Monta Bell, films Pré-code, muets et du début du parlant
23 août 2016 par Bertrand Tavernier - DVD
LECTURES
TERREUR DANS L’HEXAGONE de Gilles Kepel est un livre salutaire, passionnant qui remet bien des choses à leur place. Formidablement documenté, comme tous ses autres ouvrages, il point les erreurs d’appréciations, les bourdes commises par la police, les médias, la justice par manque de culture et par ignorance. La sous-estimation dans les émeutes de 2005 de ce qui s’était passé dans la mosquée de Clichy.
DE SABRES ET D’UTOPIES de Mario Vargas Llosa est un formidable recueil de chroniques où l’auteur s’en prend avec la même violence tranchante, lucide, argumentée aux dictateurs (Pinochet, Videla) qu’aux démagogues
THE WHITES est un roman dur, âpre sur la police de Richard Price, par ailleurs magnifique scénariste. Comme l’écrit Christophe Laurent : « Ajoutez à cela une vraie science du dialogue (cette scène avec le fumeur de shit au sixième étage !) et si on excepte quelques bons sentiments superflus, l’image d’un Billy quasi irréprochable, The Whites est tout simplement passionnant, entre Joseph Wambaugh et Pelecanos, de grosses tranches de vie de commissariat, des vues imprenables sur un quotidien criminel, » Tomika Washington, une grande femme mince à la peau claire, probablement la cinquantaine, était étendue en peignoir de bain sur le sol sans moquette de la salle de séjour de son appartement en enfilade, portant encore autour du cou un lacet en cuir brut, l’arme du crime « . Et puis il y a ces vies de familles, ces vies d’immigrées, ces vies de débrouilles, ce New-York vivant, grouillant… Richard Price est un foutu écrivain et The Whites, tout simplement, a la grande classe. »
A lire comme complément indispensable, le très violent, très âpre CHIENS DE LA NUIT de Kent Anderson.
RUE JEAN-PIERRE TIMBAUD est un complément indispensable au livre de Kepel. Geraldine Smith raconte avec verve, sans peur du politiquement correct, la manière dont une utopie se défait, un quartier se voit gangrené par les fondamentalistes, les salafistes et comment tout le monde laisse faire.
FIVE CAME BACK est un livre extraordinaire sur cinq cinéastes qui se sont engagés : Ford, Wyler, Huston, Stevens, Capra. C’est passionnant et riche en découvertes incroyables sur l’antisémitisme de certains, sur la brutalité du racisme dans l’armée américaine et sur le fait que certains films « pris sur le vif » ont été entièrement reconstitués
Voir immédiatement après, DE HOLLYWOOD À NUREMBERG magnifique documentaire, exemplaire, passionnant sur Ford (des images que je n’avais jamais vues), Stevens, Fuller.
CINÉMA
D’abord une grande nouvelle : la ressortie d’INSIANG de Lino Brocka et la joie de constater que ce chef d’œuvre n’a pas pris une ride. Il nous parle aujourd’hui comme lorsque nous l’avons découvert grâce à Pierre Rissient. En ces moments où l’image verse souvent dans la boue la plus merdique (la manière dont la télévision publique a rendu compte de l’horreur de Nice laisse présager le pire pour la chaine d’info), où l’on manipule les faits et les émotions de manière abjecte, le regard de Lino Brocka remet les choses en place. Il voit l’horreur mais ne s’y complait pas. Dans un même mouvement, il intègre et le chagrin et la pitié.
Je ne connaissais pas du tout TRAQUÉ DANS LA VILLE de Pietro Germi qui est une belle découverte. Les 45 premières minutes, ce hold up pendant un match, sont dirigées avec une maestria, une science de l’ellipse qui montre que Germi avait absorbé ce que le cinéma américain pouvait avoir de puissant.
A signaler aussi la sortie de L’OPÉRA DE 4 SOUS de Pabst. Gary Giddins a dans un article paru dans WARNING SHADOWS réhabilité ce film et montré que l’adaptation n’édulcorait pas la pièce et que musicalement le film était mieux construit même s’il élimine quelques chansons. En s’ouvrant sur la Complainte de Mackie, il donne plus d’importance à ce que dit cet air.
FILMS AMÉRICAINS – MUET et DÉBUT DU PARLANT
MONTA BELL
Monta Bell est un cinéaste qui n’a jamais du être cité dans ce blog. Il avait pourtant un énorme talent et je ne peux que conseiller les trop rares films qu’on trouve ici et là, en attendant un DVD du superbe UPSTAGE.
TORRENT (qu’on peut trouver en Espagne, because Blasco Ibanez) est plus conventionnel, convenu qu’UPSTAGE ou LADY OF THE NIGHT. Le scénario de Dorothy Farnum, adaptant un roman de Blasco Ibanez, auteur très en vogue à l’époque flirte avec le mélodrame (un genre que Bell sait revitaliser) avec sa cascade de rebondissements, de serments qu’on oublie, d’invraisemblances, et le roman photo. Certains personnages semblent enracinés dans le répertoire : la mère abusive, tyrannique et avare (splendidement incarnée par Martha Mattox), le jeune premier velléitaire dont elle brise les élans romantiques, sa douce fiancée soumise, la jeune femme pauvre qui après avoir été trahie par son amoureux, va devenir une prima donna. Mais la réalisation de Monta Bell rapide, dégraissée surmonte ces handicaps. Il donne de la couleur, de la vie à plusieurs personnages secondaires que jouent Lucien Littlefield en barbier pygmalion et Mack Swain en riche éleveur obsédé par ses cochons (il faut le voir durant un diner exhiber et vanter la tortillon de la queue d’un ses porcs), insuffle énergie et dynamisme à la narration que ce soit dans la description d’un café parisien ou dans des moments dramatiques, quand le torrent (ultra symbolique des passions qui ravagent les cœurs) dévaste la ville : les plans où l’on voit une barque avec deux rameurs tenter d’échapper à la rivière déchaînée rivalisent avec les meilleurs serials et films catastrophe à venir. Mais surtout il y a Garbo qui dès les premiers plans, s’empare du rôle et du film. Elle est vive, rapide, provocante dans les séquences de comédie amoureuse où elle rit, sourit (certains plans annoncent CAMILLE), retenue, nuancée, grave dans les moments de douleur et de larmes. Difficile d’oublier son cri face à une nouvelle trahison de Riccardo Cortez : « Pourquoi ne puis-je pas haïr ? » Son jeu est moins solennel, moins figé que dans certains films ultérieurs.
LADY OF THE NIGHT vient de sortir chez Warner Archive : un prisonnier menotté fait une dernière visite à sa femme malade avant de passer en jugement. Elle est allongée non loin d’un bébé, il est accompagné par un policier et ses adieux sont brefs et poignants. Cette ouverture est filmée par Monta Bell avec une absence d’effets et de pathos. A la sobriété du jeu répond un découpage rigoureux, tout en retenue. Il sera condamné à 25 ans de bagne. On retrouve 18 ans plus tard sa fille, Molly, qui sort d’une maison de redressement et Florence, la fille du juge qui l’a condamné. Toutes deux sont jouées avec une invention, une sensibilité extraordinaire par Norma Shearer qui rend les deux jeunes filles totalement différentes, d’abord dans leur façon de s’habiller, de se coiffer. Molly arbore un maquillage appuyé, un chapeau orné de flamboyantes aigrettes, un collier avec d’énormes perles. Florence est plus sobre mais dans sa conduite, sa manière de bouger se montre plus extravertie, avec toute l’assurance d’une jeune patricienne tandis que paradoxalement, Molly, a des moments de timidité, de retenue qu’elle dissimule en mâchant du chewing-gum, des tenues noires et strictes. La réalisation est d’une rapidité confondante. Et d’une rare délicatesse. Il y est beaucoup question de rapports de classes.
Tout comme dans l’étonnant DOWNSTAIRS qui fait partie du volume 6 je crois de FORBIDDEN HOLLYWOOD avec MASSACRE (qu’il faut découvrir !). DOWNSTAIRS est une comédie sociale décapante, brutalement honnête et franche. Karl, le chauffeur que joue formidablement John Gilbert (également auteur du sujet original qu’il vendit 1 dollar à la MGM) piétine toutes les règles morales, tous les sentiments. Il séduit les femmes de toutes conditions, mariées ou non, leur ment, les exploite, les vole. Sa situation lui permet de connaître certains secrets (il conduit la baronne à un rendez-vous galant) qu’il saura toujours utiliser à son avantage : notamment pour éviter de se faire renvoyer ou pour pouvoir se retrouver seul avec Anna, la femme du maître d’hôtel. Il fait aussi chanter ses conquêtes, menaçant de tout révéler soit à leur mari, soit à la communauté des domestiques. Dans une des séquences les plus marquantes, les plus audacieuses il séduit la cuisinière viennoise, lui prend ses économies puis l’insulte, la rabaisse avec une rare violence. Dans cette version noire, cynique de DOWNTON ABBEY et GOSFORD PARK, les maîtres sont peints par Monta Bell et ses scénaristes (en plus de John Gilbert, il faut citer Lenore Coffee et Melville Baker), comme des individus égoïstes, aveugles (les hommes sont particulièrement obtus et stupides et leurs femmes les bernent aisément). Le film détruit la légende selon laquelle Gilbert parlait avec une voix de fausset. Il est épatant dans un rôle digne de George Sanders.
WYLER, DEMILLE
Citons aussi THE LETTER, première adaptation de la pièce de Somerset Maugham qui s’était jouée deux ans avant au Morocco Theatre et l’un des deux seuls films parlants (l’autre, JEALOUSY, a disparu) de la légendaire Jeanne Eagels, morte d’une overdose peu de temps après ces tournages. Tous deux sont réalisés par Jean de Limur dans les studios Astoria que dirigeait Monta Bell qui les aurait aussi « supervisés » et aurait participé au dialogue de THE LETTER. L’adaptation de Garrett Fort et de Jean de Limur, minimaliste, hyper théâtrale, se contente pourtant , semble-t-il, de respecter le texte de la pièce (ajoutant quelques plans de rue et le décor du bordel) que la caméra enregistre imperturbablement : longs échanges filmés en plan fixe, avec un minimum de changements d’axe, raccords raides et maladroits, interprétation souvent boursouflée sauf Herbert Marshall qui a vraiment du charme en Geoffrey Hammond, l’amant assassiné (et qui jouera le mari trompé dans le remake, tenu, ici, de manière plus raide, par Reginald Owen), bref tout cela fait très archaïque. Reste l’interprétation de Jeanne Eagels : parfois outrée, emphatique, elle ne manque ni de force ni de charme. Ni, malgré les roulements d’yeux, les mouvement de tête, d’une réelle modernité. Elle fait passer, malgré le côté manipulateur, parfois odieusement irresponsable du personnage (accentué ici par des répliques racistes, mais justes, vu son éducation et ses préjugés, qui disparaitront du remake plus édulcoré : elle traite sa rivale asiatique de « vile chose chinoise »), une fragilité assez émouvante qui évoque celle d’Helen Chandler. Et le ton est plus audacieux. Notamment la fin (celle qu’on imposa à Wyler le rendait fou).
CHICAGO (chez Lobster, avec une bonne présentation de Serge Bromberg) : le film est signé Frank Urson parce que DeMille ne voulait pas qu’une autre de ses réalisations vienne concourir avec KING OF KINGS pour les premiers Oscars, d’autant qu’il s’agissait d’une histoire de meurtre, de vol, d’infidélité conjugale, inspirée par deux faits divers criminels que fit mousser une journaliste (ici transformée en homme dans le bon scénario, riches en détails âpres et noirs, écrit, par Lenore J Coffee) qui en tira une pièce à succès. Roxie Hart est une épouse volage, séductrice et intéressée jusqu’à en devenir hystérique. La séduisante Phyllis Haver avec ses mimiques enjôleuses, son énergie épuisante, rend superbement l’irresponsabilité férocement égoïste, l’ignorance et les emballements de midinette du personnage. Et aussi sa soif de séduire : elle s’offre en quelques minutes au district attorney et à un journaliste. Dès qu’on lui résiste, elle pète les plombs, tue son amant qu’elle appelle Daddy (Eugene Pallette, impeccable) qui vient de la larguer en refusant de payer ses achats. Le ton du film, brillamment photographié par Peverell Marley, est d’ailleurs nerveux, sec, sans couplets moralisateurs (personne n’éprouve de compassion pour les victimes), et on peut le trouver plus percutant, moins daté que KING OF KINGS. Notamment quand il montre sans aucun jugement toutes les sortes de délinquantes, de meurtrières que côtoie Roxie dans la prison où elle attend son procès. La conclusion est toute aussi désenchantée et sans couplet moralisateur. Musique du Mont Alto Motion Picture Orchestra
Je ne veux pas passer sous silence le sublime, l’indispensable CHAPLIN INCONNU (Bromberg, Doriane) de Kevin Brownlow. Sa découverte remit en cause bien des idées reçues, des jugements expéditifs fondés sur des copies qui étaient des contretypes de contretypes. On découvrait enfin la réalité de ces films. Et Brownlow analysait avec une intelligence aigüe l’élaboration de certains chefs d’œuvre comme CITY LIGHTS dont on suivait la gestation presque au jour le jour grâce au matériau inouï amassé par Chaplin qui filmait toutes les répétitions. C’est une réussite bouleversante où l’on voit bien le phénoménal degré de liberté qu’avait arraché Chaplin, qui était la rock star de son époque. Voir et revoir ces trois épisodes constitue une expérience inoubliable.
Signalons aussi les Feyder muets qu’on trouve chez Doriane et Bromberg parmi lesquels VISAGES D’ENFANTS et CRAINQUEBILLE.
ENCORE LE PRE-CODE
Pour votre grand plaisir, je conseille vivement le FORBIDDEN HOLLYWOOD volume 6 (pas de sous-titres). Trois des quatre titres sont formidables à commencer par DOWNSTAIRS donc mais aussi MASSACRE d’Alan Crossland, l’histoire d’un Indien qui a quitté enfant la réserve (cela parvient à faire passer le choix de Richard Barthelmess, acteur blanc, qui, par ailleurs est souvent excellent et c’est un de ses trois films les plus revendicatifs avec HEROES FOR SALE, THE LAST FLIGHT) et est devenu une star de foire. Il revient veiller son père malade et découvre la manière dont on exploite, vole, martyrise son peuple. L’action se passe dans les années 30. Le film qui reste méconnu s’en prend à la manière dont on pille les Indiens, attaque le la religion, la corruption incroyable des mœurs des politiques, des fonctionnaires locaux. On évoque ouvertement le viol d’une Indienne par un notable. Un témoin est enlevé et fouetté. Barthelmess à la fin lance que le massacre commencé en 1850 continue 85 ans plus tard. C’est sans doute un des réquisitoires les plus engagés. La mise en scène est correcte, rapide mais sans invention ni style. Il y a de très beaux extérieurs et bien sûr le lot habituel de transparence. Ann Dvorak est une fois de plus remarquable et on arrive à l’accepter en Indienne (les figurants et petits rôles sont de vrais Indiens). Il y aussi un Noir (le très bon Clarence Muse) et en dehors de trois quatre répliques vives, on flirte avec le stéréotypes raciaux (un moment laisse entrevoir une alliance entre les Noirs et les Indiens, deux peuples esclavagisés). Beaucoup de séquences fortes avec une formidable collection de fripouilles menées par Dudley Diggs, le fat man de DANGEROUS FEMALE. Le jugement de Barthelmess avec une cour présidé par un juge Indien qui entérine tout ce que dit le procureur est un grand moment. La bande annonce du film est inouïe : une interview de Claire Dodd qui dit des choses terribles.
Autre film, MANDALAY. La première partie nous vaut une description brillante par Michael Curtiz d’un univers colonial, Rangoon reconstitué sur les plateaux de la Warner. La mise en scène est visuellement percutante (contre-plongées, amorces, travellings incessants, montage elliptique). Curtiz parvient à rendre excitant un plan de réaction de Francis et Cortez, une entrée dans un bureau en faisant alterner une contre plongée et une plongée avec ventilateur en amorce. D’autant qu’on a affaire à tous les archétypes du genre : l’exilée à la recherche de l’amour (Kay Francis superbement habillée par Orry Kelly) qui, larguée par le fourbe Riccardo Cortez (excellent), va devenir « hôtesse », prostituée, chanteuse sous la férule de Warner Oland, le médecin alcoolique sur la voix de la rédemption.. A ne pas manquer.
Le quatrième, THE WET PARADE, est un Victor Fleming qui s’en prend à l’alcoolisme d’après un bouquin que l’on dit nul de Upton Sinclair. Ce projet chéri par Thalberg a l’air zozo, l’histoire de deux familles qui dans le Nord et le Sud sont détruites par l’alcoolisme. Walter Huston Myrna Loy éclairent ce pensum où l’on peut voir Dorothy Jordan en ingénue, elle qui jouait l’amour secret de Wayne dans THE SEARCHERS.
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Commentaires (311)
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Cher monsieur, merci pour votre « Voyage »,visible à Lyon dans une seule salle qui ne désemplit pas. Et encore merci pour ce que vous dites de Gréville. Je n’ai pu voir de lui que « Les mains d’Orlac », et j’ai été frappé de la ressemblance entre les scènes d’accident de ce film et celle de « Remous ». L’ellipse d' »Orlac » me semblait dictée par un petit budget, mais on voit dans « Remous » un traitement semblable… il semble que ce cinéaste a une manière bien à lui de creuser les mêmes thèmes, motifs graphiques, effets de montage… dans « Orlac » il y a en prime Christopher Lee, inquiétant comme toujours mais cette fois en crapule, et qui joue dans un français curieux mais parfait.
à Bertrand: je viens de voir LA FLIBUSTIERE DES ANTILLES, IMDB parle d’une version de 81′ et d’une director’s cut de 87′!Mon dvd allemand propose une 78′ (comme le Carlotta). Lourcelles dit 87! Je passe sur les histoires de 25 ou 24 images/sec. pour simplifier mais avez-vous entendu parler de minutes envolées dans la poudre à canon?
A MB
Non, je n’en avais jamais entendu parler. Lourcelles est ultra précis et le 24/25 images peut provoquer des différences
OK merci, je sais pas d’où ça sort. La différence sur un film de 90′ c’est à peu près 4′. En fait j’ai trouvé 78, 81 et 87′ pour ce film en cherchant des infos. De toute façon, si vous n’avez jamais entendu parler de coupes dont d’ailleurs je ne vois pas de quel motif elles viendraient (à moins qu’un producteur puritain ait coupé les scènes de Jean Peters toute nue! et c’est pas une durée trop longue non plus…), à mon avis y’en a pas eu!
Pour ceux qui se moquent de ce genre de question, ne pas lire la suite: Si Lourcelles l’a vu en 24″ et donc 87′ dit-il ce qui est probable, et comme les dvds système pal européen restituent en 25, on accélère pour passer à 25 en soustrayant 4,20% (oui! 4,20% merci Dvdbeaver!) on arrive à 83′ pas 78! ouf! (Maltin qui donne c’est sûr les durées 24″ des dvds américains système ntsc dit aussi 87′).
Il faut noter qu’avec les br européens on repasse en 24″, ce qui est bon (d’où les diffs de durée entre les films sur dvd et ceux sur br, pour exemple cf les deux tests de dvdclassik pour L ETRANGLEUR DE BOSTON chez Carlotta, entre autres!). Sinon, LA FLIBUSTIERE c’est vachement bien malgré Louis Jourdan, catastrophique (Tourneur limite les dégâts en lui serrant la vis: il n’a pas droit à la moindre once de cabotinage).
A MB:
Ce « PAL speed-up » c’est la raison pour laquelle les dvd musicaux sont toujours en NTSC, l’accélération du PAL changeant le diapason. Même pour les films, il y a des gens qui sont sensibles à ce changement de « pitch » et qui trouvent que leurs acteurs préférés ont un ton de voix légèrement trop aigu en PAL. Personnellement je n’ai jamais noté de différence, il faudrait que je fasse une comparaison.
à Mathieu: jamais senti de différence non plus, même pour la musique mais je suis content que les BR français retrouvent le 24″ des films parlants. Au fait quand on voit un muet en br, on est à la bonne vitesse?
A MB:
Le passage de 81′ à 78′ correspond assez bien à celui de 25 à 24 images/sec. Mais les 87 min. d’une version director’s cut, si elle existe, il ne faut pas trop compter sur Fox pour nous la restituer. C’est vrai que Lourcelles est précis et donne par exemple pour les films muets des métrages plutot que des durées. J’aime beaucoup ANNE OF THE INDIES, beaucoup plus que THE FLAME AND THE ARROW par exemple, et Jean Peters est vraiment émouvante, et, un peu comme Vivian Leigh dans GONE WITH THE WIND, la colère la rend plus belle, et dans ANNE…, elle est en colère du début à la fin, jusque dans la mort, en colère contre la vie, l’amour, les Anglais, Barbe Noire, Louis Jourdan, elle même…
à Mathieu: « Le passage de 81′ à 78′ correspond assez bien à celui de 25 à 24 images/sec. « : correspond tout à fait (81-4,2%=77,59!!!), par contre les 87’… je ne sais pas d’où sort cette info IMDB de prétendue « director’s cut » reprise partout de Wikipedia au moindre site de cinéphile, sans explication. Je ne retrouve pas de confirmation, Tourneur n’en a rien dit dans ses interviews a priori.
A MB et tous,
A lire l’information et vu le scénario je me dis qu’il y a peut-être eu deux fins de tournées ?
Chez Ridley Scott par exemple la director cut change (ou ajoute) la fin sur BLADE RUNNER. J’imagine qu’il y a beaucoup d’autres exemples.
Et si, comme vous le suggérez, des scènes « sexy » de Peters ont été coupées cela donnera de l’énergie pour essayé de dégotter ce graal disparu !
