Films américains : de John Stahl à Ron Howard
17 avril 2014 par Bertrand Tavernier - DVD
THE FOXES OF HARROW (DVD espagnol) de John Stahl est un film surprenant, avec des séquences étonnantes, jamais vues (Rex Harrison qu’on abandonne sur un banc de sable parce qu’il a triché sur un bateau à roue), des décors incroyables (cette salle de jeu immense qui sert de restaurant, de Bourse, de marché aux esclaves, de salle de jeux). Il y a des séquences de rites vaudous, on y parle beaucoup français. Maureen O’Hara chante (en créole ?) et la mise en scène de Stahl est somptueuse avec une splendide photo et de très beaux mouvements d’appareil (je ne sais pas à qui on doit les deux inserts ridicules au milieu d’une chevauchée nocturne super bien filmée). Il contient des notations fortes et rares sur l’esclavage (le suicide de la jeune femme noire), d’autres traités très quotidiennement, sans distance critique, comme si c’était la réalité normale de l’époque. Belle scène de duel dans le restaurant susnommé entre Rex Harrison, excellent et Hugo Haas. La Fox cacha que le romancier Frank Yerby était noir. Il écrivit plusieurs best-sellers et, critiqué sur le tard pour son manque d’engagement idéologique, se réfugia en Europe.
Sidonis vient de sortir deux œuvres très importantes : d’abord, le dernier film réalisé par André De Toth, PLAY DIRTY / ENFANTS DE SALAUDS (1968) qui est un chef d’œuvre. Cette variation sur LES 12 SALOPARDS (1967) – la guerre ne peut être gagnée que par des criminels – est supérieure au traitement d’Aldrich. De Toth garde une distance, un recul ironique, qui lui permet d’éviter de se faire piéger par la surenchère des effets et de la pyrotechnie. Le ton reste toujours lucide, caustique, tranchant, aidé par un dialogue concis et fulgurant et des acteurs comme Michael Caine, absolument remarquable, ou Nigel Davenport… La fin stupéfie par son audace anarchiste (la dernière réplique est fullerienne). Je me retiens à grand peine de la raconter, mais elle reste toujours aussi forte après de nombreuses visions.
LA FLAMME POURPRE est une des grandes réussites de Robert Parrish d’après un scénario excellent du romancier Eric Ambler. Film de guerre, belle histoire d’amour inter-raciale, (pour la première fois dans un film américain parlant, l’héroïne est jouée par une autochtone et la fin heureuse brise deux tabous avec une grande élégance). LA FLAMME POURPRE est l’un des meilleurs rôles de Gregory Peck. Parrish nous raconte comment un pilote suicidaire va reprendre goût à la vie grâce à cet amour. Toutes les séquences avec Brenda de Benzie, très émouvante en directrice d’orphelinat et Bernard Miles en docteur sont remarquables.
Pathé vient de ressortir dans des copies sublimes (le Blu-ray vaut vraiment le coup) ce qui pour moi est le chef d’œuvre de Coppola, CONVERSATION SECRÈTE et aussi COUP DE CŒUR et OUTSIDERS que j’avais moins aimé mais que je vais revoir.
Et Carlotta nous permet de voir VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER, le chef d’œuvre de Cimino dans des conditions exceptionnelles.
Idem pour GUN CRAZY, coffret Wild Side avec un livret qui bouscule tout ce que l’on croyait savoir sur le film. Eddie Muller a trouvé de nombreuses réponses expliquant le ton si particulier (dès les trois premiers plans, magistraux) de ce chef d’œuvre, si amoral. L’équipe Philippe Garnier/Eddie Muller est inégalable pour le cinéma noir.
THE OUTFIT (Wild Side) est une fort bonne adaptation par John Flynn qui signe scénario et mise en scène, de Richard Stark alias Donald Westlake. Le choix de Robert Duvall, audacieux, surprenant, se révèle payant et Karen Black joue une jeune femme entrainée malgré elle dans cette histoire de vengeance, souvent rageuse et au bord de la crise de nerfs. La fin heureuse fut imposée par la MGM. Je préfère nettement ce film à ROLLING THUNDER toujours de John Flynn qu’on trouve dans le même DVD.
RED HEAT/DOUBLE DÉTENTE de Walter Hill constitue une nouvelle et agréable variation, nerveusement mise en scène, sur le principe dramatique de 48 HOURS, très supérieure à la calamiteuse suite, ANOTHER 48 HOURS. Ici en place d’un flic Noir et d’un Blanc, nous avons un policier Russe et un Américain, qui recherchent tous deux, à Chicago, un dangereux criminel qui veut inonder la Russie de cocaïne (« les Russes ont supporté Staline, ils peuvent accepter un peu de drogue »). Dans des rôles taillés sur mesure, James Belushi et Arnold Schwarzenegger, tous deux impeccables, s’envoient des vannes souvent très marrantes sur les droits de l’Homme (le Russe, laconique, se montrant plus expéditif), la justice, la loi, les mœurs policières, comparant les deux systèmes respectifs. : l’un où l’on assomme le suspect et l’autre où on lui glisse un sachet de drogue dans les poches pour l’inculper. Schwarzenegger pulvérise son rival aux échecs et découvre le Magnum .44, « moins bien que son équivalent russe ». Ninotchka transposé dans un film noir. Hill ouvre son film sur deux formidables peignées, l’une où l’on passe d’un sauna mixte à un champ de neige et l’autre, dans un café où le capitaine Danska arrache une jambe artificielle qui se révèle être une cache de drogue. Tous les personnages, au début parlent en russe et RED HEAT fut la première production américaine à pouvoir tourner sur la Place Rouge. Le scénario auquel collabora le vétéran Harry Kleiner (FALLEN ANGEL de Preminger, LA DERNIÈRE RAFALE de Keighley) qui était né à Tiflis, devient répétitif dans le dernier tiers et abuse de quelques clichés (le méchant indestructible) même si en utilisant des autobus, Hill renouvelle vaguement la poursuite en voiture finale, morceau de bravoure archétypal. Gina Gershon est très belle.
JADE est une de ces histoires érotico-policières (ou l’inverse) aux multiples rebondissements qui fut une des spécialités du scénariste Joe Eszterhas (lequel désavoua le film tant on avait changé son script) après BASIC INSTINCT. Là, la mayonnaise ne prend pas après une brillante introduction, un meurtre traité en off : coups de théâtre prévisibles et surlignés, poursuite en voiture superfétatoire, invraisemblable et interminable, personnages et narration en toc, avec deux rebondissements à la fin, frôlant le ridicule et renvoyant à la pire littérature policière. Friedkin, plus à l’aise avec les histoires d’hommes, n’est guère inspiré ici par les scènes sexuelles qu’il ne sauve pas de la banalité.
En revanche, BUG se révèle une vraie surprise. Comme si les contraintes en apparence très restrictives – budget limité (4,5 millions de $), un décor quasi unique, 5 personnages – dynamisaient le talent de Friedkin, l’obligeaient à s’économiser, à ce concentrer sur l’essentiel, freinant ses embardées pyrotechniques, ses tendances à diluer le propos. En partant d’une pièce de théâtre de Tracy Letts (un auteur/acteur du prestigieux théâtre Steppenwolf de Chicago, pépinière de talents), qu’il adapte avec l’auteur, il impose dès le premier et extraordinaire plan, un travelling subjectif en hélicoptère dans une nuit hyper bleutée vers un parking semi désert à coté d’un motel perdu au bout du monde, un vrai climat d’angoisse et de menace. Avant ce mouvement, nous avons eu une vision très fugitive et toute aussi bleutée d’un corps (gisant/cadavre) pendant que retentit une sonnerie de téléphone mixée très fort. Une voix de femme qu’on réveille, décroche et répond. Personne à l’autre bout de la ligne. Cette sonnerie qui commence sur du noir, ces questions sans réponse, et ce téléphone qui sonne encore, se continuent durant une partie du travelling en hélicoptère, se mêlant au bruit des pales.
RUSH de Ron Howard est une belle surprise dans le genre super ingrat qui, pour moi, engendre le plus souvent une indifférence somnolente, des films sur les courses automobiles. Elles sont ici filmées avec une réelle originalité, Howard et son chef opérateur multipliant les angles inhabituels (caméra à ras du sol montrant les roue qui dérapent dans l’herbe ou les bordures, entrées de gens fracassantes), ne captant que certains aspects de la course, des moments déconnectés de l’ensemble. Et surtout il n’hésite pas à couper une compétition et à donner le résultat après quelques secondes après avoir consacré de longues minutes à la préparation, à l’attente. Mais surtout l’excellent scénario de Peter Morgan (FROST ET NIXON, THE QUEEN) se concentre sur la rivalité qui va opposer James Hunt et Niki Lauda, deux coureurs que tout oppose. Autant le premier est casse cou, fêtard, impulsif , séducteur, avide de remporter un triomphe, autant le second est méthodique, ordonné, discipliné. « Je ne veux prendre que 20% de risques », répète-t-il. Et il veut obliger les organisateurs à annuler une course que la pluie rend hyper dangereuse. Cette rivalité qui s’exerce autant sur la piste que devant les médias et dans des affrontements personnels, prend des proportions énormes et finit par faire passer tout le reste à l’arrière plan. Howard ne cherche pas à prendre parti, les deux coureurs étant simultanément sympathiques et détestables, monomaniaques et vulnérables. Un autre succès pour Ron Howard qui fait preuve d’une délicatesse, d’une absence de manichéisme qui sont les vraies qualités du cinéma moderne.
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Commentaires (270)
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Pourquoi dîtes-vous Bertrand (ici comme sur le dvd), à propos de LA FLAMME POURPRE que l’amour interracial qui finit bien ainsi que l’image de l’homme et de la femme couchés dans le même lit sont une grande première dans le cinéma américain de l’époque alors que le film a tout pour être anglais, à l’exception du réalisateur et de l’acteur principal : comédiens, techniciens, producteur… mais aussi l’imaginaire, l’état d’esprit dans lesquels se fond avec beaucoup de souplesse Robert Parrish?
Mais quelque soit l’éventuelle réponse que vous donnerez à cette question de simple curiosité, cette dernière ne fait que répercuter le sentiment d’incandescence composite qui émane du film.
Car on assiste ici, tel que je le ressens, au jumelage, orchestré par Parrish, de deux courants de sensibilités qui se complètent : l’un est américain et outre Parrish, on pense au côté fiévreux et lyrique, même dans la sobriété, de certains Aldrich ou Nicholas Ray tandis que l’autre serait purement anglais. Si le flash-back nous montrant Gregory Peck, hagard, découvrant le corps de sa fiancée enseveli sous les décombres peut renvoyer, par sa stylistique onirique, aux moments les plus délirants des CHAUSSONS ROUGES, le gros plan de la citronnade en carafe, suivi d’un recadrage sur la robe d’Anna, d’un vert diaphane équivalent à celui du breuvage, a, je trouve, quelque chose d’hitchcockien.
A revoir ce film, j’ai redécouvert une dimension presque expérimentale qui m’était un peu sortie de la tête et qui fait la part belle aux visages, parfois en très gros plans, et aux uniformes mouillés de sueur (ceux de Gregory Peck mais aussi de quelques autres). On traverse ce film avec une sensation de fièvre, en un parcours, qui est celui de Forrester, à la fois concret et mental, que le premier plan du film vient chercher dans son lit, enfermé dans une moustiquaire du même vert que la robe d’Anna dont il était question plus haut, et que le dernier plan, bien plus apaisant, reconduit à un autre lit, cette fois aux côtés de la femme qu’il aime.
De la sudation à la rédemption…
A Alexandre Angel
C’est un faux film anglais financé en grande partie avec des capitaux américain (Artistes Associés) et il est soumis au code de censure américain quand il sort aux USA et la romance interraciale était un vrai tabou. Parrish avait peur de la décision des censeurs et anglais et américains. Mais je suis content que vous reparliez de ce film que j’espère tout le monde a vu même ce cher Rouxel
Merci Bertrand!
FLAMME POURPRE
à la revision en bluray ce film m’a réellement impressionné, aussi, Parrish a des idées étonnantes impossibles à l’époque: par exemple la petite fille qui torture un lézard et finit par le tuer sous le regard de Peck, qui n’intervient pas. Dans l’hommage à Peck qu’on voit dans le bonus de MOCKINGBIRD LA FLAMME n’est même pas mentionné, par convention je suppose.
La qualité de la restau Sidonis est indispensable et pourrait vous faire passer à côté du film, entre autres l’irruption de la citronnade!
En ce qui concerne la romance, Parrish réussit un plan des deux marchant simplement côte à côte qui transcende leur amour mieux qu’un baiser ou deux mains se serrant, de plus les deux acteurs sont plongés dans l’ombre curieux choix que de réserver la lumière au cadre, mais l’ombre d’une certaine pudeur s’applique ainsi aux amoureux ce que je n’avais pas remarqué dans le dvd (photo Geoffrey Unsworth).
https://pic.infini.fr/GRJQNxpn/K1dGoEj3.jpg
FLAMME POURPRE (suite)
Ah oui, dites donc, je n’ai pas vu le même plan sur dvd!
Cela va me faire repasser à la caisse un de ces quatre matins, je le sens, alors que je ne saute pas sur toutes les occasions même pour des films que j’aime beaucoup.
Bref, pour poursuivre avec quelques considérations, je trouve Gregory Peck très beau dans ce film, particulièrement. Bien sûr, on savait cet acteur bel homme mais là, il se surpasse et il est possible que l’évocation par Bertrand Tavernier en bonus de ses atermoiements amoureux pendant le tournage (il semble quitter sa femme pour une journaliste française) en constitue partiellement l’explication. On ne le saura évidemment jamais. Mais plus que le trauma un peu artificiel donné par le scénario, cet élément de réalité pourrait constituer la clé (laissons nous bercer un peu de romanesque) du mélange d’assurance minérale et de fébrilité écorchée (une forme de masochisme, en quelque sorte) qui caractérise son jeu.
La mise en scène de Parrish semble à la fois épouser et susciter, en tous cas, une certaine « humeur ».
Cela passe par des moments d’apaisement presque amniotiques (le décidément fameux plan de la citronnade) mais aussi par des séquences assez longues tressées de gros plans de visages qui exsudent et se heurtent à des ronces ou de doigts qui laissent s’échapper l’eau à travers le sable.
Ce film donne soif mais il exprime surtout une soif dont l’objet est hors-champ, hors de portée même.
FLAMME POURPRE: je voudrais ajouter la force vibrante de l’amitié entre Peck et Lyndon Brook, le jeune navigateur dont Peck a sauvé la vie, leurs adieux dans l’avion sont inoubliables, à donner l’impression qu’ils vont s’embrasser tendrement! mais on ne saurait soutenir (à moins de simplisme) le caractère homosexuel (bien entendu refoulé!) de cette relation sans tomber dans le cliché (dans les années 60 on voyait souvent de l’homosexualité sous-tendant les rapports virils amicaux de par exemple Martin et Wayne dans RIO BRAVO!) ça devenait un truc critique.
Mon dvd était un dvd anglais ou américain pas le Sidonis.
[…] Films américains : de John Stahl à Ron Howard […]
En revoyant »Les cow boys »hier à la tv dans une version recadrée et plus courte,je relu avec attention les propos de Jean pierre et Bertrand.En effet le film souffre d’une réelle mise en scène pourtant il y à quelques séquences qui ne sont pas à négliger.Notamment le jeu de Roscoe le Browne qui incarne le cuisinier qui se confit à Endersen.Au début ce vieux briscard d’Endersen enseigne à ces gamins le rudiment du lasso et comment attachée une vache,mais ce qui m’a surpris outre la mort de Wayne au 2/3 du film c’est le maniement des pistolets par des enfants de 13 à 15 ans?Négligeons pas la musique de John Williams qui arrive à nous transporter dans des paysages ardus et désert.C’est vrai que Rydell n’est pas John Ford ni Hathaway ou encore Peckinpah!
Pour ce qui est de « jade » friedkin ne le considère pas comme l’un de ses meilleurs films mais il avoue que son échec fut une déception car il avait à sa disposition l’un des meilleurs casting de sa carrière… « Sorcerer » est le film qui fait sa fièreté et bien entendu il a de l’affection pour L’exorciste pas seulement par ce que le film eu du succès mais aussi par ce que d’un point de vu artistique il le considère comme l’un de ses plus réussit… une merveilleuse expérience.
En ce qui me concerne je considère que c’est durant les années 70 qu’il eut fait ses meilleurs film… pour lui il n’est pas une nécessité de faire des films mais une fois de temps à autre il tombe sur une histoire qu’il considère mérité d’être transposer à l’écran… il n’a jamais cherché ses meilleurs films ce sont eux qui sont venu à lui sans prévenir …
A Nico31
JADE ? Tous les cinéastes peuvent se tromper. Je ne comprend pas la phrase : « pour lui il n’est pas une nécessité de faire des films ». Friedkin se battait pour en faire et il acceptait parfois des commandes pour tourner. Il s’est aussi trompé parfois dans le choix de ses matériaux et n’a pas vraiment sur exploiter le succès de l’Exorciste. Cela l’avait rendu prétentieux et imbuvable, disent certains, à tort peu être. En tout cas ses deux derniers films sont un retour assez fort
Petit retour sur Coppola dont j’ai revu plusieurs films ces derniers mois:
1)le coffret Pathé est indispensable pour plusieurs raisons :
-il permet de revoir dans des conditions optimales son/image l’un des chefs d’oeuvre de FFC: Conversation secrète.Un scénario d’autant plus admirable qu’il est lié à des éléments ténus qui ne s’expriment qu’en termes de sensations fugitives, de conversations à double entente (qui ne permettent de trancher sur la légitimité de la paranoia du protagoniste principal).Le travail sur le son particulièrement pointu montre l’étendue du génie de W Murch qui se fera plus virtuose encore sur Apocalypse now
-il permet de réhabiliter Coup de coeur, film maudit par excellence et rêverie semi évanescente semi virtuose sur la complexité des rapports amoureux.film apparemment pensé comme un retour à la liberté de Rain people qui aboutit à une logistique mégalomane digne de Apocalypse now.Il faut le prendre comme une lettre d’amour envers le cinéma hollywoodien le plus flamboyant mais aussi comme un pont reliant les 50′ et les apports du numérique avant l’heure
-il contribue à la réhabilitation de Outsiders qui m’avait moyennement convaincu à l’époque et qui dans sa version allongée trouve une cohérence , une finesse qui permet d’éviter les clichés inhérents au matériau de départ sans compter la brochette de jeunes révélations assez sidérante.La photo est étonnante de nostalgie annonciatrice par exemple du très beau film de sa fille Virgin suicides.
-les boni sont passionnants et pléthoriques
2)J’ai revu Dracula et le trouve toujours aussi surprenant même si je ne suis pas un fan de la première heure(la folie baroque frise parfois l’indigestion notamment lors de l’arrivée de Dracula).Il ya des trouvailles sidérantes de beauté graphique.J’aimerais bien savoir lequel de vous deux, JP Coursodon ou vs même, était le défenseur du film car vous aviez dans 50 ans des avis nettement tranchés.
3)La trilogie du Parrain (vaec un léger bémol pour le 3) m’apparaît toujours comme un chef d’oeuvre renversant par sa complexité, sa beauté plastique, son rapport au temps, sa vision de la fresque ancrée dans l’Histoire
RUSH est excellent. Peu à rajouter à la chronique de Bertrand si ce n’est que l’on ne tombe pas ici dans l’écueil inhérent au sujet : à savoir la confusion entre vitesse et précipitation. C’est super bien rythmé, tonique et « groovy » et je trouve que la reconstitution des années 70 est un cas d’école.
Je renvois tous les cinéphiles fan de courses automobiles à l’excellent documentaire »The Man et Le Mans »sorti l’an dernier.Le film revient sur le véritable combat que mena l’acteur et producteur de ce film qui fut dirigé au départ par son vieux pote Sturges.Puis le budget explosa au fil des semaines et c’est Buzz Kulick qui prit le relais en apportant un scénario fiable.Mac Queen était visionnaire en faisant installer trois caméras sur une des voitures,le rendu des images est impressionnant et magnifit ce documentaire hors-norme.Chad son fils ainsi que sa mère interviennent afin de nous décrire cet homme rebelle qui vivait à 100 à l’heure et s’investissait entièrement dans tous ces films.Qualité rare de nos jours ou la plupards des vedettes sont doublés par des cascadeurs professionnels qui risquent leurs vies.
Déjà évoqué ici l’excellent film de Christian Philibert »Travail d’arabe »produit en partie par Agat productions cher à Guédiguian.Malgré l’écart entre »Dupont Lajoie »de Boisset et ce film,il y a de fortes similitudes dans les préjugés racistes ambiants que nous vivons en permanence sur la peur de l’étranger.C’est un petit film qui dégage des élans de solidarité à travers le personnage de Jacques Chevalier qui est un homme réactionnaire et qui heberge Momo chez lui.Puis il y a le clan des frères Gutti des margoulins qui trichent avec leurs clients comme malheureusement beaucoup de pseudos artisans.J’ai vécu ce genre d’experience de sociétés rapaces après l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001.
