Films italiens et lectures

10 avril 2012 par - DVD

LECTURES

Tout d’abord plusieurs livres que j’ai adorés, le GENE KELLY d’Alain Masson, indispensable pour tous les amateurs de comédies musicales.
Le revigorant CETTE OBSCURE ENVIE DE PERDRE À GAUCHE de Jean-Philippe Domecq (à qui on doit l’essentiel LA FIN DE ROBESPIERRE) : le décryptage de la manière dont Al Gore et Jospin ont perdu vous empoigne et vous met la rage au cœur. Ralph Nader, en rêvant d’une écologie plus maximaliste que celle d’Al Gore, a remis les clés du pouvoir à Bush qui a napalmé l’écologie.
Enfin, j’ai acheté WARLOCK, roman qu’on dit remarquable et qui a inspiré L’HOMME AUX COLTS D’OR.

  

FILMS ITALIENS

Critérion, dans sa collection Eclipse, vient de sortir un coffret consacré à Raffaello Matarazzo qui comprend quatre de ses mélodrames des années 40/50 : CHAINS(le Mensonge d’une mère), TORMENTO (Bannie du Foyer), NOBODY’S CHILDREN (le Fils de Personne) et THE WHITE ANGEL. Les titres donnent le ton de ces films qu’il faut avoir vu. Matarazzo dont Freda vantait l’intelligence, croit dans son matériau et le transcende à force de sincérité. Il ne joue jamais au plus malin, accepte les conventions, les affronte et en triomphe. Le couple Amedeo Nazzari-Yvonne Sanson tient la vedette dans nombre de ses films y compris dans un titre qui ne figure pas dans ce coffret et qui adaptait Alphonse de Lamartine.
D’autres films de Matarrazo sont disponibles sur Amazon Italie : L’AVVENTURIERA DEL PIANO DI SOPRA avec Vittorio de Sica (sous-titres français) dont le scénario fut co écrit par Riccardo Freda ; LA SCHIAVA DEL PECCATO (sous-titres italiens) avec Silvana Pampanini ; L’INTRUSA (sous-titres français) avec Amedeo Nazzari et Léa Padovani ; SONO STATO IO avec Eduardo, Peppino et Titina de Filippo (sous-titres italiens), casting unique ; JOE IL ROSSO ; GIU IL SIPARIO (sous-titres italiens). Ces derniers titres semblent être des farces qui marquent sa première période entre TRENO POPOLARE et les mélodrames.

J’ai aussi obtenu un film de Cottafavi qui m’avait été signalé par des cinéphiles intervenant sur le blog. Il s’agit de UNA DONNA HA UCCISO (sous-titres anglais).

Livraison très riche de SND. Et d’abord un chef d’œuvre, CASANOVA, UN ADOLESCENT À VENISE de Luigi Comencini. Admirable film historique, l’un des plus beaux, des plus profonds, des plus inspirés de la décennie. On est plongé au milieu de l’époque, on est projeté parmi les personnages. On ne regarde jamais de loin. On capte l’âme de l’époque. La première partie confronte Casanova enfant à la violence de son époque, à la corruption, à la mort. La découverte d’un cadavre est une séquence inoubliable. On retrouve toute l’attention que Comencini porte à l’enfance qu’il filme comme personne. Et je renvoie à cet autre chef d’œuvres qu’est L’INCOMPRIS. La seconde partie évoque un Casanova adolescent qui découvre l’amour, les traîtrises, les désillusions, le libertinage. Comencini nous parle de l’érosion, de la perte de l’innocence. Grandiose composition de Lionel Stander qui avait fuit les Etats-Unis après sa déposition percutante devant la Commission des Activités anti-américaines.

Quelques Dino Risi épatants comme LA CARRIÈRE D’UNE FEMME DE CHAMBRE, un des meilleurs, des plus décapants. Et deux œuvres dramatiques : DERNIER AMOUR, variation sur la FIN DU JOUR, qui m’avait touché à l’époque (l’interprétation de Tognazzi, admirable en acteur vieillissant, la beauté d’Ornella Mutti) ; ÂMES PERDUES, fable noire et rêveuse, plus mélancolique, très bien jouée par Deneuve et Gassman avec un dénouement un peu trop téléphoné. LE SEXE FOU est plus inégal mais deux ou trois moments sont irrésistibles.

J’ai adoré revoir METELLO, peut être le chef d’oeuvre de Bolognini (quel beau double programme avec les CAMARADES de Monicelli). Cette défense du syndicalisme est filmée avec un raffinement, un gout, une somptuosité visuelle qui, pourtant, n’étouffent pas l’émotion. Premiers plans inoubliables : dans le petit matin, un homme sort de prison et va retrouver sa femme et son enfant. La couleur des murs, la grâce inspirée de la photo, l’intelligence des cadres, tout cela retrouve l’inspiration lyrique du meilleur Zola, de Dabit, Charles Louis Philippe. Et il y a évidemment Ottavia Piccolo, formidable en ouvrière amoureuse, réservée et pourtant fière, qui va triompher de sa rivale (la très belle et très sensuelle Tina Aumont). Beau personnage de femme, finalement plus forte, plus droite que son mari. Et Florence, filmée avec amour.

