Mario Ruspoli, James Toback et une sélection de classiques français
29 mars 2017 par Bertrand Tavernier - DVD
DOCUMENTAIRES
Le coffret Mario Ruspoli vient réparer un oubli et une injustice. Il y a là plusieurs œuvres remarquables, passionnantes. Ruspoli s’intéressait à des sujets tabous. Comme l’écrit si bien François Ekchajzer dans Télérama, dans LES HOMMES DE LA BALEINE, « se déploie un formidable sens de l’espace et du cadre, porté par un engagement physique et humain qui participe pleinement du style d’un cinéaste que la postérité n’a pas su honorer à sa juste valeur. C’est dire si l’on doit saluer cette initiative éditoriale, comme l’apport de la Cinémathèque de Bologne, responsable de la restauration des films. Sans parler du travail accompli par Florence Dauman, PDG d’Argos Films, à l’origine de ce bel ensemble…» Ainsi l’humanité de ses films va-t-elle de pair avec une justesse jamais prise en défaut, empreinte d’une infinie douceur qui est tout sauf mièvre et se révèle souvent déchirante. Edgar Morin ne dit pas autre chose dans le portrait du cinéaste réalisé par Florence Dauman, MARIO RUSPOLI, PRINCE DES BALEINES ET AUTRES RARETÉS, que Chris Marker (à l’origine de ce joli titre) salua d’un : « Beau boulot… Enfin l’hommage que Mario méritait.»
« Beau boulot », est-on tenté de reprendre aujourd’hui à propos du coffret Mario Ruspoli, dans lequel figure, outre ce portrait de 2011, six films qui, un demi-siècle après leur réalisation, conservent tout leur éclat. Tel ce REGARD SUR LA FOLIE (1962), dont Jean-Paul Sartre écrivit qu’il « nous fait comprendre à la fois que les hommes ne sont pas des fous, mais que tous les fous sont des hommes ». Ou le rarissime DERNIER VERRE (1964), qui s’attache à un homme malade de l’alcool et dont la grande délicatesse teintée de désespoir s’exprime dans son rapport au médecin qui l’a déjà traité.
Le coffret « L’Amérique en guerre » (Editions Montparnasse), comprend 7 grands films de propagande, dont certains primés aux Oscar®, réalisés par les plus grands cinéastes de l’époque : John Ford, John Huston, Frank Capra, William Wyler et George Stevens pour ne citer qu’eux, qui, au péril de leur vie, se sont parfois rendus sur le front et ont ainsi marqué leur engagement au service de la démocratie.
Depuis la prise du pouvoir par Hitler en 1933, jusqu’au procès de Nuremberg en 1946, ces films documentaires explorent la Seconde Guerre mondiale sous toutes ses coutures : événements politiques et militaires des fronts européen, russe, moyen-oriental et chinois, guerre du Pacifique, vie des soldats, horreur de la guerre…
Un ensemble exceptionnel, historiquement passionnant, qui constitue les archives, la mémoire de cet événement marquant du XXe siècle. Le livret d’accompagnement « Hollywood s’en va-t’en guerre », rédigé par le journaliste et historien Frédéric Laurent, permet de comprendre le contexte de création de ces films, et revient sur les vies et les élans patriotiques des réalisateurs John Ford, John Huston, William Wyler et George Stevens.
Dans les documentaires sur la guerre, THE MEMPHIS BELLE de Wyler (un cinéaste dont l’engagement et la conduite furent exemplaires) occupe une place choix : par son ton dépouillé, sobre, dépourvu d’envolées patriotiques, la beauté ultra-réaliste de certaines images. Wyler insiste sur le danger, la présence de la mort. Il commence par faire la biographie de tous les personnages composant l’équipage de la super forteresse, donnant leur origine, leur âge, leur profession. Il participa à 7 missions extrêmement dangereuses (les pilotes ne parvenaient pas à comprendre pourquoi il risquait sa vie) dont les premières furent uniquement consacrées à résoudre les problèmes techniques : à cause du froid, les caméras gelaient, il fallait porter des gants, les lieux étaient super étroits et l’opérateur William Clothier devait effectuer des prodiges. Certains plans des avions au sol annoncent déjà THE BEST YEARS, et THE BATTLE OF MIDWAY reste une œuvre impressionnante notamment par la place qu’il consacre aux blessés, aux morts, ce qui est typiquement fordien. On apprend dans FIVE CAME BACK que le magistral BATTLE OF SAN PIETRO de Huston fut entièrement reconstitué, Huston demandant à ses opérateurs de trébucher, de ne pas cadrer soigneusement, de ne pas composer les plans. Seuls les panoramiques sur les visages de soldats, tournés par Jules Buck (futur producteur de FIXED BAYONNETS) sont contemporains de la bataille.
SEDUCED AND ABANDONED est un documentaire plus ou moins mis en scène et réécrit en court de fabrication qui prend comme point de départ la virée au festival de Cannes de James Toback et Alec Baldwin afin de trouver un financement pour THE LAST TANGO IN TIKRIT, variations politico-sexuelles sur le film de Bertolucci. Qui serait joué par Neve Campbell et Baldwin. La première est assez vite évincée (provisoirement ?) parce que non bankable au profit de Jessica Chastain ou Diane Kruger qui refusent poliment à cause des scènes de sexe. Projet assez zozo bien dans la lignée de Toback. Le résultat est fort divertissant voire même émouvant. Un constant désabusé sur l’évolution du cinéma se transforme peu à peu en un hymne à la création sur une musique de Chostakovitch. A travers des rencontres chaleureuses, passionnées avec Thierry Frémaux, Scorsese, Coppola (qui de bougon devient poignant), Polanski amusant et grave (l’explication qu’il donne des raisons pour lesquelles il a tourné THE PIANIST est très émouvante). Tous nous montrent qu’ils ont du arracher les films qu’ils voulaient faire, souvent avec l’appui d’un dirigeant de studio – John Calley, Mike Medavoy – ce qui n’existe plus. La palme revient à Ryan Gosling dont toutes les interventions sont percutantes, ce qui rattrape les déprimants discours des vendeurs internationaux dont le représentant ultime est Ron Meyer. Il déclare ne jamais voir les films de la compétition (« il n’y a que leur familles qui les voit, pensons à APOCALYPSE NOW, PULP FICTION, TAXI DRIVER, LE TAMBOUR, Z,, THE PIANO), assure ne pas lire les scénarios et n’entreprendre un film que s’il est sûr de faire des bénéfices. Le moment où les deux compères essaient de savoir leur marge de liberté pour les scènes sexuelles s’ils les tournent dans un quelconque émirat est des plus savoureuses. Étrangement ce qui paraît le plus daté, ce sont les extraits du DERNIER TANGO À PARIS. À la fin (relativement optimiste puisqu’ils obtiennent déjà le financement de SEDUCED AND ABANDONED et espèrent signer l’autre projet que Toback a fait évoluer : au lieu d’être à Tikrit, ils en reviennent ce qui réduit le budget), Toback lit un beau texte de John Updike, belle conclusion qui se transforme en déclaration d’amour.
CLASSIQUES FRANÇAIS
René Château vient de sortir plusieurs films très rares. J’avais déjà signalé LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR de Chenal (scénario Marcel Aymé d’après Jack London) et un Gréville très personnel jusque dans ses défauts, L’ENVERS DU PARADIS. Pendant longtemps ce genre de titres ne se trouvait que sur le site LA MÉMOIRE DU CINÉMA de René Château et il faut lui reconnaître cette curiosité.
C’est grâce à lui qu’on peut voir MENACES toujours de Gréville dont les extraits font forte impression dans mon film.
Parmi ces nouveaux titres, je tiens à signaler tout particulièrement AU ROYAUME DES CIEUX, un des films les plus âpres et les plus personnels de Duvivier. Mais cette âpreté n’empêche pas la compassion, l’empathie pour ces personnages de jeunes délinquantes. Certains de leurs forfaits ne sont pas condamnés par Duvivier ni par Jeanson, notamment celle qui a tué un flic et cette autre qui explique comment elle et sa mère ont tué l’homme qui les battait tous les jours. La nouvelle directrice que joue Suzy Prim ne dépare pas la galerie de personnages féminins terrifiants de la mère de POIL DE CAROTTE à celle de VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS. Il faut voir la maestria avec laquelle Duvivier utilise le décor, incorpore des inondations non prévues ce qui nous vaut des plans d’une rare puissance.
LA VÉNUS AVEUGLE est une œuvre sidérante et l’on se demande quelle tête a fait le Marechal Pétain en découvrant ce mélodrame qui lui est dédié, cette entraide entre une paralytique et une aveugle. De nombreuses séquences ne manquent ni de souffle ni d’une étrange poésie faite de paillettes, de bric à brac et d’éclairs.
De Jean Ollé-Laprune : « J’ai revu hier soir LA SOUPE À LA GRIMACE qui n’est pas mal du tout, un très bon divertissement. La mise en scène de Jean Sacha fait oublier le caractère extravagant et parfois conventionnel du projet, et il y a des moments formidables, un enterrement en haut d’une colline, la descente en ascenseur de Georges Marchal et Noël Roquevert au fond de la mine en un seul plan… C’est vraiment très bien réalisé ! Un vrai film de metteur en scène, adaptation d’une série noire écrite par un Français (elles étaient souvent plus noires, plus pessimistes que les américaines). Tout le monde y compris Roquevert, joue des américains et la fin possède un petit coté hustonien. »
Je n’ai jamais eu le moindre retour sur PRENDS LA ROUTE et UN MAUVAIS GARÇON, deux très grandes réussites écrites et réalisées par Jean Boyer. PRENDS LA ROUTE est comme l’écrit Jacques Lourcelles la meilleure comédie musicale des années 30 écrite pour le cinéma. Toutes les chansons écrites par Boyer et Van Parys sont des petits bijoux. On y chante dans les bureaux, sur les routes, dans une chambre. Et dans UN MAUVAIS GARÇON, Darrieux donne une version inoubliable de la chanson titre (celle de Garat est fort bonne), encore écrite par Boyer et Van Parys, ce mélodiste inspiré (FRENCH CANCAN, MADAME DE, CASQUE D’OR).
LE PORT DU DÉSIR (SNC) souffre d’un scénario assez boiteux écrit pourtant par Jacques Viot. Il y a des idées intéressantes – l’utilisation de scaphandriers dans une intrigue criminelle, la découverte d’un cadavre – mais les personnages de méchants, surtout celui de Caussimon, sont lourdement écrits et leurs plans, leurs interventions sont parfois ridicules. Une exception, Berval qui a une tirade tout à fait formidable sur la sottise des truands et des flics. Gréville reste un peu prisonnier de certaines situations (les hommes de main utilisent toujours le même endroit pour commettre leurs forfaits) et de la distribution (je reste réservé sur Andrée Debar) mais les extérieurs, très nombreux, sont magnifiques et bien filmés et la photo d’Alekan remarquable. Il y a beaucoup de petits détails pittoresques, une vraie respiration dans des séquences, un jeu typiquement grévillien de chaque côté d’une porte d’hôtel, sans parler d’une belle séquence sous-marine filmée par Louis Malle. Gabin est excellent et Edith Georges, que Gréville aimait bien, est piquante et se livre à un joli strip-tease. Belle musique de Joseph Kosma. Ne manquez pas, de Gréville, L’ENVERS DU PARADIS (René Château).
PANIQUE
Parmi les restaurations récentes consacrées à Julien Duvivier, PANIQUE occupe une place de choix. C’est l’un des films les plus marquants du cinéaste par la manière dont il recrée une banlieue proche en studio avec une maestria confondant (on retrouvera cette qualité dans l’évocations des Halles de VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS), par la colère qui irrigue le film, colère dirigée contre une bassesse d’esprit se nourrissant de rumeurs et de délation. Duvivier subit des attaques ignobles quand il revint en France et ce film est sa réponse.
L’ÉQUIPAGE
L’ÉQUIPAGE avec ses remarquables séquences de combats aériens fut le deuxième choc signé Anatole Litvak après CŒUR DE LILAS et sa première collaboration avec Joseph Kessel avec qui il fit 5 films. Cette histoire d’amitié entre deux pilotes dont l’un découvre qu’il est amoureux de la femme de l’autre, ce qui va les éloigner, est à peine amoindrie par l’interprétation un peu fadasse de Jean-Pierre Aumont rachetée par celle de Charles Vanel, une fois de plus exemplaire, qui jouait tout en délicatesse un personnage solitaire, tragique, fragile et mal aimé. La mise en scène à la fois lyrique et retenue nous avait semblé supérieure à celle de DAWN PATROL, faisant surgir l’horreur de la guerre, admirablement filmée, au détour d’un dialogue intime : l’affrontement entre Jean Murat et Aumont est brusquement interrompu par l’irruption en fond de plan d’un groupe de soldats épuisés dont l’un vient quémander une cigarette ; sobriété exemplaire des plans et du dialogue. Tout comme dans cette scène de mess où l’on attend le retour d’un équipage envoyé au casse-pipe sur un ordre stupide d’un général. Pendant qu’un pilote joue du Chopin, la caméra qui a erré dans le mess, s’approche d’une fenêtre et cadre à l’extérieur, sortant à peine du brouillard, le capitaine qui attend le retour des pilotes. L’histoire d’amour fait ressortir la violence du contexte et nous entraîne vers la tragédie, rythmée par une belle musique d’Arthur Honneger, comme dans ce plan où Annabella, magnifique, suit le camion emmenant son amant vers le front sans remarquer les blessés qui la croisent.
On peut voir dans mon film une scène de SOUS LE SIGNE DE TAUREAU de Gilles Grangier ( sorti dans la petite collection rouge de Gaumont) où surgit tout à coup un moment très autobiographique pour Gabin, admirablement écrit par Audiard : « Qu’est ce que tu faisais toi, à la Libé ? », lance le génial Alfred Adam après avoir raconté son passé de collabo et la manière dont il avait aussi pillé les Américains. « J’étais sur les plages » répond Gabin. Quand on connaît son engagement, le fait qu’il a deux, voire trois fois débarqué, la réplique devient bouleversante. Le film est d’ailleurs une plaisante surprise. Au début, il faut passer outre une certaine esthétique qui prédomine dans les dernières productions Alain Poiré : photo vraiment plate de Wottiz où tout est trop éclairé, décors typique Ve République (cela constitue presque un constat). Le sujet (François Boyer, Grangier, Audiard) intrigue et petit à petit se dégage une amertume (les rapports avec Susanne Flon), une colère qui vont grandissantes. Le rapport de Gabin à son métier est écrit sans fioritures, sans acrobaties verbales. Déjà, auparavant quelques moments, quelques revers de volée sur les banques, les grandes fortunes, la belle famille qui réussit dans les affaires renvoie à des moments du PRÉSIDENT. Et puis, il y a deux ou trois bonheurs d’écriture qui font plaisir, sur la Normandie en automne. Et entendre déjà que « Capitaux privés ou subventions, la Recherche est condamnée à la mendicité » est aussi plaisant que « je suis pour l’Europe des travailleurs contre l’Europe des actionnaires »… toujours d’Audiard. Raymond Gérôme et Ledoux sont parfaits et Dalban, sobre, fait son 178e patron de bistrot. La fin du film qui aurait pu être plus lyrique m’a touché, peut-être aussi à cause de cette sobriété chaleureuse, un peu effacée qui donne leur ton, leur couleur aux meilleurs Grangier.
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« Notez que la piste sonore étrécit aussi la fenêtre du 1:37 par rapport à celle du 1:33 du muet mais comme la hauteur d’émulsion utilisée était pour le 1:37 < que celle du 1:33, finalement, une fois projetée, l'image du 1:37 se fait plus large que celle projetée du 1:33 (à distance de projection égale). Par contre, pour le 1:20 par rapport au 1:33 la hauteur selon mon dico est la même, d'où projeté le 1:20 est moins large…"
Alka Seltzer, tu es mon ami..
Mais je rigole, hein MB, j’aime l’éternel retour des considérations formatiques qui réapparaissent régulièrement, telles les tornades du Nebraska, pour nous remettre un peu les idées en place!
à AA: quand je pense que j’ai failli rajouter « vite une aspirine! ». Loupé.
Quand en 1981,la commission nationale de censure espagnole passe en revue le dossier sur la sortie du film de Carlos Saura »Vivre vite »,le cinéaste ne sait pas si ce brulot sortira dans les salles.Réalisé avec deux acteurs non professionnels qui iront en prison deux mois après le tournage »Vivre vite »est une œuvre rebelle sur la jeunesse espagnole qui à connut la censure,les tortures de la dictature de Francisco Franco.Loin de la fameuse Movida qui est à mon avis un peu olé olé,ce film dégage une envie de vivre à cent à l’heure loin de la société de consommation(travail,famille et patrie)et de tomber dans le moule du travail,du couple,des enfants,du divorce et des ennuis du quotidien.Parmi les acteurs français on relève la présence d’André Falcon,Alain Doutey ou Yves Ivernel mais le point fort reste cette musique gitane que l’on entend tout le long du film.Le dvd est disponible chez Tamasa en version originale,la copie est de bonne facture.
Je poste ici un petit message sur un débat qui a passionné ici à plusieurs reprises, à savoir la question des formats de films…
LE SECRET MAGNIFIQUE de Sirk vient de ressortir en blu ray chez Elephant films : il est proposé au format scope alors que je pense qu’il a été tourné et voulu en 1:33 (on est en 1954 !). La perte d’image est impressionnante en scope (malgré un léger gain sur les côtés) et Elephant films n’a pas eu l’idée de proposer les deux versions (comme pour LE SIGNE DU PAÏEN). Je garde donc pour l’instant mon dvd carlotta (au format 1:33) qui me semble être le format de tournage voulu par Sirk (les affiches d’époque ne mentionne d’ailleurs absolument pas un film en scope) : il aurait donc été recadré après tournage pour le proposer aux salles souhaitant l’exploiter dans le nouveau format… Dommage car la copie du blu ray semble très belle. Je ne parlerai pas de la qualité artistique du film qui est un autre débat…
Pour une comparaison entre les différentes éditions voir sur le site dvdbeaver
http://www.dvdbeaver.com/film6/blu-ray_reviews_76/magnificent_obsession_blu-ray.htm
Bertrand vous souleviez la question dans « 50 ans… »: d’après vous quel serait le choix du réalisateur pour ce genre de film ? On est certes à l’année charnière de 1954 mais quand on pense à l’importance de la composition du cadre chez Sirk, ce n’est pas une mince question…
A Damien D
Sirk m’avait dit que certains films ont été tournés en deux versions simultanément avec deux caméras et il se referait au SIGNE DU PAIEN pas au SECRET MAGNIFIQUE qui me semble tot pour un Scope. Mais deux caméras impliquent qu’une était mieux placée que l’autre et qu’on ne pouvait pas éclairer pareil pour les deux
Le mystère reste donc entier. Pour être exact le format n’est pas purement du scope mais du 2.0 comme à la rko avec les derniers films de Lang par exemple. Sur la 3ème capture du test dvdbeaver (voir lien de mon message), je vois mal Sirk avoir eu l’idée de couper en deux le portrait de Jane Wyman posé sur le bureau de Rock Hudson (ce qui fait de toute façon encore plus pencher la balance pour un choix de cadre en 1.33 ou 1.37…). Dommage donc que Elephant films n’ait pas proposé le film dans ses deux versions du coup : on gardera ainsi en réserve le dvd paru chez Carlotta !
A Damien D:
Moi aussi j’avais noté le portrait de Jane Wyman coupé sur la capture de Dvdbeaver. Mais il faudrait revoir le film , peut-être voit-on celui-ci en entier dans un autre plan ou dans ce même plan dans un mouvement de caméra. Sur les captures on peut aussi noter qu’avec le format large on gagne un peu d’image sur les côtés, le cadre de l’image 1.37 sur la pellicule ayant les coins arrondis, l’image est destinée a être projetée légèrement recadrée sur tous les côtés pour qu’on ne voie pas ces coins, en format large puisque ces coins ont disparu, on peut utiliser plus d’image à gauche et à droite, jusqu’au bords de l’image sur la pellicule.
Le CinemaScope ce n’est pas seulement un « aspect ratio » différent, beaucoup plus large (2.35, mais au début du scope c’était 2.55, par exemple pour A STAR IS BORN), mais un système optique d’anamorphose qui déforme l’image en l’étirant dans le sens de la hauteur à la prise de vue pour faire l’opération inverse à la projection et restituer une image normale mais qui a utilisé toute la surface de l’image format 1.37 tout en proposant une image beaucoup plus large sans la perte de définition qu’impliquerait une surface d’ image plus petite. Un des défauts est une importante distorsion des objectifs, pas trop gênante pour les paysages mais bien visibles sur les plans d’intérieurs (lignes droites des murs, portes, etc… apparaissant courbées). Il y a des films qui ont été tournés au format 2.35 sans que ça soit du Scope comme TWO-LANE BLACKTOP de Monte Hellmann, la définition est moindre car la surface de l’image sur la pellicule est plus petite.
Editer en dvd un film tourné et pensé en 1.37 dans un format plus large c’est heureusement très rare, mais c’est ce qu’a fait Warner France dans sa collection Les Trésors Warner pour LES AMANTS DU CRIME (TOMORROW IS ANOTHER DAY) de Félix Feist sorti en 1951, présenté dans un format 1.78 (le 16/9 de nos modernes télés) et c’est d’autant plus lamentable et incompréhensible que l’édition US Warner Archive respecte le rapport 1.37 et ça se remarque constamment à la vision (jambes coupées, idem pour les roues des autos, etc…)
A Mathieu
De Nicolas Saada
Bonjour à tous.
C’est très épineux.
Le « flottement » de la composition a justifié le recadrage de TOUCH OF EVIL du 1.33 au 1.85, alors qu’il aurait du être recadré en 1/66.
C’est difficile de juger de la valeur exacte d’un cadrage, et l’idée qu’il y a « trop d’espace » au dessus des têtes ne me semble pas un argument valable; surtout quand on regarde l’histoire de la peinture et de la photographie.
Le seul recadrage de reférence solide me parait être le 1:66. C’est le format de la réédition BLU RAY de Sweet Smell of Success (1957, même année que TOUCH OF EVIL) et je ne pense pas que ce soit un format « européen » comme j’ai pu le lire ici ou là.
Un autre indicateur est le format des DVD à la fin des années 90.
A l’époque, beaucoup étaient encore équipés de téléviseurs 4/3 sans option 16/9 et du coup, les dvd n’étaient pas distribués en 16/9eme mais en « letterbox » comme les laserdiscs. Les DVD de KISS ME DEADLY, SWEET SMELL OF SUCCESS sortis fin des années 90 étaient en format letterbox 1:66
Le cas le plus délirant est celui du coffret BLU RAY Hitchcock. Tous les films Paramount sont en 1.85, à l’exception de REAR WINDOW, en 1:66
Je joins plusieurs images.
1. « Trop d’espace » ?
Pas Pour Chardin, qui en laissait toujours au dessus des tetes et des visages.
chardin-enfant-toton.jpg
Ni Pour Welles (avant l’écran panoramique), Bresson et même Hitchcock.
0320.jpg1406554801_1.jpgthe stranger welles PDVD_004.jpg
Donc, l’argument de « l’espace » au dessus des têtes dépend vraiment du cinéaste, de son style : on ne peut en faire une variable d’ajustement.
Et pour finir, les détails techniques du DVD de Kiss me Deadly (non 16/9eme sorti en 2001) et de Rear Window
Capture d’écran 2017-05-05 à 16.00.22Capture d’écran 2017-05-05 à 16.02.09
A Nicolas Saada:
L’espace au dessus des têtes n’est bien sûr pas un critère automatique, il participe au sentiment général d’une composition « flottante ». Moi non plus je ne pense pas que le 1.66 soit un format uniquement européen mais qu’il a dû coexister aux USA avec le 1.85 (et de le 2.0 dans des cas plus rares) et cela devait changer selon les studios. KISS ME DEADLY et SWEET SMELL OF SUCCESS sont des films United Artists et j’ai remarqué que les films de ce studio postérieurs à 1954 sont présentés dans les éditions récentes en 1.66 (SOME LIKE IT HOT, NIGHT OF THE HUNTER). Aux débuts du dvd, MGM video, qui édite les productions UA, les éditait parfois en 1.66 , mais le plus souvent en 1.33 (MOBY DICK, THE KILLING, PATHS OF GLORY) et de façon pour moi insatisfaisante (et je n’ai rien contre ce format, qui est celui tant de chefs-d’oeuvre). Pour TOUCH OF EVIL, film Universal, je ne sais pas, mais si Universal le propose en Blu-Ray au format 1.85, c’est à dire avec une très mince bande noire en haut et en bas de l’image, ils doivent avoir leurs raisons (qui ne sont peut-être pas les bonnes…). Warner ne s’embarrasse pas de ces détails et présente ses films au format 1.85 en 1.78 (ce qui pas pas franchement rédhibitoire). Universal présente le Blu-Ray de REAR WINDOW (film Paramount) en 1.66 et les autres Hitchcock de la même époque en 1.85 mais ces derniers (TROUBLE WITH HARRY, TO CATCH A THIEF, THE MAN WHO KNEW TOO MUCH, VERTIGO) ont été tournés en VistaVision, système de défilement horizontal de la pellicule, qui permet un format large avec une grande qualité d’image, et pas REAR WINDOW.
le 1:66 n’est sans doute pas un format « européen » mais un format très souvent utilisé en France au moins dans les années 60, et plus qu’aux USA si on en juge par les éditions dvd disponibles sur lesquelles tt le monde se base (?)(c’est le cadre physique de la tv qui nous permet grâce à la présence ou non de bandes noires d’identifier un format, aussi une capture d’écran avec le logiciel d’images et en divisant le nbre de pixels en largeur par son cousin en hauteur donne un ratio, mesurer aussi les deux avec un mètre en papier?) cette parenthèse pour dire que je me souciais moins de ces questions en voyant un film en salle (difficile de mesurer une image en pleine projection au risque de se faire vider des lieux). Il faut se rappeler aussi de la question de « qu’est-ce qu’un format de sortie? » par qui c’est décidé si c’est décidé à l’avance d’où ça vient? de la production de la mise en scène, de l’opérateur? ça dépend. Dés l’instant que le format de sortie peut être infidèle à celui de l’entrée ça complique encore plus les choses, comme vous l’avez dit. en plus tt ça est modulé par l’époque ( par exemple avant, pendant ou bien après le format standard des postes de tv passé du 4/3 au 16/9. Dans la période TV 4/3 il fallait prévoir la future diffusion des films sur celle-ci, soit pour que le film s’adapte à la tv et assure une rentrée commerciale après la sortie du film, soit pour une image large qui au contraire combattrait la TV avec un format qu’elle ne pourrait rendre au mieux, et optimise les achats de tickets de salle, d’où filmer en tenant compte des deux formats sur les productions « sérieuses » (a priori car ça a l’air « bien » cadré dans les deux cas à mes yeux: RIO BRAVO prévu au tournage pour sortir en 4/3 (1:33) et 1:85 pour le cinoche), enfin le studio. C’est une question intellectuelle, de discussion de bureau éventuellement (RIO BRAVO était un gros budget et on peut supposer que ça a été discuté, réfléchi réellement) avant d’être technique. merci de vos précisions.
Grâce au cadre physique de la tv, on peut faire un mode d’emploi que des techniciens vont juger ridicule mais, avec une tv 16/9:
– des grandes bandes noires en haut en bas: scope, 2:35, 2:20 etc (pour l’image seule hors bandes noires);
– des bandes noires minces h et b: 1:85 (idem);
– des grandes bandes noire à gauche et à droite: 1:33 (« );
– des petites « » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » » »: 1:66 (« );
– pas de bandes noires, l’image remplit tt l’écran: 1:78 d’entrée pour 16/9 de sortie, d’ailleurs 16 divisé par 9 = 1,7777777.
Je remercie JC Freycon pour m’avoir appris la nuance entre entrée et sortie.
pour les 2 RIO BRAVO:
http://retourayuma.free.fr/img/RB_DVD.jpg
(là c’est la 1ère ed dvd en 1:78 pour entrer totalt sur la tv 16/9, pas de bandes noires)
ci-dessous l’ancienne VHS ou diff tv en 1:33 pour 4/3:
http://retourayuma.free.fr/img/RB_VHS.jpg
ah! je n’ai pas de cop d’ec de la version br (et sans doute de celle de la sortie en 1958 à l’exclu dans les salles)en 1:85, pas de lecteur br dans le pc.
Je me suis rendu compte, en passant du péritel au hdmi, en regardant le même dvd Montparnasse de LA CHARGE HEROIQUE, depuis mon vieux lecteur dvd au nouveau, que j’avais manqué tout la frise de décoration bordant l’image du générique jusque là. Elle était occultée auparavant, et restituée par le hdmi, donc durant le film une partie bordant l’image haut bas et g dr, manquait sans que je ne m’en rendis compte, il fallait la frise. Vive les nouvelles technologies. Si la hd restitue mieux les formats il me semble que les éditeurs de vidéo numérique les respectent mieux que les éditeurs de vidéo analogique (vhs…) ne le faisaient.
