Fleischer et Soderbergh, du cinéma américain d’hier et d’aujourd’hui
20 décembre 2013 par Bertrand Tavernier - DVD
Quelques œuvres anciennes
Je ne vais pas surenchérir sur les commentaires très élogieux qui ont salué la réédition de deux Fleischer majeurs, L’ÉTRANGLEUR DE BOSTON et LES INCONNUS DANS LA VILLE. L’utilisation du Scope dans le deuxième, la direction de Mature dont c’est un des très bons rôles (il en a eu plus qu’on veut bien le dire), l’utilisation des extérieurs témoignent de la modernité de Fleischer.
On peut ajouter à ces deux films, THE LAST RUN qui semble plus une ébauche de THE DRIVER que de DRIVE et frappe par sa mélancolie. A noter que dans la scène d’amour on sent que Trish Van Devere est attachée au lit, touche érotique insolente que Fleischer ne cherche pas à claironner, lui donnant une normalité qui fait le prix de beaucoup de scènes.
Revu aussi BLOWING WILD de Hugo Fregonese qui semble bien être un scénario du seul Philip Yordan non réécrit par tel auteur blacklisté, tant cela fait patchwork de séquences empruntées à différents films. On passe de LA SIERRA MADRE au SALAIRE DE LA PEUR et brusquement cela bifurque vers un succédané du FACTEUR SONNE TOUJOURS DEUX FOIS. Gary Cooper trop âgé pour le rôle et qui parait donc trop crédule et surtout Barbara Stanwyck qui hérite de tous les clichés du film noir, se coltinent des tonnes de clichés et se débattent avec des personnages pré-fabriqués. C’est Anthony Quinn qui s’en sort le mieux. Il parvient à insuffler de l’intérêt à des scènes pourtant mille fois rabâchées.
THE GUN HAWK d’Edward Ludwig que nous défendions dans 50 ans, est très décevant à revoir. Photo hideuse, maquillages bâclés, décors misérables et interprétation médiocre anéantissent les ambitions du scénario, ce pistolero qui meurt petit à petit. Une horrible chanson plombe le film.
Vu grâce à Dave Kehr, un Joseph Kane pas mal, assez marrant ROCK ISLAND TRAIL, western avec Forrest Tucker qui fait un héros moins figé que d’autres vedettes Republic. Le scénario de James Edward Grant sur la rivalité entre une ligne de chemin de fer et les bateaux à roue est enjoué, rapide avec plein d’échanges drolatiques, pince sans rire, notamment lors des scènes de flirt avec Adele Mara qui provoquent des commentaires sarcastiques de son père. Il y a des Indiens d’opérette, une Indienne qui est supposée parler français (la scène est cocasse), un méchant, Bruce Cabot aussi buté et malchanceux que le Coyote, des chansons et tout à coup une apparition de Lincoln jeune (Jeff Corey) qui vient défendre Tucker en faisant témoigner un gamin de six ans, féru de pêche. Visuellement le film devient de mieux en mieux et certaines scènes nocturnes entre Tucker et Adrian Booth utilisent bien le trucolor.
Signalons la sortie de MASK OF DIMITRIOS de Negulesco d’après Eric Ambler, THE FILE ON THELMA JORDON de Robert Siodmak et deux Henry King des plus personnels : COUNTRY DOCTOR et REMEMBER THE DAY, toux deux touchants, précis, lyriques, nous entrainant dans ces chroniques rurales que King aimait tant depuis TOL’ABLE DAVID. Ces deux film fort peu connus, surtout le premier, célèbrent ces héros quotidiens, médecins, pasteurs, instituteurs qui se battent souvent dans des conditions difficiles.
Vu aussi 3 Dieterle pré-Code (FORBIDDEN HOLLYWOOD volume 4 ), tous excellents. Réalisés avec une vivacité, une rapidité de ton, un rythme qui laisse admiratif : JEWEL ROBBERY, le plus admiré et le plus brillant des 3, est brillamment écrit et dialogué. C’est un festival sophistiqué d’aphorismes, de vacheries, de constatations ironiques. Certaines trouvailles évoquent Lubitsch en moins délié. Kay Francis et William Powell (lequel joue une sorte d’Arsène Lupin aussi habile que courtois) se surclassent (la séquence du vol par le premier, aidé de toute une bande, dans la bijouterie est un savoureux morceau de bravoure qui se transforme en une scène de séduction assez sensuelle). Il y a beaucoup de répliques audacieuses.
LAWYER MAN est tout aussi bon avec un dialogue qui file à cent à l’heure, une caméra virevoltante, des rebondissements parfois attendus mais toujours savoureux et Joan Blondell qui est une partenaire de choix pour un William Powell en grande forme.
MAN WANTED bénéficie d’une belle photo de Gregg Toland. Le scénario qui oppose deux couples dépareillés (une femme bourreau de travail et son mari volage, un jeune homme poursuivi par sa copine qui manque de finesse) est un peu plus attendu et ne viole pas vraiment le futur code. Mais il ne manque pas d’une réelle audace (le marin trompe sa femme au vu et au su de tout le monde). Kay Francis est extrêmement séduisante et sexy et ses décolletés dans le dos sont ravageurs. Son personnage annonce les work-addicts qui ont été croqués dans des films des années 70 ou 80 et sur ce point, il n’est pas du tout daté. Dieterle enchaîne de rapides mouvements avec un plan à la grue qui part de la chambre où travaille Francis et son secrétaire (très joué par David Manners que l’on peut voir dans des films d’horreur Universal et qui, là, révèle une personnalité moderne, vivante, proche de Ben Affleck) à la grande pièce au rez-de-chaussée où dansent, flirtent divers couples dont le mari avec une de ses maîtresses qui lui lance une des invitations osées qui disparaîtront du cinéma américain en 1933.
Le dernier film du coffret, THEY CALL IT SIN (Thornton Freeland), est avec l’exquise Loretta Young.
Soderbergh et Ridley Scott
MAGIC MIKE est un des meilleurs Soderbergh et une nouvelle preuve de la versatilité, de l’imagination de ce cinéaste qui slalome entre les genres, sans la ramener, passant avec brio de THE INFORMANT, GIRLFRIEND EXPERIENCE jusqu’au très audacieux et très noir MA VIE AVEC LIBERACE qui est filmé avec un naturel confondant, comme si cette audace était évidente.
Contrairement à Ballantrae, j’aime beaucoup AMERICAN GANGSTER que j’ai revu avec un grand plaisir. Je le trouve intelligent, truffé de détails savoureux (toutes ces pièces où des filles aux seins nus préparent la drogue) même si Ridley Scott et son scénariste abusent du montage parallèle et des oppositions tranchées entre ce que fait Russell Crowe et Denzel Washington (cela dit les flash-backs brutaux qui viennent contredire la version idyllique que donne Washington sont d’une efficacité digne du Siegel des PROIES). La manière dont ce dernier exploite les failles du système et une guerre coloniale pour développer son activité de trafiquant de drogue témoigne d’une vraie ironie lucide. On est presque dans la fable. Et il y a comme souvent chez Ridley Scott un vrai sens des lieux et de l’époque.
En fait BODY OF LIES/MENSONGES D’ÉTAT repose sur une structure dramatique identique, les moyens de communication (téléphone, satellite) remplaçant le montage parallèle. Mais le regard, l’ironie sont identiques et aussi la manière dont on débusque les sottises, les errements, les faux pas, les contradictions de l’Administration américaine. Dans les deux cas, c’est un outsider, quelqu’un hors du système (Crowe, DiCaprio) qui fait surgir les incohérences. Et la scène ou avec quelques voitures, un peu de poussière on se joue de la technologie la plus sophistiquée est imparable.
MS45/L’ANGE DE LA VENGEANCE (1981) d’Abel Ferrara m’a semblé un petit film d’exploitation, de viol et de vengeance, dans la lignée de DEATHWISH, devenu culte pour des raisons qui m’échappent. Ferrara privilégie les très gros plans, les chocs de couleur, les cadrages stylisés (plongée dans un parc, caméra au sol, courtes focales), les extérieurs crapoteux et truffe son film de références à CARRIE (le bal de Halloween très en dessous du modèle), à PSYCHO. La direction d’acteur est plutôt faiblarde en dehors de l’étrange présence de Zoé Tamerlis (qui deviendra la scénariste – et réalisatrice de certaines scènes dit Christophe Lemaire – de BAD LIEUTENANT) et les effets dramatiques, simplistes. Thana qui s’habille très mode après les deux viols (on oublie le réalisme mais cela laisse une goût désagréable) se déguise, fantasme catholique oblige, en nonne très sexy pour exécuter ses dernières victimes.
KING OF NEW YORK de Ferrara est un pot-pourri qui mélange indifféremment de mauvaises scènes mal écrites, trois ou quatre moments forts (une très belle traque nocturne, sous des trombes de pluie dans un parking ouvert qui se termine par un corps à corps sanglant entre deux noirs, un gangster – Laurence Fishburne – et un flic – Wesley Snipes – qui est blessé à mort ; survient son copain qui tire plusieurs fois sur Fishburne lequel se tord de douleur en hurlant pendant que le flic tente de ranimer son copain), de belles scènes d’action. Le dernier tiers est ce qu’il y a de mieux, notamment la mort de Christopher Walken. Les plans de nuit bleutés, les extérieurs sont souvent magnifiques mais le scénario qui véhicule clichés et archétypes, est taillé à la hache. Les biographies de gangsters des années 50 de Siegel à Richard Wilson sont des miracles de subtilité, de finesse. On n’arrive absolument pas à comprendre comme Walken gravit les échelons et les gangs – asiatiques, sud-américains -, qu’il doit affronter accumulent tous les clichés ethniques et sont juste là pour permettre quelques massacres collectifs. De plus, Ferrara a une drôle de façon de filmer les femmes, réduites à l’état d’objets, d’accompagnatrices sexuelles (beaucoup sont assez jolies mais aucune n’a fait carrière contrairement aux acteurs masculins mieux servis, de Wesley Snipes à Steve Buscemi).
DÉLIRE EXPRESS de David Gordon Green (dont j’ai plutôt aimé JOE) jusque-là spécialiste des films intimistes, mélange de manière originale et parodique deux genres très connotés : le film de drogue, des pochades pénibles de Cheech & Chong à THE BIG LEBOWSKI, et le polar d’action avec poursuite en voiture et fusillades. Judd Apatow le scénariste producteur dit s’être inspiré de TRUE ROMANCE dont les auteurs reproduisent, fut-ce en les parodiant, les éclats de violence : le premier meurtre – un Asiatique est abattu contre une vitre que son sang éclabousse – cause un choc. D’ordinaire le pastiche évite des effets aussi graphiques qui ont perturbé des spectateurs. Le films est plutôt marrant, bien que trop long et répétitif, avec des acteurs souvent inspirés.
ALL THE REAL GIRLS, inédit, est plus dans le style des autres films de David Gordon Green qui fut le producteur de SHOTGUN STORIES. La ligne dramatique paraît claire, évidente, mais David Gordon Green et son coscénariste, l’acteur Paul Schneider, remarquable dans le rôle de Paul, s’ingénient à la brouiller : en cassant la chronologie, en coupant les scènes avant qu’elles se terminent, en brisant la narration avec des plans contemplatifs, des détails insolites (les réflexions et questions de la petite Feng Shui), des discussions, des échanges où les personnages passent sans cesse du coq à l’âne ou parlent, en même temps, de plusieurs sujets sans rapport les uns avec les autres. Le dialogue paraît souvent déconnecté de l’action dramatique. L’effet est séduisant et un peu fabriqué, précieux à la longue. Très beau premier plan.
