’avais 10 ou 12 ans (il y a presque 40 ans) quand j’ai vu ce film à la télé: je me rappelle avoir pleuré à l’époque sur cette histoire plutôt triste. Je l’ai revu et je le trouve toujours très bien et Jouvet est génial comme d’habitude. Fernandel est plutôt surprenant et la musique est en effet superbe. Bonne après-midi.
New York confidential de Russel Rouse est un pur film noir des années 50.C’est vrai comme le rappelle Patrick Brion ainsi que François Guerif que c’est un cinéaste assez étrange dans son parcours.Richard Conte avec son physique froid et un peu cynique tient le role d’un tueur à gage venu de Chicago afin d’accomplir un contrat pour le syndicat du crime.Je pense que beaucoup de polars des années 40 et 50 manquent de consistance sur la psychologie et le comportements des personnages dans des situations réelles.On ne sait pratiquement rien d’ou ils viennent,si ils ont des ambitions familiales(femme,enfants ou meme maitresse)!Pour revenir à New York,Russel Rouse nous plonge dans la noirceur des reglements de comptes,des vengeances et des magouilles des politiques ainsi que de la justice américaine.Le point positif c’est le personnage de Charlie qui vit avec sa vieille mère et sa fille jouée par la sensuelle Anne Bancroft qui veut quitter le cocon familial et vivre de ses propres ailes.Enfin un classique noir de plus à conseiller à tous.amicalement.
Bonjour,juste quelques mots à la vision du film de Caro Reed »The Fallen idols »sortie recemment en dvd.Je dirais que c’est une tragi-comédie avec plein de rebondissement.Le petit Bobby Henreid joue à merveille ce fils d’ambassadeur qui voue une grande admiration pour Baines à la fois intendant et majordome de l’ambassade.Par contre il est dommage que dans le livret signé Philippe Garnier,il n’évoque pas le jeu tout en nuance et retenue de Michèle Morgan.Coté technique la mise en scène de Reed est nerveuse et bien rythmée et donne à l’ensemble du film un bon moment de cinéma.A recommander à tous.
A Rouxel
Tout a fait d’accord. Je vais revenir sur ce film superbe
Alors regarde regarde un pneu(non ce n’est pas une vieille chanson de Patrick Bruel)mais le film de Quentin Dupieux alias Mr Oizo »Rubber ».Ce film est plein de subtilité,d’ingeniosité et de reflexion sur la société de consommation que l’on impose.Au delà de la farce morbide et meurtrière,j’ai senti un message sur l’environnement,la nature salie par l’espèce dite »humaine »et une certaine vengeance de ce morceau de caoutchouc qui ne fait pas que rouler mais qui accomplit une quète.Déjà les courts de Quentin Dupieux m’avait emballé par leurs non-sens et leurs manque de repères dans le cinéma traditionnel. »Rubber »n’est pas du cinéma mais une experience unique dans son genre.J’attends de voir son prochain qui sort dans quelques mois.
Dans la meme veine que »chute libre »de Joel Schumacher,je recherche une copie vhs propre d’un film de René Allio »Pierre et paul »sortie de facon discrète en 1969.Pierre Mondy joue le role d’un homme qui apprend le déces de son père,il rentre de son travail puis s’interoge sur l’existence humaine et décide d’abattre froidement des passants dans la rue.J’avais vu ce film à la télévision dans les années 70,c’est à mon avis un des meilleur de Pierre Mondy pour le cinéma ainsi que sa prestation honnète de « Napoléon ».
Bonjour.Récemment on avait aborder le monde du travail traité au cinéma.J’ai enfin découvert un film de Louis Daquin sortie en 1948, »Le point du jour ».Il faut savoir que Jean Tulard n’est pas tendre pour ce cinéaste qui a fait ses premières armes au coté de Jean Grémillon et n’hésite pas à écrire qui l’a toujours fait des films rigoristes ou médiocres.Le point du jour a été écrit grace à l’entraide sociale des mineurs de Liévin et ses environs et nous dépeint un monde sans pitié ou des enfants de 14 ans descendent dans les mines pour extraire du charbon aux cotés d’adultes fatigués par le labeur.Daquin nous montre la réalité sociale des mineurs de fond avec la vie des corons dans une ambiance noire et sombre.Coté acteurs on retrouve Jean Desailly qui avait déjà tourné pour Daquin,il interprète un ingenieur venu de Paris,René lefèvre et Loleh Bellon complète ce casting sans oublier le jeune Michel Picolli qui faisait ses premiers pas au cinéma.La bande originale est assez sobre et signée par Jean Wiener lui aussi un fidèle compagnon de route de Daquin.Evidemment on est loin du film « Germinal » de Claude Berri et de ces personnages carucaturaux.A signaler aussi qu’aucun film de Louis Daquin sont disponibles en dvd à ma connaissance.J’aimerais bien voir « Les arrivistes »sortie en 59 ainsi que tous les courts-métrages de cet homme très engagé à gauche et qui a écrit deux ouvrages malheureusement épuisé à ce jour.
A Rouxel
Vous avez raison. Tulard est là très politique. Daquin a fait pas mal de films raides mais le POINT DU JOUR est important tout comme MAITRE APRES DIEU dont la conviction emporte l’adhésion et le VOYAGEUR DE LA TOUSSAINT est une bonne adaptation de Simenon avec un excellent Jean Desailly. Et j’avais beaucoup aimé à l’époque LES CHARDONS DU BARAGAN d’après Panait Istrati
Je n’avais pas revu le film « Cat Ballou » depuis une vingtaine d’années.Carlotta vient de le sortir en dvd.Quelle catastrophe concernant le doublage qui est afligeant tout le long du film.Pourquoi le directeur artistique a demandé aux comédiens de prendre un accent américain nasillard?Meme Jane Fonda est affublé d’une voix ridicule quand à Lee Marvin c’est René Arrieu qui bafouille avec un accent québécois!!!!Il est preferable de voir ou revoir cette comédie loufoque et burlesque en version originale sous titré en français.
C’est Sidonis et non pas Carlotta qui vient d’éditer ce titre il y a quelques temps…
Bonjour Mr Tavernier.Je sais qu’actuellement vous etes très occupé entre le montage de votre prochain film »Quai d’orsay »sortie prévue en septembre prochain.Comment vous homme de gauche et engagé avez vous acceptez de tourner ce film sur le personnage de Dominique de villepin incarné par Thierry Lhermitte qui a dévoilé l’ambiance du tournage sur le plateau de Canal+ lundi 4 février dernier?Bon courage dans votre travail en esperant que le film attire plus de monde que la princesse de montpensier.Film stylisé avec une excellente photo,de beaux costumes mais une mise en scène plein de panache.A bientot de vous lire,Yves de Toulouse.
Bonjour,
Le réalisateur et producteur Louis FELIX est décédé le 20 janvier dernier dans sa 93e année. Cette personnalité attachante, que j’ai connu, et tombé dans l’oubli mérite que l’on s’y attarde.
