Lectures : Jean Rollin, Michael Curtiz et William Wyler
25 mai 2018 par Bertrand Tavernier - DVD
Lisez absolument LE TRAQUET KURDE de Jean Rollin qui est un pur délice. J’ignorais jusqu’au nom du traquet kurde, petit oiseau (que vous ne confondrez pas avec le traquet oreillard) que recherche désespérément Rollin, que je ne savais pas si féru en ornithologie. Un spécimen fut observé et formellement identifié en mai 2015, au sommet du Puy-de-Dôme. Il n’avait strictement rien à faire là, lui qui hiverne du côté du Golfe persique et se reproduit « à partir du mois d’avril dans une zone montagneuse courant du sud-est de la Turquie à l’ouest de l’Iran, laquelle correspond assez exactement à la zone de peuplement kurde ». Cette quête lui permet de dénicher des personnages extravagants chez les ornithologues et de brosser quelques portraits caustiques, féroces et désopilants dans un style délectable à commencer par le très excentrique Richard Meinertzhagen, menteur, diplomate, voleur d’oiseaux (dont il change les étiquettes pour prétendre qu’il les a trouvés ailleurs), pillard, mythomane, peut-être assassin de sa femme qui dégoise sur tous ses amis à commencer par Lawrence d’Arabie. John Bridger Philby, le père de Kim, grand défenseur de la cause Arabe et qui donna son nom à une perdrix n’est pas mal non plus. En fait, cette quête permet à Rollin d’étudier la géopolitique du monde avec cette ironie, cette intelligence aiguë qui faisait tout le prix de CLÔTURE (ou comment évoquer le Maréchal Ney en partant d’un coin du boulevard qui porte son nom), CAMPAGNE (sur la Bosnie), CHRÉTIENS (sur les Chrétiens de Nazareth, persécutés et oubliés), FRIGO sur la fermeture des chantiers maritimes.
UN ÉTÉ SUR LA BIÈVRE est le second livre d’Adrien Gombaud. Avant d’explorer Tombstone, il décide un été de descendre le cours de la Bièvre, cette rivière qui se perd et ressort dans Paris. Il en profite pour évoquer ceux qui l’ont citée, de Hugo à Satie, en passant par des poètes oubliés. Un petit régal.
L’ORDRE DU JOUR (Actes Sud) est un très grand livre : aigu, décapant, concis, qui va droit à l’essentiel. Eric Vuillard pointe un moment historique et c’est comme si on ne l’avait jamais vu. Il trouve à chaque fois le détail essentiel. Quand Chamberlain va rendre visite à Hitler, à Berchtesgaden, sa voiture s’arrête au pied d’un escalier. Quelqu’un ouvre la portière. Pour Chamberlain, ultra-conservateur, ce ne peut être qu’un valet et, avant de sortir, il lui jette son manteau. C’était Hitler. Formidable réflexe de classe et la manière dont Chamberlain évoque cette scène dans ses Mémoires inspire à Vuillard une vibrante et saine colère devant tant d’œillères et de sottise.
CONGO, toujours de Vuillard, sur le partage de l’Afrique est tout aussi percutant et salutaire. Dans le hit-parade des salopards, le roi Léopold de Belgique, arrive très haut dans le classement.
TRISTESSE DE LA TERRE – Une histoire de Buffalo Bill (Actes Sud) est un autre essai décapant sur la manière dont un génie du show business (aidé par un producteur efficace, Jim Burke), William Cody va transformer le génocide des Indiens américains en spectacle. Le travestissement de Wounded Knee est particulièrement douloureux, de même que le récit de la mort de Sitting Bull. On y découvre que les cris poussés par les Indiens quand ils attaquent, est une invention de bateleur, de Buffalo Bill. Ce dernier après avoir créé une ville (semi échec), s’accrochera à son spectacle qui passe de mode, détrôné par le cinéma. Un livre pour Minette Pascal.
LA BEAUTÉ BUD POWELL (Bartillat) de Jean-Baptiste Fichet est un hommage lumineux, vibrant, sensible, écrit à même le cœur de l’immense pianiste qu’était Bud Powell. Ce n’est pas un livre de musicologue mais plutôt une suite d’élans émotionnels, qui rend compte du génie (il n’y a pas d’autres mots) de ce musicien que personne ne pouvait suivre (avez-vous écouté Tempus Fugit, Glass Enclosure, Un Poco Loco, Celia et cent autres titres, véloces et toujours mélodiques ?), que la violence policière, les traitements psychiatriques avaient presque transformé en légume. Il émergeait de son état semi-comateux pour se livres à des variations étourdissantes (que Monk admirait tant) : écoutez Our Man in Paris avec Dexter Gordon
Quand je parlais avec James Lee Burke de Charles Willeford, il me disait toujours qu’un de ses livres favoris était I WAS LOOKING FOR A STREET (JE CHERCHAIS UNE RUE chez Rivages), livre de souvenirs sur une jeunesse abîmée par la dépression, rêverie sur le Bonheur, la fuite du temps, la beauté de certains livres, la musique. Un ton inimitable, sans fatalisme existentiel.
Gallmeister vient de rééditer LE DERNIER DES MOHICANS dans une nouvelle traduction (celle qui était toujours utilisée datait de 1820 environ) et les romans de Ross Macdonald à qui James Ellroy avait dédicacé sa trilogie de Lloyd Hopkins… Comme l’écrit le BLOG DU POLAR : « Les éditions Gallmeister ont l’idée de génie de retraduire la série d’enquêtes du privé Lew Archer signée Ross Macdonald. Si vous vous imaginez que ça ne valait pas la peine, jetez un coup d’œil ici, et vous verrez tout de suite à quel point la qualité d’une traduction change radicalement la perception du lecteur… Gallmeister ne s’y est pas trompé : l’éditeur a choisi Jacques Mailhos pour ce projet à long terme (18 volumes dont l’écriture s’échelonne entre 1949 et 1976). Ross Macdonald, digne successeur de Raymond Chandler et Dashiell Hammett, admiré par James Ellroy et Michael Connelly, est né en 1915 en Californie. Vie mouvementée, drames familiaux, guerre : avant de devenir romancier, Ross Macdonald a eu une vie bien remplie. Il publie son premier roman, THE DARK TUNNEL, en 1944. Mais sa vie personnelle et familiale traverse des tourmentes : tentative de suicide, maladie mentale, délinquance et fugue de sa fille… Autant d’épreuves qui vont marquer un tournant dans le style de Macdonald, qui s’attache de plus en plus à des thématiques difficiles, sombres, profondes. Pour en savoir plus sur l’auteur, rendez-vous sur le site de Gallmeister. » Ce qui vous frappe aussi bien dans CIBLE MOUVANTE que dans OISEAUX DE MALHEUR, c’est la beauté de l’écriture, de certaines descriptions dignes de Chandler, un style que les films de Jack Smight, assez falots et qui ont plutôt mal vieilli, ne rendaient absolument pas.
Rivages vient de faire paraître un incunable écrit en 1939, le roman de Martin Goldsmith, DÉTOUR qui a inspiré le chef d’œuvre d’Edgar G Ulmer (1945, Bach Films et en zone 1 Image Entertainment). En adaptant son livre, Goldsmith a épuré le récit, supprimé toute une partie, celle qui racontait les amours malheureuses, les déboires de la fiancée du héros, Sue, qu’il est parti retrouver à Los Angeles et qui nous donnait un point de vue différent. Le personnage principal, violoniste dans le roman, est devenu pianiste et toute une partie du récit tourne autour de ses rapports sado-maso avec la terrible Vera. Tous les personnages sont minés par leurs illusions de grandeur, leur soif de succès qui leur fait commettre de terribles sottises. On découvre que le meurtre du film est une vraie idée de metteur en scène. Martin Goldsmith est par ailleurs le scénariste de l’excellent western, FORT MASSACRE et je profite de l’occasion pour le signaler à nouveau. C’était l’un des rôles les plus forts, les plus tendus, les plus complexes de Joel McCrea qui écrit dans son autobiographie hélas inédite cette oraison funèbre très émouvante : « Je ne voudrais pas mourir dans un coin de rue de Beverly Hills. Quand je partirai, je serai dans un corral, dans la crasse. Je m’assiérai peut être sur un tas de crottin de cheval et je m’en ficherai. On dira : « Voilà où il s’assied. Il a fait du mieux qu’il a pu sans se battre trop durement, il a accompli tout ce qu’il venait faire puis il a eu un coup de fatigue et est parti ». »
Deux formidables biographies en anglais : celle d’Alan K. Rode, MICHAEL CURTIZ, A LIFE IN FILM, prodigieusement documentée, riche en découvertes fastueuses. La capacité de travail de Curtiz vous laisse abasourdi : il lui arrive de tourner sans arrêter un jour, une nuit et la matinée du lendemain (sur DOCTEUR X, je crois), ce qui le faisait haïr par ses équipes même si beaucoup respectaient sa rigueur, sa prodigieuse invention visuelle qui lui permettait de transcender des scénarios vulnérables. On reste ébahi sur la force de résistance qu’il pouvait opposer aux injonctions de Jack Warner et de Hall Wallis (qui avait aussi beaucoup d’admiration pour lui). Il reste de marbre face aux dizaines, aux centaines de mémos lui ordonnant de cesser ses mouvements d’appareil, de ne pas modifier les scénarios (il élague de nombreuses tirades de THE SEA WOLF, essaie tant bien que mal de restructurer VIRGINIA CITY) et continue à dynamiser ses films avec ses travellings fulgurants, ses recherches visuelles. Alan K. Rode ressuscite avec talent de nombreux films des années 30 mais il n’est pas aveugle et pointe les faiblesse de PASSAGE TO MARSEILLE, SANTA FE TRAIL, voire de THE UNSUSPECTED, sa première production indépendante et de quelques autres sans parler d’une fin de carrière décevante, mais sait mieux que personne vanter les triomphes que sont THE SEA HAWK, ROBIN HOOD, FOUR DAUGHTERS, CASABLANCA, THE SEA WOLF qui vient enfin de sortir en Blu-ray aux USA (sous-titres anglais) dans une version complète, celle sortie à l’origine qui avait été coupée lors d’une nouvelle exploitation en double programme. On découvre une longue séquence très noire opposant l’intellectuel que joue Alexander Knox et le cuisinier mouchard haineux, fourbe, veule interprété par un Barry Fitzgerald très loin de ses curés hauts en couleur, de ses Irlandais fantasques. Les 40 premières minutes sont un choc et l’on sent dans l’invention des cadres, des plans que Curtiz et le chef opérateur Sol Polito s’entendent à merveille. Sans oublier le toujours méconnu et déchirant THE BREAKING POINT, peut être son chef d’œuvre qu’on trouve en zone 1. C’est une poignante réussite, en avance socialement (les rapports entre Garfield et Juano Hernandez sont exemplaires) et aussi dans la description pleine de compassion des deux personnages de femmes (Patricia Neal et Phyllis Thaxter, comédienne méconnue, sont inoubliables) dont la carrière fut anéantie par les attaques des tenants de la chasse aux sorcières contre John Garfield.
WILLIAM WYLER, A TALENT FOR TROUBLE de Jan Herman est tout aussi remarquable. Les lettres, les textes qu’écrivait Wyler avant certains films révèlent un esprit très aigu, très intelligent qui pose toutes les bonnes questions. On découvre un cinéaste qui loin de suivre un découpage pré-établi, improvise parfois, change, fait réécrire des scènes pendant le tournage, réécrit lui même sur le plateau des séquences en mélangeant plusieurs versions d’un scénario. Il décide de couper toute une tirade à la fin de l’HÉRITIÈRE juste avant de tourner la scène. On découvre aussi un homme passionné, digne, luttant contre la Censure, se battant pour la démocratie. Quelques découvertes surprenantes : en fait Samuel Goldwyn ne voulait faire aucun des trois Wyler qui comptent parmi ses plus grands succès (LES HAUTS DE HURLEVENT dont il abîma la fin en imposant les derniers plans) ou ses plus grandes réussites (DODSWORTH, LES PLUS BELLES ANNÉES DE NOTRE VIE). A la place de ce film, il voulait imposer à Wyler une biographie de Eisenhower. Que reste-t il de Goldwyn en dehors des Wyler réussis : une pléthore de films oubliés et souvent détestables.
Et j’ai passé de grands moments à revoir un bon nombre de Wyler à commencer par DODSWORTH (zone 1, sous-titres français), un des quatre ou cinq chefs d’œuvre des années 30. Pendant une grande partie du film, il est quasi impossible de déceler les origines théâtrales du projet. Sous l’impulsion de Wyler, Sydney Howard qui adapte sa pièce tirée d’un roman de Sinclair Lewis, enchaîne une suite de scènes rapides, elliptiques, ramassées, riches en sous-entendus mais dialoguées de manière naturelle, sans tirade et se déroulant dans les lieux les plus divers : bureaux d’usine, intérieur d’une maison américaine provinciale et cossue, cabines, pont, salle à manger d’un transatlantique, suite d’hôtels, terrasse de cafés parisiens. La vivacité de la narration entraîne une incroyable économie visuelle. Durant ce voyage à l’étranger qu’un industriel, Dodsworth (Walter Huston), effectue sous la pression de sa femme, la caméra épousant le point de vue du personnage principal, ne fait jamais de tourisme. Certains décors sont traités de manière allusive, en peu de plans, en utilisant quelques éléments symboliques (une coursive, une terrasse de café). Le film est très adulte dans son traitement du divorce, très audacieux et il bafoue nombre d’interdits du code : le héros convole avant même que la séparation soit officielle.
DEAD END en revanche ne me convainc toujours pas. Certes le scénario ne mâche pas ses mots sur les conditions de travail, les ateliers de sueur, l’insalubrité des logements ouvriers ou modestes, les salaires infimes. Wyler toute sa vie a bataillé contre les inégalités sociales et aussi contre la censure. Mais là, il est vaincu par Goldwyn qui l’oblige à tourner en studio (alors qu’il avait choisi des extérieurs réels), dans un décor somptueux qui écrase tout, fige et théâtralise l’action malgré le jeu nuancé de Joel McCrea et de Sylvia Sidney. Quand Wyler salissait le décor, Goldwyn le faisait nettoyer pendant la nuit et il quitta le film. Le producteur le remplaça par Lewis Milestone mais Lilian Hellman (dont le portrait est chaleureux) et l’auteur de la pièce Sidney Kingsley (DETECTIVE STORY) se solidarisèrent avec le réalisateur qui reprit le tournage tout en disant qu’il avait perdu une bataille avec ce film.
Il remporta une grande victoire avec LES PLUS BELLES ANNÉES… où Goldwyn ne put intervenir. Oliver Stone déclarait que ce film admirable n’aurait pas été financé un an plus tard. Wyler qui revenait de la guerre y a insufflé une urgence, une passion (et des moments autobiographiques) qui, quelques mois plus tard, auraient été dénoncés comme de la propagande communiste. D’ailleurs une scène très puissante en jette les prémisses. Elle s’inspire de ce qui arriva à Wyler, lors de son retour à Washington. Il entendit un portier d’hôtel lui dire après avoir raccompagné un client : « Voilà un youtre de moins » et Wyler lui déclara : « Vous avez parlé à la mauvaise personne » et le cogna. Il fut dénoncé. Comme il était en uniforme, on le menaça du conseil de guerre. « Je me suis battu pendant 18 mois contre des gens qui parlaient ainsi. » On lui répondit que pour l’armée américaine « youpin, youtre » n’étaient pas des insultes.
J’ai adoré revoir MRS MINIVER en zone 2 (c’est l’envers de DUNKIRK), HELL’S HEROES (zone 1, sans sous-titres), la meilleure version des THREE GODFATHERS, THE WESTERNER où Gary Cooper et Walter Brennan ont des moments de grâce avec des couleurs très rares et très subtiles, et THE LIBERATION OF LB JONES. Ce chant du cygne est un grand film engagé, radical où Wyler exprime sa haine du racisme et aussi du Sud qu’il détesta. Il abandonna le documentaire qu’il devait tourner pour Capra sur les Noirs dans l’armée parce qu’il n’avait pas le droit de rester dans les mêmes pièces, les mêmes bars ou restaurants que son coscénariste noir. Et le racisme qu’il constata dans l’armée l’horrifia. La colère resurgit dans ce film où l’on ne trouve aucun compromis (le rapprochement Poitier-Steiger dans DANS LA CHALEUR DE LA NUIT qui faisait enrager James Baldwin). L’un des flics assassins blancs qui ont tué et lynché un Noir, ne sera jamais poursuivi par la justice qui l’a identifié. L’autre sera exécuté par un jeune noir qui parviendra à s’en sortir. C’est un des seuls films de l’époque avec deux meurtres impunis. Et le jeune avocat repartira dans le Nord. On a l’impression d’un premier film tant est fort le sentiment d’urgence et cette œuvre bat en brèche ce que je disais dans la précédente chronique sur le déclin de certains cinéastes. Le Wyler de LB JONES, le Huston de THE DEAD, le de Toth de PLAY DIRTY sont des exceptions aux USA. Musique très efficace d’Elmer Bernstein.
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J’ai revu avec beaucoup d’émotions »A nos amours »de Maurice Pialat qui me manque comme Chabrol,Miller,Sautet,ou Corneau.Oeuvre d’été,de souvenirs de vacances,Suzanne à 16 ans et collectionne les garçons comme d’autres collectionnent les papillons.Elle vit chez ses parents avec son frère ainé incarné par Dominique Besnehard(célèbre découvreur de talents).Un jour le père quitte le domicile conjugal,c’est l’explosion de la cellule familiale ou la mère déprime et le frère ainé soutient sa mère et bat sa jeune sœur qui rentre tard et sèche les cours dans la journée.Il y à plusieurs scènes fortes en émotions surtout celle entre le père et la fille dans la cuisine à 1 heures du matin.Le père lui fait remarquer qu’elle avait deux fossettes et qu’une à disparu.Regard complice ou le père sent bien que sa fille quitte le monde de l’enfance pour affronter le monde des adultes.Durant le tournage Sandine Bonnaire rencontre un americain qu’elle ira rejoindre à la fin du tournage.La comédienne raconte qu’elle à vécut la même scène dans le film de Maurice Pialat.il y à un plan extraordinaire improvisé qui n’était pas prévu dans le scénario.Quand Suzanne marche sous la pluie et va s’asseoir sur un banc à un arret de bus.Filmé de profil,cette scène est une grande intensité et donne une œuvre à revoir.
A propos du TODOS LO SABEN de Farhadi, film que je trouve admirable tant celui-ci a su dépayser ses obsessions tout en leur conservant toutes leurs forces, je me suis fait une ré-flexion à la vision de la scène de Bardem sous la douche: je ne m’explique pas la récurrence des scènes de douche dans le cinéma. Dans mon souvenir, je n’en vois que trois qui soient justifiées : évidemment PSYCHO, et PULSIONS de Palma qui renvoie au premier. Et dans LE JOUR SE LEVE, pour lever le rideau de douche sur la plastique superbe de l’ex-mannequin Arletty. Pour les autres…
à DH
Une séquence de douche a été (à juste titre ) louée par Jacques Lourcelles dans « the seventh victim » de Mark Robson (produit par Lewton);la séquence finale ,qui suggère un suicide ,laisse pantois.
Ce remarquable film d’horreur psychologique autour d’une secte d’adorateurs du diable dans un environnement d’autant plus inquiétant qu’il est situé dansle quotidien annonce ,en 1943, des classiques comme « Rosemary’s baby ».
A Dumonteil
Mais il y a un très grand nombre de séquences de douche qui sont excellentes, qui amènent un climat d’intimité, une proximité des corps. Cela sert à introduire une tentation et aussi lorgner vers le voyeurisme, thème très important chez certains réalisateurs. La douche permet aussi de traduire l’impression de chaleur, de moiteur (dans beaucoup de films coloniaux), la cohabitation précaire
A Bertrand,
il y en a une assez forte dans CARRIE AU BAL DU DIABLE, film que j’ai revu à la hausse.
….et une qui était très drôle dans PHANTOM OF THE PARADISE, que j’ai également revu à la hausse grâce au BR Carlotta.
A monsieur Tavernier
je suis d’accord avec ce que vous dites ,cependant
ce que voulait dire DH je crois c’est que la douche a été utilisée jusqu’à plus soif dans le thriller où cet élément de suspense est archi-usé
ce que je voulais dire ,c’est qu’avant le maître incontestable du suspense ,elle avait été utilisée pour la courte séquence du film de Robson /Leyton
A tous
vous savez bien sûr pourquoi les gens sont devenus plus sales après 1960
après « les diaboliques » ,ils avaient peur des baignoires;après « psycho » des douches .
J’avais lu qu’Alfred le grand avait conseillé le nettoyage à sec aux personnes traumatisées par son film ; mais je lis que c’est plutôt dangereux pour la santé , on ne devrait bientôt plus sentir la bonne odeur du perchloroéthylène, bientôt interdit. Tout fout le camp.
A MB.Et les ventes de haches après la sortie de »Shining »ont explosé sur tout les continents!!!
et pOurquoi les vocations d’ornithologues ont chuté après LES OISEAUX.
par contre les ventes de tronçonneuses ont crevé le plafond après le film de Tobe Hooper.
A MB.Lu dans la presse que le réalisateur documentariste Nicolas Vannier risque une condannation après avoir tuer une variété de flamands roses en camargue lors d’un tournage.Mais que font les services de l’environnement de l’état cher à Mr Macron?
A D.H.:
Je n’ai pas encore vu le nouveau Farhadi, mais si je me souviens bien il y avait déjà une histoire de douche dans son précédent film, LE CLIENT, où l’héroïne se faisait agresser au moment de prendre sa douche, même si on ne voyait rien. LE CLIENT n’est peut-être pas aussi réussi qu’ UNE SEPARATION ou A PROPOS D’ELLY, mais méritait beaucoup mieux que l’éreintement (finalement prévisible) d’une certaine critique (toujours les mêmes).
Revu « Un enfant attend »le 3ème long métrage de John Cassavetes produit par Stanley Kramer.L’oeuvre n’est pas si terne que ça et restitut de façon remarquable l’ambiance d’une institution qui accueille des enfants handicapés mentaux.Comme le souligne justement Jean pierre et Bertrand dans »50 ans »c’était la première que l’on pouvait voir au cinéma comment fonctionner ce type de structure.La prouesse du réalisateur est d’avoir fait tourner des enfants déficients parmi des acteurs confirmés tels Burt Lancaster ou Judy Garland un peu bouffie et vieillit.Sinon le film pose beaucoup de questions sur le role des parents qui ont un enfant handicapé et sur son avenir dans le monde des adultes.
Aux blogueurs
Allez-vous encore voir les films en salle ? Pour ma part, je suis littéralement affligé, chaque mercredi, devant les nouvelles sorties. Michel Ciment a dit récemment que le cinéma français n’était pas dans sa meilleure période, et c’est rien de le dire. Le cinéma grand public est tombé à un niveau de médiocrité jamais atteint dans son histoire. Par contraste des Lautner, des Molinaro, des Pinoteau, en deviennent des génies. Il m’est bien difficile de partager l’optimisme indéfectible de BT, et bien qu’il faille dix ans pour savoir ce que vaut vraiment un film, on a désormais suffisamment de recul sur les années deux mille pour voir qu’il n’en restera pas grand chose. L’histoire ne repasse pas les plats, celle du cinéma non plus, et je crains bien qu’il soit mort (Melville disait à R. Nogueira qu’il prévoyait ses obsèques aux alentours de 2020).
A Stephane, des discours comme cela plein de gens en on tenu pendant des décennies. Récemment, j’ai rattrapé NOTHINGWOOD, CARRÉ 35, DE TOUTES MES FORCES, l’ATELIER de Laurent Cantet que j’ai trouvé passionnants et je peux vous citer dix autres titres qui sortent de manière discrète. Je ne vois pas les comédies mais je vois chaque semaine un film au moins qui va m’intéresser. Le documentaire sur Hedy Lamar, EN GUERRE bien que j’ai beaucoup de réserves, le film de Farhadi
A propos du TODOS LO SABEN de Farhadi, film que je trouve admirable tant celui-ci a su dé-payser ses obsessions tout en leur conservant toutes leurs forces, je me suis fait une ré-flexion à la vision de la scène de Bardem sous la douche: je ne m’explique pas la récurrence des scènes de douche dans le cinéma. Dans mon souvenir, je n’en vois que trois qui soient justifiées : évidemment PSYCHO, et PULSIONS de Palma qui renvoie au premier. Et dans LE JOUR SE LEVE, pour lever le rideau de douche sur la plastique superbe de l’ex-mannequin Arletty. Pour les autres…
Je dois faire alors de mauvais choix. L’exemple récent de L’APPARITION, que j’ai regardé (dans un avion) pour Lindon, pas pour son metteur en scène dont je n’ai aimé aucun des films précédents (sinon MARGUERITE, mais c’est C.Frot et Michel Fau qui en font la saveur, et supérieur à la version de Frears). Toute la première partie est pourtant passionnante, confrontant ce personnage de reporter de guerre ultra rationnel à la question religieuse, en y mêlant des éléments d’enquête criminelle, je me suis dit que j’étais en train de voir un thriller surnaturel enfin intelligent. Non pas que le film soit bête, mais le scénario finit par se prendre les pieds dans le tapis. On embrouille le spectateur inutilement, peut-être pour masquer un manque de profondeur, et surtout une évidente tiédeur. En adaptant Bernanos, l’athée Pialat prenait le parti du mystère de la résurrection (et se faisait siffler) alors qu’ici on reste dans le « ben finalement peut-être, mais peut-être pas. »On n’en saura rien, à vous de juger. Un peu trop facile monsieur Giannoli. Le cinéma, de nous jours, n’épouse pas plus les questions religieuses que les questions politiques. Faut fâcher personne, et les films s’oublient. Du début à la fin, Lindon n’évoluera pas. Au crédit du film, une distribution faite de visages tous inconnus, et très bien dirigés. P. D’Assumçao, révélation tardive, sur qui le cinéma devra désormais compter. Une photo plate, alors qu’Eric Gauthier avait fait des miracles avec Resnais et Assayas. Comme l’avait dit humblement H. Alekan : « la lumière d’un film dépend plus de son metteur en scène que de son opérateur ». Bref un film de plus que je suis sûr de ne jamais revoir de ma vie.
A Stephane
pas d’accord notamment sur la fin avec cette révélation faite à une Palestinienne
Exact.
Je me souviens que dans les années 90 , jacques Siclier , trés bon critiique au demeurant , avait annoncé au masque et la plume qu ‘il ne viendrait plus a l ‘émission car le cinéma contemporain le lassait. Son » je ne peux plus » résonne encore a mes oreilles. Il préférait se consacrer au cinéma du patrimoine.
A Stéphane.Evidemment dans le lot hebdomadaire des sorties en salles il y à énormément de gachis coté comédies franchouillarde qui font dans la carricature des personnages.Néanmoins on peut voir des reprise comme « Une belle rencontre »de Mulligan avec Steve mac queen et Nathalie Wood,le second long métrage de Yann Gonzalez avec Vanessa Paradis me tente car il décrit l’histoire d’une productrice de film gay à la fin des années 70,puis la suite de »Sicario,la guerre des cartels »est remarquable avec Benicio del toro et Josh Brolin,enfin je vous conseille »Parvana »film d’animation plein de sensibilité sur une jeune Afghane qui va se travestir en garçon afin d’aider sa famille à manger et surtout faire sortir son père de prison.L’action se déroule quelques mois après l’invasion des chars soviétiques.Ce film est un petit bijou.Demain soir j’irai revoir en version originale à l’abc »Shining »avec ma fille,histoire de réentendre les voix de Nicholson,Shelley Duvall et du petit Danny Llyod.
A Yves Rouxel:
« L’action se déroule quelques mois après l’invasion des chars soviétiques ». Je n’ai pas vu le film mais j’ai lu dans la presse que l’histoire se déroule à l’époque du régime des Talibans (qui ont pris Kaboul en 1996, 17 ans après l’invasion russe).
A Mathieu.Vous avez entièrement raison,pourtant on voit à un moment donner des vieux chars d’assault abandonnés en plein désert.Il est quand même fait référence aux chars soviétiques dans ce superbe œuvre.
A Stéphane.Je vous conseille vivement puisque c’est la fète du cinéma jusqu’à demain d’aller voir le nouveau film de Quentin Dupieux »Au poste ».Décalé,derangeant à souhait,j’avais beaucoup aimer »Rubber »sur un pneu tueur puis aussi »Wrong cops ».ce type qui vit aux états-unis est prolifique car il est aussi connu sous le pseudonyme de Mister Oizeau et signe toutes ses bandes originales.Poelvoorde campe un inspecteur à la ramasse avec une Anais Demoustier surprenante.
J’aime bien Dupieux , je n’ai pas tenu longtemps devant « Réalité » ( un peu long, comme s’il appliquait le précepte de Morton Feldman : plus une oeuvre est longue , plus son matériau doit être court) mais les autres sont pas mal. Il est arrivé à me rendre son pneu tueur plus sympathique que Bambi ( par exemple). J’imaginais tout de même un cinéaste un peu prétentieux, je crois finalement que pas tant que ça ; pour ceux que ça intéresse , https://www.franceculture.fr/emissions/continent-musiques/pierre-henry-sun-ra-massacre-a-la-tronconneuse-les-33-tours-de-quentin-dupieux , cette émission pose un personnage assez nature, pragmatique, marrant.
A Stéphane,
Pour vous répondre, je ne vais pas assez en salle et ce n’est pas de la faute des films, c’est de la mienne.
Un ami, moins flemmard et mieux organisé que moi, voit plein de bonnes choses, régulièrement.
La mort du cinéma est une Arlésienne même si il faut batailler (les écoles font de sacrés efforts pour que les enfants découvrent des films en salle, je le constate sur mon territoire)car les choses ne coulent plus de source.
La mort du cinéma, ou du roman , ou de l’art, ça fait toujours un peu drôle ; je repense à Zappa , qui disait à peu près » Le jazz n’est pas mort , il commence juste à sentir bizarre. » A titre personnel , je suis souvent circonspect devant les sorties de la semaine ; d’un autre côté je termine souvent l’année en mesurant le nombre de films que j’ai ratés lors de leur sortie… l’esprit de l’escalier du cinéma. Non aux escaliers , vive les salles de plain pied ! ( Comme la salle du Colisée mentionnée par Bertrand lors de sa masterclass sur France Culture: https://www.franceculture.fr/emissions/les-masterclasses/bertrand-tavernier-je-passe-un-temps-tres-long-sur-le-scenario-pour-etre-tres-libre-au-moment-du ).
à D Fargeat: merci d' »avoir signalé cette émission que j’avais loupée. Je conseille l’anecdote sur Billy Wilder, John Huston et Akira Kurosawa aux oscars mort de rire à 54’20. Je mets l’émission dans mes archives!
A Stéphane.Je vous conseille de voir « Une prère avant l’aube »réalisé par Jean Stéphane Sauvain,c’est lui à qui l’on doit »Johnny mad dog »sur les enfants soldats en Afrique du sud.Ici il nous entraine en Thaïlande sur les traces d’un jeune anglais qui se fait arreter et condamner pour trafic de drogues.Bien sur on peut penser à »Midnight express »de Parker mais la prouesse vient de l’interprétation de John Cole dans le role de Billy Moore qui fut amnistier par le roi de Thaïlande en 2010.Bonne surprise de ce début d’été.
A STEPHANE
Ne soyez pas si dur et si défaitistee !
! l’histoire se répète ;pour les jeunes turcs des sixties, le cinema français des fifties ,à part leurs « passions personnelles » ne valait rien :aujourd’hui on le réévalue ,et il y a encore du travail à faire!
Certes il y a à notre époque les films dits « feel good » ;force chansons en anglais n’ayant qu’un rapport lointain -quand elles en ont-avec l’intrigue :c’est le reproche que je ferais à G.Canet .
Pour mon goût PERSONNEL ,je trouve qu’il y a eu des très bons films depuis 2000;je mettrais dans ma liste hyper-subjective
« l’adversaire » de Nicole Garcia (et pas « l’emploi du temps » ) , « Harry un ami qui vout veut du bien » de Dominik Mol , »tu seras mon fils » de Gilles Legrand , »je vais bien ne t’en fais pas » et « welcome » de Philippe Lioret , « les neiges du Kilimandjaro « et « une histoire de fous » de Robert Guédiguian , »Gemma Bovary » d’Anne Fontaine;de très bons doc comme ‘voyage dans le cinema français » de Bertrand Tavernier
(plus la TV serie)et « l’odyssée de la vie » de son fils Nils,aux vertus pédagogiques immenses.
il y en a bien d’autres en particulier « de toutes mes forces » ,déjà vanté par BT.
d’autres trouveront sans mal des alternatives.
J’ai écrit un petit commentaire sur le film LOVE WITH THE PROPER STRANGER de Robert Mulligan qui ressort en salles actuellement et je m’aperçois que je l’ai rédigé sur la chronique du… 14 octobre 2009.