A MB:
D’accord avec vous, je fais beaucoup plus attention au format des films depuis que je les regarde (la plupart du temps) sur un écran de TV. J’ai été très étonné il y a quelque temps, toujours en consultant le site Dvdbeaver, que le film de Werner Herzog AGUIRRE, LA COLERE DE DIEU, vu plusieurs fois au cinéma dans les années 70, et réédité il y a peu en Blu-Ray par le BFI, était au format 1.37, étonné du fait de la date de sortie du film (1972), et du fait aussi du sujet et du décor, qui semble appeler le format large. Et à la vue des captures: http://www.dvdbeaver.com/film4/blu-ray_reviews_61/aguirre_wrath_of_god_blu-ray.htm pas d’erreur, la composition du cadre tient parfaitement, et plusieurs captures sont inrecadrables en format plus large. Autre grand moment cinéphilique de mon adolescence, Le MIROIR de Tarkovski, a été réédité récemment en Blu-Ray par Artificial Eye (à quand une édition ici avec des STF?) et le format est le 1.44 ! une curiosité soviétique, je ne sais pas s’il existe d’autres films dans ce format, pas L’ENFANCE D’IVAN ni STALKER en tous cas qui sont proposés par le même éditeur en 1.37. Et aussi d’accord avec vous sur le fait que, sauf exception, plus les choses évoluent, plus les éditions DVD et BR sont fidèles aux formats d’origine. Et je ne résiste pas à copier coller ce commentaire de l’édition Blu-Ray d’AUTANT EN EMPORTE LE VENT trouvé sur Amazon:
« Un bon conseil : n’achetez JAMAIS cette version.
C’est une arnaque, pire un crime, un crime perpétré vis à vis d’un des plus grands films jamais produit.
« Autant en emporte le vent » déchirait les écrans qui s’étaient agrandis pour le recevoir.
L’Europe a du attendre la libération pour ler découvir, des milliers de jeunes Américains ont donné- avec tant d’autres- leur vie, sacrifié leur jeunesse pour que cela soit possible.
Et voilà que la Warner a le mauvais goût d’oser VENDRE une version étroite qui écrase ce film merveilleux.
C’est une honte !!
Vraiment, je suis outré, scandalisé.
Alors, si vous ne connaissez pas ce film, tournez vous vers la version DVD, cela vous évitera de faire ce que je viens de faire : je l’ai brisé et jeté avec les ordures… »
a Mathieu
Qu’est ce qu’une version étroite. Moi j’ai vu une horrible version gonflée en 70mm qui amoindrissait toutes les couleurs et rajoutait du grain dans ce film que par ailleurs je n’aime guère
A Mathieu
Oui, sur AUTANT EN EMPORTE LE VENT que veut dire cet internaute quant il parle de version étroite?
Je ne connais que la version 4/3 du bon vieux dvd Warner de 2002-2003 que j’avais trouvé à l’époque magnifique (quelque soit l’avis que je puisse émettre sur le film dont je n’ai jamais été fou non plus malgré son panache).
à Mathieu: incroyable commentaire! en effet LE VENT (film sans intérêt, je n’y apprécie que l’entrevue de Gable avec les jeunes vat’en guerre qui est très bien vue, et la sieste des jeunes filles… bref) est un film conçu en 1:37 c’est la 70mm donc gonflée avec grain grossi du coup, qui est la version à éviter. La même chose a dû arriver aux 10 COMMANDEMENTS? Je crois étant gamin que je l’avais vu en 1:37 ou format « carré » pour rester simple.
A Bertrand:
Je pense que la personne dont je cite le commentaire parle du format original qui est celui que propose bien évidemment (et heureusement) le BR de Warner, et que cette personne se trompe en imaginant que le film était réalisé et diffusé dans un format large qui n’existait quasiment pas à l’époque (ce que d’autres commentateurs sur le même site ne se privent pas de lui répondre, méchamment). Moi non plus je ne suis pas fan du film, dans le genre nostalgie sudiste je préfère JEZEBEL de Wyler. Mais faute de former un tout satisfaisant il y a de beaux morceaux dans GONE comme par exemple cette scène où Scarlett abat un soldat nordiste s’étant introduit dans la maison, où on sent un metteur en scène derrière la caméra.
A Mathieu
Oui Fleming à qui ont doit les meilleures scènes du film en dehors de l’incendie d’Atlanta dirigé aussi par William Cameron Menzies. Les scènes les plus faibles sont celles de Wood avec la Mamie noire qui oncletomise
A MB:
Votre capture d’une VHS de RIO BRAVO je parierais que c’est un recadrage de l’image 1.85, c’est à dire un recadrage de recadrage, le premier voulu par le cinéaste (passer de l’image 1.33 de la pellicule impressionnée au format large 1.85), le second non. C’est pour pallier à ce genre de méthode jivaresque que des gens comme Kubrick devenu son propre producteur proposait ses films aux chaines de TV en open matte, c’est à dire en gros en utilisant un maximum de l’image de la pellicule tournée en 1.33, et prévoyait la chose au tournage pour que cette image tournée en 1.33 soit utilisable (pas de micros dans le champ en haut, ni de rails de dolly etc… en bas.
à Mathieu: oui le 1er cadre en 1:78, infidèle, devrait résulter d’une négligence de l’éditeur dvd alors que je suppose que la 2ème VHS en 1:37 est fidèle au cadre destiné à la TV 4/3 des années 50 avant la tv 16/9.
à Mathieu: LE VENT/ »(ce que d’autres commentateurs sur le même site ne se privent pas de lui répondre, méchamment). « : incroyable la violence des réactions et alors le mec se gourre et alors pas la peine de l’insulter?
A MB:
Sans intérêt, sans intérêt, vous y allez fort. Lourcelles dit je crois de EAST OF EDEN qu’on peut le voir comme un documentaire sur James Dean, je dirais la même chose de GWTW, qu’on peut voir comme un documentaire sur Vivien Leigh, ce qui n’est pas sans intérêt… LES DIX COMMANDEMENTS (on parle bien de la version de 1956?) je ne l’ai jamais vu en entier, mais il me semble que comme beaucoup de productions importantes de la Paramount dans ces années, c’est du VistaVision, donc format large 1.85).A votre liste des différents formats et des différents types et tailles de bandes noires qu’ils génèrent sur l’écran TV, on peut ajouter le heureusement rare 1.20, celui des premiers parlants européens comme LA CHIENNE de Renoir ou M de Fritz Lang, ou de films Hollywoodiens de la fin du muet, comme L’AURORE de Murnau, muet mais sonorisé (musique enregistrée et parfois quelques effets sonores), format lui qu’on peut bien qualifier d’étroit… (c’est la piste sonore ajoutée à la pellicule qui étrécissait l’image)
à Mathieu: je croyais avoir vu LES 10 COMMANDEMENTS 1956 en format non large. Il a peut-être été redécoupé-exploité comme ça à la tv de l’époque pour remplir l’écran 4/3. En effet il a été tourné en Vistavision: la pellicule défilait horizontalement dans la caméra pour permettre une image large sans anamorphose! Ils auront vraiment tout fait! Mais comme les salles ne s’équipaient pas de projecteurs à défilement idoine on reconvertissait dans l’autre sens ce qui donnait du 1:85 (recopié du dico Larousse).
Pour le 1:20 je ne le voyais pas listé dans la liste des formats du dico Larousse, je croyais que c’était un format du muet pas du tout en effet. Le br Carlotta respecte ce ratio bravo.
Dans ma liste bandes noires, lâchement je n’ai fait aucune distinction entre rendu du 1:37 (standard sonore)et du 1:33 (standard muet), l’aurait fallu que je parle pour le 1:33 de bandes noirs latérales un peu + étroites que celles du 1:37 ça faisait un peu foutoir.
Pour AEELV ou GWTW j’ai signalé les scènes frappantes, dans ce film à l’intérêt moyen pour rectifier: j’adore Gable face aux jeunes turcs patriotes, et entre nous, je préfère le docu sur James Dean à celui sur Vivien Leigh qui m’a toujours semblé assez peu « voyante » ou anodine. Je ne me rappele pas de l’intrusion du Nordiste.
Dernier point: je vous cite: « 1.20, (…) c’est la piste sonore ajoutée à la pellicule qui étrécissait l’image ». Notez que la piste sonore étrécit aussi la fenêtre du 1:37 par rapport à celle du 1:33 du muet mais comme la hauteur d’émulsion utilisée était pour le 1:37 < que celle du 1:33, finalement, une fois projetée, l'image du 1:37 se fait plus large que celle projetée du 1:33 (à distance de projection égale). Par contre, pour le 1:20 par rapport au 1:33 la hauteur selon mon dico est la même, d'où projeté le 1:20 est moins large… Ouf! jusqu'ici personne m'a dit que je me plantais qq part.
A Damien D:
Le format proposé par le BR Elephant, ce n’est pas le Scope (qui effectivement impliquerait deux caméras différentes, comme ça été le cas je crois pour SEVEN BRIDES FOR SEVEN BROTHERS de Donen sorti en cette même année 1954) mais un recadrage de l’image 1.37:1 en format 2.0:1. (J’écris ceci sous réserve d’avis plus informés, bref, corrigez-moi si je me trompe). En 1954, à cause de l’influence du Scope les studios ont commencé à présenter leur films dans un format plus large (1.85 ou 1.66) même s’il étaient toujours tournés en 1.37 (il aurait fallu construire de nouvelles caméras). Certains studios ont préféré un format encore plus large, 2.0 appelé Superscope, comme United Artists pour VERA CRUZ d’Aldrich, ou RKO pour les deux derniers films de Lang aux USA, et apparemment Universal avec les films de Sirk (sauf ceux tournés en CinemaScope bien sûr). ça ne choque pas pour des films comme WRITTEN ON THE WIND parce qu’on avait l’habitude de le voir en 1.85, mais pour MAGNIFICENT OBSESSION présenté sur le dvd Carlotta en 1.33, ça fait évidemment une grosse différence. La question qui se pose est: au tout début du format large (1:66, 1.85 ou 2.0), c’est à dire en gros en 1954, est-ce que les cinéastes, cadreurs, directeurs photos ont tourné en tenant compte du recadrage ou est-ce que dans certains cas celui-ci a été fait près coup par le studio pour s’adapter à la nouvelle mode sans qu’il ait été prévu au tournage. A regarder les captures de Dvdbeaver, moi je trouve que le format large fonctionne bien pour MAGNIFICENT OBSESSION, mieux que le format 1.33 du dvd Carlotta (par exemple le plan de Jane Wyman seule, ou celui de Rock Hudson téléphonant, il y a trop d’espace au dessus de leur tête, la composition de l’image « flotte ». Ce qui me gêne c’est plutôt qu’on continue à sortir des dvds de films américains de la deuxième moitié des années cinquante au format 1.33 alors qu’il étaient manifestement prévus pour un format plus large. J’ai été étonné de voir que le BFI ait sorti récemment ODDS AGAINST TOMORROW de Wise et sorti en 1959 en Blu-Ray au format 1.33 (comme le dvd Wild Side) mais à regarder les captures sur Dvdbeaver: http://www.dvdbeaver.com/film5/blu-ray_reviews_73/odds_against_tomorrow_blu-ray.htm , le film parait vraiment fait pour ce format, j’ai du mal à imaginer qu’on puisse recadrer l’image, mais c’est plutôt une exception, par exemple THE KILLING de Kubrick: http://www.dvdbeaver.com/film5/blu-ray_reviews_65/the_killing_blu-ray.htm me parait évidemment fait pour un format large.
Oui, c’est intéressant. Et c’est vrai que je n’imaginais pas du tout LE SECRET MAGNIFIQUE en scope.
Entre les deux tours(de chauffe)j’ai revu avec un immense plaisir et un pincement au cœur l’un des chef d’œuvre de Vittorio de sica »Umberto d »sorti en 52.Le film commence comme un documentaire avec la manifestation de retraités italiens qui demandent une augmentation de leurs pensions.Puis la police charge dans la rue,ils sont obligés de fuir sous les porches des habitations.Là on va faire connaissance avec Umberto Domenico Ferrari,petit homme aux cheveux blanc qui était fonctionnaire et vit chichement avec son chien Flicke.A la fois dramatique sur la solitude de l’homme fatigué de la vie tout en gardant un petit espoir grace à son petit chien,Umberto se bat contre sa logeuse à qui il doit quelques lires d’arrièré de loyer.Il coisera au détour d’une rue un ancien collègue préssé de prendre son bus mais l’interet premier du film vient de la relation avec la jeune bonne de son immeuble.Elle vient de la campagne et est tombée enceinte d’un de ses amants.Si elle retourne dans son village elle sera tabassé par son frère.De sica nous montre de façon sombre la vieillesse d’un homme dont on ne connaitra pas son passé(si il à été marié,si il à des enfants).Je ne raconterais pas ici le finale d’une grande sensibilité et emplit d’humanisme entre l’homme et son chien.Le dernier plan nous montre des enfants qui court dans un jardin et s’amusent,le soleil apparait toujours derrière la noirceur des gros nuages .Sachez qu’il y eu une version avec Belmondo qui est assez médiocre comme le souligne Jean Gili.Ah j’oubliais le comédien qui endosse le role d’Umberto d n’était pas acteur mais un ancien professeur rencontrer dans la rue par le cinéaste.
A Yves Rouxel
Attention, chef d’oeuvre
A Bertrand.Pourquoi »attention,chef d’œuvre »?Je n’ai pas saisis,éclairez ma lanterne svp.
A Yves Rouxel
C’est une expression qui indique le respect et elle est devenue presque culte grace a Arletty qui dit dans les Enfants, parlant d’elle : « ATTENTION OBJET D’ART. Fragile
Une nouvelle fois, merci.
Film impressionnant de justesse et de délicatesse qui doit nous rappeler que De Sicca est un cinéaste au moins aussi puissant que Rossellini.
Revoir Le voleur…et cet Umberto D permet aussi de mesurer quelle fut l’évolution du Néo Réalisme au fil des ans qu’on aurait trot de croire figé dans ses caractéristiques de l’immédiat après guerre: ce n’était pas une école, un mouvement mais comme souvent une nécessité de convergences d’artistes à un moment donné.
Le début me semble d’une actualité incroyable avec sa manif de retraités misérables qui pensent au moment du prochain repas, essaient de troquer une montre.Ce non acteur repéré par De Sicca est magnifique d’humanité et sa misère noire, sa déréliction sont celles de nombreux concitoyens.
Je crains fort que les années à venir créent de nombreux Umberto D ou Daniel Blake… « ultra moderne solitude » (pour reprendre Souchon) des sans grades dont je me sens plus proche que des jeunes créateurs de start ups…mais je dois être déjà un de ces futurs vieux déclassés.
Un peu sur le même sujet qu’ UMBERTO D (bouleversant chef-d’oeuvre au même titre que SCIUSCIA ou LE VOLEUR DE BICYCLETTE), mais très différent dans la forme, il faut voir le court métrage documentaire I THINK THEY CALL HIM JOHN tourné en 1964 par John Krish et qui nous montre la journée solitaire d’un homme âgé dans son appartement.
Que peut-on revoir de l’oeuvre de Jonathan Demme disparu récemment,en dehors du « silence des agneaux »?
A Yves Rouxel
Il y a des dvd aux USA et en Angleterre. J’en ai chroniqué certains dont l’excellent MELVIN AND HOWARD. Ses documentaires sont intéressants même si certaines de ses dernières oeuvres sont décevantes, le film avec Meryl Streep, l’adaptation du livre de Toni Morrison. Je préfère presque le remake de MANCHOURIAN CANDIDATE
J’aurais un faible pour DANGEREUSE SOUS TOUS RAPPORTS.
à A Angel: « J’aurais un faible pour DANGEREUSE SOUS TOUS RAPPORTS. »
vous voulez dire pour Melanie Griffith sous tous rapports, plutôt oui! ah là là ces jeunes…
comment s’appelait cette sottise incomparable, film d’angoisse aussi angoissant qu’un nanar avec Joselito?… que je vous remercie de ne pas avoir cité? Ah! LE LACONISME DES MOUTONS ça me revient.
(ou LE MUTISME DES OVINS plutôt?)
L’APHASIE DES OVIDES, plutôt..
…..à moins que ce soit LA TACITURNITE DES BREBIS.
a Alexandre Angel
“‘People talk about the ‘Golden Age’ of Hollywood in the late ’60s and early ’70s. It wasn’t that the films were better or the filmmakers were better — it was the audiences that were better. It was a time of social stress, and audiences turned to artists for answers. The moment [this happens], great art will emerge. It’s just that simple. It just happens. Back then, movies were at the center of the cultural conversation. Bonnie and Clyde was smack in the center, as was The Godfather.
“‘Today a great number of people, my children included, do not think that movies are important. When audiences don’t think movies are important, it’s very hard to make important movies. That’s the difference.’”
–Paul Schrader, quoted in Joe McBride’s new book Two Cheers for Hollywood: Joseph McBride on Movies
heuh… le saigneur des agneaux?
A MB et AA : je propose : » On n’entend plus les fils du bouc «
à D Fargeat: techniquement parfait mais vous détournez le sens de l’oeuvre de Demme.
à M Pascal: attention vous dérapez vers l’intellectualisme total mâtiné bergmano-antonionien…
avant que Bertrand ne commence à se demander quand est-ce qu’on va s’arrêter de déconner je voulais caser La Sidération des … mais je suis à court de signifiants similaires à « agneaux » goddamn! C’est comme crevé et à court de roue de secours au milieu du Kahalari, ça!
Aux synonymeurs en folie : Bon d’accord :
» Les sacrifiés de Pâques en restent babas »
mais c’est mon dernier mot !
Les bêtes à laine ont avalé leur langue ?
Une petite dernière pour la route et après juré j’arrête : LA DISCRETION DES BELIERS (et bravo à Denis Fargeat et MinettePascal).
Stop, Demme mérite mieux
à Bertrand Tavernier : ce constat vaut également pour la musique rock/folk/soul : la période ’65-’75 est également la plus passionnante (ou riche, ou foisonnante), qu’elle soit anglaise ou américaine voire française; existe-t-il une étude sur cette période particulièrement riche artistiquement sans qu’elle soit exclusivement cinématographique ou musicale ?
à Bertrand: de Demme, nous ne visions que ce film qui souffrait d’un défaut sans doute de surexploitation d’un axiome hitchcockien: « plus le méchant est réussi… » là, le méchant est tellement méchant et fort que le danger n’existe plus car il n’y a pas de possibilité de lui échapper ni de le vaincre. D’ailleurs il gagne à la fin pour préparer la suite. Dommage pour l’admirable Jodie Foster. Je vais acheter MELVIN ET HOWARD que j’ai zappé.
très bon doc sur Gabin sur FR3 l’autre soir, les auteurs semblent des convaincus de tt ce que vous avez dit dans VOYAGE… Excellente séquence sur les gifles et les colères avec une chute du PACHA poilante. Le texte est fort bien dit par Gregory Gadebois.
Il faut voir Something wild avec M Griffith et J Daniels qui est un film assez étonnant, à l’époque rapproché d’After hours pour son côté comédie noire avec bifurcation dramatique.
Notons que R Liotta y faisait une apparition notoire en bad boy.
Married to the mob est assez rigolo dans le genre parodie du film de maffia mais je ne sais s’il a bien veilli: je l’ai vu à sa sortie et n’ai jamais pu le revoir.
Beloved est très décevant quand on mesure la qualité du roman initial: problèmes de rythmes, parfois d’interprétation.Le ton n’y est pas toujours très juste.
Le remake de Manchurian candidate est pas mal mais je préfère l’original.
Et bien sûr Melvin et Howard, très beau film sur H Hugues qui préfigure de manière sensible et poétique la rencontre Tucker/Hugues dans le film de Coppola.
Ses docus sont bien effectivement notamment Stop making sense sur D Byrne et les Talking heads.
..et le film-concert avec Neil Young que j’aimerais revoir (HEART OF GOLD).
Et j’oubliais ce curieux documentaire vu il y a des années Cousin Bobby sur un bateleur religieux très américain (avec un côté Elmer Gantry dans mon souvenir) et je crois vraiment cousin de Demme.
Ce ne me semble pas très judicieux de moquer J Demme, même si je vous sais tous bien intentionnés, au lendemain de sa mort et Le silence des agneaux me semble toujours très efficace, une date même dans le cinéma policier US avec son duel Lecter/ Clarisse Sterling au point d’avoir réactivé bien après Psycho et Halloween le mythe moderne du psychokiller.
Mann avait fait un beau Sixième sens (parfois très 80′ dans sa plastique) avec l’univers de Th Harris mais c’est bien Demme qui l’a magnifié dans l’inconscient cinéphile et aucune suite ne sera à la hauteur de ce film cf l’ahurissant Hannibal de R Scott, monument pompier d’un mauvais goût quasi hallucinatoire.
Demme était l’un de ces rejetons de l’écurie Corman (il faudra un jour se pencher sur cet accoucheur de talents infatigable), moins flamboyant que Coppola, Scorsese ou Hellman mais talentueux dans sa modestie apparente qui ne signifiait pas l’atonie.
A Ballantrae,
franchement, ce n’était pas se moquer de Demme, c’était un petit délire collectif comme il y en aura d’autres autour du titre (et pis, c’est MB qu’a commencé).
C’est vrai qu’au moment de ces « galopineries », le fait qu’il venait de décéder m’est sorti de l’esprit, je l’avoue.
J’aime bien aussi LE..hem…SILENCE DES AGNEAUX quoique les révisions à la télé m’ont déçu. Je ne l’ai jamais autant aimé qu’en salle à sa sortie.
A Alexandre Angel
Revoyez le sur un vrai écran avec une copie restaurée
Et précipitez vous avant qu’il ne soit trop tard sur un petit western très original qu’on ne trouve que chez VCI Entertainment : THE YOUNG LAND de Ted Tetzlaff qui se passe en 1848. C’est essentiellement un procès (un maniaque de la gâchette, raciste, arrogant, stupide – formidable Dennis Hopper – a tué un Mexicain) où l’on assiste à l’instauration des règles judiciaires dans une bourgade où le tribunal est une grange, le shérif qui ne porte pas d’étoile ni d’arme n’a pas été élu ni appointé, où il n’y a qu’une seule cellule, où personne ne connait la loi. Le ton est très détendu avec un des sherifs les plus flegmatiques et zen de l’histoire (Pat Wayne) et un marshal d’un calme impressionnant génialement interprété par Cliff Ketchum (son seul film avec la GLOIRE ET LA PEUR), plein de notations pittoresques. Aucun des personnages sauf Hopper et sa bande ne commettent la moindre stupidité. La mise en scène de Ted Tetzlaff évite constamment les gros plans, filme tout en plan larges ou moyens. Photo de Winton Hoch et musique de Dimitri Tiomkin très Rio Bravo avec hélas une horrible chanson au début et à la fin. Yvonne Craig est l’un des seuls faibles de la distribution mais il y a plein de scènes que je n’ai jamais vues traitées ainsi
A Bertrand,
Merci pour le conseil. Encore un film qui a l’air de valoir le coup dont je n’ai jamais entendu parler. Une idée pour Sidonis?
A Alexandre Angel
Oui si l’on peut trouver les droits ce qui n’est pas très facile avec Columbia
à Bertrand pour THE YOUNG LAND il y a au moins quatre éditions différentes autres que VCI, mais souvent sans st (VCI n’en propose jamais), et selon les internautes avec un cadrage ou une image médiocre. Vous louez le film dans 50 Ans et c’est pour ça que je cherche à le voir dans une bonne édition ss-titrée, ce qui semble impossible.
A MB
Il n’y a aucune version sous titrée et la meilleure est VCI qui a légèrement restauré le film dont l’atmosphère se comprend facilement
Encore une fois personne ne se moque de Demme! Parodier un titre de film et moquer un cinéaste ça n’a rien à voir! (même si ce SILENCE peut laisser froid).
à Bertrand: ok pour la VCI alors merci.
Sur The YOUNG LAND, on se pose la question d’un dépouillement calculé ou d’un petit budget (calculé lui aussi d’ailleurs).
Quelques murs élevés à la hâte qui rappellent les maquettes de villes à construire qu’on ne finit jamais.
Justice et racisme comme angles intéressants mais le plus original, c’est le héros : un shérif timide et raide que joue Wayne junior avec une voix de fausset unitonale et une démarche téléguidée sans fil. D’ailleurs, joue-t-il la maladresse et l’immaturité ou ne peut-il faire autrement ? Cette question finit par sérieusement écorner notre plaisir ( je dis « notre » ça veut dire « mon » bien sûr) Par comparaison, on s’extasie sur le talent d’acteur du moindre second rôle.
Moi, le minois de la petite Mexicaine m’a fait craquer. Dommage que le scénario n’ait pas offert le moindre développement à son personnage.
a Minette Pascal
Il y a une sorte de jeunesse placide chez Pat Wayne qui en fait un personnage de shérif peu conventionnel, pas professionnel mais adroit et surtout gardant toujours son calme comme le marshal d’ailleurs
à Bertrand: après votre mention de THE YOUNG LAND, je regardais un peu la filmo de Ted Tetzlaff et sa notice dans 50 Ans, je n’ai vu que THE WINDOW/UNE INCROYABLE HISTOIRE qui est vraiment très réussi, grâce aux acteurs qui entouraient bien le gamin héros joué par Bobby Driscoll: il y avait Arthur Kennedy et le couple de méchants joué par Paul Stewart vraiment formidable et Ruth Roman qui ne fut jamais aussi typée sensuellement grâce à la canicule sur la ville, surtout comparée à son rôle chez Hitchcock (L INCONNU DU NORD EXPRESS) où elle est bien fade. On trouve le film dans la RKO bleue Montparnasse.
Vous donnez envie de voir LE FILS DE SINBAD « toujours aussi réjouissant » et un polar: UNDER THE GUN, qui n’a pas de titre français, avec Richard Conte, Sam Jaffe et John McIntire vachement alléchant. Il y a aussi JOHNNY ALLEGRO, polar avec George Raft, qui imite LES CHASSES DU COMTE ZAROFF dans sa deuxième moitié (cf Maltin)! Tetzlaff a été l’opérateur de Hitchcock (LES ENCHAINES).
A MB
Et de beaucoup d’autres gens
TETZLAFF: UNE INCROYABLE HISTOIRE ne vaut pas que grâce aux acteurs, photo et décors sont aussi remarquables. Le gamin B Driscoll, en fait beaucoup mais quelle énergie chez lui!
à M Pascal: très intéressant ce que vous dites sur YOUNG LAND, « on se pose la question d’un dépouillement calculé ou d’un petit budget (calculé lui aussi d’ailleurs). » c’est ce qu’on pourrait appeler l’alternative du style ou de la contrainte: le résultat de dénuement est-il dû à la volonté d’une mise en scène ou aux contraintes d’un manque de moyen? De même pour Pat Wayne: « D’ailleurs, joue-t-il la maladresse et l’immaturité ou ne peut-il faire autrement ? » qualité du jeu d’un acteur pour un personnage mal à l’aise ou acteur mal à l’aise? Question similaire que se posait Coursodon-Tavernier à propos de la mise en scène d’Irving Lerner pour ses films noirs avec Vince Edwards (que Scorsese portait haut dans un article de Positif, « Mes plaisirs coupables »): la mise en scène y est-elle absente ou se force-t’elle à une sobriété voulue (de mémoire)? Si on se pose ces questions c’est peut-être qu’il y a plus faillite que réussite ce qui ne m’empêche pas de vouloir découvrir THE YOUNG LAND!
on peut rajouter tiens: le jeu terne de Glenn Ford dans LES REVOLTES DE LA CLAIRE LOUISE: Tourneur l’a-t’il imposé à l’acteur (à son habitude de vouloir des acteurs discrets, parlant à la limite du murmure), ou Ford était-il démotivé, ou avait-il la fièvre ou les trois… c’est carrément qu’il grommelle sans conviction!
A MB
Dans le cas de YOUNG, le dépouillement du décor corresponde admirablement aux recherches réalistes du film : une bourgade en 1848, ce sont quelques bâtisses (un bar, une cantine, une prison)posées ici et là avec la plupart des habitants, cow boys, ranchers, Mexicains qui habitent à des miles de là. Le décor est très soigné. Et le décorateur Jack Okey a été celui de OUT OF THE PAST, L’OR ET L’AMOUR, EXPERIMENT PERILOUS, LE JUGEMENT DES FLECHES, LA VIE EST BELLE, L’ENIGME DU CHICAGO EXPRESS. Il connait admirablement son métier. Rien dans le film n’est bâclé (voir les graffitis sur les murs de la grange), ni pauvre. J’ai quand même là dessus un oeil de metteur en scène. Quant à Pat wayne, bien sur il est limité et Tetzlaff en ne faisant aucun gros plan qui n’exprimeraient sans doute rien de plus, se borne à utiliser cette gaucherie qui est celle d’un personnage qui doit occuper une fonction qu’il n’a pas cherchée. Il est sherif par hasard et c’est très bien traduit. Il n’est pas un professionnel sauf dans la castagnettes car c’est un ancien Marine. Quant au Tourneur, ce dernier a toujours déclaré qu’en poussant Glenn Ford à être de plus en plus sobre, il avait fait une erreur et l’avait comme effacé de l’écran, le personnage n’étant pas suffisamment bien écrit pour endosser cette sobriété. Dans les deux cas, ce sont des décisions de metteur en scène.
