Louons les actrices françaises
5 novembre 2013 par Bertrand Tavernier - DVD
LECTURES
Tour d’abord quelques livres qui ont illuminé toutes ces dernières semaines. En premier le décapant EN AMAZONIE de Jean-Baptiste Malet, plongée terrifiante dans l’univers d’Amazon, adaptation moderne des bagnes d’enfants que décrivait Dickens. On fait 25 km à pied chaque nuit dans les couloirs avec deux mini-pauses, non de 20 min mais de 15 puisqu’on prend 5 min pour se rendre sur le lieu de ces pauses. Des bagnes qu’on assortit de slogans péremptoires (Have fun), de couleurs plus vives, mais où l’on piétine les lois et le code du travail (en tout cas on l’ignore), où l’on s’arrange pour institutionnaliser la fraude fiscale sous les applaudissements des élus de droite et de gauche, heureux qu’un tel bagne se crée dans leur région, même si ledit bagne fraude le fisc, détruit les librairies, sources d’emplois réels, formés. La palme de la sottise revient au toujours ridicule et pérorant Arnaud Montebourg, sorte de girouette sociale qui se pavane devant les caméras. IL FAUT FAIRE LA GRÈVE DES ACHATS SUR AMAZON ! Indiquons sur ce blog tout ce qui peut remplacer cette multinationale destructrice d’emploi et qui fraude le fisc.
MIROIRS DES PRINCES de Michel Schneider (Flammarion) est un livre aigu, stimulant, extrêmement juste sur la manière dont les hommes politiques finissent par ne parler que d’eux ce qui leur permet de ne rien faire.
Je voudrais recommander à tout le monde le magnifique recueil de textes de Pierre Bost, FLOTS D’ENCRE ET FLOTS DE MIEL (la Thébaïde), textes parus dans les Nouvelles Littéraires, Marianne (dans les années 30), Vendredi. Qu’il parle, et si bien, de Hugo, de Peguy, d’Alain (relire son livre sur Balzac), qu’il constate de manière incroyablement prémonitoire en 1930 que le livre tend à disparaitre, à ne devenir « qu’un objet visuel », qu’il anticipe de 60 ans la crise de l’édition, on est frappé par l’acuité et en même temps la bienveillance des jugements. Par la hauteur d’inspiration, l’ouverture d’esprit, la curiosité amusée et revigorante, il considère le lecteur comme un ami et non un punchingball sur lequel on s’entraine. J’aime tout particulièrement les beaux éloges qu’il fait de Jean Prévost qui mourut en combattant dans le Vercors et dont je vais acheter le Stendhal et le Beaudelaire et ce dialogue si amusant avec Marcel Aymé qu’il contribua à faire découvrir. Pierre que je ne connus pas assez, qui mourut trop tôt et dont j’ai gardé une de ses phrases dite après la mort de sa femme dans QUE LA FÊTE COMMENCE : « Je n’ai pas encore de chagrin et j’en profite pour travailler ».
J’ai aussi été très ému par QUELLE HISTOIRE un récit de filiation où Stéphane Audoin Rouzeau évoque les rapports de ses deux grand-pères et de son père avec la guerre de 14. C’est fort, pudique, touchant, riche en aperçus fulgurants sur la réalité du terrain. 950 morts par jour pour rien durant 1915, juste pour que Joffre tâte un peu le terrain sans jamais protéger « ses » hommes. Pourquoi y a-t-il encore des rues à son nom ?
Ai-je assez dit du bien de Daniel Woodrell, une des grands auteurs de romans noirs de la nouvelle génération ?
Ruez vous aussi sur VLADIVOSTOK de Joseph Kessel récit fulgurant de noirceur tirés des TEMPS SAUVAGES où l’on ne sait plus qui sont les amis et qui sont les ennemis dans une ville soumise à la loi de la jungle dans cette fin de guerre.
Et enfin un pur délice AU JAPON, CEUX QUI S’AIMENT NE SE DISENT PAS JE T’AIME de Elisa Janvier (Arlea).
Et dépêchez vous d’acheter les classiques RKO sortis par les éditions Montparnasse car le catalogue va être racheté et on ne sait pas si les repreneurs seront aussi concernés par certains titres. Si c’est Paramount, alors un voile noir tombera. Il y a donc des La Cava, Fleischer, Mann, Farrow, Wise (CIEL ROUGE) à prendre d’urgence.
ACTRICES
Louons pour une fois les actrices du cinéma français qui nous éblouissent dans tant de films.
A tout seigneur, tout honneur, commençons par ISABELLE HUPPERT dont la filmographie est si riche. Je retiendrais d’abord le magnifique NUE PROPRIÉTÉ du très talentueux, très exigeant, très dérangeant Joachim Lafosse. On sent qu’il tient ses comédiens, ne lâche rien, ne cède à aucun caprice. Dans un autre registre, Isabelle Huppert est très inventive et fort drôle dans COPACABANA de Fitoussi.
LÉA SEYDOUX fut l’une des comédiennes qui marqua le festival de Cannes grâce au film de Kechiche et au très intéressant GRAND CENTRAL de Rebecca Zlotowski qui l’avait déjà dirigée avec bonheur dans BELLE ÉPINE. Malgré quelques tics inhérents à certains premiers films français (intentions surlignées, scènes étirées), on sent que la cinéaste sait filmer les corps, donner du poids à des regards, des gestes. Et là, malgré une fin tatonnante, elle nous montre dans cette centrale nucléaire ce que je n’ai jamais vu évoqué par les journalistes : ces deux univers, l’un composé de prolétaires que l’on traite sans le moindre égard, des «parias» (les intérimaires) et les employés d’EDF qui sont bien mieux protégés. Léa Seydoux y est super juste. Son parcours est éblouissant et d’une grande variété. Elle est juste, resserrée, bouleversante dans le magnifique, déchirant L’ENFANT D’EN HAUT d’Ursula Meier, fragile, perdue, incroyablement juste et belle dans le très beau LES ADIEUX À LA REINE de Benoit Jacquot, chronique historique filmée au scalpel.
On revient une fois de plus à Joachim Lafosse et À PERDRE LA RAISON pour célébrer ÉMILIE DEQUENNE qui est l’âme, le cœur du film (sans diminuer la force des autres comédiens dont Niels Arestrup). Son interprétation est tout simplement époustouflante. Elle affronte un personnage complexe dont les choix sont ultra-dérangeants et se garde bien de les édulcorer. Elle les affronte de face. Comme dans ROSETTA où elle était inoubliable.
Il y a des musiciens comme Charlie Parker qui n’ont jamais fait une fausse note. Il y a aussi des acteurs, des actrices qui partagent ce don : EMMANUELLE DEVOS est l’une de celles-là. Je viens de la voir dans le délicat, le sensible, LE TEMPS DE L’AVENTURE de Jérôme Bonnell (voyez ses films à commencer par LE CHIGNON D’OLGA, J’ATTENDS QUELQU’UN, il y a un ton, une personnalité, un charme) et elle m’a encore cloué sur mon fauteuil tout comme dans le superbe À L’ORIGINE de Xavier Giannoli (voyez et revoyez ce film si riche où l’on découvre déjà Soko avant qu’AUGUSTINE ne la consacre) ou CEUX QUI RESTENT d’Anne Le Ny. Son duo avec Vincent Lindon (sa filmographie est absolument sensationnelle d’exigence, de maturité et d’audace) vous marque à jamais.
J’ai découvert PAULINE ÉTIENNE chez Joaquim Lafosse (encore) : dans ÉLÈVE LIBRE, elle avait peu de scènes mais les marquait toutes. Je l’avais beaucoup aimé dans le prometteur LE BEL ÂGE de Laurent Perreau avec Michel Piccoli et dans QU’UN SEUL TIENNE ET LES AUTRES SUIVRONT de Léa Fehner. Elle est une fort émouvante RELIGIEUSE chez Guillaume Nicloux. A suivre de près.
J’ai adoré FLORENCE LOIRET CAILLE dans LA PETITE CHAMBRE de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, chronique douce amère, parfois prévisible mais admirablement jouée. Toutes les scènes qui opposent Michel Bouquet, vieillard irascible, têtu, maladroit et l’infirmière murée dans sa douleur qu’interprète Florence Loiret Caille, sont à marquer d’une pierre blanche.
Tout comme Emmanuelle Devos, je n’ai jamais vu ANAÏS DEMOUSTIERS fausse ou à côté de la plaque et cela faisait des années que je voulais tourner avec elle. Ce fut un régal, un délice, un bonheur. Elle est tout simplement épatante de vérité et d’invention dans LES GRANDES PERSONNES d’Anna Novion, dans D’AMOUR ET D’EAU FRAICHE d’Isabelle Czajka, brille dans BELLE EPINE et THÉRÈSE DESQUEYROUX de Claude Miller où, je le répète, elle surclasse Edith Scob dans la version de Franju et parvient même à surnager et à s’en sortir dans le désastre de ELLES de Małgorzata Szumowska, absurde chronique socialo féministo lacanienne qui était à cent mille coudées de MES CHÈRES ETUDES d’Emmanuelle Bercot où Deborah François était sensationnelle.
Ayant mentionné THÉRÈSE DESQUEYROUX, il me faut revenir sur AUDREY TAUTOU que j’avais trouvée exemplaire de rigueur, de profondeur, de grâce intérieure. Ses derniers plans sont inoubliables. Elle est fort drôle et gracieuse dans HORS DE PRIX du talentueux Pierre Salvadori, qu’on oublie toujours dans les palmarès, et très convaincante en COCO AVANT CHANEL d’Anne Fontaine.
De films en films EMMANUELLE SEIGNER s’impose. Je l’avais adorée dans BACKSTAGE d’Emmanuelle Bercot et l’ai trouvée remarquable de justesse dans les deux personnages secondaires du très émouvant QUELQUES HEURES DE PRINTEMPS et de DANS LA MAISON de François Ozon. Elle était hyper marrante en féministe convaincue dans l’inégal ILS SE MARIÈRENT ET EURENT BEAUCOUP D’ENFANTS et reste pour moi la protagoniste d’un des plus beaux films de Claude Miller, LE SOURIRE.
Et CHRISTA THERET qui m’a tellement touché dans le beau film d’Emmanuelle Millet, LA BRINDILLE et qui illumine de sa présence RENOIR qui représente la France aux Oscars. On est sûr qu’Auguste aurait adoré la peindre.
Je ne vais pas ignorer les actrices que j’ai fait tourner, à commencer par la géniale MÉLANIE THIERRY que l’on peut voir dans le dernier Diane Kurys. Elle est extraordinaire dans une œuvre passée inaperçue, OMBLINE de Stéphane Cazes, sur les femmes en prison. Le ton était pudique mais âpre, et sa modestie visuelle le servait, lui donnait une vérité. Quant à ma chère Mélanie Thierry comme le dit Pierre Murat dans Télérama : « Elle est, ici, douce et dure, fragile et forte, sensuelle et défaite. Elle porte le film, ou plutôt l’emporte vers l’émotion pure. » A découvrir.
Et ISABELLE CARRÉ, ma chère Isabelle, qu’on ne peut jamais prendre en délit de mauvaise humeur, Isabelle si forte et si fragile, si inventive. Que citer parmi tous ses films : CŒURS, de Resnais, LES ÉMOTIFS ANONYMES de mon compatriote Jean-Pierre Ameris, 4 ÉTOILES. J’ai beaucoup aimé Isabelle dans LOUISA CHEBBA de Françoise Charpiat et dans LES BUREAUX DE DIEU de Claire Simon dont je dois voir GARE DU NORD.
MARIE GILLAIN, extraordinaire dans L’APPÂT mais aussi dans LAISSEZ PASSER où elle est merveilleuse de grâce, de tendresse, de légèreté. Quand elle parle de ses rapports avec Giraudoux, on se dit que ce dernier aurait été épaté par elle. Marie, qui m’a bouleversé dans TOUTES NOS ENVIES : elle était crédible dans son métier aussi bien que dans les effets de sa maladie. Sans redondance, sans trucs. Une limpidité de cristal. Ajoutons que fan de Paul Féval, j’affirme qu’elle fut la meilleure Aurore de Nevers dans le BOSSU de Philippe de Broca.
SARA FORESTIER était excellente dans UNE NUIT de Philippe Lefèvre et dans LE NOM DES GENS.
Et SABINE AZÉMA dans les films de Resnais. Revoir de toute urgence MÉLO, SMOKING NO SMOKING, ON CONNAIT LA CHANSON, VOUS N’AVEZ ENCORE RIEN VU, L’AMOUR À MORT. Et aussi cette comédie de Noémie Lvovsky que j’avais trouvée très marrante , FAUT QUE ÇA DANSE.
Et n’oublions pas CATHERINE DENEUVE qui vient encore de me stupéfier dans ELLE S’EN VA.
Ni SANDRINE KIBERLAIN, géniale dans le dernier Dupontel et qui était formidable dans BETTY FISHER et tordante dans ROMAINE PAR MOINS 30.
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dans OMBLINE, phénomène curieux, Mélanie Thierry acquiert de la masse musculaire au fur et à mesur que le film avance. Est-ce le résultat d’effets spéciaux ou l’actrice s’est-elle livrée à un stage de muscu parallèlement au tournage? En même temps qu’elle apprend à sourire elle évolue en une boule de muscles et de nerfs. Elle pourrait jouer Géronimo.
Hier, sur France Musique, Philippe Cassar (virtuose et pédagogue) évoquait plusieurs films mettant le piano en lumière.
Il y avait WEEK-END de Godard où quelqu’un martèle sans façons une sonate de Mozart dans l’indifférence totale d’une cour de ferme.
Et puis Isabelle Huppert dans LA PIANISTE, dont le présentateur déplorait les lignes de dialogues.
N’importe quel prof de piano aurait certes pu suggérer des remarques au niveau au lieu de ce festival à côté de la plaque qui met de sérieux bâtons dans les roues à la vraisemblance..
Je dirais même qu’en l’impossibilité totale de dégoter le moindre tapeur de touches de quartier, un peu de bon sens aurait pu suffire à trouver de bons mots.
Ce personnage était si attirant.
En tout cas, chapeau à France Musique pour cette idée d’émission.
Bien sûr, il n’était question que des remarques du prof à son élève au piano, pas des autres dialogues…
ELLE S’EN VA est un film magnifique, non seulement Deneuve est formidable, surprenante, mais ce film qui paraît s’annoncer comme sur les rails d’une certaine convention surprend aussi de nombreuses fois, Bercot brisant la linéarité de son récit par quelques plans ou digressions qu’il faudrait décompter en revoyant le film, mais déjà, disons que l’irruption de l’humour ou de la comédie dans cette histoire agit comme perturbateur d’un genre souvent illustré depuis les 70. Le genre en question ce serait avec l’étiquette à la Netflix de « road-movie de remise en question de sa vie quotidienne et de ses acquis par un individu qui décroche » (par exemple avec RAIN PEOPLE de Coppola qui reste quand même plus attendu), en général, l’humour y est plus consensuel du moins! Là j’éclate de rire à chaque fois que je repense à la fille de Deneuve (jouée par Camille) parlant à sa mère au téléphone la 1ère fois! et ce Gérard Garouste, impayable! tragique et comique sont fusionnés. Formidable ça c’est du cinoche.
Vu grâce à vous LE TEMPS DE L AVENTURE, du coup séduit par la légèreté du ton (et par Emmanuelle…), j’ai fait un voyage en arrière vers J ATTENDS QUELQU UN qui m’a comblé. Bonnell va plus loin qu’avec le précédent (à tel point qu’on aurait envie d’inverser la chrono des 2 réalisations dans sa filmo) quant à lancer des arabesques d’intrigues individuelles qui jamais ne sont conclues qui ne se résolvent jamais comme les coups de pinceau de certains peintres abstraits qui ne DESIRENT PAS achever leur trait ou plutôt pas donner l’impression de quelquechose de fini, conclu, emballé c’est pesé THE END. Vision de l’infini oeuf de course! On ne peut pas être plus anti-hollywoodien (par rapport au mainstream actuel).
Je retrouve là aussi l’idée d’un personnage récurrent mais secondaire à qui est confié le prestige de la conclusion finale (comme chez Tourneur on en parlait ailleurs) et là c’est même pas un acteur du générique (no spoiler), d’où: sublime dernier plan.
A part ça, je ne sais pas comment il a obtenu ce résultat avec Loiret-Caille (certes, un axiome vivant) et Darroussin dans la voiture à la fin: j’ai revu cette séquence 3 fois de suite, je n’y vois jamais un semblant de faux-pas. Bonnell tu nous dois au moins aussi fort pour la prochaine fois!
En voyant Sandrine Kimberlain, je me suis rappelé l’avoir entendue chanter une chanson de Brassens dans une émission TV. Et il y avait aussi Emmanuelle Béart dans le même exercice. ça m’a fait réfléchir sur ce qu’était un chanteur. Deux toutes petites voix mais tout au service du texte.
Je pense que nombre de comédiens sont des chanteurs qui s’ignorent.
à MP: n’était-ce pas dans la même émission dans laquelle F Cabrel a donné une variation géniale des Passantes de Brassens? J’ai vu l’extrait dans une émission sur Georges. Tout à fait différente de l’originale, personnelle et magnifique, il faut écouter les deux à la suite. Kiberlain était là avec Béart ça doit être ça.
Oui, ça doit être ça et ça ne m’étonne pas que Cabrel ait pu être bon à cet exercice. Comme Renaud ,qui a enregistré tout un disque.
A PERDRE LA RAISON, merci Bertrand de me l’avoir signalé, ne voyant jamais les films quand ils sortent. Joachim Lafosse est impressionnant, je me demande ce qu’il va faire après celui-là, quelle maîtrise. Je retiens le personnage secondaire de la soeur, Stéphane Bissot, toujours prête à mettre les pieds dans le plat, une irruption de comique dans une tragédie, un appel d’air frais, de bon sens surgissant dans cet étouffoir, terriblement lucide, la soeur. N Arestrup est impressionnant, ce que j’aime, c’est que Lafosse refuse obstinément de nous guider en insistant sur certains détails. Dés la 1ère fois où Arestrup éloigne le mari de Murielle pour garder sa main avec insistance sur le ventre de celle-ci à la fois docteur et amant, on comprend le grave problème du personnage, complètement fondu dans la tête. Ca n’est pas souligné. Non plus n’est souligné le fait qu’il y a une domination mysogine, machiste, de la part des deux hommes sur Murielle. Lafosse se concentre sur celle-ci, pas sur ceux qui la dominent. J’ai lu qu’il avait renoncé à des scènes plus explicites soulignant les responsabilités de ceux-ci, à savoir les personnages du mari (T Rahim) et du docteur (Arestrup). Il a bien fait car avec plus d’extériorisation on ne prouve rien de plus, la perversion et la perte d’autonomie sont déjà là, et c’est le sujet. Peu importe après que le massacre final soit suggéré, ce qui était important était de décrire comment se noue ce noeud de vipères. A la limite, il n’y a pas besoin de cette conclusion elliptique, on peut imaginer cette vie commune épouvantable se prolongeant à jamais, le massacre permet juste au spectateur de souffler, paradoxalement.
Le plan fixe sur Murielle/Dequenne écoutant la chanson de Julien Clerc est un choc, je l’oublierai jamais.
Merci Martin pour votre regard aiguisé, clair et bienveillant…
Voici un communiqué de presse de circonstance, dirons-nous !!! :
A l’occasion de son 10e anniversaire, L’Union des Compositeurs de Musiques de Films présente « LE B.O CONCERT », un concert exceptionnel au coeur de la musique de film française.
_______________________________________________________
Le Grand Rex
10 janvier 2014 – 20h00
☆ ☆ ☆
JEAN-MICHEL BERNARD, CLAUDE BOLLING, LUDOVIC BOURCE, VLADIMIR COSMA,ALEXANDRE DESPLAT, ANTOINE DUHAMEL, FRANCIS LAI, JEAN-CLAUDE PETIT, MICHEL PORTAL, PHILIPPE ROMBI, ERIC SERRA, GABRIEL YARED
Invité international : PATRICK DOYLE
un concert exceptionnel réunit pour la première fois le meilleur de la musique de film, domaine dans lequel la France excelle depuis de nombreuses années.
En présence des compositeurs, la Philharmonie du COGE (Choeurs et orchestres des grandes écoles de Paris) composé de 65 musiciens, de 3 solistes – dont Xavier Phillips et Jean-Marc Phillips-Varjabédian -et de 20 choristes, interprétera pendant près de 2h30, 25 partitions de ces bandes originales, empreintes d’imaginaire, qui ont fait le tour du monde et marqué la mémoire du cinéma.
Succès internationaux et mélodies inoubliables aux récompenses prestigieuses, ces musiques témoignent de la surprenante diversité des collaborations qui se sont instaurées entre compositeur et metteur en scène.