Né en 1920 à Toulouse, il assiste,à la faveur d’un oncle alimentant les plateaux en électricité, au tournage de « Napoléon » où la figure de Gance l’impressionne, lui donnant ainsi le virus du cinéma. Technicien autodidacte (il travaillera à des brevets pour l’aéronautique), il se forme avec une caméra Pathé baby et fréquente les Beaux-arts (élève d’A. Lhote et de Valensi). Il participe au tournage épique de la libération de Paris et devient reporter cameraman aux Actualités françaises (1944-1946) puis à Éclair journal (1946-1950). Il est chef opérateur sur « L’école des facteurs », portant le film à bout de bras, Jacques Tati n’étant vraiment pas au fait de la technique et de la grammaire cinématographique. Adepte du naturisme, il filme à l’île du Levant. Les années 1950-1955 le voit créer une société de production de court-métrages; il réalise, entre autres, « Mon ami Pierre », un court produit par Procinex (société affilié au parti communiste), où Félix partage le quotidien d’un bateau breton parti pêcher la morue en Atlantique (la chanson titre est d’Yves Montand et le film a été primé à Venise en 1953).
A partir de 1955 il se lance, avec sa compagne Lola Kohn et leur société KLF, dans l’aventure du long-métrage. Le premier est « Ce sacré Amédée » (sortie en 1957 et DVD dispo chez Belfilm), tentative un peu maladroite de burlesque mais avec de vrais moments poétiques qui marque les débuts à l’écran de Françoise Fabian. S’ensuit deux films où Louis Félix opte pour l’étude de mœurs: « Chaleurs d’été » (1958) et « Heures chaudes (1959), marqués par un érotisme bon teint (précurseur d’un Bénazéraf ou d’un Russ Meyer à la française! Tarantino et les cinéphiles ont bel et bien encore des films à découvrir!). Ces films tournés en décor naturels, rattache un temps Louis Félix à la Nouvelle vague (colloque de la Napoule en marge du festival de Cannes 1959).
Il réalise un dernier long-métrage sorti en 1963: « Hold-up à Saint-Trop' » (titre original: « Les play-boys »). la faillite du producteur et distributeur Paulvé entraîne avec elle celle de KLF. Louis Félix travaillera un temps pour la télé américaine.
Homme de grande culture, amoureux de la côte d’Azur et des Baléares (Formentera), il était aussi un peintre de talent.
http://www.belfilm.be/index.php?page=view_movie&id=207&page_no=2
http://www.odysseeducinema.fr/nouvellevague.php
A SLy
Merci de donner ces renseignements précieux que je n’aurais jamùais soupçonné, ce qui prouve qu’il faut se méfier des etiquettages et des idées préconçues
En complément, ci-dessous les vidéos de « Mon ami Pierre » (rectificatif: réalisé en 1951 et primé à Venise la même année, co-réalisé avec Paula Neurisse; étant une femme elle ne pouvait embarqué à bord, son rôle se borne au montage avec les images tournées par Louis Félix), et de « L’école des facteurs », le court-métrage de Tati:
http://www.cinearchives.org/Films-447-178-0-0.html
http://www.youtube.com/watch?v=Nsf7m83sc8U
bonjour Sly, bonjour M. Tavernier, je cherche désespérément des copies des films de Louis Félix car mon grand père Flex Dufourt était très pote avec lui (et avec Dan White qui a composé la plupart de ses BO) . il fait des petites apparitions dans ses films que j’aimerais beaucoup voir. auriez-vous une idée? bien à vous
A benur
Aucune idée hélas, je me renseigne. Il n’y a pas eu un documentaire sur lui ?
Cher Bertrand
On peut en consulter certains films de Louis Félix qui ont été conservés aux archives du film de Bois D’Arcy, que je te cite chronologiquement
En1956 Ce sacré Amédée !… avec Françoise Fabian, Jacques Dufilho et…Amédée dans son propres rôle !
Chaleur d’été en 1959
Heures chaudes en 1961 avec Michel Vocoret
Sans oublier
1953 La cage aux écureuils, qui semble être un documentaire
1951 mon ami Pierre, un court métrage documentaire sur un bateau de pêche de Concarneau (Pierre est le prénom du capitaine !).
merci pour votre réponse et pour ces précieuses informations. J’ignorais qu’il existait un docu, j’espère parvenir à visionner tout ça. Mon grand père Flex n’était pas acteur il était lapidaire mais il est quand même crédité sur l’affiche de Heures Chaudes et il a joué dans tout les films de Louis Felix, y compris dans Amédée sur le tournage duquel il a rencontré Françoise Fabian qu’il a un peu côtoyée à l’époque (je pense qu’elle se souviendrait très bien de lui). Tout ça m’intéresse beaucoup à titre personnel. Merci encore pour votre aide.
j’irais faire un tour à Bois d’Arcy cette semaine
bien à vous
Bonsoir Benur,
A l’heure actuelle seul Ce Sacré Amédée a été édité en DVD par l’éditeur belge belfilm (www.belfilm.be)
Ce dernier a les droits de Chaleurs d’été et Heures chaudes (figure dans son catalogue) mais ne les a pas encore édité en DVD. Pourquoi?
En effet dans calindex.eu, Flex-Dufourt apparaît dans de petits rôles au générique de ces deux films (mais pas de Ce Sacré Amédée).
Je savais que Louis Félix était très ami avec le compositeur Daniel White.
D’après mes renseignements(glané sur internet) Édouard Flex-Dufourt était un inventeur, point commun avec Félix lui-même Géotrouvetou de son état.
Cordialement
magie d’internet Ce Sacré Amédée est en ligne depuis peu et donc Flex Dufourt interprète le rôle du prince de Kanaga sous le pseudo Jules d’Huran. émouvant pour moi de découvrir ces images : https://www.youtube.com/watch?v=pjzWEvLjuhk#t=3625
Notre association Belfilm a édité le film « Ce sacré Amédée » de Louis Félix en DVD. Nous aimerons aussi éditer les autres films de Louis Félix. Mais nous avons seulement vendus 14 exemplaires de ‘Ce sacré Amédée » !!!
Vous, comme petit fils de Flex Dufourt, qui cherchez des films avec grand père, vous devez plutôt aider les petits éditeurs et acheter un DVD chez eux au lieu de visionner le film gratuitement sur un site qui le montre illégalement. Grâce à tous ces pirates, nous ne vendons presque plus des DVD et nous ne pouvons plus en éditer de nouveaux.
oui vous avez raison. je demande au modérateur de ce blog de bien vouloir retirer mon commentaire précédent svp. et je vais m’empresser d’acheter les dvd.
Meilleurs voeux 2013, à vous et vos proches. Mille remerciements pour ce merveilleux blog, plein de curiosité et de générosité.
