Films de Cayatte, Lattuada et Fejos
11 février 2016 par Bertrand Tavernier - DVD
FILMS FRANÇAIS
Sortie d’une pléthore de Blu-rays chez Gaumont ce qui m’a permis de voir enfin LE MIROIR À DEUX FACES, le meilleur Cayatte (j’attends de revoir JUSTICE EST FAITE défendu talentueusement par Lourcelles), en partie grâce à l’interprétation magistrale de Bourvil. Son jeu nuancé, subtil, rattrape l’écriture un peu trop forcée de son personnage, d’une noirceur effarante. Michèle Morgan est aussi très juste et Gérard Oury, excellent. Le meilleur jusqu’au DOSSIER NOIR dont la première partie est assez passionnante. La description que fait Cayatte d’une petite ville de province en pleine reconstruction, dominée par un magnat du BTP qui fait la loi, quelques années après la Libération fourmille de détails originaux qu’on aurait tort de sous estimer : l’arrivée du juge d’instruction (Jean-Marc Bory) dans un Palais de Justice à l’abandon où l’on bute sur un bébé dans son parc surveillé par son frère, en pleine salle des pas perdus, lequel petit frère fait tourner la boutique en l’absence de personnel ; le seul téléphone se trouve au café d’en face ; la chambre qu’on alloue au juge et où Sylvie tente d’habiller le chien de Mademoiselle Boussard ; le personnage du procureur (excellent Henri Crémieux) atteint d’un cancer du foie, autant de notations extrêmement originales qui confirment, au-delà des défauts du cinéaste (lourdeurs, didactisme, manque de subtilité) le très grand intérêt de certains films souligné par Lourcelles qui qualifie leur existence de révolutionnaire (AVANT LE DELUGE). Le dialogue de Charles Spaak est acéré et cinglant.
Malheureusement le scénario dérape dans des bifurcations incompréhensibles tant elles sont maladroites, défauts pointés justement par Philippe Paul dans DVDClassik : des sous-intrigues entre Danièle Delorme et Daniel Cauchy ; Boussard disparaît totalement ; on nous égare sur des fausses pistes au lieu de suivre l’enquête du petit juge qui disparaît pendant de très longs moments. Les scènes d’interrogatoire avec Noël Roquevert auraient gagnées à être plus elliptiques. Bernard Blier, magistral en flic parisien, relance l’intérêt mais la fin, astucieuse, paraît soldée.
Parmi les autres titres, l’increvable LA CHÈVRE et LA MAISON ASSASSINÉE, un des Lautner les plus personnels, où il se met le plus à nu surtout dans la première partie : on retrouve les pointes anarchistes, l’antimilitarisme, l’écœurement devant la tuerie de 14-18 qui faisait le prix des films écrits avec Pierre Laroche. La photo de Yves Rodellec est plus inspirée que celle de Fellous (la première scène est fort belle et impressionnante) et la musique de Philippe Sarde fort efficace. Patrick Bruel impose une réelle présence, mutique, forte et ils très bien entouré par Yann Colette, impressionnant, Christian Barbier, Jean-Pierre Sentier, Anne Brochet. Deux des jeunes femmes sont habilement développées dans l’adaptation. Et le sujet tiré d’un roman de cet auteur fort intéressant qu’est Pierre Magnan nous entraîne loin des sentiers battus. On le sent dans certains dialogues à la Giono. Sauf quand il s’agit de résoudre l’intrigue et là le film piétine, se répète, ajoute des scènes inutiles avec Ingrid Held. La toute fin rachète une partie de ces erreurs. Il y a une certaine parenté entre le sujet de ce film et MANON DES SOURCES.
IL ÉTAIT UNE FOIS UN FLIC reste assez marrant, décontracté et bénéficiant d’un bon dialogue de Francis Veber. Le personnage de Michel Constantin qui discute chaque prix, chaque achat sonne juste surtout quand on sait que là, Veber s’est inspiré de l’acteur.
Vu enfin LE CAS DU DOCTEUR LAURENT qui commence très bien : Gabin formidable – son arrivée, la manière dont il prend possession des lieux, du décor est une leçon de jeu. On y sent aussi une vraie conviction. Les extérieurs sont très bien choisis et renvoient à L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE. Mais le propos devient trop didactique et la mise en scène alourdit tout cela avec des plans de coupe illustratifs et redondants. De plus Silvia Montfort plombe littéralement le film. Elle n’a pas la justesse modeste de Nicole Courcel. Il y a encore quelques bons moments mais la gentillesse surlignée (les ouvriers qui saluent le car), l’optimisme forcé, bloquent un propos très généreux et très progressiste. C’est à tout à l’honneur de Le Chanois d’avoir osé aborder un tel thème, l’accouchement sans douleur même si cela faisait partie de la politique nataliste du PCF avec une Jeannette Vermeersch ennemie absolue de l’avortement et de la contraception, comme le montre la biographie d’Annette Wierviorka.
UNE SURPRISE
Je souscris entièrement à cette recommandation de Jean Olle Laprune. Sans lui je n’aurais pas vu ce film, n’étant guère attiré par George Lampin : » Je te conseille de jeter un coup d’œil sur SUIVEZ CET HOMME, dont la deuxième partie est remarquable. On y assiste à deux enquêtes de Bernard Blier en commissaire de police qui raconte ses souvenirs. La deuxième histoire évoque un vol de bijoux au moment de la Libération par deux truands déguisés en policier en uniforme (Guy Decomble et Daniel Cauchy !). Elle est très sombre, très noire, très violente avec un meurtre d’une sécheresse inattendue ! On y voit un Paris triste, des immeubles du Marais qui tombent en ruine et un univers particulièrement glauque et sombre (décrit en opposition avec la banlieue enjouée et familiale où habite Blier, par ailleurs très crédible et particulièrement en forme. Bref une bonne surprise. » (DVD chez LCJ)
Le dos de la jaquette donne le coupable de la première histoire ce qui est idiot. Dans le premier épisode Andrée Clément, actrice étonnante qui aurait dû être mieux utilisée, donne de la fonce à son personnage qui est sous l’emprise (sexuelle, la description est nette) de Suzy Prim. Le second épisode (quelle drôle de construction) tient davantage du film noir avec des criminels minables et odieux. On peut voir les seins de Véronique Deschamps dans une scène d’une rare sécheresse dans sa brutalité. France Roche joue Alice Tissot. Bonne musique de Maurice Thiriet. Sur IMDB, Dumonteil, grand connaisseur du cinéma français, loue intelligemment le film mais critique sévèrement les autres Lampin (LE PARADIS DES PILOTES PERDUS, LES ANCIENS DE SAINT-LOUP et le mauvais sketch du par ailleurs passionnant RETOUR A LA VIE), en particulier ses adaptations russes que je n’ai pas vues (L’IDIOT).
Dans la collection rouge de Gaumont, je recommande très chaudement le magnifique GARÇON SAUVAGE de Jean Delannoy (très beau dialogue de Jeanson), interprété par un superbe trio d’acteurs. Frank Villard est formidable en souteneur vantard, peureux, traître. Il faut le voir se plaindre du coup de canif qui lui a égratigné la main, coup de canif donné par le jeune garçon parce qu’il battait Madeleine Robinson : « si chaque fois qu’on cognait une femme… ». Jeanson et Delannoy gomment le pittoresque des personnages méridionaux, filmés et joués avec une rare sobriété. Une découverte.
Dans la même collection, je vais voir LE VAL D’ENFER, revoir UN HOMME À ABATTRE de Philippe Condroyer. Les amateurs de Prévert pourront acquérir LE SOLEIL A TOUJOURS RAISON et entendre Vanel dire du Prévert mais aussi Tino Rossi.
A signaler le bon documentaire de Jérôme Prieur sur LE MUR DE L’ATLANTIQUE et sur DIEPPE en 1942. Étude précise de la collaboration économique des entreprises et de certains patrons. Sujet assez occulté.
ALBERTO LATTUADA
Alberto Lattuada est le premier metteur en scène italien que j’ai rencontré et interviewé (pour Cinéma 60, je crois) grâce à Jean-Pierre Melville qui aimait beaucoup LE MOULIN DU PO, LE MANTEAU (qu’on trouve en DVD en France) et LA PENSIONNAIRE (chez René Château mais en VF). A cette époque, je ne connaissait que fort peu de ses films mais j’avais rusé, bluffé et il m’avait félicité pour la manière dont je percevais son univers. Je me suis bien rattrapé depuis et lors de nos rencontres suivantes, j’avais vu une dizaine de ses films et aimé un grand nombre d’entre eux dont LE MANTEAU, LE BANDIT surtout dans ses deux premiers tiers, LES ADOLESCENTES (I DOLCI INGANNI), avec la si belle musique de Piero Piccioni (2 DVD en Italie).
J’aimais beaucoup Alberto, sa culture immense, son humour pince sans rire, la manière dont il mêlait son grand amour pour la littérature russe, de Gogol à Pouchkine, et son goût pour un érotisme raffiné. Il savait admirablement filmer les femmes et surtout les jeunes filles, découvrant Jacqueline Sassard, Catherine Spaak. Il était aussi sensible aux conflits sociaux (le très beau MOULIN DU PO, SANS PITIÉ) ou politiques et aux déchirements amoureux : I DOLCI INGANNI raconte comment une adolescente va perdre sa virginité, sujet intournable aux USA. La pudibonderie l’exaspérait autant que les préjugés de caste et de classe. Et il saura magnifier toutes ses qualités dans un mélodrame social comme LA LUPA, film méconnu, inspiré, lyrique et trouble, avec des moments très aigus, tranchants, dignes d’un moraliste du XVIIIème siècle qui aurait su s’enraciner au cœur de la Calabre : « rarement lyrisme et sens social ont ils été si étroitement liés », écrivait Positif en 1954. Et la splendeur visuelle du film en fait une des réussites majeures du cinéaste. Mais la beauté des images ne doit pas occulter leur caractère corrosif qu’on sent aussi dans une comédie noire comme VENEZ DONC PRENDRE LE CAFÉ CHEZ NOUS.
PAUL FEJOS
PAUL FEJOS est un cinéaste stupéfiant. Ce Hongrois émigré aux USA, y tourna deux films très importants dont LONESOME (SOLITUDE), une splendeur qui vient d’être restaurée, sans doute l’un des plus grands films d’amour de cette période (superbe DVD de Criterion). De retour en France, il signe une coproduction franco-hongroise et un autre chef d’œuvre, MARIE LÉGENDE HONGROISE bouleversant d’ingénuité, de bienveillance, d’émotion. Polyglotte, il passe d’un pays à l’autre, tourne des doubles versions, établit le montage final de LA CHIENNE de Jean Renoir et dirige en Autriche GARDEZ LE SOURIRE, bouleversante chronique sociale, tempérée d’humour, vantant la solidarité, l’entraide. C’est LONESOME sur fond de crise économique, de chômage. Pas d’intrigue mais une suite de petits faits, d’incidents cocasses ou dramatiques tournant autour d’un seul sujet qui fait de GARDEZ LE SOURIRE, le film le plus actuel qui soit, le plus en prise avec le monde contemporain : la recherche du travail, d’un emploi stable et rémunéré. Il pourrait être tourné aujourd’hui et on devrait le projeter à Bruxelles.
Fejos allait bientôt se retirer du cinéma de fiction et se lancer dans des films ethnologiques, dans des documentaires tournés au Pérou, à Madagascar, en Thaïlande comme UNE POIGNÉE DE RIZ qui tournera dans les ciné-clubs. En 1941, il abandonne le cinéma pour devenir anthropologue et travaille comme directeur de recherche à la Wenner-Gren Anthropological Foundation.
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Commentaires (236)
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J’adore Anne Brochet! Quels sont vos films préférés avec sa participation:
Cyrano de Bergerac
Tous les matins du monde
Inquisitio
Les Gazelles ( http://filmstream.co/924-les-gazelles-2013.html )
Anne Brochet n’a pratiquement jamais de role à la hauteur de son talent.C’est vrai qu’elle dégage une froideur naturelle qui l’avantage pas.Elle me fait penser un peu à Dominique Sanda une actrice un peu oubliée aussi.
Quoi qu’il en soit! Brochet me une sorte de spécial… Et je respecte Dominique Sanda. J’ai vu récemment le film avec sa participation « Un beau dimanche » ( http://www.fullfilm.tv/999-un-beau-dimanche-2013.html ). Ceci est un bon film!
http://abc-des-abc-michea-jacobi.blogspot.fr/2014/11/lettre-festival-du-film-alphabetique.html
http://abc-des-abc-michea-jacobi.blogspot.fr/2014/05/lettre-b-festival-du-film-begue-le.html
Fortement original les livres qui ont été filmés par Truffaut.Je retournerais sur ce site à l’occasion.
Claude Chabrol nous as souvent surpris par la qualité des scénarios qui l’a mis en scène,les musiques inquiétantes de Pierre Janssen mais aussi pour le choix des acteurs pour tous les personnages de ses films.Pourtant j’ai revu avec du recul »La rupture »tiré d’un livre dont j’ai oublier l’auteur.On se demande comment Chabrol à pu réaliser une oeuvre aussi faible dont les personnages manquent totalement de relief(Bouquet teint en blond,Carmet qui joue l’alcoolique de service,Annie Cordy un peu perdue quand à Jean pierre Cassel et Catherine Rouvel on dirait qu’ils font de la figuration).Je ne parle pas de Drouot qui est un pseudo écrivain drogué et attaché à la bouteille et incohérent dans le role.
à Rouxel: C’est un mélodrame et tout y est excessif, le seul mélo de CC, Audran y est héroïsée magnifiquement. Je dois le revoir mais je l’avais adoré. Arte passe bientôt LE SCANDALE à la revision je verrai si je dirai nanar ou gag génial!
On peut classer ce film de Chabrol comme un psychodrame car les personnages sont tous un peu cabossés par l’existence de la vie.
LA RUPTURE est un psychodrame? sans doute. LE SCANDALE est une pochade noire, une sorte de jeu avec le spectateur, je louperai pas la rediff pour voir.
Deux ans après le succés de « Sixième sens »Shyamalan nous offre un film comics dont la trame principale tourne encore autour de phénomènes étranges.David est une ancienne vedette de football américain et suite à un accident de la route il interrompt sa carrière.Il reste dans le milieu sportif en étant agent de sécurité dans un grand stade.Le début du film commence dans un train,on sent déjà que quelque chose va se passer.Puis Shyamalan enchaine en nous montrant un gamin qui est le fils de David qui regarde la tv à l’envers puis quand il tombe sur la chaine d’informations voit qu’un train à dérailler à Philadelphie.Rapidement il va faire le lien avec son père présent à bord.Je ne peux ici vous raconter la suite sauf qu’il va rencontrer un homme étrange qui souffre d’une maladie rare des os des membres et qui est passionné de comics et de héros aux pouvoirs surnaturels.Je pense que c’est deux films sont fortement liés à la personnalité et aux origines du réalisateur né en Inde.Par la suite Shyamalan à souvent déçu autant avec « Signes », »Le village » »La jeune fille de l’eau »mais est revenu l’an dernier avec un film assez subtil et sans gros budget »The visit »que je conseille à tous de découvrir.
On connaissait le comique de scène ainsi que l’animateur de radio qui à créer les fameux canulars avec son compère Pierre Dac ainsi que l’auteur de plusieurs feuilletons radiophonique »Signé Furax »ou »La famille Duraton »mais Francis Blanche à réalisé qu’un seul film « Tartarin de Tarascon »qui est une oeuvre plein de dérision,de cynisme bien avant l’équipe de Groland avec Délepine ou De Kervern.De plus il colle physiquement au personnage rondouillard et utopique.Ce film est bourré de gags hallucinants dans l’esprit décalé de ce petit bonhomme qui part en Afrique chassé le lion.Au casting on retrouve des « gueules »comme Paul Préboist,Hubert Deschamps ou Michel Galabru sans oublier l’immense Jacqueline Maillan(si bien employée par ce vieux Mocky).Pour conclure il ne fait pas oublier que Francis Blanche était un parolier de chansons dont »Le prisonnier de la tour »pour Piaf ou meme dans un autre registre la version française de »Davy Crocket »chantée par Annie Cordy!!!!
A Rouxel
Et Etranger au paradis sans parler de Debit de l’eau, débit de lait pour Trenet ainsi je crois que Monsieur Vous oubliez votre cheval. A l’époque Tartarin m’avait paru très mou et décevant.
Il est l’auteur de plus de 400 chansons originales ou des adaptations françaises comme »Noel blanc »ou »les aventures de Davy Crocket ».
Et les paroles françaises de White Chrismas
Et les dialogues français de La Grande Bouffe !!
Dans son dernier livre Michel Galabru parle de sa bonne entente avec Francis Blanche et restitue quelques anecdotes. Il y en a d’innombrables, j’avais trouvé très drôle celle où il racontait se balader dans paris, croiser une jolie femme, et lui dire « toi tu m’as l’air d’une belle salope », avouant ensuite « la plupart du temps je me prenais une gifle, mais lorsque la gifle n’arrivait pas je passais un bon moment ».
Je ne sais pas si c’est pas lui également qui se déguisait en petit garçon avec Robert Dalban, les attributs à l’air, pour demander aux dames qui passaient « pipi madame ». Voilà deux anecdotes toutes légères mais le personnage, qui comme Cadet Rousselle avait plusieurs maisons, en aurait sûrement d’autres plus aventureuses à raconter.
Actuellement sur Helen Wescott, j’espère que sydonis va vite sortir 4 westerns que je n’arrive pas à trouver. COW COUNTRY de Lesley Selander, RETURN OF THE TEXAN – sujet déjà abordé par Bertrand ici – de Delmer Daves, THE CHARGE AT FEATHER RIVER de Gordon Douglas, et GUN BELT de Ray Nazarro.