Cette soirée offre également l’occasion d’entendre une sélection d’oeuvres de compositeurs français membres de l’UCMF, association professionnelle qui oeuvre au rayonnement de la musique de film depuis 10 ans.
Enfin, les spectateurs pourront découvrir la partition de MATHIEU VILBERT,lauréat du concours de composition organisé par l’UCMF. Ce dernier a eu le privilège de créer une bande originale pour le court métrage de la réalisatrice Julie Bertuccelli Austerlitz / La Rapée et bénéficie d’une
commande professionnelle d’un jingle de 15 secondes, et d’un accueil en résidence de composition.
AU PROGRAMME !
Fidèle soutien et ami de l’association, Patrick Doyle est l’invité international de ce concert exceptionnel.
Pour l’occasion, sa partition créée pour le film Indochine de Régis Wargnier (1992) sera également jouée.
– Jean-Michel Bernard et La Science des Rêves de Michel Gondry
– Claude Bolling et Borsalino de Jacques Deray
– Ludovic Bource et The Artist de Michel Hazanavicius
– Baptiste Brice et Le tombeau de la garde de Patrick Basso
– Olivier Calmel et L’Art des Thanatier de David Le Bozec
– Vladimir Cosma et La Septième cible de Claude Pinoteau
-Jean-Philippe Dartois et Le temps des galaxies de Hugo Maimone et Cyril Ruiz
– Jacques Davidovici et Full frontal de Steven Soderbergh
– Tiziana De Carolis et Citrouilles et Vieilles dentelles
– Alexandre Desplat et La jeune fille à la perle de Peter Webber
– Antoine Duhamel et Ridicule de Patrice Leconte
– Robert Fienca et La maison démontable de Buster Keaton
– Sylvia Filus et Le bout du monde de Hakim Noury
– Francis Lai et Love Story d’Arthur Hiller
– Pascal Le Pennec et le Tableau de Jean –François Laguionie
– Cyril Morin et Samsara de Pan Nalin
– Serge Perathoner et Ushuaïa, émission produite par Nicolas Hulot
– Jean-Claude Petit et Le Hussard sur le toit de Jean-Paul Rappeneau
– Michel Portal et Docteur Petiot de Christian de Chalonge
– Philippe Rombi et Joyeux Noël de Christian Carion
– Eric Serra et Arthur et les Minimoys de Luc Besson
– François Staal et La dame de Montsoreau de Michel Hassan
– Mathieu Vilbert et Austerlitz/La Rapée de Julie Bertuccelli
– Gabriel Yared et Camille Claudel de Bruno Nuytten
Fondée en 2003 par Greco Casadesus avec la volonté de fédérer les compositeurs de musiques pour l’image en tenant compte de leurs points communs et de leur diversité, l’Union des Compositeurs de Musiques de Films est présidée depuis 5 ans par Bernard Grimaldi.
Rencontres, interventions, créations d’évènements comme le Centenaire de la Musique de Films en 2008, master-classes, colloques, participations à des festivals, l’UCMF oeuvre depuis 10 ans au rayonnement de la musique de films, à la promotion et à la valorisation du métier de compositeur ainsi qu’à l’éducation du plus grand nombre, en particulier de la jeunesse.
Résolument tournée vers l’international, l’UCMF est, en outre, à l’origine de la toute première organisation européenne de compositeurs de musiques de films (FFACE) et a joué un rôle fondateur et essentiel dans la création d’ECSA (European Composers and Songwriters Alliance) qui regroupe au niveau européen 21 pays, 41 organisations et dont Bernard Grimaldi est depuis janvier 2013 Vice-Président.
INFORMATIONS PRATIQUES
LE B.O CONCERT
Vendredi 10 janvier 2014
20h00
Le Grand Rex – 1 Boulevard Poissonnière
75002 Paris
M° Bonne Nouvelle http://www.legrandrex.com
BILLETTERIE
Fnac et http://www.fnac.com
5 catégories à partir de 18.00 €
A Sullivan
Très bien mais pourquoi RIEN DE PHILIPPE SARDE et de DUHAMEL ils auraient aussi pu prendre LAISSEZ PASSER qui a reçu l’ours d’or de la musique. Et il y a plein de films qui ne sont pas français moins que ceux de Sautet. On n’aurait pris que la nouvelle génération, je comprends mais pourquoi Cosma et Yared et Pas Sarde ou Legrand; LOVE STORY est il un film français ? Plus que CLEO ou MAX ET LES FERAILLEURS. Et USHAIA est il un film ?
Je n’y suis pour rien !!! Et ne fais que tenir informées les personnes de ce blog, parce-que l’événement me paraît intéressant. Mais je suis bien d’accord avec vous. Que Sarde ne soit pas dans la liste, c’est un peu scandaleux. Et pour Duhamel, c’est dommage.
A l’inverse, certains noms auraient pu être évités…
A Bertrand Tavernier:
Antoine Duhamel semble être au programme de ce concert (avec RIDICULE)! Certes, l’une de ses partitions écrites pour vous aurait pu être retenues: LA MORT EN DIRECT, LAISSEZ-PASSER ou DADDY NOSTALGIE…
Quant à l’absence de Philippe Sarde du programme, faut-il s’en étonner pour un événement parisien? Sachant le jugement peu favorable (euphémisme) posé sur lui par divers compositeurs de cinéma français (t.q. Jean-Claude Petit)…
La musique de film de Sarde a été interprétée en concert au Festival d’Ubeda en 2011…
Très cordialement à toutes & tous,
JF Houben
« 1000 Compositeurs de cinéma »
J’ai enfin pu voir »Prune des bois »réalisé par le belge Marc Lobet en 1979 et sortie en France en octobre 1980.Ce n’est une réussite au niveau de la mise en scène mais le film reste attrayant pour l’histoire d’un bébé trouvé dans un bois par une bande de gosses qui sont tous blonds(je pensais que c’était les fils de Claude François)!!La musique et la chanson du generique est de Pierre Perret ,elle permet de relever l’ensemble car il y a quelques scènes un peu lourdes.Signalons que l’histoire est tiré d’un livre d’Hector Malot à qui l’on doit « Rémi,sans famille ».
Tamasa vient enfin de sortir un coffret dédié à un de mes réalisateurs français toujours en activité:Yves Boisset fait partie d’un cercle fermé de cinéastes engagé à travers »Dupont Lajoie », »L’attentat »inédit en dvd ou »Un condé ».Dans ce coffret on retrouve »RAS »film coup de poing anti-militariste jamais diffusé à la tv française, »Allons enfants »qui rappele forcément « L’incompris »de Comencini,film qui évoque les enfants de troupe durant l’entre deux guerre.Lucas Belvaux dans son premier role au cinéma compose un jeune homme révolté par les ordres de l’armée,les corvées et l’anahlissement de l’individu face aux officiers.On peut faire facilement le lien et la ressemblance physique entre Jacques Spiesser qui incarnait un appelé en Algerie et Lucas Belvaux.Le troisième film est « Le prix du danger »qui dépeint la télé-réalité actuelle avec un Gerard Lanvin excellent.Alors pourquoi Yves Boisset dès les années 90 s’est tourné vers le petit écran et n’est plus revenu au cinéma?Surement les échecs successifs de »Radio corbeau », »La tribu »…
Pour donner envie de revoir le film, et pourquoi pas je l’espère, donner envie de découvrir un peu plus son oeuvre, voici le 3ème mouvement de la 1ère symphonie de Dutilleux composée en 1951 et utilisée par Pialat comme musique de SOUS LE SOLEIL DE SATAN :
http://www.youtube.com/watch?v=R9Pn2Y_A6Kk
pour revenir sur le therese desqueroux de claude miller, je ne suis pas si enthousiaste sur l’interprétation d’audrey tautou. pour moi elle n’arrive pas à traduire le conflit intérieur du personnage. il y a beaucoup d’effet de mise en scène je trouve. je la préférais au début de sa carrière. elle était pleine de naturel. j’ai l’impression qu’elle a perdu cette candeur de jeu qu’elle avait encore dans le film de frears. on dirait que le jeu des comparaisons lui a mis une pression.
sinon miller a bien réussi à restituer la critique de la bourgeoisie de province décrite dans le livre.
dans NUE-PROPRIETE, je suis admiratif de la discrétion et de la légèreté de Huppert, arrivant avec sa notoriété dans un film d’un cinéaste jeune avec deux acteurs jeunes, elle ne s’autorise pas à les bousculer, à envahir le film, il y a quelques scènes où elle eût pu cabotiner à mort mais elle les laisse s’exprimer, les Renier bros lui rendent hommage dans les bonus, et ça sonne pas du tout comme de la complaisance!
Allier autant de célébrité et donc de poids dans les maisons de prods, avec autant de légèreté, chapeau! Elle a les épaules aussi frêles que solides, la plus grande.
c’est vrai qu’il faut avouer que sur la longueur Isabelle Huppert est bien la meilleure actrice de sa génération même si il y a eu une autre Isabelle…
La SDAC poursuit une action corporative légitime, très utile
par ses effets de défense de la culture française.
Au milieu de tous ces sentiments nobles, je veux rappeler l’ article du camarade Tavernier, paru dans le numéro DON WEIS de PRESENCE DU CINEMA, sous le pseudonyme de Bertrand Mac Velde: « Les 67 chefs d ‘oeuvre d’ André De Toth sous 27 pseudonymes ».
Je ne me souviens pas des titres mais une grande partie du catalogue WARNER ARCHIVES est disponible, brièvement, chez Deepdiscount.com,au prix de 7.99 dollars permettant l’ achat de films secondaires, après les titres principaux à prix abusif.
Si on veut abandonner la tradition intellectuelle du nombril
digne d ‘éloges, il faut pratiquer l’ action politique et syndicale peu valorisantes.
Pour commencer, un certain respect pour l’ histoire antifasciste et révolutionnaire française est nécessaire.
A Olivier Comte
Bien sur, je te retrouve
La publication du livre de souvenirs de Michel Legrand nous ramène vers un coffret 4CD : LE CINEMA DE MICHEL LEGRAND qu’on doit pouvoir encore trouver sur le marché de l’occasion.
Environ 90 titres, depuis les années 60 jusqu’aux années 90 où en plus des standards de Legrand, personnellement je retiens la B.O de LA VIEILLE FILLE, qui donnait des accents très mélancoliques à la relation entre Noiret et Girardot dans ce beau film assez méconnu. Je ne me lasse pas non plus de réécouter la musique d’UN HOMME EST MORT, où Legrand, méconnaissable, marche sur les plantes bandes d’Isaac Hayes et de J.J Johnson.
Les américains ont presque toujours employé Legrand en tant que « compositeur de films romantiques », ceci dit, quand il a fait du hors piste dans PLAY DIRTY ou ICE STATION ZEBRA, on ne peut pas dire qu’on l’y sente à l’aise. Je retiens aussi le Main Title de NEVER SAY NEVER AGAIN, le seul 007 qui mérite d’être regardé jusqu’au bout.
Par ailleurs je ne m’étais jamais rendu compte que SUMMER OF 42 était un arrangement de la musique de LA PISCINE. Parmi les titres bonus on trouve la musique inédite du CERCLE ROUGE, rejetée par Melville. En effet, ce qu’à fait Eric de Marsan à beaucoup plus de relief.
La France a toujours appréhendé la musique de film avec un certain snobisme. On ne loue les qualités d’un compositeur qu’en fonction des films auxquels on le rattache. Legrand est considéré par rapport à Demy, Delerue par rapport à la nouvelle vague, Herrmann par rapport à Hitchcock, Morriconne par rapport au spaghetti-western, ce qui lui a toujours valu un certain mépris. Heureusement, des chercheurs comme Stephane Lerouge ont permis d’ouvrir les esprits, de voyager dans le cinéma en auditeurs libres et d’abolir les préjugés.
Que la musique de film soit méprisée, ça semble évident.
Pour moi, c’est elle la musique du 20ème siècle.
Pierre Boulez, c’est sans doute génial, mais je n’y peux rien et Dieu me pardonne, sur une île déserte, j’ emporte Les COWBOYS de John Wiliams…
A MinettePascal :
Bien que je défende bec et ongle la musique de film, notamment au travers de mon métier, bien que je considère qu’elle soit et c’est une constation le parent pauvre de la musique (regardez le seul site de France Musique : toutes les catégories sont représentées… Musique classique, Jazz, Musique du monde, Pop, Rock, Chanson, Comédie musicale… hormis la Musique de film !!!), donc disais-je, bien que je considère tout ceci, et qu’il faille la défendre toujours et encore, je ne peux pas vous laisser dire que la musique du XXème siècle, c’est elle !
Car, à ce moment-là, que faites vous de nos compositeurs, Ravel, Debussy, Canteloube, Milhaud, Poulenc, Messiaen… que faites-vous de Stravinsky, Bartok, Janacek, Smetana… que faites-vous de Vaughan-Williams, Britten, Delius, Walton… sans oublier les américains Copland, Barber, Gershwin, Ives et tant d’autres ???? Que faites-vous du jazz, de la chanson ? Que faites-vous du rock ?
Non, la musique de film DOIT trouver sa juste place, à savoir une place importante dans l’histoire de la musique, ce qui n’est pas encore gagné, mais elle ne le peut que dans la réalité de son contexte : elle ne vient pas de nulle-part, mais bien de la musique savante, du jazz, de la chanson populaire et du rock, notamment !
A Sullvan
Entièrement d’accord. Et Dutilleux ? Sans parler de la méconnue Lili Boulanger ? Et de Duke Ellington. Musiciens pour qui nombre de compositeurs de musique de films avaient une vénération. Et ils lorgnaient du coté de la musique dite absusivement sérieuse, voir les pièces splendides de Jaubert, le plus grand des années 30,les opéras très réussis d’Antoine Duhamel
A Sullivan :
Mais bien sûr qu’il y a aussi Ravel, Stravinsky et Debussy qui ont créé un langage, parfois sans influences apparentes. C’est tout fait personnel, mais , même si je ne suis pas insensible à de nombreuses pages de chacun d’eux, ou appris à les aimer, c’est quand même autre chose que je passe quand j’ai besoin de musique (tout le temps, quoi).
Et bien sûr qu’il y a le Rock, la chanson et le Jazz, mais ils sont déjà reconnus et je ne pensais qu’aux compsiteurs dits « classiques » dans ma remarque.
Et bien sûr qu’il y a ceux qui sont les influences des compositeurs de films, comme Copland (lui, je le met souvent).
Dans les siècles à venir, je me demande si la musique de film ne sera pas plus connue que celle de nos compositeurs « classiques » du 20ème que l’on met parfois un peu vite plus haut que les autres. Je reconnais le mérite de chercher le nouveau mais je préfère celui d’enchanter les oreilles. Il n’y en a pas tant que ça qui réussissent les deux à la fois chez moi et j’insiste sur ces deux derniers mots. J’ai sans doute l’oreille trop étroite…
J’écoutais LES VISITEURS DU SOIR et me demandais pourquoi son compositeur était si peu connu.
Vous parlez de France Musique; j’y ai, moi, entendu pas mal d’altières conneries sur la musique de film ou la valse musette. Je changerai d’avis quand ils feront des semaines spéciale guingettes ou spéciales…tiens…Goldsmith comme ils font des semaines Britten. Que j’adore Ennio Morricone ou Victor Young quand j’entends du Britten !
A Minette Pascal
Mais il ya l’émission de Thierry Jousse à France Musique. Sur Inter souvent les producteurs d’émission n’ont pas le droit de choisir leurs musiques qui doit être prise dans une play list. Ce qui est IMBÉCILE pour les émissions de cinéma qui du coup ne passent plus de musique de films
A Bertrand
Bien-sûr Dutilleux qui fut jusqu’à sa mort il y a 6 mois et pendant plus de 20 ans considéré comme le plus grand compositeur vivant… mais vous aurez bien compris que je ne citais la que quelques noms, sinon mon post aurait fait 250 lignes !!!
Effectivement, il faut découvrir la musique de Lili Boulanger, morte très jeune et qui a inspiré transversalement bien des jazzmen, dont les frère Belmondo (j’incite tout le monde à écouter les albums « Hymne au Soleil » où les frangins Belmondo entourés de musiciens jazz et issus des phalanges symphoniques parisiennes, notamment l’O.P. de Radio France, réinventent sous les arrangements de Lionel, l’aîné, plusieurs thèmes de Lili, mais aussi de Duruflé, Ravel, Satie et Fauré…).
Il serait dès lors, injuste d’oublier Nadia, d’autant plus qu’elle fut la prof de composition de centaines de futurs grands noms, qu’ils soient français (Jean Françaix (!), Marius Constant, Pierre Henry, le plus français des russes en la personne d’Igor Markevitch, ou bien encore un certain… Michel Legrand!!) ou qu’ils soient américains (Aaron Copland, Quincy Jones, Philip Glass ou George Gerswhin..) sans oublier Dinu Lipatti ou John Eliot Gardiner… mais encore une fois, cette liste n’est que très partielle bien-sûr.
Le sujet est vaste ! On peut parler du cas de Korngold qui venait de l’opéra, qui connut ses plus grands succès à Vienne et à Hambourg dans les années 20, notamment avec son chef-d’oeuvre DIE TOTE STADT. Mais dont le grand public connaît plus ses partitions composées pour le cinéma.
Mais son roman personnel est totalement lié à celui de tous ces grands artistes qui fuyèrent l’Europe du fait de leur judéité et qui imprégnèrent leur marque indélébile à Hollywood, qu’ils soient réalisateurs, compositeurs, librettistes, écrivains, peintres… etc
De fait, il arriva à Hollywood au début des années 30 et composa parmi les plus belles partitions de musique de films (pour Curtiz notamment, L’AIGLE DES MERS, LES AVENTURES DE ROBIN DES BOIS, CAPTAIN BLOOD…).
Mais au final, il n’accordait pas autant de valeur à son travail pour Hollywood qu’à son oeuvre passée. Et si on se dit passionné par la musique de film, il faut bien-sûr s’intéresser au parcours personnel des compositeurs dit de musiques de film. Les notes épiques de Korngold qui soutiennent les envolées physiques de Flynn, s’entendent déjà dans ses partitions viennoises…
A noter, une des filiations de Korngold : Jerry Goldsmith (dont il a été pas mal question sur ce blog) et Marco Beltrami, en quelque-sorte son petit-fils !
A B.Tavernier : Il y a heureusement de petites ouvertures sur France Musique mais c’est quand même du bout des lèvres et contredit par pas mal de propos chopés à la volée. Il reste de bon ton de penser ci ou ça de la musique sur les chaînes même connues pour être culturelles. Je rêve de quelqu’un qui dise au micro qu’il déteste le Boléro de Ravel , et qu’il préfère de loin John Williams à Poulenc ou les chansons de Vincent Scotto aux mélodies de Debussy.
C’est mon cas, bien qu’ému aux larmes par le Dialogue des Carmélites et dans un état second aux premières mesures de PELLEAS.
Cette question est bien complexe et je l’ai sans doute formulée un peu péremptoirement au-dessus.
Cette semaine, j’écoutais une sonate pour flûte de Poulenc. Le thème rythmique, original, est exactement celui du BON, LA BRUTE et le TRUAND. Poulenc a le mérite d’avoir influencé Morricone. Mais pourquoi est-ce Morricone que les gens ont envie de réécouter ?
Pardon de parler de moi si longuement comme si c’était intéressant et merci de votre réaction.
A Minette Pascal
Il y a des tas de gens qui réécoutent ou redécouvrent Poulenc
« Sur Inter souvent les producteurs d’émission n’ont pas le droit de choisir leurs musiques qui doit être prise dans une play list. « !!!!!!!!!!!!!!!!
Incroyable! Vous m’en apprennez une bonne, là!