J’ai lu ici et là que le cinéma des frères Dardenne était complaisant.J’en doute fortement avec leur nouvel opus présenté à Cannes »2 jours et une nuit ».Ils nous dépeignent un tableau noir de la société du monde du travail.Le travail qui arrive à broyer des vies humaines jusqu’a l’extreme.Cette histoire qui se déroule en Belgique pourrait se dérouler autant en Espagne,en Italie ou meme chez nous.La force du film vient du combat de cette jeune femme qui est au bord du précipice et qui flirte avec la mort en permanence.Il nous montre aussi l’égoisme et l’individualisme de certains collègues de travail de Sandra qui pensent qu’a leurs petits confort et vivent dans la materialisme du toujours plus.Est ce que le bonheur est lié au materiel ,j’en doute aussi.Enfin c’est un film de grande reflexion et d’intelligence loin des films pop-corn hebdomadaires.
L’éditeur ARTUS a fait paraître deux autres titres dans cette nouvelle collection S.F. consacrée aux vagues italiennes et russes post âge d’or U.S. : tout d’abord, LA PLANETE DES TEMPETES de Pavel Kluschanttsev, tourné en 61, sorti en 62, film hautement propagandiste, à la gloire du Parti communiste et de la suprématie soviétique dans la course aux étoiles (Gagarine venait de comettre le premier vol dans l’Espace, le premier Spoutnik avait été lancé seulement quatre ans auparavant…), mais c’est un spectacle très jouissif !! Et le réalisateur se permet même d’être subversif par moments. Dans une scène on voit la spationaute incarnée par Kyunna Ignatova, pleurer… ! Totalement impossible et inacceptable rétorqua le Parti, une spatinonaute soviétique ne pleure pas ! (à ce propos, Alain Petit, dans les bonus, nous apprend que le réalisateur avouait ne pas avoir été envoyé au goulag pour cette erreur fatale, pour la simple raison qu’il était le seul spécialiste en Science-fiction en U.R.S.S. !). Pour le côté subversif, je pense aussi à une ligne de dialogue dans la scène où l’inventeur du robot « John » qui fait partie de l’expédition (Merci PLANETE INTERDITE !), affirme que ce robot mécanique ferait un très bon permier ministre !! A voir absolument dans la V.O. proposée apr l’éditeur. Le dramatisme distillé par la mise en scène rend cette mission sur Vénus prenante et crédible, l’humour qui permet de bons effets de rythme marche plutôt bien, et tout dans cette production faisant fortement penser à Jules Verne (Jean-Pierre Andrevon qualifie le film de sorte de « Tintin dans Voyage au Centre de la Terre »), mais aussi aux séries B américaines des années 50, tout dans cette production disais-je, vaut le détour : des acteurs tous très bons aux décors, en passant par la musique (signée Iogann Admoni et Aleksandr Chernov, qui sont à mon avis des pseudos… Jean-François Houben saurait-il nous le dire ?) très variée, qui nous fait aller du symphonique chostakovitchien à la musique électronique en faisant un détour par la chanson populaire russe en un clin d’oeil… sans oublier les costumes, notamment les combinaisons des spationnautes très réussies (belle palette de couleurs, complexité, détails les constituant), un graphisme général, une photo aux petits oignons et enfin un scénario à 4 mains d’Aleksandr Petrovich Kazantsev et du réalisateur tout-à-fait efficace. Franchement, un bon petit film à ne pas rater.
L’éditeur fait souvent appel à d’excellents intervenants comme le fils de Schmoll, Eddy Moine, pour LE FIER REBELLE et TEMPETE SOUS LA MER, ou Jean-Claude Missiaen pour LE LIVRE NOIR… Pour ces trois films de S.F., il a su s’adjoindre les services d’un spécialiste du genre, Alain Petit, dont l’érudition, la mémoire et la passion sont un régal. Pour chacun des films proposés, 25 minutes de présentation passionnante.
Le troisième film proposé par ARTUS, LA PLANETE DES HOMMES PERDUS d’Antonio Margheriti (MAR – GHE – RRRI – Tiiii… dirait le personnage de Brad Pitt dans INGLORIOUS BASTERDS…), est sans conteste le plus faible des trois, malgré quelques bons moments qui inspireront d’ailleurs des réaliseurs par la suite… Claude Rains en fait des tonnes. Il pourrait passer pour un personnage de savant névrosé, mais non, il est juste insupportable ! A tel point qu’on aurait envie de lui dire : « Louie, I Think This is Not the Beginning of a Beautiful Friendship »
Merci aux techniciens de la SACD qui ont résolu le problème et mis en ligne cette intervention. Il semblerait que mon texte était trop long tout simplement… O tempora, o mores…
à Sullivan: ah, que voulez-vous, « Non omnia possumus omnes »…
OK MB, mais nil desperandum !!
Gordon Willis, le dernier des géants de la photo cinématographique, je génie de la simplicité et de la pénombre, vient de nous quitter.
Que va-t-on devenir ?
On attend toujours une nouvelle « référence »…
A Marc Salomon
Mais il y a toujours de nouveaux chefs opérateurs tres talentueux qui surgissent
De là à influencer plusieurs générations !!!! 🙂
J’ai appris avec tristesse le décés dans un incendie du chef opérateur Carlo Varini qui a souvent collaboré avec Luc Besson(Le dernier combat,Subway…).
à Bertrand: j’ai essayé de faire passer le message de Sullivan en deux parties, rien à faire moi non plus! Sullivan parle des autres films de sf Artus, notamment LA PLANETE DES TEMPETES…
Vous croyez que le webmaster peut faire qqch?
bonne journée
A Martin Brady
Transmis
Ah voilà : à vous, « on » vous répond, à moi c’est silence radio… Et après on va dire que je suis parano !! Blague à part, sympa à vous Martin Brady, l’union fait la force et « Pueblo unido, jamás será vencido !! »
A Sullivan
J’avais deja signalé
Ça m’apprendra à supputer… Allez, je vais relire LES QUATRE ACCORDS TOLTEQUES de ce pas…
Merci !
A Bertrand : c’est bon, un technicien du Blog m’a contacté. Je lui ai transmis mon message lui demandant de bien vouloir revenir vers moi pour m’expliquer quel serait le ou les termes à ne pas employer, afin d’éviter cette censure automatique assez énervante.
Bonsoir,
Est-ce que vous savez si les excellentissimes éditions Sidonis ont pour projet d’ éditer Wichita et Stars in my clown de Tourneur ?
Très cordialement
pour les nouvelles de Sidonis, il vaut mieux aller voir chez DVDClassik ou Western Movies, mais STARS IN MY CROWN n’est pas un western.
In my clown ? Le film et la coquille sont excellents.
A Dupea : Les 2 titres sont édités chez Warner dans la série « Les Trésors Warner » :
Wichita (Un jeu risqué) :
http://www.warnerbros.fr/achat/tresors-warner-2/collection-westerns.html
Stars in my Crown :
http://www.warnerbros.fr/achat/tresors-warner-2/collection-tcm-2012.html
STARS IN MY CROWN (c’est plus correct !!!)
A Dupea
STARS IN MY CROWN est très moyennement un western mais on trouve les deux, de mémoire, chez Warner dans leur collection « Trésors ».
« Très moyennement un western » ?
Que voulez-vous dire ?
A Pascal Minette
C’est pas vraiment un western, quoi..
A ALEXANDRE ANGEL
J’en profite pour dire que le film de Tommy Lee Jones est un vrai western. J’avais dit dans le texte paru dans le Nouvel Obs que c’était l’envers, la face sombre de CONVOI DE FEMMES mais j’ai du couper étant trop long. Je n’ai pas pu dire le bien que je pensais de la musique de Marco beltrami qui a enregistré certains morceux en plein air pour avoir un son sans réverbérations
A A-A : A ?
A Bertrand Tavernier
Pour moi, un western réussi doit donner l’impression qu’il enrichit notre connaissance de cet univers codé de notations nouvelles, inattendues. Par exemple, APPALOOSA renouvelait le rendu des « gunfights » qui y sont extrêmement rapides ou le dernier Tarantino, qui nous montre un type tué à bout portant dans une rue alors qu’en arrière plan, une femme s’évanouit. Je ne crois pas avoir vu ça ailleurs. Dans THE HOMESMAN, et c’est un vrai western rien que pour cela, c’est la première fois que je vois un cow-boy dépouiller un indien mort de sa couverture parce qu’il crève de froid.
J’en profite donc aussi pour saluer l’intense singularité de TLJ dans THE HOMESMAN et dans TROIS ENTERREMENTS que j’ai découvert le même jour (et oui, je l’avais loupé en salle et gardé sous le coude en dvd)car je ne m’attendais pas à cela. TROIS ENTERREMENTS tutoie NO COUNTRY FOR OLD MEN et ALFREDO GARCIA (la tête coupée de ce dernier que Warren Oates plonge dans la glace annonce le cadavre que TLJ remplit d’antigel). Et THE HOMESMAN a ce même côté quelque peu effrayant (je ne m’attendais pas à cela en fait)comme cette image pétrifiante du bébé jeté dans les chiottes. Dans les deux films, TLJ semble composer le même personnage mais dans un espace-temps différent conférant au visionnage rapproché des deux œuvres une proximité troublante. Dans le dernier, la photo de Rodrigo Prieto (qui sort du LOUP DE WALL STREET) est admirable et se rapproche justement du travail de Roger Deakins dans NO COUNTRY et TRUE GRIT. La musique de Beltrami est impressionnante dans les deux films.
J’arrête là, je crois que je vais y retourner.
A Pascal
Joli!
Eh Eh Eh Eh , comme dirait Martin Brady.
Non, mais vous m’avez compris sur STARS IN MY CROWN : c’est une chronique rurale, une tranche de vie pastorale, un regard d’enfant…et un beau film mais pas un western.
Stars in my Crown est une « americana ».
Pour STARS IN MY CROWN western ou non, qu’en pensent ceux qui l’ont vu ?
Chacun après tout peut avoir sa définition.
Moi, à partir du moment qu’on est dans les lieux et dans l’époque…
Je le mettrais même parmi les meilleurs justement parce qu’il est unique dans sa conception de chronique d’une petite ville et par son climat nostalgique, qui rappelle un peu How Green Was My Valley .
Le film ne s’achève pas par un bain de sang , comme beaucoup de westerns. Je n’y vois pas une remise en question du genre, mais la marque d’une grande originalité.
C’est une question qui revient toujours mais je suppose que la définition du western n’est pas si facile à donner…
A Mionette Pascal
C’est un chef d’oeuvre et l’un des films préférés de Tourneur
Tout ça me donne envie de revoir STARS IN MY CROWN. Je me souviens, lors d’un ancien passage à la tv, de commentaires dans mon entourage défavorables à la séquence du KKK. Et de fait, longtemps je me suis interrogé : niaiserie ou candeur vénéneuse ? Le temps a travaillé pour la seconde solution, ayant depuis appris à mieux connaître l’oeuvre de Tourneur.
La tournure apaisante de la séquence en question (un début de lynchage) n’est pas réaliste. Tout l’art de Tourneur consiste à corroborer le ton élégiaque et familial de l’oeuvre tout en inoculant quelque chose de plus sombre par des cadrages et des éclairages sans appel (ce mouvement d’appareil caressant de haut en bas l’encagoulé qui serre une corde dans sa main).Un peu comme si Tourneur nous disait « Je suis sympa pour cette fois mais je n’en pense pas moins ».
Un des charmes de STARS IN MY CROWN, c’est l’ambiguïté de son message apparemment chrétien, le héros pasteur, les hymnes omniprésents…
Pourtant, à bien y regarder, il parle plus des hommes que de Dieu. Capables du pire mais aussi capables de faire mieux que Dieu. Ce n’est ni Dieu ni sa parole qui sauvent le vieux fermier noir, en fin de compte. Un film un peu sacrilège finalement ?
De la même façon, les hymnes sont comme la musique religieuse en général, touchants parce qu’ils témoignent moins d’une présence divine que de la détresse des hommes.
Bonjour Bertrand,
En sept ans, ce doit être la deuxième ou troisième fois que je n’arrive pas à poster. Est-il possible que j’envoie mon post à votre webmaster ? Mon intervention doit comporter un terme « interdit », mais je vois vraiment pas lequel…
Alors que »Dans la cour »son nouveau film n’est plus programmé sur les écrans,revenons sur « Les apprentis »sorti en 1995.Salvadori à une qualité unique et singulière de raconter des histoires simples et d’en faire des films à caractère sociologiques avec une pinçé d’amitié,de solidarité et de partage dans le jeu de ces personnages.Il aime bien aussi jouer sur les préjugés et les ambiguités des étres et rapproche des individus qui n’ont rien en commun.Ce qui fait la force de film vient des deux comédiens:François Cluzet dégage un naturel avec son coté lunaire tandis que le regretté Guillaume Depardieu détaché complètement de la réalité possédait un coté solaire dans les regards d’etres brisés par l’existence de la vie.Dans un petit role Marie Trintignant fait une apparition tout en finesse.Essayez de voir ou revoir pour certains tous les films de Salvadori.
A ROUXEL
TRÈS BON FILM EN EFFET
J’essaie de poster depuis ce matin une réponse à Martin Brady sur « La Planète des Vampires », impossible. A chaque tentative j’ai un message « ERROR »…
à Sullivan: les Vampires n’y sont pas pour rien, croyez-moi. Ceci dit ça m’intrigue, mailez-la moi je vais essayer de la mettre ici, je suis trop curieux de votre réponse. J’ai déjà eu ce truc non pas de ERROR mais de refus systématique du site d’accepter l’un de mes commentaires pourtant essentiels.
A M.B. : Un peu plus bas, j’ai tenté de le faire par tronçons. Le premier paragraphe est passé, mais le reste, impossible. Je me demande bien ce que le robot censeur de ce blog a bien pu détecter (Je repense au fameux : « La dictature c’est ferme ta gueule, la démocratie cause-toujours… », et ça m’énerve !!!).
Bon, je vous envoie le tout par d’autres voies, et si vous arrivez à poster ce texte hautement essentiel, cela va de soi, je vous paie un verre au saloon du coin, sans m’être renseigné sur votre compte auparavant… ce serait tout-de-même suspect que vous réussissiez à le passer…
à Sullivan: oui j’ai plein de dvds à ranger aussi et ça m’embête parce que ça va me forcer à virer les toiles d’araignées des étagères des bas fonds de mon château.
Justement ça me rappele: je viens de commencer à mater mon coffret DRACULA Universal en commençant par le Browning 1931 que l’on disait statique et ennuyeux ici même (et c’est bien vrai à la revision, à part quelques plans mémorables) et bien: ce film ne dispose d’aucune musique originale sauf au générique, avec un motif absolument magnifique et le compositeur n’est pas cité, je crois qu’elle a été utilisée ailleurs, curieux si qqn a un tuyau là-dessus…
A part celà, on peut choisir de voir le film avec la nouvelle musique de Phil Glass, qui colle bien mais quand même trop présente.
J’attends avec hâte de voir SON OF DRACULA qui a bonne réputation (et le DRACULA espagnol).
En revanche,essayer d’éviter de voir »Dracula et les femmes »film réalisé par Dan Curtis avec un Jack Palance pas du tout crédible dans cette série Z!!!
et le DRACULA de John Badham avec Frank Langella? Avec Laurence Olivier/Van Helsing et Donald Pleasence/Dr Seward? Je comprends pas que j’ai jamais vu ça?! Quant au DRACULA PERE ET FILS de Molinaro avec Christopher Lee et Bernard Menez… aïe!
mais LA FIANCEE DE DRACULA de Jean Rollin était très bien, avec cette irruption dans un couvent habité par un groupe de nonnes hyper sexys et complètement chtarbées, avec ces peintures de Clovis Trouille qui pendaient aux murs… il y avait quelques plans magnifiques.
Je crois qu’on peut oublier VAN HELSING de Sommers?
Le DRACULA de John Badham gagnerait à faire l’objet d’une sortie dvd soignée car lorsqu’il passe sur le câble, c’est systématiquement moche et sombre. C’est un bon Dracula, méconnu et racé.
Oui, le Dracula de John Badham est excellent, mention spéciale à Donald PLeasence savoureux en directeur d’asile, la musique de John Williams est très belle aussi.
Par contre sur les deux dvd que j’ai, la photo est très foncée, est-ce une mauvaise copie ou la volonté du réalisateur ?? No sé, intéressant aussi pour voir un Dracula (F.Langela)post Christopher Lee.
or, comme c’est une « production élégante et très soignée visuellement » (50 ANS), je pense que vous avez raison. Il y a une édition dvd z2 et z1 en tout cas, mais je ne trouve pas de test là-dessus.
Si qqn a vu DRACULA de Badham au cinoche, peut-il nous dire si la photo très foncée est d’origine (Bertrand?), ce que dit Catherine m’inquiète, j’étais tenté par les éditions aussi bien zone1 que 2, je recule.
Vu hier soir »Le vampire a soif »avec l’inusable Peter Cushing dans le role d’un inspecteur de Scotland Yard.Le film est une série B sans surprise coté scénario et très mal photographié coté images.Pour Peter c’était de l’alimentaire mon cher Watson!!!
Je viens de lire sur Wikipédia.en que les couleurs des sorties videos de DRACULA de Badham ont étés altérées selon le désir de celui-ci, pour rejoindre ce qu’il voulait faire pour la sortie cinéma: en effet, au début Badham voulait carrément faire un film en N&B, mais la production n’était pas d’accord et avait demandé au dir photo Gilbert Taylor de au contraire, travailler des couleurs très voyantes pour qu’on voie tout l’effort au niveau « production design » (décors, vêtements etc.), « production design » particulièrement réussi d’ailleurs, comme le soulignent d’ailleurs nos deux exégètes favoris dans 50 ANS! Les dvds récents respecteraient mieux les choix du cinéaste (c’est moi qui interprète car le site parle de la sortie laserdisc mais on peut supposer que ces choix se sont répétés sur les dvds ultérieurs).
Donc, Mr Rawls, (cf discussion là: https://www.tavernier.blog.sacd.fr/films-americains-de-john-stahl-a-ron-howard/comment-page-1/#comment-186217)
on voit que le désir de Badham toujours contrarié, de tourner en N&B ne s’est pas limité à C EST MA VIE… Pour DRACULA, a-t’il eu raison? J’aime bien les couleurs flamboyantes…
« alimentaire mon cher Watson »!!! mais ça fuse, c’est temps ci!
euh… « ces » temps-ci plutôt?
J’ai vu les 4 autres films du coffret Dracula Universal: le Dracula espagnol (Melford) est hélas beaucoup plus long que le Browning et plus ennuyeux car C Villarias est quand même assez risible pour remplacer Lugosi, un acteur (Pablo Alvarez Rubio) qui déborde d’énergie et s’éclate tout le temps joue le rôle assez énervant de Renfield, il ressemble à Andy Garcia, finalement à côté du Browning ce film de Melford rehausse l’intérêt du 1er. Il y a quand même quelques mouvements de caméra assez excitants, bien plus que dans l’original et pourtant, George Robinson est bien moins renommé que Karl Freund qui faisait la photo du Browning.
DRACULA’S DAUGHTER ne vaut que pour deux plans et la séquence lesbiano soft entre la « fille » du titre et une passante jouée par Nan Grey.
SON OF DRACULA m’a beaucoup déçu, ça n’a ni queue ni tête, Lon Chaney en pseudo Dracula est presque risible, l’ensemble n’est pas cohérent, il y a juste un personnage rondouillard qui est le parallèle de Van Helsing, joué par J Edward Bromberg, qui est très rigolo quand il détaille les horreurs commises par les vampires ou leurs moeurs répugnants avec un petit sourire gourmand.
HOUSE OF DRACULA est absurde, le scénario est si empli d’incongruités qu’on nage quasiment dans le surréalisme, Carradine est formidable en Dracula, ce film n’atteint pas sur le plan de l’absurdité le niveau de HOUSE OF FRANKENSTEIN mais il y arriverait presque, comme dans ce dernier on y retrouve le Loup-Garou et l’increvable monstre de Frankenstein! Un détail à ce sujet: un savant cultive des plantes qui exhalent un pollen qui a le pouvoir de ramollir les os aussi, Larry Talbot le loup-garou passant par là en geignant comme à son habitude pour qu’on le guérisse de sa lycanthropie, va en bénéficier, car le savant explique que c’est la boîte crânienne trop étroite de Talbot qui le fait se transformer en bête criminelle les nuits de pleine lune! On enduit donc de pollen le crâne de Larry qui se retrouve tout le reste du film avec un pansement ridicule! tout en continuant à geindre et à se plaindre, jamais content bien sûr…
On ne retrouve que rarement dans ces films la beauté visuelle des Frankenstein Universal tournés en parallèle, curieux. La série Frankenstein est de toute façon bien supérieure. Voilà, j’en ai terminé avec les Dracula Universal.
A Pierre
Pour terminer avec le sujet sur lequel on ne va pas rester 30 ans non plus. J’ai simplement bondi en voyant avec quelle arrogance ce petit bonhomme sans talent promouvait son film en ne s’appuyant quasiment que sur des arguments hors sujet. J’évoque aussi Chouraqui, autre bille intégrale du cinéma français, dont la morgue m’avait été insupportable quand il a voulu interdire le film de Mel Gibson (nul au demeurant). Il faut quand même être gonflé de vouloir interdire un film quand on est soit-même cinéaste non ?
Et ce forum n’est pas un camp disciplinaire.
Bien à vous.
