Des films français, italiens et russes
14 novembre 2017 par Bertrand Tavernier - DVD
HOMMAGE À CLAUDE RICH
Claude Rich est mort. Claude Rich que j’adorais. J’ai dirigé deux fois cet immense acteur inspirant, jubilatoire, cocasse, profond, aérien. Qu’on revoie JE T’AIME, JE T’AIME où il était génial mais aussi LE CRABE TAMBOUR, LE DERRIÈRE de Valérie Lemercier, LE PARFUM DE LA DAME EN NOIR de Bruno Podalydès, AIDE TOI ET LE CIEL T’AIDERA (Rouxel, vous connaissez ce film si social ?), LE JARDIN DES PLANTES, ce téléfilm délicat de Philippe de Broca. Il se déplaçait tellement facilement d’un registre à l’autre qu’il a pu jouer deux personnages totalement différents dans le film sans que personne ne s’en aperçoive. Dans PARIS BRÛLE-T-IL ? il incarne à la fois Leclerc et un jeune lieutenant qui occupe un appartement au dernier étage d’où il contrôle.
FILMS RUSSES
Très récemment, Potemkine nous a permis de reconsidérer Grigori Tchoukhrai (on était un peu condescendant avec CIEL PUR, le film du dégel) : LA BALLADE DU SOLDAT et LE QUARANTE ET UNIÈME (ah, le Sovcolor, l’équivalent du Trucolor de la Republic) tiennent remarquablement le coup. Quel plaisir que de revoir LE QUARANTE ET UNIÈME et LA BALLADE DU SOLDAT qu’une partie de la critique regardait avec un certain dédain. Or les deux frappent par leur attention à des détails humains, touchants. On y sent un grand respect pour certaines émotions intimes, secrètes. Tchoukhrai, cinéaste lyrique, se révèle aussi un formidable directeur d’acteur : Vladimir Ivachov et Jana Prokhorenko, bouleversante de fraicheur et de vérité, sont formidables dans LA BALLADE DU SOLDAT. Dans les bonus de ces deux films (il me reste à revoir CIEL PUR) qu’il ne faut pas rater, Tchoukhrai raconte l’enfer qu’il a vécu pour arracher ces œuvres, les vexations bureaucratiques, les jugements de comité, les prédictions catastrophiques, la Censure pointilleuse. Il doit faire face à une mutinerie de son équipe quand il renvoie les deux vedettes pressenties pour LA BALLADE et les remplace par de jeunes acteurs inconnus.
L’une des grandes forces, des grandes originalités de Potemkine est d’avoir littéralement ressuscité une grande partie du cinéma russe qui était devenu totalement introuvable, aussi bien en 35 qu’en vidéo. Et on peut ainsi redécouvrir des cinéastes extrêmement importants et sous-estimés en France comme Kalatozov (QUAND PASSENT LES CIGOGNES n’est pas seulement un film d’opérateur et SOY CUBA est d’une virtuosité lyrique confondante) ou méconnus comme le magnifique Gleb Panfilov qui, avec sa femme, l’extraordinaire Inna Tchourikova, a dirigé un petit corpus de films uniques. Ruez-vous sur JE DEMANDE LA PAROLE, PAS DE GUÉ DANS LE FEU, LE DÉBUT : voilà des œuvres, des expériences que vous n’oublierez pas.
Autre mérite : rendre justice à Larissa Chepitko et Elem Klimov, tous deux diplômés de la prestigieuse section de réalisation du VGIK, la grande école de cinéma de Moscou, qui formèrent un couple inséparable à la ville mais menèrent des carrières bien distinctes. Comme on l’écrit dans le coffret, ils réalisèrent chacun une poignée de films formellement magnifiques, se caractérisant par une forte empreinte contestataire, refusant de sacrifier leur art et leurs convictions aux dérives du système communiste qu’ils dénonçaient. En 1979, à seulement 41 ans, Larissa Chepitko trouve la mort dans un accident de voiture sur la préparation d’un nouveau film. Elem Klimov reprendra le projet écrit par son épouse et le mènera jusqu’à son terme 2 ans plus tard, réalisant ainsi leur seule œuvre commune, LES ADIEUX A MATIORA. À DÉCOUVRIR D’URGENCE.
Pendant que vous y êtes, regardez aussi chez Potemkine les coffrets Jacques Rozier (le sublime ADIEU PHILIPPINE mais aussi BLUE JEANS, RENTRÉE DES CLASSES ou MAINE OCÉAN) ou Jean Epstein, cinéaste encore méconnu.
Et ne manquez pas LEVIATHAN d’Andreï Zviaguintsev, comme l’écrit Alexandre Jourdain sur avoir-alire.com : « Outre sa structure narrative, d’une prétention hors du commun – Zviaguintsev brasse des références comme la Bible ou l’analyse du corps social chère à Hobbes –, Leviathan est d’abord une véritable déflagration visuelle. Non content de donner à voir des cadrages sidérants et des plans cosmogoniques renvoyant directement au cinéma d’Andreï Tarkovski – comme l’image d’une violence symbolique immémoriale -, le long-métrage intègre sans doute quelques-uns des plans-séquences les plus ingénieux aperçus ces dernières années. Une richesse que le réalisateur met au service d’un système de déconstruction chirurgical, aussi bien pour dénoncer les tares du système russe que celles de son peuple. »
FILMS ITALIENS
IL BOOM de Vittorio De Sica
Comme quoi il faut tout vérifier, toujours. Quand on lit les critiques, les historiens du cinéma, tous sont d’accord pour écrire que les années 60 ont été une période catastrophique pour De Sica et qu’il faut attendre LE JARDIN DES FINZI CONTINI pour qu’il renoue avec l’inspiration. Ce dernier film m’a toujours paru propret et un tantinet maniéré. Or LE RENARD S’ÉVADE A TROIS HEURES (AFTER THE FOX) contient quelques moments très marrants (une mise en boîte d’un critique qui s’extasie à tout bout de champ sur les incohérences tournées par The Fox) et Victor Mature était sensationnel. Il y a un DVD aux USA chez Kino. MARIAGE A L’ITALIENNE a été heureusement réhabilité et maintenant c’est IL BOOM, une comédie noire et grinçante qui est une des plus grandes réussites de son auteur. Son échec commercial avait empêché sa distribution en France. Dès l’ouverture, on est ébahi par l’interprétation acérée d’Alberto Sordi, la justesse avec laquelle De Sica et son scénariste Zavatini (dont on méconnaissait le sens de l’humour) croquent une époque gangrenée par l’argent, le mythe de la réussite financière, l’endettement. Sordi joue justement un spéculateur qui s’est terriblement endetté et qui cherche de l’argent à tout prix pour permettre à sa femme (Gianna Maria Canale, plus vive qu’à l’ordinaire) de garder son train de vie. Comme l’écrit justement Jacques Lourcelles, Sordi joue un homme qu’on peut manipuler, convaincre, désespérer et réjouir dans la même minute. De Sica a fait en sorte que le spectateur, anxieux et complice, retrouve dans ce personnage une image de sa propre vulnérabilité. » On va lui proposer un marché effrayant et la femme d’un certain âge qui va l’appâter est incarnée, sublime idée de distribution, par une cantatrice d’origine bulgare, Elena Nicolaï, qui en fait un des personnages les plus monstrueux, les plus terrifiants qui soit.
Un cran en dessous mais bénéficiant d’une grandiose interprétation de Sordi, UN HÉROS DE NOTRE TEMPS de Mario Monicelli, trace de manière bouffonne et aigüe le portrait d’un couard arrogant, lèche-cul, retournant sa veste dès qu’un supérieur hausse le ton. Sordi n’avait vraiment pas peur de prendre des risques avec ce genre de personnage que l’on peut facilement détester et il ne cherche pas à atténuer ses défauts, bien au contraire. Il faut le voir et l’entendre comparer le Tibre au Mississippi et essayer des chanter des variations sur Old Man River. A noter que le patron pète-sec, qui espionne ses employés et place partout des micros, est joué par Alberto Lattuada.
LES SURPRISES DE L’AMOUR est un Comencini très mineur qui s’épuise vite malgré une interprétation subtile de Walter Chiari.
FILMS FRANÇAIS
MESSIEURS LUDOVIC, sympathique comédie écrite et réalisée par Jean-Paul Le Chanois s’ouvre sur un commentaire dit par Carette et un monologue amusant joué par Etienne Decroux. Le point de départ ne nous mène pas bien loin et les rebondissements sont très prévisibles. Mais il y a quelques tirades sociales qui ressemblent à leur auteur, Blier, Carette et une apparition de Jules Berry, assez fatigué. Le personnage d’Odette Joyeux flirte avec l’irresponsabilité. A noter que le générique mentionne les équipes ouvrières du studio.
Précipitez-vous sur un film français assez obscur qui vient de sortir dans la collection rouge de Gaumont, très peu chère. Il s’agit d’OUVERT CONTRE X… (un titre qui m’avait intrigué à l’époque) de Richard Pottier (un faiseur mais qui a signé deux ou trois films agréables). C’est une enquête policière d’après un sujet ou scénario de René Floriot (ce qui explique la multiplicité, la méticulosité de certains détails procéduraux ou documentaires), dialogué de manière marrante mais qui devient trop insistante par Marc Gilbert Sauvageon. Certains échanges sont vraiment caustiques et marrants, avec pas mal d’acteurs épatants, souvent justes, une absence de vedette (mais Yves Deniaud et Jean Debucourt sont excellents) et un côté choral comme dans POLICE JUDICIAIRE de Maurice de Canonge. Pottier ne se foule pas. On le sent heureux dès qu’il a trouvé des sièges où faire asseoir ses personnages qu’il cadre souvent en gros plan face caméra. On y entend en 1952, « Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des Canards sauvages ». En tout cas, cela vaut le coup d’œil. Musique assez bonne de Marc Lanjean.
IDENTITÉ JUDICIAIRE de Hervé Bromberger est un excellent polar très bien écrit par Jacques Remy, dialogué par Henri Jeanson (renvoi d’ascenseur pour le travail de Bromberger sur LADY PANAME). La scène d’ouverture où un inspecteur accroche ses habits un à un, met en ordre son bureau, choisit un crayon, replace son buvard avant d’entendre le premier plaignant est très savoureuse. Tout comme certains dialogues où l’on épingle ces industriels qui ont construit le mur de l’Atlantique et ont reçu la Légion d’Honneur. J’aime beaucoup ces plans où Souplex déambule dans les bureaux en réfléchissant. Je pense que c’est ce film qui a donné l’idée de le distribuer dans les 5 DERNIÈRES MINUTES. Bromberger filme bien un meurtre surprenant, le suicide d’une jeune fille cernée par les gendarmes. La poursuite finale est plus discutable.
Je crois n’avoir jamais parlé de MEURTRE A MONTMARTRE (ex REPRODUCTION INTERDITE) de Gilles Grangier qui est pourtant une vraie réussite. Modeste mais indéniable. Pas d’esbroufe mais un ton feutré, aimable, exempt de toute noirceur prédéterminée, une direction d’acteurs impeccable. C’est le grand rôle de Paul Frankeur mais Michel Auclair est remarquable et Annie Girardot donne une profondeur, une ambiguïté à la moindre de ses répliques et arrache son personnage à la convention. Excellent scénario écrit par Grangier et René Wheeler et bien dialogué par Wheeler. On croit au métier des gens, à leurs gestes, aux décors où ils vivent. Ne laissez pas passer ce film.
En revanche une nouvelle vision de LA MÔME VERT DE GRIS m’a confirmé l’énorme supériorité de CET HOMME EST DANGEREUX (qui aurait dû être le premier de la série, ce qui est dans le principe du scénario, mais Jean Sacha ne parvenait pas à monter son film et Borderie est passé devant). Les 10 premières minutes témoignent de velléités de mise en scène mais très vite le découpage plan plan reprendre le dessus sans parler des dialogues assez accablants. Interprétation assez médiocre.
MALÉFICES de Henri Decoin fut une plaisante surprise. Je m’attendais à un nanar ridicule mais j’ai vu un film inégal mais sobre, tenu et que Decoin semble avoir pris très à cœur. Et son échec le démoralisa. Le scénario écrit par le réalisateur et Claude Accursi d’après Boileau Narcejac, flirte avec la magie, le fantastique. Ce n’était pas à la mode et il se fit sévèrement étriller. On se moqua de Juliette Greco et de son guépard…Pourtant le ton est discret, retenu (trop retenu ?), allusif plus proche de Val Lewton que des films de la Hammer, avec de splendides extérieurs bretons en Scope (bien utilisé et bien filmé) et une musique de… Pierre Henry (la seule qu’il ait écrite) ce qui prouve la curiosité de Decoin qui va chercher après Dutilleux et Sauguet un des fleurons de la musique contemporaine. Et cette musique annonce celles de Carpenter. Très bien utilisée, elle donne un coup de jeune au film. La fin sacrifie au gout des rebondissements, à la dictature de l’intrigue, poncifs chers à Boileau Narcejac que Hitch avait cassés en révélant le pot aux roses tôt dans le film, idée de génie. Là, les coups de théâtre (inutiles, frustrants) semblent des boulets qui plombent le propos. Decoin pendant plus des trois quarts du récit s’en passe fort bien. Il aurait dû rester dans le même ton. Mais il y a des plans de nature assez rares dans le cinéma français de cette époque (là on casse un cliché) et la musique de Pierre Henry. Greco est pas mal et on pense qu’elle peut être maléfique.
Je m’imaginais que LA CHARRETTE FANTÔME de Duvivier allait être une purge et j’ai été assez surpris. Ce remake impossible (fausse bonne idée) de Victor Sjöström contient des plans magnifiques (toute l’ouverture) et des moments moins pesants, moins grandiloquents qu’on aurait pu le craindre, une véritable atmosphère même si la symbolique du récit, habilement déclinée, datait déjà terriblement au moment du tournage. De nombreux moments (ce qui se passe chez les pauvres) sont une nouvelle preuve du talent de Duvivier même s’il s’égare parfois.
L’ENFER DES ANGES est une de ces œuvres sociales, généreuses, pleines de bonnes intentions qui marquent la filmographie de Christian-Jaque. On y trouve des décors où vit tout un lumpenprolétariat peu évoqué par le cinéma français à cette époque. Jean Tissier est sensationnel en truand faux jeton, impitoyable sous ses dehors bonasses. Malheureusement Louise Carletti, très faible, renforce le coté sentencieux de son personnage.
LES MALHEURS DE SOPHIE de Jacqueline Audry (1945) qui doit bientôt sortir chez Pathé est une adaptation extrêmement intéressante, une relecture très partielle et progressiste de la Comtesse de Ségur, prenant le parti de Sophie quand elle est enfant, malgré ses erreurs contre sa gouvernante stricte et respectueuse de l’ordre (Marguerite Moreno). Mais le film bifurque vite. Sophie devient une jeune fille, Paul s’engage sur les barricades pour défendre la République contre le futur Napoléon III, les Petites Filles modèles sont des pimbêches. André Alerme campe un préfet très réjouissant qui inspire Pierre Laroche ( « la poussière ennoblit l’ouvrier mais salit les Préfets »). On parle de mariage forcé où la jeune femme n’a rien à dire. Le film chez Pathé mérite une redécouverte. Il est féministe et anarchiste.
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A Bertrand Tavernier : vous n’illustrez pas le support de L’ENFER DES ANGES dont je ne trouve pas d’édition en DVD; l’avez-vous néanmoins en DVD ? A propos de Louise CARLETTI, je la trouve excellente dans MADEMOISELLE BEATRICE.
A Edward, je l’ai vu dans le cadre d’un jury et ne sait pas pourquoi il n’existe pas de DVD
A ALEXANDRE ANGEL
« L’amant de Bornéo » ne fait pas dans la dentelle ;Arletty y apparait comme chanteuse ,danseuse et prestidigitatrice (!) c’est amusant -par moments- mais souvent lourd et ennuyeux ;je l’ai regardé parce que je suis un grand fan de Léonie Bathiat et que la voir et l’entendre suffit à mon bonheur.
A Dumonteil
Merci!(je m’en doutais..)
à Bertrand: c’est probablement secondaire, mais pourquoi DANS LA BRUME ELECTRIQUE n’a pas gardé le titre intégral du bouquin: DANS LA BRUME ELECTRIQUE AVEC LES MORTS CONFEDERES, infiniment poétique? Le dernier avait été utilisé chez Rivages pour la 1ère édition gf mais raccourci comme pour le film dans l’édition de poche.