Sur le genre, mais très différent, j’ai découvert BILLY BUDD il y a peu, de peter USTINOV, j’ai été surpris par la beauté du scénario, de l’histoire, la qualité de la réalisation. J’ai repensé aux anecdotes d’Ustinov avec Mann sur Spartacus.
a Stag
Arretons les délires, il n’y a eu aucune coupure dans LA FLIBUSTIERE et ce que l’on voit est le film d’origine accepté et contrôlé par Zanuck. Et Tourneur n’a jamais mentionné de fin alternative. D’ailleurs le film a une logique que confirme le scénario de Philip Dunne
A Bertrand et tous,
J’ai trouvé un blog qui dit des choses intéressantes sur le filmet sur des discussions entre Zanuck Dunne et Tourneur. Je vous renvoie au lien http://filmsofthefifties.com/anne-of-the-indies-1951/
L’expression director cut je ne sais pas à quoi elle correspond pour Tourneur. Pour Kubrick je vois trés bien mais je ne sais pas si Tourneur faisait le montage lui même ou avait un monteur attitré ?
Ce qui est sûr c’est que Zanuck, a dû lui avoir le ‘final cut’ Bertrand ? Ce qui explique peut être quelques modifications, comme le suggère le lien plus haut.
A Stag
J’ai regardé ce blog : c’est juste le scénario bien raconté, avec de belles photos et de grossières erreurs : Tourneur, « spécialiste des petits budgets », venait de tourner LE PASSAGE DU CANYON, l’un des plus gros budgets de la Universal, EXPERIMENT PERILOUS, BERLIN EXPRESS étaient des films A importants comme EASY LIVING, OUT OF THE PAST. Tourneur lui même était furieux quand on le qualifiait de metteur en scène B. Le texte est bourré de sottises comme si l’auteur n’avait jamais lu ce qui a été écrit sur Tourneur même en anglais. Il n’est que de voir le soin des plans, des cadres, la manière de jouer avec les couleurs, la façon dont sont dirigés les acteurs, tous tendus et sobres (et parlant plutôt plus bas que de coutume). La manière dont il cree une atmosphère qui à la fois sert le propos et l’entraine ailleurs (mélancolie sous jacente, plans nocturnes poignants). Et la manière dont Tourneur filmait (mouvements de caméra sophistiqués, place des lumières dans les plans) réduisait
les choix de montage. Et dans tous les films Fox, il y avait des petites modifications. Le tout était de les prévoir comme a dit Hathaway qui était par ailleurs très respecté par Zanuck. Lequel propose à Tourneur une autre production A WAY OF A GAUCHO
à Stag: le problème c’est que LA FLIBUSTIERE n’est vu dans ce blog que comme un film de pirates caracolant et coloré et en celà inférieur à d’autres avec Lancaster ou Fairbanks. L’auteur voit un côté routinier au film en ignorant tout le côté singulier: tragique et suicidaire, en général pourtant absent du genre (CORSAIRE ROUGE ou FLAME AND THE ARROW). Le dir de la photo, Harry Jackson est juste cité. Le film est vu comme « démodé et pour les familles » parlez d’un hommage! mais les captures sont faites avec soin.
A Bertrand et MB,
Je vous fait mes excuses pour cette mauvaise lecture. J’ai effectué hier une recherche google bien précise pour comprendre cette histoire de director’s cut et je n’ai lu que le passage ou ce blogueur parlait de Zanuck Dunne et Tourneur (je savais que citer un blogueur était soumis à réserves mais je voulais vos avis).
à Bertrand:
Vous parlez de mélancolie à propos d’ ANNE OF THE INDIES et c’est exactement ce que j’ai ressenti en voyant le film, et c’est vraiment par la mise en scène que ce sentiment est rendu. Il y a une tristesse dans dans la révolte d’Anne, qui est une espèce de « rebel without a cause » à sa façon, inadaptée à la vie. Même son désir de vengeance, auquel elle finit par renoncer, a quelque chose de pur, alors que souvent la vengeance nous est montrée (et justement) comme une passion avilissante, comme dans THE BRAVADOS de King, ou comme essaye d’expliquer Brian Keith à Steve McQueen dans NEVADA SMITH (film par ailleurs assez décevant). Le personnage d’Anne dans LA FLIBUSTIERE… me fait penser aux airs de Sesto dans le GIULIO CESARE de Haendel, à la fois pleins de fougue vengeresse et nimbés de mélancolie.
à Stag: en tt cas, ce qui serait intéressant c’est de savoir d’où est sortie cette histoire de directorscut mystère! si vous trouvez quelquechose…
à Mathieu: le film est complètement tourneurien: la mélancolie qui se résout dans la mort! à croire que JT a infléchi le scénario de Dunne. J’ai cherché un peu des opinions sur ce film et bien sûr je ne tombe que sur « démodé », « familial », « conventionnel » ou « convenu » chez les internautes ou les sites de ciné. Encore un film auquel on peut appliquer la phrase de Bertrand à propos de QUAND LES TAMBOURS… de Fregonese: « quand c’est subtil, les imbéciles ne comprennent pas ». Encore que là c’est comme le nez au milieu de la figure: le plan final de la mort de Anne n’est pas suggéré: c’est le summum du tragique mais non… « démodé », « familial »… et bla et bla… quand se débarrassera-t’on des crétins? difficile à dire.
A MB
Des incultes qui ne savant pas regarder. Mais il y a des analyses remarquables en français et en anglais qu’aucun n’a lu
à Bertrand: ANNE: franchement, en gouglisant un peu je n’ai trouvé que des âneries mais je vais m’obstiner! Mais connaissez-vous ce bouquin de Fujirawa « JT the Cinema of nightfall »? Sinon je vais relire le Michael Henry qui est un peu cher (mais médiathèque), il y a aussi en français « Jacques Tourneur, les figures de la peur » de F Lafond, un en espagnol signé RH Flores. Un livre est consacré à VAUDOU un autre à LA FELINE! Je ne savais pas qu’il en avait inspiré autant. Celui qui me fait envie est « Ecrits de JT » qui joint un dvd dans lequel on a le seul entretien filmé, par FR3 Bordeaux à Bergerac où il passait sa retraite. Je l’avais vu lors de sa diffusion. Il y a aussi quatres scénarios inédits de JT dont « Murmures dans un corridor lointain »… (titre qui vous paraissait définir tout son cinéma). Bon! là-dessus je me rue sur mon porte-monnaie à bientôt!
« Mais il y a des analyses remarquables en français et en anglais qu’aucun n’a lu » je n’avais pas réalisé que vous parliez des bouquins dont ceux que je cite ci-dessus!
à Stag: attention gag! je ne veux pas vous faire rêver les scènes sexy de Jean Peters c’est mon petit délire! le vrai mystère c’est pourquoi un site important se permet de parler d’une soi-disant director’s cut imaginaire et tt le monde reprend derrière.
Oui c’est curieux, en même temps s’il y un hypothétique director’s cut à 6 minutes de plus, il est fort possible qu’aucun spectateur ne l’a vu (ou personne n’y a vu de différences flagrantes). Quand à savoir pourquoi cette information est sortie, il faudrait déjà connaître la source d’une telle assertion quand bien même le site soit sérieux… J’imagine pour ma part assez mal Zanuck faire supprimer 6 minutes (à moins d’avoir quelques plans non conforme au code en vigueur effectivement…)
Sur le même sujet des différences de copies, j’en profite pour parler de LA BELLE EQUIPE : j’ai vu les deux fins du film et je ne suis pas loin de penser la même chose que Jacques Lourcelles : la version proposée par Spaak et Duvivier est certes conforme à la noirceur chère au réalisateur mais on comprend en tout cas la volonté des producteurs de retourner la scène car même aujourd’hui elle sonne assez faux : il aurait fallu montrer une tension crescendo pour faire accepter la mort de Vanel par Gabin. On peut certes admettre un coup de folie de Gabin mais le voir trucider d’un seul coup son ami alors que 5 minutes avant il lançait le bal avec entrain et gaieté : cela sonne bien artificiel! J’ai revu toute la fin « optimiste » du film sur ma VHS René château : elle semble plus cohérente même si elle souffre d’avoir été retournée sans Viviane Romance. Lourcelles qualifie les deux fins de non convaincantes. Dommage pour un film qui reflète parfaitement ce qu’a été l’utopie du front populaire et Gabin y tient encore un rôle magnifique. On peut regretter que le bu ray du film ne propose pas les deux versions (comme la Fox l’ a fait avec le coffret dvd LA POURSUITE INFERNALE de Ford même si le blu ray sorti plus récemment ne reprend plus la version Zanuck !).
Sans doute Gaumont avait un « deal » avec les ayants droits du film qui avaient été en procès avec René Château pour la diffusion sans leur accord de la fin « optimiste » de LA BELLE EQUIPE.
Comme quoi, loin du charcutage de certains films, certaines versions dites « producteur » tiennent aussi bien (ou aussi mal !) le coup que la version director’s cut…
A Damien D
Il me semble que c’est Pathé qui l’a sorti et fait restaurer. J’en parle à une responsable
A tous ceux que cela intéresse,
Je viens de trouver sur google des extraits d’un livre : JACQUES TOURNEUR : The cinéma of nightfall qui donne je pense l’explication de ces deux versions, celle que l’on voit en DVD, et celle initialement tournée.
Je n’arrive pas à mettre le lien, trop long, qui ne se publie pas ici.
La recherche google qui amène à ces pages est : jacques tourneur the cinema of nightfall anne of the indies (pour moi le 4ème résultat).
Autour de la page 190 du livre si quelqu’un le possède déjà.
Oui au temps pour moi, Pathé et non Gaumont ! My mistake… Oui il serait intéressant d’avoir leur réponse sur la version « optimiste » non proposée (sauf sous la forme d’extraits dans un bonus).
J’en profite ici pour vous féliciter pour votre « voyage… » que j’ai vu dimanche dernier dans une des rares séances à le proposer. J’attends avec impatience les quelques 9 heures supplémentaires pour la série à venir.
à Stag: ANNE: merci beaucoup pour la recherche je fonce voir ça!
et bravo!
à Stag: j’ai été voir, le bouquin de Fujirawa fait une très bonne approche de LA FLIBUSTIERE à faire rendre gorge aux fâcheux qui veulent n’y voir qu’un « petit film de pirates ». Je dois l’acheter merci de me l’avoir signalé: alors selon l’auteur, il y a bien eu des compléments rajoutés par le désir de Zanuck insatisfait qui jugeait qu’il fallait mieux montrer que Anne se sacrifiait pour sauver les vies de Jourdan et Paget , tardant ainsi à fuir au point de se laisser rattraper par Barbe Noire, mais c’est une version que j’ai bien vu dans le film dans la version que nous connaissons (81′ ou 78′ selon qu’on est en 24 ou 25 im/sec!). Autrement dit, le film eût sans doute été encore plus court sans ces « retakes » faites par Tourneur lui-même mais sans Herbert Marshall hospitalisé…
A MB,
Merci. J’adore ce film mais je l’ai pas vu depuis quelques mois il faut que je revois ces détails de la fin mais j’ai été pris par votre information parce que cette fin m’a toujours un peu déçu et que j’en espérais peut-être une autre, ce qui n’a pas l’air d’être le cas.
Les auteurs du film semblent s’être partiellement inspiré de la vie de Bonny, une femme pirate. Le film n’est que peu fidèle mais cette pirate elle même a laissé quelques énigmes. Après son arrestation et sa condamnation à mort, (à 23ans de mémoire) puis le sursis parce qu’elle était enceinte, une version l’annonce exécutée, une autre dit que son père aurait versé une somme importante pour la faire libérer et qu’elle aurait finit en honnête femme mariée.
Mais donc dans ANNE OF THE INDIES, une seule fin, Jean Peters n’en réchappe pas, jusqu’au prochain film.
J’ai également cherché dans les entrailles du net s’il était sorti une version « director’s cut » au cinéma, ou en VHS un jour, ce qui justifierait qu’IMDB la mentionne. J’ai fait choux blanc !
Tourneur étant décédé en 1977 il parait difficile qu’une édition soit ressortie en VHS (?), au cinéma peut-être, ou à la télévision (?) comprenant la première mouture avant les corrections de Zanuck. Mais selon ce que vous dites celle-ci n’aurait pas été la plus longue mais la plus courte des deux.
Mais enfin à lire ces épisodes j’apprécie chez Zanuck cette implication et ce soucis du détail. Probablement cela a dû contrarier quelques réalisateurs attachés à leur « filiation », mais quel grand producteur !
A stag
Tout cela est du délire qui galvaude l’expression director’s cut. On sait maintenant quels sont les films qui ont souffert de coupes (il y a eu quelques découvertes comme cette fin de MY DARLING CLEMENTINE mais il ne s’agit pas d’une director’s cut et Ford ne s’en est jamais plaint mais d’un retournage et de changements opérés avant le mixage final). Zanuck faisaient très souvent opérer des modifications, parfois avec raison, parfois non. Mais il pouvait aussi écouter des metteurs en scène comme Hathaway qui lui a proposé de retourné le dernier quart du CARREFOUR DE LA MORT. Mais dans le cas de LA FLIBUSTIERE, il n’y a JAMAIS eu de director’s cut et de fin alternative
à Damien D: BELLE EQUIPE: c’était un bonus tout trouvé de sortir aussi la fin heureuse sur le br, dommage. Je l’avais vue chez Brion et elle ne m’avait pas choquée. Je croyais me souvenir que Viviane Romance y était aussi, qu’elle repartait de la guinguette vaincue. La vhs René Chateau comporte les deux fins c’est ça?
A Stag:
Moi j’avais été plutôt déçu par le BILLY BUDD d’Ustinov, malgré une réalisation convaincante, un beau cinemascope noir et blanc, de très bons acteurs: Ustinov lui même, Robert Ryan en Capitaine Claggart dans un de ses nombreux rôles de maniaques psychorigides (alors qu’il devait être tout le contraire dans la vie), Melvyn Douglas méconnaissable en vieux marin norvégien. Non ce qui m’a déçu c’est que le film ne soit pas tiré directement de la nouvelle de Melville, mais d’une pièce elle même tirée de la nouvelle, et qui accorde au procès de Billy une longueur que j’ai trouvée démesurée, et dans la deuxième partie le film m’a paru se transformer en cours de casuistique juridique assez verbeux et assez ennuyeux.
A Mathieur
Là, je vous rejoins assez mais le reste du film est assez passionnant
J’ai bien apprécié votre intervention diversifiée ce matin sur FC, vous étiez invité au sujet de « Voyage à travers le cinéma français », l’on vous écouterai des jours à raconter des anecdotes parfois si significatives d’une personnalité, d’une attitude…
Et puis pour finir, le top, en extrait sonore, l’un des dialogues les plus drôle de « Que la fête commence ! », alors bravo.
Cependant:
Vous auto-citez vous dans ce panorama du cinéma français ??
Cruel dilemme ?? Ou pas du tout ??
Et dernière question, y aura t’il un livre reprenant votre documentaire ??
A Catherine
Pas du tout car j’arrête le film au moment ou je vais passer à la mise en scène. Le seul travail personnel que je cite est la bande annonce de la 317ème section. Quant au livre, je poserai la question à Actes Sud
Je vous ai écouté également sur FC et j’aimerai revenir sur Rozier et ADIEU PHILIPPINE que j’ai découvert juste cet été. Hormis certaines scènes du début (avec la balade des deux héroïnes par exemple) ou toute la dernière partie du film (avec les scènes de danse et le départ pour l’Algérie), je trouve que Rozier n’atteint pas encore toute la spontanéité qui atteindra la perfection avec DU COTE D’OROUET par exemple. Parfois le jeu des acteurs ne semble pas totalement libéré voir en décalage avec les ambitions du film (la scène avec l’italien avec des dialogues un peu artificiels par exemple). Et pourtant l’ensemble devait pour l’époque effectivement être d’une belle fraîcheur (souvenir durable sans doute lié principalement au montage habile entre la musique, les magnifiques plans des 20 dernières minutes). DU COTE D’OROUET que Rozier a mis du temps à tourner me semble plus parfait dans cette spontanéité recherchée, le jeu des acteurs (dont Bernard Menez), les images de la cote vendéenne… Un film qui respire la liberté. MAINE OCEAN plus farfelu au niveau scénario était tout aussi réjouissant.
Ok, merci.
à Catherine: vous auriez pu donner le titre de l’émission mais je vais la retrouver. J’en profite pour dire que Bertrand était aussi invité à l’émission Plan Large sur FCulture sur le même sujet. Dans la même émission, Frederick Wiseman était aussi invité et a exprimé son aversion pour le dernier Ken Loach palmé à Cannes. Très intéressant: il n’aime pas le Loach et dit que le film attaque injustement les services sociaux et les traîne dans la boue alors que selon lui, ces gens-là font un travail admirable, j’ai tendance à le suivre même si je n’ai pas vu I DANIEL BLAKE. La situation sociale tragique en Angleterre et la qualité des personnels des services sociaux étant deux sujets totalement différents, un de trop pour un seul film. Or, là, Loach semble vouloir parler de la première chose et donc à quoi bon taper en plus sur des gens qui font un travail difficile? à moins que l’on imagine que l’une déteigne sur l’autre je n’y crois pas, mais je verrai le film un jour.
https://www.franceculture.fr/emissions/plan-large/frederick-wiseman-bertrand-tavernier-travers-le-cinema
L’invité des matins:
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/bertrand-tavernier-une-certaine-idee-du-cinema
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-2eme-partie/bertrand-tavernier-une-certaine-idee-du-cinema-2eme-partie
A Alexandre Angel:
ANPE et services sociaux ne sont pas la même chose certes mais pour les gens qui vivent du RSA, et qui sont de plus en plus nombreux, la recherche d’emploi et les autres aspects de leur vie, y compris intimes, sont liés car gérés par les mêmes personnes (employés des CCAS au niveau communal dépendant des conseils généraux au niveau départemental). C’est à dire que ce sont les mêmes personnes qui vont gérer un refus d’emploi ou de stage bidon et par exemple la garde des enfants avec la pression qu’on peut imaginer. Pour juger de la qualité humaine d’un travailleur social, il ne faut pas l’avoir comme collègue ou comme ami, mais en face de soi comme allocataire du RSA. Il y aussi la CAF, c’est à dire l’organisme qui verse les prestations et qui peut faire des contrôles assez humiliants au domicile des personnes (vérifier par exemple qu’une femme ne vit pas en concubinage avec un homme ce qui diminuerait sa prestation). Il y aussi des cas de CAF faisant systématiquement des contrôles sur des allocataires du minimum vieillesse d’origine maghrébine pour vérifier qu’ils ne passent pas trop de temps au bled et auquel cas leur minimum vieillesse est supprimé (alors que le Maroc et la Tunisie sont (étaient) devenus des havres pour retraités français à qui on ne demande pas de preuve de résidence en France). Ce qui n’empêche pas des trafiquants de drogue notoires de rouler en BMW tout en touchant le RSA…
A MB
J’ai détesté ce qu’a dit Wiseman sur Loach. Il ne connait pas le sujet. Les services sociaux depuis des années en Angleterre ont été détournés en partie de leur but. On apprend aux employés à éliminer les chômeurs pour faire baisser les statistiques, on essaie de les écoeurer. Il y a eu plusieurs articles là dessus. Loach dit même qu’on leur donne des cours pour que les gens renoncent à se présenter. Il y a eu des dérapages similaires en France. D’ailleurs Wiseman déteste tout sauf ses films et à la fin, il m’exaspère. Il détestait Rouch et n’est pas parvenu à citer un bon film français
A Bertrand: Plus que des dérapages, en gros c’est la même politique avec plus d’hypocrisie côté français. Loach avait déjà abordé les dérives des services sociaux avec LADYBIRD.
à Bertrand: OK, merci de cet avis. Très intéressant.
Sinon, lors de mes années de chômage j’ai été reçu par plein de conseillers ANPE qui prenaient vraiment à coeur leur boulot (à part un ou deux cons minoritaires). Sans doute suis-je resté sur cette impression en écoutant Wiseman. Il faut que je voie DANIEL BLAKE, bien sûr.
Aïe, ça déçoit.. Moi qui ourdit de me payer les 3 coffrets de son intégrale. Bon, de toute manière, quand j’ai une idée en tête…
A MB
Oui, d’abord vous avez raison, et attention, conseillers ANPE et assistant(e)s de service social, ce n’est pas tout à fait pareil. Les travailleurs sociaux en service médico-social n’ont absolument pas le même rapport aux statistiques. Je dirais que le grand écueil qui les guettent est une certaine logique guichetière plutôt qu’une réelle volonté de faire bouger les choses. Mais jusqu’à nouvel ordre, il n’y a pas encore de réelles soumission aux statistiques.
J’avais une meilleure opinion de Wiseman avant de l’entendre sur Loach comme s’il était atteint du » syndrôme Lanzman « à savoir qu’il se sent seul autorisé à traiter certains sujets.Dommage car c’est un très bon cinéaste qui n’a pas besoin de dénigrer pour exister.
J’irai voir le Loach car il reste debout face à la folie qui s’empare de notre temps et a la vertu de ne pas s’adapter aux horreurs du Néolibéralisme qui semble capable de liquéfier bien des choses.Aujourd’hui sur France inter à On aura tout vu Guediguian en parlait assez bien.
Bravo Bertrand pour avoir donné du relief à cette émission qui ne tient pas la route comparativement à Projection privée elle a enfin un peu décollé avec vous ou avec le retour samedi dernier de …M Ciment!
à A Angel: ses films qui partent de HIGH SCHOOL jusqu’à WELFARE sont fascinants (LAW AND ORDER, BASIC TRAINING…), et WELFARE est un chef d’oeuvre. Après je me suis arrêté à THE STORE en 83 et je n’en ai plus vu aucun jusqu’à BOXING GYM sans savoir pourquoi. Qu’il dise des conneries sur DANIEL BLAKE de Loach d’accord mais ça n’empêche pas.
à AA: oui j’oubliais: merci pour la précision entre ANPE et services sociaux, pas tt à fait pareil.
