En attendant Lumière
11 octobre 2019 par Bertrand Tavernier - DVD
LECTURES
POUR UNE ÉCOLE PUBLIQUE ÉMANCIPATRICE de Véronique Decker (Libertalia), auteure de TROP CLASSE, L’ECOLE DU PEUPLE, est un texte clair, concis, percutant sur le rôle que devraient jouer l’école et l’éducation si on s’inspirait davantage des méthodes Freinet. Veronique Decker a été directrice d’établissements à Bobigny et à Montreuil. Elle connaît les quartiers en difficulté, a été confrontée à la violence de certains élèves, à la misogynie de caïds, à l’ignorance satisfaite mais aussi à la bonne volonté, au désir d’apprendre et énumère des petits faits, des constatations. Elle se heurte aux décisions changeantes, jamais expliquées, souvent incompréhensibles d’une administration nébuleuse. Un jour, on lui envoie une stagiaire qui doit travailler dans deux écoles. Mais on ne lui donnera jamais le nom de la deuxième. Et deux après, ce poste est supprimé toujours sans explications. Elle nous parle des portables et des parents qui sont ravis que leur enfant de 8 ans soit une « youtoubeuse ». « Beaucoup de gens pensent que c’est le rôle de l’école de faire ce travail d’apprentissage des mondes virtuels. Mais personne ne se soucie de vérifier que nous disposons de la formation, du matériel et du temps d’enseignement indispensable pour le faire. » Les passages sur les rapports avec les Roms sont poignants : elle héberge pendant quelques semaines deux crevettes avec l’aide d’un avocat, découvre très vite pourquoi elles étaient souvent insupportables en classe : eczéma, dents cariées, elles sont carencées en sommeil à dormir à 4 dans une chambre d’hôtel, l’une est blessée au bras et l’autre a besoin de semelles orthopédiques. Et la conduite, les résultats seront nettement meilleurs. Obligation d’une vraie politique de santé scolaire : « A 13 ans, l’aînée aura vécu dans trois pays différents et aura du apprendre deux langues étrangères pour s’y adapter. Une enfance Erasmus. »
J’ai été passionné par EXTRÉMISME RELIGIEUX ET DICTATURE (Actes Sud) d’Alaa El Aswany, l’auteur de L’IMMEUBLE YACOUBIAN (Actes Sud) qui fut défendu par Gilles Kepel dans Le Monde et dont on tira un film tout à fait estimable et de J’AURAIS AIMÉ ÊTRE ÉGYPTIEN (Actes Sud). Il s’agit de petites chroniques écrites pour divers journaux (Al-Shorouk, El Masri El-Yom), en prise avec les problèmes de la vie quotidienne, qui abordent des sujets polémiques tous d’actualité : la persécution d’une doctoresse bahaïe, la persécution des coptes. Certains titres parlent d’eux mêmes : « Pourquoi sommes nous en retard sur le reste du monde ? », « Comment vaincre la séduction des femmes ? », « Pourquoi les religieux extrémistes sont-ils si préoccupés par le corps de la femme ? », « l’Egypte face au fascisme ». Ces articles sont écrits avec une ironie décapante qui évoque Albert Cossery mais aussi une douleur face à la dégradation de la tolérance, de la civilisation en Egypte. Il donne des chiffres accablants sur les perversions sexuelles, les viols, les agressions sur enfants dans les milieux extrémistes religieux : en 2008, 850 jeunes filles saoudiennes ont fui leur domicile à cause d’agressions la plupart d’ordre sexuel, de leurs parents proches.
Dans QUESTIONS DE CINÉMA (Carlotta), Nicolas Saada interroge des cinéastes, Jarmusch, Ethan et Joel Coen (ce chapitre est excellent), Paul Schrader (idem), fait dialoguer John Carpenter et Dario Argento. Peu de Français comme le veut la mode (Chabrol mais sur DOCTEUR M.) mais John Woo et Wong Kar-wai… J’ai beaucoup apprécié son interview d’Elmer Bernstein où l’on découvre que dans de très nombreux cas, Bernstein ne rencontra, du moins durant ses premières années, que les dirigeants des secteurs musique des studios qu’il jugeait intelligents et talentueux. C’est le scénariste producteur Sidney Buchman qui lui confie la musique de l’excellent SATURDAY’S HERO de David Miller. Il ne rencontra jamais John Ford pour SEVEN WOMEN ni même Anthony Mann pour COTE 465, partition percussive particulièrement mémorable. Quelques exceptions : Preminger avec qui il s’entendit très bien pour L’HOMME AU BRAS D’OR et Cecil B. DeMille qui savait ce qu’il voulait et l’expliquait bien (il y a aussi un très bon entretien de Michel Ciment avec Bernstein dans un numéro de Positif). Passionnante interview de Schiffrin. Lui et Bernstein sont très respectueux du travail de Frank Waxman (AVENTURES EN BIRMANIE, LE BOULEVARD DU CRÉPUSCULE) lequel composa après FENÊTRE SUR COUR une suite qui incorporait des morceaux NON utilisés par Hitchcock : du Bernstein avant Bernstein déclare Schiffrin. On croise beaucoup d’autres créateurs dans ce livre, de Thelma Schoonmaker à Angelo Badalamenti et à l’omniprésent Francis Ford Coppola, sans oublier David Lynch et Dianne Johnson. Bref, je me suis régalé.
SAMUEL FULLER – JUSQU’À L’ÉPUISEMENT (Rouge Profond) de Frank Lafond offre une approche assez originale de Fuller en privilégiant certains angles, en se concentrant sur certains films et surtout en allant piocher des faits, des explications dans les archives des studios. On découvre ainsi le processus de production de certaines œuvres, les remarques de la Censure, les modifications que cela entraîne dans le scénario avant le tournage. Lafond a regardé parfois plusieurs versions du scénario ce qui l’amène à faire des remarques souvent passionnantes : les scènes sentimentales, les rapports amoureux entre Robert Stack et une jeune Japonaise constituent un vrai apport de Fuller qui enrichit le scénario original de Harry Kleiner pour LA DERNIÈRE RAFALE de William Keighley (un bon film noir où Widmark jouait le gangster que reprend Robert Ryan). Lafond étudie longuement la tragique histoire du tournage de CHIEN BLANC qui fut assassiné avant sa sortie par des militants noirs qui n’avaient pas vu le film qu’ils jugeaient aussi raciste que NAISSANCE D’UNE NATION. Deux de ces militants noirs avaient été enrôlés par le studio pour donner un feu vert. Ils ne firent aucune observation durant le tournage mais se déchaînèrent dès qu’ils furent retirés des listes de paie. Leurs critiques témoignent d’une méconnaissance sidérante du film, des intentions du cinéastes, du roman de Romain Gary écrivain qu’ils ignorent totalement, le traitant d’auteur minable de troisième zone qui ne s’est jamais intéressé aux Noirs. Ils oublient simplement la dénonciation du colonialisme qu’on trouve dans LES RACINES DU CIEL. Cela dit, le roman CHIEN BLANC les ferait hurler, pour sa dénonciation au vitriol de la manière dont certains membres de Panthères Noires abusèrent de Jean Seberg, la rançonnant avec une misogynie crasse. Toute cette partie de ce livre extraordinaire avait été écarté par Fuller et par tous les scénaristes qui voulurent adapter le roman. J’ai appris aussi beaucoup de choses sur l’exploitation de J’AI VÉCU L’ENFER DE CORÉE, rebaptisé SERGENT ZACK.
Irwin Winkler dans A LIFE IN MOVIES (Abrams Press) évoque sa carrière de producteur riche en œuvres marquantes sous forme d’un journal. Du moins après les premières années. Avant, il entre tout de suite dans le vif du sujet. Rien sur son enfance, ses parents. En deux phrases, il relate comment dans l’Armée, il déclara qu’il pouvait taper à la machine, ce qui n’étais pas tout à fait exact mais réussit à se rendre indispensable en mettant la main sur des dossiers égarés concernant des troupes d’infanterie en Corée (« Une guerre inutile dans laquelle 52 000 Américains périrent »). Il trouve un travail à la William Morris, grimpe les échelons, devient un petit agent, s’associe avec un jeune diplômé, Robert Chartoff. Ils parviennent à gérer certains contrats de Julie Christie et la mettent en rapport avec Ponti et Lean qui préparaient LE DOCTEUR JIVAGO. Christie est choisie de préférence à Jane Fonda et Winkler et Chartoff doivent emprunter de l’argent pour se rendre à Londres assister à la première de DARLING. A la MGM, ils trouvent un sujet pour Julie Christie. Bob O’Brien, le président, le lit et leur dit qu’il est d’accord pour le produire à condition qu’on adapte le personnage de Christie pour Elvis Presley. Et Winkler s’entend répondre : « C’est un très bonne idée, Bob. » Cela donnera DOUBLE TROUBLE de Norman Taurog qu’on peut conseiller aux apprentis scénaristes pour voir comment a fonctionné le changement d’interprète. Taurog qui était pratiquement aveugle comme le découvre Winkler. Des histoires comme cela, on en trouve des centaines. Il y a celles sur la naissance de ON ACHÈVE BIEN LES CHEVAUX. Les pages décrivant comment Winkler et Chartoff vont réussir à se débarrasser de James Poe que Fonda avait choisi comme réalisateur « parce qu’il portait les mêmes bottes que John Ford » et imposer en douce Sydney Pollack sont très savoureuses. Il y a encore les passages sur RAGING BULL, L’ÉTOFFE DES HÉROS, NEW YORK, NEW YORK, deux films avec Costa Gavras dont l’excellent MUSIC BOX, AUTOUR DE MINUIT (Costa et moi, nous nous en sortons bien). Winkler évoque sans prendre de gants aussi la politique souvent erratique, incompréhensible des Studios, qui stoppent un projet quelques jours avant le tournage après l’avoir couvert d’éloge pendant huit mois, les luttes imbéciles pour le pouvoir. Il déclare détester Ken Russell et son VALENTINO, ne mâche pas ses mots contre la conduite arrogante de Peter Bogdanovich qui saccage dans NICKELODEON un fort bon scénario, contre le Verhoeven de BASIC INSTINCT, s’en prend violemment à David Biggelman qui dirigea un temps la Columbia et fut condamné pour escroquerie. Il prend des positions progressistes sur de nombreux sujets et montre comment le montage financier de ROCKY (ils hypothéquèrent leurs maisons pour financer le film refusé par tous) reproduit le thème du film, la revanche d’un prolétaire.
FESTIVAL LUMIÈRE
Le festival projette sous un titre un peu trompeur (certains ont été produits par la MGM mais rachetés et restaurés par Warner les Tresors Warner), une dizaine films Pre-Code que j’ai plusieurs fois défendus dans cette chronique pour leur audace, leur vitalité, leur énergie narrative, leurs dialogues souvent percutants. On pourra voir :
ÂMES LIBRES de Clarence Brown où Norma Shearer campe un personnage qui a des rapport sulfureux avec Clark Gable.
L’ANGE BLANC de Wellman avec Barbara Stanwyck et encore Gable qui fait une entrée fracassante en lui filant un bourre pif : « Je suis Max le chauffeur ».
BLONDE CRAZY, un des très bons Roy del Ruth avec Cagney et la merveilleuse Jan Blondell sa partenaire préférée qui lui tient tête.
JEWEL ROBBERY, une délectable comédie où William Powell et Kay Francis forment un couple éblouissant.
RED DUST (LA BELLE DE SAIGON), la première version de MOGAMBO, là encore dialogue truffé de sous-entendus. Gable et Harlow donnent une sensualité, une force érotique à toutes leurs scènes et Myrna Loy est excellente.
LA FEMME AUX CHEVEUX ROUGES s’ouvre sur une question de Harlow : « vous ne trouvez pas que cette robe est un peu transparente » – « oui Madame » – « Bien je la prends ». Le ton est donné.
EMPLOYEE’S ENTRANCE est peut être le meilleur Roy Del Ruth que j’ai vu : rapide, caustique, audacieux. Warren Williams est aux acteurs Pre-Code ce que Barbara Stanwyck est aux actrices. Il imposera une série de personnages de canailles cyniques, impitoyables mais charmeuses et désinvoltes. TOUTES les situations et les répliques paraissent en prise avec les crises économiques actuelles et le rapport avec les banques.
THE MIND READER, toujours du même cinéaste, très inspiré à cette époque, avec encore Warren Williams.
BABY FACE a été reconnu ces dernières années comme un des films les plus féministes. Dans les 15 premières minutes, Stanwyck piétine un bon nombre de tabous dont il se ra interdit de parler après 33 : un père qui prostitue sa fille, la corruption politique, parricide, rapports sexuels dès la première rencontre etc. On peut brièvement voir John Wayne.
FEMALE est attribué à Curtiz qui pourtant ne tourna qu’une semaine à la fin nous apprend Aman K. Rode dans son indispensable biographie. Le film fut commencé par Dieterlé, repris par Wellman qui en tourna la majorité, Curtiz assurant surtout des retakes qui amoindrissent le ton caustique de l’oeuvre.
Parmi d’autres films de la même période, ANN VICKERS de John Cromwell (zone 1) adapte Sinclair Lewis et édulcore le roman sans en déformer le sens. Ann n’épouse pas l’homme qui prétend l’aimer et qui l’oublie dès qu’il revient de la guerre mais la violence masculine est toute aussi forte. Et elle file un parfait amour avec Walter Huston qui est marié. Cromwell tourne pratiquement toutes les scènes de prison souvent violentes et dures (matraquages, repas, courses dans les couloirs) en d’impressionnantes plongées comme si la caméra épousait le point de vue de l’héroïne qui ne peut que regarder de loin, d’une passerelle. Personne ne note ni à l’époque, ni dans les commentaires actuels, cette recherche esthétique pourtant forte.
PICTURE SNATCHER (Warner) récit dynamique qui fonce à cent à l’heure est un petit joyau avec des détails vraiment noirs : le héros trompe honteusement un pompier à moitié fou, on assiste à l’exécution d’une femme durant laquelle Cagney vole une photo de la condamnée sur la chaise électrique. Ce moment s’inspire de l’exécution de Ruth Snyder que quelqu’un parvint à photographier. Le film est truffé de remarques cyniques sur les journaux qu’un étudiant définit naïvement comme « cette somme de travail, de sueur, de photos qui va sortir demain. Des centaines de milliers d’hommes et de femmes vont nourrir leurs âmes médiocres et affamées des indiscrétions et des aventures d’autrui. Et après qu’est-ce qu’il deviendra ? » – « Vous ne savez pas », dit Cagney, « on s’en servira pour emballer les harengs ».
BLONDIE JOHNSON (Warner) est un de ces épatants films Pre-Code dont la Warner avait le secret dont on doit attribuer les vertus (narration concise, réalisation rapide, dégraissée) autant au studio, au chef opérateur Tony Gaudio qu’au réalisateur. Les séquences d’ouvertures foudroyantes tracent en quelques plans un portrait fort peu flatteur de diverses institutions dont aucune ne veut aider l’héroïne, Blondie (l’irréprochable Joan Blondell, l’une des reines du Pre-Code) : l’aide sociale, les avocats (« pas d’argent, pas de procès »), l’Eglise représentée par un prêtre aussi onctueux qu’antipathique. Elle décidera de se venger en s’élevant dans l’échelle sociale mais en se servant de son astuce, de son intelligence plutôt que de son pouvoir sexuel, ce qui rend le personnage assez original : « Pour moi, le travail prime toujours sur le plaisir », dit-elle.
FIVE STAR FINAL (zone 2) de Mervyn LeRoy est une charge incroyablement violente contre la presse à scandale où l’on attaque aussi les lecteurs. Edward G. Robinson s’en prend constamment à eux, les considérant comme une bande d’illettrés stupides, bigots et ignorants. Les victimes sont décrites de manière un peu trop mélodramatique et leurs scènes paraissent plus statiques. Mais tout ce qui se déroule à l’intérieur du journal est rapide, dépouillé, brutal. Boris Karloff campe remarquablement un reporter salace, ivrogne, obsédé sexuel, particulièrement répugnant, qui se déguise en prêtre pour extorquer une photo. « Vous êtes un blasphème vivant », lui dit Robinson.
THE HOUSE ON 56 STREET (zone 1) est un mélodrame tarabiscoté où Florey parvient à atténuer le coté incongru, invraisemblable et un peu zinzin de certaines péripéties : l’héroïne sort de prison et se voit offrir un travail dans une maison de jeu qui se trouve être l’appartement où elle tomba amoureuse.
ANDRÉ CAYATTE
Revoir les films de Cayatte (sortis en Blu-ray par Gaumont) fut un exercice salutaire, une manière saine de remettre en cause une vision archaïque, réactionnaire (en fait beaucoup d’attaques venaient de la droite) et simpliste de son œuvre qui comprend moins de films à thèse qu’on le dit. Et parmi ceux-là, il est vrai que JUSTICE EST FAITE pour mettre en lumière la difficulté de juger équitablement, s’appuie sur un cas extrême : l’euthanasie qui déclenche encore aujourd’hui des polémiques infinies. Pensez à l’affaire Lambert qui redonne une actualité à ce film. Par ailleurs, à chaque vision, je suis subjugué par le nombre, la variété des personnages, des milieux sociaux, la rapidité elliptique avec lesquels ils sont décrits. On côtoie aussi bien des bourgeois que des policiers, des magistrats, des ouvriers, des anciens militaires (Noel Roquevert est particulièrement spectaculaire), des paysans. Cayatte remet en question leur regard et le nôtre. Le propos est beaucoup plus ouvert qu’on le laisse entendre et il questionne aussi le spectateur. Il faut dire qu’il trouve en Charles Spaak un complice indispensable.
NOUS SOMMES TOUS DES ASSASSINS est le premier film qui aborde la peine de mort de manière frontale et non en fin de récit comme dans J’AI LE DROIT DE VIVRE de Lang et autres œuvres généreuses. Est-ce que questionner le bien fondé de la peine de mort est une thèse ou un constat ? Il est vrai que Spaak prend ouvertement position à travers des personnages de médecins (parfois idéalistes mais est ce un crime ?), de prêtres, certaines femmes ou ce que disent les condamnés. Qui contrairement à ce que l’on affirme ne sont pas innocents. Il y a même des tueurs répugnants parmi eux qui ont assassiné des enfants, tué et violé une petite fille. Même Mouloudji qui commence à apprendre à lire et se transforme ne peut pas imputer tous ses crimes à la société. Il est certes alcoolique, vit dans un milieu effroyable, avec une mère atroce de brutalité mais il est comme possédé par une rage, une violence qui explose à l’improviste et le fait tirer plusieurs fois surs son chef de réseau. Est-ce une thèse que de montrer l’horreur froide, méthodique qui préside à une exécution capitale avec tout ce personnel qui arrive en chaussettes au petit matin, ce rituel épouvantable, la froideur des formules officielles qui fait ressortir la compassion de certains gardiens (Frankeur épatant) ? On retrouve dans ce film puissant, dirigé une fois encore avec une rapidité dans le récit, un gout pour l’ellipse, une extraordinaire variété de décors – chopés avec justesse en deux ou trois plans -, de milieux, dans ce film extrêmement bien joué de Mouloudji à Balpétré en passant par Pellegrin, Renaud Mary et des dizaines d’autres tout ce qui fut analysé et développé par Robert Badinter.
J’ai dit le bien qu’il fallait penser de la première partie du DOSSIER NOIR qui gagne à être revu et dans la deuxième partie la force des deux personnages de policiers incarnés par Blier et Roquevert.
PIERRE ET JEAN n’est pas un film à thèse mais une belle histoire d’amour tirée de Maupassant qui donne à Renée Saint Cyr, remarquable, le rôle de sa vie. Cayatte impose un ton retenu, dépouillé, une vision plutôt sombre avec des rapports minés par la jalousie, l’envie (entre les deux frères), l’égoïsme masculin, le contentement de soi (pour le couple Saint Cyr/ Roquevert, encore lui). La dernière réplique, sidérante de pessimisme inconscient (« tu te rends compte ma pauvre vieille, on va rester ensemble jusqu’à notre mort » – je cite de mémoire), est absolument anthologique. Terminer un film de cette façon est remarquable.
Je suis très heureux de découvrir LE DERNIER SOU dans une copie restaurée qui m’avait bien plu même dans une horrible version. Cette histoire d’escroquerie est rondement menée surtout dans les deux premiers tiers et Cayatte s’appuyant sur un scénario co-écrit avec Louis Chavance lui donne une noirceur, une âpreté rare dans ce genre d’histoire. Une fois de plus, Noel Roquevert est royal dans un personnages aux nombreuses facettes, charmeur, caustique, fourbe et en fin de compte impitoyable. Ginette Leclerc dégage un charme fou, une chaleur dans un personnage plus sympathique qu’à l’ordinaire. Certains extérieurs de rues, reconstitués en studio, paraissent aussi oppressants, aussi désolés que les couloirs de la prison. A découvrir.
ŒIL POUR ŒIL reste un film profondément original surtout dans ses deux premiers tiers, avec une description retenue et lucide de la colonisation, de belles scènes nocturnes et de magnifiques et très nombreux extérieurs alors qu’on décrivait le cinéma de Cayatte comme confiné en studio. Ce qui est faux dès LE DESSOUS DES CARTES et va être battu en brèche par LE PASSAGE DU RHIN, peut être son chef d’œuvre avec AVANT LE DÉLUGE. Deux œuvres complexes, surprenantes qui réfutent bien des idées reçues et témoignent d’une grande ouverture d’esprit. Peu de film ont évoqué l’antisémitisme comme AVANT LE DELUGE ou le personnage de Balpétré qui voit partout un complot juif est inoubliable comme est inoubliable Aznavour dans LE PASSAGE. Deux films à redécouvrir absolument. Dans le premier, la construction en flashback est parfois appuyée, soulignée (défaut compensé par l’écriture acérée de certaines séquences, la justesse du personnage de Blier ce militant socialiste épris de l’humanité mais aveugle face à son fils et surtout à sa fille), défaut auquel échappe LE PASSAGE DU RHIN dont la liberté de ton est encore plus frappante aujourd’hui.
COPPOLA
Dans les films de Francis Coppola dont beaucoup ont été admirablement restaurés par Pathé, ceux qui m’ont spécialement touché en dehors des PARRAIN qui tiennent incroyablement le coup et d’APOCALYPSE, c’est OUTSIDERS, chronique mélancolique, bouleversante qui me touche plus des années après que RUSTY JAMES pourtant impressionnant visuellement. J’ai aussi adoré revoir CONVERSATION SECRÈTE et son extraordinaire premier plan, JARDINS DE PIERRE, œuvre méconnue, secrète, émouvante et TUCKER qu’on oublie trop souvent mais qui n’est disponible qu’en zone 1.
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Commentaires (446)
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Avis aux amateurs de HENRI DECOIN:
Vous pouvez visionner « la fille du diable » sur youtube !tournez le dos à ses navets des années soixante et retrouvez le grand directeur!
J’apprends cette semaine par le biais de la programmation de mon cinéma art et essai que tous les films distribués par la 20th Fox prévus cette semaine et décembre (rétrospectives et films récents) ont été subitement annulés et ne pourront pas être diffusés pour cause de liquidation judiciaire ! Est-ce la cause du rachat de la Fox par Disney au printemps dernier ? Si quelqu’un ici a de plus amples informations…
A Damien d.Vous ne préciser pas ou devais avoir lieu ces projections.Ici à Toulouse le cinéma American cosmograph a décider de ne pas ouvrir ses portes jeudi 5 décembre afin de s’associer à la journée nationale d’actions contre la refonte des retraites en France.C’est courageeux de la part d’un petit cinéma indépendant.J’espère que d’autres cinémas en salles suivrons le pas.
A Yves Rouxel
On peut aussi trouver ça irréfléchi…
à Nicole-julia.Pourquoi irréfléchi,c’est leurs droits je pense ???
A Julia Nicole
La solidarité ça ne se réfléchit pas.
Julia Nicole du 82 ?
A Yves Rouxel
Une fois de plus, vous ne lisez pas les messages.
Je n’ai jamais dit que ce cinéma n’avait pas le droit de manifester son opinion au sujet de la réforme des retraites. Son opinion est parfaitement respectable.
La votre l’est également, tout comme, à mon avis, la mienne, même si elles sont opposées. Cela s’appelle la démocratie.
Voir à une journée de distance LA FOULE de King Vidor sur Arte et SORRY I MISSED YOU de Ken Loach en salle est un total hasard. Le rapprochement pourrait paraître incongru et pourtant les deux réalisateurs se font écho l’un l’autre. L’intensité dramatique et la portée sociale d’une époque y sont en effet traités au sommet. Vidor filme le quotidien, la difficulté de vivre et de construire dans un monde qui oppresse (la mort d’un père, un travail abrutissant et peu payé, la mort d’un enfant). Loach le fait lui aussi avec talent 90 ans plus tard montrant encore une fois les abus du système libéral et capitaliste. Vidor restait plus optimiste selon un idéal américain : le garçon du héros croit en son père, en ses capacités à s’en sortir et l’érige en exemple (et nous sommes avant la crise de 1929). Loach au contraire montre l’adolescent insultant son père, méprisant son travail avilissant. Car Loach brasse aussi la désaffection des parents dans l’éducation de leurs enfants tous occupés qu’ils sont à joindre les deux bouts pour faire vivre la famille… Si le héros de Vidor espérait s’extirper de la foule pour un jour réussir plus que les autres, les protagonistes de Loach eux sont résignés : ils ont vendu leur maison, leur voiture pour pouvoir survivre. Il ne reste qu’une option : une sorte de course en avant à l’image de ce père blessé physiquement, contraint de reprendre inlassablement son camion pour travailler, avec l’épée de Damoclès de se faire virer… Car perdre son boulot chez Vidor comme chez Loach c’est non seulement s’exclure socialement mais aussi perdre sa dignité. Deux très beaux films qui à presque un siècle de distance nous parle des mêmes luttes.
A Damien D
Bravo pour ce rapprochement très juste
Très beau parallèle effectivement.
Sur le Vidor, difficile de dire en quelques lignes la réussite absolue d’un des chefs d’oeuvre muets américains et l’un des plus beaux de son auteur avec La grande parade, Hallelujah, Notre pain quotidien ou Duel au soleil.
J’ai beaucoup aimé le film de Ken Loach qui m’a absolument bouleversé et en plus appris sur cette foutue invention du travail uber qui ne peut qu’user, vider ceux qui s’y adonnent.
Ne peuvent défendre ce type de travail que des idéologues rompus au cynisme le plus méprisable car ce n’est en aucun cas une solution au manque de travail mais une précarisation diabolique: le travailleur participe de A à Z à sa propre aliénation et ne peut s’en prendre qu’à lui même en comprenant que rien ne lui appartient si ce ne sont les dettes qui s’empilent.
On revient vers un droit du travail bien antérieur aux acquis sociaux de l’entre deux guerre issus du Front Populaire, du New Deal et de toutes les politiques de relance et de justice sociale.
Mais parlons de cinéma pour dire combien Loach sait tendre son récit, fluidifier l’enchainement des plans dans une séquence, des séquences entre elles avec l’évidence des plus grands, Ford en tête. Et surgissent à nouveau ces séquences déchirantes dont il a le secret: ici la révélation de la petite , dans Moi Daniel Blake la scène de la banque alimentaire.Mais comment fait-il pour tirer ces sommets de vérité et d’émotion de ses acteurs?
Bref oui un film à voir absolument.
A Ballantrae
Entièrement d’accord sur le Loach qui est bouleversant jusque dans les rapports familiaux décrits avec justesse. Cela dit le héros est tellement obsédé par l’idée de gagner plus qu’il en devient crédule et ses choix perturbent les relations familiales décrites de manière profonde. Quant à Vidor, je ne trouve pas que NOTRE PAIN QUOPTIDIEN soit abouti notamment dans la première partie souvent didactique et lourde. C’est seulement le dernier tiers qui emporte le morceau. Et j’ai fait ici même de nombreuses réserves sur DUEL AU SOLEIL. Je préfère LA FURIE DU DÉSIR et L’HOMME QUI N’A PAS D’ÉTOILE ainsi que plusieurs films muets
a Bertrand.Je tiens à dédier ce commentaire à Jean Douchet grand historien et critique de cinéma disparu récemment.Dans la même veine du cinéma social de Loach j’ai vu »Gloria mundi »qui revient à Marseille sa ville qu’il a souvent filmer depuis »Ki lo sa ».On retrouve sa troupe habituelle puis les nouveaux venues comme Anais Demoustier,Robinson Stevenin ou Louis Leprince ruiguer.Le contenu du film est fort grace à des personnages qui portent le poids du travail,de la souffrance de l’exploitation,des erreurs de jeunesse,des rancoeurs et des coups bas de famille.Quand on voit cote à cote Ariane Ascaride et Gerard Meylan près du vieux port on repense à « Marius et Jeannette »oeuvre pure et emplit d’espoirs malgré la crise qui pointe déjà son nez.Allez voir ce film vous resortirez grandit.
A Yves Rouxel
Critique, analyste certes mais historien me parait exagéré. D’autre part, certains de ces acteurs jouaient déjà dans des précédents Guedigian
De mon côté j’avais étrillé un peu Jean Douchet ici même, je le regrette maintenant. Disons que j’en avais surtout après son dogmatisme, et que son phrasé si particulier a fini par m’insupporter tant je le sentais porteur d’une théorie coupée du réel. Pour parler cinéma ( art complexe et collectif, les écrivains sont déjà difficiles à abstraire de leur société, alors les cinéastes !), il faudrait avoir la tête dans les nuages certes, mais les pieds bien ancrés dans le sol. Comme un capitaine au long cou.
Pour autant certaines de ses interventions m’ont donné des axes intéressants, sur Lang par exemple.
Rien à voir, je voulais partager une petite astuce. J’ai eu beaucoup de mal à lire le livre sur Jacques Tourneur , chez Capricci. Non que la prose en soit mal fichue ou inintéressante – des fois faut s’accrocher, mais ça va. C’est surtout le maquettiste qui a eu une magnifique idée : les textes de Jacques Tourneur sont imprimés en noir sur gris sombre, ce qui est une option poétique, bien représentative de ce cinéaste de l’ombre, mais rend la lecture assez compliquée dès qu’on quitte une source d’éclairage optimale – je n’ai d’ailleurs pas ça chez moi. L’astuce annoncée : j’ai découvert par hasard que si on prend le texte en photo, tout s’éclaire. C’était juste une petite contribution aux pages « vie pratique » du blog.
A Bertrand.Oui les nouveaux venues étaient déjà dans son film précedent »La villa ».Il manquait au générique l’acteur Jacques Boudet compagnon de route de Guédiguian puis Pascale Roberts qui vient de nous quitter.
à D Fargeat: c’est une affèterie stupide qui tente de faire du style avec ce qui est purement informatif, une seule option: le texte en noir, le fond du texte en blanc, c’est aussi mépriser les mal-voyants (et les voyants tout court). Je vous conseille certains livrets en bonus de coffret dvd, le vert sur bleu est apoplexique.
Bertrand, pouvez-vous demander à Gaumont s’ils vont restaurer L HABIT VERT en b ray l’image de la collec Rouge est catastrophique? Je leur ai déjà envoyé 3 messages ils ne répondent pas, c’est bien la peine de prévoir une page Contact sur leur site!
(j’en ai autant pour Lobster d’ailleurs et pour Sidonis même combat) Pourquoi proposer de les contacter? mystère… Ah! si j’avais réalisé un grand film!…
A MB, chez Lobster ils répondent souvent (après pour se plaindre peut-être moins…). Une partie de leur dernière fournée de muets avec Rudolph Vanlentino n’était en effet pas au niveau (LE SHEIK et LE FILS DU SHEIK aux copies grisâtres, mal définies et aux proportions même déformées). Le premier est pourtant sorti a priori dans une copie sublime aux USA chez Kino ! C’est dommage d’autant qu’ils étaient jusqu’alors peu coutumier de sorties médiocres…
A Damien, MB
Vous vous souviendrez peut-être d’une réponse de Serge Bromberg relayée par Bertrand – désolé, pas le temps de chercher, mais ça remonte à moins de 3 mois… En substance le patron de Lobster mettait en avant la rareté du matériel, son état parfois catastrophique -j’adore son expression: on ne fait pas une vache avec un hamburger. Et il y a également le coût des restaurations … en tous cas , chez Lobster ou Gaumont, pas de report de VHS baveux comme on en trouve chez certains autres…
« chez Lobster ou Gaumont, pas de report de VHS baveux comme on en trouve chez certains autres… »
mais Denis L HABIT VERT disais-je est lamentable en qualité d’image dans la rouge! et tous les collecs rouges ne se retrouvent pas restaurés en bray!
quant à Lobster, pour la qualité d’image tout le monde n’est pas non plus d’accord avec vous (cf message D Doussin ou Mathieu précédemment).
