Films noirs et westerns
9 novembre 2011 par Bertrand Tavernier - DVD
THE HALLYDAY BRAND DE JOSEPH H LEWIS
Dans le texte de 50 ANS sur Joseph H Lewis, je parle de l’ambiance nocturne de THE HALLYDAY BRAND, ce western dont le début renvoie aux FURIES de Mann. En le revoyant dans une belle copie en dvd, le terme m’a paru un peu inexact et pourtant pas si faux que cela. Il y a peu de scènes de nuit, même si elles sont fortes (le plan des lyncheurs courant vers la prison) mais si j’ai utilisé ce terme, c’est que le film dégage une impression de claustrophobie, d’étouffement plus associée au film noir qu’au western.
En fait HALLYDAY BRAND est très proche de TERROR IN A TEXAS TOWN : même sentiment de dépouillement glacé, de désolation dans les rapports humains qui se traduit avec force dans la manière dont Lewis filme les extérieurs : ces plaines nues, arides, bordées d’arbres morts, ces buissons qui servent surtout à casser les cadres, à dissimuler les personnages. Il est symptomatique que la première chevauchée commence sur un groupe d’arbustes, très près de la caméra, qui cachent les cavaliers. Et que le premier plan du film montre un cavalier qui avance de quelques mètres avant d’être arrêté par un ordre sans qu’on ait eu le temps de regarder le paysage où il chevauche.
Il n’y a aucun lyrisme dans l’appréhension de ces paysages, aucun amour du sol, de la terre. Comme si la névrose des personnages (la possession pour Ward Bond, le désir de vengeance pour Cotten) éradiquait toutes les connotations positives, rédemptrices, chaleureuses, attachées dans les westerns à la nature. Lewis d’ailleurs fragmente tellement les cadres comme autant d’espaces clos qu’il parvient à nous faire accepter des faits un peu illogiques : Ward Bond et ses deux fils découvrent qu’on a attaqué leur bétail. L’un des gardiens est moribond mais leur dit qu’un des agresseurs y est resté. En effet à moins de dix mètres, on trouve le jeune homme de sang mêlé qui courtise Betsy Blair. Normalement, arrivant à cheval, ils auraient dus le repérer tout de suite. Mais chaque segment de ces actions semble filmé comme un lieu hermétique, ce qui augmente le malaise.
Il y a des plans très formels (importance des amorces : un révolver, un bras, un meuble, un poteau), très spectaculaires : le lynchage où l’on voit la victime tirée de sa cellule, sortir du champ tandis que s’agitent des ombres, l’escalier immense de la prison qui semble sorti d’un film expressionniste allemand. Les scènes d’action, de bagarre sont froides sans rien de cette jovialité virile qui imprègne ce genre de séquences. La conclusion est d’une brutalité elliptique rare. La musique pas toujours heureuse semble anticiper avec cette voix de femme sur ce que fera plus tard -et mieux – Ennio Morricone. Ward Bond est exceptionnel.
Toujours de Lewis, A LADY WITHOUT PASSPORT comprend deux ou trois séquences fort bien filmées, en dehors du premier plan d’ouverture, exceptionnel (le meurtre commis par Hodiak), de beaux extérieurs filmés à la Havane, deux ou trois décors intéressants, plusieurs plans très élégants, très recherchés qui, étrangement, soulignent le manque de tension dramatique. Le scénario cafouille et entre les acteurs que nous (je) qualifions d’exécrables (le terme est un poil fort), il ne se passe RIEN. Hedy Lamar qui joue une réfugiée qui attend ses papiers parait distante, peu concernée, jamais angoissée. Son interprétation est sidérante et il n’y a aucune alchimie avec Hodiak (qui ressemble à Martin Landau). Petit point intéressant : les étrangers sont regardés avec une grande sympathie. FILM AUSSI ETRANGE QUE RATÉ.
J’ai enfin vu DOWN THREE DARK STREETS d’Arnold Laven. En fait de dark streets, on a une autoroute, une forêt, une rue normale de jour, un parc. Il y a au contraire pénurie de ruelles obscures (une seule en fait + un cimetière). Le film écrit par the Gordons (???) est l’une de ces apologies claironnantes et hébétées du FBI que souligne un commentaire exaspérant.
Malgré cela et malgré le côté hyper conventionnel du récit et de la réalisation, cela se laisse voir. Quelques personnages secondaires amusants, des silhouettes pittoresques, Claude Akins en boxeur maffieux. Ruth Roman est en effet très bonne (ce qui n’est pas le cas de toutes les actrices) et la poursuite finale se déroule sous les lettres de HOLLYWOOD (le maitre chanteur veut que la rançon soit déposée sous le W, endroit guère pratique mais bon pour les cinéastes). Laven recycle des extérieurs de son premier film WITHOUT WARNING.
Revu : MAIL ORDER BRIDE, vraiment agréable, détendu, lyrique. C’est une sorte de version rose de COUPS DE FEU DANS LA SIERRA. Dans le dernier tiers, le scénario est parfois attendu et le gunfight final malgré le brouillard est un peu soldé.
Vu enfin (???) DESTRY. Ce que l’on en dit est juste. Marie Blanchard est pire qu’inexpressive et les numéros sont d’une grande banalité où l’on retrouve la manie de Marshall d’ajouter des ponctuations comiques dont certaines sont d’une lourdeur éprouvante. Surtout que certains de ces gags (il faudra le noter quelque part) ne semblent avoir aucun effet sur la musique, les musiciens, la chanteuse (en dehors des deux ou trois types qu’elle prend à partie) qui ont dû être filmés à part, avec un playback qui n’intégrait aucune de ces trouvailles. Les décors du film sont particulièrement plats et conventionnels (trait commun aux westerns de série Universal) : ville standard, intérieurs hideux et conventionnels sans la moindre idée visuelle. Ce qui permet de saluer encore plus chaleureusement les efforts des réalisateurs (Mann avec FAR COUNTRY) qui rompent avec ces conventions épuisantes.
Après deux ou trois westerns Universal, les qualités du splendide APACHE DRUMS deviennent encore plus frappantes : topographie insolite du village, rapports intérieurs/extérieurs, décors inhabituels comme cette église (importance là du producteur, de Val Lewton car les décors de THE RAID, film par ailleurs intéressant, sont beaucoup plus conventionnels). Je trouve maintenant que l’intérêt porté à la topographie, la localisation d’un village, d’une bourgade trace une ligne de démarcation entre les westerns où l’ambition est évidente et les autres. Dans la première catégorie, celle où les auteurs se sont posés des questions quant à l’état d’une ville à l’époque, je range CANYON PASSAGE, APACHE DRUMS, SADDLE THE WIND, THE GUNFIGHTER avec leurs rues inachevées, les constructions asymétriques.
Oui la couleur n’apporte rien à DESTRY. Les meilleures scènes sont les plus sérieuses : une partie de poker, la mort du shérif (bon acteur), le premier affrontement avec Murphy qui est bien comme tu le dis. Le reste ne présente aucune nécessité.
Les deux westerns de Marshall que j’ai trouvé intéressants sont LES PILIERS DU CIEL, dont les extérieurs, les paysages témoignent d’une réelle recherche et donnent un lyrisme à cette histoire de tolérance religieuse. Et THE GUNS OF FORT PETTICOAT (LE FORT DE LA DERNIERE CHANCE), assez plaisante histoire (après un début conventionnel) qui confronte Murphy à des dizaines de femmes, dont l’impressionnante Hope Emerson, qui doivent se défendre contre les Indiens. Et aussi contre des hors la loi qui font preuve d’une violence rare chez Marshall. Le tout dans un décor de mission en ruines (celui de l’HOMME DE SAN CARLOS ?) bien choisi et astucieusement utilisé.