Dans ROGOPAG, je passerai sur les deux premiers sketches qui m’ont indifféré pour m’arrêter sur celui de Pasolini, La Ricotta qui est une vraie réussite. On y retrouve le regard acéré, lucide, jamais hautain de cet amateur de paradoxe et de vérité. Qui savait débusquer la seconde derrière le premier. Conte cruel et compatissant qui met à nu les rapports de pouvoir (intellectuel, social), épingle les comportements odieux. Le récit est constamment ironique (comment se nourrir en se faisant passer pour un saint, comment vendre un chien aussi abusif que sa maîtresse). Sous le regard narquois d’un Orson Welles qui récite – hélas doublé en italien – du Pasolini. A ne pas manquer.

  

J’ai enfin découvert SPLENDOR d’Ettore Scola dans le magnifique Blu-ray sorti et restauré par Gaumont en même temps que QUELLE HEURE EST-IL ?, toujours de Scola (que je vais revoir), et ET VOGUE LE NAVIRE qui m’avait touché. SPLENDOR, qui avait été occulté par CINEMA PARADISO, m’a enchanté. C’est un hommage émouvant, chaleureux au cinéma qui a marqué Scola, depuis « les roues dentées de Metropolis » (Beau monologue du petit garçon face caméra), les chefs d’œuvres du néo réalisme, célébrés déjà dans NOUS NOUS SOMMES TANT AIMÉS, jusqu’à des œuvres plus récentes. Une variété de personnages pittoresques ou touchants déambulent au hasard du récit et sont traités par Scola avec un grand sens de l’hospitalité : le projectionniste obsessionnel qui fait louer des films qui se ramassent, le critique communiste qui avoue avoir avalé des couleuvres et finit par se recycler à la télé, le libraire amoureux du cinéma et de Marina Vlady, qui laisse ouverte sa librairie : « Qui volerait un livre dans cette ville ? ». On aperçoit au début Simon Mizrahi, ami cher qui fit tant pour le cinéma italien, en directeur de troupe odieux. Il y a un moment formidable qui concrétise le talent de Scola : le cinéma est vide et le projectionniste se retrouve sur la place. A la terrasse du café des dizaines de consommateurs, vautrés, somnolent. « Vous seriez mieux au cinéma », leur dit le projectionniste. On lui rétorque que la télé présente plein de films et l’un des buveurs cite une douzaine de titres. « Lequel vous allez voir ? » – « Aucun », lui répond son interlocuteur. Echange admirable qui résume tout un état de jachère mentale où l’on est déjà gavé face à l’offre, sans qu’il soit besoin de consommer.

 

ADDITIF KAURISMAKI

Dans le coffret KAURISMAKI, je voudrais signaler CALAMARI UNION, film étrange et formidable où tous les protagonistes s’appellent Frank. Ils tentent de traverser une ville (Helsinki), abîmée par les crottes de chien et dans cette odyssée calquée sur RED RIVER, meurent l’un après l’autre. Au passage, dans un café, on récite intégralement et en français le poème de Jacques Prévert : « il est terrible le petit bruit de l’oeuf dur… ».

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Commentaires (43)

 

  1. Damien DOUSSIN dit :

    Un mot sur Dino Risi dont vous parliez particulièrement dans cette-chronique-ci. Le festival Premiers Plans d’Angers qui vient de se terminer lui consacrait une rétrospective. Voir IL GIOVEDI sur grand écran par exemple fut un grand moment avec une salle très réceptive, touchée par la tendresse du film (qui n’a pas à rougir face au FANFARON plus connu). Petite déception devant AU NOM DU PEUPLE ITALIEN (1971) traitant de la corruption politique italienne où le ton de la comédie choisi par Risi est parfois trop outré (Gassman en fait trop) mais le scénario est par ailleurs très bien écrit avec cette fin d’un cynisme redoutable.
    Ce fût surtout l’occasion de découvrir certains titres très rares jamais sortis en dvd en France et notamment : CHER PAPA (1979) et FANTOME D’AMOUR (1981) (vus dans des copies toutefois relativement moyennes et où les couleurs ont virées). Le premier est est une très bonne surprise : Gassman dans un jeu en retenue est magnifique dans le rôle de cet industriel en conflit avec son fils, membre des brigades rouges. Le second plus mineur permet de voir une Romy Schneider dans le rôle du fantôme de la femme aimée 20 ans plus tôt par le héros (joué par Mastroianni). L’oeuvre est surtout marquante pour la grande mélancolie qui s’en dégage : les décors naturels de la ville de Pavie et de ses environs, le brouillard et les teintes automnales participent de cette atmosphère. Je ne sais pas si vous connaissez ces films ou si vous les avez revus ?