To Martin-Brady, You’re right. The dvdbeaver (excellent site)reviewer should have written something like « English subs are accessible through closed-captioning ». And since he didn’t, I should have. By the way, the British DVD of HOUR OF THE WOLF has options for Dutch,Romanian, and Greek subtitles but if you want English you have to use English subtitles for the hard of hearing which means English language viewers who are not aurally challenged must read titles like {hammering} and {dog barking}. I find this bizarre and ended up going back to the mis-framed American DVD (an incorrect 1:66 to 1 rather that 1:33 to 1). La bonne anneeeeeeeee! Mireille Mathieu
To Michael: les mystères infinis des choix de sous-titres {nails scratching hair} décidés par les éditeurs de dvd {keyboard nervously clicketing} me laissent rêveurs, c’est tout ou rien… Les Anglais surtout, sont particulièrement autarciques en cette question, je préfère l’impérialisme us qui nous permet d’entendre le Duke jeter ses ordres en tchèque ou dialecte bantou! Excellent!
Well, as long as I’ve opened up this question of subtitles: the first English language release of LOVE AT TWENTY (Truffaut episode) translated « they talked about stereo » as « they talked stereophonically », which, as the great American film critic John Simon wrote, « might imply that they blared at each other from every nook and cranny ».
But nothing, absolutely nothing, tops the French subtitle which Anthony Burgess witnessed in the first French release of Peckinpah’s CROSS OF IRON. One of Steiner’s platoon, sighting oncoming Russian tanks, shouts « Tanks! » and the subtitle renders this « Merci! » You’re very welcome.
a Michael Rawls
GREAT
to Michael: Coursodon-Tavernier ont signalé (dans 30 Ans…) FRONTIER MARSHALL de Dwan dans lequel le personnage de Randolph Scott se présente et le st affiche « Je m’appelle Randolph Scott », un fan de Scott au sous-titrage, sans doute.
Par contre, je croyais que c’était les mêmes qui dénonçaient que dans LE TRESOR DU PENDU ou LAW AND JAKE WADE, une pancarte affichant « Sheriff » était éclaircie par un st qui affichait « Sheriff » mais damned! je retrouve pas ma source, là!
A Martin Brady
C’était une copie avec un double sous titrage à ,destination du MOYEN ORIENT OÙ LE PUBLIC, dans l’esprit du distributeur, devait confondre acteur et personnage
à Bertrand Tavernier: dommage, c’était plus rigolo si le sous-titreur avait été un admirateur de Randolph.
Pour LE TRESOR, la source c’est moi, dans une projection du film peut-être à l’Action Lafayette.
DvdBeaver n’est pas autarcique US exclu et adjoint à ses fiches des éditions z2FR comme des Montparnasse par exemple (EASY LIVING…), souvent je me contente de juger d’après les cop d’éc, ça complète très bien Dvdclassik. Long live.
Cher Bertrand, tout en vous souhaitant une excellente année 2013, je me demandais si vous aviez pris connaissance des coffrets Peter Sellers et John Shlesinger sortis tous deux chez Tamasa ?
Du coffret Sellers j’ai pu voir pour l’instant THE SMALLEST SHOW ON EARTH de Basil Dearden qui est une bonne comédie sur la fin d’un petit cinéma de quartier. L’avez vous vu ? Il y a aussi dans le coffret Sellers I’M ALL RIGHT JACK de John Boulting et TWO WAY STRECHT de Robert Day. Les comédies anglaises de cette époque avaient à l’époque mauvaise réputation parmi les cinéphiles français (hormis quelques films Ealing que la plupart d’entre nous connaissent et que vous aviez présenté dans les dvd studiocanal). Il y a sans doute quelques bons titres à réhabiliter…
La mise en avant par les médais des piètres pérégrinations de Depardieu occasionne une bien paradoxale conséquence sous les espèces d’un article prétendument « pavé dans la mare » de Maneval: d’accord pour dire que les gros budgets de comédies lourdaudes sont boursouflés artificiellement mais je trouve que le raccourci conistant à condamner un système sous subvention comme on dirait sous perfusion ne fait jamais que le beurre des néolibéraux.
Je savais bien que l’offensive, compte tenu des attaques que subissent nos voisins, seraient imminentes mais de là à penser que le coup de gueule du producteur de wild bunch suffirait à allumer la mèche!Paradoxe: Depardieu qui incarne politiquement l’arrogance d’une vision dure de l’argent roi et du laisser faire occasionne une récation outrée qui sert de prétexte pour tous ceux qui trouvent que l’état se mêle trop de la santé du cinéma français et que l’exception culturelle ne respecte pas la « concurrence libre et non faussée ».On connait la chanson: le néolibéralisme fait feu de tout bois et utilise un discours de sorte à le retourner à son avantage.
Un débat matinal sur France culture hier éclairait les vraies raisons de ce type de polémiques pas si anodines qu’il n’y parait: il faut tuer le bon petit soldat « cinéma français » qui fait preuve d’une insupportable santé au milieu d’un cinéma européen exsangue.
J’ai même entendu face à un discours très argumenté de M Hazavanicius (décidement un type très sympathique) un contre argument qui plaidait pour que la France n’aide plus des productions du monde entier, ayant trop à faire chez soi en temps de crise…donc il faudrait en finir avec ce rayonnement positif qui permit à des noms aussi divers que Haneke, De Oliveira, Rosi, Lynch, Kiarostami,Hong San Soo,Losey,Olmi,Schlondorff, etc…????
Dans le même temps,on enjoint donc le cinéma français de se raccornir, de se clore sur lui-même mais aussi de s’ouvrir au meilleur de notre monde:la concurrence de tous avec tous!!!Bravo les chroniqueurs , »toutologues » de tout poil!
Notons une réaction très intéressante de Ph Lioret dans Le monde je crois car il fait partie de ceux qui ont été stigmatisés par Maneval…là, on croit rêver un peu!
Revoir aussi le débat chez Taddei, mardi 8.
Un échange court mais vif entre Pascal Thomas et Elisabeth Tanner (agent chez Artmédia et présidente du syndicat des agents artistiques et littéraires).
“Personne ne va au cinéma pour voir le travail du chef op” a rétorqué E. Tanner à P. Thomas qui l’interrogeait sur les différences de salaire entre un comédien et un directeur de la photo.
(Ballantrae comprendra que cette phrase m’interpelle !…)
A Marc Salomon
Elizabeth Tanner est redoutable et c’est l’une des artisans de l’inflation des prix des acteurs. C’est une adversaire tétue, sotte, péremptoire de tout ce qu’on a essayé de faire à la SACD. Et Pascal Thomas avait évidemment raison
“Personne ne va au cinéma pour voir le travail du chef op”: face à cette « bêtise au front de taureau » je disjoncterais jusqu’à l’agression physique… Elle a qu’à aller se faire les files d’attente pour sortir un truc pareil, et pas forcément pour un film d' »auteur », cf les grosses machines américaines type Promotheus ou Avatar: personne ne va les voir pour le côté visuel spectaculaire apporté (entre autres certes) par la photographie? Incroyable!