Concernant Michel Galabru,il était assez brut de décoffrage dans ses propos.Je me souviens d’une anecdote sur le tournage du feuilleton »Arsène Lupin,gentleman cambrioleur »avec Georges Descrières.La plupard des épisodes étaient tournés à une centaine de kilomètres de Paris et ce jour là une des maquilleuses avait oublié à Paris la fameuse moustache pastiche d’Arsène.Donc il à décider avec son assistante de se couper des poils du pubis afin de confectionner une moustache.Georges Descrières n’a jamais su que toute une journée,il avait coller sous son nez des poils de pubis!!!Plus tot au conservatoire Michel se rappelait d’une jeune élève de Jouvet qui devait déclamer un texte.Elle débute: »Ou suis je?et là au fond de la salle Jouvet d’une voix tonitruante lui déclara: »Au conservatoire mais pas pour longtemps ».Enfin un soir il croisa une ancienne élève de son cour qui était devenu une vedette grace à un personnage un peu dénudée.Louis Jouvet s’approcha d’elle afin de la féliciter.Elle refusa le bras que lui tendu Jouvet qui répliqua rapidement: »Melle,vous pouvez me serrer la main,le talent n’est pas contagieux »!
Hein? Vous êtes sur Helen Wescott? diable!
A MB, Les délices de la vie cinématographique permettent quelques fantaisies ! Je viens de passer sur Hedy Lamarr !
à Stag: quelle fougue quelle jeunesse palsambleu!
Pour les lectures de ce blog, je signale et recommande chaleureusement par ailleurs la sortie en DVD avec VOST d’un film méconnu de Vittorio de Sica: UN GARILBALDIEN AU COUVENT chez Bach Films. Ce film a été réalisé par Vittorio de Sica en 1942, soit avant ses œuvres maitresses. En ce sens, le style de ce film s’apparente à celui des films italiens réalisés sous le fascisme, ce qui est loin d’être un défaut rédhibitoire, cette période du cinéma italien ayant à mon sens besoin d’une réévaluation. De Sica réussit tout de même à mélanger très habillement comédie, drame et Histoire tout en introduisant dans le récit une structure en flash back, procédé encore assez rare à l’époque (LE Jour se lève date de 1939 et Citizen Kane de 1941). Le passage entre les moments de comédie qui sont nombreux dans le film et qui semble lié à l’insouciance de la jeunesse et les moments, plus rares, de gravité, introduits notamment par le personnage de la vieille femme, sont tous très réussies. Le film parvient ainsi à introduire un climat général d’insouciance et de bonheur, sentiment que vient contrecarrer certains événements anodins, laissant ainsi entendre que le malheur et la tragédie ne sont jamais loin. Souvent drôle, bien interprété, basé sur un scénario solide qui nous plonge aussi dans l’Italie du Risorgimento, le film est un réel plaisir. Je ne connais pas encore la qualité du DVD, Bach films est un éditeur intéressant mais qui présente parfois des dvd de qualité douteuse.
A André desages
Merci pour cet avis. Parmi les films avec flash back, il y a THE POWER AND THE GLORY écrit par Preston Sturges qui est antérieur à Kane
Merci au passage à J.B Thoret d’avoir une fois de plus pointé du doigt le nouveau canular d' »ignare et tout » dans le toujours nécessaire Charlie Hebdo. Heureusement qu’il y a encore dans ce pays des critiques de cinéma qui ne volent pas leur chèque de fin de mois. Il s’agace, tout comme moi d’ailleurs, que les commentaires exprimés autour de ce film relèvent davantage de la promotion, abondant dans le sens du marginal Alex Masson, qui a lancé un pavé dans une marre congelée. Pourquoi n’ai-je lu nulle part que ce film est un plagiat de THE MAN IN THE WILDERNESS ? Même Philippe Rouyer dont j’apprécie les analyses se pâme sur des plans que n’importe quel réalisateur concevrait avec un bon after effect. Personnellement j’ai fait voler mon chien avec un truc à deux balles téléchargé sur le net.
« Monsieur Rouyer, dans les plans qui vous font bondir de votre siège, Di Caprio est sur un cheval à bascule placé devant un écran vert. » Puisqu’il s’agit d’évaluer la virtuosité du façonnier, il y avait de quoi faire en 1969 quand le vieux Hathaway s’essayait au même exercice dans TRUE GRIT. Le cadreur juché sur un cheval au galop nous plaçait dans le point de vue du Duke qui flinguait à tout va sur des types qu’il voyait à peine tant l’image tremblait. Des idées de mise en scène qui réclamaient des défis techniques dont on pouvait admirer le rendu à l’écran. On n’en revient toujours pas 50 après.
A Jean sarkozy
Mais cela n’est pas un plagiat. Simplement les deux films s’inspirent du même évènement historique qui a inspiré deux romans. Celui choisi pour MAN IN THE WILDERNESS est meilleur que l’autre. Cela dit je pense que Leonardo de Caprio n’a pas passé sa vie sur un cheval à bascule et que beaucoup de scènes ont été tournées dans un froid glacial, dans des conditions extrêmement difficiles et cela se voit
Quel merveilleux pseudo au passage!
Cela va sans dire, le « bon » mot « ignare et tout » nous ramène vers l’ère vers l’ère des calembours pas très drôles d’un G Lefort qui confondait blague qui tâche et analyse critique.
Il me semble assez facile et au final très commun en France du moins de vouloir dégommer ce film , il serait plus difficile de toucher à des films pas très bien foutus mais portés aux nues tels La bataille de Solferino ou le dernier film assez pitoyable de Larry clark que je viens de découvrir: comme ils arborent une ambition formelle low cost et un propos assez mode, ces objets deviennent des films importants et tant pis pour un cinéaste mexicain qui décide de revenir aux sources de récits de pionniers à contre courant des canons de duplication hollywoodiens actuels ( remakes, séries, prequels, sequels, reboots, je m’y perds!).
Ce n’est sûrement pas LE plus grand film de tous les temps mais bon sang quel souffle!Je suis sûrement un spectateur trop candide puisque j’avais aussi adhéré aux montagnes russes de son compatriote A Cuaron dans Gravity qui opte lui aussi pour un choix narratif pas plus déshonorant qu’un autre:fil ténu et lisible, mise en scène immersive, enjeux humains élémentaires et universels…
The revenant essuie ces procès pour de mauvaises raisons:il est reconnu par les oscars, par la critique US, par le public des deux côtés de l’Atlantique!!!
Quand je vois tout le tintouin dont a bénéficié un Judd Apatow pas antipathique en soi mais franchement très, très limité, je crois rêver!
A Ballantrae
Vous avez raison. Et en tant que metteur en scène, je VOIS qu’ils se sont cassés la tete, ont cherché des extérieurs rares.Je sais ce que c’est que tourner dans la neige et là, ils y sont allés. Il y a des plans arrachés qui impliquent qu’on les attend depuis deux heures car la lumière ne dure que quelques minutes. C’est un cinéma qui se veut large, ample avec de grands sentiments, tout ce qui fait rigoler (l’accueil de Jeremiah Johnson, des westerns d’Eastwood à Cannes était glacial. Pas un défenseur dans le jury. Patrice Chereau avait refusé de prendre en considération MYSTIC RIVER, une daube)
A Bertrand:
« Tout ce qui fait rigoler »… les Français (moi je dirais plutôt ricaner). C’est vraiment un mal français cette frilosité, cette incompréhension vis à vis du grand, du sublime, il y a des mots de Montherlant là dessus mais où? (Montherlant qui lui aimait tant l’Espagne). Pourtant les Français peuvent être souvent ridiculement grandiloquents mais rarement grands, surtout à notre petite époque. Même chose pour les sentiments, une raison pour laquelle je ne fréquente plus beaucoup les salles obscures. Je me souviens encore des ricanements à la sortie d’une séance de L’INCOMPRIS de Comencini, alors que j’étais bouleversé par ce chef-d’oeuvre…
à Mathieu: le film avait été méprisé en 10 lignes à sa 1ère sortie dans la revue Cinéma ou Ecran (« on n’a pas le droit de toucher avec ses grosses pattes d’adulte le monde délicat des enfants » de mémoire)
A MB:
INCOMPRESO a été démoli à sa sortie par la grande majorité de la critique française. Il y avait un dossier critique dans le numéro de l’Avant-scène consacré au film que je ne retrouve plus. Je copie-colle ce florilège trouvé sur dvdclassik:
« L’Incompris n’avait pas sa place dans un festival et a été hué par la majorité des critiques. Le plus navrant de ce film commercial, c’est la façon avec laquelle Luigi Comencini a exploité les pires effets mélodramatiques pour spéculer sur la sensibilité de spectateurs faciles à attendrir (…) pendant près de deux heures, ils (les enfants) nous ont fait assister à un incroyable numéro de cabotinage et de niaiserie. » Yvonne Baby, dans Le Monde du 6 mai 1967.
« Basse sensiblerie, mélo au mauvais sens du mot, complaisances les plus accrocheuses font du film de Comencini une œuvre assez répugnante. » Ginette Gervais et Jean Delmas dans Jeune Cinéma, juin-juillet 1967
« On n’a pas le droit de venir tripoter avec de grosses mains d’adultes ce royaume interdit, ce monde mystérieux de l’enfance (…) Ce cinéma-là, c’est vraiment le pire, celui pour lequel on se doit de n’avoir aucune indulgence, parce qu’il ne mérite aucun respect. » Frantz Gévaudan, dans Cinéma 67, juin 1967.
« Mais ici, l’émotion racole. C’est de la pellicule larme à l’œil, agaçante, et qui plus est interminable. » Jean Vigneron, dans La Croix du 6 mai 1967.
Moi, ce qui m’afflige le plus, c’est ce qui fait vraiment rigoler les Français (sans nuance ironique) : les visiteurs, les Chtis, les campings et autres diners de cons.
J’aurais tant voulu me marrer aussi !
à Mathieu: merci de revenir plus précisément à la réalité historique! Je me demande s’il n’y a pas plus de liberté maitennant et si la liberté n’est pas plus grande (en fait je me demande pas c’est certain), les extraits que vous citez sont typiquement de l’intolérance, causée par le respect de rester dans les rails. Finalement on peut râler contre Mad Movies ou Starfix qui à un moment ont foutu le bordel et contre lesquels on râlait parce qu’ils voulaient nous persuader que le moindre film d’horreur signé Bava ou western spaghetti signé Petroni était un chef d’oeuvre (ce qui reste faux) mais ils ont cassé les clichés en créant des fausses routes, certes: par exemple Bava… Mais de leur côté, les critiques que vous citez ont étés incapables de reconnaître la puissance de la mise en scène pour priviligier bêtement le fonds et la morale (qui n’est pas le + important!) qu’ils plaquaient là-dessus superficiellement . Pour eux il y avait des interdits: « on n’a pas le droit de… » quand on démarre une critique par « on n’a pas le droit » c’es révélateur: on était encore dans les années 60 en 1980.
mais c’est pourtant vrai: ces critiques datent de 67 à la 1ère sortie de L INCOMPRIS, j’étais persuadé de les avoir lues beaucoup plus tard dans les 80!
A MB et Mathieu
« Mais de leur côté, les critiques que vous citez ont étés incapables de reconnaître la puissance de la mise en scène pour priviligier bêtement le fonds et la morale (qui n’est pas le + important!) qu’ils plaquaient là-dessus superficiellement . »
C’est vrai mais les critiques d’alors avaient juste l’excuse d’être pris dans des enjeux idéologiques super-accaparants et le cinéma était le médium planétaire numéro un, plus fort, jusqu’à nouvel ordre, que la télé. Actuellement, on en revient à ce type de foutaises, alors que la lutte politique est étouffée par la résignation et le cynisme, et que le cinéma est devenu périphérique, facultatif..
Les éreintements ayant trait à THE REVENANT nous la jouent presque idéologique, comme si Inarritu méritait qu’on lui trouve une alternative, comme si on pouvait encore se permettre d’opposer Mizoguchi à Kurosawa.
… Mathieu: et c’est pas faute de votre part d’avoir précisé les dates de ces articles… shame on me et tout ça.
A MB et AA:
Oui les critiques datent de 67 et on n’écrirait plus les mêmes choses aujourd’hui (mais les ricanements germanopratins-je crois bien que c’était à l’Action Christine- datent des années 80). Je serais curieux de connaitre l’accueil critique qu’à eu le film dans d’autres pays car au delà de l’esprit de l’époque, il y a je crois une spécificité française à ricaner devant les grands sentiments ou le lyrisme, mot démodé mais qui peut résumer les reproches qu’on fait à Innaritu (en dehors d’avoir eu l’Oscar), mais je n’ai pas vu THE REVENANT. La phrase de Montherlant que je cherchais est: « Le mouvement électrique de recul du Français quand il a touché par hasard le lyrisme, comme s’il avait été touché par un serpent » (écrit en 1931)
Bonjour Bertrand,
Nous avions échangé au temps de « La Brume » car vous aviez eu le même chauffeur que la production de Louisiane (film tiré du roman de mon père Maurice Denuziere) lors de votre tournage. Aujourd’hui, ce qui m’amène est quelque peu différent. Mon premier sujet concerne la parution en DVD de votre œuvre. En effet, beaucoup de DVDs du commerce sont de qualité très moyenne si l’on considère vos anciens films. Vous devriez pousser à la réédition de votre filmographie en qualité Blu-Ray. Ce serait formidable pour vos admirateurs.
Ensuite, en regardant l’Horloger l’autre soir, je songeai à un sujet qu’il serait temps pour vous d’aborder à présent : la mort. Peut-être à la façon d’un Quai d’Orsay, vous devriez aborder ce thème si important pour chacun de nous. Il y a en vous une gravité sur le sujet qui devrait vous inspirer. J’écris actuellement une bande dessinée dont l’histoire est s’appuie ce sur cette échéance. Mourir n’est rien mais ne plus vivre est inimaginable d’une certaine façon.
J’adore écrire des dialogues de tout genre. C’est pour moi la clé d’un film, d’un récit.
Je vous transmets ici l’adresse de blog pour info : http://billyglubo.blogspot.fr/
Amicalement
Jean Denuziere
quand je pense que LA PASSION DU CHRIST de Gibson est un plagiat de GOLGOTHA de Duvuvier, ça me rend fou, et Dieu attend toujours les royalties une honte…
Et meme »Sixième sens »de Shyamalan qui n’est pas un mauvais film en soi est calqué sur le scénario d’un film anglais des années 60″Le carnaval des ames ».En ayant revu « Sixième sens »l’interet du film vient que les hommes se sont toujours à tort d’ essayer de comprendre l’inexplicable et le mystère de phénomènes étranges.Lors de la première vision en 2000,on voit un psychologue pour enfants se faire tirer dessus par un ancien patient qui réussit à pénétrer dans sa maison.Puis on est en apesanteur entre le réel de la vie scolaire du jeune Cole et l’iréel du medecin qui converse quotidiennement avec l’enfant.Le point fort c’est que Shyamalan arrive à nous tenir en haleine en s’interogeant sur le personnage de Bruce Willis qui ne se rend pas vraiment compte de la situation présente.Tout ceci me fait penser à un autre long métrage sorti en 2014 en salles et indisponible en dvd.Il s’agit d’un film réalisé par Charles Binamé qui vient de la tv québécoise et qui nous montre dans »Elephant song »le kidnapping d’un psychiatre par un ancien patient de la victime.C’est l’acteur,réalisateur,scénariste Xavier Dolan qui incarne ce patient.J’espère fortement que ce film sorte bientot chez nous.
A Rouxel
Stupéfiant
A Rouxel:
LE CARNAVAL DES AMES (CARNIVAL OF SOULS) de Herk Harvey (1962) n’est pas un film anglais mais un film américain indépendant, vraiment très bon et très original (et culte chez les amateurs de fantastique). Et le film de Shyamalan n’est ni un remake ni un plagiat de CARNIVAL, même s’il partage un thème commun, que je ne dévoilerais pas pour ne pas « spolier » (comme disent certains) l’intérêt de ces deux films. Mais CARNIVAL est vraiment à conseiller à tous ceux qui ne le connaitraient pas encore,et pas seulement aux amateurs d’épouvante. On le trouve chez Wild Side dans la collection Vintage Classics qui en matière de qualité de transferts abrite le pire comme le meilleur (le pire c’est par exemple THE HITCHHIKER de Ida Lupino, le meilleur c’est THE SCAR de Steve Sekely, MY MAN GODFREY de La Cava ou KANSAS CITY CONFIDENTIAL de Karlson, nettement supérieur au dvd Bach. Celui de CARNIVAL est parait-il très bon.)
à Rouxel: LE CARNAVAL DES AMES (CARNIVAL OF SOULS) est un film américain pas anglais de 1962 signé Herk Harvey, il y a eu un remake en 98.
Comment avez-vous fait pour voir ELEPHANT SONG s’il n’est sorti ni en salles ici ni en dvd? Un petit tour au Canada (ou aux USA… hum) ou un festival? bravo
A MB.Non j’ai simplement vu des extraits de ce film dont les distributeurs français sont un peu frileux de sortir.Pourtant avec le prodige Xavier Dolan qui me fait penser dans sa démarche à Orson Welles(acteur,réalisateur,scénariste,doubleur et compositeur de musiques).
A Rouxel
Attention aux éloges démesurés. Dolan n’a pas créé le Mercury Theatre et il n’a pas réalisé LA SPLENDEUR DES AMBERSON. Il a fait des films talentueux pour certains, mode pour d’autres, ce qui n’a jamais été le cas de Welles sur des sujets autobiographiques loin de CITIZEN KANE ou de OTHELLO
Effectivement Dolan a plutôt du talent mais ce serait aller bien vite en besogne d’en faire un nouveau Welles.
Son oeuvre est assez inégale: Les amours imaginaires est très vif mais Laurence anyways s’avère assez pénible dans ses tics par exemple.
Même Mommy que j’aime plus que ses films précédents me semble tout de même parfois une somme d’emprunts assez habiles à des univers esthétiques de Wong Kar Wai ou Almodovar.