Continuez votre lecture avec
- Article suivant : Festival du Grand Lyon
- Article précédent : Films Anglais : John Guillermin / La Guerre
Articles similaires
Commentaires (80)
Laisser un commentaire
(Seuls les messages ayant attrait aux DVD - thème de ce blog - seront publiés.)
Artus films sort trois films dont j’hésite à acheter,surtout « Mort ou vif,de préference mort »un western italien avec Giulianno Gemma, »Big rackett »un polar d’Enzo Castellari avec Fabio Testi qui traite des Brigades rouges durant les années de plomb enfin une curiosité de Mario Bava »L’espion qui venait du surgelé »avec Vincent Price.Avez vous vus ces trois films?Merci à vous.
« You don’t know Jack »avec Al Pacino,Susan Sarandon et John Goodman est sorti,il y a 5 ans dans très peu de salles en France .Le film aborde l’euthanasie aux Etats-unis à travers le combat d’un medecin à la retraite qui s’est battu afin de soulager des patients qui étaient en souffrance physique et mentale.Pacino compose un homme révolté face à la justice et surtout les laboratoires et les hopitaux qui maintiennent en vie des patients afin de gagner de l’argent.Dans une scène forte du film de Levinson,il est pris à parti par une militante ultra catholique qui est contre ses méthodes d’injection et lui déclame: »Dieu ne veut pas la mort des vivants »,il lui réponds que son seul dieu est Bach et que lui à exister!Je pense que chaque etre ne demandepasà naitre mais peut choisir le jour de sa mort si cette personne souffre trop.Si le patient n’a plus ses facultés mentales c’est à la famille et ses proches de prendre la décision entre maintenir en vie grace à des médicaments ou d’abroger les souffrances de personnes qui sont alités depuis des années.
à Bertrand: là-haut vous parlez de MAIL ORDER BRIDE de Burt Kennedy? La pochette du dvd est celle d’un titre homonyme de tvfilm sorti en 2008. Le Kennedy m’avait laissé un très bon souvenir avec Buddy Ebsen en 1er rôle et on avait l’un des derniers rôles de Marie Windsor. Ce qui me surprend, c’est que le Kennedy n’existe pas en dvd.
Si! Il existe en Warner zone 1 sans st!
A Martin Brady
Si je l’ai trouvé aux USA
APACHE DRUMS m’a paru très court. Ce n’est pas si souvent, au cinéma, qu’on est déçu quand ça s’arrête.
Pas commun non plus qu’on doive attendre pour pouvoir ranger les personnages principaux du bon ou du mauvais côté. On se méfie même de l’héroïne.
Le pasteur qui saute du chariot poursuivi par les Mescaleros, et qui se déplace à la fin pour prier auprès du scout indien, c’est totalement inattendu aussi et cette dernière image digne de servir de leçon à notre actualité.
Bien pensé l’effet plastique des guerriers surgissant aux fenêtres, taches de couleur jetées sur les ombres dominantes du tableau…
L’acteur principal (on dirait qu’ils n’ont pas pu avoir Victor Mature) joue de ses ambiguïtés à merveilles.
Evidemment, moults emprunts à John Ford, des clins d’œil, j’espère, comme ce premier plan qui voit s’ouvrir une porte vers l’extérieur et qui nous donne envie de revoir une cinquantième fois le film que vous savez…Un nom de réalisateur que je ne connaissais pas et dont j’ai failli me méfier, honte à moi !
A Minette Pascal
Dans ce cas c’est un emprunt borgesien vu qu’APACHE DRUMS est assez antérieur à la Prisonnière. Et une porte s’ouvrant vers l’intérieur serait nettement moins graphique et dirait le contraire quant à la topographie du décor. Je rigole
Cela dit, c’est hors sujet mais regardez cette video et appréciez les diverses gouvernantes de Radio France qui ont si bien su suivre ce chantier
https://www.youtube.com/watch?v=-yGagUS5Rpk&feature=player_embedded
Euh, oui, 51, c’est bien avant La prisonnière. C’est Ford qui s’est inspiré.
Bon, une porte qui s’ouvre vers l’intérieur, ça existe aussi ! Et sur un premier plan ! Et pour un effet bœuf, dans l’assassin habite au 21. Pas pour dire la même chose, bien sûr. Dans APACHE DRUM, ce plan semble annoncer la scène finale et les portes de l’église assiègée.
Le document sur ce chantier fantôme et ce gâchis des travaux de Radio France est effarant.
A Minette Pascal
C’est aussi un moyen élégant pour signaler qu’une partie au moins d’un décor a été construit en décor naturels et qu »on n’aura pas de transparences. L’extérieur ne s’arrête pas à la porte. Là, c’est la marque du producteur qui a du imposer cela au studio
C’est à la fois consternant et affligeant de voir que des millions d’euros sont dilapidés au fil des mandatures et des gouvernants en place.Je comprends et j’adhère complétement aux personnels de Radio France concernant les diminutions de budget et les supressions de postes alors que la redevance audiovisuelle ne cesse d’augmenter depuis 10 ans.Concernant la télévision aucune chaines publique ne propose de magazines dédiés au cinéma,au théatre ou à la chanson,en dehors des émissions de promotion de Drucker,Sébastien ou Dave!!
Oui, honte à Jean-Paul Cluzel qui a lancé ce chantier pharaonique qui aboutit à ce qui est si bien décrit dans cette vidéo, que l’on peut également lire sur un mode allégorique, représentation concrète de ce qui se trame pour la maison ronde dans son ADN propre. Honte à Jean-Luc Hees qui n’a pas su tirer la sonnette d’alarme sur l’état des finances de la Maison de la Radio et honte à l’Etat Actionnaire, qui fut un temps parlait de sanctuarisation du budget de la culture et au final se retire de la course : capable de donner une rallonge de 80 millions d’euros pour permettre à ce chantier qui dure depuis dix ans de se terminer, il ne « ne peut pas » (ne veut pas bien-sûr), rajouter 50 millions d’euros pour sauver les salariés. 380 équivalents temps-plein qui vont payer les pots cassés, qui vont payer l’incompétence de tous ces technocrates, de tous ces comptables pour qui la culture n’est qu’accessoire. Mais attention, là on parle de musiciens des orchestres, on parle des salariés des locales de France Bleu (aujourd’hui, 3 heures de programmes en commun, demain, un seul JT en décrochage régional vous pariez ?). On parle aussi de la mort de France Musique. Savez-vous que cette radio extraordinaire est un modèle unique au monde qui nous est envié de partout, à l’instar de France Culture ? Et bien, la gouvernance actuelle incarnée par Matthieu Gallet, personnage ambitieux qui n’a que faire de l’humain, a bien failli faire de France Musique une Webradio. La fin du hertzien était programmée pour septembre 2015 ! Ce n’est que partie remise ? Il faut se mobiliser, interpeller Fleur Pellerin, expliquer aux divers pôles du Ministère de la Culture ce que signifie en profondeur ce remaniement de France Musique voulu par la présidence actuelle. Je vous invite à lire la page facebook créée par Hélène Clap, professeur d’Histoire de la Musique « Nous auditeurs de France Musique » : https://www.facebook.com/pages/Nous-auditeurs-de-France-Musique/1425990827703365
Il faut faire tout ce qui est possible pour sauver le Service Public. L’Etat a pour projet de tout privatiser à terme, privatiser la production bien-sûr, gommer les spécificités, rendre les gens de talents, les producteurs des diverses chaînes notamment, interchangeables, ce qui se résume à niveler par le bas. Ne pourrait-on lui expliquer, lui rappeler, que quand la Culture est mise à mal (plus de places dans les conservatoires de musique par manque d’enseignants, et j’en passe…), cela annonce toujours des dérives plus graves encore ?