Surprise assez forte avec REDACTED, écrit et réalisé par Brian De Palma qui est sans doute l’une des plus féroces condamnations de la guerre d’Irak (encore plus que DANS LA VALLÉE D’ELAH de Paul Haggis). Le dispositif adopté par De Palma qui confronte plusieurs approches « documentaires », vidéos filmées par un soldat, reportages tournés par une équipe française, une américaine, sans oublier, fait très rare, le point de vue des médias arabes, soulève autant de questions qu’il semble apporter de réponses tant sur l’intrusion de plans qui ne peuvent pas faire partie d’un documentaire télévisuel que par l’utilisation de la musique. C’est une de ses œuvres les plus passionnantes avec CARLITO’S WAY/L’IMPASSE.
Il faut aussi revoir absolument 3 des derniers Lumet : DANS L’OMBRE DE MANHATTAN, 7HEURES 58, CE SAMEDI-LÀ et JUGEZ-MOI COUPABLE. A noter qu’il écrivit les scénarios de deux de ces films.
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JEWEL ROBBERY est tout de même loin de valoir, sans pour autant démériter, l’exquis, le délicieusement mélancolique TROUBLE IN PARADISE que j’ai revu il n’y a pas longtemps, où comme dans JEWEL ROBBERY Kay Francis joue le rôle d’une jeune femme très riche tombant amoureuse d’un cambrioleur. Ce qui distingue Lubitsch de la plupart des cinéastes et scénaristes de cette collection pre-code, c’est qu’il est bien trop poli pour être ouvertement cynique, ce qui lui a permis de passer en douceur l’épreuve de l’application du code Hays. JEWELL ROBBERY lui joue beaucoup sur le cynisme affiché, comme beaucoup de comédies post Krach de 29, et sous des habits viennois est bien américain.
Dans JEWEL ROBBERY William Powell sur-joue l’élégance aristocratique au point de devenir paradoxalement un peu vulgaire, à moins que ce ne soit son personnage lui-même qui sur-joue, car il ne cesse jamais d’être en représentation, sur-jouant aussi la toute-puissance à la Arsène Lupin, alors que dans TROUBLE… Gaston Monescu (Herbert Marshall) est un être de chair et de sang et donc fragile, que Lubitsch nous montre (aussi) sans masque. Lubitsch après avoir installé devant nous son petit théâtre de marionnettes (comme il le fait réellement au début de DIE PUPPE) va beaucoup plus loin et plus subtilement dans la mise à nu des caractères, et pour cela il faut de la délicatesse. Lubitsch appuie délicatement là où ça fait mal, quand d’autres comédies de l’époque grattent superficiellement.
Ce qui nimbe TROUBLE IN PARADISE d’un voile de mélancolie c’est aussi le jeu de l’excellent Herbert Marshall, que j’ai revu aussi dans MURDER, pour moi un des meilleurs Hitchcock anglais, que j’ai préféré à THE MAN WHO KNEW TOO MUCH première version, revu aussi récemment, pourtant plus hitchcockien, plus visuel, plus découpé, apparemment plus purement cinématographique que MURDER. La plus grande réussite pour moi de MURDER vient aussi du fait que Herbert Marshall est un meilleur acteur que Leslie Banks, ce qui prouve, si besoin était, que Hitchcock (et les cinéastes « abstraits », privilégiant la structure dramatique sur la psychologie ou la peinture d’un milieu, etc…) a autant besoin qu’un autre de grands acteurs capables de donner chair à ses idées.
A Mathieu
Mais la comparaison est injuste car TROUBLE est un chef d’oeuvre absolu et JEWELL ROBBERY un excellent film, très bien mis en scène et écrit et totalement oublié, sous estimé comme d’autres Dieterle (et Curtir) de la même époque. Que Dieterle réussies aussi bien ce film et THE LAST FLIGHT au ton si surprenant, plaide en sa faveur et ce n’est pas la peine de l’écraser avec ces comparaisons
Tout à fait d’accord sur Hitchcock et les acteurs. Il faisait preuve parfois de génie dans ses idées de distribution, et ce talent, ce don, cette intelligent n’était pas reconnue (et ne l’est toujours pas). Pensez à cette actrice anglais qui joue la mère de Robert Walker, qui n’avait rien fait à Hollywood. Hitch s’est souvenu de l’avoir vu au théatre et il en résulte une interprétation aussi miraculeuse que la mère de Claude Rains dans NOTORIOUS. Il y a d’autres idées splendides de distribution (ses seconds choix pour REBECCA étaient bien plus excitants que ceux de Selznick). Et la distribution de SABOTAGE… C’est lui qui conseille à Powell de prendre Kim Hinter pour QUESTION DE VIE ET DE MORT.
à Bertrand:
D’accord mais je ne voulais pas écraser JEWEL ROBBERY qui est un très bon film, qui m’ a plutôt fait penser à NINOTCHKA pour certaines répliques sur la richesse, la pauvreté et le communisme (mais je ne m’en souviens plus très bien). Malheureusement THE LAST FLIGHT n’est toujours pas disponible en dvd avec stf. Prochainement j’espère, dans la collection Les Trésors Warner… De Dieterle Warner a sorti THE HUNCHBACK OF NOTRE DAME en Blu-Ray, mais pas en France comme souvent avec les Blu-Rays (je l’ai acheté sur Amazon.es, ça s’appelle ESMERALDA LA ZINGARA, mais pas encore revu). J’ai été déçu par THE DEVIL AND DANIEL WEBSTER (j’en espérais trop malgré les critiques de 50 ANS) et je n’ai pas été jusqu’au bout de SALOME pour moi sans intérêt.
A M%athieu
Il y a beaucoup de Dieterle sans intérêt surtout dans les années 50 mais DARK CITY est un bon film noir et ROPE OF SAND qui est plus faible contient deux ou trois bonnes séquences avec un scénario erratique
d’accord pour Herbert Marshall qu’une critique avait jugé comme une copie pâle de Cary Grant à la resortie de TROUBLE alors que c’est un autre monde rien à voir, quelle idiote, cet acteur est magnifique.
à MB:
Mais en 1932 Cary Grant n’avait pas fait grand chose et surtout pas révélé ses potentialités ,ce qu’il fera plus tard grâce à Cukor, McCarey, Hitchcock et Hawks. Il est plutôt fade dans BLONDE VENUS (de 1932 comme TROUBLE), où il est le rival de… Herbert Marshall.
certes, juste pour dire que Marshall et Grant n’ont pas développé du tout le même personnage chacun dans leur temps. Je lierais surtout Marshall au fascinant Richard Barthelmess, d’ailleurs moins frappant dans ses rôles en vedette du muet (dans LE LYS BRISE en Chinois il passe mal) que dans ses rôles qui deviendront secondaires du parlant où il est magnifique (HEROS A VENDRE, SEULS LES ANGES…).
à MB:
Mais Herbert Marshall est anglais et Richard Barthelmess américain. Marshall peut jouer un rôle de lord anglais pas Barthelmess ni Cary Grant malgré son élégance et ses origines britanniques. Par contre je vois mal Marshall dans un rôle de Cockney comme Cary Grant dans SYLVIA SCARLETT.
Mathieu sans rentrer dans les personnages que l’un ou l’autre peut interpréter ni dans les nationalités il me semble quand même que Marshall est plus proche de Barthelmess que Grant, non? enfin, bon moi je les vois assez proches, bien qu’ils n’aient pas du tout la même tête si je vois bien! et Grant dans une autre sphère que ces deux-là. Bien sûr je peux commettre là une énorme erreur de jugement (sans en être tout à fait convaincu)! Ma remarque initiale était que considérer Marshall comme singeant un Cary Grant (avant l’heure mais à part celà), de la part de cette critique (CM Trémois) était complètement à côté de la plaque dans le fonds, bien à vous.
Très déçu par MAN WANTED qui m’a paru rater toutes les cibles qu’il était possible de frapper avec un sujet pareil. Reste Kay Francis qui a le don de ne jamais appuyer son personnage qui aurait pu être caricaturé très aisément. Cette actrice est souple, sensuelle et porte chaque réplique avec force, pourtant avec la discrétion d’une actrice de Tourneur! Dire qu’elle est sexy est banal, enfermée dans un sac à patates elle serait encore sexy! Le souci est que les personnages secondaires ne sont pas attrayants: que ce soit Una Merkel, Kenneth Thomson (Francis a dû l’épouser complètement saoûle!) ou Andy Devine curieusement maigre (enfin, pas gros) et pour affronter Francis, David Manners est fade. Je n’ai rien remarqué de la photo de Toland, étais-je endormi? Mieux vaut revoir WORKING GIRL, l’une des meilleurs comédies des 80-90! mais la Francis… là je dis respect.
Déçu aussi par JEWEL mais je crois que je fais une allergie à William Powell dont je ne comprends pas où se trouve la séduction (surtout quand il sourit). J’avais déjà été déçu par MY MAN GODFREY très convenu et moral et je me demande si c’était déjà lui qui m’en gâchait la vision. GODFREY était très conventionnel et bien-pensant pourtant signé LaCava auteur du parfait contraire à ce film: le génial PRIMROSE PATH. J’ai adoré UNE ALLUMETTE POUR TROIS et vous avez raison de souligner l’excellence de Ann Dvorak (la petite soeur de Tony Camonte) qui irradie, surtout dés qu’elle tombe dans la déchéance! Le maquillage de l’absence de maquillage la transfigure… je ne révèle pas sa dernière scène stupéfiante pour ceux qui n’ont pas vu le film encore. Il paraît qu’elle a plaqué la Warner et sa carrière, déçue par les rôles qu’on lui proposait.
J’attends FEMALE qui viendra se lover dans ma boîte dés que la blanche main de ma factrice préférée viendra tout doucement l’y déposer!
Deux westerns réalisés par George Sherman sur lesquels vous reviendrais dans une prochaine chronique.Tout d’abord »La vengeance de l’indien »avec Guy Madison,Felicia Farr et Michael Pate.Gersende Bollut dans le dernier numero du mensuel »Les années laser »se demande pourquoi vous vous attardez sur les partis-pris de l’adaptation du roman situé dans l’état de Georgie et non dans l’Arizona,ainsi que le lynchage de noirs et non d’indiens? »Du sang dans la sierra »avec Robert young,Marguerite Chapman et Wiland Parker est selon Vincent Celatti un scénario extremement basique,téléphoné et sans grande imagination.Le seul point positif est la photographie soignée et les personnages qui sont assez sympathiques.que pensait vous cher Bertrand de ces critiques?enfin connaissez vous deux westerns des années 60: »Le justicier du Minnesota »de sergio Corbucci et »Marqué au fer rouge »signé par Bernard Mac Eveety,sortis chez Gaumont et Sidonis?
A Rouxel, je suis assez d’accord sur ce que l’on dit de RELENTLESS. Je ne comprends pas les autres observations. Il me semble intéressant de pointer que le scénariste David Harmon a pris un roman quasi autobiographique racontant le lynchage de noirs en Géorgie en 1945 ou 46 et le transpose (demande du Studio) en Arizona soixante dix ans avant. On peut le voir comme un refus d’aborder la réalité, une ruse pour transposer des faits de violence dans un autre cadre. Bordel si cela ne soulève pas des questions intéressantes, je me fais moine. Cela dit beaucoup de chose sur une forme d’engagement démocratique du scénariste (déjà auteur de DUEL DANS LA SIERRA) et de George Sherman qui a signé beaucoup de westerns à connotations anti racistes
Effectivement Bertrand,Sherman à réalisé plusieurs westerns pro-indiens qui défendait les traditions et le mode de vie de ce peuple bafouée par les blancs.En revanche vous ne répondez pas à ma question sur les deux westerns italiens?
a Rouxel
Je ne connais pas le premier et le second est un film américain
LE JUSTICIER s’appelait à sa sortie ici L HOMME, Gaumont vient de lui faire l’honneur d’un bluray, c’est un signe de qualité pour un film?! A ce que j’ai lu, il y a dans le scénario un élément intéressant qui est que le héros perd la vue petit à petit. Fait penser à BLINDMAN de F Baldi avec Tony Anthony et Ringo Starr.
