Des lectures, l’Italie de Comencini et le cinéma de Basil Dearden
3 novembre 2020 par Bertrand Tavernier - DVD
L’IDIOT DU PALAIS est un court et brillant récit de Bruno Deniel-Laurent, au ton incisif, qui autopsie la vie d’un palais princier possédé et habité par une famille saoudienne vue par un jeune homme dont le principal travail consiste à gérer le départ et le retour des cinq voitures que doit emprunter soit la princesse, soit le prince (qui semblent ne jamais habiter ensemble). Le ton est caustique, acerbe mais jamais condescendant. Au contraire, l’auteur relate avec un détachement empreint de compassion, toutes ces nationalités qui se croisent et sont impitoyablement exploitées (les Africaines dans l’enfer des lingeries et des machines à laver, les Serbes à la sécurité, les Philippines autour de la princesse, les Indiens dans les cuisines, les Soudanais à l’intendance), les libertés prises avec le droit du travail (et les droits de l’homme !), l’esclavagisme rampant, mais aussi les sordides collisions entre ce monde et les esclaves sexuelles de la Porte de la Chapelle. Et tout ceci se passe à Paris.
J’ai adoré le film de Paul Grimault, LA BERGÈRE ET LE RAMONEUR que je n’ai peut-être jamais signalé, ce qui est dommage. Grimault était un grand ami de Prévert (auteur du scénario de LA BERGÈRE) mais aussi d’Aurenche qui écrivit beaucoup de ses courts-métrages et tourna des films publicitaires où, parfois, il jouait (on en voit un dans COUP DE TORCHON). Je vais me précipiter pour lire de Sébastien Roffat « La Bergère et le Ramoneur de Paul Grimault et Jacques Prévert : chronique d’un désastre annoncé » (juin 2020, Éditions L’ Harmattan) qui raconte avec force détails la genèse, le déroulement artistique, financier et juridique de ce premier film d’animation français où on se rend compte que tout n’a pas été dit, loin de là et que l’histoire et les médias n’ont donné raison qu’aux auteurs en occultant la vérité en écartant la parole du producteur André Sarrut. Voulant me faire une idée, je vais l’acheter.
Je voudrais signaler la revue AMERICA co-dirigée par Francois Busnel qui raconte l’Amérique du point de vue des écrivains, ce qui nous vaut des textes passionnants sur la situation politique actuelle. Je viens d’acheter les derniers numéros. Groupez vous pour acheter ces revues, les faire acheter par les médiathèques, les bibliothèques et ne pas les laisser dépérir ou disparaître comme LE DÉBAT dont il faut posséder le dernier numéro et rendre hommage à Marcel Gauchet et Pierre Nora.
Je voudrais revenir sur MOSCOU NE CROIT PAS AUX LARMES abordé dans mon billet précédent après avoir revu le film et découvert les passionnants bonus de Françoise Navailh où l’on apprend que le film qui avait été traité avec beaucoup de hauteur, de mépris par la bureaucratie de l’époque fit 84 millions de spectateurs la première année. Il fut accueilli avec une grande hostilité en France. Il faut dire comme le rappelle cette spécialiste du cinéma russe qu’il avait remporté l’Oscar du meilleur film étranger, battant LE DERNIER MÉTRO, l’une des grandes réussites de Truffaut que j’avais revu avec beaucoup de plaisir quelques jours avant.
Je n’avais pas assez vanté les acteurs de MOSCOU, à commencer par l’héroïne, comédienne de théâtre et par ailleurs l’épouse du réalisateur Vladimir Menshov : Vera Alentova que son mari choisit parce que les autres comédiennes pressenties avaient toutes refusé. Dans le rôle de Gocha, Aleksei Batalov est inoubliable et cela dès sa première apparition dans un train de banlieue où il déboule en portant un samovar. Françoise Navailh analyse très finement ce personnage d’ajusteur, réfutant les accusations de machisme et le replaçant dans les contexte des rapports hommes-femmes de l’époque. Elle montre qu’il est généreux, attentionné, courtois, tout le contraire de l’homme russe qui ne songe qu’à se réfugier derrière sa mère et à refuser de se sentir coupable. Le premier amant de l’héroïne, ce caméraman travaillant à la télévision, qui l’engrosse et refuse de reconnaître l’enfant, est un bon exemple de cette muflerie arrogante, paraît-il si répandue.
FILMS ITALIENS
Il est enfin possible de voir en Blu-ray chez Rimini ce chef d’œuvre qu’est LA GRANDE PAGAILLE de Luigi Comencini qu’adorait Jean-Pierre Melville. Une comédie sarcastique truffée de plans, d’interruptions tragiques, noires, violentes : la séquence où l’on découvre que le camion de Sordi transporte de la farine est inoubliable. Il se déroule dans ce trou noir de l’histoire italienne (très bien analysé dans les bonus) entre la démission de Mussolini et son rétablissement comme une marionnette des Allemands, dans un moment où tout le monde se bat contre tout le monde. Lors d’un voyage homérique, pendant de l’Odyssée, un officier conservateur, culotte de peau, va perdre peu à peu tous ses hommes, traverser des situations absurdes ou pénibles, être témoin d’actes égoïstes mais aussi de gestes de solidarité et d’entraide et va évoluer vers un peu d’humanité. Film complexe, épique, d’une folle invention scénaristique (toujours Age et Scarpelli ainsi que Sonego) et visuelle avec une des interprétations les plus géniales, dieu sait s’il y en a, d’Alberto Sordi. Le film est à ranger à coté de la GRANDE GUERRE, DES CAMARADES, D’UNE VIE DIFFICILE parmi les chefs d’œuvre historiques du cinéma italien. Je reviendrai sur ce film indispensable.
J’ai suivi la recommandation de DIXON STEELE et ai acheté LES FEMMES DES AUTRES de Damiano Damini qui est une étonnante surprise, une œuvre complexe, personnelle. Ces déambulations nocturnes de plusieurs maris en goguette à la recherche de conquêtes féminines sont filmées sans complaisance. On assiste à un festival de mensonges, de faux semblants, de forfanteries, voire de goujateries traitées sans condescendance ni apitoiement où tout à coup surgissent à l’improviste des moments touchants, tendres. Nulle exaltation dans cette série d’échecs, de faux pas, de revirements, de déception. Rien de misogyne dans cette description même si parfois on craint que le propos déplaise aux adeptes de MeToo. Et d’ailleurs, le film tout à coup se resserre autour de la recherche d’une ancienne amoureuse d’un des héros, qui a disparu après un séjour en prison, et devient noir, accusateur, impitoyable. Cette rencontre est déchirante et donne la vraie morale de ce film passionnant et unique dans l’œuvre de Damiani.
LE MÉDECIN DE LA MUTUELLE de Luigi Zampa sorti dans l’excellente collection Make my day de Jean-Baptiste Thoret est une comédie décapante, ironique et sceptique. Encore un personnage idéal pour Sordi. Zampa dissèque les dérives d’une médecine où seule compte le nombre de malades qui se sont affiliés à la mutuelle et sur le carnet d’un docteur, qu’on les soigne ou pas. Mille bravos pour le bonus qui analyse remarquablement ce qui fait l’originalité de Zampa. C’est érudit, clair et très précis quant aux implications sociales et politiques. En attendant ANGELINA et peut-être LA BELLE ROMAINE ?
L’ÉVADÉ DU BAGNE de Riccardo, certainement l’un de ses chefs d’œuvres est annoncé également dans la collection Make My day. Je brûle d’envie de revoir le début si spectaculaire (les évasions de Valjean), la déchéance de Fantine (et le sublime travelling en carriole) arrière évoquant un bref moment de bonheur, les scènes avec Cosette qui laissaient passer une émotion que Freda a réprimé par la suite. Il avait gardé des passages du livre que l’on coupe habituellement, notamment ce mensonge de la mère supérieure qui protège Valjean et Cosette.
Revu avec un vrai plaisir COLORADO de Sergio Sollima, un des meilleurs westerns italiens qui bénéficie d’une superbe partition d’Ennio Morricone. Le scénario s’inspire d’un sujet de Solinas (MONSIEUR KLEIN, ETAT DE SIÈGE) et se veut ouvertement politique. C’est la revanche des prolétaires contre les puissances d’argent. Sollima possédait un vrai talent, une vraie sensibilité, ici comme dans LE DERNIER FACE À FACE. Il est bon qu’on revienne sur Sollima dont j’avais été l’attaché de presse (tout comme Damiano Damiani mais ce dernier est l’un des rares cinéastes italiens qui ne parlait pas français) et dont j’avais aimé LA CITÉ DE LA VIOLENCE avec Bronson.
Je viens de découvrir un film qui m’a enchanté, ému et qui devrait passionner les adeptes du blog malgré quelques scories ou défauts dont certains inévitables (ressemblance entre des acteurs et des personnages célèbres). Il s’agit de CELLULOID traduit en français par REMAKE ROME VILLE OUVERTE, titre idiot et contre-sens absolu. Il s’agit d’un film de fiction sur les aléas insensés du tournage de ROME VILLE OUVERTE avec les rapports passionnés et orageux entre Rossellini et son volcanique scénariste Sergio Amidei. J’ai appris plein de choses notamment sur la manière dont ce film avait été si honteusement traité en Italien non seulement par les financiers (la description du producteur Amato est irrésistible), les distributeurs mais aussi par la critique italienne qui ne s’en est pas vanté. En fait, il avait été sauvé par la sortie à New York et à Paris. C’est un film de Carlo Lizzani que j’ai voulu voir après avoir découvert ACHTUNG BANDITI, l’une de ses premières réalisations, peut être le meilleur film de partisans jamais tourné à la mise en scène ample, généreuse. L’absence de héros central, la multitude de personnages n’a d’équivalent, à l’époque, que JERICHO de Calef que je recommande chaque fois qu’il est possible.
FILMS ANGLAIS
LA FERME DES ANIMAUX (Malavida) de Halas et Batchelor est une adaptation qui a gardé toute son actualité de la fable satirique et politique de George Orwell. L’animation et le graphisme ont parfois un peu vieilli mais l’essentiel du message de l’écrivain, son autopsie des errances du régime communiste sont préservés.
Sortie chez Doriane de THE BROWNING VERSION d’Anthony Asquith d’après Terence Rattigan (la pièce fut montée par Didier Bezace) dont j’ai dit plusieurs fois ici tout le bien qu’il fallait en penser. Interprétation inoubliable de Michael Redgrave. On doit aussi à Terence Rattigan les scénarios du MUR DU SON, l’un des David Lean les plus secrets et les plus touchants qui vient de ressortir dans la collection Make My Day de Jean-Baptiste Thoret et du ROCHER DE BRIGHTON de Roy Boulting.
Au Festival Lumière, j’avais revu avec un immense plaisir LE PONT DE LA RIVIÈRE KWAÏ, un des chefs d’œuvres de Lean et la copie restaurée mentionne bien les noms de Carl Foreman et Michael Wilson comme scénaristes (ils étaient sur la liste noire et l’Oscar fut décerné à Pierre Boulle qui ne parlait pas anglais, ce qui provoqua une polémique). Mais selon Brownlow, Lean participa énormément au scénario. Ce film est une des études les plus percutantes, les plus justes, les moins dogmatiques de la collaboration et je ne regrette qu’une seule réplique : le « Mais qu’est-ce que j’ai fait ? » du colonel Nicholson dans la dernière séquence.
Tamasa vient de sortir toute une série de films passionnants : POOL OF LONDON (LES TRAFIQUANTS DE DUNBAR) de Basil Dearden, loué plusieurs fois ici même. En dehors de la spectaculaire poursuite finale, on peut découvrir une des premières intrigues amoureuses interraciales du cinéma anglais, audace incroyable pour l’époque. Elle est forte et pudique. Dearden s’attaquera à nouveau au problème racial dans SAPHIRE (OPERATION SCOTLAND YARD) s’en prenant aussi bien au racisme imprégnant toutes les classes de la société anglaise, moyenne (la famille de l’amoureux de Saphire), populaire (les délinquants trainant dans la rue, les loueuses de chambre ou d’appartement,), la police mais aussi la communauté noire, soit qu’elle nie le problème ou veuille le combattre avec les mêmes armes. Le scénario abuse un peu, vers la toute fin des fausses pistes et des retournements à la Mary Higgins Clark mais certaines séquences possèdent une force incontestable.
Toujours chez Tamasa, L’HOMME DE BERLIN qui a ses défenseurs. Je l’avais revu il y a quelques années et n’avais pas été convaincu, le scénario de Harry Kurnitz me paraissant nettement moins original et incisif que celui de Graham Greene pour LE TROISIÈME HOMME. Toute la première partie reste intrigante et James Mason possède une force incontestable. Mais le personnage de Claire Bloom est mal écrit, ce qui dilue le propos.
THE BLUE LAMP, toujours de Basil Dearden, a vieilli durant son premier tiers, notamment tout ce qui tourne autour du personnage de Jack Warner. La vision de la police semble un peu trop apologétique mais le ton se durcit par la suite et l’on est touché par la pudeur, la sobriété si retenue de plusieurs séquences (un jeune policier doit faire part de la mort d’un de ses collègues à sa femme qui est aussi sa logeuse) qui contrastent avec les éclats de violence, notamment du truand névrosé que joue Dirk Bogarde, par le choix brillant de certains extérieures (l’étang où une petite fille qui ne sait dire que non a trouvé un révolver), l’intelligence du dialogue (l’interrogatoire de cette petite fille). Le dialogue additionnel est écrit par Alexander Mackendrick.
Et enfin un policier qui devient culte, PAYROLL de Sidney Hayers avec Françoise Prévost que je vais revoir le plus vite possible et surtout ICE COLD IN ALEX (LE DESERT DE LA PEUR), un excellent film de guerre de Jack Lee Thompson.
Et j’ai été ébloui par BRÈVE RENCONTRE (CARLOTTA), premier film vraiment personnel de David Lean qui témoigne tout au long d’une maîtrise qui n’a pas pris une ride. Visuellement, le film reste impressionnant et sa splendeur visuelle ne vient jamais contrarier la sobriété sèche, délicate du ton mais la fait ressortir sans l’exhiber. Le romantisme est là, sous-jacent, servi par une interprétation d’une rare profondeur. A noter que ce film fut aussi bien assassiné par les Cahiers (haine du cinéma anglais) que par Positif parce que sacrifiant à la morale bourgeoise (les amants se séparent, piétinant l’amour fou) tout comme LE VOLEUR DE BICYCLETTE (on se souvient de la tirade contre ces films misérabilistes ou les petits garçons font pipi contre les murs) a été totalement réhabilité de même que le concerto numéro 2 de Rachmaninov qu’il utilise comme leitmotiv et qui était la cible favorite des critiques musicaux. Rachmaninov et Lean, même combat.
MADELEINE, malgré des vertus évidentes (le choix de Glasgow et plusieurs séquences très fortes, dont le début), reste moins satisfaisant. On est un peu frustré devant ce que l’on peu considérer comme une absence de parti pris par défaut. Il faut dire que cette impression est renforcée par le jeu d’Ann Todd, actrice assez ingrate, beaucoup moins rayonnante que l’interprète de BRÈVE RENCONTRE. Reste ce décor très bien exploité, filmé de cette chambre en sous-sol qui donne sous la rue et communique avec une petite ruelle. Ce lieu à lui seul symbolise les rapports de classe, leur imperméabilité ce qui donne une force incroyable au moment où Ivan Desny fracasse le soupirail.
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Commentaires (948)
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à Pierre
vous ferez signe quand vous aurez vu et jugé cette nouvelle version du PARRAIN 3, je suis curieux!
Un petit hommage a Francois Leterrier qui vient de nous quitter. Cineaste modeste dont seuls les 4 premiers films meritent l’attention : les mauvais coups, un roi sans divertissement, la chasse royale ,projection privee. Apres il vaut mieux oublier et garder le souvenir du heros de Bresson: un condamne a mort s’est echappe .
Et un autre pour Caroline Cellier, qui participa entre autres à l’un des tout meilleurs Chabrol : »que la bête meure » .
« Caroline Cellier, qui participa entre autres à l’un des tout meilleurs Chabrol : »que la bête meure » . »
pas du tout citée pour ce film-ci sur Fr Info d’ailleurs!
Retenons avant tout »Le zebre »que réalisa son mari à la ville,Jean Poiret qui est à revoir car la mise en scène est d’une grande tenue,puis les dialogues sont pince sans rire.
Beau film porté par une belle chanson de Souchon, musique de Jean Clade Petit qui n’a jamais été si grand -avis personnel.
JE VAIS CRAQUER, portrait corrosif du petit milieu parisien du show biz. Ça sonne très juste et ça ne vieillit pas.
à MB
Bonsoir
Oui sa carrière est inégale mais comme celle de beaucoup d’autres.
Il a eu ses hauts et ses bas soit mais quelqu’un qui aligne en quatre ans des films comme Le prisonnier d’Alcatraz (1962), Un crime dans la tête (1962), Sept jours en mai (1964) qui surfent sur les hauteurs du cinéma américain, puis ensuite le Train (1964), sur les tentatives des nazis de piller les trésors de l’art français, et qui n’est pas si mal au passage, et l’Opération diabolique (1966) nouveau sommet mais tout le monde a le droit de ne pas être d’accord- je retire Grand Prix (1966) , prouesse technique un peu vaine et trop long (3 heures) – , mérite sinon les honneurs du moins un sacré coup de chapeau.
Sans oublier les parachutistes arrivent (1969, un de mes préférés, le pays de la violence (1970), les cavaliers (1970), et on n’oubliera pas French Connection II (1975) et Black Sunday (1977) et des téléfilms que certains d’entre vous ont cités et que je ne connais pas…Ce n’est pas mal comme carrière au final même s’il faut nuancer les qualités et les défauts de tel ou tel film.
Alors je ne vais pas épiloguer et je ne cherche pas non plus à avoir le dernier mot ni à embouteiller ce blog avec un jeu de ping-pong incessant sur un même sujet. L’essentiel est de parler de ce grand réalisateur qui reste méconnu d’un trop grand nombre, mais pas de vous bien évidemment chers cinéphiles chevronnés de ce blog. Si ces modestes lignes peuvent inciter certains a voirou revoir certains films cités, ça sera déjà çà.
A Bertrand Tavernier
D’accord avec vous sur Arthur Penn.
à alex6
« Oui sa carrière est inégale mais comme celle de beaucoup d’autres. »
c’est bien ce que je vous disais: c’est courant, une carrière inégale. Et je ne néglige pas la période avant 70.
A MB
Etant donné le poids du système, des studios, des financiers sans oublier les pannes d’inspiration carrière inégale ne veut rien dire du tout. C’est un lieu commun. Nommez moi un seul artiste dont toutes les oeuvres sont au même niveau. Balzac a écrit des textes bâclés. Ce qui compte, ce sont les oeuvres réussies, voir ce qu’elles possèdent en commun, le lien qui les unit, la manière dont il les a arrachées
« Nommez moi un seul artiste dont toutes les oeuvres sont au même niveau. »
BEN JUSTEMENT!
je ne comprends rien du tout à ce que vous avancez là, ça dit exactement la même chose que moi,
mais si vous avez absolument décidé d’être en désaccord avec moi no problem!
et « oeuvre inégale » n’est pas un lieu commun c’est un fait!
et en effet intéressons-nous plutôt aux oeuvres réussies, c’est déjà plus inspirant!!! ça évitera de s’affronter sur des détails
A Alex6:
Ce qui manque à GRAND PRIX c’est juste un scénario.
Je ne suis pas aussi enthousiaste que les internautes sur LE PRISONNIER D’ALCATRAZ même si reconnais les qualités de mise en scène du film. Surtout vers la fin il y a trop de scènes lourdement dialoguées qui rappellent le cinéma ou le théâtre « à thèse ». Je conseille aux possesseurs du Blu-Ray Wild Side de lire, si ce n’est déjà fait, le livre qui accompagne le disque, ils apprendront que le Robert Stroud réel était bien différent de celui incarné par Lancaster, qu’il est resté un psychopathe et un pervers manipulateur jusqu’à la fin. Dans le film il est montré comme un individu violent au début, mais d’une violence purement instinctive devant l’injustice qu’il subit, et très vite il se met à changer au contact des oiseaux. Bref l’humanisme du discours me parait un peu trop plaqué, mais c’est la loi du spectacle je suppose, même IN COLD BLOOD, qui est beaucoup plus honnête, n’échappe pas totalement à la volonté de priviligier l’empathie pour un des deux assassins (celui interprété par Robert Blake), alors que c’était probablement le plus dangereux des deux.
à Mathieu
exact, la biographie romanesque du film américain avec maquillage de la réalité, a la vie dure jusqu’à maintenant, pour la justesse mieux vaut voir certains documentaires.
Quand je vois un film de bio, je me passionne à rechercher ensuite des infos sur la vraie histoire. parfois les écarts par rapport au réel sont justifiés (faudrait développer).
A MB:
Moi aussi après avoir vu un film basé sur des personnes et faits réels j’aime aller vérifier si possible le degré de véracité du film, et on a parfois des surprises, même si un film extrêmement mensonger vis-à-vis de la vérité historique (elle-même jamais définitive) peut être un grand film s’il offre d’autres qualités comme THEY DIED WITH THEIR BOOTS ON par exemple. Au jeu de la confrontation avec la vérité historique (ou ce qu’on en sait au moment de la réalisation du film) un film comme LA BATAILLE D’ALGER me parait particulièrement remarquable et d’une très grande honnêteté, d’autant que les acteurs des événements ont participé à l’écriture du film et assument leurs actes (les attentats terroristes en particulier).
Pour revenir au Hollywood de l’époque classique où on ne peut s’attendre à un tel degré de fidélité, les scénarios tirés d’histoires vécues permettent paradoxalement de sortir des idées de vraisemblance auxquelles est souvent réduite l’imagination des scénaristes comme les attentes du public (ou des producteurs qui se permettent de penser à la place du public).
Un film comme SERGEANT YORK parait plein d’invraisemblances que le public accepte, assuré qu’il s’agit de faits réels qu’un scénariste n’aurait pas le culot d’inventer.
Pour moi le plus incroyable dans SERGEANT YORK n’est pas que York ait réussi à capturer à lui seul toute une compagnie de soldats ennemis, mais que ses supérieurs lui aient octroyé une permission de dix jours pour qu’il retourne dans son village afin de résoudre son conflit intérieur entre son sentiment du devoir patriotique et ses convictions religieuses non violentes.
A Mathieu
Qui a décrété qu’il était resté un pervers manipulateur ? L’administration pénitentiaire qui a tout fait pour bloquer ses efforts. L’auteur de la biographie dont s’inspire le film ne dit pas tout à fait cela
à Mathieu
mais sur quoi Doug Headline s’appuie-t’il dans le livret (42 pages de texte et 160 d’illustration) de WSide? Est-ce un historien? Ce serait nouveau, attention je ne dis pas que ce n’est pas fiable il a pu aller chercher des sources sérieuses, je dis que je suis circonspect étant donné ce en quoi il s’est illustré jusqu’ici qui est plus l’exégèse le commentaire de film que la réalité historique mais qui sait?
la tricherie romanesque immédiate est que Lancaster était beau et Stroud pas vraiment…
A MB:
Les 42 pages de texte du bouquin de Headline me paraissent assez sérieusement documentées et sans a priori marqué mais je peux me tromper. Est-ce qu’il s’est documenté directement ou utilise-t-il plus probablement le travail d’autres personnes? Je n’ai pas le livre sous la main mais pour ce qui est du chapitre sur la personnalité de Stroud et la différence avec le personnage incarné par Lancaster, il fait il me semble référence à la fille d’un gardien qui aurait fait un travail d’historienne à partir d’archives et de témoignages. Un type qui a passé sa vie en prison, normalement les archives ne doivent pas manquer, même si les rapports peuvent être biaisés, on doit pouvoir en tirer quelque chose.
Il semble tout de même que Gaddis, l’auteur du livre qui a servi à l’écriture du scénario, avait une vision très idéalisée de Stroud, qui servait ses idées sur l’inhumanité du système carcéral américain.
C’est pour moi le problème (et la contradiction) de pas mal de films hollywoodiens écrits et/ou réalisés par des « libéraux », qui exaltent la personnalité d’un individu exceptionnel pour défendre une cause collective, individu qui se retrouve parfois seul contre tous, c’est-à-dire contre la collectivité, comme dans HIGH NOON ou 12 ANGRY MEN. Je ne marche pas à ce genre de films. Si le système carcéral américain est injuste et inhumain, il l’est pour tous les prisonniers, même pour le véritable Robert Stroud et ce n’est pas servir la cause du traitement inhumain des prisonniers que d’en faire un héros ou un saint.
à Mathieu
je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous: en effet, le cas isolé d’un personnage seul peut réellement servir une cause qui touche à une population, mais en effet, le danger est de tomber dans la dramaturgie classique individualiste (diable!)avec révélation des énormes qualités de l’intéressé, libre au cinéaste d’élargir: dans 12 HOMMES, l’accent n’est pas mis sur un accusé visible deux secondes au début en tout et pour tout, au contraire de la convention du film de faux coupable qui a fait fortune dans le cinéma US, et qui s’attache beaucoup plus à l’innocent condamné avec flashbacks, visites à la famille, (comment c’est un type formidable etc.).
Dans 12 HOMMES la loupe dramatique est sur les 12 hommes, sensés représenter la société, du coup on pourrait dire qu’on a là une autre simplification comme avec les passagers de l’avion qui va avoir un souci (depuis ZERO HOUR et les AIRPORT).
Pour HIGH NOON ça serait plus juste (après avoir tapé un avis contraire aussi et tout rayé en relisant!). Comme quoi se relire c’est pas si con!
j’ai lu le bouquin de Gaddis, en effet, R Stroud y est un héros sans reproche!
j’ai mélangé un peu tout là mais un peu pressé désolé!
A MB
Il y a aussi des films audacieux où l’on attaque la peine de mort ou l’emprisonnement à travers des personnages coupables (et Stroud l’ait mais il évolue). Le meilleur exemple est SOUND OF FURY de Cy Enfield et en France de NOUS SOMMES TOUS DES ASSASSINS. Et quelques cinéastes ont justement battu en brèche cette perpétuelle apologie de l’individualisme, de Ford à Wellman qui privilégient le groupe, la collectivité, de Daves à ces cinéastes progressistes du Losey du RODEUR à Berry et ceux de la génération suivante
» Et quelques cinéastes ont justement battu en brèche cette perpétuelle apologie de l’individualisme, de Ford à Wellman qui privilégient le groupe, la collectivité… »
C’est exact, d’ailleurs dés qu’on se met à faire de l’analyse on est tenté de généraliser en oubliant ce qui ne sert pas l’analyse (JB Thoret est un grand généralisateur).
Moi-même j’ai tendance à représenter le ciné US comme exaltant l’individualisme mais ça me fait oublier les exemples que vous citez.
Le Cayatte est exemplaire (à ce sujet le bonus nous dit que la relation documentaire de l’exécution capitale et sa préparation par Cayatte est inexacte, le même bonus nous dit (j’ai oublié le nom du bonuseur) qu’à son avis NOUS SOMMES TOUS est loin d’être le meilleur Cayatte et reste un film faible (pas textuel)! pas la peine de faire le bonus!
A MB
Ce n’était pas l’avis de Giovanni, voire de très nombreux avocats. Et Spaak et Cayatte ne sont pas des gamins. Alors, ils ont peut être condensé des faits mais la réalité, la vérité cinématographique n’est pas la même que la vérité factuelle
ASSASSINS/Cayatte
à Bertrand
et en plus, le rituel de l’exécution devait-il être exactement le même dans toutes les prisons? le coup des gardiens qui arrivent en chaussettes semblait soi-disant inexact mais est-il impossible d’estimer vraisemblable que le gardien-chef ait institué cette façon de faire dans son établissement?
A MB
Exact et connaissant la méticulosité de Spaak, je ne pense pas qu’il l’ait inventé. Mais vous savez, on trouve toujours des gens qui s’estiment plus calés que des auteurs qui ont souvent travaillé plus d’un an sur un sujet. Le nombre de gens qui refusaient de croire ce que je disais sur la Continental car ils avaient la tête farcie des mensonges débités par Sadoul, le PC, le MRP
à Bertrand
d’accord sur LES ASSASSINS et la valeur des scénariste et metteur en scène, et juste un dernier point: j’ai revu le bonus de N Herpe et précise un peu ce qu’il disait, c’est qqch plus comme « je ne crois pas que ce soit exact (que l’exécution se passait pas de cette façon-là) c’est plus de la mise en scène » et ça m’en bouche un coin, dans ce film-ci, pour un cinéphile d’opposer mise en scène et exactitude des faits. A ce sujet il y a plein de choses à préciser(*), mais tel que c’est dit, c’est curieux.
Ailleurs le même critique regrette le côté démonstratif du film avec l’exemple du docteur qui défend les idées de Cayatte au procès, mais étant donné l’occasion que le docteur a de le faire devant les représentants de l’état et un large public évidemment qu’il va être démonstratif c’est le lieu ou jamais!
(*) parfois et on l’a dit plus haut, on trouve des travestissements de réalité qui font valoir une autre vérité bien sûr!
A MB
Oui cela fait partie de son métier. C’est comme de reprocher à un avocat d’être explicatif dans son plaidoyer ou à un syndicaliste dans une discussion de ne pas traiter avec suffisamment de légèreté, en privilégiant le non dit, ses demandes et récrimination. Toujours la peur d’appeler un chat, un chat.
PAYS DE LA VIOLENCE
à Bertrand
sur IMDB: « According to the actor (Peck), « What audiences saw was not the picture we set out to do. John Frankenheimer, the director, left immediately after it was finished to do a picture with Omar Sharif in Europe. The studio people eliminated the prologue and epilogue which gave some sense to the story. »
qu’en pensez-vous?
A MB
Je crois me souvenir que Frankenheimer regrettait cette coupe mais dans l’ensemble le film respecte le scénario
merci Bertrand
j’ai oublié: un prologue et un épilogue auraient étés coupés.
Nous évoquions I WALK THE LINE, sûrement un très lointain souvenir pour la plupart des blogueurs. Alors merci Sidonis. Cette collection augmentée est plus que précieuse. Cette poésie de la ruralité conduite parfois aux frontières du surnaturel, cette vision d’un monde où la fragilité contraste avec la rudesse des rapports humains, sans faire du redneck une caricature, m’a fait penser à Robert Mulligan. Parfois au Kazan du Fleuve sauvage. Comme dans la plupart des Frankenheimer, je n’ai toutefois vu qu’une semi réussite. Les suppléments expliquent pourquoi. Ces grossiers inserts tournés en studio comme on n’en faisait plus depuis dix ans, trahissent un metteur en scène pressé d’en finir. Peck traverse l’écran comme s’il était en visite, de plus très gêné en effet dans les scènes d’amour. On le comprend, il est beaucoup trop vieux pour être amoureux de Tuesday Weld (aussi crédible que William Holden dans BREEZY) et on imagine en effet le film qu’on aurait eu avec Gene Hackman.
A Gilles
Il est aussi géné que l’aurait été le personnage. Ce n’est pas du tout cela le problème. Peck parait trop éduqué pour le poste et cette vie et cela aurait demandé une réécriture sans doute difficile vu le peu de préparation accordée par Columbia. Et là où je suis en total désaccord, c’est sur le très grand nombre de réussites dues à Frankenheimer. J’en ai revu un bon nombre ces jours ci et de THE MANCHOURIAN CANDIDATE en passant par THE GIPSY MOTHS, le magnifique PATH TO WAR, film testament, 7 JOURS EN LMAI, le très beau THE BIRDMAN OF ALCATRAZ, une partie de THE YOUNG SAVAGES ait été subjugué et souvent bouleversé par la manière dont il tenait le coup, dont ils abordaient des sujets audacieux, adultes, par la force de conviction du metteur en scène. Oui, à coté, il y MOREAU, RONIN, IMPOSSIBLE OBJECT, FABULOUS SEAMAN, PROPHECY des dérives dues à l’alcool, à sa très mauvais période après l’assassinat de Kennedy. Il m’avait dit que PATH TO WAR constituait un nouveau départ et qu’il n’accepterait plus de commandes et il est mort deux mois après. Il y a beaucoup de téléfilms qui font preuve d’un vrai engagement ANDERSONVILLE, ATTICA, WALLACE notamment en ce qui concernés la lutte contre le système pénitentiaire et pour les droits civiques. Sans parler de quelques polars teigneux qui lui permirent de reprendre pied. Récemment, le confinement et la pancréatite qui me cloue chez moi m’ont permis de revisiter son oeuvre et celle toute aussi passionnant de Robert Aldrich. Et il n’y a pas tant d’inserts que cela
Bon rétablissement Bertrand. Que ces soucis se règlent au mieux et au plus vite!
Et merci pour toutes ces infos précieuses sur Frankenheimer qui a connu de magnifiques sommets.
Cette génération pré Nouvel Hollywood ( Frankenheimer, Mulligan, Lumet…) est absolument passionnante et mérite d’être réévaluée à la hausse.
Sans elle pas de Scorsese, Coppola, Cimino…
Même si Frankenheimer n’avait fait que Birdman… il serait un nom à louer or il est parvenu à accomplir d’autres grandes réussites.
Bravo Ballantrae. La génération des Frankenheimer, Mulligan, Lumet est absolument passionnante en effet. Je le pense depuis toujours. J’ai longtemps cru d’ailleurs que j’étais le seul à aimer et à m’intéresser à Robert Mulligan (enfin redécouvert voir dossier Positif récent) Sidney Lumet, Martin Ritt et à John Frankenheimer. Ils ont en commun d’avoir débuté, travaillé à la télévision, une influence beaucoup plus importante en effet que le cinéma européen, et qui leur a apporté une méthode de travail plus simple et directe qui leur sera très utile. Quant à John Frankenheimer, oui sa carrière est inégale et décevante après 1970 mais depuis quand juge t’on un metteur en scène plus sur ses échecs plutôt que sur ses réussites. « Wonder boy » doué et talentueux, il est le meilleur réalisateur de cette génération de la télévision selon le critique américain Roger Ebert.
Il tourne cinq films avec Burt Lancaster qui comptent parmi ses meilleurs (Le prisonnier d’Alcatraz, Sept jours en mai, les parachutistes arrivent). Et Seconds (l’Opération diabolique) est un film admirable sur lequel je ne comprends pas pourquoi on ergote. La mise en scène est ahurissante d’invention formelle et Frankenheimer avouera en avoir trop fait mais se plaint-on des effets visuels d’un Welles ou d’un Kalatozov.
Avec Un crime dans la tête et 7 jours en mai, voire même Seconds, il anticipe ce cinéma paranoïaque des années 70 et ce ne sont pas là des demi-réussites. Je garde aussi un excellent souvenir du film Les Cavaliers et je n’ai pas revu depuis longtemps I Walk The Line.
John Frankenheimer est le « parrain » méconnu de ce nouvel Hollywood, lui qui en 1969-1970 a déjà, hélas, sa carrière derrière lui et réalisé ses meilleurs films. Trop prolifique sans doute il ne bénéficie pas de la même reconnaissance qu’un Arthur Penn qu’il remplace sur le Train, celui-ci ayant été viré par Burt Lancaster. Il est toutefois avec Robert Mulligan et Sidney Lumet un de mes réalisateurs américains préférés de la première moitié des années 60. Quant au grand Robert Aldrich, c’est une autre histoire…
A Alex6
Penn a beaucoup moins de réussites à son crédit et sa fin de carrière est plus décevante, après GEORGIA. Il ne tourne pas PATH TO WAR mais PENN AND TELLER GET KILLED, sans aucun intérêt
Certes sa fin de carrière est très décevante mais jusqu’à Georgia ce me semble assez passionnant.
C’est toujours un peu pareil hélas: on a tous tendance à se focaliser sur les derniers chapitres d’un parcours pour faire le bilan or un cinéaste peut donner le meilleur à des moments divers.
Wenders est moins passionnant depuis les années 90, Atom Egoyan marque le pas après Le voyage de Felicia, Monte Hellman a erré à partir des 70′. Etc…
Si Penn a pu faire Miracle en Alabama, Bonnie and Clyde, Le gaucher, La fugue, Georgia ou Missouri breaks cela me réjouit et tant pis pour Target ou Dead in winter.
A Ballantrae
Cela ne donne que plus de prix aux oeuvres qui échappent. Huston, Wyler, Frankenheimer,Aldrich, Ford, Chabrol font partie des quelques cinéastes qui ont bouclé leurs carrières avec des films remarquables
Et Aldrich! Quelle énergie fantastique!
The big knife que vous évoquiez l’autre jour est certainement l’un des tout meilleurs films sur Hollywood avec The bad and the beautiful.
Pas aisé de revoir certains films.J’ai aimé jusqu’aux excès de Chut , chut…ou du Demon des femmes, sidéré par les fulgurances visuelles ou narratives, par le jeu bigger than life des acteurs.
Une forme de folie pas si commune.
Il pouvait avoir un côté nonchalant sur tel film ( Too late heroes est parfois curieux dans ses raccourcis) mais il y a tellement de réussites là aussi que le positif l’emporte largement.
A Ballantrae
A commencer par FUREUR APACHE et son dernier film ALL THE MARBLES, DEUX FILLES AU TAPIS
Bien sûr Fureur apache est un immense chef d’oeuvre!
J’ai aimé jusqu’aux excès de Chut , chut(Ballantrae)
‘ODH n’était pas prête à accepter le script original : »tel qu’il était écrit , dans sa toute première scène ,Myriam se conduit grossièrement avec Agnès Moorehead ,une « bonniche » ,ne laissant aucun doute sur sa vilénie .En lui donnant des manières parfaites, on induira le public en erreur sur son vrai caractère jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de le dissimuler » .Bette Davis(…) aimait cette idée ;le script fut modifié en conséquence :Aldrich accepta de transformer Myriam en dame raffinée, charmante et apparemment compatissante ,ce qui donna au personnage une ambivalence à laquelle aucune actrice ne pouvait résister »
(source :Victoria Amador ,Olivia De HAVILLAND , LADY TRIUMPHANT)
Pour info, et faute de mieux, l’excellent Path of war est disponible sur les plateformes canal et ocs en streaming en vost – sous le titre Sur le chemin de la guerre.
« tant pis pour Target ou Dead in winter. »
Ce dernier film commence bien ,mais sombre dans le grand guignol dans sa seconde partie .
« dead of winter » est le remake « mis au goût du jour » de « my name is Julia Ross « de Joseph H Lewis ,thriller hitchcockien à très petit budget qui mérite d’être vu: on y retrouve le thème de la mère possessive chère au maître :Dame May Whitty (terrifiante sous son air amical) et George Mcready ne sont pas sans rappeler pas mal de couples mère/fils; Nina Foch est aussi efficace en victime répétant « my name ain’t Hughes ».
Et tant mieux pour « miracle worker » que j’ai dû voir dix fois (et suis prêt pour une onzième)
A Bertrand Tavernier
A propos de Frankenheimer, on oublie souvent BLACK SUNDAY, dont j’ai un excellent souvenir. C’est un film sec et froid, redoutablement efficace. J’aime énormément le casting, très caractéristiques de l’époque (Robert Shaw, Marthe Keller, Bruce Dern).
J’ai essayé de voir PATH TO WAR, souvent mentionné sur le blog, mais je n’ai pas réussi à mettre la main sur une version sous-titrée, même en anglais. Or, c’est assez difficile à avaler en version originale. J’attends une belle édition pour réellement en profiter.
A Pierre
Mais je possède une version US sous titrée
à Pierre cette édition dont parle BT a des st anglais (dvd z1 US)
https://is.gd/y2nW2F
A Pierre,
BLACK SUNDAY m’énerve tout particulièrement parce qu’à chaque fois que je le vois, je suis insatisfait et pourtant, je remets toujours le couvert parce qu’en effet, il y a quelque chose…
C’est assez mystérieux.
A Angel
Jamais revu depuis la sortie. Mais 52 PICKUP est vachement bien et fidèle à l’esprit d’Elmore Leonard
A Bertrand Tavernier et MB
Merci pour la recommandation de l’édition de Path to war. Je l’ai commandée !
« à Pierre cette édition dont parle BT a des st anglais (dvd z1 US) »
et même français et espagnols d’ailleurs!
Je vois en Frankenheimer le contraire d’Aldrich. D’une part un auteur ambitieux qui dut certes parfois exécuter des tâches, mais pas tant que ça, d’autre part un solide artisan qui a montré ses limites en se mesurant à des projets pour lesquels il n’avait pas les épaules. De mon point de vue I WALK ou SECONDS en font partie. Les bonus du dvd rappellent sa naïveté à vouloir se mesurer à des cinéastes européens qu’il admirait. Le film qu’il a repris des mains de Losey est un naufrage absolu. Peut-être aussi question de caractère. Aldrich ne transigeait pas, et dans le livre de J.P Piton on est impressionné par le très grand nombre de films qu’il a abandonnés, tous faits par d’autres metteurs en scène qui ne lui arrivaient pas à la cheville. Frankenheimer est tout de même descendu très très bas chez les nosh brothers. D’accord avec les films TV qui vous citez, d’un niveau égal à ceux de Joseph Sargent, ce qui n’est pas une mince qualité.