  2. Ballantrae dit :

    Je ne connais pas les ouvrages de JP Domecq mais pense lire dès que possible son Robespierre qui semble un ouvrage original par sa forme mi récit mi enquête dotée de documents de première main.Parallèlement, je reverrai volontiers le Danton de Wajda qui m’a fortement impressionné lors des visionnages effectués dans le passé.Reste à découvrir Black book dans un tout autre genre.L’imaginaire de la Révolution française ressurgit de manière assez nouvelle dans Les adieux à la reine de B Jacquot qui effacent le sympathique, inoffensif et bien trop mode Marie antoinette de S Coppola.
    Notons que cet opus de Domecq est dédié à F Rosi grand cinéaste dont on parle trop peu à mon goût ces derniers temps et qui a pourtant donné des clés politiques pour comprendre comment dérive notre monde.
    Son texte politique sur la gauche semble très intéressant aussi.Pour une approche différente et très documentée elle aussi, solidement argumentée permettez moi de signaler les ouvrages de Serge Halimi: Le grand bond en arrière et Quand la gauche essayait, à mon sens deux sommes qui permettent de comprendre clairement comment s’est imposée une doxa néo libérale à tous, y compris à ceux qui l’ont combattue.On en sort un peu abattu mais aussi plein d’espoir car des clés sont pointées , des mécanismes sont décryptés et la sacrosainte invocation du réalisme économique a du plomb dans l’aile.

    • Nemo dit :

      ah bon vous avez été impressionné par le Danton de Wajda ? Ce film est quand même un amas d’inexactitude historique. cette sorte d’hagiographie de Danton est pour ma part insupportable. le présenter comme le rempart de la terreur est d’un ridicule. Danton était un opportuniste il faut bien le dire.La vérité sur ce film c’est que Wajda c’est servi de la révolution française pour régler ses comptes avec le communisme et ça c’est pas très bien.

      • Ballantrae dit :

        Je suis au courant de ces inexactitudes comme du règlement de compte opéré par Wajda…ceci dit,je trouve qu’en termes de dramaturgie, de mise en scène et de boulot d’acteur il demeure dans mon souvenir comme un film fort.On est loin d’une reconstitution décorative et pas très loin de la dimension opératique de disons le meilleur de La reine Margot de Chéreau qui incarne d’ailleurs là un Camille Desmoulins touchant.
        Par ailleurs, Danton était certes un corrompu notoire et Robespierre visiblement moins tyran que ne le dit sa légende noire, toujours est-il que la Terreur exista avec son déchaînement pas purement imaginaire…d’un point de vue historique, le grand film sur la Révolution française reste à faire même si on peut citer nombre de titres passionnants: outre le rohmer, le Wajda, le Renoir et le Mann cités ajoutons le sautillant Mariés de l’an deux de Rappeneau qui est tjs très bien,le Griffith mélo à souhait Les deux orphelines entre autres…
        J’attends le grand cinéaste (si possible un peu historien et plutôt à gauche) qui pourra faire une sorte de contre proposition à la doxa ambiante depuis le bicentenaire qui ressemble bcp à de la contrerévolution: à ma connaissance, ce grand film n’existe mais peut-être n’ai je pas tout vu???

        • Nemo dit :

          effectivement je ne parlais pas des qualités esthétiques du film qui sont plutôt remarquables mais bien du fond. evidemment que la terreur a existée personne ne le nie mais aussi bien Danton que Robespierre y ont participé. Danton a fait parti du comité de salut public il ne faut pas l’oublier. Je n’ai aucune sympathie ni pour l’un ni pour l’autre bien que l’idéalisme, même si aveuglant, de Robespierre soit plus louable que les turpitudes Dantonesques à mon avis.
          J’avoue que j’adore le film de Rohmer qui sans aller dans la complexité des évenements en marche trouve le ton juste sur l’époque révolutionnaire. je n’ai pas vu le film de Renoir et je vais me fier aux conseils avisés de Mr Tavernier pour le film d’Anthony Mann. pour le bicentennaire, il me semble qu’il y a eu deux films réalisés, un sur les années lumière et un sur la terreur. je connais pas la qualité de ces films mais il m’ont été recommandés pour avoir une vision didactique des evenements, manque malheureusement la période du directoire et le coup d’etat de Bonaparte.
          je suppose que vous evoquez le regain d’interêt à bon escient mais aussi parfois à mauvais escient pour le personnage de M.A. On ne peut pas empêcher les phénomènes de mode. toutefois il est indéniable que le personnage avait une certaine grandeur dans sa fin de vie. j’invite à lire le magnifique livre de Stefan Zweig à ce sujet.il en dit long sur ces chères « courageux » révolutionnaires.

          sinon reste effectivement à réaliser un grand film sur la Révolution.

      • Ballantrae dit :

        Les deux films du bicentenaire, sans être formidables, valent plus que ce qu’on pouvait en attendre…et Klaus Maria Brandauer comme Balmer y incarnent magnifiquement Danton (malgré le précédent de Depardieu)et Louis XVI (malgré le très convaincant travail de Beauvois dans le beau film de Jacquot).Cela demeure néanmoins très didactique et peu inventif cinématographiquement.Je les ai vus à l’époque et en garde un souvenir vague!
        Quand j’évoquais la contre révolution , c’était du point de vue historique plus que cinématographique mais il est vrai que le regain d’intérêt pour M A a une signification au même titre que la réhabilitation de Napoléon III pour ne prendre qu’un autre exemple.
        Je pense que l’idéal serait une adaptation ample de Quatre vingt treize de Hugo ou un regard sec style René Allio ( auteur des Camisards et de Moi Pierre Rivière…)partant d’un document historique style Cahiers de doléances.Pourquoi pas la chronique d’un village ou d’un quartier de Paris?