Il est à la croisée des chemins: soit il suit une voie personnelle et énergique, soit il verse dans l’objet mode « chic et choc » à la C Honoré ou-parfois- à la F Ozon.Eux aussi ont été de jeunes cinéastes talentueux qui sont ensuite devenus un peu trop des auteurs « à la mode ».
Man in The Wilderness est très différent de The Revenant. Les deux films ont leurs qualités, le premier est d’une manière plus profond mais le deuxième est meilleur techniquement (et pas seulement au niveau de la technique cinématographique: le scénario est plus efficace et prenant, la mise en scène a plus d’impact). Chaque film est assez représentatif de son époque.
Cher Bertrand.Que valent deux films d’Edouard G Ulmer sortis chez Artus récemment:L’ile des péchés oubliés de 43 puis Le pirate de Capri qui date de 49?Merci à vous.
Cher Rouxel
Parfois, je me demande pourquoi on se tue à écrire des bouquins vu que les gens concernés ne semblent pas les lire ni les consulter. Il y a une entrée sur ULMER dans 50 ans ou je parle de ces films (succinctement parfois) et une autre dans AMIS AMERICAINS ou j’avais réactualisé
de Ulmer je veux voir GIRLS IN CHAINS! ah ça ça doit être vachement bath! En tout cas Rouxel pour L ILE DES PECHES OUBLIES je lis dans 50 que « le décor large de quelques mètres, menace constamment de s’affaiser et tremble dés que les acteurs s’appuient dessus »! Damned!
Effectivement je reconnais que j’aurais du consulter votre bible avant de poser cette question.Je pensais dans ce sens aux personnes qui n’habitent pas forcément les grandes villes,qui n’ont pas accès à internet puis surtout qui survivent avec 400 euro de RSA ou 800 euro de minimum vieillesse.La culture en France comme ailleurs est pour une élite de gens fortunés ou des journalistes qui reçoivent en cadeaux des livres,des cd,des dvd ainsi que des places de concerts ou de théatre.Voilà comme l’écrivait Goldman »C’est dit »!!!
A Rouxel
Ce que vous dites est trop simpliste. Il y a en France beaucoup de mécanismes, d’aides, de programmes qui favorisent l’accès aux films, à la culture (theatre subventionné avec des prix bas, possibilité de cartes à prix réduits, projections gratuites). Si vous alliez en Angleterre, aux USA, vous verriez le prix des salles de cinéma et l’absence de tout programme. Idem pour le theatre qui coute deux ou trois fois le théatre privé en France. Des tas de gens qui se plaignent du cout de la culture dépensent un argent fou pour leur portable (il y a des enquêtes très révélatrices). Maintenant ce qui est grave, c’est que des élus, des politiques remettent en cause ces actions, veulent les supprimer. Et que les retraites soient basses, c’est un fait et qu’on les taxe c’est scandaleux
Vivent les médiathèques !!!!
Bertrand.Avec tout le respect que je vous doit en tant que réalisateur qui à souvent pris position sur la fameuse exception française,des aides financières pour la culture dans notre pays.Que ce soit du CNC pour le cinéma ainsi que 3 régions qui finançent les films tournés ici puis les chaines de tv privés qui proposent des films bien formatés.Je me fous éperduement du prix d’un ticket de cinéma aux USA car c’est un pays qui m’a jamais attirer pour plusieurs raisons(Donner des noms de rues comme la 5ème avenue,excusez moi mais on voit bien le niveau de ce piètre puissance).Je reviendrais pas ici sur l’extermination du peuple indien par des colons Européens dont les Français ont fait partie,la main mise de la mafia au sein d’Hollywood mais aussi comment le parti nationaliste en Allemagne à été créer par des avoirs juifs américains.Lisez Noam Chomsky qui décrit de façon ludique la création de ce fameux état juif en 1948 ainsi que la situation géopolitique avec le peuple Palestinien qui est depuis 50 ans parqués dans des réserves comme les indiens de la grande Amérique.
A Rouxel
Là c’est un historien qui doit vous répondre car vous mélangez les sujets et l’extermination des Indiens ne détruit pas plus le peuple américain que l’Inquisition, les Croisades, les massacres hallucinants des guerres de Religion (plus de morts que durant toute la révolution et le début de l’Empire). Et bêtement, il me semblait que le parti nazi avait été fondé par Hitler, Goering, Goebbels, Himler etc qui avaient fort peu de sang juifs mais vous trouverez des fascistes racistes chez les banquiers juifs comme chez les communistes staliniens dont l’antisémitisme n’est plus à démontrer.Je disais simplement – CE QUI EST UN FAIT PROUVÉ PAR LES ANALYSTES ECONOMIQUES – qu’il y a (qu’il y a eu ?) une politique culturelle en France, baissant le prix des places, des organisations qui vous aident (j’ai fait partie des JMF et il y a des programmes musicaux maintenant sponsorisés). Cela reste unique par rapport à l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie et explique que l’on fasse 50 premiers films chaque année. Et tous ne sont pas formatés bordel. On a beaucoup de mal à donner des prix à la SACD entre Bercot, Brizé, Jacques Audiard, Giannoli, Benoit Jacquot ( tous sont des films d’auteurs pas pré digérés par les télés) Nicloux (avez vous vu L’ENLEVEMENT DE MICHEL HOUELLBECQ , formaté ce film ?)? Brizé, Faucon, Jerome Bonnel, Nicolas Saada, Kervern et Delepine (formaté ?),Christian Vincent (l’HERMINE), l’ENQUETE. Et là, sortent le nouveau Lea Fehner, le Gareng, sans parler de THE END de Nicloux (Depardieu se perd dans la foret. C’est formaté ?) Et les films d’Alix Delaporte, Sciamma sans parler de MUSTANG.
Nos dispositifs d’aide, bien des pays les envient. Ils peuvent et doivent être améliorés en prenant ce qu’il y a de bien dans le système de crédit d’imports mis en place en Louisiane, au Nouveau Mexique.
Et reprocher à un pays d’appeler une artère la 5ème Avenue me parait ubuesque. Je pense que c’est moins pire que la place Maurice Thorez ou marcel Deat pendant la guerre. On a accolé le nom de Staline à pas mal d’endroit. Les Americains ont commis bien des crimes et leur politique étrangère est souvent une honte mais je ne réunirait un tribunal international pour la 5ème Avenue (la 52ème rue a donné son nom à un sublime thème de jazz)
Cher Bertrand.Concernant les réalisateurs français que vous citez ,je ne remet pas en cause leurs souhaits de faire de bons films.Je parlais surtout de toutes ces pseudos-comédies qui essaient de nous faire rire(Turf,Les Tuche,Marseille,Lolo…)mais également des produits markettés par Europacorp cher à Luc Besson(Taxi,Le transporteur,les films de Pierre Morel ou Olivier Mégaton calqués sur les productions US).D’autre part je reconnais que Staline comme Hitler,Mussollini,Franco en Espagne ou Kim Jong Hun aujourd’hui en Corée du nord sont des fous tortionnaires qui ont fait assassiner des millions d’hommes,de femmes et d’enfants innocents.Enfin je terminerais par la baisse de subventions pour les petits théatres en province,la fermeture de quantités de salles de spectacle,le statut des intermittents du spectacle ou l’on voit meme les chaines publiques de tv allés tournés en Pologne ou en Bulgarie afin de payer moins les techniciens de films.Si on à plus de 26 ans en France que l’on est salarié à 1500 euro,on à droit à aucunes réductions au cinéma sinon de prendre une carte mensuelle chez gaumont ou ugc.La place de cinéma est à 10 euro!!!!
A Rouxel
Mais ce genre de comédies basse gamme a toujours existé dans Tous les cinémas : avant c’étaient des berthomieu, Karl Anton, jean Loubignac. La différence c’est le budget. Et des cinémas font des réductions chômeurs, il y a des liens pou on trouve des DVD très peu chers. Le point ou vous avez raison, c’est que certaines subventions sont menacées ce qui est grave. Quant aux Intermittents que j’ai beaucoup défendus, il y a des torts partagés. Pendant longtemps la CGT n’a pas voulu faire le ménage et mis par exemple Radio france devant ses responsabilités. Et le discours du Medeh était étroit, obsessionnel avec des chiffres faux, oubliant ce que les intermittents rapportaient. Mais c’est vrai qu’il y avait des scandales et dans des sociétés financées avec de l’argent public
à Rouxel: au fait à propos des PIRATES DE CAPRI il y a une critique très positive dans Amis Américains (petite erreur dans l’index qui indique la page 209 mais c’est 206!).
A mon avis, les deux Ulmer sont assez négligeables. L’Ile des péchés oubliés est statique, au budget microscopique et d’un intérêt marginal. J’ai à peine pu le terminer et pourtant sa durée n’excède pas une heure vingt. Le Pirate de Capri, au budget plus conséquent, est un peu meilleur, mais ce n’est qu’un petit film d’aventures de pirates vu 100 fois. Les deux DVD sont en outre pas ou peu restaurés, ce qui fait que la qualité de l’image est médiocre. Le même éditeur a aussi sorti LE PENITENCER DU COLORADO, de Crane Wilbur, une histoire d’évasion inspirée de fait réels. La photo signée John Alton m’avait attiré, mais objectivement la qualité du DVD ne permet d’apprécier la qualité de la photo. Dans l’ensemble, le film est mal construit et médiocre. Je conseille plutôt parmi les DVD sortis récemment CAPRICES, de Léo Joannon, sur un scénario de Jacques Companeez et André Cayatte, marivaudage inégal, avec Darrieux et Préjean. Le film est cité par le Lourcelles. Vu également récemment avec grand intérêt la version de Freda des MISERABLES que j’ai trouvé excellente. Le film existe en DVD mais uniquement en italien.
A André Desages
Je serai plus laudatif sur LE PIRATE DE CAPRI que l’on pouvait voir dans une bien meilleure copie en zone 1 dans la Ulmer collection
Bach et Artus nous vendent leurs transferts lamentables en arguant de la rareté des sources, mais on trouve par exemple un dvd de THE STRANGE WOMAN, un des meilleurs films d’Ulmer, chez Film Chest (malheureusement sans sous-titres), dans un transfert apparemment à des années lumières de celui du coffret Bach consacré à Ulmer: http://www.dvdbeaver.com/film4/dvd_reviews_59/the_strange_woman.htm
A Mathieu
Plusieurs Ulmer, STRANGE WOMAN, THE PIRATE OF CAPRI, BLUEBEARD sont sortis en zone 1 dans la collection Ulmer dans de bonnes copies et avec des bonus dont j’ai longuement parlé (interview du marionnettiste de BLUEBEARD). On trouve également dans de bonnes copies, THE MAN FROM PLANET X, ses films yiddish et aussi maintenant en France L’IMPITOYABLE et LE BANDIT
Je viens de commander PIRATES OF CAPRI en z1 dans la Ulmer collection, no ss titres mais les dialogues ça doit pas être style Mankiewicz… Il y a aussi STRANGE WOMAN sans st conseillé par Mathieu (Film Chest) mais là je crains ne pas arriver à suivre…
D’Ulmer on trouve aussi THE BLACK CAT dans un bon transfert chez Sidonis, mais je ne mettrais pas le film au niveau d’un BLUEBEARD par exemple (tout en étant très supérieur à mettons DAUGHTER OF DR. JEKYLL).
Encouragé par la vision du BANDIT d’Ulmer et la beauté d’Hedy Lamarr, j’ai reçu la semaine dernière THE STRANGE WOMAN, sur j’ai trouvé une fois encore chez nos amis espagnols édité chez Versus sous le titre LA EXTRENA MUJER.
Si Lamarr est très belle, le film m’a moins apporté que le BANDIT.
A Stag
Il y a pourtant des similitudes dans l’aspect moral. Truffaut le jugeait mauriacien
A Bertrand,
Sur le thème du film, la relation avec le père, la mort du père puis l’ascension sociale via la relation intime, la frivolité amenant la mort, j’ai cru avant de voir le film et au début, revoir un peu des choses de baby-face, des similitudes, mais si peu en réalité, voir pas du tout. Le personnage d’hedy Lamarr est plus pathologique que celui de Stanwyck, l’histoire très différente et l’ambiance est lointaine, plus proche visuellement – et sur le rapport social – peut-être de l’excellent WUTHERING HEIGHTS.
J’aime également beaucoup Louis Hayward qui porte un peu sur son visage le rôle machiavélique d’HOUSE BY THE RIVER.
Je me suis plongé dans la biographie d’Hedy Lamarr, croqueuse d’homme, n’hésitant pas à se dévoiler à l’écran, scientifique de renom dont il parait qu’un de ses brevets est aujourd’hui utilisé par tous dans la téléphonie mobile. Surprenant.
Il y à des soirs ou l’on à envie de s’évader en regardant un bon western,histoire de nous mettre un peu de légèreté et de couleurs dans la tète.En revoyant »Pat Garrett et Billy the kid »réalisé par Péckinpah,on se retrouve déçu de ce cinéaste.Effectivement comme l’écrit Jean pierre et Bertrand dans »50 ans »que fait réellement le personnage d’Alias incarné de façon transparente par Bob Dylan.A un moment il se range dans la bande à Bonney puis quelques temps après le voilà au coté du sherif Garrett.Le personnage est insignifiant et doit prononcer qu’une dizaine de mots dans tout le film.Déjà que la musique et les chansons marmonnés par Dylan écrasent des scènes essentielles au déroulement de l’histoire,le film souffre de cette bévue.Pourtant il y à quelques plans à sauver grace à des gueules familières de western,comme Jack Elam,ancien voleur de chevaux qui à abattu un fermier et qui va se ranger du coté du bon sherif ou Emilio Fernandez acteur Mexicain qui rève de construire une belle maison au Texas avec femme et enfant et qui se fera tuer par les hommes de Chisum.Puis une scène forte qui m’a marquer est celle de ce personnage qui se construit un bateau et blésser gravement ira mourir près d’un fleuve.On voit bien que Peckinpah n’était pas maitre de la situation face aux producteurs ainsi qu’au montage final de ce film qui aurait pu figurer parmi les bons westerns.
à Rouxel: je ne suis pas d’accord avec vous sur la valeur du film que j’aime bien mais qui n’est pas mon idée d’un western propre à nous mettre « un peu de légèreté et de couleurs dans la tète ». Pour ça mieux vaut choisir autre chose. Par contre c’est vrai que les chansons de Dylan plombent le film. Impossible d’oublier la scène de l’évasion de Billy (et la mort de RG Armstrong: « Billy m’a tué aussi! »). Encore un film inabouti ce qui est courant chez Peckinpah.
Pas du tout d’accord avec vous Rouxel, c’est non seulement un bon film mais surtout l’un des chefs d’oeuvre du grand Sam par sa construction , son ton désabusé, sa beauté élégiaque.
J’y reviendrai car je ne peux laisser massacrer ce film là.
à Ballantrae: pour moi ce serait moins un chef d’oeuvre qu’un film curieux et singulier à cause entre autres de comme dit Rouxel, le personnage d’Alias, qui a été mis là juste pour avoir Dylan au générique (je sauve l’inventaire de l’épicerie, très drôle) et ses chansons grotesques foutent en l’air au moins une scène (il les a composées très très vite!). Je vais pas en remettre une couche après les 2 CAVALIERS sur le film inabouti mais attachant malgré tout! En tout cas je peux le revoir sans ennui, il y a vraiment un ton et « élégiaque » est un adjectif adéquat!
A MB:
« Knockin’on Heaven’s Door » c’est une chanson grotesque?
à Mathieu: c’est après l’évasion de Billy qu’on a droit à des »na-na-nanana-na » à rallonge, « grotesque » ne peut pas s’appliquer à toutes ses chansons et je n’aurais pas du l’utiliser de façon générale. Dylan a des trouvailles de mélodie mais son Knockin’ joue trop sur la répétition de la trouvaille (et des paroles parfois). Dans toute son oeuvre depuis seul avec sa guitare il exploite trop la répétition. Il y a une chanson de lui que j’adore qui est Maggie’s Farm dont je regrette y compris en la réécoutant qu’il n’en ait pas varié les paroles en plus de la mélodie. Il a saisi cette véritable et très délicate figure de style de la répétition en écoutant plein de blues et folk songs mais l’a trop souvent exacerbée à outrance.
PAT GARRETT est un vrai film romantique et je trouve sur le même thème rabattu de la fin d’une époque le meilleur en ce sens. Je dois voir la version 1989. SP rend justice aussi à des acteurs en fin de carrière comme Edmond O’Brien ou Katy Jurado (c’est elle qui voit mourir son mari Slim Pickens et qui bénéficie d’un plan magnifique, rappelant celui sur Isela Vega dans la baignoire dans ALFREDO). Et en effet, COUPS DE FEU est magnifique et le réalisme n’y est pas soldé pour juste se contenter de proposer à la place une simple cruauté de comportement d’êtres répugnants et en plus le réalisme est marié là avec le lyrisme, lyrisme dont SP se méfie toujours hélas quant aux sentiments c’est encore pire.