A Gilles
Le Losey écrit avec le meme scénariste est encore plus catastrophique : L’ASSASSINAT DE TROTSKI. I WALK n’est nullement un film européen mais appartient au contraire à un courant ultra américain, hérité de King et Clarence Brown ces chroniques rurales et provinciales et Alvin Sargent en a écrit plusieurs. On retrouve d’ailleurs son style de dialogue épuré, minimaliste influencé par Willa Cather. Rien que de très américain jusque dans les chansons de Johnny Cash. Je trouve mais une opinion n’est pas un fait, la première partie de SECONDS fantastique, ne serait ce que par la photo incroyable de James Wong Howe, la distribution, formidable de John Randolph, acteur écarté par la liste noir à Will Geer et Nedrick Young, deux autres victimes de la liste noire. Le film patine durant l’orgie vigneronne assez lourde et longue mais vers la fin témoigne d’une grande audace. Et là encore, rien d’européen ni dans la façon de filmer (sinon le peu de lumière utilisée par Howe dans la tradition de Coutard) ni dans le thème :la seconde chance est l’un des figure dramaturgique fondamentale de la littérature américaine, longuement analysée par Leslie Fiedler
« la seconde chance est l’un des figure dramaturgique fondamentale de la littérature américaine, longuement analysée par Leslie Fiedler »
est-ce que c’est Life Against Death?
cette figure m’a semblé en effet très utilisée mais j’en reste au cinéma américain: un homme qui touche le fond et par resaisissement regagne sa dignité: SEULS LES ANGES ONT DES AILES (le personnage de Barthelmess est le grand intérêt du film, surtout ses rapports avec Grant), LORD JIM et que sais-je encore? en vrac des films plus récents FLIGHT, LE MEILLEUR/THE NATURAL, en intrigue secondaire LA GUERRE DES MONDES Spielberg, RIO BRAVO pour Dean Martin, ces Américains, ils ont un complexe de culpabilité niché dans l’inconscient collectif et le romanesque leur sert à l’oublier: nos fautes passées peuvent être pardonnées, et ils ont pas fini de payer les fautes des pionniers. Essayez de voir sur Arte un doc en 3 partie sur les Channel Islands qui s’affiche comme une fenêtre en réduction de l’histoire épouvantable des USA, et lire Howard Zinn bien sûr mais là pour beaucoup ça doit être déjà fait!
« Peck parait trop éduqué pour le poste et cette vie »
un cousin du sherif Lou Ford de Jim Thompson, c’est le même cadre sudiste je crois.
A MB
Exact
« rainmaker » :la seconde fois je ne suis pas allé jusqu’au bout .
« the rose tatoo » n’est pas du grand Williams ;cela a été écrit pour sa grande amie Magnani ,du folklore pisseux italien sans véritable argument dramatique .
Pour Inge :j’avais lu la pièce « sheba » avant de voir le film et je ne voyais pas du tout Lancaster dans le rôle de doc (il est indiqué que Sidney Blackmer a créé le rôle à la scène )
Courage Bertrand, on est tous avec vous!
Et je me permets de rappeler « Seconds » dont la ressortie n’était pas passée inaperçue, film impressionnant qui bénéficiait des précieux talents de Rock Hudson, James Wong Howe, Jerry Goldsmith, Saul Bass -qui semble parfois, par la puissance de son sens graphique, déteindre sur tout un film… ce qui n’enlève rien à Frankenheimer. (Ici, petite rêverie sur ce qu’est un auteur, dans un art qui reste collectif ; question sans fin, sans cesse à réévaluer.
« SECONDS »longtemps sleeper échoua car :
« ceux qui voulaient voir un film de Rock Hudson ne voulaient pas le voir dans ce rôle.
Ceux qui voulaient voir ce genre de film ne voulaient pas voir Rock Hudson dedans(…..)
Maintenant on le considère comme son meilleur rôle »
(source :Marc Griffin « all that heaven allows » RH biography)
je suis plus réservé sur « the young savages « :parce que Di Pace (sic) a un haut QI ,il serait « moins coupable « que les autres ,il faut dire qu’il est le rejeton de l’ancienne flamme de Lancaster,un peu mélo dans ce qu’on a décrit comme un « west side story » réaliste.
A Didier D
Exact l’intrigue est trop prégnante et mélodramatique mais les scènes de rue et le contexte social et politique autour du personnage de Lancaster sont excellents
Rapport à Frankenheimer, ne pas oublier le toujours un peu maltraité FRENCH CONNECTION 2, son sympathique côté documentaire, sa dureté sordide par moment (plus que dans le 1)et le talent de Gene Hackman qui arrive à vous faire ressentir les affres du sevrage aussi surement qu’il vous faisait croire à son mal de bide (après avoir été empoisonné) dans BITE THE BULLET.
FRENCH CONNECTION 2
à AA ah ben comme ça je suis pas tout seul!
je regrette juste le personnage sousévalué de Fresson, il y avait moyen de faire plus avec la relation avec Hackman sans tomber dans l’amitié conventionnelle. Les Français sont d’ailleurs sousestimés tous par le scénario (je ne dis pas que les personnages sont vus comme des nuls, mais qu’ils sont négligés par le scénario, pas pareil)
à DD et BT je suis d’accord avec cette faiblesse d’intrigue du TEMPS DU CHÂTIMENT/YOUNG SAVAGES sur le personnage de diPace et ajoutons celui de sa mère (l’intrigue passée entre Burt et Shelley est redondante), de même le gamin reste un lâche, ce qui est masqué fragilement par le fait qu’il ne tue pas, vous pouvez ajouter que le personnage de JD Chandler (voué aux rôles de vicieux malfaisants pour toute sa carrière, le pauvre) est fragilement catalogué comme dingo ou débile, je ne sais plus comment est estampillé le troisième agresseur, on est dans la convention dans ce film que j’adore quand même. Mais le plan du reflet dans les lunettes est-il nécessaire? Huston avait fait pareil dans AU-DESSOUS DU VOLCAN (hors le meurtre!) pour s’auto-critiquer de l’avoir fait ensuite. Je ne sais pas pourquoi il y a un problème avec les plans de reflets dans les lunettes, qui gêne la promotion des verres anti-reflets selon l’OEC (Opticiens En Colère).
à Alex6: pas d’accord pour dire que JF a fait une carrière inégale après 70: il a fait une carrière inégale sur toute la longueur, ce qui est courant, et assez de films de JF post 70 ont étés cités ici avec chaleur.
D’autre part ça pourrait induire que la carrière de JF avant 70 est totalement réussie ce qui est faux aussi, il est impossible ou très difficile d’évaluer dans de bonnes conditions tout ce qui est STUDIO ONE et CLIMAX que l’on loue en tant qu’école très efficace pour les cinéastes (ajoutons Schaffner) mais je suis mitigé sur SECONDS et je ne dirais pas « réussi » pour GRAND PRIX, LE TRAIN. Je ne sais pas pour ALL FALL DOWN, THE FIXER. Son retour à la TV grâce à HBO dans les années 90 est plus que convaincante (je n’ai vu que PATH TO WAR et ANDERSONVILLE, je crois que j’ai trouvé GEORGE WALLACE à un bon prix enfin!), franchement c’est une belle fin de carrière.
quelques mots sur un film de FRANKENHEIMER qui n’a pas été abordé ,joué par un quintet d’as: « all fall down »
Angela Lansbury est la mère possessive ,rôle qu’ elle reprendra dans « the manchourian candidate » et que même meryl Strip ne fera pas oublier.
Karl MALDEN,communiste grincheux qui ne va jamais à la messe qui amène les « rois mages » à la maison .
Warren Beatty est le séducteur ,le dieu de la famille ,adulé par son petit frère Brandon De Wilde* -la relation est similaire avec celle que BDW a avec Newman dans « hud » – dont le passage de l’adolescence à l’âge adulte est le centre du film .
Enfin la fine Eva Marie Saint ,la plus belle « vieille fille » qu’on eût pu voir ;elle est en tête de générique pour un rôle qui n’excède pas 45 min.
Plutôt une oeuvre « d’attente » , »de transition » prise en sandwich entre « birdman » et « manchourian »
*disparu prématurément BDW avait sous sa ceinture (« member of the wedding » (Zinnemann) « Shane » (Stevens) « Hud » (Ritt)et « in harm’s way » (Preminger)entre autres.
A DIDIER
Et le scénario était de Willam Inge (LA FIEVRE DANS LE SANG)
FRANKENHEIMER
le film sur Attica s’appelait AGAINST THE WALL, au moins 3 éditions mais je n’arrive pas à savoir s’il y a des st! les description sur les sites de vente sont nulles.
A BT
En effet Inge a écrit le scénario de « all fall down » mais on ne saurait le comparer à « splendor » ;c’est lui qui a écrit aussi « come back little Sheba »,non? : je pense que le film a mal vieilli et que déjà Lancaster-puiqu’on en parle beaucoup- était beaucoup trop jeune (15 ans de moins que S.Booth ,on croirait voir la mère et le fils!)et athlétique pour le rôle.
A MB
Meryl StrEEp !allez-vous me pardonner?
Pour « grand prix » vous pouvez dire franchement raté;et non je n’ ‘ai pas de dent contre les chanteuses actrices,car j’aime Françoise Hardy (chanteuse)
« the fixer » est un film qui ne laisse pas indifférent par contre.
A Didier D
Ne pas confondre pièce et scénario. Inge écrit des pièces influencées par Williams avec aussi toutes ces conventions qui pour moi alourdissent les trois quart du théatre américain : l’obsession de la résolution ( tout doit être bouclé à la fin de la pièce contrairement à Tchekov, Odon Von Horvarth). Il y a aussi des moments lyriques, des évocations de la vie provinciale qui sont bien venu et qui inspirent les metteurs en scène qui les développent. SHEBA appartient comme la ROSE TATOUÉE, TABLES SEPAREES à l’un des courants les plus pénibles du cinéma américain d’autant qu’il est révéré par les critiques US. Il y avait aussi THE RAINMAKER avec Lancaster dont j’ai un mauvais souvenir. En revanche on doit à Joseph Anthony, avec l’aide de Horton Foote, l’une des meilleures adaptation de Faulkner, TOMORROW
Rapide réaction à ce film de John Frankenheimer qui vient de sortir chez sidonis comme le soulignait Gilles.Dans le bonus on apprend de Thierry Fremaux que c’est vous avant de vous lançer dans la mise en scène ,qui à trouver le titre en français »Le pays de la violence ».Personnellement j’aurais choisi »Le pays de la vengeance »car dans cette oeuvre rurale il y a une forme de lutte des classes.D’un coté on retrouve l’autorité locale avec un sherif qui sait et voit des choses mais qui ferment les yeux et de l’autre une famille dont le père et le fils travaillent dans une usine à fabriquer des poignets de portes.Donc afin de faire bouillir la marmitte,ils distillent de l’alcool dans une cave et revendent l’alcool.Peck est droit dans ses bottes et on sent dans quelques scènes qu’il n’est pas vraiment à l’aise dans ce personnage dépassé par les évenements.C’est vrai que l’on peut penser à l’univers de Mulligan sur le filmage des paysages de la campagne,mais Frankeinheimer nous déroute un peu car on sent une forme de lenteur dans la trame de l’histoire.On sait et on sent l’explosion arriver,une tension latente qui à dut mal a se mettre en route.Il me reste à lire l’entretien que vous avez accorder JF en 70 dans un numero de ¨Positif.Je vous souhaite force et courage sur le plan de la santé.
« le père et le fils travaillent dans une usine à fabriquer des poignets de portes. »
ah oui c’était la grande mode à l’époque, les usines de poignées de portes surgissaient comme des champignons, pire que la vague du houla hop, les gens achetaient 5 poignées pour une même porte, la peur de manquer… nostalgie…
On est déjà en 2021 Yves Rouxel ?? L’effet Mandela existe bel et bien alors.
A B. Tavernier
Vous êtes dur avec TROTSKY qui a autant de défenseurs chez les cinéphiles qu’Amityville 2. Sans ironie. Je n’y ai jamais vu la moindre volonté documentaire et d’ailleurs Losey disait à Michel Ciment que Mosley ne connaissait rien à Trotsky. Il admirait l’écrivain et a laissé L’Impossible Objet à Frankenheimer par mésentente avec le producteur. Trotsky a plus à voir avec la psychanalyse qu’avec le récit biographie. C’est la volonté de tuer le père et je vois dans le personnage de Delon un prolongement de celui du Guépard. Les troubles mentaux en plus. Delon s’en sort très bien pour exprimer la névrose du tueur, il a d’ailleurs épaté Burton. C’est un thème que le cinéma a exploité jusqu’à l’usure (The Mechanic la même année) mais Losey l’amène ici vers des dimensions quasi fantastiques. Pour moi, une des définitions du cinéma de l’étrange selon Losey, à ranger sur la même étagère que BOOM.
Dans la biographie de Broué Trotsky y est décrit comme un personnage ésotérique avec une force de conviction absolument terrifiante. Ce qu’exprime parfaitement Richard Burton pour qui l’exil n’est qu’un épisode sans effet sur son volontarisme. C’est un dément qui sait qu’il va mourir mais continue à vivre comme si le combat continuait demain. Dirk Bogarde choisi au départ aurait été trop doux. On trouve des personnages similaires chez Wajda, fanatiques, au bord de la folie. A aucun moment les convictions politiques de Losey ne pèsent sur le film, auquel un cinéaste conservateur aurait pu donner les mêmes orientations.
Et Losey a sûrement forcé Delon pour qu’il ait ce jeu très visuel pour traduire sa peur à venir tuer la bête, dans la toute dernière scène. On pensait être en présence d’un tueur froid, mentalement programmé, quand derrière ses lunettes noires on découvre un regard en état d’hypnose. Changez le contexte et vous avez un film fantastique, que la musique d’Egisto Macchi renforce. Je connais plein de gens qui détestent ce film qui moi m’envoûte. Et je ferai des commentaires similaires sur LA TRUITE que Coursodon et vous n’aimez pas non plus.
A Gilles
C’est votre point de vue. J’ai travaillé sur le film, cherché des documents, des archives que Michel Broué m’a prêté et dont Losey n’a rien fait. Il ne s’intéressait pas vraiment à Trotsky qu’en bon stalinien il avait vilipendé pendant des années et ne cherchait pas à se servir de ses erreurs pour nourrir le film que je trouve, moi (c’est une opinion) tout comme Pierre Rissient découvreur de Losey, plat, inerte, dépourvu de conviction. Tout l’opposé de KLEIN. Et Mosley était un scénariste médiocre et peu inspirant
Pour moi, une des définitions du cinéma de l’étrange selon Losey, à ranger sur la même étagère que BOOM.
bien que T.WILLIAMS adorât ce film son adaptation de « the milktrain does not stop anymore » , cette pièce recyclait en moins bien des thèmes déjà abordés par l’écrivain dans « sweet bird of youth » et « Orpheus descending » .
En outre Richard Burton est beaucoup trop vieux pour le rôle de Chris .
Les grands TW ce sont « streetcar » « glass menagerie » « cat on a hot tin roof » » suddenly last summer » « night of the iguana « ;mais je n’apprends rien à personne.
à Gilles
Je ne voudrais pas passer pour un adversaire de Losey ,simplement nous n’aimons pas les mêmes films ,à l’exception de « Mr Klein »
L’oeuvre du metteur en scène est immense ;certains ont le côté fantastique dont vous parlez: « time without pity » (déjà défendu par Rouxel ), »the damned », bien sûr « the servant », king and country » « accident » « the go-between » et même des oeuvres moins connues comme l’extravagant « gypsy and the gentleman » , « the prowler » « secret ceremony » « figures in a landscape » ….Même son remake de « M » est intéressante avec une excellente composition de David Wayne.
Je n’ai pas participé à la discussion sur Eastwood ;c’est mon metteur américain vivant préféré :faire un truc aussi prenant que » mule » sur un sujet aussi mince ,il faut du génie et du coeur!
Le mauvais remake de « beguiled » réévalue si c’est possible le tandem Siegel/E.
A DIDIER
Dans les Losey n’oubliez pas LE GARCON AUX CHEVEUX VERTS, LE RODEUR et THE LAWLESS (HAINES) qui sont tous des films magnifiques
A BT
« le rôdeur » n’est autre que le titre français de « the prowler » que je n’ai pas oublié !
Pour les deux autres je trouve « lawless »( où la presse contrairement à certaines oeuvres célèbres souvent évoquées ici , joue un rôle positif) plus convaincant que la fable du « boy with green hair » que ‘j’ai revu plusieurs fois ,des fois que …,mais qui ne m’a jamais accroché.
A B. Tavernier
Les metteurs en scène ont en général raison sur leurs films. Losey défendait Trotsky, Frankenheimer et Peck n’ont jamais plus évoqué I Walk. A cannes, quand Polanski a présenté Pirates, on voyait bien qu’il était conscient de l’avoir raté. etc…
A Gilles
Non pas toujours. Certains ont renié des films parce que c’étaient des échecs. Frankenheimer défendait I WALK même lors de notre dernière rencontre tout en regrettant Peck. Je peux vous donner cent exemples de grands créateurs qui se plantent d’Amstrong qui pensait que certains enregistrements avec des cordes était ce qu’il avait fait de mieux (heureusement il défendait aussi le Hot Five, le Hot seven et d’autres) à Labiche, éliminant 20 pièces de ses oeuvres complètes dont certaines éblouissantes. Losey par énervement défendait la période Burton contre ses amis qui lui reprochaient d’avoir trahi Boggarde, Baker pour accéder à un statut social supérieur, des salaires triplés et une vie de palace, juste revanche contre les humiliations qu’il avait du subir. Mais à moi il m’a dit que FIGURES IN A LANDSCAPE ou Monsieur Klein étaient des films bien supérieurs. Il était bourré. Mann détestait LA CHARGE DES TUNIQUES BLEUES qui comporte des moments éblouissants. Mankiewicz reniait UN AMERICAIN BIEN TRANQUILLE et la COMTESSE AUX PIEDS NUS. Je pourrai trouver cent exemples
A Bertrand,
…et King Vidor qui dévaluait son HOMME QUI N’A PAS D’ETOILE.
« …et King Vidor qui dévaluait son HOMME QUI N’A PAS D’ETOILE. »
que je vais pouvoir réévaluer sur Arte lundi prochain puisque vous me l’avez défendu!
chez nous
Duvivier a renié « black jack »
Carné a renié « les jeunes loups »
Avec juste raison.
Fritz LANG: »Je n’aime pas « Metropolis » ;la conclusion en est fausse ;je ne l’acceptais déjà pas quand je réalisais le film »
à Didier
et Claude Zidi a renié LES SOUS-DOUES EN VACANCES ai-je lu (« la production ne m’a pas aidé j’ai été bridé dans mes ambitions de dénonciation sociale » déclara-t’il dans Picsou Magazine… ou Les Cahiers? je sais plus un magazine du genre en tout cas).
(ben oui c’est plus fort que moi)
A Gilles ou Emmanuel Laborie,ce n’est pas la girouette qui tourne c’est simplement le vent.L’anecdote sur Verneuil rencontré à Paris m’a fait tilt!!!
« yves rouxel dit :
9 décembre 2020 à 18:02
Ce sera mon dernier billet du mois et de l’année 2020 afin de ne pas monopoliser le blog de mes déviances personnelles. »
dont acte
« et Claude Zidi a renié LES SOUS-DOUES EN VACANCES ai-je lu (« la production ne m’a pas aidé j’ai été bridé dans mes ambitions de dénonciation sociale » déclara-t’il dans Picsou Magazine… ou Les Cahiers? je sais plus un magazine du genre en tout cas).
(ben oui c’est plus fort que moi »
A MB
Que ceci ne se reproduise plus
à AA
je le fera plus
A A. Angel
Vidor l’a peut-être dévalué ailleurs, mais pas dans ses mémoires où il écrit « je ne m’attendais pas à un second Duel au soleil mais ce fut une bonne expérience. »
Il regrettait surtout d’avoir abandonné la scène de l’emballement du bétail à une autre équipe, contraint de quitter le tournage pour commencer Guerre et paix.
A Gilles
Dites vous bien une fois pour toutes qu’un metteur en scène peut changer d’avis et parfois modifier ce qu’il dit en fonction de son interlocuteur. Certains veulent avant tout séduire la personne qui les interroge(cela arrivait à Aurenche de dire à Esnault qui le lui avait demandé douze fois, « oui je suis un adaptateur », ce que Esnault avait étiqueté une fois pour toutes alors qu’il a écrit beaucoup plus de scénarios originaux que Prévert : LETTRES D’AMOUR, TU NE TUERAS POINT, QUE LA FETE COMMENCE, LE JUGE ET L’ASSASSIN, LES AMANTS DE PONT SAINT JEAN, AVANT DE T’AIMER; DOUCE est quasiment un scénario original. Vidor m’a dit qu’il n’aimait guère MAN WITHOUT A STAR mais aussi parce qu’il en avait marre qu’on ne lui cite que ce film et DUEL AU SOLEIL et jamais LA FOULE, RUBY GENTRY, la GRANDE PARADE
Ce sera mon dernier billet du mois et de l’année 2020 afin de ne pas monopoliser le blog de mes déviances personnelles.Je le dédit à mon fils Sébastien parti il y a déjà 6 ans vers des horizons lointains.Dans l’ile de Gotland,l’été,on fète l’anniversaire d’Alexandre,un écrivain qui vit retiré avec sa femme et son jeune fils.Alexandre et son entourage semblent traverser une crise accentuée par l’annonce,à la télévision,d’une guerre nucléaire.Alexandre va faire voeu de silence,sacrifier sa maison et s’éloigner du monde,atteint par la folie.Lorsqu’on ouvre la riche biographie d’Andrei Tarkovski,on ne peut que constater que 1986 est à la fois l’année de son dernier film, »Le sacrifice »et celle de sa mort,déjà annonçée,douze ans plutot dans »Le miroir ».a cette époque,le narrateur n’était que malade.Douze ans plus tard,une terrible maladie,un cancer au cerveau allait emporter le grand créateur soviétique.Il s’agit après »Nostalghia »,du second film réalisé après son départ d’URSS.Tourné en Suède,on a évoqué a son sujet l’empreinte d’Ingmar Bergman,d’autant plus que le directeur de la photo est le grand Sven Nykvist qu’un autre grand admirateur de Bergman,Woody Allen,a aussi appelé pour le tournage de »Une autre femme ».L’acteur principal est aussi suédois,Erland Josephson,qui tourna dans de nombreux films de Bergman.Susan Fleetwood est,elle,de nationalité britannique.Surprise:Valerie Mairesse,également dans de trop nombreux films est Julia.Lorqu’il fut présenté au festival de Cannes,en 1986, »Le sacrifice »remporta,entre autres,le Grand prix spécial du jury,Andrei Tarkovski dédia ce film à son fils.Ce qui semble signifier que ce testament se veut un message d’espoir.Mais lorqu’on plante un arbre mort,peut-on croire qu’il peut repousser?Et à qui peut on le faire croire?La réponse est dans votre camp .Bonne santé à tous et à bientot sur ce blog.
Un grand film d’un immense cinéaste.
A ballantrae.C’est une oeuvre-somme qu’il est difficile de décrire avec des mots.Tarkowski à mis toutes ses forces afin de terminer ce film,alors qu’il savait qu’il était condamner.A un moment donné le personnage central qu’est Alexandre raconte une histoire à ses ami(es).C’est une mère qui décide d’aller prendre une photographie avec son fils qui doit partir à la guerre.Le fils n’en reviendra pas et la mère oubliera d’aller récuperer les négatifs des photos.Des années se passent ,elle a vieillit et un jour en souvenir de son fils elle retourne chez le photographe.Il lui prends plusieurs portraits.Elle revient quelques jours plus tard chercher ses photos et là elle s’aperçoit qu’a ses cotés il y a son fils en uniforme de soldat.Elle a tout compris.Les monologues sont d’une force inouie et nous laisse dans le questionnement,de la naissance,de la vie et de la mort.La mort déclame Alexandre n’existe pas en tant que tel,c’est la peur de la mort qui nous obsèdent tous.
Je pense que tous les films de Tarkovski sont importants depuis L’enfance d’Ivan jusqu’ au Sacrifice.
Son sens poétique et métaphysique de la création est unique, à la manière d’un monolithe placé dans le cinéma mondial de la fin du XX eme s.
Le sacrifice à mon sens est très bergmanien et pas seulement par Erland Josephson et le tournage en Suède. Une sorte d’acclimatation des motifs de Tarkovski dans le territoire de Bergman qui creuse de manière testamentaire ce motif magnifique du legs sacrificiel d’un père envers son fils, seule manière de faire reverdir l’arbre et de rendre la parole à l’enfant.
La maison incroyable parachève une série de maisons qui figurent la traversée d’un état d’âme. Depuis la maison recréée dans l’espace pour Solaris jusqu’aux lieux d’exil de Nosthalghia en passant par la datcha du Miroir et le logis frontalier du Stalker que de maisons marquantes.
A B. Tavernier
Sauf votre respect (3eme service) il y a malentendu entre le fait d’évaluer une oeuvre en contournant son intellect et « je suis un con ». Andy Kaufmann disait : « Pourquoi serais-je intelligent en lisant Norman Mailer ? Je ne le suis pas en écoutant Barbra Streisand. » Suivent ses points du vue sur l’humour : « Je ne m’adresse pas au cerveau du public, je m’adresse à son plexus. »
Mis en ligne aujourd’hui le documentaire de Jalil Lespert sur l’affaire DSK nous interroge car il va surement dérangé beaucoup de politiques et de financiers français dans les semaines qui arrivent.Sans prendre position sur l’homme qui dirigeait le FMI et venait au secours des pays en plein marasme économique,les témoignages approuvent l’acuité et l’intelligence de DSK.Minitieux dans son travail ,il n’avait pas besoin de consulter des dossiers des heures afin d’en connaitre le contenu.Ensuite le réalisateur pose les veritables questions si il y avait pas eu cette histoire comment les choses se seraient passés en France sur le plan des élections présidentielle et l’avenir économique de notre pays.Essayez de voir ce document qui restera comme un constat que beaucoup de choses sont écrites et traçées et les hommes et femmes sont obligés de suivre ces chemins.
a yves rouxel
Le FMI venait au secours des pays en plein marasme. J’émets quelques doutes. Il a imposé des mono cultures, a souvent fait détruire les services publics. Voir avec la Grèce…
A Bertrand.Je ne veux en aucun cas prendre position pour dsk qui grace à la fortune d’Anne Sinclair à put se payer les meilleurs avocats de New york,loué un bel appartement dans Manhantan puis engager un service privé de détectives .Le témoignage de Nassifatou Diallo est émouvant dans les détails sur cette journée du 14 mai 2011.Par contre on doit s’interroger sur le fait qu’elle avait 60.000 dollars sur son compte en banque versés par un homme d’affaires(emprisonné pour un trafic de drogues).Ensuite accusez Nicolas Sarkozy d’avoir mis en scène cette agression sexuelle,il faut quand mème apporter des preuves.
A yves rouxel
Avant que de pouvoir se payer les meilleurs avocats dont l’un a d’ailleurs des réflexions discutables quant à la conduite de son client vis à vis des femmes (appeler hétérodoxes une brutalité plusieurs fois rappelée et une arrogance de goujat me semble minorer les actes), il faut prendre en compte ces pulsions sexuelles qui ne connaissent aucune limite, qui bénéficient de l’appui du pognon et témoigne d’une inconscience sans limite. Il se sentait invulnérable, protégé et les femmes qu’il agresse après avoir payé semblent passablement détruite. Celle de Lille fait preuve d’une grande dignité
A Bertrand Tavernier
Je ne suis pas d’accord avec tout ce que vous dites sur DSK. D’abord, on ne peut pas dire qu’il agressait des dames après les avoir payées. Il a été poursuivi dans l’affaire Diallo, mais les poursuites sont tombées toutes seules. Sans doute le parquet, dont je ne crois pas qu’il ait été porté sur la clémence, a-t-il préféré abandonner en amont, avant que l’accusation ne s’effondre publiquement plus tard.
Pour l’histoire du Carlton, Dsk n’a pas été poursuivi pour violence. On peut présumer que cela aurait été le cas s’il y avait eu de quoi. Et il a de toutes façons été relaxé des accusations de proxénétisme. Donc, le fait de dire que DSK aurait agressé des dames après les avoir payées n’est pas fondé, désolé.
On peut penser que DSK était un goujat et le dire, sous prétexte notamment qu’il aurait eu des relations tarifées ? De là à dire qu’il était « protégé par son pognon », je ne suis pas d’accord non plus. Il n’aurait été ni le premier, ni le dernier à payer pour ce type de services. Quoiqu’on en pense, ce n’est tout de même pas un crime, ni à mon sens l’expression d’une attitude « qui n’a pas de limite ». Je crains que cela ne soit plus banal.
Il ne s’agit pas pour moi d’être « pour » ou « contre », mais de restituer ce que l’on sait de la réalité. Je ne suis pas en train de dire que tout ça est conforme à l’attitude espérée lorsque l’on brigue l’Elysée – c’est évident. Il en a d’ailleurs tiré les conséquences tout seul. Pour autant, le casier judiciaire de l’homme est vide ; il n’y a donc pas lieu de le dépeindre en agresseur.
A Pierre, De très nombreux témoignages indiquent qu’il était ou pouvait être violent. Il était je crois surnommé dans certains clubs qu’il fréquentait, le sanglier. Mais c’était avant Mee too. Les juges prenaient très rarement en compte les violences tarifées ou conjugales sur les femmes, demande des mouvements féministes depuis des années. Quand vous écoutez, la jeune prostituée du Carlton dire en retenant ses larmes que cette scène l’a brisée, qu’il l’a sodomisée malgré ses objections, vous vous dites que vous avez affaire à quelqu’un de violent. Le parquet a commis l’erreur imbécile de le poursuivre pour proxénétisme parce que la charge de violences n’était pas sanctionnée à sa juste valeur. Il n’était pas proxénète mais encourageait un réseau maffieux et était violent avec les femmes. Et quand vous aspirez à la présidence de la République, ce n’est pas crime mais c’est une faute grave qui permet à d’autres d’exercer un chantage car il n’était pas du tout discret contrairement à Mitterand ou Giscard. Il emmenait ses conquêtes au FMI… Vous trouvez cela normal. Vous avez raison, judiciairement le dossier est presque vide. Il ne le serait plus maintenant comme le prouve l’affaire Weinstein
A Bertrand Tavernier
Désolé, mais je maintiens mon désaccord.
D’une part, je n’ai jamais dis que je trouvais tout cela normal, en particulier de la part d’un candidat à l’Elysée. Vous pouvez relire mon message initial, qui dit le contraire. Je suis très heureux de pouvoir échanger sur ce blog, c’est une chance que vous nous offrez, mais s’il vous plait que l’on ne me prête pas des propos ou des intentions qui ne sont pas les miens. Il n’y a aucune intention particulière de ma part, ni pro ni anti dsk, je n’ai aucun parti pris et j’ai le même sens moral que tout le monde. En revanche, il me parait juste de décrire les choses avec rigueur sur ce sujet.
D’autre part, j’ai parfaitement conscience des témoignages divers et variés sur la question. Mais un témoignage n’est pas un fait, encore moins une condamnation judiciaire. Et l’on peut dire cela sans jamais remettre en cause la bonne foi des personnes qui témoignent. On peut respecter un témoin, être ému en l’écoutant, compatir même, tout en sachant que cela n’est pas l’équivalent d’une vérité. Je n’évoque pas le surnom donné, qui peut correspondre à tout et n’importe quoi.
Ensuite : l’attitude du parquet aurait été différente si cette histoire s’était déroulée après ce que l’on appelle « le mouvement Me too » ? Mais je ne crois pas. Il n’est pas exact de dire qu’avant l’histoire Wenstein, les juges français auraient été insensibles à la question des violences sur les femmes. Cela n’est pas vrai. Ils faisaient déjà leur travail avant, et continuent de le faire, du mieux qu’ils peuvent avec les capacités qui sont les leurs. Les juges français n’ont pas attendu Harvey Wenstein pour s’intéresser au sujet, et l’histoire Dsk aurait précisément été pour eux l’occasion de le faire s’ils l’avaient estimé possible.
Enfin, vous relevez que j’aurais « judiciairement raison ». Mais lorsqu’il s’agit de la culpabilité pénale ou de l’innocence d’un homme, la seule vérité que l’on peut évoquer est judiciaire. Je n’en connais pas d’autre.
Toutes mes excuses si l’échange est un peu âpre, ce qui n’était pas mon intention.
A Pierre
Oui certains juges faisait leur travail mais les mouvements féministes ont publié des constats accablants sur une certaine mansuétude, un manque de formation face à ces délits et une absence de prise en compte de la violence dans les rapports sexuels tarifés ou conjugaux qui aboutit à des feminicides. Et il y a des délais de prescriptions qui ont été rallongés, des délits qui ont été ajoutés. Plusieurs personnages dans le film disent (et parmi eux il y a des journalistes et des magistrats) que bien des choses auraient été différentes après Me Too. Tristane Banon raconte un diner en présence de Thierry Ardisson, Michel Rocard et autres sommités politiques qui se marrent et plaisantent quand elle raconte qu’elle s’est sentie violée et qu’elle l’a été. Il lui disent tous d’écraser et c’est le délai de prescription qui a sauvé DSK, dans ce cas comme dans d’autres plaintes. Et aussi parfois des revirements douteux des plaignants. Tout le monde savait qu’il était violentai PS. Cela dit, je comprend votre désaccord car je place sur un terrain éthique face à une loi pas encore adaptée
A Bertrand Tavernier
Je comprends votre point de vue, même si je ne le partage pas intégralement. Je voudrais seulement réagir sur un dernier point, lorsque vous indiquez :
« Tristane Banon raconte un diner en présence de Thierry Ardisson, Michel Rocard et autres sommités politiques qui se marrent et plaisantent quand elle raconte qu’elle s’est sentie violée et qu’elle l’a été. »
Certes, la scène n’est sans doute pas à l’honneur des participants du diner. Mais enfin. Si vous faites l’objet d’une agression, c’est d’abord un thérapeute qu’il faut aller voir, ensuite il faut porter plainte si on le souhaite. Je ne méconnais pas la difficulté d’une telle démarche pour des faits de cette nature, mais enfin il n’y a pas d’alternative.
En tous cas, il y a bien un endroit ou il ne faut pas aller raconter son agression, c’est à la télévision en général, et chez Thierry Ardisson en particulier. Qu’est-ce que l’on peut espérer en susciter, si ce ne sont des ricanements ? Un peu de bon sens : c’était l’objet même de l’émission que de rigoler d’histoires graveleuses.
Personnellement, je ne comprends pas cette manière de vouloir régler ses comptes à la télévision, ni de prendre les gens à parti. On a beau jeu de venir dire ensuite, 15 ans plus tard et dans un contexte complètement différent, que les invités d’Ardisson n’auraient pas eu la réaction qu’il fallait.
Il est bien évident que toute personne qui commet une agression sexuelle doit en répondre. Mais devant des juges, ce qui implique que la victime les saisisse.
A Pierre
Elle ne le racontait pas à la télé mais durant un diner à Ardisson qui avait entendu parler de l’histoire. C’est après qu’elle en a parlé à la TV quand on lui a conseillé ou qu’elle a décidé de porter plainte
A Bertrand Tavernier
Désolé, mais non. Il s’agissait d’une émission de télévision, dont j’ai oublié le nom, dont l’idée consistait à filmer les conversations lors de diners qu’organisait Ardisson chez lui. Il n’y a aucun doute là-dessus.
A Pierre
Dont acte Mais on peut rappeler quand même que DSK a été forcé par le Juge américain à payer 1 million 5 de dollars à Madame Diallo et ce qui l’a sauvé c’est que celle ci avait menti non sur l’affaire mais sur les raisons qui la poussaient à demander l’asile politique. Le procureur rendait un jugement très sévère, refusait sa défense affirmant que c’était un rapport consenti parce qu’il avait duré 8 minutes. Le proc statuant que c’était impossible de parler de rapport consenti vu que la femme de chambre n’était pas du tout une prostituée et qu’elle n’avait jamais commis d’actes semblables. La Justice américaine qui a deux visages l’avait auparavant envoyé dans une prison ultra dure refusant une caution de 5 millions de dollars, alors que des criminels qui avaient tué avaient été libérés sur caution. Il en est sorti très vite pour dossier vide mais entretemps il a vécu une horrible expérience. La justice US est souvent implacable avec les étrangers (cf ce qui arrivé au cadre d’Alstom )
A Bertrand Tavernier
Ce que vous rappelez, c’est que pour un ensemble de circonstances, la thèse de l’accusation était crédible. Mais cela, personne ne le conteste. Je n’ai jamais dit le contraire. Mais l’objet du débat ici, pour moi, c’est la présomption d’innocence. En refaisant le procès sur la seule base des éléments que l’on connaît de l’accusation, aussi crédibles soient-ils, on porte atteinte à la présomption d’innocence. L’absence de procès a certes été une bonne nouvelle pour dsk. Mais elle a eu aussi pour lui un effet pervers : La défense, de fait, ne s’est jamais exprimée. Donc, en refaisant le procès, vous vous basez uniquement sur ce que vous savez de l’accusation. La réflexion est donc biaisée, par définition.
C’est la même chose pour l’affaire banon. Vous pensez que la prescription a sauvé dsk ? Mais pas du tout. En réalité, c’est même le contraire. Le parquet a relevé que l’agression était constituée mais qu’il ne pouvait pas poursuivre, la prescription étant acquise. La décision du parquet a été médiatisée (car la était l’enjeu), encrant dans l’opinion que dsk avait agressée la plaignante, mais sans qu’un procès ait lieu, lui interdisant donc de présenter sa défense.
Je n’ignore rien de ce que vous dites, mais en rentrant dans un raisonnement consistant à dire « il était coupable et a eu une chance de cocu », on entre à mon sens dans un raisonnement dangereux si on le généralisait. Pour moi, « pas de condamnation » signifiera toujours « innocence », quelques soient les arguments en face. Même contre l’évidence ou ce que l’on présente comme tel.
Encore une fois, je ne veux pas défendre dsk en particulier, et je n’ai aucune indulgence pour les violences sexuelles, mais c’est justement parce que les faits reprochés sont très graves que la présomption d’innocence doit s’appliquer avec rigueur.
A Pierre
Bonne conclusion
Pourquoi Tristane Banon n’a t-elle pas porter plainte lors des faits qui se sont déroulés huit ans avant?Après au sein du bureau politique du ps beaucoup savait les déviances et les perversions de l’homme.Dans le documentaire c’est les propos plein d’éloges que tiennent les anciens ministres Elizabeth Guigou et surtout Jack Lang qui affirme que les « pulsions sexuelles de chacun ne regarde en rien l’opinion publique et encore moins les journalistes et tous les marchands de papier ».Siderant,enfin je ferme la parenthèse sur ce chapitre.
A yves rouxel
Elizabeth Guigou, après l’affaire du Carlton dit que cette conduite est intolérable et inadmissible. Vous l’avez vu jusqu’à la fin ? Quant à Lang, c’était un plaidoyer pro domo
a yves Rouxel
Mais à la fin du film Elizabeth Guigou dit le contraire et juge sa conduite inadmissible
Pierre a l’air de vivre dans un monde où n’existeraient ni classes, ni races, ni domination… Sur l’affaire DSK et surtout son traitement par l’élite politico-médiatique, cet article qui dit beaucoup mieux que je ne saurais le faire le fond de ma pensée:
https://lmsi.net/Violeur-au-dela-du-periph
A Mathieu
Pourriez-vous présenter des arguments si vous estimez nécessaire d’intervenir, plutôt que de critiquer les personnes, en l’occurrence moi ?
Je peux vous assurer que je vis dans le même monde que vous. En revanche, il est possible que nous le percevions différemment. Notamment, vous avez raison, pour moi, il n’existe pas de « race », en tous cas pas chez les êtres humains.
Et vous avez raison aussi sur le fait que je ne comprend pas ce que signifie le terme « domination », tout seul, comme ça, sans autre explication.
Et je ne vois pas où des questions d’ethnie ou de couleurs de peau (notions objectives que l’on peut employer pour évoquer des personnes), ou de supériorité sociale (je traduis ce que vous avez voulu dire) sont entrées en jeu dans les échanges du jour.
à Mathieu
dans le site que vous citez il y a un article sur « le cas » Polanski qui est assez douteux. Cet article semble alimenter ce que condamne Pierre: la remise en question de la présomption d’innocence. En fait, ce texte que je n’ai pas lu en entier parce qu’un peu trop répétitif et aussi assez vulgaire dans son àpeuprèisme et sa complaisance pour le lecteur, impose en sous-entendu que les accusations contre RP depuis son exil en France, qui restent non prouvées et de loin, seraient justifiées à cause de la toute première accusation américaine (ce qui est absurde et irrationnel), cette dernière en effet tt à fait justifiée. Ca veut dire « tu as pèché une fois tu as donc pèché les fois suivantes aussi ». Bon, j’aurais dû le lire en entier, mais ça sentait mauvais. Mais je n’ai pas lu l’article sur DSK.
