Documentaires et fictions
12 novembre 2012 par Bertrand Tavernier - DVD
DOCUMENTAIRES
Commençons par une œuvre choc, LA GUEULE DE L’EMPLOI de Didier Cros qui évoque les épreuves que doivent subir un groupe de chômeurs désirant trouver un poste au GAN. Cette compagnie d’assurance a fait appel à un cabinet de recrutement qui va avec l’aide d’une DRH et de quelques séides, mettre sur le grill les postulants. On assiste éberlué à un festival d’humiliations, d’épreuves absurdes (vendre des trombones à votre voisin), à la mise en place d’une idéologie qui prône la violence, l’exclusion, l’élimination de l’autre, le chacun pour soi. Ces méthodes reflètent l’état d’esprit d’un patronat français qui semble avoir perdu ses marques, ses repères, ne plus avoir aucun contact humain, ne plus savoir gérer ses employés. Avant même de prononcer un jugement éthique, on peut douter (le mot est faible) de leur efficacité. La violence imposée aux employés de France Telecom n’a pas boosté les résultats. Dans LA GUEULE DE L’EMPLOI, on voit les examinateurs passer à côté de personnes qui semblent plus qualifiées que celles qu’ils retiennent et dont une paraît juste malléable et prête à tout accepter. Est-ce un critère ? Cette négation de l’esprit d’équipe, de la solidarité, de la camaraderie que peut créer le travail me paraît témoigner d’un grand retard, d’une approche abstraite, d’un refus de se coltiner avec le terrain, qui expliquent les mesures calamiteuses prises par de grands dirigeants d’entreprise qui ne pensent qu’à sauver leur retraite. Ce film très puissant met en lumière cette sottise criminelle et il fit des ravages au GAN. Il y a une justice.
Plus construit, plus fictionnel mais tout aussi juste, tout aussi fort, je voudrais saluer le magnifique GENTE DI ROMA, évocation bouleversante, cocasse, touchante, perçante de quelques personnes ordinaires pendant une journée à Rome. Quelle liberté de ton dans ce dernier film de Scola, un de ses plus beaux. Du chômeur qui n’a pas osé dire la vérité à sa femme et fait semblant de partir au travail à tous ces personnages d’émigrés, à ce passager qui disserte sur l’Histoire de Rome en passant par cette femme qui cherche son enfant pendant une manifestation politique où parle Nanni Moretti, on ne sait qui vous touche le plus. A se procurer d’urgence pour réparer une injustice.
Et pour LES EVADÉS DE LA NUIT, je renvoie à l’intervention brillante de Bruno François Boucher sur ce blog. Il y a une légèreté émotionnelle surprenante dans toute la première partie avec cette merveilleuse idée des nonnes qui font du trafic et vont se révéler de fausses religieuses, idée qu’on pourrait trouver chez Comencini et Risi où l’on sent la patte d’ Amidei. A la fin, j’ai été un peu gêné par le recours systématique au zoom arrière quand quelqu’un marche, procédé pas trop voyant ici mais dont j’aurai aimé une utilisation moins fréquente (un travelling arrière est toujours plus agréable).
QUELQUES FILMS FRANÇAIS
Revu avec un immense bonheur GOUPI-MAINS ROUGES que Pathé vient de sortir, hélas sans bonus, ce qui est un peu décevant pour un film aussi important, aussi magistral, aussi bien écrit et filmé. La peinture des paysans que font Becker et Pierre Véry contredit quelque peu l’image idéalisée, glorieuse que voulait donner le Maréchal avec son retour à la terre. Le retour est ici teinté d’âpreté, d’avarice, de violence, de rancœur. Ledoux, le Vigan, Devere sont absolument formidables et Blanchette Brunoy rit en mangeant des pommes, l’une des plus jolies répliques du film.
SEUL DANS LA NUIT, encore Pathé, de Christian Stengel est une curiosité, une histoire de meurtres et de chantage se déroulant autour d’un chanteur de charme. C’est boulevardier, assez mécanique et ne prête guère à conséquence ; certaines chansons sont assez jolies mais on retient surtout la photo de Christian Matras.
Dans la même collection est sorti, on se demande pourquoi ORIENT EXPRESS, nanar léthargique de Carlo Ludivico Bragaglia où le fameux train est immobilisé durant tout le film par la neige. Ce qui a du faciliter le tournage. A noter, carton stupéfiant, que cette production bénéficie de « la supervision artistique » de Roberto Rosselini. A vos DVD les exégètes.
René Château vient de sortir le DESTIN FABULEUX DE DÉSIRÉ CLARY. Je n’ai jamais oublié le moment unique où Guitry intervient, stoppe le film et demande aux acteurs d’abandonner leur rôle et de le donner à un autre. Voilà encore un exemple de liberté cinématographique.
VOIR LA MER de Patrice Leconte m’a semblé avoir été assez sous-estimé. Je veux le revoir pour en parler plus longuement. Clément Sibony m’a paru formidable et Pauline Lefèvre tout à fait charmante.
LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE se revoit toujours avec passion. Ruez vous sur le DVD car pour le moment, la succession Simenon bloque tout autre type d’exploitation de ce chef d’œuvre. C’est une des meilleures adaptations de l’auteur de la Veuve Couderc et il faut saluer le travail épatant du scénariste dialoguiste Maurice Aubergé qui a su préserver la dureté du propos, a pris et tenu le parti pris de ne pas l’intégrer dans une époque précise, ce qui paradoxalement (et pour une fois), aiguise les sentiments et les émotions, leur donne une priorité absolue, un côté intemporel. Et une vraie modernité. On sent, dès les premiers plans que Decoin est inspiré, habité par le sujet, ce que confirme Michel Deville qui était stagiaire sur ce film, et il le tire peu à peu vers la tragédie : celle de la destruction d’une âme qui vous bouleverse davantage à chaque vision. Le propos est incroyablement féministe, ce qui n’était pas si courant dans le cinéma français, en dehors des films écrits par Prévert et Aurenche. Le découpage de Decoin, incisif, net, épuré, utilise admirablement le décor. Regardez la manière dont il utilise l’escalier notamment dans le dernier quart d’heure mais aussi les rapports de plan, les entrées de champ : la découverte de Gabin, la première apparition de Darrieux sont magnifiques. Il y a là une élégance formelle qui évoque celle, contemporaine, de Preminger. La dernière image, ponctuée par la magnifique musique de Jean- Jacques Grunenwald, cette voiture qui s’enfonce dans la nuit jusqu’au noir absolu, est inoubliable.
Pour les amateurs de films contemporains audacieux, je signale PARC, pari assez fou, presque tenu.
SÉRIES TV
BORGEN est un vrai choc, un exemple que le service public français devrait méditer. En s’inspirant sans doute de WEST WING, les auteurs ont réussi à créer une œuvre vraiment européenne, enracinée dans son pays d’origine, prenant certains sujets délicats à bras le corps. On imagine les hurlements frileux de tous ces intermédiaires qui freinent toute création sur les chaines publiques française si on leur avait présenté certaines scènes de Borgen. Celles évoquant un avortement, la corruption politique au plus niveau de l’état ou les rapports entre l’héroïne et ses enfants.
DOWNTON ABBEY, histoire d’une famille d’aristocrate dont les héritiers ont péri dans le naufrage du Titanic et des domestiques qui les servent, est magistralement écrit et dialogué par Julian Fellowes à qui on doit GOSFORD PARK. Les acteurs se régalent, se servant de toutes les nuances d’un texte brillant et parfois touchant. Fellowes est aussi acteur (on l’a vu dans PLACE VENDÔME) et il sait écrire pour eux.
FILMS ANGLAIS
Je voulais revenir sur la sortie de HIGH HOPES de Mike Leigh dont le premier tiers est étourdissant de drôlerie, d’invention, de cocasserie chaleureuse. Avec ce personnage de provincial paumé dans Londres, qui s’incruste chez les protagonistes, un couple de hippies, tellement il se sent seul. Ils finissent par le renvoyer et le plan où on le voit s’éloigner, par la fenêtre d’un autocar, résigné, désolé, perdu, vous prend le cœur et vous fait rire tout à la fois. Certains personnages, la sœur, ceux qui appartiennent à une classe sociale plus fortunée, les Booth Braine (déjà le nom indique le ton) sont un peu caricaturés malgré une interprétation toujours inventive mais Leigh rattrape cette légère faiblesse avec la séquence où l’on impose de force un anniversaire à une vieille dame, la mère du héros, qui rend très émouvant ce personnage au début fort rébarbatif et surtout avec la séquence finale, magnifique : le couple de hippies la font monter sur le toit de leur immeuble, situé dans un quartier ouvrier et lui font découvrir la vue, les gazomètres, les usines et au loin, la Cathédrale Saint-Paul. Et la vieille dame bouleversée, murmure : « Je suis au sommet du monde » comme Cagney dans White Heat. Impossible de ne pas être ému.
Deux autres films de Mike Leigh que je voudrais signaler : le splendide ANOTHER YEAR et le génial et méconnu TOPSY TURVY.
La sortie en salle de THE DEEP BLUE SEA de Terence Davies que j’ai beaucoup aimé et qui a été souvent jugé trop superficiellement (on lui reproche des parti pris vraiment audacieux qui tournent le dos à la mode et donnent une vraie complexité à cette adaptation de Terence Rattigan, auteur à redécouvrir) est une bonne occasion pour revisiter l’œuvre d’un des plus grands cinéastes anglais contemporains. Je rappelle donc DISTANT VOICES, le sublime HOUSE OF MIRTH (Chez les Heureux du Monde), OF TIME AND PLACES, THE NEON BIBLE, surtout disponible en Angleterre, même the DEEP BLUE SEA.
Sortie en Angleterre de WOMAN IN A DRESSING GOWN de Jack Lee Thompson que je voudrais bien voir et de THE GOLDEN SALAMANDER de Ronald Neame avec Trevor Howard et Anouk Aimée qui se révèle une très jolie surprise. C’est un thriller bien mené, tourné en grande partie en extérieurs réels, en Afrique du Nord où l’on voit un archéologue démasquer de dangereux contrebandiers menés par l’inévitable Herbert Lom. La mise en scène est assez nerveuse et la photo d’Oswald Morris plutôt belle. Dans ses mémoires, Neame qui est fier du film (le premier qu’il produisit) dit qu’il se fâcha avec Freddie Francis qui quitta le tournage pour aller rejoindre Powell. Fut-il remplacé par Morris ? La vraie surprise du film vient d’Anouk Aimée, encore créditée Anouk sur le générique qui est ici vive, mutine, flirteuse, touchante. Ses scènes avec Howard sont excellentes et il se passe quelque chose entre eux. Neame dit d’ailleurs qu’il exploita le fait qu’ils avaient une liaison et que cela rejaillit dans le film.
THE NIGHT MY NUMBER CAME UP est une des meilleures productions Ealing dans les dernières années de ce studio. On sent que Michael Balcon veut retrouver, avec cette histoire de prédestination, le ton semi-fantastique (ou fantastique) d’AU CŒUR DE LA NUIT (et aussi paraît-il, d’HALFWAY HOUSE de Dearden qui vient de sortir chez Optimum). Le scénario de RC Sherriff est astucieux, bien construit et distille de manière efficace le suspense, intégrant les réactions des spectateurs qui savent (ou croient savoir) ce qui va se passer. Il est très secondé par des acteurs impeccables, de Michael Redgrave à Alexander Know même si comme souvent chez Ealing, les personnages féminins sont sacrifiés, en l’occurrence Sheila Sim, excellente dans A CANTERBURY TALE de Powell, ici reléguée pour son dernier film, à un rôle de secrétaire. Le travail de Leslie Norman est anonyme mais sans jamais tomber dans les fausses recherches toc de THE LONG, THE SHORT AND THE TALL. La plaisanterie finale fait long feu.
FILMS AMÉRICAINS
Pour compléter la dernière sélection de films rares américains, je recommande chaudement, dans la collection des Introuvables de Wild Side, RAIN de Lewis Milestone, metteur en scène bien oublié et qui eut son heure de gloire lors d’A L’OUEST RIEN DE NOUVEAU. Ses films, au début des années 30, sont souvent brillants, passionnants et on a redécouvert son FRONT PAGE qui avait été obscurci par les propos de Hawks vantant sa version, le splendide HIS GIRL FRIDAY. Il n’en demeure pas moins que la version Milestone est aussi fort réussie et sidère par l’audace de ses travellings aussi bien que par l’interprétation d’Adolphe Menjou et d’Edward Everett Horton. Et même si le Hildy Johnson que campe Pat O’Brien est moins flamboyant que la transposition féminine qu’en fit Hawks, le Milestone demeure, de toute les versions, la moins édulcorée par rapport à la pièce, la plus fidèle aux audaces du texte.
On retrouve ces recherches formelles dans RAIN (PLUIE) : nouvelle adaptation de Somerset Maugham après celle remarquée de Raoul Walsh dont il n’existe qu’une version tronquée. Le début de RAIN avec ses enchaînés visuels et sonores, ses cadrages inhabituels, impose d’emblée un climat oppressant, claustrophobique. Joan Crawford et Walter Huston restent tous les deux insurpassables en Sadie Thompson et en Révérend Davidson. Cette version bénéficie de la liberté qui va disparaître avec le Code Hays et le portrait de la jeune prostituée est brossé avec beaucoup de force et de sympathie et un ton qui paraît incroyablement féministe. Milestone, après des passages à vide, revint au devant de la scène avec LE COMMANDO DE LA MORT et DES SOURIS ET DES HOMMES dont j’ai déjà parlé. Un de ses derniers films ambitieux, LA GLOIRE ET LA PEUR, vient de sortir en DVD et dans un magnifique Blu-ray.
Toujours chez Wild Side dans cette collection, j’ai enfin vu CAPTAIN KIDD, dernier film de Rowland V. Lee, réalisateur célèbre au temps du muet et à qui on doit le réjouissant SON OF FRANKENSTEIN. C’est une production ultra fauchée de Benedict Bogeaus (Captain Kidd production), entièrement tournée en studio dans des décors misérables. Les plans larges de bateaux sont des stock shots ou des maquettes. Les intérieurs sont d’une pauvreté et d’un manque d’authenticité que ne rattrape pas la photo parfois soignée de Archie Stout. Tous les piliers du genre sont là, John Carradine, Gilbert Roland, Henry Daniel, Sheldon Leonard. Le scénario ignore toute vérité historique, empile les clichés et, faute de moyens, fait l’impasse sur certaines. Des personnages disparaissent et réapparaissent brusquement. Laughton rend le film supportable en cabotinant sans aucune retenue. « Qu’il repose à tout jamais dans les sables de Madagascar. » Et il faut l’entendre se délecter de dire au roi : » Je ne suis rien que son humble moineau » ou bien, après avoir recruté d’anciens pirates : » Entre leur conduite et la mienne, Sire, il n’y aura guère de différence ». Il semble fait pour être pirate comme Brigitte Lahaie pour être pape, ne bouge presque jamais et tue uniquement avec son pistolet. Il passe pour des raisons jamais définies, de longs moments à inscrire dans un livre les 4 ou 5 noms de ceux qu’il veut tuer et à les rayer quand il réussit, comme si sans cela, il n’aurait pas pu retenir leur identité. Péripétie assez absurde.
Un western : FORT MASSACRE, qui reste sinon le meilleur film de Joseph Newman, du moins l’un des plus réussis. Le scénario, bien écrit par Martin Goldsmith (DETOUR, GUNFIGHT AT DODGE CITY), traite de l’extermination d’un groupe de soldats qu’un sergent mène à leur perte, par haine des Indiens. Nous qualifions de manière simpliste ce personnage, très bien joué par Joel McCrea dans un rôle inhabituel de sadique. La réalité est beaucoup plus complexe. A sa haine viscérale (il tue un Indien désarmé qui se rend) se mêlent des pulsions suicidaires. Comme le dit Philippe Garnier : « Plus encore que son racisme dévorant (sa femme a tué leurs enfants pour les soustraire aux Indiens), McCrea est hanté par le commandement dont il a hérité contre son gré. Il rouspète sans cesse qu’il va sans doute prendre la mauvaise décision, mais que quelqu’un doit la prendre. » Le laconisme brutal du film, son absence d’emphase, de lyrisme frappent autant que le ton cinglant des dialogues : « s’il a besoin de notre aide pour aller au ciel, alors sa situation est pire que la nôtre », lance McCrea à un soldat qui veut prononcer une prière sur une tombe. « Vous n’avez aucune opinion personnelle ? », demande-t-il à John Russel – « Si, je déteste les tremblements de terre. » Parlant de sa femme, il fait ce constat glaçant : « Tuer des Indiens quand ils vous tirent dessus, c’est facile. Mais il faut un sacré courage pour faire ce qu’elle a fait », impliquant que lui ne l’aurait pas eu et c’est ce qui le ronge. Les réactions des soldats, témoins désabusés, fatigués, impuissants, évitent tous les pièges de l’échantillonnage, tous les clichés : le mépris sarcastique qu’affiche le soldat de carrière brillamment joué par Forrest Tucker envers son lieutenant blessé est inhabituel dans le genre, tout comme la réaction des soldats face au comportement de leur supérieur, mélange de révolte et de résignation. Un plan muet sur trois ou quatre hommes suffit à exprimer leur dégout. Newman et son chef opérateur Carl Guthrie utilisent admirablement les paysages de rocailles (le premier plan avec un rocher en forme d’oiseau de proie surplombant les soldats, donne le ton), les différences de personnages, leurs réactions, le fait de ne pas les isoler et surtout de les intégrer constamment au paysage. Quand ils rampent, des buissons, des branches cachent à demi leur visage. Même l’Indienne (Susan Cabot) qui surgit dans le dernier quart n’entraîne aucune histoire d’amour. Elle est prête à coucher avec celui qui donnera du whisky à son grand père et, montrant le chiot qu’elle serre dans ses bras, lance : « trop petit pour un diner ». On pense au Charles Marquis Warren de LITTLE BIG HORN et surtout à ULZANAH’S RAID d’Aldrich. Même dureté de ton, même pessimisme latent.
