Maîtres français, fresques indiennes et coffrets policiers
2 septembre 2019 par Bertrand Tavernier - DVD
4 MAÎTRES
Quatre maîtres (puisque Decoin semble avoir arraché après le Festival Lumière, son ticket d’entrée) dont l’œuvre devient de plus en plus accessible, on a envie de dire, enfin.
Célébrons la sortie de plusieurs œuvres de Jean Grémillon en Blu-ray : le sublime GUEULE D’AMOUR qui n’a pas pris une ride et où Gabin est absolument bouleversant, charmeur, conquérant puis fragile, meurtri, pleurant. Voir Gabin pleurer… ; INAH LA METISSE avec quelques plans, quelques minutes en plus ; PATTES BLANCHES (Gaumont) et rappelons LUMIÈRE D’ÉTÉ et LE 6 JUIN A L’AUBE.
Sortent en Blu-ray pour Decoin : LES INCONNUS DANS LA MAISON ; le merveilleux BATTEMENT DE CŒUR et PREMIER RENDEZ-VOUS qui rejoignent LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE, RAZZIA SUR LA SCHNOUFF. Mieux vaut oublier le léthargique MASQUE DE FER.
Duvivier se voit consacré un très beau coffret magnifiquement fabriqué par Pathé, dans lequel on peut revoir d’immenses chefs d’œuvre : LA BELLE ÉQUIPE malgré une fin aléatoire dans les deux versions ; LA FIN DU JOUR ; LA FÊTE À HENRIETTE ; le si noir et si percutant VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS. Et je dois dire que j’ai mieux aimé MARIE OCTOBRE en le revoyant même s’il est en dessous de ces chefs d’œuvre. Je suis toujours un peu gêné par l’idée du sujet qui me paraît toujours mécanique, avec cette réunion de suspects et la Résistance est décrite de manière assez abstraite : sans doute par frilosité, les auteurs n’osent pas affronter sinon de manière oblique, à travers une réaction, une phrase ce qui opposait certains courants de la Résistance : les communistes, les gaullistes mais aussi, les partisans de Frenay et Combat. Lors de cette vision, j’ai trouvé que des comédiens comme Ventura ou Blier ancraient davantage que dans mon souvenir le film dans la réalité mais cela restait périphérique et c’est dommage. Il y a dans ces affrontements un côté théâtre ambitieux de boulevard. Mais le travail de Duvivier, l’utilisation des décors, laissent admiratifs. Cela dit, le personnage de Marie Octobre m’a paru plus effacé malgré Darrieux que dans mon souvenir.
Par ailleurs, la sortie de UNTEL PÈRE ET FILS chez Gaumont est une vraie découverte. La version restaurée a réinséré des séquences coupées lors de la sortie, souvent dans des conditions difficiles à démêler. Heureusement dans les bonus, Eric Bonnefille auteur du livre « Duvivier, le Mal Aimant du cinéma français » (2 volumes Harmattan) éclaire certains points (pas tous), entre les coupes exigées par la Censure, celles effectuées pour la sortie en Amérique et la version ressortie après guerre. En fait, on découvre un film nouveau, passionnant pour de nombreuses raisons, parfois un peu naïf, à la progression hasardeuse, mais souvent audacieux. On y découvre une scène étonnante où Raimu prend la défense des étrangers qui viennent chercher refuge en France pour des raisons politiques. Duvivier et ses scénaristes prennent une position peu démagogique, qui les honore. Il suffit de penser, quasiment à la même époque, aux lettres qu’écrivit Jean Renoir sur l’élimination des indésirables. Je trouve l’un des passages où Jouvet employé colonial, attend les secours, vraiment fort et la scène entre Suzy Prim et un Raimu vieilli est bouleversante et empreinte de chaleur et de compassion. Duvivier reconstitue brillamment le siège de Paris, épouse le point de vue de la Garde Nationale qui fut trahie, manipulée par le terrible général Trochu (« participe passé du verbe trop choir », écrivait Hugo) que Henri Guillemin considère comme un traître identique à Bazaine. Ecouter ces conférences qui viennent d’être éditées. Duvivier utilise intelligemment les maquettes, les fausses perspectives, raconte toujours l’Histoire du point de vue de ceux qui la subissent et qui sont souvent bernés ou trahis par les dirigeants. Là, réside le vrai lien entre les histoires. Là, je m’oppose gentiment à Eric Bonnefille quand il dit que les héros du film auraient pu devenir pétainistes, se ralliant à différents régimes qui, il faut le reconnaître, sont toujours républicains au contraire de Vichy. Et pratiquement tous les héros s’engagent, servent la patrie, la défendent. Ils ne démissionnent pas devant l’ennemi. Alors, oui, ils sont malchanceux, ils se font tuer mais d’une certaine manière tiennent bon. Ajoutons que Duvivier préféra s’exiler que de répondre aux offres de Vichy. Rebatet disait qu’en épousant une juive, il était l’esclave d’Israël et son scénariste, Charles Spaak eut une conduite exemplaire pendant l’Occupation et on ne peut pas lui reprocher un seul dérapage. Mais le pessimisme de Duvivier devient parfois une forme de lucidité. Elle l’empêche de souscrire totalement à des élans romantiques mais elle le préserve des nombreuses infamies proférées à l’époque par le PC et les compagnons de route : « Mieux vaut Hitler que Blum », « De Gaulle est l’allié des banquiers de la Cité, des fauteurs de guerre et du juif Mandel » (tract sans doute transporté par Guy Moquet).
Et Gaumont a eu la bonne idée de sortir SANS LENDEMAIN qui n’est pas un Ophuls mineur. On sent déjà la patte de l’auteur de MADAME DE, cette élégance visuelle traversée par de brusques éclairs de dureté, de gravité. Comme je l’avais déjà écrit : SANS LENDEMAIN est un film d’Ophuls qui est moins lyrique, plus dépouillé dans l’énoncé du sujet. Une femme pour ne pas décevoir l’homme qu’elle a aimé, prend une fausse identité avec l’aide d’un gangster qui espère faire chanter l’ancien amoureux. Le traitement est souvent très moderne, épuré, rapide. Il y a des enchaînements de plans haletants qui témoignent d’une grande sensibilité et d’une attention au détail. Certains des acteurs masculins sont excellents, de Daniel Lecourtois, très crédible, à Paul Azaïs en passant par Georges Lannes qui impose une vraie menace. Jane Marken et Mady Berry, dans un registre plus évident et plus typique du cinéma français des années 30, imposent des ruptures de ton souvent adroites. J’ai plus de réserves sur Edwige Feuillère qu’encense Vecchiali dans son ENCINÉCLOPÉDIE. Je trouve son jeu méticuleux mais fabriqué. On voit les intentions. Mais elle ne bloque pas l’émotion des séquences finales. Et en revoyant le film, certains de ces reproches tombent.
DIVERS
J’ai bien aimé revoir GALIA de George Lautner qui, surtout dans la première moitié, témoigne d’une vraie sensibilité (celle d’ARRETEZ LES TAMBOURS, du SEPTIÈME JURÉ). Il y a un ton personnel et on sent que Lautner aime à filmer Mireille Darc. Il la fait déambuler, s’allonger, se déshabiller et elle est gracieuse, chaleureuse, très loin des mantes religieuses, des femmes fatales chères au cinéma français. Bien au contraire, on est touché par sa gentillesse jusque dans la liberté sexuelle. Dans le dernier tiers comme souvent avec Vahé Katcha, l’intrigue prend le dessus et ce n’est pas toujours pour le meilleur.
LES GRANDES FAMILLES, super bien restauré par TF1, procure toujours autant de plaisir. C’est pour moi le meilleur film de Denys de la Patellière, grâce au superbe dialogue de Michel Audiard, dont certaines répliques restent prodigieusement actuelles. Quand Jean Desailly, pour défendre les « innovations » drastiques qu’il a imposées au journal dont il vient de prendre la tête, déclare : « Nous allons gagner 100 000 nouveaux lecteurs », ce à quoi Gabin « et en perdre 200 000 dans les habitués », on pense à tous ces journaux repris par des banquiers qui les ont tous systématiquement enterrés à force de vouloir trouver un nouveau public et séduire des jeunes qui ne lisent aucun journal. Gabin donne l’impression qu’il a toujours dirigé un consortium et ses échanges avec un Pierre Brasseur, plus tenu, moins envahissant, restent des grands moments.
On ne peut pas en dire autant d’ARCHIMÈDE LE CLOCHARD, sur un sujet de Gabin (« Et si je jouais un clochard ? ») s’épuise très vite après quelques tirades drolatique : « Eh ben moi, ce qui me les casse, c’est les faux affranchis, les pétroleurs syndiqués, les anars inscrits à la sécurité sociale. Ça refait la Chine, ça prend la Bastille, et ça se prostitue dans des boulots d’esclaves. Ah, ils sont beaux les réformateurs du monde… Le statisticien qui baguenaude un placard d’usurier, le chinetoque qui propage les danses tropicales, et le mange-merde qui prône la gastronomie. Ah, il est mimi le triumvirat ! Un beau sujet de pendule ! Allez, viens ma belle, qu’on foute le camp, qu’on voit plus ces affreux. »
On peut aussi sauver Darry Cowl, sobre, juste et ses affrontements avec Gabin sont ce qu’il y a de mieux mais la paresse reprend le dessus.
CETTE VIEILLE CANAILLE est une œuvre intéressante d’Anatole Litvak d’après une pièce de Fernand Nozière qui offre à Harry Baur un de ces personnages secrets, ambigus qu’il affectionnait. On retrouve le gout de Litvak pour les plans très longs, les mouvements d’appareil et sa réalisation est élégante et retenue, gommant les éclats mélodramatiques. Il lui manque l’élan, l’incandescence de CŒUR DE LILAS (René Château) que je recommande encore, et le sens du tragique de L’ÉQUIPAGE (Pathé).
FILMS D’AILLEURS
Disons le, j’ai été déçu par GANGS OF WASSEYPUR – Part 1 d’Anurag Kashyap qui brasse pourtant dans un mouvement assez original des éléments de Bollywood (chansons, péripéties mélodramatiques), des péripéties souvent violentes (massacres entre deux gangs, pillages, meurtres en série), des détails très crus (la femme d’un des protagonistes, Sardar Khan, le fils de Shahiud Khan et le père de Fizal Khan, décrit son mari comme un obsédé sexuel avec des termes précis qui surprennent dans un film indien : « c’est un obsédé de la fente »). On est médusé devant certains faits qui doivent être historiques – l’absence de sécurité dans les prisons indiennes – devant la violence des échanges entre maris et femmes, parents et enfants où tout le monde se tape dessus. Un sous-ministre local se fait incroyablement insulter par un gangster, puis par son père. On est souvent stupéfait mais je ne suis jamais parvenu à m’intéresser aux personnages, aux buts qu’ils poursuivent. Comme on l’écrit sur Film de Culte : « Pas lyrique (ce n’est pas un mélo), pas drôle (ce n’est pas une comédie), peu chanté (ce n’est pas le genre abordé ici), pas emphatique (ce n’est pas vraiment une grande fresque historique, mais si ça s’en rapproche un peu)… Le film se situe dans une espèce d’entre-deux, une sorte de téléfilm historique en plusieurs parties, couvrant plusieurs générations d’une même famille à travers le prisme d’une incessante guerre des gangs, réalisé sans honte ni génie. Et si le film est constant, il l’est hélas aussi dans sa manière de ne jamais sortir de ce ton unique, très sérieux et sans lyrisme, avec ces scènes d’actions honnêtes mais sans grand spectacle. Un curieux film du milieu, qui va et vient entre les époques selon les scènes, abandonnant un personnage adulte pour le retrouver enfant la seconde d’après. Cela crée non pas de la confusion (c’est une autre surprise du film : ce n’est pas aussi incompréhensible qu’on pourrait le craindre) mais plutôt un non-attachement permanent aux personnages, réduits à des marionnettes de l’Histoire. Je me venge, tu te venges, mon fils se venge… GANGS OF WASSEYPUR est une ronde qui pourrait donner quelque chose de très stimulant (de l’humour ? du souffle poétique ? de l’ironie amère ?) s’il ne tournait pas en rond dans une trop écrasante froideur. Les personnages sont tellement à des kilomètres de nous que cette répétition de coups bas n’entraîne qu’une stérile et vaine répétition. »
Du même cinéaste, j’ai néanmoins acheté THE MUMBAI MURDERS.
J’ai trouvé beaucoup plus passionnant, touchant, voire poignant DELHI CRIME, série en 7 épisodes tournée pour Netflix de Richie Mehta qui raconte l’enquête menée par une femme flic (la Commissaire des district du Sud de Delhi) à la suite d’un viol collectif particulièrement odieux. On ne voit rien mais on ne nous fait pas grâce dans les dialogues, de certains faits particulièrement horrifiques et qu’un des suspects évoque sans la moindre honte (moment terrible). Cette enquête est freinée par l’absence de moyens, la paresse, l’incapacité de certains policiers (l’héroïne passe son temps à les muter par poignées), la dictature des médias, la panique des politiques qui interviennent n’importe comment et sans avoir les faits. On évolue dans des décors surprenants, avec des pratiques culturelles sidérantes, des règles légales qui ont de quoi interloquer : on cogne sur les suspects, on évoque leur pendaison prochaine. Comme il n’y a pas de menottes, les policiers tiennent les prisonniers par le poignet et ces derniers ont l’air traumatisé devant les flics si bien qu’ils ne mouftent pas, ce qui en dit long sur les pratiques policières. Et le fait qu’on aille impliquer leurs familles les bouleverse plus que leur crime. C’est extrêmement bien joué et fait ressortir la frilosité de décideurs européens qui devraient essayer de monter des histoires analogues en Afrique, dans le Maghreb, voire en Asie où il y a des policiers français qui sont impliqués dans des actions importantes. Certes, DELHI CRIME est découpé comme une série américaine : scènes courtes, musique omniprésente mais son acuité descriptive, la justesse des décors, du jeu (contrairement à GANGS OF WASSEYPUR) emportent l’adhésion. Signalons que Richie Mehta a coécrit et tourné trois longs métrages : SIDDARTH, AMAL (que l’on trouve avec des sous-titres anglais en prime vidéo en zone 1) et LA CHANSON DU PASSÉ.
Carlotta a eu la superbe idée de jeter un coup de projecteur sur Edward yang, cinéaste de génie mort trop jeune. A BRIGHTER SUMMER DAY et TAIPEI STORY sont deux chocs inoubliables. J’avais adoré YIYI et retrouve intact l’élan, les palpitations qui font vibrer le moindre plan.
Je n’avais jamais vu QUELQUE PART EN EUROPE, longtemps considéré comme un grand classique. J’avais peur de ce film, écrit par Béla Balsz, poète, dramaturge qui écrit le livret du Château de Barbe Bleue, des textes théoriques et critiques. Il est le premier à proclamer la naissance du septième art dans sa théorie du cinéma, Der sichtbare Mensch (L’Homme visible, 1924). Le succès de ce livre, dont l’originalité réside dans l’approche poétique des images, surtout celles des « premiers plans », lui vaut une invitation à Berlin où il vit de 1926 à 1931. Là, il participe, aux côtés d’Erwin Piscator et de Max Reinhardt, au théâtre d’agit-prop, et écrit de nombreux scénarios dont ce film. René Gainville (LE COMPLOT, L’HOMME DE MYKONOS), réalisateur d’origine hongroise m’avait dit qu’il avait été assistant sur QUELQUE PART EN EUROPE, ce qui n’avait pas calmé mes appréhensions. Le propos est pourtant passionnant : des bandes de gamins orphelins tentent de survivre dans l’Europe de l’Est à la fin de la guerre. Pour manger, ils pillent, volent, attaquent fermiers ou voyageurs et plusieurs séquences frappent par leur férocité sans apprêt, leur violence. Certains gamins, impitoyables, peuvent vouloir tuer, sans raison, pour s’amuser. Malheureusement chaque scène semble être filmée comme un tout refermé sur lui-même, sans souci de progression visuelle ou dramatique. On assiste à une suite de moments filmés ou montés avec une virtuosité qui prend le dessus sur le sujet ou l’émotion. Comme l’écrit Tootpadu sur Mulderville : « QUELQUE PART EN EUROPE jette un regard sans concession sur la cruauté de l’homme en général, et celle des enfants en manque de repères en particulier.
La représentation de l’anarchie à laquelle les garçons se livrent librement pendant la première moitié du film n’est ainsi guère édulcorée. Quand on manque de tout, la vie d’un homme ou d’une bête ne vaut pas plus qu’un casse-croûte. La dignité humaine n’est plus d’actualité, lorsque le droit du plus fort règne dans sa forme la plus crue. Tout ce gâchis, la caméra de Géza Von Radvanyi – un réalisateur qui allait entamer après ce film une odyssée européenne avec pour destination des productions populaires allemandes sans grand intérêt – l’enregistre stoïquement, comme pour mieux souligner qu’un monde sans règles mène forcément au chaos. Or, ce périple insensé d’un regroupement de petits sauvages reste très mesuré dans son indication d’une voie de sortie à tant de misère criante ». Du moins dans sa première partie. La deuxième est plus moralisatrice et le sauvetage de la bande par la musique paraît quelque peu utopique même s’ils apprennent la Marseillaise
COFFRETS
Le coffret SHERLOCK HOLMES Studio Canal Optimum, trouvable en Angleterre en DVD et en Blu-ray regroupe tous les Sherlock Holmes joués par Basil Rathbone accompagné par Nigel Bruce, délicieux et grommelant Docteur Watson, du CHIEN DES BARKERVILLE à DRESSED TO KILL. J’avoue avoir un grand faible pour cette série, pour les deux acteurs et pour le travail souvent brillant, visuellement inventif du mystérieux Roy William Neill avec des recherches proches du film noir, du conte gothique : photo qui privilégie les clairs obscurs, les éclairages à contre jour, mouvements de grue. J’ai revu avec plaisir THE STEEL CLAW où Neill, co-auteur du scénario, s’inspire davantage d’une nouvelle de Poe que de Conan Doyle ; HOUSE OF FEAR qui malmène une des rares nouvelles où Holmes échouait, Les 5 pépins d’orange et débouche sur un hymne incongru au Canada (« Winston Churchill a dit cela ? », demande Watson) dans un effort pour racoler Holmes dans la lutte anti-nazie (plusieurs épisodes sont historiquement déplacés) ; PEARL OF DEATH, une des réussites. Les films ont été restauré et sont maintenant disponibles en Blue-ray (dans le DVD, les sous-titres anglais annoncés ne marchent pas).
Coffret ALFRED HITCHCOCK PRÉSENTE – Saison 3 (ELEPHANT FILMS) : des épisodes de 25 minutes avec leur lot de présentations farceuses en anglais et en français, qui comprennent deux épisodes dirigés par Robert Altman. Avec beaucoup de bonne volonté, on peu deviner sa patte dans une manière de désarticuler le récit mais le résultat est souvent trop prévisible malgré Joseph Cotten et Carol Lynley. Dans les trois Hitchcock, L’INSPECTEUR SE MET À TABLE est un conte farceur, écrit par Roald Dahl qui évoque MAIS QUI A TUÉ HARRY. C’est assez marrant, moins brillant que ce que je pensais. Je préfère de beaucoup CRIME PARFAIT co-écrit par Stirling Silliphant où Vincent Price est bien distribué en détective arrogant qui va être mis à mal par James Gregory dont l’humour cinglant et macabre se retrouve dans LE PLONGEON écrit par Roald Dahl avec Fay Wray. Là le cynisme de Dahl trouve en Hitchcock et en Keenan Wynn des complices de choix. Cela dit, beaucoup d’épisodes sont ternes, prévisibles et dirigés de manière anonyme. La MAISON IDÉALE, L’HOMME DES STATISTIQUES sont parmi les pires ; RETURN OF THE HERO n’a rien à faire dans cette série et est un des pires et Arthur Hiller en signe deux qui sont sans intérêt : BARBARA et POST MORTEM. Difficile de créditer les réalisateurs. On peut pourtant retenir quelques Paul Henreid comme le TÉMOIN SILENCIEUX, ASSEZ DE CORDE POUR DEUX, des Don Taylor, CHANTAGE et LISTEN, LISTEN vraiment efficaces ainsi que le BAIN DE MINUIT où triomphe Mildred Natwyck.
Je n’ai regardé qu’une partie des ALFRED HITCHCOCK PRÉSENTE – LES INÉDITS – Saison 1 où les épisodes font 44 minutes : on retrouve dans CHEZ LES FOUS (mauvaise traduction de DON’T LOOK BEHIND YOU) de John Brahm quelques figures de style chères au réalisateur de HANGOVER SQUARE : travelling dans des sous-bois, jeune femme poursuivie par un tueur en série (pas mal de péripéties violentes dans cet épisode). Mais en dehors de Vera Miles, excellente, les acteurs sont médiocres ou passables et Jeffrey Hunter paraît mal à l’aise dans le genre ; J’AI TOUT VU (I SAW THE WHOLE THING) est l’un des épisodes les plus célèbres et je me demande pourquoi car je l’ai trouvé plutôt convenu malgré la présence de Evans Evans (fort bonne actrice et l’épouse de John Frankenheimer) et de John Forsythe. La chute est évidemment hitchcockienne dans son ironie sceptique mais elle semble artificielle. FINAL VOW est dirigé par Norman Lloyd, producteur de très nombreux épisodes (il était sur la liste noire et Hitchcock l’engagea). On se souvient du Lloyd comédien qui tombe de la Statue de la Liberté dans CINQUIÈME COLONNE, qui travailla avec Brecht, Tourneur (LA FLÈCHE ET LE FLAMBEAU), Lewis Milestone (dans LE COMMANDO DE LA MORT), de multiples westerns. C’est un des hommes les plus brillants que j’ai rencontrés et son livre d’entretiens est une mine d’histoires toutes plus formidables les unes que les autres, racontées avec un humour acéré, une précision maniaque. Eh bien FINAL FOW est pour moi l’une des grandes réussites de la série. Avec un sujet très original. Carol Lynley y est excellente. Il me reste à voir un épisode de Pollack et un de Jack Smight.
Coffret HERCULE POIROT – Saison 1. J’avoue également prendre beaucoup de plaisir aux Hercule Poirot de la télévision britannique avec David Suchet : décors soignés, extérieurs efficaces (Énigme à Rhodes, Mystère en mer) interprétation pittoresque et dialogue souvent amusant. Je les préfère aux récents Sherlock Holmes qui manquent singulièrement d’ancrage et de patine.