Puisqu’il est question de Sidney Lumet ci-dessus, j’ai enfin découvert RUNNING FOR EMPTY (A bout de course), excellent Lumet de 1988 qui surprend par une absence de dureté, une tendresse (inhabituelle quoique diluée en contrebande dans SERPICO, DOG DAY AFTERNOON ou même certains moments du PRINCE DE NY) qui, telle un « mirror ball » de dancing, envoie à l’ hémisphère de notre sensibilité une kyrielle d’informations frappées du sceau de la mélancolie, de la nostalgie ainsi que du déchirement qui saisit l’âme lorsque se profile l’éclatement de la cellule familiale. Cellule ici composée d’un couple d’anciens activistes d’extrême gauche ayant sévi au début des 70′ et toujours, près de 20 ans plus tard, traqués par le FBI, et flanqués de leur deux enfants, un petit et un ado. Perpétuellement en fuite, courant sans enjeux autre que se dérober à la justice, entraînant dans cette course leurs deux mômes, ces personnages sont le moteur de cette fiction insolite, dénuée de violence, temporairement sédentarisée, qui étreint, l’air de ne pas y toucher, le cœur du spectateur au point même que l’on peine à réfréner ses larmes. Le père, Judd Hirsch, ainsi que l’ado, le funambulesque et regretté River Phoenix, sont sensationnels.
A Alexandre Angel
Merci de défendre si bien ce film magnifique
Merci à vous, Bertrand
RUNNING ON EMPTY: à AA: je voudrais juste ajouter que je suis épaté par la réussite des scènes de famille, y compris une scène qui affleure les bons sentiments et manque de se casser la gueule, celle de l’anniversaire de la maman où la petite amie est invitée. Je crois que l’on trouve peu de scènes familiales ou intimistes chez Lumet ou je ne m’en souviens pas. Je croyais en rajouter plus sur ce film que j’ai déjà dû voir 4 ou 5 fois mais tant pis! ah si quand même l’édition française coll « Talents du cinéma » est pourrie, image hésitante! ce film mérite un beau br.
A MB
C’est ma scène préférée :elle est merveilleuse..
il est un fil Lumet, quand il filme ça, mais chapeau!
il est SUR un fil, Lumet! grr…
Sortie en 2011 chez Iskra garantisanspigeon »Disparaissez,les ouvriers »est un film choc réalisé par Christine Thépénier et Jean François Priester et revient sur un conflit qui à durer six mois à Marseille.A travers plusieurs portraits d’employés d’une usine leader sur le marché mondial d’acides tartriques,les réalisateurs nous décrivent des hommes et des femmes qui ont sacrifiés leurs existence pendant plus de 30 ans à un dur labeur sans veritable sécurité sur le plan des conditions de travail.Malgré le comité d’hygiène et de sécurité et le syndicat CGT ainsi que le soutien d’une élue communiste de Marseille et du vice-président du Conseil Régional Jean marc Coppola,la famille Legré et Mantes à décider de vendre les terrains à la mairie afin de construire des logements.Cette fermeture était planifiée depuis longtemps,et celà pour des raisons de profit à court terme.Finalement ils n’ont rien obtenu et on aussi perdu le procès en appel de la décision du tribunal de commerce qui avait prononcé la liquidation judiciaire.Un film à voir d’urgence dans cette morosité ambiante.
Un film de Ridley Scott dont peu de personnes parlent, celui sur Christophe Colomb avec Gérard Depardieu, j’ai beaucoup aimé ce film que ses auteurs qualifient parfois de film hybride avec une première partie très cinéma européen et une deuxième plus américaine ( plus d’action, de plans rapides et de sang).
Jadore Ridley Scott, c’est un véritable créateur d’univers, comme il se qualifie lui-même (voir making-of de Kingdom of Heaven) il ne néglige aucun détail visuel, c’est ce qui rend ces films uniques et d’une immense beautée. En revance la narration me parait parfois lourde et l’émotion, l’affection aux personnages ne vient pas c’est la un de ces défaut.
je salue tout les internautes sur ce blog pour ce premier message et surtout Bertrand Tavernier, je connais encore peu votre oeuvre mais « Dans la brume électrique » et « l’horloger de Saint-Paul » m’ont séduit,
Julien
A Julien
Merci des compliments qui couvrent 33 ans. Je n’ai pas trop perdu. Désolé mais CHRISTOPHE COLOMB me semble l’exemple même du film plomnbé par un scénario très médiocre, une interprétation empesée (même Sigourney Weaver a l’air déguisée). C’est l’exemple même d’euro pudding et Ridley Scott dont j’ai vanté plusieurs fois les qualités somnole ici
Ce n’est pas faux pour le scénario, il souffre de longueurs inutiles et il est plutôt mal construit,
mais comme beaucoup de film de Ridley Scott je trouve qu’il est très beau visuellement, j’ai souvenir de ces plan magnifiques avec les caravelles et de la brume qui disparaît pour laisser entrevoir la terre. Et puis Depardieu donne au film son côté passionné parfait pour l’homme qu’était Christophe Colomb, le film au final est beaucoup moins plat qu’un Kingdom of Heaven très réussit aussi visuellement.
Je n’ai pas été surpris de découvrir que Ridley Scott a commencé sa carrière en tant que décorateur et qu’il s’avère être très doué pour le dessin,
julien
Jirai dans votre sens concernant le dernier film de Ridley Scott sorti en 2013.J’en ai meme oublier le titre c’est pour vous dire que je n’ai retrouver le cinéaste qui a signé »Blade runner »qui est à mon avis un bon film de science-fiction malgré le fait que Fritz Lang est au dessus avec « Metropolis »!!!
Là, j’ai failli tomber de mon fauteuil.
Ce 1492 atteint le fond du début à la fin et s’avère caractéristique des errances qui peuvent plomber R Scott.
Le scénario ( de R Bosch, la « cinéaste » qui a commis La rafle) effectivement est plus que médiocre et ferait passer certains programmes de la tv scolaire des années 70-je parle de ce que je voyais- pour des sommets de non dits didactiquement parlant: les rappels sur l’Inquisition ,les dialogues avec Colomb Jr sont assez éprouvants à ce titre.
Loin de sauver la mise, la mise en scène épouse les hyperboles pachidermiques du scénario: traitement au ralenti + sons amplifiés qd Colomb « atterrit »( il y a un côté « on a marché sur la lune ») sur la plage du nouveau monde, fonte de la cloche qui semble un hommage assez honteux au montage d’un Eisenstein, affrontement avec un indigène cannibale ( qui rugit plus qu’il ne s’exprime )qui permet à R Scott de refourguer à coups de flashes des moments pénibles qu’on a déjà vus.et je pourrais citer aussi les zooms assez navrants sur les suppliciés durant l’Inquisition ou encore le moement où un Indien se fait trancher l’avant bras par un dénommé Mosquito/a: le geyser de sang masque mal une différence de longueur entre les deux bras pour le moins gênante…
Bref une cata… tout comme GI Jane, autre R Scott qu’il vaut mieux oublier.
A Ballantrae,
on a quand même connu pire comme film,
dans votre commentaire, vous prenez le temps d’énumérer les défauts de ce film qui en a certes, mais qui n’est pas dénué des qualités soulignées dans mes messages précédents (photographie, décors, musiques…)
julien
à Julien: dans vos messages précédents, vous ne parliez que de la beauté visuelle de 1492 pas de la photo ni des décors ni de la musique. Certes, photo et décors vont fournir une impression visuelle mais quand on les analyse séparément c’est justement pour aller plus loin. Or, vous ne faites que citer un beau plan de brume évanescente, je suis sûr que c’est un très beau plan. Ce que je veux dire, c’est qu’à Hollywood, de nos jours, tous les films font preuve d’une beauté visuelle certaine, dés l’instant que le budget le permet, selon des règles de technique et de matériel bien établies et rôdées. Il y a des navets redoutables et soporifiques à la réelle beauté visuelle, elle ne peut pas suffire.
Quant à Colomb, l’homme passionné dans le Scott traité en héros au pire utopiste et mystique, Howard Zinn (entre autres), nous apprend qu’avant d’arriver en Amérique et aux Bahamas, il emprisonna les Indiens Arawak pour les soumettre et en tuer un bon nombre (ou les laisser décéder en captivité) parce qu’il voulait qu’il leur indique des mines d’or inexistantes, tortures et répression en Haïti aussi. A propos des Arawaks qui approchent les Espagnols avec des cadeaux lors du 1er contact, il écrit « Ils feraient d’excellents domestiques (…) Avec seulement 50 hommes, nous pourrions les soumettre tous et leur faire faire tout ce que nous voulons » et j’en passe, lisez « L’Histoire populaire des Etats-Unis », le vrai film sur Colomb reste à faire, et sur Napoléon aussi! Ce 1492 m’avait toujours semblé dés le départ une entreprise de fumisterie, une des inspirations principales de Hollywood dans les gros budgets, est bien de glorifier le rêve d’un individu passionné à la volonté de fer (certes, c’est pas nouveau), producteurs et scénaristes éliminant tout ce qui traîne autour qui pourrait être politically fucking incorrect! En fait, je ne comprends absolument pas pourquoi R Scott est parti s’embarquer dans cette caravelle!
On peut toujours trouver pire, je pense même quand on pense l’avoir rencontré.
La musique de Vangelis, parlons en, était déjà emphatique et datée lors de la sortie du film en 1992 (film « officiel » de la commémoration).
Les décors, pourquoi pas? Mais bon sont-ils utilisés intelligemment ou R Scott se contente t’il de poser ses personnages dedans?
La photo est très inégale: quelques moments réussis ( des images de pluie dans la jungle,peut-être qqs plans de pérégrinations) ne masquent pas l’esthétique carte postale too much de l’ensemble du film ( justement l’arrivée vers le Nouveau monde à comparer avec l’ouverture magistrale du film homonyme de Malick, les couchers de soleil jaunâtres, les brumes incohérentes dans le montage).
Quant au casting, Depardieu commençait à mal tourner et livre une prestation au marteau piqueur peut-être parce qu’il n’est tout simplement pas dirigé.S weaver ou A Assante font des apparitions en guest star comme cela se fait dans les coprod de type pudding.T Karyo réussit un petit rôle.
Je maintiens que Scott a rarement fait pire si ce n’est dans GIJane et son kingdom of heaven même si très inégal est mieux écrit, mieux joué (E Norton malgré son masque, J Irons,E Green,etc…), mieux photographié ( plus d’homogénéité malgré une colorimétrie plus diversifiée), mieux montée ( l’ellipse sur le massacre des croisés est un vrai choix artistique) et doté d’u souffle lyrique qui tient la route.
Ceci dit, à mon humble avis Scott n’a toujours pas égalé ses deux chefs d’oeuvre Alien et Blade runner voire son admirable Duellistes dans la suite de sa carrière…
A M.B. : 1492 : CHRISTOPHE COLOMB n’est justement pas une production hollywoodienne. Ce sont les français Rose Boch avec son scénario et Alain Goldman pour les pépètes qui ont approché Ridley Scott qui était passionné de longue date de Colomb. A l’arrivée c’est une coprod Franco-hispano-anglaise, les espagnols ayant fourni notamment les reproductions des trois caravelles par l’entremise de son Ministère de la culture pour le 500ème anniversaire… Je ne connais pas le film de John Glen, qui eut moins de succès, malgré un scénario de Mario Puzo et Brando à l’affiche… mais bon, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’avec un bon matériel de base, Scott aurait fait de l’excellent travail, et en se passant de cette musique de merde cela va de soit. Mais là, il est seul à incriminer, puisque c’est lui qui a tenu à retravailler avec Vangelis.
à Sullivan: ok, collègue! mais c’est quand même une production dans l’esprit des gros machins US, avec individualisme héroïque exalté, ceci dit j’ai été trop vite, mais je généralisais sur le mainstream US.