De Newman, je conseille vivement THE JUNGLE PATROL, film de guerre ultra fauché d’après une pièce de William Bowers, ce qui explique le dialogue brillant, inventif, l’absence de clichés notamment dans les rapports des soldats avec l’héroïne qui nous valent des scènes curieusement romantiques.
En revanche nous sommes moins enthousiastes que Philippe Garnier sur 711 OCEAN DRIVE (zone 1) qui nous a un peu déçu. Certes Edmond O’Brien est idéal pour interpréter ce technicien des télécommunications qui invente un système permettant de donner les résultats des courses de la côte Est avec un temps d’avance que la Mafia va refiler aux bookmakers. On peut porter au crédit du film ce sujet astucieux (dénoué avec de grosses ficelles), ses nombreux extérieurs à Los Angeles, d’excellents « seconds rôles » bien utilisés, Barry Kelley, Sammy White, Bert Freed et surtout Otto Kruger, ce dernier distribué intelligemment à contre emploi en Big Boss suave et menaçant. Mais le scénario reste routinier et conventionnel (pas seulement durant les sempiternelles introductions en voix off), ne parvient pas à développer certains personnages : celui qu’incarne bien Joanne Dru, la maîtresse d’un mafieux qui la bat et qu’elle trompe avec O’Brien, reste superficiel. Et la spectaculaire poursuite finale sur le barrage de Boulder paraît plaquée, à l’inverse des séquences de Palm Springs, les meilleures du film. A signaler, le carton emphatique proclamant « que de puissants intérêts criminels ont essayé de bloquer le tournage » mais qui comprendrait une part de vérité selon Newman.
Continuez votre lecture avec
- Article suivant : Un film muet et des Blu-ray
- Article précédent : Films américains rares
Articles similaires
Commentaires (193)
Laisser un commentaire en réponse á hellrick
(Seuls les messages ayant attrait aux DVD - thème de ce blog - seront publiés.)
Les dix premières minutes de LA VERITE SUR BEBE DONGE sont relativement déconcertantes.
On a l’impression de débarquer sans mode d’emploi dans un monde, un « beau monde » même, qui a commencé sans nous, qui n’a pas eu la politesse de nous attendre et ce, dès l’entame à la clinique où l’on sent que ces gens-là se connaissent; et le plaisir que prend le docteur Jalabert, qu’interprète avec une morgue digne des inquiétants mandarins de 7 MORTS SUR ORDONNANCE l’excellent Jacques Castelot, d’humilier Jean Gabin en ordonnant à l’infirmière de lui piquer le fondement est sans équivoque : « Ça fait 6 heures qu’on s’échine à vous vider les boyaux par tous les moyens connus. Malheureusement il n’y en a que deux : le haut et le bas! Alors la dignité.. Fesse gauche! ».
Il faudrait d’ailleurs repertorier toutes les répliques du film, qu’elles donnent dans l’amertume, le cinglant ou l’anodin, qui surprennent par leur ton à la fois acide et littéraire.
Mais revenons à ce début, à cette construction immédiatement kaléidoscopique similaire à celle de LA CHAMBRE BLEUE, d’Amalric, autre adaptation de Simenon. Il faut un certain temps pour comprendre qui est François Donge (Gabin) et de quoi sont tissés ces rapports entre lui, son frère et l’entremetteuse Gabrielle Dorziat, que l’on croirait sortie d’un roman de Balzac, ou d’Edith Warton. Le contraste entre les manières « gabiniennes » et cette grande bourgeoisie provinciale est d’autant plus saisissant que Donge et son frère y semblent à l’aise, comme en terrain conquis.
Et qu’est ce que c’est que cette histoire de loukoums???
Rarement un film français de cette époque m’a d’entrée de jeu perdu comme le fait BEBE DONGE.
Je trouve très beau que ce malaise ne se dissipe jamais, qu’il soit entretenu par une confluence d’états d’esprit composites et exigeants, qui viennent hisser le film bien au delà du drame programmatiquement sombre qu’il aurait pu être entre des mains moins inspirées.
Le film, et son texte, semblent constamment avoir de l’avance sur le spectateur, ce qui génère un fort sentiment de modernité.
Un exemple. La scène de séduction, qui aboutit au classique premier baiser, entre Donge et Bébé, est un bijou de mise en place saccadée, comme par à-coups, Gabin interrompant à deux reprises une parade amoureuse menée par Darrieux pour aller jouer aux cartes. Le rythme de l’échange, sa tension, ne cessent de nous prendre par surprise.
Et c’est à l’image du reste, visité d’effluves qu’insufflerait aussi bien Jacques Becker, que le Bresson mondain des DAMES DU BOIS DE BOULOGNE (la musique de Grunenwald n’est pas tout à fait innocente).
Le tout nimbé d’une étrange poésie clinique, alors qu’agonise Gabin (Dieu qu’il agonise bien!)et que surgit, à intervalles régulières, Danielle Darrieux, en ange de la mort qui contraste avec son personnage de gamine idéaliste, que Decoin avait déjà malmené dans RETOUR A L’AUBE.
Et ce dernier plan de voiture qui s’enfonce dans les ténèbres achève de rendre presque plus énigmatique que sombre cette terrible tragédie.
bravo! A Angel en pleine forme. Je me souviens que Bertrand pointait la musique de Grunenwald comme ayant des échos de Philip Glass! Glass chez Decoin voilà un tour de vis en plus pour l’étonnement…
BEBE DONGE: hey! n y at’il pas là le noeud d’intrigue et de ses implications qui est exploité autrement dans THERESE DESQUEYROUX? (quoique « autrement », pas tant que ça sinon sur le style). C’est quasi la même motivation chez les deux héroines, le même long cheminement qui mène au crime.
A MB
Plutôt l’inverse. C’est une musique qui anticipait sur les recherches minimalistes de Glass
à Bertrand: je ne voulais pas bousculer la chrono vous savez!
J’ai finalement commandé ce GOLDEN SALAMANDER dans l’édition italienne (vo, st italiens) on verra si l’italien me permet de suivre l’intrigue.
Je crois que les dvds de la collection Studios Ealing n’ont jamais de stitres?
Do you mind if I quote a few of your posts as long as I provide credit and sources back to your weblog? My blog is in the very same niche as yours and my users would truly benefit from a lot of the information you present here. Please let me know if this alright with you. Thank you! fdccafbacgde
A Johne 49
I do not mind if you quote your source
Tant pis si ce message ne survient que tardivement compte tenu du tourbillon promotionnel qui ocupera qq peu Bertrand ces mois-ci.
Il s’agit d’un petit additif sur arnaud des Pallières dont je viens de découvrir l’admirable Michael Kohlaas qui n’est pas sans liens avec l’âpreté de La passion Béatrice.
Une époque ressurgit de manière discrète par le cadre, les sensations très physiques que sait créer le cinéaste.A des P tient avec Jeanne Lapoirie une chef opératrice précieuse qui sait magnifier les lumières naturelles et structurer le cadre avec netteté, sans formalisme outrancier.Je suppose que Marc Salomon pourrait nous en dire plus sur les choix photographiques, les difficultés inhérentes aux saisons et lieux choisis: celles-ci fonctionnent au final comme des chances qui ont servi le film.
N’oublions pas Mads Mikkelsen , présence d’abord étrange puis évidente dans ces Cévennes du XVIème siècle: il est une force qui va, un Michael Kolhaas (il faut lire le récit de von Kleist, très connu outre Rhin mais peu lu ici: A des P l’adapte réellement, il en fait une variation personnelle qui constitue une relecture intelligente, jamais bavarde ou théorique) très humain autant que parfois impénétrable.Sa transformation progressive sur la fin est un tour de force assez rare pour être signalé: la cuirasse se rompt, les affects ressurgissent, les regrets aussi…
Bonjour Monsieur Tavernier,
quel plaisir de revoir LA VERITE SUR BEBE DONGE, quel combat entre Gabin/Donge et Darrieux/Bébé! Quelle noirceur! Quelle férocité! Simenon sait comme personne tirer le poison des affaires de famille (des grandes familles ou des petites gens) et Decoin a répondu en grand faiseur à cette histoire. Le style, la technique, comme vous le dîtes, servent des dialogues d’une redoutable efficacité; ils touchent et ils blessent.
A chaque fois qu’apparaît Bébé, fantomatique, en corbeau de malheur, on ne sait plus trop si Donge s’empoisonne de ses mensonges qui le hantent, ou si la vérité de Bébé, toxique, finit d’achever son mari.
Effectivement, le parti pris de ne pas définir d’époque précise contribue à accentuer notre malaise et les mauvais cotés de la nature humaine (il n’y a plus l’excuse de l’époque). La vérité parait sacrée. Et la musique vaporeuse de Jean-Jacques Grunenwald, aussi mélodieuse et qu’inquiétante, semble appeler la Mort.
Décidément, Gabin, quand il ne joue pas les chefs de clan, est aussi bon en loser magnifique (Donge) qu’en loser pathétique (Baron de l’Écluse). Je ne sais pas si c’est moi, mais après coup, j’ai trouvé le film osé, puissant et très moderne.
Après Quay D’Orsay, j’ai rêvé que vous tourniez une nouvelle adaptation de Simenon en France avec un acteur américain. Il faut que j’arrête le Chambolle-Musigny!! mais j’aimerais vous revoir en compagnie de Tommy Lee Jones.
Bien à vous.
A Cedric Jamet
Dialogues d’Aubergé et Decoin est mieux qu’un grand faiseur. Il a pris ce film très au sérieux (comme BATTEMENT DE COEUR, RETOUR A L’AUBE, LES AMANTS DE PONT SAINT JEAN et d’autres). Quant à Tommy Lee Jones, il est génial dans Lincoln
petit retour sur downton abbey, je viens de regarder l’intégralité de la saison 1 et j’adhère entièrement. on doit à Fellowes Gosford Park oui mais cette série rappelle aussi les rapports hiérarchiques et les évolutions sociales des différentes classes chers au duo Merchant/Ivory. vivement la saison 2 en bd.
Très cher Mr Tavernier
Pardon si mes propos n’ont pas grand chose à voir avec le sujet habituel de ce site mais je vous souhaite ,ainsi qu’à vos proches la meilleure année possible! Que vous puissiez mener à bien tous vos projets et que vous nous régaliez de nombreuses et passionnantes critiques ! Vous m’aidez à aimer le cinéma et je vous en serai éternellement reconnaissante
Avec tout mon respect
A Agnès
Merci
Bonjour,
Je voudrais me procurer le premier tome des souvenirs de Michaël Powell (j’ai le second) mais il semble qu’il soit épuisé? Pouvez-vous me dire si, dans ce cas, il sera réédité? Merci.
MASTERS OF LIGHT: CONVERSATIONS WITH CONTEMPORARY CINEMATOGRAPHERS by Dennis Schaefer and Larry Salvato is even more informed and intelligent than Maltin’s essential BEHIND THE CAMERA. « Contemporary » in this case means 1984 and the cinematographers include Nestor Almendros,John ALonzo,William Fraker,Conrad Hall,Owen Roizman,Vittorio Storaro,Haskell Wexler, Vilmos Zsigmond and more. The interviews mostly run between 20 and 25 pages. No photos in my ’84 copy. There’s a revised edition coming in Jan of 2013 but the additional material seems to be limited to a new foreword and preface. I can also recommend the respective memoirs of Christopher Challis (ARE THEY REALLY SO AWFUL?) and Jack Cardiff (THE MAGIC HOUR).
… and memoirs of Walter Lassaly, Ronald Neame, Ossie Morris, David Watkin, Osmond Borradaile, Sven Nykvist, Raoul Coutard, Billy Bitzer, Karl Brown, Alan Hume, Andrew Laszlo… and many others albums with various interviews of contemporary cinematographers… and books in italian or german language…
On a svt parlé dans ce blog des chefs opérateurs de F Francis à R Coutard en passant par J Wong Howe or je constate qu’hormis le Prédal , il n’existe pas de vraie référence encyclopédique sur la question! Cela serait pourtant bien utile pour appréhender cette hypothèse du cinéma travail d’équipe qui vous est chère je le sais cher Bertrand.Ne serait-il pas judicieux de pallier ce manque???
Je souscris !!!
Personnellement, je suis prêt…
Eh bien, il faut foncer!
L’Institut Lumière maintenant largement associé aux éditions Actes Sud pourrait sérieusement envisager la publication d’un beau livre largement illustré (c’est- un ou ce devrait être- un truisme pour un ouvrage de cette nature!).La dernière édition d’Amis américains est une splendeur qui peut appuyer ces espoirs.
Je suis sûr que cet outil deviendrait vite une bible et pour les étudiants en cinéma et pour leurs enseignants mais aussi plus largement pour tous les cinéphiles dont la vision a évolué depuis les 60′-70′: pour fréquenter assidument divers forums, je suis frappé par la prise en compte croissante des contributions de chaque membre d’une équipe de tournage du scénariste au monteur en passant par le chef opérateur, le décorateur,le costumier…
Par ailleurs, en relisant les pages de 50 ans… ou d’Amis américains je constate que Bertrand est l’avocat idéal pour un tel projet tant il sait mettre en évidence le génie de J Wong Howe (notamment pour Hud et Molly maguires de M Ritt), celui de B Surtees ou de S Cortez, etc…au gré des articles sur les réalisateurs.
Ne serait-ce que dans le cinéma américain, il y aurait beaucoup de chefs opérateurs à réhabiliter : Joe August, Ted McCord (qui a formé Conrad Hall), Ernest Haller, Sidney Hickox, Oliver Marsh (grand nom de la MGM trop tôt disparu), Chester Lyons, Arthur Edeson, Bert Glennon, Joe MacDonald, Russell Metty etc…
La notoriété d’un Cortez (qui faisait un peu toujours la même lumière) ou d’un Toland (obsédé par la profondeur de champ au détriment de bien d’autres choses, ce que relevait déjà le jeune Douglas Slocombe dans un article paru en 1949 dans Film Quaterly) me paraît un tantinet excessive quand on connaît la filmographie d’un J. W. Howe, d’un Lee Garmes ou d’un J. F. Seitz.
La subtilité du n&b de Sidney Hickox, le modelé, la richesse et la densité de ses gris chez Wellman, Walsh ou Hawks (style Warner) m’impressionnent aujourd’hui davantage qu’une photographie trop tapageuse. Hickox était un maître de ce que les américains nomment “non obstrusive photography ».
A Marc Salomon
Vous avez raison maii cela mériterait un livre et demanderait des recherches pousser, dépouiller les archives des studios, étudier les memos pour départager les chefs opérateurs réellement inventifs et ceux qui, fort bon techniciens, se pliaient à l’esthétique d’un studio, restaient soumis aux ordres de la production. Il y a ceux qui pouvaient suppléer aux carences du metteur en scène (Kazan parle longuement de l’apport de Leon Shamroy qui choisissait toutes les positions de camera, le découpage, lmes focales qui serviraient les ambitions de Kazan dont tous les films jusqu’à PANIQUE DANS LA RUE furent filmés ainsi) ou parfois le dominer (Hal Ashby avec Haskell Wexler. John Alton avait la réputation d’imposer son point de vue sur la mise en scène, sauf chez Mann, Brooks, Minnelli et Vorhaus). Dans la liste remarquable, je questionnerai Joe August que Lindsay Anderson critique sévèrement et en rajouterai plein d’autres comme William Daniels, Nicolas Musuracca, harry Wild, Roy Hunt (la RKO est une mine car c’est un studio qui autorisait les expérimentations alors qu’à la MGM on privilégiait la belle image), Charles Lang. Et il y a des gens comme Peverell marley, Charles Lawton jr (LA DAME DE SHANGAI et surtout 3.10 to YUMA sont des merveilles. Bref opn est parti pour des pages d’énumération
Très bonne analyse de Sid Hickox.