Sublime INTÉGRALE JEAN VIGO en coffret de 5 DVD, tous patiemment restaurés (L’ATALANTE et ZÉRO DE CONDUITE sont de vraies redécouvertes), édité par Gaumont. Reportez-vous au bel article d’Alain Masson dans Positif 699.
Je tiens à signaler COFFRET HENRI DIAMANT BERGER avec ses passionnants et pittoresques souvenirs que j’ai découvert. Je crois avoir signalé ici même l’intérêt que suscitait son MONSIEUR FABRE, biographie d’un entomologiste et écrivain qu’on ne lit plus guère et c’est bien dommage.
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D’abord merci au webmestre de m’avoir répondu! Nous sommes un petit groupe à vouloir créer une sorte de Dvdblog2, alors si ça vous branche, hurlez!
Je rôdais sur les anciennes pages de Bertrand et suis tombé sur son appréciation de DELHI CRIME de Richie Mehta, série netflixienne que j’ai dévorée tardivement, c’est une série policière avec beaucoup d’appoints sur la vie quotidienne et l’attention aux foules, au peuple. Les acteurs sont étonnants dont le 1er rôle: Shefali Shah, la policière électrisée et électrifiante. Etonnant.
Du coup de Mehta j’ai découvert SIDDARTH, antérieur, histoire sans concession en Inde encore, d’un enfant perdu que son père recherche, avec la même attention aux détails humains (inserts en gros plans sur des figurants etc.). Quand je dis « sans concession » qqn pourrait objecter que Mehta s’appuie sur une coproduction canadienne, faisant beaucoup appel à la musique, à la photo (qui refuse de refléter ternement une réalité triste mais opte pour des couleurs vives, chatoyantes! et il ne s’agit pas non plus de « décorer » la misère mais de refuser un regard misérabiliste) , mais cet apport romanesque « occidental » est fondu dans l’attention aux gens. Dans sa dernière partie, SIDDARTH atteint une dimension épique que je ne peux retrouver que dans le cinéma ancien, muet jusqu’aux années 30-40. C’est tout un peuple que veut illustrer Mehta, je me demande si Mathieu l’a vu lui qui connaît l’Inde.
Une très grande surprise, que j’ai loupée à sa sortie.
Un moment, le père demande à qqn de téléphoner pour lui à une personne qui peut l’aider. Il tient sa fille fatiguée dans les bras, l’action est sur le père et l’homme au téléphone. Plan court à 180°, stictement inutile dramatiquement, sur la gamine endormie, c’est ce qui nous plaît. De Mehta, il faut que je voie I’LL FOLLOW YOU DOWN (ou LE CHEMIN DU PASSE) et aussi AMAL.
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/maitres-francais-fresques-indiennes-et-coffrets-policiers/
Bonjour Bertrand Tavernier.
J’ai écrit un roman qui s’intitule : Cinémas.
J’aimerais vous le faire lire si cela était possible.
Cordialement.
P. Roi.
Effectivement, Edwige Feuillère surjoue, une sorte de caricature de tragédienne, dans SANS LENDEMAIN. Elle était bien meilleure, bien plus naturelle, dans J’ETAIS UNE AVENTURIERE.
Je tenais à vous dire, cher Bertrand Tavernier, toute l’estime que j’ai pour vous. Vous êtes un modèle de rigueur intellectuelle, un puits de science cinéphilique et de culture, où j’aime régulièrement m’abreuver, me ressourcer. Vous êtes un parangon de rigueur, de pertinence, et de modestie assumées. Votre blog, si fructueux, si vivant par ses échanges, est un vivier d’idées, d’analyses, de découvertes. Et bien sûr, comment ne pas évoquer « votre » voyage cinéphilique, qui s’affiche comme une introspection inédite, une méditation intemporelle qui traduit tout l’amour que vous portez pour ces hommes qui auront marqué votre parcours, vos sentiments, votre vie. Vraiment, félicitations pour votre immense travail de défrichage, d’explication, de réhabilitation aussi. Un travail qui jette sur notre patrimoine cinématographique un regard novateur. C’est votre regard, et il est essentiel. Grâce à vous, j’ai découvert, tel un conquistador foulant le sol de l’Amérique, des terres inconnues, des films, des réalisateurs dont je n’avais jusque-là, jamais entendu parler. André Cayatte, Edmond T. Gréville, Henri Calef, et bien d’autres encore. Merci infiniment.
Inutile aussi de vous dire que je suis aux anges quand vous figurez dans un bonus, une interview, ou une présentation d’un film. Vos interventions sont d’une justesse confondante. Il m’arrive de redécouvrir certains films grâce à votre oeil avisé, et affûté. Car oui, vous avez l’oeil pour voir, déceler, décortiquer, ce que nous, simple spectateur, nous ne voyons pas, et pour cette qualité, je crois bien vous aimer, d’un amour proprement intellectuel s’entend.
Au risque de passer pour un benêt et de ressasser des évidences à vos yeux, je voudrais néanmoins revenir sur le film de Duvivier, la Belle Équipe, l’un des fleurons de notre cinéma.
Je l’ai découvert il y a plus de 20 ans, au Cinéma de minuit, et si ma mémoire ne me joue pas un vilain tour, il était présenté dans sa version optimiste, souvent décriée par les critiques, parce que contraire aux intentions de Duvivier. Cette fin heureuse plébiscitée et votée (!) en 1936, à une très large majorité par le public, qui avait le choix entre les deux versions, est désormais interdite d’exploitation par les héritiers de Julien Duvivier et de Charles Spaak. Pathé l’a toutefois intégrée dans le superbe documentaire, au fil de l’eau, figurant dans le bonus du Blu-Ray. Cette fin heureuse est pourtant celle que je préfère, parce qu’elle s’accorde finalement assez bien avec son époque, et la vague d’optimisme et d’espoir soulevée par la venue du Front populaire. En dépit de sa noirceur finale, le film déploie une vitalité exceptionnelle, aussi bien dans la composition et l’interprétation des personnages, que dans le sujet lui-même. Le film exalte des valeurs de partage et d’entraide. Il y a cette phrase merveilleuse qui résonne dans la bouche de Gabin comme une utopie politique : » Ici c’est une république où tous les citoyens sont présidents. »
Mais ce qui m’émerveille chez Duvivier, c’est sa capacité à nous surprendre, à nous prendre au dépourvu, à faire passer des émotions de la façon la plus imprévisible qui soit. Voyez comment il peut passer de façon inattendue, du bonheur festif au drame le plus cruel. C’est totalement déroutant.
Malgré une fin tragique, le film est loin d’être aussi noir qu’on s’est plu à le dépeindre. Duvivier prend soin de faire passer ces petits accidents tragiques de la vie comme des incidences temporaires et fugitives. Ils disparaissent aussi vite qu’ils sont venus. Certes, ils sont bien là, mais la vie continue, malgré tout, et leur impact semble se diluer dans la formidable énergie, l’immense foi qui anime cette belle équipe, et in fine, dans l’indestructible amitié qui unit Charles Vanel à Gabin.
Et que dire de interprétation ?
La bonhomie de Charpin est un régal. Raymond Aimons est si lumineux qu’il brûle d’un feu intérieur. Gabin est royal. Raymond Cordy nous fait un numéro d’ivrogne grandiose. Charles Vanel traîne son dépit amoureux comme un boulet. Et Viviane Romance se drape déjà sous les oripeaux d’une vraie garce. Je ne peux pas tous les citer, mais tout ce beau monde nous offre un spectacle éblouissant, et nous emmène, à travers cette France des années 30, dans un voyage exaltant qui place l’aventure humaine au coeur des choses de la vie.
Kermite.
A Kermite
Merci pour cette splendide analyse du film de Duvivier et du talent de ce cinéaste
Enfin vu un documentaire de Bernard Sassia et Clémentine Yelnick »Mocky sans Mocky »qui met en lumière plus de 60 ans de carrière de ce cinéaste marginal dans le paysage français.On y retrouve plein d’extraits de films ou l’on voit Bourvil,Serrault,Blanche(Francis et Roland),Darry Cowl,Deneuve,Bohringer,Berling,Villeret,Karl zéro et même Yann moix tout jeune.L’auteur prétend ètre le neveux de jean pierre et nous emmène dans son univers ou la politique,la religion,les médias,sans oublier le sexe sont aborder de façon iconoclaste et drole.C’est divertissant et plein d’anecdotes qui font plaisir a entendre.Sinon coté actualité je conseille à tous d’aller voir « Joker »qui s’écarte complètement de la bande dessinée classique.Ici on retrouve un clown qui survit avec sa mère dans une ville dévastée par la corruption des politiques,la mainmise des médias.Mais le point le plus fort c’est l’aspect social avec la grève des éboueurs qui dure depuis des semaines,les rats attaquent Gotham et le pauvre Arthur dans son costume de clown va basculer vers le coté sombre de l’ame humaine.Joaquin Phoenix mérite amplement un oscar pour sa prestation exemplaire qui fait oublier Nicholson,mais pas Haeth Ledger(qui fut un joker anarchiste dans le film de Nolan).
Sur JOKER qui est un très bon film, on a eu droit encore à l’équipe du Masque et la Plume (sans Michel Ciment) qui avec Xavier Leherpeur ont littéralement détruit le film et son réalisateur il y a une semaine : un intervenant a lui aussi utilisé le terme de « facho » (terme décidément dans l’air du temps quand on aime pas un film). Qu’est donc devenue cette émission de France inter : un refuge de critiques aigris et sans imagination, sans réflexion ??! Surtout que personne n’a porté la contradiction sauf une auditrice…
En lien avec l’actualité, je partage un plaisir de lecture. UN HOMME A ABATTRE (contre-enquête sur la mort de Robert Boulin) publié en 2007. Curieuse coïncidence de rouvrir le dossier Boulin quelques jours après la mort de Chirac. Benoit Collombat a mené une enquête rigoureuse sur ce qui n’est finalement qu’un secret de polichinelle, mais le livre est une enquête passionnante qui se lit d’une traite, mettant en lumière la réalité d’un état profond qui ne se soucie même pas de travestir de manière crédible ses agissements les plus grossiers. Exemple : Un homme déclaré mort par noyade dont les multiples fractures à la face sont justifiées par la présence d’un rocher immergé sur lequel il se serait cogné. Des enquêteurs remplacés, des pièces du dossier évaporées, la mort du ministre annoncée avant que son corps ne soit découvert, des intrusions au domicile de Boulin en présence de sa famille pour taper une lettre d’adieu post-mortem. Voyez d’ailleurs les archives INA de la femme et des enfants de Robert Boulin, absolument terrorisés, manifestement sous pression. Chaban-Delmas, assurant au fils Boulin qu’il connait la vérité, puis se rétractant de manière inexpliquée. Il apparait que Robert Boulin, en passe de devenir premier ministre, détenait un dossier (disparu avec lui) sur Chirac. Les éléments apportés par l’auteur nous laissent entendre que Pasqua et Pierre Debizet avaient Boulin dans le collimateur, le SAC étant à l’époque en pleine possession de ses moyens. Restons donc à l’affut des nouvelles conclusions de la justice, laquelle écrira peut-être le post-scriptum de ce passionnant récit qui vous assurera une nuit blanche.
avez-vous vu NAÏS, que Dumonteil loue sur IMDB? Brion le passe lundi.
A MB
J’AIME BEAUCOUP CE FILM QUI EST ENTIÈREMENT DE PAGNOL COMME LE CONFIRMAIT JACQUELINE PAGNOL DANS LE PETIT LIVRE QUE NOUS LUI AVIONS CONSACRÉ
à Bertrand/super! merci beaucoup, et je vais voir pour le bouquin.
PAGNOL/je viens de commander ce bouquin que je ne connaissais pas, ça tombe bien j’avais besoin de lecture!
j’en profite pour dire que je viens de découvrir REGAIN qui m’a enchanté, un film adulte et intelligent, Fernandel dans un rôle de faux-cul mysogine assez décalé et j’ai vu deux fois la scène où Poupon se fâche contre Gabrio parce que celui-ci veut lui payer son pain! qu’est-ce qu’il prend c’est limite que l’autre va le taper! ce mélange de comique et d’émotion est percutant. Avec aussi Blavette, Milly Mathis, Delmont ah on se régale!
A MB
Bravo. Cent pour cent d’accord
à Bertrand: merci et quand chez Pagnol on veut dire « un tel est mort », on préfère dire « Il n’est plus au soleil »! admirable. Cette piqûre de rappel pagnolesque m’a fait le plus grand bien (mais je n’avais jamais vu REGAIN).
A Bertrand.Pourra t’on avoir un compte rendu du festival lumières qui se tient à lyon jusqu’a dimanche 20 octobre?J’ai lu quelques articles interessant sur la venue pour la seconde fois de Scorsese,la rétrospective sur les films d’André Cayatte(entendu sur Fculture un matin)puis surtout en point d’orgue la remise d’un prix à Francis ford coppola pour ses oeuvres. »Amis américains »dans sa nouvelle édition n’est toujours pas disponible sur toulouse?Au passage j’ai découvert un documentaire instructif sur Auguste Le prince qui à mis au point avant les frères lumières une camera semblable a un kinéscope.Cet homme qui a rendu visite à son frère au début du siècle dernier a disparu après avoir pris un train.Son cadavre n’a jamais été retrouver,c’est assez étrange,je vous laisse le soin de découvrir ce film enquète qui laisse planer un grand mystère.
A Yves Rouxel
En fait vous me demandez de le présider, d’introduire une douzaine de films et de le commenter
De Lautner vous aviez signalé LA MAISON ASSASSINEE que je ne voulais pas voir à cause de Patrick Bruel. Grosse erreur ! Il joue plus que bien ! J’ai également été étonné par la qualité de la direction d’acteur, ce qui n’était pourtant pas le point fort de Lautner. On voit qu’il exige de ses comédiens comme il ne l’a sans doute jamais fait auparavant. La distribution, avec des figures comme Maria Meriko, m’a évoqué le cinéma de Maurice Tourneur, on est proche ici de l’ambiance du Val d’enfer. D’autant que le film est tourné comme un drame contemporain, Lautner évite les artifices du film d’époque, avec le regret toutefois que la résolution de l’intrigue tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Un quart d’heure de plus aurait été nécessaire. Je dirai que pour une fois le film est à la hauteur de la belle musique de Philippe Sarde qui aura si souvent jeté des bouées de sauvetage au cinéma de Lautner. En tout cas une saillie dans la filmographie lautnérienne, à une époque où elle tutoyait l’abîme.
A Gilles.Je vous rejoins entièrement sur « La maison assassinée »qui est le meilleur role du chanteur-acteur Patrick Benguigui de son vrai nom.Quand est sorti »Le convoyeur »de Nicolas Boukrief j’ai eu du mal avec Dujardin qui sortait de la série »Un gars et une fille »pour la tv.Le film tient bien la route grace à Dupontel qui est génial et mysterieux puis aussi Julien Boisselier ou François Berléand qui incarne un veritable allumé de la gachette.Dans un autre registre j’ai revu le premier long de Fréderic Schoenderfer »Scènes de crime »avec un excellent Charles Berling.On va suivre l’enquète de deux inspecteurs en banlieue parisienne sur la trace d’un tueur en séries.Là aussi ce cinéaste nous surprend à chaque film en décrivant de façon réaliste une société avec ses maux et ses failles.
A YVES ROUXEL
C’EST VRAI MAIS CANALISEZ VOUS CHER YVES ROUXEL ET NOUS SUBMERGEZ PAS DE FILMS QUE VOUS EXPÉDIEZ EN DEUX LIGNES. TROIS FILMS EN QUELQUES LIGNES, CE N’EST PLUS UNE ÉNUMÉRATION, C’EST UNE MANIF. Du coup vous devenez expéditif
A Bertrand.Oui mon cher bertrand,je vais essayer de me recentrer sur moi mème.Connaissez vous au passage les documentaires réalisés par Orson Welles pour la tv en 55 notamment un très bon film sur l’affaire dominici ou un autre sur la corrida?
A pierre.Je tenais à vous répondre afin de clarifier vos interogations concernant le véritable nom de patrick bruel(qui est apparemment lui aussi mal avec les esthéticiennes,enfin on verra la suite).Je ne veux pas ici me justifier mais j’ai des origines grecque et turque du coté de ma mère et mon père breton de naissance était lui de jersey,donc vous voyez on a tous du sang étranger dans nos veines.Je suis né en france par hasard comme j’aurais pu naitre au liban ou en algerie puisque mon père était militaire dans les paras et a purger 6 mois de prison près d’Alger car il a refuser un ordre afin de massacrer un village peuplé « d’indigènes »(c’est comme celà que les français d’algerie appelaient les veritables algeriens).Bravo à vous Bertrand pour cette fournée de livres et de dvd,vous ètes vraiment un besogneux.
@yvesrouxel pourquoi mentionner son vrai nom ? Faites-vous souvent référence à Allen Konigsberg, Sean O’’Feeney, Jean-Marie Scherer, François Lévy, Jean-Pierre Grumbach et j’en passe ?
je me suis posé la question aussi
A F.fortet.Pourquoi pas donner le veritable nom des acteurs ou actrices.Ou est le mal d’écrire que Pierre ou Claude Brasseur ont pour nom Espinasse ou la famille Cassel ont pour patronyme Crauchon.Il est normal pour moi d’appeler un chat, un chat!!!
a Yves Rouxel
Pour moi cela n’a aucun intérêt. S’ils ont décidé de changer de nom qu’on leur foute la paix. Et ils sont célèbres à cause du nom qu’ils ont pris. Ce n’est pas appeler un chat, un chat. C’est donner le nom de son espèce en latin à un animal que tout le monde a choisi d’appeler un chat
Je m’étais posé cette même question quand Guy Bedos disait sur un plateau télé que Bruel et Richard Berry se disputaient la première place au générique d’un film dont il partageaient l’affiche, précisant qu’ils s’appelaient tous les deux Benguigui.
A Bertrand Tavernier
merci pour cette mise au point, on n’ira pas jusqu’au fameux poème de Prévert, « dans ma maison », qui contient une petite rêverie sur les choses qui ne demandent à être nommées, ni qualifiées… et désolé Yves, mais la dernière fois que j’ai entendu nommer Patrick Bruel par son vrai nom, c’était par Le Pen senior, avec les sous-entendus malsains qu’on devine…. pas vos intentions c’est sûr, mais venant de vous ça m’a fait drôle…
Pour ceux qui s’interrogent sur la remarque de Rouxel sur Patrick Bruel :
Cela fait des années que Rouxel flirte avec la limite sur ce type de sujet (par exemple la judéité de certains acteurs), cela pour des raisons qui lui appartiennent. Je ne dis pas qu’il a dépassé la limite, mais cela l’amuse clairement de tourner autour, peut-être par gout de la provocation, je ne sais pas et ça m’est bien égal. En tous cas c’est très désagréable pour certains lecteurs du blog, dont je suis.
Et en plus, Rouxel est habile, parce qu’il sait très bien dire des choses très limites avec un style tout à fait naïf, comme s’il ne mesurait pas ce qu’il disait – alors que je suis certain qu’il en mesure très bien la portée.
En cela, sa remarque sur le nom patronymique de Bruel n’a, malheureusement, rien d’étonnant.
De même, sa réponse pleine de fausse candeur, citant des exemples du type « Crauchon », comme s’il n’avait pas compris de quoi on lui parle.
Pour ma part, j’ai cessé depuis longtemps d’essayer de tempérer Rouxel, car sa personnalité fait qu’il recherche la contradiction et que chaque remarque ne fait que remettre des sous dans la machine. En règle générale, sa réponse commence par une classique victimisation, puis par invoquer sa liberté d’expression (« je suis un homme libre »). Au bout de la 12ième fois, c’est fatiguant, d’où la raison pour laquelle j’ai pour ma part arrêté.
Je n’avais pas relevé…mais franchement Rouxel, ne trouvez pas cela un peu lourd et douteux???Je ne devrais pas y prêter attention mais cela a mobilisé les derniers messages.
Et je ne trouve pas trace qui plus est de Bruel dans le billet de Bertrand…en somme on en parle parce que soudain qqn a vu un film avec Bruel et hop!
Qu’on parle d’une sortie, d’une publication récentes comme on se donnerait des conseils entre copains why not mais que tout ce qu’on voit et tout ce à quoi on pense y passe, bof non?
J’ai l’impression d’être dans un restau bondé où parviennent des bribes de conversations confuses au milieu du brouhaha de sorte qu’on n’entend pas notre voisin de table : ce n’est pas spécialement agréable.
Bruel est également très bon dans UN SECRET. Derrière le chanteur horripilant, se trouve, qui sait, un grand comédien qui aura rarement eu l’occasion de se révéler. Je pense que la vie est trop courte pour jeter un coup d’oeil sur les films d’Alexandre Arcady.
A Gilles.Oui je sauverais quand même « Le grand pardon »d’Arcady ou Bruel à un role conséquent,sinon le reste des comédies et bluettes made in France,no comment.Sur l’affaire et la « mort »de Robert Boulin on sait pertinnement qu’il y a anguille sous roche concernant des dossiers compromettants sur Chirac et plusieurs membres du rpr.Et les dossiers de Pasqua qu’il a emporter dans sa tombe vont-ils ressortir un jour?
A Yves Rouxel
Il y a aussi un Deville avec Bruel et je suis sur qu’on trouve un ou deux autres bons films
A Gilles.Oui tout le film a été tourner dans le gard puis à fortcalquier.Patrick Bruel évoque dans le bonus comment il a recut un coup de téléphone de lautner juste après la sorti de « Profs ».Il faut retenir aussi la prestation de Yann Collette au visage terrifiant dut à un accident de voiture.On l’a revu à deux reprises chez Bonvoisin dans »Les démons de jésus »puis « Les grandes bouches »depuis on le voit guère au cinéma.J’oubliais Christian Barbier(le bison dans l’armée des ombres »puis Jean pierre Sentier trop tot disparu.
Il faut retenir aussi la prestation de Yann Collette au visage terrifiant dut à un accident de voiture.
Comme je ne suis pas sûr que mon 3e message sur les films atypiques de LAUTNER passe,j’espère qu’au moins ma rectification apparaitra:
Collette incarne en fait une gueule cassée ,un blessé de guerre; sa scène avec le juge ,un planqué derrière son bureau ,est une des plus fortes du film.L’action a lieu en 1920,quand même !
A Gilles et Bertrand.Je me suis lamentablement planter,c’est dans »Le coup de sirocco »que Patrick Bruel a débuter sa carrière,mais on peut retenir aussi « Union sacré »de Jolivet que je vais revoir.