B.T. : « Mais il y a l’émission de Thierry Jousse à France Musique »
–> Oui, une superbe émission CINEMA SONG ! A écouter chaque jeudi de 22h30 à 00h00 :
http://www.francemusique.fr/emission/cinema-song/re-ecouter
Il y a toujours l’inoxidable Michel Ciment dans PROJECTION PRIVÉE sur France Culture chaque samedi de 15h00 à 16h00 :
http://www.franceculture.fr/emission-projection-privee-0
Sans oublier l’émission de Jean-Baptiste Thoret et Stéphane Bou PENDANT LES TRAVAUX LE CINEMA RESTE OUVERT, sur France Inter chaque vendredi de 20h00 à 21h00 :
http://www.franceinter.fr/reecouter-diffusions/652794
Et puisqu’on en parlait récemment, ne pas oublier le fourre-tout ordonné et génial de François Angelier MAUVAIS GENRE, sur France Culture, chaque samedi de 22h00 à 00h00 :
http://www.franceculture.fr/emission-mauvais-genres-0
A Minette Pascal :
« Je rêve de quelqu’un qui dise au micro qu’il déteste le Boléro de Ravel , et qu’il préfère de loin John Williams à Poulenc ou les chansons de Vincent Scotto aux mélodies de Debussy. »
Pourquoi avoir besoin de « Détester » le BOLERO de Ravel pour aimer la musique de John Williams ???? C’est un peu limité non ? On a le droit d’aimer Ravel (ô combien !), mais pas seulement son BOLERO, soit dit en passant… par exemple, réécoutez ce que Marcel Marnat et beaucoup de mélomanes considèrent comme son plus grand chef-d’oeuvre L’ENFANT ET LES SORTILEGES, ce monument de tendresse, de sensualité, d’inventivité permanente. Rarement un compositeur et une librettiste ne se sont aussi bien entendus que Ravel et Colette. Réécoutez GASPARD DE LA NUIT, DAPHNIS ET CHLOE, le TRIO, TZIGANE… et toute son oeuvre, car après tout, Ravel à l’instar d’un Dutilleux, a peu composé, mais n’a composé pratiquement que des grandes oeuvres, des chefs-d’oeuvre. Donc, on a le droit d’aimer Ravel, ou Poulenc (c’est le cinquantenaire de sa mort et tous les hommages qui lui ont été rendus qui vous agacent ?), qui n’a je le précise composé qu’une seule sonate pour flûte : « La » SONATE POUR FLÛTE ET PIANO, son oeuvre la plus connue…
On a le droit de les aimer disais-je et d’aimer également Morricone et Scotto. C’est quoi ce clivage ?? C’est apauvrissant, tout simplement. Mais, tout-de-même, mis-à-part les compositeurs de musique de films qui ont sû tirer des suites d’orchestres afin que leurs musiques de films soient jouées dans les salles de concert (je pense à Kosma, Jaubert, Rózsa, Delerue, Legrand et tant d’autres), la musique de film, reste la plupart du temps une succession de plages musicales, et non un tout organique, une oeuvre développée, une oeuvre à part entière. Le film, lui, est une oeuvre à part entière, dont la musique est une des composantes. Basta.
Et d’où sortez-vous que « les gens » préfèrent Morricone à Poulenc ????
A Sullivan:
Ben oui qu’on peut aimer les uns et les autres. Je répète que c’est mon cas. Mais on a aussi le droit de ne pas aimer certains et c’est le cas de tout le monde ici, non?
Ne me reprochez pas de faire des clivages alors que j’essaie de mettre les compositeurs tous bords sur un pied d’égalité quant à leur mérite.
Dommage qu’on ne puisse pas dire qu’on n’aime pas tel ou tel ( il y a aussi des musiques de film que je n’aime pas) alors que tout le monde a ses préférences, que les grands compositeurs ne s’aimaient pas forcément entre eux et qu’ils nous dépassent tous sur la question de la musique.
Poulenc et Morricone ? Ben je sors ça d’un grand nombre de conversations. Dois-je surveiller mes fréquentations ?
A Minette Pascal
Pacifions et civilisons le débat qui pose des questions valables même si je ne suis pas trop friand des amours/exclusions. On défend Hitchcock et pour cela on élimine tout le cinéma anglais, on se bat pour Rosselini mais forcément contre de Sica, on privilégie Mann en rabaissant Ford
à Minette Pascal : tu en as d’autres comme ça ? « un quart d’heure avant sa mort, il était encore en vie » si tu veux.
à Sullivan et Bertrand: la musique de film est quand même ce qu’il y a de nouveau dans la musique au XXès, même si vous avez raison ce siècle a vu se poursuivre la composition musicale telle qu’elle a toujours existé et vous citez qqs noms pour nous en convaincre, c’est vrai! Mais c’est justement au niveau de l’inspiration musicale, donc du travail de la composition qu’il y a au XXème, avec le cinéma qqch de nouveau dans la musique. J’ai compris la phrase de MP, en ce sens j’aurais rajouté « la nouvelle venue » dans la musique du XXè, pas qu’il y avait eu une décadence de la musique hors cinéma on sait que non. Récemment, j’écoutais Michel Legrand qui disait qu’il composait à partir des images: je ne sais pas s’ils le font tous ça paraît a priori répandu mais c’est pas certain, j’ai pas lu assez les interviews de compositeurs cinéma. Ils peuvent composer à partir de discussions avec le réal, de lecture du scénar? Je crois du moins. Si c’est le cas (pas sûr de moi), avant les débuts du cinéma (n’oublions pas les compositeurs pour les accompagnements musicaux du cinéma muet!), ça n’existait pas, ces façons de composer, ni d’images comme inspiration, ni discussions avec une sorte de patron (=le réalisateur… quoique les mécènes de la renaissance ont pu être des sortes de passeurs de commandes très exigeants sur ce qu’ils désiraient comme symphonie ou autre, « ah, non, ça va pas « trop de notes, Wolfie! Recommencez! »).
Ca ne peut pas faire mépriser l’inspiration, la composition classiques. A propos de cette nouveauté, qu’en est-il de la « méthode » de composition des compositeurs de jazz ou de rock, je pense tout de suite aux stupéfiants mais je tombe dans le cliché! Pardon de la longueur et de qqs approximations (je ne sais pas si « trop de notes » adressé à Mozart, c’était de la part du passeur d’ordres. (merci de me corriger pour ce détail et pour le reste).
A Martin Brady :
La musique de film n’a de nouveau que le fait qu’elle soit accolée à un art nouveau : le 7ème Art, mais sinon, elle est née de la musique classique et du jazz en très grande partie.
Ecoutez tous les grands scores du 2ème âge d’or hollywoodien… Tiomkin et Waxman c’est Rachmaninov, Rozsa c’est Bartok, Kodaly, Liszt et Weiner, Herrmann c’est Percy Grainger, Elgar ou les impressionnistes français, Debussy en tête…
Mancini, Schifrin, Hamlish, sont héritiers des grands compositeurs de jazz…
Et ensuite, ce n’est qu’histoires de filiation… Brahms-Mahler-R. Strauss-Zemlinski-Korngold-Goldsmith, Goldsmith-Beltrami, Herrmann-Williams-Elfman…
Je ne cherche pas à minimiser la musique de film, mais quand je la mets en valeur, c’est pour elle-même, pour la beauté de ses thèmes, pour son rapport à l’image… Elle n’est pas un art nouveau à proprement parler, mais étant liée intrinsèquement aux images qu’elle supporte, on se doit de la défendre, car elle nous parle d’un art que nous aimons tous ici, par le biais de l’évocation de cet art. Ecouter de la musique de film, c’est se rappeler les films que l’on aime, mais c’est aussi parfois, et c’est heureux, découvrir que la musique de film peut fonctionner par elle-même. Mais ce n’est pas toujours le cas, loin de là. Et je laisse à d’autres le vieux débat sur le fait qu’une bonne musique de film, est une musique qui peut fonctionner seule : je n’adhère pas du tout à ce propos.
A Martin-Brady : Comme vous le dites, la musique de film est un genre nouveau au 20ème et cela la rend déjà unique. Je crois qu’elle montre qu’elle est aussi capable d’innover qu’une autre. Et quand bien même elle ne le ferait pas, un compositeur qui ne révolutionne rien est-il forcément mauvais ?
J’avais dit ça pour Delerue, ce mérite de revendiquer son classicisme, finalement comme une modernité au regard de tous ceux qui cherchent à faire 20ème siècle depuis Debussy et Ravel.
On peut plaire ou déplaire en restant classique ou en innovant. La musique de film est d’une richesse, d’une qualité et tout simplement d’une beauté qui, selon moi, peuvent largement rivaliser avec les noms prestigieux figurant depuis longtemps dans nos dictionnaires de la musique.
J’ai le sentiment qu’on ne finirait pas sur cette question…
Mais bon, mon propos est tellement incomplet…
Il faudrait parler des compositeurs de musique savante qui commirent également de la musique de film, et la plupart du temps excellente : Arthur Benjamin, Arnold Bax, Ralph Vaughan Williams, William Walton chez les britanniques, Georges Auric, Jean Françaix, Darius Milhaud chez les français, Arthur Honegger chez nos amis helvètes, Aaron Copland, Leonard Bernstein, Erich Korngold, Philip Glass chez les américains, Serge Prokofiev, Dmitri Chostakovitch chez les russes… et j’en passe… et j’en passe …
Il faudrait également parler de l’utilisation de musique préexistente : tout un chapitre peuplé par Kubrick, Malick, Scorsese, Coppola, Tarantino…
A propos de Coppola, procurez-vous l’édition de OUTSIDERS qui vient de paraître chez Pathé, c’est passionnant !
Le premier montage du film en 83 durait en gros 90 minutes et la musique symphonique était signé du père, Carmine Coppola. Cette version est trouvable en DVD zone 1 chez Warner.
L’édition Pathé propose le re-montage de 2003, qui porte la durée du métrage à 115 minutes, et surtout un changement radical pour la musique, puisque pour cette nouvelle version de son film, Coppola avait purement et simplement fait disparaître la partition de son père, pour la remplacer, avantageusement, par de nombreux tubes d’Elvis ou autres rocks instrumentaux tels que le célèbre « Out of Limits ». Le film en ressort transfiguré, gagnant au passage une énergie nouvelle, tellurique, immersive. On se trouve enfin musicalement au début des années 60, qui étaient déjà indiquées par l’image : les plans avec les films de Paul Newman à l’affiche d’un cinéma (dont THE HUSTLER), au début et à la fin du récit, les voitures, etc.
On devrait faire étudier les deux montages du film dans les écoles de cinéma.
A Sullivan
Bravo
Il me semble que la musique de film est avant tout au service du film, comme une composante plus ou moins importante selon le film — certains en sont dépourvus. À une époque, quand le dvd et la vhs n’existaient pas encore, on achetait les 33 tours des BO de nos films préférés et c’était, souvent, pour se souvenir du film, comme support de mémoire donc, ce qui n’enlève rien à la qualité, l’inventivité voire le génie de la musique en question. Dire que c’est LA musique du XXème siècle serait comme dire que les scénarios sont la littérature du XXème siècle, alors qu’ils sont au service du film, n’ont pas de raison d’être en dehors du film. Que vaudrait la musique d’Ennio Morricone sans les films et les images, donc, bien réelles, sur pellicule, qu’elles nous évoquent? Ce qui ne veut pas dire que la musique de film soit négligeable. Considérer son importance, dès le cinéma muet, chez Chaplin par exemple. L’importance aussi qu’elle a eu dans l’histoire du jazz, tous ces thèmes de films qui sont devenus des standards, Laura… Body and soul… My favorite things…et caetera… même si ce dernier n’est peut-être pas considéré comme un standard, étant donné que c’était un peu la « chasse gardée » de Coltrane… Parker transformait parfois tellement les standards que c’en devenait complètement autre chose… J’ai entendu sur France Musique, récemment, des jazzmen s’amuser sur LE CLAN DES SICILIENS… Ce sont des madeleines, un peu, qui font partie de la mémoire collective. Je ne pourrais jamais entendre la musique de LAWRENCE D’ARABIE sans me souvenir du film. (Alors que quand j’écoute Bartok, Schönberg, Debussy ou d’autres, c’est moi, qui me fais le film.) Après, pour répondre à MB, sur la « méthode de composition » des jazzmen (ou rockers), il me semble qu’il ne faut pas faire de généralités. Peut-être qu’effectivement Charlie Parker, sans héroïne, n’aurait pas été Bird, mais il aurait peut-être été encore mieux, qui sait… Miles Davis, pour ASCENSEUR POUR L’ÉCHAFAUD, a je crois pris sa trompette et soufflé dedans en regardant les rushes, improvisé donc. Michel Legrand, j’imagine, devait plutôt écrire la partition… Mais est-ce que Michel Legrand est un jazzman? C’est une autre question.
J’encourage tous les mélomanes à écouter le programme de FIP qui passe de tant à autres des bandes originales de films mais aussi Radio Classique qui consacre une émission sur des musiques de cinéma,les jeudis soir.
à Sullivan: je m’incline devant l’érudition. Je voulais juste mettre en avant la spécificité de la composition de la musique de film, le compositeur doit s’intégrer dans un cadre de production, son inspiration naît des images et des indications du réalisateur, ça me semblait nouveau même si on peut forcément trouver des équivalents dans le passé.
à JCF: et Miles s’était écorché la lèvre et un bout de peau s’est retrouvé collé dans l’embouchure de la trompette ce qui a donné le son particulier de ASCENSEUR: légende? Sans doute, mais bien jolie.
Pour le reste, plus essentiel, je n’en rajoute pas (càd sur l’originalité du travail et de l’inspiration du musicien de film, faudrait que je travaille plus mes arguments…)
« la musique de film est quand même ce qu’il y a de nouveau dans la musique au XXès »
tu es serieux en disant ça ??? le jazz, le blues, et tous ces dérivés populaires et expérimantaux mais aussi la musique impressionniste avec debussy et satie, que la musique de cinéma surtout de l’âge muet a allégrement pillé, la musique sérielle, modale etc..etc… enfin bref
A NEMO : La musique de film a ça de nouveau au 20ème siècle que les films n’existaient pas avant.
A Minette Pascal.
Ce qui m’intrigue toujours, c’est que l’on puisse encore aujourd’hui ne pas réaliser que les Ravel, Debussy, Stravinsky et autres compositeurs de la 1ère moitié du XXème siècle sont autant des classiques que le sont Mozart, Haendel ou Monteverdi. Comme vous y allez fort avec votre saillie sur Britten !! Si vous avez du mal avec certaines oeuvres exigeantes, avez-vous essayé d’écouter son travail sur les folksongs ? Son « Young Person’s Guide to the Orchestra » ? Sa merveilleuse « Sérénade pour ténor, cor et cordes » ? Et puis mince, si aime LES INNOCENTS de Clayton (ce n’est peut-être pas votre cas… ?), on ne peut pas ne pas s’intéresser à son opéra LE TOUR D’ECROU…
Ensuite, effectivement, certaines musiques de film existent par elles-mêmes, notamment comme vous le citez, celles de Morricone. Mais je reste convaincu qu’en général (il y a toujours des exceptions à tout), si célèbres elles sont, c’est parce-que les films qu’elles ornent, le sont.
A Sullivan
Je suis entièrement d’accort sur Britten, ses folk songs, LE TOUR D’ECROU, BILLY BUDD, PETER GRIMES, WAR REQUIEM
A Sullivan : Oui je connais les Folk-songs de Britten. Dieu me pardonne mais moi qui adore les folks songs, je les préfère sans lui.
On ne peut pas ne pas s’intéresser au TOUR D’ECROU. Qui a décrété ça ?
En tout cas, moi je m’y suis intéressé en l’écoutant plusieurs fois et je vous jure que j’aurais préféré aimer.
Pour les musiques de films, je ne suis pas d’accord, beaucoup valent la peine sans le film et sont connues sans lui. Je suis même sûr que vous trouverez des musiques de film supérieures au film.
Vous parlez d’oeuvres exigeantes comme si les oreilles des autres manquaient d’éducation.
Je suis sûr qu’il y a de vrais musiciens qui n’aiment pas Britten. Peut-être n’oseront-ils pas l’avouer et ça, c’est encore quelque chose que je n’arrive pas à comprendre ( ça commence à faire beaucoup, n’Est-ce pas ?)
A MINETTE PASCAL
Une dame disait un jour à darius Milhaud : « Maitre, je n’aime pas du tout Beethoven » et il répondit : « rassurez vous Madame, cela n’a aucune importance ».
A BTavernier : Je disais aussi que mon avis n’ avait aucune importance. Je ne crois pas avoir remis en cause les talents. Ni rien d’autre que la manière dont est considérée la musique de film.
Et Debussy aussi a dit de méchantes choses sur Beethoven
Comme Saint-Saëns sur Debussy et on multiplierait les exemples…
A Minette Pascal
Pacifions le débat mais évitons les déclarations d’amour et d’exclusions, l’un des chevaux de bataille de la critique française : on encense Hitchcock et pour cela il faut napalmer le cinéma anglais, on vénère Rosselini mais contre de Sica, on loue Anthony Mann pour mieux rabaisser Ford. Les Cahiers et Positif ont tous deux donné dans cet amour contre
ha ha excellente réplique. britten a eu certainement une forte influence sur michael nyman, un compositeur de musique de films que j’adore.
« A MINETTE PASCAL
Une dame disait un jour à darius Milhaud : « Maitre, je n’aime pas du tout Beethoven » et il répondit : « rassurez vous Madame, cela n’a aucune importance ». »
cet exemple est pourtant tres claire.:)
tu as oublié satie parmi les auteurs du début du 20ème siècle mais je suis d’accord avec toi , ce sont des classiques, non pas parcequ’on le décrète mais bien parcequ’ils ont une influence énorme sur la musique contemporaine à tous les niveaux, musique populaire comme musique savante.
Entièrement d’accord, pourquoi jouer les compositeurs de BO aux autres musiciens: ce sont tous des musiciens et reconnaître la grandeur des uns n’enlève rien aux autres et vice versa.
Pour ce qui est de Britten, il me semble difficile de faire l’impasse tout comme pour nombre de compositeurs évoqués plus haut et ce , qu’on les aime ou non.
Heureusement , le discours des compositeurs de BO s’avère moins « clivant » de même que les propos des plus grands jazzmen, de nombre de musiciens rock.Les cloisons sont souvent moins étanches pour les créateurs que pour les spectateurs ou les critiques.
En tout cas, lire tous ces propos donne envie de réécouter de la musique, de revoir des films avec leurs BO inoubliables et c’est l’essentiel!
Il me tarde de redécouvrir Outsiders mais aussi One from the heart ds le coffret Coppola.
A Ballantrae,
La copie de ONE FROM THE HEART est sublime, et c’est un vrai bonheur de revoir ce chef-d’oeuvre. THE CONVERSATION vaut également largement le détour bien-sûr, avec notamment, en un clin d’oeil, le commentaire avisé de Walter Murch…
J’approuve entièrement Manux sur UN HOMME EST MORT dont la musique est une véritable « tuerie ». A mes oreilles la plus belle réussite américaine de Legrand avec la b.o. de L’AFFAIRE THOMAS CROWN, ce dernier valant surtout pour « The Boston wrangler » parce que « The windmills of your mind », bonjour le saucisson… (Son interprète, Noel Harrison – fils de Rex Harrison – vient de disparaître).
Et comme en prime le film de Deray est un superbe polar « à la manière de » qui n’a rien à envier à ce qui se faisait de mieux à l’époque aux USA…
En « réussite américaine » de Legrand, j’ajouterai son sublime disque « Legrand Jazz » enregistré en 1958 à New York avec la crème de la crème (Miles, Trane, Bill Evans etc.) et des arrangements à tomber par terre.
De passage récemment à la salle Odysud de Blagnac Michel Legrand a donné un concert epoustouflant de joie et de bonne humeur.Il était acompagné par la chanteuse lyrique Nathalie Dessay qui changeait complètement de registre.A 81 ans il a une pèche d’enfer,de l’humour à revendre puis une grande humilité concernant sa carrière artistique.
En effet en revoyant MORT D’UN POURRI, j’ai regretté qu’il soit joué par Delon, bien que le film fasse partie de ce qu’il ait tourné de mieux dans cette décennie. Son personnage exige d’être plus nuancé, moins sûr de lui, surtout face à une pareille adversité. Alors que Delon avance comme un bulldozer à coup de torgnoles et de phrases définitives. Combien de film aura-t-il gaspillé, inspiré par cette tradition Gabine qui lui fut si néfaste autant à lui qu’à Belmondo et Ventura ? Je suis d’ailleurs étonné, Bertrand, que vous ayez songé de travailler avec cet homme (qui semble être fou par ailleurs). Il aurait complètement saboté votre film, tout comme il a saboté NOTRE HISTOIRE de Blier. En relisant un entretien avec Chabrol, il parle d’un projet qu’il aurait pu avoir avec Delon, mais il a rapidement compris qu’un seul des deux dirigerait le film et que ce ne serait pas lui.
A Manux
Mais je n’ai rien tourné avec lui malgré ses demandes. Par ailleurs, il a été élégant et sympa à plusieurs reprises avec moi
A propos de Richard Boone, évoqué à plusieurs reprises plus haut. Très tôt monumental et effrayant dans VICKI. C’est vrai qu’il aurait mérité le haut de l’affiche au même titre que d’autres seconds couteaux à « gueule » devenus stars tels que Lee Marvin ou Charles Bronson (j’allais ajouter Ernest Borgnine mais malgré son Oscar pour MARTY, je ne crois pas qu’on ait ensuite monté beaucoup de films sur son seul nom).
C’est vrai aussi que dans L’ARRANGEMENT, film un peu bancal de Kazan, il sauvait une partie des meubles en pater familias dur comme le roc.