A MB : sur YOUNG LAND, vous vous êtes sûrement aussi posé la question de savoir s’ils ont choisi Pat Wayne parce qu’ils avaient un shérif gauche et effacé à distribuer ou bien s’ils ont intelligemment adapté le profil de ce shérif aux capacités de Duke Jr.
Mais quand même, ici, le personnage ainsi interprété malmène notre insupportable besoin de crédibilité.
à Bertrand: merci pour les précisions, comme d’hab j’avais un peu découpé à la hache.
à M Pascal: selon ce que dit Bertrand sur le sherif, le personnage est très bien interprété puisqu’il s’agit d’une sherif d’occasion. Il y a conjonction entre l’inexpérience de l’acteur et celle du sherif! Comment l’avez-vous vu ce YOUNG LAND, est-il passé sur une chaîne payante ou dvd ou autre?
A MB : J’ai vu YOUNG LAND sur Youtube en VO. ça fait travailler son anglais et sa concentration, en plus
Sur Pat Wayne, je le trouve attendrissant parce qu’en tant que fils de la star des stars, il pouvait se la péter et être ridicule par excès de confiance. Mais je n’irai pas jusqu’à le trouver bon. On peut imaginer ce que quelqu’un de vraiment talentueux aurait fait de ce rôle.
A MinettePascal
Sur YouTube la copie est horrible, avec des dominantes vertes qui ont rempli les couleurs chaudes de l’original. Quant à Pat Wayne, je trouve que son interprétation, en dépit ou grâce à ses limites d’acteurs (mais pas de sportif car dans la bagarre il est adroit) son interprétation sort des sentiers battus et n’est pas du tout formatée
A MB:
Tetzlaff directeur de la photo l’a été notamment pour Mitchell Leisen. Il arrive à conjuguer le sfumato vaporeux et glamour de la Paramount avec le clair obscur et des contrastes plus marqués (par exemple les scènes nocturnes sur la terrasse dans HANDS ACROSS THE TABLE).
Moi j’aime beaucoup THE LAST EMBRACE (Meurtres en cascade) de 1979 avec Roy SCHEIDER. Un excellent suspense agrémenté d’une splendide partition du grand Miklos ROZSA.
Je n’ai qu’une ancienne VHS en VF et le vinyle de la musique du film.
Encore un qu’il faudrait exhumer sur DVD ou BRD en France. Il doit exister sans doute à l’étranger. J’avoue ne pas avoir cherché.
Est-ce que qqn a vu un film qui s’appele GANJA & HESS, de Bill Gunn? Ce n’est pas étrange, c’est moins conventionnel que ça (avec le héros de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS).
En revoyant »La dernière chasse »de Richard Brooks,j’ai repenser à »The shining »de Kubrick.En effet il y à plusieurs points communs:la mort du personnage infame qu’incarne Robert Taylor avec le role de l’écrivain fou campé par Nicholson.D’un coté Brooks nous dépeint un tableau noir sur le massacre des bisons par des trappeurs solitaires et de l’autre Kubrick nous rappelle justement l’extermination de la race indienne avec la scène du sang qui gicle des ascenseurs.Puis dans « La dernière chasse »on sent la haine des blancs pour les peaux rouges.
Ne répondre que par des injures aux tentatives de polémiques qui essayent de germer sur ce blog valide son caractère religieux. Et le degré de suffisance exprimé dans vos réponses abonde dans le sens que le cinéma se soit toujours agrégé les esprits les plus conformistes qui ne craignent pas les raisonnements univoques. Je vous invite à lire LA MORT DANS L’OEIL de Stéphane Zagdanski, essai qui règle définitivement le compte du cinéma en tant qu’art, lorsqu’il dénonce l’imposture de ceux qui font passer une industrie au service de la domination pour une expression artistique, tout en proposant la première critique véritablement objective du cinéma de Godard, bien que des aspects de cette analyse s’adresseraient plus volontiers à Truffaut, crétin auto-satisfait lorsqu’il affirme que le cinéma est supérieur à la littérature. Je laisse à Zagdanski la responsabilité de faire rimer Cinéphile avec Imbécile, Cinéphilie avec Nécrophilie, mais j’avoue avoir éprouvé une certaine jubilation en les lisant. Pour lui, le véritable précurseur du cinéma c’est Platon lorsque dans La République il donne la définition de tout ce qu’accomplira la société du spectacle, un totalitarisme accompagné par l’image. Il rappelle que la toute première expression de l’image que fut le Dagueréotype a été achetée par le gouvernement de Louis Philippe, ben tiens ! Et qu’est ce que le CNC sinon une institution étatique (Comité National de Censure) la seule inventée pour règlementer un « art » avant la création du FNAC. Il rappelle aussi que bien des termes liés au cinéma, dont la BlackMaria ou le Panopticon d’Edisson sont synonymes l’un de Panier à salade, l’autre de prison, le cinéma étant lié comme une fatalité, à l’enfermement, au contrôle, à la censure. Le cinéma n’a jamais provoqué d’autres réflexions que sur lui-même, ce blog en apporte une preuve supplémentaire, et lorsque le cinéma provoque des idées c’est quand il se nourrit d’un texte, ou d’un sujet. La forme cinématographique se suffit à elle-même, vous ne parlez ici que de forme, jamais des contenus parce que vous savez que les contenus se dispensent de cinéma. Dans les pays africains on conçoit tous les autres arts, sauf le cinéma, industrie occidentale destinée à dominer, tout en donnant une activité à des fils de bourgeois oisifs, la plupart avouant ne savoir rien faire d’autre. Depuis les années soixante les rares prolétaires admis dans la corporation sont relégués aux corvées de chiottes. Une des lacunes de la réflexion de Kagdanski est de peu faire cas du cinéma italien, le seul qui ait véritablement été une expression populaire, ceci dit grâce à la force du parti communiste, contre pouvoir et donc expression de pouvoir. Le cinéma ayant toujours pris le parti de la domination à l’opposé de la littérature, compagne de l’émancipation, est décrit dans cet essai brillant et d’une grande profondeur comme une parenthèse en train de se refermer. De nous jours et plus que jamais, le cinéma est un instrument de propagande, entièrement dépendant des télévisions, et de cette impasse il ne sortira jamais, en dépit des espoirs utopiques de quelques curés (et crétins) qui s’agitent ici. Et là Godard a raison lorsqu’il prétend qu’il ne faut pas restaurer les films. Il a ouvert un dialogue passionnant avec Kagdanski, malgré les attaques sévères qui lui sont lancées dans son livre. En tout cas un essai qui a provoqué chez lui une véritable réflexion, quand dans ADIEU AU LANGAGE il reconnaît son impuissance en face de la littérature, filmant des mains qui feuillettent un livre blanc, en réponse à l’attaque de Zagdanski qui lui reproche de réduire les livres à de la marchandise, n’en montrant dans ses films que les couvertures. Cet essai ne fera jamais de vous des apostates, vous êtes irrécupérables, vous êtes des morts-vivants comme le dit Zagdanski, mais lisez-le au moins pour comprendre à quoi vous aurez perdue votre vie, alors qu’il y a bien mieux à faire ici bas que de servir ceux qui dominent.
Je tiens à vous féliciter pour votre fine analyse pleines de vérités.Je rajouterais que le cinéma s’est toujours appuyé sur les œuvres littéraires afin de réaliser des films qui ne sont pas toujours bon.Un autre aspect puisque vous évoquez le cinéma italien et les liens avec le Parti communiste qui à été le plus fort d’Europe à travers des films à thèse engagé(Rosi,Germi ou Pietri)puis Pasolini qui à sut brocarder de façon intelligente la religion en tant que tel.Depuis 40 ans en France il n’y à malheureusement aucun véritable engagement de réalisateurs ou producteurs sur la situation sociale du pays ainsi que la vie politique pourrie par les affaires qui ne gènent pas les moins de trente ans à voter pour un candidat banquier qui va défendre le pouvoir de l’argent et des banques.Je suis ravie de l’éviction de Fillon mais surtout du PS qui grace au président Mitterrand(ancien membre de la Cagouleà à fait monter le FHaine à 15% dans les années 80 et affaiblit la première force politique d’après guerre:le PCF.En dehors de Lavilliers,Sanseverino ou Torreton qui à soutenu la candidature de la France Insoumise?Aujourd’hui je suis amer et le 7 mai prochain j’irais manger des huitres à Sète sur la tombe de Brassens.
A Rouxel
Vous vous évadez du thème de ce blog. En temps normal, ça m’est égal, mais si c’est pour dire ce que vous dites, je ne suis pas d’accord.
Je ne peux pas et ne veux pas laisser dire que l’attitude intelligente, à l’heure qu’il est, serait de s’abstenir le 7 mai prochain, puisque c’est ce que vous suggérez clairement.
Si vous estimez comme moi que la candidate d’extrême droite véhicule la haine, alors il n’y qu’une seule chose à faire : la faire battre le plus largement possible, en votant pour le candidat républicain, quel qu’il soit et quels que soient nos désaccords avec lui. Il n’y a pas d’alternative. C’est la seule et unique action valable. Comment peut-on ne pas le comprendre ?
Par ailleurs et pour rétablir la vérité historique, François Mitterrand n’a pas été membre de la cagoule. Que vous n’aimiez pas Mitterrand, décédé en 1996, et le rendiez responsable de la montée du FN en 2017, ça vous regarde, mais n’affirmez pas de contre-vérités sur ces sujets.
Quant à la dissertation que vous avez approuvée au sujet de Stéphane Zagdanski, elle me parait complètement imbécile, mais bon, je dois sans doute manquer de culture politique.
Cordialement,
A Pierre
Entièrement d’accord. Il y a des vérités historiques qu’on ne peut pas piétiner. Francois Mitterand a été très proche de la droite dure dans ses années de jeunesse mais il n’a pas été membre de la cagoule. Le dire reviendrait à croire que Thorez a été résistant alors qu’il a gagné la Russie avec l’aides des Allemands (nazis) comme le montre la formidable biographie d’Annette Wieworka. Et le PCF a été une force politique importante, efficace au plan local, municipal, social mais soumise à l’URSSS, avalant toutes les couleuvres, les mensonges, refusant toute mention du goulag, entérinant la Pologne, la Tchécoslovaquie..Et s’unissant au PS pour confier les pleins pouvoirs à l’Armée en Algérie. Mitterand a joué un role machiavélique dans la montée du FN, en le maintenant à un score loin de ce qu’il fait maintenant où l’ont rejoint les anciens communistes.Et Mitterand à qui je reproche des masses de choses (la 5ème chaine et le dérèglement du Service public) a aboli la peine de mort
A Pierre
Restons dans le cadre de ce blog consacré au cinéma et avant d’ailler voter le 7 mai, pourquoi ne pas voir ou revoir quelques films qui sont en prise directe avec notre propre actualité politique. Voyez ou revoyez cette charge si spirituelle contre la politique américaine et qui n’a pas pris une ride qu’est la délicieuse et si amère comédie de Preston Sturges « The Great McGinty » (« Gouverneur malgré lui ») où les élections en régime démocratique ne sont jamais ce qu’on croit ou plus exactement ce qu’on aimerait tellement qu’elles soient. Si vous voulez une des plus extraordinaires réflexions sur le système politique américain qui ait jamais existé – et tous arts confondus – revoyez bien sûr le chef-d’œuvre de John Ford « The Man Who Shot Liberty Valance ». Demandez-vous ensuite ce que nous souhaitons vraiment nous qui votons et si ce n’est pas toujours en définitive la légende que nous élisons de préférence à la vérité si magistralement personnalisées dans le film de John Ford respectivement par Jimmy Stewart et le Duke. Et si on veut savoir le poids réel du pouvoir des médias dans nos systèmes démocratiques modernes quel est le film qui à ce jour a su mieux exprimer ce pseudo contre-pouvoir qu’est la presse ou aujourd’hui les médias que l’incomparable et indépassable « Citizen Kane » d’Orson Welles. Ce sont les médias qui en Amérique – et on s’en aperçoit mieux aujourd’hui dans nos vielles nations démocratiques européennes qui ne sont pas s’en être américanisées elles aussi – qui ont toujours fait l’essentiel des élections et ce sont ces mêmes médias qui ignoreront à tout jamais la vérité de nos élus, de l’homme Kane par exemple, son fameux « Rosebud ». Je viens de citer trois films américains, du cinéma classique hollywoodien, et ce n’est pas un hasard. Je crois en effet que c’est dans ce cinéma et bien plus que dans notre propre cinéma – étrangement apolitique – ou même le cinéma italien, celui des années de plomb bien trop dogmatique à mon goût et qui n’est pas sans rappeler par son didactisme idéologique un peu appuyé le cinéma soviétique, que la politique, notre politique contemporaine, s’est révélée au grand jour et comme elle ne s’était pas manifestée avec autant d’éclat et de vérité dans aucun autre grand art de notre temps.
a RASTELL
Dans notre cinéma moins apolitique que vous ne le dites, on peut revoir L’EXERCICE DE L’ETAT, LE PRESIDENT de Verneuil et le documentaire consacré à George Freche, celui à Francois Hollande aussi, LE PROMENEUR DU CHAMP DE MARS et les films de Depardon, Stephane Brizé, Jacques Audiard et j’en oublie à commencer par LE CRIME DE MONSIEUR LANGE
A Bertrand Tavernier et Rastell
Désolé pour cette incursion extra-cinématographique – c’était plus fort que moi.
Tout à fait d’accord avec vos sélections, qui comportent de nombreux films que j’aime et revois souvent. On aimerait que le président de Gabin serve d’exemple aujourd’hui. Le film de Guedigian aussi est formidable, un vrai tour de force. Et je ne pense pas que le cinéma français soit si apolitique que cela non plus. Même lorsque le sujet ne concerne pas apparemment la classe politique, il y a souvent des allusions. Je pense notamment à Marielle dans Dupont-Lajoie, qui dans mes souvenirs est un portrait de Giscard.
Dans le cinéma américain récent, je continue de penser que le Nixon d’Oliver Stone est une pièce maitresse. Il y a des moments poignants. Je serais bien curieux de savoir ce qu’en pense Bertrand Tavernier !
A Pierre
C’est un film inabouti, parfois raté mais très intéressant et finalement plus fort que le plus brillant JFK
à Rastell: quant au « cinéma italien trop dogmatique » il a pointé entre les lignes à un époque où dans d’autres pays on était moins subtil et moins adulte mais je pense que vous fixez un cadre de sujet où seule la machine politique intervient (élections etc.): donc vous n’y incluez pas LES CAMARADES ou UN HEROS DE NOTRE TEMPS ou LES COLONELS/Monicelli UNE VIE DIFFICILe/Risi UN VRAI CRIME D AMOUR et L ARGENT DE LA VIEILLE/Comencini, mais justement c’est par ce biais du cinéma social et donc, quand même bien politique (notez comment l’histoire politique italienne est fermement reliée à l’intrigue de VIE DIFFICILE) que le cinéma italien était le contraire du dogmatique. Vous visiez sans doute plus Rosi et même là, serais-je d’accord?
Dans votre relation américaine peut-être ajouteriez-vous THE BEST MAN/Schaffner (dans le bonus du dvd dialogue passionnant entre Bertrand et Nicole Bacharan) et VOTEZ MC KAY de Ritchie et peut-être certain pre-code que je ne retrouve pas.
A MB
Oui, il y a beaucoup de films de Risi, comencini, Scola qui sont tout sauf dogmatiques
A Pierre et à Bertrand.Tout d’abord j’écrivais en mon nom,je suis un homme libre et mes propos n’engagent que ma personne.Le fameux Front républicain me fait rire!Quand aux excactions du PCF à m’époque germano soviétique puis toutes les dérives de ce parti,j’en suis foncièrement conscient.Quand on entend Pierre Laurent appeler à faire barrage au FN en votant Macron,une nouvelle fois les communistes veulent garder les 10 députés à l’assemblée nationale ainsi que tous les arrangements dans les conseils régionaux et départementaux et les mairies reprises par le PS.Une des grandes erreurs du PCF s’est d’avoir signer le programme commun avec Mr Mitterrand et Fabre en 1972.Quand à la peine de mort,elle aurait été abolit même avec la victoire de Giscard.Parlons plutôt de la retraite à 60 ans remise en cause par Hollande et sa ministre El Kohmri passée grace à Mr Valls et son 49.3 puis les nationalisations de 81.Autant la poste,la sncf,edf gdf ne sont plus des services publics mais des établissements à capitaux privés.
A Yves Rouxel
Exact mais abaisser l’age de la la retraite est une utopie dangereuse face à la concurrence des marchés asiatiques ou européens de l’Est. Mieux valait rétribuer davantage la pénibilité du travail, augmenter le SMIc, détaxer certaines PME, dégraisser le maquis juridique (on en a des exemples tous les jours quand on fait un film), la pesanteur bureaucratique et accorder une certaine souplesse. Il y a quelques professions où l’on peut continuer au delà de la date butoir (acteurs, écrivains, cinéastes). Il aurait fallu privilégier la classe ouvrière et les créateurs d’emplois alors qu’on a privilégié les actionnaires. Cela dit le responsable de la chute du PC est d’abord george Marchais, figure poilante, pittoresque mais complètement nul et recroquevillé sur le passé.Rigide et borné. « Marchais crois que Soult, Davout et Périphérique sont des maréchaux d’Empire » disait Desproges. Mais parlons de cinéma
A Bertrand:
D’accord pour le film sur Georges Frêche, intitulé lui aussi LE PRESIDENT et réalisé par Yves Jeuland, à conseiller à tous, un documentaire sorti en 2010 et consacré à la campagne de Georges Frêche pour conserver la présidence de la région Languedoc-Roussillon, et qui est un vrai film de cinéma, passionnant de bout en bout , tout en tenant la bonne distance avec son sujet, un documentaire sans commentaire ni entretien, mais qui utilise les moyens du cinéma sans être jamais manipulateur (contrairement à son « héros ») pour nous montrer la comédie humaine d’une campagne électorale, et le portrait d’un « animal politique », sans jamais prendre le ton de la dénonciation, alors qu’il le pourrait facilement (on y voit Frêche en flagrant délit de mensonge, intéressant à revoir en ces temps de campagne électorale, et aussi en ces temps où avec l’élection de Donald Trump les médias jouent les vierges effarouchées en semblant découvrir qu’en politique on ment parfois et même souvent, où l’on parle de « post-vérité », ce qui suppose qu’on vivait auparavant dans le règne de la vérité…)
A Mr Tavernier : Oui, parlons des films mais Marchais n’était pas poilant pour moi. Au lieu de rigoler jusqu’à lui manquer de respect en direct à la tv, on aurait pu réfléchir au mérite incroyable qu’il avait à se trouver là.
A MinettePascal
Lui même a manqué de respect à tant de gens à l’intérieur de son parti, éliminant tous ceux qui avaient du talent (Juquin, Fitzbin). C’était une bête médiatique mais cela a été le début du désastre. On était loin de Vaillant Couturier
à M Pascal et Bertrand: me donnez envie de revoir l’excellent doc de 1991 de Mosco Boucault MEMOIRES D EX en 3 parties sur le PCF, ce film était diffusé sur la chaîne Planète.
Beaucoup plus loin de nous et sur le thème de la chute et de la déchéance au pouvoir, j’ai vu hier soir LA MORT DE LOUIS XIV par Albert Serra. Je connaissais le film de Rosselini mais ici Jean-Pierre Léaud y est criant de justesse en souverain malade, aigri, bourré de tics et de douleurs. On y trouve tout le désarroi des « médecins » de l’époque face à la maladie du roi. Le dernier plan « nous ferons mieux la prochaine fois » ouvre aux deux siècles déterminants qui suivront sur la connaissance médicale.
Réflexion aussi paradoxale sur la fin de vie et l’accompagnement des malades à travers l’homme le plus puissant d’Europe à l’époque confronté à sa propre déchéance et à la mort. Un film certes austère et au jeu sobre mais à voir si ce n’est déjà fait.
Je n’ai pas tout compris quant aux thèses de Zdaganski dont j’ignorais tout jusqu’alors.
Pour ce qui est de Rouxel, je pense que ce blog doit d’abord rester cinéphile pour ne pas se perdre dans les méandres médiatiques du moment.Pas d’appels politiques ici ou alors par le biais d’une réflexion cinématographique.
Je vais définitivement cesser d’écouter les grands médias faute de temps de cerveau disponible pour cela et me concentrer sur les seuls sites Médiapart, Acrimed, Arrêt sur images et Là bas si j’y suis ( émission qui me manque au plus haut point même si je n’avais pas fait le geste de me réabonner.
Il est évident que moins il y aura de votes Le Pen mieux ce sera mais dans le même temps il ne faudrait pas qu’un score poutinien (ou chiraquien) accordé à un candidat qui appliquera , comme l’a bien dit Bertrand, la politique vue dans le dernier Loach Moi Daniel Blake signifie un chèque en blanc…
Période bizarre et à hauts risques.
Vive le cinéma qui est une consolation indispensable
Essayons de parler avant tout de cinéma et cessons d’alimenter le robinet médiatique qui crée une forme d’affolement constant…
Le moment est étrange, inquiétant quelle que soit l’issue du scrutin et la suite ne le sera pas moins mais,cher Rouxel,raion de plus pour penser et parler cinéma: essayons de revenir vraiment vers le cinéma qui crée le lien entre les habitués du blog ( je ne parle pas des trolls qui sont venus plus souvent que de coutume ces derniers temps) et ceux qui voudraient se joindre paisiblement à ces échanges le feront en toute confiance cinéphile.
Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas envisager la question politique , historique… mais le prisme du cinéma et de l’écrit demeurent la raison d’être du blog, non?
J’aime aussi (voire surtout) parler cinéma avec des personnes dont je ne partage pas les idées politiques car paradoxalement ce peut être un espace de rencontre qui permet de voir ce qui réunit autant que ce qui clive sur des points qui peuvent révéler qui est profondément l’individu qui se livre sur ses goûts esthétiques.
Suivant la chronologie de votre VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS je me réjouis de découvrir le cinéma de Jacques Becker.
LE TROU m’avait subjugué par son rythme intraitable, son immersion pleine et dense en milieu carcéral, la psychologie différente des personnages et par le fait d’un scénario amplifié et ciselé dans un suffoquant huis-clos.
Ce cinéma est très original, j’ai la sensation d’avoir ouvert une nouvelle porte. Et dans cette pièce qui s’ouvre, un artiste précis, ce me semble, et des toiles ovniques plein les murs. Il n’y en a pas tant, malheureusement, le « peintre » ayant tiré sa révérence à 54ans.
Comme vous le dites dans votre VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS je crois à propos de ANTOINE ET ANTOINETTE, une intrigue parfois simple, et tout un enchevêtrement de personnages, parfois cocasses – quel plaisir de découvrir un Noël Roquevert bien loin du notable qu’il fût si souvent – de rebondissements, d’originalité.
Je trouve ce cinéma très descriptif, les personnages y compris les moins importants sont traités avec soin, ils présentent pour beaucoup un intérêt du tableau, dans GOUPI MAINS ROUGES combien sont-ils à faire parti du noeud de l’intrigue ? Depuis le jeune ancien-combattant névrotique jusqu’à cet ancêtre tellement attachant que j’ai pesté qu’on le prive de rouge ! Et quelle originalité aussi dans ce jeu de Fernand Ledoux, ou de ces grands comédiens oubliés, dans ces distributions, de ce film ou des autres.
Daniel Gelin dans RENDEZ-VOUS DE JUILLET, leader d’une flopée de personnages démangés de mouvement au sortir des canons, un passage « JAZZ » aussi saisissant que l’irruption du maestro Gene Krupa dans BALL OF FIRE, et ce bon Louis Seigner, qui n’a pas dû trop forcer pour être très bon dans le rôle de sa vie, professeur de théâtre.
Il me reste à voir FALBALAS, LES AMANTS DE MONTPARNASSE et CASQUE D’OR. Quel autre immanquable ?
Il est saisissant dans la filmographie de Jacques Becker de voir que derrière les épouvantails « classiques » TOUCHEZ PAS AU GRISBI et ALI BABA se cachent autant de pièces importantes du cinéma.
à Stag: Becker, des moments extraordinaires, légers, l’air de rien, sortis d’un soupir d’un instant, d’une vibration de la vie: Anne Vernon jouant au séducteur macho type italien face à Louis Jourdan (« Misérable! ah tu me fais souffrir!… tu le sais que je t’aime pourtant!…), le mec qui ferme le gaz que tt le monde a oublié durant la bagarre, Gélin qui soupçonne Vernon d’avoir foutu le bordel dans ses dictionnaires, des petits moments, ces incroyables gros plans sur les jeunes dans la cave de St Germain des Prés avec Rex Stewart déchaîné à la trompette, ces accordeurs de piano indépendants de l’intrigue dans les bureaux de la loterie nationale, Mme Pomme qui parle toute seule « je crois que je vais prendre mon déssert… »: tout ça c’est de la science-fiction (sans extra-terrestres ni vaisseau spatial) surgissant en geysers au moindre petit trou de la vie quotidienne, à la moindre faille, toute cette fantaisie que Becker signale avec culot comme venant du quotidien, comme quand vous marchez dans la rue et que la margelle du trottoir semble border un précipice l’espace d’un moment, que lui Becker pense à saisir. Ah vous n’avez pas fini de vous régaler mon vieux!
… et même dans TOUCHEZ PAS AU GRISBI on trouve de ces petits geysers curieux, la convention y est comme une patine avec des reflets surprenants. Il y a des gens qui ne voient pas les reflets: où a-t’on vu ailleurs deux truands de deux bandes rivales qui procèdent à un échange d’otages et se saluent au passage?
A MB,
Dans votre chouette florilège, il y a les pianos que l’on réaccorde dans ANTOINE ET ANTOINETTE, qui confèrent à la scène de la loterie un cachet extraordinaire. D’où vient cette idée?
A Alexandre Angel
Difficile de savoir. Becker ou Grunenwald ou Francoise Giroud. Je pencherai pour Becker et Maurice Griffe
A MB
Vos exemples de « petits geysers » sont super. Je suis sûr qu’on peut en trouver plein d’autres, à commencer par la célèbre séquence des biscottes aux rill.. (hem, enfin au pâté, quoi)dans TOUCHEZ PAS AU GRISBI que se partagent Gabin et cette petite tête de hérisson de René Dary. Séquence délicieuse dont je ne connais personnellement qu’un équivalent au cinéma : celui des retrouvailles des époux du GOUT DU RIZ AU THE VERT, d’Ozu, autour d’un casse-croute dans un coin de cuisine.
A Bertrand,
Sur ANTOINE ET ANTOINETTE et les accordeurs de piano, ma vraie question est : qu’est ce qu’ils foutent dans les bureaux de la Loterie Nationale?? C’est vraiment étonnant et c’est l’extrait dans votre VOYAGE qui m’a réellement révélé ce détail.
eh eh mais je l’ai mis cher ami!
à A Angel: ah oui pas compris ce que vous disiez sur mon florilège pour les accordeurs de piano ça y est c’est rentré finalement, ou L’accordeur d’ailleurs, et pis qu’est-ce que fout un piano dans un bureau de la loterie nationale? incroyable!
A AA et MB : Il y a tant de scènes de repas (plus ou moins fastueux) dans le répertoire mais c’est marrant comme aucune ne nous inspire une fringale aussi primitive, dévorante et incoercible que celles où Gabin se tape un bout de baguette sur un coin de table ( Dans les « gens sans importance » aussi, je crois).
Rien que d’en parler, je n’ai de cesse de me becqueter une boîte familiale de pâté avec un piano en cours de révision dans la pièce à côté…
A MB,
Bravo, votre message relate bien la richesse d’informations de ces films.
Rex Stewart ! Le nom ne me revenait pas pour accompagner Gene Krupa.
à A Angel: eh eh on se croise sur la présence de piano à la Loterie Nationale!
A MB,
L’espèce de petit « court » sur les dictionnaires – dont vous parliez – dans EDOUARD ET CAROLINE a quelque chose de jubilatoire, ou comment faire un petit bijou avec trois fois rien. Très représentatif du cinéma ou du style, du moins pour partie, de Jacques Becker. De plus je suis vraiment très séduit par le jeu de cette comédienne que je ne connaissais pas !
à Stag, remarques très justes je suis encore tout à fait d’accord c’est gênant! faudrait dire une connerie de temps en temps si vous pouvez, pour animer la discussion, quoi?!
Anne Vernon c’était un volcan sous un vernis de bourgeoisie qui ne demandait qu’à se craqueler -et qui se craquelait d’ailleurs- afin de laisser passer de ci de là le feu le diable et autres joyeusetés bien pardonnables eh eh eh. Coquine mais attention hein? La classe aussi. Chapeau bas!