Une très belle édition de PLEIN SOLEIL est sortie il y a peu de temps. Image magnifique en effet mais la copie existant déjà dans une collection Delon n’était pas mal non plus. Seuls les maniaques marqueront les différences. L’intérêt de cette nouvelle édition se trouve plutôt dans les suppléments. En dehors de Delon qui radote comme c’est pas permis, d’autres intervenants parlent de Clément avec profondeur, livrent des anecdotes dont aucune n’est décorative et où rien n’est futile. Dominique Maillet auteur du sujet a réalisé un passionnant travail dans ce document où on déplore aussi que la nouvelle vague ait eu besoin de railler Clément pour se faire valoir, cependant je ne suis pas sûr qu’il faille désormais railler la nouvelle vague pour réhabiliter le cinéma de Clément. Concernant le film je suis toujours autant embarrassé par les noms américains des personnages, mais la scène où Delon seul sur le Yacht affronte la tempête maritime en même temps que sa tempête émotionnelle fait partie de ce que Clément a filmé de mieux dans sa vie. Et à revoir ce film qui ne prend pas une ride on se rend compte que Clément nourrissait une vraie passion (homosexuelle ?) pour Delon. Je n’ai pas d’autres exemples où un metteur en scène filme avec autant d’attention charnelle un acteur. Pas même Cocteau avec Jean Marais, pas même Visconti avec le même Delon. D’un Clément à un autre, je suis tombé sur l’ultime, LA BABY SITER, thriller mélancolique hybride qui m’était resté en travers de la gorge en son temps. Pourtant Clément n’a rien lâché du tout dans ce film impeccablement réalisé, et pas seulement dans le sens truffaldien de la mise en scène impeccable. On sent que chaque cadre a été subtilement étudié, répété, et sans doute recommencé jusqu’à plus soif pour qu’il tombe pile. Clément cherche la tension claustrophobe dans un espace clos où se déroule la majeure partie de l’action en exploitant le décor dans toute sa profondeur. Le problème est qu’il ne cherche le drame qu’avec sa caméra sans pouvoir combler les énormes lacunes de son scénario. Les personnages ont autant de chair que dans un quelconque Giallo, les dialogues sont plats et il est bien difficile de donner des directions à des comédiens quand ils ont si peu de matière à travailler. On trouve toutefois les thèmes obsessionnels de Clément : L’enfant éloigné de sa famille, le kidnaping, un monde rassurant qui devient soudain cauchemardesque. Des thèmes qui tournent à vide faute de matière première, et des vedettes américaines dont on sent ici plus que jamais qu’elles ont été castées pour faire de l’oeil au marché international. Depuis quelques films Clément tournait en rond, dans celui-ci il se prend carrément les murs à la recherche d’une porte de sortie qu’il ne trouvera hélas jamais. J’attends de lire l’étude qui a été publiée sur lui, plutôt alléchante.
j’aime beaucoup les films de René Clément, mais LA BABY SITTER que j’ai vu il y a 5 ans environ m’avait laissé un sentiment soporifique. Je vais tenter l’expérience d’une nouvelle vision en espérant m’être trompé….
à Sullivan: ça y est j’ai vu FROST/NIXON, du coup je vais commander les entretiens d’origine avec le vrai Frost et le vrai Nixon (enfin, les extraits Watergate). Dans le Howard, j’ai trouvé que Langella était un peu cabotin sans que ça me gêne, Sheen plus vrai que nature, hâte de le comparer à l’original.
Les parties romancées: le coup de fil nocturne (même s’il se réfère à une habitude nixonienne), l’interruption brutale de l’interview par Colson (dont je suppose qu’elle n’a pas eu lieu car elle paraît invraisemblable), la visite finale de Frost à Nixon sont dommageables au film. J’aime bien plus cette sorte de « romancisation » par le style, comme, en plein milieu de l’interview, ce plan dans lequel l’équipe de tournage est vue comme des sortes d’extra-terrestres inquiétants entourant les deux combattants en pleine lumière, c’est un plan qui frappe. De toute façon, ça mérite de rester sur mes étagères!
A M.B. : Si je concours à alourdir vos étagères, où allons-nous ! J’ai personnellement un problème : il me faudrait un bon 300 m2 pour ne pas avoir à lancer des opérations d’excavation pour trouver certains titres… Peut-être habitez-vous un château ?
J’ai revu quai d’Orsay hier soir en blue ray et me suis à nouveau marré comme un bossu face à vos trouvailles épatantes.
Je ne sais si c’est bien le lieu mais j’adorerais parler plus précisément des options de montage sur tel ou tel passage: je crois que rarement au cinéma le monatge mé’tait appru comme un ressort burlesque aussi convaincant: vous rejoignez ici les éloignements stratégiques de M Hulot dans mon oncle et Les vacances…ou celles de Bakshi dans The party mais à l’inverse, par une ubiquité déjantée de Taillar de Worms.
Par ailleurs j’ai relu attentivement votre entretien de Positif et pris des notes à partir du making off du blue ray.Deux questions surgissent:
-publierez vous le scénario du film ( document précieux pour qui veut mesurer la question de l’adaptation d’une BD)?
– Blain va t’il vraiment publier une BD sur le tournage de quai d’Orsay comme il le laisse entendre? Ses dessins inclus dans le livret du combo sont hilarants et sentent l’authentique notamment qd on vous voit attendre le tournage à proprement parler.
A Ballantrae
1° je vais en parler aux auteurs ?
2° hélas je crois qu’il a un peu renoncé
Avec son premier film,Tommy Lee-Jones a su imposer et donner un nouveau souffle au western. »Trois enterrements »à travers son scénario,ses plans de paysage rapelle John Ford.Les images et l’ambiance sont d’une grande intensité aux personnages grace à l’interprétation de Tommy Lee Jones mais aussi l’ensemble des acteurs.J’attends avec impatience le 21 mai pour la sortie en salle de « The homesman »western intimiste et féministe qui récoltera je pense un prix à Cannes.
Finalement le second long métrage de Tommy lee jones sort en salles dimanche 18.En revanche je suis surpris par la bande annonce et surtout le doublage ou l’on retrouve pas la voix de Claude Giraud(malade)!!!
A ROUXEL
J’avais refusé Claude Giraud pour DANS LA BRUME, le trouvant trop policé par rapport au personnage et avais choisi JF Stevenin
En tout cas, vivement ce week end pour découvrir ce western.Je suis décidément très candide car je pensais après Danse avec les loups, après Unforgiven, après Open range, après True grit, après Django unchained voir déferler de nouveaux westerns au vu de leurs succès.
Que nenni, le genre continue à surgir au compte goutte;
Raison de plus pour désirer chaque pari digne de ce nom dans un genre que je ne crois pas plus usé que d’autres…
A Ballantrae : Sur le western, « genre pas plus usé qu’un autre »… Oui, ça se discute. A ceci près que le western était produit en série, tout comme le Film Noir, dans le système des Studios de l’avant anti-trust. Après 62, ça se réduit drastiquement (ça avait déjà commencé quelques années auparavant au demeurant). Le western et le Noir n’ont pu exister qu’au sein du système des studios.
Sinon, rien à voir avec la choucroute, ni les westerns choucroute d’ailleurs, mes félicitations pour vos deux contributions au dernier POSITIF, vous devez être fier comme un paon ! D’autant plus que tout cela s’inscrit dans le cadre du Dossier spécial BD monté par le fils Ciment, au sein duquel Bertrand nous parle de QUAI D’ORSAY…
Vu les premières images de »The homesman »on ne peut classer ce film dans la catégorie western classique mais plutot une histoire à la fois sociale,intiministe avec un trait appuyé sur la condition des femmes au siècle dernier sur la terre du « nouveau monde ».Je vous dirais mon sentiment dimanche.
Comme je le pensais précédemment »The homesman »n’est pas réellement un western mais plutot un film épique qui reprend un peu la trame de »Trois enterrements »en 2005.Ici on va suivre une femme pieuse et seule dans la vie qui va sauver un pauvre type qui n’a plus rien à perdre de la vie.Tout deux vont convoyer trois femmes qui ont perdu la raison et doivent etre prise en charge par une institution religieuse.Le réalisateur nous dépeint des paysages magnifiques qui rappelle le cinéma de John Ford mais aussi Eastwood pour le coté étrange et crépusculaire du scénario.Que ce soit Hillary Swanck,Meryl Streep(role trop court et pas assez développé),John Ligthgow qui campe un pasteur,ou le méconnaissable James Spader qui interprète un propriétaire d’hotel pas avenant du tout,les comédiens s’en sortent bien .
Dans le cinéma italien il y a des réalisateurs incontournables,Mario Bava en fait partie comme Argento ou d’autres.Artus vidéo vient de sortir des raretés du cinéma bis italien. »La planète des vampires »est un film fauché,réalisé avec des décors de péplum entreposés à Cinecitta et un scénario assez alambiqué.Alain Petit dans le bonus précise que malgré tout pour l’époque Bava à apporté une patte personelle au cinéma fantastique et d’horreur italien.Tout le film a été réalisé en studio avec des couleurs flashy à souhait et des combinaisons en cuir bien seillantes pour les comédiennes!!!J’espère revoir »Satanik »sortie dans la meme collection et qui était trés en vogue dans les années 60.L’avantage c’est que ces dvd sont à 12,90 euro,donc pas cher du tout!!!
LA PLANETE DES VAMPIRES est vraiment LE bon film de Bava (avec LE MASQUE DU DEMON) que plein de plaisantins portent au plus haut (Bava je veux dire). Les couleurs sont magnifiques et il y a plein de trouvailles esthétiques, on pourra le voir en vo (italienne ofkours) et pas anglaise comme parfois sur le câble. Très bon coup de Artus… Le film est l’un des meilleurs exemples de démerde style « j’ai 3 bouts de ficelles et un marteau en tout et pour tout mais je vais faire STAR WARS en plus flashy les gars! »), les trouvailles de récup du budget monacal niveau trappiste font florès comme rarement dans un film de Bava: en effet d’autres de ses films aussi fauchés ne témoignent pas de ce genre de trouvailles visuellement réussies, on parle d’une calandre de vieille bagnole américaine récupérée dans une décharge pour faire un bout du vaisseau spatial! Le film est une joie pour les yeux, j’espère que le master est à la hauteur, l’histoire est banale et la chute finale est à ne pas dévoiler et rappele la dernière case des comics US type « EC Comics » (The Vault of Horror » etc.). En plus, on y voit le symbôle sexuel et sexy le plus torrentiel depuis Hedy Lamarr et EXTASE: Norma Bengell en combinaison caoutchouc 2ème peau (pas cuir, Rouxel ils avaient pas les moyens!) à faire grimper aux rideaux les moins de 80 ans! jetez un oeil à sa filmo surprenante, elle a joué dans plein de films intéressants. Elle est aussi la 1ère actrice à s’être montrée nue je veux dire, vraiment, quoi (OS CAFAJESTES de Ruy Guerra).
Norma est décédée récemment (http://www.altfg.com/blog/movie/norma-bengell-brazilian-actress-naked-first/)…
Injustice: dans la catégorie symbole sexuel et sexy etc. il faut bien sûr ajouter la sublime et irremplaçable Laurie Zimmer et son pull jaune dans ASSAUT de Carpenter! (mais tout le monde avait rectifié…). j’aime beaucoup ces films.
« je vais faire STAR WARS en plus flashy » : c’est pile poil STARCRASH (Le Choc des Etoiles)de Lewis Coates (aka Luigi Cozzi), sympathique navet que vous devez connaître car il a fait l’objet d’un « Nanarland ». J’ai la « fierté » de l’avoir vu à sa sortie en 1978, alors que j’avais 12 ou 13 ans. Il présente l’étrange particularité d’être pourvu d’une belle et rutilante musique de John Barry. Christopher Plummer, dans le rôle du maître de la galaxie (ou un truc honorifique dans le genre)s’y emmerde prodigieusement.
à A ANGEL: pas vu ce STARCRASH, je me mets en chasse!
(je viens de voir la bouille de Marjoe Gortner! c’est quelquechose…)
Enfin c’est du simili,le cuir de la misère quoi!!!
Je tente de poster ma réaction en plusieurs tronçons, j’aurais tout essayé !! :
1/3
A Martin Brady: Tout-à-fait d’accord avec vous, LA PLANÈTE DES VAMPIRES est l’illustration même de l’intelligence et de la créativité d’un réalisateur qui n’a à sa disposition que quelques milliers de dollars. La copie proposée par ARTUS est très belle. Les recherches de couleurs de Bava renvoient directement au SUSPIRIA d’Argento, qui aura su tirer partie des enseignements de son aîné ou bien encore à l’univers pop de LA MARQUE DU TUEUR de Suzuki. Le film est néanmoins inégal, mais tout se resserre sur les vingt dernières minutes et le twist final est délicieux et fonctionne à merveille ! Vous avez oublié de mentionner la présence dans le rôle titre de Barry Sullivan, merveilleux dans le FORTY GUNS de Fuller notamment…
et j’ai oublié un autre bon Bava DANGER DIABOLIK, réjouissant du début à la fin, John Philip Law excellent. Mais LA BAIE SANGLANTE ou LE CORPS ET LE FOUET ou LE BARON VAMPIRE, là je dis pouce!
Vu récemment »Nez de cuir »d’Yves Allegret ou j’ai été fortement déçu de cette adaptation qui traine en longueur et qui n’a aucun souffle malgré la présence de Jean Marais ou Françoise Christophe.On dirait qu’Allegret n’était pas du tout inspirer et à manquer totalement d’ambition dans le découpage de cette histoire méconnu de beaucoup.
A Rouxel
Pas totalement d’accord il y a deux ou trois scènes réussies que je préfère à d’autres Allégret plus connus et plus datés
Alexandre Arcady est enveloppé d’un certain mystère. Il tourne des films qui ne sont pas bon marché, et bien qu’il soit le plus mauvais cinéaste de sa génération (Eli Chouraqui le talonne) il continue à faire caca sur les écrans au moins une fois l’an. Personne ne se déplace mais tant pis, il s’acharne. Courageux cinéaste toujours très engagé. Le dernier en date traite de l’affaire Alimi, ce fait divers sanglant instrumentalisé par le CRIF et par la LICRA pour nous rappeler qu’il y a un antisémite à tous les coins de rue, que la France est aussi antisémite que dans les années trente et qu’en chacun de nous sommeille un Youssouf fofana. Comment osons-nous nous regarder dans une glace ? Je me demande parfois si j’ai encore le droit de vivre, moi citoyen d’arrière garde.
Si le film dont je parle n’avait pas été tourné dans le seul but d’enfoncer davantage le clou sous le gros marteau tenu par Bernard Henri Levy, monsieur Arcady se serait peut-être intéressé à l’affaire Bourarach, d’un intérêt dramatique tout aussi sûr. L’histoire de ce vigile maghrébin battu à mort par des membres de la LDJ sur son lieu de travail. La LDJ, groupuscule d’extrême droite aux méthodes de skins heads, interdite en Israël et aux Etats-Unis, mais autorisée en France, au point de participer tranquillement à un défilé aux côtés de BHL, de Richard Prasquier et de notre nouveau premier ministre. Les coupables du meurtre de ce vigile on été identifiés mais comme les décisions de justice ne se commentent pas on ne dira rien sur les peines dont ils ont échoppé. La scénariste du film d’Arcady, hystérique sur le sujet Alimi, hurle à la concurrence victimaire si on lui fait remarquer que des faits divers équivalents n’intéressent pas les médias de la même manière. Où donc a-t-on entendu parler de l’affaire Bourarach autrement que sur la toile ?
Monsieur Arcady nous a annoncé par ailleurs que son film serait projeté dans les établissements scolaires. Eh bien moi je dis « tant mieux pour toi Alexandre, car c’est bien les seuls endroits où ton film aura du public. »
A Emile C
Morgan Sportes a montré de manière magistrale dans son livre sur l’affaire montrant après une enquete rigoureuse que l’antisemitisme n’était pas le moteur initial de l’affaire : toutes les premières victimes visées étaient des des francais moyens. Sportes montre que l’affaire révèle l’ignorance inouïe de tous les protagonistes, l’incapacité de tous les systèmes éducatifs, sociaux, la contamination de la fable pseudo libérale (Fofana est un adepte de la mondialisation même si contrairement à ce que la presse a dit, il était nul en informatique, mettait deux heures à envoyer un texte). Le constat de Sportes est accablant sur la société française et encela ce fait divers est un révélateur de tout ce qui a disparu dans l’EDUCATION NATIONALE, les servives publics. C’est un compagnon de l’Appât . Savez vous que Fofana, de sa prison, s’associe à tous les combats juridiques de Dieudonné (contre Patrick Timsit ou contre un journaliste)
Je suis convaincu que l’antisémitisme est le premier motif tombé sous la main du gang des barbares. S’ils avaient pu enlever un fils d’industriel ou une vedette du showbiz on aurait eu un tout autre sujet. C’est ce que n’admettra jamais le CRIF. Et Fofana est avant toute chose un aliéné, ce que refusent d’admettre BHL et ceux qui s’attellent à lui.
Qui plus est, en plus d’être un cinéaste nul, Arcady est un âne. Dans sa campagne de promo il n’a cessé d’injurier un comique qui remplit les Zénith, oubliant que son public pourrait aussi devenir celui de son film. Comique qui a au moins le mérite d’avoir permis à la veuve de Saïd Bourarach de s’exprimer. Et pour ce pauvre Arcady, la sanction est là quoi qu’on en dise. 52000 entrées, ça se passe de commentaires.
… et je rajouterai cependant que les positions de Fofana depuis sa prison s’expriment au corps défendant de Dieudonné, par ailleurs victime de la malhonnêteté intellectuelle d’Arcady et de BHL, lesquels prétendent qu’il prêche la libération de Fofana. Alors qu’il dit que si les assassins de Bourarach sont si peu punis, dans ce cas, oui, il faut libérer Fofana.
A Emile C
Etes vous sur puisqu’il y aussi Faurisson et des avocats communs
A Emile C
Désolé mais lisez le livre de Sportes, ultra documenté et rigoureux. Les faits sont têtus. Les 3 ou 4 premières cibles ne sont pas juives. C’est la recherche du pognon, le culte de l’argent et du succès qui les motive. Ils échouent et là, apparait l’antisémitisme comme une nouvelle strate dans l’accumulation des ignorances, des préjugés, des ignominies. C’est un cliché supplémentaire (tous les juifs sont riches) qui vient s’ajouter à une vision totalement influencée par la doxa ultra libérale (avec ses clichés) que Fofana et consorts ont absorbé comme des éponges. Ils sont hélas les produits de notre époque, les enfants des personnages de l’APPAT, des personnages qui veulent s’abolir de la dictature du temps et de l’effort comme l’avait souligné Antoine Garapon à propos de l’Appât. Ils sont proches, ignorance en plus, des traders et n’ont plus d’anti corps fournis par l’Education, le sens de la collectivité, l’engagement politique ou social. La position de Sportes déplait souverainement au CRIF
à EC: il y a des chefs d’oeuvre qui ont attiré moins de spectateurs, c’est quand même pas un argument. Mais OK avec vous sauf l’allusion à Dieudonné qui est un sujet type bâton merdeux qui m’ennuie surtout ici bref. Merci à vous ceci dit pour le rappel Bourarach. Arcady se plante en faisant du mélodrame, la plupart des grands films sur des monstres criminels s’attachent à ceux-ci pas à la souffrance des proches, ce dernier sujet est inabordable et sans intérêt pourquoi d’ailleurs? sais pas mais on ne peut s’intéresser à ces affaires que d’un point de vue social et moral, objectif et distant, historique. Ni Imamura ni Brooks ni Lang (ni Bertrand!) ne l’ont approché dans leur film (que je ne vais quand même pas rappeler à un gang de cinéphiles!): j’imagine la performance de Breitman, seigneur! La bande-annonce est tout le film, dirait-on. Le maximum de la culture de Fofana lui fait savoir que juif=plein de pognon, d’où antisémitisme? eh ben non! Connerie insane plutôt.
Mon dieu, et j’ai pas vu le film en plus! désolé.
le Zénith? c’est pas Dieudonné alors… bon tant pis peux pas corriger.
J’encourage tous ceux qui aiment les bons polars bien écrit d’aller voir « De guerre lasse »d’Olivier Panchot dont c’est le second film.Sur un scénario nerveux et tendu Jalil Lespert(un des meilleurs acteurs français)interprète un déserteur de la légion qui revient à Marseille,ville gangrénée par la drogue,les bars à putes et les politiciens verreux.Jean marie Winling excellent acteur de théatre et trop peu utilisé au cinéma joue le vieux parrain sur le retour,on retrouve aussi Tchéky Karyo plein d’émotionset de rancoeurs dans son personnage de repenti.Bien sur on est à mille lieu du cinéma d’Arcady.Déjà dans « Le grand pardon »il nous montrait une vision abstraite et fausse de la communauté pied-noire qui ont été obligés de quitter une terre quileurs appartenés pas.Une grande majorité de ces gens qui ont débarqués à Marseille en 61 et 62 votent pour le FRONT NATIONAL et sont racistes de nature.
A M. Brady
Oui il y a des chef d’oeuvres qui ont fait un score minable au moment de leur sortie. Mais le temps a fini par les imposer. Le film dont on parle en est prémuni à tout jamais.
A Emile C
Je vais de ce pas voir LA BABY SITTER. Merci
A Pierre
Votre message s’imposait : revenez quand vous voulez parler cinéma.