Est-ce que un bon bouquin ne serait pas « Hollywood Cameramen Sources of Light » de Charles Higham?
J’avais noté aussi celui de John Alton au titre magnifique « Painting with light »…
A Martin Brayy,
C’est un fort bon livre qu’on pourra completer avec BEHIND THE CAMERA de Leonard Maltin et l’essai filmé de TODD McCarthy VISIONS OF LIGHT. Il y en d’autres sur des chefs operateurs plus récents. Le livre d’Alton est pionnier mais un peu simpliste
Allons-y pour une biblio sélective limitée qux “classiques” américains :
– “Highlights and Shadows – The Memoirs of a Hollywood Cameraman” (Charles Clarke)
– “James Wong Howe Cinematographer” (Todd Rainsberger) = le meilleur livre jamais écrit sur un chef op.
– “James Wong Howe” (Alain Silver)
– “Five American Cinematographers” (Scott Eyman) : entretiens avec J. W. Howe, W. Clothier et Joe Ruttenberg
– “One Reel a Week” (A. Miller et F. Bashofer)
– “Images in Low Key – Cinematographer Sol Polito ” (George Lazarou)
– “The Light on Her Face” (Joe Walker)
– “ Bianco & Nero : la fotografia nel cinema americano dagli anni Trenta ai nostri giorni” (Giuseppe Turroni)
– “Conversations With The Great Moviemakers of Hollywood Golden Age” (George Stevens Jnr) : transcriptions de conféréences données à l’AFI où l’on trouvera J. W. Howe, G. Folsey, W. Clothier et S. Cortez
A Marc Salomon
Il y a un numéro de Cinematographe sur les chefs op français et le livre de Henri Alekan
Je me limitais aux “classiques” américains !
Travaillant depuis le début des années 1980 sur ce sujet (les opérateurs), j’ai bien sûr amassé une documentation conséquente en livres, revues etc… dans l’objectif de publier un ouvrage dédié aux directeurs de la photo.
J’ai cherché à vous joindre à une époque par l’entremise de P.W. Glenn qui dirige le département image de la Fémis où j’interviens justement sur l’histoire de la lumière au cinéma. J’habite la région Lyonnaise maintenant.
A Marc Salomon
je vais faire suivre cela à Thierry Fremaux
En voilà une chute comme je les aime!!!Décidément ce blog est formidable, réel continuateur d’une idée dynamique et conviviale de la cinéphilie.
Bonne continuation pour ce beau projet!
Une bibliographie complète serait à la fois longue et dérisoire eu égard à l’ampleur du sujet.
Citons en vrac les autobiographies de Walter Lassaly, Ronald Neame, Ossie Morris, David Watkin, Osmond Borradaile, Freddie Young, Andrew Laszlo, Alan Hume, Billy Bitzer, Karl Brown, Marcello Gatti, Aldo Tonti… + quelques monographies etc…
De nombreux recueils d’entretiens, des publications en espagnol, en italien et en allemand…
Un formidable album de 600 pages sur Gabriel Figueroa publié par Luna Cornea en 2009 et un tout aussi superbe album sur Giuseppe Rotunno (“Giuseppe Rotunno : la verita della luce” de Orio Caldiron en 2007).
Mais ce qui est incompréhensible, c’est que l’immense Sven Nykvist avait publié une passionnante autobiographie en 1997 et en suédois (Vördnad för ljuset), jamais traduite sinon dans une publication confidentielle et apparemment épuisée en espagnol sous le titre “Culto a la luz”.
Sans parler des nombreuses publications professionnelles (périodiques, bulletins…) qui ne sont pas toujours des publications commerciales. Voir aussi les superbes albums monographiques publiés chaque année par le Festival Camerimage de Lodz en Pologne.
Et j’en passe !!!
Marc Salomon
La critique, à l’exception de quelques uns (Roger Tailleur, et parfois Truffaut dans le temps), de quelques revues fait l’impasse sur les chef operateurs et les juge à l’emporte pièce, sans connaissances techniques et esthétiques. On prend souvent pour des audaces artistiques ce qui était du aux nouvelles pellicules, à des innovations technologiques et on ignore des gens qui accomplissent un travail moins voyant et plus réel, plus profond. Souvent les préjugés et l’ignorance triomphent : Libé avait comparé la photo d’UN DIMANCHE à une pub pour un vin doux avec Gérard lenormand. Cete pub étaient entièrement tramée, foutée, avec des longues focales et le désir de retrouver la photo vaselinée de certains films d’Albicocco. Dans Un Dimanche, il y avait de part la suppression (une première en France) du bain de blanchiement une profondeur de champ incroyable, des noirs et des blancs profonds, des couleurs effacées (les bleus, les verts). Bref, c’était exactement le contraire. Comment voulez vous que ces gens soutiennent un livre où l’on parle de Sid Hickox. Ils ne vont révérer que les opérateurs qui travaillenty avec des réalisateurs du cénacle. D’où comme vous dites, des surestimations : Stanley Cortez a fait plein de films où son travail est anonyme, plus que Lucien Ballard. Gregg Toland c’est une autre paire de manche ry cela mérite une longue analyse
La critique de Libé (je m’excuse de regrouper là un tas d’individus) a souvent prouvé son incroyable incompétence mixée à un désir d’épater le lecteur, donnant l’impression de ne pas analyser réellement ce qui se passe sur l’écran mais plutôt de procéder par détection de l’avis qui serait le plus répandu sur le film chez les lecteurs et pour prouver un peu de singularité, de contredire cet avis (de nos jours, je sais pas, je le lis plus). Souvent aussi, de l’ignorance au profit des fameux « coups de gueule » ou de passion pour ou contre qui engagent les nerfs et le coeur et la vantardise du signataire, plus que le simple goût, de l’ignorance par mépris pour l’érudition aussi, considérée sans doute académique ou bourgeoise, ben tiens pardi! Sauf chez Philippe Garnier, qui prouve son érudition avec jubilation, ce qui fait plaisir et qui fait qu’il pourrait donc éviter, cas un peu spécial le Garnier, de céder aussi par ailleurs à ce maniérisme toc consistant à piquer de petites touches soi-disant singulières tel portrait d’acteur ou de cinéaste, ou tel récit de tournage (je me souviens de sa nécro de Pat Hingle mentionnant les « odeurs corporelles » et le « nez porcin » de l’acteur, quelle sottise de sa part), surtout que l’homme est par ailleurs capable de tant de qualités, sottise passagère, sans doute, mais je le lui ai pas encore pardonné! (ce qui le traumatise, d’ailleurs!).
Vous pouvez mettre sous le nez de certains critiques le nez au milieu du visage, ils ne voient pas le nez, alors vous pensez, la qualité de la photo, trop subtil… vous mentionnez dans le Simsolo, De Baecque disant que votre LAISSEZ-PASSER était filmé à la façon du cinéma de ces années-là!…
Il me semble que la recherche historique a fait d’énormes progrès depuis pas mal d’années vers une connaissance plus approfondie et plus équilibrée de l’histoire du cinéma en s’affranchissant du carcan que fut la « théorie des auteurs » qui excluait pour ainsi dire tous les collaborateurs et n’analysait les filmographies qu’à travers un seul filtre.
Mais la France reste à la remorque quand on voit tout ce qui a été publié en anglais, en italien ou en espagnol sur les opérateurs.
Ce sont les espagnols, avec un superbe album (« Directores de fotografia del cine espanol” de F. Llinas, édité en 1989) qui ont réalisé le plus bel ouvrage et le plus complet sur l’histoire de leur cinématographie.
Le livre de Prédal n’est qu’un patchwork de considérations vaseuses et approximatives compilées par quelqu’un qui ne voit et ne comprend rien !
Mais dans un métier où le « faire savoir » compte au moins autant que le « savoir faire » certains opérateurs (trices…) ont su tirer leur épingle du jeu (Almendros, Alekan entre autres…) et la critique, toujours à la recherche de figures emblématiques n’a fait qu’emboiter le pas.
Je ne connaissais pas ces propos pour le moins délirants et ineptes de Libé sur Un dimanche…ce qui prouve que trop souvent les critiques ont des connaissances techniques approximatives ce qui leur fait dire des énormités ahurissantes.
To Marc Solomon, Before he was overtaken by aphasia, Sven Nykvist was the subject of a documentary by his son. LIGHT KEEPS ME COMPANY is available on Region 1 DVD, in English and Swedish, through both the American and French branches of Amazon. Posted comments are not enthusiastic about the visual quality of the DVD, which I haven’t seen. As for VISIONS OF LIGHT, I haven’t read the book but I have seen the film from which it was derived and in a movie theatre. The excerpts were well chosen but seemed fiddled with to the point that black and white movies looked like a daily DICK TRACY comic strip, no gray scale, just short of sheer black and sheer white, faces were matte, no pores detectible, something like the number PARIS MATCH used to do on actresses of a certain age.
Incroyable qu’un génie tel que Nykvist ne se voit pas gratifié d’une traduction en français alors que notre pays a salué la carrière de Bergman avec régularité.
Bergman ne cachait jamais ce qu’il devait à ses collaborateurs et notamment à Nykvist pour L’heure du loup, Persona,Cris et chuchotements ou encore Une passion.
Non content d’avoir été l’oeil de Bergman, il a su s’adapter à Tarkovski ou Allen pour signer des travaux qui en sont pas de simple calques de sa collaboration avec I Bergman.
Fellini a su s’entourer de sacrés directeurs de la photographie que ce soit Di Venanzo pour 8 1/2 et le trop méconnu encore Juliette des esprits, Rotunno pour la série magique qui va de Toby Dammitt à Et vogue le navire (ah! quelle splendeur ce film là, quelle délicatesse pour saisir ce qui déjà s’efface).
Oui, il faut un beau livre qui permette de se guider dans ce domaine important en cherchant à balayer toutes les cinématographies , toutes les époques.
Je suis sûr que ce type d’ouvrages facilitera le travail de restauration des films et évitera des défigurations liées à des modes.
A Michael Rawls :
Je connais et possède bien sûr le documentaire sur Sven Nykvist réalisé par son fils et qui reprend en grande partie la trame de l’autobiographie (Vördnad för ljuset). Comme la plupart des docus sur les opérateurs, il souffre du même problème : le prix exorbitant des droits qui limite considérablement l’utilisation d’extraits de films.
En 1981, Ulysse Laugier avait réalisé pour l’INA un docu sur Nestor Almendros qui ne comportait quasiment aucun extrait de films !
Et quand il y en a… les choix sont rarement judicieux, comme pour les photos dans les livres.
Mais comment condenser des carrières aussi riches en quelques minutes d’extraits, un film ne se réduit pas à un diaporama, le talent des opérateurs s’exprime sur la durée, avec ses temps forts et ses temps faibles. La photo de cinéma (comme le disent les meilleurs opérateurs) a plus à voir avec la musique (rythme, tempo…) qu’avec la peinture. C’est tout le problème du livre d’Alekan…
En 1935 déjà, le grand John F. Seitz avait rédigé un article pour l’American Cinematographer intitulé “Expressing Tempo in Lighting”.
Relisant le Prédal il est vrai très souvent vague dans ses considérations techniques ( on voudrait lire des propos très concrets en prélude ou avoir des exemples précis dans le dico des chef op), perclus d’a prioris et surtout cruellement dépourvu de l’essentiel à savoir des photogrammes de qualité que ce soit en N et B (il y en a mais c’est fadassse avec une mauvaise qualité de reproduction) ou couleur.
Un vrai ouvrage de référence devra bénéficier d’une (quasi)
carte blanche de la part de son éditeur en ce qui concerne les droits de reproduction de photogrammes isolés voire de séquences soit selon le principe chronologique soit selon des rapprochements de plans à distance ( cf les petits volumes chez Yellow now).Il faut absolument que ce livre existe: je suis sûr que ce sera une bonne affaire commerciale ( il se vendra comme des petits pains)et un gd moment de l’édition de cinéma.
Je réfléchissais à ce que vous disiez, Marc et Bertrand, sur Stanley Cortez: il est sûrement trop adulé mais son travail sur les Ambersons, sur La nuit du chasseur (que je viens de revoir ds l’édition wild side), sur le diptyque de Fuller me semble incontestablement génial.
Après il ne doit pas effacer les travaux de Ballard (dont j’aime bcp le travail notamment chez deux cinéastes Boetticher et Peckinpah), Burel, Cloquet ( quelle capacité d’adaptation!!!passer de Bresson à Tess en passant par Peau d’âne et Delvaux: superbe carrière!!!) et j’en passe.
Le pble principal de Prédal c’est la taille des notices et l’impression que le concepteur de l’ouvrage n’est pas passé par la pratique de la photo.
L’avantage de 50 ans de cinéma américain c’est que vous êtes passé , Bertrand , par la réalisation et enrichissez strate après strate, au fil de votre propre pratique, vos annotations sur les cinéastes.L’ouvrage de Ciment sur la critique de cinéma est doté du même avantage: Ciment gd critique coordonne un ouvrage sur la critique.Je pense que pour ce type de somme, le passage par la concrétude d’une pratique est un atout de taille!!!
Bonnes fêtes à tous!RDV en 2013 pour découvrir de nouvelles chroniques, se lancer ds des débats passionnés, découvrir sur gd écran Quai d’Orsay et attendre la réédition de 70 ans de cinéma américain entre autres projets.Encore merci, Bertrand, pour tt ce que vous portez avec générosité.
Merci Bertrand Higham ayant sorti quantité de bios sur des sujets comme la duchesse de Windsor ou alors historiques comme le complot financier nazi-américain, je me demandais si cette polyvalence était accompagnée de sérieux, mais pourquoi pas, après tout, Victor Hugo était un touche-à-tout…
A Martin brady
Higham a écrit iune masse de bouquins dont certains semblent décourageants. D’autre part ses obsessiopns (tout le monde est pédé et/ou nazi) mine certaines de ses biographies (celle sur Flynn) mais celle de Louis B mayer contient des pages passionnantes et ses interviews sont souvents réussis.
A Bertrand Tavernier et Marc Salomon: j’ai copié tous vos commentaires, car ça fait une biblio impressionnante, donc merci encore.
et merci Michael, of course!
To Martin-Brady, I find that I omitted in my list of cinematography books what might be the best in the autobiography category: A MAN WITH A CAMERA by Nestor Almendros. Almendros focuses (sorry!) on his work, not his personal life, discusses his career film by film, with such luminaries as Truffaut, Rohmer, Schroeder, Benton, and others. I also find, via the internet, that the book is out of print and is now mostly expensive whether you buy it in French,English,or Spanish. There is a $24.40 French language copy in Ireland listed on abebooks. Perhaps the Lumiere Institute could bring this title back into print. And, you’re welcome.
To Michael: yes we heard a lot about the Almendros one which was highly praised when issued here. « Un Homme à la Caméra » in french, language I will go on with by adding that (as you understand it too):
Bertrand Tavernier a mentionné le Alekan, il s’agit de « Des Lumières et des Ombres » au prix prohibitif que je n’ose même pas préciser! ed du Collectionneur… Je me souviens qu’il était déjà très cher à sa sortie il y a 20 ans, inédit en anglais, apparemment… mérite une réédition plus économique.
Le bouquin d’Alekan dépasse visiblement les 300 euros: je l’aurais bien acheté et fais dédicacer lors de mes rencontres avec ce gd monsieur à l’orée des 90′ (à la cinémathèque de Toulouse puis à notre cher cinéclub F Truffaut d’Avallon ds l’Yonne)mais il était déjà trop cher pour mon budget de petit étudiant!!!
Je n’ai pas non plus le bouquin d’Almendros mais espère aussi une réédition de qualité: l’Institut lumière devrait lancer une collection « métiers du cinéma » richement illustrée qui serait ds la lignée de la réédition d’Amis américains.Avec une fourchette 50-100 euros , ce serait raisonnable et séduisant.
Il y aurait de quoi faire avec des textes de techniciens, des monographies, qqs ouvrages généralistes (comme celui de l’ami Marc Salomon)!
On peut trouver d’occasion de livre de Nestor Almendros via le site : abebooks.fr
Une première édition en 1981 chez Hatier en format moyen et peu illustré
Une seconde édition en 1991, toujours chez Hatier, mais sous forme d’album plus richement illustré.