A Stag
Comme autres immanquables : RUE DE L’ESTRAPADE et surtout EDOUARD ET CAROLINE.
A Alexandre Angel
Et Falbalas
Bonjour Bertrand Tavernier
Mon intervention ici n’a que peu de rapport avec ce qui anime votre discussion, mais je n’ai pour le moment trouvé que ce moyen pour entrer en contact avec vous.
Je viens de terminer un film sur Alexandre JACOB et aimerais vous le montrer. Je sais que vous avez tenté il y a plusieurs années de faire un film sur cet homme.
Bien à vous
Olivier
A Alexandre Angel,
Je commande Rue de l’estrapade, édouard et caroline ne semble plus édité il est disponible à prix prohibitif mais ressort chez les anglais visiblement début juin.
Merci.
a Stag
Pourtant chez Tamasa…et n’oubliez pas FALBALAS
A Bertrand,
Merci pour votre information je ne connaissais pas cet éditeur/site ! Je viens de le commander et je vais découvrir FALBALAS que j’ai reçu en début de semaine d’ici quelques minutes !
A Stag
Tamasa a beaucoup de films anglais comme Fallen Idol, le Rocher de Brighton, Ultimatum et aussi Mississipi Blues
A Bertrand, à tous,
Dans FALBALAS le cadre, la préciosité, la mode, l’élégance, vestimentaire et pas toujours dans les comportements, les futilités, les caprices du créateur, l’art de la muse, tout cela est tellement original dans cette intrigue du sentiment. Il ne se passe pas grand chose dans les grandes lignes, et tellement de choses à l’écran. C’est assez dingue le nombre de détails et cet enchevêtrement de comédiens(nes) qui foisonnent parfois comme en coulisse d’une première au théâtre.
Dans RUE DE L’ESTRAPADE, je m’en faisais la réflexion, quand après quinze minutes l’intrigue n’est pas vraiment lancée et que pourtant l’ennui n’a pas sa place un seul instant, la bonne a une scène – seule – après le départ de Jourdan et Vernon, que bien des cinéastes auraient jugé inutile. Et tout à coup du Brassens à la guitare, vernon ne repousse pas, elle est apprivoisée ou plutôt elle laisse faire, amusée, un Daniel Gelin bien loin du RENDEZ VOUS DE JUILLET. Et comme dans les autres films un casting surprenant où j’ai retrouvé avec amusement, dans FALBALAS, la bonne du TROU NORMAND et la mère de Bardot dans le même film.
C’est parfaitement original, et je retiens pour ma part un adjectif qui me stupéfait concernant Becker, il est précis !
Et j’ai repensé en voyant ces films à ce que vous me disiez, vantant les qualités du noir et blanc, Bertrand, certains plans sont magnifiques et les jeux d’ombres saisissants.
Que de bons moments !
à Stag: Yeah, man! tt à fait d’accord: » l’intrigue n’est pas vraiment lancée et que pourtant l’ennui n’a pas sa place un seul instant » et la bonne: « la bonne a une scène – seule – après le départ de Jourdan et Vernon, que bien des cinéastes auraient jugé inutile » Becker c’est le cinéaste des scènes inutiles ah Mme Pomme (c’est bien son nom je crois). Quant à la précision, qu’on va retrouver sous un autre jour dans LE TROU, tt à fait d’accord encore. Becker c’est le cinéaste des moments, il fait de la mosaïque, de l’impressionisme, il juge secondaire le fil rouge d’une intrigue, il ne crée pas un ensemble, il procède par touches.
Je me rappelais pas que Paul Préboist campe un des surveillants de la santé.Je me demandais ou à été le dernier film de Becker car les plans interieurs dans les galéries sous la prison sont remarqueblement éclairés.Le personnage qu’incarne Marc Michel est assez ambigue et un peu maniérée dans son jeu.Il manque de compassion et on ne croit nullement à cette histoire(safemme est bléssée par un tir de fusil).En revanche le reste du casting avec en tète Philippe Leroy,Michel Constantin ou Raymond Meunier est saisisant.
a Yves Rouxel
L’ambiguïté de Marc Michel est clairement revendiquée. Il n’appartient pas au même milieu et sa volonté est plus fragile d’où sa trahison. Becker avait même pensé faire de lui un homosexuel puis il a renoncé avec raison
Films de guerre, films français…
Je suis limite hors sujet, mais en fait, je ne sais pas trop où poser cette question qui me taraude depuis longtemps, alors je me lance ! Elle s’adresse à M. Tavernier, mais peut-être que d’autres personnes pourraient également éclairer ma lanterne ?
Je viens de visionner, une nouvelle fois, le DVD de Capitaine Conan, film que j’aime vraiment beaucoup.
Dans le film, Conan et Rouzic échangent, à un moment donné, en langue bretonne. Or, cet aspect linguistique est totalement absent du roman de Roger Vercel.
Qui a donc eu l’idée d’introduire la langue bretonne dans le film, comment cela s’est-il imposé, Philippe Torreton a-t-il pris des cours, cela a-t-il été facile ?
J’ai aussi remarqué que le thème de la Bretagne était souvent présent dans les films de M. Tavernier (« L’horloger de Saint Paul », « Que la fête commence »…) : Y a-t-il un lien particulier entre M. Tavernier et la Bretagne ?
Merci par avance pour vos réponses et amitiés cinéphiles à tous !
Kenavo !
A Yves Marie
La langue bretonne, c’est moi qui en ai eu l’idée, appuyé par Jean Cosmos. Vercel ne le souligne pas parce qu’il savait que beaucoup de gens dans l’armée se servaient des langues régionales, des patois. Et il l’indique dans des nouvelles.
Oui les acteurs ont pris des cours
Et mon amour de la Bretagne date de l’enfance, d’un séjour à Bréhat
Merci pour votre réponse.
J’ai fait récemment l’acquisition de quelques superbes westerns, dont plusieurs de Delmer Daves, dont vous avez souligné l’humanisme et l’intérêt pour les cultures amérindiennes, lui qui vous avait délivré une manière de « sauf conduit » pour la visite de certaines réserves.
Du coup, je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement entre la démarche de Daves et la vôtre dans « Capitaine Conan », mais aussi dans « Que le fête commence », soit l’utilisation d’une langue « minoritaire » dans vos films. Cette démarche est relativement rare dans le cinéma français, et je tenais à vous dire qu’elle m’a beaucoup touchée, particulièrement en ces années de centenaire de la 1ère guerre mondiale, et alors que je pense souvent à l’un de mes arrières grand-pères qui dort là-bas dans un cimetière de l’est de la France, bien loin de chez lui et de ses terres armoricaines…).
Trugarez vras deoc’h, a-greiz va c’halon ! (grand merci à vous du fond du cœur).
Le propre des gens satisfaits est de ne jamais prendre en compte la complexité du monde et la pluralité des opinions. L’objectivité et le détachement leur font toujours défauts.Seul comptent leurs propres conceptions et dans cette optique, l’autre se trompe et ment.Baphomet ou P38 semble parfaitement correspondre à ce genre de profil. La façon dont il commente le film l’horloger de Saint Paul en agressant Bertrand Tavernier traduit de toute évidence une profonde bêtise et une inculture majeure. Cela me pousse à donner pour terminer cette phrase si bien pensée de John Stuart Mill : « Il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un porc satisfait. Il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un imbécile satisfait. Et si l’imbécile ou le porc sont d’un avis différent, c’est qu’ils ne connaissent qu’un côté de la question : le leur. L’autre partie pour faire la comparaison connaît les deux côtés. «
Je crois qu’il ne faut pas se tromper de cible, ou bien savoir quel jeu se joue ici. Nous avons affaire à un troll,dont les motivations et la psychologie me paraissent obscures sinon sombres. Je me dis qu’il fait arriver sur ce blog la science-fiction, en l’espèce d’une espèce de cyborg inversé. Là où le cyborg est un humain augmenté, dans une longue tradition qui va du tailleur de silex à Robocop en passant par l’athlète Pistorius, notre Canuet/Baphomet/Whatever me semble être une pure création d’internet, qui s’appuie sur les ressorts humains pour exister.Pour ce monstre d’un genre nouveau, l’existentialisme est un transhumanisme…
Bonjour, je voudrais partager avec Bertrand Tavernier et tous les participants de ce blog, le plaisir que j’ai eu à visionner un film méconnu découvert en blu-ray chez Gaumont : « Ouvert contre X… » de Richard Pottier (1952). Une comédie policière au scénario classique (le meurtre d’un riche industriel, sa maîtresse qui n’a pas d’alibi est soupçonnée, et deux flics l’un vieux et blasé, l’autre jeune et un peu plus sensible, enquêtent), sans fusillades ni poursuites, et qui parvient pourtant à être très divertissante principalement grâce à ses acteurs et ses dialogues. Un festival de dialogues étincelants, vifs, souvent drôles, écrits par Marc-Gilbert Sauvajon, et du côté des acteurs, on a Yves Deniaud (habituellement second rôle et placé vedette de quelques petits films dans les années 50) qui est très bon en vieux flic qui enchaîne clope sur clope (comme presque tous les personnages d’ailleurs !) et un autre Yves, à peine moins oublié aujourd’hui, Yves Vincent dans le rôle de son collègue. Pas de stars donc mais une bonne distribution (Elina Labourdette, Robert Dalban très bon et qui a ici un vrai second rôle et pas une scène ou deux, Marie Déa, Jean Debucourt en avocat très humain mais redoutable, Marthe Mercadier dans un petit rôle…). La galerie de personnages et les dialogues sont les deux points forts de ce film, mais c’est une bonne surprise à (re)découvrir ! On notera que le scénario est signé René Floriot (1902-1975), grand avocat parisien de l’époque, qui fut amené à défendre aussi bien le docteur Petiot que Jean Gabin ou Georges Pompidou (dans des affaires bien sûr très différentes !), et qui était dit-il « comme tous les avocats », contre la peine de mort.
Loin des films académiques de Wiseman ou de »Black swann »avec Nathalie Portman(épouse de Benjamin Millepied)et de Vincent Cassel,Jean Stéphane Bron nous plonge dans les coulisses de l’opéra Bastille et Garnier à Paris ou travaillent 1600 personnes.Le film est interessant à plus d’un titre car il nous dépeint les métiers dont on ne parle pas assez(coiffeurs,costumières,agents d’entretien ou repasseurs de vêtements).Tourner sur deux ans,on voit le directeur contacter le ministère de la culture concernant un préavis de grèves de 4 jours déposés par le syndicat CGT majoritaire au sein de l’opéra.Il faut savoir que les crédits pour la culture sont en baisse avec des suppressions de postes qui touchent toutes les catégories de corps de métier.Finalement Mme Hernotte lachera du lest afin d’éviter le licenciement de 10 personnes.En parallèle on suit une école de musique de banlieue avec un professeur suisse qui se donne corps et ame pour aider ses jeunes exclus de la culture.Bron fait le lien entre des ténors russes ou des danseuses anglaises qui ont des cachets conséquents et des adolescents qui apprennent à aimer la musique.Un film à conseiller à tous meme si on ne fréquente pas l’opéra Garnier ou Bastille.
A Yves Rouxel
Académique, Wiseman ? HOSPITAL, WELFARE, NATIONAL GALLERY ?
D’autre part Hernotte (sic) sans doute Ernotte n’a rien à voir avec le financement de l’opéra. Il s’agirait plutôt d’Audrey Azoulay ou de Fleur Pellerin
A Bertrand.La cinémathèque de Toulouse propose une rétrospective avec 15 films de Wiseman en mai,donc à vos tablettes si vous passez par chez nous.
Ce blog est un repère de curés animé par un évêque.
Amen
à Jean Lecanuet: fréquemment visité par des crétins en tout cas.
Je vous l’accorde. On y lit vos initiales à chaque page.
Intitulez-le « DVD Blog cinéma américain et accessoirement du pire cinéma français » visiblement le reste ne semble pas exister pour vous. A moins qu’on n’y cause pas du tout de cinéma, Godard ayant dit lors d’une projection « Tavernier c’est un notaire. »
A jean Lecanuet
Il a aussi chanté les louanges de Mao et dit que Verneuil et Rivette c’est la même chose
Aaahhh… camarade crétin mon frère, comme je te retrouve avec plaisir.
Il amalgame aussi Téchiné et Spielberg, Verneuil et Renoir, Ozon est pour lui un pauvre garçon « mais s’il gagne sa vie tant mieux », comme tout le monde il dit des conneries, moins cependant qu’un certain faquin que vous idolâtrez lorsqu’il parle de John Ford.
Bien Minette, tu me fais rougir ma vieille. Mot piège.
Mot piège ? Ben, pas pour tout le monde…
Je ressens beaucoup de haines et de rancoeurs à travers les mots que vous posez sur ce blog.Je ne suis pas toujours d’accord avec Bertrand ou d’autres notamment sur le génie de Sergio Léone et les « westerns spaghettis »pourtant je continue de fréquenter ce blog avec mes faiblesses et mes lacunes.Certains prétendent etre intarissables sur le septième art et sont facilement portés par des rediffusions tv de classiques du cinéma français(Becker avec le trou ou Gavras avec son coffret à 100 euro parue chez Arte vidéo).Je ne fonctionne pas comme ça et essaie d’échapper aux films que l’on veut nous imposer soit à la tv ou au cinéma.Les distributeurs sont des calculateurs et des comptables qui attendent tous les samedis la parution du film français afin de voir le nombre d’entrées à Bordeaux ou à Toulouse!!!
Pourquoi rancoeur ?
Votre enthousiasme est jouissif et fait largement oublier vos petites erreurs ou approximations.
De plus toute oeuvre cinematographique est sujette a interpretation et donc a debat.
Ne vous en offusquez pas.
A Monsieur le ministre Jean Lecanuet,
Cher monsieur, ce sera du « monsieur l’abbé » me concernant si vous le voulez bien.
En outre j’ajoute que lorsque vous faites irruption en cette « paroisse » affublé et motivé tel une « femen » vous oubliez l’essentiel : dévoiler votre poitrine afin que, le cinéma étant notre culte, nous puissions user en rhétorique de références cinématographiques assez ciblées, sinon élogieuses, sur Russ Meyer par exemple.
« Repaire », plutôt. La prochaine fois, consulte frère Bled.
A Minette Pascal….et aux autres.
Il faut ignorer ce genre d ‘individus . Repondre a ses delires et provocations ne fait que l ‘encourager et le renforce dans sa determination a pourrir ce blog.
Ne tombons pas dans ce piege si evident.
J ‘ ai revus LE GENOU DE CLAIRE de ROHMER et en effet Brialy y est bon.
Vous avez raison, mais à partir du moment où c’est injurieux, ça ne devrait même pas apparaître.
à M Pascal: bof qu’on lui réponde ou pas ça l’empêchera pas d’en rajouter une couche. Et pis on est plus des gamins on sait que répondre ou ignorer ne changera rien, ce qui fait que ce genre de conseils me semble superflu.
Je suis d’accord avec cet argument.
N’empêche que c’est un gros con. Ou un gros couillon, comme ça la parité est respectée.
Poète enragé,journaliste globe trotteur pour « Le parisien libéré »ou »Liberation »(formule après guerre)dramaturge,auteur,essayiste,et cinéaste,Armand Gatti vient de nous quitter à l’age de 93 ans.Elève de Jean Vilar formé au TNP,il mit en scène des pièces de théatre pour « les exclus »de la société:a Fleury Merogis ou à Montbelliard.J’ai retenu son œuvre la plus forte, »L’enclos »qui est un film qui dénonce l’univers concentrationnaire de deux prisonniers en 1942.L’un est allemand et communiste,le second est français et juif.Ils vont apprendre à se connaitre et s’entraider dans cet enclos.L’officier nazi veut que le représentant de la race aryenne tue le méchant juif horloger.Gatti nous propose un tableau noir et sans concessions du milieu des camps.Dans le bonus parue chez Sclavis Films,on retrouve Gatti à travers son amour pour les arbres et la nature.Son fils Stéphane nous trace un portrait de son père né à Monaco issue d’une famille italienne dont le père était un anarchiste pur jus.Puis son engagement dans la résistance,son arrestation ou il se retrouve à Bordeaux.Il s’engagera dans les parachutistes avant d’embrasser la profession de chroniqueur judiciaire au »parisien libéré ».Je ne connais pas ses autres films,par contre il a signer énormément d’ouvrages à travers ses voyages aux quatre coins du monde.
A Yves Rouxel
Et aussi des pièces de théâtre lyriques, généreuses, parfois bordéliques, voire ennuyeuses(les 13 soleils de la rue Saint Blaise), qui vous noient sous des tombereaux de tirade mais qui dégagent une passion, un engagement, une énergie qui force l’admiration
Lectrice de votre blog je n’y interviens que rarement mais à la lecture de messages postés ici par celui que je ne peux qualifier que de salopard (excusez cet excès de langage) j’ai bondi sur ma chaise. Je croyais, comme le dit quelqu’un, que le négationnisme était mis en sourdine, et pourtant… Visiblement, sous couvert d’anonymat ces gens croient pouvoir échapper à la loi, et ils savent que s’ils exprimaient ailleurs leurs idées nauséabondes, la sanction tomberait sur eux. Je suis comme vous une farouche opposante à la peine de mort, mais prête à la rétablir pour ceux qui osent remettre en question la plus grande horreur de l’histoire humaine. Et je regrette, moi aussi, que ces primates sans culture ni morales, soient autorisés à s’exprimer ici. Je suis profondément indignée, et déçue chaque jour davantage par cette nature humaine que je ne saurai qualifier autrement que de vermine.
A ARIANE
Vous etes contre la peine de mort mais pres a la retablir.
Curieuse logique.
Et le cinema dans tout ca ? Il serait bon que ce blog qui est consacre aux amoureux du 7e art ne soit pas une tribune politique meme si le cinema mene a tout.
Sur ce , je vais visionner Le genou de claire de Rohmer
A Ariane,
Ne vous abaissez pas au misérable niveau de ceux qui, d’un ton badin, banalisent et minimisent la Shoah.
Si vous êtes une farouche adversaire de la peine de mort, vous n’avez pas à être prête à la rétablir.
Cessons ces bavardages insipides et ne tombons pas dans le piège du « vote utile »présenter par le fhaine qui prétend de la bouche de sa candidate que la rafle du vel d’hiv n’est pas la faute des français qui ont collaborer au régime nazi.L’indifference est la plus puissante des « armes ».
Alexandre Angel, auriez-vous un doppelgänger qui intervient sur le forum de DvdClassik ??
Ou est-ce un homonyme ??
Simple curiosité.
C.
A Catherine
Vu que c’est pas un homonyme, ça doit être un doppel!
Et est-vous Cathy, qui intervenez sur Dvdclassik?
Simple curiosité, itou
Veuillez pardonner mon ignorance , mais qu ‘est ce qu ‘un Doppel ?????
A Henripatta,
J’ai pris la liberté, pour faire mon cool, de donner un p’tit diminutif à « doppelganger », qui signifie « double » (c’est aussi et accessoirement une créature fantastique, vaguement maléfique mais là, ça dépasse mon champ de compétence).
Mais, je vous rassure : j’ai du chercher le renseignement pour être sûr!
« je suis comme vous une farouche opposante à la peine de mort, mais prête à la rétablir pour ceux qui osent remettre en question la plus grande horreur de l’histoire humaine. »
Il ne faut pas dire ça, surtout concernant des personnes qui se contentent de dire des bêtises pour s’attirer l’attention.Je comprends votre émotion, mais vous avez exactement la réaction à ne pas avoir. Toujours rester dans la raison face à ces gens là.
Il n’est pas possible de s’offusquer des propos lamentables apparus ci-dessous et de prôner le rétablissement de la peine de mort: c’est jouer au final le jeu qu’on dénonce.
J’ai eu la chance de connaître l’abrogation de cette infamie combattue par des penseurs, des avocats, des citoyens de tous types depuis des décennies et espère bien ne pas voir surgir son rétablissement.
Oui, reparlons cinéma, ce serait bien!
Bonjour à tous !
« Désolé, mais vous cherchez quelque chose qui ne se trouve pas ici », me dit le moteur de recherche du blog si je tape « Mortelle randonnée » , et, non, je n’ai pas fait de faute de frappe genre « mortadelle gratinée », même si j’en suis très capable. Acheté sur la recommandation de l’excellent François Angelier, le beau blu-ray (bel objet) a été une curieuse expérience de spectateur : un film pas très agréable à voir, et dont on sent l’importance ; un récit qui navigue avec virtuosité entre fantasme et réalité (Angelier en a merveilleusement parlé sans « mauvais genre » , évoquant un vibrato entre les harmoniques de deux récits paralléles). Un film d’une tranquille audace, je crois que Claude Miller n’eut jamais de tels moyens à sa disposition par la suite ; un miracle, une sorte d’accident industriel dont le spectateur profite 30 ans plus tard. Et un arrière plan troublant : le scénario, tiré d’un roman de Marc Behm, au sujet d’un détective en quête de sa fille, morte peut-être, a été écrit par Michel Audiard ( avec Jacques) qui venait de perdre son autre fils. Jacques Audiard raconte qu’apportant le scénario à Michel Serrault , il réalise d’un coup que celui-ci vient également de perdre sa fille… rien d’anodin, donc, dans la genèse de ce beau « Mortelle randonnée », un de ces films qui creuse des galeries dans la tête du spectateur longtemps après qu’il l’ait vu ( vrai pour moi en tous cas , bien quarante jours que je l’ai passé et ça reste…)
A Denis Fargeat
Mortelle randonnee film eblouissant en effet. Et Michel serrault y est sublime. Quand dans sa voiture il sanglote plus qu ‘il ne murmure » ma petite fille » a l ‘adresse d ‘isabelle Adjani comment ne pas etre boulverse ?
Un film a recommande a tout le monde.
A propos de « VENUS AVEUGLE » de GANCE j’ai lu dans l’excellent « CINEMA FRANÇAIS SOUS L’OCCUPATION » de René Château que le Maréchal s’était… endormi lors de l’avant première vichyssoise.Son grand âge sans doute…
Je lis les divers commentaires sur « THE LAST POSSE » de WERKER et effectivement c’est un western que je ne connaissais pas et qui m’a beaucoup intéressé. CRAWFORD, acteur massif (que j’adore dans le « IL BIDONE » de FELLINI est vraiment excellent tout comme Charles BICKFORD, merveilleux acteur ici à contre-emploi dans un rôle peu sympathique. C’est vrai que l’emploi du noir et blanc semble curieux dans un western des années 50 où le Technicolor avait le vent en poupe (affaire de budget sans doute), bien que ceci ne me gêne nullement dans l’approche d’un film. Je me suis penché sur la filmo de WERKER et je constate que je n’ai pas vu grand chose de sa production mis à part ce « IL MARCHAIT LA NUIT » (co-réalisé parait-il par Anthony MANN), que j’ai revu l’autre jour avec plaisir, pour le JEU sobre de BASEHART, l’histoire (abstraction faite de la narration en off) et la photographie superbe. Je me suis demandé quelle etait la part du travail de MANN sur ce film. En a-t-il realise la majeure partie ? A-t-il repris le travail de WERKER ? Le plus curieux c’est – sauf erreur de ma part – que nom nom n’est pas credite au generique. Malgre tout je penee que beaucoup des films de WERKER sont sans nul doute à découvrir ou redécouvrir.
A SERVANT
Non, je l’ai dit plusieurs, Mann n’a tourné selon John Alton que quelques plans. 95% du film est de Werker (Alton avait tourné avec Mann et le cite parmi ses réalisateurs favoris avec Brooks et Bernard Vorhaus alors qu’il détestait Dwan qu’il trouvait paresseux, routinier et antisémite) Werker a fait un Sherlock Holmes pas mal, HOUSE OF ROTSCHILD qui s’en prend au militarisme prussien. Et j’ai vu REPEAT PERFORMANCE dont l’ouverture, le premier quart d’heure est visuellement frappant (un meurtre puis une errance dans la foule célébrant le Nouvel Ans) et brillamment mis en scène. La suite est plus ordinaire mais la séquence finale ne manque pas de force. Dans l’adaptation on inverse par rapport au très bon roman de William O Farrell, LES CAROTTES SONT CUITES, le sexe des protagonistes, ce qui est une très bonne idée
C’est exact, j’ai oublié son « SHERLOCK HOLMES » qui est vraiment bien. Visiblement un budget très confortable de la FOX d’alors, décors, costumes, photographie sont superbes.
J’ai lu de très bonnes appréciations sur REPEAT PERFORMANCE que je n’ai malheureusement pas vu.
J’avais vu SCHOCK il y a quelques années dur une chaîne câblée, mais curieusement je n’en garde pas vraiment un souvenir précis mis à part qu’il m’avait semblé…long.
J’ai en vidéo FANTOMES DÉCHAÎNÉS, un LAUREL ET HARDY « fin de carrière » qui n’apporte rien de plus à leur gloire.Mais bon, ils sont mon enfance…
J’ai repris votre notule sur WERKER dans 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN et c’est vrai que j’avais zappé que vous parliez (avec JP COURSODON) du travail de MANN sur HE WALKED BY NIGHT.
Merci pour votre réponse.
Deux films à voir en priorité.Deux œuvres qui se complètent et traitent de façon concise le monde impitoyable du travail. »Pris de court »est le troisième long métrage d’Emmanuelle Cuau.Elle nous décrit l’histoire d’une jeune mère de famille ayant deux enfants et qui se retrouve en France,venant du Canada.Là l’engrenage va se mettre en place,le jour ou on va lui annoncer au téléphone qu’elle n’est pas embaucher pour un poste de joaillère de luxe.Filmée avec plein de délicatesse et d’attention ,Virgine Effira prouve une nouvelle fois qu’elle est une actrice impressionnante de retenue et de puissance.Le second film est de Nicolas Sihol et aborde l’itinéraire d’une jeune DRH(excellente Céline Sallette avec ses faux airs de Simone Signoret)qui doit écarter des quinquagénaires d’une entreprise.Lambert Wilson compose un directeur abject et sans cœur(il doit simplement rendre des comptes en haut lieu).Ici aussi on subit l’écrasement de l’individu face à la machine financière liée au capital des objectifs à atteindre.Tout débutera par le suicide d’un employé,puis on suivra la DRH dans la quète de la vérité.Je ne dévoilerais pas ici le twist final qui est plein d’impertinence et d’intelligence.En tout les cas je suis content de voir ce genres de films que je conseillerais vivement à Mrs Fillon,Hamon,Macron ou à Mme Le Pen!!!
J’adorais lire les commentaires sur ce blog mais aujourd’hui je suis très déçu de voir qu’il a été infiltré par quelques imbéciles. Merci à ceux qui les ont remis à leur place.
Pour en revenir au cinéma: j’ai bien envie de regarder les films de propagande de Capra qui me semble être le réalisateur parfait pour ce genre de cinéma. Its a Wonderful Life, Mr Smith Goes To Washington sont parmis mes films favoris mais ils ont quelque chose du film de propagande dans leur force émotionnelle, quelque chose de la manipulation du spectateur.Capra a étudié les films de Riefenstahl avant de commencer à réaliser ses propres projets de propagande; je suis persuadé qu’il a dû faire un boulot remarquable.
A richpryor
Certes mais comme on le voit dans le livre de Mark Harris son travail est moins ouvertement créatif que celui de Ford (avec ces plans de LA BATAILLE DE MIDWAY ou Ford décide de conserver l’image qui se déchire), Huston, très impressionné par le Ford qui recrée tous les effets de réel : caméra tremblé, qui tombe sur le sol, cadre approximatif. Et surtout Capra qui ne quitte pas Washington est moins engagé et lucide que Wyler (le plus militant de tous de par ses origines européennes et ce que subissait sa famille). On sort du livre en ayant beaucoup d’estime et d’admiration pour Wyler. Et aussi Stevens qui sera tellement choqué par ce qu’il filmera qu »il perdra longtemps la foi et refusera de tourner une comédie. Stevens qui voulait adapter LES SENTIERS DE LA GLOIRE en 37, 38, 39, projet à chaque fois refusé par Pandro Berman
Bien noté. A propos de Mark Harris il faut que je me jette sur ce livre fortement recommandé par vous-même et sur son Pictures At a Revolution, fortement recommandé par Quentin Tarantino.
P.S.: Sur Stevens: il n’a quand même pas attendu longtemps avant de se remettre à la comédie celui-la!
A richpryor
Lesquelles ? The MORE THE MERRIER est tourné avant son départ pour l’Europe. Après il tourne I REMEMBER MAMA un mélodrame, A PLACE IN THE SUN,SHANE, GIANT, THE DIARY OF ANNE FRANK, THE GREATEST STORY qui ne sont pas des oeuvres où l’on se dilate la rate
DE GLENN ERIKSON : The standard line on producer-director George Stevens is that he was profoundly changed by his experience in WW2. Stevens stopped making his wonderful comedies and applied himself to ever-more sober dramas that searched for meaning in an imperfect world. Long gone was the sheer fun of Swing Time and The More the Merrier; in came the grim social criticism of A Place in the Sun and the liberal moralizing of Giant.