Ceci dit je vais pas accabler Lobster, qui est une petite maison d’édition qui nous fournit des merveilles et qui quelques fois rares ne peut pas faire mieux en qualité d’image, mais Gaumont c’est Gaumont!
A MB « Lobster, qui est une petite maison d’édition qui nous fournit des merveilles et qui quelques fois rares ne peut pas faire mieux en qualité d’image » : oui mais dans l’exemple présent que j’ai cité il y avait mieux… Je pense que dans un marché vidéo assez moribond il faut essayer le plus possible de proposer le meilleur matériel disponible ou alors s’abstenir (et ça vaut pour tous les éditeurs…). Quand il n’y a pas de meilleur matériel disponible il est vrai qu’il faut savoir se contenter parfois du minimum pour découvrir certains titres. Sur dvdclassik beaucoup sont tombés sur Elephant films qui a édité un Sirk inédit et introuvable MEET ME AT THE FAIR dont la copie est vraiment affreuse et digne d’une VHS : pourtant si c’est l’unique moyen de voir le film et de le découvrir, pourquoi pas et à petit prix…
Mais Gaumont dans la collection rouge c’est parfois désastreux : je me rappelle de LA NUIT EST MON ROYAUME dont la copie était très inférieure à celle de René Château pourtant sortie de nombreuses années avant, ce qui était un comble !
à Damien D: je crois qu’ils ne répondent pas quand ils ne savent pas, ils ont participé à la reconstruction du film de Laurel et Hardy LA BATAILLE DU SIECLE, le Filmmuseüm de Munich a récolté de ci de là neuf minutes supplémentaires diffusé sur Arte à Noël dernier (la bataille elle-même comporte plein de passages inédits). Je préfèrerais que les éditeurs quand c’est pas au programme répondent « c’est pas au programme ».
A MB.De mon coté je n’arrète pas d’envoyer des mails à Radio France concernant la suppression de + de 400 postes au sein du groupe,essentiellement des techniciens ainsi que des assistants d’émissions de France culture.Ce n’est que le début car pour 2020,500 postes sont encore visés dans les stations locales du réseau france bleu.Ici c’est pareil:silence radio.Mauvais signe pour le service public!!!
A Yves Rouxel
Merci de protester
A tous.J’encourage tous les blogueurs qui fréquentent ce site d’envoyer des mails au médiateur de la république concernant la situation navrante au sein du groupe Radio France.Quantités d’émissions sur France culture ou Musiques annulées,sur Inter c’est de la rediffusion à gogo.La pdg Mme Weil est droite dans ses bottes soutenu par le ministre Riester qui fait la sourde oreille.La aussi aucune réponse d’un ministre qui est censer défendre la création et tout un pan de l’économie française(intermittents du cinéma ou du théatre en situation de précarité,délocalisations de tous les tournages tv et cinéma dans les pays de l’est ou en Afrique afin de payer à coups de lance-pierres les techniciens du cru).Ou và La France cher Bertrand?Je reste foncièrement pessimiste mais toujours dans le combat.
Découvert hier grace au festival »Peuples et musiques au cinéma »qui s’est tenu durant trois jours à Toulouse »Sounder »de Martin Ritt est une oeuvre magnifique sur la condition de vie d’une famille noire en Louisiane en 1933.Le père aidé par sa femme et ses trois enfants cultivent quelques acres de terres prété par l’épicier de la ville.La famille malgré le travail quotidien crève de faim ,là le père décide de sortir une nuit.Je ne raconterais pas la suite ici pour tout ceux qui n’ont vu ce film fort en émotions sans tomber dans le pathos du sentimentalisme primaire.Les acteurs étaient tous non professionnels et apportent une force incroyable à cette histoire situé en pleine récession économique.Il y a un petit détail qui cloche et qui à été dit par Jean françois Vaissière(ex journaliste à rock and folk):la guitare utilisée par Ike(Taj Mahal qui était le frère de la chanteuse Caroll Frédericks)n’existait pas dans les années 30,elle a été crée plus de vingt ans plus tard.Il est dommage comme l’a rappeler Claude Sicre initiateur de ce festival et grand défenseur de la langue occitane que ce film et beaucoup d’autres ne sont jamais sortis en vhs ou dvd.Ah oui j’oubliais de préciser que le film fut projetter en version originale sous titré en français et surtout en Occitan(très bon travail de la part des traducteurs).
A Yves Rouxel
Nous défendons longuement SOUNDER dans 50 ans de cinéma américain ainsi que d’autres films de Ritt comme NORMA RAE, CON,RACK, THE MOLLY MAGUIRES, HOMBRE et j’ajouterai maintenant HUD
A Bertrand.effectivement vous avez défendu l’œuvre de Ritt qui mérite une revision notamment »Hombre »que j’adore.Ritt mettait toujours en avant à travers les personnages la vie des individu(es)la plus part du temps solitaire et qui ont du mal à supporter le poids de la communauté et de la société.Fine analyse psychologique et surtout un homme engagé qui déplaisait à beaucoup à Hollywood.
A Yves Rouxel
Ritt était un véritable homme de gauche, engagé, singes qui a mis du temps pour trouver son style qui était à ses débuts, raide et emprunté. Il s’est égaré dans des adaptations de Faulkner mais il faudrait peut être revoir LES SENSUELS. Et puis il y a eu la rencontre avec James Wong Howe qui l’a revigoré et ses films ont pris une vraie force et on trouve un style visuel
à Bertrand [RITT] je crois que vous réévaluez largement HUD par rapport à 50. Rouxel a eu de la chance de voir SOUNDER qui m’a échappé (il y a un dvd z1 sans s-t et à l’image médiocre selon Dvdbeaver), j’espère que ça promet une sortie video. J’avais vu le dernier, STANLEY ET IRIS, qui m’avait laissé une impression vague, un peu mélo mais c’est trop ancien. MOLLY MAGUIRES est un chef d’oeuvre et j’adore HOMBRE, il faut que je revoie NORMA RAE, Sally Field y était très prometteuse.
Petite correction La Mascotte du régiment est sortie en 1937 mes excuses
Bonjour mr Tavernier,tout d’abord mes excuses pour être hors sujet,mais en parcourant les critiques que Hervé Dumont a généreusement mise en ligne et spécialement au cinéma de John Ford une phrase à propos de « La Mascotte du régiment« 1936 que je vous refroidis ici « Un grand succès populaire (auprès des mamans, des grand-mamans et des pédophiles), et le film préféré de Shirley Temple. « m’a fait rigoler et puis après je me suis demandé si c’est dernier était était vraiment une partie du public cible visé par les producteurs de la fillette,votre avis et encore bravo pour Amis Américain qui commence justement par ce grand cinéaste.
A YVON
Vous n’êtes pas sérieux dans votre question, j’espère. Il s’agit seulement d’une plaisanterie pas très fine qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre. Et je précise que la lettre n’a pas de pied
à Bertrand: quand vous mentionniez Lee Marvin qui aurait été supérieur à Brando dans APOCALYPSE NOW c’était une spéculation qui ne reposait que sur le talent de Lee ou vous saviez que Coppola avait supplié celui-ci de jouer Kurtz? c’est resté sans réponse, je viens de lire ça dans la bio de Dwayne Epstein (j’aurais pu l’entendre dans un bonus peut-être).
A MB
C’était une pure spéculation. Il était physiquement incroyablement conforme au personnage que l’on décrit dans le scénario
à Bertrand: bravo d’avoir spéculé celà! maintenant qu’on y pense, c’est évident, Marvin en Kurtz, je me demande si la demande de Coppola était avant ou pendant le tournage quand Marlon s’était déjà engagé!
dans la bio de Epstein c’est p.265, un courrier découvert de Coppola (LM Point Blank par D Epstein, éd de 2013 augmentée avec macaron jaune)
J’ai vu finalement le Final Cut en salle à Angers mardi soir que je n’avais pu voir à Lyon : et bien cette version me paraît parfaitement équilibrée par rapport à la version courte et redux. Certains on trouvé que le rallongement des scènes où Duvall veut faire du surf et recherche sa planche qu’on lui a prise auraient pu être raccourcies pour plus de densité dramatique (mais cela renforce par ailleurs l’absurde des situations et du personnage)… Quand à Brando, le surpoids frise le manque effectif de crédibilité par rapport au personnage ! Ma compagne a presque trouvé risible la scène où il apparaît grimé en camouflage face à Martin Sheen ligoté et où la photo le montre tel qui est sans les nuances claires-obscures observées dans d’autres scènes… C’est presque un miracle que Coppola et son opérateur s’en soient sortis aussi bien : quand on sait en plus que cet acteur a été excessivement payé pour quelques répliques seulement, cela aurait donné une crise de nerf à n’importe lequel des réalisateurs !
J’aime les 3 montages mais je pense effectivement que celui-ci parvient à un équilibre remarquable que Redux menaçait notamment lors de la scène des colons français…mais en même temps c’était fabuleux de découvrir de nouvelles séquences entières qui permettaient de mesurer quelle folie avait saisi Coppola pour cette matière en fusion qu’était devenu un film fou, incessant work in progress.
Qui a vu le nouveau montage de Cotton Club qui m’intrigue beaucoup? Je m’évertue à trouver brillant Cotton club depuis sa sortie alors qu’il avait été qualifié de creux et purement formaliste?
Une sortie DVD/BR ou salle est-elle prévue? Quid aussi d’une réédition du formidable Tucker?
Cher ballantrae, j’ai déjà mentionné en commentaires de cette chronique avoir vu COTTON CLUB dans sa nouvelle version à Lyon au festival Lumière et présenté de Coppola. C’est un magnifique film qui prend une plus grande ampleur avec des scènes rajoutées autour des personnages et des scènes musicales rallongées…
J’ai revu LE PARRAIN III et je continue de penser qu’il est sensiblement moins bien que les deux premiers.
LE PARRAIN et sa première suite sont des récits réalistes bien que stylisés. Le troisième opus, qui déboule sur les écrans 16 ans plus tard, en constitue une variation toute aussi élégante et raffinée mais « pulp » d’une certaine manière, truffée de péripéties feuilletonesques. Coppola, tout à sa commande, prend soin de reproduire les arcanes scénaristiques qui ont fait le succès des deux premiers volumes (fête inaugurale, tractations dans le bureau, premier ennemi désigné et éliminé au bout du premier tiers, sagesse mafieuse et règlement de compte final monté en parallèle du rituel opératique)et laisse Gordon Willis souder le tout de sa photo sépulcrale et ses ors funèbres. En apparence, on est en terrain connu.
Mais quelque chose a changé: la violence se fait moins vénéneuse, inquiétante, plus « auto-parodique » mais, paradoxalement, d’une façon solennelle. Tout le monde prend la pose, des improbables tueurs jumeaux de l’opéra à Pacino, que la mort de sa fille transforme en gargouille hurlante, en passant par les chichis latins d’Andy Garcia.
Il y a dans tout cela un effet « Canada Dry » : on est en apparence dans l’univers et les codes du PARRAIN mais les enjeux sont tout autres. Ce n’est plus à une fresque du crime organisé à laquelle nous assistons mais à un mélodrame parfois sanglant qui tend à se faire opéra.
Là se situe le charme baroque de ce IIIème du nom : dans cette façon de reconduire les choses sans vraiment y croire mais avec le panache d’une forme souveraine.
Et je n’oublierais jamais le cri du cœur d’un copain du service militaire avec qui j’allais voir le film à sa sortie : « Quand même, ils ont tué le Pape!! ».
A l’occasion du 11 novembre, deux documentaires passionnants, l’un composés de films issues des archives de l’ECPAD, https://www.france.tv/france-3/apres-la-guerre-l-impossible-oubli/1099937-1919-1920.html car s’il n’apprendra pas grand chose à notre hôte et ses spectateurs, les images, même colorisées pour cause de passage en prime-time, sont bouleversantes.
Et l’autre,titré Occuper l’Allemagne https://www.france.tv/documentaires/histoire/1099925-1918-1930.html, qui me semble mettre en lumière un pan largement ignoré (occulté ?) de ces années d’après 14-18.
A Bertrand et aux autres aussi.Avez vous vu un film d’Hugo Frégoneses »Seven thunders »avec Stéphen Boyd,James robertson justice et Kathleen Harrison?
A Yves Rouxel
Bien sur et j’en parlerai longuement dans CENT ANS mais ce n’est pas le sujet de cette tribune
A Bertrand.Bien mon général à vos ordres,romper les rangs,repos!!!
A Bertrand.Sur votre agenda est-il est prévu que vous veniez sur Toulouse à la librairie Ombres blanches ou je vous ai croiser il y a deux ans?Vous étier venu nous parler avec passions de la collection des livres de westerns parus chez actes sud.
A Bertrand Tavernier :
Vraiment très heureux d’avoir pu vous rencontrer hier à Bordeaux lors de votre intervention sur le thème Ombres et Lumières sur l’invitation de l’École de Journalisme de Bordeaux Aquitaine. Un beau moment en votre compagnie. Merci.
A Bertrand.Merci de votre réponse sur »J’accuse »de Roman Polanski.J’ai découvert un film de Jacques Doniol-valcroze »sorti à la fin des années 50. »L’eau à la bouche »est une oeuvre ou le cinéaste a sut créer un univers particulier,grace à un travail de profondeur sur les personnages.Outre Bernadette Lafont on retrouve Alexandra Stewart d’une grande beauté glaciale ainsi que Françoise Brion qui n’a pas fait une grande carrière au cinéma.Le plus surprenant est la prestation de Michel Galabru qui compose un majordome pervers qui à le don de tomber amoureux de toutes les femmes de chambre du chateau des propriétaires.J’oubliais d’évoquer la chanson de Serge Gainsbourg qui ponctue ce jolie film bien ancré dans l’air du temps.
Je crois en effet que en ce qui concerne « BEN HUR « ,il vaut mieux arrêter le débat :défenseurs et détracteurs ne pourront pas s’entendre;dans la liste des autres WW proposée par BT,j’ajouterai « the letter » ,bien que la conclusion trahisse l’immoralité totale de la passionnante nouvelle de Somerset MAUGHAM ;c’était du post-code après tout.
Notre patrimoine encore à l’honneur à SAN FRANCISCO à partir d’aujourd’hui :
14 NOVEMBRE : « même le paranos ont des ennemis »
« LA CORDE RAIDE « : Jean -Charles Dudrumet c’est une énième variante sur le thème du triangle amoureux , on a vu mieux!
« LA CHAMBRE ARDENTE » :bien que ne passant pas pour une grande oeuvre de JD ,le suspense est habile et soutenu par des acteurs solides :Brialy, Rich, Scob,Balpêtré …..
15 NOVEMBRE « les sables mouvants de la séduction »
LES FELINS : un très bon huis-clos de Clément ,trop peu connu.
MALEFICES : le seul bon DECOIN des années soixante ,déjà évoqué.
16 NOVEMBRE :matinée : « race/guerre /classe »
ON N ‘ENTERRE PAS LE DIMANCHE :ce premier film de MICHEL DRACH est à redécouvrir;peut-être le premier film français dont le héros principal est un noir.
LE PETIT SOLDAT de JLG
LES ABYSSES de Nikos PAPATAKIS : quelqu’un connait-il ce film qui atterrit dans le festival, le seul dont je n’avais jamais ,au grand jamais ,entendu parler?
Soirée : argent/sang/argent
SYMPHONIE POUR UN MASSACRE : très bon DERAY ,vanté à juste titre par l’érudit Rouxel.
HORACE 62 de André Versini:je serais beaucoup moins dithyrambique.
17 NOVEMBRE :
matinée « l’âpre après-goût de l’amour »
THERESE DESQUEYROUX : très bon Franju , avec l’impériale Emmanuelle Riva .
CONSTANCE aUX ENFERS : de François Villiers :commence comme un « rear window » du pauvre et continue comme un énième plagiat des « diaboliques » avec avertissement final singeant HGC.
soirée : »le hic »
MELODIE EN SOUS SOL de Verneuil ,divertissement de qualité .
LA MORT DE BELLE de Molinaro : le meilleur film de ce directeur ,déjà loué ici.
18 NOVEMBRE: deux films que je n’ai pas vus depuis très longtemps :
« LA GUERRE EST FINIE » de RESNAIS
« OBJECTIF 500 MILLIONS »deSCHOENDOERFERR
A Dumonteil
LES ABYSSES eut pourtant son heure de gloire et fut même je crois sélectionné à Cannes. C’est dans mon souvenir une oeuvre forte inspirée par les soeurs Papin. Et TAMANGO est le premier film français avec un héros noir même si son réalisateur est américain
A Dumonteil
LES ABYSSES est un film qui m’avait fait assez peur. Et pourtant je ne l’ai pas vu petit. On pense beaucoup aussi à l’ultérieure CEREMONIE de Chabrol.
Mais, dans mon souvenir, le film respecte un certain dispositif théâtral, ce qui génère une impression d’irréalité.
Je confirme que Les abysses est à voir.
Papatakis n’est pas l’homme d’un seul remarquable film: La photo est un passionnant apologue autour du mensonge notamment. Les equilibristes est très interessant et revient sur la figure de Jean Genet dont l’alter ego est interprété par Piccoli.
merci pour vos commentaires sur « les abysses »
Je serais plus réservé pour « Tamango » ;les véritables vedettes sont Curd JURGENS et la sculpturale Dorothy DANDRIDGE (une noire en tête d’affiche ,je le concède) ,même Jean Servais reçoit le haut de l’affiche ; coincidence Miss DANDRIGE ,disparue tragiquement prématurément,était aussi la vedette de « CARMEN JONES » ,ce qui fait deux films inspirés de Mérimée.
« TAMANGO » est situé au XIX ème ,c’est un film d’aventures,ce qui crée une distanciation par rapport aux événements pour l »audience ; « on n’enterre pas le dimanche »(1959)à l’époque contemporaine et comme il n’y a pas de vedette connue, Philippe est constamment au centre de l’action ;on le voit aimer une suédoise et séduit par une française ce qui pouvait sembler hardi pour l’époque ,plus que « rue des cascades » ,où BT nous faisait justement remarquer que Madeleine Robinson « ne touchait même pas le culturiste Serge Nubret « ; le film de Drach ,qui fera d’un « bougnoule » -pour reprendre une expression très RN- le héros d’un film ultérieur (« Elise ou la vraie vie » ) , est quand même le premier réalisateur français à centrer son film sur un jeune noir Martiniquais, dépaysé dans un Paris où il s’enfonce dans une solitude nostalgique ;cela dit le côté policier est assez astucieux et la fin digne d’un film noir
A Dumon,teil
Bien sur mais Tamango se révolte, se bat contre les blancs, en tue et en cela son personnage n’a pas d’équivalent dans le cinéma mondial. C’est une sorte de Lumumba qui veut unifier ses frères pour se révolter contre les esclavagistes
A Dumonteil.J’ai vu le film de Nico Papatakis qui m’a beaucoup déçu sur le plan du style.On n’adhère absolument pas à l’histoire de ces deux soeurs qui s’en prennent à leurs patrons.Jeu théatral et manque de charisme et relief pour les soeurs Bergé ainsi que les autres acteurs.Par contre il me tarde de découvrir »Gloria mundi »dont le titre n’a rien a voir avec le prochain Guédiguian qui à l’air interessant sur le sujet.
En voyant mentionné LE PETIT SOLDAT, je ne peux n’empêcher de penser et sur un thème approchant à L’INSOUMIS de Cavalier. Je n’avais pas manqué de le découvrir à son passage sur arte et à l’enregistrer : c’est un très beau film peu mentionné avec un Delon magistral… Malheureusement je crois qu’il a des droits de diffusion limité (dvd/blu ray pas dans l’immédiat je pense).
A damien d.J’ai lu il y a plusieurs mois qu’Alain Delon avait racheter les droits d’exploitation de ce film d’Alain Cavalier et qui ne voulait pas qu’il sorte sous le format dvd.J’ai une copie vhs,il faut que je le revoit.
A Dumonteil.Amical bonjour de toulouse la rose qui est souvent »jaune »le samedi après midi avec tous ces gaz lacrymogènes,je préfère rester au chaud.Puisque vous évoquer »Le petit soldat »de Godard,j’ai revu avec enthousiasme »Week end »qui est une oeuvre forte sur l’avant 68,très maoiste dans le ton et l’esprit.Ce film m’a rapeller fortement « Le grand embouteillage »qui se déroule sur les routes italiennesL’Oeuvre est cocasse est emplit d’humour noir ou l’on croise des cadavres à tout bout de champ sur le bord des routes.N’oublions pas non plus que c’est je crois le plus long travelling de l’histoire du cinéma en France?Jean Yanne et Mireille Darc forme un couple complètement barré puis la scène ou il croise un paysan sur son tracteur qui chante « L’internationale »alors là Jean luc,tu m’as estomaqué!!!
A Yves Rouxel
Pour moi maoïste n’est pas du tout un compliment puisqu’il renvoie à une idéologie, une politique qui a exterminé, affamé 25 millions de personne. Je pense qu’on pourrait décerner des qualificatifs plus justement louangeurs et mérités à WEEK END
Bien sur Bertrand.Je condamne également tous les régimes totalitaires ainsi que toutes les démocraties dites « modernes »qui ont fait des millions de morts à travers les guerres coloniales.Puis si on analyse un peu le capitalisme tue également des individues,voyez le nombre de suicides parmi les agriculteurs,les personnels hospitaliers,dans la police ou l’éducation nationale sans oublier le nombre de jeunes qui mettent fin à leurs existences car ils sont broyés par un système qui les oppressent.
A Yves Rouxel
Ces morts sont nombreux et réels et le capitalisme tue mais JAMAIS à l’échelle des camps nazis, soviétiques, maoïstes et proportionnellement aucun régime démocratique n’a égalé les Chinois, les Khmers rouges, les nazis, les soviétiques qui détiennent de tristes records en tant de paix
A Yves Rouxel
Et si vous arrêtiez, au moins de temps en temps, de tout mélanger et d’écrire n’importe quoi ? Tout n’est pas équivalent à tout !
Je félicite Bertrand de garder son calme et de répondre avec des arguments sensés à vos excès verbaux.
A Bertrand. PEPLUMS!
Cher Bertrand, j’ai revu avec un plaisir (coupable) THE ROBE, d’Henry Koster avec Richard Burton, Victor Mature, et la délicieuse Jean Simmons. Je me demandais si vous affectionniez le genre autant que les Westerns, et si oui quels etaient vos favoris?
A F Fortet
Jamais revu et on le jugeai dans 50 ans assez médiocre avec un souci touchant de la composition picturale, une bonne poursuite en char et la composition de Jay Robinson en Caligula.Je préférais les Gladiateurs de Daves. Scorsese aime beaucoup de genre. Je suis un peu plus réservé même si certains titres comme BARRABAS sont de vraies réussites. D’accord sur la délicieuse Jean Simmons
C’est un genre très vaste qui comporte de nombreux titres intéressants. Pour le défrichage, je renvoi au livre d’Hervé Dumont L’ANTIQUITE AU CINEMA qui est repris et mis à jour sur son blog ici
http://www.hervedumont.ch/page.php?id=fr10&idv=1
Après il ne faut pas toujours rechercher une pure vérité historique. Les péplums américains sont souvent plus sérieux et pompeux que leurs pendants plus légers et délirants italiens (leurs séries fantaisistes des Hercule, Maciste par exemple)… Arès il faut du courage pour se retaper BEN HUR ou QUO VADIS (ce dernier est atrocement ennuyeux) en 3 ou 4 h de temps. Exceptions américaines : le CLEOPATRE de Mankiewicz passionnant d’un bout à l’autre, LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN de Mann. Pour le reste ce sont d’admirables chromos et rien de plus (les films de DeMille dont les péplums parfois oubliés comme LE SIGNE DE LA CROIX, CLEOPATRE, LE ROI DES ROIS sont plus visibles avec nombre de recherches formelles) qui valent plus pour leur côté plastique que scénaristique. Même avec le travail de Trumbo et le duo Kirk Douglas/Kubrick sur SPARTACUS, j’avais trouvé le film trop long…
Pour de petits plaisirs, on peut se regarder HERCULE ET LA REINE DE LYDIE, HERCULE CONTRE LES VAMPIRES, HERCULE A LA CONQUETE DE L’ATLANTIDE, JASON ET LES ARGONAUTES…
Vous notiez aussi Bertrand dans 50 ans LE ROI DES ROIS version Nicholas Ray que vous trouviez un des meilleurs péplums américains. J’avais sur le même sujet visionné le JESUS DE NAZARETH de Zeffirelli qui se laisse regarder malgré là aussi une durée décourageante…
il est bien supérieur à sa première version de 1923,dont seule la première partie était d’inspiration biblique .
j’ai dû le voir 5 ou 6 fois!
A tous .Sachez que les cinéma pathé-gaumont programment pour décembre la resortie en version restaurée de »Gladiator »avec des plans supplémentaires.A noter sur vos tablettes pour ceux qui ont acces à ces salles.
« »il faut du courage pour se retaper BEN HUR »
exact je me suis retapé le film comme quasi tous ceux de Wyler après avoir lu son autobio signalée ici par BT, et c’est si ennuyeux que je ne reconnaissais pas la griffe de WW, d’ailleurs c’est à se demander s’il a contrôlé le film totalement, bien sûr non, mais c’est comme s’il était resté en dehors (il disait ce film « c’est mon assurance vie »). Comme tt le monde, je sais que c’est le cas pour la course de chars (le mérite en revient à Marton selon Herman le biographe de WW (d’ailleurs Herman ne fait que mentionner Canutt), Yakima Canutt selon Heston (et Heston ne fait que mentionner Marton dans son autobio citée ici par Dumonteil merci Didier!) mais à part ça même des scènes comme telle entrevue sentimentale entre Heston et Haya Harareet sont si plates qu’on ne sent pas WW concerné, ni pour tte l’histoire d’amitié entre Heston et J Hawkins qui adopte celui qui lui a sauvé la vie. La seule scène qui m’a touché c’est le regard entre JC et le soldat qui refuse qu’on lui donne à boire (mais ça, c’est mon âme de midinette…). Oscar du meilleur film! Mystère des oscars… bon désolé, tant de ligne sur ce film ça suffit.
A MB
Vous avez raison. C’est le film le plus inerte, le plus dépourvu de vie de Wyler. Quand on pense à l’indifférence hostile qu’a subi THE LIBERATION OF LB JONES. Mais FUNNY GIRL est bien plus personnel et attachant. BEN HUR, c’est aussi plat et mortel que QUO VADIS, autre colossal succès
Au risque de me faire laminer, je n’ai jamais trouvé le Ben Hur de Wyler ennuyeux ou inerte. Les critiques ici formulées manquent, à mon sens, de nuances. Je ne saurais mieux exprimer les qualités et les défauts du film que ce qu’en dit Hervé Dumont dans son encyclopédie auxquels je souscris totalement. Le « message » politique ne m’a jamais marqué et celui, religieux, m’a toujours fait sourire. A l’opposé, je trouve le Gladiator de Scott lourdingue à tout point de vue. Tout y est hyper-souligné : les sentiments des personnages (Oliver Reed me paraît le plus retenu et ce n’est pas la première qualité que je lui reconnais habituellement), les travers de l’exercice du pouvoir, des systèmes politiques et de la politique elle-même, etc … En plus d’une musique ultra-présente et interchangeable avec celles de tous les films américains à grand spectacle contemporains et qui finalement aseptise les émotions qu’elle tente de souligner. Bref, je trouve que l’histoire aurait mérité un traitement nettement plus fin et plus développé, que ce soit relatif au périple qui conduit le héros de Germanie en Hispanie ou au fonctionnement des institutions romaines.
A Edward
Ce n’est qu’une opinion que je ne partage absolument pas. Le film d’ailleurs a peu de rapport avec Ben Hur. Plutôt avec la CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN
à Bertrand: la course de chars de BEN HUR c’est le moment où le spectateur se secoue dans son fauteuil: « tiens! il se passe quelquechose, là! ».
QUO VADIS: sauvons le Néron de Peter Ustinov, certes, il cabotine mais bon, c’est Peter Ustinov.
à DF: OLD DARK/CASTLE: la phrase de la tricoteuse est absolument géniale!
« Wyler après avoir lu son autobio signalée ici par BT, » ERREUR
désolé c’est une bio signée Jan Herman « A talent for trouble ».
A Edward
Au risque de me faire laminer aussi, je ne trouve pas, pour l’heure, le BEN-HUR de Wyler si inerte et ennuyeux que cela. Il me faudra le revoir.
Par contre, je n’ai rien compris à votre message. Vous dîtes cela, vous citez Dumont qui dit trois mots plutôt ironiques avant de passer à GLADIATOR.
Je suis perplexe.
A Alexandre Angel
Qu’il défend passionnément. Dumont pense que c’est un des chefs d’oeuvre du genre
à Bertrand BEN HUR l’avis de Dumont est très contrasté: « son film le moins personnel,(…) pesanteur académique, une théatrâlité démonstrative, (…) des dérapages d’un goût douteux dans les scènes religieuses » mais aussi des qualités éparses, c’est d’ailleurs plus que contrasté, un peu contradictoire (p.455).
A Alexandre Angel : Si vous consultez l’encyclopédie d’H.D., vous verrez qu’il consacre 3 pages au film et indique ce qu’il considère comme des contributions personnelles de Wyler. J’évoquais GLADIATOR parce qu’il se passe également à l’époque romaine (quoique 150 ans plus tard, j’en conviens), que j’étais en train de le revoir, que certains y voient un message politique comme certains en voient dans BEN HUR et que je lui trouve beaucoup plus de défauts que BEN HUR. Et j’espérais que certains donnent leur opinion sur GLADIATOR…
Je n’en suis pas un grand admirateur passé le début assez remarquable. Tout m’y semble excessif sans souci de ménager des pauses permettant de faire exister les personnages. Rien à voir avec Spartacus que je trouve fort et émouvant d’abord pour son aptitude à concevoir un film à hauteur d’homme.La fin entre autres scènes est l’une des plus puissantes du genre péplum.
De R Scott dernière période je préfère nettement le mal aimé Kingdom of heaven dans sa version longue. Malgré qqs scories il a le courage de prôner la tolérance, l’analyse fine des enjeux géopolitiques face aux va t’en guerre post 11 septembre. Et des idées narratives ou visuelles parfois formidables: la découverte de Jérusalem ou de son domaine par le héros, l’intervention du roi lépreux, l’ellipse pour une bataille importante, le siège de Jérusalem…
A B.T. : je ne prétends évidemment pas qu’on ne puisse pas être en désaccord avec Hervé Dumont mais au milieu d’expressions unanimes dans ce blog que j’estime négatives et péremptoires sur le BEN HUR de Wyler, j’aimais faire remarquer que quelqu’un qui a une certaine connaissance des films historiques et une certaine capacité d’analyse pouvait avoir une opinion plus nuancée et même majoritairement positive sur le BEN HUR de Wyler. De plus, il exprime mieux que je ne pourrais le faire les qualités et les défauts que j’y trouve également. D’où ma suggestion aux participants du blog de relire ce qu’il a écrit et peut-être d’ensuite réalimenter le débat.
A Edward
Mais BEN HUR a été couvert d’éloges partout dans le monde et occultait d’autres films plus intéressants comme BARRABAS, voire les séquences réussies de LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN. Je trouve un peu dommage de perdre du temps sur ce film de Wyler au lieu de se pencher sur CARRIE, UN AMOUR DÉSESPÉRÉ, L’HÉRITIÈRE, THE COLLECTOR, THE LIBERATION OF LB JONES
à Dumonteil « Stephen Boyd aurait été pour ce premier aspect de leur relation. »
mais Heston complètement laissé dans l’ignorance par peur de son refus de le jouer ainsi selon ce doc très intéressant, et la scène marche quand même mais c’est peut-être une idée superficielle car on ne sait pas si c’est un rappel de leurs relations passées, ou un désir refoulé de Messala.
Heston en parle un peu en disant juste que c’était resté une idée de Vidal, sans plus.
à Dumonteil BEN HUR SUITE: « La première rencontre imaginée par Gore Vidal et refusée par WW »
c’est plus qu’après une résistance de WW il dit à Vidal de ne pas appuyer jusqu’à être évident (p.400 bio de WW) et l’autre explique que ça n’a pas à être évident, ça peut être vu comme le regret d’une amitié passée pas d’un amour, dirais-je
pour le commentaire de Heston ci-dessus p.187 ed poche In the Arena, facile à retrouver à l’index à Vidal. ouf!