A M. Bertrand Tavernier
Merci beaucoup pour votre message. Je me suis sans doute mal exprimé, car je partage entièrement votre point de vue sur l’analyse de Sportès – que j’apprécie et ne souhaitais nullement attaquer. Mon message ne concernait pas vos propos, mais des posts précédents émanant d’autres personnes, auxquels vous répondiez vous-même.
Cordialement.
Et n’oublions pas la loghorrée nauséabonde de Soral, le théoricien (bien grand mot pour une pensée aussi déstructurée et minable) de ce genre d’individus.
Quant à l’incapacité du système éducatif, des journalistes,des politiques pour endiguer c’est hélas vrai et à pleurer!!!
A Ballantrae
Pour une fois, je parle d’un de mes films. Quand nous avons montré l’APPAT à des personnalités de l’EDUCATIOIN NATIONALE pour organiser des débats dans des écoles, collèges pour des adolescents, ils ont refusé disant que si ce que disait le film était vrai, cela montrait la faillite du système et de certaines méthodes éducatives, prouvait qu’ils n’avaient pas su repérer les problèmes et donc que cela leur faisait de la mauvaise propagande
à Bertrand: mais alors comment Arcady peut-il déjà affirmer que son film sera projeté dans les écoles? Il a déjà des assurances là-dessus?
a Martin Brady
Evolution ? film plus facilement digérable…
Bonjour,
C’est la première fois que j’interviens sur ce blog. Je m’y rends quotidiennement depuis plusieurs années, car j’apprécie depuis plus de 20 ans (j’en ai presque 40) l’oeuvre cinématographique et critique de M. Bertrand Tavernier, qui m’a beaucoup instruit.
Je n’ai jamais osé intervenir jusqu’ici, mais les derniers messages que je viens de lire sur ce blog me sont apparus choquants à plusieurs égards. Ils quittent le domaine du cinéma, c’est déjà regrettable. Ils consistent à critiquer un film, le dernier d’Alexandre Arcady, sur lequel tout le monde s’exprime à priori sans l’avoir vu. Entendons-nous bien : je n’apprécie pas particulièrement les films d’Alexandre Arcady, que je n’ai pas pour objet de défendre. Mais je ne comprends pas pour quelle raison légitime son dernier film devrait donner lieu, sur ce blog, à une critique du Crif, d’Elie Chouraqui et de Bernard-Henri Levy – critique au demeurant très vive et non argumentée. Quel est le lien effectué par l’auteur des messages précédents entre toutes ses personnes et organisation ? Et lorsque ces messages tendent de surcroît à approuver un prétendu humouriste, dont je ne souhaite pas même écrire le nom, présenté comme une « victime », cela m’est encore plus difficile à lire. J’ajoute que l’interprétation effectuée dans divers messages sur les faits concernant le « gang des barbares » me paraissent très discutables ; pardonnez-moi de dire qu’il me semble légitime de penser que la mort d’Ilan Halimi à quelque chose à voir avec de l’antisémitisme et que ce sujet mérite d’être abordé avec délicatesse.
J’aurais aimé que mon premier message sur ce blog concerne John Boorman, William Friedkin ou John Frankenheimer – j’attendais de pouvoir adresser un écrit qui serait digne de pouvoir se confronter à la pensée critique de M. Tavernier pour cela. Je regrette que les circonstances m’aient conduit à m’exprimer sur un autre sujet.
Cordialement.
A Pierre
J »ai juste répondu à Emile C que cette histoire si l’on lit le livre de Sportes n’est pas centrée au début sur l’antisémitisme. Bien sur il gagngrène par la suite les personnages qui regardent le reste du monde avec les mêmes clichés. Je ne parlais par du film mais de la vision, de l’autopsie de l’affaire qu’en a faite Sportes dont je connais la rigueur. Lisez le livre avant d’attaquer cette vision qui me semble plus riche, plus complexe que celle que j’ai cru deceler dans les intentions d’Arcady (j’ai peut être tort) qui se limite au point de vue de la mère
à Pierre: je dois dire que je ne vous comprends pas bien. Je crois deviner que vous faites allusion plus aux messages de Emile qu’aux miens ou d’autres, mais c’est pas clair. Je ne comprends pas en quoi il est si important que ce crime ait été antisémite ou pas, c’est la même horreur. Est-ce que les crimes de Dutroux ou de Heaulme sont moins horribles parce que pas antisémites?
Ce qui me gêne, c’est que l’inspiration de Arcady semble s’être nourrie du caractère soi-disant antisémite de Fofana et sa bande en plus que de la douleur des proches, négligeant complètement le point de vue social global, distant, qui lui seul, peut servir de leçon aux citoyens. C’est d’une prétention incroyable de sa part d’annoncer de lui-même, si tôt dans la carrière de son film, qu’il doit être projeté dans les écoles, ce qui n’est pas du tout acquis d’ailleurs.
Et pas d’accord: on continue à parler cinéma quand on parle du CRIF ou de Dieudonné (pourquoi ce dégoût à mentionner son nom, d’ailleurs?) à propos d’un film. La preuve, on peut comparer ce film aux approches des grands films criminels de l’histoire du cinéma. Arcady a une approche tout à fait différente, qui ne me plaît pas et c’est pourquoi je n’irai pas voir son film.
Bertrand, ce que vous dites sur l’appât est désolant: oui, quand on échoue il faut regarder les choses en face afin de rectifier le tir.
Prétendre s’inscrire dans une sorte d’infaillibilité revient à imiter cette vertu accordée en d’autres temps à la papauté…
Je crois que partant de cet état de fait je vais justement m’ingénier à montrer L’appât si bien sûr il est encore possible d’accéder à une copie propre (1995 faut voir…on a hélas souvent de mauvaises surprises ne ces temps de passage au numérique: copies 35 rares et parfois détériorées, copies numériques en attente).
Je débutais alors dans l’enseignement et n’avais pas encore les coudées franches pour organiser des projos pour les élèves n’ayant pas de poste fixe.
Ce film devrait être inscrit dans la sélection lycéens au cinéma: je vais voir ce que je peux faire pour plaider dans ce sens.
Quant au film d’Arcady, je n’en pense rien forcément car je ne l’ai pas vu mais n’ai aimé aucun de ses films jusqu’alors ( le pire c’est sûrement L’union sacrée mais je ne les ai pas tous vus).Ses parti pris idéologiques me semblent souvent très simplistes et cinématographiquement peu pertinents.
Quant à la défense de ce provocateur pas marrant qu’est Dieudonné par Emile Couzinet, je ne peux que déplorer ce choix.Mais ce clown triste comme je l’ai déjà dit n’est rien sans la loghorrée plus argumentée d’un Soral.
On vit une drôle d’époque pas drôle…
Pour clore le chapitre sur Arcady dont j’ai vu »24 jours,la verité sur l’affaire Halimi »le film prend partie pour la communauté de confession juive et met en avant le fait que certaines familles juives ne sont pas riches et avides d’argent.En effet ce jeune né en France était vendeur dans une boutique de téléphones à Paris avec un salaire de 1200 euro par mois.De parents séparés,son père est commercant(Pascal Elbé)et sa mère agent d’accueil et ne possède pas de fortune ou de patrimoine familial.L’interprétation de Zabou Breitman est convaincante dans le role d’une mère anéantie par le kidnapping de son fils.Mais le film s’enlise dans le pathos cher à Arcady et plombe litteralement l’ensemble. »Train d’enfer »de Roger Hanin sur un triste fait divers de 86 est plus crédible et réaliste que ce ratage.
moi, dans la famille Arcady, je préfère le fils (Alexandre Aja) et ses films de « genre » que sont « La colline a des yeux » et « Piranha 3D » : ça fait moins mal au cerveau que les films de son père et on y trouve sans doute plus de cinéma.
Pas faux : PIRANHA 3D est décérébré mais (dans mon souvenir) relativement réjouissant, généreux en trouvailles gore (la fille coupée en deux par un câble électrique) et, à sa manière,iconoclaste (il aurait pu s’appeler : SPRING BREAKERS MASSACRE).
Oui et le tour de force d’Aja est de faire des remakes supérieurs aux originaux : valable surtout pour LA COLLINE A DES YEUX. Le film de Wes Craven est très inférieur au film d’Aja du fait de sa mise en scène et de son scénario assez déplorable.
Le Piranha d’Aja reprend le thème avec recul et humour : je n’ai pas revu récemment le film de Dante mais je ne serai pas surpris que le film d’Aja tienne finalement bien (ou mieux ?) le coup. Curieux aussi de découvrir MANIAC qui avait été présenté à Cannes en 2012 et qu’Aja a repris d’un film lui aussi assez faible de William Lustig sorti en 1980.
Pour rester dans le cinéma de genre, j’ai par contre été très déçu par le remake du film d’HALLOWEEN par Rob Zombie : inutile reprise, plus sombre, plus désespérée encore que le film original. Carpenter, réalisateur à juste titre souvent critiqué dans « 50 ans de cinéma… » a je crois tout de même réalisé son meilleur film avec HALLOWEEN (avec peut-être aussi ASSAUT) dont le suspense est toujours aussi prenant à la révision.
A Damien Doussin
et DARK STAR avec ce vaisseau spatial où tout est déglingué. J’en profite pour signaler par les Etoiles Universal ARISE MY LOVE, le magnifique BACK STREET de John Stahl, miracle de rapidité, d’acuité, d’absence de pathos qui ne cache jamais le coté désagréable, odieux de certains comportements, certaines situations. A voir d’urgence ainsi que l’époustouflant AIMEZ MOI CE SOIR de Mamoulian
et un que vous n’aimez pas, Bertrand, avec JP Coursodon, et qui me glace le sang PRINCE DES TENEBRES, la confrontation de la science et du surnaturel est souvent frappante dans les films fantastiques. En plus, athéiste en diable (pas fait exprès!) ce qui est toujours sympathique.
mais Carpenter nous a tant déçus, d’accord pour ASSAUT que je revois régulièrement (remake ridicule, là).
Signalons qu »Alexandre Aja à tourner quelques plans à l’étranger et fait de la seconde équipe de son père sur ce film.
Carpenter ne m’a pas tant déçu que ça !! J’ai toujours aimé son cinoche, n’en déplaise à certains ici qui ont souvent cassé du sucre sur son dos. J’ai plutôt tendance à suivre Thoret dans son goût pour ce cinéaste.
Dans la liste des bons films, il ne faut pas oublier THE THING, remake superbe du Hawks et certainement pas inutile. VAMPIRES me plaît énormément ainsi que GHOSTS OF MARS ou LOS ANGELES 2013… Pour paraphraser MB, j’aime beaucoup ces films.
à Sullivan: je trouve qu’il nous a trop promis. Dans une interview, il se montrait amer et abattu, ça n’aide pas à créer. Quand il a fait ASSAUT on est quelques uns à avoir été admiratifs et à miser sur lui, j’espérais qu’il allait poursuivre dans le film d’action mais il a préféré l’épouvante/fantastique quel dommage. Je retrancherai les films cités par vous à la liste pour y rajouter STARMAN (à revoir quand même) et surtout THEY LIVE/INVASION LOS ANGELES à la fois angoissant et très rigolo et bien vu, mélangeant le fantasme 100% ricain des envahisseurs type body snatchers à la grosse plaisanterie très poilante (pour moi). Je suis mitigé sur FOG mais j’aime bien ce film pour la légèreté avec laquelle il manipule tout du long la totalité des clichés utilisés par le cinéma d’épouvante depuis 1930, c’est un catalogue, finalement ici cette naïveté me séduit! tiens, j’ai envie de le revoir. Mais ASSAUT est au-dessus de tout ce qu’on a pu faire dans le genre, y compris avec ses maladresses même (acteurs pas toujours bien dirigés ou pas assez à l’aise: Darwin Joston était chauffeur habituellement dans les productions! pourtant je le trouve sensationnel avec ses défauts) il y a Henry Brandon, et aussi Laurie Zimmer qui est qui est… enfin, Laurie Zimmer, quoi.
comment oublier le dernier plan dans lequel Stoker, Joston et Zimmer sont dévoilés peu à peu par la fumée aux yeux des flics, leurs armes à la main, immobilisés par l’incrédulité, et il y a des répliques vraiment marrantes, et les paquets de feuilles de toutes les couleurs qui s’envolent lors de l’attaque à coups de silencieux, génial.
A Martin Brady : Je pense que tout est question de génération. Je suis né en 71, et Carpenter est pour moi le cinéma de mon adolescence. Ça marque, et profondément. Cela n’empêche évidemment pas de revoir ses amours d’antan avec un regard neuf, sans complaisance. Mais dans le cas de Carpenter, je marche toujours à fond. J’aime beaucoup NEW YORK 1997 et sa suite pour le côté anarchiste, et jouissivement (on va voir si ça bugue !) subversif. Quand le personnage de Snake Plissken, a dans sa main la commande permettant d’anihiler toute la technologie moderne de l’homme pour renvoyer la Terre au Moyen-Âge et qu’il le fait, s’allume une clope et dans la lueur illuminant son visage, sort en guise de fin : « Call me Snake », moi ça me plaît, je reste très Geek ! J’aime beaucoup un film dont on ne parle pas très souvent : LES AVENTURES D’UN HOMME INVISIBLE, le mythe y est traîté sur un ton léger de comédie, on pense beaucoup à LA MORT AUX TROUSSES. Bien-sûr, j’apprécie les films que vous citez également, sans oublier CHRISTINE et JACK BURTON. Ceux que j’aime le moins: PRINCE DES TENEBRES, L’ANTRE DE LA FOLIE et LA NUIT DES MASQUES (qui ne m’a jamais mais alors jamais inspiré, malgré diverses tentatives…
Concernant ASSAUT, avez-vous revu le film dans la formidable copie BLU RAY proposée par Metropolitan ? On redécouvre complètement ce film, enfin ! Et ça renvoie la calamiteuse copie DVD sortie au début des années 2000 aux oubliettes !!!
à Sullivan: pour ASSAUT en BR, je n’ai pas encore acquis le monstrueux lecteur qui ornera mon âtre cinéphilique, ce film sera le 1er achat de br, (je veux un lecteur BR qui respecte le 1:33 mais je crois qu’ils le font pour peu qu’on aille dans les options désactiver le 16/9 obligatoire si vous avez un conseil en qualité de machine…).
Les meilleurs lecteurs du moment sont les OPPO. Je vous en dirai plus…
Ce ne doit pas être très bon car dans mon souvenir Train d’enfer n’avait rien de bien mémorable: bien pensant, mal réalisé, pas très bien joué.
Le fait divers déplorable ne peut servir de caution à des docudramas façon dossiers de l’écran.
Si Ladybird de Loach, si Bloody sunday de Greengrass, si L’appât de B Tavernier, si Fargo des Coen, si Monsieur Verdoux de chaplin, si in cold blood de Brooks sont de si beaux films ce n’est pas par la justesse de la restitution du fait divers mais par la qualité purement cinématographique qu’ils recèlent.
Arcady a mal commencé puis mal continué et semble ( je dis bien semble car je n’ai aps vu le film et ne m’infligerai pas la punition de découvrir un Arcady sur gd écran!!!!) mal achever sa carrière: rien à voir avec sa vision d’un fait divers mais avec son talent tout bêtement.
Mais bon « much ado about nothing… »
Mieux vaut se tourner vers l’excellent TRAIN D’ENFER de Cy Enfield (HELLS DRIVERS, 1957) avec Stanley Baker et Patrick McGoohan (et Sean Connery dans un petit rôle à ses débuts)
HELL DRIVERS, sorry…
je suis sans doute réducteur mais j’ai l’impression que ses films s’adressent aux Pieds noirs nostalgiques de leur vie en Algérie : le public visé est donc assez restreint alors que pour moi, un film doit viser à l’universalité (oui, je sais c’est un peu naif de dire cela).
Ce film ne sera pas diffusé dans mon établissement du fait de sa probable médiocrité: rien n’est pire que diffuser un film sous le seul habillage de l’éducation civique quand il n’offre pas de pertinence cinématographique.Combien de projets opportunistes ont pu bénéficier de ce label et drainer des classes entières dans des salles avec le budget idoine tandis que des oeuvres belles et utiles passaient à l’as.
Quand, comparativement, un film tel que L’appât est blackboulé par nos éminences il est indéfendable d’assurer des subsides à de telles productions.Dernier « coup » en date La rafle de R Bosch que certains collègues d’histoire se sont sentis obligés de montrer à leurs élèves: ils ont dû s’avouer honteux d’avoir participé à la diffusion d’une telle publicité pour kleenex, mal écrite, mal jouée et mal filmée.Pourquoi ce truc indigeste plutôt que les chefs d’oeuvre de Lanzman,Ophuls, Resnais ou versant fiction Le pianiste, schindler voire le plus métaphorique M Klien lui aussi un chef d’oeuvre.
Réponse: pour voler au secours d’une production largement appuyée par une bonne com’ avec notre ministère!
Par ailleurs pendant que nous perdons du temps avec un film d’Arcady qu’aucun de nous ou presque n’ira voir, l’UE négocie en douce un traité de libre échange avec le Canada ou AEGC qui préfigure le GMT ou TAFTA avec les USA.Dans les deux cas, nous avons du souci à nous faire en matière de services publics, de santé, d’agriculture et bien évidemment quoi qu’on en dise de CULTURE et donc de cinéma.
NB: très bon article dans le Politis paru ce jour sur l’AEGC, « brouillon » (je cite) pour le GMT.
« 3ème long métrage de Martin Scorsese »Alice n’est plus ici »est une pure merveille visuelle(excusez du jeu de mots).En effet on va suivre la quète initiatique d’une femme encore belle accompagnée de son fils Tom , à travers l’Amérique profonde.Scorsese a toujours su filmer les marginaux,les désoeuvrés de la société étatuniènne en mal de vivre.Ellen Burstyn est incroyable dans son jeu de mère qui recherche l’amour après avoir vécu la violence de son mari.Harvey Keitel qui débutait sa carrière est un etre asocial et brutal avec les femmes,tandis que Kriss Kristofferson est un looser moraliste qui pousse la chansonnette en grattant sa guitare.Jodie Foster que l’on reverra dans »Meen street » ou »Taxi-driver »est méconnaissable sous les traits de garçon manqué:elle se lie avec Tom qui deviendra son copain.Un film plein de fraicheur et de sensibilité.
Dans la longue filmographie de Jean pierre Mocky il y a du bon mais malheureusement certaines réalisations sont ratées et ne tiennent plus la route. »Le témoin »sortie en 78 en fait partie malgré la présence de Philippe Noiret et Alberto Sordi au générique.Le thème abordé sur la pédophilie et en fond la peine de mort aurait pu étre décrit plus sérieusement,alors que l’ensemble écrasé par une musique légère de comédie italienne donne au film une grande faiblesse.
« Meurtre »de Richard Pottier est un tournant dans la carrière comique de Fernandel.En effet le film est à voir pour l’interprétation de la vedette de music-hall qui a enchainé films sur films dès les années 30.Le film est adapté d’un roman noir qui posait déjà la question de l’euthanasie et d’empecher la souffrance de la vie quand on est malade.Fernandel campe un personnage tragique,sombre mais réaliste à mon avis,face au cancer de sa femme.Pottier a été écarté des encyclopédies et des dictionnaires des réalisateurs,pourtant il prouve dans ce film les qualités de cadrage et l’évolution des personnages ambigus(Raymond Souplex l’un de ses frères joue un medecin arriviste et égoiste).
Bonjour Mr Tavernier,
Si possible, pourriez-vous me donner votre avis sur les 2 westerns suivants qui vont être bientôt disponibles à la vente: le pistolero de la rivière rouge de R. Thorpe et Deux hommes dans l’ouest de B. Edwards. Merci à vous. Par ailleurs, savez-vous si dans la collection des westerns
de légende, il sera question un jour de s’attaquer au catalogue des westerns de la Paramount…Car, il faut le rappeler, leurs films ont cessé d’être édités en DVD il y a maintenant pas mal d’années. Ce qui est fort dommage, compte-tenu d’un grand nombre de westerns de 1ère classe (si je puis me permettre) qui ne nous sont du coup pas accessibles en zone 2…Merci encore une fois.
A goossens
LE PISTOLERO est visible mais sans rien de vraiment particulier et WILD ROVERS est intéressant dans le montage du metteur en scène pour son coté mélancolique, désenchanté, dédramatisé. Cela dit on a l’impression qu’Edwards ne sait pas que d’autres ont défriché ce territoire avant lui et une ou deux fois, il donne l’impression d’enfoncer des portes ouvertes. Les vraies qualités du film contribuent, de plus, à le couper davantage de tout un public tant le contrepied que prend le cinéaste est traité comme s’il était évident, sans aucune vantardise spectaculaire. Quant aux westerns Paramount, beaucoup visuellement brillants dans leur utilisation du technicolor mais avec souvent des scénarios fatigués, conventionnels notamment dans les productions Hal Wallis
Bonjour, Mr Tavernier.
Hier soir, j’ai vu « Terror in a Texas town » avec Sterling Hayden, un western des plus surprenants avec duel au harpon final à la clé! Mr Hayden s’y révèle formidable en suédois aussi bourru que borné à la répartie cinglante et dans lequel un certain Ned Young fait des étincelles en tueur sadique tout de noir vêtu. Les dialogues sont savoureux de malice et la réalisation de Joseph H.Lewis baroque à souhait.