A propos de mainstream, je viens de voir FLIGHT, ben ça c’est du cinoche, Zemeckis n’est pas que le faiseur de ce navet insupportable et hystérique de ROGER RABBIT et des 3 RETOUR VERS LE FUTUR, alors (dans lequel -enfin dans le 2 je crois- seul un gag grandissime surnageait ressuscitant Jimi Hendrix à l’époque de Chuck Berry devant un public scié!). A cause de ce quatuor désespérant, je n’avais jamais été voir ni SEUL AU MONDE ni FORREST GUMP quant auxquels je flairais l’enfumage en douceur! Me fourvoyai-je? Eclairez-moi, cher collègue! Quant à Denzell Washington, le nouveau Gary Cooper c’est lui. Harrison Ford aurait été le nouveau Cary Grant mais décidément trop paresseux, celui-là, moins que DeNiro mais paresseux quand même.
PS:
euh, par contre… Léa Seydoux pas bonne actrice, vous êtes sûr??? Damn! vous êtes dur.
A Martin Brady
D’accord pour LEA SEYDOUX (voir L’ENFANT D’EN HAUT, GRAND CENTRAL, choix audacieux). Et Zemeckis est un realisateur très intéressant de SEUL AU MONDE À FLIGHT. Et je suis loins de détester Roger Rabbit
Même sans la musique assez atroce de Vangelis, je crois que le film resterait terriblement mauvais.
Les contributions de Vangelis au cinéma sont assez grossières en dehors peut-être de la très belle partition pour Blade runner.
Même impression de dégoulinades de synthé face à Moroder, rappelez vous Midnight express, Cat people version Schrader, la version teintée et raccourcie de Métropolis voire le pourtant passionnant Scarface de De Palma.
Le son des 80′ est parfois une épreuve pour l’oreille…
« ressuscitant Jimi Hendrix » à peine né? oui enfin, c’est dimanche hein? cool.
à Bertrand: pas d’accord sur ROGER RABBIT, j’ai trouvé ce film hystérique, énervé et bruyant et l’idée de mélanger « toons » et humains complètement stupide, ça ne fonctionne jamais (ceci dit, ça a fonctionné avec des millions de gens, alors mon avis…): cf le duo de Gene Kelly avec Bunny je crois dans ANCHORS AWEIGH ou un autre avec Astaire et qui donc? C’est mon côté militaire: pas de bordel! les toons d’un côté les vrais hommes de l’autre! Trrriiiittt!!! mais c’est pas grave c’est bien plus rigolo de parler des films qu’on aime que de ceux qu’on aime pas, FLIGHT est vraiment convaincant, je vais me reporter dans un départ vers le passé sur SEUL AU MONDE et FORREST GUMP (aïe! là je crains le pire…), merci.
(euh… BEOWULF aussi? maman au-secours!)
Je suis donc visiblement un des seuls à avoir aimé ce film, j’étais enfant lorsque je l’ai découvert et donc peut être pas très objectif. C’est évident que le scénario a été « romancé » c’est du cinéma, pas du documentaire, Ridley Scott le dit lui même. Le scénario mauvais, OK c’est ce que je soulignais en parlant du fin à l’américaine et du début plus européen ce qui donne l’impression que la fin n’est pas celle du film que l’on à découvert au départ, les longueurs OK, c’est vrai qu’il y en a, en revanche selon moi, pas la peine de détailler les plans pour le juger bien filmé dans sa globalité, les différences de qualités entre les plans, personnellement, je ne les ai pas remarqué,
mon oeil n’est peut être pas encore assez cultivé pour ça,
en tout cas lorsque je vais le revisionner, je penserai à vos commentaire que je trouve enrichissants, comme les autres de ce blog que j’ai plaisir à lire
BEOWULF, je crois que j’ai confondu à cause du film avec Christophe Lambert (signé Graham Baker, celui-là), mille excuses.
à Julien: en tout cas, votre galerie de dessins mérite d’aller y faire un tour, bravo!
A Martin-Brady:
Pour SEUL AU MONDE, je parie avec vous :
Quoique vous pensiez du scénario, vous aimerez la musique, jusqu’au fait qu’il n’y en a pas pendant la majeure partie du film…Tenu ?
QUOI QUE que vous pensiez…bien sûr.
à Minette Pascal: tenu, je le verrai la semaine prochaine. Et FORREST GUMP?
A Martin-Brady,
merci beaucoup, les encouragements ça fait toujours plaisir
A Martin-Brady:
FORREST GUMP, je ne l’ai vu qu’une fois, je n’ai pas su quoi en penser et, pour l’instant, pas d’envie urgente de le revoir.
Que valent LES ASSOCIES et LAME DE FOND ?
….de Ridley Scott, aurais-je du préciser..
à Minette Pascal: SEUL AU MONDE vu! Je comprends, j’ai aimé la musique!
Monsieur Tavernier,
Je n’ai pas eu l’occasion de voir encore le « Rembrandt » de Korda. Je connais celui de Charles Matton, très beau mais qui ne m’a guère convaincu.
On pourrait surtout conseiller le splendide « Rembrandt fecit 1665 » de Stelling. Le réalisateur ne s’attache pas à l’anecdotique, il y a très peu de dialogues. Dans ce film, lumière et ténèbres se conjuguent pour brosser de façon quasi documentaire le portrait d’un homme génial et blessé.
A voir ABSOLUMENT !
GILLES LUCAS
Loin des courses automobiles ou des péplums d’antan j’ai revu avec un réel plaisir »Barbe noire,pirate des mers »réalisé par un vieux routier Raoul Walsh.Robert Newton qui incarne le méchant barbe noire s’en donne à coeur joie.Les scènes de piraterie et d’abordage sont bien réglés ainsi que les duels à l’épée.Je me demande si ce film est sorti en technicolor à l’époque ou est ce une vulgaire colorisation.Alors que vient de sortir sur les écrans »12 years in slave »de Steve mac queen,il me tarde de découvrir un classique de Walsh »Band of angels »qui évoque l’esclavagisme du sud des Etats-unis.Comme le remarque Jean Tulard on ne s’ennuit jamais dans les films de Walsh mais il n’a pas hélas réalisé que des chefs d’oeuvre.
Seconde collaboration entre Henri Decoin et Louis Jouvet »Entre 11 heures et minuit »est un bon polar matiné de fantastique et de mystère.Comme le précise Didier Decoin,à l’époque Louis Jouvet était déjà malade sur le tournage.On remarque le teint blafard et les traits tirés du comédien qui disparut en 1951.Henri Decoin aimait à imiter les personnages qu’il apréciait dans la vie comme Jouvet ou d’autres.On peut remarquer également que le metteur en scène changeait fréquemment de lettre pour son prénom.Henri Decoin avait-il une double personnalité parcequ’il vient d’un milieu pauvre.Il a connu la faim et été obliger d’attraper des grillons et des sauterelles qu’il faisait cuire dans une boite de conserve.Il n’a jamais oublier dans sa filmographie ces moments douloureux qui transparaissent dans la noirceur et la psychologie des personnages.Pour revenir au film cité évidemment on pense à « Copie conforme » de Jean Dréville qui abordait aussi la ressemblance physique d’étres pourtant differents.Je recherche en vain le roman de Claude Luxel dont est adapté le film: »Le sosie de la morgue ».
A Rouxel
Le film démarre bien mais le postulat n’est pas très intéressant. Les histoires de sosies, cela tourne souvent court
Ces histoires de sosies me font penser au film « Le prestige » de Christopher Nolan, mais en vous disant cela, je révèle malheureusement une partie du dénouement du film, si vous ne l’avez pas encore vu, je vous le conseille vivement.
A Julien
Je l’ai vu et assez aimé. Plus que les Batman
Sur un scénario et des dialogues de Jean Aurenche et Henri Jeanson »Vive Henri IV,vive l’amour »reste une fresque historique légère et sans saveur malgré un casting étonnant.La mise en scène d’Autant-Lara est d’une faiblesse consternante,les mouvements de camera sont d’une lourdeur et d’une poussivité maladive.Heureusement que Bernard Blier et Francis Blanche dans le role d’un moine sauvent quelques plans,en revanche Pierre Brasseur cabotine de plus belle,Jean Sorel joue les jeunes-premiers(on dirait Robert Wagner dans »Prince Vaillant)Robert Dalban campe un laquais quand à Vittorio de Sica et Mélina Mercouri ils jouent les faire-valoir de ce film que l’on doit très vite oublié dans un coin.
Rouxel
Dans mes souvenirs Jeanson avait refusé de signer le film (et Aurenche aussi je crois) car Lara avait tout réécrit avec sa femme et Jeanson trouvait le résultat nul, jugeant le cinéaste assez idiot et prétentieux. Cela avait été une brouille sévère. Aurenche est très critique du film que j’avais trouvé moche et nul
Les amoureux sont seuls au monde est une comédie mélo-dramatique d’Henri Decoin et fait partie des bons films d’après guerre.Le scénario,l’adaptation et les dialogues sont d’Henri Jeanson et donne à l’ensemble un film plein de tendresse et de mélancolie.Louis Jouvet toujours au sommet de son art se met à pousser la chansonnette;Lors d’une scène dans un cinéma qui projette un western américain,il déclame: »Les films doublés perdent la moitié de leurs interet »!!!!Au générique on retrouve Renée Devillers,Fernand René,Annette Poivre et les jeunes et délicieuses Brigitte Auber et Dany Robin.
A Rouxel,
c’est un film que Decoin et Jeanson aimaient beaucoup
à ballantrae: Tony Scott a quelques nanars à son actif c’est vrai mais j’aime bien True Romance, Déjà Vu, Man on Fire, Spy Game, Crimson Tide, Enemy of the state et même Unstoppable son dernier opus. C’est le cinéaste de studio par excellence, qui savait faire de bons films d’action avec des stars, avec un goût pour l’expérimentation formelle ( pas toujours heureux, cf l’insupportable Domino ) mais qui n’a selon moi pas toujours été reconnu comme il se devait, spécialement en France où on le met dans le même panier que l’immonde Michael Bay.
L’atmosphère oppressante de Mexico a rarement été aussi bien rendue que dans Man on Fire, dont le style a sûrement influencé certains cinéastes plus prisés ( Oliver Stone notamment, dans Savages.
A Laurent Vachaud
D’accord pour TRUE ROMANCE, ENNEMY OF THE STATE, CRIMSON TIDE mais DEJA VU la je cale
Déjà vu est pourtant dans mon souvenir un original thriller fantastique avec une étonnante scène de poursuite en voiture dans deux temporalités différentes, qui m’avait marqué.
DÉJA-VU proposait dans la forme quelque-chose qui s’opposait complètement à son titre. C’est un thriller effectivement extrêmement original, qui fonctionne très bien. Rares sont les films traitant du spatio-temporel avec une telle maestria. Et Denzel est au top, comme d’hab. En parlant de spatio-temporel, il faut revoir et revoir le chef-d’oeuvre de Rian Johnson, LOOPER. Et dans liste des récents films de ce genre, j’ai déjà vu à trois reprises le second film du fils de David Bowie, Duncan Jones, SOURCE CODE, avec un Jake Gyllenhaal énorme. Cet acteur, devient de film en film, un des tous meilleurs acteurs de sa génération (nés au début des années 80). Quant à Duncan Jones, son premier film MOON est une vraie merveille de SF. Un réalisateur à suivre, en espérant que les sirènes d’Hollywood ne vont pas nous le bousiller.
Je dois avouer que ni Savages ni Man on fire ne m’ont convaincu donc l’affiliation est une mauvaise idée pour stone.
TScott n’est pas nul à la manière d’un michael Bay mais est-il vraiment meilleur qu’un Ron Howard?Peut-être à peine…
Mais Ron Howard n’est pas du tout un mauvais réalisateur. Visionnez son RUSH, vous m’en direz des nouvelles…
A Sullivan
Entièrement d’accord. Je parlerai longuement de RUSH dans une prochaine chronique. C’est un fort bon film. A BEAUTIFUL MIND, APOLLO 13 n’étaient pas dépourvus de qualités tout comme NIXON AND FROST
Ron Howard, un bon réalisateur???Un gentil faiseur protéiforme dénué de style et de vraies idées.Au mieux , il fait des récits solides et classiques (Apollo 13, un homme d’exception) au pire il commet des films un peu lourds et incohérents (Horizons lointains, Backdraft, Les disparues-western pénible malgré un beau sujet et les présences de TLJones et C Blanchett), asthmatiques et languissants (Willow,Da Vinci code), gentillets ds les tentatives humoristiques (Cocoon, Splash).