A MB
Parce qu’aucun financier ne voulait du mot MORTS dans le titre et comme le film était très dur à financer, je préfère céder là dessus que sur les points essentiels du scénario. Deuxièmement le mot confédéré est un terme qui ne dit rien à 80% des gens comme le prouve le courrier de Rivage Noir
ok merci Bertrand j’ai appris quelquechose, pour la sortie américaine (avec 15′ en moins) pas de « dead condeferates » non plus.
A Bertrand.Samedi 20 janvier,l’auteur Yann Dedet vient en compagnie de l’acteur Jean françois Stevenin présenter son livre à la librairie Ombres blanches.Cet ouvrage revient sur la filmographie de Stevenin réalisateur notamment du »Passe montagne »puis de »Mischka »qui doivent sortir en dvd.On en reparlera ici je pense.
Un rajout concernant la venue à Toulouse de Jean françois Stevenin.Je vais lui demander en toute discrétion comment s’est derouler le doublage du film,car il prète sa voix pour la première fois sur Tommy lee jones,habituellement doublé par l’acteur Claude Giraud révélé à la tv dans le feuilleton »Belle et Sébastien »dont un 3ème chapitre réalisé par Clovis Cornillac doit sortir pour les vacances de février.
A MB , juste pour signaler que Flammarion a publié « Pas à pas dans la brume électrique », merveilleux journal de tournage… bien sûr rédigé par notre hôte. Merci à Bertrand pour ce récit , qui n’est pas un long fleuve tranquille.
merci Denis j’avais oublié ce bouquin que je vais commander illico (la réponse devait y être, d’ailleurs)
A MB : Il me semble que Bertrand n’aborde pas la question du titre dans « Pas à pas… » mais j’ai la mémoire qui flanche régulièrement alors je peux me tromper. En tout cas, on y apprend mille choses sur le contentieux qui a opposé Bertrand au producteur américain Michael Fitzgerald (6 mois de retard pour la sortie du film je crois). Et au final, deux versions complètement différentes. Tant au niveau du montage, que du placement de la musique. Etc. C’est un cas qui devrait être étudié dans les écoles de cinéma. Inutile de dire que le montage de Bertrand (pour la distribution en France et dans le reste du monde sauf le territoire américain) est largement supérieur à l’autre qui au final a terminé en VOD aux USA.
Addendum : pas en VOD, mais en Direct to Video.
à Sullivan: « en Direct to Video. » comme quoi ils y croyaient pas, curieux.
J’ai vu sur le site dvdbeaver un comparatif des eds dvd/br avec un jugement sur le film estimant la version française supérieure à l’autre. 15′ de jetées dans la version US! C’est parce que le commentateur disait qu’il ne comprenait pas la suppression de « confederates dead » que j’ai posé la question, je vais donc essayer de la lui transmettre.
A MB
Mais c’est super connu dans le monde du spectacle que le mot MORT porte la poisse et décourage le public et c’est Burke qui a suggéré que l’on coupe parce que cela vendait LE rebondissement
à Sullivan: « The movie (…) is based on the novel « In the Electric Mist with Confederate Dead » by James Lee Burke – a much better title by the way – makes you wonder why it wasn’t used. »etc.
(cf http://www.dvdbeaver.com/film2/DVDReviews44/in_the_electric_mist_blu-ray.htm)
je ne trouve pas de lien « contact » pour transmettre la réponse de Bertrand, curieux, je croyais que c’était une règle.
à Bertrand: Moi je ne savais pas. Sinon c’est vrai que ça dévoile quelquechose dans le cas de LA BRUME ELECTRIQUE. Ceci dit le nombre de films avec le mot « mort » est ahurissant si on regarde dans un dico de films, « morts » en tant que personnes décédées c’est autre chose…
Je voulais aborder ici un des plus grand film au monde à mon humble avis.Il s’agit de « Regain »de Marcel Pagnol sortie en 37.Plusieurs aspects de cette œuvre forte est à analyser avec du recul car le film aborde quantités de sujet sur la vie et la désertification des campagnes et des petits villages.Aubignane(qui est un mélange d’Aubagne et de Marignane,deux communes chères à Pagnol)est un petit village qui meurt.Il ne reste que trois habitants:le père Gaubert(Edouard Delmont)Penturle(grandissime Gabriel Gabrio)et La mamèche une vieille italienne qui est voyante(Marguerite Moreno venue du théatre).Le père Gaubert est vieux,il à été forgeron et ses jours sont comptés,Penturle est un chasseur qui braconne et qui cherche en vain une femme afin de ramener la vie au village,enfin La mémèche est seule et souhaite rentrer au pays qui l’a vue naitre.Le fils de Gaubert qui travaille à la compagnie PLM(ancètre de la future SNCF)demande à son chef d’aller chercher son vieux père pour qui termine sa vie en famille.Quand il quitte le village Gaubert demande à Penturle de lui porter l’enclume qu’il à utiliser durant des années.Ensuite nous faisons la connaissance de Gédibus un rémoulleur ambullant qui à l’air innocent au premier abord.Il va aider une jeune chanteuse qui est pris à partie par un charbonnier de passage.Arsule en reconnaissance va le suivre et l’aider à tirer sa charrette et lui préparer les repas.Mais le plus fort de cette histoire émouvante et touchante c’est la solidarité saine et vraie que dégage les personnages,surtout Lamoureux(Henri Poupon)qui va donner des semences à Penterle puis lui préter un cheval pour le labour et deux grosses miches de pain.C’est là que ce dernier lui avoue qu’il vit avec une jeune et jolie femme qui vient de l’assistance publique.L’été suivant Penterle et Arsule se rendent à la foire de Manosque et vendent vingt sacs de blé à un notable.Il gardera cinq sacs pour lui et sa femme et donnera cinq autres sacs à Lamoureux qui l’a aider à relancer les terres.Comme dans tous les films de Pagnol il y à des scènes insolites et droles qui apportent un peu de bonne humeur à l’ensemble.La plus comique est celle ou Gédimus va à la gendarmerie afin de signaler qu’il y à eu un crime à Aubignagne.Là il se retrouve face au brigadier en chef incarné par l’immense Le Vigan qui compose un homme de loi pointilleux et à cheval sur les principes.Finalement Gédimus se retrouvera menotter et jeter au cachot pour la nuit.Pour tous ceux qui n’ont jamais vu ce bijou je ne révelerais pas la suite ou Gédimus se rend chez Penterle.Les derniers plans sont extraordinaires et emplit d’espoir.On voit Penterle labourer le champ puis le fils de Gaubert lui annonce qu’il va démissionner de la compagnie et se mettre à cultiver un lopin de terre heriter de son père.Il est fatiguer de la ville,du progrès,des politiques,des syndicats,on sent que Pagnol à mis une pointe d’anarchisme dans le personnage joué par Blavette.En perspective on aperçoit que les années passent et que la vie revient dans ce petit village qui tombait en ruines.Cette œuvre de Pagnol n’est pas un film c’est une leçon de vie et d’amours.
A Yves Rouxel
Vous avez mille fois raison et j’en parle longuement dans l’épisode 2 de la série. J’ajouterai la magnifique musique d’Arthur Honneger, jamais jouée, qu’on peut entendre dans le double CD consacré à VOYAGES DANS LE CINEMA FRANCAIS (Universal Music)
A Bertrand.Avez vous des informations concernant la diffusion de la série sur France 5,il me tarde de voir cette suite?Merci à vous.
Entre deux averses j’ai découvert un western de George Sherman que vous commenter en bonus.Il s’agit de »Renegades »qui est un petit film en effet.A lire la filmographie de ce réalisateur,comment faisait il pour enchainer films sur films?Pour revenir aux »Indomptés »c’est un western assez mineur mais il y à des scènes bien filmées comme la poursuite à cheval entre la diligence et les méchants.Bien sur je suis subjugué de voir que tous les hommes sont rasés de prés,la coiffure toujours impécables,puis les pantalons,vestes et robes toujours bien repassés.Ensuite parlons des décors et le nom du saloon et des petits magasins.Ceci me fait penser aux films de Pagnol ou j’ai remarquer que toutes les scènes qui se déroulent dans un café ou voit des « réclames »d’alcool et surtout le nom d’une marque de bière:MARX,assez insensé quand même pour l’époque.
A Monsieur Tavernier,
ce cantique c’est « plus près de toi mon Dieu »;je ne me rappelle plus l’avoir entendu dans « le plaisir » (segment « Tellier » sans doute)mais c’est l’air que jouait l’orchestre du Titanic (« nearer to Thee my God « ) que l’on entend fugacement dans le film de James Cameron .. et dans les autres versions.
j’ajoute que ce fameux cantique est aussi entendu dans le film-catastrophe impressionnant pour l’époque « San Francisco »(1936) ;mais je ne me souviens plus si c’est Jeanette McDonald qui le chante.
On l’entend dans LE PLAISIR dans une scène à l’église. Couplé avec l’Ave Verum de Mozart.
Encore une thèse à écrire ; sur les citations de cantiques (hymns) dans les films. J’adore celle du canon de Tallis dans le JANE EYRE de Zeffirelli.
Et puis tous celles de STAR IN MY CROWN, celles de Ford…
Les anglo-saxons ont des cantiques beaux à vous transformer en grenouille de bénitier. Musiques et textes.
A MinettePascal
vous avez raison;le style de Jeanette Mcdonald n’est pas vraiment ma tasse de thé,mais quand dans » Smilin’ through » (chagrins d’amour ,1941)du grand Borzage ,elle entonne « land of hope and glory » (pump and circonstance)avec grand orgue et choeurs ,mon Dieu!grandiose!!
Merci pour la découverte. C’est plus un hymne national qu’un cantique mais c’est ravissant.
A minette Pascal
les hymnes patriotiques anglo-saxons ont souvent une connotation religieuse,et « land of hope » n’échappe pas à la règle:voir « God save the queen » et m^me « rule britannia » dont le 1er couplet parle des « Anges Gardiens »
la fin de « star spangled banner » a le fameux « in God our trust » et voyez « God bless America » et « the battle hymn of the republic
notre » Marseillaise » et les autres chants patriotiques (« chant du départ » « en passant par la Lorraine « , « après de ma blonde » « Sambre et Meuse » (tourné en ridicule dans « voici le temps des assassins »! ) sont très laïques .
Un autre exemple de cantique ( » negro spiritual « en fait) dans un film nous est donné par l’impressionnant « trouble in the world » que chante Mahalia Jackson dans la seconde version de « imitation of life » .Il y en a un aussi ,à la fin du film de Wyler que Monsieur Tavernier a justement réhabilité « the liberation of LB JONES « (1970)
A Dumontel : C’est vrai ça, et de toutes façons, chez les Anglo-saxons, les Américains surtout, Dieu est toujours partout, même dans les gros mots. En France, ça doit faire cent ans qu’on n’a pas entendu quelqu’un dire : »Oh Mon Dieu ! » Là-bas, c’est tout le monde et tous les jours, quand nous on dit : »P’tain » ou » et merde ! »
Le bouquet, c’est que ça ne les gène pas de louer Dieu et le massacre en même temps, comme dans le »God save the Queen ».
Paradoxalement, les plus beaux cantiques anglo-saxons, à l’image des gospel et negro-spirituals, parlent moins de Dieu que des hommes, de la détresse et de la souffrance des hommes.
Ah Mahalia Jackson ! Elle s’y entend pour vous tirer la larmichette celle-là !
L’avez-vous entendue dans « Abide with me « , ce triste et sublime « hymn » dont Elton John disait qu’il l’emporterait sur une île déserte ?
A Minette Pascal
Le bouquet, c’est que ça ne les gène pas de louer Dieu et le massacre en même temps, comme dans le »God save the Queen ».
tout à fait ,c’est ce que le nobelisé Bob Dylan stigmatise dans « with God on our side «
A Dumontel : Les pires boucheries de l’histoire sont dues à cette manie universelle, ancestrale et incurable des nations de se croire seules dans les petits papiers du bon dieu.
Bonjour les remises en questions quand elles prennent des roustes…Mais ça les guérit rarement pour de bon.
Chaque nation devrait être soumise à un suivi psychothérapique.
à Minette Pascal et Dumonteil:
De Mahalia Jackson, sur l’île déserte j’emporterais « City Called Heaven ».
A Mathieu et Dumonteil : Dans un sens, sur l’île déserte, je me demande si « La chemise grise » de Sim et Patrick Topaloff n’aurait pas un impact plus positif sur notre moral…
À Minette Pascal
Ola ça fait peur ça, on dirait un remake d’ « un jour sans fin » par Quentin Dupieux….
A Denis et Dumonteil : Cher Denis, va falloir m’expliquer ça.
Dumonteil, cela dit, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais le « God save » me donne toujours autant le frisson quand je l’entends. Quand je pense que c’est né entre les fesses de Louis XIV .Mais vous connaissez l’histoire…
Et puis il est souvent cité par les compositeurs. Rossini dans LE VOYAGE A REIMS, Donizetti dans l’ouverture de ROBERTO DEVEREUX…
Ecoutez l’ouverture de JUBEL de Weber, si vous ne connaissez pas, la coda va vous scotcher, avec des traits de violons plus propres à décorporer votre âme que trois jours et trois nuits de mantras.
A MB
Je place mon message en tête pour le rendre visible. Au sujet d’Andrew Marton, si vous n’avez pas vu L’ATTAQUE DURA SEPT JOURS, faites-le donc. C’est un des meilleurs films de guerre jamais réalisé, après ATTAQUE !
La 1ère version de THIN RED LINE, désolé Nicky mais j’ai trouvé ce film écoeurant de violence sans que ça aille vers qqch de précis et fort. C’est curieux car la nouvelle variation par Malick ne m’a pas séduit non plus. Je me souviens de l’attaque sur une patrouille en pleine nuit dans un marais je crois surtout.
… il y a une scène similaire dans DARBY’S RANGERS de Wellman je dois mélanger.
A MB
Aïe, j’ai revu le film, pas tout à fait celui que j’avais en mémoire. Il enchaine les morceaux de bravoure en cherchant à vous faire mordre votre mouchoir à chaque séquence, mais je ne l’ai pas trouvé plus violent que n’importe quel film de guerre de l’époque. Peut-être le moment où le GI qui a sauté sur une mine hurle les tripes à l’air ? Il y a bien l’attaque dans un marais, mais de jour. Les personnages ont du caractère, et il y a ce colonel pour qui la guerre n’est qu’une question d’obéissance, qui révoque le chef de patrouille parce qu’il a réussi une opération grâce à son initiative, alors qu’il aurait dû simplement obéir quitte à échouer. La séquence finale dans les troglodytes est très impressionnante, Keir Dulea transformé en machine à tuer qui tire sur ses propres camarades. On éprouve beaucoup de sympathie pour Jack Warden. Diablement bien réalisé en tout cas, cette petite production tournée en Espagne donne l’illusion d’un film à gros budget. Je n’ai du film de Malick, aucun autre souvenir que l’ennui profond qu’il m’avait procuré.
à Nicky Farnese: oui j’ai aimé la fin dans les grottes. d’accord sur le Malick. A la même époque que le Marton je préfère BEACH RED de Cornel Wilde, qui « rappele » ou « appele »? bien sûr LETTRES D IWO JIMA de Eastwood, dont la revision m’a confirmé l’importance.
« Les troglodytes » comment que j’écris moi !
Mon cher MB.Avez vous lu l’entretien qu’à accorder William Friedkin au journal du dimanche?Il revient sur ses problèmes de santé et la pose d’un peacemaker,il évoque également le travail de Martin Scorsese en restaurant certains films(c’est dommage dit-il car beaucoup partent aux oubliettes.Surtout il raconte avoir rencontrer au Vatican un prètre exorciste qui à vu son film et dit que c’est le seul qui se rapproche des faits qui l’a vécut.Friedkin à eu la chance de tourner grace à une petite camera numérique une experience d’une personne hanté par le diable.Il ne dit pas dans l’entretien si ce petit film sera un jour visible sur les écrans mais nous donne un indice grace à Netflix qui pourrait mettre en ligne cette pépite.Enfin il aborde de façon succinte l’arrivée de Trump à la maison blanche et l’affaire Weinstein.A lire pour les curieux.
« Je me souviens de l’attaque sur une patrouille en pleine nuit dans un marais je crois surtout. » dans le Marton!
« Mais la scène du concours de fleurs traduit aussi un rapport de classes qui sous tend de nombreux films de Wyler et sa résolution optimiste est aussi réaliste, la guerre ayant un bref instant aboli certaines distances »(M.Tavernier)
c’est très net dans « MRS MIniver » :avant le verdict la caméra de WW va de l’un à l’autre James Travers et May Witt,les gros plans sur le fruste chef de gare et la lady distinguée ,et la victoire -dont il profitera peu de temps- du malheureux jardinier qui nous ramène à ce que l’héroïne répète souvent « ces instants sont précieux » ,qu’importe les boites de sardines entassées dans la cave du chateau?Wright et Travers (ainsi qu’un petit enfant de coeur ) sont égaux dans le discours final.