Il fut aussi impressionnant en Général Sam Houston d’ALAMO mais là où il fut franchement flippant de malignité vicieuse (sa marque de fabrique, déjà bien exploitée dans THE TALL T), c’est en impitoyable mentor des services secrets de LA LETTRE DU KREMLIN.
Il était sommital également dans LE SEIGNEUR DE LA GUERRE, de Franklin Schaffner.
Et dans HOMBRE ,de Martin Ritt
et aussi dans quelques westerns des années 50 comme « Le raid » (en faux héros nordiste) et « Dix hommes à abattre » où il affronte Randolph Scott. Une vraie gueule de cinéma comme on les aime : on pourrait imaginer un casting de rêve avec Boone, Elam, Bronson, Jaeckel, Marvin, Ryan, Durya, …
Pour les castings de rêve de character actors catégorie « on les veut bien en photo mais pas à sa table », il y a toujours EN 4EME VITESSE d’Aldrich, CHASSE AU GANG de de Toth, LA FEMME A ABATTRE de Windust/Walsh, THE BIG COMBO de Lewis et quelques autres classiques bien velus. C’est vrai que Boone n’y dépareillerait pas mais il y a déjà du lourd question gueules d’amour ;P
hi hi! Ils sont vachement sympas mais je leur donnerais pas la main de ma fille!
Dans un role de vicelard,il était génial et fourbe à la fois dans « L’empereur du nord ».Un film à revoir sur le contexte social d’une Amérique malade qui pourchasse déjà les vagabonds,les clochards de tout poil et tout ceux qui ne voulaient pas travailler.
Rouxel, dans L’EMPEREUR DU NORD, c’est à Ernest Borgnine que vous pensez…
Bravo pour ce coup de coeur aux actrices et en particulier à la magnifique Emmanuelle Devos qui comme vous l’écrivez est toujours juste. Récemment, j’ai découvert LES BEAUX GOSSES, film sympathique mais je préfère le Riad Sattouf bédéaste. Devos n’y a qu’une ou deux courtes scènes (en principale du collège) mais qu’elle rend immédiatement géniales et le meilleur moment du film. Et je ne peux que vous rejoindre en ce qui concerne les adorables et talentueuses Marie Gillain et Isabelle Carré ou encore Sandrine Kiberlain qui, à une autre époque et ailleurs, aurait pu faire un malheur dans les screwball comedies.
Si je peux me permettre d’ajouter d’autres noms d’actrices actuelles à mon goût trop méconnues du grand public, en commençant par celle qui a le bagage le plus conséquent puisque cela fait une vingtaine d’années qu’elle illumine courts et longs-métrages de sa présence totalement à part : Nathalie Boutefeu. Qui a tourné chez Bonitzer, Deville, Chéreau, Desplechin, Assayas, Bellocchio, Miller etc. Et surtout actrice-fétiche de Valérie Gaudissart (dans trois courts-métrages exceptionnels : APESANTEURS, MES INSOMNIES et CELESTE, réunis en DVD chez Potemkine) et de Jérome Bonnell.
Un peu plus jeunes mais qui commencent à se faire un nom :
– l’étonnante et irrésistible Vimala Pons, que certains ont du récemment découvrir dans LA FILLE DU 14 JUILLET mais surtout sidérante en ravissante timbrée dans le court-métrage J’AURAIS PU ETRE UNE PUTE de Baya Kasmi (et malheureusement sous-employée dans le très ennuyeux 36 VUES DU PIC SAINT-LOUP de Rivette) ;
– l’angélique – le mot est faible – Constance Rousseau (UN MONDE SANS FEMMES de Guillaume Brac, le très sensible court-métrage PISSEUSE de Géraldine Keiflin…).
Dommage aussi qu’on ait si peu vue la troublante Raphaële Godin (LES SAVATES DU BON DIEU, MODS, TOUTES CES BELLES PROMESSES…). Peut-être pas une immense actrice mais au charme indéfinissable et fascinant. J’aurais rêvé de la voir chez Bresson ou Rohmer…
Et puis ne surtout pas oublier cette merveille absolue qu’est Marina Hands, tellement prodigieuse et bouleversante dans LADY CHATTERLEY et UNE EXECUTION ORDINAIRE. A ranger dans la catégorie rare des actrices-cadeaux.
To Martin-Brady, The insurmountable problem for me with HAVE GUN-WILL TRAVEL ia the sheer perfection of Richard Boone’s character Paladin. Whether wielding the gun or the word, Paladin always comes out on top. Between righting injustices, he lives at a three-star (at least) San Francisco hotel, from which he nightly departs to the concert hall or theatre in tandem with an array of attracted, cultivated young women (no dance hall girls for him). And did I mention that in the excellence of his wardrobe, he makes Beau Brummell look like GUNSMOKE’s Festus Haggin? Justice always triumphs and all the surrounding actors are there to provide an audience for Paladin’s manifestations of his multivarious splendiferousness. I mean, Lord pierrez les corbeaux, to quote, Philip Larkin, as Paladin would, if given the anachronistic chance. If you want to see for yourself, season one is available with Spanish subtitles at FNAC.
Boone’s performance in VICKI, already cited by M. Tavernier,is superb. As much as I admire Cregar’s Ed Cornell in I WAKE UP SCREAMING, Boone’s rendition of the character is much more unnerving. Where Cregar seems to be enjoying his psychopathology (« I’ll follow you into your grave and write my name on your tombstone »).Boone’s Cornell exudes sickness in soul and body right from that early scene where he’s confronted with all those magazine covers announcing the death of Vicki. Steve Fisher, who wrote the novel I WAKE UP SCREAMING, had modeled his tormented detective on Fisher’s friend Cornell Woolrich,whose own life was something of a nightmare (see Francis Nevins’s CORNELL WOOLRICH:FIRST YOU DREAM, THEN YOU DIE).
à Mr Rawls: merci pour les infos. Le problème de la série HAVE GUN était donc un héros magnifié par l’admiration des autres pour lui, le raffinement et le bon goût! Rigolo, surtout à considérer qu’il s’agissait de Boone qui a toujours eu une certaine puissance physique mais pas souvent dans le registre pseudo aristocratique. D’autre part, il s’agit là quand même d’un mercenaire qui vend son adresse à faire le coup de feu.
Boone était capable d’une puissance physique dans ses parties de dialogues plus que dans les bagarres, incroyable: voir son Houston dans ALAMO quand il apprend le dévouement au sacrifice de Travis et les autres: « Désormais… quand vos hommes se plaindront… », et le petit laïus qu’il détaille en introduction au cassage de gueule auquel il va soumettre T Carey dans RIO CONCHOS est trop rigolo! Chacune de ses lignes de dialogue se savoure, il avait une élocution et un timbre impressionnants, on l’imagine dans des rôles d’avocat… Il sauve HOMBRE de l’ennui!
Je ne savais rien de la vie tourmentée de Cornell Woollrich, je l’imaginais en train de pondre ses quasi-best sellers et de contrôler ses chèques apportés par son majordome et postés par Hollywood derrière un bureau bien bourgeois dans un intérieur cossu (comme j’imagine tous les écrivains américains à succès) c’est tout le contraire, surtout en fin de vie! au fait c’est alias William Irish, ce Cornell. Je viens de lire la chronique qui lui est consacrée dans le livre SN de Mesplède et Schléret, misère! en effet, malgré son succès (+ de 30 fois adaptés au cinéma, pas mal en France, Truffaut) il a fini dans la misère et la maladie (gangrène…). Merci.
Au fait: « Lord pierrez les corbeaux »?
To Martin-Brady, Actually what Larkin wrote was « Cor, pierrez les corbeaux! » « Stone the crows » is an Australian epithet denoting amazement, incredulity, exasperation, sometimes all three. « Cor » is a British slang word, originating in the nineteenth century, for « God »,as in the cockney « cor blimey » for « God blind me ». Larkin was so gobsmacked by some piece of highfalutin deep dish criticism that he was forced to call upon the languages of three nations to express his astonishment. Have a Happy Gloria Grahame’s Birthday!
to M Rawls: I got it! Bubbling erudition gently mixed with sharp humour, the Rawls cocktail. Thanks.
Saluons Georges Lautner, le type le plus sympa qu’il m’ait été donné de rencontrer dans le cinéma, capable de payer un coup à boire à un parfait inconnu qui lui avait adressé un mot gentil. Le seul réalisateur de cette génération à avoir autant de fans aussi jeunes.
On l’aimait tellement qu’on n’avait pas du tout envie de dire du mal de ses films même quand ils étaient très mauvais. D’ailleurs il était très lucide sur son cinéma, et on ne peut avoir qu’une énorme affection pour un réalisateur qui prétendait faire ce métier uniquement pour bouffer.
Il n’empêche que Lautner a laissé une véritable empreinte dans le cinéma français. Ses comédies ne ressemblent à aucunes autres, qu’il y ait Audiard au générique où qu’il n’y soit pas, c’est la personnalité de Lautner qui domine. Les Tontons occultent beaucoup trop NE NOUS FACHONS PAS, à l’univers plus loufoque, psychédélique (ah ! Tommy Dugan et ses faux Beatles !) et un scope couleur magnifique.
Il a toujours semblé s’ennuyer dans ses films dramatiques, mais on peut dire qu’avec MORT D’UN POURRI il avait presque réussi un grand film noir au propos amer, visionnaire, même s’il n’était là que pour servir une entreprise initiée par Delon.
Pour se nettoyer de l’atmosphère glauque de ce film ( sûrement très pénible à tourner) il avait réalisé juste après ILS SONT FOUS CES SORCIERS, commenté sur Nanarland.com et qu’il voulait rayer de sa filmographie. C’est pourtant un film hilarant que Philippe Sarde (qui a en signé la B.O) considère comme un véritable must. D’accord avec lui.
Je voudrais revoir LA ROUTE DE SALINA avec Mimsy Farmer et Robert Walker Jr, mais je crois que c’était pas très bon, juste curieux. Ce film montre la deuxième nudité frontale masculine de l’histoire du cinéma! La première était dans MORE comme le rappele Barbet Schroeder dans le bonus du dvd. Comme Mimsy Farmer est dans les deux films, on se dit que la bougre y était pour quelquechose! Dans SALINA, supposé se dérouler au Mexique, mais production française tournée ENCORE en Espagne, on voit aussi Rita Hayworth dans sont avant-avant dernier film et Ed Begley pour la dernière fois. Ils n’ont pas grand-chose à faire d’ailleurs. Ils font la bouffe ensemble en s’asticotant sans arrêt si mon souvenir est bon.
A Martin Brady
Filmm médiocre et empesé. Une de ces histoires qui ont attiré plein de réalisateurs qui s’excitaient sur les huis colts, genre aussi codifié qu’abstrait propre à tous les échantillonnage. Il vaut mieux revoir ARRETEZ LES TAMBOURS et l’autre film de Lautner dont je ne retiens pas le titre, MARCHE OU CREVE son second (en fait son premier car il reNiait LA MOME AUX BOUTONS que personne n’a vu pas plus qu’EN PLEIN CIRAGE qu’il détestait) avec Blier, Mayniel, Sorano et des dialogues de Pierre Laroche. C’était une co production Belga Films Compagnie Lyonnaise du cinema. Je l’avais interviewé après ce film (je suis le premier à l’avoir repéré) et nous avions montré avec Laroche ARRETEZ LES TAMBOURS en avant première au Nickel odéon
Je me doutais que SALINA n’était pas très bon, la scène dénudée sur la plage (tout n’était pas en huis-clos) nous avait juste traumatisés, très subjectif! les films les plus célèbres de Lautner semblent devoir plus à Audiard, non? En tout cas, je note les deux que vous citez, si vous vous rappelez du troisième…
Dans NE NOUS FACHONS PAS, les faux Beatles dont parle Manux dansent sur un plagiat éhonté du « Gloria » des Them, ils auraient pu avoir un procès! Jean Lefèbvre y est absolument formidable! Le FLIC était très bien, le duo Constantin-Darc fonctionnait à fond, et l’histoire était très bonne. Faut que je voie ou revoie MORT D UN POURRI. J’ai aussi à la médiathèque DES PISSENLITS PAR LA RACINE et LA MAISON ASSASSINEE, un avis peut-être?
A Martin Brady, j’ai été très déçu par la vision de MORT D’UN POURRI malgré un début prometteur, la musique de Sarde avec des solos de Stan Getz et la photo de Decae. Delon est d’un sérieux plombant. Il a toujours raison et le dernier mot et l’intrigue flotte sans grande rigueur avec une dénonciation trop générale
à Bertrand: j’ai essayé de voir MARCHE OU CREVE et ai abandonné au bout de 20′: image voilée, cadrage complètement bousillé, il manque une partie droite de l’image, éditions CLC n’achetez pas ça, surtout! C’est la seule édition hélas.
A Martin-Brady
C’est l’édition de la compagnie productrice, la COMPAGNIE LYONNAISE DU CINÉMA qui a aussi produit ON DEMENAGE LE COLONEL et LE COLONEL EST DE LA REVUE
à Bertrand Tavernier: … ET ARRETEZ LES TAMBOURS, aussi! Mais CLC charrie un peu, leur propre film!… au moins respecter le cadrage d’origine, le générique est bouffé à droite. Y’a forcément des raisons pour ça…
Pour les COLONELS, vous les citez parce qu’ils sont rigolos? Pour MARCHE, il y a un truc rigolo au début: Daniel Sorano marche interminablement dans les couloirs de Orly (pendant tout le temps du générique) avec une tête d’enterrement (sa spécialité!) puis arrivé devant le douanier quand celui-ci lui rend son passeport, se fend d’un sourire carnassier jusqu’aux oreilles on se demande pourquoi ce surjeu! Blier s’est fait une tête géniale en salopard, avec bob et lunettes, il avait le génie de se faire une tête de crétin tout en restant impressionnant…
A martin- Brady
Jamais vu les COLONELS. Je trouve les titres annonciateurs du pire
LA MAISON ASSASSINEE n’est pas non plus un bon film, à cause d’un laissé-aller total dans la direction d’acteur et un Patrick Bruel dont la seule présence au générique de n’importe quel film nous garantit une rigolade involontaire.
Tout ce qu’a tourné Lautner après MORT D’UN POURRI est, au mieux, raté, au pire, affligeant dans la conception même du projet. Il a parodié ses propres films avec Belmondo dans un collector du nanar joué par Aldo Maccionne (photo de de Decae quand-même) et son film avec Robert Mitchum mérite quand même d’être vu pour voir jusqu’où il avait pu dégringoler, et ce que Mitchum était capable d’accepter pour le cacheton.
La rencontre de Lautner avec Belmondo lui a de toute façon été fatale. S’il y a quelques bons moments de comédie dans FLIC OU VOYOU, tous les autres ont atteint leur date de péremption depuis belle lurette. En revoyant LE PROFESSIONNEL on se demande comment un tel navet a pu séduire un aussi large public. Audiard en avait honte et il avait pensé retirer son nom du générique. Ce qu’il a finalement fait sur un autre Belmondo commis par Deray.
Pour moi, les films de Launtner valaient surtout pour les scénaristes et dialoguistes avec qui il bossait et notamment Audiard et aussi les acteurs (Gabin, Ventura, Blier, …). Pour le reste, à partir des années 70, on est dans le tout venant commercial de l’époque.
A Maxou37 mais pendant une partie il a choisi ces scénaristes, a voulu travailler avec Pierre Laroche plusieurs fois (MARCHE OU CREVE, ARRETEZ LES TAMBOURS, LE 7ÈME JURÉ, LE MONOCLE NOIR. Ce dernier Lautner en le revoyant le trouvait très lent et moi je trouvais que le film était coulé par le jeu lourdement parodique de Meurisse) puis Audiard. Il s’est bien entendu avec Audiard et il y a eu l’arrivée et la dictature de Belmondo, le choix de Lautner de vivre à Grasse et de tourner tous ses films dans cette région si peu inspirante, si peu nourrissante intellectuellement. Il y a un laisser aller, une somnolence qui n’existait pas dans les TONTONS voire dans LES PISSENLITS sur le souvenir d’une lointaine vision
Le septième juré : encore un film dont je n’ai pas compris l’intérêt du remake récent de Niermans …
A Martin-Brady,
DES PISSENLITS PAR LA RACINE, film encore trop méconnu de nos jours, est une comédie très recommandable (régalante grâce au jeu des comédiens, au rythme, à la musique de Georges Delerue…). (Re)voyez-le!
JFH
à Manux, Bertrand et JF Houben: merci pour les avis. Je viens juste de découvrir les TONTONS et ben, je trouve que c’est drôlement surfait, même inférieur à NE NOUS FACHONS PAS. A la fin des TONTONS, l’arrivée de Pierre Bertin au milieu des canardages à coups de silencieux (aux bruitages soigneusement chosis!) est poilante mais c’est une scène de 5′, la fameuse scène de la cuisine est supposée être désopilante? Comprends pas, mais c’est souvent comme ça. Dalban est génial.
Il y a un plaisir sadique à voir les TONTONS : celui d’imaginer les traducteurs étrangers pantois devant la tâche d’y comprendre quelque chose et puis de le restituer fidèlement…
Comment ça Martin Brady ? Vous n’aviez jamais vu les Tontons ? Vous venez de naître ou quoi ?
non, mais j’ai été malade.
un chef d’oeuvre absolu : à revoir en compagnie des « barbouzes » et de ne « nous fachons pas » !!
A Maxou 37
Les barbouzeqs c’est quand même plusieurs crans en dessous. Assez mollasson
Martin Brady, de toute façon, c’est un homme de la frontière, on ne sait jamais de quel côté du Rio Grande il cavale (ou soigne sa guibole). Si ça se trouve, il n’a pas vu non plus LE GENDARME DE ST TROPEZ, ni les Fantomas… Mais il en a vu d’autres!… Mais les TONTONS, surfaits, comme vous y allez, cabalero, c’est notre patrimoine, Monsieur, quand même… Touche pas au grisby salope!!!…
A JCF :
Notre Martin Brady, on sait très bien de quel côté du Rio Grande il s’est établi. C’est un sage, un vrai, qui ne risque plus de toucher au grisby, alors comprenez, faut être indulgent Môssieu !! 🙂
à JCF: récemment, j’ai découvert à la suite POTEMKINE, CITIZEN KANE et LA GRANDE ILLUSION et bien, mais vous savez que c’est pas mal du tout, hein?
and no hard feelings, sherif!
Comme ce n’est pas notre hôte qui le fera par principe, je précise que Mauvais Genres sur France Culture a consacré une émission le 9 novembre sur le western avec devinez qui? A écouter ou télécharger ici si on l’a loupé:
http://www.franceculture.fr/emission-mauvais-genres-l-ouest-le-vrai-rencontre-western-avec-bertrand-tavernier-2013-11-09
Je tiens à saluer personnelement ici Bertrand qui a rendu un bref hommage à Jacques Siclier qui a oeuvré durant toute sa vie pour le cinéma.Journaliste,écrivain mais avant tout historien du septième art,grace à lui j’ai pu apprendre des tas d’anecdotes sur les tournages de films mais la face réelle de plusieurs comédiens français ou étrangers.Puis c’était un des rares critiques et historiens engagés sur les statuts des intermittents du spectacle autant au cinéma qu’a la tv.
C’est lui qui a écrit la France de Pétain et son cinéma, indispensable, qui m’a fait découvrir le vieux cinéma français à une époque où je ne voyais que des films américains! Ceci d’ailleurs avec l’appui du festival « Chefs d’oeuvre et nanars du cinéma français » à l’Action République de Paolo Branco à Paris, dont les notices sur les films du programme étaient il me semble bien, rédigées par Bertrand Tavernier! Comme tout se tient!
A Martin Brady
Je signale à tout le monde la sortie du délicieux, du charmant et fort drôle SYLVIE ET LE FANTOME et aussi celle, plus discrète, d’une petit Grangier pas mal du tout, avec un bon scénario de René Wheeler, REPRODUCTION INTERDITE, que Pathé a sorti en le redébaptisant MEURTRE A MONTMARTRE. Paul Frankeur, Annie Girardot, excellente, Auclair et…Gianni Esposito
Chapeau, en effet, au cinéphile exemplaire qu’est Bertrand Tavernier pour son hommage à cet autre critique, érudit et amoureux sincère du 7e Art qu’était Jacques Siclier (je ne regretterai jamais de lui avoir dédié mon livre d’entretiens cinéphiles « Feux croisés sur la critique »).
Et vif merci à Bertrand Tavernier pour son blog, passionné et pétillant d’intelligence!
Jean-François Houben
A Martin Brady : grand merci pour l’info et le lien.