A MB
Pour une fois, les problèmes, les accidents des tournages expliquent la qualité ou l’échec des films de SP. Ce n’est pas un hasard si deux des tournages les plus heureux, COUPS DE FEUX et ALFREDO (je ne parle pas de la post production) a débouché sur ceux de ses chefs d’oeuvre. J’avais nettement réévalué PAT GARRET don t le premier montage était truffé d’incohérences, de baisses de tension sans parler du rythme erratique. La version en partie reconstituée comble certains de ces manques (SP s’était brouillé avec les producteurs, saoulé la gueule, avait lâché le montage, était revenu, reparti. Là encore, l’alcool pouvait affecter ses rapports, ses jugement comme le prouve l’aventure de KILLER ELITE ou un sujet intéressant sera peu à peu saboté par ses caprices). La nouvelle version comblait des trous, amplifiait le lyrisme de certaines scènes même si le thème général – la mort de l’Ouest – est très étroit et court. Peckimpah, contrairement à Huston ou Kurosawa, deux de ses maîtres, s’est très peu renouvellé. On peut presque dire que dans le sublime COUPS DE FEUX, il avait déjà tout dit jusqu’à ALFREDO GARCIA. Je crois aussi que c’était un scénariste limité (MAJOR DUNDEE, entrepris avant que le scénario soit vraiment écrit a été « colmaté » avec des emprunts à LAWRENCE D’ARABIE et aucun des thèmes n’est traité ou abouti : comparez avec FUREUR APACHE)
à Bertrand: merci d’affiner ainsi c’est très précieux. J’ai failli écrire que COUPS DE FEU et ALFREDO étaient les deux seuls chefs d’oeuvre de SP, mais j’ai craint de me faire engueuler pour provocation anti-HORDE, considéré comme LE grand Peckinpah (pourtant vu deux fois). Dans les réussites totales et mineures (ambition basse mais exécution sans faille) j’ajoute GETAWAY que je revois toujours avec le même plaisir coupable (par amour pour ce salopard de Al Lettieri!).
J’adore PAT GARRETT mais je ne le vois pas comme un film abouti, ça reste un film inoubliable. Le bouquin de G Simmons, conseillé ici par M Rawls est passionnant finalement à cause des incidents de production, comme doc sur la fabrication d’un film à Hollywood et sur la folie d’un cinéaste. J’ai vu enfin récemment KILLER ELITE avec une déception cruelle. On dit que ce film est plein d’humour (verso du W Side) comprends pas où, et aussi qu’une fin nonsensique a été coupée qui montrait Bo Hoskins ressusciter et se faire chahuter par ses copains, mais aurait-elle racheté le film? Au fait W Side offre une version plus longue de 8 ou 9′ sans dire ce qui concerne ce minutage en plus.
A MB:
Il y a bien longtemps que je n’ai pas revu PAT GARRETT mais pour moi Peckinpah fait partie des nombreux cinéastes dont j’aime le ou les premiers films et pas les suivants. Je parle bien sûr de COUPS DE FEU DANS LA SIERRA… (je n’ai pas vu NEW MEXICO dont Bertrand dit que les scènes d’action sont maladroitement réalisées.)
A Mathei
C’est un film brinquebalant dont tout le montage a été refait
Moi j’aime bien le personnage de Dylan, passant comme un témoin aimanté à la fois par Billy et Par Pat, saisissant l’amitié qui les lie et la tragédie qui se trame, et qui la racontera, cette histoire, voire même qui la chantera, si ça se trouve. D’ailleurs, mes souvenirs de ce film sont sous fond nasillard de Dylan et je ne cherche même pas à comprendre les paroles, l’atmosphère me suffit. Enlevez Dylan, le film s’écroule, il en est le liant. Ensuite le charme incroyable de Coburn, celui de Kristofferson, leurs mélancolies derrière leurs sourires, le magnifique duel avec Elam. Je préfère Pat Garrett à la horde sauvage, même si comme vous et Monsieur T je place bien plus haut ride the high country et Alfredo… Mais ce film a du charme, ce n’est pas rien.
à Mathieu: Quand Peckinpah est bon il est très bon, mais qu’en est-il de JUNIOR BONNER, CABLE HOGUE, DUNDEE, KILLER ELITE, LE CONVOI et OSTERMAN? SP bénéficie souvent d’une réputation faite de films excluant ces derniers? … au fait j’oubliais CROSS OF IRON à ajouter aux réussites.
Pour les chansons « grotesques » de Dylan je voulais dire aussi à Ballantrae que je partais du film, que le mot venait de leur inadéquation avec celui-ci, dans le sens de « incongru ». A mon avis elles sont inadéquates avec les images mais à écouter isolément pourquoi pas.
à Bertrand: on peut pas faire de la psychanalyse à distance mais Peckinpah cherchait-il les ennuis avec les producteurs, inconsciemment?
JUNIOR BONNER et CABLE HOGUE ne sont pas des chefs-d’oeuvre du niveau de LA HORDE ou ALFREDO GARCIA mais ce sont tout de même de très bon films. Rien à voir avec OSTERMAN WEEK-END qui est sans âme ni personnalité ou même THE GETAWAY qui est parfois efficace mais très peu mémorable.
A richpryor
Je n’ai pas revu JUNIOR BONNER mais si le premier tiers de CABLE HOGUE reste aussi prenant, ce qui suit se détériore avec une propension malencontreuse à ajouter des scènes burlesques alors que Peckimpah n’a aucun sens de la comédie, aucun timing. Stella Stevens se plaint amèrement qu’avec entêtement Peckimpah a totalement ruiné un scénario exceptionnel en rajoutant tous ces moments
A Bertrand Tavernier
Je vous trouve un peu sévère. Certes Peckinpah n’est pas Buster Keaton mais je dirais qu’il s’en tire plutôt bien dans un exercice qui ne lui est pas familier. L’humour grivois du film colle bien à son univers. Après il faudrait que je le revois mais j’en ai gardé un très bon souvenir et je sais que c’est le film de Peckinpah préféré de votre ami Joe Dante qui s’y connait quelques peu en comédies insérées dans des films de genre (même si son domaine à lui est plutôt celui de la science-fiction).
à JCF: « Enlevez Dylan, le film s’écroule, il en est le liant. » ah non cher collègue, c’est excessif: PAT GARRETT est plus solide que ça, quand même. Pour être aussi excessif je dirais: si solide qu’il parvient à résister à Dylan!
On voit bien la tentative de faire de Alias le Coryphée (waow ça c’est dla culture pas vrai?) mais à mon avis good old Sam n’a fait qu’effleurer l’idée.
À MB : (Un peu tardivement car je n’avais point vu votre réponse…) Excessif, peut-être. Mais je m’étais fait la réflexion, après l’avoir revu récemment (PG & BTK): Et si on enlevait Dylan? Il y a les quelques accords entêtants de guitare tout du long, une sorte d’omniprésence de BD, et quand il apparaît physiquement ce n’est pas grave du coup que ce soit en pointillés et faiblement car il est constamment dans le son. Le film est une sorte de ballade country, de mon point de vue.
à JCF: PG&BTK: OK pour le mot « ballade » il lui sied très bien!
Qui vous parle de massacre mon cher Ballentrae.C’est simplement un point de vue sur un film qui m’a pas emballer.Ne parlons pas de la fin de carrière de Péckinpah avec »Osterman week end »qui est là aussi un film raté.Bien sur je ne reviendrais pas ici sur »La horde sauvage »ou « Apportez moi la tète Alfredo Garcia »qui sont eux des oeuvres marqués par la patte de ce cinéaste qui à beaucoup influençé Tarantino et consorts.
Mais bon sang rien à voir entre Osterman week end effectivement confus, inégal,bavard et tout ce que vous voudrez et cette élégie du vieil Ouest qu’est Pat Garett.
Je ne suis pas d’accord non plus avec la mise à mort par trop absolue de la BO de Dylan qui par moments me semble inspirée ( il m’arrive de la réécouter en soi…je dois donc avoir un sacré mauvais goût!).
Je me demande sinon quel montage vous avez vu, je crois qu’il faut se fier à la version Turner de 1989.
Sinon, Peckinpah dépasse le statut éventuel de Tarantino car celui-ci me semble venir après les grandes heures des genres abordés dans une posture post moderne alors que celui-là est le dernier des classiques, sûrement venu trop tard et donc comme mélancolique face à cette inadéquation.
Nous avons souvent parlé de Peckinpah sur ce blog, il a ses inconditionnels dont je suis.Je crois même qu’au fil du temps je comprends de mieux en mieux Peckinpah tout comme Ozu sans parler de Bergman qui impressionne à tout âge…son cinéma à 20 ans m’impressionnait pour ses éclats baroques, à 40 bien tassés il me touche pour ses regrets face au vieil Ouest.
Je revois fréquemment la fin sublime de Ride the high country , ce plan de J Mac Crea allongé contemplant une dernière fois l’espace ouvert après avoir dit au revoir à R Scott m’émeut plus que je ne veux l’avouer.Elle me semble annoncer la mort de S Pickens ( Baker?)dans Pat Garett.
A MB
C’est marrant que vous mettiez Al Lettieri en avant car il m’a toujours aussi tapé dans l’œil, à tel point que j’ai toujours secrètement pensé qu’il était la vraie vedette de THE GETAWAY ainsi que de MISTER MAJESTYK, de Richard Fleischer : dans les deux films, il fait pratiquement le même personnage. Ce second couteau, décédé prématurément d’un arrêt cardiaque je crois, me semblait appartenir à la même catégorie qu’un Richard Boone : physique mat, marmoréen et comportement brutal, voire inquiétant..
à A Angel: je n’ai jamais vu le Fleischer et c’est une honte depuis le temps. Dans GETAWAY ses échanges avec la femme du vétérinaire (Sally Struthers) sont à la fois un peu mysogines et trrès hilarants: comme M Rawls me l’avait appris ici beaucoup de ces échanges ont étés sauvagement supprimés par McQueen qui devait trouver que ça distrayait trop le spectateur de sa personne (très humble, le Steve).
à A ANGEL: je viens de commander MR MAJESTYK et TELEFON qui m’avaient échappés dans la série Bronson (on peut ajouter INDIAN RUNNER peut-etre trop sentimental mais on y voit Charles vieillissant et sans pistolet…). L EVADE est bien aussi, et paraît-il LE BAGARREUR. A ne pas manquer (mais pas de stf dans le dvd z1) CITTA VIOLENTA de Sollima dont la fin est stupéfiante! (Gérard Legrand en disait un mot positif dans son bouquin Cinémanie). Très bon polar qui ne cesse de rejoindre et de s’écarter tour à tour des rails du polar. Les 5 premières minutes sont muettes. Jill Ireland est impossible comme d’habitude. Il faut redécouvrir ce film et aussi l’étonnant REVOLVER (z1, no stf) dans lequel Sollima joue à inverser les clichés sur deux personnages: le bon type et le salaud, comme dans FACCIA A FACCIA, il faudrait développer…
à Bertrand: peut-être réévaluerez vous avec Coursodon MR MAJESTYK de Fleischer que vous ne commentez pas dans 50 et que je viens de découvrir. C’est un excellent « petit » film sans ambition mais excitant dans le genre de ce que faisait Mann dans les 50. Les enjeux ne sont pas très élevés (la thématique se réduit à « la pastèque c’est bon! » (« melon ») mais l’exécution pour les développer respire l’honnêteté et l’amour pour le boulot bien fait et Bronson, petit cultivateur de pastèques, y est très agréable partageant nonchalance, visage de pierre et humour avec équité (un peu trop de visage de pierre, quand même)! Le règlement de comptes final dans un chalet retrouve le souci de la topographie de Mann encore -ou Fleischer justement- avec l’importance des angles de vision dont chaque combattant dispose. Je le reverrai. Dans la série Bronson hors Justicier j’attends HARD TIMES/LE BAGARREUR (que vous louez dans 50).
TELEFON est pas mal non plus, qqn en avait parlé ici, je déconseille le dvd z1 couplé avec ST IVES, l’image est naze (c’est flou).
Cher Rouxel, Je n’ai pas d’avis particulier sur ce film mais vous avez raison sur l’évasion que procurent les westerns.
Plus haut on parle d’Ulmer, j’ai vu LE BANDIT, étonnante fable, western motorisé qui relate une intrigue qui doit se passer dans les années 20 ou 30. Complètement dépaysé, de la peine à reconnaître Arthur Kennedy qu’on croirait sorti d’une d’hacienda mexicaine complètement imbibé de tequila. Betta St.John s’offre à lui de manière un peu déconcertante, comme souvent seul un imaginaire ambitieux peut le narrer. Un petit bijou ovnique partiellement scénarisé.
Hier j’ai vu L’ANGE ET LE MAUVAIS GARCON. Très beau film dont Witness serait partiellement inspiré. Là encore une comédienne incroyablement belle, Gail Russell, s’offre très facilement à Wayne qui, producteur du film et un peu fourbe a dû faciliter sinon l’événement en tous cas le choix de la comédienne. Au comble de l’indécision il hésite même a accepter les avances. Très joli film, Gail Russell joue parfaitement l’ange et Wayne fait montre d’une jolie sensibilité qu’il sait faire affleurer dans quelques films. De temps en temps on saute une scène, comme si faute de budget on s’était dit « ça inutile de le filmer ». Plusieurs moments bien amusants, comme Fonda perd la raison à entendre LADY EVE lui narrer ses conquêtes, la jeune GAIL RUSSELL, déjà éprise de WAYNE, entend ce dernier parler de jolies femmes dans un délire comateux. Fort joli film, je ne sais pas comment je ne l’ai pas vu plus tôt.
Enfin reçu LE MIROIR A DEUX FACES que j’avais dû voir il y a au moins 20ans. Ce filme fourmille d’acteurs de second rôle qui sont précieux dans bien des films de cette époque. L’immense Carette, malgré son mètre cinquante. La belle-mère de bourvil qui joue sa tante exécrable dans le trou normand, et sa mère il me semble l’institutrice au fusil de chasse qui donne la réplique à Fernandel dans le très bon CRESUS. Si Bourvil joue vraiment bien les deux faces de son personnage, Oury est également très bon et ce film, antérieur à FORTUNAT, augure le bon duo qui va suivre.
Voilà je viens de recevoir une quinzaine de westerns et je vous souhaite à tous une belle semaine.
« Lizia »est un film de Ferreri pas très connu,pourtant c’est sur ce tournage que Marcello Mastroianni rencontra Catherine Deneuve.Un homme qui se coupe du monde et de la société décide de vivre sur une petite il avec son fidèle chien.Alors un jour apparait une jolie femme blonde et là les habitudes de ce marginal vont changer.Une liaison amoureuse va se tisser entre ces deux etres avec des moments de bonheur et d’amour.La musique signée Philippe Sarde est une fois de plus légère et envoutante.
A Rouxel
J’ai été attaché de presse lors de la sortie du film
Tout d’abord,ou à été tourner ce film précisement?enfin la question du mois concernant la sorti chez Pathé de votre film »La passion béatrice ».Ou en est-on?
A Rouxel
Je n’ai fait que la sortie, je ne me rappelle plus dans quelle ile, il a été tourné. Ou sur quelle cote ? Je relaie votre question à Pathé qui reste muet depuis deux ans
Île de Lavezzi, Bonifacio, Corse-du-Sud, France
(http://akas.imdb.com/title/tt0068868/locations)
je le savais depuis toujours…
Sur un site encyclopédique on trouve 3 lieux de tournage pour liza, début de tournage aout 1971, ile de Cavallo (Corse), ile de Lavezzi (Corse) et paris.
LIZA (et non pas LIZIA…)
Lieux de tournage : Île de Lavezzi, Bonifacio, Corse-du-Sud
Ferreri devait être un sacré personnage. Etait-il toujours facile de travailler avec lui?
En tout cas, j’ai bien envie de revoir nombre de ses films car cela fait longtemps que je n’en ai pas revus.
Liza bien sûr mais aussi Dillinger,La grande bouffe, El cochecito, Rêve de singe, Pipicacadodo ou encore Histoire de Pierra où I Huppert était très étonnante.
Je me demande si un cinéaste aussi profondément dérangeant trouverait le moyen d’être financé aujourd’hui.J’ai comme un doute.
A Ballantrae
C’était un personnage, fascinant, drôle et parfois exaspérant. Je m’étais brouillé avec lui pendant la sortie de Dillinger est mort où il refusait de répondre aux questions de journalistes, répétait que le cinéma était mort et enterré (le pire verbiage post 68) et l’après midi, faisait le tour des producteur pour dénicher le contrat le plus juteux. J’avais claqué la porte en disant qu’il dépensait l’argent de Line Peillon (le Medicis) qui avait acheté le film et payé son voyage. Un ou deux ans après, il s’est excusé et m’a demandé de m’occuper de LIZA. Il pouvait être brillant, irrésistible et aussi de parfaire mauvaise quand, affalé sur un rocking chair pendant le tournage de TOUCHEZ PAS A…, il lançait que les travellings, c’était impérialiste. Un travelling, cela l’obligeait à se lever, à marcher pour vérifier le cadre et c’était fatigant. Mais certains de ses derniers films restent stimulants malgré cette paresse
« Un travelling , c’est impérialiste » celle-là ,je la recaserai!
Au moins aussi absolu que « Tout travelling est affaire de morale. »
Ferreri devait effectivement être un sacré numéro et je me rappelle de moments étonnants y compris dans ses derniers films pas spécialement tenus et beaux : Y a bon les blancs puis La maison du sourire.
Quittons le genre western pour les films de cape et d’épées et attardons nous un moment sur Bernard Borderie qui n’est pas que le réalisateur de la série des »Angélique » ou des aventures de »Lemmy Caution ». »Hardy Pardaillan »est un film à la mise en scène alerte,dynamique mais la réalisation reste quand meme terne sur la forme.Gérard Barray et Guy Delorme s’en donnent à coeur joie en brettant tout le long du film.C’est un peu le jeu du chat qui poursuit la souris avec bagarres et cascades qui pleuvent dans tous les plans.Le film vient de resortir en Blu-ray avec une image plus propre et un travail sur le son et la musique qui ponctue ce divertissement familial .Vous avez un bon papier sur Bernard Borderie dans le numero de mars de la revue Les Années Laser.
cher Rouxel: « une mise en scène alerte et dynamique » mais « une réalisation terne »? euh… bon. Encore un grand film malade cher aux Cahiers alors!