A Alexandre Angel:
Moi ce qui me déçoit (n’ayant pas pu écouter l’émission), c’est d’apprendre que Wiseman n’aimait pas Jean Rouch…
A Mathieu
Il n’aime personne en dehors de lui et quand on lui demande de citer un grand documentaire, il dit DUCK SOUP
A Mathieu
Je me l’imaginais gentil et humble Wiseman (d’après les photos de lui). Comme quoi..
WISEMAN:OK, Frederick Wiseman serait un imbécile prétentieux très bien. Je parle de ce que je connais: la période que j’ai citée (ses débuts des 70) avec ce qui se retrouve à l’écran, je n’ai pas à m’intéresser à l’ego des cinéastes. Sinon y’en a un paquet dont je ne verrais pas les excellents films pour protester contre leur manque d’humilité. Revenons à l’essentiel: Wiseman a fait des films formidables (et j’ajoute JUVENILE COURT à ma liste). J’avais essayé de voir d’autres plus récents (STATE LEGISLATURE…) et avais abandonné, découragé par la durée à tort ou à raison. Peut-être est-ce moi ou est-il devenu moins intéressant dans les 80 et après? En tt cas, qui n’a vu ni WELFARE ni JUVENILE COURT va se retrouver scotché à l’écran pendant quelques 3 heures à chaque fois. C’est ce qui m’importe.
A MB
Entièrement d’accord notamment sur tous les premiers films. Parfois ensuite, son système tourne à vide si le sujet, l’institution, sont moins intéressants
à Bertrand: tt à fait d’accord, il a pu ressaser. Et ça confirme que surtout avec un système de sobriété maximum quant au style: pas de commentaire en voix off, pas de musique, pas de caméra qui bouge sauf pour suivre un mouvement (ce qui est toujours du style), le sujet devient décisif pour la réussite du film, on ne peut pas le « transcender ». Peut-être faut-il chercher son incursion dans la fiction (SERAPHITA S DIARY) et l’insuccès suivant, comme le tournant.
Il y a un truc curieux: dans ses entretiens avec Truffaut, Hitchcock se dit à un moment tenté par le documentaire, et qu’il aurait voulu faire un doc sur le circuit de la viande de boucherie: c’est tt à fait MEAT, un Wiseman que je n’ai pas vu d’ailleurs.
A MB:
Oui ne confondons pas l’oeuvre et le caractère de l’auteur, dans ce cas il faudrait rejeter les films d’Autant-Lara ou les nouvelles de Maupassant (sans parler de Céline…)
Que connait Fréderic Wiseman des services sociaux anglais qui ce sont dégradés sous le régime de Thatcher au début des années 80.Il n’existe dans ce payx aucune conventions collectives pour plusieurs catégories de salariés et les syndicat sont muselés par le patronat et la chambre des Lords.Je respecte les films de Wiseman,il devrais tourner un documentaire sur les ravages du capitalisme aux Etats-unis qui continue à sévir et à mettre dans les rue des quantités de famille à travers tout ce pays conditionner pour une campagne lamentable aux yeux du monde.Cotoyant des travailleurs sociaux,la France est encore à l’abri mais jusquà quand.En effet depuis 10 ans les crédits de l’état baisse afin d’aider les services à l’enfance,les crèches,les centres de loisirs et la diminution des postes au niveau du Conseil Départemental.La droite comme le ps sont responsables de la précarité et la misère dans nos villes comme dans nos campagnes.Ken Loach à travers ses films à toujours sut apporter une lueur d’espoir fait de fraternité,de partage et de solidarité.Il est souvent venu au festival Résistances à Foix et il est conscient que grace au cinéma on doit faire bouger les citoyens et décrire des situations dures d’étres qui survivent dans un monde ou l’argent depuis la nuit des temps.
« Chotard et cie »ne restera pas un film mémorable dans la filmographie de Jean Renoir.Charpin qui incarne un gros négociant en épicerie en fait des tonnes avec son accent mériodanal et écrase des scènes qui aurait pu etre cocasses et droles.Puis le film respire le carton pate de studio,aucun plans exterieur,manque d’esthétique et du sens du rythme,lenteur des mouvements de camera…Enfin ça reste quand meme une curiosité sorti chez René Château vidéo.
Hélas pour LES NUS ET LES MORTS ! La copie est atroce. Floue, sous-exposée. Je n’ai pas pu le regarder. Etonnant de la part de TCM qui propose toujours des versions impeccables. Snif.
C’est une malédiction. Lorsque le film avait été diffusé au Cinéma de Minuit en 1989, par là, elle était déjà dégueulasse.
Il me semble que si TCM diffuse LES NUS ainsi c’est que les droits à la restauration (et donc à la commercialisation) sont inaccessibles. Si la restauration était mise en route, ce ne serait pas pour une diffusion TV (qui rapporte peu) mais pour une commercialisation avec sortie en salles et dvd+br à la suite, enfin je crois… On voit rarement une restauration en vue d’une diff TV…
et j’aurais aimé que le br de LA BELLE EQUIPE (que je vais m’abstenir d’acheter puisque le film est ce soir sur Arte) inclue la version heureuse, qu’on la juge indigne ou pas. Tiens à ce sujet, Olivier Père dit un truc très intéressant sur la fin tragique du film qui contredit le fait que la fin heureuse fût indigne! J’avais toujours trouvé que cette conclusion de femme fatale et méchante qui foutait en l’air la belle amitié était téléphonée…
Après encore une fois certains films ne seront visibles qu’en copie « atroce » malheureusement. Même des restaurations poussées ne peuvent faire de miracles si le matériel de départ est mauvais… C’est vrai que le dvd et le blu ray nous habituent à des copies de plus en plus parfaites mais ce n’est pas toujours le cas.
je n’arrive pas à déposer un commentaire la machine regrippe. J’espère que le même ne va pas resortir cinq fois de suite avec mes réessais! zut
Il
me semble que si TCM diffuse LES NUS ainsi c’est que les droits à la
restauration (et donc à la commercialisation) sont inaccessibles. Si la
restauration était mise en route, ce ne serait pas pour une diffusion TV
(qui rapporte peu) mais pour une commercialisation avec sortie en
salles et dvd+br à la suite, enfin je crois… On voit rarement une
restauration en vue d’une diff TV…
et j’aurais aimé que le br de LA BELLE EQUIPE (que je vais m’abstenir
d’acheter puisque le film est ce soir sur Arte) inclue la version
heureuse, qu’on la juge indigne ou pas. Tiens à ce sujet, Olivier Père
dit un truc très intéressant sur la fin tragique du film qui contredit
le fait que la fin heureuse fût indigne! J’avais toujours trouvé que
cette conclusion de femme fatale et méchante qui foutait en l’air la
belle amitié était téléphonée…
http://www.arte.tv/sites/olivierpere/?s=la+belle+%C3%A9quipe
Il me semble que si LES NUS était restauré ce serait pour une sortie en salles ou surtout dvd-br, pas juste pour une diffusion TV?
Cycle Raoul Walsh sur TCM avec la diffusion de LES NUS ET LES MORTS.
Grace à ma fille Fanny,j’ai enfin vu « Breaking bad »série télévisé qui marquera surement le genre.Tout au long des 5 saisons on va suivre l’histoire de Walter Whythe,professeur de chimie dans un collège d’Albuquerque.Il est marié à Skyller et père d’un garçon handicapé de 16 ans.Le jour de ses 50 ans il apprend qui l’est atteint d’un cancer du poumon.La famille met au courant sa belle sœur qui vit avec un policier au caractère dur et opiniatre:Hank.Puis la suite de la série sera semé d’intrigues,d’embuches,de réglements de compte,de vengeance,de morts,de la naissance d’Holly(dont Skyller est enceinte au début)de retournements de situation.Mais la subtilité de cette œuvre vient de l’interprétation de Brian Cranston(vu récemment dans Trumbo puis Infiltrator)Aaron Paul qui incarne Jessy un ancien étudiant de Walter qui sera son co-équipier durant les 5 saisons.Vince Gilligan le réalisateur,scénariste et co-producteur à qui l’on doit des épisodes de la série »X Files »nous montre une Amérique de façon réaliste.Si on à des dollars en poche on peut se faire soigner pour un cancer sinon on peut crever.Plusieurs scènes sont fortes en émotions notamment quand Jessy jette des liasses de billets de 100 dollars en pleine nuit devant des maisons car il sait pertinemment qu’il ne pourra pas dépenser cet argent gagner si facilement en vendant de la met.Signalons au passage le travail sur l’adaptation et le doublage qui est d’une perfection exemplaire et prouve une fois de plus que ce mal necessaire est un art à part entière.Je félicite ici Guillaume Orsat,Laurence Crouzet ainsi que tous les comédiens qui ont offert une version française haut de gamme.
Toute l’admiration pour vos connaissances, Bertrand Tavernier, résumée dans ce que je ressens à lire le programme Lumière de la « cité des femmes » : 11 films sur 16 que je ne connais pas sont programmés, et pas un avec Stanwyck ou Peters (pour les dernières discussions).
S’il ne fallait savoir que ce que l’on sait…
Qu’il est réjouissant de se passionner pour si vaste domaine.
A Stag
Oui mais ne soyez pas obsessionnels, il y avait d’incroyables actrices, souvent méconnues, notamment dans les films d’Arzner (Ruth Chatterton inouïe dans ANYBODY’S WOMAN)
A Bertrand.Y à t-il en France actuellement de découvrir un film que vous évoquer dans l’entretien à Positif:Mémoires de la vache Yolande réalisé par Neubach ainsi que la série de films sur »Bouboule »?
A Rouxel
Hélas (????) impossible
Hier mercredi je suis sortie de la salle 2 du cinéma »L’américan cosmograph »la gorge nouée et les yeux remplis de larmes de joie et d’émotions,après avoir vu votre film hommage à tous ces cinéastes,ses compositeurs de musiques de films ainsi qu’a l’immense Jean Gabin.A travers vos commentaires très personnel,on sent chez vous une force intérieure qui vous anime,une puissance de l’ètre et un veritable humaniste emplit de générosité et d’amour.Dans la salle,il y avait qu’un seul jeune homme(surement un étudiant de l’esav)sinon le public avait les cheveux grisonnant.A ma gauche une dame de votre génération s’est essuyer à plusieurs reprises ses yeux mouillés mais les rires ont fusés lors de l’extrait de « La traversée de Paris ».J’irais revoir ce film avec mes filles:Fanny qui à 23 ans et la petite Marie(14 ans)qui s’interesse grace à moi à ces curiosités issues d’un autre temps.J’espère que dans les prochains films vous citerez des réalisateurs comme Alain Cavalier,Maurice Pialat ou meme Jean Grémillon.Bravo Bertrand et merci à tous ceux qui ont permis qu’une telle œuvre existe pour les générations futures.
Je conseille à tous d’acheter le double cd de »Voyage dans le cinéma français ».Les compositions et orchestrations de Bruno Coulais sont magnifiques de pureté et d’ingéniosité.Coup de chapeau à Stéphane Lerouge et à son équipe qui font un travail remarquable en réhabilitant des compositeurs majeurs du cinéma Français.Espéront qu’un jour il pense à Vincent scotto pour qui j’ai une forte admiration.
A Bertrand.C’est toujours un plaisir d’écouter vos commentaires sur les westerns de la collection Sydonis chère à Alain Carradoré et son équipe d’acharnés.Pour »La fureur des hommes »de Sturges ,vous affirmer qu’Ella Raines à tourner son premier film avec Hawcks alors que c’est avec Robert Rossen.Je suis d’accord avec vous,c’est un film noir avant tout avec la présence de ce chanteur noir dont je ne savais pas qui l’était proche de Roosevelt et fut écarter pendant la chasse aux sorcières pour son appartenance au Parti Communiste.La scène de la tempète est formidablement bien filmée.Je voulais évoquer un film de l’anglais Michael Apted venu de la télévision et qui réalisa en 91,un film co-produit par Robert de niro. »Cœur de tonnerre »à plusieurs atouts,notamment la vision que nous montre Apted sur la précarité et la misère dans les réserves indiennes,le tout sous fond d’alcool,de division des ethnies et de la main mise d’un sherif incarner par Sam Sheppard.Un jeune policier aux racines sioux est envoyer dans le Dakota afin d’enquéter sur la mort d’un indien qui savait que le sherif et ses hommes de main voulait s’emparer de terres indiennes car elles étaient riche en uranium.Val Kilmer découvre un peuple partager entre les croyances ancestrales et la dure réalité de la survie d’un état qui les as parqués comme de vulgaires animaux.La photographie est d’une intensité magnifique,surtout les couchers de soleil et les montagnes rocheuses.Il va se lier à un policier indien(Graham Greene)qui lui enseignera quelques rudiments et us des coutumes indiennes(savoir écouter le vent,l’eau qui coule dans la rivière,ou la présence d’une chouette:signe annonciateur de la mort).Un film que je conseille à tous.
A Rouxel
Ce n’est pas la FUREUR DES HOMMES mais LES AVENTURIERS DU DÉSERT. Je crois avoir parlé du film d’Apted qui avait aussi tourné un documentaire sur le même sujet. ET JE SUIS DÉSOLÉ DE VOUS COPNTREDIRE MAIS LE PREMIER FILM DE ELLA RAINES est CORVETTE K 255 produit par Hawks qui tourne certaines séquences. Et à ma connaissance, dans ses premiers films, il n’y a aucun Rossen
Rouxel confond sans doute Robert Rossen et Richard Rosson !…
il s’agit de Robert RossOn pour CORVETTE, un presqu’homonyme…
A MB :
Non ! Pas Robert Mais Richard Rosson, frère d’Arthur Rosson (lui aussi réalisateur) et du célèbre chef opérateur de la MGM, Harold Rosson (qui fut brièvement le mari de Jean Harlow).
à Marc Salomon: Exact et my mistake! Richard! Je me rattrape en rappelant que Harold fut tiré de sa retraite par Hawks 10 ans après l’avoir prise en 58 et 40 ans après avoir photographié pour Howard TRENT S LAST CASE, son film suivant avec HH sera (après TRENT en 29) EL DORADO en 67. Mais Hawks le regretta un peu car il le trouvait trop lent (cf McCarthy) (mais les orangés des intérieurs de EL DORADO, nous ne les regrettons pas: cf la lumière de la petite piaule de la femme au cigarillo qui interpelle Mississippi…).
à MP: j’ai pas fait exprès, pour EL DORADO, ce film revient comme un boomerang c’est dingue.
A MB : Ne vous excusez pas, j’ai moi même cité le film que vous savez dans un récent message au sujet de Claude Jean-Philippe. Nous ne sommes pas loin de la malédiction…
A Bertrand.Concernant le western je me suis effectivement trompé de titre.Mais Jean Tulard dans son ouvrage sur les actrices mentionne bien Robert Rossen pour le film en question.Pensez vous venir en province présenter « Regard sur le cinéma français ».Très bon entretien dans »Positif »d’octobre.Je vais le voir le 12 au cinéma »American cosmograph »ex-utopia avec deux cinéphiles chevronnés comme moi.
Sortie la meme année que »Serpico »de Lumet et adapter d’un des 10 romans écrit par Per Verhloo auteur suédois avec sa femme »Le policier ricanant »est un excellent polar urbain réalisé par Stuart Rosenberg.Jack policier quinquagénaire,marié avec deux enfants rappelle fortement le personnage de Maigret.En effet il mache du chewing-gum avec une cigarette au bord des lèvres afin d’arreter de fumer,boit beaucoup de café,est ronchon et chantonne meme dans la version française »Le temps des cerises ».Walter Matthau se détache complétement de ses roles chez Wilder ou dans les autres comédies qui en ont fait une vedette grimacière à souhait.Il va enquéter avec un jeune trentenaire Léo(Bruce Dern)sur l’assassinat de passagers d’un bus.Parmi les victimes se trouvent l’ancien co-équipier de Jack,Dave qui était ce jour là de congés.Rosenberg pointe le doigt en pleine guerre du Vietnam et nous brosse un portrait glacé d’une Amérique en plein désespoir(prostitués,maquereaux,homosexuels,pervers,flics corrompus….).En effet pour revenir à l’auteur du roman,il avait été chassé à 20 ans d’Espagne à cause de ses convictions Marxiste.Tout le long des 10 romans publiés on suivra le personnage de Martin Beck,flic aux méthodes personnelles qui met en cause le libéralisme sauvage et les dérives graves du capitalisme triomphant.Son dernier ouvrage »Les terroristes »anticipait trois ans avant l’assassinat d’Olof Palme en 79 en Suède.Pour revenir au film c’est une oeuvre brillante sur le plan de la mise en scène,ajouter à la musique très jazzy de Charles Fox(On entend meme à la radio »La mer »de Trenet »).Une des séquences pleine d’émotions et celle quand Jack boit sa tasse de café dans le jardin et essaie de remettre sur pied un barbecue,en pensant surement qu’il y à quinze jours,il faisait des grillades avec son co-équipier en buvant une bière.François Guérif nous éclaire une fois de plus grace à un bonus très interessant.Sachez que les 7,8 et 9 Octobre prochain se tiendra la nouvelle édition du festival »Polar du Sud »à la librairie de la renaissance à Toulouse.Plusieurs auteurs « du noir »seront présent et animeront des débats.
C’est « LE FLIC RICANANT » non ? DVD classik en propose une bonne analyse. J’ai le souvenir d’un film archi plat, en revanche j’ai été agréablement surpris par POCKET MONEY qui repose sur un bon sujet de Malick. De Rosenberg il n’y a pratiquement rien à sauver je crois.
A Guy Gadebois
Entièrement d’accord. Le film était archi plat mais POCKET MONEY aussi
à GG: ROSENBERG: Il n’y a que LUKE LA MAIN FROIDE plein de clichés et un peu lourd mais que je revois comme un plaisir coupable à cause de tous ces acteurs très nombreux qui soutiennent le film avec Newman: George Kennedy, Strother Martin (oh le cabot!), Luke Askew (de l’art d’en faire le moins possible par contre), Clifton James et qui sais-je avec mention spéciale à Jo Van Fleet qui vient malade rendre visite à son fils (on a mis son lit à l’arrière de la camionnette), comme sortie d’un film de Kazan, sa scène avec Newman est inoubliable.
Rosenberg c’est le profil bas du cinéma US des années 60-70, même ce qui eût pu être un sujet original (WUSA, sur une radio d’extrême droite) était banalisé, Newman s’était entiché de lui: 3 films.
Inspiré d’une chanson de Bruce Springsteen(qui vient de sortir son auto-biographie:magnifique) »The highway patrolman »écrit et mise en scène par l’acteur Sean Penn »Indian runner »est une œuvre plus qu’honorable.En effet Penn arrive à nous plonger dans une Amerique à bout de souffle à travers l’histoire de deux frères.L’un est devenu sherif d’une petite ville et Franck son jeune frère est un veteran du Vietnam qui finira en prison.David Morse et Viggo Mortensen forment deux personnages forts que tout opposent.Joe va apprendre à Franck le décés de leur mère quelque jours après sa sortie de prison.Franck est un écorché vif,un rebelle qui ne supporte plus les codes de la société civile.Patricia Arquette est Dorothy la petite amie de Franck.Elle est dépassée par ses excès d’humeur et de violence interieure.Plusieurs plans sont ingénieux de trouvaille pour un premier film notamment celui ou la caméra film un champ contre-champ entre Dorothy et Franck dans la chambre de la maison des parents.Kathy Bates incarne la mère et Charles Bronson tout en retenue et justesse est un père taiseux qui vit dans l’amertume et les souvenirs de ses deux fils enfants.Il descend dans la cave afin de visionner un film de famille.Il en remonte les yeux rougis de larmes.Signalons dans un petit role de policier Bénicio Del toro qui tournais un de ses premiers films.J’oubliais pour conclure que l’histoire se déroule dans le Nebraska titre d’un album de Springsteen.Le dvd est assez rare et n’a pas été réédité à ce jour.
Une minute de sensualité dans ce monde de brutes.
Quand Philippe (d’Orléans) tombe la perruque…
http://i556.photobucket.com/albums/ss8/moonfleetbucket/Moonbucket/Nightfall/oie_animation.jpg_zps64k2q0ww.gif
Encore une fois je vous remercie de ce film Mr Tavernier, qui a forgé une partie de ma cinéphilie, de films historiques en particulier (avec de l’humour en plus ça passe bien mieux, les fresques historiques n’étant pas ma tasse de thé) ainsi que dans mon top ten du cinéma français en général.
A MB
Pour vous répondre plus précisément au sujet du film de Scola, j’ai relu des passages des Lettres Luthériennes dans lesquelles Pasolini note qu’en 1961 au moment d’ACCATONE, aucun bourgeois ne savait concrètement ce qu’était et comment vivait le sous-prolétariat urbain. Pas plus qu’en 1975, année de tournage de SPORCHI… en même temps qu’Accatone était présenté à la télévision italienne. « Tous les bourgeois sont en effet racistes, toujours en tous lieux, à quelque parti qu’ils appartiennent » note-t-il. Il note aussi qu’entre 1961 et 1975, « quelque chose d’essentiel a changé, il y a eu un génocide. On a détruit culturellement une population. Il s’agit précisément d’un de ces génocides culturels qui avaient précédé les génocides physiques de Hitler. » Le prolétariat (et le sous-prolétariat) s’est mis à ressembler à ceux qui les oppressent, par un comportement consumériste, et en mimant le mode de vie de la bourgeoisie (le travelo ou la mère fière que sa fille pose pour une revue porno). Giacinto fantasme la société de consommation dans son rêve de paradis électroménager « dépense et tu seras heureux, le monde en couleur chez toi… » On voit aussi un casque-séchoir de salon de coiffure, accessoire incongru dans ce décor de misère, autant que le balai à chiotte flambant neuf que Giacinto montre en gros plan. Sans parler du marchand ambulant qui rentre dans le bidonville avec son camion, ou de la rencontre entre Giacinto et Cybelle, qui a lieu sous un panneau publicitaire géant (ceci dit filmé de derrière.) Scola filme les derniers prolétaires italiens réfugiés en haut d’une colline, en train de se faire grignoter par un mode de vie universel, symbolisé entre autres par les jeunes sur leurs motos qui grimpent la colline dans un boucan d’enfer.
