Lectures : stars de la folk, mythe western et mémoires de cinéaste et de cinéphile
15 février 2018 par Bertrand Tavernier - DVD
LA DISPARITION DE KAREN CARPENTER de Clovis Gout est le récit très poignant, très direct d’une autodestruction, celle de Karen Carpenter qui va mourir d’anorexie. Mais le livre trace aussi un portrait fort de l’époque et de l’Amérique en proie à ses contradictions. Durant les années 1970, The Carpenters est le groupe le plus populaire aux États-Unis. Un immense succès (100 millions de disques vendus) qui s’explique par l’alchimie unique entre ses deux membres fondateurs, Richard et Karen Carpenter, un frère et une sœur. Ces deux enfants de la classe moyenne imposent un retour à l’ordre musical après la révolution psychédélique, avec des hits aussi romantiques que réactionnaires, tels Close to you, We’ve Only Just Begun ou Rainy Days and Mondays. Mais derrière cette success story se cache une tragédie. La Disparition de Karen Carpenter raconte cette histoire, nous amenant à porter un regard de côté sur les grands phénomènes socio-culturels qui marquèrent l’Amérique de l’époque. Evitez la préface de Simon Liberati qui réduit le propos du livre et sa force.
LE MONDE LIBRE d’Aude Lancelin est un portrait au scalpel des errements du Nouvel Observateur (surnommé L’Obsolète) en proie aux repreneurs et notamment de Jean Daniel (alias Jean Joel) dont Aude Lancelin saisit toutes les contradictions. Sans oublier un gigantesque égocentrisme. Je n’ai jamais oublié le moment où il s’est imposé dans une émission sur les Appelés après LA GUERRE SANS NOM et qu’il a tenu à squatter l’écran pour raconter ses séjours à l’hôpital, privant de parole des gens qui n’étaient jamais interviewés. Dans le récit caustique, aigu d’Aude Lancelin, on admire la force assassine du portrait de Matthieu Croissandeau, comme l’écrit Libération, alias «Matthieu Lunedeau», le directeur de la rédaction de l’Obs qui l’a congédiée. Un «garçon» d’un «naturel inconséquent», décrit comme l’homme de paille des actionnaires, plus porté sur les séminaires de management que sur la réflexion théorique, et pour qui «être de gauche, [c’est] avant tout ne pas être de droite». Lunedeau/Croissandeau fournirait un très bon personnage de fourbe, toujours en accord avec le plus fort au second plan, à Lubitsch ou Billy Wilder. Ou Monicelli : j’ai pensé à Sordi dans UN HÉROS DE NOTRE TEMPS. Certains ont trouvé qu’Aude Lancelin s’absolvait parfois assez facilement mais cela ne change rien aux dérives qu’elle dénonce aussi bien à l’Observateur qu’à Marianne. Seul bémol, son enthousiasme – ou au moins son soutien – qu’on peut juger plus que discutable pour Alain Badiou, le défenseur des Khmers Rouges.
30 SECONDES EN ARIZONA est un petit essai revigorant, gouleyant d’Adrien Gombaud, qui est allé passer quelques jours à Tombstone et en profite pour comparer ce qui s’est effectivement déroulé autour du OK Corral, à la mémoire qu’en a gardé la ville et aux différentes versions filmées à commencer par celle qui fut adaptée de SAINT JOHNSON de WR Burnett (Actes Sud). Aucune ne fut tournée à Tombstone, ce qui rend le livre encore plus amusant. Il nous donne un plan de la ville avec les distances réelles, les différents saloons et églises, une biographie précise de tous les participants de Doc Holliday à John P. Clum (que l’on voyait dans L’HOMME DE SAN CARLOS). Une lecture indispensable.
1947, L’ANNEE OÙ TOUT COMMENÇA est un livre puzzle passionnant d’Elisabeth Asbrink qui fait se télescoper des évènements, des personnages réels, des destins tragiques. Comme l’écrit Le Monde : « 1947. Janvier : Londres, Malmö, Paris… Février : Rome, Delhi… Mars : Chicago… Comme dans un agenda, la Suédoise Elisabeth Asbrink – journaliste d’investigation née en 1965 – fait défiler les événements, grands et petits, de l’année où, sur les ruines de la guerre encore fumantes, un nouveau monde commence à se dessiner. Pour chaque lieu, une « entrée », de quelques lignes ou de quelques pages : des choses d’une importance planétaire – comme le plan de partage de la Palestine – d’autres, plus éphémères – Christian Dior lance le New Look –, ou d’autres enfin, jetées pêle-mêle et relevant de la vie privée. Certains personnages reviennent au cours des mois et des « entrées », telle Simone de Beauvoir, qui découvre les Etats-Unis, ville après ville, ou bien un petit garçon juif, un rescapé de la Shoah, dont l’avenir se décidera au cours de l’année à venir. La juxtaposition de l’universel et de l’intime, à première vue mécanique, obéit en réalité à des règles de composition rigoureuses qui entraînent le lecteur d’un lieu à l’autre, maintenant le suspense, et débouchant sur une fresque captivante de l’année 1947, aube de l’époque contemporaine. »
Jean-Charles Tacchella a écrit ses souvenirs qu’il a sobrement intitulés MÉMOIRES. C’est une chronique chaleureuse et pudique, sans effets de manche, d’un passionné de cinéma, qui sèche les cours en fin de matinée pour attraper la première séance et ceux de l’après midi mais qui passe son Bac, qui échappe au STO. Tacchella ne glorifie jamais ses actions mais fait revivre tout un quotidien tissé d’actes remplis de dignité. Et pour gagner sa vie, il écrit pour l’Ecran Français. Ce qui lui permet d’évoquer les combats contre les accords Blum-Byrnes, voit plusieurs fois Erich Von Stroheim qui pleure à volonté pour se libérer d’une personne importune, Chico Marx qui analyse en détail tous les gags des Marx Brothers, emmène Bazin rencontrer Wyler (pendant cinq heures et on n’enregistrait pas les interviews à cette époque). J’ai un faible pour la rencontre avec Laurel et Hardy où Laurel donne une leçon de mise en scène. On est charmé, passionné tant par la modestie du propos (mais ne croyez pas que ce soit mal écrit). Comme l’écrit Vincent Roussel : « Dans mes quatorze films, j’ai essayé de débanaliser la vie. Lui donner d’autres couleurs pour mieux l’apprécier. J’ai imaginé des personnages, des petites gens pour la plupart, qui veulent échapper au quotidien. Le regard m’importe plus que le style. La légèreté, la dérision, la fantaisie et l’émotion, je ne peux m’en passer. »Il faut attendre la fin du livre (la page 852 (!) exactement) pour que le cinéaste Jean-Charles Tacchella ose cette sorte de profession de foi en forme de bilan artistique. Et il est tentant d’appliquer ces mots à ces mémoires passionnants puisque, là aussi, le cinéaste préfère « le regard » au « style ». Non pas que le livre soit « mal écrit » (bien au contraire) mais il est dénué de fioritures ou d’effets de manche. Tacchella s’efface et nous propose un regard léger, amusé et parfois mélancolique sur une vie bien remplie, entièrement dédiée au cinéma.
En tout cas, je n’oublierai pas les portraits chaleureux de Léonide Moguy que Tacchella réhabilite comme un cinéaste profondément humain et sincère, contrairement à ce qui avait été écrit dans les Cahiers du Cinéma et j’en profite pour conseiller fortement JE T’ATTENDRAI (ex LE DESERTEUR) sorti par Gaumont, sans doute le premier film dont le temps de l’action soit celui de la projection, en rappelant aussi CONFLITS et PRISON SANS BARREAUX chez René Château.Et Tacchella va m’obliger à voir des films d’Yves Ciampi tant il parle de lui avec chaleur et amitié, vantant la partie documentaire de UN GRAND PATRON (SND je crois).
Et je vais commander LES HÉROS SONT FATIGUÉS dont on vante la photo d’Henri Alekan. Le sujet se rapproche de celui de SOLEIL NOIR de Denys de la Patellière, film très plat mais sauvé par un dialogue extravagant de Pascal Jardin qui s’était défoulé : Michel de Ré fouettait Michèle Mercier ! Jean Topard avouait des dizaines de forfaits ignobles mais oubliait de mentionner qu’il s’appelait Bayard (il finit dans une poubelle), Daniel Gelan insultait Valentina Cortese qui n’avait jamais été à la Comédie Française et on y voyait Patrick Balkany en frère de Michèle Mercier réclamant son argent de poche. LES HEROS SONT FATIGUÉS doit être plus sobre.
Jean-Claude Missiaen vous offre lui Le CINÉMA EN HÉRITAGE, d’abord un splendide album de photos très personnel où bien sûr s’affiche Sylva Koscina (une photo nue d’elle, rare), des souvenirs de découverte de films dans les cinémas de quartier. Il évoque aussi tout son travail d’attaché de presse, sans langue de bois (il y a des portraits vengeurs et justes notamment de Philippe Selz le directeur de la publicité chez CIC qui n’en foutait pas une rame). Mais il évoque avec tendresse Gabin sur lequel il écrivit un beau livre, Montand, Burt Lancaster, Claude Sautet et bien sûr ses films, TIR GROUPÉ, RONDE DE NUIT et LA BASTON.
Continuez votre lecture avec
- Article suivant : Coffrets et redécouvertes : Pascal Thomas, Costa-Gavras et Lino Brocka
- Article précédent : Cinéma américain : Ford, DeMille, Aldrich, Russell…
Articles similaires
Commentaires (955)
Laisser un commentaire
(Seuls les messages ayant attrait aux DVD - thème de ce blog - seront publiés.)
Je n’avais pas revu PUSHOVER (Du plomb pour l’inspecteur) de Richard Quine (1954) depuis sa diffusion au Cinéma de Minuit il y a très longtemps. C’est fut un vrai plaisir de le redécouvrir dans le beau master de Sidonis (sorti en 2016 et qui m’avait échappé). Une très bonne histoire de planque policière pour serrer un malfrat en surveillant sa copine (Kim Novak formidablement éclairée), qui voit un des policiers (l’excellent Fred MacMurray) lentement glisser vers la délinquance et le crime pour cette femme.
Je voulais souligner la qualité de la photographie noir et blanc de Lester White, chef opérateur de talent que je ne connaissais pas.
J’ai aussi eu un faible pour les scènes nocturnes dans les rues losanges de pluie et où on voit souvent les personnages marcher dans des flaques d’eau, tout comme ces gouttes de pluies sur les véhicules en stationnement qui donnent un beau cachet d’authenticité aux scènes.
On peut penser effectivement à DOUBLE INDEMNITY de Wilder -toutes proportions gardées bien sûr – mais j’ai personnellement plus pensé à REAR WINDOW de Hitchcock, pour l’aspect « voyeur » de nombreuses scènes.
Redécouvert avec plaisir.
« … les rues luisantes de pluie »
Revu enfin hier soir un de mes films préférés, PORTRAIT OF JENNIE réalisé en 1948 par William Dieterle et produit par Selznick. Sauf erreur de ma part ce film n’était jamais sorti en France sur support DVD/BR et même en son temps sur VHS.
Ce film qui a chaque nouvelle vision est pour moi une découverte, tant il est riche de par son scénario (adapté d’un livre de Robert Nathan, 1940), sa photographie noir et blanc signée Joseph August, mort pendant le tournage et remplacé par Lee GARMES, ses interprètes tous remarquables, la musique (Nocturnes de Debussy adaptés par Tiomkin et Herrmann) qui colle parfaitement à ce climat onirique, intemporel.
Bref, ce film m’a marqué. Je ne pouvais plus le visionner, n’ayant que le zone 1 US, non compatible avec mon matériel actuel.
J’ai eu un immense plaisir à le revoir, d’autant que le master proposé n’est pas mal, malgré quelques griffures ça et là et le plaisir du choix de la piste son « spatialisée », voulue par Selznick à l’époque, pour là séquence teintée de la tempête.
Par contre je suis très déçu par l’interactivite de cette édition qui ne propose qu’une bande-annonce usée et qui ne donne même pas envie de voir ce film pourtant unique. Venant d’un éditeur qui habituellement livre de très belles éditions, la (mauvaise) surprise est dure à avaler.
Il y avait matière. Espérons que leur édition simultanée – pas encore vue – de DUEL IN THE SUN soit plus riche de ce côté là.
J’ai donc hier soir ressorti le livre d’Hervé Dumont consacré à William Dieterle (CNRS/Cinémathèque Française, 2002), et les « Memos » de David O. Selznick (Ramsay, 1996), pour combler ce manque d’informations sur l’édition vidéo.
Et on en apprend beaucoup sur là gestion de Selznick qui s’est rendu compte qu’il était dépassé par ce projet, trop pris sur la censure et la distribution de DUEL IN THE SUN et PARADINE CASE d’Hitchcock et qui ne pouvait pas s’y investir beaucoup plus à son regret. Pourtant Dieterle dira vingt ans plus tard que bien qu’il aime PORTRAIT, « il est plus l’oeuvre de Selznick que de moi ».
La mort prématurée du chef opérateur (qui avait déjà travaillé avec Dieterle sur THE HUNCHBACK (1939) et THE DEVIL AND DANIEL WEBSTER en 1941), exténué par ce tournage. On peut lire dans le livre d’Hervé Dumont un passage des mémoires de Joseph Cotten qui raconte la mort d’August et la perte que ce fut pour tous.
Les Memos de Selznick mettent en avant ses doutes, ses regrets d’avoir virés des gens compétents pour ne garder que « ceux qui mettent en péril Selznick International », sa volonté de faire récrire le prologue par Ben Hecht dans « un style de presse à la Hearst », ses changements de vue de l’histoire (lettre à Robert Nathan), etc…
Malgré tout ça – et comme pour DUEL, autre tournage houleux – le film de Dieterle reste – pour moi en tout cas – exceptionnel.
A SERVANT Jean Pierre
Cela va m’éviter de parler de ce film que vous analysez remarquablement. Je le trouve, moi, en partie abîmé par Selznick, son gout immodéré pour le gigantisme qui exaspérait Hitchcock, le luxe des décors (qui plombe aussi le beaucoup plus pénible PARADINE CASE qui est de plus horriblement mal distribué en dehors de Laughton et de sa femme). En revanche, la fin marche bien dans cette version et on oublie qu’elle est plaquée de manière arbitraire. Je trouve que Selznick et Goldwyn sont des producteurs académiques, pompiers qui ont abimé plein de films. Goldwyn ne voulait pas faire 3 des plus grands succès de Wyler à commencer par LES PLUS BELLES ANNÉES DE NOTRE VIE. Et de Selznick, Michael Powell disait avec justesse : « il voulait être grand et il n’était que gros. Il confondait la grandeur et la taille »
A Bertrand
On doit quand même à Selznick AUTANT EN EMPORTE LE VENT, ce qui n’est pas rien (c’est même un très grand film), et il ne faut pas oublier non plus qu’il s’est battu pour que Cooper et Schoedsack puissent faire leur génial KING KONG, ce que décrit très bien Michel Le Bris dans son admirable KONG.
A Julia-Nicole
D’accord pour l’époque RKO mais après GONE WITH THE WIND, il plombe la plupart des films (lire ce qu’en pensait Hitchcock dans le livre de Pat McGilligan), les écrase à force de luxe et très souvent les remonte (LA RENARDE) ou les coupe (LE TROISIÈME HOMME), éliminant la première voix off si ironique écrite et dite par Carol Reed. Il ne comprenait pas le titre et voulait le transformer en AVENTURES A VIENNE. Je vais revoir revoir DUEL AU SOLEIL qui m’a toujours semblé un film monstre, obèse traversé par des éclairs de folie. Vidor rêvait d’un film intimiste et on lui collait le plus grand bar de l’histoire du western. Et Hitchcock disait que les décors de PARADINE étaient absurdes : « on n’aurait jamais pu trouver les chiottes »
A Bertrand:
Même pendant la période RKO, il n’y a pas beaucoup de vraies réussites. Je trouve par exemple BIRD OF PARADISE de Vidor vraiment raté, ridicule même, et il me semble que cet échec est dû en grande partie à Selznick (il faudrait que je relise ce qu’en dit Vidor dans son autobiographie). Et Cukor n’a pu faire œuvre personnelle qu’après la fin de sa collaboration avec Selznick (à la MGM et à la RKO), avec des films comme SYLVIA SCARLETT ou HOLIDAY…
A Bertrand Tavernier et Julia-Nicolle : (Selznick) je me suis replongé ce week-end dans les Mémos que SELZNICK envoyait « à tour de bras » à ces collaborateurs sur DUEL et PORTRAIT. En lisant ces écrits (certains estampillés « confidential ») on s’aperçoit qu’il ne faisait pas vraiment confiance aux autres. Ordres, contre-ordres jalonnent ces billets. Je retiens une engueulade à Sternberg (engagé comme « directeur artistique » sur DUEL) qui « dépasse le budget sans réfléchir aux conséquences », un courrier à Vidor où il regrette de s’être emporté suite à une scène prévue « réglée » par le réalisateur et qu’il avait modifiée en posant sa caméra sur un chariot pour changer l’angle de la prise. Il « cajole » Vidor, le prie de revenir (il ne reviendra pas, laissant la place à Dieterle) et termine par un « au plaisir de vous revoir et faire un tennis prochainement avec vous. Amitiés sincères. DOS ».
Un autre est pas mal aussi sur le tournage de la (superbe c’est vrai) scène de l’arrivée de Barrymore à cheval menant un nombre impressionnant de cavaliers. Il visionne ce qu’à tourné Otto Brower, admire le travail, exprimé son admiration au bonhomme pour demander qu’on la retourne avec beaucoup plus de cavaliers. On pourrai en citer à la pelle.
J’ai lu que DUEL avait été assez ereinté par la critique à sa sortie mais avait rencontré un grand succès public.
Je ne l’ai pas encore revu n’ayant qu’une hideuse VF insupportable sous la main. J’attends donc cette nouvelle édition avec VO avec impatience.
Mais j’ai le souvenir de belles fulgurances bien que parfois ce soit long et bavard. Six réalisateurs (avec ceux de seconde équipe) ont travaillé sur ce film. Mais je crois qu’en réalité c’est SON film.
Sur PORTRAIT c’est lui qui a (la bonne) idée d’utiliser Debussy, dont il achète les droits très chers. Comme pour DUEL, il donne des instructions précises à Tiomkin pour l’adaptation. Tiomkin y travaille six mois ! (cité par Hervé Dumont dans « W.Dieterle, un humaniste à Hollywood « .
Là aussi les Mémos sont révélateurs de son état d’esprit.
Je n’ai jamais aimé – à contrario de REBECCA que je trouve formidable – PARADINE CASE d’Hitchcock, qui je crois est leur dernière collaboration. Ce film m’ennuie, même sans faire de rapport avec Selznick, pour sa lourdeur.
Je n’ai pas revu LA RENARDE dont parait-il (je n’ai pas lu les Mémos) il a fait retourné un paquet de scènes par Mamoulian.
Il y a quelques belles scènes dans A FAREWELL TO ARMS (57),comme le départ de Rock Hudson où on voit Jennifer Jones perdue dans la foule de militaires filmée à la grue. Mais je préfère la version de Frank Borzage, plus courte mais plus passionnante, plus inspirée.
C’est vrai qu’il a produit de bons films quand il était directeur de production chez RKO et MGM.
Relire ses célèbres Mémos est un régal.
A SERVANT Jean-Pierre
Je trouve ses mémos épuisants et exaspérants. Il ne se concentre que sur des points de détail, négligeant l’ensemble du film : il pinaille sur un maquillage, une coiffure mais en revanche réécrit de manière verbeuse les interminables dialogues de PARADINE, impose un choix d’acteur calamiteux : Louis Jourdan pour jouer un valet d’écurie prolétaire (Hitchcock voulait Robert newton), Gregory Peck (comme disait Hitch que bien faire un avocat américain dans un procès anglais ?). Dans le 3ème HOMMES, il se plaint des « costumes pauvres d’Alida Valli et veut qu’on lui achète ou confectionne de plus belles robes. Carol Reed explose et envoie un mémo cinglant : « si elle porte ce genre costume, c’est qu’elle est complice dans le trafic de pénicilline et qu’elle a tué des enfants ». Selznick n’avait pas compris le film et toutes ses objections, ses désirs (assurez vous que Cotten ait bien l’accent de Virginie. Je ne pense pas que Carol prenne cette idée au sérieux et montrez bien que les troupes américaines sont les plus efficaces à Vienne). L’ironie du film le dépasse. Je ne crois pas que Mamoulian ait beaucoup retourné sauf des raccords, aucun acteur sauf Jennifer Jones ne s’est déplacé en Amérique. Il a surtout coupé. Il empêche Jennifer Jones de jouer dans des tas de films intéressants. Ses récriminations sur le fait que Hitchcock se dévoie et perde de sa valeur en tournant CORRESPONDANT 17, un film mille fois plus inventif que PARADINE et SPELLBOUND (« c’est une production plus modeste) témoigne d’une bêtise crasse. Sa grande force a été de résister à la Censure et à Mayer pour imposer sa version d’AUTANT EN EMPORTE LE VENT oeuvre très réactionnaire et raciste mais impressionnante
A tous : (DUEL IN THE SUN). J’ai revu hier soir le film et dans l’ensemble c’est une assez bonne surprise, d’autant que l’édition qui vient de sortir en France il y a quelques jours offre avant le début du film un Prélude et une Ouverture musicales (avec narration d’Orson Welles sur l’Ouverture, pour une durée totale de 11 mn 38) et une « Sortie » (je ne suis pas allé au bout) après le générique de fin. Alors c’est vrai il y a des exuberances dans l’emploi de la couleur (Barrymore sur sa chaise roulante sur un fond de ciel rouge qui sature l’image) pour une histoire en définitive assez simple par son sujet, mais gonflée pour en faire un truc monumental.
Parmi – à mon goût – les plus belles scènes du film, je retiens le début au Presidio où Tilly Losch, danse sur un immense bar rectangulaire dans la salle enfumée au son d’une musique sauvage – filmé par Dieterle si j’en crois King Vidor dans ses mémoires « La Grande Parade » – , les adieux de Scott Chavez à sa fille Pearl, la scène où Barrymore et sa légion arrivent dans la vallée pour stopper l’avance du chemin de fer, sa chute de cheval, la mort de Laura Belle / Lillian Gish, et bien sûr le duel final.
Après les rapports « amour-haine » entre Jones et Peck ne sont pas ce que je préfère dans le film.
Le film bénéficie d’un excellent casting avec Gish et Barrymore formidables. D’autres comme Walter Huston et Charles Bickford ont des rôles très courts et vite expédiés.
Néanmoins j’ai trouvé que l’ensemble résiste bien au temps malgré quelques longueurs.
Et puis Jennifer Jones y est tellement belle et sauvage.
Belle qualité image et son (vu en VO)
David O. Selznick était aussi un grand pourfendeur d’opérateurs.
Il vira Lee Garmes au bout de dix semaines de tournage sur AUTANT EN EMPORTE LE VENT, se justifiant ainsi : «Nous ne pouvons simplement plus tolérer une image aussi sombre qui pourrait désorienter le public et si l’on ne peut avoir une lumière à effet sans éviter ce risque, il faut oublier les effets et tout éclairer comme un documentaire. Si l’on ne peut obtenir l’art et la clarté, oublions l’art.» Ce qui laisse rêveur… d’autant que Selznick engagera de nouveau Garmes pour LE POIDS D’UN MENSONGE et DUEL AU SOLEIL.
La même année, il avait aussi renvoyé Harry Stradling du tournage d’INTERMEZZO, mécontent des gros plans d’Ingrid Bergman, et fit appel à Gregg Toland, qui n’était pourtant pas réputé comme étant le meilleur dans cet exercice. Lorsque Selznick contacta de nouveau Stradling pour REBECCA, ce dernier déclina sèchement l’offre en ces termes : « Avec l’obsession permanente de me demander si je vous donne satisfaction ou si je serai renvoyé du film, je ne crois honnêtement pas être en mesure de vous faire honneur, à vous et à votre compagnie, en acceptant de tourner Rebecca.»
Quant à STATION TERMINUS de V. de Sica, Selznick imposa Ossie Morris, juste pour les gros plans de Jennifer Jones, ne faisant pas confiance à G. R. Aldo. Dans son autobiographie, O. Morris dresse un portrait peu flatteur du producteur.
A Marc Salomon
et Wyler à qui il avait proposé INTERMEZZO lui écrivit une lettre cinglante où il lui disait que ce n’était pas la peine d’afficher tant de suffisance et de soi disant egicence pour produire un film tourné par un tâcheron ou pas une scène n’était bien écrite ou bien filmée et le résultat était très en dessous du film suédois. Son goût réel pour le technicolor luxuriant entraîne souvent une esthétique pompeuse et kitsch qui lorgne vers le chromo des calendriers postaux. Les chefs opérateurs anglais que j’ai croisé trouvaient qu’il n’y connaissait rien contrairement à Yordan et qu’il était souvent stupide, ce qui l’opinion de Graham Greene. La toute puissance développée ce qu’il y a de pire dans un individu écrit quelque par Powell+++++++++
LE VENT si je me souviens bien, il y a une bonne scène dans le film c’est quand Gable affronte les jeunes sudistes au sang chaud qui sont tout prêts à en découdre, leur disant qu’ils vont se faire tailler en pièces et qu’ils rêvent à sousestimer la puissance militaire du Sud. Par contre, les Confédérés étaient très mal armés. A part celà, le film est plutôt anodin et prévisible, et commet la prouesse de ne rien dire d’autre d’intéressant sur le côté historique des débuts de la guerre.
Je n’ai jamais compris la renommée de ce film, il y a quand même qqs grands succès publics que j’adore…
ils rêvent à sousestimer la puissance militaire du NORD!!!
A Jean-Pierre SERVANT
Sur Jennifer Jones.
J’ai quand même du mal avec cette actrice qui minaude de trop, ce qui gâche sa beauté.
Je crois que seul CLUNY BROWN me la rend agréable (il me reste à revoir PORTRAIT OF JENNIE).
LA COLLINE DES ADIEUX aussi peut-être..
Toujours pas vu LE CHANT DE BERNADETTE.
A Alexandre Angel
Et n’oubliez pas la RENARDE (GONE TO EARTH) de Powell et Pressburger
Quelle splendeur que cette « Renarde » ! Le technicolor, chez Powell-Pressburger, ne ressemble à aucun autre – je vois que Challis apparaît souvent, et n’est sans doute pas pour rien dans la cohérence de ces films. Je réalise aussi grâce à cette discussion qu’il s’agit d’une coproduction avec Selznick, qui a valu de nouvelles scènes tournées par Mamoulian, pour la version américaine…. Le film vaut-il le coup d’être revu dans cette version ?
A Denis Fargeat
Je ne sais pas grand chose sur cette version. Mamoulian a surtout coupé et remonté. Retourné, j’ai des doutes. Comme je l’ai dit : aucun acteur anglais n’est allé aux USA. Dans les mémoires de Powell, volume 2, le portrait de Selznick est effrayant et on voit qu’il ne comprend rien au sujet. Celui de Jennifer Jones est très chaleureux et il contient ce moment terrible où après s’être saoulée, Powell l’emmène dans une voiture rouler sur l’aérodrome pour qu’elle cuve tout en vomissant et là sortent des torrents de haine contre Selznick. Moment extraordinaire comme leurs retrouvailles vingt ans plus tard
DE LEONARD MALTIN : Although he had been involved throughout the filming, executive producer David O. Selznick disliked the finished film and took The Archers, Powell and Pressburger’s production company, to court to get it changed. He lost the court case, but discovered that he had the right to have the film changed for its American release.
Consequently, Selznick had the film re-edited and some extra scenes shot in Hollywood under director Rouben Mamoulian to make the version known as The Wild Heart (1952).[2] Selznick’s changes were mostly additions to the film: a prologue; scenes explaining things, often literally, by putting labels or inscriptions on them; and more close-ups of his wife, Jennifer Jones. The most infamous of the alterations are the scenes at the end when Jones is supposedly carrying a tame fox—in the additional scenes, she is carrying what is obviously a stuffed toy fox.
Selznick also deleted a few scenes that he felt weren’t dramatic enough, some of which were major plot points, so the story doesn’t make as much sense as it does in the original film. In his autobiographies, Powell claimed that Selznick only left about 35 minutes of the original film, but, in fact, about two-thirds remains intact. Overall, Selznick cut the film’s length by 28 minutes, from the original 110 minutes to 82 minutes.
À Bertrand
Immense merci pour ces éclaircissements. Selznick ne sort pas bien grandi de tout ça…. Et Jennifer Jones obligée de traîner un renard empaillé…. Ça n’est pas bien glorieux….
Pardon, je crois que c’est plutôt une peluche, le renard… Lu trop vite…
Parmi les films de J Jones qui n’ont pas été abordés:
« the song of bernadette » qui commence par un très bel « avertissement » est un bon film religieux ,que l’on peut ranger près de « monsieur vincent »(Cloche) et les deux « Thérèse » (celui de Cavalier et celui,muet et plus méconnu de Duvivier)
« we were strangers » de John Huston :un film trop méconnu où Jones en passonaria romantique forme un couple hustonien (voir « heaven knows… » « african queen » )(a)typique avec Garfield en idéaliste ;on se demande parfois si les personnages croient aux idées qu’ils défendent;enfin creuser un tunnel pour aboutir dans un cimetiere ,c’est la fascination du metteur en scène pour l’échec mais aussi pour la mort que l’on retrouve dans » a walk with love and death » « under the vulcano » ,et bien sûr ,dans « the dead ».
Par contre je n’ai pas accroché à « beat the devil » du même ,JJ blonde ne me semble pas à sa place.Je pense que peu partagent mon avis.
« Madame Bovary « de Minelli certains vont râler et m’opposer Renoir mais j’aime bien ! certes Renoir a mieux « vu » la Normandie que l’auteur de « tea and sympathy »;certes son film est plus fidèle au roman ,notamment la fête du commice agricole :mais JJ contre Valentine Tessier ,héroïne romantique,y’a pas photo ;Jones est éblouissante dans la scène-pivot du bal ;et Louis Jourdan, mille fois mieux distribué que dans le « paradine case » ,est un séduisant Rodolphe Boulanger .Van Heflin est pataud à souhait;le procès de Flaubert est inutile et alourdit le film ;il eût mieux valu nous apprendre le sort de la fille Bovary (que Renoir passe aussi en silence)
« carrie » d’après Theodore Dreiser (à qui nous devons « an American tragedy » ,un roman à lire absolument car les films de Sternberg et de Stevens ,bien qu’excellents surtout le second,ne donnent qu’une vague idée de ce roman foisonnant (et désespérant) ;ce n’est pas pour rien qu’on a donné « un amour désespéré » comme titre français au film du grand Wyler « carrie »d’après « sister carrie » ;même si on se souvient surtout de Olivier et de sa déchéance ,JJ impose sa fulgurante beauté dans le film.
« Ruby Gentry » de King ;personne n’y a fait allusion ce qui m’étonne car JJ y incarne l’héroine romantique ,fille du peuple ayant accédé à l’opulence par le mariage , qui détruit tout pour assouvir sa passion pour Heston.On n’oublie pas l’hostilité de la foule dans la nuit qui croit Ruby responsable de la mort de son mari et le dénouement dans les marais qui fait immanquablement penser à « duel in the sun »
« the man in the gray flannel suit » est long et ennuyeux; « tender is the night » d’après Fitzgerald l’est presque autant.
« the idol » (Daniel Pétrie): on a l’impression que cela a été fait « à la manière des jeunes gens en colère de l’Angleterre contemporaine ,tant écrivains que metteurs en scène « ;JJ et sa fille séduits par un sous-James Dean.
Dans « tower inferno » ,film bien connu,elle a le seul rôle féminin actif :elle sauve,aidée par Newman,deux enfants;elle méritait un meilleur sort avec Fred Astaire
A Dumonteil
Je partage beaucoup de vos goûts notamment concernant BEAT THE DEVIL qui m’a beaucoup déçu. Je vais revoir WE WERE STRANGERS si peu connu que je trouvais lourd et didactique après une formidable début. J’ai vanté CARRIE ici même
pardon pour « ruby gentry » c’est bien de King mais Vidor,pas Henry King de « love is a many splendored thing » ;revu récemment ce film m’a semblé plat ,et JJ en eurasienne ….Ils auraient dû prendre Debra Paget!
a dumonteil
Une fois encore d’accord
Pourquoi les affiches de cinéma sont-elles devenues aussi moches ? Le laid coûte-t’il vraiment moins cher que le beau ? A quel prix sont payés les gens qui exécutent un travail aussi pauvre ? Pour certain films, on a réellement l’impression que le distributeur veut décourager les spectateurs. C’est pourtant l’affiche qui doit donner envie d’entrer dans la salle non ? J’ai dernièrement acheté le DVD d’un film de Raoul André, pleinement conscient du nanar gratiné qui m’attendait, mais la reproduction de l’affiche, colorée, pêchue, a eu raison de mon hésitation. Parmi vos derniers films, les affiches de La princesse de Montpensier, et de Quai d’Orsay, expriment une ambition au-dessus de la moyenne, en tout cas elles se distinguent de tout ce papier bon à mettre au feu dès que le film quittera l’écran. Un réalisateur a-t’il son mot à dire dans ce domaine ?
A Stephane
Je donne mon avis, refuse des projets mais je ne suis pas un expert et dois aussi faire confiance. Celle de L627 était excellente et aussi de DANS LA BRUME
..et celle de VOYAGE est vraiment sympa!
A Bertrand.Oui surtout cette longue écharpe bleue donne une forme de légereté et de liberté à l’affiche.Vous portez souvent une écharpe,détail que j’ai remarquer dans les bonus de western de Sydonis,tandis que Patrick Brion porte un petit bouc à la Buffalo Bill!!!
J’ai découvert hier LE BATEAU À SOUPE de Maurice Gleize (1947) adapté d’un livre de Gilbert Dupé. J’ai beaucoup aimé ce « film maritime », qui raconte la traversée d’un quatre mâts de la marine marchande en 1885 qui part de Nantes vers la Martinique.Le commandant du navire (Charles Vanel) n’admet pas la présence d’alcool à son bord, ce qui vaut à son navire le surnom de « Bateau à soupe ». Les circonstances l’incitent à accepter la présence d’une jeune femme à son bord. Bientôt la tension monte.
Une bonne histoire, bien mise en scène et portée par Vanel toujours exceptionnel (mais ça ce n’est pas un scoop) dans un rôle qui lui va comme un gant, et qui bénéficie également d’une très belle photo noir et blanc de Jules Kruger (le chef opérateur de quelques Duvivier dans les années 30). La jeune femme du film, Lucienne Laurence (compagne de Dupé à la ville) n’à tourné je crois que quatre ou cinq films, et elle est vraiment bien, juste.
Beaucoup d’extérieurs bien mis en valeur contribuent à l’intérêt de ce film jamais ennuyeux. La qualité technique du DVD n’est pas top mais acceptable image et son.
Je ne connaissais pas Gleize (environ 20 films de 1923 à 1951), réalisateur du RECIF DE CORAIL (1938) avec Gabin (pas encore vu alors que je l’ai en vidéo !), du CLUB DES SOUPIRANTS, un Fernandel inconnu au bataillon, produit je crois par la Continental. Jamais vu ses autres productions.
D’après l’oeuvre de Dupé j’ai vu LE VILLAGE PERDU (Christian Stengel,1945) qui n’est pas inintéressant mais auquel je préfère ce BATEAU À SOUPE que je trouve mieux rythmé, sans « baisses de regime ».
Je ne connais pas TEMPÊTE SUR LES MAUVENTS (avec encore Vanel) sorti chez le même éditeur (LCJ). Si certains connaissent…
Réalisateur du RECIF DE CORAIL (1938) avec Gabin (pas encore vu alors que je l’ai en vidéo !), du CLUB DES SOUPIRANTS, un Fernandel inconnu au bataillon, produit je crois par la Continental.
ce récif qui en est un dans tous les sens du terme se passe en Australie d’operette (un internaute anglais fan des 2 acteurs fait remarquer qu’à peine Gabin est-il descendu de la ligne 4 du métro qu’il se retrouve au pays des kangourous);ce film illustre un vieux proverbe ukrainien : si ça se vend (cf « quai des brumes » ),alors vends-le .
CLUB DES SOUPIRANTS:sorte de « how to marry a millionaire » masculin ;Andrex y apparaît en prof de gym ;c’est amusant (par moments)
A Dumontei
J’ai vu LEGION D’HONNEUR mélodrame colonial conformiste avec mari cocu vraiment peu inspiré
A M.Tavernier
« légions d’honneur » :encore un film qui illustre le proverbe ukrainien :mais ne fait pas « la bandera » qui veut ; »légions d’honneur » (le titre est au pluriel) a un scénario incohérent en trois parties se passant dans un tribunal,puis en Afrique Du nord ou l’on combat les « salopards » (le terme du film de Duvivier);enfin en Camargue (!) ou la vedette féminine (Marie Bell) apparaît après plus d’une heure de projection;on ne badine pas avec les mutilations volontaires
A MB : (HOSTILES/ les forts). Évidemment « ils ont été neufs à un moment ». Ce n’est qu’une perception personnelle à la vision du film, qui n’enlève absolument rien à la qualité de ce film que je compte revoir la semaine prochaine.
à JP Servant: évidemment c’est « une perception personnelle » sur un détail d’un film historique dans lequel tout n’a pas besoin de paraître vieux, a contrario en SF les vaisseaux spatiaux ne devraient pas forcément paraître neufs, R Scott a bien compris ça dans ALIEN dont le vaisseau a bien besoin d’une bonne révision! Je n’ai jamais induit que votre bémol était un jugement de valeur sur l’ensemble du film.
Je ne sais pas si ça parle à quelqu’un mais Arte diffuse un film intitulé EVERYDAY OBJECTS. Pas un rond de budget, pas un effet spécial, pas l’ombre d’une action mais impossible de lâcher…
Les dernières images ne sont guère que des clichés où n’apparaît même pas l’un des personnages mais elles bouleversent.
Si quelqu’un connaît ou l’a vu…
Comme Bertrand j’ai donner la télévision à une association de quartier afin d’éviter de voir tous les programmes imposées.C’est vrai qu’Arte et Patrick Brion sont les seuls dont je regrette.Enfin on peut vivre sans cette fichue invention.
Je vous comprends totalement et je ne suis pas loin de la balancer aussi.
Le truc, c’est qu’ il y a encore des choses à y glaner ,par ci par là…
A Minette pascal.En revanche je vous conseille trois films dont deux sortis hier en salles. »La prière »de Cédrick Kahn est à voir malgré la crise « de foi »et les langues qui se sont déliées avec les prêtres pédophiles.Dans la lignée de »La fete est finie »,l’histoire du jeune Thomas est touchante.Il se retrouve dans un centre qui heberge et fait travailler des anciens toxicomanes qui veulent décrocher et s’en sortir.Les méthodes sont dures(pas d’alcool,cigarettes,substances et médicaments,ni de relations avec les filles qui sont dans un autre centre).Kahn est un réalisateur proche de la nature et des éléments qui la composent(l’eau,la montagne,la campagne,la terre)déjà vue dans son film précedent »Vie sauvage »ou un père récuperer ses enfants pour les emmener vivre dans les bois.Le second long est un premier film de Robin Sykes: »La finale »aborde la maladie d’Alzheimer qui atteint de plus en plus de personnes en France.Roland est un ancien restaurateur parisien qui se retrouve du jour au lendemain à vivre chez sa fille à Lyon.Thierry Lhermitte est un acteur plein de délicatesse qui entre dans la peau de cet homme qui à tout oublié de son ancienne vie.Le jeune acteur qui incarne son petit fils s’en sort pas mal avec bien sur des ressorts appuyés sur les jeunes d’aujourd’hui avec leurs langages,leurs codes vestimentaires et leurs fichues portables gadgets indispensables en toutes occasions.Le film est bourré de scènes droles mais il y à aussi de la mélancolie et de l’empathie pour ce viel homme qui ne comprend plus rien.Enfin pour terminer un tv-film sortie en dvd de Jérôme Cornuau »C’est pas de l’amour ».Ici on est littéralement happé par l’histoire de cette femme marié à un mari qui l’a bat.Violences conjugales qui sont devenues monnaie courante dans beaucoup de couples,car les femmes ont peur de porter plainte ou se tourner vers des associations d’entraide afin de divorcer et de faire condamner ces tortionnaires que sont ces hommes qui frappent par jalousies ou par faiblesses car ils sont eux mèmes meurtris dans leurs chairs.Déborah François est Laeticia une jeune voisine installée depuis avec bébé et mari dans le secteur.C’est elle qui va aider cette femme et lui redonner le gout de vivre et de se battre.Superbe interprétation pour un tv-film qui aurait mériter de sortir en salles mais le dvd existe et c’est déjà beaucoup.
Décidément, Yves, vous êtes trop rapide pour moi dans votre course aux films. Je note cependant.
En revanche évitez de voir le nouveau film adapter d’un livre de François Begaudeau »Mecktoub,my love »réalisé par Abdelhatiff Kéchiche.Celui à qui l’on doit »La faute à Voltaire »ou »La vie d’Adèle »nous propose de belles images sur fond de vacances à Sète en aout 94.Tout d’abord le film est d’une longueur insoutenable mais surtout les dialogues manquent totalement de travail d’écriture.En dehors de filmer des jeunes corps de filles et de garçons qui sont tous beaux et bronzés,de les voir boire,danser et fumer en boite de nuit,le film est d’une platitude grandiose.
Merci Rouxel pur la mise en garde.
De toutes façons même si on m’annonce le chef d’oeuvre du siècle Kechiche+ Begaudeau c’est un mélange qui en soi est au dessus de mes forces!Donc je passe mon chemin et laisse ces plaisirs à d’autres…
La vie d’Adèle était très, très inégal ( pour telle jolie scène d’anniversaire ou de cours, il fallait se fader d’interminables et bien voyeuristes scènes de lit ou une pénible scène de séparation durant laquelle on a envie de moucher Adèle), Venus noire parfois intéressant mais le reste de sa filmo n’est pas fait du tout pour moi.Je préfère revoir des Pialat:c’est plus fort, plus inventif, plus beau.
Je pensais que Begaudeau avait un peu disparu de la circulation mais que nenni…au moins cette fois il n’est pas sur l’écran si j’ai bien compris ce qui est déjà un bon point mais pas suffisant.
à Ballantrae: comparer Pialat à Kechiche c’est cruel. ADELE était trop long, et la durée cumulée des scènes de sexe y était absurde, certaines réussites comme les copines de Adèle qui se dressent contre elle, dans le bonus une scène coupée (magnifiquement éclairée) d’une entrevue entre Adèle et son ami, une bonne scène et il la coupe! je verrai lme dernier en dvd mais pas question d’y investir 8€!
A Ballantrae.Le soucis pour ce film c’est qu’il nous décrit une jeunesse d’une certaine categorie sociale.Malgré le fait que cette famille tunisienne possède deux restaurants à Sète puis deux autre au pays,ils font la fète tous les soirs,vont en boite de nuit,enfin l’ensemble manque de réalisme social.Quand je lis dans Positif que l’on peut comparer les œuvres de Kechiche et notamment ce film au cinéma de Rozier ou Pialat.Faut pas pousser quand même.Je pense que je vais arreter de lire une revue de plus.
A Yves Rouxel, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas d’accord avec une critique dans une revue qu’il faut arrêter de la lire ! Positif est une revue indispensable et dont la diversité des sensibilités est plus qu’intéressante. Il m’arrive de ne pas être en accord avec certains de leurs choix de mise en avant ou de défenses parfois excessives (certains Eastwood comme Au-Delà ou les derniers Tim Burton et le récent LA FORME DE L’EAU) mais je n’arrêterai pas de lire la revue pour autant…
Sur Kechiche, pas vraiment d’accord sur LA VIE D’ADELE qui m’avait entraîné à l’époque malgré il est vrai quelques longueurs. J’irai voir le dernier avec curiosité.
A Rouxel, SVP n’arrêtez pas de lire Positif pour UN article: elle demeure une revue de fond importante qui nous offre des dossiers riches (qui aurait fait le dossier sur la Continental par exemple en dehors d’eux? ) et sait révéler les films les plus intéressants sans trop se tromper, prônant un certain état d’esprit ouvert ( en ce début d’année, tout ce que j’ai vu conseillé par Positif était très bien: Phantom thread, Pentagon papers,3 billboards, Les garçons sauvages etc…ils ont peut-être sous estimé Downsizing mais c’est le cas de quasi toute la presse et c’est grâce à Bertrand que j’y suis allé!).
Kechiche et la presse il y a beaucoup à dire d’abord sur le fait qu’il est de ceux qui « ont la carte » et seront célébrés quoi qu’ils fassent: du truc mal foutu avec une image sale ( L’esquive) à l’adaptation osée d’une BD pas mal ( La vie d’Adèle) en passant par un docu sur les mobylettes marseillaises ( La graine et le mulet).Venus noire est son film je pense le plus courageux mais il pose problème à plusieurs reprises car Kechiche ne sait pas où se situe la frontière entre nécessaire témoignage et début de voyeurisme malsain.
Je passe peut-être à côté d’un cinéaste important , c’est possible mais j’y suis étranger comme face à la majorité des films des Dardenne ( Promesse exceptée), face à la filmo d’ A Weerasetakhul pour d’autres raisons , face à Lelouch ou Maiwenn…
A Ballantrae,
Je ne suis pas fou de Kechiche et j’ai du mal à me motiver pour le dernier qui dure 2h55.
Cela dit, LA GRAINE ET LE MULET, « documentaire sur les mobylettes marseillaises », là vous poussez!
soyons justes: Positif publie deux critiques pour le nouveau film du prodige A Kechiche, l’une positive (par Ph Rouyer), l’autre négative (par A Masson).
En temps normaux, je ne lis pas une critique mais là, comme je ne pense pas y aller , je suis allé vérifier s’il y avait des chances que je me trompe lourdement…apparemment non, entre l’obsession d’AK (dire qu’il a les mêmes initiales que Kurosawa, Kiarostami ou Kaurismaki:bonjour le gros intrus de la liste!!!) pour un filmage à ras de fesses et l’émerveillement face aux vertus du documentaire animalier, je ne saurais y trouver mon compte.
En plus, je songe beaucoup en lisant les arguments de vente du film à un film sensible et naturel de C Kahn dans les 90′: Trop de bonheur.c’était dans le cadre de la collection Arte Tous les garçons et les filles de mon âge qui avait aussi donné des joyaux signés Téchiné, Klapisch ou P Mazuy.
A Ballantrae.Pour moi Kechiche n’a jamais été un prodige.Pour revenir à Positif,en effet je me suis un peu emballer mais je suis fatiguer d’écrire une nouvelle fois qu’ils mettent en avant des films et des réalisateurs que l’on suit depuis 40 ans:Eastwood,Allen et bien d’autres.La sélection des livres et dvd c’est du « réchauffé »car la plupard des films ou ouvrages sont sortis il y à plus de 6 mois en arrière.A quand Michel Ciment un dossier sur le cinéma d’Amerique latine(Cuba,Brésil,Argentine,Uruguay,Paraguay…)?Un réalisateur que je supporte pas est Samuel Benchetrit qui à profiter de la sortie de son son film »Chien »(il aurait dut lui donner le ttre de »Bète »)pour reparler de la mort de Marie Trintignant et à demander à tous les tourneurs et propriétaires de salles de spectacle,l’interdiction à Bertrand Cantat de se produire.Mais pour qui se prend Benchetrit qui est de la même trempe de Romain Goupil qui va nous expliquer que Mai 68 c’est du passé.Ce dernier à été reçu le mois dernier à l’élysée avec notamment l’écrivain »réalisateur »Philippe Claudel qui est un sacré lèche cul de Macron.
AYves Rouxel
Benchetrit dont le dernier film était fort bon a TOUS LES DROITS de s’exprimer sur Cantat vu qu’il a vécu avec Marie Trintignant, qu’il est très proche de Jean Louis et ce qu’il a dit était épatant. C’est Cantat qui devrait la fermer avec la une des Inrocks et un de ses copains qui compose une chanson où figure cette phrase degueulasse je vais te marie trintigner phrase mise en exergue. Positif revient peut être trop souvent sur certains cinéastes mais l’avant dernier Eastwood était formidable (SULLY) et ceux d’avant passionnant. Quant aux dossiers dont vous parlez, il faudrait d’abord que les films sortent en France. Positif a beaucoup défendu les cinéastes mexicains et il y a d’autres pays ou la production est en souffrance. Mais il y a eu des critiques favorables sur des films chiliens, colombiens
Je rejoins totalement Bertrand et rajouterai cher Yves que vos opinions politiques à l’emporte pièce sont certes et sans doute respectables mais qu’elles n’ont rien à faire sur ce genre de blog surtout si c’est pour dézinguer Benchetrit au détriment de Cantat sur un sujet qui a le mérite d’être limpide : ce dernier étant un violent notoire (on l’a vu aussi avec sa compagne qui s’est suicidée et la mort de Marie Trintignant). Qu’il fasse l’artiste est une chose, qu’on le mette en avant et lui fasse de la publicité en est une autre…
A Yves Rouxel
Positif à le mérite de la cohérence. Ils mettent en avant les films des cinéastes qu’ils aiment – et rétrospectivement, beaucoup de choix sont les bons. Est-ce de la faute de Positif si chaque nouveau Woody Allen est intéressant et digne d’intérêt ? CAFE SOCIETY, par exemple, c’est formidable et c’est normal que Positif en parle car le film le mérite. On ne va tout de même pas faire passer à l’as un film aussi bon sous prétexte qu’on aurait déjà trop parlé d’Allen !
Le constat est le même pour Eastwood. C’est amusant, car souvent on cite L’AU-DELA pour dire que l’engouement de Positif pour Eastwood a été excessif. Pour ma part, je pense que c’est vraiment un film important de sa filmographie, que Positif a précisément eu raison de mettre en avant. Il y a un aspect mystique dans les films d’Eastwood depuis une vingtaine d’années et L’AU-DELA est le film qui creuse précisément cet aspect.
Quant à la question du traitement des sorties livres chez Positif, c’est une revue qui n’a jamais eu la prétention d’être en phase avec l’actualité. Franchement, je ne vois pas ou est le problème.
De Benchetrit, je n’ai jamais vu un film, donc je n’ai pas d’avis. Mais je dois dire que je ne comprends pas votre raisonnement, qui passe de Positif à Benchetrit, puis à Cantat, en passant par Goupil, pour finir sur Macron.
Sans crier au génie, j’ai bien aimé les deux films de Benchetrit que j’ai pu voir- pas bien récents il est vrai. « Janis et John » , avec Marie Trintignant parfaite (infinie tristesse de l’avoir perdue, cette belle figure), et » J’ai toujours voulu être un gangster. » Deux films qui ont en commun d’être à la fois touchants, et ambitieux dans leur singularité. Sympatiques, peut-être d’une structure un peu lâche…J’ai un peu peur de son « Chien », je crains que le film ne soit un peu faible, et du coup insupportable…. Le registre dans lequel Benchetrit évolue fait que la bascule peut être cruelle.
Yves, nous parlions je crois de Kechiche et de de Positif du coup vous m’avez perdu en route avec Benchetrit (dont je n’ai rien vu sinon l’oubliable Janis and John), Cantat ( j’aime beaucoup Noir Désir mais pas les horreurs qui se sont produites ensuite) et la sélection DVD/livres de Positif.
Reprenons le point de départ:deux avis différents sur le Kéchiche, ce me semble une preuve de l’esprit d’équilibre d’une rare honnêteté que manifeste cette belle revue.
Notons que Positif met en vedette un premier film russe qui semble très bien (Tesnota), un film indé américain ( qui ne me tente pas) et le C Kahn que vous avez défendu plus haut: ce me semble assez diversifié tout de même après la défense de 3 billboards, La douleur, Phantom thread, Jusqu’à la garde ou La forme de l’eau pour ne parler que des 3 derniers mois.
Autre point:le dossier de mars est consacré au travail des scripts.Qui d’autre ferait un dossier sur ce métier méconnu et indispensable???
Vous exagérez un peu avec votre mécontentement même si je comprends aisément que Macron vous énerve car il m’exaspère aussi:Positif n’y est pour rien!
Une question :l’accouchement du chevreau est il aussi génial qu’on le dit dans le Kechiche?
Ayant revu L’EMPEREUR DU NORD, j’ai de nouveau éprouvé le sentiment d’une réussite sur le plan formel, mais d’un échec sur le plan dramatique. Certes on est impressionné par les défis de mise en scène, augmentés par la richesse du découpage, et on se demande comment certains plans ont été réalisés, les acteurs n’étant (visiblement) pas doublés dans la plupart des scènes. Combien de tâcherons auraient opté pour le confort de la transparence ? Cependant, prêter attention à la prouesse technique est un signe qu’on se fiche un peu de ce qui se passe. La faute à un scénario qui a oublié de donner une histoire personnelle aux héros. L’échec commercial du film vient de là. Lee Marvin est une abstraction. Il veut aller dans le Sud, mais pour y faire quoi, sinon trouver une seconde chance ? C’est beaucoup trop vague. Ce manque d’objet désamorce complètement un grand nombre de scènes, du fait qu’on n’éprouve rien face aux épreuves qu’il affronte, lui et son acolyte. Le train avance mais l’intrigue fait du surplace. Ils se font chasser du train, y remontent… à n’en plus finir. Le matériaux est trop faible, dommage pour un film qui avait de beaux atouts pour devenir un classique populaire, mais ne restera jamais qu’une curiosité pour cinéphile.