S’il est un cinéaste dépourvu de talent identifiable, c’est bien ce yes man.Au moins T Scott a un style certes boursouflé mais un style.
Je veux bien réévaluer parfois mon appréciation mais son cas
me semble désespéré et difficilement réévaluable.Après ce n’est jamais au cinéma que je vois ses films et en plus son dernier film est consacré aux courses d’auto, sujet pénible par excellence:ni Frankenheimer ni Hawks n’avaient réussi leur coup et T Scott ou R Harlin m’avaient infligé des moments bien longuets.Les vrais films de course automobiles ce sont les polars (Bullit, French connection,To live and die in La, Drive) ou les road movies (Two lane blacktop, Point limite zéro, duel).
A Ballantrae
Une certaine manière dans les sujets qu’il sent (sa palette est cernable : un réalisme précis en demi teinte sans lyrisme – sentiment qu’il ne maitrise jamais – sur un milieu social connu d’Howard) de diriger les acteurs, de les mettre à l’aise, un certain flair pour recréer une époque proche. Mais il rate tout ce qui sort de ce périmètre et DA VINCI Code , sujet insauvable, doit en faire partie
J’ai gardé de bons souvenirs d’adolescence sur »Willow »et meme »Cocoon »sortie dans la décennie 80.Il avait un sens féerique sur »Willow »avec un coté fantaisiste réel.
Howard navigue entre le commercial banal et le commercial séduisant. Dés qu’on a envie de dire que c’est un cinéaste attrayant et même jouissif (APOLLO 13) il nous balance DA VINCI CODE ou avant ça BACKDRAFT qui contiennent des moments vraiment trop clin d’oeil au public (l’humour de canulars des pompiers, quelle belle famille sympa et soudée… quand ils s’abstiennent de truander l’état en feignant des traumatismes!). Il ne contrôle pas du tout DA VINCI dramatiquement, il n’arrive pas à faire passer la trahison du vieil ami de Hanks, incrédible, (et la façon dont ils échappent à la police quels crétins ces policiers!) et Tautou se ballade dans le film lunaire, à peine dirigée elle mérite mieux! Le gag de mimer de marcher sur l’eau à la fin ridicule… Un moment le côté « jeu de piste scout pour adulte tintin » passe bien et puis… on en finit à perdre tout à fait l’intérêt de savoir le fin mot de tout ça. FROST/NIXON est vraiment bien? mais je m’aperçois que j’ai pas vu trop de films de Howard finalement…
A Martin Brady
Que Howard soit un cinéaste très inégal, c’est évident. Mais il a un certain talent qu’il canalise ou utilise mal, qu’il dévoie. Il s’attaque à des sujets avec lesquels il n’a pas de véritable empathie (the Missing, western mal écrit où il n’écouta jamais Tommy Lee Jones qui réécrivit des séquences qui ne furent pas gardés. Howard consacre dix fois trop de temps aux ravisseurs qui n’ont que peu d’intérêt)Mais plusieurs de ses films démontrent une véritable habileté, une legereté de touche. Jean Pierre Coursodon m’en avait signalé deux ou trois dont FROST NIXON. Et RUSH est de loin le meilleur film que j’ai vu sur les courses automobiles
A Bertrand ,
Que savez vous du nouveau projet de T Lee Jones dont l’affiche trône fièrement sur la devanture de la cité du cinéma de Besson où j’ai dû aller traîner mes guêtres pour voir l’expo Star wars (pas mal pour les fans absolus…)?
J’espère qu’il n’a rein perdu de l’acuité de Trois enterrements et que ce nouveau « western » ( tout indique que c’en est un) permettra à TLJ de mener à terme l’adaptation du roman génial de Carson Mac Carthy Méridien de sang ( je n’en démords pas: il serait un cinéaste adapté pour la démesure d’une telle oeuvre…qu’attend son nouveau pote Besson pour le financer? Pour une fois, il produirait un vrai film avec tout son fric gagné un peu honteusement?).
Je réinsiste Bertrand sur l’actu de T L Jones: avez vous eu le privilège de voir le film ou des rushes de son nouveau film?
A Ballantrae
Non, j’en ai des échos par Marco Beltrami et j’ai hate de le voir.
Ron Howard est un cineaste qui s’est bonifié meme si sesrealisations sont souvent classiques et sans reelles prises de risque. Signalons quand même Les disparues, etonnant western avec Cate Blanchett et Tommy Lee Jones, qui m’avait captivé. J’ai également beaucoup apprécié son dernier film Rush, sur le duel Hunt-Lauda, qui est aussi une merveilleuse recréation des années 70. Interessant justement de le comparer au film de course de voitures réalisé par Tony Scott, Jours de tonnerre, dont on ne peut pas garder grand chose meme si on aime Cruise, Kidman ou Robert Duvall, la faute à un scenario d’une grande vacuité pourtant signé Bob Towne. Si Howard a connu de vraies reussites ( Cocoon, Apollo 13, Frost/Nixon ) il a aussi à son actif des nanars difficilement defendables ( Grand theft auto, DaVinci Code, Angels and Demons, De lombre à la lumiere, Splash, Willow, Horizons lointains ) et de vrais échecs sur des sujets passionnants ( un homme d’exception, le journal ). Il eut en 2007 le projet assez curieux de realiser un remake du Caché de Haneke qu’il semble avoir heureusement abandonné. Je préfère neanmoins Tony Scott personnellement à Ron Howard dont l’oeuvre estimable donne trop rarement loccasion de senthousiasmer. Man on Fire, Deja Vu, True Romance, Enemy of the state sont des films ue je revois avec plaisir. Je ne peux pas en dire autant des meilleurs films de Ron.
A Laurent Vachaud
Je pense que les deux cinéastes n’ont aucun point en commun ni la sensibilité, ni les qualités et les défauts, sinon d’avoir réussi certains film (de manière très différente pour les deux) et raté d’autres
à Bertrand Tavernier: merci, ce FROST/NIXON m’intrigue il est quasiment commandé… quant à T Scott, je l’avais classé dans les sans espoirs (ah! ce DOMINO quelle horreur!).
A MB : FROST/NIXON dispense un très bon suspens (des scènes en suspension, comme sur un fil…), Frank Langella et Michael Sheen sont excellents. Le film m’a donné envie de revoir NETWORK, c’est vous dire !
à Sullivan: je vais commander les deux du coup! NETWORK est trop loin dans ma mémoire…
à Bertrand Tavernier
Je parle de Tony Scott et Ron Howard en tant que cinéastes de commandes, réalisateurs de projets taillés sur mesure pour des stars. Tony Scott aurait pu faireThe DaVinci Code ou Angels and Demons, Ransom, Apollo 13 et Backdraft; de même Howard aurait pu mettre en scène Crimson Tide, Enemy of the state ou SpyGame.
J’en profite pour signaler une autre réussite mineure de Tony Scott, The Last Boy Scout, écrit par Shane Black, et qui surprend par son mélange de noir et de comédie décontractée ( je ne connaissais pas le film et l’ai découvert récemment ).
D’accord avec tout le monde sur Frost/Nixon, vraiment l’un des meilleurs films d’Howard avec The Missing ( Les disparues ) et Rush. Frank Langella et Michael Sheen y sont éblouissants.
A Martin-Brady: vous me donnerez vos verdicts
Monsieur Tavernier,
J’ai entendu parlé de votre condamnation pour « outrage à magistrat ». Cela m’a navré, un peu par sympathie pour vous, et beaucoup par ce que ce jugement dit de l’état de la justice dans mon pays. Une justice aussi débile que corporatiste.
bonne année.
à revoir LES INCONNUS DANS LA VILLE chez Carlotta, j’ai été frappé par qqch que je n’avais jamais remarqué et que N Saada signale justement dans le bonus (avec douceur et conviction tranquille, ça mérite d’être signalé dans le paysage bonusien français), ce sont tous les plans de paysage ou généraux dans lesquels les personnages et encore moins l’intrigue interviennent, des plans du cadre dans lequel l’histoire se passe et que Saada rattache à E Hopper ou la peinture urbaine tel ce plan dans lequel S McNally se tient près de la voiture de Mature adossé au mur, quand l’épouse vient lui demander s’il a vu son mari. Très juste! je suppose que j’attendais trop de l’intrigue policière de la part d’un film policier! Dans tous ces plans où cadre scope et couleurs donc éclairages sont très importants, je trouve que le DeLuxe est quand même un procédé qui fait trop de contraste! Les couleurs vous sautent à la gorge! Procédé pour film d’horreur, plutôt? Bon, ça plombe pas le film du tout, c’est juste surprenant… C’est marrant d’avoir donné à Borgnine un rôle de non violent dans un polar, ça a dû le changer!
Dans son autobio, Fleischer dit qu’on devait lui confier BAD DAY AT BLACK ROCK, Sturges a dû le savoir et ça a dû l’influencer en bien, comme chacun sait le scope est à l’honneur dans les deux films.
Oeuvre inédite sortie recemment en dvd »Jusque mort s’en suive »est une pure merveille réalisé par Marc Allegret en Angleterre.Ici aussi on retrouve un amour impossible entre un employé d’un haras joué par Stewart Granger et la belle patronne du domaine qui est mariée à un homme veule et méchant.Comme l’écrit justement Tulard « Blanche Fury »est surement son meilleur film d’après guerre car la suite de sa carrière n’est pas reluisante et manque totalement de panache et de virtuosité dans la mise en scène.Le film vaut le détour pour la direction d’acteurs mais surtout pour le soin apporté à la reconstition et aux nombreux décors.Un bon point également pour la photographie et la partition musicale qui est d’une force incroyable.
Je me joins à Rouxel pour conseiller vivement JUSQU’A CE QUE MORT S’ENSUIVE (BLANCHE FURY)(1947) de Marc Allégret, visionné récemment et sorti en dvd chez Elephant Films. Malgré un générique assez laid (enfin, je trouve…), on assiste à un superbe mélodrame gothique adapté d’un roman de Joseph Shearing. Le film a semble t-il été restauré d’après les meilleurs éléments disponibles et c’est un plaisir de découvrir Stewart Granger avant sa période hollywoodienne et la jolie Valerie Hobson. L’utilisation de la couleur et des décors naturels est magistrale et l’ensemble anticipe un peu sur la période Hammer (comme le signale fort à propos Jean-Pierre Dionnet).
Dans la même collection, je n’ai par contre pas accroché au ANNA KARENINE (1948) de Duvivier où l’on cherche en vain la patte du réalisateur dans une mise en scène sans réelle inspiration, ce qui en fait un film difficilement visible aujourd’hui et bien long…
Tout comme Damien Doussin, je me joins à Rouxel pour vous exhorter à découvrir BLANCHE FURY, un petit bijou qu’on se félicite de connaître. Comme le dit Rouxel, la partition signée Clifton Parker, est d’une palette très intense et variée. On tient là un grand compositeur. Ceux qui ont encore la musique de CURSE OF THE DEMON dans l’oreille savent de quoi je cause, et devraient, s’ils ne connaissent pas BLANCHE FURY, se ruer dessus.
To Bertrand Tavernier, Would you or any of the other bloggeurs on this site happen to know the correct aspect ratio of Risi’s IL SORPASSO? Criterion, the premiere American DVD/BR label, has announced that they will release this essential title on April 29, 2014, but with an aspect ratio of 1:37 to 1. Both of the French DVD releases that I have of THE EASY LIFE are 1:85 to 1, which matches the ar on the IMDB. My prehistoric American VHS is slightly matted at top and bottom and would have been ruined in the standard 1953 Philco TV frame. I’m delighted that Criterion has finally recognized Risi but why this discrepancy? And why has Bellocchio’s CHINA IS NEAR never been released on ANY video format in the U.S.? And why aren’t Bertrand Tavernier or John Simon among the commentators on the Criterion disc? And why did I spell UNTOUCHABLES with two « o »s in my last post?