La guerre des tranchées qui a débuté à Radio France n’est qu’un début. France Télévisions est le prochain sur la liste. On va bien voir qui va être nommé par le CSA.
à MP: j’adore ce film, la beauté plastique survient dés le début avec le plan de Stephen Mac Nally venant de tuer un homme dans le saloon, appréciez juste la composition, le cadre, la place donnée au plancher (ou au plafond? ou aux deux!). A la fin les apparitions des Indiens sont plastiquement saisissantes en effet mais expriment qqch du genre « les réfugiés sont dans le purgatoire, les démons viennent tenter de les amener en enfer » si vous avez le Lourcelles il explique ça mieux que moi. Et à chaque fois que je vois Mac Nally dans un film je le trouve parfait, toujours dans la note, toujours juste, vedette de série B ou second rôle de série A, il est excellent (VIOLENT SATURDAY, CRISS CROSS, WINCHESTER 73…).
à MP: ça y est, je l’ai retrouvé c’est marrant dans mon souvenir MacNally était à droite et bien + proche de la caméra!
http://jlsitenet.free.fr/ApacheDrums01.JPG
A MB : La scène où Mc Nally découvre le massacre des prostituées est vraiment particulière. Le patron mourant en costume de croque-mort qui tient à prévenir la ville qui l’a chassé, le refus d’une seule vision d’horreur sur les cadavres, la réaction du héros qu’on aimerait plus prévenante et qui est simplement plus vraisemblable.
J’adore aussi ces quelques secondes qui suivent le moment où tout le monde s’est réfugié dans l’église. Le film prend le temps de nous faire entendre le souffle haletant de peur des personnages rassemblés.
J’étais content aussi de voir le pasteur (j’imagine que vous connaissez ce nom d’acteur) montrer de lui-même un peu de lumière, lui qui était tellement infect dans « HOW GREEN… » (je ne me trompe pas, c’est bien lui ?)
A Minette Pascal
Bien sur, c’est Arthur Shields qui est je crois le frère de Barry Fitzgerald et joue dans tous les Ford
et dans LE FLEUVE de Renoir (père de Melanie).
A Mr Tavernier : Merci beaucoup. Incroyables figures que ces deux frères, exploitables sur tous les registres en plus.
( Barry Fitzgerald en Popeye, non ?)
A MBrady: Sur APACHE DRUMS, n’avez-vous pas pensé aux OISEAUX d’Hitchcock dans le suspens final ? Est-ce déraisonnable d’imaginer qu’Hitchcock y ait pensé, lui ?
A MLinette Pascal
APACHE DRUMS est un film quasi inconnu aux USA. Ni vidéo, ni dvd. Il n’est jamais cité ni répertorié sauf dans le livre de Brian garfield
à M Pascal: à mon avis, c’est déraisonnable! d’ailleurs ce n’est pas le suspense qui me frappe à la fin c’est l’illustration allégorique dont Lourcelles parlait, et le génie visuel (pour ceux qui trouvent « génie » trop fort, je dirais « énorme talent » mais je préfère « génie »!) là je louerais Lewton, la photo (C P Boyle) et bref tous ces gens-là:
Cinematography by
Charles P. Boyle (director of photography)
Art Direction by
Robert Clatworthy
Bernard Herzbrun
Set Decoration by
A. Roland Fields
Russell A. Gausman
d’ailleurs on voit qu’ils sont nombreux pour un film de série B
n’oublions pas que c’est à propos de ce film que Bertrand a émis cet avis mémorable: « Quand c’est trop subtil… ça échappe aux imbéciles »! avec d’ailleurs un ton fataliste assez appuyé.
A Martin Brady
Mefiez vous des génériques. Sur certains postes quand il y a deux noms, le premier est le directeur du service et le second celui qui a fait le boulot. C’est le cas pour le décor. Dans les noms que vous citez, j’opterai pour le deuxième une fois n’est pas coutume à moins que cela ne soit pas l’ordre du générique
A BT : APACHE DRUMS est aussi répertorié (et apprécié) dans l’encyclopédie du Western de Phil Hardy dont les jugements sont souvent proches des vôtres.
A Bertrand Tavernier : Sur Apache Drums boudé par les USA, pas assez de « grands » noms, pas de thème musical fracassant, sobriété générale et du dénouement en particulier, courte durée…?
A Minette Pascal
Il y a là un petit mystère car d’un autre coté le producteur Val lewton est adoré, encensé, étudié dans plusieurs livres où l’on omet souvent le Fregonese. Parce qu’il ne parait pas coller au corpus de films d’horreur en noir et blanc ? Parce qu’il était difficilement visible, Universal ne s’occupant guère de son patrimoine tout comme Paramount ? Metteur en scène n’appartenant pas au cénacle des noms connus ?
à Bertrand: merci pour le tuyau, j’ai regardé sur le film et en effet l’ordre est inverse à celui de IMDB, Clatworthy (Art direction) et A R Fields (Set decorations) sont en 2ème.
pour le retentissement sur APACHE, je remarque que ni dans WK Everson the Pictorial History of Western Film ni dans A Pictorial Hist of W par Parkinson et Jeavons il n’est cité. Pour Everson, cette encyclopédie vivante, ça m’étonne. Maltin rend hommage à l’attaque indienne finale « eerie, unseeen » la rattachant à Lewton. Dans le très bon bouquin de Joe Siegel sur Lewton, l’auteur loue plein de détails puis surtout loue les couleurs comme « admirables » mais se bloque sur un détail soi-disant politiquement incorrect (l’Indien au saloon auquel le héros refuse qu’on lui serve une bière) et sur le happy end militaire. Ce qui est curieux c’est que Siegel ne voit pas que le dernier plan est assez singulier qui au lieu de se braquer sur le couple de héros reste sur un âne à qui son propriétaire se réjouit de pouvoir enfin l’abreuver, ce qui ajoute une petite touche biblique. En fait, Siegel sousestime un peu le film: « APACHE DRUMS manages to hold up today quite nicely »! Mouais, un peu tiède… Je recommande le bouquin aux anglo-lisants.
Tout ça est surprenant pour un producteur aussi loué cité et surcité que Val Lewton (depuis James Agee qui l’a appuyé dés le début).
A Martin brady
Le refus de servir l’Indien au saloon est une touche historique qui aborde un point complexe. Il y entre sans doute du paternalisme, du puritanisme mais quand on sait que l’alcool a pratiquement détruit des générations d’Indiens car ils ne tenaient pas l’alcool et se saoulaient très vite avec des effets très nocifs (et d’Induit) on ne peut pas être totalement contre ce refus de le servir
à Bertrand: oui les Indiens disons leur métabolisme était étranger à l’alcool depuis toujours et donc beaucoup plus fragile devant l’ingestion de celui-ci, ça peut s’assimiler à leur système immunitaire désarmé devant les atteintes microbiennes de tous ces microbes étrangers apportés par les immigrants européens (je suis en pleine lecture de Comanche Empire après le bouquin de Frankel grâce à vous!).
Souvent l’approche critique (comme celle de Siegel ici) est ignorante de certains faits historiques et ne voit plus que la partie paternaliste dont vous parlez.