A Edward,
J’avais très mal appréhendé votre message : je pensais que vous alliez étayer sur ce que pensait Dumont de BEN-HUR et je me retrouvais devant une critique de GLADIATOR.
Mes confuses.
A B.T. : mais peut-être que les films de Wyler que vous citez se prêtent moins à la polémique et sont moins critiqués … Ne pas en parler ne signifie pas qu’on ne les apprécie pas mais peut-être n’a-t-on rien à ajouter à ce que vous en avez déjà écrit ici et ailleurs. Et encore faut-il les avoir vus, tel The Liberation of L.B. Jones que je n’ai jamais vu et qui semble n’exister en dvd que dans une édition espagnole.
Je suis du côté des défenseurs du film de Wyler ;le scénario est bien supérieur au plat roman de Lewis Wallace qui a reconnu l’influence d’Alexandre Dumas et de son comte de Monte Cristo.
Le roman se traine sur les rois mages avant de faire apparaître les deux héros simultanément 70 pages après le début .
La première rencontre imaginée par Gore Vidal et refusée par WW en a pourtant quelque chose :dans un doc consacré à l’homosexualité au cinéma ,on souligne les éclairages ,les symboles phalliques :les lances , la fontaine ..Stephen Boyd aurait été pour ce premier aspect de leur relation.
Dans le livre ,la relation des deux hommes est juste effleurée,les ennemis n’ayant plus aucune rencontre (verbale) après l’arrestation;en outre ,pour bien enfoncer le clou ,Wallace fait survivre Messala jusqu’à la crucifixion (et contrairement à la famille de BH il ne sera pas sauvé)
A l’opposé, je trouve le Gladiator de Scott lourdingue à tout point de vue. Mon opinion aussi.
« Merci Chuck* ,j’essaierai de te donner un meilleur rôle la prochaine fois » (WW)
*Surnom de HESTON.
A Dumonteil et tous
Houla… du coup le film est à déconseiller aux familles chrétiennes… il pourrait troubler les jeunes enfants, et le torse luisant de Charlton Heston jette de troubles reflets sur les salles de patronage…
Pour ne pas en rajouter, mais réorienter peut-être le débat (disons, quelle place occuperait ce Ben Hur dans l’oeuvre de Wyler, je crois que la politique des auteurs est ici à la peine) je rappellerais volontiers l’aventure du grand cinéphile William K. Everson…
Selon Kevin Bronlow (La parade est passée, p. 667):
« A la fin des années 50,une copie fut découverte aux Etats-Unis. Au même moment, la seconde version de la MGM était en train d’être achevée,[…] et la compagnie avait pris des mesures strictes pour s’assurer qu’aucune copie n’existait encore. A leur grande indignation, juste au moment de la première du film de Wyler, ils découvrirent que le célèbre collectionneur William K. Everson organisait une première du film de Niblo. La MGM alerta le FBI, et Everson apprit qu’on le menaçait d’une peine de prison. Etant un éminent historien du cinéma, il fut sauvé par l’intervention de dernière minute de Lilian Gish, qui témoigna en sa faveur. L’affaire fut abandonnée. »
Silly, isn’t it?
Du coup vous arrivez à vous liguer pour défendre le BEN HUR de Wyler en l’opposant à GLADIATOR : idée très curieuse puisque ce dernier traite comme l’a rappelé Bertrand de la même période que LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN (au regard de l’histoire du cinéma c’est d’ailleurs curieux quand on sait que le film de Mann est sans doute le dernier grand Péplum de l’ère classique (1964) et le film de Scott le renouveau du genre 35 ans après…)
J’ai d’autant plus de mal avec cette comparaison que, vu en salle à l’époque, GLADIATOR fut un vrai choc : la reconstitution qu’a fait Scott est époustouflante et à aucun moment je n’ai trouvé cela lourdingue, les acteurs étant tous magnifiques dans ce film. Les ellipses du scénario que vous mentionnez ne m’avaient absolument pas gêné dans le plaisir pris à voir ce film qui me semble non égalé depuis (il faut dire que le péplum ne semble plus à la mode à Hollywood depuis 10-15 ans)…
Très curieusement (et comme Martin Scorsese d’ailleurs) le seul péplum que j’ai vu plusieurs fois enfant (sans véritablement esprit critique) est LES DIX COMMANDEMENTS de DeMille version 1956. C’est un des premiers films « classique hollywoodien » que j’ai découvert avec une VHS que l’on avait à l’époque dans la famille… A chaque fois je trouvais des passages entiers ennuyeux et il m’était très difficile d’aller au bout. Je me réessayais à le revoir parfois jusqu’aux scènes des dix plaies d’Egypte le plus souvent.
Dans certains passages, je me rend compte que DeMille aussi pompeux soit-il, arrive à dégager une atmosphère dans ses meilleurs « tableaux » (les 10 plaies d’Egypte justement et l’utilisation de la couleur qui y est alors remarquable : Scorsese mentionne d’ailleurs ces scènes dans son VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA AMERICAIN). C’est finalement le seul péplum où les délires graphiques sont pris au sérieux alors qu’ils apparaissent souvent ridicules (le passage de la mer rouge). J’ai revu la première demi-heure hier soir : ce qui est frappant aujourd’hui c’est à quel point DeMille filme ses acteurs et actrices en insufflant un érotisme qui est plus marqué que chez d’autres réalisateurs du genre. C’était déjà le cas avec Claudette Colbert et son bain d’anesse dans le SIGNE DU PAIEN ou certaines scènes de CLEOPATRE. C’est la théorie que DeMille voulant insuffler un message conservateur et chrétien dans ses films ne pouvait s’empêcher de montrer le « péché païen ». Finalement il le montre très bien et paradoxalement avec un plaisir certain !
A Damien D
Parfaite analyse mais c’est le SIGNE DE LA CROIX et non DU PAIEN
@Damien.D Je suis entièrement d’accord avec votre analyse. Gladiator n’est en rien lourdingue. Scott a justement réussi à ne pas tomber dans les clichés ou la facilité, en ce qui me concerne c’était le peplum que j’ai toujours attendu, sans oublier la magnificence des decors et des costumes. Mais pour chaque Gladiator il y a toujours un Exodus, un Centurion ou Immortels…
A Bertrand : exact (rien à voir avec le film de Sirk !)
Je rajouterai pour rejoindre un des thèmes de cette chronique que ces films de DeMille (SIGNE DE LA CROIX, CLEOPATRE) s’intègrent eux aussi (par leurs scènes para-érotiques et leurs dialogues) dans l’époque pré-code précitée et qu’ils font partie des meilleurs du réalisateur. Ajoutons à cela tous les mélodrames et comédies dramatiques de DeMille des années 1918-25 que Bertrand, moi et d’autres ont déjà conseillé sur ce blog à maintes reprises (la plupart disponibles en dvd chez Bach films en France)…
A Damien D : quand le l’ai vu au cinéma il y a 20 ans, GLADIATOR m’a fait le même effet qu’à vous. Revu 20 plus tard, il ne reste plus que les reconstitutions magnifiques … à l’ordinateur (le supplément du blu-ray explique bien, notamment, au-delà de la reconstitution de la Rome antique, la manière dont les images ont été multipliées pour donner l’impression de masse des belligérants au début du film) …
A Edward
Je l’ai revu récemment et il fait toujours le même effet dès la violence aveugle de la première bataille où on est plongé au coeur de la mêlée, sans stratégie. Mais j’aime les scènes intimes, le respect de Scott pour les pratiques religieuses filmées sans ironie (les dieux lares et c’est pour moi le seul film qui montre cela)
Vous m’intriguez sur ce point des dieux lares. Il faut que je le revoie.
R Scott est un cinéaste au parcours tres etonnant sans cesse tiraillé entre les sommets et les chutes.
A réhabiliter :Cartel. Pas parfait mais souvent impressionnant.
A B.T. : tout à fait d’accord.
Je rajoute quelques éléments sur LES DIX COMMANDEMENTS (1956) que je me suis décidé finalement à revoir entièrement et d’une traite ce week end… Mes souvenirs d’enfance étant parfois lointains, cela méritait une re-vision au-delà de la première demi-heure. Et bien ce qui est surprenant c’est que les plus 3 heures de film sont passées très facilement (j’ai sauté l’ouverture et l’entracte tout de même). Le postulat de départ de voir De Mille filmer des scènes comme des tableaux vivants fixe finalement un style certes un peu pompier mais s’apparentant aussi à une sorte de livre d’images en mouvement : rien à voir sur ce plan avec d’autres péplums américains et c’est finalement ce qui en fait l’originalité. L’histoire biblique étant assez riche en rebondissement, De Mille passe de l’un à l’autre de manière assez fluide évitant finalement de trop longues scènes. Le passage de l’exode qui m’avait paru bien long est finalement construit autour de scénettes avec différents personnages : là un plan sur des animaux (oies, chameau, âne), enfant endormi sur un bœuf, naissance d’un enfant dans un chariot, vieillard mourant, etc. qui donne à voir le mouvement et la libération de ces gens que l’on a vu précédemment opprimés, torturés (le message chrétien et saint-sulpicien rejoint presque un autre quasi marxiste : ce qui du point de vue d’un réalisateur conservateur est inconsciemment intéressant)…
DeMille qui a toujours soigné les rapports entre ses personnages (et cela dès la période du muet) réussi là aussi les moments dialogués avec des séquences de duos (ou duels) très réussies : les séquences entre Moïse et Nefertari, Ramsès et Nefertari par exemple… Certain éléments du casting sont intéressants comme Edward G. Robinson en Dathan qui est par ailleurs très crédible en fouineur libidineux et manipulateur… Le tout est baigné par cet érotisme singulier propre à DeMille dont je parlais précédemment (Moïse couvert de boue n’osant toucher Nefertari, les 7 filles vierges de Jéthro découvrant Moïse à Madian…)
Quand au style et c’est sans doute le plus marquant : DeMille offre à voir des costumes aux couleurs chatoyantes et variées, des décors tout à fait au niveau malgré des transparences inévitables (les effets sont moins ridicules que je ne le pensais d’autant que l’on ne cherche ici aucunement une quelconque crédibilité (hormis le « feu de Dieu » à la fin filmé en animation peu convaincant)). L’arrivée de la mort sous forme de brouillard verdâtre lors des 10 plaies d’Egypte est un des meilleurs moments s’apparentant au film d’horreur et que Scorsese adorait.
Bref un film que j’ai réhabilité (au regard il est vrai de souvenirs d’enfance) et qui mériterait surement une autre vision : si vous en avez l’occasion Bertrand et tous… Peut-être serait-ce le meilleur film de DeMille après-guerre finalement ?
à Damien D: excellente approche des 10 COMMANDEMENTS 1956, j’ai remarqué par rapport à ce que vous dites sur le côté visuel (« des transparences inévitables (les effets sont moins ridicules que je ne le pensais d’autant que l’on ne cherche ici aucunement une quelconque crédibilité ») que dans ce film, ce qui est évidemment toile peinte, effets spéciaux démodés, transparences, couleurs chatoyantes irréalistes, tout va dans le sens d’une vision et d’un style que DeMille intègre et contrôle. Sa vision n’est pas d’être crédible ni réaliste mais de montrer par réfraction: si on n’aime pas ça on n’aime pas non plus la vision artistique de tout artiste de tout temps qui ne recopie pas ce qu’il voit mais le transforme pour exprimer ce que ce qu’il voit lui inspire, les transparences évidentes, les couleurs des vêtements choisies plus pour leur harmonie que pour leur justesse historique, les évidentes toiles peintes, ce sont ses outils de style. Je devrais voir SAMSON et UNCONQUERED. Il me semble que la couleur a dû lui apporter beaucoup mais je suppose qu’on retrouve ça aussi dans ses films en N&Blanc.
A MB
Je trouve la plupart de ses films en couleurs plus pauvres, plus sommaires que ses muets ou les premiers parlants. Seule les séquences de l’exode des 10 commandements m’avaient touché
A MB : plastiquement il faut ajouter qu’un des grands inspirateurs de DeMille a été Gustave Doré (cf ses illustrations pour La Bible en 1866), artiste lui aussi parfois critiqué à son époque politiquement (car étant devenu un des illustrateurs les plus connus (et reconnus) du Second Empire). Il y a chez Doré et ses compositions un grand talent de créateur d’ambiances (voir ses illustrations des CONTES DE PERRAULT, DON QUICHOTTE, ATALA, poèmes de TENNYSON aux forêts mystérieuses et sombres, etc.) ainsi que sur ses dessins emprunts de réalisme social dans des ouvrages sur Paris et Londres notamment…
Influence de Doré sur le cinéma qui n’est pas unique à DeMille : Philippe Druillet l’auteur de BD faisait des parallèles (dans un documentaire sur Gustave Doré diffusé sur arte) entre l’oeuvre du dessinateur français et celle d’Eisenstein, De Tim Burton, comparaisons bluffantes à l’appui. Et un autre cinéaste/producteur comme Disney ramena bon nombre de ces ouvrages venus d’Europe lors de la préparation de BLANCHE NEIGE en 1936-37…
à Bertrand, DEMILLE/ les films en couleurs sont plus pauvres que les N&B? visuellement y compris? Vous n’y allez pas avec le dos de la cuillèr, ceci dit ça fait juste des N & B des chefs d’oeuvres au plus haut de l’échelle artistique, LES 10 COMMANDEMENTS 56 ne restant qu’un grand film. Je ne connais pas SAMSON ni UNCONQUERED, le film sur le cirque m’a laissé froid, mais les 10 COMMANDEMENTS 1956, c’est ,visuellement, une splendeur, au moins ça.
à Damien D: pour Doré mon inculture est évidente, je vois le lien Doré graveur et Druillet mais pas DeMille ou alors on rapproche plus ce dernier de Doré-peintre peut-être.
A MB : je ne vois pas trop votre questionnement, il s’agit justement de rapprochement plastiques, de compositions graphiques (que ce soit des gravures ou des peintures peu importe) comme il y a eu pléthore de rapprochements dans des études pour la peinture et le cinéma, la BD et le cinéma etc.
Sur presque 75 longs-métrages, DeMille en même temps n’en a réalisé que 7 en couleurs… Là où l’on peut rejoindre Bertrand c’est sur deux titres qui sont assez redoutables : LES TUNIQUES ECARLATES et L’ODYSSEE DU DOCTEUR WASSELL (le deuxième peut-être un brin supérieur au premier mais il faudrait le revoir). Gary Cooper pourtant acteur principal ne parvient pas à sauver ces films de l’ennui (et contrairement aux DIX COMMANDEMENTS les décors paraissent pauvres et l’utilisation des couleurs moins judicieuses).
Un cran au dessus, on a LES CONQUERANTS D’UN NOUVEAU MONDE qui comme LES DIX COMMANDEMENTS vaut pour ses compositions picturales apparentées à des tableaux ou d’illustrations de livres d’images. Là encore il ne faut pas aller plus loin pour apprécier ce film et la dernière restauration (vue en blu ray chez Elephant Films) y joue pour beaucoup. Le personnage de Cooper y est mieux dessiné que dans les deux autres cités et Paulette Goddard dégage parfaitement cet érotisme « Demillien »…
Celui que j’avais vraiment aimé était LES NAUFRAGEURS DES MERS DU SUD avec John Wayne qui était un bon film d’aventure avec la célèbre pieuvre (que Ed Wood aurait réutilisé cassée dans LA FIANCEE DU MONSTRE !) et une très belle scène de tempête.
Pas encore vu SAMSON ET DALILA (acheté en blu ray) ni SOUS LE PLUS GRAND CHAPITEAU…
A Damien D
Je vous suis assez sur LES NAUFRAGEURS DES MERS DU SUD dont j’ai gardé un joli souvenir et il y a des moments réussis dans le premier tiers des CONQUÉRANTS. Vous ne parlez que du goût réel de DeMille pour les tableaux, pour le bariolage mais les scénarios et surtout les dialogues de ces films sont souvent pesants, lourds avec des péripéties démodées (la poursuite en pirogue des Conquérants, la cascade et la grotte sortent d’un serial Republic) Alan Le may, le romancier de THE SEARCHERS et du VENT DE LA PLAINE, raconte sa stupéfaction devant la manière dont DeMille pouvait adopter des idées catastrophiques qu’il avait lancé justement pour faire ressortir leur inanité. Il déclarait devoir beaucoup à DeMille qui l’avait engagé mais considérait cette expérience comme l’une des plus démoralisante de sa carrière. J’avais tenté de revoir SAMSON ET DALILA dont je gardais un souvenir émerveillé pour ses tableaux griffithiens et la belle musique de Victor Young (qui donna lieu à une version sublime par Clifford Brown et Sonny Rollins, Delilah) et j’avais stoppé après une heure, effaré par l’interprétation de Hedy Lamarr, actrice certes limitée mais qui fut deux ou trois fois plus qu’acceptable (dans un Ulmer et un Vidor), qui souligne chaque phrase de piques pléonastiques et de Victor Mature, tellement meilleur chez Ford, Hathaway, Siodmak. La bataille avec la peluche de lion (Mature était terrorisé par les scènes d’action et il refusa d’approcher un vrai lion) est risible. Reste le curieux sous texte du film par rapport au combat d’Israel pour la Palestine
A MB
Sur la question passionnante de la ciculation des motifs plastiques, je me permettrai de renvoyer à « La parade est passée » de Bronlow, qui entre mille autre sujets parle des bibliothèques de motifs que les studios achetaient pour leurs décorateurs… Doré bien sûr, mais aussi Viollet Le Duc qui a fourni par ses relevés précis et précieux la matière des représentations médiévales, réinjectées ainsi dans la culture populaire. Il y a aussi les travaux de Pierre Lambert sur Disney, qui traquent la généalogie de ses images.
Sur Gustave Doré, le livre « L’imaginaire au pouvoir », catalogue d’une exposition au musée d’Orsay, explore la diversité incroyable de son oeuvre – qui ne se limite pas à un nombre extraordinaire d’ouvrages gravés. Et ce visionnaire prolixe a influencé nombre de nos chers montreurs d’images, ce qui quand on feuillette les pages crée un curieux vertige temporel : on reconnaît des motifs, des compositions qui ont nourri la force des images de Murnau, De Mille, Disney, Gilliam, en vrac et en bref – mais on pourrait en rajouter des dizaines. Je trouve toujours merveilleux ce grand bain où les influences, les motifs circulent, et où la question du plagiat est moins intéressante que la force avec laquelle ces motifs sont utilisés, intégrés dans l’oeuvre, digérés par les artistes.
à D Fargeat/ »Sur la question passionnante de la ciculation des motifs plastiques, je me permettrai de renvoyer à « La parade est passée » de Bronlow, qui entre mille autre sujets parle des bibliothèques de motifs que les studios achetaient pour leurs décorateurs… »
je ne savais pas, ça, encore une raison de voir le film de Browlow dont on parle souvent ici!
LE LIVRE de Brownlow
A MB
Vérification faite, Doré n’est cité qu’une fois dans le Bronlow (il s’agit du livre paru chez Lumière/Actes Sud en 2011). N’empêche que l’artiste a laissé une trace visible et profonde sur le cinéma ; ses gravures ont été largement diffusées, et dans le monde anglophone le fait qu’il ait illustré Milton, Shakespeare, ou Coleridge ( sans parler de la Bible qui reste une valeur sûre de l’édition! ) n’y est sans doute pas pour rien.
Wikipedia: « Gustave Doré multiplie les points de vue, en plongée, contre-plongée, plans panoramiques ou frontaux avec une recherche d’efficacité maximale de l’image. Gustave Doré est le premier illustrateur à avoir utilisé l’image comme un ressort essentiel du suspense. Selon Ray Harryhausen, célèbre concepteur d’effets spéciaux, « Gustave Doré aurait été un grand chef opérateur, […] il regarde les choses avec le point de vue de la caméra. » En effet, dans les gravures qu’il consacre à la ville de Londres, avec ses gares et sa foule permanente, le regard se positionne de manière à agripper et suivre le mouvement constant. »
A M.Fortet
Si vous aimez et Simmons et le peplum ,je ne vous conseillerai pas « Spartacus » que 99,9% des usagers connaissent ,mais avez -vous vu « the EGYPTIAN » de Curtiz ,film basé sur une petite partie de l’excellent roman historique de Mika WALTARI ?
Avec en prime, Peter Ustinov et Victor Mature qui retrouve la non moins fascinante Gene Tierney ,sa partenaire de « Shanghai gesture » …
Je suis un grand fan du genre: « Cleopatra »(JLM) « Ben Hur « (WW) » the ten commandments « (CBDM) « Barabbas » (RF) …
PIERRE ET JEAN n’est pas un film à thèse mais une belle histoire d’amour tirée de Maupassant qui donne à Renée Saint Cyr, remarquable, le rôle de sa vie
Personne n’a parlé de ce joli film mais M.Tavernier a dit l’essentiel;c’est un film très court (70 min env) tiré d’un roman court à peine plus long que certaines des nouvelles de MAUPASSANT.
L’action est transposée à la fin des années trente (une voiture!) mais contrairement à certaines « contemporisations » (je pense à la catastrophique adaptation de « la curée » de Zola par Vadim dans les sixties avec sitar!),il n’en souffre pas ;outre les deux acteurs déjà cités, la prestation de GILBERT GIL a été remarquée par de nombreux usagers du net.
A Dumonteil.J’ai découvert avec un grand plaisir »Une fille à croquer »réalisé par Raoul André qui n’est pas à vrai dire un grand cinéaste.Mais ici dans cette comédie enlevée grace à la présence de Francis Blanche dans plusieurs roles,on rit de bon coeur avec des jeux de mots de bon aloi(comme disait maitre Capello)puis la présence lumineuse de la jeune Louise Carletti ainsi que Reggiani ou des 4 barbus qui jouent par contrainte.Sinon j’ai découvert aussi « La maison sous les arbres »de René Clément qui l’a réalisé entre le dyptique »Le passager de la pluie »et »La course du lièvre à travers les champs »(plus faible que le premier).Film d’espionnage ou le personnage qu’incarne Franck Langella à quitter les états-unis avec femme et enfants pour se réfugier à Paris.Il est rattraper par son passé d’agent et sera confronter à l’enlevement de ces deux enfants.Superbe musique signée par Gilbert Bécaud puis la présence tout en douceur de Faye Dunaway ainsi que Raymond Gérome,Maurice Ronet et une brève apparition de Patrick Dewaère.
A Yves Rouxel
J’avais trouvé le film de Clément extrêmement médiocre et invraisemblable. Transposition sotte à Paris d’un scénario de Sidney Buchman qui se passait à New York où une jeune fille au pair française prenait peur face à la violence de la ville. Et Raoul André est un cinéaste le plus souvent nullisime. Je m’étonne qu’on le cite encore. Il n’y a qu’un seul de ses films que je voudrais voir LA POLKA DES MENOTTES où toute la publicité de la sortie était faite autour du producteur Sacha Gordine
Cette polka est le ‘trouble with Harry » du pauvre ;réduit à un moyen-métrage (d’un film à sketches sur le thème de la comédie macabre) ,cela eût pu faire un honnête divertissement ;mais à répéter les mêmes gags pendant une heure et demie cela devient lassant.
Le couple Claude Rich /Pascale Audret (soeur décédée d’Hugues Aufray ) est le principal atout du film.
Raoul andré a une filmographie riche en films de digestion ;certains titres parlent d’eux-mêmes : « y’a un os dans la moulinette » « la dernière bourrée à Paris » « la kermesse érotique (sic) et « le bourgeois gentil mec « (re-sic)
Ses rares titres présentant un (peu d’) intérêt se situent au début de sa carrière :
« le fiacre 17 » hyper -mélo proche de ceux de Sue ou d’Ennery ,est un bon divertissement si on aime le genre.Basé sur Montépin ,auteur de la fameuse « porteuse de pain »
« marchandes d’illusions » se laisse regarder ,un bon mélo teinté de policier .
« l’assassin est à l’écoute » policier embrouillé où Marguerite Moreno fait des beignets
« clara et les chics types » : n+xième film sur le theme de l’enfant kidnappé insupportable ,où Poiret et Serrault sont gâchés (ils sont géniaux dans « assassins et voleurs » de GUITRY vers la même époque );le seul film de la « poétesse prodige » (?)Minou Drouet.Signalé juste pour çà….
correction:en fait le second film de R.André s’appelle « le dernier fiacre » ou « le fiacre n° 13 » ;les personnages tout d’une pièce rappellent ceux des « mystères de Paris » ; des personnages réels y apparaissent,Napoléon III et Eugénie (de loin) ,et même le docteur Charcot dont les méthodes influencèrent Freud y intervient! …Marcel HERRAND (qui fut le heros de l’oeuvre de Sue vue par BARONCELLI ),Ginette LECLERC,pierre LARQUEY ET Raymond BUSSIERES forment une distribution intéressante.
a Bertrand.Sans rapport aucun avec le précedent post,je sors du cinéma ou j’ai été voir »J’accuse »de Polanski qui est d’une force incroyable,alors que la cabale continue sur cet homme.Arretons d’accabler ce génie qu’est Polanski et regardons ses films.Celui çi montre de nouveaux le talent du cinéaste grace à un scénario solide,une mise en scène au cordeau avec un casting impérial.Je pense que le directeur de la photographie à dut utiliser un filtre avec les plans intérieurs qui sont jaunatre.Celà donne une ambiance et un climat lourd ou le siècle se terminai avec cette affaire qui fit couler beaucoup d’encre.Puis j’ai retrouver des scènes qui pourraient se dérouler de nos jours ou l’on attaque ,jours après jours les religions,ou l’on divise de plus en plus les individus par rapport a leurs croyances,à leurs orientations sexuelles,leurs différences et leurs traditions ancestrales et coutumes qui sont propres à chacuns de nous.Je tiens à défendre ici Roman Polanski qui inscrit avec « J’accuse »une œuvre qui restera longtemps dans nos mémoires.Ne répétons pas les erreurs qui ont été commises auparavant.Saluons le cinéaste,en esperant vivement que le film sorte sur le continent d’amérique du nord!!!
A Yves Rouxel
J’aime votre enthousiasme. Et c’est vrai que le film est impressionnant et qu’il prend le sujet à bras le corps. La galerie de militaire antisemites, surs de leur droit, bornés et de juges ouvertement partiaux possède une grande force, toute à fait actuelle
Je vais le voir ce soir d’autant plus que j’ai cru comprendre que dans certaines tribunes des juges autoproclamés me sommaient de ne pas le voir sous peine de complicité avec un infréquentable. Etait ce Rebecca Zlotowski? Je ne sais plus…mais si voir J’accuse est l’antithèse d’ Une fille facile alors ce doit être un grand film. Tout est calamiteux dans Une fille facile à commencer par la non interpretation de Zahia comparée abusivement à BB.
Les rustines en plastique ne contribuent ni à la sensualité ni à l’expressivite.
J’ai lu le pamphlet un brin réactionnaire de Neuhoff. Beaucoup de bêtises et qqs idées justes dans le flux de fiel…mais pour ce qui est d’une réflexion structurée et constructive mieux vaut aller voir ailleurs. Neuhoff joue les Hussards, loue Le feu follet de Malle d’après Drieu. Vante justement Sautet ou Stevenin… mais dit pas mal de conneries qui me semblent se tromper de cibles en ces temps où on confie la direction du CNC à un individu qui aimerait bien dézinguer le cinéma français.
Je n’ai pas aimé le film de la Zloto mais parallèlement ai bcp aimé Trois jours et une vie, Roubaix une lumière ou Alice et le maire…
Hier nous avons reçu deux formidables invités dans notre petit cinéma Sophie Hiet scenariste et Jean Marc Moutout cinéaste. Tous deux ont conçu une formidable miniserie Victor Hugo ennemi d’état. Mais nous avons aussi projeté De bon matin et Violence des échanges en milieu tempéré deux films implacablement structurés sur la question du travail réalisés par JMM, Le beau monde de Julie Lopes Curval écrit par SH et qui me semble l’un des plus fins films sur le hiatus entre milieux sociaux conçu ces dernières années.
Donc oui -malgré Zloto -vive le cinéma français!!!
A Ballantrae
Une excellente réponse à toute cette affaire se trouve ici: https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/jaccuse-de-roman-polanski-quen-pensent-les-historiennes-et-les-historiens
Le vaillant successeur d’Emmanuel Laurentin, Xavier Mauduit, renoue ici avec la table ronde critique qui était un des meilleurs moments de la précédente émission – les historiens ne sont pas des critiques, mais ils ont un vrai point de vue sur leur objet.
Le boycott ici, comme souvent, est le signe qu’on préfère l’ignorance à la remise en cause d’une conviction ; c’est situer le débat en un lieu où il n’a pas à être. Je repense à l’infinie sagesse de Satie, lorsqu’il déclarait ne jamais lire un journal de son opinion: celle-ci en serait faussée. Le paradoxe n’est qu’apparent, bien sûr.
Au sujet de Rebecca Zlotovsky… je n’ai pas vu ce film, et à vous lire l’envie ne m’en prend pas… mais on est d’accord (dans ce contexte), la production de navets est permise à tous, genres confondus… il ne faudrait pas que ce blog soit vu comme une assemblée de vieux mâles rassis… on ne sait jamais.
Et bravo pour votre cinéma, qui a l’air bien actif….
Beau et important film que J’accuse.
Un récit mené avec force et intelligence qui évite tous les travers d’une reconstitution qui serait appliquée : la France de la fin du XIX debut XX ème s existe de manière organique. Ses rues vivent à côté de l’intrigue principale.
Mise en scène au cordeau que ce soit pour montrer le ceremonial militaire, les procès, l’enquête et ses conséquences ( jeu sur les points de vue qui est une signature du cinéma de Polanski depuis ses débuts).
Autre point fort: avoir reussi à jouer sur l’iconographie de l’affaire ( illustrations célèbres du Petit journal, film de Melies…) tout en la transcendant par la force d’une enquête tres documentée.
Distribution assez emballante tout comme la photo et la musique de Desplat.
Si des manifs se font jour pour l’interdire dans mes parages, j’y retourne illico!
A ballante
Vous avez entièrement raison. Bel article de Philippe Lançon dans Charlie Hebdo
Bonjour Bertrand Tavernier,
je lis votre blog depuis plusieurs années mais c’est la première fois que je laisse un commentaire.
Et depuis ces années je ne vous ai jamais vu écrire à propos des films de Jean-Pierre Mocky, ni même, à mon grand étonnement, à l’occasion de la ressortie récente de pas mal de ses films en DVD chez ESC Distribution. Je me demandais si c’est un cinéma qui vous plait ?
A Justin
J’ai bien aimé ses premiers films et les avais longtemps défendus notamment UN COUPLE, LA CITÉ DE L’INDICIBLE PEUR, LES COMPAGNONS DE LA MARGUERITE et voudrais revoir LES DRAGUEURS. Je suis plus réservé sur les oeuvres post 68 à l’anarchisme claironné et puis ses réalisations sont devenues de plus en plus bâclées à quelques rares exceptions près (L’AGENT DOUBLE).Et certaines étaient terriblement poujadistes et rances (UNE NUIT A L’ASSEMBLÉE NATIONALE) Et l’homme m’exaspérait de plus en plus avec ses vantardises,sa pingrerie légendaire compensée par un amour du cinoche, sa fausse pauvreté (il possédait plein de chambres de bonnes quai Voltaire qu’il transformait en appartement), la manière dont il parlait des femmes, les conneries qu’il débitait sur le tube cathodique, racontant n’importe quoi. J’ai lâché ses films après celui avec Marianne basler. Restent des méthodes pittoresques mais aussi un grand gâchis
Dans ce flot de pellicule ,je sauverais deux oeuvres proches de Claude chabrol, « le témoin » (1978), et « noir comme le souvenir » (1995),ainsi que « agent trouble » (1987)
MOCKY/ dans la catégorie des non-bâclés il y a NOIR COMME LE SOUVENIR, polar agréable, à voir, et vous aviez dit que c’était grâce à Birkin et Azéma qui avaient tanné Mocky.
Sinon je suis content de voir les pendules remises à l’heure, quand je lis ou entends ces louanges à l’occasion de sa mort qui retombent toujours sur les mêmes idées: cinéaste anarchiste, qui a secoué le cinéma français:
« Il fut peut-être le plus inventif, le plus prolifique, le plus anarchiste des réalisateurs français » (JF Rauger dans Le Monde).
« anarchiste » comme « surréaliste » est un mot bien galvaudé, « inventif » est absurde, « prolifique » à la vitesse où il expédiait ses tournages ah ben oui on peut le comprendre.