A Stephane
C’est le pari du film et pour certains ses limites. Les personnages sont symboliques et on ne cherche pas à leur donner un enracinement, des buts réalistes. Seule compte la survie. C’est une parabole où Aldrich recense ses thèmes sans chercher de prolongements réalistes
C’est avant tout un film d’aventure destiné au grand public, qui s’est royalement planté au box office à cause des ces parti-pris. Et ce n’est pas du tout ce qu’il devait rechercher. Alors que dans THE CHORBOYS, on voit qu’il se fiche du succès public. Il a une volonté radicale à faire un film marginal, pour le coup un chef-d’oeuvre.
Je trouve que l’argument du réalisme peut exercer une forme de tyrannie sur notre réception des films, comme si la stylisation, l’apologue ou encore la libération de l’imaginaire étaient persona non grata dans notre champ de vision.
Pour Emperor of the North, à l’évidence, Aldrich ne veut pas s’embarrasser de la psychologie ni des biographèmes des personnages: ils sont des « forces qui vont », rien de plus mais ce n’est pas rien car on atteint une force mythologique à la Hugo…le personnage de Lee Marvin est un sorte de Gilliat du train, pendant du héros des Travailleurs de la mer.Il est bigger than life , ce qui ne l’empêche pas d’avoir une présence totalement physique à l’écran.
les « biographèmes »? Damned!
Aldrich cherche le symbolisme et assume, d’où: pas de problème, ou on ne veut voir que des films organiques, concrets, réalistes. Il a bien contrebalancé le symbolisme par le soin de filmage de toutes les scènes du train en mouvement, ça fait passer l’abstraction grâce à son contraire.
A Ballantrae et à Bertrand.Tout d’abord je fermerais la parenthèse sur Cantat ici en rappelant à Bertrand qu’il à été juger,condamner et à purger une peine de prison ferme en Lituanie et à Muret en France et donc il à entièrement le droit de continuer sa carrière en tant qu’artiste.D’accord avec et la une des »Inrocks »qui est une revue imbuvable qui met en avant des pseudos artistes formatés par les maisons de disques et les radios.Voilà pour revenir à »Mecktoub »la séquence ou l’on voit la naissance de deux petits chevreaux est belle et prenante mais sans rapport avec le film.On voit même à un moment donné un extrait d’un film muet noir et blanc sur des soldats pendant la première guerre mondiale.Du gaz hilarant à été lançé par nos ennemis donc tous les soldats français sont plier en deux.Là aussi je me demande ce que fait cette séquence.Enfin je terminerais sur Benchetrit en écrivant que »Chien »son nouveau film est d’un nullité consternante avec un Vincent Macaigne qui joue comme d’habitude le benet de service et s’égare complétement dans cette plate pochade.
A Yves Rouxel
Sur Cantat et après on passera à autre chose, je voudrais juste citer la lettre publique que lui a adressé Christine Citti qui jouait si bien dans CA COMMENCE AUJOURD’HUI
Bertrand,
Je me suis tue 15 ans.
Je ne peux plus.
En tuant une de mes amies les plus chères, tu as percé un trou sans fond dans mon cœur et dans celui de beaucoup d’autres.
Et aujourd’hui tu salis l’idée que je me fais d’être un artiste.
Qu’est ce que c’est que de consacrer sa vie aux textes, aux mots, à la musique?
Tu as beaucoup travaillé pour devenir la rock star que tu étais, que tu es toujours aux yeux de certains.
Je ne peux imaginer que tu ne te sois jamais posé la question du rôle de l’artiste, de sa responsabilité quant à ce qu’il transmet, partage.
Mais, peut-être n’as-tu écrit tes chansons, pris ta guitare, uniquement poussé par un égotisme profond, seulement emporté par la jouissance d’être dans la lumière, enivré par le plaisir d’être acclamé, applaudi?
Avant la nuit du 26 au 27 Juillet 2003, la question ne se posait pas aussi gravement.
Depuis, tu as tué.
L’institution judiciaire de notre pays a fait son travail.
Tu as le droit à la réinsertion.
Après 4 années d’incarcération tu es sorti de prison.
Tu as « purgé » ta peine.
Tu as le droit d’exercer ton métier.
La ligue des droits de l’homme, les juges, l’ont dit. Et je ne le conteste pas.
Tu as juridiquement le droit d’exercer ton métier, de donner des concerts, de parler dans les journaux de ton travail, de ta douleur, de ta tentative de suicide…
Tu as le droit de te victimiser, même si cela nous fait douter de la sincérité de tes remords, et du changement de ton comportement vis-à-vis des femmes.
« Les Inrocks » ont le droit de te mettre en couverture.
Tu n’es pas responsable de la mise en page de ce magazine, mais tu ne t’indignes pas -en tout cas, tu ne t’exprimes pas publiquement sur le sujet- lorsque sous ton visage apparaît un bandeau avec Orelsan qui a écrit « ferme ta gueule ou je vais te marie trintigner ».
Ton repentir de l’acte irréparable que tu as commis ne va pas jusqu’à ne pas vouloir être associé à l’auteur d’une telle chanson.
Peut-être pourrais-tu un jour la chanter dans un de tes concerts?
(là c’est certainement ma colère qui parle… Je vais tenter de rester au-dessus de mes émotions…)
Tu as le droit mais qu’en est-il de tes devoirs?
Ton devoir d’artiste ne serait-il pas de montrer à ceux qui commettent CHAQUE jour des actes de violence physique et psychique sur les femmes, leur montrer qu’il n’y a rien de beau, de fort, de romantique à de tels actes?
Ton devoir moral d’artiste ne serait-il pas de leur montrer ta honte d’avoir donné les coups qui ont entraîné la mort de Marie? De dire que l’amour ce n’est pas surveiller, contrôler, maltraiter, brutaliser, écraser l’être aimé?
Ta main qui joue de la guitare, qui tient le micro, c’est la main qui a frappé à de multiples reprises, qui a tué.
En te produisant sur scène, tu te poses en icône romantique et rock.
Et tu ne peux plus être cette icône.
Tu as le droit d’exercer ton métier. Tu peux écrire, composer, enseigner, ou que sais-je…
Mais NON tu ne peux plus être un héros dans la lumière.
555
A Bertrand.Je revois une fois par an vos films afin de me rappeler certaines scènes ou dialogues que j’ai un peu oubliés. »Laissez passer »est une œuvre foisonnante ou le personnage central joué superbement par Jacques Gamblin est en perpétuel mouvement.On le voit faire plus de 600 kilomètres en vélo,prendre le train,sauter en parachute et atterir, acrocher à un arbre puis faire des aller retour entre son domicile et les studios de Boulogne.Le casting est interessant car on est littéralement plonger dans l’univers du cinéma avec ces scènes ou le poulet est remplaçé par du topinambour ou du rutabaga.Voir Richard Pottier,Tourneur père,Aurenche qui était un homme à femmes mais il y à une séquence qui m’a fait rire c’est celle ou l’on voit de dos Michel Simon jouant une scène dans un escalier de dos et déclame une ligne et se trompe.Bravo à l’imitateur Daniel Herzog qui prète sa voix au comédien.Alors pourquoi avoir mis en avant une chanson de Tino Rossi tout le long du film?Il y à aussi Ged Marlon qui compose le personnage de Jean paul Le Chanoy de façon convaincante et ressemble un peu physiquement au réalisateur.Quand Charles Spaak est emprisonné dans une cellule et grace à l’intervention de membres de l’équipe réussit à venir travailler aux studios est émouvante.Il est applaudit et nous aussi simple spectateur,on est envahit par votre film qui restera un beau témoignage sur cette époque noire de la France.
A Yves Rouxel
Merci de tout coeur. C’est un de mes films favoris. Ce n’est pas une chanson de Tino Rossi mais un air de Bizet chanté magnifiquement par Tino et autour duquel Antoine Duhamel a écrit un arrangement, une orchestration qui s’intègre d’abord à l’orchestre original. Puis apparaissent des percussions, d’autres instruments derrière Tino et peu à peu la version Duhamel prend le dessus. Fantastique travail musical qui me fait venir les larmes aux yeux
A Bertrand.Est ce que le personnage interprétée de façon mutine par Charlotte Kady à exister?Il est dommage de voir rarement cette comédienne lyonnaise qui est d’une grande beauté.Que devient elle?
Cher Bertrand, j’en rajoute, c’est un de mes films favoris sur le cinéma, et tout court… sans vouloir relancer la polémique sur le précieux livre de Christine Leteux, je voulais simplement dire qu’il prolongeait le plaisir de votre film – (et précisément j’entends maintenant Gamblin à la radio, qui a donné son humanité, son humour , son énergie à votre inoubliable Devaivre). Je ne sais plus précisément , mais il me semble qu’on entend Tino Rossi pendant le voyage à vélo de Devaivre, et que c’est parfaitement en situation : il vient de laisser un projet avec ce grand comédien (!!!), et on comprend que cet air traîne dans sa tête. Le travail minutieux et incarné d’Antoine Duhamel sur cette matière nous plonge dans la tête du cycliste, son souffle , son tragique , son sens du devoir , son humanité. Ce point de bascule du film pose avec une belle acuité la question du choix , de l’engagement , de ce que l’on doit faire dans un contexte donné, et la musique nous place au plus près de cette question. On souhaiterait que tous les musiciens de cinéma aient la chance, une fois dans leur vie, d’être aussi bien compris , utilisés que vous l’avez fait avec Duhamel, personnage exigeant, compliqué, attachant.
A Bertrand.Aucun rapport avec vos films mais une découverte remarquable réalisé par Georges Lampin en 52″Suivez cet homme ».Un matin un petit bonhomme rondouillard sort de son immeuble,allume une cigarette et interpèlle sa voisine d’en face.Il lui demande si son fils arrive.Quelques secondes plus tard un gamin dévale les escaliers.L’homme lui prend la main et l’accompagne jusquà l’école.Il poursuit son chemin vers la gare,s’arrète pour acheter un journal et va s’assoir dans un compartiment près de la fénètre.Cet homme fète ses 50 ans et est inspecteur de Police à Paris.A peine arriver un de ses adjoints vient lui annoncer que les peintres avaient terminer le premier étage et qu’ils allaient débuter les travaux dans son bureau.Il se met en colère tout en découvrant un paquet sur son bureau.C’est une serviette en cuir.Puis en ouvrant une armoire il se remémore deux affaires.La première nous entraine dans un milieu interlope d’une femme homosexuelle et perverse,la seconde est plus complexe avec l’histoire de ce bijoutier(excellent Julien Verdier)qui prétexte un vol de bijoux par deux gendarmes(Guy Decomble et Daniel Cauchy).La scène finale est époustouflante de maitrise et de cadrage surtout la course poursuite entre le policier et le bijoutier.Bernard Blier est dans un de ses meilleurs roles à l’écran entouré d’un casting exemplaire(Yves Robert,Suzy Prim,France Roche toute jeune).Enfin regardez bien le dernier plan quand le policier rentre chez lui et qu’il voit des enfant jouaient aux gendarmes et aux voleurs.Parmi les enfants il y à un petit garçon qui deviendra vingt ans plus tard un acteur au caractère bien trempé.Le dvd est sortie chez LCJ,preuve qu’il y a des bons titres.
A Yves Rouxel
Vous avez raison. Je défendais longuement ce film dans la série mais je n’ai pas trouvé la place dans les 8 épisodes. C’est le seul bon film de Lampin que j’ai vu et je crois même l’avoir signalé ici. Il est écrit par Jacques Remy, le père d’Assayas et Blier joue le même commissaire que Raymond Souplex dans IDENTITÉ JUDICAIRE
J’ai revu »Macao l’enfer du jeu »de Delannoy qui est un film romanesque et curieux à la fois.Il faut souligner qu’éric von Stroheim était un comédien assez exigeant qui demandait aux réalisateurs de changer de dialogues ou même d’improviser certaines scènes.Je pense que le film à été tourner en studio cela se voit visuellement,surtout les séquences qui se déroule dans le port de Macao.Sinon Mireille Balin éclaire de sa beauté cette vamp prise au jeu du personnage de ce vieux marin fatigué de la vie.Delannoy raconte dans le bonus le parcours tourmenté de cette comédienne qui est morte en 67.Il assista à ses obsèques et déclare qu’il y avait personne de la profession car on lui à longtemps reprocher d’avoir vécut avec un allemand pendant et après la guerre.En effet sa carrière s’arreta rapidement.
La chanson, c’est un air de Nadir dans « Les pêcheurs de Perles ».
Un vrai tube qu’on danse sur un rythme de tango dans les thés dansants.
A Yves Rouxel/Bertrand Tavernier :(laissez-passez) j’avais acheté le double DVD sorti après l’exploitation en salles, et chaque fois que je revois le film je ne peux m’empêcher de « traîner » sur le menu du film où ce thème de Bizet (Les pêcheurs de perles), sert de « toile de fond sonore ».
Vu à sa sortie dans un petit ciné de ma ville de naissance, qui a depuis quelques années fermé ses portes…
Oui Rouxel Laissez passer est génial et il nous faute le voir et le revoir à la lumière de Voyage à travers le cinéma français car il prend désormais une dimension supplémentaire avec ce pendant documentaire ( je pense à la série surtout).
LAISSEZ PASSER: pour faire rougir Bertrand, j’en mets une couche de plus c’est un chef d’oeuvre avec LA VIE et QUAI D ORSAY, Gamblin est à mourir de rire à le voir se trimbaler à vélo avion et que sais-je (avec un petit rappel de Dan Dailey dans PLANQUE MALGRE LUI) obligé de répéter son histoire alors que mort de fatigue mais il y a tout le reste, il faut que je le revoie.
Par ailleurs j’ai cherché ce film en bluray, ça n’existe pas, ça m’a surpris. Il me semble que le cinéma français récent est négligé par la restauration hd. Pour le patrimoine on dirait que les éditeurs tapent à l’aveuglette (ADHEMAR de Fernandel…)
A Mb.Par moment le personnage de Gamblin m’a fortement rappeller les personnages bondissants de Belmondo ou du début à la fin d’une histoire il ne prenait ni douche,ni repas et ne dormait jamais.Bien sur c’est un parralèle très éloigné du role de Gamblin.
A MB.Oui surtout la scène quand Devaivre arrive en Angleterre et qui ne parle pas un mot d’anglais.Le superieur de l’armée s’en va se recoucher.J’aime bien dans les films à consonnance dramatique que les réalisateurs mettent un peu d’humour voire de fantaisie,histoire de voir aussi le bon coté des choses.Il est embarqué malgré lui et se demande ce qu’il va lui arriver car il ne connait aucunement le contenu du dossier qu’il à subtiliser dans le bureau « rouge »au fond du couloir.Là par contre je n’ai pas bien compris car au début de l’histoire Tourneur lui dit que c’est le bureau occupé par Clouzot(que l’on ne voit pas dans le film il me semble).Ce soir je vais revoir »Des enfants gatés »qui est un film touchant comme »Daddy nostalgie »(souvenirs d’enfance de Bertrand durant les années 50,je pense).Louis Ducreux est émouvant dans ce role.
à Yves Rouxel: « J’aime bien dans les films à consonnance dramatique que les réalisateurs mettent un peu d’humour voire de fantaisie,histoire de voir aussi le bon coté des choses. »
ma foi, bien d’accord.
En parcourant la filmo de Phil KARLSON, je trouve trois films visiblement tous sortis en 1955, TIGHT SPOT, FIVE AGAINST THE HOUSE et THE PHENIX STORY, les deux premiers produits par la Columbia, le dernier par Allied Artists.
Je ne les connais pas et j’espère (du moins pour les Columbia), qu’ils pourront faire l’objet d’une édition vidéo dans la collection Film Noir de Sidonis qui exploite les films du catalogue de ce studio depuis quelque temps (westerns inclus). Pas interdit pour le dernier aussi d’ailleurs.
A SERVANT Jean-Pierre
Mais FIVE AGAINST THE HOUSE est sorti chez Sidonis et le film est assez décevant et terne en dehors du hold up final où l’on retrouve le talent de Karlson. Les deux autres sont disponibles aux USA, le second dans une anthologie du film noir
A Bertrand Tavernier : (filmo Karlson). Merci pour vos informations. Je n’avais pas vu que FIVE AGAINST était sorti…
a Bertrand.Peut on encore voir »Dear Brigitte »de Henry Koster qui m’avait pas du tout enchanté.Comment James Stewart s’est il retrouver dans cette galère?En revanche « Une incroyable histoire »de Ted Tetzaff est une pépite sortie une dizaine d’années avant « La nuit du chasseur »,il y à quelques ressemblances dans l’intrigue cruelle et cet univers oppressant auquel est confronté ce gamin.Avez vous des renseignements sur Mel Dinelli à qui l’on doit ce scénario ?Merci à vous.
En février 2016, vous abordiez dans cette chronique le film LE CAS DU DOCTEUR LAURENT de Jean Paul Le Chanois. Je l’ai revu récemment et ça été pour moi un véritable plaisir. Comme vous le disiez il ramène – mais un cran en dessous – à son admirable ÉCOLE BUISSONNIÈRE par le choix du cadre où se déroule le récit, les deux personnages principaux, GABIN, le docteur Laurent et BLIER, Monsieur Pascal l’instituteur dans L’ÉCOLE. Deux hommes à l’écoute des autres, qui ne s’emportent jamais (c’est frappant pour GABIN qui là n’a aucune scène disons véhémente) et laissent venir à eux ceux/celles qui doutent, n’osent pas. Deux hommes qui dans leurs professions respectives apportent des idées, des pratiques nouvelles, parfois difficiles à transmettre.
A part quelques scènes du CAS… que j’ai trouvé se terminant parfois de façon abrupte, le film porte souvent (c’était mon ressenti en le voyant) de la joie, de l’espérance. Je pense en particulier à cette séquence où Sylvia MONFORT au volant du vieil autobus amène les femmes de la bourgade à la ville pour venir en aide à Laurent. Sans doute aussi la belle musique de KOSMA doit oeuvrer en ce sens, soutenir ces images, et j’ai trouvé une certaine allégresse dans ce moment du film.
Comme dans L’ÉCOLE… le choix des comédiens est aussi excellent. Mais je n’ai pas trouvé que MONFORT « plombait le film », mais je crois que cela vient un peu de sa diction certes théâtrale (idem dans LES MISÉRABLES de Le Chanois aussi l’année suivante) qui peut decontenancer par moments.
Je crois beaucoup à la sincérité de Le Chanois dans ce film, et comme vous l’aviez souligné dans VOYAGE, c’est vrai, GABIN qu’il soit prolétaire, médecin, juge… n’évolue jamais de la même façon. Et là on le découvre encore sous un angle différent.
Si le film n’a pas tout à fait la force de L’ÉCOLE… il reste à mon goût un excellent film. Je l’avais oublié. Heureux de l’avoir revu.
à Bertrand: est-ce que ça fait une différence, dans un film américain, quand il y a des noms de scénaristes séparés par un « & » par rapport à séparés par un « and »? Il y a aussi les noms non réunis par un signe et qui apparaissent séparément (là, ça doit être les gens qui ont travaillé l’un après l’autre ou séparément)! J’ai pas trouvé dans 50 Ans. Etant donné la rigidité de la Writers Guild je me disais que ça devait être bien codifié.
A MB
Sur ce détail précis, je n’ai guère de renseignements. C’est peut être du au contrat. En tout cas le premier nom est le plus souvent celui qui a écrit la ou les première(s) version (s) du scénario dont parfois on ne garde rien. Il doit y avoir des exceptions. Pour des raisons non définies le nom de Roy Chanslor qui a écrit le premier traitement de Johnny Guitar (qu’il transforme ra en roman) ne figure pas et seul demeure celui de Yordan qui selon Patrick McGilligan n’a modifié que trois scènes. Entre les deux états du film on ne sait pas qui a établi avec Ray la version intermédiaire. Je suis payé pour savoir qu’un générique peut être menteur. Il ne reste rien du premier scénario de François Olivier Rousseau sur la Princesse mais il voulait des droits SACD
à Bertrand merci pour les infos, strictement aux USA, je croyais qu’il y avait des règles draconiennes voulues par la Writers guild vers les années 70 qui s’étaient imposées car dans les films US des années 50 ou 60 ou avant par exemple on voit des génériques bien plus courts d’une part et qui ne signalent la plupart du temps qu’un seul scénariste quand on sait que souvent plusieurs ont travaillé. Les syndicats semblent avoir pris de l’importance à partir de 70-80 et devenus plus exigeants sur les contenus de génériques.
A MB
Ce n’est pas tout à fait exact. Les syndicats ont joué un rôle dès les années 50 (role amorti par le maccarthysme) et certains auteurs ne cherchaient pas obligatoirement à être cité. Ils venaient travailler quelques jours, réécrivait deux ou trois dialogues. Idem pour les cinéastes : Michael Curtiz tourne 10 jours pour terminer FEMMES MARQUÉES, Raoul Walsh a quasiment tourné la totalité de LA FEMME À ABATTRE; A contrario FEMALE crédité au seul Curtiz est réalisé par Dieterle et surtout Wellman. Ce sont les residuals, sommes importantes, qui ont fait tout changer. Si vous ne signez pas, aucun residual sauf si le producteur vous accorde un pourcentage (cadeau de John Wayne à Wellman pour avoir sauvé RING OF FEAR)
A Bertrand, il existe une ressemblance avec le « nègre » dans littérature dans certains des exemples que vous citez où s’agit-il seulement de gens de cinémas empoyés par des studios qui se foutaient d’apparaître sur les génériques ?
J’ai aimé votre émission avec de caunes sur france culture, vous imaginer en grand chef indien m’a fort amusé ! Sur la violence explicitée dans ce nouveau western, que vous m’aviez déjà justifié ici à propos de THE HOMESMAN, en parlant de « c’est ce que vivaient les gens », ne trouvez vous pas que c’est tout aussi fort dans THE SEARCHERS alors qu’on ne voit rien du massacre inaugural ni des cadavres ?
A Stag
Oui mais là, l’écriture du scénario est différente. Les auteurs veulent montrer ce qu’était un raid inattendu; alors que dans The Searchers on s’aperçoit plus tôt du danger dont on évoque l’imminence ce qui permet à Ford de n’en décrire que les effets. Impossible dans l’angle choisi par THE HOSTILE
Sur votre sujet, rien à voir avec le Nègre. Il s’agissait de faire appel (parfois à la demande des cinéastes) à des scénaristes capables de traduire leurs ambitions, de booster, pimenter un script parfois déjà bien élaboré. Ou à des cinéastes à qui ont demandait de refaire une scène d’action, de reprendre une version jugée instable ou simplement ratée (à tort et à raison). Sur un western d’Errol Flynn (MONTANA ?) on a dit que Walsh, Vincent Sherman avaient tenté de donner un peu de vie à ce film signé Ray Enright et le résultat est nul et totalement anonyme.
à Bertrand: ok merci!
A Bertrand:
« Raoul Walsh a quasiment tourné la totalité de LA FEMME À ABATTRE ». C’est ce que je me suis dit à la revision du film qui porte vraiment sa marque, mais je n’ai jamais vu d’autre film signé Bretaigne Windust…
A propos de Philip Yordan que vous citez à propos de JOHNNY GUITAR, il y a un film dont j’aimerais savoir qui a vraiment écrit le scénario, c’est HOUSE OF STRANGERS de Mankiewicz, en particulier à cause d’un dialogue entre Edward G. Robinson et sa femme, où la femme dit qu’ils auraient mieux fait de rester en Italie et de ne pas émigrer en Amérique. En Italie la famille était unie, solidaire, les USA sont le règne de l’égoïsme, du chacun pour soi qui mène à la destruction de la famille. Robinson répond en faisant l’éloge de l’Amérique, de la modernité, de l’individualisme, mais aussi de l’émancipation féminine… je trouve ce dialogue assez ironique et subversif, qui place une critique de l’Amérique dans la bouche de quelqu’un qui représente les valeurs traditionnelles, surtout à cette époque où la HUAC était très active. Je suppose que Mankiewicz lui même est pour beaucoup dans l’écriture du scénario, mais je me demande s’il n’y a pas une deuxième main, partant de l’idée (peut-être fausse) que Yordan n’était qu’un prête nom (mais Mankiewicz n’avait pas besoin de prête-nom…)
A Mathieu
J’ai posé la question à Mankiewicz qui m’a déclaré qu’il avait intégralement réécrit le scénario signé Yordan (écrit par ???) qui était de la merde. « Tout est de moi » disait il et la writer’s Guild a maintenu le nom de Yordan au générique malgré le soutien du producteur Sol Siegel affirmant que Mankiewicz avait tout écrit de A à Z. Mankiewicz furieux a démissionné pendant des mois de la Writer’s Guild. Le cocasse dans l’histoire, c’est que ce scénario a été transposé en western et que Yordan a remporté l’Oscar pour la meilleure histoire
à Bertrand:
Merci pour cette information de première main. Et j’avais oublié le film de Dmytryk qui dans mon souvenir est beaucoup moins bon.
c’est sur France Inter:
https://www.franceinter.fr/emissions/popopop/popopop-13-mars-2018
Bonjour,
Je suis fan depuis toujours de votre cinéma. Et je vous ai cité dans ma petite chansonnette : « Les connectés » (version 2018)
https://www.youtube.com/watch?v=MwcmM929CJ8
Cordialement
André
A Monsieur Rouxel
« les amants » est certainement un film à voir,avec une Gaby Morlay à contre-emploi et un Michel Simon qui retrouve un peu le côté anar des Renoir du début des années 30 ;cependant il n’atteint pas les hauteurs de l’autre Decoin/Simon de 1947, »non coupable » ,un film d’une noirceur telle que seuls Clouzot , Duvivier ,et sporadiquement Yves Allégret (« manèges »)ont atteintes.
A dumonteil
Oui mais ses qualités sont très différentes et pour moi plus novatrices avec des changements de ton surprenants, des retournements pas du tout formatés, une présence de la Nature et du fleuve. C’est la deuxième fois que Aurenche recycle le pirate du Rhone qu’il avait filmé dans son documentaire et transposé dans un personnage secondaire de LETTRES D’AMOUR
A Bertrand.Je suis entièrement d’accord avec vous concernant le Rhone qui joue un role capital dans la trame de ce drame.Puis le film dégage une force visuelle grace à des plans sur la nature(la séquence quand les deux jeunes amants quittent le village et se retrouvent sous un arbre,le vent souffle mais l’espoir est là dit Pilou).Bien sur le personnage de Michel Simon nous rappelle celui de »Boudu sauvez des eaux ».Il porte un maillot de marin et à la même dégaine de mauvais garçon prèt à en découdre avec les gendarmes.Il y à une scène irristible quand Garonne et Maryse décide de se marier,et là on voit surgir un papet qui interpelle les deux gendarmes en leur demandant si ils sont les garçons d’honneur(quelle trouvaille dans les dialogues).
A Monsieur TAVERNIER
Qu’est-ce que ce « pirate du Rhône »? J’ai relu le message de Yves Rouxel ,mais il n’y fait pas allusion .J’avoue mon ignorance totale à ce sujet .
a dumonteil
Aurenche a filmé un documentaire sur Garonne, vrai pirate du Rhone (pêcheur à la dynamite, contrebandier) et ce personnage réel, il l’a réutilisé dans deux films de fiction, démarche incroyablement originale
A Dumonteil.On peut voir un extrait de ce film de Decoin dans »Laisser passer »de Bertrand.
A Yves Rouxel
Et aussi l’histoire de sa conception née plusieurs années avant da réalisation. Et le scénario est d’Aurenche et Wheeler
Bonjour Bertrand Tavernier, la lecture de votre présentation du livre de J.c. Missiaen m’a incité à acheter cet ouvrage. Je ne sais pas encore si j’ai eu raison, hormis que cela m’a permis de « découvrir » votre magnanimité. En effet, chaque fois qu’il le peut, l’auteur vous envoie de méchants, voire vils coups de griffes, le « sommet » étant celui-aussi méchant que bête consacré à votre( très beau film, selon moi) « Une semaine de vacances » ! Votre filmographie, la réussite de vos films, les nombreux récompenses et prix qu’ils ont obtenus, ont-ils fait tant d’ombre à Monsieur Missiaen ? pour qu’il ait tant de rancœur et, peut-être, de jalousie à votre égard ?
Cordialement, merci pour le cinéma.
Georges Malassenet.
P.S. Un nouveau film en vue ?
Ceci me fait penser Bertrand au bonus du film de Phil Karlson »Les frères Rico »ou François Guerif souligne que dans 50 ans vous trouvez le film plat et médiocre,alors quand on écoute vos propos dans le dvd vous vous reprenez car le film est adapter d’un livre de Simenon.J’espère bien qu’il y aura un rectificatif pour les 100 ans?
A Yves Rouxel
Evidemment il est écrit depuis longtemps et j’avais deja écrit ici. Je m’étais gouré à l’époque; ET C’ÉTAIT DEJA CORRIGÉ DANS L’EDITION POCHE où je parlais du climat paranoïaque et oppressant du film et des décors peu conformes aux canons du film noir
Me voilà rassurer mon cher Bertrand.J’ai revu un des derniers bons films de Deray »3 hommes à abattre ».Il y à énormément de plans qui ne sont pas raccord.Notamment la course poursuite en voiture,quand Michel Gerfaut(Delon)se met en chasse du tueur blond.On aperçoit à un moment précis la vitre arrière de ce dernier cassée,le plan suivant,la voiture à retrouver sa vitre(merci carglass).Malgré le casting imposant:Pierre Dux est une espèce de Marcel Dassault en puissance.Il fait la pluie et le beau temps avec son assistant Leprince(Michel Auclair qui était »le parrain »de cinéma de Delon)puis aussi François Perrot et andré Falcon qui sont les sous fifres d’Emmerich.Très bonne bande originale de Claude Bolling,mais le film fait un peu dater.
à Yves Rouxel: j’ai une anecdote sûre sur cette histoire: le stagiaire-accessoiriste s’est fait virer pour avoir changé la vitre il croyait bien faire, un peu comme Peter Sellers au début de THE PARTY.
A MB.si vous avez en réserve d’autres blagues de ce genre je suis preneur car je prépare un ouvrage sur les pépites dans le cinéma français.Dans un des premiers épisodes de la série Disney »Zorro »,le cheval Tornado est de couleur blanche(ETONNANT NON!!!).Depuis quelques années on à même colorisé cette vieille série,vous vous rendez compte Mister Brady!!!
à Yves Rouxel: oui. Surprenant.
A Rouxel : Je me demande si le changement de cheval n’est pas justifié dans Zorro ? S’il ne l’est pas, on peut toujours imaginer une raison. D’ailleurs il me semble que les deux bourrins n’ont pas le même nom.
Plus frappante comme pépite, dans plusieurs épisodes de Zorro, on voit nettement le bras du type chargé de maintenir Tornado immobile en l’absence du cavalier. Dans mes souvenirs, ce sont les éternelles scènes où Zorro , fuyant les tirs nourris et pourris des soldats, saute du haut des murs de la caserne pour une dernière chevauchée héroïque.
Evidemment, sur le blanc des murs, le bras est particulièrement visible.
A Georges.Moi aussi j’ai remarquer à plusieurs reprises que Missien avait une espèce de rancœur voire de jalousie envers Bertrand.Il est peut etre aigrit comme de nombreux réalisateurs de la fin des années 70 qui n’ont pu se renouveller ou qui n’ont pas pu obtenir des financements pour des projets qui ont avortés.Je pensais une nouvelle fois à Yves Boisset.J’essaierais de poser la question à Costa Gavras qui vient sur Toulouse dans le cadre d’une retrospective de ses films.Lui aussi à dut avoir du mal afin de convaincre des producteurs qui se sont engagés sur des films à caractère politique avec des contenus qui ne devait pas plaire au pouvoir politique en place.
A Alexandre Angel : (The Big Gamble de Fleischer). Effectivement je n’avais pas abordé la qualité technique du film. D’accord avec vous, le master est hideux, et en projection je ne sais pas si ce n’est pas pire que sur un écran TV. J’avais interrogé l’éditeur sur la possibilité d’une réédition au bon ratio image, et il m’avait répondu que malheureusement la Fox n’avait pas d’autre master à proposer pour une nouvelle sortie vidéo.
Comme je crois qu’il lit parfois ce blog, j’en profite pour saluer au passage son travail qui m’a permis de découvrir certains titres rares du catalogue Fox.
La question est de savoir s’il vaut mieux renoncer à l’édition d’un titre en raison de sa mauvaise qualité technique (comme le fait parfois Sidonis – article dans Les Années Laser ce mois ci), ou le sortir vaille que vaille malgré ce handicap de taille ?
J’ai conservé cette copie DVD du film de Fleischer, bien que la mauvaise qualité générale ne me donne aucune envie de le revoir. Même constat pour L’ARMURE NOIRE (Levin, 1955) chez le même éditeur, qui « offre » des images souvent floues. Certes le film n’est pas exceptionnel mais plaisant tout de même.
A SERVANT Jean-Pierre
Je pense qu’on DOIT respecter le format original d’un film. Avec le droit moral en France, on peut bloquer une édition. Et ne pas refuser un materiel défectueux est de la paresse tout comme la réponse de la Fox qui, pour ne pas se casser les pieds, donnait juste ce qu’ils avaient sous la main. Si on le refusait, cela les obligeait à fouiller leurs archives. Selon un ami du MOMA, c’était les pires, les plus je-m’en-foutistes
A Bertrand Tavernier : mais les studios ont-ils vraiment toujours autre chose sous la main à proposer ? Ça me rappelle l’édition DVD du film de Keller, LA JOURNÉE DES VIOLENTS où Patrick Brion (je ne sais plus si vous étiez intervenu pour apporter un avis sur ce film), expliquait qu’UNIVERSAL n’avait pas conservé de master au format scope, mais uniquement la version recadree proposée en désespoir de cause par Sidonis.
Après Il est vrai que je ne connais pas du tout les méandres de l’édition vidéo.
a SERVANT Jean Pierre
Quand on cherche on fait des découvertes. Universal a retrouvé des éléments de LAW AND ORDER qui étaient mal indexés suite à une faute d’orthographe
A Bertrand Tavernier : (law and order) là pour une découverte s’en est une !
Je viens de lire la fiche de ce film et ça donne vraiment envie de le voir.
Réaction à chaud comme on dit après avoir vu3hostiles »western réalisé par Scott Cooper qui en co-signe le scénario.Oeuvre crépusculaire dans la droite lignée d »Unforgiven »d’Eastwood,Cooper nous ammène en 1892 ou un détachement de soldats va accompagner jusquà leurs terres ce qui reste d’une tribu d’indiens.Christian Bale révélé par Spielberg avec »L’empire du soleil »nous prouve une nouvelle fois qu’il à la grace et ce magnétisme singulier qui en fait un très bon acteur.a ses cotés on retrouve Wes Study vu dans »Geronimo »de Walter Hill,acteur trop rare sur les écrans.Certaines images sont dures à supporter ,ainsi que les dialogues.J’ai retenu cette scène quand un soldat fatiguer d’avoir tuer tout ce qui marche ou qui rampe(hommes,femmes et enfants)décide de quitter le camp et va voir le chef indien et lui dit: »On ne pardonnera jamais le massacre des indiens ».Je vous conseille à tous »Hostiles »pour sa photographie lumineuse,ses paysages de l’Arizona et sa maitrise qui en fait un grand western.
L’affiche attire l’œil mais j’attendais qqs avis avant de m’y risquer.
Y a t’il d’autres avis avis positifs sur Hostiles?
Hier, j’ai découvert Phantom thread avec délice: une merveille de classicisme assumé voire magnifié.PTA , comme en 2002 son mentor Altman avec Gosford park, a réussi haut la main son film anglais.
Avoir revu récemment Rebecca (qui paradoxalement est bien un film américain) renforce mon admiration envers ce nouvel opus alors que Inherent vice ( son Privé en quelque sorte!) m’avait laissé un peu de marbre.
J’y reviendrai forcément car j’ai été ébloui à divers titres.
A Ballantrae
Entièrement d’accord
à Ballantrae:
HOSTILES vous pouvez y aller: S Cooper dont je vais voir tous les films précédents a fait son western en mettant en avant une figure tte européenne: la lenteur, qui magnifie les dialogues et les visages, aussi du voyage à cheval: on n’épuise pas les montures en galopant! Il a respecté magnifiquement l’utilisation westernienne des paysages, plein les yeux avec certains plans dans des paysages escarpés désertiques (Nouveau Mexique) ou dans les bois du Montana. Sur le plan visuel aussi il faut apprécier le choix quasi obsessionnel des plans de nuit, d’aube ou de crépuscule, les temps de bivouacs étant supérieurs cumulés, aux temps de voyage. Il respecte certains clichés ou en détruit d’autres. Rouxel, ce film est à l’opposé de UNFORGIVEN, HOSTILES est loin d’être aussi noir. Il y a un respect des langues avec l’ennemi juré des Indiens qui parle apache couramment. Ceci me rappele qu’en lisant L’Empire Comanche (merci Bertrand) j’avais appris que les Apaches s’étaient fait esclavagiser et réduit à l’élevage et l’agriculture par les Comanches qui leur étaient supérieurs comme guerriers (ce qui contredit la vision westernienne qui fait de l’Apache l’ennemi terrifiant habituel des Blancs), ceci dit tout dépend de l’époque. Peut-être Cooper se perd-t’il à bien faire sentir le temps qui passe c’est un périple de 800km du Nouveau Mexique au Montana et on peut trouver que le personnage de C Bale change en ouverture d’esprit trop rapidement mais c’est peanuts.
J’ai entendu chez De Caunes qqn dire que la 1ère séquence était insoutenable de violence et je m’attendais à qqch de terrible, mais la personne n’avait jamais du voir FUREUR APACHE!
A MB : C’est intéressant ce que vous dites sur les Apaches mis en esclavage par les Comanches.
Il faudrait lire ça par le menu parce que les Apaches, quand même, comme guerriers ; voir le mal qu’ils ont donné aux soldats US et le fait qu’eux aussi ont soumis des tribus voisines.
En plus, Catlin décrit les Comanches comme des petits gros; vous voyez la différence avec l’Apache moyen…
Peut-être une question de cavalerie ?
J’irai peut-être voir HOSTILES finalement.
… HOSTILES, et cette lenteur générale du film, déclinée par différentes figures de style -du découpage aux dialogues et comportements des acteurs comme je disais- au lieu d’ennui induit quelquechose de rare qui relève de la majesté, de la dignité, de la gravité, trois idées dont on a plus l’habitude de les sentir dans un certain cinéma classique.
à M Pascal: il y a eu apogée et chute des Apaches, tout dépend de l’époque. A part ça 1892 comme date de départ du film me gêne un peu car en 1875 Quanah Parker qui représentait la dernière bande comanche conséquente avait capitulé. Ceci dit, il est possible qu’en 92 il restât encore des petits groupes non soumis comme on voit dans le film, les grandes guerres indiennes étaient terminées en tout cas.
Pour les caractères physiques à l’origine avant les unions avec Mexicains et Américains blancs (parfois des captifs la preuve Cynthia Ann Parker mère de Quanah!), je crois que les Comanches (une partie du peuple maya qui avait émigré vers le nord puis redescendu vers le sud en se fixant dans les grandes plaines au départ puis jusqu’à la frontière mexicaine d’où les affrontements avec les Apaches) étaient plutôt grands et les Apaches petits et trapus (je crois d’origine mongole venus d’Alaska passés par le détroit de Behring mais ai-je entendu qu’ils venaient plutôt d’Amérique du Sud? je reste prudent).
A MB : Si les Comanches étaient des sacrés cavaliers, les Apaches étaient des sacrés coureurs. Ils rigoleraient en voyant dans quel état arrivent nos marathoniens !
à MP: je ne vois qu’un seul film qui ait montré cette capacité d’endurance à la course à pieds c’est WILLIE BOY! on demandait à Polonski ce qu’il pensait de son héroïne (Katharine Ross), il répondit à peu près « Très bien! Elle court comme une gazelle! ».
Ceci dit c’étaient des Paiutes dans le film.
Si vous vous intéressez aux Amérindiens, lisez donc L’Empire Comanche vous allez vous régaler, c’est marrant aussi de comparer les clichés westerniens à la réalité.
http://www.editions-anacharsis.com/L-Empire-comanche-poche
A ballantrae : PHANTOM THREAD est indiscutablement le meilleur film du mois (même du début d’année) que j’ai pu voir. Ecriture des personnages originale (ce que le genre n’habitue pas), maîtrise totale dans la mise en scène, dans la finesse des décors et des costumes, musique et acteurs formidables. Sans doute le meilleur film de PTA depuis THERE WILL BE BLOOD (les films avec Joaquin Phoenix INHERENT VICE et même THE MASTER m’avaient laissés sur ma fin).
Voir ensuite LA FORME DE L’EAU a pour moi été un grand écart. Les critiques y compris sur ce blog avaient été assez bonnes (Bertrand nous l’ayant recommandé après le festival Lumière). Et bien c’est la déception qui l’emporte. Non pas que Del Toro ne maîtrise pas son sujet mais je n’ai absolument pas accroché à cette histoire d’amour entre cette sourde et muette et la « bête ». J’ai trouvé qu’on frôlait parfois le ridicule et un côté nunuche. Côté accentué par des personnages archétypaux : les « gentils » et « le méchant » qui dans la narration ne surprend plus. Là où Philippe Rouyer de Positif a raison (et je ne souscris pas à ces analyses exagérées et peu convaincantes par ailleurs) c’est que Del Toro a le mérite de prendre ses héros parmi les minorités de l’Amérique des années 60 (le gay, l’handicapée physique, le communiste, l’afro américaine) et c’est ce qui en fait sa principale originalité. Trop peu selon moi… De Del Toro je préfère donc rester sur son film le plus original à ce jour qui est LE LABYRINTHE DE PAN.
Rouyer convoque Bunuel et le surréalisme sur le Del Toro dans son article de Positif alors que le vrai film surréaliste du mois est LES GARCONS SAUVAGES : premier long métrage français d’une grande originalité réalisé par Bertrand Mandico. Coté cinéma fantastique et un peu barré entre LA FORME DE L’EAU et LES GARCONS SAUVAGES, mon choix se porte nettement pour le second… Tout n’est pas parfait mais le film à l’image d’un Bunuel est un bréviaire des obsessions érotiques, fantasmées (et supposées) du réalisateur, la forme est dans un noir et blanc magnifique agrémenté de technicolor bichrome, le scénario elliptique joue sur l’onirisme de l’ensemble et les jeunes acteurs (trices) sont très surprenants. Hommage aussi aux classiques de l’épouvante des années 30, à Jean Vigo (les plumes de la bataille de ZERO DE CONDUITE dans une scène enfiévrée et délirante). Un film dérangeant, onirique, surréaliste et érotique à conseiller à tous ceux qui veulent sortir des sentiers battus (Positif en a dit pour le coup le plus grand bien sous la plume de Yann Tobin ce mois-ci). Rajoutons que le cinéma contemporain français est peu enclin à ce genre de film ce qui en fait un autre intérêt. LES GARCONS SAUVAGES m’ont redonné envie de me replonger par exemple dans les films de Guy Maddin autre réalisateur (canadien celui-là) dont on parle trop peu et qui est sans doute trop peu consensuel pour être souvent mentionné ou analysé…
A MB:
Où avez vous lu que les Comanches avaient des origines mayas et les Apaches des origines mongoles? Que l’ensemble des Amérindiens aient des origines asiatiques et qu’ils aient migré à travers la région du détroit de Béring à la fin du paléolithique, à l’époque où les continents asiatiques et américain étaient reliés, est une hypothèse probable, quoique discutée. Que la langue Apache ait des liens de parenté avec d’autres langues amérindiennes parlées au Canada et en Alaska c’est une chose, mais c’est une autre chose de dire que les Apaches auraient des origines mongoles, c’est faire un lien entre deux peuples qui sont apparus des milliers d’années plus tard et qui ont des caractéristiques linguistiques, culturelles, etc… totalement différentes.
A MB : J’enrage qu’il y ait en France si peu de bouquins sur tout ça. Connaissez-vous une biographie de Juh, de Victorio, de Nana, par exemple ?
Et tout ce qu’on aurait pu lire si des journalistes ou des universitaires avaient eu l’idée d’aller tirer les vers du nez des derniers guerriers, des scouts de l’armée, de la population…
Un aspect que j’adore chez les Indiens d’Amérique, c’est le rapport qu’ils entretenaient naturellement avec ce qu’on appelle aujourd’hui le paranormal, la notion de « pouvoir », par exemple.
Bon, je la boucle avant qu’on me reconduise…
Je vais aller voir Hostiles sur vos conseils.
Même sentiment que Damien D face à la folie créatrice de Mandico (dont les courts sont assez ahurissants) dans Les garçons sauvages, condensé de Surréalisme et d’expérimentations digne pendant européen des géniales élucubrations Maddiniennes.
J’ai bien aimé La forme de l’eau qui me semble cependant en deça du diptyque L’échine du diable/Le labyrinthe de Pan.L’important est que ce film le remette en selle pour qu’il nous donne son adaptation de Lovecraft et en plus il est traversé parfois de trouvailles poétiques vraiment belles…mais il est comme assagi dans ses visions.Du coup j’ai revu L’étrange créature du lac noir que je trouve assez intéressant d’autant plus que je l’associe à La dernière séance de l’ami Eddy!
Pas encore vu Jusqu’à la garde dont tout le monde me dit grand bien.
À Ballantrae e tutti
Ce que j’ai bien aimé chez Mandico, c’est le côté insituable, intemporel. Les référence sont visibles, mais parfaitement digérées, c’est un film qui impose un nouveau cinéaste ( s’il faut un long métrage pour être intronisé comme tel) au tranquille culot. Je n’avais pas pensé à Maddin, mais le cousinage est évident – le grain du noir et blanc est également sublime. J’ai vu le Del Toro en compagnie de ma fille, ce qui m’a conduit à être plus que bienveillant pour le film, à partager son émerveillement ; si on a envie qu’un film fonctionne, ça marche. Et comme chez Mandico, les influences sont bien là , mais assumées. J’ai trouvé le méchant intéressant, c’est un peu toujours le même que dans le « Labyrinthe », finalement un pauvre type pris dans un système de valeurs fascistes, dont l’honneur réside surtout dans la résistance à la douleur. Le comédien, avec son côté » Mad men » m’a fait penser à Samuel Labarthe, un de ces physiques comme on n’en fait plus. La créature est très réussie ; merci de rappeler à ce sujet la diffusion chez Mr Eddy, qui est un souvenir cuisant: j’avais acheté les lunettes 3d, qui se sont révélées inutiles car la télé familiale était en noir et blanc… Un souvenir du néolithique…
à Mathieu: c’est pourtant pas faute d’avoir pris la précaution d’évoquer ces origines des Apaches et des Comanches avec prudence! Et il me semble que tous les Amérindiens ne sont pas tous venus du nord par Behring. Je reviens vers vous après une petite recherche…
à Mathieu: la prochaine fois, j’éviterai de picoler trop avant de sortir du comm de cinéma étant donné votre oeil vigilant! Il se trouve que j’ai survolé L’Empire Comanche de Pekka Hämäläinen (merci le copier-coller) et me suis rendu compte que je l’avais lu il y a longtemps, je n’avais pas pris de notes à la lecture et j’ai retrouvé que en fait, non seulement il ne faut pas confondre Mayas et Aztèques mais aussi il ne faut pas pour autant remplacer les 1ers par les seconds dans mon comm ci-dessus attaqué par votre raid intellectuel (et justifié)! C’est toujours plus complexe: Il y avait une vaste population liée par le langage Uto-Aztèquin, une partie à partir de l’an 1000 qui migra vers le sud venant de la mythique Aztlàn (différemment située selon les historiens: https://fr.wikipedia.org/wiki/Aztlan#Hypoth%C3%A8ses_de_localisation.
De la Floride au Nord Ouest de l’Amérique du N c’est large! Ils descendirent jusqu’au Mexique où ils construisirent l’empire Aztèque (apogée: 1400 ou 1500?), pendant qu’une partie d’entre eux, les Numiques, repartirent de la sierra Nevada et migrèrent vers l’est et le nord s’installant jusqu’au nord des Rocheuses, menés + ou – par les Soshones (ou se confondant avec ceux-ci on ne sait pas tout), groupe parent des Numiques (1500), je passe mais une partie de ces « proto-Comanches)a migré de nouveau, vers le sud, s’alliant-mélangeant avec une autre population numique, les Utes, s’installant au Colorado (1800-1850). Je simplifie à outrance cf L’Empire Comanche, p21 et la suite.
Ce que je disais des Apaches venant des Mongoles est léger et doit être refiltré par l’immense échelle du temps, vous avez raison.
Dans ces questions, des zones restent obscures, et j’avais vu un doc sur Arte qui évoquaient des pops européennes traversant l’Atlantique pour rejoindre l’Amérique du Nord et rencontrant d’autres groupes venant d’Europe de l’est! Mon propos hors dvd a assez duré (quoique pas forcément).
à M Pascal: peut-être la collection Nuage Rouge ed du Rocher:
http://nuagerouge.iblogger.org/?i=1
A MB:
J’avoue n’avoir pas fait beaucoup de recherches sur la question. On est dans le domaine de la préhistoire, et dans celui des hypothèses, déduites à partir de l’archéologie, de la linguistique, de l’ethnologie et de la génétique (science très récente, en tous cas l’analyse d’ADN sur des restes anciens est très récente et fait des progrès rapides). Un peuple nomade et très peu civilisé comme les Apaches n’a pas dû laisser beaucoup de traces archéologiques. Les Apaches et les Comanches fascinent à cause de la conquête de l’ouest et du western, mais il y avait (il y a) dans la région d’autres peuples beaucoup plus civilisés comme les Hopis et les Zunis sur lesquels on peut savoir beaucoup plus de choses.
A Yves Rouxel : (HOSTILES). Vu hier avec enthousiasme. Une oeuvre ample et forte, magnifiquement photographiée (extérieurs superbes), et un traitement captivant sur le changement de comportement de ce capitaine farouchement anti-indiens. Ça me fait plaisir d’écrire en 2018 que j’ai aimé en salle un WESTERN. Comme il n’y en a (presque) plus…
Le seul bémol personnel c’est l’aspect rutilant des deux forts du film, comme neufs, les bâtisses d’un blanc éclatant. Mais bon…
(Versions doublées) je réponds ici – n’ayant pas trouvé d’icône « répondre », à votre commentaire sur LES RUELLES.
Personnellement je n’ai visionné que quelques minutes LES FRÈRES RICO en VF, uniquement par curiosité par rapport à votre précédente intervention. Je n’ai vu LES RUELLES DU MALHEUR – excellent mais un peu long à mon avis – qu’en VO. Je ne savais pas que celui-là aussi avait un problème de piste son VF/VO. Par goût je ne visionne que les VO. Je ne sais pas si THE SNIPER bénéficiait d’une piste son VF puisqu’il est uniquement proposé en VO.
A ballantrae, et un avis supplémentaire sur HOSTILES que je suis allé voir hier soir : c’est un très beau western et un très grand film tout court : dur, impitoyable, humaniste. Voilà un acteur Scott Cooper qui aura réussi sa conversion comme réalisateur : la maîtrise de la mise en scène, Christian Bale, Rosamund Pike et Wes Studi habités par leurs rôles, la photo et la musique magnifiques.
Petite question à Bertrand (ou d’autres) : y a t-il une référence historique à la présence d’un soldat français dans les rangs de l’armée américaine en 1894 ou peut-être est-ce juste simplement un élément scénaristique choisi par Cooper (pour diversifier les personnages de sa patrouille) ?
A Damien D
Non il y en a eu des Francais. On fait allusion à des zouaves durant la guerre de Secession. Il y aurait eu un français à Fort Alamo (le déserteur). Il y avait une colonie française en Louisiane, au Quebec bien sur et dans d’autres villes.
A MB : J’ai le GERONIMO (Très Bien) et je me jetterais volontiers sur le Kaywaykla et le Betsinez.
CRAZY HORSE a été une mauvaise surprise car romancé.
Merci aussi pour WILLIE BOY , que je ne connaissais pas.
à M Pascal: il faut absolument voir WILLIE BOY de Polonski, la dernière phrase (mal traduite en stf) est magnifique. C’est chez Sidonis.
Je lirai le Géronimo chez Nuage Rouge, il paraît que ses « mémoires » sont romancées ou retravaillées.
à JP Servant: les forts de HOSTILES c’est comme le château-fort des VISITEURS DU SOIR, il faut bien qu’à un moment ils aient étés neufs! L’absence de rempart autour signale sans doute la fin éloignée des grandes guerres indiennes. Au contraire j’ai vu le côté récent de leur construction comme un détail d’authenticité.