Montparnasse sort le 16 octobre LA BATAILLE DE L EAU LOURDE de Jean Dréville, doc que Lourcelles porte haut: (une poésie) « émane naturellement de la lumière crépusculaire des montagnes norvégiennes, de l’obstination secrère de ces skieurs qui zèbrent la neige à peine éclairée, de ce combat fantômatique et presqu’abstrait prolongant à l’autre bout du monde, de manière assourdie, les fracas sanglants qui déchiraient la planète. » Diable!
c’est l’histoire aussi des HEROS DE TELEMARK de Mann, qu’il faut paraît-il oublier.
A MB
Oui le Mann est terriblement plat
Pas très bon ce film avec Kirk Douglas.Schéma analogue à celui des Canons de Navarone ou Quand les aigles attaquent sans la moindre surprise.
Excellente initiative que la réédition d’Amis américains par l’Institut Lumière et Actes sud…et ne plus ils pensent à ceux qui l’ont acquis précédemment en publiant « à part » l’entretien que vous avez mené avec Thierry Frémeaux.
Petite préparation avant parution de 100 ans de cinéma américain. Sera t-il aussi illustré que Amis américains? Ou conservera t-il sa forme originelle?
A Ballantrae
Il conservera sa forme originale. Il y a trop de texte
100 ANS/chez Frémeaux je pense que l’index sera soigné!
Pour revenir à Amis américains, la maquette est elle la même que pour l’édition précédente, en dehors de l’ajout de la préface?
oui, c’est bien à part et pour la jaquette:
http://www.institut-lumiere.org/edition.html
Bonne nouvelle pour 100 ans qui est avant tout un usuel (peu importe donc s’il n’y a aucune iconographie). D’ailleurs en tant qu’usuel (et mon 50 ans de chez omnibus l’est usé d’ailleurs) je souscris au même format compact et broché (au papier assez fin) beaucoup plus facile d’usage intensif du coup. Si vous l’éditez par Actes Sud, ce serait je pense idéal d’aller dans ce sens plutôt qu’un gros livre cartonné peu maniable !
Par ailleurs très content également d’avoir la nouvelle préface d’Amis américains indépendante pour tous ceux qui ont déjà l’édition de 2008 !
« ils pensent à ceux qui l’ont acquis précédemment en publiant « à part » l’entretien que vous avez mené avec Thierry Frémeaux. »
à part? dans un volume séparé?
En 1996 j’ai eu un échange avec Danièle Delorme au sujet de VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS. Selon elle, la version initiale du scénario envisageait de couronner la descente aux enfers de Gabin par la révélation de sa paternité de la jeune femme. En cours de tournage Gabin a explosé « je vais quand-même pas baiser ma propre fille ! Faut changer ça ! » Et ce fut fait. Ce qui laisse un espèce de flou artistique lié au personnage, du fait que la progression de l’histoire nous laisse craindre (ou espérer) ce final, qui finalement ne vient pas. Proposition trop audacieuse pour l’époque, mais qui aurait pu être retenue dans la version que devait tourner Tonie Marshall avec Depardieu et Brigitte Fontaine.
L’autre meilleur film de Denys de la Patellière est pour moi RUE DES PRAIRIES dans lequel Gabin incarne exactement la même figure paternelle (honnie par les idéaux de soixante-huit) attachée aux valeurs de sa classe sociale et gardien des principes de son clan. Deux films qui dressent un portrait de la France de l’époque, celle des deux cent familles d’un côté et celles des prolos de l’autre, comme le cinéma d’aujourd’hui ne veut plus le faire tant il s’évertue à nous donner une vision nivelée de la société. Deux films complémentaires à voir à la suite où Gabin est prodigieux, bouleversant dans Rue des prairies, dans la scène du bistrot où il est ivre ou celle du tribunal quand Jacques Monod lui donne la leçon. Les jeunes acteurs de l’époque lui renvoient du Audiard millimétré sans jamais accrocher le filet et c’est un régal.
Je jubile également devant le BATEAU D’EMILE, pour moi la référence du talent comique de Lino Ventura, personnage Célinien, génial lorsqu’il se gonfle d’importance en découvrant sa vraie lignée, parfait démenti de ce qu’il affirmait « je ne suis pas un acteur ». Toutes les scènes avec Annie Girardot sont magnifiques, on passe du rire aux larmes en une réplique. Des personnages qu’on aime sans condition, des gens de chez nous, bercés par une musique de Jean Prodromidès qui vous emporte dès les premières notes. Je retiens aussi de ce réalisateur modeste mais non sans valeur RETOUR DE MANIVELLE, adaptation très concernée de James Hadley Chase, autrement plus rigoureuse que celle de Verneuil tournée la même année. La distribution, remarquablement bien dirigée, le découpage et le soin apporté au cadre, montre que Patellière pouvait être très bon quand il se remontait les manches. Quelques perles qui côtoient des films routiniers et sans ambitions, hélas.
a GILLES
Les deux films que vous citez sont en effet très bons. Meme si je prèfère Le BATEAU D ‘EMILE ou la distribution est phènomènale. Bizarre que ce film ne soit pas plus connu.
Dans RUE DES PRAIRIES , je crois bien que c ‘est le dernier ròle ou Gabin est ‘contestè ». On le rabroue, l ‘engueule , et mème si il rèplique, il n ‘a pas toujours le dernier mot , et semble parfois dèpassè. Du grand Gabin.
Ensuite , ce sera jusqu ‘a sa mort , toujours un peu le mème role. Le patron, le chef de clan , le chef de gang auquel personne n ‘ose rèpliquer. C ‘est un peu dommage, mème si bien sùr , il excellait dans ce role.
A Henri Patta
Et LE CHAT ? Quant à moi je n’aime pas du tout LE BATEAU D’EMILE ni RUE DES PRAIRIES qui est un peu meilleur surtout dans le premier quart d’heure mais pas par la mise en scène
« un peu meilleur mais pas par la mise en scène ». Ayant revu LES GRANDES FAMILLES hier soir, on ne peut pas dire non plus que le film se distingue de ce point de vue, Patelière s’évaluant sans doute sur d’autres critères. Cinématographe n°125 faisait une courte analyse de la séquence où Gabin découvre le cadavre de Jean Dessailly : » Il (Gabin) ne bouge pas. Pas un mouvement des doigts, pas un cillement d’yeux. Ne rien dire, ne pas bouger, Gabin savait que ça aussi c’était jouer la comédie. Et Denys de la Patelière l’avait compris. Acteurs de la jeune génération, pas un geste ! Pas un mot ! Les mains en l’air, please ! »
Dans le n°123 on y lit une critique favorable à RETOUR DE MANIVELLE qui souligne en effet les qualités du film indépendantes de sa mise en scène : » Savoir ce canevas pris en main par La Patelière inquiète de prime abord : sa signature évoque surtout la télévision en pantoufles… Mieux qu’une cascade de mots d’auteur, on appréciera dans ces dialogues les seuls repères fiables offerts aux acteurs, les soutiens du jeu sans lesquels, faute d’inspiration dans la mise en scène, ils se laisseraient glisser sur leur erre… Si vous ratez Retour de Manivelle, vous ne verriez pas Michèle Morgan passer la serpillère (ni tous les mâles bourdonner autour de son buste de bronze), ni Daniel Gelin lutiner sadiquement Michèle Mercier. Vous manqueriez un inédit qui parait curieusement plus à sa place sur petit que sur grand écran et que sa french touch range plutôt dans le coffret des perles grises. »
J’avais oublié de citer parmi les réussites de Patelière UN TAXI POUR TOBROUK (où les espaces ouverts du désert espagnol pourraient tromper sur l’inspiration visuelle du film) et LE TONNERRE DE DIEU, où Pascal Jardin qui s’est toujours épuisé à courir derrière Audiard, l’a ici presque rattrapé.
A signaler (si ce n’est fait) la parution de l’ouvrage « Et Tati créa Monsieur Hulot » écrit par Jean-Claude Duchemin (chez Locus Solus) : c’est très riche en anecdotes et en documents inédits sur toute la genèse du tournage des « Vacances de Monsieur Hulot ». Et la mise en page est magnifique, un très beau livre.
Espérons voir un jour l’inédit « les amants de Brasmort » de Marcel Pagliero, qui semble être du niveau d »Un homme marche dans la ville ». Le livre de Mr Gili sur le réalisateur en dit beaucoup de bien, avec des images étonnantes dues à Roger Hubert (« les Enfants du Paradis ») dans des décors extérieurs de batellerie très réalistes.
A quand un dvd ou br ?
Une émission sur Panaït, évoqué ici: https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/anthologie-etrangere-panait-istrati-1ere-diffusion-27091961-france-iii-nationale
Et je viens de voir un beau film, « Alice et le maire », vraiment une réussite, un film qui ne prend pas le spectateur pour un imbécile. Je découvre Pariser, et on sent un univers, un regard singuliers. Je ne parlerais pas de cette toute nouvelle sortie ici, si le cinéaste n’était subtilement cinéphile ; on y trouve des échos du « Revenant » cher à Bertrand, et d’au moins deux de ses films : « Une semaine de vacances », et « Quai d’Orsay » – en dehors d’un point d’intrigue que je ne divulgacherai pas, on retrouve Anaïs Demoustier et Thomas Chabrol en imbécile d’envergure…. C’est un peu curieux de voir ce film lyonnais à Lyon même, à 2 pas de ses décors. C’est à dire que la ville est très bien captée…
Oui c’est une belle réussite que Ce Alice et le maire dont vous dites très justement qu’il s’agit d’un film un peu jumeau de Quai d’Orsay…à l’heure du désenchantement! En effet les derniers possibles de l’action politique apparaissaient dans un cadre évoquant 2003 et la guerre d’Irak or ici on appréhende l’ère pré Macron, la perspective de primaires qui ne vont pas au bout de leurs possibles. Lyon resplendit dans le film et prend des atours de capitale des pays de l’Est.
Lucchini s’avère d’une sobriété remarquable et A Demoustier au faite de son charme et de sa subtilité.
Le film est dédié, touche émouvante, à P Rissient avec lequel a travaillé N Pariser comme nous l’apprend l’entretien accordé à Positif.
Il serait dommage qu’un film chasse l’autre aussi me permettrai je d’inciter les blogueurs à aller découvrir l’adaptation absolument remarquable de Trois jours et une vie de P Lemaitre par Nicolas Boukhrief.Un récit terrible, d’une rigueur narrative constante.
QUIZ: quel est le western dans lequel Randolph Scott est au début « riding shotgun » à côté du conducteur d’une diligence pour veiller au grain, puis quitte ce boulot et part à l’aventure MAIS qui n’est PAS LE CAVALIER TRAQUE/RIDING SHOTGUN?
merci les gars, vous êtes trop forts en randolphscott!
A Bertrand.Je suis tombé par hasard sur un entretien que l’acteur François Perrot avait accorder au trimestriel Schnock(bonne revue au demeurant).Il évoque son parcours de comédien au théatre à la télévision dans plusieurs dramatiques ou feuilletons mais aussi sa carrière au cinéma ou vous l’avez dirigé à trois reprises.Il n’est pas très tendre avec vous(BT est un faux gentil qui n’hésite pas à choisir des actrices qu’ils aiment).Quels ont été vos rapports avec cet acteur si prolyxe mais pourtant plein de singularité dans les personnages qu’il a campé?J’apprends grace à Positif de ce mois la réedition « Amis americains »pour le 9 octobre avec une préface de Thierry Fremaux et un entretien avec l’auteur.
A Yves Rouxel
Il m’a pourtant accablé de compliments, demandé plusieurs fois mon aide, m’a proposé de le mettre en scène dans une adaptation de Beckett et mes rapports avec lui étaient très chaleureux y compris sur le plateau de QUAI D’ORSAY bien qu’en arrivant, il ait fait une crise demandant une caravane, exigeant un repas spécial et refusant de tourner si on ne le satisfaisait pas. Il faut dire qu’il déraillait un peu. Je ne sais pas ce que cela veut dire sur les actrices. Oui j’aimais et admirais Isabelle Huppert et Sabine Azema qui sont formidables dans les deux films
A Bertrand.Je vous renvoit directement à la revue parue en mars dernier.Je sors de la projection d »Atlantique »prix spécial du jury à cannes cette année.Mise en scène décousue,on ne comprends vraiment rien à l’histoire de ce jeune ivoirien qui quitte son pays puis réapparait sous forme de djinn(fantômes et autres esprits qui hantent les vivants).Hier soir je me suis revu un western honnète de Nicolas Ray »l’ombre des potences »qui est sorti entre « Johnny guitare »et »La fureur de vivre ».Brion et Guérif ont entièrement raison quand ils disent que c’est un western de synthèse fort interessant sur le plan pictural(superbes photographies en vistavision,belles couleurs).Puis le film débute près d’une rivière entre James Cagney et le jeune John Derek et se termine au bord de l’eau entre le sherif et sa bien aimée.Très belle trouvaille de mise en scène,ajoutée à une séquence d’humour lorsque les indiens jouent avec des bottes une partie de polo en plein désert.Cocasse et à revoir avec plaisir.
A YVES ROUXEL
Je n’ai guère A L’OMBRE DES POTENCES, scénario cafouilleux qui repose sur une méprise ahurissante. La scène où les Indiens jouent au polo est la plus originale mais John Derek est inerte et Ray ne l’anime jamais
« A quoi cela sert de dégoiser sur un ami cinéaste qui vous a dirigé avec doigté? Il ne faut pas chercher à comprendre. »
d’accord, lire ce genre de sortie m’entre par une oeil et me resort par l’autre, et puis on ne sait pas quel est le contexte, peut-être Perrot disait-il celà avec un clin d’oeil, et de toute façon comment prêter foi à ce genre de truc.
Laissez tomber: est-ce une question de maladresse? A quoi cela sert de dégoiser sur un ami cinéaste qui vous a dirigé avec doigté? Il ne faut pas chercher à comprendre. On trouve de + en + d’entretiens qui semblent chercher cela et ne visent plus l’échange ou l’apport d’infos.
Sinon je ne connaissais pas la revue Schnock, bizarre ce titre!
Sinon j’ai vu la même info dans le positif mais je n’achèterai que la préface à part puisque j’ai déjà Amis américains.
Autre info vous concernant dans l’éphéméride de Positif: les difficultés pour trouver un producteur pour votre adaptation de la très belle nouvelle de R Banks Oiseaux des neiges. Ahurissant qu’un producteur ne se dise pas qu’un tel projet est alléchant… et en plus il semblait question d’avoir Susan Sarandon au casting!
Je ne comprends pas que Gaumont ne soit pas intéressé.
Et une coproduction USA/France?
Le coût ne doit pas être faramineux qui plus est.
A ballante
Il n’y a pas d’accord de co production entre la France et les USA
Et Autour de minuit? Irwin Winkler certes mais du coup je pensais que c’etait une prod USA/ France contrairement à In the electric mist.
Clint pourrait huiler une prod avec Warner non via Malpaso non?
A Ballantrae
Durant la préparation et le tournage, AUTOUR DE MINUIT est devenue une production française, financée par la Warner (comme les films de Truffaut) puis la Warner l’a repris par la suite et on renégocie pour avoir les droits pour la France
« Il n’y a pas d’accord de co production entre la France et les USA »
je savais pas que c’était si enrégimenté, ça fait partie des accords commerciaux comme ceux sur l’import-export?
a Ballantrae
La revue s ‘appelle SCHNOCK , car elle est centrèe sur les annèes 70 , meme si elle dèborde sur les annèes 60 et 80.
Elle est donc faite pour les « vieux schnock’
Mais il serait dommage de se focaliser sur cette malheureuse interview. Cela ne reflète pas du tout l ‘esprit du magazine trimestriel , dont certains numèros sont de très bonnes factures.
A Bertrand.Très bon article et dossier sur Cayatte à travers ses films thèses.Pourquoi son fameux projet sur un prisonnier qui était mis en liberté puis devait sous les ordres de Clémenceau récuperer des informations capitales dans une ambassade n’a jamais vue le jour?
A Bertrand.Je cherche en vain depuis des lunes votre documentaire que vous avez réalisé avec votre fils »de l’autre coté du périph ».Va t-il ressortir un jour car il est vraiment introuvable.Bon courage à toute l’équipe de l’institut lumières pour la prochaine édition du 12 au 20.Il y a effectivement du beau monde.Mème Ruquier sur RTL a à parler lors des grosses tetes en évoquant Cayatte et Coppola pour sa venue.
« BT est un faux gentil qui n’hésite pas à choisir des actrices qu’ils aiment »
a priori vaut mieux choisir des actrices qu’on aime que des actrices qu’on déteste quand on peut choisir.
a MB , et bertrand TAVERNIER.
je suis un lecteur assidu de SCHNOCK , très bonne revue trimestrielle que je me fais envoyer de France .
Le cinèma y a souvent une grande place.
J ‘ai bien sur lu l ‘article dont parle YVES , mais je ne l ‘avait pas mentionnè ici.
En effet mr Tavernier y est dègommè par françois pèrrot .
Un faux gentil , un rèalisateur qui tourne souvent avec de jeunes actrices dont on entend souvent plus parler ensuite
, surement pour coucher avec ( je ne me souviens pas de la citation exacte mais je vous la retrouverai)
Et pas mal d ‘autres propos plutòt peu amène sur le cinèma et son entourage.
Si je n ‘en ai pas parlè ici, c ‘est qu ‘en prèambule , SCHNOCK , averti que l ‘interview a ètè faite quelques semaines avant sa mort.
Et cette dite interview a ètè publièe après son dècès. Comme si la revue se disait , bon maintenant on peut y aller , il ne poirra pas protester.
On est mal a l ‘aise tout au long de la lecture , François pèrrot semble en roue libre , est ce son àge ? 94 ans
Est ce parcequ ‘il sait qu ‘il va mourrir ? A t-il toute sa tète ?
Toujours est-il qu ‘il est en roue libre
« Stephane Audran aimait peut-ètre Chabrol , mais elle a surtout baisè utile avec lui’. Et d ‘autres passages sont tout aussi brut de dècoffrage.
Manifestement , la rèdaction de la revie a attendue sa mort poir publier les propos parfois suŕrèalistes de l ‘acteur alors qu ‘elle n ‘avait pas osèe le faire de son vivant.
J ‘ai trouvè le procèdè plutot mèdiocre , et je me rèpète , mais on sent que Perrot est en roue libre et que ce monsieur agè semble quelque peu perturbè voire confus.
a Bertrand TAVERNIER
est ce que la rèdaction vous a contactè avant la parution ?
Cela aurait ètè la moindre des choses.
A Henri Patta,la rédaction ne m’a jamais consulté. C’est vrai qu’il devenait sénile et radoteur lui qui était si brillant, si original et ces propos ne lui ressemblent pas
Pardon pour les fautes de frappes et les redondances, mais j ‘ai ècrit mom commentaire sur mon smart phone a 2h du matin , devant le championnat du monde d ‘athlètisme…..
A Henri Patta
Vous avez donc 2 bonnes excuses. Gare à ne pas se laisser influencer par l’athlétisme et sa compétition impitoyable… Quant aux smartphones, tout est dans le nom : ils se croient plus malins que nous et nous trahissent ( comme l’interprète dans « Brancaleone aux croisades », personnage magnifique de polyvalence.) Mais la bêtise de l’intelligence artificielle n’est heureusement pas encore très performante. En tous cas les cuirs qu’ils nous font commettre sont assez identifiables, et parfois d’une réjouissante cocasserie.
Je manque peut-être quelque chose mais toute cette histoire fera que je ne deviendrai pas lecteur de Schnock même si je pourrais être un coeur de cible de la revue!
Je me suis assez énervé en lisant Transfuge par hasard alors je ne vais pas m’infliger ce genre de découvertes.
S’ils en sont à ce genre de procédés, c’est qu’ils n’ont pas grand chose à dire.
Il ne faut sûrement pas trop en vouloir à F Perrot qui semblait perdre un peu les pédales.Tout le monde ne vieillit pas de la même manière…
En revanche la rédaction pouvait très bien ne pas publier ce genre de soliloque: elle en revanche peut être jugée comme inepte, digne des tabloids les plus nazes.
A Henri.Concernant l’entretien de françois perrot il a été effectuer en fin d’année dernière et l’acteur est mort en janvier de cette année.Sinon pour revenir à Schnock c’est une revue qui balaiye toute l’actualité artistique .Entre les blagues carambar,les décalquomanies des malabars ou d’obscurs films des années 60 ou 70 et même des disques aujourd’hui oubliés tels Pierre Vassiliu,Bobby Lapointe ou Colette Magny c’est une publication que j’adore.Celui avec Depardieu est excellent avec anecdotes de tournages chez Blier et les rencontres entre Carmet et Gégé,celà vaut son pesant de cacahuètes.
A propos de Schnock (La Revue des Vieux de 27 à 87 ans), je signale le numéro 18 du printemps 2016 consacré à Philippe Noiret, avec entre autres une interview de Bertrand, qui évoque son ami et met les points sur les i quant à la participation de Ricardo Freda à LA FILLE DE D’ARTAGNAN.
A tous
On a évoqué ici il y a quelques temps la figure de Robert Frank. Je voulais signaler la rediffusion des « A voix nue » du grand photographe disparu, émissions où il évoquera certainement « Candy mountain » dont nous parlions .
Peu de réactions concernant Edward Yang donc je vais dans le sens de Bertrand car ce cinéaste prématurément disparu a conçu une oeuvre riche et fine.A brighter summer day me semble son chef d’oeuvre.
A comparer avec les films de Hou Hsiao Hsien sur le Taiwan des 60′.
Ce n’est pas une bluette romantique dégoulinante,ni un conte de fée moderne à l’américaine mais un film qui met en avant une jeune femme australienne qui veut à tout prix se marier. »Muriel »de Paul J Hogan est une œuvre sur la tolerance et la difference d’etres mal dans leurs peaux et qui essaient d’échapper à la triste réalité de la vie.Muriel est en surpoids et un jour elle quitte parents et frère et sœurs pour Sydney.Là elle va revoir son amie d’enfance Rhonda(excellente Rachel Griffith)qui est une femme dynamique qui croque la vie à pleines dents.Muriel est fascinée par le groupe suédois Abba et s’identifie un peu aux chanteuses glamour du quatuor.Mais le film met en exergue aussi la coruption dont son père est mélé en droite ligne.On ne parle pas assez ici des œuvres australiennes ou néo-zélandaise.C’est à mon avis un tort qu’il faudrait réparer.
A Yves Rouxel
Nous avons évoqué Jane Campion et j’ai défendu des films de Fred Schepisi mais peu sont disponibles en dvd, de Rolf de Hier sans avoir beaucoup d’échos
Oui nous avons évoqué le cinema australien à plusieurs reprises Yves.