That view is something of a generalization, as Stevens’ earlier work had turned more than once to grim sentiment (Penny Serenade), and many of his lighter movies were based on real social problems. But with the down-on-America A Place in the Sun Stevens did turn self-important, and foregrounded his artistry as he never had before. Before he moved on to a series of ever more pretentious social epics, Stevens made one more modest picture that seems to have been all but completely forgotten. Usually the first to laud anything from Stevens, critic Bosley Crowther gave 1952’s Something to Live For a real razzing, reserving most of his disdain for the screenplay by Dwight Taylor. Something rarely arises in discussions of Stevens’ work. Andrew Sarris’ filmography for the director in The American Cinema leaves it out entirely!
Okay, so Something to Live For is not a George Stevens masterpiece. But there’s a good case to be made for seeing lesser films by great directors, if one really wants to understand how film artists function.
J’avais trop vite regardé sa filmo. Je pensais à The More the Merrier qui effectivement vient avant et j’y avais vu On Our Merry Way de 1948 sur lequel il aurait travaillé (et apparement ce serait avéré mais bon ce n’est pas vraiment un film de George Stevens, je vous l’accorde).
On ne se dilate pas la rate sur The Diary of Anne Frank? Je suis déçu.On ne peut que imaginer ce que Preston Sturges aurait tiré d’un tel sujet.
A Bertrand.Avez vous lu l’article sur Jacques Becker et le Parti Communiste Français dans le numero d’avril de Positif?
A Yves Rouxel
Pas encore
A Bertrand Tavernier
Je me souviens d’une interview de Frank Capra disant regretter que Georges Stevens ait délaissé totalement après-guerre la comédie alors qu’il en avait été un maître incontestable et si particulier. Et un maître assez proche dans son style de celui si inimitable selon moi de Leo McCarey, du Leo McCarey qui faisait dire à Jean Renoir que de tous les cinéastes américains c’était celui auquel il se sentait le plus proche par l’esprit. Ce que Georges Stevens avait en effet connu et surtout vu pendant la guerre en débarquant avec les troupes américaines en Europe et en filmant ce qu’il avait pu voir dans les camps d’extermination nazis l’aurait effectivement orienté au lendemain de la guerre et de ses atrocités vers un genre de cinéma moins ouvertement optimiste que ne l’est bien entendu la comédie américaine. C’est vers le mélodrame, autre grand genre en vigueur dans le cinéma classique hollywoodien, que s’orientera le cinéma de Georges Stevens après-guerre dont le chef-d’œuvre est sans conteste selon moi « A Place in the Sun ». C’est aussi vers l’étude de mœurs que le cinéaste de « Giant » s’illustrera avec bien entendu quelque réussites remarquables dans d’autres genres, notamment dans ce western si atypique – surtout pour l’époque – qu’est « Shane », lequel si mal aimé de nos cinéphiles, comporte à mon avis le plus célèbre duel au revolver de toute l’histoire du western, autre genre noble s’il en est du cinéma classique hollywoodien.
A Bertrand,
A propos de ces films de « propagande » que pensez-vous de SERGENT YORK d’Howard Hawks ?
j’ai vu le film hier, s’il n’a pas pour cadre la seconde guerre mondiale il est produit au moment de celle-ci et on sent poindre un attrait d’opportune propagande.
La première partie m’a séduit par son côté retranscriptif de cette amérique profonde « post-western » entrant dans l’erre du « subway », par la présence de Walter Brennan, quasi impossible à reconnaître avant qu’il se mette à parler, ou celle de Ward Bond, et beaucoup de charmes dans les personnages, pas seulement s’agissant de la resplendissante Joan Leslie, et de la sensibilité et de l’humour inhérente parfois aux personnages joués par Cooper, d’accents de vérité enfin.
Mais s’agissant des performances de York sur le front franco-allemand de 1918, diantre quelle fantaisie, pour un peu Cooper l’emportait seul jusqu’à Berlin et passait pour le dessert libérer les tartares de l’oppression bolchévique.
A Stag
C’est en effet un film de propagande destiné à lutter contre le clan isolationniste très puissant à l’époque. Il fait l’impasse sur certains traits de York (son antisémitisme qu’il corrigera dès la montée du nazisme). Le scénario est de John Huston et au delà de l’apologie guerrière, il faut lire l’attaque contre l’isolationnisme
J’ai vu que Carlotta avait réédité un incunable: PROPRIETE INTERDITE de Leslie Stevens, ça c’est un risque véritable j’espère que ça va marcher pour peut-être éditer un jour HERO’S ISLAND. Bertrand dites-nous en un mot SVP du premier…
a MB
Je l’avais beaucoup aimé et veux le revoir
C’est PROPRIETE PRIVEE de Leslie Stevens.
PROPRIETE INTERDITE est un film de Sidney Pollack…
à Marc Salomon: en effet.
A titre d’information, PROPRIETE PRIVEE est un des derniers films photographiés par Ted McCord, remarquable chef opérateur longtemps confiné aux « B Pictures” de la Warner avant d’être vraiment reconnu, seulement à partir de 1948, avec LE TRESOR DE LA SIERRA MADRE.
Il sera alors le précieux collaborateur de M. Curtiz (une dizaine de films), mais travaillera aussi avec Negulesco, Kazan, Daves…
Coursodon et Tavernier mentionnent à juste titre la qualité de sa photographie dans les deux films de Leslie Stevens (PROPRIETE PRIVEE et HERO’S ISLAND).
Ajoutons que le cadreur du premier était un certain… Conrad Hall, qui ne tarissait pas d’éloges sur McCord et reconnaissait lui devoir beaucoup.
Découvert hier soir »Propriété privée »de Leslie Stevens est un film inclassable à l’atmosphère étrange.Tout d’abord le premier point que l’on peut souligner sont les rapports humains entre ces deux hommes marginaux qui sortent de nulle part.L’un pense et l’autre exécute de façon idiote les ordres.Le film à été réaliser avec peu de moyens mais le scénario recèle quantités de réference au cinéma.Quand le personnage de Corey Allen se présente la première fois chez la belle Kate Marx,il lui demande si elle connait un certain Hitchcock,puis quand il jouent les voyeurs on pense à « Fenetre sur cour ».La musique est lancinante voire jazzy dans certaines séquences.Je ne sais pas si « Incubus »du meme Stevens est disponible en dvd car c’est une oeuvre tourner en esperanto!!!
A Yves Rouxel
Oui et c’était Pierre Rissient, admirateur de Stevens qui avait sorti le film qui fut un bide noir. Il est assez solennel, beau à voir (Conrad Hall ?) et l’on pense à Bergman mais aussi ,parfois à ce que disait Guitry des VISITEURS DU SOIR : « on dirait une parodie de chef d’oeuvre luxembourgeois ». A la sortie, aucun des experts en espéranto ne s’entendait avec un autre, mauvais point pour une langue universelle
INCUBUS est sorti en 2003 chez Studio Canal.
Présenté par Jean-Pierre Dionnet avec en plus un commentaire audio de Anthony Taylor (Producteur) Conrad Hall (chef opérateur) et William Fraker (cadreur).
Oui il y a du Bergman première époque dans la forme : n&b fortement contrasté, façon de cadrer les visages en gros plans (Allyson Ames a des airs d’héroïne bergmanienne). On peu aussi penser à HUIT ET DEMI qui est évoqué par Conrad Hall si je me souviens bien.
à M Salomon: je viens de mettre la galette dans le lecteur et ça confirme: l’image est bien dégradée, non? Je veux dire dés la sortie puisque je m’étais fait la réflexion à l’époque. J’hésite à le revoir car le film m’avait laissé une impression poisseuse et malsaine. Je vais revoir les interviews d’abord.
Permettez-moi de rebondir sur le film de Gilles Grangier « Sous le signe du taureau » qui mérite assurément le coup d’œil et pas seulement un œil rétrospectif mais un œil qui aurait aussi à voir avec notre propre actualité. Ce film n’est pas sans dresser un portrait sinon désespéré du moins assez amer et plutôt typique du cinéma français de cette fin des années soixante, et notamment de cette France des Trente Glorieuses où la guerre et les promesses qu’elle a suscitées chez ses vainqueurs semblent décidément bien loin. On ne peut être que touché par le personnage que joue Jean Gabin en industriel qui essaie encore de concilier tant bien que mal la recherche scientifique la plus pointue avec une ambition industrielle digne de ce nom. Cette histoire peut mieux nous parler peut-être aujourd’hui à nous français qui vivons à une époque où bon nombre de nos repères semblent également foutre le camp, ne seraient-ce que ceux qui ont régenté très longtemps la vie politique dans ce pays. Ils n’étaient certes pas nombreux à s’être retrouvés comme notre industriel sur les plages le jour du débarquement; et si Alfred Adam incarne à merveille et avec sa gouaille coutumière dans le film de Gilles Grangier le type même de ces entrepreneurs sans scrupules et qui n’ont assurément pas manqué pendant la guerre, eux qui ont fait de sacrées bonnes affaires aussi bien avec les allemands qu’avec, si l’on peut dire, leurs successeurs américains, ils n’ont plus tout à fait la même apparence aujourd’hui nos arsouilles à la morale très élastique et surtout très rentable. C’est ce que finira par comprendre notre industriel désabusé qui sait qu’il lutte désormais à armes inégales. Il est en effet difficile de résister à une guerre qui n’est pas nommément désignée et qui à la différence de celle qu’il a faite et gagnée les armes à la main n’a pas d’ennemis déclarés sinon celui qui veut croire qu’il peut vivre ses rêves à sa guise. La peinture de ces hommes de l’ombre, de ces requins de la finance internationale que fait le cinéaste aidé par les dialogues un rien eux aussi désenchantés mais toujours non sans fiel du scénariste du « Président » et des « Grandes familles » n’est pas sans nous rappeler qu’il y a désormais des intérêts qui ne sont pas que nationaux ou d’ordre privé, personnel qui s’agitent dans la France finissante de L’homme du 18 Juin. Il est difficile sinon impossible de résister avec quelque efficacité seul à qui fleure bon la respectabilité et la légalité et qui n’a pas le visage aussi franchement ignoble que le personnage joué par Alfred Adam, ce qui n’est pas du reste sans atténuer le côté ignoble mais en somme humain, trop humain de notre bonhomme qui, lui, a au moins le mérite d’avoir un visage et donc de pouvoir être combattu de face. Il faut voir ou revoir ce film de Gilles Grangier qui sans être naturellement un chef-d’œuvre de son auteur ou du cinéma de son époque est juste de ton, ce qui, je crois, est la marque des films qui ne peuvent pas laisser indifférent.
a JP RASTELL
Bravo, fine analyse
A JP Rastell.
On peut etre d ‘accord avec votre analyse du film sans pour autant ne pas etre marri du resultat final. Les personnages sont trop caricaturaux avec en particulier alfred Adam qui est le salaud absolu sans aucune nuance. Et puis il y a des scenes vues et revues ou Gabin » gabine » comme j ‘avais lu je ne sais trop ou. Certes certains dialogues font salives maid nous sommes loin du chef-d ‘oeuvre en effet. D ‘ ailleurs meme si c ‘est loin d ‘etre une preuve cela avait un tres gros echec commercial et Gabin l ‘avait tres mal pris et c ‘etait fache avec Grangier.
A Henripatta
Ce serait intéressant de comparer le James Gray avec le film que tourna Rafelson sur Burton et pour les esprits pointus avec STANLEY ET LIVINGSTONE de Henry King, plus tributaire de l’idéologie de son époque mais qui montre aussi (déjà) l’incroyable arrogance et étroitesse d’esprit de Société royale de Géographie que Tracy accuse de n’avoir rien exploré en dehors de leur pudding.
J’y pensais justement depuis un moment.C’est un film un peu sous estimé qui avait ses fulgurances ( deux attaques assez impressionnantes)et ses finesses d’écriture notamment pour montrer comment une amitiés est rongée par la trahison.Les rapports de classe étaient très bien rendus dans toutes les scènes anglaises où Burton est jugé indigne de la découverte des sources du Nil à cause de ses origines et de la liberté de ses moeurs mais peut-être la mise en scène devenait très sage dès qu’on quittait l’Afrique…je dis peut-être car je n’ai que des souvenirs très lointains.
L’interprétation de P Bergin en Burton (quel beau personnage anticonformiste bien moins en quête de reconnaissance que Fawcett) m’avait semblé très bien mais aussi celle du moins connu I Softley.
Il est étonnant que deux cinéastes très américains tels que B Rafelson et J Gray aient décidé de s’attaquer à un sujet aussi britannique et je crois qu’ils pâtissent du point de vue critique de ce paradoxe créatif comme s’il n’était pas heureux de diversifier son inspiration et ses sujets.
Je me rappelle encore moins de Stanley et Livingstone…
Le second acteur se nomme Iain Glen et non Softley (qui est je crois un réal)et joue le rôle de l’explorateur- dont le nom m’échappait -Speke.
Je pense que le budget avait été conséquent pour l’époque et le bide tout aussi conséquent.
En revoyant la BA, je me disais que le film de 1990 avait cherché certainement à s’inscrire dans la foulée du triomphe de Out of Africa (1986) ou du succès de La forêt d’émeraude (1985) tout en relançant le film d’aventures exotiques avec une plus value réaliste.
Il est quasi contemporain du troisième opus d’aventure réunissant le duo Herzog/Kinski qui m’avait alors semblé très décevant malgré un sujet de départ très intéressant tiré du Vice roi d’Ouidah de B Chatwin et que je n’ai jamais revu: Cobra Verde (1987).
Le projet de J Gray me semble rejoindre celui de A G Inarritu l’an passé dans l’idée d’un récit d’aventure qui devient récit existentiel voire métaphysique le tout sous le signe de cette jonction entre récit d’aventure/tournage aventurier.
Il y a là un désir d’ouverture qui nous rappelle qu’un homme réel est plus passionnant qu’un super héros et que découvrir une civilisation perdue peut s’avérer plus riche que deviner ce qui précéda Star wars l’original.
Sans parler de ces maladies barbares nommées sequels, prequels, reboots, spin off, etc…James Gray rappelle que le cinéma peut aussi chercher une voie personnelle et considérer le spectateur comme sensible, curieux, intelligent.
a Ballantrae
Je trouve la comparaison passionnante et le film de Gray témoigne d’une vraie audace dans la représentation d’un ailleurs (la première rencontre avec les Indigènes est saisissante) même si on a parfois du mal à s’identifier avec cette quête mono maniaque mais qui tranche sur tous les codes du cinéma américain
A Henripatta
Je suis loin moi-même de considérer le film de Gilles Grangier comme un chef-d’œuvre, rassurez-vous, et certainement pas comme l’un des meilleurs films de son réalisateur et loin en tout cas de cet excellent opus du même réalisateur qu’est « Le désordre et la nuit ». L’on peut prendre un certain plaisir pourtant comme ce fut mon cas en voyant de l’ouvrage bien faite, ce qui est, je crois, le cas de ce film de Gilles Gangier. Ce film fleure bon non seulement un certain type de cinéma français, « une certaine qualité de cinéma français » pour parler comme François Truffaut (en lui ôtant bien sûr sa charge un rien ironique), mais aussi un air du temps – très bien saisi dans la notice de Bertrand Tavernier dans sa présentation du film – qui est ce que l’on doit demander à toute bonne ouvrage. Il faut rappeler tout de même que le cinéma est un art des plus incarnés et incarné aussi dans une époque bien déterminée, en l’occurrence dans le film de Gilles Grangier la France des Trente Glorieuses qui est celle avant tout des combinards de toute espèce, en politique comme dans les affaires. Je ne pense pas quant à moi que Jean Gabin « gabine » plus qu’il ne faut dans ce film et sans doute moins que dans « Le Président » d’Henri Verneuil qui pourtant est, vous en conviendrez, un plus grand film que le film de Gilles Grangier.
A JP RASTELL
Le film de Grangier évoque un monde et des personnages rarement évoqués par le cinéma français et Gabin est ultra crédible
Finalement les messages de Baphomet (alias Jacques Girier alias P38 et j’en passe…) son révélateurs de l’époque où nous vivons malheureusement : s’emparer de réseaux sociaux, de blogs pour déverser ses frustrations, sa haine, raccourcir les propos, juger sans ambages, défaire avec violence dans le propos l’un ou l’autre pour exister. Quand nous intervenions parfois à quelques-uns avec J-Jacques (ballantrae) sur les interventions de bertrand il y a 5 ou 6 ans, loin l’idée qu’on en arriverait à lire de tels messages sur ce blog.
Pauvre société prise dans l’inculture de certains imbéciles ou la suffisance de pseudo intellos du net… Clap de fin et retour au cinéma, à la découverte, à la curiosité et au partage : un oasis devenu rare et on ne peut plus nécessaire à l’heure actuelle…
A Damien D,
Internet offre effectivement à presque tout le monde, pourvu d’avoir en sa notoriété ou dans son parcours un contenu envié, une destinée telle que celle du Docteur Germain, personnage qu’incarna si bien Pierre Fresnay dans la version du CORBEAU de Clouzot.
Tout cela est très étonnant. Mais tant qu’il reste une possibilité de référence cinématographique, ne nous en privons pas ici !
J’ai été un peu honteux, Bertrand Tavernier, en découvrant que votre très riche, très personnel et très touchant film VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS, débutait par ces belles lignes sur Jean Becker, vous qui aviez pris le temps de me répondre ici sur LE TROU, alors que tout était disponible alors sur grand écran.
Les horaires, peu arrangeantes, et les salles peu nombreuses, m’ont fait découvrir ce bel opus en DVD. Il mérite bien des éloges, fussent-elles tardives.
A Stag
Merci et c’est Jacques Becker
A vos postes,Arte rediffuse « Le trou »lundi 10 à 20h50 en version restaurée.
J’ai tenté d’écrire un message évoquant la sortie en DVD du NAPOLEON de Gance. Le commentaire étant peut-être trop long, il semble ne pas être envoyé, j’essaye donc en deux parties. Désolé si entre temps le message complet est publié…
Il me semble en effet utile de signaler la sortie récente d’un DVD et Blu Ray qui constitue un événement cinéphilique : l’édition, par le British Film Institute, du NAPOLEON d’Abel Gance dans sa version reconstituée par Kevin Brownlow (5 h 33), avec accompagnement musical de Carl Davis et dans une image splendidement restaurée. Brownlow est, on le sait, l’un des grands spécialistes et « passeurs » du cinéma muet et un connaisseur passionné de l’oeuvre de Gance. Sa découverte, adolescent, de scènes de NAPOLEON, a déterminé une sorte d’obsession d’une vie : la reconstruction, sans cesse complétée et améliorée, de ce film mythique mais invisible dans des conditions correctes. Ceux qui ont eu le privilège d’assister, depuis 35 ans, aux quelques projections avec orchestre de la version Brownlow de NAPOLEON en ont parlé avec enthousiasme, vantant sa supériorité sur les autres tentatives (celle de Coppola par exemple). Mais beaucoup d’entre nous, je crois, n’ont vu de NAPOLEON que des extraits, ou les décevants remontages- massacres que Gance lui-même a commis, avec une sorte de masochisme désespéré (le pénible NAPOLEON VU ET ENTENDU PAR ABEL GANCE en 1935 et BONAPARTE ET LA REVOLUTION en 1971). C’est dire que la découverte de la splendeur originale du film est une expérience extraordinaire.
Pour revenir au film LE JUGE ET L ‘ ASSASSIN mais au niveau cinephilique il s ‘agit pour moi du chef-d ‘ oeuvre de bertrand Tavernier. J ‘ai du voir ce film une bonne dizaine de fois et je ne m ‘en lasse pas. C ‘est un petit miracle. Tous les acteurs sont a leur meilleur avec un Galabru extraordinaire et meme Brialy est a peu pres bon pour une fois. ( desole je deteste cet acteur que j ‘ai toujours trouve affligeant ). Ce monsieur d ‘origine roumaine n ‘a pas vu le meme film que moi et c ‘est tant pis pour lui.
a Henripatta
Merci
A Henripatta : je ne rajouterai rien de ce que vous dites sur le JUGE ET L’ASSASSIN, film à voir et revoir. Sur Brialy, il y aussi LE GENOU DE CLAIRE de Rohmer : je l’aime beaucoup dans ce film…
je l’ai découvert surprenant dans 1 HOMME DE TROP.
Pardon Henripatta
Je ne vous suis pas exactement au sujet de Brialy. C’est un acteur très solide, inventif, qui m’a personnellement ébloui dans LE GENOU DE CLAIRE. Si vous n’avez pas vu ce film, voyez-le. Brialy le citait souvent comme ce qu’il avait fait de mieux, et c’est en effet son personnage le plus accompli au cinéma, sans doute parce qu’il est au coeur du film. Brialy, après ses débuts éclatants avec la nouvelle vague, s’est hélas un peu perdu dans le cinéma. Il a tourné beaucoup de choses alimentaires, a souvent été sous-employé. Plus personne ne l’a jamais mis en tête d’affiche, sinon De Broca dans JULIE POT DE COLLE, mais le film est raté. Je pense qu’il s’en fichait un peu. Son éventail de jeu était toutefois très ouvert. Voyez GRAND GUIGNOL de Jean Marboeuf, film bidonnant où Brialy est a pisser de rire. Le mondain l’a malheureusement emporté sur l’artiste, et moi aussi il a fini par me gonfler à se montrer partout auprès de tout le monde, même aux côtés de Jeanne Calman ! J’aurais préféré qu’il s’applique à faire son métier d’acteur, mais je pense tout de même qu’il est parti après une vie bien remplie.
A J.P Herbien.
J ‘ai vu le genou de claire il y a longtemps et j ‘avoue m ‘avoir fait la reflexion que Brialy ete a peu pres bon.
Quand a Julie pot de colle une anecdote : avec 2 camarades de lycee nous avions seches un apres-midi les cours. Nous entrons dans le premier cinema venu , ou est projete Julie pot de colle. Nous somme sortis au bout d ‘une heure ebaubis par tant de mediocrite.
@ Ballantrae
T’inquietes pas, coco, j’ai lu plusieurs livres que toi. Et j’ai vu aussi plusieurs bons films. J’aime le cinema politique et social, quand c’est bien fait (Francesco Rosi, Giuseppe Ferrara, Carlo Lizzani, Damiano Damiani, Costa-Gavras, Alan J. Pakula, Oliver Stone, Yves Boisset, Ken Loach etc.), mais monsieur Tavernier melange tout (voir plus haut).
Pas de problème cocotte, je savais que tu étais un érudit!
Que vouliez vous ( désolé le tutoiement m’est moins spontané surtout quand il a une connotation ironique)dire par « j’ai plusieurs livres que toi »: « j’ai lu plusieurs livres » (dans ce cas félicitations!) , « j’ai plus de livres que toi » ou « j’ai lu plus de livres que toi ».il y a un petit côté bac à sable charmant…
Je voulais aussi répondre à P38 – alias Jacques Girier alias Baphomet -, mais étant donné qu’il a lu beaucoup de livres et vu beaucoup de films… je m’incline et je m’abstiens.
Je ne pourrai jamais rivaliser avec sa culture, sa hauteur de vue et sa puissance d’analyse…
Nous sommes tous atterrés par tant d’inanités que l’on comprendrait ou plutôt souhaiterait que le modérateur de ce blog les bloquent – ça pourrit le blog au point qu’on craint de tomber à chaque fois sur les inepties de ce fou furieux – et qu’il évite ainsi à BT de se sentir obligé de réagir alors que c’est peine et énergie perdues.
Pour sortir de ces babillages stériles et prendre un peu de hauteur en revenant au grand cinéma, parlons de Gance du temps de sa splendeur. Il me semble utile en effet de signaler la sortie récente d’un DVD et Blu Ray qui constitue un événement cinéphilique : l’édition, par le British Film Institute, du NAPOLEON d’Abel Gance dans sa version reconstituée par Kevin Brownlow (5 h 33), avec accompagnement musical de Carl Davis et dans une image splendidement restaurée. Brownlow est, on le sait, l’un des grands spécialistes et « passeurs » du cinéma muet et un connaisseur passionné de l’oeuvre de Gance. Sa découverte, adolescent, de scènes de NAPOLEON, a déterminé une sorte d’obsession d’une vie : la reconstruction, sans cesse complétée et améliorée, de ce film mythique mais invisible dans des conditions correctes. Ceux qui ont eu le privilège d’assister, depuis 35 ans, aux quelques projections avec orchestre de la version Brownlow de NAPOLEON en ont parlé avec enthousiasme, vantant sa supériorité sur les autres tentatives (celle de Coppola par exemple). Mais beaucoup d’entre nous, je crois, n’ont vu de NAPOLEON que des extraits, ou les décevants remontages- massacres que Gance lui-même a commis, avec une sorte de masochisme désespéré (le pénible NAPOLEON VU ET ENTENDU PAR ABEL GANCE en 1935 et BONAPARTE ET LA REVOLUTION en 1971). C’est dire que la découverte de la splendeur originale du film est une expérience extraordinaire. On comprend à quel point Gance était à son sommet en 1927, se donnant jusqu’au vertige à l’ambition de son projet et atteignant une « maîtrise de la démesure » à un degré qu’il n’a jamais pu retrouver ensuite. Sa vision du cinéma comme une « musique de la lumière » prend ici tout son sens. On est émerveillé par les scènes célèbres et toujours impressionnantes (la bataille de boules de neiges, la fuite de Corse, la fameuse scène finale en triple écran, etc.) mais on découvre aussi de merveilleux passages intimistes (avec Annabella par exemple) et de multiples trouvailles de mise en scène et de montage. La puissance de ce torrent cinématographique balaye toute réserve. La musique (comme toujours avec Carl Davis) sert admirablement le film. Il n’y aura sans doute jamais de version « définitive » du NAPOLEON de Gance (et la Cinémathèque Française travaille depuis quelques années à une nouvelle reconstruction), mais celle-ci rend complètement hommage au génie de Gance et il ne faut pas manquer cette occasion de découvrir dans de très bonnes conditions un des sommets du cinéma muet français. (Précision : le coffret est en vente sur le site du BFI ou sur amazon.uk mais pas sur les sites français).
Quatre pépites italiennes sont sortis le 28 mars dernier. ». »Bracaléonne s’en va t’en guerre », »Bluff », »Moi,moi,moi et les autres » et »Le prophète ».Yà t-il quelqu’un sur la toile qui m’en dira plus?Merci à tous.J’ai été estomaquer de lire les propos insensés de notre ami roumain sur « Le juge et l’assassin »et »L’horloger de Saint paul ».Consternant et navrant à la fois.Tès bonne réaction de Bertrand.
A yves Rouxel.
J ‘ai ete plus que decus par L ‘ARMEE DE BRANCALEONE. Il m ‘a fallut pas mal de temps pour en venir a bout.
Trop caricatural, trop bordelique , trop scolaire pour reprendre une expression que Tavernier affectionne.
à Henripatta:
Vous m’inquiétez, moi j’avais un excellent souvenir de L’ARMEE BRANCALEONE, mais il est très ancien (au moins trente ans, à la télé) et j’ai dû faire des révisions déchirantes sur quelques films depuis… Le film m’avait paru plein d’originalité, d’imagination et de fantaisie, y compris dans le choix des décors et des costumes, et de déplacer le côté satire « bête et méchante » d’une certaine comédie italienne (illustrée par LES MONSTRES ou AFFREUX SALES ET MECHANTS) vers la loufoquerie poétique. Je parle bien de L’ARMEE BRANCALEONE, l’actualité éditoriale c’est BRANCALEONE S’EN VA-T-AUX CROISADES, la suite du premier, qui sort en Blu-Ray chez ESC, et que je n’ai pas vu.
A Henri Patta et à tous:
Je n’ai absolument pas été déçu par ce BRANCALEONE S’EN VA-T’AUX CROISADES. Je craignais un certain relâchement, une auto-indulgence, des facilités, une vulgarité qu’on trouve dans certaines comédies italiennes de la fin des années soixante et plus encore des années soixante-dix, défauts qu’on trouve également trop souvent dans le genre historico-parodique dans lequel on pourrait classer ce film. Mais les auteurs (Monicelli et les scénaristes Age et Scarpelli) ne tombent pas dans ces travers et leur inventivité, dans ce film qui dure deux heures, ne faiblit jamais et le film regorge d’idées comiques et pas seulement, aussi d’idées visuelles fortes et signifiantes, tel cet arbre chargés de pendus qui racontent chacun leur histoire. Les auteurs osent beaucoup sans que cela paraisse gratuit. Dans le tournoi final, Brancaleone est vêtu d’une armure de samouraï. Arrivés en terre sainte, les personnages se mettent à parler en vers. Auparavant ils parlaient dans un dialecte assez étrange, mélange de différents dialectes italiens, de français, d’allemand (cela c’est l’historien du cinéma Stéphane Roux qui nous l’apprend dans un bref mais intéressant bonus, mais c’est sensible, même pour un non italophone, surtout chez certains personnages). Brancaleone dans ses pérégrinations, comme Don Quichotte (ou Huckleberry Finn) rencontre tous les types et les maux de son époque, et, comme le JOSEY WALES de Clint Eastwood accepte bon gré mal gré dans sa cohorte les marginaux de cette société (sorcière, lépreux). La satire ne se réduit pas à la facilité de nous présenter le moyen-âge comme « affreux, sale et méchant ». Brancaleone lui-même est un personnage exalté et ridicule, mais aussi noble, plein de courage et de compassion, et on pense évidemment à Don Quichotte. Et d’ailleurs, si un tel film, pourtant si original, laisse le sentiment d’une certaine familiarité, quand je cherche des exemples similaires dans le cinéma, je n’en trouve pas, mais je crois bien qu’on en trouverait dans la littérature, chez Cervantès bien sûr, mais aussi chez Rabelais, dans les romans de Voltaire… Maintenant l’éditeur ESC nous doit L’ARMATA BRANCALEONE.