A MBrady : Les Apaches, avant de devenir accrocs à l’alcool des blancs, se soûlaient déjà au « tiswin », une sorte d’alcool léger obtenu avec du maïs. Si je me souviens bien, bien sûr.
Et ça causait déjà des problèmes.
à MP: ah voilà ça m’apprendra à faire le malin d’avoir lu des bouquins, je ne connaissais pas ce fait d’existence de l’alcool chez les Apaches avant l’immigration européenne, je crois que les Comanches ne connaissaient pas du tout l’alcool avant l’homme blanc (soyons prudent cette fois). Il est vrai que les Apaches, dont on ne voit que l’aspect guerrier dans les films, étaient aussi des cultivateurs: maïs, courges etc. (ils ont d’ailleurs étés dominés par les Comanches)… ce à quoi se refusaient les Comanches qui sont passés de cueilleurs-chasseurs à chasseurs de bison-guerriers en descendant vers le sud.
merci pour la précision…
A MBrady : Oh, vous savez, je n’ai pas de mérite de savoir ça sur les Apaches, je suis en train de relire le « Geronimo » d’Angie Debo ( connaissez-vous ?) et on parlait déjà du Tiswin dans les premières pages…
à MP: je le connais pas, c’est une bonne biographie? je vais le noter tout de suite je suis en plein dans les Indiens ces temps-ci…
A MBrady : C’est très intéressant et ça se lit comme du petit lait. Je ne peux imaginer de plus belles heures que vivre avec les Apaches sans risquer la malemort.
Cela dit, les zones d’ombre sont assez frustrantes et l’auteur laisse deviner une crainte constante de choquer. Par exemple, il ne décrit pas souvent le détail des raids. Peut-être ne sait-on pas grand chose non plus ? Mais j’ai lu d’autres livres qui racontaient des abominations. C’est évidemment attendrissant de vouloir prendre fait et cause pour Geronimo, mais un historien ne devrait pas chercher à trop faire pencher la balance du côté de son cœur.
Si vous le lisez, dites-moi votre avis.
Et que lisez-vous, vous, sur les Indiens ?
A Minette Pascal
Le politiquement correct, la peur de paraitre raciste conduit beaucoup d’auteurs américains à émasculer leur propos : on ne doit pas mettre en avant la sauvagerie de certaines tribus (que l’EMPIRE COMANCHE décrivait soigneusement avec en regard tous les points positifs) à chatter Mark Twain, à sous estimer la traite des esclaves commise par l’Islam et maintenant à être pétrifié face à l’islamophobie. Comme si en dénonçant les meurtres, les massacres, la politique raciale des nazis on tombait dans l’Allemagnophobie
à MP et BT du même coup: je lis L EMPIRE COMANCHE et j’ai lu le livre de Glenn Frankel The Searchers qui dit aussi beaucoup de choses sur les Comanches (mais il faut lire un peu l’anglais), j’ai appris que l’esclavagisme était largement pratiqué par les Comanches entre autres qui vendaient des captifs d’autres tribus ou de colons blancs dans les foires du Nouveau Mexique alors partie de l’empire espagnol, autres acheteurs: les Français de Louisiane, cet esclavagisme est donc indépendant de l’esclavagisme africain et était inhérent au mode de vie Comanche. Voilà qui n’est pas trop politiquement correct non plus! Le film GERONIMO de Walter Hill est un peu douceâtre sur le personnage de Géronimo et édulcore les personnages historiques comme le général Cook ou le lieutenant Gatewood mais il vaut la peine d’être vu quand même!
Bertrand je souligne votre dernière phrase trois fois…
A Bertrand Tavernier : Oui, il a dit la vérité, il doit être exécuté…
Pour Angie Debo, la biographe de Geronimo, je ne me suis pas encore informé sur elle mais il est possible qu’elle soit d’origine amérindienne et donc naturellement portée à donner une image positive de son propre peuple.
Ajouter des fourmis rouges au récit de la vie de Geronimo n’écornerait pourtant pas la compassion de base d’un passionné et renforcerait même sa fascination.
Adorer Geronimo ou le détester, c’est vraiment la pire chose à retirer de sa biographie.
I think some of the leadenness of the comic playing in FROM NOON TILL THREE is due to the presence of Jill Ireland (the only good performance of hers in a Bronson film that I know of is in Hill’s HARD TIMES). But Bronson’s fidelity seems to have kept him from playing with other leading ladies who could act and with whom he might project some chemistry (other than Linda Cristal in Fleischer’s very good MR MAJESTYK). Maybe Gilroy should have borrowed James Garner and Joan Hackett from Burt Kennedy. Gilroy’s DESPERATE CHARACTERS is available on Region 1 from amazon.com. The DVD transfer is tolerable (the film didn’t look all that wonderful in theatres). In fact, the general graininess and darkness suits the circa 1970 Barbarians-at-the-gate-Manhattan-as-anteroom-to-Hell atmosphere very well. Exhiliratingly depressing.No, make that « EXHILIRATINGLY DEPRESSING! »
Bonjour
Je place ici un avis sur C’est Arrivé Entre Midi et Trois Heures, de Frank D Gilroy, qui est l’un des rares films u.s. des années 70 qui m’aient encore échappé. J’ai relu donc vos avis dans 50 Ans, et suis tout à fait d’accord: autant l’originalité du film, faux western, apparaît clairement: variations sur le rêve et la réalité, la vérité et la légende, « techniquement » bien illustrées, mais la première faiblesse est que je n’ai pas été très convaincu de en quoi l’aventure amoureuse que cette femme a vécu entre midi et 3 h (durant l’attaque de la banque) est assez riche et excitante pour qu’elle arrive à en faire un roman qui devienne un best seller et suscite autant l’admiration des foules. Ca commence d’ailleurs par la façon mystérieuse par laquelle elle retourne comme un gant la foule de la petite ville qui veut la lyncher, convainquant les gens que finalement elle est une personne admirable! Je n’adhère pas, « I don’t buy that! » comme pourrait dire Mr Rawls!
La qualité, la singularité, de l’aventure vécue entre 12 et 15, donc, pêche mais aussi Bronson et Ireland sont trop en-dessous, hélas! Il y avait plein de choses à faire sentir. L’idée que le bandit joué par Bronson soit un personnage sans intérêt est excellente, confronté au fait qu’il se voit lui-même « légendarisé » comme un héros qu’il n’est pas mais… Comment Ireland ne peut-elle pas le reconnaître moyennant sa fausse barbe et ses lunettes (à verre blanc!) que même les Dupondt refuseraient de s’en affubler par souci du ridicule?!. On comprend mal que c’est parce qu’elle l’idéalise dans son souvenir! Certes, il s’agissait peut-être de tirer le film vers le comique, mais je crois que Gilroy n’a surtout pas tout contrôlé et ça se comprend quand on dirige un véhicule avec un Bronson en pleine gloire!… Pourtant ce dernier a affronté avec courage l’idée de mettre en pièces son personnage aux mâchoires serrées et yeux d’acier « plus underplaying que moi tu meures » des Justiciers dans la Ville 1 2 3 4 etc… On ne l’a jamais vu autant sourire…
En relisant votre texte sur Gilroy, j’ai vu qu’il avait signé un autre film très intriguant: Desperate Characters avec Shirley MacLaine et Kenneth Mars, apparemment, le dvd semble ne plus être dispo, je vais vérifier que c’est vraiment le cas… Vous me donnez aussi envie de découvrir les films écrits par Gilroy, The Gallant Hours de R Montgomery, La 1ère Balle Tue de Rouse, et The Subject Was Roses, de Grosbard…
Amicalement…
PS Le dvd de From Noon Till Three vient de sortir dans la collection Sidonis, annoncé sur la jaquette en 2,35 mais au format 1,85 ou 16/9 (je me demande si Sidonis n’a pas trahi le format original, la ba est en 2,35!), témoignages de Patrick Brion et Bertrand Tavernier, bien sûr! VOSTF et VF. Ca vaut quand même le coup d’être vu, ce film est vraiment curieux malgré toute ces réserves! J’ai presqu’envie de le revoir.