  3. Sullivan dit :

    « Cette obscure envie de perdre à gauche » : ce chapitre se referme enfin.

    • Ballantrae dit :

      Quelle libération, même si tout reste à faire et même s’il faudra lutter contre la petite musique austéritaire qu’on ne manquera pas de nous resservir!!!
      Le président non plus sortant mais sorti va pouvoir enfin lire La princesse de clèves,découvrir que Zola a écrit les Rougon Macquart et non les Rougeon Macquart, être sidéré d’avoir pu dire qu’il adorait Théorème ( où on voit tout de même T Stamp coucher avec tt ce qui bouge de manière très physique autant que théorique…suggestion d’activité pour Sarkozy: errer nu sur le Vésuve(?) tel le père famille enfin révélé à lui-même)ou les films d’Eisentein.
      Il a tant à rattraper!!!
      Je ne sais où en est votre projet d’adaptation BD mais il s’avérait très prometteur et pourrait être un complément caustique ( il y a un potentiel de comédie italienne dans ce récit) au glaçant Exercice de l’état.
      Je remarque que, loin du désintérêt mentionné par les médias, la chose politique ne cesse de ressurgir en France y compris dans les commentaires de mon cher blog de B Tavernier.Continuons à réfléchir, à agir dans ce domaine y compris via notre passion pour le septième art tout ne commettant pas la grossière erreur de tout voir par ce prisme, tout en réussissant à ne pas limiter nos goûts à l’illustration de nos thèses, de nos idées.

  4. Quand sortira la Passion Béatrice en DVD?
    Je suis un fan inconditionnel de ce film, et je trouve que, rarement le Moyen Age n’aura été aussi bien saisi.
    Merci de votre réponse
    J’ai tous vos autres films en DVD, ce manque m’insupporte depuis des années!!!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Crouvisier Jerome
      On est en train de travailler avec Pathé

      • Ballantrae dit :

        Bonne nouvelle!!! L’ayant revu sur Canalsat il y a qqs mois, je confirme qu’a posteriori il demeure l’un de vos films les plus forts, les plus dépaysants et dérangeants…et en plus, il y a la merveilleuse Julie Delpy incroyablement mature!!!
        Et plein de boni à la clé, j’espère!!!!

  5. Bonjour Bertrand,

    Douloureuse évocation du tournage avec Freda… il est curieux de constater comment l’admiration que l’on porte à quelqu’un se retourne parfois contre lui, dans la réalité des faits. Sans doute vaut-il mieux, dans certains cas, demeurer dans le royaume des ombres.
    Grand plaisir à lire cet éloge de METELLO, oeuvre d’un cinéaste assez souvent vilipendé pour son esthétisme, voire sa mièvrerie, ce qui est vraiment mal le connaître. Oui, ce film contient d’admirable moments (il aurait mérité au moins un prix de la mise en scène à Cannes à l’époque) mais je crois qu’il a été honteusement méprisé sous prétexte qu’un film se passant dans le milieu ouvrier ne pouvait comporter une dimension picturale raffinée… Je ne sais pas si ce film est son chef-d’oeuvre (L’HÉRITAGE et BUBU méritent tout autant ce qualificatif), mais nombre de films de son auteur figurent parmi mes préférés : LE BEL ANTONIO, LES GARÇONS, LA VIACCIA (très sous-estimé), et surtout LIBERA MON AMOUR où Claudia Cardinale est fabuleuse en militante révolutionnaire. Parmi ses premiers films LA VEINE D’OR n’est pas terrible, mais MARISA LA CIVETTA est vraiment très marrant. J’aimerais beaucoup voir SENILITA, mais peu de Bolognini semblent finalement visibles.

  6. AUGELMANN Jean-Marie dit :

    Mes excuses pour l’oubli

    « La Porte du Diable » sort le 4/07/2012.

    NOUS ATTENDONS ENSUITE le coffret LANG;d’autres sorties sont aussi annoncées :

    AMBRE (PREMINGER) et L’EGYPTIEN (CURTIZ)en août chez SIDONIS

    ARTUS FILM a prévu en juillet un coffret ERICH VON STROHEIM avec 3 films :
    – THE LADY AND THE MONSTER(1944)(G. SHERMAN)
    – THE MASK OF DIJON (1946)(LEW LANDERS)
    – THE CRIME OF DOCTOR CRESPI(1935)(JOHN AUER)

    SIDONIS sort encore 4 nouveaux westerns le 6/07/2012.

  7. AUGELMANN Jean-Marie dit :

    Dans sa remarquable collection CLASSICS CONFIDENTIAL, nos amis de WILD SIDE vont sortir après NIGHTFALL, le 6/6/2012, le très beau film d’Anthony MANN « La Porte du Diable ».