En revanche n’hésiter pas à voir »Bluff »avec le duo détonnant Adriano Celantano(star anti-conformiste en Italie)et Anthony Quinn doublé en italien.Comme le souligne Stéphane Roux,on navigue dans une comédie légère façon « L’arnaque »ou »Borsalino ».Sergio Corbucci réussit à nous faire rire à travers une série de gags insensés.Un ami m’a conseiller »Moi,moi,moi et les autres »avec Mastroianni.
http://ekladata.com/t71I5ZQwQVOw3N-zHpRkFZduRQE.png
D’accord, mais quel raport? Ca n’a RIEN avoir avec le sujet du film. Absolument RIEN. Aucun raport. Absolument AUCUN. Faire de cette affaire une affaire politique, faire de TOUT une affaire politique, meme des choses qui n’ont RIEN en commun avec la politique, faire d’un tel monstre, qui meritait la mort 100 fois, pas une fois, qui meritait la mort sous la torture, une victime, en ignorant les vrais victimes, ca prouve de l’imbecilite et c’est degoutant. Et tipique pour les intellos francais de gauche, dans le tete desquels est un veritable chaos. Il s’agit aussi d’un teribilisme enfantil, du desir de provoquer, de mettre en question meme les choses les plus simples et clairs, sans equivoque, pour choquer la bourgeoisie auquelle, au juste, on appartient. C’est degueulasse, demode et con. C’est de la merde. Meme si tout le monde (critiques et publique) admire. Par snobisme, gauchisme, mimetisme ou idiotisme.
A Jacques Girier, je pense que vous avez du boulot à faire d’abord pour commencer à entrevoir la complexité de l’Histoire politique d’un pays qui ne se réduit pas à des slogans haineux et aussi pour parvenir à entrevoir ce que j’essaie de dire bien ou mal. Je ne me reconnais en rien dans votre description caricaturale, fausse et absolument pas documentée. J’ai l’impression de lire un article de la Pravda sur Camus
http://www.avoir-alire.com/le-juge-et-l-assassin-la-critique
« Autoproclamé « anarchiste de Dieu », Bouvier est perçu comme l’ennemi de classe et de la nation, un déviant qu’il faut éliminer au même titre que les révolutionnaires et les dreyfusards. Tavernier réussit un double portrait. C’est d’abord la confrontation équivoque et subtile entre deux hommes que tout oppose, mais aussi la peinture d’une société caractérisée par la répression ouvrière, l’âge d’or du colonialisme, et l’arrogance d’une bourgeoisie s’appropriant tous les pouvoirs, politiques, militaires, économiques et moraux. Cinéaste de gauche, Tavernier porte un regard féroce sur ce beau petit monde mesquin et condescendant. »
Encore une fois, tout le monde vous a mal compris… Je sais pas pourquoi, mais ca vous arrive toujours…
Vous melangez tout, absolument TOUT.
A Jacques grier
C’est vrai que je ne suis ni anti dreyfusard, ni admirateur du colonialisme, du travail des enfants dans les mines, de la journée de 16 heures de travail. Et que je trouve que les réformes sociales accomplies par le Front Populaire, puis par le conseil de la Resistance avec De Gaulle.
J’ajoute que l’instruction menée par le Juge dans l’affaire dont je m’inspire a été jugée tellement de parti pris, tellement illégale que cela a entrainé de la part de magistrats de tous les bords politiques, de profondes réformes (sur la présence et le rôle des avocats, sur le secret de l’Instruction)
Lisez Proudhon qui à écrit « Ni dieu ni maitre »et »La propriété est le vol ».Arte lui consacre une soir mardi 11,il me semble.
Qu’est ce que le « teribilisme »? Archétype du message qui lui est totalement à côté de la plaque et peu documenté.
Dans Le juge et l’assassin, c’est toute une époque qui ressurgit avec le sang versé de la Commune, la réaction terrible en matière de droits sociaux et de revanche face aux tentatives révolutionnaires qu ont émaillé un siècle pas très tranquille.
Un grand film historique- et Le juge… en est un- se doit de faire découvrir tout autant une histoire collective que des histoires individuelles sans parler des échos nombreux avec des problématiques contemporaines.
Le film est l’exact contemporain de l’affaire Ranucci sans l’avoir su bien évidemment et la question de la peine de mort au XIXème s est déjà cruciale (cf Hugo: relisez Claude Gueux ou Le dernier jour d’un condamné ou encore l’excellent volume récapitulatif d’Actes Sud Babel Ecrits sur la peine de mort
« Vous votre république est étroite comme le tranchant de la république.
Brutes! Il ne s’agit pas de couper des têtes, il s’agit d’ouvrir des âmes. » in Choses vues).
Bouvier est certes un monstre mais le juge avec son plan et ses manipulations n’est pas mal non plus: le film de Bertrand fait réfléchir, avance dans un espace intelligemment dialectique mais il est vrai qu’en ces temps confus, ce n’est guère à la mode!!!
J’attends, de monsieur Bertrand, le film sur Troppmann. Une autre victime du systeme, le pauvre.
P38
Vous allez arrêter votre diarrhée. Ce n’est pas un blog sur mes films mais sur les films des autres. Et maintenant stop. J’attends avec impatience vos analyses sur les films de Boisset et Loach
Stop! Pourquoi pas colt 45 tant qu’on y est?
On parle cinéma et cinéma exclusivement!
C’est toujours Baphomet. Il a fallu que je change mon pseudonyme et mon e-mail, pour pouvoir poster. Ni comme ca j’ai pas pu poster la derniere partie de mon message. Bon, j’essaye plus.
Une derniere chose: il faut pas croire que je suis un antitavernien. Au contraire, je suis un tavernien. J’adore la pluspart de vos films. Mais la politique, ca fait pas toujours des individues objectifs, n’est-ce pas? Ah, les passions politiques… Ca peut rendre aveugle.
Assez ! Ce blog est un espace de passion cinéphilique, d’intelligence, de réflexion, d’humour, pas un déversoir pour quelques illuminés, il n’y en a déjà que trop sur internet. Entre l’un qui tente de faire passer un pamphlet révisionniste pour un « documentaire » et un autre qui prend deux films de Bertrand Tavernier comme prétextes pour exprimer ses fantasmes, il y en a un peu marre. Et il est piquant que ce dernier juge bon de préciser qu’il est un « admirateur » de Tavernier ! Ça me fait penser à cette anecdote cent fois racontée de Léon Zitrone s’énervant contre une admiratrice le sollicitant à un moment inopportun : « Madame, je vous interdis de me reconnaître ! ». Vous aussi, Monsieur Tavernier, pourriez dire à cet énergumène : « Je vous interdis d’admirer mes films ! ».
Et « La passion Béatrice » réalisé par Bertrand.L’avez vous vu camarade roumain,vous qui avez assassiner le couple Ceausescu de façon morbide,malgré le fait qu’ils étaient des privilégiés dans un pays les plus pauvres de l’ex bloc de l’est.Ayant été plusieurs fois en URSS,RDA et Pologne durant les années 80,j’ai constater que les peuples manquaient de libertés afin de voyager mais ils avaient tous un travail,un toit tandis qu’aujourd’hui c’est la misère dans les rues de votre pays.Soyez réaliste et ne mélanger pas l’œuvre d’un cinéaste comme Bertrand avec vos états d’ames!!!
Au juste, mon message etait dans une seule partie. J’ai pas pu le poster comme ca, probablement a cause de sa longueur. J’ai l’ai partage dans plusieurs parties. Meme comme ca, j’ai pas pu poster la derniere partie, quoique c’etait pas du tout longue. Je sais pas pourquoi. Peut-etre si j’aurais reussi la poster, j’aurais ete plus clair.
Je me souviens d’une tirade que Jacques Denis recite a la fin du film « L’Horloger de Saint-Paul ». Une tirade explicitement anticapitaliste. Et puis, sur Wikipedia, c’est ecrit: « Bertrand Tavernier s’attache à mettre en relief une France politique qu’il n’apprécie guère : les années Pompidou. Ainsi, on retrouve des références au maoïsme et à l’anarchisme post-soixante-huitard qui occupaient à l’époque une certaine place dans la vie politique française. ». Mais, bon, probablement tout le monde vous a mal compris.
A Jacques grier
Nullement anti capitaliste. Mais une référence à une impression d’étouffement, de repli sur soi. Pas autre chose.Aucune référence au maoïsme qui a été une mode abjecte que j’ai toujours combattu, ayant lu très tot Simon Leys, à l’anarchisme oui, celui de Prévert. Wikipedia peut être à coté de la p)laque
Alerte aux trolls un brin réacs donc…entre le texte révisionniste (tiens je croyais que ce n’était plus à la mode mais peut-être cela est-il en train de le redevenir?) et les charges anti tel ou tel film de Bertrand jugé trop politique, c’est une valse.
Si ces trolls s’ennuient, qu’ils essaient de faire des synthèses sur le tombereau d’affaires concernant Fillon ou La Le Pen.
Etant apolitiques, je suis sûr qu’ils seront ravis d’accomplir ce travail explicatif de salubrité publique pour ceux qui comme moi ont jeté l’éponge à force et cessé depuis quatre mercredis d’acheter le Canard à force d’écoeurement non face au Canard qui fait un bon boulot mais face à tant de turpitudes!
C’est-ce qui est pire, c’est que les meme intellos ont rien compris. Ils font les meme erreurs encore aujourd’hui. Ca a ete bien, les 14 annees de Mitterrand? Ca a ete bien, monsieur Hollande? Ca a ete une catastrophe. Et il sera toujours comme ca, quand la gauche viendra au pouvoir. Parce qu’ils sont de demagogues, des populistes qui n’ont rien a proposer aux francais a part l’eternel « Je veux changer. ». Mais tu veux changer quoi, coco? Un systeme qui marche tres bien? Et le changer avec quoi? Des nationalisations? Ca a deja ete essaye. Et tu sais quoi? Ca n’a pas marche.
Helas, monsieur, votre conception sur la societe capitaliste pourrie est tout a fait fausse, puerile, rudimentaire et ridicule. Vous croyez que le communisme a ete mieux? Il a ete 100 fois pire. E c’est quelq’un qui a vecu le communime qui vous le dit.
Pour nous, ceux de l’ex pays communists, c’est tres penible de voir qu’en temps auquel nous revions desesperement a un systeme democratique est prospere, les intellos de l’ouest « luttaient » de toutes leur forces pour detruire ce systeme et pour le remplacer avec un systeme dictatoriel et misere. C’est con, tout meme, hein… Il faut le recconaitre. Ca creve les yeux.
A Baphomet
Je n’ai jamais été membre du parti communiste et mon écrivain de chevet est George Orwell. Arrêtez de dire n’!importe quoi
A Baphomet : En France, le communisme ordinaire n’avait rien à voir avec la doctrine née en Russie, avec Staline et la dictature. « Communiste » voulait simplement dire « anti droite » . Les ouvriers ne s’intéressaient pas à ce que cela voulait dire historiquement parlant, ils n’ auraient même pas partagé les principes fondamentaux. Tout ce qu’ils voulaient, c’est donner de la force à la voix des petites gens. C’est tout. L’extrême gauche, c’était juste le coin le plus éloigné de l’empire du fric. Le mot « communisme » n’était au pire qu’une provocation. Associer les ouvriers (du temps où ils votaient à gauche !) ou les rares communistes d’aujourd’hui à des adorateurs de la dictature , de Lénine ou Staline est une bêtise monumentale , mais qui perdure manifestement, et même en France.
Alerte au Troll désoeuvré ou affolé par concert de casseroles!
Attention un concert de casseroles ou un enfarinage de candidat à la présidentielle est passible d’une amende de 1500 euro!!!
Roumain maitrisant mal le français ou Alain Soral sous subutex ?
Bonjour, monsieur Tavernier! Avant toute chose, je veux m’excuser pour mes erreurs d’ortographe. Je suis Roumain, pas Francais, alors…
Je suis un admirateur. J’aime beaucoup vos films. Par contre, votre propagande de gauche est moins bien. Des films comme « L’Horloger de Saint-Paul » et surtout « Le Juge et l’assassin » sont tres mauvais.
Faire d’un assassinat comme celui du film « L’Horloger de Saint-Paul » un fait de rebelion contre la societe capitaliste pourrie, excuse-moi, c’est pas seulement presenter une fausse realite (mentir, n’aurons pas peur de mots), mais aussi con. Le garcon tue le patron de sa copine parce que celui-ci l’a viole. Jusque la c’est tres bien. Le salaud l’a bien merite. Mais laisser entendre que c’est symptomathique pour la societe capitaliste pourrie, c’est une mensonge et une anerie, excuse-moi. Comme s’il etait le systeme qui est coupable, cette societe capitaliste de merde qui cree des violeurs. C’est pueril, rudimentaire et risible. Et surtout faux.
« Le juge et l’assassin » est encore pire, si c’est possible. Vous faitez d’un pedophile, qui assassine les enfants (de deux sexe) qu’il viole, une victime d’un juge qui veut, par son proces, se creer une reputation. Encore une fois, la societe capitaliste pourrie, le systeme, la justice de droite corompue, font des victimes. Cette fois, c’est deux fois faux. Premierement, parce que ca ne correspond pas a la realite. Deuxiemement, parce j’ai jamais cru dans la theorie du fou « iresponsable ». Je crois que les individues de ce genre se rendent tres bien compte de qu’est-ce qu’il font et des consequences de leurs actes. Mais ils s’en fout. Completement. Et plus que ca: il trouve leur plaisir dans leurs actes. Alors ils meritent plus que la prison, au lieu de l’hopital psychiatrique, ils meritent la guillotine.
Malheureusement, ces films n’ont aucune valeurs artistique. En tout cas, pas plus que ceux de la periode maoiste de Godard. Et ils ont meme pas une valeur politique, parce qu’ils attaquent le bon systeme, en defendent le mauvais. Donc ils ont aucune valeur morale non plus.
A Baphomet
Vous êtes tellement à coté de la plaque, ce que vous dites est tellement stupide sans AUCUNE CONNAISSANCE DES RÉALITÉS POLITIQUES que je ne vais pas perdre de temps à répondre. Simplement le garçon ne tue pas son patron mais un flic d’usine, un mercenaire privé (plusieurs ont tué des manifestants et des ouvriers).A aucun moment je ne dis que le système capitaliste créé les violeurs. Je ne suis pas cons à ce point. Et d’autre part je n’excuse JAMAIS les meurtres des enfants. Je dis simplement qu’on a laissé partir d’un asile un fou parce qu’il n’avait pas d’argent. Il aurait du être interné et soin,é et ensuite la Justice s’est arrangée pour qu’on ne le juge que sur un crime et non sur les 12 ou 14 qu’il avait avoué. Les lois ont d’ailleurs changé depuis cette affaire. Vous croyez ce que vous voulez mais il y a des aliénistes et des psychiatres qui ont plus de connaissance que vous et les troubles de la personnalité ont été prouvés. De nombreux films américains l’ont montré. Maintenant devant des travaux très poussés, des témoignages passionnants vous pouvez dire comme le con dans le film qui refuse de croire qu’on a arrêté l’assassin : « Ce n’est pas cela qui me fera changer d’avis »
Depuis qqs jours font irruption ici des messages signés de pseudos spirituels comme un sketch des Chevaliers du Fiel.
Ca arrive de temps en temps, ça vient ça va, certains pseudos évoquent un illuminé qui s’est signalé par ici y’a un an ou deux ou plus, ça croit mettre les pieds dans le plat comme récemment en évoquant l’air de rien les chambres à gaz ou les Juifs ou que sais-je, en croyant sans doute créer la pagaille ici, en espérant révolter les bonnes consciences de gauche naïves que seraient les participants habituels du Dvdblog.
Mais les gars écoutez: vous croyez qu’on est tous nés hier? vos sorties prétendument choquantes ON S’EN TAPE! ça fait longtemps que vous ne scandalisez que les nourrissons et encore! Peu importe que vous soyiez Roumain ou Martien on s’en fout de vous et de vos avis sur ça ou ça OK?
Je ne sais même pas pourquoi Bertrand continue à vous publier et parfois à vous répondre? Remarquez il peut vous publier, on vous repère illico on lit même plus on passe à autre chose, amusez-vous les bébés (ou LE bébé on saura jamais mais comme on s’en fout).
Lisez Hugo, voyez Tu ne tueras point de Kieslowski…la culture rend moins con!
En effet SOUS LE SIGNE DU TAUREAU, qui ne dure que 75′, aurait pu être plus dramatisé avec le retournement final: tous ces papiers qui s’envolent c’est visuellement superbe mais relèveraient plus du fond du film, si c’était les factures de Gabin. Ceci dit j’ai été marqué par la maîtrise de Suzanne Flon et Colette Dereal. Leurs scènes avec Gabin c’est du régal, mais surtout LA scène de leur rencontre unique dans laquelle elles se griffent par les paroles, avec acerbité mais élégance! Je ne sais pas comment Dereal n’a jamais pu se retrouver que dans des films moyennement importants: dans le film de Sacha, elle est géniale quand la police l’embarque et qu’elle trouve le moyen en gardant le sourire de saluer Constantine bonne joueuse alors que c’est quand même grâce à lui qu’elle part en taule! Une actrice vive et piquante avec une nonchalance digne dans les mouvements, très singulière.
Raymond Gérôme est vraiment marrant en proportion avec l’antipathie qu’il inspire avec ce personnage purulent!
« On apprend dans FIVE CAME BACK que le magistral BATTLE OF SAN PIETRO de Huston fut entièrement reconstitué. »
A Bertrand
S’agit-il du FIVE CAME BACK de 2017 produit par Spielberg où interviennent, entre autres, Spielberg, Coppola, Greengrass ou Del Toro ?
http://www.imdb.com/title/tt6587094/?ref_=nm_flmg_prd_19
A Angellilo
Mais non, il s’agit du livre que je crois avoir chroniqué de HARRIS sur les expériences à la guerre de FORD, HUSTON, CAPRA, WYLER, STEVENS
J’avais écrit cet éloge :
FIVE CAME BACK est un livre extraordinaire sur cinq cinéastes qui se sont engagés : Ford, Wyler, Huston, Stevens, Capra. C’est passionnant et riche en découvertes incroyables sur l’antisémitisme de certains, sur la brutalité du racisme dans l’armée américaine et sur le fait que certains films « pris sur le vif » ont été entièrement reconstitués
A Bertrand
Merci pour la précision : votre chronique avait mystérieusement échappé à mes radars…alors que c’est le type même de sujet qui me passionne ! Je vais donc la retrouver illico !
Je constate, du coup, que la série documentaire produite par Spielberg est tirée du livre éponyme de Mark Harris.
C’est vraiment récurent cette manie américaine de retourner des scènes « réelles ». Des stars retournant le moment où ils ont reçu un oscar, des scènes de guerre, donc, pourquoi pas des astronautes sur la lune après tout ?
La mini-série documentaire produite et distribuée par Netflix dont vous faites référence est l’adaptation de l’excellent livre de Mark Harris dont fait mention Mr Tavernier, qui m’avait fait découvrir ce texte lors de sa précédente chronique du livre.
La mini-série vaut cependant le coup d’oeil, y compris pour ceux qui ont lu le livre. Elle est produite par Amblin, la société de Spielberg, et supervisée par Harris lui-même : très fiable, donc. En plus de synthétiser très efficacement les grands enjeux du livre, les images restaurées, dont certaines sont à ma connaissances assez rares, ajoutent une plus-value indéniable.
Et puis l’idée de confier à chaque metteur en scène contemporain le soin de raconter le destin d’un de leur pair en dit beaucoup il me semble, en creux, sur Coppola (qui parle de Huston), Spielberg (qui choisit de s’intéresser à Wyler) ou Del Toro, immigré mexicain, qui choisit Capra.
En revanche ceci n’est pas un poisson d’Avril. La vente de DVD ne cesse de dégringoler, le CA des éditeur passé de 1,40 milliards d’Euros en 2010 est tombé à 500 millions d’euros fin 2016. Revendeur sur internet, mon chiffre d’affaire personnel s’est effondré de 70% en deux ans, je dis bien 70, au point de devoir diversifier mes produits. Ca peut sembler anecdotique, c’est pourtant un indicateur de la chute vertigineuse du pouvoir d’achat des ménages. On craint, dans les deux ans à venir, la disparition de tous les petits éditeurs, ne resteront plus que Gaumont, MGM, Warner… bien qu’ils boivent la tasse comme les copains. Le VOD n’y est pas pour grand chose, on est loin de tout trouver en VOD. La vérité est que les ménages s’appauvrissent, ils sacrifient le superflu pour préserver l’indispensable. Bénévole aux Resto je sers des repas à des catégories de population que je ne voyais pas avant, et ce sont des gens qui travaillent ! Ces mêmes personnes vont désormais acheter leurs vêtements dans les centres Emmaüs, ne conservent qu’un véhicule quand ils en avaient deux etc… La demande de logements HLM n’a jamais été aussi élevée depuis 2015 et les impayés des loyers dans le secteur privé atteignent des sommes invraisemblables. C’est inéluctable, c’est triste à dire, mais c’est comme ça, et le pire est devant nous.
à JP Herbien: très intéressant, et triste.
Hé oui mon cher Jean pierre,quand la réalité rattrape la fiction on se croirait dans un film de Ken Loach ou Guédiguian.La paupérisation des sociétés occidentales est grandissante dans toute l’Europe,à part les pays scandinaves qui sont encore épargés.Je crains qu’avec le BRexit imposer par les milieux de la finance britannique,ce vieux royaume sombre dans la misère ou les individus enchainent trois emploisdans la journée et les3/4 des retraités sont obligés de reprendre une activité.
à JP Herbien: Je regrette d’avoir dit « très intéressant ». C’est à côté de la plaque quand on pense à tous ces malheurs ou mauvaises conditions de vie de gens qui s’en sortent pas. C’était juste sur le détail de la VOD. Et en effet le pire est devant, c’est ça qui me glace.
Une voie pour les petits éditeurs ne serait-elle pas de proposer des éditions sobres et économiques: ok pour la restauration mais est-il vraiment utile de proposer des « collectors » ou « combos » (un br + un dvd, l’utilité de deux supports pour le même film m’échappe encore) avec bouquin et une tonne de bonus? Ca réduirait le prix de revient en ménageant quand même une marge décente? Carlotta et WSide font un boulot épatant mais souvent avec des éditions de luxe qui intimident l’acheteur question prix. Quant aux bonus, souvent un bon commentaire de 20′ par un type qui connaît vraiment son sujet, ça suffit! Economiser sur la maquette le design, sur la boîte elle-même (une simple « slim box » peut suffire on manque de place sur nos étagères!) peut mener à réduire le prix de vente… La politique des éditeurs de livres est toute différente: regardez les livres de poche qui sortent peu après les grandes éditions, c’est quand même plus facile de se les offrir, à tel point que le format poche éco n’est plus réservé à la réédition seule, même des nouveautés peuvent sortir en poche. Les éditeurs dvd ou br pourraient imiter leurs cousins du livre, ou pas? Les revendeurs pourraient en mettre plus dans leurs bacs puisque ça ferait des dvds moins bouffeurs de place, ils râleraient un peu puisqu’il faudrait en vendre plus pour retrouver du chiffre mais bon… et c’est pas si simple je sais mais quand même.
A MB
Mais certains éditeurs font des éditions bon marché – la collection rouge de Gaumont qui comprend des titres de toutes sortes (ils ont même sortis LES BAISERS, ces fous) dont beaucoup sont épatants. Les Chateau ne valent pas cher et je ne saurai trop recommander AU ROYAUME DES CIEUX de Duvivier, LE BAL DES POMPIERS DE Berthomieux, CAMPEMENT 13 de Jacques Constant, LA SOUPE A LA GRIMACE de Jean Sacha
à Bertrand: je plaide pour des masters restaurés avec emballage et bonus minimaux ce n’est pas le cas des Gaumont Rouge ni des R Chateau (revoir L AMOUR D UNE FEMME dans le Rouge est une épreuve visuelle pareil pour certains RC). Donc pour moins cher qu’un « collector » et plus cher qu’un Gaumont Rouge disons.
Détail technique: savez-vous pourquoi ces combos DVD+BR avec le même film et vous êtes sûr que les Chateau ne sont pas très chers à la sortie faudra que je vérifie.
Je n’ai jamais compris moi non plus l’intérêt du DVD+Blu Ray avec le même film, sinon d’avoir le choix entre deux qualités d’image « Tiens ce soir je vais le regarder en qualité moyenne, je garderai le Blu Ray pour les grandes occasions accompagné d’un bon vin. » Franchement pour un film comme LA NUIT DU CHASSEUR, je n’ai pas un oeil assez pointu pour repérer la moindre différence entre les deux supports. L’intérêt est que nous, revendeurs, pouvions vendre le Blu Ray, ou le DVD séparément. Les marketplace désormais nous l’interdisent.
vous l’interdisent comment ça?
à JP Herbien: ils pourraient rajouter aussi une vhs nazebroque en bonus pour les soirs de déprime grave.
Les combos n’ont aucun intérêt pour les acquéreurs : ils n’ont d’intérêt que pour l’éditeur qui économise sur les frais de fabrication et de distribution en « fusionnant ».
Maintenant, ressortir le BR pour les grandes occasions est, une fois l’achat effectif, une idée rigolote.
A MB :
D’accord avec vous, j’attends d’un DVD ou d’un Blu-Ray la qualité de l’image plus que des bonus à l’intérêt pas toujours évident et un packaging plus ou moins luxueux (et volumineux).
Mais le problème est que c’est justement le superflu, le futile et le clinquant qui font vendre et encore plus en temps de crise, crise qui n’est pas seulement économique.
Quand l’essentiel vous manque, on compense avec le superflu. Les gens n’ont jamais autant dépensé dans le domaine de la mode et de l’apparence et les centres villes ont vu les libraires et les disquaires fermer boutique, remplacés par des magasins de vêtements, de parfums et d’opticiens vendant des montures de marque. C’est dans le domaine de la vanité et de la frivolité qu’il y a les plus grandes marges bénéficiaires à faire et parmi les personnes les plus riches de la planète on trouve des marchands de prêt à porter (le propriétaire de la marque Zara est l’homme le plus riche d’Europe).
Pourtant la musique enregistrée et les films n’ont jamais été d’accès si facile ni si bon marché.
Dans NIGHT AND THE CITY (si je me souviens bien) Richard Widmark extorque des renseignements à un personnage amateur d’opéra en menaçant de détruire sa précieuse collection de disques 78 tours. Ralph Meeker/Mike Hammer fait pareil dans KISS ME DEADLY. Aujourd’hui ces collections remplissant des murs entiers d’étagères et coûtant des fortunes tiendraient sur une clé USB et pour quelques dizaines d’euros on trouve des coffrets de CD renfermant l’équivalent de centaines de 78 tours.
Interviewé dans AMIS AMERICAINS Joe Dante considère mélancoliquement sa collection de films en 16 mm patiemment et chèrement acquise en se disant que la plupart des DVD offrent une qualité d’image supérieure. Que dirait-il aujourd’hui où grâce au Blu-Ray on peut avoir chez soi pour quelques euros une copie impeccable de CITIZEN KANE ou de LA NUIT DU CHASSEUR ?