A Martin Brady
Gilroy était surtout un scénariste, avec des idées formidables qui marchent avec un film simple, resserré comme DESPERATE CHARACTERS. Mais en effet il controle moins un western avec Bronson mais le film reste un ovni
Je viens de découvrir La 1ère Balle Tue, et j’ai retrouvé le ton de Gilroy dans le scénario avec la fin assez surprenante (certains la trouvent prévisible, je dois être bon public), dans laquelle une entorse à la réalité, une tricherie quant à la vérité est assumée collectivement par toute une ville, ce goût pour le mensonge à la face de la société (impossible de révéler la conclusion à qui ne l’aurait pas vu) rejoint bien la thèmatique entière de From Noon Till 3, ça a aussi des allures de Liberty Valance en mineur dans lequel aussi, un petit groupe d’hommes préférait proposer le faux à la place du vrai aux yeux de la société! J’ai trouvé ça très bien vu. Les parties dialoguées sont presque trop nombreuses, on voit que le western est devenu (plus) psychologique en 56! Je trouve étonnant que Glenn Ford se pose autant de scrupules à devoir tuer un homme, habitué aux westerns violentissimes qui vont bientôt débouler dans les années 60! Plein de seconds rôles agréables à retrouver: Leif Erickson, Rhys Williams (Gallois authentique qui enseigna la boxe à Roddy McDowall dans Qu’elle Etait Verte ma Vallée), l’indestructible John Doucette, Joseph Sweeney (le juré n°9 de 12 Hommes en Colère qui est le 1er à être convaincu par Fonda!). Je trouve que Glenn Ford est vraiment excellent, même avec parfois, une petite tendance à en faire un tout petit peu trop, mais imaginez Kirk Douglas ou Lancaster à sa place, ils n’auraient pas fait mieux. Je pense que le film aurait beaucoup gagné avec une autre actrice principale plus dans le coup, par contre.
Je viens de découvrir Desperate Characters et l’absence de stf ne m’a pas gêné, je comprends un peu l’anglais mais les phrases que je comprenais étaient les plus anodines, style « Comment vas-tu? » ou « Tiens, il fait beau aujourd’hui! » bref, l’intrigue est secondaire. MacLaine est formidable et j’ai cru qu’elle allait aller très loin dans la folie, mais ce film reste honnête en refusant d’aller dans le spectaculaire, la folie des personnages y reste douce, diffuse, angoissante, et je n’oublierai pas ce couple de pervers tranquilles joués par Sada Thompson et Jack Somack. Je vais chercher à voir les autres Gilroy.
J’avais revu cette curiosité il y a 4 ou 5 ans et il faut avouer que les prémisses ne sont pas suivies d’effets concluants souvent par la faute de Bronson.
Ce faux western s’inscrit dans la lignée d’un -à mon sens- bien plus réussi Un nommé Cable Hogue de Peckinpah qui joue aussi sur un mélange romance/grivoiserie( le gag des billets qui s’animent), réalisme/mythification.Ce film mal aimé de la carrière de SP possède un ton étonnant, des choix de mise en scène étonnants chez ce grand formaliste.
Je crois que le retour vers western qu’augure le remake des Coen et son gros succès fera un détour par les 70′: je n’ai pu voir Blackthorn qui s’affichait comme une suite rêvée de Butch Cassidy…, Inarritu cherche à faire un film sur la même base que Le convoi sauvage.
Je ne serai pas surpris, compte tenu de la réhabilitation du cinéma de Peckinpah, que cette figure irrigue la nouvelle vague de westerns que j’appelle de mes voeux.
Dans les 90′ après Danse avec les loups et Unforgiven, rappelons qu’il y eut un retour pour le meilleur ( Le dernier des Mohicans) comme pour le pire ( Wyatt Earp ou tombstone)en n’oubliant pas le moyen (Geronimo de W hill qui n’est pas si mauvais).
Au début des années 2000, Open range n’était pas mal puis il y eut la vague des néowesterns ( Trois enterrements puis No country)outre les essais étonnants de A Dominik ou E Harris.
En gros, même si le » volume » global a baissé, il me semble que des westerns surgissent régulièrement: le vrai gros creux ce sont les 80′ avec simplement Pale rider et silverado…ma mémoire ne fait pas surgir d’autres titres!
A Ballantrae
Pas d’accord sur CABLE qui m’a prodigieusement déçu après 30 minutes et qui passe à côté de son sujet en voulant le tirer vers des moments de comédie rustiques et lourds. Stella Stevens explique très bien dans les bonus comment Peckimpah – par misogynie dit elle – a détruit le scénario initial. Malgré ses déficiences dans l’interprétation, le Gilroy garde le même ton, le même cap
Je ne nie pas la dimension un peu paillarde ( plus que rustique)de l’humour présent ici et là mais de là à dire que le film s’effondre après 30 mn, je ne vous suis pas dans la mesure où on voit quand même évoluer les rapports entre personnages, on voit vivre ce décor improbable perdu dans le désert, on assiste à la fin triste et dérisoire de Cable hogue (J Robards certes cabotine mais rend le personnage très humain comme il sait si bien le faire). S Stevens effectivemment dégomme le projet amis c’est assez logique au vu de ce que le film lui réserve parfois qui montre de manière hyperbolique un topos du western:la femme « domptée » par l’homme ( petit côté La mégère apprivoisée).
Ce n’est pas un Peckinpah majeur mais un beau film assez amer au bout du compte qui porte en creux les obsessions de SP.
PS: puisqu’on parle plus de curiosités que de chefs d’oeuvre du genre, connaissez-vous l’assez éprouvant Vorace d’A Bird qui marie horreur et western.Il joue sur l’effroi que suscitaient les récits de cannibalisme liés aux mésaventures de pionniers bloqués dans la neige, comme si le récit terrifiant de Jack au début de Shining nourrissait tout un film. Tout n’est pas réussi mais certaines scènes marquent et la direction artistique, la musique (M Nyman),l’interprétation sont indéniablement de qualité.Vous qui n’aimez pas l’horreur risquez d’être dérouté par le traitement subi par notre genre chéri!
A Ballantrae
Je ne connais pas Vorace
Vorace date de 1999 et a été réalisé par l’Anglaise Antonia Bird ( Priest, je crois)avec Guy Pearce et Robert Carlyle à la distribution.
Il se situe je crois vers le début du XIXème siècle puisqu’on assiste en intro à une bataille contre le Mexique (les costumes évoquent ceux qu’on voit dans Alamo!)au cours de laquelle un antihéros se révéle héroique pour une riason mystérieuse dont ses supérieurs ne sont pas totalement dupes.