A Bertrand Tavernier
Je ne connaissais pas cette dame, E. Tanner, qui m’est apparue d’emblée très antipathique !!!
C’est vrai qu’ elle semble peu fréquentable!!!
Qu’elle s’oppose systématiquement à la SACD en dit long sur un drôle de métier qui me semble svt peu en phase avec la création mais plus averti du business!
en tout cas, je ne comprends pas tous les tenants et aboutissants de ces polémiques et débats mais songe que
l’Europe des traités ne voit pas d’un bon oeil le microclimat instauré autour de notre création cinématographique: se battre contre certains excès ne doit faire accepter des remises à plat, des tabula rasa qui pourraient faire plus de mal que de bien.Dans l’éducation nationale , nous savons bien de quel bois sont faits les réformateurs mais on le sait aussi dans le secteur hospitalier, chez les électriciens , les gaziers, les postiers,les paysans, etc…
Acteurs du paysage cinématographique, faites bien attention: une réforme en cache souvent une autre!!!
Tiens, me vient une citation extraite de Claude Gueux, ce beau petit ouvrage de Hugo:
« L’entêtement sans intelligence, c’est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. »
Il faut demander à E Tannner ce qu’elle en pense…
Il y a quelques années, j’avais proposé mon projet d’ouvrage sur les directeurs de la photo à Flammarion. J’avais été reçu par le responsable du département « Arts » (donc cinéma, entre autres) et il m’avait dit :
– » Les directeurs de la photo ? Mais il y en a des connus ? « …
No comment. Je suis reparti aussi sec.
Ce que vous êtes bien élevés, tous… Moi, j’ai eu envie de lui mettre ma main en travers de la gueule ! Je me marre en pensant à Jean Yanne entrain de dire ça !!! Et je plaisante bien-sûr…
A Marc Salomon: en ce qui concerne un ciblage d’éditeur susceptible de s’intéresser à un dico des chef op’ ou dir de la photo, il y a 7ème Art (Cerf) qui a publié un dico des compositeurs de musique de film, ce qui est dans exactement la même ligne.
A Ballantrae
D’abord le titre – démagogique – de l’article est le fait du Monde et non de Maraval. Ce dernier a le mérite de dénoncer certains faits contre lesquels je me suis toujours battu (mes films ont toujours été d’un prix très en dessous de ce qu’il y a sur l’écran et les acteurs n’ont jamais pris de cachets mirobolants – le super maximum Tommy Lee Jones, un américain, 3 millions de dollars (il en demandait 7) sur un budget de 15 – ni moi même qui ai toujours mis depuis mon second film une grande partie de mes droits en participation contre un pourcentage au premier euro payé 3 mois après la slortie et un mois après les passages TV. Et si le film marche moyennement, je gagne très peu. Mais avec un salaire très bas (100 000 francs pour QUE LA FETE, 1 an et demi de travail entre le scénario et la mise en scène), j’ai gagné des sommes respectables au fil des années car le film marchait.. Mais Maraval ne se remet pas en cause (il s’est battu pour obtenir le dernier Asterix) et commet des erreurs (sur le salaire de Lioret qui est co scénariste, co producteur et qui cadre ses films même si ce qu’il dit sur certains acteurs est vrai…Malheureusement, il ne met pas en lumiere toux ceux qui refusent cette inflation : moii, bien sur mais aussi Assayas, Benoit Jacquot, Doillon et des tas d’autres cinéastes qui tournent avec des budgets modestes, en étant responsables des couts de leurs films. Cela dit, cet article fait bouger les choses
Si cela ne sert qu’à calmer le jeu pour des salaires mirifiques( je ne vais pas plaindre les Depardieu, Boon,Cassel et consort qui sont tt de même surcôtés au vu de la qualité de leurs prestations actuelles et ne savent pas comment vivent leurs concitoyens actuellement au même titre que de gds patrons ou certains politiques), je pense que cet article est bénéfique mais s’il sert-comme cela semblait poindre le bout de son nez sur France culture- à faire éclater le système de protection du ciné français, c’est tt à fait condamnable.
A Ballantrae
Attention aux jugements trop hatifs. On peut dire tout ce qu’on veut de Depardieu, futur ministre de la Culture Morave, mais il est formidable, étonnant de légèreté dans LA TETE EN FRICHE et on a sous estimé sa prestation
Bon, je ne pensais pas polémiquer à propos de Depardieu mais je dois avouer qu’après avoir adulé cet acteur, j’ai été obligé de déchanter depuis disons Le garçu ( 1995!!!)compte tenu de prestations pauvres, visiblement en roue libre.
Il ne m’a convaincu nulle part depuis que ce soit chez Gianolli (Qd j’étais chanteur),Téchiné ( Les tps qui changent)voire Rappeneau (il n’était pas nécessaire ds Bon voyage et s’avérait aussi peu convaincant que l’autre « star » Adjani)ou le duo grolandais (Mammuth) pour ne prendre que des cinéastes intéressants tt simplement parce qu’il est patent qu’il est aussi imbibé qu’un Ferrara, aussi peu impliqué que Brando ds ses dernières prestations ( tiens, il faudrait lui faire jouer le docteur Moreau rien que pour voir si possible maquillé en blanc).
Et pourtant il a été grand, peut-être le plus grand du cinéma français ( si ces titres signifient qq chose)ds les 70’/80′: chez Blier,Miller,Téchiné,Corneau,Ferreri,Resnais, Truffaut,Bertolucci,Wajda,Pialat,Rappeneau…que de beaux rôles!!!
Après je n’ai pas vu La tête en friche mais bon, je crois me rappeler qu’il s’agit d’un film de Becker (le fils bien sûr) et je ne suis pas très client jusqu’à présent…mais vous avez raison sûrement de chercher à tjs nuancer ce qui pourrait être trop péremptoire.
Vous êtes irremplaçable notamment pour cette capacité infinie de trouver des explications,de revenir sur un jugement, de déplacer les perspectives.Encore mille voeux sincères de bonheur d’abord, de création,de projets pour 2013!
A Ballantrae
Moi je le trouve formidable dans les deux Giannoli, dans certaines scènes de 36 et dans la tête en Friche où l’on sent qu’il est fasciné par sa partenaire.Becker a tiré des moments rares et je trouve que la politique des auteurs à l’envers donne aussi de très regrettables jugements dont on souffet les cinéastes anglais et des gens comme Decoin, Duvivier, Lara
Concernant Depardieu, on peut aussi citer le dernier Chabrol Bellamy. Le problème, c’est quà trop mélanger politique (et pas forcément du bon côté : Castro, Poutine par exemple), vie privée agitée et vie artistique de plus en plus médiocre, son image s’est brouillée : il est quand même loin le temps des Valseuses !!
Disons que ces prestations me sont apparues comme assez quelconques pour le meilleur, un peu honteuses pour le pire!!!