Ce brassage social sera encore plus net dans » the most beautiful years .. » avec le personnage de Fred qui est accepté dans la riche famille bourgeoise du banquier sans le dedain initial (ridiculisé) de la lady de « miniver » ; et le manchot,Homer,sa réticence vient uniquement de lui-même ;cet acteur improvisé , WW ne voulait pas qu’il reçût de cours d’art dramatique-il dut se fâcher- et lui conseilla de poursuivre ses etudes apres le film ,ce qui montre que WW s’intéressait à ses personnages même après le tournage.
Je n’ai pu m’empêcher de pouffer dès le générique de l’agréable OUVERT CONTRE X, de Richard Pottier.
Ces crédits s’affichant sur des vues bruineuses du Quai des Orfèvres je ne connaissais qu’elles. Forcément, puisqu’elles inauguraient déjà deux films loués par vous Bertrand : POLICE JUDICIAIRE, de Maurice de Canonge et IDENTITÉ JUDICIAIRE, d’Hervé Bromberger. Ci-dessus, le rapprochement est fait entre le Pottier et le Bromberger, mais le Canonge est également à mettre dans la même charrette.
On a l’impression d’avoir affaire sinon à une trilogie, du moins à un corpus semblable à certains westerns de la Columbia produits par Harry Joe Brown avec Randolph Scott, dans un autre genre, bien évidemment.
On dirait qu’il existe entre les trois films une espèce de télépathie qui agrémente leur découverte individuelle d’un sentiment de proximité thématique, interprétative et même temporelle puisque les trois découvertes se sont étalée, en ce qui me concerne, sur ces six derniers mois.
On a l’impression qu’un jeu de cartes est rebattu, qu’une bille d’un flipper à l’effigie du Quai des Orfèvres est propulsée vers des « bumpers » familiers et même, parfois , interchangeables. Yves Vincent, en jeune et carré inspecteur, plutôt fute fute, est dans OUVERT CONTRE X en 1952. Nous le retrouverons en 58 chez Maurice de Canonge inchangé n’était l’apparition de tempes grisonnantes le faisant ressembler curieusement à l’acteur américain Frank Vincent (aucun lien de parenté pourtant).
Jean Debucourt apparaît dans les deux premiers et Marthe Mercadier fait en 1951 une poule que reprendra au vol Anne Vernon dans le Canonge. Et ainsi de suite..
Dans les trois films, un commissaire roublard et expérimenté règne sur ce petit monde : Robert Manuel chez de Canonge, Yves Deniaud (redoutable taxeur de clopes) chez Pottier et Raymond Souplex qui ne cesse d’arpenter les couloirs du 36 dans le Bromberger.
Alors question à Bertrand : vu que tout cela est plutôt plaisant, il y a en a encore beaucoup des comme ça à découvrir??
A Alexandre Angel
Sans doute parce que la critique officielle n’y prêtait aucune attention. J’ai parlé de SUIVEZ CET HOMME du pourtant terne Lampin qui partage le même scénariste que Hervé Bromberger qui n’est autre que le père d’Olivier Assayas. Il faut faire attention au scénariste : Marcel Rivet qui écrit POLICE JUDICAIRE signe aussi le fort bon LA NUIT ET MON ROYAUME et AU GRAND BALCON qui partagent une description juste des métiers.Le Pottier est écrit par René Floriot et IDENTITÉ JUDICAIRE par Jacques Remy, dialogue (fort bon) de Henri jeanson, Jacques Remy qui reprend le même personnage de policier dans SUIVEZ CET HOMME. Le reste est un peu moins probant : il n’y a pas mille façon de filmer le 36 et les personnages que vous citez sont inhérents au genre comme le tenancier de saloon, le shérif dans un western. Ce qui est marrant, ce sont ces deux personnages d’avocat contradictoires joués par Debucourt Quant au commissaire en chef c’est Henri Vilbert
A Monsieur Tavernier:
« suivez cet homme » est en effet digne d’intérêt ;on pourrait presque l’appeler film a sketches puisqu’il y a deux histoires indépendantes , la premiere un whodunit -avec Suzy Prim en lesbienne ,comme dans « au royaume des cieux » et la trop tôt disparue Andrée Clément (qu’il faut voir dans « la fille du diable » et le curieux (et unique)film de De Becque « coincidence »-et la seconde un bon thriller
« la nuit est mon royaume » est un beau film de Lacombe qui nous a donnés des films non négligeables « le dernier des six » (aidé par HGC)et »le pays sans étoiles » (scenario de Very)
A Dumonteil
Il y a d’ailleurs une énigme : pourquoi seulement deux histoires et pas trois ou quatre. Question de budget ? Il serait intéressant de consulter les archives de Jacques Remy qui était selon son fils passionné par la police scientifique
Hervé Vilbert!!! Je sentais bien que quelque chose ne collait pas avec Robert Manuel, compte tenu des deux autres commissaires en chef.
En tous cas, merci, Bertrand, pour vos éclairages!
Henri!! Décidemment..
Mon cher Bertrand.J’ai enfin vu « Gringalet »réalisé par André Berthomieu en 46 et tiré de la pièce de Paul Vandenberghe qui incarne le personnage principal.Charles Vanel est veuf et dirige de main de maitre son entreprise et sa vie de famille au coté de sa belle mère et de son fils Philippe qui est paresseux »comme 36 couleuvres ».Mais cet homme s’absente une fois par semaine,descend dans un vieil hotel et change de costume afin de retrouver son autre fils surnommé Gringalet.Pour ce dernier cet homme qu’est son père est un copain et un confident.Gringalet peint et souhaiterais exposer ses œuvres à Paris dans une galerie.Ses vœux vont ils s’exaucer et comment sa petite amie Minouche va prendre la chose quand elle va savoir qu’il à un frère et surtout un père.Dans la distribution assez disparate on retrouve Paul Faivre,Jimmy Gaillard qui est Philippe et même Fernand Rauzéna qui fut la voix française du sergent Garcia dans la série Zorro de Disney.La musique de ce film est très entrainante et donne à l’ensemble un bon film de Berthomieu.
A yves
J’avais déjà signalé « Gringalet » ,un joli film ,et ce qui est rare joué par l’auteur :la fin a été adoucie ,car la pièce se termine en fait par le départ de Gringalet qui ne va pas (du moins pour l’instant) retrouver son amour bohème : la dernière didascalie est » il sort lentement sans se retourner ,et au moment où il va franchir le seuil ,on devine ,en voyant ses épaules ,qu’il vient d’éclater en sanglots « RIDEAU .Ma scene préférée est la confrontation des deux frères « si je défends papa,c’est que je l’aime moi! » Jimmy Gaillard qui joue le frère paresseux a eu une carrière atypique :debutant enfant (il est dans « le mystère de la tour Eiffel » de Duvivier ,un film muet de 1927),puis acteur (on le retrouve dans « l’amant de Bornéo » face à Arletty et Tissier) et finalement chansonnier ;l’auteur,lui n’a joué que dans 3 films ,le dernier a l’air d’un mélo édifiant à la « défroqué »
« Gringalet » a fait l’objet d’un remake italien je crois
A dumonteil
Merci mille fois pour ces précisions
A Dumonteil et Bertrand
A propos, que vaut L’AMANT DE BORNEO, que quelqu’un a eu l’idée saugrenue de m’offrir? (mais ne lui dîtes pas, hein).
Malgré Zavattini, je reconnais moins De Sica dans IL BOOM, que dans HIER, AUJOURD’HUI ET DEMAIN, dont le premier épisode se veut un post-scriptum à L’OR DE NAPLES, sa déclaration d’amour à la culture populaire napolitaine. J’ai toujours le sentiment chez De Sica que sa caméra est équipée d’une paire de bras pour serrer ses personnages contre l’objectif.
Le film est divisé en trois épisodes, dont un où Sophia Loren, femme riche et délaissée, prend pour amant un intellectuel sans argent joué par Mastroianni. Examen impitoyable et glacial des rapports de classe en plein miracle économique italien, avec une chute ahurissante, où la méchanceté fait part égale avec la drôlerie, selon une recette typiquement italienne. Le dernier sketch s’achève par le fameux strip-tease de Sophia Loren, argument commercial du film, et qui rendit Robert Altman si nostalgique. Trois peintures de la société italienne où Loren et Mastroianni jouent des personnages très différents, lui de chômeur sale et fainéant, à l’intellectuel Milanais austère et réservé, elle de la mère de famille nombreuse des quartiers populaires, à la grande bourgeoise au volant de sa Rolls. Ce fut un des couples les plus évidents du cinéma malgré leur quinze ans de différence. Ils débordent de générosité, et l’affection qu’on éprouve pour eux est sans réserve.
J’affectionne aussi MARIAGE A L’ITALIENNE, où la dimension tragique reprend le pas sur la comédie. La vengeance d’une fille du peuple amoureuse d’un bourgeois coureur de femmes. Mastroianni nous rappelle le personnage qu’il jouait dans MEURTRE A L’ITALIENNE. Egoïste, bête, lâche, pleurant comme un enfant à la mort de sa vieille mère, et perdant complètement les pédales quand Sophia Loren lui soumet son terrible chantage. En revoyant ce film je me disais que Sophia Loren était sans doute la seule star féminine de cette envergure qui ait accepté de s’enlaidir aussi souvent à l’écran. Dans les suppléments du DVD, on y dit de De Sica qu’il était plus un prestataire de service qu’un véritable créateur. Ca peut se discuter, bien qu’au sujet de ce film, Mastroianni racontait lui avoir dit à la lecture du scénario « Mais pourquoi vouloir tourner une telle merde maitre ? » Et De Sica lui aurait donné une réponse liée à ses dettes de jeu. Si c’est vrai j’imagine ce qui l’a poussé à tourner le film avec Shirley McLaine. Quelqu’un a-t’il vu celui qui réunit Mastroianni et Faye Dunaway ?
Reverra-t’on aussi LES FLEURS DU SOLEIL, où De Sica réunissait Loren et Mastroianni une dernière fois dans un drame presque entièrement tourné en Union Soviétique ? On avait dit aussi beaucoup de mal du Voyage, que la récente sortie DVD permet de juger à sa juste valeur.
A Bertrand
Todd Haynes est un réalisateur aux façons maniérées. FAR FROM HEAVEN et CAROL ma paraissent être ses meilleurs malgré mes réserves sur le second.
Je me souviens mal de SAFE. J’avais aimé VELVET GOLDMINE au cinéma à sa sortie mais l’ai revu à la baisse en « replay » (il faut dire que les films en « replay », c’est souvent dégueulasse sur le bouquet Ciné+, c’est mieux sur OCS). I’M NOT THERE m’avait intéressé.
Je n’ai pas vu le dernier.
Pardon, je me suis trompé d’emplacement!
Certes T Haynes est un maniériste ou plutôt un formaliste mais il y a toujours eu des cinéastes dotés de ce tempérament dès les années 20 ( M Lherbier)ou 30 ( Von Sternberg).
Il est aussi très référentiel comme le sont nombre de cinéastes tels Tarantino ou Ozon pour ne prendre que deux exemples chez qui cela s’avère récurrent.
Il a le sens du romanesque et du crescendo émotionnel pour animer sa forme impeccable.Le formalisme peut annihiler l’incarnation comme dans le brillant mais quasi ésotérique I’m not there mais le plus souvent il permet au propos de prendre l’ampleur nécessaire: dans Carol le glacis formel signifie le glacis des convenances où point peu à peu le sentiment, dans Wonderstruck on peut y voir une mise en perspective de la notion de musée et de souvenir qui sont deux faces de la même pièce (d’ailleurs je vais me procurer le roman de B Selznick dont Hugo Cabret était déjà brillant).
Au passage, je soulignerai la beauté de la photo de Wondertsruck dan ses deux temporalités, la force de la musique de C Burwell, les inventions narratives lors de séquences comme l’orage, le musée, la maquette, le flashback formellement génial.
Oui, T Haynes est un cinéaste qui se bonifie avec le temps!
A Alexandre angel.Ne manquez pas non plus le nouvel opus de ce dramaturge Irlandais qui met en scènes des pièces de théatre et dont le 4ème long sort en salles le 17 janvier.C’est Martin mcdonagh à qui l’on doit « 7 psychopathes »avec un Colin Farrell et un Brendan Gleason hallucinants dans ce polar qui se déroule en Belgique,il à réalisé également « Bon baisers de Bruges »qui est une satire sombre à souhait.Bons films à tous.
A Yves Rouxel,
Je vais suivre votre conseil: 3 BILLBOARDS m’intrigue beaucoup. On pense d’emblée, et à priori, aux frères Coen à cause de Frances McDormand et de la musique de Carter Burwell. Mais je gage que le film trouve sa propre voie.
Je pense Alexandre que ce film de Martin mcdonagh sera une veritable surprise en ce début d’année.N’oubliez pas non plus Woody Harrelson qui prouve depuis une vingtaine d’années que c’est un acteur à part entière ainsi que Sam Rockwell déjà vu chez Mcdonagh,puis dans un petit role(excusez du peu)de Peter Dinklage échappé de « Game of thrones »série incontournable du moment quand on connait le budget et le cachet des acteurs!!!
Le scénario est de Joel Cohen mari de Frances mac dormand et à été écrit il y à une quinzaine d’années.C’est Joel qui à insister auprès de sa femme afin qu’elle tourne dans ce psychodrame que je vais voir tout à l’heure.
Grace à un ami j’ai découvert une pure merveille réalisée par Samira Makhmalbaf »La pomme »présenter et récompenser à Cannes en 98.L’action se déroule dans un quartier pauvre de Téheran,c’est là que vit une famille dont le père ne travaille pas,la mère est aveugle.Le couple à des jumelles qui sont enfermées depuis leurs naissances.C’est alors que le voisinage va écrire une lettre au bureau d’aide sociale afin d’alerter sur les conditions sanitaires des deux gamines qui ne se lavent pas,ne savent ni lire,ni écrire et qui marmonnent quelques mots.Le point fort du film c’est que la situation va s’inverser complétement quand l’assistante sociale va enfermer le père et sa femme dans la maison.Pendant ce temps les deux gamines vont sortir dans la rue,courir,jouer avec les autres enfants.Il y à une scène drole quand un gamin s’amuse avec une pomme qui l’a attacher au bout d’une corde et qu’il l’a balance autour des deux fillettes.Oeuvre émouvante remplit d’espoir qui nous décrit de façon criante l’enfance qui reste pour chacun la plus importante dans l’existence humaine.De la mème réalisatrice on peut voir aussi »Le tableau noir »qui nous conte le voyage d’instituteurs qui vont de villages en villages durant un bombardement au Kurdistan à la recherche d’élèves.A la fois road movie et conte philosophique Samira suit les traces de son papa lui aussi cinéaste reconnue dans le monde entier.
La pomme n’est pas mal du tout mais je vous invite surtout à découvrir les films de son père Mohsen comme Salaam cinema, Ghabbeh (aux couleurs extraordinaires).
A Ballantrae.Bien sur mon cher,j’ai vu hier précisément »Gabbeh »qui est une pure merveille visuelle,c’est une ode à la vie et un conte philosophique sur l’existence humaine.Les couleurs sont omniprésente grace à ce tapis persan tissé par des femmes.On suit cettre tribu de nomades à travers le sud est de l’Iran avec amour des arbres,des rivières qui coulent comme le temps que l’on ne peut arreter.Découvrez également en bonus sur ce dvd le portrait de ce cinéaste réveur qu’est Mokhalbaf.A 17 ans il est emprisonné pour avoir agresser au couteau un policier avec deux copains.Là il va se construire une personnalité grace à la religion,la politique et son amour pour le cinéma.Il mérite une grande reconnaissance et je suis ardemment sa carrière avec passion et fougue.
On va rester dans les auteurs réalisateurs dont on ne parle pas assez.Revenons sur Théo Angelopoulos avec son dernier film tiré de la trilogie sur la Grèce »Les chasseurs »est le film le plus aboutie.Tout d’abord Angelopoulos aborde le passé politique de ce pays qui à été tenu par des colonels puis la liberation d’un peuple qui à put manger à sa faim,avoir un toit et travailler grace à la « gauche progréssiste »d’alors que l’on ne retrouve pas aujourd’hui.Le film commence un 31 décembre au matin,des chasseurs découvrent le corps d’un homme dans la neige.Ils s’approchent et reconnaissent un responsable de la section locale du parti communiste qui à eu des responsabilités entre 47 et 49.Tous les notables,militaires,politiques sont convoqués dans le gymnase ou le corps à été déposer sur une vieille table.L’homme à été abattu par une arme de chasse.Le brouillard se lève et fait place à des images d’antan ou les gens dansaient et chantaient dans la douceur de la joie de vivre.L’oeuvre immense de Théo Angelopoulos est à découvrir d’urgence car peu de revues ont consacré d’hommage à ce cinéaste qui aura marqué le cinéma héllénique.