Il est envoyé dans un fort isolé dans les rocheuses avec une garnison minable, constituée du rebut de l’armée.La boue,les bicoques un peu délabrées seront le décor quotidien de ce héros malgré lui quand survient le survivant d’une expédition perdue dans les montagnes, cherchant de l’aide pour secourir les éventuels survivants…
Le début fonctionne comme un démarquage ironique de Danse avec les loups où l’héroisme se fait grotesque et la suite, musique vraiment singulière de MNyman aidant,constitue un récit dont le registre ne cesse d’osciller entre comique (absurde,ironie, quasi burlesque) et horreur ( une scène dans une grotte s’avère l’une des plus terrifiantes qu’il m’a été donné de voir).
Tout n’est pas réussi car les virements de registre sont parfois inconfortables, car la mise en scène est par moments fonctionnelle mais il y a un sens très aigu de la topographie,un malaise palpable et une relecture assez terrible de l’Ouest en tant que mythe (la violence et l’héroisme se résument à l’idée d’absorption de l’Autre…).
On n’est pas très loin par moments de La grande bouffe, il y a du Ferreri dans ce Vorace!
Bonjour,
Je place ma petite remarque sur cette chronique, puisque vous y parlez de westerns édités par Sidonis…
Elle concerne « L’Odyssée des mormons » (Brigham Young) d’Hathaway. Vous dites dans votre commentaire, qui m’a captivé de part sa richesse informative quant à l’histoire des mormons et de ses figures historiques, regretter que le scénariste n’aie pas évoqué leur polygamie, or le seul personnage non-mormon, incarné par Linda Darnell, a une ligne de dialogue à ce sujet. Elle se plaint au personnage incarné par Tyrone Power, du fait que si elle l’épousait, elle serait une femme parmi toutes ses autres femmes… (je sais, une ligne de dialogue, c’est le minimum qu’on pouvait concéder, mais elle existe tout-de-même !)
En hors-sujet, j’ai presque terminé de lire votre passionnant livre d’entretiens avec Noël Simsolo, et ai découvert une chose que j’ignorais, parmi d’autres : que votre film « La Guerre sans nom » avait été à l’origine de la reconnaissance par le gouvernement français, via un décret, que l’intervention en Algérie avait bien été une guerre, décret qui reconnaissait de fait les anciens combattants d’Algérie, comme des anciens combattants tout court.
A Sullivan
Une ligne alors que c’est le fondement de la doctrine et que Brigham Young la mit en pratique
Sans être honteux, ce Brigham young est bizarre notamment pour le chp « moeurs des Mormons »: vision un peu trop héroique pour convaincre vraiment, un peu trop édulcorée par rapport à l’objective bizarrerie caractérisant la création de cette secte.
Complément indispensable pour les ados friands des vampires de Twilight( vous savez? ces vampires qui brillent au soleil, montent sur les arbres, sont végétariens et jouent du Richard Clayderman à l’occasion),Brigham Young est un assez bon western un peu trop guindé malgré qqs bonnes idées visuelles dues à une photo sobre et contrastée.
bonjour ,je voulais juste echanger des nouvelles avec Nils qui etait en classe avec moi a l’institut VALOIS aVillemonble je suis a LUMIO en balagne et meme sur facebook pas possible d’avoir le contact, merci chere Monsieur respect sinceres . Jean Marc LACROIX , LUMIO CORSE
Transmis à Nils
Correcting my previous misstatement: Gregory Peck IS given sodium pentathol in MIRAGE. Appy-pologies as Alex would say. Best, Michael Rawls
D’accord à la lettre près avec le commentaire de Stagger lee.
Plus précisément, concernant Silver Lode, les méandres labyrinthiques de la ville m’ont immédiatement évoqué ce singulier petit film de Ray Milland, A man alone, dans lequel il profite de toutes les perspectives qui s’offrent à lui pour se dissimuler aux yeux de ses ennemis.
Apache drums est en effet un film magnifique où l’on reconnait bien, en effet la patte Lewton, à travers la scène de l’église, cet usage unique de tous les prismes de la lumière, l’importance accordée aux sons, révélant toute l’angoisse intérieure des hommes au moment d’affronter la mort.
Désormais impatient de découvrir Stranger on horseback,de Jacques Tourneur, annoncé chez le même éditeur en Janvier.
A Yann
Merci de vos commentaires
Halliday brand semble passionnant au vu de ce que vous dites plus haut tout comme, dans mon souvenir l’était Lawless street que vous traitez rapidement dans 50 ans…Il existe tout un pan du western qui ne semble ni classique ni révisionniste mais dans un entre deux, curieusement épuré, stylisé. Même si en deça de Tourneur, Lewis n’est opas seulement l’auteur de deux grands polars ( big combo et Gun crazy) mais un cinéaste que je trouve de plus en plus intéressant.Je me rappelle d’articles dans les Cahiers des 80′ signés B Krohn je crois sur la série B qui montraient que ce cinéaste était en fait un perfectionniste ambitieux ( moins arty cependant qu’Ulmer) malgré l’économie parfois fragile de ses films. D’un strict point de vue budgétaire, Tourneur a t-il accédé à des budgets nettement supérieurs à ceux de Lewis?C’est la question que je me pose car Tourneur même dans ses beaux westerns apparemment plus riches que les Lewton demeure des qualités telles que l’ellipse, la métonymie, l’art de la suggestion,la stylisation des plans.
A Ballantrae
Tourneur quand il tourne LE PASSAGE DU CANYON dispose d’un gros budget. Egalement dans EXPERIMENT PERILOUS. Des films comme OUT OF THE PAST, EASY LIVING, ANNE OF THE INDIES, voire WAY OF A GAUCHO sont des productions A. Ety on peut citer d’autres titres (STARS IN MY CROWN, GREAT DAY IN THE MORNING). Lewis lui aurra accès plus sporadiquement à des productions A de moindre envergure : LE MAITRE DU GANG, LADY WITHOUT PASSPORT, JOLSON Et nous vantions dans 50 ANS SO DARK IS THE NIGHT et MY NAME IS JULIA ROSS
Merci beaucoup pour toutes ces précisions!!!
J’aurais pensé que Stars in my crown procédait d’une économie B mais il est vrai que Mac Crea, les décors sont autant d’arguments qui le prouvent.Son économie de moyens narratifs, son sens de la suggestion et de l’ellipse et sa durée enfin m’induisaient en erreur…
Experiment perilous bénéficie d’un superbe décor que je pensais « emprunté » à un tournage A mais pas induisant une production A.
Je suppose que Berlin express est un film A également.
En tout cas, je vais explorer plus avant le cas Lewis.
Cher Monsieur Tavernier
je cherche le titre d’un film noir (américain des années 40 à 60) ayant été diffusé au ciné club ou au cinéma de minuit au début des années 80 dont je ne souviens que d’une scène : un homme tombe d’un immeuble et lors d’une séance de sérum de vérité il associe cette chute à une espèce de capsule qui se brise au sol. Cela vous dit-il quelque chose ; je compte sur votre érudition.
je viens de voir deux westerns sans grand intérêt.
Le pire des deux est « L’étoile brisée » de Jesse Hibbs avec Audie Murphy, film particulièrement désuet et inintéresant (voire ennyeux) : seuls intêrets pour moi : Walter Mathau en juge et Henri Silva en méchant. Sinon Murphy est toujours aussi ridicule avec ses tenues et piètre acteur. Et il ne se passe pas grand chose.
L’autre, pour lequel vous étiez sévère, est tomahawk de George Sherman qui est loin d’être « nul » mais qui est plutôt sauvé par ses interprètes (Van Heflin, Yvonne de Carlo) et la beauté des paysages que par s amise en scène plan plan. A noter au générique la présence du jeune Rock Hudson. Mais que ce lieutenant est caricatural et que ce film est naif dans son propos comme si à la fin tout était réglé par la signature d’un traité.