Aujourd’hui on a pris l’habitude de « produits culturels » bon marché, sans parler de ceux qui ont pris l’habitude de ne jamais payer. Comparons ce qu’il fallait dépenser autrefois pour une cassette VHS à l’image pourrie et ce qu’on rechigne à débourser aujourd’hui pour un Blu-Ray, surtout si l’on profite des opérations promotionnelles de la F… et d’A…, auxquelles participent aussi des éditeurs indépendants comme Carlotta ou Wild Side. Comparons aussi avec ce qu’il faut payer pour une heure de main-d’œuvre de réparation auto ou une nuit dans un hôtel même bon marché…
J’ai acquis récemment (sur Amazon.it) pour une somme là encore vraiment modique (25 Euros+ 4 de port) un coffret de 7 Blu-Ray présentant les 14 films que Basil Rathbone a tourné dans le rôle de Sherlock Holmes (les deux premiers pour la Fox et les suivants pour Universal, les Universal dirigés tous sauf un par Roy William Neill, je n’en ai vu qu’un, THE WOMAN IN GREEN, vraiment pas mal du tout, R.W. Neill est un vrai cinéaste, qui prend le temps d’installer une atmosphère par des moyens purement cinématographiques, même si ces films assez courts comportent beaucoup de dialogues ). Le coffret est italien mais l’éditeur est allemand (Koch) et propose des ST italiens, anglais et allemands. Mais pas français. Pourquoi ? Si les éditeurs indépendants pouvaient comme les majors s’adresser à une clientèle internationale (disons européenne) en proposant des sous-titres dans les principales langues européennes ils pourraient peut-être réduire leurs coûts et leurs risques… Il y a peut-être des obstacles juridiques qui m’échappent mais qui n’expliquent à mon avis pas tout. Par exemple pourquoi Studio-Canal sort en Blu-Ray en Grande-Bretagne (et donc sans STF) des films aussi importants que PEEPING TOM ou IN THE DEAD OF NIGHT et pas en France ? Par contre ici sur le « continent » on a droit à THE TITFIELD THUNDERBOLT, comédie poussive et vieillotte malgré de belles images de campagne anglaise, et pourtant je suis prêt à parier qu’il y a en France plus d’acheteurs potentiels pour un Blu-Ray de PEEPING TOM que pour celui de THE TITFIELD THUNDERBOLT…
A Mathieu
Remarques pertinentes même si AU COEUR DE LA NUIT, a bénéficié d’une sortie quand j’avais travaillé sur plusieurs films Ealing. Ils en ont ressorti certains sans aller vérifier les bonus qui étaient bien (en dehors de mes interventions). Cela dit je ne comprends rien à la politique de Studio Canal et vous avez raison DEAD OF NIGHT vaut cent mille fois le pénible TORTILLARD POUR TITEFIELD
à Mathieu: donc W Side par exemple fait dans les coffrets « de luxe » parce que ça se vend mieux? Peut-être moi j’attends depuis des lustres de pouvoir acheter WOMAN ON THE RUN et le John Berry… parfois ça paie: THE OUTFIT à 10€ à la F… 3 ans après sa sortie… et je suis pas radin les dvds et brs entrent dans mon foyer sans frapper à la porte! Mais si les Classics de Ws se vendent ça plaît me semble-t’il donc ça va dans votre sens. Alain Carradore dit que tel dvd se vend mal mais bon sang ils partent de haut question prix au départ! Je ne les achète jamais à la sortie.
J’ai acheté le même coffret S HOLMES, apprécié surtout THE ADVENTURES OF…, SPIDER WOMAN (j’adore Gale Sondergaard) et comme vous LA FEMME EN VERT que WS avait sorti dans sa petite collection Vintage économique (et non restaurée) qu’ils ont abandonnée: ils avaient repris tous les Lupino qu’on attendait depuis un bail. Pourquoi l’absence de stf mystère, c’est pourtant l’Europe.
EN ce qui concerne Studiocanal ils savent que A..Z..N UK existe et qu’il ne faut pas défavoriser le Studiocanal français par les achats de client d’ici j’imagine raison pour laquelle ils omettent les stf (j’ai ricané avec cynisme quand Bertrand nous a appris que ce dernier vendait à ce prix-là (donc, haut bien sûr) les extraits de leurs propres films dont pourtant LE VOYAGE allait faire une pub du tonnerre!).
Ce qui fait que tant de films anglais attendent sans st (y compris anglais) sur les sites de vente (Scanal ou autre) et me font saliver: la EALING COLLECTION, MILLIONS LIKE US, que sais-je? Au fait A NIGHT TO REMEMBER, excellente version du Titanic (merci Bertrand) est dispo avec sta et pas cher et un bonus de une heure passionnant, les Carlton sont sta en général). Et chez nous heureusement que Elephant s’est mis au film britannique même si je peste contre l’option « combos » mais c’est restauré (et Doriane et Tamasa).
Pour finir la culture c’est pas cher c’est quand même vrai malgré les collectors « surbonisés » bouquin en prime etc. en veux-tu en voilà, si on ajoute les occasions (je n’ai retourné qu’une fois un dvd d’occase depuis des années alors il ne faut pas hésiter à viser les occasions: le numérique s’abîme peu c’est du solide malgré les rayures) et les médiathèques dont je baise les pieds avec respect (même si j’aimerais bien leur donner des conseils de sélection d’achats…)
Et ben finalement la vie est belle! en gros. Pour certains.
A MB
La culture coute cher mais qui chiffre le coût de l’absence de culture. Et Tamasa en effet a sorti des films négligés par Studiocanal (deux Boulting, trois films avec Guiness) Et bien sur ELEPHANT qui a récemment sorti LA CAMERA EXPLORE LE TEMPS qui vaut le coup malgré la parcimonie des décors (c’était tourné en direct et il y a parfois des hésitations chez tel acteur, la caméra qui vacille et la perche qui rentre dans le champ mais aussi une certaine urgence dans le jeu). La reconstitution de la mort de Paul Louis Courier est historiquement très juste (Courier est joué par Caussimon et on croise Frankeur, Fresson et plein d’autres). Dans l’étrange enlèvement du sénateur Rist, Renaud Mary campe un Touché saisissant et on peut admirer deux fois William Sabatier en Napoléon et une fois en Savary. A voir comme les James Whale
à Mathieu: Sherlock Holmes il faut rajouter TERROR BY NIGHT/SH ET LE TRAIN DE LA MORT de RW Neill, réussite qui rallonge encore la liste des films de train!!! Il faudra les recenser un jour!
A MB
Roy William Neill est un cinéaste de talent avec une carrière mystérieuse. Il manque tant de films qu’il est difficile de l’évaluer mais les SHERLOCK HOLMES sont souvent très bons. Et il ne faut pas oublier son petit film noir avec Dan Duryea BLACK ANGEL
Voila ce qu’on trouve sur lui : « Was born on a ship off the coast of Ireland. His father was the captain.
Died of a heart attack while on vacation in England visiting relatives.
Best-known for directing the Sherlock Holmes series of films at Universal, starring Basil Rathbone and Nigel Bruce. Neill was something of an expert on the subject of Holmes and, consequently, was often meticulous in his attention to detail (if one takes into account the fact that the series was set, rather incongruously, in the 1940s). Visually, at least, the films proved a triumph of style over content, particularly with the interpretation of Holmes himself, and through atmospheric lighting and judicious use of shadows.
In films from 1915, he began as assistant to Thomas H. Ince, directing in his own right by the following year. During the silent period he worked at several different studios, including Fox (1925-27). He was under contract to Columbia from 1930-36, followed by a spell at Warners between 1938-39. During this time he established a reputation as a stylish maker of B-grade movies. He had, arguably, his best spell during the final years of his career at Universal (1942-46).
à Bertrand: « La culture coûte cher mais qui chiffre le coût de l’absence de culture. » Impossible à chiffrer ça doit énerver d’autant plus les mecs de droite.
oui vous parlez des bibliothèques ou médiathèques municipales, parce que l’un dans l’autre étant donné le nombre de dvds que je m’offre (tout en râlant contre les coffrets collectors on se refait pas!) je ne peux pas dire que c’est trop cher. En + j’ai vu sur le site de Benoît Hamon que lui président il me filerait des sous en plus alors que je m’en sors déjà très bien!
Pour revenir aux médiathèques je n’ose imagnier le coût des salaires et entretien et achats, j’imagine que le maire de droite doit payer la note en jurant (elle a été créée par un socialiste, trop tard pour la fermer, eh eh eh).
à Bertrand: BLACK ANGEL chef d’oeuvre, film très moderne et culotté, signalé ici par vous et JP Freycon!
a MB
Sa filmo à la fin des années 30 reste obscure et inexplorée et l’on n’a pas de repères même s’il a co écrit au moins 5 films
A Mathieu
Les consommateurs de modes ou autres produits superflus et les clients de librairies, ne sont pas les mêmes. Et si les librairies du centre ville ont fermé, c’est parce qu’elles n’étaient plus concurrentielles avec les FNAC, et désormais les Cultura qui poussent comme des champignons. Dans ma ville, il y en a quatre et la plus vieille librairie du centre ville a fermé ses portes dernièrement. Sans parler d’internet bien sûr. Des commerçants qui ne pouvaient plus faire face au coût de leur Pas de Porte, sont allé vendre sur le web, et pas que pour les articles à caractère culturel.
Par ailleurs, les librairies spécialisées dans le cinéma étaient fréquentées par une clientèle bien particulière. Souvent des marginaux, plus au moins chomedus, plus ou moins propres aussi, clientèle exclusivement masculine – au passage, pourquoi y-a-t’il si peu de femmes cinéphiles ? – ils n’avaient pas une thune pour se payer un café mais pouvaient débourser 900 franc (prix de mémoire) pour acheter la première édition de 50 ans de cinéma américain. Un copain cinéphile est mort dans la misère, ayant tout sacrifié à sa cinéphilie, profession, vie de famille. La maxime de Capra s’appliquait très bien à lui.
Cette clientèle là n’a pas disparue, je continue à la voir sur les marchés, sur les quais, on peut leur couper le gaz, clôturer leur compte bancaire, tant qu’ils ont du courant pour regarder un film ils sont heureux. Mais en effet ce ne sont pas eux qui permettent à un libraire de rester ouvert. Plus qu’une librairie de cinéma à Paris.
à Bertrand: le serveur fou m’a bouffé ma réponse sur le prix de la culture, je résume: c’était pour dire vive les bibliothèques et médiathèques municipales qui résistent malgré les élus de droite qui s’en passeraient bien comme ils se passeraient bien des centres de vacances municipaux pour les enfants de pauvres (et bravo au personnel qui y bossent). Car les biblio ou médiathèques oui ça coûte cher. Quant au coût de leur absence là, on a pas de données en effet.
A Bertrand:
Au sujet de Paul-Louis Courier et de son mystérieux assassinat, j’ai un très bon souvenir (mais très ancien, à la télé, au Cinéma de Minuit probablement) de LA FERME DES SEPT PECHES de Devaivre, j’ai voulu le revoir , mais apparemment il y a un problème avec les films de Devaivre, car ni ce film ni LA DAME D’ONZE HEURES ne sont disponibles en dvd.
A Mathieu
Exact et je ne sais pourquoi
A MB:
D’accord, le cinéphile français a depuis quelques années accès à beaucoup de films anglais grâce à Elephant, Tamasa et Studio Canal, et ,si on accepte l’absence de STF, les Studio Canal anglais, les Network (les BR ont tous des STA je crois, pas les DVD), etc… Parmi les BR Studio Canal anglais sorti récemment, il y a deux Basil Dearden qui me font envie, THE BLUE LAMP (1950 avec Dirk Bogarde) et POOL OF LONDON (1951).
Je ne suis vraiment pas fortuné et je fais comme vous, j’attends que ça baisse, ayant beaucoup de dvd qui m’attendent sur mes étagères ou à la médiathèque. A NIGHT TO REMEMBER est sorti chez Elephant (en français ATLANTIQUE LATITUDE 41), pas encore vu. HE RAN ALL THE WAY de Berry , je suis comme vous, j’attends une édition simple ou une promotion. WOMAN ON THE RUN, je l’ai vu grâce à ma médiathèque (enfin pas MA médiathèque celle où je suis inscrit), l’image n’est pas terrible, et pour moins cher on a le BR anglais de chez Arrow (avec STA), je crois que je vais l’acheter celui-là, car le film est vraiment bien (même si la qualité d’image du BR n’est pas « top notch », c’est la meilleure qu’on puisse espérer) . L’avantage des STA, c’est qu’on a une transcription des dialogues, tandis qu’avec les STF, si les dialogues sont importants, c’est souvent plus une adaptation, voire un résumé, qu’une traduction fidèle. Je m’en suis rendu compte entre autres en faisant une comparaison entre le BR Koch de LA FEMME EN VERT et l’édition Wild Side. Quant aux documentaires comme ceux de Jennings ou Paul Rotha (ou John Krish, excellent documentariste anglais des années 50-60), je préfère maintenant les regarder sans sous-titres, préférant me concentrer sur l’image quitte à ne pas tout comprendre du commentaire.
à Mathieu: WOMAN ON THE RUN chez Arrow est sur ma liste, les bonus d’intervenants anglais ne sont pas soustitrés chez Arrow (comme chez Eureka et BFI), mais qu’il est beau le coffret Arrow, et moins cher en effet.
Je vais chercher POOL OF LONDON dont Bertrand parlait ici:
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/films-britanniques/
le dvd n’était pas soustitré, merci pour les infos.
Chronique passionnante qui va nous occuper je pense quelques mois au vu de la richesse et de l’éclectisme qui la caractérisent.
Je commencerai par le commencement avec les deux coffrets documentaires:
-les éditions Montparnasse ont effectivement rendu justice à un grand documentariste qui sait allier rigueur d’observation, méthode analytique singulière adaptée à chaque sujet( plus diverse donc que Wiseman, peut-être voisine de Depardon mais Ruspoli est encore autre)et choix esthétiques parfois très surprenants (par le tempo, le montage, certains cadrages aussi).Regard sur la folie est aussi important que Titicut follies de Wiseman et San Clemente de Depardon.Les deux films sur la baleine sont concis, de vrais manifestes pour éclairer la transformation d’un monde.Quant au Dernier verre, il portraiture avec une pudeur incroyable, sans voyeurisme un « malade » qu’on apprend doucement à comprendre sans le moindre jugement (un côté Maladie de Sachs de Winkler).Oui, c’est un grand cinéaste méconnu.
-le coffret L’Amérique en guerre est tout aussi indispensable mais je sais que j’ai eu du mal à le trouver quand je le voulais car il était quasi épuisé:c’est un objet précieux autant pour les productions communes de Capra et Litvak (pas moins de 7 films , j’aime beaucoup Diviser pour régner tout comme La Bataille d’Angleterre) , pour les deux Ford et les deux Huston (magistraux!!! que diable Huston n’a t’il fait aussi plus de docus? On sent dans Red badge of courage cette fibre documentariste), les Wyler… Le Stevens si important historiquement et Le module consacré au Procès de Nuremberg devraient être tout autant diffusés dans les collèges et lycées que Nuit et brouillard.Notons qu’un assez bon livret accompgane le tout.
Pour finir sur le docu, permettez moi de vous faire part d’une découverte récente via l’excellent éditeur Potemkine:deux DVD consacrés à un autre documentariste italien Franco Piavoli qui retrouve un sens de l’élégie poétique digne du muet (Griffith, Murnau mais aussi Sjostrom)ou du Malick de Days of heaven. Deux DVD comportant pas moins de 4 longs métrages (dont la géniale retranscription de L’Odyssée intitulée Nostos: il ritorno…mais est-ce encore un docu?) et 8 courts.
J’aimerais aussi inciter vraiment les habitués du blog à courir voir Lost city of Z, film d’une noblesse telle qu’il sera une consolation face à la médiocrité du contexte politique français voire mondial. James Gray est grand!
A Ballantrae
Je l’ai vu et suis d’accord avec vous
Bonjour à tous
Aux amateurs de The Lost City of Z : j’ai lu vos éloges et d’autres ailleurs et je n’en reviens pas, alors je serai très curieux de vos réponses et mes excuses d’avance pour la mauvaise foi…
Le film est un drame et une biographie (et pas un film d’aventures), et même s’il fait preuve de plus d’ambition, il tombe trop souvent dans les conventions actuelles du cinéma américain des studios.
Le film s’attache assez à deux personnages, Fawcett et sa femme, mais reste tellement superficiel… Pour sa femme, au cours des quatre premières scènes avec elle, elle affirme haut et fort son indépendance et son féminisme, c’est bon, on a compris. Elle préférerait que son mari revienne vivre avec elle et leurs enfants mais ne lui en veut jamais vraiment ; cela ne change jamais son amour de le voir se ficher complètement de sa famille. Elle ne le quitte pas pour vivre sa vie, elle est féministe mais n’est pas allée jusqu’à lire Une maison de poupée.
Fawcett est mieux servi par le film et le point de départ est intéressant : la gloire, n’importe laquelle, comme revanche sociale (son père ayant sali leur nom). Cela ne fait pourtant pas un mobile très passionnant et guère flatteur pour le personnage. On méprise un peu la haute société qui le tient à distance et encore à une reprise : on ne l’invite pas bien qu’il ait tué le cerf à lui tout seul, ça va, il devrait s’en remettre… mais non. On ne souffre pas trop avec le personnage car on ne l’a pas vraiment vu souffrir et on ne lui connaît pas de si telles raisons de souffrir… Rendez-nous Tom Jones et toutes les autres victimes de l’injustice au cinéma. Un homme plus philosophe se serait peut-être contenté de son poste dans l’armée et surtout de l’amour de sa femme et de ses enfants… mais il est sacrément égoïste et ça ne lui suffit pas du tout. Je n’ai rien contre les personnages négatifs (J’adore Le Grand Chantage entre mille) mais clairement ce n’est pas là-dessus que le film veut insister : il y aura une scène où, peut-être pris par sa mauvaise conscience, jette une lettre de sa femme au feu, et c’est à peu près tout.
En ce qui concerne les autres personnages, c’est un massacre en bonne et due forme. Les deux enfants de Fawcett sont très superficiellement traités. Le plus âgé passe de la haine à la colère puis à l’admiration sans bornes en quatre plans et trois lignes de dialogue. Qu’il admire son père pour sa bravoure à la guerre, soit. Mais comme son père n’a rien découvert en dehors des poteries (dont il se contrefout, on en reparle), qu’est-ce qui peut bien développer chez le môme la passion de l’exploration ?? Par ailleurs, Fawcett a un fidèle ami qui sera des deux premières expéditions, M. Costin, qu’il appellera ainsi jusqu’à la fin de sa vie, n’ayant jamais pensé à lui demander son prénom. De lui, on ne connaît absolument rien. Rien ne montre l’évolution des rapports entre les deux hommes, qui existent très peu, se parlant par monosyllabes en général. Le sale type qui va pourrir la deuxième expédition a le mot « traître » qui clignote partout autour de lui et en plus, il fait la gueule, il est gros et pas aussi beau que Charlie Hunnam et Robert Pattinson, si ça ce n’est pas un signe… Dans ce massacre, il y a une scène amusante, de massacre aussi d’ailleurs : lors de la première expédition, le radeau est attaqué par des Indiens et deux personnages meurent dès le début. Il y en a un qui tombe à l’eau (et c’est lui que les piranhas ont le bon goût de bouffer, pas le héros qui tombe dans la seconde suivante). Surprise : qui sont ces gars-là ? On ne savait même pas qu’ils étaient sur le radeau ! On ne les connaissait pas du tout et on ne les voit que mourir : la chair à canon traditionnelle des personnages secondaires. Rendez-nous Preston Sturges.
Je déteste l’antihumanisme de cette écriture qui réduit la plupart des personnages à des corps à qui on fait semblant de prêter quelques émotions, s’ils ont de la chance et qu’on fait crever tout de suite sinon. Le film essaie de creuser un peu plus son héros et sa femme, en cela il va plus loin que d’autres coquilles vides de drames contemporains (les films de Steve McQueen mais les films européens sont pas mal non plus) mais Dieu que c’est timide et pauvre. Outre la paresse scénaristique, il y a là une faiblesse dramatique : impossible d’être touché par des personnages qui ne touchent même pas l’auteur. Mais c’est à chaque fois l’émotion de toute la scène qui en pâtit irrémédiablement : il y a dans tous ces films récents un refus de l’engagement émotionnel sidérant. Sans demander à James Gray d’imiter Ingmar Bergman, on peut lui demander de faire au moins aussi bien que les drames ou les films d’aventures hollywoodiens classiques (qui ne sacrifient jamais ainsi leurs personnages), non ? Peut-être James Gray cherche-t-il autre chose, sans doute, même, mais ça ne peut pas être mieux ainsi… Si on refuse la psychologie, il faut suggérer, comme Harold Pinter, ou si on se désintéresse des sentiments, il faut au moins accorder quelque chose à ses personnages : une fonction (par exemple politique) et des idées comme dans les premiers films politiques de Costa-Gavras ou plusieurs films de Miklós Jancsó (ou à tout le moins mettre puissamment en valeur les corps et leurs mouvements comme Jancsó fait aussi).
Le film de Gray partage d’autres défauts avec des films que je déteste. Vous trouvez la photo impressionnante. Moi je la trouve assez gratuite. Presque tout est systématiquement dans l’ombre mais en quoi l’histoire qui nous est racontée mérite-t-elle cette gravité, cette austérité ?
Et ce filtre jaune (ou ce qui produit le même effet) oublié sur la caméra, est-ce vraiment le meilleur moyen de mettre en valeur la nature, de manière négative ou positive ? Aucune ampleur dans ces scènes de nature. On est toujours au ras des arbres ou en pleine jungle. Certes c’est plus étouffant et c’est peut-être le but mais on n’en sent pas la force. Rendez-nous la jungle de Duel dans le Pacifique et ces énormes feuilles qui boivent l’eau… En cohérence avec ce sérieux asséné, le film est pratiquement dénué d’humour et de légèreté. Je regrette, j’ai la même impression que devant de nombreux films d’action contemporains, où une esthétique sinistre sert de cache-misère à une grande pauvreté psychologique. Ici bien sûr il n’y a pas la même débilité mais est-ce suffisant ?
Le drame du film de Gray ne m’intéresse pas donc beaucoup mais l’aspect biographique encore moins. Le film s’échine à faire de lui un visionnaire mais je trouve la démonstration assez piteuse.
Première expédition : il ne trouve rien mais un indien lui parle d’une cité en or. A Londres sa femme trouve une lettre, apparemment restée secrète, écrite par soldat en 1753 qui en parle aussi. Bon sang mais c’est bien sûr ! Elle doit donc nécessairement exister. Mieux : c’est forcément la même ! On ne sait jamais de quels lieux il est question mais c’est du sûr. Peu importe que toutes les tentatives de découvrir l’El Dorado (je ne reviens pas sur le film de Hawks !!) aient pitoyablement échoué depuis plusieurs siècles : le héros, fort de ces deux arguments imparables, va convaincre en une demi-heure une salle hostile du bien-fondé d’une nouvelle expédition et va la laisser en liesse. Lui, il a le scénariste de son côté. On n’aura jamais les réflexions de Fawcett sur l’emplacement, il semble en avoir choisi plusieurs, mais lesquels ?
Deuxième expédition : le héros trouve des poteries et un masque sculpté mais il a dit qu’il voulait une ville et il aura sa ville. Les poteries et le masque, c’est bon pour les archéologues et les gens qui sont allés à l’université. Lui, c’est un militaire. D’ailleurs, de tout le film, on ne le voit jamais ouvrir un livre et encore moins s’intéresser aux cultures des Indiens. (De toute façon le film lui donnera pleinement raison en les présentant systématiquement comme hostiles). Son expédition est considérée comme un échec. Mais si on comprend bien le film, Fawcett a prouvé que l’Amazonie était peuplée avant l’arrivée des Européens et des scientifiques ont sûrement été passionnés par cette découverte (je n’en sais rien, j’extrapole). Mais pas de ville, pas de gloire, même si « les sentiers de la gloire ne mènent qu’à la tombe ». Il y a des désirs et des passions bien tristes.
Pendant la guerre, Fawcett a une tirade pas inintéressante : on voudrait se battre pour ses proches mais comme ils ne sont pas là, on se bat les uns pour les autres entre soldats. Il dit que c’est ce que ses voyages lui ont appris. Sauf qu’il n’en a jamais rien eu à faire, ni de ses proches ni des hommes qui l’accompagnaient.
Troisième expédition : le héros retourne en Amazonie, embarquant même son fils, atteint des mêmes troubles de la raison que son père : quand ils sont poursuivis par les Indiens, ils ne sont que tous les deux ! Ne seraient-ils que DEUX dans cette expédition ? C’est une idée tellement géniale. Au moins on n’est pas dérangé par des personnages secondaires bidon et on reste en famille. Alors oui, c’est vrai, on meurt aussi en famille. Mais l’important, c’est de rester brave, comme le conseille le héros à son fils, même et surtout si on est idiot.
La réponse viendra ce we car je ne suis pas mais alors pas du tout d’accord avec vous!!!
Très bien !
Désolé, dans mon précédent message, on me souffle que j’ai mélangé les deux premières expéditions (j’ai dormi un petit quart d’heure). Fawcett a trouvé les poteries lors de la première, ce qui justifie la deuxième expédition et prouve la présence d’hommes avant les invasions européennes. Je ne comprends toujours pas pourquoi il tient à une ville, une vraie ville, toute entière… Enfin une ville, ça pète plus qu’une tonne de sculptures, outils et bijoux enfouis trois mètres sous le sol et c’est beaucoup plus sûr pour sa gloire immédiate.
Merci à M. Tavernier et au Maître Ballantrae pour l’excellente suggestion de comparer avec « Aux sources du Nil », que j’avais sans l’avoir vu. Je l’ai regardé l’autre soir ; c’est magnifique, et il me semble vraiment supérieur au film de Gray sur tous les plans. (Je ne vais presque rien divulguer du film de Rafelson.)
Les caractères et les relations sont développés. Le personnage de Burton est montré sous différentes facettes, son multilinguisme (23 langues, c’est plutôt correct), sa culture, sa passion pour les cultures (à sa première apparition, il est en train de prier à la mosquée), son anticonformisme, sa sincérité, son humour, sa loyauté à Speke et à un esclave qu’il a libéré et dont la fin sera tragique et, selon Speke, sa violence parfois aussi. Speke est moins développé (lui fait ces expéditions pour la gloire) mais leur amitié l’est et de façon concrète, ils se sauvent la vie (et c’est surtout Speke qui sauve celle de Burton), argumentent sur l’emplacement des sources du Nil, s’interrogent sur les moyens de les déterminer, se disputent… Au bout de dix minutes, ils s’appellent « Dick » et « Jack », ce qui fait encore plus mal au « Mr Costin » absurde du film de Gray. Du coup la fin de leur amitié sera très brutale et très forte. Là où le film rejoint d’autres films de Rafelson (« La Veuve noire ») et une certaine modernité du cinéma, c’est dans le refus de la psychologie : Speke gardera ses sentiments pour lui jusqu’à la fin et le spectateur peut se demander à quel point il se sent coupable de la fin de l’amitié et s’il n’a pas accepté d’être manipulé…
On y voit aussi l’amour de Burton et d’une femme de l’aristocratie, qui se fiche tout le temps tendrement de lui, ce qui nous vaut une dérision affectueuse de scènes stéréotypées (quand elle lui donne un collier avant son départ, elle lui met de force, lui faisant fermer les yeux et faire la grimace) et surtout un caractère vivant et naturel, dénué de toute la solennité que certains films historiques prêtent à leurs personnages.
Chez Gray, pas de vrais personnages et le héros se fiche des cultures (on ne le voit même pas ouvrir un livre, alors que Richard Burton, lui en a ECRIT).
Quant aux péripéties, la différence entre les deux films est radicale et totalement à l’avantage de Rafelson. Il a réalisé un vrai film d’aventures, où les héros sont confrontés à la Nature et à l’Homme sans la protection de la loi.
Chez Rafelson, les évènements sont non seulement imprévus mais leurs conséquences sont montrées, ce qui en renforce la crédibilité. Un scarabée rentre dans l’oreille ? On agit mais ça laisse des traces importantes. Rien n’est banal non plus. Des lionnes rôdent ? Il y avait aussi un autre animal. La variété des décors naturels est saisissante et laisse bien voir le chemin parcouru et donc le temps qu’il a fallu.
C’est la même chose avec les Africains qu’ils rencontrent. C’est à la fois varié et inattendu. Une tribu semble attaquer et ça devient du commerce. Une autre les accueille, une autre leur fait beaucoup de mal… On y voit toujours l’amour de Burton pour ces cultures et en même temps, à plusieurs reprises, la violence dont font preuve ces tribus, notamment la pratique de l’esclavage. Certains sont parfois difficiles à comprendre (les dirigeants de la tribu violente) mais le film met en évidence cette altérité. Le film fait la preuve de l’humanisme des personnages et du sien propre dans une scène : un homme d’une tribu pratique une coutume surprenante pour Speke et pour nous. Speke est choqué mais Burton lui explique et alors, dans des plans à mourir de rire, les deux hommes pratiquent la coutume ensemble et avec des membres de la tribu, tout cela en riant. Quoi de plus beau que d’accepter l’autre et, si on le trouve bizarre, d’en rire (sans se moquer) et de rentrer dans son jeu ? Dans tout le film, on est suffisamment loin des scènes attendues qu’on ressent une grande justesse et une grande vérité des détails.
Le film de Gray, lui, n’est vraiment pas un film d’aventures. Jamais on ne sent le poids du temps passer et pour cause : toutes les scènes dans la jungle se ressemblent. La jungle est toujours la même (avec un peu de mauvaise foi, on pourrait dire qu’il y a trois lieux de tournage). On se fait attaquer soit par les Indiens (d’une manière qui n’est plus originale depuis « Au cœur des ténèbres »), soit par des animaux (on abat un sanglier, on recule devant une panthère, que des scènes rapidement traitées, peut-être Gray était-il conscient de leur banalité mais se sent-il obligé de les faire ? La scène des piranhas et Indiens est plus longue mais a tellement de défauts…). Tout cela n’est jamais surprenant.