  8. dupea dit :

    Je viens d’acheter Warlock. Très bon début : « Le rôle de la fiction n’est pas d’exposer les faits, mais la vérité. »

  9. Sullivan dit :

    Conclusion à mon post sur les trois Ettore Scola :

    La firme à la marguerite a fait un admirable travail éditorial sur ces trois BR Ettore Scola (je n’ai pas visionné les éditions DVD) tant au niveau des copies proposées, exceptionnelles, qu’en compartiment bonus : en parallèle d’entretiens très solides avec le réalisateur, menés par cet amoureux érudit et spécialiste du cinéma italien qu’est Jean A. Gili, on trouve pour chacun des trois films, un passionnant exposé de trois fois vingt minutes avec Luciano Tovoli, le chef photo de Scola (mais aussi de Pialat, Risi, Antonioni, Argento, Comencini, Zurlini, Schroeder… la liste est longue…!), qui entre diverses anecdotes savoureuses et développements passionnants, nous raconte comment il avait édifié un jeune Gérard Depardieu sur le rapport très serré existant entre la psychologie des personnages et les choix effectués par un directeur de la photo, pour accompagner, pour sous-tendre, pour induire cette dernière.
    Je dois rajouter que j’ai ressenti un réel bonheur à écouter cet immense artiste-technicien qu’est Luciano Tovoli, qui a travaillé avec les plus grands (quel palmarès !), un homme au ton très doux et à la présence contenante, qui dégage une humanité, une humilité, une profondeur particulièrement touchantes, au-delà de l’admiration qu’on peut lui vouer.
    P.S. : Association d’idées… En accompagnement des quatre films italiens proposés par Tamasa Distribution en DVD (« Le Christ interdit » de Malaparte, « Les évadés de la nuit » de Rossellini, « Séduite et abandonnée » de Germi qui sont tous trois déjà dispos dans les bacs, et « La Classe ouvrière va au paradis » de Petri qui sort le 3 mai prochain), il faut noter pour chacun des titres, un livret de 12 pages avec un texte de Jean A. Gili, observateur qui reste incoutournable (à l’instar d’un Buache mais de manière différente) en ce qui concerne le cinéma de la botte.

  10. dupea dit :

    Je n’ai pas encore eu l’occasion de lire Warlock. Quelles sont vos premières impressions ? Je viens par contre de lire La Jument Perdue de Simenon. Incroyable… J’ai rarement lu un livre aussi expressif sur l’Amérique. Savez-vous si Simenon était amateur de western ? Connaissait-il John Ford ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      Adupea
      Je ne peux repondre sur Simenon mais oui WARLOCK d’Oakley Hall est un remarquable roman : touffu, changeant de point de vu, introduisant un autre regard dans la narration avec le journal que tient un habitant, ce qui casse la chronologie et entraine une distance. Il y a tout un aspect social, les mineurs en lutte avec un impitoyable patron, lui même tenu par une grosse société, qui veulent soit construire un syndicat, soit negocier, soit détruire la mine, qui me semble évacué du film que je revois. Widmarck est plus agé que le personnage du livre (mais la main clouée est dans le bouquin) et le juge nettement moins flamboyant. Le livre est plus pessimiste sur les personnages principaux qui meurent tous (Jimmie dans un épilogue)
      Il faut lire aussi les romans de Craig Johnson et de CJ Box qui se déroulent dans le Wyoming. Des polars westerniens et le dernier James Lee Burke

  11. minette pascal dit :

    Sur « l’incompris », on pourrait s’indigner de ce genre de film uniquement destiné à faire de nous des torrents de larmes. Et de fait, comme je n’aime pas pleurer, je n’ai jamais eu envie de le revoir. Pourtant, il y a un certain style à saluer: le père du gamin nous émeut sans verser de larmes lui-même. Larmes que Comencini fait en revanche couler sur les joues de l’ami du père, celui qui se vante depuis le début de ne pas pouvoir supporter les enfants. C’est devenu un vieux truc par la suite mais quand même, on frémit à l’idée de cette histoire entre les mains d’un cinéaste moins talentueux que le maître italien.

    • Martin-Brady dit :

      Je trouve que la psychologie dans ce film est bien vue, spécialement sur les deux frères, l’aîné assez âgé et donc assez sensible pour pouvoir souffrir, le cadet avec l’égoïsme de son âge qui a déjà oublié sa mère, le père enfermé dans ses soucis et son passé, refusant de partager sa peine avec l’aîné car désirant chérir cette peine pour prolonger son amour pour la défunte. Cette richesse des caractères efface complètement le lacrymogène. A sa sortie, un critique de la revue Cinéma avait écrit à peu près « Quel scandale, ce film… On a pas le droit de toucher avec ses grosses pattes d’adulte le monde merveilleux de l’enfance », curieux, cet aveuglément… Le film est resorti à juste raison encensé dans les années 75-80. Je n’ai jamais vu le remake de Schatzberg, c’était une drôle d’idée d’ailleurs.

      • minette pascal dit :

        « Les grosses pattes d’adulte » : c’est rigolo comme expression, mais alors qui va tourner des films sur l’enfance ? Des enfants ?…Oui, vouloir faire un remake de l' »Incompris » est, comment dire…incompréhensible. Pourquoi les cinéastes en mal de reconnaissance et d’idées ne font-ils pas des remakes de films ratés, plutôt ?