à Rouxel: HARDI PARDAILLAN: Sinon vous êtes sympa de réévaluer ce film pour nous mais le nombre de br édités par Gaumont me laisse rêveur étant donné le manque de hd que l’on a pour des films autrement plus importants! Qu’est-ce qu’on a à fiche de voir en hd une photo plate au départ? Borderie et son collègue Hunnebelle n’ont jamais tourné un bon film, si? C’est mou! On a envie de leur dire à Gaumont d’aller prendre des conseils de sélection auprès de connaisseurs. Récemment c’est avant tout PATTES BLANCHES qui méritait un br (et un ou deux autres)! Vu à 12 ans ce Pardaillan ne m’avait laissé aucun souvenir pourtant je me souviens de plein de films d’aventures vu à cet âge là! Scrogneugneu.
a MB
Vous avez raison. C’est écrasant de routine mais ils sortent aussi des bons films très rares comme LE GARÇON SAUVAGE et viennent d’éditer UN HOMME A ABATTRE de Philippe Condroyer que je suis curieux de revoir après la magnifique COUPE A DIX FRANCS Et UN CHOIX D’ASSASSIN de Philippe Fourastie
à Bertrand: Juste. Très content pour le Fourastié que je citais ici il y a qqs temps parmi les films invisibles du cinéma français. Je divise donc mon « Scorgneugneu » en deux merci.
Patrick Brion en bonus fait un catalogue des détails étranges qui émaillent LA VILLE DE LA VENGEANCE de Allan Dwan: cet espion-voyeur qui de façon répétée observe les protagonistes à travers un trou dans la vitre du saloon sans que cela fasse avancer l’intrigue (sauf au début puisqu’il provoque la mort du père du héros), un sentiment pervers dans le personnage du curé avec le dessin au mur d’une danseuse aux jupes relevées (Brion dit que Dwan était contre et que ça venait du producteur), la façon brutale avec laquelle Scott Brady arrache un baiser à Anne Bancroft, les acteurs qui apparaissent avec leur nom tour à tour dans la fenêtre à la fin du film (y compris les enfants qu’on voit très peu dans le film!) et d’autres. J’ajoute le thème musical utilisé en trois variations: en chant martial et viril par un choeur de mâles au générique, symphonique en musique d’accompagnement en cours de film et ma préférée: à la guitare jouée doublée par un enfant pour accompagner la danse de Bancroft dans le premier tiers, avec l’appoint d’un petit orchestre en bande son quand même.
Malheureusement la copie ou master est « entrelacé »: au moindre mouvement on a l’effet peigne, des traits horizontaux qui se collent sur toutes les surfaces en mouvement. Je ne comprends pas Sidonis car les extraits dans les bonus ne souffrent pas de ça! Sur un pc on peut faire disparaître le « peigne » avec l’option « désentrelacement » ce qui me laisse supposer que l’image peut être corrigée dés le départ d’ailleurs c’est ce qu’ils ont dû faire pour les bonus. Ca rajoute à l’étrangeté du film mais on s’en serait passé. Les interventions de Yves Boisset en bonus me laissent rêveur… et c’est un compliment!
Dans le bonus qui accompagne la resortie de « The sorcerer »de William Friedkin,on retrouve le jeune cinéaste Danois Nicolas Winding Refn s’entretenir avec le réalisateur.Il raconte les conditions éprouvantes de tournage en République Dominicaine qui rappelle l’enfer qu’avait connu Coppola sur »Apocalypse now »ou Werner Herzog sur »Fitzcaraldo »,bien avant le sublime »The revenant »d’Inarittu.Au départ il avait contactez plusieurs acteurs qui ont renonçés pour des raisons obscures.Steve mac queen devait tenir le premier role mais à décliner l’offre car il voulait imposer un role pour Ali mac graw et que le film soit tourner aux Etats-unis,Lino Ventura lui voulait etre la tète d’affiche et s’est retirer.Quand à Marcello Mastroianni il à expliqué que sa femme Catherine Deneuve venait d’accoucher d’une petite fille,et il ne se voyait pas partir 6 mois dans la jungle avec femme et enfant.Donc au casting on retrouve qu’Ahmidou,acteur Marocain que Friedkin avait déjà repérer quand il avait tourner »French Connection »à Marseille.En fin d’entretien il enfonce le clou sur ces fameux réalisateurs indépendants qui dépendent toujours de majors filiales de grands studios hollywoodiens.Il déclare: »Je me souviens de John Cassavetes ou de Frankeiheimer qui étaient capables d’hypothéquer leurs maisons pour financer un projet,et si le film se plantait il perdait leurs baraques ».
Revenons sur deux films réalisés par Louis Daquin et malheureusement introuvables en dvd.Tout d’abord »Les arrivistes »est une adaptation du roman de Balzac »La rabouilleuse(rabouiller signifie pécher en eaux troubles).Oeuvre historique qui raconte la vie agitée d’un ancien soldat de Napoléon,incarné par le fringuant Jean claude Pascal.Demi-solde,il aime les femmes,fumer et boire et profite des largesses de sa mère,sa tante et son jeune frère peintre copiste qui surnomme »Moutard ».La mise en scène est un peu académique car Daquin à travers ses films s’est toujours interessez au tissu social et à la personnalité des personnages.A cette époque en France règne de fortes tensions qui annonce un complot et la chute du vieux roi Louis 18.Co-production entre l’Allemagne et la France,on retrouve des acteurs d’outre-rhin inconnu.Madeleine Robinson est lumineuse et apporte à ce film une beauté singulière.Le second film est tiré d’une pièce de théatre »Maitre ou dieu ».C’est à mon humble avis un des meilleurs roles de Pierre Brasseur qui campe un capitaine d’un navire Néerlandais et qui va etre obliger de recueillir des enfants,femmes et hommes de confessions juives,prisonniers des nazis.A bord c’est lui qui va mener la barque et faire confectionner des lits dans la cale et prendre sous son aile de rustre capitaine des enfants orphelins.Il y à plusieurs séquences fortes ou il s’amuse sur le pont avec les enfants sous les yeux d’un officier nazi.Peu d’historiens se sont penchés sur ce cinéaste à qui l’on doit « Le voyageur de la Toussaint »qui est un film admirable,génereux puis aussi « Nous,les gosses »qui est plein de tendresse sur l’enfance passée.On doit revoir Daquin comme Grémillon!!!!
A Rouxel
C’est MAITRE APRÈS DIEU l’un des meilleurs Daquin avec le VOYAGEUR DE LA TOUSSAINT et dans mon souvenir LES CHARDONS DU BARAGAN et LE POINT DU JOUR. LES ARRIVISTES n’est pas seulement académique, c’est congelé, pas bien joué, raide comme pas mal de ses films sauf MADAME ET LE MORT et des scènes de NOUS LES GOSSES. Mais Rouxel, quand il était à la tete du syndicat, il faisait régner la terreur, refusait que des metteurs en scène qui n’avaient pas été assistants fassent leur premier film (affrontement terrible avec Melville). Jean Cosmos a gardé des souvenirs cuisants de pétitions stalinieennes qu’il voulait faire signer soutenu par Montand et Signoret Ensuite, quand il a du faire office de directeur de production, il était redevenu adorable et c’est vrai qu’il mérite une étude
Rien à voir avec les films chroniqués ci-dessus mais j’ai beaucoup apprécié le Projection privée de hier après midi consacré au western.
Je vais totalement dans votre sens , Bertrand et Michel Ciment, pour mesurer les qualités incroyables de The revenant qui semble essuyer des critiques assez injustes (et parfois ésotériques pour ma part): il est vraiment rassurant de découvrir un western qui en 2016 ne joue pas exclusivement sur le second degré voire réinvente une forme de sauvagerie inhérente au sujet et à l’univers évoqués.
J’avais beaucoup aimé Django unchained qui me semblait brillant mais là on est au coeur d’une absolue adhésion, sans second degré aucun , au genre ce qui me semble très précieux.
J’ai déjà dit le plaisir éprouvé face à trois westerns récents tels que the proposition de J Hillcoat, L’assassinat de J James… ou encore Blackthorn de M Gil , Homesman de T L Jones ou de manière sûrement plus mitigée au True grit des Coen, avec The revenant on passe à la vitesse supérieure car le western est ici comme réinventé en revenant à ses sources ( ne pourrait on d’ailleurs penser que le revenant du titre est aussi le genre?).
Je tiens en tous cas un candidat sérieux pour l’adaptation du génial Méridien de sang de C Mac Carthy!
Encore bravo Bertrand sinon et pour la collection western chez Actes Sud( je viens de finir le tome II, La route de l’Ouest de Guthrie assez fabuleux avant d’acheter le tome III) et pour le Voyage dans le cinéma français que nous verrons sûrement présenté à Cannes 2016!
En effet mon cher Ballentrae,très bonne émission que »Projection privée »de Michel Ciment.En revanche un des auteurs du dictionnaire du western à mentionner »Jane got the gun »sortie récemment en salles.Ce film est d’une médiocrité déconcertante et ne mérite pas d’etre classer parmi les westerns à voir.Quand à « The revenant »j’ai entendu sur Europe 1,que la mise en scène lorgnait trop sur le cinéma de Mallick et que s’était un western existentaliste!!!Vraiment les radios du groupe Lagardère manquent totalement d’honneteté et de justesse dans les propos.
A Bertrand.Lors de l’émission,vous avez évoquez un western réalisé par Rudolph Maté que vous ne connaissez pas.Quel est son titre svp?
A Rouxel
LES HORIZONS LOINTAINS
Où voir cette émission dont vous parlez ?
Je n’ai pas encore vue THE REVENANT, l’extrait que j’ai vu, celui qui passe beaucoup, m’a fait une impression bizarre, cette manière de filmer un peu comme ces jeux vidéos « FPS » vue à la première personne, mais ça a l’air plutôt bon à lire ce que vous en dites.
J’ai trouvé le replay de cette émission, dont je n’avais pas entendu parler, malgré ma passion pour le cinéma et les westerns, et michel Ciment dont j’ai passé pas mal de temps à partager ses regards sur Kubrick. Comme quoi, ou je ne sais pas procéder, ou la communication sur cette très bonne émission est bien trop confidentielle. J’ai en tous cas passé un bon moment.
J’ai vu hier « le bandit » THE NAKED DAWN, d’Edgar G.Ulmer, et j’ai savouré l’originalité de cette oeuvre, une de plus à côté de laquelle j’étais passé. C’est une photo dans l’encyclopédie de Brion, d’une magnifique Betta St.John, qui m’a amené à commander ce titre. J’ai mes travers…
Savoureux bonus comme toujours cher Bertrand, et comme je me suis retrouvé dans votre enthousiasme à citer votre « camarade » de cinéphilie des cahiers, philippe Demonsablon, sur ces « gouttes d’eau » qui perlent sur les courbes de Betta St.John. Vous parlez à ce propos de transmission orale qui serait perdu sauf dans la tête des gens qui s’en souviennent. Votre bonus servira à perpétuer l’anecdote.
J’ai également aimé votre phrase « le manque de moyens pousse à l’inventivité », il prendrait beaucoup de temps de pouvoir vérifier cet élément de réflexion dans bien des films où le manque financier a pu permettre quelques géniales trouvailles.
Je retiens beaucoup de choses de ce film, une scène m’a bien amusé – clin d’oeil de cinéaste ? – lorsque le mari présente ses cochons à Kennedy, « here are my little pigs », moment que choisit Ulmer pour cadrer Betta St.John.
Voilà un bon moment de plus.
Il serait intéressant que le plus compétent de tous les blogueurs en matière de travail photo – j’ai nommé Marc Salomon!- nous dise ce qu’il pense du travail du chef op sur The revenant mais aussi sur les Malick.
Je renvois tous les cinéphiles qui sont admiratifs du travail de la photographie dans les films,à aller voir »Assassin »réalisé par le Tawanais Han Hou Hsien.Les couleurs sont d’une lumière qui transcendent cette oeuvre unique dans son genre.Puis l’esthétique de la mise en scène est prodigieuse avec des chorégraphies puissantes de naturel.Du grand art tout simplement.
Oui, un film immense qu’il me tarde de revoir.Essayez de retrouver les impressions que vous avez pu éprouver en découvrant Touch of zen mais aussi certains Mizoguchi pour essayer d’approcher l’entrelacement entre raffinement d’une intensité irréelle, beauté des textures et des sentiments, stylisation de l’action épique.
Par ailleurs ce magnifique cinéaste révélé à la fin des 80’conjointement par Positif et Olivier Assayas ( qui lui d’ailleurs consacré un documentaire à découvrir) se nomme Hou Hsiao Hsien.
Il faut lire le dossier du dernier Positif après voir vu The assassin, sûrement l’un des premiers chefs d’oeuvre que nous offre l’année 2016.
Pour les Parisiens qui comme d’habitude sont des chanceux , notons la rétrospective HHH: je vous conseille particulièrement Fleurs de Shanghai, Le maître de marionnettes, City of sadness, Millenium mambo et Three times.
Deux Projection Privée à signaler (F Culture, Michel Ciment): le western avec Bertrand et Claude Aziza, et l’émission avec Mylène Demongeot, personne imprévisible et passionnante à écouter, à ne pas louper (attention, elle a la dent dure! mais sans rancoeur).
Dans les années 60 elle était cataloguée dans les personnages de sotte (le mythe de la Parisienne…) elle vaut mieux que ça, (je regrette juste de jamais l’avoir vue toute nue mais les 60-65, hein…)
à M Pascal: j’ai bien rigolé car au cours de l’émission Claude Aziza a dit qu’il aimait bien EL DORADO et qu’il ne le considérait pas comme un RIO BRAVO n°2, ce à quoi Bertrand a dit « Euh… ça on peut discuter! ». Là-dessus, Ciment a glissé sur autre chose. Ah là là la lutte est dure pour la réhabilitation du film! Courage! (EL DORADO que j’ai revu récemment avec un mini poil de culpabilité car je dois revoir aussi 2 films de Farhadi, dont je vois bien les défauts mais qui m’a encore fait vibrer avec la gerbe d’échardes dans la main du barman et Wayne qui chevauche au pas à reculons pour quitter le domaine du méchant… et Hunnicutt qui fait prêter serment etc etc…). Je trouve qu’on sousestime les films inégaux comme E D (les « grand films malades » comme disait Truffaut). Par exemple Mathieu accablait récemment LES 2 CAVALIERS faudra que j’y revienne mais je retrouve plus où c’était.
A MB
Je reconnais des qualités à EL Dorado surtout dans la première partie mais je ne peux m’empêcher de fulminer comme la scénariste du film contre une forme de paresse qui pousse Hawks à recycler les mêmes scènes. Quand Leigh Brackett dit qu’elle enrageait et qu’il passait à coté d’un scénario formidable, qu’il refusait de se confronter au livre, on doit l’écouter. C’est elle qui dit « j’étais obligée d’écrire le retour du fils de Rio Bravo ». S’il vous plait prenons les scénaristes au sérieux : elle a co écrit RIO BRAVO, THE BIG SLEEP, TO HAVE et bien d’autres et son scénario de GOLD OF SEVEN SAINTS est épatant et très hawksien. Je suis gêné par ces auto references qui limitent certains films (HATARI qui tente de décalquer le sublime SEULS LES ANGES)
à Bertrand: mais je reste d’accord avec vous sur les faiblesses. Leigh Brackett a raison, je sais aussi que c’est une grande scénariste et on peut rêver: un cinéaste comme TL Jones ou Tavernier qui repartirait du scénario original ah c’est un rêve!
Je ne veux pas négliger un film parce qu’il n’est pas entièrement réussi, ce n’est pas juste. LES 2 CAVALIERS malgré ses erreurs de goût n’est pas non plus négligeable! je n’ai jamais dit que EL DORADO ou le Ford était des chefs d’oeuvre, loin de là.
» elle a co écrit RIO BRAVO, THE BIG SLEEP, TO HAVE et bien d’autres »
Leigh Brackett a travaillé sur TO HAVE AND HAVE NOT ?
A ANGELLILO
Pardon, pas TO HAVE mais HATARI, RIO LOBO et MAN’S FAVOURITE SPORT ou elle n’est pas créditée. Je pense qu’elle a pu intervenir dans d’autres films selon la méthode de Hawks. On lui doit aussi un nombre important de romans de SF genre space opera
Il est sûr que El dorado pour nonchalamment agréable qu’il soit n’est pas un chef d’oeuvre hawksien tout comme Hatari ou Deux cavaliers n’est pas ce que Ford a fait de mieux.
Mieux vaut revenir aux classiques inépuisables de ces deux grands ou réhabiliter ce qui doit l’être: je pense par exemple aux Sacrifiés de Ford, admirable film de guerre ou encore à Air force pas toujours cité comme un grand Hawks mais dont j’aile beaucoup le souffle.
La question du recyclage au sein d’une oeuvre, du métalangage en interne est d’actualité: elle peut avoir son intérêt quand on voit un Rivette par exemple faire des allers retours entre ses films à la manière d’un Balzac, elle est moins convaincante quand on mesure les ressassements godardiens.
Une fin de carrière d’une jeunesse étonnante me sidère à chaque fois , celle de Huston qui s’est attaqué tout de même à Under the volcano puis a fait ce film noir acide qu’est Prizzi’s honor et nous a laisse un The dead absolument extraordinaire.
à Ballantrae: une fois pour toutes, je suis attaché à certains films inégaux ou inaboutis A CAUSE de leurs qualités éparses pas à cause de leurs manquements!: LES 2 CAVALIERS contiennent des moments inoubliables qu’on ne trouve dans aucun chef d’oeuvre: la conversation au bord de la rivière (rien d’équivalent ailleurs on dirait un film européen!), le lynchage réussi de Sal Mineo dans lequel le jeune héros blond POUR UNE FOIS DANS UN WESTERN est sauvagement assommé quand il veut calmer les lyncheurs qui iront jusqu’au bout (cliché du héros parvenant à détourner la foule de son projet transgressé sans problème par Papa Ford), et le regard de Stewart sur les Indiens est le même regard adulte que dans THE SEARCHERS: on peut quand même leur reconnaître la réussite de certaines scènes à ces films loupés quand même c’est pas demander trop! Pour EL DORADO je n’insiste pas mais c’est évident aussi.