à Edward et A Angel: pour Mauvais Genres avec Bertrand, vous savez que j’ai trouvé l’info dans une discussion sur le forum de Dvdclassik! En fait, il faut aller régulièrement voir les podcasts des émissions comme M Genres et Projection Privée sur FCulture et Ronde de Nuit sur F Musique, puisqu’on parle de musiques de films ici en ce moment. Le prochain Ronde de nuit est consacré au cinéma britannique:
http://www.francemusique.fr/emission/ronde-de-nuit/re-ecouter
Je précise que l’émission Mauvais Genres avec Bertrand Tavernier parlait des deux premiers volumes de la nouvelle collec de romans westerns chez Actes Sud, et aussi cinoche avec LE BANDIT et LE GAUCHO et d’autres…
ronde de Nuit je me suis gourré, le ciné britannique c’était en octobre mais on peut encore l’écouter bien sûr!
A Martin Brady : merci pour ces précisions. Un grand moment dans l’émission précitée que vous nous avez renseignée est cette somptueuse remarque d’un intervenant mentionnant l’unique film de Guy Lux et le qualifiant de « sa nuit du chasseur à lui ». J’en ris encore. Pour le reste, on ne se lasse pas non plus d’entendre B.T. parler d’Ulmer …
à Edward: Guy Lux ça m’a échappé! Mais je rigole encore des témoignages de Ulmer qui non seulement s’attribuait des films auxquels il n’avait jamais participé (AUTANT EN EMPORTE LE VENT!, du moins l’incendie d’Atlanta), mais, chafouin, s’attribuait aussi des films auxquels il avait vraiment participé et on avait tendance à pas le croire alors que là, c’était vrai. Pour le scénario de MATA HARI, + ou – emprunté par Truffaut, il avait raison.
Très instructive cette émission Mauvais Genres avec notre hôte en résumé, JP Dionnet était constamment interrompu on a appris plein de choses.
Très bon moment de radio, mais je me demande quand-même si Murnau c’est pas un peu relou…
à Sullivan: très bonne mise au point de JB Thoret et BT sur le fait que la plus grande accessibilité des films lamine le goût: on met tout sur le même plan, et l’influence du cinéma bis glorifié aussi: il serait de bon ton de mépriser Bergman comme « snob » et porter aux nues Edward D Wood Jr.
A Martin Brady :
Cette grande accessibilité des films est une bénédiction sur laquelle il serait malhonnête de cracher. Le tout est d’en être conscient, et de savoir faire le tri.
A Bertrand : Vous ne voulez pas nous aiguiller pour trouver quel idiot a pu pondre la saillie sur Murnau ?
à Sullivan: mais c’était de l’humour, justement pour appuyer le fait que la + grande accessibilité des films etc cf + haut. Vous pensez pas que ça a été sorti au 1er degré.
D’autre part on va pas râler contre cette disponibilité des films, c’est juste qu’on dit que oui, ça lamine le goût de beaucoup, je cracherais pas dessus, par ma barbe.
A Martin Brady :
Bonjour MB,
Je sais bien que c’est Bertrand Tavernier qui a sorti le truc sur Murnau. Il dit en substance : « Alors voilà, on voit arriver une nouvelle génération de jeunes chroniqueurs qui disent « Dans le fond, Murnau ce serait pas un peu relou ? »…
Et ce n’est évidemment pas lui que je traitais d’idiot !!! M’enfin !
Mais j’avoue qu’effectivement, j’ai pris son intervention au 1er degré, car, et vous serez bien d’accord avec moi, on en entend des pires de la part de jeunes chroniqueurs (notamment en creux : la méconnaissance du cinéma classique. Quand ils parlent de remakes sans parler du film original, tout simplement parce-qu’ils n’en ont même pas conscience… etc). On a le droit de ne pas connaître, c’est une chose. En revanche quand on s’exprime sur les ondes, radio ou TV, ou quand on publie un papier, on fait des recherches, on bosse un peu quoi…
A Sullivan
remarquez un ami me cite certaines erreurs grossières dans le papier de Liberation sur Lautner à commencer par tle tournage de la Route de Salina aux USA. A propos de ce film, Lautner nous avait raconté qu’il avait arrendu Pascal jardin qui devait réécrire le scipt et est je crois crédité. Il n’est jamais venu.
à Sullivan: oui, d’accord avec vous sur l’inculture ou le je-m’en-foutisme des chroniqueurs culturels (de certains, ok). Pour votre opinion de Bertrand je n’avais pas d’inquiétude là-dessus! Ca me rassure quand même que vous le précisiez!
A Bertrand…
Oui, mais comme dirait Pierre Perret (que j’ai pu admirer cet été dans LES PATATES), un jeune con est assurément plus redoutable qu’un vieux : il a tout l’avenir devant lui !
à Bertrand Tavernier: j’ai un suivi un deuxième conseil et découvert LA PETITE CHAMBRE: oui, Florence Loiret Caille est stupéfiante et de légèreté et de précision, et de justesse etc. Apparemment, ils se sont bien entendus avec Bouquet. Je trouve que la fin est un peu hollywoodienne mais à côté des qualités des acteurs, c’est quand même magnifique. Et encore un film bouclé en moins de 90′), comme ROMAINE à peine plus long, la loi sacro-sainte des 105′ minimum en prend un coup, pas trop tôt. Un film doit durer ce qu’il doit durer, c’est tout! Merci du conseil.
Talent de comédien: quand Loiret Caille ramène Bouquet à la maison, elle n’ose pas dire à son mari qu’il s’est échappé de la maison de retraite. Ils sont tous trois en train de dîner, et alors que son mari se fait un peu suspicieux sur la présence de Bouquet, pour faire diversion autant que par nervosité, la Loiret pique quatre ou cinq penne dans son assiette (ce qu’elle avale ordinairement en 5 minutes!) et ça fait clac clac clac clac dans un moment de silence, c’est tout pour signaler sa gêne.
A un autre moment: comme Bouquet ne veut pas manger si elle ne mange pas avec lui, elle pique de la nourriture dans le plateau-repas après avoir dit pourtant « pas question de jouer ce jeu-là » et avale des bouchées précipitamment et en mâchant à peine, c’est très drôle, et en même temps, elle a réussi à mettre en avant son rapport à la nourriture qui doit être pseudo-anorexique suite au drame qu’elle a vécu, donc définir encore mieux son personnage. Elle est géniale. Je l’attends dans le film de Vincent Garenq LA JUSTICE OU LE CHAOS sur Clearstream 2 ai-je lu. On dira bientôt: « LA Loiret Caille »!
à Bertrand Tavernier: j’ai suivi votre avis et ait vu ROMAINE de Obadia: j’ai trouvé le film un peu léger et pourtant: chapeau pour le tournage par -30! Obadia n’a peut-être pas assez poussé son sujet, beaucoup de talent mais trop timide? Il faut accepter l’invraisemblance des péripéties et pour cela peut-être aurait-elle dû mettre l’accent sur celles-là en forçant plus le trait. Trop de légèreté nuit, trop de musiques-chansonnettes douces-amères d’ailleurs excellentes, elle aurait dû en privilégier une seule qui aurait été la chanson du film: j’ai retrouvé ce défaut de bande-son dans 8 FOIS DEBOUT de Molia… Kiberlain se balade là-dedans avec une justesse et une précision je lui tire mon chapeau: c’est non seulement un grand clown, rôle trop souvent laissé aux hommes, mais elle offre aussi des moments graves et discrets, des silences dignes d’un Pialat!
La scène de rupture est originale, deux adultes qui se quittent sans se taper sur la gueule, dans le respect l’un de l’autre, c’est pas si fréquent au cinoche.
Je m’étonne, Bertrand, que vous défendiez avec cette ardeur les films aussi poussifs, ennuyeux et mal écrits que sont BARQUERO et HOUR OF THE GUN, qu’on attendait pourtant de revoir depuis longtemps.
Il y a en revanche chez Sidonis des films dont on se demande si on doit les acheter, même en promo, mais qui vont bien au-delà de ce qu’on pouvait en espérer.
C’est le cas de THE HUNTING PARTY. Le début nous laisse craindre un plagiat des Professionnels assaisonné à la sauce spaghetti, mais rapidement le film trouve sa raison d’être. Une bande de primates enlève une institutrice parce que leur chef veut apprendre à lire, ignorant qu’elle est l’épouse du maître du pays, lequel va former une armée pour retrouver sa femme. Les poursuivants sont tous des hommes de la bonne société qui sont pourtant aussi frustes que ceux qu’ils poursuivent. Le film est la description de la lente mise à mort d’un gang de barbares qui réunit les plus sales gueules du cinéma américain de l’époque, mené par un Oliver Reed qui joue à peu près le même personnage que dans RAPT A L’ITALIENNE tourné la même année. Violeurs, assassins, habitués à terroriser leur monde, on voit progressivement les kidnappeurs se déballonner et crever de trouille face à la détermination sanguinaire de leurs poursuivants qui les dominent grâce à leurs fusils à lunettes. Oliver Reed joue un personnage à trois dimensions dont l’humanité se révèle au fur et à mesure que grandit sa trouille, et Gene Hackman dans un de ses premiers rôles importants, construit un personnage terrifiant avec un minimum d’effet. Alors que ses hommes, dégoûtés par l’absurdité de ce massacre, finissent par l’abandonner, il continue la poursuite tout seul, tel un Terminator du désert, vers un final surréaliste qui nous laisse sans voix. Très bien réalisé par un vieux routier de la télé, c’est un des westerns les plus intéressants de la décennie.
A Manux
Barquero est un film très mineur mais qui a des éclairs de vraie mise en scène, d’utilisation de l’espace. Et la méticulosité pointilleuse de Sturges sert davantage le propos de HOUR OF THE GUN que celui de OK CORRAL
Si BARQUERO est un film très mineur, où va-t-on !! Même chose pour HOUR OF THE GUN, film nerveux et implacable et dont je partage avec vous une grande admiration pour la partition de Jerry Goldsmith…
Comment résister au défi de proposer son « Top 10 » des musiques de (télé)films écrites par Jerry Goldsmith?
Voici ma proposition (10 titres classés chronologiquement):
1) Blue Max / Le Crépuscule des aigles (1966),
2) Planet of the Apes / La Planète des singes (1968),
3) Chinatown (1974),
4) QBVII [TV] (1974),
5) Wind and the Lion / Le Lion et le vent (1975),
6) Island in the streams / L’Ile des adieux (1977),
7) Alien (1979),
8) Masada [TV] (1981),
9) Under Fire (1983),
10) Legend (1985).
Mention très bienvenue de la part de Bertrand Tavernier des passionnantes mémoires de Michel Legrand (assemblées et montées par Stéphane Lerouge).
Un minuscule regret: pas un commentaire de Michel Legrand à propos du concert donné à Pleyel en 1984 avec Ennio Morricone et Georges Delerue. Pas une ligne, d’ailleurs, à propos du Maestro italien; quelques mots bienveillants à propos de Georges Delerue, par contre: « Voilà un confrère que je vais adorer, sans avoir vraiment l’occasion de mieux le connaître, ce que je regrette après coup. Même si je trouve son écriture parfois trop prudente, Delerue est un miracle de gentillesse et d’humanité » (p.150).
Très cordialement à chacun,
JF Houben (« 1000 Compositeurs de cinéma »)
Moi j’aurais mis Rio Conchos quelque part.
Sur Michel Legrand et les deux autres, dfficile de comparer trois tempéraments aussi éloignés. Trop « prudent », Delerue ? Parce qu’il compose à l’ancienne ? Ce n’est pas « prudent » mais au contraire courageux à une époque où la mode consiste à donner une image moderne à tout prix, dissoner et montrer qu’on est bien un compositeur d’aujourd’hui.
Il reste les goûts de chacun ; les miens, à quelques exceptions près, ne vont pas vers Michel Legrand.
A Minette Pascal
Les demoiselles, LOLA, Cleo, Rafles Sur la ville, LA VIE DE CHATEAU, LE SAUVAGE, Le MESSAGER, l’AFFAIRE THOMAS CROWN, les Godard, c’est quand même quelque chose. Et je ne parle pas de ses comédies musicales
A B.Tavernier: Je parle de goût personnel et ne remet pas en question le talent. Comme je le dis avant, il y a des pages que j’aime mais pas l’esprit en général. Le « Demoiselles » et les « Parapluies », par exemple, sont des mondes où je n’ai jamais pu mettre les pieds… ni les oreilles.
Encore une fois, c’est une question de goût, d’esprit et non une remise en question de son talent de musicien.
J’espère quand même que Delerue trop « prudent » est une fausse citation.
Je ne me souvenais pas qu’il avait fait le « Messager », un film que j’adore.
Merci de votre réaction.
A MinettePascal:
Amplement d’accord avec vous pour louer les qualités de la musique de RIO CONCHOS (partition que Goldsmith réenregistra pour la firme Intrada en 1989 avec le London Symphony Orchestra, ce détail pour souligner l’affection qu’il portait à cette musique de western)… 🙂
La musique de film est, heureusement, de plus en plus mise en valeur, ces dernières années, par des concerts et des DVDs (mention spéciale au travail de Pascale Cuenot: portraits de Yared, Jarre et Delerue édités en DVDs…)
Ne soyons pas trop moroses! 🙂
J-F Houben (« 1000 Compositeurs de cinéma »)
A JF HOUBEN:
Vous avez bien aimé MASADA à ce que je vois.
Y a-t-il une place pour Scott Bradley dans votre livre ?
Voilà un compositeur injustement peu reconnu, non ?
Et un pionnier en plus. Ses musiques pour Tex Avery ou d’autres sont juste époustouflantes. Ses full scores improbables doivent avoir une grande beauté visuelle.
A Minette Pascal,
Effectivement, les musiques de Jerry Goldsmith pour les séries TV « Masada » et « QBVII » sont à ranger parmi ses meilleures (la suite orchestrale de Masada était régulièrement intégrée dans ses concerts; « QBVII » ne fut jamais ré-interprétée en concert mais a été partiellement ré-enregistrée pour la firme discographique Silva Screen).
Je n’ai pas eu la place d’intégrer une notule pour Scott Bradley dans mon dico’ (faute de place, et je renvoie les « fans » du compositeur à cette adresse: http://www.filmscoremonthly.com/cds/detail.cfm?cdID=361); je n’ai, par contre, pas oublié Milt(on) Franklin, Carl W. Stalling… 🙂
Bàv,
JFH
Ayant vanté sur ce blog les mérites de la partition composée par Goldsmith pour « QBVII » (TV), je me sentirais coupable de ne pas mentionner ici cette excellente nouvelle: l’édition d’un réenregistrement complet de la musique — cf http://www.tadlowmusic.com/2013/12/prometheus-records-tadlow-music-present-the-world-premiere-recording-of-the-complete-score-to-qb-vii-composed-by-jerry-goldsmith/ 🙂
Bàv,
JFH
à Manux: pas du tout d’accord sur le fait que HOUR OF THE GUN serait mal écrit! C’est bien le contraire et c’est l’un des rares scénarios très fouillés de Sturges qui a déçu si souvent avec ses westerns, et qui là, s’est soumis au texte avec bonheur. Notons juste que la prétendue révision de la légende de Earp et Holliday se contente souvent d’une nouvelle légende: l’invention de la visite de l’un à l’autre dans sa maison de retraite à la fin par exemple. Le carton du début « ce sont des faits historiques » laisse à désirer. Les 5 premières minutes sont sublimes, et la suite n’est pas toujours au niveau c’est vrai. Dialogue fumant parfois entre Robards et Garner partis exterminer les survivants du gang Clanton au Mexique (ce qu’ils n’ont jamais fait dans la réalité, d’ailleurs Ike Clanton est mort six ans après le OK Corral pour une affaire de vol de chevaux qui n’a rien à voir avec Earp): Holliday: « Tu as un plan? » puis Earp: « Oui » -silence- Holliday: « Tu veux bien m’en parler? », Earp: « On tue tous ceux qui nous gênent » Holliday « T’appeles ça un plan? », Earp: « T’en as un meilleur? », « Non » et ils y vont. La musique de Goldsmith est l’une des meilleures du genre. Pas d’accord non plus sur BARQUERO, Douglas a tenté des notations originales, la principale est que la poursuite des bandits familière de tant de westerns est évitée ici, avec au contraire un arrêt forcé de leur fuite grâce à l’apport original d’un passage obligé par un bac dont le passeur est têtu comme un mule et refuse de coopérer. Et Warren Oates est bien mis en valeur, mais je suis un Oatesien monomaniaque.
Par contre, c’est la première fois que je lis un avis positif sur HUNTING PARTY, je vais tenter de le guetter suite à ce que vous avez dit.
A Martin-Brady
Moi aussi sur The Hunting Party dont j’ai gardé un souvenir médiocre d’un film tape à l’oeil, sans personnalité, copiant la mode
à B Tavernier: oui, j’ai des doutes sur HUNTING PARTY quand même, sans l’avoir vu! Je voudrais ajouter que James Garner dans HOUR est formidable mais vous-même avez souvent défendu cet acteur, qui fait passer plein de choses avec une incroyable sobriété, il a un physique passe-partout certes mais apparemment ça ne l’a pas complexé et ça le sert: l’impression de réalisme, d’historique, de « voici les faits réels » qui se dégage du film (même si c’est exagéré, il y a plein d’inventions comme je disais + haut) vient de sa présence. Et on l’a vu très bon dans les comédies aussi… Sturges déclarait que Lancaster après avoir vu le film l’avait insulté en lui reprochant de ne pas lui avoir donné le rôle mais je crois que Burt n’aurait pas été supérieur à Garner. Sturges préférait ne pas avoir une star, ce qui baissait le budget et lui permettait de produire le film lui-même, de mieux tout contrôler: comme quoi, ça a payé car même si le rythme baisse un peu à des moments, l’ensemble tient bien debout.
Pour en rajouter une couche sur BARQUERO, l’idée d’opposer le mégalo et flamboyant bandit joué par Oates à son contraire taciturne et renfrogné, le passeur joué par Van Cleef, est excellente et entre les deux l’excellent Forrest Tucker (vous l’aviez loué justement dans le bonus) qui s’était bonifié avec l’âge et aussi la super sexy Marie Gomez qu’on avait aperçue en bandida dans les PROFESSIONNELS: blessée à mort dans un affrontement, elle trouvait la force de flirter avec Lancaster qui lui avait tiré dessus, la meilleure scène du film!
La musique de Goldsmith est en effet formidable, comme toutes celles qu’il a écrites pour le western d’ailleurs. Sauf qu’elles illustrent à chaque fois des films qui ne les méritent pas. HOUR, BANDOLERO, BREAKHEART PASS, RIO LOBO et même le singulier TAKE A HARD RIDE, un western de Margheriti où on n’attendait pas Goldsmith, sont des films en deçà de la musique qui les accompagne. WILD ROVERS est sans doute le seul western qui soit à la hauteur de ce génial et regretté compositeur. Peut-être aussi RIO CONCHOS. Dans le genre, Goldsmith s’est toujours montré supérieur à Elmer Bernstein qui a souvent répété plus ou moins le thème des 7 mercenaires.
Les gens qui adorent OK CORRAL n’aiment pas du tout HOUR OF THE GUN, ce qui était le cas de Sergio Leone qui détestait vraiment ce film.
Si vous revoyez HUNTING PARTY vous ne redécouvrirez certes pas un chez d’oeuvre. La musique (signée Riz Ortolani) y est très envahissante. Mais c’est un western qui marque par la qualité de ses deux interprètes, Gene Hackman et Oliver Reed, et son propos assumé jusqu’à la dernière image.
A Manux : Je sais pas s’il faut comparer Elmer Bernstein à Jerry Goldsmith. Le second est en effet capable d’être méconnaissable d’un film à l’autre. Mais ça ne retire rien à ce que Bernstein a apporté comme souffle, comme vie et comme charme. Retrouver ailleurs le style des « mercenaires » ne m’a pas gêné jusque maintenant.
Je suis d’accord pour Rio Conchos, ce thème magnifique semble parler des Indiens avec noblesse et compassion, mais le sujet du film n’a rien à voir avec ça. On dirait une musique pour un autre film.
en effet, et les gens qui aiment HOUR n’aiment pas OK, qui est un film longuet, poussif et ennuyeux, et conventionnel! K Douglas y est particulièrement inexistant, impénétrable au mauvais sens du terme (celui-là quand il n’était pas la seule vedette du film, il boudait!). Je veux juste préciser en vous reprenant « et aussi RIO CONCHOS » pas « peut-être », ce film est un chef d’oeuvre, y’a rien qui queute, où on-t’a vu ailleurs ce génial décor final de maison encore inachevée, pour exprimer le délire de O’Brien? Et ça donne l’occasion à celui-ci de cabotiner comme un monomaniaque, et à juste titre! Il faut que je voie HUNTING PARTY/LES CHAROGNARDS.
Martin-Brady : J’ai toujours du mal à parler de chef-d’oeuvre pour Rio Conchos.
C’est vrai qu’il y a là des éléments vraiment non conventionnels, comme en effet ce squelette habité de maison et ce climat de chaos dont parle B.Tavernier.