Désolé…
A Jean pierre.Je confirme ici que le second long métrage de Yann Gonzalez est une réussite sur le plan esthétique.Le cinéaste à trouver son style qui n’est nullement racoleur ou complaisant mais il nous montre un univers très peu aborder dans le cinéma français en dehors de Paul Vechialli.Vanessa Paradis casse son image de poupée barbie dans le role de cette productrice de films gays.elle noie sa solitude dans l’alcool afin d’oublier son amie monteuse de ses films.La bande musicale est glaçante et signée par le collectif M83 dont le frère du réalisateur fait partie.A noter la présence d’acteurs rares au cinéma:Jacques Nolot(acteur fétiche de Téchiné),Romane Bohringer puis aussi Yann Colette dans le role de l’inspecteu(découvert au coté de Guy Marchand dans les démons de jésus de Bonvoisin).Gonzalez rend hommage directement à Dario Argento et au « giallo »mais aussi à Pasolini(restez jusqu’à la fin du générique,il y a une surprise visuelle).J’oubliais de citer Nicolas Maury acteur caméléon venu du théatre et fidèle du cinéaste.
a Yves Rouxel
Vanessa Paradis, poupée Barbie, vous charriez. Elle était formidable dans LA FILLE SUR LE PONT, ELISA, LA CLEF, NOCES BLANCHES.L’ARNACOEUR, le film de John Turturo Et elle joué dans des tas de films où elle casse son image, mettait son salaire en participation
Entendu sur Sud radio dans l’émission animée par Jacques Pessis de 13 à 14 heures,un entretien avec l’acteur Daniel Russo.En effet celui çi racontait comment il à été choisi par Bertrand pour le role du gardien de prison dans »Le juge et l’assassin ».Il dit qu’il y avait plusieurs prétendants pour ce petit role assis dans une salle,Bertrand leur as décrit le personnage et l’histoire de cet homme qui est arréter après une longue fugue.A la fin de l’exposé les yeux de Bertrand se portèrent sur Daniel Russo car il était le seul à avoir écouter le cinéaste jusqu’au bout.Adolescent Daniel vivait chez son oncle à Marseille et aller souvent voir les tournages sur la ville.Un jour il aperçut Michel Galabru qui devait tourner le premier volet des gendarmes et s’approcha des barrières.Galabru le vit et lui demanda de se mettre plus près.10 ans plus tard il tourna à ses cotés dans »le juge ».Quelle coincidence quand même!!!!
A Yves Rouxel
Et j’ai repris Daniel Russon dans LA VIE ET RIEN D’AUTRE où il est formidable et dans un camés de l’APPAT. Il a été magnifique dans plusieurs téléfilms notamment ceux de Stora et drôle dans LES CLEFS DE LA BAGNOLE
RUSSO/ c’est vrai, bon acteur mal utilisé mais oui pour le Baffie et dans le rôle de Bérégovoy dans UN HOMME D HONNEUR de Laurent Heynemann.
Je rééclate de rire quand dans LES CLEFS il explose en jetant à Baffie: « <j'en ai marre de tes répliques à la con! tu peux pas me donner autre chose à dire que "Ah ben ouais!"". Bon, c'est de mémoire hein?
Russo était incroyable en Lafont dans « 93 , rue Lauriston » écrit par Grumberg.
A Denis.Puis il à souvent fait du doublage,il est la voix française de John Travolta durant les années 80 et eu la chance de le rencontrer à Cannes à cette époque.Son premier doublage était dans »Orange mécanique »ou il avait été éblouit par le travail de Roger Carel,un as de la discipline.
à Denis Fargeat: merci pour le conseil sur 93 RUE LAURISTON que j’avais toujours loupé et viens de revoir. J’adore Russo mais je dois dire que c’est Gérald Laroche qui m’a stupéfait, dans un rôle où il a pu s’exprimer largement. Il a toujours un grain de folie fiché dans l’oeil, vraiment formidable. J’aimerais le revoir dans J IRAI AU PARADIS… de Durringer, film qui devient invisible (pour le moment).
93 de Denys Granier-Deferre est passionnant mais terriblement touffu en informations, il faut que je le complète avec le bouquin de Berlière que Bertrand conseillait ici (« Liaisons dangereuses »).
a Yves Rouxel.
Daniel Russo est un tres bon acteur qui n ‘a pas réussi a faire la carriére qu ‘il méritait au cinéma.
Pour en revenir au film LE JUGE EST L ‘ASSASSIN cela fait bien 18 mois que je ne l ‘ai pas revu. Vous me donnez une idée pour ce week-end. Cela fera autour de la 12 e fois que je verrais ce film. Mais on ne se lasse pas des chefs-d ‘oeuvres.
J ‘ai encore lu récemment sur le site de je ne sais plus quel news magazines , l ‘eternel reproche fait par ceux qui ne veulent pas comprendre; a Tavernier sur son film . Il exonérerait totalement l ‘assassin et chargerait un maximum le juge.
Cela est bien plus subtil évidemment . Une mise en perspective n ‘est pas « un jugement de classe » comme il était écrit.
Je suis souvent sidéré par la mauvaise foi au sujet des films. L ‘incompréhension est elle pardonnable.
A Henri Patta
On voyait l’horreur des meurtres mais aussi la folie de celui qui les commettait par une justice qui ne parlait que d’un seul meurtre oubliant qu’on avait relâché un fou
A Bertrand.Que vaut le film de Bernhard Wicky »La rancune »avec Ingrid Bergman et Anthony Queen?
A Yves Rouxel
Mauvais souvenir. Adaptation lourde d’une pièce de Durrenmatt. Bergman trop jeune pour le rôle qui ne lui convient pas. Je ne l’ai pas revu mais j’en ai gardé une impression éprouvante
A Henri.Mais Daniel Russo est un homme de théatre avant tout,on ne peut pas écrire qu’il n’a pas réussit sa carrière au cinéma.Il à beaucoup tourner pour la télévision et sera en Avignon en juillet pour une pièce.
Oeuvre atypique en effet et le cadre canadien ne convient guère à CC privés de ses références bourgeoises françaises; mais le film est bien interprété non seulement par Sutherland ,mais aussi par Pierre Mallet;le rôle d’Audran est insignifiant ;il y a bien le coup de théâtre final ,mais le film reste impersonnel.en outre CC qui avait évité magistralement le piège de la fausse piste dans « le boucher » tombe à pieds joints dedans avec son personnage de vicieux.
le film précédent de CC, »Alice ou la dernière fugue » ,est tout aussi atypique mais me semble beaucoup plus réussi ;on y trouve moult influences:Borgès, Alfred Hitchcock bien sûr (Dussolier dit » le monde est une porcherie » ,comme l’oncle Charlie de « shadow of a doubt) , »Alice au pays des merveilles (l’héroine s’appelle Alice Carroll!) .Mais certainement la plus grande inspiration vient du film indie » carnival of souls » aka « le carnaval des âmes « (1962).
encore un film à réévaluer.
C’est Laurent Malet en fait ,comme vous dites ,Yves …
mais ces jumeaux ,seule leur mère peut les reconnaitre….
A Dumonteil.D’accord avec vous sur »Carnival of soul »qui précède de quelques années »La nuit des mort vivant »de Romero.En revanche le remake de Wes Craven est insignifiant et médiocre.Chez artus est sorti »L’étrange mister slade »d’hugo fregonèse avec Jack Palance dans le role de Jack l’éventreur.Celà reste un petit film quand on voit la longue filmographie de ce cinéaste qui à toucher un peu à tout.
A Yves
Une coincidence très troublante ; à la même époque que « carnival of souls » ,, « An Occurrence at Owl Creek Bridge »,(circa 1890) une nouvelle d’ Ambrose Bierce se passant pendant la guerre de Sécession ,fut l’objet d’un court-métrage sous le titre « la rivière du hibou » (ce short et deux autres forment « au coeur de la vie » )de Robert Enrico;l’argument principal des deux oeuvres est similaire;en outre présence d’un pont comme point de départ dans les deux …
Le film de Claude Chabrol (« Alice » )commence par un accident de voiture ..
A sa sortie,on évoqua beaucoup (en particulier Leonard Maltin)le film CM d’Enrico pour « Jacob’s Ladder « ,ce dernier d’ailleurs tout à fait excellent.
l’influence de ces deux films,l’un fait avec trois bouts de ficelle ,et l’autre racontant un événement de la guerre civile américaine dans une forêt de France a été considérable ;pas seulement Chabrol et Romero ;pensez à des films très connus de Night Shyamalan et d’Amenabar …(eux aussi tout à fait excellents)
Découvert il y à plusieurs années sur le petit écran j’ai revu »Les liens du sang »de Claude Chabrol.Oeuvre atypique mais donc l’intrigue sur l’enquète policière est bien mené grace à la présence du grand Donald Sutherland,Stéphane Audran est une femme alcoolique un peu en deça dans l’histoire.Laurent Malet joue l’amoureux transi et impulsif.Par contre le personnage du vieux pervers qui aime que les gamines de 12 ans est incarné par Donald Pleasence à qui on à fait jouer des psychotiques de tous poil bien avant anthony Hopkins.Superbe bande musicale composée par l’ami de Chabrol Pierre Janssen.Le film est sorti chez René chateau.
de redondances à la José Giovanni pour justifier la délinquance des personnages.
jugement lapidaire ;les premiers films de Giovanni sont à ré-évaluer
dans « la loi du survivant « ,basé sur son livre qui a donné aussi le très bon « les aventuriers »,nous n’apprenons qu’à la fin ,et fugacement, pourquoi l’héroïne (Alexandra Stewart)a mérité son sort.
« le rapace » ,pour moi son meilleur ,montre un heros cynique (Ventura) mercenaire qui détruit les dernières illusions d’un jeune révolutionnaire idéaliste ;ajoutez un sens de l’exotisme et la superbe musique de De de Roubaix ;pas de redondance pour expliquer l’attitude (assez antipathique ) de Ventura,pas de flashback à la « duck !you sucker » aka » il était une fois la revolution » -là je vais me faire des ennemis !
« dernier domicile inconnu »,par contre ,explique au début pourquoi le flic Ventura est devenu aigri;mais c’est une histoire très prenante dans laquelle il est associé à Marlene Jobert à la recherche d’un père et de sa fille ,témoins à charge ,qui semblent de plus en plus un mirage ;Giovanni les fait décrire de differents points de vue ;en voulant les sauver,les deux flics,exploités par la soi-disant justice ,feront leur malheur;la dernière séquence a été saluée par BT dans son voyage .
« Un aller simple » souffre d’une interpretation inégale (Nicoletta!)et d’un manque de charisme du héros joué par JEAN_Claude Bouillon;là le côté redondant dont parle Stéphane a pris le dessus: chanson emphatique, qui tonitrue des banalités style « on
est tout seul dans son cercueil » , marche « joyeuse » à la guillotine (cela sera mieux réalisé dans « deux hommes dans la ville » malgré le côté mélo du scénario et le personnage impossible de Michel Bouquet auprès de qui Javert est un policier peu empressé )
Après 1972 , et un méconnu » ou est passé tom? » (avec une jolie musique et Rufus) et le remake du film de JEAN Becker « un nommé la rocka » (« la scoumoune » qui n’innove pas ,la meilleure scène restant de déminage des plages) ,la carrière de JG est devenue conventionnelle ;il rate un beau sujet comme « le gitan » et dans « comme un boomerang » ,il est plus ou moins la proie de Delon où il semble nous dire que « la justice est dure pour les riches « !
Mais ses premiers films ,surtout les trois premiers , prouvaient que son expérience de scénariste se doublait d’un talent de réalisateur.
A Dumonteil
Je suis totalement d’accord avec vous. Hélas, il n’y avait pas de matériel disponible, restauré ni pour la LOI DU SURVIVANT (la première voix off est fort belle : « on l’appelait le Kalmouk, il venait d’un pays où les toits sont en pente à cause de la neige ». Je cite de mémoire) ni pour LE RAPACE. Et j’aurai aimé revoir un ALLER SOUFFRE qui souffre des défauts énumérés ci dessus mais qui comprenait une poursuite nocturne autour d’un hangar superbement éclairée et cadrée par Pierre William Glenn et réglée en fait par Alain Corneau, Giovanni étant allé dormir
UN ALLER SIMPLE: absolument pas d’accord sur votre « ! » après le nom de Nicoletta qui est très à l’aise dans un personnage inhabituel de pute au petit coeur. et plus méchante que nature.
Pour LA MORT DE BELLE: voir ou revoir l’adaptation de Denis Malleval avec Brubo Solo dans le rôle de Desailly, ce qui est difficile pour un tvfilm.
BruNo!
n’oublions pas non plus ,que comme scénariste ,Giovanni a collaboré à un chef d’oeuvre (« le trou » ) et à deux grands films (« classe tous risques » et « les aventuriers »)
A Dumonteil
J’ajouterai LE DEUXIEME SOUFFLE
a bertrand Tavernier.
José Giovanni disait que le DEUXIEME SOUFFLE était un mauvais film.
Dixit alain Corneau lors de la sortie du remake réalisé par ses soins.
A Henri Patta
Ce n’est pas exact. Il trouvait le film très bien mis en scène et citait souvent en exemple la manière dont Pierre Zimmer place un révolver mais avait refusé que Melville engage Tino Rossi pour le personnage que joue Frankeur, trouvant que c’était un acteur déplorable et s’était bagarré sur les cartons du générique, interdisant à Melville de signer des dialogues qui reprenaient 96% ceux du livre. Et Melville l’a haï pour cela et Giovanni lui a rendu
a Bertrand Tavernier.
C ‘est pourtant ce que disait alain Corneau lors d ‘une interview a la sortie du film.
Je précise que j ‘adore ce film. Mon préféré de Melville.
…..tino Rossi ! Je n ‘arrive pas méme a l ‘envisager. C ‘est surréaliste.
A Henri
Pourtant dans « destins » ,(Pottier)Tino joue DEUX rôles ,le bon frère ,vedette adulée ,et le méchant frère ,qui va jusqu’à enlever son neveu!et il pourrait pas s’intégrer à un film noir ?(LOL)
ce film nous a légué « petit papa noel » !
a Dumonteil
Oui mais quand il jouait deux roles, il les jouait exactement pareil, avec le même débit. Seul le chapeau changeait
Je suis tombé sur LE GANG DES OTAGES dont vous parlez page 16. Un des meilleurs Molinaro. Contrairement à vous je me suis intéréssé au héros dès la première scène. La conversation en off dynamise l’action et donne un sentiment d’urgence qui nous accroche aux situations d’entrée, et la narration en entonnoir qui nous conduit finalement vers le cabinet du juge fonctionne très bien. La deuxieme partie suite logique de la premiere donne un coup d’accélérateur à une action haletante depuis le début. Dans chaque scène Molinaro va droit au but sans rien laisser de côté. Il y a beaucoup de densité visuelle, et dramatiquement le film ne s’encombre jamais de redondances à la José Giovanni pour justifier la délinquance des personnages. J’ai trouvé le choix de Daniel Cauchy et Gilles Segal beaucoup plus pertinent que des vedettes de premier plan. De plus, le film offre une grande variété de décors naturels exterieurs et interieurs, de quartiers populaires comme on ne peut plus les montrer aujourd’hui. Et la distribution est incroyablement riche. Je n’ai pas trouvé que la musique de Michel Legrand soit peu élaborée, elle me rapelle celle du Messager, et nous dit que les personnages n’ont aucune chance de s’en tirer alors que l’action nous laisse espérer le contraire. Un film que Cassel aurait dû regarder de plus près avant de tourner Mesrine.
à Stéphane: 100% d’accord! c’est un très bon film qui permet en plus de voir Daniel Cauchy dans un 1er rôle, Molinaro n’a jamais été aussi noir, ça ressemble à la fin de CLASSE TOUT RISQUE ou d’ UN ALLER SIMPLE, c’est très fort. Molinaro? on dirait un autre cinéaste.
Molinaro n’a jamais été aussi noir…
je pense que « la mort de belle » (1960) l’est plus ,et c’est une superbe adaptation de Simenon,avec Jean Desailly,Alexandra Stewart et Monique Mélinand.à mon avis son meilleur film.
Toujours d’Edouard Molinaro ,un de ses films qui ne ressemble à rien de ce qui se faisait en 1974 en France : »l’ironie du sort »
deux histoires en parallèle ,l’une en couleurs raconte ce qui s’est passé ,l’autre en noir et blanc ce qui aurait pu se passer ;un Americain qui a beaucoup aimé le film parle de « l’effet papillon « ,d’un précurseur de « sliding doors « ;ici c’est le moteur d’une voiture qui fait « toute la différence »
coincidence ,dans « la mort de Belle » et dans « l’ironie du sort » ,Jean Desailly joue un rôle de professeur (principal dans le premier,secondaire dans l’autre);ces deux films me semblent ,mais ce n’est qu’une opinion,bien supérieurs au « gang » ,mais je dois avouer mon aversion pour Ogier.
A Dumonteil
Exact
Notez sur vos tablettes,samedi 30 juin,France culture consacre à partir de minuit « Une nuit Simenon »avec au programme:cinéma pour les ondes avec »la mort de belle »,l’appétit de Simenon,à 3h29 « La péniche aux deux pendus »une nouvelle criminelle de 85,à 4h19:la première enquète de Maigret réalisé en 82 par Jean jacques Steen,enfin la nuit s’achevera avec un entretien avec John Simenon et les histoires de pince oreille d’Oscar Wilde.Bonne écoute à tous!!
A Dumonteil
Merci pour ces belles pistes. Au sujet de « La mort de Belle », je vois que c’est tiré d’un des « Romans durs » de Simenon, adapté par Anouilh … noir, c’est noir… on n’est pas vraiment dans « Oscar » ni « Hibernatus » – du coup, je peux imaginer que Molinaro ait éprouvé le besoin de s’aérer dans la comédie.
A DF
Qui sont les meilleurs De Funès !
A propos des PLUS BELLES ANNEES DE NOTRE VIE de Wyler, c’est injuste que le succès public et critique du film ait plongé aux oubliettes celui de Dmytryk (RKO, Dore Schary) sur le même sujet et sorti quelques mois avant : TILL THE END OF TIME. Les voir dos à dos est assez passionnant, le film de Dmytryk semblant être comme une version fauchée de celui de Wyler. Les situations et les personnages sont très proches mais le style sec de Dmytryk, l’urgence du propos d’Allen Rivkin (la dénonciation de la vulnérabilité des vétérans) et le casting moins étoilé (Guy Madison, Dorothy McGuire, Robert Mitchum dans les premières années de sa carrière…), lui donnent un sentiment de réel (de vécu ?) plus fort que dans la grande machine de Wyler. Et ses prises de position politiques et sociales sont plus franchement engagées. Sa découverte récente a été une très belle surprise. TILL THE END OF TIME est sorti en DVD en 2016 dans la collection Les Trésors Warner, dans une superbe copie.
A Tom Peeping
Tout en reconnaissant de multiples qualités à ce film, je l’avais trouvé moins inspiré, parfois plus conventionnel et académique. Et le terme grande machine à propos d’un film que Goldwyn ne voulait pas faire, aussi pour sa longueur qui entrainait des risques financiers et d’exploitation. Je vais revoir le Dmytryk. Merci de l’avoir signalé
Un grand merci a bertrand Tavernier .
A la lecture de sa derniere chronique j ‘ai été convaincu de revoir LES PLUS BELLES ANNEES DE NOTRE VIE de william Wyler , dont j ‘avais d ‘une façon trés prégneante gardé un souvenir calamiteux lors d ‘une diffusion télévisée durant ma jeunesse.
Quel film ! Quel scénario étonnant pour l ‘époque. Quels acteurs !
A la fin du film j ‘ai mis quelques minutes avant d ‘appuyer sur la touche eject comme pour prolonger le bonheur du visionnage.
Une pure merveille.
A Henri Patta
Bravo pour ce revirement. Oliver Stone pense justement que ce film n’a pu se faire que parce qu’il a été tourné en 1946, dans l’euphorie de l’après guerre. En 47 avec Truman et la guerre froide, le scénario qui est très audacieux aurait été bloqué. Je crois hélas qu’il a raison
à Bertrand: à propos de l’émission Mauvais Genres sur Lara, savez-vous pourquoi Angelier n’a pas abordé la dernière période de 58 à la fin? C’était pas prévu? Intervenants trop loquaces? j’attendais avec impatience de voir abordés les deux FEMMES EN BLANC, dommage. J’ai posé la question sur le fesse de bouc de l’émission me répondront-ils? C’était en tout cas passionnant. Bravo Mr Bleys.
A MB
Manque de temps et Angelier a trop fait parlé des débuts qu’on ne connait pas non plus. Les versions françaises des Keaton. France Culture a coupé une heure dans cette émission et ils en souffrent;
Pardon Bertrand, il semble que votre message a lui aussi été coupé ; quand vous dites » ils en souffrent », parlez vous de l’équipe , qui aurait souffert de coupes arbitraires dans l’entretien ? En tous cas vous piquez notre curiosité … j’espère que MB aura une réponse… il est arrivé parfois que de longs et substantiels entretiens soient diffusés en plusieurs parties, ce serait une excellente chose dans ce cas précis.
Désolé encore, je viens de comprendre, c’est le point virgule qui m’a enduit d’erreur. Je me souviens du temps béni où l’émission durait deux heures, ce format d’une heure les oblige à courir, et c’est peu compatible avec les sujets, les intervenants, le genre d’enthousiasme de François Angelier et ses Sbires ( dont Christophe… (S)bier)
A Denis Fargeat
J’ai été trop elliptique. Ils souffrent de cette amputation d’une heure de l’émission. L’obsession des dirigeants c’est qu’on doit être court. Ils se sentaient plus à leur aise avec deux heures.
À Bertrand
Merci pour votre réponse. Je n’aime pas être dans la lamentation, mais cette injonction à « faire court » va à l’encontre de ce qui fait le prix de cette chaîne…. On va plus vite, mais beaucoup de rediffusions…. Et je suis inquiet du virage qui s’amorce, vers le numérique, et peu à peu l’exclusion de tout un public.
c’est marrant je n’avais pas tilté que cette émission avait été raccourcie d’une heure! Je ne l’écoute pas chaque semaine et j’ai été tellement scotché aux paroles que j’ai pas réalisé!
Ca fait longtemps que je me disais que c’était incroyable que Mauvais Genres durait encore avec ce format et surtout avec ces sujets (il y a parfois des thèmes TRES confidentiels, enfin, pour moi…).
N’empêche que ça fait plaisir d’entendre parler du Hypergonar de Chrestien!
A Denis.Réaction à votre post sachez que France culture à éjecter il y à deux ans Alain Weistein qui proposait une émission passionnante et recevait des auteurs,écrivains,scénaristes,réalisateurs ou comédiens le soir.Essayer d’écouter les archives que diffuse FC la nuit.C’est une mine ,un trésor avec des archives de radiodiffusion française .Je me souviens d’une émission ou l’on entendait Sartre,Simone de beauvoir parlaient litterature et philosophie russe au retour d’un voyage en URSS.L’INA propose aussi avec un abonnement modique de 5 euro par mois de revoir quantités de dramatiques tv et de pièces de théatre filmés durant les années 50 et 60.
A MB:
A moi aussi l’émission m’a paru bien trop courte, on sent que les intervenants avaient beaucoup de choses à dire, et auraient pu continuer longtemps cette passionnante conversation. Mais France Culture devient elle aussi de plus en plus formatée, et il n’y a plus aucune émission qui dépasse une heure de durée.
Bonjour, je suis tombé hier sur des soldes de DVD dans une grande surface et au lieu des Twillight et autres Spiderman un double Wenders (Tokyo Ga et Carnet de notes) mais surtout sur l’aventurier du Rio Grande chez Sidonis. Je me suis aussitôt jeté sur les bonus. Si l’ami Brion est pour le coup un peu approximatif, votre interview est incroyable de précisions, de connaissances de chaque acteur … Cela m’a donné envie de voir d’autres Parrish et notamment In the french style mais j’ai l’impression qu’on le trouve pas en DVD
A Patrick Lafleur
Si mais aux USA sans sous titres. Vous trouvez en France DANS LA GUEULE DU LOUP, LIBRE COMME LE VENT et…Mississippi BLUES
et aussi LA FLAMME POURPRE (THE PURPLE PLAIN) en BR chez Sidonis.
Merci des ces infos. Je n’ai jamais vu Missippi Blues , je vais rattraper cette lacune ! Et je viens de me rendre compte que vous aviez publié le roman de Tom Lea dans votre collection Actes Sud (et le Vent de la plaine qui vient ou qui va paraître )
a Pierrick
Exact et c’est un roman magnifique
Bien des livres restent innaccessibles au lecteur français à cause du coût de la traduction, mais peut-on envisager qu’un traducteur amateur les soumette à une édition ?
A stephane
mais le traducteur doit être payé à un certain tarif. Certaines maisons d’éditions cassent les prix et les traductions sont catastrophiques, bourrées de contre sens. Mon ami Luc beraud me disait qu’il n’y a pas un seul terme technique correctement traduit dans le livre de Lumet, ce qui rend certains passages hermétiques. Les traducteurs sont protégés comme tout auteur
à Stéphane: je crois que ce qui déclenche l’édition française, c’est l’estimation suffisamment haute des ventes possibles, qui puisse décider de l’investissement de l’éditeur. L’éditeur cherche un traducteur en 2eme lieu. Il y a un traducteur professionnel qui propose une traduction gratuite de la bio de Warren Oates (A wild life). Je crains que ça ne suffise pas pour décider un éditeur. J’en suis au point d’envisager de la publier moi-même.
a M.B
Au sujet de livres sur le cinéma je n ‘arrive pas a retrouver le passage ou vous citez un ouvrage qui parlent d ‘une série d ‘acteurs français.
Les inclassables ? Les indomptables ?
J ‘ai oublié le nom de ce livre qui m ‘intéresse grandement.
Je précise que c ‘était dans la chronique précédente de Bertrand Tavernier.
a MB. C’est peut-être pas aussi tranché. Je ne sais pas qui a estimé le potentiel de vente des compilations de Kenneth Anger, dont les titres promettent des révélations sulfureuses qui ne le sont pas tant que ça ( à part d’apprendre les vraies raisons du renvoie de Cukor de Gone witth…) Les éditeurs pensent peut-être aussi qu’au pays de la cinéphilie un livre sur un auteur trouve une place plus légitime qu’un autre liivre sur un artisan. Savent-ils vraiment que John Frankenheimer, DOn Siegel ou Richard Fleischer se vendraient autant sinon mieux qu’un Sidney Lumet ? C’est déjà étonnant de trouver un livre sur Lumet. Sans parler d’éditions originales en français sur des gens à propos desquels on a publié trés tardivement : Duvivier, Decoin, Baroncelli, Becker, alors qu’on sortait une xeme étude sur Hitchcock. Et un Curtiz chez l’harmattan il y a deux ou trois ans. Quelqu’un l’a-t’il lu au fait ?
A Henri Patta : les « excentriques du cinéma francais » non ? C’est paru chez Henri Veyrier en 1983 et écrit par Raymond Chirat et Olivier Barrot (préface de Bernard Chardère). Vous pouvez le trouver d’occasion je pense.
A Henri Patta :
LES EXCENTRIQUES DU CINEMA FRANCAIS peut-être…
https://www.amazon.fr/Excentriques-du-cin%C3%A9ma-fran%C3%A7ais/dp/2851993046/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1529577139&sr=1-1&keywords=les+excentriques+du+cin%C3%A9ma+fran%C3%A7ais
a Marc Salomon et Damien D.
Oui.merci beaucoup il s ‘agit bien de ce livre.
A Stéphane :
Chez l’Harmattan, je connais le livre de René Noizet sorti en 1997
« Tous les chemins mènent à Hollywood : Michael Curtiz »
Un bon livre, riche et dense, 378 pages, dont 90 consacrées à une filmo complète et détaillée.
En anglais, il y a aussi le livre de James C. Robertson : « The Casablanca Man – The Cinema of Michael Curtiz » sorti en 1993
A Marc Salomon
Et le dernier, le plus complet, d’Alan K Rode, super bien documenté et écrit par un cinéphile ouvert
Dans le genre traduction désastreuse, il y a le livre-manifeste de Jerry Lewis , « Quand je fais du cinéma » ( The total film maker), ahurissant de bout en bout… je vois une seule seule explication , l’éditeur a dû lui aussi voyager dans le temps, pour confier la traduction à Google…
Cher Bertrand je viens enfin de pouvoir découvrir ces derniers jours plusieurs autres de vos « VOYAGES », les « méconnus », vos « cinéastes de chevets », « les années 60 », « la nouvelle vague », avec délectation. Vos connaissances sont précieuses, j’aime particulièrement les anecdotes que vous êtes un des rares à pouvoir livrer tant si vous partagez avec les cinéphiles une si précieuse jubilation – comme j’aime à vous voir jubiler dans certains passages de vos récits – vos connaissances et les rencontres que vous avez pu faire tout au long de votre vie de cinéma sont elles rares, leur transmission enrichissante.
Puisse se poursuivre encore et encore cette oeuvre bénéfique à tous les cinéphiles et tout le cinéma, je rêve d’un voyage chez john Ford notamment.
A Stag
Merci
Bonjour à tous!
Je viens de commencer » Mister everywhere », le livre d’entretiens de Pierre Rissient avec Samuel Blumenfeld, et préfacé par Bertrand, et je suis ébloui. J’avoue découvrir le personnage, même si son nom circule beaucoup, et que je n’ai jamais oublié l’évocation de « Cinq et la peau » dans « L’année du cinéma 1981 » ; la, ou les photos présentée(s) étaient très fortes. On m’avait prêté ce livre et je l’ai rendu, mais le souvenir de ces images me reste ; je me suis dit que certaines photos donnaient une idée assez précise de l’ambiance , du rythme d’un film. Comme il est toujours en salles, je vais aller confronter mon impression à cette durée-là.
J’ai beaucoup de mal à formuler, à démêler ce qu’il y a d’enthousiasmant à la lecture de « Mister Everywhere » ; au point où j’en suis de ma lecture, je n’ai pas d’éclairage particulier sur la signification du titre, mais je trouve qu’il exprime bien la capacité de Rissient à se trouver à n’importe quel endroit de sa mémoire, de sa cinéphilie , de ses réflexions , et surtout à en rendre compte de façon aussi incandescente.
Alors que la chaude voix de l’auteur compositeur et interprète,Marc Ogeret vient de s’éteindre dans l’indifference génerale,lui qui avait mis en musique des textes d’Aragon et de Paul Eluard;j’ai découvert « Les idoles »réalisé par Marc’O en 67.Comédie chantée et dansée par Bulle Ogier,Jean pierre Kalfon et Pierre Clémenti sur des images kitsch et pleines de couleurs vives.L’oeuvre reste en deça et est une experience cinématographique singulière de la fin des années 60.Ce réalisateur à toucher à tout:peinture,dessin,photographie,théatre et musique.Qu’est il devenu?
A Yves Rouxel
Ce blog ne peut pas commenter toute l’actualité et n’étant pas omniscient je ne sais pas ce qui est advenu du réalisateur des Idoles. J’ai plusieurs CD de Marc Ogeret et j’ai entendu un hommage sur France Musique
Il y a un DVD Luna Park films, c’est là que j’ai vu ce drôle d’objet pop… en complément , pas mal de court métrages, et un documentaire permettent de se faire une idée du personnage Marc’O. Je ne sais plus par quel canal j’ai appris , récemment , que c’est le rôle de Soeur Hilarité dans ce film qui réconcilia Bernadette Lafont avec le cinéma , et lui permit d’entamer une partie passionnante de sa carrière. J’ai trouvé ces « Idoles » pas très abouti, un peu long , mais sympathique,libertaire, prophétique : on a pu dire qu’il annonçait, dès 1967, la télé réalité. Et puis on peut y voir Pierre Clementi, Bulle Ogier, et la prestation de Jean Pierre Kalfon ravira tous les amateurs de Mal Canto.
Une critique ici :
https://blogs.mediapart.fr/jean-jacques-birge/blog/090916/les-idoles-de-marco-en-dvd
A Denis.Merci pour ce lien concernant »Les idoles »de Marc’o.
Bonsoir,
Quelqu’un connaît-il la réponse à cette énigme :
Le critique/historien qu’on ne présente plus ici, Jacques Lourcelles, a paraît-il fait une apparition dans « A Bout de Souffle », peut-être sous le pseudonyme de Raymond Ravanbaz (?). Voir ici :
https://www.imdb.com/name/nm0522048/?ref_=tt_cl_t15
(présence annoncée également dans Cinéastes de Notre Temps, où il ne figure pas, j’ai vérifié…)
et surtout ici :
https://www.arte.tv/sites/fr/olivierpere/2014/01/14/a-bout-de-souffle-de-jean-luc-godard-entretien-avec-pierre-rissient/
(où j’ai déjà posé la question, sans succès).