Peter Weir, Rolf de Heer, George Miller et d’autres comme le très talentueux John Hillcoat dont j’avais vu avec retard le polar Triple 9 assez sec et nerveux.
Idem pour la Nouvelle Zélande avec Jane Campion ou Geoff Murphy ( Utu est tjs aussi singulier…) ou Jackson…
Revisitez d’autres billets et vous verrez.
A ma grande surprise, je viens d ‘apprendre que contes de la folie ordinaire a ètè adaptè a l ‘ècran par marco ferreri.
Les diverses critiques vont entre pas tres bon et mauvais.
Quelqu ‘un d ‘entre vous l ‘a t-il vu ?
C ‘est par simple curiositè car Bukowski est intraduisible a l ‘ècran, et ferreri m ‘a toujours dèçu.
Bien que mes lectures sient dèja anciennes , l ‘oeuvre de bukowski est très inègale de par mes souvenirs , mais certaines nouvelles sont de pures merveilles.
Je connais quelques phrses de bukowski par coeur.
-tu es un paranoiaque.
-bien sur, comme tout les gens normaux.
Les mèxicains sont des gens très cool. On leur a volè leurs terres et eux jouent de la trompette toute la journèe.
La dictature est prèfèrable a la dèmocratie. En dèmocratie on vote et ensuite on obèìt aux ordres. En dictature on ne vote pas , cela fait gagner du temps.
Leherpeur aurait traitè Bukowski de facho.
Mais oui Henri Patta et c’est un film aussi marginal que le roman, bien que Bukowski soit un auteur un peu surévalué (par Bono notamment) comme vous l’avez écrit je ne sais plus où Mr Tavernier. C’est un film italo-américain comme on n’en fera plus jamais cher blogueur.
J’ai écrit un long message que je ne vois pas ici. J’avoue y avoir fait une faute d’accord, sans doute responsable de son rejet par les modérateurs. Yves Rouxel venez à mon secours svp.
Yves Rouxel n’est pas le moderateur de ce blog,c’est un polémiste de bas étage qui commence à encombrer cet espace dédié au 7ème art.Je vais quand même lancer un SOS grace au groupe suédois ABBA(Ah les années 70,les pattes d’eph,les camions d’épicerie qui venaient dans nos campagnes nous ravitaillés en carambar,malabar et roudoudou).Bon je m’égare,revenons aux fondamentaux avec la revision d’un film de Siodmak »Les ss frappent la nuit »que j’avais complètement oublié.Mario Adorf compose un fou furieux qui violent et étranglent des jeunes femmes.Le personnage fait penser à M le maudit.Ceci me rappelle que je ne connais pas le seul film réalisé par Peter Lorre de retour des états-unis: »L’homme perdu »est une œuvre qui n’existe pas en dvd.Peut etre Bertrand connait ce titre?
A Yves Rouxel
Oui je le connais. C’est un film fascinant et un peu décevant. Quant au Siodmak , il a été évoqué plusieurs fois sur ce blog
Patrick Brion a passé le film de Lorre. Dans mon souvenir, il est a l’image des personnages de Peter Lorre : noir, halluciné, désespéré.
« Der Verlorene » avait été programmé au « Cinema de minuit », encore une occasion de saluer Patrick Brion. Film mythique réalisé par un acteur unique, mais ce n’est pas le miracle de « La nuit du chasseur ». Je me souviens de belles images, de cadres spectaculaires, d’une ambiance désespérée mais d’un rythme trop lent.
a GILLES.
Si cela avait ètè un autre que Ferreri , je me serais peut-ètre laissè tenter.
Vous l ‘avez vu ?
C ‘est du ferreri pur jus , ou bukowski a une petite place dans le film ?
C’est du Ferreri pour sûr…mais bien tiré de Bukowski. Ben Gazzara est excellent et le ton désespéré et décalé me semble assez bien refléter la prose de cet artiste singulier.
Ferreri ne tire pas à la ligne comme dans d’autres films de ces années là tels Histoire de Piera ou Pipicacadodo.
Mais pour les grands films revoyez La grande bouffe, Dillinger est mort, Rêves de singe..
A Henrii Patta
C’est un vieux souvenir vu en VHS, moins ferrerien que les Ferreri que personnellement je n’aime pas du tout, style TOUCHE PAS A LA FEMME BLANCHE, plus proche dans sa liberté narrative de DILLILNGER ou HAREM (qui doit autant à Ferreri qu’à Ennio Morricone). Le cinéma même fait par Ferreri ne peut en aucun cas restituer la matérialité des textes bukowskien, et je crois que je meilleur adaptateur de Bukowski fut Barbet Schroeder dans BARFLY, ainsi que John Huston dans FAT CITY, qui n’adapte pas Bukowski mais pense sûrement beaucoup à lui en tournant ce film.
Le DVD n’est pas difficile à trouver, mais il est interdit aux moins de 18 ans ! En plus du sujet et de l’ambiance générale du film, plusieurs scènes sont aux limites de la pornographie, surtout celles avec Susan Tyrrell, cette actrice qu’on a pu voir dans le Fat City de John Huston.
« Susan Tyrrell, cette actrice qu’on a pu voir dans le Fat City de John Huston. »
inoubliable! voleuse de scènes!
a Michele.
Merci à vous et Ballantrae poue vos prècisions.
et merci a Gilles bien sur.
Ces histoires de critiques qui disjonctent rejoint la mégalo ou volonté de puissance de ces commentateurs-vierges effarouchées qui vilipendent G Thunberg (quel festival sur les chaînes infos, grand prix à Y Thréard) parce qu’elle serait droguée, téléguidée, folle, moche, ayant mauvaise haleine et que sais-je sans considérer un instant que, fût-elle tout celà, Greta, ça ne devrait pas les effleurer les éditorialistes (il m’a semblé de droite) puisque le fond de ce qu’elle exprime est 100 fois plus important que le fait qu’elle fût insincère, menteuse, bouffie d’orgueil ou autre. Depuis quand doit-on attendre d’un personnage public qu’il soit sympa et si c’est une jeune fille, timide et charmante? C’est le fond de ce qu’il accomplit publiquement qui compte, soyons pragmatique.
Bien sûr, le nid de ces attaques est un mélange de mysoginie et d’anti-jeunisme.
Et un critique type Leherpeur désigne un facho pour le motif caché de faire savoir son anti-fascisme, pour l’instant c’est encore bien vu.
A MB.J’ai mème entendu sur les ondes d’une radio nationale publique de la part d’un « matinalier »que Greta serait droguée et sous l’emprise de médicaments.Les propos de cette jeune fille sont sensés et pleine de sagesse.Celà me remplit d’espoir quand certains politiques,journalistes et faux philosophes que la nouvelle génération des 16-20 ans sont tous conditionnés par les réseaux sociaux ou les musiques violentes.On sent dans son regard de la sincérité et ça celà me rassure pour l’avenir de notre espèce.J’aurais une pensée ici pour Jacques Chirac qui fut à mon humble avis un des rares présidents français à prendre de bonnes décisions durant son mandat.La dissolution de l’assemblée nationale sous la 5ème c’est du jamais vu.
A Yves Rouxel
Ce fut une terrible erreur politique qui amena Jospin au pouvoir. Mieux vaut se souvenir de Chirac (et Dominique de Villepin) s’opposant à Bush jr et à la seconde Guerre d’Irak, se coupant de Sarkozy et de Romain Goupil
à Bertrand: Chirac a aussi créé le Samu social et adressé l’une des premières adresses politiques officielles sur les problèmes d’environnement, il a fait entrer la charte de l’environnement dans la constitution (alors bien sûr, 2005 c’était un peu tard par rapport aux alertes de types comme René Dumont dans les 60).
Personnellement, j’ai une pensée pour Chirac (Pierre), médecin de Philippe d’Orléans que vous avez eu la malice de mettre en scène dans le chef d’œuvre « Que la fête commence! »
A Bertrand et MB.Bien sur mais je n’oublie l’homme au début des années 50 qui vendait le journal « L’humanité »puis celui qui déclara ce fumeux discours sur le bruit et l’odeur concernant des hommes musulmans qui avaient 5 femmes et 50 gosses et qui percevaient 50.000 francs de prestations sociales.Ainsi que les comptes au Japon et les emplois fictifs à la mairie de Paris.La liste serait trop longue et ce n’est pas le but de ce blog axé sur le cinéma.Hier soir je me suis enfiler dans le cornet un double jack(nom de dieu,l’alcool conserve).
En pleine affaire du médiator ou des laboratoires servier,voici un film à découvrir d’urgence.Il s’agit du « Nouveau protocole »de Thomas Vincent qui met en avant les lobbys pharmaceutiques privés qui travaillent avec les services de santé et mettent au point des médicaments qui empoisonnent les patients.Un matin Raoul recoit un coup de téléphone qui lui annonce le décés de son fils dans un accident de voiture dans les Vosges.La suite va ètre une course poursuite afin de découvrir la vérité sur les véritables causes de la mort de Franck.Clovis Cornillac habite le role de ce père désemparé,il va ètre aidée par une jeune journaliste parisienne qui connait le fameux dossier qui compromet la société hélivox implantée en banlieue parisienne.Quand vous regarder le film noter bien les propos du personnage dans le bar incarné par Gilles Cohen ou il explique clairement comment la société en France à fabriquer des »clients »potentiels »pour différents médicaments:(dépressions,surpoids,divorces…).Plus loin il donnera la composition des éléments chimiques du médicament prescrit pour Franck.C’est édifiants pour de simples migraines ou céphalées on vous demande d’avaler des gélules afin d’etre dépendants.Les conséquences des molécules dans l’organisme des »cobayes »sont extrêmement graves.Bien sur les grands laboratoires peuvent se permettrent de payer des cadors du barreau à prix d’or afin de ne pas ètre condamner.
Juste un mot sur le lancement hier soir de la saison « plan cultes » aux 400 coups d’Angers avec DONNIE DARKO de Richard Kelly dans une salle pleine à craquer : je ne crois pas qu’on ait cité ce film sur ce blog ? Bonne surprise malgré quelques effets imputables à un premier film : véritable ovni cinématographique dont faire un résumé est impossible et qui avait fait un four aux Etats-Unis lors de sa sortie, depuis très largement réhabilité (il prend une résonance contemporaine étonnante sur la critique et les excès d’une Amérique réactionnaire, puritaine, pétrie de contradictions)… Il était présenté ici dans sa version director’s cut de 2h13 ressortie cet année par carlotta (contre 1h53 pour le film original que je n’ai pas vu et que les amateurs du film a priori préfèrent).
Xavier Leherpeur est venu présenter le film et a commenté les films programmés pour la saison 2019/2020. Voyant PULP FICTION dans la programmation, l’un des présentateur de la soirée a lancé Leherpeur indiquant qu’il avait des idées arrêtées sur la question. Leherpeur lance alors à la volée sur la remise de la palme d’or de l’époque : « prix pour un facho remis par un facho : quoi de plus normal » !! (rappelons que c’est Clint Eastwood qui était président du jury en 1994). Décidément cela devient une marotte depuis ses mêmes déclarations contestables sur Tarantino au Masque et la Plume et dont il avait été question dans les commentaires de ce blog… Voir aussi peu de nuance balancée dans une salle de plus de 200 personnes a de quoi énerver quelque peu…
Le défaut de Leherpeur est donc effectivement d’avoir des avis à l’emporte pièce et sans grande nuance, sa qualité est que son enthousiasme et sa passion arrivent à capter une salle et les spectateurs présents comme ce fut le cas hier soir restés jusqu’à minuit pour débattre du film présenté… Il faut parfois supporter des personnalités fortes même dans leurs égarements. Cela rejoint les commentaires précédents sur Neuhoff, Pierre Murat : que l’on soit d’accord ou non avec eux, c’est finalement un moyen d’éviter de tomber dans l’uniformité et la fadeur souvent de mise dans les critiques presse et les médias de nos jours… Après il faut parfois savoir mettre le curseur et éviter de franchir ce qui peut s’apparenter à une forme de provocation…
A Damien D
Ce jugement sur Eastwood est aussi consternant que celui sur Tarentino : facho l’homme qui tourne BIRD, HONKY TONK MAN, LETTRES D’IWO JIMA, LA MÉMOIRE DE NOS PERES, IMPITOYABLE…Orwell se plaignait que les termes perdent leur sens et que bientôt fasciste inque seulement qu’on n’est pas d’accord avec une personne. Il ya de la complexité, des éléments discutables dans le traitement de la violence par Tarantino mais qui n’a rien à voir avec des positions fascisantes plutôt un mélange d’attirance et de rejet. Lequel Tarantino joue les Leherpeur quand il dénonce le suprémacisme blanc de Ford, cinéaste qui s’est attaché aux exclus de diverses nationalités (Mc Bride écrit que ses films regroupent le plus grand nombre de nationalités et d’ethnies) et races dès ses films muets, aux émigrés, aux ouvriers et paysans dépossédés de leur travail, de leur terre
Le problème est que Leherpeur a balancé cela presque « en passant » dans la présentation avant le film : il aurait été bienvenu de le mettre face à ces exagérations effectivement consternantes. Je pense que vous avez raison et il utilise de manière péremptoire le mot « facho » par raccourci pour éviter de dire qu’il n’aime pas Eastwood et Tarantino : il en a le droit mais ce raccourci est facile et totalement injuste pour les raisons que vous rappelez justement (et Tarantino use de ces mêmes raccourcis pour Ford). Sans nuance, comment juger objectivement l’oeuvre d’un cinéaste. La subjectivité de Leherpeur a atteint là je pense certaines limites au moins sur la forme (mais peut-être en joue t-il aussi ?)
Sinon connaissiez-vous ou avez-vous DONNIE DARKO Bertrand ?
A Damien D
Pas du tout et je vais le voir
A Damien
Surtout qu’en ce qui concerne Eastwood, il se croit permis de balayer d’un revers de coude tout ce qui, au fil du temps, s’est sédimenté dans l’appréciation de l’artiste.
Retour à l’époque de l’Inspecteur Harry.
Je n’en dirai donc pas plus de ce film à tiroir quasi lynchien, à la bo inspirée et qui a suscité nombre d’interprétations… Carlotta sort d’ailleurs le film dans ses deux versions dans un coffret à paraître le mois prochain…
Oeuvre de Kelly d’autant plus intrigante que la filmographie de ce réalisateur est étonnamment vide (3 films en 20 ans!) et qui a déconcerté le public avec SOUTHLAND TALES présenté en compétition à Cannes en 2006 (film qui fut remonté pour une sorti cinéma en 2007 et que je vais essayer de voir en dvd).
Il faut dire que la production de DONNIE DARKO s’est fait un peu en marge du système hollywoodien, Kelly s’attribua 9000 dollars pour écrire et réaliser le film (qui coûtera 4,5 millions).
Il préparerait enfin un nouveau film à sortir en 2020 : un biopic sur Rod Serling, le créateur de la quatrième dimension… Un film qui s’inscrira sans nul doute dans les affinités propres à ce réalisateur finalement méconnu…
A Bertrand:
Facho,fasciste sont des termes qu’on utilisait beaucoup plus dans les années 70 qu’aujourd’hui. je crois que James William Guercio s’était fait traiter de fasciste au festival de Cannes en 73 pour son film ELECTRA GLIDE IN BLUE, que j’ai revu récemment et que j’ai trouvé aussi réussi, beau, original et émouvant que la première fois. Si J.B. Thoret qui était l’intervenant du bonus de l’édition DVD Wild Side maintenant épuisée pouvait le ressortir en Blu-Ray dans sa collection « Make my Day », he would surely make mine…
Tout ça est consternant… Aldrich aussi s’est vu ainsi qualifier, et en a souffert. On aimerait pouvoir leur clouer le bec, à ces éructants sémaphores.
Et « Positif » nous apprend, reprenant un papier de Joseph mc Bride, que L’Université de Bowling Green, Ohio, vient d’effacer le nom de Lilian Gish d’une salle qui lui était dédiée. En cause, sa participation à « Naissance d’une nation », film sans doute aussi regrettable idéologiquement qu’important dans la généalogie du cinéma. L’université ne prévoit pas en revanche de renoncer au legs de la comédienne – dont la filmographie s’étale sur 75 ans, mazette!
A Denis Fargeat
De Lillian Gish ET DE SA SOEUR qui n’a pas joué dans NAISSANCE D’UNE NATION. Mais l’Université conserve ce que les Gish lui ont remis. C’est une de ces décisions scandaleuses d’hypocrisie, de lâcheté (on a peur de se confronter à quelques étudiants noirs en leur montrant que le film est certes atrocement raciste mais aussi novateur, que Griffith tourne ensuite INTOLERANCE, LE LYS BRISÉ (ils diront que le chinois est joué par un acteur américain ce qui était obligatoire à l’époque) et qu’ensuite il fera ce film intéressant sur Lincoln qui s’ouvre sur séquence forte dénonçant la traite des noirs. Bref on demandait à une université de faire son travail, d’expliquer le contexte historique d’un film, ce qui s’appelle enseigner
Encore un exemple d’une évolution lamentable: le politiquement correct vire à l’hystérie.
Vous allez voir quand va sortir J’accuse!
Même si j’enfonce une porte ouverte, ce qui me choque le plus, dans l’affaire Gish, c’est la perversité du phénomène.
On devrait se réjouir qu’en 2019, on ne laisse plus rien passer de raciste, d’homophobe ou de sexiste. Mais dans de nombreux cas contemporains, dont celui de l’université en question, on a le sentiment d’un glissement malsain, d’une colonisation/neutralisation inquiétante d’idéaux respectables par toutes sortes d’ostracismes.
Comme une métastase réactionnaire qui s’étend à des combats pourtant nobles.
J’y vois là un vrai symptôme de carence idéologique.
Et comme la nature a horreur du vide…
A Mathieu,Damien et les autres.Quand j’écoute les commentaires des journalistes qui ne sont pas de fins analystes et qui nous rabattent les oreilles que les fameux »black bloc »sont constitués d’éléments de l’extreme gauche.Celà ne veut rien dire car dans le nombre de casseurs il y a aussi des éléments d’extreme droite,des blocs identitaire qui ont pignon sur rues avec des revues et des sites en ligne.Je soupconne même qu’il y a des membres de la police et des militaires qui font partie de la fanfare,histoire de temps en temps de rallumer la mèche en soufflant sur les braises.
Leherpeur ne me semble pas un maître étalon en matière de subtilité et de sagacité et Neuhoff avec ses postures ne m’a jamais impressionné mais toujours ennuyé.Heureusement Michel Ciment et Sophie Avon relèvent le niveau du Masque.
Ses romans essaient assez laborieusement de courir après les hussards des 50′ (qui ne sont pas ce que le genre romanesque compte de plus important au XX ème siècle) et il joue les amateurs lassés de manière plus ou moins fine.
Ainsi quand je l’entendis sabrer Une vie de S Brizé en mettant en bandoulière son ennui, je songeai à mon propre ennui devant le Ruiz dont il était le scénariste Les âmes fortes sachant que 1) j’adore Giono 2) j’adore Ruiz. Faire un objet aussi académique avec des prémisses qui le sont si peu relève de la gageure!!!
Clint et Tarantino se moquent bien des crachats de ce type: ils dépassent ces affirmations d’ego en mal de reconnaissance.
Donnie Darko n’est pas mal du tout, intrigant , bizarre à souhait mais de là à le comparer à Lynch il y a un pas que je ne franchirai pas car celui-ci est inimitable. Twin Peaks saison 3 a confirmé qu’il restait immense et visionnaire, bref irremplaçable!
A Ballantrae
Dans les Ames Fortes, le vrai responsable c’était Ruiz qui ne comprenait rien à Giono et qui avait anesthésié le film contrairement à ses Mystères de Lisbonne et POLAROÏDS de neuhoff c’est pas mal. Il a bien défendu le Cedric Kahn et parlé d’un policier scandaleusement sorti uniquement en DVD qui m’a paru intéressant
De quel policier s’agit-il? Pas Trainé sur le bitume j’espère sinon cela signifierait que je partage un goût avec Neuhoff!
A Ballantrae
Je crois que si
Voyez le Bertrand c’est un excellent polar qui se montre , sans imiter servilement, digne de Lumet.
Vision morale et sociale complexe + vrai sens de la narration+ style réel dénué de volonté d’epate.
TRAÎNE SUR LE BITUME de S Craig Zahler, j’avais vu et aimé BONE TOMAHAWK et dois voir SECTION 99!
Cher ballantrae, un qualificatif « quasi lynchien » n’a jamais prétendu comparer Richard Kelly à David Lynch !! il s’agit juste de donner un ressenti qualifiant ce type de films aux scénarios à tiroir. C’est comme si dès que l’on voyait pour la énième fois le terme de « proustien » utilisé, on s’imaginait une comparaison directe et au même niveau de l’oeuvre de Proust, ce qui ne pourra jamais être le cas…
Sinon je conseille à tous le dernier Woody Allen UN JOUR DE PLUIE A NEW YORK. On avait sur ce blog été quelques-uns dont Bertrand à être un peu déçus de WONDER WHEEL qui semblait marquer une baisse de régime. Peut-être aussi que la veine pessimiste du réalisateur me touche moins que sa veine plus légère (je n’avais guère goûté non plus à BLUE JASMINE). Et bien, Allen a le mérite de renaître comme le phoenix film après film. Ce dernier se déroulant sur une seule journée, on est presque ici comme dans le scorcesien AFTER HOURS mais en plus diurne (comme l’écrit Positif : difficile de ne pas y penser) : avec un sens du rythme et du timing, Woody nous fait passer les personnages d’un lieu à l’autre, de rencontres en rencontres, d’un marivaudage à un autre, d’un retournement à un quiproquo sans que l’on ne s’y perde pour autant et tout cela en un peu plus d’1h30. Ajoutons à cela des acteurs d’une justesse confondante dans leur jeu (Elle Fanning et Timothée Chalamet en tête)… Un pur bonheur comme seul un Woody Allen annuel peut nous en apporter !
A Damien
Merci de mentionner cet Allen. J’ai été un peu rétif le 1er quart d’heure – qu’ils sont à plaindre, ces pauvres jeunes gens riches… puis j’ai été happé , mystérieusement , et pas si mystérieusement que ça : Elle Fanning est incroyable lorsqu’elle interviewe Liev Schreiber son visage est un Tex Avery. Et ensuite c’est aussi léger et profond qu’on peut le souhaiter, Woody Allen continue à produire son inimitable breuvage , et c’est irremplaçable.