Quelque chose me manque pourtant. Peut-être dans la trame psychologique, certains personnages un peu survolés et cette fin qui ressemble à un banal film d’aventure…
Mais ce n’est que moi. Peut-être ne lui pardonné-je pas cette histoire de musique évoquée plus haut…
à MP: oui je reconnais que le final tombe dans le déjà vu, ce qui décolle l’étiquette « chef d’oeuvre » du coup. Mais je trouve que nonobstant ces 5 dernières minutes, le film est un parcours sans faute, et Boone est formidable. Je ne comprends pas (comme BT et PB dans les bonus du Sidonis) pourquoi ce type est demeuré dans les 2nds rôles malgré cette présence formidable (son « entrevue » avec Timothy Carey dans le saloon!), et ses parts de dialogues! Il a quand même eu un beau succès en héros de série tv avec HAVE GUN, WILL TRAVEL, mais c’est pas sorti en France. Si qqn l’avait vu et aurait un avis…
Je ne comprends pas ce que vous disiez sur la musique, elle évoque moins les Indiens que le pas des chevaux, du moins le thème du générique. Et le film n’aurait rien à voir avec les Indiens? Mais le thème de l’antagonisme Indiens-Blancs est au centre du film?!
A Martin Brady, moi non plus je ne comprends pas les observations sur la musique qui d’abord épouse l’énergie du film avant que de se séparer en thème qui sont tous imbriqués les uns dans les autres : les Indiens sont liés à la haine que professe Boone à leur égard. Je trouve que c’est une partition synthétique qui regroupe tous ces motifs dans des changements de rythmes, de tonalité. Il n’y a pas ici le thème du héros, le thème d’amour, celui des Indiens..
Quant à Boone son alcoolisme a pu jouer un rôle comme plus tard pour Lee marvin. Mais sans doute venait il trop tôt et on le cantonna à certains emplois. Il est formidable dans RETURN OF THE TEXAN, dans le remake de I WAKE UP SCREAMING et est sans doute, avec Faye Dunaway, le meilleur dans l’ARRANGEMENT.
A part cela le CD de la musique de QUAI D’ORSAT vient de sortir de même que les souvenirs de Michel Legrand qui sont souvent très amusants. Et je rappelle les coffrets JARRE, DELERUE, LEGRAND
à B Tavernier: et j’adore Boone à ses débuts dans LE RAID de Fregonese (où il ne joue pas un dur pour une fois) comme vous dans VICKI (le remake de I WAKE UP…) . Dans THE TALL T face à Scott, il est formidable, je ne regarde que lui! Quand il rentre au camp et voit que Scott a tué ses deux acolytes et a retourné toute la situation en sa faveur, il ne montre aucune émotion, soupire juste un peu et dit « Well… You’ve been busy! ».
Il a quand même eu sa petite heure de gloire avec la tv…
A Martin-Brady et B.Tavernier:
Quand je parlais de la musique de Rio Conchos, c’était uniquement celle du générique d’entrée qui n’a, je crois, qu’un seul thème, celui dont le mode mineur et la fin de phrase syncopée m’évoque irrésistiblement les Indiens, mais dans un esprit que je ne retrouve pas dans le film.
Pardon encore pour ces ressentis qui, je l’espère, n’ont pas trop l’air de vains bavardages.
Le fait que le thème en question vous parle plus des chevaux que des Indiens fait réfléchir et souligne le génial pouvoir suggestif de Jerry Goldsmith.
S’agissant des musiques de Jerry Goldsmith, je suis en train d’essayer d’en récolter mentalement le nectar, d’en imaginer le top 10.Pour moi, il y aurait avant tout CHINATOWN, festival ultra-varié de romanesque percussif et flippé. Pour le western, essentiellement les deux films dont vous débattez RIO CONCHOS et HOUR OF THE GUN, avec une préférence pour le second. Pour le fantastique, sans l’ombre d’une hésitation, THE OTHER, de Robert Mulligan, qui croise subtilement fantastique et « americana » (je renvoie à la somptueuse partoche d’Elmer Bernstein pour TO KILL A MOCKINGBIRD, digne de Samuel Barber) THE OMEN(impossible de ne pas être intimidé par les chœurs sataniques du générique), ALIEN, bien sûr (l’arrivée sur la planète qui craint, soutenue par une trompette classieuse qui rappelle CHINATOWN) sans oublier la presque expérimentale PLANETE DES SINGES. PAPILLON, UNDERFIRE et le score magnifique du LION ET LE VENT (très Rimsky-Korsakov)feraient les meilleurs émissaires d’une veine cinéma d’aventure dans laquelle Goldsmith excelle également.
Du coup,j’ai mon top 10 mais il y a aussi PATTON, qui est un sommet et une foultitude de bonnes choses comme la gigue épatante des GREMLINS dans laquelle vient se greffer, en guise de « pont », une géniale chinoiserie façon « Limehouse Blues » ou les scores panachés de THE LAST RUN et RAMBO, mélancolique pour l’un, vindicatif pour l’autre. On trouve même de jolies miniatures : se souvient-on de la série tv, qui faisait les délices de mes 5 ans, ANNA ET LE ROI, avec Yul Brynner et Samantha Eggar? Eh bien le thème était de Goldsmith et il était charmant.
A Alexandre Angel
Je pourrais ajouter FACE OF A FUGITIVE de Paul Wendkos (sur un souvenir lointain, dur de revoir ce film qui m’avait paru fort bon), SEULS SONT LES INDOMPTÉS et LA CANNONIÈRE DU YANG TSE sans oublier PATCH OF BLUE. Quant à Bernstein, L’HOMME AU BRAS D’OR, COTE 465 sont des partitions très différentes de celles de ses westerns, jazz pour la première (Preminger brisa la semi liste grise où il figurait popur l’imposer) et presque serielle dans la seconde, faites de percussions et de son comme celle, sublime, de Marco Beltrami pour THE HURT LOCKER
A Bertrand Tavernier
Petite focale spécial Michel Legrand. Je pense mal connaître l’ensemble de l’œuvre du complice de Jacques Demy mais j’en pressent la richesse. Il m’est arrivé d’être saisi par la beauté de certains thèmes dont il était le compositeur. Un exemple : la score de la séquence de chasse à cour dans CASTEL KEEP (Sydney Pollack, 1969)est d’une classe stupéfiante.
Voilà un coffret qui pourrait me tenter.
Sur les musiques de Jerry Goldsmith, j’ajouterais MASADA, une série de téléfilms que je ne me lasse d’ailleurs jamais de revoir, et pas seulement pour la musique…
sans doute influencé par ces échanges, hier j’ai réécouté des musiques de films que j’ai piqué sur mes dvds: le thème générique de LA GRANDE EVASION est formidable et celui des 7 aussi (tous deux E Bernstein), tout à fait différents d’ailleurs vous êtes sûr qu’il a repris + ou – ce dernier dans tous ses films?
Je réécoutais 3h10 POUR YUMA (G Duning) et les deux thèmes génériques de COMANCHE STATION et RIDE LONESOME de Boetticher: c’est la même musique signée par Mischa Bakaleinikoff et Heinz Roemheld! Les musiques étaient plus la propriété des studios que des auteurs, comme le disait à peu près Bertrand Tavernier à propos des musiques de L IMPASSE TRAGIQUE et de LA PROIE: même thème générique signés C Mockridge puis A Newman!
Par la suite, j’écoutais le thème du générique des AFFAMEURS
de Mann, qui est absolument magnifique, glorieux, frais, vernal, qui évoque la découverte d’un nouveau monde pour ces pionniers avides de bonheur. D’ailleurs, J Fox en parle bien mieux que moi dans son parcours chronologique du western démarrant sa chronique du Mann par la musique et qqs mots sur Salter:
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?f=2&t=32226&p=2092888#p2092888
A Martin Brady
Je réponds tardivement juste pour évoquer pour une fois des musiciens français : CLOEREC (le thème du générique de SYLVIE ET LE FANTOME, et le thème du fantôme sont des merveilles. Sa musique dans la première scène donne une force aux propos de Sylvie plus grande que les cadrages un peu scolaires de Lara), Jaubert (L’ATALANT, LE QUAI DES BRUMES), Kosma (la fin de la grande illusion EST SUBLIME
A Martin-Brady
Merci pour le lien radiophonique : je me suis écouté ça et me suis bien régalé! (je réalise que je ne suis pas fichu de mettre un lien en pièce jointe; faut que j’apprenne, ça doit pas être sorcier).
Manux, je vous invite à écouter deux partitions d’Elmer Bernstein qui n’ont rien à voir avec le western : celle, superbement jazz de WALK ON THE WILD SIDE et qui suinte, évoque, incarne encore mieux à mes yeux et à mes oreilles, l’idée de La Nouvelle-Orléans que la partition de North pour A STREETCAR NAMED DESIRE… Ensuite, réécoutez sa musique mélodramatique, opératique et romantique pour THE AGE OF INNOCENCE. Scorsese a fait également appel à ses talents de (ré)orchestrateur et d’arrangeur sur la partition originale de Bernard Herrmann. Et mais je crois que ça a été dit, il faut également réécouter son travail pour Stephen Frears sur MY LEFT FOOT et THE GRIFTERS…
Alors, même s’il n’atteint pas au génie de Goldsmith, sa variété, son inventivité sans cesse renouvelée, il n’est pas un petit maître pour autant, mais je le pense, un compositeur de haut vol à Hollywood.
Pardon, je n’ai pas fini une de mes phrases : Scorsese a fait également appel à ses talents de (ré)orchestrateur et d’arrangeur sur la partition originale de Bernard Herrmann pour CAPE FEAR.
« Les charognards » me fait penser à du Peckinpah par sa violence mais en mineur. Et de nouveau, voici un western tourné en Espagne.
Je voulais défendre un peu « Popeye », qui pour n’être pas vraiment un film d’Altman n’en est pas moins attachant, en dépit des nombreuses maladies que François Forestier détailla dans un article de l’obs. Beaucoup à voir : les décors, les chansons, le scope, le bordel ambiant ( reflétant je crois la fabrication du film ), Shelley Duvall qui est la seule Olive possible, Ray Walston en père de Popeye, et Paul L. Smith (en Brutus), un colosse qui a publié de nombreux recueil poétiques et qui était inoubliable dans ce que je considère comme le premier film des Cohen : » Crimewave » , signé par Sam Raimi mais qui a tout à voir avec l’univers des frères, alors seulement scénaristes…
Je voulais aussi voler au secours d’une victoire, comme vient de le dire Philippe Meyer. » Quai d’Orsay » est merveilleux, je souhaitais évoquer la musique de Philippe Sarde qu’on oublie mais que j’ai un peu entendue à la radio. Elle est de la qualité habituelle chez son auteur : toujours intelligente, intrigante , pleinement au service du film. Règle de trois : si cette musique parfaite est peu perceptible au cours du film, c’est qu’elle en est partie intégrante , ce qui me conduit à l’éloge confondu du sens filmique de Sarde, et de la musicalité de votre mise en scène, cher Bertrand Tavernier.
To Martin-Brady, « Aie » seems to me a quite reasonable response to Melvin Frank’s film of L’IL ABNER. I first saw it (Lyric Theatre, Waycross, GA) when I was eight years old and subsequent samplings, lengthy or abbreviated, over the decades since have not revised that first, dismal impression. Satire is largely sacrificed to wallowing in down home salt of the the earth Southern U.S. idiocy (of which there is plenty enough about in so called « real life », yessir). High points: Stubby Kaye as Marryin’ Sam, especially his « Jubilation T. Cornpone » number, and Howard St. John as Capp’s « ruthless capitalist » General Bullmoose, subject of the sycophantic « What’s Good for General Bullmoose Is Good for the USA ». The latter song was inspired by Charles Wilson, General Motors chairman, subsequently Sec of Defense under Eisenhower. In 1952 Wilson told a Senate subcommittee that « What is good for General Motors is good for the country and what’s good for the country is good for General Motors ». Alas, in later years, Capp suffered an Ionescoan metamorphosis into Bullmoosehood (or Bullmoosehead) himself. I should also mention that the feminine pulchritude on display here (that is, Julie Newmar, Stella Stevens, and Leslie Parrish) is way more than necessary to cause Le loup de Tex Avery to spontaneously combust.
thanks Mr Rawls, I asked the question wether you saw Al Capp’s movies or not, because I cannot think of a French guy having seen one Lil Abner!
mais votre bilan du Frank donne déjà envie malgré les points noirs, finalement! Lil Abner aurait dû être adapté en cartoon. Je sais que Capp a viré très à droite en fin de carrière, à tel point que Charlie mensuel ici, avait arrêté la publication après une dernière histoire de Fearless Fosdyke dans lequel apparaissaient des étudiant contestataires particulièrement stupides et crasseux, ça n’était plus drôle. merci pour les précisions.
Puisqu’on parle Bande Dessinée en ce moment sur le blog… Revoyez donc TRANS-EUROP-EXPRESS de Robbe-Grillet. C’est vraiment un film à l’invention et à la liberté réjouissante, une mise en scène D’UN VRAI CINEASTE, qui sait magnifier les femmes si besoin était, car ses actrices sont déjà sacrément belles à la base, à commencer par Marie-France Pisier…
La photo de Willy Kurant est à tomber [D’ailleurs… reprenant la liste des films photographiés par le belge, j’ai remarqué MICHAEL KOHLAAS – DER REBELL de Schlöndorff (1969), film que je n’ai jamais vu… Quelqu’un saurait me dire ce que vaut ce long-métrage ?]
Bon et puis TRANS-EUROP-EXPRESS, sur une trame policière qui vire à la comédie bédéesque, c’est aussi un chouette film de train, (et quel train !) dont se sert le réalisateur pour brouiller les pistes (Dans un plan d’intérieur, la caméra filme au travers de la vitre : le train va dans un sens donné. Mais en faisant un panoramique la caméra se retrouve à filmer la vitre opposée : du coup pour le spectateur le train va dans l’autre sens, métaphore du récit, ou toute vérité acquise est constamment remise en loterie.
Mais ce n’est pas seulement un film de train, il y a aussi la ville d’Anvers qui joue un rôle important. Et le port y est superbement filmé. J’ai repensé à L’AMI AMERICAIN et aux plans sur le port de Hambourg…
Et puis Trintignant est énorme, bourré d’humour pince sans-rire (quand il achète une valise, la vendeuse lui demande « quel genre de valise », il répond « une valise de trafiquant avec un double-fond », quand la prostituée jouée par Pisier lui demande sa profession, il lui répond « assassin » « Professionnel ? » lui demande-t-elle… « Non, amateur ». Il est par ailleurs un alter-ego du cinéaste, avec ses obsessions sexuelles déjà bien présentes (les revues qu’il achète Garde du Nord, les fantasmes qu’il met en place avec la prostituée, la scène finale tournée soit-dit en passant au Crazy Horse, avec une superbe enchanteresse enchaînée…)
N’oublions pas la présence de Christian Barbier et puis celle de Robbe-Grillet en cinéaste, de sa femme en Script-Girl et d’un producteur… qui sont les narrateurs de l’histoire et s’exclament quand leur personnage de passeur incarné par Trintignant vient s’asseoir dans leur compartiment : « Mais c’est Trintignant !! ». Et une utilisation remarquable d’extraits de LA TRAVIATA qui paraphrase ou amplifie le (les) récit(s).
Pour finir, chapeau bas, quand on sait que le tournage n’a duré que deux semaines.
Bonsoir Mr Tavernier,
Je souhaiterai tout d’abord vous donner toutes mes félicitations pour vos commentaires, qui sont pour moi des « leçons de cinéma » sur les bonus des éditions Sidonis. J’avoue que votre culture encyclopédique sur le cinéma américain, est pour moi (jeune cinéphile) une source de satisfaction et de connaissance. Peut être ce serait bien, si l’éditeur, pouvait exceptionnellement ajouter des discussions avec Patrick Brion, pour qu’il y ait un dialogue entre deux grands amoureux du cinéma américain et du western en particulier.
J’ajouterai que j’aimerai beaucoup revoir vos films sur la guerre de 14 en Bluray. Savez-vous si un éditeur prévoit des sorties de « la vie et rien d’autre » et « Capitaine Conan » ? Enfin, encore un mot pour vous dire, que j’ai beaucoup d’admiration pour vous et Mr Patrick Brion. Car ce sont des gens comme vous, qui m’ont permis de m’intéresser au cinéma d’hier. Je suis un enfant de la dernière séance, donc un peu la création culturelle de Mr Brion. Blague à part,encore merci, pour votre promotion du cinéma classique, que vous êtes trop seuls à défendre.
J’espère que nous, jeunes amoureux du cinéma, nous resterons vos dignes héritiers, et arriveront à passer cet amour du cinéma, que vous avez su nous inculquer.
Amicalement.
Stéphane (Hollywood Classic)
Je me permets de soumettre à votre attention cette communication du Ministère de la Culture :
Adoption de la Communication cinéma et audiovisuel par la Commission européenne : une victoire pour le cinéma et l’audiovisuel européens et Annonce d’un grand forum sur l’Europe et la Culture.
La ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti se félicite que la Commission européenne ait entendu l’appel des autorités françaises, du réseau des CNC européens, des artistes et de la profession, de préserver les principes fondateurs du système de soutien des aides publiques.
La Commission européenne a adopté mercredi sa nouvelle Communication cinéma et audiovisuel, qui définit l’ensemble des règles de droit communautaire auxquelles les systèmes d’aide publique au cinéma et à l’audiovisuel sont soumis (Etat, collectivités locales).
Le texte adopté permet, pour les autorités publiques, de demander qu’une partie substantielle du budget des oeuvres aidées soit effectivement dépensée sur leur territoire et puisse ainsi bénéficier au tissu productif local.
La préservation de ce lien territorial est essentielle. Elle répond en effet à une double logique culturelle et économique : assurer aux Etats comme aux collectivités locales un juste retour sur investissement et favoriser le développement de productions cinématographiques et audiovisuelles locales dans chaque pays européen, confortant le principe de l’exception culturelle qui s’applique pleinement au sein des frontières de l’Union européenne.
Il s’agit là d’une victoire pour le cinéma et l’audiovisuel, mais aussi et surtout pour l’Europe et ses citoyens, en faveur d’une diversité culturelle riche, dynamique, et résolument innovante, créée dans l’Union et diffusée au plus grand nombre.
Plus largement, pour faire en sorte que les enjeux actuels des politiques culturelles reviennent au coeur du débat européen, la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti annonce la tenue, les 11 et 12 avril prochains, au Palais de Chaillot, d’un grand forum sur l’Europe et la Culture.
Paris, le 14 novembre 2013
A Sullivan
Oui il y a eu une vraie bataille mené par les auteurs et les politiques contre des membres de la commission européenne. Mais il faut faire attention
Oui, prudence,prudence car tout ce tintouin autour d’une « victoire » de l’exception culturelle pourrait être une nouvelle manoeuvre face ce qui s’inscrira tôt ou tard ds cet avatar de l’AMI et de l’AGCS.
Détail intéressant lu ds le Politis de cette semaine le responsable des négociations sur le futur traité transatlantique, le TTIP (absolument pas abandonné malgré les révélations de Wikileaks)est Karel Van Gucht , commissaire européen en charge du commerce,qui est poursuivi pour avoir omis de déclarer une + value sur actions de 1,2 millions d’euros avec réclamation de 900000 euros par l’administration fiscale belge.
Oui, je sais bien. Et je m’en étonne pour tout vous dire ! Je m’étonne et me réjouis que nos politiques tiennent bon sur ce coup-là. Et je salue le combat des auteurs, essentiel, vital. Car sans eux, les politiques lâcheront.
merci pour ce générique de rêve !! On pourrait ajouter Karin Viard, Kristin Scott-Thomas et Nathalie Baye.
Je viens de voir deux films de Robert Wise : La maison sur la colline et La tour des ambitieux (ce dernier au générique digne d’Hollywood dont la sublime Barbara Stanwyck à la voix unique : un film qui n’a pas vieilli et dont l’histoire pourrait très bien se passer de nos jours – sauf que les actionnaires de l’entreprise auraient sans doute leur mot à dire sur la désignation du nouveau PDG).
Une lueur d’espoir
Le dernier caca de Luc Besson s’est planté et a à peine remboursé son coût de production outre atlantique.
Peut-être la fin d’un règne, alors prions ensemble frères cinéphiles pour que s’achève le règne délétère de cet âne bâté qui fait tant de mal au septième art depuis 30 ans.
Alléluia.
Avec la Cité du Cinéma et son école en face de l’ENS Louis Lumière, c’est mal parti pour que ce règne s’achève !!!
Mais si mais si, il faut croire à la force de la prière….
Mon cher émile,je pensais que ce blog était consacré aux films formar dvd ou meme vhs pour certains et non pas à l’actualité cinématographique.Chaque semaine il y a au bas mot qu’un seul voir deux bons films sur les écrans.Entre « After earth », »Oblivion, »Cartel » ou « Malavita » de Besson c’est la bassesse qui prime.