A quel moment serait-il visible ? Dans la scène tournée au MacMahon ? Coupé au montage ? Légende urbaine ?
Merci de me guider.
A Gesbor
Comme dit Pierre Rissient, il y a beaucoup de séquences ou au moins de plans qui ont disparu au montage, voire qui n’ont jamais été monté
Merci pour votre aide M. Tavernier.
Le comble c’est que M. Lourcelles ait pu joué dans un film qu’il a très peu apprécié au final, pour un réalisateur dont l’oeuvre le laisse de marbre, et c’est peu de le dire.
Et je ne connais toujours pas à ce jour le visage de M. Lourcelles.
A Gesbor
Vous avez une vision de l’Histoire digne de Philip K Dick. Il est impossible de savoir ce que va être un film quand on joue un minuscule role
Bien vu M. Tavernier 🙂
Ce que je me demandais (ne connaissant pas les relations ni l’estime entre Godard et Lourcelles avant/pendant/après le tournage), c’est si le deuxième connaissait la « nature » du premier, sa vision de la vie, et surtout ses idées de cinéma, ou pas du tout, avant de se lancer dans l’aventure.
En tout cas cette info est assez croquignolesque au final.
J’en profite pour vous remercier pour votre blog, constamment passionnant.
A Gesbor
Si Lourcelles le connaissait c’est uniquement à travers ses critiques et ses court métrages. Les neo macmahonniens, clan auquel appartenait Lourcelles ainsi que Simon Mizrahi et Daniel Palas, avait pu écrire dans ARTS un articles où ils énuméraient certains de leurs réalisateurs favoris, de Dwan à DeMille, de Jacques Tourneur à Stuart Heisler,Fuller, de Hugo Fregonese à Nicholas Ray et Mankiewicz et Daves. PRESENCE DU CINÉMA consacra des numéros à certains de ces cinéastes et il reste dans les tiroirs des interviews avec Daves (j’y ai participé), Heisler, Fregonese. Il y avait je crois 21 noms qui n’étaient pas cités par les mac maronnions. Le fait qu’ils aient eu accès à Arts laisse entendre une sympathie de Godard et consorts
Merci M. Tavernier pour cet éclairage. Je comprends mieux maintenant la situation.
Je considère Lourcelles comme un très grand critique (ses résumés sont également très bons), mais aussi comme un très grand écrivain ; je ne me lasse pas de relire ses notices entre deux livres classiques. Son seul ouvrage m’a fait découvrir tout un pan du cinéma et je souhaite lui rendre hommage pour cela. J’ai trouvé d’occasion des exemplaires de Présence du cinéma car je savais que des textes de lui y figuraient.
Je m’aventure parfois à essayer de deviner son parcours, sa formation, enfin tout ce qui a fait que cette passion est née et qu’il a su si bien nous faire partager (comme vous et votre blog !). Les textes de sa jeunesse (né en 40 il avait environ 25 ans au moment de Présence) sont déjà impressionants de clarté et de rigueur intellectuelles.
Le mystère qui entoure sa personne me le rend encore plus sympathique.
Autre chose : espérons que le Cinéma de Minuit de France 3 soit encore présent cette rentrée 2018 !
Cher Bertrand, vous ne pourriez savoir, si je m’abstenais de vous la faire savoir, quelle joie vous suscitez chez moi en évoquant de nouveau sur ce blog THE BREAKING POINT de Curtiz.
Il est en ce bas-monde de grands mystères et parmi ceux-ci figure en bonne place le fait que cette œuvre ne soit pas reconnue comme elle devrait l’être. Je ne vois qu’une explication, aussi injuste qu’irrationnelle. Cette adaptation de Have and Have Not d’Hemingway a été éclipsée par l’antériorité et le casting (incluant le réalisateur) de celle de Huston, avec Bogart et Bacall. Elle n’atteint pas pourtant, à mon sens, la force du Curtiz, et je ne remets pas là en cause le talent et l’admiration sans borne que j’ai pour ces trois-là mais je pense que le Curtiz se situe parmi les chefs-d’œuvre du cinéma. Je n’ai eu qu’une seule occasion de le voir, lors d’un cycle de 40 polars (sic) environ, à la Cinémathèque de Bercy en juillet 2011 (la programmation comprenait également THE PROWLER de Losey, je ne me souviens pas des autres titres), et le souvenir de la découverte de ce film demeure l’un des plus forts de ma mémoire de cinéphile. Les classements sont idiots car toujours partiaux, amnésiques, injustes. Mais si j’y cédais néanmoins, je le place parmi les 10 plus grands chocs de mes expériences en salles.
Garfield est bouleversant, Phyllis Thaxter poignante, Patricia Neal incandescente et bouleversante et poignante. Les relations de ces trois ci dessinent une carte des flux, vagues, reflux, ressacs qui agitent toute âme humaine. Tout ce que l’occident, l’american way of life mâtinée du modèle prôné par les églises chrétiennes – un travail honnête, une épouse aimante, ravissante en option, des bambins adorables, Garfield « a » tout ça. Et cependant il n’est pas heureux. Et son épouse encore plus amoureuse qu’aimante, le voit bien évidemment et en est elle-même attristée. Et l’aventurière, libérée supposément de ces contingences précises, et qui devrait s’en réjouir, est elle-même insatisfaite. To have or have not, l’homme moderne toujours désirera ce qu’il n’a pas, et s’en désintéressera dès lors qu’il l’aura obtenu. Je vais vous épargner une déferlante de métaphores oiseuses et m’arrête là, juste après avoir réclamé, hurlé, à je ne sais qui de droit, de faire ce qui doit être fait pour que l’on puisse de nouveau voir ce film en salle, ou à tout le moins, en DVD lisible et sous-titré pour nos contrées.
Nb : à propos de mystères, même si ça rien à voir avec le propos ci-dessus, j’en profite pour dire ici que L’APPARITION de Giannoli m’a bouleversé comme peu de films découverts récemment.
A DH
Je suis entièrement d’accord sur les deux films. Tout le monde devrait avoir vu plusieurs fois THE BREAKING POINT. Le film a souffert des accusations lancées contre Garfield et Warner a enterré le film qui a été peu distribué. Plus l’opinion condescendante de Hawks (comme sur la première version de THE FRONT PAGE)
A D.H.
Je souscris parfaitement à votre enthousiasme qui est aussi le mien et j’ajoute que le dernier plan avec le petit noir m’avait fait pleurer; une des fins de films américains avec « The End » les plus fortes que j’ai vues.
Par contre, petite erreur de votre part : TO HAVE AND HAVE NOT est de Hawks, pas de Huston.
Merci Mr BT pour vos éclaircissements sur les raisons, irraisonnables, qui ont empêché ce film de rencontrer un succès auquel il était en droit d’aspirer. Merci AA pour avoir rectifié mon erreur d’appropriation. Mais où avais-je encore la tête !? Et comme vous, je garde un souvenir qui serre la gorge et dilate les canaux lacrymaux de ce dernier plan, caméra en plongée sur le gamin orphelin seul dont tout le monde se fout parce qu’il n’est pas blanc… En revanche, je ne saisis pas le sens de votre réflexion sur la rareté des films de cette époque à vous faire cet effet. Ne pleurez-vous pas devant THE KID de Chaplin ? Devant LA STRADA ?
A D.H.
Je souscris parfaitement à votre enthousiasme, qui est aussi le mien pour THE BREAKING POINT, dont le plan final avec le petit noir m’avait fait pleurer, fait assez rare me concernant pour des films de cette époque.
Sinon, petite erreur : vous avez dit Huston à la place de Hawks.
En cherchant ici THE VISIT je vois que le film de BERNHARD WICKI (1964) est abordé dans cette chronique de mai. Bien qu’ayant « survolé » les 287 commentaires à ce jour… Je ne trouve rien.
Je me suis laissé tenté par une réévaluation de ce film vu il y a très longtemps à la télévision. Adaptation par Ben BARZMAN d’une pièce de Friedrich DURRENMATT, « La Visite de la vieille dame » (1956). Produit et interprété par Anthony QUINN et Ingrid BERGMAN. J’avoue qu’outre les désagréments de visionnage dont je ferais part plus loin, le film m’a semblé bancal en raison d’une distribution internationale un peu hasardeuse (Hans Christian BLECH, Irina DEMICK, Claude DAUPHIN,Jacques DUFILHO, PAOLO STOPPA et quelques autres. J’ai eu du mal à y croire, bien que tous s’expriment en anglais sur la VO. De plus j’ai trouvé qu’Ingrid BERGMAN était bien trop jeune pour ce rôle. Donc un sentiment déjà mitigé mis à néant par une calamiteuse édition vidéo (il vient de sortir) annoncée en « version HD » et « écran 16/9 » (le film avait été tourné en CinemaScope). Après un générique très poussiéreux en scope effectivement, le film bascule dans le hideux « Pan and Scan » qui sévissait sur les VHS des années 80. Visages coupés verticalement sur les gros plans (vibrant hommage à la photographie d’Armando NANNUZZI !), images souvent floues sur les plans d’ensemble, et pour ne pas saturer la précieuse galette… aucun bonus. Seul le prix lui, est à la hauteur !
Écoeuré.
A SERVANT jean-Pierre
Je n’ai jamais vu ce film et n’en ai jamais parlé
J’ai découvert avec surprise un film de Jean Dréville de 1957″Les suspects »avec Charles Vanel dans le role d’un commissaire bougon,Grégoire Aslan et la jolie Anne Vernon.Film sur les services du contre espionnage sur fond de guerre d’Algerie,le personnage qu’incarne Henri Cremieux est assez bizarre.Il joue un russe ou un polonais qui récupère des messages codés dans un petit cinéma de banlieue avec sa femme.Connaissez vous ce film Bertrand?Coté sortie en salles je conseille à tous « 3 jours à Quiberon »qui est un film allemand tourner en noir et blanc et qui revient sur un séjour qu’avait effectuer Romy Schneider en 81 peu de temps avant de tourner son dernier film « La passante du sans soucis ».Performance de Marie Baumer qui se glisse dans la peau de l’actrice,la ressemblance est saisisante.Un ami photographe allemand vient faire quelques clichés alors qu’un journaliste du stern l’interroge en lui posant des questions sur son addiction à l’alcool et aux médicaments.L’actrice vient de vivre le suicide de son mari ,elle à 42 ans et se rend conte que le temps passe pour elle loin de son fils David qui vit aux états-unis.Entre les doutes,les peurs et les angoisses,elle est consciente qu’elle à aimer des hommes qui l’ont jamais vraiment compris.L’oeuvre est intense et nous plonge dans la détresse de cette grande actrice,incomprise et fragile.Je ne comprends pas pourquoi sa fille Sarah Biasini ne voulait pas que ce film sorte et qu’il était bourré d’erreurs.Denis Lavant apparait dans le role d’un poète chantant et dansant avec Romy.Beau film.
A Yves Rouxel
J’ai vu LES SUPECTS avec Jean Dreville et le film m’avait paru consciencieux et terne, très gaulliste. Dreville n’avait aucun point de vue politique sur le sujet, ce qui l’intéressant, c’est d’avoir construit un ascenseur en studio. Et aussi ses rapports avec Vanel qui était bon dans le film (comme partout). Cela m’amuserait de le revoir. Mais il n’y avait aucun brio (qu’on trouve dans des Gordon Douglas), aucune vision personnelle
Grace à Roland jean Charna rédacteur en chef de »L’oeil du témoin »,l’INA,Luna Park Films nous pouvons découvrir des œuvres de la télévision des années 60 à 90.Le premier dvd est »Le franc tireur »de Maurice Failevic co-écrit avec son complice Jean claude Carrière.Diffusé en 78 sur TF1 encore chaine publique ce film est interessant et aborde l’histoire d’un jeune cadre dynamique qui veut se faire licencier afin de monter une affaire dans les Landes.Bernard Le coq incarne cet homme qui va envoyer plusieurs lettres à la direction en demandant de pouvoir changer de bureaux car trop exigues pour le service qu’il dirige.Le directeur (Gabriel Cattand homme de théatre qui fut la voix française de Michael Caine)le reçoit et le félicite de son initiative.Malgré ses missives et son opiniatreté Jacques Marechal est reconnu par tous les salariés de cette entreprise agro-alimentaire jusqu’au coup de théatre final que je ne dévoilerais pas ici.Dans le bonus Jean claude Carrière nous raconte comment ce projet à aboutit dans ses mains et nous décrit Failevic comme un homme d’une extreme gentilesse et plein de bonté sur un tournage.Il était tétu et ne criait jamais.Bernard Le coq avait tourner quelques petits roles pour le cinéma dans des comédies assez légères et à accepter ce film pour la télévision et affirme qu’il y avait plus de liberté de tons dans les thèmes sociétaux par rapport à aujourd’hui.Enfin pour conclure je rappelerais aussi que même les chansons ont peu aborder les thèmes du chomage et de la crise,en dehors de Michel Delpech »Ce lundi là »et « Il ne rentre pas ce soir »chantée par Eddy Mitchel.
A Yves Rouxel
chanté et écrit par Eddy Mitchell
Cher Bertand,votre avis me sera précieux pour affronter la nouvelle livraison de René Chateau , à savoir:
Films à priori les + intéressants: « La Passante » d’Henri Calef avec Maria Mauban et Henri Vidal, » Le Camion blanc » de Léo Joannon avec Jules Berry et François Périer , au sujet original, « Le Mioche » 1er film de Léonide Moguy, « l’Embuscade » de Pierre Jean Ducis d’après Bernstein avec Charles Vanel, enfin , pour les érotomanes distingués qui sévissent sur ce blog » Club de femmes » de Ralph Habib, avec Trintignant, Nicole Courcel, Dany Carrel et plein de jeunes actrices en combinaison noire et porte-jaretelles.
J2e vous fais grace de 2 H. Diamant-Berger (Mon Curé),3 films de Berthomieu dont son dernier « Préméditation » d’après Frédéric Dard avec J-C.Pascal et J.DEsailly,peut-etre un polar visible ? . Merçi d’avance pour votre avis.
A aigle bleu
J’ai des visions lointaines de certains de ces films : la PASSANTE m’avait laissé sur le quai, le Camion Blanc était plus curieux dans mon souvenir. Je n’ai vu ni LE MIOCHE ni EMBUSCADE
A Bertrand.Comment René château arrive t-il à récuperer des copies de films oubliés voire invisible?J’ai remarquer qu’il n’y avait aucun travail de restauration sur l’image et le son qui est souvent médiocre.
A Yves Rouxel
Il achète des catalogues et sort des films qui sont refusés par tout le monde
« la passante »: pas un des meilleurs Henri Calef;il vaut mieux piocher dans sa période 1946-1949 ,en commençant par son second film « jericho » *(qui bien avant Louis Malle ,montrait que tous les français n’étaient pas des résistants:personnage ignoble de Pierre Brasseur ;lâcheté de conseillers municipaux):puis « les chouans » « la maison sous la mer » et « eaux troubles » peut-être son chef d’oeuvre ,qui utilise la région du Mont saint Michel comme jamais personne ne l’a fait depuis(comme « jericho » et suivant la formule consacrée:A VOIR ABSOLUMENT).Il Faudra un jour parler plus EN DETAIL de ce réalisateur (il a sa place dans le voyage de BT)
« La passante « : une femme au lourd secret (Maria Mauban ) court comme une folle dans les rue et se réfugie sur une péniche conduite par deux hommes (Henri Vidal et Daniel Ivernel).La suite est prévisible et le secret est banal :on pourrait l’appeler un « canal movie » car presque tout se passe dessus;De Funès a un petit rôle et l’omniprésent Roquevert aussi.
« Le Camion blanc » est bien meilleur même si les gitans n’ont pas l’authenticité des films de Tony Gatlif :Marguerite MORENO est leur reine!Il s’agit de transporter le corps du roi gitan par tous les endroits où il est passé dans sa vie (voir le titre);il ya un sens du mystère et de l’insolite dans certaines scènes ;et de toutes façons c’est mieux que les films dits édifiants du même joannon du délirant « défroqué ‘à l’ahurissant « secret de soeur angèle »dans les années 50.
« Club de femmes » :je n’ai pas vu cette version qui n’est que le remake du film homonyme de 1936 avec Danielle Darrieux réalisé par l’auteur du scenario Jacques Deval :le premier film (je crois) dont le générique ne comprend que des femmes ,avant Cukor,avant Ozon,avant tout le monde -à une petite exception près,car Darrieux amène son petit ami travesti .
*A Monsieur Tavernier :dans votre voyage ,vous présentez « jericho » comme son 1er film ;c’est en fait son second après « l’extravagante mission » qui est ,toutes proportions gardées ,à Calef ce que « dernier atout « est à Becker.
A Dumonteil
Je dis que JERICHO est son vrai premier film
A Monsieur Tavernier
J’aurais mal compris!
Par contre j’ai aimé que vous mentionniez « l’heure de la vérité » ;ce film trop méconnu est le veritable chant du cygne de Calef ;le scénario semble très moderne pour le début des années 60 -et anticipe un peu ce que Costa-Gavras fera dans son excellent « music box » -;le discours où la voix de Karl Heinz Boehm -connu chez nous pour « Sissi » mais qui a fait des films autrement passionnants comme « peeping tom » ou « the four horsemen of the Apocalypse » – se brise ;le personnage de Daniel Gélin,personnage quasi-chrétien ; la première séquence absolument époustouflante .
Son impossible come back en 1971 « féminin féminin » traite de l’homosexualité féminine ,comme l’indique le titre (inspiré de God’art?) mais il est aussi lourd que « children’s hour »(ou même « the fox » ) -je persiste et signe- était subtil;Marie-France Pisier est « gâchée » comme disent les anglo-saxons et la distribution comprend le chanteur Carlos…
a Dumonteil
Merci pur l’Heure de Vérité que j’ai défendu ici et aussi dans la série. J’aurais du ajouter les EAUX TROUBLES mais j’avais surtout aimé la premiere partie. La résolution m’avait paru faible et surtout Calef n’était pas du tout doué pour les séquences d’action : ici la montée de la mer, dans LA MAISON, la bagarre dans les wagonnets, les scènes d’action si plates dans les CHOUANS tandis que les confrontations psychologiques lui convenaient mieux
J’ai très envie de lire le livre de J. Herman sur Wyler, cinéaste qui me passionne et dont j’adore aussi les trois films avec Bette Davis. Je trouve ces films beaux et émouvants. Mais c’est surtout DETECTIVE STORY qui me scotche, c’est assez gonflé et K. Douglas y fait merveille. Moins convaincu par d’autres de cette période (je n’ai jamais vu CARRIE) mais tout de même THE CHILDREN’S HOUR, avec sa merveilleuse musique d’Alex North, est aussi bouleversant qu’impitoyable.Le dernier plan sur Audrey Hepburn est sublime. Sans oublier aussi THE COLLECTOR où Wyler fait preuve d’une modernité assez sidérante.
Je dédie ces quelques lignes à Isao Takhahata génie du cinéma d’animation japonais disparu récemment. »Colorfull »de Keichi Hara est une pure merveille tirer d’un roman japonais et qui raconte l’histoire d’un gamin qui est mort et qui va revenir sur terre dans le monde des vivants.Il entend une petite voix qui lui propose de revenir dans le corps d’un enfant de son age qui à décider de mettre fin à ses jours en absorbant des médicaments.Ce petit ange gardien va le guider dans sa nouvelle famille,auprès d’un père taiseux,d’une mère qui à tromper son mari et son frère ainé qui souhaite poursuivre des études.Second film de ce réalisateur qui nous surprend pour le flot émotionnel de la souffrance d’individus qui ne veulent se rattacher aux choses et aux ètres qui les entourent.Il faut savoir qu’au Japon chaque année plus de 30.000 personnes se suicident et la moitié ont moins de 20 ans!!Pour revenir à l’œuvre le gamin signe un pacte avec son gardien qui lui fait passer une série d’épreuves sur la vie,l’amitié,l’amour et l’harmonie avec sa famille.Beaucoup de ces adolescents sont harcelés au sein des collèges et lycées et se réfugient dans les jeux vidéos,la tv ou les mangas et se coupent complètement de la société.Ceci me fait penser à l’entretien qu’a accorder Costa Gavras dans le dernier Positif ou il affirme que les portables et autres Smartphones isolent les individus jeunes ou vieux.Partout les gens ont des écouteurs sur les oreilles,se referment sur eux mèmes et tombent dans la depression.On communique du matin au soir en envoyant des messages insignifiants mais les enfants ne parlent plus à table avec les parents qui sont rivés devant les chaines d’informations qui nous balançent à longueur de journée de la violence,des images de la guerre,des débats sans fondements ni analyses ou des écrivains et artistes qui viennent faire les putes en vendant leurs produits.Concernant les animés japonais je vous renvois à un chef d’œuvre signé Miyazaki »Le tombeau des lucioles »qui nous narre l’histoire d’un frère et sa petite sœur dans l’après Nagazaki.Ce film est une pure merveille visuelle.Voilà c’est tout pour aujourd’hui.
Le tombeau des lucioles »qui nous narre l’histoire d’un frère et sa petite sœur dans l’après Nagazaki.Ce film est une pure merveille visuelle.
Mon dessin animé préféré ;Yves a mille fois raison,il FAUT le voir.
Le réalisateur a revendiqué l’influence de « le roi et l’oiseau » de Prévert/Grimault
l’équivalent de la chanson que Pete Seeger a traduit du japonais « I come and stand at every door » repris par les Byrds.
la chanson de Seeger ,dont le thème est un enfant dont l’âme est condamnée à errer éternellement à la recherche de la paix apres Hiroshima ,est en fait du poète turc Nazim Hikmet.
A Yves
Merci pour votre « C’est tout pour aujourd’hui », qui est donc héréditaire , puisqu’il terminait chaque épisode des « Shadoks » de votre grand’oncle… j’en profite pour saluer amicalement(sans ironie donc) certaines de vos interventions, qui , hors de propos, se trouvent du coup être en phase avec beaucoup des commentaires qui arrivent sur le blog. (Je repense à votre post sur Jean Lasalle, tellement relié à rien qu’il entrait en résonance avec plein de nouveaux posts… on est bien d’accord, je relève ça de façon bienveillante. En plus maintenant que je connais votre ascendance je lis vos posts en entendant la voix de Claude Pieplu.)
J’avais beaucoup aimé « Le tombeau des lucioles », cependant c’est un film que je redoute de revoir tant il est triste , désespéré … peu de films en vue réelles affrontent le deuil et l’errance avec autant d’intensité.
Et merci aussi pour « Colorful »
Allez un petit rajout concernant »Les Shadoks »dont je viens de recevoir un ouvrage consacrés à ces droles de bestioles.Ecrit par Thierry Dejean,sortie chez Hoebeke édition pour 25 euro,ce livre est passionnant grace à des croquis de Jacques Rouxel et tous ses collaborateurs.Robert Cohen-solal qui composa avec son fils le fameux générique diffusé la première fois le 29 avril 68 à 20h30.Extraits d’articles de presse,mais aussi souvenirs de Claude Piéplu qui fut souvent arreter dans la rue ou les gens lui demandait pourquoi il avait accepter de préter sa voix à cette pastille décalée qui avait un contenu dérangeant pour l’époque.Au fait les Gibis portaient des chapeaux melon et étaient plutot gentils tandis que les Shadoks étaient bètes et méchants.Leurs cerveaux n’a que 4 cases intitulées:GA BU ZO MEU qui sont les seuls mots de la langue Shadoks.Quand un Gibi doit réfléchir à quelque chose de trop compliqué,il le met dans son chapeau,ça passe automatiquement dans les autres chapeaux,et tous les Gibis se mettent à reflechir ensemble à la question.
A Denis.Mème si je sais pertinemment que certains ne m’aime pas à travers les commentaires et pensées personnelles,j’essaie toujours d’apporter un peu de fantaisie avec une pointe d’humour acerbe ,histoire de réveiller un petit peu les consciences.Je ne suis pas un provocateur mais j’aime filer de temps en temps un grand coup de pied dans la fourmillière(j’ai rien contre les fourmis qui vivent sept jours avec une fonction bien précise et qui accomplissent plus de choses que nous pauvres hères).Pourtant concernant le « Le tombeau des lucioles »Miyazaki père à contribuer au scénario,c’est bien que son fils ait pris la relève.Par contre ce qui me déçoit c’est que Disney à racheter les studios Ghibli qui gardent quand même leur indépendance au niveau créations artistique et c’est ça c’est essentie.Chez nous à Toulouse c’est implanté il y à une quinzaine d’années TAT productions qui est une société 100% toulousaine qui à refuser les offres d’Hollywood afin de s’installer aux USA.Ils ont crées une trentaine d’emplois et leur prochain projet à été pré-vendu dans une trentaine de pays. »Les as de la jungle »est d’abord apparu en dessin animé sur France 3 puis au cinéma l’an dernier ou le film à fait un score honorable dans les salles.Continuez je vous suivrais dans le futur.Voilà c’est tout pour aujourd’hui.Je signale au passage qu’une exposition se déroule actuellement sur Annecy ,vous retrouverez Les Shadocks qui continuent de pomper et les Gibis continuent encaisser les dividendes avec leurs haut de forme.
De Miyazaki j’aime particulièrement le chateau ambulant, mais toute son oeuvre si particulière est poétique, riche et émouvante. Immense artiste qui il me semble a raconté des histoires pour sa fille tout en y plaçant sa mère un peu partout ?
Allez, on vous aime comme vous êtes, ne changez rien surtout !
A Yves,
« Le Tombeau des lucioles » n’est pas un film de Hayao Miyazaki mais d’Isao Takahata cité au début de votre post. Rendons à César…
A Yves,
Nous passons de réalisateur à contributeur au scénario du Tombeau des Lucioles pour Miyazaki . Encore un petit effort et l’on finira bien par aboutir à la réalité historique : Takahata a adapté lui-même, et de façon très personnelle, la nouvelle d’Akikuyi Nosaka…
A olivier.Pourquoi rendre à César au lieu de rendre à Andy Serkis pour sa performance sur la trilogie de »La planète des singes ».Très bon dossier dans Positif de juin avec mes ami(es)les gorilles,nasiques,bonobos,ouistitis et autres singes en voit de disparition en Asie.L’article sur Kubrick et la fine analyse de »2001″est passionnante avec la scène ou les chimpanzés découvrent une grande plaque noire en plein désert.Ils touchent cette pierre et baladent leurs grands doigts sur la paroi lisse de l’objet,tels des humains qui pianotent sur leurs Smartphones aujourd’hui.Je pense que Kubrick était au courant de quantités d’avançées technologiques vu ses liens avec la nasa et l’armée us.
sur IMDB: LE ROUGE ET LE BLANC (1972)de Claude Autant-Lara what the hell?
la fiche est vide, d’ailleurs
Ce ne serait pas la première fois qu’imdb donne une fiche à un film qui n’existe pas!
voir « la venus du collège » de Julien Duvivier
« la fleur de l’âge » de Marcel Carné a droit aussi à une fiche et à un scénario ainsi qu’une distribution ;or on n’en a qu’un documentaire -excellent d’ailleurs- « carnet de naufrage »
« le rouge et le blanc » c’est très comique!
j’ai vu vos commentaires sur le site. J’ai réussi à supprimer un film inexistant de Mankiewicz, ça a duré quelques années. mais comment ça arrive, mystère, en général ces fiches sont vides sauf LA FLEUR DE L AGE qui annonce une flopée d’acteurs sans rôle repectif, qui viennent du doc je suppose, j’aimerais bien le voir ce CARNET DE NAUFRAGE.
A MB
Pour LA FLEUR DE L’AGE, le tournage avait commencé et Carné passait des journées à attendre les nuages qu’il souhaitait pendant, à ce que m’a raconté Trabaud, une partie de l’équipe jouait aux cartes
à Bertrand: de plus en plus envie de voir ce doc CARNET DE NAUFRAGE (dont Dumonteil fait la chronique détaillée) sur le tournage du film! Dumonteil comment l’avez-vous vu? c’était un truc pour la tv ou un bonus de dvd?
A MB
A propos du « Carné De naufrage »
ce n’est pas un bonus (comment cela se pourrait-il puisque le film n’existe pas?) mais un documentaire TV de 52 minutes ;je ne sais pas quand arte (je ne vois pas d’autre chaîne passer un truc pareil)l’a diffusé .(vu la date de production ,je dirais vers 2005)
il n’est pas disponible en dvd et je pense qu’il a peu de chance de l’être un jour.
Je l’ai dans mes archives.
pour la distribution des rôles ,il y a un renseignement dans » Arletty » de Denis Demonpion -que je ne conseillerais pas car son récit chronologique est confus-:
» Arletty campe une femme mariée qui se lie d’amitié avec un jeune détenu fugueur (Réggiani) rencontré sur la côte sauvage »(ceci n’est pas dit dans le doc)
A dumonteil
LA VENUS DU COLLEGE, bien que n’ayant jamais existé, a et une longévité assez remarquable puisqu’elle figure, par eexemple, dans la filmographie de Duvivier dans l’encyclopédie du cinéma de Roger Boussinot (édition 1980; j’ignore si la coquille a été corrigée dans les éditions ultérieures).
Et je crois me souvenir qu’Armand Panigel, pourtant fin connaisseur du cinéma français, citait ce titre dans sa mythique série L’HISTOIRE DU CINEMA FRANCAIS PAR CEUX QUI L’ONT FAIT, en 1975. Faute d’avoir pu revoir la série depuis quelques 35 ans, je ne saurais l’affirmer avec certitude. La mémoire joue parfois des tours.
A Julia Nicole
Est ce que cela n’était pas le premier titre de COLLEGE SWING ?
A Julia-Nicole
« la Vénus Du collège » était bien un projet de DUVIVIER ;il y renonça ,avec juste raison ,en faveur de « Poil de carotte » (version parlante);il fut repris par André Berthomieu en 1946 sous le titre de « amours délices et orgues » aka (comme le dit BT) « collège swing « ;à part le fait que les 3 noms du titres sont tous féminins au pluriel (ce qui sied bien à une venus),le film est absolument dénué d intérêt et le grand Jean Desailly méritait mieux.
l’article sur Duvivier par Boussinot -qui a écrit de passionnants textes sur Bunuel notamment – est insupportable de condescendance et réduit l’un de nos grands réalisateurs à un tâcheron servile;heureusement que Brion et Bonnefille ont emboité le pas de Bergman ,de Renoir et de Welles.
à Bertrand et Julia-Nicole : LA VENUS DU COLLEGE était un scénario écrit par Duvivier, qu’il voulait tourner en 1932 avec Marie Glory. Le projet fut abandonné mais le scénario sera en effet repris en 1946 par André Berthomieu qui en tirera AMOURS DELICES ET ORGUES (autre titre COLLEGE SWING). Pierre Leprohon avait inclus par erreur le titre LA VENUS DU COLLEGE dans sa filmographie du dossier Duvivier de l’Anthologie de l’Avant-Scène (1968), filmo qui a ensuite été abondamment recopiée, et l’erreur figure toujours par exemple dans la fiche Wikipedia sur Duvivier et dans la filmographie du dictionnaire des réalisateurs de Tulard (au moins dans l’édition de 92).
à Dumonteil : à propos de LA FLEUR DE L’AGE, Yves Courrière, dans sa biographie de Prévert (2000), note que Carné » commença le tournage le 28 avril [1947] » et l’interrompit » en août à la suite d’une série d’incidents de fort mauvais augure : noyade d’un figurant, météorologie exécrable, prudence maladive du capitaine d’un yacht loué à prix d’or (…) enfin défection financière du producteur qui envoyait si irrégulièrement les défraiements et les salaires de l’équipe que les ouvriers et techniciens représentés par Jeanne Witta, et les acteurs par Serge Reggiani, se mirent en grève. (…) Chacun rendit son tablier. Arletty profita de cette mésaventure pour repérer la plus petite maison de pêcheur de [Belle-Ile-en-Mer] (…) qu’elle acquit l’année suivante [et] conservera cette maisonnette jusqu’à sa mort. » Rappelons que le scénario de Prévert, centré sur la révolte des détenus d’un bagne d’enfants, était déjà un projet de Carné avant-guerre sous le titre L’ILE DES ENFANTS PERDUS (selon Courrière ce titre aurait ensuite été changé en raison de sa ressemblance avec celui de Joannon LE CARREFOUR DES ENFANTS PERDUS).
à Dumonteil: « ce n’est pas un bonus (comment cela se pourrait-il puisque le film n’existe pas?) » là vous êtes en train de m’embrouiller! le doc CARNET DE NAUFRAGE (sans jeu de mot avec Carné) EXISTE?! et il pourrait se trouver en bonus de n’importe quel film de Carné peu importe, même s’il se rapporte à La Fleur de l’Age qui lui, n’existe pas! une aspirine!…
Raoul Walsh a tourné un COLLEGE SWING en 1938, JD en a til fait une version française?
grr… où est mon tube d’aspirine…
A MB
le doc existe !je doute fort que « college swing » americain -que je connais pas – ait un rapport avec le projet avorté de Duvivier;
puisque je suis cause de votre migraine,je vous propose une copie (cadeau)de mon doc -qui ne repassera peut-être jamais à la télé!en tout cas pas sur TF1 ou sur M6 où ils repasseraient plutôt « garde à vous » ! – pour vous dédommager .