Leur culture du sous prolétariat romain, selon Pasolini, était si profondément différente qu’elle créait rien de moins qu’une race qui avait élaboré des modèles de comportement absolus. « Comme dans toute culture populaire, les fils recréaient des pères, ils prenaient leur place… » Alors qu’ici ils passent tout le film à vouloir le tuer. « La tradition était la vie même. Les valeurs et les modèles passaient, immuables. » C’est précisément à travers cette adolescente que s’incarne cette tradition « tribale » soulignée par la musique de Trovajoli qui évoque les chants des sociétés primitives. Remarquez que, tandis que les autres s’étripent, elle passe tout le film à aller chercher de l’eau pour la famille. Elle porte des bottes jaunes, comme celles des tapineuses, mais ce sont des bottes de travail. Le film s’ouvre et se termine avec elle. Enceinte, elle tourne son regard vers la cathédrale tout en remplissant ses jerricans d’eau, indifférente aux conflits qui ont nourris le film. C’est ce personnage que je vois comme garant de cette tradition populaire décrite par Pasolini, et donc signe d’espoir dans ce dernier plan. Je ne comprends pas bien votre comparaison avec l’espoir que peut susciter la montée de l’extrême droite en Europe. Pasolini note également qu’un journaliste d’un quotidien bourgeois et un dirigeant du PCI, en polémiquant avec lui, lui faisaient le reproche de représenter « négativement » les défauts de ce qu’il nomme les Borgatari (jeunes des faubourgs populaires) Et il répond : « Ils sont à ce point inconsciemment racistes qu’il ne leur passe pas par la tête , même de loin, le soupçon que j’ai vu ces défauts comme les éléments d’un bien, ou du moins d’une réalité culturelle qui était ce qu’elle était, mais qui était la vie, et le droit à la vie. »
Dans Sporchi… le trait est exagéré… nous sommes dans une comédie…. mais Pasolini en 61 et Scola en 75 font la peinture de ce droit à la vie, sans aucune démagogie, dressant, c’est vrai, un tableau difficilement lisible par le bourgeois qui fantasme le peuple à défaut de le regarder en face. Ce n’est pas pour rien que le film a été tourné en 1975 : Mort de Pasolini, fin de la comédie italienne et avènement de l’ère Berlusconi en même temps qu’allait s’imposer partout en Europe la dictature de l’antifascisme. Antifascisme que, dès 1968, Pasolini a identifié comme le nouveau visage du fascisme. Cet anti-fascisme qui fait table rase des spécificités culturelles, des identités et des traditions pour les remplacer par le culte de la marchandise. J’aurais aimé entendre cette introduction Pasolinienne au film de Scola, cependant en regardant le film, on perçoit quand même les échos de ses lettres luthériennes et de ses écrits corsaires.
à GG: bravo! compte-rendu del’influence de PPP sur le film de Scola extrêmement précis avec le contexte historique de plus, il devait réellement écrire une préface pour le film? Je le croyais très loin du cinéma « grand public ». au fait par » j’y vois autant d’espoir que dans un doc sur la montée de l’extrême droite en Europe. » c’est pour répondre à votre « L’image de l’adolescente enceinte pourrait être terrible mais elle est pleine d’espoir, » pour dire que moi je n’y voyais aucun espoir dans ce plan final au contraire, comme lorsque j’entends parler de la montée de l’extrême dr voilà. Elle est inéluctable soyons pessimiste.
Excellente intervention qui nous rappelle combien PPP a compté dans le paysage cinématographique même si cela fut trop bref.
Ses écrits politiques sont en écho avec certains moments de ses films qui semblent des imprécations percutantes, mystérieuses aussi quant au délitement d’une société malade de ses injustices, de sa corruption qu’il cherche à dépasser en faisant tourner des « innocents » issus du prolétariat italien ( Accattone) ou de paysages plus sudistes encore ( L’évangile, Oedipe roi, les 1001 nuits).
Salo reste un film terrifiant mais l’une des dénonciations les plus forts de l’essence du fascisme.
La riccotta (en supplément avec Mamma Roma) offre un condensé de la poétique pasolinienne entre envolées lyriques, grotesque et humanisme non frelaté.
L’une des sources politiques de PPP est Gramsci qu’il faut lire et relire tant il parle à notre temps compliqué.
J’ai apprécié de confiance le côté fouillé de cet avis sur PPP et l’Italie prolétarienne, mais incapable de répondre sérieusement: mon ignorance est totale sur ces questions, je ne comprends rien à son cinéma déjà! Je ne comprends pas THEOREME et ai abandonné la vision de SALO dés la scène cacaienne, ça me dépasse.
Monsieur Tavernier,
Merci pour vos films, vos engagements et ce que vous m’avez fait découvrir: blues, littérature, films et émotions.
J’ai vu, il y a très longtemps, le film que vous avez tourné sur votre père et j’aimerai le revoir. Existe-t-il un DVD ?
Françoise Couturier, une enfant de Monplaisir qui a quitté Lyon
On peut en revoir un extrait dans ce superbe cadeau qu’est Voyage à travers le cinéma français que tous les blogueurs doivent aller voir très vite!
Vivement la série car ce voyage n’a qu’un défaut: il crée dans un premier temps la satiété face à tant de (re)découvertes, de fulgurances mais dans un second temps le manque à la fois face aux films qu’on n’a pu revoir depuis longtemps et face à ceux qui n’ont pas encore été évoqués.
Sinon entre parenthèses le cinéma français se porte remarquablement bien ces derniers temps.J’en veux pour preuve récente ma découverte de Une vie de S Brizé,un modèle d’adaptation qui fait oublier l’assez médiocre film d’Astruc (malgré tout le respect que je lui dois).Rien ne préparait à ce degré de compréhension intime de l’essence du beau roman de Maupassant que des décennies d’études scolaires ont peut-être privé de sa force initiale que ce soit l’impression de mensonge constant, la violence rentrée de Jeanne, cette manière dont le temps devient matériel.
Renoir puis Ophuls avant lui avaient déjà compris le génie de celui qui n’est pas un simple disciple de Flaubert mais un maître en soi pour montrer combien un personnage peut s’ingénier à passer à côté de sa propre vi.
Mise en scène qui évites le problème de la reconstitution trop factice avec un côté organique absolument naturel grâce à une imprégnation des objets et corps par le temps ( temporalité) et le temps (météorologique): boue dans un jardin trop arrosé, écume sur une plage, vent effectif, objets ou murs usés par une fuite d’eau non réparée.
J Chemla est extraordinaire mais tout le casting est au diapason car on le sait S Brizé est un grand directeur d’acteurs que je devine exigeant mais rassurant, attentif.
Y à du DOUBLON dans l’air mon cher Ballentrae!!Allez je vais de ce pas me servir un double bourbon sans glace.
Sorry, ce fut involontaire!
On peut en revoir un extrait dans ce superbe cadeau qu’est Voyage à travers le cinéma français que tous les blogueurs doivent aller voir très vite!
Vivement la série car ce voyage n’a qu’un défaut: il crée dans un premier temps la satiété face à tant de (re)découvertes, de fulgurances mais dans un second temps le manque à la fois face aux films qu’on n’a pu revoir depuis longtemps et face à ceux qui n’ont pas encore été évoqués.
Sinon entre parenthèses le cinéma français se porte remarquablement bien ces derniers temps.J’en veux pour preuve récente ma découverte de Une vie de S Brizé,un modèle d’adaptation qui fait oublier l’assez médiocre film d’Astruc (malgré tout le respect que je lui dois).Rien ne préparait à ce degré de compréhension intime de l’essence du beau roman de Maupassant que des décennies d’études scolaires ont peut-être privé de sa force initiale que ce soit l’impression de mensonge constant, la violence rentrée de Jeanne, cette manière dont le temps devient matériel.
Renoir puis Ophuls avant lui avaient déjà compris le génie de celui qui n’est pas un simple disciple de Flaubert mais un maître en soi pour montrer combien un personnage peut s’ingénier à passer à côté de sa propre vie.
Mise en scène qui évite le problème de la reconstitution trop factice avec un côté organique absolument naturel grâce à une imprégnation des objets et corps par le temps ( temporalité) et le temps (météorologique): boue dans un jardin trop arrosé, écume sur une plage, vent effectif, objets ou murs usés par une fuite d’eau non réparée.
J Chemla est extraordinaire mais tout le casting est au diapason car on le sait S Brizé est un grand directeur d’acteurs que je devine exigeant mais rassurant, attentif.
Je l’ai vu et le compliment le plus urgent que je ferais du VOYAGE est son impressionnante tension hypnotique qui dépasse celle de Martin Scorsese (pourtant spécialiste de cette propension) dans le même exercice. Je me suis surpris à regarder ma montre non pas, comme on le fait souvent, pour me rassurer sur l’imminence de la fin, mais, au contraire, pour mesurer avec soulagement à quel point le film était loin d’être terminé.
Bravo et merci pour ces plus de trois heures de régal.
Film anglais censuré lors de sa sortie en 1977″La panthère noire »revient sur les faits d’un tueur en série qui à sévit de février 72 à décembre 75 dans le nord de l’Angleterre.Donald Nelson veteran de l’armée, reconvertie dans la charpente était un homme qui voulait continuer une guerre en assassinant des femmes,des policiers et meme kidnapper une jeune fille de 16 ans.Marié, avec une fille adolescente,il est un homme dur avec sa famille à qui il fait subir les règles de l’armée.Donald Stampton acteur de théatre compose de façon magistrale ce névrosé qui se battit une cabane dans les bois en chassant le lapin(un Rambo bien avant Stallone).On retrouvera cet acteur dans un film réalisé par le producteur Charles Gassot(Claude Miller avait refusé le film) »Mauvais garçon »qui raconte l’histoire d’un adolescent obèse qui est accusé du viol d’une fille de 16 ans.Ses parents décident de l’enfermer dans un placard.Je n’ai jamais vu ce film sous quelque forme que ce soit.Dans le meme registre je conseille à tous »The Hunter »réalisé par l’Iranien Raffi Pitts et récompenser en 2010 dans différents festivals.Suite à la mort de sa femme et de sa petite fille,un gardien de nuit va se venger en tuant des policiers du haut d’un colline située en dehors de la ville.Un petit film à l’ambiance tendue et ou les personnages sont très taiseux.En tout cas du bel ouvrage.Pitts vient de sortir »Soy nero »chronique sociale assez dure que je n’ai pas encore vue.
A Rouxel.
Merci pour votre eclectisme.
La panthere noire me donne tres envie.
Très bon film de Ian Merrick, LA PANTHÈRE NOIRE ! Et très bien défendu dans les bonus par François Guérif qui avoue que c’est pour lui une découverte et que sans l’éditeur UFO, on aurait pas pu redécouvrir cette perle, ce diamant noir.
Le film (LA PANTHÈRE NOIRE) a été redécouvert à Beaune grâce à UFO Distribution, avant que ne paraisse le DVD. Personnellement, je rapprocherai plus ce film de l’austérité d’un TYRANNOSAUR (très bon film de l’acteur Paddy Considine avec Peter Mullan au top) ou bien de la trilogie éditée en DVD sous le titre THE RED RIDING TRILOGIE ou bien encore des films de Shane Meadows (DEAD MAN’S SHOES, SOMERS TOWN, THIS IS ENGLAND). On peut également penser à Loach.
Le film de Charles Gassot n’est pas »Mauvais garçon »mais »Méchant garçon »introuvable en vhs ou dvd!!!
D’ailleurs, ce n’était pas très bon selon mes souvenirs de l’époque de sa sortie, restant dans le domaine des intentions.
A Bertrand Tavernier
A propos d’Heisler : l’éditeur anglais Arrow vient d’éditer THE GLASS KEY dans une belle édition. Dans 50 ANS, vous êtes sévère avec le film, sur lequel vous passez rapidement. Sauf erreur de ma part, je ne crois pas qu’il ait été abordé ici. J’aurais beaucoup aimé avoir des détails sur votre appréciation de ce film là, que j’ai pour ma part trouvé intéressant et bien interprété.
Par ailleurs et pour l’anecdote, sans que cela soit à mettre au crédit du film, la similitude avec MILLER’S CROSSING est tout de même frappante. Le film des frères Coen est vraiment une déclinaison de la nouvelle d’Hammett, à laquelle il fait prendre une direction différente, mais les fondations de l’histoire sont exactement les mêmes. Ne serait-ce que pour cela, cela m’a rendu la vision de THE GLASS KEY tout à fait passionnante.
A Pierre
J’avais trop été marqué par les atermoiements du scénario et par le fait que Jonathan Latimer n’aimait guère Hammett qu’il jugeait inférieur à Chandler. En le revoyant j’ai trouvé des qualités surtout dans la première partie. Il y a quelque chose qui ne se boucle pas dans le dernier tiers
c’est drôle, tout le monde trouve Chandler supérieur à Hammett à part…James Ellroy.
Ellroy méprise Chandler et reste interdit que celui-ci soit si renommé (sous entendu plus que lui, Ellroy…).
à Pierre: c’est plutôt une déclinaison du roman de Hammett La Moisson Rouge, non? ou y a t’il eu une nouvelle aussi?…
Au sujet des PreCode, voici une excellente nouvelle !
THE FRONT PAGE de Milestone – tombé dans le domaine public par manque de réactivité ou d’intérêt de la part d’éventuels ayants droit – vient d’être restauré et, au cours du processus d’identification des bobines, l’équipe en charge de la restauration est tombée sur une épatante découverte !
https://vimeo.com/177647925/e4b8d5df2e
On va enfin voir THE FRONT PAGE comme on ne l’a jamais vu depuis plus de 60 ans !
Ou, plus exactement : comme on ne l’a jamais vu !
A Angelillo
Formidable film. C’était déjà un film superbe, totalement ignoré en France. On le défend dans 50 ANS
un doigt en 1931 ça c’est du pré-code!
cette version est sur le br Kino Lorber Library of Congress sortie en 2015 je crois.
« Un doigt en 1931 »
Ah bon ???
à AA: oui voyez ça à partir de 3’15, il y a eu plusieurs versions, la « domestic » pour les USA et l' »international » plus crue. Il y a d’autres explications mais sans st j’ai du mal. En fait il y avait 3 versions, ils tournaient à 3 caméras. Regardez le mec qui dit bonjour au juge…
Et oui Alexandre, regardez vers 3,20 min la vidéo transmise par Angelillo : ça c’est du pré code comme dirait MB ! (bon après c’est dans la copie destinée à l’international et non dans la copie américaine…). Décidément une période bien riche du cinéma américain avec de belles découvertes et redécouvertes récentes. Il serait intéressant de voir si d’autres films pré codes ont bénéficié de versions sensiblement différentes en fonction des pays. On connaissait des versions rejoués par des acteurs d’autres pays (de la même époque, par exemple le DRACULA de Tod Browning pour la version espagnole qui est d’ailleurs réputée supérieure à celle avec Bela Lugosi !)
A MB et Damien D.
Oui, j’ai vu ce doigt : c’est un beau doigt que voilà avec même un petit geste insolent (genre je réajuste ma bague). Par contre, pourquoi lancer cela à l’international? En tous cas, c’est fascinant et me ferait presque réévaluer l’horripilant doigt de Kate Winslet dans TITANIC.
à AA: parce qu’ils faisaient plusieurs versions adaptées, selon des critères stupides, à différents marchés. Il est donc à parier que les Européens ont vu ce doigt lors de la sortie en Europe en 31-32. Mais a priori cette version « international » incluant le mythique Doigt, avait disparue des copies connues, reprenant la version sage pour les USA (dite « domestic ») avec une qualité zéro, mais selon Dvdbeaver le br de 2015 ne reprend pas les 3 versions ou les différences entre les 3, G Tooze ne fait aucune allusion à celà:
http://www.dvdbeaver.com/film5/blu-ray_reviews_68/the_front_page_blu-ray.htm
. Et comme je pige mal l’anglais sans st, la video mise en lien par Angelillo, perso faudrait que je la réécoute très soigneusement pour débrouiller ce micmac des 3 versions!.
En gros, voici ce que dit le commentaire :
En 2014 on trouve à l’UNLV College of Fine Arts un positif du film effectué en 1970 à partir du négatif original. Hélas, on trouve également une note informant le laboratoire de « ne pas renvoyer le négatif original une fois le positif tiré »… Le négatif a donc vraisemblablement été détruit ou égaré une fois le positif tiré. Mais comme certaines chutes de plans manquaient, on est allé cherché la fin manquante de ces plans dans une copie que la Library of Congress avait reçue de la part de l’Allemagne de l’Est au début des années 70, sans doute au cours d’échanges culturels. Et c’est là qu’on a découvert que les plans étaient différents et qu’ils provenaient d’un « deuxième » filmage, comme l’ont confirmé d’autres différences apparues au cours d’un processus de comparaison entre la copie UNLV (trouvée en 2014) et celle de la Library of Congress.
Sur une note dactylographiée du studio, il apparaît qu’il y a eu TROIS négatifs tirés pour ce film : un pour les USA (Domestic), un pour la Grande-Bretagne et un dernier pour « le reste du monde » (International).
Deux possibilités pour obtenir plusieurs négatifs : on tourne un même plan avec plusieurs caméras (et donc l’angle est légèrement différent) ou on tourne plusieurs fois un même plan avec une seule caméra, avec le même angle mais, forcément, il peut y avoir des différences dans le jeu des comédiens, l’éclairage, etc. Et généralement dans ce dernier cas, la meilleure prise va dans la copie « Domestic », la seconde meilleure dans la copie « Grande-Bretagne » et la dernière dans la copie « International ».
C’est la copie « International » qui a servi à tous les (piteux) transferts VHS et DVD de ces dernières décennies. Les références typiquement américaines et qui auraient échappé à un public non-américain y sont gommées : par exemple, « Pocahontas » devient « Lady Godiva »…ce qui dans ce cas précis me fait plutôt marrer car aujourd’hui, à cause de Disney, on connaît mieux Pocahontas que Lady Godiva !
La copie trouvée à l’UNLV en 2014 est la version « Domestic ».
A Angelillo
Merci pour l’éclairage!
Donc l’acteur, pour la troisième prise s’est autorisé un doigt..
tout celà me laisse rêveur, surtout la gestion des trois versions: la « meilleure » pour les USA? la moins bonne pour le reste du monde moins la GB? Ils ne voulaient pas que le film fût un succès international? (en-dehors des ajustements locaux culturels du type Pocahontas-Lady Godiva? ou moraux… Admettons mais en + il semble qu’il y ait eu des impératifs de choix très différents dans chaque mise en scène selon les versions (dialogue, direction d’acteurs etc.) et on voit pourtant les trois caméras tourner ensemble?
à AA: en tout cas, on est pas près de voir le Doigt en hd, si c’est la « domestic » qui a été restaurée (contrairement à ce que j’avançais)!
« et on voit pourtant les trois caméras tourner ensemble? »
Dans la video, la photo où l’on voit 3 caméras côte-à-côte est une photo du tournage de THE GOLD RUSH de Chaplin.
à AA: qqs avancées sur la grave question du « bird » (aka the finger = le doigt):(in angliche ifioupliz):
http://akas.imdb.com/title/tt0021890/board/thread/65988821
je suis à la recherche de tte info concernant FRONT PAGE/Milestone et ses différentes versions.
A MB:
Peut être était-ce pour faciliter le tirage de copies selon la demande dans les pays hors USA. J’ai comparé autrefois des courts-métrages de Harold LLoyd édités par MK2/Lobster et par Studio Canal/Optimum (les sources de MK2/Lobster étant européennes et celles de Studio Canal américaines, la collection personnelle de Harold Lloyd je crois), on a des plans identiques mais tournés avec une autre caméra, donc avec un angle différent, beaucoup de plans refaits donc différents, et certains plans n’existant que dans une version.
C’est parce que je ne suis pas très attentif!
et aussi que c’est pas très clair, une video sur FRONT PAGE illustre la restauration de celui-ci avec une photo tirée d’un tournage d’un autre film! ma demi connaissance de l’anglais aidant… mais c’est pas grave, suffit d’aller chercher des éclaircissements ailleurs, in french si possible.
c’est donc la 2ème possibilité: « ou on tourne plusieurs fois un même plan avec une seule caméra, avec le même angle mais, forcément, il peut y avoir des différences dans le jeu des comédiens, l’éclairage, etc » qui a été le cas pour le Milestone.
à Mathieu: comme ça le studio américain ne se séparait pas de son précieux négatif, OK.
J’ai revu BEACHHEAD de Stuart Heisler avec un plaisir fou! On dirait un film d’amour mais c’est un film de guerre! C’est à cause de la myriade de mouvements de caméra et du nombre de fois où on voit des fleurs ou des fruits aux couleurs vives qui mordent le cadre sur le côté! Pour les travellings ils se sont donné du mal (tourné à Hawaï). Ce Heisler m’intrigue, il faut que je voie MARTHA IVERS et SMASH UP… et le remake de HIGH SIERRA.
A MB
Pas MARTHA IVERS (bon film) qui est de Milestone mais SMASH UP et TULSA réunis dans un dvd avec des transferts médiocres surtout TULSA (on n’en trouve pas d’autres). SMAH UP est très bien dirigé et la vision était tellement réaliste qu’on a rajouté un flash back pour l’éclaircir.. Ce sont deux films passionnants. Mais il y a THE STAR disponible en zone 1. L’excellent STORM WARNING. Il existait des VHS de THE MONSTER AND THE GIRL. Rien sur AMONG THE LIVING. Son remake vaut le détour ne serait que pour la présence incroyablement menaçante de Palance. Evitez TOKYO JOE et ALONG CAME JONES
et voiciun lien avec des infos sur des émissions de TV célèbres
Click here: Playhouse 90 at 60: A Giant Step and a Last Gasp | UCLA Film & Television Archive
oui je me suis planté c’est parce qu on trouve SMASH UP et MARTHA IVERS sur le même dvd français coll Nuits Américaines. Merci pour les autres infos.