On ne doit pas négliger ces films ratés dans leur ensemble ou alors on néglige le cinéma c’est ma petite conviction. Et je préfère dans leur ensemble propre FORT APACHE et SEULS LES ANGES (mon Hawks préféré) à ces deux-là je vois pas la contradiction.
A MB
Tout à fait
Brackett c’est le scénario de L EMPIRE CONTRE-ATTAQUE de Kershner le seul de la série qui m’ait gardé en éveil (surtout à cause de l’attaque au lancer de filin des grands chiens mécaniques…).
la poursuite en scooters dans la forêt c’était là-dedans aussi? super!
enfin, scooters je me comprends hein?
A Ballantrae:
Forcément d’accord sur l’étonnante fin de carrière de Huston, j’ajouterais aux films que vous citez WISE BLOOD, peut-être pas totalement réussi mais si original et intrigant, le genre de film qu’on n’épuise pas en une seule vision.
A MB
Les scooters , c’est dans Le Retour du Jeudi, celui avec les très pénibles Bisounours.
Mais je ne déteste pas El Dorado, MB, et lui trouve même des moments agréables mais il y a ce côté nonchalant qui ne se réveille que par moments, idem Les Deux cavaliers avec sa très belle scène face à la rivière qui ne sauve pas le film mais lui donne du relief soudainement.
En parlant de Ford, je trouve que Le sergent noir souvent oublié est plus notablement réussi.
Il y eut une mode « auteur » notamment aux Cahiers qui alla même jusqu’à ostentatoirement préférer les « grands films malades » (drôle de concept tout de même!) aux grands films tout court et cela pouvait allerjusqu’à préférer le film peu intéressant d’un garnd cinéaste (ex: Ali baba de Becker) au meilleur film d’un auteur jugé mineur (ex: Autant Lara malgré Douce, Le mariage… ou La traversée…).
Après , chaque cinéphile a tous les droits du monde, loin de moi l’idée de décréter quoi que ce soit.
On peut même prendre un plaisir, certes pervers, à découvrir un E Couzinet de derrière les fagots!
A Ballantrae
Mais avec Autant Lara, ils ont défendu mordicus LES REGATES DE SAN FRANCISCO, un ratage (« Ce n’est pas mon meilleur film leur dit Lara) et GLORIA mais passent à coté d’UNE FEMME EN BLANC SE REVOLTE et des PATATES
A MBrady: Oui, mettons des guillemets à « loupé » quand il s’agit de certains réalisateurs.
Les CHEYENNES , par exemple, est sans doute un film loupé mais je préfère quand même qu’il ait été tourné.
A Minette Pascal
Non je ne suis pas d’accord parce qu’il ne fallait pas le tourner comme cela et Ford a fait brusquement des compromis que ne lui demandait pas le producteur (le choix déplorable des acteurs pour incarner les Indiens. Il a trente ans de retard même sur ses propres films. Comme le dit Ballantrae, LE SERGENT NOIR est mille fois supérieur et a été éclipsé par cette énorme production
To Bertrand Tavernier, You omitted one of Brackett’s finest screenplays, THE LONG GOODBYE, which even allowing for embroidery by Altman and thespians seems to me a late career rejuvenescence on the order of Huston’s WISE BLOOD. And as Anthony Burgess said « youth and beauty are the only things worth having ».
Il n’y a rien à faire, même si je comprends les reproches que l’on émet à son endroit, je trouvais qu’EL DORADO était une variation géniale de RIO BRAVO et que c’était vraiment avec RIO LOBO que les choses se gâtaient.
Quant aux DEUX CAVALIERS, si je ne l’ai pas revu avant ce soir pour en avoir le cœur net, c’est bien le diable!
à Ballantrae: mais bien entendu je préfère les films totalement réussis et les Cahiers sont parfois pervers! Dans LA NUIT DU CHASSEUR je suis toujours gêné par les scènes avec les villageoises qui cancanent (50 Ans fait une exégèse fouillée des moments a priori un peu faibles du film, en révisant le jugement de 30 ANS à la hausse, c’est très subtil à relire) ça ne va pas m’empêcher de revoir le film avec joie. Je reçois le br bientôt et je relirai les deux pages consacrées au film. Après tout si l’art doit imiter la vie c’est normal qu’il y ait des films loupés, la vie n’est pas un chef d’oeuvre! (ouais ça se discute je sais…).
A Mr Tavernier : Sur les CHEYENNES : sans oublier le compromis sur la musique parce que Ford ne pouvait pas s’extasier sur cette partition de North dénuée d’inspiration. Peut-être a-t-il voulu éviter tout lyrisme, toute mélodie , pour faire moderne, je ne sais pas.
Le problème , c’est qu’il n’y a pas tant de films sur ce sujet…
A MBrady : Bon ben on est trois maintenant dans la société protectrice d’El Dorado, ça évolue.
Il y a comme ça des films qu’on aime bien quand même, presqu’à regrets.
Un autre John Wayne, par exemple : La caravane de feu, avec Kirk Douglas. Toutes les apparences du navet mais une foule de détails craquants.
à MP: je crois que la CARAVANE a bénéficié de la rivalité amicale entre les deux vedettes: sur le tournage comme dans le film Douglas défiait Wayne et refusait de se laisser écraser, il refusait de l’appeler « Duke » sur le plateau jugeant sans doute cela trop déférent! Mais on est d’accord on n’est pas dans la réussite totale, mais y’a du dynamisme, je crois qu’on y voit trois façons différentes de monter à cheval démontrées par Kirk! Pour Burt Kennedy, il avait fait mieux avant dans des prods moins importantes (comme vous savez!).
A MB
Et le film est plat. Il n’y a pas de metteur en scène sur le plateau
à Bertrand: pour Kennedy, il vaut mieux revoir MAIL ORDER BRIDE, THE ROUNDERS et ses westerns comiques avec James Garner, et n’oublions pas ses scénarios pour Boetticher-Scott, sur LA CARAVANE il a été paralysé par Wayne?!
A MB
C’est ce que prétendait Boetticher
La CARAVANE revendique presque son absence de second degré et de profondeur. A ce point que cela en est presque une qualité. Faire de l’anti-Ford plutôt qu’essayer de rivaliser.
Je pense que Burt Kennedy n’a pas eu d’autre projet que cibler les enfants que nous sommes tous restés et les adultes accablés d’emmerdements que nous sommes.
Il réussit un bon divertissement, c’est déjà pas mal, il aurait pu être ennuyeux !
Il y a tant de films de divertissement ratés qu’on peut se demander si c’est si facile à faire.
Pour prendre la chanson comme parallèle, la musique dite « facile » est-elle si facile à faire ?
Si c’était le cas, on écrirait tous des tubes internationaux!
A Minette Pascal
Je pense que Burt Kennedy a été submergé par Wayne, par la rivalité Wayne/Douglas et qu’il n’a pensé à rien comme certains réalisateurs que Delon renvoyait à l’hotel. Scott Etman le dit plus ou moins dans sa bio de Wayne. Même Don Siegel s’est cassé les dents (mais il a mis du sien et a accumulé les provocations inutiles). Wayne n’a pas bronché devant Preminger et les deux se sont respectés mais dans nombre de ses derniers films (sauf le Mark Rydell), c’est lui qui domine tout. Et Boetticher ou Fuller ne cessent de répéter qu’ils ne voulaient pas être des yes men comme Kennedy
C’est un sacré compliment pour Mark Rydell que Wayne ne l’ait pas vampirisé.
Tiens, a-t-on déjà parlé des COWbOYS ici ?
Je le défendrai bec et ongles quand il le faudra, en tout cas !
A Minette Pascal
Il ne l’a pas vampirisé mais il lui a filé une avoinée orale parce qu’il trouvait Rydell très grossier et stupide avec Roscoe Lee Browne. Et Wayne lui a dit que s’il continuait à parler comme cela, il lui envoyait son poing dans la gueule. Il s’est passé la même chose entre Steve McQueen et Rydell qui était très imbu de lui même, très prétentieux (cela explique que sa carrière tourne court)
Belle anecdote sur Wayne.
COWBOYS: et Wayne et Roscoe Lee Browne récitaient de la poésie ensemble le soir au coin du feu!
Oui enfin Wayne et Browne, c’était pas forcément au coin du feu, et c’était des poèmes de Keats ou Byron!
à AA: merci pour les scooters dans le RETOUR DU JEUDI je n’étais pas sûr… quand je pense que j’ai vu cette pièce montée mais j’étais jeune hein? le Yoda on a envie de lui écraser la g… à coups de tatane en hurlant des jurons bien gras, je préfère les Gremlins.
Michael Rawls cite : And as Anthony Burgess said « youth and beauty are the only things worth having ».
Citation qui provient d’une autre citation :
“Youth is the only thing worth having. When I find that I am growing old, I shall kill myself.” ― Oscar Wilde, The Picture of Dorian Gray
(« La jeunesse est la seule chose qui en vaut la peine. Quand je trouverai que je vieillis, je me tuerai. »
– Oscar Wilde , Le portrait de Dorian Gray)
A MB:
Je n’ai pas accablé LES DEUX CAVALIERS, au contraire je crois avoir écrit qu’Eric Maurel de dvdclassik démolissait injustement le film, tout en étant d’accord sur le fait qu’il est plutôt baclé, et en plus assez moche visuellement (photo, décors, etc…). On peut je crois dire de ce film ce que Bertrand disait si je me souviens bien de RED LINE 7000: le fait qu’on retrouve dans un film les thèmes majeurs de son auteur n’en fait pas forcément une réussite.
à Mathieu: je note votre mise au point, mais il ne s’agit pas de retrouver les thèmes majeurs, ce qui ne m’importe qu’à demi, je ne parle que des moments réussis et je viens de revoir 2 RODE et la scène du bal est mieux que dans mon souvenir, avec cette déclaration interrompue de Linda Cristal achevée brillamment par Stewart. Stewart est excellent dans un rôle de vrai dur. Au fait my mistake, sir ce n’est pas Sal Mineo le Comanche lynché mais David Kent. Mineo est dans LES CHEYENNES. A part ça le film est bâclé question décors et photo c’est vrai. Certains trous d’intrigue aussi, et comment Woody Strode peut-il se suicider ainsi en s’offrant à la balle de Stewart? mais à chaque fois je le revois avec plaisir, ce 2 RODE TOGETHER…
A MB:
Parmi les faiblesses du film, je trouve que l’histoire du jeune Indien (David Kent donc) qui reconnait l’air de la boite à musique est une idée de scénario magnifique mais dont le potentiel émotionnel n’est que faiblement exprimé par la mise en scène.
à Mathieu: c’est vrai et la réaction de sa soeur (Shirley Jones) qui reconnaît alors qui il est est complètement soldée, comme si personne ne l’avait dirigée, juste après, la scène du lynch est convaincante c’est vraiment la douche froide. Dans mon souvenir le lynch n’était pas du tout cadré comme ça, curieux les souvenirs.
à A Angel: je crois que RIO LOBO est indéfendable! Là, il n’y a plus rien. mais revoyez LES 2 CAVALIERS (sans illusion)…
A Mathieu
Je trouve LES DEUX CAVALIERS bien mieux que ce qu’on en dit. Il est mineur mais tonique, spirituel. Aucune laideur ne me frappe. C’est vrai que les décors sont fadasses et que les extérieurs n’ont pas un poil de cachet. Mais, je ressens cela non pas comme de la paresse, mais plutôt comme le parti-pris de présenter la mise en scène dans son plus simple appareil. Aurait-on l’idée de reprocher à L’HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE sa « mocheté » alors que ces décors sont quelconques et sa photo pas spécialement remarquable? Mais c’est que le Noir et Blanc s’exonère plus facilement d’avance que la couleur qu’on lui reproche sa laideur. Disons que je ne suis pas sûr qu’on a spécialement célébré la photo de L’HOMME. Je ne trouve pas celle des DEUX CAVALIERS (que signe Charles Lawton, Jr)sans personnalité : elle a un je ne sais quoi de crayeux, de couvert (comme on dirait qu’un temps est couvert) qui va dans le sens d’une mélancolie subtilement sépulcrale. Par ailleurs, si le scénario des DEUX CAVALIERS est moins nettement brillant que celui de L’HOMME, il a pourtant de la classe dans son épure, dans cette façon d’abriter un contenu dramatique, douloureux et sans concession (la recherche poignante des enfants enlevés,le lynchage et le meurtre qui le précède)sous un écrin décontracté et badin (cette façon d’introduire le motif fantasmé, et assez érotique, d’un couteau coincé dans une jarretière, pour mieux le révéler à la fin, qui rappelle le motif magnifique de la baignoire dans L’HOMME QUI N’A PAS D’ETOILE).
Il y a là une aisance d’écriture que je trouve plus fascinante que lourdaude (malgré quelques maladresses que je ne nie pas).
A Alexandre Angel
Tout cela erst vrai mais il est sur qu’à un moment, Ford s’est désintéressé du film et qu’il n’a plus cherché (fatigue, usure, effet de l’alcool) tout comme dans les CHEYENNES
mais l’image des 2 CAVALIERS était-elle si moche quand on le voyait sur les écrans avant les dvds? N’est-ce pas un problème d’édition dvd bâclée?
A MB
Elle n’était pas moche. Charles Lawton n’était pas n’importe qui mais on sentait que Ford se contentait de peu, qu’il voulait surtout terminer vite sans trop soigner et laisser ses collaborateurs soigner à leur guise. Lindsay Anderson avait pointé ce relâchement et en faisait tout un formage, de manière exagérée mais on ne peut pas non plus transformer systématiquement des manques en qualités. Le ton des 2 CAVALIERS fait que souvent, c’est moins important, moins grave que dans d’autres films mais je dois dire que je préfère THE LAST HURRAH ou LE SERGENT NOIR malgré des séquences formidables et un ton plaisamment décontracté
2 CAVALIERS: la façon qu’a A Angel de défendre le film (le diamant dans la boîte à carton, ou l’or caché dans le tas de charbon en simplifiant à mort), rajoutant de l’eau à mon moulin, me fait penser que si un cinéaste a de la personnalité, alors même qu’il se fait paresseux, que sa vue baisse, ou qu’il est atteint de picolage continuel, il ne peut que donner de la cohérence à son film qui ne sera donc jamais un chef d’oeuvre mais au moins tiendra debout comme une cabane d’enfant brinquebalante! Pour la simple raison que c’est sa nature, il ne fera jamais ainsi un très bon film mais il en restera quand même qqchose, lié à sa personnalité… Là, est-ce que la forme en fer blanc qui englobe le fond en or n’est pas adéquate et justifiée à nous mieux faire toucher du doigt une réalité épouvantable qui passionne Ford: la sauvagerie de la confrontation Indien-Immigrant blanc, avec un de ses symptômes: l’horreur du rapt ethnique dont on n’a pas fini de saisir toutes les racines et implications (voir la fascination des Blancs eux-mêmes pour le rapt des femmes dans laquelle le puritanisme anglais du XIXe siècle a une part très lourde: lire les deux bouquins celui de Frankel sur THE SEARCHERS et L EMPIRE COMANCHE traduit ici (et conseillés par Bertrand sur le blog)). La forme dans 2 RODE est sans doute de bon droit faiblarde pour mieux pointer l’horreur (celle du rapt et abduction et celle du lynchage entre autres)? Quelqun a bien dit que filmer l’holocauste ne pouvait pas se faire avec une photo magnifique ni une musique magistrale, que c’était indécent? C’est un peu hardi et comme une tentative désespérée et de mauvaise foi de réhabiliter un film loupé mais si je suis à ce point impressionné par la vision de Ford sur la brutalité du problème indien dans l’histoire de l’Ouest dans LES 2 CAVALIERS (au moins autant que dans THE SEARCHERS), c’est peut-être justement parce que Ford n’a pas désiré (ou par flemme n’a pas pu mais peu importe) enrober tant de cruauté, tant de cynisme, tant de souffrance, dans un joli paquet-cadeau, par souci moral, par personnalité, quoi. Ailleurs, Mathieu soulignait que la photo de tel film de Pagnol méprisait avec raison le cadre de l’esthétisme, la joliesse, que ça n’était pas l’essentiel pour le film en question et même: que ça aurait été hors sujet? Une bonne photo, une direction d’acteurs réfléchie, disons, pour les 2 CAVALIERS ça serait totalement hors sujet? Je sais c’est un peu pervers comme raisonnement…
A Alexandre Angel:
Mais dans ses précédents films en couleur (pas très nombreux il est vrai) Ford témoignait d’une recherche visuelle aussi grande que dans ses films en noir et blanc, malgré les contraintes techniques: DRUMS ALONG THE MOHAWK, SHE WORE A YELLOW RIBBON, THE SEARCHERS… Même THREE GODFATHERS ou MOGAMBO ont plus de personnalité visuelle que TWO RODE… je trouve. Et j’aime bien la photo de THE MAN WHO SHOT LIBERTY VALANCE, et ses très nombreuses scènes nocturnes. Mais vous avez raison de comparer TWO RODE… avec THE MAN… parce qu’ils sont de la même époque et qu’il faut faire la part de l’époque, de son style ou de son absence de style, et de la volonté d’un cinéaste qui parfois doit aller à contre courant de la tendance de cette époque pour imposer sa vision, et là pour moi TWO RODE ressemble visuellement à un western Columbia de série… Mais je crois que ce qui a décontenancé les spectateurs à la sortie du film et même après ce n’est pas le côté nonchalant (environ trois minutes je crois pour le fameux plan au bord de la rivière…) mais le cynisme et l’amertume du ton et là aussi je trouve ce ton un peu forcé et pas totalement abouti…
A MB
J’acquiesce totalement à votre exposé stimulant à ceci près que je ne prends pas ce qui enserre l’argument dramatique des DEUX CAVALIERS comme « une boîte en carton », ou une espèce de leurre « cheap », recelant le joyau de l’histoire, mais bel et bien comme la liberté de ton que savait s’octroyer John Ford. Disons que c’est comme cela que je l’interprète. On peut faire confiance aussi aux titres originaux. TWO RODE TOGETHER, c’est plus que LES DEUX CAVALIERS : il y a la nuance de l’amitié, de la complicité qui lie Widmark à Stewart. Voilà peut-être (au risque que je sois tordu tout comme vous êtes pervers)le véritable sujet du film, son petit palpitant. Quant à la liberté de ton, le goût des changements d’humeur, souvenez-vous comme
dans L’HOMME TRANQUILLE, Ford nous balance sans crier gare dans un autre film, genre NOUS AVONS GAGNE CE SOIR, alors que John Wayne revit un match de boxe funeste. Mais là, ça ne durait qu’une minute..