A Demachy :la petite maison d’Arletty est bien mentionnée dans la bio de Demonpion !
A Demachy:
J’en conclus que les erreurs de ce type sont un bon marqueur de traçabilité pour repérer copieurs et plagieurs et les vrais auteurs et chercheurs devraient de temps en temps en parsemer volontairement leurs écrits en guise de marque de fabrique.
à Dumonteil: j’accepte avec plaisir CARNET DE NAUFRAGE, et comment fait-on?
« Le rouge et le blanc » … Une scène coupée de « La traversée de Paris » , peut-être (Juste avant « Salauds de pauvres ! ») A moins que ce ne soit une fiction confrontant Gustave Lerouge , et Maurice Leblanc , quel régal !
Pour IMDB, j’en sais quelque chose ; j’ai écrit la musique de deux court-métrages, et suis crédité pour un troisième que je n’ai même pas vu ! Et pourtant la prod fait tout ce qu’elle peut pour rectifier le tir, auprès du site qui a dû mélanger les fiches…. Il y a peu je le trouvais encore extrêmement faible. Euh , fiable.
à D Fargeat: le problème est que c’est extrêmement fiable jusqu’à ce qu’on tombe sur une grosse bêtise. Autrement dit, les bêtises sont plutôt visibles, au moins. Leurs indications de format de film paraissent justes, et ce n’est pas possible de trouver des bases de données sur le web qui s’intéressent à ce genre de détails.
Et quand on fait une correction, il faut être patient!… en oct 2016, j’ai demandé la suppression d’une prétendue « director’s cut » de 87′ pour LA FLIBUSTIERE DES ANTILLES (après avoir interrogé Bertrand), le film peut durer 78 ou 81′ selon le ntsc américain ou le pal français, la fantaisiste « director’s cut » (expression complètement galvaudée) existe toujours sur le site.
Mais on peut publier pas mal de corrections dans le « users review » (voir un certain « dbdumonteil »!) là ça passe vite, seulement, c’est fait pour donner un avis sur le film pas autre chose.
Pour IMDB, j’en sais quelque chose ; j’ai écrit la musique de deux court-métrages, et suis crédité pour un troisième que je n’ai même pas vu !
C’est du plus haut comique !moi,je suis crédité pour la bio de Doniol-Valcroze et je n’en ai pas écrit une SEULE ligne!
On peut aussi noter que longtemps avant le documentaire remarqué , »l’enfer » de HG Clouzot était aussi considéré comme un film à part entière par imdb ;depuis ils ont ajouté l’affiche du doc « l’enfer de HGC » avec un gros plan de Romy schneider ce qui fait encore plus illusion.
Jean-Pierre Bleys et Bertrand seront les invités de l’émission « Mauvais Genres » samedi prochain sur France Culture à 22 heures pour parler du livre du premier consacré à celui qu’après MB tout le monde appelle désormais « CAL ».
à Mathieu: merci, je vais choper cette émission. Je fais déposer « CAL ».
J’en profite ici pour faire part ici de la découverte hier soir d’un des plus beaux Autant-Lara LE JOURNAL D’UNE FEMME EN BLANC aux 400 coups à Angers en présence de Jean-Pierre Bleys.
La salle fut émue par ce film si fort porté par la sensibilité de Marie-Josée Nat. Quelle pied de nez à la société bien pensante de l’époque, que de modernité dans les thèmes abordés : l’avortement, la contraception, le déboulonnage d’institutions comme le mariage. Un film féministe comme on en a peu vu à l’époque (on pourrait par certains aspects le rapprocher de AU SEUIL DE LA VIE de Bergman ou de UN GRAND PATRON de Ciampi (pour l’aspect vie quotidienne dans les hopitaux)).
Autant-Lara réputé difficile et bougon y montre son extrême sensibilité envers les femmes et les jeunes filles du film. Les hommes y sont pour la plupart présentés comme des coureurs invétérés, des maris égoïstes qui ne pensent qu’à leurs besoins sexuels, des chefs-médecins incompréhensifs, des flics fouineurs, des concierges rustres et exploiteurs d’immigrés (la jeune asiatique). Seuls deux hommes ont grâce aux yeux du réalisateur : le médecin et prétendant timide de Marie-Josée Nat qu’elle ne saura aimer et le jeune mari dénigré à la fin par les parents de la jeune fille ayant avortée jouée par Cécile Vassort.
L’écriture d’Aurenche est admirable, faisant de Marie-Josée Nat un personnage tout en ambiguïté, qui n’est jamais monolithique, qui doute d’elle-même ce qui renforce l’identification du spectateur. De même le personnage joué par Jean Valmont apparaît comme insupportable en bellâtre dragueur, macho et ambitieux pour se révéler à d’autres moments droit, compétent et humaniste lorsqu’il le faut. Il n’y a pas de héros pour Autant-Lara, il y a des combattants, des personnages volontaires qui passent leur temps à se battre (comme lui le fera dans son cinéma avant de finalement perdre la partie et d’y laisser toute son aigreur). On notera aussi le pied de nez subtil à la nouvelle vague dans un des dialogues.
Jean-Pierre Bleys nous a rappelé que le tournage fût l’un des plus courts pour Autant-Lara (3 à 5 semaines) qui devait aller vite car produisant lui-même le film avec sa femme Ghislaine. Il en résulte un film que certains pourraient critiquer pour ses raccourcis et certaines invraisemblances : reste que l’on en ressort avec un film sec et fluide où les plans sont choisis au cordeau (les plans sur les visages et le montage très serré…), avec une belle musique de Michel Magne, les décors minimalistes et quasi bressoniens de Max Douy.
Un film à découvrir absolument où l’on en ressort assez chamboulé.
Evidemment nous avons acheté le livre de Jean-Pierre Bleys à la sortie. J’en ai profité pour lui dire (ce qu’il sait sûrement déjà) : à savoir, Bertrand, tout le bien que vous nous aviez dit de son livre et de son travail sur ce blog.
Reste donc à le redire une nouvelle fois : achetez ce livre et redécouvrons Autant-Lara !
Avez-vous pu revoir également ce film Bertrand dont je ne connais pas l’état de la copie en dvd (paru chez Gaumont dans l’édition rouge) ? La copie vue hier était pas mal…
A Damiens D
Bien sur que je l’ai vu et revu pour mal série des 8 épisodes. J’en cite de larges extraits. J’avais parlé de ce film dans le blog
Effectivement vous en aviez parlé ici il y a 3 ans ainsi que de sa suite :
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/films-pre-code-signes-capra-et-lubitsch-et-cinema-francais-de-canonge-boyer-autant-lara/
Ce que vous dites de la suite donne envie (malgré l’absence de Marie-Josée Nat qui domine pourtant le premier film) et si le scénario d’Aurenche est encore mieux servi il va falloir que je le vois…
à Damien D: les masters proposés par Gaumont Rouge sont excellents à mon goût pour LE JOURNAL comme pour sa suite UNE FEMME EN BLANC SE REVOLTE (avec Danielle Volle). A tel point que je les échangerais pas contres des br (sauf si bonus au top).
A MB merci pour l’information : achat obligatoire du coup !
A Mathieu.J’écouterais d’une oreille attentive cette émission.J’adore la chronique de Christophe Bier qui clot l’émission.En revanche je vous conseille d’aller voir en salles le second long métrage d’Hélène Fillières »Volontaire »avec la lumineuse Diane Rouxel(aucun lien de parenté avec votre serviteur,par contre Jacques Rouxel le papa des Shadocks était un cousin de mon father).Pour revenir au film la cinéaste nous décrit avec une préciosité inventive le parcours d’une jeune femme qui décide de s’engager dans la marine nationale.Il y aura un climat étrange entre le commandant Rivière(Lambert Wilson toujours aussi juste dans ses roles)et la jeune recrue qui veut faire sa préparation militaire comme les hommes.Sauf que dans l’armée il n’y à ni hommes,ni femmes il y à que des soldats.Bruno Coulais apporte une musique légere et envoutante et on entends aussi Daniel Balavoine avec »La vie ne m’apprend rien ».Après « Les garçons sauvages »et »La tète haute »Diane Rouxel avec son corps frèle et fragile nous prouve qu’elle est une actrice singulière et pleins d’émotions.On retrouve aussi Alex Descas dans le role d’un sergent instructeur qui à beaucoup de répartie et d’humour dans les dialogues.
Merci, écouté avec grand intérêt. Un point m’intrigue depuis longtemps, ce « Construire un feu » de 1928, dont la perte semble irrémédiable… La nouvelle de London est impressionnante, et l’utilisation de l’Hypergonar ( plus tard perfectionné et appelé à une belle carrière sous le nom plus vendeur de CinemaScope) font de ce l’absence de ce film un de mes grands regrets de spectateur.
Très intéressante émission sur france culture samedi dernier sur Lara.
Sur Autant Lara et les femmes, deux petites archives assez éclairantes sur la sensibilité du metteur en scène (mises en ligne par l’INA sur leur site) :
http://www.ina.fr/video/I00012442
http://www.ina.fr/video/I00013748
Je me rends compte a la suite de la chronique de Bertrand Tavernier que beaucoup tienne « les plus belles années de notre vie » de william Wyler pour un chef d ‘oeuvre.
Je l ‘ai vu une seule fois , trés jeune du temps de l ‘ORTF. Cela m ‘avait parût long et d ‘un ennui mortel.
J ‘ai donc commandé le dvd en espérant étre cette fois conquis.
A Henri Patta
Je l’espère car c’est un chef d’oeuvre que j’ai revu deux fois de suites cette année. Le rythme mesuré du film dans le premier tiers nous fait rentrer au coeur de l’époque, des sentiments des personnages, tous complexes et on aborde divers th§mes délicats de la rééducation des blessés de guerre à la rééducation sentimentale et à la découverte que les valeurs du pays et de la démocratie ont changé
à Bertrand: à propos de « scènes bunuelesques » dans des films a-bunueliens (ce préfixe est certes snob mais rigolo) je crois Bertrand que seul Aurenche a pu avoir l’idée, dans UNE FEMME EN BLANC SE REVOLTE, de ce cycliste qui arpente le village en vélo en épiant toutes les conversations, roulant toujours très près et même à la limite de l’indiscrètion derrière les personnes qui discutent, semblant les écouter MAIS personne lui dit rien car il porte un grand écriteau « SOURD » accroché à l’arrière! en + c’est Bernard Musson d’où le côté bunuelien supplémentaire!
A MB
C’est du pur Aurenche. Il adorait parsemer les films de ce genre de trouvailles
C’est un détail extraordinaire. Je trouve que Aurenche passe très vite sur les deux FEMME EN BLANC dans le bouquin, est-ce qu’il ne les estimait pas parmi ses films réussis? idem pour LES PATATES. En fait il semble négliger ses films des années 60… jusqu’à 73 L HORLOGER et la suite, bien sûr!
A MB
C’est simplement que Alain Riou qui ne les avait pas vu n’a pas posé de question
OK merci
Un réalisateur dont on à perdu de vue est Jérôme Boivin à qui l’on doit une œuvre ambitieuse et saisisante primée à Avoriaz en 89. »Baxter »est adapter d’un livre anglais il me semble et raconte la folle histoire d’un bull terrier blanc qui pense à haute voix grace à Maxime Leroux(acteur disparu et que j’avais croiser au festival des créations audiovisuelles à Luchon).Boivin nous décrit que les hommes se comportent comme des animaux alors que Baxter lui le chien philosophe souhaiterais devenir humain et dire les choses en face aux méchants qui maltraitent les animaux « de compagnie ».Pourtant ce chien à l’apparence inoffensive à un fond méchant voire tueur notamment la scène ou il veut noyer un bébé dans une petite piscine.Puis quand il se sent menacé il n’hésite pas à se defendre et à tuer un de ses congénères.Je terminerais en citant Coluche »Un jour vous verrez DIEU reconnaitra les chiens ».A méditer.
Et Arsene Lupin était nationaliste, cocardier.
sans aucun doute !et plus anti-boche que lui,tu meurs!
Oublions la politique et revenons au cinema;quelques films pour les amateurs de Leblanc:
« Arsène Lupin » (1937) de Diamant -Berger :déjà prendre Jules Berry quand il eût fallu Albert Préjean ou Louis Jourdan est une grossière erreur ;ajoutons un scénario faible basé sur « l’agence Barnett et cie » et nous avons un navet d’un directeur qui en signa beaucoup.
« Les Aventures d’Arsène Lupin » : 1957 ;je vais faire hurler certains mais les grands Becker ,ce sont « goupi » » rendez-vous de juillet » « casque d’or » ou « le trou » ,pas ce AL aussi médiocre que son « Ali Baba « : malgré son goût pour les apaches (dans « casque d’or »),à aucun moment le lecteur de Leblanc ne retrouve l’esprit de ses livres.
« Signé Arsène Lupin » :1959 ;même acteur mais directeur Yves Robert ,un artiste à réévaluer (son diptyque de Pagnol est très estimé à l’étranger); Robert a bien saisi l’esprit frondeur , grand enfant de Lupin et s’est lui-même distribué en comparse ;son choix d ‘Alida Valli en aventurière sans scrupules est pertinent; fin filmée à Chateau-Gaillard ,Les Andelys ,où Franju filmera des scènes de « Judex « .
« Arsène Lupin contre Arsène Lupin » Molinaro, 1962 :AL est mort et a deux heritiers ,joués par Brialy (bon choix) et Cassel (moins evident);le film est presque constamment parodique et ressemble parfois un hommage aux serials de Feuillade ; présence efficace de la regrettée Françoise Dorléac.
« Arsene Lupin »:Salomé ,2004 :moins pire que j’attendais ;basé sur « la comtesse de Cagliostro » mais intégrant des emprunts à d’autres aventures (« l’aiguille creuse » « 813 » « le bouchon de cristal »);Scott-Thomas a beaucoup de classe ;dernier rôle de Philippe Lemaire ,star des années 50,qui s’est jeté sous un métro.
Le film essaie desespérément de sonner made in America avec une débauche de moyens et de « scènes à faire » -la lutte entre AL et son père dans l’aiguille évoque celle de Luke et Dark Vador!- mais plus Français que AL tu meurs ,c’est là l’erreur principale du directeur.
Je signalerais deux bonnes miniséries TV « l’île aux trente cercueils » disponible en coffret dvd ,avec Claude Jade,où Lupin n’apparaît pas (mais ce n’est pas un problème) et « 813 /Arsene Lupin Joue et perd « ,très fidèle au roman avec Brialy idéal en Lupin.
je l’ai oublié,dans les films de Becker et de Robert,c’est Robert Lamoureux qui joue Lupin.
A Dumonteil
Et Lamoureux n’est pas mal, non? Le Becker n’est peut être pas son meilleur film , ni un très bon Lupin, mais j’aime sa légèreté , le Technicolor d’Edmond Séchan, la musique de JJ Grünenwald. Pas vu celui d’Yves Robert , dont j’aime beaucoup les comédies écrites par Dabadie ; mention spéciale à « Salut l’artiste », mélancolique hommage au prolétariat de la scène, joué de façon piquante par Rochefort et Mastroianni.
Argh, je voulais bien sûr dire que « Les aventures d’Arsène Lupin » n’était pas le meilleur film de Becker. Quant à Lamoureux, pas toujours aussi bien servi au cinéma, sans parler de ses propres films… Apparitions toujours savoureuses, cependant.
a Denis fargeât
Dumonteil, cher ami, vous êtes un peu injuste pour le Becker qui est très joliment éclairé (mieux que FRENCH CANCAN) et décoré et dont la première partie est plaisante. Cela se gate ensuite. Plus on avance moins c’est intéressant et on part sur une mauvaise impression mais la seconde histoire est très délicate
A Denis et M.TAVERNIER
De ceux,comme BECKER, qui nous habituent à de grandes oeuvres, on a parfois tendance à se montrer trop exigeant sans doute pour les films moins bons ;je l’ai dit écrit « goupi » « rendez-vous » » casque d’or » « le trou » sont des grands classiques
« falbalas » a une fin étourdissante (dans tous les sens du terme) mais je pense que la folie de Rouleau est moins convaincante que celle de Le Vigan dans le film précédent
« Antoine et antoinette » nous présente l’omniprésent Noel Roquevert sous un genre moins sympathique (comme dans « le dernier sou « )
« edouard et Caroline :j’adore ,même s’il n’est pas considéré comme un de ses chefs d’oeuvre :l’oncle snob qui a étudié à Oxford mais dont l’Anglaise (l’irrésistible Betty Stockfeld ) ne comprend pas la langue ,le cousin aux mille costumes , le pianiste parent pauvre (Gélin) qui déteste la famille de la haute de sa femme (Anne Vernon)
On retrouve ces deux acteurs ,plus Louis Jourdan, dans « rue de t » :,moins réussi,mais qui comporte un personnage bisexuel (Jean Servais) dont l’amant voit d’un mauvais oeil son mec draguer Anne Vernon,ce qui est pour l’époque,osé;l’office catholique du cinema ne s’y trompa pas ,qui écrivit: »mais la scène avec le couturier et notamment l’allusion à ses moeurs ne peut être admise par le public familial « ;et de demander une coupure desdites scènes pour le public adulte
« touchez pas au grisbi » est un classique du film noir,connu de tous (ou presque).
Contrairement à BT qui en parle dans son voyage ,je trouve qu’il y a un gouffre entre « dernier atout « ,son 1er film ,histoire abracadabrante se passant dans un pays imaginaire où deux flics rivalisent (dont Rouleau) pour être le meilleur,et « Goupi Mains rouges » que je revois chaque fois avec énormément de plaisir (VERY à son meilleur :Ah ! »Goupi -Monsieur!Goupi -Cravate
oui!)
Le fait qu’il ait pu traiter parfaitement -et jusqu’à l’ultime image- un thème par excellence policier aurait pu faire de lui un bon adapteur de Leblanc ;peut importe si les couleurs sont jolies (rares à l’époque),c’est le scénario qui plombe le tout :une chose que Simonin n’a pas,c’est le sens du mystere ;par contre Robert,Rappeneau et Lamoureux ont bien saisi cette qualité dans le film suivant.
« Ali Baba » est pire ,et la dernière image qui voit Fernandel sur son âne ,suivi par Morgiane courant derrière lui ,a dû faire (et fait encore)hurler les féministes.
je ne suis pas fou du film sur Modigliani (Montparnasse 19) ,mais Becker terminera sa carrière avec un chef-d’oeuvre « le trou » :pour moi c’est le meilleur film « de prison » de tous les temps et de tous les pays!
A Dumonteil
je disais simplement que DERNIER ATOUT est mineur mais plaisant avec des audaces : la poursuite en nuit réelle, avec juste les phares de voiture. Becker haïssait ALI BABA qu’il avait accepté car il ne faisait rien aboutir de ses projets et n’arrivait pas à tourner. Son perfectionnisme l’ostracisait pour de nombreux producteurs.CE QUI EST ABSURDE C’EST LA DÉFENSE DE TUFFAUT QUI S’ACHARNE À TROUVER LE FILM GÉNIAL. ET son ARSENE LUPIN est dans le traitement de la couleur, supérieur à 95% des films français contemporains. Tous les autres titres sont formidables d’EDOUARD ET CAROLINE à ANTOINE ET ANTOINETTE ET LES MANQUES ET DEFAUTS DE SON MODIGLIANI ont peu d’importance
rue de t
rue de l’estrapade,bien sûr!
c’est une torture (l’estrapade,pas le film)
A Dumonteil.Merci pour ce rappel du personnage de Lupin porté à l’écran.J’avais déjà évoquer ici le feuilleton »L’ile au trente cercueils »qui est à mon avis une réussite dans l’intrigue historique bien meilleur que »La poupée sanglante »qui manquait de cohérence avec des acteurs sans reliefs.Je vais revoir « Les habits noirs »avec Jean pierre Bernard et aussi « Les compagnons de Jehu »que j’ai complètement oublié depuis sa diffusion sur l’ortf des années 60.
AYves Rouxel
Mais qui ne sont pas des Lupin*****************
Deux films sur lesquels je voulais revenir.Le premier est un classique voire un de mes œuvres préférés de John Ford »Qu’elle était verte ma vallée »,le second est signé Eric Rochant et demande d’etre revu,c’est »Les patriotes ».D’abord je ne partage pas les écrits de Lourcelles qui écrit que Ford ne se situe pas à doite ou à gauche et n’est pas dans l’optimisme ou le pessimisme dans cette fresque galloise d’une famille de mineurs.Au contraire il défend les ouvriers et nous montre le dur travail de la mine ou certains meurent dans les coups de grisou,le travail des enfants puis il n’épargne pas l’église.Pourtant le film est emplit de religiosité dans les scènes de mariage ou d’obsèques ou des chants qui plombent un peu les images.Mais l’essentiel et la force du film vient de la solidarité de la famille qui se tient les coudes malgré la grève,le chomage de certains mais aussi la maladie du plus jeune des garçons(Roddy mac dowall dans son premier role au cinéma.Là aussi l’explication de sa guerison reste un mystère moi qui ne croit pas aux miracles.Changeons de registre et d’époque avec »Les patriotes »qui est un bon film d’espionnage malgré quelques incohérences sur l’écriture du scénario et particulièrement sur le personnage d’Yvan Attal.En effet celui çi né en France décide du jour au lendemain de quitter son pays et de partir en Israel afin de rejoindre les services du Mossad créé en 51 sous l’impulsion de Ben gourion.Le film se découpe en trois parties distinctes ou l’agent est d’abord envoyer à Paris ou il retrouve une équipe dans un appartement parisien.Autour de lui il y à Emmanuelle Devos qui est aux écoutes téléphoniques,Maurice Benichou qui est le bras droit du responsable de la section française avec sa tète Bernard Lecoq(bon acteur en règle générale).La partie authentique du film vient de l’histoire de cet agent américain travaillant pour la nsa et qui va renseigner le Mossad sur les agissements des états-unis avec les pays arabe et notamment l’Irak qui possederait des armes de destruction massive.Quelques scènes sont un peu longues et n’apportent rien au contenu de la trame surtout les séquences ou l’agent est omnubiler pour retrouver l’ancienne call girl(Sandine Kiberlain)qu’il croit morte à Paris.
J’y pense en feuilletant 50ans de cinéma pour la millième fois. Ce serait plus confortable que l’éditeur pense à des repères alphabétiques en haut de page pour l’édition à venir.
50: et de faire la distinction, dans l’index (à ne pas confier à n’importe qui comme dans l’édition Nathan en deux volumes) entre les films qui sont commentés et ceux qui sont juste cités dans une filmo! si je puis me permettre!
« LA DAME DE PIQUE est disponible en DVD aux Documents cinématographiques, petite maison si précieuse qu’il faut soutenir (et il y a un bonus extravagant avec Michel Subor) »(B.Tavernier)
Ce film (1965)que je viens de voir et « léviathan »(1961) montrent que LEONARD KEIGEL avait vraiment l’étoffe d’un grand réalisateur ;très superieur à la version de Ozep(1937) (pourtant Russe) avec Blanchar et Moreno;l’avant- dernière séquence fait très moderne et le court épilogue ne fait même pas songer à un anachronisme .On ne remarque même pas les moyens limités tant le réalisateur joue avec les ombres et la lumière ,et les miroirs :la première séquence est un reflet de Dita Parlo.Et une bise presque constante suffit à nous faire croire en Russie. »leviathan » et « dame de pique » sont des films quasi-fantastiques ,maléfiques ,tous deux écrits par Julien Green dont le premier nommé est aussi un de ses romans.
question sans réponse :pourquoi avoir saboté une carrière qui s’annonçait prometteuse avec un navet aussi « à la mode » (donc déjà démodé à l’époque) que « qui « (1970) où Paul Gégauff qui a fait des merveilles avec Chabrol et Clément (« que la bête meure » « plein soleil »)bourre les dialogues de gros mots dans les premières séquences ?
C’est très curieux de revoir Dita Parlo qui fut « jeune sous Vigo et Renoir » mais qui a tourné dans d’autres oeuvres moins connues :
« rapt » (Kirsanoff,1933) est une curieuse histoire de séquestration ;l’opposition Bernois/valaisans serait hermétique pour le public moyen comme moi et le réalisateur se concentre sur un marginal qui séquestre une fille de l’autre côté de la montagne ;passion exacerbée du kidnappeur pour sa prisonnière , un idiot qui salive sous sa fenêtre et qui causera leur perte à tous les deux ;cela anticipe un peu sur « la drôlesse » ou « the collector » par certains côtés…et bien d’autres ,cette situation étant devenue « à la mode »
« L’affaire du courier de Lyon »(1937) ,déjà cité dans un autre message à propos de CAL (voir MB) est en fait comme le chouette « fric frac » une collaboration avec Lehmann.Histoire d’une erreur judiciaire ,Parlo est émouvante dans ce rôle de femme qui cherche à sauver son mari de la peine capitale ; passionnant,à voir .Scénario d’Aurenche.
« Mademoiselle Docteur » aka « Salonique Nid D’Espions » (1936);il y aurait deux fins différentes ,celle que j’ai vue ne fait pas de quartier pour Parlo,très séduisante espionne ;le scénario est un peu décousu ,mais il y a Fresnay,jouvet,Blanchar ,Barrault (une seule scène) et viviane Romance (sa mort est un grand moment de film noir avec des melons roulant sur le sol)(GW Pabst)
Après la guerre ,D.Parlo ne tournera que 3 films ,dont celui de Keigel et un rôle secondaire dans « justice est faite »
Bonus sur Michel Subor ,partenaire de Parlo :pas assez d’espace pour le film de Keigel,trop de temps consacré à Godard dans un dvd qui n’a rien à voir avec lui et qui va ennuyer ceux que God’art ennuie (il y en a) ;le Hitchcock (« topaz » ) est peut-être ,de toute sa carrière ,celui que j’aime le moins avec « jamaica inn » ;je ne comprends pas ce que cette banale interview a d’extravagant!
soutenez les « documents cinématographiques » !!!
a DUMONTEIL
QU’IL NE PARLE PAS DU FILM que le bonus devrait illustrer et la prise de son où les insectes sont aussi presents que Suboe qui passe son temps à tout ramener au PETIT SOLDAT
On apprend une chose :
Subor: »Dita Parlo me parlait pour me dire que je devrais jouer un pasteur protestant »
Le père de l’actrice en était un.
Il faut être gonflé pour appeler çà un bonus ; les insectes sont peut-être là pour faire naturel.
Cela dit j’ai conseillé les 2 films de Keigel ainsi que celui de Moguy à un fan anglais de cinéma classique français (ils ont des sous-titres anglais);il semble que ces films (surtout « léviathan » sous le titre « dark journey ») ont une petite réputation dans les pays anglophones ;c’est Don MALCOLM qui m’a envoyé le 1er film de LK!!
C’est l’histoire de deux vieux monsieurs qui discutent en jouant aux cartes dans une maison de retraite.Tiens l’un dit à l’autre voilà la dame de pique qui vient nous voir!!!!
à Yves Rouxel: euh… j’ai pas compris.
moi itou ;mais j’suis pas une référence :je comprends généralement cinq minutes après les autres…
En ce qui concerne Subor, j’adorais le voir dans les films des années 60, il est toujours en activité d’ailleurs.
Il me fait penser à deux films jumeaux antinomiques de Cayatte que j’avais perdu de vue et jamais vu! JEAN-MARC OU LA VIE CONJUGALE et FRANCOISE…, l’histoire de la formation union et rupture d’un couple vue chacune de leur point de vue, avec MJ Nat et J Charrier (encore une grande figure des 60) Subor en 3ème rôle. J’ai toujours été fasciné par les points de vue différents, forcément Dumonteil et Bertrand les ont vus? obligatoire!
A MB
Oui mais peu de souvenirs
à Bertrand: Aïe!
« la vie conjugale »
cette histoire vue sous deux angles différents (2 films)est intéressante et peu connue ,(Marie -José Nat est bien-dans « la vérité » elle réussissait à imposer un personnage sacrifié d’avance- mais Jacques Charrier gnan-gnan )les grands succès de Cayatte les ayant occultés (« le glaive et la balance » « les risques du métier » l’épouvantable « chemins de Kathmandu »)
De Cayatte,de la même époque,il faudrait revoir « piège pour cendrillon »(1965) où pour une fois le scénario de Japrisot ne se casse pas la gueule en route ;c’est atypique ,un thriller sans l’attirail judiciaire ,avec Dany Carrel et Madeleine Robinson.dialogue de Anouilh ;l’histoire d’une amnésique qui en sortant de l’hopital (où officie René Dary déjà sur l’écran à l’époque de Feuillade)ne sait plus si elle est Dominique ou sa cousine Michèle .Le roman laissait le choix de la solution au lecteur ,mais on a opté ici pour une fin « morale ».
les Anglais ont dû l’apprécier ,car ils en ont fait un remake (« trap for Cinderella « ,comme c’est subtil ;non sorti en France je crois)et ont massacré cette histoire d’amnésie avec des images tape-à -l’oeil et ,puisque c’est à la mode,une relation saphique.
Et puisque vous aimez CAL (maintenant on l’appellera comme çà grâce à vous) ,n’oubliez pas « l’affaire du courrier de Lyon » (1937)dont je parle sur Parlo (sic); »le ruisseau » vaut aussi le détour avec Michel Simon ,si vous aimez et l’acteur et le mélo;et bien sûr l’hilarant « fric frac » que tout le monde connaît avec son trio génial ;par contre évitez « ciboulette »
« J’ai toujours été fasciné par les points de vue différents »
alors ,mon cher MB ,dans le cadre du cinema français (je laisse donc de côté « rashomon » et son remake de Ritt « the outrage » que vous connaissez surement d’ailleurs) ,vous êtes fait pour aimer « la vie de plaisir » de Albert VALENTIN.L’avocat du roturier (Préjean) et celui des aristos racontent l’histoire de l’échec d’un mariage entre deux personnes des deux mondes ,chacun à leur manière ;le scénario de Spaak passe au vitriol la société bien-pensante où un évêque bénit une meute de chiens(Bunuelesque!) mais refuse d’en faire autant pour l’union du fils de la maison dont le fils est né hors mariage .
Préjean à sa femme qui va au tir aux pigeons ,sport distingué : « dis aux pigeons que je suis de leur côté ! »
4 étoiles sur le guide des films !les bras m’en sont tombés ! (il le mérite bien sûr)
A la libération,le film fut honni ,traité comme « le corbeau » et brisa la carrière de Valentin-metteur en scène (à qui nous devons « Marie-Martine » à la construction unique pour l’époque et « l’entraineuse »)qui se cantonna aux scénarii avec plus (« l’etrange madame X » de Grémillon )ou moins (« le canard en fer blanc » de Poitrenaud)
à Dumonteil: j’entends parler de L OUTRAGE depuis mes douze ans et toujours été découragé par les critiques négatives, si ça se trouve, c’est bien.
Par contre LA VIE DE PLAISIR est tentant même si les 4* sont signées Tulard qui a bien pu avoir qqs éclairs de lucidité!
A MB
Revu « the outrage » hier;le problème est l’interprétation:jamais je n’ai vu Newman se livrer à un tel cabotinage ;quant à Laurence Harvey qui est bâillonné 50% de son temps sur l’écran ,il compense çà par une indifférence quasi-totale ,si on veut.Claire Bloom (qui fut un brillant binôme avec Julie Harris dans « the haunting » (1963);je suis beaucoup plus du côté de Lourcelles que de celui de « 50 ans » à ce sujet)est la meilleure du trio;à noter EG Robinson et pre-« star trek » William Shattner dans les seconds rôles .
Tulard a raison ici ; »la vie de plaisir « * est ,avec « Marie-MARTINE » du même directeur,l’un des grands films négligés de l’occupation.Je pense que Lourcelles qui parle de « Marie-Martine » (« tiens ta bougie ….droite! »)et de »l’entraineuse « (sorte de « Waterloo bridge » français) ne l’avait pas vu au moment où il a écrit son livre,tant ce film est rare sur les écrans :pourtant je le considère comme un aboutissement :combinant le theme de la fille des mauvais lieux qui ne peut entrer le milieu bien-pensant avec la structure « points de vue differents » et « construction anticipant sur « momento » ,de « Marie-Martine « et y intégrant des scènes inoubliables comme celle que je qualifie de bunuelesque,Valentin signe son meilleur film .Je n’ai pas vu son « monte cristo » où il part du fait divers (bien réel) qui a inspiré Dumas :je le verrais sans hésiter si je pouvais :les deux versions de Robert Vernay sont distrayantes mais conventionnelles.