J’avais beaucoup aimé Wonder wheel et aime peut-être plus encore ce charmant Jour de pluie à NY drôle, fort bien écrit et structuré. Belle distribution dont les 3 jeunes ( mention spéciale à Elle Faning d’une drolerie irrésistible.
La photo de Storaro est discrètement magnifique.
Vous confondez tout.
Ça n ‘est pas NEUHOFF qui traite Eastwood et Tarantino de fachos mais Leherpeur.
Par ailleurs , sous entendre que Neuhoff est un ècrivain de pacotille , est digne du niveau de Leherpeur.
Il a ècrit de très bons livres et beaucoup s ‘accordent pour dire qu ‘il a un tale t certain.
Talent rècompensè par de nombreux prix
A Henri Patta
J’ai aimé LES POLAROOÏDS
Pas de pacotille, mineur…comme bon nombre des Hussards dont il se réclame et qui m’apparaît comme une « réaction » litteraire avare en grands écrivains mais pouvant amuser.
Je n’ai pas confondu Leherpeur et Neuhoff mais les rassemble dans le même sac des voix ni honnêtes ni sérieuses en matière de critique cinéma. Je concède à Neuhoff un peu de courage quand, à contre courant, il tente de montrer que Malick a encore du talent.
Un critique devrait tenter de se faire porteur de l’art d’aimer avant tout. Et si réserve ar-gu-men-ter!
Le Masque est-il une jauge? Si oui je ne comprends que la remarquable adaptation par N Boukhrief du roman de P Lemaitre ( auteur plus intéressant que Neuhoff) soit passée sous silence.
Neuhoff a reçu le Prix des 2 Magots, le Grand Prix de l’académie française (mouais), Le Prix Interallie ( comme Labro, PPDA ou Beigbeder) , le Prix litteraire Prince Pierre de Monaco ( qui doit avoir autant de valeur que les palmes academiques ou celui de tel comice agricole…).
Cela ne m’impressionne guère car je vois juste chez lui l’habileté d’un faiseur assez bon imitateur de proses des 50′ ou 60′. Il sait écrire contrairement à Angot ou Moix mais de là à voir là un » bon écrivain » permettez moi de rester sur la réserve.
J’y rejetterai un oeil mais ne possède pas ses volumes les ayant empruntés.
Quel plaisir de revoir »Nous,les gosses »de Louis Daquin dans une version restaurée une nouvelle fois par la fondation Jérôme Seydoux.Ce film est emplit d’espoir,de tendresse et d’une réelle solidarité entre ces enfants qui vont arriver à collecter une somme rondelette pour remplacer la verrière de l’école cassée par un ballon juste avant les fètes de Pâques.Puis c’était la première fois que l’on voyait une petite fille noire parmi des enfants blancs et là Louis Daquin à marquer énormément de points.Mème si les décors de studios sont apparent,l’histoire reste attachante avec le personnage du kiosquier campé par Pierre Larquey qui remet des »rapports »d’enquète au commissaire de police puis Raymond Bussières et son acolyte sont formidables dans les roles de mauvais garçons.Sur l’aspect technique Daquin s’est beaucoup inspirer du travail de Grémillon et ses plans à la grue sont bien cadrés.Revoir ce film est une respiration indispensable dans notre pauvre vie d’adulte.L’enfance est le plus bel age de l’existence,c’est pour cela que l’on doit les proteger et ètre à leurs écoutes.
à Yves Rouxel:
NOUS LES GOSSES/je vous remercie de ne pas avoir dévoilé la fin!
Sinon comme pour L ARGENT DE POCHE, le niveau de complaisance quant au monde merveilleux de l’enfance n’est pas assez haut dans ces films pour que l’on s’en offusque et n’en flaire la manipulation sentimentale la plus douteuse.
Bref, deux films que je revois et revois, et adore.
A MB.Bien sur mon cher,je ne pouvais pas dévoiler la fin .Je vais continuer avec Daquin « Le voyageur de la toussaint »est une oeuvre trop méconnue par rapport à »Premier de cordée »qui est sorti dans une belle copie en BR.
A Yves Rouxel
C’est une fort bon film et l’un des meilleurs Daquin avec LES CHARDONS DU BARAGAN mais je crois que Gaumont a du mal à trouver du matériel de bonne qualité
à YR
Reste « les frères Bouquinquant » où Daquin reprend le tandem Pigault/Robinson qui fonctionne bien (voir aussi « douce » et « sortilèges »),mais qui a besoin d’un sacré coup de dépoussiérage .
Dans « les gosses » , »la dame aux camélias » transformé en western au grand dam du père qui dit qu »on ne respecte plus les classiques » c’est un bon gag aussi
La ravissante Louise CARLETTI est la mère d’Ariane (voir le club Dorothée) qui vient de décéder .
J’ignorais que Louis Daquin avait réalisé une adaptation des CHARDONS DU BARAGAN mais j’encourage les lecteurs de ce blog à lire les livres de Panaït Istrati, dont la vie et l’oeuvre sont un chant d’amour à la vie, à la liberté, à l’humanité, sans phrases creuses ni rhétorique ampoulée, mais avec des accents de vérité puissants et originaux et qui n’ont pas vieilli.
Et puisque le film de Daquin est roumain (comme Istrati), je me permets de conseiller un film roumain, AFERIM!, sorti en 2015 et réalisé par Radu Jude. Tourné en Scope noir et blanc, l’histoire se passe dans la Roumanie rurale des années 1830 et raconte d’une façon à la fois picaresque et sarcastique et en même temps hyperréaliste et distanciée la chevauchée d’un officier de gendarmerie et de son fils en quête d’un Tzigane accusé de vol. La principale qualité du film est pour moi la très grande qualité de la reconstitution historique, quant aux costumes, à la figuration, au jeu des acteurs, à la recherche de détails vrais et parlants sur la vie quotidienne de l’époque, etc…on a l’impression de vivre pendant la durée du film dans la Roumanie du XIX° siècle. En même temps le film parle aussi de la Roumanie d’aujourd’hui, de la situation des Roms, du racisme et autres préjugés ethniques, de la petite corruption du quotidien vécue comme naturelle, etc…
Le film vaut mieux que sa bande annonce ou plutôt que la traduction française de sa bande annonce qui semble le réduire à une farce méprisante pour ses protagonistes alors que le regard de Radu Jude me parait beaucoup moins facilement satirique et dénonciateur, plus subtil et plus riche. Ce qui est confirmé par le très substantiel bonus du DVD, un court métrage fort et intrigant intitulé en anglais SHADOW OF A CLOUD, qui montre dans le Bucarest d’aujourd’hui un prêtre appelé au chevet d’une mourante pour lui administrer les derniers sacrements, et les tensions, malentendus et incompréhensions qui se créent avec certains membres de la famille. Là aussi on retrouve l’hyperréalisme du décor et du jeu des acteurs renforcé par la longueur des plans séquences, la neutralité apparente du regard du cinéaste.
A Mathieu
Ce qu’il y a de mystérieux dans cette adaptation des chardons du baragon, c’est qu’Istrati était un auteur honni par le parti communiste dont il avait été un des premiers à dénoncer les crimes et les excès dès le début des années 30. Il avait été mis sur une liste noire comme George Orwell dont il avait je crois préfacé La Vache Enragée. Mais vous avez raison, Mathieu, il faut lire Istrati, lecture stimulant, roborative qui faire revivre la région de Bkaila où j’ai tourné CONAN tout comme il faut lire Orwell et Simon Leys. Je vais acheter le film dont vous parlez
« Ce qu’il y a de mystérieux dans cette adaptation des chardons du baragon, c’est qu’Istrati était un auteur honni par le parti communiste »
donc une certaine indépendance d’esprit de la part de Daquin par rapport au PCF dont il est membre?
d’autre part le simple fait qu’il s’agisse d’une production roumaine unique(sans coprod française ce qui me surprend) à ce que je lis, signale aussi une sorte d’ovni.
La maison qui a produit ce film (Filmstudio Bucuresti) a souvent été en alliance avec des maisons russes (Mosfilm) ou allemandes dont deux westerns qui reprennent le personnage d’Ulzana!
on découvre des choses singulières en butinant un peu
A MB
Daquin était un membre pur et dur mais 1° peut être a t il évolué à cette époque 2) peut être que le PC avait légèrement et avec beaucoup de retard évolué dix ans après le rapport Kroutchev
DAQUIN/euh… je sais plus s’il était vraiment membre du PCF finalement, ça m’était resté depuis un bail mais reste peut-être à préciser.
A MB
C’était un membre actif (comme tous les communistes tardifs, sectaire), proche de Signoret Montand et Jean Cosmos se souvient de sa raideur idéologique. Melville aussi : il s’était battu contre les méthodes de tournage du SILENCE DE LA MER, ne voulait pas donner une carte de chef opérateur à Decae parce qu’il avait filmé le corps expéditionnaire français en Corée dans CREVECOEUR. Quand je l’ai connu, il était plus souple et c’était un homme adorable qui travaillait souvent avec Rouffio comme directeur de production dans des films de Giovanni et autres
A Bertrand.J’ai reçu un mail de Gaumont qui m’informe que le dvd « Le voyageur de la toussaint »de Louis Daquin sort le 20 novembre prochain à 12.99 et même en BR.Ravi de cette nouvelle,je vais relire le bouquin de Simenon en attendant.Bonne journée à tous.
Moi qui me suis promis de ne plus acheter de dvd , au moins pour un certain temps, vous me donnez très envie de connaitre ce film.
Daquin est totalement oubliè .
Ca n ‘ètait pas un « maìtre » , mais il a fait quelques bons films.
En revanche je ne connais pas du tout celui-ci.
J’ ai eu la surprise merveilleuse aujourd’hui de réaliser que mon multiplexe donnait dans les Journées du Patrimoine et programmait gratuitement LA FETE A HENRIETTE, de Duvivier, dans la copie que l’on sait et projetée dans la plus grande salle.
Condition idéale pour découvrir ce film délicieux que mon père de 89 ans ne connaissait pas et dont il s’est régalé.
Il n’est pas obligé d’avoir en tête que Duvivier pouvait être tellement noir, tellement sombre, et que sa réputation en était marquée au fer forgé, pour apprécier le très moderne second degré du scénario.
L’engueulade sans fin qui oppose deux scénaristes aux conceptions opposées (Henri Crémieux pour la noirceur, Louis Seigner pour le sourire) et dont Seigner sortira victorieux suffit, dans la façon dont tout cela est traduit par la mise en scène, à nous ravir du simple fait de voir la noirceur, avec ses cadrages penchés totalement ironiques, prisonnière de la fantaisie la plus totale.
Je ne serais pas étonné d’apprendre que Resnais adorait ce film. Je trouve même qu’il y a un côté Jacques Becker, celui d’EDOUARD ET CAROLINE voire d’ANTOINE ET ANTOINETTE.
Mais ici, le scénario est encore plus virevoltant, étourdissant même, drôle, toujours original. Je sais bien qu’il ne faut pas trop abuser du « lâchage de noms » mais Guitry n’est pas si loin non plus et je dirais même que Duvivier le coiffe au poteau avec ce générique qui n’en est pas un et qu’on retrouve enfin à la dernière minute du film, annoncé par Michel Auclair (très classe) et poursuivi par les notes charmeuses de Georges Auric.
J’ai trouvé aussi que Jean d’Eaubonne a fait du très beau boulot notamment avec le décor génial de l’hôtel particulier où Michel Auclair entraîne Dany Robin, décor presque « kubrickien ».
Pardon, j’ai encore lâché un nom…
à AA
Auclair faisait son service militaire à l’époque,ce qui ne lui rendait pas les choses faciles.
Et ce farceur antimilitariste de JEANSON qui lui fait dire à un général :
« comment? vous me voyez devant vous et vous ne vous mettez pas au garde à vous? »
à YR
Vous avez raison pour la petite noire :c’est même la plus mignonne des gosses.
A Dumonteil.La scène ou le plus grand de la bande aide son père qui est camelot à vendre des fers à défriser est désopilante.Il appelle près de lui cette petite fille noire qui est craquante avec ses larges sourires.Puis aussi le sketch des chaussures salies par de la boue.Quelle ingéniosité de la part des scénaristes!!
A Dumonteil,
Le gag du « garde à vous » fait partie des élucubrations scénaristiques désopilantes d’Henri Crémieux, qui fait du personnage d’Auclair un fou échappé de l’asile.
J’aime beaucoup, dans les scènes avec Seigner et Crémieux, la présence des deux « pépées » qui ne disent pas un mot et celle de la très élégante script-girl Nicole.
Sinon, je n’avais absolument pas reconnu Michel Roux, que je connaissais pas si jeune. Toutefois, sa voix me disait quelque chose.
Découvert dans le cadre de la programmation du festival grolandais »Black moon »de Louis Malle est une oeuvre étrange .En effet c’est un film iniatique dont le cinéaste disait que chaque spectateur avait sa vision personnelle et singulière.Pourtant l’histoire raconte ouvertement les aventures d’une jeune femme blonde au volant de sa voiture qui roule en pleine campagne et à qui va arriver des tas de « surprises ».Elle croise sur son chemin des hommes en uniformes qui tuent un groupe de femmes,elle s’enfuit et croise des enfants nues qui court après un cochon ou une truie,puis va se retrouver dans une grande maison ou vit une vieille femme qui parle à un rat en allemand .Enfin elle fera la connaissance d’une licorne qui à la parole et lui donnera des conseils pour s’échapper de cet enfer.Bien sur on pense à Alice au pays des merveilles de Caroll car l’unité de temps et d’espace n’existe pas ,on est peut ètre dans un rève qui devient un cauchemar.Ce film de Malle mérite une resortie en dvd car c’est une oeuvre pleine de poésie et d’utopie.Ce matin j’ai vu « Calvaire »de Fabrice de weltz qui est là aussi un ovni avec Laurent Lucas et Philippe Nahon.
Juste pour signaler la sortie en dvd de « la neige était sale » de Luis Saslavsky;c’est une oeuvre de notre patrimoine à voir absolument ;j’en ai déjà parlé longuement.
a Dumonteil
Entièrement d’accord
« La neige était sale », réalisé par l’argentin Luis Saslavski, est un des films noirs les plus désespérés du cinéma français, Daniel Gélin a eu beaucoup de courage pour s’investir dans un tel rôle, il s’agit d’ailleurs de son film préféré. Luis Saslavsky s’y connaissait en drames, il venait de réaliser en Espagne le très original « La couronne noire » avec Maria Félix et Vittorio Gassman, d’après Jean Cocteau. Mais aussi « Camino del infierno » en 1946. Ou encore « Sacrifice de mère » en 1939, coréalisé avec John Alton qui avait démarré sa carrière en Argentine. Luis Saslavsky récidive en France avec « Les louves », d’après Boileau et Narcejac, presqu’aussi noir que « La neige était sale » (sorti chez René Chateau).
« La neige était sale » est de plus photographié par André Bac, un vieux routier en tous genres, de « Le jour se lève » à « Le monte charge » en passant par « l’Auberge rouge ».
La copie du dvd Gaumont est correcte mais sans restauration, dommage. Mais à voir absolument, c’est un chef-d’oeuvre méconnu du cinéma français.
Autre cinéaste argentin très très orienté film noir, Carlos Hugo Christensen, vénéré par Eddie Muller. Son « No abras nunca esa puerte » (1952), d’après deux nouvelles de William Irish, est une tuerie : la cinématographie est une des plus précise du film noir, chaque placement de caméra sert de manière inventive l’histoire. Visible sur youtube en bonne copie mais en espagnol non sous-titré. A voir aussi « La muerte camina en la lluva » (1948), d’après « L’assassin habite au 21 » de Steeman. C’est également visible sur youtube, mais il faut bien choisir la copie d’1h21, et non la copie de 1h12, et copie très moyenne en espagnol non sous-titrée.
»
Philippe Rouyer
@philippe_rouyer
Philippe Rouyer a retweeté Pierre Dezeraud
? FORMIDABLE
@DelphineErnotte et @Francetele assurent que l’aventure du #Cinémademinuit va se poursuivre
Merci aux décideurs
Bravo à tous ceux qui ont signé la pétition et se sont mobilisés pour #PatrickBrion et la défense du patrimoine cinématographique sur le service public »
>>> https://is.gd/KJarIt
j’ai pas confiance… ça sent l’entourloupe! bon, on verra
A MB, à tous : (CINÉMA DE MINUIT)
En soit c’est une bonne nouvelle si la direction de FT tient parole.
Par contre il n’y a aucune remise en question des paramètres de diffusion (jour et heure) qui nuisent fortement à l’accès au programme. Le lundi soir vers 23 h 45, on ne peut rêver mieux pour flinguer le programme.
J’ai toujours pensé que le créneau du regretté Ciné Club de Claude-Jean Philippe sur la deuxième chaîne était plus approprié (veille de week end), avec un horaire un tantinet plus tôt. Mais bon, c’est sans doute trop exiger des décideurs.
Pour revenir au CDM j’avoue qu’a 20 ans, cela ne me posait aucun problème, mais aujourd’hui je n’y arrive plus. Lundi soir j’ai voulu revoir GRIBOUILLE d’ALLEGRET mais je n’ai pas pu tenir jusqu’à 23 h 45 (ou plus ?)
Pas trop grave, je le connais, j’ai le DVD, mais quand même c’est rageant.
Et quand je pense que le CDM a quitté la 3 pour être remplacé par des séries, je ne vois pas où l’audimat va exploser. Enfin et pour terminer, ce « cirque » de suppression du programme de Patrick BRION dure quand même depuis 2016 !
« Le lundi soir vers 23 h 45, on ne peut rêver mieux pour flinguer le programme. »
pas possible d’enregistrer? mais c’est vrai que beaucoup disent comme vous et jugent que l’heure est trop tardive
A MB (CINÉMA DE MINUIT)
J’avoue que je n’enregistre plus depuis longtemps. Je le faisais autrefois, souvent même en voyant le film en même temps. Les enregistrements programmés avaient parfois l’inconvénient d’être tronqués en raison d’un non respect de l’heure.
J’ai toutefois conservé de nombreux films enregistrés au CDM, certains diffusés qu’une seule fois.
Et il est vrai que je ne regarde quasiment plus la télévision depuis longtemps, sauf si une rareté se profile à l’horizon. Sinon…
Après 4 jours de « combats » à travers tribune, pétition, relais de la presse, etc, où nous avons je pense tous ici participé, il semblerait que France télévision et Delphine Ernotte aient finalement pris la décision de maintenir Patrick Brion au « cinéma de minuit ». L’information étant tombée en fin de matinée, attendons tout de même une information plus officielle. Si tel était le cas il faudra cependant rester attentif : quelles seraient les conditions de ce maintien et pour combien de temps, avec quelle programmation ? Continuez d’ici là à diffuser la pétition qui atteint bientôt les 5000 signatures…
« attendons tout de même une information plus officielle (…) quelles seraient les conditions de ce maintien et pour combien de temps, avec quelle programmation ? »
exact
Je viens de lire un article sur le livre ècrit par ERIC NEUHOFF. (TRÈS)CHER CINEMA FRANÇAIS.
Il semble sortir la sulfateuse et dèplore le trop grand nombre de films sortis en salle ainsi que la paresse des producteurs et des scènaristes.
Yvan Atal a une drole de maniere de contrer les arguments du critique du figaro : sur les 250 films produits 180 n ‘ètaient pas bons , donc il faudrait en produire 8000 pour que plus de films soient meilleurs !!!!
D ‘autres comme klapish , utilisent l ‘èternel argument « l ‘aigreur » ce qui n ‘est en aucun cas une rèponse au dèbat.
Dans le livre que je n ‘ai pas encore lu , je prècise , il semble que isabelle huppert et françois ozon » prennent chers ».Il est reprochè a l ‘actrice de tourner tout et n ‘importe quoi.
J ‘ai commandè le livre pour me faire une opinion.
A Henri Patta
Eric Neuhoff a une jolie plume et il écrit bien mais s’amuse à dézinguer beaucoup de films. Ce qu’il dit de Huppert peut s’appliquer à certains titres mais occulte pas mal d’oeuvres où elle est géniale (UNE AFFAIRE DE FEMMES, L’EXERCICE DU POUVOIR, NUE PROPRIÉTÉ, les films de Hong Sang Soo, ELLE, VALLEY OF LOVE, LA RELIGIEUSE,WHITE MATERIAL, VILLA AMALIA, L’ECOLE DE LA CHAIR) pour ne citer que quelques titres (Rajoutons LES PORTES DU PARADIS qu’elle domine et COPACAPANA, HOM et il oublie qu’elle est encensée aussi aux USA, en Angleterre
Sans rapport avec Neuhoff qui me casse les bonbons quand il intervient au masque sur inter.Lu dans le dernier Positif un article traduit en français qui revient sur l’oeuvre de Griffith »Naissance d’une nation »ou l’on apprend que Tarantino Exècre ce film car John Ford qui était à l’époque acteur et cascadeur à oser porter la cagoule du kkk.L’auteur de l’article ajoute pourquoi pas s’en prendre aux acteurs qui ont eux aussi porter la cagoule dans »Django enchained »de QT?On apprend également que Spike Lee qui à toujours mis en avant la communauté dans ses films,durant ses études à New york fut scotcher à la vision de « Naissance d’une nation »ainsi que « La nuit du chasseur »deux oeuvres dans lesquelles on retrouve Lilian Gish!!!
à Y Rouxel: mais QT ne comprend rien à Ford c’est pas nouveau, c’est même curieux de la part de qqn d’assez subtil et le procès fait à Lilian Gish est grotesque, quand un acteur est dans les mains d’un réalisateur, il n’a pas de vision d’ensemble sur le film. et même.