Je serais bien curieux de connaître votre avis sur ce film étrange qui à ma connaissance n’a toujours pas été édité en dvd zone 2 et c’est bien dommage.
A Jelupo
Je suis sur d’en avoir parlé dans mon blog. Baladez vous à l’intérieur cela vous évitera certaines questions et me fera gagner du temps
VOILA : Elle l’est encore plus avec TERROR IN A TEXAS TOWN que je viens de revoir dans une belle copie (DVD MGM zone 1 sous-titres français) Certaines de mes réserves (pauvreté des décors, solennité du ton) disparaissent lors de cette nouvelle vision. Je ne sais pas si je le qualifierai de « bon film » un bon film car ses défauts, interprétation parfois hiératique, étrange accent suédois de Hayden, peuvent déconcerter, mais le ton glacé du film, la longueur de certains plans (dans le saloon), la débauche de cadrages insolites privilégiant les amorces (énorme roue, colonnade) qui tordent l’espace, statufient l’action, lui confèrent un coté baroque, sur mise en scène, qui jure avec la simplicité de l’intrigue, tout cela donne un ton vraiment insolite, accentué par la musique de Gerald Fried qui est tout sauf une musique de western : éclats de trompette qui ne dépareraient pas une mise en scène de Laurence Olivier, dissonances à la Paul Dessau, lamento percussif. Les extérieurs sont réduits au minimum et sont d’un dépouillement qui frôle l’abstraction. Le film est d’ailleurs beaucoup plus proche d’un film noir claustrophobique dans le style de SO DARK IS THE NIGHT, l’un des titres majeurs de Lewis, que d’un western. Le dialogue de Trumbo (sous le pseudonyme de Ben Perry) est très écrit, très volontariste et les allusions à la liste noire sont évidentes.
A noter que c’est un des rares films où l’on voit un cavalier sauter de sa monture et se diriger vers un bâtiment tandis que son cheval s’échappe dans la rue (ce qui foule au pied un cliché). La pauvreté du budget fait que Lewis utilise deux fois le même cadrage et un autre personnage laisse aussi partir sa monture.
à Jelupo: salut. je vous conseille d’utiliser la barre « recherche » en haut du blog, je m’en sers tout le temps, vachement pratique! à bientôt!
On l’a souvent écrit ici,Henri Decoin a été un bon cinéaste dans ses premières réalisations car il avait un sens de la direction d’acteurs et une réelle ingéniosité sur le filmage.En revanche je ne partage les points de vue de son fils concernant »Les amants de Tolède »adapté de Stendhal.Le film n’est pas si brillant que ça au niveau du scénario.Bien sur Françoise Arnoul grace à sa beauté,ses lèvres charnelles et ses yeux pétillants apporte un souffle à cette histoire d’amour picaresque mais les scènes de poursuites en carosse font un peu plan-plan.Les paysages espagnol sont bien mis en avant,car durant les années 50 peu de films français étaient tournés en décors naturel.
A Rouxel
Mais je croyais avoir dit que le scénario auquel collabore Francois Chalais et l’interprétation de Sernas étaient faibles. En revanche les extérieurs, le découpage parfois inventif (tout ce qui se passe dans l’Eglise), le personnage de Pedro Armendariz (étonnant de mettre en scène un tel despote dans l’Espagne franquiste), Alida Valli et la musique de Jean Jacques Grunenwald, très Albeniz (est ce lui qui joue de l’orgue ?) méritent qu’on s’y attarde
Quant à Play dirty, film génial de bout en bout et d’un culot qui rendrait pâlots bien des pseudo brûlots iconoclastes vantés ici et là, il faut y revenir très longuement pour persuader les blogueurs de le découvrir de toute urgence.J’y reviens incessamment sous peu…
tout à fait d’accord : je viens de le revoir et je trouve ce film vraiment génial : cynique et conscient que la guerre ne se gagne qu’en tuant. Et le bonus de monsieur Tavernier est comme d’habitude un régal. Un film à voir de toute urgence.
On a jamais consideré Patrice Chereau comme un réalisateur de cinéma mais plutot un metteur en scène de théatre.Son premier film »L’homme bléssé »qui révela Jean-hughes Anglage est une oeuvre forte sur les adolescents qui se cherchent dans leurs existences de la vie.Ce n’est pas un film sur l’homosexualité mais l’itinéraire nocturne d’un jeune paumé,abandonné par ses parents et sa soeur ainée qui va rencontrer des individus qui vivent en marge de la normalité.Victorio Mezzogiorno compose un personnage trouble,ambigue dans ses comportements et ses excés.Les scènes de nuit sont bien tournées et donne un point de vue objectif de la société française du début des années 80.
A Rouxel
Ce n’est pas son premier mais son troisième film. Il y a eu LA CHAIR DE L’ORCHIDEE et JUDITH THERPAUVE avant.
Je viens de decouvrir la collection Etoiles d’Universal qui comprend beaucoup de sorties passionnantes dont THE SUSPECT de Siodmak, RIDE THE PINK HORSE de Robert Montgomery et BACK STREET de John M. Stahl, trois titres que les cinephiles ne doivent absoluement laisser s’echapper. On y trouve aussi un De Toth des plus meconnus, TANGANYIKA. En attendant peut-etre une opinion plus détaillée dans une prochaine cronique est-ce que vous pouvez me reinsegner sur les qualités de ce film qu’on me dit etre une adaptation déguisé du HEART OF DARKNESS conradien?
A Mario Calandrella
Je ne l’ai pâs revu depuis les années 60 et à l’époque cela ne m’avait pas frappé. Je vais le revoir et me procurer BACK STREET. En fait je n’ai pas pu trouver BACK STREET dans cette collection. Etes vous sur ?
Il existe sous le titre de HISTOIRE D’UN AMOUR sauf erreur de ma part….
Pour un moment j’ai cru l’avoir confondu avec un autre Stahl (ONLY YESTERDAY, ça n’aurait pas eté dommage, bien au contraire!) mais il est bien là. Je signale aussi YOU AND ME, peut-etre pas le Lang le plus imperissable mais quand meme assez rare.
http://www.universal-dvd.com/fr/produitetoiles_33_upv_128605_acheter_DVD_Histoire_d'un_amour_en_stock.php
A Mario Calandrella
J’avais cherché sur le site FNAC
La collection LES ETOILES UNIVERSAL n’est dispo que sur le site universal (http://www.universal-dvd.com/fr/etoiles_33_upv.php). On peut en trouver chez certains revendeurs, notamment la boutique POTEMKINE à Paris…
J’ai toujours eu de sympathie et d’affection pour les films de Claude Berry.Sa première oeuvre est autobiographique et raconte l’histoire du petit Claude Langman durant la seconde guerre.Son film est sans complaisance et d’une grande tendresse visuelle.Face au jeune Claude Cohen on retrouve le monstre sacré qu’était Michel Simon qui sortait de l’ombre et revenait dans la lumière de ce personnage bourru,antisémite et goguenard.Le petit Claude enfant de la ville va découvrir la nature et son environnement,les animaux de la ferme et la méchanceté et les quolibets de ses camarades de classe.On apprend dans le bonus que Claude a fait les 400 coups pendant le tournage.Plusieurs techniciens du film se rapellent que Michel Simon l’avait pris sous son aile.Plus tard adolescent Claude Cohen rendait souvent visite à Michel qui avait un appartement à Noisy le grand.Il y a plusieurs séquences droles avec Paul Préboist et ses enfants ainsi que Roger Carel ou Marco Perrin barbu qui ressemble étrangement à Fidel Castro.Meme que dans le film Pépé déclare que ce rouge de curé ferait bien d’enlever sa soutane et rejoindre le maquis!!!!
à Rouxel: l’enfant-acteur qui a fait les 400 coups sur le tournage c’est Alain Cohen, pas Claude Cohen. Alain joua le rôle de Claude Langmann qui changea plus tard son nom en Berri!
J’ai revu ce film récemment, les acteurs sont excellents, surtout Denner au début enfin, Simon est formidable mais tt le monde sait ça!
Excusez moi pour l’erreur.Quand j’ai tapé ce post je sortais de l’ambiance et l’émotion du film.Je me suis pris les pieds dans le tapis.
à Rouxel: ah je comprends, c’est comme moi quand une belle gonzesse me demande son chemin, quoi!
Ca fait un million de fois que j’entends l’argument selon lequel il n’y a pas à se plaindre des versions colorisées puisque si on préfère le n&b, y’a qu’à virer les couleurs dans les réglages de la tv, qqn peut me confirmer que c’est complè-tement idiot, et que faisant celà, on a aucun moyen de récupérer le n&b original voulu par John Alton ou Henri Alekan? avec des arguments si possible que j’assassine intellectuellement le 1er plaisantin qui me sort un truc pareil? merci à tous!
To Martin-Brady: How could you work your way back to the tones of John Alton or Henri Alekan or Oswald Morris or Otello Martelli or Walter Lassally by stabbing the buttons of your remote? You would be remastering the photography of a film that had been colorized by consulting call sheets, wardrobe records, copies of famous paintings depicted within the frame. During the eighties and nineties, some films, like Boorman’s THE GENERAL or Badham’s WHOSE LIFE IS IT ANYWAY? were shot on color stock but printed in black and white for theatres. The same films were then released in color on video, over the directors’ living bodies, for the benighted customers of Blockbuster and Wal-Mart. That color stock could not reproduce the gray scale in the same range as true black and white film. So how can we at home fiddling with the color adjusments of our Protons, Sonys, or Bang and Olufsens hope to come close to what we should be seeing? And something else: if black and white were the colors of the original releases, then those are the colors in which they should be seen now. As the director Jonathan Miller has said, « art allows us to break bread with the dead. » When we Photoshop that art for the purpose of what we imagine as broader appeal, we spit on art and we spit on the dead.
Adjustments,not adjusments.
merci Mr Rawls, I was aware of most of the details of the point, but I wanted to read more (and got mad reading a Amazon comment from Mr X).
You are confirming THE GENERAL was originally shot in color?
To Martin-Brady, THE GENERAL was shot on color stock and then black and white prints were struck for theatrical release. When it came time to sell the film to television , the original film could then be processed in color. In his interview in Schaefer and Salvato’s MASTERS OF LIGHT, Mario Tosi states that this sort of b&w/color lab gallimaufry presented great problems to himself and director John Badham on WHOSE LIFE…Tosi found that using any sort of filtering in front of the camera would break down the negative « making the fine grain b&w print made from the color negative so grainy that you wouldn’t see anything. » Imagine von Sternberg and Dietrich having to work around this sort of nonsense. And Film Noir certainly would have looked different.
Michael, I’m a little lost: j’ai vu LE GENERAL en n&b à la tv (cable) et C EST MA VIE APRES TOUT en couleurs au cinéma! Un commentaire à propos de la fiche dvd de GENERAL dit que c’est une édition n&b alors que les détails du vendeur annoncent « couleur »! Bref!
IMDB qui n’est pas la bible pour un tas d’infos annoncent que le Boorma a été tourné en n&b, et le Badham en couleurs, comme le guide de Maltin. Confusion entre pellicule du tournage et copies d’exploitation en salles cinéma (pas tv on est d’accord, et 3ème catégorie: les diverses éditions video au-secours!).
Bref: a priori il s’agit au tournage d’une pellicule couleurs désaturée, choisie en vue d’un tirage n&b dés le départ (source: même commentaire du site de vente par un mec à la coule). Ce procédé artistique assez « kinky » ne me surprend pas vu la personnalité de Boorman mais de la part d’une production « mainstream » pour le Badham (bon film, d’ailleurs) si!
Ce dont je suis sûr: j’ai vu VERTIGO en NOIR ET BLANC dans une salle en plein air au Sénégal! Ah ah, imbattable, hein? Je fais souvent le malin avec ça dans le monde!
A l’époque la Comacico qui distribuait en Afrique de l’Ouest ne s’est pas gênée pour N&B-iser des films en couleur! Et DANGER DIABOLIK de Bava aussi!
Colored cheers to you!
PS mais le moindre peplum type THAUR LE ROI DE LA FORCE BRUTALE passait bien en couleurs rassurez-vous, y’a une limite quand même…
To Martin-Brady, I find from consulting the IMDB re WHOSE, that, confident that his own vision would triumph, Badham convinced Columbia to hold dueling sneak previews of studio topper David Begelman’s preferred color version and Badham’s b&w. Begelman prevailed. So, Badham’s version was apparently released only in my imagination. As for THE GENERAL, the desaturated color (might do for a dream sequence in an Ingmar Bergman movie)version shorn of six minutes and several verbal obscenities, has turned up on cable over here and shares a Sony DVD with the uncensored b&w version.
In the early seventies black and white versions of TARZAN GOES TO INDIA and Visconti’s THE LEOPARD (now there’s a double bill!) were shown on TV in NE Florida. And the Jacksonville Public Library, which had a fantastic 16mm catalogue of films (everything from CUL DE SAC to HORSEFEATHERS), had somehow gotten hold of a completely black and white print of Powell and Pressburger’s STAIRWAY TO HEAVEN (MATTER etc). This made Marius Goring’s « we’re starved for Technicolor up there » line incomprehensible.
to Mr Rawls: I didn’t dare to question the possibility of a genuine b&w WHOSE LIFE but I must say your statement of this put great doubt in my mind! But I learned that it was in Badham’s intentions, which is peculiar, thanks.
Je sais pas ce que LE GUEPARD est devenu en n&b mais ça m’effraie. Ceci dit VERTIGO même en n&b ça passait très bien, par contre THAUR LE ROI… ça ne peut se voir qu’en couleurs.
Les couleurs désaturées, j’ai entendu parler de ça dans le livre de Lumet, à propos de MI5 DEMANDE PROTECTION/THE DEADLY AFFAIR:
« Thématiquement, c’était un film sur les déceptions de la vie. Je voulais désaturer les couleurs. (…) Freddie (N.d.a.: Freddie Young, directeur de la photo) suggéra de préexposer la pellicule. Celle-ci a été portée dans une chambre noire et très brièvement exposée à une ampoule de soixante watts, avant d’être chargée dans la caméra. Le résultat fut que le stock de négatif fut recouvert d’un filtre laiteux. Quand il a été impressionné au tournage, presque toutes les couleurs étaient bien moins vibrantes, avec beaucoup moins de vie et de brillance qu’elles auraient dû avoir. Ce procédé s’appele « préflashage ». »
(Making Movies, Sidney Lumet).
Ceci dit, MI5 apparaît nettement comme un film en couleurs, c’est pas THE GENERAL!
B&W regards…
A Martin Brady
Le flashage ou pre flashage a été utilisé à cette époque des dizaines de fois (par Altman notamment). Les Studios détestaient cela car ils avaient moins de possibilité de modifier la tonalité du film. Je ne sais pas qui a commencé. Est ce Gordon Willis ou Vilmos . En France aussi on a utilisé cette technique et aussi celle de la suppression du bain de blanchiment que j’ai inauguré avec UN DIMANCHE
à Bertrand Tavernier: merci pour les précisions passionnantes! Encore un moyen de se garder d’une production qui pourrait foutre toute une conception en l’air pour Altman. Le bain de blanchiment abolit ou adoucit les contrastes, je suppose, donc sa suppression a un effet contraire au préflashage…
« Thématiquement, c’était un film sur les déceptions de la vie. Je voulais désaturer les couleurs. (…) Freddie (N.d.a.: Freddie Young, directeur de la photo) suggéra de préexposer la pellicule. Celle-ci a été portée dans une chambre noire et très brièvement exposée à une ampoule de soixante watts, avant d’être chargée dans la caméra…”
L’explication de Lumet est un tantinet fantaisiste, c’est un peu plus complexe et subtil que cela !!! Mais faire l’historique du flashage depuis les années 1940 (on dit aussi : pré-voilage, pré-lumination, latensification ou encore hypersensibilisation) prendrait quelques pages !!!
Vilmos Zsigmond en a fait un usage intensif, comme le mentionne Bertrand Tavernier, dans les films de Robert Altman (John McCabe, Le Privé…) mais aussi dans Les Portes du Paradis où il a flashé le négatif et le positif.
Ricardo Aronovich et Bruno Nuytten y ont eu recours parfois en France.
C’est devenu très à la mode ensuite grâce à des dispositifs comme le Lightflex ou le VariCon.
Freddie Francis était un grand fan du Lightflex qu’il utilisa sur tous ses films à partir de La Maîtresse du lieutenant français (à l’exception des Nerfs à vif).
Sven Nykvist l’a utilisé sur Un amour de Swan.
« flashé (…) le positif »???
A Martin-Brady :
Oui, Vilmos Zsigmond s’en est expliqué à plusieurs reprises.
Le flashage du négatif (avant, pendant ou après la prise de vue) agit essentiellement sur les zones sombres.
Le flashage de la copie positive agit a contrario sur les parties claires (les ciels en particulier). Dans ce cas c’est bien sûr une opération de laboratoire, la pellicule passe devant une faible lumière avant de plonger dans le premier bain.
Citation Zsigmond : « I flashed the print which softened the image and gave it some faded pastels, making it look more like old photographs… I flashed both the negative and the print. We tried to get more details in the shadows and more details in the highlights that way. »
à M Salomon: merci encore, je n’avais jamais imaginé que l’on puisse intervenir sur un positif! Je croyais que c’était immuable une fois tiré, décidément, question technique théorique j’ai pas fini ma « formation »!
A Martin-Brady :
Le traitement sans blanchiment (bleach bypass ou silver retention en anglais, appelé aussi procédé ENR en Italie) consiste à garder tout ou partie de l’image argentique (le substrat n&b) avec l’image colorée, ce qui a pour conséquence de renforcer les noirs, de désaturer plus ou moins les couleurs et de renforcer le contraste (et non pas l’inverse).
Cette technique aurait été mise au point en 1960 à la demande du chef opérateur Kazuo Miyagawa pour un film de Kon Ichikawa (OTOTO).
Le flashage peut alors être utilisé en amont pour contrecarrer la montée du contraste (ce que pratique parfois Darius Khondji).
Un peu de lecture en anglais :
http://www.theasc.com/magazine/nov98/soupdujour/pg2.htm
à M Salomon: merci pour les précisions et la lecture, précieux.
Merci encore Marc pour vos conseils d’une constante précision et d’une non moins constante érudition.
« Erudition », comme vous y allez !!!
J’ai simplement été un certain nombre d’années de ce côté de la barrière, c.a.d. entre caméra et labos, à une époque où la photographie des films s’apparentait encore une forme d’artisanat et n’était pas encore gangrenée par une trop grande technicité. Mais c’est un autre débat…
Pour ce qui est de l’érudition, j’apprends aussi beaucoup sur ce blog quant à un certain nombre de films que je ne connais pas (encore) !!!
A propos de V. Zsigmond, je signale que cette année à Cannes, Thalès Angénieux lui rend hommage en lui décernant son « Pierre Angénieux ExcelLens in Cinematography »
A Marc Salomon
Etonnant la haine que proférait Cimino vis à vis de V Zsigmond, lui déniant tout talent et disant que les chefs opérateurs étiant des parasites. Il citait la fameuse anecdote de Ford sur le tournage de l’opération durant l’orage, histoire qui a été démontée par Joe McBride dans le JOHN FORD
J’ai été fortement déçu du film de Michelangelo Antonioni »L’éclipse »sortie en 1962.C’est d’une longueur affligeante et on se demande ce que fait Louis Seigner mais surtout Alain Delon dans cette histoire alambiquée.Bien sur il débutait sa carrière après »Rocco et ses frères »ou »Le guépard »chez Visconti en Italie mais là le personnage d’agent de change n’est pas crédible du tout et n’apporte rien au scénario poussif et maladroit.Plus tard il s’embarquera dans des projets farfelus comme »La Roll Royce jaune »ou »La motocyclette »et meme « Les centurions »ou »Les tueurs de Boston »de Robson.
Totalement en désaccord sur L’ECLIPSE qui est pour moi un des meilleurs Antonioni (que je place même au-dessus de L’AVVENTURA et au même niveau que LA NUIT, mais celà reste subjectif). Je n’ai jamais oublié le début de l’ECLIPSE : ce couple qui se sépare dans une banlieue moderne et la fin du film avec ces plans de rue désertée (où Delon-Vitti s’étaient rencontrés auparavant) et qui à chaque fois m’émeut : ces dernières images montrent tout de l’état d’âme des personnages, de leurs doutes, de l’absence de perspective de leur couple, sans qu’aucun discours ne soit prononcé ou appuyé…
Cette trilogie constitue pour moi l’essence même du cinéma d’Antonioni. On pourrait presque dire que ses films se ressentent plutôt qu’ils ne se regardent. Et effectivement soit on accroche, soit pas (comme Rouxel).
J’émettrai personnellement plus de réserve sur LE DESERT ROUGE mais celà tient plutôt aux lieux et à l’ambiance dégagée par le film. De ses films en couleurs, BLOW UP m’a semblé son meilleur, bien au-dessus par exemple de ZABRISKIE POINT ou de PROFESSION REPORTER (qui a pourtant des qualités).
Bien que pas naturellement et spontanément antonionien ( je suis plutôt fellinien), il me semble difficile de nier l’importance de cette oeuvre depuis La notte jusqu’à Identification…
Il y a les films qu’on aime spontanément et ceux dont l’importance s’impose à nous malgré notre pente naturelle.