Here is the answer I got from Criterion : Mistake is on our website. The edition is 1.85. Thanks for catching that. I hope you are well and enjoying the new year.
All the best,
Peter Becker
To Bertrand Tavernier: Many thanks to you and Mr. Becker.
And I’d also like to thank the IMAGE box set of the NAKED CITY TV series for resurrecting the New York City of more than half a century ago. The location work, especially in the first season, is remarkable, ranging from Sutton Place to Greenwich Village to Fire Island to Penn Station, frequently in bitterly cold, dirty-snowed, winter weather (something like that in THE FRENCH CONNECTION on a really bad day). The various guest not yet stars include Walter Matthau, Robert Duvall, Dennis Hopper, Peter Falk, Rip Torn doing a psycho number that compares with his work in PAYDAY and which pairs him with a pre PRETTY POISON Tuesday Weld. And then there’s the episode with a very young Robert Redford as the head of a quartet of Nazis who go around murdering derelicts. Region One, no subtitles, 138 episodes, running in total over a hundred hours.
Il est indéniable comme le souligne Jean pierre Dionnet,Julien Duvivier est surement le plus grand cinéaste français.Personnellement je rajouterais,Carné,Grémillon,Renoir,Daquin et meme Autan-larra.Exilé aux Etats-unis comme plusieurs réalisateurs français ou étranger Julien Duvivier réalise »Lydia »en 1941,film produit par Alexandre Korda sur un scénario de Bob Hecht.Cette oeuvre est resté inédite en France mais vient de sortir en dvd dans une copie restaurée.On va suivre une femme qui va consacrer sa vie aux autres.Elle va se pencher sur son passé emplit de souvenirs,d’amours ratées et de remords.Merle Oberon compose une femme prise dans la tourmente avec un naturel confondant.On a souvent reprocher à Duvivier la noirceur de ses personnages hantés par la mort,les échecs et les épreuves de la vie,pourtant dans »Lydia »on découvre des scènes d’amour,de joie et meme de l’humour.Les décors,costumes sont à la hauteur de la mise en scène qui sont juste avec des contre-plongées superbes sur le plan visuel.Un film à voir d’urgence.
A Rouxel
ET BECKER ? et Ophuls, plus que Daquin. Cela dit vous donnez envie de revoir LYDIA dont je garde un assez bon souvenir malgré de grosses conventions. Et il y a d’autres Duvivier qui ont des moments d’espoirs
en ce qui concerne Daquin, à part la DAME EN NOIR et la FOIRE AUX CANCRES seuls titres en dvd, comment le juger? Il y a des vhs oui… A quand l’irrésistible NOUS LES GOSSES?
A Martin Brady
Il y avait quelques scènes fortes dans MAITRE APRÈS DIEU malgré le cabotinage de Braseur, une certaine audace dans le POINT DU JOUR film qui épousait la politique du PC envers les mineurs mais qui décrit même si c’est de manière idéologique un monde du travail trop ignoré, LES CHARDONS DU BARAGAN d’après Panait Istrati et surtout ce qui est pour moi son meilleur film LE VOYAGEUR DE LA TOUSSAINT, scénario de Marcel Aymé d’après Simenon. J’ai un bon souvenir de MADAME ET LE MORT, un mauvais de BEL AMI, très raide et des ARRIVISTES sans parler de PREMIER DE CORDÉE
Merci Bertrand, mais Pathé nous doit une restau de NOUS LES GOSSES! (oui, je sais je suis un peu obsessionnel…). J’ai jamais autant ri et chialé à voir un film! Tordant émouvant et tout ça.
Depuis une quarantaine d’années René Féret oeuvre dans son coin sans faire de vagues médiatiques.Il s’est toujours entouré de comédiens fidèles à son esprit libre(Jean françois Stevenin,Valerie Stroh,Jacques Bonnafé,Robin Renucci…).Dans tous ses films René Féret nous dépeint des grands moments d’espoir(la naissance,la communion,le mariage ou les anniversaires)mais aussi des moments teintés de desespoir(séparation,divorce,deuil d’etres chers ou accidents de la vie).Dans Madame Solario son dernier film en date,il nous conte la vie d’une belle veuve dans le milieu aristocratique du siècle dernier.Il arrive à capter les émotions et les sentiments de personnages à travers une fine reconstitution historique sur des fonds clair-obscur qui enjolive les lumières naturelles et mettent en valeur les costumes,les maquillages discrets et les perruques farinées.Si vous pouvez découvrir ses films anterieurs(Les frères Gravet,Rue du retrait ou meme Fernand qui nous entraine dans les mésenventures d’un homme naif au milieu d’une bande de voyous.Je terminerais en citant « Le mystère Alexina »qui revient sur le cas d’Herculine Barbin qui était hermaphrodite et dont Michel Foucault à tiré un livre.La prestation de Philippe Vuillemin est prodigieuse dans le jeu et le naturel.
Pour ce qui est des films de Fleischer difficiles à trouver, qqn a t’il entendu parler d’une possibilité de sortie de Mandingo? Je pensais qu’à la faveur du succès de Django unchained il serait plus cité et promu.
Mandingo: ce film est sorti en 2010 en dvd et br américains, mais Dvdebeaver n’est pas trop enthousiaste sur la qualité, sans la qualifier de nulle (cf cop d’ecs du br):
http://www.dvdbeaver.com/film3/blu-ray_reviews52/mandingo_blu-ray.htm
(ils ne parlent pas du dvd sorti en même temps, le br est region free).
L’émission Nanarland sur Allociné s’arrête, c’était l’une des rares bonnes raisons d’aller sur ce site. Le site Nanarland est toujours là. On peut toujours aller télécharger légalement ou voir en ligne les 90 émissions, l’une des plus rigolotes sur la légitime défense, ne loupez pas l’extrait en trop:
http://www.allocine.fr/video/video-19472964/
Bonne année à Bertrand Tavernier et à tous les blogueurs!
A Martin Brady,
Je suis triste que « Nanarland » s’arrête : cette web-émission était tout simplement hilarante (une fois,un copain a failli avoir un malaise tellement il riait!)et l’animateur, Fabien Gardon, sympa comme tout. Si d’aucuns ont l’humeur en berne, faîtes-y un tour : les « oeuvres » présentées flirtent avec l’au delà de la nullité. On touche à quelque chose d’indicible (les films de Neil Breen !!!). De temps à autre, on tombe sur un truc connu, voire, vu à sa sortie (FLASH GORDON, de Mike Hodges, produit par Dino de Laurentiis pour 40 Millions de dollars tout de même !). Le tout dernier épisode est presque émouvant avec son côté « dernière parade » avant l’extinction.
Donc, 90 émissions assez étonnantes même si, question rigolométrie, la nullité a ses hauts et ses bas de gammes.
A Angel: tout à fait d’accord pour la dernière phrase, s’agirait de pas tomber non plus dans le culte de la nullité! Souvent, d’ailleurs les extraits sont marrants mais se farcir les films en entier… D’accord avec vous aussi sur Fabien Gardon, parfait, et j’y ajoute Séverine Amato, la voix off féminine absolument irrésistible, qui refuse de se dévoiler dans la finale en précisant « qu’une voix off doit rester une voix off », j’ai trouvé ça poétique!
à Bertrand Tavernier: vous qui avec Coursodon, nous avez bien fait rigoler avec votre texte sur Wood Jr dans 50 Ans, j’espère que vous avez vu l’émission qui lui est consacrée…
à AA: j’ai revu le Grisbi: en fait, c’est jamais précisé si c’est du foie gras (ni même des rillettes, d’ailleurs), j’ai honte… bonne année quand même.
A Martin Brady
N’ayez pas honte, JCF nous avait départagés avec prestance!
Dans le cadre des raretés,la cinémathèque de Toulouse programme un film hallucinant sortie en 1980 avec Sim.Son titre « Touchez pas à mon biniou »!
A Rouxel
Ça doit pas être piqué des hannetons
Merci de rappeler les films de Lumet, pile au moment où je viens de revoir Q&A, même si le film se délite dans sa 2ème partie… C’est toujours jouissif de voir se mettre en place une scène comme celle de la confrontation entre juge, flics, avocat et témoins. Une scène de 12′ dans une pièce de 50m², découpé en 75 à 80 plans, tous les endroits où on pouvait mettre une caméra ont étés utilisés! j’ai compté 25 positions (mais je peux me planter: y a t’il des zooms dans le même angle avec la même position… est-ce qu’on pratique encore le zoom?) et pour relancer l’intérêt, dans un 2ème temps, les mouvement de caméra interviennent: des panoramiques qui tournent parfois sur moins de deux mètres très courts très légers… Avec Lumet, pas besoin d’être en plein air pour bouger la caméra… Jouissif, jubilatoire, en voyant ça on pense pas aux films de Godard (ce n’est pas anti-Godard ce que je dis, chacun sa conception du cinéma).
Génie du travail avec les acteurs: Lumet privilégie les répétitions autour d’une table avant de tourner, sans doute est-ce le secret pour obtenir un moment aussi précieux que ce plan de cinq secondes avec le regard de Luis Guzmàn sur Nick Nolte faisant sa déposition officielle auprès du juge et des collègues flics (la deuxième. la 1ère était l’officieuse autour de la machine à café avec quasiment le même public) qu’il tient à séduire pour entretenir son image de grand flic sympa et innocent. Ce regard signifie clairement « cause toujours, je marche pas dans ton numéro », alors que le co-équipier de Guzman joué par Charles Dutton, rit de bon coeur aux plaisanteries de Nolte… ainsi dés le début, l’opposition est annoncée entre les deux copains, l’un qui sera critique envers Nolte et l’autre qui refusera qu’on le remette en question. Une autre fois, Guzman encore, acteur génial qui aura balayé tout ce qu’il y a d’intéressant dans le cinéma américain depuis les 90 (Soderbergh entre autres, et à la tv) confronté à Nolte qui le menace parce qu’il a vu que le juge et lui cherchent à l’impliquer, signale sa crainte en serrant en tremblant la main de son petit garçon, ça dure deux secondes encore, avec telle ou telle vedette ce serait devenu un truc qu’on aurait filmé durant une minute, mais Lumet ne veut pas insister.
Je ne me lasse pas de revoir les films de ce type dont régulièrement, tel ou tel imbécile averti vous dira que c’est un « habile faiseur » ou un truc du style. Mais on ne revoit pas tant que ça les films d’un habile faiseur? Et tt le monde l’a dit mais 7H58 est un chef d’oeuvre.
Passionné par l’histoire des sociétés secrètes je suis tombé sur un article concernant les Skull and bones, confrérie créée en 1832 par des étudiants de l’université de Yale. Leur projet : grosso modo la domination du monde. Depuis sa création ce groupe s’est infiltré dans à peu près tous les secteurs de la société : la politique, la finance, la culture… Plusieurs de ses membres accédèrent au poste de président des Etats-Unis, dont W. Bush qui en fera l’aveu lors de sa campagne électorale de 1999, en même temps d’ailleurs que John Kerry qui était pourtant son adversaire. Lors de leur rite initiatique les membres des Skulls and bones doivent se soumettre à un tas de pratiques sordides comme se rendre près d’un tombeau qui d’après ceux qui ont enquêté sur le sujet contient des reliques nazis et des objets personnels ayant appartenus à Hitler. Leur emblème est un crâne et une paire de tibias associés au chiffre 322, chiffre qui représente une date anniversaire bien particulière. Sur cette confrérie Rob Cohen a réalisé un film intitulé SKULL AND BONES, hélas d’une inqualifiable nullité.
L’article que je cite se poursuit en faisant l’inventaire non exhaustif du nombre de films dans lesquels on peut repérer le chiffre 322, soit lisible au premier degré, soit codé d’une certaine manière. Par exemple un évènement particulier doit se produire à 2h 23mn. Dans HOLOCAUSTE 2000 d’Alberto de Martino, Kirk Douglas s’aperçoit que ce chiffre lu à l’envers donne le mot Jésus. C’est un exemple parmi bien d’autres.