Bref, tant dans les personnages que les péripéties, Rafelson creuse et invente beaucoup plus que Gray.
Pour dire encore plus de mal de Gray : dans mon précédent message, je parlais de l’évolution rapide du fils jusqu’à l’admiration éperdue de son père. Cela m’avait aussi choqué dans « La nuit nous appartient » : Joaquin Phoenix joue un barman évoluant dans un milieu assez louche et a été pris sous l’aile d’un mafieux, après avoir rompu avec sa famille. Et cependant, à la mort de son père, il réintègre le milieu familial, venant à l’aide de son frère, avec une très grande facilité, comme si de toute façon la distance avec sa famille ne devait être que temporaire. Il n’y a donc aucune souffrance, aucun scrupule à revenir vers la police, alors que c’est cela qui aurait pu faire le sujet d’un bon film, un homme qui ne sait pas où se situer (pourquoi pas comme dans « Homicide » où Joe Mantegna est tragiquement rejeté de la police et des Juifs). En conséquence, bien sûr, il n’y a pas de trouble, pas de vrai problème et voilà le film lancé sur les rails d’un banal film policier. Et pour bien montrer la conversion totale de Phoenix, le film claironne à la fin qu’il est premier au concours d’entrée de l’école de police ; c’est trop beau et pas du tout appuyé. Gray aurait-il pris la relève de Spielberg dans son éloge de la famille ? On est assez loin d’ « A travers le miroir » et des « Fraises sauvages »…
Revu Mountains of the moon dans une bien mauvaise copie mais le souvenir des beautés du film vu en salles, lors de sa sortie en 1990 dans une indifférence généralisée, a ressurgi et je ne peux que vous rejoindre concernant et la variété des décors et la finesse des liens entre personnages.
Une grande tension peut habiter les contacts avec les tribus qu’ils croisent: l’attaque nocturne notamment est très forte , un peu dans l’esprit de l’attaque des Indiens dans The revenant ( sans le côté purement immersif mais avec un découpage sec et violent).
Je vous trouve injuste avec la beauté sauvage de Lost city of Z qui lors de certains passages m’a rappelé Hearts of darkness de Conrad ou l’épisode de l’Orénoque dans Moravagine de B Cendrars:
« Il faisait une chaleur d’étuve.
Deux d’entre nous étaient toujours en train de ramer, le troisième s’occupait de pêche et de chasse. A l’aide de qqs branchages et de palmes, nous avions transformé notre chaloupe en carbet.Nous étions donc à l’ombre.Malgré cela nous pelions, la peau nous tombait de partout et nos visages étaient tellement raccornis que chacun de nous avait l’air de porter un masque.Et ce masque nouveau qui nous collait au visage, qui se rétrécissait, nous comprimait le crâne, nous meurtrissait, nous déformait le cerveau.coincées à l’étroit, nos pensées s’atrophiaient.
Vie mystérieuse de l’oeil.
Agrandissement.
Milliards d’éphémères, d’infusoires, de bacilles, d’algues, de levures, regards, ferments du cerveau.
Silence. »
La force du film de Gray réside dans le fait de filmer l’équivalent de ces moments de suspend propres à ces grands romans où un personnage est comme happé par une visée plus haute que lui, comme s’il devenait le passeur privilégié d’une mystique de l’aventure et de la découverte.
On est alors au delà de la quête de reconnaissance ou de la reconnaissance des peuples premiers même si ces enjeux sont aussi là: le héros doit rencontrer ce moment de bascule où se jouent dans un même temps sa fin et l’accomplissement d’une quête folle.
La fin hallucinante de beauté et de force nous entraîne dans un moment magique, à la fois terrifiant et beau, comme si un secret initiatique devait surgir.
Saluons la beauté subtile et le culot du travail du chef op D Khondji, l’un des plus talentueux du moment: que ce soit pour montrer les contrastes vert/couleurs vives dans la chasse à courre, les dégradés de verts et de bruns, les scènes filmées aux flambeaux à la fin et un plan final au moins aussi sublime que de le dernier de The immigrant.
J’ai enfin découvert un film qui m’a semblé injustement mésestimé par la critique à sa sortie en 1988. Il s’agit de l’émouvant et original PYRAMIDES BLEUES, d’Arielle Dombasle. Œuvre complètement atypique dans le cinéma français, toutes époques confondues, ce second film (sauf erreur)réalisée par la muse et compagne de Bernard Henri-Levy est placé sous le tutorat artistique d’Eric Rohmer et de Chris Marker, conseillers sur le tournage. Du premier l’on reconnaît quelques membres honoraires (Pascal Greggory, Rosette..), de l’autre l’œil ethnologique qui nous fait nous émerveiller des paysages d’un Mexique probablement jamais aussi bien filmé (à noter que l’assistant réalisateur est un certain Alfonso Cuaron, dont on peut reconnaître la patte ici ou là).
Conte initiatique autant que récit d’aventure astucieusement narré par Pedro Armendariz dans un bar mexicain où l’on chante « Guantanamera » (choix inattendu et audacieux), le film trouve son équilibre grâce à un scénario surprenant qui mêle habilement cheminement mystique rossellinien à aventures exotiques avec poursuite haletantes et quelques éléments de comédie. Elise (Arielle Dombasle) est la compagne d’un richissime magnat mexicain (Omar Sharif)qui lui trouve un rival : le christ. Lors d’une fête somptuaire, Alex (Omar Sharif) tire sur un chien et le tue. C’en est trop pour la belle Elise, sensible à la misère du monde, qui se retire dans un couvent et devient nonne (adorable, du reste). Elle y aura ces mots « giralduciens » alors qu’une autre nonne, très Falconetti et un peu lesbienne, lui brosse les cheveux : « J’adore quand on me brosse les cheveux » Dialogue plus inspiré qu’on a bien voulu l’admettre. Alex, désespéré, se réfugiant dans l’alcool, s’acoquine avec un gourou de secte sans scrupule interprété avec une immense sobriété par Pierre Vaneck, pour éloigner Elise de sa vocation de nonne et l’intégrer comme disciple au sein de la secte (« Les Pèlerins du Monde »). Un autre membre de la secte (Hyppolyte Girardot), se trouve être un journaliste infiltré qui tombera amoureux de la belle Elise, rebaptisée Rebecca. Scénario dense, palpitant, cinglant sur le phénomène sectaire (les prosélytes vendent aux pauvres mexicains de la Terre Sainte en sachet en échange de Pesos)qui nous fait passer de l’abnégation à la révolte.
Dénonciation implacable de l’indifférence des riches, du cynisme des sectes et déclaration d’amour au Mexique, LES PYRAMIDES BLEUES déstabilise et emporte le spectateur. Et lorsqu’Omar Sharif, qui tout au long de cette aventure, aura appris à comprendre les pauvres, consent, à la fin, à laisser partir sa belle vers celui qu’elle aime, ses larmes deviennent les nôtres et nous vibrons à son inéluctable : « Va, mon petit tordu, va! ». J’ai écrit « tordu » car à ce moment, la bande son laisse malheureusement à désirer et, en dépit du fait que je me suis repassé ce moment plusieurs fois pour comprendre ce qu’il dit, je n’ai réussi à capter que « tordu ». Seule entorse au plaisir que j’ai pris à ce film qu’il serait temps de redécouvrir.
Excellent poisson A. ANGEL !
Bravo !…
Excellent poisson d’avril !!!
Le passage sur la nonne très Falconetti et un peu lesbienne, le dialogue sur les cheveux plus profond qu’il n’apparaît (j’ai à vrai dire tout à fait oublié les élucubrations généreusement concoctées par AD dans le film )est un chef d’oeuvre d’absurde hilarant.
Bravo encore, vraiment marrant!
Je me suis fait avoir et me demandais soudain quelle mouche vous avait piqué…
Les pyramides bleues à réhabiliter!!!
Voilà, sous prétexte de 1er avril, personne n’a rien compris et ne prend au sérieux cet avis fort et éclairé sur ce film singulier et majeur, mais l’histoire remettra les choses à leur place et un jour, le chef d’oeuvre de Dombasle sera mis au rang qu’il mérite, le plus haut. Ne soyez pas attristé Alexandre, il fallait juste émettre votre coup du coeur le lendemain ou la veille.
qu’il est bête
je suis déçu, je croyais que vous étiez sérieux
Ou c ‘est du second degre ou vous devez consultez d ‘urgence.
Ah non,ne tomber pas dans cette miévrerie insipide et ennuyeuse à souhait.Je n’écrirais meme pas que c’est du sous Rohmer c’est un film qui n’a ni queue ni tète.Arielle Dombasle s’est fait plaisir en réalisant un petit rève loin de la réalité et du quotidien de chacun de nous.Son coté lunaire et décalé me fatigue depuis longtemps.
Bonjour, je crois que je préfère de loin Sur la route qui a une originalité dans la conduite et dans les numéros musicaux formidables. Il y a presque un côté Demy avant l’heure (sans le côté sombre de ce cinéaste, je veux dire mélancolique) dans l’utilisation des chansons.
Je suis heureux que vous reveniez régulièrement et a priori dans votre future serie sur Boyer, qu’on a souvent réduit aux Fernandel de la fin. Il y a chez qrené Château plusieurs Ray Ventura qui personnellement me réjouisse beaucoup. J’aurais aimé il y a quelques années en projeter quelqu’uns dans un cinema très Art & essais de Nantes aux goûts cahiers du cinema ++(mais qui du bon travail), cela aurait été drole je crois.
Bonjour M. Tavernier, j’ai regardé avec gourmandise et apprécié votre « Voyage au coeur du cinéma français » en Blu-Ray, n’ayant pu le voir dans les salles. Vos échanges érudits avec Jean-Ollé Laprune (que j’avais découvert il y a des années dans « Le Club » sur ciné classics) présents dans les bonus sont tout aussi passionnants.
Je regrette, comme d’autres passionnés de cinéma sans doute, l’absence de Clouzot dans votre film, mais peut-être sera-t-il plus présent dans les épisodes de votre série à venir (« L’assassin habite au 21 », « Quai des orfèvres » ou « Le salaire de la peur » sont pour moi des classiques de cette époque). Dans les bonus, vous êtes assez critique envers « Les diaboliques » de Clouzot, que je considère pourtant comme un film à suspense majeur, dont le noir et blanc accentue encore l’efficacité (la dernière scène notamment), même aujourd’hui, et qui n’a pas à s’incliner devant certains grands films d’Hitchcock (combien de films français de l’époque peuvent être considérés de la sorte ?). Charles Vanel, comme vous le dites, est excellent comme d’habitude, mais il ne faut pas oublier toute la galerie de seconds rôles comme Larquey, Roquevert, Serrault, Dalban, ainsi que Paul Meurisse, dont le personnage est si odieux et cynique qu’il en devient parfois amusant (on connaît le talent de Meurisse pour manier l’humour à froid, même dans ses films mineurs). Et je trouve que même Vera Clouzot dans ce film a été exagérément éreintée (y compris par Meurisse dans ses mémoires) sur son jeu d’actrice.
Vous évoquez aussi la possible (et vraisemblable) influence du personnage de Vanel dans « Les diaboliques » sur celui de Columbo. Dans un entretien vidéo que j’avais découvert sur http://www.emmytvlegends.org, l’un des deux créateurs du personnage de Columbo, William Link, déclarait en tout cas que l’une de ses inspirations avait été le policier Petrovitch dans « Crime et Châtiment » de Dostoïevski… Rappelons aussi qu’avant Peter Falk (à partir de 1968), le personnage de Columbo avait été créé pour un programme télévisé d’une heure en direct, en 1960, et incarné alors par Bert Freed, puis il fut joué par Thomas Mitchell au théâtre en 1962.
Je vous souhaite une bonne continuation et à bientôt pour votre série à venir !
A Manu
Oui je parle de Clouzot plusieurs fois dans la série, de L’ASSASSIN, QUAI DES ORFEVRES mais aussi du SALAIRE, de MANON et des ESPIONS et du sketch remarquable de RETOUR A LA VIE
A Manu.Amical bonjour de Toulouse.Que devient-tu?
A Bertrand.Je me pose une question concernant la diffusion d’un extrait de film dans un long métrage.Comment se déroule les autorisations si les producteurs ou réalisateurs sont morts?
A Yves
Ils ont des héritiers ou des ayant droits. Les films ont pu être rachetés par d’autres sociétés et la SACD protège les droits des auteurs vivants et morts. Demandez leur des renseignements. Ensuite ce sera une discussion qui dépendra de l’usage que vous voulez en faire
A Bertrand.Merci de votre éclairage et bon courage pour la suite de votre voyage.J’attends impatiemment.
Bonjour Monsieur,
Je suis ravi d’apprendre que « L’ENVERS DU PARADIS » de GREVILLE sorte sur DVD. J’aime beaucoup ce film POUR la prestation de STROHEIM justement.Rôle « allongé » à sa demande au monteur du film lors d’une absence de GREVILLE (lu dans un entretien de ce monteur au magazine Cinématographe dans les années 80).Je trouve que même dans les films mineurs dans lesquels STROHEIM apparaissait quelques courtes minutes (au milieu des années 50), il sauvait l’entreprise par ses apparitions.
Je désespère aujourd’hui de trouver sur DVD (il n’y a même pas eu de VUS à ma connaissance),le film « ALERTE AU SUD » de Jean DEVAIVRE (1953),un des très rares films d’Erich en couleurs (Gevacolor),dont DEVAIVRE relate longuement le tournage dans son livre de souvenirs « ACTION ! »
J’avais vu ce film superbe un après midi à la télévision (et en noir et blanc à l’époque) il y a bien 45 ans. J’ai contacté quelques éditeurs vidéos qui semble-t-il ne s’intéressent pas à cette oeuvre…
« LA DANSE DE MORT » est aussi un film que j’aimerai (enfin !) visionner.
Mes salutations.
Merci encore pour « VOYAGE À TRAVERS LE CINÉMA FRANCAIS ».
A Bertrand Tavernier
Bonjour,
En marge de ce nouveau post, toujours aussi enrichissant, je voulais signaler, car je crois que cela vous intéressera si vous ne le savez déjà, que le BFI vient d’éditer en bluray un coffret Lino Brocka regroupant Manille et Insiang.
La restauration de ces deux films est tout simplement éblouissante. J’y vois deux œuvres majeures. Les premières images de Manille sont inoubliables – la suite aussi d’ailleurs. En réalité, j’ai du mal à essayer d’en dire quoi que ce soit car j’en suis encore ébloui. Manille m’a plusieurs fois fait penser à Midnight Cowboy. Etes-vous d’accord avec la comparaison ?
Bref, ces deux films vont aussi faire l’objet de nouvelles éditions aux USA, sous l’égide de la World Foundation de Martin Scorsese, je crois chez Criterion. Mais le BFI ayant déjà sorti cette édition, dont je ne vois pas comment elle pourrait être surpassée, autant en profiter tout de suite !
Et même si je sais que ce blog ne doit pas servir à cela, je dois vous adresser un immense remerciement pour votre voyage à travers le cinéma français. Entre mille autres choses : on ne peut plus voir Gabin de la même façon après. Et le passage ou l’on découvre que les énervements de Piccoli sont des imitations de Sautet est irrésistible. J’y repense chaque jour. Un immense merci.
à Bertrand: « Je n’ai jamais eu le moindre retour sur PRENDS LA ROUTE et UN MAUVAIS GARÇON, deux très grandes réussites écrites et réalisées par Jean Boyer. »
Cher Bertrand je suis vos conseils et ceux des bloggeurs à fond la caisse mais 1/ je ne suis pas très doué pour le commentaire fouillé comme A Angel ou Sullivan (quand il passe par ici) et je m’attache plus à des détails plutôt qu’à la synthèse d’un film aussi je ne réagis pas toujours à un film que j’ai aimé, il faut le nerf aussi. 2/y’a un paquet de films à voir et j’en reste à un par jour 7j/7. ça suffit pas… 3/quand je suis pas conquis je réagis encore moins: UN MAUVAIS GARCON je suis pas d’accord, j’ai trouvé le film au mieux mignon au pire léger très léger. SUR LA ROUTE est sur ma liste R Chateau comme une dizaine d’autres et j’ai une dizaine de galettes en attente déjà livrées.
Par contre grâce à vous (et Jean-Ollé Laprune) je viens de voir enfin LE GARCON SAUVAGE, découverte magistrale et je vais vous rassurer vous avez raison.
Ce film se présente comme une espèce de fleur bien enclose par ses feuilles à l’aspect terne: le préambule campagnard m’a paru ennuyeux, or la fleur s’ouvre et montre peu à peu ses pétales bien plus attrayantes, déjà il y a le génie de Madeleine Robinson, l’une des trois ou quatre grandes actrices françaises classiques, qui ne se révèle pas tout de suite: sans doute faut-il attendre ce moment où assise dans un fond de salle où Villard lui a ordonné de se confiner sagement, son regard se fait fixe quand elle se met à douter de sa fidèlité. Au début, je trouvais sa brutalité de parole (dans le timbre ou l’élocution) un peu trop appuyée et puis non: c’est une femme du peuple c’est une prostituée qui vieillit. Elle fait transparaître le poids d’un âge qui va menacer sa vie matérielle, mais c’est universel: c’est le même poids qui nous touche tous à partir de la quarantaine, prostituées ou pas! C’est avec cette angoisse qu’elle assied solidement la base psychologique de la fougue stupide qui la jette dans les bras de cet imbécile de Villard: aimer quelqu’un pour vieillir mieux le 1er venu fera l’affaire, et la façon de se retourner parfois contre son fils qu’elle adore réellement c’est jouer sur les pointes. Ah… Frank Villard, autre petit génie des seconds rôles de frappes lâches et déloyales, personnage constamment méprisé, acteur malgré ce talent-là bien oublié: il ne s’agit pas de jouer juste un connard mais en plus d’arriver à louvoyer entre forfanterie et lâcheté avec autant de souplesse, on dirait un danseur. Il prend un léger coup de couteau de la part du gosse et se met à geindre, Robinson: « Attends je vait te mettre de l’alcool! », lui: « Hein mais ça va faire mal! » . Sa nervosité croissante quant à se faire prendre à faire circuler de la fausse monnaie il la fait voir par son fayotage honteux vis à vis du gamin qui pourrait le dénoncer, et cherchant un moment à le faire boire du vin plus que de raison. Quand la fleur s’est bien ouverte, je me suis retrouvé hors du mélodrame gentil et en plein milieu du film social noir, gangsters et rafale de mitraillette inclus. Superbe et magistral. La qualité moyenne du master de L ENFANT SAUVAGE est secondaire à côté de la réussite du film. Et Gaumont en fera bien une restauration pour bluray, ils sont si pertinents dans le choix des films à restaurer… enfin… oui je crois… y’a des chances…
… je savais pas que j’avais été si long ci-dessus et y’a encore plein de choses à dire sur L ENFANT SAUVAGE, en tt cas merci de me l’avoir signalé!
A MB
Admirable analyse. Très juste. Efficacité du dialogue ramassé de Jeanson avec des flics marseillais épurés, dépourvus de pittoresque. Dans UN MAUVAIS GARCON la magnifique chanson éponyme de Boyer et Van Parys est subitement chantée par Darrieux et rien que cela (de même que sa chanson en voiture) suffit à mon bonheur
merci Bertrand je rougis et c’étaient des éléments qui manquaient: les dialogues, et la conception des personnages marseillais qui ignore le cliché (le capitaine bien sûr mais aussi le patron de bistrot qui vend le café-croissants du matin), le gamin est excellent aussi au fait, et je sens que vous allez me faire revoir le MAUVAIS GARCON, vous! car j’ai honte mais j’ai oublié la chanson de DD.
A MB
Ne vous excusez pas, c’est un signe de faiblesse comme dit Wayne dans LA CHARGE HÉROÏQUE. Du coq à l’Ane : Alain Carradore me dit que la DERNIÈRE CHEVAUCHÉE (the last Posse) est boudée par les amateurs de westerns : réalisateur peu coté (Alfred Werker), Noir et Blanc. Pourtant il s’agit d’un excellent film, totalement méconnu, âpre, intelligent, construit de manière originale, tourné dans de spectaculaires paysages de rocailles. Broderick Crawford est formidable et je ne voudrais pas que du coup on arrête la distribution des westerns en Noir et Blanc
OK, Nathan!
Pour le Werker DERNIERE CHEVAUCHEE bonne critique de J Fox sur Dvdclassik + très belle image (http://www.dvdclassik.com/test/dvd-la-derniere-chevauchee-sidonis-calysta)
Je voudrais découvrir le mythique REPEAT PERFORMANCE je crois incunable… et dans 50 je vous trouve un peu sévère pour IL MARCHAIT DANS LA NUIT, mais vous l’avez réévalué ici même, Basehart est un acteur très attachant, à voir sa filmo on trouve plein de films singuliers (sinon toujours réussis c’est autre chose) comme Warren Oates par ailleurs.
Oui, THE LAST POSSE est très intéressant. Je me répète, et me répèterais encore, mais je suis fan furieux de cette collection de westerns qui bat des records de longévité. Attention toutefois à l’effet « fonds de tiroir » du à des films un peu atterrants (LA HACHE DE LA VENGEANCE!!). Les deux derniers (hors Brooks et Daves, évidemment), LA FOLIE DE L’OR et LES FORBANS DU DESERT (de respectivement Ray Nazarro et Fred A.Sears) sont à peu près regardables.
Et merci MB pour vos beaux et bons aiguillages!
A Alexandre Angel
Je me bats – sans succès – pour éviter ces fonds de tiroir souvent désolants, bâclés, avec des décors horribles et je n’arrive pas à imposer THUNDERHOOF de Karlson. Je viens de refuser deux Ray Nazzaro (INDIAN UPRISING est lui visible mais très conventionnel et routinier. Jolies couleurs et beau titre français ) et des Lesley Selander. Mais le Brooks vaut le coup et le Daves est un film splendide
Très bonne analyse en effet. Mais vous serez comblé puisque Europacorp prépare un remake intitulé WILD BOY avec Virginie Efira dans le rôle de Madeleine Robinson, Kev Adams reprend celui de Frank Villard, on ne sait qui jouera l’enfant mais le film sera réalisé par Olivier Megaton. Très prometteur.
Ca me fait encore sourire qu’on écrive que « les américains aient marqué ou marquent leur engagement au service de la démocratie. »
A Emmanuel
Certains l’ont fait de Thoreau à Lincoln, de certains romanciers ou cinéastes à Edward Morrow
Je n’ai pas vu L’AMERIQUE EN GUERRE mais un documentaire qui lui est en partie relié et qui en présente quelques images, ou plutôt des images coupées. On dit que les américains ont filmé 200 000 pieds de pellicules relatives à la libération des camps, pour n’en utiliser que 20 000. Je ne suis pas sûr des chiffres mais la proportion est à peu près celle-ci. Le documentaire réalisé par un certain Eric Hunt démonte pièce par pièce un film de Steven Spielberg intitulé LES DERNIERS JOURS, réalisé à la suite de La Liste de Schindler. Documents à l’appui, Hunt exprime sans confusion d’identité possible, que tous les témoins du film de Spielberg sont des affabulateurs, soit parce qu’ils n’étaient pas dans les camps où ils prétendaient être, soit parce qu’ils n’ont tout simplement pas participé à la libération, ce qui est le cas d’un des soldats américains qui prétend avoir ouvert les portes d’Auschwitz. Le degré suprême de l’affabulation étant atteint par cette déportée qui prétend avoir conservé des diamants que lui avait donné sa mère, en les avalants, les récupérant des ses matières fécales, les régurgitant de nouveau et ainsi de suite, tout le temps de sa captivité. Comme s’il n’y avait pas assez de matière pour nourrir le sujet, Spielberg n’a retenu que des faux témoignages, dans ce souci de faire du Shoah spectacle, jugeant sans doute que la vérité nue exprimée par Alain Resnais, Marcel Ophuls ou Frederic Rossif ennuierait le spectateur américain. C’est donc dans ce film, que le dénommé Hunt montre une séquence où Billy Wilder entre malencontreusement dans le champ de la caméra pour donner des indications de jeu à des déportés. Et ça, c’est proprement scandaleux. Il ne faut pas ensuite que ces gens poussent des cris d’orfraie face au négationnisme, nourri entre autre par ce genre d’images spécieuses. Il faut absolument voir le film de Hunt, que je prendrai le temps de mettre sur ma chaine Youtube après en avoir retiré quelques passages qui à mon avis tombent sous le coup de la loi Fabius/Gaysot.
A Emmanuel
Tout cela me parait un peu curieux. On raconte beaucoup de conneries. Stevens a monté la plus grande partie de ce qu’il avait filmé pour en faire un long métrage projeté à Nuremberg.Et on a utilisé aussi ce qui a été filmé par l’équipe de Ford.Et les films de Fuller ont été montré. Le reste était considéré comme une propriété de l’armée. Je ne connais pas le documentaire de Hunt et je voudrais avoir d’autres avis. J’avais lu que Wilder avait fait venir les habitants et avait filmé leur réaction et qu’il avait été écoeuré
Après une petite recherche sur Internet je peux affirmer que ce Eric Hunt dont parle Emmanuel est un négationniste dans la tradition des Faurisson et consorts, utilisant (entre autres) la même rhétorique basée sur les éxagérations des autorités soviétiques sur le nombre de morts à Auschwitz ou Majdanek, exagérations qui n’ont jamais été retenues par les historiens occidentaux de la Shoah comme Raul Hilberg dans le compte des victimes. Hunt est entre autres l’auteur d’un documentaire niant l’existence de chambres à gaz à Majdanek (et ailleurs), un camp que j’ai visité (en 1975 et 1987) et où l’on peut voir des chambres à gaz, des centaines de boites de Zyklon B, et dizaines de milliers de chaussures de victimes (253000 morts dont 118000 juifs d’après Wikipédia). Ce lien vers un site contrant les arguments négationnistes (qui prospèrent sur Internet comme je viens de m’en rendre compte à l’occasion de cette recherche):http://www.phdn.org/
A Mathieu
C’est ce que je suspectais et craignais
Merci Mathieu, de ne pas avoir laissé passer cela.
Je commence à en avoir marre de ces allégations malsaines qui finissent par souiller jusqu’au forum sur lequel nous nous exprimons pour parler cinéma.
Quelques soient les réserves que l’on peut exprimer au sujet de sa LISTE DE SCHINDLER, comment peut-on oser suspecter Spielberg de manipuler la réalité de la Shoah à des fins cyniques d' »entertainment » alors que l’on sait quel tournant a représenté, à ce stade de sa vie de cinéaste américain d’origine juive, le fait de s’atteler à la réalisation du film?
Ça commence sérieusement à me porter sur le cœur ce genre de choses..
Le mot démocratie ne veut plus rien dire au pays de l’oncle Sam.Enfin Trump s’est fait retoquer sur L’Obama Care et ce n’est pas fini car mème dans son camp certains commencent à grincer les dents.
A Yves
Le fait même qu’il se fasse rétorquer (et aussi par les juges) est un signe que la démocratie existe, en tout cas plus qu’en Turquie ou en Russie
Bien d ‘accord. Les usa sont aux services d ‘eux memes et quelque soit leur president.
A propos des documentaires américains. Avez-vous vu « O.J.: Made in America » signé par Edelman et Waterlow. Le film a remporté l’Oscar du meilleur documentaire en février dernier.
Cordialement
P.Guillermo
A Philippe Guillermo
Oui c’est une remarquable réussite, presque plus passionnante que la bonne série qui évoque le même effroyable fait divers
Entièrement d’accord avec vous sur PANIQUE, qui est l’un des plus grands Duvivier. Ce film s’inscrit en tête d’une série de films très noirs qui montraient un côté désenchanté de l’après-guerre: MACADAM, UNE SI JOLIE PETITE PLAGE, LES PORTES DE LA NUIT,… PANIQUE est le plus saisissant, avec un Michel Simon extraordinaire. Il n’y aura guère qu’avec VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS que Duvivier sera encore plus sombre.
VENUS AVEUGLE est étonnant à plus d’un titre. Gance transcende littéralement un scénario mélodramatique qui se revendique comme tel et réussit un film passionnant de près de 2h30. Il faut noter que les 2 interprètes féminines, Viviane Romance et Sylvie Gance (épouse de Monsieur) se détestèrent pendant le tournage, sans que cela nuise au film.
En revanche, je ne vous suis pas du tout sur L’ENVERS DU PARADIS, vu récemment chez Brion, que je trouve ennuyeux à périr. Le plus pénible est le numéro de Stroheim qui aurait fait merveille 20 ou 30 ans plus tôt, mais qui n’est que pitoyable ici (il était tout aussi médiocre dans l’effroyable DANSE DE MORT de Marcel Cravenne en 1946). Restons plutôt sur le souvenir de L’ALIBI, LA GRANDE ILLUSION, LES DISPARUS DE ST-AGIL, MARTHE RICHARD AU SERVICE DE LA FRANCE et, bien entendu, ses propres films, de BLIND HUSBANDS à QUEEN KELLY.