Dans mon musée imaginaire,Antonioni est de ceux-ci tout comme Fassbinder,Rohmer ou Haneke dernièrement (Le ruban blanc m’a amené à reconsidérer mes réserves et Amour a confirmé cette singularité dans le paysage cinématographique).
Et parfois des films qu’on aime beaucoup s’éclipsent au final face à d’autres qui nous obsèdent, nous entêtent malgré notre résistance.
L’une de mes portes d’entrées vers Antonioni que je conseille vivement fut la double parution chez Images modernes de l’essai d’Alain Bonfand Le cinéma de M Antonioni et la somme des Ecrits.
Je crois que mes préférés dans cette oeuvre complexe et stimulante sont L’avventura, blow up et Le désert rouge pour son exigence plastique.
« Criss cross »de Robert Siodmak est le film le plus abouti du réalisateur au niveau de la mise en scène et du rythme nerveux du scénario.Burt Lancaster trouve ici peut etre son meilleur role angoissé et en plein désarroi,bien sur ses roles de personnages fort ont été important autant chez Aldricht que chez Dassin et meme dans les westerns.Toujours dans le meme registre j’ai découvert »Brighton rocks »réalisé par John Boulting avec un Richard Attenborough débutant au cinéma.Tiré d’un ouvrage de Graham Green,le film est cruel sur la personnalité du héros qui joue sur deux tableaux afin d’éliminer la femme qui prétant aimer.On doit redecouvrir le cinéma des frères Boulting: »Thunder rock »est une oeuvre singulière qui abordent les questions philosophiques et l’actualité politique.Je conseille aussi »Desert victory », »Burma victory »qui sont deux films de propagande contre la seconde guerre.Plus tard on leurs doit des drames et des films noir: »Seven days to noon », »The magic box »,mais aussi des comédies pas dénués d’interet comme »Private progress », »Lucky Jim », »I’m allright Jack ».Ces satires s’attaqueront tour à tour à l’armée,l’église,la justice ou aux syndicats!!!!
A ROUXEL
Je vous suis dans votre defense des Boulting ayant vanté ici THUNDER ROCK mais je ne pense pas que ses documentaires copient dirigés CONTRE LA GUERRE. Cela aurait été suicidaire et constestable politiquement : il fallait vaincre les nazis. Simplement ils sont dépouillés, réalistes et n’occultent pas les souffrances et les morts tout comme la bataille de San Pietro de Huston
à Rouxel: au début de sa carrière, Lancaster a joué beaucoup de personnages faibles et même quasiment masos, c’est plus tard qu’il a joué les héros forts. Quand on entend que le anti-héros est une idée de personnage moderne et récente, on a le droit de ricaner si on a vu Lancaster ou Widmark dans les années 40. En fin de carrière, Lancaster a retrouvé des personnages parfois pas glorieux: humilié dans THE SWIMMER, finissant en cadavre nu jeté parmi d’autres dans la brousse dans LE MERDIER/GO TELL THE SPARTANS: jamais Wayne n’aurait accepté ça!
J’ai toujours eu du mal personnellement avec The Conversation qui m’ennuie très vite malgré l’excellence technique et la performance d’Hackman. Pour moi le chef-d’œuvre de Coppola reste The Godfather Part II, qui m’emporte chaque fois que je me mets en tête de le revoir. Coup de cœur, que j’ai revu récemment m’a paru vide et interminable alors qu’à sa sortie contrairement à vous Bertrand j’avais été très sensible à la magie que dégageait le décor de Vegas et les chansons de Tom Waits. Pas revu Outsiders, qui avec Jack, Rainmaker, Youth without Youth, Tetro et Twixt restent les films de lui que j’aime le moins. William Friedkin considère Jade comme l’un de ses films préférés, je pense qu’il dit ça par provocation, même chose quand il cite Belle de jour et Lang comme inspiration. La direction artistique et la photo sont très travaillés mais le trio Palminteri-Caruso-Fiorentino sans chimie aucune. J’avais lu le scénario original de Joe Eszterhas qui n’était pas très différent du résultat final, sauf sur la fin où Friedkin a rajouté une sous intrigue qui n’était pas indispensable. Dans ses mémoires Hollywood Animal, Eszterhas n’est pas tendre avec le film c’est vrai ni avec son réalisateur qui lui a au moins le courage d’assumer le résultat. Bug est d’un tout autre niveau et je le préfère même à Killer Joe. Je trouve Bertrand que vous avez toujours été un peu sévère avec Friedkin ( dans 50 ans de cinéma américain ). Il a raté des films ( Deal of the century, La Nurse, Jade ) mais French Connection et L’exorciste restent pour moi très supérieurs aux suites signées Frankenheimer et Boorman; Sorcerer, Cruising, To live and Die in LA, Rampage sont tous assez passionnants et impressionnants dans leur peinture de personnages exposés au mal. Il prépare un film sur Mae West avec Bette Midler pour le câble et Jerry Weintraub qui j’espère sera aussi réussi que le Liberace de Soderbergh.
A Laurent Vachaud
C’est vrai qu’il y en a beaucoup qui ne me convainquent pas et qui ont souvent en commun de très mauvaise options scénaristiques mais BUG et KILLER JOE sont des films étonnants et il y a des qualités dans d’autres films comme RAMPAGE
Il me tarde de pouvoir lire la nouvelle mouture de 50 ans de cinéma américain et de mesurer le passage du temps, des révisions avec ce formidable système des strates mis au point par JP Coursodon et vous-même.
Où en est cette tâche pharaonique?
J’espère un ouvrage encore plus complet qui ajoute le muet, des notules sur des techniciens, des entrées sur les cinéastes apparus depuis ou réhabilités…et bien sûr de belles photos comme dans Amis américains!
C’est sûrement bcp trop demander, non?
Et que pensez-vous de TO LIVE AND DIE IN L.A ?
Merci pour votre livre sur De Palma M.Vachaud. Et je partage votre enthousiasme pour les films de Friedkin que vous citez.
Merci c’est gentil.
Chers Laurent et Bertrand,
Permettez-moi d’oser une synthèse entre vos deux positions:
1)Coppola me semble un auteur toujours aussi important même si un peu relégué au second plan compte tenu de son activité réduite ces deux dernières décennies.
Conversation secrète revu dans la très belle édition Pathé est l’un des nombreux grands films de cet auteur plus éclectique ne veut bien l’avouer une certaine politique des auteurs ( à quoi sert-il de défendre becs et ongles un objet aussi inégal que Twixt quand on a été atteint de cécité face aux deux premiers Parrain ou The conversation comme aux Cahiers???).The conversation me semble d’abord une expérience sensorielle totale , l’un des premiers films américains des années 70 où le son joue un rôle aussi crucial.L’étonnant est que cette matrice des films paranoiaques des 70′ se joue essentiellement en chambre.Le film impose un rythme secret et presque indolent au départ pour se faire au final assez violent dans la violation de l’intime.Une comparaison avec d’autres suspenses purement sonores tels que Blow out ( l’un des plus beaux films de De Palma qu’il serait cruel de confronter à Femme fatale ou Passion) ou le très récent Berberian sound studio de P Strickland.
A la revoyure, One from the heart n’est sûrement pas l’objet creux que certains critiques outre atlantiques ont cru voir mais un rêve un peu fou de forme hyperbolique qui contient son lot de trouvailles encore sublimes que ce soit dans la colorimétrie, le montage, les dialogues ou tout simplement les émotions car le film n’en est pas avare.J’ai la même tendresse pour ce projet démesuré que pour le NYNY de Scorsese , oeuvres de cinéphiles pensées comme si l’amour cinéphilique envers les grands musicals des années 40′, 50′, 60′ était la donne la plus partagée au monde.
Je n’ai pas encore revu the outsiders mai espère une bonne surprise avec le montage plus complet.
2)Friedkin a une importance étonnante dans le paysage américain par son âpreté , son goût pour le documentaire qu’il parvient à déréaliser par une vision apocalyptique du Mal qui se répand dans le monde comme une contamination: possession dans L’exorciste, perversité dans Cruising, drogue dans Frenh connection, fausse monnaie dans to live and die in LA, crime dans Rampage, folie dans Bug, rapacité médiocre dans Killer joe.Son sens de la mise en scène est de nature provocatrice, brute et s’affirme dans la lignée de Aldrich et Fuller dont il possède parfois les fulgurances métaphoriques qui marquent l’esprit de manière plus durable que de longs dialogues.
Je reste toujours médusé face à la préférence qu’énoncent des gens très bien et pertinents tels que vous Bertrand ou Michel ciment face aux suites respectives de French connection et L’exorciste.J’aime beaucoup Frankenheimer et Boorman mais, fort heureusement, ils ont conçu d’autres films que le verbeux et statique French connection II ou le totalement improbable L’hérétique ( conçu sous je ne sais quels psychotropes: le résultat n’est pas vraiment planant).
Certes Friedkin a fait une carrière inégale et Jade, La nurse, Blue chips,Deal…,L’enfer du devoir ( ou un titre de cet acabit) sont médiocres voire très ratés mais le cinéaste qui a su mener à terme French connection, l’exorciste, Cruising, To live and die , Rampage et les deux dernières petites bombes à retardement poisseuses tirées de pièces de théâtre totalement repensées pour le cinéma mérite mon respect entier.
Je n’ai cité ni le mythique Sorcerer que je n’ai toujours pas vu voulant le découvrir de manière optimale ( et ce pourrait être enfin imminent compte tenu de sa restauration!!!!!!!!) ni Traqué que j’avais trouvé assez passionnant mais n’ai pu revoir depuis sa sortie ( Rambo I en pleinement réussi , bien mis en scène, sauvage, rude, sec comme l’os avec un duo d’acteurs magnifique Del toro/ T Lee Jones).
PS: vivement la sortie de The homesman…
A BALLANTRAE
Mais je ne suis pas un grand supporter de THE HERETIC qui contient des moments de mise en scène magnifiques (les sauterelles) mais l’ensemble est torpillé par un scénario, un dialogue grandiloquent, creux et presque parodique (ah le nom du démon).Et une direction d’acteur… Idem pour FRENCH CONNECTION II que nous surestimions mais qui contient de bons moments à côté de scènes mal construites.traqué m’a semblé faire du sur place (scénaristiquement et dans la conduite du récit) après un premier tiers prometteur et j’avoue trouver le propos extremement banal. Je n’ai jamais réussi à adhérer totalement à l’EXORCISTE ni même au dernier tiers de THE FRENCH CONNECTION (la poursuite très spectaculaire phagocyte le film, devient un morceau de bravoure et en fait casse son rythme et sa dramaturgie par sa longueur excessive). mais c’est ma faute
» le verbeux et statique French connection II » mais enfin quoi, vous avez vu ce film dans un demi-sommeil ou quoi? N’exagérez pas, que vous l’aimiez pas c’est une chose mais pas la peine d’en faire des tonnes, sacré Ballantrae!
Je trouve FRENCH CONNECTION1 complètement anodin, alors que le 2 est flamboyant et la poursuite finale est une continuation logique et fait partie complètement du film, et personne ne relève l’originalité qu’elle se déroule à pied! ce qui me semble assez singulier dans un polar. L HERETIQUE 2 ne m’avait pas frappé, mais FC2 et 1 c’est vraiment le jour et la nuit, et la scène de désintox, vous assez souvent vu ce genre de scènes ailleurs? et il y a Bernard Fresson! (que Hackman a beaucoup énervé en improvisant). SVP soyons sérieux, FRENCH CONNECTION 2 est l’un des meilleurs polars des 70 enfin, et pas du tout inégal, Bertrand, mais totalement réussi!!! messieurs, revenez à la réalité!
A Martin-Brady
Je l’avais assez aimé mais avait été déçu lors d’une nouvelle vision. A revoir donc
dois-je rajouter un « hi hi »? ce qui ne change rien au fond de ma pensée
Il est vrai que Pazuzu invite plus à s’esclaffer qu’à trembler et il est aussi vrai que le film contient des « moments » intéressants serti dans un grand n’importe quoi dont la visée est la visée est difficile à saisir.
Quand je parlais d’une défense de The heretic ou French connection II, c’est en comparant les articles Friedkin/Boorman/Frankenheimer de 50 ans où il s’avère que le commentaire de the exorcist est assez factuel ( gros succès) ou réservé ( « rivaliser d’invention dans l’horrible et le répugnant ») tandis que celui de The herectic loue des qualités plastiques, un décor, une mise en scène inventifs. French connection fait preuve de « pittoresque facile » tandis que le II est « moins tapageur et plus subtil que l’original ».l
Les deux films sont simplement « racoleurs » qd ils sont comparés à Sorcerer.
Après, il n’est aucunement question de « faute » mais simplement de goût, de subjectivité, d’attentes chez Bertrand!
Quant à Traqué, sans être un chef d’oeuvre d’originalité, m’avait semblé très tendu , assez simple scénaristiquement mais assez impressionnant dans la captation du décor pensé comme un piège où s’affrontent le mentor et son élève.
Je ne veux pas faire de Friedkin un génie mais il me semble le dernier héritier d’une manière brute et biscornue de concevoir son inscription dans le système des studios: un vrai maverick avec le côté bravade du geste.
J’aime Friedkin comme j’aime Aldrich, Fuller ou Peckinpah: ce sont des sales gosses qui savent se montrer pro et doués.
A Ballantrae
Les trois cinéastes que vous citez me semblent avoir une vraie vision surtout les deux premiers (Peckimpah est aussi très personnel mais sa thématique est très limitée même s’il l’ouvre une ou deux fois dans ALFREDO GARCIA et IRON CROSS). Aldrich, plus large, est inépuisable malgré des passages à vide. La rage qu’il éprouve envers les nantis, les gens de pouvoir reste aiguée et vivace durant toute sa carrière, sans jamais s’émousser (ULZANAH est un de ses chefs d’oeuvre aussi fort que KISS ME DEADLY et proche d’ATTACK, the Grissom Gang est très sous estimé et DEUX FILLES AU TAPIS une vraie surprise qui montre qu’il pouvait changer de registre. Les films de Fuller deviennent très faibles après WHITE DOG). Il continua toute sa vie à travailler avec des scénaristes intéressants de Hugo Butler à Lukas Hell et Alan Sharp
Pour rebondir sur Friedkin je vous conseille vivement de voir »Tetes vides cherchent coffres pleins »comédie délirante avec un Peter Falk hallucinant de sobriété et de justesse dans le jeu.
à Rouxel: Oui! et Warren Oates est stupéfiant dans la scène où il assure aux flics qui l’interrogent ne jamais lâcher le morceau et ne pas céder… avant de se déballonner et de tout balancer! et Allen Garfield aussi… Excellent, j’avais oublié que c’était de Friedkin.
French Connection n’es pas anodin. C’est un complet chef-d’oeuvre et l’un des meilleur film jamais réalisé sur l’obsession. Il faut regarder au-dela des codes du genre et de l’intrigue policière. De plus le New-York version poubelle à ciel ouvert des années 70 n’a jamais été aussi fortement rendu si ce n’est dans Taxi driver.
Le 2 est pas mal mais bien moins réussi. Mais il est vrai qu’il mérite néanmoins une meilleur réputation pour certaines scènes excellentes.
Et oui Friedkin est un très grand cinéaste eu niveau de Aldrich, Peckinpah et Fuller. Sorcerer m’a tué! C’était une claque monumentale de voir ce film sur grand écran.
pour FRENCH CONNECTION 2, j’ajoute un bémol après mon délire extrémiste (faut quand même un poil de retenue dans le fanatisme…) sensé contrer celui de Ballantrae dans l’autre sens, avec la scène de l’incendie de l’hôtel par Popeye qui est absurde: en plus, ce flic expérimenté se met en danger en se livrant à sa pyromanie. Mais on dirait que Frankenheimer s’est saisi du FC n°1 et l’a secoué pour en faire tomber tous les défauts non pas pour en garder les qualités mais pour reprendre ses défauts et les rendre plus intéressants. La brutalité insane de Popeye est conservée mais confrontée à un milieu étranger dans lequel il se retrouve constamment remis en question par l’excellent Fresson. La poursuite en voiture technique et bien trop longue, finalement agaçante (je préfère celle de TO LIVE AND DIE IN LA qui inspira JF Tarnowsky dans un article fameux de Positif) est reprise moins les voitures idée de génie! Le héros Popeye est mis à genoux par les trafiquants (raison pour laquelle je trouve dommage qu’il se venge avec l’incendie). Popeye est montré comme stupide avec la seule qualité de ce « trait de personnalité »: l’obstination. Et en même temps il n’y a pas le moindre paternalisme américain sur un amateurisme de la police française comme on aurait pu s’y attendre (dernier trait qui aurait été teinté d’un certain humour lourdingue « amical » style « sacrés Frenchies ils casseraient pas 3 pattes à un canard », dans une production bas de gamme) c’est en celà je suppose que 50 ANS parle de « plus subtil » que le 1 (Friedkin est devenu bien plus intéressant plus tard).
A Martin Brady
La violence de FC 1 vieillit plus: elle est mode et superficielle alors que FC 2 est plus dur, plus sordide (la vieille dame aux bras seringués). Comme cela fut dit dans 50 ANS, le sujet du film est le déracinement presque polanskien de ce flic, dans un Marseille filmé comme un cauchemar méridional. Le spectaculaire du film renouvelle les figures du genre : la poursuite à pieds que vous évoquez dont le point final est prodigieux, l’incendie de l’hôtel que je trouve bien rythmé et qui rappelle l’irresponsabilité du personnage ou cette fusillade qui pourrait être archi-banale si elle ne se déroulait pas en cale (très temporairement) sèche. Et puis, il y a Gene Hackman qui sait comme personne faire ressentir la convalescence. Rappelez-vous, la même année, comment il nous fait croire à son terrible mal de ventre consécutif à une ingurgitation de laudanum dans le beau BITE THE BULLET de Richard Brooks.
Mais je ne suis pas- sur ce coup-ci- dans un délire extrêmiste: je pense vraiment que FC 2 est nettement inférieur à l’original que ce soit lors de l’interminable désintoxication de Popeye ou pour cette reprise sans auto de la poursuite du 1.Scène pas vraiment inventive passé ce postulat de départ et ressemblant à mille autres.Hackman demeure excellent et Fresson fait son possible dans ce film manquant d’envie.
FC2 nettement inférieur à FC1 ? Chaussez une paire de lunettes Ballantrae ! Et si possible revisionnez le film dans la belle édition Blu Ray disponible. Un film ne s’offre à son spectateur que lorsqu’il le souhaite, c’est vivant ces choses-là, don’t forget ! The Time and the Place !! Et franchement, Frankenheimer possède une filmo beaucoup plus admirable et attractive que celle de Friedkin, surcotée à mon goût. Même si il a fait des films formidables tels SORCERER ou BUG.
A Sullivan
Je vous suis même si Frankenheimer a eu un ou deux passages à vide (l’horrible PROPHECY, THE FABULOUS SEAMAN Moreau) où il est allé s’égarer sur des sujets qui ne lui convenaient pas.
à Ballantrae: je trouvais que vous exagériez et ai grossi le trait parlant de délire extremiste, le film ne peut pas être résumé à « verbeux et statique ».
Vous nuancez d’ailleurs en parlant d’un Hackman excellent (il était sans surprise dans le 1 presqu’autant que le transparent Scheider) moi j’ajoute que Fresson est AUSSI excellent. Si vous jugez la poursuite finale banale et la scène de désintox interminable, je suis désespéré qu’y puis-je…
à A Angel: c’est vrai que l’incendie de l’hôtel peut dépeindre plus Popeye dans le registre de l’irresponsabilité. Il y a aussi l’idée de montrer à la fois Marseille comme un enfer pour Popeye, mais pittoresque et coloré pour le spectateur: je me souviens du plan d’une cour d’immeuble à la tombée de la nuit que j’ai en capture d’écran (photo C Renoir), entre Popeye et le spectateur il y a un fossé, Marseille est joli pour tt le monde sauf pour lui! Pour les deux poursuites, je trouve que la conclusion de la 2 est supérieure dans sa concision même d’accord avec vous sur le final, avant que ne survienne la musique de Don Ellis (la même que dans le 1) assez singulière pour un polar (elle me rappele celle de Gerald Fried pour THE KILLING, la même folie inuxérable!).
tenez la voilà, cette cour d’immeuble:
http://jlwebnet.free.fr/french_connection2.JPG
Mais je n’ai émis des réserves ici que sur FC 2 (vu il y a qqs temps il est vrai mais les yeux grands ouverts…et sans lunettes car je n’en porte pas!) et non sur l’oeuvre entière de Frankenheimer.
A mon sens, c’est un cinéaste très souvent passionnant notamment avec Gypsy moths, Birdman, Seven days,I walk the line , The manchurian candidate mais bon les 70′ sont nettement moins réussies même si 52 pick up injustement méconnu est un bon polar.Et la suite replonge : Year of the gun, Ronin ou pis encore Moreau.
A Ballantrae
Oui mais même durant cette période qui se conclut sur un film très décevant JF signe ANDERSONVILLE, le passionnant WALLACE et surtout un de ses chefs d’oeuvre PATH TO WAR. Il me disait vouloir revenir à des filmsd comme cela et tirer un trait sur MOREAU qu’il détestait
A Martin Brady
Merci pour l’image, insolite capture d’écran.