J’ai qqch à dire sur Metoo mais ça risque de nous mener loin on verra.
A Pierre:
Il n’existe pas de races humaines au sens biologique mais comme construction sociale, oui. Il y a des races parce qu’il y a du racisme, parce qu’il y a des gens racisés, des gens discriminés selon la couleur de leur peau, ou leur appartenance réelle ou supposée à une culture ou une religion. Puisqu’aujourd’hui même la droite la plus extrême a débiologisé la race pour la remplacer par la culture, ce qui revient au même quand cette culture est essentialisée, jugée inférieure et/ou incompatible avec d’autres. Dans ce sens la théorie du choc des civilisations, qui parle de cultures (réduites à des religions) et pas de races, est pourtant pour moi une théorie raciste.
Quand vous écrivez que vous ne voyez pas où « des questions d’ethnie ou de couleurs de peau (notions objectives que l’on peut employer pour évoquer des personnes), ou de supériorité sociale (je traduis ce que vous avez voulu dire) sont entrées en jeu dans les échanges du jour », c’est bien ce que je suggérais, qu’en n’en parlant pas vous semblez les ignorer, alors que les rapports de domination de genre, de race, de classe sont partout dans l’affaire DSK et dans son traitement par les médias et la classe politique.
A MB:
Je n’ai pas lu l’article sur Polanski mais je vais le faire.
A MB:
Le problème c’est que des articles sur Polanski il y en a une palanquée sur lmsi.net, et plutôt longs en général. Pourriez vous préciser celui auquel vous faites allusion. Je rappelle que ce site parle du traitement médiatique d’évènements plutôt que des évènements eux mêmes, comme l’indique l’intitulé du site et du collectif qui l’anime: « Les mots sont importants ».
à Mathieu
« Je rappelle que ce site parle du traitement médiatique d’évènements plutôt que des évènements eux mêmes, comme l’indique l’intitulé du site et du collectif qui l’anime: « Les mots sont importants ». »
ah ok ça me semble beaucoup plus intéressant comme thème, je vais explorer
l’article sur RP est là:
https://lmsi.net/Roman-Polanski-a-beaucoup-d-amis
mais je ne sais pas si c’est essentiel!
A MB:
L’article sur Polanski n’est pas écrit par un membre du collectif de lmsi.net mais c’est la traduction d’un article de l’hebdomadaire américain de gauche The Nation. Les textes de lmsi sont en général moins pamphlétaires et plus rigoureux, surtout ceux du principal animateur du site, Pierre Tévanian, prof de philo en Seine Saint-Denis (je précise cela parce que la doxa politico-médiatique voudrait que les militants anti-racistes soient des bobos parisiens vivant loins des « réalités » (mais aujourd’hui c’est la moindre des calomnies qu’ils aient à essuyer…)
« L’article sur Polanski n’est pas écrit par un membre du collectif de lmsi.net mais c’est la traduction d’un article de l’hebdomadaire américain de gauche The Nation. »
oui c’est ce que j’ai vérifié après votre remarque
Yves au secours de DSK…on aura tout vu!
Quant à la dimension humaniste du FMI, là aussi je tombe de ma chaise! Comme le rappelle Bertrand, le FMI a souvent accompagné le pire de la mondialisation en posant des contraintes d’ouverture amplifiée vers une économie libérale pour daigner « aider » par des prêts.
Un peu le pseudo bon flic durant l’interrogatoire musclé qui appuie le méchant flic OMC.
a ballante
Et c’est DSK avec Villepin qui brada les autoroutes, faisant perdre des milliards à l’état. Qu’il soit brillant, c’est indéniable et donc capable d’initiatives plus heureuses, c’est un fait. 0 condition de voir le revers de la médaille
D’accord avec vous Bertrand.Quand on sait que depuis son divorce d’avec Anne Sinclair,il s’est remarié et travaille avec plusieurs pays d’Afrique et apporte ses conseils sur le plan économique.
L’extrémisme du centre des messages de Pierre, agace autant qu’il force le respect par son implacable argumentation. Qu’il s’agisse de venir au secours de DSK ou du Marginal de Jacques Deray. Etes-vous un blogueur ou un programme d’analyse ? Non, non, je vous taquine. Mais pardon, Mathieu a raison. Il y a dans cette affaire un rapport de domination de classe et de mépris de race qui se passe de commentaire. Et d’ailleurs vous le savez très bien.
Dans le souvenir que j’ai de WELCOME TO NEW-YORK, le personnage n’avait rien d’un impétrant, autant victime de lui-même que du système qui cherche à le formater. On se demandait (mais il faut revoir le film pour en être sûr) si le personnage ne se laissait pas piéger volontairement pour échapper à un destin fabriqué de toute pièce par sa femme. J’avais rapproché le film d’HABEMUS PAPAM. Comme Piccoli dans le Moretti, Depardieu mettait l’accent sur l’immaturité du personnage. Ferrara avait très habillement combiné la volonté de fuite et l’enfermement, quand tout ou presque se déroulait en huis clos. Ou comment utiliser intelligemment les limites du budget.
DSK avait attaqué le film, sans avoir compris qu’il lui trouvait subtilement des circonstances atténuantes au-delà de toute plaidoirie. N’est ce pas une des missions du cinéma d’humaniser les monstres ? Et je n’avais pas vu Depardieu défendre aussi ardemment un film en conférence de presse, depuis les Pialat.
A Gilles
Très intéressant point de vue
A Bertrand Tavernier et Gilles
« Très intéressant point de vue » ?? Alors celle-là, c’est la meilleure. On débat pendant toute une journée, avec une excellente qualité d’argumentation et une haute tenue, à tel point que franchement, notre échange serait publiable, je termine tout ça épuisé… et l’autre arrive, pond un petit message de quelques lignes, et lui, tout de suite, son point de vue est intéressant ???!!! C’est toute l’histoire de ma vie.
Gilles, vous me direz comment vous faites. Merci par ailleurs de vous souvenir de ma défense du Marginal, un film à revoir tous les ans !
A Pierre
En prenant en cause ce qu’il dit, je n’efface pas les vitres
A Pierre
Qui a dit que mon message rédigé en 45 secondes annulait votre échange avec B. Tavernier ? Que vous ayez eu une connaissance approfondie de l’affaire ou que vous ayez cherché les arguments pour l’occasion, force de toute façon le respect. Je comprends que des réponses lapidaires comme celle de Mathieu ou la mienne vous déçoivent. Vous avez raison, le désaccord exprimé sur le fond, méritait que la réponse soit à la hauteur de vos réflexions.
Par ailleurs, vous êtes le seul sur ce blog à signaler des films à priori indéfendables. Sur la foi de ce que vous aviez écrit sur certains films, j’ai regardé AMITYVILLE 2 en me tenant le menton entre le pouce et l’index, parce que vous disiez simplement « être une poignée de cinéphiles à le défendre ». Ayant revu d’autres films qui sont pour moi des navets indécrottables (Le Marginal, 3 hommes à abattre) j’ai cependant compris votre point de vue, sans les aimer davantage. Et c’est vrai qu’avant d’intervenir, chacun, moi le premier, devrait se demander s’il dispose d’assez de temps pour le faire.
A Gilles
Moi je reste stupéfait et dubitatif devant le MARGINAL. On voit bien que la moitié du budget est avalé par Belmondo et les « production values » sont misérables. Verneuil disait qu’avec Belmondo on finissait par payer sa femme de ménage. TROIS HOMMES A ABATTRE c’est un peu pareil, sauf qu’il y une fois de plus, la poursuite en voiture filmée par Bernard Stora je crois, toujours sur le même tronçon d’autoroute. Quand vous pensez aux recherches scénaristiques et visuelles des Eastwood… Delon devenait fou quand on lui mentionnait Clint
A B. Tavernier
Ce qui me stupéfait, c’est que Verneuil, qui a grassement profité de la popularité de Belmondo, vous ait dit ça. Sans lui, il aurait basculé à la télé après 1970. Et le débat sur les qualités esthétiques entre le cinéma commercial français et son équivalent américain ne s’épuisera jamais. Ceci dit Verneuil soignait toujours ses mises en scène, même dans ce qu’il a fait de pire.
A Gilles
Mais cela arrive souvent. Cela s’est bien passé sur les premiers films et dans WEEK END À ZUYDCOTE, ils s’entendent bien puis il semble avoir eu une cassure à un certain moment lors des films produits ou co produits par Belmondo avec René Chateau qui a été un moment très pote avec Belmondo avant rupture absolue. En tout cas Verneuil avait honte des MORFALOUS tout comme Audiard. N’empêche qu’ils l’ont fait. Quant à Verneuil, il soignait sa mise en scène ce qui ne l’empêchait pas d’être souvent guindée, souffrant d’une multiplication de plans explicatifs(PLAN SUR MONTAND OUVRANT UN MAGNETOPHONE, PLAN PLUS SERRÉ SUR L’INSERT D’UNE CASSETTE, SUR LA MAIN QUI PRESSE UN BOUTON, SUR LA CASSETTE QUI TOURNE POUR QU’ON COMPRENNE QU’IL NE L’A PAS MIS DANS UN GRILLE PAIN) ai de médiocre photos en couleur. Tout est suréclairé pour qu’on voie bien l’argent dépensé sur le décor. Ce style d’éclairage était déjà démodé, lourd et moche avec des transparences, des maquettes hideuses. Il faisait preuve en revanche d’un intérêt pour des sujets insolites et parfois audacieux (MILLE MILLIARD DE DOLLARS, toutes les scènes avec Marechal dans I COMME ICARE, WEEK END, le plus réussi de la série). Mais MAYRIG, autre sujet insolite et personnel est plombé. Mais au passage, juste un petit fait que je rappelais à Jean Douchet qui, suivant la dota, se plaignait qu’on projette UN SINGE EN HIVER au Festival Lumiere, Verneuil étant pour lui un tâcheron ce qui n’est pas exact. Verneuil est à l’origine d’une quinzaine de ses films, choisissant les sujets, achetant les livres, ce qui témoigne d’une vraie passion. Cukor, réalisateur plus inventif dans ses grands films, n’a jamais initié un seul de ses films
A Bertrand Tavernier et Gilles
Sur Le marginal et 3 hommes à abattre : on en a plusieurs fois parlé ici et je ne veux pas radoter. Ce que vous dites sur les production values est exact, je l’ai remarqué aussi. Evidemment, les films n’ont pas la tenue des productions d’Eastwood de l’époque. Mais ce que j’en aime en eux n’a rien à voir avec tout ça.
Pour moi, par exemple, 3 hommes à abattre est indissociable de sa fin. On y voit Delon, dans un quartier de Paris très fréquenté (sur les champs Elysées ou quelque chose comme cela dans mon souvenir), on lui demande du feu, il ne se méfie pas, et le passant lui place son revolver dans la bouche. On voit le regard stupéfait de Delon au moment ou la mort arrive, par surprise, au moment le plus inattendu. Fin.
Et bien ça : ça glace le sang. Je veux bien ce qu’on veut sur la production du film, mais il y a là une économie de moyens, doublée du sècheresse de ton, qu’on a pas revu depuis tant de fois que cela, je ne parle même pas de ces dernières années. Seuls Marchal ou Frederic Schoendoerffer ont su retrouver par moments cette manière de faire.
C’est un peu comme le PAPILLON SUR L’EPAULE, avec sa fin atroce ou Ventura meurt sur le trottoir, dans l’indifférence. Nous sommes d’accords que le PAPILLON est bien supérieur, il n’y a aucun doute. Mais on retrouve à la fin de 3 HOMMES le même ton, la même âpreté, le même amour du noir. Pour moi, ce sont des qualités qui font complètement oublier le reste, auquel j’avoue moins prêter attention.
A Pierre
D’accord sur la fin et une ou deux scènes. Ce qui était frappant, c’était l’ignorance, l’indifférence de Delon Belmondo et de leurs financiers face à l’évolution du genre. Les chefs opérateurs de ces films souvent imposés par les vedettes sont souvent médiocres. Delon accepter Decae pour MORT D’UN POURRI mais vivre Denis lenoir qui vient de signer les Assayas pour reprendre Penzer qui n’a aucun style
« Ce qui était frappant, c’était l’ignorance, l’indifférence de Delon Belmondo et de leurs financiers face à l’évolution du genre. »
ces films n’étaient pas conçus non plus pour un marché hors France (un peu Europe) et bien sûr ne se montaient que sur la popularité franco-européenne des vedettes (Belmondo n’était pas une vedette aux USA), il ne s’agissait pas d’entrer en concurrence avec un genre qui évoluait, pour le mieux ou pas, aux USA. Je dirais que le projet ne se montait que sur la prévision du retour d’investissement sur le marché français.
A MB
Certes mais les films d’Eastwood marchaient aussi fort bien et se vendaient à l’étranger alors que les Delon/Belmondo les perdaient les uns après les autres. Delon a peu à peu perdu sa clientèle au Japon et en France après quelques très gros succès pour le GUIGNOLO, FLIC OU VOYOU, il y a eu de fortes déceptions. Cela dit, Delon gardait plus d’ambition et produisait MONSIEUR KLEIN accueilli au départ avec une condescendance critique qui fait froid dans le dos, LE PROFESSEUR même s’il remonte le film.Sans oublier NOTRE HISTOIRE, hélas pas réussi. Et il se lance dans des aventures bizarres, presque parodiques (DANCING MACHINE). Manque de gout ?
à Bertrand
DELON/BELMONDO
mais c’est ça on est d’accord, la différence entre les deux c’est LE PROFESSEUR ou MR KLEIN, Belmondo il ne trouve qu’à produire une adaptation de Guitry avec le rôle titre pour lui (DESIRE) et secoué par les critiques, mauvais joueur dit dans la presse qu’ils sont une bande de cons (non textuel) ou produit un remake confortable avec le 1er rôle, L INCONNU DANS LA MAISON!
Quant à Eastwood, cher Bertrand, je ne place pas au plus haut sa carrière 70 et 80, à la même époque que les deux sus-cités:
après DIRTY HARRY, quand il se fait réalisateur c’est des films que je ne cite pas pour pas me faire engueuler (certains portent JOSEY WALES au plus haut hum, ou des reprises de clichés de la mode policière avec SUDDEN IMPACT…) il faut presqu’attendre UNFORGIVEN pour être surpris, après c’est une autre histoire, très peu de loupés, de l’originalité (MILLION DOLLAR BABY c’est quelquechose!).
A MB
Sur Eastwood : Je réfute ! Eastwood réalisateur dans les années 80, c’est tout de même :
– HONKYTONK MAN, un superbe film, très personnel, et sans doute l’une des meilleures performances de Eastwood acteur,
– PALE RIDER, magnifique remake de Shane en version fantastique,
– BIRD, qui reste encore aujourd’hui – avec un autre film sorti à la même époque (on se demande duquel je peux bien parler) – l’une des deux références en matière de jazz au cinéma.
Dans des registres certes plus mineurs, SUDDEN IMPACT demeure très réussi. C’est sur qu’avec Lalo Schifrin et Bruce Surtees dans l’équipe, ça aide. Mais même THE ROOKIE est très distrayant.
On peut aussi ajouter que, à l’heure ou Delon se perdait dans CASANOVA, Eastwood interprétait IN THE LINE OF FIRE (attribué à Wolfgang Petersen, mais enfin ce film ressemble tellement à une réalisation d’Eastwood que c’est à s’y méprendre), qui est un excellent thriller.
Bien sur, tout ce qui s’est passé après UNFORGIVEN est impressionnant, mais cela ne doit pas remettre en cause l’avant. Par ailleurs, j’aurais tendance à relativiser pour ma part certaines évaluations de l’œuvre depuis UNFORGIVEN. Personnellement, je préfère de loin TRUE CRIME à MYSTIC RIVER, mais bon il semblerait que je sois le seul dans ce cas là.
A Pierre
D’accord sur beaucoup de titres mais pas THE ROOKIE et TRUE CRIME est moins bon que MYSTIC RIVER
A MB : UNFORGIVEN et MILLION DOLLARS ,ça oui, alors, c’est le haut du panier, même si le second aurait pu trouver une meilleure fin, moins prise de coeur en tout cas. Hillary Swank dans son lit d’hôpital pendant tout le dernier tiers est une épreuve que je n’ai pas pu supporter deux fois.
Sinon, si je puis me permettre, vous semblez craindre de ne pas être d’accord avec les autres. Mais on est sur un blog, non? Un endroit fait pour le débat ! Mr Tavernier le premier, j’imagine, ne suppose pas qu’il faille toujours le suivre; et n’est pas contre un peu de contradiction ?
A Pascal MINETTE
Exact
« Sur Eastwood : Je réfute ! Eastwood réalisateur dans les années 80, c’est tout de même :
HONKYTONK MAN
PALE RIDER
BIRD »
A Pierre
Vous citez peut-être les trois films emblématiques du début de ce que j’appellerais la « eastwoodmania » dans la critique française.
Et elle prend place, en effet, dans les années 80.
Je suis incapable de dire ce qu’il en était quand sortait JOSEY WALES HORS-LA-LOI (non seulement j’étais trop jeune pour lire une critique mais surtout, je ne me souviens même pas d’avoir vu ce film sortir à l’époque, ce qui aurait pu être possible) mais je sais que JOSEY WALES et PALE RIDER sont deux films, pour moi, qui boxent dans la même catégorie et j’ai ressenti, quand sortait PALE une sorte de haie d’honneur pour ce film (de Télérama aux Cahiers).
Tout ça pour dire que les années 80 furent la première décennie d’intronisation d’Eastwood dans son statut d’auteur et qu’il s’est passé quelque chose à partir d’HONKYTONK MAN.
Pour autant, ce sont les années 90 qui ont sacré le cinéaste
-roi et le succès critique hyper-récent de LA MULE prouve que le sacre n’a pas périclité.
Personnellement, le premier Eastwood a m’avoir fait ressentir une sorte de maturité esthétique, une aisance narrative plus madrée que précédemment fut, non pas BIRD, mais CHASSEUR BLANC, COEUR NOIR, que j’ai toujours trouvé jubilatoire et original dans le choix du sujet. Je l’ai revu récemment et je trouve ce film jouissif sans qu’il soit question de chef d’œuvre : il y a des défauts formels évidents (la mort, mal filmée, du guide Kivu), des redondances narratives (la séquence avec la femme antisémite est super mais enchainer avec une bagarre contre un afrikaner raciste, c’est trop!).
Mais dans l’ensemble, quel panache!
A Alexandre Angel
La période PALE RIDER, HONKY TONK MAN est parfois inégale (PLAY MISTY FOR ME et BREEZY sont intéressants) avec des échecs mais il faut voir à quel point Eastwood était méprisé (vedette de westerns spaghetti, étiqueté fasciste par Pauline Kael). Avec Pierre Rissient, on se battait pour lui dès PLAY MISTY et les films qu’il réduisait comme THE BEGUILED (inconnu aux USA pendant des années) où il remettait en cause son image, cassait le mythe, spécialement dans HONKY TONK MAN. En France, il a été sauvé quand Godard lui a dédié DETECTIVE. Du coup, tout un clan s’est aligné, le doigt sur la couture du pantalon et a admiré d’un bloc, alors qu’on se battait avec Pierre pour qu’ils voient au moins MISTY et PALE RIDER, sans parler de BIRD
« Sinon, si je puis me permettre, vous semblez craindre de ne pas être d’accord avec les autres. »
à P Minette
Ah ben alors là vous m’en bouchez un coin! je ne pensais pas être soupçonné de ça!
je ne dis jamais « désolé mais je ne suis pas d’accord avec vous! » comme certains
au contraire, j’aime la discussion contradictoire! eh eh eh
EASTWOOD
« Vous citez peut-être les trois films emblématiques du début de ce que j’appellerais la « eastwoodmania » dans la critique française » et la suite…
à AA: exactement, les 80 sont le moyen pour C.E. de montrer qu’il peut faire autre chose mais au risque de me faire engueuler (gag, Minette!) MILLION $ est le 1er film personnel ET réussi (précisons que PLAY MISTY, BREEZY sont personnels et moyens pour fixer les choses). Avant les plus loués comme plus « humanistes » anti-l’image de Pauline Kael disons donc BRONCO BILLY, JOSEY WALES au moins me paraissent très pâlots et ne figurent pas encore dans sa période personnelle, ce sont des bons sentiments qui prouvaient qu’il voulait changer son image.
A MB
JOSEY WALES comprend plusieurs scènes très réussies, un sens du paysage, du décor (ce bac) et ce personnage d’Indien qui n’arrête pas de lancer des vannes. C’était la première fois, disait Eastwood qu’on montrait que les Indiens avaient le sens de l’humour. Il reste encore prisonnier de certains codes mais esquisses beaucoup de ses thèmes favoris. Le scénario de Kauffman était assez bien écrit. Tiré d’un livre écrit par un faussaire qui s’est prétendu Indien et libéral avant de devenir la plume de personnalités racistes. Et dans BRONCO BILLY il y a deux trois moments fort bien venus. Quant à SUDDEN IMPACT, l’explosion féministe de Sandra Locke reste formidables et rare dans le genre. On sent qu’Eastwood veut répondre à ses détracteurs. Bien sur, le morceau de bravoure final est faible et nous ramène à des codes plus traditionnels
Récemment, Gilles évoquait le cinéma de Leconte durement et je viens de découvrir TANDEM que même ma référence Lourcelles loue, et qui m’a passablement agacé. J’évitais ce film car je me méfie de tout film prenant pour sujet des personnages qui offrent au spectateur le moyen de se croire supérieur à eux. Comment ne pas se laisser aller à la condescendance avec un récit sur un animateur de jeu radiophonique (même si j’adorais la classe de Lucien Jeunesse qui, lui, a arrêté le Jeu des 1000 Francs de sa propre volonté)?
Je me disais que je savais ce que j’allais trouver dans le genre clin d’oeil ému au spectateur, pas de surprise. En plus j’ai trouvé Rochefort très énervant, gesticulant, énervé, sans surprise, affichant tous les clichés possibles de l’homme qui a loupé sa carrière d’artiste ou d’écrivain et se retrouve petit animateur de TV. Bien sûr, il y a l’objection que c’est le personnage qui est énervant, gesticulant par douleur intérieure, etc et que l’acteur fait son boulot, mais c’est pas très subtil alors que Jugnot est formidable, souple, nuancé, son meilleur rôle je crois. Ayant vu d’autres films avec Rochefort, pour moi TANDEM est le seul où il n’est pas bon.
Alors qu’une scène frappe par son originalité et sa justesse de vue et qui d’un coup sort le personnage de l’animateur du banal et attendu: celle où il se fait snober par une libraire qui l’a dragué gentiment et, et c’est là que c’est fort, qui ne se rend absolument pas compte qu’elle le voit avec une condescendance curieuse, très bien vu. Par contre, la scène avec Dreyfus où toute une tablée se moque de Rochefort en lui posant des questions-jeu est grotesque même si dans l’idée elle est bien vue, une fausse bonne idée.
Par contre j’ai trouvé RIDICULE très réussi et même, dans le dernier plan sur Ardant, magnifique visuellement. Un film intelligent, comme on dit.
A MB
Moi j’adore la gestuelle de Rochefort, cette manière qu’il a de souligner tout ce qu’il dit par des mouvements de bras surprenants et incongrus. Il traduit physiquement ce qu’il joue et Jugnot avoua sa stupéfaction lors de leur première scène ensemble puis peu à peu son immense admiration. Sans m’en souvenir j’avais demandé la même chose à Thierry Lhermite dans QUAI D’ORSAY
EASTWOOD/
« Quant à SUDDEN IMPACT, l’explosion féministe de Sandra Locke reste formidables et rare dans le genre. »
Ca alors vous m’étonnez ai-je vu ces films très très fatigué? SUDDEN IMPACT: J’ai failli écrire que le personnage de Sondra offrait à C.E. le moyen de montrer un certain machisme gentillet par complaisance « mode » (ou alors je confonds avec le film avec Tine Daly (d’avant CAGNEY AND LACEY) THE ENFORCER où on colle une partenaire féminine à Harry). Pour BRONCO BILLY vais-je découvrir à la revision que j’ai loupé certains moments?
Je suis effondré, laminé, détruit, où est ma bouteille de scotch? ça y est je sombre, adieu.
Lhermitte dans QUAI D ORSAY est surprenant dans le bon sens du terme, et Rochefort est bien plus convaincant en abbé Dubois dans QUE LA FETE avec quasi la même gestuelle, rires nerveux etc. dans TANDEM je devine la fêlure du personnage quand elle s’exprime mieux avec l’intrusion de Jugnot dans son appartement -donc: en l’absence de Rochefort- que dans Rochefort jouant le personnage. C’est un personnage bien plus subtil que ce que Leconte et lui ont paru s’en rendre compte réellement, dommage.
A B. Tavernier sur Verneuil
Cette séquence de I…COMME ICARE est au contraire décomposée pour préparer le spectateur à ce qui va suivre : la révélation du complot contenu sur la bande sonore. Les décors de Jacques Saulnier où il combine modèles réduits et grandeur réelle servent très bien le sujet, mais très mal photographiés par Jean-Louis Picavet. Même travail impeccable de Saulnier sur LE SERPENT, aussi mal éclairé par Renoir. Decaë et Renoir n’étaient plus que des réputations à cette époque.
Sans doute payé par René Château, Verneuil dit en revanche beaucoup de bien des MORFALOUS dans le bonus du DVD. Il était de ces réalisateurs qui n’ont jamais répondu à des entretiens autres que promotionnels, et quand au festival lumière vous citez Huston au sujet d’un passage du CLAN DES SICILIENS, il est paumé.
A Gilles
Au Fouquet’s il m’avait dit qu’il avait honte des MORFALOUS et qu’après avoir vu UN DIMANCHE A LA CAMPAGNE, « un film ou il ne se passe rien et pourtant je suis accroché, où il n’y a aucune action et pourtant je ne peux pas le lâcher, j’ai dit à ma femme « faut que j’arrête de faire des conneries comme LES MORFALOUS et que je revienne à des sujets personnels ». Ce fut Mayrig, tourné de manière diamétralement opposé à UN DIMANCHE (stars, studio). Pour les photos de ses films, on peut blâmer les chef opérateurs mais surtout lui qui tenait à ce que tout soit éclairé. Il fallait tout voir dans les décors qu’il avait fait construire et qui lui avaient couté cher. « C’était un agent immobilier », di sait Dirk Bogarde. Regardez GARDE A VUE, la manière dont Miller et Nuytten filment, éclairent le décor. On est à des lieux. Quelle force, quelle acuité. Sorti des promotions, Verneuil pouvait être intéressant, quand il évoquait « le seul bon sketch de BRELAN D’AS » avec Michel Simon. Mais dans le fond, il ne parlait que de lui et de la manière maligne avec laquelle il montait ses films et savait convaincre les acteurs. Il prenait de vrais risques, achetait des droits, développait des sujets, ayant beaucoup dégusté avec Fernandel : « le premier film ou j’ai pu faire de la mise en scène a été DES GENS SANS IMPORTANCE. Avant, il fallait que j’empêche Fernandel d’être en gros plan, de face, tout le temps. Et pour cela il fallait avoir un découpage en acier blindé. Il adorait Jeanson, plus que Audiard
A MB:
Désolé mais pour moi JOSEY WALES et BRONCO BILLY sont des films à la fois très personnels et très réussis. D’ailleurs BRONCO BILLY reprend beaucoup de choses de JOSEY WALES, à commencer par sa lumière automnale, son humour désabusé, son utopie dérisoire et nostalgique. Avec son improbable arche de Noé ou plutôt son radeau de Huckleberry Finn JOSEY WALES s’inscrit dans une tradition picaresque qui justifie les rebondissements du récit et qui excuse (presque) les restes d’éclats sergioleonesques. Et comme le souligne Bertrand, il y a déjà dans JOSEY WALES un sens du paysage, qui fait qu’on se souvient longtemps de certaines scènes (comme celle du bac). Eastwood se sert du Scope de façon à la fois magistrale et décomplexée, et la lumière est à la fois belle et réaliste (intérieurs très sombres). Il n’a pas seulement appris de Leone, il est allé voir le modèle: le magnifique YOJIMBO de Kurosawa.
SENTENCE DE MORT
et je n’ai rien dit des flashbacks (ou le contraire dans l’autre sens) qui vous tombent dessus sans aucun signe pour dire qu’on est changé d’époque! troublant.
à Damien Doussin
SENTENCE DE MORT m’a tenu en éveil, les brusques changements de séquence d’un plan à l’autre sont étonnants, issus soit du style de Lanfranchi soit de coupures, volontaires ou involontaires, ça donne un pseudo surréalisme surprenant: un personnage de jeune femme se retrouve à l’état de cadavre alors que bien vivante le plan précédent: aucune explication. Une autre dame blonde apparaît d’un coup sans la moindre explication non plus. je crois qu’il y a des coupures mais je préfère penser que c’est voulu. Ce film suit de loin le western italien type, mais joue sans cesse à s’en écarter assez brutalement. A mon avis, c’est un film à réhabiliter (ce que vous avez fait) sérieusement, déjà, dans une édition plus soignée que celle-ci (le format est maltraité).
Dialogue cocasse:
– Pourquoi faites-vous tout celà (la vengeance)
– Je suis obligé de le faire.
– Ne pouvez-vous faire autre chose?
qui me rappele certains dialogues edwoodiens (Jr).
On peut rire là mais est-ce vraiment contre le film? merci pour la découverte.
A MB content de voir que ce film vous ait plu : la construction hachée participe en effet à des plans et des séquences proches du surréalisme. Seul western de son réalisateur, je pense qu’il a voulu y mettre une patte incongrue et originale malgré les codes du genre (mais rien que la musique s’en éloigne) et les coupes qui ont dû aussi s’opérer au moment de son exploitation. Le tout renforçant encore la curiosité de l’ensemble. C’est un film que je garde et que je reverrai…
Bonjour à tous,
J’aurais du inclure ce message dans le message de Bertrand Tavernier ou il évoquait la filmographie de Coppola, mais personne ne l’y aurait lu (car les derniers messages ne sont plus mentionnés dans le blog).
Je voulais juste signaler que demain sort le Bluray et la version numérique du nouveau montage du Parrain 3. Je brule d’impatience. Personnellement, je n’ai jamais pensé que ce troisième épisode était moins bon que les deux précédents. Un peu plus inégal, peut-être, mais avec des moments si éblouissants par ailleurs…
C’est aussi un grand film pour moi grâce à la prestation de Pacino. Au-delà du tour de force que représente la scène finale sur l’escalier, c’était à mon sens la première fois qu’il interprétait un rôle de mentor, motif qu’il ne cessera de travailler par la suite pour en maitriser tous les aspects, toutes les représentations possibles (de SCENT OF A WOMAN à CITY HALL en passant par DONNIE BRASCO ou INSOMNIA).
Bref, je me demande bien pourquoi Coppola a voulu toucher à ce chef d’œuvre maudit, et surtout comment. Réponse demain !
C’est avec une grande émotion que je viens de découvrir un chef d’oeuvre du cinéma français.Ce film est »un miracle »qui mérite une analyse et une profonde reflexion sur l’éducation donné à nos enfants dans les écoles. »L’école buissonnière »de Jean paul le chanois est emplit d’humanisme avec un Bernard Blier qui campe un jeune instituteur qui va se retrouver à faire la classe dans un petit village des hautes provence,deux ans après la première guerre mondiale.Dialogues mordants quand Blier déclame »Ceux qui vivent sont ceux qui luttent »à un conseil municipal qui combat ses méthodes d’apprentissage de la vie des escargots,des recettes de cuisine,de la fabrication d’un petit journal local…On reste transit car les enfants vont se solidariser auprès de leur maitre grace à leurs parents qui sont paysans,cordonnier ou menuisier.Les parents n’ont pas eu l’instruction mais ils savent travailler de leurs mains et sont riches de leurs experience de vies.Le chanois qui fut brocarder à tort par la nouvelle vague prouve ici qu’il maitrise son sujet avec un scénario d’une justesse imouie,mettant en valeurs les droits de l’homme,de la femme et surtout des enfants .A l’heure ou la presse écrite,les journalistes,photographes et tous ceux qui expriment leurs opinions sont baffoués voire tabassés en France,voilà un film que les puissants qui dirigent ce pays devraient visionnés.
A yves rouxel
Très bonne analyse Yves d’un film que j’ai vanté plusieurs fois dans ces colonnes. Quand à le Chanois il ne fut pas toujours brocardé à tort. Toute une partie de son oeuvre est très médiocre des MISÉRABLES à PAPA MAMAN LA BONNE ET MOI sans oublier MANDRIN. Mais j’ai défendus dans de nombreux blogs ses scénarios pour Tourneur, Devaivre et…Rosselini et ses premiers films comme SANS LAISSER D’ADRESSE. C’est après qu’il chute même si on peut sauver des moments dans les EVADÉS, LE CAS DU DOCTEUR LAURENT. Relisez ces chroniques cela vous fera découvrir des films peu importe si c’est avec trois ans de retard
Exact :nous avons souvent défendu « messieurs Ludovic » sans laisser d’adresse » et pour ma part « agence matrimoniale » les évadés » et »le cas du dr Laurent » ; »par-dessus le mur » n’est pas sans charme non plus.Quant à « l' »école » il passe dans les ciné-clubs!
le reste est quantité négligeable : »les misérables » est la plus mauvaise version que je connaisse (Bourvil en Thénardier!)Les « papa maman etc « sont du cinéma de papa au sens le plus péjoratif du terme .
avant -guerre ,il signe de son vrai nom (Dreyfus ) « le temps des cerises « qui met en parallèle une famille riche et une famille ouvrière mais succombe sous l’accumulation des personnages .Communiste et syndicaliste convaincu * et résistant sous l’occupation,il avait aussi collaboré à « la vie est à nous « avec Renoir.
*Blier a rarement été plus « généreux » que dans les films de JPLC : voir « messieurs Ludovic » « l’école buissonnière » » sans laisser d’adresse ».
A DIDIER : « Nous avons souvent défendu MESSIEURS LUDOVIC […]
Vous me donnez envie de le réévaluer. J’attendais quelque chose de très différent de ce sujet et j’avoue avoir été vraiment déçu quand je l’ai découvert enfin lors de sa sortie vidéo chez lcj. Je n’ai pas accroché à l’histoire jusqu’à trouver le temps de projection très long. J’avoue avoir même aujourd’hui oublié la majorité des scènes. Il me reste toutefois en mémoire une belle distribution même si le cher Jules Berry m’avait semblé bien fatigué. Je vais le revoir.
Je n’ai toujours pas vu SANS LAISSER D’ADRESSE, à regret.
Je vous rejoins tous sur l’admirable ECOLE BUISSONNIÈRE. Pour LES MISÉRABLES, je sauve la très belle musique de Georges van Parys. La meilleure version pour moi, inégalée reste celle de Raymond Bernard avec Baur et Vanel. Je n’ai jamais trouvé la même force dans les versions ultérieures et je n’ai pas vu la version muette avec Gabriel Gabrio.
A SERVANT Jean-Pierre
Il y a celle de Freda qui vient de sortir, l’EVADÉ DU BAGNE
L ECOLE BUISSONNIERE que je revois régulièrement (ma mère institutrice nous bassinait avec ce film (à raison offkourss), avec LE CORSAIRE ROUGE d’ailleurs (le lien est évident).
A JPS
Certes « Messieurs Ludovic » n’est pas du niveau de « l’école « ;mais l’humanisme de l’auteur -que l’on retrouve dans ses meilleurs films -est bien présent dans l’ingénieur de Blier qui veut construire un barrage pour le bien-être de son prochain et former une chaîne de solidarité ;Berry n’a qu’un petit rôle ,son personnage est odieux d’ailleurs.
« L ECOLE BUISSONNIERE » a été négligé par les TV;d’où son semi-anonymat ,d’autant plus qu’un film récent (assez médiocre)lui a piqué son titre.
« la maternelle »(1933) première version parlante avec Madeleine Renaud (Benoit-Levy ,Marie Epstein)dont seule une copie américaine incomplète circule avec ss titres français est un des premiers films centrés sur l’éducation.C’est le « ça commence aujourd’hui » de l’époque!
à propos de « la maternelle »
dont seule une copie américaine incomplète circule avec ss titres ANGLAIS ,bien sûr!
Rouxel/ça s’appele donner son avis sur un film au lieu de nous ballader avec des textes recopiés d’on ne sait où (et de répondre par l’insulte et le mépris)
A MB.Je retrouve le contributeur piquant mais pas trop mordant qui apporte son petit grain de sel.Vous en ètes encore à penser que je recopie des textes de vieux Cinémonde ou Marie claire!!
a yves rouxel
Cher Yves cessez d’être ésotérique
de toute façon si vous les recopiez pas c’est pas mieux
et je préfère lire un avis argumenté comme celui sur L ECOLE BUISSONIERE c’est nettement plus intéressant.
quand on vous critique vous répondez par l’insulte et vous permettez de prendre un tiers à témoin (M Pascal) pour encore m’attaquer c’est pas brillant, mon cher monsieur si vous ne voulez pas être critiqué ne publiez plus rien!
je crois que je vous comprends bien maintenant rideau!
A Bertrand.Moi ésotérique,non plutot colérique et tétu(caractère breton du coté de mon père et opiniatreté du coté grec de ma pauvre maman).J’ai vu « Mank »réalisé par le surdoué David Fincher,et c’est pas mal du tout dans le contenu du scénario qui dépeint assez bien l’univers impitoyable d’Hollywood de la fin des années 30.Gary Oldman est à l’aise et ne cabotine absolument pas dans son role.Au mieu du film,Fincher installe un climat lourd qui pressent le macarthisme à venir.Les producteurs,réalisateurs et mème certains acteurs voyaient des communistes et des juifs partout.
A Yves : Oui mais dans mon souvenir, tout était idéalisé, comme souvent quand on parle des enfants. Comme dans les CHORISTES.
Et puis les pédagogies révolutionnaires n’auront vraiment servi à rien; va proposer un journal à n’importe quelle classe d’aujourd’hui. Même une seconde générale enthousiaste ( mais si ça existe) n’aurait que des guirlandes de fautes et d’inepsies à remettre.
A Pascal Minette
Non a Méthode Freinet a souvent et pendant longtemps obtenu des résultats formidables et a cassé des interdits. Vous mélangez tout. L’éducation d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle de l’époque et l’idéalisme que vous critiquez était issu du Conseil National de la résistance et se justifiait dans le film par l’époque, l’espoir qui renaissait après l’Occupation. Et cela mérite d’être pris en compte. Plus tard on a ouvert l’école à tout le monde sans préparation, sans formation. On a peu à peu capitulé devant les problèmes. On a cassé l’enseignement du français, de l’Histoire, en limitant des heures, en créant des petites boites comprenant Charlemagne, la guerre de 14, la Revolution. On a imposé des méthodes délirantes pour se mettre à la hauteur des élèves. Une nouvelle manière d’apprendre à lire et à écrire qui a causé des désastres. Les Folamour de l’éducation s’en sont donné à coeur joie L’horrible Meirieu a voulu sélectionner des modes d’emploi de machines à la place des textes littéraires pour se mettre à la portée des élèves. L’éducation Nationale a davantage élaboré des réformes avec un vocabulaire d’imbécile : un apprenant au lieu d’un élève et on a créé des crétins impatient. Et le film prone le contraire
LIRE:
Célestin FREINET a révolutionné l’enseignement alors purement livresque .(bien sûr)
A Bertrand
Merci et je relance de 50 ; la tendance actuelle est de faire passer des ajustements comptables pour des avancées humanistes. (La mauvaise foi déplace les montagnes.) L’école inclusive par exemple, belle idée permettant aux jeunes atteints de divers handicaps d’accéder au collège, se traduit sur le terrain par une certaine souffrance desdits jeunes, et le désarroi des personnels chargés de cet accueil, mal formés, mal payés, mal considérés.
En France, nation littéraire, on ne résout pas les problèmes, on leur trouve un nouveau nom ; et le jargon de l’éducation nationale décourage jusqu’à la caricature. Et l’enseignement de la littérature, par exemple, décourage la littérature – mais là, rien de nouveau: tout repose sur le talent des enseignants, l’envie des élèves ; deux plantes sauvages et fragiles, qui ne survivent pas à la culture intensive, à l’ingénierie des laborantins de la nation apprenante.
Vive l’Ecole buissonnière, donc! Le film bien sûr, et celle qu’on se fabrique par 1000 moyens ( dont ce blog, tiens.)
Je profite pour défendre Rouxel (qui n’en a nul besoin, quel courage de ma part). Il réagit à contretemps, mais quel écho eût-il eu s’il avait écrit sur la bonne page, celle d’il y a trois ans? Les sorciers de l’informatique devraient se pencher sur le blog et rétablir l’affichage des « Derniers Commentaires… » No offence of course.