A MB.Mocky avec sa longue filmographie s’est complètement éparpillé et à mon avis trop tourner de films insignifiants en dehors surement de films tels »Un drole de paroissien »qui dézinguer déjà la petite lucarne(comme disait Godard en son temps « Quand je regarde la tv je baisse les yeux,alors que quand je vois un film au cinéma je les lèvent »).Quelle sage pensée ce JLG quand mème!!!
A « Yves Rouxel »
Le « dézingage de la petite lucarne », c’est plutôt dans LA GRANDE LESSIVE.
Mocky malgré ses fanfaronnades ne m’a jamais semblé extraordinaire. Baclé c’est le terme auquel je pense volontiers en pensant à son cinéma même si à petites doses ce peut être rigolo quand il y a un minimum de cohérence ( Agent trouble, Un drôle de paroissien, La grande lessive…) mais bon faut pas charrier quant à la hauteur politique ou satirique de trucs souvent incohérents, laids et mal joués.
A Justin
On en a déjà parlé ici, mais il y a chez Mocky un goût de l’insolite qui peut toujours trouver ses amateurs. Et quand ce goût trouve pour s’exprimer des comédiens talentueux et désireux d’explorer une nouvelle facette de ce talent, c’est savoureux. Quand le film est fait avec soin, bénéficiant des talents de Queneau aux dialogues ( Mocky disait manger quotidiennement avec lui, on aurait aimé être à un coin de cette table), Marcel Weiss, Edmond Séchan ou Eugen Schuftan pour l’image, ou de grands compositeurs ( un beau panorama ici :https://www.francemusique.fr/emissions/cine-tempo/jean-pierre-mocky-75404), c’est vraiment un régal.
On se demande parfois quel est le degré de contrôle de ses films ; un petit côté Ed Wood dans la distorsion entre l’ambition et le résultat. Je ne parviens pas à savoir si le traitement du son, aussi particulier que chez Tati, est le résultat d’une volonté ou de la précipitation. En tous cas le résultat est splendidement irréaliste, et renvoie au monde onirique.
Quand on a le privilège de ne pas l’avoir connu, on peut goûter sans agacement ses déclarations exagérées ou mensongères. Hors des polémiques je trouve l’homme et l’oeuvre parfaitement cohérents, même si cette cohérence part dans tous les sens. On pouvait certainement lui reprocher beaucoup de choses, mais sûrement pas cette rage de cinéma dont il a été un serviteur, bancal certes mais sincère.
Ce que j’ai trouvé d’original et de surprenant dans le film de Ray Enright chroniqué ici (BLONDIE JOHNSON) est la place décisionnaire des femmes dans ce monde d’hommes. Il ne s’agit pas, comme dans ce film très récent dont j’ai malheureusement oublié le titre, d’une organisation de femmes obligées de prendre la place de leurs hommes, qui sont en prison mais d’une curieuse association, avec répartition des rôles et des tâches, entre sexes opposés. Ainsi, pendant un temps du film, hommes et femmes travaillent de concert et se rendent des comptes mutuellement au sein du même gang. Lorsque Joan Blondell, assise à son bureau, donne l’ordre à ses deux gangsters d’aller faire son affaire à quelqu’un, leurs deux compagnes(Mae Busch et Toshio Mori, qui est asiatique, petite touche d’étrangeté) sont positionnées derrière Blondie, et restent commutées aux actes de leurs hommes auxquels Joan Blondell vient de donner un ordre.
Lorsque cette dernière se précipite au chevet de Chester Morris, gravement blessé, et qu’elle le soutient, l’inversion des rôles est patente. Il y a là plus que la classique « pieta » de la bien-aimée qui pleure son homme en partance éventuelle pour l’au-delà : c’est Chester Morris qui gît à la manière d’une femme comme le fera plus tard Gloria Grahame dans les bras de Glenn Ford.
Chester Morris, qui aura passé tout le film à se faire dicter sa conduite par Joan Blondell, comme elle l’aurait fait un petit garçon obéissant et parfois pris en faute.
En fait, les femmes, dans BLONDIE JOHNSON, sont moins castratrices que sûres d’elle-même et parfaitement autonomes et les hommes sont rendus à leur stricte fonctionnalité.
Joan Blondell est impeccable.
« ce film très récent dont j’ai malheureusement oublié le titre, d’une organisation de femmes obligées de prendre la place de leurs hommes, qui sont en prison »
peut-être FEMMES DE YAKUZAS de Hideo Gosha?
A MB
Non c’est un film américain sorti cette année se situant dans le milieu des gangsters irlandais. Mais ce sont les femmes qui portent les flingues. La bande annonce nous refourguait l’inévitable « Gimme Shelter » des Stones.
A Alexandre Angel
C’était pas WIDOWS de Steve McQueen
A Bertrand,
C’est très bien vu mais ce n’est pas cela!
En fait, j’ai retrouvé : il s’agit de THE KITCHEN (Les Baronnes, en français), d’Andrea Berloff sorti au mois d’août dernier, pour dire à quel point c’est récent.
J’ai retrouvé non pas de mémoire mais avec Wikipédia, en tapant « films gangsters irlandais ».
A Alexandre Angel:
Déjà dans L’OPERA DE QUAT’SOUS de Brecht et Weill, adapté au cinéma par Pabst en 1931, Polly, la femme de Mackie, dirige le gang quand celui est en prison (si je me souviens bien). Le film de Pabst est intéressant pour les décors, l’ambiance, la présence de Lotte Lenya créatrice du rôle de Jenny, mais je trouve que le film, outre qu’il réduit beaucoup l’opéra je crois (Brecht en était mécontent), manque bizarrement de vie.
A Mathieu
Mais ce n’est pas la vie qui caractérise la pièce de Brecht. En fait le scénario dans sa construction est meilleur que celle de la pièce et certaines chansons sont mieux mises en valeur (la complainte de Mackie, un peu soldée au théâtre) mais plusieurs airs disparaissent et certaines scènes sont un peu trop raccourcies. Mais le spectacle au théâtre parait souvent longuet
A Bertrand et Mathieu,
Vous me faîtes penser qu’un coffret Tamasa consacré à Pabst va sortir.
à AA/BLONDIE JOHNSON: Blondie: « quand ma petite soeur a eu 16 ans, elle a eu des ennuis, pas de médecin, on a dû l’enterrer dans la fosse commune »
ce « elle a eu des ennuis » est à la fois pudique et clair.
Dans ce type de budget et de durée (70′) on ne s’offusque pas de ce que Blondie se métamorphose en un éclair de miséreuse désarmée en escroc rompue à l’arnaque, la vraisemblance psychologique n’est pas de mise, il faut foncer! et j’aime bien Chester Morris j’aimerais bien voir la série des Boston Blackie d’ailleurs.
A MB
Je sais bien qu’on est pas très loin du muet mais j’ai trouvé Chester Morris plutôt involontairement comique, quand même, avec son chewing-gum et son rictus un peu bête. Toutefois, il n’est pas antipathique.
à Chester euh… à AA: c’est vrai Chester est un peu caricatural avec son chewing gum obligatoire, il a dû être un peu désarçonné de s’incliner devant une femme en 1er au générique, c’est aussi un défaut du petit budget pas de direction d’acteurs on a pas le temps, mais ça m’a rappelé le souvenir de sa présence dans FIVE CAME BACK où il était bon dans la catégorie « ouais j’ai pris une balle dans l’buffet c’est bon les filles c’est un bobo calmos ».
En achetant THE MIND READER, l’excellent film de Roy del Ruth dans la collection « Forbidden Hollywood » de Warner France, je suis retombé sur la brochure accompagnant les DVDs de la collection, brochure écrite par Hélène Frappat (des Inrockuptibles, organe central d’une certaine bien-pensance esthético-morale), et en le feuilletant je l’ai trouvé (le texte de la dite brochure) encore plus ridicule que naguère.
D’après cette journaliste-publicitaire, les « cinéastes du Pré-Code » (comme s’ils n’avaient pas tournés des films avant et après la prétendue « parenthèse enchantée » que constituerait la période 1929-34 dans l’histoire du cinéma hollywoodien) seraient une bande d’artistes subversifs (on parle indistinctement de Lloyd Bacon, Alfred E. Green, Archie Mayo, Mervyn Leroy ou William Wellman) attachés à saper les fondements de la société capitaliste, du patriarcat et de la domination masculine, et « se lançant dans une surenchère de provocations et une défense déchainée de la liberté sexuelle et politique ». Le « pré-Code » devient un « genre » cinématographique (comme si ces cinéastes étaient conscients qu’ils produisaient des films « pré-Code »), un « mouvement de libération », où « les femmes prennent le pouvoir à Hollywood », les films de la période deviennent autant de « manifestes », et sont « les films les plus crus… audacieux, libres, engagés, et surtout féministes de toute l’histoire du cinéma, pas seulement hollywoodien ». Tout ça ne serait-il pas un tantinet exagéré ?
Bon, j’arrête, je pourrais continuer à donner beaucoup d’autres exemples de la risible prose d’une journaliste qui n’a idée ni des conditions de production des films en question (on apprend que LAWYER MAN, très bon film de William Dieterle, a été tourné dans le Lower East Side de New York… sans blague ?) ni des règles de la grammaire française (on ne met pas de subjonctif après « après que »… mais j’apprends par Internet que H. Frappat est ancienne de Normale Sup’ et romancière, c’est donc elle qui doit avoir raison).
A Mathieu
Ce texte ridicule fait l’impasse sur les producteurs (le rôle de Zanuck fut très important et certains réalisateurs perdent de leur énergie quand il est définitivement remplacé par Hal Wallis), les scénaristes (j’ai parlé du tandem cubes Glasmon/ John Bright, un conservateur et un communiste, des rapports entre les frères Warner et Roosevelt. Tous ces cinéastes n’étaient pas radicaux ou féministes, tant s’en faut. Wellman, Dieterle, Cromwell, Tay Garnett, Clarence Brown et quelques autres ont continué à faire preuve d’ambition, à aborder des sujets sensibles dépassant le clivage Républicain/ Démocrate, à imposer des thèmes audacieux et personnels mais pas Lloyd Bacon ni Archie Mayo voire Alfred Green Ils ont des sursauts d’ambition dus aux scénaristes et aux producteursCe texte témoigne de la manie de tout simplifier, d’hyper sanctifier sans recul ce que l’on veut défendre sans jamais trouver l’angle juste
A Bertrand:
Oui le départ de Zanuck a du être aussi important que l’instauration du Code pour les changements de sujets et de style à la Warner après 1933 (quoique comme je le signalais dans un précédent commentaire, BLACK LEGION de 1936 est on ne peut plus clairement un film anti-fasciste, aussi didactique qu’une causerie au coin du feu de Roosevelt). Et si plusieurs films de la collection donnent de l’importance aux personnages féminins, il y a aussi un choix éditorial de présenter certains films et pas d’autres, d’autant plus qu’il s’agit d’une collection proposant des inédits en DVD, et si on veut vraiment avoir une lecture féministe, on peut se demander pourquoi Warner n’a pas sorti plus tôt FEMALE ou BABY FACE en DVD, avec intro de Maltin et dessins animés en bonus…
A Mathieu
Ce qui a prolongé certains des effets de la période pre code, ce sont les liens Roosevelt et les frères Warner, les tensions internationales, l’engagement de certains cinéastes (Robert Rossen qui écrit le scénario de LA VILLE GRONDE est aussi responsable de l’audace de ce film que le réalisateur). D’autre part, ces films souvent signés de réalisateurs ignorés de la critique étaient souvent tombés dans l’oubli. Joseph Green avait bloqué certaines reportées. On avait imposé une autre conclusion à BABY FACE. Ces film avaient disparu des radars sauf certains Wellman. Brion en avait exhumé plusieurs et c’est par hasard qu’on redécouvre BABY FACE ou FEMALE
A Mathieu
Merci ce que vous écrivez, de mon côté je n’arrivais pas à tortiller un texte correct à ce sujet : les films precode en tant que catégorie. C’est personnel, mais j’ai une méfiance instinctive de ces tiroirs dans lesquels on voudrait ranger les oeuvres, en les coupant de leur contexte – sans compter que, comme vous le soulignez, leurs auteurs étaient sans doute peu conscients d’y être, dans ce tiroir. Raisonner à partir de ces catégories est déraisonnable. C’est une commodité de langage, rien de plus.
a Denis
Il y a dans le texte cité cette obsession de certains analystes de trouver une vision, une approche qui zappe sur ce qui semble évident : le fait qu’il n’y avait pas vraiment de code de censure strict laissait aux auteurs une liberté et cela commençai par ceux qui initiaient les projets, scénaristes ou producteurs dans la plupart des cas. Et ce qui les dopaient c’est qu’il savait que cet espace allait être vite clôturé
A Bertrand
Merci, et ainsi vous trouvez l’angle juste, historique. En tous cas c’est beaucoup plus logique et convaincant.
à Mathieu: ce qui me pose problème c’est l’idée que la période pre-code commence en 29? Et avant il n’y avait ni insolence ni féminisme ni critique sociale, bien sûr la crise de 29 aurait sans doute dopé celles-ci mais on trouve dans le cinéma muet des éléments de liberté évidents.
Sinon merci de rappeler le rôle important de Zanuck, et des scénaristes, ceux qu’on oublie quand on doit brosser à la demande d’un éditeur de dvd un tableau de la fameuse période « 29-34 » qui soit attrayant et facilement lisible (et qu’on travaille dans un magazine mode, disons).
A MB
On l’appelle Pre code parce que le code avait être imposé quand survint la crise de 29 et les Studios qui perdaient de l’argent ont supplié qu’on ne leur colle pas de pressions supplémentaires. Mais il est évident que durant le muet, certains réalisateurs firent preuve d’audace d’où la naissance du Code qui entendait régler les interdictions locales en les supplantant au niveau federal
à Bertrand: je comprends. Je réalise que cette charnière de 1929 est riche en évènements, l’arrivée du sonore, la crise, le surcroît de budget pour les films, qui avait obligé Hollywood à aller chercher de l’argent dans les banques new-yorkaises (cf bio de Ford (McBride).
« d’où la naissance du Code qui entendait régler les interdictions locales en les supplantant au niveau federal »
les censures locales obligeaient Hollywood à tirer des copies différentes selon les états: surcroît de coût! d’où l’intérêt de créer un code-maison dit « Hays » en 30, reconnaissons à H Frappat d’avoir signalé ça dans son livret pour lui pardonner sa « parenthèse enchantée » emplie d’anarchistes libertaires de 29 à 34.
car si le code Hays est créé par Hollywood il est « kidnappé » et renforcé par Joseph Breen en 34, je ne vais pas + loin j’ai essayé et supprimé pleins de lignes de mon message, pour cause de complexité du sujet!
Vous conseillez, vous ou Mathieu, un bouquin là-dessus peu-être?
A MB
Je connais deux ou trois titres aux USA. Je pense qu’on en faisait une synthèse dans 50 ANS. Renoir prendra le fils de Green, choix catastrophique, pour jouer l’infirme du FLEUVE. Calcul ?
PRECODE « Je pense qu’on en faisait une synthèse dans 50 ANS. »
alors là j’ai honte, j’ai jamais lu par flemme tout ce qui précède le dictionnaire lui-même… hum bon pas taper hein? il n’est jamais trop tard…
A MB
De la censure pas de la période Pre Code
« Renoir prendra le fils de Green, choix catastrophique, pour jouer l’infirme du FLEUVE. Calcul ? »
Wikipedia:
« One of their other children, Thomas, whose right leg was amputated due to a combat injury on Guam during World War II, was cast in a feature role in Jean Renoir’s 1950 film The River, playing a wounded war veteran. Renoir was not aware at the time that Thomas was Joseph Breen’s son.[27] »
(Thomas Doherty (December 11, 2007). « Was Hollywood’s Famed Censor an Antisemite? ». The Jewish Daily Forward. Retrieved May 26, 2013.)
Je ne savais pas que c’était le fils de Joseph et surtout je croyais qu’il mimait sa jambe manquante, quant à Renoir qui savait ou pas qui sait…
« De la censure pas de la période Pre Code »
oui merci je l’avais lue en fait il y a un bail, faut que je révise maintenant!
Un texte d’une idiotie rare…hélas pas si rare! L’approximation comme parade à l’ignorance est commune dans certaines tribunes ou accompagnement dvd, le tout avec un bel aplomb.
Plaquer un discours au mépris des conditions historiques de conception des films est un mal fréquent notamment quand il s’agit de réhabiliter soudainement tel auteur parfois au mépris de ce qu’est l’auteur ou tel film: j’ai lu de grosses bêtises aussi bien sur Ford que sur Fuller, sur Rossellini que sur Argento.
A Ballantrae
Comme me l’écrit Hervé Dumont : « C’est effectivement un prodigieux ramassis d’idioties, concoctées par une personne qui ne s’est jamais penché ni sur le fonctionnement des studios hollywoodiens ni sur ceux qui y travaillaient !!! Cela dit en passant, Dieterle – encore au début de sa carrière américaine – n’aurait jamais obtenu l’autorisation des requins de la Warner pour tourner sur la côte Est, autre affirmation imbécile de Mme « Frappée »… qui aurait fait rire aux éclats Mike Curtiz et ses confrères de l’usine WB !
H
Moi qui croyait être méchant… Prenons cette confusion (LAWYER MAN tourné en décors naturels à NY) comme un hommage au décorateurs de la Warner et aux chefs op capables de mêler de façon crédible leurs images à quelques stock-shots. Plus tard les cinéastes renforceront le pouvoir d’illusion en mélangeant plans en studio et plans de seconde équipe en décors naturels avec doublures, ce qui demande quand on y pense un travail de préparation extrêmement précis. Je trouve que dans ce domaine la Fox est parvenue à un haut degré de perfection avec des films comme THE DAY THE EARTH STOOD STILL de Wise (dont l’histoire se déroule à Washington) et l’excellent DIPLOMATIC COURIER de Hathaway (là l’histoire se passe en différents lieux d’Europe, principalement à Trieste). Ces films utilisent bien sûr des transparences, mais pas tant que ça, c’est plutôt le mélange de plans en studio avec les acteurs filmés de près et plans en décors naturels avec doublures filmées de loin et/ou de dos qui crée l’illusion. DIPLOMATIC COURIER m’a fait penser à un film de Hitchcock sans humour, mais je préfère l’absence d’humour de Hathaway à l’humour parfois lourdingue de certains de mes cinéastes préférés (Wellman, Walsh,Ford).
sapristi! j’espère que H Frappat ne va pas passer par ici et lire tout ça, ou elle va avoir une attaque la pauvrette!
A Bertrand Tavernier
Je souhaiterais revenir sur une phrase d’un message antérieur : « dans le massacre qui ouvre la HORDE SAUVAGE, on voit de nombreux blessés, des enfants traumatisés, des femmes terrifiées et les blessures font mal. Rien de tel dans un John Woo avec Travolta où aucune victime ne semble souffrir. Comme dans un jeu vidéo ».
Cet avis sur John Woo me semble profondément injuste – et inexact. Je voudrais pour ma part défendre Woo en quelques points :
– il a fait 2 films avec Travolta. Le premier, BROKEN ARROW, est impersonnel et est un film d’action comme on en a produit des dizaines à Hollywood, ni pire ni meilleur. Le second, FACE OFF, est un film d’action opposant Travolta à Cage. Dans la première scène, Cage tue par erreur le fils de Travolta en manquant son ennemi. Le film comporte de nombreuses scènes sur le rapport entre les enfants et la violence (une mère veut protéger son fils en lui interdisant de jouer avec des revolvers, ou en le protégeant d’une fusillade). Chaque mort est importante (une policière qui travaille avec Travolta, Nick Cassavettes), chaque personnage existe. En rien on ne peut dire que la souffrance est niée ; c’est en réalité exactement l’inverse. A la limite, le film est presque trop didactique.
– UNE BALLE DANS LA TETE, un des chefs d’œuvre de John Woo réalisé en 1991 – et quasi-remake de DEER HUNTER, est une œuvre très noire, dans laquelle la violence détruit tout, des victimes jusqu’à ceux qui l’exercent. Il n’y a aucun, mais alors aucun rapport avec les jeux vidéos.
– John Woo est un cinéaste très moral, profondément catholique. Ses héros sont toujours employés à promouvoir des valeurs de sacrifice, d’amitié indéfectible etc. Après avoir pris peur que son premier film de gangsters, A BETTER TOMORROW, ait eut une mauvaise influence sur la jeunesse, il n’a eut de cesse de faire en sorte que son message sur le sujet soit extrêmement clair.
La seule chose que l’on peut dire, c’est que son cinéma est un héritier des films d’arts martiaux, dans lesquels il est assez traditionnels que les héros combattent une horde de méchants. On ne peut pas, à mon sens, taxer John Woo d’irresponsabilité sur cette seule base – cela que l’on aime ses films ou non.
Pour ma part, je pense que c’est un grand artiste, mais à la rigueur, ce n’est pas ici le sujet. On peut ne pas avoir de gout pour son cinéma, mais je trouve injustifié qu’il serve ici d’exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
A Pierre
Je ne parlais que d’un ou deux films américains. Jamais des autres
WOO/FACE OFF était une très bonne idée, absurde mais on est au cinéma, à mon avis un peu gâchée par le tour de vis en + donné par les scénaristes pour rendre N Cage encore plus méchant que nécessaire mais le côté comique était le plus excitant avec le truand qui prenait le visage du flic et qui se rendait à la maison de ce dernier en pestant sur les pavillons banals alignés ensemble en légion, qu’il découvrait sans doute pour la 1ère fois de sa vie, lui habitué aux lofts de luxe. Bon, ce côté comique était peut-être contenu dans cette seule scène!
Ca me rappele une bonne comédie de Herbert Ross MY BLUE HEAVEN où un gangster habitué à la vie de nuit dans les bars était obligé de se planquer dans une banlieue ronronnante et découvrait avec horreur qu’il n’y avait pas un bar ouvert après 9h du soir (qqch comme André Pousse parachuté à Conflans-les-Tremblay) Steve Martin était très drôle, et on y voyait Carol Kane en second rôle, ce qui est toujours un bonheur.
Je relais ici l’information sur un autre festival de patrimoine après Lyon mais qui restera unique celui-ci : le festival de Cannes 1939 mais à Orléans (80 ans plus tard) et qui se déroulera la semaine prochaine !
Tous les films prévus à l’époque seront en compétition et un jury décernera le grand prix à l’un d’entre eux !
Occasion de découvrir pour ceux qui y pourront y aller des films polonais, néerlandais, suédois peu ou jamais vus à côté de films français ou américains plus connus.
Plus d’information et programme détaillé sur leur site :
https://www.festivalcannes1939.com/
Vous qui serez présent Bertrand, avez-vous déjà un favori parmi la sélection (choix qui sera difficile finalement pour des films vus majoritairement a posteriori) ? Après il y a certains films rares qui mériteront sûrement d’être redécouverts.
A Damien D
On avait déjà fait une vote mais sans avoir accès aux films de l’Est. La sélection américaine était énorme (11 films je crois parmi lesquels SEULS LES ANGES ONT DES AILES, MrSMITH AU SÉNAT, QUASIMODO, un très bon mélodrame de John Stahl, le MAGICIEN D’OZ
Il y aura aussi des raretés comme le dernier film européen de Douglas Sirk tourné en Hollande : PETIT GAMIN (BOEFJE) qu’il tourne avant d’aller aux Etats-Unis. IL s’agit à priori d’une adaptation d’une pièce de théâtre de 1922 mais pas plus d’information…
Côté films soviétiques de 1939 ils semblent bien oubliés aujourd’hui (dépassent-on le cinéma de pure propagande par le style comme chez les grands contemporains de l’époque ?) :
A LA FRONTIERE d’Alexander Ivanov, LENINE EN 1918 de Mikhaïl Romm, LES TRACTORISTES d’Ivan Pyriev, SI DEMAIN C’EST LA GUERRE d’Efim Dzigan.
Espérons en tout cas (et selon la qualité de ces films) que l’on pourra les découvrir par la suite afin que ces séances uniques ne restent pas lettres mortes…
a Damien D
Je crois qu’il y a un DVD qui en regroupe certains
Le grand prix a finalement été attribué à MR SMITH AU SENAT de Capra : Stan McCoy de la Motion Picture Association est venu chercher le prix pour les Etats-Unis…
Petit compte rendu en 5 minutes de ce festival unique sur arte :
https://www.arte.tv/fr/videos/093820-000-A/bienvenue-au-festival-de-cannes-1939/
Bonsoir,
Je viens de voir » la fille du diable » ( 1946) de Henri Decoin avec Pierre Fresnay ( que j’aime beaucoup) et c’est juste un film remarquable que je recommande vivement…. A mon avis, vous ne pouvez que valider cette opinion ( que je n’ai certes pas pris le temps d’étayer) sur ce film, monsieur Tavernier…..
Comme vous avez raison!Moi et l’américain Don Malcolm (qui organise le festival du film noir français à San Francisco) avons souvent vanté sur le site l’immense talent d’Andrée Clément!Quel dommage que cette élève de Jouvet soit partie si vite!
Le film maudit d’Albert VALENTIN , »LA VIE DE PLAISIR »(1943) est disponible en dvd ;un incontournable de notre patrimoine !
LA VIE DE PLAISIR enfin en dvd !!
revu hier soir en craignant l’épreuve de la re-vision !
« la vie de plaisir » m’a semblé aussi fort que la première fois.
VALENTIN reprend le thème déjà traité dans « l’entraineuse » ,un très beau mélo où Michèle Morgan pénétrait -bien que personne ne connût sa véritable identité -dans un milieu friqué et chic ;le personnage de Monsieur MAULETTE (Albert Préjean), lui ,pénètre dans ce cercle ,dans une scène mémorable où , »torchon parmi les serviettes »,il côtoie barons ,comtes ,marquis et est traité avec une condescendance inouïe ,uniquement parce qu’il apporte du fric :monsieur De Lormel « traduit » ses paroles en « langage qu’il pourra comprendre »
En reprenant le thème de « l’entraineuse « , VALENTIN y reprend la technique des différents point de vue appliquée dans « MARIE -MARTINE « : deux avocats (celui de Préjean est joué par Roquevert ,dans quel film n’est-il pas?)évoquent la vie maritale du torchon et de la serviette (la technique des deux visions sera reprise par Yves Allégret et André Cayatte ;je mets « RASHOMON » à part ,me limitant au cinema français)
Charles Spaak trempe sa plume dans du vitriol et beaucoup de ses répliques attaquent férocement la noblesse (« Dieu saura faire la différence »),la religion (« vous réservez votre bénédiction aux chiens « : cette scène que j’ai déjà citée où la meute est filmée en gros plan pour ajouter au grotesque de la situation ,anthologique!) et l’armée (au tir aux pigeons -volatiles auxquels le héros plébéien apporte son soutien moral- ,un vieux général presque aveugle continue ce sport charmant car « le bruit des détonations lui rappelle de bons souvenirs »);seule bémol ,la fin est un peu forcée et je me demande si ce n’est pas un happy end imposé.
La Centrale CATHOLIQUE du cinéma donna la note max au film: 6= à proscrire absolument;et le film connut le même sort que « le corbeau ».
Que peut-on retenir de la courte carrière cinématographique de l’actrice-chanteuse Marie Laforet en dehors de « Plein soleil »de Clément ou elle crevait l’écran grace à ses yeux et son regard plein de charme?Passons sur « Les morfalous »ou je retiendrais la scène ou elle dit »C’est la première fois que mon mari fais des étincelles avec sa bite »cocasse mais le film est à oublier.On l’a vue chez Mocky dans « Le pactole » chez Chabrol ou Lautner.En revanche je vais revoir « Fucking fernand »ou elle joue au coté de Jean Yanne.La fille aux yeux d’or est parti illuminer les astres de l’univers.
A YR
Marie Laforêt n’est pas mal dans « leviathan » de Leonard Keigel (1962) où elle ne souffre pas trop du voisinage de Robinson ,Jourdan ,Palmer et Wilson (Georges).Disponible en dvd.
a Dumonteil.J’ai découvert hier soir « La fille aux yeux d’or »adapter d’un ouvrage de Balzac.Le film dégage une ambiance douce amère dans un Paris en noir et blanc assez bien filmé.Suite à ce tournage Marie Laforet fit un bout de chemin avec le réalisateur Jean gabriel Albicoco avant de divorcer.Coté actualité je vous conseille évidemment le nouveau Costas gavras sur l’endettement de la Grèce et les ravages du capitalisme.Oeuvre puissante ou l’on aperçoit un certain ministre de l’économie devenu président de la république.Les séances au parlement sont d’une froideur déconcertante et c’est la que Gavras nous montre le veritable visage de l’Allemagne qui prone la baisse des salaires,des retraites et l’augmentation de la tva dans un pays ravagé par le chomage.Film necessaire et courageux.J’attends bien sur le « J’accuse »de Polanski,la aussi c’est du lourd.
J’ai enfin pu lire en volume à part ( je possède la 2ème édition) la préface riche d’Amis américains. Avec Thierry Fremeaux s’établit un dialogue d’une qualité rare comme seuls de vieux amis peuvent en avoir.
Des lacunes nombreuses à combler me concernant notamment avec le cinéma de Clarence Brown à corréler avec le volet precode ci dessus.
Je pense que Cent ans va être un feu d’artifice!
L’essai de F Lafond sur Fuller est un modèle d’exegese critique car préparé par des recherches minutieuses aux sources …et non par supputations hasardeuses conduisant à surinterpreter telle utilisation de la couleur ou du son. J’ai adoré les chp sur Fuller et le roman comme tout ce qui concerne White dog, chef d’oeuvre encore trop peu vu.
Je trouve dans ce livre des affinités avec votre propre affirmation méthodologique inspirée par les historiens tels que Le Goff.
Un antidote face aux anathèmes idiots contre le cinéma anglais, aux manichéismes jouant Ford contre Hawks, etc…
Sur Coppola je suis assez excité par la perspective d’un nouveau montage de Cotton club, film fastueux qu’on devine riche encore de possibles.
a Bertrand.J’ai enfin découvert »Rempart d’argile »réalisé par Jean louis Bertucelli et primé à Cannes en 1970.Grace à vous le film fut acheter par un producteur américain et reçut un oscar.Au départ on pense que c’est un documentaire se déroulant dans le sud tunisien(le film fut réalisé en réalité en Algerie car la tunisie et le maroc refusèrent ce projet).Puis le film bascule dans une fiction ou l’on voit des hommes refusant de travailler et d’encaisser leurs paies.Les soldats arrivent et là on craint le pire pour ces hommes fatigués par la chaleur et le travail demandé.Brut et austère par les images filmées Bertucelli à sut à travers ce récit nous montrer la vie en communauté de ce petit village tunisien qu’il avait découvert lors d’un voyage.Plus tard à Paris on entrant dans une librairie il voit près de la caisse un ouvrage sur ce village.il se battra jusqu’au bout afin de réalisé une oeuvre forte .Il est temps de lancer un appel à Gaumont pour qu’ils sortent en dvd les autres films de ce cinéaste singulier ,je pense à »L’imprécateur »par exemple.
Votre discussion à propos de l’effet néfaste (sur un certain public) de films comme le Scarface de De Palma me fait sourire : n’êtes-vous pas en train de réinventer ou du moins de justifier l’idée même de censure ? Alors que dans cette même livraison, vous parlez également des films pré-code, c’est à dire d’avant la censure.
A Michele
Pas plus que quand on combat les idées propagées par certains politiques. Et il y a une différence entre des avis personnels et ceux qui sont délivrés par des institutions plus ou moins étatiques
J’avais trouvé le rapprochement amusant. D’autant plus que vous n’étiez pas loin, et ce n’est pas un reproche, de justifier une certaine censure, celle qui peut éviter à un certain public d’être confronté aux exactions séduisantes d’un Montana ! (A ce propos, je suis d’accord avec Gilles quant à sa comparaison de Montana avec Cody Jarrett dans White Heat.)
La censure, une certaine censure, peut être nécessaire certes, mais pour qui ? Pour les mineurs peut-être, mais comment contrôler son application avec les nouvelles façons de consommer des films (tablettes, internet, dvd, etc…). Pour certains adultes, mais qui est capable de faire la différence entre les individus ? Tout le monde n’est pas un sage intellectuel cinéphile comme nous tous (non ?).
D’autant que la France est tout de même très libérale en matière de censure ; il suffit de constater sur IMDB : les films classés tous publics en France sont souvent -12 à l’étranger, les films -12 en France sont souvent -16 ou même -18 à l’étranger.
Alors tout devrait passer par l’éducation et aussi par une certaine responsabilité des réalisateurs (je n’ai pas dit auto-censure), peut-être qu’on ne peut pas tout montrer.