        • Martin-Brady dit :

          J’aime bien les remakes en tant que variation sur le même sujet, voyez les deux versions de Une Etoile est Née… J’aime bien quand ça montre deux façons différentes de raconter la même histoire, quant aux remakes d’américanisation de films européens qui ont eu du succès et qu’ils faut « adapter » au pauvre public u.s. incapable de s’adapter aux paysages et personnages dés qu’un film se passe ailleurs que dans leurs paysages (13 Tzameti, The Ring, 3 Hommes et un Couffin, La Cage aux Folles), c’est lamentable, Mr Rawls en parlait ailleurs… Notons que pour 13 Tzameti et Ring et L’Homme qui Voulait Savoir aussi, les producteurs ont gardé les cinéastes originaux mais c’est aussi idiot, le remake là ne sert qu’à américaniser… Et quand parfois les producteurs bloquent les droits du film original le rendant invisible, c’est dégueulasse!
          Pour le critique qui sabra ainsi L’Incompris, il s’est complètement planté dans son appréciation, et je ne sais pas ce qu’il a pensé à la reprise du film des années plus tard, sous des concerts de louanges mérités, est-ce qu’il a maintenu son opinion? J’ai oublié son nom.

        • Martin-Brady dit :

          précision: sur 13 Tzameti ou plutôt sur son remake 13, Babluani explique dans le bonus dvd du film français que c’est lui qui voulait faire un remake américain en changeant l’histoire, ce n’est donc pas le même cas que les autres remakes cités par moi, et ça me donne envie de voir ce « direct-to-video » non sorti en salles en France.

        • minette pascal dit :

          Ce que vous dites sur les remakes et variations (Martin-Brady)me fait repenser à Comencini et à son « Pinocchio ». Après le dessin animé cultissime de Walt Disney, il fallait oser. Pourtant, la variation anti-magie fonctionne et tous les « Pinocchio » qui ont suivi n’ont rien pu apporter. En fait, Comencini , en plus du réalisme poussé à des extrêmes burlesquisantes, a eu l’idée géniale d’axer l’intrigue sur Gepetto (Nino Manfredi, je crois) au point qu’il nous arrive de nous ennuyer quand il n’est pas à l’écran. Comme bon exemple de variation…

  12. Sullivan dit :

    Essai

  13. Sullivan dit :

    Bonjour,
    Il y a manifestement des soucis pour poster une intervention. Ce pourquoi j’ai essayé à de multiples reprises. Ce matin, cela m’a réussi, j’ai enfin vu apparaître mon post sur Gaumont/Scola avec la mention habituelle « en attente de modération ». En revanche, à nouveau, je ne réussis pas à poster la suite… Veuillez m’excuser de mes multiples tentatives, si ce n’est qu’une histoire d’affichage… et si celles-ci vous parviennent !

  14. Sullivan dit :

    Quelle heure est-il ? est une petite merveille, une sorte de chef-d’oeuvre instantané, parti de pas grand-chose : Scola avait repéré la belle relation qui liait Mastroianni et Troisi sur Splendor, et leur a proposé dans la foulée de tourner ce merveilleux long-métrage. Juste de bout en bout, traitant de l’incompréhension, du manque de communication existant entre un père et son fils… et qui que l’on soit, je pense que l’on peut se sentir rejoint à un moment ou un autre du film, on peut se projeter dans ces personnages. Difficile de choisir une scène en particulier… Il y a bien-sûr toutes celles où les deux comédiens improvisent pour notre plus grand plaisir… Je pense aussi à cette scène mémorable quand le père et le fils rejoignent la copine du fils (incarnée par Anne Parillaud), avec Mastroianni qui tente de soutirer maladroitement des informations sur la vie sexuelle de son fils auprès de sa bru, ce qui entraîne un fou-rire extraordinaire de l’actrice française.

    Personnellement, je préfère Splendor à Cinema Paradiso. Troisi y est tout aussi émouvant que Noiret, dans le rôle du projectionniste fétichiste, et l’émotion desservie par le film m’a parue plus pure, moins tire-larme. Détail croustillant : Scola, dans son entretien avec Jean A. Gili, présent dans les bonus, nous apprend que Tornatore était venu le voir sur le tournage de Splendor, en s’excusant de tourner Cinema Paradiso concomitamment, lui précisant qu’il n’était absolument pas au courant que le réalisateur du bal tournait un film sur le même thème.

    A noter tout-de-même, le troisième Blu Ray Scola proposé par Gaumont : Le voyage du capitaine Fracasse, long-métrage étonnant, dans lequel Troisi campe un magnifique Pulcinella. Ce comédien avait tout compris à la Comedia dell’arte ! Seul bémol mais de taille : le film n’est proposé que dans sa version française, et c’est bien dommage, puisque du coup, on perd la voix, le ton, et le rythme inimitable du jeu de Troisi.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Sullivan
      Vous y etes arrivé et vos propos sont passionnants

      • Sullivan dit :

        Oui… j’y suis arrivé en ayant posté ce message une vingtaine de fois, pour qu’il finisse par accepter de venir s’inscrire dans ces pages ! Alors, tentons à nouveau : ce n’est que la cinquantième fois que j’essaie d’implémenter une conclusion sur les 3 Scola… Je ne dois pas être le seul à avoir ce souci technique. Apparemment, les textes courts passent plus facilement à travers les mailles.