Sur STRANGE LOVE OF MARTHA IVERS, bon film, n’avez-vous pas trouvé que Kirk Douglas n’est pas vraiment crédible en « lâche » et qu’il aurait été mieux dans l’autre rôle masculin ?
A Stag
On était au début de sa carrière et il n’était pas marqué par tous les rôles héroïques qui vont suivre. Il jouait souvent les « méchants » (THE CHAMPION, PENDEZ MOI) et cela lui allait mieux. Il surdoué les héros et se prend infiniment au sérieux (« le pire acteur avec qui j’ai travaillé » aimait à dire Fleischer non sur le talent mais la personnalité déplaisante et arrogante : cf la manière dont il vire Anthony Mann)
A BT
Ne pensez-vous que Kirk Douglas a tué Anthony Mann ? Metteur en scène sans doute très fier qui a dû mal encaisser d’être viré par sa vedette. Douglas raconte qu’il se laissait diriger par Ustinov (autre acteur mégalomane) mais que dans le fond il n’en a pas voulu à Douglas de le congédier, mais je n’en crois rien. Ne croyez-vous pas qu’il se soit précipité dans les bras de Samuel Bronston, pour prouver à Douglas qu’il était capable de diriger des gros films, et rappeler ensuite Douglas comme pour lui dire « tu vois que j’en suis capable ». Hélas THE HEROES OF TELEMARK est un navet, du moins dans mon souvenir. A DANDY IN ASPIC était bien mieux, on peut y repérer ce qui n’est pas d’Anthony Mann sans être une fine lame.
Si vous comprenez l’espagnol, regardez cette video où Sara Montiel parle du Anthony Mann intime. https://www.youtube.com/watch?v=KZTASUXOxGY
A Guy Gadebois
Entièrement d’accord. Douglas cognement a eu peur que Mann passe tout à Ustinov qui lui volerait les scènes, ce qui semblait une obsession sur le plateau (cf le récit hilarant et favorable à Mann qu’en fait Ustinov). Et les HEROS DE TELEMARK c’est incroyablement plat
à Bertrand: est-ce que ce récit d’Ustinov est dans son autobio « Dear Me »? si oui j’achète tout de suite!
A MB
Non je l’ai trouvé sur Internet
A Mr Tavernier.
Merci je vais vite aller voir ca.
à Bertrand: merci je crois que je vais l’acheter quand même! Ustinov doit avoir un paquet de choses à raconter…
Sachez tous que la cinémathèque de Toulouse rendra hommage en décembre à Kirk Douglas pour ses 100 ans.Ils ont prévu de projeter un film de Xavier Castanot tourner dans les Pyrénées en 1990″Veraz »(une curiosité car Kirk dans le role d’un marginal vivant à la montagne s’exprime en français).A vos tablettes,si vous passez sur Toulouse.
Effectivement j’ai SMASH UP en dvd français mais dans une copie très médiocre :il y a peut-être des chances que ce soit le seul matériel disponible ? Comme le dit Bertrand, le dvd américain couplé avec Tulsa semble confirmer une copie bien faible.
A MB : THE STRANGE LOVE OF MARTHA IVERS est un film très aimé de JCF et de moi-même (voir un échange je ne sais où sur ce blog il me semble). Un film très sombre et magnifiquement joué par Barbara Stanwyck, Van Heflin et Kirk Douglas. Je suis étonné de votre remarque Stag. J’ai toujours trouvé que Douglas était au contraire très crédible dans ce rôle de famelette mené par le bout du nez par la femme de tête qu’est Stanwyck. De plus, ce long-métrage est paré d’une des plus belles musiques composées par Rozsa pour le Film Noir, aux-côtés de ses partitions pour THE LOST WEEKEND, DOUBLE INDEMNITY, THE KILLERS, BRUTE FORCE, SECRET BEYOND THE DOOR, CRISS CROSS et THE ASPHALT JUNGLE.
A MB : Nota Bene… Concernant THE STRANGE LOVE OF MARTHA IVERS, ne prenez surtout pas le DVD Lancaster qui propose une copie immonde, mais l’édition Paramount polonaise que l’on trouve un peu partout pour une dizaine d’euros, dans un excellent transfert et pourvue de sous-titres français.
A Sullivan : ou bien la Paramount italienne.
à Sullivan: merci je vais chercher le polonais, je louchais sur le dvd Nuits Américaines car on y trouve en + SMASH-UP de Heisler, mais je crois qu’il s’agit d’une édition Bach, si qqn possède ce dvd j’aimerais bien un avis sur l’image (rien trouvé ailleurs).
à Sullivan: ce n’est pas un Bach, je l’ai commandé le Nuits Américaines, je vous dirai pour l’image.
A Sullivan:
Merci pour ce très précieux tuyau. J’ignorais cette édition de « Dziwna miłość Marty Ivers ». Paramount néglige de distribuer en France des films importants comme ACE IN THE HOLE de Billy Wilder (disponible en Blu-Ray chez Eureka avec ST anglais), THE TIN STAR d’Anthony Mann, THE COURT JESTER de Frank et Panama (avec Danny Kaye, excellente comédie disponible chez Paramount UK avec STF) et se permet de distribuer en France des dvds sans STF comme par exemple DONOVAN’S REEF (LA TAVERNE DE L’IRLANDAIS) de Ford.
à Sullivan: MARTHA IVERS: il fallait vous écouter! J’ai reçu visionné 5″ et remis en vente le Nuits Américaines 2 films, nul! et c’est chez Sony en plus! (de même pour l’autre film, SMASH UP). Je viens de commander le Paramount polonais dont le master doit être le même que le z1 US analysé chez Gary Tooze (même jaquette, de même que l’italien cité par JCF):
http://www.dvdbeaver.com/film/dvdreviews11/the_strange_love_of_martha_ivers_.htm
comme quoi: écoutons les anciens, ils savent! (oui j’ai pas encore visionné mais…)
par contre il apparaît impossible de trouver un bon master du SMASH UP de Stuart Heisler.
A MB
Celui de VCI est un peu meilleur
Pour SMASH UP, il y a une édition dvd française chez feu l’éditeur Neo publishing (c’est celle que j’ai)
http://www.cinetomdvd.com/drames-usa-gb/1147-une-vie-perdue-susan-hayward-stuart-heisler.html
Et une autre (même master assuremment) rééditée chez arcades et toujours disponible ici
https://www.amazon.fr/Smash-up-story-woman-une-perdue/dp/B000BTQGR6/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1475655288&sr=8-1&keywords=une+vie+perdue+heisler
N’attendez pas de miracle : la copie est exécrable mais c’est le seul moyen de voir le film chez nous.
à Bertrand, Damien D: merci pour les infos sur SMASH-UP…
A Matthieu : You’re welcome ! Oui, Paramount gère de manière catastrophique le cinéma de patrimoine. A votre liste, je rajouterais THE FURIES de Mann, uniquement en VO non ST chez Criterion…
A Sullivan,
Je vais revoir le film. Sur Stanwyck nous sommes d’accord, sur Douglas je suis peut-étre trop influencé par le lutteur solide qu’il était déjà alors. Et ce n’est pas rendre hommage à son travail d’acteur que de ne pas le juger crédible.
A propos de Stanwyck et Douglas je pense que tout le monde a dû voir sur youtube Douglas remettre, sauf erreur, un oscar d’honneur, à Stanwyck, pour qui il avait gardé affection et estime, tant elle l’avait aidé à se sentir bien je crois sur ce tournage justement.
Stag : Douglas était tout jeune, c’était même je crois son premier rôle, il ne savait sans doute encore pas qu’il serait un jour Spartacus. Lisez l’autobiographie passionnante de Lauren Bacall, elle l’a connu quand il n’était pas encore connu, garçon de café dans sa jeunesse pour payer ses cours…
A Sullivan:
Je crois bien que le BR Eureka de KES sera un grand progrès par rapport au dvd des Films du Paradoxe qui reprend le transfert MGM video sauf que le dvd MGM n’était pas anamorphosé (larges bandes noires sur les quatre cotés de l’écran 16/9) et n’avait pas de sous-titres français seulement anglais hard of hearing, allemand et turc. Et on peut espérer d’intéressants bonus de la part d’Eureka.
Ce lien vers le site dvdbeaver qui compare le dvd MGM et le BR Criterion:
http://www.dvdbeaver.com/film2/DVDreviews26/kes.htm
A Sullivan:
Et aussi THE QUIET MAN de Ford que Paramount n’a jamais sorti en dvd en France je crois (c’est Paramount qui possède le catalogue Rebublic, alors que les droits de la plupart des films Paramount -avant 1948 je crois- appartiennent à Universal) mais que l’on trouve en Blu-Ray avec ST anglais chez Eureka. Et Paramount sort des Blu-Ray d’excellente qualité certes mais souvent sans aucun bonus (THE MAN WHO SHOT LIBERTY VALANCE, HONDO, SHANE) alors que le format BR permet justement d’inclure de nombreux bonus sans nuire à la qualité de l’image et du son.
A Mathieu
Et que le DVD de HONDO comprenait des bonus mlais peut être financés par le Wayne estate et Paramount ne les a pas repris
à Mathieu: tt à fait, et chez 20thcy fox le br de NIAGARA non plus. Radins!
A Bertrand:
Les bonus du dvd de HONDO étaient très intéressants, réglant notamment la question de la participation de Ford, qui apparemment se résume à l’attaque des Indiens à la fin du film, séquence que je trouve assez faible. Dans un autre bonus une historienne de la nation Apache explique par ailleurs que ceux-ci ne pratiquaient pas ce genre d’attaque en terrain découvert, mais une guerilla de petits groupes, des combats d’escarmouche mettant à profit un terrain montagneux et escarpé et leur parfaite connaissance de celui-ci (comme dans FUREUR APACHE d’Aldrich). D’ailleurs c’est une chose qui me gêne dans beaucoup de westerns que ces attaques d’Indiens où ceux-ci se précipitent au devant de la mort comme si pour eux la vie n’avait aucune importance, alors qu’au contraire formant le plus souvent de toutes petites sociétés, notamment les Apaches, chaque vie de guerrier était précieuse et ne devait pas être risquée inutilement. Mais le Blu-Ray, au ratio 1:1.85, vaut vraiment le coup et rend justice à magnifique photo de Robert Burks (grandement aidé par les ciels nuageux du nord mexicain. On dira ce qu’on voudra, bien que n’étant pas syndiqué, et par ailleurs assez capricieux de nature, le Bon Dieu reste quand même le meilleur des éclairagistes).
A Mathieu
Et pourtant souvent Burks pouvait être conventionnel et là, parait il, il était perdu dans la 3 D. Gallagher dit que Ford n’a tourné qu’un plan, à peine plus
A Matthieu : Pour THE QUIET MAN, je m’étais procuré le DVD des Editions Montparnasse (Collection Diamant), paru début 2000. Image moyenne mais présence de sous-titres français.
HONDO: les bonus du dvd sont repris dans l’éd américaine du BR pas dans la française (test Dvdclassik).
sauf le doc sur Ward Bond.
A Mathieu : Dans Le MASSACRE de FORT APACHE, une réplique que j’adore résume l’essence militaire de ce peuple apache. Fonda : » Les Apaches ? Si j’en juge par les quelques pauvres diables que j’ai vus…
Wayne- Si vous les avez vus, ce n’était pas des Apaches. »
J’adore HONDO ( sauf le traitement du chien : sa mort méritait un chouia de réaction de la part de Wayne, non ?) mais aussi la série trop courte avec Ralph Taeger et Noah Beery. Un misanthrope caractériel comme héros, fallait oser.
A MB:
De même le BR anglais de SUNSET BOULEVARD reprend les bonus du dvd (et en ajoute peut-être, à verifier) alors que l’édition française est « bare bones » pour parler comme Gary Tooze de Dvdbeaver, et l’édition française du BR de SHANE a supprimé l’intéressant commentaire du fils de George Stevens, présent sur le tournage (mais l’image du BR écrase littéralement le dvd).
à Mathieu: vous avez bien fait de me dire pour SHANE, j’avais prévu le français, j’opterai donc pour le Eureka en regrettant l’absence de st dans les bonus (qui reprend le comm de G Stevens Jr) + un livret etc.:
https://www.eurekavideo.co.uk/moc/shane
le BR US est vraiment trop cher…
A MB:
Les dialogues du laconique Alan Ladd ne devraient pas poser de problèmes pour la lecture des sous-titres… Eureka avait d’abord sorti une édition avec deux versions, en 1:37 et en 1:66, mais là aussi trop cher…
Sur les bonus de SHANE, ne ratez pas les commentaires de Stevens junior et des autres qui sont parfois à se taper sur les cuisses comme cette anecdote du type déguisé en ours…
à Mathieu: il y a même 3 versions dans cette 1ère édition de SHANE: une 1:37, une 1:66 (telle que sortie au ciné à l’origine) et une autre 1:66 optimisée par G Stevens Jr! ça me laisse rêveur. Qui va regarder les 3? J’aurais tendance à choisir la 1:37 je l’ai toujours vu comme ça ce film.
Je ne sais pas si LA CHEVAUCHEE DES BANNIS/DAY OF THE OUTLAW qu’ils ont édité en BR vaut vraiment la peine par rapport au dvd de WSide (édition superbe), ils y ont repris l’intervention de Bertrand (a priori): je n’avais pas trouvé leur br de VOYAGE A 2 supérieur au dvd fourni avec (je me répète mais ça m’avait surpris, que l’image d’un br ne soit pas supérieure à celle d’un dvd). Rappelons pour les amateurs que Eureka ne sous-titre jamais les bonus, et que les st de leurs films sont en angliche « hard of hearing » mal entendants. J’avais d’ailleurs eu un échange avec qqn de Eureka à qui j’avais demandé pourquoi, si Eureka fournissait des st aux films, est-ce que les mêmes personnes à qui c’était utile ne jugeraient pas ça utile aussi pour les bonus? Le monsieur s’est drapé dans sa dignité british avec un « hhmmpphh! » méprisant. Je l’ai pas insulté ils ont quand même des bonnes promos, faut pas se fâcher.
A MB:
Eureka fait vraiment du bon boulot. Ils viennent de sortir une édition BR de KES, que je vais sûrement acheter, le dvd MGM étant vraiment médiocre. Ca m’étonne qu’un film aussi culte en Grande Bretagne ait mis tant de temps à avoir une édition BR anglaise (il y a un BR Criterion aux USA, region A of course).
A Matthieu : Concernant KES, le DVD paru aux éditions « Les Films du Paradoxe » en 2009, proposait une image tout-à-fait correcte. Belle édition.
A Sullivan, pour THE FURIES il y a également un dvd zone 2 en Espagne uniquement (je l’ai tout de même acheté) mais là encore version originale uniquement (avec possibilité de sous-titres espagnols…). Je mets les liens ci-dessous pour les amateurs.
https://www.amazon.es/Las-Furias-DVD-Barbara-Stanwyck/dp/B0053CB6T4/ref=sr_1_3?ie=UTF8&qid=1475844648&sr=8-3&keywords=anthony+mann+furies+dvd
ou ici
http://www.dvdgo.com/dvd-las-furias-dvd/1702628
Incroyable que ce film ne soit pas sorti en France : peut-être un jour chez Sidonis (mais les droits Paramount c’est peut-être compliqué ?)
A Damien D
Je confirme. C’est un enfer
à Damien D: merci pour le lien je crois l’acheter, la venue en France se fait trop attendre.
Il y a une vague histoire entrevue sur un forum qui évoque l’entrevue mortelle entre Cotten et l’amant de Marilyn. Cette scène aurait été tournée et non conservée, je sais pas si c’est vrai mais comme le film ne dure que 88′, on peut imaginer que ça le soit?
J’ai revu BRUTTI, SPORCHI E CATTIVI pour répondre à l’ami MB (plus bas) film où le degré d’ironie de Scola nous empêche d’y voir le moindre mépris à l’égard d’aucun personnage. Le fait que le bidonville ait l’air complètement bidon, souligne le côté bouffonnerie, et théâtral du sujet, ainsi que toutes les invraisemblances de situations, et de personnages. La vieille est jouée par un homme, et ça se voit. Si c’était filmé comme ACCATONE, je comprendrais que vous soyez choqué, mais Scola a placé suffisamment de repères pour qu’on sache exactement sur quel terrain il nous place (les kilos de mort au rat pour faire crever Giancinto mais qui ne le tuent pas, la famille où tout le monde baise tout le monde) c’est suffisamment éloquent pour camper un univers purement fantaisiste, tout en retournant le drame néo-réaliste sur lequel justement aucun regard ironique n’a jamais été posé. Scola avait déjà ébauché ces personnages-ci avec Mastroianni dans DRAMMA DELLA GELOSIA.
Sans compter qu’il a beaucoup de tendresse pour ses personnages. La relation entre Giacinto et Cybelle, moi, me procure beaucoup d’émotion. Cybelle est un personnage très touchant, innocent, généreux, petite fille et femme torride, de plus incarnée par une comédienne difforme, autre preuve que les intentions de Scola sont bien loin de celles que vous lui prêtez. L’image de l’adolescente enceinte pourrait être terrible mais elle est pleine d’espoir, et de tendresse, grâce à Armando Trovajoli, l’alter-ego de Scola dont les musiques, toutes magnifiques, font corps avec les images. Attention, on ne touche pas à Scola ou je sors les bastos ! Voyez ou revoyez son dernier film, qui m’a fait rire, et pleurer à chaude larme, parce qu’il dit adieu à un cinéma qui n’existera plus jamais.
à GG: oui on peut le voir comme ça, AFFREUX SALES… Ce n’est pas que ce soit choquant c’est un peu léger, il eût dû ruer dans les brancards beaucoup plus fort, ce qui fait qu’il donne l’impression d’un certain mépris pour les personnages.. Je suis content que vous l’appréciez, le Scola et comment oublier la recette de la sauce bolognaise (ne pas oublier les aubergines!).
Tiens si on reste sur le plan du regard sur la pauvreté qui se refuse à la pitié, L ARGENT DE LA VIEILLE me semble plus percutant et réfléchi, se termine aussi avec le personnage d’une adolescente par ailleurs.
… en ce qui concerne le plan final sur l’ado enceinte dans BRUTTI, de la tendresse OK mais j’y vois autant d’espoir que dans un doc sur la montée de l’extrême droite en Europe.
A MB
Ou de l’effet de la société de consommation sur le sous-prolétariat. Consultez la page Wikipédia du film où il est question des liens de Pasolini avec le sujet.
à GG: le dernier plan du film ne me fait absolument pas penser à l’influence de la société de consommation sur le sous-prolétariat??? ou vous parlez d’autre chose? C’est une ado enceinte qui porte un seau d’eau, bon??? qu’est-ce que la préface non écrite de Pasolini vient faire là?
Sinon j’ai dit une grosse connerie en disant que le choix de l’emplacement du bidonville était irréaliste et motivé par la convention romanesque si Wikipédia a raison car:
« Le film fut presque entièrement tourné à Rome, dans le quartier de Monte Ciocci (…). Cette zone fut véritablement occupée, jusqu’en 1977, par des taudis habités par des chômeurs et par des ouvriers travaillant dans les chantiers des quartiers voisins ». N’empêche que j’ai lu quelque part que Scola avait choisi cet endroit à cause de la vue sur Rome…
Revu récemment NIAGARA de Hathaway (ah, ce petit arc-en-ciel d’arroseur de pelouse qui fait écho au grand arc-en-ciel des chutes, au début!). Je m’étais déjà fait la réflexion sur la splendeur érotique de Jean Peters mais je me demande en creusant un peu si là, en 1953, Hathaway (et Charles Brackett qui a écrit ET produit le film) n’avait pas procédé à un échange d’icône féminine qui signale une nouvelle époque: Marilyn Monroe, splendide en son genre, ultra-féminine selon les canons des années 30 et 40, chant du cygne de ceux-là en les affichant tous (robe rouge, écharpe lascivement déposée sur les épaules, rouge à lèvres brûlant la pellicule (qu’elle garde en dormant, le rouge)) s’efface peu à peu pour céder la place à la nouvelle icône féminine qui se laissera voir peu à peu dans les 60: à savoir Jean Peters, splendide en son genre, affichant tous les canons de la femme sportive des années 60, révélant son corps plutôt que de le décorer, la « bobby soxer » (bien que déjà mariée et un peu âgée pour ça) chère à Nabokov, la fille sportive et terriblement saine et sexuelle (Chandler la décrivait aussi dans un épisode de LONG GOODBYE où Marlowe observe une femme sur un plongeoir de piscine…). Le spectateur de 1953 entrevoit un bout du futur du quotidien américain et moi, je reste ébloui par Jean Peters trempée des pieds à la tête, maltraitée, accrochée à son rocher et en lieu de robe rouge et écharpe et autres artefacts se contente d’un short chaussures de sport et chemisier manches courtes, que je sois damné. Pardon, Marilyn…
et Jean Peters dans LE PORT DE LA DROGUE… arg.
A MB
Merci et bravo. Et jean peters dans BRONCO APACHE et dans certains King
Bertrand ne réveillez pas en moi le loup qui roupille, avec BRONCO APACHE et les autres… (King? Henry ou Louis? je m’en vas fouiner un peu sa filmo)
Sérieusement: pour appuyer ma petite théorie de Marilyn cédant la place à Peters, n’oublions pas qu’elle est parfaitement illustrée par le fait que Marilyn finit par mourir grâcieusement allongée sous les cloches alors que Peters, elle, survit dans la douleur après avoir frôlé la mort… et je n’insiste pas sur « dans la douleur »…
… et merci!
A MB
Nous parlions de Transfert dans notre texte de 50 Ans
Et bien sûr LA FLIBUSTIERE DES ANTILLES.