« Les sorciers de l’informatique devraient se pencher sur le blog et rétablir l’affichage des « Derniers Commentaires… » »
peut-être avec la nouvelle version du blog?
A DENIS : La France comme pays de la littérature ? Il y a bien longtemps, alors.
Il y a quelques années encore, les profs qui proposaient de la littérature de science-fiction se faisaient remonter les bretelles par la hiérarchie et perdaient des points sur leur note sous prétexte que ça sortait du programme . Le fait que certains profs adaptaient eux-mêmes les formidables nouvelles américaines pour leurs élèves et le fait que les élèves aimaient ça n’entraient pas en ligne de compte.
D’ailleurs, bouder la science-fiction (et surtout l’anticipation) n’était vraiment pas à l’honneur des faiseurs de programmes, qui auraient dû être assez compétents pour considérer ce genre comme essentiel.
Considérez cet avis tout personnel comme déjà autodétruit.
« l’école buissonnière » révolutionnait l’enseignement alors purement livresque.Le rapport avec « le corsaire rouge » m’échappe ,d’autant plus que ce n’est pas un de mes Siodmak préférés ,loin s’en faut.
Tout sonne faux dans « les choristes » remake d’un mauvais Dréville (« la cage aux rossignols » ) même les « progrès » des gamins joués par des pros ,les fameux petits chanteurs à la croix de bois dans
le noir et blanc.Il ne reste que de belles chansons.
« « l’école buissonnière » révolutionnait l’enseignement alors purement livresque.Le rapport avec « le corsaire rouge » m’échappe »
pourtant évident, le rapport symbolique à l’eau entre autre
Tout ce qui sonne vrai dans les CHORISTES, c’est le directeur, désabusé comme un enseignant peut l’être et hypocrite comme un chef d’établissement peut l’être aussi.
Les chansons, je préfère celles de la CAGE AUX ROSSIGNOLS, La NUIT de Rameau étant hors concours.
« le corsaire rouge » (…)ce n’est pas un de mes Siodmak préférés »
à DD heureusement que tt le monde n’est pas d’accord avec vous:
« THE CRIMSON PIRATE est beaucoup plus vivant et animé. Son allégresse, sa vivacité en font une oeuvre à part (…). Cette fantaisie acrobatique (…) joue sur plusieurs registres (…). Beaucoup plus délirant que THE FLAME AND THE ARROW (…) on y invente le sous-marin… etc. »
mais d’où cela vient-il?
au fait, vous avancez que ma mère avait mauvais goût c’est ça?
A MB
Je serai assez d’accord avec DIDIER. Le CORSAIRE ROUGE est amusant pendant les 20 premières minutes puis perd de l’énergie et n’est surtout pas très inventif visuellement. LA FLECHE ET LE FLAMBEAU est beaucoup plus raffiné, avec une belle photo, une utilisations des zones d’ombre. Durant le tournage Lancaster avait été odieux avec Tourneur
à Bertrand
CORSAIRE ROUGE
ma foi vous avez le droit de changer d’avis par rapport à 50! LA FLECHE ET LE FLAMBEAU m’avait paru très pâlot, bizarrement, en attendais-je trop?
Lancaster avait vraiment la grosse tête…
C’est l’époque où il commençait à adopter des trucs qui lui avaient réussi, se reposant trop là-dessus: il m’agace dans VERA CRUZ où craignant sans doute Gary Cooper, il invente cette ficelle de figer son visage et de rester ainsi trois secondes avant d’éclater de rire (dans la scène du bal face au baron prussien Henry Brandon (que Sollima a récupéré le personnage je veux dire ah le coquin Sollima je veux dire, pour COLORADO)). Mais quand on voit THE SWIMMER ou THE SPARTANS on reste admiratif devant les risques qu’il prenait (cf la fin de SPARTANS où non seulement il meurt mais en plus, nu au milieu d’un tas de cadavres).
A MB
A partir d’un moment, il ne se comporte plus de la même façon. Aldrich raconte qu’il fut parfois dictatorial et pénible sur les deux premiers films (tout en imposant des choix audacieux) et que dans les derniers, c’était une joie de travailler avec lui. Je le trouve formidable dans Vera Cruz. Il avait du mal à dompter sa puissance mais quelle force. Et dans THE BIRDMAN OF ALCATRAZ, il fait preuve d’une douceur, d’une délicatesse incroyable dans les scènes avec les oiseaux. Et Quelle carrière
A MB
Le problème , Martin ,avec des réalisateurs du calibre de Siodmak ,c’est qu’il y a des films plus intéressants que cette guignolade de pirates.
J’ai dit que ce n’était pas un de mes préférés ,pas que votre mère avait mauvais gôut.Bâillonner un personnage muet est un bon gag.
Pour Siodmak ,et ceci n’engage que moi , j’ai des préférés en France ( « pièges » et « Mollenard » ) en Amérique (« the killers » « the spiral staircase » « the dark mirror » « phantom lady » « the strange affair of uncle Harry » ) et en Allemagne (« Menschen am Sonntag » ‘Stürme der Leidenschaft » « Nachts wenn der Teufel Kam »);mais pas « cobra woman » « pirate » ou le remake du « grand jeu ».
pourtant évident, le rapport symbolique à l’eau entre autre :mon cerveau lent s’en va à vau -l’eau….
Toujours sur Siodmak :j’ai oublié « cry of the city » et son incroyable personnage de masseuse hommasse.
Et il y en a d’autres ,pardon pour ne pas les citer tous.
Didier, quand même…
« J’ai dit que ce n’était pas un de mes préférés ,pas que votre mère avait mauvais gôut. »
mais enfin>>> GAG!
« pourtant évident, le rapport symbolique à l’eau entre autre :mon cerveau lent s’en va à vau -l’eau…. »
mais… >>> RE-GAG!
c’est pas la peine de dire que j’ai de l’humour! la prochaine fois je mettrai un smiley de 2ème degré
(quoique le rapport à la symbolique de l’eau… comme chez Dumont, il y a quelquechose là… entre LE CORSAIRE, L ECOLE et HORS SATAN oui oui… quelquechose c’est certain…)
(ou alors vous me faites marcher!)
LANCASTER
« Je le trouve formidable dans Vera Cruz »
il en fait un peu trop Bertrand, surtout face à un Cooper impérial, et les seconds rôles n’existent plus face à lui, enfin, dans ce film.
Ce n’est pas le cas plus tard, ALCATRAZ oui.
» « cry of the city » et son incroyable personnage de masseuse hommasse. »
à DD
dans CRY ce personnage joué par l’excellente Hope Emerson (CONVOI DE FEMMES, FORT PETTICOAT, LES BAS FONDS DE FRISCO) reste un détail, quand me revient à l’esprit l’atmosphère claustrophobe constituée par l’absence de ciel, et cette propension à enfermer les personnages dans des huis-clos très étudiés: jusqu’à la fin où le gamin se laisse entraîner par Mature dans la voiture de police qui s’éloigne et que l’on voit par l’arrière, et la lunette arrière qui laisse voir la tête du gamin enserré (sans ambigüité!) par Mature avec en plus pour mieux l’enfermer les grandes lettres du mot « POLICE », tout celà semblerait le conduire en prison (en fait, Mature ramène le gamin chez lui) mais en tout cas vers un enfermement social futur qu’il soit honnête, ou malhonnête comme celui de Conte, l’idole du gamin. Si honnête c’est qu’il est récupéré par l’ordre social:
« le petit frère récupéré par la positivité, étreint par le flic dans un cadre ovale surmonté par l’inscription « POLICE » (JP Manchette, Lettres du mauvais temps, p.118) on peut le tourner comme ça.
VERA CRUZ/LANCASTER
« les seconds rôles n’existent plus face à lui, » des acteurs comme Jack Elam, Bronson dont je me régale de les revoir apparaissent là transparents, mais je ne sais pas si c’est la faute de Lancaster qui les éclipse ou le scénario la mise en scène, aucun n’a une bonne réplique par exemple.
D’autre part il faut signaler que le bray est pas ou mal restauré (ce que confirme Gary Tooze sur le bray USA selon lui c’est pas un transfert mais la source). A éviter. Ils peuvent le vendre pas cher.
En parlant de vos réserves Bertrand sur LE CORSAIRE ROUGE, je pensais récemment à un autre film de pirate réalisé par un autre cinéaste européen : LA FLIBUSTIERE DES ANTILLES de Tourneur. Je l’ai vu une fois et il ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable : je n’arrive pas à y voir une quelconque patte personnelle du réalisateur et l’ensemble m’avait paru assez banal : mériterait-il d’être revu pour autant ?
C’est marrant que dans des genres codifiés comme le western ou le film de pirate/d’aventure, les cinéastes européens ont rarement pu faire montre de leurs talents après-guerre (hormis Tourneur avec de bons westerns) mais Lang, Siodmak ou Sirk (son TAZA ne m’a jamais paru exceptionnel)… Le film noir ou le fantastique, le mélodrame et leurs ambiguïtés convenaient sans doute mieux à leur état d’esprit d’exilés.
A Damiens D
Revoyez la FLIBUSTIERE. Dans l’ensemble vous avez raison. Les westerns de Curtiz ne sont pas ses meilleurs films, ceux de Lang sont pire sauf la première partie de RANCHO NOTORIOUS et l’on peut faire des réserves sur RIVIERE SANS RETOUR de Preminger mais les westerns de De Toth sont colorés et certains remarquables
A Damien D :
C’est peut-être aller vite en besogne. ZINNEMANN ne s’en est pas trop mal tiré avec HIGH NOON et ULMER avec THE NAKED DAWN. Evidemment, il s’agit de leurs seuls westerns. Seul De TOTH a renouvelé l’expérience avec réussite.
J’ai oublié effectivement De Toth dont j’ai vraiment aimé 4 ou 5 westerns le sommet étant atteint avec LA CHEVAUCHÉE DES BANNIS (qui s’apparente quasi à un film noir !). Oui Zinnemann et son unique HIGH NOON bien sûr (qui tranche lui aussi avec les westerns tournés par des réalisateurs américains, le western qu’on disait « aimé par ceux qui n’aiment pas le western » !).
A Damien D
Et c’est vrai Ulmer et l’étonnant BANDIT. Mais surtout on oubliait Wyler et son adaptation très âpre de THREE GODFATHERS et LES GRANDS ESPACES, visuellement somptueux sur un scénario trop classique. Il aurait tourné beaucoup de courts westerns durant le muet. Et durant le muet vous avez LE VENT
A Bertrand : il m’en reste à découvrir : pas encore vu le BANDIT d’Ulmer ni la version Wyler de l’histoire « Three Godfathers » dont je ne connais que la version Ford : le titre original du Wyler doit d’ailleurs être HELL’S HEROES (FAR WEST en français) et il date de 1930 (j’ignore s’il est sorti en dvd ?).
Par contre j’avais vu LES GRANDS ESPACES pendant le premier confinement : il est effectivement très beau visuellement et après un bon début (l’approche du ranch et de sa propriété, le début de relation de Peck avec Jean Simmons) le film s’enlise ensuite dans un scénario effectivement convenu et finalement ennuyeux (surtout vu la durée !) : peut-être que Wyler se sentait un peu enfermé à cette époque dans ces grosses productions (et son BEN HUR en est également l’exemple).
C’est vrai que j’en restais aux films d’après-guerre : et il y a en effet quelques européens ayant tâté de ce genre aussi dans les années 20-30 : le film de Sjöström que vous citez qui est très beau.
Et on ne peut oublier notre cher Maurice Tourneur avec de belles adaptations comme LE DERNIER DES MOHICANS pour le western ou LORNA DOONE dans le genre aventure : voilà un cinéaste français qui a lui aussi parfaitement su s’adapter à ces genres.
A DAMIEN D
IL Y A UN DVD AMÉRICAIN DU WYLER QUI COMPREND AUSSI UNE AUTRE VERSION. CETTE HISTOIRE A ÉTÉ FILMÉE, JE NE SAIS COMBIEN DE FOIS. LA VERSION WYLER EST LA MEILLEURE LA MOINS SULPICIENNE (CELLE DE FORD EST PARFOIS PÉNIBLE)
A DAMIEN D: Sur les GRANDS ESPACES, pour ne pas sombrer, il faut se restreindre aux scènes de Burl Ives. Celle où il s’invite à la soirée mondaine , je la mets dans un top 15 des scènes de western que je vénère le plus.
Sinon, fermons les yeux et écoutons la musique, qui elle n’est pas barbante.
en ce qui concerne WW ,pour qui j’ai une immense admiration ,je pense que « friendly persuasion » est beaucoup plus original que « the big country »dans le domaine du western ;sa génèse ,racontée dans « a talent for trouble » la bio, est aussi passionnante que le film.
A DIDIER
La j’ai des réserves. Le film m’a toujours paru sermonneur et plutôt lours quand il lorgne vers la comédie qui n’est pas le point fort de Wyler même si the GOOD FAIRY est assez drôle et VACANCES ROMAINES, charmant mais quelque peu démodé
A pascal minette.Bien sur il faut se mettre dans le contexte du scénario qui se déroule en 1920,au sortie de la première guerre.Le personnage du jeune Albert est fort car il est rejeté par l’ensemble de ces petits camarades.Il a raté à 4 reprises son certificat d’étude et s’est marginalisé de la vie du village en braconnant et en faisant des mauvais coups.Il y a scènes amusantes notamment celle ou l’on voit les deux soeurs,l’une est aveugle et tricote du matin au soir tandis que sa soeur à toujours un oeil à la fenètre et lui commente les agissements des uns et des autres.Puis la scène ou Henri Poupon interroge le jeune Albert sur la Bretagne et la géographie est émouvante.Tout le village est là dans la salle de classe à écouté les réponses des enfants.Enfin j’oubliais la présence de Delmont dans le role du vieux maitre d’école dépassé par les évenements,qui accepte les méthodes du jeune Pascal.Quand le maitre demande à Albert de défonçer l’estrade de la classe pour chauffer la pièce,là aussi c’est du lourd quand mème.
Le Chanois a de l’estime pour le vieux maître ;Comencini-puisque l’éditorial en parle- en avait aussi pour le vieux Perboni dans « cuore »
Oui, Yves, mais j’imagine que des profs qui se coltinent de vrais enfants au quotidien soupirent là où vous vous émouvez.
L’intérêt de ce genre de film, pour moi, ce sont les images. Les salles de classe d’autrefois, le poêle à bois, les fringues d’époque….
L ECOLE BUISSONIERE
la scène du certificat d’études est magnifique, particulièrement un mouvement de caméra sur le public qui écoute Albert citer la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, c’est difficile de garder les yeux secs. L’alliance de la technique du mouvement de caméra et du fond des paroles d’Albert est ici parfait, classique, confondant.
J’aime aussi beaucoup la toute fin parce que « Il y a longtemps que je t’aime » est une chanson sublime.
« Je le définis dans 100 ans comme un Richard Brooks sous amphétamine ce qui l’a fait beaucoup rire. »
100 Ans que nous lirons bientôt très bientôt
1) »Dearden s’attaquera à nouveau au problème racial dans SAPHIRE (OPERATION SCOTLAND YARD) s’en prenant aussi bien au racisme imprégnant toutes les classes de la société anglaise, moyenne »
j’ai vu deux films de GB récemment sur ce problème;
J’ai été déçu par « sapphire » qui souffre de ce que BT appelle dictature de l’intrigue.
« flames on the streets » qui montre les tensions raciales le jour du Guy Fawkes day’; il aborde le projet de mariage entre un noir (nommé Peter Lincoln (sic)) et une blanche d’une manière autrement passionnante que celle aseptisée de Kramer.(Roy Ward BAKER.Avec Sylvia Sims et John Mills)
2)Personne ne parle de Grimault, du ROI ET L’OISEAU .
je cède la parole à mon fils:
je vis le film enfant et il me fascina; je l’ai revu récemment et il n’a pas une ride ;ce film est une merveille: beauté des décors, perfection de la musique , ironie prévertienne du dialogue ;le but des auteurs est de montrer leur haine de la tyrannie et de prendre la défense du pauvre et de l’opprimé .
Deux univers contrastés: le roi et sa cour vivant dans la modernité, la lumière de leur palais gigantesque alors que le peuple (lumpenprolétariat) survit dans les ténèbres ,l’obscurité ,l’obscurantisme et la misère.
A DIDIER
Bravo. Tel Pere, tel fils
SAPPHIRE
« J’ai été déçu par « sapphire » qui souffre de ce que BT appelle dictature de l’intrigue. »
mais qu’il aime bien:
« Quand je pense qu’on lui reprocha d’aborder dans le fort bon SAPPHIRE, le thème des problèmes raciaux avec trop de retard. »
(https://www.tavernier.blog.sacd.fr/films-britanniques/)
qui croire? allez je l’achète, st ou pas (personne ne me répond là-dessus)
A MB
Le film est trop prisonnier de l’intrigue et des clichés du whodunit mais il contient des scènes fortes, passionnantes avec de multiples détails percutants, des lieux et décors rarement filmés. Il faut le voir de même que VICTIM, LEAGUE OF GENTLEMEN, THE BLUE LAMP
à Bertrand
DEARDEN merci il me manquait LEAGUE OF GENTLEMEN
« L’énigme de Kaspar Hauser »est née d’une double rencontre.D’abord avec cette incroyable histoire authentique que Werner Herzog va »revisiter ».Ensuite avec un certain Bruno S,que Werner Herzog va découvrir à la télévision,un type qui passa vingt ans de sa vie en prison,asile ou maison de correction.Werner Herzog va vouloir le rencontrer .Pour lui ,la décision est irrévocable:Bruno S,sera son Kaspar Hauser.Lui seul pourra donner toutes les nuances de cette projection soudaine dans la vie réelle et la société,sans aucune transition ni aucune évolution naturelle.L’entourage de Werner Herzog est réticent sur ce choix.Il va passer outre.Werner Herzog va aussi se dégager,autant que faire se peut,de la réalité historique.Peu lui importe que le veritable Kaspar Hauzer ait eu plusieurs éducateurs.Il n’en retiendra qu’un,Daimer.Werner Herzog va aussi vouloir faire un film sur l’idée de la difficulté de s’adapter au monde.Plusieurs mois de préparation pour un film entièrement réalisé en décors exterieurs et interieurs dans le cadre de la ville de Dinkesbul.Et tout en son direct.Alors on demandait,le temps du tournage,aux voitures de la ville de ne pas rouler.Le temps d’arreter le temps!!!!
A yves rouxzl
S’il vous plait Yves ne rajoutez pas des dizaines de films à chaque coup. Cela m’épuise et je vais arrêter d’en sélectionner. C’est un boulot que je fais juste par passion. Sinon, je vous le jure, le prochain blog sera vide et vous pourrez le combler à votre guise. Moi aussi je peux vous demander ce que vous pensez de MEURTRES, D’ASSOCIATION DE MALFAITEURS, TRICOCHE ET CACOLET, PENSION JONAS, FRANCIS LE MULET QUI PARLE, DEUX NIGAUDS CONTRE FRANKENSTEIN, LES SOUS DOUÉS EN VACANCE, LIANE LA SAUVAGEONNE. C’est pas dur et demerdez vous avec cela. A partir de maintenant, je ne commente plus les rajouts au delà d’une certaine limite
C’est dommage, moi j’aurais bien aimé connaître l’avis de Yves Rouxel sur Francis le mulet qui parle.
Bien Bertrand,je vais m’en tenir au billet de route initial et resté dans le fil des films proposés.
Mème si les deux sujets sont complètement differents en apparence,on ne peut que rapprocher »Le juge et l’assassin »que vous avez fréalisé de « L’énigme de Kaspar Hauser ».La mème toile de fond:le 19 ème siècle.La mème démarche:la source du film à partir d’un évenement qui avait défrayé la chronique.Les deux films,avec leur sensibilité differente,sont des grandes réussites parce que,au delà de l’anecdote historique(ou de l’histoire anecdotique),ce sont deux cris d’espoir et de désespoir confondus.Il y a dans votre film Bertrand,le débordement anarchique d’un homme qui croit avoir reçu la mission divine de réveiller La France,mème par le meurtre.Cet homme est fou,incontestablement,et son cas relève purement et simplement de l’asile psychiatrique.Mais ce fauteur de trouble a ,pour le juge Rousseau,l’avantage d’incarner la synthèse des maux qui agitent alors La France(affaire Dreyfus,montée des mouvements anarchiques,nationalistes ou antisémites).Pour le bourgeois juge Rousseau,qui entretient sa maitresse,de condition modeste,la tète de Joseph Bouvier doit tomber à la guillotine.Un bon coup de publicité pour la carrière de celui que Bouvier appelait »mon juge ».Et qui fut son »bourreau ».Je devais rajouter ces quelques lignes.Bien à vous.
A yves rouxel
Merci infiniment
à Yves
par rapport à votre comm sur le film de Herzog, je voudrais ajouter qu’il n’apporte que des infos qu’on peut trouver dans pas mal de sources, étalé sur une quinzaine de lignes ce qui est consistant, et ce qui me gêne, c’est que vous ne donnez aucun avis personnel sur le film lui-même, vous l’avez aimé ou non et pourquoi. L’appréciation sur tel ou tel film me paraît être au coeur de ce blog. Dommage. Il semble que vous ne puissiez vous passer de laisser passer un jour sans un message quotidien minimum sur le blog (et pas un message court) sinon plusieurs, je suis bavard aussi mais pas à ce point-là!
Bref l’avalanche de commentaires de ce type, signé YR me saoûle, désolé d’en rajouter une couche derrière Bertrand mais trop c’est trop. Je vais finir par éviter de lire les messages de Yves Rouxel, en espérant que Bertrand ne jette pas les armes à cause de vous et nous laisse en plan avec ce rendez-vous passionnant.
à Yves: si vous n’existiez pas on pourrait pas vous inventer!
A MB.Vous par contre vous devriez écouté votre président,pensez à vous réinventez et cesser cette espèce de jalousie et de morale primaire.
« cesser cette espèce de jalousie et de morale primaire. »
pas si primaire que ça, eh oh faut pas pousser…
A MB.Relisez mon billet sur Herzog,je donne mon avis par rapport au film ainsi que dans le rajout sur »Le juge et l’assassin ».C’est un point de vue personnel,si vous voulez pas me lire celà vous regarde.C’est pareil pour moi quand un commentaire ou une reflexion ne m’accroche pas sur un film ,je ne lis pas l’article,puis voilà.C’est moi qui picole pourtant je vous saoule,elle est pas mal celle là.Sans rancune,ni méchanceté aucune envers vous.
« Sans rancune,ni méchanceté aucune envers vous. »
elle est bien bonne celle-là et qu’est-ce que ce serait sinon?
oui je maintiens que vous me saoûlez avec vos messages interminables, et on n’est plus des gamins vous pouvez me resortir le même compliment si je vous saoûle, on peut se parler franchement depuis le temps, on n’est pas en costard-cravate dans une soirée Auteuil-Passy à siroter des cocktails à la con.
C’est surtout Yves qu’on vous l’a dit plusieurs fois et puis maintenant on en arrive au trop c’est trop en croyant que vous vous alliez vous raisonner.
C’est dommage…
Il y en a eu pourtant des digressions parfois dans des commentaires sur ce blog depuis des années mais elles étaient toujours orientées vers un éclairage ou des débats de fond souvent passionnants. Maintenant quand on ouvre les commentaires on a le droit au billet du jour d’Yves Rouxel. Je comprends Bertrand et il n’est pas le seul… Un coup de coeur ponctuel pour un film de patrimoine revu pourquoi pas ponctuellement mais un déballage quasi quotidien c’est hors de propos et lassant pour tout le monde…
D’accord avec vous, il faut rendre à César ce qui à Bertrand Tavernier
Je pense que Yves,en plus de ce site,devrait en avoir un autre,sorte de ‘soupape de sécurité » qui lui permettrait de déverser son trop plein-au sens non péjoratif :l’envie de parler d’un film qui l’a passionné ou qu’il a détesté et qu’il veut absolument mettre en ligne ;moi et d’autres(MB) c’est l’imdb ,d’autres ont « l’oeil sur l’écran »;il y a aussi un forum DVDTOILE où j’ai croisé « impétueux » ,un fan de Duvivier comme moi ;Yves n’avait-il pas fait allusion à un « site suisse » dont il n’a pas à ma connaissance reparlé depuis? Alors Yves ce site helvétique?
A MB :
En un sens, on n’est obligé ni de le lire, ni de lui répondre.
Fuir le débat est bien plus nocif dans un blog, je trouve , que parler tout seul.
« En un sens, on n’est obligé ni de le lire, ni de lui répondre. »
à Pascal Minette
oui mais là, ya quand même un peu le danger que Bertrand laisse tomber ce blog si je l’ai bien lu.
D’autre part, quand je suis d’accord avec lui je le lui dis!
A pascal.Il est marrant MB.Il a toujours besoin de se justifier en prenant partie pour Bertrand.Il me rappelle ces serviteurs,ces laquais qui se courbés du matin au soir et obéissé aux ordres.
a Yves rouxel
êtes vous sur que vous contrôlez votre vocabulaire ? D’autant que je prends votre défense et salue les commentaires qui sont pertinents
Yves vous devenez lourd! Il faudrait écouter un peu ce qui vous est dit avec insistance par bon nombre d’entre nous: vous ne pouvez continuer à tomber dans la sempiternelle ornière du billet hors sol qui semble là non pour engager un dialogue mais pour faire office d’aide mémoire ds un journal intime.
« Il me rappelle ces serviteurs,ces laquais qui se courbés du matin au soir et obéissé aux ordres. »
C’est pas joli d’essayer de me vexer, j’ai dit que j’étais pas d’accord avec vous keep cool man! Bon sur ce vous continuerez sans moi.
A Didier d,pascal minette et tous les autres.Le site Suisse en question n’a pas fait long feu car il y avait peu d’intervenants.Trois personnes l’animaient et mettaient en avant le cinéma Helvétique:Alain Tanner,Claude Goretta,Jean luc Godard qui vit en Suisse pour des raisons personnelles mais qui n’est pas né à Genève ni le canton de Vaux.Je continuerais d’intervenir par rapport au billet et commentaires de Bertrand et d’autres mais me limiterais à un coup de coeur par mois.
A yves rouxel
Ne disparaissez pas. Vous êtes irremplaçable
« A yves rouxel
Ne disparaissez pas. Vous êtes irremplaçable »
mince alors, encore heureux!
Au passage, une petite aparté sur « Colorado ».
Durant les 13 premières minutes, il y a Sergio Sollima qui s’exprime au sujet de son film. Nous sommes le 6 juin 1969.
http://www.ina.fr/video/CPF86621751/cinema-critique-emission-du-6-juin-1969-video.html
à Gaëtan
merci pour le lien, je crois que je vais m’intéresser plus aux docs de l’INA!
Avec plaisir, MB !
Et si vous souhaitez échanger en aparté sur le western Italo espagnol, sujet que nous apprécions l’un et l’autre, peut-être Bertrand Tavernier a-t-il la possibilité de vous envoyer mon email perso ?
Au modérateur :
Voulez-vous bien ne pas publier cette dernière intervention de ma part envers MB ?
Je vous en remercie par avance.
Quant à La ferme des animaux je le trouve très beau et pas si daté dans son animation. Les Anglais avaient tenté courageusement de proposer une alternative aux studios Disney et leurs choix ( Gulliver dans les 40′ ou Orwell ici) étaient non seulement plus « adultes » globalement mais aussi très fidèles au materiau d’origine.
Les Tchèques sont assez geniaux dans ces années là. En DVD il faut voir Les vieilles légendes tchèques de Trnka.
A Ballantrae
Je plussoie, Halas et Batchelor sont virtuoses… et ce projet est très étonnant quand on y pense, un long métrage d’animation sur Orwell, il fallait oser en 1954….
Filmographie importante pour H et B, avec j’imagine les difficultés inhérentes au genre de l’animation, quand on ne peut s’appuyer sur de grosses structures – même Disney a bu le bouillon à certains moments, et l’histoire du long-métrage d’animation est jonchée de projets malades, Grimaud (La bergère…),Bakshi ( Le seigneur des anneaux,) le génial Richard Williams ( Raggedy Ann, The thief and the cobbler) .
Pour Halas et Batchelor, nous sommes nombreux à nous souvenir de cette petite merveille » The butterfly ball » qui passait à la télé quand il y avait des problèmes techniques, ce qui arrivait chaque fois qu’on rencontrait des problèmes techniques.
« le roman de Renard’ de Ladislas Starevitch (1941),est un grand moment du film d’animation.10 ans pour ce film de marionnettes!et c’est un choc!
Pour l’époque, c’est vrai que c’est bien foutu et qu’on a abattu du
Mais c’est encore une version pour enfants, et étrangement croisée avec le monde des fables de La Fontaine.
Bon, c’est vrai que l’original, il n’y a que le porno qui peut l’envisager.
Quant aux marionnettes, je ne suis pas sûr qu’elles n’aient pas généré des cauchemars chez les gosses; on dirait des spécimen volés à un museum d’histoire naturelle.
Qu’on a abattu du boulot !
Mais c’est encore une version pour enfants,
je ne crois pas que l’on eût montré ça dans les « patros »
le lapin agitant frénétiquement les clochettes après avoir bu du vin consacré,le sang de Notre Seigneur,pour ne citer que cette scène.
L’office catholique du cinéma lui donna la cote 4 (films ne convenant pas aux enfants ,ni généralement aux adolescents)
par comparaison , l’OCC donna la cote 3 (films visibles par tous) à « Pinocchio »(Disney) pour moi une grande réussite mais dont certaines séquences peuvent troubler des gosses (les autres enfants sur l’île aux plaisirs,abandonnés à leur triste sort)
A Didier: C’est vrai , pas évident de déterminer ce qui convient aux enfants. Beaucoup d’entre eux, par exemple, ont peur des clowns.
Mais il n’existe pas de versions collant au texte original, dont certaines grossièretés pourraient finalement plaire aux enfants.
Bon, Renart violant la femme d’Isengrin, je ne suis pas sûr… quoique les mômes d’aujourd’hui …
je crois qu’il reste un cliché vivace
dessin animé = public enfantin
Or moult animations ne sont pas pour les têtes blondes : « le tombeau des lucioles » ou « yellow submarine »-j’entends MB rugir- par ex et je/vous pourrais(iez) en citer d »autres ,
« Or moult animations ne sont pas pour les têtes blondes : « le tombeau des lucioles » ou « yellow submarine »-j’entends MB rugir- par ex et je/vous pourrais(iez) en citer d »autres , »
je ne vais pas rugir, le film de Dunning n’a pas beaucoup impliqué les Beatles? il n’a retenu que la chanson et le dessin est facile.
vous n’avez pas cité Bakshi… mais c’est pas mieux, si?
si vous voulez rugir, je réécoutais tous les Beach Boys récemment et je ne pouvais pas m’empêcher de les comparer à… enfin… vous savez… et de conclure que… enfin bon, vous fâchez pas hein mais.. bon…
LE TOMBEAU DES LUCIOLES est un chef d’oeuvre et en effet n’est pas pour les gosses.
MAIS, je ne peux pas m’empêcher de penser confusément que le film d’animation ne peut arriver à la subtilité du cinéma, déjà dans la peinture des caractères, dés que ça devient un peu subtil dans n’importe quel domaine en tout cas, LE TOMBEAU est réussi parce qu’il s’attache plus à l’histoire du Japon qu’aux caractères impliqués dont la psy est sommaire. Je ne suis pas sûr de moi, mais est-on sûr que l’écran d’épingles si respecté de Alexeieff n’est pas sur-loué par convention? Je crois qu’il y a quand même une coupable complaisance pour l’animation dans l’histoire du ciné, Alexeieff a choisi le moyen le moins expressif, c’est pas du tout convaincant (on en a un exemple au début du PROCES de Welles). Il y a eu une autre tentative d’animation dans les 60 ou 70 avec une main qui trace des lignes, croyant faire moderne, catastrophe!
Maintenant si vous me parlez de Tex Avery à la MGM alors là, OUI vous avez raison chez joyeux contribuables.
A Didier : La PLANETE SAUVAGE aussi.
Les contes de fées d’autrefois, de tradition orale et autres étaient parfois horribles.
La sorcière de Blanche Neige ferait faire des cauchemars à des adultes, alors…
Sinon, il y a aussi le western qu’on continue à considérer comme un spectacle pour enfants. Quand je dis « on », c’est bien sûr les gens qui n’en ont pas vu un seul !
A MB
« yellow submarine » dessin facile ?faites-en autant! il jouit d’une immense réputation dans le monde et a révolutionné l’animation.Les Beatles ne s’y sont pas impliqués comme vous dites.
« Dès sa sortie, Yellow Submarine s’impose comme un chef-d’oeuvre de l’animation, autant pour son univers haut en couleur, que pour son travail technique avant-gardiste. »(wiki)
D’ailleurs il y a des films des fabs que je n’aime pas: « help » est raté et « let it be » ne tient que par le concert sur le toit .
Toute comparaison avec les fabuleux Beach Boys est flatteuse pour quiconque.
« si vous voulez rugir, je réécoutais tous les Beach Boys récemment et je ne pouvais pas m’empêcher de les comparer à… enfin… vous savez… et de conclure que… enfin bon, vous fâchez pas hein mais.. bon… »
A MB
Mouais, je vois ce qui se profile.
Ecoutez-moi ça, tiré d’une de mes émissions de radio préférées, tenue par le Bertrand Tavernier du rock (si, si) : Mischka Assayas, frère d’Olivier:
https://www.franceinter.fr/emissions/very-good-trip/very-good-trip-30-novembre-2020
à Didier et A Angel:
J’ai pourtant pris mes précautions amicalement et en taquinant gentiment?: J’isole les « various sessions » de Good Vibrations qui sont aériens, jouissifs, c’est un autre genre que les Beatles c’est tout, et n’oublions ni Miles Davis ni Brassens ni Ravel (entre autres), je ne connais pas trop le classique.
Si celles de Starevitch vous semblent effrayantes alors que dire des films du génial Svankmajer? Son Alice est un vrai chef d’oeuvre perturbant.
à Didier
« Toute comparaison avec les fabuleux Beach Boys est flatteuse pour quiconque. »
eh eh, bien joué!
ok alors il faut que je revoie le film de Dunning…
et Ralph Bakshi alors?
A MB
Personne ne parle de Grimault, du ROI ET L’OISEAU et du livre que j’ai mentionné qui est passionnant et corrige une vision trop à sens unique. Je pense que l’auteur a raison sur la paresse de Prévert qui avait beaucoup de mal à terminer ses scénarios, sur le trop grand nombre de libation et sur le côté foutraque des deux auteurs mais on a du mal à s’expliquer certaines carences techniques quant à la qualité des gouaches (trop de temps au bistrot, incapacité de Grimault à fusionner avec l’ensemble de l’équipe ?) quand on voit ses court métrages dont certains sont écrits par Aurenche
Pas encore eu le temps de le lire mais dès que c’est fait j’interviens à ce propos.
En tout cas bravo pour avoir introduit de l’animation ds le blog: il faut persévérer car c’est un espace créatif d’une richesse inépuisable.
A Ballantrae
Et pour continuer avant d’aller me reposer dans le Sud et en attendant qu’on édite la prochaine version du Blog, je vous conseille vivement de revoir ou de voir UNE ETRANGE AFFAIRE qui m’a ébloui. Je l’ai trouve d’une grande acuité, traitant de manière prémonitoire un de ces personnages de prédateur d’entreprise (On pense à un Tapie, un Bolloré beaucoup plus cultivé, à Denis Olivenne qui nettoient une société et se tirent avec les stock option), en pointant, c’est l’originalité et la force du film, le lien entre ces pratiques et une misogynie crasse, voire une haine des femmes que décèle vite Nathalie Baye. Film subitement joué par tout le monde. Fort bon bonus. Le BlueRay du CAVE SE REBIFFE, jubilatoire et ce curieux film d’Avildsen, SAVE THE TIGER, lui aussi magistralement interprété, malgré quelques lourdeurs qui passent mieux quand on le revoit. Lemmon est grandiose. Le coffret Chabrol de Carlotta est splendide avec des bonus merveilleux et les Ozu en couleurs sont un éblouissement
à Bertrand j’ai vu LE ROI ET L OISEAU il y a bien trop longtemps, une revision s’impose pour vous répondre. Par contre, j’ai vu le réjouissant BLUE LAMP et l’excellent POOL OF LONDON, aussi L HOMME DE BERLIN (je vous trouve un peu sévère). J’ai découvert récemment NIGHT TRAIN TO MUNICH soldé, un Carol Reed que je trouvais hors de prix (chez Criterion, sta), bon, la similarité avec UNE FEMME DISPARAIT est évidente, mais le train occupe moins de place. Le film est un peu naïf (tourné en 40 à la limite de la guerre), sousestimant la compétence des Allemands, et bien sûr totalement invraisemblable (Rex Harrison arrive en un clin d’oeil à se faire passer pour un officier allemand en les bluffant tous!) c’est rigolo aussi avec la passivité de Margaret Lockwood qui détestait Rex et fait le service minimum pour prétendre être amoureuse de lui! Sautillant et agréable. Je cherche à voir SAPPHIRE de Dearden depuis un lustre mais savez-vous s’il y a un st sur le dvd anglais? je n’ai pas vu PAYROLL de Hayers, cinéaste qui ne s’est jamais distingué il me semble.
A MB
C’est assez moyen
à Bertrand
« les Ozu en couleurs sont un éblouissement »
un éblouissement et comment!, découverte (pour moi) de HERBES FLOTTANTES film décalé par rapport à ses autres films qui comporte qqs plans stupéfiants de beauté (je repensai à Ford et Tati) une dispute entre deux personnes s’apostrophant chacune sous un préau de part et d’autre d’une rue dans laquelle s’abat une averse drue qui les sépare encore plus, un enfant endormi sur la banquette d’un train que sais-je!!! travail très soigné de restauration et bonne nouvelle: effectué au Japon ce qui est essentiel car je sais que ce n’était pas répandu là-bas et les films japonais édités depuis le début du dvd souffraient d’un manque de restau). J’attends le moment de découvrir DERNIER CAPRICE, bravo Carlotta, on a lâché les 50 balles sans aucun regret! et même c’est pas cher pour un tel volume de films et de bonus (pardon Ballantrae: boni bien sûr).
HERBES FLOTTANTES
pour Tati c’est plus à cause de la musique (par exemple celle de MON ONCLE)
…. bien désolé de ne pas mieux réagir au Roi, son oiseau, sa bergère et son ramoneur, pas accès à grand chose en ce moment… il y a toujours les entretiens de Grimault, délicieux à réécouter sur France Culture.
En périphérie, chez Hayers il y a quand même « Le cirque des horreurs » qui reste impressionnant dans sa méchanceté britonne, une improbable ( et oubliable) comédie d’espionnage chantante avec les Shadows, une « Etoile du Sud » dont Orson Welles aurait tourné certaines scènes, 12 épisodes des « Avengers ». Aucun raton laveur, quoiqu’en cherchant bien…
Now for something completely different, les Ozu en couleurs sont sortis en salle entre deux confinements; je n’ai vu qu' »Herbes flottantes ». Une harmonie apaisante se dégage des images, et de leur rythme. Plans sans doute minutieusement composés, les kimonos, les bannières, les matières qui composent les lieux se répondent comme des à-plat chez Matisse. Mais cela reste assez mystérieux pour moi, j’ai parfois l’impression que la disposition des objets dans les plans renvoie aux idéogrammes; dans une culture où l’écriture renvoie à des symboles, le cinéma d’Ozu ne doit pas être anodin de ce point de vue. Pas de messages secrets cachés dans les images, mais une façon poétique d’environner les personnages…. il faut que je demande leur ressenti, leur opinion aux amis japonais.
… drôle, je me réponds à moi-même à cause d’une résonance inattendue: tout juste entendu un court extrait de Giono, lu dans une émission d’économie*: comment le jeune Jean, pas encore écrivain, retrouve la poésie des paysages qui lui manquent, travaillant à l’escompte dans une banque. Comment la courbe des chiffres qu’il aligne se trouve investie d’une puissance évocatrice. Comment, tout en faisant parfaitement de fastidieuses additions, il parvient à s’évader , à retrouver la chair de ses chers paysages….
Ozu cinéaste en pleine maturité, Giono écrivain en devenir, rien à voir. Mais deux représentants de l’espèce humaine, en prise avec l’abstraction, et l’incarnation – ça fait du bien.
* »Entendez vous l’eco », la seule émission d’économie où on entend Giono, Balzac, Dos Passos….
« une étrange affaire » est mon Granier-D préféré.
Réplique qui tue (N.BAYE à G.LANVIN):
« je ne te quitte pas pour quelqu’un d’autre,mais parce que tu
n’existes plus »
à denis fargeat,
« En périphérie, chez Hayers il y a quand même « Le cirque des horreurs »… »
sans oublier l’inquiétant THE NIGHT OF THE EAGLE (brûle sorcière brûle) !