A MB : Les mémoires de Géronimo sont intéressantes quoique bien courtes avec des trous énormes dans la chronologie et les faits ; des incohérences , beaucoup de flou. Je ne suis pas sûr que le journaliste qui écoutait le vieux chef a tellement retravaillé la matière mais Géronimo disait ce qu’il voulait et de la manière qu’il voulait. Pas un mot sur ce qu’il a fait d’atroce, ni simplement sur la haine viscérale (et compréhensible) qu’il a dû éprouver jusqu’à son dernier souffle pour les Américains.
Comme dans à peu près toutes les mémoires, d’ailleurs…
WILLIE BOY doit être apprivoisé, sans doute, car je l’ai trouvé âpre jusqu’à devenir pesant, éprouvant.
A MinettePascal
Non pas toutes les Mémoires. Celles ci sont particulièrement peu diables, dictées tardivement par quelqu’un dont l’écrit n’est pas la culture à quelqu’un d’une autre autre culture, d’une autre langue et qui n’est pas un historien. C’est davantage un scoop de journaliste natif. En tout cas les historiens émettent les plus sérieux doutes et certains ont dit que c’était apocryphe, sans le prouver
à Mathieu: c’est à dire que les éléments d’une civilisation comanche étaient volatiles dés le départ par leur nomadisme: les costumes les outils disparaissent plus facilement que les habitations des sédentaires.Pour l’ADN c’est un moyen de recherche inimaginable il y a 50 ans! merci pour votre mise au point.
HOSTILES de Scott Cooper est l’un des films les plus bêtes qu’il m’ait été donné de voir. Le scénario est d’un convenu, alignant les situations les plus éculées que l’on puisse ne pas imaginer justement, comme si le(s) auteur(s) avai(en)t coché des cases correspondant aux ingrédients qui se doivent, d’après eux, de figurer dans un western.
Et dès que ça se veut un peu original (le personnage de Bale qui lit J. César), c’est l’incrédulité qui nous terrasse !
Comme vous dites, le changement d’attitude et de sentiment de Bale envers ses prisonniers est, peut-être peu rapide, et manque un peu du minimum scénaristique pour que l’on puisse même faire semblant d’y croire…
Quant à la prestation de Rosamund Pike, capable d’une demie-expression… Certes, on comprend qu’elle puisse être un tantinet bouleversée par l’épisode vécue au début mais sur les 134 interminables et étirées minutes de ce film, elle aurait peut-être pu en glisser une autre, d’expression. J’ai vu des films de 4 heures qui semblent des courts-métrages à côté de ce truc.
Et même la façon dont les amérindiens ânonnent péniblement leurs quelques lignes en langue indienne (Cheyenne ? dixit IMDB), répliques visiblement, et auditivement, apprises en phonétique (seul Bale, en excellent acteur qu’il est, les énonce avec fluidité) est éprouvante à regarder.
Revoyons n’importe quel nanar des années 70 et 80, films de Terence Hill et Bud Spencer compris, et nous y verrons 100 fois plus d’inventivité.
A DH
Attention à la simplification. Des officiers qui lisent des classiques latins, il y en avait beaucoup. Lisez les mémoires de Ulysses Grant. Lee pouvait citer par coeur des passages de Plutarque, Ciceron, Jules César (lequel était enseigné à West Point).
Je ne réponds que sur ce point qui prouve que les auteurs en savent plus que vous
Merci pour avoir pointé mon ignorance et votre rectificatif m’invite à me documenter une prochaine fois afin de d’éviter ce type de fourvoiement. Dont acte.
à Bertrand:
C’est ce que je me dis: Fox doit certainement avoir des sources de meilleure qualité que celles utilisées par exemple pour les DVDs de FIVE FINGERS (Carlotta puis ESC, transfert identique) ou FROM HELL TO TEXAS (Sidonis), mais ils ne se donnent pas la peine de les chercher.
A Mathieu
Le festival de New York a montré une magnifique copie de la FUREUR DES HOMMES il y a deux ans
A Bertrand.Il faut que vous demandiez à Gaumont de sortir »Les amants du pont saint jean »d’Henri Decoin qui est un film admirable.Comédie dramatique voire satire sociale le scénario est fort astucieux grace à l’interprétation de Michel Simon et Gaby Morlay qui forme un couple décalé dans ce petit village ou passe le rhone.Garonne et Maryse(c’est son surnom)vivent chichement dans une vieille batisse que leur à préter le maire du village qui tient également le petit café du village.Lui est pécheur à ses heures perdues et elle, boit beaucoup.Pourtant ce couple s’aiment malgré les malheurs de la vie.Le fils du couple sort avec Augusta la fille du maire et un jour ils décident de quitter le village afin de vivre leurs vies ailleurs.Il va se passer des tas de rebondissements avec des moments droles mais aussi des drames,mais je ne peux ici déflorer ici cette histoire forte ou tous les personnages dégagent une force de vie.Parmi les acteurs on reconnait Paul Frankeur qui tient le role du maire puis le jeune Marc Cassot(le fils de garonne)qui fut la voix française de Paul Newman au cinéma.
« crack in the mirror » :deux histoires racontées en parallèle et jouées par les trois mêmes protagonistes ;Welles un pu « Dieu Le Père »comme dans « compulsion » ;les détracteurs diront que c’est pour cacher la banalité de l’intrigue.Par moments l’utilisation des miroirs fait basculer le film à la lmite du fantastique ,ce qui n’est pas rare chez Fleischer :dès « follow me quietly » (1949),il montre une curieuse scène de mannequin qui s’anime ,sans que aucun des codes habituels du film noir américain ne l’annonce.
Chez ce metteur en scène ,si on met les dernières années à part,on trouve des films intéressants et souvent grands dans toute sa carrière : »child of divorce » « follow me quietly » « the clay pidgeon » « the narrow margin » sont « debut de carrière ; »violent saturday, »between heaven and hell » « the girl on the red velvet swing » (basé sur une histoire vraie :une sorte de comtesse aux pieds nus qui finit comme Lola Montès:cette réussite explique simplement l’échec de « la fille coupée en deux » de Chabrol sur le même thème : une fille qui « présente la météo « ne serait plus considérée avec mépris par sa belle-famille de nos jours ) sont « milieu » ; « boston strangler » » blind terror » « 10
rillington place « (stupéfiant) »last run » « the new centurions » (dans lequel le suicide de G.C .Scott ,tellement inattendu qu’il traumatise le spectateur :c’est la scène qu’il retiendra ,plus encore que celle ou Jane Alexander quitte son mari dans le couloir de l’hopital;pas du tout le genre « lethal weapon » )sont fin de (bonne) carrière
plus peut-être que « solyent green » qui ne dynamite pas vraiment le genre(notre « traitement de choc » en est-il si éloigné?) malgré l’admirable scène de E.G.Robinson -qui avait rencontré Heston dès « the ten commandments » -,le western méconnu « spikes gang » est pour moi le chant du cygne du grand metteur en scène : influencé par Penn et « the left-handed gun » ,trois petits voyous suivent un dur, Lee Marvin en qui ils voient un père ;leur ainé (Gary Grimes)dont le père était un religieux farouche -saisissante scene où le tic tac de la pendule se confond avec les claquements du fouet du père-,qui apparaît à son fils et lui dit qu’il le renie et qu’il est déjà mort (comme Mrs Parker le dit à Bonnie au pique-nique familial de cet autre classique de Penn);l’apparition de la femme-inattendue- de Marvin ajoute encore à l’insolite .
A Dumonteil : (Fleisher). J’ai beaucoup aimé LAST RUN pour son côté mélancolique et le personnage désabusé interprété par Scott. Vous me donnez l’envie de revoir THE SPIKES GANG queje n’ai pas revu depuis un certain temps.
A m.Servant
« the last run » avait été commencé avec John Huston ;mais la mésentente du metteur en scène avec Scott lui fait rendre son tablier;la star féminine (Tina Aumont) a été aussi remplacée ;et Fleischer l’a dirigée ;ce n’est pas un de mes préférés de ce dernier ….OK sans plus.
11 mars 2018 à 20:01
à AA: après avoir fait la moue devant SOLEIL VERT je vais jouer au grognon mais j’avais acheté les deux 1ères saisons de OUTER LIMITS et les ai refourguée navré! MON grand film de SF c’est SLEEPER/WOODY ET LES ROBOTS de W Allen<<<
A MB.Je pense que »Soleil vert »de Fleisher est un bon film d’anticipation,avec un Edward J.Robinson touchant dans la scène de son départ.L’univers et l’ambiance du film est sombre,les individus dorment ou ils peuvent dans une chaleur écrasante.Le policier lui aussi est victime de cette surpopulation et du manque de nourriture.Quand il ramène à son compagnon de fortune une tomate,ce dernier pleure car il n’a pas vue de légumes depuis des années.Je revois l’œuvre de Fleisher une fois par an et notamment cette œuvre dure dans le genre.
C’est bien mon cher Mb,vous faites des parralèles en m’imitant un peu. »Woody et les robots »est un film drole mais en cent mille lieux de l’univers de »Soleil vert ».Revoyez »L’étrangleur de Boston »dont la mise en scène est maitisée avec le jeu double du personnage incarné par un Tony Curtis épatant.Il y à aussi ce film avec George C Scott qui date de 71 et qui raconte l’histoire d’un ancien tueur à gages réfugier en Italie,ou il vit paisiblement.Il va accepter pour la dernière fois un contrat.Les scènes de poursuites en voiture sont de grande qualité visuelle.Oublions la fin de sa carrière qui n’est pas à la hauteur du bonhomme qu’était Fleisher que j’admire.J’ai revu »Point limite zéro »de Sarafian qui est un road movie haletant qui nous brosse un tableau »Peace and love »de l’Amérique de la fin des années 60.Un film qui respire la poussière,les roues qui suitent et hélas une critique sociale féroce sur le heros,un ancien véteran du Vietnam devenue pilote professionnel qui à rater sa sortie mais au fond qui à vécut son rève jusqu’au bout de son existence.L’animateur radio »Super soul »est génial quand il s’adresse à Kowalski via le micro en nous balançant de la bonne musique.Sarafian comme Fleisher ou Michael Winner(dommage ses premiers films sont invisibles)font partie de mon panthéon des cinéastes anarchistes et anti-conformistes).
A Yves Rouxel
La vie cinématographique de Sarafian, sa vraie période créatrice fut courte et se limite à trois ou quatre films. J’émettrais de sérieux doutes sur l’anarchie de Winner. Fleischer lui a vraiment subvertit des genres
A Bertrand.Vu hier soir »Les frères Rico »de Phil Karlson.Rien à dire sur le contenu de la mise en scène ni du choix des acteurs(très bon casting).En revanche Calysta et Alain Carradore devrait éviter de proposer un film en version française doublée amputé de plusieurs scènes en version originale.On est perdus quand on écoute les dialogues des personnages en français et tout d’un coup on passe aux voix originales.
A Yves : (Les frères Rico) je n’ai pas encore vu le film. Voulez vous dire que la VF est écourtée par rapport à la VO, d’ou absence de certains passages nuisant à la compréhension de l’histoire ?
Où que le dialogue en français (VF) bascule subitement en anglais ?
J’ai trouvé ce défaut sur le DVD LES NOUVEAUX MONSTRES de Risi (R. Chateau) ou malgré le choix de la VO, subitement au détour d’une scène c’est la VF qui apparaît… sans qu’on y puisse rien changer.
Winner est plus fascisant qu’anarchiste si je me rappelle ses vigilante.
CHER Rouxel: anarchiste, Winner? Damn! dans ses films (et encore) plus que dans la vie alors.
Pour le film avec GC Scott c’est THE LAST RUN/LES COMPLICES… qui se passe et a été filmé en Espagne(Andalousie surtout). Et C’est FleisCher.
A Yves Rouxel : (Soleil Vert / Fleisher)
D’accord avec vous pour SOYLENT GREEN qui n’a rien perdu de sa force, 45 ans après sa sortie en salles. Derrière le prétexte de l’enquête policière menée par Heston, on trouve une peinture assez terrifiante d’une société qui s’ecroule. C’est d’une désespérance…
En vous lisant, je reviens sur THE BOSTON STRANGLER que j’ai revu ce week end et qui m’apparaît virtuose dans le traitement de l’histoire. Découpé en deux parties distinctes, la recherche du serial killer et l’analyse psychologique du cas de Salvo – superbement interprété par Curtis – mis en images sans effets tapageurs ou racoleurs (on ne voit pas les meurtres), les enjeux politiques qui cernent les autorités, incapables d’arrêter le carnage…
De plus, j’avais redouté au début l’utilisation du Split Screen (plusieurs vues sur l’écran), et j’avoue que cette possibilité de suivre plusieurs points de vue et intelligemment faite et ne gêne jamais le suivi de l’intrigue.
J’ai retrouvé des qualités presque similaires à COMPULSION (59), que je n’avais pas revu depuis l’enfance, mais surtout 10 RILLINGTON PLACE avec Attenborough, vraiment glaçant bien que là aussi réalisé sans effets exagérés pour le genre en question.
J’ai toujours trouvé que Fleisher était un talentueux metteur en scène, bien que je ne juge pas sur la dernière décennie de sa carrière n’ayant vu aucun film de la période.
Cet homme a quand même abordé un peu tous les genres cinématographiques avec bonheur. J’avais été par contre assez déçu par THE BIG GAMBLE (61) qui fait un peu penser toutes proportions gardées (à cause de Zanuck, de Juliette Greco ?) à ROOTS OF HEAVEN de Huston. Mais je ne sais pas si le DVD que j’ai visionné (sorti en France il y a 3 ans environ) ne présente pas une copie tronquée à la fin. Une fin « à la serpe ».
Je n’ai jamais pu voir CRACKED IN THE MIRROR. Si l’un de vous connaît…
A SERVANT Jean-Pierre,
c’est surtout que la copie de ce dvd est un pur et dur Pan&Scan des familles. Une horreur..
A Jean-Pierre toujours,
J’ai même rencontré d’autres soucis avec ce dvd de THE BIG GAMBLE : une désynchronisation du son, quelque chose comme ça.
Un des rares dvd en ma possession que j’ai failli jeter à la poubelle sans autre forme de procès (mais je ne l’ai pas fait, en attendant une autre éventuelle nouvelle édition).
Je ne retrouve pas le lien de cette émission de webtv sur J.P Melville qui prétend qu’il était homosexuel et amant de Jean-Claude Brialy. Yves Boisset présent sur le plateau ne le dément pas. Ayant vu une dizaine de fois LE CERCLE ROUGE ( et découvert récemment comme vous le dites dans un document sur Melville, que c’est un film faible… je dirais même un film un peu bidon) je n’avais en effet jamais noté que la rose rouge remise à Delon dans la boite de nuit, se retrouve, au petit matin, dans la main de G.M Volonte. Pas plus que je n’avais prêté d’attention particulière aux relations hommes/femmes dans les films de Melville. Jamais de rapport amoureux, de gestes tendres, de baiser, les femmes étant toujours approchées comme des mecs (Fabrega dans LE 2EME SOUFFLE, Signoret dans L’ARMEE DES OMBRES) ou Belmondo qui balance un paire de tournioles maison à X dans LE DOULOS. Interprétation personnelle : Nahalie Delon dans LE SAMOURAÏ est le double féminisé du personnage masculin. J’imagine mal Melville embaucher une aussi mauvaise actrice pour d’autres raisons que sa ressemblance avec sa vedette. Rajoutons pour étayer cette hypothèse les rapports très ambigus que Delon entretient avec un trans dans UN FLIC. Film d’ailleurs encore plus faible que Le Cercle, où il semble balancer ses fonds de tiroir avant de tirer sa révérence. L’ouverture est d’ailleurs très influencée par IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST. Notons toutefois que dans ce film, Delon échange un baiser avec Deneuve. Cependant la scène est filmée à l’aplomb des personnages, afin de nier les corps et ne laisser à l’image que deux chevelures qui se collent l’une à l’autre. Un autre exemple de ce refus de l’érotisme se remarque dans LEON MORIN… qui n’est rien d’autre que l’histoire d’un homme refusant le désir qu’une femme éprouve pour lui.
En revoyant UN FLIC (totalement bidon, j’ose l’expression) je me dis que Melville est mort au bon moment. Loi de la nature.
A Stephane
Dans LEON MORIN, cet homme est un prêtre et dans l’ARMÉE DES OMBRES Ventura ne peut pas prendre des risques en s’écartant de sa mission. Et vous oubliez Nicole Stephane et renée Cosima dans les Enfants Terribles ou Isabelle Corey dans Bob le Flambeur. Se consacrer à l’amitié virile n’est pas forcément un signe d’homosexualité. On a plaqué cette grille de lecture sur de nombreux westerns parfois à tort. C’était même une tarte à la crème critique. Il y a des westerns où l’homosexualité est patente ou insidieuse mais pas dans tous et dans Melville cela ne rajoute que peu d’intérêt. Et je ne trouve pas Nathalie Delon mauvais dans le SAMOURAI. Il est vrai que Melville ne savait pas très bien diriger les femmes mais comme pas mal de réalisateurs
A Stéphane
Cela fait longtemps qu’on entend ce type d’interprétation à intervalle régulier sur Melville, ou sur les films de gangsters ou les westerns de manière plus générale (on a dit la même chose des héros de John Woo). S’agissant des films de Melville, indépendant de sa vie privée qui n’est pas vraiment le sujet, je suis convaincu qu’il s’agit d’un complet contresens. Les personnages de Melville placent le plus souvent leur code d’honneur au-dessus de tout le reste. Remplacer cela par des sentiments amoureux, ce serait leur enlever à mon sens une bonne part de leur singularité. Ce que ce type d’interprétation révèle, c’est finalement le fait qu’aujourd’hui, il parait aberrant que des personnages puissent se sacrifier pour un « simple » motif amical. Pour moi, toute la beauté des films de Melville tient précisément au fait que ce qui lie les personnages n’a rien d’érotique. Et je ne comprend pas que l’on trouve le cercle rouge « bidon » !
A PIERRE
J’aurais répondu « pfff » à ceux qui auraient dit ça il y a quelques années. Mais suite à un commentaire de BT au sujet du film dans « Le Cinéma de J.P Melville » où interviennent aussi Assayas, Michel Boujut etc (et où vous dites que le film est faible) je l’ai revu est éprouvé cette faiblesse sans avoir à me demander à quel endroit on pouvait la trouver. Les répliques de Montand ne servent qu’à expliquer son personnage et ses « habitants du placard » m’ont fait davantage sourire qu’autre chose. Le « tous les hommes sont coupables monsieur Matteï » est une autre réplique en bois pour donner une illusion de profondeur à des choses qui n’en ont guère. Autant que le déguisement de Bourvil qui porte le trench-coat et les lunettes de Melville. Pour signifier que le personnage est son double ? Pige pas.
Le hold-up est interminable mais assez fascinant parce que sous leurs cagoules je n’arrive plus à savoir qui est qui. L’ensemble sent quand-même la fabrication. Melville, après avoir tourné son chef-d’oeuvre, parait se mettre en orbite autour de lui-même. Il se regarde filmer.
Et dans UN FLIC il ne croit même plus à ce qu’il filme. Je reverrai cependant Le Cercle encore et encore, car un Melville faible c’est déjà plus intéressant qu’un …. fort. La musique froide d’Eric Demarsan fait littéralement corps avec les images. Ecoutez la B.O rejetée de Michel Legrand, ça ne va pas du tout. Et parce que le film est une observation mélancolique d’un monde déjà fini en 1970. Un ballet de morts-vivants, aux limites du fantastique.
A Stéphane
Je partage cette analyse et maintien ce que j’explique dans VOYAGE À TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS. Melville n’est pas un très bon auteur de scénario original mais il est un splendide adaptateur, ce qui est une qualité rare. Et il ajoute maintes touches personnelles. D’avoir une armature le libère
A Stephane, le Cercle me plait beaucoup, le courage de Bourvil, qu’il est difficile de dissocier du film, apporte à son personnage, et certaines scènes, celle de delon et maria volonté échangeant une cigarette, sont fortes, mémorables.
A Bertrand : comme disait ( à peu près ) James Stewart dans « La classe américaine » : « c’est pas parce que deux garçons couchent dans le même lit et portent des pantalons de cuir que ce sont des homosexuels. » ( J’aime bien cette « Classe américaine » pour sa déconne, son jeu avec les codes finalement assez subtil, la qualité des doublages. Le second, troisième degré est parfois agaçant peut-être, avec sa position de surplomb bien Canal+ ; mais les dialogues sont de plaisants signes de reconnaissance. Et je vous taquine un peu : Nathalie Delon, mauvais? Drôle dans le contexte, je sais que nous luttons tous contre de stupides correcteurs d’ortograf…
A Bertrand, j’ai beaucoup aimé Bob le flambeur diffusé il y a peu et que j’ai commandé en dvd pour le revoir, avec le deuxieme souffle et léon morin. J’ai eu le même sentiment sur la jeune actrice dans Bob, et ce film un peu génial où des acteurs que je ne connaissais pas s’en sorte très bien dans un film qu’on croirait avoir été écrit pour Gabin. Le deuxième souffle est sublime, je ne l’avais pas vu depuis 20 ans au moins, un oubli, une chance.
Ce cinéma en vaut tant d’autres que je vénère. Une orientation sexuelle ne bride rien chez un artiste.
Qu’avez vous pensé de la nouvelle adaptation du roman de B Beck par N Boukhrief La confession?
A Ballantrae
Plutôt du bien. J’ai trouvé le film digne et les acteurs formidables
J’en suis très heureux car j’ai moi aussi beaucoup aimé le film de même que les 3 films de NB que nous avons diffusé: Le convoyeur bien sûr mais aussi Made in France , le film qui ne put sortir en 2015 d’abord suite aux attentats de Charlie hebdo puis après le Bataclan.Un cas d’école dans la mesure où un film qui avait su pressentir beaucoup de choses de manière quasi visionnaire , se documenter de manière remarquable est « puni » par l’actualité à ne pas être montré alors qu’il prémunit face au « romantisme » que certains être égarés pourraient trouver à de telles exactions.
J’ai été sidéré de constater que nous diffusions Made in France à Ribérac le jeudi 15 mars et qu’hier un nouvelle attentat sordide ensanglantait notre actualité.
A mon sens un film aussi courageux et important que l’a a été par exemple L’appât!
Son adaptation de Un ciel radieux de Taniguchi pour Arte est très, très belle: pudique, sensible, avec ce qu’il faut de mystère pour un sujet aussi délicat que le deuil.
Et en plus Nicolas est un cinéaste généreux, chaleureux qui sait parler avec passion du cinéma qu’il aime.Il est venu défendre avec passion Friedkin pour la projection de To live and die in LA puis de Sorcerer.
A Stéphane
Le film « Le cercle rouge » de Jean-Pierre Melville est un approfondissement des thèmes apparus dans ses films précédents où le cinéaste cherche plus à faire voir ses histoires qu’à les expliquer, ce qui est la marque même des très grands cinéastes. C’est la mise en scène qui s’avère essentielle pour donner le plus de sens possible aux images de ses films. On parle peu dans les derniers films de Melville et seulement pour montrer ce que l’on fait ou va faire et ce à une époque où le cinéma notamment français est devenu très bavard. Le casse dans « Le cercle » qui est bien entendu un magnifique hommage à celui que l’on trouve dans le chef-d’œuvre de Jules Dassin « Du rififi chez les hommes » dans sa manière quelque peu bressonienne de montrer les gestes plus que les paroles de ses personnages jusqu’à les étirer parfois indéfiniment dans le temps veut rappeler sans doute au spectateur quelle est l’essence même du cinéma et pas seulement du cinéma de Melville. Le cinéma existe pour que l’on voit surtout ce que l’on n’entend pas ou ce que l’on ne voyait plus dans les autres arts au même moment et ce que l’on voit c’est aussi du silence qui rend possible le langage, tout langage. Melville peut être vu comme le dernier des grands cinéastes muets où tout devait être montré dans un film pour être vu et compris. Si un film comme « Le samouraï » est une extraordinaire réussite dans l’œuvre du cinéaste c’est parce que son personnage mutique nous force à chercher le mystère de son âme non pas dans le peu qu’il dit mais dans ses gestes, ses silences et ses regards si expressifs dans leur volonté de ne rien laisser voir.
a Monsieur Servant
Sans doute normal, il n’y a pas de repères. Elle avait tourné dans THE SEARCHERS de Ford sensiblement à la même époque, mais son rôle n’est pas très long.
et que faites vous de « rebel without a cause « ?où elle assume un rôle complexe aux côtés de Dean avec qui elle joue en quelque sorte les parents de substitution de Sal Mineo.
dans « the silver chalice » ,une histoire gratinée de magiciens voulant rivaliser avec les miracles du Christ,elle joue l’amie d’enfance du héros (Paul Newman ,qui détestait le film) qui en grandissant devient….Virginia Mayo affublée d’un des pires maquillages de l’histoire du cinema !!certains ont fait remarquer que cette abherration était la seule magie de ce film édifiant qui fait ressembler « the robe » à un chef d’oeuvre.
toujours à propos de Nathalie WOOD : dans « the star » (1953)qui précède le fameux « chalice » elle est Gretchen la fille de Bette Davis dans le rôle d’une star ,qui,à la « sunset blvd » ,tente un impossible come back.Un bon mélo si on aime le genre.
pardon pour avoir mis un h à aberration
A dumonteil
The STAR est un très bon film tout court pas si melo que cela et qui donne à Hayden un rôle proche de lui où il est d’ailleurs décontracté et fort à l’aide. C’est un des très bons Heisler
Le terme « mélo » n’est absolument péjoratif pour moi ;d’ailleurs comment pourrais-je aimer Sirk ou Stahl sans cela?ma scène favorite est la vente aux enchères des reliques de la gloire de la star.
Je pourrais regarder les deux « imitation of life » à la suite sans m’ennuyer.Et Fanny HURST ,c’est du mélodrame avec un grand M,même bien illustré par Stahl et transcendé par son collègue.
A dumonteil
Entièrement d’accord mais plus que The Star qui ne suit pas les règles du genre : les péripéties dramatiques sont liées au travail ou non travail de l’héroïne pas à un abandon, une trahison
Pour en revenir à « imitation of live » , » 50 ans de cinema americain « m’a fait découvrir un côté réactionnaire chez Sirk que je ne captais pas ;dans le roman de Hurst et dans la version de Stahl(la plus fidèle) ,la servante noire qui est à l’origine du succès -l’heroine n’est pas une comédienne mais une femme d’affaires – grâce à ses crêpes est presque considérée (à son corps défendant) comme une associée ;dans la version Sirk sa seule ambition est d’avoir un bel enterrement (ce qui permet au director de filmer les plus belles funerailles de l’histoire du 7e art);dans les deux versions ,les rôles masculins n’ont pas de relief -John GAVIN est aussi le point faible de « a time
to love »- et pour ce qui est de l’héroïne principale,je préfère de beaucoup la chaleureuse Claudette Colbert à Lana Turner;lourcelles ,qui chronique « images de la vie » (la 1ere version) insiste sur la qualité de Sirk à nouer les deux intrigues (l’amour de la fille pour le soupirant de sa mère ;la tragédie de Annie/Delilah ) ;mais cela déséquilibre quand même le film car ,et tous les gens avec qui j’en ai parlé sont d’accord:c’est la tragédie de la mère noire qui retient toute l’attention,l’autre intrigue lui servant involontairement de faire -valoir.
Le succès du film est alimenté par le scandale Turner.
Après que Sirk a quitté Hollywood ,
cependant,le blond Troy Donahue que Susan Kohner tente vainement de séduire sera ensuite le héros de la trilogie « summer place »/ »Parrish » / « Susan Slade » ,des Delmer DAVES qui sont finalement très proches du mélo sirkien .Et « madame X » ,lui-même un remake,signé David Lowell Rich ,semble fait « à la manière de SIRK » et ce dès le générique ;et la scène du procès (l’héroine mourante défendue par son propre fils avocat qui ne sait pas à qui il a affaire ) est encore plus lacrymale que l’enterrement de « imitation »;et Lana Turner y donne plus d’elle-même .
dans « 50 ans » vous faites aussi remarquer que les prenoms des deux femmes noires (Delilah et Peola) ont été banalisés (blanchis?) en Annie et Sarah Jane et que dans la version Stahl c’est une noire qui joue la jeune Peola;à noter que la scène cruelle de l’école figure dans les deux versions .
On peut aussi remarquer que Donahue forme un couple avec Sandra Dee dans « summer place » et qu’elle jouait un rôle important dans « imitation » ;cependant ni elle, ni Donahue ne parviendront à s’imposer face à leurs ainés Arthur Kennedy (dont la composition d’alcoolique est la meilleure du film) ,Dorothy Mc Guire et Richard Egan ;dans « Parrish »,il souffre moins du voisinage de Malden et de Colbert;et c’est sans doute dans « susan slade » où l’accumulation des événements mélodramatiques rivalise presque avec « magnificent obsession » qu’il est le plus à l’aise,son personnage étant marginal ,il n’a pratiquement pas de scenes avec McGUIRE,qui dans un rôle ou votre « incrédulité doit être suspendue »
La carrière de Donahue après la trilogie Daves (auquel on peut ajouter le mineur » Rome adventure ») périclita vite ;il aura un petit rôle dans « the godfather » où on lui a donné un personnage qui porte son vrai nom (Merle Johnson)
Ces 3 films de Daves sont méconnus ou méprisés en France bien que MM Tavernier et Lourcelles les défendent.
Et oui « splendor in the grass » est un film que l’on peut voir et revoir sans s’en lasser;WOOD est géniale dans la scène de la crise de nerfs dans la salle de bain .
A dumonteil
On les trouvait, ces mélodrames de Davis, dans un coffret américain avec de belles copies0,
A Dumonteil : (N.Wood). Bien sûr, tout à fait d’accord avec vous pour sa prestation dans le film de Nicholas Ray.
Je me suis sans aucun doute mal exprimé dans ma remarque, dans laquelle je ne voulais absolument pas mettre en doute son talent de comédienne. Après tout elle aurait pu être très bien dans le rôle échu à Yvonne De Carlo.
J’ai vu THE STAR mais je n’ai pas de souvenirs précis de son rôle. Je n’ai jamais vu THE SILVER CHALICE de Saville.
J’ai apprécié son talent aussi quand elle était très jeune, comme dans THE GHOST AND MRS MUIR, un chef d’oeuvre de Mankiewicz, le film de Seaton MIRACLE SUR LA 34eme RUE,et après bien sûr comme dans INSIDE DAISY CLOVER dans lequel je la trouve formidable. Je ne parle même pas de WEST SIDE…, c’est évident.
A SERVANT Jean Pierre
C’est surtout qu’elle était davantage le personnage que Carlo dans sa jeunesse et dans le coté plus moderne de son jeu (LA FIEVRE DANS LE SANG)
A Bertrand Tavernier : Bien sûr LA FIEVRE… Je pouvais aussi citer ce Kazan. Ce qui est certain c’est que le choix de Walsh n’était pas dû au hasard.
En parcourant sa filmographie je m’aperçois qu’entre MRS MUIR et THE SEARCHERS, il y a beaucoup de films avec Natalue Wood qui me sont inconnus. J’avais vu il y a très longtemps LA FLAMME QUI S’ETEINT de Rudy Maté, mais je ne me souviens plus de son rôle. Même après, dans les années 60, beaucoup de films inconnus. Je l’aime beaucoup dans la comédie de Blake Edwards, LA GRANDE COURSE AUTOUR DU MONDE (65), avec Curtis et Lemmon, où elle dégageait beaucoup d’humour et de fraîcheur.
J’ai un très bon souvenir aussi de Nathalie Wood dans SEX AND THE SINGLE GIRL, de Richard Quine. Elle savait être marrante.
Deux films sur lesquels je voulais revenir,l’un est sortie en dvd l’an dernier et l’autre vient de sortir en salles. »Trois jours et un enfants »est le 3ème long métrage du cinéaste istaélien Uri Zohar et primé à Cannes en 1967 pour l’interprétation du role masculin.A l’heure ou le cinéma français connaissait la nouvelle vague,Israel à connu un mouvement similaire et singulier:la nouvelle sensibilité loin des films de propagande sionniste véhiculé pendant une trentaine d’années.Ici on va suivre un jeune étudiant qui vit à Jérusalem avec sa petite amie.Un jour il reçoit un coup de téléphone d’un ami qu’il lui demande de garder leur fils de 3 ans.La mère de l’enfant fut le premier amour de cet étudiant quelques années auparavant.Tourné en noir et blanc et très influençé par les films de Resnais,Zohar nous depeint une ville tentaculaire et moderne ou l’individu est écraser par le béton,les immeubles et l’incommunicabilité des ètres.Pendant ces trois jours Eli va apprendre à connaitre et à vivre avec ce petit garçon.Le film est touchant car l’homme pense au bons moments qu’il à vécut avec cette jeune femme.Le temps à passé et il se retrouve dans la dure réalité et sait qu’il ne pourra jamais retourner en arrière.Le second film rend hommage aux »nanars »et l’acteur James Franco à sut brillamment relever le défi et à mis en scène l’histoire de Tommy Wiseau qui au début des années 2000 réalisa « The room »un des plus gros bides de l’histoire du cinéma.On ne sera pas grand chose de cet homme qui prétend venir de la Nouvelle Orléans avec un accent venue des pays de l’est.Déjà lors des castings qu’il passent à Los angeles on lui fait comprendre qu’il à aucun talent pour déclamer Shakespeare,donc il décide d’écrire,de produire avec ses propres dollars,de réaliser et de jouer dans son propre film qui se révelera une catastrophe sur le plan technique.En effet l’équipe est dépassé par la mégalomanie de ce type complétement décalé mais qui veut croire à son rève.Et là Franco nous montre un individu incompris de la majorité des producteurs,directeurs de la photographie ou scripte.La suite leur prouvera le contraire car « The room »est toujours visionner à travers le monde car il y à des millions de fans comme le »Rocky horror picture show »qui viennent dans les salles avec ustensiles et gadjets et tout genres. »The disasters artist »est un pendant des films d’Ed Wood lui aussi un cinéaste décalé et marginal.
Il est évident qu’il existe des liens fondamentaux entre certains films.Prenons le film d’Elio Petri »La 10ème victime »avec Marcello Mastroianni et Ursulla Andress qui date de 65 et est adapter d’un ouvrage de science fiction.La grande chasse est organiser par tous les états afin de réduire la population qui s’accroit.D’un coté on retrouve les victimes et les chasseurs selectionner par des ordinateurs installés à Genève(pays neutre au demeurant).Une course poursuite s’engage dans les rues italienne ou les corps tombent comme les feuilles d’un arbre.Pourtant il y à quelques règles à respecter notamment pas de règlements dans les centres commerciaux,musées,écoles et lieux publics et jamais les enfants sont pris pour cible.Pétri décrit un monde futuriste et ce n’est pas le seul.Yves Boisset lui met en scène un grand jeu télévisé dans »Le prix du danger ».Là aussi à la clé le vainqueur touche le pactole(toujours des dollars).Il doit échapper à une meute de nervis en treillis et rangers et armés jusqu’aux dents.La morale se retourne contre le présentateur vedette(Piccoli dans un grand numero)ainsi que la direction de la chaine(Cremer et Pisier,on croit reconnaitre les pontes de TF1 privatisée qui veulent faire de l’audiance avec la mort).Enfin trois ans plus tard,l’acteur et producteur Paul michael Glaser réalise »Running man »qui est un plagiat du film de Boisset avec un Arnold Sharszenegger dans le role vedette.Il me semble que Boisset avait porter plainte à l’époque et qu’il à gagner le procés(tant mieux pour lui).
à Yves Rouxel: 10EME VICTIME et PRIX DU DANGER sont tirés de deux nouvelles différentes (aux thèmes proches) de Robert Sheckley, RUNNING MAN tiré de Stephen King (ss le pseudo de Richard Bachman), en effet Boisset a attaqué la Fox pour le scénario de RUNNING MAN, je sais pas s’il a gagné. Ceci dit ce type d’histoires futuristes avec vision pessimiste (ou dystopie) c’est rarement convaincant, enfin pour moi.
A MB : Hou la la , vous vous attaquez à ce qu’il y a de plus intéressant dans la science-fiction, ces histoires qui imaginent le futur pour pointer des problèmes actuels. N’aimez-vous pas La PLANETE DES SINGES, SOLEIL VERT, FARENHEIT -je-ne -sais-plus-combien, etc…et la plupart des épisodes de TWILIGHT ZONE ?
à M Pascal: je parle surtout des visions futuristes avec vision pessimiste globale, les TWILIGHT ZONE sont parfois ça ou le contraire. LA SERVANTE ECARLATE, 1984 (les versions pour l’écran je parle) FARHENHEIT 451, ça me gonfle. Les films qui nous plongent dans un univers de vie quotidienne désespérante sont dans le faux en plus, ça va finir mal mais pas comme ça, ça sera pire.
SOLEIL VERT est le seul film de Fleischer qui m’ait barbé.
« fahrenheit 451″(le film) n’est pas pour moi un classique de la sci-fi
« solyent green » a une scène inoubliable :la mort d’EG Robinson (qui se savait condamné)et qui veut manger des fraises.Fleischer a fait beaucoup de très grands films mais il a fait bien pire que « solyent green » : « ashanti » , »amytiville 3D (sic) , »Conan » ; »the big gamble » n’est pas fameux non plus ;je ne vais pas citer TOUTES ses grandes oeuvres ,cela prendrait du temps: mais » the girl in the red velvet swing » (refait en beaucoup moins bien par Chabrol), »between heaven and hell » « compulsion » et » 10 « Rillington place » ,par ex,maintiennent haut l’estime que l’on peut avoir de son talent.
A minette pascal :connaissez -vous dans » twilight zone » « an occurence at oak creek bridge » ,d’après Ambrose Bierce , qui n’est autre que « la rivière du hibou » de Robert ENRICO ,lui m^me partie de « au coeur de la vie » qu’il faut voir en entier??
MM Tavernier ,Ballentrae,Pascal et moi -même avons dit l’admiration que nous inspirait « planet of the apes » (1968),je n’y reviens pas .
Un autre film de science-fiction (mon préféré avec « 2001 » et « planet » ) « invasion of the body snatchers » de don Siegel n’a pas été cité et c’est dommage : comment oublier cette scène où Kevin McCARTHY (!) découvre avec un baiser que….?
M.Tavernier,la fin a-t-elle été imposée au metteur en scène?
A dumonteil
Oui et au scénariste et ils ont essayé de surmonter cette réquisition
A Minette pascal et MB:
A propos de THE TWILIGHT ZONE, j’ai relégué sur la pile des dvds à revendre les deux coffrets Blu-ray des saisons 1 et 2 de la série, sans même avoir visionné tous les épisodes, tant j’ai pris en grippe le ton surplombant et finalement méprisant pour nous autres pauvres humains que Rod Serling imprime à la quasi-totalité des épisodes de la série. Je retrouve en encore plus schématique dans cette série ce que je reproche à certains films américains, comme par exemple ALL THE MONEY CAN BUY de Dieterle, c’est à dire d’être puritain et moralisateur tout en se voulant libéral (au sens anglo-saxon) et humaniste. Un exemple : cet épisode de la série (j’ai oublié le titre), interprété par Everett Sloane, qui incarne un puritain condamnant le jeu (et probablement des tas d’autres choses) se retrouvant par hasard à Las Vegas et devenant subitement accro à la machine à sous, jusqu’au délire, parlant à la machine, etc… comme toujours l’épisode se termine par l’intervention de Serling nous assénant son mépris de ce personnage (et de l’humanité en général). Eh bien moi, si je n’aime pas les puritains, j’aime encore moins le puritanisme (protestant, de droite, de gauche, peu importe), et je n’aime pas qu’on soit puritain avec les puritains eux-mêmes, qu’on juge même les juges, et surtout qu’un auteur se permette de condamner si abruptement un personnage qu’il a lui-même créé. Bon, il y a une autre raison qui fait que finalement j’ai compris que je n’aimais pas THE TWILIGHT ZONE, c’est la forme, la faiblesse de la mise en scène dans la plupart des épisodes. On a pu dire de beaucoup de films (parfois à tort) qu’ils sont du théâtre filmé, THE TWILIGHT ZONE c’est de la radio filmée. Il y a pas mal d’épisodes mettant en scène un personnage solitaire, avec de longues scènes où le personnage est effectivement seul (misérablement seul…), pourtant, soit qu’il y ait un commentaire off, soit qu’il s’agisse d’un monologue intérieur, la parole ne s’arrête jamais, jamais…
A Dumonteil
« Pire que Soylent Green » ???
La barre est placée bien basse pour un des meilleurs Fleischer dont les « visions » sont puissantes (les mecs chargés par les pelleteuses renvoient aux images de la libération des camps) et l’imaginaire obsédant (le New York du film est formidable).
J’ajoute que le générique est un des rares qu’il m’arrive de visionner en boucle avec cette musique de Fred Myrow, qui avait signé celle de SCARECROW.
Vous l’aurez compris, même si je n’en fais pas un chef d’oeuvre, je suis fan.
A Dumonteil : Pour FARENHEIT, il faut lire le livre, qui lui est un vrai classique de la SF.
Pour SOLEIL VERT, je parie que, comme moi, vous ne mangez jamais une fraise du jardin sans penser à cette scène ?
Non, je ne connais pas « An occurence » mais ça pique ma curiosité et je vais chercher.
J’ai mal aux tripes quand je pense au foisonnement de la SFiction pensée de cette époque, qui souvent a eu raison sur l’avenir : la surpopulation, la disparition des livres, l’illétrisme normalisé, la déshumanisation des rapports humains, l’invasion des machines…On vit aujourd’hui dans le monde de Science-Fiction imaginé autrefois.
N’oubliez pas d’oublier mes avis toujours hors de propos, caricaturaux, infondés et rebattus.
A Mathieu : C’est le premier avis négatif que j’entends sur TWILIGHT ZONE mais vous le défendez bien.
En fait, il m’est arrivé de penser la même chose de Molière, par exemple, qui tape en permanence sur l’humanité comme si lui-même se plaçait au-dessus d’elle. Que fait-il d’autre qu’être médisant en dénonçant la médisance ?
Le truc, c’est que je dois aimer qu’on tape sur l’humanité !
D’ailleurs, la pièce de Molière que je préfère, c’est le Misanthrope !
Mais je ne ressens pas vraiment de mépris chez Rod Serling , il faudrait demander aux autres…
J’avoue aussi aimer ça par contraste avec tant de séries ou de films américains d’aujourd’hui débordants d’autosatisfaction et obsédés par le besoin de se congratuler , genre on est professionnel, compatissant, serviable…
A MinettePascal
Différence de taille : Molière écrivait des comédies satiriques et les personnages populaires sont souvent chaleureux. Jamais il ne méprise Arnolphe ou le Misanthrope ni même Don Juan même s’il les railles. Et Scapin ?
à Mathieu TWILGHT ZONE: les saisons 1 et 2 mènent à plein de désillusions face aux dingos qui les portent au + haut, et j’en avais déjà parlé ici(avec Michael Rawls, dont l’humour et la culture me manquent) et ce que vous dites est vrai EN PARTIE, mais si vous ne voyez pas tout vous perdez sûrement: dans la 1 et 2, MIRROR IMAGE, THE AFTER HOURS, THE LATENESS…, SHADOW PLAY sont des sommets oui c’est pas beaucoup de réussites totales, à partir de la saison 3 sans les avoir revus je me souviens de THE ARRIVAL, NIGHT CALL (qui fonctionne sur un argument difficile à faire passer, grâce à Gladys Cooper qui fait tout passer et Tourneur, et Matheson) et SPUR OF THE MOMENT (Matheson encore, épisode réellement effrayant, c’est l’une des rares incursions de TZ dans la terreur pure et sans happy end). Serling oui, est bavard et moralisateur mais signe quand même MIRROR IMAGE et AFTER HOURS pour compliquer un peu. Certains épisodes sont carrément lamentables beaucoup souvent anodins sinon ennuyeux. Souvent c’est Charles Beaumont (scénariste de Corman plus d’une fois) et Matheson qui signent des bons épisodes mais c’est loin d’être toujours le cas! Si vous n’aimez pas LEs 3 1ers cités par moi, vous n’avez plus qu’à revendre les saisons 1 et 2. Cherchez quand même les pépites dans les 3 4 et 5 sur YT ou D Motion soyez patient! L’éditeur français n’a pas prolongé après la sais 2, on retrouve les brs de la suite en région A (verrouillé) et sta hélas…).
A Mr Tavernier : Oui mais vous citez justement des personnages qui ne sont pas visés par la satire. Don Juan , Scapin ou le Misanthrope sont des doubles de Molière qui ne sont pas comiques du tout.
Au contraire du Bourgeois Gentilhomme, du malade imaginaire, de l’Avare, de Trissotin….
A Minette Pascal
Mais même là, je vois une vision satirique, moqueuse à juste titre et lucide en ce qui concerne les médecins mais aucun mépris. C’est un notion plus moderne qui se développera surtout fin 19ème et durant le 20ème
A Mr Tavernier : Il y a certes chez Molière une certaine part de tendresse pour beaucoup , pas pour Tartuffe , Trissotin ou d’autres clairement présentés comme des fripouilles dénuées de conscience, mais le fond du propos reste le même : il s’agit de fustiger les défauts des hommes, de moraliser un brin, donc de prendre une position légèrement supérieure par rapport aux autres.
La question soulevée par Mathieu portait sur Rod Serling : Y a-t-il du mépris dans ses interventions ?
A priori je ne trouve pas, mais peut-être ne faut-il pas voir trop d’épisodes d’affilée ?
A Dumonteil : J’ai vu une version de AN OCCURENCE, mais pas celle de TWILIGHT ZONE, la Robert Enrico, je crois. Ca se passait pendant la guerre de sécession. La fin, je l’aurais jurée, mais c’est une terrible et belle histoire quand même. Merci pour le tuyau, j’aimerais pouvoir comparer avec Rod Serling, maintenant.
à M Pascal: AN OCCURENCE AT OWL CREEK BRIDGE l’épisode de la 4eme DIMENSION, n’est pas un remake de LA RIVIERE DU HIBOU, c’est le même film, Serling avait vu le Enrico à Cannes et l’avait acheté pour l’intégrer dans la 4eme D, il l’a encadré de son laïus habituel. Dumonteil cite AU COEUR DE LA VIE de Enrico puisque ce film adapte trois histoires de la guerre de sécession signées Ambrose Bierce dont LA RIVIERE. Mais ce dernier a aussi été montré séparément. J’aimerais bien voir AU COEUR et surtout LA RIVIERE, mais pas de dvd, toujours passé à côté.
… An Occurence… est aussi le titre de la nouvelle de Bierce.
A MB : OK, je commence à saisir. Il y a cette histoire en audiobook sur Youtube, j’imagine que c’est du bon ouvrage aussi !
A MB:
C’est noté, je vais essayer de voir ces épisodes ou plutôt les revoir car je les ai sûrement déjà vus sans me souvenir des titres. Le problème c’est quand vous avez vu trois ou quatre titres décevants vous n’êtes plus d’humeur à voir le bon qui suit. Ceux que je préfère sont les Matheson basés sur des paradoxes spatiotemporels mais comme vous dites c’est plus compliqué, il doit y avoir aussi des bons épisodes signés Serling. Je dois dire que je ne regarde jamais de séries télé ni anciennes ni récentes et que ce que je demande au cinéma c’est d’abord de ne pas ressembler à une série télé. j’ai revu récemment 12 ANGRY MEN qui ne m’a pas convaincu malgré le talent de Fonda et de quelques autres acteurs (pas tous), pour moi ça sent trop la dramatique télé, on voit trop les coutures, les trucs, les procédés de scénariste.
à Minette Pascal:
Mais si, Alceste est visé par la satire, c’est ce qu’on ne comprend plus aujourd’hui. Alceste est ridicule, mais il n’est pas que ridicule, il a tort et raison en même temps et il n’est jamais regardé de manière méprisante ou condescendante par Molière. Moi Molière et LE MISANTHROPE ne me font pas penser à THE TWILIGHT ZONE mais à ALICE ADAMS de George Stevens, dont le sujet est pourtant tout autre, mais c’est aussi une comédie qui ne fait pas vraiment rire sans rater pour autant son but. Alice Adams est parfois ridicule parfois même antipathique, mais elle est aussi, en même temps (comme dirait l’autre) une jeune femme courageuse et intelligente, et qui a raison d’être ambitieuse, même si on peut trouver l’objet de cette ambition dérisoire.
Alice Adams est une sorte de George/Clyde féminin ,le héros d’un autre film de Stevens » a place in the sun » d’après le roman de Theodore Dreiser dont il n’adapte qu’une partie ;les scènes de bal où ces deux ambitieux apparaissent comme des intrus mais sont remarqués par les deux personnes les plus en vues de la fête :Arthur, ( Fred McMuRRAY) pour la première ,Angela/Sondra (Liz Taylor) pour le second ont beaucoup d’analogies; en outre tous deux ont honte de leur milieu familial :Alice essaie maladroitement d enjoliver sa reception -avec une utilisation snobe du français- ,quant à George /Clyde ,la fille qu’il aime n’entendra la voix de sa mère qu »au téléphone .
Là s’arrête la comparaison : le destin de George /Clyde (Monty Clift ,fantastique) sera tragique (le livre s’appelle d’ailleurs « an American tragedy »)
j’ai dû voir dix fois » a place in the sun »
A Mathieu : Vous allez avoir du mal à me convaincre que Molière a voulu rendre Alceste ridicule. Molière, finalement, vanterait les hypocrisies de la vie sociale, les fausses amitiés, les simagrées du grand monde?
Le texte rend Alceste plus pathétique qu’autre chose et on sent bien que Molière a toute sa sympathie et cherche à le faire aimer du public.
Je ne sais pas pourquoi vous dites qu’on comprend cette pièce de travers.
Je me demande même si un metteur en scène qui choisirait de rendre ce misanthrope ridicule y arriverait.
Il va sans dire que vous n’étiez pas obligé de lire cet avis jusqu’au bout. Si vous l’avez fait, j’espère au moins que votre esprit était ailleurs !
Je ne pense pas que Molière a voulu rendre Alceste ridicule;dans le scène dite des « petits marquis » ,il a même un éclat admirable (« allons,ferme,poussez,mes bons amis de cour »);cependant l’approuve-t-il?Je ne pense pas ,l’honnête homme du 17 eme est homme de société
pour qui l’ascétisme violente la nature ;certes la scène des portraits de Célimène et sa scène avec Arsinoé (ma préférée)montrent une société peu engageante ;mais Molière préfère je pense les positions modérées de Philinte et d’Eliante qui ont accepté le compromis raisonnable.
Ce couple est l’équivalent de Madame Jourdain dans « le Bourgeois ».
Mais brisons là monsieur un pareil entretien
qui pousserait trop loin votre esprit et le mien.
A Dumontel : Oui mais ça fait du bien de se pousser un peu l’esprit de temps en temps.
Molière devait être à la fois Alceste et Philinte, comme tout un chacun.
Le truc, c’est qu’en prenant de l’âge, tout homme perd de son Philinte et aggrave son Alceste.
Qui disait : »Tout homme qui n’est pas misanthrope à 40 ans n’a jamais aimé personne. » ?
Bon, dans la pièce, qui est une comédie, il faut sans doute qu’Alceste fasse un peu rire mais pas à ses dépens. Il fait sourire par son naturel râleur, cynique et provocateur, parce qu’il dit tout haut ce que l’honnête homme de spectateur n’ose pas se formuler à lui-même.
Est-il vraiment misanthrope, d’ailleurs, puisqu’il aime bien Philinte et accepte de supporter un peu les amis de Célimène ?
Et sinon, ça va chez vous ?
A Minette Pascal et Dumonteil:
On peut être ridicule et sympathique en même temps, on pourrait trouver des tas d’exemples chez Chaplin, Lubitsch ou dans la comédie à l’italienne. L’amour aveugle d’Alceste pour Célimène, qui l’empêche de voir ses défauts qui sont justement ceux qui lui font détester le genre humain, le rend ridicule. C’était évident à l’époque et même après. Rousseau reprochait justement à Molière d’avoir rendu le Misanthrope ridicule. Et d’autres personnages évidemment ridicules comme Orgon dans LE TARTUFFE ou même Arnolphe dans L’ECOLE DES FEMMES, ne sont pas que ridicules, d’abord parce qu’il souffrent:
Et je sens là dedans qu’il faudra que je crève
Si de mon triste sort la disgrâce s’achève
Dit Arnolphe, ensuite parce qu’en dehors de leur passion, ce ne sont pas des personnages détestables, mais qui au contraire peuvent faire preuve de générosité et d’hospitalité (Orgon s’est mis en danger en protégeant un ami frondeur).
A Dumonteil:
J’ai revu A PLACE IN THE SUN il n’y a pas longtemps et comme vous la scène du bal m’a fait penser à une scène identique dans ALICE ADAMS que j’avais découvert peu de temps auparavant. Le point commun c’est aussi le regard compassionnel, ou empathique comme on dit aujourd’hui (le mot compassion n’a plus la cote), en tous cas dénué de jugement que Stevens porte sur ses personnages et qui est une des grandes qualités de ce cinéaste.