A michele
On ne peut pas tout montrer, c’est une évidence mais il y a une différence entre censure (et autocensure) et responsabilité. Truffaut pointait déjà des sujets qu’on ne pouvait pas montrer – la torture par exemple -sans être complice. Je nuancerai : qu’il est difficile de montrer. Alors on trouve d’autres manières. Je n’ai jamais montré les violences physiques extrêmes que commettaient les protagonistes de l’APPAT et pourtant j’ai eu affaire à des dizaines de journalistes qui pensaient les avoir vues. Idem pour CONAN et Kathryn Bigelow a affronté bravement ce tabou dans ZERO DARK THIRTY. Il est vrai que comme le pointe Gilles une certaine génération de réalisateurs biberonnée à la TV et aux clips ne semble pas avoir les réflexes culturels, moraux des Mann, Walsh, Lumet voire Peckimpah (dans le massacre qui ouvre la HORDE SAUVAGE, on voit de nombreux blessés, des enfants traumatisés, des femmes terrifiées et les blessures font mal. Rien de tel dans un John Woo avec Travolta où aucune victime ne semble souffrir. Comme dans un jeu vidéo
A Michèle. Laquelle des exactions de Montana trouvez-vous « séduisante » ? Le syndrome de Stockholm n’est plus très loin …
Merci, Bertrand, pour votre réponse. Très intéressante.
A Bertrand,
Sur la torture (comme instrument de répression politique certes mais torture quoiqu’il en soit), outre LA QUESTION, un film, que je ne vois jamais cité, m’avait beaucoup impressionné en 2000 : GARAGE OLIMPO, de Marco Bechis (Argentine).
L’avez-vous vu?
à AA
J’ai déjà cité ce film ;c’est un bon exemple car le film reste en deçà des descriptions d’ALLEG ,sinon le film aurait été insoutenable .
il me semble que c’est Pasolini qui a poussé l’horreur jusqu’à l’extrême dans « salo »;quand j’ai revu le film vingt ans après,il m’a semblé que ma mémoire avait occulté les scènes les plus effroyables.
« il me semble que c’est Pasolini qui a poussé l’horreur jusqu’à l’extrême dans « salo »; »
sûrement, vu un extrait et je ne le verrai jamais, petite nature sans doute
Non MARTIN vous n’êtes pas une petite nature !Je dois avouer que moi-même je préfère les premiers Pasolini (« Mamma Roma » avec la Magnani extraordinaire ,son » Evangile « qui ridiculise tous les produits hollywoodiens, » Oedipe-roi » ou « Médée ».)
« des appels de blogeurs lançant tel ou tel coup de coeur cinéma restent sans réponse »
j’espère que le mien ne restera pas sans réponse pour ma promotion de « la vie de plaisir « de Albert VALENTIN (1943) ;Nous avons parlé de la scène que j’ai qualifiée de bunuelesque où l’évêque bénit une meute de chiens puis refuse d’en faire autant avec mépris pour l’union d’un jeune homme père avant le mariage ;et la réplique de Albert Préjean -peut-être jamais meilleur- à sa femme qui part au tir aux pigeons : »dis aux pigeons que je suis de leur côté » ;Charles Spaak signe des dialogues au vitriol dans ce film qu’une épuration imbécile condamna en même temps que « le corbeau » !
A Dumonteil,
C’est GARAGE OLIMPO que je ne vois jamais cité. J’ai l’impression que ma phrase porte à confusion. L’action prenait place en pleine dictature de Videla et on y suivait le chemin de croix de jeunes prisonniers (et une jeune femme, fille d’une bonne famille de gauche, dont la mère, veuve, est interprétée par Dominique Sanda) arrêtés par les séides du régime. Comme chez Laurent Heynemann, rien n’est montré mais tout est suggéré et surtout, les tortionnaires n’ont pas le physique de brutes. Ce sont de jeunes gens en civil qui jouent au ping pong entre deux séances de torture.
Le film se terminait sur un avion dont le ventre s’ouvre au dessus d’un océan dans lequel vont être jetés les suppliciés, à moitié drogués. Terrible fin.
Quant à SALO, c’est pareil et différent : le film montre sans montrer, choisi au scalpel ses points de vue, laisse sourdre un certain humour, une truculence. Tout amateur de Pasolini (et je peux comprendre qu’on ne le soit pas) peut apprécier SALO, qui est un film (plutôt génial) dont il ne faut pas croire qu’il est repoussant (même si il n’est pas montrable à tout le monde): il n’y a pas l’ombre d’une complaisance.
non AA
J’ai l’impression que ma phrase porte à confusion.
Absolument pas!c’est moi qui ai lu trop vite et qui m’en suis aperçu seulement hier soir ;cela m’arrive plus souvent qu’à mon tout!je ne connais pas « garage »
Loin de moi l’idée d’accuser PPP de complaisance!Je disais simplement que je préférais ses oeuvres des années soixante .
à AA: « Quant à SALO, c’est pareil et différent : le film montre sans montrer »
la scène scato me semble tout montrer ou alors c’est comme le couteau de PSYCHOSE, on croit le voir rentrer dans la chair et non.
mais je vais pas vérifier
à AA et Dumonteil: ah! puisqu’on est en Argentine je vais vous mettre au défi: avez-vous vu deux films argentins de 81 et 82: LE TEMPS DE LA REVANCHE et LES DERNIERS JOURS DE LA VICTIME de Adolfo Aristarain, je crois introuvables en dvd (peut-être en zone 1), je les avais trouvé assez impressionnants, je ne crois pas qu’ils soient sortis en salles, je les ai vus à la cinémathèque de Beaubourg (reprise d’un festival), tous deux avec Federico Luppi, le 1er raconte l’histoire d’un ouvrier gauchiste endurci qui tente de maquiller un accident de travail en prétendant avoir perdu la voix et toucher un max, le patronat essaie de prouver qu’il ment, et le héros doit résister à tous les pièges tentant de le faire parler. J’espère juste les revoir avant de passer l’arme à gauche!
Le 2ème film a été remaké pour la TV ss le même titre par Bruno Gantillon en 95 avec Niels Arestrup.
A MB
On va peut-être pas rentrer dans des détails qui indisposeraient le lecteur mais il y a montrer et montrer. La séquence du Cercle de la Merde de SALO ne nous épargne rien mais « ça passe » au sens où l’idée est plus insoutenable que le montré. Pour faire court, on voit que c’est toc. Pasolini, qui n’est pas un cinéaste scatologique (parce que là, il n’y aurait pas d’échanges sur ce film), ne cherche pas à nous persuader que ce que nous voyons est réellement de la merde. L’écœurement ne supplante pas le cinéma. Et c’est quelqu’un qui déteste être écœuré devant un film qui le dit.
Je conclurais juste à nouveau en disant que ceux qui ont aimé La Trilogie de la Vie et qui bloqueraient à l’idée de voir SALO passent peut-être à côté de quelque chose.
A Michèle
Saviez-vous qu’au Royaume-Uni , « Titanic » était interdit aux moins de 15 ans???
A propos de l’effet néfaste que peuvent avoir certains films sur le public, il y a le cas de BIRTH OF A NATION, qui est à l’origine de la résurrection du Ku Klux Klan.
Je l’ai appris en écoutant le commentaire sur le DVD de BLACK LEGION, un film d’Archie Mayo de 1937, avec Bogart dans un de ses rares premiers rôles de l’époque. Il joue le rôle d’un ouvrier ni très futé ni très courageux, qui rêve de devenir contremaître mais qui se voit préférer un autre ouvrier d’origine polonaise (et probablement juive, mais le mot n’est pas prononcé, obéissance au Code -et à Joseph Breen- oblige). Il se met met à écouter les discours de tribuns xénophobes à la radio et finit par rejoindre une société secrète fasciste du genre du KKK qui commet des crimes contre les étrangers. Comme dans d’autres films « sociaux » de la Warner de l’époque le film est beaucoup plus réaliste qu’il pourrait paraître au spectateur d’aujourd’hui: la Black Legion du titre a bel et bien existé à l’époque, avait le même genre d’idéologie, d’organisation et de décorum, de même que des centaines d’autres organisations du même type.
Le film n’est pas un chef-d’oeuvre mais montre que la Warner n’a pas abandonné sa fibre sociale et politique après l’instauration du Code, et Bogart est comme d’habitude excellent.
Je vois que Bertrand avait bien abordé ROCKY dans sa page au départ, ce que j’avais oublié, ma remarque à H Patta est-elle à côté de la plaque, du coup? bon, à moitié quoi.
à H Patta « Personne poir parler des films prè-code que mr Tavernier a chroniquè »
c’est mon petit problème: on peut reprocher à Rouxel de parler de films inaccessibles et non abordés dans la page de BT mais on oublie les films pre-code cités ci-dessus et on se lance sur des dizaines de lignes sur SCARFACE/bdp et TUEURS NES (grâce à Gilles et sa remarque sur ROCKY), pour le premier, film pas très excitant quant à sa réussite formelle, mais plus excitant quant à la question de son influence néfaste ou pas sur les masses immatures (dont nous ne faisons pas partie dieu merci).
Pourtant, OTEHERS MEN WOMEN et HEROS A VENDRE, c’est quelque chose: déjà pour le second avant THE MEN, les conséquences de la guerre, tout ce courant social du ciné US dans les années 30 (qui rappele les années 70), et qui va subir un premier signal d’avertissement par le code Hays, puis l’anticommunisme.
A MB.Je vous conseille vivement de vous procurer un documentaire récent sur Brian de palma qui passe en revue toute sa filmographie des années 60(les premières apparitions de Robert de niro et de son vieux pote William Finley vu dans »Phantom of the paradise »)puis les années 70 qui ont vu éclorent Spielberg,Lucas,Scorsese,ou Stone.Bourré d’anecdotes je citerais celle ou Sean Penn se comporta comme un malpropre sur le tournage du film « Outrages ».Il eut un conflit avec Michael J Fox et le traita d’acteur de tv car il trouvait son jeu insignifiant et trop puéril pour le role de ce soldat.Bien sur il évoque ses influences et Hitchcock et revient sur « Blow out »réalisé grace au soutien de Travolta mais aussi sa fierté sur »Les incorruptibles »qui lui demanda beaucoup de travail,notamment les fameux plans du landau qui dévalle les marches de la gare.
à Bertrand/THE MEN/ revu comme prévu et avec intérêt, je note surtout (les remarques fouillées de 50 Ans sur la musique, sur certaines conventions, justes, et les qualités du film aussi bien sûr, m’interdisent d’aller plus loin sous peine de copier-coller) que cette fin de mélodrame social qui voit Brando admettre son sort et retrouver Teresa Wright est tellement sèche et par la réalisation de Zinnemann et par le jeu de Brando (le « please » qu’il lance à sa femme est un murmure pas même soutenu par la musique trop présente ailleurs), le « the end » qui clôt le film est si concis qu’en effet, il n’est pas possible de se persuader que Brando soit définitivement débarrassé de ses problèmes de réadaptation, mais ça aussi vous l’aviez remarqué dans 50 Ans! L’optimisme du happy-end est évacué!
à Mathieu: voyez plutôt l’ed LCJ que la FSF: l’image est acceptable mais le dernier sstitre affiché avant une absence de dialogues reste sur l’écran jusqu’à ce qu’un suivant vienne le chasser, très énervant! (sur deux lecteurs différents).
« On sent une vraie colère, comme lorsqu’il évoque Kepel, je ne sais pas pourquoi les gens sont si énervés. »
il y a une façon de colère qui est plus figure de style que colère tout court, marier EZ et Kepel c’est cocasse, je décèle depuis le début dans les messages de Gilles qqch qui sourd (et j’ai confronté ça avec d’autres personnes), comme s’il était déjà venu sous d’autres pseudos pour polémiquer, ya peut-être aussi le frisson de rentrer dans le lard du boss .
Perso, les messages signés « Gilles » ça me rentre dans une pupille et resort illico par l’autre.
a M.B
Et moi , je trouve que la plupart des commentaires de GILLES sont très intèrèssants, mème si je ne suis pas toujours en accord avec ce qu ‘il ècrit.
Merci pour votre rèponse au sujet des films prè-code.
à H Patta: je peux me tromper mais je reconnais un style acerbe artificiel que j’ai déjà vu à l’oeuvre ici, je mets en doute ses bonnes intentions, quand il parle strictement cinéma ok mais quand ça s’évade au niveau société ou politique (ce qui est admis ici et pourquoi pas) je doute.
A H. Patta
Merci cher ami spectateur du cinéma soir. On ne fait ici que lever le doigt en ayant peur de dire une ânerie, face à un professionnel du cinéma et nombre de blogueurs qui manifestement font profession d’en enseigner les théories, et à qui on demandera un petit plus d’indulgence.
Ce blog est ouvert au public cher blogueur/gueuse. Si vous ne voulez y entendre que l’écho de votre propre voix, et de celle « du boss » demandez un circuit fermé.
A Gilles
Exact mais ne pouvez pas non plus empêcher certaines critiques injustes ou non
Gilles ne faites pas semblant de ne pas m’avoir compris ok?
Je ne faisais que réagir à votre discourtoisie, pour ne pas dire à votre insolent mépris, et pas seulement à mon égard. Non au fait que vous lisiez ou non mes posts, ce don je me fiche pas mal, étant loin moi-même de les lire tous.
oui oui vous comprenez ce que vous voulez, relisez-moi ou non me relisez pas ça sert à rien
basta
A MB.Bon arretons de paul et mickey(car on sait que c’est Mickey qui à gagner).Non c’est un extrait d’une chanson de Noir désir à l’époque ou Cantat était sage et inspiré!!!
à Yves Rouxel: tout à fait d’accord sur Paul et Mickey ce qui me fait penser que je vous conseille vivement de voir un film dont Bertrand a parlé ya 2 ans: LA MAISON DE LA MORT/THE OLD DARK HOUSE, c’est une synthèse de Mel Brooks et de James « Frankenstein » Whale, d’ailleurs c’est signé James Whale, ça date de 1932 et ya plein de trouvailles de gags effrayants et de frissons rigolos, ça faisait longtemps que je n’avais été ravi à ce point par un film, la photo est magnifique et les acteurs sont jouissifs: en général des acteurs de théâtre complètement survoltés ou malins comme des singes, on devine le pli de sourire entendu aux commissures des lèvres, voyez ça si ce n’est déjà fait, HAVE A POTATO… et n’oubliez pas: NO BEDS! NO BEDS! et ne montez pas dans les étages, ça craint!
mort subite par rire ou trouille assurée, ça peut être votre dernier film, avez-vous le coeur solide?
amitiés
(https://www.tavernier.blog.sacd.fr/une-decouverte-signee-james-whale/)
A MB
Merci de mentionner ce Whale légendaire et méconnu… Raté en salles, pas passé très longtemps… Je ne sais pas pourquoi on lui a collé ce titre ( on croirait un film de les Nuls), on le connaissait bien en tant qu’ « Une soirée étrange ». Mais c’est un bijou, et il faut citer Karloff bien sûr, Laughton évidemment, mais surtout Ernest Thesiger, le dr Praetorius de « Bride of Frankenstein » ( « What a queer little man » , dit de lui la servante Una O’Connor, et le personnage était effectivement assez curieux dans la vie.) Tout ce petit monde fait une petite colonie britannique à Hollywood, qui s’amuse à nous faire frissonner avec un équilibre parfait. Vous avez raison de mentionner les étages, car ici l’effroi augmente avec les escaliers…
Il y a un remake un peu décourageant de William Castle, qui a comme souvent chez lui un fabuleux générique: dessins de Chas Addams, musique parfaite de Benjamin Frankel. (L’inventeur du parotonain?). C’est ce qui est bien avec Castle, comme on sait que le meilleur est au début, on peut vite passer à autre chose.
à DF/OLD DARK HOUSE: l’idée géniale est la révélation du monstre libéré du dernier étage, l’acteur est formidable (Brember Wills), sa tte première apparition c’est un bras qui descend la rembarde, et je ne dis rien car il y a une trouvaille qui implique Karloff.
J’ai trouvé d’autres titres français (ou belges francophones) pour OLD DARK:
LA MAISON DE LA MORT, LA MAISON GRISE, L APPEL DE LA CHAIR (de quelle chair s’agit-il?)
A MB
Je reviens sur ce que j’ai dit du remake par Castle ; revu du coup, pas un chef d’oeuvre, même assez lourdingue par moments, mais un choc des cultures réjouissant : film tourné pour la Hammer, avec le staff local ( Arthur Grant aux images, Bernard Robinson aux décors ) et une troupe de très bons comédiens qui s’amusent visiblement beaucoup. Le scénario est une curieuse reconstruction du roman original, dont Whale semble beaucoup plus proche. Deux tendances s’y affrontent, la farce est plus lourde et en même temps cherche des justifications logiques aux personnages, à la façon des remakes qu’on voyait fleurir dans les années 90.
Il y a une réplique remarquable ; la tante Agatha tricote sans fin , « 150 miles this year », et se justifie : « Je me demande ce qui arriverait au monde si je m’arrêtais de tricoter ». Petit vertige métaphysique, chez ce vieux coquin de bonimenteur qu’était William Castle.
A Denis Fargeat
C’est grace à de tels commentaires que ce blog est précieux
à DF: merci pour le Castle, je vais le découvrir!
« à DF: merci pour le Castle, je vais le découvrir! »
Denis je n’ai trouvé qu’un dvd espagnol en vo et st espagnols (comme de juste) c’est celui que vous avez? j’ai envie de voir àa moi maintenant!
A MB
C’est dans un coffret W Castle de 5 films, chez Mill Creek ent. Mais on trouve d’autres références… J’espère vous pas déçu.
A Bertrand Tavernier
Merci beaucoup, ce blog est précieux de toutes façons, encyclopédie vivante, voire remuante!
à DF je vais chercher ce coffret merci
Personne poir parler des films prè-code que mr Tavernier a chroniquè
….
Moi qui suis totalement ignorant de cette pèriode et n ‘ayant aucun de ces films , je me faisais une joie d ‘ètre guide par vos commentaires souvent tres instructifs.
Je m ‘adresse donc directement a vous cher bertrand.
Le choix va ètre cornèlien , mais si vous deviez m ‘en conseiller un seul parmi ceux que vous avez prèsenter ?
Cela serait peut-ètre une nouvelle ouverture , vers un cinèma que je ne connais pas et qui j ‘avoue a ma grande honte ne m ‘attire pas vraiment.
a Henri Patta
Difficile. J’en ai cité et défendu plein ces dernières années notamment dans les coffrets FORBIDDEN HOLLYWOOD (non sous titrés) mais pour rester en France je prendrai BABY FACE et des Wellman (HEROES FOR SALE, L’ANGE BLANC, OTHER MEN’S WOMEN)
à Henri: OTHERS MEN WOMEN
HEROS A VENDRE
BABY FACE
THE MIND READER
VOYAGE SANS RETOUR (déjà cité 10 fois ici mais les transgressions d’un code Hays futur sont minimes?) celui de Garnett il y a un titre homonyme français de John Farrow qui n’a rien à voir avec Mitchum qui est à voir aussi.
WILD BOYS OF THE ROAD avec le génial Frankie Darrow (émule de Cagney qui est resté 2nd rôle) que j’ai découvert au cinéclub de la 2 ya des lustres.
bien sûr sauf le dernier j’ai découvert tous ces titres grâce à Bertrand, ça doit doubler!
A MB
Il y aurait tellement de titres. Déjà chez Roy Del Ruth, EMPLOYEE’S ENTRANCE, un des titres marquants, BLONDE CRAZY pour le duo Cagney/ Joan Blondell, Alfred Green (le remarquable UNION DEPOT), Mervyn leRoy (FIVE STAR FINAL (ZONE 2, THREE ON A MATCH, JE SUIS UN ÉVADÉ et hors période le terrible LA VILLE GRONDE (THEY WON’T FORGET), Monta Bell (DOWNSTAIRS), Lloyd Bacon (PICTURE SNATCHER), Michael Curtiz (FEMALE, THE STRANGE LOVE OF MOLLY LOUVAIN), Clarence Brown (AMES LIBRES, FASCINATION), John Cromwell (ANN VICKERS)
Bon, je sais où vont passer toutes mes éconocroques! Merci, ah vraiment, merci!!
Tiens, je vais ajouter un titre présent dans la collection noire Zone 2 des pré-codes et que j’avais déjà enregistré il y a plus de 30 ans chez Brion : THREE ON A MATCH (Une allumette pour trois) de Mervyn Leroy.
THREE ON A MATCH, déjà cité par Bertrand : pardon!
A MB:
Si vous aimez WILD BOYS OF THE ROAD, vous aimerez MAYOR OF HELL avec le même Frankie Darro et les mêmes gosses non crédités, Sydney Miller, Raymond Borzage, neveu de Frank… Si le nom d’Archie Mayo ne vous inspire pas, je crois que Michael Curtiz a participé à sa mise en scène, mise en scène assez neutre et peu imaginative au début, mais qui devient beaucoup plus inspirée à la fin du film quand l’action atteint son paroxysme (les enfants d’une « maison de correction » se révoltent et y mettent le feu).
Pour ceux qui n’auraient pas acheté les Wellman de la collection Forbidden Hollywood sortie en France, il y a un coffret américain (region all) avec 6 films et en plus deux documentaires sur Wellman. Sur les 6, WILD BOYS, OTHER MEN’s WOMEN et HEROES FOR SALE sont pour moi indispensables, MIDNIGHT MARY et FRISCO JENNY pas aussi bons et THE PURCHASE PRICE un cran encore au dessous. Et tous les films ont des ST français et anglais contrairement aux sorties suivantes (c’est le Forbidden Hollywood volume 3).
à Mathieu merci pour Frankie Darro (sans « w » final) THE MAYOR OF HELL est sorti dans la collec noire comme LE BATAILLON DES SANS-AMOUR.
Bon, je vais refaire ma liste et comme A Angel renoncer à mes économies d’achats de dvds!
CURTIZ: on trouve MANDALAY dont vous avez parlé dans la page Monta Bell (https://www.tavernier.blog.sacd.fr/?p=3192) et MOLLY LOUVAIN(¿Hay Mujeres Así? ) dans un dvd espagnol avec vo et st espagnols, je ne m’y risque pas dans des films où les dialogues vont très vite, je m’y perds.
à Mathieu je viens de voir MAYOR OF HELL/LE BATAILLON DES SANS AMOURS (titre français génial) et je retrouve comme vous vers la fin du film des accents qui pour moi poussent à estimer que Curtiz aurait remplacé Mayo mais ce petit jeu est trompeur même si possible. L’attention de la caméra aux jeunes acteurs y est assez forte avec ses accents tragiques, plein de gros plans de visages mémorables.
Chez ceux-ci on trouve aussi Allen « Farina » Hoskins , jeune acteur noir, dont le surnom a une consonnance raciste (les films de cette époque comptent quelques « Snowball » chez les figurants noirs). Ce qu’il y a de notable c’est qu’au procès des jeunes, le papa de Farina est ridiculisé par son comportement, son inculture de vocabulaire avec la même intention raciste, pas le fils: il s’agit de montrer aussi l’irresponsabilité des pères des jeunes voyous (les mères sont au mieux des pleureuses). D’autre part, dans la suite de l’histoire une fois à la maison de redressement, « Farina » lui-même se voit reconnaître à égalité avec ses copains, une vraie dignité hors de tout cliché.
Allen Hoskins était dans la série OUR GANG de Hal Roach que je ne parviens pas à voir en dvd.
A MB
Je pense qu’une grande partie des qualités de MAYOR OF HELL doivent être attribuées à Edward Chodorv qui écrivit le scénario (qui s’inspire vaguement de LA ROUTE DE LA VIE, film ruse de Nicolas Ekk je crois). Chodorov avait 19 ans quand il fut engagé par la Warner. Il était très à gauche et fut mis sur la liste noire. J’ai publié le seul interview qu’on ait fait de lui dans AMIS AMERICAINS. On lui doit aussi le scénario de LA FEMME AUX CIGARETTES de Negulesco et (sans être crédité) du très intéressant TELL NO TALES de Leslie Fenton
à Bertrand/CHODOROV merci j’avais complètement oublié cet entretien que je vais relire. Très heureux de découvrir ce film grâce à ce blog.
ROCKY « le thème du film, la revanche d’un prolétaire ». Qui pense ça ? Vous ou Winkler ? S’il y a revanche, il faudrait qu’elle s’exprime contre un déterminisme social auquel le cinéma américain n’a jamais cru, sinon Chaplin et certains films muets de King Vidor. Il n’y a rien d’autre dans cette franchise (et depuis le 1er film) que la mise en avant d’une idéologie droitière aux influences néfastes sur les jeunes esprits, dont le mien à l’époque, qui prenait ça pour du cinéma de gauche.
a Gilles
C’est l’opinion de Winkler et sans doute de Stallone qui s’identifie, lui aussi prolétaire, à son personnage, son ascension, son triomphe. C’est une morale individualiste qui dénonce des tabous, des préjugés mais en impose d’autre. Contrairement à ce que vous dites, le cinéma et la littérature américaine ont été marqué par le combat pour la survie de « l’underdog » et tous ne l’ont pas fait avec une idéologie droitière. Je pense à tous les communistes ou gens de gauche, des anarchistes (Wellman, Fuller) qui ont abordé ce thème de Dashiell Hammett à Erskine Cladwell, James Baldwin, Richard Wright, James Lee Burke à des cinéastes encore plus engagés que Vidor de Wyler à Polonsky, de John Berry à Losey, Biberman (LE SEL DE LA TERRE n’est pas un film anti déterministe ? Le combat féministe qu’il évoque n’a pas d’équivalent même dans le cinéma cégétiste français. Et LE RODEUR sur la fascination de l’AMERICAN WAY OF LIFE) en passant par les Wellman pre code, certains films durant la guerre (pride of the marines) il y a la tout un panorama complexe, tourmenté qu’on ne peut pas réduire à deux adjectifs péremptoires. Certains se battaient contre le déterminisme ou une forme de déterminisme, parfois de manière naïve, non théorique, idéalisée mais réelle. Marquée par des gens comme Thoreau. Vous voyez un film comme EMPLOYEE’S ENTRANCE et vous constatez qu’il est totalement en symbiose avec les grandes réformes sociales, économiques de Roosevelt qui surviendront quatre à 5 ans après. La refonte drastique du statut des Banques. Quant à ROCKY de gauche, je pense que cette idée ne m’a jamais mais jamais effleuré. Car il s’agit bien d’une revanche d’un prolétaire blanc qui va triompher d’un Noir
A Bertrand.J’essai de comprendre ce commentaire .S’agit-il d’un article que vous avez signer sur le personnage deRocky campé par Stallone?Je vais entièrement dans votre direction concernant l’origine du personnage qui vient d’une famille modeste italo-américaine.On sent bien dans le premier film les difficultés des individus dans la société,le club de boxe ou s’entraine Rocky est situé dans un quartier pauvre.est ce à dire ou écrire que ce film est une oeuvre de gauche,non ce n’est qu’une chronique sociale réaliste .C’est pareil pour le personnage de John Rambo lui qui s’est battu pour la bannière étoilée et qui est chasser par un sherif blanc .J’ai vu « The last blood »qui clot la saga avec en clin d’oeil de fin des extraits du premier film qui reste honorable.Ah oui concernant « Le dernier sou »de Cayatte je n’ai pu le voir ,vu que le dvd sort qu’en novembre.
A Bertrand Tavernier
Sur Rocky
Je ne suis pas certain que le clivage droite/gauche soit une grille de lecture toujours pertinente lorsqu’il s’agit d’analyser le cinéma américain. C’est souvent facteur de confusion, voire de contresens.
Je ne suis pas du tout d’accord avec le message de Gilles, qui évoque une « idéologie droitière aux influences néfastes sur les jeunes esprits ». On sent une vraie colère, comme lorsqu’il évoque Kepel, je ne sais pas pourquoi les gens sont si énervés. Bref. Mais je ne suis pas non plus d’accord pour dire que Rocky ne serait pas « de gauche » car il montrerait la « revanche d’un blanc sur un noir ».
D’abord, ce n’est pas une revanche. Il n’y a pas de volonté de détruire l’autre dans le parcours de Rocky. C’est contre les difficultés de sa vie qu’il se bat – ou plutôt qu’il encaisse. Il n’a aucune haine à l’égard de Creed.
Et je ne crois pas non plus que le film ait du tout la volonté de montrer un champion noir se faire battre par un « blanc ». D’abord, Rocky ne gagne pas (dans le premier épisode), il reste debout, ce qui n’est pas pareil. Ensuite, le film montre un personnage noir en plein succès, non seulement dans sa carrière de boxeur mais aussi comme businessman. Ca aussi c’est intéressant et ça doit être noté.
De mon point de vue, Rocky n’est ni de gauche ni de droite, au sens ou nous l’entendons en France, mais en tous cas très très américain. Ce n’est sans doute pas un chef d’œuvre, mais franchement je ne vois aucune honte à aimer le voir ou le revoir.
A Pierre
Vous avez entièrement raison. Il y a tellement de facteurs à prendre en compte quand on essaie de départager disons les films conservateurs des « progressistes ». Jean Claude Briseau commençait par noter le rapport à la Nature dans son opposition à la civilisation qui souvent représente un danger (vision conservatrice). Elle est soit rédemptrice (nostalgie du Paradis terrestre), soit un peu mythifiée comme une antidote à cette civilisation dans ce qu’elle a de corrupteur (de NAISSANCE D’UNE NATION, de L’AURORE aux films de Capra en passant par TAXI DRIVER), soit vue pour ce qu’elle est, accueillante et dangereuse (LA CHEVAUCHÉE DES BANNIS, LES AVENTURES DU CAPITAINE WYATT, DELIVRANCE, LA FORÊT INTERDITE). Autre opposition entre l’Individu, le loup solitaire contre la collectivité décrite comme souvent menaçante (les lyncheurs, les Indiens, les foules). Les metteurs en scène libéraux questionnent l’individu et insistent sur la force de la collectivité (c’est le sujet de la plupart des Ford, pourtant traité de réactionnaire alors qu’il est le chantre des « public servants »). A noter que Wayne est très différent chez Hawks et chez Ford. Et enfin le rapport entre des personnages « intellectuels » (moqués, décriés chez les cinéastes conservateurs et valorisés chez les progressistes : regardez le traitement du psychiatre dans le GARCON AUX CHEVEUX VERTS. Boisseaux avait fait un graphique très marrant, une grille fort parlante
a Pierre.
« Je ne crois pas que le film est la volontè de montrer un boxeur noir battu par un blanc « .
Ce qui est certain et mème si ça n ‘est pas très connu , c ‘est que Stalonne a ètè organisateur de combats de boxe. Et son but ètait bien qu ‘un « blanc » soit champion du monde des poids lourds. D ‘ou son soutien inconditionnel a tommy Morisson qu ‘il prèsentait sur l ‘affiche de ses combats comme » le grand espoir blanc ».Ce dernier qui faisait tout pour se montrer comme le gendre idèal que l ‘amèricain blanc moyen se devait d’adorer , menait en fait une double vie et eut un destin tragique. On pourrait d ‘ailleurs tirer un bon scènario de sa vie.
A Bertrand.Avec la resorti dans un beau coffret des »Aventures de Pinocchio »de Luigi Comencini,j’ai appris que l’actrice Gina Lolobrigida regrettait fortement d’avoir tourner dans ce film « communiste »alors qu’au contraire à travers l’histoire de cette marionnette sculpter par un pauvre ébeniste sans le sou ,ce dernier va se transformer en petit garçon qui devient un petit garnement au fil de l’histoire.Quand il rencontre un jeune voyou qui va l’enroler dans un cirque de marionnettes,là les choses vont se compliquer pour les deux complices.Les scènes avec le renard et son acolyte sont géniales puis aussi quand Gepetto est dans le ventre de la baleine(superbe Nino Manfredi).Pinochio est une œuvre intemporelle sur l’enfance mais aussi sur la fraternité de la vie et c’est cela qui en fait sa force.
Rocky est le champion toutes catégories de la revanche du pauvre. Une grande partie de l’action se situe dans les quartiers defavorisés, dans les quartiers populaires et ouvriers, sans romancer leurs habitants ni se réjouir des dictats de l’économie Américaine. A travers son combat c’est toute une classe qui se sent représentée, sortie de l’ombre a coup de poings de l’un des leurs. Chaque coup asséné est un échappatoire , chaque round un moment de lumière sur ces oubliés de l’ombre. La Philadelphie de l’époque était le symbole parfait de la pauvreté Amerciaine qui s’était souvent cachée derrière son drapeau.