Tout à fait par hasard après la lecture de cet article, j’ai revu CURSE OF THE DEMON, dans sa version UK que Patrick Brion avait déjà diffusée en 2005. J’ai toujours trouvé ce film absolument stupéfiant, mais là il vient de prendre une dimension supplémentaire. En effet, le chiffre 322 m’a sauté aux yeux alors que je n’y aurais prêté aucune attention sans la lecture préalable de l’article auquel je fais référence. Ca se passe lorsque Dana Andrews va visiter la famille du possédé catatonique et où il entre chez eux en franchissant une porte où il n’y a rien d’écrit. Ce n’est que lorsqu’il en ressort qu’il est surpris par le chiffre 322 apparu sans raison sur la porte mais qui représente un avertissement de plus pour l’empêcher d’aller plus loin. Une deuxième lecture du film m’a permis de repérer de manière presque subliminale le crâne et les tibias des Skull and Bones figurant sur un tableau chez Karswell. J’ai donc acheté l’édition DVD pour savoir ce que le livret m’enseignerait sur le film. Tout s’éclaire en effet lorsqu’on lit page 46 que le scénario fut écrit en sous-main par Cy Enfield… ancien étudiant de l’université de Yale. Il n’y a donc aucune coïncidence, ces repères sont délibérément placés dans le film par Enfield. Au détriment de la production et de Tourneur lui-même ? Ca, nous n’en savons rien.
Toutefois, dans la véritable histoire des Skull and bones, on ne relève pas de relation avec l’Angleterre, mais avec l’Allemagne. En effet la confrérie est le second chapitre d’une autre confrérie créée en Allemagne et qui n’est autre que la confrérie des illuminés de Bavière.
Dans le film, après que Dana Andrews ait lu le chiffre 322 qui l’avertit du danger, il se rend à Stonehenge où il retrouve les mêmes hiéroglyphes que sur le parchemin qu’il a en main. En 1957, le Georgia Guidestones, appelé le Stonehenge américain, n’existait pas encore. Ce monument est en effet une réplique réduite de Stonehenge érigée en Georgie, et dont le commanditaire reste inconnu. Cependant, les enquêteurs ont noté qu’il avait été inauguré le 22 mars 1980, soit le chiffre 322, une fois de plus lié aux Skull and Bones. Les inscriptions qu’on peut lire sur ce monument font d’ailleurs froid dans le dos.
Ainsi, ce film de Tourneur qui m’a toujours fasciné au delà de ce qu’un film fantastique peut avoir de fascinant quand il est réussi, prend une dimension supplémentaire à la lumière de ces nouveaux éléments. Il entremêle désormais son mystère à un mystère bien réel loin d’être révélé complètement.
merci beaucoup pour cet éclairage tout à fait fascinant
À Manux
On peut faire le même genre d’analyse sur les films de Kubrick, spécialement The Shining ( cf. Le délirant documentaire Room 237 ) et Eyes Wide Shut.
PROVIDENCE, le chef d’oeuvre d’Alain Resnais est enfin disponible en DVD » Si vous l’avez acheté ramenez-le avant de le déballer. Le produit souffre en effet d’un défaut de fabrication rédhibitoire qui ne laissera pas votre lecteur indemne. J’en ai ramené deux à la FNAC de Marseille qui les retire de la vente. Faites passer le message car pour l’instant l’éditeur ne semble se rendre compte de rien.
a Manux
Quel est le problème? Vous m’inquiétez.
J’ai déballé la bête, regardé la première demi-heure : pour l’instant, RAS, copie superbe..
Jupiter Films est au jus maintenant !!
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http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?f=11&t=30402
Pareil pour moi, quel est le souci??? Je ne l’ai pas encore visionné, est-ce le cas de toutes les copies?
J’ai rencontré le problème suivant : Le DVD ne tient pas compte du choix des langues ou des chapitres, il change sans arrêt en cours de lecture, passant de l’anglais au français, revenant au début etc, et ce sur 2 DVD consécutifs.
Le vendeur de la Fnac m’a dit que je n’étais pas le seul à ramener l’article.
Si vous n’avez pas rencontré de pblms, nous aurait-on à Marseille expédié une série mal gravée ?
J’ai quand même signalé le problème sur le site de l’éditeur. Il n’y a pratiquement aucune chance pour que ce film soit réédité.
Je n’ai eu aucun soucis avec ma copie. Ne s’agirait-il pas éventuellement d’un souci lié à la génération à laquelle appartient votre lecteur DVD/Blu Ray ?
Comme à Marseille,les magasins FNAC de Toulouse ont vu défiler des personnes qui ont ramener leurs dvd.Effectivement plusieurs lots ont été renvoyés à l’éditeur.Malheureusement le film ne resortira pas dans les mois à venir.
Chers spectateurs,
Il n’y a plus aucun problème sur les DVD. ils sont disponibles à l’achat sur notre site (Editeur) ou sur amazon.fr ou encore dans les librairies, magasins, etc… comme le confirme le dernier commentaire de Cinéphage sur http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?f=11&t=30402&start=75
Un petit message d’amitié et de soutien concernant vos démêlés avec les cris d’orfraie de certains personnages facilement blessés par des propos un peu sortis de leur contexte mais moins scrupuleux envers autrui en d’autres circonstances.
Ne publiez pas forcément ce message s’il doit vous attirer des ennuis ou ajoute à la pénibilité de la situation.
Si Jugez-moi coupable était sympathique mais un peu routinier dans sa facture, 7h58 ce samedi là fait figure de chef d’oeuvre et signifie une sortie de piste admirable, peut-être pas de la même puissance que the dead pour huston mais à l’évidence Lumet y a mis le meilleur de son cinéma.
Je relisais hier votre entretien avec Q Tarantino dans Amis américains où il y allait fort avec Huston ne réussissant quasiment à sauver que ses derniers films.La question des derniers films est particulièrement passionnante mais qd il sont réussis mais je pense qu’il faut les lire comme des films de leur auteur sans avoir en tête à tout prix que c’est le « dernier », le plaisir tout simplement de voir un beau film d’un auteur qui a eu des hauts et des bas.
Lumet a tjs eu de grands talents d’écriture y compris dans ses ratages où on « sent » trop l’écriture, le mot d’auteur: Piège mortel,Garbo talks,Le prêteur sur gages, etc…Ensuite Lumet confirme qu’il a su concevoir une sorte de « comédie humaine » urbaine américaine (note en passant, dommage qu’aucun cinéaste ne s’empare de l’ambition balzacienne au pied de la lettre-personnages récurrents, apparaissant au gré des volumes au premier plan ou à l’arrière plan, généalogies, multiples classes…- ou zolienne-idem que Balzac mais à l’échelle d’une famille sur une périiode donnée, avec une dimension quasi scientifique- sur 5-10 films, ce serait un sacré truc!)qui donne l’impression d’avoir radiographié avec précision la société américaine parallèlement au travail de Wiseman.
Depardon a fort justement parlé de son propre projet photo/docu comme d’un équivalent de l’ambition balzacienne et l’analogie me semble pouvoir être rapportée à qqs cinéastes comme Altman, Lumet,Wiseman aux USA.
Cher Bertrand,
J’ai peut-être été un peu dur envers American ganster mais il m’a donné l’impression désagréable que R Scott cherchait vraiment à phagocyter un trop gd nombre d’éléments vus notamment dans Year of the dragon pour prendre son envol: je pense à la quête obsessionnelle qui met en parallèle le flic et le trafiquant,au moment où le « héros » réorganise à la source le trafic (rappel de la visite de Joey Tai en Asie, en Thailande peut-être), à certains gunfights.
Symétriquement, je vous trouve un brin vachard à l’endroit de king of NY où même le côté foutraque prend des airs d’opéra funèbre tant Ferrara manifeste une nervosité électrique ds sa captation du poids du destin,du mal ds lequel s’enferme le héros.Le travail à la serpe sur le montage, les ambiances hallucinées créées par des éclairages expressionnistes à base de néons, la caractérisation des flics ou de certains voyous convergent pour créer un film un peu malade et visionnaire.
Votre chronique est comme d’habitude un festin abondant et généreux.A très bientôt.
Completement d’accord avec vous.de plus le personnage de russel crow dans american gangster est tres fade.
Meme ressenti que vous sur king of new york,mais je pense que c ‘est l’interpretation de christopher walken(brillante) qui amene son personnage dans la demesure.
American Gangster, brillamment écrit par Steven Zaillian a aussi les défauts de ses qualités. Pour rédiger son script, Zaillian écrivit un premier draft entièrement du point de vue du personnage de Denzel Washington et un autre du point de vue du flic incarné par Russell Crowe. Il concocta la mouture finale en mélangeant les deux, d’où le côté montage alterné un peu trop voyant, qui rapproche le film de The French Connection ou effectivement Year of the Dragon. Le film est intéressant mais il ne me passionne jamais, je trouve toutes les scènes de Crowe avec sa femme au tribunal très clichés et inutiles ( même The Wire n’y échappe pas à ces scènes, montrant que la vie de flic est difficilement compatible avec la vie de couple ). Au final, je trouve qu’aucun des deux personnages n’est suffisamment intéressant pour que le film se distingue dans un genre déjà très bien fréquenté ( Scarface, Les Affranchis, Air America, L’année du dragon, French Connection, To Live and Die in LA ). C’est là aussi où malgré sa maestria technique, Scott a du mal sur le terrain du polar new yorkais à rivaliser avec Friedkin, Cimino, Lumet ou DePalma ( qui devait à l’origine réaliser American Gangster ).
En revanche Bertrand je diffère complètement de vous au sujet de Redacted qui me paraît lourdingue ( la sarabande de Barry Lyndon sur les images des soldats au checkpoint ) et reprenant pour l’ère youtube l’argument de Casualties of War, qui était pour moi bien plus fort.
A Laurent Vachaud
Mais la sarabande illustre un documentaire de télé « artistique » visiblement fabriqué pour émouvoir et je pense que la musique fait partie de cette fausse démonstration. Il n’y en a pas dans les autres séquences que filme Firiedkin de manière plus froide. C’est comme s’il dénonçait la manipulmation télévisuelle
Je comprends bien. Même si je suis d’accord sur le fond, je n’ai pas été du tout captivé par l’exercice et ne suis jamais parvenu à revoir le film jusqu’au bout. Son côté patchwork visuel, répétitif et didactique me gêne terriblement. Je dois avouer que ses oeuvres tracts experimentales des années soixante ( Greetings et Hi mom ), auxquelles Redacted se réfère immanquablement, ne sont pas non plus la veine de son cinéma que je préfère.
Complètement d’accord avec vous en revanche sur les derniers Lumet, surtout 7h58 pour moi aussi fort que ses plus grandes reussites des années 70.
Je trouve REDACTED un film très singulier, courageux par son côté patchwork voulu, qui bouscule l’attention du spectateur. Ca peut paraître irritant, mais De Palma est toujours dans la note juste quant à ce qu’il montre: les acteurs jouent comme dans un film du mainstream mais c’est la façon de le montrer qui déconcerte. Cette vision brisée crée un inconfort propre à évoquer l’épouvante de la guerre, alors que dans un film de guerre classique même pacifiste, l’excellence d’une forme classique achevée flatte un spectateur certes convaincu de l’intention mais qui s’en accommodera bien vite, flatté par le plaisir pris à un spectacle bien emballé. Dans l’interview, De Palma défend cette forme hardie, choisie précise-t’il pour nous convaincre de la manipulation par les images, je trouve qu’il n’a pas totalement réussi en ce sens, par exemple, le docu français bercé par Haendel n’est pas assez exploité, il eût dû forcer le trait, caricaturer. Par contre, encore une fois, cette même forme hardie brisée incommode, évacue l’émotion aveuglante, nous garde sur le qui-vive, nous montre la guerre plus clairement et forcément plus brutalement. Un même style pour deux effets?