        • Sullivan dit :

          Bonjour,
          Pouvez-vous me dire si effectivement vous rencontrez des problèmes techniques au niveau de l’implémentation des messages des blogueurs ? Je suis découragé, à force d’essayer…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Sullivan,
          J’ai communiqué vos doléances au modérateur du blog qui ne trouve aucun problème

  15. Sullivan dit :

    Bonjour,
    j’essaie de poster un écho aux trois Blu Ray Scola chez Gaumont, rien à faire, ça ne marche pas…

  16. Talking about Cottafavi, RHV has just released another melodrama, NEL GORGO DEL PECCATO, one of the two films lovingly homaged/mocked in Luc Moullet’s LES SIEGE DE L’ALCAZAR. The disc features English subtitles. Available on Amazon.it.

  17. Martin-Brady dit :

    A Bertrand Tavernier: je suis en train de lire votre livre d’entretiens avec Simsolo: passionnant, et c’est sincère! Vous dites que Sophie Marceau a renvoyé Riccardo Freda sur La Fille de d’Artagnan, mais sans plus de commentaires, je regrettais que vous n’en disiez pas plus, je voulais vous demander comment Sophie Marceau avait-elle le pouvoir de renvoyer Freda et pour quelle raison l’a-t’elle fait? Merci de votre réponse…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Martin Brady
      Sophie avait bien sur dans son contrat le choix du metteur en scène. Freda a fait une erreur impardonnable (refuser de descendre un étage pour voir et superviser les essais de coiffures, de maquillage, de costumes. Il a répondu sans cesser de lire son journal : « j’ai tout le temps de voir cela pendant le tournage ») et Sophie, furieuse, a quitté le film : « si cela ne l’intéresse pas de me voir, moi cela ne m’intéresse pas qu’il me filme).Moi, j’arrivais au moment ou elle partait et j’ai tenté de réparer cette connerie. Freda, malgré mes deux enfants qui le suppliaient, n’a pas voulu s’excuser. J’ai lutté en vain. Pour sauver le film (ma société était responsable face à CIBY 2000) et comme c’était précisé dans le contrat d’assurances (j’étais le garant, vu son age), j’ai proposé qu’on fasse le film à deux. J’ai été effondré quand j’ai découvert les choix de décor de Freda et sur le plateau, pendant les répétitions, Sophie m’a pris à part et m’a dit : « il ne peut y avoir qu’un seul capitaine sinon tu vas plus regarder Freda que les acteurs. Moi, j’ai besoin d’être dirigée ». Je pense honnetement qu’elle avait raison

      • Martin-Brady dit :

        A Bertrand Tavernier: merci pour les précisions, votre responsabilité était donc totalement engagée! C’est dur d’apprendre que Freda a fini sa carrière de cinéaste comme ça, et même horriblement triste. Je trouve insensé que IMDB mette le film dans la fiche de Freda avec la précision « fired », ce genre d’info n’est acceptable qu’avec des éclaircissements ou alors on met rien du tout. Je ne savais pas trop qu’un acteur avait couramment le choix du réalisateur dans son contrat, c’est vrai que tout commence avec la production.
        Si M6 (ou SND) a décidé d’explorer le cinéma italien, c’est une très bonne nouvelle, apparemment, ils ne remontent pas au-dessus de 1970, je rêve après avoir vu récemment le « Voyage » de Scorsese (dont je croyais à tort que jeune, il n’avait été imprégné que de cinéphilie américaine), de découvrir dans des bonnes copies les films de Blasetti par exemple, ou les Freda justement, ou un Comencini que j’avais vu à Chaillot et qui m’avait fait chialer malgré l’absence de stf: La Finestra sul Luna-Park dans lequel un père revenant d’Afrique (de la guerre en Ethiopie?) retrouve son fils devenu un étranger.

      • Ballantrae dit :

        Il est vrai que c’est une attitude décevante…mais S Marceau est-elle « facile » à diriger?Pas facile de jouer les arbitres…
        Ce ne sont pas les films les plus légers dans le ton dont le tournage se passe le plus légèrement, non? Cela est d’autant plus râlant que vous étiez entouré de joyeux compagnons tels que Ph Noiret ou C Rich (que vous avez retrouvé pour jouer la ganache de Conan, grandiose!) qui est tt de même un méchant anthologique!
        Avec La princesse…, vous tenez votre grand film de cape et d’épée même si cette oeuvre dépasse la question du genre et de loin. Et je parie que le tournage , malgré les aléas financiers, fut joyeux et enthousiasmant.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae,
          Mais Sophie fut meilleuse sur le tournageuse. Courageuse. Passionnée, ayant travaillé l’escrime et n’étant jamais doublé. Le problème malheureux avec Freda se passa avant le tournage et n’eut aucune repercussion sur celui ci, malgré la peine que j’ai éprouvé face à son incompréhension et à son non travail (il choisissait les décors les plus près de l’hotel en disant on mettra une branche d’arbre). Et je me suis régalé avec Rich, Noiret, Sami Frey, Charlotte Kady et les scènes d’action. Mais on trouvait certains décors pendant le tournage car j’avais refusé ceux de Freda et rapatrié le film en France
          L’atmosphere durant la PRINCESSE fut formidable