A Gilles:
Le déterminisme social est évoqué dans des tas de films américains, dans certains films noirs des années 40 (pas tous bien sûr, pas DETOUR par exemple) mais aussi dans beaucoup de films de la Warner des annés trente, même si beaucoup de ceux-ci mélangent au réalisme social des éléments fantaisistes et feuilletonesques, ce qui me gêne beaucoup moins que pour d’autres films d’après guerre, plus sérieux, plus conscients de leur message et souvent plus lourds de style, et qui cachent leur aspect romanesque. La naïveté scénaristique de films comme le très bon MAYOR OF HELL (de Mayo avec Cagney) ne détruit pas une certaine franchise du propos. Et dans la période « post-Code » le thème du détermnisme social est au coeur de films comme CITY FOR CONQUEST de Litvak ou ANGELS WITH DIRTY FACES de Curtiz, un film que je n’avais pas aimé à la première vision il y a bien longtemps parce que je n’avais pas compris son ambiguité et sa complexité.
Ce déterminisme est au coeur du très long roman de Theodore Dreiser , »an American tragedy » qui donna naissance aux films de Sternberg (titre éponyme) et de Stevens ( » a place in the sun »).
A Dumonteil
Oui mais dans les deux cas, surtout dans le Sternberg, les auteurs édulcorent, voire ignorent cet aspect. Harry Brown fut même engagé par la production pour évacuer le contenu politique que Michael Wilson avait préservé (en étant parait il parfois verbeux et démonstratif). Wyler est plus fidèle à Dreiser dans CARRIE
A BT
les deux films n’adaptant qu’une petite partie du roman ne peuvent rendre justice à l’auteur.Même le titre a été évacué dans la version de Stevens,trop « un -American »;dans la bio de Clift (Patricia Bosworth),Anne Revere (mise à l’index en 1951)loue le premier scénario rejeté par les producteurs dont le premier titre choisi était « the lovers »(sic)et déplore qu’ils « aient coupé la plupart des scènes qui montraient l’immense influence qu’elle avait sur son fils « ; La visite de la « riche garce gâtée » à la prison ,comme la décrit Revere ,est un exemple qui montre combien le livre a été édulcoré
Il existe une miniserie italienne (debut années 60) ,avec notamment Virna Lisi ,très longue , qui me semble plus près de l’oeuvre littéraire .Le dernier épisode est consacré au séjour de Clyde dans le couloir de la mort ;cependant la fin me semble récupérée par l’idéologie chrétienne.
Je dis « me semble » ,car je ne l’ai vue qu’en italien sans sous-titres (et je ne parle pas italien!) et n’ai pu la suivre que parce que je connaissais toute la trame du roman.
Oui vous avez raison, je ne cite que Vidor et Chaplin par manque de temps, et « film de gauche » ou « film droitier » de mon point de vue de spectateur français, cependant je maintien mordicus le terme « influence néfaste ». Si le film n’avait aucune influence dans les esprits, les publicitaires arrêteraient d’en produire. Dans ma cité, SCARFACE a eu une influence très très négative. Je l’avais dit à De Palma dans une conférence, et il a botté en touche.
A Gilles
Sur l’influence qui peut être néfaste, je vous suis. ROCKY a imposé ces fins triomphalistes qui pèsent sur certains films et cette forme de dramaturgie minimaliste où les enjeux sont simplifiés (CREED bat en brèche certains de ces clichés). L’influence de SCARFACE, je l’évoque clairement dans L’APPAT et elle n’est pas niable. Il y a dans pas mal de films récents une vision quoi refuse de regarder les conséquences des actions ou ne les regarde que par rapport aux héros. Les cinéastes des générations précédentes, influence de Shakespeare, de la bible, de leurs convictions politiques ou religieuses (Henry King, Delmer Davis) prenaient en compte les conséquences ce que de Palma évite là mais pas dans CARLITO’S WAY (du coup moins populaire) ou REDACTED
a Gilles.
Vous avez mille fois raison. Je viens de la france d ‘en bas comme disait un escroc et nèanmoins prèsident de la rèpublique, et le nombre de copains d ‘enfance qui ont vu et revu Scarface est innombrable. Tony montana etait l ‘idole a solue , l ‘exemple a suivre , je n ‘invente rien hèlas.
Plus tard, un de ses amis d ‘enfance a appellè son bar le Montana , c ‘est dire….
Pour ma part , je n ‘ai jamais rèussi a voir ce film en entier. Je trouve que Pacino en fait des tonnes et que son accent espagnol ridicule est clownesque. Et comme je detestais ègalement Rambo et Rocky , je passais pour un extra-terrestre auprès de mes camarades.
A Henri Patta. Je ne suis pas fan du film Scarface, néanmoins:
Al Pacino a un accent Cubain qui cherche a emuler le maffieux italien peut-être vu au cinema et a qui il s’identifie probablement .
Ses exagerations vocales sont liées a sa condition d’homme qui n’a rien mais qui veux prétendre tout avoir et tout savoir, la voix compense l’ignorance.
Par contre je ne suis pas d’accord avec vous sur Rocky & Rambo. Certes un peu de retenue et moins de clichés les aurait propulsés dans une sphère moins commerciale (ce qui n’était pas le but a l’epoque). Rocky a tout de meme obtenu 3 Oscars, 1 Golden Globe et une pléiade de nominations.
A F Fortet
Ne pas oublier que personne ne voulait de ROCKY en dehors de Winkler/Chartoff : le scénario avait été refusé par tous les studios (acteur inconnu, la boxe ne marche jamais) et les producteurs ont mis en gage leurs maisons. Le film terminé a été repoussé par le Studio et Winkler et Chartoff décident de louer un cinema à New York pour sortir le film et c’est le succès énorme dans une seule salle qui contraint le studio à revoir sa politique. En fait la fabrication du film reprend le thème du script
Je reconnais n’être d’accord avec aucun argument avancé sur la soi-disant influence néfaste de SCARFACE.
Mais je dois dire aussi que je ne saisis pas la remarque indiquant que DePalma n’évoquerait pas les conséquences des actions, autrement que sur son protagoniste principal. Peut-être le bagage culturel me manque-t-il pour comprendre ce que cela signifie, c’est bien possible.
De mon point de vue : SCARFACE reprend une forme déjà très éprouvée du film de gangster (ascension/chute), qui existait depuis les années 30. Traite-il son sujet de manière plus irresponsable que dans le SCARFACE original, qui était déjà source de polémique ? Ou que Boetticher avec LEGS DIAMOND ?
Franchement, si on ne voit pas que Montana est un personnage malfaisant, désolé mais le problème n’est pas chez DePalma – ou sinon on ne peut plus rien montrer. Si on voit le film jusqu’au bout (cf message de Patta), on voit tout de même le personnage devenir complètement fou en raison de sa consommation de drogue (il l’était déjà à moitié avant) et finir dans une marre de sang. Certes, on ne voit que les conséquences qui le concernent lui et les siens, mais tout de même, si on en retient un message glorifiant Montana, c’est qu’il y a un problème – et ce problème là ne vient pas du film.
J’ai vu L’APPAT le jour de sa sortie et l’ai revu à de très nombreuses reprises. Est-ce qu’on peut dire que SCARFACE joue un rôle déclencheur dans le passage à l’acte des protagonistes – au même titre que FREDDY 5, qui est également cité ? Personnellement je ne le crois pas. Ces jeunes ne comprennent strictement rien à ce qu’ils voient. Ils ne comprendraient pas plus GONE WITH THE WIND que SCARFACE. Ce sont des coquilles vides. De mon point de vue, le problème est ce vide qui est en eux, pas ce qu’ils regardent.
De très nombreux cinéastes ont eu des problèmes d’interprétation, mais pour moi, il n’est pas juste de les en rendre responsables. On peut tout de même se rappeler que James Gray avait été accusé, par une partie de la critique française, de faire un film sécuritaire avec WE OWN THE NIGHT, ce qui donne un exemple d’un des plus extraordinaires contresens qu’on ait pu constater ces dernières années – et de la manière dont la réception d’une œuvre peut complètement échapper à son auteur en fonction du contexte politique ou social. Ca a été la même chose avec CLOCKWORK ORANGE – et je crois aussi pour SCARFACE.
A Pierre
On ne peut pas comparer la diffusion d’un film de James Gray à celle de SCARFACE. Ce qui a ébloui les personnages de l’APPAT, ce sont les fringues, le luxe des appartements, les salles de bain, la drogue qui coule à flot (là l’effet peut être néfaste) et si un public sans repère, illettré peut s’identifier à cela, c’est qu’il n’y a pas assez de garde fous. Et les protagonistes de l’APPAT ne voient que la surface du film et elle leur parle. John Grisham avait soutenu une action judiciaire qui voulait prouver que TUEURS NÉS (nettement plus irresponsable que SCARFACE) avait influencé plusieurs actions meurtrières (en France aussi, des meurtriers revendiquaient l’influence du film) Dans le SCARFACE de Hawks, il était quasi impossible de s’identifier à Muni, Hawks ne jouant jamais sur le charme, le luxe entrelardant beaucoup plus froidement, cyniquement (et souvent avec un humour noir) les actions de son héros à qui Ben Hecht avait donné aussi des pulsions sexuelles qui le coupait du public. Même distance dans LEGS DIAMOND alors que l’efficacité du De Palma repose sur une empathie (simulée) avec le héros. Hawks prend plus de précaution (bien qu’il viole certains articles du futur code) à cause de la Censure mais surtout de par son style, cette distance aristocratique. On a peur pour Muni mais il est plus dur de s’identifier. Ne sous estimez pas l’influence des films dans un pays soumis au lavage de cerveau, à la dictature de la NRA, un pays obsédé par les armes à feu et le culte de l’ascension sociale vue sous un angle individualiste
SCARFACE DE PALMA/ce film est surtout beaucoup trop long, boursouflé, à bailler d’ennui, et Pacino est mauvais une rare fois de sa carrière, dés cette certitude acquise comment avoir envie de passer à la critique sociologique de son influence je vous admire, mais bon, j’ai peut-être la vue basse. OFFICIER ET GENTLEMAN est-il un film militariste? Peut-être mais c’est vachement bien et ça dure la durée nécessaire et en équilibre avec la matière du film! ça me suffit (ah, c’est pas sérieux je sais…) en plus ça finit bien et à la fin, moi je chiale j’adore!
» je n ‘ai jamais rèussi a voir ce film en entier. Je trouve que Pacino en fait des tonnes et que son accent espagnol ridicule est clownesque. » d’accord avec HP
mais sérieusement l’ennui produit par un film raté devrait être un filtre qui influence la réflexion sur celui-ci. On dirait à lire les comms que SCARFACE est un film, malgré ses défauts ou pas d’influence néfaste, réussi. C’est surtout, avant d’être immoral, pas très bon du tout surtout pour un film signé BDP (remarquons que faire un navet, c’est pas très moral…).
Sur le côté néfaste de certains films, je reconnais que certains spectateurs « limités » pourront voir en superficialité certains films comme SCARFACE de De Palma. Mais je rehjoins un peu les propos de Pierre. Quand vous citez TUEURS NES Bertrand, ce n’est pas un film plus irresponsable que SCARFACE je trouve. Je l’ai vu en rétrospective en salle et Le scénario de Tarantino n’occulte effectivement aucune violence des protagonistes mais celle-ci est plus délirante que « magnifiée » : la fin totalement irréaliste favorise tout de même une certaine distanciation malgré le côté « cool » des deux protagonistes. Je m’attendais à un film abject (vu l’influence néfaste qu’il a eu sur certains esprits torturés) mais j’y ai plus vu une pochade (certes violente) qu’autre chose. Je sais que Tarantino n’était pas satisfait de la réalisation de Oliver Stone : à quoi s’attendait-il donc (plus de réalisme dans la mise en scène ?) ? Pour le reste Oliver Stone filme cela comme une espèce de long trip aux effets appuyés avec personnages caricaturaux (Tommy Lee Jones en tête) ce qui évite selon moi une identification aux personnages en évitant ainsi in extremis une forme de complaisance….
A Damien D
Tarantino déteste le film mais c’est juste son opinion. Je trouve que l’on méprise les victimes à qui on ne donne aucune chance : de plus certaines sont grosses ou grasses et on les filme avec des courtes focales, des objectifs déformants. J’avais vu le film avec une bande de jeune qui en sortant s’arrêtent devant une boutique d’armes et disent : « ces types étaient cools et super bien sapés. Cela donne vraiment envie de les imiter ». Texto
Pourtant « des types cools et bien sapés » il y en a une fournée dans le cinéma : LES AFFRANCHIS de Scorcese pourrait être un de ceux-là aussi… Je pense que certains jeunes spectateurs comme vous dites ont un esprit et une vision limitée aux aspects extérieurs (même si ça n’enlève pas les défauts que vous pointez pour TUEURS NES mais de là à en faire un film irresponsable je ne pense pas ou alors il aurait fallu une autocensure de Tarantino ou d’Oliver Stone : ça se discute…
A Damien D
Je pense qu’Oliver Stone a, durant le montage, désarticulé son film et a fini par dire (à l’époque, il prenait pas mal de coke) le contraire des intentions de départ, ce qui fut ressenti par certains collaborateurs que je connais. Et Tarantino désavoue le film chaque fois qu’il le peut contrairement à TRUE ROMANCE qui pourtant est aussi sur le corde raide
A Bertrand Tavernier
Merci pour vos messages.
Je m’incline sur un certain nombre de points sur SCARFACE. Néanmoins, en ce qui me concerne, je ne vois pas comment on peut trouver ce film trop long, ni dire que c’est un navet. J’y vois, pour ma part, la mise en œuvre de nombre des principes décrits au sujet du Hawks : le personnage a des désirs pour sa sœur qui empêchent tout de même nombre de spectateurs de s’identifier, c’est un dangereux psychopathe paranoïaque invivable, par endroit grotesque – et DePalma manie aussi l’humour noir pour le ridiculiser. Mais bon, j’entends le fait que le film doit être envisagé dans le contexte américain, que pour ma part je ne qualifierais peut-être pas de lavage de cerveau, mais au sein duquel certains aspects, mal compris, peuvent créer une résonnance néfaste.
NATURAL BORN KILLERS, c’est autre chose. Déjà, c’est une satire, qui a les défauts de la satire, c’est-à-dire que tout le monde y est affreux – le couple comme tous les seconds rôles. Je ne vois pas comment on peut trouver les deux « héros » « cool ». Ce n’est pas le film qui méprise les victimes et ne leur donne aucune chance, ce sont les deux personnages principaux. Mais là ou le film est ambigu, c’est sur le fait que les deux personnages principaux sont présentés comme plus sympathiques que celui de Downey Jr, le présentateur télé, qui est le vrai sujet du film. C’est de la télévision dont parle Stone – et de la manière dont elle exploite la violence. Du point de vue de l’intention, c’est irréprochable. Mais c’est vrai que Stone n’était pas obligé de suggérer que les meurtriers seraient à la rigueur moins répugnants que ceux qui les exploitent. C’est là que le film pourrait avoir une mauvaise influence.
Tarantino déteste NATURAL BORN KILLERS, mais à mon avis cela n’a rien à voir avec le sujet du traitement de la violence. Ce doit être parce que Stone a du adapter le scénario. Ceci étant dit, en France, Tarantino jouit d’une totale impunité sur ce sujet. On a régulièrement attaqué DePalma sur son irresponsabilité, mais à cette aune, Tarantino devrait être vu comme le plus irresponsable de tous. La scène de drogue dans PULP FICTION, par exemple, est vraiment dangereuse, infiniment plus que les montagnes de cocaïne de SCARFACE : le gros plan sur le sang dans la seringue, la musique, l’absence – pour le coup – de TOUTE conséquence. Ici, tout est fait pour donner un effet « cool » à la séquence. Mais bizarrement cela n’a jamais été critiqué. C’est tout de même paradoxal, parce qu’autant la vision de DePalma est claire (pour qui s’y intéresse), autant celle de Tarantino sur la drogue me parait beaucoup plus ambiguë, et pour le coup néfaste.
Je vous cite Pierre « Mais là ou le film est ambigu, c’est sur le fait que les deux personnages principaux sont présentés comme plus sympathiques que celui de Downey Jr, le présentateur télé, qui est le vrai sujet du film. C’est de la télévision dont parle Stone – et de la manière dont elle exploite la violence. Du point de vue de l’intention, c’est irréprochable ».
Vous avez totalement raison et cela me fait penser justement au traitement qu’a fait Todd Philips dans son JOKER qui lui au contraire de Stone/Tarantino dessine lui le présentateur télé joué par De Niro comme totalement abject (presque plus que cet « ultra » méchant qu’est sensé être le Joker !): certains critiques américains qui ont dezingué le film n’ont sans doute pas tout compris à l’intention…
A Pierre,
« La scène de drogue dans PULP FICTION, par exemple, est vraiment dangereuse, infiniment plus que les montagnes de cocaïne de SCARFACE : le gros plan sur le sang dans la seringue, la musique, l’absence – pour le coup – de TOUTE conséquence »
Ce n’est pas tout à fait vrai.
Je suis d’accord qu’on est dans la dérision, l’humour noir et les maniérismes (Tarantino, quoi…)mais l’overdose d’Uma Thurman (dont la résolution est à la fois grand guignol, assumé, et éprouvante), est assez bien rendue, je trouve, dans son aspect sordide et misérable. On retrouve là les rapports ambigus de Tarantino avec la représentation de la violence, entre attirance et répulsion, comme le disait Bertrand Tavernier récemment.
A Damien D
« Sur le côté néfaste de certains films, je reconnais que certains spectateurs « limités » pourront voir en superficialité certains films comme SCARFACE de De Palma »
Il ne s’agit pas de mettre en garde des spectateurs au nom de leurs supposées limites. Qui en aurait le culot d’ailleurs ? Simplement de pointer du doigt un cinéma apparu brutalement sous les années Reagan, ou le seul antagonisme se manifeste à travers la loi du plus fort. De Palma bien meilleur cinéaste que des artisans aux commandes de ces films, est à la fois responsable et victime de cette grille de lecture. Comme il n’est pas idiot il a rectifié le tir dans Carlito, pour moi un chef-d’oeuvre, ou l’antagonisme est alimenté par l’opposition d’un homme responsable, fut-il gangster, à l’irresponsabilité de son avocat. C’est sur les jeunes esprits que cette logique du « plus fort gagne » (Rocky, Rambo et émules) pose problème. A la sortie de Death Wish 2, j’avais envie d’acheter un flingue, tandis qu’au même âge, 13 ans, Cody Jarrett me faisait flipper, ne le trouvant pas du tout sympathique en dépit de sa piété filiale, bien content que j’étais de le voir flamber à la fin du film.
A Gilles
Assez juste, sauf que le premier RAMBO est un peu différent et que Kotchef, cinéaste intelligent, prend plus de précautions. RAMBO doit être analysé non par rapport à ses suites qui transportent le conflit au Vietnam en réinventant une guerre perdue et des actions qui n’ont jamais eu lieue (les films sur la guerre de Corée ou celle du Pacifique pouvaient exagérer les exploits, la bravoure, elles s’inspiraient de faits réel alors que les raids revanches de Rambo n’ont jamais existé)
A propos de « Rambo »
Le rôle qui échut à Richard Crenna devait être tenu au départ par Kirk Douglas qui se défila quand la fin du scénario fut modifiée : si l’on en croit le comédien, à l’image de Frankenstein,l’instructeur devait abattre son « monstre » ,sa machine à tuer ;et d’ajouter que cela nous aurait épargné toute la série.
(source :KD « le fils du chiffonnier »)
Pardon de sortir également du chemin tracé par Bertrand, mais ma librairie préférée m’apprend la signature prochaine d’un livre de Marc Renneville, « Vacher l’éventreur – archives d’un tueur en série. » Le nom me disait quelque chose, mais l’assassin du « Juge et l’assassin » s’appelait Bouvier… Bouvier-Vacher, c’est après tout toujours un cow boy, non?
En tous cas, le livre a l’air sérieux et l’auteur également.
a Denis Fargeat, le livre est très sérieux et regroupe un nombre considérable de lettres, de textes, de interrogatoires de Vacher qui démontrent – je le dis en souriant – les recherches, le sérieux du scénario, la manière dont nous avons respecté son vocabulaire, sa façon de parler, ses obsessions, Jean Aurenche et moi
Bonsoir monsieur Tavernier,
j’ai vu hier ,avec un ami cinéphile comme moi,le film » Marie-Martine » de Albert Valentin avec Bernard Blier et Jules Berry….. Après l’avoir visionné, notre impression était mitigée. Sur le site Sens Critique, deux internautes en font l’éloge ( les gens écrivent très bien sur les films sur ce site, parfois mieux que des critiques professionnelles- Sur eux, on devrait parfois garder un silence charitable sur leur cinéphilie…. Ainsi par exemple un critique d’une célèbre émission de radio qui n’avait jamais entendu parler du très bon » Gouffre des chimères » de Billy Wilder)….
j’aurais aimé savoir, si vous le permettez et si vous connaissez ce film, ce que vous pensez de ce » Marie-Martine » de Albert Valentin ( est-ce que Jules Berry ne fait pas toujours le même numéro ?)
A DUCHENE STEPHANE
Je trouve que c’est un film plutôt brillant, construit de manière originale l’action avance en arrière si l’on peut dire, chaque flash back remonte plus loin dans le passé et on nous raconte cette histoire à l’envers comme PEPPERMINT CANDY). L’originalité d’ailleurs écrase le propos et on ne sait pas très bien de quoi parle le film.Ce qui se passe au présent, en dehors de Berry, est terne par rapport au passé Mais Jules Berry est flamboyant en écrivain maitre chanteur (il y a des scènes incroyables avec Jeanne Fusier Gir qui lui fait une cour génante et les acteurs autour tout aussi brillants notamment Saturnin Fabre. Le scénario final et le dialogue sont d’Anouilh et l’on sent souvent sa patte. Cela dit le film est moins touchant, moins fort que L’ENTRAINEUSE
moins fort que « la vie de plaisir » aussi ….
A Bertrand.Sans rapport avec « Marie martine »d’Albert Valentin vu à la télévision il y a longtemps.Connaissez vous un film de Jacques Villa sorti en 1962 aux états-unis et censurer en France?Il s’agit du film « Les petits chats »avec Catherine Deneuve et ses deux sœurs.Oeuvre assez étrange qui raconte l’histoire de trois lycéennes qui vont assassiner une institutrice il me semble bien.Enfin je recherche depuis longtemps un film de Jean louis Bertucelli »L’imprécateur »qui n’est jamais sorti en format dvd.Merci à vous.
A Yves Rouxel, c’est vrai que personne n’a jamais pu établir le moindre rapport entre ce film de Jacques Villa dont j’ignore tout et MARIE MARTINE. Personne sauf vous. Vous pourriez pas, au moins pendant un mois, cesser, d’aller rechercher des oeuvres plus qu’obscures et souvent sans intérêt ou alors introuvables pour vous concentrer quelques minutes sur les extraordinaires richesses qu’on nous propose. Je ne vous ai pas entendu exprimer un avis sur les films pre code dont beaucoup sont des chefs d’oeuvre, sur LE DERNIER SOU que vous ne devez pas connaitre. Déjà, parlons de ce qui est accessible et pour rester avec Jean Louis Bertuccelli, avez vous vu REMPARTS D’ARGILE que j’ai vanté à plusieurs reprises. Cessons de faire la course à qui citera le titre le plus obscur et dégustons tranquillement ce que l’on nous permet de voir. La frénésie n’est pas une qualité
A propos de « remparts d’argile »
dans la version restaurée de 2002,le metteur en scène en voix off explique son film du début à la fin.
Rima est un beau personnage de femme ;quand elle laisse tomber le seau dans le puits,elle tourne le dos aux superstitions et à tout ce qui empêche ses semblables de s’émanciper ; marginale dans le village ,car être orpheline était une malédiction;interdite d’école ,mais ayant appris à lire avec un gosse ,sa rebellion individuelle m’a plus marqué que celle des ouvriers contre l’exploitation.
A Dumonteil
C’est autour de ce personnage de femme que se cristallise – choix très rare à l’époque, la place de la femme dans le Maghreb ne fait pas partie des préoccupations les plus étudiées – le film et le cinéaste
Bonjour,
Je voudrais recommander la biographie de Jean-Pierre Marielle, « Le lyrique et le baroque », de Stéphane Koechlin, qui vient de sortir aux Editions du Rocher. Il n’y a pas besoin d’autre livre sur ce grand acteur, tant ce livre est complet, très documenté, pudique et respectueux (si ce n’est un livre, si elle souhaite en écrire un, qui lui serait consacré par sa dernière femme, dont on ne peut pas douter qu’elle était aimante et dévouée envers lui, Agathe Nathanson).
Complet et très documenté au vu du grand nombre de témoignages que l’auteur a recueillis pour cet ouvrage (dont le vôtre, Bertrand Tavernier) y compris dans sa famille ou ses proches (ses différentes épouses, son fils, son ami d’enfance…), et qui sont bien intégrés dans ce livre pour parler de l’homme et de l’acteur qui a percé tardivement mais qui s’est « bonifié » avec le temps, à l’instar de son ami également regretté Jean Rochefort.
Pudique et respectueux, notamment sur les dernières années de sa vie rendues difficiles par la terrible maladie d’Alzheimer dont il souffrait.
J’ai en tout cas appris beaucoup de choses sur lui, sur l’homme (sa relation peu connue avec son fils…) et sur ses films, notamment que Charles Gérard avait aidé par ses relations au financement des « Galettes de Pont-Aven ».
Petit regret sur un livre que j’ai adoré : les derniers films avec Marielle, après « Da Vinci Code » ne sont pas évoqués ou presque (« Faut que ça danse », « La fleur de l’âge » où il avait pourtant le rôle principal…), et une allusion décevante à Rochefort où, sous prétexte que ce dernier refusa de témoigner pour son livre, l’auteur suggère qu’il y avait peut-être « de vieilles rancoeurs » qui auraient resurgi entre Rochefort et Marielle. J’ai bien du mal à le croire, tant que les deux hommes s’appréciaient : ils apparaissaient encore ensemble dans une émission de « La grande librairie » ou pour les 80 ans de Belmondo chez Drucker, en 2013. Je pense plutôt que Rochefort ne voulait pas risquer d’évoquer la maladie de son ami et tenait à respecter sa pudeur, ou était simplement fatigué de participer à des témoignages, Rochefort étant lui-même peut-être malade au moment de l’écriture du livre. Mettre cela sur le dos d’une fâcherie entre les deux hommes ressemble plus à un commérage de magazine people qu’à un travail de journaliste, mais c’est quelques lignes sur un livre passionnant que je recommande pour tous les fans de Marielle !
A Manu
C’est vous qui avez raison. Rochefort était obsédé par la peur de blesser Jean Pierre. Deja quand il avait tourné ce joli film avec Philippe Le Guay, il prenait mille précautions. Ils s’adoraient et se respectaient. Aucune jalousie
Je viens de voir un film de cayatte que je n ai pas pu voir au festival: le dossier noir
Un film féroce et panphletaire sur l institution judiciaire et policière
Des acteurs excellents, une mise en scène en tension, aucun temps mort.merci le n’est of lumière!
Mon festival: le temps de vivre( puissant)Toni (vibrant Renoir), rusty james(éternel Mickey rourke) deux raretés( l étonnant bilan trimestriel et le très spécial zone grise) le chef d œuvre quand passent les cigognes (quel poésie!) un pré code employees entrance( merci Bertrand pour la passionnante présentation au lumière terreaux, le film est très drôle et satirique, très moderne), la femme qui pleure(magnifique Dominique laffin), la mini nuit Gaspard noe(vivement le DVD du remontage d irréversible et du surprenant moyen métrage lux aeterna), le documentaire d eleanor coppola sur ce dingue d apocalypse now vu en clôture en final cut( j ai vu les coupes par rapport à la version redux, le film reste aussi dément malgré tout), le foudroyant citizen kane( orsin selles le surdoué) le cinoche de samedi soir la tour infernale( quel spectacle!)
Que du bonheur
La suite au best of lumière!
Et merci à l institut lumière!
Suggestion pour le festival 2020: une rétro Truffaut,ce serait chouette.
J’ai les doigts qui fourmillent alors je me lance afin de vous dire mon engouement pour l’entretien que vous avez accorder à Thierry Fremaux durant le dernier festival de Cannes il me semble bien.Vous parler de votre découverte du cinéma pendant les années 60,la création de nickolodéon à Paris et la vision de films en Belgique avec des copains.Ce qui m’a plu dans l’entretien c’est la façon un peu nostalgique dont vous parler de cette époque avec des petits cinéma de quartier qui n’existent plus aujourd’hui,la nonchalance et la rage de voir des films sur grand écran dans des salles un peu décrépites.Vous citer vos copains de l’époque dont certains n’avait rien à voir avec le cinéma sauf le fait qu’ils étaient curieux de découvrir ,de défricher et d’analyser des films et faire des recherches sur des réalisateurs obscurs mais pas dénués d’interet.On sent bien Bertrand au fil des commentaires que je le lit que vous ne baisser jamais les bras,il y a toujours chez vous une lueur d’espoir et d’évasion à travers les œuvres de Ford,Huston,Wellman,King,Hawcks,Losey,Polonski et tant d’autres.Bien sur je vais attendre patiemment la nouvelle édition de « 100 ans de cinéma americain »avec des rajouts,des compléments puis de nouveaux cinéastes tels Steven Soderbergh qui est je vous l’accorde un réalisateur qui m’a toujours touché(en dehors peut ètre du remake de »Solaris »de tartovski)sinon il faut revoir « Kafka »avec un Jeremy Irons éblouissant,Julia Roberts qui se bat comme une diablesse dans l’excellent »Erin Brockovitch » »The informant »avec Matt Damon (dont j’attends « Le mans »avec Christian Bale qui sort en novembre).Voilà c’est tout pour aujourd’hui,par cette journée automnale et grise je vais continuer la lecture et me plonger dans cet univers si passionnant qu’est le cinéma.BRAVO A VOUS et à toute l’équipe qui à permit cette réedition indispensable.
Bonjour,
Je voudrais écrire un petit mot sur la collection de DVD/Blu Ray « Make my day » proposée par Jean-Baptiste Thoret, dont vous avez peut-être déjà parlé sur ce blog. C’est pour moi une collection à surveiller, à la fois pour les films proposés (déjà pas loin de 20), même s’ils sont inégaux, pour la qualité éditoriale de cette collection (un réel effort pour proposer des bonus inédits et de qualité, en plus de la présentation éclairante de chaque film par Thoret) et un prix abordable (20 euros par film, ce qui est plus raisonnable que la collection « Coin de mire » sur les films de patrimoine français). J’ai pu revoir ainsi le bon polar « Sans mobile apparent » de Philippe Labro (avec en bonus une longue interview du réalisateur) et aussi un film mineur mais pas déplaisant avec Bronson, « De la part des copains » (« Cold Sweat ») de Terence Young. Sur ce dernier film, coup de chapeau particulier sur les deux bonus proposés que j’ai adorés : un long entretien récent avec Philippe Setbon sur Bronson et particulièrement sur le film concerné, ainsi qu’une vieille émission belge de 1975 d’une cinquantaine de minutes avec Michel Constantin, qui peut raconter sa vie et sa carrière comme il n’a pas dû avoir souvent l’occasion de le faire. D’autres films m’intéressent dans cette collection, comme « Mandingo » de Richard Fleischer, « La mafia fait la loi » et les deux films de Boisset « Folle à tuer » et « Canicule ». L’initiative de Thoret mérite, je pense, d’être soutenue…
A Pierre
Elle l’a été. Je crois avoir parlé du Winner et ai signalé MANDINGO et d’autres ont critiqué parfois sévèrement le Boisset
A Manu.J’ai déjà évoquer cette collection lançée par JBT et effectivement on retrouve des pépites oubliées du cinéma des années 70 et 80.J’attends avec impatience les premiers films de Winner qui ne sont jamais sortis en format vhs ou dvd.
à Manu: FOLLE A TUER d’après un superbe roman de Manchette « Ô Dingos Ô Châteaux » est une promesse gâchée, Boisset a sans doute mieux fait que ce qu’aurait fait Mocky prévu en premier (rupture avec l’écrivain), mais le film a le mérite de reconnaître réellement le tempérament hors du commun de Marlène Jobert pour l’entrer dans un film dramatique (comme Giovanni ou Pialat qui avaient du nez), lui faire jouer le rôle d’une folle est une idée géniale, d’ailleurs l’argument respecté du bouquin est très singulier et laisse la voie à une autre adaptation: une femme sort d’asile psychiatrique encore fragile niveau psy, et se retrouve embringuée dans une histoire de tueries organisée par le monde normal et admis, du banditisme et de la corruption morale: elle ne fait rien de ce qui était attendu d’elle et verse dans la folie meurtrière à la grande jubilation tarantinienne du spectateur (elle était manipulée dés le départ par les méchants qui du coup vont déguster un max). Victor Lanoux était aussi excellent dans un rôle peu glorieux, mais un certain adoucissement par rapport au bouquin envahit le film, ainsi la lacune de la tuerie au supermarché, écartée par la production, où les coups de feu sont assourdis par la voix de « la mère Baez » déversés des hauts-parleurs du magasin, et qui chante la paix et l’amour et aimez-vous-les-uns-les-autres.