Joli papier sur les actrices françaises.nue propriété n’est pas très récent, film très âpre, mais il est bien de citer la performance d’isabelle huppert dans copacabana, actrice brillante dans tous les registres.on peut rnoter ses performances remarquables aussi de villa amalia et de white material, récemment.
J’ai beaucoup aimé aussi l’enfant d’en haut, mais la performance de léa seydoux est en tous points remarquable surtout dans les adieux à la reine ce magnifique film de benoit jacquot un des meilleurs sur la période de la révolution française.
A perdre la raison est un grand film sur la manipulation, sujet fort peu aborder en tout cas de manière très naturaliste et émilie dequenne est plus que formidable comme quoi son prix à cannes pour rosetta n’était pas usurpée, n’en déplaise à michel ciment !
Je ne me rappelle plus très bien de ceux qui restent mais très bien de à l’origine de toutes façons emmanuelle devos est une actrice excellente on le sait depuis sur mes lèvres et sa manière intelligente de se servir de son physique de woman next door. C’est une actrice atypique mais géniale.
Que dire de mélanie thierry, sinon que qu’on est avec elle tout le long d’ombline ce film qui nous prend aux tripes et ne nous lâche pas.vous aviez bien cerné son potentiel en la prenant pour la princesse.
Je pourrais citer d’autres actrices que vous avez citez comme sara forestier qui me rappelle adjani dans sa façon de tout donner à l’écran, une pure boule d’energie mais je voudrais aussi citer une autre actrice française, céline sallette, fantastique dans ici-bas et bien d’autres films ainsi que la série les revenants
Oeuvre totalement oubliée mais pourtant captivante est le film de Michael Apted »Agatha »qui reste une veritable énigme sur la vie de la célèbre romancière britannique.Co-produit par Dustin Hoffman qui refusa après le tournage le doublage du film,il eu quelques démélés sur la mise en scène et souhaitez changer quelques dialogues du film.Michael Apted refusa de façon categorique et garda sa ligne de conduite qui donne à l’ensemble une ambiance homogène et vaporeuse sur le plan de la photographie.Vanessa Redgrave et Thimothy Dalton complète la distribution du film avec une musique très victorienne puis des fox-trop joyeux et entrainant. »Agatha »est sortie dans la collection les trésors warner à petit prix(12,99euro).Je vous conseille plusieurs films criminel ou d’espionnage comme »I was a communist for the FBI », »Crime in the street », »Les amants du crime »ou l’excellent « L’insoupsonné »avec Claude Rains dans un role d’animateur de radio psychopate.Je reviendrais prochainement sur d’autres titres de cette collection notemment »Kalédéoscope »avec Warren Betty.
To Rouxel, Dustin Hoffman’s production company SWEETWALL was involved in AGATHA but the film was co-produced by Gavrik Losey (son of Joseph) and Jarvis Astaire (evidently no relation to the dancer who was born Fred Austerlitz). Apted’s collaborators in AGATHA’s great look included the cinematographer Vittorio Storaro, who needs no introduction round here, and the costume/production designer Shirley Russell, who had repeatedly wrought miracles on usually penurious budgets for her husband of many years, Ken. After they split up, his films never looked, nor overall, were so good again. Shirley continued to do quite admirable work for Schlesinger, Boorman, Beatty, and others. Redgrave is wonderful in Agatha, Hoffman is good (the only film in which he is more charming than he is here is Germi’s ALFREDO, ALFREDO, where an Italian actor’s voice replaces his usual wheedling honk) but his role has obviously been shoehorned in for American name procurement reasons.
A propos des adaptations cinématographiques de BDs, personne ne parle des Astérix, Lucky Luke et autres Iznogoud. Peut-être vaut-il mieux en effet jeter un pudique voile sur ces outrecuidantes tentatives d’approcher le génie inimitable de Goscinny ?
J’ai écrit trop vite. Evidemment qu’on n’en parle pas puisqu’il s’agit ici de BD policières. Mille pardons.
à MP: j’ai compris qu’ils parlaient d’adaptations de bd en général. J’avais vu le LUCKY LUKE de Jean-Marie qui adaptait La Diligence, pour le trouver clinquant, trop rapide, m’as tu vu, bruyant bref, la catastrophe.
A Martin-Brady: Chaque album du Lucky Luke de Goscinny est un bijou non seulement de drôlerie mais de finesse scénaristique. Digne d’un film et d’un bon (il paraît d’ailleurs évident que Goscinny partageait notre commune tendresse pour John Ford).
Il y aurait des thèses à écrire sur Lucky luke ou Astérix, en particulier pour mettre en lumière les différents niveaux de lecture et d’inattendues incursions de mélancolie ou même de tragique.
Je ne vois pas dans les versions cinéma ce qui peut compenser cette richesse.
Mr Tavernier est-il un lecteur de Lucky Luke ?
A Minette Pascal
Oui depuis le début, surtout le Lucky Luke de Morris qui joua longtemps un rôle moteur
A B.Tavernier : Dans les premiers albums, on voit clairement quand Goscinny est venu épauler Morris, en particulier pour étoffer le scénario et lui donner une dimension comique. Je ne peux évidemment en être sûr mais je parierais que Goscinny est déjà auprès de Morris quelques albums avant que son nom apparaisse sur la couverture.
Il y a toujours quelque chose à redécouvrir dans Lucky Luke.
Je viens par exemple de comprendre que le personnage du fils brimé du colonel du »22ème de cavalerie » est une caricature d’Audy Murphy. Et j’ai dû le lire à peu près cinquante fois…
Pardon si je suis trop long et merci de m’avoir répondu.
J’ai toujours pensé que LUCKY LUKE était un excellent western dessiné (tant qu’il a la clope au bec). On en trouve pour le coup des effluves dans les SUPPORT YOUR LOCAL SHERIFF, de Burt Kennedy avec un très marrant James Garner, mais cela n’a pas l’acuité pédagogique (en rapport avec l’Histoire de l’Ouest) d’une œuvre qui, c’est vrai Bertrand Tavernier, marquait déjà des points avant l’arrivée de Goscinny, lequel, c’est vrai Pascal Minette, s’est approprié la série par la grâce de son talent scénaristique.
Mais c’est que les franco-belges ont réalisé les meilleurs western dessinés qui soient : JERRY SPRING (cf les magnifiques versions N&B éditées ces dernières années)de Jijé, BLUEBERRY du grand Jean Giraud (adaptation ciné plutôt kaï,kaï,kaï), COMANCHE d’Hermann..
Les 1ers LL de Morris seul ont la virtuosité, une élégance de dessin, qui rappelent le cartoon, avec Goscinny, le scénario devient plus fouillé et on perd en rapidité, La Diligence serait le meilleur, après…
Pour Goscinny, je suis partagé je n’aime pas toujours Astérix (sauf le Tour de Gaule à cause de l’éloge hypocrite et poilant de la bonne bouffe par Abraracourcix) et le meilleur jeu de mots de l’Histoire: « mes Gaulois sont dans la pleine ». Oumpapah (avec Uderzo) est un chef d’oeuvre (ils se sont arrêtés avant que ça batte de l’aile) et Iznogoud avec Tabary, quasiment aussi: dans l’histoire des « hommes de main » Goscinny réussit l’exploit de commettre un jeu de mot avec « main » dans chaque case où figurent les hommes en question! Ce type avait un talent de créateur d’histoires incroyable.
On va bientôt appeler ce blog BDblog! J’arrête avant de parler de Franquin et Tillieux qui n’ont pas étés adaptés au ciné. Tiens à propos du Tintin de Spielberg, j’ai pas adhéré mais je n’aime pas vraiment l’original non plus.
A Martin-Brady,
Ben si, Tillieux a très bien été adapté, mais purement plastiquement (je mets à part la question de l’humour) et absolumment inconsciemment, par des gens comme Jules Dassin (DU RIFFIFI CHEZ LES HOMMES), Edouard Molinaro (UN TEMOIN DANS LA VILLE)ou Gilles Grangier (dans LE CAVE SE REBIFFE, ne trouvez-vous pas que Franck Villard aurait pu être dessiné par Tillieux, et dans un autre genre, n’y-a-t-il pas un air de famille entre LA FIEVRE MONTE A EL PAO, de Bunuel et L’ENFER DE XIQUE XIQUE?). Oui, je sais, je pousse un peu..
To Bertrand Tavernier, Perhaps you could follow QUAI D’ORSAY (wherein a French Foreign Minister tries unsuccessfully to prevent the U.S. from diving into the morass of Iraq) with MARCHE DE DUPES (wherein a French Foreign Minister postpones, for a while, just for a while, the U.S. and the U.K. handing nuclear weapon capability and 50 billion dollars to Iran in exchange for a promise to be very, very good). No, make that BRIGADE DES DUPES, then you could just refit Gainsbourg’s BRIGADE DES STUPS with new lyrics and use it under the main titles. And what we have here is not so much a sucker’s market, but a platoon of suckers marching in and demanding to be taken, shouting, like Daffy, DUCK SEASON!.
Je sors de Quai d’Orsay et vraiment bravo et merci!!! La formidable BD de Blain et Lanzac est plus qu’adaptée, elle est traduite et ce par des équivalences pleinement cinématographiques et non par la volonté de coller à chaque case. Le contraire du décoratif Sin city ou des entreprises de démolition de chefs d’oeuvre du 9ème art de Zack Snyder.
Je suis ravi que votre annonce d’un retrait du cinéma ds Le cinéma ds le sang n’ait été qu’une tentation passagère.La salle était particulièrement réceptive.
Mais nous en reparlerons ultérieurement.
a Ballantrae
Merci mille fois. Ce film fut un délice à écrire et tourner
Avec Lanzac et Blain, vous aurez participé à la réhabilitation des Fragments d’ Héraclite, une oeuvre décidément pleine de possibles…
On sent que ce film a été conçu avec gourmandise et par vous et par vos acteurs et par le monteur: je trouve fabuleuse la manière dont Taillar de Worms se voit doté d’une sorte d’ubiquité par le montage, ses entrées et sorties du champ sont hallucinantes!Th Lhermitte est assez grandiose de même que Niels Arestrup, le ministre derrière le ministre.Quant à R Personnaz qui en ce moment s’impose avec tte sa palette, il a des qualités de comédie qui font penser à un acteur du muet par son expressivité.
Et puis notons que votre goût pour le rire qu’on percevait par moments ds vos films précédents où le mélange des registres dominait est ici souverain.Je pense ne pas avoir autant ri devant un film récent depuis Adieu Berthe l’an passé et ma foi cela fait un bien fou.
J’en sors également, et j’ai beaucoup ri, avec une salle au diapason !! Quel rythme, quel montage !! Une vraie screwball Comedy !! Très bons Split-Screens (j’ai beaucoup pensé à Fleischer et à Aldrich). Merveilleuse utilisation du son, et de la musique de Sarde. Pour les acteurs, la palme va pour ma part à Niels Arestrup, même si bien-sûr Lhermitte et les autres sont excellents. Côté actrices, j’ai fondu sur Julie Gayet en femme fatale (sa rencontre avec Personnaz est à réveiller les morts et le loup de Tex Avery n’est pas bien loin !) et j’ai trouvé la ch’ti Anaïs Demoustier, très fraîche et dynamique. J’ai adoré le « Aucune porte du Quai d’Orsay n’a été blessée ni maltraitée lors du tournage »
Vivant en Grande-Bretagne j’ai bien peur de rater le film. Y a-t-il une sortie prévue ici?
J’avais vu La Princesse de Montpensier au festival du film français de Glasgow mais bien évidemment c’est trop tôt pour qu’ils y passent Quai d’Orsay cette année.
Il me semble, sauf erreur, que QUAI D’ORSAY est votre première incursion dans le numérique (Alexa je crois)…
Quel est le jugement du cinéaste-cinéphile sur le rendu de l’image par rapport à l’argentique ?
Je rectifie Quai d’Orsay va réhabiliter deux références indispensables: Héraclite et le stabilo jaune qui ne peluche pas!!!
Une citation de D de V pour la route tirée du jourde et Nauleau:
« Voici le temps de laisser aux paroles leur champ de liberté, de s’arracher à la poursuite.Dehors il n’y a plus que le souffle habité et cette étreinte vacante.Ici commence le mystère quand la gorge se noue. »
Je pronostique que le patient a fumé bcp trop de fragments d’Héraclite puis a été exposé à des radiations rimbaldiennes.
J’aime la bande dessinée en général. Je ne connais pas bien QUAI D’ORSAY, la bd, mais ce que j’en ai perçu pour l’avoir feuilletée ne m’incite pas à considérer le film , que je me réjouis d’avance d’aller mirer, comme « l’adaptation-tant- attendue-d’une-célèbre-bande dessinée ». Autrement dit, je vais aller voir le nouveau Tavernier, qui adapte à l’écran un matériau qui se trouve être une BD mais, pour moi, et à tort ou à raison, ce sera QUAI D’ORSAY et non pas QUAI D’ORSAY, LE FILM. Le ministre dessiné n’est pas le Marsupilami, ni Lucky Luke, ni Blueberry : il est une créature graphique conceptuelle qu’aucun acteur ne peut « mimétiser » et Thierry Lhermitte a du créer son personnage. Tout ça pour dire que je n’anticipe pas QUAI D’ORSAY, de B.Tavernier, à l’aune de la fidélité à l’esprit d’une BD quand bien même en est-il l’ adaptation alors que j’attendais, par exemple, Spielberg au tournant de Tintin en étant sûr d’avance qu’il allait se planter. Et ben ça n’a pas loupé, Spielberg n’a rien compris à Hergé (sauvons peut-être le tout début)mais pouvait-il en être autrement?
C’est que les noces entre cinéma et BD sont une illusion qu’entretient l’idée du plan via le cadre…ou la case. Mais le bilan déçoit : je ne vois personnellement aucun chef d’œuvre qui soit l’adaptation d’une bande dessinée. Certains captent quelque chose de l’esprit d’une BD (Robert Altman avec POPEYE, John Huston avec ANNIE, le SUPERMAN de Richard Donner, pas mal, qui respecte Joe Shuster et Jerry Siegel). Mais combien sont à côté de la plaque comme Warren Beatty et son DICK TRACY dont les personnages monstrueux sont plus proches de STAR WARS que de Chester Gould (même Resnais, lorsqu’il rend hommage à la BD dans I WANT TO GO HOME, n’échappe pas à une frontalité un peu ingrate). En fait, la fusion entre les deux arts est possible mais de biais, par la bande, clandestinement, sans que ce soit claironné (L’HOMME DE RIO reste la meilleure, car sous-jacente, adaptation de Tintin). Et il y a, à certains moments de l’histoire du cinéma, un dialogue permanent entre films et BD. C’est sensible dans les années 30 où de nombreuses screwball comedies de Sturges ou Leisen évoquent LA FAMILLE ILLICO, de George MacManus (à moins que ce soit l’inverse). L’autre jour, je revoyais LES MASSACREURS DU KANSAS, de De Toth (film très mineur mais peu importe): à un moment, un barman bedonnant, dégarni et moustachu paraissait avoir été dessiné par Jijé pour JERRY SPRING, chef d’œuvre belge du western en BD. Je suis sûr que Jijé avait vu LES MASSACREURS DU KANSAS..
Je vous trouve un peu rude avec Dick Tracy qui, s’il n’était pas totalement abouti n’en demeurait pas moins un exercice de style intriguant parfois pertinent (les décors, la couleur) parfois moins ( les persoannges à l’exception de big boy Caprice).
Popeye ou Annie ne m’apparaissent guère comme de grands moments des carrières de Huston ou Altman ni comme des « dates » ds l’histoire des liens entre BD et cinéma.
Comme vous le dites justement et comme le disait assez bien Rabaté sur France culture ce midi , ce sont des arts faussement voisins d’où la nécessité en cas d’adaptation de repenser, de trouver des équivalences.
Rodriguez a pu faire illusion avec son Sin city indéniablement joli à voir mais incroyablement littéral qd on connait le chef d’oeuvre de F Miller.
La force de Quai d’Orsay ou encore du méconnu Scott Pilgrim est de trouver des solutions avant tout cinématographique pour restituer le rythme de la BD, la nature de sa narration (case et vide entre les cases propre à créer des ellipses).
A Ballantrae
Et il y a aussi ces films dont on on ne réalise pas toujours qu’ils adaptaient une BD, un roman graphique. Il y a un Sam mendes, TAMARA DREW et le dernier Kechiche
Oui, le superbe ROAD TO PERDITION, ou le Grand Sam nous montrait tout son amour du Film Noir, notamment THE BIG COMBO qui l’a très certainement inspiré… Dernier film de Paul Newman.
A Ballantrae
Le sujet est juteux et il y aurait beaucoup à dire. Le DICK TRACY de Beatty était un estimable boulot mais décevant en tant qu’adaptation, retranscription, devrais-je dire, de l’univers sec et blafard de Chester Gould, lui-même sous l’influence certaine de Dashiell Hammett.
C’est cet aspect « fidelité à un esprit » qui m’importe. Pour le reste (adaptation de BD en tant que matériau d’origine, de roman graphique, et partis-pris stylistiques en conséquence) c’est un angle d’attaque un peu différent et vos exemples sont les bienvenus.
A Bertrand Tavernier
TAMARA DREW a par moment un p’tit côté SMOKING/NO SMOKING et on imagine très bien Floc’h faire l’affiche du Stephen Frears.
A Alexandre Angel
Et les Dick Tracy ont été pas mal adaptés par William Witney et dans quelques séries B RKO dont DT vs Cueball de Gordon Douglas, sans parler des autres héros de BD sérialisés. Vous souvenez vous de la défense de SUPERMAN par David Carradine dans KILL BILL 2
Question adaptation d’une BD policier,Les sentiers de la perdition réussit à dépasser son modèle mais Sam Mendes adapte l’histoire plus qu’il ne s’interroge sur le medium BD.Il se place en somme dans la même perspective que Cronenberg pour le superbe history of violence: la BD sert de base en tant que récit avant tout.
Tamara Drewe, le beau film de Frears, cherche lui à comprendre la plastique des cases, les effets narratifs spécifiques à la BD.
La BD dont issu le Kechiche n’a qu’un intérêt limité à mon sens ce qui ne participe pas peu à mon peu d’entrain pour le découvrir!!!
Une association fructueuse à retenir est le Hellboy ( surtout le I) imaginé par Mignola, transposé par Del toro
A Bertrand Tavernier
Avant même que vous postiez votre message, je réalisais que j’avais toujours sous cellophane DICK TRACY VS.CRIME INC., de William Witney et John English que je vais m’empresser de visionner. Quant au DICK TRACY VS.CUEBALL, de Gordon Douglas (dont I WAS A COMMUNIST FOR THE FBI vient de sortir chez Warner), un pote va me l’offrir en fin d’année (c’est pas une surprise!).
Sinon, bien sûr que je me souviens du laïus de Carradine sur Superman dans KILL BILL 2 (« Superman n’est pas devenu Superman, il est né Superman, etc.. », mes séquences préférées du dyptique, avec celles qui montrent Uma Thurman dans son rôle de mère : basculement de Tarantino dans la maturité, celle de la trilogie DEATHPROOF,BASTERDS,DJANGO.
à A Angel: On trouve à des prix ridicules (et pas forcément en Amazonie) un z2 Fr de 4 Dick Tracy de 60′, avec DT VS GRUESOME et DT VS CUEBALL, loués ici par B Tavernier et ailleurs par JP Jackson (bouquin « La suite au prochain numéro »), avec aussi DT DETECTIVE et DT’s DILEMNA et Mr WONG DETECTIVE avec Boris Karloff.
Dans les serials, Jackson affirme aussi que DT RETURNS, de Witney/English est le meilleur des serials de DT, mais il note très bien aussi MURDER INC (chez Bach) que vous êtes en train de décellophaner!
DT RETURNS est trouvable en z2 GB sans st, je crois.
La bd de Chester Gould était incroyable de bizarrerie et de violence, très bien éditée chez Futuropolis dans la collection copyright, je l’avais découverte dans la revue Charlie Mensuel qui en a publié plein (comme Lil Abner et Popeye).
A Martin Brady
Mr Wong n’est pas fameux et un ou deux des Dick Tracy RKO sont routiniers
à propos de Lil Abner, j’ai jamais su ce que valaient les adaptations filmées! Mr Rawls les a sûrement vues?
Celle de 59 est signée Melvin Frank, aïe! La bd à l’origine, de Al Capp est formidable et Capp a créé aussi Fearless Fosdyke le détective le plus con de l’histoire de l’investigation policière, inspiré de Dick Tracy: et hop! je boucle la boucle!