Merci au passage à Ballantrae (rencontré dans un cinéma à Marmande !) de plaider pour l’édition d’un ouvrage sur les chefs-opérateurs dans une période où la cinéphilie est cruellement en perte de vitesse… surtout chez les étudiants en cinéma qui se destinent à ce métier…
Merci Marc!
Je ne pense pas que la cinéphilie se perde absolument même s’il est parfois patent que le socle sur lequel bâtir une cinéphilie et la curiosité ne sont pas autant présents qu’on le souhaiterait: l’essentiel est que ce jeune public ne s’arcboute pas sur une définition par trop restrictive du cinéma et accepte la découverte.
Mais bon , vous qui côtoyez de futurs cinéastes et techniciens avez sûrement de bonnes raisons de déplorer un tel état des choses!!!Il faut envers et contre tout contrer les usages,confronter cinéma d’hier et d’aujourd’hui, contrer les a prioris en juxtaposant histoire et contre histoire du cinéma.A ma modeste mesure, je plaide pour l’éclectisme et cherche à surprendre dans les rapprochements, contrastes, etc…
A propos,en espérant que c’est le lieu adéquat, j’aurais bcp aimé avoir votre avis sur le travail récent de certains chefs op sur les films suivants:
-B Delbonnel sur le Faust de Sokourov avec ses expériences laborantines sur la couleur (inspiré par des essais apparemment complexes de Goethe)
-F Hoffmeister sur The deep blue sea de T Davies avec ses recherches pour le moins complexes en matière de texture des objets/personnages grâce à la lumière très composée et aux couleurs notamment lors de la scène d’amour ou au moment du retour nocturne d’Hester
Avec Tabou vu récemment (photographié par Rui Poças, sacré boulot sur les textures- qui ne gêne pas mais sert magistralement le propos – compte tenu des différents supports: 16mm + 35 mm), ces films constituent mon tiercé gagnant 2012 si tant est que ces manies cinéphiles du classement aient un sens.
En tout cas, le travail de la photographie prend tt son sens dans la réussite des trois films.Rares sont les films qui peuvent toucher au but en négligeant la photographie à mon sens.
Merci pour le renseignement sur Almendros dont j’ai revu le talent à l’oeuvre récemment ds La marquise d’O de Rohmer.
Oui, mais c’est un gimmick dont la télé s’est tellement emparée, qu’aujourd’hui on peut le considérer comme faisant partie d’une mode qui a vécu. Après c’est peut-être une affaire de goût… Personnellement, je ne supporte pas trop que l’écran soit divisé en plusieurs images. Mais je reconnais que les propositions de split-screen de Fleischer dans « L’Etrangleur de Boston » sont très inventives.
Sorry… Je réagissais au post de Ballantrae un peu plus bas (3 décembre à 23:10)
Parfois j’ai l’impression de vivre dans LE NOM DE LA ROSE, même dans le milieu des cinéphiles. Les nanars, ou ceux qu’on juge comme tels, se prêtent davantage au commentaire déconnant que les bons films.
essayez la critique déconnante sur les bons films, ah, c’est ficelle mais bah, les bons films sont solides.
Je ne faisais que taquiner un ou deux pisse-froid qui n’envisagent de parler cinéma que sur le ton employé par Chaban-Delmas quand il parlait de De Gaulle. Raide et au garde-à-vous.
A emile-couzinet: je dois être l’un des deux en question, mais je suis d’accord avec vous! C’est l’énergie dépensée à parler de films qu’on aime pas qui m’interroge! A quoi bon? La critique positive est bien plus jouissive, y compris sur un ton rigolo.
Suis-je l’autre? Tranquille Emile!!! Dis-donc, si on entre dans les noms d’oiseaux (tu concèderas que « pisse froid » en est un, que Chaban Delmas en est un autre!!!), cela peut durer longtemps et je ne te ferai pas ce plaisir…
Une bonne nouvelle pour les amateurs de Richard FLEISCHER.
CARLOTTA va sortir en avril :
-L’étrangleur de Boston et surtout
-Les Inconnus dans la Ville (inédit en Zone 2); en outre ils bénéficieront du master HD de la Fox; ce n’est donc pas le même master que celui de TWILIGHT TIME qui a sorti l’an dernier 1 DVD en Zone 1 sans st.
Les 2 films sortiront en DVD à l’unité et en BR à l’unité; il faut féliciter et encourager CARLOTTA qui a sorti cette année notamment « Portrait d’une enfant déchue ».
Par ailleurs ils sortiront « Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon » en BR.
Espérons dans la foulée une édition de 10, RILLINGTON PLACE…
Je viens de revoir 10, RILLINGTON PLACE, que j’avais pourtant revu l’année dernière et j’ai été captivé comme avant. A chaque revision, j’ai la surprise de voir qu’il y a beaucoup moins de violence que dans mon souvenir. John Hurt est simplement génial.
Je précise que j’ai un dvd z2 avec sta avec interview fournie avec Attenborough, commentaire de Hurt, et que contrairement à ce qui est indiqué sur la boîte, les bonus ont des st (commentaire Dvdbeaver: http://www.dvdbeaver.com/film2/DVDReviews28/10_rillington_place.htm )
merci pour l’info, depuis le temps que j’attends le film avec Marvin et Mature.
…et BANDIDO CABALLERO et LE GENIE DU MAL et LES COMPLICES DE LA DERNIERE CHANCE et MANDINGO… On espère aussi qu’une édition se penchera sur son cas. En dehors du Stéphane Bourgoin, des mémoires non traduites de Fleischer et de rares entretiens dans la presse française, il n’existe rien. Peut-être pourrions-nous signer un courrier commun pour obliger Brion à plancher sur le sujet.
Bonne nouvelle avec de belles éditions j’espère: L’étrangleur de Boston mérite des commentaires fournis notament pour l’usage si génial du split screen.
En revoyant Carrie il y a peu je mesurais combien cette clause stylistique était bien plus riche chez Fleischer ou dans Andromeda strain de Wise.
J’ai lu ici récemment que le split-screen dans BOSTON était sans intérêt, ou nul, ou vulgaire que sais-je… J’ai failli réagir mais une immense lassitude m’envahit soudain… Je renchéris sur Ballantrae en disant qu’il ne fut jamais mieux utilisé et justifié, et ce procédé ajouté à la liberté que Fleischer prend pour relater l’interrogatoire de Curtis par Fonda dans lequel Fonda intervient dans les décors des flash-back eux-mêmes, en toute irréalité, tous ces procédés, certes spectaculaires (et c’est ce qui a dû agacer certains, le fait que ça soit très voyant, car nombreuses ont été les critiques de désapprobation sur ce split-screen entre autres…), ça touche au sublime. Ca fait dix fois que je revois ce film au cours des années et je ne me lasse jamais de ces scènes-là. Et le moment où Fonda et George Kennedy se regardent en silence en se demandant si ce n’est pas le fameux étrangleur qu’ils viennent de croiser par hasard… Et cette fin désespérée…
Ce sont les mêmes qui ont méconnu Powell durant des lustres, qui découvrent sur le tard le génie de Kubrick, qui renvoient Greenaway au rang de « truqueur », qui reprochent à P T Anderson son souci de perfectionnisme, qui ont une fois pour toutes ignoré les tapisseries complexes d’Altman…etc…
Par contre pour louer un petit objet ayant plus à voir avec l’arte povera, il y a légion d’éloges!
Très bon article sur le ressentiment vis à vis de la maîtrise dans le dernier Positif ( avec aussi un dossier svt émouvant sur Claude Miller et des critiques sur des films assez excitants tels que Tabou de M Gomes ou Les bêtes du Sud sauvage de B Zeitlhin).
En fait, quand le visuel est trop « voyant », c’est jugé prétentieux, m’as-tu-vu? Abel Gance et ses 36 surimpressions en qqs secondes dans LA ROUE devait être méprisé alors? On ne peut pas voir que des films de Ozu! Curieusement, Dziga Vertov dont les films peuvent être vus comme des supports de trips pour fumeurs de substances curieuses (surtout avec la musique de Nyman!) est respecté: avant-garde, c’est pas pareil, ça se met à part.
Les leçons d’humilité de certains critiques: ras-la-casquette… (ça rappele la prétention qu’il y aurait à adapter un classique des lettres cf plus haut sur le Miller)…
Mais Gance a été brocardé par les Surréalistes comme par la Nouvelle Vague au nom d’une « fausseté » trop explicite, d’un refus du naturel qui serait ontologiquement bon.Idem pour Lherbier, Epstein, Dullac, etc…
A Ballantrae
Et certaines de ces critiques étaient justifiées. Il y a des Gance qui sont peu regardables dans leur rigidité pompeuse ou leur sottise (JEROME PERREAU) voire leur platitude (LA TOUR DE NESLES, LUCRECE BORGIA). Surtout quand on pense à NAPOLÉON (mais la version sonore produite par Lelouch est une calamité), LA ROUE, CYRANO ET D’ARTAGNAN, voire le coté dément de LA VENUS AVEUGLE. Une fois passé L’ARGENT, cette grande réussite, Lherbier accumula les mélos patriotiques qui faisait dire à Jeanson qu’il a inventé le navet tricolore alors que la couleur n’était pas encore au point. C’est un pionniais.
Je citais Gance pour les « outrances » visuelles, il y a des cinéastes minimalistes qui refusent l’outrance visuelle, Ozu, des cinéastes rentre-dedans, De Palma. J’aime bien l’outrance visuelle, je sais que par exemple dans l’admiration pour Ozu et Bresson, il y a un snobisme d’admiration de rigueur pour le minimalisme, mais là où c’est subtil, c’est que PICKPOCKET, LE GOUT DU SAKE, c’est très bien aussi, on se retrouve d’accord avec un certain snobisme, tant pis.
N’oublions pas que la sècheresse de style de Ozu ou Bresson est un leurre: il y a du style chez eux! C’est un autre sujet…
D’ailleurs je me rappele la fin d’un film de Ozu dans lequel Chishu Ryu pèle une pomme en quatre ou cinq plans, c’est pas cadré au pif, il aurait pu être plus minimaliste, là, Ozu… (j’ai retrouvé c’est PRINTEMPS TARDIF!)
A Martin brady
En fait je suis très d’accord avec vous. Le minimalisme est à la mode et flatte des critiques qui ont, le plus souvent et déjà Hugo le dénonçait avec verve dans William Shakespeare, méprisé l’imagination. Je me souviens d’une critique tenante du « nouveau naturel » sic (et là elle aurait fait partie de ceux auxquels s’en prend Hugo) qui disait ingénuement : « moi je n’arrive pas à entrer dans Shakespeare. Je comprends pas ». L’imagination n’est pas prise au sérieux en France
Je sais bien malheureusement que l’avant garde des 20′ a sombré ensuite dans le tout venant de l’enflure ( La fin du monde) ou de la platitude (Lherbier parlant pour résumer).
Cela n’enlève rien aux qualités des chefs d’oeuvre du muet à mon sens si on veut rester juste!!!
Epstein me semble en revanche avoir conservé intactes sa créativité et son exigence!
Par ailleurs, le bon mot de Jeanson est très drôle!
A Bertrand Tavernier: oui, c’est bien ça, la haine de l’extravagance chez les critiques, une sorte de bon goût…
A part ça, vous venez de m’apprendre que Victor Hugo avait écrit un livre (et pas un petit essai de cent pages!) sur Shakespeare, quel bonhomme quel géant c’était, et libre!
Ca me rappele que j’ai revu récemment LES ENFANTS DU PARADIS, et je me demandais si la charge anti-Othello à laquelle résistait brillamment Frédéric Lemaître face à trois imbéciles illustrait la façon dont Shakespeare pouvait être perçu à l’époque: vulgaire, indécent etc…
A Martin Brady
Je vous conseille vivement le William Shjakespeare de Hugo, bourré de passages géniaux où il dénonce la frilosité des critiques face aux excès (« qu’est ce la sobriété ? Une qualité pour un domestique. Non il parait que c’est une vertu pour un écrivain » – je cite de mémoire-. Ou « Les écrivains sobres sont le pendants des électeurs sages ») On y trouve des pages splendides sur l’intolérance, le fanatisme religieux et aveugle (l’histoire du sultan Omar qui brula la bibliothèque d’Alexandrie parait très actuelle), Rousseau et Voltaire (« on dit que quand on les jeta dans une fosse commune, leurs cranes s’entrechoquèrent et firent de la lumière) + une défense de Shakespeare et une recension de toutes les conneries ecrites contre lui
Excellents extraits! Je l’ai mis dans ma liste d’attente, ce bouquin. Ce qui m’inquiète, c’est la longueur de la liste, surtout que je ne suis qu’à la page 226 du Renoir-Mérigeau!
Merci!
Oui, Hugo, quel géant.
Shakespeare, n’en parlons pas ; quand on pense au poids de son influence des siècles après lui, à commencer par Hugo et le cinéma lui-même.
Oui, c’est un essai remarquable qui en dit long sur bien des sujets mais aussi sur Hugo lui-même: « il y a des hommes océans en effet.
Ces ondes, ce flux et ce reflux, ce va et vient terrible, ce bruit de tous les souffles, ces noirceurs et ces transparences, ces végtations propres au gouffre, cette démagogie des nuées enplein ouragan, ces aigles dans l’écume (…) puis ces grâces, ces douceurs, ces fêtes, ces gaies voiles blanches, ces bateaux de pêche (…); ces colères et ces apaisements, ce Tout dans Un, cet inattendu dans l’immuable, ce vaste prodige de la monotonie inépuisablement variée, ce niveau après ce bouleversement, ces enfers et ces paradis de l’immnsité éternellement méue, cet insondable, tout cela peut être ds un esprit, at alors cet esprit s’appelle génie, et vs avez Eschyle, vs avez Isaie, vs avez Juvénal, vs avez Dante, vs avez Michel ange,vs avez Shakespeare et c’est la même chose de regarder ces âmes ou de regarder l’océan. »
Pas mal, non? et ce n’est que dans le chp II de William Shakespeare!
Et maintenant ds la chp rions un peu voici un extrait d’un autre poète qui, s’il n’est pas reconnu est convaincu de son génie: « ainsi les voleurs de feu arpentent-ils les chemins buissonniers où, d’une brassée de piments, ils préservent l’humain et consacrent sa royauté fugace.Par elurs pipeaux rustiques se perpétuent de riches épousailles, la poésie à la vie enlacée, avec ses oeuvres authentiques ruisselant d’une eau de sang rougie. »
Qui est cet as qui enfonce Rimbaud? BHL??? Non! Maurice Carême??? Non plus! allez je vous le livre en pâture: c’est Dominique de Villepin dans un bouquin intitulé Eloge des voleurs de feu que j’ai découvert grâce à cette mine qu’est le Jourde et Naulleau!!! N’hésitez pas , Bertrand , à explorer cet aspect ds Quai d’Orsay: cela pourrait être fendard!!!
A Ballantrae
J’adore le Jourde et Naulleau et son chapitre sur Villepin (sur Christine Angot aussi et d’autres) et les livres de Jourde qui sont remarquables. Pas seulement UNE LITTÉRATURE SANS ESTOMAC mais beaucoup d’autres dont cet epoustouflant récit de voyage au Tibet
Puisqu’il est question de FRANJU citons-en un autre qui lui a fait dernièrement référence (beaucoup moins humble que le regretté Miller). Entre le rayon frais et la parfumerie d’un hypermarché, un client avait abandonné LA PIEL QUE HABITO au rayon sous-vêtements. Sans doute parce qu’il avait lu le sujet avant d’arriver jusqu’aux caisses. Almodovar a dû se rendre compte qu’il faisait toujours le même film alors il a essayé d’atteler ses gimmicks habituels au cinéma de genre sans évaluer la distance à respecter pour éviter de prendre le spectateur pour une bille. Mélange des Yeux sans visage (donc) et de Boxing Helena (un nanar auto-dissout de Jennifer Lynch) la peau qu’Almodovar veut nous faire habiter à tout prix nous flanque vite des allergies dès les premières séquences. On se dit que si Jess Franco ou Jean Rollin avaient tourné ça il y a trente ans le film régalerait sûrement François Forestier. Rien n’est vraisemblable, ni les situations, ni les personnages, ni même les dialogues. On pourrait s’amuser un peu si le « maître espagnol » avait traité ça sur le ton de la déconnade, et s’il n’avait pas choisi le plus mauvais acteur espagnol du monde depuis José Luis de Vilallonga. Au lieu de se marrer, on finit par se sentir mal et on est sûr de mal dormir si on regarde ça avant d’aller au lit. Mieux vaut revoir un Rollin ou un Jess Franco qui n’ont jamais essayé de nous faire croire qu’ils faisaient du cinéma sérieusement.