A Minette Pascal:
« En prenant de l’âge, tout homme perd de son Philinte et aggrave son Alceste ». Ah bon, moi il me semble que quand j’étais plus jeune j’étais plus Alceste (en encore plus ridicule et encore plus pénible) et qu’en vieillissant il me vient une teinture de Philinte…
A Mathieu : Alceste et son amour (pas si aveugle que ça) ne donnent pas envie de rire, je trouve. On a pitié de lui, surtout.
A Mathieu : Une teinture de Philinte ? Est-ce une nuance de coloration capillaire ?
A mathieu
Mais le mot « compassion » est tellement plus humain ,tellement plus émouvant ;de toute façon,avec un acteur du niveau de Monty Clift ,le regard du metteur en scène devient redondant ;itou pour Hepburn même si elle est plus sûre d’elle ,autoritaire et résolue (l’actrice comme le personnage);plus tard dans « suddenly last summer » qui les verra réunis pour notre plus grand plaisir artistique ,Patricia Bosworth raconte dans sa passionnante biographie de Clift que Hepburn était excédée par la brutalité de Spiegel et de la cruauté de Mankiewicz qui harcelait Clift (que l’alcool détruisait) ;à sa dernière prise ,elle cracha au visage du metteur en scène et sur le sol du bureau du producteur (« c’était aussi pour ME venger,ajouta-t’elle);les deux actrices faisaient preuve d’une compassion inouie envers leur infortuné partenaire: à Spiegel qui voulait le virer,Liz Taylor ,sa partenaire de « place » et de « raintree country »et sa plus fidèle amie,retorqua « over my dead body!(=il me passera d’abord sur le corps!)
Bosworth raconte ensuite que Taylor avait mis son salaire en gage (et c’était quelque chose en 1966!)pour que Monty eût le rôle de son mari dans « reflections in a golden eye » .Sa santé ne le permit pas,le rôle échut à Brando ce qui n’empêcha pas le film d’être considéré justement chez nous comme un chef d’oeuvre de Huston(mais pas aux USA où l’on accusa Huston d’avoir édulcoré le roman -rien n’est plus loin de la vérité !)peut-être que Clift aurait été trop près de ce personnage d’officier amoureux d’un simple soldat;mais j’essaie d’imaginer le film (mon Huston favori)avec lui.
A dumonteil
Je pense que Brando sert mieux le film que l’on voit (qui s’est donc créé autour de ce choix) et que Clift aurait été presque trop évident. Mais il est formidable dans FREUD
A M.Tavernier (« reflections « )
Evident oui mais a posteriori ; à l’époque il est évident que Taylor,Huston et le milieu cinématographique « savaient » ,mais le grand public?avant il y avait eu « suddenly last summer » ,un gros succès populaire (une des 10 meilleures recettes de 1959,me revoilà dans mes stats)où son rôle consistait à faire revivre une personne qui était un peu son double : le public « informé » aurait-il suivi en 1959?(Patricia Bosworth,un auteur sérieux, inclut dans son livre une scène terrifiante ,relatée par Frank Taylor,producteur, dans laquelle Clift est étendu sur la table d’un bar « puant l’urine et la bière » avec des homosexuels des deux sexes « rampant sur son corps ,bourdonnant comme des insectes « :on n’ est pas loin de « suddenly « ,vers 1963.
Il suffit de se souvenir en quelles circonstances Rock Hudson a fait son coming out ;en voyant les films de Douglas Sirk quelques années plus tôt ,j’étais « grand public »
Ce que je veux dire : en 1966,si Clift avait été capable de jouer le major PENDERTON -je ne rabaisse pas Brando,absolument excellent ,ainsi que TAYLOR,Julie HARRIS (et son Anacleto)et Brian KEITH tous extraordinaires)- le grand public aurait-il trouvé cela trop évident ?
Tout mes propos sont finalement futiles: nous avons deux chefs-d’oeuvre » suddenly » et « reflections » sur lequel le temps n’a pas de prise .
A dumonteil
Je ne pensais pas du tout à l’homosexualité mais à la fragilité qu’il dégageait à cette époque, plus que pendant A PLACE IN THE SUN et L’HÉRITIÈRE. La scène où il craque aurait été moins inattendue que chez Brando qui fait plus massif
sur lesquels le temps n’a pas de prise pardon.
Oui je vois ce que vous voulez dire;Clift était très fragile :
dans son livre Bosworth raconte que pendant le tournage de « red river » ,le metteur en scène et John Wayne ont essayé de l’entraîner dans leur sillage mais ‘il ne pouvait pas s’entendre avec eux,car leurs blagues macho le répugnaient »;Wayne aurait dit à « life »: « Clift est un petit salaud arrogant »
Brando est d’avantage le personnage de McCullers .Il n’est pas évident qu’un officier pur et dur montre un côté vulnérable(alors qu’il aurait été « attendu » joué par Clift )et sa passion pour le soldat reste cachée et se manifeste par des détails parfois fétichistes(le papier de bonbon);puisque l’on parle de Fleischer ,le personnage de Brando est très loin du capitaine de « between heaven and hell » ,lâche flanqué de ses gardes du corps-mignons.
Le Boisset n’est pas très bon et le film avec Schwarzie totalement oublié, c’est dire!
Sur ces visions montrant avant l’heure ce que devrait devenir la téléréalité mieux vaut revoir qqs films importants tels La mort en direct, le finalement assez bien Rollerball de N Jewison ou encore Skycrawlers de Mamoru Oshii (qui a fait aussi le film définitif sur les vertiges du virtuel avec Avalon).
A ALEXANDRE ANGEL
Bien sûr que « solyent green » est un bon film (pas grand cependant) ;rien que pour la sequence de EG rOBINSON.Mais il a un côté vieillot :les femmes sont considérées comme « des meubles « ,pas très mlf!
Je ne faisais que répondre à MB qui disait que ce film le « barbait »
et bien que je ne considérasse (!) pas « solyent « comme du meilleur Fleischer ,il était bien supérieur au ridicule « ashanti » où Peter Ustinov,sans doute effaré par la bêtise du scénario se parodiait lui-même;et je ne parle pas de « amytiville » et de « conan » …
A MINETTE PASCAL
« FAHRENHEIT 451 » n’est pas un livre de chevet pour moi;je lui préfère les « chroniques martiennes » du même auteur
pour « la rivière du hibou » ,il vaut mieux chercher » au coeur de la vie » qui est un film en 3 segments (sketches ne convient pas ici) de Robert Enrico (le même qui a fait le merveilleux « les aventuriers » avec la sequence inoubliable de l' »emmèrement » de Joanna SHIMKUS)d’apres 3 nouvelles de Ambrose Bierce tiré de « tales of soldiers and civilians « (histoires dela guerre de Secession);au début des années 60,cela ne ressemble à rien de contemporain alors que la nouvelle vague exerçait sa dictature ;on oublie même que cela a été tourné en France tellement les images sont fortes et parfois émouvantes ;le 3eme segment , »la rivière du hibou » plut tant aux americains qu’il devint sous le titre « an occurence at owl creek bridge « un épisode de twilight zone ;on a revendiqué l’influence de ce cours métrage sur »jacob »s ladder « (et par conséquent aussi sur « the others » et « the sixth sense »);il est possible aussi que le grandpapa du film dit « indie » , » carnival of souls » ,bien antérieur ,et le « Alice ou la dernière fugue « de Chabrol -qui a certainement été influencé par le film précédent- aient été aussi marqués par cette nouvelle.
Et vous savez ,moi aussi parfois emporté par mon enthousiasme ,je délire et je manque d’à propos;mais comme chantait Piaf « sans humour on est rien du tout »
A Dumonteil,
Première question au sujet du « mobilier » dans SOLEIL VERT : ces considérations reflètent- elles la mentalité des auteurs du film ou bien ce sexisme monstrueux est-il inscrit dans le pessimisme de l’ensemble du tableau?
Bon, à part ça, je reconnais que la séquence avec toutes les femmes et l’affreux majordome m’avaient parues datées alors même que je découvrais ce film de 1973 en reprise en 1982.
Sinon, plus généralement, je m’étais exprimé déjà sur ce blog dans le sens qui va suivre : je ne trouve pas que Richard Fleischer, qui est un réalisateur que j’adore, soit un réalisateur de chefs d’oeuvre. Je n’ai pas l’impression de ne pas savoir où donner de la tête pour tomber sur un chef d’oeuvre.
Je pense sincèrement qu’il était un grand artisan, intelligent, très doué, expérimenté, ayant un sens aigu du film de genre et qui a réalisé beaucoup de très bons films.
Je ne perds pas au change de raisonner comme cela car ce charme artisanal, je le trouve même, du coup, dans des films (plus ou moins)ratés et je préfère, jusqu’à nouvel ordre, CONAN LE DESTRUCTEUR à CONAN LE BARBARE. Dans cette mesure, SOLEIL VERT reste pour moi un très bon film.
A Mathieu, MinettePascal et MB
Sur TWILIGHT ZONE, j’avoue en avoir vu trop peu pour émettre un jugement étayé mais, de ce que j’en connais, je serais plutôt d’accord avec le second diagnostic de Mathieu, à savoir le côté un peu bavard.
A tort ou à raison, si je devais me payer un coffret dans cet esprit, j’opterais pour THE OUTERLIMITS, série qui a pour moi au moins le mérite d’avoir bercé (?) mon enfance.
A Alexandre Angel
Mais plusieurs de ses films sont très près du chef d’oeuvre et il y avait chez lui une certaine retenue, une modestie qui l’empêchait aussi de signer des navets plombants, démodés dès leur sortie. Sa fin de carrière ne constitue pas le meilleur moyen de l’appréhender
à AA: après avoir fait la moue devant SOLEIL VERT je vais jouer au grognon mais j’avais acheté les deux 1ères saisons de OUTER LIMITS et les ai refourguée navré! MON grand film de SF c’est SLEEPER/WOODY ET LES ROBOTS de W Allen<<<
A AAngels : On sait que vous préférez le silence, Alexandre, et tout particulièrement dans les bergeries…
à AA: WOODY ET LES ROBOTS: franchement à chaque fois que je le revois je me retrouve à mordre la moquette de rire! Woody tentant de passer pour un robot-majordome et se battant contre un gâteau instantané géant à coups de balai! ou Diane Keaton imitant Brando! et l’opération chirurgicale! et le réveil de Woody décongelé et la Coccinelle qui n’a pas démarré depuis des siècles j’en peux plus!…
à A Angel: OUTER LIMITS il n’y a eu que deux saisons, et en y repensant je me demande si je les ai pas vu un peu vite, il y avait un épisode double avec Robert Duvall qui enquêtait sur des enfants dotés de pouvoirs étranges qui m’avait laissé un très bon souvenir… ou était-ce une autre série?…
À MB
Je comprends la lassitude devant « Twilight Zone » – le correcteur voulait m’imposer « Twingo zone »… J’aime bien à petite dose, j’y retrouve un peu l’équivalent des recueils de nouvelles du genre » Histoires à ne pas lire la nuit « , où l’on tombe parfois sur des pépites. Outer limits était bien aussi, et fut la source de délectables terreurs enfantines. Je vois que personne n’a mentionné la dernière série de Serling, » Night gallery », moins bonne mais où la poésie nocturne du noir et blanc faisait place à une esthétique du désenchantement américain, des routes poussiéreuses, du soleil inquiétant. Bon souvenir de Carl Reiner en prof de fac, foudroyé sur place pour avoir moqué les anciens dieux Lovecraftiens. « Class …dismissed. »
Mais…mais MB, pourquoi me parlez-vous tout soudainement de WOODY ET LES ROBOTS?? Je..je ne comprends pas je..
Mais bon, puisque vous en parlez, moi je me poile systématiquement quand les robots doivent se faire démantibuler par des hommes baraqués munis de grosses pinces et que Woody le réalise non sans angoisse.
Il prend la poudre d’escampette en essayant d’être discret et se met à avoir des mimiques chaplinesques irrésistibles.
à AA: je comprends votre étonnement, c’est parce que mon comm aurait dû être collé dans la discussion sur la SF mais ya des extra-terrestres qui foutent le bordel dans mes interventions. Des gros, avec des yeux jaunes. Extraordinaire, la tête de Woody quand le mec aux grosses pinces se dirige vers lui!
Je consulte le site de l’éditeur Sidonis et je vois quelques sorties dans leur collection Film Noir ce mois-ci.
EN MARGE DE L’ENQUÊTE de J.Cromwell, avec BOGART, sur lequel je ne m’attardé pas puisque nous en avons parlé ici dans la dernière chronique je crois.
Dans ceux que je n’ai pas vus,sont annoncés ou peut-être même déjà en vente, LES RUELLES DU MALHEUR (Nicolas RAY) avec BOGART et John DEREK, L’HOMME A L’AFFUT (Edward DMYTRYK), LES FRÈRES RICO (Phil KARLSON) avec Richard CONTE.
Je crois qu’il y en a un autre, mais j’ai oublié le titre.
Des avis sur les trois derniers ?
A SERVANT Jean-Pierre
L’HOMME A L’AFFUT est un film indispensable, une très grande réussite psychologique, humaine avec des images inoubliables. LES FRERES RICO est un très bon Phil Karlson, une adaptation intelligente, insidieuse, faussement lisse d’un roman américain de Simenon super bien joué par Richard Conte
A Bertrand Tavernier : (Film Noir). Merci pour votre avis.
LES RUELLES DU MALHEUR de Ray, dispensable ?
Je pensais l’avoir dans une ancienne édition DVD COLUMBIA mais je confondais avec LES AMANTS DE LA NUIT chez Montparnasse.
A SERVANT Jean-Pierre
Non c’est à voir car on retrouve de manière éparse la personnalité, la sensibilité de Nicholas ray mais le scénario est lourdingue et démonstratif avec de bonnes intentions et Ray s’est gouré sur le choix de John Derek mais pas sur la jeune actrice hyper touchante
« knock on any door »
personnellement j’ai trouvé la composition de John Derek plutôt intense ,culminant dans la sequence où il apprend le suicide de sa femme.Ray ne devait pas en être mécontent puisqu’il l’a repris dans « run for cover » où l’on retrouve la relation père de substitution/fils ;la dernière ligne de « run for cover » où Cagney dit comment s’est conduit Derek est poignante.
M.Tavernier va sûrement retrouver mon goût pour les marginaux dans ce Davey Bishop boiteux et ce Nick Romano « né pour être mauvais » qui me fait surestimer les acteurs qui les interprètent.
A dumonteil
Ray n’en était pas content et Derek pensait que Ray l’avait figé. Il l’a repris dans RUN FOR COVER pour essayer cette fois d’en tirer quelque chose. Je n’ai pas revu le film mais Drek m’avait semblé en dessous du rôle et bien meilleur dans SATURDAY’S HERO et dans L’INEXORABLE ENQUETE. Dans les RUELLES, c’est le personnage qui est touchant plus que lui
oui « the sniper « est brillantissime ;la scène sur le toit est un moment d’anthologie ;le gros plan final aussi ;à voir absolument
Je viens de commander les quatre films noirs et cette collection commence à avoir de l’allure.
Par contre, j’ai quand même une question, Bertrand, que je brûle de vous poser depuis un certain temps.
Je trouve que la collection « westerns » de Sidonis, qui fait ma joie de dvdphile, marque quelque peu le pas ces derniers temps : parutions annoncées et reportées, films qui font « bouche-trou » ou « fonds de tiroir » donnant l’impression que le filon s’épuise, rééditions chez l’éditeur, certes souvent en HD, de titres préexistants parfois dans des copies de qualité similaire (VICTIME DU DESTIN)..
Je sais qu’il existe bons nombres de titres qui pourraient être restaurés (un exemple, la copie actuellement disponible de COLORADO TERRITORY qui n’est pas digne du film) et d’autres tout simplement édités (PURSUED et l’inédit pour moi LAW AND ORDER, d’Edward L.Cahn).
Mais ma question est tout de même la suivante : au delà des soucis de l’éditeur, pensez-vous qu’il reste beaucoup de westerns de valeur que vous pourriez encore découvrir à l’instar de l’inoubliable couplé de 2012 chez Sidonis : PANHANDLE et SHOTGUN! où l’on vous sentait réellement jubiler, dans vos présentations, d’avoir fait de telles trouvailles?
A Alexandre Angel
Oui il y a encore beaucoup de titre mais Sidonis n’a pas accès au catalogue Warner MGM (ou il y a des Walsh, des Gordon Douglas) ni pour le moment à la Paramount (qui inclut Republic et d’autres studios). Je lui ai donné LAW AND ORDER (jusqu’à récemment le négatif était perdu mais en fait indexé à LAW & ORDER ce qui le rendait introuvable. C’est moi qui a dégoté L’ETALON SAUVAGE et je lui ai indiqué ADVENTURES IN SILVERADO de Karlson et THE BIG CAT dans le domaine public. TIN STAR n’est pas sorti en DVD
Et bien voilà qui rassure un peu, merci! En espérant que Sidonis ait accès à tout cela.
A Alexandre.En effet j’ai constater que plusieurs titres annonçés ne sont pas sortis.Personnelement certains westerns de séries B avec Audy Murphy ne sont pas indispensables et sont d’une faiblesse inouie.C’est toujours la même intrigue au niveau du scénario les bons cow boys poursuivent les méchants indiens ou quelquefois une brave et jolie fille se fait kidnapper et un homme d’une grande volonté part à sa recherche.Depuis belle lurette je n’achète plus aucun de ces films ainsi que la collection de chez Artus films .Par contre sur les thrillers et polars il y à effectivement des perles restaurées à juste mesure mais pas inédites en dvd. »L’homme en fuite »ou »La proie »sont déjà sortis dans d’autres catalogues.
A Yves Rouxel
Mais il y a plusieurs Audie Murphy où il défend les Indiens comme l’HOMME DE SAN CARLOS. La plupart son faibles mais il y a un George Marshall amusant avec plein de femmes
A Bertrand Tavernier : vous voulez sans doute parler du FORT DE LA DERNIÈRE CHANCE (1957) avec la truculente Hope Emerson ?
a Yves Rouxel.
J’ai un faible pour LE NETTOYEUR avec Audie Murphy.
Découvert a la T.V alors que je devais avoir 10 ans , j ‘avais adoré le film .
Bien sur , ca n ‘est pas un chef-d ‘oeuvre loin de là mais j ‘ai toujours un plaisir certain à le revoir , en pensant au bonheur que le gamin que j ‘étais avait ressenti.
Le film avec Audie Murphy et un régiment de femmes est, je crois, THE GUNS OF FORT PETTICOAT, une sorte d’Alamo en jupons.
A Bertrand:
THE TIN STAR, le film d’Anthony Mann? Il est sorti en DVD chez Paramount, en R1 aux USA et en R2 en Angleterre, avec des ST Anglais.
A Mathieu
Il était question des films non sortis chez Sidonis
A Alexandre.Vu hier soir le second film de Nicholas Ray »Les ruelles du malheur ».Autant Bogey que le jeune John Derek qui débutait sont formidables.En effet Ray nous dépeint un tableau noir de l’Amérique d’après guerre avec la misère,le chomage,la saleté et la crasse des appartements miteux ou sont entassés des migrants venus d’Europe afin de commencer un nouveau départ.La longue séquence dans le tribunal est filmé de façon intelligente et sans temps mort avec une maitrise.Le point fort sont les flash back qui nous rappelle l’enfance et l’adolescence de ce jeune perdu après la mort de son père.L’homme n’a plus de repères et glisse dans la délinquance et devient le tombeur.Le film ne tombe jamais dans le mélo malgré l’histoire d’amour avec cette jeune femme qui l’aime.
A Bertrand Tavernier : effectivement THE BROTHERS RICO et THE SNIPER sont deux très belles découvertes. Deux films qui m’étaient totalement inconnus.
Je ne vais pas m’attarder sur leurs qualités puisque vous (et GUERIF, BRION, PERE) dites l’essentiel dans les suppléments de ces disques.
Il faut par contre que je revois LES FRÈRES RICO pour deux raisons. D’abord pour cette scène à l’aéroport de Phoenix où Eddie Rico, entre deux avions, rencontre ce type vêtu en costume de cow-boy qui lui rappelle leur ancienne amitié, alors sue Rico ne semble pas le reconnaître. Comme est filmé le bonhomme, qui d’abord regardé Conte sous cape, l’aborde et discuté avec lui, puis l’observe alors qu’il téléphone à son épouse, j’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’un membre du réseau chargé de surveiller Rico. Sauf erreur de ma part, il ne le semble pas pourtant que ce personnage reapparaisse dans la suite de l’intrigue.
D’autre part je vais le revoir en VF (lourd sacrifice) pour essayer d’appréhender le problème dont parlait ici Yves Rouxel l’autre jour. Je l’ai vu en VO et je n’ai rien décelé qui nuise à la compréhension de l’histoire, mis à part le premier point que j’aborde et qui n’est peut-être que volontaire de la part de KARLSON, disons pour le climax.
A SERVANT Jean Pierre
D’Alain Carradore de Sidonis
Pour les Frères Rico, effectivement, la VF est incomplète. Et quand celle-ci l’est et c’est aussi le cas sur d’autres films, nous comblons ces partie par les sous-titres. Ce n’est pas forcément heureux mais il semble que c’est la seule solutions. Sauf si tu as une autre idée ? Nous mettons un carton d’avertissement en début de film.
Par ailleurs le type en habit de cow boy fait partie de la Mafia
A Jean pierre.Pour etre clair pour tous.Quand j’achète un dvd je regarde le film en version originale puis je compare avec la version française doublée.Sauf que pour le film de Ray »Les ruelles du malheur »,il est mentionner au début grace à un carton que certaines séquences de le Vf ont été détériorés donc proposés en version originale sous titré,mais pour ce film il y à au moins 8 coupures de la VF à la VO.Je pense que dans ce cas il est préférable de sortir le dvd qu’en version originale en veillant de mettre les sous titrages en jaune et non en blanc(surtout pour les vieux westerns ou les scènes en fond blanc avec des sous titrages blancs,on ne voit rien du tout).Sauf si on comprend bien la langue anglaise mais ça c’est une autre histoire.
(Les Frères Rico). La piste son française manque de certains éléments, remplacés par la VOST. Effectivement, je comprends mieux le ressenti d’Yves Rouxel à ce sujet. C’est assez désagréable. Je crois qu’il vaut mieux s’engager directement sur la version originale, d’autant que pour le peu que j’ai vu de la VF, le timbre de voix de Richard Conte est bien plus fort et nuancé que celui du doubleur français. Néanmoins, l’éditeur à la courtoisie de prévenir avant la début du film, de cette anomalie.
Merçi à Olivier Père de nous faire découvrir 2 films courts de Lois Weber ( 1ere( réalisatrice américaine?), films datant de 1916 et 1913. Le 1er « Shoes » n’est pas sans faire penser(à part le sujet) à « Régénération » de Raoul Walsh ( meme
année),quand au second « Suspens » quelle maitrise en 10 mn, (la poursuite en voiture vue dans le rétro). Bref, une révélation,merçi ARTE.
Bertrand je n’arrive pas à faire passer un comm sur IN THE FRENCH STYLE, ce n’est pas à cause de certains s mots quand même? Damn!
ça a l’air d’être à cause de certains mots car ci-dessus je les ai supprimés
je recommence sur la page de IN THE FRENCH STYLE.
A MB.Vous vous parlez à vous mème ou est ce une pensée retranscrite?
En tous cas, les trois commentaires de MB plus celui de Yves Rouxel, on dirait un dialogue de film.
Triple lol..
Un film de max Pécas ?
à Yves Rouxel: je retranscris une pensée que je m’adressais à moi-même et à qui ça intéresse. Et soyez content que je l’ai pas dit en anglais!
Non c’est un film rare de Michel Vocoret dont les dialogues sont signées Philippe Clair et Christian Gion.ATTENTION CHEF D’OEUVRE,que les cérébraux se poussent un peu svp.
A Bertrand.Gaumont annonce la sortie de plusieurs pépites rares.Quel est votre avis mon cher Bertrand?Action immédiate de Maurice Labro,Oh qué mambo de John Berry(qui double Robert Ryan dans le film de Clément),Obsession de Jean Delannoy,Les affaires sont les affaires de Jean Dréville,Frederica de Jean Boyer.Merci à vous.
A Yves Rouxel
je n’ai pas vu le Labro ni le Boyer. Oh que Mambo est délirant, parfois lourd mais amusant et cocasse (Poiret et serrault interrogeant carmet qui joue un voleur bègue). LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES, c’est fort bon (bonne pièce d’Octave Mirbeau avec un portrait féroce d’un financier). Le scénario d’OBSESSION m’avait paru sinistre
Merci Bertrand.Je voulais rendre hommage à Samuel L Labarthe qui fut écrivain ,réalisateur mais avant tout un très bon critique de cinéma,proche de Bazin.L’avez vous connu ou rencontrer?
A Yves Rouxel
Samuel Laberthe est un acteur. C’est André S Laberthe le critique
LabArthe
« les affaires sont les affaires » est tout à fait excellent ,Charles Vanel est tout simplement FABULEUX.
« obsession » est inspiré de « silent as a grave » ,une nouvelle de William Irish ,que les scénaristes (dont Delannoy)ont complétement réécrite: elle se passait à New York City (on le suppose car ce n’est pas précisé), ils l’ont transposée dans un cirque en France;la démarche n’est pas sans rappeler celle de HGC qui a situé « celle qui n’était plus » dans une pension pour jeunes gens pour « les diaboliques » .
La nouvelle originale de Irish est poignante et désespérée:tout ce que fait l’héroïne pour sauver son mari de la peine capitale se retourne contre elle.Delannoy en a gardé la trame principale mais n’a pas su saisir le tragique de l’écrivain (ni Robin Davis ,ni Truffaut ne m’ont convaincu non plus dans leurs adaptations);l’histoire est bien interprétée et bénéficie d’une excellente distribution :Morgan,Vallone,Marthe Mercadier;mais ici plus que jamais le cinéma-en-studio dessert le film: la scene sur le port ,sur la place ou se denoue le drame ,cela sent la conserve.Les couleurs font « peinture ».
Cela dit ,l’histoire est pleine de suspense ,avec de bons acteurs ,et cela justifie une vision du film.Mais on peut préférer dans le genre thriller le « Maigret tend un piège » du même Delannoy.
Et non,le De Palma n’est pas un remake!
« frederica » ,je préfère les pépites de chocolat des cookies !
véhicule pour Trénet ,dont on entend plusieurs chansons agréables ;et il a une fiancée si snob qu’elle oblige ses domestiques à lui parler à la troisième personne.
c’est d’ailleurs tout ce qu’on peut dire du film.
Trénet :je ne sais pas s’il est disponible ,mais voyez plutôt son sketch de » la cavalcade des heures » film contemporain injustement méconnu de yvan Noe.
A Tous et toutes.Quand je parlais de peintures,j’évoquais les toiles et non pas l’acrylique ou la peinture à l’eau.D’ou vient l’expression se faire une toile,c’est marrant quand même la langue française.
Oui effectivement Bertrand,ne confondez pas laberthe aux grands pieds et Samuel S Labarthe qui était un bon critique.Je vais finir des travaux de peinture car je m’emmèlle les pinceaux.
A YVES : Que « pinceaux » fasse un calembour à la fois avec « peinture » et avec « Berthe aux grands pieds » est-il volontaire ?
A MinettePascal
attention le syndrome de Lacan vous guette
GOD DAMNIT! Samuel LABERTHE et André S LABARTHE! mais vous l’avez fait exprès là… c’est rien que pour m’embêter, bon je retourne à ma peinture.
A Mr Tavernier : J’imagine que le syndrôme de Lacan est le fait de voir des coïncidences partout ?
Si oui, ça fait un moment que j’en souffre dans sa forme la plus invalidante et aussi la plus contagieuse, MB et AAngel montrant des signes inquiétants.
à M Pascal: ça veut dire qu’on est cinglé? J’en parlerai au gentil monsieur en blouse blanche qui s’occupe de moi toute la journée.
A MB : Ah bon, il s’occupe aussi de vous, le docteur Labarthe ?
C’est vrai qu’il est gentil mais son éternel jeu avec des fers à repasser, quelle barbe !
A MinettePascal
Ah non, moi c’était la maladie de l’agneau fou, mais ça va mieux.
A Monsieur Rouxel
je suis franchement désolé si vous ne me suivez pas.je ne « suis « pas tous les intervenants non plus vous savez .
Action immédiate de Maurice Labro,
C’est le premier Coplan ;bien que Henri Vidal fût la vedette ,c’est aujourd’hui considéré comme « un film de Lino Ventura » (dans un rôle de méchant);on peut le considérer -comme le contemporain « OSS 117 n’est pas mort »- comme des précurseurs du fameux 007
Barbara Laage ,Jacques Daqmine et Nicole Maurey (cette dernière ,mieux vaut la (re)voir dans « journal d’un curé de campagne » )complètent la distribution.
Même Henri Vidal eut de meilleurs rôles (« les maudits » « l’étrange madame X » voire « les salauds vont en enfer » « la bête à l’affût » ou le curieux « quai de grenelle » )
De la consommation courante ;gardez ça éventuellement pour un jour de pluie ,ou un jour où vous voulez regarder un truc où on se distrait sans se poser de question:on en a aussi besoin;
A Dumonteil : (H. VIDAL). Ça me fait penser que le « curieux » QUAI DE GRENELLE dort sur mes étagères depuis pas mal de temps. Je l’ai vu aussi dans un Verneuil que je ne connaissais pas, UNE MANCHE ET LA BELLE (59) avec Isa Liranda, Mylène Demongeot et Alfred Adam. J’ai beaucoup aimé ce suspense.
SURSIS POUR UN VIVANT est bien aussi, avec ses fausses allures de LA CHASSE DU COMTE ZAROFF. Un rôle inattendu pour Ventura. La fin est prévisible certes, mais l’ensemble est plaisant.
Il faut que je revois VIDAL dans FABIOLA de Blasetti, un péplum qui m’avait vraiment plu… gamin.
Isa MIRANDA
A jEAN- PIERRE
tous les films que vous citez sont intéressants
« quai de grenelle » ,généralement honni,est un curieux film en vérité : ramasser des vipères pour les labos est un métier comme on n’en rencontre peu ;et cet incident monté par la presse contre le malheureux héros, la danse de sa petite amie avec un serpent ,l’homosexualité probable du personnage de Tissier, la paranoia galopante du heros ,tout cela nous entraîne loin du style « veillée des chaumières »
« une manche et la belle » est un bon thriller ,mais je crois que Demongeot (et ses seins nus ,brievement) vole la vedette à Miranda.
« Sursis pour un vivant » me fait penser par sa localisation et ces disparitions une par une suivant une sinistre musique à « ten little Indians » ,la version de 1965 justement!mais la fin ,dans le moule de « suspicion » de AH ,Mrs Christie ne se la serait jamais permise .Pas mal .
« Fabiola » a donné le couple Vidal/Morgan ,à la ville et à l’écran ;c’est un bon peplum;on assiste au martyre de saint -sebastien puis des adeptes de la nouvelle croyance ,mais Biasetti n’atteint pas le sadisme et le quasi -délire (bain de Colbert, Elissa Landi livrée à une lesbienne parce qu’elle préfère Jésus à Fredric March)de C.B .de Mille dans « sign of the cross » tourné 15 ans plus tôt.
A dumonteil
Je mettrais quelques be mol :QUAI DE GRENELLE est intéressant mais le scénario s’égare parfois.Je crois que j’en parlais dans une chronique. Je n’aime pas beaucoup UNE MANCHE ET LA BELLE qui souffre comme tous les Hadley Chase d’une absence de personnages. Ce sont des clichés ambulants peu sympathiques et sans lien véritables avec la société (en dehors des flics les plus intéressants) : Vidal est un de ces gigolos qui peuplent ses romans, Miranda, c’est la milliardaire type et comme toujours chez hadley, tout tourne autour du pognon, rien d’autre (escroquerie à l’assurance). la mécanique abstraite de Hadley Chase n’a donné lieu qu’à de très rares bon films (le Aldrich) car c’est une mécanique abstraite sans rapport avec la vie, le monde contrairement à Simenon qui a inspiré de nombreuses adaptations excellentes, avec une véritable épaisseur humaine. Jamais vu FABIOLA
VOILA CE QUE J’ÉCRIVAIS SUR QUAI DE GRENELLE : Ce long métrage aborde le problème toujours actuel de la délinquance, à savoir comment certaines personnes devenues comme étrangères à leur histoire difficile, finissent par déraper, victimes d’un déterminisme implacable (prostituées, meurtriers, personnes désœuvrées), qui les pousse en glissade sur une pente savonneuse et les place en reclus au ban de la société. Mais c’est aussi en parallèle une histoire d’interactions entre deux classes sociales, le modeste quai de Grenelle d’alors et sur l’autre rive de la Seine les quartiers plus cossus du 16e arrondissement de Paris. La thématique de la fatalité, qui parcourt l’œuvre d’un bout à l’autre du film, a été mise entre autres en exergue par un critique de cinéma d’un journal suisse :
« Tel un virtuose, Reinert a libéré la mythologie fataliste grecque de sa gangue littéraire en la transposant au niveau de la réalité cinématographique de l’ici et maintenant. Même l’ambiguë question de la culpabilité humaine, qui souvent se manifeste comme une réaction réflexe dans des situations contraignantes, est ici dévoilée dans sa complexité causale. Les retombées de l’accomplissement du destin se révèlent semblables à une mélodie, tel un leitmotiv douloureux qui parcourt le film ; et même si l’origine de cette fatalité finit par se dévoiler, il est indéniable qu’il y a dans ce réalisateur un maître qui nous révèle, d’une façon éminemment artistique et presque entêtée, ce fatum à l’oeuvre dans les situations relationnelles de l’accomplissement de la vie. »
— H.R., Neue Zürcher Zeitung, 27 mai 1951, édition du dimanche, no 1157. »
On a l’impression de lire un article actuel du Monde et quand on regarde le film, on peut trouver ces éloges un tantinet survoltés et exagérés. Il faut dire que l’interprétation d’Henri Vidal (et l’écriture de son personnage qui ne fait que des conneries) plombe l’entreprise qui ne manque pas d’ambition. Il s’agit d’une adaptation du deuxième roman de Jacques Laurent écrit sous son nom et non plus signé Cecil Saint-Laurent et il participe au scénario. Laurent était un écrivain très talentueux, un Roger Vailland de droite (Lisez LES CORPS TRANQUILLES plus fort que les Drieu La Rochelle, son livre de souvenirs et plusieurs de ses romans à commencer par CAROLINE CHÉRIE qui est très bien écrit et divertissant malgré certains points de vue politiques. Et il prit certaines positions, pour l’avortement, qui lui donnait une singularité. Il fut aussi le patron de Truffaut et des critiques de la Nouvelle vague dans La Parisienne et Arts). Reinert signe ici et là des plans insolites, bien photographiés, avec de vraies recherches visuelles mais l’abus des coïncidences, des péripéties mal construites finissent par avoir la peau du film. Et ce malgré une formidable création de Jean Tissier en antiquaire voyeur torve, gluant, louche, qui collectionne des chaussures et entretient des rapports tordus avec Maria Mauban. Dalban est pas mal en flic et Françoise Arnoul assez craquante même si son rôle d’appât est lourdement surligné
A Monsieur TAVERNIER
Merci beaucoup pour cette relecture de « quai de grenelle » que je considère comme intéressant mais en effet plombé par le personnage principal qui accumule les gaffes;Tissier en effet est excellent .
Quant à » une manche et la belle » c’est du bon cinema de samedi soir,ne lui en demandons pas plus, certains l’ont taxé de « double indemnity » du pauvre .
Pour « CAROLINE CHERIE « ,je ne l’ai pas lu ,mais je trouve le film de Pottier très divertissant avec un commentaire (d’Anouilh?) souvent spirituel « le problème avec les guerres civiles ,c’est que où qu’on aille,on se fait arrêter »;les séquelles sont faiblardes et le remake par Denys de la Patellière nul.Jes soupçonne ce dernier d’avoir voulu surfer sur la vague « Angélique »,alors en pleine gloire.
Ce que je trouve particulièrement dur à gober dans UNE MANCHE ET LA BELLE est la séquence de la partie de cartes que Vidal délaisse pour faire semblant de travailler (déjà ça..), « travail » auquel il substitue l’enregistrement de sa voix. Verneuil et/ou Hadley Chase demandent là au spectateur une suspension d’incrédulité au dessus de ses capacités.
A Alexandre Angel : (Une manche…)
C’est certain le truc est assez gros. Mais si on l’accepte ça passe assez bien je trouve.
Ajoutons sur UNE MANCHE ET LA BELLE qu’il est loin d’être certain qu’il s’agisse du « buste » de Mylène Demongeot que l’on voit dans le film mais plutôt celui d’une doublure ! Le film est loin d’être un très bon film mais il a le mérite de se laisser voir sans déplaisir…
à A Angel: » une suspension d’incrédulité au dessus de ses capacités. »
c’est plutôt une suspension de crédulité? Vu que c’est invraisemblable?
A MB,
C’est une expression un peu bizarre, je le reconnais, que j’ai piquée aux blogueurs d’en face.
Mais si en fait, vous mettez entre parenthèses (vous suspendez) ce moment au cours duquel vous pourriez être incrédule, au cours duquel vous pourriez ne pas y croire (comme pour un sujet fantastique. Autrement dit, vous acceptez d’y croire, voyez-vous, lorsque vous suspendez votre incrédulité (je rame comme une bête).
Or, là, et je m’adresse aussi à Jean-Pierre Servant, ça ne marche pas, c’est trop gros.
Bon OK, c’est tordu..
Et juste pour enfoncer le clou de la suspension (on se croirait dans un garage),c’est comme si, mettons, Verneuil vous demandait de bien vouloir suspendre votre incrédulité le temps de la séquence.
Mais l’expression, je m’en rends compte, convient plus au cinéma fantastique. Vous regardez Superman voler et , si c’est bien fait, vous la suspendez le temps du film votre satanée incrédulité, voyez-vous?
Dans un film réaliste, on est dans la non-crédibilité.
Ouf, j’ai fini.
à A Angel: oui suspendre en tant que « retenir » ou « surseoir » ok comme ça ça marche!
« Dans un film réaliste, on est dans la non-crédibilité. »
Holy mackerel! I’m lost hey what the hell?!
…suspension of credibility
A AAngel : « Dans le réalisme, on est dans la non-crédibilité »
Oui, oui, oui, tout à fait, tout va bien , ne bougez pas, MB et moi vous envoyons le gentil monsieur en blouse blanche.
A Alexandre Angel : effectivement… c’est tordu.
A M Pascal: AA a beaucoup commenté sur le blog ces temps-ci, le pauvre, c’est la fatigue. Alors qu’il faut simplement parler « d’a-suspension d’anti crédibilité teinté d’incrédulité anticyclonique » c’est quand même plus simple, ah là là pauvre garçon il lui faut une bonne cure de visionnage de Dany Boon et intégrale des Tuches ça va s’arranger… c’est triste, quand même, si jeune…
Bon, je vais faire ma petite promenade dés que j’ai retrouvé mon bicorne.
MAIS LAISSEZ-MOI TRANQUILE!!!
A MB : Un garçon jadis si brillant…En être réduit à cet ignoble jargon sans doute apparu en rêve après une soirée trop riche en lectures pseudo exégétiques !
Voyez cette crise de nerf et cette orthographe en déliquescence…
« Tranquile » ! Je n’ai pas de mots…
A Dumonteil et Bertrand Tavernier : QUAI DE GRENELLE. Je lis « ramasser de vipères », et là ça fait tilt. J’ai dû voir le film en partie, puisque je me souviens de celà. Mais la fin ne me revient pas. J’ai dû abandonner mais pas parce que le film ne me plaisait pas. Je ne sais vraiment plus pourquoi. A réinsérer dans le lecteur.
Merci Bertrand pour votre analyse de ce film.
Pour SURSIS c’est vrai cette similitude aussi (partielle), avec le film de Pollock. C’est le seul film que j’ai pu sauver d’un coffret (à très bas prix heureusement) où sont proposés aussi CE SOIR LES SOURIS DANSENT (Juan Fortuny, 57), FOLIES PARISIENNES (Henry Lepage, 56), PANIQUE AU MUSIC HALL (A. Santillan, 58), que j’ai trouvé tous très mauvais, et pas allé au bout pour un ou deux.
SURSIS n’est pas vraiment exceptionnel, mais il y a de très bonnes idées, l’intrigue est soutenue, inventive.
Curieusement pour UNE MANCHE ET LA BELLE, la première vision m’avait semblé limpide, bien rythmée. En le revoyant quelque temps plus tard en famille, j’ai trouvé par contre que l’intrigue était longue à démarrer (La rencontre de VIDAL avec MIRANDA,l’incursion de DEMONGEOT…). Par contre la deuxième partie (préparatifs du meurtre, de l’alibi et la fin), sont très rythmées. Sans doute l’euphorie de la découverte du film…
Visitez le site midcenturyproductions.com que Don(ald) Malcolm nous a signalé en début de semaine .En particulier ,le stupéfiant « timeline of pivotal French film noir » (frise chronologique des films noirs français essentiels )
pour le trouver rapidement ,une fois sur le site ,allez sur « Press » puis descendez jusqu’à ce que vous voyiez timeline of pivotal French film noir (c’est juste au-dessus de l’affiche de « Dédée D’Anvers « )cela va de 1941 « le dernier des six » jusqu’en 1965 » piège pour Cendrillon » et inclut pas mal de films ,si rares parfois,que les bras m’en sont tombés.
ils ont déjà programmé le méconnu « gibier de potence » de Richebé ,déjà réhabilité par Lourcelles et qui prouve que ce metteur en scène n’était pas forcément un pauvre C (Et j’aime JEANSON);rebaptisé « gigolo »
Le « une manche et la belle » dont nous parlons ici a fait l’objet d’une séance:et ils projettent un cycle de 4 ou 5 films « de Vidal »
Leur projet futur:2 films noirs de LUIS SASLAVSKY : « les louves » d’après Boileau Narcejac avec Jeanne MOREAU,Micheline PRESLES , François PERIER et Madeleine ROBINSON et « la neige était sale » ,d’après Simenon ,avec Daniel GELIN et Valentine TESSIER
Il y a aussi un hommage à M.Tavernier.
Jorge est responsable avec son assistant de la cinémathèque de Montevideo en Uruguay.Un jour,ils reçoivent un courrier du ministère de la culture,et là tout va basculer pour cet homme effaçé qui consacre sa vie au septième art.Seul,sans femme ni enfant,il anime chaque semaine sur Radio Capital une émission ou il met en avant la programmation de la cinémathèque qui essait de sortir des sentiers battus.C’est un petit film tourné en noir et blanc qui fait plaisir à voir ou le réalisateur nous montre que le cinéma est une veritable thérapie et une évasion incroyable dans la réalité du quotidien.Le titre est »Une vie utile » de Federico Veiroj.
A MM Servant et Tavernier
IL Semble que ces « chiffonniers » appartiennent à la catégorie « films édifiants » du metteur en scene avec celui sur Saint-Louis et « il suffit d’aimer » notre « song of Bernadette » avec Danielle Ajoret remplaçant J.Jones .Je n’ai pas vu ces deux films
« Goubbiah mon amour » a un scénario absolument indéfendable ,qui défie le simple bon sens ;on y retrouve le côté édifiant car un richissime yatchman(?) demande au jeune artiste (joué par Jean Marais:que diable allait-il faire dans cette galère?)lui commande une statue de Sainte Lucie pour guérir sa fille infirme-que l’on ne voit jamais-;il semble que cette sainte sera utile au heros dans sa lutte contre un gitan joué par le cascadeur/acteur Gil Delamare qui disparaitra tragiquement en 1966 en doublant Marais dans « le saint » .Courte apparition de De Funès .
« Le chevalier de la nuit » avait en Jean -Claude PASCAL l’acteur idéal et Anouihl aux dialogues ;mais là encore ,le scénario ne suit pas ;on coud bout à bout des reminiscences de « la belle et la bête » , de « dr jekill mister hyde » et de « William Wilson » ,la nouvelle de Poe dont le thème est proche du roman de Stevenson.L amateur de fanatastique peut à la rigueur voir ça…
Hors « les chiffonniers » « la cage » est le meilleur des films de Darène que j’ai vus ;une sorte de « Marianne de ma Jeunesse » de la brousse ;film fait en collaboration avec philippe Maury dont c’était le film de fin d’études ;un jeune medecin gabonais revient d’ Europe où il a étudié pour être confronté aux superstitions locales ;renversement des valeurs traditionnelles ,car c’est le blanc (Servais ,aussi présent dans le film précédent)qui croit à la sorcellerie et aux envoutements;il a une souris dans une cage et une femme (mais est-elle réelle?) qui arpente les marais :la beauté de Marina Vlady ajoute beaucoup à l’atmosphère ;de plus les indigènes parlent leur langue et pas le petit-nègre style « Tintin au Congo »;malheureusement gâché par une fin décevante (Darène n’est pas Duvivier).Visible sur youtube.
Jr n’ai pas vu les deux autres films dont parle Monsieur Tavernier)
supprimez ce commentaire s’il vous plait ;il figure ailleurs ,là où est sa vraie place.
Je ne vous suis pas vraiment mon cher Dumonteil dans vos commentaires!!!
A Yves Rouxel
Lesquels, ils me semblent pourtant très pertinent aussi bien sur Cayatte que sur LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES
A Dumonteil : (Le chevalier de la nuit). Darene était venu un jour dans l’émission Le Club sur Ciné Classics (je crois avoir encore la VHS) et les divers intervenants disaient que ce film avait très bonne réputation. Il me semble même que Darene le considérait comme un de ses meilleurs films. Malheureusement je ne l’ai pas vu. Je l’ai repéré dans une boutique DVD d’occasion. Un de ces jours pourquoi pas…
A jean-pierre
ce « chevalier » est handicapé par d’interminables ballets dont le rapport avec l’intrigue m’échappe et une atroce chanson de cabaret ;
Pascal ,Saint-Cyr ,Servais font ce qu’ils peuvent?Mais qu’y peuvent-ils? ;franchement dans le genre « fantastique » voyez plutôt « la cage » sur youtube ,plus original ,malgré de nombreuses maladresses vers la fin ,que cette n+xième version de « dr Jekill et mister Hyde »,si vous voulez voir du Darène.
A Dumonteil : (le chevalier de la nuit ) merci pour le conseil. Je ne connais pas LA CAGE.
Bonsoir Mr Tavernier, dans « Coup de Torchon », la scène de la raie sur le crâne du chien, c’est-y de Jim Thompson, vous ou Jean Aurenche ?? En tout cas c’est très drôle !!
a Catherine
C’est une idée de jean Aurenche
Je l ‘ai revu il y a 3 jours. Un des chefs-d ‘oeuvre de mr Tavernier.
Les Dialogues sont savoureux , un vrai feu d ‘artifice.
Les acteurs sont sublimes. Je pense d ‘ailleurs que la direction d ‘acteurs est la qualité principale de Tavernier.
Beaucoup de comédiens ont été au sommet de leur art sous sa direction.
Connus ou moins connus.
Et quel coup de génie d ‘avoir retranscrit le roman en Afrique durant la colonisation.
Revu hier »L’heure du loup »de Bergman.Oeuvre étrange qui suit le parcours d’un couple de suédois qui habitent une ile.Un jour,la femme retrouve sous le lit un cahier ou son mari écrit ses fantasmes et dessine de curieux croquis.Cadré magnifiquement par Bergman avec une photographie du célèbre Nikvist qui à éclairer la plupard des films du cinéaste.Ce film court flotte entre fiction et réalité pure et décortique la vraie nature des ètres humains.CHEF D’OEUVRE GARANTI.
Oui, L’heure du loup est un film impressionnant comme bon nombre de Bergman et son chef opérateur Sven Nyqvist ( attention à l’orthographe pas si évidente) un orfèvre qui aida le maître à ciseler aussi bien ses lumières pour les films N et B tels que celui-ci ou dans des choix très différents Persona, De la vie des marionnettes (le cauchemar sur fond blanc est l’un des moments les hallucinants qu’il m’ait été donné de voir) ou pour les films en couleur tels Cris et chuchotements et ses rouges extraordinaires, l’apologue sur la guerre injustement oublié qu’est La honte ou encore Fanny et Alexandre qui sait si bien passer d’ambiances nostalgiques et magiques à des contrées plus nettement inquiétantes.
Bergman oui est toujours aussi immense.
A Ballantrae.Merci pour votre commentaire qui m’encourage à revoir l’oeuvre immense de Bergman.En revanche je vous déconseille »La veuve en or »écrit et réalisé par Michel Audiard.C’est une espèce de farce avec des dialogues croustillants mais le film devient pénible au bout d’une demi heure.Passons à »Underfire »de Roger Spotiswoode qui reste un film haletant et fort bien mener par Nick Nolte dans le role d’un photographe reporter qui couvre les guerres dans le monde entier.Trintignant joue un homme d’affaires espion de la cia,c’est un pourri comme on à rarement vue au cinéma.Je ne sais pas ou les exterieurs ont été tournés(je pense au Perou ou en Equateur peut etre)mais la reconstitution est remarquable.
A Yves Rougel
La transition entre le Bergman et le Audiard devrait figurer dans le livre des recors. De plus, en quelques lignes vous balayez large, hyper large. Vous inventez le 390 degré
Oui là cher Rouxel vous me prenez de cours mais vous savez je me risque peu à revoir les films réalisés par Audiard père.
Vous inventez un procédé assez innovant, je suis d’accord avec Bertrand: c’est l’esprit de l’escalier mais revu et corrigé par Escher…
Mais c ‘est ce qui fait le charme de Rouxel.
Quand a LA VEUVE EN OR , c ‘est la plus grosse daube d ‘AUDIARD en tant que réalisateur. Et dieu sait si il en a tournees.
UNDER FIRE a été tourné au Mexique dans les Etats d’Oaxaca et du Chiapas.
Quant au chef opérateur de Bergman, ce n’est ni Nikvist ni Nyqvist mais NYKVIST !
Ne pas confondre donc avec l’acteur Michael Nyqvist décédé en juin dernier.
Mais il ne faut oublier les précédents collaborateurs de Bergman comme Goran Strindberg ou Gunnar Fischer. Il y a une tradition de très grands chefs opérateurs en Suède depuis John Julius, auxquels le talent et la notoriété (méritées) de Nykvist font de l’ombre.
J’ai découvert Bergman, encore lycéen, avec ses films photographiés par Fischer et ce fut un choc dont je me souviens encore!
Bergman / Fisher c’est quand même 12 films entre 1948 et 1960 !
Il ne faut pas toujours ramener Bergman à Nykvist… ou l’inverse, Nykvist a signé la photographie de quelques 120 films dont 22 avec Bergman…
A Ballantrae.Oui j’ai toujours aimer les extrêmes(sauf la droite en politique).Tenez par exemple hier j’écoutais Nougaro qui cassait sa pipe le 4 mars 2004,il chantait »Bidonville »adaptation d’une chanson brésilienne.Et là je suis tomber sur « Ville bidon »réalisé en 74 par Jean Dewever dont on à déjà parler ici avec »Les jambes en l’air ».On va suivre une bande de jeunes ferrailleurs qui récupèrent des morceaux de vieilles bagnoles dans une décharge tenue par Jean pierre Darras.A la tète de la bande on retrouve Daniel Duval puis Bernadette Laffont,ils vont se battre afin que les promoteurs et les politiques décident de fermer la déchetterie.En parralèle Dewever filme le témoignage de personnes qui vivaient dans des bidonvilles entassés comme des sardines.Ils se retrouvent perdus dans ces quartiers dortoirs ou plus personne se parlent.Les locataires préfèrent s’enfermer dans leurs cages à lapins et boire devant la fameuse télévision qui vend du rève à gogo.Le personnage de Robert Castel est excellent,chomeur et sans le sou,on lui vend une cocotte minute qu’il ne pourra pas payer.Déjà le cinéaste s’en prend à l’esprit de consommation à outrance puis des crédits qui endettent les familles les plus pauvres.Quand on analyse bien le film on se rend compte que les choses n’ont pas changer plus de quarante ans plus tard.On à multiplier les chaines de tv,offert des jeux et des matchs de foot et hop le tour est jouer.La note amusante et drole est que la musique de ce film est composée par Michel Legrand avec deux thèmes chantés par Claude Nougaro.En bonus j’ai découvert le premier documentaire de Dewever qui traite de la crise du logement durant les années 50.Film consternant sur l’insalubrité(manque d’électicité,de gaz,d’eau et de toilettes)dans des milieux de logements à Paris mais également en province quand on sait que dans certains villages le tout à l’égout à été installer au milieu des années 70.Des pays voisins tels le Danemark ou les Pays bas ont mis en place un plan d’urbanisme et de logements sociaux dès la fin de la seconde guerre.Tout ceci explique évidemment le coup de gueule et la démission de l’assemblée de l’abbé Pierre en 1954.Je vais revoir le film avec Lambert Wilson.
Voyez aussi ,si ce n’est fait , »les chiffonniers d’Emmaus » de Darène (1955) ;en dépit du talent indéniable de Wilson dans la version plus recente ,ce film en noir et blanc est plus convaincant;court discours de l’abbé Pierre au début.