Beau portrait, MB!
à Bertrand: oui « un transfert de potentiel érotique » vous l’aviez écrit, et un transfert qui passe par une ligne à haute tension! (ligne qui passe sans protection en plein milieu des chutes du Niagara, bien sûr!).
et au milieu de ce maelstrom ce personnage joué par Max Showalter complètement innocent et crétin, et extérieur au charme de ces deux éruptions ambulantes, et macho en plus! Ce grand niais ne trouve rien de mieux que de faire boire un verre d’eau à sa femme pour la remettre de ses émotions!
à AA: oui, LA FLIBUSTIERE que j’oubliais sans raison, et merci!
Ah jean Peters… Il me semble qu’il y a une histoire d’inversion d’importance de rôle dans Niagara ?
Jean Peters est sublime déjà dans CAPITAINE DE CASTILLE d’henry King aux côtés de Tyrone Powers, je l’aime également beaucoup dans le très bon et original « pirate » LA FLIBUSTIERE DES ANTILLES de Tourneur, BROKEN LANCE, VIVA ZAPATA.
Elle a laissé filer sa carrière pour un mariage avec Hugues, un point commun avec Kelly même si pour Peters c’est vraiment son choix visiblement.
La mémoire me revient un peu il me semble en fait que j’avais relevé le fait que – comme souvent – le dvd présente la seule Monroe en visuel alors que Peters a un rôle plus important. C’est déjà le cas sur un film de Lang CLASH BY NIGHT avec Stanwyck en premier rôle et Monroe dans un rôle secondaire, tandis qu’on ne voit qu’elle sur la pochette. C’est cette fameuse édition qui ne propose le film qu’en VF.
Désolé pour ces approximations !
Quand elle tourne Niagara Peters a 27ans et déjà proche de la retraite. Un gros gâchis, grande actrice et vraiment joli bout de femme. Malheureusement un milliardaire l’a vu.
A Stag:
Les très sérieuses Presses Universitaires de France ont publié un livre de Vincent Amiel sur Joseph Mankiewicz (que je n’ai pas lu) avec en couverture non pas un portrait de l’auteur de THE GHOST AND MRS MUIR mais une photo très glamour de Marilyn. Le seul rapport entre Mankiewicz et Marilyn est un petit rôle dans ALL ABOUT EVE…
A MB:
Et Jean Peters est une vraie actrice, pas une star jouant toujours plus ou moins le même personnage, Américaine moyenne dans NIAGARA, Mexicaine dans VIVA ZAPATA!, Indienne dans APACHE, prostituée dans PICK UP ON SOUTH STREET, pirate dans ANNE OF THE INDIES… En revoyant NIAGARA (BR Fox superbe à tous égards, definition, couleurs, le rouge de Marilyn…) je me suis dit que si ce pauvre Joseph Cotten avait vraiment la poisse, Jean Peters n’avait pas beaucoup de chance non plus d’être mariée à un type aussi falot et on se dit que ces deux-là, Cotten et Peters, dans d’autres circonstances, auraient pu vivre quelque chose, il y a entre eux des regards, et une confiance de la part de Peters, mais…trop tard… Avez vous remarqué Harry Carey Jr dans un rôle de pompiste si je me souviens bien?
à Mathieu: Carey Jr joue un chauffeur de taxi qui indique son chemin à Marilyn. Pour Cotten et Peters, c’es tt à fait juste, c’est la seule qui le comprend (notez la vulgarité avec laquelle le mari de JP entre dans le bungalow de Cotten sans frapper, et déclare vite + tard que les problèmes de Cotten ne les concernent absolument pas! comment il veut protéger sa femme de tt évènement désagréable comme si elle était une enfant). Il y a d’ailleurs une bonne illustration de ce qui est manqué ou gâché entre JP et Cotten, alors qu’il la dépose sur le rocher et part à la dérive sur le bateau, vers la mort: la vie continue nous entraîne tel d’un côté tel de l’autre, irrésistiblement comme le courant du fleuve… et Cotten était un grand acteur. Voyez par ailleurs comme tt ce qui touche à la réussite sociale (donc, à l’époque, masculine) est cruellement brocardé: le mari de JP, crétin magnifique fier d’avoir eu un prix pour un malheureux slogan de pub, et son boss qui sue le succès social, fait irruption avec tonitruance et apparaît aussi comme le roi des crétins, quelle silhouette!
A MB
Oui Cotten est un grand acteur mais Hathaway aurait préféré nettement James Mason pour le rôle, hélas pas libre. Il aurait donné plus de profondeur secrete au personnage et c’est d’ailleurs en entendant cela que j’ai soudain réalisé à quel point Hathaway avait souvent des idées de distributions étonnantes, inspirées, utilisant les contre emplois (Dean Jagger en méchant dans RAWHIDE et george Tobias dans le même film, Marjorie Main dans SHEPERD OF THE HILL). Il voulait réunir après NIAGARA Monroe et Clift, avait repéré la très jeune Sally field pour TRUE GRIT (refus de cet imbécile de Walis). Pensez à sa découverte de Widmark, au renvoi de Henry Wilcoxon dans les 3 LANCIERS qu’il remplace par Franchot Tone, idée inspirée. Il y a cent exemples comme cela dont la direction incroyable sobre de Lionel Barryymore dans SPAWN OF THE NORTH et le magnifique LES MARINS DE L’ORGEUILLEUX (dans le même J C Flippen est dépouillé de tout pittoresque superficiel)
à Bertrand: j’avais lu l’avis de HH sur Cotten et sa préférence contrariée par la prod pour Mason avec perplexité car je trouve Cotten au plus haut dans le film. Mason que j’adore, aurait-il pu faire croire à tant d’échecs accumulés en lui? Même s’il a joué avec succès Humbert dans LOLITA, le perdant total, on voit qu’il est dans le Kubrick quand même au faîte de la réussite sociale mais se perd à cause d’une obsession qui l’agite en secret depuis longtemps (voilà ce que ça fait, le célibat!…). Cotten est un perdant social sans situation dans le film et son regard est déchirant mais bon, c’est juste que je n’arrive pas à imaginer Mason dans le rôle, merci pour les autres précisions (que j’avais déjà un peu lues dans la préface à HH dans Amis Américains!)
… Lionel Barrymore c’est dans LES MARINS pas dans SPAWN…, et John son frère (et frère de Ethel quelle famille!) dans SPAWN OF THE NORTH…
Pourtant dans le supplément de UNTAMED FRONTIER vous dites de Cotten qu’il n’est qu’un acteur d’appoint, sur-employé dans le film en question.
Ne vous en deplaise, marilyn Monroe est une legende du cinema contrairement a jean Peters .
Et le talent n ‘entre en aucun cas dans cette affaire.
Combien de stars tant Americaines que Francaises etaient de pietres acteurs ?
Et ce fait est une contante du cinema passe et present.
A Henripatta
Mais pourquoi les opposer. Toutes deux sont des actrices excellentes, différentes. Et questions subsidiaire : y a t il beaucoup de stars qui étaient nul (le)s comme acteur : oui des stars du disque ou de la chanson ou du sport. Ou parfois du théatre, ayant du mal à s’adapter au cinéma. On en trouvera dans les jeunes premiers mais quelqu’un comme Pierre Richard Wilm a été honorable dans deux ou trois films
Il faut reconnaître que certaines stars doivent leur renommée à leur physique plus qu’à leurs dispositions pour jouer la comédie. John Wayne, la star des stars a vraiment l’air pataud à ses débuts et même dans ses premiers parlants, son texte sonnant parfois faux aussi. Il a évidemment progressé ensuite. Et puis, pardon, mais les stars qui ne le seraient jamais devenues sans leur physique et (ou) pas mal de chance, ça existe quand même. En France, Sophie Marceau ou Vincent Perez ?
Dans les petits théâtres de Paris , où il n’y a que quelques chaises, une vague scène et un vieux rideau manuel se produisent tous les soirs des comédiens et comédiennes autrement talentueux…et inconnus.
A MinettePascal
Pas d’échelle des valeurs. Si Sophie Marceau est arrivé au sommet, c’est qu’elle avait les qualités. C’est une remarquable actrice qui fait parfois/souvent des choix débiles. Et Vincent Perez a été formidable chez Chereau et dans le BOSSU ou il est hilarant. La je dirai au contraire que parfois le physique joue contre ce genre de comédiens. Il y a un petit truc mystérieux, un don qui fait que la camera va tomber amoureuse de Sophie Marceau et pas d’un petit acteur de théatre génial sur scène mais dont le regard n’impressionne pas la pellicule
Je ne sais si Jean Peters etait une vraie actrice et Marilyn Monroe une mauvaise.
En revanche cette derniere est une star , que dis-je une legende du cinema contrairement a la 1ere.
On fait encore et toujours ce meme proces a Marylin .
Mais le cinema Americain et Francais sont remplis de stars qui etaient ou sont de pietres acteurs ou actrices.
Pourquoi cela tombe toujours ou tres souvent sur elle ?
A Henripatta
Mais personne n’a jamais écrit qu’elle était mauvaise. On comparait le traitement de deux personnages. Et le fait que l’une soit devenue une légende du cinéma (en partie pour des raisons non cinématographiques) ne joue aucun role quand on compare deux interprétations. Pourquoi ne pas classer par salaire pen dent que vous y etes . Marilyn était une actrice géniale mais insecure et difficile à diriger (elle n’est pas si formidable que cela dans BUS STOP qui a vieilli et LES MISFITS mais dans SOME LIKE IT HOT, NIAGARA). Quand elle a eu le pouvoir, elle a initié et co produit un film beta et mièvre, mal dirigé pendant que Ida Lupino, pas une star selon vos critères signait plusieurs oeuvres exceptionnelles
à Henripatta: vous vous engagez dans une voie impossible, vous allez vite vous mélanger les pinceaux! On a jamais donné de note à Monroe et Peters, ni jamais dit (ou donnez-moi la citation) que l’une était meilleure que l’autre. On parlait de NIAGARA et des films où Peters était magnifique. Oui Monroe a été une vedette hors du commun pas Peters! Mais on parle de comédiennes (et d’image érotique aussi: elles sont sublimes dans leur genre chacune à leur tour). En fait je pige pas bien où vous voulez en venir avec cette histoire Monroe-Peters.
Bertrand: vous avez tt à fait raison un beau physique charmant peut être un handicap. Une phrase de Marceau m’avait frappé: « Moi j’ai besoin d’être dirigée! » (que vous aviez citée lorsqu’elle se plaignait de la direction de Freda que vous aviez dû remplacer), ça c’est du professionnalisme (avec humilité discrète). Pour Perez, le problème est qu’il n’a pas trouvé beaucoup de BOSSU!
Je viens de découvrir LA REINE DES CONNES, tv film de Guillaume Nicloux, un chef d’oeuvre de 61 minutes, j’en suis resté baba, je ne me souviens pas d’un film qui m’aurait laissé autant sur le cul question rythme, action, pas de gras, comme un Warner des années 30! enfin si, j’ai qqs titres en tête. Je remonte Nicloux dans le temps (et à son insu) à partir de THE END et VALLEY OF LOVE et ça vaut son pesant de caramels mous pour rester dans la critique sérieuse, UNE AFFAIRE PRIVEE découvert aussi tardivement, est excellent aussi. Lhermitte détective privé parfait, oserais-je?… génial.
A Henripatta,
En tous cas Jean Peters et Marylin s’entendaient très bien.
Sur le statut de Marylin, si tant est qu’il ait une importance, je pense comme a dit Bertrand que sa légende est aussi – surtout ? – dû à sa vie, à ses déboires, à sa fin. Comme d’autres avant elle ou après disparus tôt et tragiquement.
Dans sa filmographie j’aime particulièrement THE ASPHALT JUNGLE (QUAND LA VILLE DORT) où elle a un petit rôle qui lui va comme un gant et qu’elle joue très bien, dans ce film de Huston au casting vraiment réussi, et très bon !
A Stag
beaucoup de metteurs en scène comme Hawks ou Preminger, à l’époque de Niagara, n’étaient pas impressionnés par Marilyn contrairement à Hathaway.Et Zanuck avec un manque de flair refusa qu’on associe MM avec Clift. Tous les journalistes interrogeaient HH sur Marilyn et il répondait : « Jane Russel est une actrice formidable ». Car c’est Jane qui avait coaché, entrainé, dirigé Marilyn. Mitchum non plus n’était pas impressionné et lui préférait de beaucoup Deborah Kerr
A Stag.
En effet dans ALPHAT JUNGLE , elle est formidable dans son petit role.
J’ai commandé un des derniers films de Jean Peters que je n’ai pas encore, PRISONNIERS DU MARAIS, de Negulesco.
Je l’ai trouvé chez nos amis Italiens.
On y retrouve Jean Peters aux côtés de Jeffrey Hunter (4 ans avant THE SEARCHERS) et – avec ou sans dents j’attends de voir – le monumental Walter Brennan !
Je suis impatient.
A Stag
Il s’agit du remake de l’ETANG TRAGIQUE de Renoir où Walter Brennan tient le même rôle
A Bertrand,
Merci pour cette information ! J’ai ce film L’ETANG TRAGIQUE, de Renoir, je pourrais donc comparer les deux versions même si j’imagine que la première est, comme souvent, la meilleure.
J’ai trouvé très bonne la copie de LURE OF THE WILDERNESS édité par l’italien Golem, très joli film, les paysages, les couleurs particulières et quelques plans vraiment magnifiques, entre autres, de Jean Peters.
Prisonnier du marais 1h30 avec Jean Peters, on y resterait volontier une semaine. Elle est comme dans CAPITAINE DE CASTILLE très à son avantage dans un rôle à la fois romantique et fier. Elle a en outre quelques scènes où son jeu laisse passer une belle émotion.
Jeffrey Hunter a un joli rôle. Bertrand on sait que Ford faisait toujours tourner une équipe de « copains » outre Wayne, Bond et les premiers rôles. Choisissait-il lui même les seconds couteaux ou, dans le cas de Hunter, le jeune premier ? Voyait-il des films ?
Quel plaisir de redécouvrir chaque fois Walter Brennan, souvent méconnaissable d’un film à l’autre. Dire que 6 ou 7 ans plus tard il sera ce demi vieillard d’adjoint édenté dans RIO BRAVO et qu’il est là à arborer un joli sourire plein de dents, que des reflets presque blonds en font sur certains plan un père bien de son fait et très vaillant. Il est tout sourire, 6 ans plus tôt il était bougrement redoutable dans CLEMENTINE. Il a tourné quelques 246 films, je suis loin d’avoir fait le tour de ce géant d’hollywood, et du western au jeu aussi vaste qu’un paysage de l’ouest.
On est presque dans un western, l’amosphère en est proche, l’action de situe en 1910.
Je recommande chaudement le film en tous cas !
A Stag
Ford choisissait tous ses acteurs quitte à les maltraiter, à leur hurler dessus. Et il aimait Hunter. D’autre réalisateurs pouvaient choisir dans les limites des comédiens sous contrat avec le studio. Quand on ne trouvait pas, on allait louer les services de quelqu’un dans un autre studio. Farrow lui avait une telle réputation de tyran que personne à la Paramount ne voulait fire deux films avec lui d’où l’engagement d’Audrey Totter et de sa femme qui étaient MGM
pour le scénario de NIAGARA: avec Brackett, il y avait aussi Walter Reisch et Richard L Breen, je les avais négligés.
Dédié à Jean Grémillon, »Corps à coeur »réalisé par Paul Vecchiali est une oeuvre forte à plus d’un titre.Tout d’abord la prestation de Nicolas Sylberg(très bon dans »Mesrine »)puis Hélène Surgère qui composent un couple que tout oppose.Elle est pharmacienne et lui garagiste associé à un collègue dirigiste.Pierrot vient dans un petit quartier appelé la ruelle,c’est là que les uns aident les autres dans une ambiance fraternelle.Dans un concert lyrique Pierrot va croiser le regard de Jeanne et là ça va etre le coup de foudre.Vecchiali à un façon unique de filmer les corps,les paysages,la mer mais aussi les etres en recherche d’amours et d’espoirs.On doit revoir tous ces films,notamment »Change pas de main ».
Vu. RUE DES PRAIRIES de DENYS DE LA PATELLIERE. Un film que j ‘ai adore.
Gabin est un chef de famille de 3 enfants et sans doute pour la derniere fois dans sa filmographie , il n ‘est pas tres craint ni tres respecte et cela en fait tout le sel.
Et quelle distribution !
Paul Frankeur , jacques Monod , louis Seigner , Alfred Adam…. j ‘en passe et des tout aussi bons.
Un film quelque peu oublie je ne sais trop pourquoi.
Ce film est récent pour moi aussi. Je ne sais pas s’il y a une discussion quelque part ici mais je l’aime aussi beaucoup; Gabin trahi par ses enfants et devenant fusionnel avec sa pièce rapportée. Le cours de cyclisme sur une chaise, et les dialogues comme: » Ah! On rappelle les techniciens ! »
Une curiosité aussi : cette minute musicale dans les dialogues d’Audiard. Dans les TONTONS, la musique contemporaine et ses « anti-accords » en prend un petit coup. Dans LA RUE des prairies, c’est le contraire et ce vieux snob qui ne jure que par le dix-septième siècle.
Quel problème le génial dialoguiste avait-il avec la musique ?
Robert Parrish n’est-il pas un cinéaste surfait ? Il semblerait que sa filmographie se limite à THE WONDERFUL COUNTRY. Dans 50 ans de cinéma, sans doute trouvez-vous des circonstances atténuantes à un ami, mais autant THE BOBO, DUFFY, DOPPELGANGER, A TOWN CALLED HELL, THE MARSEILLE CONTRACT, sont des films absolument nullissimes !!
A René
Pas the Marseille Copntract qui est plutôt bien réalisé. Les autres oui (ajoutez UP FROM THE BEACH) mais vous oubliez CRY DANGER, un des meilleurs films noirs de l’époque,brillamment dialogué et joué (la direction et le choix des acteurs fait partie de la mise en scène), THE MOB qui n’est pas mal du tout, de même que MY PAL GUS. Vous oubliez surtout le splendide la FLAMME POURPRE.Il y a aussi le très charcuté, malmené FIRE DOWN BELOW dont il reste des bribes (et le dialogue de Irwin Shaw). Vous omettez aussi IN THE FRENCH STYLE, oeuvre fine, délicate et SADDLE THE WIND Avant de lancer un jugement, il faut connaitre les films
MARSEILLE CONTRAT, bien réalisé ? Ah bon… alors je ne dois pas savoir ce qu’est une bonne mise en scène. Quand on fait une image aussi moche en s’appelant Douglas Slocombe c’est qu’on doit être bien mal payé.
A René
Attention aux jugements péremptoires. J’ai vu deux fois le film à sa sortie en copie 35 et la photo était vraiment réussie notamment dans certains plans de nuits ou tournés à la gare d’Orsay. Ce que j’avais revu à la télé dans un mauvais format était loins du résultat initial. Je ne sais pâs quel transfert vous avez vu avant de juger en deux mots quelqu’un comme Slocombe
à René: » je ne dois pas savoir ce qu’est une bonne mise en scène. »
eh bien voilà vous y êtes! vous ne savez pas. C’est pas grave ça se soigne on va vous aider.
« A TOWN CALLED HELL »?
Lu dans la dernière gazette de l »American cosmograph(ex Utopia Toulouse)un article sur le film fleuve proposer par Bertrand en Octobre.Bertrand:Allez vous faire des avant-premières de votre film en province car il sort il me semble en deux parties de 3 heures 15.Il me tarde de le voir et de me replonger dans l’univers de Becker,Renoir,Duvivier,Decoin,Maurice Jaubert,Godard,Truffaut ou Chabrol.
Oublions vite la version de John Frankeiheimer de »L’ile du docteur Moreau »avec un Brando énorme et mauvais.En revanche j’ai vu le film avec Charles Laughton ou Bela Lugosi apparait sous les traits d’un monstre(mi-homme mi-animal).Film au budget réduit mais qui vaut le détour pour les trouvailles des maquillages et la folie de cet espèce de Mengele qui fait des expériences sur des humains dans la maison de la douleur.Beaucoup de plans extérieurs tournés dans la nuit offre à l’ensemble un bon film fantastique tiré de l’œuvre monumentale d’H G Wells. »Le moine »de Dominique Moll est à revoir pour l’ambiance étrange et mysterieuse qui rappelle fortement »Le nom de la rose »d’Annault.Le personnage du père Ambrosio incarné par Vincent Cassel est plein de remordset de rancunes.
Je ne déteste pas la version Moreau de Don Taylor (Belle photo de Gerry Fischer, bonne musique de Leonard Rosenman et scènes d’action pas mal).
A Alexandre Angel :
Musique non pas de Leonard Rosenman mais de Laurence Rosenthal.
Mais il est vrai que, au vu du sujet, l’univers musical de Rosenman aurait très bien collé au film !
😉
Gott ver domi, j’m’ai gouré, merci!
Que vaut le coffret KENNETH ANGER qui vient de sortir ? J’avoue hésiter à m’intéresser à quelqu’un qui se prétend disciple d’Aleister Crowley, et n’ai pas lu non plus son éloge par Assayas.
N’oublions pas Claude-Jean Philippe, qui vient de disparaître.
C’était dans les années 70-80, nous étions jeunes, et, le vendredi soir après Apostrophes, au son de la valse « Amour et printemps » d’Emile Waldteufel, le Ciné-club nous faisait entrer dans un monde souvent merveilleux, souvent plus beau que le monde réel.
C’est Claude-Jean Philippe (avec Patrick Brion, bien sûr) qui m’a pour ainsi dire tout appris. Ophüls, Renoir, Satyajit Ray, Ozu, Kazan (le cycle de 1980), Jean Rouch que j’ignorais alors complètement, Bresson, dont « Le journal d’un curé de campagne » m’avait bouleversée , et Cocteau, qui revenait régulièrement. Et Hitchcock. Et « L’Atalante », que CJP présentait les larmes aux yeux. Et Anthony Mann, qu’il aimait tant. Et tant d’autres.