Je suis toujours ébahi par les individus qui trouvent tant de temps et dépensent tant d’énergie à faire l’exégèse des films qui n’aiment pas, ou épuisent leur mémoire à sortir une liste minutieuse (et sans faute d’ortograf!) des cinéastes américains qu’ils jugent moyens et dont ils ont hâte de lire la notice dans « 70 Ans de Cinéma Américain », en braves petits ronds-de-cuir masochistes et besogneux, c’est vrai que parfois, il s’agit de cinéastes morts depuis des lustres qui reviennent sur terre pour bavasser dans le Dvdblog, auxquels cas, on doit pouvoir les excuser, mais c’est lassant, quand même, ma bonne dame.
Tout d’un coup, je me demande si Renny Harlin et Michael Bay ne seraient pas des cinéastes singuliers à redécouvrir.
ah oui toi tu es un bon gros beauf
Pas du tout mais alors pas du tout d’accord avec cette exécution en règle: le propos dans son invraisemblance est sous tendu par de vrais enjeux humains et la manière dont on comprend la nature de la prisonnière est progressive, intelligemment (càd par un travail de mise en scène sur le point de vue: je pense au flash back onirique assez stupéfiant)amenée.
Les choix chromatiques sont troublants en misant sur des couleurs cliniques, sur des rouges qui ne sont pas ostentatoirement sanguinolents.Le jeu sur les caméras de surveillance sont utiles sans verser dans l’exhibitionnisme à la De Palma et la composition des plans s’avère d’une rigueur que j’apprécie.
Le Franju des Yeux sans visage oscillait lui aussi entre mauvais goût et sophistication et je crois que P Almodovar en a bien compris l’essence comme jadis il capta celle du cinéma de Sirk.
Quant à Franju, je trouve que son cinéma n’a pas tant vieilli du Sang des bêtes à Judex en passant par Les yeux, La tête contre les murs,Les yeux , Thérèse.
Quant à Almodovar, je l’apprécie de + en + et ce depuis notamment Parle avec elle que j’avais trouvé magnifiquement écrit et mis en scène. Volver et La piel que habito me semblent compter parmi ses plus belles réussites aussi.
Je préfère cet Almodovar mûr au côté foutraque ( mais sympa) de Qu’est ce que j’ai fait pour mériter ça?,Matador,Femmes au bord de la crise de nerf.Talons aiguille ou Tt sur ma mère étaient passionnants par intermittence.Avant ces titres tardifs sa vraie grande réussite fut à mon avis le méconnu La fleur de mon secret, film éminemment sirkien.
La sortie du dernier film de Claude Miller coïncide avec la réédition en DVD du Franju chez René Château. Franju à propos duquel les avis sont partagés, Les yeux sans visage et Judex commencent à prendre un coup dans l’aile mais THERESE DESQUEYROUX n’a pas du tout vieilli. A coup sûr que David Lean s’en est inspiré pour La fille de Ryan. On y retrouve ces mêmes plans de nature, ces mêmes contre-plongées sur la cime des arbres agitées par le vent, et les deux films sont reliés par le même Maurice Jarre. Le film tient encore très bien la route grâce à ses comédiens, Emmanuel Riva dont je n’ai jamais entendu personne dire du mal, et un Noiret à peine trentenaire qui s’impose déjà comme un incontournable du cinéma français. J’attends de voir le Miller au sujet duquel pas mal de critiques font la fine bouche.
A Manux
J’aimais beaucoup le Franju moins démodé que Judex ou d’autres films (sauf LES YEUX) et j’adore le Miller que je trouve tranchant, aigu, plein de compassion, magnifiquement joué par Audray Tautou, Gilles Lelouche, Anais Demoustier. Tenu de bout en bout. En fait le film est reçu EXACTEMENT comme le Franju. Dès qu’on adapte un roman de ce type, TOUS les critiques refont les mêmes articles, avec les mêmes arguments.
J’aimerais comprendre ce qu’on reproche à Mauriac, si c’est bien de cela dont il est question. Lui reproche-t-on (explicitement ou implicitement) sa foi, son christianisme? Dans ce cas-là, c’est ridicule! Mauriac était bien trop intelligent pour faire de ses romans des romans à thèse. Son oeuvre romanesque n’a rien d’une apologie du christianisme. Mauriac est un conteur, un raconteur d’histoires, et, bien sûr, ce qu’il raconte n’est pas totalement dénué d’une dimension spirituelle. Mais on peut fort bien adapter les romans de Mauriac sans guère en tenir compte, ce qu’ont d’ailleurs fait et Franju et Miller, et leurs films gardent leur pertinence et ne dénaturent pas le roman. N’en déplaise à certains, Mauriac est et reste un grand romancier et ceux qui choisissent de l’adapter au cinéma sont bien inspirés!
A Luc Schweitzer
Personne, à ma connaissance, ne faisait « de reproches à Mauriac », surtout pas moi. Je disais simplement que quand on adapte ce type de roman, 99 fois sur 100, les critiques vont écrire la même chose : « loin de la complexité du livre », « adaptation academique », « cinema classique démodé », « classicisme surranné » quitte à redécouvrir ces films 30 ans après. Et cela qu’il s’agisse de Minelli (Madame Bovary), Clément (Gervaise), Franju et Miller (Thérèse Desqueyroux). Ces critiques se transforment en exégètes littéraires. J’étais frappé par la similitude de l’accueil du Franju et du Miller et je repensais à tous ces beaux films romanesques qui ont été mal reçus à la sortie (CASQUE D’OR). Et vous avez raison, Mauriac reste un romancier passionnant et un polémiste incroyable. Il écrivait, parlant de jean Lecanuet, « il ne restera bientot du reve que fut le MRP que ce sourire effroyable et ces 32 dents »
Adapter Mauriac n’est pas « à la mode » ce pour de mauvaises raisons: je suis sûr que ceux qui attaquent le film de Miller n’ont pas nécessairement relu le roman pas plus que ceux qui ont dédaigné Vous n’avez encore rien vu n’ont vraiment lu Euridyce d’Anouilh jugée poussiéreuse et datée!j’aimerais lire plus souvent des textes contemporains de cet acabit!!!
La critique -et nb de spectateurs malheureusement- n’envisage(nt) la question de l’adaptation que pour des best sellers contemporains et non pour des classiques.
J’invite à relire le magnifique texte de Calvino Pourquoi lire les classiques où il dit notamment: »on ne lit pas les classiques par devoir ou par respect mais seulement par amour ».
Ryan’ daughter me semble surtout inspiré par Madame Bovary, non?
To Ballantrae: Robert Bolt adapted MADAME BOVARY for his wife, Sarah Miles, and then sent the script to David Lean. Lean said he would do it, given major changes to the script. These « major changes » eventually evolved into just using BOVARY as a source for an entirely original story. I quote from Brownlow’s magnificent David Lean biography, page 554: « Because the emotions of Flaubert’s novel were universal, they were anxious to remove the story from its French background. » I don’t know, it seems to me that readers everywhere have been able to comprehend the original novel without the locale being changed to Tucumcari or Weston-Super-Mare. I’m with John Simon in the matter of the gigantism of that new background dwarfing the characters: « the effect is one of dormice inhabiting the Temple of Karnak. » The Lean biography is available in French translation.The Simon review of RYAN’S DAUGHTER may be found in SOMETHING TO DECLARE, his best collection of film criticism, with PRIVATE SCREENINGS a close second.
Que lis-je ci-dessous ? Un 70 ans de cinéma américain en chantier ? Guère plus épais que l’édition précédente alors. Ces vingt dernières années doivent pouvoir se résumer en 10 ou 15 pages…
A Emile_Couzinet: n’exagérons rien pour les vingt dernières années qui mériteraient 15 pages… de toute façon, l’histoire du cinéma, c’est considérer que l’actualité inclue aussi tel muet de Ford invisible jusqu’ici, tel 1er film de Kubrick finalement visible (malgré Kubrick), telle restauration qui permet de juger mieux tel ou tel film vu dans de mauvaises conditions, et faire de la révision, ça ferait nettement plus que 15 pages, tout ça, non?
A MARTIN BRADY ET COUZINET
On en est deja à 90 pages juste avec la chronologie et les notules sur les films importants sans avoir réellement attaqué la mise à jour des cinéastes et les dizaines de nouveaux textes
Je blague évidemment, bien qu’aujourd’hui les cinéastes américains de valeur peuvent se compter sur les doigts de la main du baron Empain (comme disait l’autre). Ceci dit je serai le premier lecteur de cette nouvelle édition, curieux de ce qu’on y lira sur des types tels que Michael Bay, Roland Emmerich, Renny Harlin, Ron Howard, Richard Donner, Barry Sonnenfeld, Simon West, Joel Schumacher… et la liste est longue
A Emile Couzinet
Mais il y a plein de gens passionnants comme Todd Solonz, Todd Haynes, Paul Greengrass, Billy Ray, (qui a réalisé deux films excitants) Wes Anderson, Paul Thomas Anderson, Charles ferguson (deux documentaires majeurs) des films passionnants comme FROZEN LAND, WINTER BONES et on commence à peine
A quand une mise à jour qui prendrait en compte la période muette depuis Griffith ?!!!
A Marc Salomon
On y travaille
Et Abel Ferrara et Jim Jarmush, on est d’accord. Certains diront aussi Tarantino et la fille Coppola mais il n’empêche que tout ça ne fera pas repousser le cinquième doigt du Baron Empain…
Là il est clair que vous alimentez nos fantasmes cinéphiles alors que nous n’osions plus poser la question d’une réédition!
Je surenchéris sur la demande on ne peut plus légitime de Marc Salomon: le volume doit non seulement courir jusqu’aux années 2000-2012 mais aussi revenir en amont vers 1895, notamment pour commenter le génie de Keaton, celui de Von Stroheim ou de Griffith (j’ai trouvé en occase un volume de cinéma pluriel/L’équerre qui lui est consacré et je mesure mes lacunes immenses: je ne connais pas du tt nb de titres dont America/Pour l’indépendance de 1924 pas plus que son Abraham Lincoln avec ds le rôle titre W Huston )et les arrivées malheureusement trop brèves de Sjostrom ou Murnau.
Si là on n’atteint pas les deux volumes!!!
Rêvons aussi à un Dictionnaire des chefs op américains, des décorateurs américains pour s’ajouter à la précieuse section Dictionnaire des scénaristes
A Ballantrae
Merci pour le supplément de travail. Je vais avoir une bonne année devant moi
A Bertrand Tavernier: cher mr Tavernier, si vous manquez d’idées de travail, craignez de vous ennuyer, JP Coursodon et vous, faites confiance aux visiteurs du DvdBlog!
D’ailleurs, je me demande si un petit dico des compositeurs ne serait pas une bonne idée…
A Martin Brady
Sur les formats, voici cet article passionnant que me communique Nicolas Saada avec toutes ces recherches sur le vrai forma de la 5 ÈME VICTIME
http://www.davidbordwell.net/blog/2010/12/19/ratio-cination/
A Bertrand Tavernier: ah oui, merci beaucoup pour le lien, je me souviens que vous vous posiez la question du format réel de tournage (et du format optimal de projection!) de LA 5EME VICTIME dans « 50 Ans » et pour L’INVRAISEMBLABLE VERITE aussi (p 611 de l’éd Omnibus). Je vais lire ça, bien sûr.
« Ces vingt dernières années doivent pouvoir se résumer en 10 ou 15 pages… » Voilà encore des propos d’un snobisme, d’une légereté et au final, d’une bêtise confondante.
A Sullivan
Je crois que c’était de l’humour
…Venant d’Emile Couzinet, de l’humour d’outre-tombe alors !
Sacré Emile Couzinet, même de manière posthume, ton humour est à nul autre pareil!!!
Bien sûr qu’il y a à dire entre les évolutions de cinéastes depuis 1995 ( Eastwood, Allen,Altman,Scorsese, Coppola,Spielberg ont pu ajouter des titres étonnants à leurs carrières déjà riches…ne parlons même pas du grand retour de Malick!), les exhumations de films anciens, les révisions de certains auteurs et bien sûr ceux qui étaient alors trop jeunes pour avoir leur notule (les Coen, Burton, Ferrara,Jarmusch,Gus Van Sant…) et les jeunes qui montent actuellement (Jeff Nichols, Wes Anderson, PT Anderson, Sofia Coppola,les deux Todd…) ss compter les expatriés (del Toro, Inarritu,Cuaron, Wong Kar Wai,…).
Dans un monde parfait, une autre belle chose à faire serait :
« Voyage à travers le cinéma français, par Martin Scorsese et Bertrand Tavernier »
Mais ce serait sans aucun doute bien difficile à monter entre deux hommes si occupés.
A Phildesfr
C’est un projet que j’ai depuis deux ans et que je peux mener seul. Pendant des mois, je ne suis pas parvenu à éveiller un soupçon d’interet de la part de Studio Canal. Un peu plus de Canal + avec Rodolphe Bellmer mais sans rien de précis. Heureusement, Gaumont, Pathe, Arte ont réagi
On nage en plein délire!!!B Tavernier propose un voyage dans le cinéma français et les chaînes font les difficiles! Mais vous devriez crouler ss les propositions ( sur le western, sur Powell,…) au point de les refuser par manque de temps!
Quelle honte…j’ose espérer qu’un tel projet va voir le jour.
Je suis content que vous encensiez BORGEN, il vient d’arriver à ma médiathèque, je vais pouvoir juger sur pièce! Si on peut parler de séries tv, je voudrais savoir si vous avez vu MILDRED PIERCE de Todd Haynes, c’est ce qu’ils appelent une mini-série, on peut le voir comme un film long de 5h40 en 3 parties. Le film reprend le roman de James Cain à la base et retrouve sa conclusion que la Warner avait transformé dans la version de 45: ici, il n’y a pas de meurtre, comme chez Cain. Aussi, Kate Winslet est formidable dans le rôle, capable d’afficher son origine populaire par de simple détails de comportement, comme tout simplement sa démarche qu’elle a alourdie, ceci s’ajoutant à ses toilettes plus authentiques années 30 pour une femme au départ pas très riche, toilettes que Joan Crawford aurait déchiré avec rage dans le bureau de Jack Warner si on avait prétendu les lui faire porter!
Winslet est tellement forte qu’elle arrive même à faire sentir une certaine antipathie de son personnage: en principe, Mildred Pierce est définitivement sympathique au spectateur car femme divorcée dévouée travaillant dure pour ses deux filles… Voyez la façon finalement supérieure avec laquelle elle traite Monty Baragon, son amant de la haute société mais ruiné, qu’elle traite en homme à tout faire, en toute naïveté, et cette naïveté de Mildred paraît finalement agaçante. On a envie de la secouer, sa réussite sociale ne la change pas profondément.
Il y a un plan sur Veda finissant son tour de chant sous une « standing ovation » ahurissant!
A Martin Brady
Oui je l’ai vu en partie et l’ai trouvé vraiment brillant et Kate Winslet absolument géniale. Je voulais relire le roman si je trouve un moment dans le tournage pour me remettre la fin en mémoire. Mildred a aussi un côté nevrotique dans l’attachement à sa fille que Winslet et Todd Haynes rendent remarquablement
« si vous trouvez un moment dans le tournage », mais je me demande déjà comment vous faites pour arriver à maintenir un blog, lire des bouquins, voir des films, et en plus d’en tourner un, de film!
(sans parler de mettre la dernière main à « 70 ans de cinéma américain…)
ne publiez pas ce commentaire, si vous le jugez trop flagorneur, je me vexerai pas!
A Martin Brady, je ne travaille pas au livre. J’ai vu 3 films depuis 4 semaines quand j’ai eu plus de deux jours d’arret et je me bats depuis deux mois avec un livre. Et la comédie noire et grotesque de l’UMP. Mais le tournage est si heureux
A Bertrand Tavernier: Merci de prendre la peine de répondre… c’était un truc grossier et naïf pour arriver à savoir, pour « 70 Ans », en tout cas, si le tournage est heureux, c’est le principal!
Je suppose que la pantalonnade UMP doit alimenter voter travail compte tenu du projet auquel vous êtes attelé: les derniers événements ne peuvent surprendre que qui veut être surpris, non?
En tt cas, je suis ravi que vous parliez d’un « tournage si heureux » qui infirme les derniers propos de Le cinéma dans le sang « si je sens qu’on ne se marre plus, j’arrêterai » OUF: vous n’étiez pas totalement sincère sur ce coup là!!!