On dérive de plus en plus de l’éditorial ; alors je vais dire deux mots sur « the man between » (l’homme de Berlin)
Le couple Mason/Bloom fonctionne bien malgré les trous du scénario;l’atmosphère claustrophobe du Berlin de l’époque du mur est bien rendue (j’ai eu la chance(?) de connaitre ce Berlin-là ,pas à l’époque du film bien sûr);le dénouement évoque celui de « odd man out » (huit heures de sursis )où on retrouve l’influence du « réalisme poétique » de Carné et la rédemption dans le sacrifice .
je regrette que Kneff disparaisse à mi-parcours.
L’usage de musique d’opéra pour rehausser certaines scènes a depuis été reprise.(voir Godfather III)
ce:
(Et quel comique de lire l’affiche qui annonce: terreur!vice! violence! rien ne l’arrête! »)
C’est parce que le projet d’adapter »A la recherche du temps perdu »de Marcel Proust fut reporté,une nouvelle fois,que Joseph Losey partirt en Italie en vacances.C’est là bas qu’on lui envoya le scénario de »Monsieur Klein »,initialement écrit par Franco Solinas.Alain Delon voulait tourner ce film.Alors Joseph Losey se mit au travail,pendant un mois,en discutant quoitidiennement avec Solinas.Et indépendamment de l’histoire elle mème,ce qui lui importait,avec cette téalisation,c’est de donner au public ce qu’il a appelé »une fable en guise d’avertissement ».Mais Joseph Losey a souvent insisté sur le fait que son film ne devait pas ètre regardé seulement dans le contexte de l’époque et que ces stades ou l’on parque des gens sont,malheureusement,d’une constante actualité.Souvenons nous du Chili!Attention aussi à la bureaucratie .Lorsqu’elle est en marche,dit Losey, »tout le problème est de savoir si voyus ètes devant ou si vous ètes derrière ». »Mr Klein »est un film constamment à double niveau,à la fois reflexion sur le thème de l’indifference,recherche de la vérité psychologique et morale.Alain Delon,qui retrouvait Losey quatre ans après « L’assassinat de Trotsky »,se révèle remarquable.Pour ceux qui en doutaient…
Je comprends votre engouement pour LA GRANDE PAGAILLE que ‘ai totalement redécouvert avec beaucoup d’émotion. La scène finale, qui raccorde presque directement avec LA BATAILLE DE NAPLES de Nanni Loy (que je recommande vivement) est l’une des très rares fois où le personnage de Sordi évolue vers l’héroïsme, alors que d’habitude il reste au mieux le même pleutre et affairiste, au pire il « involue » totalement (comme dans l’unique BOURGEOIS TOUT PETIT, PETIT, qui mériterait une sortie DVD en France).
Mais l’objet de ce message est surtout pour attirer votre attention sur un film rare de Luigi Zampa, ANNI DIFFICILI, qui a été restauré en Italie et qui est disponible dans un excellent double DVD avec sous-titres français en import. Double DVD car il inclus la version originale italienne et la version allemande amputée de séquences jugées gênantes outre-Rhin dans l’immédiate après-guerre.
Sorti en 1948, c’est le plus vif témoignage à chaud que je connaisse sur les compromissions de ces pauvres gens italiens qui se sont enrôlés parmi les fascistes sans conviction, juste pour survivre, et qui l’ont payé à la Libération, tandis que les véritables fascistes, eux, retournaient leurs vestes et conservaient leur poste. Touchant, humain, souvent drôle, le film renvoyait une image sans fard au public de l’époque sur sa propre condition, à cheval entre un néo-réalisme qui n’existe pas encore et une comédie à l’italienne qui pointe faiblement. Les séquences où les notables de gauche se réunissent clandestinement chez le pharmacien pour critiquer une guerre et des dirigeants qu’ils n’oseront jamais mettre à bas est une des rares charges italienne contre le parti communiste. Cela a failli coûter une interdiction au film, allant jusqu’à créer la polémique au sein du Parlement, avant qu’il ne soit finalement sélectionné à Venise et qu’il rencontre un grand succès populaire.
En France, il n’existait qu’un dvd d’une mauvaise copie chez LCJ. Je vous conseille donc le DVD sous-titré. Et pourquoi pas une projection de la copie restaurée au Festival Lumière.
A Claude Scasso
Mais je crois avoir défendu ce film vu dans un dvd italien je crois avec sous titres ainsi que d’autres Zampa
« Mais je crois avoir défendu ce film vu dans un dvd italien je crois avec sous titres ainsi que d’autres Zampa »
en efffet:
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/?p=4129
A Bertrand Tavernier
J’ai acquis et vu THE BROWNING VERSION à la suite de votre dernière livraison. Un grand merci pour cette vision passionnante. La prestation de Michael Redgrave, son travail sur sa voix notamment, est éblouissante. Cela m’a donné envie d’explorer plus avant le travail de Rattigan (j’avais vu il y a longtemps la version de David Mamet de THE WINSLOW BOY, dont je n’ai plus aucun souvenir).
Pour revenir à BROWNING VERSION, je repense souvent au discours de Redgrave à la fin du film – fin dont je crois qu’elle n’était pas dans la pièce et que Rattigan l’a écrite spécifiquement pour le film. Je la trouve très équivoque. Crocker-Harris a-t-il raison de présenter des excuses ? Sort-il en meilleure posture de cette autoflagellation ? Les applaudissements de l’assistance sont-ils pour lui ou contre lui ? Je n’arrive pas à me faire un avis.
Avez-vous vu le remake de Mike Figgis ?
A Pierre
Non je ne l’ai pas vu. On doit à Rattigan plusieurs scénarios très intéressants comme LE MUR DU SON, THE BRIGHTON ROCK. C’était parait il un travailliste assez à gauche. Je n’ai jamais vu un film de Litvak tiré d’une de ses pièces
BROWNING VERSION/le film de Figgis est excellent , il ressemble un peu à un double en couleurs de l’original mais les acteurs sont si différents que voir les deux ne gêne pas la vision ni pour l’un ni pour l’autre.
C’est une bon succès d’ Albert Finney ;elle comprend aussi l’assemblée et l’ovation finale ,non présentes dans la pièce de Rattigan mais que ce dernier avait inclus dans le scénario de la version noir et blanc
« Crocker-Harris a-t-il raison de présenter des excuses ? Sort-il en meilleure posture de cette autoflagellation ? »
j’avais ressenti que oui mais seulement auprès des élèves, c’est ambigü dans la mesure où on peut estimer que le corps des responsables (proviseur et autres) applaudissent à contre-coeur, contrariés qu’un professeur avoue ses faiblesses mais heureux de le voir quitter l’école, voyant cette confession comme une faute par rapport au statut prestigieux du professeur dans ce type d’écoles, alors que les élèves applaudissent sincèrement découvrant enfin un de ces profs a priori hors de toute critique avouer des faiblesses.
Je vois le proviseur désolé intérieurement que Crocker-Harris remette en question ce statut …
maintenant il faudrait que je le revoie car après un bout d’années on fait d’un film ce que l’on veut!
Cette histoire m’a paru justement se promener en constante tension entre les points de vue des individus mais aussi entre les points de vue changeants du même individu: rarement vu un film dans lequel le cocufieur du mari trompé se trouve pétri de sympathie pour celui-ci, on dirait le versant grave d’une comédie de boulevard.
et l’épouse du professeur n’est-elle qu’une chipie? Je ressens les longues années de vie de couple qui ont fini par instiller en elle l’envie ou même le besoin de l’adultère, par déception et dépit croissant, par admiration contrariée.
J’ai vu le Figgis bien avant le Asquith et franchement la version récente inspirait déjà tout celà.
et je me demande ce que devient la pièce sans cette conclusion admirable.
A MB
La version théâtrale qu’en avait donnée Didier Bezace était remarquable
à Bertrand, alors j’aurais dû la voir car ce discours me semble si essentiel.
Martin
Techniquement ,il est difficile de jouer l ‘assemblée finale sur scène .
Voici comment se termine la pièce :
(au téléphone)
ANDREW: (….)oh,au fait monsieur le proviseur ,j’ai changé d’avis pour la cérémonie de la distribution des prix .J’ai l’intention de parler après,au lieu d’avant Fletcher,comme c’est mon droit ;oui,je comprends parfaitement mais maintenant je vois les choses d’une autre manière ….Je sais ,mais j’ai tendance à penser que parfois une discours qui tombe à plat peut créer un effet surprenant . Au Revoir .(Il raccroche et va s’asseoir à table)Allons ma chère, il ne faut pas laisser notre dîner refroidir
Millie s’assoit lentement et commence à servir.
RIDEAU
(je n’ai pas le texte français,excusez cette traduction maladroite)
BROWNING/à DD
merci, ça ferait 500 personnes sur scène aussi!
mais c’est pas mal non plus, dans la sobriété la retenue
A tort,je pense on à trop vite cataloguer l’acteur bondissant Tom Cruise dans la catégorie des « poids lourds »d’Hollywood.L’homme au fil de sa carrière débutant au début des années 80 avec Sean Penn,Nicolas Cage et d’autres a toujours su apporter un plus en immissant une palette de sa vie d’enfant et d’adolescent qui à vu partir trop tot son père du foyer familial,puis son rève était de faire une carrière sportive dans la lutte gréco-romaine.Suite à un accident à la cuisse le jeune Tom poussa la porte d’un bureau de casting et fut engagé dans un film de Franco zeffirelli »Un amour infini »ou il tient un tout petit role.Grace à sa gueule d’ange on lui proposa « Risky bizness »qui le révela comme un voyou,une espèce de rebelle mal dans sa peau.Je ne passerais pas en revue ici toute sa filmographie chez Tony Scott,Rob Reiner mais revenir sur une oeuvre qui lui tient à coeur. »Magnolia »de Paul thomas Anderson marqua un virage dans sa carrière ou il incarne un gars pris dans la spirale du travail et à qui on va annoncer la maladie de son père campé par James Coburn(un de ses acteurs préférés des 7 mercenaires).Il y a ici la relation entre un père que l’acteur n’a pas connu dans sa vie car il fut élever par sa mère et ses deux soeurs.Puis on retrouve un acteur avec qui la symbiose s’est transmise rapidement en la personne de Philip seymour hoffman,acteur-caméleon qui avait un potentiel de dramaturgie,une présence grace à sa puissance de jeu et à sa carrure imposante.Dimanche prochain la chaine arte nous proposera un documentaire sur Thomas Cruise Mapother avec ses cotés sombres,ses amitiés manquées et ses histoires d’amours en suspens.Son rève avec son ami James Cameron est de tourner dans l’espace car Tom à toujours eu la tète en l’air , sur terre ses personnages court du début à la fin .Mais peut-on aller contre le temps qui passe et l’age qui creuse chaque jour notre visage et laisse des sillons qui prouvent que les chemins traçés nous permettent de prendre du recul face à l’existence?
Il a bon goût car il a refait (en moins bien) « ouvre les yeux » et permis « les autres »
A Dumonteil.C’est lui qui a co-produit « Les autres »!!Quand au Kubrick il y a quantités de détails lorsque le personnage du Docteur Hatford déambulle dans les rues de la ville et s’arrète devant un cinéma.Je vais le revoir afin d’analyser la dernier opus de SK.
« la maladie de son père campé par James Coburn » non Jason Robards Jr, son tout dernier film.
tenez bon vous allez avoir d’autres réactions que celle-ci.
« Mais peut-on aller contre le temps qui passe et l’age qui creuse chaque jour notre visage et laisse des sillons qui prouvent que les chemins traçés nous permettent de prendre du recul face à l’existence? »
mais bien sûr qu’on peut! Une Margarita double et hop! c’est reparti!
Dans un monde parallèle, où les bars-restaurants sont restés ouverts…
« – Oh salut Yves! ça faisait longtemps… qu’est-ce que tu prends?
– De l’âge…
-….?
– Ouais, je me vois dans ta glace, là, ça déprime… les rides, tout ça…
-Ah…
– … j’ai un copain, y me dit, contre les rides, un double Margarita, et hop!…
-Ok ça marche!
Et peu après Yves se prit en pleine figure une pizza Margarita, droit venue du micro-ondes, heureusement à peine dégelée.
Il faut toujours faire attention A QUI on dit les choses.
« Il faut toujours faire attention A QUI on dit les choses. »
mais je pense que Yves est conscient de ça
A denis.Vous avez manqué votre vocation de scénariste .L’histoire est interessante mais les personnages manquent de relief et d’épaisseur!!!
J’ai écrit ces quelques lignes après avoir descendu la caisse de 12 bouteilles de gaillac primeur.Mon clavier a dérapé sur ton corps animal comme chantait Hubert félix thiéfaine (le seul interprète avec Saez qui me remonte un peu le moral).concernant les pizzas ma préference va vers les pates américaines(épaisses mais quelle saveurs).
A yves rouxel
Les pates américaines, vous êtes fous. Elles sont presque toutes dégueulasses. La vraie pizza doit avoir une pate fine, craquante et celles de Naples bénéficiant d’une eau exceptionnelles. C’est l’apothéose de la junk food avec des colorants et des saveurs artificielles
Ah celà me fait plaisir,c’est la preuve irréfutable que vous lisez bien les commentaires que j’envois.
Tom Cruise, il me perd dès qu’il sourit.
Mais dans LA GUERRE DES MONDES ou WALKYRIE ça va.
« This is England »réalisé par Shawn Meadows est une oeuvre qui va droit au but sans fioriture.Shawn à 12 ans et vit avec sa mère au nord de l’Angleterre.Son père vient d’étre tuer aux Malouines guerre insensée décider par miss Maggie ,la fameuse dame de fer qui régna en maitre dans une Grande bretagne à bout de souffle.Un jour sur son chemin de retour de l’école il tombe sur une bande de jeunes désoeuvrés en manque de repaires et de reconnaissances familiales.Rapidement il va se joindre à ce groupe de cranes rasés qui pronent une Angleterre blanche sans étranger sur le sol.On est litteralement surpris une fois de plus par le jeu de ces comédiens qui viennent d’un atelier de théatre.C’est là que Shane Meadows à puiser dans ce vivier impressionnant depuis son premier court métrage.Quand Combo sort de prison les choses changent et vont s’acceler ^pour tous les protagonistes.Il n’est plus question de réunions et de blabla mais d’actions contre la communauté Pakistanaise qui participe à l’économie de ce pays en ouvrant des épiceries de quartier.Tout s’enchaine à une vitesse vertigineuse,Shane est aspirer dans la spirale de la violence,du sang et de la mort.Le reste est à découvrir dans cette chronique sociale qui dépeint encore une fois une triste réalité.Regardez les bonus car on y voit la préparation avec le casting,les essais des apprentis comédiens et des commentaires du réalisateur qui explique les doutes de cette jeunesse sacrifier sur l’autel d’un nationalisme voire un patriotisme.
« Petite demande : serait-il possible de rétablir l’affichage des derniers commentaires? On peut rater sans le savoir de belles contributions… et tant que j’y suis ( puisqu’on ne sait même pas si Noël il y aura) ce serait merveilleux que cet affichage renvoie directement au commentaire pointé…. »
j’ai demandé à Bertrand mais il est pas tombé sur mon message je crois!
A MB
Oui, et puis même du point de vue du fil de discussion en cours (c’est à dire qui suit directement la dernière chronique), on ne repère plus tout de suite à quel endroit se trouve un foyer de discussions, d’échange, « où est-ce que ça se passe ». Ces « derniers commentaires » affichés conféraient au forum un côté « gazette », une espèce d’actualité/actualisation de ce qui était discuté.
Or, la disparition de cet affichage casse une certaine dynamique, je trouve.
Et puis comme vous le rappelez, encore une fois, un commentaire fait sur une ancienne chronique n’a aucune chance (ou infime) d’être relayé.
N’y-a-il rien à faire ?
Idem pour moi ?!
J’ai des commentaires qui sont passés à la trappe…
Bugs ou modération drastique ?
Loin de la version de Tony Richardson avec Mick Jaegger en 70,et plus proche du film réalisé par Gregor Jordan en 2003 avec dans le role-titre Heath Ledger, »Le gang Kelly »est un western qui dépoussière le genre et remet les pendules à l’heure.Justin Kurzel nous montre une Australie colonisée par les Britanniques et les dégats qui en découlent.On va suivre la vie,d’un jeune blanc qui va devenir au long des années un rebelle,un espèce de Robin des bois,as de la gachette qui semerra sur son passage pas mal de cadavres.Oeuvre à la fois onirique empreint d’une belle photographie,la prouesse du film vient en partie de la performance de George macKay qui endosse ce personnage ambigue devenu ennemi numero 1,Ned va incarner la revanche des exploités contre les puissants avec son gang.Sur sa route il croisera un braqueur anarchiste et alcoolique campé par un Russel Crowe méconnaissable mais aussi deux policiers implacables qui le poursuivront jusqu’a la fin.Le dvd et le br sortirons dans les bacs normallement le 5 décembre prochain,sinon on peut retrouver cette oeuvre en vod sur la plupard des plateformes.Kurzel est un réalisateur à suivre et nous prouve que le cinéma indépendant Australien est toujours vivace.
Dear Bertrand,
Greetings from the USA, which has (hopefully) begun its retreat from a disastrous four-year dalliance with authoritarian populism (we wait out the noisy death rattles). I’m very happy to see new French issues of those early Lean films: many of his pre-epic efforts are hidden gems. I do agree with you that Ann Todd is often exceedingly remote, but might not that be what Lean found interesting? (After all, he married her after their first film and remained fascinated with her even as she made him utterly miserable!) I would like to put in a boost for THE PASSIONATE FRIENDS (a darker companion piece to BRIEF ENCOUNTER), which is the film where Lean met Todd as he took it over for another director, and then swiftly made it his own.
Claude Rains has a superb character arc in this film, with a poignant revelation of the emotions he has suppressed, and the film plays out as a « noir melodrama » with an incredibly tense final scene in the London Underground once the very unusual « love triangle » story has played out. The brittleness that Todd brings to her character–leavened by an uncharacteristic vulnerability that is lurking underneath it–works extremely well in this film; perhaps Lean thought that this was what he was getting for a wife…but it seems clear he was projecting Todd to actually possess the character traits of the role she was playing–which was definitely NOT the case!
One other question: is not MADELEINE a reworking of the 19th century incident that is presented in Pierre Chenal’s 1938 L’AFFAIRE LAFARGE? Marcelle Chantal has a far more satisfying « range of gaze » than Todd, as many of her other performances (AU NOM DE LA LOI, CHERI, etc.) display; but L’AFFAIRE LAFARGE–which might be the first « period noir »–seems to be lost in the ether (neither Chateau nor Lobster have dug it up)…might it be worth a bit of your valuable time to track it down?
A Don Malcolm
You are right. I have been looking for l’affaire lafarge for years. It was shown twice by Brion
à Bertrand: et bien sûr Dumonteil l’a vu! (IMDB)
Faudrait-il bientôt établir un cycle de la femme qui empoisonne son mari ou son amant? Parce que la liste commence à s’allonger!
L’empoisonnement est un type d’assassinat curieux qui se marie très bien à l’idée de la vengeance qui doit se déguster à petits feux!
… et Hitchcock qui rêvait de tourner « Premeditation » de Francis Iles, avec Alec Guiness( j’aurais bien vu Laughton pour ma part, dans le rôle de ce mari falot et empoisonneur…)
Je vais écrire en français puisque DON peut lire mon comment imdb
« l »affaire LAFARGE » est ,pour mon argent ,le meilleur rôle de Marcelle Chantal et aussi le meilleur film de CHENAL après « la foire aux chimères ».
Construit avec des flashbacks ,montrant différents points de vue ,un travail d’historien , Chenal laisse planer un certain doute sur la culpabilité de l’héroïne.
Outre Chantal ,il faut citer Pierre RENOIR en mari brutal et alcoolique et madame SYLVIE en belle-mère aussi haineuse et abusive que Germaine Kerjean dans « voici le temps des assassins » :sa chasse aux rats est anthologique.
« MADELEINE » a bien été inspiré par le film de Chenal ,très apprécié de Lean, dixit mon collègue britannique d’imdb ,Writer’s Reign ;je le trouve froid,statique ,le courant ne passe guère entre Ivan Desny et Anne Todd -qui plombait « the paradine case » qui n’en avait pas besoin-;Todd réussit à faire passer un peu d’ambigüité dans les dernières séquences cependant.
Les deux films ne se passent pas dans le même milieu ;le Chenal est autrement passionnant
Dans la collection de THORET est paru LE MOMENT DE VÉRITÉ de Francesco Rosi. Totale hésitation car le thème de la tauromachie me fait gerber. Si Bertrand ou quelqu’un l’aurait vu ici et me le conseillerait toutefois : que vaut-il ? Merci pour vos avis car supporter le monde de la corrida pendant 1h30 il faut que ce soit convaincant (même réalisé par Rosi)…
A Damien D
Je déteste la corrida
Merci Bertrand tout est dit : je vais donc blacklister ce titre donc…
Oui mais pourquoi a-t-il voulu aussi illustrer le prélude de Carmen par des images abjectes de corrida ?
Faire des films anti-corrida, oui, je donnerais du fric pour ça (oui enfin bon, si j’en trouve).
Infliger cette abjection comme angle d’approche pour Carmen condamne le film. N’importe qui aurait trouvé quelque chose d’intelligent , de judicieux. Carmen ne parle pas de ça.
A Damien D
Ah désolé, mais cela soulève une vraie question philosophique ! Est-ce qu’il faut rejeter le film d’office, parce que le sujet en serait a priori déplaisant ?
NB : je dis « serait » parce qu’a titre personnel, la corrida ne suscite chez moi aucune réprobation particulière. Sans rien y connaître, je dirais plutôt que ça doit être d’un ennui profond, mais en dehors de cela ça m’est complètement égal.
Bref : il y a le sujet et il y a le regard du metteur en scène. Ce sont deux choses différentes. Peut-être Rosi traite-t-il dans son film, d’une manière ou d’une autre, du problème moral qui vous anime ? On en peut pas savoir si on ne l’a pas vu. Le cinéma a ceci d’extraordinaire qu’il peut nous amener à nous intéresser à des sujets auxquels on aurait jamais pensé avant sous cet angle. Réprouver les gangsters n’empêche pas d’aimer Goodfellas.
Il me semble que quelqu’un a dit que tous les films doivent être présumés innocents.
Personnellement, je n’ai pas vu le film de Rosi dont vous parlez, mais je préconiserais donc plutôt, si vous vous interrogez, que vous le regardiez – et surtout pas que vous le blacklistiez !
Il y a eut assez de films « blacklister »,le terme est un peu fort.Le sujet peut heurter les ames sensibles mais on peut aussi apprécier l’oeuvre cinématographique qui est une vision personnelle de Rosi.
Non Pierre peut-être le verrai-je ou tenterai-je de le voir un jour « par hasard », mais j’aurai beaucoup de mal a l’acheter (qui serait une démarche personnelle qui vu le sujet ne passe pas). Je ne pense pas que le film soit subtil sur la corrida et Pascal a raison de citer CARMEN qui m’avait aussi peu convaincu dès l’introduction… Revoyons plutôt MAIN BASSE SUR LA VILLE ou SALVATORE GIULIANO.
« A Damien D
Je déteste la corrida »
bravo! ça fait plaisir à lire!
Beaucoup de personnes détestent le gavage des canards et des oies ,mais n’oublient pas pour les fètes de fin d’année d’acheter en masse de blocs de foie gras et autres agappes???
à Pierre: tout en prônant l’éclectisme, je ne suis pas éclectique. La corrida est une saloperie qui devrait être inderdite ici depuis longtemps d’où je n’irais voir aucun film dans lequel elle tient une place importante, alors bien sûr certains films peuvent utiliser la corrida comme expression chez certains personnages de certains traits de caractère partie prenante de l’intrigue. Certains pourraient la dénoncer.
Même là, je serais méfiant étant déjà convaincu.
C’est être un peu borné? Tant pis pour moi. J’étais déjà gêné à entendre Boetticher louer ce spectacle (dans un bonus), orné de tout un arsenal de décorum (ça va de la tenue du torero, vulgaire et m’as-tu-vu, à la musique plan-plan, en passant par cette codification de comportements imposée aux participants) tout ce strass dressé soigneusement pour masquer ce qu’il y a d’immoral: le sang et la souffrance (le taureau a sa chance? mon oeil! et de toute façon: et alors? que ça soit sa chance ou pas, il n’a rien choisi). Tout ce décorum me fait penser à la décoration intérieure coûteuse de l’appartement d’un gangster fortuné (vous savez avec les chiottes en or massif!).
« Réprouver les gangsters n’empêche pas d’aimer Goodfellas. » bien sûr, mais connaissant Scorsese on sait à l’avance que là,
la distance de vision sociale est évidente (et elle l’est: le dernier tiers montre bien ces gangsters comme des minables qui se foutent du fameux « code d’honneur » et se retrouvent pour le héros, dans un pavillon de banlieue minable à l’opposé de leur passé de rois de la ville), on va pas voir un film avec Jason Stratham. De plus les gangsters sont des humains et les spectateurs aussi, par contre pas beaucoup de taureaux dans les spectateurs de corrida. La seule corrida que j’aime au cinéma c’est celle de SEÑOR DROOPY. Là, le taureau a vraiment sa chance. Une autre fois, je vous parlerai des films qui ont pour cadre les fermes de gavage des oies…
A MB : Allez donc au delà et cherchez des films qui dénoncent les génocides quotidiens d’animaux de toutes familles que pratique notre monde. Mais force est de constater que bouffer tous les jours des tonnes de veaux, de petits oiseaux ou d’ agneaux n’est pas considéré comme ignoble, même par les artistes.
à Pascal: certes,
je suis d’accord que les sévices de corrida sont une goutte d’eau à côté de ceux de certains abattoirs ou exploitation de foie gras.
mais je suis omnivore, donc non seulement pas éclectique en goût de cinéma mais en plus en contradiction avec moi-même.
A Damien,
Je ne l’ai vu qu’une fois. Je pense que c’est pas mal. Comme vous dîtes, c’est Rosi et je crois que les films les plus discutables de Rosi sont ceux de la dernière ligne droite (pas au sens politique bien sûr!), disons à partir de CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCEE.
Et dans la collection Thoret, je serais tenté.
Cela dit, je suis pas très corrida non plus…
A damien d.Ce film est sorti l’an dernier.Je ne suis pas un « aficionado »des corridas,pourtant j’habite une région ou il y a malheureusement beaucoup d’adeptes à cette boucherie.L’oeuvre en revanche vaut le détour et nous décrit l’envers du décor de ces marionnettes dans leurs habits de lumière.Le héros était lui mème un toréador réputé en Espagne,il est mort encorné par un taureau il me semble bien.La curiosité c’est de savoir que Rosi s’est carrément éloigné des oeuvres à thèse politique en réalisant en Espagne ce film.
Yves a raison ; c’est une peinture intéressante de l’Espagne franquiste engluée dans la religion :le film commence et s’achève par la procession des pénitents encagoulés de la semaine sainte;avant la boucherie, le torero prie la Vierge Marie.
Comme chantait Ferrat : »il faut parfois choisir :la faim ..Ou le taureau » à moins qu’on ait une voix d’or comme Joselito Jimenez dont les films étaient le visage aimable réac d’une dictature.
La séquence qui m’a le plus impressionné est le retour de Miguel chez lui dans sa voiture qui fonce au milieu des champs où la traction animale est toujours présente.
On n’a pas besoin d’aimer la corrida pour s’intéresser à ce film;je suis végétarien d’ailleurs.
A Dumonteil.Merci pour votre soutien car je tiens plus sur mes jambes entre le beaujolais et le gaillac nouveau,je suis sur les rotules.Sachez que l’enfant chanteur Joselito à fuit l’Espagne après la mort de Franco et est venu se réfugier à Toulouse ou il coulen des jours heureux.Recemment il a refusé un ouvrage qui racontait sa vie de star à paillettes ou il a cotoyer quantités de toréadors et picadors.Bonne journée à tous.
Joselito Jimenez ne vit pas à Toulouse Yves, il est viticulteur dans le sud de l’Espagne après avoir été trafiquant d’armes en Angola.
« L’enfer des anges »de Christian-jacque est à classer avec « Les dispaus de saint gil »et « L’assassinat du père Noel »parmi les chef d’oeuvre du cinéaste.On retrouve Pierre Very au scénario ainsi que la troupe des mèmes enfants qui sont d’un naturel déconcertant.Mais la prouesse du film vient de la mise en scène qui nous brosse un tableau noir de l’enfance rejetée par le monde des adultes.Enfants abandonnés sur le bord des routes,enfants battus ou à qui on demande d’aller voler des lames de rasoir pour les revendre à la sauvette.Jean Tissier est un personnage abject qui profite de la naiveté de ces petites tètes blondes afin de gagner quelques francs.Blier tient le comptoir de ce bistrot minable ou se cotoient des voleurs de tout poils.L’oeuvre suinte et transpire la misère a chaque plans.Pourtant derrière cette triste réalité on ressent une profonde solidarité et d’entraide et démontre encore une fois que le rapport de force fait toujours la difference et remet toujours les pendules à l’heure.Le film devait ouvrir la première édition du festival de Cannes en septembre 39,jusqu’a la déclaration de la seconde guerre.Il fut présenté en 46 etb eut un certain succès.Remercions encore une fois pathé-gaumont pour cette restauration remarquable qui doit figurer dans chaque dvdèthe.Il me reste à visionner les bonus.
A Bertrand Tavernier
Existerait-t-il un infime soupçon de chance pour que votre film Que la fête commence ! soit un jour (prochain) édité en blu-ray ??
Et puis pourriez-vous me préciser, si vous vous en souvenez, de quel recueil de Jacques Audiberti est extraite la phrase en exergue du film:
» Mais tout cet amour que je donnerai, où le prendrai-je ? »
Merci.
A Catherine
Ils en parlent à Studio Canal. Je crois que c’est tiré du Mal Court
Autres desiderata de réédition de qualité(même DVD!):
– La passion Béatrice qui devient une arlésienne
– Laissez passer épuisé depuis trop longtemps
A ballantrae.J’ai trouver en Espagne une copie du film »La passion béatrice »sous titrée en catalan quand à « Laisser passer »il figure dans le coffret paru il y a une dizaine d’années.
BREVE RENCONTRE, premier film vraiment personnel de Lean. Ses deux films précédents étaient cependant d’une grande rigueur visuelle, mieux que des exercices de style, on peut voir avec le recul qu’ils avaient l’assurance de ces films à venir. Les cahiers de l’époque détestaient à peu près tout ce qui n’était pas américain, et je pense qu’ils ont eu des problèmes avec Lean jusqu’à son dernier film. On sait pourquoi aujourd’hui mais chut. Quand on relit ce que P. Kael écrit sur LA FILLE DE RYAN, on prend la température du problème causé par ce cinéaste conservateur dont on ne pouvait ignorer le génie, en France et outre atlantique. Dans l’impasse, on s’échappait par la mauvaise foi.
ICE COLD ALEX est peut-être un film qui a attiré l’attention d’Hollywood par l’itinéraire du personnage. Le thème de la deuxième chance. John Mills sosie de son metteur en scène, lequel devait avoir un homonyme aux Etats-Unis. Possible inspiration d’Un taxi pour Tobrouk et Play Dirty.
A Gilles
Eh oui, Leconte a fait plusieurs films épatants, très personnels, sans pédanterie de LA FILLE SUR LE PONT à TANDEM, RIDICULE, LE MARI DE LA COIFFEUSE. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup, quelqu’un d’ouvert, de sensible même si je trouve qu’il se perdait parfois dans une frénésie de projets, enchainant trop vite les films, les mises en scène de pièce, les bande dessinées. Et je regrette les UNE CHANCE SUR DEUX et quelques autres titres inutiles. Mais MONSIEUR HIRE continue a me passionner et je trouve plein de qualités à CONFIDENCES TROP INTIMES et surtout à L’HOMME DU TRAIN.Et j’oublie un film passé inaperçu qui avait des qualités délicates, modestes, touchantes avec une ex miss météo de Canal. Ses meilleurs films, souvent insolites, à l’écart des modes, me font penser aux réussites de Michel Deville. Il était haï comme Miller et Deville par la squadra qui distribue des cartes et cette haine avait quelque choses d’absurde, voire même d’immonde dans son systématisme
Tout à fait d’accord Bertrand.
J’ai une vraie fascination envers Monsieur Hire et Le mari de la coiffeuse , deux films si singuliers et personnels. Tout y est remarquable de l’interprétation ( Blanc dans le premier Rochefort dans le second) au récit, de la photographie à la BO.
Ils étaient atypiques lorsqu’ ils sortirent et restent mystérieusement envoûtants.
J’ai vu que Monsieur Hire ressortait en br en copie restaurée et je me réjouis de le revoir.
Certes Leconte a pu s’eparpiller mais ses réussites sont remarquables.
Je n’ai jamais revu La veuve de St Pierre et me demande s’il tient le coup.
Dans mr Hire, m’a marqué surtout l’utilisation de la musique (quatuor avec piano en sol mineur de Brahms). Musique dans le champ et hors-champ, étrange, qui est le refuge de l’étrange et indéchiffrable mr Hire. J’ai découvert ce quatuor de Brahms plus tard, et ai été surpris de constater que ce n’était qu’un épisode du dernier mouvement. Ce n’est pas si courant, Leconte ici n’a pas gâché Brahms,, lui a apporté un éclairage particulier ( il y a d’innombrables exemples d’utilisations de musiques préexistantes, mais j’ai le sentiment que ce qui se joue ici est unique…)
Oh combien d’accord sur « la squadra qui distribue les cartes » !
Ridicule est un film que j’aime beaucoup aussi ainsi je le revois régulièrement. Le scénario est brillant et les choix de mise en scène de P Leconte sont très pertinents. Et quel casting!
Est il vrai que ce projet, Bertrand, vous avait été proposé?
a ballante
Absolument pas. J’aurais sauté sur l’occasion. J’ai même appelé Patrice pour savoir qui était ce Waterhouse qui signait le scénario
On m’a communiqué une information erronée donc.
Sacré scénario que ce Ridicule car il a su tirer une matière cinématographique d’un matériau aussi abstrait que le mot d’esprit.
Je crois que Waterhouse n’a pas conçu de scenarii depuis longtemps.Qu’est il devenu?
Un film serait à faire à partir des Mémoires de Saint Simon même si La mort de Louis XIV d’ A Serra a su exploiter la partie concernant la mort du roi.
Autre sujet que je rêverais de voir sur grand écran : le lien entre Fénelon et son élève le Dauphin via Les aventures de Télémaque. Il y aurait une matière passionnante dans la circulation entre le récit très riche et les parallèles avec l’éducation du futur roi (qui ne le deviendra jamais).
A ballantrae
Je crois que la maladie l’a frappé. Il avait réalisé un ou deux films ?
… désolé de vous l’apprendre, Remi Waterhouse est décédé en 2O14, pas bien vieux…( 58 ans). Je n’ai jamais vu « Mille millièmes » avec Daroussin, en revanche son premier, « Je règle mon pas sur le pas de mon père » était une jolie comédie, véhicule pour Jean Yanne et Guillaume Canet, mais un peu plus que cela. Une partie de la criTique avait fait la fine bouche, et j’en avais voulu à une parTie de la criTique. Surtout quand j’ai appris le décès de Waterhouse, qui avait certainement encore beaucoup à offrir.
Je ne savais pas qu’il était mort en 2014, fauché par la maladie.
Il avait effectivement réalisé deux films Je règle mon pas sur le pas de mon père (beau duo Canet/J Yanne qui évoquait un peu l’univers du premier long d’Audiard Regarde les hommes tomber avec son duo d’escrocs) que j’avais bien aimé mais j’ai un peu oublié son deuxième film Mille millièmes (avec J P Daroussin entre autres) qui a pour sujet une histoire de colocation. un vague souvenir plutôt bon mais il me faudrait revoir les deux pour ne pas dire de vagues généralités.
Apparemment, le marché conçu avec la boîte de production était que le scénario de Ridicule soit réalisé par un autre et que s’ensuivrait la production du premier long moins cher dans la foulée.Marché qui fut respecté donc.
En faisant une petite recherche, j’ai découvert aussi que R Waterhouse était le petit fils de Brunius!
A Ballantrae,
on a fait la même réponse…. je n’avais pas osé mentionner « Regarde les hommes tomber » et j’y avais songé aussi, pourtant ce n’est pas vraiment le même genre… mais c’est un peu, c’est vrai , une autre face du même rôle pour Jean Yanne ( une histoire de filiation malade.)
Dans le même ordre de gémellité, ce qui dans « Ridicule » peut faire penser à l’univers de Bertrand, est peut-être la belle partition d’Antoine Duhamel… ( En passant, Leconte travaille souvent de belle façon avec ses compositeurs, belle brochette!)
Entièrement d’accord avec vous. Pour le film de Leconte, vous parlez sans doute de ‘Voir la mer’ avec Pauline Lefèvre, Nicolas Giraud et Clément Sibony.
a parent Scof
Exact
J’avais raté ce film de Patrice Leconte lors de sa sortie en salles(une semaine à peine sur Toulouse).Donc je me suis rabattu sur le dvd et « Voir la mer »est une oeuvre légère et tendre.On suit un groupe d’adolescents qui vont se retrouver sur la cote atlantique,apprendre à se connaitre,se parler,d’échanger dans une société ou on a de plus en plus de mal à se confier.Je le conseille à tous afin de respirer un bon bol d’air vivifiant.
A tous
Vous souvenez vous, au tournant des années 2000 je crois, d’une polémique autour de la critique de cinéma? Deux camps, les cinéastes d’un côté, les critiques de l’autre… Patrice Leconte s’était retrouvé en première ligne, pour défendre ce qu’on pourrait appeler avec le recul une certaine liberté de création. Peu après, il s’était vu confier une chronique sur France Inter – j’avais perçu l’offre comme une forme de dédommagement. En tous cas Leconte s’était montré excellent dans l’exercice, retrouvant peut-être un esprit, une rapidité de réaction qu’il exerçait à ses débuts, au journal « Pilote ». Il s’y montrait peut-être ( hypothèse) tel qu’il se rêvait d’être : comme un dessinateur qui se tourne, faute de virtuosité, vers d’autres moyens d’expression. Car, je trouve, il y avait bien dans ses chroniques ( et peut-être dans ses films) un art du croquis, de la caractérisation, du détail insolite parfois, juste toujours.
A BALLANTRAE
Votre pseud vient-il du « vagabond des mers » dont le titre original est « the master of Ballantrae »?La question a peut-être été déjà posée ,si c’est le cas ,dsl.
A DIDIER
Avant d’être un film, dans mon souvenir banal et médiocre, c’était surtout un splendide roman de RL Stevenson, source d’inspiration jamais créditée (sauf par moi) pour le scénario de LA VALLÉE DE LA PEUR
Tout à fait: j’adore ce roman! Et ses personnages dont bien sûr « le maître de Ballantrae » celui qui a la légitimité morale.
Et Stevenson est un romancier merveilleux aussi important dans mon coeur que Hugo, Balzac ou Zola.
J’ai déjà conseillé ses indispensables écrits théoriques sur le roman il y a qqs années qui ouvrent des voies justes et profondes sans jargon inutile.
Voilà pour le pseudo.
Quant à l’hypothèse que défend Bertrand sur cette adaptation officieuse ce me semble très pertinent pour les rapports entre personnages comme pour des aspects structurels.
Je ne connais pas en revanche l’officielle mais me dis que ce pourrait donner un bien beau film tant le roman multiplie les inventions de « mise en scène » à commencer par le duel aux flambeaux.
Mais je dois me répéter et ne voudrais pas trop digresser alors que je gourmande Rouxel.
A B. Tavernier
Les avis sont très partagés sur Leconte. Je ne suis pas le seul à penser qu’il a surtout essayé… de faire du Chabrol sans Chabrol, du Blier sans Blier, du Duvivier sans Duvivier, dans ce remake aussi inutile qu’agaçant. Il a même fait du Leconte sans Leconte dans Mon meilleur ami ou La guerre des miss. RIDICULE, c’est Chatiliez qui devait le faire, et il l’aurait fait à peu près comme ça. L’HOMME DU TRAIN, non là vraiment vous charriez. Tout est grossièrement fabriqué, les dialogues sonnent faux, Johnny joue mal, Rochefort tourne à vide. Mais je comprends que votre position soit délicate quand il s’agit de vos amis. C’est gênant d’en dire du mal parce qu’il est sympathique.
A Gilles
Leconte a une manière très spéciale de tourner. Le fait qu’il cadre ses films leur donne un style très différent de Chatillez et pour moi TANDEM, LA FILLE SUR LE PONT, LEMARI DE LA COIFFEUSE et bien d’autres, nne m’évoquent pas d’autres metteurs en scène. Et je suis devenu ami avec lui parce que j’aimais ses films et que j’ai été content de partager un César avec lui
L’homme du train ne m’avait pas passionné à cause de Johnny qui ne m’a jamais semblé acteur. Malgré l’immense J Rochefort!
Même chez Johnny To c’est assez improbable.