A Yves Rouxel
Mon cher Yves, elle a été découverte, honorée d’une masse de prix et d’ouvrages. Comme des centaines d’autres cinéastes, dès qu’ils ne sont plus là, on les expulse. Les média ont presque tous succombé à la dictature du présent
à Mathieu: question free cinéma j’ai abordé UN GOUT DE MIEL/Tony Richardson et ai abandonné 20′ plus tard, exaspéré par une musique omniprésente dont je ne voyais pas ce qu’elle venait faire là. Dommage pour Rita Tushingham… par contre en bonus doc formidable DE 1956 signé Karel Reisz et T Richardson sur un bal avec le Chris Barber Jazz band avec Lonnie Donegan au banjo et chant, du coup j’ai acheté un coffret de 5cds de Donegan vendu à un prix si menu que le rouge m’en est monté au front. Il n’y a pas que la musique la caméra est sur les danseurs et on se régale de ces visages et silhouettes inconnues dont une jeune femme qui se remue comme dix. Ca s’appele MOMMA DON’T ALLOW (du titre du dernier morceau, un standard du folk et du blues chanté dés les années 20 aux USA). Les bals inspirent le cinéma, ça a donné des séquences magnifiques: le bal de AMORE IN CITTA pour le sketch de Dino Risi, celui de JD Pollet avec Melki POURVU QU ON AIT L IVRESSE, déjà K Reisz en avait fait un passage génial de LAMBETH BOYS, et n’oublions pas le bal de campagne observé par Gassman et Trintignant dans LE FANFARON!
…et les séquences de bal dans L’AS DE PIQUE, LES AMOURS D’UNE BLONDE et AU FEU LES POMPIERS, de Forman.
A MB:
j’ai vu MOMMA DON’T ALLOW, on le trouve aussi sur le coffret de 3 DVD FREE CINEMA de Doriane et c’est un des meilleurs films (et des plus anciens-1956) du coffret.
A TASTE OF HONEY je ne l’ai pas vu, et j’avoue n’être pas allé jusqu’au bout de LOOK BACK IN ANGER, mais j’ai vu deux fois THE LONELINESS OF THE LONG DISTANCE RUNNER , et je l’ai beaucoup moins aimé la deuxième fois (la première fois j’étais dans une crise aigüe d’anglophilie, et, comme dit Alphonse Allais, j’étais prêt à tout lâcher, même la proie, pour Londres). Du même Richardson j’aimerais quand même voir THE CARETAKER, à cause de la performance de Laurence Olivier, même si c’est tiré d’une pièce de John Osborne, comme LOOK BACK IN ANGER. WHISTLE DOWN THE WIND de Bryan Forbes, que je comparais aux films contemporains du Free Cinema, je l’ai vu deux fois dans la même semaine, et encore plus aimé la deuxième. Du coup j’aimerais bien voir d’autres films de Forbes, comme THE L-SHAPED ROOM ou THE WHISPERERS.
A Mathieu
Les deuxième visions sont souvent fatales à Richardson car sa mise en scène était très maniérée. Ainsi LA CHARGE DE LA BRIGADE LEGERE que j’avais aimé a beaucoup perdu la deuxième fois (effets de mise en scène appuyés, personnages traités de haut). Je n’ai jamais pu revoir jusqu’au bout LOOK BACK IN ANGER mais il faut dire que la pièce n’était pas fameuse dans le genre théâtre naturaliste. Echanger Pressburger et TEB Clarke pour Osborne n’était pas un cadeau.Idem pour TASTE OF HONEY. J’ai renoncé à regarder the LONELINESS et ses films américains comme son adaptation de Waugh sont encore pire
Je n’ai pas un mauvais souvenir de THE BORDER.
A Alexandre Angel
Possible. Il s’était assagi
à Mathieu (entre autres): MRS MINIVER découvert grâce à vous et Bertrand me semble décalé par rapport à une certaine mièvrerie que vous releviez. Sans analyser plus loin, la scène des deux époux veillant sur le sommeil de leurs enfants dans l’abri, prétendant lire et parler tranquillement alors que les bombes se rapprochent jusqu’au réveil des enfants et à l’amorce de la dislocation de l’abri, toute cette scène est stupéfiante de maîtrise. La définir ou juste la décrire prendrait des pages.
Une autre scène: la rencontre du pilote allemand et de Mrs Miniver est découpée avec une rigueur qui force le respect mais pas seulement car comme pour la précédente, cette rigueur, ce niveau haut placé de travail de réalisation que l’on constate par le résultat à l’écran induit forcément chez le spectateur une impression de gravité et de réalisme digne d’un film guerrier pacifiste de la grande vague des années 50-60. Dans la scène de l’Allemand, les déplacements des personnages qui posent toujours des problèmes en intérieur, ou un détail externe trivial comme la faim la soif de l’Allemand, ou l’intelligence du jeu de G Garson (de tte façon admirable du début à la fin: il faudrait plus de mots pour détailler comment la sobriété d’un acteur résulte d’un travail réel, on peut imaginer comment elle aurait pu en faire beaucoup plus dans le style tire-larmes et elle s’est refusée à pleurer de trop), tout celà induit une impression de réalisme ou de gravité qui rappele a contrario les grands films de guerre pacifistes des années 60, donc très loin de la mièvrerie ou d’un musical américain gnan-gnan de la grande époque!
J’ai lu aussi une critique pour la mort d’un personnage qui serait une « scène un peu floue » ou qqch comme ça: la scène dans laquelle les deux femmes rentrent en voiture moteur au pas pour cause de phares éteints rapport aux consignes, puis finit par ralentir et s’arrêter, puis subissent un bombardement qui s’approche doucement (voir la scène de l’abri et la lenteur de la montée de l’horreur) puis la scène de la mort d’une des femmes qui va venir doucement est au contraire claire et précise, car elle exprime comment si la mort peut venir avec douceur, elle en est encore plus épouvantable. Et l’actrice a joué celà superbement.
Alors à côté, les détails que vous indiquez de villages fleuris, de domicile trop spacieux, celui que j’ajouterais du concours de fleurs (malgré la délicieuse May Witty) ou encore le petit garçon pas trop bien dirigé, me paraissent vraiment secondaires! en tt cas d’avoir parlé de ce film. me donne envie de revoir BEST YEARS dans un bon br…
Hein? J Tular? C’est même pas drôle!
Effectivement MB,je pense que ce n’est pas Jean Tulard qui signe ces quelques lignes.Comme disait Audiard: »Plus le temps passe et plus la connerie augmente ».Bonjour tristesse.
A J Tular:
Mais il n’était pas question pour moi de remettre en cause la maitrise et le savoir faire de Wyler. Par ailleurs je trouve la scène où Theresa Wright est tuée assez forte, d’autant qu’on ne s’y attend pas. On s’attendrait plutôt à ce que Richard Ney meure et qu’elle lui survive. Mais les films de Wyler qui déjouent la règle hollywoodienne du happy ending sont très nombreux, presque tous les films que je connais de lui en fait, y compris THE HEIRESS, que j’avais oublié de citer en nommant ses films pour moi les plus réussis.
à Mathieu: Bien sûr « mon point » était d’insister sur en quoi le savoir-faire grignotait sur l’ensemble du film, la mièvrerie que vous signaliez, et que ce savoir-faire s’exerçait plutôt sur les scènes tragiques que sur les scènes émouvantes, comme quoi il me semble que le tragique inspire plus WW que l’émotion, domaine éventuel de la mièvrerie. De tte façon celle-ci transparaît surtout dans la scène du concours de fleurs, et ce petit garçon, et la servante Gladys on s’en passerait bien… WW avait déjà un sens aigü du tragique guerrier avant même de partir à la guerre (tourné en 42). Si vous voulez ce n’est pas un savoir-faire du type coquille vide, mais en gros on est d’accord. Je trouve Richard Ney excellent, sa 1ère scène laisse voir un jeune premier agaçant mais ce « jeune coquisme » est finalement celui du personnage. La scène de ses excuses et quasi déclaration auprès de T Wright qui a été tournée cent fois est juste comme quoi il n’y a pas que le tragique… Et la façon dont Wright le remet à sa place avec calme à leur 1ère rencontre est magistrale! Ce n’est pas vous qui avez parlé de « flou » pour la scène de la voiture.
Il faut que je voie DODSWORTH et A HOUSE DIVIDED et LITTLE FOXES qui m’intrigue depuis longtemps (et j’adore Herbert Marshall).
A MB
Mais la scène du concours de fleurs traduit aussi un rapport de classes qui sous tend de nombreux films de Wyler et sa résolution optimiste est aussi réaliste, la guerre ayant un bref instant aboli certaines distances et créé des alliances fragiles (Churchill avait pris Atlee, le leader travailliste, dans son cabinet)
ah ok Bertrand, pour le concours de fleurs vous avez toujours des arguments sortis de votre botte secrète qui me coupent le sifflet. Par ailleurs j’ai noté que dans l’église au toit ajouré par les bombes, May Witty s’installe dans son box privé marqué « Beldon » et Wyler eût pu la faire rejoindre la famille Miniver pour plus de larmes ce dont il s’est justement privé, c’est le fils Miniver qui va la rejoindre (pour des larmes plus discrètes, plus retenues, plus « british »…).
Le discours du prêtre co-écrit par l’acteur Wilcoxon lui-même avec WW (IMDB): en gros « Nous sommes tous des combattants, avec ou sans l’uniforme », c’est exactement le thème du courant doc de propagande du GPO film Unit ou Crown film Unit comme renommé en 40).
A MB
Rappelons que quand il prépare et commence le film, les Etats Unis ne sont pas en guerre d’où de nombreux conflits avec Mayer qui lui demande que l’Allemand soit sympathique (sous entendu pour ne pas bloquer les ventes en Allemagne, MGM ne fermera ses bureaux que plusieurs semaines après Pearl Harbor, longtemps après la Warner le premier studio à rompre avec le régime nazi et qui avait produit Confession of a Nazi Spy, titre que tous les autres moulus veulent faire changer en éliminant le mot nazi
merci pour ces précisions…
A MB:
J Tular c’était donc vous. Oui il y a un sens du tragique chez Wyler, qui se heurte à une forme de puritanisme hollywoodien, particulièrement présent à la MGM de Louis B. Mayer, où le mal est toujours vu de loin comme à travers un filtre. La mort inattendue de Theresa Wright l’est d’autant plus que certaines conventions MGM étaient respectées jusque là. Bizarrement quand je cherche un « happy ending » dans un film de Wyler ne me vient à l’esprit que le documentaire THE MEMPHIS BELLE où la forteresse volante revient à bon port de façon inespérée.
à Mathieu: « J Tular » petit gag qui a fait rire deux personnes (et encore). Je ne sais plus comment finit BEN HUR mais avec L’OBSEDE on touche le fond du film à fin tragique: un criminel qui reste insoupçonné et qui poursuit dans ses crimes!… CARRIE ne montre pas L Olivier remonter de sa déchéance si je me souviens bien.
A MB:
La fin de CARRIE:
Laurence Olivier, après avoir rendu une dernière visite à Jennifer Jones dans sa loge (elle est devenue une actrice célèbre) et refusé son aide, avant de quitter la loge, il remarque un réchaud à gaz, ouvre le gaz, puis le referme et s’en va, ce qui suggère qu’il va probablement se suicider…
à Mathieu/CARRIE: je ne me souviens pas du détail du gaz mais de Olivier qui s’en allait absolument désespéré. Myriam Hopkins était formidable en vipère, loin de Lubitsch.
A MB:
Oui, Myriam Hopkins on a l’impression qu’elle n’a pas besoin de se forcer beaucoup pour jouer les dragons. Entre les Lubitsch des années trente (et aussi le DR JEKYLL de Mamoulian où elle est très sexy, très « pre-code ») et CARRIE il y a des films comme THE OLD MAID ou OLD ACQUAINTANCE où elle est opposée à Bette Davis, et où elle joue déjà les femmes possessives et névrosées.
M HOPKINS: C’est ce qu’on appele une comédienne, quoique je ne sois pas contre les acteurs qui jouent toujours le même personnage. Wayne lui-même a fait quelques tours de valse, timides, hors de son personnage de héros.
Autre chose: que vaut LA VIPERE à propos de vipère? Je me souviens que j’avais lu tt jeune à propos de ce film que Bazin avait donné d’une séquence avec Herbert Marshall et Davis une interprétation à côté de la plaque: en effet il y a un moment où Marshall doit monter un escalier en arrière-plan, accablé par Davis, et sort du cadre. Bazin (je ne retrouve pas où) disait que c’était génial que l’acteur sorte du cadre et y réapparaisse avant de monter l’escalier car celà signalait (je ne sais plus comment il argumentait celà) combien il était écrasé par le personnage de Davis qui l’avait étrillé. En fait, qqn signala que c’était parce que Marshall était handicapé (perdu une jambe à la guerre) et ne pouvait monter des marches: il devait sortir du cadre pour être remplacé par une doublure pour monter l’escalier! J’adore ce genre d’exemple où le critique voit une trouvaille de mise en scène là où on a une contingence matérielle! mais pas pour me moquer du critique, car après tout: qu’est-ce que ça change? C’est l’impression fournie par les images sur l’écran qui compte! Donc, Bazin n’était pas à côté de la plaque!
(dans le bouquin de Fleischer, il y a une anecdote tragi-comique qui concerne le handicap de Marshall et le scénariste Earl Fenton, handicapé également) bon, restons dans les rails.
A MB
Le film mérite d’être revu et le plan cité est impressionnant quelle que soit la manière dont Wyler l’a obtenu. Doublure ou pas, il voulait donner cette impression d’écrasement, d’éviction du personnage. Par ailleurs, la description du Sud ravagé par l’argent, la rapacité des possédants est très fort et on en parle rarement
à Mathieu je vous ai mal lu, en fait Hopkins a toujours eu tendance à jouer les dragons dites-vous? Bon je trouvais que de CARRIE à HAUTE PEGRE elle avait fait le grand écart mais bon… j’ai pas tout vu avec elle.
à Bertrand: à commander vite, merci!
A MB:
entre HAUTE PEGRE et CARRIE il y a 20 ans d’écart, c’est énorme dans une carrière d’actrice, surtout à cette époque… Pour le côté dragon de Hopkins, il y a les mémos entre metteur en scène et producteur sur le tournage de OLD ACQUAINTANCE, cités par 50 ANS et qui montrent que les rapports entre Hopkins et Davis étaient exécrables, et que Hopkins en était largement responsable. OLD ACQUAINTANCE n’est pas un chef-d’oeuvre loin de là, mais dans le genre pour moi largement supérieur à THE OLD MAID, ne serait ce parce qu’il contient un élément de comédie (comme MR SKEFFINGTON, l’autre film de Vincent Sherman avec Bette Davis) alors que THE OLD MAID demeure désespérément sérieux (et ennuyeux) du début à la fin.
propos de THE LITTLE FOXES , la Fnac et Sony (bizarrement) a sorti un coffret de sept DVDs consacré aux productions Goldwyn dont quatre Wyler (LITTLE FOXES, DEAD END, WUTHERING HEIGHTS, THE BEST YEARS) et trois autres films: GUYS AND DOLLS de Mankiewicz (que j’aime bien), THE BISHOP’S WIFE de Koster, et HANS CHRISTIAN ANDERSEN de Charles Vidor. Hier je m’apprêtais à l’acheter quand soudain je vois sur la jaquette que tous les films sont indiqués en couleurs, alors que seulement deux le sont. Je consulte le Maltin, seul THE BISHOP’S WIFE a été colorisé. Erreur sur la jaquette ou films effectivement colorisés donc à fuir? Mystère…Si les internautes ont des lumières…
A MATHIEU
Mais il y a plein de films où Hopkins est juste une séductrice élégante et très sexy ou une amoureuse échevelée. Les rôles de dragons viendront quand le Studio construira des duels entre actrices
à Mathieu: quand je parlais des infos des sites de vente: la F**C annonce 7 films sur la jaquette mais seulement trois dans la fiche « détaillée »: LA VIPERE, BEST YEARS et DEAD END. Pour voir les autres titres il faut s’abîmer les yeux sur l’image. Tout est annoncé en couleurs, le 1er et 2ème sont en N&B au moins à l’origine. Langue principale: VF! pas de vo? J’aime bien la mention « stéréo », ça m’étonnerait que ça soit le cas pour les films des années 40 mais on s’en fout en fait.