Ballantrae
Mais si, le montage des films, la lutte pour les arracher est épuisante, usante et on a souvent affaire à des financiers (je ne parle pas de producteurs) absents, autistes, qui semblent avoir peur d’emettre un avis. La préparation de la PRINCESSE a été stoppée 3 fois. Ensuite, la vraie préparation, le tournage et le montage ont été de vrais moments de bonheur malgré le plan de travail ultra serré, voire infaisable sur le papier.
Je ne doute pas de la sincérité des moments de découragements: je faisais allusion à votre phrase « Mais là, je ne sais pas si je suis sincère… ».
Quant aux financiers qui semblent ne pas avoir d’avis, je ne suis guère surpris malheureusement.
Il me semblait pourtant que qqs noms apparaissent encore comme fiables et montraient que des producteurs dignes de ce nom existaient encore: pour ne prendre que deux exemples, je citerai M Menegoz pour Pyramide (et sa collaboration exemplaire avec Haneke)ou je pense aussi à Epithète film car nous sommes en train de travailler pour l’option avec qqn de très sympathique et compétent qui est parti prenante dans cette boîte et il nous a bcp parlé de leur boulot au moment de Ridicule.
En tout cas, mon message était surtout l’occasion de saluer comme il se doit votre retour derrière la caméra.Je suis sûr que vous trouverez le bon angle d’attaque et que l’actualité fournie par ces tristes pitres sera un ferment intéressant.
Travaillez-vous avec les auteurs de Quai d’Orsay?Comment le langage BD va t’il nourrir votre travail? Tout cela commence à alimenter mon attente…
Je pense que le travail des Pinçon-Charlot que ce soit Le président des riches ou Les ghettos du gotha pourrait constituer une matière documentaire utile.
Bon courage et savourez le plaisir du tournage à pleins poumons!!!
Je viens de voir la saison 2 de BORGEN, c’est vraiment magnifique. Ce qu’il y a de curieux, c’est que 6 mois après avoir vu la saison 1, j’étais tout de suite dans le bain car le découpage (le déroulement de l’histoire quoi) est tellement précis et clair, les nombreux personnages tellement bien introduits et décrits, que je me souvenais de tous les noms et les postes. Arte aurait pu fournir un livret avec une sorte d’organigramme et des photos, d’ailleurs, mais merci Wikipédia.
Bien sûr, je trouve que l’héroïne résoud tous ses problèmes assez rapidement: et hop, j’arrête la guerre dans un pays africain, et hop pan sur le bec à ceux qui m’attaquent dans ma vie privée, et tiens la fille ado qui fait une dépression et qui s’en sort bien, et le spin doctor qui résoud en un clin d’oeil ses lourds problèmes relationnels avec sa mère mais bon! C’est quand même vachement bien, et Babette Knudsen est redoutable avec son petit sourire accompagné d’un « Tak!).
J’aime aussi particulièrement comment le personnage secondaire de Hanne l’alcoolo (Benedikte Hansen) prend de plus en plus d’importance pour finir par prendre de l’ascendant sur son rédac’chef et par être cruciale dans la réunion qui conclut les 2 épisodes sur le traité de paix! Elle a un visage marqué fascinant.
Vivement la 3 en dvd en espérant qu’ils ne verse pas dans la facilité!
Si on parlait aussi des films en salle ? Les écrans français proposent en ce moment un film intitulé Rengaine qui est à l’esthétique de l’image ce que la nourriture canine est à la gastronomie. Les spectateurs rouspètent, plus d’un se lève avant la fin mais là n’est pas le propos. L’industrie nous alimente de films bien plus mauvais. Rengaine est l’occasion d’évoquer trois grands noms du siècle passé. Le premier est Renoir qui disait « Tant de films techniquement parfaits ne sont en réalité pas grand chose. » Le deuxième est Melville pour qui l’exploitation du cinéma sous sa forme actuelle allait disparaître dans les années 2020. Le troisième est Picasso, lequel disait « Si je n’avais pas de peinture, je peindrai avec de la terre et si je n’avais pas de terre je peindrai avec de la merde. » Ceci pour revenir à la réflexion de Ballantrae un peu plus bas, qui déplore (à raison) les coupes franches dont le cinéma risque d’être victime. Rengaine atteste que ces coupes budgétaires n’empêcheront jamais le cinéma du 21 eme siècle d’exister, quitte à le tourner avec du matériel qu’on range dans sa table de nuit. C’est peut-être en ce sens que le siècle sera plus spirituel qu’industriel…
A MANUX
RENGAINE fait preuve d’audace, d’invention; d’une incroyable énergie et plusieurs scènes sont formidables (celles avec la réalisatrice sadique que personne n’évoque étrangement) mais il est un peu toujours filmé de la même manière (pas une question de moyens) et le propos à la fin est presque à thèse. Je trouve le film un poil surestimé par la presse par rapport au Mungiu qui est formidableUne thèse épatante. Je comprends que cela puisse irriter des spectateurs habitués à un cinema plus classique
A Bertrand Tavernier
Quelles que soient les qualités du film, sa surestimation et surmédiatisation dépend entièrement de son contenu. La presse et la télévision s’engouffrent la tête la première dans tout ce qui touche aux problèmes d’intégration et de communautarisme avec la même vigueur qu’elle ignore tout sujet relatif aux problèmes de l’emploi et de la peine à vivre dans un pays appauvri. Je n’ai vu ni Cedric Kahn ni Jean-Marc Moutout conviés à promouvoir leurs excellents UNE VIE MEILLEURE et DE BON MATIN dans une émission de grande écoute. Des films qu’on a presque glissés sous le tapis mais qui ont quand même rencontré un public. A parier que si les personnages de RENGAINE étaient observés d’un point de vue social plus que communautaire, ils seraient restés plus discrets. Indépendamment de ça, espérons que l’attention portée au film donne le LA d’un intérêt croissant vers le cinéma auto-produit (le seul qui soit indépendant au fond) et ce quels que soient ses sujets…
Oui, et mettre en évidence la force du sytème à l’arrache (je parle des médias et non de Manux ou Bertrand) est à double tranchant:
-d’une part, c’est un éloge tout à fait recevable de la débrouille contre la dureté et la sélection du système
-d’autre part, c’est sous entendre que même sans les aides octroyées par notre sytème, il sera quoi qu’il en soit possible de créer si on le veut vraiment
Je précise ma pensée: en somme, même si on laisse massacrer notre « exception française », certains (ceux qui voient dans le terme libéralisme un synonyme de liberté) affirmeront que la liberté de création demeurera intacte( liberté de quoi faire? soit Astérix soit Rengaine???? drôle de liberté…).
On pourra ainsi agiter l’épouvantail du déficit budgétaire et le « remède » de la rigueur pour casser la culture, la santé, l’école,une certaine vision des devoirs de l’état.
Apparemment, le prix de la place de cinéma doit encore augmenter en 2014 (TVA à 10°/. après un passge à 7°/. en janvier).
Dans Les cahiers du cinéma de décembre, focus sur la crise du cinéma en Grèce: plus d’aides de l’état… au moins c’est clair!!!Angelopoulos malheureusement n’aura pu faire le témoignage de ces années de guerre d’un nouveau genre, il aurait eu bcp à dire, je n’en doute pas.
Le défunt AMI que vous avez combattu avec vigueur, Bertrand, est en train de passer en force et ce sans dire son nom:l’AGCS voit son cadre s’installer indirectement par l’opportunité d’une crise créée de toutes pièces.
Je crois n’avoir pas aussi svt entendu que ces dernières semaines la fameuse TINA (There Is No Alternative): cette sale bête nous en fait voir et va nous en faire voir encore.
Des docus comme La gueule de l’emploi (que j’ai commandé) sont importants par ailleurs à l’heure où on ne négocie rien de moins qu’une reculade sans précédent sur le CDI acquis à force de luttes: licencier plus facilement pour relancer l’économie…mais bien sûr!!!
Quand bien même je disposerais de plus de temps, Rengaine ne me tente guère et par ce que j’entends dire de son propos (le syndrome L’esquive) et par le rendu des images( le syndrome l’esquive bis repetita/par ailleurs, j’aime bcp Vénus noire qui n’a pas eu droit au même acceuil critique et public que les précédents Kechiche alors qu’il s’agit de son film le plus culotté, le plus dérangeant, le plus ambitieux) qui ne me séduit pas…
En revanche, j’irai voir le Mungiu peut-être dès demain, le Haneke mais aussi Augustine qui semble l’oeuvre d’une réalisatrice de caractère (style acier trempé à la Mazuy!).
Certes, le cinéma ne se taira pas malgré la baisse des moyens mais il faudra voir avec quelle diversité de projets et d’esthétiques: le travail de Cavalier est passionnant mais tt le monde n’a pas vocation à travailler avec une petite caméra avec des budgets riquiquis(et en plus Cvaleir est arrivé à cela par un trajet qui va des formes classiques vers l’épure de Thérèse avant les films de type caméra stylo en passant par l’expérimentation Libera me)!!! Je plaide tjs et encore pour l’existence d’un cinéma du milieu.
Soyons vigilants car cette crise et son mauvais remède austéritaire fera immanquablement des dégâts ds bien des domaines notamment celui de la culture en général et celui du cinéma en particulier.
Cette crise est le « choc » (cf Naomi Klein) qu’attendaient les néolibéraux de tous types pour abattre un modèle français qu’ils jugent périmé dans leurs accès de modernité aigue (ah! modernité que n’aura t’on dit en ton nom…).
A BALLANTRAE
RENGAINE est très différent de L’ESQUIVE jusque dans ses qualités et ses défauts. Il parle de machisme, de religion, de racisme envers des minorités, envers les femmes et celui rarement évoqué des « minorités entre elles » ( Robeu contre renoi et l’auteur a ajouté les homosexuels pour que la tableau soit complet). Je suis moins convaincu que vous par le Kechiche et je trouve que, traitant un sujet voisin, AUGUSTINE est bien supérieur
Mes a prioris sont peut-être injustes mais j’ai tenté le coup avec plusieurs films de ce dernières années vendus comme « conçus à l’arrache » ( L’esquive, Pardonnez-moi, Tarnation, etc…) et je n’ai pas vraiment accroché!
Comme il faut bien faire des choix, je fais celui d’aller voir en salle des oeuvres pour lesquelles le grand écran constitue une vraie plus value qu’il s’agisse de sorties récentes ou de reprises.
La pugnacité du cinéaste est digne d’éloge mais le visionnage d’extraits, le florilège de dialogues entendu ici et là me donnent envie de fuir plus que d’approcher…mais cela est entièrement subjectif!
Encore une fois, je ne l’ai pas vu et essaie de fuir un énervement prévisible (dernier en date: Polisse de Maiwenn vu sur C+ et fort heureusement pas en salle!!!).
Parc m’avait déçu après le coup de maître Adieu vraiment singulier dans son approche de la narration, du son.Ce film joue avec l’incongruité de manière assez gratuite et ostentatoire et plane sur le projet , comme sur bon nombre de films français qui cultivent cette volonté de créer une singularité de ton et d’ esthétique, l’ombre tutélaire de Lynch.
Comme souvent, l’hommage tombe à plat et on n’a jamais l’impression d’être dans un univers mental vraiment cohérent.Il est dommage que des Pallières se sente obligé de faire des jeux de mots vaseux, de mettre en scène des scènes paroxystiques associant lourdement baroque,inquiétude et grotesque.Dupieux qui vous intriguait, Bertrand, précédemment pour son inepte Rubber me semble dans la même impasse.Et pourtant c’est un grand fan du Surréalisme qui vous parle!
Pour voir un hommage pleinement digéré, c’est l’admirable Home d’Ursula Meier avec I Huppert qu’il faut mettre en avant car il ya une pensée de l’espace,du mélange des registres,des sensations intimes proprement stupéfiantes pour un premier film.
Question expérimentation du cinéma français, je ne saurais trop vous conseiller de découvrir Philippe Grandrieux auteur de trois objets inclassables et brillants: Sombre,La vie nouvelle, Un lac (sans compter des courts et moyens métrages que je n’ai pas vus).Il y une dimension visionnaire dans ce cinéma comme on peut la déceler dans les grands esthètes de l’Est tels Bela Tarr ou Sokourov.
D’un réalisateur que Mr Tavernier apprécie (Roy William Neill) il y a également un des meilleurs Sherlock avec Basil Rathbone, le Train de la mort (http://bis.cinemaland.net/html/movies/terror-by-night.htm).
Sinon en plus récent, Train (remake lointain du Terror Train précité) et Midnight Meat Train, médiocre adaptation d’une nouvelle de Clive Barker.
Citons encore le très foutraque Night train to terror, série B horrifique des années 80 scénarisée par Philip Yordan (?)
Les films italiens sortent vraiment au compte-goutte et on doit signaler la parution de deux Vittorio de Sica disparus de la circulation depuis des années lumière. Dans LES ENFANTS NOUS REGARDENT qui raconte l’histoire d’un gamin déchiré par le divorce de ses parents, de Sica rappelle qu’il fut un réalisateur capable de regarder les enfants à hauteur d’homme, en évitant tous les pièges de la mièvrerie. L’OR DE NAPLES est un film à sketchs peuplé d’acteurs fabuleux tels De Sica lui-même, Sophia Loren toute jeunette, Paolo Stoppa et Toto. Comme dans tout film à sketchs il y en a un qui se détache du lot et celui avec Silvana Mangano est tout à fait poignant. Chaque épisode raconte une histoire différente mais le tout forme une unité sur la vie populaire napolitaine d’après guerre. Tout ça n’a pas pris une ride, c’est éblouissant, et l’or de Naples en question n’est pas métal mais humain. Un précieux supplément papier de Jean Gili accompagne chaque film. Indispensable.
A Manux
L’épisode avec de Sica en joueur invétéré qui se fait battre par le fils du gardien est un bijou
Je suis d’accord, je l’aime beaucoup dans LE RAID où il n’a pas un rôle de dur. Je ne me souviens pas de lui dans L’ARRANGEMENT, film où j’ai dû bailler du début à la fin, qui m’avait paru complètement fumeux et vain. Formidable dans TALL T, à Scott qui a profité de son absence pour tuer ses deux gardiens: « Well… You’ve been busy? ». J’ai vu VICKI dans des circonstances lamentables, quant au GAUCHO, combien de temps faudra-t’il pour le voir enfin en dvd (il existe, mais en éd espagnole st espagnols). RETURN OF THE TEXAN semble aussi inaccessible. J’adore HOMBRE, TONNERRE APACHE m’a échappé jusqu’ici. Il est aussi dans KREMLIN LETTER que j’ai toujours loupé, c’est malin. Bref, j’adore Richard Boone!
et aussi Rio Conchos et Alamo !!
Bonne nouvelle, le Gaucho de Tourneur est annoncé chez Sidonis, courant 2013.
« Bonne nouvelle, le Gaucho de Tourneur est annoncé chez Sidonis, courant 2013. »
CHAMPAGNE!
Richard Boone apparaît aussi dans le « Dernier des géants » (« The shootist »), une sorte d’hommage de John Wayne à un vieux copain…
Quelqu’un connaît-il la série HAVE GUN, WILL TRAVEL, inédite en France mais dvdéisée? Je trouve, depuis que j’ai revu RIO CONCHOS, que Richard Boone a été mal servi par le cinéma (c’est d’ailleurs l’avis de mrs Brion et Tavernier dans les bonus).
A Martin- Brady
Il y a plusieurs films quand même ou il est formidable : LE GAUCHO, le délicat et méconnu RETURN OF THE TEXAN de Daves, HOMBRE, VICKI, L’ARRANGEMENT, TONNERRE APACHE, LE RAID, THE TALL T. Je pense aussi que, la boisson l’a desservi mais il aurait pu faire une carrière à la LEE MARVIN
VICKI is one of Richard Boone’s must see performances. Outside of Boone the film is a road company remake of I WAKE UP SCREAMING. But Boone’s take on the psycho cop Ed Cornell is every bit as good as Laird Cregar’s but quite different with sinister being the primary note in Cregar’s performance and « sick man » being the tag that is almost immediately and deservedly attached to Boone’s character. That character is modeled on novelist Steve Fisher’s friend Cornell Woolrich and Boone certainly resembles the pale, bloodless figure in the illustrations of FIRST YOU DREAM THEN YOU DIE, Francis Nevins’s Woolrich biography. The Reg 1 American DVD has English and Spanish subs, but no French. Boone is also very good in a sympathetic part for a change as Charlton Heston’s right man in Franklin J. Schaffner’s THE WAR LORD, a pretty good film that could have been better without the hamhanded interference of Paramount, which was put off by scenes of pagan religious rites and the odd bare breast. A lengthy and detailed letter from Heston to the president of Paramount did not lead to restoration of any cuts. LE SEIGNEUR DE GUERRE may be found on amazon.fr with French subtitles.