Godard avait su en faire une sorte de modèle bressonien pas complètement conscient de ce qu’il faisait. Stevenin avait su en faire une apparition un peu magique dans Mischka mais franchement Johnny acteur bof, bof…
Après je dois avouer que je ne suis pas non plus un fan du chanteur alors…
Je crois surtout que Leconte, qui est capable de tourner Les Bronzés (avec quel succès !) ou Le parfum d’Yvonne d’après Modiano, manque un peu de confiance en lui-même. Dans la deuxième partie de l’émission (en avant-première sur « A la demande »), il revient souvent sur ses hésitations sur les tournages, hésitations sur la place de la caméra ou la façon d’aborder une scène. Personnellement je trouve que ce doute est beaucoup plus productif que la suffisance d’un réalisateur « dictateur frustré » (dixit Almodovar !). Manque de confiance, d’ailleurs l’autobiographie de Patrice Leconte s’intitule : « Je suis un imposteur » !
N’empêche que, d’accord avec Bertrand : Tandem ou Le mari de la coiffeuse sont des oeuvres bien à part !
A Michèle
Spectateur moyen qui n’apprécie pas les films par le filtre de l’intellect, je ressens. Je ressens que des réalisateurs comme Leconte, ou peut-être aussi Wargnier, fabriquent des films sans réelle nécessité autre que professionnelle. Simplement parce qu’ils sont dans le métier et qu’il faut bien bosser. Rien à voir avec des Verneuil qui faisaient des films comme on construit un pont de chemin de fer, et qui ne concevaient pas le cinéma autrement. Ces metteurs en scène génération années 80 impliqués à leur dépens dans une perspective auteuriste, se sont conformés à une norme qui les dépassait. Ils sont très bons dans des films de pur divertissement, mais leur manque de sincérité saute aux yeux dès qu’ils veulent montrer qu’ils en ont dans le coffre du cinéma d’auteur. Alors Leconte, sans m’obstiner à lui régler son compte, c’est un peu comme si Jean Boyer était né vingt ans plus tard. Il n’assume pas d’être un amuseur public, il veut à la fois Les Cahiers et Première. A trop vouloir être reconnu par Michel Ciment, il a fini par ne plus savoir faire ce pour quoi il est fait : Une chance sur deux ou la suite des Bronzés…
A Gilles
Qu’est ce qui vous donne le moindre droit, la moindre légitimité pour écrire cela. J’ai vu Patrice déguster des refus, subir des coups de déprime terribles. Dernièrement trois fois le Simenon qu’il voulait adapter s’est fait rétorquer et son moral était au plus bas. Pourquoi à ‘leur dépens ». Quelle arrogance méprisante dans ces termes : aller du côté de Pilote et d’un type de BD, puis s’aiguiller vers TANDEM, MONSIEUR HIRE, LE MARI DE LA COIFFEUSE me parait une trajectoire logique, entrecoupée de pauses, de films de détente. C’est un type qui a une immense pudeur et qui cache cela derrière une désinvolture, une légèreté. Peut être aussi dans ses films où il prend des distances. Il n’étale pas son coeur, ses organes sur la table mais je l’ai vu se battre pied à pied. De plus quelqu’un qui claironne « je n’apprécie pas les films par le filtre de l’intellect » me parait suspect. Dans cette simple phrase vous utilisez trois filtres. Le « moi, je suis un con, un boudin » est forcément un mensonge disait Truffaut. Leconte c’est aussi quelqu’un qui a besoin de tourner, qui veut être sur un plateau comme Chabrol, Decoin et plein d’autres. Mais d’emblée, il y a un type d’histoire qui l’a aimanté et il y a plein de genres qu’il n’a pas essayé d’aborder
à Gilles,
« Alors Leconte, sans m’obstiner à lui régler son compte … »
Qu’est-ce que ce serait si tel était le cas ! Pourquoi tant de haine ?
On sait bien que, passé un minimum technique que l’on est en droit d’exiger, la critique n’est plus qu’une question de goût, forcément subjectif. Les attaques systématiques et haineuses sont parfaitement vaines.
« Des réalisateurs fabriquent des films sans réelle nécessité autre que professionnelle » . Mais ce n’est déjà pas si mal d’être un professionnel.
Et nous voici en train d’évoquer Jean Boyer (dont Le passe-muraille n’est pas si mauvais, d’ailleurs), insulte suprême. Patrice Leconte ne mérite pas cela, il s’ était inquiété, à une époque, de la violence disproportionnée de la critique envers les artistes qui n’ont pas « la carte ». Il évoque cet épisode dans l’émission et préfère ne plus répondre aux attaques. Sage décision !
à Bertrand et Michèle et ben comme ça je serais pas le seul à douter de la clarté (pour en rester là) de Gilles, bravo pour ces mises au point, le plus rigolo c’est « sans m’obstiner à lui régler son compte » et le coup du « filtre de l’intellect » est pas mal non plus, une trouvaille!
A Gilles.Vous n’étes pas tendre avec Leconte.Puis je pense que Bertrand n’est pas dans l’intimité et la vie privée de cinéaste tel Leconte ou Brizé et bien d’autres.La série des bronzés surtout les deux premiers sont ancrés dans une période charnière(la fin des années 70 et le début des 80’s)car ils correspondaient à l’époque,un humour léger mais pas méchant.Le troisième n’était à mon avis necessaire à la filmographie de Leconte.Revoyez « Les wc étaient fermés de l’interieur »ce n’est pas si mal pour un premier film avec un Jean Rochefort intenable et capricieux sur le tournage.
à Bertrand supprimez ma réponse à Michèle et vous si vous y pensez, tout a été dit après tout!
A Gilles.Je reconnais humblement mes égarements,voire mes longueurs de textes qui dérangent,mais vous ,vous n’arretez pas d’attaquer Bertrand pour ceci ou celà.Vous ètes le poil à gratter de ce blog ,on dirait que vous gargarisez tout seul dans votre petite tour d’ivoire.Moi je signe de mon nom et de mon prénom ,je n’ai jamais pris de pseudonyme débile,histoire de cacher mon identité.Merde il y a longtemps que je voulais le dire.Là c’est fait.
A yves rouxel
Se gargariser tout seul n’est pas un délit. Je vois mal comment on peut le faire à deux
A B. Tavernier
Ce qui me donne le droit de juger Leconte ? Avoir payé pour aller voir ses films me semble le plus légitime. D’accord « sincérité » est sûrement impropre. On peut être sincère sans avoir le moindre talent. Votre position est décalée par rapport à la notre. Vous connaissez, ou avez connu la plupart des gens dont on parle. Je comprends tout à fait que votre coeur influence vos avis, sur Leconte autant que sur Deray ou Giovanni, que j’ai parfaitement le droit d’aimer ou de détester depuis ma position de simple spectateur. J’émets l’avis de celui qui consomme le plat, dans l’ignorance de ce qui s’est passé en cuisine.
A Gilles
Oh vous pouvez juger ses films tant que vous voulez.En vous mettant le doigt dans l’oeil aussi souvent que la moyenne des gens. Mais là vous lui pretiez des intentions qui ne reposent sur rien. Vous jugiez à priori de ce qui poussait un cuisinier dont vous ne connaissez rien à vous présenter tel ou tel plat. En lui prêtant un opportunisme, un je m’en foutisme. Et connaitre Leconte de m’a pas empêché de critiquer certains films, de lui reprocher certains sujets. Quant à Giovanni ses premiers romans, ses participation à des films majeurs du TROU à CLASSE TOUS RISQUES où son rôle est loin d’être négligeable plus deux ou trois oeuvres personnelles malgré leurs manques comme LA LOI DU SURVIVANT, DERNIER DOMICILE CONNU me touchent en dehors de l’amitié que toujours eu pour l’homme. Mais vous avez parfaitement le droit de mépriser ces oeuvres et de les détester. Moi j’éprouve du respect pour quelqu’un qui a déjà signé cela.Ce qui compte dans une carrière, c’est ce qui a été réussi. On est tous différent
A Michèle
Non, j’évoquais Jean Boyer, dont j’aime plus d’un film, parce qu’il n’est jamais venu à personne l’idée de le mettre au-dessus de son cinéma. Sans doute sous-côté à son époque, on serait dans l’extrême opposé aujourd’hui. Je suis souvent plongé dans les vieilles revues de cinéma entre les pages desquelles on lisait des critiques que vous pourriez qualifier de haineuses, par tentation de pointer la haine partout où il n’y a pas consensus. La nécrologie de Bourvil dans Cinéma 70 est absolument ahurissante. On se demande s’ils parlent d’un des plus grands comédiens français ou d’un clebs passé sous une voiture. Avaient-il le droit ?
A Gilles
Vous avez raison pour Boyer qui malheureusement a baissé les bras dans la fin de sa carrière, ce dont se désolaient des gens qui l’aimaient bien comme Suzy Delair. Il avait perdu toute exigence ce qui n’était pas le cas dans PRENDS LA ROUTE, NOUS IRONS A PARIS et autres.Leur désinvolture, leur manque de prétentions ne camouflaient pas un manque d’exigence
A Yves Roule ma poule
« je n’ai jamais pris de pseudonyme débile »
Ce n’est pas très gentil pour M.B et Ballantrae dont les capacités d’analyse équivalent celles du maître des lieux, m’amenant à les soupçonner d’être, sinon des professionnels (au moins de l’analyse) et si ce n’est pas le cas, chapeau. Indépendamment de l’animosité que l’un des deux exprime à mon encontre. Trait de personnalité sans doute, ce qui me rappelle une réaction de Dario Moreno adressée à Alain Cuny « Je regrette que vous ne m’aimiez pas, parce que moi je vous admire beaucoup. »
« Moi je signe de mon nom et de mon prénom ,je n’ai jamais pris de pseudonyme débile,histoire de cacher mon identité. »
Honteux et convaincu par cette intervention, je signe désormais de mon vrai nom.
A Gilles ,
Moi non plus je n’ai pas honte d’apprécier certains films de Boyer:
« prends la route » est désopilant avec cette histoire de faux assureurs et sa séquence inoubliable du passage à niveau (avec chanson!)un film de route avant la lettre
« la chaleur du sein » comédie avec des petites pointes de drame et Moreno qui vole presque la vedette à Arletty (il faut le faire)
« circonstances atténuantes » :tout le monde connait,comme de bien entendu.
On peut aussi citer « nous irons à Paris » (avec George Raft !) »le rosier de madame Husson » (bien qu’il trahisse le pessimisme de Maupassant) « le trou normand » (avec BB et Bourvil)
C’est vrai que la fin de sa carrière hormis les Fernandel qui sont regardables, touche le fond : »la Madelon » , j’avais sept filles » « relaxe-toi chérie « …
Pour Giovanni ,on peut rajouter » le rapace » et oublier « où est passé Tom » dont la réédition récente a déçu.
En ce qui concerne Ballantrae (le maître) et Martin, leurs pseuds ne les empêchent pas d’écrire des textes brillants ; le dernier nommé va encore râler ,mais pour l’humour ,il n’a pas d’égal,quoique Denis (la malice?)lui -même passionnant chroniqueur , risque de devenir un sérieux concurrent dans ce domaine.(à moins qu’il ne devienne entartreur -de pizzas)
Et Yves peut être enthousiasmant quand il ne nous assomme pas avec ses états d’âme.
Mais n’appliquons pas ce que je disais sur les directeurs/acteurs : ne louons pas un usager en en descendant un autre .Et ceci est valable pour bibi.
à DD
« Ballantrae (le maître) et Martin, leurs pseuds ne les empêchent pas d’écrire des textes brillants ; le dernier nommé va encore râler ,mais pour l’humour ,il n’a pas d’égal,quoique Denis (la malice?)lui -même passionnant chroniqueur , risque de devenir un sérieux concurrent dans ce domaine.(à moins qu’il ne devienne entartreur -de pizzas) »
en ce qui concerne ma partie je suis très touché
Je suis touché et rougis moi aussi même si ces éloges me semblent excessifs.
Un voeu: Yves tenez compte de ce que vous dit Bertrand POUR UNE FOIS!
Une chronique vide à compléter ne serait ce pas absurde? Même pour vous?
Oui on peut faire des listes sans fin au gré de nos idées les plus éparses ( sur le mode « tiens vous parlez de David Lean et cela me fait penser à Ridley Scott qui lui aussi est Anglais » et parfois il n’y a même pas ce type de causalité)mais est-ce l’objet de ce blog? Non.
A Ballantrae
Il ne s’agit pas d’être rigide et un film peut en évoquer un autre de manière intéressante. Mais de là à être submergé par des titres qui n’ont strictement rien à voir, il y a un monde
C’est bien ce que je disais: loin d’être rigide vous êtes très souple et très patient. Et je pense que souplesse il y a eu longtemps.
Mais Yves exagère un brin avec ses apartes absolument pas connectés avec les billets. Ce n’est pas vous rejeter que de vous demander Yves de simplement tenter de connecter logiquement les films, même de manière un peu tenue au lieu de déclarer d’un coup que tel film de Renoir vous ferait penser à Spielberg parce que soudain votre esprit ou votre programmation perso incluait un Spielberg 😉
Par delà la courtoisie à votre égard Bertrand cela rend le flux de commentaires assez difficile à suivre pour le commun des mortels…
Mais bon c’est vous qui voyez.
A Ballantrae
Je vous suis et pour me faire mentir je voudrais dire tout le bien que je pense sans attendre un prochain blog de A LA RECHERCHE DE LA LUMIÈRE D’OLIVER STONE. Au delà des chapitres passionnants sur le Vietnam et ses terribles conséquences psychologiques et de passionnants portraits de son père et de sa mère, vous trouverez une vision très acérée, précise et juste des erreurs et travers des metteurs en scène avec qui il travailla (il ne s’épargne pas non plus). Il n’est jamais teigneux, mesquin ou radoteur mais il pointe les défauts (et les qualités) de De Palma, les limites d’Alan Parker et de Camion, le jm’enfoutisme de Milius
J’avais envie de le lire et vais me le procurer.
Sa période scénariste est effectivement riche en rencontres et la suite est passionnante avec ses temps forts et les autres. Il y a chez lui une forme d’interrogation teigneuse sur l’histoire de l’Amérique contemporaine qui peut faire écho à Richard Brooks: la guerre du Vietnam, la politique, l’économie…
Ce qui est très étonnant est sa décision de se faire inventeur de formes ( via le montage et des matériaux à la facture hétérogène) après qqs films intelligemment classiques ( Salvador, Platoon, Wall street). Cela produira de belles réussites ( JFK, Nixon) et l’affreux Natural born killers. L’enfer du dimanche est sûrement réussi mais je dois avouer que l’immersion ds le football américain m’a fatigué.
MAIS TALK RADIO, NE UN 4 JUILLET et même son documentaire sur les présidents américains sont passionnants de même que son film sur Snowden. Je le définis dans 100 ans comme un Richard Brooks sous amphétamine ce qui l’a fait beaucoup rire. Et il me fait aussi penser à Aldrich dont je viens de revoir LE GRAND COUTEAU qui est formidable. Le portrait de Mayer prolonge celui, très fort et cinglant que fait Fincher dans MANK
Oui J’oubliais Talk radio et Snowden idem pour le docu.
Né un 4 juillet je n’avais pas adoré à cause de son côté très démonstratif ( la réitération de la scène de la chute je ne sais combien de fois) malgré une performance remarquable de Tom Cruise à l’orée de sa carrière.
Entre le ciel… était en revanche assez complexe et même subtil mais pas revu depuis longtemps.
Je n’oublie pas Alexandre effectivement brillant parfois ni un petit polar manieriste comme U turn qui est assez amusant.
Vivement 100 ans! En 2021? Ce serait un vrai signe positif après toutes les avanies de 2020.
Je ne suis pas netflixé mais Mank me fait de l’oeil c’est sûr! Fincher m’a toujours plu et sur la durée il s’est enfin imposé comme un auteur brillant aux yeux de la critique. Revu la semaine dernière Zodiac m’apparaît comme passionnant et pour la conduite du récit et pour la construction d’une ambiance historique qui devient organique. Un peu le mètre étalon qui permit l’avènement d’autres films passionnants tels que Pentagon papers , Spotlight…
Et cela ne me semble pas contradictoire avec une admiration affirmée de Seven qui a tant influencé toute l’esthétique des 90′
J’espère que d’autres cinéastes des 80 90′ tels que Michael Mann seront plébiscités dans 100 ans.
A Ballantrae
Après des débuts ultra brillants, Michael Mann piétine et ne se renouvelle pas au contraire de Fincher qui a exploré avec ZODIAC, SOCIAL NETWORK et maintenant MANK des territoires plus larges. MANK est une des films les plus complexes que j’ai vus sur Hollywood avec des portraits fouillés et percutants de Thalberrg (cela ne plaira guère à Brio qui l’adule), Mayer (qui se penche vers Thalberg pour lui demander durant un dîner : « c’est quoi un camp de concentration ?) et Hearst ainsi qu’une réhabilitation si juste de Marion Davies
« Un Richard Brooks sous amphétamines » oui c’est exactement cela😉
J’avais fait un commentaire dans le précédent blog sur l’autobiographie d’Oliver Stone. Depuis j’ai revu plusieurs de ses films en tant que scénariste et metteur en scène et j’avoue être plutôt partagé. Autant j’ai trouvé que son travail sur L’année du dragon était réussi, autant sur Midnight express il manque de nuances et il est même outrancier par moments comme dans la scène du tribunal qui est incohérente et ridicule. J’ai été déçu par Snowden qui nous tient pas suffisamment en haleine et qui y aurait gagné s’il y avait eu plus de tension et de suspense. Idem sur les personnages avec un traitement assez superficiel. Par contre Né un 4 juillet et Platoon sont vraiment formidables, avec pour Platon juste deux bémols sur l’utilisation inappropriée de l’adagio de Samuel Barber et la mise en scène assez pesante de la mort de Willem Dafoe.
A Sugar Kane
Dans ses mémoires, il révèle que William Hayes dans MIDNIGHT, leur avait menti à tous jusqu’à la prescription des délits. C’était un trafiquant et non une victime et là vous pointez des défauts de la mise en scène. Le scénario de l’Année du Dragon est faible avec deux ou trois scènes d’action très bien filmées : trois fois la même scène entre le héros et son supérieur, une fin spectaculaire plaquée imposé par De Laurentiis, des japonais distribué dans des roles de chinois (la communauté asiatique releva plein d’erreur de ce genre et jugea le film raciste). Stone pointe d’ailleurs justement le manque d’humour absolu et l’arrogance de Camion. SNOWDEN est tout sauf un film à suspense. C’est une réflexion sur ce qui mine la démocratie.
Pourtant dans ses mémoires Oliver Stone indique que le monologue est une proposition de sa part validée par Alan Parker et il précise qu’elle est censée porter l’humanité et la vulnérabilité de Billy face à ses juges. Concernant L’année du dragon vous avez raison l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard et n’est pas au niveau des 3 précédents films de Cimino, néanmoins j’ai trouvé intéressant l’ambivalence du personnage campé par Mickey Rourke. Je sais bien que le sujet de Snowden est une dénonciation du système mis en place par l’administration américaine, mais j’ai trouvé qu’il ne possédait pas la même verve que ses autres films.
A SugarKane
Oui mais cette humanité, cette vulnérabilité ne reposait que sur une suite de mensonges.En dehors de DEER HUNTER, les autres films de Camion ne brillent pas par leurs qualités, leur intelligence scénaristique.La force de HEAVEN’S GATE est d’abord visuelle. Le scénario est boiteux (que vient faire un diplômé d’Harvard dans le Wyoming), dialogué souvent avec les pieds, truffé d’erreurs historiques (le marshall et la prostituée française sont pendus bien avant la révolte qui inspira aussi L’HOMME DES VALLÉES PERDUES plus juste). Les scripts du SICILIEN, LA MAISON DES OTAGES sont pauvres, voire pour le premier titre, idiot. C’est un visionnaire mais question écriture on est à des lieux de Coppola, Altman, Scorsese, Pollack, Eastwood, Stone. Et le personnage de Rourke a été vu cent fois. Le cadre du film est original mais guère les personnages. Même les tirades racistes (tempérées par quelques remarques acerbes) semble sorties de FRENCH CONNECTION
À Bertrand Tavernier
Merci pour ces précisions pour Heaven’s gate, car jusqu’alors je n’ai pas encore vu le film.
A DD
Très touché également… merci!
À Bertrand et par extension à Gilles ( ainsi qu’à tous les grands passionnés qui partagent ce blog) ,
Je viens de visionner « Ice cold in Alex ».
Même si je suis loin d’avoir vu toute sa filmographie, je n’aurais jamais imaginé Jack Lee Thompson capable de faire un film aussi captivant !
Mes chaleureux remerciements pour cette découverte.
( ) Effectivement, on ne peut s’empêcher de songer au génial Play Dirty ainsi qu à « l Audiardesque » Un taxi pour Tobrouk.
Moins bâclé, Commandos/ l’enfer de la guerre de Crispino aurait pu faire partie de cette même veine.
à Gaëtan S
d’autres films de Thompson sont conseillés ici voyez un peu plus bas et la suite:
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/?p=4267#comment-796123
D’accord. Je vous remercie et je vais tâcher de trouver le temps pour m’intéresser d’un peu plus près à la filmographie de J.L. Thompson.
Mea Culpa Bertrand !
Vu que le débat tourne autour du western italien, vu que je suis un inconditionnel de Morricone (mais cela je pense que vous l’avez déjà deviné :), j’ai la fâcheuse tendance à maladroitement omettre d’autres très grands compositeurs qui s’apprécient simplement par le plaisir de l’oreille sans pour autant qu’il y ai l’image. Comme je n’écoute pour ainsi dire que de la musique de films, très régulièrement je savoure d’ailleurs les uns et les autres.
À votre liste, sans hésiter, il y a possibilité d’en ajouter bon nombre: de Roubaix, Mancini, Schifrin, Barry, Hisaishi, ETC,…
Lorsque vous citez Philippe Sarde, je songe par exemple à sa sublime BO pour « Le choc » qui sauve in-extremis le film du naufrage. Celle-ci illustre parfaitement son existence seule.
Les exemples sont légions, je le reconnais.
À Pascal Minette au sujet de « Il était une fois dans l’Ouest ».
(Ensuite je m’arrêterai là dans mes interventions sur le sujet).
Histoire de bien capter l’attention du spectateur, Leone avait demandé à Morricone une introduction orchestrale comme il en a le secret. Au grand étonnement du réalisateur, le maestro lui refuse. Très agacé, très contrarié, Leone insiste avec beaucoup d’acharnement. Son compositeur « attitré » lui tient tête. En lui recommandant au contraire d’amplifier les bruits autour des 3 vilains qui attendent Bronson. Selon ses arguments, afin de donner encore plus d’impact et d’intérêt à cette scène d’attente.
N’oublions jamais que Leone insistait toujours sur ce qu’il appelait le « tempo ». Le temps qui s’écoule dans chacune de ses œuvres devait correspondre de bout en bout. À l’exception du « Colosse de Rhodes », primordiale raison pour laquelle le temps est volontairement étiré dans tous ses films.
En définitive, comme nous le savons, Leone n’obtient pas satisfaction sur ce coup là. Le montage s’effectue.
À la fin, il va trouver son ami, et il lui dit: « J’ai compris. Tu viens là de me signer ta plus belle partition ! »
N’est ce pas là le plus beau témoignage de reconnaissance entre ces 2 hommes définitivement complémentaires ?!
PS: Quand vous citez « le retour de Ringo », ne confondez-vous pas avec « Un pistolet pour Ringo » tourné la même année par le même réalisateur mais qui est nettement inférieur ?
A Gaetan : Je parle bien du RETOUR DE RINGO, un des rares spagetti que je connaisse et qui m’avait agréablement surpris : le thème de Morricone, la recherche esthétique, le scénario venu d’Homère…
Le truc, c’est que je me suis demandé si l’aspect comique était toujours volontaire , et si cette ambiguïté même ne faisait pas partie du produit …
A Gaetan : Et merci pour cette anecdote sur IL ETAIT UNE FOIS. Ces histoires de compositeurs soufflant des idées géniales aux réalisateurs me sidèrent.
C’est en se souvenant du role de Cora qu’incarne Christine Boisson dans »Exterieur nuit »de Jacques Bral que Didier Pain a écrit les paroles de la chanson »Joe le taxi »pour sa nièce Vanessa Paradis.Pourtant l’oeuvre de Bral reste un cas à part grace à une stylisation singulière.Il filme les scènes de nuit ou les personnages déambullent entre le crépuscule et l’aube sans but,sans attache,sans amours mais avec une espèce d’espoir dans la nonchalance.La voix-off qui ponctue « Exterieur nuit »apporte un plus qui donne à ce film une sorte de grace intemporelle,auquel on reste attacher.Je vais revoir »Polar »avec Jean françois Balmer qui est aussi dans la mème veine teinté de noir et désabusé par la vie.Ici on est proche de l’univers de Goodis avec également des marginaux qui errent dans la ville la nuit sans raison,histoire d’échapper peut ètre à la réalité du quotidien .
Quel bonheur que la première partie de cette émission sur Ciné émotion, permettant le dialogue entre (trois de ?)nos meilleurs réalisateurs : Blier, Leconte et, bien sûr, Bertrand Tavernier !
Vivement la suite mercredi prochain !
Blier, Leconte, Tavernier, trois vies de cinéma à 19h30 sur Ciné émotion et en replay sur Canal à la demande.
A michèle.Comment se fait il que depuis tant d’années aucun réalisateur n’ai eut l’envie ou le courage de faire ce genre d’entretiens?Croiser Claude Sautet au coté de Chabrol et de Rohmer ou bien mème Godard et Truffaut s’invectivant avec Jean marie Straub ou Luc Moulet!C’est dommage que cette série ne soit pas diffusé sur une chaine dite »publique »car beaucoup d’entre nous auraient voulu partager ces moments intenses de cinéphilie.Pourriez vous nous en dire plus ma chère michèle svp?
A Michèle
Leconte ? De nos meilleurs réalisateurs ? Certes il est encore vivant. Serge Korber aussi, à quelques kms de chez moi.
à Gilles,
Tandem, Le mari de la coiffeuse, L’homme du train !
Voir aussi la réponse de Bertrand.
à Yves Rouxel,
Il s’agit d’une discussion entre ces trois réalisateurs. Au départ, ils commentent des affirmations d’autres réalisateurs (Lynch, Allen, Chaplin, etc…) et en viennent à évoquer leur propre travail : écriture, difficultés de financement, rapports parfois difficiles (ou pas !) avec les acteurs, etc… C’est passionnant, parfois émouvant (Leconte raconte le tournage de son premier film avec Rochefort qui lui a tellement compliqué la vie qu’il était à deux doigts d’arrêter le tournage. Les choses se sont arrangées puisque ses meilleurs films bénéficient de la présence de Rochefort. Blier raconte ses rapports difficiles avec Coluche, Bertrand avec Bernard-Pierre Donnadieu, etc …)
Merci ma chère Michèle pour ces précisions sur ce documentaire en 3 volets.Esperons qu’il sorte en dvd un jour??
et Korber a quand même fait UN IDIOT A PARIS
A MB
Et URSULE ET GRELU que l’on peut enfin voir sur le site de Films TV. C’est un ovni et on a du mal comprendre que quiconque ait pu penser que cela pouvait remporter du succès. Le scénario et dialogue sont de Michel Cournot et les péripéties sont extravagantes
… sans vouloir faire une rétrospective Korber, il y a aussi ces deux De Funès de l’extrême, « L’homme orchestre » et « Sur un arbre perché » : dans l’un Funès danse, dans l’autre il trépigne en faisant le moins de secousses possible, parce que comme dit le titre… en lisant la filmo, je vois 4 court-métrages avec Roger Riffard, ce qui intrigue ( je me demande ce que ça peut être, des films avec l’immortel auteur de « Timoléon le jardinier »). Dernier film, « Les Bidochon » avec Anémone et JF Stévenin….
Réussie ou pas, peu importe, se dessine la filmographie de quelqu’un qui a voulu tenter des choses jamais vues, souvent très réussies plastiquement… l’intérêt serait au moins d’avoir chaque fois poussé une idée à fond, ce qui est pour le moins, utile…
à Bertrand mais je garde un bon souvenir de UN IDIOT, tandis que URSULE je sais pas, le film s’est fait sacquer il y a peu ici… à tort?
Jean Lefebvre était un acteur formidable qui s’est fait kidnapper par la mécanique de la comédie française et forcé à jouer l’abruti. « On avait envie de lui jeter des objets à la figure » disait une actrice (A Dupeirey je crois).
Galabru disait « Je peux prendre trois douches par jour, on dira toujours « il fait sale » ».
A MB
Jean Lefèvre était un bon acteur dans ses rôles secondaires mais dès qu’il est devenu vedette (après un Idiot), il est devenu insupportable, dictatorial. Il n’apprenait pas son texte et faisait coller partout des aide mémoires. Au théâtre, il lui arrivait d’ajouter des monologues, de raconter ses derniers repas, laissant les autres comédiens en plan. Il m’avait longuement expliqué qu’il avait joué dans un film poétique de Serge Penard TENDREMENT VACHE en scope (je l’ai vu. Il est persuadé que sa vache est la réincarnation de sa femme et veut dormir avec elle) et que l’establishment avait boudé et s’était moqué de cette oeuvre. Il suintait le ressentiment et l’envie. Le contraire de Galabru
A MB.Serge Korber à également sous le nom de « John Thomas »signé quelques films pornographique durant les années 70.On y retrouve un acteur dont on connait bien la voix puisqu’il double depuis 35 ans Harrison Ford et d’autres acteurs.C’est Richard Darbois qui est franco-québécois dont le père fut l’égal de Louis de funès chez nos cousins du Québec.Il va falloir attendre pour voir « Aline »réalisée par Valerie Lemercier (espèce de biopic qui ressemble à Céline Dion).
Et les deux ovnis avec De Funès auquel le temps a donné de la plus value, sans en faire pour autant des films extraordinaires.
Sur Jean LEFEBVRE, je pense qu’il aurait pu essayer le drame; mais il fait penser à ces bons chanteurs à qui il a manqué de bonnes chansons pour devenir des stars.
D’ailleurs, combien d’acteurs extraordinaires qui n’ont pas eu la chance d’être mis sur le circuit;
combien d’acteurs supérieurs aux professionnels connus qui n’auront jamais eu conscience d’être dotés de ce don ?
à Bertrand
Lefebvre ah ben ça j’en tombe des nues, cruelle désillusion.
Tout cela est un peu oubliable tout de même…j’ignorais que Korber avait réalisé des pornos. Quel éclectisme!
Quant à Lefebvre bon acteur…peut-être pas trop mal dans qqs rôles secondaires mais bon c’est un peu comme Paul Preboist, il n’y a pas de quoi s’emballer franchement.
Il doit être possible de parler de perspectives plus passionnantes car on écume là les fonds de tiroir du tiroir du fond, non?
Ah, non dans le tiroir du dessous il y a Max Pecas,Philippe Clair et Aldo Maccione.
eh oh ne vous moquez pas de Aldo Maccione hein? ce type est un génie.
Le premier film de Korber « le dix-septième ciel » aka « un garçon une fille » n’est pas sans charme ,grâce à Trintignant et Marie Dubois.
J’ai dit ce que je pensais d' »Ursule et Grelut ».
A D DUMONTEIL
Je ne retrouve pas celui sur ursule et relu
A BT
Nous avons parlé de « ursule et grelut » dans le chapitre » en Italie avec ZAMPA…… »
Avis!!!!: Merci une fois de plus pour nous diffuser Lundi 16 novembre en fin de soiree a 0h 25: Broken Butterfly, de Maurice Tourneur.
Merci pour l’info (et merci arte) ! Je l’avais loupé l’an dernier au festival Lumière le dernier samedi pour cause de train a prendre et de grève de la sncf… Comme quoi tout vient à point !
« Comment je suis arrivé à Hollywood?Eh bien par le train »dixit John Ford qui ne manquait pas d’humour,il le prouva à maintes reprises dans plusieurs de ses films.Un groupe d’universitaire a décidé d’étudier la forte dimension humoristique de l’oeuvre de John Ford dans un ouvrage collectif qui vient de paraitre aux éditions Passages à 22 euros.Il y a un chapitre fort interessant qui étudie très sérieusement »l’alcool dans l’oeuvre Fordienne ».L’absorption d’alcool participe de cette volonté de rendre vivants les individus qui incarnent les grands principes de la conception et de la vie d’un pays à travers des situations et des actions.Pour l’auteur de l’article Philippe Ortoli: »l’alcool chez Ford n’est nullement une récréation octroyée à certains,mais bel et bien un cheminement logique vers la tentation de la régression,voire de l’anéantissement ».Un autre auteur de ce livre collectif s’interroge ainsi: »Ford,anarchiste et s’identifiant aux désherités?ou bien « Ford passéiste et nostalgique des sociétés traditionnelles et hierarchisées »?Citons enfin le travail remarquable de Cécile Gornet à qui l’on doit déjà un ouvrage sur Ford.Elle met en avant le coté désinvolte et délirant concernant la comédie « Steamboat round the bend (1935)qui est au départ une trame tragique qui se déroule sur un bateau à vapeur le long du Mississipi.Puis le film coule vers des scènes loufoques et échevelées.Sachez que cet ouvrage collectif « Fantaisies de John Ford »est dirigé par Fréderic Cavé et Damien Keller qui font un parallèle instructif et dissèque de façon concise « L’homme tranquille ».En effet rappelez vous en pleine bagarre,Ford interompt la scène et nous montre un vieillard malade dans son lit qui se demande d’ou vient ce bruit.il se lève ,appuyé sur sa canne et rejoint la bagarre.Allez je vous laisse car tout ceci m’a donner soif!!!
a yves rouxel
STEAMBOAT, Un film avec Will Rogers ne pouvait pas être complètement tragique. Et Rogers poussait à l’improvisation
A YVES : C’est vrai , qu’est-ce qu’il y a comme ivrognes dans les films de Ford ! Même le comédien shakespearien de MY DARLING prend le temps de se rincer le corgnolon.
Et ce n’est pas souvent une dénonciation , plutôt un ressort comique.
Je pense hélas que c’est aussi un clin d’oeil autobiographique !
A Pascal Minette
Le comédien shakespearien fait beaucoup plus que se rincer la gueule. Il met en danger son propre spectacle et ce n’est plus un ressort comique. L’alcool devient alors un adversaire dont on doit triompher : les docteurs ivres qui doivent néanmoins opérer. L’ivrognerie peut être source de rigolade, de rapprochements mais aussi de moments tragiques
Pour l’acteur shakespearien , il est en danger quelle que soit la façon dont son spectacle va tourner. Ce qu’il y a de comique dans le fait de le voir biberonner, c’est qu’on devine qu’il doit en avoir l’habitude.
Et ça ne gomme pas son côté tragique.
Bon, MY DARLING rigole de toute façon moins des pochtrons , Doc Holliday usant de la bouteille pour accélérer sa fin.
Qui se lançera sur ce blog en rendant un hommage vibrant à un cinéaste engagé loin de tout enjeu commercial,en la personne de Fernando Solanas?Il est le réalisateur de »Tango »oeuvre hommage à Carlos Gardel avec Marie Laforet et Philippe Léotard mais aussi de cet immense documentaire « L’heure des brasiers »primé en 68 qui en trois volets évoque ces veine ouvertesde l’Amerique latine chères à Galeano sous la houlette du Che,d’Aimé Cesaire,de Frantz Fanon et de Juan Peron.Solanas fait partie lui aussi de la longue liste emporté par le covid 19.Découvrez son oeuvre unique et empreinte de libertés ,d’engagements et d’humanisme.
a yves rouxel
J’ai écrit un texte pour la SACD. Et dans ce blog, j’avais défendu :
Toujours chez Blaq Out, le magnifique coffret consacré à Fernando Solanas, cinéaste engagé qui fut contraint de s’exiler (j’ai pu l’aider à cette époque à tourner deux films en France qui sont très forts et émouvants, TANGOS OU L’EXIL DE GARDEL et LE SUD). Devenu député, puis sénateur, il continue à se battre et à tourner des documentaires ultra-critiques dont le dernier LE GRAIN ET L’IVRAIE dénonce le saccage alimentaire exécuté par le pouvoir en Argentine. Solanas montre en quoi la soumission à la mono-culture (le soja) provoque le chômage, affecte l’éducation, la culture et place tout un pays sous le contrôle des multinationales comme Monsanto. Dans son immense fresque, L’HEURE DES BRASIERS, le côté très péroniste doit surprendre et paraître discutable mais la passion que dégage le film, la force du montage, restent intactes même si le message doit être discuté.
Merci mon cher Bertrand d’avoir apporter un éclairage sur cet homme dont la vie fut un combat.Fuir son pays dans les conditions qu’il à vécut a été un arrache coeur mais il avait toujours cette force qu’il animait.Je vais me rabattre sur ce coffret.
Cher Bertrand,
Si toutefois vous me permettez de vous aborder de cette manière ?
Lors de l’une de vos interventions durant cette année, vous avez évoqué l’achat mais plus encore le plaisir à l’écoute du coffret cd sur Morricone par Stéphane Lerouge.
C’est vrai qu’il reprend de nombreuses partitions des plus intéressantes du Maestro. Remarquable travail sélectif au vu de l’ampleur que représente la production de ce désormais regretté compositeur !
Aujourd’hui, c’est de Sollima et de western européen dont il est question dans l’un de vos billets.
Cela me touche beaucoup car j’ai longtemps cru que vous détestiez ce genre. C’est plutôt rare d’en trouver des traces sur votre blog, avouons-le. Ce n’est pas une critique, c’est un constat. J’avoue aujourd’hui, à tort.
Alors en mon nom, et aux noms de toute une « communauté » de fans, jeunes et beaucoup moins jeunes, je vous remercie d’y faire référence ou hommage, comme vous préférez. Et d’une certaine manière, même si c’est dans une moindre mesure, de « réhabiliter » ce genre qui contient davantage de pépites que la plupart ne s’imaginent.
A Gaetan S
Un livre sur Leone a été publié dans la collection que je dirige avec Thierry Fremaux et nous avons montré pas mal de westerns italiens choisis par Tarentino. Il y en a que j’ai toujours défendu (les Damiani et Sollima) mais il y en a aussi beaucoup qui ont très mal vieilli à force d surenchère dans la violence et le cynisme
Effectivement, durant les 3 premières années du Festival Lumière certains spectateurs tel que moi ont eu le plaisir de (re)découvrir sur grand écran certains westerns transalpins.
Personnellement, j’aurais aimé davantage de titres. Surtout que ceux présentés (Léoniens et autres) faisaient presque salle comble !
Cet intérêt du grand public prouve qu’il y a encore une large (?) demande quelques 60 ans après pour ce genre tellement décrié, pour ne pas dire massacré, par la plupart des critiques de l’époque.
Dans tous les cas, que l’on aime ou non le western européen, personne ne peut nier qu’il y aura eu un avant et un après.
Pour rebondir sur l’intervention de MB, je ne rentrerai pas dans le débat comparatif avec Budd Boetticher lequel en trio avec Randolph Scott et Burt Kennedy ont réalisés 4 chefs-d’oeuvre (presque) au-dessus de toutes autres productions américaines et/ ou européennes.
Pour revenir à ces dernières, et pour répondre à votre question, même si cynisme et violence sont effectivement largement plus présents chez les italo-espagnols, je citerai volontiers les suivants:
Corbucci avec « Le grand Silence », « Le Mercenaire », « Companeros ».
Valerii avec (l’inévitable !) « Mon nom est personne », « Texas », « Le dernier jour de la colère ».
Petroni: « La mort était au rendez-vous », « Tepepa ».
Fulci: « Le temps du massacre ».
Capitani: « Chacun pour soi ».
Tessari: « Le retour de Ringo ».
J’ajouterais, même si je sais qu’il est très loin de faire l’unanimité, « Keoma » de Castellari.
Et pour me faire plaisir ainsi qu’à Tarantino, « El Desperado » de Rossetti et « Johnny Yuma » de Guerrieri.
À noter qu’en 1963, il y a eu des westerns pré-Leone remarquables comme par exemple « les 3 implacables » de Romero marchent.
Ici, c’est une parenthèse principalement à l’attention de Bertrand. Chez Sollima, « le dernier face à face » dépasse de loin les 2 autres.
Quant à Damiani, si vous le voulez bien, nous ne retiendrons que « El Chuncho ». « Un génie, deux associés, une cloche » est un énorme plantage. Leone a reconnu s’être trompé de réalisateur sur ce coup là.
Toujours à votre attention, j’en profite au passage pour vous remercier infiniment pour vos « Voyage à travers le cinéma français ». J’ai pris bonnes notes de ceux qui m’attirent le plus à découvrir. Et à chaque fois, c’est du bonheur !
à Gaëtan S je sauve LA MORT ETAIT AU RENDEZ-VOUS, ce qui est peu, LE DERNIER JOUR DE LA COLERE pour la musique géniale de Riz Ortolani (mais n’ai-je pas lu que c’était de Morricone en fait?). Je suis désolé d’avoir cité les mêmes Corbucci que vous mais pour l’appréciation contraire! Il faut que je revoie LE TEMPS DU MASSACRE et voie les deux suivants que vous citez ensuite.