*M.Tavernier nous a dit qu’il y avait des problèmes de restauration;je le laisse trancher quant à la valeur du film.
A Dumonteil
L’ENTRAINEUSE qui est un film excellent, féministe, très bien écrit par Charles Spaak est en train d’être restauré par Pathé. C’est la baisse des ventes des DVD qui freine la restauration
LA VIE DE PLAISIR encore un incunable dont il faut attendre patiemment la restauration. merci pour les infos foisonnantes.
A Bertrand.Tout d’abord connaissez vous ce western étrange qu’à réalisé Reiner Werner Fassbinder en 71″Whitty »qui dépeint un tableau assez sombre de luttes de classes entre un majordome noir et un riche propriétaire blanc?Pouvez vous aussi nous raconter votre MAI 68,ou étiez vous et que pensez vous de cette période agitée qu’a vécut notre pays?
a Yves Rouxel
Non je ne connais pas
C’est une telle mode que de raconter Mai 68 que j’ai envie de le faire dans douze ans quand personne n’en parlera plus
Trés bonne et judicieuse réponse.
a Yves Rouxel.
Vous étes un des piliers de ce blog et un stakanovitch indispensable et précieux.
Mais vous étes parfois hors sujet et vos disgréssions politiques sont superflues méme si le cinéma méme a tout.
De plus la vie privée de mr Tavernier ne regarde que lui.
Ne le prenez pas mal , j ‘admire votre passion pour toutes les catégories de cinéma….
A Henri.Comme beaucoup de personnes se sont exprimés sur mai 68(journalistes,écrivains,acteurs,chanteurs,politiques ou anciens étudiants devenues sénateurs ou députés européens)mais dans l’ensemble aucun réalisateurs français encore vivant qui ont vécu cette période charnière.J’attendais une déclaration flamboyante de Godard planqué en Suisse,Agnes Varda,Doillon,Boisset ou Paul Vacchiali qui ne mache pas ses mots avec la ministre de l’inculture et la patronne de France tv qui supprime France 4 et qui va regrouper le groupe France Bleu et France 3 régions!!!!
*A Yves Rouxel
J’ai entendu plein d’évocations de Cannes. Moi même j’ai témoigné dans une ou deux émissions sur l’arrêt avant la projection de PEPERMINT FRAPPE dont nous étions les attachés de presse, la résignation triste de Saura qui disait « c’est dommage de bloquer un film de gens qui étaient très opposés à Franco et qui critiquait le système matriarcal de l’Espagne au nom de la Revolution ». Idem pour AU FEU LES POMPIERS dont nous étions aussi les attachés de presse. Après deux témoignages, j’ai arrêté de répondre à des questions non préparées, de gens qui ne font aucune recherche.
a Yves Rouxel.
Romain Goupil a participé a un documentaire tres instructif sur mai 68.
Il était aux premieres loges , dans le feu de l ‘action.
Désolé je ne me souviens pas du titre.
A Henri Patta,
Il s’agissait de MOURIR A 30 ANS, que j’avais beaucoup aimé.
à H Patta: c’est MOURIR A TRENTE ANS, vu à sa sortie, évocation nostalgique de 68 en fait axé sur un camarade de lutte qui se suicida tôt. Dans mon souvenir ce doc contient plus d’émotion que d’informations. Cette émotion continuelle est soutenue par un excellent montage d’archives par Françoise Prenant qui apparaît vraiment du coup comme l’auteur du film. Je me souviens encore de son interview dans le Cinéma des Cinéastes de CJ Philippe qui était frappant. Je devrais le revoir pour vérifier si c’était pas un peu complaisant, cette émotion continuelle d’ailleurs, compte tenu de la brillance et du métier du montage. Aujourd’hui Goupil est un proche conseiller de EM si je ne me trompe?
A MB
Et il avait été un fervent supporter de l’invasion de l’Irak par Bush jr qui a eu les conséquences calamiteuses que l’on sait. Je me souviens d’une émission où il insultait Guediguian à ce sujet. Et malgré cela il continue à donner des leçons. Simon Les avait bien défini certains intellectuels qui ont toujours raison d’avoir tort
à Bertrand: GOUPIL: alors c’est pire que ce que je croyais!
Le duo Goupil Cohn bendit sont imbuvables dans leurs propos.Invités sur plusieurs plateaux tv ils se sont rangés et surtout Goupil dans le camp de Macron et pensent représentés la classe ouvrière d’alors.L’un était étudiant et l’autre lycéen et sont complètement déphasés avec l’époque actuelle.
A Bertrand.Quelle pirouette sur la question sur mai 68.Vous ètes unique Bertrand dans votre genre et c’est ça que j’aime chez vous.
WHITY, LE western de Fassbinder, curiosité?
Récemment j’ai découvert EL MERCENARIO puisque parfois je faiblis et entends dire que Corbucci est un bon réalisateur: je crois que la personne qui défend le film dans le bonus n’a jamais vu un film de Murnau (pour paraphraser Truffaut) du coup, elle ne dispose pas d’échelle des goûts! Par contre comme souvent dans les westerns italiens la musique est meilleure que le film et là, elle est tout simplement sublime (Morricone-Nicolai), ce sifflet!… C’est curieux on dirait que toutes les bonnes idées du scénario ne sont pas ou sont peu exploitées.
Je crois aussi que les films qu’on découvre entre 15 et 20 ans, on les surestime pour longtemps, mais ce n’est que moi, comme dirait Minette Pascal.
Oui, on est dans les hommages à n’en plus finir!
Idem pour 14-18: quel sens cela aura si on cesse d’en parler dès 2019???
Avec »Retour à Bollène »Said Haich réalise une oeuvre forte dans une ville gérée par la ligue du sud(mouvement proche des thèses du FHaine)ou il à vécut avec sa mère.Ici on retrouve Nassim qui a quitter la ville et La France pour Abu Dhabi ou il à créer une entreprise de communication.Il décide avec sa fiançée américaine de rendre visite à la famille,quatre ans après son départ.Il va retrouver la désolation,le chomage,les anciens copains du lycée qui dealent et d’autres qui vivotent tant bien que mal.Film constat sur la gestion d’une ville à l’abandon ou les jeunes de la cité sont obligés de bruler des encombrants car la mairie ne se déplace plus.Les cours d’alphabétisation de français pour les familles d’immigrés ont été supprimés par le maire.Un soir il croise son ancien prof qu’il lui citer Marx lors des cours.Là son discours à radicalement changer avec un discours extremiste et raciste envers les étrangers.Nassim est dégouter quand il juge sa copine américaine et quitte le bar.Pour un coup d’essai ce film est un petit coup de maitre plein de reflexion et de finesse d’esprit.Bravo à ce réalisateur,on le suivra.
A Monsieur ROUXEL
Le thème me rappelle un peu « quand tu descendras du ciel » : un maire trouvant les SDF (essentiellement immigrés)peu décoratifs à l’approche de noël les fait rafler et déporter dans la campagne hivernale avec un carton d’oranges
(Eric Guirado;2003)
A Dumonteil.Pas de monsieur,appelez moi Yves tout simplement.Je ne connais pas le film que vous citer. »Retour à Bollène »met surtout l’accent issue de la communauté marocaine,né en France et revient au pays,histoire de retisser des liens.La dernière scène ou il rend visite à son père qui ramasse des salades est saisisante.Son père lui dit: »Aujourd’hui ici plus personne veut travailler,ce sont tous des fainéants ».
AUTANT-LARA: si on veut s’énerver calmement (comme dirait un personnage de Gil Jourdan) il faut lire un article de Next-Libération (ma bête noire) datant de la mort de CAL en 2000. Cet article condense une pile de strates de stupidités, d’à peu près, de haine, quasiment insondable. Typique de l’article orienté qui se construit scolairement de cette façon:
1/ CAL est un salaud car il a adhéré au FN dans les années 80
2/ peu importe ce que CAL a pu réaliser comme films avant ça
3/ il faut en rester à la dernière partie de sa vie pour un article méprisant.
4/ Il faut donc éviter de survoler en détail la filmo de CAL, car certains films jureraient gravement par rapport à la tonalité haineuse et anti-CAL du papier. Ca collerait pas bien.
Donc, coco, bien passer sous silence les deux FEMME EN BLANC et LES PATATES surtout! Les deux premiers militent pour l’avortement et la contraception, pas bon ça, coco, CAL est un réac facho on a dit!
Ceci dit l’auteur débite pour prouver sa culture, et avec mépris, les films très connus de CAL, en minimisant donc leur côté libertaire (déjà certains ont étés tournés sous Vichy, quoique ça soit pas très clair). Il ne donne aucun avis personnel sur les films cités, que des considérations lointaines.
Je relève une phrase très grave:
« Difficile donc aujourd’hui de considérer calmement la filmo d’un cinéaste (CAL) »
et pourquoi ça s’il vous plaît? Un historien peut considérer très calmement la vie de tel ou tel nazi pourquoi un journaliste qui fait un article historique ne le pourrait-il pas?
On prend le lecteur par la main et on le met de son côté.
On peut insulter l’auteur pendant la lecture, en restant toutefois dans les limites de l’impolitesse:
http://next.liberation.fr/culture/2000/02/07/autant-en-emporte-laramort-d-un-cineaste-populaire-repute-anar-finalement-fn_316429
(à MB)
et passer complètement sous silence « tu ne tueras point » aka « l’objecteur » qui abordait un sujet tabou,de même que les deux « femmes en blanc »
« tu ne tueras point » semble effrayer tout le monde à gauche et à droite;ma version est italienne avec des ss-titres anglais ;pas mal pour un film français!
l »Union Pacifiste de France l’a passé à Tours il y a une quarantaine d’années dans un cinema et le projecteur « sautait » tous les quarts d’heure ;je n’avais jamais vu ça avant ,je n’ai plus jamais vu ça
après …
A Dumonteil
Nous l’avons passé à L’Institut Lumière et je l’avais vu une première fois dans le cadre de l’association Louis Decoin. Le scénario du film est bien meilleur que ce que l’on dit mais le résultat souffre du tournage dans un pays de l’Est, du choix des figurants, de la post synchronisation (cela fait vraiment film doublé) et de l’interprétation. Magnifique chanson de Dimey au début du film
A Monsieur TAVERNIER
C’est Louis Lecoin en fait!Je pense que la première fois que j’ai vu
le film en salle ,j’ai bien entendu les voix de Terzieff et de Flon,malgré les conditions épouvantables de projection .
Je me demande ,mais ce n’est qu’une hypothèse ,si ce revirement à 180° n’est pas névrotique ,comparable à celui d’un chômeur « la rage au coeur » qui se tourne vers un extrême avec l’energie du desespoir:dans l’article signalé par MB ,l’auteur fait de Truffaut un justicier qui a ramené le cinéma français dans le « droit chemin » ; je me souviens de votre description de Duvivier dans votre voyage qui quand il mourut « n’avait que la peau et les os »
Delon -qui ,rendons lui justice assista aux côtés de Clair et de quelques autres au dernier hommage »- disait qu’il souffrait des attaques de la nouvelle génération.J’ai beaucoup aimé quand vous avez fait remarquer ,dans « mes années soixante » ,que Alain Resnais n’a jamais critiqué ou méprisé personne.
Si l’on met « Gloria »(1976) à part ,Toute la production de CAL des années 60 (« tu ne tueras point » « franciscain » « femmes en blanc » et « patates » -je dois avouer être moins enthousiaste pour ce dernier- ) qui est son testament d’artiste n’annonce en rien son revirement politique,étant même plutôt progressiste ;il était de bon ton, pendant un temps trop long, de mépriser les légendes : fin quasi tragique de Duvivier, Carné ,à l’instar de Wilder aux US ,qui ne trouvait pas de financement pour son « Mouche » ;mais bien sûr le plus révoltant est Autant-Lara devenu pour un court moment député européen FN et sortant des horreurs sur les camps de concentration,en porte à faux non seulement avec son oeuvre d’artiste ,mais avec la mémoire de sa mère ,chassée de la comédie française pour ses prises de position pacifistes dans la 1ere guerre mondiale.
Je n’ai pas de bio de CAL ;laquelle me conseilleriez-vous?
A Dumonteil
Celle de jean Pierre Bleys absolument. non seulement parce que c’est la seule mais parce qu’elle est remarquable, super documentée et analyse les films sans idées préconçues, défendant L’AFFAIRE DU COURRIER DE LYON, LES JOURNAUX, OCCUPE TOI, le magnifique sketch, aigu, incisif des 7 péchés CAPITAUX, voire celui d’HUMOUR NOIR et faisant des réserves sur LE DIABLE AU CORPS et critiquant durement LES REGATES DE SAN FRANCISCO. 2paté par le travail, les révélations (on y découvre une étonnante lettre de Melville),j’en ai fait la préface. Elle montre bien que les dérapages terribles de Lara sont dus à son impossibilité de monter un film, aux rejets qu’il a subi (traitement épouvantable par Dassault qui après GLORIA dont Bleys dit plutôt du bien, refuse de faire, comme promis, LA CHARTREUSE). Mais aussi à l’éloignement d’Aurenche et Bost qui étaient ses consciences morales et politiques, à la disparition de sa femme qui le sermonnait et selon ses aveux « l’empêchait de faire des conneries ».
Truffaut en fait a défendu LA TRAVERSÉE et EN CAS DE MAMHEUR et là dessus ses épigones sont aussi butés, sourds et obtus que Lara lui même qui refusait d’aller lire les deux critiques affichées à l’Institut à dix mètres de lui
Correction rapide : c’est le coeur de Duvivier non son corps qui était réduit à l’état de muscle, totalement usé
pardon,je n’avais pas vu votre mention du livre de JP Bleys.
A MB
J’ai lu l’article et, personnellement, je ne vois pas trop le problème. C’est la presse : l’auteur de l’article a une orientation et il la donne. Il ne prétend pas à l’objectivité. Il dit que, vu certaines déclarations du cinéaste, il a du mal à considérer sa filmographie de manière objective. Je peux comprendre. Oui, il faut séparer l’homme de l’œuvre, mais non, ça n’est pas toujours facile. C’est aussi ça que l’article exprime, certes avec virulence et sans doute au mauvais moment.
à Pierre: pas de problème? L’auteur veut brosser un portrait d’un cinéaste et néglige les films qui jurerait dans son propos?
Il a du mal à considérer sa filmographie de manière objective, petite âme fragile? Grand bien lui fasse. Je ne sais pas si c’est le plaisir de la contradiction ou si vous vous êtes habitué à une certaine presse qui a fini par imposer sa mauvaise foi à un point tel que l’on finit par la trouver normale et tout à fait acceptable. Perso je conchie cette manière de faire dans l’histoire du cinéma comme on parle froufrous. Mais c’est pas grave, vous me confirmerez peut-être que je fais une montagne de trois fois rien.
A MB
Je n’ai aucun intérêt particulier pour libération ni pour l’auteur de l’article, donc je ne veux pas les défendre à tout prix.
Mais bon, si je prends une citation de l’article qui en résume le ton : « difficile donc aujourd’hui de considérer calmement la filmo d’un cinéaste à ce point dégringolé aux derniers échelons de l’indignité, même si on ne peut réduire son importance historique ».
Désolé, mais cela me parait assez compréhensible. Je suis d’accord pour dire que l’on ne peut pas résumer une personnalité à la seule partie de sa vie la moins glorieuse, ce serait intellectuellement malhonnête. A ce train là, il ne resterait plus grand monde de valable.
Mais il ne faut pas non plus, à force de subtilité, en arriver à une forme de cécité. Être durablement choqué par l’attitude d’Autant-Lara à une certaine partie de sa vie, ce n’est pas être une « petite âme fragile » : c’est normal. Son adhésion à l’extrême droite et ses déclarations sont épouvantables, impardonnables.
Donc, si l’on doit écrire un article sur la vie d’Autant-Lara, il est impossible de l’occulter – et il est normal que cela n’ait pas été le cas.
A Pierre
Surtout que TOUTES ses déclarations sont faites 10 ou 15 ans après avoir cessé de travailler, quand il est hors circuit ou se considère comme tel. Jugeons tout le monde de la même façon, avec les mêmes critères. On ne peut pas dire que les films mussoliniens de Rosseline, à un moment où le soutien à un régime qui dirige le pays est important, sont juste des objets calligraphiques, que les dérapages de Renoir à un moment de l’Histoire ou les mots ont des conséquences ne sont que des balivernes, des erreurs publiables. Et surtout les déclarations de Lara n’effacent pas le sens des films, ces plaidoyers pour l’avortement (passibles de poursuites pénales), pour l’objection de conscience durant la guerre d’Algérie, les prises de position pacifistes DANS LE DIABLE AU CORPS, anti vichy dans DOUCE la protection qu’il; a accordé à Jean Wiener. Et avant sa mort, de nombreux critiques, de Siclier à Buache, de Chardère à Michel Cournot dans l’Observateur avaient souligné ces prise de position : ces articles étaient trouvables et auraient été cité dans une nécrologie anglo saxonne. La spécialité française est d’écrire des nécrologies non documentées, sans recherches, polémiques
à Pierre: bien sûr, l’article a préféré occulter une bonne partie de sa carrière, ce qui est pas mieux, plus d’échelle de l’histoire dans ce genre de nécro.
A tous
Ne pas perdre de vue que cet article a été publié en 2000 , juste après la mort de Claude Autant Lara – merci pour l’abréviation Cal, qui fait joliment songer à Cal Tjader, drôle de rapprochement. Donc à chaud , dans un contexte politique bien particulier… rien à voir donc avec le recul que nous pouvons nous permettre maintenant sur le personnage Cal. Ce qui pose question, c’est le fait que cet article soit référencé devant, par exemple, la sortie du livre de Jean Pierre Bleys… c’est peut-être naïf de ma part , mais je crois qu’il était difficile à l’époque – 18 ans déjà – de faire la part de l’homme et l’oeuvre… Internet, ou plutôt Gougueul , nous offre tout sur le même plan , ce qui n’est pas grave si l’on sait faire preuve de discernement ,mais assez regrettable lorsque certains personnages publics s’expriment, légitimés par leur seule présence dans les médias , sur ce genre de sujet. Et font des procès anachroniques, décourageant d’avance l’appréhension des films, des livres. Cal peut être un cas, un casse tête idéologique si l’on essaie de le ranger dans nos cases contemporaines, nos catégories morales … a priori il me semble que tous les artistes ont leur cohérence , ce qui pour autant ne justifie pas leurs choix idéologiques. A nous de démêler tout ça, afin d’appréhender sereinement les oeuvres , d’en faire notre miel. Heureusement qu’il y a pour celà des gens qui travaillent, des passeurs irremplaçables…Bon sang, il faut VRAIMENT que j’achète le bouquin de Bleys…
à Denis Fargeat: exact. Ma réaction s’est faite parce que j’ai cherché sur le net tt ce que je pouvais trouver sur le bouquin de CAL. Quasi rien à ce sujet mais je tombe sur cet article de 2000 (après la mort du cinéaste) et je me dis que n’importe qui faisant comme moi pour voir un peu les opinions sur le Bleys peut tomber là-dessus: c’est quand même clair, c’est un article qui s’appuie sur certains films soigneusement choisis car ça l’aide à traîner un homme dans la boue car l’homme en question s’est livré à une époque de sa vie à des propos dégueulasses. C’est donc un article dégueulasse.
Quand McBride éclaire le non engagement politique de Ford, son côté timoré par rapport à l’anti-communisme la chasse aux sorcières, il ne se prive pas non plus d’analyser l’oeuvre de JF en entier pour faire ressortir les contradictions. L’article de Libé refuse les contradictions c’est manichéen et stupide.
A MB
Il y a eu plein de gens dans ce cercle qui ont épousé les mensonges criminels de Mao et qui pensent que les crimes de Staline étaient des erreurs vénielles
L’article s’adresse au lecteur de l’instant, celui qui ne connait de Lara que sa mère Veil. Il ne faut pas reprocher à l’auteur de faire le travail pour lequel on le paye. Il serait intéressant de retrouver une nécrologie objective. Dans Rivarol peut-être ? Et j’attends de savoir comment J.P Bleys fait le lien entre le chômage de Lara et sa conversion à l’antisémitisme (puisqu’à vous lire il en fait un.) Pour moi il n’y a pas de rapport, à moins que Lara ait considéré que le cinéma appartienne aux juifs, contre lesquels il s’est retourné dès l’instant où ils lui ont refusé du boulot. Ce qui voudrait dire qu’il était une ordure au carré, d’avoir travaillé toute sa vie pour des gens qu’il méprisait ? Je spécule sans avoir lu.
A Stephane
C’est exactement ce qu’il faut éviter de faire. En aucun cas il ne fait UN LIEN…Il y a de multiples causes dont la rancoeur, la disparition de sa femme. Quand on reprenait dans les dernières années Lara sur certains propos antisemites en lui faisant remarquer qu’une grande partie de ses producteurs étaient juifs, il répondait : « mais eux c’était des juifs bien puisqu’ils travaillaient avec moi »
Qui donc l’avait rebaptisé Claude Autant l’Arabe ?
Après avoir lu l’article « écrit » par un politiquement correct porté à la fonction exponentielle ,je constate que « tu ne tueras point » est cité ,mais je doute que l’auteur l’ait vu ;CAL n’avait pas de producteur (il l’a financé avec certaines oeuvres alimentaires dépensant « jusqu’à son dernier sou » ) et le film a été tourné en yougoslavie avec le concours d’acteurs comme Suzanne Flon ,pacifiste convaincue .
On l’oublie aussi souvent « le franciscain de Bourges » tourné seulement trois ans après la Réconciliation voulue par de Gaulle et Adenauer à une époque où l’on n’était pas prêt à accepter qu’un « nazi » pût être un saint ;pour Hardy Kruger,ce film et le méconnu « les dimanches de ville d’avray »(très populaire à l’étranger,Wyler,Huston et Wilder ayant parait-il été enthousiasmés) ont été une sorte d’exorcisme de son passé dans l’Allemagne hitlérienne.
à Dumonteil: je me souviens que LE FRANCISCAIN avait été jugé dégoulinant de bons sentiments exécrables par je crois la revue Cinéma. Il faut que je le voie avec TU NE TUERAS. Et qu’en est-il de GLORIA?
« le franciscain » :je sais qu’il a été descendu;mais l’interprétation de Kruger est bouleversante (il aurait refusé d’être payé pour son travail),il a été tourné sur les lieux mêmes de l’action.
Il apparaissait inconcevable qu’un Allemand, même infirmier, puisse se conduire de manière humaine.
Et les bons sentiments n’empêchent pas CAL de décrire l’horreur de cet enfer sans complaisance.
« tu ne tueras point » :vous avez peu de chance de le voir ,surtout à un moment où notre président est nostalgique du devoir sacré auquel il n’a pas satisfait lui -même.
glissons sur « Gloria » , »le magot de josepha » « vive henri IV vive l’amour » (sic),tous oubliables dans les années soixante.
à Dumonteil: OK merci pour les infos.
Enfin, des amis me l’ont offert pour mon anniversaire donc dès que j’ai achevé le relecture de la bio de Renoir, j’enchaîne avec celle de C Autant Lara.
Point curieux en le feuilletant: j’ignorais qu’il était l’auteur de cette série (6h30) diffusée de 1972 tirée de Lucien Leuwen que j’ai un peu publiée alors que je l’ai regardée, n’étant pas bien grand lors d’une rediffusion quelconque.Que vaut elle d’ailleurs?
Le réalisateur était décidément un amoureux de la prose de Stendhal et on le comprend!
A Ballantrae
C’était pas simula et moins empesé que LE ROUGE ET LE NOIR
J’ai vu un extrait du nouveau film des freres Taviani qui sortira le 6 juin en salles.Le climat rappelle fortement »Padre padrone »emplit de poésie et de délicatesse. »Una questione privata »d’après le roman de Beppe Fenoglio.
Allez on va essayer de s’élever un peu avec »14 pommes »réalisé par Midi Z,un documentaire qui m’a énormément déçu sur le boudhisme que l’on présente chez nous comme une forme de philosophie en harmonie totale avec la nature qui combat le matérialisme en tant que tel.Un jeune birman souffre d’insomnies,il va consulter un guérisseur qui lui conseille d’acheter 14 pommes et d’aller se refugier dans un monastère pendant 14 jours.Il va au marché et achète 14 grosses pommes de Californie .Il arrive dans un petit village ou se trouve le monastère.On lui rase le crane puis on lui enseigne de collecter deux à trois fois par semaine des offrandes de la part des villageois qui sont pauvres mais qui donnent une ration de riz,des baguettes ou un petit peu d’argent .Chaque jour qui passe,il croque une pomme et prie avec les autres moines,esperant trouver la quiétude et le retour d’un vrai sommeil.La suite est moins reluisante quand un vieux moine dit que les hommes avaient plus de chance que les femmes alors que ces dernières vont chercher de l’eau chaque jour pour la toilette des moines.Elles préparent le riz et s’occupent avec ardeur des enfants.Plus loin on retrouve deux moines qui parlent d’argent et que le fait que des jeunes femmes partent travailler en Chine rapporte de l’argent au village.Ces femmes partent pour six mois minimum sans savoir combien d’heure elles vont travailler par jour et le style de travail demandé.Ce film nous éclaire de façon brillante et astucieuse sur un pays dont on ne connait pas grand chose.Le cinéaste ne prend jamais position mais ses longs silences veulent dire beaucoup de choses.A VOIR D’URGENCE.
A yves Rouxel
J’ai du mal à comprendre. Vous avez été déçu par ce film à voir d’urgence ?
A Bertrand.Je m’explique.Le film en lui même est interessant et courageux de la part de Midi Z le réalisateur(à voir aussi adieu Mandalay)mais c’est le contenu et les déclarations des moines qui m’ont stupéfier dans leurs propos machistes sur les femmes puis aussi sur l’argent.En revanche je conseille à tous de voir le documentaire réalisé par Marcel Trillat avec la complicité de Maurice Failevic et qui date de 2002. »Les PROLOS »nous entraine en cinq étapes à travers la France et ses ouvriers et ouvrières.Trillat interroge ces hommes et femmes sur leurs conditions de travail,la robotisation qui à remplacer les mains humaines pour des taches dures et pénibles,le role des syndicats et leurs poids aux chantiers naval à Saint Nazaire.Il aborde aussi les travailleurs détachés venus de l’est et qui ne sont pas déclarés,travaillant 6 jours sur sept et vivant entassés dans des gymnases de fortune.Un responsable d’engie déclare qu’il est au courant des déviances de la sous traitance et de l’exploitation de cette main d’œuvre bon marché.
Je crois que je comprends après relecture:l’ami Rouxel est déçu par le bouddhisme après avoir constaté l’urgence de voir ce docu.
Bon, l’histoire des 14 pommes , etc…est un peu ésotérique et sur les avanies du bouddhisme , il y a le formidable docu de B Schroedder dont nous parlions Le vénérable W.
Grande fan d’Eric Vuillard, je vous rejoins totalement sur le titre « L’ordre du jour » : un très grand petit livre ! qui tire toute sa force de son implacable véracité historique. Le Goncourt se trompe souvent, mais là, il a fait preuve d’une étonnante lucidité.
Concernant « Tristesse de la terre », j’ai découvert que le Wild West Show de BBill avait fait escale à …. Villeurbanne (parc Bonneterre) pendant sa tournée européenne au début du siècle précédent.
Enfin, je vous conseille la lecture de « 14 juillet », une étonnante et foisonnante plongée dans la Révolution française.
A Librarian:
A Villeurbanne et plein d’autres endroits notamment en Bretagne: Quimper, Brest, Saint-Brieuc, Vannes, Lorient…
Mr. Tavernier,
Merci pour cette replongée dans l’oeuvre de Wyler, qui est en train d’être ENFIN réévaluée (monographie à la Cinémathèque, nouveaux textes critiques, etc) ou dans tous les cas remise en perspective et lavée de sa mauvaise réputation en grande partie injuste.
Je sauverais pour ma part Dead End pour les raisons que vous invoquiez dans 50 Ans de Cinéma Américain : l’étrange frottement entre l’atmosphère du studio parfois presque onirique et le propos qui se veut très naturaliste du film; pas certain que sans cette bizarrerie le film ait tenu le coup…
Je serais très curieux d’avoir votre avis, si vous en avez un, sur Carrie (1952) que vous ne mentionnez que très rapidement dans « 50 Ans.. ». Je n’ai découvert le film qu’assez récemment, et je l’ai trouvé vraiment très beau. La mise en scène de Wyler a une grâce folle, et certains travellings feraient presque penser à du Max Ophüls. Il y a, de plus, un joli renversement du melo féminin classique : le titre original, Carrie, nous vend le film comme ce que les exégètes appèleront plus tard un woman’s pictures -un Stella Dallas ou un Jezebel, en somme. Mais ici, c’est le personnage de Laurence Olivier et non celui de Jennifer Jones qui sacrifie son bonheur; c’est lui, la Bette Davis ou la Barbara Stanwyck du film ! Bel effet de manche que ce mélo masculin caché derrière le portrait de femme classique. Approche plus élégante et sans doute plus nuancée, en tous les cas, que beaucoup de films plus lourdauds de l’époque sur la fameuse « crise de la masculinité ».
Bien à vous,
A Alexandre Piletitch
Voila ce que j’ai ajouté dans la nouvelle édition (à paraitre dans un an)
Nous avions sous estimé CARRIE qui est un beau film. Cette adaptation d’un excellent roman de Théodore Dreiser fut un gros échec commercial et disparut de la circulation. On découvre dans les bonus du dvd qu’une longue séquence dans un asile, jugée trop noire, avait été coupée à l’époque. Il faut d’abord porter au crédit de Wyler la magnifique reconstitution du New York dans les années 1890 : décors et costumes extraordinairement soignés, atmosphère très réussie, rapports de classe intelligemment mis en évidence. Wyler n’adoucit pas l’âpreté, la noirceur de Dreiser et il est très bien servi par Jennifer Jones, très émouvante à la fin malgré les hésitations scénaristiques qui décentrent son personnage, Eddie Albert, surprenant, et surtout Laurence Olivier, magistral. Il porte le film, lui donne son tragique et permet à Wyler de signer un de ses films les plus personnels .
Toujours à la rubrique « cinéma et travail » on peut revoir TROIS HUIT, où la souffrance n’est provoquée ni par l’injustice économique, ni par le harcèlement de la hiérarchie, mais par un collègue du même grade. P. Le Guay exploite une situation vue dans THE GLASSE HOUSE ou LA MEILLEURE FACON DE MARCHER, celle de l’humiliation d’un faible par un fort. Sujet qu’on peut transposer à peu près n’importe où, même dans une cour d’école, et ceux qui ont travaillé en usine savent que ces rapports humains sont très répandus dans ce milieu-là (ou celui du bâtiment). On ne sait même pas ce qu’on fabrique dans cette usine, et la direction n’est jamais montrée. On sait juste que le harceleur s’est vu refuser un poste de responsable. C’est un psychopathe qui va littéralement s’acharner sur un ouvrier fraichement embauché, sans que ses collègues ne s’en émeuvent. Ils vont même jusqu’à s’amuser de son sadisme, et s’en faire les complices. Ce film glaçant est une manière d’observer la souffrance au travail, autrement que par le prisme de cette solidarité idéalisée et bien souvent contredite dans les faits. Il y a en effet un monde entre les plateaux de cinéma et la fiction, entre En guerre, joué par un acteur qui appelle à voter Macron dès le premier tour, et ce film, où on ressent l’exactitude d’un milieu, réalisé par le beau-frère de Galouzeau.
A Stephane
Les prises de position électorales de Lindon n’ont strictement rien à voir avec le travail de Stephane Brizé. De même les positions anti communistes d’Adolphe Menjour n’ont pas influencé LES SENTIERS DE LA GLOIRE. Beaucoup d’arguments sont recevables mais pas celui là. Et Brizé n’est pas un habitué des plateaux télé
A Bertrand.C’est un choix de sa part de refuser pas mal d’invitations sur les plateaux tv.Je comprends tout à fait Brizé mais la prise de position de l’acteur Lindon ne regarde que lui.Je serais réalisateur,acteur ou simple intermittent je ne ferais aucune déclaration sur un vote pour une élection.
Euh… oui mais c’est exactement ce que je dis non ?
Oui Stéphane mais il faut discerner le travail d’un acteur avec ses prises de position politique sur un candidat à une élection.Regardez l’époque d’après guerre ou la plupard des vedettes de l’époque(Montand,Signoret ou Philipe)se sont tournés vers l’URSSpuis plus tard Yves Montand à présenter sur Antenne 2 une soirée sur les ravages du communisme et le bien fondé du capitalisme liberal que l’on sert aujourd’hui sur un plateau d’argent à s’attaquant aux aides sociales et à tous les acquis gagnés depuis 36.
Cet appel vibrant dès le premier tour à voter Macron m’était inconnu…et me semble incongru du coup si on considère que V Lindon est aussi producteur sur le film.