Quant à Becker (Jean), j’ai vu qqs films qui m’ont permis de penser qu’il dirige assez bien ses comédiens mais pour le reste (scénario,photographie, montage, etc…), je n’y trouve pas mon compte:L’été meurtrier ( peut-être le meilleur de ses films), Elisa,Les enfants du marais (malgré le formidable J Gamblin),Deux jours à tuer,Effroyables jardins et j’en ai peut-être oublié…
Ce n’est pas par goût pour l’anathème façon politique des auteurs que je m’avoue peu client mais parce que rien, absolument rien ne m’accroche le regard, l’oreille, le coeur, le cerveau dans ses films…mais ce doit être un homme bien doté d’un vrai talent de direction de comédiens.
A Ballantrae
Que sa mise en scène soit ultra classique et pour certains vieillote, je ne le discuterai pas. Que certains projets soient condamnés d’avance (le remake de la Poison), qu’il détruise un formidable sujet par une distribution convenue, rassurante où tout le monde est trop vieux (EFFROYABLES JARDINS), je ne le discuterai pas. Mais j’ajouterai qu’il sait brusquement faire revivre une atmosphère provinciale, un bal, une course cycliste (L’ÉTÉ MEURTRIER fort bon film), ce qui n’est pas donné à tout le monde. Et aussi qu’il met en scène des moments insolites (Dussolier faisant découvrir le sublime West end Blues d’Amstrong à ses copains dans LES ENFANTS DU MARAIS), s’attaque à des sujets originaux, à contre courant de la mode (l’éloge de la fainéantise et du pacifisme dans LES ENFANTS très bien analysé par Bernard Pivot dans une réponse cinglante à JM Frodon. L’un des plus touchants, au delà de la carapace classique est ce Dialogue avec mon Jardinier, sujet assez gonflé. Tout comme cette Tete en Friche, plaidoye anti moder pour la lecture, pour les livres, pour la reflexion. Pour cela, j’oublie les scènes de bistrot trop rituelles.
Mr Tavernier evidemment Depardieu est un grand acteur nous le savons tous mais son attitude est détestable et surtout son occupation des médias l’est encore plus. mais le plus détestable c’est l’attitude des milieux du cinéma envers Torreton qui a osé exprimer son émotion.Philippe Torreton n’est pas un tacheron vous le savez bien puisqu’il a joué dans plusieurs de vos films et même obtenu récompense suprême le césar avec Capitaine Conan. et après ça des luchini et des gad edmaleh semblent lui signifier que c’est un mauvais acteur et que ça lui permet pas de s’exprimer ainsi. et hier soir j’ai même entendu Ribes pourtant grand défenseur du pouvoir en place souhaiter à Philippe Torreton de jouer le rôle d’Assad dans une prochaine fiction sur le conflit en Syrie.ces attitudes me scandalisent et me laissent à penser que le milieu du cinéma français regorgent de personnages capricieux et immatures.alors certes Depardieu est un grand acteur mais il n’empêche qu’il n’est pas au dessus des critiques légitimes qui plus sont.
A Nemo
Vous n’avez pas tort
Kassovitz, entre deux conneries, possède un bon sens et des saillies très aiguisées : « Gérard Depardieu fait ce qu’il veut. Mais Depardieu a oublié que (Depardieu) c’est un copyright comme le camembert. Depardieu représente la France. Depardieu est la France »
Oui, d’accord sur les jugements hâtifs. Depardieu citoyen c’est une chose, on peut ne pas être d’accord, mais à ma connaissance il n’a nui à personne. Cette affaire ne doit pas condamner pour autant l’un des plus grand acteurs de notre temps (DANTON, CYRANO resteront quoi qu’on dise) quant à LA TÊTE EN FRICHES, les dialogues sont savoureux et l’entreprise donne le goût de la culture. Ce film sur la Connaissance, sur l’Amitié, mérite bien plus que son succès d’estime et l’ignorance dont la critique a fait preuve à son égard montre bien, comme souvent, ce mépris du cinéma bien fait : qualité du scénario, des interprètes, d’une mise en scène sans esbroufe. Deray, Bertucelli en ont souffert par le passé et ça continue encore avec Catherine Corsini dont j’ai adoré TROIS MONDES en dehors de quelques égarements. Dans le film de Becker, les scènes dans le jardin public avec la vieille dame lisant Camus, la qualité du jeu de Gisèle Casadessus et la sincérité dont fait preuve Depardieu sont particulièrement émouvants, sans compter les seconds rôles, notamment Bouchitey qui est formidable.
A Bruno Francois
Merci. Au moins je n’ai plus l’impression de précher dans le désert. Et Corsini a fait de fort bons films. Quand on voit la prénurie scénaristique, le vide sidéral de certaines comédies récentes à gros budget (pas pour les dialogues), on ne peut que défendre malgré le super classicisme, voire le coté convenu de la mise en scène des oeuvres comme LA TETE EN FRICHE, DIALOGUE AVEC MON JARDINIER qui sont bien pensés et écrits.
Périodiquement le cinéma français a besoin de sa petite polémique. La précédente nous venait de Leconte qui dans un moment de fatigue en avait sorti une plus grosse que lui. En général les mèches s’éteignent aussi vite qu’elles ont été allumées. D’ailleurs qui est ce Maraval ? Jamais entendu parler. Le cinéma français se porte très bien, tout le monde y gagne correctement sa vie, et les attaques qu’on lui porte ne lui ont jamais fait grand mal. Bon d’accord, le GATT. S’il continu à tenir le coup (et pour longtemps encore soyez-en sûrs) c’est pour des raisons autrement complexes que son système de financement. Moins que le salaire d’une poignée de vedettes, il souffre en ce moment du fait que ses locomotives soient pilotées par des gens qui en viennent à nous faire regretter le cinéma de Christian Gion et de Michel Lang. Alors si Depardieu s’intéresse à nos échanges depuis Moscou, je n’ai qu’une chose à lui dire « S’il te plait Gérard, demande à Poutine de faire quelque chose pour Luc Besson ! »
ballantrae avez vous lu la tribune de maraval.quand je vous lis j’ai des doutes.il ne condamne pas le système des subventions mais ses dérives. renseignez vous avant de dire qu’il sert la soupe aux arguments des néolibéraux. je pense que le mal des médias c’est de faire des raccourcis et vous y participer. peut être qu’il a fait des erreurs dans l’énoncé des problèmes je ne suis pas moi même dans ce milieu, je suis un simple amateur de cinéma donc je ne saurais me prononcer. mais il a le mérite de faire avancer les choses.en temps que citoyen qui paye ses impots, je trouve son geste nécessaire et beaucoup plus sain que celui, sous couvert que l’on s’attaque au système des subventions, des toubiana ou cet imbécile de ferenczi qui préfèrent que l’on fasse l’autruche. et bien non je ne veux pas que l’argent de mes impôts fasse fructifier les comptes en suisse de dany boon et consorts…cet argent doit aller à la création.