A gaetan.Désolé par un temps gris il est impossible pour moi de revoir un ouest terne(decidemment je me suis retenue).Je garde un bon souvenir de »El chuncho »avec un Klaus Kinsky complètement dingue dans son personnage de névrotique.Il est à noter également que les trois cow boys qui attendent le train dans « Il était une fois dans l’ouest »sont assez barré.L’un se craque les doigts à quinze reprises,l’autre joue avec une mouche et son revolver tandis que le dernier reste planter sous une gouttière et écoute l’eau tomber dans son chapeau.Puis cette musique stridente et répétitive d’une girouette qui tourne à 10 ans quand j’ai vu le film à Montauban avec mon père m’a laisser un souvenir cauchemardesque.Bien plus tard j’ai revu ce chef d’oeuvre de Morricone qui est pour moi une réference dans le genre.Connaissez vous ce western assez drole interprété que par des nains?Le film est une curiosité car l’univers du western maintenant que j’y repense on ne voit pas beaucoup de nains et encore moins de personnes handicapés!!!
a yves rouxel
l’oscar des transitions rudes, vous l’avez. L’irruption d’un western de Sam Newfield dans l’univers de Leone relève de la plus stupéfiante fantasmagorie. Ce western bâclé perdait tout intérêt vu qu’il n’y avait que des nains. On perdait le sens des proportions et eux, devenaient juste des cow boys qui passaient sous les portes. D’autre part quand le western est devenu adulte les auteurs ont introduits des personnages d’infirmes, de malades et des gens de petites tailles. Cela dit, je ne pense pas qu’ils figuraient parmi les premiers colons. La vie était trop rude et le climat incertain
Yves ce film est archi nul, à peine une curiosité drôle( 5 mn disons). Aucun intérêt: certains films gagnent à rester inconnus.
Si vous faites une fixette sur les films joués par des nains (re)voyez Les nains aussi ont commencé petits de W Herzog, au moins c’est un bon film perturbant certes mais à voir.
C’est d’autant plus rude Yves que vous décrivez des films dont on se demande même si vous les avez revus ou même vus ! Klaus Kinski n’a en effet jamais joué dans EL CHUNCHO, c’est Gian Maria Volonte. Kinski c’est dans LE GRAND SILENCE après être apparu dans le deuxième volet de la trilogie du dollar de Leone (et on peut le voir dans quelques autres westerns italiens pas trop mal comme ET LE VENT APPORTA LA VIOLENCE)… Bref passons : le passage de Leone au nanar de Newfield est d’une plus grande rudesse en effet…
A Damien D.
Bien sûr que Klaus Kinski est dans EL CHUNCHO, il joue le frère mystique révolutionnaire de Gian Maria, et nous offre une prestation extraordinaire.
A Catherine.Merci de venir à mon secours sans agréssivité.J’écris quelquefois des « bourdes »mais là j’étais sur,sur Klaus Kinski dans »El chuncho ».
A Catherine : merci pour la rectification ! Alors pour le coup mea culpa vis à vis d’Yves : c’est à mois de revoir le film vu il y a 10 ans… Je n’avais plus du tout le souvenir de Kinski dans ce film…
à Gaetan S
j’ai vu des dizaines de westerns italiens entre 15 et 20 ans, fin 60 début 70 les cinémas sénégalais de l’intérieur du pays ne montraient pas de Hawks ni Ford ni Wellman, on voyait ce qu’on pouvait, j’ai vu LE DOLLAR TROUE, LA COLLINE DES BOTTES, DJANGO, RINGO, SARTANA (SI TON BRAS GAUCHE TE GENE COUPE-LE devenu … COPULE dans le journal), LES 4 DE L AVE MARIA, LE TEMPS DU MASSACRE, JOHNNY COLT, COMPANEROS et que sais-je. Ils nous faisaient rire à l’époque ou ils nous endormaient, c’était mauvais. Je peux sauver quelques moments de ci de là (les foulards rouges dans DJANGO), les deux premiers Leone sont couci-couça le troisième ça va mieux mais les thuriféraires du western italien ne sont pas convaincants. On voit THE TALL T de Boeticcher et tous ces films sont balayés.
Si vous avez des pépites à nous signaler, n’hésitez pas surtout! Il y en a.
A MB
J’ai revu TALL T et LA CHEVAUCHÉE DE LA VENGEANCE et on respire normalement dans ces films qui ne sont pas des transpositions parodiques d’autres films. Et si les excès plus ou moins parodiques, le coté « à nous, on ne nous la fait pas », vieillissait moins bien que ce que l’on dénonçait comme de l’académisme : Wyler, Zinneman. Cela m’a donné envie de revoir UN HOMME POUR L’ETERNITÉ
A BT
Oui, la parodie vieillit plus vite que son sujet, il n’y a aucun doute. Mais le western italien n’est pas intrinsèquement parodique. Dans toute la première partie des années 60, il y a plutôt des films qui utilisent les sujets et formes du western américain, mais pas pour les tourner en ridicule.
C’est à la fin des années 60 que le western italien a commencé à tourner à la parodie (mais de lui-même autant que du western hollywoodien d’ailleurs), avec quelques pépites qui surnagent (Keoma, voire Mannaja).
Le problème, c’est qu’on ne sait pas toujours jauger la frontière entre parodique et ridicule dans certains films.
C’est l’impression que j’ai eue pour LE RETOUR DE RINGO, par exemple, qu’on soupçonne parfois de comique involontaire.
« ce n’est ni plus ni moins important que de savoir que Yordan n’a pas signé le scénario de LA CHEVAUCHEE DES BANNIS! »
n’a pas ECRIT!!! (il l’a signé en effet)
Ne soyez pas désolé d’avoir des goûts à l’opposé des miens. C’est parfaitement votre droit.
J’ignore où vous avez lu ou entendu que ce serait Morricone qui aurait signé la partition de « Le dernier jour de la colère » ? À l’oreille, selon moi, il n’y a aucun doute possible. C’est Riz Ortolani qui en est l’auteur.
Pour l’anecdote, j’ai entendu dernièrement quelque chose d’ interpellant. Pour « Saludos Hombre », ce serait également Morricone qui aurait écrit la BO. Mais pour une question juridique, il n’aurait pas pu la signer. Raison pour laquelle ce serait le nom de son assistant Bruno Nicolaï qui apparaîtrait.
Connaîtrons-nous un jour la vérité ? Et puis, est-ce si important après toutes ces années ?
Sujet à « Sans mobile apparent », « La cité de la violence » et « Revolver ».
Ils ont tous un point commun qui n’est vraiment pas négligeable : la présence du Maestro Morricone au générique !
3 films n’ayant rien d’exceptionnels (mais qui ne sont absolument pas des navets non plus!) qui bénéficient chacun d’une partition absolument magnifique, d’une pure beauté chacune. Qui déjà par cette seule magie, les met en avant. Si çà ce n’est pas du grand art ?!
« Connaîtrons-nous un jour la vérité ? Et puis, est-ce si important après toutes ces années ? »
ce n’est ni plus ni moins important que de savoir que Yordan n’a pas signé le scénario de LA CHEVAUCHEE DES BANNIS! oui c’est important après toutes ces années puisque c’est de l’histoire du cinéma!
C’est comme quand vous mentionnez:
« Pour « Saludos Hombre », ce serait également Morricone qui aurait écrit la BO. Mais pour une question juridique, il n’aurait pas pu la signer. Raison pour laquelle ce serait le nom de son assistant Bruno Nicolaï qui apparaîtrait. »
au fait, quand je dis que je suis désolé ne le prenez pas trop sérieusement!
A damien d.Attendez qu’est ce que vous écrivez comme ineptie.Gian maria Volonte tient le role principal dans »El chuncho »de Damiano Damiani mais Klaus Kinsky est au générique ainsi que Lou Castel(un des acteurs favoris de Quentin Tarantino).Le confinement ne vous arrange pas!!!
A yves rouxel
Arrêtez d’être agressif. Vous commettez souvent des bourdes aussi. Un peu d’indulgence
« Lou Castel(un des acteurs favoris de Quentin Tarantino) »
à Rouxel
il n’a pas joué chez Tarantino ou vous voulez dire qu’il l’aime bien en tant que cinéphile?
A MB.Non Lou Castel n’a jamais joué chez Tarantino.C’est un acteur qu’il a souvent vu dans des westerns italien des années 60 et 70,il incarnait souvent des brutes qui se faisait descendre rapidement.
Lou Castel a joué exactement dans 3 westerns italiens. Et à ma connaissance il ne meurt que dans un des trois.
Si j’ai bon souvenir, c’est le film « les poings dans les poches » qui a lancé sa carrière en Italie.
A Yves : De toute façon, vous serez d’accord avec moi : Lou Castel n’a jamais été aussi bon qu’à l’époque où il travaillait avec Lucette Sahuquet.
A Y. Rouxel : j’ai reconnu l’erreur auprès de Catherine un peu plus haut. Kinski m’était sorti de la tête depuis ma vision du film. J’ai été trop vite à répondre : cela ne vous arrive jamais bien entendu…
A Damien d.Je ne sors plus mes griffes car le parquet de ma salle de projection est dans un état lamentable.La mémoire souvent nous joue des tours.Tenez hier soir j’ai découvert un film fantastique réalisé par Freddie Francis et tirée d’une histoire vraie. »Le docteur et les assassins »est fort prenant pour son aspect gothique grace à une photographie particulière puis la présence d’acteurs qui tiennent la rampe(Timothy Dalton,Jonathan Pryce,Julian Sands et mème Patrick Stewart avec des cheveux).Ce film m’a fait penser au récuperateur de cadavres qui racontait comment on assassinait à la sortie des tavernes des gens imbibés et on les vendait à un docteur fou.
Documentaire choc réalisé par Alice Diop »La permanence »est un film necessaire pour tous ceux qui ont des préjugés sur des femmes et des hommes qui viennent en France afin d’etre soignés.Ils ont fuient leurs pays en guerre,ils ont la faim et la violence et se retrouvent pendant des mois voire des années en transit dans des foyers ou des hotels bas de gamme.Images prenantes ou l’un deux raconte ses angoisses,son manque de sommeil,son desespoir de vie ou un retour au pays est impossible.Cet homme à perdu,femme,enfants,père et mère lors de l’explosion d’une bombe dans la maison familiale située au sud de Gaza.La plupard des intervenants viennent d’Afrique,du Pakistan,d’Afghanistan et mème de pays de l’espace schengen:Espagne ou Italie.C’est le devoir des soignants,medecins,psychologues,infirmières de tendrent la main et d’écouter des personnes qui ont tout perdu dans l’indifference génerale ou chaque jour qui passe est un veritable combat afin de prendre rendez-vous dans les services des prefectures qui manquent cruellement de personnel et de moyens financier.Alice Diop n’intervient à aucun moment,elle filme les émotions,les pleurs,les doutes et la peur sans prendre partie mais avec une grande humanité.L’essentiel est dit et nous laisse dans une reflexion que nous devons avoir pour tous ces gens qu’il ne faut plus rejeter.
à Bertrand
gardez-vous l’idée d’adapter la nouvelle de Russell Banks, « Oiseaux des Neiges »?
A MB
Oui mais pas trouvé de financement
merci Bertrand et pour doubler un autre bloggeur: qu’en est-il de 100 Ans?
Je suis par ailleurs très heureux Bertrand que vous mentionnez plus haut 2 films d’animation, mode d’expression que je prise particulièrement et que trop de cinéphiles oublient.
Le Grimault qui est magnifique possède une histoire incroyable qui est un peu celle d’une occasion manquée pour le cinema français des décennies durant. Si Grimault avait eu le budget nécessaire, si le cinéaste avait pu faire ds les 50 le film dont il rêvait nous aurions connu une réplique française aux studios Disney.
Dans le roi et l’oiseau restent 42 mn sur les 63 de la version producteur.
Grimault n’a effectivement à son compte que 2 longs créés au forceps mais quel génie créatif!
Il a eu 2 disciples qui ont perpétué son ambition d’une grande animation française:
– l’un est reconnu c’est JF Laguionie auteur des somptueux Le tableau, L’île de Black Mor, Louise en hiver, Le château des singes ( et aussi le méconnu Gwen)
-l’autre est injustement oublié: Jacques Colombat auteur de cm audacieux ( comme le génial Calaveras) et d’un unique long Robinson et compagnie tiré de Robinson Crusoe avec un Robinson qui ressemble furieusement à…Michel Simon!
Je conseille à ceux qui voudraient connaître mieux l’animation deux sommes indispensables signées Xavier Kawa Topor et Philippe Moins: Le cinéma d’animation en 100 films et Stop motion ( tous 2 chez Capricci avec de superbes illustrations).
L’animation a aussi désormais sa revue: Blink blank. Très complète, à la fois rétrospective et prospective, claire et précise elle est précieuse pour qui veut découvrir ce domaine incroyablement stimulant ou parfaire ses connaissances.
A ballante
Le livre sur LA BERGÈRE parait il contredit quelque peu la version des faits rapportée par Grimault. Il faut donc le lire
Bonjour Mr Tavernier,
A propos du PONT DE LA RIVIERE KWAÏ, vous dites:
» Ce film est une des études les plus percutantes, les plus justes, les moins dogmatiques de la collaboration et je ne regrette qu’une seule réplique : le « Mais qu’est-ce que j’ai fait ? » du colonel Nicholson dans la dernière séquence. »
Et je ne vous suis pas du tout dans cette analyse car le colonel Nicholson est un homme orgueilleux et surtout dément, qui veut prouver la supériorité supposée(technique en l’occurrence)des britanniques, mais n’est pas conscient de collaborer avec l’ennemi, même si évidement construire le pont est un acte de collaboration.
Le » What have I done ? » final et non superfétatoire nous signale qu’il est retombé sur terre; il y a deux camps pour analyser sa chute sur le détonateur lorsqu’il est touché par la balle, consciemment ou inconsciemment, je préfère la deuxième option.
A Catherine
Je pense qu’on pouvait l’exprimer sans le souligner par cette phrase. Guinness le pouvait
C’est comme Gabin disant « merci » à l’évêque Myriel dans Les Misérables, comme si le regard du comédien ne suffisait pas à exprimer la reconnaissance.
Et d’autant que ce mot n’est pas non plus dans Hugo.
On multiplierait les exemples du répertoire où on a grassement payé un dialoguiste pour écrire des trucs à la portée d’un gosse de quatre ans.
A P.Minette
Et bien je dois certainement avoir quatre ans d’âge mental car cette phrase associée au geste de soulever sa casquette avec un regard désemparé m’a permis de vraiment appréhender le fait que le Col. Nicholson était passé dans une autre phase psychologique.
J’avoue que je n’ai pas vérifié si ce « What have I done ? » est en bon français dans le texte de LA PLANETE DES SINGES de Pierre Boule.
Par contre je trouve redondante et inutile la réplique finale de Joe E. Brown : »Nobody’s perfect ! » [SOME LIKE IT HOT], alors que le fait que Jack Lemmon retire sa perruque est suffisamment explicatif.
A Catherine
Vous auriez été une terrible dialoguiste. La réplique de Brown est parfaite car elle témoigne par l’absurde de refus de constater son aveuglement
Les dernières répliques sont parfois mémorables: celle de « now,voyager » de IRVING RAPPER (une femme cherche son destin)
« don’t let’s ask for the moon;we have the stars «
A Catherine:
Dans le cas du nobody’s perfect, on ne peut pas se passer que ce soit dit. Imaginez comme ça tomberait à plat !
Pour le « qu’est-ce que j’ai fait? », le fait de dire ce que le regard a su faire comprendre affaiblit la scène.
Sinon, je pense que vous citez LA PLANETE DES SINGES par erreur.
It was a joke monsieur Tavernier, it was a joke !!
Ma façon à moi de répondre par l’absurde à P.Minette dont je trouve la réponse exagérément cultivée pour une si petite phrase.
Sinon, ne vous inquiétez point, je n’ai aucune intention de devenir dialoguiste, ha ha …
Et pour bien préciser les choses: j’adore le film de Wilder et sans cette fameuse réplique, le final n’aurait aucun(non)sens.
Bonne soirée à vous.
Catherine
A BT
Je me rappelle que cette séquence sur la phrase de Guinness avait déjà donné lieu à des échanges voici quelques mois et je ne veux pas faire de redite.
Mais j’ai toujours du mal à envisager KWAI comme un film sur « la collaboration ». Nul doute que vous soyez mieux informé que moi sur le sujet, mais cet angle ne m’est pas naturel. Ceci dit, j’ai toujours pensé que c’était un film plus difficile à comprendre qu’il n’y paraissait.
Pour ma part, j’y ai toujours vu l’expression d’un rapport de force entre deux « écoles », la nippone et l’anglaise, qui sont en réalité très proches. Chacun pousse le courage, l’abnégation et le rapport de force jusqu’à l’absurde. Oshima déclinera ces mêmes thèmes plus tard, en y ajoutant l’élément érotique.
Bien sur, la logique du personnage de Guinness le conduit à travailler pour l’ennemi, mais il n’est pas, dans mon esprit, un « collaborateur » au sens ou le mot est communément utilisé. Il est d’abord prisonnier, ce qui change tout de même la donne. Mais peut-être ma vision est-elle trop terre à terre et suis-je passé à côté d’une allégorie ?
A Pierre
Mais là, sans vous en rendre compte, vous reproduisez naïvement le point de vue de Nicholson qui croit que de prouver la supériorité de l’Angleterre en fait un acte patriotique alors que ce qu’il fait aboutit à aider l’ennemi à se renforcer. Ce qui est la définition de la collaboration. Sans Nicholson, les japonais n’auraient jamais terminé leur pont à temps, la résistance passive aurait tout fait échouer. Or c’est cette résistance que casse l’officier anglais pour prouver la supériorité britannique. Pour monter qu’il est plus fort qu’eux, il aide à construire un pont qui va causer des pertes énormes à l’armée alliée. Si ce n’est pas de la collaboration…. Celle de Laval s’abritait derrière la résistance au communiste. Celle de Nicholson est nationaliste
A B.T. :
Ce qui veut sans doute dire Pierre – et je le rejoins – c’est qu’il considère qu’un collaborateur est quelqu’un qui soit adopte le point du vue de l’ennemi soit le sert afin d’en tirer profit et Nicholson n’est ni l’un ni l’autre. Il n’a pas conscience d’aider l’ennemi. Il veut seulement lui prouver sa supériorité. Avantager l’ennemi sans le vouloir consciemment par un comportement idiot n’est pas collaborer à mon sens. Vous choisissez comme critère le résultat; je penche plutôt pour le critère de la volonté conscience de servir les intérêts de l’ennemi.
A Edward
Mais vous décrivez une vraie forme de collaboration, celle de l’idiot utile dont vont se servir à profusion les régimes communistes, voire nazis. Parmi les premiers collaborateurs, il y avait des gens qui croyaient servir la paix, ou éviter le pire (Laval à ses débuts). Et les régimes communistes vont fabriquer plein d’idiots utiles qui ne paraissent jamais entrevoir quelles sont les conséquences de leurs actions, de leur appui et qu’on peut utiliser en paraissant leur donner un beau rôle
J’ai enfin vu la version italienne des »Miserables »réalisée par Riccardo Freda en deux parties distinctes.Dès l’ouverture du film on est époustouflé par le mouvement des cameras lors de la fuite de Jean Valjean du bagne de Toulon.Les poursuites à chevaux des gendarmes et la reprise du fuyard qui passera 18 ans sous les barreaux pour avoir volé une miche de pain pour ses neveux qui crevaient de faim.Gino Cervi est magnétique du début à la fin,on sent chez lui une force interieure face à l’injustice,la faim,la pauvreté qui va émailler ses rencontres avec les Thénardier,la vengeance de Javert qui est un ètre sans coeur,les voyous de la rue qui sont prèt à tuer pour rien,puis le peuple qui se réveillera et mettra en branle les barricades,la mort de Gavroche.Revenons sur Javert car on ne comprends pas vraiment il s’obsède à arreter Jean Valjean qui à purger sa peine et ne doit plus rien à personne.On aperçoit dans trois plans le jeune Marcello Mastroianni,tout d’abord dans l’imprimerie puis ensuite dans la séquence explosive des barricades.Bien sur l’oeuvre est honnète malgré le peu de budget car les décors des rues sont en carton-pate mais n’enlève rien à l’intrigue,à la tension de ce film admirable.Je tiens à remercier encore une fois JBT et les studios canal et la société qui à restaurée cette oeuvre incontournable qu’il faut acheter afin de soutenir la filière des éditeurs de dvd.On va en reparler ici mème dans les jours qui viennent.
a yves rouxel
Honnête, admirable, le spectre est large. Le budget du film fut conséquent pour l’époque. C’est quand même la LUX. Freda ne les retrouvera pas souvent par la suite. Mais il faut dire aussi qu’il ne pense qu’à tourner le plus vite possible, à gagner du temps et malgré son brio incroyable va perdre et de son punch et de ses exigences dans ses films français et la plupart de ceux qui suivent
A bertrand tavernier.Effectivement c’était la Lux qui produisait.J’ai omis de signaler le romanesque de l’oeuvre,il y a un coté feuilletonnesque cher à Louis Feuillade ou mème a l’immense Mélies.Pourquoi Freda à t-il segmenter son film car la première version sortie en France en 1952 était plus courte de 10 minutes?Bonne journée à vous.
A YVES ROUXEL
CE N’ÉTAIT PAS FREDA MAIS LE DISTRIBUTEUR FRANÇAIS OU LE PRODUCTEUR ITALIEN QUI POUVAIT ÉCOURTER UNE VERSION POUR DES MARCHÉS ÉTRANGERS
ouais c’est pas trop mal comme film, un chef d’oeuvre.
MARTIN
vous êtes un as de l’oxymore!
à Dumonteil
« oxymore »? je n’ai pas trouvé dans le Robert, en tout cas j’ai imité Rouxel plus haut.
A MARTIN
je m’en doutais un peu ;d’ailleurs le terme d’oxymore ne convient pas vraiment car si les termes se contredisent ,ils ne produisent pas grand chose sinon l’absurdité (voulue) du propos .
Avez- vous vu « they won’t forget » ? Ainsi que le film précédent « five star final » (les deux de Ml Roy)?;les scènes finales de Marion Marshall et de Gloria Dickson se font écho ,à six ans de distance ,n’est-il pas vrai?
à Dumonteil
figurez-vous que mon enregistrement de THEY WON’T FORGET s’est interrompu au bout d’1h1/2 à cause d’une panne de ma box, hors de moi j’ai commandé le Warner Archive et eu la réponse que désolé mais le disque est abîmé on peut pas vous l’envoyer (mon oeil, stock faux plutôt), fou de rage je l’ai recommandé ailleurs et trouvé les sstitres sur le net. Non mais!
Je répondrai à votre question quand j’aurai revu le film et revu mon dvd de FIVE STAR FINAL. Et pour « oxymore »?
il suffit de taper « oxymore »et il en pleut;des termes contradictoires pour produire des effets divers : »un silence assourdissant »
et ici « Un chef d’oeuvre pas mal «
en ce qui concerne L EVADE DU BAGNE qui se réfère au roman les Misérables, les grands sites de vente donnent une durée de 92′ ce qui est absurde, j’imagine que ce bray contient les deux parties: CHASSE A L HOMME (92′) et TEMPETE SUR PARIS (99′) le descriptif aurait-il été fourni par l’éditeur? curieux.
et merci Lourcelles pour les durées!
Oui mon cher mb,le combo contient les 2 dvd et les 2 br mais pas de livret explicatif ,ni photographies de tournage.Juste un bonus de JBT très court et toujours aussi rapide dans le débit.En revanche je n’ai pas encore vu l’entretien avec Riccardo Freda.Ah oui tant que j’y suis,je signale à tous la sortie chez pathé gaumont dans des copies restaurées et rafraichit de deux bons films: »L’enfer des anges »de Christian-jaque puis une découverte rare avec Jean paul Belmondo »Par un beau matin d’été »qui date du début des années 60.C’est la quatrième réalisation de Jacques Deray.
Bonjour Mr Tavernier,
Je vous lis depuis des lustres et vous dois de belles découvertes cinéma ou en littérature, et J’admire également vos films que je ne lasse pas de revoir.
J’ai apprécié également Moscou ne croit pas aux larmes, je le trouve excellent, émouvant et réaliste, j’avais l’impression de voir un film italien en Union Soviétique.
Le Comencini est effectivement un chef d’œuvre, évocation concrète du bordel sans nom que fut la période entre la chute de Mussolini, l’armistIce et, appelons un chat un chat, la guerre civile qui s’ensuivit.
Pour la femme des autres, vous m’intriguez, il va falloir que je le revoie, j’avais trouvé le film moyen et confus pourtant le potentiel était énorme, j’en entendais beaucoup d’ou la relative déception. J’ai le blu ray, je vais me le reprogrammer ce week-end.
Le médecin de la mutuelle est hilarant et malheureusement bien réaliste. Étant français d’origine italienne, je confirme le fonctionnement du système de santé italien. J’ai dû voir l’année dernière un rhumatologue en urgence à Rome pour une PR, j’avais droit à un prix réduit de 20 % en cas de paiement sans facture ! Beau numéro de Sordi.
Je connais the browning version, je possède le dvd Carlotta, une belle réussite, à revoir également.
Brève rencontre est un chef d’oeuvre, un film très émouvant.
J’ai revu lors du 1er confinement le pont de la rivière kwai suite à un avis positif de votre part lors d’un précédent post, un chef d’oeuvre pour un sujet délicat qu’est la collaboration.
J’avais prévu de voir Payroll’ pool of london et the blue lamp, je vais essayer de les acheter sur le site de Tamasa si les finances le veulent bien.
En tout cas, c’est un grand plaisir de lire vos billets et aussi les commentaires qui suivent.
Merci beaucoup.
A Antonello
Merci de vos remerciements
A Antonello.Merci pour votre réaction au dernier billet de Bertrand.Je vous conseillerais deux films qui n’ont rien en commun sauf peut ètre l’émotion et l’amour au sens large. »Anomalisa »est signé par Charlie Kaufman,cinéaste indépendant americain à qui l’on doit « Dans la peau de John Malkovitch »ou l’immense »Eternal sunshine »réalisé par son ami Michael Gondry.On va suivre la vie de Michael Stone un homme marié qui va à Cinnecinati pour un conference.Durant la soirée dans l’hotel cossu ou il est descendu il va faire des rencontres qui vont changer son existence de père modèle.La prouesse de l’oeuvre vient que le film est en images de synthèse prenant comme modèle des vrais acteurs.Travail titanesque qui a durer plus de trois ans et la réussite est au rendez-vous.On revient en France avec « A perdre la raison »vu à sa sortie en 2013 et réalisé par Joachim Lafosse.Chronique sociale d’une jeune femme qui va tomber amoureuse de Mounir jeune Marocain adopté par un medecin.Emilie Dequenne et Tahar Rahim forme ce couple qui désire des enfants car ils s’aiment fortement.Sauf qu’ils vivent tous les six chez le docteur Penget(immense et trop rare Niels Arestrup).Le climat devient de plus en plus irrespirable et oppressant et Murielle commence à s’enfermer sur elle mème.Stop j’arrete ici car le scénario de cette oeuvre est imparable et la mise en scène implacable.En bonus on peut découvrir deux court de Joachim Lafosse à l’univers réaliste et fort.
C’est noté merci Yves.
Vu aujourd’hui le destin est au tournant de Richard Quine, belle réussite, scénario solide, analyse remarquable des personnages et un sujet qui doit parler à tous car en filigrane de l’intrigue policière on trouve des considérations humanistes, le respect des différences. J’ai bien aimé l’évolution du personnage de Barbara qui de femme fatale sans scrupules change complètement de registre par la suite. A méditer, je suis peut être idéaliste.
a antonello.Sans égocentrisme aucun ,je me prétends plutot « Lucidéaliste »c’est un mot que j’ai inventer.Gardons les pieds sur terre tout en ayant toujours le nez en l’air,puis réver!!!
C’est anecdotique mais l’acteur noir de Pool of London, Earl Cameron est décédé en juillet à l’âge de 102 ans !
Ce Dearden est l’un des indispensables du film noir anglais.
Vraiment apprécié la nouvelle mise en avant des films criminels anglais édités par Tamasa.
Puisque vous citez le formidable Ice Cold in Alex, même Thompson, plutôt à ses débuts, a réalisé quelques bons films qu’on peut rattacher au genre : The Yellow Balloon, Yield to the Night (Peine capitale) ou Tiger Bay (Les yeux du témoin)
Et bien d’autres films peu visibles chez nous valent la peine. Par exemple : Chase a Crooked Shadow (L’homme à démasquer) avec Richard Todd, ou pour rester sur cet acteur, le film hitchcockien : Venetian Bird (Enquête à Venise) de Ralph Thomas, Intent to Kill (Tueurs à gages) de Cardiff ou encore Never let Go de Guillermin, avec un très inquiétant Peter Sellers. La liste des bons ou grands films criminels anglais non édités en France est longue …
A kiemavel
J’ai loué plusieurs des titres que vous citez notamment le Guillermin et j’ai plusieurs fois vanté Dearden et aussi des Jack Lee Thompson comme YIELD TO THE NIGHT. Des disciples méticuleux et bornés appliquaient des ukases prononcées avec légèreté et ignorance par Truffaut qui avait banni le cinéma britannique pour défendre Hitchcock, le seul à sauver. C’&était louable de défendre à cette époque Hitch et c’était faire preuve de lucidité. Pas besoin de la faire payer en exterminant les autres cinéastes. Il faut dire aussi que le cinéma britannique avait chuté dans les années 50. L’enthousiasme né lors des années de guerre s’estompait et Hamer, Manckendrick Cavalcanti avaient tourné des chefs d’oeuvre dans cette décennie
des Jack Lee Thompson comme YIELD TO THE NIGHT.
Cette description de la section des condamnés à mort en fait le « nous sommes tous des assassins » ou le « I want to live » anglais .et le meilleur rôle de Diana Dors,-qui l’a reconnu comme son préféré- dont la métamorphose de fille glamour en femme désespérée ,constamment aux aguets ,ne supportant pas la lumière qu’on lui impose même la nuit d’où le titre original ( =abandon à la nuit);le titre français est « peine capitale « ,on peut le voir à la demande sur canal sat ,chaine ciné+
Une réponse que je n’ai jamais faite à M.TAVERNIER (depuis 2018!j’ai relu hier!)
Paulin a bien réalisé « les filles du Rhône » ;c’est son meilleur film ,dans lequel il n’y a pas vraiment de personnage principal ;la vedette est la Camargue filmée en décors naturels.Il mérite un DVD;sorti seulement en cassette ,épuisé.
A dumonteil.Signalons au passage que Jean paul Paulin fut décoré de la fameuse « francisque »sous Vichy et eut quelques soucis à la liberation.
A YR
Ils ne pouvaient faire moins ; »la nuit merveilleuse » ,relecture provençale de la nativité ,était dit-on le film préféré du Maréchal
qui l’avait commandité « pour venir en aide aux Français en difficulté « (Tulard)
Oui il faut tordre le cou aux anathèmes prononcés à l’endroit du cinéma anglais selon une rhétorique pas spécialement maline.
David Lean que les jeunes générations ont perdu de vue est un immense cinéaste que ce soit pour des films intimistes tels que Brève rencontre ou des fresques connues ( Le pont de la rivière Kwai, Lawrence d’Arabie) ou méconnues ( La fille de Ryan que j’adore).
Ce qui est beau est sa justesse diversifiée: pas d’effets de signature voyants mais une ampleur, un va et vient naturel entre l’infime et le grandiose, un sens musical du montage .
Son influence est immense notamment sur des cinéastes tels que Spielberg qui a trouvé dans ce modèle la force de diversifier sa manière au milieu des années 80 ( Color purple, Empire du soleil…et plus tard pléthore de films historiques).
Je ne sais si je vous avais raconté cette anecdote il y a 2 ans: j’avais appris avec joie que le dispositif Collège au cinema diffusait Oliver Twist. Manque de bol: un prof d’histoire est parti mener campagne contre la diffusion du film le taxant d’antisémitisme avec procédure à l’appui… Et voilà pour une possible redécouverte d’un classique remarquable.
Vous aviez aussi vanté à juste titre Bertrand Le mur du son qui est vraiment magnifique, net et sobre avec des effets très naturels. La dimension immersive inspirera L’étoffe des héros.
Dès Ceux qui servent en mer ( co réalisé par N Coward) l’ampleur et la justesse de Lean sont en place.
Juste avant Brève rencontre il me semblerait injuste d’oublier Heureux mortels qui réussit à transcender son unité de lieu ( l’histoire d’une famille à travers sa maison qui voit se succéder petites histoires et grande Histoire). Utilisation très soignée de la couleur à la manière d’aquarelles ou d’illustrations de revues ce qui renforce l’émotion vibrante de ces petits riens qui font toute une vie.
Je pense que Terence Davies a vu et aimé ce film quand je songe notamment à Distant voices still lives.
Comme le souligne Ballantrae et certains j’avais une appréciation réductrice du cinéma de David Lean. Puis j’ai vu Oliver Twist et dès les premières images j’ai été happé. Cette vision déchirante de cette femme souffrante et traversant la lande rythmée seulement par le bruit de la pluie est d’une puissance visuelle incroyable. Pas de musique, pas de dialogues, uniquement des images superbement agencées. La splendeur des décors comme de la photographie nous plongent dans une atmosphère étrange et expressionniste, propre à la férocité de la société victorienne et l’interprétation géniale des acteurs, Alec Guinness en tête est
magnifique. Le fait de ne pas projeter le film en invoquant l’antisémitisme de Dickens ou de Lean comme excuse me semble un peu curieux de la part d’un enseignant.
A SugarKane
D’autant que Lean était quaker et opposé à toute discrimination raciale. Le personnage de Fagin figure dans Dickens qui subit le même genre d’attaque venant de gens qui s’appuient sur un personnage pour en faire un cas général et Dickens prit soin dans le MAGASIN D’ANTIQUITÉS d’écrire un personnage de juifs très chaleureux et sympathique. Et comme le note Chesterton, plus mièvre et moins passionnant que Fagin
Je trouve qu’il y a également des résurgences d’HEUREUX MORTELS dans HOPE AND GLORY, de John Boorman.
THOMPSON tous les films de J.L.T. cités ont étés commentés par vous Bertrand dans d’autres pages, c’est comme ça que je les ai découverts, je voudrais insister sur WOMAN IN A DRESSING GOWN à la hauteur de ICE COLD (LE DESERT DE LA PEUR bray Elephant) et même au-dessus (prodigieuse Yvonne Mitchell) dans un genre bien différent (l’infidèlité conjuguale), ah pardon, Kiemavel en cite d’autres que je m’en vais fureter à leur sujet illico.
Content de vous lire parler de Sollima mais je ne vous suis pas tout à fait sur COLORADO/LA RESA DEI CONTI, qui souffre quand même beaucoup de facilités de scénario dûes au petit budget (la scène avec le taureau est un peu pénible en longueur), on retrouve les mêmes défauts avec SALUDOS HOMBRE/CORRI UOMO CORRI et LE DERNIER FACE A FACE, il y a plus d’intentions théoriques que réalisées, mais pas mal de bons moments. Par contre SS réussit totalement VIOLENT CITY, où l’on sent qu’un plus gros budget (et pas que pour payer Bronson!) est bénéfique. Belles dix premières minutes, minutieuse séquence de la course automobile, tout celà sans paroles… Je voudrais revoir REVOLVER (avec des st absents de l’édition US Blue Underground et version anglaise pour un film qui se déroule en Italie et France), VIOLENT CITY chez le même éditeur, la v anglaise est plus adéquate mais les st anglais uniquement n’apparaissent que sur un lecteur sur pc (pas sur un lecteur de salon) et pour malentendants, phénomène qu’on retrouve sur certains dvds américains. Qu’il est difficile de voir ces films dans de bonnes conditions jusqu’à ce qu’un éditeur comme Carlotta ou WSide s’en saisisse! J’avais vu REVOLVER passer un jour sur une chaîne de la tnt en version française, ce qui convenait mieux. J’avais vu IL CORSARO NERO sur Arte et trouvé catastrophique. Il a tourné jusqu’en 93: BERLIN 39 mais pas vu, ni ses films d’espionnage des années 60 (AGENTE 3S3…).
Moi, quand j’ai vu COLORADO, je me méfiais tellement que je me suis finalement étonné de ne pas décrocher.
Il y a des trouvailles par ci par là, d’astucieuses ficelles comme la scène où Cuchillo demande à la jeune fille de le rejoindre dans l’eau , asseyant l’idée de sa culpabilité dans l’esprit du spectateur.
Sinon, il y a aussi du temps perdu, comme vous le dites, et la chanson hurlée de Morricone confine au pénible, je trouve.
« Il y a des trouvailles par ci par là, d’astucieuses ficelles comme la scène où Cuchillo demande à la jeune fille de le rejoindre dans l’eau , asseyant l’idée de sa culpabilité dans l’esprit du spectateur.
tout à fait c’est bien vu de la part de SS (ciel! ces initiales)
MAIS la scène du taureau franchement… et dans son ensemble le film n’est pas tout à fait réussi. On sent que le petit budget bloque pas mal de choses, dés le scénario, la scène du début où Van Cleef coince les trois bandits est bâclée: il leur parle en leur tournant le dos, du coup le spectateur devine tout.
Oui mais le budget n’est pas vraiment une excuse, n’est-ce pas ?
Dès le générique, ça partait mal pour moi, entre cette laborieuse esthétique psychédélisante et les hurlement de la chanteuse…
Oreste de Fornari dans son livre consacré à Leone paru chez Gremese reproduit ce que Leone pensait de COLORADO : Un bon scénario de Sergio Donati qui a accouché d’un navet. Sauf votre respect (bis) vous confondez sujet et traitement. La musique de Morricone est sur-exploitée, comme dans tous les westerns nanardeux non Léoniens. Violent city est un autre navet, et je crains, cher monsieur, que vous ne soyez en train de tomber dans le piège tendu par des critiques comme J. B. Thoret, consistant à brouiller les cartes lorsqu’ils promeuvent des navets emballés dans des éditions prestiges destinées à les faire passer pour des films importants. Ses commentaires de la collection Make my day me laissent complètement sur le cul.
ne craignez rien
« Violent city est un autre navet, et je crains, cher monsieur, que vous ne soyez en train de tomber dans le piège tendu par des critiques comme J. B. Thoret, consistant à brouiller les cartes lorsqu’ils promeuvent des navets emballés dans des éditions prestiges destinées à les faire passer pour des films importants. »
c’est souvent vrai (SANS MOBILE APPARENT, LE FLINGUEUR, FOLLE A TUER, CANICULE, LA ROUTE DE SALINA, l’épouvantable KNIGHTRIDERS). VIOLENT CITY n’est pas sorti dans cette collection sinon on pouvait le voir en payant le prix fort comme pour tous les autres titres de cette collection fumiste.
Un bon nombre de titres de cette collection sont des bijoux en verre emballés dans des écrins pour diamants en effet, et Thoret n’est pas fiable comme commentateur, rien que le nom débile de cette collection, que je ne répète pas ici, est grotesque et m’as-tu-vu, et donc bien trouvé par les publicitaires de Studio Canal.
en plus cette collec perpétue la tradition française et nulle du « combo », concept stupide qui n’existe que chez nous.
enfin VIOLENT CITY (que vous avez vu) est un bon film.
pourvu que ce ne soit pas eux qui le sortent ici.
A MB : De quoi, de quoi ? SANS MOBILE APPARENT un navet ?
A MB
Je ne vous comprends pas trop dans votre verve anti-« make my day ». Vous citez SANS MOBILE APPARENT comme un navet ? Désolé mais je ne comprends pas. Que le film vous plaise ou pas, ça n’a rien, mais alors rien, d’un navet. De mon point de vue, c’est un film qui méritait tout à fait de ressortir dans une bonne édition – et les commentaires de Thoret me semblent pertinents et intéressants.
De la même manière, ressortir LE TROU, LE MUR DU SON ou SIX FEMMES POUR L’ASSASIN me parait très estimable ! Enfin, la distribution en combo est peut-être critiquable, mais elle n’est en rien l’exclusivité de cette collection (je ne compte pas le nombre de blurays en zone 1 qui existent sous cette forme). Vous ne seriez pas un peu excessif sur ce coup là ?
La collection Make my day me semble tout de même receler de vraies trésors.
J’ai enfin pu acquérir le chef d’oeuvre de Fleischer Mandingo mais aussi un objet aussi surprenant que Winter kills.
Je viens de commander le totalement inclassable The wicker man qui avait été ( pachydermiquement) pompé par Ari Aster dans le très vain et très prétentieux Midsommar.
L’hypothèse de la collection est de revisiter les 70′ surtout de manière à en éclairer les héros oubliés auteurs de films mal distribués ou négligés.