A Dumonteil : d’accord avec vous. LES CHIFFONNIERS D’EMMAUS de Darène est un très bon film grâce aussi à ses comédiens dont Reybaz dans le rôle de l’abbé Pierre. Et Deniaud, très émouvant.
a SERVANT Jean-Pierre
Qui a vu, de Darène, LA BIGORNE, CAPORAL DE FRANCE et GOUBBIAH MON AMOUR ?
IL Semble que ces « chiffonniers » appartiennent à la catégorie « films édifiants » du metteur en scene avec celui sur Saint-Louis et « il suffit d’aimer » notre « song of Bernadette » avec Danielle Ajoret remplaçant J.Jones .Je n’ai pas vu ces deux films
« Goubbiah mon amour » a un scénario absolument indéfendable ,qui défie le simple bon sens ;on y retrouve le côté édifiant car un richissime yatchman(?) demande au jeune artiste (joué par Jean Marais:que diable allait-il faire dans cette galère?)lui commande une statue de Sainte Lucie pour guérir sa fille infirme-que l’on ne voit jamais-;il semble que cette sainte sera utile au heros dans sa lutte contre un gitan joué par le cascadeur/acteur Gil Delamare qui disparaitra tragiquement en 1966 en doublant Marais dans « le saint » .Courte apparition de De Funès .
« Le chevalier de la nuit » avait en Jean -Claude PASCAL l’acteur idéal et Anouihl aux dialogues ;mais là encore ,le scénario ne suit pas ;on coud bout à bout des reminiscences de « la belle et la bête » , de « dr jekill mister hyde » et de « William Wilson » ,la nouvelle de Poe dont le thème est proche du roman de Stevenson.L amateur de fanatastique peut à la rigueur voir ça…
Hors « les chiffonniers » « la cage » est le meilleur des films de Darène que j’ai vus ;une sorte de « Marianne de ma Jeunesse » de la brousse ;film fait en collaboration avec philippe Maury dont c’était le film de fin d’études ;un jeune medecin gabonais revient d’ Europe où il a étudié pour être confronté aux superstitions locales ;renversement des valeurs traditionnelles ,car c’est le blanc (Servais ,aussi présent dans le film précédent)qui croit à la sorcellerie et aux envoutements;il a une souris dans une cage et une femme (mais est-elle réelle?) qui arpente les marais :la beauté de Marina Vlady ajoute beaucoup à l’atmosphère ;de plus les indigènes parlent leur langue et pas le petit-nègre style « Tintin au Congo »;malheureusement gâché par une fin décevante (Darène n’est pas Duvivier).Visible sur youtube.
Jr n’ai pas vu les deux autres films dont parle Monsieur Tavernier)
A Bertrand Tavernier : (R. Darene) non je ne connais pas LA BIGORNE et GOUBBIAH. D’ailleurs mis à part ces CHIFFONNIERS, je n’ai pas vu les autres réalisations de Darene.
A SERVANT Jean-Pierre
je ne sais pas si on perd grand chose
Assez déçu par PARIAS DE LA GLOIRE, avant dernier film de Henri DECOIN (1964), qui vient de sortir chez Gaumont Découverte. Adaptation par Roger DELPEY d’un de ses romans (Soldats de la boue ?) le film raconte la haine d’un homme envers les allemands après la mort de son frère dans une embuscade en 1944. Engagé dans la guerre d’Indochine, le hasard lui fait rencontrer un civil allemand dont l’avion s’est écrasé près du poste qu’il occupe avec une poignée de compagnons d’arme. Peu a peu le français va reviser son jugement envers son ennemi juré. Incontestablement je m’attendais à mieux dans le confrontement entre le militaire français (Maurice RONET) et l’allemand (Curd JURGENS). C’est assez léger du point de vue psychologie des personnages (même si ça n’enlève rien au jeu des comédiens),les scènes s’enchaînent sans jamais captiver, les séquences de guerre sont assez platement filmées et alternent avec d’innombrables stock shots gonflés en format scope. Reste quelques scènes valables avec Folco LULLI (sans doute un peu âgé et « enrobé » dans son rôle de chef de poste ?) et la dernière scène entre RONET et JURGENS,bien filmée mais qui arrive un peu trop vite. Enfin la copie proposée est assez mauvaise durant les premières 66 minutes du film (durée approximative 95 mn) affichant un noir et blanc terne et des passages flous. Brusquement ça s’arrange dans la dernière demi heure. Après Il est vrai que cette collection propose ses titres (parfois très rares) « en l’état ».
Je n’ai pas reconnu DECOIN dans ce film que je ne connaissais pas et qui m’a laissé une impression d’inachevé (je n’ose pas dire bâclé). Pas convaincu.
A SERVANT Jean-Pierre
C’était un film de commande tourné dans une mauvaise période pour Decoin qui, découragé, filmait tout cela sans conviction. Mieux vaut revoir MALEFICES
Entièrement d’accord avec Jean pierre pour ce film d’Henri Decoin.Le film manque de punch,à part quelques scènes d’actions pures l’ensemble est assez plat et on ne reconnait nullement Decoin.Petit détail,on retrouve Jurgens et Lulli dans »Oeil pour oeil »qui est là un bon film.La séquence amusante est quand le singe garde le prisonnier vietnamien.
,on retrouve Jurgens et Lulli dans »Oeil pour oeil »qui est là un bon film
Exact :je n’y avais pas pensé !revu récemment , »oeil pour oeil » est un peu lent dans sa première partie mais vous empoigne dans sa seconde et ne vous lâche plus ;je suis très heureux de voir tous ces jugements positifs sur AC!
Dans « les parias de la gloire » ,la jeune chinoise est jouée par Tiny Yong ,une éphémère chanteuse pop des sixties (« tais toi petite folle » adaptation de « foolish little girl » des Shirelles)
Je suis d’accord avec Monsieur Tavernier,d’autant plus que j’ai toujours beaucoup aimé les romans de MM Boileau-Narcejac ;le film de Decoin suit le roman qui était en fait écrit comme une longue confession au producteur de la république.Juliette Greco est juste comme on imagine son personnage quand on lit le bouquin.
Outre les célébrissimes « vertigo » -ou contrairement au roman ,AH dévoile le pot aux roses longtemps avant la fin- et « les diaboliques « -que HGC a complétement réécrit et qui a été remaké horriblement dans les années 90- que vous connaissez, il y a dans le genre adapté-de-Boileau-Narcejac « les louves » de luis saslavsky avec une excellente distribution (Moreau,Presles,Périer,Robinson) revu dernièrement qui tient assez bien la route « meurtre en 45 tours » d’ Etienne Périer,mais dont le denouement est téléphoné.
POur Decoin,à part « maléfices » tout ses films des années 60 sont à l’image de ces « parias de la gloire » (quelle coincidence,Curd jurgens était précisément l’Allemand qui….): »le masque de fer » ,une anémique adaptation de Dumas « casablanca nid d’espions »que même Ronet ne peut sauver;jetons un voile pudique sur « nick carter va tout casser » qui ne casse rien et son sketch nul du film à sketch nul « la française et l’amour » .Mieux vaut revoir « non coupable » « la fille du diable » « bébé donge » « les inconnus dans la maison » les amoureux sont seuls au monde » -qui a fourni une phrase d’introduction à M.Tavernier Pour sa passionnante série-ou le méconnu « les amants du pont saint jean » pour se souvenir qu’il fut un grand du film noir.
AU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE !La passion du ciné vous pousse à des lapsus révélateurs!
If I might dive in to such august company for the first time, I would first like to thank Bertrand for joining us in Los Angeles last June for a « dip of the toe » into the French noirs long withheld from view but so eloquently described by M. Dumontiel, who’s been a prime guide for us–a hero, in fact!–as we make the effort to bring these films to US repertory theatres (beginning in 2014). Bertrand’s documentary and the additional television material (which we await here impatiently) is the cornerstone and has opened our eyes in countless ways–our followers in San Francisco were thrilled to see Eddie Constantine for the first time in half a century (CET HOMME and LUCKY JO) and we hope to do that again soon in Chicago.
I wanted to interject a question to M. Dumontiel particularly due to his admiration for Andrée Clement (which we share!), who is memorable particularly in FILLE DU DIABLE, which we now have with English subtitles. We’re interested in having a special one-night event in August featuring FILLE to commemorate Clement’s 100th birthday, but wondered if there are any viewable copies of her subsequent film with Serge Reggiani, COINCIDENCES, which from M. Dumontiel’s description has a role for Clement that is in a similar emotional region as FILLE. It would be quite something to be able to screen both, and I am grateful for any assistance that might make that possible. But COINCIDENCES seems as rare as Decoin’s LES AMANTS DU PONT-ST. JEAN, which M. Dumontiel’s description also makes exceptionally intriguing.
Thanks in advance for any guidance, assistance, etc. and thanks also for the treasure trove of information and lively opinion that radiates from this blog!
A Don Malcom
This experience in Los Angeles was wonderful and I loved Don Malcim’s dedication and passion
To Mr Don MALCOLM,
Thank you so much for your kind post although « prime guide » is too good a word to describe my comments,let alone « hero »!!My jaw dropped in astonishment when I saw the stuff you wrote about!To think that Andrée Clément ,who passed away at such an early age ,a long long time ago,has fans in Chicago whereas she is virtually forgotten over here,is beyond me!
I’ve got copies of « coincidence » -which was the one and only effort by director Debecque-and of »Les amants du pont saint jean « ,but they are, say,bootleg dvds ,thus average quality.
On the other hand ,another film noir featuring Clement is currently available : »suivez cet homme » by Georges Lampin (1952):it’s a portmanteau movie ,and the actress is only in the first segment:she portrays a middle-aged lesbian’s reluctant lover .You might also be interested in » La symphonie pastorale » (Jean Delannoy,1946):although Clément was only supporting ,star Michèle Morgan once said : »it’s Andrée’s movie,not mine »;available everywhere.
A problem remains : English subtitles do not seem to be included in both works and it’s « region 2 » dvds (which may not be read in America unless you have an adequate player)
But anyway,good luck!
To M. Dumontiel:
Replying here again as I do not see a « reply » function for your kind response!
Perhaps you can visit midcenturyproductions.com and get a sense of what we’ve been doing over the past 4-5 years in this area. We have used your guidance and confirmed its value from the start! Audiences in San Francisco have been incredibly enthusiastic, with LA almost as good.
There is a way for you to subscribe to our mailing list and send email to us. If you would be so kind as to do that, we can correspond that way rather than taking up space on Bertrand’s blog!
We have developed a reliably good subtitling capability, and we are solidifying arrangements with various rights holders in this way. Of course Gaumont and Pathé are now increasingly providing Anglais with their recent restorations, which is a great help. Things are beginning to open up, but we are still in the early stages of building a large audience.
I am also very interested in the two 60s films featuring Gabonese actor Philippe Mory (ON N’ENTERRE PAS LE DIMANCHE and LA CAGE), which I think would be fascinating to show in a series focusing on 1960s films. Two others: OBJECTIF 500 MILLIONS (which we’ve located and would play wonderfully with SECTION 317) and Cayatte’s intriguing dip into the psychological thriller PIEGE POUR CENDRILLON (which we have not).
I do believe your help may be pivotal here–let’s try to continue via email!
A Don Malcolm
You can contact anybody using his mail. I would be cautious with LA CAGE which does not look promising and the three films of Cayatte JUSTICE EST FAITE, AVANT LE DELUGE and NOUS SOMMES TOUS DES ASSASSINS should be shown
Devraient être montrés, traduction pour Yves Rouxel
To Mr Don MALCOLM
There is a way for you to subscribe to our mailing list and send email to us.
I certainly will! On this site , the English language is only occasional .
What a coincidence! ten minutes ago,I was writing about « La Cage » before reading your message!It’s essentially a fantasy film ,featuring the attractive Marina Vlady;it’s no masterpiece ,by a long shot, but its subject is certainly interesting : a black doctor comes back from France where he studied ,to be confronted with the superstitions of his native Gabon ,and the most superstitious of all is a white man .
« On N’Enterre Pas Le Dimanche » :a young man from La Martinique ‘s homesickness in a bleak Paris.It’s a thriller ,with an unexpected final twist .
I entirely agree with MR Tavernier: the three Cayatte are an unqualified must for fans of the French cinema;as for the fourth movie, »piège pour cendrillon » (which was recently-and dreadfully- remade as « trap for Cinderella » by an English director whose name escapes my mind ) ,it’s an absorbing thriller ,but not representative of Cayatte’s work;and anyway,it’s currently nowhere to be found,unfortunately.
I have not seen the two other movies you mention.
I try and join you on your site.
I’ll try and join you on your site ,sorry ;formerly,I would correspond with people from the world via imdb ,but it’s no more possible .
A dumonteil
Comme je regrette de n’avoir pas eu accès aux AMANTS DU PONT SAINT JEAN qui est pourtant restauré par le CNC
A Bertrand.Je n’ai rien contre les messages en anglais mais moi mème je ne maitrise pas parfaitement cette langue.Il serait bien de publier une traduction française sur un texte qui ne manque pas d’interets.
a Yves Rouxel
Sans doute mais là, j’ai pas eu le temps
A Bertrand Tavernier et Dumonteil : (DECOIN). Je vois que MALEFICES est disponible chez Gaumont. Je ne pense pas l’avoir vu. Merci pour cette information.
A jean-pierre;à propos des dix petits n……
Moi aussi c’est celle de Pollock (aussi responsable des miss Marple avec Margaret Rutherford employée à contre-emploi)que je préfère des 3 versions basées sur la pièce :les acteurs que vous citez sont des gros calibres : Hyde -White et Holloway avaient joué ensemble dans « my fair lady »; n’oublions pas non plus la ravissante Shirley Eaton, la fille d’or de « goldfinger »
Clair n’était pas le réalisateur qu’il fallait en 1945;songez à ce que Jack Tourneur ou Robert Siodmak auraient pu en faire!de plus le couple vedette Louis Hayward/June Duprez n’a pas vraiment de présence .
Collinson ,c’est du je-m’en-foutisme :son film est le plus nul des trois .
Vous devez reserver votre soirée quand TF1 repassera la version bbc (car ils la repasseront vu l’audience qu’ils ont faite ce soir-là) car tous les commentaires que j’ai lus le disent:c’est la version que tout le monde attendait ;les 3h passent sans qu’on s’en aperçoive ;de nombreux flashbacks -probablement inspirés par la version russe de 1982-3 ,la 1ère à suivre le roman- montrent le passé :par exemple dans l’affaire de Vera Claythorne ,son élève Cyril,sa mère et son amour Hugo ont des scenes entières qui s’intègrent parfaitement à l’intrigue et justifient sa folie finale (bien qu’il y ait une légère modification au denouement ,ce qui était indispensable)
pLus j’avance dans le blog ,et à quelques exceptions près (comme « la maison » ) je crois que nous avons des goûts proches .
A Jean pierre.Il existe un point commun entre »Madly », »La race des seigneurs »et »Le vieux fusil ».Ce n’est pas la première fois que je me rend compte de cette erreur!!!
» remaké ». Ca fait mal aux yeux et ca assassine la langue française.
J ‘eusse préféré que vous ne » remekiasse » jamais.
Méme si généralement j ‘admire vos commentaires érudits et pleins d ‘a propos ce « remaké » va hanter mes nuits.
A HENRI : Bon, mais certains prétentieux retors et cyniques pourraient vous faire remaker…remarquer qu’il faut dire « remakassiez » à la place de « remakiasse ».
Honte à eux !
J ‘eusse préféré que vous ne » remakassiez » jamais.attention avec ce cher subjonctif imparfait;mais vous avez raison j’aurais dû faire comme nos cousins canadiens qui ont horreur de ces anglicismes snobs !
dont acte:
« qui a été refait horriblement dans les années 90 »:à ce propos un intello voit dans tout ce que fait Sharon Stone un monde de nuances et de significations et donne quatre étoiles à tous ses films sur le guide des films ,ce qui conduit à une absurdité: le film de Jeremiah
Chechic -qui ne l’est pas (chic)-est plus étoilé que l’original,pourtant admiré dans le monde entier!où est l’aspirine?
à H Patta: oui mais y’a pas d’équivalent. La question est qu’est-ce qu’un remake? Un ripolinage adapté aux USA d’un film européen ou une nouvelle variation d’une histoire assez riche pour en supporter plusieurs? Moi j’aimerais voir faire des remakes de TIGHT SPOT ou BLACK ANGEL ruminais-je récemment en arpentant les plaines désolées de ma gentilhommière. Ces histoires ne seraient pas pompées mais explorées autrement et la pré-vision des originaux ne brouilleraient point le plaisir. A mon humble mais futé avis que je soutiens à fond la caisse.
Regardez les deux A STAR IS BORN ils se voient tous les deux sans se gâcher l’un l’autre.
et récemment en revoyant 3 GODFATHERS (http://cineminuit.fr.over-blog.com/2018/02/succes-pour-le-fils-du-desert-sur-arte.html) je me disais qu’une adaptation avec trois voyous en cavale dans le Jura ça pourrait joliment se défendre.
A propos de « a star is born » :oui pour les deux premiers ,mais pas pour le troisième ,avec B.Streisand et K.Kristofferson.
Les remakes sont souvent decevants:
en revoyant pour la n+xème fois « planet of the apes » (le Shaffner)hier soir ,je me disais que tous ces « singes » qui ont suivi ,y compris le Burton ,étaient inutiles et vains ;après la dernière séquence ,l’une des plus fortes du cinema de science-fiction (pour moi la plus forte),qui est un excellent équivalent du roman de Pierre Boulle dont le dénouement est différent ,tout est dit.
A dumonteil
Entièrement d’accord
Surtout le Burton ai je envoie de dire pour ce qui est des mauvais remakes de La planète des singes! C’est à la fois incohérent, mal joué, esthétiquement quelconque …quand on revoir le Shaffner en revanche, pas une ride! un vrai régal d’apologue intelligent et à la portée toujours riche.
Remake récent en date l’adaptation du Crime de l’Orient Express d’A Christie par Branagh n’est pas un film mais une torture inventée par je ne sais quel tribunal de l’Inquisition: c’est vulgaire, totalement gonflé aux hormones (le passé de Poirot! les courses poursuites! un pont dangereux! etc…), visuellement inspiré par la bouillie numérique de la seconde trilogie star wars ( on se demande à quel moment Jar Jar Binks va sortir d’un wagon). Bref une horreur qui réhausse la valeur artisanale très très classique du film de Lumet qui au moins est fidèle à la logique du roman , est découpé de manière lisible, bien joué par des acteurs qui ne sont pas réduits à des caméos dignes d’un Marvel.
Et on peut trouver de multiples exemples…
Loin est le temps où Ford, Mac Carey,Hitchcock refaisaient leurs films en couleur, donnant des variations passionnantes.Loin le temps où Sirk reprenait la trame des films de Stahl à sa manière.Loin même le temps pourtant plus proche où Carpenter ou Cronenberg amélioraient des séries B de Hawks et K Neuman pour the thing et the fly.
Alors on trouve toujours un Guillermo del Toro qui propose sa version poétique et inspirée de L’étrange créature du lac noir mais ce n’est pas ce qu’on appelle un remake , plutôt un hommage indirect et aimant.Mais est-ce la règle? Non, bien sûr.
C’est ahurissant d’avoir voulu tenir la dragée haute à LA PLANETE DES SINGES de Schaffner.
Je pensais que Tim Burton pouvait frapper fort mais sur ce coup-là, il a dû échanger son job avec le chef costumier.
Ce ne serait pas idiot pourtant, de penser aujourd’hui à une adaptation fidèle au roman. Ce serait la seule de ce genre-là et on pourrait garantir une fin tout aussi finement choquante que celle du scénario de 1968.
Si Mr Tavernier trouve l’idée intéressante, je lui demande, au nom de tous mes camarades de blog, de bien vouloir nous ajouter au casting, ne serait-ce qu’à la page :
« figurants d’arrière foule : remplaçants ».
Pas besoin de maquillage en ce qui me concerne.
Mais alors qui? Je sèche…peut-être le chroniqueur de Libé qui disait un peu n’importe quoi et dont le nom m’échappe, pas Lefort, l’autre…
A ballante
Je crois qu’il s’appelait Jacques Saada (lointain cousin des Sarde et de Norbert Saada)
A Ballantrae,
vous pensez à Louis Skorecki?
à Ballantrae: Louis Skorecki. Il est grave. Marrant, mais grave.
Mais trop jeune pour avoir connu le Nickel Odéon.
Jacques Saada écrivait des critiques de film? Pour Skorecki il avait 20 ans en 63, possible?
A MB
Il était plus âgé et déjà avocat je crois. Il signe un article dans PRESENCE sur Walsh qui est quasiment une énumération
à Bertrand/DINGO INCONNU: ah ah mais je vois que le rideau va bientôt se lever sur le dernier acte et que la brume du mystère se dissipe peu à peu! Mince alors, quelle affaire!…
A Bertrand Tavernier et Ballantrae
Que vous êtes sévères avec Kenneth Brannagh ! Après avoir vu son ORIENT EXPRESS, je ne comprends pas toutes les critiques dont il a fait l’objet. « Nouveau riche » ? « Vulgaire » ? Entendons-nous : personne ne dira qu’il s’agit d’un chef d’œuvre, ce n’est pas le sujet. Mais c’est plutôt une bonne adaptation. Ce n’est tout de même pas parce que certains décors sont en image de synthèse que le film mérite le qualificatif de « vulgaire ». L’interprétation, déjà, ne l’est pas, à commencer par Branagh lui-même qui s’en sort bien en Poirot. Michelle Pfeiffer est excellente. Les décors et la photographie sont plutôt belles et l’ensemble est – à mes yeux – plutôt agréable à regarder, ce n’est tout de même pas une tare. La musique de Patrick Doyle est – une fois encore – superbe, c’est d’ailleurs un des grands atouts des films de Branagh. Ici, elle réussirait presque à faire passer le film dans une dimension supérieure. Bref, si tous les blockbusters américains avaient ce niveau de qualité , franchement, je ne m’en plaindrais pas. Ce n’est pas un grand film, certes, mais ça ne mérite pas pour moi une telle avalanche de critiques. Mais Brannagh a souvent suscité cela.
Je me souviens d’un propos de Chechik, rapporté par François Forestier : Les diaboliques, ça n’est pas un remake, parce que personne n’a vu l’original.
A M.FARGEAT
Ché pas chic de sa part et injustifié: »les diaboliques » ,un film français en noir et blanc est actuellement dans le top 250 (avec « le salaire de la peur » ) de l’imdb ,le site géant du cinema ,ce qui pour un réalisateur français est un exploit.Je laisse Hitchcock de côté ,tout le monde connait l’histoire ,mais « les diaboliques » avant que Adjani,Stone (qui y a gagné un « worst actress award ») et cie s’aventurent dans ce fiasco ,il y avait eu deux remakes TV
« reflections of murder » (1974)qui reprend le scénario de HGC,pas vu.
« house of secrets » (circa 1993) avec Melissa Gilbert (mais oui Laura Ingalls ,l’ennemie de Nellie Oleson) que je n’ai pas vu non plus mais dont le scénario s’inspire directement du roman « celle qui n’etait plus » ,gardant le nom des heros (Ravinel);si vous l’avez lu,vous avez constaté que HGC a tout réécrit
En outre « games » (le diable à trois)(1967) de Curtis Harrington s’inspire plus qu »un peu du film de HGC ,ce que la présence de Signoret renforce .
Même dans « hush hush sweet Charlotte « (1964) ,un film que j’adore ,Cotten et De Havilland font réapparaitre le « cadavre » du premier nommé dans une scène encore plus grand guignolesque que celle de HGC.
A dumonteil
le fanatique deu premier remake était un adorateur maniaque de Sharon Stone qu’il mettait sur le même plan que Nietzsche, Rimsky Korsakov, Richard Strauss, un de ces cinéphiles illuminés (ou zinzins) qui attribue dans ce guide quatre étoile à tous ses films même aux pire nanars. C’est une grande source de rigolade. Il avait quelques passions, Walsh ce qui est bien mais l’amenait à ne pas vouloir payer quand on passait un Walsh au Nickel (Je l’aime tellement, je dois pouvoir entrer gratis), Yvonne de Carlo (et lui dire que elle avait été imposé à Walsh dans l’Esclave Libre alors qu’il voulait Nathalie Wood, idée de distribution mille fois meilleure, le déprimait. Il refusait de le croire)
À Bertrand et Dumonteil
Merci pour toutes ces infos… Vous m’intriguez ; je n’ai que la première édition du guide des films, c’est bien celui dirigé par Tulard? Vous réveillez le concierge en moi, je vais enquêter… Et pour raccrocher à la chronique, ce que raconte Bertrand me donne envie de voir » Travelling avant » de Tacchella, dont quelques extraits vus à l’époque de la sortie faisaient penser à cette sorte de cinéphilie fervente, mais tournant parfois à la dinguerie….
« Sharon Nietzschtsone » , ben dis donc!
Il est bien allumé…mais qui est ce critique, je n’ai pas trop compris: François Forestier?
Ses bouquins sur les nanars sont rigolos deux minutes mais faciles et idiots surtout quand il range Boorman, Rohmer dans cette catégorie.
Sharon Stone est une actrice assez jolie qui a eu la chance de faire deux films qu’on n’oubliera pas: Basic instinct (même si on peut estimer que cela a un peu vieilli) et Casino ( un vrai grand Scorsese assez ambitieux).Après elle est sympa dans le western marrant de Sam Raimi the quick and the dead et notable pour sa petite apparition dans le Jarmusch Broken flowers.
Ai je oublié qq chose? Ah oui sa micro apparition dans stardust mémories de W Allen.
Bon pour une grande actrice philosophe, cela fait assez peu non?
Pour revenir vers des considérations plus objectives, j’ai vu hier le très réussi film de Xavier Gianolli L’apparition et Galatea Bellugi est,elle, déjà une immense actrice!
Le film possède un scénario d’une intelligence rare parce qu’il ne possède aucun schématisme, sait préserver pour le spectateur comme pour le héros interprété formidablement par V Lindon le mystère autour de cette jeune fille possiblement en phase avec l’invisible.Mais l’invisible a ses raisons et ses mystères qui distillent les signes en d’autres lieux que ceux dans lesquels on l’attend.
Formidable dimension documentaire que ce soit dans les scènes du Moyen Orient, dans les arcanes secrètes du Vatican au début et à la fin, aux abords du couvent.Un film doit permettre au spectateur de mieux appréhender le monde dans des dimensions qu’il ignore: tout comme Pentagon papers me montrait comment se conçoit un pari de vérité au jour le jour dans le domaine de l’information, là je comprends comment les enjeux d’une enquête du Vatican peuvent avoir des répercussions collectives et individuelles qui vont bien au delà de la foi.
Formidables échappées irréelles à partir de trois fois rien ( des plumes soudainement échappées de la machine qui confectionne les édredons et qui sont soufflées dans un couloir vide par exemple) qui culminent dans une séquence nocturne impressionnante pas si éloignée des romans de Bernanos.
Et X Gianolli explore comme souvent la question du mensonge qu’il ne résoud pas en un tournemain comme un manipulateur qui amènerait à condamner mais à la manière d’un enquêteur patient et empathique tel Jacques ici.
Et un discours sur la religion qui serait comme le point de contact idéal entre Elmer Gantry de Brooks et les interrogations d’un kieslowski telle qu’il les sublima dans Le décalogue.
Bref, Bertrand dites bravo à Xavier Gianolli vous qui le connaissez.
Un bien beau film qu’il faut aller voir et auquel je souhaite un succès réel.
A ballante
Ces critiques sont signées et ce n’est pas Forestier. Du tout
Basic instinct (même si on peut estimer que cela a un peu vieilli)
c’était déjà énaurme à l’époque :SS ayant pour amante l’héroine de » written on the wind » et de « tarnished angels « ,par un curieux concours de sirkonstances !
Remake récent en date l’adaptation du Crime de l’Orient Express d’A Christie par Branagh
Cela ne donne pas envie de le voir ,même pour moi qui adore les enigmes de Mrs Christie.
c’est d’autant plus dommage qu’ il y a deux ans ,la BBC avait parfaitement réussi son TV film « ten little soldiers » aka « and then there were none » (puisqu’on ne peut plus dans les pays anglophones utiliser le titre original) ;très bien joué par des vétérans comme Sam Neill,Charles Dance ou Miranda Richardson .C’est d’ailleurs la seule fois où j’ai regardé TF1 en je ne sais pas combien d’années.c’est avec la version russe des années 80, le seul scenario qui est basé sur le roman et non la pièce,donc qui va « jusqu’au bout » .
Au risque d’en faire hurler ,j’ai toujours trouvé le René Clair de 1945 très surfait.
a dumontei
Entièrement d’accord. C’est un de ses moins bons films en anglais. Je n’aimais guère le Lumet et Finney n’était pas convaincant mais la nouvelle version est cent mille fois pire et d’une rare vulgarité de nouveau riche. Mon préféré, c’est le Guillermin avec Ustinov le plus malin des Poirot
A Dumonteil : (Agatha Christie). Je fais global pour Poirot et les « 10 petits nègres.
Je n’ai pas voulu voir la nouvelle version du CRIME par Brannagh. Je trouve la version 1972 (de mémoire) avec Finney assez réussie (mise en scène, décors, costumes…) et il me semble quand même que Finney est le Poirot qui ressemble le plus au personnage de roman. Par contre c’est vrai que j’aime particulièrement Ustinov dans les trois films cinéma qu’il a tourné, à voir impérativement en VO pour certaines phrases en français dans le film. J’avais vu MORT SUR LE NIL (le meilleur des trois à mon goût) à sa sortie en salles, et j’avais été épaté par sa qualité générale et la musique de Nino Rota.
Ustinov avait repris le rôle pour trois ou quatre films de télévision, beaucoup moins intéressants, les histoires étant transposées de nos jours (histoire de budget sans doute).
J’ai trois versions des DIX PETITS…
Personnellement j’aime bien celle de Clair, mais ma préférée est celle de George Pollock (1965), où les personnages sont isolés dans un hôtel de haute montagne accessible uniquement avec un téléphérique. Je trouve cette version inventive, captivante (beaucoup plus que celle de Clair), avec un final bien amené (même si le coupable est toujours le même). Avec une bonne distribution, Leo Genn, Wilfrid Hyde-White, Mario Adorf.
Par contre je n’ai jamais pu aller au bout de la version couleur de Peter Collinson avec Oliver Reed, transposée dans un palais dans le désert iranien. Je n’ai jamais pu m’y intéresser.
procédons par élimination: c’est pas Tulard, il savait pas que le Nickel existait, c’est qqn qui avait 20 30 ans en 1960, je parie pour Michel Marmin!
A MB
Mais non, il n’était pas cinglé Marmin
à Bertrand: Marmin n’était pas cinglé? Son bouquin sur Walsh était un peu délirant, il faudrait que je le retrouve d’ailleurs.
Un cinglé qui fréquentait le NickelOdéon, voyons voir… c’est que y’en avait un paquet des cinglés qui fréquentaient le Nickel odéon! avec tout le respect que je vous dois oeuf de course…
Sur l’ORIENT EXPRESS, quelle idée de retourner un polar que tout le monde connaît depuis longtemps. Bonjour l’insoutenable suspense !
Pour moi, c’est David Suchet le meilleur Poirot ( celui de la série TV); Il est ridicule en apparence, orgueilleux comme il faut, mélancolique à souhait et montre toujours de la déférence pour les plus petits que lui (socialement parlant bien sûr).
On devine chez lui un fond aussi généreux que malheureux.
Je ne retrouve pas ces traits chez les autres.
Et puis, en version française, je trouve que c’est la meilleure voix de Roger Carel.
Cet avis s’autodétruira dans cinq secondes.
A Minette Pascal : (Poirot). C’est vrai, David Suchet est aussi très bien dans le rôle.
à Betrand: Poirot: suis d’accord Ustinov est le meilleur Poirot, et Ustinov est un acteur admirable (je viens de recevoir son autobio, une de plus…).
à M Pascal: et le département d’état dira n’avoir jamais eu connaissance de votre avis
(ni du mien, d’ailleurs)
Oui,je pense aussi qu’Ustinov a été le meilleur Poirot au grand ecran ;mon préféré est le même que M.Tavernier « death on the nile » dont le scenario fut écrit par AnThony Shaffer,celui qui écrivit « sleuth » dont Joseph L.Mankiewicz tira un de ses classiques.
Shaffer a superbement adapté le roman ,faisant évoluer ses personnages des paysages et des monuments grandioses de l’Egypte (la réapparition de Mia Farrow au temple d’Abou Simbel) au confinement d’un bateau .
Cependant David Suchet l’a un peu eclipsé
Puisqu’il semble y avoir des amateurs de la lady of crime ,permettez-moi de leur conseiller le dvd de « dix petits nègres » (en français ,on a encore le droit de le dire ) dans l’adaptation de la BBC qui dure pres de 3h : si la scenariste a un peu cédé à la mode (homosexualité ,cocaine party) , l’interprétation, les costumes , la fidélité au roman (et non à la pièce) avec une petite modification pour la fin qui était impossible à tourner laissent loin derrière René Clair , George Pollock et Peter Collinson.
saviez-vous que « ten little n….. » est le best seller de tous les romans policiers et plus,l’un des 10 livres les plus vendus au monde?quant à nous c’est « le petit prince » de Saint-Ex qui figure sur cette liste.
Les 3 dernières lignes sont de trop!on va encore me reprocher d’être un maniaque des stats !!!
A dumonteil
Mais non et dans DEATH le travail de Guillermin, réalisateur étrange et à l’époque assez fou, me parait plus inventif que celui de Lumet. Les costumes étaient magnifiques
Je me joins à l’éloge de MORT SUR LE NIL qui contenait aussi beaucoup d’humour (Bette Davis à qui , depuis les berges du fleuve, de petits égyptiens montrent leurs culs).
Pourquoi dîtes-vous, Bertrand, que Guillermin était « étrange » et « assez fou »?
A l’époque (1978), il était encore considéré comme Monsieur Superproduction à Grand Spectacle : LA TOUR INFERNALE, KING KONG (ce dernier, et là on ne quitte pas les remakes, étant bien meilleur qu’on l’a dit, malgré le ridicule serpent géant..).
A Alexandre Angel
La folie ou au moins le burn out est arrivée un peu plus tard mais tant Powell, le costumier que Birkin m’ont raconté son comportement tyrannique, obsessionnel et Powell était son souffre douleur. Etrangement, des années après, il le rappelle pour lui proposer un film alors qu’il se trouvait dans une institution pour malades mentaux (il en tirera une de ses derniers films). C’était un brillant technicien avec des zones d’ombre et une sensibilité qu’il cachait. J’ai reçu un mot de lui, un peu avant sa mort, délirant sur UN DIMANCHE A LA CAMPAGNE et me proposant un scénario qu’il avait écrit
Merci pour ces informations!!
Sur MORT SUR LE NIL, le scénario ne résiste pas à la traditionnelle scène de l’animal venimeux. C’est facile, attendu, ça se rattache plutôt laborieusement à l’intrigue, mais le changement subit de climat a quelque chose de bienfaisant.
Conan Doyle avait même réussi à faire de la bestiole mortelle l’argument principal du RUBAN MOUCHETE, mais je ne connais pas d’adaptation pour le cinoche…
A Bertrand Tavernier / Dumonteil / D.Fargeat :
Vraiment désolé, mais je n’ai pas réussi à comprendre de qui vous parlez pour Walsh sur BAND OF ANGELS (Nathalie Wood évincée par De Carlo). J’aimerai bien connaître d’ailleurs vos avis sur ce Walsh que je trouve personnellement formidable et que je préfère de beaucoup à GONE WITH THE WIND (j’assume), et pour moi le meilleur rôle d’Yvonne dans les années 50.
A SERVANT Jean-Pierre
Walsh voulait Nathalie Wood, choix formidable, et le studio a imposé Yvonne de carlo, trop âgée pour le personnage et actrice plus limitée, moins moderne que Wood
A Bertrand Tavernier : (Band of Angels). J’ai les mémoires de WALSH, mais je ne me souviens plus s’il parle de ce choix pour Natalie Wood.
Ne pensez-vous pas que ce report sur De Carlo soit une parade du studio Warner pour éviter une éventuelle censure ?
En 1957, Yvonne De Carlo avait 35 ans, Gable 56 ans et Natalie Wood… 19 ans.
Ont-Ils voulu mettre une différence d’âge « respectable », ou est-ce lié à tout autre chose ?…
C’est curieux, après vous avoir lu, j’ai essayé de visualiser Natalie Wood dans le rôle d’Amande Starr, et je n’y arrive pas. Sans doute normal, il n’y a pas de repères. Elle avait tourné dans THE SEARCHERS de Ford sensiblement à la même époque, mais son rôle n’est pas très long. Mais effectivement pourquoi pas ?
Cependant je trouve Yvonne De Carlo vraiment bien dans ce film de WALSH, découvert en noir et blanc (!) au ciné Club de Claude -Jean Philippe à la télévision dans les années 80.
Je trouve cette histoire riche, parsemée de très beaux moments (la tempête dans le patio pendant que Gable et Thatcher évoquent leurs souvenirs, la fuite de Sidney Poitier, l’incendie de la plantation par Gable, et bien sûr les apparitions de De Carlo que je trouve personnellement formidable), d’un très bon scénario et d’une splendide partition de Steiner.
C’est un WALSH que je revois souvent, alors que le film de Selznick – l’histoire est différente c’est vrai, bien que la toile de fond soit la même – bien qu’ayant de grandes qualités ou plutôt des fulgurances, m’est aujourd’hui assez difficile à voir en entier. Je le trouve trop long, et même ennuyeux par moments. Et ce que je ne supporte plus ce sont ces longs textes explicatifs qui défilent sur fond de combats. C’était je crois assez coutumier à l’époque, car ce n’est pas le seul film des années 30 où j’ai pu remarquer ces inserts de textes.
Le film de Walsh a aussi ce mérite. Il est beaucoup plus court.
A SERVANT Jean-Pierre
Il l’avait mentionné dans plusieurs interviews et l’age de Nathalie Wood correspondait bien au personnage du roman. En tout cas, Walsh la regrettait. Cela n’enlève rien à la beauté d’Yvonne De Carlo. Son film est plus progressiste que le Selznick d’abord à cause du roman mais néanmoins, il reste un peu timide quant à la dénonciation de l’horreur de l’esclavage
L ESCLAVE LIBRE: c’est curieux car le côté « lourd » ou brut de De Carlo me semblait aller très bien avec une femme complexée par ses origines, mais désirant aller de l’avant et N Wood me parait déplacée elle était encore trop jeune car si je me souviens bien dans le film Amantha prend des décisions importantes. Bon du coup c’est De Carlo qui est un peu trop vieille à 35 ans! Mais j’ai un souvenir mitigé du film peut-être à cause de Gable, mon grand souvenir est Poitier qui sort à l’officier nordiste « ça doit être mon sens de l’infériorité propre à ma race! » et l’autre ne sent pas l’ironie! Cette réplique sonne d’ailleurs comme sortant d’un film des années 60 bien tassées, pas 1957 et pas signé par un vétéran.
A MB
Mais le personnage était une très jeune fille qui sort à peine de ses études, ne connait pas le monde extérieur et donc risque davantage qu’une femme qui parait (et qui était) plus âgée de 13 ans
à Bertrand: L ESCLAVE j’avoue que mon souvenir est brumeux et que j’adore De Carlo! Son visage aux traits pas trop fins la sort d’une mièvrerie parfois trop présente à l’écran.
A Bertrand.Avez vous des précisions sur la sortie en dvd de la suite du voyage dans le cinéma français diffusé sur Ciné+?Que pensez du film « Le charlatan »avec Tyrone Power,dont j’hésite à revoir?
A Yves Rouxel
Cela sortira avant Noel. Regardez sur le site de la Gaumont. On parle du Charlatant dans 50 ANS C’est un film intéressant mais pas complètement abouti à cause du studio
Grande nouvelle! C’est le sapin qui va être content. J’attends avec impatience, j’ai raté les diffusions, ne regardant plus la télé depuis un certain temps déjà ( comme disait P. Timsit : la télé, c’est chiant… et quand on l’allume, c’est pire.)
Personnellement j’aime beaucoup « le charlatan » (nightmare alley) revu récemment;certains passages rappellent Tod Browning;pour moi peut-être le meilleur rôle de Power avec « witness for the prosecution »;et le thème est encore d’actualité.
Revu »Le grand chantage »de Mackendrick qui est toujours interessant à plus d’un titre.En effet le personnage de Sydney(Tony Curtis)va,vient virevolte, est un éléctron libre toujours en mouvements du début à la fin.Puis c’est une œuvre qui décrit bien l’arrivisme et la mégalomanie d’hommes qui veulent qu’on les remarquent,alors qu’ils ne sont pas remarquables dans leurs emportements et leurs comportements.Le personnage que campe Lancaster est trouble avec sa sœur qu’il veut protéger,mais pourquoi donc?Ils connaissent et côtoient beaucoup de monde dans cet univers interlope de la nuit mais sont seuls au monde:l’un vit au coté de sa secretaire un peu dépassée par les évenements puis l’autre prend son petit déjeuner avec le téléphone à la main du matin au soir.Enfin comme le remarque un critique américain les deux jeunes acteurs choisis ne sont pas à la hauteur du couple Lancaster-Curtis qu’ils les écrasent littéralement.Il prétend même qu’il n’a pas la tète d’un gars de New York qui est musicien de jazz.C’est le seul bémol de ce film captivant et à découvrir pour ceux qu’ils l’on jamais vue.
A Bertrand.Gaumont ne donne aucun renseignements sur la sortie en dvd de votre série en dehors du long métrage.
« Sweet smell of succes » est en effet l’un des grands films du cinéaste britannique Alexander Mackendrick. Ce film peut être vu comme une excellente satire du monde des médias, en l’occurrence celui de la très jeune télévision américaine, -ce monde des médias toujours plus puissant qu’on ne le dit ou veut le croire, même si bien entendu un film comme « Citizen Kane » d’Orson Welles ou « A Face in the Crowd » d’Elia Kazan ont presque tout dit en la matière. Le film de Mackendrick vaut pour le magnifique duel ou plutôt duo entre Lancaster, très sobre en faiseur ou défaiseur de réputations politiques ou autres et Curtis qui campe un jeune arriviste cynique fasciné par son modèle, cet homme des médias, présentateur de nouvelles mondaines pseudo-objectives sur une chaîne de télévision. Il faut dire que la télévision très tôt en Amérique s’est révélée comme un pouvoir à part entière qui a fini par supplanter l’omnipotence de la presse écrite et la radio. Notre jeune arriviste sait jouer à merveille pour essayer d’arriver à ses fins (être reconnu et adoubé par son modèle) du talon d’Achille de notre potentat qui n’est autre que sa propre sœur avec laquelle il entretient une relation fort trouble qui est celle-là même qu’il entretient avec la réalité : exclusivement narcissique. Il y a bien sûr une lointaine réminiscence de Kane dans le personnage que joue à merveille et très sobrement Lancaster. C’est avant tout la mise en scène toujours très fluide du cinéaste qui nous introduit dans ce monde interlope où ce sont les coulisses, les restaurants et les boîtes de nuit où se rencontrent la nuit nos personnages, qui nous renseignent davantage que les plateaux de télévision sur ce qui doit être montré pour être cru et plébiscité par tous de ce monde de faux-semblants réduit déjà à un écran de télévision. Ce monde n’est certainement pas très différent du nôtre plus d’un demi-siècle après la sortie de ce film. Personne n’est vraiment dupe du jeu truqué d’avance que chacun joue ou essaie de jouer et qu’il veut jouer jusqu’au bout puisque ce qui compte en fin de compte ce n’est rien d’autre que cette odeur de succès aussi enivrante qu’elle est évanescente mais qui ne peut pas ne pas fasciner. C’est cette odeur que le cinéma dans son extraordinaire puissance évocatrice nous permet à nous spectateurs de sentir aussi grâce aux images du film de Mackendrick qui nous restent bien longtemps en mémoire après les avoir vues et senties comme un parfum qui n’est pas toujours du reste amer et qui ne disparait pas aussi vite que l’odeur du succès.
A Yves Rouxel : (LE CHARLATAN). Oui le film est intéressant par son sujet et aussi – c’est expliqué dans le bonus du DVD français sorti il y a quelques années – pour le fait que Tyrone POWER s’est battu avec le studio (je crois de mémoire que c’est un Fox) pour jouer ce rôle et casser son image. Le film ne fut pas exploité longtemps, la FOX préférant annoncer le retour de sa Star dans CAPTAIN FROM CASTILE de Henry KING pour les fêtes de fin d’année 47.
Je revois toujours POWER avec plaisir dans ce film particulier réalisé par GOULDING. Plusieurs scènes vraiment bien faites. POWER y prouve qu’il pouvait aborder des rôles assez difficiles.
A SSERVANT jean-Pierre
Et le roman était fort bon. Cuaron veut l’adapter à nouveau avec plus de fidélité
Je conseille à tous d’aller voir »La fète est finie »de Marie Garel Weiss qui est un film courageux et audacieux sur le plan de l’écriture de ces deux personnages d’aujourd’hui.La réalisatrice nous dépeint un tableau noir mais réaliste sur la jeunesse française perdue entre la drogue,l’alcool,les médicaments à outrance et le sexe qui est devenu un produit de consommation comme un autre.Jeunesse désoeuvrée,rejeter par la cellule familiale et par l’enseignement.Les filles se prostituent afin de payer leurs doses,les garçons volent dans les magasins ou dealent aux pieds des immeubles pour acquerir une grosse cylindrée.Le paraitre est le moteur de notre société perdue,les individus essaient de s’acrocher à un réalité qu’ils leurs échappent.Ici on va suivre deux jeunes femmes qui vont tant bien mal faire l’effort de décrocher et avoir une vie normale.L’interprétation des deux actrices est forte et apporte au film une force et une forme d’espoir en la rédemption.Le film aurait pu s’appeler »La soif de vivre »car il correspond totalement à notre époque.Coup de chapeau à cette cinéaste qui démontre que les chroniques sociales en phase avec la vie de tous les jours touchent au plus haut point.
à Bertrand: NIGHTMARE ALLEY A priori ce sera Guillermo del Toro?
A MB
exact
A DENIS FARGEAT à propos de « the incredible shrinking man » :le roman de Matheson a été adapté par lui-même et donc dans l’ensemble le film lui est très fidèle ;a été omis l’épisode où un pédophile veut emmener le héros chez lui « pour manger de la crème glacée » et la liaison avec Clarisse reste platonique dans le film;le film d’Arnold est tout à fait excellent.Chaque chapitre a pour titre une mesure : 1m75 ,1m30 etc
En revanche son « I am legend » a été trahi par ses adaptateurs ,surtout « the omega man » (le survivant ,1971) et le remake eponyme plus recent;le emilleur est celui de 1964 avec Vincent Price ,mais ces scenarios trahissent l’idée générale de Matheson :les vampires étaient une legende ;la disparition de l’espèce humaine fait de l’homme une légende à son tour,une histoire que l’on racontera aux petits vampires .
« Somewhere in time »(1981) adaptation de « bid time return » avec Jane seymour et Christopher Reeves et la Teresa Wright de Wyler et de Zinnemann(et de « shadow of a doubt » ) en vieille dame est pas mal
« the box » avec CAMERON DIAZ est aussi une asdaptation de « button, button »,une courte nouvelle de Matheson,mais le scenario a été « développé » avec plus ou moins de bonheur.
A tous :désolé si la lettre de l’Américain a fait grincer des dents ;je précise que ce ne sont pas toujours MES goûts :si j’aime Joni Mitchell,par contre Joplin n’est pas ma tasse de thé;avouez ,cher MB qui ne peut pas se retenir d’envoyer une pique à un certain groupe britannique ,que ses deux chanteuses de Fleetwood Mac sont estimées ici…
je pense que la mémoire du « certain groupe britannique » survivra au fait qu’il n’a pas toujours été « au top », mieux vaut s’attacher à celui-ci, quant à Fleetwood Mac je ne connais pas les noms de leurs chanteuses et je ne fais pas de fleetwoodmania. Ils ont fait des choses pas mal (Mean old fireman), ils aimaient vraiment le blues.
Merci pour ces précisions ! Du coup , un regret : il ne semble pas que le « Journal d’un monstre ait été adapté , étonnant que certains cinéastes adeptes de l’étrange et de l’enfermement n’ai pas tenté l’aventure … c’est vrai qu’il n’y a peut-être pas matière à un long métrage. Et en y réfléchissant plusieurs films s’inspirent de cette thématique , un peu à la manière de ceux qu’ont dit fidèles à Lovercraft, quand les adaptations officielles sont ratées… en attendant Del Toro.
A Denis Fargeat
Et Matheson a écrit plusieurs Corman. L’adaptation de son roman par Salkow était quand même très pauvre. Vincent Price racontait en rigolant qu’il tournait en Italie et qu’autour de lui, il y avait du linge qui séchait sur les balcons. Peu propice à une atmosphère de fin du monde
le Salkow est aussi mauvais que celui avec Will Smith (qui a quand même un bon plan: le zombie vu de loin qu’on peut confondre avec un mannequin).
oui l’adaptation de Salkow est pauvre (« last man on earth ») mais le roman de MATHESON étant très dépouillé,je la prefere à « omega man » et à « I am legend » (le film plus recent) ;aucun des trois ne rend justice à l’ecrivain .Le dernier prouve qu’un gros budget ne suffit pas.
Une scène interessante dans « omega man » :Charlton Heston seul dans une salle de ciné regardant « Woodstock » et sa marée humaine
L’adaptation avec Will Smith de I AM A LEGEND ne commence pas trop mal mais se gâte par la suite.
Je confesse un faible, strictement non prosélyte, pour THE OMEGA MAN qui est un film que j’ai vu à la télé petit à l’époque où les gens de ma génération découvraient les PLANETES DES SINGES également, tous ces films où Heston mourrait systématiquement.
Il y a dans THE OMEGA MAN un vrai sentiment d’angoisse qui perdure tout le long du film. Les images de Los Angeles vide font toujours de l’effet. Le look des mutants, emmenés par Anthony Zerbe, est un peu ringard et aussi un peu effrayant, donc pas si mal.
Et en plus, j’aime bien la musique de Ron Grainer, surtout connu pour le thème de la série LE PRISONNIER.
Merci Alexandre, à peu près les mêmes souvenirs. Pour le coup, pas très envie de revoir le Boris Sagal, pour ne pas être déçu. Et merci pour Ron Grainer, un peu kitsch mais d’un sérieux irrésistible.
Tiens, un des thèmes de Ron Grainer pour THE OMEGA MAN !
https://youtu.be/79-5mcbLoZQ
Sur ce thème, je ne vois pas comment trouver pire que les WALKING DEAD qui ont tant de succès aujourd’hui.
à A Angel: dans mon souvenir Heston seul sur terre allait voir BEN-HUR en disant « Ils en font plus des comme ça! »… mais y’aurait eu transgression c’était WOODSTOCK.
cEci dit il pouvait aller au cinoche sans payer et le rayon bourbon du supermarché a dû en prendre un coup, veinard!
(cf Brendan Gleeson dans 28 JOURS + TARD qui timidement s’embarque une 3ème bouteille de Lagavullin en se demandant si c’est bien raisonnable: on voudrait être à sa place!).
A MB,
Là ça aurait été un gag à la « Schwarzy » qui aurait cassé l’ambiance.
Mais franchement, ces séquences où le soir commence à tomber et que Charlton Heston doit sérieusement songer à rentrer à la maison sont délicieusement anxiogènes.
Le film avec Will Smith respecte cela et ce sont peut-être ses meilleurs moments.
Il faut dire que Vincent Price est un peu vieux pour le rôle dans le Salkow, non ?
On se demande comment il peut rattraper la preste donzelle en courant comme un compas rouillé.
Les prises de vue sont tellement ordinaires qu’on finit par guetter le trafic aérien pour rigoler un peu.
Et puis cette musique qui se fatigue en pure perte, peut-être par solidarité avec ces zombies qui n’ont rien entamé de la baraque depuis des années qu’ils tapent dessus ( mollement d’accord mais quand même).
La fin a depuis longtemps sombré dans le ridicule, à l’image de la lance tuant le héros, pitoyable roseau qui se balance sur le bide à Vincent comme un piquet de slalom géant.
sur youtube ,on peut voir la fameuse scene ou Heston est seul au milieu d’un immense cinéma et regarde « WOODSTOCK » ;on a droit à Country Joe and the Fish et c’est en regardant Arlo Guthrie qu’il prononce sa phrase (on fait plus de films …….);remarquez ils auraient du mal à faire ne fût-ce qu’un film dans ce contexte..
à A Angel: OMEGA MAN je ne sais pas ça peut être dit sur un ton amer et nostalgique sans aller du côté SHAUN OF THE DEAD (réussi d’ailleurs, comme son pendant tragique 28 JOURS + TARD).