Il parait que les cimetières sont pleins de gens irremplaçables. Ils en comptent désormais un de plus.
Son émission le Cinéma des Cinéastes est une gigantesque mine d’interviews, j’espère que F Culture les a sauvegardées qq part?… j’aimerais en réécouter qqs unes.
Je me souviens des interventions de claude Jean Philippe a la fin d ‘apostrophe ou en quelques phrases il savait » vendre » son film du cine-club
Film devant lequel je m ‘endormais la plupart du temps. Mais j ‘etais tres jeune alors , et le college m ‘attendais le lendemain matin
Je me souviens en particulier de mr Opale avec jean-louis Barrault que j ‘etais fier d ‘avoir vu jusqu ‘a la fin et que je pus raconter a mes amis colleguens qui s ‘etaient tous endormis.
Je me souviens aussi de son hommage à John Wayne alors qu’on venait d’apprendre la mort de l’acteur. Des extraits de film choisis de manière très personnelle ( plusieurs de….pardon…EL DORADO) et il terminait par le plan final du FILS du désert où Wayne emporté par le train fait de derniers gestes d’adieu au côté caméra. Evidemment comme s’il nous disait aurevoir ,à nous. Je venais d’entrer au lycée et je crois bien avoir eu la larmichette…
à M Pascal: j’ai vu le même procédé dans un doc sur Warren Oates, « W.O. across the border », diffusé il y a un bail sur une chaîne payante. A la fin du film on y voit Warren faire adieu de la main en riant à la foule des spectateurs d’un combat de coqs (tiré de COCKFIGHTER de Hellman), très émouvant.
Claude-Jean Philippe m’avait reçu jadis chez lui parce qu’il avait aimé une lettre que j’avais envoyé à son émission « le cinéma des cinéastes » et qu’il avait lu à l’antenne. J’y défendais JC Brisseau (LES OMBRES, DE BRUIT ET DE FUREUR, le génial UN JEU BRUTAL…). Il avait un mur entier couvert de cassettes vhs, enfin… un mur visible à mes yeux.
Pour revenir à Warren Oates, sur son blog C Tatum Jr propose de traduire gratuitement pour l’éditeur français qui serait intéressé la biographie inédite de WO,signée Susan A Compo mais il faut reconnaître un truc: est-ce que ça se vendrait? c’est pas John Wayne et je le regrette.
Un hommage lui a t -il ete rendu a la tv Francaise.
Je vis a l ‘etranger .
Non apparemment aucun hommage n’a été rendu à Claude-jean Philippe sur les chaines dites »publiques ».Pas un mot non plus sur la disparition du scénariste et réalisateur Curtis Hanson.Venu du journalisme et de la photographie il à été imprégné par les films d’Hitchcock.Revoyez « La main sur le berceau »avec la très gracieuse Rebecca de Mornay.
à Rouxel: j’ai appris la mort de Hanson sur France Info TV et ITV, donc « pas un mot » n’exagérons rien. et ne me refaites pas le coup de la remarque prétentieuse du haut d’un piédestal OK? Merci.
Toujours sur la défensive,je vois.Etant donner que commebeaucoup de personnes je n’ai pas de poste de tv et n’écoute que FIP ou Culture.Coté presse papier deux lignes dans le « Rothshild journal »ainsi que dans »Le figassault »le journal qui vend plus de rafales que de journaux.
sur la défensive par rapport à quoi je sais pas tt ce que je sais c’est que justement j’avais été très surpris qu’on parle de Hanson à la TV, enfin qu’on en dise un mot certes rapide, grâce à L.A. CONFIDENTIAL. Il y a des morts plus célèbres qui passent à la trappe.
d’autre part il y a eu un hommage rendu à CJ Philippe sur France Culture, radio du service public, émission Plan Large qui semble « remplacer » Projection Privée. C’était le 17 septembre on y entend Caroline Champetier qui nous parle du Cinéma des Cinéastes. Vous pouvez la réécouter puisque ça vous a échappé, vive les podcasts:
http://www.franceculture.fr/emissions/plan-large/mohamed-diab-et-rafi-pitts-au-dela-des-frontieres
je ne sais pas pourquoi ils ont viré P Privée, ce Plan Large ne me paraît pas très différent dans la forme. Je regrette Ciment pour le fond.
A MB.
Merci pour le postcad.
Bonjour,
Avez-vous proposé à Actes Sud les traductions de JUST TELL ME WHEN TO CRY et de A SIEGEL FILM ?
A Jean-Pierre Mercier
Non bien que le premier…Les traductions coutent très chers et il ne faut pas se tromper.Et il nous faut des livres français ou sur le cinema européens (on a toujours le Jeanson, un livre de Luc Beraud sur Jean Eustache) Mais je voudrais publier le Wayne de Scott Eyman
A Bertrand.Connaissez vous ces films sortis chez Artus? »Charley le borgne »(l’histoire d’un soldat noir qui déserte l’armée après avoir tué un officier), »L’ultime chevauchée »de Albert C.Gannaway(A la fin de la guerre du Mexique,le capitaine Mc Kane oblige un officier mexicain à lui céder ses terres lors de sa caputulation),puis »La vallée du solitaire »de Alan Lemay(Le jeune Coonat arrive à Big Bend et est obliger de voler pour se nourrir).Enfin un film fantastique anglais « Le pionnier de l’espace »qui date des années 50?Merci à vous.
A Rouxel
J’ai parlé dans ce blog de LA VALLÉE DU SOLITAIRE (HIGH LONESOME), curieux mais pas réussi, j’ai un souvenir sympathique du Gannaway, film fauché et je ne crois pas connaitre les autres
CHARLEY ONE-EYE est un film très intéressant. Un noir accusé de meurtre, dans sa cavale, rencontre un indien et l’oblige à le suivre. L’indien est un demeuré congénital, handicapé d’un pied bot, et le noir un soldat nordiste qui s’est engagé dans l’armée pour tuer du blanc. Ce western anglais tourné en Espagne est surtout un pied de nez au cinéma américain de l’époque, en pleine autoflagellation sur les questions noires et indiennes. Ici, le noir est un raciste de la pire espèce, qui traite l’indien comme un sous-homme, et s’amuse de lui comme d’un animal. Joué par Richard Roundtree, il est le négatif de tout ce que la Blacksploitation voulait exalter chez les noirs. Quand à l’indien, c’est un personnage Buñuelien. Il nettoie une pierre avant de la jeter dans un puits pour vérifier s’il y a de l’eau, et tombe en adoration devant un poulet borgne, le Charley One Eye du titre. Le choix de Roy Thinnes pour jouer l’indien est pour le moins insolite, et dans une production de premier plan, à coup sûr qu’on l’aurait retenu pour l’oscar. Don Chaffey qu’on n’attendait pas non plus dans ce genre de film, a fait un travail de mise en scène très inspiré. Un OVNI qui pourrait devenir culte.
« Free states of Jones »évoque un pan de l’histoire des Etats-unis pas souvent montré dans les westerns ou les films dit historique.Entre 1862 et 1876,plusieurs soldats désertèrent l’armée ainsi que des esclaves noirs afin de se rébéler contre les confédérés.Mathew mac conaghey confirme une fois de plus dans ce role qui l’est un acteur à suivre pour ses compositions et ses de roles au détriment de Damon,Deep,Cruise ou plein d’autres.La photographie magnifique est de Benoit Delhomme qui magnifit les paysages et les scènes de bataille.C’est un travail vraiment soigné pour ce français installé aux USA.Gary Ross nous montre aussi la formation du Klan dans les Etats du sud et la haine contre les populations noires.Il y à plusieurs scènes dures mais réalistes quand le Klan pend trois enfants blancs et leur père à un arbre.
A Mr Tavernier
Avez vous lu l ‘article de l ‘express qui parle de la « carte ».
Je cite: Bertrand Bonello l ‘a , Bertrand Tavernier non.
Ce qui m ‘amene a parler du masque et la plume ou les memes realisateurs sont portees aux nues quelque soit leur film. Ainsi Woody allen et son film annuel son a chaque fois encense , alors que franchement les derniers Allen….
Vous qui etes du serail , pensez vous que cette « segregation » est effective ou bien est-ce une vue de l ‘esprit des journalistes et du public ?
A henripatta
Ce n’est pas une vue de l’esit. Et encore au Masque, il y a des journalistes qui viennent de diverses provenances
« Le masque et la plume »est une émission qui me fatigue.Entre le coté pinçé de Jérôme Garcin,les emportements de Pierre Murat ou de Xavier Leherpeur,l’ensemble est sans interet.Puis ce sont toujours les memes journalistes invités(Télécatho,Les inrocks,Marianne ou Le Fidassault).Il est révolu le temps de Jean louis Bory,François Régis Bastide ou Georges Sadoul!!!En revanche j’ai écouter la nouvelle émission le samedi sur Culture ou Michel Ciment est intervenu pour un festival italien.
A Rouxel:
Pincé Bruno Garcin? Moi je trouve que c’est un excellent animateur et surtout très drôle. Et je ne vois vraiment pas ce qui peut rester de catho dans le Télérama d’aujourd’hui qui est aussi catho que le gouvernement actuel est de gauche.
A Mathieu
Drôle
à Mathieu: plus catho mais toujours avec un esprit critique très conciliant, TRA cherche à préserver une certaine idée de la morale (héritée de cet esprit catho) très conventionnelle, je suis sûr qu’ils émettent des réserves à la violence chez Tarantino ou Kitano par exemple faudrait vérifier. Pierre Murat ne figure pas parmi mes critiques les plus percutants.
A Bertrand:
Drôle en effet que je confonde Bruno Garcin acteur et Jérôme Garcin, critique et animateur du masque.
D ‘accord pour xavier Leherpeur qui ramene tout a la politique et, j ‘ose le dire; a ses preferences sexuelles. Pas un film ou si peu qu ‘il ne passe au tamis de droite-gauche et d ‘hetero-homo.
Et sans oublier les fims qui ont une « grammaire » comme il dit pompeusement et ceux qui n ‘en ont pas.
Irritant au possible.
qu’est-ce que la grammaire d’un film?
Aucune idee. Il faudrait lui demander. Cela revient chez lui comme un leit motiv et il est d ‘ailleurs souvent moque a ce sujet par ses confreres du masque.
à MB: tt simplement la mise en scène, tiens cette question!
Télérama a encore quelques séquelles. Quand ils démolissent un film aussi remarquable que GIORDANO BRUNO, en accusant Montaldo de « vulgarité satisfaite » dans un film fait « d’approximations historiques » et Gian Maria Volonte de « jeu outrancier » j’ai du mal à croire à leur parfaite objectivité.
A MB:
Je crois bien que Télérama aime (aimait) beaucoup Kitano, Tarentino je ne sais pas, mais il n’est pas nécessaire d’avoir des origines catholiques pour avoir des réserves sur l’utilisation complaisante de la violence dans le cinéma depuis disons les annnées 70 (Abraham Polonsky parle de « pornographie de la violence » dans son interview dans « Amis Américains »). Moi je n’ai pas de réserves, juste un rejet profond et je ne viens pas d’un milieu catholique (enfin si, en remontant loin…). Un des metteurs en scène qui a le plus fait pour l’utilisation esthétisante et gratuite de la violence est Martin Scorcese, metteur en scène profondément et ouvertement influencé par ses origines catholiques. (de même Cimino, Ferrara…)
à Mathieu: certes, je ne peux pas associer sentiment catholique et « morale » anti-violence. Je dis que TRA, pour respecter une certaine idée d’une ligne éditoriale à ambition « morale » (et aussi pour préserver un lectorat catho qui est encore là) autant que pour ne pas donner prise à une image vieillotte rattachée (à tort?) au catho, s’efforce de rester entre les deux courants avec un certain chafouinisme (ce qui a marché car a augmenté son tirage, c’est un journal qui s’est mis à marcher mieux et très bien dans les 80-90 avec en plus révision de leur image visuelle: maquette de couv moderniste etc.). C’est ce courant de « catholicisme jeunn’s » qui vient du Renouveau Charismatique des années 80-90 que le journal a exploité en partie (Renouveau qui en a pris un coup dans l’aile depuis, on est en plein retour du catholicisme traditionnel et des jeunes filles aux bas sombres souliers plats et chemisiers blancs ras du cou (anti-mariage pour tous, FN à la rescousse). J’élabore tout ça à la truelle, disons… on peut subtiliser. Je dis tout ça car c’est ce virage moderniste chafouin qui m’a fait arrêter de l’acheter fin 80 début 90.
« Télérama a encore quelques séquelles. Quand ils démolissent un film aussi remarquable que GIORDANO BRUNO, en accusant Montaldo de « vulgarité satisfaite » dans un film fait « d’approximations historiques » et Gian Maria Volonte de « jeu outrancier » j’ai du mal à croire à leur parfaite objectivité. » (signé G Gadebois) moi aussi j’ai du mal!
A Bertrand.Connaissez vous « Le soldat Laforet »réalisé par Guy Cavagnac un ancien de l’Hidec qui sera projeter mardi 20 à la cinémathèque de Toulouse?Merci de votre réponse.
A Rouxel
Je connais de nom mais ne l’ai pas vu hélas
A Bertrand : LE SOLDAT LAFORET vient de paraître en DVD chez Carlotta le 7 septembre…
A MB :
Qu’est ce que la grammaire d’un film ?
Il existe des ouvrages sur le sujet… généralement écrits par des gens qui n’ont jamais tourné un film ni impressionné un mètre de pellicule de leur vie !
J’ai été personnellement le témoin d’un PU (professeur des universités) qui enseignait la « grammaire » du cinéma et qui, en projection, voyait un plan fixe là où il y avait un subtil et discret travelling !…
Je tairai évidemment le nom du monsieur et de cette école réputée…
A Marc Salomon
Hélas, il existe de nombreux exemples similaire où la prétention est proportionnelle au manque de connaissance
Petite correction, la première grammaire du cinéma été écrite par André berthomieu, prolifique réalisateur que l’on raillait beaucoup. On c’étaient les critiques de l’époque. Maintenant des gens comme Philippe D’hughes et Paul vecchiali sauvent certains films qu’ils encensent même (LE SECRET DE MADAME CLAPAIN défendu par Lourcelles), hélas presque tous indisponibles
De Andre Berthomieu j ‘ai vu : le coeur sur la main avec Bourvil.J ‘ ai tenu jusqu ‘au bout , mais difficilement.
A noter que Berthomieu a tourne 60 films alors qu ‘il est decede a 57 ans
Je suppose qu ‘il n ‘y a pas que des chefs-d ‘oeuvre.
A Bertrand Tavernier
De Berthomieu on trouve LE PORTRAIT DE SON PERE chez René Château, avec une exécrable Brigitte Bardot mais un bidonnant Jean Richard. Je signale ce film (et si vous le voyez vous penserez peut-être comme moi) parce qu’il est fort probable qu’il ait inspiré la trame de QUELQUES JOURS AVEC MOI.
Euh les derniers Allen : il n’y en a pas un de mauvais non plus ! (contrairement à Clint Eastwood pour rester dans le cinéma américain générationnel).
Ce ne sont pas des chefs d’œuvres mais MAGIC IN THE MOONLIGHT ou CAFE SOCIETY sont de délicieux bonbons à déguster… L’HOMME IRRATIONNEL est peut-être une variation plus faible de MATCH POINT mais Phoenix y joue très bien. Seul BLUE JASMINE m’a laissé plus de marbre car peut-être plus pessimiste et désespéré (malgré la très bonne interprétation de Blanchett). Et je ne parle que de ses films de moins de 2-3 ans. Son dernier âge d’or me semble être celui de ses films anglais dont ceux avec Scarlett Johansson (+ VICKY CRISTINA BARCELONA donc) où il montrait une grande jeunesse dans sa manière de filmer. Les suivants sont peut-être plus routiniers mais plaisants : après on est libre de ne pas aimer…
Soit dit en passant Bertrand : voilà un réalisateur que vous aimez assurément (voir « 50 ans… ») mais dont vous ne parlez pas sur ce blog ! Peut-être aurez-vous l’occasion de nous en dire quelques mots sur les derniers films que vous avez aimé. Un réalisateur aussi prolifique depuis 40 ans et aux films aussi bons globalement que personnels, c’est tout de même à saluer !
A Damien D
Tout le monde en parle, le commente, à chaque festival, à chaque sortie et je préfère parler de films moins archi disséqués. Et j’aime un bon nombre de ses films même si je trouve les derniers (L’HOMME IRRATIONNEL) moins intéressants et plus relâchés. Et BLUE JASMINE m’avait semblé très scolaire
Je pense que Bertrand comme beaucoup ne lisent plus « L’express »ni »Le point »ou encore la presse nationale.De mon coté en dehors de »Positif », »Des cahiers »ou du mensuel « Les années laser »je me suis rabattu sur les bouquins d’actes sud.
Je sais que je commet un sacrilege sur ce blog , mais le cinema muet je n ‘y arrive pas.
Sauf bien entendu les charlots , buster keaton et autres .
a Henripatta
C’est un gros manque. Tant pis pour vous. Vous vous privez de bonheurs extraordinaires. Il y a des gens qui ne peuvent assister à une pièce de Racine ou de Corneille. Langage trop éloigné de celui des tweets disait un lycéen
A Henripatta et Bertrand,
Si je me laissais aller à une métaphore, je dirais que l’on peut fréquenter le muet à la façon d’un praticien du cyclisme (que je ne suis pas, ah ah) : en changeant de braquet. Il y a un effort à faire mais celui qui aime et son biclou, et la variété des paysages qu’il arpente, est infiniment récompensé.
Mais Bertand, vous résumez la chose de manière moins compliquée : c’est une affaire de plaisir..
Ahahah. Il est evident que Racine et le language de tweeter ne sont pas vraiment du meme niveau.
Quand aux films muets , pourrait -on me conseiller un ou deux chef-d oeuvres incotnestables , histoire de faire une ultime tentative.
Sans être un expert en cinéma muet je vous dirais d’aller voir les films de Pabst. Surtout ceux avec Louise Brooks et surtout LOULOU (titre nul, titre original: LA BOITE DE PANDORE).
Sinon si vous aimez tout de même Keaton et Chaplin vous avez déjà vu les meilleurs films muets jamais fait donc c’est déjà ça. Pour moi rien ne dépasse CITY LIGHTS et SHERLOCK JUNIOR.
a richpryor
Henripatta a fini par squatter le blog
En effet, Henripatta a d’un seul coup d’un seul montré que l’on aimait et défendait tous ici le cinéma muet et c’est tant mieux. Laissons-lui l’occasion à présent de voir au moins quelques films parmi ceux cités en espérant qu’il reviendra nous en dire deux mots (que tous nos efforts soient récompensés !)
à Henripatta : lisez le livre de Kevin Brownlow « LA PARADE EST PASSEE … » sur le cinéma muet, c’est passionnant pour tout qui aime le cinéma et il donne envie de découvrir les films dont il parle, ne serait-ce que pour l’inventivité technique de l’époque
C’est d’autant plus un gros manque que c’est là que les découvertes sont les plus grandes (beaucoup de films étant perdus ou réputés tels que les découvertes, redécouvertes et leurs restaurations en sont d’autant plus excitantes pour le cinéphile). Il n’y a qu’à voir le succès croissant du festival de Pordenone en Italie, le travail et le développement de distributeurs comme Lobster films qui s’est même lancé dans l’édition de dvd.
Henripatta, un titre parmi d’autres pour démarrer votre apprivoisement au muet : voyez par exemple Le Dr Mabuse de Fritz Lang édité chez MK2 et vous réviserez sûrement votre jugement (sinon vous êtes perdu et il n’y aura plus de remède !…)
Merci Damien D ainsi qu ‘a Mathieu et Demachy. Vous m ‘avez convaincu , je vais donc refaire une tentative.
A Damien D:
Ah bon, moi je ne conseillerais pas le MABUSE muet, que je trouve long et ennuyeux (il faudrait que je le revoie) alors que j’adore LE TESTAMENT DU DOCTEUR MABUSE, parlant lui, peut-être le meilleur film allemand de Lang. Des films muets de Lang, je ne conseillerais pas non plus METROPOLIS, dont la splendeur visuelle n’arrive pas pour moi à racheter tout à fait le propos inepte et fumeux. Des Lang muets , mes préférés sont la deuxième partie des NIEBELUNGEN (LA VENGEANCE DE KRIEMHILD), fascinant opéra visuel, et LES ESPIONS, qui a l’esprit feuilletonesque et paranoiaque de MABUSE, mais avec plus d’invention et de rythme. La plupart des Lang allemands et des Murnau sont disponibles en Blu-Ray chez Eureka (avec des ST anglais traduisant les intertitres allemands).
A Mathieu, pas du tout d’accord sur le MABUSE muet : le côté sérial avec la musique très originale de Zimmermann en fait un vrai chef d’oeuvre à visionner ! Et si c’est long, il est très facile d’en voir une petite partie à chaque fois (c’est un sérial !). Après pour un film court LES ESPIONS c’est bien aussi !
Par contre d’accord avec vous il faut éviter de voir METROPOLIS qui est soporifique et prétentieux… D’accord aussi sur la deuxième partie des NIEBELUNGEN. La première partie, ne serait-ce que plastiquement est intéressante (il faut acheter pour les amateurs l’édition anglaise d’Eureka à la copie teintée magnifiquement restaurée même si uniquement sous-titrée en anglais).
à Bertrand: peut-être mais vous êtes trop dur, l’allusion à tweeter est exagérée. Il faut un certain culot et une bonne franchise pour admettre ne pas aimer le muet ici. C’est d’ailleurs l’aveu de qqn qui va se jeter sur LA GRANDE PARADE ou FAUST dans quelques temps, si Henripatta était si fermé au muet, il n’aurait même pas mentionné son aversion, à mon avis superficielle! J’ai toujours la même résistance même si je la viole souvent allégrément! Le muet ne doit pas non plus être un pensum auquel on se livre par morale, comme le font certains qui portent aux nues n’importe quel nanar sous prétexte qu’il est antérieur à 1920. C’est le plaisir qui compte.