Ceci dit c’est 15€ le coffret! si on pouvait savoir ce qu’il en est pour le contenu, coul, N&B etc?
Mais qu’il est facétieux ce MB!!
A Damien D.Je vous rejoins entièrement sur les éditos de Michel Ciment qui met deux ou trois fois par an en avant les mèmes réalisateurs américains.Quand ce n’est pas Scorsese c’est Eastwood ou Woody Allen qui sort un film par an.D’accord je reconnais que Positif s’est ouvert vers le cinéma asiatique mais absolument pas sur les productions d’amérique latine tel le brésil,l’argentine,le chili et encore moins sur cuba ou il existe un cinéma à part entière.Enfin le continent africain ne se résume pas aux pays du Maghreb,il y à un cinéma en Afrique centrale ou à l’ouest(le Togo produit une vingtaine de films par an et ce n’est pas des documentaires mais des fictions).
Je vous trouve injuste car Positif s’ouvre à toutes les cinématographies y compris celles d’Amérique centrale ou du Sud.
Quand un film du continent africain est intéressant Positif le signale mais vous semblez défendre une idée de quotas que je trouve assez problématique: ce qui compte est la qualité indépendamment du fait qu’un film vienne de tel continent, soit réalisé par une femme, par un cinéaste noir.
On a vu ces derniers temps des polémiques à mon sens stupides sur le droit qu’avait K Bigelow à faire Détroit compte tenu du sujet alors qu’elle le traite avec acuité et sens de la dialectique outre des qualités cinématographiques qu’on chercherait en vain dans Malcolm X de S Lee (assez académique biopic du leader) voire dans le très surestimé Get out de J Peele dont on fait un brûlot politique alors qu’il s’agit d’une petite série B habile très bien partie qui s’effrite passées les 40 premières minutes.
Ce mois-ci, pour preuve de l’éclectisme de la revue, dossier Hong Sang Soo et les couvertures des mois passés sont éloquentes: Faute d’amour( Russie), The square ( Suède), Corps et âme (Finlande), La villa ( France)…
Vous voyez Positif n’est pas le suppôt de l’impérialisme américain que vous dites et souvent la rédaction équilibre les sommaires entre différentes cinématographies.
En janvier E Finkiel (avec La douleur d’après duras et avec la formidable M Thierry) coexiste sans mal aux côtés du dernier Woody Allen.
A Ballantrae.Tous mes voeux de santé pour 2018.Regardez ce mois çi on retrouve pour la 15ème fois Woody Allen en entretien.Combien de fois Positif à interroger Eastwood,Scorsese sur une période de 20 ans?
A Yves Rouxel
C’est désolant qu’ils aient tourné autant de très bons films ou de films passionnants et riches surtout Eastwood. A partir de 10 bons films, on devrait cesser de parler des cinéastes
Bertrand a pourtant raison : qui oserait dire que depuis 30 ans il y a eu un seul vrai mauvais film pour Woody Allen et Eastwood (peut-être un ou deux plus faibles comme TO ROME WITH LOVE ou MIDNIGHT IN PARIS pour le premier et J. EDGAR ou AU-DELÀ pour le second). Après on a le droit de préférer ou de ne pas aimer certains de leurs films évidemment. Scorcese me semble pourtant par rapport aux deux autres plus inégal dans sa production… Là où Rouxel n’a pas tort c’est que Positif défend parfois des films qui mériteraient moins d’exposition que d’autres sortis durant la même période. Faire une couverture sur AU-DELÀ d’Eastwood ou faire un article de fond sur le discutable ALICE AU PAYS DES MERVEILLES de Burton : sans doute n’y avait-il pas mieux en face…
a Damien D
Alors là je vous suis mais quelle revue ne le fait pas
C’est vrai mais peut-être est-on aussi plus exigeant avec les revues que l’on affectionne particulièrement (et Positif est pour moi une grande référence).
A Damien D
Et c’est vrai qu’il y a beaucoup trop d’interviews
Tous mes voeux aussi cher Rouxel mais pourquoi se priver d’un entretien avec un grand cinéaste au fil des ans?
Je serais journaliste, je mesurerais l’importance de suivre un cinéaste au fil des ans si son parcours me semble passionnant.
Certes, la couverture accordée à Au delà est malvenue au vu des défauts du film ( Unforgiven, Un monde parfait ne l’avaient pas obtenue ) mais cela dénote une forme de fidélité à un auteur aimé que je comprends. Je ne défendrai pas Au delà, J Edgar ni d’ailleurs American sniper (malgré qqs bonnes scènes) mais pense que Clint reste grand comme l’a montré Sully en 2016…mais si ça se trouve son film sur la tentative d’attentat du Thalys m’attristera.Et cependant sa carrière restera ce qu’elle est, celle d’un très grand cinéaste!
Quant à Woody, je ne me lasse pas de ses films bien que ses opus ne soient pas tous majeurs.Mais bon sang quelle générosité!Rappelons que ce cinéaste toujours actif a 82 ans!!! Trouvez vous que Café society était un film poussif, négligé, mal écrit???
Je ne me plains pas des entretiens souvent riches et dénués de complaisance mais aimerais que les analyses soient un peu plus fouillées pour les films mis en vedette: il me semble que les textes étaient plus longs il y a qqs années…ou alors ma mémoire me joue des tours.
Disons que l’entretien est une bonne chose mais qu’il ne saurait être systématique.
Je crois que nous chipotons car Positif a gagné en force notamment par son passage à la couleur et objectivement devient une plus belle revue que dans les années 70-80 où le dossier n’avait pas la même densité.La structure des n°s est équilibrée et dense…même qd le dossier nous intéresse moins, il y a à glaner qq chose.
Positif est la grande revue de cinéma en 2018.
Comparez avec les cahiers qui sont dans des excès autres en matière de photos surdimensionnées, de n°s spéciaux entièrement rédigés par des interventions extérieures,de unes idiotes (l’excentricité!!!), d’incohérences éditoriales ( Get out devient un événement intersidéral après avoir été un article dans le cahier critique de mai avec entretiens, etc trois mois après), d’anathèmes détestables ( cf attaques contre Haneke ou La loi du marché).
A Ballantrae
Positif a beaucoup muri et chaque numéro contient des pépites : article de Jean Olle Laprune sur Darrieux (qui contraste avec les nécrologies ultra superficielles de la plupart des journaux), texte de Woody Allen sur Mary Astor, articles intéressants mais certains cinéastes ne sont pas super passionnants dans les interviews surtout quand on les interroge une fois par an (Allen par exemple). Et on privilégie l’actualité en laissant souvent de cotes des cinéastes ou scénaristes qu’on aurait du interviewer. Il y a eu un moment à Positif des gens comme Pierre Sauvage qui allaient rencontrer Charles Walters un des héros assez méconnu de la comédie musicale ou Michael Henry Wilson avec Tourneur. Maintenant dans les Français, il n’y a guère que Philippe Garnier qui parte à la rencontre de Joseph Newman, étudie l’histoire et l’apport de Rowland Brown
Il y a aussi ce défaut dans Positif assez ancien déjà, qui est une marotte chez moi, et auquel échappent Les Cahiers (pour le coup), c’est cette tendance à confondre critique et descriptif d’un film. Je crois que cela fait plus de 20 ans que je peste contre ça : sur une page, vous décrivez l’intérieur d’un film, et vous croyez que cela suffit à ce que le lecteur comprenne ce que vous en avez pensé; voire même, vous n’en avez cure : décrire le film sur une page est la preuve que vous lui accordez de l’intérêt.
Je n’ai pas d’exemples immédiats pour illustrer mes propos mais ça ne devrait pas être difficile d’en trouver.
A Ballantrae.J’ai jamais écrit que Positif était le supot de l’impérialisme américain,pour moi les habitants des Etats-unis s’appellent les étatuniens et non les américains.Je vais pas refaire l’histoire de ce continent ici mais les véritables américains sont ou étaient les indigènes qui ont vécut plus de 15 siècles sans la présence coloniale européenne.Présence qui à apporter plus de morts que de bien malgré les tensions qui existait parmi tous les clans et les différentes tribus.
A Yves Rouxel
Essayez d’appliquer cela à l’Europe (l’Allemagne serait la Burgondo Saxonnie). Ces indigènes étaient divisés en de multiples tribus souvent en guerre. Et ce pays n’a existé que quand de multiples états ont accepté la constitution. Etatsuniens est historiquement correct et phonétiquement affreux. Revenons au cinema. J’avoue être perdu dans les derniers échanges. Je ne sais plus qui répond à qui à propos de quel film
Je vais écrire à Positif afin qu’il présente un dossier sur la filmographie de Bertrand et sa contribution à travers tous les commentaires sur les westerns,polars et surtout son film qui rend hommage à tous ces cinéastes,ces scénaristes,compositeurs,directeurs de la photographie…Ce sera ma quète pour 2018.
Il y a un an signalons le dossier Positif: Du nouveau en Amérique latine avec en couverture le Neruda de P Larrain!!!
Rouxel, vous dégainez trop vite sur ce coup là.
Disons le, Michel Ciment c’est du béton !
A Stag. »C’est embétant »allez je vais écouter un vieux Renaud »Laisse béton »chanson parrainée par les ciments Lafarge!!!
A Ballantrae.J’avais déjà évoquez que Positif ne mentionnait pas le prix des livres,des dvd ou des cd dans la revue mais je rajoute qu’il chronique souvent des coffrets dvd sortis voilà six mois ou un an en arrière,c’est un peu du réchauffer.En revanche j’ai apprécier l’article de Bertrand suite au festival Lumières d’octobre dernier sur un cinéaste asiatiaque ainsi que le papier d’Olivier Assayas fort instructif.
A Yves Rouxel
Un mensuel a du mal à coter à l’actualité et vu le nombre de DVD qui sortent et le peu de pages, certains textes paraissent avec retard bien qu’ils aient été écrits des mois auparavant
Meilleurs voeux 2018 à tous les blogueurs à commencer par celui qui nous héberge et nous régale de ses conseils,informations, réactions.
Bien sûr des voeux de santé, de bonheur et de moments riches.
Des voeux cinéphiles forcément: de découverte, d’ouverture, de passion.
Des voeux plus directement liés à l’actualité de Bertrand: que ceux qui n’ont pu découverte la géniale série Voyage à travers le cinéma français puissent y avoir accès et que la nouvelle édition de 50 ans de cinéma américain vienne nous combler par ses révisions, amplifications, confirmations.
Meilleurs voeux à tous !
Et aussi à ce blog qui nous accueille. Le maître des lieux est un hôte d’une incroyable générosité , qui tient table ouverte et ne dédaigne pas les plats qu’apportent les invités…et c’est souvent délicieux et substantiel. Merci pour cette belle convivialité et bonne continuation à tous!
Un film de Gilles Béhat qui à mal vieillit est « Rue barbare »dont la bande originale fut composée par le stéphanois Lavilliers.Après avoir vu »La lune dans le caniveau »et d’avoir lu le livre de David Goodis,Béhat s’attelle avec Jean Herman à écrire un scénario futuriste qui rappelle un peu l’univers froid de »Mad max »mais l’ensemble ne tient pas la route malgré la présence de Bernard Giraudeau dans le role de Daniel Chetman et Bernard pierre Donnadieu dans celui du méchant de service avec une coiffure bizarre.Le père de Giraudeau et Kalfon(un rockeur nostalgique)est campé par Michel Auclair,on se demande ce qu’il vient faire dans cette histoire de violences entre bandes de barbares.Le seul point fort reste l’affrontement final bien chorégraphiés par les deux acteurs(il faut savoir que Giraudeau venait de la danse et ne voulait pas faire de carrière d’acteur).On retrouve des « sales gueules »comme Jean claude Dreyfus,Jean pierre Sentier(l’homme au couteau),Christian Rauth(futur mulet de Navarro) ou Jean rené Gossard au crane rasé.Christine Boisson et Corinne Dacla nous dévoile leurs physiques mais n’apporte rien de plus.Dommage car Béhat avait un certain potentiel de mise en scène puis le film à fait plus de 4 millions d’entrées à l’époque.
A Yves Rouxel
Le film était déjà mauvais à sa sortie avec une insistance sur le spectaculaire gratuit
URGENCES était encore pire, bien que co-scénarisé par Jean Vautrin, le projet n’était rien d’autre qu’un réflexe anti Le Pen sans profondeur ni racine. Béhat, n’a je crois réalisé que des navets, y compris DIAMANT 13, polar à la sauce Marchal, auteur surfait à qui il faudrait définitivement régler son compte.
A Bertrand.Je sors de la séance du film de Joe Wright »Les heures sombres »qui est impressionnant pour la performance de l’acteur caméléon Gary Oldman qui risque de remporter l’oscar pour son role de Winston Churchill.Prenant du début à la fin avec quelques pointes d’humour british,Churchill était vraiment un grand personnage avec ses vieilles habitudes(un verre de whisky au réveil,déjeuners et diners au champagne puis un cognac ou une fine dans la nuit,sans compter les 166.666 cigares qu’il à fumer)ouf je ferme la parenthèse.Ce film est une réussite.
Ce que je crains dans ce film, c’est Gary Oldman qui doit nous sortir le grand jeu du caméléonisme et transformation qui infecte la mode du biopic. Il s’agit pour l’acteur de modifier au maximum son apparence habituelle (plus que de ressembler réellement au modèle historique imité) pour provoquer admiration et oscars. Ca a commencé avec DeNiro dans RAGING BULL. Oldman croyait déjà être supérieur au Smiley de Alec Guinness (TINKER TAILOR…) quand il ne réussit qu’à être fade à force de chercher l’underplaying à tt prix (ce qui était contre-nature pour lui). Quant à son cabotinage dans les machins de Besson ou Tony Scott glissons…
Ceci dit je n’ai pas vu LES HEURES SOMBRES encore alors qui sait, Oldman peut encore m’étonner mais je doute.
A MB
Il est pas mal dans ce film et génial dans TRUE ROMANCE. D’accord avec vous sur TINKER, TAILOR mais c’était aussi le film si maniéré
A Yves Rouxel
Je suis beaucoup enthousiaste malgré le numéro d’Oldman (les autres acteurs sont très bons) et le film montre bien les sympathiques qu’éprouvaient les conservateurs britanniques pour Hitler. J’ai même découvert à quel point c’était fort. Mais Joe Wright, dès qu’il a fini ses scènes dialogues (pas mal), se lance dans des mouvements imbéciles avec des effets spéciaux absurdes. La caméra monte dans les cintres pour nous donner le point de vue des avions. C’est tape à l’oeil, idiot. La reconstitution de Downing street est hyper esthète. On se croirait presque dans un musical de la MGM
à Bertrand: TINKER TAILOR oui il y avait la sophistication fumeuse de Alfredson (allié au fait qu’il avait -je parie- sérieusement sabré dans l’histoire pour pas dépasser 2 heures) + Oldman complètement perdu dans son obstination à en faire peu (un comble pour lui). D’ailleurs je me demande s’il n’en est pas trop resté dans la corbeille de la salle de montage, résultant en une déperdition de la performance de Oldman avec qqs moments peut-être où il serait sorti de son état somnambullique ça lui fera une circonstance atténuante! Je me souviens d’un moment où Smiley/Guinness remonte d’un demi cm les lunettes sur son nez en fronçant juste celui-ci avec petit regard fixe pour exprimer une forte émotion (séquence finale de l’entrevue avec les responsables du MI15 avec Barry Foster, le tueur de FRENZY): ça c’est de l’underplaying, du grand! Guinness obtient cet effet entre autre, parce qu’il n’en use qu’une fois sur les sept heures de la série et que c’est mis en rapport avec le reste (pour aller vite), type de jeu étranger à celui de son successeur dans la version 2011, évidemment succéder à Guinness aïe! mais c’était possible. Bon pour LES HEURES SOMBRES (fort bon titre) j’attendrai le passage à la tv ou dvd.
Je suis Bertrand sur Gary Oldman dans TRUE ROMANCE que j’aurais du peut-être juger grotesque mais que j’ai trouvé parfaitement terrifiant. Bon, à la sortie du film, en mode « subjugué » (quand bien même le récusais-je) par la manière tarantinienne qui prenait possession doucement mais sûrement de notre (mon) imaginaire poreux (je n’avais « que » 28 ans), le personnage de pimp satanique qu’Oldman incarne m’avait fait un effet incroyable.
Mais à revoir le film, cela a de beaux restes tout comme la brillantissime séquence de confrontation entre Dennis Hopper et Christopher Walken (« Tu réalises que ton arrière-arrière-arrière-arrière- grand-mère a baisé un nègre ??? » balance Hopper à un gangster sicilien).