En tout cas, je suis juste plus convaincu par l’effet d’un plus grand réalisme de la représentation de la guerre, que par l’effet de la dénonciation de la manipulation par les images. Ceci dit, un grand film.
Je me demande ce que vaut la série de docus d’Oliver Stone…
J’avais déjà, Laurent, émis les mêmes hypothèses que vous concernant l’art du recyclage propre au R Scott de ces dernières années (american gangster/Year of the dragon, Kingdom of heaven/Le seigneur des anneaux, Le faucon noir/Saving private Ryan, etc…) pour le meilleur et pour le moins bon.
Malgré son habileté assez fréquente, je regrette tout de même l’époque où le cinéaste ouvrait des voies véritables dans la SF avec Alien et Blade runner.
Malheureusement depuis il a assassiné aussi ces débuts fracassants en commettant un Prometheus ni fait ni à faire (pour le coup même pas habile scénaristiquement mais curieusement mal torché: comment un studio a t’il pu donner le feu vert à une aussi grosse production avec une narration aussi bancale???Mystère, mystère…).
Espérons que l’annonce d’un reboot de Blade runner demeurera lettre morte.
À Ballantrae: ça va peut-être vous faire hurler mais j’ai pris un réel plaisir à Prometheus qui m’a bluffé visuellement à de nombreuses reprises. Les invraisemblances de scénario ne m’ont pas gêné même si elles ont été pointées par tout le monde à la sortie du film ( on est quand même dans un genre où la recherche de la vraisemblance est un peu vaine non ?). Ce qui me frappe chez Ridley Scott, et de plus en plus, c’est le nihilisme, la noirceur absolue de la vision, dans Cartel en particulier, que j’ai là encore beaucoup aimé malgré d’evidentes faiblesses scenaristiques. C’est assez rare de voir venir d’Hollywood un film aussi poisseux et désespéré. Les scènes avec Brad Pitt sont formidables. Le dialogue bien que trop littéraire et abondant véhicule néanmoins une vraie poésie, propre à Cormac McCarthy. Il y a d’une manière plus générale un vrai mystère chez les frères Scott. Deux carrières à succès, une reconnaissance évidente, et à l’arrivée un pessimisme absolu ( chez Ridley ) et le suicide ( Tony ).
Ridley Scott à 75 ans fait preuve d’une incroyable santé et j’estime davantage ses derniers films que le loup de Wall Street de Scorsese, universellement loué mais que je trouve pourtant immonde.
à ballantrae: « Espérons que l’annonce d’un reboot de Blade runner demeurera lettre morte. »
Ca fait 2 fois que vous dites ça ici! sacrifier Blade Runner2 avant qu’il soit sorti! Vous avancez souvent des jugements péremptoires avec une assurance incroyable!? et vos arguments pour dire ça?
Je vous rappele que LE PARRAIN 2 est mieux que le 1 (même si, revu récemment, le 1 est vachement bien).
amicalement ofkourss…
euh… j’ai bien compris les arguments sous-jacents selon lesquels Scott en perte d’inspiration (ce qui est vrai) cherche par complaisance à exploiter un vieux succès!
Mais rien n’est sûr. Et heureusement.
En ce qui me concerne, le dernier vrai bon film de Scorsese est BRINGING OUT THE DEAD.
De l’ère Di Caprio, qui à priori tient coûte que coûte à faire ses 8 films avec Martin, à l’instar de De Niro (qui boxait tout-de même dans une tout autre catégorie), je ne retiens que THE DEPARTED, et quelques scènes par-ci, par-là dans GANGS ou AVIATOR…
Pour reprendre le fil sur Ridley Scott…
Il faut arrêter de s’illusionner et de vouloir à tout prix qu’un cinéaste réalise à chacune de ses tentatives, un chef-d’oeuvre. Peu de réalisateurs peuvent se vanter d’avoir un ALIEN, un BLADE RUNNER ou un GLADIATOR à leur actif !
Alors, ensuite, place au plaisir avant tout, car quand on va voir un Ridley Scott, on sait qu’on ne va pas voir n’importe-quoi. Et contrairement à certains ici, j’aime beaucoup AMERICAN GANGSTER et me fous éperdument de savoir s’il cherche à refaire YEAR OF THE DRAGON, d’autant plus que les deux films n’ont pas grand-chose à voir, mis à part le thème de la drogue et la provenance de celle-ci.
Et j’ai pris plaisir à voir (et même revoir) PROMETHEUS, tout en ayant à la conscience que son ALIEN se situe dans d’autres sphères.
R. Scott m’a toujours intéressé, même quand il fait des films moins ambitieux que d’autres, comme MATCHSTICK MEN.
Il faut se réjouir quand un grand cinéaste signe un grand film, et quand ce n’est pas le cas, se contenter de ce qu’il a à nous offrir, même si ce qu’il a à nous offrir n’atteint pas au sublime de ses réussites d’antan.
Désolé pour la virulence quant à Prométheus mais si je réagis avec autant de morgue face à ce film assez mal écrit mais pété de thunes c’est qu’il a pu susciter chez moi l’espoir de retrouver le plaisir d’une franchise de haute volée tout en bénéficiant du plaisir de nouvelles perspectives inventées par R Scott.
Que nenni, il a fallu subir un truc à peine digne de productions Cannon comme Lifeforce de Tobe Hooper lui-même resucée d’Alien et de Quatermass avec des béances narratives ou des soucis rythmiques particulièrement indigentes:les deux abrutis égarés, la transformation de l’un d’eux,la mort du petit ami contaminé, le deus ex machina, le rôle de l’androide sans parler du sacrifice final du commandant…
Alors oui vue la forme (ou l’informe) de Prométheus, je n’ai pas très envie de voir R Scott s’attaquer à un prequel ou une suite ou un reboot de blade runner que je tiens pour un chef d’oeuvre qui se suffit à lui-même.
Je ne condamnais pas le cinéma récent de Scott ds son ensemble mais m’interrogeais sur son art du recyclage malin certes séduisant mais parfois peu original.Reproche adressé à un cinéaste qui eut une dimension visionnaire y compris dans un Legend inabouti mais formellement prodigieux.Même someone to watch over me passé assez inaperçu à sa sortie me semble très personnel.
Les choses se sont vraiment gâtées pour lui à l’orée des 90′ avec l’inénarrable 1492, film pachydermique aux intentions surlignées ds le meilleur des cas, aux confins de l’incohérence ds le pire (la confrontation avec un dénommé mosquita était un sommet de même que l’affrontement avec un anthropophage qui suscite des analepses curieuses…Roselyne Bosch -qui depuis a commis La rafle- était aux commandes du scénario et c’est peut-être là le souci de Scott qui a besoin d’un vrai bon scénariste pour avoir un projet totalement cohérent.Il a un sens certain de l’espace, de la lumière, de l’ambiance mais a besoin à l’écriture d’un collaborateur très fiable car il ne peut rattraper par l’habillage (les SFX de Prométheus sont très graphiques et parfois magiques notamment pour ce qui est des hologrammes…mais aime t’on un film pour ses seuls SFX???).
Quant à tony RIP mais bon sa carrière n’est pas fameuse à part qqs scènes de True romance,Spy games, The hunger (pour la nostalgie et pour Bowie), à la limite Déjà vu plutôt habile.Par contre top gun, bevrely hills cop 2 ou Man on fire ne sont pas des cadeaux…
A Ballantrae
Ridley Scott fait partie de ces cinéastes qui veulent tourner à tout prix, qui vivent vraiment sur un plateau. Donc parfois il accepte des projets médiocres ou alors (ROBIN DES BOIS) voit l’ambition première (raconter l »histoire en se centrant sur le shérif de Nottingham) anihilée par le caprice d’un acteur qui retourne le Studio. Et ce n’est pas sur qu’il ait une vision claire de la frontière séparant l’originalité et le cliché,
Ridley Scott a commencé le tournage d »Exodus »remake d’un film fleuve d’Otto Preminguer avec Christan Bale dans le role titre.Pouquoi pa une nouvelle version de « Cléopatre »réalisé par Ron Howard ou « Ben Hur »dirigé par Michael Bay.Quelle desespérance ce cinéma Hollywoodien!!!!!
Cet EXODUS n’est pas le remake du Preminger, et pas tiré du récit de Leon Uris, ce serait plutôt la 2ème partie des 10 COMMANDEMENTS. Moïse en est le héros.
Ballantrae sera content d’apprendre qu’a priori, Scott a abandonné le « untitled BLADE RUNNER project ».
ça me fait penser que ce serait intéressant d’observer un véritable remake américain d’EXODUS aujourd’hui, donc à la lumière actuelle de la situation au Proche-Orient, j’imagine le brain-storming baigné dans le politiquementcorrect qui agiterait les pré-réunions de production!
A MARTIN- BRADY
Oui ce ne serait pas triste
à Bertrand: « Et ce n’est pas sur qu’il ait une vision claire de la frontière séparant l’originalité et le cliché, » (à propos de R Scott) ceci est très joliment tourné pour éviter toute agressivité polémiste bravo! mais ca concerne une bonne douzaine de cinéastes dans chaque pays, n’est-ce pas?
(je vais noter la phrase dans mon petit carnet pour la resortir en société, comment je vais briller à l’apéritif!).
À Laurent Vachaud : J’ai trouvé CARTEL captivant. Vous parlez de faiblesses du scénario. Ça se discute. Peut-être qu’au contraire le scénario (de Cormac Mc Carthy) est trop fort et Scott a du mal à se l’approprier. Il est même tout ce qui fait le sel du film, je trouve, ces longs dialogues « philosophants », celui extraordinaire du boss du cartel au téléphone parlant de Machado, la longue tirade de Cameron Diaz à la fin sur les prédateurs. Savoir maintenant qui est l’auteur du film, si c’est Scott ou bien Mc Carthy… En tout cas, un film très singulier, je trouve, que je n’oublierai pas de si tôt. Le personnage joué par Fassbender (extraordinaire comme d’habitude) m’a rappelé celui joué par Cruise dans EYES WIDE SHUT : Il croit connaître la règle du jeu, faire partie de ce monde, puis…
Je vous trouve un peu sévère à propos de KING OF NEW YORK, pour moi un des sommets de l’inégal Ferrara, avec NOS FUNERAILLES. Je suis d’accord sur son manque de subtilité (mais peut-on aisément faire dans la finesse avec des personnages aussi extrêmes et violents ?) et sur son machisme. Mais l’interprétation de Walken en quasi mort-vivant emporte tout. Et puis parmi les séquences les plus réussies, j’ajouterai celle des retrouvailles de Walken avec Snipes où on se dit que ça va déboucher au règlement de comptes à feu nourri alors que ça tourne à la rigolade avec Walken qui fait des entrechats !
Par contre, 100% d’accord sur les Lumet. Surtout 7HEURES 58, CE SAMEDI-LÀ (quel superbe baisser de rideau de la part de cet immense cinéaste !) et DANS L’OMBRE DE MANHATTAN que j’ai découvert tout récemment et où Lumet reprend son approche du problème de la corruption policière déjà si bien abordée avec SERPICO et LE PRINCE DE NEW YORK. Comme toujours, sa direction d’acteurs est irréprochable. Mention spéciale à Ron Leibman en District Attorney électrique. Séquence d’ouverture impressionnante avec la tentative de guet-apens policier pour coincer le caïd de la drogue.
Ferrara fut grand à l’orée des 90′:King of NY,Bad lieutenant, the funeral et The addiction méconnu et difficile à voir constituent une poignée de films forts,débraillés et paradoxalement sophistiqués.
Monsieur Tavernier : au risque de me répéter, merci encore pour toutes ces idées de films à découvrir ou à revoir avec un regard neuf.
A signaler ce mois-ci la disparition de deux grandes vedettes hollywoodiennes : Eleanor Parker (le 9) tellement belle dans « Scaramouche » et « Quand la Marabunta gronde » et Joan Fontaine (le 15) inoubliable dans « Rebecca ».