Make my day les bonus sont de qualité en effet, par exemple ceux de MANDINGO, je n’ai qu’un grief contre le titre de la collection ce qui est oui, mineur (mais c’est quand même un titre à la noix! surtout qu’il fait référence à des films qui ne sont pas au sommet du cinéma même si DIRTY HARRY…). Cette collection est encensée de ci de là tout le monde en parle, donc pas d’injustice là!
Eh dites SANS MOBILE APPARENT revu récemment c’est pas terrible si? mais je voudrais bien revoir LA MAFIA/IL GIORNO DELLA CIVETTA dans lequel Lee J Cobb enjoint à sa bande de malfrats -thérapie cocasse- de se cogner la tête contre les murs lui y compris! Je ne connais pas CANICULE.
la voix de « la mère Baez » déversés des hauts-parleurs du magasin, et qui chante la paix et l’amour et aimez-vous-les-uns-les-autres.
Votre qualificatif est péjoratif et réducteur:
cette chanteuse n’hésitait pas à bloquer les centres de recrutement pendant les années soixante ;elle a d’ailleurs fait de la prison pour çà ;lors de ses concerts ,elle haranguait la foule « je ne sais pas ce que doit faire un garçon qui reçoit sa carte de mobilisation,mais une fille doit refuser de coucher avec lui tant qu’il ne l’a pas déchirée . »
On l’a souvent vue aussi avec Martin Luther King Jr.
« mère Baez » est réducteur et péjoratif? il vous en faut pas beaucoup, oui peut-être un peu mais c’est aussi affectueux non? et si j’ai mis des « » autour c’est que ça vient du roman pas de moi et donc c’est une fiction pas un essai censé émettre un jugement sur J.B. et donc si on se plonge dans la scène du supermarché dans ce roman, « mère Baez » se réfère plus à qqn qui n’en peut mais contre la violence et les tueries.
Je connais l’engagement politique de Joan Baez merci.
Rappelez-vous comment un personnage dont j’aurais honte de citer le nom appela Madame Veil.
J’ai eu l’occasion d’apprécier votre culture sur le site,ne vous inquiétez pas!
avouez que votre appellation prête quand même à confusion!
c’est une grande dame.
à Ulick mais JB c’est certainement une grande dame! mais cette citation est tirée du roman, une oeuvre de FICTION, « mère Baez » est ironique mais pas méchant, rien à voir avec ce qu’a essuyé Simone Veil (à la place de Giscard qui voulait pas se mouiller). On n’est quand même pas dans la polémique d’extrême droite, là!
Vous prenez les initiales d’Ulick norman owen à l’envers celà donne ONU,c’est bien futé!!!
A MB.Malgré un casting de choix le film n’est pas vraiment à la hauteur.Boisset nous montre les beaux paysages de la beauce avec de belles couleurs.Sinon le personnage de David Tennent est asez barré avec son petit bateau qui traine avec lui.Par contre dans le bonus on apprend que le duo Marvin et Carmet se sont bien entendues coté bouteilles de vins.Ah si j’oubliais Victor Lanoux qui campe un agriculteur pervers quand à Bernadette Lafont elle est impayable à souhait.
à Rouxel je crois que vous parlez de CANICULE? pouvez-vous citer le titre du film dans votre commentaire? Ca peut aider.
Bonjour Mr Tavernier,
J’ai eu la chance de découvrir, au Lumière Bellecour, Cotton Club dans sa nouvelle version, augmentée d’une demi heure. Le résultat est époustouflant de vitalité. Le jazz, le spectacle, l’amour se mêlent dans un ballet ébouriffant. Coppola fait montre d’un démesure jouissive n’hésitant pas à faire durer et à répéter les scènes de spectacle pour les amalgamer peu à peu à l’histoire des personnages. De ce point de vue, la fin est une apothéose où la vie et sa représentation magnifiée ne font plus q’une.
Jeune cinéphile de 24 ans, le Festival Lumière est à chaque édition un éblouissement. Cette année, celui de découvrir en salle le premier film du génial Bong Joon Ho, Barking Dog; le formidable Tucker où Jeff Bridge excelle en optimiste impénitent et enfin Voyage à Tokyo dont le sublime est indicible.
Thierry Frémaux et vous même faites un travail incroyable. Les jeunes amateurs de cinéma que nous sommes vous en sont infiniment reconnaissants.
Il est en pré vente chez Amazon.com pour une sortie(Cotton Club Encore)le 10 décembre mais aucun détail sur l’audio et les sous-titres présentement ,par contre on sait qu’il aura 2 bluray
Bonjour
On me dit beaucoup de bien de ce film méconnu d’Ang Lee « Chevauchée avec le diable » datant de 1999. Vous souvenez-vous de ce western sudiste avec Tobey Maguire?
Cordialement
Bien à vous
A Laurent Scof
J’en ai longuement parlé dans ce blog. C’est à mon avis un des meilleurs films sur la guerre de Secession
J’avoue avoir, durant toutes ces années, être complètement passé à côté d’André Cayatte. J’ai décidé de puis quelques jours, grâce à vous et à Lumière, de me plonger dans sa filmo.
Premier choc : JUSTICE EST FAITE. Si l’euthanasie est – vous l’avez noté – formidablement d’actualité, c’est la question de la faillibilité de la justice qui m’a touché, car rendue par des femmes et des hommes dont la perception des faits à juger – à moins d’avoir une force de caractère exceptionnelle comme le personnage de Valentine Tessier – est altérée par ce qu’ils vivent ou ressentent dans le temps même où ils doivent rendre leur verdict. Cayatte s’avère un grand formaliste et utilise de nombreux moyens visuels pour rappeler cette vision déformée ou parcellaire du réel : plongées, contre-plongées, miroirs, vitres, rétroviseur intérieur ou extérieur… j’ai mis sur ma page facebook quelques captures d’écran probants. Impossible d’ailleurs de ne pas songer à Clouzot en voyant JUSTICE EST FAITE… la présence de quelques seconds rôles fétiches (Roquevert, Bussières, Balpêtré…), la voix-off finale de Pierre Fresnay et les quelques secondes de « avec son tra-la-la » chantées par Delair lorsque Roquevert écoute la radio!
J’ai beaucoup aimé NOUS SOMMES TOUS DES ASSASSINS qui m’a pourtant paru moins subtil que JUSTICE EST FAITE, car trop éclaté en de multiples personnages où chacun finit par avoir sa petite réplique appuyant la thèse du cinéaste contre la peine de mort. Mais le film continue de me passionner formellement. Le premier plan circulaire, qui ouvre le film sur un chemin de terre menant à la ville, pour laisser apparaître peu à peu un no man’s land, puis des soldats nazis, et le jeune Poujouly courant vers son « bidonville » après avoir volé un mégot de cigarette est exceptionnel! J’ai beaucoup pensé au film de Monicelli LES CAMARADES. Comme dans ce dernier, c’est le gosse Poujouly qui est le personnage central, ouvrant et clôturant le film. L’enjeu étant de penser un monde meilleur et plus juste pour les générations à venir.
Ici les miroirs/vitres/barreaux donnent à voir un monde des possibles inatteignable : la beauté (plan de la mère de Mouloudji se regardant dans un miroir brisé), les nécessités (Poujouly regardant son frère dans le bar à travers la vitre), le bonheur (Poujouly regardant encore à travers une fenêtre dans le plan final) etc… inatteignable pour une frange de laissés pour compte, sans éducation, sauf à tenter de briser la séparation – ce que fait Mouloudji en tirant dans la vitre de la porte de son bain -, pour le meilleur ou pour le pire.
En revanche, VERDICT m’a paru invraisemblable de bout en bout. Et IL N’Y A PAS DE FUMÉE SANS FEU, sans susciter de déplaisir, m’a semblé un peu manichéen et surtout très télévisuel.
Je continue…
A Janaudy Jean Fabrice
Je trouve NOUS SOMMES TOUS DES ASSASSINS presque plus fort que JUSTICE EST FAITE et loin d’y lire une thèse j’y vois un constat. Cayatte et Spaak ne tentent pas de blanchir les protagonistespour démontrer l’horreur de la guillotine. Certains sont d’effroyables criminels et leurs victimes sont un bébé, une jeune fille qu’on viole avant de la tuer et Mouloudji a d’horribles accès de violence. Simplement ils montrent aussi le contexte et laissent entendre que, peut être, une vraie politique sociale, des logements décents, des assistantes sociales, des éducateurs auraient pu, parfois, prévenir certains meurtres. C’est un constat, celui que fit Badinter et que faisait Hugo et c’est dans des zones encore déshéritées que certains de ces crimes se produisent encore. La suppression de la peine de mort n’a pas créé une avalanche de meurtres. Dumonteil vous avait dit ce qu’il fallait penser de VERDICT. Pour mua part j’ai découvert vraiment LE DERNIER SOU et plus encore apprécié LE DOSSIER NOIR, splendidement restauré par Gaumont (Blier et Roquevert sont inouï et l’on voit clairement que les flics fabriquent aussi les coupables)
Et que pensez-vous d’un film très peu évoqué , »le glaive et la balance » éreinté par la critique à l’époque?
Doit-on acquitter deux coupables ou condamner un innocent?
La populace et sa justice?
Sans égaler le film américain,la fin évoque « they won’t forget » (la ville gronde ,1937) de Le ROY .
Bonjour monsieur Tavernier,
Savez-vous pourquoi Samuel Fuller qui est très apprécié par les cinéphiles européens semble être dénigré voir méprisé par les américains ? Je me souviens d’une interview de Richard Widmarck dans l’émission » Cinéma, cinéma » et à la seule évocation du nom de Fuller, il avait éclaté de rire et en avait parlé de manière condescendante ( et pourtant il a tourné avec lui dans » Le port de la drogue »)….
PS : et merci encore pour vos présentations bonus toujours passionnants de westerns dans les dvds de la collection western légende ( c’est tellement précis et détaillé, que vous êtes capable de parler du jeu d’acteur du cheval du héro…. Je plaisante bien sûr avec tout le respect que j’ai pour vous)….
A DUCHENE STEPHANE
Widmarck changea d’avis et de très nombreux cinéphiles américains adorent Fuller. En fait le premier éloge sur Fuller fut américain, le critique Manny Farber en 1951 je crois. LE PORT DE LA DROGUE a eu droit à une superbe édition US
A Bertrand.Dans un précedent commentaire je vous demandais un bref compte-rendu du festival lumières qui s’est tenu à Lyon la semaine dernière.En revanche la société Artus-films qui est basé près de Montpellier sorte des westerns vraiment minable.J’ai découvert « Les tueurs de l’ouest »avec Thomas Milian qui est catastrophique de bout en bout.Dommage car il édite de temps en temps des vieux films fantastiques produits par la hammer.
A Yves Rouxel
Vous avez certainement raison mais le rapport entre les deux phrases m’échappe
A Bertrand Tavernier et Rouxel
Moi je peux faire le compte-rendu du festival Lumières de cette année en quelques phrases : subir les articles sur les séances dans la presse et sur Twitter, quand on ne peut pas y être car on doit travailler, est une SOUFFRANCE. J’en suis venu à détester l’arrivée de ce festival chaque année, tellement cela me rend amer de ne pouvoir y être. Le programme de cette année, avec notamment THE IRISHMAN présenté par Scorsese ou une nouvelle version du PARRAIN III, c’est juste insupportable, en tous cas pour moi. Vous ne pourriez pas diluer à l’avenir, en espaçant les évènements ? Ou le faire une année sur deux ? Ca rendrait la choses moins pénible pour nous autres.
Quant à Artus films, ils éditent d’excellents westerns italiens et effectivement beaucoup de films d’épouvante des années 60, en particulier italiens, mais à ma connaissance aucun Hammer. C’est un éditeur courageux, qu’il faut soutenir. Editer BONNES FUNERAILLES, AMIS, SARTANA PAIERA, ça mérite le respect (sans ironie).
D’autant que ce commentaire n’a pas sa place à cet endroit (aucun rapport avec le post précédent et son commentaire par Bertrand). Ajoutons à cela que c’est faux : Artus n’a jamais édité aucun film de la Hammer (ils n’ont pas les droits !) : ils ont juste édités de petits films britanniques des années 60-70 d’autres productions…
Amusant de voir ce qui, dans mon post, n’était qu’une boutade – Yves Rouxel existe-t-il vraiment ? – devenir un procès en bonne et due forme de la part de ceux qui prétendent venir à son secours. Je n’attaquais absolument pas ce « cher Yves », mais ce n’est pas le cas de certains, sous prétexte de le défendre, alors qu’il le fait très bien tout seul. Avec des amis comme ça, on peut aisément se passer d’ennemis !
Avec un retournement de veste d’une telle amplitude, je me demande si Michèle n’est pas aussi un personnage fictif, une Mademoiselle Jeanne à son Gaston Lagaffe de boutade…
à michèle: sur YR ma remarque était plus générale, et portait aussi sur le passé, vous exagérez le côté défenseur de la veuve et de l’orphelin, pas grave.
Ma fréquentation de ce blog est relativement récente et je me suis toujours demandé si le personnage nommé « Yves Rouxel » existait vraiment ou s’il ne s’agissait pas plutôt d’une sorte de Gaston Lagaffe, un personnage fictif créé par notre hôte pour animer le blog en y multipliant les polémiques et en se faisant engueuler à longueur de journées, de semaines et de mois. D’années ?
@Michele, l’idée est farfelue mais curieusement intéressante.
Néanmoins l’eût-il fait, Mr Tavernier aurait crée un personnage bien plus complexe, sorte de Gollum de blog ( on les appelle des Trolls aux Etats-Unis – donc nous ne sommes Ici pas loin du compte) et surtout dépourvu de sempiternelles fautes de verbe. il reste que Mr Rouxel est un passionné avec ses qualités et ses défauts…
« il reste que Mr Rouxel est un passionné avec ses qualités et ses défauts… »
exact, comme nous tous
A Michèlle.Je tiens à vous rassurer j’existe vraiment et je ne suis pas un monstre inventer par BT ou un gollum échappé du seigneur des anneaux.Nous avons tous des faiblesses de langage et de ressentie concernant les films que nous voyons.J’essai d’etre curieux mais comme chantait Pierre Vassiliu : »Mais ça emmerde les gens quand on vit pas comme eux »dixit la reprise d’une chanson brésilienne »Qui s’est celui là »).Voilà un bonhomme qui était libre dans sa tète en partant s’installer au Sénégal et en ouvrant une boutique de tissus.Disparu en 2014 dans l’indifference generale de la grande famille du chaud-bises(je vous embrasse ma chère Michèlle)!!!
A Michèle : excellent ! C’est vrai qu’il parle à tort et à travers, généralement sans rapport avec les sujets évoqués par la chronique et ne faisant aucun cas des réguliers rappels à l’ordre de BT, se servant du bloc comme d’un défouloir; pourquoi ne crée-t-il pas le sien ? Heureusement, on rigole quand BT, en deux phrases bien senties, lui répond qu’il n’a rien compris à ce qu’il évoque ou que ce qu’il écrit n’a aucun intérêt.
à Edward et Michèle: je ne suis pas d’accord sur ces attaques désagréables ou méchantes envers Y Rouxel, bien sûr il m’énerve souvent mais je lis tous ses comms en entier car il y a toujours qqch à gratter. Il s’exprime quand même sur le cinéma, après tout, souvent en se contentant de raconter les intrigues ce qui ne suffit pas, sans méthode et sans vraiment lire les pages de BT mais au pire il me fait marrer grâce à un humour absurde c’est déjà appréciable de se marrer un bon coup (humour volontaire ou pas je m’en fous) et au mieux ya toujours qqch à retirer de ses comms, et il me semble qu’on a souvent ici des hors-sujet sur les films pour s’interroger sur des questions insolubles comme SCARFACE est-il néfaste pour la jeunesse ou pas etc, ou pire partir dans la politique ou le social c’est pas mieux: BT supporte le hs mais ça va parfois trop loin, alors que des appels de blogeurs lançant tel ou tel coup de coeur cinéma restent sans réponse, par contre critiquez un homme politique pour son action et là vous aurez des réactions(oui oui ça peut aussi être intéressant je ne fais que comparer les deux) mais c’est un blog de ciné!
J’ai d’ailleurs pas mal changé d’avis sur l’individu YR! c’est loin d’être le grand amour mais comme je le disais je ne vois pas ce qu’il a de si déplacé ici (sauf quand lui-même se lance dans la politique ou dans l’anti-américanisme ou les vedettes qui se cachent derrière des pseudos une honte!), bref c’est quand même pas la calamité!
alors Yves, copains?
(de toute façon ça durerait pas faut pas rêver!)
Quel bonheur,aujourd’hui 17 octobre,je reçois enfin un livre convoité depuis plusieurs années,vous avez deviné il s’agit de la dernière édition de Amis Américains de votre blogueur favori avec ces près de mille pages de texte et photos,décidément je vais passer un excellent automne.petite déception quand mème vu le prix(surtout pour le ramener au Québec)j’aurais apprécié une couverture rigide mais bon,cela n’enlève rien au contenu splendide merci acte sud pour cette rééditions augmenter.
à Yvon
« merci acte sud pour cette rééditions augmenter. »
mais Amis Américains 2019 n’est pas une nouvelle édition augmentée c’est une réédition, c’est le même texte à part l’entretien avec Frémeaux.
L’entretien est édité à part dans une version plus complète par contre, pour ceux qui avaient déjà l’édition de 93.
A MB.J’ai feuilleter sans l’acheter le livre d’éric neuhof,journaliste et chroniqueur sur inter dans le masque.Il dézingue en trois coup de cuillères le cinéma français en écrivant que sans le CNC,les régions,les chaines de tv et les banques le cinéma français n’existerait pas.Il prétend à tort que depuis une trentaine d’années il n’y a plus vraiment d’auteurs et d’oeuvres qui méritent l’attention du public.Il rajoute que la presse bien pensante monte au pinacle des films qui sortent rien que pour faire du fric.Stop j’arrète ici car cet individu m’indispose.
à YR/NEUHOFF
« depuis une trentaine d’années il n’y a plus vraiment d’auteurs et d’oeuvres qui méritent l’attention du public. »
il est fou faut l’enfermer, je vais pas citer des oeuvres ou des noms révélés depuis 30 ans.
A MB
CELA NE SERT À RIEN DE RÉPONDRE À DE TELLES ASSERTIONS. Et pour passer du coq à l’âne, voici l’avis du chef opérateur de CONAN et cadreur de LA VIE sur la critique du BlueRay dans DVDClassik
« l’article dans sa dernière phrase (avant les photos de Conan) met un bémol à ses doutes mais malgré tout il part d’un postulat erroné. Le perfectionnement offert par de nouveaux outils d’étalonnage ne pousse pas tant à « relifter » (sic) l’image au gré d’une nouvelle sensibilité photographique qu’à retrouver le travail effectué lors de l’étalonnage des copies originales, c’est à dire des copies 35. Et ce, pour deux raisons principales: le coût qui lors de l’élaboration des master video ne nous permettait guère de travailler aussi longtemps que souhaité, d’après des inter sur lesquels nous avions souvent dû faire quelques concessions pour raisons économiques (refaire une bobine coutait cher alors qu’en numérique aujourd’hui on peut travailler chaque plan jusqu’au rendu souhaité), ensuite pour la fâcheuse habitude des diktats des diffuseurs qui exigeaient des labos une certaine « clarté » de l’image et souvent un choix vers des valeurs « chaudes ». Les valeurs de noir dense comme on les voit maintenant particulièrement sur les plateformes étaient prohibées par les chaînes qui préféraient des noirs « grisés » pour diminuer « l’effet miroir » de l’écran TV… J’ai vu des étalonneurs établir des master video en regardant davantage les courbes des minimas exigés par les diffuseurs qu’en regardant limage du film!!!
En ce qui concerne les exemples des images proposées dans l’article, il faut tout de même tenir compte que 2 moniteurs ne donneront pas le même résultat, qui plus est suivi d’un tirage papier ou d’un fichier numérique pour illustrer un article. Ce serait honnête pour revendiquer une telle précision de le faire savoir au lecteur. Mais acceptons que le comparatif peut être parlant sur quelques détails. Pour l’image de « La vie… » on retrouve bien plus l’esthétique du film dans la photo issue du Blue Ray que celle du dvd, qui, contrairement à ce que dit l’article, n’a pas été une volonté d’une image « d’une profonde luminosité », la densité du film est l’esthétique du bain sans blanchiment!
Pour l’image de Conan qui « change de saison », la référence à la colline brûlée (vue dans le making off) est un contresens puisque la colline brûlée est issue de la séquence du « Sokol » alors que l’image de Torreton vue dans l’article est celle du retour de Conan sur le terrain avec le prêtre (« la vie reprend le dessus »!!!). On voit bien en arrière plan un arbre avec de jeunes feuilles vert tendre que nous aurions jaunies sans scrupule (après avoir brûlé une colline!) si la volonté d’évoquer une certaine aridité avait été le sens de cette scène (c’est le contraire). Et effectivement, on voit que sur l’image du dvd la manteau de Conan est trop rouge (volonté de réchauffer les visages, comme évoqué plus haut???). L’image du Blue Ray est beaucoup plus juste.
Bon, malgré tout c’est plaisant de voir que des revues sont vigilantes quant à la qualité des dvd et Blue Ray, mais il faut avoir confiance en la présence des opérateurs pour les remastérisations, je pense que chacun recherche ce qu’il n’a pas été en mesure d’obtenir lors des premiers master video.
Cela dit, il n’y a rien de malveillant dans ce que j’ai lu. Au contraire…
à Bertrand: ya qqs temps, un blogeur bien inspiré et vous-même avez mentionné une série US: JUSTIFIED, je vous ai suivi et attaque désormais la saison 5, ça tient très bien le coup après un petit coup de faiblesse je crois dans la saison 2. C’est vraiment très amusant avec un jonglage perpétuel dans les manigances du corps des marshalls, de la justice et bien sûr des nombreux rednecks bootleggers, dealers et autres fieffés coupe-jarrets qui ne lavent jamais leur casquettes (oscar de la casquette dégueu à Jeremy Davies (Nicky) vraiment formidable, très habile de sa gestuelle et de son accent). Je ne sais pas si l’office du tourisme du Kentucky est satisfait pour la pub mais ma parole, cet état est peuplé de gredins, mobsters maquereaux et autres épouvantails de tout poil! Certains bandits viennent du nord en immigrés et se font traiter de « carpetbaggers » par les truands de la région qui ne veulent pas d’étrangers pour leur manger leur hamburger! On est des bandits du Kentucky, des vrais, nous!
En même temps, les dialogues sont très fouillés et ciselés et on se délecte aussi à l’oreille, autant qu’avec les scènes d’action. Pour les dialogues, la palme revient à Walton Goggins (LES 8 SALOPARDS) qui joue un salopard de raciste et dealer, némésis du héros marshall, qui sait admirablement les servir avec une élocution, un timbre et une certaine pédanterie et surtout une culture en vocabulaire dont on se demande d’où il les a acquises en tant que redneck qui n’a jamais dû ficher les pieds à l’école! C’est vraiment bien, merci au blogeur et à vous.
A Yvon.Moi de mème je suis ravi de cette nouvelle édition avec l’entretien signé Thierry Fremaux.Sur certains sites cet ouvrage était vendu à plus de 100 euro.l’erreur est réparé et n’attendez pas noel pour vous l’offrir.
Je félicite au passage la qualité du post-scriptum édité à part par Actes Sud/Institut Lumière destiné à ceux qui avaient déjà AMIS AMERICAINS. Je l’ai acheté au festival et en ai déjà lu des passages plusieurs fois : ce que vous dites Bertrand par exemple du dernier Tarantino (et dont vous nous aviez fait part sur le blog) rejoint évidemment mon ressenti exprimé ici et cela fait du bien à lire encore une fois. Quand on voit tous les détracteurs de ce film : ce qu’en dit Jean-Sébastien Massart, critique à la revue « La septième obsession » pas plus loin que dans le dernier numéro d’octobre m’a affligé (sans doute disciple de Leherpeur travaillant à la même revue) avec exemple parmi d’autres : Margot Robbie jouerait un personnage inintéressant face à d’autres femmes plus fortes des autres films de Tarantino (et j’en passe…). Mais que croit-il : Tarantino serait condamné à faire les mêmes films à chaque fois !?… Au contraire ce personnage de Sharon Tate m’a réellement ému par sa candeur et sa fraîcheur et c’est un bonheur de voir Tarantino la venger ainsi à la fin. Je ne m’étendrai pas donc pas à citer ces détracteurs aux arguments simplistes et je me demande même si ONCE UPON ne serait finalement pas à mon goût le meilleur de son réalisateur (ou en tout cas celui que je reverrai avec le plus de plaisir avec JACKIE BROWN).
Je renvoi donc chacun à lire et relire ce petit livre d’entretien avec Thierry Frémaux qui est passionnant malgré les 70 pages qui passent très et trop vite.
Quiconque a atteint un âge raisonnable sait les difficultés auxquelles la recherche d’objectivité le confrontera.
Néanmoins, je me permets de vous faire part ici de mon souvenir, vieux de presque trois mois, de la vision du dernier Tarantino, et de l’interrogation qui en a résulté et demeure vivace.
Si le titre du film permet à QT d’affranchir le spectateur quant à l’aspect fictionnel de son scénario, et préparer le terrain pour nous faire passer la pilule de sa revisitation du fait divers que l’on sait immanquablement avant que prendre son ticket, on peut aussi le tenir pour le titre le plus convenu qui puisse être.
Il ne s’agit pas de juger ici la démarche de l’artiste sur le plan moral quant à son droit, ou non, d’écrire une fiction à partir d’un fait divers renommé, mais de l’intérêt de l’œuvre. Jugement strictement personnel bien sûr.
A la vision du film, je n’ai pas vu de scénario, masqué peut-être par la succession de scènes, creuses à mon sens, reliées les unes aux autres artificiellement selon le parcours des deux personnages aux destins desquels nous sommes invités à porter intérêt.
A cet endroit, je dois reconnaître que je demeure hermétique au talent de Di Caprio, dont je ne vois qu’un épuisant cabotinage, certes moins que celui, proprement insupportable, auquel se livre, en roue libre, la jeune Margaret Qualley, toujours sous contrat avec Kenzo, visiblement, sous la direction épileptique de Spike Jonze, passons.
Ce qui m’interroge fondamentalement et m’enjoint à déposer ce post, c’est la sempiternelle séquence du déchainement de violence. Survient-elle pour représenter un contrepoint de l’horreur du fait divers ?
Il me semble que l’on pourrait prolonger cette interrogation jusqu’à Inglourious basterds, substituant à la folie de Charles Manson les exactions des nazis, ou jusqu’à Django, la perversité de l’esclavagisme prenant alors ici le rôle du Mal.
Le sens, l’utilité, le goût de cette démarche, m’échappent absolument.
Ou bien, est-ce à dire que QT va prendre, les uns après les autres, des moments « dramatiques » de l’histoire de ces deux derniers siècles pour en faire des « comédies dramatiques » à « sa sauce » que je synthétiserais ainsi : ultra violence grotesque ?
Même si ma méconnaissance de l’ultra violence me fera apparaître ici sans aucun doute bien naïf quant à l’utilisation de cette expression à l’endroit de QT, mais à chacun ses limites.
Quelle que soit l’expression retenue pour dire l’outrance dans la représentation de la violence et la gratuité de celle-ci, m’échappent la bienveillance générale à l’endroit de la filmographie de QT. A moins que ce ne soit sa cinéphile qui soit, avant son œuvre, ici appréciée.
Pardon pour la pauvreté de la question.
A DH
Je ne vais pas m’épuiser à répondre à toutes les objections (certaines sont recevables). Il y a parfois un fossé infranchissable qui sépare ses admirateurs, même ceux qui font des réserves de ses détracteurs. Tout cela s’aplanira. Il se passait la même chose avec Peckimpah et tout est oublié maintenant. Simplement je refuse le terme de cabotinage pour Leonardo de Caprio, terme que l’on colle abusivement dès qu’un acteur exprime des émotions autrement qu’en fronçant les sourcils). Je crois m’y connaitre en acteur et en direction d’acteur et de Caprio est excellent dans IL ETAIT UNE FOIS À HOLLYWOOD. Il joue un personnage qui est sans cesse en représentation, qui se situe constamment par rapport à l’image qu’il a de lui et aussi à celle qu’il veut projeter. Il joue comme s’il était un pas derrière avec des décalages subtils. Et la petite fille est impressionnante, à la fois monstrueuse et capable de définir ce qui est le coeur du sujet, ce qui suppose une nature hors de l’ordinaire. Je peux comprendre le questionnement sur la violence mais pas les critiques sur les acteurs. Et la violence est toute droit sortie de la conclusion de TAXI DRIVER, ce moment de brutalité cathartique qui a marqué les deux tiers du cinéma américain
Merci d’avoir pris le temps d’apporter des réponses, et de juger certaines objections recevables !-)
Il est incontestable que votre connaissance du métier d’acteur vous permet une appréciation autrement plus fondée que la mienne. Votre éclairage sur le jeu de Di Caprio dans ONCE UPON… m’invite à une précision. Je ne suis pas sensible au jeu de cet acteur, en général et non particulièrement dans ce film. A la réflexion, inconsciemment, je lui reproche un peu d’avoir été choisi par Scorsese pour « succéder » à De Niro. Peut-être. Et, à l’aune de leur charisme respectif, pour ma sensibilité, de récuser cette filiation. Ainsi, mon jugement n’est pas fondé sur son talent, j’en conviens, mais sur ma perception de son aura. La scène avec la petite fille m’est apparue comme artificielle, très écrite, peut-être parce que, j’y vais d’une énormité, elle joue… trop bien ! Effet du décalage entre son âge et la maturité de ses propos ?
Peut-être le temps aplanira-t-il les différents mais, précision encore, je ne me présente pas comme un détracteur patenté de l’ensemble de l’œuvre de QT, les positions idéologiques m’ennuient, et j’ai apprécié PULP FICTION, où l’intégration de la violence me semble « justifiée » par son usage, inspiré, au sein de situations hautement comiques. Dans ONCE… je ne ris plus, je ne vois que gratuité.
En revanche, je ne comprends pas que vous invoquiez ici la conclusion de TAXI DRIVER. Je précise encore : loin de moi l’idée d’un débat de société tels que ceux qui ont cours sur les plateaux de télé, ce qui pose question ici n’est pas la violence en soi mais la représentation de celle-ci.
Le film de Scorsese ne raconte que ça (c’est évidemment réducteur mais quand même, c’est le sujet) : la violence sous-jacente qui coule dans les veines de la société américaine, la solitude urbaine, la politique qui n’est que spectacle, l’exploitation de la misère par d’autres miséreux, bref cette violence qui finit fatalement par exploser et conduit Travis au meurtre. Et cette scène, toute violente et sanglante soit-elle, ne montre pas les crânes écrasés, les démembrements et autres sévices, effets sonores à l’appui, dont l’usage par QT semble aller crescendo au fil de ses films. Il n’est pas farfelu de dire que la représentation de celle-ci pourrait faire venir l’idée de voyeurisme dans la tête du spectateur. Je ne vois pas d’écho de la scène de TAXI DRIVER dans celle où les Mansons sont trucidés. L’inspiration me semble moins « prestigieuse », à chercher plutôt du côté de la série Z et des films défendus dans Starfix ou Mad Movies. Ce qui relie les motivations de MS et QT dans l’avènement de ces deux scènes m’échappe. Mais sans doute ai-je interprété votre propos de travers.
A DH
Je l’ai dit parce que Tarentino s’en réclame et cite cette scène (la tuerie finale) comme l’exemple de la violence cathartique qui a influencé toute une partie du cinéma américain dont ses films. Je pense qu’il est bien renseigné et je vois la filiation. Ajoutons que celle de TAXI DROVER avait été aussi discuté à l’époque et avait révulsé des critiques
Et parmi ceux-là, il est vrai que JUSTICE EST FAITE pour mettre en lumière la difficulté de juger équitablement, s’appuie sur un cas extrême : l’euthanasie qui déclenche encore aujourd’hui des polémiques infinies
je crois l’avoir déjà signalé , « meurtres » ,de Richard Pottier contemporain du film de Cayatte ,montre une scène d’euthanasie : Fernandel la pratique sur sa femme, atteinte d’un cancer .