A Bertrand.Et que penser de »L’indic »du mème réalisateur ou de « La balance »de Bob Swaim et des films de Serge Leroy des années 80?Je pense aussi à Jean claude Missien à qui l’on doit des polars assez réussit dans le style.
A Yves Rouxel
Flot de titres dissemblables. Serge Leroy était un réalisateur ultra sympathique, amoureux du cinoche (il a eu deux ou trois projets ambitieux : LA TRAQUE et un film avec Delon), se donnant à fond tout comme Jean Claude Missiaen qui vient d’écrire ses mémoires : LE CINEMA EN PARTAGE. Avez vous vu TIR GROUPÉ
J’ai une grande affection pour la trilogie de Missiaen, Tir groupé, Ronde de Nuit (avec Eddy Mitchell en flic cinéphile) et surtout La Baston.
Leroy n’a en tout cas pas marqué Delon, qui a demandé à F Taddeï diffusant un extrait de ATTENTION LES ENFANTS REGARDENT « comment s’appelait le réalisateur? »
A Nicky Farnese
Il n’avais pas toujours dit cela et Leroy était assez réservé et timide sous des allures macho
Sait-on pourquoi la filmographie de Missiaen se résume à si peu de titres ? Ses films ont pourtant rencontré leur public, et puis pouf ça s’est arrêté du jour au lendemain. C’est une question qui vaut aussi pour plusieurs réalisateurs apparus dans les années 80 : Robin Davis dont je retiens LA GUERRE DES POLICES, avec un Claude Rich aussi savoureux dans un personnage sombre, antipathique, qu’il ne le fut dans d’autres rôles. Il y eut aussi Bob Swaim, Alain Bonnot… La disparition de Gérard Lebovici a-t’elle un lien avec ces carrières soudain interrompues ?
A Nicky Farnese
Il l’évoque dans ses mémoires : conflit avec Alain Sarde qui dégénéra. Robin Davis fut atomisé par LE CHOC où Delon prit le pouvoir avec l’aide de Deneuve. Rien à voir avec Lebovici
J’ai revu »Tir groupé »hier soir,le film à un peu vieillit mais l’histoire tient encore le coup.Dans le bonus on à droit à la fin qui à été refuser par le producteur.En effet on voit Antoine(Gerard Lanvin)en prison purger sa peine puis récupérant personnel après trois ans de détention.Je pense que ce n’est pas un hasard que Lanvin à été choisit pour ce role de vendeur ambulant de fripes car il à travaillait dans ce secteur avant de prendre des cours de théatre.Puis revoir Michel Constantin,Mario David,Pierre Londiche ou Louis Navarre ça m’a fait quelque chose.Sans compter les petites frappes que sont:Roland Blanche(acteur génial)Jean roger Milo(trop utilisé au cinéma)Dominique Pinon(figure attachante des films de Caro et Jeunet)et j’oubliais la belle Veronique Janot échappée du feuilleton « Joelle Mazard » et du »Jeune Fabre »à la tv durant les années 70.Dommage que Jean claude Missiaen n’a pas pu continuer dans les polars à la française qui auraient coiffer au poteau Olivier Marchal qui est plein de prétentions car il à été policier avant d’écrire des scénarios et de réaliser des films.
A Sullivan.Concernant « Ronde de nuit »Tulard écrit que ce film ressemble à un vulgaire épisode de la série »Starsky et hutch »,alors là la comparaison m’a complétement estomacé!!!
A YVES : Cela dit, les STARSKY et Hutch avaient de sacré bons scénarios. Pitié pour les séries, dont certaines sont remarquables.
A part ça, que 2018 soit douce à tout le monde ici, que le bon Dieu comprenne enfin qu’Adam et Eve, c’est pas de notre faute !
A Rouxel : Concernant les propos de Tulard sur RONDE DE NUIT : on ne compte plus les âneries qu’il a pu écrire.
Et il faut revoir LA BASTON, qui ne mérite absolument pas sa claque dans les salles. Renucci, Genest, Constantin, Pinon, Belvaux et j’en passe, sont tous formidables. Et le film fonctionne, quoique ait pu en dire ces critiques qui s’éclatent à dézinguer des films, attitude reflétant leur médiocrité. Eux détruisent ce que d’autres produisent, créent. Et LA BASTON m’a beaucoup marqué, je ne l’ai jamais oublié dans mon panthéon de films noirs à la française. Merci Jean-Claude Missiaen pour vos films et votre passion de cinéphile et de lecteur généreusement partagée.
A Sullivan
Ce ne fut pas une claque, juste un succès moins grand que les deux précédents et immédiatement on colle une étiquette. En même temps, ce que vous définissez, c’est le boulot de la critique. Simplement il faudrait qu’elle s’exerce sans préjugés, sans à priori
à Rouxel: Tulard a écrit ça parce qu’il l’a pas vu le Missiaen, ça n’a rien à voir avec Starsky et H.
A MB
Il y a deux flics qui enquêtent
à Bertrand: j’en ai marre qu’on dise du mal de moi sur ce blog! maintenant j’ai les flics sur le dos grrr…
A J TULAR
IL NE SAIT MÊME PLUS ÉCRIRE SON NOM
Non mon cher MB,je ne veux nullement ici presser le pas de Bertrand mais les années passent pour tout le monde.J’attends avec une grance impatience les 100 ans qui vont nous apporter je pense quelques surprises.
A Bertrand.Pensez vous un jour écrire un livre de souvenirs de jeunesse à l’époque ou vous fréquentiez le cinéma Mac mahon à Paris avec vos copains Michel Mourlet,Jean claude Missiaen,Pierre Rissient et les autres que j’oublie?
A Yves Rouxel
Pas seulement le Mac Mahon. Et au Mac Mahon, il n’y avait pas Missiaen mais Simon Mizrahi et surtout Rissient. Mourlet je l’ai rencontré très tard
à Yves Rouxel: eh ne pressez pas notre Bertrand, il a 100 Ans sur le feu déjà!
Aucune tentative à la Mad Max française (ou tournée vers le modèle NY 1997 de J Carpenter) des années 80 n’est probante.
Pour mémoire: Rue Barbare de G Béhat (malgré son succès et malgré D Goodis comme pour Beineix, c’est un piètre film),Terminus de P W Glenn, Diesel de R Kramer sont tous aussi improbables, mal écrits et mal joués, assez hideux visuellement par intermittences ou avec constance.
La SF française pourtant a ses réussites avec Resnais ( Je t’aime, je t’aime), C Marker ( La jetée),B Tavernier ( La mort en direct) et bien sûr le duo Caro /Jeunet ( Le bunker de la dernière rafale, Delicatessen et La cité des enfants perdus).
Un point commun aux réussites: elles ne cherchent pas à jouer aux Américains et assument leur dimension européenne.
Pourquoi vous infligez vous cette punition Rouxel? Faites vous un cycle certes moins éclectique mais plus structuré autour d’un auteur (voir le maximum de Ford d’un coup, de Lang, de Fuller puisqu’on reparle beaucoup de lui à l’occasion de l’anniversaire de sa mort), d’un thème, d’une période, d’un scénariste…c’est un tout aussi agréable moyen d’aimer le cinéma.
à Yves Rouxel: cher collègue et néammoins ami (je prends mes précautions) bon sang réservez votre plume à ce que vous aimez: assez de commentaires sur des films moyens ou médiocres, tt le monde a oublié RUE BARBARE qui était un film crétin à sa sortie! Remarquez vous me rappelez juste qu’il avait eu du succès… sur le moment c’est vrai l’extravagance de la bagarre finale avait frappé, et vous avez raison de souligner l’influence maléfique de Beneix. dont acte quoi mais bon c’est pas l’essentiel.
A MB.Oui cher ami je me suis un peu égaré en rangeant des vieilles vhs oubliées dans un vieux carton.Passons sur cet épisode en évoquant un film que j’avais vu à la tv,il y à au moins trente ans.Il s’agit d’un film de Preston Sturges »Les voyages de Sullivan »qui est une œuvre sublime,drole et qui casse l’image de John mac créa,acteur de polars,de westerns et de drames.Ici on est enchanter par l’idée de ce metteur en scène qui va se mettre dans la peau d’un déclassé,un clochard victime de la misère et de la crise.Le scénario est très subtil car il y à des scènes comiques mais aussi des séquences dures ou l’on voit l’amérique à genoux avec les soupes populaires et les foyers ou nos protagonistes attrapent des poux et des puces.Ce film vient de sortir dans un coffret haut de gamme à plus de 100 euro:c’est du foutage de gueule une fois de plus!!!!
à Rouxel: les films sont doublés: 1 titre bray + le même en dvd, 6 films à 20€ le film. OK pour les br si c’est correctement restaurés par Wild Side (on peut leur faire confiance) mais je ne comprends rien à cette histoire de br + dvd! Bon ya un bouquin sans doute intéressant et c’est un zouli coffret pour mettre sur la cheminée, bon moi je n’aime pas le concept mais beaucoup aiment sinon ça se ferait pas! 20€ le bray c’est à peu près le prix mais sans moi.
Dans vos vieilles vhs vous n’avez pas LA BELLE EQUIPE avec la fin heureuse?
A Rouxel :
De grâce écrivez moins (ou moins vite) et respectez l’orthographe des noms propres, c’est un minimum de respect vis à vis des gens cités mais aussi des lecteurs.
Donc ici, il s’agit de Joel McCrea et non pas John Mac Créa…
Par ailleurs, vérification faite Rue barbare avait fait un peu plus de 2 millions d’entrées et non de 4 …mais c’est déjà bien trop!
Et par ailleurs le box office n’est pas un argument qualitatif: parfois le public a du nez, parfois non…le succès n’est jamais un argument pour me faire aimer ni d’ailleurs pour me faire détester un film.
Je suis ravi par le succès de La la land ou de Dunkerque et triste face aux échecs commerciaux (et non artistiques) de Lost city of Z ou de Silence, ce qui ne m’empêche pas d’y voir deux réussites majeures.
A Ballantrae.Je viens de voir en salles,la bande annonce d’un film avec Hugh Jackman qui est une comédie musicale dans l’esprit de »Freacks »de Browning puis le dernier chapitre de »50 nuances de Grey ».Les distributeurs essaient en début d’année de nous faire danser,chanter,oublier un peu la réalité de la vie,mais je ne tomberais pas dans le piège.J’attends avec impatience les deux prochains Spielberg.
Le piège premier est de voir des daubes sans cinéastes derrière: pour l’énième suite de 50 nuances de Grey, il faut être un peu bigleux pour avoir envie de s’y risquer.
Le film sur Barnum ne m’intéresse pas en soi pas plus d’ailleurs que le biopic sur Churchill qui me semble s’inscrire dans un autre « créneau », celui du « film de prestige » britannique avec grand sujet historique, belle reconstitution, numéro d’acteur, etc…
Il est peut-être intéressant mais vient après beaucoup d’autres parfois réussis : Le discours d’un roi, Imitation game, le Frears sur la reine…au bout d’un moment je sature face aux produits même s’ils sont estampillés « culture » ou « social ».
Il y avait aussi cette notion de filon avec les comédies sociales: c’était magnifique avec Loach ou Leigh, pas mal avec Brassed off ou The full monty, carrément réchauffé avec Pride.
Après si par exemple un Terence Davies entre en scène je me dis qu’il peut en faire qq chose de surprenant et beau: son Emily Dickinson a quiet passion sorti à la sauvette est par exemple très beau car pas orthonormé, personnel.
A Ballantrae
THE DARKEST HOURS a le mérite de rappeler à quel point les conservateurs, Chamberlain, Halifax, qui n’avaient rien appris après Munich étaient favorables à un pacte avec Hitler. Avec une arrogance colossale s’appuyant sur les souffrances subis par l’Angleterre en 14/18
Sur ce plan historique pourquoi pas alors.
Signalons que L’ordre du jour de l’excellent E Vuillard (un très bon choix pour le Goncourt!) est très éloquent sur ce plan et montre combien les compromissions furent multiples dès le départ et dans bien des pays.
Chamberlain notamment est hallucinant lors de la fameuse soirée d’adieux de Von Ribbentrop et j’ai d’ailleurs appris un détail aussi hallucinant que significatif : le Nazi était le locataire de Chamberlain!!!
Cher ballantrae, tous mes vœux ainsi qu’à Bertrand et tous les autres. Vous mettez côte à côte THE LOST CITY OF Z qui est un chef d’oeuvre de Gray et SILENCE qui me paraît au mieux un bon Scorcese. Je trouve que ce dernier se perd un peu dans un classicisme hollywoodien que j’ai de plus en plus de mal à apprécier et je dois avouer m’être assez ennuyé sur SILENCE (malgré l’originalité du sujet mais il faudra que je le revois un jour). Le dernier Scorcese que j’ai aimé serait SHUTTER ISLAND (mais j’avais lu et adoré le roman de Dennis Lehane et l’adaptation m’avait convaincu)
Moi qui adore la lecture de Positif, j’ajouterai que c’est là-dessus que je ne suis pas trop en accord avec Michel Ciment qui met souvent un Scorcese ou un Eastwood dans les meilleurs films de l’année. Il faut dire pour sa défense que ce sont sans doute à ses yeux des valeurs sûres de qualité dans un cinéma américain en manque d’inspiration chronique (il faut voir le nombre de remakes et de biopics qui fleurissent pour s’en rendre compte…)
A Damien D
Attention aux idées générale : cette année le cinéma américain est assez riche. Enormément de gens défendent WONDR WOMAN pour sa vision féminine. Je n’ai pas détesté LE DERNIER JEDI. 3 BILLBOARDS est un très beau film tout comme PHANTOM THREAD, THE SHAPE OF WATER. CALL ME BY YOUR NAME et FLORIDA PROJECT ont de vraies qualités ainsi que I AM TONYA, GHOST CITY. THE POST est une réussite très classique mais qui dit des choses importantes. Je n’ai pas vu le LINKLATER et n’ai pas aimé le Todd Haynes. Mais j’oublie une dizaine de titres (MUDBOUND)
A Bertrand Tavernier
Pour ma part, je ne comprend pas quelles sont les qualités que l’on peut trouver aux DERNIERS JEDI. Je sais que vous n’appréciez pas les films de Lucas, et donc je peux comprendre que vous puissiez être intéressé par un film qui se donne quasiment pour objectif de prendre le contrepied systématique des épisodes qui l’ont précédé.
Pour autant, LES DERNIERS JEDI m’a paru déplaisant à de très nombreuses reprises. Le film ne cesse d’avancer des idées qui n’aboutissent pas : on promet un rapprochement entre l’héroïne et le méchant, qui n’arrive pas ; certains héros partent en quête sur une autre planète, et reviennent sans avoir rien trouvé ; le héros revient à la fin pour sauver ses amis, mais en fait il n’est pas vraiment là ; des révélations sont promises sur l’ascendance de l’héroïne, qui ne débouchent sur rien. L’intrigue en elle-même se résume à un grand vaisseau qui en poursuit un plus petit. Pendant 2h30.
Bref : le fait de vouloir surprendre à tout prix me parait totalement puéril, et ici surtout inefficace. On s’ennuie et on est frustré, c’est tout ce que ça donne.
Les films de Lucas avaient une autre ambition. Ils n’étaient pensés ni pour surprendre le spectateur à tout prix, ni, contrairement à ce que l’on pourrait penser, pour lui donner impérativement ce qu’il veut. Ils répondaient surtout à la vision de leur auteur, en bien ou en mal selon ce qu’on en pense. C’était tout de même autre chose.
A Bertrand, oui c’est vrai que je caricaturai volontairement et heureusement qu’il y a de bons films qui sortent ! (je note d’ailleurs vos idées de films américains dont certains que je n’ai pas vus). Toutefois je trouve que ce nombres de biopics et de remakes devient lassant (même s’il y a quelques réussites parfois). Et mettre sans arrêts les vieilles références comme Scorcese, Eastwood ou Burton me semble parfois illusoire : pour moi c’était comme défendre à tout prix un Howard Hawks dans les années 60-70 parce que c’était Howard Hawks alors que RIO LOBO c’était loin de valoir ce qu’il a fait de mieux… Les époques changent et pourtant la politique des auteurs à l’ancienne a toujours bon dos…
Des trois derniers Star Wars, ROGUE ONE est vraiment le plus réjouissant. Libéré de la saga officielle, j’ai bien l’impression que les réalisateurs qui vont s’atteler tous les deux ans à ces spin-off, vont s’amuser comme des petits fous et garder l’esprit de la première trilogie intacte.
Je pense que vous voulez dire A GHOST STORY, de David Lowery?