Well, speaking of train movies: may I recommend Andrei Konchalowsky’s last stop brick wall Cemetery Express RUNAWAY TRAIN? Jon Voight and Eric Roberts break out of a prison that makes Attica look like the Club Med and the warden (John P. Ryan) of which makes Hume Cronyn’s warder in BRUTE FORCE seem as amiable as Eleanor Roosevelt. The first 15 minutes establish the hellishness of the prison but once, about 15 minutes into the movie, Voight and Roberts hop a freight train on which the engineer manages to both set the train to full throttle and burn up the brakes in the course of his fatal plot enabling heart attack , the film is all train barreling through frozen waste all the way to that aforesaid brick wall, with occasional interpolations of railway computer engineering wizards (« The system works! ») switching rails to minimize collisions and prevent the explosion of the odd chemical plant. Oh, and the evil warden is determined to land on the train by helicopter. And there is a third unfortunate passenger, railroad housekeeping employee Rebecca de Mornay. I think Voight may be even better here than he was as Joe Buck in MIDNIGHT COWBOY and de Mornay is very good. Both show a commendable lack of vanity in what they’ve done to their respective physical appearances. Among the contributors to transmogrifying Akira Kurosawa’s original screenplay are the Pulitzer Prize winning playwright Paul Zindel and novelist-screenwriter-actor-bankrobber Edward Bunker (STRAIGHT TIME). Bunker also does very well in a supporting part in the film. All aboard!
A Michael Rawls: bon rafraîchissement de mémoire, je l’avais vu à sa sortie. Excellent, RUNAWAY. Et merci pour le « and the warden (John P. Ryan) of which makes Hume Cronyn’s warder in BRUTE FORCE seem as amiable as Eleanor Roosevelt. », among others! Une chose m’intrigue: le nombre de films tournés par E Roberts selon la filmo IMDB: il a inventé le micro-rôle, 5′ sur chaque tournage? Mais il est souvent en tête de générique, 20 films en 2012, des séries tv parfois, certes mais. Comment fait-il? A part ça, la bio IMDB a dû être rédigée par sa maman sous pseudo: c’est vraiment un type formidable! Dans RUNAWAY, il est d’ailleurs excellent dans la catégorie « dingo-maniaque à surveiller s’il fronce un sourcil gare au processus vital de qui se trouve dans le secteur »…
A Michael Rawls et Martin Brady
Au risque de vous choquer, I do not like very much RUNAWAY TRAIN. I saw it again recently and liked it even less. The screenplay is very thin, very predictable and VERY EMPTY. The first 20 minutes grab you but the characters are very shallow (the actors are good and technically the film is sometimes brilliant but with no purpose, nothind deep or really emotionnal). John P Ryan is a single note character. The same goes for Voight. Much ado about nothing. We are very far from his russian films and from MARIA’S LOVERS
Vu à sa sortie avec un gros sentiment de déception dû à l’attente suscitée par Maria’s lovers que j’adorerais revoir mais aussi par le fait que le synopsis (pas le scénario je crois) provenait de l’imagination de Kurosawa.
Film un peu boursouflé et attendu (dans mon souvenir…qui date de 1986!) qui augurait mal de la carrière de Kontchalovski aux USA.Duet for one, Shy people (malgré leurs actrices) ou pis encore Tango et Cash ont prouvé que cet auteur russe sensible avait qq peu perdu son âme entre les griffes du producteur bicéphale Golan/Globus!
Tout un poème ces deux là…
Well you could call the screenplay of RUNAWAY TRAIN « thin » but you could also call it maximally efficient. Three characters on a train hurtling across the frozen waste to crash or derailment. Less than three, and we would expect more character development. More than three and we’ve joined a Grey Line tour gone seriously wrong. There are no flashbacks, no maundering self-analytic remeniscent monologues,nothing to impede velocity. This is the express, not the local. As for Ryan’s one note samba, the warden has to be loathsome enough to put us completely on the side of the convicts but stop just short of the gates of Camp Vincent Price. Ryan succeeds on both counts. Mr. Sullivan’s description perfectly captures the exhilirated despair of the ending.
I like « Runaway Train » very much ! Bon film, au ton sérieux, qui évite les poncifs du Body-Movie… Je garderai toujours en mémoire le plan final, l’ai-je transformé dans ma mémoire ?, où l’on voit le train s’éloigner à toute vitesse dans une tempête de neige, le personnage de John Voigt étant campé solidement debout sur le toit du train… l’homme et la machine se dirigent vers leur destin tragique.
C’était certes un film viril et physique mais pas un body movie…vous vouliez parler sûrement de la mode des buddy movies!
Quant au plan susdit, je me le rappelle aussi : il doit être réel!
Of course James, « Buddy » and not « Body »… Mais si je puis me permettre, vous faites le malin Ballantrae, ceci ne vous ressemble pas. Allons allons…
Je ne me voulais pas désobligeant: il ne s’agissait que d’un clin d’oeil!!!
Oui, The deep blue sea déjà commenté précédemment et sur lequel vous revenez est un grand film, l’un des plus beaux de 2012 et du cinéma anglais de ces dernières années: essayer de commenter verbalement l’expérience du cinéma selon Davies reviendrait à résumer en dix lignes l’ineffable vertige proccuré par le théâtre de Tchéckhov ou encore l’expérience du temps dans La recherche du temps perdu.
C’est un grand film tissé de sensations fugitives, de changements à vue de la lumière, de présence vivante des objets dans un intérieur par delà l’ampleur de l’expérience humaine déchirante vécue par des êtres qui doivent choisir « between the devil and the deep blue sea ».
J’espère vivement que le purgatoire vécu par ce grand cinéaste va cesser après un tel retour aux affaires.
Et n’oubliez pas The long day closes ( 1992) additif à Distant voices, still lives plus exclusivement plastique et sensoriel que son prédecesseur mais tout aussi magique dans sa captation du temps perdu.
Grand cinéaste en effet, dont tous les films m’ont bouleversé, avec une mention spéciale pour « Chez les heureux du monde ».
Et la bonne nouvelle, c’est qu’un nouveau film de Terence Davies est annoncé pour 2013. Voici ce qu’on peut lire depuis hier sur le site de Télérama:
Sunset Song de Terence Davies
Après son come-back inespéré en 2012 avec The Deep Blue sea, le cinéaste de Distant Voices… s’est attelé en Ecosse au projet qui lui tient à cœur depuis des siècles : l’adaptation d’un roman de 1932, classique des classiques de la littérature écossaises. Peter Mullan et la jeune beauté Agyness Deyn en sont les principaux interprètes.
FORMIDABLE!!!
En ce moment sur TCM, est diffusé un cycle David Lean qui m’a permis de découvrir trois titres que je n’avais jamais vus: Heureux mortels, Ceux qui servent en mer et Le mur du son. Les deux premiers tout comme le célébrissime Brief encounter marquent une fructueuse collaboration avec Noel Coward et le troisième est issu d’un travail de T Rattigan,auteur de la pièce dont le film de Davies est l’adaptation.
Ces films (auxquels on peut ajouter le délicieux L’esprit s’amuse)prouvent l’importance de D Lean qui eut droit à une certaine condescendance de la part d’une partie de la critique française:j’ai été frappé par la beauté des plans documentaires (notamment pour ce qui aurait pu n’être qu’une commande à visée propagandiste Ceux qui servent en mer), par le sens de la dramaturgie et son accord parfait avec le non dit, par le jeu sur les couleurs sublimes dans Heureux mortels ou le sens de la lumière dans les deux opus en N et B ( on passe en douceur de grisés documentaires à des contrastes signifiants), par la construction des personnages.Bref, même si j’aimais bcp les deux Dickens, Brève rencontre, L’esprit s’amuse,Vacances à Venise sans oublier Kwai, Lawrence d’Arabie,La fille de Ryan (sublime!!!) ou A passage to India c’est une vraie découverte.
Cette « trilogie » en plus enrichit par ses annotations socio historiques le superbe The deep blue sea: cadre banlieusard de Heureux mortels,contexte de la guerre pour Ceux qui servent…, difficile après guerre pour les jeunes « héros » qui peinent à retrouver leurs repères dans une reconstruction qui les ignore.
A Ballantrae,
je crois avoir dit du bien dans le blog du MUR DU SON que j’aime énormément. Scénario extrêmement sobre, ton parfois dur et d’une noirceur oblique, jamais imposée (alors que longtemps, le film avait été lu comme un éloge de l’industrie aéronotique anglaise. Ralph Richardson est extraordinaire. Je pense que ce film servit de modèle à Kaufman pour l’ÉTOFFE DES HEROS. Voyez aussi MADELEINE. CEUX QUI SERVENT EN MER est excellent et c’est vrai que l’oeuvre de Lean, après celles de Powell, Mackendrick, Hamer, Carol Reed, sans oublier Cavalcanti, Humphrey Jennings font justice des jugements aveugles et sots provoqués par une phrase qu’on veut espérer irréfléchie, de Truffaut. Qui pénalisa tout un cinéma pendant près de 40 ans. Avez vous vu WENT THE DAY WELL ?, CHAMPAGNE CHARLIE, IL PLEUT TOUJOURS LE DIMANCHE qui va être restauré en Blue Ray et ressort en salle. Une victoire pour Robert Hamer, ce cinéaste qui souffrit tant de la Censure.
Je ne connais aucun des trois titres que vous citez mais veux bien croire, au vu de Noblesse oblige, que ce sont de beaux films.
J’ai été frappé par l’intelligence et la modernité de la structure de Ceux qui servent en mer ainsi que par le début très documentaire montrant la construction du navire à la fin duquel nous assistons après à peine 20 mn.En matière d’effort de guerre, j’ai vu des films américains bcp moins subtils et Ceux qui servent en mer montre comme Colonel Blimp que nos voisins britanniques sont des princes de l’élégance dans un contexte qui ne la favorise guère!
J’avais lu ds 50 ans de cinéma américain le parallèle que vous établissiez entre Right stuff et Le mur du son: il me semble évident que Kauffman connaissait le film de Lean tant on y retrouve la même caractérisation sans caricature héroisante, la même captation nette du danger ou de l’exaltation.Les scènes aériennes sont superbes, dotées d’un suspense terrible et comme ds le Kauffman on est aux côtés des pilotes autant qu’avec leurs familles.Seule la fin réconciliatrice me semble un peu curieuse par sa rapidité comme s’il avait fallu faire rassurer le spectateur mais c’est un très léger bémol…
merci à vous je connaissais pas ce cinéaste.
est ce que je me trompe mais il semble que the deep blue sea n’est édité qu’en dvd en france ?
Je confirme! Mon interrogation concerne aussi les boni: rien n’est indiqué à ce propos sur le site Fnac.Des éclaircissements sur Rattigan, sur les décors, les trois acteurs principaux, sur les méthodes de Davies auraient été judicieux!!!
Chers blogueurs. Une nouvelle livraison Sidonis est disponible dans les bacs. Je n’ai jamais vu LA ROUTE DE L’OUEST mais je crains que 16.99 euros pour un film de McLaglen soit cher payé. Quelqu’un a-t-il un avis sur ce film ?
A Manux
Je l’avais trouvé mollasson très en deca du livre de Guthrie
Bien que LA GUEULE DE L’EMPLOI soit un document humain inestimable, on lui reprochera d’arriver tout de même un peu tard. Depuis la vague de suicides chez France Télécom on dirait que la place publique découvre qu’il y a des salariés en souffrance. De ce fait on voit s’enfoncer des portes déjà ouvertes depuis les années 80. Qui connait le monde de l’entreprise sait que ces méthodes de recrutement et de management sont loin d’être nouvelles. On n’est même pas sûr que les recruteurs cherchent à détecter un salarié rentable. On est dans l’exercice du pouvoir au sens le plus gras du terme, où le critère de sélection premier est avant tout l’aptitude à se soumettre. Très bon documentaire cependant. Et la fiction dans tout ça ?
A manux
Tard ? Il me semble que la situation s’est vraiment détériorée surtout depuis dix ans (privatisation de France Telecom). Certains films avaient évoqué la pénébilité du travail, dans les chaines automobiles.Il y a eu le travail de Prieur, de Mordillat, d’Ariane Doubley Mais c’est depuis qu’une idéologie dictatoriale a imposé de « nouvelles et modernes » méthodes d’embauche que tout s’est détérioré. Et ce que vous pointez du doigt, le film le rend particulièrement clair. Je ne connais pas tous les documentaires qui cotoient ce sujet mais celui la est d’une clarté aveuglmante et devrait être vu par tous les politiques tant s’étale au grand jour le mépris de la personne humaine.
Certes mais le travail de Mordillat, ou l’excellent film de Pierre Carles « Attention danger travail » sont des documents plus que confidentiels. Les grands médias ne considèrent le sujet que depuis peu de temps, alors qu’il y avait largement de quoi sonner le tocsin en amont. Quant aux politiques, une de leur raison d’être est de faire semblant de n’avoir rien vu… mais c’est un autre débat.
« Tout changer pour que rien ne change » sans être augure, je crains que ce documentaire que je n’ai vu (au contraire du film de P Carles cité au dessous ou du travail de Mordillat que je connais en partie) n’arrive pas tard mais s’avère d’une actualité constante…et on n’a encore rien vu en matière de détérioration des conditions de travail.
Quant au cynisme des politiques capables de dire dans un même temps qu’il ne sont guère convaincus par un texte scélérat mais qu’ils sont « obligés » de le voter tt de même il ne cesse de me surprendre malgré les années.
Pour reprendre une discussion entamée ds un post précédent, j’ai appris directement par des intéressés ( je suis d’origine espagnole et vais fréquemment chez notre voisin) comme par un article des Cahiers du cinéma des nouvelles venant d’Espagne qui pourraient annoncer l’avenir du cinéma français lors d’une louche d’austérité:
-taxe sur les spectacles culturels passée de 8 à 21 pour cents d’où augmentation des places entraînant pour 2013 la fermeture de 20 pour cents des salles (et les 4000 elmplois qui vont avec)
-baisse de 36 °/. du budget dévolu au cinéma + baisse à venir de 26 °/. d’où financement de 10 projets sur 400 sur les 6 derniers mois par l’ICAA, équivalent de notre CNC ( à surveiller de près la volonté de baisser ces subsides: il en va de l’exception culturelle!!!)
il n’est jamais trop tard. je travaille dans la société susnommée et les piqures de rappel ne sont jamais de trop même si à cause de la mauvaise publicité la politique managériale a quelque peu été révisée. de toutes façons docus, fictions tout est bon à prendre pour éveiller les consciences.
Si dans PARC d’Arnaud des Pallières, Marteau choisis Clou pour « crucifier l’idéal du bonheur de l’homme occidental »… dans un même registre, mais avec une réussite sur toute la ligne, je vous conseille de voir MALVEILLANCE de Jaume Balagueró. Une perle rare qui se range un peu à part dans la filmo de ce réalisateur de talent. Presque pas de sang, ni de violence physique. Nous avons à faire à un thriller psychologique de très haute tenue, à la mise-en-scène intelligente, classique et dans le même temps innovante… L’histoire d’un concierge qui n’a jamais su être heureux et ne trouve du plaisir qu’à défaire par petites touches successives le bonheur des autres… Un bijou de film noir, sur une musique d’Alberto Iglesias. Et Luis Tosar ! Quel acteur magnifique !! Il faut le voir dans MEME LA PLUIE, un beau film de l’actrice-réalisatrice madrilène Icíar Bollaín, qui narre l’histoire d’une équipe de tournage (Tosar est le producteur et le réalisateur est incarné par Gael Garcia Bernal) qui part en Bolivie tourner un film sur Bartolomé de Las Casas, religieux qui s’opposa à Colomb et dénonça l’exploitation et les massacres des indigènes perpétrés par les conquistadores. Or, il se trouve qu’un parallèle va s’établir dans la réalité, autour de cette production qui a lieu en Bolivie, pour des raisons de coûts, où chaque figurant n’est payé que 2$ la journée. Ces figurants combattent les autorités qui privatisent l’accès à l’eau, faisant grimper les prix, et rendant l’indispensable inaccessible. L’Histoire se répète sans cesse et les cinéastes vont devoir faire leur examen de conscience…
A Sullivan
J’ai vu MALVEILLANCE avant mon tournage et j’ai écrit quelques lignes car je l’ai trouvé perturbant et fort, admirablement joué aussi
J’ai envie de vous souhaiter un bon QUAI D’ORSAY, avec tout plein de BIENVEILLANCE… 🙂
Jaume Balaguero est un excellent cinéaste et je ne cesse de vanter les mérites de cette nouvelle vague espagnole qui risque fort de s’éteindre au vu du contexte.