Nemo`Maraval dit des choses justes sur le cout des films (dans lequel rentre son salaire comme le fait remarquer Lioret en ajoutant qu’il gagne plus que lui) mais il se trompe dans les chiffres et surtout laisse entendre que le cinéma français est subventionné, ce qui est faux. Le cinéma français est surtout soutenu par des sociétés privées et l’aide, l’avance sur recettes provient des taxes sur l’argent qu’il génère
merci pour ces précisions. il semble que ce débat prenne des dimensions houleuses dans le milieu et me parait plus complexe qu’il n’ y parait au premier abord donc je prèfère ne rien rajouter de peur de dire des bêtises. en tout cas j’espère une longue vie au cinéma français et accessoirement aux autres cinémas que les aides françaises soient d’ordre public ou privé.
sinon tout autre chose en étant un peu familier je voulais vous souhaiter une bonne année et bonne chance pour Quai d’Orsay. votre disponibilité ne fait que renforcer l’admiration que j’avais d’or et déjà pour vous et votre travail.voilà c’est dit.
Cher Bertrand Tavernier,
Merci pour cette superbe année de chroniques cinématographiques! Vous êtes un cicerone irremplaçable! J’espère que cette nouvelle année sera pour vous riche en émotions et en découvertes.
J’ai revu, grâce à la collection « Westerns de légende », Rio Conchos de Gordon Douglas. Cette terre rouge du canyon m’avait marqué lors du premier visionnage, il y a bien longtemps. Elle est visuellement encore plus impressionnante que dans mon souvenir. C’est un petit morceau de désert, chaud et aride, qui continue de brûler en moi. Très peu de films m’ont fait cet effet.
J’ai cherché en vain une version DVD de Kiss Tomorrow Goodbye. Dans mon souvenir, James Cagney était tout aussi fêlé que dans L’Enfer est à lui. A défaut, je l’ai revu en VSH, c’est un polar qui me plaît toujours autant. Sec, nerveux, avec une narration polyphonique qui alterne les flashbacks sans aucune lourdeur. Savez-vous pourquoi ce film n’a bénéficié d’aucune attention des maisons d’édition? Quel jugement portez-vous sur ce film?
A Lacchos
Je crois que c’est un film domaine public avec en plus des problèmes de droit. Les gens qui en parlent et je crois en faire partie le trouvaient un peu en dessous du roman et moins tenu que d’autres Douglas(comme THEM) mais j’ai très envie de le revoir. C’est une production de Cagney tout comme ONLY THE VALIANT
To Bertrand Tavernier and to iacchos the torchbearer who leads us back from the Underworld: KISS TOMORROW GOODBYE may be found on amazon.com in used copies from around 19 dollars. No French or English subs but there is English closed captioning. Region 1 and legit, not public domain. Video and audio are perfectly respectable. Cagney’s excellent (his last great Noir gangster role) and very good supporting cast includes Ward Bond, Luther Adler, Steve Brodie and future prize in the great Tom Neal/Franchot Tone bout, the doomed Barbara Payton. Script’s by Harry Brown (THE SNIPER) and photographed by Peverell Marley. I don’t know anything about the quality of that Region 2 Spanish DVD on amazon.fr
A Michael Rawls: Dvdbeaver est d’accord avec vous pour cette édition Artisan 2002:
http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReviews15/kiss_tomorrow_goodbye_dvd_review.htm
Je ne comprends pas: « Subtitles: None » mais dans la critique, l’auteur précise « There’re no subtitle options, but for those who has capability, the closed captioning is provided. » Close captioning, c’est bien du sous-titre pour malentendants, non? Donc, ce devrait être « Subtitles » pas « none » mais : « English close captioning »? And who might be those strange guys who would not have capability? Je croyais qu’il suffisait d’appuyer sur la bonne touche? Ou alors « capability » est un faux ami linguistique. Je demande tout ça car c’est pour moi un atout pour acheter le fait qu’il y ait des st, et si c’est des st pour malentendants en anglais, ça ne me dérange absolument pas! By the way, Hap… py new year! comme postillonnait Joe E Brown dans SHOWBOAT!
Je tiens à revenir sur UNE NUIT, largement commenté par Bertrand Tavernier sur une page précédente. A mon sens le meilleur polar de ces dernières années qu’il faut absolument se procurer pour lui rendre justice. Il n’avait pas atteint les 200 000 entrées en salle. On suit une nuit d’un flic de la Mondaine, une brigade que tout le monde croit disparue, ce qui souligne l’aspect fantomatique du personnage joué par l’excellent Roschdy Zem. Tout au long de cette nuit on voit se profiler une conclusion qui ne sera pourtant pas celle attendue, et le dénouement souligne justement cette impression d’avoir vu agir un personnage appartenant à un autre âge, à un autre cinéma. Celui de Melville par exemple, BOB LE FLAMBEUR autant que RAZZIA SUR LA SCHNOUFF ou LE DESORDRE ET LA NUIT, des titres qui s’imposent sans que ces références ne soient convoquées comme un « hommage » mais au contraire comme une filiation naturelle. A 70 ans passés Philippe Lefebvre a réalisé un film remarquable, et on se demande pourquoi il n’a pas travaillé plus souvent pour le cinéma.
A emile-couzinet
Tout à fait d’accord
Meilleurs vœux cinéphiles pour l’année à venir.
Au sujet du cinéma des années 1930, vous trouverez sur le lien ci-dessous un article portant sur les compte rendus de censure du représentant du ministère de la Guerre à la commission de contrôle des films (1936-1938). Avec, entre autres, la grande époque du comique troupier… Bonne lecture
http://rha.revues.org/index7585.html
bonjour M.Tavernier
Je vous ai vu hier soir dans les bonus de L’attaque de la malle-poste et quant à votre interrogation sur la provenance de la musique déjà utilisée dans un autre film de Hathaway, ne s’agirait-il pas du vieil air folkorique de Stephen Foster, « Oh Susanna »? Je ne sais si c’est le thème auquel vous pensiez mais c’est je crois celui que l’on entend au début du film et, comme vous le mentionniez justement, on n’entend que peu de musique durant ce film (ce qui est une de ses qualités).
Bonne année à vous
Les vacances étant propices au rattrapage pour les films non vus dans l’année, j’en ai profité pour combler mon retard. Je livre donc en vrac qqs bons films français récents : « la guerre est déclarée » (Donzelli), « toutes nos envies » (Lioret), « le prénom », « ma part du gâteau » (klapisch), « un heureux évènement » (Bezançon). J’avoue avoir été très déçu par « Cornouaille » d’Anne Le Ny dont j’avais adoré « ceux qui restent » et « les amis de mon père » ; je trouve en particulier que l’interprétation de V Paradis est loin de ce qu’elle fait habituellement : en fait, je l’ai trouvée « fausse » et « surjouée ». Bref un film décevant.