A MAXOU37
Je suis revenu sur TOMAHAWK qui a de réelles qualités (surtout si on le replace dans le cycle des westerns pro indiens de >Georges Sherman) et dans le choix des paysages et dans des options scénarsitiques (le début et la fin, le fait que Heflin parle indien) et dans certains éléments de découpage sans égaler AU MEPRIS DES LOIS ni DUEL DANS LA SIERRA que j’ai revu et qui n’est helas disponible que sur LOVING THE CLASSICS
merci monsieur Tavernier pour vos réponses et surtout vos commentaires avisés et vos suggestions : je me régale à chaque fois quand je découvre de nouveaux films à voir.
Et comme je suis dans mon cycle (long !) westerns, hier, j’ai vu « Escorte pour l’Oregon » avec Victor Mature : je pense que ce film mérite d’être vu avec un beau NB et des personnages qui apprennent à se connaître tout au long du voyage. Mes principales critiques vont à l’âge de la fille (l’actrice avait je crois 17 ou 18 ans alors qu’elle joue une fille de 10 ans ; Mature est un peu lisse – trop positif en fait : il est sudiste mais aide un noir à s’en sortir et il n’évolue pas trop au cours du film.
Monsieur Chabrier, Your mystery film sounds like Edward Dmytryk’s MIRAGE (1965) in which a man does fall from a (very tall) building and another man (Gregory Peck) is rendered amnesiac by the horrible sight. Peck is repeatedly visited with visions of a watermelon spinning through space before it finally shatters on the sidewalk. No truth serum here, but there are a couple of visits to a most unsympathetic psychiatrist. Great Manhattan location photography (in the days when it seemed some glamourous kingdom separate from the rest of the country) and a first-class performance by a three years from stardom Walter Matthau. This is one of the two best Hitchcock films not made by Hitchcock. The other is Henry Hathaway’s NIAGARA.
Hi Bertrand, sorry that this does not concern your last blog post. Anyways, thanks for the films you have made. I especially like L’horloger de Saint-Paul, that is a masterpiece. One thing that seems to constantly bug me is the singin in Le juge et l’assassin, why on earth? It somehow flattens the impact. I’m sure you had an aim there, but that is beyond me. Take care.
Juhani (un homme de Finlande)
To Juhani
All the songs were written (very well in the lyrics and the music) in the style of the very popular songs of the period. People were singing a lot. Some songs were like editorials (LA COMPLAINTE DE BOUVIER) commenting a murder, a scandal, a social event. The patriotic songs were sung everywhere and the songs about the Commune were very important. I wanted all those thee songs which are extremely well written and composed (Jean Roger Caussimon is one of the best author of lyrics). AND i was in fluenced by Brecht and his use of songs
OK, thanks B for the replay. Perhaps I was not operating with timeless manners. OK, you were time-attached and that is very allowable. But singing is a way to forget the present and the future. And if that is so, there was no need to sing. Sorry again, Juhani.
Sorry Juhani, but singing is a way of talking about the present and creating a hope for the future (it is a quotation from Brecht. All the songs in the film are talking 1) about the murders of Bouvier 2) about the killing, the atrocities, the repression done when the Versaillais took over Paris (ans many songs celebrated the memories of this insurrection, this « heroic, priceless, meaningful revolt as valuable as the french revolution » (Marx)
On peut relever que « Hallyday Brand » et « Terror in a Texas Town » ont tous deux été photographiés en n&b par un opérateur remarquable dont toute la carrière fut dédiée à la couleur et plus particulièrement au Technicolor : Ray Rennahan.
Des premières tentatives bichromes dans les années vingt, en passant par deux M. Curtiz très audacieux dans les éclairages au début du parlant, puis les premiers Technicolor trichromes aux Etats-Unis (« Becky Sharp ») et en Angleterre (« La baie du destin »). Il participe ensuite à de très nombreux tournages en Technicolor comme chef opérateur « maison » (« Autant en emporte le vent », entre autres) ou comme chef opérateur à part entière (dans « 50 ans » vous mentionnez la qualité de ses éclairages « amoureux » sur Ingrid Bergman dans « Pour qui sonne le glas »).
Cette carrière unique s’achève donc par deux films de J. H. Lewis en n&b avant qu’il ne se tourne vers la télévision où on le retrouvera en 1967 signant la photo du premier épisode de la série Columbo (« Inculpé de meurtre » de R. Irving).
A Marc Salomùon
Merci pour ces renseignements
Sur les westerns, je signale avoir vu LA PEINE DU TALION, (The Man from Colorado) de Henry Levin. De loin, la mise en scène la plus intéressante que je connaisse de Levin. Avec un Glenn Ford dans un rôle inhabituel d’officier nordiste victime d’un syndrome post-war comme diraient nos modernes psys. Parmi les films de Marshall, en plus de ceux que vous citez, j’avais apprécié When The Daltons Rodes, une variation non dénuée d’humour sur l’odyssée des frères Daltons. Enfin, je signale l’existence en Z1 d’un western muet de Richard Thorpe, The Desert Of The Lost (1927), probablement le seul film muet en dvd de ce réalisateur prolifique et inégal. Je ne suis pas un grand fan de Thorpe, mais ici la réussite, notamment photographique, est au rendez-vous. Une curiosité intéressante.
Monsieur Tavernier, In answer to your (???) in relation to The Gordons: this was the joint nom d’ecran and plume of ex-FBI agent Gordon Gordon (yes) and his wife Mildred Gordon who wrote mystery novels as well as screenplays together, their most famous work being Disney’s « That Darn Cat. » But I think their best script was for the Blake Edwards thriller « Experiment in Terror » ( Glenn Ford somewhat stifled by upholding FBI dignity, very good Lee Remick, wonderfully creepy Ross Martin, Mancini’s best dramatic score after « Touch of Evil »). Nice performance by the 20ish Stefanie Powers accompanied by a good deal of fleshly exposure which brought out the prude in the usually perceptive critic Dwight Macdonald. Or maybe he was just insufficiently goatish. Best, Michael
Thank you Michael. I want to see again the Blake Edwards
A Michael Rawls: Ce Gordon Gordon scénariste et FBI lover ne doit pas être confondu par un autre Gordon aussi scénariste, qui fut lui au contraire traqué par le même FBI durant la chasse aux sorcières et qui est Bernard Gordon, qui écrivit d’ailleurs son expérience dans un livre titré « The Gordon File: A Screenwriter Recalls Twenty Years of FBI Surveillance » (livre qui est dans ma liste d’attente de bouquins à lire). Il écrivit le scénario de ce petit film de sf que j’adore Earth Vs Flying Saucers/Les Soucoupes Volantes Attaquent, et d’autres titres marquants, Crime Wave/Chasse Au Gang, Thin Red Line (celui de 1964), Custer Of The West… Il signa souvent Raymond T Marcus, surtout pendant la sale période (pour lui) des années 50.
Amicalement
A Martin Brady
Je connaissais bien Bernard Gordon. Son rôle fut je crois minime sur CRIME WAVE (il n’avait jamais vu le film et ignorait que beaucoup l’aimaient. On lui doit surtout THE LAWLESS BREED de Raoul Walsh et cette histoire de zombie dans un train avec Peter Cushing. LES SOUCOUPES VOLANTES ATTAQUENT est vraiment bien?