Comme dans toute exploration des à côtés de la grande Histoire JB Thoret peut se montrer excessivement enthousiaste mais je le trouve pertinent et doté d’un vrai ton, loin d’une version aseptisée de l’exercice critique.
Il est sûr que Canicule n’est pas très bon voire sacrément mauvais: le côté Bidochon de la famille paysanne rencontre assez maladroitement la classe de Lee Marvin. Et il y avait qqs raccords honteux.
« Vous ne seriez pas un peu excessif sur ce coup là ? »
si bien sûr mais je reproche pas à Make my… d’éditer des bons films (ce qu’ils ont fait) mais d’en avoir édité des mauvais dans des écrins encombrants et surtout excessifs par rapport à la qualité du film (ils sont pas les seuls, voir Artus). Je veux bien revoir SANS MOBILE APPARENT mais il m’avait ennuyé la 1ère fois alors…
Vous êtes sûr qu’il y a des combos en z1? J’en ai vu en z2 anglaises et j’avais oublié mais aux USA pas vu.
Je croyais que ça avait été créé pour inciter les gens au bray pour lequel il y a une résistance ici, les Français continuent à préférer les dvds paraît-il.
C’est surtout que ces visuels de Make my me paraissent moches, voilà pour mon côté excessif, ça compte aussi.
A MB
Il a ses têtes depuis toujours, des opinions très tranchées. Trop parfois. Non, L’EVADÉ DU BAGNE n’est pas la meilleure adaptation des MISÉRABLES. Une des meilleures avec celle de Raymond Bernard. Celle de Freda possède un élan prodigieux et nous comble avec un feu d’artifice de moments somptueux, plans à contre jour, expressionnistes, mouvements de grues, utilisation prodigieuse de la topographie mais recourt aussi à des péripéties conventionnelles, surajoutées, sorties du catalogue des mélodrames et, de plus, traités trop sommairement. Cela l’amène à défendre de bons films, à éditer des titres qui restaient dans l’ombre notamment chez les cinéaste italiens Mais à s’égarer dans des causes perdues d’avance
à Bertrand/LES MISERABLES
mais avez-vous vu ces versions égyptiennes de Kamal Selim (45), une autre de Atef Salem en 67, une indienne, une japonaise avec Sessue Hayakawa! (tout ça pêché fraîchement chez Lourcelles et Sadoul). Je parie que le fieffé Dumonteil les a quasi tous vues!
>>> une indienne aussi!
je compte sur l’agréable JBT pour nous faire découvrir un de ces films et FAIRE MON JOUR!
(avec des visuels à humains, si possible).
tiens! LE FLINGUEUR (et son visuel pondu par un styliste de 12 ans étourdi par le Nutella) n’est pas dans la collec « fais mon jour »! ça aurait pu.
Bon et puis va falloir arrêter avec tous ces films avec Bronson : l’éditeur ESC s’y met aussi. De tous ses films vus des années 70-80 strictement aucun ne m’a accroché…
Par contre je vous trouve très injuste avec Thoret : ses goûts peuvent être contestables comme dans toute subjectivité mais on ne peut lui retirer sa réelle passion communicative et rien que cela donne du peps à une collection de dvd/blu Ray.
à Damien D
je sais que j’ai été excessif, j’ai mélangé JBT et la présentation plus sélection (en partie) de cette collec Make my night.
à Damien D: les mauvais Bronson sont du côté Winner pour la plupart, sinon je revois avec plaisir LE BAGARREUR, L EVADE, MR MAJESTYK, C EST ARRIVE ENTRE MIDI ET 3 HEURES, TELEFON, RAID SUR ENTEBBE, VIOLENT CITY (le soi-disant navet avec COLORADO) un peu moins ADIEU L AMI, tout dépent du réalisateur lui il joue toujours pareil (c’est plus de l’underplaying c’est du minéralisme).
On le voit sans pistolet à portée de main dans THE INDIAN RUNNER de Sean Penn, ça fait tout drôle.
A MB.Je vous conseille dans le mème ton,réalisé par Neil Jordan »A vif »ou Jody Foster campe une justicière qui va se venger.Film assez surprenant de la part d’un tel cinéaste??
A Gilles.Pas d’accord avec vous concernant les bonus signés par JBT.Ce ne sont pas des coffrets prestige comme vous l’écrivrez mais des oeuvres rares ou certaines inédites qui sont restaurés sons et images.Quels sont vos arguments contre Jean baptiste Thoret qui est quelqu’un qui est curieux de nature et apporte sa pierre blanche au 7ème art?
Je n’ai rien contre Thoret, il est brillant et cette collection comporte des films valables et rares. Il participe d’ailleurs aux suppléments de LA DERNIERE FANFARE, à voir obligatoirement en cette période aussi passionnante qu’hilarante.
Ne perdons pas de vue que Leone considérait tous les westerns italiens sans exception comme le produit des enfants débiles dont on lui attribuait la paternité. Si on relit à la hausse, pourquoi pas, les Sollima et Corbucci, alors il faut revoir le classement d’autres westerns américains comme BANDOLERO, SOMETHING BIG ou THE LAST HARD MEN pour ne citer que le haut du panier de la filmo de McLaglen, et d’autres westerns mésestimés sans doute. La relecture du western européen n’est peut-être qu’un effet de mode. A voir sur la durée. Hawks, Walsh et Ford c’est gravé dans le marbre quoi qu’il arrive.
a Gilles
J’ai essayé de revoir plusieurs McLaglen que j’ai trouvés désespérants de mollesse
à Gilles
en effet 90% des westerns italiens sont à la hauteur des 90% de films signés Mac Laglen, c’est à dire sans intérêt. Pour McLaglen je monterais à 99%. Mais inutile de descendre COLORADO pour autant.
à Gaëtan S: je suis désolé (attention ironie encore) de vous dire que de tous les films que vous citez et que j’ai vus (une bonne dizaine), rien n’est à sauver sauf des moments de ci de là. J’ai cru tomber dans les pommes en entendant dans le bonus du DERNIER FACE A FACE la personne nous dire qu’il était étreint d’émotion à revoir la dernière scène (je n’en retiens que le plan fameux du colt planté dans le sable, de là à pleurer…). On dirait que les amateurs n’ont aucun point de comparaison, et je ne parle pas que de westerns américains, mais de films de toute époque de tout pays. J’avais cité THE TALL T parce que c’est mon western préféré. Comme disait Truffaut qui n’a pas dit QUE des outrances: « Il y a des critiques de cinéma qui n’ont jamais vu un film de Murnau », est-ce le cas des amateurs de westerns italiens? Ce n’est pas d’aimer Murnau c’est de voir ses films au moins une fois, d’ailleurs je remplacerais par Bergman, chacun voit. Ceci dit, je vois que vous aimez le cinéma français classique, ce qui me rassure.
Trintignant cité par BT a raison sur LE GRAND SILENCE.
Par contre, qqn ici (je crois Pierre) a aimé LE TEMPS DU MASSACRE…
A MB quand vous dites « On dirait que les amateurs n’ont aucun point de comparaison, et je ne parle pas que de westerns américains, mais de films de toute époque de tout pays » : c’est peut-être ça aussi le problème vouloir tout comparer. Comparer un film d’Antonioni avec un film de Dino Risi (pour rester dans le cinéma italien) c’est assez vain. De même que comparer un Boetticher avec un western italien ne fait pas avancer non plus (c’est le genre « western » certes mais cela n’a selon moi pas grand chose de commun).
Le retour de manivelle c’est lorsque les américains ont voulu faire des westerns avec comme modèle les italiens… Cela a donné au western américain des années 70 des défauts (scénarios bâclés, utilisation du zoom, effets sanguinolents) et certains avantages (la poussière, la boue, les mines hirsutes etc.) renforçant paradoxalement une certaine crédibilité (on le voit dans LA HORDE SAUVAGE, MC CABE ou DOC HOLIDAY…) au détriment du charme des westerns américains des années 40 à début 60… Historiquement au moins le western italien n’est donc pas à négliger.
à Damien D, il faut quand même des points de comparaison ou si vous préférez des références: si vous ne voyez que des films de Luc Besson, ils seront les meilleurs du monde. Je ne dis que celà: les thuriféraires du western italien me donnent l’impression de ne pas avoir d’autres références, pas simplement de westerns américains mais d’autres films de toute époque et de tout genre. L’éventail dramatique du western italien est réduit: un magot à gagner, une vengeance à assouvir, pas de sentiment amoureux, pas de conflit de génération, pas de parents ni d’enfants pour le héros qui semble être né d’un caillou dans le désert, pas de présence de la mort: on tue ça oui, mais on n’enterre jamais les cadavres survenus dans les batailles, le poids du travail de la pénibilité est absent, le mauvais temps n’existe pas, les chevaux semblent pouvoir galoper pendant des kms sans se fatiguer, tout celà réduit considérablement les possibilités dramatiques, le travail des scénaristes et son résultat gratifiant pour le spectateur. Je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi les réussites sont si rares avec le poids du patrimoine du cinéma italien mi années 60 quand ces 1ers westerns arrivent, ça aurait dû influencer. La seule avancée c’est avec les musiques et génériques, parfois fabuleux (cf IL MERCENARIO, SALUDOS HOMBRE qui reprend la chanson de COMPANEROS). L’évolution originale du personnage de Volonté dans DERNIER FACE A FACE est une exception (Sollima encore).
A MB
Sur le western italien
Oui, je plaide coupable (bravo et merci de vous en souvenir) : j’ADORE le temps du massacre.
En dépit de la citation de Truffaut, il y a une chose que je conteste dans votre raisonnement : parce que j’aime Fulci, je devrais être obligé de vous rassurer sur le fait que j’ai vu Murnau.
Ca, ça n’est pas normal. Non, évidemment, tout ne se vaut pas. Fulci, ça n’est pas Bertolucci, tout le monde est d’accord. Mais à l’inverse, on a le droit d’aimer Fulci sans avoir à montrer « pattes blanches ». Ce n’est pas une maladie mentale. A vous suivre : seuls les plus érudits auraient le droit d’aimer BONNES FUNERAILLES AMIS SARTANA PAIERA ou L’EXECUTEUR DEFIE L’EMPIRE DU KUNGFU. Mais non : tout le monde a le droit, est légitime à les aimer et peut en parler. Dire « j’ai aimé » ne suffit pas pour former un avis critique, nous sommes d’accords aussi. Mais on peut tout de même accepter des gouts différents sans y opposer un esprit de chapelle. On transige là-dessus ?
Par ailleurs : j’ai vu des proportions significatives des filmographies de Murnau, Bergman et Godard. Je peux donc avouer en toute liberté (attention : coming out) qu’à devoir choisir ce soir entre FRAYEURS de Fulci et PRENOM CARMEN, je choisis le premier. Et de très, très loin !
Comme vous adorez « Le temps du massacre » , je vous signale qu’il va sortir en BR le 26 de ce mois chez un éditeur allemand ( on peut voir le visuel sur Amazon).
Par contre, pour les sous-titres français, c’est pas gagné.
( ) : j’ai essayé de vous en parler plus tôt. Seulement il semblerait que toutes les interventions ne passent pas ?!
à Pierre
évidemment si vous prenez Godard comme référence, on doit transiger: bon sérieux, je dis seulement qu’il faut avoir vu un peu de toute sorte et de tout genre et de toute époque. Le coup de Murnau c’était pour citer Truffaut qui aimait bien l’outrance qui aide à la pédagogie. Alors je peux transformer pour pas me faire traiter de snob cinéphile méprisant en « Voyons de tout! » et ajouter que certains films si on s’y cantonne sans aller voir ailleurs, risque de nous les faire surestimer. Et rappeler que j’aime COLORADO malgré ses moments faibles. Il faut des chocs dans notre esprit, le choc des FRAISES SAUVAGES et de SALUDOS HOMBRE ça élargit la vue, si on ne voit que le dernier ben, ça frappe moins.
Je regarde toujours avec des yeux ronds inquiets pour leur santé mentale les gens qui disent: « j’aime pas les westerns » ou « j’aime pas documentaires » ou « j’aime pas les films où les mecs portent des pantalons trop larges ».
Dans la suite de mon cycle western, parlant de MCLaglen, j’ai vu deux des productions Batjac avec Wayne réalisées à 10 ans d’écart : GRAND MCLINTOCK (1963) et LES CORDES DE LA POTENCE (1973). Le premier est une pochade totalement insupportable et le deuxième un western banal où l’on peut sauver la relation de Wayne avec ses deux jeunes gamins ayant volé un butin… McLaglen semble à chaque fois s’être laissé porter par ses acteurs prestigieux bâclant sa mise en scène et délaissant toute ambition. Le gunfight du début des CORDES DE LA POTENCE singeait une certaine violence influencée par LA HORDE SAUVAGE et donc par le western italien… Il faut que je vois BANDOLERO qui est peut-être son meilleur film ? Dans une filmo qui au fur et à mesure apparaît effectivement très impersonnelle comme vous le rappelez justement dans 50 ANS…
A Damien sur Mc Laglen:
Vous ne parlez pas de SHENANDOAH où il y a deux ou trois étincelles à sauver, dont cette minute d’or où le petit esclave comprend qu’il est libre, ce simple plan sur un chemin qui, moi, me bouleverse.
LES CORDES DE LA POTENCE n’est pas non plus le pire Mc Laglen; deux ou trois choses à sauver aussi dont cette scène où Wayne donne une leçon de politesse et de tolérance à son fils , qui refuse de saluer une femme indienne.
Et moi j’aime quand même la scène d’entrée dans la neige et la nuit.
La présence de Neville Brand donne aussi un peu de cachet.
Enfin, on ne résiste pas au côté comique de Wayne, quand il parle à ses fils.
COLORADO un navet : qu’est ce qu’il ne faut pas lire quand même. Je tairai certains titres qui méritent 10 fois plus ce genre d’assertion à l’emporte pièce…
Loin de moi l’idée de vouloir jouer les avocats du diable alors que vous semblez défendre certains westerns transalpins.
Si, dans « Quien Sabe/ El Chuncho », Klaus Kinski a joué aux côtés de Gian Maria Volonté une sorte de prêtre un peu dingo qui donne l’absolution à ses adversaires en leur balançant des bombes. À ma connaissance, seul western « toléré » par Leone. Ce qui expliquerait pourquoi il a choisi, en tant que producteur, Damiani pour la pseudo-suite de « Mon nom est Personne ».
C’est amusant que vous évoquiez « Et le vent apporta la violence » de Margheriti. Seul rôle positif de Kinski dans l’ensemble du western transalpin. J’ai d’ailleurs failli l’ajouter à ma liste ci-avant.
Lorsque l’on questionnait Sergio Leone au sujet de ses collègues et de la « ruée vers l’or » qui s’en est suivie avec le succès phénoménal de ses westerns, il n’était vraiment pas tendre avec ceux-ci.
Oui il a descendu « Colorado », tout comme « le Grand Silence » et quantité d’autres. Pour ne pas dire (presque) tous.
Oui, il a toujours été au moins un cran au-dessus. Est-ce là une « bonne » raison pour dévaloriser le travail souvent honorable de ses confrères et pour la plupart « amis » ?
Même si je suis un ardent défenseur du genre, à commencer par ceux du « maître » en la matière, je trouve personnellement que parfois il allait (beaucoup) trop loin dans ses propos.
N’oublions jamais que ces réalisateurs ou artisans ne disposaient absolument pas de son budget, ni de son aura. Ni ajouteront certains, de son génie. Là, c’est un autre débat dans lequel je refuse de m’engouffrer.
Sur les quelques 500 westerns européens réalisés sur disons 20 ans, il y a au moins un bon dixième à sauver. Ce point de vue n’engage que moi.
De toute façon, et nous l’observons encore ici, il y aura toujours les « pro » et les « anti ». Finalement dans l’art, quel qu’il soit, tout n’est qu’une question d’approche et de sensibilité.
Quant à l’apport de Morricone, indiscutablement non négligeable, à l’évidence il a donné une plus value à l’oeuvre (western ou autres). J’oserais même m’aventurer à affirmer que certains films ne seraient pas ce qu’ils sont sans lui. Et à l’observation, j’ajouterais cette remarque valable pour tous les genres dans lesquels il a brillé. Sauf,justement, peut-être le western. Tant l’harmonie entre image et musique sont complémentaires et en adéquation.
Il est l’un des rares compositeurs dont sa musique s’écoute toute seule, comme çà par pur bonheur. Pourquoi pensez-vous ?
Comme il s’en explique dans le dernier ouvrage qu’il lui est consacré, il souhaitait que sa création aille au delà des images. En cela, je pense qu’il s’est retiré en ayant parfaitement réussi son coup.
J’ajouterais à l’intention de Pascal Minette:
La musique de Morricone n’est pas hurlée sur « Colorado ». C’est ce que j’appellerais « une note d’intention » pour signifier au spectateur, préparez-vous à entrer dans le vif du sujet. Une cavalcade impitoyable vous attend! Impossible dans un espace tel que celui-ci de vous traduire les paroles écrites par Audrey Staunton Nohra et chantées par Christy. Si vous disposez du coffret illustré sur ce blog, prenez le temps de les lire. Elles sont reprises à la fin du livret d’accompagnement. Pour moi, elles sont d’une parfaite justesse avec le contenu du sujet. Cela s’appelle de l’accroche. Ficelle utilisée dans bon nombre de films dits « d’action ». Excellent exemple au hasard (ce qui n’est nullement une comparaison, je tiens à le souligner) John Williams avec l’introduction tonitruante des « Star Wars ».
A Gaetant S
Je dois ajouter que Trintignant à Lyon m’a dit qu’il détestait LE GRAND SILENCE. Il trouvait que c’était un scénario inepte, vulgaire, grossier et n’avait accepté que par ce que jouant un muet, il n’avait pas de texte à apprendre. Dans le western italien, le doublage, l’absence de son direct n’arrangent rien. Cela nous donne ces bandes son mollassonnes où l’on pense que c’est le compositeurs qui va sauver la mise. Quelques réalisateurs luttaient contre cet aplatissement du son : Lattuada dans le magnifique les ADOLESCENTES, nous fait entendre les bruits causés par des barrières, des poteaux que longe une voiture. En attendant que Rosi impose le son direct
Gaétan, Votre note d’intention, bof.
Hurler une chanson pour annoncer de la violence ?
Un peu primaire, non, comme projet ?
Vous imaginez comme il aurait fallu s’égosiller au début d’IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST ?
Or, le film commence par un interminable SILENCE !!
J’ajoute que c’est bien la première musique de Morricone qui me déçoit; j’ai plus qu’une vénération pour lui.
« Il est l’un des rares compositeurs dont sa musique s’écoute toute seule, comme çà par pur bonheur. »
pas d’accord, je dispose de dizaines de bande-son musicales que j’ai chipé sur les dvds et je les écoute de temps en temps sans qu’elles soient forcément signées « Morricone », je ne vois pas pourquoi il aurait cette particularité. oui c’est un grand compositeur, parmi d’autres grands.
a Gaetan S
Exact parce que Jaubert, Kosma, Delerue, Sarde, Hermann,Nino Rota, Jerry Goldsmith, Waxman, Steiner (même si ces derniers travaillaient souvent dans des conditions différentes), c’est tout aussi fort
En ce qui concerne le son : le western italien est l’un des rares exemple où l’on peut privilégier la VF à la version italienne (cette dernière est le plus souvent bien plus outrée que la version française). Et pour ces films au casting international rappelons qu’il n’existe aucune véritable version originale. Paradoxalement dans certains giallo de Mario Bava ou Argento la plupart des acteurs y parlaient anglais donc la VO se rapprochant le plus du jeu des acteurs serait en version anglaise !
Pour revenir au western italien je trouve que c’est totalement vain de le comparer au western américain : c’est un genre en soir avec ses codes qui lui sont propres. D’ailleurs les plus mauvais westerns italiens que j’ai pu voir sont ceux qui tentaient de s’approcher du western américain et cela ne collait pas.
Je suis d’accord avec Gaëtan quand il dit « Sur les quelques 500 westerns européens réalisés sur disons 20 ans, il y a au moins un bon dixième à sauver. »
On ne peut en effet pas tout jeter (en ne gardant que des Sollima, Damiani ou Corbucci) sous prétexte que Leone a dénigré ses autres confrères… Et personnellement j’en ai vu plus de 10 qui valent le coup d’œil. après c’est un genre populaire sans nulle autre ambition que de divertir : si l’on y cherche que des chefs d’œuvres ce sera difficile ! Mais le western italien regorge de pépites comme SENTENCE DE MORT (seul western de Mario Lanfranchi) qui regorge de scènes et de personnages curieux : un héros ne buvant au sallon que du lait, Tomas Milian en albinos obsédé par l’or…Lanfranchi qui pour le coup avait un profil d’intellectuel passionné de théâtre et d’Opéra et qui est venu au western un peu par hasard… Il faut donc chercher et creuser ce genre comme on peut le faire dans la série B américaine pour y trouver de petites pépites certes modestes mais très très loin de nanars…
Par ailleurs Sur LE GRAND SILENCE, je trouve que Trintignant s’est mis en danger avec ce personnage de sourd-muet et cela en fait aussi l’originalité. Qu’il n’ait pas aimé le rôle ne change finalement pas grand chose au ressenti sur le film (que ce soit positif ou négatif d’ailleurs). Y a t-il de bons films dans lesquels un acteur n’a pas aimé son rôle : sans doute quelques-uns ?
à Damien
« Mais le western italien regorge de pépites comme SENTENCE DE MORT »
merci du tuyau je viens de le commander!
Tomas Milian albinos, damn!
À MB,
Si certaines « curiosités » dans le western européen vous attirent tel « Sentence de mort », Je me permets alors de vous recommander d’autres titres :
– Requiescant ( en français, « Tue et fais ta prière ») . Pour l’anecdote, seul western dans lequel apparaît Pier Paolo Pasolini. Dans la version intégrale, il fait un superbe éloge, véritable hymne sur la liberté contre l’oppression de toute sorte.
– Tire encore si tu peux. Encore un avec Thomas Milian dont c’est un sommet de « grand-guignolesque » ! Questi le responsable de cet OVNI s ‘est malhonnêtement servi de ce genre pour faire passer ses traumatismes subi pendant la guerre.
À chacun sa thérapie me direz-vous !
– Condenados a vivir. (Pas de traduction française officielle car non distribué chez nous). Considéré à l’époque comme LE western le plus hyper violent de tous les temps. Pour ma part, c’est le seul que je sauverais de l ensemble des titres cités ici. En effet, son traitement de la plus grande âpreté, sans aucune complaisance, fait de lui un objet unique à découvrir.
Enfin, pour les inconditionnels de Lou Castel, je signale également une extravagance qui s’appelle Matalo ! Pseudo remake d’un autre western qui celui-là, est de qualité » Dieu ne paie pas le samedi ». D’accord, le titre est complètement grotesque !
A MB : Je crois que ce n’est pas bon signe pour elle qu’une musique de film ne puisse pas s’écouter sans les images.
De plus, quand la musique est mauvaise, les images ne peuvent plus rien pour elle. La musique des CHEYENNES, par exemple, ne vaut pas plus avec le film que sans.
Je me souviens de Vladimir Kosma invité par France Musique. Le producteur commente le petit concert en disant qu’on sent bien le côté cinématographique.
– Mais je n’écris pas de la musique cinématographique ! J’écris de la musique tout court.
A MB vous verrez donc sur le dvd de SENTENCE DE MORT l’interview de Lanfranchi (93 ans cette année !) qui parle de son film en bonus. Il y est mentionné aussi son intention de s’approcher de certains codes du film noir en utilisant également une musique jazzy (à contre courant de la mode de copier avec plus ou moins de bonheur les codes « moriconniens »…). Le film a malheureusement été charcuté à l’époque pour sa diffusion en France pour atteindre moins d’1h30 avec donc quelques trous non intententionnels dans la narration (une plaie pour ces westerns transalpins dont on sacrifiait 15 à 30 minutes parfois pour les passer en double programme !). C’est donc semble t’il la seule copie disponible pour ce curieux petit film.
On notera d’ailleurs dans le coffret blu ray de COLORADO signalée par Bertrand qu’il y a les deux versions : la version française amputée et la version longue originale italienne, ce qui est une gageure intéressante.
à Damien D
SENTENCE DE MORT j’ai acheté celui-là:
https://is.gd/gMZ0iX
et pas trouvé celui-là:
https://is.gd/7ngmei
ma foi on verra, ils sont donnés tous deux durée de 1h30 sur Dvdfr, mais ces descriptifs ne sont pas fiables.
Sujet à Sentence de mort, il s’agit exactement du même film avec sur le suivant une nouvelle présentation soi-disant plus attractive que la première. Le master reste le même, rien n’a changé. Ni même les bonus si mes souvenirs sont bons.
A MB c’est le même éditeur mais avec nouvelle jaquette donc a priori même copie (j’ai aussi celle avec le visuel que vous avez commandé)…
à Gaëtan S
merci pour les conseils que je note dans mes tablettes!
et merci à Damien, je n’ai pas loupé une copie qui serait plus complète, comme ça.
Lu dans télérama de cette semaine sous la plume alerte de Michel Bezbakh un bon article sur trois réalisateurs français majeurs de ces 50 dernieres années. »Blier,Leconte,et Tavernier »est un documentaire en 2 parties diffusé sur la chaine ciné+émotion dès ce soir mercredi à 19h30.Le réalisateur Chad Chenouga à qui l’on doit « De toutes mes forces »en 2017,trace un portrait de ces 3 cinéastes incontournables.On en sera plus après le visionnage.
Je tiens BREVE RENCONTRE pour un des plus beaux films du monde, les plus émouvants. C’est un film universel, dont toute la qualité est qu’il évoque des personnes censément « banales », en qui chacun ne peut que se reconnaître. Notamment, je suis à chaque fois ému par le personnage du mari, qui acquiert une profondeur insoupçonnée dans les toutes dernières secondes. C’est un film si juste. Pour ma part, j’aurais aimé que Lean poursuive dans cette veine intimiste.
Merci de rappeler les réactions des critiques à l’époque – c’est effarant lorsqu’on y pense. Mais heureusement, Billy Wilder avait vu et aimé le film, dont une des séquences l’inspira pour imaginer THE APARTMENT. L’inspiration prend parfois des chemins inattendus !
Je voudrais seulement signaler que le film existe en bluray anglais également, pour un prix modique, avec des bonus de qualité. Mais sans doute l’édition Carlotta est-elle également bonne.
BREVE RENCONTRE l’adresse du mari à sa femme à la fin: « merci de me revenir » a un double sens très émouvant. Ca va du banal « merci de sortir de ta petite rêverie » à « merci de renoncer à cet amour » car pour ceci ça n’est pas folie de juger que le mari sent que sa femme a été tentée par l’infidèlité. Le couple n’est pas jeune, se connaît bien, et le personnage de Celia Johnson n’est pas celui de l’épouse rouée aux aventures et en possédant tous les trucs de dissimulation, mensonges, concussion, perversion, meurtres et autres petites taquineries.
J’ai vu BREVE RENCONTRE quand il est passé à la télé, il y a bien longtemps. IL n’y avait pas une chance pour que le teenager abrutissime que j’étais (et que je suis resté) s’y intéresse : une romance, une héroïne pas bien gironde, un héros de la haute, une histoire pour bonne femme, genre Madame Bovary, beurk !
Je n’ai pourtant pas pu lâcher.
La photo, Rachmaninov, ce mélange de simplicité et de profondeur ? En tout cas, quelque chose qui tient du magique.
Je suis d’accord sur le personnage du mari, qui, non seulement n’est pas antipathique, mais ne cesse de nous bouleverser, au point qu’on se demande si ce n’est pas lui le personnage principal.
Pour le revoir aujourd’hui, je pense que Rachmaninov , qu’on connaît tellement, gâcherait un peu…
Pardon pour cette pénible évocation égocentrique mais que celui qui l’a lue jusque ici soit loué pour sa parfaite abnégation.
A Pierre et Bertrand
Vous m’épatez vraiment à propos de BRÈVE RENCONTRE, et j’ai du mal à vous comprendre. Il y a bien longtemps, j’ai moi aussi aimé ce film, mais les nouvelles visions ont été rudes. Je le trouve vieillot au possible, et c’est pourtant un terme que j’évite d’employer concernant le cinéma, mais désolé, je n’en vois pas d’autre. Autant Borzage, Sirk, ou Stahl sont des maîtres du mélodrame, dont les œuvres se bonifient avec l’âge, autant ce film ne passe plus du tout la rampe. Mais chacun a le droit de l’apprécier.
Quant au 2ème concerto de Rachmaninov, je le préfère, fugitivement, dans SEPT ANS DE RÉFLEXION, ou, plus longuement, dans le superbe PARTIR REVENIR de Lelouch, où c’est presque un personnage du film à part entière.
Non là je tombe de ma chaise.
Vous minimisez l’utilisation de Rachmaninov chez Lean où c’est précis, dosé et le préférez chez Lelouch pour Partir revenir avec une lourdeur certaine. C’est lointain dans ma mémoire mais s’est enkyste comme une expérience pénible.
Je m’etais infligé cette purge à sa sortie et m’etais bien juré de ne plus aller voir un Lelouch en salle. J’avais fait une exception pour Itinéraire d’un enfant gâté qui pour le coup utilise très bien Brel.
Lean sait doser ses instruments et notamment la musique ce qui justement lui permet souvent de ne pas être daté à défaut d’être un Hérault autoproclamé d’une modernité claironnante.
Je ne rajouterai rien sur BREVE RENCONTRE qui est un chef d’oeuvre à mes yeux… Curieusement il m’amène souvent à repenser à cet autre film tourné outre atlantique : THE BIGAMIST de Lupino, très bon film recité par Bertrand il y a peu et dont on avait déjà parlé il y a plusieurs années dans les commentaires de ce blog…
Cher ballantrae, il y a du vrai mais vous êtes peut-être un peu injuste avec Lelouch. Moi qui ne suit pas un grand fan et loin de là (j’adorai plus jeune son L’AVENTURE C’EST L’AVENTURE), il y en quelques uns qui mérite un visionnage hormis son célèbre ITINERAIRE : son PARTIR REVENIR est ainsi une de ses « sagas » qui tient le mieux le coup contrairement à d’autres qui sont effectivement indigestes à revoir aujourd’hui. Revoyez aussi ses premiers films L’AMOUR AVEC DES SI, UNE FILLE ET DES FUSILS ou encore LA BONNE ANNEE (rien que pour Ventura), les plaisants SMIC SMAC SMOC, LES BONS ET LES MECHANTS… Et pourquoi pas revoir LE VOYOU qui ne m’avait pas transcendé à sa première vision mais que Tarantino avait plébiscité au festival Lumière. Je m’arrête là, les autres films que j’ai vu ne m’ayant jamais touchés. Très curieusement pas encore vu sa palme d’or UN HOMME ET UNE FEMME ni ses suites mais je garde cela pour plus tard…
A Julia Nicole
Ah mais moi j’ai été frappé au contraire par la modernité du film, son aspect universel. Il y a des images là-dedans qui sont pour moi éternelles : ce couple attablé ou chacun est abattu avant les adieux, le train qui passe et cet instant ou l’héroïne contemple le gouffre, les promenades nocturnes, la voie off qui ajoute toute une dimension à l’histoire. Vous trouvez ça vieillot ??
Je ne dirai pas de mal de Lelouch, dont j’aime certains films (LES UNS ET LES AUTRES : je marche à chaque fois), mais le prendre comme exemple pour dézinguer BRIEF ENCOUNTER, ça ne me serait pas venu à l’esprit ! C’est toute la richesse du blog.
A Pierre
Il faut éviter de s’appuyer sur un film pour en détruire un autre
A Pierre
Je me suis sans doute mal exprimée.
Je ne me sers pas du film de Lelouch pour descendre celui de Lean, absolument pas. Ce serait effectivement stupide. C’est seulement le concerto de Rachmaninov qui m’a fait penser à PARTIR REVENIR, qui est un film que j’adore, comme presque toute l’oeuvre de Lelouch.
Le film de Lean m’ennuie beaucoup, mais il est trop lointain dans mon souvenir pour que je puisse argumenter (certains diront que je n’avais qu’à pas en parler, ils ont peut-être raison).
J’ajoute que j’aime énormément LAWRENCE D’ARABIE, et que LE DOCTEUR JIVAGO est à mon avis une grande réussite également.
… j’ajouterai avec un certain mauvais esprit un épisode vu hier, de la série « Inside n°9 », conçue par les sales gosses brittons Steve Pemberton et Reece Sheersmith. Chose rare, on entend presqu’intégralement le 1er mouvement du concerto. Chez mr Arte, en ce moment.
Petite demande : serait-il possible de rétablir l’affichage des derniers commentaires? On peut rater sans le savoir de belles contributions… et tant que j’y suis ( puisqu’on ne sait même pas si Noël il y aura) ce serait merveilleux que cet affichage renvoie directement au commentaire pointé…. Merci et bon keep going a tutti.
… l’épisode s’appelle « Le silence est d’or ».
Petite info au passage.
« Le temps du massacre » débarque en BR dans une édition allemande (s-t fr ?):
https://www.amazon.de/exec/obidos/ASIN/B08FP9XH1K/
Merci pour ce billet, mais dommage que vous ne vous soyez pas relu une dernière fois avant de le publier !
– Damiani orthographié « Damini » la première fois
– Le nom de Freda est omis (« L’évadé du Bagne de Riccardo »)
– Parenthèses mal placées : « la déchéance de Fantine (et le sublime travelling en carriole) arrière évoquant un bref moment de bonheur »
Enfin, êtes-vous sûr qu’il faille regretter « Le Débat » ? Cette revue avait sombré dernièrement dans le conservatisme rance, loin d’autres publications plus stimulantes. Mais bon, vu que vous parlez dédaigneusement des « adeptes de MeToo » (formule étrange), c’est à se demander si vous n’avez basculé dans le camp des « On ne peut plus rien dire ! » (formule très discutable, celle-là).
Merci cher Bertrand pour cette belle fournée qui nous soutiendra durant ce deuxième confinement qui voit encore une fois la fermeture des cinémas…
Petit rectificatif : LE MÉDECIN DE LA MUTUELLE est sorti chez Tamasa et non dans la collection Make my day de Thoret…
Je signale d’ailleurs la sortie en blu ray chez Tamasa de deux Lattuada dont on dit le plus grand bien : GUENDALINA et LES ADOLESCENTES. Achetés il y a quelques jours pour ma part…
Il faut acheter chez ces petits éditeurs indépendants en cette période et je note le Zampa pour un futur achat.
A damien d.On achète des livres,des cd ou des dvd selon nos moyens personnel.Dans un post précedent Bertrand mettait l’accent sur le fait de demander aux médiathèques et bibliothèques d’acquérir ces objets de culture qui sont indispensables afin d’assouvir nos connaissances et notre savoir.Bon actuellement celà tombe mal pour plusieurs semaines avec la fermeture des lieux culturels.Je défends la filière des petits libraires mais sachez que pas de bouquinistes ou de libraires vendent via internet,il ne faut pas dézinguer l’outil informatique et les sites de vente d’occasion.
Personne ne dit le contraire : j’ai acheté les deux Tamasa chez eux sur le net donc ne créez pas un débat là où il n’y en a pas…
Comme d’habitude Bertrand vous nous épatez en plein confinement grace à cette nouvelle fournée de livres,de films à voir ou revoir.J’ai déjà écrit ici mème sur »La grande pagaille »qui est une bonne surprise quand à « Colorado »je suis content que vous évoquer ce film de Sollima.Lee van cleef est d’une grande justesse dans son personnage droit dans ses bottes puis la partition de Morricone apporte aussi une tension à ce western sauce-tomate(comme disait Eddy mitchell).J’ai revu « L’heritier »de Philippe Labro qui reste malgré la mollesse du scénario un film à redécouvrir.On sent l’attachement de Labro pour la culture et l’histoire des usa.Le mur de la salle de rédaction du journal »Globe »est recouvert d’affiches de portraits d’acteurs(Marylin,Bogart,Hoffman et Redford)mais aussi Angela Davis ou Mao.il est dommage que Lanzman complexifie le scénario entre le personnage du père de Belmondo et le monde politique(Le PCI est cité)le pouvoir qui pense injustement que le fils Cordel a des ambitions politiques et veut régler des comptes.La belle Carla Gravina apporte une note légère et embellit cette oeuvre qui se détache des roles de policier ou de guignolo que Bébel à endosser pendant trop longtemps à mon gout.
A Yves roule
La GRANDE PAGAILLE une bonne surprise ? Mais Comencini avait déjà tourné des tas de films passionnants, mémorables, bouleversants. Pourquoi cette condescendance ?
à BT
Sans doute dire qu’un film de Comencini est une bonne surprise sous-entend que ce qu’il produit est généralement médiocre.
Mais les grands Comencini que je vais pas citer,on l’a fait souvent , ne se situent-ils pas APRES « la grande pagaille « ??c’est votre plus-que-parfait qui me gêne !
Les « pane amore ….. » sont de gentilles comédies ; »la bella di Roma » a ses moments comiques ; « Heidi » …hum!vos gamins aimeront ;mais de ceux que j’ai vus, seul « la finestra sul Luna Park » laisse présager les chefs-d’oeuvre à venir.
à Yves
« l’héritier » mélange sans finesse le pouvoir des médias, l’industrie et les problèmes sociaux ,la seconde guerre mondiale et les camps de concentration ,le Vatican,les faschos, un terrible secret de famille et un désagréable côté macho (scène dans le train avec Gravina)
Est-il possible de croire que ce Largo Winch de pacotille a passé 10 ans outre-Atlantique?
La description faite par Dessailly(dans cette galère!) se résume ainsi : »Cordell est plus grand que l’écran . »
Il ne suffit pas de tapisser les murs d’affiches de légendes américaines pour faire illusion ;dans « le clan des siciliens « ,Verneuil avait plus de savoir-faire yankee que lui,et sans le prétendre.
A tous :redisons -le encore une fois :
« Jericho » doit être considéré comme un classique et le travail de réhabilitation de BT dans son « voyage » était juste et nécessaire
« the browning version » j’ai déjà signalé que la pièce de Rattigan ne comprend pas le morceau de bravoure, le discours final!Et comme le scénario a été écrit par l’auteur , il était logique qu’il terminât sur un point d’orgue ce magnifique film (signalons outre Redgrave ,les grandes pointures anglaises :Jean kent , Nigel Patrick ,Wilfrid Hyde -White…)
Il faut que je le dise : »la bergère et le ramoneur » était un des films favoris de mon fils quand il était petit :il a dû le voir 30 fois ou plus!du coup,je le connais par coeur aussi!
Correctif : c’est en fait la version remaniée, »le roi et l’oiseau « , qui était son film de prédilection;dsl
une énorme influence (revendiquée)sur « le tombeau des lucioles «
En novembre pas de doublon svp,c’est le mois de la gentillesse,y parait.
Correctif : c’est en fait la version remaniée, »le roi et l’oiseau « , qui était son film de prédilection;dsl
une énorme influence (revendiquée)sur « le tombeau des lucioles
A Dumonteil,
Oui, j’avoue d’ailleurs n’avoir jamais trop su, ou ne m’être jamais vraiment renseigné (c’est surtout ça!) sur ce qui différencie LA BERGERE ET LE RAMONEUR du ROI ET L’OISEAU, que je connais bien.
Avez-vous vu le petit film de Jacques Demy, sur Paul Grimault : LA TABLE TOURNANTE ?
…et bonjour à tous!
A Alexandre Angel
Ou l’on voit des films publicitaires tournés par Jean Aurenche
Entretiens gouleyants de Paul Grimault ici https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/saison-24-08-2020-27-06-2021?p=5
(… le lien direct ne marche toujours pas….)
…mais il manque ici la version des faits par André Sarrut ; le livre conseillé semble indispensable. N’empêche, écouter Grimault est un régal – ne manquez pas l’anecdote de la cinémathèque cachée dans les piles Hydra….
A BT.Pourquoi vous ne répondez pas au commentaire de Samuel?
A yves rouxel
Parce que j’ai mille choses à faire, des livres à écrire, des PV de Ca à analyser pour voter certaines mesures à la SACD.
Parce que parfois le correcteur automatique a rajouté une faute. J’ai oublié un a à Damiani et pensais que tout le monde dans le petit cercle des amateurs de films italiens que l’évadé du bagne est de lui.
Oui le Débat devenait moins combattif mais certains numéros restaient passionnants
à Bertrand: vous êtes un calme, bibi j’aurais pèté les plombs!
On peut aussi ajouter que le message de Samuel est parfaitement débile.
Franchement il n’est pas grave que notre hôte qui nous gratifie de réactions rapides au milieu de ses occupations orthographie mal ceci, oublie tel nom là. La n’est pas l’essentiel.
Ce n’est pas une dictée et cela peut arriver à tous.
Mais attention Rouxel je n’ai pas dit que c’était open bar pour en faire partout et carrément malmener syntaxe et sens comme vous le faisiez d’autres fois ( mais pas trop ces temps-ci bravo!).