Je suis sûrement trop « simple » pour comprendre cette contradiction à moins que V Lindon n’ait vite déchanté après y avoir « cru » mais bon être un excellent acteur ne prémunit pas contre le brouillage médiatique qui avait savamment construit ce buzz là, paralysant toute capacité d’analyse face à cet épiphénomène construit de toutes pièces, hors sol.
Il faudrait voir si passé « l’enthousiasme » d’il y a un an , V Lindon analyse autrement les effets concrets de la politique macronienne.
Je ne lui en veux pas du tout car il me semble un homme chaleureux, drôle, plus qu’ abordable tout comme un grand acteur mais je suis surpris tout de même par cette nouvelle…
En même temps Lindon est de « centre droit » depuis un moment : je me rappelle qu’il avait annoncé voter Bayrou lors des précédents premiers tours des présidentielles… Ses convictions ne doivent pas heureusement déteindre sur sa capacité magnifique à défendre des rôles admirables de justesse, taillés sur mesure ces dernières années par Stéphane Brizé.
Après recherche sur le net, j’ai trouvé un entretien de V Lindon pour Europe 1 où il dément formellement avoir assisté à un meeting de soutien à Macron car au même moment il discutait avec Stéphane Brizé de En guerre au café.
Quelle est votre source exacte , Stéphane?
Bien des noms célèbres ont appelé à voter Macron au second tour et d’autres plus ou moins célèbres, animés par la peur savamment composée, ont incité à sauter ce pas dès le premier tour…chacun son choix, ce ne fut pas le mien.
Mathématiquement La/Le Pen ne pouvait gagner et Macron ne devait pas bénéficier à mon sens d’une sorte de plébiscite naif tels que celui où je m’associai en 2002 pour Chirac avec les résultats qu’on sait… »l’exercice a été profitable, monsieur » et j’étais certainement un peu moins candide après avoir constaté avec quelle mauvaise foi, on malmena alors le service public et bien d’autres domaines qui m’importent.
Le mystère qui me semble le plus grand est que nous sommes arrivés à un vide si abyssal qu’un pur produit marketing ait pu faire ainsi illusion.
Elle ne pouvait gagner du moins ce coup-ci puisque Macron est en train de précipiter hélas la France vers une situation à l’italienne avec son inflexible désir de faire ici ce que Thatcher fit dans les 80′, Blair dans les 90′ ,G Schroder dans les 90’2000′: quid de l’état de la société en 2022 après la marche forcée vers une détricotage de tout ce qui a fondé du sens???
Ces choix là ne fondent jamais des lendemains qui chantent, seulement de la misère et de la colère qui ne sont pas bonne conseillères.
Mais bon normalement on parle cinéma je crois dans ce blog.
Dans le chapitre contradictions et autres complexités -avérées ou non!- la relecture du volume de P Mérigeau sur Renoir est un régal absolu: j’en suis au chapitre justement où est narré le compagnonnage de Renoir avec le PC et Thorez qui est assez croquignolet notamment lors du passage où Nadia Sibirskaia (l’actrice du crime de M Lange) rencontre Thorez et se trouve embringuée sur La vie est à nous.
A Ballantrae
Et le ton du film, le personnage du conseiller social, superbement écrit et joué, est une attaque mesurée mais glaçante sur la politique Macron
Oui, le film est fort et courageux.un film important dans un contexte plus terrible qu’on ne croit avec cette manière tranquille, presque atone dont on enterre des acquis sociaux structurés patiemment et parfois au prix du sang.
Stéphane ( je ne parle pas de S Brizé mais de notre blogueur qui lança l’info concernant Lindon) semble avoir repris une info erronée qui traine sur le net concernant une forme d’adhésion absolue aux visées macroniennes de Vincent Lindon qui est je pense un homme droit, honnête et un coproducteur courageux (il n’est pas pour rien dans l’existence de En guerre.
Etant allé sur le tournage, je vous assure que ce n’était pas rien de voir toutes ces femmes et tous ces hommes qui donnaient tant dans ce qui allait être un témoignage fort de leurs expériences de vie et de lutte.
Que cette énergie rare se trouve sur l’écran me semble une prouesse remarquable.
A Ballantrae
De toutes façons, je ne vois pas en quoi il faudrait chercher à justifier que Lindon, ou un autre, ait appelé à voter Macron dès le premier tour. Qu’on soit d’accord ou pas, il faut peut-être garder à l’esprit que c’est un choix respectable. Il n’y a de mon point de vue nul besoin d’aller lui chercher des circonstances atténuantes : ce n’est pas un crime, même si l’on est pas d’accord.
Ce n’est pas un crime, c’est une faute, pour un artiste, de se prononcer pour un candidat, quel qu’il soit. C’est une mode qui vient des années Mitterrand, qui perdure, souvent par opportunisme, et depuis l’importance qu’a pris le FN dans la vie politique, pour montrer sa détermination à s’opposer au « fascisme ». Alain Delon a fait le choix inverse et ça lui a coûté sa carrière. J’entendais dernièrement Bruno Podalydès dire que se questionner sur les opinions politiques de Guitry, reviendrait à demander de quel bord était Arsène Lupin. Les artistes d’aujourd’hui ne se rendent pas compte qu’il s’avilissent à apporter leur soutien aux politiques. Ca relève de l’abandon d’égo la plupart du temps, ou de la naïveté. Je ne pense pas qu’à 90 ans Michel Bouquet ait délibérément soutenu l’homme le plus dangereux que la 5eme république aura logé à l’Elysée.
A Stephane
De tout temps, des acteurs se sont engagés dans des combats politiques dans tous les pays et c’est leur droit comme n’importe quel citoyen. Ils sont pareillement faillibles et eastwood attaquant Obama s’est déshonoré tout comme Wayne soutenant le sénateur McCarthy. Bogart, Danny Kaye ont résisté un temps contre la liste noire et soutenu le candidat démocrate comme plus tard Clooney, Meryl Streep tandis que d’autres acteurs s’engageaient pour les Républicains. En France gérard Philippe s’est battu contre la guerre d’Indochine. Il est absurde de dire que ce sont les choix politiques de Delon qui lui ont couté sa carrière : ce sont ses choix de scénario, son refus de changer quoi que ce soit à sa conception des personnages contrairement à Eastwood (il disait à Aurenche qui travailla quelques jours sur le CHOC : « coupez cette scène, ce n’est pas Delon qui est plaqué, c’est toujours Delon qui plaque). Guitry a été accusé à tort de collaboration mais ses opinions politiques ont de l’importance. Il était comme Mirbeau dreyfusard, sympathisant royaliste tout en détestant Charles X et en aimant Bonaparte et certains héros de la République
à Pierre: surprise: je suis tout à fait d’accord. Cette discussion contradictoire sur l’engagement politique de Lindon me paraît complètement à côté de la plaque et perte de temps, et surtout, cet élément d’engagement politique de tel ou tel acteur est basé sur des incertitudes (on n’a jamais vu le bulletin de vote de VL, s’il a seulement voté) et même si c’était sur des certitudes, ce qui nous intéresse n’est pas la vie privée (le vote est secret) ou ses déclarations d’ailleurs un peu floues que vous citez, mais le produit du travail de l’acteur sur le film, Ballantrae vous vous égarez, Lindon vote où il veut je m’en balance bien.
Nous sommes là dans une certaine sorte de « people-isme » un peu collet monté mais du people quand même.
A MB
Et c’est 90% du cinema américain qu’on raye car là bas la politique est l’affaire de tous et Hollywood a le plus souvent soutenu des candidats démocrates comme Wallace (Paul Newman, Sidney Poitiers, Belafonte, Heston) tandis que d’autres de Shirley temple à ward Bond soutenaient le camp adverse
En Italie idem, souvenez vous des soutiens à Togliatti
A Bertrand Tavernier
Eastwood s’est déshonoré tout comme Wayne soutenant McCarthy ? L’analogie me parait tout de même un peu sévère ! Eastwood a fait un mauvais discours à une convention républicaine – c’est évident. Mais il y a un monde entre attaquer Obama – qu’on a le droit de critiquer – et soutenir quelqu’un comme McCarthy – ça, oui, c’est déshonorant.
Eastwood est républicain, l’a toujours été et l’a toujours clamé. Ce n’est pas en soit déshonorant – et d’ailleurs cela n’a pas d’incidence sur son œuvre.
J’en profite pour évoquer THE 15:17 TO PARIS, découvert cette semaine. Voilà un film qui a été conspué par toute la critique, unanime. Pour ma part, je l’ai trouvé admirable. C’est un film très intéressant et qui poursuit la réflexion d’Eastwood sur les héros, ou anti-héros, de notre temps. Le personnage principal, Spencer Stone, est un jeune américain. Rejeté par son école, rejeté par l’armée, il échoue partout – mais il garde le sentiment qu’il va un jour faire quelque chose d’utile. Le jour J, c’est lui se montre héroïque lors de l’attaque du Thalys.
C’est tout de même une histoire formidable, une vraie leçon, un exemple, et Eastwood a eu raison d’en faire un film. Je ne comprends rien aux critiques dont il a fait l’objet.
A Pierre
Pas vu. Et Eastwood a attaqué de nombreuses fois Obama mais vous avez raison, on ne peut comparer. Et même Wayne a pris des décision qui contredisaient ses prise de position, acceptant absolument de travailler avec Marguerite Roberts sur TRUE GRIT (il savait lire un bon scénario), le film qui l’impose après la liste noire. Et en travaillant avec Preminger qui l’avait combattu. Lequel Preminger n’avait que des éloges pour son écoute et sa flexibilité. Même Ward Bond, borné et buté, se montra un partenaire attentionné pour betsy Blair dont il savait qu’elle était communiste
à Bertrand: comment ai-je rayé 90% du cinéma américain?
à part ça vous dites « Hollywood a le plus souvent soutenu des candidats démocrates comme Wallace (Paul Newman, Sidney Poitiers, Belafonte, Heston) »
quant à ce George Wallace j’étais persuadé qu’il était républicain car il était pro-ségrégationniste et comment du coup pouvait-il être soutenu par Belafonte et Poitier?
A MB
Vous confondez les Wallace, George et Henry. Et d’ailleurs je me suis un peu trop avancé, c’est McGovern que je voulais citer. Mais ces deux noms ont été soutenus par des kyrielles de metteurs en scène et d’acteurs de Parrish à Joe Kane, de Ritt à Lumet. Oliver stone consacre un temps énorme à Wallace en disant qu’il a été détruit par Truman et que cela aurait pu être l’espoir de l’Amérique
A Stephane:
Mais moi ça m’intéresse de savoir de quel bord était Arsène Lupin… et aussi Barbara Stanwyck ou Gene Kelly…
A Mathieu
Et Arsene Lupin était nationaliste, cocardier. Et Marius Jacob refusait qu’on le compare à lui. Donc il avait des opinions politiques qu’il faut replacer dans le contexte de 1914
A BT
Je suis en total désaccord avec vous. Ce que vous dîtes au sujet d’Aurenche, vous savez bien que Delon le pratiquait depuis longtemps avec à peu près tout le monde. Revoir le témoignage d’Alain Jessua dans les suppléments d’Armaguedon : « Monsieur Jessua, puisque vous insistez on va refaire la prise, mais sachez que je ferai exactement la même chose. » Ou celui de Lautner au sujet des Seins de glace : « Non, pour ce plan, je ne veux pas de travelling. » Ca n’empêchait pas les films d’avoir du succès. Le Choc a été un succès. Delon a réellement flingué sa carrière en 1985 lors de son passage dans Le jeu de la vérité, où il a passé 2 heures à chanter les louanges de Jean-Marie Le Pen, à une époque où le grand public était majoritairement proche du P.S et des idées de la gauche en général. Il est serait autrement aujourd’hui, d’ailleurs il en est autrement, on le voit avec Dieudonné. Sans doute que Delon s’est rendu compte de sa gaffe, en tournant Ne réveillez pas un flic qui dort, où il chassait de la police les éléments extrémistes, et terminait son enquête en s’accrochant une rose à la boutonnière. Le message est on ne peut plus clair. Quand on engagements de G. Philippe, ou du couple Montand/Signoret (pour des causes, et pas pour des candidats) ça n’a rien à voir avec le fait de se regrouper à plus de 50 pour signer un soutien à François Hollande au plus bas de sa côte, ou encore, comme vous l’avez fait à l’ARP, appeler à voter pour une chèvre. Des choses impensables sous les années Pompidou-Giscard. Et ça, c’est bien la conséquence de l’importance qu’a pris le FN dans la vie politique française.
+
A Stephane
Vous vous trompez complètement. Les films ont eu de moins en moins de succès parce qu’ils se ressemblaient tous. On n’arrivait plus à savoir ceux qu’on avait vu ou loupé. Ils avaient tous Flic dans le titre, la même affiche et tout un public s’est usé (Belmondo idem) et vous arrivez avec les Deray qui chutent (DOUCEMENT LES BASSES, L’OURS EN PELUCHE), les Pinheiro et malheureusement les quelques tentatives pour aller vers d’autres auteurs qui se passent mal (le Blier pourtant intéressant). Je n’ai pas voulu travailler avec Delon qui est venu plusieurs fois me solliciter pas pour ses déclarations que j’ignorais mais parce que je savais ce que subissaient les metteurs. Je les connaissais tous de Giovanni à Pinheiro. Et Corneau, Miller? Sautet (qui reprochait à deray de devenir un larbin) et des tas d’autres pensions la même chose. On en parlait tout le temps. Manque de courage peut être mais cela n’a rien à voir avec les opinions politiques de Delon dont se foutaient les producteurs. Et Belmondo idem. Après L 627 qu’il avait aimé, il a demandé un scénario pour Stora à Michel Alexandre et dès les premières pages, il a refusé : je ne peux rater une arrestation. Tout ce qu’il avait aimé dans mon film et qu’il avait demandé, il en prenait l’exact contre pied. Je revois les batailles de Granier sur la VEUVE COUDERC pour faire sourire Delon qui lui disait que Melville ne le faisait jamais sourire, pour refuser jeanne Moreau qui risquait d’être au dessus du titre. Delon acteur génial, s’est coupé lui même de tout un groupe de cinéaste. Et dans les gens qui travaillaient avec lui il y avait Stora qui était très à gauche
A MB
« Vie privée » mon c… Quand un personnage public affiche ses sympathies politiques, c’est précisément pour les faire connaitre, et pour influencer un vote en fonction de son degré de notoriété. Si ensuite ils ne veulent pas entendre de commentaires (eux ou leurs groupies), qu’ils commencent par rester discrets sur des sujets dont ils savent qu’ils appellent tôt ou tard à des discussions polémiques.
à Bertrand: OK je me fixe sur George parce que j’ai le Frankenheimer sur ma liste depuis des années.
à Stéphane: vie privée oui, leurs opinions ne me regardent pas, quand je vois un film de Eastwood je me moque des opinions d’Eastwood, y compris s’il les a rendues publiques.
A Pierre,
Vous allez me donner envie de voir le Eastwood que trop d’échos m’ont découragé d’aller tester.
Mais, phénomène curieux qui n’a cessé de m’interpeller à chaque critique que j’ai lue du film : aucune, tout en l’éreintant, ne s’en est moqué comme s’il s’était agi d’un navet. C’était assez particulier : à lire tout ces gens, le film était un désastre, un ratage, tout ce que l’on voudra, mais jamais un nanar ou même un film idéologiquement dégueulasse.
Je nourris toujours un espoir.
Est-ce que, à tout le moins, c’est bien réalisé d’après vous?(vous dîtes « admirable » tout de même!).
Vous pensiez à Henry A Wallace, vice-président des USA de 41 à 45, sous Roosevelt. Il manqua à lui succéder, et Truman lui fut préféré: mésentente totale entre les deux quand il dut ensuite travailler avec le président (secretary of commerce). Truman le vira. Mais vous pensiez à McGovern OK.
a MB
Exact je pênsais à Wallace qui fut soutenu par de très nombreuses personnalités hollywoodiennes et aussi à McGovern qu’un réalisateur comme Joe Kane pourtant pilier de la Republic défendait
A Alexandre Angel
Je dois reconnaitre n’avoir été d’accord que rarement avec la critique au sujet d’Eastwood. Pour moi, par exemple, TRUE CRIME est un de ses plus grands films, et je suis convaincu que HEREAFTER est une clé de lecture importante de son œuvre. Je me dois de le préciser, car je pense que nous ne sommes pas nombreux sur ce créneau là.
Ensuite, je considère que, par définition, tout film d’Eastwood est intéressant et doit être vu. Celui-ci ne fait pas exception. J’ai trouvé tous les choix de mise en scène intéressants : à commencer par celui de raconter l’enfance et le voyage des héros pendant une heure de film. Toute la critique a trouvé cela ennuyeux : pas moi. Par exemple, choisir de montrer la beauté de Rome, ou une scène de fête dans une boite de nuit avant l’attaque du Thalys sont des choix qui n’ont RIEN d’anodin. Mais comme souvent chez Eastwood, rien n’est souligné et chacun est libre de son interprétation. C’est vraiment un cinéaste qui a toujours eu à cœur de faire confiance à son spectateur – et qui tient à lui laisser sa liberté d’interprétation.
Enfin, Eastwood laisse la parole pour un large moment final au meilleur personnage du film, François Hollande, qui a trouvé les mots justes. Voilà, pour moi, tout cela en fait un film émouvant.
A BT
Ce que je comprends c’est que Belmondo était à l’affût des tendances et évolutions du cinéma français pour pouvoir y encapsuler son habituel personnage, mais sans y changer quoi que ce soit. Ceux qui ont le courage de revoir Le Marginal, foudroyant nanar, verront qu’il est ouvertement contaminé par l’univers de La Balance, film qui tranchait avec le polar classique. Mais Belmondo y joue son sempiternel et exaspérant personnage de castagneur/con. Dans une bio de Belmondo on lit que vous aviez avec lui un projet sur la vie de Jules Berry, et que le contrat bizarre de Belmondo vous a fait reculer. C’est vraiment dommage de ne pas avoir vu ça.
A Stephane
Exact et Belmondo refusait tous les acteurs qui auraient pu être au dessus du titre comme Rochefort. Le contrat spécifiait que « vous avez l’honneur de faire un film avec Jean Paul Belmondo ». Je n’ai pas donné suite
Je n’aurais pas dû répondre car l’essentiel à mes yeux ici est le cinéma.
En l’état, En guerre est un film fort qui me fait penser tout en suscitant des émotions et il réfléchit de manière lucide un état du monde.
Sans Lindon, ce film n’eut pu se faire: il pose un acte courageux et engagé et il doit en être loué.
Pierre ,le côté people du cinéma ne m’intéresse pas et je n’ai fiat ce type de recherches sur un point dont je me contrefous que suite à l’intervention de Stéphane.
Je ne boycotte jamais un cinéaste, un acteur, un écrivain à l’aune de ses idées: seule m’intéresse sa création.
Je parlais de Renoir précédemment.Faudrait-il aimer moins La grande illusion, La règle du jeu ou French cancan à cause des contradictions renoiriennes dont font état P Merigeau et Bertrand dans son film??? Bien sûr que non: connaître ses failles, ses flous idéologiques ne font que renforcer le miracle créatif qui culmine notamment avec Partie de campagne qui connut une genèse pour le moins compliquée.
J’ai entendu parler des errances d’Eastwood mais Sully est un film superbe! Godard a dit un peu n’importe quoi mais Pierrot le fou, Le mépris ou Nouvelle vague sont superbes.Etc, etc…
Je vais me faire offrir le Cl Autant Lara puisque c’est mon anniversaire et vous en reparlerai car il est l’une de mes grandes redécouvertes d’il y a bientôt 20 ans grâce à Bertrand qui fit projet à Avallon le magistral Douce.
Ne prêtons pas trop l’oreille aux propos ignorants qui condamnèrent vite Duvivier, le cinéma anglais et bien d’autres…
A Bertrand Tavernier et Stéphane
S’il y a une chose absolument certaine, c’est que ce sont les choix de Delon et sa mégalomanie qui l’ont plombé dans les années 80. C’est un grand homme de cinéma et il a une filmographie extraordinaire, avec des films dans lesquels il est exceptionnel. Mais quand on enchaine « ne réveillez pas un flic qui dort » et « dancing machine », on ne vient pas se plaindre ensuite d’avoir un problème dans sa carrière !
Pour réagir sur l’intervention de Bertrand Tavernier, je trouve très injuste de dire que Deray aurait été « larbinisé ». Ses films avec Delon ou Belmondo ont quasiment tous de l’intérêt et du talent. »Flic story » et « parole de flic », par exemple, n’ont RIEN à voir et ne doivent pas être rangés sur la même étagère, même si ce sont deux films avec Delon et le mot « flic » dans le titre.
Par ailleurs, les prises de position politiques de Delon sont un peu plus nuancées que ce qu’en dit Stéphane. Il est de droite, il n’y a aucun doute, mais pour le reste, c’est surtout un homme d’amitiés – et de ce point de vue les siennes couvrent tout le spectre politique. Il n’a jamais fait mystère de son amitié pour l’ancien dirigeant du parti d’extrême droite. On aimerait sans doute que ce ne soit pas le cas, mais Delon vient à mon avis d’un monde ou l’amitié se donne et ne se reprend pas. Et cette amitié n’a, à ma connaissance, pas eu de traduction dans ses prises de position publique. Je crois que Delon avait appelé à voter Barre en 88. Si vous voulez mon avis, ce n’est pas glorieux et Barre est un personnage sur lequel il y aurait à dire, mais tout de même : de fait, il ne représentait pas l’extrême droite.
Donc, la description de Stéphane sur les prises de position de Delon n’est pas tout à fait exacte.
Enfin, je ne comprends pas bien ou veut en venir Stéphane. Vous pensez que ce sont les prises de position de Delon qui auraient flingué sa carrière et vous le déplorez ? Est-ce bien cela le sens de votre message ?
Je viens de recevoir mon Positif où figure un très bel entretien avec S Brizé et V Lindon où s’explique avec clarté leur complémentarité autour de ce projet. Je vous invite tous à le lire derechef.
A TOUS.Eh bien moi j’avais appeler à voter pour Jean Lassalle élu député des pyrénées atlantique.Allez sur Youtube,l’écouter raconter des histoires béarnaises.L’une est croustillante est celle quand il fut élu maire et trois jours plus tard assista aux obsèques d’un ancien conseiller municipal.Vous aller en pleurer de rire tellement c’est dit d’un naturel déconcertant.Sacré bonhomme ce Lassalle!!!!
A Ball
Ma source exacte c’est ma mémoire. Il a soutenu la candidature de Macron aux côtés de Michel Bouquet, Muriel Robin, Françoise Hardy et… je ne sais plus qui. Ca n’a rien d’étonnant, il avait précédemment apporté son soutien à Bayrou, mais je ne l’ai pas vu, contrairement à d’autres, à la cérémonie d’investiture.. Macron s’est vu de toute façon soutenu par 90% du show-bizz français au 2eme tour, et il en aurait été de même s’il avait fallu soutenir une chèvre ou un raton laveur.
Le traquet kurde ? à moi non plus ça ne me disait rien, pourtant en fouillant dans mes notes, je me rends compte que je l’ai déjà observé (une fois), mais à l’époque (il y a vingt ans) il s’appelait bêtement traquet à queue rousse… Par contre Vulpes vulpes kurdistanica est depuis bien longtemps l’appellation scientifique du renard du Kurdistan, ce qui indispose grandement les autorités turques, qui l’ont débaptisé de même que le mouflon arménien Ovis armeniana:
https://en.wikipedia.org/wiki/Animal_name_changes_in_Turkey.
Ce genre de délire nationaliste ne date pas d’Erdoğan mais a des origines plus profondes. D’ailleurs c’est plus le mot « Kurdistan » que le mot « kurde » qui dérange le pouvoir turc. Quand au début des années deux mille une chaine de télé turque finit par montrer YOL, le film de Şerif Gören et Yilmaz Güney, le plan où le titre « Kurdistan » apparaissait avait été coupé…
Je voudrais à l’occasion de ce blog où il est question d’ornithologues et de littérature dire mon admiration pour un écrivain qui était aussi ornithologue, et peut-être donner envie aux lecteurs de ce blog de lire ses livres, je veux parler de William Henry Hudson (1841-1922), de nationalité britannique mais ayant passé son enfance et sa jeunesse dans la pampa argentine, dont il a tiré un merveilleux livre de souvenirs, en français AU LOIN, JADIS… Il a laissé de nombreux ouvrages sur ses voyages en Patagonie ou sur la campagne anglaise, pleins évocations fines et sensibles de la nature, mais aussi d’analyses et de réflexions sur l’homme et ses rapports avec la nature, l’instinct, la perception, la mémoire… le tout écrit avec la sensibilité et le naturel d’expression de quelqu’un qui puise dans une formidable expérience ses images et ses idées. A le lire on pense souvent à Thoreau, qu’il a lu, et même à Proust, quand il analyse le pouvoir d’évocation de l’odeur d’une fleur sauvage. Bon, comme je vois que je n’ai aucun talent pour exprimer ce qui fait le génie de Hudson, je vais me contenter de citer cette phrase de l’écrivain Nicholas Shakespeare : « Lire Hudson est comme voir le monde après une forte averse, respirer ses odeurs, fraiches de nouveau, retrouver ses couleurs, et se sentir, du même coup, intensément vivant ». Et Joseph Conrad disait de lui qu’il écrivait comme l’herbe pousse… Il a aussi écrit des nouvelles (« El Ombu ») et un roman fascinant que j’ai relu récemment, GREEN MANSIONS (VERTES DEMEURES en français), roman impossible à décrire, à la fois roman d’amour fou pour une femme-oiseau et récit d’aventures dans les llanos vénézuéliens, écrit par quelqu’un qui visiblement avait arpenté les lieux sauvages qu’il décrit. Le roman a été adapté au cinéma par Mel Ferrer (GREEN MANSIONS de 1959, avec Audrey Hepburn et Tony Perkins), film pour lequel Villa Lobos a composé une musique, que je n’ai pas vu et que je ne veux pas voir, le roman étant inadaptable au cinéma, en tous cas pas dans le cadre du cinéma hollywoodien de l’époque…
A Mathieu
Bravo et merci je vais me ruer sur les ouvrages de William henry Hudson. le film de Mel ferrer était de l’avis unanime une sombre daube mais je ne l’ai pas vu
Deux films que j’ai découvert par hasard.Tout d’abord »8 fois debout »de Xobi Molla(à qui l’on doit « Comme des rois »sortie récemment).Ici on retrouve une jeune femme qui à un petit garçon qui vit avec son père.Elle habite un petit appartement et vit chichement de petits boulots alimentaire.Son voisin(Denis Podalydes)adepte du tir à l’arc est seul et sans travail.Un soir elle va l’inviter chez son ex mari,histoire de montrer qu’elle n’est pas seule dans la vie.La suite est un succession de rebondissements dans cette comédie douce amère avec un fond social.Ah oui j’oubliais c’est Julie Gayet qui incarne cette femme à la dérive,et elle s’en tire pas mal.Le second film est réalisé par l’actrice Laure Duthileuil »A ce soir »avec Sophie Marceau,Antoine Chappey et le trop rare Gerald Laroche(que j’adore).Infirmière liberale dans le sud ouest,elle vit avec enfants et mari dans un petit village.Un matin,elle se réveille et sort de la chambre puis part avec ses gamins.Au retour son mari qui est medecin dort encore.Elle pense qu’il est fatiguer et n’intervient pas.Je ne dévoilerais pas ici le fin mot de cette histoire originale malgré la mise en scène qui reste un peu en deça,mais l’œuvre interroge et ne m’a pas laisser indifferent sur la vie humaine.
A Yves Rouxel
Vous êtes épatant. Quel que soit le nombre de livres ou de films cités sur ce blog, vous réussissez toujours à dériver vers d’autres titres, souvent marrants . Ce blog pourrait comprendre chaque fois 2500 films, vous en trouveriez trois autres qui ont été évoqué pat d’autre commentateurs (8 fois debout par exemple) sans jamais paraitre l’avoir remarqué
A Bertrand.Merci à vous,mais j’essai de sortir des sentiers battus imposé par les sorties nationales.Un film que je vous recommande est »Manhantan stories »qui est un enchevetrement d’histoires insolites,droles et dans la réalité de la vie de millions de new-yorkais.On va suivre cette jeune enquétrice qui va essayer de faire ses preuves après la mort d’un homme un dimanche soir.Plus loin on découvre Barry un doux dingue qui vit en colocation avec Ray qui à mis sur internet des photos de nues de sa copine.Barry à rendez vous chez un gars afin de lui acheter un vinyl de Charlie Parker .Et là tout va s’enchainer à une vitesse grand V,on est pris par toutes ces petites saynettes qui sont aussi des leçons de vie et d’amours.Filmé sur un ton léger sans complaisance ni retenue on resort de la salle en ayant passer un beau moment.Ce film est visible à Toulouse,à l’American cosmograph petit cinéma qui à besoin de spectateurs,sinon dans quelques il risque de fermer ses portes.L’accueil est chaleureux et l’équipe fait un travail exemplaire sur la programmation qui sort vraiment des circuits commerciaux.N’hésitez à pousser la porte,on en reparlera.
A Yves Rouxel
Mais ce blog parle rarement des sorties nationales mais des films de patrimoines, des coups de coeur, des découvertes
Récompensé l’an dernier à Cannes le film du mexicain Michel Franco est à voir.Valéria est enceinte à 17 ans de Mattéo et vit sa sœur ainée dans une grande ville proche de Mexico.Leur mère divorçée revient à la maison et va essayer tant bien que mal de régler les problèmes de la famille perdue pour tous les évenements.Il faut savoir que le père septuagénaire vit avec une femme de 35 ans et ont deux enfants.Il à couper tous les liens avec ses deux filles et leur mère.L’oeuvre est captivante voire haletante de bout en bout car plusieurs rebondissements assez dérangeant vont intervenir dans ce drame social.Ana valeria Becerril illumine ce film et pose les véritables questions filiales entre une mère encore jeune et sa fille tout juste sortie de l’adolescence.J’ai enfin vu le troisième volet des aventures du lieutenant Tibbs sous les traits de Sydney Poitier. »L’organisation »sortie la même année que « French connection »met en avant les liens directs entre la mafia américaine,les politiques et les services de police.Film tendu grace à une mise en scène nerveuse surtout les poursuites dans San Francisco,Poitier toujours impassible mais efficace nous montre encore qu’il est dans le coup .On retrouve au générique son vieux pote Berny Hamilton(vu dans starsky et hutch dans le role du capitaine Doobey)puis le regretté Raul Julia acteur portoricain qui excella dans des films fantastiques(La famille Adams).
Ce que vous dîtes du livre sur Curtiz donne très envie de le lire. Véritable touche-à-tout, sa carrière multiforme donne le tournis. Il y a quelques années, Patrick Brion avait diffusé L’INDESIRABLE, l’un des rares films de ses débuts subsistant aujourd’hui, tourné en Hongrie en 1914, qui utilisait de façon judicieuse les extérieurs.
Il a tourné plusieurs films en Autriche dans les années 20, où le bon (DER JUNGE MEDARDUS, LE FIACRE N° 13) côtoie le moins bon (DAS SPIELZEUG VON PARIS, absolument assommant). Il est inévitable qu’il y ait des scories dans une telle carrière (STOLEN HOLIDAY), des films qui ne tiennent pas leurs promesses (THE WALKING DEAD), mais on trouve aussi des joyaux (THE PRIVATE LIVES OF ELIZABETH AND ESSEX, FEMALE [qui doit peut-être davantage à Wellman qu’à Curtiz, soit dit en passant]), et il sera de toute façon beaucoup pardonné à celui qui a signé CASABLANCA.
Merci d’avoir attiré l’attention sur ce livre.
Pourrait-on espérer Bertrand voir sortir ces livres sur Curtiz et Wyler dans la collection Actes Sud/institut Lumière ? Ils me semblent indispensables d’après ce que vous en dites.
A Damien D
On essaie mais l’édition de livre de cinema est difficile. Combien d’entre vous sont allés acheter le livre sur Autant Lara, le premier et le seul long essai critique rudement argumenté et étayé par des documents formidables ? Et dans le cas de Curtiz, il y a le cout des droits et de la traduction avec une couverture presse ultra limitée. Le livre sur Wyler n’a bénéficié que de très peu d’articles aux USA et celui sur Curtiz encore moins
a Bertrand Tavernier.
Pourriez vous je vous prie donner les références du livre sur Autant-Lara.
Je suis preneur.
A Henri Patta
Il s’agit d’un livre de jean Pierre Bleys, CLAUDE AUTANT LARA (actes sud institut Lumiere). On y apprend des masses de choses sur le cinéma de cette époque. Et le théâtre des années 20 avec les paris insensés lancés par les parents du cinéaste, le théâtre Action, rue Lepic
Merci bien.