A Yves Rouxel
Tarantino s’appuie sur des racontars de Ford qui sont invérifiables et sont peut être juste des affabulations. Mais étrangement Tarentino se révèle obtus vis à vis de Ford qui pourtant comme le montre MC Bride est un des cinéastes les plus ouverts aux autres nationalités et ethnies, les plus attentifs vis à vis des émigrés (irlandais mais aussi chinois, allemands, italiens, sud américains). Il a parfois les oeillères de son époque et de son éducation. Mais Hawks que Tarentino adule est plus beaucoup centré autour de la race blanche. Et contrairement à Ford qui disait s’être battu pour payer de la même manière les figurants noirs et blancs, Hawks lui citait les noms des révolutionnaires noirs en montrant les singes du jardin d’acclimatation
A Bertrand, je vous rejoins également : j’irai même jusqu’à dire que même artistiquement parlant Ford me semble supérieur à Hawks sur beaucoup de points. De Hawks aucun film ne m’a marqué durablement sauf peut être SEULS LES ANGES ONT DES AILES ou ses comédies BRINGING UP BABY, HIS GIRL FRIDAY, I WAS A MALE WAR BRIDE (toutes avec Cary Grant…) Ses films avec John Wayne me semblent en deçà de ceux tournés avec Ford (sauf peut-être LA RIVIERE ROUGE). Alors RIO BRAVO oui c’est sympathique mais je n’en fait pas un chef d’oeuvre non plus (après c’est plus au goût de chacun). Je pense que le talent de Hawks réside dans cette tranquillité et cette « coolerie » qu’adore Tarantino (on voit bien cela dans les films avec Bogart) vis à vis de sa mise en scène et de ses acteurs. Ne pas oublier que Tarantino a une cinéphilie principalement basée sur des madeleines de Proust et les siennes sont difficiles à déboulonner (quand il cite à tout va RIO LOBO, EL DORADO succédanés à RIO BRAVO…). En face on a Ford et des chefs d’oeuvre en pagaille… Personnellement malgré tout le talent de Hawks, négliger Ford de la part de Tarantino est tout de même une grossière erreur…
Sait on pourquoi Tarentino dèteste FORD à ce point ?
Il n ‘aime pas l ‘homme ? Le rèalisateur ? Ses films, ses prises de positions ?
A Henri Patta
Il ne l’a jamais connu. C’est une réaction viscérale qui ignore bien des prises de positions de Ford dans ses films et la vie. Une position de principe se fondant sur LA CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE, RIO GRANDE et quelques films où les Indiens sont juste des ennemis tout en ignorant LE MASSACRE DE FORT APACHE, LE SERGENT NOIR , LES CHEYENNES et certains films plein de compassion des années 30ord peut faire LES RAISINS DE LA COLÈRE, QUELLE ÉTAIT VERTE MA VALLÉE et s’intéresse aux ouvriers, aux déclassés pas Hawks dont le génie est ailleurs. Tarentino a une culture de video Club qui oublie certains de ces films et PILGRIMAGE et THE LONG VOYAGE HOME qu’on ne peut qualifier de films de supremacistes blancs
TARANTINO/FORD
à l’attention de Quentin, un de ces groupe d’Apaches objet du racisme de Ford:
https://is.gd/rMLHVw
(Fort Apache)
En effet , très belle plume , rècompensèe par de nombreux prix. Neuhoff est un nostalique , ce qui explique son còtè « c ‘ètait mieux avant » au sujet du cinèma.
Ceci dit c ‘est certainement le critique que j ‘apprecie le plus , il n ‘est pas du tout politiquement correct , cette tare de notre siècle ,peut dire du mal d ‘un rèalisateur qu ‘il apprècie si son dernier film n ‘est pas bon.
Cela semble une èvidence , mais tellement de critiques èpargnent leurs favoris , c ‘est devenu une plaie.
Tous les films de Eastwood sont gèniaux , l ‘opus annuel de woody Allen est toujours magnifique ….Heureusement il dètonne et dit ou ècrit ce qu ‘il pense , et ses goùts se rapproche beaucoup des miens a de nombreuses occasions , ce qui bien sùr ajoute a mon engouement pour ce monsieur.
a Henri Patta
Sa vision de dandy est quand même typiquement de droite. Il hait les films sociaux, des Dardenne à Stéphane brisé, attaque violemment Ozon dont les deux derniers opus sont remarquables, descend les cinéastes qui parlent des migrants comme il descend Loach. Il est vraiment talentueux quand il vante Pascal Thomas, a des éclaires brillants et, c’est vrai, n’est pas du tout politiquement correct ce qui est une de ses qualités essentielles avec son style. Mais le principe « le Cinéma c’était mieux avant » est une rossinante exténuée qui est épuisée parce que trop sollicitée dès les années 30….Pour certains, le cinéma c’était toujours mieux avant et 15 ans après, on réhabilite 25% des films. Je trouve surtout qu’il devrait d’abord s’en prendre aux journalistes qui portent aux nues les films qu’il exècre. Ce sont les vrais responsables de leur réputation
Neuhoff est sympathique, et il a le sens de la formule. Mais il fonctionne à l’instinct, et est incapable de proposer la moindre analyse. Du coup, son discours manque le plus souvent d’arguments.
Mais, à tout prendre, je le préfère à Leherpeur qui, lui, argumente son point de vue, mais le plus souvent à coup de massue, et gare à celui qui ose ne pas être d’accord!
En plus je me reconnais assez bien dans le côté nostalgique de Neuhoff. Il me rappelle Siclier, qui s’était lassé du cinéma contemporain et avait fini par céder sa place au « Masque et la Plume ».
A Henri.Le pire peut ètre est Pierre Murat de Télérama qui est droit dans ses bottes et ne démord jamais q’un film brillant est une œuvre médiocre.Je ne vais pas tomber dans le piège de tous ceux qui affirment à tort « que s’était mieux avant »,pourtant j’ai réecouter des extraits du masque dans les années 60 ou les empoignades étaient d’une autre volée avec arguments à l’appui.Ce qui me gène chez Garcin et ses critiques c’est ce coté condescendant qu’il faut coller a l’actualité des grosses sorties alors que quantités de films passent à la trappe.J’espère que dans un prochain enregistrement ils parleront du film de Gatti commandé par Castro et tourné à Cuba ou du nouveau Boukrief basé sur une histoire vraie ,d’enlevement d’un enfant durant les années 80.Ce film n’a eu aucune presse et difficile à voir en province comme « Made in France »à l’époque!!!
A Yves Rouxel, je vous trouve sévère avec Murat qui défend beaucoup de bons films et connait bien le cinéma français. Il a souvent du bon sens. Après, Garcin favorise les empoignades pour des raisons d’audience mais je préfère les vraies discussions comme celle qu’on peut entendre dans le Nouvel esprit public en peau de caste (pas celui de france culture). Et ne valorisez pas le passé : il y avait aussi des affrontements consternants dans l’ancien Masque et la Plume et Charensol n’était guère argumenté. Ciment, Danielle Heyman donnent des analyses souvent pertinentes et Neuhoff peut être brillant. Quant au choix des films, je suis d’accord
« Ce qu’il dit de Huppert peut s’appliquer à certains titres mais occulte pas mal d’oeuvres où elle est géniale (UNE AFFAIRE DE FEMMES, L’EXERCICE DU POUVOIR, NUE PROPRIÉTÉ, les films de Hong Sang Soo, ELLE, VALLEY OF LOVE… »
Bertrand je suis d’accord avec vous mais vous vouliez dire LA COMEDIE DU POUVOIR/Chabrol où elle joue une juge d’instruction (film qui a considérablement agacé Eva Joly qui parla de « film détestable » ce qui me fit bien ricaner au moment où je l’entendis à la radio), et bonne idée de rappeler NUE PROPRIETE qui m’a impressionné.
»
Philippe Rouyer
@philippe_rouyer
? UN CHOC
#PatrickBrion m’apprend que @Francetele ne renouvelle pas son contrat et lui demande d’arrêter le #Cinémademinuit fin décembre.
Le patrimoine cinématographique est un bien précieux qu’il faut défendre et qui ne peut laisser insensible @DelphineErnotte »
>>> https://is.gd/1BEQx2
Cette nouvelle est siderante.
Patrick Brion est un passeur fondamental pour de nombreux spectateurs notamment pour tous ceux qui, enfants, n’auraient pu accéder à cette culture pour des raisons familiales.
Le service public a des responsabilités notamment celles de l’éducation populaire . Patrick Brion versant cinéphilie est une pierre angulaire de cette vision.
Protestons haut et fort car cette eviction vient après bien d’autres, Michel Ciment en tête .
A Ballantrae
Ecrivez tous à France Telivision avec copie au ministre de la Culture Frank Riester. Il y a une formidable et décapante description de l’ignorance, l’auto satisfaction affichées par certains ministères dans RACKET de Dominique Manotti. Sans parler d’une corruption et de fonctionnaires vendus aux thèses ultra libérales et aux Américains avec un vrai plan de carrière qui zappe tout sentiment national
admirez les réponses à Rouyer: on dirait des officiels chinois. L’imprécision est reine à fin d’enfumage, incroyable.
D’ailleurs la dernière question de Rouyer est trop précise pour que la responsable de F5 se risque d’y répondre autrement que par oui ou non.
je précise: je parle des deux réponses d’ officiels de Ftv, depuis je trouve plein de réponses de tvspectateurs mécontents
a MB.
Bien vu. En effet les rèponses a còtè donne un effet stalinien qui fait froid dans le dos. Mais qui sera surpris ?
Avec des amis , nous avons ècris durant des mois a Tv5 monde-asie pour protester contre l ‘indigeance des programmes, un veritable concours de mèdiocritè qui laisse pantois.
Les rèponses ètaient toujours les mèmes balancant entre auto-satisfaction et etonnement et aucune rèponse sur le fond.
Je pense sincèrement que ces gens se foutent èperdument du public et que seuls leur salaire est autre prèpande sont leurs boussoles.
A Henri Patta
Dites que vous envoyez des doubles à la presse et au ministre. Cela fait plus d’impression. Mais à TV5monde ils sont tellement nombreux et avec plusieurs pays francophones.
Voici la réponse que j’ai obtenue de France Télévisions, suite à un mail indigné que j’ai envoyé:
« Je tiens à vous rassurer, le patrimoine cinématographique a toute sa place au sein de France Télévisions : le « Cinéma de minuit » est bien sûr maintenu sur nos antennes.
Nous préservons l’ADN de cette émission culte.
J’ai bien transmis votre message à la direction de l’antenne. »
Espérons que ce n’est pas une promesse dans le vent…
Et souvenons-nous qu’en décembre 2015, le Ciné-club de France 2 (3ème du nom après ceux de Claude-Jean Philippe et de Frédéric Mitterrand), était passé à la trappe dans le plus grand silence.
A Julia Nicole
Risque d’enfumage comme disait MB :Demandez tous le nombre de films et la proportion des noir et blanc et muets parce que dans patrimoine, ils mènent le ciné club, films essentiellement en couleur des années 60, 70, 80 et ainsi de suite et le Cinema de Minuit. Et quels sont les noms des remplaçants de Brion. Est ce que ce dernier n’aurait pas du connaitre le nom de son successeur
A MB.Cette nouvelle ne me surprend pas quand on sait que la direction de France 3 à supprimer le fameux « Soir 3″de la chaine pour le releguer sur France intox.Plus de 80 techniciens se retrouvent sur le carreau,c’est pareil dans le privé avec l’éviction de Thierry Ardisson et toute son équipe sur C8 dont l’émission « Salut les terriens »les samedis et dimanche soir déranger Vincent Bolloré.Pour 2020 France télévisions va mettre à la trappe des émissions jeux tels « Slam »et peut ètre « Des chiffres et des lettres »qui est une des plus anciennes émissions du service public.
Je ne voudrais pas jouer les rabat joie, mais je trouve que depuis quelque temps , les commentaires sont plus focalisès sur les sorties actuelles , que sur le cinèma de patrimoine.Ce dernier ètant la substantifique moelle de ce blog , je trouve que c ‘est plutòt dommage.
Sur ce , je vais revoir PATTES BLANCHES que mr Tavernier m ‘a donnè envie de revoir et dont la lointaine dècouverte s ‘est beaucoup diluèe dans le temps.
A ce sujet , j ‘ai mis une bonne demi-heure a retrouver le DVD parmi les 3000 ( a vu de nez) que je possede.Et je me demande si il est bien raisonnable d ‘en acheter de nouveaux.
Car entre ceux pas encore vus, ceux oubliès et donc a revoir et ceux qui m’ont dècus et mèritent donc une autre chance , j ‘en ai bien pour dix ans a raison d ‘un part jour.
Et je ne parle pas de ceux que je revois chaque annèe avec un plaisir dècuplè, comme , LA PRISONNIERE DU DÈSERT , LES FORBANS DE LA NUIT ou encore du JUGE ET L ‘ASSASSIN ,qui est pour moi le chef-d ‘oeuvre de qui vous savez.
Si l ‘un d ‘entre vous a dèja vècu ce dilemne , a t-il continuè a acheter des dvd ou se contente t-il comme je pense le faire , piocher au fur et a mesure dans sa devethèque ?
A Henri Patta
Je continue à en acheter mais je m’y retrouve bien en classant alphabétiquement les réalisateurs après avoir déterminé chaque pays. J’en rachète quand une édition est vraiment annoncée comme supérieure et je revends les anciens. Je continue à faire des découvertes et donc à acheter surtout que paraissent parfois des films très rares. Je pense aux oeuvres pre code
A Henri Patta,
De toutes façons, tout sauf la dématérialisation!
les dvds oubliés c’est impossible, quand ils ne sont pas vus ils ne sont pas dans les étagères mais à côté de la TV, un peu d’ordre!
quand il y en a disons six ou sept d’avance de non vus, faut peut-être les voir avant d’en acheter d’autres!
et un coup d oeil sur un catalogue que vous avez fait de vos films est là pour vous en rappeler certains.
Il est illusoire d’arrêter d’acheter des dvds, c’est des films qu’on veut voir plus que des dvds.
Récemment j’ai mis à jour et classifier les films que j’avais en magasin.J’ai décider de les classer par genres et par réalisateurs car certains films de John Ford(les premiers sont introuvables).En revanche depuis quelques mois je prévilégit les œuvres dites classiques du cinéma français d’avant ou après guerre,sans oublier des cinéastes de la nouvelle vague ou des réalisateurs actuels tels:Kahn,Brizé,Klapish,Lloret,Téchiné,Llovsky,Sciamma,Guédiguian et bien d’autres.Ensuite il y a l’emprunt à la médiathèque de Toulouse qui possède un fond de 15.000 titres ainsi que toutes les annexes qui ont un fond avec des titres fantastiques,westerns,policiers,aventures ainsi qu’une grande quantités de documentaires classé dans « le cinéma du réel »sans omettre les films d’animation,les déssins animés et les courts et moyens métrage.Ajouter au achats en magasins ou sur internet plus les vide greniers et brocantes très en vogue chez nous.J’ai acheter l’œuvre complète de Bergman sous forme de coffret pour 35 euro.Je me régale de revoir ces films qui me permet de revenir aux fondamentaux du 7ème art.
S’il vous plaît Bertrand, pourriez-vous me dire ce que vaut VALSE ROYALE, de Jean Grémillon, dont je n’ai jamais entendu parler?
C’était ma première question, la seconde, comme ça, en passant, l’air de rien:
Une p’tite date pour 100 ANS ?
A Alexandre Angel
1° jamais vu
2) je pense à la fin du printemps 2020
1/ jamais entendu parler perso
2/ YOUPI! (et tout ça)
Merci!
j’en ai déjà parlé :un film très mineur du metteur en scène ;il y a tant d’autres films de JG à découvrir avant celui-ci …Pratiquement tous en fait!
Un officier (Henri Garat ) amoureux d’une pâtissière (chic) (Renée saint-Cyr);le « liebelei » du pauvre où le problème d’une mésalliance n’est même pas abordé ;François Joseph et Sissi y apparaissent;des bons sentiments en veux-tu en voilà!Et des chansons car Garat était un chanteur.
co-produit avec l’Allemagne (hitlérienne à cette époque) ,il fut tourné en deux langues ,comme d’autres films des années 30,par exemple « Ariane ,jeune fille russe » de Paul Czinner (dont Billy Wilder fit un remake ,qui fut encore refait)ou « les 5 gentlemen maudits » de Duvivier.
Max Ophüls, on n’arrêtera pas de redécouvrir ce Maître, même dans ces comédies mineures des années 30 (« Lachende Erben » en 1933, avec un travelling anthologique). Mais quand sortira donc ce chef d’oeuvre méconnu, « la Signora di tutti », réalisé en Italie en 1934? Ce « Lola Montès » 20 ans avant avec des séquences délirantes, qui a du être diffusé sur le câble il y fort longtemps.
Marcel Ophüls avait réalisé en 2009 un excellent documentaire sur son père, « Max par Marcel », dans lequel il nous expliquait pourquoi Max appréciait tant les mouvements d’appareil. Ce documentaire est-il visible quelque part?
A Bertrand,
à propos de Pierre Chenal, sauriez-vous comment lui est venu l’idée du nom pseudo de sa jeune femme Florence Marly (Hana Smekalova de naissance)?
A Jacques Diamons
Pour Chenal je ne sais, je vais me plonger dans le livre d’entretien. Pour les deux autres points, je n’ai pas de réponse
merci de votre réponse. Dans le livre entretien, Pierre Chenal n’évoque pas ce pseudo choisi par lui-même, mais je crois que c’est en rapport avec son scénariste producteur Christian Stengel, qui habitait Marly-le-Roi.
A Jacques Diamond:
Il y a un DVD italien de LA SIGNORA DI TUTTI (chez l’éditeur RHV) sans sous-titres français mais avec des sous-titres italiens pour malentendants et une excellente qualité d’image si j’en juge les captures de Dvdbeaver. On le trouve à un prix prohibitif sur Am…n.fr mais à un prix tout à fait décent sur Am…n.it, mais avec une jaquette différente (mais même éditeur, mêmes sous-titres, même bonus, etc…) Je me dis toujours qu’il faudrait que je l’achète…Ça m’est arrivé plusieurs fois de voir des films italiens en m’aidant des ST italiens, ça aide beaucoup même si je ne parle pas italien (mais espagnol), évidemment ça dépend des dialogues (rapidité du débit, argot, dialecte, etc…
A propos de Max Ophuls, je viens de lire une interview de Woody Allen dans L’Obs où il dit que les films d’Ophuls tournés à Hollywood sont décevants. Ah bon? Pour moi CAUGHT et THE RECKLESS MOMENT sont de très bons films et LETTER FROM AN UNKNOWN WOMAN est un chef-d’oeuvre, un des plus beaux films de l’histoire du cinéma. A Hollywood Ophuls n’a pas eu de bons scénarios et le résultat a été décevant dit en substance W. Allen. Mais le scénario de LETTER… est magnifique et meilleur pour moi que la nouvelle de Zweig.
A Mathieu
Woody Allen dit là un peu n’importe quoi. Il pense aux films avortés d’Ophuls comme VENDETTA mais LETTRE D’UNE INCONNUE est un chef d’oeuvre et les deux autres sont passionnants. Tout le monde peut se tromper
merci du tuyau pour le dvd italien dont je dispose, il y a même des sous-titres anglais. Mais bon, une édition française serait bienvenue pour les cinéphiles français qui ignorent souvent ce film, en tout cas dans mon clan pourtant pointu. Quant à la période américaine de Ophüls, rien à jeter, dont cette exquise misse en bouche qu’est « The exile », avec encore une fois une mise en cadre qui vaut le coup d’oeil. Et « Lettres d’une inconnue », un des sommets du grand Max.
Il y a tellement de bons films comme « La signora di tutti » qui restent inédits depuis des lustres, surtout en France, certains finissent par réapparaître (Un homme de trop), d’autres restent désespérément invisibles en copie numérique : « Mise à sac », « Où est passé Tom? », « Pas de pitié pour les femmes », … et tant d’autres. A signaler quand même la sortie de « Bifur 3 », film de camionneurs avec René Dary, un des premiers films de Martine Carol et le dernier film de Robert le Vigan et Aimos.
A Jacques Diamond
Certains ont été de lourds échecs en salle (Ou est Passé Tom). Il y aussi parfois des questions de droits et un metteur en scène moins concerné par certains titres. Merci pour Bifur 3
Vous aviez évoqué Marcel Pagliero, et je ne trouve aucun avis nulle part sur son film de péniche, « Les amants de Bras Mort », qui est resté inédit, peut-être est-ce un mauvais mélo. Quelqu’un l’a-t-il vu ? Histoire de comparer avec « La belle marinière » et « une femme a passé », mais sûrement loin de « l’Atalante ».
A Jacques Diamond
Lisez le livre de Gili pour savoir si c’est bon et je crois qu’on a évoqué ce titre
« pas de pitié pour les femmes » est peu original,le thème du type devant « remplacer » un disparu en fait assassiné ayant trop servi
du même Stengel ,je conseillerais plutôt l’insolite « la figure de proue » qui voit Georges Marchal amoureux de….(voir le titre)
« la famille Duraton »(1939) est fort drôle (et même d’actualité,de la vraie radio-vérité) : le producteur de radio (Jules BERRY) retransmet sur les ondes les conversations privées de la famille de Noel-Noel au dîner.
Ses deux thrillers « seul dans la nuit » (à ne pas confondre avec le titre français-au féminin- de « wait until dark » )et « rome express » souffrent de la faiblesse de leurs scénarios à argument prometteur ;le premier est une histoire de serial killer :à chaque crime, on entend la chansonnette qui donne son titre au film -c’est très inférieur à « pièges » de Siodmak ;le second se passe sur un train où des ladies invitées par un mysterieux personnage disparaissent: Stengel hésite entre le film à suspense et la comédie ;les acteurs comme Blier dans « seul « ,Tissier dans « Rome » et Auclair dans ‘pas de pitié » sauvent les meubles .
Merci pour ces éclaircissements. Vous rappelez-vous où avoir visionné « Pas de pitié pour les femmes », s’il est sorti en cassette vidéo ou autre ?
à Jacques
« pas de pitié pour les femmes » ,je pense que c’était sur le satellite ,peut-être la défunte chaine « cinétoile »
« où est passé tom » est le seul film de GIOVANNI que je ne connaisse pas;la musique de François de Roubaix est ,comme d’hab’ splendide ;écoutez-la sur youtube ;le thème du film semble original et les deux vedettes (Rufus et Alexandra Stewart -déjà présente dans « la loi du survivant »-) ont rarement les premiers rôles .Ceci peut expliquer l’échec commercial.
A Dumonteil
Le titre explique aussi l’insuccès et le thème n’est pas clair, ,il ne s’impose pas de manière nette. Et c’est un film de montagne
A Mr Tavernier :
concernant « les Amants de Brasmort » réalisé par Marcel Pagliero, j’ai lu selon votre conseil le livre de Mr Gili qui dit beaucoup de bien de ce film de batellerie très réaliste tourné dans le port de Conflans Sainte Honorine, capitale française de la batellerie. Le décor se prête donc à ce drame professionnel marinier. Les images sont de Roger Hubert, grand directeur de la photo de « Napoléon Bonaparte » aux « Enfants du Paradis », qui a composé pour les « Amants de Brasmort » de très belles images en décrivant ce milieu marinier comme Pagliero et Nicolas Hayer l’avaient déjà fait sur les docks du Havre pour « Un homme marche dans la ville ». « les Amants de Brasmort » serait donc un très bon film français malheureusement inédit. Et les ayants droit du film ne semblent pas intéressés pour le sortir, c’est bien dommage, espérons le voir un jour.