à A Angel: j’avoue que j’ai déliré grave à partir de votre intervention, c’est le Rye qui fait ça, j’abuse j’abuse…
à Bertrand: je comprends très bien oui, mais je crois quand même que l’édition z2 ici n’est pas à la hauteur et aggrave ce que l’on croit constater de la photo.
A MB
Pas de problème, j’aime quand vous vous faîtes un rye.
A Bertrand
J’ai beaucoup vu il fut un temps THE LAST HURRAH après l’avoir enregistré jadis sur la 3. Il se fait rare maintenant et je sais que je l’aimais beaucoup (Spencer Tracy s’appelait bien Skeffington dedans, non?).
à AA: « se faire un rye » c’était tout prêt sur les touches de mon clavier vous m’avez doublé grr.
Sur Eldorado (encore une fois!) , la chose étrange est qu’on est déçu quand on le découvre. Et puis il y a cette envie de le revoir qu’on ne comprend pas mais à laquelle on cède quand même. C’est à partir de là qu’on commence à lui trouver ses petits charmes, non ?
Un forumeur de Dvdclassik nous a signalé ceci http://www.franceinter.fr/emission-vous-avez-dit-classique-bertrand-tavernier
Je l’ai écoutée et ça vaut vraiment le coup. Des temps forts (la voix de Tino Rossi « happée » par la partition d’Antoine Duhamel pour LAISSEZ PASSEZ)et de belles découvertes (une étonnante ballade baroque du début du 16ème siècle orchestrée avec beaucoup d’entrain par Jordi Savall).
Plutôt rock-and-roll, Jordi Savall, non ?
Je ne sais pas si cette musique était vraiment jouée de cette manière à l’époque mais ça sonne ici d’une manière incroyablement moderne, avec ces rythmes syncopés et la partie de percussion.
Je ne sais pas vous, mais les baroqueux ont eu ce mérite insigne de redonner une dignité aux percussions. Et pas seulement dans le répertoire baroque. A ce point que je me demande aujourd’hui, après tant d’années d’écoute de toutes sortes de musiques, si mon instrument préféré de l’orchestre symphonique, ce n’est pas la grosse caisse.
Je sais, c’est pitoyable. J’ai honte comme quand je ne peux me retenir de revisionner El Dorado…
..et, à propos de baroque, une petite pensée hors-sujet pour Nikolaus Harnoncourt.
A Minette Pascal:
A propos de Jordi Savall, rappelons qu’il a reçu le « César de la meilleure musique originale » pour le film TOUS LES MATINS DU MONDE, alors que les musiques que l’on entend dans le film sont de Marin Marais, Sainte-Colombe ou Lully!
Une pensée pour l’immense Nicolaus Harnoncourt décédé samedi dernier.On le voit dans le film de Straub & Huillet CHRONIQUE D’ANNA MAGDALENA BACH dans le rôle du prince d’Anhalt-Köthen (et Gustav Leonhardt dans celui de JSB).
J’avais l’intention de le saluer dans mon commentaire avant d’être trahi par ma mémoire.
Il faut voir ses répétitions sur Youtube. Cette façon imagée , quasi cartoonesque, de parler aux musiciens, cette simplicité, cette façon de ne pas poser, de ne pas s’écouter parler et de ne rien faire comme les autres…sob.
A Mathieu : J’imagine que Jordi Savall a été le premier à en rire et à le corriger.
Jean-Pierre Marielle donnant des leçons de musique, c’était quelque chose…
à Mathieu: vous êtes sûr qu’ils ont fait une bévue pareille? Selon IMDB il y a une part de musique originale signée Savall (d’ailleurs dans le style de Marin-Marais avais-je entendu), mais Sullivan va confirmer je crois:
Tous les matins du monde (1991)
« Soundtracks
Les pleurs
Music by Sainte-Colombe
Gavotte du tendre
Music by Sainte-Colombe
Le retour
Music by Sainte-Colombe
Improvisation sur ‘Les Folies d’Espagne’
Music by Marin Marais
L’arabesque
Music by Marin Marais
Le Badinage
Music by Marin Marais
La rêveuse
Music by Marin Marais
Marche pour la cérémonie des Turcs
Music by Jean-Baptiste Lully
Troisième leçon de Ténébres
Music by François Couperin
Prélude pour Monsieur Vauquelin
Music by Jordi Savall
Une jeune fillette
d’après une mélodie populaire
Music by Jordi Savall
Fantasie en mi mineur
d’après un anonyme du XVIIème
Music by Jordi Savall »
(http://akas.imdb.com/title/tt0103110/soundtrack)
à Mathieu: je n’avais pas vu ça: »
d’après une mélodie populaire
ET
d’après un anonyme du XVIIème »
ça laisse pas beaucoup de musique originale vous avez raison!
A Minette Pascal et à tous:
Puisque ce blog est consacré aux dvds, je me permets de conseiller celui de la Passion selon Saint-Jean de Bach dirigé par Harnoncourt(chez DG), une interprétation d’une grande intensité, un sérieux, un dévouement, un engagement de tous, musiciens, choristes, chanteurs (les airs de soprano et d’alto sont chantés par des enfants) palpables aussi à l’image et qui force l’admiration et l’émotion.
Cet extrait sur Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=K_QAoanXntw
A Mathieu : Ce Bach a l’air très beau, en effet. Les voix d’enfants sont souvent décriées parce que mal maîtrisées, toujours un peu fausses. Elles sont pourtant à l’origine des choses et leur emploi ensoleille toujours les oreilles.
Evidemment, il n’y avait qu’ Harnoncourt pour oser les imposer dans un ouvrage si long.
Avant hier, sur France Musique, il y avait un concert du Centre Baroque de Versailles (je crois) que vous avez peut-être écouté. Tout un programme avec voix d’enfants et orchestre. C’était magnifique.
A MB: Les 3 pièces « by Jordi Savall » sont des arrangements de musiques existantes. Ceci-dit je n’ai rien contre ce César, c’est l’intitulé qui me fait sourire (en coin) et la musique est ce qu’il y a de mieux dans le film.
A Alexandre Angel:
Au risque de passer pour cuistre mais étant grand amateur de musique de la Renaissance (une musique bien ignorée en France, en particulier par France Musique), je me permets de contester l’emploi à toutes les sauces du mot baroque, en l’occasion par l’animatrice Elsa Boublil, la villanelle d’Adrian Willaert programmée dans son émission, c’est de la musique de la Renaissance, pas de la musique baroque.
Sur France Musique, il y a une émission hebdomadaire consacrées aux musiques anciennes, celle d’Edouard Fouré Caul-Futy, un producteur qui enseigne à la Sorbonne et qui connaît bien son sujet. Quant au César donné à Savall, il récompensait la « réalisation » de la musique. Beaucoup de musiques du passé ne sont pas très écrites, et les ensembles qui y consacrent leur carrière, se doivent d’ornementer, réécrire certaines parties (quand il n’y que la mélodie par exemple)… etc. Et Savall avait non seulement fait un travail formidable en ce sens, mais de plus, grâce à lui et grâce au film de Corneau, Marin Marais, Sainte-Colombe et tout un tas d’autres compositeurs sont sortis de l’oubli. Et beaucoup de musiciens se sont trouvé une vocation grâce à ce film et à sa musique.
A Sullivan
Marin Marais, j’avais été je crois le premier à utiliser sa musique, la sonnerie pour Sainte Geneviève Dumont qui deviendra célèbre après le beau film de Corneau, dans DES ENFANTS GATÉS en la faisant retranscrire pour deux saxophones et deux contrebasses
A Sullivan:
Deux heures par semaine pour couvrir plus de cinq siècles de musique, et consacrées le plus souvent à la seule musique baroque, ce n’est pas trop, surtout au vu de la production dans ce domaine (disques, concerts, stages, séminaires, publications, recherche, etc…)
Moi je regrette les émissions de Gaëtan Naulleau, qui s’est décarcassé pour aller interviewer à peu près tous les gens importants dans le domaine de la musique ancienne et leur poser les bonnes questions, effort récompensé par son éviction de la chaine…
A Bertrand : oui c’est vrai, rendons à César ce qui est à César. Je parlais du retentissement du film de Corneau (et de la collaboration avec Savall) dans le monde musical, dans les conservatoires, en terme de vocations qu’il a pu suscité pour la musique baroque (car là, il s’agissait bien de musique baroque).
A Matthieu : je regrette également immensément l’éviction de Gaëtan Naulleau, à qui on avait dit en substance (quelle violence !) que les musiques anciennes n’avaient plus leur place sur la chaîne !! Ce fut criminel. Réécoutez Naulleau aux micros de Stéphane Grant dans son Grand Journal de l’Opéra du dimanche 6 mars ou dans le Classic Club de Lionel Esparza du lundi 7 mars :
Le Grand Journal de l’Opéra :
http://www.francemusique.fr/emission/le-grand-journal-de-l-opera/2015-2016/ndeg25-actualites-lyriques-olivier-lexa-l-oristeo-de-cavalli-marseille-jonas
Le Classic Club :
http://www.francemusique.fr/emission/classic-club/2015-2016/hommage-nikolaus-harnoncourt-03-07-2016-22-30
Je signale à tous les cinéphiles en herbe,amateurs de belles compositions de musiques de films,une émission diffusée tous les mercredis soir de 20 heures à 22 heures et animée par une »Fipette »à la voix sensuelle.De plus elle nous diffuse des extraits de long-métrage en version originale ce qui permet de connaitre enfin la voix originale de John Wayne,Gary Cooper ou Kathy Jurado.Plus qu’une émission une évasion,un délice rare de nos jours.
A Rouxel
Enfin ???
Cher Bertrand.Le format des émissions de radio m’ont toujours attiré dès ma jeune enfance ou mes grands-parents maternel écoutaient sur un poste à galeine des stations étrangères:Radio Luxembourg,la BBC section française,et meme Radio Moscou qui éméttait sur les ondes courtes.
à Rouxel: je vais écouter votre émission mais c’est où et quand? J’ai hâte d’entendre enfin John Wayne parler en anglais.
que pensez vous d’il marchait la nuit d’a MANN?
A antoine
C’est d’ALFRED WERKER. Mann n’ayant tourné que quelques plans et j’en ai parlé sur ce blog
Avez vous vu valse royale de gremillon ? Qu’en pensez vous ?merci d’avance
j’ai vu toni et tant d’autres grace à vous et voulais vous en remercier vivement
il y a chez renoir une maniere tres emouvante belle sensible de traiter de l’amitié toujours tres subtile on la retrouve dans ce magnifique film ; J’ai beaucoup aimé la scene de la tentative de suicide le depouillement progressif de l’image et au moment ou il n’y a plus que le trait noir de la barque sur fond d’eau et de ciel blanc gris ( c’est à dire plus rien ou presque) elle saute …
les dialogues sont vifs brillants tellement spontanés venus du fond des ames , des coeurs .
à voir absolument
Une année particulière au vu des disparitions qui semblent scander les semaines: après Scola, Galabru,Bowie entre autres, voici celle de F Dupeyron que nous avions laissé sur Mon âme par toi guérie (titre un peu incongru, tiré de Baudelaire je crois), beau film étrange qui venait rappeler combien ce cinéaste pouvait être juste et sensible.
Je me rappelle son apparition étonnante avec Drôle d’endroit pour une rencontre puis Un coeur qui bat , très bien écrits et interprétés mais aussi dotés d’une identité plastique marquante.Plus tard, il y eut La chambre des officiers sur les gueules cassées.
Je suis assez triste qu’il soit parti sur le constat amer de la difficulté extrême de mener à terme des projets qui semblaient sans cesse rejetés par les structures de production comme par l’avance sur recettes.Il me semblait assez amer lors de la sortie de son dernier film.
Bonjour,
Merci pour toutes vos suggestions
J’ai visionné « le miroir à deux faces » que j’ai trouvé original notamment dans son approche psychologique renforcé par l’usage du noir et blanc. Le personnage de Bourvil est très réaliste et riche de possibilités et dans ses réactions par rapport aux changements et renversements de l’histoire. On sent chez cet acteur une volonté de casser son image. Bourvil n’hésite pas à apparaître profondemment antipatique.
Je suis d’accord avec vos toutes vos remarques sur « le dossier noir ».
Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié « justice est faite » avec une approche originale d’un procès et dans la description de l’univers familiale et professionnel de chaque membre du jury. La psychologie est simple mais très bonne. J’avais le sentiment d’avoir déjà rencontré certains caractères du film (comme le personnage de Bourvil dans « le miroir à deux faces »). On pouvait craindre une possible vision scolaire dans l’approche de chaque juré (comme dans un mauvais film à sketch) mais, selon moi, le film évite un à un tous les ecueils possibles et demeure très homogène. L’histoire d’amour entre Michel Auclair et l’accusée semble malgré tout un peu artificielle voire ratée. Mais cela semble rattrapé par la séquence de la fin avec la voix off de Fresnay (c’est lui, me semble t’il), une séquence à la fois classique mais très original dans son contenu et son discours.
Par contre, concernant « la maison assassinée » de Lautner, j’avoue que je n’ai pas du tout accroché. Si Bruel (acteur et chanteur que je n’apprécie guère) est plutôt bon, la mise en scène m’est apparu assez plate et ennuyeuse. L’esthétique ressemble davantage à celle d’un téléfilm. La scène d’ouverture est même plutôt banale. Le choix des lieux de tournage (notamment celle de la maison) ne me convainc pas non plus. La préparation du film, notamment le scénario semble avoir été un peu précipité. Le scripte paraît déséquilibré. Les qualités du roman d’origine – que je n’ai pas lu – ne me sautent pas aux yeux et ne m’incite guère à sa lecture.
« LA MAISON ASSASSINEE Les qualités du roman d’origine – que je n’ai pas lu – ne me sautent pas aux yeux et ne m’incite guère à sa lecture. »
Et vous passeriez à côté d’un roman formidable de l’un de nos plus grands auteurs : PIERRE MAGNAN !
Si vous n’avez pas envie de le lire (difficile en effet, à la lecture d’un roman, de faire abstraction des images de son adaptation cinématographique )je vous conseille de ce très grand romancier – qu’il faut lire !!! – un de ses meilleurs romans écrit dans une prose de toute beauté : LA FOLIE FORCALQUIER
A Angelito
Oui comme Jean Carrière (L’épervier de Maheux, un chef d’oeuvre), c’est un écrivain dans la lignée de Giono.
Voici un exemple : »Les femmes de leur côté sont noires des pieds à la tête, en deuil de leur propre jeunesse à vingt ans ; à force de se colleter avec une existence qui les ligote comme leurs vêtements et ne leur laisse le temps de souffler que pour mourir, elles montrent, avec encore plus de hargne que les hommes, la même répugnance instinctive à l’égard des sphères où l’on n’a pas de prise concrète… Harcelées du matin au soir par les tâches ménagères dont la seule différence avec le bagne est qu’elles leur semblent naturelles, jetant hâtivement les enfants au monde entre deux lessives, enterrant leurs morts entre deux moissons, elles ne disposent jamais de ce qu’on appelle dans les milieux privilégiés « un moment à soi ». Rappelons que Carrière consacra un livre à Sigourney Weaver qu’il avait rencontré et qu’il écrivit comme Magnan un ouvrage sur Giono
A Bertrand
Merci, une fois encore (et il y en aura d’autres!) pour vos inépuisables conseils de lecture (et merci aussi à Angellilo)
C’est curieux ce brusque changement d’univers : passer de Jean Giono à Sigourney Weaver!
Le roman est sans doute supérieur au film. Le Lautner est loin d’être loupé, les habitants du village sont des silhouettes réussies (c’est un boulot pour un acteur de se fondre dans une mentalité d’une personne d’une autre époque, il n’y a pas que les fringues le vocabulaire mais aussi le comportement induit par une morale qui depuis a du plomb dans l’aile quoique… le puritanisme ou le respect des conventions par exemple ne doivent pas être surjoués sous peine de ridicule): admirables Jean-Pierre Sentier, Yann Collette et Jendly mais à un moment du film soit le manque de moyens soit la paresse ou la fatigue, des séquences sont routinières ou bâclées: la mort du riche père de Collette ni dramatisée ni très rigoureuse dans le filmage, tout ce qui tourne autour du personnage de sa fille à l’appétit sexuel complètement abstrait ou théorique, et malgré la sublime Anne Brochet (qui aura fait pardonner à plein de films d’être routiniers), le happy-end quasi ridicule. Je hais (artistiquement!) le chanteur Bruel pour ses attaques forcenées à mes tympans, et son ego atteint de gigantisme a priori mais il est bon aussi là-dedans. Le bonus révèle d’ailleurs chez lui une sensibilité que je n’imaginais pas, par exemple par rapport à la scène de la colère face aux villageois absente du roman et qu’il a négociée avec succès auprès de Lautner, rien n’est simple etc.
Magnan est effectivement un auteur à ne pas négliger.Il me semble que La maison assassinée qu’on aurait tort de ne pas lire n’a pas été adaptée de manière disons optimale par Lautner même si le film a des qualités inhabituelles si on observe sa carrière durant les 80′.