  18. Ballantrae dit :

    Pour Kaurismaki, j’ajoute aussi le très insolite et très drôle Hamlet goes to business, décapante relecture de la pièce de Shakespeare qui, avec trois fois rien, retourne l’interprétation usuelle de la pièce.

  19. Ballantrae dit :

    Chronique majoritairement italienne riche en films que je ne connais pas mais je peux réagir pour:
    -La riccotta de PPP, petit chef d’oeuvre effectivement d’une acidité terrible qui s’inscrit dans la ligne du sublime evangile selon Saint Matthieu pour mieux le détourner et produire une émotion brute aussi marquante.Tout est admirable: scénario dense, dialogues mis dans la bouche d’OW, photographie passant aisément de la couleur au N et B, discours sur le pictural au cinéma, registre indéfinissable entre dérision parfois grotesque et pathétique. PPP a conçu deux autres courts métrages admirables l’un inclus dans Les sorcières, l’autre dans je ne sais plus quel film à sketches.
    -E la nave va de Fellini est aussi une merveille, sûrement le dernier chef d’oeuvre du maestro ( même si j’aime bien Ginger et Fred et surtout intervista…bémol pour La voce della luna. Comme pour le Pasolini, on est dans le domaine de l’apologue mais cet apologue est incarné, très physique et doté d’une poésie rare. L efilm est une rêverie sur la fin d’un monde et le possible avènement d’un autre. Les trouvailles poétiques s’y bousculent ( la mer, les formes stylisées des bateaux, la concert des verres, la structure opératique,le rhinocéros, l’avènement du son dans le film, le retour au muet vers la fin) et la beauté plastique s’avère un triomphe de tous les instants!!!Un grand film aussi bouleversant que La strada, Huit et demi, La dolce vita,Casanova,Satyricon, Roma, Amarcord…
    -Splendor à sa sortie fut éclipsé par Cinéma Paradiso au sujet apparemment voisin et pourtant il s’avère plus pointu, plus pénétrant sur l’évolution du cinéma (italien en particulier).Là où Tornatore jouait -il est vrai habilement- sur des flux de nostalgie, Scola affronte la fin d’une époque sans faux semblants , avec une quasi sécheresse qui n’empêche pas l’émotion. M Troisi y est infiniment plus brillant que dans le très surestimé Facteur qui le fit triompher en France ( après sa mort prématurée je crois)et Mastroianni est encore une fois impeccable. Scola qui fut tant aimé en France a été injustement délaissé dans les 80′ juste après Le bal…il me faudrait revoir La famille, Quelle heure est-il? ou Le capitaine Fracasse qui me semblaient intéressants.
    -Casanova, un adolescent à Venise est sûrement l’un des chefs d’oeuvre de Comencini tant il est délicat,intelligent, somptueux sans ostentation. Complément de la vision tout aussi fabuleuse et fantasmatique de Fellini
    Metello me semble très intéressant si vous le comparez aux Camarades de Moniccelli, film effectivement juste et poignant sur la réalité du syndicalisme naissant, une page d’histoire aussi indispensable que Molly Maguires.

  20. Michael Rawls dit :

    To Mr. Tavernier: Re your comment about GW Bush napalming ecology: in 2006 Al Gore’s Nashville mansion consumed 221,000KWH, between 12 and 20 times (ranging from minimum to maximum estimate) the national American household average. Bush’s Texas ranch is generally acknowledged as no end more energy efficient than Gore’s Extremely Well Lighted Place. Gore is comparable to that avatar of conservation swimming pooled motorcycle-and-submarine fleeted James Cameron jetting to engagements to espouse the necessity of of 15 and 20 dollar a gallon gasoline to save the planet. I speak as someone who goes everywhere in town on a bicycle or foot and who regarded the 2000 electoral choice between Bush and Gore with every bit as much equanimity as a condemned man offered the alternatives of hanging or shooting.

  21. minette pascal dit :

    Sur Gene Kelly, il y aurait beaucoup à dire sur ce qu’il a apporté à la comédie musicale. Je pense que plus personne aujourd’hui ne continue bêtement à le comparer à l’excellent Fred Astaire dont il est une intelligente et parfaite image inversée. Pourtant, il me semble que Kelly a définitivement rapproché la comédie musicale de la comédie tout court. On sourit souvent aux films de Fred Astaire; certaines scènes de « Chantons sous la pluie » sont carrément hilarantes, sans que le niveau des numéros dansés en pâtisse.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Minette Pascal
      Lisez la formidable biographie d’Alain Masson, si intelligent, si documentée.Indispensable

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