Pardon de dévier encore de l’excellente chronique, mais je suis sous le coup de deux visions frappantes et récentes: « Jeanne », de Bruno Dumont, et « Husbands », de Cassavetes. Sur le plan de l’actualité, un monde entre les deux : vu le Cassavetes sur une copie 35 assez fatiguée, et le Dumont en avant-première et 4k, en présence d’un vrai Bruno live and kicking.
« Jeanne » est superbe. On peut être plus ou moins client à ce que fait Dumont, mais du moins reconnaître sa constance , et relever quelques points je crois indiscutables : la qualité de la lumière (ici et comme souvent celle de la Côte d’Opale, puis comme moins souvent la cathédrale d’Amiens). Bruno Dumont a très bien parlé de cette lumière , l’a immédiatement reliée au travail avec les comédiens amateurs, ce qui est d’une grande richesse poétique et humaniste. Il y a aussi l’intense musicalité du procès de Jeanne, échanges rythmés avec une oreille infaillible, entre les profs d’université qui jouent les juges et la très jeune Jeanne (Lise Leplat Prudhomme, 10 ans.) Mais la musicalité est d’abord, c’est le troisième incontestable mérite du film, celle de la langue de Péguy. ( Quand Bruno Dumont, très prof de philo -on ne se refait pas, a demandé à la salle comble qui avait lu Péguy, il n’y eut qu’une très vague rumeur. ET BD n’a pas eu l’air très surpris.) Car voici une bonne nouvelle: Dumont donne a entendre la langue du poète, et c’est une découverte pour tous ceux avec qui j’en ai parlé. Cedjapamal. Belle image de Dumont : pour lui, cette langue difficile à la lecture a besoin d’être portée, proférée, et la différence est la même qu’entre l’examen du plan d’une cathédrale et sa visite, en vrai. Et s’il s’agit de la cathédrale d’Amiens, question élévation, pardon…
Le bonhomme Dumont est d’une belle intensité, la simplicité et le pragmatisme dont il fait preuve ne sont pas des faux-semblants. Il m’a fait penser à un Bresson qui se détendrait enfin un peu (Tiens, fallait-il le faire boire pour atteindre ce résultat, ou avait-il le vin triste?) Pour autant , pas le genre à vous taper dans le dos. Je connais peu le Nord, mais ce mélange unique de pudeur et d’incandescence, avec la profondeur pour corollaire, me semble bien caractériser le coin et ses habitants.
Ensuite, il y a des choses qui hérisseront ceux qui ne viennent pas conquis d’avance : les plans-séquences ( 4, 8 minutes, parfois plus, avec les chansons de Christophe ; mais il faut cela pour faire exister la lumière, le superbe cadre, les surimpressions ; et selon BD , Christophe n’a jamais eu de meilleur parolier que Péguy. On peut le croire.) Les amateurs parfois… voilà, quoi… ( BD les décrivait avec le geste de Brel parlant des femmes dans « L’emmerdeur », geste ondoyant de la main opposé au tranchant de la même, celle du metteur en scène. Mais la contrepartie est une acuité incroyable de certains moments, un effet de réel imparable, je n’en dirai pas plus tant le sujet est riche. Si, petite notation d’une affectueuse ironie : il y a des chevaux, et ils jouent sacrément bien. Mais ils sont pros, ils viennent de la Garde Républicaine. Dans les pros il y a aussi Lucchini, en Charles VII, plus sobre que dans « Ma Loute ».)
Bref, j’encourage à voir le film, si possible en présence du réalisateur ; sa personne apporte certaines réponses à certains points mystérieux… et il ne se fait pas prier pour parler, et répondre à des questions qu’on n’imaginait pas avoir eu l’intelligence de poser.
Je ne vais pas me lancer dans une analyse comparée Dumont/Cassavetes, pas outillé pour. Je ne relèverai pas les quelques points de confluence entre les deux oeuvres, même si il y aurait matière. Je voudrais pas abuser, et le motif de ce post est l’expérience du spectateur.
Donc, « Husbands ». Pas très familier de Cassavetes (MB, je n’abrègerai pas en JC, qui prête à confusion…) j’ai été assez secoué par le film. Et sans être un père la pudeur, ça fait un peu drôle aujourd’hui de voir autant boire, fumer, et maltraiter les femmes…
…je veux dire, je ne sais pas pour vous, mais je suis rarement seul à regarder un film, souvent la Société m’accompagne, avec ses préventions, ses goûts et dégoûts… et la dérive de ces trois gugusses passe assez mal aujourd’hui, sauf à les infantiliser : ces trois-là sont ébranlés jusqu’aux tréfonds par la perte du quatrième – ce qui crée d’ailleurs un film implicite, de ceux qui travaillent l’esprit du spectateur : celui qui raconte qui a pu être ce défunt, et ce qu’a pu être leur amitié. On ne peut deviner la vie d’avant qu’à l’aune de leur désarroi, l’ampleur des conneries qu’ils commettent. Il y a bien un prologue, des photos de vacances d’une déchirante banalité où les quatre font assaut de biceps devant une piscine, mais ce n’est qu’un pauvre support, comme les photos de famille ne sont que de pauvres consolations.
Il y a un point curieux, surtout sortant de voir « Jeanne » dans un DCP impeccable. On perd l’habitude des copies abîmées, des fenêtres qui sautent et mangent les sous-titres ( mais le projectionniste veille!), des taches qui annoncent la fin d’une bobine, voire du film quand elles s’intensifient. Surtout du son, mono et saturé, aïe quand Cassavetes crie, et c’est lui qui crie le plus, et il n’est pas le seul. Et un détail, celui qui m’a décidé à écrire cette interminable tartine, Peter Falk qui vomit des cailloux. Pardon du détail et je vais devoir insister, mais lorsque Falk tente de rendre un peu de ce qu’il a ingéré (et c’est à la mesure du chagrin qu’il éprouve, et ce n’est pas peu), on entend vraiment des cailloux tomber dans la cuvette… alors évidemment il ne s’agit pas de ça, ce serait un autre film. C’est juste un son dont le spectre excède largement ce qu’ont pu encaisser les micros, le son optique peut-être, le système de lecture. Mais on arrive ici à un effet frappant, paroxystique, et le film à ce point devient surréaliste au sens premier, plus vrai que vrai. Et je reviens à l’expérience du spectateur désormais nourri au DCP, et qui n’imaginait pas être saisi à ce point par l’effet de réel ( Cassavetes non plus n’aurait pu le prévoir, I presume.)Il n’était pas facile jusque-là de ne pas être concerné par le sort des personnages, à ce point c’est impossible.
Un autre détail, rien à voir ; frappé de la ressemblance de Claude Brasseur, dans « On ira tous au paradis », et Ben Gazzara. Au physique, au moral, un rapprochement que je n’aurais pu imaginer. Il y a peut-être un peu moins d’hystérie chez Yves Robert… Je vais chercher les traces d’une influence possible.
Bref ( sans blague?) , ce petit message était fait pour partager avec les beautiful people du blog deux belles expériences, d’une intensité que je souhaite à tous.
Superbe message qui me rend encore pkus impatient de découvrir Jeanne.
Quant à Husbands formidable!
A Ballantrae, merci, j’espère que le Dumont vous plaira !
J’ai été littéralement secoué par ce nouvel opus de Bruno Dumont.On est envahit par le mystère et les longs plans fixes sur les visages et surtout par l’intensité des paysages et le travail sur la lumière naturelle.Dépouillement sur le plan de la mise en scène car on sait depuis longtemps que Dumont recherche l’authenticité des regards et des visages à la beauté des acteurs.Ici il fait appel encore une fois à des non professionnels qui dégagent une force incroyable à travers leurs personnages.Luchinni fait une petite apparition dans le role du roi mais la surprise car elle est de taille arrive vers la fin .Je n’en dirais pas plus ici pour ceux qui vont apprécier ce grand moment de cinéma.La petite Jeanne avec sa petite taille,sa silhouette frèle et son regard noir apporte une forme de grace et d’étrangeté à cette œuvre à classer parmi les meilleurs films de cette année.Au passage j’encourage tous à aller voir le nouveau Klapish »Deux moi »qui décrit la solitude des ètres seuls dans des grandes villes,à l’époque ou tout le monde est connecter on sent la depression et l’isolation des individues qui se replient sur eux mèmes et pensent ètre heureux en possédant le dernier smartphone et en étant abonnés à netflix ou autre plateforme.Berléand dans le role du psy est d’une justesse réjouissante.
A Denis.Merci pour vos lignes consacrées à « Jeanne »de Bruno Dumont.Je vous encourage a aller voir aussi « Fete de famille »de Cédric Kahn .On retrouve une fois de plus Catherine Deneuve rayonnante qui campe une matriarche ,qui réunit sa famille avec enfants et petits enfants à la campagne.Rivalitées,jalousies,rancoeurs font de cette oeuvre une photographie juste des familles de province.Le réalisateur interprète un des fils avec Vincent Macaigne toujours aussi truculent de malice dans son jeu perché et décalé ,mais il faut saluer hautement Emmanuelle Bercot elle qui à plus l’habitude de diriger les acteurs que de jouer.Ici elle est la soeur qui débarque des états-unis et que personne n’a vue depuis trois ans.Elle éclate en sanglots et laisse déborder la dépression qui l’envahit et lache les mots(maux)que sa mère et son beau père et sa famille ne devait pas entendre.Virtuosité de la mise en scène au son d’une chanson de Marcel Mouloudji puis de Françoise Hardy »Mon amie la rose »dans une séquence pleine d’émotions et de tristesse dans un cimetière.La vie,l’amour et la mort tout est dit dans cette oeuvre quyi ne manque pas d’inspiration et d’espoir.
A Yves Rouxel
Entièrement d’accord Mais je m’aperçois, cher yves, que j’ai oublié un point important. Votre description de Macaigne insiste sur le coté cocasse du personnage. Mais ce qu’on découvre à la fin est glaçant, terrifiant et jette une autre lumière sur le personnage juste en quelques plans muets. On ne peut pas passer cela sous silence
A Bertrand.Vous avez raison et je ne voulais pas dévoiler la fin avec le retour inattendu de la sœur,puis tous les non-dits,les mystères voire les mensonges qui flottent dans chaque famille et qui éclate au grand jour lors d’un mariage,d’une naissance ou d’un décés.Je pense que c’est en parti cela qui fait la force de ce film qui est une bonne photographie de notre chère France.
à Julia Nicole/HOLLYWOOD (et pourquoi ne pas traduire le titre??????)
« je ne vois pas en quoi réécrire l’histoire de façon totalement scandaleuse venge la malheureuse Sharon Tate en quoi que ce soit. »
ça aurait été venger Tate si les meurtres Tate s’étaient accomplis et les meurtriers abattus mais il s’agit d’un aiguillage de l’histoire par la fiction, un truc du style « si le nez de Cléopâtre eût été plus long », Tarantino est un intello qui doit réécrire cent fois ses développements, ce que lui reprochent les critiques jaloux qui voudraient bien qu’il n’en reste qu’à la parodie de série B en ne prétendant pas avoir plus d’ambition que ça à vouloir s’immiscer dans leur monde d’intellos.
» J’estime – à tort, d’après l’accueil fait au film – que l’on n’a pas le droit de raconter n’importe quoi à partir de faits existants. »
ça me gêne aussi, n’ayant pas adhéré à l’assassinat de Hitler et Goering etc. mais là, la jubilation est telle que par pur laxisme, je m’en fous, donc je ne suis pas fidèle à mes principes moraux, et c’est bon!
à d’autres qui n’ont pas aimé:
sur les deux heures qui ne concernent pas cette fin, je me suis toujours demandé où QT voulait en venir en craignant le film raté, or, il s’agit d’une chronique un peu amère, indolente, mais qui ne m’a jamais ennuyé. Si je reconnais ne jamais m’être ennuyé c’est qu’il y a anguille sous roche, d’où: je vais le revoir pour mieux scruter et repérer l’anguille! (c’est sans doute la même curiosité qui a agité A Angel qui l’a vu trois fois!).
A MB
Plusieurs anguilles, plusieurs roches
à Bertrand: oui c’est plus subtil que certains autres de ses films, ce HOLLYWOOD, mais il ne faut pas s’attendre à ce qu’il refasse toujours le même film. Vous lui transmettrez bien nos félicitations, à Quentin! et qu’il ne s’arrête pas surtout…
Oui excellente idée transmettez lui nos chaleureuses félicitations ?
A MB
Pour moi c’est de la pure logique, cette réécriture de l’histoire ; puisqu’on introduit des personnages fictifs dans u temps réel, il faut bien s’attendre à ce que l’histoire en soit changée ( le battement d’ailes du papillon, etc… mais quand ce papillon est un cascadeur plutôt entraîné, pas étonnant qu’il y ait quelques mouvements dans l’atmosphère…) Il faut bien que le monde réel fasse une petite place à ces nouveaux personnages, ça bouge des trucs.
Alors évidemment , on connaît bien toutes ces histoires de paradoxe temporel, où la rencontre de deux passés se paie, tout se paie. Ici , le choc, c’est la polémique à laquelle on assiste… Un as de la mise en abyme, ce Quentin, à rendre jaloux tous les laborieux manipulateurs d’univers parallèles.
A Denis Fargeat
Et pas besoin de machine à remonter le temps
« Le mystérieux Roy William Neill », écrivez vous Bertrand Tavernier.
C’est vrai que l’oeuvre de ce metteur en scène, décédé en 1946, est assez méconnue si l’on excepte ses brillants HOLMES que vous évoquez ici. Même si les intrigues sont parfois loin de Conan Doyle, (les scenarii sont souvent signé Bertram Millhauser) les films ont une beauté visuelle, un rythme et des interprètes fameux (mis à part Rathbone et Bruce, je pense aussi aux différents Moriarty incarnés par Daniell ou Zucco). Je les avais découverts gamin à la télévision et j’avais adhéré immédiatement.
Je n’ai pas le gros coffret dont vous publiez le visuel dans cette chronique, mais deux coffrets sortis en France il y a déjà quelques années, avec VO et VF, qui sont à mon goût d’assez belle tenue. Les publicités d’achat de bons de la défense lors du deuxième conflit mondial en fin de films avaient été conservés pour cette édition et les génériques de début sont bien les originaux, alors qu’une diffusion télé il y a quelques années affichait un générique identique pour chaque film (même pour celui qui n’est pas de Neill mais de John Rawlins).
Pour revenir à Neill, sa filmographie que je viens de consulter est pourtant assez conséquente, avec c’est vrai beaucoup de muets. Je vois qu’il travaille à Hollywood puis part en Angleterre à la suite de « problèmes » (?) et revient aux USA pour la dernière partie de sa carrière.
J’avais entendu parler (et vu des photos) de son BARON GREGOR (35) avec Karloff dans un double rôle, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le voir, tout comme EYES OF THE UNDERWORLD (1942) produit par Universal avec Richard Dix et Chaney fils, qui aurait très bonne réputation.
A Bertrand :
Moi non plus je n’ai pas aimé GANGS OF WASSEYPUR que j’ai trouvé répétitif, tournant à vide, complaisant et mécanique dans la violence. Et surtout les promesses du tout début du film ne sont pas tenues, début qui annonce rien moins qu’une espèce de contre histoire du développement d’une ville (ville imaginaire, mais qui ressemble beaucoup aux villes minières et industrielles du Bihar, l’état le plus pauvre, le plus corrompu et le plus violent de l’Inde). On voit le but : faire de l’anti-Bollywood, mais Bollywood est une machine à tout récupérer et je pense que certains aspects du film ont dû être rapidement recyclés dans un certain genre de production bollywoodienne et dans certaines séries télé (mais pas le langage cru bien sûr, pourtant omniprésent dans les rues indiennes). Le cynisme et la brutalité deviennent de plus en plus « mainstream » en Inde comme ailleurs.
Je n’ai pas vu DELHI CRIME de Richie Mehta, mais j’avais vu son film SIDDHARTH, sorti en DVD chez Blaq out, auquel j’avais trouvé des qualités : réalisme des décors et du jeu des acteurs (on y voyait aussi un personnage de femme flic comme l’héroïne de DELHI CRIME), mais que j’avais trouvé finalement assez extérieur à son sujet, et finalement assez peu crédible malgré son style semi documentaire, sa prudence et son refus du romanesque. Il s’agit d’une coproduction, indo-canadienne, et ça se sent. Ce genre de coproduction entre pays occidentaux et pays « en voie de développement » comme l’Inde doit remplir certaines cases, s’ils montrent des pauvres ils devront être honnêtes et dignes, parler de la condition des femmes, etc… bref satisfaire les attentes du public occidental, et SIDDHARTH n’échappe pas tout à fait à ce programme.
Un film indien récent pour moi beaucoup plus osé et réussi à la fois que SIDDHARTH et que GANGS OF WASSEYPUR, c’est TITLI, premier long métrage de Kanu Behl, sorti en DVD chez UFO, un film qui montre une Inde vécue de l’intérieur comme aucune coproduction internationale ne le fera jamais.
Titli est un jeune homme d’une banlieue pauvre de Delhi, le plus jeune frère d’une fratrie de voyous, voleurs et braqueurs de voitures. Le rêve de Titli est de fuir sa famille et son grand frère violent, et pour concrétiser ce rêve il lui faut l’argent qu’il lui permettra d’acheter la concession du parking souterrain d’un de ces immenses « malls », centres commerciaux symboles de la frénésie de consommation de la classe moyenne indienne, mall toujours en construction au milieu de nulle part dans une banlieue d’une ville proche de Delhi. Pour cela il lui faut 300 000 roupies qu’il va perdre lors d’un braquage nocturne dans lequel ses frères l’ont entrainé et qui se termine par une arrestation et le vol de son argent par la police. Ce n’est que le début d’une intrigue complexe, à la fois dramatiquement très efficace et très réaliste par sa complexité même. L’écheveau inextricable de mensonges, pressions, manipulations dans lequel se débat le héros et auquel il participe lui-même, son enfermement familial, économique, social, la corruption des valeurs traditionnelles, familiales en particulier, l’extrême dureté des rapports entre les gens, le mélange typiquement indien d’amoralité et d’innocence, de fuite en avant dans le mensonge, dans l’improvisation, dans le bricolage constant de solutions foireuses, c’est tout cela que montre le film, et sans discours, sans leçon. Il nous montre aussi une violence et une amoralité qui n’est pas l’apanage des seuls voyous mais de toute la société, en particulier de la classe moyenne, la déshumanisation d’une société à la fois individualiste et oppressive vis-à-vis de l’individu, courant éperdument après la consommation de biens matériels: les décors –tous réels- opposent la banlieue informelle où vit le héros aux symboles de l’Inde nouvelle, malls, showrooms, appartements témoins d’immeubles construits au milieu d’un néant urbanistique, d’un désert d’équipements publics.
Certaines situations paraîtront peut-être invraisemblables et mélodramatiques, mais la réalité est parfois faite de mélodrame et de situations tordues, surtout en Inde. Tous les personnages que l’on voit à l’écran ont une très forte présence, et les acteurs sont incroyables de réalisme, de justesse, de naturel, en particulier celui qui joue le grand frère. TITLI est un film noir, dur, violent, mais d’une grande honnêteté et ne se complaisant jamais dans la noirceur ou la violence, ne forçant jamais le trait, et jamais cynique (il n’y a d’ailleurs pas une once d’humour ou d’ironie dans ce film, sauf peut-être un ou deux détails qui échapperont aux spectateurs peu familiers de la vie en Inde). C’est aussi un film courageux parce que tout en tournant le dos au diktat « escapiste » de Bollywood, il s’adresse avant tout à un public indien, même s’il est assez universel par ses qualités et ses thèmes pour toucher un public international.
A Mattieu
Je vais le commander
à Mathieu: TITLI je vais chercher ça illico!
Bonjour à Bertrand et aux joyeux contributeurs,
Un des versants de la chronique est consacré aux séries patinées, qu’elle soient réellement anciennes ou récentes (Hercule Poirot).
J’ai hurlé récemment après Elephant Films et son horrible copie du JOYEUX CHARLATAN. D’autant plus rageant que l’éditeur a su très bien édité un beau corpus de films anglais commentés ici… Le commentaire du haut consacré à « Alfred Hitchcock présente » me fait penser que l’éditeur a également offert de beaux écrins à des œuvres télévisuelles comme LA CAMERA EXPLORE LE TEMPS, prochainement l’inconnu (pour moi) FRANCIS DRAKE, CORSAIRE DE LA REINE ou l’intégrale du VIRGINIEN qu’Erick Maurel de Dvdclassik explore avec une patience et une méticulosité forçant le respect.
Question à Bertrand : avez-vous un avis sur ce western que je trouve valeureux malgré des défauts évidents et récurrents et
dont je ne connais qu’une 4ème saison qu’Erick Maurel juge inférieure aux trois précédentes. Ce qui m’inspire confiance et me donne envie de remonter le courant puisque j’y ai pris plaisir (la 5ème semble accuser un fléchissement).
A Alexandre Angel
Vous voulez dire la série le Virginien. Je n’aime pas beaucoup cela et j’ai abandonné après la saison 1. Et les films vus en salle m’avaient semblé ternes à commencer par le Fuller
A Bertrand,
Ah mince.
J’aime bien, dans LE VIRGINIEN, ce côté « longs épisodes » qui installent tranquillement d’assez bonnes histoires, dans l’ensemble, qui ne paraissent pas répétitives, et plutôt bien jouées (tout l’Hollywood de l’époque défile sauf les stars les plus chères bien sûr).
Et en plus, les copies sont belles.
A Alexandre Angel
Peut être devrai je jeter un nouveau coup mais les arrêts visibles dans la narration pour inure les publicités me perturbaient, les décors et extérieurs paraissaient assez pauvres et la photo comme souvent dans les émissions de cette époque sur éclairée
A Denis fargeat.Oui mais »Bounty law »est le titre d’une série inventée pour le film de tarantino.En revanche j’ai retrouver sur une vieille cassette deux épisodes de la série »Les bannis » avec Otis Young et Don murray,qui raconte l’histoire de deux anciens prisonniers,l’un est noir et l’autre blanc.Ils vont faire équipe à travers le texas afin d’échapper aux justiciers.C’est là que j’ai entendu la grosse voix d’Alain Dorval qui double Stallone et Nick Nolte entre autres.