A Bertrand Tavernier: oui, le travail de B Gordon sur Crime Wave fut sûrement bref, je ne connais pas du tout Lawless Breed/Victime du Destin, il y a de gros trous dans la dvdgraphie (?) de Walsh, mais B Gordon a participé à 2 films que malheureusement je n’ai pas revu depuis un bail et je me méfie de mes bons souvenirs: la première adaptation de The Thin Red Line (64)/L’Attaque Dura 7 Jours de Marton et Custer Of The West de Siodmack,très critique sur Custer, mais vous avez fixé qualités et limites de ce dernier dans 50 Ans.
Je vous garantis que j’ai pris beaucoup de plaisir dans la catégorie « petit film honnête et terriblement rigolo » aux Soucoupes Volantes, Hugh Marlowe et Joan Taylor font tout passer avec légèreté! Le noir et blanc est très beau et convient bien au métal argenté des soucoupes!
Les effets spéciaux de Ray Harryhausen sont incroyablement souples et (aussi) « légers », la 1ère apparition de la soucoupe venant survoler presqu’avec indolence, la voiture des deux héros, est surprenante. L’admiration, parfois excessive, que certains cinéphiles célèbres (ici, Tim Burton) portent à certains grands anciens est pour Harryhausen, parfaitement justifiée. Je l’ai vu dans un coffret Harryhausen zone 2 anglaise qui comprend aussi 20.000.000 Miles To Earth qui est aussi vraiment excellent (tous les films avec stf), dans lequel on en a mal pour le monstre abattu à coups de roquettes au sommet du Colisée, sans trop de préoccupation pour la réaction des Monuments Historiques du gouvernement italien! Le remarquable est que la sympathie que le spectateur éprouve pour le monstre et son sort tragique est bien du fait du point de vue adopté par le film (comme dans King Kong, mais pas du tout comme dans la plupart des films de monstres de grande taille et d’assez mauvais caractère) et non pas d’une réflexion que le spectateur se fait avec une certaine distance. Le point de vue humaniste de Harryhausen doit venir du fait qu’il a créé ce monstre avec tant de soin, qu’il ne saurait n’en faire qu’un être malfaisant! (apparemment, il avait une forte influence dans la conception générale de ses films).
Avez-vous lu le livre de Bernard Gordon?
Amicalement.
To Martin-Brady, And Bernard Gordon in turn is not to be confused with Leo Gordon, who did time in San Quentin for armed robbery and then did post-graduate work there as an actor in Siegel’s RIOT IN CELL BLOCK 11. Leo can be seen as bad guy (Dillinger to Mickey Rooney’s BABY FACE NELSON) and good guy (foiler of hatemongering William Shatner’s racist plot in Corman’s THE INTRUDER) in scores of films and TV episodes. But he was also a screenwriter of such varied fare as TOBRUK and Corman’s must be seen to be disbelieved THE WASP WOMAN, in which a female cosmetics tycoon suffers a rather unfortunate side-effect (metamorphosis into homicidal half-wasp half-woman) from her new rejuvenating product. The actress who played THE WASP WOMAN,by the way, was some years later clubbed to death in her sleep by her weight-bar wielding dwarf son. Yes, it’s true.
To Mr Rawls
J’adore Leo Gordon comme acteur, ce colosse a une tête intelligente. Baby Face Nelson de Siegel (dont j’entendais déjà parler dans 30 Ans de Cinéma Américain et n’ai jamais réussi à voir) arrive à un statut mythique de par son indisponibilité en dvd 1 ou 2, et Riot, d’ailleurs aussi de Don Siegel, que j’ai vu en vf il y a des lustres arrive hélas au même statut. L’histoire de Susan Cabot est invraisemblable et ne peut s’inventer, est-ce du hollywoodbabylonisme nauséeux que de raconter qu’elle est devenue folle à force d’absorber l’hormone de croissance prescrite à ce fils assassin atteint de nanisme (IMDB)? C’est épouvantable. Elle était très bien en femme fatale dans le très moyen Machine Gun Kelly de Corman (on aimerait ce film bien meilleur qu’il n’est), elle flirtait éhontément avec l’un de mes 2nds rôles us préférés, Jack Lambert, qui a là autant de répliques à débiter que dans toute sa filmographie. Il y cabotine un peu mais comment le lui reprocher, pour une fois qu’on le faisait autant parler! J’aime beaucoup Lambert, mes tentatives de contacter des héritiers éventuels pour une interview se sont heurtées à une absence de réponse glaciale. J’ai lâchement abandonné.
Amicalement.
A Martin Brady
D’accord pour MACHINE GUN KELLY qui m’a déçu des années après. N’oublmiez pas Leo Gordon dans l’ARME A GAUCHE dont j’ai parlé ici
Concernant Apache drums, je trouve les scènes entre le pasteur et S. Mcnally excellentes surtout lors de leur marche à pied ; et effectivement je suis très interessé par ce que vous dites sur les villes et les décors dans les westerns qui dénotent une certaine recherche voire une orginalité.
Quant au film avec Murphy (pas si mauvais dans ce film mais je le préfère dans le film de Siegel avec de nouveau S. Mc Nally), il est assez original mais trop comique (volontaire ou pas ?) à certains moments (un Ford aurait été plus subtile et sensible). Le happy end me déçoit trop néanmoins.
Merci pour ces commentaires sur des westerns peu connus. Vous en parlez tellement bien que vous donnez envoie de les voir tous, même ceux que vous qualifiez d’éprouvants !… Il faut toujours compléter ses lacunes. On peut aussi commencer par des choses plus classiques… Des Ford (Fort Apache, She Wore a Yellow Ribbon; L’homme qui tua Liberty Valence, avec son « reversal » final si touchant). De Hawks, je revois régulièrement Rio Bravo, qui n’a pas d’égal. J’ai d’ailleurs une théorie personnelle sur la signification profonde de ce film. Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à me contacter, je vous enverrai un essai que j’ai écrit. Cordialement.
Très très beau, « Apache drums ». Votre intervention réjouissante en bonus du dvd (ainsi que celle de P. Brion) le place encore bien plus haut que ce qu’on pourrait en penser en lisant votre chronique et je suis bien d’accord. Culte, comme on dit aujourd’hui. Attendu depuis tellement longtemps. (Même si moi, tout petit amateur, je n’en connaissais pas du tout l’existence avant que vous ne l’éditiez.) Grand merci alors. Et puis ajoutons que ce western sublime n’est trouvable qu’en France, dans une très belle édition. Moi j’ai envie de dire : Encore!… On en veut d’autres des comme ça! Pas que des petits westerns un peu intéressants avec deux ou trois scènes un peu intéressantes qu’on regarde en réfléchissant à ce qu’on va se faire à manger… On veut du gros! Du qui sort de l’ordinaire! Qui fait écarquiller les yeux! Du stupéfiant quoi! De l’unique! Merci!
Concernant le magnifique APACHE DRUMS (que j’ai pu découvrir il y a peu grâce à sa récente édition en dvd), on a raison de souligner l’apport extraordinaire de Val Lewton (notamment cette fameuse dernière demi-heure pendant laquelle les habitants du village sont assiégés dans l’église), mais la mise en scène de Fregonese est elle-même formidable: je pense en particulier à cette longue scène dans le désert entre Stephen McNally et Arthur Shield (le révérend). La succession de plans d’ensemble, plans moyens et gros plans rythmant la conversation et les points de vues moraux entre les deux hommes est remarquable.
Concernant la topographie des villes dans le western, j’ai immédiatement pensé au film d’Allan Dwan: SILVER LODE.
A Stagger Lee
Merci et vous avez raison