Passionnante présentation des films Pré-code que Patrick Brion serait bien inspiré de diffuser au Cinéma de minuit !
Quelle belle fournée! De quoi échanger sans digressions intempestives, n’est ce pas Rouxel? ?
Commençons par la fin à savoir Coppola qui fut dans mon actualité récente à deux titres: découverte du nouveau montage d’Apocalypse now ( decidement son work in progress eternel ,toujours aussi genialement démesuré : comme les 2 autres de nouvelles qualites, de nouveaux rythmes et équilibrages) + decouverte pour mon fils de la trilogie du Parrain toujours aussi passionnante. Je n’avais pas revu Le parrain III depuis 25 ans, considérant qu’il était en deçà des autres. Que nenni : c’est bouleversant, fort , flamboyant et intime. Mon préféré s’il fallait choisir demeure le 2 mais le tout en vérité doit être considéré dans son ampleur.
J’aimerais moi aussi revoir Gardens of stone tout comme Tucker vus seulement lors de leur sortie puis en k7 video 1 ou 2 fois ( maintenant j’ai viré magnétoscope et k7). J’ajouterai comme vous qu’Outsiders notamment avec ses rallonges est assez passionnant au moins autant que Rusty James alors qu’à l’époque on le jugeait plus sage: ce qui m’épate c’est d’avoir conçu en si peu de temps et sur un materiau voisin 2 films aussi différents.
Mais il est difficile de s’arrêter à ces titres car Coppola semblait pris par une furie créatrice incroyable de 1972 à 1992. Cotton club est brillant tout comme Coup de coeur et pourtant on ne peut les assimiler à de simples objets formels.
Il faut dire toute notre reconnaissance absolue à FFCoppola , lui demander aussi s’il pourrait nous donner un nouveau film. Ces » silences » longs sont tristes pour un cinéphile…
a Ballantrae
Il avait restauré pour nous RAIN PEOPLE, TUCKER (film magnifique et fable sur la lutte entre Amùerican Zopetrope et Marvel), COTTON CLUB (que je n’ai pas eu le temps de voir dans une version différente tout comme LE PARRAIN 3). Il travaille à un sujet depuis des années. La version final cut d’APOCALYPSE est sans doute la meilleure de cet extraordinaire film
A Bertrand
Sur APOCALYPSE NOW, vous étiez, il me semble, très critique sur la partie Brando.
A ALEXANDRE ANGEL
Je le suis toujours. On voit bien que Coppola doit lutter contre un Brando qui n’a pas lu le scénario ni le roman, ne connait pas son texte et est bouffi de graisse ce qui lui coupe toute crédibilité quand on parle de ses actions de commando : il le filme soit de loin, dans l’ombre, soit de très près, nous cachant son corps. En fait il fait tout pour ne pas le montrer. Dans le dernier montage, son rôle est plus réduit (deux scènes et des bouts de dialogue ont été coupés) ce qui est meilleur. Mais les reste du film est tellement beau qu’on passe sur Brando, lequel s’est quand même goinfré 11 % des recettes distributeurs
aAlexandre Angel
Je le suis toujours. Brando est mille fois trop obèse pour quelqu’un dont bondit qu’il accomplit des raids, des missions de commando (et dans le magnifique, monologue, il ajoute deux ou trois maniérismes au lieu de le dire net comme aurait fait Marvin) et on voit que Coppola le dissimule, le met dans le noir, le film en gros plan. Dans le nouveau montage deux scenes avec Brando et des phrases semblent avoir été coupées et c’est nettement mieux. Mais le reste du film surmonte ce casting et le réduit à l’état de rêve. Il piqua quand même un pourcentage colossal sur les recettes distributeurs sans lire le roman, le scénario ni apprendre son texte. C’était sa manière de remercier un cinéaste qui l’avait sauvé
à Bertrand/BRANDO APOCALYPSE: il y a quand même que j’avais compris qu’en se réfugiant dans la folie, Kurtz s’était réfugié dans l’inaction physique! d’où l’obèsité justifiée. J’avais vu aussi que Storaro avait sublimement découpé sa silhouette son visage par l’éclairage, ce qui escamota une partie de la masse corporelle de l’individu!
A MB
Sauf qu’on fait allusion à des coups de main récents et au meurtre de 4 officiers vietnamiens (en fait des agents doubles) tués par Kurtz ce qui montre qu’il connait nettement mieux le terrain que le Haut commandement. Et là, Coppola et Milieux, annoncent les désastres à venir que seront les guerres d’Irak. Oui Storaro s’arrange pour dissimuler Brando mais j’appelle cela de l’énergie, de la créativité négative.Vous devez cacher, faire avec au lieu d’être inspiré par l’acteur (comme dans le PARRAIN où Brando est magistral). J’ai tout le temps rêve à Lee Marvin dont le physique correspond aux photos qu’on voit de Kurtz, Marvin qui littéralement efface Brando de l’EQUIPÉE SAUVAGE
à Bertrand BRANDO
J’avoue que j’ai avancé tout ça sans me souvenir d’une vision lointaine. J’admets que la performance Storaro est assez extérieure. Très intéressant, la remarque sur Marvin en Kurtz!
Il y a deux coffrets APOCALYPSE final cut sortis en même temps (et boum! toutes les autres versions sorties jusqu’ici comme si on avait besoin de tout ça?) 6 br chacun apparemment le même contenu (l’une avec le visage de Sheen émergeant de l’eau, l’autre avec la vedette qui remonte le fleuve) dont je ne m’explique pas la différence de prix de 5€, à moins que le contenu soit mal décrit sur le site de vente.
A MB
Moi j’ai vu un coffret avec les trois montages du film. Que voulez vous dire par la performance Storaro assez extérieure. Je trouve son travail suffoquant d’audace et de beauté
« Que voulez vous dire par la performance Storaro assez extérieure. »
dans le même sens que ce que vous dites vous:
« Oui Storaro s’arrange pour dissimuler Brando mais j’appelle cela de l’énergie, de la créativité négative. »
je ne parle que la scène de fin avec Brando, bien sûr pas sur l’ensemble du film
A MB
D’accord
Je milite, contre vents et marées, pour la réhabilitation de Brando sur ce blog. Malgré tout, on débat encore aujourd’hui de sa prestation dans APOCALYPSE, ce qui en soit démontre que sa présence contribue encore à la réflexion que le film suscite. Lorsqu’on évoque le film, sur ce blog ou ailleurs, c’est toujours Brando qui polarise l’attention. On évoque rarement (et c’est souvent injuste) Martin Sheen ou les autres (à titre personnel, je trouve que Hopper est plus nuisible au film que Brando).
C’est un film qui avait besoin d’apporter à la fin une figure « bigger than life », qui soit à la hauteur de l’attente. Tout le monde ne peut pas incarner cela, même un excellent acteur. Il faut avoir quelque chose de mystérieux. En dépit des difficultés de l’exercice : Brando se hisse à ce niveau.
Oui, il était trop gros – et sans doute pas crédible physiquement pour un rôle comme celui-là. Mais l’on pourrait démonter tellement de films sur cette base. Depardieu est objectivement trop gros pour Cyrano, Woody Allen trop vieux pour Husbands & Wives, etc. Et pourtant je les aime tous. Est-ce qu’APOCALYPSE souffre tellement de l’embonpoint de Brando ? Pas pour moi. Il avait des avantages uniques, qui ne s’expliquent pas, notamment le fait que regarder son visage suffit à rendre l’image intéressante.
Il n’était pas sérieux et n’en avait peut-être déjà plus rien à faire de tout ça à ce stade de sa vie. Sans doute n’a-t-il pas été correct avec Coppola qui l’avait tant aidé. Mais Brando n’a-t-il pas lui aussi beaucoup aidé Coppola ? Il a énormément contribué à la fascination que le public a éprouvé pour le parrain. Il n’en est évidemment pas la seule raison, mais on ne peut pas lui enlever sa part. Son aura était tel que toute la deuxième partie du parrain est construite autour de son absence. On pense à lui à chaque plan, sans jamais le voir. Tout de même, ça n’est pas banal !
A Pierre
Personne ne conteste ce qu’il amène dans le PARRAIN (pas plus que dans REFLETS DANS UN OEIL D’OR), deux interprétations géniales mais pour le PARRAIN Coppola a du l’imposer face à un studio qui n’en voulait absolument pas.Et il a reçu un pourcentage au premier franc qui lui a donné trente fois son salaire. Il n’a pas eu à se plaindre non plus car cela a relancé sa carrière. Par la suite à plusieurs reprises, Brando s’est horriblement mal comporté, tout en se goinfrant financièrement à plusieurs reprises et là spécialement (11% des recettes distributeurs sur APOCALYSPE sur un film qui a du mal à être financé, où Coppola investit son argent, où les distributeurs étrangers rejettent le contrat quand Steve McQueen quitte le film). Là je réagis en metteur en scène et vois que Coppola lutte avec quelqu’un qui perd un temps fou ne sachant pas son texte et il dépense une énergie dingue à calfeutrer, dissimuler tandis que l’autre zouave ne lui fait pas cadeau d’un jour (en tenant ensuite des propos militants et progressistes). Il y a une différence entre un Allen plus vieux et un Brando qui est l’opposé du personnage, qui ne peut pratiquement pas se mouvoir. Et ce n’est pas pour rien que Coppola l’a pas mal coupé dans la dernière version ainsi que Hopper qui passe beaucoup mieux. L’idée de Coppola, c’était Patton, ce général qui lisait de la poésie et croyait à la réincarnation. Marvin aurait fait l’affaire et il pouvait être incandescent et chargé de mystère comme chez Boorman ou Fuller. Coppola réussit à sauvegarder son propos et là encore je réagis en metteur en scène et pas en cinéphile : à quel prix ? Peut être en soldant des moments avec Sheen auquel il était obligé de consacrer moins d’attention, l’autre lui bouffant tout son temps. Et l’énergie surtout en fin de parcours n’est pas inépuisable. Coppola s’est raccroché aux branches et a infusé une aura mutique, cryptique là où Conrad imposait un personnage qui propulsait le récit
Pierre je n’ai pas vu que sur ce blog Brando avait été traîné dans la boue, on parle de son rôle dans APOCALYPSE c’est un film parmi bien d’autres, on a cité aussi LE PARRAIN où il est formidable inutile de vous dresser contre vents et marées!
A MB
Et je le répète il est magnifique dans THE MEN de Zinneman film jamais commenté, dans UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR,JULES CÉSAR, VIVA ZAPATA (plus que dans SUR LES QUAIS où il devient maniéré et christique dans un rôle il faut le dire, écrit de manière tortueuse pour apitoyer sur la délation), dans REFLET et j’avais gardé un bon souvenir de lui dans QUEIMADA mais où Pontecorvo dut l’affronter pour chaque scène. Dès qu’il put choisir ses films, ce fut souvent un désastre : MORITURI, LA PETITE MAISON DE THÉ, SAYONARA. Il est ridicule en motard dans L’EQUIPÉE SAUVAGE, faux classique quasi invisible (Marvin ou Mary Murphy paraissent beaucoup plus justes). Il cabotine dans THE CHASE et MISSOURI BREAKS où il détruit le film avec ses clowneries destinées à faire chier le producteur qui s’était attribué un salaire plus gros que lui
A Bertrand,
Et pour enfoncer le clou, je dirais que Brando achève LA COMTESSE DE HONG KONG qui n’est pas une bonne sortie pour Charlie Chaplin (ma première vision en salle du film il y a plus de 20 ans avait été positive mais cela n’a cessé de se dégrader depuis).
Par contre, je n’ai pas le souvenir que Brando cabotine dans THE CHASE, film lourd et démonstratif mais avec quelques moments forts et une ambiance qui marque.
Mais bon, Brando reste un monument. A sa mort, Positif avait dédié un dossier rien que pour lui et, sauf erreur, compris dans un numéro double de juillet-août : c’est dire la grosseur du dossier!
A Bertrand Tavernier et MB
Merci pour vos réponses. Quand je dis « militer contre vents et marées pour réhabiliter Brando », la formule se voulait outrée à des fins humoristiques – on fait ce qu’on peut. Il est bien évident que ce n’est pas moi qui vais réhabiliter qui que ce soit, encore moins Brando qui n’a pas besoin de mes humbles services. Nous avons le chance de pouvoir échanger avec Bertrand Tavernier et mon message avait surtout pour but de poursuivre la conversation sur ce sujet.
La pensée de notre hôte est cohérente sur ce point, car les réserves sur Brando dans APOCALYPSE étaient déjà présentes dans « qu’est-ce qu’on attend ». Elles ont été détaillées il y a quelques mois je crois dans un sujet antérieur, ou nous avions déjà échangé sur Brando. Elles sont plus détaillées ici et donc je les comprends mieux. Je n’avais pas conscience qu’il était gros au point de bouger difficilement, ce qui pose tout de même un vrai problème, c’est évident.
Je crois que la précision essentielle est qu’il s’agit de remarques données du point de vue du metteur en scène et pas du cinéphile. Du coup, je ne peux qu’adhérer.
Je suis assez d’accord pour dire que de nombreux choix de Brando se sont avérés mauvais – mais peut-être pas THE CHASE ou je n’ai pas discerné pas le cabotinage. Mais j’avoue ne pas l’avoir revu depuis longtemps.
à Pierre/mais si Brando cabotine dans THE CHASE il n’est pas le seul, ce film ne semble pas avoir été signé Penn, je me souviens surtout de la vénéneuse Janice Rule horriblement sexy dans sa robe jaune qu’elle trimbale avec une insolence et une vénalité abysmale.
Bien sûr Brando a été bon de nombreuses fois, et il faut que je revoie THE MEN qui est à ma médiathèque sinon Bertrand va encore nous faire remarquer qu’il n’y a pas de commentaires sur ce film!
Je vous dirai pour le master, Mathieu (mais je le verrai que dimanche ou lundi!). au fait ce sera le dvd Films du Siècle?!?
A Bertrand. La version Final Cut d’Apocalypse Now est pour moi l’un de ces rares « extended cut » ou la longueur monotone de certains plans sert magnifiquement la lourdeur de l’atmosphère.
J’ai vu Outsiders en salle lors de sa sortie, il fut la Fureur de Vivre de ma génération. A l’époque j’avais lu que c’était une libraire d’un collège et ses deux classes qui avaient envoyé le livre à Coppola accompagné d’une lettre l’approuvant a l’unanimité des élèves quelques soient leurs origines ethniques ou économiques.
A F Fortet
C’est vrai pour OUTSIDERS. C’est une bibliothécaire qui a envoyé le livre à Coppola (a librarian). Quant à « the Final Cut », elle est moins longue que APOCALYPSE REDUX, Coppola ayant coupé plusieurs scènes et en ayant élagué d’autres (avec la famille française)
À Bertrand.
I stand corrected. Je faisais référence à la version Redux . J’ai trouvé que les longueurs reflétaient parfaitement l’atmosphère lourde et immobile.
A F Fortet
Exact
Stimulé par ces derniers échanges, j’ai revu APOCALYPSE NOW REDUX (donc, version de 2001).
C’est toujours aussi généreux en séquences inédites (quand on connaissait bien la version de 1979) et on est toujours aussi surpris par des extrapolations qu’il pouvait être difficile d’imaginer.
Je prends l’exemple des playmates.
Dans la version de 1979, il paraît normal que ces dernières sortent du récit à partir du moment où le show, qui finit en souk, se termine par l’envolée de l’hélicoptère qui les transporte.
Or, toutes nos certitudes vacillent devant la version Redux avec la scène où l’équipe de Willard prend du bon temps dans les bras de ces playmates: Coppola avit donc prévu d’exploiter cette piste!
C’est une séquence que j’aime bien, du reste, baroque, bizarre (qu’est ce c’est que ce corps dans le coffre???) et qui se termine de manière très drôle grâce au tout jeune Larry Fishburne.
Je ne sais pas toujours comment prendre, en revanche, la séquence de la plantation française.
Elle m’embarrasse avec ses dialogues hyper-explicatifs, ses français qui parlent anglais en s’entrecoupant de saillies en français prononcées dans un accent bizarre (sauf Christian Marquand et Aurore Clément), son mec qui joue de l’accordéon.
Mais en même temps, elle a un charme un peu flottant, onirique, engourdissant…
Mais j’ai eu plaisir à revoir le film. Cela faisait quelques années.
A Alexandre Angel:
Je ne suis pas d’accord pour A COUNTESS FROM HONG KONG où je trouve Brando très bon, et le film aussi… On se rend compte qu’il s’agit d’un projet ancien qui devait être joué par Chaplin lui même et qui n’a pu se faire à l’époque (dans les années trente je crois), mais le côté démodé donne au film un aspect intemporel, en tous cas le sujet lui le paraît (intemporel) au vu de l’actualité et il y a pour moi des moments franchement hilarants. Et oui Brando est formidable dans le monologue de Marc Antoine dans JULES CESAR (il faut dire qu’il dispose d’un très bon dialoguiste). J’ai revu récemment ONE EYED JACKS et je n’ai pas été déçu et là encore Brando acteur apporte quelque chose, son côté imprévisible, ses explosions de violence quand il n’arrive plus à gérer ses comparses. Il faut que je voie THE MEN , je ne sais pas ce que vaut le DVD LCJ…
A Mathieu
Sur LA COMTESSE DE HONG KONG, j’aimerais être de votre avis. Je crois que j’avais vu le film petit à la télé (en fait , à la réflexion, je n’étais pas si petit et c’était sur la Suisse Romande). Mais en 1996, je l’ai vu projeté dans une très belle copie argentique (du genre de celle sur laquelle vous tombez une fois dans votre vie) et je me souviens que j’avais flashé sur ces plans de mer, plus ou moins houleuse, qui fonctionnaient comme une respiration dans le récit et qui avaient un côté Hergé. Les quelques révisions ultérieures m’ont déçu un peu plus à chaque fois et là, je trouve Brando mal à l’aise, pas à sa place, balourd. Comme vous, j’avais eu une impression de moments hilarants mais la dernière vision a été fatale : je n’y ai vu que gesticulations épuisantes. Je ris plus à Blake Edwards. Reste une mélancolie toute particulière et une extrême fin où il se passe quelque chose.Enfin, il me semble.
Il faut que je voie THE MEN
Absolument !Du même Zinnemann ,je vous conseille aussi ,sur le thème des conséquences de la guerre, »the search » (les anges marqués) dans lequel Monty Clift donne la réplique à un gamin.
A Dumonteil:
THE SEARCH je l’ai vu et beaucoup aimé, mais votre réponse me donne envie de le revoir, et ma mémoire défaillante fait d’un film vu il y a quelques années un film nouveau… L’image qui me reste est celle d’un plan de la mère du garçon derrière un grillage. Le presque remake de Hazavanicius est par contre une catastrophe.
A MATHIEU
C’est en fait la première partie du film (où Clift n’apparait pas )qui est la plus impressionnante:les enfants sont terrifiés dans le camion dans les emmène car les souvenirs affreux des camps ne les quittent pas;outre Clift ,il y a aussi la merveilleuse Aline McMahon ,dont la dernière réplique « il a tout donné et n’a rien gardé pour lui » est inoubliable dans le pre-code « heroes for sale » ,vanté à juste titre par l’érudit MB.
« vanté à juste titre par l’érudit MB. » euh je crois qu’il y a de la concurrence ici, faut s’accrocher question érudition on a affaire à forte partie par ma barbe!
ZINNEMANN il faut que je revoie ACT OF VIOLENCE, dans lequel Robert Ryan m’avait tant impressionné, je revois encore sa longue silhouette dégingandée (je crois qu’il boîte?) ce film était dans la collec RKO bleue et a disparu de la circulation hélas.
THE SEARCH/LES ANGES MARQUES on peut le trouver à des prix incroyables (130€?…), je comprends pas ces prix élevés d’ailleurs
De tous les essayistes mis en avant sur votre blog, Kepel (frère d’arme d’Eric Zemmour dans sa croisade contre le péril musulman) est bien le seul a bénéficier d’autant de piqures de rappel. Ça ressemble farouchement à du placement de produit.
A Gilles
Frère d’armes ?????…Il y a des termes que je préfère ne pas commenter. Et rien que dans la dernière livraison je parle de nombreux dont un, un égyptien admire Keppel et dénonce certaines des mêmes dérives
A Bertrand Tavernier
Pas du tout monsieur, vous vous trompez complètement, et vous savez aussi bien que moi qu’un Képel est la caution universitaire d’un Zemmour, et même d’un Eric Raoult figurez-vous. En deux clics sur Youtube vous les verrez tous deux chanter les louanges de cet imposteur.
Pendant que la question de l’Islam occupe abusivement l’espace médiatique, on garde sous l’étouffoir les véritables maux de ce pays : 8 millions de pauvres, le saccage des services publics, un monde agricole dévasté, un éducation nationale dans un état déplorable. Et si Képel s’alarme de la radicalisation des jeunes dans les banlieues (qu’il nous donne des chiffres) moi je m’alarme que la 2eme cause de mortalité de la jeunesse française soit le suicide.
Si vous connaissez la question de l’Islam à travers des essayistes auquel vous accordez votre bonne foi, il y en a qui la connaissent depuis leur quotidien et par leurs liens familiaux. A ceux-là les Képel et les Xavier Raufer leur font dresser les cheveux sur la tête.
Vous disiez d’ailleurs sur ce même blog ne pas donner de crédit à ces menaces d’attentat contre les lieux de prière musulman. Parmi vos multiples talents je ne retiendrai pas celui de prophète.
A Gilles.En revanche je vous conseille d’aller voir « Papicha »sorti il y a quelques jours en salles.On est plonger dans l’Algerie des années 90 et l’on suit une jeune étudiante qui refuse de porter le voile à la fac et va se battre contre toutes ces idées reçues sur l’islam.Le film ne manque pas d’humour malgré la dureté de cette décennie ou le peuple à subit une repression féroce de la part du pouvoir en place.Le film à éviter et c’est dommage pour elle est « Sœurs d’armes »réalisé par l’essayiste-féministe Caroline Fourest qui n’est vraiment pas douer pour la mise en scène et la direction d’acteurs.J’en dirais pas plus.
à Rouxel/SOEURS D ARME comment passe-t’on du doc occasionnel au l.m. de fiction à gros budget ça me surprend, de nos jours tout le monde fait de la mise en scène, non seulement ceux qui n’ont jamais fait d’école de ciné, mais même ceux qui y ont touché de loin en acteur ou autre… se reposer entièrement sur la production et sur une équipe expérimentée? Tt le monde est doué pour tout, la chanson, la BD, la cuisine, les claquettes… si ya un avis positif sur le Fourest ça m’intéresse je peux faire fausse route.
Caroline Fourest n’est pas douée non plus pour le journalisme ni pour l’honnêteté intellectuelle, ni pour établir un contact avec la réalité.
« Caroline Fourest n’est pas douée non plus pour le journalisme ni pour l’honnêteté intellectuelle, ni pour établir un contact avec la réalité. »
OUUCHH! et on me dit que je suis méchant!
A MB:
Pour en savoir plus sur C. Fourest, voyez les sites de critique des média comme acrimed.org ou certains bouquins (« Les Intellectuels Faussaires ») et articles de Pascal Boniface, un type d’une rare probité intellectuelle, lui.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la situation dans le nord est syrien (avant l’intervention turque), cet excellent article de l’excellent géographe Fabrice Balanche:
« Le nord-est syrien, entre l’enclume du PKK et le marteau turc », qu’on trouve sur Internet. C’est la transcription d’une conférence, c’est en style oral, très facile à comprendre, malgré la complexité du sujet.
Pour ceux qui s’intéressent vraiment à la question, et en savoir plus sur le PKK, dont les milices YPG et le parti PYD qui contrôlent le nord est syrien sont une émanation directe, cet autre excellent article, du journaliste néerlandais Alex de Jong et disponible sur Internet: « Métamorphose idéologique du PKK : Une chenille stalinienne transformée en papillon libertaire ? »
à Mathieu: je pense que je vais explorer ce site Acrimed, j’ai bien ri (on pourrait pleurer) en lisant l’article sur des proches de Sarkozy invités sur la 5, la présentatrice est particulièrement agenouillée aux bottes de ses invités, c’est à pleurer, me suis toujours méfié de ces émissions de la 5 dont le titre commence par « C à… » à voir des extraits, bon, cherchons Fourest maintenant.
merci pour le tuyau.
Un beau programme au festival Lumière où je me rendrai de mon côté du 17 au 19 octobre (je n’ai pu me libérer que ces jours pour faire le voyage à Lyon)… A mon programme et de Cayatte, vous ne parlez pas de LA FAUSSE MAITRESSE qui est une rare incursion du réalisateur dans la comédie (j’espère qu’il vaut tout de même le détour Bertrand ?) : je me le suis noté pour le découvrir en salle ainsi que LE DERNIER SOU.
A noter aussi un film de Maurice Tourneur LE PAPILLON MEURTRI que je me réjouis de découvrir, LE DIABLE SOUFFLE d’Edmond T. Greville, LE TEMPS DE VIVRE de Bernard Paul et puis quelques Coppola comme COTTON CLUB (où j’espère que le réalisateur sera là pour nous le présenter le jeudi soir), LES GENS DE LA PLUIE que je n’ai jamais vu…
Que du bonheur ce festival !
Je me répond à moi-même sur LA FAUSSE MAÎTRESSE qui est sans doute un film plutôt mineur dans la filmo de Cayatte mais où l’on retrouve la fraîcheur piquante de Danielle Darrieux et où l’on passe un bon moment avec des acteurs de seconds rôles tous pittoresques et jouant admirablement.
Cher Bertrand, j’ai pu découvrir COTTON CLUB dans sa nouvelle restauration et dans une version director’s cut que nous a présenté Coppola, en nous disant d’oublier la version montée contre son gré en 1984 : le résultat est époustouflant, d’une beauté incroyable, ponctué de scènes musicales ajoutées, aux histoires des personnages légèrement étoffées…
Ajoutons à cela LES GENS DE LA PLUIE : émouvant et déjà admirablement mis en scène avec en mention James Caan et Shirley Knight bouleversants. On attend avec impatience la ressortie de ces films en blu ray dans ces versions restaurées…
LE DERNIER SOU est effectivement une belle découverte du festival et qui dans son propos n’a pas vieilli à l’heure où les arnaques sur internet ou ailleurs fleurissent de plus en plus… Noël Roquevert à son meilleur en crapule finie !
La grosse découverte a été LE TEMPS DE VIVRE de Bernard Paul où Marina Vlady nous a signalé qu’aucun acteur n’avait été payé à l’époque : pourtant malgré un budget réduit, le résultat et la musique de Moustaki m’ont littéralement pris aux tripes… La simplicité du propos, les doutes qui assaillent le couple face au quotidien oppressant, la critique en filigranne d’une société de consommation deshumanisante, l’espoir d’un changement de vie rêvé : tout cela est traité sans lourdeur et avec grande sensibilité. Vous étiez attaché de presse Bertrand je crois sur ce film et on retrouve Alain Corneau en co-realisateur. Qu’attendent donc les éditeurs pour restaurer et diffuser un tel film ?
A Damien D
Oui j’étais attaché de presse avec Pierre Rissient et c’est nous qui avons fait sortir ce film avec l’aide de Marina Vlady et Jean Renoir grand défenseur. Je n’avais jamais réussi à localiser le moindre élément pour le citer visuellement dans le dernier épisode de VOYAGES (je n’ai pu monter qu’une interview de bernard Paul). Ceux qui avaient les droits l’ignoraient. Gaumont viens de les racheter et on verra bientôt un dvd de ce film prémonitoire qui pointe tellement de choses actuelles : tout le début fait penser aux gilets jaunes
Excellente nouvelle !
Belle idée que celle du festival Lumières de faire redécouvrir certains films de Cayatte et dont vous faites une juste réévaluation. Je pense comme vous que Cayatte est plus un cinéaste du (mélo)drame que du film à thèses comme il le fut trop souvent à l’époque de la nouvelle vague….
Heureux spectateurs de cet hommage qui pourront voir enfin « Piège pour Cendrillon » invisible depuis des années par des droits bloqués par Sébastien Japrisot puis ses ayants droits au motif que le film était une mauvaise adaptation…. Comme si Japrisot (Jean-Baptiste Rossi) était un cinéaste de talent ? « Les mal partis » et « Juillet en septembre » auront-ils un jour les honneurs d’une rétrospective, on peut en douter.
Dans l’actualité, le décès de Marie-José Nat nous rappelle que cette excellente comédienne à croisé le plateau d’André Cayatte dans « La vie conjugale » en deux films dont l’originalité était de montrer un couple en crise avec dans les mêmes situations les points de vue de « Jean-Marc ou la vie conjugale » et « Françoise ou la vie conjugale ». Peut-être une réminiscence de son ancien métier de juriste dont le souci est de peser le pour et le contre.
Ces deux films sont au catalogue de Pathé qui serait bien inspiré d’envisager une restauration à l’occasion des sorties Cayatte chez Gaumont…
Rêvons un peu !
A JC Dal Zotto
« Piège pour Cendrillon », seul Cayatte que j’ai pu voir au Festival, est surtout une curiosité… c’est encore une de ces histoires embrouillées à base de sosie, quasiment un genre à part entière. Mais le film est très soigné, belle photographie, ambiance très noire, de belles idées de mise en scène. Le personnage de Dany Carrel évoque Edith Scob dans « Les yeux sans visage. » Musique très étonnante et minimale de Louiguy.
des droits bloqués par Sébastien Japrisot puis ses ayants droits au motif que le film était une mauvaise adaptation…
ce qui ne les a pas empêchés de laisser sortir un horrible remake anglais « trap for Cinderella « :deux actrices, couleurs voyantes et agressives,nudité, lesbianisme de rigueur ,etc .
« Piège » est le seul Japrisot qui ne se casse pas la gueule au bout d’une demi-heure ,ses quatre chapitres sont faits du même verbe conjugué à 4 temps differents ,une trouvaille ,ainsi qu’une fin ouverte ..
sujet : »Pour une école émancipatrice »
Bonjour,
Il est un film, quasi inconnu en France qui est sorti au printemps dernier en dvd (VOST): « Journal d’un maître d’école » de Vittorio de Seta
Ce film en quatre épisodes, réalisé pour la télévision publique italienne (RAI) est disponible dans un très beau livre-DVD (éd. L’Arachnéen) retraçant précisément le contexte et l’histoire atypique de sa production.
Inspiré des théories de pédagogues réformateurs comme Célestin Freinet ou Mario Lodi, ce film rencontra pourtant un grand succès (20 millions de spectateurs) en Italie, lors de sa diffusion, en 1973.A découvrir et faire découvrir.
Vu dans la foulée trois autres œuvres du même réalisateur:
1960 : Bandits à Orgosolo (Banditi a Orgosolo)
1966 : Un homme à moitié (Un Uomo a metà), avec un très bon Jacques Perrin
1969 : L’Invitée (L’invitata)
Des films qui mériteraient vraiment des éditions dvd, en France.
Cordialement,
Jean-Romain Guilhaume
A Guilhaume Jean Romain
Le DVD a été chroniqué à la fin de cette émission : https://www.franceculture.fr/emissions/plan-large/c-comme-joan-crawford
A Guilhaume Jean-Romain:
S’agit-il de la version télé en quatre épisodes ou celle sortie au cinéma, beaucoup plus courte?
Le PINOCCHIO de Comencini vient de sortir en Blu-Ray (édition le Pacte) mais malheureusement il s’agit de la version cinéma, là encore beaucoup plus courte.
Bonsoir.
Il s’agit de la version TV pour la RAI en 4 épisodes.
Le film PINOCCHIO de Comencini est, lui, sorti dans sa version intégrale en DVD (V0) en Italie (Sanpaulo Film). Le Père Emilio Cordero a supervisé le film « PINOCCHIO » de Comencini en 1972.
Il est également le réalisateur du tout premier film en couleur italien « Mater Dei », en 16 mm, en 1950 pour « SanPaolo Film ». Ce film utilisait le système « Ansco Color », dérivé de l’« Agfacolor » allemand. Celui-là est également disponible en dvd.
Cordialement,
A Guilhaume Jean-Romain:
Merci pour vos précisions. j’ai le double DVD italien de PINOCCHIO version télé mais j’aurais aimé une version Blu-Ray avec des sous-titres français… Je suppose que les courts métrages documentaires de De Seta que Carlotta avait sorti en DVD il y a quelques années ont été tournés en Ansco Color. Sur le DVD Carlotta (LE MONDE PERDU) il y a une dominante bleue assez marquée.