A Alexandre Angel
Le documentaire
CITY OF GHOSTS plutôt
Année 2017 assez intéressante dans l’ensemble et le cinéma américain a offert de beaux titres: Lost city of Z bien sûr mais aussi Silence, Qqs minutes après minuit, Détroit (que je défends avec conviction),Dunkerque (qui est bien un film américain malgré son sujet),Blade runner 2049 et qqs autres…
Cela ne m’empêche pas d’aimer Visages, villages, Jeannette, 120BPM, Faute d’amour, The square, Laissez bronzer les cadavres, Le concours, Ava, etc…
J’attends avec impatience The shape of water (sortie février 2018)qui sonne comme le grand retour de G del Toro, celui du diptyque L’échine du diable/Le labyrinthe de Pan.
Crimson Peak ,plus classique, avait été lynché mais ce me semblait injuste car il pouvait encore offrir de belles échappées plastiques et émotionnelles en écho au gothique des Innocents de Clayton, LE chef d’oeuvre du genre d’après H James.
Voilà un grand coloriste qui sait créer des univers visuels pas trop standardisés et qui pourrait rebondir-si succès il y avait avec ce Shape of water- vers des projets + anciens dont une adaptation des Montagnes hallucinées que tous les fans de Lovecraft attendent depuis longtemps.
Je viens de découvrir Wonderstruck de T Haynes que pour ma part j’aime beaucoup à la fois pour sa pente onirique, sa construction et ses beautés plastiques d’une inventivité assez constante.
Très différent de Carol mais une réussite sûrement aussi remarquable.
J’ai quand même un petit problème avec CAROL.
C’est un film d’une élégance affolante qui traite son sujet en évitant de refaire LOIN DU PARADIS, c’est à dire un mélo pastichant Douglas Sirk, pour privilégier une écriture plus proche d’un drame que son appartenance à l’année 1953 rend d’autant plus somptueux et sophistiqué. Je trouve audacieux de faire correspondre ainsi l’étrangeté plus ou moins choquante, aux yeux des personnages-témoins, de l’histoire d’amour entre Cate Blanchett et Rooney Mara, avec celle que va justement ressentir le spectateur actuel de la voir se déployer en pleine Amérique maccarthyste.
Pour autant, cette histoire peine à m’émouvoir. Et son traitement par Haynes à quelque chose de guindé et de froid qui gêne ma totale adhésion d’autant que l’alchimie entre les deux actrices ne m’a pas semblée couler de source et que les personnages masculins m’ont paru un peu conventionnels dans leur jeu et les dialogues qu’ils émettent (Kyle Chandler et le petit ami de Rooney Mara).
Mais j’ai suffisamment aimé pour retenter l’expérience.
Et mes vœux chaleureux à notre hôte et aux contributeurs, au fait!!
A ALEXABDRE ANGEL
Je trouve CAROL très supérieur au dernier opus de Haynes qui m’a semblé maniéré
à A Angel: Haynes est toujours maniéré quand c’est du mauvais côté et sophistiqué quand c’est du bon. Je n’ai pas cru une seconde à l’histoire d’amour de CAROL comme vous. Le film m’a paru vain, c’est la même matrice que LOIN DU PARADIS, qui lui est vraiment un film honnête sur une certaine ambiance sociale des années 50 (ou 60?), je l’ai adoré et l’acteur amoureux de J Moore, Dennis Haysbert est excellent. Il faut absolument voir la mini série MILDRED PIERCE qui devrait être la plus belle réussite de Haynes (je n’ai jamais vu le Curtiz qui paraît-il trahissait le roman de Cain). Kate Winslet est supérieure, grande actrice. pas vu le dernier film.
A MB
Il ne le « trahissait pas » mais il n’en adaptait qu’une partie et je me demande si les scénaristes n’ont pas eu raison car les péripéties de la deuxième partie ne sont pas ce qu’il y a de meilleur. Il faut le dire, James Cain écrivait souvent des romans de gare avec accumulation de péripéties. Le FACTEUR qui est un des plus court est aussi un des plus réussis
A MB,
Merci pour ce rappel à propos de MILDRED PIERCE. J’avais oublié l’ existence de cette série et j’aimerais bien la voir.
à Bertrand: si le film de Haynes a adapté l’entièreté du bouquin je ne vois pas trop en quoi il y a une partie plus faible dans celui-ci (pas lu), et le personnage de la fille de Mildred est bien occulté dans le Curtiz: il n’en reste que le noeud de la rivalité amoureuse entre mère et fille, sans trop de motivations. Dans le film de Haynes la raison pour laquelle la fille s’oppose à sa mère et saduit son amant est plus détaillée: Mildred est rejetée par celle-ci pour l’avoir privée de son père par la rupture que Mildred elle-même a provoqué. D’autre part, et là pas d’accord il y aurait bien trahison du roman dans le Curtiz, la condition sociale de la femme dans les années 30 est réellement respectée dans le film de Haynes, sans être dramatisée avec héroïsation de Mildred qui n’est pas une suffragette, juste une femme qui veut être autonome: l’entretien d’embauche pour un poste de femme de chambre chez une richarde est très révélateur à ce sujet: Haynes agit là par touches.
passer de Wyler à Andrew Marton, y’a bavure mais tant pis: en effet Marton a réalisé un petit film d’aventures dans la neige dans lequel le chasseur Wendell Corey pourchassait le bandit (innocent bien sûr) Stewart Granger pour se faire sauver la vie par celui-ci! pas mal ça repasse de temps en temps sur une chaîne payante. Je me souviens bien de ce film surtout parce qu’on y voit W Corey dans un rôle important. Mais cet acteur intéressant à la voix à casser des noix fut aussi le détective sceptique et copain de Stewart dans FENETRE SUR COUR et le tueur binoclard et sérieusement atteint du ciboulot de KILLER IS LOOSE de Boetticher que je dois revoir mais je crois pas facile à trouver ou trop cher. Bon j’arrête de tirer sur le fil de la pelote de laine sinon je n’en finis pas.
J’ai été assez dérouter visuellement après la revision de « Détective »de Jean luc Godard.Le scénario est confus,on sait que deux détectives habitent une chambre d’hotel de luxe(Léaud et Terzieff),ils enquêtent sur un vieux baron en la personne d’Alain Cuny qui adore sa petite fille et lui caresse sans arret les cheveux.D’autre part un organisateur de combat de boxe doit une somme importante à une jolie femme(Nathalie Baye et Johnny Hallyday qui se rencontrés sur ce tournage)puis le boxeur (Stéphane Ferrara s’entraine dans sa chambre avec sa petite amie)qui est insignifiant dans son role.Sinon quoi dire d’autre de cet opus de JLG?
A Yves Rouxel
Si rien pourquoi l’écrire. Moi le film m’avait touché
A Bertrand et à tous une bonne et belle année 2018 que j’espère passer comme 2017 à découvrir ici, toujours un peu confus mais avec intérêt, des noms d' »acteurs » du septième art que je ne connaissais pas !
Et grand merci Bertrand pour tout ce que vous faites pour le cinéma et de transmettre aussi généreusement, passionnément.
A Stag
Bonne année à vous et à tous les autres
A Bertrand,Stag et tous les autres qui nous rejoignent en route vers le septième art,l’évasion,le rire,la joie et les drames de la vie.Je souhaite à tous avec humilité et bienvaillance de l’attention et de l’écoute et enfin un veritable partage et une fraternité non faussée.QUE VIVE LE CINEMA!!!
Tous les films ne sont pas des récits « logiques »,Rouxel, et cela fait belle lurette que JLG fait des films qui sont autant (voire plus) des essais que des récits.
Tout n’y est pas toujours réussi mais ici la réflexion sur le cinéma me semble souvent très intéressante tout comme Passion amenait à penser l’art et le travail, comme Je vous salue Marie et Nouvelle vague faisaient méditer sur le sacré ( rien de moins que cela!).
Notons que c’est là l’une des rares incursions réussies de J Hallyday au cinéma, que Terzieff, Léaud et A Cuny sont magnifiques sans oublier N Baye et Cl Brasseur (des années après le génial Bande à part).
Je vous trouve assez lapidaire en somme envers ce film que moi aussi j’ai revu grâce à Arte l’autre semaine avec un grand plaisir.
A Ballantrae.Tout simplément je n’ai pas du tout accrocher à cette histoire confuse.Mais je reconnais volontiers les qualités de metteur en scène visionnaire qu’est Jean luc Godard.
A tous.A lire depuis quelques jours en dernière page du quotidien »L’Humanité »des témoignages concernant la commission Mac carthy.A travers ces lignes on apprend comment les juges n’hésitaient pas à violer le 1er amendement de la justice américaine concernant les convictions et l’appartenance à un parti politique.Les propos de Trumbo sans sans appel,il ne répond à aucune injonctions du juge qui veux lui faire avouer que le guilde des scénaristes est composer que de membres du Parti Communiste americain.Rien que pour ça j’ai racheter L’Huma qui est en grande difficultés financières comme beaucoup de quotidiens nationaux en dehors du Figaro ou des Echos:La droite et la finance se sont toujours donner la main.
A Yves Rouxel
Il y a des livres très détaillés sur cette époque qui mettent en valeur la conduite abominable de certains membres de la commission dans cette période très noire. Mais on conteste aussi la tactique imposée par le parti communiste de refuser de répondre sur l’appartenance à un PARTI QUI N’ÉTAIT PAS ILLEGAL et il y a une très forte probabilité que cette tactique qui a été désastreuse voulait surtout créer des martyrs en les envoyant en prison. C’était l’avis de Maltz, un des 10, des années après. Sidney Buchman (MR SMITH AU SENAT) fut un des seuls à choisir un autre amendement et à éviter la prison et la condamnation tout en disant qu’il était communiste
à Bertrand: Buchman a été condamné à 1 an avec sursis quand même (il a bénéficié d’un vice de forme de la part du juge) et a préféré s’exiler (15 ans sans travailler ? Comment vivait-il?) mais vous avez raison le recours au 5ème amendement était suspicieux. Au moins SB était logique avec lui- même et en effet 1/le PCUS était légal 2/ il était minoritaire aux USA et ne représentait aucun danger, les Rosenberg peuvent avoir été coupables (je ne sais plus où on est de la réalité de leur innocence ou pas) mais l’espionnage soviètique a aussi été surestimé par MCCarthy qui voulait faire une carrière (Hoover a beaucoup exploité le fauc danger communiste aussi pour masquer son impuissance devant le danger supérieur du crime organisé, je ne sais pas si le film de Eastwood aborde celà). Avouer qu’on avait été membre du PC ou d’avoir fait un voyage en URSS -ce qui donc n’était pas illégal- alourdissait la suspicion sur vous, Buchman a eu le courage d’affronter celà (cf Amis Américains entr. avec SB ou Positif 106).
A MB
Il a été surtout surestimé à Hollywood. Les dernières études montrent que les Rosenberg étaient coupables et espionnaient pour l’URSS qui avait infligé beaucoup d’institution
Je suis en train de relire les entretiens de S Fuller avec N Simsolo et J Narboni- à l’occasion de la sortie du très bon bon essai de J Narboni S Fuller, un homme à fables (chez Capricci)que je conseille à tous – et y trouve de belles pages sur le Maccarthysme.
Anniversaire de la mort de Fuller, 20 ans déjà!
Dire qu’il était tellement présent dans l’imaginaire cinéphile des 80′-90′ via bien sûr les films que nous découvrions mais aussi par ses interventions dans des émissions ( moment d’anthologie chez Ventura et Boujut) ou chez des cinéastes ( chez Wenders, Kaurismaki Aki et Mika-notamment un docu autour du projet Tigrero- mais aussi chez l’habile L Cohen).
Il me semble un peu oublié par les jeunes cinéphiles.Un autre ouvrage est sorti chez Rouge profond Jusqu’à l’épuisement de F Lafond , un docu de sa fille Samantha A fuller life aussi et en reprise en janvier Underworld USA.
A Bertrand:
Le problème c’est que si on reconnaissait appartenir ou avoir appartenu au PC, la question suivante était: pouvez nous nous donner des noms. Il y avait quelque chose de très pervers dès le départ dans cette commission et plusieurs stratégies différentes ont échoué. Parmi les nombreux livres consacrés au sujet, il y en a un que je déconseille fortement, à moins qu’on veuille étudier de l’intérieur la psyché d’un intellectuel d’extrême droite, où comment l’aveuglement idéologique, où plutôt la servitude volontaire en matière idéologique, détruit les facultés morales et intellectuelles d’un individu normalement constitué (en un mot rend con), je veux parler de POUR EN FINIR AVEC LE MACCARTHYSME de Jean Paul Török (L’Harmattan). On avait évoqué récemment ici la personnalité de Philippe D’Hugues, historien du cinéma aux opinions de droite, et officiant sur la très droitière Radio Courtoisie, et j’avais écrit que j’avais lu son livre sur le cinéma français sous l’occupation: LES ECRANS DE LA GUERRE, sans deviner ses préférences idéologiques, ce qui était une manière de reconnaitre sa probité intellectuelle (ou mon imbécilité…), dans le cas de son petit camarade Török (il officiait également sur Radio Courtoisie), c’est tout le contraire, c’est non seulement son idéologie, mais ses préjugés, sa mauvaise foi, sa haine pour tout ce qui peut être de gauche, ou libéral (au sens anglo-saxon du terme), ou progressiste, qui suinte à chaque page d’un ouvrage qui se prétend une étude historique. Török fait acte de soumission aveugle à l’idéologie ultra conservatrice des agents et des inspirateurs idéologiques de la HUAC, des John Parnell Thomas, Ayn Rand, etc… comme d’autres ont fait à l’époque allégeance à la doxa soviétique, mais il le fait des décennies après, quel intérêt? il y a quelque chose de désespérément vain et pathologique dans la pensée réactionnaire à ce niveau de fermentation (là je pense à quelqu’un d’autre que je ne vais pas nommer pour ne pas créer de polémique hors propos).
Török (je n’ai pas lu tout son bouquin, qui devient vite énervant) en vient à attribuer la baisse de fréquentation des spectateurs et la crise économique qui a frappé Hollywood à partir de la fin des années quarante et pendant les années cinquante à la subversion communiste (pas un mot de la télévision…), dit tout son mépris pour quelqu’un comme Orson Welles et attribue toute la valeur de CITIZEN KANE à Herman Mankiewicz,tout ça parce que Welles avait des opinions de gauche et Mankiewicz aurait eu des sympathies nazies (ce qui le rend forcément sympathique), il traite son frère Joseph Mankiewicz de menteur (là aussi coupable d’idées libérales), Leni Riefenstahl est forcément une « grande cinéaste » (contrairement à Welles), les intellectuels et artistes ayant quitté l’Allemagne nazie sont des « fuyards du nazisme » (le suffixe -ard a en français une connotation péjorative), il fait siennes les idées d’Ayn Rand affirmant que les films ne devraient avoir comme unique but le pur divertissement, et que tout film s’éloignant de ce but est forcément subversif et condamnable. C’est ne voir l’idéologie que quand elle est consciente, critique, c’est ignorer qu’il y a une idéologie conservatrice (montrant l’ordre établi comme juste, naturel et bon) dans la plupart des œuvres dites de pur divertissement, c’est ignorer aussi que la critique sociale ou politique peut-être un élément de divertissement, le spectateur étant un être complet et complexe qu’on ne peut réduire à un simple consommateur. Bref en collant si totalement (et si bêtement) à cette idéologie à la fois conservatrice et libertarienne, il en montre les contradictions, car quoi de plus ouvertement idéologique que les œuvres d’Ayn Rand, dont le roman antitotalitaire WE THE LIVING n’a pas trouvé preneur à Hollywood mais a été adapté au cinéma dans l’Italie fasciste et totalitaire de Mussolini.
A Mathieu
Le livre de Torok est détestable, truffé de contre vérités et de jugements insensés même s’il lui arrive d’épingler des dialogues cocardiers écrits par des scénaristes communistes. Et dire qu’à ses débuts, il était à Positif et flirtait avec le surréalisme. On lui doit le premier article très laudatif sur LE VOYEUR. Il fait partie des gens de Positif qui se comportent comme le Sergent York. Ils reçoivent une branche sur la tête et d’objecteur, York devient soldat d’élite. Louis Seguin est passé de la haine hystérique de Godard à la dévotion toute aussi hystérique du même
Pour compléter la liste de Ballantrae sur Fuller, je vous conseille la lecture captivante de son autobiographie « Un troisième visage » (ou la lecture de son autobiographie captivante) traduite récemment en français et parue en 2011 chez Allia. J’ai envie de m’y replonger tellement ses récits sur ses vies de journaliste, de soldat et de réalisateur sont prenants et écrits avec grand style. A noter : la parution le 17 janvier prochain chez Yellow Now d’un ouvrage collectif sous la direction de Jacques Déniel et Jean-François Rauger « Samuel Fuller – Le Choc et la Caresse ». Pour l’anecdote, question cigare, voilà un sérieux concurrent pour Churchill…
A Mathieu:
Je pense que le meilleur film à sketches de Duvivier est « sous le ciel de Paris » car la façon dont il a entremêlé les histoires en fait oublier les faiblesses ;et « la fête à Henriette » en est l’auto-critique en quelque sorte .