Je voulais enfin signaler la puissance d’un acteur tel que Vincent Lindon qui est d’après moi un de nos meilleurs comédiens actuels.
A Maxou37
Vincent Lindon est de plus en plus formidable à chaque film. Ils est magnifique dans le film de Lioret (tout comme Marie Gillain), dans celui de Stephane Brizé et il est génial dans AUGUSTINE
Comme vous, j’ai été assez déçu par les REVOLTES DE LOMANACH et par LES CASSE-PIEDS. Le premier est cité par le Lourcelles et laissait espérer quelque chose d’intéressant. J’ai trouvé l’éloge de la paix et de la réconciliation aussi maladroite que naïve. Une convention qui évite de prendre parti entre les 2 France…Quant aux Casse-Pieds, je m’attendais à une oeuvre charmante dans le ton des films de Noël-Noël, chansonnier et acteur sympathique. Mais la mayonnaise ne prend pas. A propos de Noël-Noël, je garde un bon souvenir de son film LA VIE CHANTEE, vu une fois à la télévision. Mais bon, peut-être dois-je m’attendre là aussi à une révision déchirante…
Par contre, j’ai vu avec plaisir LA TENDRE ENNEMIE, de Max Ophuls, publié dans la même collection et qui, bien qu’il se situe entre la comédie romantique et le film fantastique, dynamite assez bien les conventions bourgeoises dans une mise en scène dynamique, typique de Ophuls.
a Adesages
Tout ,à fait d’accord sur le Ophuls
monsieur Tavernier, rien à voir avec le cinéma mais je voulais vous souhaiter une excellente année 2013 à vous ainsi qu’à vos proches et aussi une grande réussite pour vos projets et un immense plaisir de vous lire pour découvir de nouveaux films et de nouveaux cinémas. Cordialement.
A Maxou37
Merci du fond du coeur
Pour I’M ALL RIGHT JACK:
Les frères Boulting étaient Libéraux, non Conservateurs.
Le film, sorti en août 1959(après CARRY ON TEACHER), un mois avant les élections générales qui virent une avancée des Conservateurs n’est pas innocent mais n’ est pas une abomination comme THE ANGRY SILENCE sorti en février 1960.
Début septembre 1959, Harold Mac Millan rendit visite à la reine, à Balmoral, pour lui demander la dissolution de la chambre des communes. Pour ce joyeux évènement une projection de notre film fut organisée, film qui était déjà un énorme succès et fut le plus grand succès de l’ année, avant tout film américain. Le scénario et Sellers remportèrent les BAFTA. (quelqu’un connaît-il le roman d’ ALAN HACKNEY, théoriquement co-scénariste?).
Comme tous les acteurs évidemment techniques, Sellers peut agacer mais son interprétation est exceptionnelle. La tradition veut qu’il restait dans son personnage en permanence.
Pour ANOUILH:
La mode est maintenant à Anouilh. La mode suit la Pléïade et le méchant Anatole France est devenu le gentil Anatole France. Pour les gens de ma génération, à cinq années près la tienne, Anouilh représenta la tradition la plus stérile du théâtre français, celle soutenue par Jean Jacques Gautier
qui tendait à flatter le spectateur, dans ses passions politiques comme dans sa vanité intellectuelle.
Sans descendre dans les bas-fonds du sinistre Montherlant,
l’ ALOUETTE et BECKET restent des pièces gratinées.
Anouilh salissait la Résistance, la Révolution et la lutte de l’ Algérie, ce qui ne poussait pas aux sentiments fraternels, mais ses premières pièces étaient appréciées.
Le combat politique n’ empêchait pas l’ admiration pour Nimier, Rebatet, Perret….
Je ne suis pas les combats parisiens. Ces insultes contre
Resnais sont odieuses. Cet homme est sorti de l’air du temps, puis de l’ académisme. Il est devenu un grand réalisateur grâce au théâtre qui l’ a obligé à comprendre
parfaitement la nature du cinéma.
D’accord avec votre défense et celle de Bertrand concernant Vous n’avez encore rien vu, film encore une fois époustouflant d’inventivité alors que Resnais n’a vraiment plus rien à prouver!
En revanche, je trouve que les attaques contre Anouilh qui semblent de bon ton sont svt déplacées et rapides:théâtre vieillot, auteur « scolaire » ai-je pu entendre ici et là.Le comparer à Anatole France me semble illogique tant celui-ci est rigoureusement dépourvu pour ce que j’en connais des inventions du premier.Certes je défendrais d’abord d’autres écrivains du XXème siècle comme Aragon dont on va se débarrasser de trois coups de cuillère à pot lors des commémorations mais il n’en demeure pas moins qu’Anouilh a laissé une trace dans le théâtre du XXème siècle et possède plus d’aspérités que son apparente simplicité n’en laisse supposer.
Quant à la question politique effectivement il faut savoir séparer ce que l’on accepte politiquement et ce qu’on peut admettre esthétiquement sinon on peut passer à côté de grandes oeuvres: par exemple, même en étant vraiment à gauche on peut lire voyage au bout de la nuit, voir un Eastwood (un bon: pas J Edgar!),etc et les apprécier pour les oeuvres immenses qu’elles sont!
Merci a Bertrand Tavernier pour tous ces conseils de visionnage. En vous lisant, on croit entendre votre voix, vos intonations passionnées de cinéphile d’une infinie sincérité.
Pour ceux qui aiment Carol Reed, je vous invite à lire le texte que je lui ai consacré sur Filmographe.tumblr.com
Joyeux Noël à tous
Dans Fallen Idol , c’est vraiment le cas de dire que la scène de l’avion en papier est le summum du suspense!
Les gags sont tout aussi irresistibles. Au Zoo, l’enfant essaie d’attirer un animal hors de sa cage avec des miettes, mais, stupeur, ce qu’il a pris pour une cage sont les vespasiennes!!!
La scène dans le commissariat, avec la prosti/ indic qui lui propose de le raccompagner et lui parle comme
à un client ! Et les perles du film: les 2 femmes de ménages au début et à la fin du film quand de Madame Blaine ne reste qu’un contour de craie, elle qui confisquait la craie de Philipe au début du film…
Dans « Fallen Idol » , c’est vraiment le cas de dire que la scène de l’avion en papier est un summum du suspense!
Les gags sont tout aussi irresistibles. Au Zoo, l’enfant essaie d’attirer un animal hors de sa cage avec des miettes, mais, stupeur! ce qu’il a pris pour une cage sont les vespasiennes!!!
La scène dans le commissariat, avec la prosti indic qui lui propose de le raccompagner et lui parle comme à un client ! Et les perles du film: les 2 femmes de ménages au début et à la fin du film, quand de Madame Blaine il ne reste qu’un contour de craie,elle qui confisquait la craie de Philipe au début du film…
ahlala!vous donnez envie de tout voir mais j’ai pas le temps!!