Comme l’a fait remarquer MB,on peut trouver le Wyler pour une bouchée de pain sur un site (500 pages quand même!) ;si vous connaissez bien l’oeuvre du metteur en scène ,la lecture n’est pas très difficile ;on y apprend beaucoup de choses , sa collaboration et son amitié indéfectible avec John Huston notamment;et une étude sérieuse sur « the liberation of LB Jones » que j’ai vu en salle sous le titre « on n’achète pas le silence » et pas depuis ,la TV ne le reprend jamais ;je l’avais trouvé violent pour l’époque ; il est possible que la dernière scène,un enterrement avec force gospels qui parlent d' »une autre vie dans un autre monde » ait induit la critique en erreur : à quoi bon lutter si tout est joué d’avance et il y a du gâteau au ciel? Je voudrais le revoir.Ce fut mon second Wyler après « mrs Minniver « ,mais je n’avais pas fait le rapprochement ;depuis j’ai vu tous les WW parlants et il m’a rarement déçu.
Wyler sur l’échec de son film : » si j’avais été un directeur noir,cela aurait tout changé (..)il est sorti juste avant la vague des « black films » et les « black people » sont allés le voir;mais c’était un film conçu pour les blancs ;les blancs ne sont pas allés le voir parce que cela les mettait mal à l’aise ;cela les embarrassait »
Certainement plus que « in the heat of the night »ou le ridicule « guess who’s coming to dinner » que certains critiques américains ont raillé avec des « laisseriez-vous votre andouille de fille épouser un futur prix Nobel? »
A Dumonteil
Mais LB Jones ne se termine pas sur des cantiques. C’est un faux semblant. La fin est glaçante : deux assassinats restent impunis. Celui de LB Jones lynché par des flics racistes qui ne seront pas poursuivis et celui d’un des flics tué par un jeune noir (Yaphet Koto). Wyler dit nettement que c’est la seule manière d’obtenir justice tant qu’on n’aura pas bouleversé les règles et les hypocrisies
Sur le livre sur Autant Lara nous l’achèterons ou le consulterons en bibliothèque pour la majorité d’entre nous. On avait déjà parlé ici de la lacune litteraire sur Autant-Lara dont seul Le Boterf avait écrit un livre contestable. D’autant qu’à Angers, nous connaissons bien l’auteur Jean-Pierre Bleys qui est un habitué des programmations de cinéma de patrimoine et de présentations au cinéma Les 400 coups…
Il y a un livre sur Curtiz paru chez l’harmattan. TOUS LES CHEMINS MENENT A HOLLYWOOD.
A Monsieur TAVERNIER
J’ai vu le film à une époque où j’étais encore très marqué par mon éducation religieuse et je manquais de recul;la scène de lynchage était d’une violence inouïe pour 1970,sans équivalent dans l’oeuvre de WW.
Ça me fait drôle de penser que William Wyler est né à 20 bonnes minutes d’autoroute de chez moi!
à Dumonteil « Certainement plus que « in the heat of the night »ou le ridicule « guess who’s coming to dinner » que certains critiques américains ont raillé avec des « laisseriez-vous votre andouille de fille épouser un futur prix Nobel? » »
eh eh eh excellent pour le deuxième dont je me suis tapé 10 minutes en soupirant.
Pour IN THE HEAT, j’ai une tendresse coupable pour ce film, car avec Warren Oates en 2nd rôle que j’adore, et malgré Poitier qui n’a jamais été bon (si on voulait un Noir, Belafonte aurait été parfait mais…). Steiger est Steiger alors… J’ai vu ce film dans un cinoche en plein air au Sénégal et me souviens encore du tonnerre de cris et rires quand Poitier retourne sa gifle au grand bourgeois blanc, c’était autant de l’étonnement qu’autre chose.
De Jewison il faut que je revoie A SOLDIER’S STORY qui me semblait bien plus acéré, et juste.
Pour le Wyler on a presque honte de l’acheter à ce prix-là et pour faire plaisir à Bertrand, il faut avouer que Actes Sud est vraiment gonflé de publier 700 pages sur un cinéaste absolument pas à la mode dans la mémoire cinéphilique actuelle. Bon, il y a eu qqs blurays quand même grâce à Gaumont pour aviver une envie pour ce bouquin. Attendre d’emprunter ce livre à la médiathèque semble « obligatoire » à cause de son prix, les médiathèques soutiennent la culture mais pas forcément les éditeurs de livres ou dvds ou cds qui rendent la culture accessible, paradoxe?
A MB
POITIERétait un très bon acteur avec un sens du rythme, une manière de contrôler son débit, une prestance, un charme (il est formidable dans NO WAY OUT, BLACKBOARD JUNGLE ) et s’empare de l’écran dès ses premières apparitions. On l’a souvent contraint à se répéter et lui même a choisi des roles qui le mettaient en valeur, parfois trop suivant un conseil de Mankiewicz qui lui avait rappelé que tous les autres acteurs noirs, Canada Lee en particulier, avaient vu leur carrière sombrer très vite faute de roles puissants et moteurs. Le racisme était encore omniprésent et Poitier a réussi à survivre, ce qui est déjà un exploit, à tenir le coup des années. Il était intelligent et cela se voir pour peu qu’on le distribue à bon escient. Sa manière d’exister face à Steiger est très fine et astucieuse. Il sous joue ses réactions ce qui les rend plus forte et ne le place pas sur le même terrain que Steiger où il aurait été surclassé
à Bertrand: d’accord là-dessus: « Le racisme était encore omniprésent et Poitier a réussi à survivre, ce qui est déjà un exploit, à tenir le coup des années. » mais je ne suis pas d’accord le moins du monde d’accord avec vous!
Comparez exactement dans le même contexte (c’est ça qui est important) Belafonte dans ODDS AGAINST et Poitier à la même époque, quelle finesse chez Harry, je ne vous suis pas du tout sur le terrain de l’intelligence d’acteur. Admettons qu’il sentait bien qui il avait en face de lui dans le Jewison, et qu’il s’est adapté, mais il s’est quand même laissé bouffer par Steiger et justement, il en fait trop en gestes et en mimiques. Voyez le dans BEDFORD INCIDENT, chacune de ses apparitions fait sursauter tant elles sont décalées et mettent mal à l’aise, il est toujours vers l’excès, ses froncements de sourcils qui doivent signaler l’intelligence sont cabotins. Il est vrai qu’il a affaire à des vieux renards comme Wydmark ou Balsam… Je ne vois pas la sobriété dans son jeu y compris dans ses silences, d’ailleurs ponctués de soupirs qui veulent dire « je n’en pense pas moins et je suis plus malin que vous ». je n’ai pas vu PATCH OF BLUE, sur ma liste.
A MB
C’est marrant j’ai toujours trouvé Belafonte un peu plus limité, plus raide. C’est du ressenti personnel
Oublions « guess who’s coming to dinner » et ‘to sir with love »
j’ai toujours eu une grande admiration pour Sidney Poitier qui a ouvert la voie à de nombreux acteurs noirs actuels
Je ne parlerai que d’un film peu connu en France » a patch of blue » (Guy Green,1965):Poitier réapprend à vivre à une jeune aveugle blanche que sa famille délaisse ;l’histoire est très simple mais va
droit au coeur ;j’adore l’interprétation de « il pleut bergère » chanté par SP avec un délicieux accent ;en outre cette vieille chanson de Fabre D’Eglantine convient bien à la situation de l’adolescente jouée par Elisabeth Hartman .(qui ignore la couleur de la peau de son ami.)
je ne sais pas s’ il y a un titre français
Poitier est marié à Joanna Shimkus ,l’héroïne du beau film de Robert Enrico « les aventuriers »(ainsi que du même « tante Zita » )
A Dumonteil
Exact et j’ai même joué au Bogle avec eux (et Louis Jourdan)et Walter Mathau chez Gregory Peck. Excusez du peu. C’est Poitiers qui a gagné en arrivant à faire western sur de bonnes cases
A MB
« Pour le Wyler on a presque honte de l’acheter à ce prix-là »
savez-vous combien j’ai payé » the dark side of genius :the life of Alfred Hitchcock » de Donald Spoto ? 50 centimes (plus le port modique)!et la bio de Monty Clift de Patricia Bosworth ? 1€!le premier nommé étant pourtant toujours à la mode !
Au prix où sont les bouquins ,je n’ai pas honte ,mon budget étant,comme beaucoup de gens, limité;cela dit ,pour les Duvivier/Bonnefille ,j’ai dû me fendre de 50€!
A Bertrand et MB,
Je ne sais si Belafonte était limité ou raide, peut-être bien, mais il y a une chose dont je suis sûr, pour l’éprouver, c’est qu’il avait quelque chose de vaguement effrayant dans son physique. Il était presque trop beau, au sens mutant du terme, comme si il avait été conçu en laboratoire. Je sais que je n’ai jamais accroché à cet artiste à cause de cela.
Alors que Poitier était un beau mec « next door », sympa avant tout..
Il a effectivement introduit dans le jeu des acteurs américains une sophistication faussement extravertie et féline qui imprégnera, il me semble, le jeu de quasiment tous les acteurs afro-américains postérieurs : de Yaphet Kotto (mon chouchou) à Don Cheadle, de James Earle Jones à Samuel Jackson, de Morgan Freeman à Denzel Washington
Je les trouves tous bons, systématiquement, toujours…jusqu’au moindre second rôle (qui se souvient de Nathan George?).
Alors comment expliquer cela en évitant de discutables critères raciaux, je n’en sais rien, mais le constat est là.
A ALEXANDRE ANGEL
IL A OUVERT LA VOIE ET ÉLIMINÉ UN GRAND NOMBRE DES MANIÉRISMES RACIAUX QUE CERTAINS RÉALISATEURS OU PRODUCTEURS IMPOSAIENT AUX ACTEURS NOIRS. MAIS POUR CELA, IL A DU CHOISIR, IMPOSER DES RÔLES SYMPATHIQUES, PARFOIS TROP ET LA GÉNÉRATION D’APRÈS a pu réintroduire des nuances, des touches de noirceur. J’aime beaucoup A PACH OF BLUE
j’apprends ici qu’il y a un grand livre sur autant-lara. Je vais voir si je peux me le procurer.
à Bertrand et A Angel: c’est vrai que Poitier était le premier à bousculer les habitudes.
Belafonte et Poitier ne jouaient pas dans la même cour, il y a de gros trous dans la filmo du 1er qui était surtout chanteur.
mais je trouve qu’il fournit une souplesse dont ne témoigne pas Poitier. Poitier avait plus de poids sur les épaules car il s’est lancé à fond dans sa carrière là aussi, c’était le 1er à faire vraiment carrière, il le doit aussi aux producteurs (Kramer et d’autres). Je trouve Belafonte plus cool, parfaitement à l’aise dans ODDS face à Ryan. Il faut que je voie PATCH OF BLUE car si Poitier me refroidit quelque peu il y a Elisabeth Hartmann!
à Dumonteil: les JD par Bonnefille valent-ils vraiment le coup? ilS doivent être détaillés et j’avais noté ce nom dans le bonus des ASSASSINS comme intervenant très intéressant.
J’ai vu entendu un commentaire brillant de Philippe Roger dans le bonus de GUEULE D AMOUR et aurait cherché un bouquin de lui sur Grémillon mais je vois qu’il s’est consacré au seul LUMIERES D ETE, faut que je revoie ce film d’abord.
A Monsieur Tavernier
Bogle avec eux (et Louis Jourdan)
il va falloir que je cherche bogle sur google ,je ne sais pas ce que c’est!
J’ai vu justement hier après-midi Louis Jourdan dans « Leviathan » ;parler de contre-emploi est un euphémisme ,le personnage de Julien Green n’étant pas particulièrement séduisant ;il a fallu l’enlaidir ,lui faire des poches sous les yeux, mal rasé ,habillé comme l’as de pique !Et cependant je trouve qu’il s’en est bien tiré :il est entouré d’un casting de rêve : Lili Palmer, Georges Wilson,Madeleine Robinson ;même Marie Laforêt ,que j’avais trouvée
moyenne dans « plein soleil » ,n’est pas mal.
C’est le premier film de Leonard Keigel et je le trouve bien supérieur à « qui? »(1970) navet à part entière ; « une femme un jour »( est à première vue un film défendant l’homosexualité féminine ,mais le denouement voit un retour à la « normale ».j’ai inscrit « la dame de pique » sur mes tablettes .
« leviathan » est superbement photographié en noir et blanc ,la première partie est la meilleure,utilisant les décors naturels avec bonheur (la passerelle, les bords de la rivière, le dépot de charbon);tout cela crée une atmosphère lourde et trouble où évoluent des personnages plus minables qu’immoraux ;mais la dernière demi-heure semble une « illustration fidèle au mm près » du roman,avec une interprétation trop théâtrale .
Si vous l’avez vu qu’en pensez-vous? Les autres avis sont les bienvenus aussi !
A Dumonteil
LA DAME DE PIQUE est disponible en DVD aux Documents cinématographiques, petite maison si précieuse qu’il faut soutenir (et il y a un bonus extravagant avec Michel Subor). Il y a des qualités d’atmosphère dans ce film contrarié parfois par le manque de moyens. LEVIATHAN était un film encore plus ambitieux, avec de réelles beautés mais un ton un peu trop solennel parfois. La musique était, excusez du peu, de Schoenberg et c’est mon monteur Armand Psenny qui monta le film et coupa parfois dans la musique sans que le chef d’orchestre ne s’en rende compte. Ses deux premiers films sont ses meilleurs
A PATCH OF BLUE est sans doute l’un des rares bons films de Guy Green? en tout cas on le trouve en z 2 fr c’est UN COIN DE CIEL BLEU. Green a été dir de la photo dans des 1ers films de Lean: CEUX QUI SERVENT EN MER, LES GRANDES ESPeRANCES, OLIVER TWIST et d’autres, aussi parfois en assistant photo ou caméraman, avec Powell et Carol Reed.
Le livre est assez cher par rapport au contenu.Puis il n’y a pratiquement aucune photographies ou illustrations.
a yves Rouxel
Il y en a quelques unes mais il y a surtout cinq ans de recherches, de plongées dans les archives, celles de Lara, énormes, celles des productions. Je trouve déprimantes ces réactions sur le prix de tels livres qui représentent un engagement faramineux de l’auteur et aussi des éditeurs. Je préfère sauteur un repas et prendre un sandwich et acheter un livre qui est plus riche que cinq canars débilitants qu’on peut trouver en vidéo et qui fera partie de votre vie pendant des années
A propos de Guy Green
des trois films que j’ai vus « a patch of blue » est incontestablement le meilleur,sorte de « miracle worker » en miniature ;j’oubliais de citer la grande Shelley Winters au générique.
« the snorkel » un thriller qui a ses défenseurs ,vaut surtout pour la vision inquiétante de Van Eyck portant un masque de plongée (voir le titre)
« light on the piazza » m’a déçu ;je l’avais surtout regardé pour Olivia De Havilland,mère d’une retardée mentale (Yvette Mimieux) tombant amoureuse de George Hamilton;Maltin lui donne 3 étoiles 1/2 sur 4;dans 50 ans,BT le cite sans commentaire comme scénario de Julius Epstein ;je trouve le traitement de ce sujet grave trop « harlequin tout un monde d’évasion »
A Dumonteil
Ce ne serait pas par hasard une des dernières productions d’Arthur Freed, producteur que l’on portait au pinacle et qui pourtant, parmi plein de réussites, a fait parfois des choix discutables quand il n’était pas soutenu par Roger Edens
à Yves Rouxel: oui. Ils auraient dû en faire une BD de 40-45 pages. c’est plus facile à lire…
A Bertrand et MB.Oui effectivement c’est un choix de temps en temps d’avaler un sandwich au comptoir d’un zinc avec un verre de rouge.On ne peut pas tout acheter et surtout comme vous me le rappeliez récemment il n’y à que 24 heures dans une journée.Entre les films au cinéma,les dvd,écouter quelques bons vieux vinyls,la radio la nuit et surfer sur internet,à un moment donné il faut savoir souffler faire des exercices,aller écouter les fleurs et parler aux arbres.Stop j’arrète pour ce matin je suis déjà épuiser!!!
à Yves Rouxel ceci dit le Bleys-Autant Lara si on calcule le rapport TEMPS DE LECTURE/PRIX c’est tout bon!
Une minute pour lire une page recto-verso avec les notes attention! (et c’est du grand format), 720 pages donc 720 minutes donc 12 heures de lecture à 30€ le bouquin ça fait du 2,50€ l’heure de lecture c’est donné! et on le garde pour consultation irrésistible dés qu’on a vu revu un film de Lara pas photo ça y en a bono! Je vais communiquer ces travaux à Que Choisir pour leur spécial « test de livres de cinéma ».
a MB
Et l’ouvrage sur Clouzot a beaucoup moins de signes
par contre Bertrand, lire Amis Américains au lit c’est tout bon pour les abdos! On se cultive la tête et le corps!…
Sérieusement le Bleys-Autant Lara n’est pas cher, + le bouquin est gros + les coûts de fabrication se réduisent, et de diffusion-représentation aussi d’ailleurs. De + j’avais de mauvaises données: 32€ seulement pour 1056 pages et 0,030€/page quand au pif La Jeune fille et la Nuit de Musso même format, c’est 0,049€/page et je n’ai pas de données sur les nombres de signes respectifs. C’est pareil avec la Pléiade qui est très économique alors qu’on la dit de luxe: le papier fin permet beaucoup plus de texte, + cher au départ économique quand même.
les éditeurs qui font des prouesses au niveau prix vers le bas c’est Taschen (je sais pas comment ils font) et Bouquins Laffont je crois, enfin faudrait mettre à jour, ce sont des vieux souvenirs de travail en librairie.
Sydney Poitier est également excellent dans LILIES IN THE FIELD, THE DEFIANT ONES, etc, etc. En fait, je ne vois pas où l’on pourrait considérer que son jeu n’est pas à la hauteur du propos, même quand il joue Virgil TIBBS. Sauf à considérer que sa personnalité prendrait le dessus sur les personnages qu’il incarne. Quoi qu’il en soit, il est sans doute le premier à sortir de la caricature imposée jusqu’alors par Hollywood. Je ne me souviens même pas d’Harry Bellafonte dans CARMEN JONES et il est quand même secondaire dans ODDS AGAINST TOMORROW.
A Monsieur Tavernier
Au sujet de « light on the piazza » : imdb donne bien le nom que vous citez.
Petit préalable , il n’y a aucune attaque personnelle dans les lignes qui vont suivre. La bombe est en carton, et s’il y a une amère ironie , elle s’applique surtout à l’auteur de ces lignes.
Ironie d’une situation : m’en allant bravement acheter chez mon libraire favori le livre sur Autant Lara, je me trouve devant un rayon où j’ai envie de tout prendre – et, prudent, j’ai été droit audit rayon, pour limiter ce genre de dégâts. Si ma main avait été droit à l’Autant Lara, autant dire que je l’aurais pris et que l’affaire eut été dans mon sac. Mais les aléas du classement, du reclassement sauvage par des mains aussi désorientées que les miennes , ont fait que lorsque j’ai enfin déniché le livre que je cherchais – sans faire appel à la libraire , qui invariablement désigne ce qui était son mon nez, situation navrante pour moi , lassante pour elle- j’avais mis de côté cinq autres titres emballants. Lyonnais d’adoption, je ne suis pas expert dans l’art des choix. Je veux dire que c’est un crève coeur que d’avoir à choisir. Un certain temps plus tard et la fatigue aidant, je n’avais plus en main que deux livres essentiels: « Le mystère Clouzot », et « Claude Autant Lara ». Comme mon coeur penchait vers le premier des deux, je me souvins, amer, comme j’avais souri lorque Rouxel hier se lamentait du prix, et des images absentes du « Claude Autant Lara ». Le coq alors chanta pour la troisième fois.
Dans le « Clouzot », un beau choix de documents, rares et pertinents , au service d’un propos passionnant : quel est ce mystère Clouzot?. 29 euros. Autant Lara, une mine de renseignements , magnifiquement écrit et documenté. Un cinéaste également complexe , mystérieux , mais aux antipodes du premier. 30 euros. Je repense à l’argument de Bertrand : ce prix, l’équivalent d’un repas. Hélas, ça en représente plutôt pour moi cinq, de repas. Je ne me plains pas, il y a pire, mais pour le moment je trouve , à titre d’usage personnel, le Clouzot plus substantiel – puisqu’il m’a fallu choisir. Le livre de Bleys, ce sera à la bibliothèque que je le lirai.
Ah , et puis si je saute cinq repas , j’ai peur de ne plus pouvoir ouvrir « Amis américains » qui me nargue du haut de son rayon. 4,4 kilos, quand même.
Sans rancune aucune , bien sûr.
A Denis
pour ce cher HGC ,je vous conseille » Clouzot cinéaste » de Bocquet et Godin (la table ronde)
540 pages ,une superbe iconographie,des analyses détaillées des films
Et en bonus ,cerise sur le gâteau ,un DVD : »la vérité » le film que ,de tous ses films,BB préférait.
21€
A Denis Fargeat, votre post pose la question des choix éditoriaux dans la « littérature cinéma ». la différence principale qu’il y a entre le livre sur Clouzot et le livre sur Autant-lara c’est que le premier est un livre d’analyse. Le cinéma étant un art visuel, son analyse passe (selon moi) quasi obligatoirement par une iconographie substantielle (je n’en peux plus des bouquins qui analysent force détail un plan, des choix de cadres et de couleurs sans même proposer quelques photogrammes qui éclaireraient la lecture). A contrario, la biographie de réalisateurs de cinéma qui est la spécialité des éditions Actes Sud/institut Lumière ou des dictionnaires souffrent moins de cette absence où l’iconographie est parfaitement dispensable. Voilà pourquoi « 50 ans de cinéma américain » ou le Lourcelles sont chez moi (comme chez ballantrae) des livres archi lus, relus, cornés tellement ils sont au quotidien utilisés (je coche même les titres vus dans mon « 50 ans… » c’est dire !)
Le seul regret était justement le très beau livre de Dumont sur Borzage qui était aussi un livre d’analyse et j’ai regretté qu’Actes Sud n’ait pas repris la riche iconographie de la première édition (éditée en mode « livre d’art » chez Mazzotta).
D’ailleurs Bertrand, puisque vous mentionnez la parution l’an prochain de « 100 ans de cinéma américain » : proposerez-vous une édition dites « usuelle » comme la précédente édition omnibus (petit format souple simple à utiliser et à consulter) ou alors un gros bouquin type « Amis américain » qui sera sans nul doute très beau mais beaucoup moins facile à consulter pour tous les cinéphiles ? Je sais que vous pensiez d’ailleurs ajouter une importante iconographie… Ce n’est pas une mince question car votre ouvrage avec Coursodon est une bible pour nous tous et vous n’êtes pas sans savoir comme je le dis plus haut qu’on en fait souvent une consultation régulière et intensive !
J’ai vu entendu un commentaire brillant de Philippe Roger dans le bonus de GUEULE D AMOUR et aurait cherché un bouquin de lui sur Grémillon mais je vois qu’il s’est consacré au seul LUMIERES D ETE, faut que je revoie ce film d’abord.
il y a des trésors à découvrir chez Monsieur Grémillon;les deux films que vous citez sont incontournables ;je passe sur « le ciel est à vous » ,que tout le monde connait.Itou pour » remorques » et » lumière d’été » grands classiques de notre patrimoine
« gardiens de phare » où deux hommes père et fils se retrouvent coupés du monde ; le fils(Geymond Vital qui séquestrait Dita Parlo dans « rapt »1934) mordu par un chien enragé,devient dément ,et on a un film qu’on pourrait refaire aujourd »hui (des series Z ont exploité ce thème) ;pas un chef d’oeuvre ,mais une peur sans effet spéciaux. Pas pour claustrophobes.
« dainah la métisse « : M.Tavernier fait remarquer dans son voyage la présence d’un médecin noir ;en outre le film reste ambigu pour le côté film noir :après avoir revu lentement la sequence de la mort de l’heroine ,je ne peux pas me décider :est-ce un crime ?
cette sequence annonce « pattes blanches » et le voile de Suzy Delair.
« l’étrange monsieur Victor « ,l’un des rôles les plus singuliers de Raimu qui mène une double vie ,gangster meurtrier et homme honorable.
« pattes blanches » ,qui aurait dû être dirigé par Jean Anouilh .La sequence la plus connue est celle du meurtre de Suzy
Delair (dans un de ses 2 grands rôles de garce ,avant la Virginie de Zola); »pattes blanches » est le surnom d’un aristocrate déchu , haï par son demi-frère (peut-être le premier grand rôle de Bouquet);une « Cendrillon » (Arlette THOMAS ,par excellence « actrice du rôle ingrat » que le directeur reprendra dans « l’étrange madame X »), qui ira au bal dans une éblouissante scène;plus Sylvie !
« L’Etrange Madame X » reunit le couple Vidal/Morgan ,mais déroute au début le spectateur qui a du mal à faire le rapport entre le monde prolo de Vidal et le monde bourgeois de Morgan que son mari » a achetée comme un objet d’art »et n’attache aucune importance au fait qu’elle soit enceinte d’un autre ;une séquence superbe montre un corbillard arrêté dans une rue ( il y a une séquence comparable dans « a time to love » de Sirk);très longtemps Vidal ignorera qui est sa maîtresse,Morgan étant le seul lien entre les deux univers ;on y retrouve l’opposition des classes sociales de « lumière d »été ».
« L’Amour d’une femme » est un très beau film,mais triste et déprimant : quand l’institutrice (Morlay) prend sa retraite (et meurt peu après),on a l’impression que c’est le metteur en scène qui dit adieu -il ne tournera plus de longs-métrages ,ce qui nous semble révoltant aujourd’hui) ;d’ailleurs pour l’enterrement de l’enseignante ,deux enfants préfèrent jouer avec leur mouton …
le thème principal ,une docteure (Presles ) arrive sur l’île d’Ouessant (la mer est un des « personnages « principaux de JG de « gardiens » à ce film en passant par « remorques » ou » pattes blanches » )où elle se heurte à la méfiance des autochtones ; l’ingénieur qu »elle rencontre (Massimo Girotti ,un ingenieur italien : seule grosse erreur du film :il n’a aucun accent car doublé) est un homme sincère mais doublé d’un macho :une femme,fût -elle médecin, est faite pour le foyer domestique :c’est 1953!
Grémillon y décrit ,comme dans « remorques » , la lutte contre la mer dans la sequence du sauvetage qui finalement va séparer les deux amants ;à noter la vie des insulaires rythmée par les rites de la religion :et deux enterrements dans le film !
nb
Déjà dans « Maldone » ,un film muet ,JG montrait un jeune héritier (charles Dullin) refuser la fortune familiale et partir sur les routes ; une sequence le montrait libérer des papillons captifs dans un bocal,et quand il écrit sa lettre d’adieu à cette imitation de la vie qu’on lui prepare ,il y a une collection de papillons épinglés derrière lui; et le nom propre est aussi révélateur,même s’il lui manque un n!
A DUMONTEIL
MERCI ET BRAVO POUR CETTE CONTRIBUTION ÉCLAIRANTE. IL Y A AUSSI GUEULE D’AMOUR qui est sorti en DVD
à Bertrand: pas que dvd GUEULE D AMOUR est sorti en très beau bray avec livret et l’intervention de Philippe Roger dont on parlait.
à Dumonteil: LE CIEL EST A VOUS hélas devient un incunable, j’avais réussi à le voir dans le festival « Chefs d’oeuvre et nanars du cinéma français » (ce qui ne nous rajeunit pas) à l’Action République! Il n’ya qu’une vhs rené Chateau ET un dvd Criterion ou Eclipse. Je ne sais pas quand ce chef d’oeuvre va être débloqué ici… est que le détenteur des droits fait monter les prix?
Madeleine Renaud et Vanel sont au sommet.
Je dois voir DAÏnah chez Gaumont rouge. Merci pour le reste des infos y a t-il UN film un seul que vous n’ayez jamais vu?.
Merçi pour vos commentaires sur l’œuvre de J.Grémillon, cinéaste encore trop laissé dans l’ombre. J’en profite pour signaler chez René Chateau »Valse royale » , comédie avec Henri Garat, film surement alimentaire mais sait-on jamais. Par contre, plus intriguant les 2 films réalisés juste avant en Espagne: » La Dolorosa » et » Sentinela alerta » ?.
A Aigle Bleu
« valse royale » nonobstant son titre ,n’a rien de royal,encore moins d’impérial ,puisque l’action se déroule en Autriche sous François Joseph (qui apparaît dans le film et Sissi aussi );l’argument : un séduisant officier noble (Henri Garat) tombe amoureux d’une pâtissière (Renée saint-Cyr) ,mais n’attendez pas « liebelei »:le problème d’une mésalliance n’est même pas abordé ;la présence du principal en fait presque un musical ;mieux vaut revoir « Sissi face à son destin » :le frère de l’impératrice y épouse une actrice et c’est véridique.
A déconseiller aussi « pour un sou d’amour ‘,mauvais mélo que Grémillon lui-même a renié.(et j’adore le mélo);on peut lui préférer « la petite Lise » ,autre mélo qui vaut surtout pour la composition de (Pierre) Alcover ,interprète d’un personnage à la Jean Valjean.
« la dolorosa » n’est pas fameux non plus (et j’adore Grémillon et plus encore Bunuel);je n’ai pas vu l’autre.
Bonjour, je suis un grand lecteur de Jean Rolin (et son frère Olivier), mais j’ai eu une petite déception sur ce Traquet Kurde. Notamment à cause de la construction un peu alambiquée et une multiplication des références historiques. Un peu moins libre que Terminal frigo, une déambulation majeure. Mais la galerie de personnages est formidable, la fin lors du périple sur place très belle. De toute façon il faut en effet lire Jean Rolin à chaque fois.
En revanche coté films Jean Rolin ce n’est pas le summum du 7ème art.Je n’ai aucun souvenirs de ses films!!!
A Yves Rouxel
Pardon, là vous faites référence à une remarque. Je retire ce que j’ai dit
Désolé je me suis trompé de Rolin.Honte à moi.
Je suis particulièrement ravi que vous vantiez les mérites du dernier récit de Vuillard L’ordre du jour, « petit » volume aux échos amples et signifiants.
C’est l’un des écrivains les plus importants du moment et cette fois le Goncourt ne s’y est trompé en le récompensant.
Je ne connais pas ce Wyler The liberation…mais il m’intrigue au plus haut point. Si Funny girl n’était pas toujours très réussi, The collector en revanche m’avait séduit par ses idées retorses, sa mise en scène assez précise.
Wyler doit être réhabilité en France car il a tourné de nombreuses réussites dans les 40′
Idem pour Curtiz qui n’est pas en soi méprisé mais dont quelques films comme Robin des Bois,L’aigle des mers ou Casablanca (que j’aime bien sans plus) occultent des chefs d’oeuvre tels The breaking point, effectivement d’une force absolue.
Rencontre improbable entre Iggy Pop personnage de la scène underground,souvent imiter mais jamais égaler dans son style destroy et Michel Houellebecq qui est peut ètre un des derniers grands penseurs français inimitable lui aussi. »Restez vivant,la méthode »est tirer d’un ouvrage sortie en 91 et mis en scène dans un documentaire choc sur la folie humaine.A travers quatre portraits d’hommes et d’une femme,on est absorber par ces témoignages forts et intenses sur le chemin de vies uniques semés de drames mais aussi de joies interieures qui prouvent que la vie n’est pas si sombre que ça.Anne claire à 31 ans et exerce le métier d’hotesse à Paris,son second prénom lui vient de sa jumelle décédée peu de temps après l’adoption.On lui à diagnostiquée une schyzophrénie à l’adolescence ou elle à fuguer de la maison familiale.Quand à Jérome ancien chef d’entreprise à St etienne tout à basculer pour lui un jour ou sa femme l’a quitter avec leur fille de 4 ans.D’une simple dépression,il s’est retrouver en hopital psychiatrique ou il à séjourné plusieurs mois.En fil rouge on entend la voix caverneuse d’Iggy revenue de tout mais vivant dans la simplicité.Le face à face entre Houellebecq et Iggy Pop est d’une grande tenue,ou l’on voit l’écrivain vivant dans la maison de ses grand-parent dans la solitude car avec l’age il ne supporte plus la compagnie des femmes.Là dessus je le comprends complètement car l’homme et la femme sont complémentaires dans leurs vies et leurs habitudes.Le plan final tourner à Paris est plein d’émotions quand Iggy déclame dans la rue que nous sommes que des vivants qui sont déjà morts,écrasés par les technologies et machines en tous genres. »POETES,réveillez vous et exister dans un monde en mouvement.A VOIR D’URGENCE.
Ce docu m’a l’air un peu confus.Quels en sont les tenants et aboutissants exacts? Que vient faire Iggy Pop là dedans?