Vous pourriez presque faire breveter un jeu à base de captures dont il faudrait trouver les films auxquels elles se rattachent (j’exige des royalties pour vous avoir souffler l’idée).
à A ANGEL: pas la peine, je l’ai déjà eue, l’idée:
http://retourayuma.free.fr/archives1.php#paysages1
eh eh eh eh eh…
C’est un jeu très difficile, car ce genre de plans sans être sans intérêt, peut se trouver dans quasi n’importe quel film, même un mauvais.
A Martin Brady
Je suis Grosjean comme devant..
Et bravo pour votre essai sur De Palma malgré mes réserves à l’endroit de plusieurs de ses films.
Il se passe un peu la même chose pour moi avec Argento dont je loue les grandes réussites (certes moins nombreuses que celles de De Palma: en gros tout ce qu’il a fait jusqu’à Suspiria + Le syndrôme de Stendhal) et déplore les errances plus ou moins catastrophiques (notamment cet Inferno parti très fort puis qui se vautre comme The heretic dans les substances hallucinogènes).
Des nouvelles, Laurent, d’une édition DVD/blue ray digne de ce nom de Rampage ou Sorcerer???
SORCERER est sorti en BluRay américain All Zones lisible donc sur des lecteurs français, vous pouvez le trouver dans certaines boutiques parisiennes comme HDland ( c’est là que j’ai acheté le mien ) ou sur internet, avec le risque cependant de voir votre colis taxé à la douane. D’après Friedkin, les droits de distribution du BluRay pour l’Europe seraient toujours en négociation, avec Carlotta bien placé, mais franchement si le disque est semblable au All Zones américain ( Film seulement, aucun supplément ) il n’aura pas un plus grand intérêt. Sans forcément être un film aussi prenant pour le grand public que « Le salaire de la peur » de Clouzot, « Sorcerer » est un film important, l’un des meilleurs de Friedkin et qui mériterait un commentaire audio et un documentaire ( l’essentiel des acteurs sont morts, ce qui est un souci ). Je conseille aux anglophones de lire The Friedkin Connection, l’autobiographie du cinéaste parue l’année dernière chez Harper and Collins et qui parle bien de la production du film et des conséquences de son échec sur Friedkin.
Pour Rampage, je sais qu’il existe deux montages différents en vidéo US ( l’un anti peine de mort l’autre pro ), l’avis de Friedkin sur la question ayant changé entretemps. J’aime bien le film mais le trouve moins achevé que To Live and Die in L.A., qui pour moi est un bien meilleur polar que The french connection ( que j’aime beaucoup aussi ceci dit mais dont on mesure moins bien l’innovation aujourd’hui, son esthétique docu ayant été reprise par beaucoup de successeurs, au cinéma et à la tv ). Cruising est également l’un de ses meilleurs films, en dépit d’une dernière partie un peu en dessous et d’une fin bâclée ). En ce qui concerne French Connection 2 je suis un peu comme Bertrand. Ma première vision du film m’avait emballé. Des années plus tard, j’ai eu du mal à retrouver cet enthousiasme. Le rythme m’a paru souvent très lent, la situation répétitive ( Hackman contre les français ). La scène de la désintox et la poursuite finale demeurent néanmoins de grandes séquences. Ce « sequel » compte malgré tout parmi les réussites du passionnant mais souvent inégal Frankenheimer. On peut quand même lui préférer Manchurian Candidate ( qui renvoie le remake de Demme dans les cordes ), Seconds, I walk the line, The gypsy moths, Birdman of Alcatraz, Black Sunday ). de petits polars comme Reindeer Games, Dead bang, et Paiement cash sont aussi très recommandables. J’ai moins d’estime pour Ronin, Grand Prix, All fall down sans parler des nanardesques Dr Moreau, prophecy etc. Son téléfilm Path to War est selon Michel Ciment l’un de ses meilleurs mais je ne l’ai pas vu.
A Laurent Vachaud
ALL FALL DOWN n’est pas si mal et revele aussi la sensibilité de Wiliam Inge. Il est interesssant de comparer les variations sur les conflits de famille qui courent tout au long de son oeuvre.. L’un des moments noirs de Frankenheimer est lié a l’exil, à l’alcoolisme qui lui fit faire des conneries (PROPHECY). Quand il en sortit il signa plusieurs oeuvres interessantes tout en se fourvoyant dans RONIN, MOREAU. Mais pendant ce temps, il tournait ANDERSONVILLE, WALLACE, AGAINST THE WALL et PATH TO WAR QUI EST UN CHEF D’OEUVRE. Et Laurent vous oubliez 7 DAYS IN MAY qui n’a pas pris une ride. Il est passionnant de le confronter à PATH TO WAR et de constater que JF avait gardé intact ses opinions d’alors, cette volonté de faire un cinéma en prise avec le réel, démocratique, avec un point de vue. Personne n’a mieux filmé que lui les coulisses du pouvoir (cela venait de sa proximité avec JFK dont il filmait les discours dont la mort contribua a le déstabiliser pendant un bon bout de temps. Associer aussi sa remontée avec le fait qu’il s’associa avec Edward Lewis (producteur de SPARTACUS, LONELY ARE THE BRAVES, MISSING, ami de Trumbo, homme de gauche et excellent producteur. Douglas l’oublie un peu dans ses mémoires)
A Laurent Vachaud
j’aime bien aussi L’HOMME DE KIEV qui a quelque chose, à 40 ans d’écart, de HUNGER, de Steve MacQueen. J’ai un souvenir flottant, mais pas réfractaire, des CAVALIERS. Quant à BLACK SUNDAY, il est excitant et imprévisible jusqu’au moment où il plante le spectateur dans un mauvais suspense de film catastrophe sans apothéose. Un pétard mouillé, quoi.
To Bertrand Tavernier re: How Black Was My Yerby? Yerby seems to have been of mixed racial ancestry (his mother is described by various sources as white,black,mulatto, Scottish/Swedish, or » of European origin »). Having failed to find a publisher for his first, racially themed, novel, Yerby switched to the historical romances, with white protagonists, that made him the first millionaire African-American novelist. There were no authorial photographs on his book jackets. Occasionally there might be a sketch of the author which would not give the game away. Yerby decamped to Europe not only to escape complaints of racial selling out from black critics and the hand-wringing sanctimonious white left but also from the you can’t eat at this counter you’ll have to sit in the balcony and did you come in through the colored entrance racism of American society at the time. Yerby did introduce black protagonists and themes into his later work. The fact that he settled in Franco’s Spain rather than say, the 50s Paris that attracted so many black American expatriates, would suggest he wanted his racial make-up to be as much of a secret as 20th Century Fox did. Unless he was keen on fascism,spooky old churches or bullfighting.
To Michael rawls
very interesting. Have you seen the the FOXES OF HARROW ?
To Bertrand Tavernier: The only Yerby adaptation of which I’ve seen a bit of is THE GOLDEN HAWK with the lovely Rhonda Fleming and the (at that time) almost as attractive Sterling Hayden. I tuned out in about ten minutes. I had heard of the film of THE FOXES OF HARROW and had seen paperbacks of various Yerby works in drugstores and dime stores when growing up but was not aware of Mr. Yerby’s interracial history until I read an obituary in TIME or NEWSWEEK (can’t remember which) in ’92. The NY Times obit of that year does not mention Yerby’s racial make-up.
The Wild Side edition of THE OUTFIT is an impressive piece of work but if I might correct one French subtitle: the gun saleman’s reference to one of his pieces as a « cherry » is translated as « bijou ». The gun may be a « jewel » but what the gun merchant means is that the piece in question is unsullied by criminal record or traceability, unused, a « pucelle ». So you won’t pull off a perfect job and then find yourself linked to that big bloody hold-up in Tucumcari last spring. Oh, and the Wild Side GUN CRAZY box is a magnificent piece of work, of which I can’t imagine an American video label being capable. A real jewel.
yes I heard a young chick once saying « That’s how I lost my cherry! ».
IN A MOVIE, I MEAN!
À Bertrand Tavernier,
Dans le genre effectivement ingrat que constitue le film de course automobile, je vous conseille de vous pencher sur l’excellent THUNDER IN DIXIE, réalisé par l’obscur William T. Naud en 1964, soit en pleine mouvance du « car racing drama » qui a donné lieu – nous sommes d’accord – à plus d’une sinistre bluette. Il est disponible en double feature avec SPEED LOVERS (que je n’ai pas vu mais qui a mauvaise presse) sur le DVD de l’éditeur Something Weird Video. À voir.
Je voulais faire part de ma découverte de Humphrey Jennings que j’avais vu citer dans le bouquin de Rousselet. Les mots « école documentaire de propagande britannique de la 2ème guerre » peuvent évoquer autant d’ennui qu’un film d’auteur en huis-clos avec deux acteurs et un figurant sur le thème de l’incommunicabilité entre les êtres (se déroulant dans une seule pièce et en novembre par temps couvert) mais Bertrand a déjà parlé ici de Harry Watt et NIGHT TRAIN. Les films de Jennings sont certes de la propagande pour remonter le moral du peuple anglais sous les bombardements (s’ils n’ont pas étés occupés ils en ont bavé quand même) mais ça doit pas faire peur, my goodness ne baîllez pas! Il y a trois films que j’ai déjà vu chacun trois fois qui me bouleversent à chaque fois: ce sont des CM de 10, 12 et 26 minutes: THE HEART OF BRITAIN, WORDS FOR BATTLE et LISTEN TO BRITAIN. Je ne comprends pas le mystère de la grande puissance émotionnelle de ces films (ça décourage l’analyse, on peut juste les décrire) mais je sais que la mission officielle de propagande assignée à Jennings par le département officiel de la GPO film unit ou de la Crown film unit (dépt du ministère de l’Information), il l’a accomplie selon des critères qui échappent aux circonstances de guerre, car il choisit de montrer simplement les occupations quotidiennes du peuple anglais. Bien sûr, il le fait avec assez de style pour que les images bouleversent. Gravés dans ma mémoire cette immense salle de bal (lumière magnifique mais comment? avec quels moyens) où une centaine de couples dansent, le concert tranquille et émouvant donné par les duettistes Flanagan et Allen et ces deux jeunes femmes au 1er plan, ravies, cette jeune femme a l’air terriblement grave écoutant la pianiste classique adossée à un tableau, des plans sur le menu du jour d’un restau modique, ce soldat a la tête bandée au concert. Ces choeurs chantant le Halleluiah. Fair-play britannique: « ce peuple qui nous bombarde a quand même écrit cette musique magnifique! » ou bien sûr: « un peuple qui chante comme ça ne peut être battu! ». Pas vraiment de rangées d’engins de guerre évoquant la puissance de l’armée mais à la fin (je ne sais dans lequel des 3), un seul avion de guerre part à l’horizon, signe clair qu’il y en a d’autres! Donc on ne montre pas la force militaire mais la force des êtres. Et ces ouvriers de l’acier, qui semblent sortis d’un film de fiction à la photo soignée, magnifiés par le noir et blanc… et ces soldats au repos chantant des chansons folkloriques. Et le film sur les pompiers FIRES WERE STARTED (que Bertrand mentionna aussi). A chaque fois que je revois ces films, je laisse la boîte de mouchoirs à portée de main! C’est le BFI qui publie ça, il y a 3 tomes, je parlais du 2:
http://shop.bfi.org.uk/the-complete-humphrey-jennings-collection-volume-two-fires-were-started-dvd-bluray.html
On trouve dans la même collec NIGHT TRAIN et plein d’autres films de cette école du GPO/cROWN FILm unit.
C’est des st anglais pour le commentaire mais celui-ci n’est pas l’essentiel. On les trouve sur d’autres sites que le BFI.
Autre mystère: comment Jennings est-il arrivé à tant de beauté visuelle avec -on peut le croire- des moyens limités. le livret néglige d’aborder la question technique, dommage.
Le film de Harry Watt c’est NIGHT MAIL, pas NIGHT TRAIN!!! (mon excuse imparable c’est Oscar Peterson…).
Bonjour bonjour…
Avez-vous une réponse à la question que je me pose, à savoir : pourquoi y a-t-il un point d’interrogation sur la jaquette après le nom du réalisateur de Gun Crazy ? (une première, à ma connaissance).
Y a t-il un doute sur l’identité du réalisateur ? Une explication dans les bonus?
Bref. Je m’interroge.
A Olivier
C’est une astuce publicitaire destinée à souligner qu’on a tort de tout attribuer au réalisateur. C’est expliqué dans le livret qui donne des détails très passionnants. Beaucoup des options du film furent décidées avant qu’on engage JH Lewis : un premier scénario, puis une intervention de la Censure qui coupe tout ce qui pouvait expliquer la conduite du héros. Ils jugeaient les scènes trop violentes (maltraitance paternelle, sévices dans les orphelinats ou institutions). Dalton trumbo fut ensuite appelé et tenta de souder tout cela, de donner un sens. Enfin Lewis hérita de tout ce travail. On lui doit néanmoins le formalisùe du film, il se battit par exemple pour yourner le hold up en un plan et d’une certaine manière s’empare du film et transcende le script. Je ne suis pas d’accord avec ce point d’interrogation qui est un pied de nez de Garnier et Eddie Muller aux intégristes de la politique des auteurs
j’ai pris ce « ? » pour une couillonnade un peu snob, un truc un peu bêta humour futé, « mode », pour épater le pékin. Mais le travail est admirable, à ce qu’on en dit. Même Dvdbeaver en parle avec admiration. Il faudrait ne retenir de la politique des auteurs que au moins durant le tournage, il faut qu’il y ait un seul chef! Pas cette idée folle que le metteur en scène doit être aussi le scénariste de son film. Je crois que c’est ce qu’il en reste de nos jours dans l’esprit des gens.
ce que je veux dire, c’est que comme dit Olivier, ça jette le doute sur le crédit à attribuer à JH Lewis, à avoir réalisé ce film (si on a pas lu le bouquin), or, la réussite d’un film c’est quand même principalement la qualité du type qui est aux manettes durant le tournage (bien sûr, si le montage respecte les choix du cinéaste), même si plein d’éléments qui ont fait la réussite de GUN CRAZY aussi, ont étés amenés par les péripéties de la production (au sens large) AVANT. La politique des auteurs peut donner l’impression de minimiser les influences diverses qui ont fait la réussite de certains films, mais elle avait raison de mettre en avant le réalisateur. Quant à aller jusqu’à estimer qu’il doit être aussi le scénariste de son film -« L’AUTEUR- , c’était plus dans le sens profession de foi de futurs cinéastes, que démarche critique de cinéphiles. Ils ne considéraient pas que les grands films qu’ils aimaient respectaient une politique des auteurs, il me semble.
A Martin- Brady
Avant le tournage, il y a la distribution, le choix des décors, des extérieurs. Et des metteurs en scène imposent un style, une vision sans toujours travailler sur le scénario. C’est une question très complexe. De plus certains font évoluer le scénario (parfois sans toucher une phrase) durant le tournage. J’avais vérifié en tout cas que dans le scénario donné avant le tournage, nulle mention n’était faite du hold up tourné en plan séquence, ni de la manière dont allait être tournée l’ouverture du film
Il faudrait aussi évoquer l’importance des directeurs de la photographie. Je me souviens avoir lu des commentaires d’un directeur photo très connu des années 40-50 (malheureusement je ne me souviens plus de qui) qui disait que la plupart des réalisateurs avec qui il avait travaillé ne savaient pas où placer une caméra et qu’en quelque sorte, la qualité du film lui était en grande partie due. A vérifier …
AMAXOU37
C’est exact mais c’est plus compliqué. Kazan raconte que pour son premier, Leon Shamroy, extraordinaire chef opérateur lui dit : « dis moi ce que tu veux dans cette scène, quelles sont les émotions que tu recherches, les répliques qui comptent et je vais te le donner ». Et il ajoute que le premier film ou il choisit lui même les angles, la durée des plans fut PANIQUE DANS LA RUE. Il dit aussi qu’à la Warner, en tant qu’acteur, Anatole Litvak était l’un des seuls réalisateurs à placer sa camera, décider de la longueur d’un plan et des mouvements de caméra. Il y a certains film ou une partie de la mise en scène est l’oeuvre du chef opérateur
Eddie Muller n’a rien d’un snob à le lire, c’est un érudit très rigoureux au contraire et vraiment hors modes quant à la sacralisation hyperbolique de l’Auteur.
Le point d’interrogation n’est jamais qu’un trait d’humour iconoclaste bienvenu, fait pour contrebalancer l’intégrisme aveugle de certains tenants de la politique des auteurs infoutus parfois de comprendre ce qu’est la photographie, le montage voire le scénario.
Muller rappelle tout bêtement que le cinéma est un art collectif où une bonne osmose, une bonne dynamique pourra emporter le morceau…
C’est ridicule de faire ça (le point d’interrogation).A la limite si ils ne veulent pas mettre « un film de » qu’ils mettent « un film réalisé par Joseph H. Lewis » au lieu de jeter ainsi le discrédit sur un cinéaste doué.
C’est un peu comme si avant sa mort Pauline Kael avait édité un dvd de Citizen Kane avec écrit dessus « un film de Orson Wells? ». Je ne suis pas fou de la politique des auteurs mais bon quand on voit la mauvaise foi de certains de ses opposants on se dit vive Truffaut le critique.
A richpryor
Cela dit le livre d’Eddie Muller est remarquable et apporte une masse d’informations inédites contrairement à l’article de mauvaise foi, truffé d’approximation de Pauline Kael. Et vouloirs défendre les metteurs en scène, vouloir montrer ce qu’ils amènent de personnels dans leurs films réussis, établir des liens sans oublier les autres collaborateurs, c’est l’évidence. Vous la trouvez dans toutes les biographies qu’on a publié à l’Institut et dans le livre de Merigeau sur Renoir ou d’Eisenschitz sur Ray
Pourquoi pas une politique des auteurs ( j’en suis un défenseur acharné) à condition de ne pas chercher à défendre l’indéfendable…
Voir dans la trilogie redondante de Hawks Rio bravo, el Dorado,Rio lobo non une marque de génie mais un ressassement un peu embarrassant relève du bon sens n’en déplaise à Daney!
Penser que Eastwood se fourvoie ces derniers temps n’enlève rien à l’amour que nous devons à ses films antérieurs , pour prendre un exemple plus contemporain…on vérifiera avec Jersey boys ce qu’il en est.
A Ballantrae
C’est la ligne que je défends depuis des décennies
Collector indispensable et pour le film, chef d’oeuvre parfait d’un genre fondateur , et pour le livre qui me semble l’une des découvertes éditoriales majeures de ces dernières années car il y est clairement démontré comment le cinéma par essence travail collectif est un art du miracle tant réussite ou échec tiennent souvent à de bons ou mauvais atomes crochus, à l’aptitude d’un cinéaste à créer la bonne atmosphère, à imposer sa vision tout en restant ouvert aux propositions de son équipe (à condition de rester capitaine…mais un capitaine de navire ne doit-il pas compter sur tous les membres de l’équipage et écouter les bonnes suggestions?).
Le concept livre + film m’agrée pleinement et fait du bien aux cinéphiles qui méconnaitraient l’apport de la lecture dans leur passion.
Pour ne pas méconnaître l’apport du livre dans notre passion du film, on peut aussi préférer le film et le bouquin à part, ça marche aussi bien (et depuis des années).
Et toujours en marge de la fiction, à l’heure où la notion « d’extrême droite » est tellement étendue par les oligarques que nous en sommes tous plus ou moins, je vous invite à lire cette petite vidéo pleine de bon sens.
http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/l-impossible-revolte-des-peuples-d-44723
Oui, ne laissons pas penser pour nous: certaines pensées fétides font leur bonhomme de chemin avec l’aide de l’UE.
et méditons toujours la clôture géniale de La résistible ascension d’Arturo Ui de Brecht: »Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde. »
A Bertrand Tavernier
Je vous ai encore entendu parler de GERONIMO au cours d’une belle défense du FURUEUR APACHE d’Aldrich. Film duquel j’étais ressorti au bout d’une demi heure en projection. Je suis assez d’accord en effet pour dire que le film privilégie une forme de chronique, mais hélas au détriment de tout intérêt dramatique. J’ai ressenti la même absence que devant LES CHEYENNES de Ford (qu’il détestait, cf ses entretiens avec L. Anderson). Une page d’histoire où les personnages ne sont que des figures, sans individualité, qui servent les évènements et les traversent comme des personnages sans âmes. Personnages qui m’ont semblé être traités de la même manière que les accessoires ou les éléments du décor. En gros j’ai eu l’impression de voir des santons qu’on déplaçait au gré des axes de caméra. Il faut dire que Milius n’a jamais été fichu de donner de la chair au moindre personnage, pas plus dans les films qu’il a écrits que dans ceux qu’il a réalisés. J’ai aussi été embarrassé par un abus du filtre orange dans les extérieurs jours. Hill, que vous taillez en pièces dans 50 ans de cinéma, est fait pour ce qu’il a toujours fait, c’est à dire du presque Bis, légèrement réac, racoleur, aux frontières du nanar. Son dernier né avec Stallone est tout à fait emblématique de ce qu’il est et sera toujours. Je m’étonne d’ailleurs que des cinéphiles aussi sérieux que J.C Missiaen ou N. Simsolo le considèrent de la sorte.
J’ai aussi découvert sa source d’inspiration pour 48 HEURES. Il s’agit d’un polar italien tourné en 1977 par Umberto Lenzi intitulé LE CLAN DES POURRIS.