Alors par ailleurs, personne n’a d’avis sur Jess Franco?
A MB
Tous ceux que j’ai vu, sauf un dont j’ai oublié le titre étaient médiocres ou nuls. Et son travail sur le Welles scandaleux
à Bertrand: FRANCO: je m’en doutais! Il faut se méfier des dérives de l’anti-snobisme! Je verrai néammoins ce soir VAMPIROS LESBOS avec l’oeil critique mais généreux du maître-queux qui aborde son premier hamburger, sans illusion.
Les films de Jess Franco sont nuls d’avoir peu ou pas de moyens mais le type avait pourtant au départ un certain talent… Un film que j’ai bien aimé et qui est très bon dans le genre parodie d’espionnage (dans la collection rouge Gaumont) : CARTES SUR TABLE de 1966 et LE DIABOLIQUE DOCTEUR Z de 1967 qui est dans la même collection a également une bonne réputation.
Et qu’on le veuille ou non, il reste un auteur culte pour le cinéma bis : la preuve avec l’éditeur artus films qui a sorti un gros livre fort cher de 750 pages sur le réalisateur écrit par Alain Petit et préfacé par Jean-Pierre Bouyxou (à réserver aux amateurs…)
A Damien D
Ca ne prouve rien sinon qu’on peut écrire des livres sur Franco et aucun ou presque sur NARUSE, AUTANT LARA, Delmer Daves, Henry hathaway, voire Becker
Ah si, c’est pas très très bon.Parfois rigolo à force de désinvolture mais il faut avoir du temps à perdre car un grand vide attend le spectateur téméraire qui essaiera de voir Vampiros lesbos par exemple ou La comtesse noire.
Et le Quichotte de Welles est un massacre sans nom effectivement: mieux vaut en voir des rushes non retouchés.
Quant au muet, henripatta, il serait plus que dommage de s’en priver car c’est une période totalement folle d’inventivité.qqs titres susceptibles de vous faire changer d’avis:
– L’aurore de Murnau
– Le mécano de la général de b Keaton
– Greed de E V Stroheim
– Le vent de V Sjostrom
– Haxan de B Christensen
– La roue d’A Gance
– La passion de Jeanne d’Arc de Dreyer
– La chute de la maison Usher de J Epstein
– La ligne générale de Eisenstein
– Au bord de la mer bleue de B Barnett
– La terre d’A Dovjenko
– Le trésor d’Arne de M Stiller
– Les Niebelungen de F Lang
– Le Kid de Chaplin of course et qqs autres…
A Ballantrae
Plus que les NIEBELUNGEN, les ESPIONS et LE JOUEUR D’ECHEC de Raymond Bernard, THE LODGER d’Hitchcock
Les CM de Laurel et Hardy dirigés par McCarey, THE STRONG MAN et TRAMP TRAMP TRAMP de Capra et Langdon
Les Borzage muets qui sont souvenus des merveilles et SUNRISE, LE DERNIER DES HOMMES, NOSFERATU.
Il y a quelques westerns muets excellents (LE DERNIER DES MOHICANS de Tourneur et Clarence Brown) mais j’insisterai sur BLUEBIRD de Maurice Tourneur (Kino),THIEF OF BAGDAD de Walsh (idem)
L’HOMME QUI RIT de Paul Leni (idem)
A Bertrand, sur le bouquin sur Franco, je mentionnais bien « la preuve qu’il reste un auteur culte pour le CINEMA BIS » car je suis bien d’accord qu’en dehors de ce cinéma-là, la comparaison ne daigne même pas se faire.
Je vous suis donc totalement sur l’absence d’ouvrage pour des réalisateurs majeurs comme Naruse, Autant Lara, Delmer Daves, Henry Hathaway et sûrement pleins d’autres injustement oubliés…
A Ballantrae:
HAXAN de Christensen m’avait plutôt ennuyé. Henripatta citant Chaplin et Keaton j’avais omis leurs films dans ma petite liste mais évidemment de Chaplin THE KID, CITY LIGHTS, THE CIRCUS, THE GOLD RUSH (version originale sans les pénibles commentaires rajoutés ultérieurement par Chaplin), les courts métrages Mutual et First National, et de Keaton THE GENERAL (excellent Blu-Ray chez l’éditeur espagnol Divisa Red, STEAMBOAT BILL JR sont à mettre en haut de la liste des chefs-d’oeuvre du muet, et SAFETY LAST, GRANDMA’S BOY et THE FRESHMAN de Harold Lloyd pas très loin non plus. Je conseillerais aussi REGENERATION de Walsh, étonnant de vivacité et de modernité, avec un héros qui ressemble à Brando et un méchant à Dennis Hopper.
Eureka vient de sortir cinq films de Murnau dans un coffret de 3 Blu-Ray: LE CHATEAU VOGELOD, LES FINANCES DU GRAND-DUC, PHANTOM, LE DERNIER DES HOMMES (le meilleur des 5), TARTUFFE (le moins indispensable), et toujours en Blu-Ray Kino sort (malheureusement en Region « A ») LES ARAIGNEES et LES TROIS LUMIERES (DER MUDE TOD, en anglais DESTINY) de Lang et THREE BAD MEN de Ford.
à Henripatta:
Peut-être n’avez vous pas suffisamment essayé. Essayez de voir dans de bons transferts NOSFERATU, FAUST, LE DERNIER DES HOMMES, SUNRISE, TABU de Murnau, STREET ANGEL, SEVENTH HEAVEN de Borzage, THE CROWD, THE BIG PARADE de King Vidor, LADY WINDERMERE’S FAN de Lubitsch, A WOMAN OF PARIS de Chaplin (sans Chaplin), JOURNAL D’UNE FILLE PERDUE de Pabst (que je préfère de beaucoup à LULU soit dit en passant), parmi tant d’autres chefs-d’oeuvre…
Oui Mathieu, vous faites bien de parler de « bons transfert » : THE CROWD de Vidor ou LES RAPACES de Stroheim (cité par Demachy) : on attend toujours un éditeur français sérieux pour ces titres (les éditions Bach films sont calamiteuses au niveau de la copie donc à déconseiller pour découvrir de manière optimales ces films…
D’accord avec vous sur LOULOU de Pabst qui a je trouve assez mal vieilli et que certains cinéphiles avaient porté aux nues uniquement pour la belle Louise Brooks.
Le problème de conseiller tel ou tel muet reviendrait à faire un choix dans les multiples genres du cinéma tout court. Le cinéma de genre comme le film policier, le western reste souvent plus abordable (j’avais cité Mabuse pour ça) avant de passer aux mélodrames de Murnau ou Borzage, ou bien à la comédie sophistiquée de Lubitsch : tout dépend des affinités d’Henripatta qui avec tous les titres que l’ont a cité trouvera sûrement son bonheur! Et pourquoi pas tenter aussi dans le cinéma primitif les films de Méliès ou LES VAMPIRES de Feuillade !
A Damien D:
Oui c’est pourquoi j’avais omis de citer REGENERATION de Walsh, qui ne dispose pas je crois d’une bonne édition DVD (j’ai visionné le dvd Bach, tres médiocre comme on peut s’y attendre). Je citerais aussi parmi les grands muets BARDELYS THE MAGNIFICENT de Vidor, film de cape et d’épée ébouriffant et drôle (dvd Lobster).
A Mathieu
L’édition américaine de REGENERATION est pas mal
A Mathieu le dvd de REGENERATION chez Bach films était moins honteux qu’à l’habitude de mémoire. Une belle copie (sans doute restaurée comme dans le dvd zone 1) avait été diffusée sur arte en HD cette année (et dont j’ai gardé du coup l’enregistrement).
Dans le même genre que REGENERATION et exactement de la même époque (1913-1915), j’en profite pour signaler un coffret original édité par flicker alley de deux films sur le thème du New York populaire de l’époque (étude sociale, crime, prostitution…) et la vie des immigrés italiens comprenant THE ITALIAN produit par paramount en 1915 et TRAFFIC IN SOULS en 1913 chez Universal.
Les réalisateurs ne me sont pas connus (Reginald Barker pour le premier et George Loane Tucker pour le deuxième). Pas encore visionnés mais c’est à signaler vu les thèmes abordés dans ces films. Ce coffret dvd est d’ailleurs lisible en zone 2. J’avais acheté le mien sur la boutique Lobster mais il est déjà épuisé chez eux. On peut se le procurer sur le site Flicker Alley http://www.flickeralley.com/classic-movies/#!/Perils-of-the-New-Land-Films-of-the-Immigrant-Experience-1910-1915/p/41384344/category=20414531
A Damien D:
C’est vrai que Bach a fait pire. Flicker Alley a l’air de faire du bon travail si j’en crois les captures de dvdbeaver et sort des dvds de films vraiment rares. Ils ont sorti le CHICAGO de Urson/DeMille dont parle Bertrand dans ce blog (je suppose que le dvd Lobster utilise le même transfert). Ils ont aussi sorti un coffret intitulé « French Masterworks: Russian émigrés » avec 5 films (muets): GRIBICHE et LES NOUVEAUX MESSIEURS de Feyder, KEAN d’A.Volkoff, FEU MATHIAS PASCAL de L’Herbier et LE BRASIER ARDENT de Mosjoukine, et aussi un serial d’Alexandre Volkoff de 1923 avec Charles Vanel, LA MAISON DU MYSTERE, en 10 episodes et trois dvds.
Oui bien évidemment on doit en ajouter qqs autres:
-deux Vidor au minimum: the crowd et La grande parade
-L’inhumaine de Lherbier
-Nana de Renoir
-Un chapeau de paille d’Italie de R Clair (revu récemment: absolument génial!)
-Napoléon et J’accuse de Gance
-Steamboat bill Jr, Sherlock Jr de Keaton
-Iron horse de Ford
-Foolish wives Maris aveugles de Von Stroheim
-tout Max Linder (notamment L’étroit mousquetaire)
-Le trésor d’Arne de Stiller
-La charrette fantôme de Sjostrom
-Les espions de Lang effectivement et pourquoi pas La femme sur la lune qui est étonnant (comme l’envers de Métropolis ds le domaine de la SF)
-Borzage bien évidemment est un génie dont il faut acquérir le coffret complet y compris pour le moyen métrage La femme au corbeau
Et on peut s’amuser à prendre comme porte d’entrée qqs hommages tardifs au muet qui sont talentueux:
-Juha de Kaurismaki
-Careful de G Maddin
-Tabou de M Gomes
-et le formidable Yoyo de Pierre Etaix qui est un vrai « king of comedy » à remettre à sa vraie place: au sommet!
A Ballantrae
NANA c’est pas très réussi et il y a tant d’autres titres dans les Lubitsch, Phil Jutzi, certains Asquith muets, TOL ABLE DAVID de King et me dit on STELLA DALLAS du même réalisateur.
THE CROWD est un des plus beaux
A Bertrand et Ballantrae: D’accord avec Bertrand pour NANA, de même que les moyens métrages de Renoir avec Catherine Hessling, très décevants. Renoir ne devient vraiment grand qu’avec le parlant et LA CHIENNE.Peu de films français muets ont été cites par les participants à ce blog, et c’est révélateur je crois (mais de quoi?). J’aimerais beaucoup voir LES MISERABLES de Fescourt dont Lourcelles dit si je me souviens bien que c’est la meilleure adaptation du roman, j’ai un bon souvenir de son COMTE DE MONTE CRISTO (double dvd chez TF1, épuisé) . Parmi les muets francais je citerais volontiers FINIS TERRAE, de Jean Epstein, sorte de documentaire poétique sur des ramasseurs de goémon perdus sur un ilôt au large d’Ouessant, et contrairement à Ballantrae je ne retiendrais pas les films de Max Linder qui ont avec le temps perdu beaucoup de leur pouvoir comique, contrairement à ceux de Chaplin, bien qu’ils témoignent parfois d’une grande invention visuelle. On y trouve des idées utilisées pour la premiere fois, comme dans MAX ET JANE VEULENT FAIRE DU THEATRE (1912) où un travelling arrière, un des premiers de l’histoire du cinéma sans doute nous révèle que ce nous croyions être une scène de ménage est en fait une représentation théâtrale, idée qui a été reprise plusieurs fois comme dans TALES OF MANHATTAN de Duvivier. Harold Lloyd a aussi beaucoup utilisé ce genre d’illusion liée à un cadrage rapproché suivi d’un travelling arrière « désillusionnant » le spectateur.
A propos des Asquith muets que je connais pas non plus, le BFI a sorti récemment en Blu-Ray SHOOTING STARS (1927), une satire du milieu du cinéma (si j’ai bien compris) et aussi UNDERGROUND (1928) qui se passe dans le métro londonien. Et parmi les Lubitsch muets THE MARRIAGE CIRCLE bien sûr (Arte video) que Lubitsch (et Cukor) refera en parlant (et chantant) avec AN HOUR WITH YOU et Maurice Chevalier. Les deux se valent je trouve. Et entièrement d’accord avec Ballantrae sur la grande valeur de Pierre Etaix.
Si vous avez des réticences concernant le muet, essayez peut-être de voir la belle série de Kevin Brownlow HOLLYWOOD, qui sait merveilleusement mettre en valeur des extraits de grands films américains des années 20 (n’existe malheureusement pas en dvd, mais est visible sur youtube). Puis, si vous avez l’occasion de les voir dans de belles copies et avec des accompagnements musicaux dignes de ce nom (musiques de Carl Davis ou Robert Israel par exemple), essayez LA FOULE de King Vidor, essayez LE VENT de Victor Sjostrom, essayez LES RAPACES de Stroheim, L’HEURE SUPREME de Frank Borzage, ce sont des films dont la puissance vous aidera à comprendre la perfection qu’a pu atteindre le cinéma muet. La force (spécifique au muet) qui se dégage de ces chefs-d’oeuvre vous incitera certainement à revenir sur vos craintes !
A Henripatta.Reportez vous au numero de septembre de »Positif »qui consacre un dossier au cinéma muet avec des détails forts instructifs sur les cartons de sous-titrage.
Sur le muet, c’est aussi passionnant à regarder sous l’angle du défi que cela représente pour un cinéaste. Comment faire comprendre tout ça sans un mot , rester fluide…? J’imagine que la moindre négligence peut casser l’intérêt du spectateur. Un exercice de chorégraphe, un peu. Je me souviens d’une émission où étaient présentés des rushes des Lumières de la ville. Chaplin n’arrivait pas à faire comprendre la rencontre de son personnage avec la petite fleuriste, vous savez, ce trottoir et les voitures qui passent…
A MinettePascal
C’était le sublime film de Kevin Brownlow disponible en dvd chez Doriane films
Bonjour à Bertrand et aux contributeurs
Y a t-il beaucoup de points communs (il doit y en avoir quelques uns) entre CHICAGO, de Frank Urson, ici chroniqué, et le ROXIE HART, de William Wellman, qui s’inspire du même matériau, et que je n’ai jamais vu?
A Alexandre Angel
C’est un remake tout comme le musical CHICAGO
Je n’avais pas fait le rapprochement avec le musical. Merci
et Telluride?
Bonjour Mr Tavernier
Avez-vous des nouvelles à nous donner au sujet de votre série de 9h dédiée au cinéma français? Un diffuseur TV s’est-il déjà manifesté au près de votre boîte de production?
Merci pour votre blog et la façon dont vous nous faites partager votre passion.
De Hollywood à Nuremberg est édité par qui ? Le trouve t-on facilement ?
A Malassenet georges
Je l’ai trouvé facilement
Passez la souris sur l’image pour zoomer
De Hollywood à Nuremberg : John Ford, Samuel Fuller, George Stevens
John Ford (Acteur, Réalisateur), Samuel Fuller (Acteur, Réalisateur), Christian Delage (Réalisateur) Classé: Tous publics Format : DVD
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C’est hors sujet dans ce billet-ci mais je suis en pleine lecture de Du haut des cieux, les étoiles de H Brown et effectivement il n’y a aps photo entre le Hawks et ce roman remarquable: pourquoi ne pas l’avoir plus exploité??? pourquoi avoir à tout prix recherché à reproduire rio Bravo?
« TORRENT est plus conventionnel »
Revu en juin à la Cinémathèque, le film m’avait passablement ennuyé et je n’ai pas trouvé la mise en scène de Monta Bell particulièrement inspirée, exceptée à la toute fin, dans ce qui est pour moi la meilleure séquence du film : les retrouvailles – cruelles ! – entre Leonora et Rafael.
Dans la carrière de Garbo, qui n’a pas encore le visage qu’on lui connait et qui sous certains angles est même méconnaissable, ce film signe sa première et décisive rencontre avec William Daniels qui deviendra son chef opérateur attitré : ces deux-là tourneront 21 films ensemble !
Sur Vicente Blasco Ibáñez, qu’on aurait tort de considérer comme un simple auteur « exotique », il faut lire sur sa vie, sur sa carrière et ses engagements politiques… lesquels Hollywood s’empressa de gommer dans les différentes adaptations cinématographiques de ses romans ! On découvrira alors un écrivain viscéralement anti-monarchiste – il œuvra toute sa vie pour l’avènement et l’instauration d’une République espagnole – , proche des préoccupations et injustices sociales de son temps qu’il n’eut de cesse de dénoncer et de se battre, avec sa plume, pour tenter d’y remédier.
Il fut aussi un farouche opposant à la corrida, tant d’un point de vue humaniste que d’un point de vue social – condamnation des grands domaines dévoués à l’élevage des taureaux pendant que le peuple crève de faim. D’ailleurs, un seul plan de BLOOD AND SAND (1941) rend brièvement hommage à cet aspect peu connu : celui – fulgurant et d’une beauté plastique digne d’un grand Maître espagnol ! – où, après une corrida, l’on assiste à la distribution de la viande jetée aux pauvres… même si on pourrait arguer que cette beauté plastique risque justement de diminuer la portée symbolique du plan !
Tiens, à ce titre, je ne me souviens plus si ce plan figure dans la version de Niblo…
A Angelillo
Merci
à Angelillo: « même si on pourrait arguer que cette beauté plastique risque justement de diminuer la portée symbolique du plan ! »
grave question, la beauté d’un plan ne peut-elle qu’en détruire la portée sociale ou noire, je crois que oui (ce qui n’empêche pas que j’ai du coup envie de découvrir BLOOD AND SAND!). J’ai découvert cruellement dans un film que j’avais admiré à sa sortie: AFFREUX SALES ET MECHANTS, que le bidonville était très joli et pittoresque. En fait Scola l’a entièrement créé sur une colline surplombant Rome pour que les spectateurs profitent de la vue sur la ville. La situation de ce bidonville est inimaginable car ceux-ci ne s’établissent que dans les endroits dont les promoteurs immobiliers ne veulent pas, la colline surplombant Rome ne pourrait être réservée qu’à des demeures de riches.
D’autre part j’ai été choqué à la revision par la façon dont Scola démythifie les classes pauvres, que l’on avait vanté à la sortie. Trop de démythification nuit, car là Scola force trop le trait sur par exemple la sexualité répugnante des habitants, invraisemblable. Passe encore pour la famille qui va en bloc toucher les allocs de la vieille qu’ils consolent avec un eskimo, mais Scola hésite trop entre comédie au trait gras et point de vue social. Je veux bien que les pauvres ne soient pas exemptés de tout défaut mais les dépeindre comme des soudards (et soudardes?) stupides et vulgaires et sans âme, est aussi irréel que l’enjolivation de certains films italiens sur les bidonvilles ou les pauvres dont je ne retrouve pas les titres: il y a eu une trilogie je crois dans les 50…
reste le plan final remarqué sur l’ado qui traverse le camp au petit jour, le ventre déjà gonflé par le bébé à venir, glaçant. ET le réveil de la chambrée au début avec la grand-mère qui regarde son programme de cours d’anglais à la tv!
Gilles-congruence-Kepel, dans ses hypothèses les plus sombres, contourne celle que les « djihadistes » mot qu’il emploie sans en connaitre manifestement l’étymologie, pensent un jour à s’emparer d’un cessna pour le précipiter sur l’Elysée en plein conseil des ministres. Chose très certainement possible depuis qu’ils savent encastrer un Boeing sur la façade d’un édifice sans même griffer la pelouse. Peut-être n’a-t-il jamais entendu parler des réseaux gladio, sans quoi il aurait convoqué sa fameuse « congruence » pour les relier avec les actions terroristes qu’il inventorie, celles qu’il craint, en ne présageant qu’à demi mot qu’elles puissent menacer AUSSI l’Islam, terme qui est pour ce monsieur un fourre-tout sans conséquence, dont il ignore autant les racines que les expressions les plus élémentaires. Mais la notoriété se moque autant des approximations que des mensonges.
Gilles Kepel ? Franchement, vous avez de meilleures lectures, en général…
Je vous conseille cet article : http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/gilles-kepel-hante-par-l-islamisation-de-la-france,1149
Il m’arrive aussi de lire Simon Leys, Jean Claude Michea, Jacques Julliard, Eric Conan et le très bel essai sur la rue jean Pierre Yimbaud que vous trouverez sans doute hanté par la peur de l’islamisation. Les attaques contre Keppel, je les ai vécues quand les maoïstes cartonnaient à tout va contre Simon Leys (agent de la CIA écrivait Sollers), quand les staliniens couvraient de boue Orwell et quand les pathos intégristes organisaient des campagnes de dénigrement honteuses contre la Religieuse. Keppel par ailleurs a dénoncé les erreurs politiques de nombreux responsables, leur manque de culture pour tout ce qui touche l’Islam, la manière désinvolte dont une partie de la presse traite ces questions
A Samuel:
Merci pour ce lien.Très pertinente critique du livre de Kepel par Vincent Geisser et qui confirme mes impressions à la suite d’une lecture (partielle je l’avoue) du livre en question.