à Ballantrae: il s’agit d’une adaptation d’un essai de Houellebecq RESTER VIVANT: METHODE, si on tape comme Yves ResteZ avec un « z » sur IMDB on retrouve pas de quoi il s’agit, jamais entendu parler à part ça…
https://www.imdb.com/title/tt5224766/
A Ballantrae.L’avez vous vu car peu de copies circulent en France.Iggy est tomber sur ce livre de Houellebecq il y à quelques années et dans le récit il s’est retrouver dans l’enfance,l’adolescence,sa vie d’artiste,sa notoriété puis surtout dans la solitude quand les lumières s’éteignent et que l’homme est seul face à lui même.Houellebecq est un personnage mystérieux qui doute beaucoup de lui même et préfère vivre reclus loin du bruit des villes et des paillettes des plateaux de tv(à l’inverse d’Onfray qui est apparu une vingtaine de fois dans le bocal l’an dernier).L’interet de ce documentaire vient des témoignages d’individus considerés comme « fous »mais qui dégagent un optimisme réel et vivant.
Non, je ne l’ai pas vu mais à vrai dire ne voyais pas trop les apports de ce film…mais à vrai dire, je ne suis pas un grand amateur de Houellebecq dont j’ai lu qqs titres.
Sur une page précédente où vous dîtes que Trintignant déteste Le grand silence, voici un entretien (à 23mn) où il en dit beaucoup de bien, et explique les raisons de son échec commercial. Trintignant est un des acteurs français les plus intéressants à écouter en entretien.
https://www.youtube.com/watch?v=6F0_JMtMuks
A Stephane
Il l’a peut être défendu en promo et dans les années qui suivent mais là, à l’Institut, il en parlé comme d’un scénario branquignol, truffé d’incohérence et souvent tourné à la va vite sauf pour quelques scènes choc. Il était excédé de voir que ce film était plus cité que le Zurlini et d’autres films italiens qu’il jugeait infiniment plus profonds et réussis
A Monsieur TAVERNIER
Le Zurlini c’est « le désert des tartares » ?porter le roman de Dino Buzzati à l’écran était une gageure ! Jacques Perrin a raconté qu’ils ont dû renoncer à la dernière scène faute d’argent.Certains à l’époque ont méprisé le film « qui ne montrait pas l’érosion impitoyable » du temps ,mais ce film lui a bien résisté ,lui!Après 30 ans , quel sens de l’espace, quelle atmosphère ,et quels acteurs !(Trintignant si ma mémoire est bonne jouait le médecin militaire)
J’oubliais « un été violent »
Je trouve le Zurlini assez ennuyeux, en raison de Jacques Perrin, que je n’ai jamais trouvé passionnant sur des rôles aussi longs, mais parfait quand il est derrière une vedette. C’est Trintignant qui aurait dû prendre le rôle. Il existe un entretien du regretté J.J Bernard avec M. de Broca qui raconte les conditions lamentables dans lesquelles le film a été fait. Zurlini ivre-mort, suicidaire, au point qu’elle souhaitait qu’il se tue vraiment, seul espoir de se débarrasser de lui et d’engager un autre metteur en scène. Il ne dirigeait pas les acteurs, ne savait même pas que Max Von Sydow faisait partie de la distribution. Exagère-t’elle ? Noiret vous en a-t’il parlé ? Quelle que soit la vérité, on rêve quand on voit le résultat qui est bel et bien un superbe film de metteur en scène.
Jacques Perrin était producteur du film .Personnellement je pense qu’il est plus Drogo ,ayant 11 ans de moins que JLT ;le physique juvénile de Perrin convient mieux,son côté naïf aussi …JLT assure mieux en médecin-majeur et il a les plus belles répliques du film.
Le sujet même était tellement casse-gueule que l’on ne peut qu’être admiratif.
à Stéphane: euh… vous exagérez parce que Trintignant parle du film pendant deux minutes à peine, pas pour dire qu’il était bon mais juste pour dire que c’était un film certes « intelligent », sans plus d’arguments. Sinon il ne parle que de la scène finale qu’il a voulu pessimiste (le héros meurt) face à Corbucci (« qui était intelligent ») qui a tourné les deux fins et a fini par garder la fin pessimiste. JLT dit que c’est pour ça que le film n’a pas eu de succès mais ça m’étonnerait aussi, du temps de sa sortie jusqu’à maintenant, LE GRAND SILENCE me paraît avoir toujours été apprécié, pas sûr qu’il n’ait pas eu de succès à sa sortie.
A mon humble avis le film est tout simplement nul, en effet bâclé et foutraque, sans intérêt, bon, la neige oui c’est joli la neige.
Je viens, de Corbucci, de commander EL MERCENARIO ayant vu que Maltin lui donnait trois étoiles, mais je crains le pire ( le dvd coûtait pas cher). Mieux vaut revoir Leone et Sollima, catégorie Western italien, ils ne sont jamais tout à fait enthousiasmants (pour moi) mais il y a quelques idées. J’ai revu IL ETAIT UNE FOIS DANS L OUEST en me demandant pourquoi ça durait si longtemps et pourquoi Leone s’étalait en 20 minutes sur telle idée qui en méritait 5! Et les entrées en scène de Bronson annoncées par son harmonica sont ridicules et archaïques. Après que Bronson ait tué les trois bandits à la gare (ce qui nous vaut qqs beaux gros plans sur Woody Strode, les seuls qu’il aura eus de tte sa carrière ou presque), le film est quasi terminé jusqu’à l’épisode final épique avec Cardinale donnant de l’eau aux ouvriers. Bon, entre les deux il y a Jason Robards heureusement. Les scènes avec Fonda sont ennuyeuses (particulièrement ses entrevues avec Ferzetti, qui sont absurdes, et encore plus celle où il l’humilie sans raison valable). Ceci dit, vous avez raison, les interviews de JLT sont toujours passionnants…
il ne faut pas louper, quand il repasse à la tv, un doc sur JLT signé Serge Korber (celui d’UN IDIOT A PARIS) qui est JLT POURQUOI QUE JE VIS (2012).
A MB
Si Leone avait filmé en 5mn ce qu’il filmait en 20, on ne se souviendrait d’aucun de ses films et il ne serait assurément pas un des plus grands cinéastes du monde.
à Stéphane: « Si Leone avait filmé en 5mn ce qu’il filmait en 20, on ne se souviendrait d’aucun de ses films et il ne serait assurément pas un des plus grands cinéastes du monde. »
ce que vous dites est vrai partiellement: par exemple, vrai de la séquence de la gare, justement allongée, pas des séquences interminables entre Fonda et Ferzetti, mais j’ai déjà écrit ça vous avez bien dû le lire.
quant « à l’un des plus grands cinéastes du monde »… ça dépend du nombre de cinéastes du monde auquel vous pensez. Sur un million, d’accord.
A MB
Vous n’allez pas refaire l’histoire.
D’accord sur « Il était une fois dans l’Ouest » ! Plus je l’ai revu, moins je l’ai aimé, pour finir par franchement détester. Le plus nul me paraît être l’écriture des affrontements, des conflits : ce ne sont que poses viriles, faites d’intimidations, de menaces et de moqueries et bien sûr démonstrations de force (au revolver). Le spectateur est clairement censé prendre du plaisir à cette violence, latente ou manifeste, redoublé par leur humour agressif. En outre le film se prend terriblement au sérieux pour ce qui concerne le train, donc le capitalisme et l’exploitation, alors que c’est tout de même superficiel (un fermier tué rapidement et pas d’ouvrier), à la fois en soi et dans l’histoire parce qu’elle me paraît phagocytée par les scènes de violence interminable, gratuite. Le nadir, pour moi : quand Bronson dit, pour justifier son refus de s’enraciner : « we’re an ancient race » d’un ton sentencieux, alors qu’il n’a fait que passer sa vie à chercher à se venger. Une vieille race de bourrins, oui.
Les 40 premières minutes d' »Il était une fois la révolution », avec les affrontements entre Coburn et Steiger relèvent du même machisme infantile, l’exact opposé de l’humanisme du western classique américain. Ca me dérange moins dans « Et pour quelques dollars de plus » parce qu’il n’a aucun discours politique. C’est un peu comme Tarantino, pour ma part. J’apprécie « Kill Bill » qui a beaucoup de force mais pas de profondeur et je déteste ses pseudo-leçons d’Histoire.
à Cecil Faux: tt à fait d’accord, raison pour laquelle je préfère LA POIGNEE DE $ et POUR QUELQUES $ et LE BON… , celui-ci mille fois supérieur à L OUEST, car les ambitions élevées y sont quasi absentes et que si elles l’étaient ce serait un gimmick comme dans L OUEST. Dans les deux premiers, la facture, la réalisation est un peu foutraque (comme dans les Sollima) mais c’est frais et sincère malgré les cadavres! Dans LE BON il arrive à contrôler ses moyens d’ailleurs plus importants et arrive à un film vraiment abouti. Même le côté historique est acceptable, alors qu’il est fumeux dans L OUEST. Heureusement qu’il y a Cardinale et Robards!
Dans L OUEST on ne propose qu’un idiot comme héros, qui n’a aucune ambition, aucun amour, on ne sait pas de quoi il vit, il veut juste tuer quelqu’un bref, un gros con. Les héros précédents ne valaient pas mieux, remarquez mais ils avaient un but noble: gagner de l’argent comme tt le monde, et qu’ils ne tuaient que des méchants comme tous les héros de westerns…
je ne dis rien sur L AMERIQUE avant de l’avoir revu mais je crains le pire. quant à la REVOLUTION, entre grandes personnes, non…
A Cecil Faux, aucune « leçon d’Histoire » à chercher chez Leone tant son cinéma est irrationnel. Ce serait comme chercher une vérité absolue dans L’ARMÉE DES OMBRES de Melville ou une crédibilité historique à INGLORIOUS BASTERDS de Tarantino. Je pense plutôt que ce cinema vous échappe totalement (comparer les westerns de Leone à des westerns américains est déjà une erreur selon moi…). Je ne reviens donc pas en détail sur vos critiques et celle de MB sur Leone tant elles sont à l’opposé de ce que j’en pense et il me faudrait trop de temps pour contre argumenter. Et il y assez d’admirateur de ses films. Toutefois je serai assez d’accord avec vos réserves sur IL ÉTAIT UNE FOIS LA REVOLUTION, son film le plus faible et en grande partie la faute à Rod Steiger qui cabotine trop…
oui, c’est quand même Leone lui-même qui se propose de faire de l’histoire… Melville c’est une autre vision, il se sert de l’histoire c’est pas pareil.
A Damien D
Je « like » votre commentaire. Inutile de contre argumenter, on s’y épuiserait. Il y a des films, des styles qui nous échappent, auquel on n’a tout simplement pas accès. Il est plus honnête d’admettre qu’un grand cinéaste nous ennuie, que de le déclasser. Personnellement je déteste Peckinpah, Tarantino, Ford m’assomme, mais je reconnais leur immense talent.
A ce sujet, j’ai lu dans un vieux Paris-Match une remarque d’un autre grand cinéaste au sujet de Welles. Il dit en substance « Welles est le cinéaste le plus emmerdant que je connaisse, je n’ai jamais réussi à regarder Citizen Kane jusqu’au bout. » Qu a bien pu dire ça ? Réponse : Ingmar Bergman.
A Damien D et Stéphane
Je vous comprends mais je n’irai pas jusqu’à dire que Leone m’échappe (pas comme Nostalghia ou Alexandre le Grand…). J’ai l’impression de savoir ce qu’il veut faire : notamment dans les scènes de conflits, nous faire ressentir le plaisir et l’assurance de la supériorité physique dans une situation menaçante, une sorte d’invincibilité. Il me paraît assez clair que c’est en partie l’objectif.
En revanche, chacun le ressent et y réagit personnellement : on peut y être sensible ou pas, éprouver ce plaisir ou non, être dérangé ou non…
a Cécil Faux.
Entiérement d ‘accord.
J ‘ai adoré IL ETAIT UNE FOIS DANS L ‘OUEST quand je l ‘ai vu a quinze ans , moins a 30 ans , il m ‘a semblé interminable vers la quarantaine et je ne suis pas allé au bout au dernier visionnage. Ces scénes interminables qui s ‘étirent a n ‘en plus finir , c ‘est surement un style mais il ne me convient pas ( plus).
De plus , la meilleure scéne du film étant et de loin la premiére , n ‘est pas un handicap ? On ne peut étre que déçu ensuite.
Pas d’accord avec vous mon cher MB.Ou est le ridicule dans l’entrée en scène de Bronson et son harmonica puis les séquences entre Ferzetti et Fonda sont capitales dans la trame de ce western.L’un est un progressiste qui sait pertinemment que le train apportera beaucoup aux villes de l’ouest et l’autre est un escroc tueur qui pense qu’a se faire de l’argent avec sa bande.Quand au début du film,Léone plante le décor et nous fais saliver.Les plans à la gare sont extraordinaires grace à l’attente de ce train qui n’arrive pas,les gouttes d’eaux qui tombent sur le stetson de Stoode et la mouche qui est attraper par Elam avec son pistolet.Léone filme le temps qui passe et ces trois tueurs qui s’impatientent en se craquant les doigts.Mais aussi quand Claudia Cardinale demande à retrouver son mari et qu’elle découvre le massacre.Morricone est au sommet de la création à travers ses thèmes dramatiques mais aussi les scènes humouristiques,car Léone était un bon rigolard qui riait d’un rien.
Sans être fou du film (et de Leone en général), je suis assez d’accord avec Yves Rouxel. Il y a des maniérismes mais pas mal de belles choses aussi, une ampleur..
Je ne trouve pas de ridicule là-dedans et Leone avait une vraie écriture cinématographique.
Mais il est sûr qu’on est quelques amoureux du western à avoir été gonflés par trop de conneries entendues, du genre : « Ça, c’est du western! » (sous-entendu, « pas comme ces niaiseries des années 50 avec leurs héros tout lisses, tout propres. »)
à A Angel… alors qu’il y a plus de cruauté dans certains Hathaway que dans les 50 morts par film du western italien.
Pas du tout d’accord avec cet avis expéditif -qui ne vous ressemble guère- concernant le Leone!
Je parle bien sûr à MB et partage l’avis de Rouxel face à ce film magistral, ample, généreux dans sa réactivation d’une mythologie: on ne peut mettre Leone dans le même sac que Corbucci compte tenu de la complexité de sa réflexion sur l’Ouest que ce soit en matière de caractères, d’espace, de temps.
Le bon vieux clivage westerns classiques/Leone est une vieille lune que le spectateur a résolue depuis longtemps: on peut aimer et les uns et les autres.Que le genre ait pu continuer à vivre via Peckinpah, Leone, Eastwood ne peut que séduire ceux qui ne peuvent se résoudre à la mort d’un genre tant aimé.
J’irais même jusqu’à vanter l’imparfait Hostiles qui par moments répondait à ce besoin de voir arpentés ces espaces majestueux par des personnages fatigués et blessés par la violence passée.
MB,Leone est un grand cinéaste et non un petit faiseur maniériste: le temps a parlé pour lui!
« expéditif »? 50 lignes c’est mon maximum! et c’est vous qui parlez de « petit faiseur maniériste » ce que je n’ai jamais suggéré, le manièrisme c’est plutôt ce qu’il y a de meilleur chez Leone, d’où vous m’avez lu de façon un peu… expéditive…
Je ne comprends pas ces réactions face à une critique d’un cinéaste tabou, j’ai quand même dit que la scène de la gare, que la scène finale de L OUEST avait de l’ampleur non? que les trois 1ers films de Leone (excepté LE COLOSSE DE RHODES)étaient agréables à regarder ou pas? C’est déjà pas mal?! on égratigne une idole et voilà les réactions? Où ai-je dit que Leone et Corbucci étaient à mettre dans le même sac? Qu’est-ce que ça aurait donné si j’avais dit que TOUS les films de Leone étaient complètement nuls? « c’est un cinéma qui nous échappe »? donc on est en quelques sorte, trop cons disons? et bien parlons d’autre chose! Il y a des cinéastes sur lesquels on tombera d’accord avec de la chance!
je remplace « trop cons » par « pas très malins ».
A MB
Au contraire, c’est un devoir de bousculer les cinéastes tabou. Pas nous, ça ne compte pas, mais pour les critiques professionnels ou ceux qui écrivent des dictionnaires, c’est un devoir. Paul Vecchiali y va bon train, et en lisant son livre j’ai souvent reçu une bouffée d’oxygène. J’ai le sentiment qu’un certain académisme frappe les auteurs d’aujourd’hui, jusqu’à dévitaliser leur esprit critique. On n’observe plus les cinéastes du patrimoine que sous un seul angle, sans jamais rien remettre en question, jusqu’à faire de leurs oeuvres des oeuvres mortes, qu’on expose comme des pièces de musées sur lesquelles il n’y a plus rien à dire, sinon abonder dans le sens de ce qui a déjà été dit. J’aime entendre Philippe D’Hugues dire qu’il déteste Jacques Demy, Main basse sur la ville ou Orange mécanique. Mais bon, d’Hugues et Vecchiali parlent de films qu’ils ont vu naitre, et je crains hélas que le cas des jeunes critiques sur ces films-là, soit désespéré. Je retire le « vous n’allez pas refaire l’histoire » vite écrit parce que j’avais le sentiment que vous étiez de mauvaise foi.
A Stephane
Attention, c’est aussi une mode que de vouloir à tout prix « déboulonner » les idoles, les traiter avec dérision et certaines biographies aux USA ne sont financées que si elles sont contre (Welles, eastwood, Losey). Et Vecchiali parfois se plante sévèrement surtout venant d’un réalisateur quand il exécute Clouzot, Guitry, Pagnol et en partie Renoir. Comme par hasard ses textes les plus inspirés sont des défenses formidables de Gremillon, Carné. Je passe mon temps à citer des livres qui regardent les cinéastes « de patrimoine » sans complaisance mais sans esprit de dérision. En allant au fond des choses. Et on les a publiés ces biographies admiratives mais lucides de Ford, Hawks, Hitchcock et maintenant Autant Lara. Ces livres existent : le Renoir de Merigeau, les livres de Pat McGilligan sur Cukor, Ray et maintenant les livres sur Curtiz et Wyler. Ce qui est exaspérant à l’inverse, c’est le déversoir d’opinions méprisantes, fondées sur l’ignorance et qui revendiquent au nom de l’ignorance ce doit au manque de respect qui serait académique. Le nouvel académisme conformiste, c’est cet esprit de dérision
à Stéphane: je n’ai pas compris la remarque « vous n’allez pas refaire l’histoire » merci de l’avoir retirée mais je ne savais pas quoi en penser.
Je ne comprends pas vu que j’avais l’impression d’avoir émis un avis contrasté sur Leone or ses défenseurs disent à peu près « on va pas contre-argumenter c’est trop de boulot » je pastiche ofkkourss! Ca ne m’amuse absolument pas de critiquer en négatif pour choquer les admirateurs: J’admire LE BON LA BRUTE, je suis très mitigé sur L OUEST ça devrait pas choquer à ce point Ballantrae, et sans appeler Lourcelles à la rescousse, retrouvez ce qu’il dit sur Leone SAUF qu’il n’est pas parvenu à l’époque à voir L OUEST et qu’il néglige LE BON, film vraiment réussi du début à la fin (ah cette entrée dans le champ pour le premier plan sur Al Mulock le manchot c’est magnifique!). Mulock que l’on retrouve dans la scène de la gare de L OUEST faisant craquer ses doigts, était malheureux et s’est suicidé durant le tournage, réaction de Leone: « vite, récupérez le cache-poussière, surtout! » anecdote qui sent le roussi quant à sa véracité bien sûr.
Pour finir (?), c’est Leone qui m’a fait découvrir l’importance des acteurs de seconds rôles. Le souci de les mettre en avant en leur accordant des gros plans qu’ils ne pouvaient tant espérer avant lui (bien sûr, c’était une part de son manièrisme brillant et ce mot n’est donc pas péjoratif) est très émouvant, revoyons les magnifiques gros plans d’acteurs gitans trouvés en Espagne dans ET POUR QUELQUES $ lors du 1er duel par exemple. Woody Strode est magnifique bien que muet dans la scène de la gare et il remercie Leone dans son autobio (Goal Dust). Il n’aura eu que Ford, dans une plus large mesure, pour lui donner plus d’attention.
Woody:
https://framapic.org/nE9HHzXRCJ9a/0qhqvadr8G73.jpg
https://framapic.org/XZ9YPKQ1ACCc/4cxIPuueeOMr.jpg
Aldo Sambrell:
https://framapic.org/LW4I38zxDHHA/LxOKeLQrpTIG.JPG
et une pour la route! Al Mulock RIP:
https://framapic.org/AEYpHgTGb8Xb/eolVsGY5mhLe.JPG
juste pour le fun.
A MB : quand je parle de « cinéma qui vous échappe » où avez-vous vu l’interprétation que vous feriez parti de spectateurs « un peu cons » ou « pas très malins »? Moi même il y a des films et des réalisateurs dits réputés qui m’échappent et ce n’est pas pour autant un manque d’intelligence ?! C’est simplement que les sensibilités ne sont pas toujours les mêmes. En tout cas telle était le sens de ma remarque. Et évidemment qu’on se rejoint sur pleins d’autres films.
« Au contraire, c’est un devoir de bousculer les cinéastes tabou. »
Ceci n’est pas neuf;je ne cite pas de noms mais au tournant des années 60,des jeunes Turcs voulaient déboulonner des soi-disant fausses gloires,le « cinema de papa » ; qu’y avons nous gagné ?Et ces jeunes loups faisaient plus que remettre en question: ils annihilaient carrément.
Et la « réciproque » est vraie ;bien que j’apprécie Lourcelles et que je partage plutôt ses goûts ,lui aussi n’est pas exempt de ce défaut de « traiter avec dérision » ce qu’il n’aime pas.
« Il est plus honnête d’admettre qu’un grand cinéaste nous ennuie, que de le déclasser. »
Stéphane ,j’admire beaucoup vos écrits ,mais là ,vous vous contredisez ….
à Damien D: vous savez quand on dit « ça vous échappe » à qqn, ça peut lui paraître péjoratif mais vu que vous mettez les choses au point, no problemo!
à Dumonteil: J’admire Lourcelles mais il y a de la mauvaise foi ou du moins, il saute à pieds joints sur le film qui lui plaît pas, on parlait de Leone qu’il déteste mais je ne suis pas sûr qu’il ait vu le meilleur à mon avis, LE BON LA BRUTE, car intoxiqué par le 1er $, il conchie Welles et LA DAME DE SHANGHAI que j’adore, se moque de Rohmer, mais tout celà avec un talent jubilatoire (sa critique du RAYON VERT me fait pleurer de rire). Bref, il pousse un peu mémère dans les orties le Jacquot!
A MB
c’est ce que voulais dire :les jeunes turcs de la NV se moquaient beaucoup de leurs ainés (sauf quelques-uns dont Clair dont le « porte des lilas » est plus démodé que les oeuvres de leurs bêtes noires),d’une manière injuste .
Et Lourcelles a le même défaut :personnellement ,le cinema d’Eric Rohmer m’indiffère (et je ne reverrais « les nuits de la pleine lune « que contraint et forcé )et donc contrairement à vous (?) j’ai rigolé de bon coeur ,mais ceci est subjectif bien sûr et je comprends que ses fans soient choqués :il a le même défaut que ceux du paragraphe précédent.La réciproque est vraie.cqfd.
Et relisez mes deux citations de Stephane :il se contredit .
les JD par Bonnefille valent-ils vraiment le coup?oui ,si comme moi vous êtes fan de Duvivier;il est extrêmement détaillé, pas forcément toujours laudatif (j’ai déjà dit que ses jugements sur « sous le ciel » « Henriette » voire l’admirable « fin du jour » n’étaient pas aussi enthousiastes qu’on eût pu attendre mais l’idolâtrie est loin d’être une qualité),avec des critiques d’époque (là encore il y a des détracteurs au kilo)et tous ses projets inaboutis dont un « les déserteurs » qui aurait pu être passionnant:à la fin de la guerre ,des déserteurs allemands trouvent refuge dans une ferme et une fraternisation semble naitre ,le pessimisme légendaire reprenant ensuite le dessus :tout se déroulant en trois jours en décembre dans un paysage de désolation.
« A belles dents » ,les mémoires de Marcel Carné, est aussi disponible ,et pour une bouchée de pain celui-là,et passionnant.On y rencontre toutes les légendes de l’écran français.(ou presque)
A BT
Démolir des auteurs, quand c’est une posture, en effet, ça n’a pas de valeur parce que ça ne reflète rien, ni d’objectif ni de subjectif. Je suis désolé par les chants sacrés qu’on entend aux pieds des totems, par conformisme intellectuel, par paresse ou par ignorance, mais avant tout, par crainte d’excommunication. Quand je dis que Vecchiali m’a donné de l’oxygène, c’est moins parce qu’il démonte des films (certains sont à mon chevet) que par sa liberté de ton, et bien sûr : d’opinion. Tout en restant vigilant sur cette liberté de s’exprimer qui s’arrête, comme l’a dit dernièrement Marielle, « quand les cons commencent à l’ouvrir » mais quand on parle de Vecchiali, de Philippe D’Hugues, ou encore d’Alain Paucard, on reste dans le domaine de la subjectivité lumineuse, bien étayée, polémique, autrement dit : de la parole vivante. Alors gare aux ayatollahs qui cherchent à momifier ces esprits-là.
Je ne sais pas si mon message est bien placé, on finit par se paumer sur les cases.
A Stephane
Tout à fait d’accord mais les grands critiques, les bons biographes n’encensent pas systématiquement. Todd McCarthy fait de sérieuses réserves sur certains Hawks, McBride qui réhabilite heureusement PILGRIMAGE est trop sévère sur DRUMS ALONG THE MOHAWK ou sur LA CHARGE HÉROIQUE. Mon ami Rissient fan absolu de Walsh détestait la période 33/39 et n’était pas fou de L’ESCLAVE LIBRE, de WYATT. Il trouvait GLORY ALLEY INDIFFÉRENT et LION IN THE STREETS raté et médiocre. Ce sont les épigones de la Nouvelle Vague qui ont introduit cette mode. Truffaut lui même défend des Autant Lara et VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS ainsi que POT BOUILLE, ce que ses disciples refusent même d’admette (cf La dispute sur France Culture)
Vu récemment chez Delahousse,Trintignant affaiblit et malade ne se remet toujours pas de la mort de Marie,15 ans après.Pourtant il garde un œil vif et joue toujour au théatre.Un de ses films préférés est »Le conformiste »qui va enfin sortir en dvd.Dans l’entretien il évoque la fougue de sa jeunesse et ne regrette pas avoir aimer des femmes car l’essentiel dit il justement: »Il n’y à que l’amour qui sauvera l’humanité et qui est complétement déhumanisé ».Sage paroles pour ce grand Monsieur dont la voix m’a toujours captiver,elle est unique et pleine de douceur qui cache souvent des failles de la vie.
à Yves Rouxel: le problème avec un entretien de Trintignant par Delahousse, c’est Delahousse! mais je l’ai loupé, dommage.
N’ayant pas de tv,j’ai capter cet entretien sur le site de France 2.Delahousse à une façon triste d’enjoliver ses questions en tordant la bouche dans tous les sens.On sent bien que ce n’est pas lui qui rédige ces questions.Il ne cite qu’aucun films de Trintignant et ignorait qu’il avait réaliser des films.C’est dire la finesse d’esprit et le manque de culture.Quand Pivot recevait dans »Apostrophe »des auteurs ou des cinéastes étrangers il connaissait mieux ses fiches.Ce temps est révolu!!!
A Rouxel
Aïe, en effet, je viens de la regarder cette interview et j’ai vraiment de la peine. On ne le reconnait plus, on dirait une vieille mémé, mais dès qu’il parle, je retrouve le plaisir que j’ai toujours eu à l’écouter. Trintignant est savoureux, et je ne pense pas qu’il ait répété deux fois la même chose. Un des rares acteurs français (avec Noiret) à ne pas pratiquer la langue de bois. Je vais de ce pas relire son livre d’entretien avec André Asséo où il balançait allègrement, notamment sur Lelouch. Un régal. Quand on se penche sur sa filmographie on voit qu’il n’y a pas de déchet. Même les films grand public (Un homme est mort, La course du lièvre, Flic Story) sont d’excellente facture. Trintignant est un trésor national.
à Stéphane/TRINTIGNANT: Exact. c’est un parcours sans faute Y COMPRIS avec ses films moins réussis il faut le faire, il a toujours été touché par la grâce, c’est un génie, voilà tout.
A Stéphane.Toute sa période ou il à joué en Italie dans des films au contenu politique et engagé.Ce n’est pas le seul,voyez Piccoli,Noiret,Périer et le grand Charles Vanel dans »Cadavres exquis ».
Je n ‘ai jamais vu le GRAND SILENCE entierement.C ‘est au dessus de mes forces. Quelle déception .
Un western de série z a qui on a fait une réputation de film culte.
Pourquoi ? Par qui ?
bravo pour cette nouvelle chronique! j’ai déjà commandé le bouquin sur Wyler vendu à vil prix sur un site de vente.
à MB
Vous ne le regretterez pas !Martin Scorcese ,sur la jaquette ,explique son art de manière courte,brève,concise et laconique .
à Dumonteil: juste avant j’ai commandé le Duvivier par Chirat, coll 1er Plan, qui m’a l’air précieux bien que tout petit, et les génériques sont très complets (il oublie juste de préciser que c’est Duvivier qui a composé la chanson de VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS comme me l’a appris Bertrand! je suis pas sûr que ça soit au générique du film lui-même, en fait).
A MB
Les deux Eric Bonnefille font maintenant autorité sur JD qui a enfin
un ouvrage digne de lui,même si on ne partage pas toujours son opinion (trop d’indulgence pour « black jack » ,navet fini et sous-estimation de « ciel de PARIs » et d’ « Henriette « )
M.Tavernier nous a en effet appris que Duvivier était parolier ; »quand on s »promène au bord de l’eau’ de « la belle équipe » c’est de lui aussi;il n’etait pas le seul comme BT le dit dans l’épisode « les chansons -J Duvivier » où j’ai appris que René Clair aussi et ,plus étonnant ,Jean Boyer : »comme de bien entendu » la fameuse chanson que Simon,Arletty ,Andrex et le bistro entier interprètent dans « circonstances atténuantes »!
A Dumlonteil
Il y a une autre chanson de Duvivier dans le charmant ALL BERLIN ICI PARIS et une sublime gouaillante chantée par Damia dans LA TETE D’UN HOMME et il revendiquait une vingtaine de chansons. JEAN BOYER en a écrit plusieurs dizaines de la magnifique adaptation d’une chanson de Friedrich Hollander chantée par Florelle dans TUMULTES de Siodmak à Un Mauvais Garçon, toutes les chansons de PRENDS LA ROUTE, Totor t’as tort, tu t’uses et tu te tues pourquoi t’entêtes tu ? Et tout cela fait d’excellents français…Brassens l’admirait et a repris deux de ses chansons
A Monsieur Tavernier
oui ,dans « allo berlin » Damia chante « chanson lasse » et le maître des cérémonies annonce : »paroles de Julien Duvivier « ;et ce n’est pas tout :un télégramme a pour adresse ‘rue Duvivier » ;la réalité dépasse la fiction dans ce film.
Ce film m’a fait écrire à la mairie de Lille ,ville natale de JD ,pour demander qu’il y ait une « rue Duvivier » ;on m’a répondu vaguement que c’était une idée (j’ai insisté sur ses films les plus commerciaux , »les don camillo » même si j’ai peu d’estime pour eux) mais rien ne semble en être sorti.
Tous les grands cinéastes français devraient avoir droit à une rue dans leur ville natale ;comme je l’avais signalé ,Wyler a sa « promenade » dans Mulhouse qui n’était même pas français à sa naissance.
« prends la route » est chouette ;sorti en 1936,il capture tout à fait le zeitgeist de l’époque même si le héros est un aristocrate ;il y a de très bons gags :l’agent d’assurance causant un accident ,puis retrouvant et consolant sa victime plus tard en lui faisant gober une assurance; le passage à niveau et la femme du garde-barrière souhaitant que l’attente dure le plus longtemps possible ,pour vendre plus de sandwiches et de limonade sur l’air de « y’a toujours un passage à niveau » de Boyer parolier/metteur en scène.
Le film est dynamique ,joyeux, plein d’allant.
« un mauvais garçon « est une chanson qui a superbement traversé les époques;Renaud l’a reprise ;le film n’est pas mal non plus :
il faut voir Darrieux,avocate, casquette et cigarette au bec , parlant argot et jouant aux cartes avec les mauvais sujets.Elle renoncera à sa carrière ,pour la plus grande joie de son père :pas très woman’s lib
Erreur dans mon texte :dans « allo berlin » la chanteuse n’est pas Damia;je ne connais pas son nom.
Attention, il s’agit de Jean Rolin, avec un seul « L ». Même si je serais curieux de connaître votre avis sur le cinéaste (et également romancier) Jean Rollin…