Je n’aurais jamais pensé que LA CARRIÈRE D’UNE FEMME DE CHAMBRE, son titre original I TELEFONI BIANCHI m’ayant toujours paru plus approprié, aurait aussi bien vieilli. Je l’avais trouvé quelque peu désarticulé lors de sa sortie, typique de la période de Risi des années 70-80 (hors-mis PARFUM DE FEMME) mais il est vrai que la richesse de l’oeuvre, avec les incroyables séquences justement citées, parvient à faire passer l’aspect parfois bancal d’une caméra débridée qui ne s’embarrasse d’aucune forme. La mort de Gassman dans le film, tentant de réciter Shakespeare sous les canons des résistants, est effectivement un morceau d’anthologie. C’est la mort à qui l’on tord le cou dans un dernier éclat de rire, et le personnage prend soudain une dimension grotesque après tous les dangers traversés. Jamais je n’aurais pensé que mourir de peur pourrait être aussi cinématographique, quand on pense aujourd’hui à la multitude des effets employés dans les films pour rendre la mort aussi anonyme qu’un clic de souris dans un jeu vidéo. Peut-être d’ailleurs est-ce là l’aspect le plus risien de notre époque !
J’ai très envie de revoir DERNIER AMOUR à côté duquel j’étais totalement passé, peu convaincu par la dernière période de Risi, et étant plutôt adepte de LA MARCHE SUR ROME, du FANFARON ou de UNE VIE DIFFICILE que je considère comme son chef d’oeuvre.
PREMIÈRE DÉSILLUSION est un magnifique film de Reed, probablement l’un des meilleurs que je connaisse sur l’enfance, d’une lucidité et d’une maturité exceptionnelle. On sort totalement du cadre de l’enfant-victime adopté par la plupart des cinéastes, et je suis toujours très surpris de voir avec quelle intelligence Reed utilise l’image (en cela il est très Hitchcockien) pour faire participer le spectateur au déroulement de l’action du point de vue de chacun des personnages ; notamment dans cette fameuse scène du télégramme transformé en avion en papier, et où la vision de l’inspecteur s’oppose à celle de l’enfant, moment d’une confondante maîtrise cinématographique. Et ce n’est pas le seul ! Tout Reed est à redécouvrir. On comprend qu’il ait fortement influencé Polanski dont le rapport à l’enfance est l’un des fondements de l’oeuvre.
A Bruno Francois Boucher
Très fine analyse. A voir absolument. Mais découvrez aussi NIGHT TRAIN TO MUNICH et THE WAY AHEAD
De Michael Anderson, j’ai toujours aimé THE QUILLER MÉMORANDUM. Un film d’espionnage subtil avec un excellent casting de seconds rôles (Guinness, Von Siddow, Sanders…) sur un scénario de Pinter et une fin super ambigüe. bien meilleure que CHASE À CROOKED SHADDOW.
THE FALLEN IDOL est un vraie chef d’œuvre. on souffre pour ce couple qui s’aime au point de jamais oser réprimander l’enfant qui menace – bien malgré lui – de révéler l’adultère de Richardson.
De Carol Reed, j’avais aussi beaucoup aimé L’HOMME DE BERLIN-THE MAN BETWEEN avec James Mason, Claire Bloom et Hildegard Knef’. Le personnage de l’enfant sur sa bicyclette tres attache à Mason rappelle le duo adulte -enfant de THE FALLEN IDOL. Le film ne semble pas trouvable en DVD.
Je vous confirme que L’OR DE NAPLES comprend les six sketches, y compris celui avec De Sica en joueur maladif qui se fait plumer par un gosse en jouant à la Scopa. Ceci dit, le film, qui est intéressant, est loin de valoir LES ENFANTS NOUS REGARDENT.
J’étais curieux moi aussi de découvrir LES ENFANTS NOUS REGARDENT. Le film est malheureusement sorti chez Tamasa dans une mauvaise copie, ce qui est bien dommage (voir le test de dvdclassik : http://www.dvdclassik.com/test/dvd-les-enfants-nous-regardent-tamasa). Celà a freiné mon enthousiasme à l’acheter mais peut-être est-ce la seule copie disponible ?.
A Bertrand Tavernier: mon dieu que dites-vous de Andrew Keir, je trouve que c’est le meilleur Quatermass (ciné + tv inclus)! Il ressemble à Mortimer! Mystère des appréciations…
Mais vous avez raison pour Breen (Julian Glover), trop faible comme méchant.
Le dernier plan avec le générique défilant sur Shelley et Keir dans la rue est sublime, on dirait que ce n’est pas fini, que les Martiens vont revenir…
Très belle livraison qui brille une fois de plus par son éclectique générosité:
-Guru Dutt est une superbe découverte d’il y a bien longtemps et je pense acquérir ce coffret pour revérifier l’étonnante impression que m’avait laissé le très fievreux Assoiffé plus proche d’un Sirk que de Satyajit Ray qu’il fuadrait éditer soit dit en passant dans des éditions plus satisfaisantes que FSF (hormis Les joueurs d’échec chez Carlotta ds une magnifique édition, mes DVD font peine à voir!)
-Despair est l’un de mes Fassbinder préférés avec Ali,Maria Braun, Effi Briest et Berlin Alexanderplatz (autres modèles d’adaptation aux côtés de cette lecture troublante de Nabokov).Le talent plastique de Fassbinder y éclate de tous ses feux et Bogarde est une nouvelle fois royal.
-on oublie bien injustement la grandeur de Vittorio de Sicca au moins aussi important que Rossellini (ne jouons pas l’un contre l’autre mais sachons aimer les deux): Umberto D, Miracle à Milan , Le voleur de bicyclette ou encore ces enfants nous regardent prouvent son génie tranquille, son humanisme qui ne saurait être béat
-bravo pour avoir signalé Malveillance de Balaguero qui effectivement regarde du côté de Peeping Tom plus d’une fois.Quant au gore, il me semble totalement justifié comme par une nécessaire catharsis après tant de peurs retenues, d’horreurs entrevues.Balaguero est un cinéaste qui dépasse le genre depuis longtemps: il faut voir la beauté de Fragile pour bien le mesurer.Je le crois capable de nous surprendre encore plus.
je suis d’accord avec Ballantrae au sujet de malveillance. lorsque vous avez évoqué l’aspect gore , j’ai eu peur d’un final slasher genre saw ou hostel. il n’en est rien. tout au plus on peut s’amuser de la carotide qui arrose comme un jet d’eau de jardin. le film est diablement efficace et bien plus inquiétant que les deux films que j’ai précité.
Lors de la diffusion au cinéma de minuit, LES 5 SOUS DE LAVAREDE m’était apparu comme une très bonne surprise : comédie d’aventure rocambolesque et pleine de rebondissements, aux décors bien utilisés. Fernandel y est formidable (il passe allègrement d’un pays à l’autre à chaque fois de manière culottée). Finalement, puisque vous parlez de De Broca, on pourrait presque dire que c’est L’HOMME DE RIO des années 30 !