C’est marrant j’ai sur le même disque le Salkow et PANIQUE ANNEE ZERO de Ray Milland et j’ai une tendresse particulière pour le Milland que 30 Ans de C.A. m’a fait découvrir à l’âge des derniers carambars! Le film baigne dans un parfum d’étrangeté de fin du monde assez excitant, le plan de Milland et la petite famille observant l’explosion nucléaire est fixée dans ma mémoire. Le film est assez mysogine (les femmes sont en-dessous de tout face au danger) mais la froideur de Milland qui sans une seconde d’hésitation passe de la routine du petit bourgeois à l’homme qui ne se fixe plus que sur le fait de défendre sa famille au mépris des autres est glaçante (normal pour une froideur), l’individualisme américain est plus ici le « famillisme » américain, lié aussi au refus du panurgisme quasi anarchisant; eN EFFET, le raisonnement est souvent: la foule va se précipiter paniquée dans telle direction, allons dans celle qui n’attire personne. Les prédateurs-pilleurs sont éliminés sans froncement de sourcil, un moment (scène relevée chez Coursodon&Tavernier) la famille veut traverser une autoroute encombrée par la foule en fuite dont le flot bovin ignore toute intrusion, et Milland qui veut emprunter un autre chemin sait quoi faire pas de spoiler. Mais attention, la fin est très, a contrario, conventionnelle et le droit reprend ses droits (oups)!
Ce paradoxe entre projet individuel et nationalisme (il faudrait un autre mot pour les USA) c’est tous les USA et nourrit bien certains films US bons (AMERICAN SNIPER ou JOSEY WALES de Eastwood) ou moins bons. Ainsi que les USA ont finalement inclus une certaine folie ou une certaine cruauté dans la normalité: tout le monde a ses raisons tiens pardi, il faut bien quand on a massacré les Amérindiens pour arriver à dormir quand même… bon faudrait affiner mais.
Je voulais ici réhabiliter un journaliste devenu cinéaste en réalisant plusieurs(invisibles)mais aussi des documentaires sur l’Afrique très instructif mettant l’accent sur le colonialisme et ses méfaits après l’indépendance de ces pays.Il s’agit de Jacques Barratier qui fut critiquer par Les Cahiers et délaisser par les réalisateurs de la nouvelle vague.Avec »Goha »son premier long en 58,il jette les bases d’un suréalisme visuel.Ce film est une fable ou l’on découvre le jeune Omar Sharif dans le role de ce jeune homme innocent et naif qui vit un rève éveillé avec son ane .Le film ne manque d’humour et les paysages tunisiens sont splendides pour la chaleur des couleurs qui se dégagent de ce premier opus.Je vais continuer ma quète afin de découvrir d’autres films de cet auteur singulier et méconnue de beaucoup.
A propos de Jacques Baratier, je vous signale que ça fille, Diane Baratier, chef opératrice, oeuvre beaucoup pour la mémoire de son père, la restauration et la redécouverte de ses films.
https://www.afcinema.com/La-directrice-de-la-photographie-Diane-Baratier-AFC-parle-du-travail-de-restauration-de-Dragees-au-poivre-de-Jacques-Baratier.html
https://www.afcinema.com/Entretien-avec-Diane-Baratier-AFC-a-propos-de-son-documentaire-Portrait-de-mon-pere-Jacques-Baratier.html
https://www.afcinema.com/Goha-de-Jacques-Baratier-projete-a-Cannes-Classics.html
Merci mon cher Marc pour les informations sur les films de Jacques Barratier.
« champ d’honneur » m’a d’avantage intéressé ;il est intéressant de le comparer avec « histoire du caporal » sorti à la même époque;alors que ce dernier décrit ,dans la 1ere guerre mondiale , un soldat (de milieu rural)désertant , « champ d’honneur » décrit les paysans tels qu’ils sont : attachés à leur terre ,donc au devoir sacré de la défendre ;le gosse de riche est méprisé par les autres conscrits ,car s’il tire un mauvais numero (c’est la guerre de 70) ,il paye un remplaçant :c’est le cas du héros,remplaçant un fils de bourgeois ;si je me souviens bien ,il y a des lignes en patois alsatien (donc des ss-titres??)
champ d’honneur » m’a d’avantage intéressé que « la palombière » du même metteur en scène ;la place de ce message m’oblige à la préciser.
Oui et aussi de l’occitan.
Notez que dans un second rôle de colporteur apparaît André Wilms.
Retrouvez par le grand hasard dans une pile de cartons des vhs et là je suis tomber sur »Anthracite »d’Edouard Niermans qui est une oeuvre invisible.Tout d’abord je pense que Niermans s’est beaucoup inspirer du personnage de Merlusse campé par Henri Poupon sauf que dans le cas présent l’action de l’oeuvre se déroule dans un monastère de jésuites et non pas dans une école laique. »anthracite »surnom d’un professeur est un souffre douleur et les élèves lui font des coups tordus.Il règne un climat étrange et malsain dans ce film.Esperons qu’un jour il sorte sous le format dvd.D’autre part « L’oeil du maitre »de Stéphane Kurc évoquez précedemment et un film qui à dut gener le pouvoir en place en 1980 car il aborde l’histoire d’un journaliste qui va réveler des verités sur des politiques.Il serait bien qu’aujourd’hui ce genre de films sortent des oubliettes et ne soient pas censurer.Je pensais à la filmographie de Jean pierre Denis avec son film en occitan: »La palombière »et mème »Histoire d’Adrien »qui sont invisibles pour le public que nous sommes.
A Yves Rouxel
Voila une belle réponse à vos détracteurs
quels détracteurs? Tout le monde admire Rouxel.
A MB.J’irai dans le sens de Bertrand: »Qui aime bien chatie bien ».Je vous laisse car aujourd’hui j’ai un programme de films de glisse à voir notamment »Le toboggan de la mort »film avec plein de montagnes russe et un tueur psychopathe un peu deranger sur les bords.Tout ceci me fait penser que j’ai revu »L’étrange créature du lac noir »de Jack Arnold qui reste une référence aux niveaux effets spéciaux pour l’époque.Del toro dont j’ai vu « La forme de l’eau »s’en est beaucoup inspirer ainsi que du chef d’œuvre de Cocteau »La belle et la bète »qu’il faut revoir pour l’esthétique et les maquillages énormes.Bons films à tous.
A Yves Rouxel
Bonne glisse. En dehors des scènes aquatiques, L’ÉTRANGE CREATURE est très platement filmé et les dialogues sont ridicules
A Bertrand,
oui le Jack Arnold n’a jamais cassé des barres. Il y a une plastique, par moments, qui surnage, si je puis dire, et flatte l’œil mais ce n’est pas suffisant.
Par contre j’ai été assez emballé par le Del Toro, qui n’est pas sans défauts mais ceux-ci sont intégrés au tout, comme des imperfections sur le visage de quelqu’un qui ne sauraient impacter l’ensemble. Je trouve qu’il arrive à faire cohabiter beaucoup d’éléments composites (le monstre, la guerre froide, la violence, la marginalité, l’homophobie, le racisme, l’imaginaire, le cinéma..)sans encombrer le cours du film, avec une certaine harmonie.
à M Pascal: sur L ETRANGE CREATURE « Il y a une plastique, par moments, qui surnage, » (A Angel) je sens que le concours c’est parti!
à A Angel: il y a UN Jack Arnold qui se hisse hors du marais (noir) de la banalité, c’est quand même IT CAME FROM OUTER SPACE, disons 2 avec le western avec Audie Murphy où c’est un méchant aux gants noirs: STRANGER WORE A GUN! après… faut pas charrier.
ah non 3 L HOMME QUI RETRECIT bien sûr!
Ah, l’homme qui rétrécit! Pour moi l’exemple même du film dont les re-visions n’altèrent pas l’étrange impact. Film qui va tout droit, comme un conte (pas lu le roman de Matheson, auteur de l’adaptation), depuis son générique, un des plus saisissants que j’ai vu. Je n’ai jamais trouvé qui avait fait la musique, peut-être Salter mais chez Universal l’auteur n’est pas facile à déterminer, entre stock music, collaborations multiples, orchestrateurs dont la part de création est difficile à évaluer… Et cette maison est connue pour sa gestion assez radicale des archives….
« le western avec Audie Murphy où c’est un méchant aux gants noirs: STRANGER WORE A GUN! »
NON! pas le De Toth mais NO NAME ON THE BULLETT/UNE BALLE SIGNEE X désolé.
à Yves Rouxel: en tant que psychopathe moi-même, je vous prie d’éviter ces expressions blessantes pour nous tous les psychopathes de France et de Navarre, non monsieur nous ne sommes pas « un peu dérangés sur les bords » ne vous en déplaise!
(oui bon, quand on voit une montagne russe, on perd un peu la tête quoi mais ça va pas très loin, deux ou trois meurtres et on finit par se calmer)
Oui The shape of water sans égaler la beauté profonde du diptyque sur la guerre civile espagnole revient vers une complexité et une ambition plastique que G del Toro avait un brin abandonnée.
Peut-être son succès permettra la mise en marche de son projet d’après Lovecraft d’après Les montagnes hallucinées?
A MB :De toutes façons, depuis yellow submarine, il pleut sur le blog une telle cascade de coïncidences aquatiques qu’on en a déjà mare.
Ceci étang, c’est pareil pour Anthracite , film mineur, qui a fait déferler les occurences de l’adjectif « noir ».
A MB.Les psychopathes sont en règle générale des individus normaux qui s’adaptent plus ou moins à la société dans laquelle ils existent.Plusieurs éléments majeurs entrent dans la psychologie de lètre »anormal »tout d’abord l’enfance selon Freud est la base de l’existence et du comportements des humains dans une société civilisé.Regardez Norman Bates dans »Psychose »il transfère l’amour qu’il avait pour sa mère en là tuant et reprend sa personnalité en s’habillant avec ses robes.Le jeune Norman comme Hannibal Lecter célèbre canibale qui n’est pas végétalien n’ont pas sut couper le cordon ombilical avec la mère qu’ils à mis au monde.Il faudra se pencher sur la folie au cinéma entre »Lilith »ou »Vol au dessus d’un nid de coucou »il y à des lignes à écrire sur le sujet.N’est ce pas mon cher PSYCHO!!!
à Yves Rouxel: tout à fait d’accord et pour rester sérieux je me demande quand même si la folie de Norman Bates n’est pas un peu arrangée pour le roman et le film. Bon, forcément, elle l’est mais il faudrait demander à des psys de juger l’évocation romanesque des troubles psychiques avec leurs connaissances. il y a des exagérattions bien sûr. Un vrai psy qui donnerait son avis sur Norman Bates, pour le comparer à S Oakland à la fin du film ça pourrait être intéressant.
A MB (sur Jack Arnold)
Il y a de bonnes choses dans TARANTULA! (des plans assez monstrueux de l’araignée en nuits américaines), LE SALAIRE DU DIABLE, CREPUSCULE SANGLANT..
LA SOURIS QUI RUGISSAIT, c’est pas mal.
Pour l’anecdote, le dvd Sidonis de TORNADE SUR LA VILLE (plaisante petite série B)est un collector : c’est, à ma connaissance, le seul que Bertrand présente alors qu’il n’est pas annoncé sur la jaquette.
A MB et MinettePascal,
ne comptez pas sur moi pour me laisser emporter par le torrent de vos jeux de mots en cascade!
A AAngel : Soyez gentil, vous ne croyez pas qu’il y a eu assez de jeux de mots stupides comme ça ? Dire qu’il y a des plans « monstrueux » dans TARENTULA devrait être automatiquement refusé par le modérateur.
à AA: ARNOLD: bon je vais réviser mon Arnold merci!
Et toujours sur Jack Arnold, son western de blaxploitation BOSS NIGGER était tout à fait plaisant également (sorti chez Sidonis)
A Damien D
Il y a quelques bons films d’Arnold et nous les soulignions dans 50 ANS mais les deux CREATURES n’en sont pas ni MONSTER ON THE CAMPUSQ ni même TARANTULA malgré deux moments efficaces. La première séquences du SALAIRE DU DIABLE est ce qu’il y a de mieux. J’aime en effet beaucoup LE METEORE DE LA NUIT, L’HOMME QUI RETRECIT, deux de ses westerns malgré des décors indifférents et aussi LE MEURTRE DE LA SEMAINE et LA SOURIS. C’est Arnold avec ses interviews qui s’est construit sa réputation et il faut relativiser. Il y aussi OUTSIDE THE LAW dont j’ai un bon souvenir
A DENIS : Moi aussi j’ai une tendresse pour l’HOMME QUI RETRECIT. Le Fantastique dans ce qu’il a de meilleur car restant inexpliqué et inachevé, obligeant le spectateur à répondre lui-même à ses questions, comme dans LES OISEAUX.
Bon, les effets spéciaux font rire nos enfants. Cet âge est sans pitié…
à M Pascal: L HOMME QUI RETRECIT en effet, la fin est troublante et rare dans un film US, le commentaire final en voix off est à la fois émouvant et vertigineux et fait sentir l’infini, ce qui est rare dans un film US! et pas de happy-end à échelle humaine!
A MB : Oui, vertigineux car on ne peut s’empêcher de tourner la suite dans notre tête, des combats avec des aoûtats ou autres mini-saloperies, des scènes de tempêtes maritimes dans des gouttes d’eau…
D’ailleurs, on pourrait toujours tourner des suites mais qui aurait assez d’imagination pour écrire le scénario ? Hubert Reeves peut-être …
à A Angel: ARNOLD: c’est bien vous qui m’avez fait commander et voir LA SOURIS QUI RUGISSAIT? Bien. On règlera ça plus tard.
Je subodore que MB n’a pas du tout aimé LA SOURIS QUI RUGISSAIT..mais ce n’est que simple supposition.
à AA: LA SOURIS non pas du tout pourquoi? J’ai ri deux fois: quand l’officier américain conclut lors de réunions où les militaires comprennent qu’ils sont bien attrapés et ne peuvent que se rendre au petit état: il dit « We’re stuck! ». Bon j’ai pas ri longtemps mais j’ai ri. J’ai vu que 50 Ans aime ce film? I’m stuck.
sINON il y a un gag génial (cf L Maltin ou IMDB) où paraît-il une souris en animation imite le lion de la MGM et rugit, juste avant le générique, et sur mon dvd ça y était pas, il y a autre chose, la dame au flambeau de la Columbia qui s’enfuit effrayée par une souris, avez-vous vu la souris qui rugissait au début?
A MB,
non mais en même temps Maltin se trompe peut-être puisque c’est un film Columbia.
Ce n’est pas du tout un film tordant (malgré la présence de Sellers qui n’était pas encore très connu). L’intérêt n’est pas là. Le film tient son charme de son métissage entre SF post atomique et comédie anglaise avec Peter Sellers reprenant le flambeau d’Alec Guinness.
Avec une belle photo automnale, quelques beaux plans insolites de New-York traversé par l’escouade en côte de maille.
Et puis le film a un ton à la fois rêveur et narquois qui est original, traversé d’allusions géopolitiques pas idiotes voire modernes: 50 ans avant MONDOVINO, il est question du vin américain, fabriqué au détriment de vins plus authentiques et traditionnels, prétexte de la déclaration de guerre absurde dont le film est le postulat.
Et puis il y a Jean Seberg, qui est super jolie..
à AA: LA SOURIS/tt à fait convaincants vos arguments, je m’attendais sans doute à me taper sur les cuisses. Mais j’ai trouvé Sellers anodin surtout dans le portrait de la reine et des détails agaçants comme Sellers avec le renard (en tout deux fois dans le film, économie de pelloche!) et la peinture du petit état qui est anodine aussi (ce faisant, le scénario évite par flemme ou négligence d’exploiter la source de gags qui aurait pu surgir de celà). Leo Mc Kern s’agite comme il peut on en a pitié de voir ce grand acteur s’achouer là, surtout qu’il n’a pas besoin d’être encouragé au cabotinage! La troupe des envahisseurs (les acteurs qui la composent sont à peine typés) est très abstraite (William Hartnell le second est masqué par l’encombrant Sellers), les grossièretés du scénario (en tant qu’invraisemblances c’est pas grave la suspension de crédibilité (!) marche très bien dans une farce donc d’accord): New York est exceptionnellement désertée à cause d’un essai nucléaire, la bombe n’est pas protégée dans un abri sécurisé sont surtout là à cause d’un manque de moyens et donc pas transcendées par des causes qui auraient aussi pu être des gags. L’insuffisance du comique de gags vient aussi du petit budget, les scénaristes ont pas dû être beaucoup payés (de nos jours la même insuffisance vient avec le gros budget et est compensée par des vedettes). Imaginons ce que Lubitsch aurait fait de la peinture du petit état avant l’invasion, mais le côté pacifiste qui ne surgit qu’à la fin est en effet intéressant et Jean Seberg est lumineuse, une aurore… mais Sellers sera meilleur chez Edwards.
pour la souris qui rugirait au début, l’erreur viendrait de IMDB, Maltin ne parle que de la dame de la Columbia.
A Bertrand.J’ai un ami qui possède une copie « Des amants du pont saint jean »film rare et jamais éditer en k7 ni dvd.
Que vous évoquiez mon cher Jean Pierre , voisin et cinéaste ami me fait chaud au coeur!
Oui, il faudrait pouvoir revoir Histoire d’Adrien, La palombière ou Champ d’honneur qui sont des films remarquables et dotés d’une voix précieuse et singulière dans le cinéma hexagonal, sûrement grâce aux choix de Jean Pierre de penser ses films avec les lieux qu’il connait intimement (du moins pour ces 3 là et Ici bas puisque Les blessures assassines puis La petite cahrtruese sont ailleurs) …mais parfois les histoires de droits sont complexes notamment dans le cas de coproductions.
Même Jean Pierre qui aimerait rendre visibles ses films doit s’avouer assez impuissant face à ce type de blocages…
Même le grand Pierre Etaix vit ses films bloqués durant des années.
Et Bertrand a ces problèmes aussi notamment avec La passion Béatrice.
Inadmissible d’autant plus qu’en attendant on ne sait quel est l’état des copies existantes.
A Ballantrae.Comment revoir ces films en dehors de la vhs,car ils sont sortis sur le marché dans les années 80????Encore un problème de droits.Je ne sais pas si Jean pierre Denis est toujours de la partie depuis »La petite chartreuse »avec un excellent comme toujours Olivier Gourmet,qui est à mon avis un des meilleurs acteurs depuis 20 ans(très au dessus de Cluzet,Lanvin ou Anconina).
Ben VHS si on peut ( les miennes sont dans un état que je n’ose vérifier).Sinon, nous avions réussi à faire diffuser non loin de chez Jean Pierre une copie qui doit être unique de Champ d’honneur.
A Monsieur Rouxel
« Anthracite » porte le titre alternatif de « cet âge sans pitié » ;sans doute il fait penser à « Merlusse »,mais en beaucoup moins optimiste,d’ailleurs Pagnol et son instit de père étaient plutôt laïques ,et le noel décrit l’est aussi .Il évoque aussi « Nazarin » de Luis Bunuel :il est face à la « religion organisée » des pères jésuites et son christianisme pur ne peut attendrir « cet âge sans pitié »,même celui dont il croit avoir conquis l’amitié (voir son attitude finale).Je ne vais pas écrire de spoiler mais le sort final d’Anthracite rappelle celui du prêtre du chef d’oeuvre de Bunuel (qui fut d’ailleurs mon premier de ce dernier)
« la palombière » ne déchaina pas mon enthousiasme ;son scénario homme fruste/femme cultivée me semble une version non-thriller du « boucher »(pour moi le meilleur Chabrol) et n’est pas bouleversant d’originalité.qualité d’un honnête téléfilm.
« l’oeil du maître » est bien passé à la télé dans les années 80,le « maître » avait changé entre temps;pas assez de souvenirs ,si ce n’est qu’il y avait Marina Vlady ,pour en parler ..
Vu la seconde réalisation de Jean louis Trintignant »Le maitre nageur »qui flirte allègrement avec les comédies italiennes des années 60 et 70.Guy Marchand est Marcel un homme simple qui se fait embaucher par un gros milliardaire campé par Moustache(excellent musicien de jazz).Ce dernier organise un marathon dans sa piscine avec à la clé sa fortune colossale.Jean claude Brialy avec son élégance joue le valet et majordome et apporte un brin de fantaisie à cette fable assez noire et cynique.Quand à Jean louis Trintignant,il s’offre un petit role de jardinier,un peu réveur sur les bords.Le second film est aussi une bonne surprise réalisé par Jean Dewever à qui l’on doit des documentaires ainsi que des tv-films et des feuilletons pour le petit écran. »Les jambes en l’air »sortie bien avant »Les valseuses »qui fait partie de ses œuvres de l’après mai 68,ou règne un climat léger et insouciant face à l’avenir.Georges Geret incarne le père d’une famille qui va partir à la recherche de leur fille ainée qui à fait une fugue dans le sud est de la France.Là il va retrouver son copain(excellent Christian Barbier)qui tient un petit bar déserté.Toute la petite famille sera accueillit par le propriétaire d’un camping(Francis Blanche)qui recherche lui aussi son fils.Ensuite une bande de musiciens de Marseille viendrons afin de faire la fète,danser et boire jusqu’au matin.Le ton du film est interessant et montre bien cette joie de vivre d’alors.
A Yves Rouxel
Tachella montre bien que Dewever par entêtement a coulé son film en s’accrochant à ce titre contre l’avis de tous ses amis. Sautet me disait qu’il avait coulé sa carrière en s’accrochant à des choix discutables. C’est dommage quand on voit LES HONNEURS DE LA GUERRE
Et pour couler le maître nageur, il faut le faire !
« MinettePascal dit :
27 février 2018 à 5:45
Et pour couler le maître nageur, il faut le faire ! »
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
je suis jaloux
C’en est même scandaleux!
A MB : Gardons-nous de sombrer dans le concours, surtout !
Déjà que « sombrer » semble en rajouter à « couler »…
Effectivement Bertrand car le film à deux titres.Le second titre est le nom du personnage qu’incarne délieucement Georges Geret souvent utilisé dans des roles brutes et de méchants dans le cinéma français.
A Bertrand.Connaissez vous un film de Peter Fleischman »La maladie de Hambourg »?A mon humble connaissance jamais sortie en dvd et jamais vue dans »la boite à images(tv pardon).
A Yves Rouxel
Non, moi pas connaitre. Fleischman a très vite disparu des radars après son coup d’éclat et il faut dire qu’il n’était pas facile
A Bertrand Tavernier
Encore une fois , rien à voir avec votre chronique, désolé. Mais je viens de lire le chapitre du livre de Christine Leteux sur la Continental, consacré à Maurice Tourneur. Et je suis heureux de retrouver l’atmosphère de « Laissez passer », que je rêve en pilote d’une série basée sur ce livre.J’imagine les protagonistes de ce livre ultra documenté avec les visages des acteurs si judicieusement choisis, je repense en particulier à Ged Marlon en Le Chanois et Philippe Morier Genoud inoubliable d’humanité quand il confie les rênes du tournage à Devaivre ( Gamblin bien sûr ! Moins ressemblant mais quelle énergie ! Et tout le casting est au diapason.) Merci encore pour ce film , un de mes préférés lorsque le cinéma exalte le cinéma.
à D Fargeat: c’est une très bonne idée de série que vous avez là, les histoires vraies sont innombrables, les faits de résistance ordinaire et les anecdotes cocasses (parfois), plein de familles en racontent dans les repas de dimanche (et ça changerait des serial killers).
bravo DENIS FARGEAT
excellente idée de mini-série sur cette période.
A Denis Fargeat
Au risque de me faire des ennemis, je trouve qu’on en fait un peu trop au sujet du livre de C.Leteux. Il ne s’agit pas de nier l’intérêt réel que représente l’accès à ces archives. Mais c’est aussi sa limite. Car le récit repose entièrement sur les témoignages de défense des acteurs, cinéastes et techniciens mis en cause à la Libération. Ces témoignages sont forcément à décharge pour ceux qui les énoncent, et on aurait besoin de preuves venant étayer leurs propos. Or, ces preuves brillent par leur absence. Un exemple entre cent: Henri Decoin affirme avoir lutté pour gommer l’origine juive du personnage interprété par Mouloudji dans LES INCONNUS DANS LA MAISON. C’est peut-être vrai, mais faute de document contemporain à la préparation du film (courrier, scénario…), comment en être sûr ? A chaque page, on se pose la même question.
Cette critique a été émise à plusieurs reprises sur un autre forum. C.Leteux répond invariablement qu’elle a confronté diverses sources, et que tout a été vérifié. On ne demande qu’à la croire, mais il eût été plus simple de citer les documents étayant de manière irréfutable ses affirmations. Je suis surprise que ce point n’ait pas davantage gêné les lecteurs.
Par ailleurs, le livre n’a aucun fil conducteur et les chapitres se succèdent sans vraiment s’enchaîner, rendant la lecture un peu… ennuyeuse. Les digressions (voyage à Berlin, mort d’Harry Baur) sont au final plus intéressantes que le coeur du récit, mais très largement hors sujet.
Je répète que les qualités de ce livre sont réelles, mais l’engouement qu’il suscite depuis plusieurs mois – aux dépens d’autres ouvrages à mon sens bien meilleurs – me semble vraiment disproportionné. Voilà, c’est dit.
à Julia-Nicolle: Il n’y a pas un cahier Sources en plus de l’index comme on fait dans les essais en général? Ca me refroidit pour l’achat. Je lis pas mal de bios ou essais sur des cinéastes ou acteurs et la citation des sources est primordiale (et souvent intéressante, quand c’est des livres ou journaux, on peut essayer de s’y reporter, j’ai acheté des livres en consultant les sources de tel ou tel livre)? Si c’est le cas pour son « Maurice Tourneur »…
sûr que les sources peuvent être des bouts d’interviews ou des témoignages difficiles à répertorier mais l’historien cite ses sources tant bien que mal, en général, Voyez le Renoir de Mérigeau: chaque bout d’info est annoté et on en trouve la source en fin de livre, ou le Ford de Mc Bride etc.
A Julia_Nicole
Bien meilleur ? je n’en connais pas. La plupart des autres sont un tissu d’affirmations dont j’avais déjà découvert la fausseté au moment de LAISSEZ PASSER. Leteux a aussi utilisé des documents provenant d’autres archives (police, Continental Allemande, Mémoires de Goebbels avec des passages non traduits) ou personnelles (lettres de la Femme de Baur). En tout cas, tout ce qu’elle affirme par exemple sur Decoin m’avait déjà été confirmé par des techniciens (chefs électriciens, chef costumière) au moment de LAISSEZ PASSER. Et le style de certains témoignage (Rim, Blacnhard) en dit déjà énormément. Ajoutons que Decoin n’a pas été condamné pour sa conduite mais pour l’idéologie des INCONNUS vue comme une plaidoyer vichyste alors que les trois quart des idées (sur le sport, les stades, les cafés) se trouvent chez Leo Lagrange durant le Front Populaire
A Bertrand Tavernier
Quand je dis « aux dépens d’ouvrages bien meilleurs », je ne parle pas de livres sur le même sujet – celui de Leteux fait effectivement référence – mais de livres de cinéma parus depuis quelques mois, et qui n’ont que peu ou pas d’écho: le SAMUEL FULLER de Franck Lafond, le MAURICE TOURNEUR de Eric Bonnefille, KONG de Michel Le Bris dont vous avez dit grand bien, mais qui a peu été évoqué par les internautes). Désolée de m’être mal exprimée.
A Julia Nicole
Je n’ai pas lu le livre sur Fuller (en règle générale les essayistes américains ont plus de facilités pour aller dénicher et dépouiller les archives qui sont souvent dans des universités), le Tourneur était un bon livre mais Maurice T intéresse peu de monde (Pathé n’a pas restauré une certain nombre de films). Je trouvais juste vos critiques peu fondées : tout ce qui concerne les techniciens de la Continental est passionnant (et confirmait ce que m’ont dit Devaivre et Rosine Delamarre) : le maquilleurs, les divers régisseurs, Armand Thirard, tous ces techniciens dont les historiens ne parlent jamais
je compte lire prochainement le livre de C. Leteux, étant un prof de français passionné par l’histoire du cinéma français. Suite à la lecture de plusieurs message sur ce blog, je voudrais revenir sur la personnalité trouble de Fernandel. C’est acquis que le bonhomme avait un égo surdimmensionné (cf sa relation tendu avec Verneuil ou Autant-Lara), mais était-il pour autant un collabo? Je crois qu’il n’a été réalisateur que sous-l’occupation. C’est quand même troublant…
Je reste un fan absolu du film « l’auberge rouge »… (en passant, pourquoi Aurenche et Bost avaient-ils une passion si grande pour l’Ardèche, je me suis toujours posé cette question)
A Gerfault Rodolphe
Collabo je ne sais pas mais fernandez déjeunait tous les jours au Cercle de l’amitié franco allemande « parce que la cuisine était bonne ». Et il tourne ADHEMAR en 1951. Aurenche adorait l’Ardèche parce que sa famille venait de là et qu’il avait une maison à Privas
Il est quand même surréaliste et louche ce Cercle de l’amitié franco-allemande. Une vraie provocation. Etait-ce un rendez-vous de philanthropes sincères ou un repaire d’agents doubles ?
J’imagine le nombre de tentatives pour empoisonner la soupe ou pour coller des bombes sous les tables…
Fernandel , radin comme on sait qu’il était, devait y casser la croûte, pas à cause de la qualité, mais parce qu’il bénéficiait de tickets gratuits fournis par la Continental…
Après la guerre, même s’il est passé entre les gouttes, on a dû pas mal le charrier sur les plateaux de tournage…
A Minette Pascal
Il était une star trop puissante pour qu’on le charrie. La continental ne payait pas de repas et Fernandel y allait en dehors de ses tournages
A Bertrand Tavernier : existe-t-il une (bonne) biographie de Fernandel qui aborde sa manière de traverser la guerre de 40 ?
A Edward
Je ne sais pas, le sujet ne m’ayant passionné. Il vaut mieux lire des livres sur l’époque qui donnent le contexte, ceux de Pascal Ory
je rebondis sur le thème de Fernandel sous l’occupation. En général, les biographies -et celles des acteurs en particulier- abordent peu les sujets qui fâchent. Aujourd’hui, on dirait – quelle affreuse expression- les sujets clivants. Par exemple, il y a quelques mois, j’ai lu une biographie de Michel Simon (Jacques Lorcey, Michel Simon: un sacré monstre, édition Séguier, 2003). La période de l’Occupation y est traitée dans un très court chapitre. Il est très difficile d’écorner un mythe. M Tavernier: Vous avez le courage d’évoquer les saloperies de Renoir ou d’Autant-Lara, c’est important, en effet, de ne pas les cacher sous le tapis…
A Gerfault Rodolphe
Attention, ne mélangez pas tout. Autant Lara ne s’est pas du tout mal conduit sous l’occupation. Avec l’aide d’Aurenche, il a fait travailler Jean Wiener qui était communiste et juif et a écrit la musique du MARIAGE DE CHIFFON. Et je parlerai de conduite déplorable, honteuse pour Renoir, pas de saloperie. Beaucoup d’ouvrages évoquent les compromissions de Fernadel et Tino Rossi (qui chantera à l’enterrement de Carbone ou de Spirito) mais ils n’ont dénoncé personne. L’impressario de Fernadel est beaucoup plus trouble (avec son accord ?) Jacques Lorcey évite souvent les actions politiques mais pas Bertin Maghit ou d’autres
à Julia-Nicole: un seul « l » pardon!
A MB
Il n’y a pas d’index dans le livre de Leteux, c’est dommage, mais ce n’est pas cela que je lui reproche.
Ce qui me gêne est que beaucoup de faits sont déduits essentiellement et uniquement de témoignages de défense (dûment référencés en note de bas de page, je vous rassure), sans qu’on sache s’ils sont corroborés par d’autres preuves. Bertrand a pu constater qu’ils rejoignaient les récits qu’il avait pu entendre de la bouche même de certains participants, mais pour le lecteur moyen qui n’a pas ces points de comparaison, il y a à mon avis un manque.
Mais je répète que l’ouvrage reste intéressant.
A Julia Nicole
Je trouve que vous vous vous acharnez de manière étrange. Ces témoignages ont été recoupés lors des interrogatoires par beaucoup d’autres vu que la plupart des gens interrogés ont été blanchis.Et que les condamnés l’ont été pour des raisons absurdes (Aurenche et Wheeler pour Adrien). Les Mémoires de Le Chanois, d’Aurenche, de Spaak, de Devaivre qu’elle cite corroborent comme vous dites beaucoup de ces témoignages (un exemple entre mille : le CAFÉ DU CADRAN que Decoin ne peut pas vraiment signer est écrit par Pierre Bénard, résistant, directeur du Canard Enchaîné, une des leaders de la presse clandestine, très anti collabo et Jeanson défend passionnément le film). Mais Christine Leteux a fait un choix : de ne se centrer à une exception près que sur des documents internes à la Continental (elle a refusé mes notes prises au moment de Laissez Passer) Tous les livres précédaient lançaient des affirmations que rien n’étayait (Baur parlant allemand. JOANNON attaqué injustement pour CAPRICE par Jeanson). Donnez moi un fait qui a été contredit ailleurs, un nom « réhabilité » pour de fausses raisons. Et quand vous lisez certains textes, certains témoignages, il y a un ton, une sincérité (chez Decoin, Christian jaque ? Carlo Rim, Pierre Blanchar qui touche, qui ne trompe pas.A Coté de cela, la saloperie de Fernandel, le rôle trouble de son agent (rarement évoqué celui là) Toutes les archives de la Continental ont été détruites mais il reste les documents du COIC, tout ce qui a été exhumé par Bertin Maghit
a Bertrand Tavernier.
» Les saloperies de Fernandel ».
Comment expliquez vous l ‘amitié avec Gabin ? Et méme l ‘association des deux avec la GAFER.
Gabin ignorait-il le passé de Fernandel ou il ne trouvait pas ca important ?
A Henri Patta
C’était longtemps après et c’était juste un calcul commercial. Je ne suis pas sur qu’ils se soient formidablement entendus
oui et bien moi je trouve que l’absence d’index est curieuse: une seule solution noter les noms propres ou titres ou autre sur une feuille au fur et à mesur de la lecture pour se faire son propre index. Pour les témoignages j’avais compris qu’il n’y avait pas de source en fait si mais pas recoupés par d’autres. Il faut que ce bouquin me tombe dans les mains chez un libraire complaisant pour me faire une idée.
A MB
Mais l’absence d’index est une plaie typiquement française. Peu de livres en ont. Tous nos bouquins a Actes sud en ont un. Mais c’est beaucoup de boulot, cela coute de l’argent et de petits éditeurs disent qu’ils ne peuvent pas se le permettre. La Tour Verte a vendu très peu d’exemplaires des écrits de Carné et s’ils avaient un index la perte aurait été plus sévère. Dans Ciontinental Film toutes les sources des témoignages apparaissent en bas de page et la construction du livre fait qu’il est très facile de retrouver un nom, chaque chapitre traitant de sujets spécifiques
à Bertrand: « Je trouve que vous vous vous acharnez de manière étrange. » dites-vous
mais enfin Bertrand, ces réserves ne détruisent pas tout l’intérêt du livre, et elles me semblent assez pertinentes?
à mon modeste et humble avis comme dirait à peu près M Pascal!
A MB
J’ai l’impression de revivre certaines discussions après la GUERRE SANS NOM. Nos intentions étaient claires : faire un film centré sur le point de vue des appelés et rappelés, basés sur leurs témoignages jamais pris en compte, leur vision qui excluait les propos des engagés, de l’armée de métier, la vision des pieds noirs, des politiques, des journalistes. Et pendant les premiers mois, il y avait toujours quelqu’un pour se plaindre de l’absence de militaires engagés, des pieds noirs, voire du FLN (qui aurait demandé un film de quatre heures à lui tout seul).Et certains témoignages dénichés par Christine Leteux sont uniques : le récit écrit par le scénariste de la SYMPHONIE FANTASTIQUE, un homme qui réfléchit au poids des mots, change complètement la vision du voyage. Où trouver des sources contradictoires ? Dans la presse collaborationnistes ? Leteux cite les articles délirants du correspondant du journal corporatif qui participe au voyage et qui était hyper collabo. Tous les autres sont écrits à postériori avec des préjugés (il faut redorer le blason du PC, faire oublier la parution de l’Humanité, donc la Continental est une bonne cible. Le fait d’y avoir participé pensera sur la carrière de Le Chanois à qui le Parti préfère Daquin, militant de fraiche date qui avait proposé des actualités franco allemandes à Greven. Le Chanois éprouvait une terrible rancoeur). C’est une époque qui n’est guère propice aux opinions contradictoires et et certaines (les attaques contre le CORBEAU) ne sont pas documentées, fiables et au contraire imposeront une vision totalement fausse (le film exploité en Allemagne) Les rares historiens du cinéma – Sadoul, Bardèche – sont des idéologues avant tout. Il n’y a guère que Roger Régent qui échappe à cette critique
A Bertrand.
Je répondais seulement à MB qui me demandait s’il y avait un index, et qui semblait croire que les sources n’étaient pas citées.
Restons-en là, si vous le voulez bien.
à Bertrand: OK je ferai la distinction entre sources et recoupements du coup! et je ne savais pas qu’un index demandait autant de boulot ou coûtait aussi cher.
passons à autre chose comme dit Julia…
à Bertrand: et merci pour les infos passionnantes…
A MB : en catimini : »l’absence d’index est une plaie ».
Je veux mon neveu.
à MP what the hell?!!?
A MB (message strictement privé) : Pardon mais je vois des calembours, des coïncidences et des contrepèteries partout en ce moment, et pas que sur ce blog.
J’ai vu par hasard un coffret DVD contenant 3 films de René Clément que je n’ai malheureusement jamais vus, et pourtant ils sont connus.
LA COURSE DU LIÈVRE À TRAVERS LES CHAMPS, LA MAISON SOUS LES ARBRES et LE PASSAGER DE LA PLUIE.
En lisant les fiches techniques imprimées au verso du coffret je m’aperçois que les films sont tous en VF. En sachant que Robert Ryan et Aldo Ray sont au générique de LA COURSE et Charles Bronson dans LE PASSAGER je me suis dit que peut-être soit ils parlent français ou alors en anglais (sous-titré français). J’hésite et je renonce avant d’avoir d’autres informations à ce sujet.
Mes recherches sur internet disent que Ryan et Bronson sont doublés en français par John Berry (rien trouvé pour Aldo Ray).
Alors si quelqu’un connaît ces films qu’en est-il vraiment à ce sujet et d’autre part sur leur qualité cinématographique. J’aime beaucoup le cinéma de Clément et ces précisions me seraient utiles.
Pour revenir à ces histoires de langues, j’ai toujours attendu (en vain), une version anglaise de L’ARBRE DE NOËL de Terence Young. J’avais vu un document de tournage où Bourvil donnait la réplique en anglais à William Holden. Néanmoins le DVD que j’ai vu est uniquement en français.
a SERVAN Jean-Pierre
LA MAISON SOUS LES ARBRES est un ratage absolu, Clément transposant à Paris un scénario sur une jeune fille au pair française qui prenait peur à New York, avec une héroïne plus âgée.LE PASSAGER DE LA PLUIE m’avait paru brillant, bien fait mais vain et finalement creux et je n’ai jamais vu LA COURSE en ayant marre de ce genre de scénarios où quand on essaie de les remettre à l’endroit on se demande si la police n’est pas présente avant le crime. Aucune idée sur les vraies VO. Dans les versions anglaises Marlène Jobert ou Trintignant doivent être doublés. En tout cas Berry dans Bronson est parfait et il entre pour beaucoup dans le succès des films
Je suis d’accord à 100%.Le grand thriller de Clément ,c’est « plein soleil »; Patricia Highsmith est ,à mon humble avis ,d’une autre trempe que Japrisot (« le passager » et « la course « ),même si on n’a pas gardé la fin de son roman .
On doit aussi citer « les félins » pour sa photographie (Decae pour les 2 films),son côté claustrophobe et un suspense constant .
Je ne connais pas le livre dont est tiré le scénario.
Et j’ajoute que « la baby sitter » est pire que les trois autres ,mal joué par les deux actrices principales.
A Dumonteil et Jean-Pierre Servant:
LA COURSE.. n’est pas un scénario original de Japrisot mais adapte un roman de David Goodis (ou plutôt mélange deux romans de Goodis je crois). Moi j’avais bien aimé le film vu il y a bien longtemps à la télé mais mes goûts ont parfois changé depuis. J’aimerais bien le revoir, il me semble qu’il gardait quelque chose de l’esprit de Goodis, comme DARK PASSAGE ou NIGHTFALL. je me souviens aussi qu’une plume de Positif, Petr Kral si ma mémoire est bonne, en disait beaucoup de bien.
à Mathieu: COURSE DU LIEVRE/ selon le bouquin « SN » de Mesplède et Schléret , c’est un seul livre: « Black Friday » ou « Vendredi 13 » (Jason light hein?) paru à la Série Noire.
A MB:
Le scénario de LA COURSE… mélange les intrigues, les personnages et les décors de VENDREDI 13 et de LA PECHE AUX AVAROS.
à Mathieu: Vous avez tout à fait raison, « tout le début de LA COURSE est inspiré de la Pêche aux Avaros » (Mesplède & Schléret), j’avais pas vu ça merci.
A Dumonteil : (LA COURSE…). Sans aucun doute possible c’est certain, mon admiration profonde pour Robert RYAN doit y être pour beaucoup.
(LA MAISON…) : averti c’est vrai, mais bon, je l’aurai vu, bien que quelques connaissances partagent vos opinions sur ce film.
A Bertrand Tavernier : (Clément). Merci pour vos avis. J’hésite toujours…
J-Pierre : je vous appellerai pour les Clémént.
A mathieu
on a utilisé la musique de « la course » pour « allumez les étoiles » ,le générique qui annonçait le film de FR3 à une époque ou la chaine passait des « imitation of life » et des « cat on a hot tin roof » ..Il ne reste plus que le cinema de minuitou la musique fut ralentie (joliment)
à DUMONTEIL qui a tout a fait raison pour la sublime musique de Francis LAI effectivement réutilisée pour les génériques cinéma de FR3 avec l’autorisation du compositeur.
Je ne savais pas que la musique d’FR3 d’il y a 40 ans était tirée de LA COURSE!! De vieux souvenirs du mardi soir se réveillent!
A Dumonteil.Je pense que la musique qui présenter les films cinéma de FR3 est de Francis Lai,quand à la musique du « Ciné club »de Claude jean Philippe je sèche un peu????
« Amour et Printemps « composée par Émile Waldteufel, était la musique du ciné -club elle convenait parfaitement à cette excellente émission hélas disparue .Que de grands films nous lui devons (à CJ Philippe)!
Sur les chaines hertziennes ,il ne reste plus que le cinema de minuit (et arte bien sûr,qui a « porté très haut » ,entre autres , »the collector » de Wyler et « le garçon sauvage » de Delannoy) ;espérons que Patrick Brion tienne encore longtemps :c’est à lui que je dois ma passion pour Duvivier ,dont j’ai vu tous les films parlants et sept ou huit muets.
à Yves Rouxel:
« Le célèbre indicatif sur la valse Amour et Printemps composée par Émile Waldteufel, jouée à l’orgue limonaire Gavioli du Lekkerkerker, annonçait l’émission. »
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9-club_(%C3%A9mission_de_t%C3%A9l%C3%A9vision))
A Yves Rouxel
La musique du ciné-club de Claude-Jean Philippe est une valse d’Emile Waldteufel intitulée AMOUR ET PRINTEMPS. La version jouée à l’orgue de Barbarie, qui a été utilisée pour le générique du ciné-club, a marqué toute une génération de cinéphiles.
A Bertrand Tavernier, Dumonteil… (RENÉ CLÉMENT). J’ai quand même voulu juger des films cités. Je n’ai pas encore vu LA MAISON SOUS LES ARBRES (le plus mauvais pour la fin ?),mais pour LA COURSE… j’ai trouvé des qualités au film, surtout dans sa dernière partie (« l’enlèvement » et ses suites), la première partie m’ayant parue beaucoup trop longue (les interminables scènes dans la maison) et bavarde. Mais je crois aussi que si ce film me plaît, bien qu’inégal et au rythme chaotique c’est surtout grâce à la présence de Robert RYAN, toujours juste et émouvant, dans ce rôle de gangster désabusé, « au bout du rouleau ». Les dernières scènes de LA COURSE sont vraiment bien filmées et rythmées. Superbe photographie d’Edmond RICHARD (les copies proposées sont restaurées)
Je parlais l’autre jour du doublage en français de RYAN par John BERRY (excellent c’est vrai), mais en fixant les nombreux gros plans sur RYAN, je me suis aperçu qu’il disait son texte en français, le mouvement des lèvres ne trompe pas. Peut-être a-t-il été doublé parce que son français dit sans doute en phonétique était parfois incompréhensible (?) Idem pour RAY qui lui aussi dit son texte en français avec un fort accent US. Je n’ai pas réussi à trouver d’informations sur un éventuel doublage à son sujet.
LE PASSAGER DE LA PLUIE m’a paru long et peu intéressant. Une histoire poussive dans ce face à face JOBERT-BRONSON.En résumé l’ennui m’a gagné.
Les 20 premieres minutes du « passager » étaient prometteuses -et on avait même appelé Lewis Carroll à la rescousse;mais la suite ne suit pas ,si je peux dire ..c’était le premier -court – rôle dramatique d’Annie Cordy ,juste avant « la rupture » un de mes CHABROL favoris:elle s’en tirait fort bien .
« la course » m’ a prodigieusement ennuyé ;je n’aurai jamais le courage de le revoir malgré Trintignant ,Ryan et Massari.
Pour « la maison » M.Tavernier vous a averti ;c’est son opinion et je la partage ,comme diraient deux détectives célèbres.
A Dumonteil : Cela va vous paraître peut être étonnant, mais j’ai accroché à cette MAISON SOUS LES ARBRES du moins pendant plus d’une heure. J’ai eu la curiosité de vérifier l’horloge du lecteur pour constater que je n’avais pas vu le temps passer.
Je n’ai pas fait attention de quel bouquin c’est adapté, mais j’ai trouvé l’histoire captivante (la curiosité de comprendre ce qui arrive à Dunaway surtout), bien menée jusqu’à cette fin qui met tout par terre. C’est dommage. Il y avait matière pourtant, la première partie etait engageante. Cependant le film est parrivé son sujet- à mon goût – un cran au dessus du PASSAGER que j’ai vraiment trouvé soporifique.
Au crédit de LA MAISON, une très belle photo de Andreas Winding.
A DUMONTEIL : (LA COURSE…) Mon admiration profonde pour Robert RYAN doit y être pour beaucoup aussi c’est certain.
(LA MAISON…) En cas de danger j’activerai la touche « eject ».
Par contre il y a trois modules sur René Clément et l’enfance, sur deux des disques, bêtement ordonnés « parties 1 et 3 » sur un disque et « 2 » sur un autre, que je n’ai pas encore regardées et qui peuvent être intéressantes à condition de jongler avec les galettes…
Plus rien ne m’étonne ;moi aussi il y a des films que j’aime et qui ont mauvaise réputation critique « Parrish » (1961,Daves ,titre français idiot: »la soif de la jeunesse »(!!) »)par exemple :je pourrais en citer cent autres .J’ai choisi un Delmer Daves,car comme Clément ,c’est un metteur en scène « reconnu ».
Des goûts et des couleurs….
a dumonteil
nous défendons PARRISH dans 50 ans et Lourcelles aussi
A Bertrand.J’ai enfin revu »La course du lièvre à travers les champs »qui est l’avant dernier long de Clément.Le film tient bien la route pour l’ambiance et la psychologie des personnages.Trintignant en homme traqué est formidable tandis que Robert Ryan joue son dernier coup car il sent le poids des années.Puis la présence de la belle Léa Massari qui dégage vraiment à l’image.Il y à de très beaux plans de paysage mais surtout Clément avait un sens du cadrage avec des contre plongés excellentes(voire la scène du braquage final,ou tout est millimétré).Certains ont écrit à l’époque que s’était du cinéma à l’americaine mais l’œuvre annonce le chant du cygne du cinéaste,avec une bande originale inspirée de Francis Lai.Un des thèmes fut utilisée pour l’annonce des films sur FR3 durant les années 70 et un album vient de sortir(version rafraichit et restaurée sous la baguette de Lai lui même).
A Jean pierre.Par contre évitez d’acheter des films édités par LCJ,la plupard sont des « navets ».Revu « Le faucon »réalisé par Paul Boujenah est une espèce de polar d’une lourdeur incroyable.On se demande même si le frère de Michel à appris à tenir une camera tellement les plans et les raccords sont d’une pauvreté affligeante.Francis Huster est inspecteur de police à Paris et court après une petite frappe du début à la fin sans s’épuiser une seconde.Des gros plans le montre avec sa chaine autour du cou avec l’étoile de david(d’accord on a compris qu’il était de confession juive comme le réalisateur).Le seul point interessant est de voir Vincent Lindon,Audrey Dana et Isabelle Nanty(animatrice de Radio Digital fofolle)dans leurs premiers roles au cinéma.Dans le bonus Huster nous fait l’inventaire des grands metteurs en scène puis des acteurs de cinéma qu’il adule.Comme le film,le bonus est d’une platitude consternante.La musique sonne années 80 et donne à l’ensemble une erreur de titre de film »Le vrai con »!!!
A Yves Rouxel
Vous avez une sorte de génie, cher ami, pour dénicher dans un catalogue le titre le plus nul. Chez LCJ on trouve aussi RAFLES SUR LA VILLE de Chenal, des films de Clair, LES ASSASSINS DU DIMANCHE et les FANATIQUES de Joffe qui n’ont pas très bien vieilli mais qui sont cent mille fois supérieurs au FAUCON, MARIE OCTOBRE, LA MEILLEURE FACON DE MARCHER, LE FRIC de Maurice Cloche (une curiosité), CLUB DE FEMMES I comme ICARE, des dizaines de Joselito, des mélodrames italiens comme s’il en pleuvait, et canars comme ADIEU BERTHE. Le problème, c’est de s’y retrouver. MAIS VOUS, VOUS PARVENEZ À SELECTIONNER UNE OEUVRE NULLE ET SANS AUCUNE SIGNIFICATION HISTORIQUE
Très très grosse cote du FAUCON, Bertrand, chez les potes classikiens d’à côté, comme nanar irrésistible, cela va sans dire. Apparemment, dans ce film, Francis raffole des « bourgueurs ».
A Bertrand:
Et aussi NON COUPABLE, LA FERME DU PENDU…
A Mathieu
Deux titres épatants à voir absolument
LA MEILLEURE FACON DE MARCHER,cité par BT,est pour moi l’un des 10 ,peut-être des 5 films meilleurs français des années soixante-dix ;ce thème du « squelette dans le placard » qui mène à la domination ,l’humiliation
dans un groupe fermé et cette lucidité de MILLER qui fait dire à Bouchitey que tout le monde a « quelque chose d’inavouable à cacher » (même les ados qui dissimulent des pornos dans le journal de Mickey)nous interpelle tous nous qui nous croyons « normaux »
Cette forme de harcèlement ne peut se faire que dans un lieu clos répressif :collège ,caserne ou ici colonie de vacances,ou souvent la victime est quelqu’un qui n’aime pas particulièrement le sport (collectif);dès que l’on retrouve le monde extérieur avec son ordre établi ,les differences s’effacent et la médiocrité quotidienne met tout le passé entre parenthèses.Bouchitey et Dewaere (presque effrayant) sont absolument extraordinaires ;la regrettée Christine PASCAL et Claude Piéplu ,désopilant en directeur à la « boîte à idées »,complètent superbement la distribution .Le bal est une scène d’anthologie.
M;Rouxel ,que n’avez-vous choisi ça plutôt de ce « faucon » déplumé?MAIS peut-être l’aviez-vous déjà?
A Bertrand.Excusez moi Bertrand mais le vrai CON,c’est moi qui suis tomber dans le panneau de cette jaquette alléchante qui nous rappelle que ce film de Boujenah est un des meilleurs polars français de cette décennie avec un entretien exclusif d’Henri jean Servat que je ne supporte pas quand il parle sur les plateaux de tv ou à la radio sur Europe 1.Par contre j’ai découvert le premier long réalisé par Jean louis Trintignant qui est une pure merveille scénaristique.Film corrosif,méchant mais pas bète du tout avec un Jacques Dufilho exceptionnel,c’est de l’humour noir à l’état pur cette histoire d’un boulanger qui va arpenter le gard dans un side car avec sa vieille mère.Je vais essayer de me procurer »Le maitre nageur »avec Brialy le second et dernier film de Trintignant cinéaste.Bonus très gratifiant ou le producteur nous raconte comment il à rencontrer l’acteur et lui à proposer de le produire.
A Bertrand:
Oui LA FERME DU PENDU est un exemple rare de film français se passant dans un milieu paysan et où rien ne sonne faux, ni l’intrigue, ni les dialogues, ni le jeu des acteurs tous excellents.
a Yves Rouxel.
Je me souviens comme si c ‘était hier d ‘un critique qui avait dit : un faucon mais un vrai navet.
A Yves : (LCJ) Je serai quand même moins catégorique. Bien sûr on trouve un peu de tout chez cet éditeur (chez d’autres aussi d’ailleurs), mais j’y trouve parfois des films rares, jamais vus (dans mon cas), qui ne sont pas (souvent) présentés dans des copies ultra sophistiquées mais qu’importe, « mieux vaut tenir que courir ». J’ai pu ainsi revoir LES HEROS SONT FATIGUÉS, LES FANATIQUES, découvrir LE VILLAGE PERDU, GASPARD DE BESSE, et quelques autres. Certains, vus dans mon enfance et passés aux oubliettes, se sont rappelés à mon souvenir. Idem pour leur catalogue « séries tv d’autrefois » ou « théâtral », où j’ai parfois trouvé des perles. Donc, merci à eux.