De Balaguero, outre cet excellent Malveillance , je conseille Fragile qui s’avère aussi sensible et troublant que Los otros d’Amanabar ( dont Agora m’a semblé réussi et culotté malgré un accueil tiède ici, un modèle de peplum qui s’avère bien plus évocateur et lyrique que le lourdaud Gladiator) mais aussi REC qui dans le registre de la terreur pure fait des merveilles (évitez REC 2 qui est indigne de son prédécesseur).
Cependant, celui dont j’attends des nouvelles avec impatience demeure surtout Nacho Cerda qui s’avère un poète du fantastique tout à fait troublant et déjà en possession de tous ses moyens créatifs. Son Abandonnée datant de 2007 est un récit en terre russe qui joue de nos peurs enfantines et s’aventure ds l’inquiétante étrangeté freudienne ( même si le film est plus jungien que freudien) avec une économie de moyens remarquable.La greffe avec des paysages tarkovskiens est passionnante et le fantastique de Cerda est plus proche de L’heure du loup ou Persona de Bergman que des fleurons américains du genre.
A Sullivan: merci de m’avoir fait découvrir MEME LA PLUIE de Iciar Bollain qui me serait complètement passé à côté! Luis Tosar est magnifique, j’ai eu du mal à accrocher au début mais dés la 1ère manif j’étais dedans. Vers la fin, c’est un peu LE GENERAL DELLA ROVERE, ce film ou ANGEL IN EXILE, je veux dire: qqn qui est un salaud cynique est appelé à l’aide, ou plutôt on s’adresse à lui en considérant qu’il est le contraire d’un salaud et du coup il se prend au jeu et rentre dans la peau du type bien et généreux que l’on veut qu’il soit: c’est très bien joué et jusqu’au dernier moment, j’ai cru que Costa resterait droit dans ses bottes (pas de spoiler!), ce retournement final est très bien vu et ses retrouvailles avec la tête brûlée de Daniel sont magnifiques. Ce mec a une grande force d’expression: voir son attitude dans le taxi où il déballe le cadeau de Daniel. Il y a qqch de subtil qui bouge dans son visage, un rien. Je vais chercher les autres films de Bollain.
You’re Welcome !
Je sors à l’instant de l’immense « Under the Volcano ». Finney est absolument prodigieux, comme à son habitude. Et la beauté de Bisset, et la musique de North, et le générique du fils Huston avec ces squelettes qui ont dût faire craquer Tim Burton, et les poules sur les tables, et ces tirades de Lowry…
J’ai envie de revoir « Becket », tournage pendant lequel O’Toole et Burton (le premier choix de Huston pour le rôle du consul) étaient eux aussi, ronds comme des queues de pelle, mais dans le film de Glenville ce n’était pas le thème central, ni un thème du tout … mais ça se voit, ça s’entend. C’est magnifique.
A propos de J. Lee Thompson, lorsqu’on découvre ses films anglais on se demande si ses films américains n’ont pas été réalisés par un homonyme ou un vague cousin. Mais il parait que le bonhomme buvait beaucoup. On espère en tout cas voir ses films méconnus édités en français (tout comme ceux de Michael Winner, autre talent gaspillé par Hollywood) dont un excellent Dans les mailles du filet repasse régulièrement sur ciné classics.
Pour en revenir à Lee Thompson, ceux qui comprennent l’espagnol peuvent voir For better, for Worse avec Dirk Bogarde, superbement photographié par Guy Green. Le film se trouve sur internet… ni en VHS ni en DVD. Je ne dirai donc pas comment.
A propos de THE GOLDEN SALAMANDER : c’est le premier film d’Ossie Morris en tant que chef opérateur. Il avait été cadreur à six reprises au côté de Ronald Neame entre 1936 et 1938. Quand ce dernier passa à la réalisation, il donna donc sa chance à Morris tout en le rassurant ainsi : » J’ai été opérateur, je serai derrière toi », raconte Morris dans son autobiographie ( » Huston, We Have a Problem « ). Puis il poursuit ainsi : » Il faut toujours avoir un cadreur expérimenté dans son équipe. Je suis heureux de dire que j’avais recruté dès le début un des meilleurs, Freddie Francis… » Morris ne mentionne pas le départ de Francis en cours de tournage, mais il préféra sans doute rejoindre Powell, toujours au poste de cadreur sur LA RENARDE et LES CONTES D’HOFFMAN, photographiés par Christopher Challis.
(Signalons que Challis, récemment disparu, est aussi l’auteur d’une passionnante autobiographie : » Are They Really So Awful ? « ).
Je viens de voir ILL MET BY MOONLIGHT, 1957, le dernier des Powell-Pressburger et je me suis régalé avec les paysages en extérieur (selon l’histoire, en Crète) en noir et blanc magnifique. Superbe histoire d’enlèvement de général allemand (Marius Goring, impérial et fier en petit Poucet semant ses décorations dans la nature) par Bogarde et les partisans crètois, plein d’humour pour un film de guerre (ce qui est rare quand on est pas dans la comédie satirique). Saisi par la qualité de la photo, je découvre que c’était Christopher Challis que vous venez de citer, ça tombe bien!
Très bonne édition z2 anglaise de Carlton mais alors un truc curieux: les st sont dans la langue parlée,ce qui fait que pour tout saisir il vaut mieux être trilingue grec anglais allemand car le réalisme des langages est respecté et il y a plein de conversations entre locuteurs de ces trois langues, bon c’est surtout l’anglais quand même.
Je ne trouve pas d’avis sur cette dernière collaboration de P et P, pourtant le film est loin d’être mineur à mon humble avis, je trouve qu’il y a un ton très original pour un film de guerre comme dit plus haut.
A Martin BradyA Martin Brady
Je l’avais trouvé plus interessant que la BATAILLE DU RIO DE LA PLATA et avec quelques scènes réussies mais l’ensemble m’avait paru plus convenu, plus proche du cinema traditionnel britannique que les autres Powell et Pressburgere l’avais trouvé plus interessant que la BATAILLE DU RIO DE LA PLATA et avec quelques scènes réussies mais l’ensemble m’avait paru plus convenu, plus proche du cinema traditionnel britannique que les autres Powell et Pressburger
à Bertrand Tavernier: à vrai dire, j’ai envie d’en remettre une couche: il y a un ton sautillant et gai à la lisière du grave et de la comédie légère qui m’a séduit, singulier quoi. Les Crètois sont vus comme des alliés dignes, une fête avec danses, musique folklorique et saoûlerie fait irruption en plein milieu de l’action guerrière, Bogarde en espion britannique, revêt le costume traditionnel crétois et danse comme un fou en gobant un oeil de mouton -une gourmandise traditionnelle?- tant il est infiltré dans la population, et Marius Goring est excellent en officier boche (pas SS, quand même!) digne et grognon, chevaleresque (et ça on le voit pas souvent dans les films de guerre habituels dans lesquels les Allemands sont souvent en général complètement idiots et ridicules, ou réduits à l’état de silhouettes…) qui doit se résoudre à reconnaître le professionalisme de ses ennemis, qu’il a décrié durant tout le film. Le gag de Bogarde et son collègue officier (personnage de Moss, auteur du livre) infoutus de connaître le morse et ainsi moqués par Goring est très singulier, car les héros révèlent là une lacune de compétence militaire inconcevable! Heureusement, un partisan qui a oublié de prendre une douche depuis des siècles et moqué de tous, arrive en sauveur car lui, connaît le morse au grand dam de Goring! Je crois que c’est Mel Ferrer le chauffeur du colonel qu’on voit une minute pour la très petite histoire, et David McCallum durant deux minutes (info primordiale, pas vrai?).
Les paysages sont magnifiques (deuxième couche, pardon)! BATAILLE DU RIO DE LA PLATA, revu aussi récemment, est formidable dans sa première partie: la bataille navale elle-même n’a jamais de vue d’ensemble, mais ça s’affirme plus comme une qualité car après tout, à la guerre, c’est le cas! C’est l’inverse des films US: la bataille est en premier et la partie calme en deuxième… Mais ILL est supérieur… Pouvez-vous dire un mot des films postérieurs de Michael seul dont vous n’auriez pas déjà parlé?
A Martin-Brady
Mais la peinture de l’ennemi comme quelqu’un de digne, la peinture d’un officier allemand comme un personnage complexe sont présents dans l’oeuvre de Powell et pressburger dès l’excellent SPY IN BLACK. Il trouve son apothéose avec COLONEL BLIMP. Cela poussa beaucoup de critiques à les traiter de réactionnaires de pro allemands, de défaitistes. Il est d’ailleurs passionnant de constater que ce sont deux cinéastes britanniques, Hitch et Powell qui font de l’allemand le personnage central, le pivot, le protagoniste principal de LIFEBOAT et 49th PARALLEL
à Bertrand Tavernier: mais Powel et Pressburger ont étés singuliers dés le début, oui oui tout à fait, c’est une continuité chez eux, ça nous change de l’ennemi caricatural.
Dans RIO DE LA PLATA, le capitaine allemand joué par Peter Finch est carrément désigné comme un héros auquel les officiers british rendent hommage, qui sacrifie son navire pour ne pas sacrifier ses hommes, nulle vengeance sur le fait qu’il ait coulé tant de navires anglais!
Je découvre que si on présente ILL MET comme le dernier opus avec Powell, Pressburger a aussi signé le scénario de THEY’RE A WEIRD MOB (avec O’Grady).
A Nemo: moi, ce qui m’a impressionné surtout, c’est la fin qui montre les femmes refusant de rencontrer les hommes avant de s’être apprêtées: de la coquetterie considérée comme signe de dignité! mais ce n’est pas que de la coquetterie, bien sûr! La scène où ils s’invitent à danser, tel homme approchant telle femme avec retenue, l’humour retenu et discret montrant la colossale Hope Emerson acceptant l’invitation d’un homme timide qui fait deux têtes de moins qu’elle, me laisse dans un état curieux entre bouleversé et ravi, seuls certains moments chez Renoir me font cet effet-là.
A Bertrand Tavernier: est-ce que ça serait possible d’afficher une liste plus longue des derniers commentaires en bas de page, quand il y en a plus de cinq depuis votre dernier passage, on risque de ne pas voir les premiers qui du coup ne s’affichent pas, surtout quand ils se rapportent à une page ancienne (votre première page date quand même de mai 2005!).
en effet je n’ai pas répondu sur ce billet. vous faites evidemment référence à convoi de femmes de wellman.
rien à voir avec votre billet, mais je voulais signaler au cinema de minuit, un cycle sur fritz lang après wellman avec notamment deux films que je n’ai pas vu les 3 lumières (période allemande juste avant mabuse) et house by the river période hollywoodienne.si certains connaissent ces films je les remercie de donner leur avis.
A Nemo
Il y a eu beaucoup de textes sur HOUSE BY THE RIVER qui est un film très langien mais n’est pas exempt de certains défauts
À Bertrand Tavernier : J’avais trouvé aussi 711 OCEAN DRIVE décevant, quand je l’avais vu au festival Lumière il y a quelques années. La personne qui le présentait, peut-être était-ce Ph Garnier je ne m’en souviens plus, en louait la fin hitchcockienne. Après coup, je m’étais dit : Autant revoir un hitchcock alors… J’aurais préféré, ce jour-là, découvrir, du même Joseph Newman, DANGEROUS CROSSING… Le connaissez-vous?
A jean charles Freyçon
Oui, c’est un film très platounet dont on ne retient que la photo de Joseph La shelle. Mieux vaut voir le très curieux et personnel JUNGLE PATROL du même Newman et j’ai gardé un bon souvenir de EL TIGRE à cause de Palance.
Platounet… platounet… J’avais trouvé ça très onirique, moi, et je l’ai même vu plusieurs fois et le reverrai avec grand plaisir… Cette corne de brume qui ponctuait tout le film… Mais j’irai voir aussi, si je le trouve, ce JUNGLE PATROL…
A jean-charles freycon
Chez VCI avec en double programme un Richard Bartlett ultra fauché dont j’avais parlé sur le blog
Je me sens moins seul du coup car j’avais été appâté par l’appréciation dithyrambique de Garnier qui y revient à plusieurs reprises dans son livre « Caractères : moindres lumières à Hollywood ». Je m’attendais ni plus ni moins à un film noir du niveau de THE BIG COMBO et puis flop ! C’est dommage car il regorge de bonnes idées dont une a sans doute inspiré la trame de L’ARNAQUE de George Roy Hill (court-circuiter les paris hippiques). J’ai souvent eu du mal avec le sympathique Edmond O’Brien et là, ça ne s’arrange pas. Sa montée en grade de simple technicien des télécoms à gros caïd est trop rapide et peu crédible. Plus impardonnable encore : avoir rendue presque ordinaire la sublime Joanne Dru qui n’a que le temps de dispenser quelques trop brefs éclairs de son talent et de son charme, accoudée flapie à un zinc ou lançant quelques œillades en se dorant au bord d’une piscine (là également, Garnier m’a un peu trompé en montrant dans son bouquin un cliché magnifique de cette dernière séquence qui est visiblement une photo promotionnelle ou tirée d’une scène coupée). Ou encore à la fin quand elle tombe à bout de force, incapable de crier. Par contre, j’ai moi aussi beaucoup aimé le personnage élégant d’Otto Kruger en chef d’entreprise du crime. Le petit couplet prophylactique (qui hélas encombre pas mal de films de cette époque) est insupportable.
les films se passant dans des trains sont souvent mauvais historiquement et Orient Express le confirme. Pourtant j’adore ce « sous-genre » du thriller se déroulant dans un train dont un des meilleurs exemples est sans doute le Narrow Margin de Fleischer déjà discuté sur ce blog. Je crois que vous admirez aussi Berlin Express de Tourneur. J’ai lu récemment Robin Wood qui le considère médiocre. Sinon Joe Dante vante les mérites de Horror Express avec Christopher Lee et Peter Cushing. Quoi d’autre à part Hitchcock?
A richproyr
Je trouve que très souvent les films se passant dans les trains sont excitants et inspirent les metteurs en scène. BERLIN EXPRESS est remarquable et je ne suis pas du tout d’accord avec Robin Wood dont certains avis sont excentriques. Il déteste Ford et Billy Wilder. Je citerai aussi le remarquable TALL TARGET de Mann, la scène fort longue du JOUR ET L’HEURE de Clement et des dizaines d’autres films. Je n’ai pas vu HORRORO EXPRESS qui a bonne réputation
THE TALL TARGET est fabuleux : cas unique (enfin pour moi) de mélange de film noir, de film d’espionnage et de western avec un Dick Powell et une photographie de concours.
Dans les films de train (ou, dans le cas précis, de films dont les différentes séquences sont annoncées dans un compartiment de train), il y a un parallèle amusant à faire entre CET OBSCUR OBJET DU DESIR et… LE TRAIN DES EPOUVANTES de Freddie Francis.
Il y a eu aussi de sacrés nanars ferroviaires comme la réunion de stars internationales du PONT DE CASSANDRA de George Pan Cosmatos, qui ferait passer celle du CRIME DE L’ORIENT EXPRESS de Lumet pour un joyau.
En mélange de thriller, d’espionnage et de western il y a aussi LE SOLITAIRE DE FORT HUMBOLD de Tom Gries avec Bronson qui se laisse plaisamment regarder.
Et en film de train mais beaucoup plus exploitation il y deux rape and revenge italien inspiré de DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE: LE DERNIER TRAIN DE LA NUIT et TERREUR EXPRESS.
Horror express est une petite série B plutôt plaisante et bien menée dont le scénario rappelle La chair du diable. Il est toutefois plus réussi et inventif que ce dernier et le casting est plaisant. ma chronique ici: http://bis.cinemaland.net/html/movies/horror-express.htm 😉
THE LADY VANISHES est quand même le prototype du genre, curieux que personne ne l’ait cité…SILVER STREAK, dans le genre semi-parodique,est également très plaisant.
Je viens de m’apercevoir que richpryor mentionnait Hitch, ce qui invalide mon commentaire précédent. Pour me faire pardonner, je citerai donc UN FLIC de Melville, UN SOIR UN TRAIN de Delvaux, MIDNIGHT RUN de Marin Brest…Et un plaisir coupable: TERROR TRAIN de Roger Spottiswoode, avec Jamie Lee Curtis, médiocre succédanné d’HALLOWEEN, mais qui présente l’insigne particularité d’offrir un rôle non négligeable à David Copperfield ( le magicien, bien sûr)
A Jerome
Exact . Pour LADY VANISHES, souvent ce qui est évident est oublié. Il y a d’autres films dans les années 30
et l’inconnu du nord express (strangers on a train) ! pour moi ces deux hitch sont dans le top de ses films.