Les Popeyes en cartoon, il faudrait les voir en vo dans leur meilleure période Fleischer pour juger. Quant au Popeye de Altman dont vous avez parlé… Pas vu mais Shelley Duvall semblait être née pour être Olive Oyl.
Bertrand, dans 70 ans de C.A., vous développerez bien les notices sur les cinéastes d’animation, n’est-ce pas?
(comme s’ils avaient pas assez de boulot!).
A Martin Brady
Le Popeye d’Altman était décevant, bruyant et vide. On ne sentait aucune connection entre lui et le sujet (comme dans PRET À PORTER)
je ne suis pas d’accord sur sin city. quant aux adaptations de snyder si 300 a un arrière goût faciste au niveau du background, il faut avouer qu’esthétiquement c’est époustouflant et que dire de watchmen qui est vraiment une réussite totale ( je connais très bien la BD) et qui est certainement plus interessant que toutes ces franchises marvel et dc qui à part le dark knight de nolan sont plus indigentes les unes que les autres.
Salut à Bertrand Tavernier et aux blogueurs
A titre perso, un des grands attraits de ce blog est le fait qu’il met l’eau à la bouche. L’énumération ci-dessus de plusieurs films français récents me laisse penaud. Penaud parce que je n’en ai vu qu’un et à la télé, LE NOM DES GENS, que j’ai trouvé épatant, plein d’idées, intelligent (et Sarah Forestier, quelle nature !). Sur les films cités, certains me sont inconnus (OMBLINE, LA BRINDILLE), quant aux autres, je les ai en tête, les soupèse un peu puis laisse trainer les choses en me disant que je les récupèrerai sur le petit écran (THERESE DESQUEROUX en est l’illustration parfaite, ainsi que LE TEMPS DE L’AVENTURE). Aurais-je un à priori sur un certain cinéma français contemporain ? Voire mais je ne peux m’y résoudre. Il y a aussi le fait que cette énumération, assortie de captures d’affiches, fait son effet, en concentrant ce qui a pu me paraître épars ou erratique au fil de l’actu, car les affiches exposées ci-dessus sont toutes élégantes et parées d’une certaine tenue graphique: l’œil se plaît à s’y attarder.
Donc penaud mais agréablement..
Puisque l’on parle actrice française, je tenais à ajouter Sandrine Bonnaire à la liste des « grandes ». Incroyablement habitée (peut-être pas le bon terme là!) dans Sans toit ni loi, terrifiante dans La cérémonie. Bon effectivement elle a plus participé à de projets télévisuels que cinématographiques ces dernières années (à l’exception d’un Lelouch, aïe!) et j’avoue ne pas avoir trop suivi ses prestations d’actrices ces cinq dernières années. N’est-elle plus aussi forte et juste que jadis?
Vous citiez Toute nos envies de Philippe Lioret. Elle a justement tourné dans L’équipier de ce même Lioret en 2004. Quelqu’un l’a t-il vu? Fait-elle une bonne prestation?
A Corman
Oubli impardonnabl et elle est bonne dans l’EQUIPIER et surtout dans MADEMOISELLE
Bonjour à tous, après avoir vu L’EQUIPIER (qui fait penser à la chanson de Brel « ces gens là ») , épatant de retrouver dans MADEMOISELLE, Sandrine B. à nouveau en discrète femme fatale mais aussi le « personnage » du phare », le troisième rôle dans les 2 films.
Mais quel dommage que QUAI D’ORSAY n’ait pas été présenté au Festival de Rio!
Amis blogueurs, en cliquant sur le lien ci-dessous vous découvrirez de nombreuses photos de tournage de THE LAST RUN. Non seulement Richard Fleischer au travail, mais également John Huston avant qu’il ne s’en aille.
Cette page web s’intègre dans un site dédié à la mémoire des lieux de tournages en Espagne, véritable encyclopédie où les auteurs se sont rendus sur place pour photographier les lieux tels qu’ils sont aujourd’hui, comparés avec les photos des films recensés, autant européens qu’américains.
On découvre avec étonnement que certains films furent tournés en Espagne, comme THE SHERIFF OF FRACTURED JAW de Raoul Walsh, ou LA LETTRE ECARLATE de Wenders, filmé dans les décors recyclés d’un western de Corbucci.
On trouve également dans ce site des photos de tournage inédites de tout un tas de film : ALEXANDRE THE GREAT, SPARTACUS, 300 SPARTIANS, PLAY DIRTY, PATTON, RED SUN… etc.
De quoi passer des heures sur la toile.
http://www.western-locations-spain.com/genre/action/lastrun/index.htm
Je m’étais déjà aperçu que de nombreux westerns des années 70 ont été tournés en Espagne : Valdez de Edwin Sherin avec Burt Lancaster (71), Un colt pour 3 salopards de Burt Kennedy (71), Doc Holliday, Catlow, Les collines de la terreur, Du sang dans la poussière, …. Ce qui est marrant, c’est de voir des films américains tournés sur les lieux mêmes des tournages des films de Sergio Leone celui-là meme qui mit fin à l’hégémonie américaine sur le « genre » western. Le cercle en fait se referme. Ce sont sans doute des raisons économiques et fiscales qui ont prévalu (pourtant le Mexique n’était pas loin).
BT:
» Tour d’abord quelques livres qui ont illuminé toutes ces dernières semaines. En premier le décapant EN AMAZONIE de Jean-Baptiste Malet, plongée terrifiante dans l’univers d’Amazon, adaptation moderne des bagnes d’enfants que décrivait Dickens. On fait 25 km à pied chaque nuit dans les couloirs avec deux mini-pauses, non de 20 min mais de 15 puisqu’on prend 5 min pour se rendre sur le lieu de ces pauses. Des bagnes qu’on assortit de slogans péremptoires (Have fun), de couleurs plus vives, mais où l’on piétine les lois et le code du travail (en tout cas on l’ignore), où l’on s’arrange pour institutionnaliser la fraude fiscale sous les applaudissements des élus de droite et de gauche, heureux qu’un tel bagne se crée dans leur région, même si ledit bagne fraude le fisc, détruit les librairies, sources d’emplois réels, formés. La palme de la sottise revient au toujours ridicule et pérorant Arnaud Montebourg, sorte de girouette sociale qui se pavane devant les caméras. IL FAUT FAIRE LA GRÈVE DES ACHATS SUR AMAZON ! Indiquons sur ce blog tout ce qui peut remplacer cette multinationale destructrice d’emploi et qui fraude le fisc. »
Bonjour Mr Tavernier
Je réagis à votre appréciation du site de vente Amazon, et du fin fond de ma campagne béarnaise, je dis non, je ne risque pas de boycotter ce site. Pourquoi ??
Tout d’abord parce qu’en tant que cinéphile, on peut acheter sur Amazon des films que l’on ne risque pas de trouver dans une boutique (non virtuelle) en France, deuxio les prix sont très compétitifs, ce qui m’a permis de trouver des films précieux pour pas cher, ce qui est intéressant si, on n’a pas un budget de 200€/mois réservé à l’achat de dvds, tertio c’est qu’habitant en milieu rural, je trouve cela d’un ‘pratique’ fou !
Sinon, oui, cette pratique de vente, implique de larges abus sur les travailleurs et les enfants travailleurs pour certains pays, je ne veux pas jouer la blasée de service, mais oui c’est bien triste…
A CATHERINE
Et fnac
Oui, il y a aussi Price Minister, en plus la Fnac c’est cher comparativement, leur ‘éditions exclusives’ (avec Wild Side ou Warner Bros)de films + ou – piochés dans le domaine public ou des stocks oubliés ont un prix d’appel de 13€, c’est trop ! j’y ai cependant débusqué « Le Petit Poucet » un film de 1972 de Michel Boisrond pour 5€, merveilleuse découverte et superbe photographie, avec J.P Marielle en ogre déchainé !!
A redécouvrir!
Sinon bonne chance pour votre nouveau film, e la nave va…
à Catherine: j’étais tenté de répondre comme vous et je viens de vérifier sur le site de la fnac, et me suis rendu compte que la marketplace et vendeurs étrangers sont présents aussi chez eux et permettent comme chez Amz de trouver des bons prix y compris dvd zone 1 d’occase ou neufs.
J’ai un vu un doc sur l’évasion fiscale et ai été dégoûté d’apprendre à quel niveau Amz se permettait de faire fuir ses bénéfices des états dans lesquels il est installé. Je vais donc commencer à examiner sérieusement cette possibilité. pour les bouquins, j’avais été voir sur le site Librairies.com mais déçu de ne pas trouver d’occasion: j’aime l’occasion à cause des prix mais aussi parce que ça me donne l’impression de moins de gaspillage, j’aime la récup, c’est un côté écolo qui me plaît. Ce serait bien que ce site s’ouvre aussi à la marketplace et aux vendeurs d’occasion.
J’ajoute que dans le docu en question, un type de Price Minister disait que eux, ils payaient bien leurs impôts en France! Ce Pricemachin est donc une autre possibilité.
Maintenant, si je veux trouver de l’occase de livres américains, ça va être dur: Amz semble là irremplaçable, et inutile d’opter pour Abe Books: ils appartiennent à Amazon.
Ce n’est pas possible, en tant que Français payant des impôts (ou même non imposable, c’ailleurs) de continuer à acheter à une entreprise qui refuse de payer les siens! Si je trouve d’autres possibilités, je leur ferai de la pub ici, comme BT le demande.
ça dépend de ce que vous cherchez, mais priceminister a quand même un large choix d’occasion, que ce soit en livres français ou étrangers. Je ne me souviens pas avoir trouvé quelque chose sur amazon que je ne trouvais pas sur priceminister. Priceminister offre aussi l’option intéressante de placer des « souhaits » et d’être alerté quand un article est mis en vente au prix que vous désirez.
Il ne faut pas oublier CDISCOUNT, plateforme à partir de laquelle, je me suis constitué un bon fond de collection il y a 13 ans déjà… Je me souviens de mon premier achat chez eux : le coffret Chaplin 10 longs-métrages (pas l’édtion MK2, bien meilleure), à seulement 200 francs, donc 30 euros. Pendant des années j’y ai fait des affaires incroyables, mais arrivé vers 2009, je n’y trouvais plus grand-chose qui m’intéressait. Peut-être vais-je y faire un tour, histoire de voir…
Jusqu’au jour où on reviendra chez amazon, le plus gros, le moins cher, le mieux achalandé, comprenant que les autres sont tout autant sans scrupules et avides de croissance. S’il fallait appeler au boycott, il faudrait aussi mettre Mc Do sur la liste, Carrefour, et caetera… Tous des négriers… Même les petits, qui n’aspirent qu’à être gros… (Et ça ne date pas d’aujourd’hui…)
à JCF: pas du tout d’accord. Nous parlons là d’un vendeur qui ne paie pas ses impôts en France. Donc, commandons chez ceux qui eux, les paient. On a pas dit « commandons à ceux qui portent une auréole au-dessus de la tête », d’autre part. Quant à McDo, le boycott est naturellement en route depuis longtemps chez moi, c’est mes papilles qui ont décidé…
À MB : Un immense dégoût et une immense fatigue peuvent m’accabler quand je considère l’évolution du monde du travail, la prolétarisation en cours. (Exemple : Mon métier (opérateur projectionniste) a disparu de nombreux cinémas, remplacé par « agent technique polyvalent », corvéable à merci, payé 25% en moins… C’est même sous ce statut que j’ai été embauché une semaine dans un grand cinéma lyonnais, payé grosso modo au smic, pour assurer les projections argentiques du festival lumière, parce que c’est moi qu’ils voulaient, pour pas risquer de foirer les séances où étaient présentes les huiles… Alors, j’ai avant tout travaillé pour le plaisir de toucher la pellicule et d’entendre la musique du projecteur… Bientôt il faudra peut-être que je paye pour avoir ce privilège, une semaine par an, de retrouver des gestes que j’ai tant aimés, projeter du « vrai cinéma », pas ces fucking bullshit de DCP, comme a dit QT avant la séance du DÉSERTEUR que j’ai lancée…) Il me semble que tout est fait pour réduire au maximum ce qu’on appelle la « masse salariale », comme si c’était du gras, une surcharge pondérale ou un excès de cholestérol, les coûts, sans trop d’égards pour le salarié, qui n’est alors que du gras. Contourner les règles fiscales n’est alors qu’un moyen de réduire les coûts. Reste à savoir si Amazon est ou non dans la légalité. Si oui, il serait temps de changer la loi. Si non, que le fisc les ratatine. Amazon, de ce point de vue, de la course à la croissance sans états d’âme, n’est que l’un des plus sauvages, pas une exception. (Et Apple, alors, avec leurs stalags en Chine…) L’autre chose qui me désole, c’est de considérer que nous ne sommes tous que des consommateurs, des veaux, et là je n’insulte personne, puisque je m’inclue dans ce pathétique constat. Bref, on finit par être blasé, en apprenant dans le détail qu’Amazon est ce qu’il est, un fleuron de l’économie libérale… On vit dans ce monde-là…
A jean Charles freyçon
Amazon s’abrite sur le fait que la Commissiopn européenne n’a jamais condamné voire tenté de réguler le dumping fiscal. Sa conduite est illégale en France mais ils trouvent un moyen avec l’Europe et des combines qu’on a identifié et même nommé (le sandwich quelque chose) de frauder les legislations nationales
À Bertrand Tavernier : On en revient à l’Europe, à cette Europe-là, celle de Barroso & Co… Si les états n’ont même plus les moyens de lutter contre ces salauds d’Amazon & Co qui nous envahissent comme des nuages de sauterelles et puis s’en vont, bien gras, quand tout est dévasté… Je ne suis pas souverainiste, mais bon, parfois, je me dis que ce ne serait peut-être pas plus mal de retrouver une certaine indépendance, ou alors refaire l’Europe, en mieux, en beaucoup beaucoup mieux… Mais c’est tellement le bordel, cette économie « mondialisée »… Considérer aussi, ce que j’ai entendu d’un économiste contemporain dont j’ai oublié le nom, sur France Culture tout de même, qu’on en était revenu à la même situation qu’à la fin du XIXème siècle, à savoir que le capital rapportait plus que le travail, qu’il valait donc mieux, du point de vue du profit, être rentier plutôt qu’entrepreneur… Fortune de cette dinde de Bettancourt multipliée par 10 en quelques années sans lever son petit doigt… Tout par le boursicotage… Pas étonnant qu’on ne produise plus rien en France et que les fortunes continuent comme par enchantement de croître… On a vu ensuite ce que ça a donné, au début du XXème siècle… On dirait que l’Histoire ne sert jamais de leçon… Le pire, c’est qu’on s’est habitué à la crise, depuis les années 70 que ça dure, que c’en est même devenu normal, qu’on devrait juste être content de ne pas crever de froid et de faim dans la rue, même s’il y en a de plus en plus, il me semble, dans la rue, des miséreux… Ou bien alors, ça va vraiment exploser, socialement, pas juste des gamins balançant en rigolant des cailloux sur des CRS Place Bellecour…
à JCF: par ailleurs, j’ai trouvé ça: « Plusieurs grandes multinationales, comme Amazon, Apple, Starbucks ou Google usent et abusent de ces mêmes artifices et du dumping fiscal qui plombent les finances publiques des pays européens, à l’exception bien entendu du Luxembourg et de l’Irlande qui profitent de ce système. »
(http://www.humanite.fr/optimisation-fiscale-amazon-pulverise-tous-les-rec-541827)
oui, y’a de quoi être inquiet.
et oui le problème c’est que si on achète plus via amazon, et bien on achète plus du tout. par exemple pas de princesse de montpensier ds ma dvdthèque. et fnac ? et bien fnac via internet c’est kif qu’amazon non ? ne soyons pas naif. en tout cas c’est la garanti d’avoir un article reçu en mauvais état. expériences maintes fois constatées par moi et des proches.
le plus marrant c’est ça
http://www.amazon.fr/En-Amazonie-infiltr%C3%A9-meilleur-mondes/dp/2213677654/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1384260426&sr=8-1&keywords=en+amazonie
apparemment le livre n’a pas l’air de les déranger plus que ça.c’est le cynisme élévé au rang d’art. lol !
ballantrae il ne s’agit pas d’indifférence il s’agit de pouvoir actionner les leviers. depuis 20 ans que je travaille j’ai vu mes droits et mes avantages au sein de mon propre travail régresser sans rien pouvoir changer. demande à ceux de gandrange et florange si ils ont pu changer les choses. il ne s’agit pas uniquement d’amazon. c’est très facile de dénoncer derrière un écran, il est plus difficile d’agir. il ne s’agit pas de donner des leçons de morale mais de prouver sa volonté d’agir. je crois que la seule personne qui a mis le doigt sur le problème de manière pertinente ici est jean charles freycon. sommes nous prêt nous tous les citoyens à faire ce qu’il faut pour que les choses changent profondément ?
A Nemo
En tout les cas dans la société d’auteur ou je milite on le fait et je ne cesse de le répéter aux ministres qu’il m’arrive de croiser (récemment Bernard Cazeneuve, Aurelie F et JM Ayrault). Je ne vois pas comment faire plus
Nemo, par delà le net, je sais concrètement ce que sont les combats syndicaux et politiques et en connais trop bien le caractère ingrat!
A Ballantrae : réponse de l’Institut Lumière
Pour rappel, nous n’avons plus les droits vidéo des films de Powell, les coffrets sont donc retirés de la vente.
Quant au livre de Tailleur, il est toujours en vente et disponible, il est possible de le commander sur notre site internet.
A bientôt.
Maelle
Institut Lumière
J’ajoute que le livre de Rogert Tailleur contient des textes magnifiques et stimulants
A Nemo
Non FNAC paie ses impots en France et même si les restructurations et les idioties de Lagardere ont démoli le concept, coupé dans le personnel, ils ne fraudent pas l’état. Ajoutons que toutes compagnies qui volent les états européens (en Irlande Amazon emploie deux personnes qui sont juste là pour permettre de payer l’impot le plus bas en Europe et ainsi voler la France, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne) recoivent des super notes des agences qui dégradent la France et cela dans l’indifférence générale
que fait l’état ?
ENTIEREMENT D’ACCORD et surtout ne pas oublier l’actualité des accords transatlantiques préparés par des accords Europe/Canada calamiteux sur tous les plans.Barroso et tout ce qu’il incarne demeure mortifère et nauséabond et cela prépare une société pas très engageante.
Rien n’est cependant inéluctable.Deux phrases de Gramsci qui me reviennent souvent:
« Je suis pessimiste avec l’intelligence et optimiste par la volonté. »
« L’indifférence est le poids mort de l’histoire »
Excellente question: pourquoi y a t’il encore des rues et/ou avenues Joffre??? boulevard nivelle , ils n’ont qd même pas osé à ma connaissance.
Bouleversé dès mon adolescence par la découverte de l’album de cartes postales d’un grand oncle mort dans les Dardanelles vers 1919, vous ne pouvez savoir combien La vie et rien et rien d’autre et Capitaine Conan ont pu m’apporter par delà leur force intrinsèque.Ce sont de beaux et grands films mais en plus ce sont des films justes qui parviennent à raviver une vraie mémoire de 14-18.
Je lirai cet ouvrage Quelle histoire et relirai sûrement Les carnets du caporal Bartas, qqs romans comme ceux de Vercel, Barbusse, Scoff ou Trumbo pour penser 2014 par delà les commémorations.
Pourquoi y-a-t-il des Rue Thiers (Adolphe), ce boucher de la Commune?
parceque la patrie c’est une pute
peut être qu’un jour il faudra que je raconte aussi l’histoire de mon grand père qui a fait les dardanelles qui est mort d’avoir trop manger d’ypérite la jaunasse mais qui avant de mourir au début de la 2ème a envoyé chier les émissaires de Pétain qui lui disaient « ça mettra à l’abri votre femme et vos deux petites filles ». ouais mon grand père c’était un frère de Conan, un paysan comme lui.
quel bouquet! quel feu d’artifice! quel enthousiasme vernal! quel feu de tout bois! quel printemps! quel torrent de montagne! quelle jeunesse! quelle aurore! ma parole vous aimez les femmes, vous… enfin, je veux dire les actrices! bravo et merci pour ce cadeau de bijou de chronique, bon de d’là j’en suis pantois, damned!
à B Tavernier: totalement à jeun désormais (parole d’honneur), je dois préciser que votre hommage bouillonnant aux actrices resplendit d’autant plus par ses lignes sur Emmanuelle Devos, mon petit chouchou, qui promène avec une sérénité, une assurance, une douceur et une force sans la moindre faille, sa sublime présence dans le cinéma depuis ses vingt ans (il y a presque une trentaine), faisant preuve du même talent tranquille en se promenant des seconds aux premiers rôles, apparemment sans aucun souci du vedettariat! Je mets l’accent sur SUR MES LEVRES. Elle a la cinquantaine glorieuse comme à vingt ans, elle avait la vingtaine glorieuse, et comme à soixante…