Je pense que les CHEYENNES est un fort bon film (un ford bon film, même) mais plombé par une musique vraiment peu inspirée.
Bon, c’est vrai, les Cheyennes mal rasés, ça n’aide pas non plus…
A Minette Pascal
J’ai toujours trouvé que c’est film qui avait un moment trahi ses ambitions premières (la bio de McBride le montre) en distribuant contre l’avis du producteur des acteurs blancs dans les rôles d’Indiens. Et de plus, le film est rigide, solennel avec des personnages en bois. La meilleure partie consiste des scènes avec Karl Malden
J’aime bien aussi le personnage de Widmark dont les tiraillements s’expriment et s’accroissent sans l’aide de mots, sa romance avec l’institutrice, même si on y voit aussi un ressort un peu obligé.
Et puis le soldat honteux de tirer sur de « pauvres diables », le rôle de Robinson et la scène finale où un Cheyenne en abat un autre en pleurant pour sauvegarder la paix.
Pour ceux qui ne connaissent pas, Peter Bogdanovitch raconte des moments du tournage désopilants avec Ford montrant à l’un des acteurs (le fils Wayne ?) comment dire son texte…
Quelque soit les reproches que l’on peut trouver sur ce western, il me semble qu’il raconte avant tout l’exode désespérée des restes d’un peuple vers les terres ancestrales de leur nation. C’est toute la force de ce film qui parvient quand même à dominer toutes les autres intrigues secondaires (et quelquefois inutile comme la séquence de Dodge City…Juste pour James Stewart?) car lorsque les séquences reviennent sur les cheyennes, le film reprend une dimension captivante…C’est un très bon film de Ford, quoiqu’il en dise….Amicalement…
Oui, la séquence de Dodge-City. Bien d’accord pour la trouver inutile, bien longue en tout cas s’il ne s’agissait que de détendre le climat…
A Minette Pascal
Je change d’avis sans cesse sur cette scène que je trouve joyeusement irrespectueuse et iconoclaste jusque dans son coté inutile et parfois pesante
A Mr Tavernier : Je comprends car ce n’est pas une mauvaise scène en soi et on peut lui trouver des intentions : respirer un peu dans un tel climat de tension et de gravité ; souligner la détresse indienne en la faisant contraster avec la légèreté et l’opulence de la ville.
ça reste un peu long pour moi et puis l’impression d’entendre « le chanteur de Mexico » au milieu du « Crépuscule des Dieux »…
» le personnage de Widmark dont les tiraillements s’expriment et s’accroissent sans l’aide de mots, »: yes! Avez-vous écouté l’émission de JB Thoret et S Bou sur Widmark? moi pas encore, je me la réserve pour un moment de calme… (si Thoret pouvait parler moins vite… mais ce ne serait plus Thoret!).
http://www.franceinter.fr/emission-pendant-les-travaux-le-cinema-reste-ouvert-richard-widmark-etait-il-la-premiere-star-nevros
Merci, je ferai comme vous.
En fait, c’est amusant qu’on parle de Widmark, je viens juste de le voir dans son premier film, un film noir avec Victor Mature (je suppose que vous connaissez ça depuis longtemps).
Il n’avait apparemment pas le physique ni d’un cow-boy, ni d’un héros. Quelle différence avec le colonel Bowie et cet officier des Cheyennes !
Sans doute la marque d’un grand acteur, même si son originalité première reste une ambiguïté un peu dérangeante. C’est pourquoi j’aime tant le JARDIN DU DIABLE, où cette équivoque finit par révéler une belle âme.
A Minette Pascal
Widmark fut imposé par Hatthaway bien qu’il fut fort différent physiquement du personnage initial. C’est un anti casting génial,une des forces de Hathaway
Vous êtes un peu rude avec W Hill (je sauverais qqs films: les frères James,Sans retour,Le bagarreur voire le rigolo mais oubliable 48 heures) mais il n’est pas le grand héritier de Peckinpah dont parlaient certains dans les 80′ notamment lors de la sortie du très reaganien Extrême préjudice ou pour Streets of fire: un cinéaste moyen, parfois honnête artisan pour peu qu’il dispose d’un bon scénario.
Double détente m’avait semblé une resucée de 48 heures en pleine vogue-bien pénible- de buddy movies des 80′ ( où je sauverais peu de titres en dehors du sympathique Midnight run de M Brest, auteur du très pénible Flic de B Hills).Des moments vaguement rigolos, des persos caricaturaux à souhait, un parfum de glasnost un peu oublié qui me ramène vers mon adolescence…mais de cette glasnost, je préfère retenir la multitude chefs d’oeuvre enfin visibles signés Panfilov, Klimov, Askoldov,Mouratova (qui est Ukrainienne je le rappelle),Guerman,Paradjanov ou encore le futur immense Sokourov.
à Bertrand Tavernier: tout à fait d’accord sur BUG que j’avais découvert après KILLER JOE (et à cause de), j’ai révisé mon opinion sur Friedkin. C’est un film tenu de main de maître! Tracy Letts est aussi à l’origine de KILLER J (pièce de théâtre). En ce qui concerne Michael Shannon, il faut juste qu’il se laisse pas enfermer dans les rôles de dingos ou nettement atteints (cf TAKE SHELTER et dans le dernier Lumet il apparaît 10′ et flanque la trouille tout de suite!). BUG est aussi similaire à PASSION de De Palma dans son jeu entre le fictif et la réalité, car à la fin, les deux amants lui et la femme qu’il a attiré dans sa folie (performance de Ashley Judd qui a dû en baver), construisent des scénarios de + en + pervers et complexes quant au pourquoi de l’invasion de tous ces insectes qui n’existent que dans leur tête! En fait leur amour s’enrichit de leur folie, quelle belle histoire d’amour (attention Emile, umour là ah je sais ça surprend la 1ère fois)!
Suis-je le seul à trouver PASSION magistrale? De tous les grands cinéastes encore en activité De Palma est l’un des seuls à toujours progresser. Je ne veux pas dire par là que PASSION est son meilleur film mais il semblerait qu’à chaque nouveau projet il tente et réussisse (à l’exception parait-il de MISSION TO MARS que j’ai un peu peur de regarder) quelque chose de neuf formellement tout en creusant les thématiques qui lui sont chères et en étendant sans relâche son savoir faire incroyable vers des directions inédites. Je ne comprends pas le manque d’intérêt suscité par ses films les plus récents comme FEMME FATALE (chef-d’oeuvre), THE BLACK DAHLIA, REDACTED (à part les Cahiers qui déliraient dessus à l’époque) ou le sublime PASSION. Même ses films des années 90 comme RAISING CANE (encore un chef-d’oeuvre) mériterait d’être ré-éxaminé. J’espère en tous cas qu’il fera encore plein d’autres films.
vous êtes un fan de Brian de Palma et c’est votre droit naturellement mais parler de chefs d’oeuvre pour des films aussi moyens voir mauvais que Femme fatale ou L’esprit de Cain me semble vraiment exagéré. Le dernier « bon » film de De Palma est, pour moi, L’impasse. Le Dahlia noir était aussi pas mal tout comme Snake eyes (là, je dirai pour des raisons techniques et de pure mise en scène). Et c’est un peu cela qui me gêne chez lui, c’est que sa virtuosité technique efface un peu le côté vivant de ses personnages. Mais je préfère de loin sa période 70-80 (notamment Pulsions)
à Maxou37: avec PASSION, il a fait un renouvellement de sa veine BLOW OUT ou OBSESSION, et très réussie (juste que les actrices sont un peu légères dans le mauvais sens du terme), quant à REDACTED, c’est du grand cinéma engagé, génial. De Palma pas à la retraite pas encore. Je ne trouve pas que la virtuosité gâche le fond.
Revoyez au moins FEMME FATALE. A la limite CAIN c’est moins évident mais FEMME FATALE? Je reste toujours muet face aux avis négatifs sur De Palma, pour moi son talent est une évidence. Je me sens bien seul parfois.. Mais bon au moins vous admirez PULSIONS, il vous reste un espoir de voir la lumière.
Et vous avez raison sur sa période 70-80: BLOW OUT et CARRIE sont indépassables.
Aviez-vous lu le roman de Ellroy? Si c’est le cas, expliquez-moi en quoi le film de De Palma est une bonne adaptation car je sèche un peu…
Même Curtis Hanson qui n’est pas un auteur majeur avait bcp plus respecté l’ampleur de l’univers d’Ellroy dans son élégant LA confidential (dont je persiste à voir une adaptation indirecte dans le très beau Changeling d’Eastwood).
A Ballantrae
Entirement d’accord
A Ballantrae,
LE DAHLIA NOIR n’est pas réussi à mes yeux, mais je le juge en tant que film à part entière. Sur le chapitre de l’adaptation d’un roman au cinéma, je fais partie de ceux qui se fichent pas mal du non-respect de l’oeuvre originelle. Livre et Film sont deux objets différents et possédant une existence propre.
Oui… CAÏN un chef-d’oeuvre… Vous poussez peut-être un peu le fanatisme là, non ? Je trouve personnellement que c’est le navet dans le potager de De Palma. Sinon, contrairement à certains, j’apprécie la musique de Moroder dans SCARFACE, film dans lequel le cinéaste se paie le luxe de presque égaler son modèle, en le renouvelant avec intelligence… et CARLITO’S WAY reste mon petit préféré, un Tony Montana qui soignerait mieux sa sortie, mais qui va tout-de-même irrémédiablement au cimetière, comme nous autres d’ailleurs. Et la musique de Patrick sur toute la scène finale (départ de Brigante du club jusque sur le quai de Grand Central…) est sublime, en totale osmose avec la maestria du metteur en scène.
à Sullivan: hi hi « pousser le fanatisme »… ça ressemble à du Audiard, avouez. C’est pas Blier qui s’est pris 3 mandales de la part de Ventura qui balance « ce gars-là il pousse le fanatisme un peu loin ! » ???
C’est vrai, j’avoue Martin Brady, mais c’est un emprunt inconscient. En revanche… « Deux milliards d’impôts ? J’appelle plus ça du budget, j’appelle ça de l’attaque à main armée. », là c’est Bébel en 64 dans LA CHASSE A L’HOMME, et ça vaut bien quelques répliques du PRESIDENT !
J’aime Scarface dans ses outrances, sa manipulation moins pour sa musique.A n’en pas douter, c’est un film important des 80′ qui a su profondément marquer les esprits.
Carlito’s way est l’un des chefs d’oeuvre de de Palma mais après j’aime aussi bcp dans les 90′ Mission impossible et Snake eyes.après, cela devient plus…problématique notamment pour l’adaptation assez pitoyable, désincarnée du Dahlia noir, le film a priori fait POUR De Palma. Qd D Fincher parle de son projet avorté d’adaptation , c’est autrement plus convaincant et donne d’amers regrets!
Les années 70 sont magistrales, l’aube des années 80 aussi mais cette décennie royale se vautre après un impressionnant Casualties of war: rater Le bûcher des vanités est déjà une contre performance incroyable avec ce budget, ce casting, ce roman génial mais surenchérir dans le mauvais goût outrancier avec Raising Cain qui semble caricaturer son style enfonce un clou mais le bonhomme a de l’allant et a su à nouveau rebondir.
Actuellement , il semble qd même en mauvaise posture coup sur coup:Mission to mars,Femme fatale, Le dahlia noir, Passion…je mets un peu à part le mineur mais intéressant Redacted comme un surgeon de l’autrement ambitieux Casualties of war.
Allez j’essaie de sortir de l’obscurité !! J’avais oublié de citer les incorruptibles et Outrages (même si sur le Vietnam, on a vu beaucoup mieux). Mais Le bûcher des vanités et Mission to Mars sont indignes de son talent voire carrément insultant pour l’auteur du livre.
Je trouve que PHANTOM OF THE PARADISE vieillit étonnamment bien malgré ce que l’on aurait pu craindre et les chansons de Paul Williams sont loin d’être nulles.
A Alexandre Angel : j’irai même plus loin sur PHANTOM OF THE PARADISE, en affirmant haut et fort que c’est un des tous meilleurs De Palma.
A Sullivan
Allez, soyons fous!
A Sullivan
Et puis en prime, en guise de spéciale dédicace :
« We’ll remember of you, forever, Eddie. Through the sacrifice you made, we can’t believe the price you paid….for lovvvve! »
Et voilà
A Alexandre Angel : Merci 😉
BUG est le film le plus paranoïaque que j’ai jamais vu !! J’avoue être restée encore sous le choc pendant au moins 1/2 heure après la fin !! Bon Ok, les insectes sont dans leurs têtes et extrémisent leur passion amoureuse vers la folie totale, mais je n’ai pas exclu l’hypothèse que l’homme mythomane certes, dont on ne sait rien de son passé sinon ce qu’il en dit, avait peut-être été un cobaye de l’armée américaine. Contrairement à Mr Tavernier, j’aime beaucoup le thriller érotique JADE du même Friedkin, qui a un scénario imaginatif que le tiède Basic Instinct (et je suis fan de P.Verhoeven), peut-être aussi à cause du casting (L.Fiorentino, D.Caruso, C.Palminteri et R.Crenna), et grâce à une tension érotique assez prenante. La scène de poursuite en voiture dans les rues de San Francisco n’est pas très utile d’accord… Clin d’oeil à un autre film (je ne me souviens plus lequel) avec une poursuite restée fameuse dans la même ville ?? …un film avec S.MacQueen je crois.
Je me réjouis de revoir ENFANTS DE SALAUD car la première vision du film ne m’avait pas vraiment convaincu. Mais je suis prêt à changer d’avis. J’adore par contre LA FLAMME POURPRE; je trouve que certaines scènes évoquent le film de John Ford, Le Fils du Désert.
Par ailleurs, je signale la sortie en DVD d’un coffret de 14 films de Jean Epstein dont la célèbre CHUTE DE LA MAISON USHER dont je garde un excellent souvenir ainsi que de FINIS TERRAE. Les autres, je ne les connais.
http://www.potemkine.fr/Potemkine-film/Coffret-jean-epstein-coffret-jean-epstein-/pa61m3f219.html
Carlotta sort un coffret OZU également. 14 films également. Enfin, au mois de juin, 3 films de Carol REED sortiront en dvd: L’HEROIQUE PARADE, WEEK-END et LA GRANDE ESCALADE.
DOUBLE DÉTENTE est un des plus réjouissants buddy movies intercontinentaux, un polar à la fois nerveux et baignant dans un esprit comic book assumé. J’ai bien du le voir une dizaine de fois et il m’éclate toujours autant par son humour. Schwarzy ayant droit aux meilleures répliques : du… minéral « Vodka » qu’il rétorque à l’excellent Peter Boyle quand celui-ce lui demande ce qu’utilisent ses collègues russes pour combattre le stress au poilant « Do you know Miranda ? » Où comment jouer sur tous les clichés et s’en amuser. Je reconnais aussi qu’il faiblit un peu sur la fin et que le gros vilain en fait des caisses avec son regard fourbe et sa voix de baryton perpétuellement menaçante. Pour la poursuite en bus, là, difficile de dire que Hill innova. cf le final de L’EPREUVE DE FORCE d’Eastwood sorti 11 ans plus tôt.
L’année suivante et avec de plus gros moyens, Ridley Scott ne fera pourtant pas mieux avec BLACK RAIN, il est vrai bien moins porté sur la rigolade (mais bon, Scott n’est pas réputé pour son esprit coussin-péteur).
THE OUTFIT m’a un peu déçu malgré Duvall, Ryan, Karen Black et la belle musique de Fielding. C’est un bon polar 70’s mais à mon avis trop rapidement « vendu » comme le diamant noir qu’il n’est pas et certains critiques à l’enthousiasme communicatif manquent de recul et/ou de discernement sur pas mal de films de genre de cette intéressante période transitoire de l’histoire du cinéma américain.
Bertrand, je suis sûr que vous avez du à la fois apprécier la présence de la grande Anita O’Day… et regretter qu’on ne la voit pas plus et mieux.
Et Flynn a bon gout en matière de distribution et a su renvoyer l’ascenseur à de grandes figures du Film Noir en convoquant Ryan et Jane Greer mais aussi surtout la triplette de choc (et quasiment kubrickienne) Elisha Cook Jr./Marie Windsor/Timothy Carey (toujours aussi dingo et inquiétant).
ROLLING THUNDER est à la fois un film de Viet-Vet et de vengeance d’une violence assez terrifiante. A voir surtout pour l’ironie et le cynisme de ses premières minutes (qui renvoient aisément RAMBO & Co se rhabiller) et l’interprétation en tout point parfaite d’un William Devane pas loin d’avoir trouvé ici le rôle de sa vie. Mais il faut vite avoir le coeur bien accroché et le fond laisse un arrière-gout pas très agréable. En comparaison, le Peckinpah des CHIENS DE PAILLE et d’ALFREDO GARCIA peut faire office de « double bill » de matinée enfantine…
Par contre, Bertrand, il n’est pas inclus dans le DVD WildSide de THE OUTFIT.
Emin Alper est un réalisateur Turc ,à qui l’on doit le magistral »Derrière la colline »sorti en 2011 et qui a remporté plusieurs prix dans differents festivals.Enfant il déclare que tous les dimanches matin l’unique chaine turque diffusait des westerns spaghettis et surtout des films de Léone.On retrouve la rudesse des paysages,des personnages masculins qui vivent au milieu de troupeau de chèvres.L’intrigue et la qualité du film vient de cet univers crépusculaire,loin de la civilisation moderne.On ne retrouve ni tv,téléphone,voiture mais un gout certain de retour aux vrais valeurs humaines qui nous anime tous.Je ne dévoilerai pas ici le fin mot de l’histoire ou il y a de nombreux rebondissements.
Joie! Une nouvelle chronique!
A part ça, je m’en éloigne pardon: j’ai revu JOE DAKOTA avec plaisir et distance, c’est quand même un film inégal mais en même temps, plein de détails insolites peuvent échapper. Je ne me souvenais pas que le héros réveillait le barbier à 1h du matin pour se faire raser, et que celui-ci -joué par George Dunn- ne s’en offusquait pas à part de rappeler l’heure à Jock Mahoney -excellent- en grommelant à peine. Autre détail: Mahoney est déjà rasé de près en arrivant! Dunn joue le rôle du texan hyper décontracté et discret avec l’accent attendu, il me fait penser au loup de Tex Avery, pas l’obsédé mais celui qui est employé de la fourrière municipale et essaie d’attraper les trois petits chiens en sifflotant « Dixie » je crois. La critique de J Fox sur Dvdclassik brosse l’ensemble du film ne loupant aucun détail, y compris la trouvaille visuelle géniale des hommes s’activant dans le nuage de pétrole à la fin.
Je ne comprends pas par quel mystère la traductrice a transformé « Joe Dakota comme la plupart des Indiens , n’avait pas de barbe » par « Joe Dakota (…) se rasait »! Pourquoi ne pas traduire littéralement? Comme ce détail était déjà pointé depuis longtemps, ça doit être les st d’origine.
Monsieur Tavernier, que de chefs d’œuvres présentés et vous avez mille fois raison pour le film de De Toth qui est un véritable joyau (Michael Caine y est « typically British » et grandiose). Absolument d’accord avec vous concernant Conversation secrète (ce Gene Hackman est quand même un sacré acteur) même si, concernant Coppola, on peut aussi citer les « Parrain » et « Apocalypse now », ce dernier étant un véritable « monstre » cinématographique (il faudrait d’ailleurs étudier l’influence de Conrad sur certains cinéastes comme Coppola bien sûr et aussi Ridley Scott : le vaisseau dans « Alien » s’appelle Nostromo, titre d’un chef d’œuvre de Conrad, et Scott a aussi adapté « Les duellistes »).
Pour « Bug », il faut noter la présence de Michael Shannon qui est un des grands acteurs américains du moment (dans Take Shelter de Jeff Nichols par exemple).
à Maxou37,
j’ai aussi beaucoup aimé le livre de Joseph Conrad qui se passe au Congo si mes souvenirs sont bons, Ce que j’aime Chez Coppola c’est qu’il à utilisé sa culture personnelle sur fond de guerre du Vietnam pour toucher le public américain et ses contemporains. Il y a aussi une forte référence à la Divine Comédie de Dante Alighieri quand le capitaine Willard remonte le fleuve. On peut faire le parallèle avec la descente aux enfer. Une autre qualité de ce film, c’est que les difficultés du tournage se ressentent dans l’oeuvre finale et donnent beaucoup de profondeur à ce récit très poignant de vérité.
Il faut noter que le livre de Conrad a été adapté à la télé en 93 par Nicolas Roeg avec John Malkovich (Kurtz) et Tim Roth (Marlow). Cette adaptation est plus fidèle au roman puisqu’elle se passe en Afrique mais n’atteint évidemment pas le génie et la folie du film de Coppola. Je rêve d’un Stanley Kubrick tournant du Conrad !!
concernant le tournage d’Apocalypse Now, il faut bien évidemment lire l’ouvrage d’Eleanor Coppola, l’épouse du réalisateur qui a tenu à jour un carnet depuis les débuts du tournage en 1976. Coppola voulait McQueen dans le rôle de Willard puis s’est ensuite tourné vers Pacino, Nicholson et Redford. Il a ensuite débuté avec Keitel très vite remplacé par Martin Sheen.