J’avais entrevu ce truc à la tv et pense ne pas avoir tenu jusqu’au bout: oui c’est une vraie belle bouse qui n’est même pas drôle…passons notre chemin!
Que retenir de la filmographie de Philippe Labro:journaliste,romancier,scénariste,homme de radio et de tv.Ses deux films les plus réussit et qui se rapprochent de ceux de Melville ou de Verneuil sont « L’héritier »et »L’alpagueur »pour la présence de Belmondo et Cremer.Mais revenons sur un film inédit en dvd, »Sans mobille apparent »tiré d’un roman d’Ed mac bain(ten plus one)en 71.Trintignant tient le role de l’inspecteur Carella qui va enquéter sur une serie de meurtres à Nice.Sur une musique originale de Morricone,Labro nous dépeint dans tous ces films une France violente ou la coruption entre les politiques et les journalistes est omniprésente.Sur le plan technique il utilise peu de plans larges mais il y à une scène interessante dans »Sans mobile apparent »quand l’inspecteur interroge l’animateur de jeu tv(Sacha Distel)et le directeur de la troupe de théatre(Paul Crauchet,toujours juste dans le jeu).Il pose une question à l’un et dans le plan suivant c’est l’autre qui répond à la question.Assez astucieux,Labro on le voit est très imprégner des œuvres de Hawcks et des polars hollywoodiens des années 50.Enfin il faut que je revois »Rive gauche,rive droite »ou Bernard Fresson endosse le role du milliardaire rouge toulousain Jean baptiste Doumeng.
A Monsieur Rouxel
« sans mobile apparent » me parait son plus réussi mais il est beaucoup plus proche du whodunit d’Agatha Christie que du film noir américain;d’ailleurs même le titre « ten plus one » évoque(sans doute inconsciemment) un roman célèbre de l’écrivaine britannique.Une bonne parodie des jeux stupides des ondes (le mystere objet !) et une Laura Antonelli en contre-emploi;bonne interprétation.
A Dumonteil.Je pense que Philippe Labro et Jacques Lanzman qui signe les dialogues et l’adaptation ont penser au fameux « Schmilblick »cher à Guy Lux et parodier plus tard par Coluche dans un sketch désopilant.Pour revenir au film dans le scénario,à un moment précis André Falcon le sous préfet demande à l’inspecteur Carrela du coté politique de voir le passé des victimes.C’est là que l’inspecteur lui répond que la seconde victime à été membre des jeunesses communistes et qu’il à été exclue de la cellule suite à une bagarre.Sauf dans les jeunesses communistes il n’existe pas de cellules c’est au Parti communiste.Vous allez me dire c’est un détail comme le fait que l’on voit Philippe Labro dans une scène assez rapide.Excellente musique de Morricone,jamais éditer sur cd.
Pas de CD mais j’ai le 45 tours quelque part dans le fatras de mes affaires. Mes parents, après l’avoir gagné à une petite loterie, ne l’ont jamais écouté. Moi oui parce qu’il n’y avait vraiment pas grand chose à écouter chez moi; et je me suis demandé pendant des années de quoi le film pouvait bien parler…
N’hésitez pas à me rappeler qu’on peut se passer de ma biographie ici !
à YVES ROUXEL je ne veux pas dire de bêtises mais il existe un CD import italien. Je dois l’avoir dans mon capharnaüm ??
J’adore SANS MOBILE APPARENT. Une des meilleurs rôles de JL Trintignant selon moi. Cette course autour du port de je ne sais plus quel patelin !
Et la musique de Morricone !
Sacha Distel se débrouille bien mais je me suis toujours demandé : pourquoi lui ?
A Minette Pascal
Le port c’est Nice. Pour moi le meilleur Labro, en tout cas le plus sincère, c’est son premier DON’T BE BLUE
DON’T BE BLUE n’est mentionné nulle part ;est-ce un titre alternatif de ‘tout peut arriver »??
a dumonteil
exact
A Minette pascal.Il me semble bien que Philippe Labro connaissait Sacha Distel qui animait à l’époque le fameux »Sacha show »sur la première chaine.
A YVES : Ah bah c’était sûr qu’il y avait du copinage là-dessous…
à MINETTE PASCAL
Bravo pour votre humour
Au mot fatras ( chez vous ) je préfère capharnaüm ( chez moi )!!
A Patrick : Ne me provoquez pas. Mon fatras est bien plus inextricable et impénétrable que votre capharnaüm !
à Yves Rouxel: je me souviens très bien de SANS MOBILE vu à 15 ou 18 ans, à l’âge où on est moins difficile, mais je trouve que Trintignant était parfaitement à l’aise dans un rôle très physique. Cet acteur finalement discret a eu une carrière extraordinaire de richesse et diversité. Il y a un doc sur JLT passionnant, j’admire cet acteur, pas grande gueule comme d’autres de la même génération qui savent très bien se mettre en avant mais, la tête dans le guidon et sans se préoccuper de pub, a mené un choix de carrière admirable. Si on pioche dans sa filmo on est surpris de se rappeler qu’il a joué dans tant de bons films (sûrement beaucoup plus que les « autres » que je mentionnais). C’est incroyable ce qu’il peut exprimer. Je ne savais pas qu’il n’aimait pas LE GRAND SOMMEIL (ce qui se comprend). La modestie de JLT l’a amené à briller tranquillement je me lâche: je l’admire.
A MB
Le GRAND SILENCE ,
à Bertrand: LE GRAND SILENCE ofkourss décidément vous me loupez pas, ces temps-ci! en plus le lapsus est impardonnable entre le Corbucci et le HH! bon, je disparais pour un temps hein? à+
Oui Bertrand mais il faut souligner qu’avec Philippe Noiret,Piccoli,Vanel et quelques autres il à fait une belle carrière en Italie.J’attends avec impatience la sortie un jour d’un film de Bernardo Bertulucci »Le conformiste ». »Amours »d’Hanecke est une œuvre touchante sur la vieillesse des corps et l’amour entre deux personnes agées.
JL Trintignant, je l’adore dans FLIC STORY, SANS MOBILE et la CONTROVERSE DE V.(pour la tv).
Dans son rôle d’Emile Buisson, la seule chose qu’il n’arrive pas à faire, c’est gueuler : »Personne ne bouge ! » quand sa bande braque un palace. Heureusement qu’il y a André Pousse et d’autres derrière pour assurer le boulot !
Il est également formidable dans Z
Bravo à MINETTE PASCAL : les « caracters » secondent efficacement les 2 stars dans FLIC STORY
A Patrick : Vous avez raison; vivent les troisièmes couteaux. Une des perles de FLIC STORY, c’est quand Borniche va voir André Pousse à l’hosto de la prison. Le plus sympa des deux, on n’y peut rien, c’est le malfrat.
à M Pascal: ça me rappele Miou-Miou dans la FEMME FLIC, quand elle cogne à la porte et essaie de crier « Police! Ouvrez! » ça se bidonne ça ricane à l’intérieur!…
A MB
Avez vous vu « Une journée bien remplie » ( j’ai failli l’appeler une journée particulière, malheur !), un des deux films réalisés par JLT ? Peut-être pas un chef d’oeuvre, mais un des rares exemples d’humour noir dans le cinéma français… et Dufilho y est grandiose. Je trouve que les films réalisés par les comédiens sont toujours intéressants, en ce qu’ils donnent un éclairage singulier sur leur travail d’acteur. Et je repense à cet entretien avec Jacques Audiard au moment où sortait « Regarde les hommes tomber » ; le journaliste lui demandait s’il n’était pas trop effrayant de diriger, pour son premier film, un brelan de réalisateurs : Trintignant, Matthieu Kassowitz, Jean Yanne. Aucun souvenir de la réponse d’Audiard.
titre entier:
Une journée bien remplie ou Neuf meurtres insolites dans une même journée par un seul homme dont ce n’est pas le métier (1973)
C’est bourré de jeux de mots et d’humour noir
la scene de la troupe theatrale contient cette replique : »on ne fait pas d’ Hamlet sans casser des oeufs »
grandpapa à son fils : »midi ,5 (morts ) ,t’es dans les temps,fiston »(voir le titre)
ou encore la radio qui annonce : ‘le morceau que vous venez d’entendre est extrait de la bande originale du film » une journée bien remplie »
Dans l’ensemble,c’est inégal ,mais fort original.
à Denis Fargeat: UNE JOURNEE BIEN REMPLIE ah oui bon sang vous me rappelez ce film que j’ai jamais été foutu de voir et dont j’entends causer depuis longtemps, avec Dufilho en 1er rôle… je vais chercher si dvd
Pour répondre à votre question »Que retenir de la filmo de Ph Labro? » j’ai envie de répondre « Rien ».Aussi mauvais écrivain que cinéaste, il a beau avoir connu Melville, il n’a pas transformé l’essai.
Rive droite, rive gauche m’avait semblé assez incohérent et peu réaliste voulant « faire américain » mais sans rythme.Très convenu et pesant.
Vous voulez voir un grand polar des 80′? Découvrez la magnifique et oublié Poussière d’ange d’E Niermans avec un B Giraudeau déglingué qui s’inscrit dans un univers onirique absolument cohérent.C’était un scénario de J Audiard qui confirmait après les deux tout aussi superbes polars de Cl Miller qu’il avait l’étoffe d’un grand raconteur d’histoires.
a Ballantrae
Vous êtes un poil injuste car DES FEUX MAL ETEINTS son premier récit autobiographique qu’il a beaucoup décliné contenait des pages fortes sur la guerre d’Algérie et la France de cette époque. Labro était un bon journaliste et je vous assure que pour des attachés de presse, c’était un bonheur. Les cinéastes américains, Kazan, Polonsky, Hawks étaient heureux de le rencontrer : il parlait bien anglais,connassait l’Amérique, leurs oeuvres et écrivait de bons articles très au dessus de ce qu’on lit maintenant. Dans ses films, après son premier, il a voulu décalquer Melville, imitant même sa conduite sur le plateau et il a trop cherché le succès sacrifiant à la grandiloquence (le HASARD ET LA VIOLENCE, un titre qui torpille le film, une interprétation empesée de Montand qui pour se venger disait, Alain Remond dixit : Labro dirige comme Blistene) Il a gâché des qualités présentes dans son premier essai et SANS MOBILE APPARENT en jouant au metteur en scène
a Bertrand Tavernier.
Tout a fait d ‘accord Labro a été un trés bon journaliste , mais comme metteur en scéne c ‘est en général , la cata.
J ‘ai vu il y a peu LA CRIME.
Et j ‘ai été fasciné de bout en bout. Aucune scéne n ‘est crédible , les dialogues sont ahurissants , et les acteurs , mémes les valeurs sures comme Brasseur , sont médiocres dans leur interprétations.
Je me demandais en voyant les somptueux décors et la prestigieuse distribution : Comment un producteur a t-il pu financer une telle anerie ?
A Henri Patta
Vous trouverez des centaines d’autres exemples.Après la DISPARUE DE DEAUVILLE, Sophie Marceau (dont le premier film était attachant) a trouvé un producteur et une chaine pour sa nouvelle réalisation
Je me souviens de LA CRIME pour Brasseur qui écrase son mégot sur le tapis du riche bourgeois, ridicule, aucun flic ne ferait ça.
« Comment un producteur a t-il pu financer une telle anerie ? »
c’est un mystère, on dirait qu’il y a des producteurs qui ne se soucient pas de la réussite de leur film dés le départ.
à Bertrand: « Il y a aussi Bernard Paul avec le TEMPS DE VIVRE, DERNIÈRE SORTIE AVANT ROISSY »
En effet et je vois qu’il est mort à 50 ans c’est une malédiction!
A Bertrand.J’ai revu »Rive droite rive gauche »le film à vraiment vieillit et on ne croit à aucun moment à la crédibilité des personnages.Nathalie Baye est transparente dans son role ,Carole Bouquet surjoue les méchantes sortie d’un vieux James Bond,quand à Bernard Fresson qui endosse le role de Perdillard(J.B Doumeng,le milliardaire rouge)il force ses gestes au maximum.Les seuls qui jouent de façon juste sont Depardieu et Weber mais le film va dans tous les sens et est raté.Sans oublier la musique de Michel Berger qui manque totalement de créativité.
a Yves Rouxel
Le film n’a pas vieilli. Il n’était pas bon à sa sortie
cher Yves Rouxel: pourquoi ne pas nous épargner les films que vous n’avez pas aimé pour nous parler plutôt des bons? ma parole vous avez le don pour dénicher les navets que tt le monde a oublié!
(mais je vous ai déjà dit ça!)
D’accord avec MB, lassé aussi de voir des analyses et résumés de films qui sont au mieux mineurs, au pire sans intérêts. Cher Rouxel, sortez nous plutôt vos enthousiasmes de films que nous ne connaissons pas en privilégiant une analyse succincte plutôt que de vouloir nous résumer systématiquement les films (qui gâcherait notre vision si l’envie nous prenait de les visionner).
A Damien D
Cela peut aussi nous dissuader de les voir mais dans la plupart des cas, c’était inutile. En revanche vous être un des seuls à avoir vu LES JAMBES EN L’AIR de Dewever, cinéaste qui fut inspiré
A propos de Philippe Labro: L’alpagueur est un des films les plus mal construit que j’ai vu. L’héritier est à mourir d’ennui… Comment Labro trouvait-il des producteurs?
A Gerfault Rodolphe
Il obtenait l’accord de grandes vedettes et avait obtenu un succès avec SANS MOBILE APPARENT
c’est la même question que H Patta plus haut sur le « mystère » de comment certains films obtiennent un feu vert de production, les spectateurs veulent voir des vedettes, juste voir, se régaler de leur image. Dans les comédies mêmes le scénario malin perd de l’attention des spectateurs, celle-ci se concentre sur le fait de juste voir des visages bien connus. Le dernier Dany Boon balance le noeud (le « pitch ») de son film dans la BA au lieu d’en faire une surprise à découvrir, ça a dû commencer avec LA DOUBLURE de F Weber (Boon a dû retenir la leçon, il était encore second rôle dans ce film). Si les tournants de l’histoire eux-mêmes perdent de l’intérêt ça devient grave. Ceux-ci sont l’échelon le plus basique pour faire fonctionner son intellect! Si c’est déjà trop demander à l’intellect au-secours!
Même un polar avec Seagal demande plus à l’intelligence que les comédies de ce type. En même temps, la comédie est délaissée par les cinéastes qui veulent faire qqch d’original: lES dernières bien que j’ai vues: A TROIS ON Y VA et QUAI D ORSAY ofkourss! y’en a eu d’autres mais je veux dire vraiment réussies.
à Ballantrae: de Niermans, ANTHRACITE reste invisible et j’en suis désolé. Niermans était aussi acteur, il a « disparu » à la TV.
A MB
Il a sombré CASANAVA où il s’est fait napalmer par Delon à qui il a cédé, erreur fatale, dès la préparation (renvoyant son chef opérateur pour le remplacer par un choisi par Delon) et il a perdu la confiance des producteurs. Delon a liquidé plusieurs réalisateurs : Jean Chapot, Robin Davis sans qu’on puisse lui donner tous les torts sinon d’imposer des rapports de pouvoir. Il était exaspéré par ceux qui hésitaient, aimait et respectait ceux qui savaient ce qu’ils faisaient, se décidaient vite (Clément, melville, Viconti) qui étaient maitres de leur film
à Bertrand: Delon c’est un peu le Kirk Douglas français, toujours ce besoin de malmener les réals débutants ou simplement précautionneux, une sorte de mégalomanie pas très sympa…
En plus pour CASANOVA il était producteur.
A MB
Il l’était très souvent et il a soutenu comme cela Monsieur Klein, le Professeur. C’est un cas complexe qu’il ne faut pas juger à la va vite. Je n’ai pas répondu à ses propositions pour toutes les raisons citées plus haut et parfois je regrette d’avoir manqué d’audace. Il fallait l’emmener dans des territoires qu’il n’avait pas arpenté avec Melville. Il est génial dans la VEUVE COUDERC. Simplement dès la préparation, il vous testait et ni Niermans, ni surtout Chapot et Robin Davis n’ont répondre
D’autres films français qui ont disparu des écrans: L ADOPTION (79) de Marc Grunebaum avec Jacques Perrin et Géraldine Chaplin, Grunebaum est mort à 43 ans! aussi L OEIL DU MAITRE (80) de Stéphane Kurc avec P Chesnais et Marina Vlady, Kurc a fait une carrière ensuite à la TV, SERVANTE ET MAITRESSE (77) de Bruno Gantillon, encore un qui est passé à la TV pour faire un peu de tout (y compris un épisode de HIGHLANDER série TV!), celui-ci pourrait souffrir d’une revision. La dernière fois que j’avais fait cette petite liste, j’avais aussi UN CHOIX D ASSASSINS (67) de Fourastié, mort à 42 ans, heureusement depuis dans la Gaumont Rouge, si les autres pouvaient être édités aussi en dvds!J’ajoute LE DIABLE AU COEUR (76) de Queysanne, sulfureux et cruel avec Birkin, J Spiesser et M Aumont. Queysanne est parti aussi ensuite à la TV. On dirait que soit on meurt soit on fait une carrière à la TV, damn!
A MB
Il y a aussi Bernard Paul avec le TEMPS DE VIVRE, DERNIÈRE SORTIE AVANT ROISSY
à Bertrand oui pour Delon vous avez raison, c’est toujours plus compliqué que ce qu’on voudrait. D’ailleurs, je crois que l’homme lui-même est loin d’être simple et transparent!
A MB.Vous savez mon cher ami et néanmoins camarade que le navet est un légume très bon pour la santé et pour le cœur précisément.Sur ce je vais me préparer une bonne soupe(à la grimaces)!!!
à Yves Rouxel: cher collègue et néammoins camarade de chambrée, si vous continuez je vous assène sur 50 lignes ma critique de LA SOUPE AUX CHOUX
(et ça me dérangera pas de l’avoir jamais vu!)
et ensuite celle de LES PYRAMIDES BLEUES ou encore celle de THAUR ROI DE LA FORCE BRUTALE, sans blague!
ah ah je me prépare…
Sans rigoler je crois avoir croisé je ne sais plus où le DVD des Pyramides bleues sorti par on ne sait quelle magie.
Arielle Dombasle cinéaste cela sonne comme Caroline à la plage.
A Ballantrae
Je me souviens dans « Poussière d’ange » d’un travail extraordinaire sur les décors , des extérieurs filmés un peu partout en France ( dont le musée africain à Lyon) qui assemblés formaient une ville d’une noire féérie. Anthracite, jamais revu, mais beau souvenir également.
A Monsieur Tavernier
le TEMPS DE VIVRE BERNARD PAUL
C’est le seul film de ce réalisateur que j’aie vu;il m’a laissé un bon souvenir ;c’est une oeuvre intimiste et les bouleversements sociaux sont entendus sur un poste de radio : pourtant le zeitgeist de l’époque ,on le sent dans cet ouvrier qui fait des heures sup pour que sa femme et son fils profitent de la société de consommation;et elle aspire à autre chose d’ou sa liaison avec un enseignant;on sent qu’elle revendique le droit à la culture dans cette scène où elle regarde (avec son gamin ,c’est assez insolite) un opéra ;une autre scène insolite montre les ouvriers faire une curieuse découverte sur leur chantier.
Très bien interprété par Marina Vlady et Frederic de Pasquale ;la (jolie)chanson éponyme de Georges Moustaki fut bien composée pour le film mais elle l’a totalement occulté; l’épisode « mes années 60 » du voyage me l’a remis en mémoire.
Ses textes de journaliste peut-être , je ne connais pas à vrai dire et je n’ai jamais écouté RTL, mais ses livres me semblent un peu dénués de style comme de contenu réellement original y compris Des feux mal éteints et a fortiori L’étudiant étranger.
Quant à ses films, j’en ai vu qqs uns notamment L’alpagueur, La crime, Rive droite rive gauche ou Sans mobile apparent et franchement il me semble que ce sont des produits sans âme…
Désolé Rouxel et Bertrand mais s’intéresser à Labro m’apparaît comme une pure perte de temps.
A Ballantrae
Je répondais juste sur Labro journaliste
A Minette PASCAL
Cecile de France était excellente dans le rôle de cette ex-religieuse au destin tragique .
soeur sourire ,c’est assez révélateur ,domina les charts americains fin 1963 ,peu après la tragédie qui traumatisa l’Amérique.Le film montre bien l’attirance de SS pour le rock (en tant que véhicule pour faire passer le message chrétien ,souvenez vous qu’Elvis a un album intitulé « how great thou art »,après tout , et ce n’est pas de sa dernière petite amie qu’il parle -et des artistes aussi divers que Johnny Cash ,Dion,Van Morrison profess(èr)ent aussi leur foi -et aussi pour les filles -et combien cette femme si ridiculisée par la suite était en réalité en avance sur son temps
Et non les chansons des BEATLES sont bien des mièvreries qui se ressemblent toutes (« Eleanor rigby » « tomorrow never knows » « strawberry fields forever « et » helter skelter » c’est la même chanson ,la dernière evoquant « la musique du camionneur « chère à Stone et Charden)
Le show-biz d’un côté et sa hiérarchie de l’autre ont bien écartelé soeur Sourire (elle avait horreur de ce nom), et vous avez raison de comparer avec Elvis : après tout, elle chantait du gospel français !
Les paroles valaient ce qu’elles valaient mais il y avait un sens de la mélodie, une simplicité revendiquée mais une joyeuse subversion…
Et non les Beatles peuvent se vanter d’avoir renouvelé leur stock. Peut-être quelques facilités mais beaucoup de trouvailles et de risques aussi.
Et pis j’aime pas qu’on tape sur Stone et Charden, d’abord. D’accord, ils sont ridicules sur leurs vieux clips mais ils ne sont pas les seuls : Cloclo, Joe Dassin et d’autres font amateurs qui se la pètent aujourd’hui.
Les chansons ? Les tubes ? Ce n’est pas comme les films. Plus difficile de casser la baraque avec une mauvaise chanson.
On ne dit pas assez le mérite des compositeurs et des arrangeurs. C’est eux qui devraient glaner le plus d’hommages quand ils passent l’arme à gauche, je trouve. Sans de bonnes chansons, je ne vois pas comment un interprète génial peut un jour être connu.
à MPascal:
« On ne dit pas assez le mérite des compositeurs et des arrangeurs. »
Exact. je réécoutais récemment Sylvie Vartan qui avait réellement de la voix, avec la chanson de Paul Anka WAtching You, c’est 50% d’excellents arrangements, le reste c’est son énergie réelle, mais bon elle a aussi chanté des machins oubliables. Et je démarre pas sur France Gall vu que là j’arrête plus (ah… Bébé Requin… magnifique).
A MB
On s’éloigne de plus en plus du cinéma. C’est SALUT LES COPAINS 2018
à Bertrand: Exact! retour au cinoche donc.
à MB
Bébé Requin est une merveille effectivement, composée par Joe DASSIN
A Patrick Rodriguez.il me semble que la chanson »Bébé requin »est de Lucien Ginsburgh(Gainsbourg QUOI!!).
A Yves Rouxel
« Bébé requin » n’est absolument pas de Gainsbourg. Les paroles sont de Jean-Michel Rivat et Franck Thomas, et la musique de Joe Dassin.
Bertrand a raison, on ne va pas se mettre à parler ici de chanteurs. Mais MB a bien raison d’admirer France Gall…
A Julia : D’accord mais il faut reconnaître que ce blog invite aux chemins de traverse. Il est question de livres, aussi, de culture au sens large. Dur de parler des Carpenter sans parler de chansons et de musique.
Les petites digressions, les blagues potaches et les querelles mettent de la vie dans un blog, je trouve; il faut les cultiver justement parce que l’essentiel des commentaires portent sur le cinéma. Ce sont de joyeuses petites couleurs, pas le centre du tableau !
Mais ceci n’est que le fruit pourri de mon méprisable jugement.
à Bertrand: c’est pas ma faute, hein?
Pour continuer entre musique et cinéma , dans une interview de Depardieu au nouvel obs :
» je ne veux pas étre la caution d ‘une industrie musicale qui fait du pognon avec le 20e anniversaire de la disparition de Barbara. On s ‘est déja infligé patrick bruel ca suffit ».
« On ne chante pas Barbara avec une voix de casserole ».
Plus loin:
» je ne peux pas écouter Brel parceque c ‘est théatral et pas trés bon ».
à HENRI PATTA
le DEPARDIEU ne le dira jamais en face au BRUEL !!
A Patrick.et pourquoi pas ce serait interessant de voir l’ogre Depardieu invectiver le petit Benguigui par rapport à l’immense Barbara,surtout que notre gégé à quitter La Russie pour L’Algerie(pays cher à Bruel puisqu’il est né là bas).
Il faut absolument lire la très poilante BD Gégé de Mathieu Sapin dans laquelle l’auteur raconte les frasques du monument national actuellement un brin encombrant.
Dire qu’il fut tellement génial…mais bon ce qui était bon voire excellent l’est resté ( chez Blier,Wajda, Rappeneau, Pialat, Bertolucci, etc…) et de temps en temps il est correct.
vous parlez de Depardieu c’est ça? si oui je le trouve toujours bon (THE END)
A Ballantrae.Gérard vient de commencer le tournage du prochain Blier.A ses cotés on retrouve Clavier dans une histoire assez étrange,celle d’un homme qui possède des dons sur la mort des vivants!!!
A Yves Rouxel et Ballantrae
Et Depardieu était superbe dans les deux Nicloux et à la fin du film de Claire Denis où il emporte le film. Et ce qu’il a fait avec les chansons de Barbara est parfois très émouvant. C’est un ogre qui va lire Saint Augustin au Vatican et aussi faire le pitre dans un film de commande
à DUMONTEIL : plus j’avance dans ce blog et plus je me rends compte que je partage tous vos amis qu’ils soient cinématographiques ou musicaux. Peu de gens osent écrire ce que vous dîtes sur les BEATLES. Chapeau !
A Patrick:
j’espère que vous ne vous méprenez pas ;il va de soit que Eleanor rigby » « tomorrow never knows » « strawberry fields forever « et » helter skelter » sont des morceaux extraordinaires ,je plaisantais en disant que c’etait la même chanson (en fait je répondais à Henri Patta et à son ami musicien) ;il n’y a rien de remarquable à louer les BEATLES ,certains l’ont fait beaucoup mieux que moi .IL n’y a qu’à regarder les fameux 500 albums de RS
Cela dit je regrette d’avoir mis ces statistiques du RIAA sur le tapis ;elles n’ont rien à voir avec le sujet du site ,cad le cinema ;si vous partagez certains de mes goûts dans ce domaine j’en suis ravi ;je crois que Jean-Pierre Hersant aussi a des goûts proches des miens aussi ;mais vous savez,des goûts et des couleurs…
pour rester dans le domaine et du cinema ET des Beatles,je trouve le dessin animé de George Dunning « yellow submarine » génial ,c’est mon dessin animé favori après « le tombeau des lucioles »
à DUMONTEIL
oui et là on rigole car la version française de la chanson YELLOW SUBMARINE s’intitule………………LE SOUS-MARIN VERT ?!?§
Le film est effectivement une merveille
Ils voulaient que cela rimât avec « mer »,pardi!
essayez de trouver une rime à « jaune « ……
Pour en revenir au cinema, leur dernier film « let it be » de Lindsay-Hogg est devenu difficile à voir ;c’est un film assez triste ,sauf le concert final sur le toit devenu légendaire.(j’en possède une version pirate ,mais il ne faut pas le dire)
Si, il y avait « au fond du Rhône » comme rime possible.
à DUMONTEIL
version pirate que doit posséder notre cher Docteur Caraïbes ( ah Louis Velle ). Humour : pirate-caraïbes !!
Là je m’éloigne des sujets……..
Pour rester dans l’actualité de cette nouvelle chronique, j’ai découvert hier soir CONFLIT de Moguy (1938). J’avoue avoir eu du mal avec les 20 ou 25 premières minutes du film, quand la partie instruction se met en place, malgré le jeu nuancé de J, Copeau en juge d’instruction. J’ai trouvé ces minutes bavardes et assez datées. Et puis, miracle. Arrive le long flash back où Claire (C. Luchaire, vraiment bien), raconte les circonstances du drame qui s’est passé au début de l’histoire. Fluidité et rythme du recit, font que d’un coup le film m’intéresse jusqu’au bout. Je ne reviens pas sur certains détails de mise en scène, puisqu’avant d’écrire ces lignes, j’ai vu que vous en aviez parlé en mai 2014, en insistant sur la scène de l’escalier quand Claire et sa sœur vont chez l’avorteuse, magnifiquement filmée. Le jeu des acteurs aussi, Claude Dauphin toujours juste, avec un léger bémol pour Annie Ducaux, assez mélodramatique. Quant à Dalio en usurier au « drôle d’accent », on s’attend à tout moment à ce qu’il entonne l’Air du Brésilien.
Je m’étais procuré ce film pour prolonger la lecture du livre de Carole Wrona, CORINNE LUCHAIRE, UN COLIBRI DANS LA TEMPÊTE (La Tour Verte), qui retrace la courte et tragique vie de cette actrice que j’ai découverte avec ce film de Moguy. Je n’arrive pas à me souvenir si j’ai vu LE DERNIER TOURNANT de Chenal. Elle avait 17 ans sur CONFLIT. Curieusement elle en paraît plus (magie du make-up ?), et son jeu m’a vraiment touché. Elle et Annie Ducaux sont formidablement éclairées par Ted Pahle. J’ai trouvé à ce film une photographie qui ressemble à celle des films américains de la même époque.
J’avoue ne pas avoir vu d’autres productions de Moguy, et celui-ci donne envie d’y aller…
A SERVANT Jean-Pierre
Voyez absolument JE T’ATTENDRAI (ex le DÉSERTEUR) qui est sorti chez Gaumont. C’est un film brillant sur la guerre de 14 avec de belles séquences d’un train immobilisé et un étonnant décor d’entrepôt/cantine avec une multitude de figurants. Scénario de Jean Aurenche
A MONSIEUR SERVANT
Je ne peux que faire chorus avec Monsieur Tavernier : »je t’attendrai » est une des plus grandes si ce n’est
la grande redécouverte française de ces derniers mois;il me fait souvent penser à « la ballade du soldat » mais en action reduite au temps de projection:c’etait ,faut-il le rappeler,avant « les fanatiques » (1957) et « Cléo de 5 à 7 » (1962 )
« Prison sans barreaux » souffre maintenant de la comparaison avec » au royaume des cieux « ;en outre le sacrifice de la directrice,c’est un peu déjà « le voile bleu » ;et G Leclerc ,26 ans ,joue une ado!(remarquez Julie Harris faisait de même,et brillamment, dans « member of the wedding » de Zinnemann!)Et elle est déjà trop « femme »pour que cela passe….
je n’ai vu ni son oeuvre américaine ni son film italien « demain il sera trop tard » ,au titre très sirkien ,un plaidoyer pour l’education sexuelle.
« Bethsabée » ,d’après BENOIT,a une intrigue digne des romans-photos de jadis ;Darrieux et Meurisse n’y peuvent mais…
« le long des trottoirs » est une autre histoire de redemption des filles perdues ,pas aussi ridicule que les films du même genre de Joannon et Cloche ,mais dont le denouement nous ramène à celui de « prison sans barreaux »
« donnez-moi ma chance » ,un film edifiant sur le theme « cinema miroir aux alouettes des midinettes » ,donne à la future Angélique ,Michèle Mercier ,son premier rôle en vedette;courte apparition de Corinne Marchand en starlette qui a des paroles peu encourageantes pour la candidate-star.
oui, »je t’attendrai » est le film de MOGUY qu’il faut voir,toutes affaires cessantes.
A Dumonteil
Entièrement d’accord. Ne manquez pas ce film. Avant CLEO, il y a eu HIGH NOON et NOUS AVONS GAGNÉ CE SOIR dont le temps de projection était celui de l’action. Parmi ses films américains, je connais PARIS AFTER DARK qui un bon film de Résistance, bien plus crédible que le Renoir avec plusieurs personages d’ouvriers, de syndicalistes. ACTION IN ARABIA est une autre oeuvre anti nazie plutôt réussie avec pas de stock shots mais WHISTLE STOP est très mauvais si ce n’est que Moguy découvre Ava Gardner
A Bertrand Tavernier : oui c’est dans mon intention.
A Bertrand,
Tarantino connaît-il les films français de Moguy?
A Alexandre Angel
Il a présenté de manière vibrante JE T’ATTENDRAI, faisant applaudir par la salle le nom de Moguy
TARANTINO: et il y a un Leonide Moguy dans DJANGO UNCHAINED…
A MB,
oui Monsieur Moguy, dans DJANGO UNCHAINED, c’est le comptable ou le juriste, plutôt, de Candyland, très tête à claque, qui finit mal, comme presque tout le monde.
à A Angel: oui j’ai réalisé par ailleurs que vous parliez des films français de Moguy pour QT. J’avais tendance à sousestimer la connaissance du cinéma non américain par les cinéastes américains: James Gray bien sûr est le plus cultivé a priori (il connaît NUITS BLANCHES de Visconti par exemple) mais on se dit par ailleurs trop que Scorsese est une exception. Ils ont étés très marqués par la nouvelle vague à son arrivée aux USA, et de nos jours on en entend souvent citer des films hors USA. Par contre, si on prend le guide de Maltin, il est clair que s’il cites des films autres qu’américains, il représente bien la tendance de la critique mainstream de là-bas: à « valeur égale » un film ricain est doté de 3 * quand le film européen en a 2 pour le tourner comme ça! Le « amazing » ou « arresting » ou « wonderful » ça va vite avec eux quand il s’agit d’un film « maison »! Et les récompenses pour eux, c’est primordial, l’Oscar c’est sacré…
A MB
Maltin a du se plier aux desiderata de son éditeur qui lui a fait éliminer dans les années 2002/2005 des centaines de films étrangers. Il faut aussi se dire qu’il en sort très peu aux USA et encore moins maintenant vu que le nombre de distributeurs s’est raréfié
à Bertrand: ah oui il faut aussi prendre en compte qu’ils ne peuvent parler que de ce qu’ils peuvent voir! Au fond c’est Corman qui a distribué Fellini et Bergman et il n’est plus là je crois. Le cinéma non américain passe dans leurs festivals, ou les petites salles new-yorkaises ou en Californie! La majorité du peuple est en autarcie pour le cinoche! Maltin est cultivé lui-même, mais je trouve parfois un peu sousestimant la série B.
A MB
OAS LES 3 STOOGES ni les Charlie Chan ni les Mr Moto ni les Sherlock Holmes sur lesquels il a écrit des articles érudits avant tout le monde
à Bertrand: certes et Boston Blackie et The Falcon… c’est précieux.
Avez-vous vu des Boston Blackie? Il y a un coffret tout en vo hélas. Bach devrait éditer ça. J’adore Chester Morris, découvert dans le très bon film de Farrow que vous conseilliez FIVE CAME BACK.
A propos de Luchaire
« conflit » est proche des mélos americains ou s’illustrerent De HAVILLAND and DAVIS (« to each his own » « the old maid » « the great lie » ) mais personnellemnt j’adore ce genre.
« Le dernier tournant » n’a pas à rougir parmi les 4 adaptations du roman de Cain -j’avoue avoir une preference perso pour « ossessione » – ,mais c’est plus Michel Simon qui est memorable dans le role du mari.
je vous conseillerais « cavalcade d’amour » de Raymond Bernard ,un film à sketches étendu sur 3 époques :moyen-âge, 19e siècle et present (cad 1939);Corinne est touchante mais la ravissante Simone Simon (décidément les Simon!Michel est aussi dedans d’ailleurs) du 2e sketch lui fait un peu d’ombre.L’histoire d’une malédiction.
Par contre dans « je t’attendrai » ,c’est elle et son visage triste qui nous émeut ,beaucoup plus que Aumont.
Alors le comité des 273 votants (chanteurs,auteurs,producteurs,directeurs de label, managers et critiques) qui ont choisi les 500 meilleurs albums de Rolling Stone ne sont pas des gastronomes et aiment la bonne soupe!
soyons tolerants ,ce n’est pas parce que l’on aime les Beach Boys ,les Stones ou Fleetwood Mac ou autres… qu’il faut dénigrer les autres artistes ;je vous renvoie à ce qu’ecrit Alexandre Angel,sans doute le message le plus intelligent sur ce thème qui nous emmène loin du cinema.
let it be!
Ainsi soit-il! Soyons tolérants en effet, acceptons les avis différents du nôtre.
En lisant les Mémoires de JC Tacchella, je m’aperçois qu’il cite à deux ou trois reprises – avec enthousiasme – un film de Helmut Kautner LA LUMIÈRE DANS LA NUIT (1943). Connaissez-vous cette production ?
De ce réalisateur je n’ai vu que LE GÉNÉRAL DU DIABLE (avec Jurgens très bon là aussi), et deux films diffusés l’année dernière sur Arte, LA PALOMA (1944) et SOUS LES PONTS (1945), dans lequel, malgré de nombreuses scènes en extérieurs, on ne voit rien de l’agonie de l’Allemagne hitlérienne. J’avais bien aimé SOUS LES PONTS.
Je voudrais bien voir LE DERNIER PONT (1954) avec Maria Schell et Bernhardt Wicki…
A SERVANT Jean Pierre Malgré de nombreux extérieurs, on ne voit rien de l’agonie de l’Allemagne Hitlerienne !!! Vous devez quand même vous douter que ce n’était pas du tout possible. La presse aussi était muette sur ce sujet
Je ne connais pas LA LUMIERE DANS LA NUIT qui doit exister au moins en Allemagne
A Bertrand Tavernier: je soulignais cet aspect de SOUS LES PONTS parce que c’était précisé dans la présentation de ce film de Kautner. Il est vrai que le sujet n’est pas dramatique. Je ne l’avais pas enregistré mais de mémoire, on y voit une ville rutilante et prospère. Ceci m’avait frappé. Je crois qu’il était sorti en 45 mais tourné en 44. De plus il n’y a aucun « message » dans cette histoire située dans le milieu de la batelerie.
« le dernier pont » est un très beau film ;le personnage de docteur joué par Maria Schell nous apparait d’abord comme une femme superficielle,pas du tout « politique » ;ce n’est que petit à petit qu’elle découvre que Dieu n’est pas forcément à ses côtés ;son héroïsme final n’en est que plus crédible car ces partisans yougoslaves qui l’ont capturée ,elle les considère d’abord avec mépris .
séquences émouvantes:la vieille grand-mère,donnant les chaussures d’un mort , »pour aider à soulager la souffrance du monde »;le prisonnier allemand,refusant les soins de l’héroine devenue une traitresse;et enfin le dernier pont ,qui devient un symbole ..
ce doit être un des premiers films de la RFA traitant d’un tel sujet ,10 ans à peine après la guerre.Superbe composition de Maria Schell et bon « support » des second rôles,notamment Barbara Rütting.
A Dumonteil : Merci pour les précisions.
pour rester en Allemagne ce soir sur Arte CA S EST PASSE EN PLEIN JOUR (Ladislau Vajda, 58, avec Simon et Gert Fröbe) très rare et défendu par Olivier Père :
https://www.arte.tv/sites/olivierpere/2018/01/29/ca-sest-passe-plein-jour-de-ladislao-vajda/
Film tout à fait méconnu et passionnant effectivement.Mais je dois laisser décanter pour en apprécier l’originalité et la justesse glaçante.
C’est le blog d’Olivier Père qui m’a interpellé et donné envie de le découvrir.
Le scénario a été coécrit par F Durrenmatt ce qui a donné ensuite le roman La promesse adapté en 2001 par S Penn pour le film The pledge avec J Nicholson.
à Ballantrae: très mauvais souvenir THE PLEDGE. J’ai mis le film de Vajda en boîte, curiosité, Michel Simon est doublé en allemand mais ça m’a pas paru choquant sur l’extrait que j’ai vu, parlait-il allemand? Hâte de voir ce film.
à SERVANT Jean-Pierre:
De Kaütner, j’ai un assez bon souvenir de MONPTI, avec Romy Schneider et Horst Buchholz, une histoire d’amour tragique entre jeunes gens fauchés dans le Quartier latin des années cinquante, et qui évite, si ma mémoire n’embellit pas les choses, les pièges de la sentimentalité. j’aimerais bien le revoir, de même que SOUS LES PONTS.
A Monsieur Servant
« monpti » est un des premiers films ou on sent que Romy Schneider essaie de se débarrasser de l’image que les producteurs et sa mère entendaient donner au public;elle aura du mal!!l’influence dominante sur le film est celle de Duvivier auquel le metteur en scène a repris Buchholz (son premier rôle en vedette est « Marianne de ma jeunesse » version allemande tournée en même temps que la française :seuls les deux actrices jouent dans les deux versions ;c’est Pierre Vaneck qui joue le Vincent français;mon gout va plutôt à Buchholz ,-surnommé le James Dean allemand -malgré le talent du français);mais il y a plus :le film évoque un peu « sous le ciel de paris » car il introduit la tragédie dans ce qui n’aurait pu être qu’une bluette:aurait-on pu prédire le sort de Romy?De même ,dans le film de Duvivier , quel spectateur aurait pu deviner ce qui attendait la jeune fille de la province jouée par Brigitte Auber?
A Dumonteil et Mathieu : (MONPTI). Une sottise de ma part sûrement, j’ai toujours évité ce film de Kautner – faussement attribué dans mon inconscient à Ernst Maruschka – , « coincé » au milieu des SISSI. Vos commentaires me permettent de réviser cet à priori stupide, le sujet paraissant digne d’intérêt.
Et comme ce film se trouve facilement sur galette, je vais pouvoir juger de ses qualités.
vous savez,Jean-Pierre ,j’ai toujours eu du plaisir à regarder la trilogie des Sissi;mon plaisir coupable!Bien sûr,comme le dit R.schneider ,dans son journal, ‘Visconti est le seul à avoir fait un portrait historiquement exact d’Elisabeth -dans « Ludwig’ bien sûr.
A Dumonteil : (SISSI). Et pourquoi pas ? Pour moi, sans doute overdose à la télé dans mon enfance. C’est sans doute pour ça que je n’aime pas les … viennoiseries.
A Dumonteil : (Cayatte). Erreur de ma part. Ce n’est pas JUSTICE EST FAITE dont je voulais parler dans mon intervention précédente mais NOUS SOMMES TOUS DES ASSASSINS (1952). Je vais le découvrir.
A MONSIEUR SERVANT
« nous sommes tous des assassins « décrit bien l’horreur de l’attente et l’après (la bougie éteinte);on dénoncera la manque de subtilité et la pléthore de personnages,on ne peut nier le courage d’AC qui osa ,avant I want to live (Robert Wise,1958)La vie,l’amour ,la mort (Claude Lelouch,1969)
Deux hommes dans la ville (Jose Giovanni,1972)Le pullover rouge (Michel Drach,1979) dénoncer la peine de mort et son cérémonial barbare.
a dumonteil
La pléthore de personnages souvent bien écris par Spaak, c’est une des forces de Cayatte
A Monsieur TAVERNIER
loin de moi l’idée de me plaindre de cette pléthore ;mais on a reproché tant de choses à AC ,et oui c’est ce qui fait la force de « justice » « déluge » » assassins » et autres « dossier »
A Dumonteil : (NOUS SOMMES TOUS…) Un grand Cayatte, qui curieusement m’avait toujours échappé. On entre dans l’histoire immédiatement pour ne plus quitter des yeux les nombreux personnages, tous très bien écrits et interprétés. Oui comme l’écrit Bertrand Tavernier, c’est une des forces de Cayatte (et de son scénariste Ch, Spaak), de partir d’un personnage (Le Guen-Mouloudji), bifurquer -sans oublier Le Guen – sur les destinées des autres condamnés (Pellegrin, le formidable Antoine Balpétré, Julien Verrier et plus tard Marcel Pérès), leurs rapports avec leurs familles, etc…
Les gardiens aussi (Frankeur, Ardisson), ont une épaisseur, tout comme les deux aumôniers – un, « plan plan et résigné » Seigner, et l’autre qui veut croire en l’Homme (magnifique André Reybaz, qui sera trois ans plus tard un très inspiré abbé Pierre dans LES CHIFFONNIERS D’EMMAUS de Darene).
Et puis il y a ce « décalage » terrifiant dans les images qui alternent entre l’attente de ceux qui vont (doivent) mourir, et ceux qui vont accomplir bientôt la besogne, comme étant un acte routinier, sans motif de (se) poser la moindre interrogation. Le choix d’une distribution qui comprend un multitudes d’actrices et acteurs connus – même dans les silhouettes – ne nuit absolument pas à la force de ce film, où André Cayatte et Spaak n’imposent pas au spectateur une fin « sans appel », mais le regard de Georges Poujouly derrière la fenêtre, incite à y croire.
Puissant.
A Monsieur Servant
Voyez « avant le déluge » !que Jacques Lourcelles décrit comme » extraordinaire dans le contexte ultra confiné du cinéma français des années 50″.Le plus long film de Cayatte (2h 20);le scénario de Spaak est foisonnant et met en scène une multitude de personnages ,du gauchiste (Blier) à l’antisémite ;le dvd est facilement trouvable et comporte un bonus ou l’on l’analyse (en particulier le film dans le film à connotations homosexuelles),si mes souvenirs sont exacts ,il me semble que l’on apprend que Bergman ,le grand fan de Duvivier, aimait ce film :lisez aussi l’article wikipedia où Marina Vlady raconte ses souvenirs du film :bien qu’elle obtînt un prix d’interprétation,elle ne put voir le film interdit aux moins de 16 ans.
Revisitons Cayatte!il le mérite!
A Dumonteil : AVANT LE DELUGE c’est noté. J’ai opté aujourd’hui pour JUSTICE EST FAITE (que je pensais avoir pourtant) et LE PASSAGE DU RHIN.
Oui, vous avez raison. Il faut redécouvrir André Cayatte.
A MM.HERSANTet TAVERNIER
j’ajoute que non seulement Bergman mais aussi Bunuel aurait apprécié le film.C’est du moins ce que dit le bonus du dvd.
Sur son site ,un cinéphile trace un parallèle entre « avant le déluge » et « l’appât » de Monsieur Tavernier.Et il y a en effet une analogie entre ces jeunes paumés nourrissant un rêve (le bateau chez les uns, la chaîne de vêtements pour les autres) qui utilisent une de leurs amies (Vlady chez AC ,Marie Gillain chez BT) comme « appât ».
à DUMONTEIL
Réussite totale : AVANT LE DELUGE vu à la télé la même année que APRES LE DELUGE de Hawks autre réussite.
AH LA TELE DE CETTE EPOQUE
A Jean pierre.Revu hier soir »Avant le déluge »qui est une œuvre monumentale de Cayatte.Son film est d’une teneur et d’un poids constant de début à la fin puis les gros plans sur les visages des parents lors du procés de ces jeunes hommes et la gracieuse Marina Vlady.On sent bien que Cayatte à été avocat et journaliste avant de passer à la mise en scène.Le comportement de Balpétré qui vient de purger cinq ans de prison et qui est accueillit par son fils qui lui offre une cigarette.Le personnage voit des juifs partout il devient complètement paranoiaque.C’est aussi une chronique sociale actuelle ou tous les parents veulent que leurs enfants leurs ressemblent et réussissent dans la vie.L’affrontement et les dialogues entre Blier et son fils qui est membre du Parti communiste est très fort mais il y à aussi de l’humour quand Linette apparait avec des unes de L’Humanité afin de se confectionner une robe.Cayatte est un réalisateur à revisiter,c’était un visionnaire sur notre époque.
A Yves Rouxel : (AVANT LE DELUGE). Vu également hier soir. Décidément cette semaine aura été chez moi un cycle CAYATTE avec ce film, NOUS SOMMES TOUS, JUSTICE EST FAITE et LE GLAIVE ET LA BALANCE.
D’accord avec vous sur AVANT LE DELUGE qui s’attaque surtout à montrer les milieux sociaux où ont évolués les quatre jeunes gens et ce qui a pu les conduire aux actes qu’ils ont commis.
J’ai été vraiment très touché par la scène de la sortie de prison de Balpétré accueilli par son fils, tant elle semble calquée sur la sombre période de la vie de cet acteur assez formidable. On lui aurait reproché son travail à la Continental, et surtout d’avoir lu un discours sur la tombe de Philippe Henriot, abattu par la Résistance. L’acteur avait parait-il convenu que c’était bien maladroit de sa part.
Lâché par la Comédie Française, emprisonné, il ne retravailler qu’en 1946. Je me suis demandé en voyant cette scène s’il n’y avait pas un rapport volontaire avec sa vie.
En tous les cas, il faut saluer André CAYATTE qui lui a donné de très beaux rôles dans ce film, NOUS SOMMES TOUS… (il est remarquable),et LE DOSSIER NOIR.
Oui AVANT LE DELUGE est vraiment fort.
a Jean pierre.Mais on peut s’interroger sur la mort du jeune Daniel Epstein(excellent Roger Coggio)car il est de confession juive donc c’est un traitre en puissance,là j’ai été un peu derouter par ses camarades.
A Yves Rouxel : (Avant le déluge).
Oui cette scène avec Roger Coggio dans la baignoire, visité par ses deux « copains », m’à laissé un curieux sentiment en la voyant. Je précise que je n’avais JAMAIS vu ce Cayatte auparavant, où alors il y a tellement longtemps qu »il était enfoui dans ma mémoire.
Au début de la scène je n’ai pas cru que les deux jeunes gens allaient passer à l’acte. J’y ai pensé, le doute m’a un instant effleuré et puis je me suis dit « non, ce n’est pas possible ! « .
Uniquement ce geste affreux parce que Daniel est Juif et qu’il est un Judas en puissance ?
Je me suis posé la question à l’issue de cette scène. Peut être. Ou alors (plutôt ?) une peur monumentale, irraisonnée de ses deux camarades qui pensent que Daniel (Coggio) est faible, vulnérable et qu’il va « cracher le morceau », sans qu’il y ait un rapport réel avec sa judéité. Pourtant Daniel semble être le plus « équilibré » de la bande. Lui, se gère seul ayant perdu sa famille pendant la guerre. Ce n’est pas lui qui propose de voler les timbres de Castelot.
On peut effectivement se poser la question sur leurs motivations qui peuvent être liées uniquement aussi au fait que Daniel soit Juif.
En tous les cas, cette scène ne m’a pas laissé insensible. Je n’attendais pas cette issue.
A tous ceux qui ont aimé « avant le déluge » :
voyez aussi son sketch de « retour à la vie » , »le retour de tante Emma » que BT lui-même qualifie d’extraordinaire ; ce film en 5 sketches comporte aussi un autre petit joyau ,le meilleur du
lot,celui de Clouzot « le retour de Jean » ;pour ce qui est des 3 autres,les Dreville sont pas mal (l’un traite,entre autres, des résistants de la 25è heure et l’autre d’un soldat français qui revient avec une femme allemande);seul celui de Georges Lampin est ,à mon avis,un franc échec.
A Dumonteil : oui « le retour de tante Emma », premier segment de RETOUR À LA VIE est d’une grande force, comme celui de Clouzot d’ailleurs. Les autres sont bien aussi, sauf celui de Lampin avec François Perier complètement en décalage dans l’ensemble final. Il destabilise le film.
Nous avions évoqué ce « collectif » ici même il y a quelques mois je crois.
A Monsieur TAVERNIER:
Il y a un Ciampi que je serais curieux de voir, c’est QUI ETES VOUS MONSIEUR SORGE.
c’est un film très curieux dans sa forme ,très long,pas toujours attrayant, avec des témoignages qui se contredisent parfois ,un film-enquête ,qui ne ressemble pas aux autres films du metteur en scène ;certainement son plus ambitieux.
coincidence « Sorge » en allemand c’est « souci »
A Monsieur Servant
Je l’ai revu dans un Cayatte que j’aime assez OEIL POUR OEIL (57) avec aussi Folco Lulli (Gaumont découverte).