à D Fargeat/BOUNTY LAW: vous vous êtes fait avoir, vous avez cru que c’était une vraie série des années 60… ah là là… pas sérieux, ça…
A Bertrand.Oui la série à beaucoup vieillit.Parmi les séries westerns je conseille vivement à tous de voir ou revoir »Dead or alive »avec Steve mac queen, »Maverick »qui n’est pas très connu ici puis aussi « Rifle man »avec Chuck Connors.Par pitié éviter « La grande vallée », »Chapparal »ou encore »Bonanza »qui sont très plan plan à travers la description d’une famille modèle ou il ne se passe presque rien.
A Yves
Il y a aussi « Bounty law », qui lança Ricky Dalton… mais là je suis peut être un peu influencé par Tarentino (ici , smiley qui lance un clin d’oeil pour signifier qu’on n’est pas dupe.)
Quelques repères, si cela vous intéresse, en ce qui concerne les séries western les plus intéressantes de ces dernières années.
DEADWOOD est la plus fameuse. Elle raconte les débuts de la ville des chercheurs d’or de Deadwood en 1876 en s’appuyant sur l’histoire-légende de vrais personnages comme Calamity Jane. Les rapports de force entre despotes locaux, capitalistes, prostituées, tueurs ou justiciers sont décrits avec crudité. Les dialogues un tantinet shakespeariens ponctués d’innombrables « fuck » peuvent surprendre mais la distribution est phénoménale (David Milch, HBO 2004-2006, 3 saisons, plus Deadwood: The Movie, HBO 2019).
HELL ON WHEELS nous emmène sur un chantier de construction d’un chemin de fer perdu dans les grandes plaines. Il est dirigé par un homme d’affaires sans scrupules et fait vivre une faune constituée de manœuvres, de prostituées, de commerçants et d’aventuriers. Parmi ceux-ci figure un vétéran des armées confédérées qui piste les hommes qui ont massacré sa famille. Point de départ de cette production, son enquête se dilue dans les événements qui bouleversent le chantier : conflits entre ouvriers, attaques de Cheyennes, etc. Cette série western qui mélange tous les styles (Ford, Peckinpah, Leone, Eastwood…) est inégale mais riche en séquences mémorables (Joe Gayton, Tony Gayton, AMC, 2011-2016, 5 saisons).
GODLESS est une mini série qui se déroule dans une petite ville agressée par des méchants très méchants. Originalité : des femmes vont prendre les choses en mains. Là aussi, on joue avec les codes du western : porte ouverte sur l’horizon fordienne, yeux en gros plan à la Leone… (Scott Frank, Netflix, 2017, 1 saison).
D’autres séries sont des westerns sans en être vraiment.
L’amusante FIREFLY nous embarque à bord d’un vaisseau spatial dont l’équipage est constitué d’outlaws qui filent de planète en planète en quête de bon coups à faire (Joss Whedon, Fox, 2002, 1 saison, plus le film « Serenity », également de Joss Whedon, 2005).
SF encore : WESTWORLD, adaptation d’un film de Michael Crichton (1973). On se trouve dans un parc de loisirs dont le thème est le Far West. Il est peuplé de robots programmés pour jouer des rôles à même de contenter tous les fantasmes des visiteurs. Évidemment, ces androïdes subissent des bugs qui vont changer les règles du jeu… Un peu froid, mais l’histoire est fascinante (Jonathan Nolan, Lisa Joy, HBO, depuis 2016, 2 saisons à ce jour).
Une curiosité : DAMNATION. Dans les plaines de l’Iowa, lors de la Grande dépression des années 1930, des grèves ouvrières éclatent en ville, tandis qu’un pasteur révolutionnaire aide des fermiers à faire face aux manœuvres de banquiers et industriels qui cherchent à accaparer leurs terres (Tony Tost, USA Network, Netflix, 2017, 1 saison).
Enfin, JUSTIFIED est un petit bijou de polar qui se déroule dans la campagne du Kentucky. Vu également dans « Deadwood », Timothy Olyphant y est un shériff aussi cool qu’implacable (il marche comme John Wayne…) qui s’oppose à des malfrats tantôt redoutables tantôt stupides. Adapté des romans de Elmore Leonard (Graham Yost, FX, 2010-2015, 6 saisons).
A pericomo
J’ai beaucoup aimé DEADWOOD qui fut créé par Walter Hill qui dirigea le premier épisode. Je ne sais pas si j’ai vu la troisième saison ayant tendance à perdre patience dans les séries mais les deux premières m’avaient surpris et marqué. J’adorais le fait que le restaurateur chinois soit un recycler de cadavres. HELL ON WHEELS m’a très!s vite fatigué. Tout parait dilué et revue dans un pseudo modernisme narratif qui vieillit très vite. Pas vu DAMNATION mais j’ai adoré les trois premières saisons de JUSTIFIED où l’on retrouve des dialogues décapants tirés (ou imités) d’Elmore Leonard. On retrouve aussi sa vision qu’avaient su respecter Tarantino et Soderbegh
A pericomo.Toujours dans le même registre du fantastique je me suis revu « La planète des singes »de Schafner qui reste en soi une référence en la matière.Au départ quand le projet à aboutit sur le bureau des producteurs,peu de monde prensait voir des humains grimés avec des masques et du maquillage.James Chambers à qui l’on doit ses effets a réussit son pari quand il a montrer les rushes de préparation du film entre Charlton Heston et Edward G Robinson qui devait incarner le personnage de Zaius.L’acteur déclina l’offre car le maquillage et le masque était une épreuve pour lui déjà malade.Heston retrouvera peu de temps avant sa disparition Robinson dans »Soleil vert ».Revenons à ce premier volet qui est le plus remarquable sur le plan scénaristique.La suite n’est pas vraiment à la hauteur de l’œuvre de Pierre Boulle qui participera en partie à l’écriture des scénarios pour une question de gros sous.Lorsque le vaisseau s’écrase sur cette terre hostile et désertique les trois hommes qui viennent du passé ne savent aucunement qu’ils ont été projetés dans un futur noir et apocalyptique.Les scènes de chasse à l’homme par les singes(les gorilles ce sont des singes idiots selon Zira)sont filmés avec fougue puis la bande musicale de Jerry Goldsmith apporte une tension mysterieuse et angoissante.
A YR
La suite de la saga des singes ne bénéficie d’aucune participation scénaristique de Boulle ,même si « les évadés de LPDS » s’inspire d’éléments du roman initial .Ulysse Mérou (Taylor)et Nova ont un bébé :l’accouplement de l’homme et de la femme-animal sera donc remplacé par celui des singes qui mettra en danger la race humaine .
» En 1968, après le premier volet au cinéma, Boulle écrit un script sous le titre La Planète des hommes ; refusé par les studios, ce scénario manuscrit fait partie des collections de la Bibliothèque nationale de France depuis 2007 » (WIKI)
On peut regretter qu’il n’ait jamais été publié pour nous le grand public.
à propos du doc qui a inspiré ROUBAIX de Desplechin, et qui lui s’appele ROUBAIX COMMISSARIAT CENTRAL de 2007 signé Mosco Boucault, j’ai trouvé un article de Telerama peut-être inutilement critique pour le Desplechin:
https://www.telerama.fr/cinema/a-lorigine-de-roubaix,-une-lumiere,-un-chef-doeuvre-meconnu-du-genre-documentaire,n6352083.php
j’ai lu je ne sais plus où que la rediff du doc de Boucault serait difficile pour des raisons juridiques.
Mais un point de détail me paraît incroyable, on le lit dans la note (1) de l’article de Tra: c’est le nom réel de la cour ou courée (une impasse) dans laquelle a eu lieu l’incendie et le meurtre relaté dans le doc de Boucault puis dans le film de Desplechin. Lui dit qu’il n’en savait rien et qu' »Il n’y avait rien à en penser ». Certes c’est un détail, c’est un nom courant dans le nord.
Par ailleurs j’ai vu ROUBAIX UNE LUMIERE hier et je suis pas prêt de l’oublier, j’ai même levé mon pouce à l’intention du caissier en sortant de la salle.
Entendu à la radio samedi dernier pour la reprise de »Mauvais genres »dans sa 22ème année que Bertrand présentera le 10 septembre prochain au Gaumont palace de Paris »Le juge et l’assassin »avec des questions et des réponses à la clé.Le tout sera présenter par Philippe Rouyer.Il serait bien que les pontes du groupe pathé Gaumont pensent aussi à la province(toulouse,lyon,marseille et ailleurs).Jean pierre Dionnet vient sortir son livre de mémoire qui est croustillant grace à de multiples anecdotes entre la bd,la tv et à la radio ce type à toucher à tout.Merci à Bertrand pour cette nouvelle fournée qui est toujours éclectique et variée.J’y reviendrais car c’est le but du jeu je pense.
Très belle et passionnante livraison!
On n’en finit pas d’être admiratif de Duvivier, décidément l’un des plus grands cinéastes français. LA BELLE EQUIPE est un film superbe même si, comme vous, aucune des 2 fins n’est réellement convaincante: l’optimiste tranche avec le ton du film, la pessimiste est assez fabriquée. Peut-être ce film ne se finit-il jamais…
MARIE-OCTOBRE: Du théâtre, certes, mais quel plaisir et quels comédiens!
Pour UNTEL PERE ET FILS, je dois avouer mon embarras. Les diverses scènes que vous rappelez sont effectivement réussies, et même parfois très étonnantes (celle avec Raimu à laquelle vous faîtes allusion), mais l’ensemble manque de cohésion et on ne sent pas vraiment l’intérêt de Duvivier pour cette fresque qui le dépasse un peu. Cette version, plus complète, ne me passionne pas davantage que la version tronquée que l’on voyait (enfin… quand on le pouvait !) jusqu’ici.
Quant aux GRANDES FAMILLES, vous en avez merveilleusement parlé. Cela commence presque comme du boulevard et s’achève en tragédie.
LA BELLE EQUIPE est un film superbe même si, comme vous, aucune des 2 fins n’est réellement convaincante: l’optimiste tranche avec le ton du film, la pessimiste est assez fabriquée.
Vous avez raison :mais l’essentiel est ailleurs,dans la peinture du 36 Zeitgeist ;Georges SADOUL écrivit que la fin optimiste était pour
les quartiers populaires , et la fin pessimiste pour les quartiers bourgeois.On sait aujourd’hui que la fin noire était celle qui sortit en premier,mais ce ne fut pas un succès (en fait les spectateurs contestaient cette fin) et Duvivier dut tourner la fin heureuse à contre-coeur.
Ce qui contredit l’illustre William Wyler : » prenez JD ,le cinéaste français .Il a fait des films magnifiques ,à Paris ,où il pouvait tout contrôler »
(cité par Bonnefille)
Après avoir reçu DAÏNAH je l’ai vu trois fois en l’espace d’une semaine. Jamais je ne me suis ennuyé en retombant sur les mêmes trouvailles visuelles, et même au fur et à mesur des revisions, des surprises d’intrigue, oh il ne s’agit pas de surprises à vous laisser le souffle coupé mais plutôt qu’à force de revoir le film, on se replonge mieux dans le contexte de l’époque et on s’explique mieux certaines attitudes (peut-être la distance temporelle de l’action suspend-elle notre lucidité). Ainsi, telle mauvaise volonté, telle mollesse de la part du capitaine du navire à mener l’enquête sur la disparition de Daïnah semble quasi à la 1ère vision un trait de comédie noire (j’ai pensé devant ce personnage de crétin à L HABIT VERT ou à Mario David dans LES FANTÔMES DU CHAPELIER) alors qu’à la deuxième vision on sent mieux la vérité: le type s’en fout complètement de la disparition de cette négrèsse et se fout complètement de ce nègre de docteur qui vient lui demander son aide. Le racisme resurgit en douceur: où sont passés les soupîrants de Daïnah tout prêts à la draguer pour coucher avec elle l’espace d’une nuit? Il est vrai qu’une fois disparue, la nuit d’amour aussi. Bah ce ne serait qu’une nuit, pas une liaison sérieuse, on sent qu’arrivé à bon port tel ou tel dragueur reprendra sa vie normale, conjugale ou autre, la croisière est l’occasion des foucades passagères, comme pour un club de vacances.
Ah ce docteur devrait être parfaitement sympathique en victime, mais il semble que la disparition de sa femme l’arrange un peu, le couple est fatigué. Daïnah elle-même serait plainte dans d’autres films mais elle se trouve une superbe de classe en congédiant brutalement le serviteur qui la renseigne, et semble parfaitement superficielle en mondaine.
Je vois aussi le génie du montage dans ces plans du début sur le navire qui semblent avoir étés vus cent fois mais qui acquièrent une sorte de regain grâce au rythme.
Tous des détails qu’on a vus ailleurs mais ici avec un oeil décalé. J’ajoute que j’ai vu un doc sur Joséphine Baker et que la danse de Daïnah violente et grotesque par style voulu, où elle révèle tte sa conscience du racisme dirigé sur elle en renvoyant tous les fantasmes des bons blancs respectables dans leur figure (mais qui portent un masque pour s’en protéger, et quels masques!), est cousine de cette fameuse première danse de Baker qUI lui a valu enfin le succès, et où elle contrôlait très bien elle-même le grotesque que le public blanc voulait à tte force voir chez les Noirs (rejoignant le mythe mis en scène de la vénus noire). Notons que révélant un autre jour de sa personne avec la danse, après celle-ci, Daïnah quitte la scène comme honteuse. Que des surprises dans ce film. Impossible de trop dévoiler.
Bonus passionnant de Philippe Roger qui éclaire bien les scènes disparues ou voulues par Grémillon. D’où le br est préférable au dvd hors la qualité d’image.
MB
Je vous conseille,si vous ne l’avez vu ,ce dont je doute , le méconnu « pattes blanches » que Jean Anouilh,malade,laissa diriger à JG pour le meilleur .Suzy Delair y trouve un de ses deux seuls rôles de garce (le second étant Virginie Poisson de Zola )et la sequence de sa mort vous rappellera celle de Daïnah .Face à Delair ,la bossue « qui n’a rien à mettre dedans la pauvre fille! » (son soutien-gorge) sera une misérable Cendrillon qui « ira au bal » et adoucira le désespoir de l’artistocrate déchu et trompé (Paul Bernard ) :il faut des tripes pour assumer de tels rôles ! Arlette Thomas reprendra du service dans « l’étrange madame X » dans un autre rôle ingrat de fille-qui-n’a-rien-pour-elle )C’est aussi le premier rôle important de Michel Bouquet ,demi-frère maléfique du malheureux hobereau ,au sourire sardonique .
à tous
AU sujet de Decoin : pourquoi cet anémique » masque de fer » ,sorti au milieu de ses navets des années 60* -« Casablanca nid d’espions » est pire encore ,qui montre Mme Sarita Montiel passer un microsillon sur un électrophone (teppaz?) en 1942-,et pas plutôt « les amants du pont saint jean » ou (et là je suis subjectif) « la fille du diable » avec l' »étonnante » Andrée Clément ,(DC ,guide des films »)tant admirée par Don Malcolm.
* »maléfices » que nous avons déjà signalé ,échappe au désastre.
A Dumonteil
Ces deux films sont consternants, anémiques, dépourvus de toute conviction. Soit Decoin était malade, soit il avait abdiqué (mais pas dans MALÉFICES). On aimerai connaitre le pourquoi de ces désastres qu’il ne fallait pas sortir (tout comme les Parias de la Gloire) alors que les Amants de Pont Saint Jean restent inédits. Et TROIS TÉLÉGRAMMES que vante Lourcelles. Et CLARA DE MONTARGIS son film favori. ET TOBOGGAN la découverte du festival Lumière
A propos de DECOIN,qui se souvient de « dortoir des grandes » ,revu l’autre jour ,qui est un film mineur pour le cinéaste ,mais qui ne manque pas de charme (et de vedettes: Marais,Moreau , De Funès ,la chatte Françoise Arnoul ,Denise grey…)
Maria Schell était doublée par Liliane MONTEVECCHI , connue surtout chez les cinéphiles pour avoir été la danseuse de « moonfleet » ,de Fritz LANG ,qui fut longtemps le générique (magique) du cinéma de minuit.
à Dumonteil: euh… dans GERVAISE voulez-vous dire, M Schell était doublée par L Montevecchi? dans la même scène du lavoir???
A MB
j’ai voulu dire ce que je voulais dire et que vous avez dit comme vous avez dit.
ah ouais vous voulez dire « oui » en gros
« la bossue « qui n’a rien à mettre dedans la pauvre fille! » (son soutien-gorge) sera une misérable Cendrillon qui « ira au bal » et adoucira le désespoir de l’artistocrate déchu et trompé (Paul Bernard ) :il faut des tripes pour assumer de tels rôles ! Arlette Thomas »
exact, ce Thomas est inoubliable.
J’ai vu le film dans la rouge, je vais le reprendre en br et pas seulement pour la revision du fameux postérieur de la Delair en hd je le jure! (j’adore cette scène de GERVAISE où elle retrouve Maria Schell avec beaucoup de gentillesse après -deuxième postérieur- s’être pris une fessée du tonnerre de dieu devant un public déchaïné, par la même Schell: derrière cette politesse des retrouvailles, on sent à plein nez l’hypocrisie et la haine! il semble que Schell ne soit pas dupe!).
A MB
Elle était doublée pour la fessée
CETTE Thomas!!!!!!!!!!! pardon
Il y a un souci juridique avec les ayant-droits, on entend souvent parler de tracas que certains peuvent causer après la mort du créateur (par exemple quand reverra-t’on LES DERNIERES VACANCES de Leenhardt, bloqué par les héritiers si j’ai bien lu quelquepart?). Empêcher la diffusion d’oeuvres de leur parent décédé paraît grotesque, faudrait un aménagement du droit. En l’occurence la musique de Barraine n’ést plus dans le domaine public?
à DF je croyais que les droits couraient à partir de la date de leur dépôt officiel ou un truc dans le genre.
à DF merci pour les précisions!
A Dumonteil, MB
Merci de rappeler ce « Pattes blanches » dont on ne sait ce qu’il serait devenu sous la patte ( noire!) d’Anouilh. Avec le recul, je me dis que c’est un beau specimen de cette catégorie qu’on a appelée « gothique » ( du côté de Jane Eyre, Hurlevent, Dragonwyck…). Bertrand avait déjà mentionné la belle musique d’Elsa Barraine, mais je saisis l’occasion pour en rappeler la puissance et la pertinence. On aimerait pouvoir dire que l’évidence de ce talent n’aurait pas besoin des questions de parité pour s’imposer, mais il faut encore insister pour que l’oeuvre sérieuse et sensible de cette belle personne soit mieux connue.
A Denis Fargeat
Hélas, l’héritier ayant droit qui avait de vrais reproches contre Radio France (aucune musique jouée lors de sa mort) s’est opposé à ce que Louis Dunoyer change quelques accords pour l’adapter à l’orchestre qu’on lui offrait. Et il s’est mis à contester qu’on joue cette musique en dehors du film. Je lui ai demandé de montrer une lettre où Elsa Barraine déclare que sa partition ne doit entendue que sur un son optique qui coupe une partie des fréquences, qu’elle refuse une meilleure acoustiques et exige que des voix et des sons la couvrent. On voulait la restituer telle qu’elle l’a entendue dans le studio mais il s’est buté en déclarant que Radio France n’avait rien fait pour la faire connaitre. Quand je lui disais que c’était une première opportunité, il me répondait : » 5 minutes qu’est ce que c’est »
A Bertrand
Grâce à vous je comprends enfin que l’expression « ayant droit » est l’abréviation de « personne ayant droit de vie et de mort sur le devenir d’une oeuvre ». Pardon pour l’ironie, mais c’est vraiment dommage considérant l’énergie que vous avez déployé, et je suis certain que le travail de Louis Dunoyer était excellent et rendait justice à la partition. Tiens, c’est peut-être d’un type dans ce genre-là (l’ayant droit)que monsieur Christ parlait dans la parabole des talents, un de ses grands tubes : le gars qui enterre ce qu’on lui a confié, jusqu’à ce qu’on lui réclame – et encore… C’est malin.
A MB , Elsa Barraine étant décédée en 1999, il faudra attendre un peu pour le domaine public… on se donne rendez vous vers 2079? On fêtera ça avec un bon Château Laffite lyophilisé, en déterrant enfin la musique de « Pattes blanches ».
A MB
Voilà ce que dit le grand Sacem
Un auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif d’exploiter son oeuvre sous quelque forme que ce soit et d’en tirer un profit pécuniaire. Au décès de l’auteur, ce droit persiste au bénéfice de ses ayants droit (les héritiers) pendant l’année civile en cours et les 70 années qui suivent (à ce délai peuvent s’ajouter des prorogations de guerre et, s’il y a lieu, la prorogation au bénéfice des auteurs morts pour la France). Dans le cas d’une oeuvre réalisée à plusieurs (oeuvre de collaboration), la durée de protection dure 70 ans (auxquels il convient éventuellement d’ajouter les prorogations de guerre et la prorogation au bénéfice des auteurs morts pour la France) à compter du 1er janvier qui suit le décès du dernier auteur. Passés ces délais, on dit que l’oeuvre tombe dans le domaine public.
… en pratique, on est libre d’utiliser une oeuvre musicale plutôt 80 ans après la mort de son auteur… Et dans le cas de Jaubert ou Jehan Alain, morts pour la France en 1940, le délai n’est pas précisément précisé….
Il y a un plan dans DAINAH que j’ai trouvé d’une classe minérale, cristalline, absolument invraisemblable : c’est celui où l’on voit la main de Daïnah ouvrir le hublot de sa cabine. C’est un plan nocturne, mystérieux, envoûtant, élégant…Un des plus beaux plans qu’il m’ait été donné de voir dans un film, et il y en a eu quelques uns.
La séquence du bal masqué est affolante. Je n’ai pu m’empêcher de penser à EYES WIDE SHUT et au final du JOUR DU FLEAU (ce côté un peu effrayant).
Mais c’est surtout une séquence bouleversante d’invention, d’insolence, de poésie. Quelle découverte!
à AA: ça y est vous me faites revoir le film vous, le record de revisions pour moi c’est dix fois C KANE mais je sens que DAÏNAH va crever le plafond!
dites: le mari a vu le crime ou pas? à votre avis? c’est assez fugitif, très subtil dans l’ensemble, aucun effet n’est appuyé.
A MB
Pas d’avis tranché là-dessus mais oui, en effet, on dirait qui l’a vu.
A MB,
Moi mon record, c’est ALL THAT JAZZ de Bob Fosse. Ce film, c’est mon rosebud à moi.
DAÏNAH à AA c’est à 44′ mais Grémillon ne le désigne pas clairement, le mari est en surplomb au-dessus du pont la nuit et voit un mouvement plus bas au milieu du pont.