Magnan est un héritier de Giono qui semble avoir creusé l’hypothèse initiée par le génial Un roi sans divertissement , roman parmi les plus importants de la littérature du XX ème siècle (je soupèse mon assertion!): l’argument policier comme possible d’une réflexion existentielle voire métaphysique.
Giono n’a pas en soi cherché à faire école mais il a reçu de nombreux créateurs à Manosque que ce soit avant guerre ou après guerre, après ses démêlés certainement injustes avec la justice (d’autres avaient un comportement bien plus problématique qu’un simple militantisme pacifiste et n’ont pas eu autant de soucis).
Relisant giono ces derniers temps, j’étais épaté en mesurant que l’air de rien il a inspiré bon nombre de beaux films de Regain de Pagnol au Hussard de Rapeneau en passant par Le roi sans divertissement de Leterrier (qu’on peut dire co-conçu par Giono et qui a été chroniqué par Bertarnd il ya qqs temps) ou l’extraordinaire film d’animation de F Back L’homme qui plantait des arbres avec en voix off la belle voix de Ph Noiret qui nous touche de manière indélébile avec les mots si généreux et élégants de Giono.
J’ai un peu oublié l’adaptation des Ames fortes par Ruiz avec L Casta qui ne m’avait guère emballé mais le reverrais volontiers pour vérifier et me rappelle en revanche assez bien d’un téléfilm avec J Moreau assez géniale, tiré de Ennemonde.
Pour La maison assassinée, le point le plus problématique était le montage si je me rappelle bien.La photo était inégale, aprfois très soignée d’autres fois assez fonctionnelle, ne rendant pas assez les deux visages des lieux.
Il reste un roman de Giono, assez proche de Magnan par la présence de la guerre de 14, à adapter c’est Le grand troupeau pas le plus connu de l’auteur mais l’un des plus beaux.
Je voudrais simplement vous remercier mr Tavernier. Je decouvre grace a vous des tresors dont je n avais jamais su l ‘existence.
C est un bonheur sans egal que de vous lire.
Dommage qu’il n y ait qu une seule chronique par mois….
pour La maison assassinée, que pensez-vous de la parenté avec la vallée de la peur de Walsh?
P.S: pas d’accord du tout sur Fejos, plus proche de la mécanique faisandée d’un René Clair que du réalisme lyrique d’un Vidor. Des trois films que vous citez, et que j’ai vus, je ne sauve que le charmant Solitude. La première moitié de son Fantomas était pas mal.
Merci, pour ma part je visionnerai bien les Georges Lautner (malgrès votre prudence concernant l’intrigue)
« Lonesome » est effectivement un film magnifique et Kyrou avait raison de délirer à son propos. Mais les deux autres films que Fejos a tourné là-bas sont également très réussis, « The Last Performance », dans lequel Conrad Veidt est très bien et surtout « Broadway », où il avait repris Glen Tryon. À la charnière du parlant, le film est sonore et musical et peu dialogué, et dans mon souvenir lointain (à Chaillot, il y a des lustres et des lustres) d’un brio extrême, avec des mouvements de caméra étonnants. En France, sa version de « Big House » est un peu décevante – difficile pour Charles Boyer et André Berley d’égaler Chester Morris et Wallace Beery -, comme son « Fantômas ». Mais « Marie » et « Gardez le sourire » rattrapent largement le bilan.
Entièrement d’accord pour « Le Garçon sauvage », redécouvert au Festival Lumière en octobre. Échapper aux clichés pour un personnages aussi usé que celui de Frank Villard est une performance, qui doit autant à Jeanson qu’à Delannoy. Et les rapports de Pierre-Michel Beck et Madeleine Robinson sont d’une rare justesse alors que le sujet était casse-gueule. À quand la fin du purgatoire pour Delannoy ? Certes, il n’a pas toujours côtoyé les cimes, mais dans les vingt ans qui séparent « Pontcarral » et « Les Amitiés particulières », il y a assurément des films qui tiennent le coup.
Malgré les défauts que vous relevez justement (notamment effectivement l’arrivée de BLIER [son jeu et son texte] donne une nouvelle impulsion bien nécessaire), j’ai trouvé LE DOSSIER NOIR épatant, les dialogues de SPAAK d’une grande acuité, sans verbiage, un richesse des personnages (un peu comme dans VIOLENT SATURDAY), que ce soit en raison de leurs motivations ou de leurs comportements qui tous trouvent une justification, moralement admissible ou pas (lâcheté, abus de pouvoir, etc …). La scène d’interrogatoire par Roquevert ne m’a pas parue trop longue, je trouve au contraire qu’elle fait participer le spectateur à l’insupportable de la méthode qui n’aurait pas cet impact si elle avait été raccourcie (n’étant pas réalisateur, je n’ai pas l’idée de l’envisager autrement en lui conservant le même impact). La principale faiblesse m’a parue être Jean-Marc BORY que j’ai trouvé inégal.
Cayatte est un cinéaste assez redoutable le plus souvent mais je ne me rappelle plus très bien du Miroir si ce n’est que le scénario était bien inutilement compliqué.
Lonesome est un pur chef d’oeuvre que j’avais découvert grâce au cinéma de minuit il me semble.J’y voyais une poésie lyrique similaire à celle de The crowd de Vidor, une grande modernité dans le traitement des rapports homme/femme.Des surimpressions vertigineuses notamment lors d’une scène de travail, la pureté des plans liés au temps de loisir (la baignade notamment) tout respire un langage muet à son apogée comme chez Vidor ou chez le Murnau américain de Sunrise.
Le Delannoy est très, très intrigant tout comme le Lattuada.Je connais bien mal ce cinéaste.
Le blog de ce mois-ci m’évoque de lointains souvenirs télévisuels, comme quoi la télé a (avait) du bon surtout pour quelqu’un vivant à la campagne. Pas un très bon souvenir pour LE CAS DU DOCTEUR LAURENT, meilleur souvenir et beaucoup plus net quoiqu’ancien pour LE MIROIR A DEUX FACES, surtout pour la performance de Bourvil vraiment impressionante. Bourvil a eu finalement peu d’occasion d’exprimer ses talents dramatiques (LA TRAVERSEE DE PARIS, LE CERCLE ROUGE, quoi d’autre?). A propos de Gérard Oury acteur, j’ai vu il n’y a pas longtemps LA FILLE DU FLEUVE de Mario Soldati, un film néorealiste de 1955, en couleurs, avec Sophia Loren (et donc Oury -très bien quoique doublé-), un peu dans la veine de RIZ AMER, en mieux, surtout la deuxième partie, qui se passe dans le milieu des coupeurs de roseaux de l’embouchure du Pô.
Toujours à propos de Gérard Oury acteur, Dvdclassik dit du bien du DOS AU MUR, le premier film d’Edouard Molinaro, ce que je veux bien croire, ayant beaucoup apprécié le deuxième (UN TEMOIN DANS LA VILLE), dommage que Molinaro n’ait pas conservé (ou pas pu conserver) les ambitions de metteur en scène de ses débuts (LE DOS AU MUR est sorti en Blu-ray chez Gaumont dans la même collection que LE MIROIR A DEUX FACES).
Mais surtout je garde un souvenir émerveillé (grâce au Cinema de Minuit de Patrick Brion si je me souviens bien) de GARDEZ LE SOURIRE et de MARIE, LEGENDE HONGROISE de Fejos. Malheureusement pas d’édition dvd de ces films en vue… (ni d’édition européenne de LONESOME).
A Mathieu
Bourvil était formidable dans FORTUNAT et LES CULOTTES ROUGES. Je suis nettement plus réservé sur les deux Molinaro et ai trouvé le scénario du second assez benêt et bâclé
Gérard Oury vouait une belle estime à Bourvil et ils étaient bons amis, ils avaient tourné ensemble plus jeunes. Madame Oury, Michèle Morgan livre un témoignage émouvant sur le bien qu’elle pensait de Bourvil, l’homme et l’acteur, après le tournage de Fortunat. Très beau film ce Fortunat, on y voit la trajectoire d’un cancre de village, qui croit tenir l’accomplissement d’une vie en se révélant durant la guerre, et qui perd tout lorsque la guerre prend fin. Très joli rôle également pour rosy Varte, de l’acteur qui joue son mari, et leur fille, ou comment retranscrire simplement les choses.
à Stag:
Il faut que je voie FORTUNAT, où joue également Frédéric Mitterand…
Oui une petite apparition.
J’ai écrit très vite la solution chirurgicale n’est pas automatique bien sûr désolé! Après discussion et recherche rapide cette solution passe a priori comme « miracle » avant discussion avec le spécialiste et la personne en est souvent détournée. Bon on est dans un blog cinéma mais juste ajouter que l’anesthésie est très (pas totalement car pas efficace à 100%, selon les individues) répandue.
Mon propos était de peser un peu maladroitement ce que le DR LAURENT avait comme résonance aujourd’hui au niveau didactique et de conclure que très peu.
Pour L ECOLE BUISSONNIERE, les méthodes ou réflexions de Freinet et Montessori résonnent bien aujourd’hui encore il me semble, en infusant et en faisant des résurgences de ci de là dans tel ou tel cours: questionnement des élèves vers le prof même à l’intérieur d’un cours « magistral », visites de milieux professionnels avec rapport par groupe à la clef etc.. C’est pourquoi L ECOLE reste le chef d’oeuvre de Le Chanois, tout y est abouti y compris la portée futuriste, et j’adore la romance conventionnelle avec l’institutrice, sublimée par la plus belle chanson enfantine du monde: « Il y a longtemps que je t’aime »! (et le certificat d’études alors là il faut la boîte de clinecs sous la main…)
A Mbrady : Moi aussi je trouve l’ECOLE rafraîchissante. Elle rappelle un peu la CAGE aux rossignols avec Noël-Noël. Remettre en cause l’autorité militaire des maîtres devait être à la mode.
Pourtant, l’un comme l’autre film ne sont que des beaux rêves. J’imagine ce maître dans certaines de nos écoles, l’enfer immédiat qu’il se créerait…
Comme vous, je ne me lasse pas de LA CLaire Fontaine. Elle aurait mérité une petite reprise orchestrale pour souligner la fin du film, non ?
C’est étonnant ces refrains sans auteur et sans âge que le défilé des siècles et toutes les oeuvres signées de génies n’arrivent pas à étouffer…
Savez-vous qu’ils viennent de découvrir que le canon « Frère Jacques » était de Rameau ?
à M Pascal: ce qui me surprend c’est l’absurdité surréaliste (les vers sont des collages sans rapport de sens) des paroles qui ressort de ces comptines: quel rapport logique y a t-il entre « j’ai trouvé l’eau si claire que je m’y suis baigné » enchaîné par « il y a longtemps que je t’aime… »? Bizarre quand même.
A MBRady : c’est vrai et ça fait sans doute partie du charme. Les paroles d’Au clair de la lune ne sont pas loin d’être mystérieuses aussi.
On retrouve ce côté surréaliste dans le folklore américain, vous savez, les O Suzanna, My Darling Clementine…
Les paroles réservent souvent des surprises, obscures ou brusquement tragiques…
PS : je parle de folklore américain mais certains titres sont bien sûr signés, les Foster par exemple.
comme dans beaucoup de blues les paroles des comptines sont là pour la sonorité des mots, les chocs de consonnes, la joliesse du son, d’où le coq à l’âne parfois ou même des phrases qui ne veulent rien dire a priori.
A MBrady : Oui, la musique des mots « avant toute chose ». C’est bien la définition de la Poésie. Ou d’une certaine poésie, la plus moderne, qui préfère la musique des mots à leurs sens.
Bon, certains poètes arrivent à associer les deux, comme Hugo.
Tiens, il y a quelques jours, j’ai entendu Fabrice Lucchini avouer qu’il ne comprenait rien à Rimbaud. C’était étonnant de le voir mettre son ego de côté, pour une fois.
à MP: Hein? Vous plaisantez Luchini disait qu’il n’aime pas Rimbaud mais il faisait le malin une fois de plus! enfin je n’écoutais pas peut-être était-ce dit de façon humble et confessionnelle, peut-être qu’il avait honte.
(j’ai un doute)
A MartinBrady : ça doit être ça, il faisait le mariole quand même.
Pour être juste, il ne dit pas qu’il n’aime pas Rimbaud, il trouve au contraire sa « musique » et son don d’évocation magnifiques. Simplement, il ne comprend pas le sens des phrases.
Il faut reconnaître que Rimbaud est parfois obscur…
à M Pascal: ah ben ça change tout! et moi qui l’accablais le Luchini (ceci dit, ça me démangeait!)
A Mbrady : Je ne sais pas trop quoi penser de Lucchini. Il a le mérite de promouvoir la culture littéraire mais son personnage finit invariablement par me hérisser le poil. Je me souviens qu’on lui demandait son avis sur l’actualité, comme d’hab chargée de massacres, de fléaux naturels et sociaux. Il répondit que l’important, c’était les grands textes du patrimoine français. Il est instantanément devenu une agaçante caricature pour moi.
« Détection d’un doublon : il semble que vous avez déjà envoyé ce commentaire ! »
ET VOILA C EST REPARTI: NON JE N AI JAMAIS ENVOYE CE COMMENTAIRE OK? BLOOD AND GUTS!!!!!!:!!!!
je m’excuse de cet écart, je dois couver un nervous breakdown mâtiné de burn-out carabiné.
à MP: ce ne sont pas que des beaux rêves, il en reste beaucoup de Freinet (et Montessori et d’autres) dans l’école d’aujourd’hui comme je disais: ateliers, sorties éducatives, travail de groupe. Avant c’était inconnu.
J’ai revu L ECOLE hier avec le même plaisir, j’ai senti la liaison Blier-Faber plus nuancée que dans mon souvenir (Faber est très juste, très bonne actrice), les anti-nouveau maître et les pros ne sont pas manichéens. Le personnage du Rénovateur est très bien senti et moderne. Et Daniel Coste est génial en Albert, voyez son regard d’admiration sur Blier après leur réconciliation en classe quand il l’écoute parler… il n’a jamais rien tourné d’autre, curieux: sa restitution du texte des Droits de l’homme (rappele le discours de Gettysburg dans RUGGLES ) n’est jamais enflée ni convenue ni lourde, d’autant qu’elle arrive en douceur par son commentaire en premier . Ceci dit ce film mérite une restauration et br. Génial d’entendre Le Chanois parler avec son foutu accent et élocution aristo et interviewer Blier avec 50kgs en plus!
A MBrady : Albert et les Droits de l’homme, ça m’a fait pensé aussi à Poppy, dans L’HOMMME QUI TUA LVALANCE, parlant de liberté devant le portrait d’Abraham Lincoln, dans la petite classe de Ransom Stoddart.
à MP: je dois donc revoir LIBERTY je ne me souviens pas de ça…
Pardon : ça m’a fait penser. Oh la la!
A MBrady : ça doit être le milieu du film, quand Ransom Stoddart décide d’ouvrir une petite classe d’alphabétisation dans les locaux du journal.
John Ford devait adorer Abraham Lincoln. En tout cas en avoir une image très romantique.
à M Pascal: merveilleuse compil sur les blues et folk américain des années 30 chez Document:
http://www.allmusic.com/album/never-let-the-same-bee-sting-you-twice-mw0000347852
à MP:je découpe mon commentaire qui ne voulait pas passer: on trouve dans cette compil un certain Richard « Rabbit » Brown qui chante le naufrage du Titanic ou un fait divers local: le mystère de la disparition d’un enfant, à l’époque où les journaux étaient parfois inaccessibles pour cause d’illettrisme (ce qui m’a rappelé le personnage de Caussimon dans LE JUGE).
MP … suite… Certains de ces artistes n’ont enregistré que 5 ou 6 chansons, d’autres comme Mississippi John Hurt (sa version de « Frankie et Johnny » est surprenante quand on connaît les autres) ont fait une carrière qui s’est prolongée jusqu’à être découverts dans les 60 par le jeune public des campus, dont les vedettes blanches de pop folk on souvent puisé dans ce même fonds des années 20 ou 30.
désolé pour cette invasion de commentaires, mais il semble que ce soit un moyen de contourner le bug.
Entièrement d’accord avec vous sur Fejos. GARDEZ LE SOURIRE, qui existe en 2 versions (française et allemande), est une petite merveille, admirablement interprétée par Annabella, qui avait déjà illuminé MARIE LEGENDE HONGROISE. Fejos réalisa aussi la version française de BIG HOUSE, de George Hill, en 1930.
LE VAL D’ENFER est l’une des grandes réussites de Maurice Tourneur. Tourné juste après LA MAIN DU DIABLE, c’est un film aussi lumineux que le précédent était nocturne, et qui fait irrémédiablement penser à Pagnol, même s’il ne fut pas tourné en Provence, comme cela était prévu à l’origine. Film naturaliste utilisant avec brio les codes du mélodrame, il est brillamment interprété par Gabrio et Ginette Leclerc.
Je voudrais pour terminer évoquer une disparition passée totalement inaperçue: celle du CINE-CLUB de France 2, qui a été passé par pertes et profits après plusieurs années d’une programmation souvent passionnante, et qui ne devait guère grever le budget. La cinéphilie devient de plus en plus une honte pour les décideurs de France Télévisions. Seul, le cher Patrick Brion résiste pour l’instant à la tempête, surnageant (pour combien de temps ?) non pas dans un service mais dans une décharge publique.
Merci pour la nouvelle chronique.
Je suis d’accord pour le DR LAURENT c’est la 1ère partie qui emporte, l’intérêt ralentit plus tard peut-être à cause d’une enjolivation de l’efficacité de l’accouchement sans douleur, je dis « peut-être » parce que c’est dans ce qui se voit à l’écran que ça donne l’impression d’une solution miracle. Or, cette méthode n’est plus utilisée de nos jours je crois? C’est direction césarienne en général.
La réunion du didactisme et de l’émotion y est moins fusionnelle et réussie que dans le magnifique L ECOLE.
mais c’est normal que ça soit didactique…