Moi aussi!!Surtout le panoramique final
Il faudra un jour revisiter Cayatte,trop souvent méprisé ;mon préféré reste « avant le déluge »-que certains cinéastes étrangers apprécient- mais « nous sommes tous des assassins » était un plaidoyer courageux,avant « I want to live » .et il y dans sa filmographie pas mal d ‘autres titres intéressants
A dumonteil
Assez d’accord bien que ses derniers films soient accablants : JUSTICE EST FAITE se revoit avec plaisir et la variété des personnages tient très bien le coup. J’avais évoqué ici le DOSSIER NOIR et le MIROIR A DEUX FACES et peut être même OEIL POUR OEIL, sujet un peu théorique qui devient prévisible mais les extérieurs et la photo surtout de nuit sont supérieurs à la plupart des films français.Je vais me procurer le PASSAGE DU RHIN que des amis défendent passionnément On apprend dans le livre de Christine Leteux qu’il fut un membre des Brigades internationales. Son comportement à la Continental fut très digne. Son sketch de RETOUR A LA VIE est extraordinaire. C’était un home chaleureux, engagé
Son sketch de RETOUR A LA VIE est extraordinaire.
d’accord à 100%
Seul le sketch de HGC avec Jouvet le surpasse ;mais le sketch que vous avez choisi sur les résistants de la 25e heure dans votre voyage est un bon comic relief!
je ne dis pas bien sûr que CAYATTE n’a fait que des bons films (« les chemins de katmandou » ,pour n’en citer qu »un, est un pur navet exploitant l’air du temps de manière éhontée) ;mais je crois que Truffaut a été particulièrement injuste envers lui. »la vie conjugale » par contre,assez méconnu, raconte la même histoire,mais de deux points de vue differents (le mari (Charrier) et la femme (Nat) ) dans deux films ce qui est insolite pour l’époque. »piège pour cendrillon » ,tout aussi méconnu, est peut-être -pour moi- le seul scenario de Japrisot qui tienne la route ,de plus il y a M.Robinson ,excellente comme toujours.
Et il y a avant « justice » des oeuvres interessantes : » les amants de Verone » avec le film dans le film ,une bonne adaptation de Maupassant « Pierre Et Jean » et de Zola « au bonheur des dames »
;je préfère néanmoins la version muette de Duvivier pour ce dernier.
« Le miroir à deux faces » dont vous parlez a fait l’objet d’un remake narcissique -qui a peu de rapport avec l’original-par B.Streisand.
Une anecdote à propos de « avant le déluge » :Marina Vlady raconte qu’elle n’a pas pu voir le film car elle n’avait pas 16 ans à la sortie!
A dumonteil
Je ne suis pas fou des AMANTS DE VERONE malgré quelques bonnes scènes et Anouk Aimée. Le scénario de Prevert recycle des personnages déjà traités par lui avec plus de succès et Dalio est mauvais. Pierre Brasseur trop voyant.LE DERNIER SOU vu hélas dans une horrible copie est très intéressant. C’est un film noir, une histoire d’escroquerie menée par un Noel Roquevert royal aidée de Ginette Leclerc, vive, rapide, excellente. Il y a des séquences d’arnaques assez distrayantes. Malheureusement les réactions du héros sont souvent stupides ce qui amoindrit le dernier tiers
A Monsieur Tavernier
« Le dernier sou » est une oeuvre assez cynique ;Roquevert que l’on a vu tant et tant de fois dans des rôles de vieux ronchon gentil y trouve un de ses rares rôles de méchant (avec « antoine et antoinette » et « l’assassin habite au 21 »)et cela crée une curieuse impression.
A Dumonteil : la deuxième partie (contemporaine) de PIERRE ET JEAN m’avait un peu déçu. Je l’avais déjà exprimé ici, alors je ne m’y attarde pas. La première partie est vraiment bien par contre. Renee Saint-Cyr et Roquevert excellents.
A Bertrand Tavernier : (Cayatte). Je n’ai vu qu’une seule fois LE PASSAGE DU RHIN, dans mon enfance aux Dossiers de l’Écran à la télévision. Sûrement beaucoup trop jeune pour l’apprécier. Merci de l’avoir évoqué ici, d’autant qu’une édition vidéo existe.
LE PASSAGE DU RHIN est en effet un trés bon film ou Aznavour y est excellent.
Une chose m ‘a toujours intrigué.pourquoi , georges Riviere n ‘a t-il pas fait une plus belle carriére , belle gueule, belle présence a l ‘écran , et pas mauvais du tout comme acteur.
à B.TAVERNIER : effectivement un homme chaleureux, engagé plutôt à droite et IL A SOUFFERT d’être si dénigré de son vivant surtout au moment du film A CHACUN SON ENFER !!
A Patrick Rodriguez
A droite Cayatte ? Il me semble que s’es prendre à la peine de mort, aux meurtres d’enfant commis en Afrique par la France (LA RAISON D’ETAT) ne sont pas des causes de droite. Et il avait pris part aux Brigades Internationales. Spaak avec qui il a beaucoup travaillé n’était pas un homme de droite, plutôt du centre gauche. Il a été dénigré par une jeune critique qui elle, venait de la droite. ARTS et la Parisienne où ont débuté Truffaut Godard et Rohmer étaient dirigés par le très talentueux Jacques Laurent, le Roger Vailland de la droite, défenseur de l’Algérie Francaise et adversaire comme tous les « hussards » de Sartre et Camus. Il prendra ensuite des positions fortes sur le droit des femmes, l’avortement qui le mettent un peu en dehors de son camp et sera stupéfait que Truffaut signe le Manifeste des 121. Et tous ceux qui écrivent dans ces hebdomadaires s’en prennent à Cayatte, Clouzot, Clément, Autant Lara. Cela dit, il faut lire LES CORPS TRANQUILLE, le grand roman de la droite un peu anar, LA MER A BOIRE, les MEMOIRES EGOISTES, voire CAROLINE CHÉRIE QUI EST TRÈS DIVERTISSANT MAIS FORTEMENT ANTI RÉVOLUTIONNAIRE ET VOUS AUREZ UNE IDÉE DE QUI ÉTAIT LE BOSS DE TOUS CES CRITIQUES
A Monsieur RODRIGUEZ
« A CHACUN SON ENFER » reprend le thème de « VERDICT » en encore « plus fort » si j’ose dire(voir les deux dénouements ) ;car à force d’en rajouter,les coutures finissent par craquer: Annie Girardot ,que j’admire beaucoup et qui est son interprète favorite depuis 1970 (vous allez quand meme pas me dire que « mourir d’aimer » est un film de droite?),surjoue à mort ,et quoi faire d’autre avec un tel personnage?
Cayatte nous transforme en voyeurs et son manque de pudeur est presque insupportable ;il avait déjà traité le rapt dans « le glaive et la balance » ,film démoli par les critiques de la NV ,mais qui ,bien qu’il fût réalisé 15 ans avant ,a beaucoup mieux supporté l’épreuve du temps avec son fInal qui imite « they won’t forget »(1937).
Pourtant dans »Avant le déluge »il y à une réplique cinglante du fils à son père qui lui dit: »Tu sais bien même la gauche finit de marcher avec la droite ».Tout ceci en dit beaucoup sur les gens qui se prétendait de gauche à la liberation et qui ont des comportements nauséeux durant l’occupation et même des communistes!!
à B.TAVERNIER
MERCI pour ces précisions très, très historiques c’est sûr que Cayatte n’a pas bifurqué extrème droite comme AUTANT-LARA!!
A RODRIGUEZ Patrick
Lara n’a bifurqué vers l’extrême que longtemps après avoir cessé de travailler. Les échecs qu’il a rencontré, son isolement, la mort de sa femme, les rapports distendus avec Aurenche tout cela a développé sa paranoïa
c’est d’autant plus triste qu’Autant-LARA a fait sans doute le film français le plus politiquement osé « tu ne tueras point » à l’époque ou Louis Lecoin faisait la grève de la faim pour obtenir le statut d’objecteur de conscience (pour les autres);Laurent TERZIEFF interprétait le rôle de l’objecteur ,Gérard PHILIPPE tenait au projet ,mais il mourut avant.Aucune TV ne reprend ce film « scandaleux » ,ni les 2 « femmes en blanc » du m^me director qui abordait l’avortement comme personne ne l’avait jamais fait.
A dumonteil
Exact et je parle de ces films dans l’épisode sur Lara, Clement, Clouzot et loue le courage des 2 Femmes en blanc. Il y a aussi les PATATES qui est personnel et contient de bonnes scènes bien écrites par Aurenche. Lara ne sait pas très bien filmer les ivrognes.LUCIEN LEUWEN n’est pas mal. Je n’ai jamais revu GLORIA défendu dans les CAHIERS (je crois que Biette dans un bel article le comparait à Straub)
un très beau livre sort en avril sur Claude Autan-lara aux éditions Actes sud.
A Yves Rouxel
Exact et j’en ai écrit la préface
a Patrick.J’espère que ce revirement intellectuel d’Autan-lara sera aborder dans cet ouvrage à paraitre en avril!!!
A Yves Rouxel
Je vous trouve bien soupçonneux…. Evidemment, c’est un des thèmes de l’ouvrage de Bleys, ce passage, hélas fréquent, d’un quasi compagnonnage avec le Parti Communiste au Front National
A Dumonteil : je découvre vraiment Cayatte aujourd’hui. LE DOSSIER NOIR est vraiment superbe ainsi que LE GLAIVE ET LA BALANCE que je n’avais pas revu depuis fort longtemps. Je me suis procuré JUSTICE EST FAITE que je vais visionner prochainement. Je n’ai pas revu LES RISQUES DU METIER, VERDICT…
A SERVANT Jean-Pierre
La seconde partie du DOSSIER NOIR est assez faible et les RISQUES DU METIER après le beau travelling d’ouverture est lourd et pesant contrairement à JUSTICE EST FAITE
A MM Servant et Tavernier
LE GLAIVE ET LA BALANCE que je n’avais pas revu depuis fort longtemps. Je me suis procuré JUSTICE EST FAITE que je vais visionner prochainement. Je n’ai pas revu LES RISQUES DU METIER, VERDICT…
« le glaive et la balance » et son terrible final -qui rappelle celui de « they won’t forget » de Mervyn Le Roy 1937(la ville gronde)- est à redécouvrir ;sa construction par flashbacks est intéressante ;je pense que c’est par excellence le Cayatte que les Americains pourraient remake,mais dieu nous en préserve..
aujourd’hui « les risques du métier » ne tient que par les interprétations de Brel et surtout Riva (la scene ou elle parle du supplice de la roue …);je trouve les jeunes actrices peu convaincantes.
« verdict » ,comme « katmandou » exploite l’air du temps :la nudité étant à la mode ,on y voit Muriel Catala sous tous les angles ;il n’a pas ,à mon humble avis ,supporté l’épreuve du temps tant il y en a trop ,à commencer par la talentueuse Casadesus ,qu’on a distribuée en diabétique séquestrée ;la fin annonce celle de » à chacun son enfer » ,un autre « trop c’est trop » de AC
Tournez-vous plutôt vers « avant le déluge »(1952)dispo en dvd un film tellement daté qu’il en devient passionnant ;entre autres ,il y a des allusions très nettes à l’homosexualité (le film montre un jeune juif qui passe à son ami ,un gars sous l’emprise d’une mère possessive à la T.Williams ,un film amateur où l’on voit des indigènes ,que des garçons; le substantif « mignon » est utilisé;la 1ere fois que j’ai vu le film ,ce côté m’avait echappé)
« justice est faite » est un classique :la dernière phrase nous interpelle encore aujourd’hui.
A Bertrand Tavernier : Oui sans doute pour la deuxième partie du DOSSIER NOIR. En le voyant, certaines scènes (la province et ses notables) m’ont fait penser au CORBEAU. Interpretes excellents. Je l’ai découvert tardivement.
Je n’ai pas de souvenirs précis des RISQUES…vu il y a très longtemps. Je ne suis même plus certain d’avoir vu VERDICT.
MOURIR D’AIMER que j’ai sur DVD m’à laissé une impression mitigée, bien qu’intéressant.
Cher JP. SERVANT
la France entière avait été bouleversée et « remuée » lors de la 1ère diffusion télévisée des RISQUES DU METIER. Comment avais-pu ne pas être marqué????
A RODRIGUEZ PATRICK
Voila ce que j’avais écrit sur certains Cayatte : LE MIROIR À DEUX FACES, le meilleur Cayatte (j’attends de revoir JUSTICE EST FAITE défendu talentueusement par Lourcelles), en partie grâce à l’interprétation magistrale de Bourvil. Son jeu nuancé, subtil, rattrape l’écriture un peu trop forcée de son personnage, d’une noirceur effarante. Michèle Morgan est aussi très juste et Gérard Oury, excellent. Le meilleur jusqu’au DOSSIER NOIR dont la première partie est assez passionnante. La description que fait Cayatte d’une petite ville de province en pleine reconstruction, dominée par un magnat du BTP qui fait la loi, quelques années après la Libération fourmille de détails originaux qu’on aurait tort de sous estimer : l’arrivée du juge d’instruction (Jean-Marc Bory) dans un Palais de Justice à l’abandon où l’on bute sur un bébé dans son parc surveillé par son frère, en pleine salle des pas perdus, lequel petit frère fait tourner la boutique en l’absence de personnel ; le seul téléphone se trouve au café d’en face ; la chambre qu’on alloue au juge et où Sylvie tente d’habiller le chien de Mademoiselle Boussard ; le personnage du procureur (excellent Henri Crémieux) atteint d’un cancer du foie, autant de notations extrêmement originales qui confirment, au-delà des défauts du cinéaste (lourdeurs, didactisme, manque de subtilité) le très grand intérêt de certains films souligné par Lourcelles qui qualifie leur existence de révolutionnaire (AVANT LE DELUGE). Le dialogue de Charles Spaak est acéré et cinglant.
Malheureusement le scénario dérape dans des bifurcations incompréhensibles tant elles sont maladroites, défauts pointés justement par Philippe Paul dans DVDClassik : des sous-intrigues entre Danièle Delorme et Daniel Cauchy ; Boussard disparaît totalement ; on nous égare sur des fausses pistes au lieu de suivre l’enquête du petit juge qui disparaît pendant de très longs moments. Les scènes d’interrogatoire avec Noël Roquevert auraient gagnées à être plus elliptiques. Bernard Blier, magistral en flic parisien, relance l’intérêt mais la fin, astucieuse, paraît soldée.
encore merci à B.TAVERNIER pour ces 2 critiques détaillées.
Les films de Cayatte étaient du pain béni pour les différents sujets des DOSSIERS DE L’ECRAN.
A MONSIEUR TAVERNIER
Durant les années 1970, The Carpenters est le groupe le plus populaire aux États-Unis
NON
populaire ,mais pas le plus populaire ,on ne saurait par ex les comparer aux Beatles des sixties ,commercialement ,encore moins musicalement
Consultez le site RIAA les chiffres de l’industrie du disque ;les 3 groupes les plus vendeurs des seventies sont Led Zeppelin, Pink Floyd et les Eagles ;consultez les archives du billboard et vous verrez que les Carpenters sont rarement dans le top 10;en fait c’est en Grande -Bretagne qu ils connurent leur plus grand best -seller,une compilation.
A Dumonteil
J’y perds un peu mon latin concernant les plus grandes ventes de disques.
Paresseusement et confortablement, je table toujours sur les Beatles et Elvis. N’oubliez pas Fleetwood Mac.
Je n’ai pas de chiffres à soumettre (je reconnais que je n’aime pas beaucoup les chiffres) mais, tout de même, il me semble qu’il est connu que les Carpenters ont été, entre 69 et 79 (fourchette large) en tête de pas mal de classements.
Voici les chiffres donnés par RIIA (American recording industry )2008
1.The Beatles pour un total d’albums certifiés de 170 millions
2;Garth Brooks pour un total d’albums certifiés de 128 millions
3.Elvis Presley pour un total d’albums certifiés de 119 millions
4;Led Zeppelin pour un total d’albums certifiés de 111,5 millions
5.Eagles pour un total d’albums certifiés de 100 millions
6;Billy Joel pour un total d’albums certifiés de 79,5 millions
7.Tupac Shakur pour un total d’albums certifiés de 75 millions
8;Pink Floyd pour un total d’albums certifiés de 74,5 millions
9.Barbra Streisand pour un total d’albums certifiés de 71 millions
10;AC/DC pour un total d’albums certifiés de 71 millions
Les Carpenters sont loin dans le classement.
A dumonteil
Ces chiffres sont abstraits et doivent regrouper plusieurs années et les ventes internationales
A Monsieur TAVERNIER
il s’agit des ventes accumulées jusqu’en 2008;elles ne concernent que le territoire américain ;d’ailleurs la liste comprend 3 groupes anglais et un australien ,quel intérêt d’y intégrer les ventes des autres pays qui pour certains sont mal connues?D’ailleurs un artiste comme Garth BROOKS est un phénomène quasi exclusivement américain ,qui pourrait penser qu’il occupe la seconde place?pour plus de détails voir le site RIAA.
A dumonteil
C’est ce que je pensais. Mais cela n’empêche pas un groupe de figurer très haut pendant un an. C’est année par année et sans cumul des périodes précédentes qu’il faudrait lire les résultats. Sinon évidemment les Beattles ont une avance astronomique sur les chanteurs ou les groupes qui démarrent trois ou quatre ans après eux
A Bertrand.Sachez que les Beatles se placent troisième derrière le groupe suédois Abba et le numero 1 des ventes d’albums est Elvis Presley.Concernant Les Carpenters sur le plan musical,ils ont énormément empruntés les mélodies et harmonies vocales aux Beatles,aux Beach boys et même aux frères Gibb(les bee gees).
A Yves Rouxel
J’en ai un peu marre de ces top ten. Qu’on parle de la qualité des oeuvres pas des chiffres de vente
à AA « N’oubliez pas Fleetwood Mac. » ni Garcimore!
What’s the hell!!!
A ceux qui veulent savoir pour « Fleetwood Mac » :ils sont 24è,ce n’est pas une rumeur.
quant aux Carpenters ,89è;même dans les années 70 ,leur succes dans les charts americains decline apres 1973,mais subsiste en Grande-Bretagne toute la décennie .
depuis 2008 ,la liste a été mise à jour mais le seul changement du top ten est Michael jackson qui remplace Tupac Shakur.
Dernier message de statistiques.
… non mais j’aime bien Fleetwood Mac hein? tous ces repreneurs blancs des bluesmen noirs ont peut-être gagné plus d’argent que ceux-ci, mais sont parfois très bons. Et les Stones quand ils reprennent Robert Wilkins (Prodigal son) font un succès du tonnerre de dieu mais paient quand même les royalties au révérend (comme ils ont toujours fait avec leurs reprises de blues existants). Ce qui n’a pas été le cas de beaucoup: cf le succès de Led Zeppelin avec Whole Lotta Love (très mauvais et bruyant par contre): en prenant sa retraite Willie Dixon a fait des procès à droite et à gauche et les Anglais ont dû payer! ah mais… Willie s’est pas laissé faire! C’était un type formidable d’ailleurs, faut lire I Am the Blues, l’autobio. Il a quitté sa famille tout gamin et s’est retrouvé dans une ferme-pénitencier pour vagabondage (vous imaginez? on renvoyait pas les mineurs chez leurs parents on les faisait bosser gratis dans des fermes qui avait un accord avec l’état!…). Plus tard le FBI le surveillait pendant longtemps pour ses positions politiques bon ce n’est plus les dvd là donc…
cher Dumonteil: ces chiffres de ventes de disques m’ennuient profondément, n’y passez pas trop de temps quand même?!
et la qualité de la musique alors? Fleetwood Mac c’est inégal mais il y a qqs belles réussites peu importe le nbre de disques vendus, et les Beatles c’est souvent de la soupe! (ok faudrait décortiquer).
Par exemple les B Boys sont au-dessus dans quasi le même style, ils sont juste moins prolifiques. Dylan a pondu des disques comme il respirait, après ya intérêt à trier. Et ses fans comme ceux des Beatles sont des complétistes qui ont acheté tous les disques avant d’écouter, ce sont des collectionneurs plus que des amateurs.
yeah Garcimore is God, man…
a MB
Moins prolifiques??
Les Beach Boys ont sorti plus d’albums que les Beatles dans la période 1964-1970 (ou les 2 groupes étaient encore en activité );vos arguments contre les Beatles et Dylan sont plutôt légers,les défendre me semble bien inutile.
Je n’ai sorti ces stats que pour nier l’affirmation des Carpenters groupe le plus populaire des seventies en Amérique.
à Dumonteil: fort bien pour prolifique ou non mais vous lisez trop vite j’ai dit les Beatles sont SOUVENT de la soupe et c’est vrai contre Dylan quoi? ai-je dit qu’il n’a jamais fait de bons disques? ne vous précipitez pas.
a MB.
J ‘ai un ami musicien qui comparait les Beatles avec Stone et Charden ! Il disait qu ‘a part 2 ou 3 chansons comme IMAGINE , c ‘était la méme soupe avec les mémes paroles insipides et une musique basique et miévre.
Pour en revenir au cinéma , j ‘ai un faible pour andré Cayatte , on sent un homme qui avait une passion pour l ‘étre humain et une haine de l ‘injustice. Bien sur , il y a des maladresses , mais certains films sont trés bons , comme LE MIROIR A 2 FACES. et gamin , j ‘avais été bouleversé par MOURRIR D ‘AIMER.
a Henri Patta
Revoyez le
Non mon cher MB,pas Garcimore mais plutôt Gary Moore:très bon guitariste.Une pensée pour Didier Lockwood qui vient de nous quitter subitement.Je l’ai rencontrer dans les années 80 car il à enregistrer plusieurs albums avec notre chantre toulousain Claude Nougaro mais à aussi jouer du violon sur le dernier disque studio de Barbara.C’était un homme très engager dans les zones et quartiers dit »sensibles »,il à sut apporter sa passion et sa fougue pour les musiques.
à Yves Rouxel: pour Gary Moore, je dirais comme Joseph II à Mozart: « mais Mr Mozart… N’y a-t’il pas trop de notes? », Gary Moore est un recordman du nombre de notes à la seconde mais je préfère des guitaristes moins bavards et plus excitants (souvent les inspirateurs noirs de Gary Moore).
à M Pascal: mais sérieusement c’est vrai elle a vraiment vendu plus qu’Elvis aux USA?
à Henri Patta: les Beatles faut pas exagérer, si vous prenez le disque blanc c’est étonnant et parfois très inventif (Blackbird!), votre ami pensait peut-être plus à leur 1ère période « 8 days a week I love You-ou-ououou…! » au-secours!
à H Patta: au fait Imagine, c’est John Lennon seul après les Beatles, ça vient de me frapper!
Sur ses ventes aux USA, savez-vous qui a réussi à déloger Elvis de la première place dans les années soixante ?
Soeur Sourire !
à M Pascal: oui et elle le méritait! Qu’est-ce qu’elle déménageait la sister, torride! Son Rock around the Church ça met le feu, la vache! c’est pas les chansonnettes d’Elvis!
C’était Sister Rosetta Smile..
A MB : éh éh, c’est vrai mais ça fait réfléchir sur ce qui peut plaire en musique.
La réponse est TOUT !
L’histoire de la musique tout entière procède par lassitude de…ou réaction contre… Soeur Sourire qui bat Elvis,son parfait contraire, c’est que l’Oncle Sam commençait inconsciemment à en avoir ras la casquette de baseball du Rock and Roll, non ?
A Henri Patta : Franchement, il faut dire à vos potes qui se disent musicos de réécouter les Beatles. Il y a justement peu de chansons qui ressemblent à une autre, je trouve, et je ne suis pas un bien grand fan.
à AA: ou Sister Smile Tharpe!
(au fait, on l’a pas vue dans American Epic)
A Minette Pascal
Je ne trouve plus le message sur le film avec Cécile de France… vu finalement hier avec quelque appréhension, c’est évidemment porté par l’actrice, mais le film est très délicat, et évoque sans anachronisme cette période des années 60 ; sans grandes déclarations, en creux, par petites touches, le portrait d’une figure singulière, qui ressortirait de l’art brut s’il n’y avait pas eu cet incroyable succès… beau film. Je crois que le principal défaut du réalisateur est qu’il a un nom imprononçable : Stijn Coninx ( bonne affaire au scrabble cependant, et filmo alléchante, à creuser…)
A Denis : J’ai toujours eu envie de voir ce film mais là, vous m’y poussez.
J’adore les films ou les scènes de film qui parlent de nonnes. Encore plus quand ça se passe entre les murs d’un couvent, comme AU RISQUE DE SE PERDRE (nun’s story).
Ne me demandez pas pourquoi, j’ai perdu la foi il y a longtemps, le jour pluvieux où la dame Cathéchisme m’a foutu dehors à coup de pied dans le…au diable ma bio !
A MB.Je ne suis pas d’accord avec vous.Les Beatles c’est de la soupe.Quand même vous n’avez pas d’oreilles mon cher.Ils ont emprunter plusieurs thèmes à la musique classique et ont su apporter un son propre et innovant,une veritable création artistique dans tous le sens du terme.Réécoutez « Sergent peppers »avec tous ces bruitages,de sons bizarres puis les chœurs avec Mick Jaegger et Brian Jones qui ne sont pas crédités.Puis le point fort c’est les textes engagés de Lennon contre les guerres,pour l’amour universel et la non violence.Quand à Georges Harrison il n’a jamais compris dans le groupe,beaucoup de ses textes ont été rejetés par Mac cartney et Lennon,et ça c’est vraiment dommage.
à Yves Rouxel: tout à fait d’accord!
Les Beatles de la soupe!!! Là, Rouxel vous allez vite et loin et l’argumentation de la reprise éventuelle du classique ne tient pas car ces phénomènes concernent tout autant la pop, le jazz, Gainsbourg que les musiciens dits classiques entre eux: on appelle cela des réécritures…
Et par ailleurs, j’aime bien les Carpenters ce qui ne m’empêche pas d’aimer conjointement Bob Dylan, les Stooges, les Stones, L Cohen, les Doors ou Clapton.
Ben quoi, c’est bon la soupe.
Faut pas oublier la lichette de pinard, c’est tout…
à MINETTE PASCAL
vous aimez les films avec Lennon ( heu les nonnes ). Et bien il faudrait retrouver la version américaine de soeur Sourire intitulée DOMINIQUE et interprétée par Debbie Reynolds !!!!
A RODRIGUEZ Patrick
Ce n’est pas une obligation
A Patrick : Bien vu. Et c’est vrai que je préfère les nonnes.Surtout celles qui ressemblent à Debbie Reynolds, d’ailleurs.
Ou Shirley McLaine dans Sierra Torride.
A Bertrand.Je me souviens vaguement du duo »The carpenters »qui passait sur RTL grace à Dominique Farran.Les musiques sont très mielleuses ,c’est de la guimauve de variétés écrit Philippe Manœuvre dans un vieux »Rock and folk »que j’ai retrouver par hasard.Ensuite comme je ne maitrise pas trop l’anglais ,je me pencherais sur le contenu des textes grace à un ami.
J’ai découvert Karen Carpenter tout récemment alors que je comparais différentes versions de IN THE BAYOU (Jambalaya).
Cette fille avait un charme fou. Ce qu’elle est devenue est à pleurer.
A Yves Rouxel
Mielleux oui, avec une louche de beurre de cacahouète… A la suite d’une émission de Thierry Jousse où on entendait les Carpenters chanter du Bacharach, j’en avais fait une petite cure , et j’avais été frappé du malaise que dégageait le duo. Une musique pop assez anodine d’apparence, mais où le soin du détail me paraissait hystérique – rien à voir pourtant avec les Beach Boys par exemple, chez qui la production musicale est à la fois la maladie et le remède. Difficile de parler de ce qui n’est qu’un sentiment, mais il se confirmait d’écoute en écoute, et ce que j’ai pu lire sur Karen Carpenter a validé l’impression tragique que j’éprouvais. Je suis toujours émerveillé par la façon dont des messages inconscients sont ainsi transmis, surtout dans les arts populaires. Je repense à cette scène du « Liberace » de Soderbergh, où deux personnages parlent du succès de cette folle perdue auprès de la classe moyenne hyper normale … et en déduit que c’est précisément celà que l’américain moyen recherche. ( Les dons de Liberace en tant que pianiste ou showman n’étant pas éclatants , c’est peut-être ailleurs qu’il faut chercher les raisons de son succès…)
Un « soin du détail hystérique » ou une sophistication maladive, c’est ce qui arrache la musique des Beach Boys à la mièvrerie et empêche de rester sur les paroles indigentes.
@Yves Rouxel
Par pitié ne soyez pas si dur envers les Carpenters ! et sur ce coup-là, ne faîtes pas confiance à Philippe Manoeuvre – que par ailleurs j’estime : lui-même est avant tout fan de rock’n’roll classique, voire de hard-rock, les Carpenters c’est donc on ne peut plus éloigné de ce qu’il aime. Il aurait mieux fait de se taire.
Les Carpenters ont interprété certaines des plus belles chansons jamais écrites, et je pèse mes mots. « Close to you » par exemple, chef d’oeuvre de Burt Bacharach et Hal David, ou encore « We’ve only just begun », « I won’t last a day without you »…
Je vous conseille de vous procurer un bon best-of, ça se trouve facilement. Ne vous privez pas de ce plaisir, certaines de leurs chansons sont d’une beauté inaltérable, dégagent une magnifique fragilité, presque douloureuse, même en faisant abstraction du triste destin de Karen Carpenter.
Bien à vous.
A Neil,
Vous abordez là un sujet qui a nourri un nombre incalculable de discussions quand il s’agissait d’expliquer en quoi la musique populaire moderne (pléonasme?) américaine fait la différence avec toutes les autres.
La culture, le rythme, l’extrême professionnalisme, la rude école, l’imaginaire, la tradition..
Tout rentre en ligne de compte!
Je me souviens que je m’énervais, lorsque je faisais écouter des tubes de Phil Spector, quand on me disait, sur un ton méprisant, que ces mêmes chansons, traduites en français, ça devenait de la variétoche.
Ben oui, on a même appelé ça les Yéyés et en effet, les hits des Crystals ou des Ronettes étaient systématiquement repris en français, oubliant à la douane vibration, génie, et cette électricité qui jaillissait dans les rues de New York alors que Marty Scorsese devait se rendre à la fac.
Alors certes il n’y a pas une once de rock dans la musique des Carpenters mais le temps joue en faveur de chansons extrêmement soignées, ciselées, cristallines.. Il y a toujours ce mystérieux savoir-faire (et aussi le talent de ces duos de compositeurs dont les US ont toujours eu le secret). Avant, jamais il ne me serait venu à l’idée de m’intéresser à ce duo. Mais le temps passe, les cloisons se délitent.. Tiens, je vais me trouver une compil!
Euh Neil…..comme Sedaka?
A M.ANGEL
Vous avez mille fois raison
les productions de Spector sont maintenant reconnues comme des chefs -d’oeuvre pop : y a -t-il plus beau disque de noel que le sien?Il a aussi produit 3 des meilleurs albums solos des ex-B « all things must pass » « imagine » et « john lennon/plastic ono band »
Avez vous lu le livre de Mick Brown « »tearing down the wall of sound ,the rise and fall (dure la chute) of PS « ?Elle existe en français d’ailleurs.Si ce n’est fait lisez-le:il est passionnant.
neil sedaka….ou plutôt neil young?
Non plutot comme Young,Neil Young en solo est à écouter d’urgence bien avant le groupe qu’il formait avec Crosby,Still et Nash.Je rajouterais pour le contenu avant gardiste et visionnaire le plus grand à mon avis est Frank Zappa loin devant Léonard Cohen dont j’adore les textes digne successeur de Pete Seeger et de Woody Guthrie!!!
A Neil.Le point fort musical des Carpenters étaient le soin apportés aux harmonies vocales avec un son bien spécifique voire soporofique.Je vous conseille vivement les Doobies Brothers avec un soin chiadé mais aussi le duo des frères Alessi et leur tube de 78″Oh laurie »une pure merveille vocale.C’est sur comme dirait Manoeuvre c’est pas les Sparks que l’on peut voir dans »Mask »de Bogdanovich dont je vous ai parler il y à quelques jours.KEEP ON RUNNING!!!!!
pas d ela guimauve de variete:
quelques chansons de Hal david et Burt Baccharach,
ce qu’on appelait la musique d’ascenceur.
Par ailleurs Karen Carpenter etait epoustouflante à la batterie (dixit Ringo Starr).
Il y a un curieux moyen metrage de Todd Haynes,plutôt bien, fait avec des poupées Barbie et donc interdit ùais visible icic et la et on entendant les Carpenter dans les films de Todd Haynes, Richard Curtis,Wong Kar Wai,etc;etc…..Livre trés bien
J’ai demandé à un ami américain de LA ce qu’il pensait des Carpenters,sans faire aucun commentaire :d’ailleurs ,je n’ai pas de cd d’eux.Voici sa réponse :
Artistically, the Carpenters were ridiculed by older (as in older than about 12) rock fans, dismissed as lightweight AM radio popsters for bored housewives who sang sappy lyrics in Karen Carpenters’ Vegas lounge-act style. Few people knew that Karen knew how to play four or five instruments, mostly because the duo’s records were so musically unambitious. What’s more, Richard and Karen Carpenter were seen by rock ‘n’ rollers who grew up on rock bands (Beatles, Stones, Byrds, Kinks, Doors, Airplane, Dead, Hendrix, Cream, Creedence, The Band, etc.) as purely a studio creation of A&M Records (trumpeter Herb Alpert and his business partner Jerry Moss) and powerhouse songwriters like Bacharach-David and the emerging Paul Williams, another “Easy Listening” pop pianist in the Jimmy (“MacArthur Park,” “By the Time I Get to Phoenix”) Webb tradition. (Williams wrote one of the Carpenters’ biggest hit 45s, “We’ve Only Just Begun.”) As such, Karen Carpenter was largely considered a joke by rock ‘n rollers of my age and generation compared to “serious” female singer-songwriters like Lauro Nyro, Joni Mitchell, and Roberta Flack and pure singers like folkie Judy Collins, the rougher Janis Joplin, and punk-New Wave princess Debbie Harry of Blondie.
(….)
As is so often the case, it wasn’t until years after the death of Karen (of anorexia nervosa, quite famously) and the end of the Carpenters’ recording career that a kind of sentimental case for them was first staged by people who emerged out of the pop-rock of the post-punk and New Wave era. Chrissie Hynde of the Pretenders was one of the first well-known rock figures to come to Karen Carpenter’s defense after her death, with Hynde starting to say in the 1980s as the Pretenders became popular that Carpenter had “one of the most amazing voices ever” and things like that. But frankly, Hynde’s enthusiasm didn’t really catch on, and no one in the rock audience or “rock establishment” in America today would put Carpenter on any kind of par as a female rock or even pop vocalist with, say, Petula Clark, Dionne Warwick, Dusty Springfield, Mary Wells, Grace Slick, Tina Turner, Collins, Mitchell, Stevie Nicks and Christine McVie, or even Harry and Hynde.
a dumonteil
Un ami français musicien m’a communiqué ceci
je n’imaginais pas que les Carpenters pouvaient encore susciter de telles controverses!
Comme les compositions de Burt Bacharach ou des groupes comme 5th Dimension et les chansons merveilleuses de Jimmy Webb (https://www.youtube.com/watch?v=KukBVF_JEow) ils passaient effectivement à l’époque pour du jus de chaussette, mais il est difficile d’écouter Janis Joplin aujourd’hui, qui ne tient pas du tout la route face à ses homologues noires, alors que la simplicité et la pureté de la voix de KC va droit au coeur. Et à la batterie, avec une main gauche diabolique, son jeu est plus proche de Buddy Rich que de Ringo Starr (https://www.youtube.com/watch?v=H47v7yYRfjA)…
d’accord pour J JOplin souvent bien trop sophistiquée.
Alors du coup, j’ai un peu réécouté The Carpenters et il est vrai que Karen s’inscrit dans la tradition dont la limite acceptable et acceptée par les puristes de la culture pop rock pourrait être représentée par Dionne Warwick (dont les chansons provenaient souvent de David et Bacharach).
Le temps finit par rendre justice à des artistes qu’il était mal vu d’aimer auparavant.
Il est vrai aussi que les inhibitions tombent. Moi, par exemple, je n’ai plus de honte à dire que j’aime bien le Supertramp des 4-5 premiers albums.
Pour revenir sur l’intervention de l’ami musicien de Bertrand, elle fait tomber chez moi une autre inhibition en libérant enfin ceci : je n’ai jamais pu gober Janis Joplin (sa voix, son physique, tout..) mais je n’osais rien dire, eu égard à son statut de légende et n’ayant jamais écouter un seul album d’elle en entier. Merci à l’ami musicien!!!!
à A Angel: Joplin comme certain orchestre anglais assez célèbre, est intouchable MAIS on ne peut comme pour ce dernier tout rejeter: un truc comme Combination of the 2 (dans l’album Cheap Thrills pochette génialement dessinée par Crumb (qui détestait la pop!))repris avec une efficacité redoutable par Scorsese dans BRINGING OUT THE DEAD est formidable et peut-être est-ce l’influence de Sam Andrew (Big Brother & the Holding C°). Quand Joplin reprend Summertime à part justement la partie guitare, qui est géniale son chant est beaucoup trop apprêté, avec Ball & Chain c’est pire elle introduit tant de mignardises ou affèteries diverses qu’on aurait dû lui faire écouter l’original. En 84 Big Mama Thornton en fin de vie atteinte par la maladie l’alcoolisme avec 100 kgs de moins qu’à ses débuts, reprenait sa chanson avec une simplicité et une énergie qui frappe au coeur et lamine la Joplin.
BM Thornton Ball & Chain (14 avril 84):
https://www.youtube.com/watch?v=uSAOHwQhPcQ
elle meurt 3 mois plus tard:
Thornton was found dead at age 57 by medical personnel in a Los Angeles boarding house[22] on July 25, 1984. She died of heart and liver disorders due to her longstanding alcohol abuse. She had lost 255 pounds (116 kg) in a short time as a result of illness, her weight dropping from 350 to 95 pounds (159–43 kg).
A MB
Merci pour les éléments apportés et le document (assez douloureux, du reste)sur Big Mama Thornton.
J’avais oublié que Scorsese utilise Janis Joplin dans BRINGING OUT THE DEAD! Bon bah c’est pas si mal alors…
à A Angel: BIG MAMA/ « assez douloureux »? Je la trouve exquise oui on sent la maladie mais elle chante encore pour de bon. Ce n’est pas comme les dernières prestations un peu « mécaniques » de JL Hooker… Je ne sais pas pourquoi Herzhaft dans son dico dit qu’elle n’était plus si « big » à la fin de sa vie? Ni Wikipédia qui nous dit qu’elle a fini dans la misère et peu reconnue alors qu’elle a fait des concerts acclamée jusqu’à la fin.
A Jean pierre.J’avais déjà parler de ce livre de Jean charles Tachella il y à quelques semaines.Ouvrage mordant sur la face caché des producteurs qui sont des »affairistes »qui pensent faire que des entrées en salles et qui se désengagent de plus en plus pour des films d’auteurs dignes de ce nom,loin des comédies populaires tel »Les tuches »qu’ils auraient dus appeler »Les PLOUCS à l’élysée ».
A Yves Rouxel : je n’ai pas réussi à retrouver votre commentaire sur le livre de J.C. TACCHELLA. Je vais me le procurer prochainement.
Art et business. Vaste débat. Pourtant je vois beaucoup de films intéressants, bien construits, avec des idées originales. Certains ne restent pas longtemps à l’affiche, c’est vrai aussi. Pensez-vous (mais vous faites sans doute référence au livre que je n’ai pas encore lu) qu’il y ai un réel désengagement des producteurs pour financer certains projets disons « hors des sentiers connus » ?
Je ne sais pas. Moi en tant que spectateur, je trouve toujours qu’on produit en France (et ailleurs), des films porteurs, qui me touchent.
Bien entendu je n’ai pas de vues précises sur le système de subventions, je remarque juste un nombre important de financiers dont le nom figure au début du générique. Mais je l’avoue je n’ai pas d’idée précise sur les difficultés rencontrées par tel metteur en scène pour mener à bien son projet. Peut-être aurai -je des réponses plus précises dans ce livre…
Pas vu Les Tuche…
A Jean pierre.Je pense que beaucoup de producteurs en France ne veulent pas se mouiller pour des films à connotations politiques,des oeuvres engagés il y à a comme « 120 battements par minutes »mais n’oublions pas « Les nuits fauves »de Cyril Collard trop vite oublié qui évoquez déjà l’homosexualité en France.Je vous conseille un film réalisé par Pierre Courrège »Un homme d’état »qui n’est pas sortie en salles en 2015.Patrick Braoudé incarne un président de la république de »gauche »qui va faire appel à un vieux briscard de droite retiré dans le gers(Pierre Santini,acteur engagé et rare sur grand ou petit écran).Le cinéaste nous peint l’envers du décor,les tractations politiques et les compromissions d’élus de province qui sont obligés de se plier aux règles nationales.Le dvd vient de sortir à 14.99,c’est pas cher.
a Yves Rouxel
Pas de généralités sur les producteurs. Ils y en a beaucoup qui se battent pour faire exister des films différents, documentaires ou fiction, qui soutiennent des cinéastes exigeants.Les producteurs de Brizé, Audiard, Despleschins, Giannoli (qui ont aussi sorti les films de Farhadi). Et ce n’est pas le producteur d’UN HOMME D’ETAT qui n’a pas sorti le film, ce sont les diffuseurs à commencer par les exploitants. Ne vous trompez pas de cible
A Yves Rouxel : comme je l’ai écrit l’autre jour je n’ai pas ce ressenti. Je ne connais pas le film dont vous parlez, et en vous lisant, je pense à un autre film récent (2011), L’EXERCICE DE L’ETAT de Pierre Schoeller que j’ai trouvé très fort. Vu en salle. J’ai aimé donc acheté sur galette. Je pense aussi (reçus il y a 3 jours) à LA MER À BOIRE avec Auteuil et Chapiteau, à DE BON MATIN de Jean-Marc Moutout avec Darroussin,une histoire terrifiante sur la descente en enfer d’un cadre de banque, désavoué par sa hiérarchie (vus en salle + DVD). Il y en a deux autres vus récemment aussi en salles, un avec Céline Salette et Lambert Wilson, l’autre avec Emmanuelle Devos et Richard Berry (désolé j’ai zappé les titres), qui sont aussi très forts. Distribués en salles.
Dans ma ville, « je jongle » avec les programmations du circuit Utopia et UGC. C’est pour moi l’occasion de sélectionner des films qui ne seront peut-être pas à l’affiche chez UGC, bien que leur programmation soit assez variée et intéressante.
Chez Utopia je vois les films non programmés chez UGC, et croyez-moi j’y trouve mon compte.
Après effectivement pour reprendre le commentaire de Bertrand Tavernier, il y a sans doute des films qui passent à la trappe, mais sans que ce soit du fait des producteurs.
Acheté le livre de Tacchella ce matin. Je m’y plonge…
Les nuits fauves revu récemment n’arrive pas à la cheville de 120 battements: filmage mode, air du temps début 90′, confusion dans l’excès thématique, narcissisme excessif du cinéaste/acteur Collard. Pas fameux , fameux déjà à l’époque carrément difficile à regarder jusqu’au bout actuellement.
L’intelligence de Campillo est d’avoir pris du recul et le temps de l’analyse, temps dont ne disposait pas Collard qui avait tout de même contaminé une gamine tout en se sachant malade si je me souviens bien…puisque le film est autobiographique en grande partie.
Sur le sujet voisin, le film de X Beauvois N’oublie pas que tu vas mourir est plus intéressant et esthétiquement plus inventif.
A ballante
D’accord à 100%. LES NUITS FAUVES sonnaient frelaté tes à la sortie, maintenant c’est pire. Il y a eu tellement de films plus intelligents et plus responsables. Moins épidermiques et le Campillo est une réussite magistrale
Au sujet des « nuits fauves « ;je découvre enfin des gens qui pensent que ce film est l’un des plus irresponsables qui soient.Je partage entièrement l’opinion de MM Ballantrae et Tavernier;il m’a écoeuré dès sa sortie,mais je n’osais pas en parler tellement il devenait culte apres la mort de son auteur!
Pourtant 2.5 millions de blaireaux ont débourser 10 euros pour cette merde infame(respect pour les techniciens et les acteurs qui se sont investis dans l’aventure).
A Yves Rouxel
Dont Bruno Le Maire
??? et de quel film parlez-vous là???
A Yves Rouxel : (Tuche 3) réécoutez Le Masque et la Plume sur France inter.
Que dire de plus ?
En un sens, c’est bizarre de péter un câble sur les TUCHE alors que ça fait des décennies que des films ignobles battent des records d’entrées…
A MinettePascal
Exact. Si vous voyiez le tableau des recettes en France dans les années 30. C’est enfoncer une porte mille fois ouverte. Et pour aller dans le même sens Becket ou jankelevitch ont moins de lecteurs que Delly, Musso ou Stephane Bern
à propos des tuche 3: cela correspond au gout d’un certain public. A mon grand désespoir, ma femme adore. Et je trouve que dans l’ensemble, les comédies, même scénaristiquement très mauvaises, sont quand même mieux réalisées que les nanars des années 70 ou 30…
A Gerfault Rodolphe
Non, elles ont juste plus de moyens
à Gerfault Rodolphe: les Oury avec De Funès sont très bien réalisés et effet il y avait de vrais scénarios bien écrits, certains Lautner aussi, les GENDARME étaient nuls et le sont restés. Regardez les CHTIS on démarre par un zoom complètement idiot qui part de la planète pour arriver à un poste-frontière, les nouvelles technologies permettent celà: complètement idiot, plus de moyens, pas d’idées réelles. Par contre j’aime bien LES CLEFS DE BAGNOLE (découvert grâce à Bertrand) et VIVE LA FRANCE (à moi conseillé par Noël Godin l’Entarteur).
A Rodolphe : Je n’ai vu que les TUCHE 2. ça pourrait être rigolo s’il n’y avait pas tant de passages à vide, de mauvaises idées, de faiblesses d’écriture. Et puis ce qu’il y a toujours de trop dans les regards, qui nous empêche de marcher.
De ce point de vue, j’ai quand même été surpris par Jean-Paul Rouve, qui cherche une sincérité et qui arrive à nous avoir parce qu’on ne le surprend jamais à exprimer cette insupportable autosatisfaction qu’on lit si souvent dans les yeux des pas-marrants-du-tout comme Dany Boon ou Christan Clavier.
C’est un peu long comme avis négligeable, non ?
sur les Oury/De Funès les meilleurs sont quand même ceux avec Bourvil, pour cause de Bourvil, aussi.
A MB : Le succès des CHTIS devrait être classé parmi les phénomènes paranormaux.
A Minette Pascal
Non, c’est une comédie qui suit des principes traditionnels qui ont souvent marché et qui surtout, alors que la France semble dominée, dirigé par la technocratie, revient à une ruralité (avec ses clichés) oubliée, éradiquée par les politiques qui, dans toutes leurs décisions, affichent un mépris inouï du provincialisme : fermeture d’écoles, de lignes de train, d’hôpitaux et le film est tombé à un bon moment qui cristallisait ces sentiments. Et cela les hommes politiques ne l’ont pas compris. Il y avait une vraie sincérité dans la démarche de Boon. Il a donné l’impression d’écouter.Cela n’enlève rien aux défauts de l’oeuvre mais son succès est décryptable
A Mr Tavernier : Oui, mais c’est justement que ça marche qui est de l’ordre du paranormal.
Le film, je trouve, n’est pas un plaidoyer, mais une charge contre la province en question.
J’ai remué le problème dans tous les sens et je ne comprends toujours pas ce que joue Boon dans son personnage : un problème de santé mentale ou quelque chose censé être ordinaire dans le patelin ?
Quel vrai Chti peut se reconnaître dans ce personnage ? Quel vrai Chti trouve que c’est une représentation flatteuse ?
Et qui rit de manière sincère dans la salle, et non parce qu’il a simplement besoin de rire ?
Il y a une façon plus digne de défendre la province et les régions, non ?
Ici même sur le blog, qui a réussi à se taper les CHTIS jusqu’au bout ? Qui a bu les CHTIS jusqu’à la lie ?
De toutes façons, m’en fout, dans l’Est, on a Jean l’Hôte.
A Minette pascal
Moi je l’ai vu jusqu’au bout et j’ai ri deux ou trois fois (avec Galabru) et dans le Nord je connais beaucoup de gens qui avaient adoré et qui ne le jugeait pas méprisant. Ses autres film après….L
A Jean pierre.Je pensais à Yves Boisset qui à essayer et s’est battut afin de réaliser un projet de la vente d’armes par La France à des pays étrangers.Canal + à une époque lui avait accorder une proposition mais le projet est tomber à l’eau pour des raisons politiques.Je pense que tous les thèmes qui évoquent la vente d’armes et le profit que font les états démocratiques gènent les sphères du pouvoir et de la finance.
Très heureux de lire vos lignes enthousiastes consacrées à Jean-Charles Tacchella,cinéaste que j’admire pour ses beaux récits, chaleureux et tendres. J’ai revu LE PAYS BLEU avec un grand plaisir. Je regrette que son metceileux TRAVELLING AVANT (1987) ne soit toujours pas édité sur DVD. Un magnifique hommage à la cinéphilie, aux cine-clubs, à la Passion du cinéma. Dans ce film où on parle de Becker, de Stroheim et quelques autres, Thierry Fremont (Nino) qui déambule avec sa « canadienne » et son précieux cartable bourré de photos de films, de revues, m’a toujours rappelé Spencer Tracy. Le Spencer Tracy jeune. Celui de CEUX DE LA ZONE en 33. Je b’ai pas IL Y A LONGTEMPS QYE HÉ T’AIME en vidéo, mais le découpage intégral paru jadis dans L’Avant-Scène Cinema. J’aime souvent le relire. Et il y en a quelques uns que je n’ai jamais vus, COUSIN, COUSINE entre autres.
Oui, LES HEROS DONT FATIGUÉS est un bon film de CIAMPI, avec un peu un parfum SALAIRE DE LA PEUR pour le patelin paumé de l’histoire et pour les épaves qui y survivent qui rappelient celles de Clouzot. La présence de Montand aussi bien sûr.
Et puis il y a le formidable Jean Servais, pitoyable et terrifiant. Une moiteur constante parcours cette histoire sordide. SOLEIL NOIR est à mon goût « en-dessous », mais il y a de très bons acteurs, et je pense particulièrement à Jean Topart qui aurait mérité que son personnage soit plus approfondi. Le film se voit quand même sans déplaisir.
A Monsieur Servant
Oui, LES HEROS DONT FATIGUÉS est un bon film de CIAMPI, qui est sorti au mauvais moment …l’une des grandes qualités du film est l’utilisation des langues à une époque on faisait souvent parler tout le monde en français (Clement avait montré la voie avec « les maudits » );chacun parle souvent la sienne :français ,anglais ,allemand ou africain,pas un mince exploit;la scene du réveillon de noel est délirante et me fait,toutes proportions gardées , penser à celle du nouvel an chinois de ‘the shanghai gesture » ;plus un côté hustonien,rien que le titre .A la fin du film,Jean Servais vole en effet la vedette aux deux stars .
Je ne savais pas que « l’africain » était une langue…
Petit détail me dires-vous… mais qui en dit long
Petit détail me DIREZ-VOUS…
A Marc Salomon, Je vois ce qu’il veut dire. Tout le monde parle sa langue et les Africains. Comme le nom de l’Etat (sans doute inspiré par le Liberia) est imaginaire on a du mal à donner une spécification exacte. Mais c’est un des points forts du film avec le dos souvent nu de Maria Felix. Le personnage de Servais, impressionnant, sert un peu trop facilement à fabriquer les rebondissements sans que personne le soupçonne. Il est peu trop tributaire de l’intrigue. Curd Jurgen n’est pas mal du tout. Il a été souvent meilleur qu’on ne l’a dit mais était aussi distribué dans des rôles insolvables : celui de ET DIEU CRÉA LA FEMME qui sort des pages people de Paris Match
A Bertrand Tavernier : (Jurgens). Oui il est vraiment bien dans LES HÉROS…
Je l’ai revu dans un Cayatte que j’aime assez OEIL POUR OEIL (57) avec aussi Folco Lulli (Gaumont découverte).
A Dumonteil : (Yves Ciampi) c’est vrai ce respect des langues des différents personnages ne m’était pas revenu à l’esprit. J’avais vu ce film pour la première fois quand j’avais dix ou onze ans. Il m’avait scotché. Après plus reçu, jusqu’à cette édition DVD il y a trois ou quatre ans. Tout comme son LE CIEL SUR LA TETE qui m’avait emballé vers la même époque à la télé. Jamais revu. Depuis j’ai lu à son sujet des critiques peu élogieuses, mais pourtant je voudrais vraiment le revoir. J’avais trouvé le traitement de ce sujet très sobre (l’équipage d’un navire de guerre qui aperçoit un ovni) et intelligent. Bien sûr les détails se sont effacés de ma mémoire cinquante ans après.
A SERVANT Jean Pierre
Il faut dire que le titre, LE CIEL SUR LA TÊTE était terrible dans le genre pléonasme. Chabrol en faisait des gorges chaudes : LE SOL SOUS LES PIEDS, AU DESSUS DE NOUS LE PLAFOND. Je me souviens mal du film, sous scénario je crois et joué en quasi vedette par un réalisateur de second équipe, André Smagghe. Il y a un Ciampi que je serais curieux de voir, c’est QUI ETES VOUS MONSIEUR SORGE. En tout gras, grace à Tachella, on s’intéresse à lui
A Bertrand Tavernier : (Y. Ciampi). Je ne connaissais pas ces anecdotes sur le titre du film LE CIEL SUR LA TÊTE. J’ai ri en vous lisant. Je n’ai jamais vu MR SORGE…
J’ai commence la lecture des Mémoires de JCT est vraiment ce bouquin transpire l’amour du cinéma.
Merci de l’avoir évoqué dans votre nouvelle chronique, cette parution m’ayant échappé.