Eric Bonnefille est trop sévère pour ces deux films dans son par ailleurs remarquable ouvrage.
A Dumonteil:
SOUS LE CIEL DE PARIS n’est pas vraiment un film à sketches, les récits sont entrelacés. Mais c’est étonnant le nombre de films de Duvivier à récits multiples, entre ceux à sketches: CARNET DE BAL, TALES OF MANHATTAN, FLESH AND FANTASY, où ceux qui entremêlent les récits comme LA FETE A HENRIETTE, LE CIEL DE PARIS, mais aussi LE RETOUR DE DON CAMILLO que je viens de revoir, dont le scénario mélange plusieurs histoires de Guareschi, avec des liens parfois maladroits je trouve. J’avoue de pas partager l’enthousiasme de Bertrand et de Jacques Lourcelles pour ce film, même s’il y a des moments brillants comme les scènes de l’inondation. C’est plutôt l’aspect décousu du scénario qui me gêne, et aussi les problèmes inhérents à la production franco-italienne, le mélange d’acteurs français et italiens jusque dans les petits rôles. C’est là qu’on sent la grande différence qu’il y a entre post-synchronisation (se doubler soi même) et doublage d’un autre acteur dans une autre langue.
A Mathieu
Je suis d’accord
c’est ce qui fait le prix du si beau « ciel de PARIS »;le seul vrai films à sketches de JD c’est « le diable et les dix commandements » (tales of manhattan n’en est pas loin non plus) mais il est inégal :pour le bon segment avec Fernandel et Kerjean ou le bon drame familial Darrieux/Delon/Robinson,on en a un dont le scenario est complétement piqué à Roald DAHL (celui du collier)sans le créditer ;par contre ,ce que j’admire chez JD c’est que la structure même du roman de Jules Renard aurait pu donner à peu près un film à sketches ;et les deux versions de « Poil DE Carotte » fonctionnent de façon linéaire ,avec une progression dramatique sans « à-coups » .
IL est dommage que le 4eme sketch de « flesh and fantasy »
(destiny)ait été coupé car avec sa scene de rêve ,il s’intégrait parfaitement à l’atmosphere ,particulierement celles des deux premiers segments ,à mon avis les deux meilleurs
« Lydia » le remake de « carnet » est à mon avis son plus mauvais film dit « à sketches »;je m’arrête,je pourrais parler des heures et des heures sur JD.
A Dumonteil
On va pouvoir voir enfin la version restaurée et complète de UNTEL PERE ET FILS qui contient des séquences surprenantes dont une sur les étrangers qui est une sorte de réponse aux propos de Renoir
Pour reprendre les propos de Bernasconi, UN DIMANCHE A LA CAMPAGNE est effectivement un film quasi « métaphysique ». Je sais que notre hôte n’aime pas trop que l’on parle des ses films ici mais puisqu’on y est je me lâche un peu. En voilà un qui mérite le titre de chef d’oeuvre : qu’en un seul film (et un seul dimanche!) le spectateur ressente le temps qui passe, la difficulté d’aimer, les rapports parents-enfants, les différences de classes, les choix de vie, la nostalgie, l’ambition et le rapport à l’argent (« s’il y en a un qui a parlé ici d’argent ce n’est pas Edouard »), l’appréhension et la curiosité devant le changement et la nouveauté (« ils me construisent une route là derrière » « vous aimez la photographie Marie-Thérèse ? »), les souvenirs d’enfance et leurs jeux et découvertes, la peinture et l’art, la philosophie (« je rêvais dans Moïse… »), la légèreté du quotidien, la sensibilité, la vivacité de la jeunesse, la vieillesse et la mort… C’est une sorte de miracle de ressentir tout cela en un seul film au scénario en apparence si simple. (et au passage sans doute est-ce là le meilleur rôle de Jean-Pierre Aumont). Je revois ce film chaque année avec la même émotion et le « reste jeune » à la fin du film du vieux père à Sabine Azéma est inoubliable…
A Damien D
Michel. Et merci
Lapsus ce n’est pourtant pas le même Aumont!
Que penser de l’initiative de Luc Besson sur la sortie du »Grand Bleu »il y à trente ans.Europacorp et Besson ont décider de ressortir le film numeriser avec un complément d’images inédites.Pour la peine je vais me revoir »Le monde du silence »de Louis Malle.Allez je plonge.
A Yves Rouxel
Les film et le propos ont terriblement vieilli
Après l’échec de l’adaptation du roman de David Goodis pour »La lune dans le caniveau »le film fut un échec public,Jean jacques Beinex tombe sur un bouquin sulfureux de Philippe Djian »37.2 le matin »que j’ai revu dans une copie remontée de trois heures.Indéniablement le point fort de cette oeuvre est le travail sur la photographie et le jeu des couleurs sur le soleil couchant et les paysages sauvages de Narbonne.Le film débute par une scène ou un homme et une jeune femme pulpeuse font l’amour dans une maison pilotis construite sur la plage.Zorg est dépanneur et écrit à ses heures perdues mais quand Betty va surgir dans sa vie,ça va ètre un tourbillon entre l’alcool,le sexe et les tensions d’un couple qui se cherche.La seconde partie se déroule à Paris et là il y à des moments croustillants grace à la présence de Gérard Darmon qui gère une pizzeria et rencontre une belle espagnole.On s’attache à ces personnages borderline grace à la musique de Gabriel Yared et les morceaux d’harmonica que l’on entend tout le long du film.Claude Confortes incarne un propriétaire vicieux sans oublier la prestation rapide de Vincent Lindon dans le role d’un gendarme qui se met à chantonner »Prendre un enfant »d’Yves Duteil.Dans le bonus,Beinex nous parle de son film vingt ans après avec beaucoup d’émotions et de nostalgie.
J’avais bien aimé lors de sa sortie quand j’avais 15 ans mais les visionnages les plus récents ( il y a une dizaine d’années je crois) m’amènent à penser qu’il s’agit là d’un de ces films qui ne passent pas le cap de la durée à cause de trop nombreux effets de mode: la photo justement, les couleurs mais aussi les dialogues de Djian ( qui était déjà un romancier pénible bien avant Oh! qui deviendra Elle de Verhoeven), les situations.Yared par contre a composé une musique qui tient plutôt bien la route.
Pas antipathique JJ Beineix mais je lui préfère son contemporain Carax plus soucieux de s’inscrire dans une continuité avec le cinéma qui l’a précédé ( Grémillon, Cocteau, Vigo hantent Mauvais sang et aussi JLG bien sûr) et plus inspiré dansles fulgurances de son style qui jamais ne sacrifie la vibration d’acteurs géniaux: Binoche, Piccoli et Lavant mais aussi les seconds rôles joués par H Pratt notamment.
Les années 80 sont assez reconnaissables dans leurs gimmicks visuels et sonores qui dialoguaient avec le clip et la pub comme on peut le voir chez R Scott, A Parker ou le pitoyable ( à l’exception près de L’échelle de Jacob par moments très inspiré dans ses visions cauchemardesques à la Francis Bacon)et je dois avouer que ce n’est pas là ce que je préfère au cinéma même si les 80′ ont leurs chefs d’oeuvre y compris parmi des films qui ont su en capter l’esprit et l’esthétique.
Dans ces films des années 80 qui tiennent malgré leur enracinement dans leur époque, il y a « Something wild » de Femme, que j’ai revu avec un immense plaisir . Belle photographie de Tak Fujimoto, belle musique de David Byrne, tous les éléments parfaitement en place… Et un très éclairant entretien avec PW Glenn.
Pas Femme, Demme bien sûr! Maudit correcteur.
J’ai omis de nommer plus haut Adrian Lyne, immortel auteur de Flashdance, Neuf semaines et demi ou Fatal attraction…désolant dans l’ensemble.
Je sais Bertrand que vous avez tendance à réhabiliter A Parker mais un visionnage assez récent de Angel Heart m’amène à penser que le potentiel (très grand) du film s’écroule à force d’affèteries même pas impressionnantes. Le montage leitmotiv du ventilo aurait pu créer une menace latente, il devient un gimmick assez gênant par la lumière difficile à comprendre.
J’abonde dans votre sens Ballantrae . Vu à l’époque « Angel heart » ressemblait déjà à une parodie, une re-vision récente du montage alterné avec saut à la corde, était accablante…. J’aimais bien Courtney Pine et ce film m’a rendu ce saxophoniste insupportable. Jusqu’où peut aller l’affectif….
à Ballantrae: BENEIX: sans jouer à celui qui a vu clair dés le début (tout en y jouant eh eh), je n’ai jamais été client de ce cinéma tape à l’oeil, dés DIVA. Les fulgurances visuelles c’est délicat: on n’est pas contre en prendre plein la vue mais il faut qqch pour soutenir, ou assumer comme dans certains films de sf à gros budget et j’ai pris mon pied devant certaines trouvailles de photo ou décors ou éclairages mais là c’est un peu vide… On en vient à préférer Luc Besson. J’ai vu un document où on voit ce cinéaste (JJB) ridiculiser un acteur devant tout le plateau de ROSELYNE soit pour le punir soit pour le manipuler et j’ai trouvé que ça correspondait bien à une certaine prétention qu’il avait à l’époque (il a le droit d’avoir évolué depuis). Je ne dis pas que des cinéastes de mes préférés se comportent avec l’humilité ou modestie de Soeur Sourire. Maitenant on peut le voir dire son admiration pour Ozu dans certains bonus, bravo il a raison mais que ne s’est il inspiré plus de Yasujiro comme réalisateur!
Ceci dit je me souviens d’un doc sur le tournage de POLICE devant lequel un copain m’a dit « Comment peut-il parler comme ça aux acteurs, c’est dégueulasse! » et moi je trouvais que Pialat leur parlait rudement mais sans mépris le moindre, on n’est pas dans le bain du tournage, tout dépend de la complicité avec Pialat, mais bon ya une différence par rapport à l’anecdote ci-dessus.
Grand, vraiment très grand film! Inépuisable visionnage après visionnage: effectivement tout y est alors que la durée n’est pas si étendue…on approche cette expérience du temps qu’on retrouve chez Proust ou, d’une autre manière, chez Tcheckhov.
Et dire que ce film suivit (pour ce qui est de la fiction) Coup de torchon et précéda Round midnight, deux films aussi fabuleux mais dans des registres, des esthétiques, des expériences émotionnelles tellement différentes.
Oui, Un dimanche à la campagne est une expérience de cinéma qui pourrait être qualifiée de totale tout en ayant la tranquille assurance du J Huston de The dead.La profondeur ne demande qu’ à troubler la surface d’une eau paisible mais n’occasionne aucune ride, à la manière d’un Monet, d’un Renoir (Auguste) et c’est sûrement avec ceux de Renoir (Jean), Ophuls et Pialat le film qui a capté au cinéma la magistrale leçon de regard de l’Impressionnisme.
à Ballantrae: vous parlez là de DIMANCHE de Tavernier, pourriez-vous rappeler le titre en début, j’ai du mal à vous suivre, il faut dire que c’est pas évident de trouver le bon « Répondre »!
Dans le beau film de Monsieur TAVERNIER, »dimanche » j’ai l’impression que la scène dans les guinguettes est un triple hommage aux Renoir,à Duvivier et à Becker.
A Dumonteil
Vous savez quand on tourne un film, on (en tout cas je) pense beaucoup moins que les critiques aux films des autres. J’avais une admiration pour les mouvements d’appareil de Renoir mais je n’ai revu aucun film avant de tourner.A ce moment là, les films de Duvivier étaient plus difficiles à voir et j’avais un souvenir lointain de LA BELLE EQUIPE. Becker m’a servi de modele dans son rapport au travail dans beaucoup de mes films, de L 627 à Ca COMMENCE AUJOURD’HUI et LA VIE ET RIEN D’AUTRE. Faire que le boulot constitue l’épine dorsale du film. Mais là aussi sans revoir des films que je connaissais pour m’inspirer d’une séquence précise. La seule vraie référence dans UN DIMANCHE, c’est le moment où Geneviève Mnich va « attraper un bout de messe » (phrase de Bost) et qu’on entend le même cantique que dans le PLAISIR. Il faut dire aussi que c’était un cantique qu’on devait chanter presque tous les dimanches à Saint Martin
J’ai découvert un film d’Yves Mirande que je ne connaissais pas.Il s’agit de »Sept hommes et une femme »dont l’histoire raconte la vie d’une jeune veuve encore belle et attirante qui décide d’inviter sept prétendants dans son château.Parmi les protagonistes figure un député à qui on demande: »Mais vous ètes de quelle conviction politique.Il répond de la conviction de mes électeurs.Plus loin il y à une tirade assez osé pour l’époque.Il déclame que c’est le captitalisme qui tue la démocratie.Fichtre il fallait oser pour l’époque.Autre scène qui se déroule dans la cuisine ou l’un des invités musicien s’est réfugié car il avait un peu faim.Il joue du pipot attablé à coté des domestiques et cuisinière du château.Je vous ais pas dit que le marquis à laisser une ardoise de dettes assez lourde.Une curiosité de plus pour ce cinéaste un peu oublié de tous.Je ne sais si Bertrand en parle dans sa série que j’attend de pied ferme.
A Yves Rouxel
Non les films ne sont pas restaurés. C’est une curiosité dont on a dit un peu vite qu’elle annonçait LA REGLE DU JEU et qui est écrite et tournée de manière hâtive mais avec un certain brio
A Bertrand.Très proche de »Rome ville ouverte »et »Allemagne année zéro »de Rossellini,on doit revoir » La Scandaleuse de Berlin »réalisé de façon brillante par Billy Wilder.Oeuvre à la fois dramatique sur la situation du peuple Allemand après la défaite,le film est truffé d’humour et de drolerie qui faisait la singularité de ce cinéaste.Jean arthur qui s’était retirer du cinéma fut choisit afin d’endosser le role d’une députée americaine qui débarque à Berlin avec cinq hommes.Là elle va s’apercevoir rapidement que les soldats font du marché noir avec les Russes,les Anglais et les Français.Marlène Dietricht campe une chanteuse qui à fricotter avec les nazis et est amoureuse d’un officier américain.Il y à quelques scènes fortes entre ce capitaine et le colonel qui à une facheuse habitude de se gratter le nez car il flaire quelque chose et attend d’un jour à l’autre un coup de téléphone de sa femme lui annonçant la naissance de sa petite fille.Bonne revision à tous de l’oeuvre de Wilder.
A Yves Rouxel
J’ai du parler de ce film formidable
A Bertrand.Deux films qui ont un rapport avec les fètes de fin d’année qui sont devenues des opérations commerciales.Tout d’abord « Garde de vue »de Claude Miller(un réalisateur qui manque énormément au cinéma français).Cela commence un 31 décembre dans un bureau de police assez exigue.Sachez que sur le plan technique le film fut entièrement tourner en studio dans des conditions très serrés,il n’y à pas de champ-contre-champ entre le personnage central le notaire Martinaud et le commissaire incarné par Ventura(au départ Montand avait été préssenti pour le role)puis l’assistant qui tape à la machine la déposition(Guy Marchand impeccable dans les roles de salaud).Il y à un réelle tension dramatique dans le jeu du notaire qui au petit matin se met à table et avoue que c’est lui qui à assassiner la fillette retrouvée près un petit bois.Ventura n’était pas un acteur à la gestuelle débordante,dans tous les films il à un force interieure qui peut à un moment donner exploser.Puis Romy Schneider apparait un peu éteinte,c’est la femme de Martinaud qui fait chambre à part depuis plusieurs mois.Le couple n’a pas pu avoir d’enfant(alors que l’actrice venait de perdre son fils David empaler sur une grille de jardin).Elle porte la souffrance d’une mère perdue et sans repères. »Garde à vue »merite une revision car Miller avait un réel sens de la mise en scène(l’effrontée,l’accompagnatrice ou même son premier long »la meilleure façon de marcher est à revoir aussi).Le second film reste une œuvre forte grace à un casting de haut vol. »L’assassinat du père Noel »de Christian Jaque est un conte fantastique,suréaliste emplit d’une grande dramaturgie.Mais comme le souligne justement Lourcelles,on ne sait pas si c’est le point de vue des enfants ou des adultes qui s’exprime dans cette histoire de Pierre Very.Le scénario est en deça des »Disparus de St Agil »à mon avis.J’ai lu que durant le tournage Harry Baur et Robert Le vigan se sont à peine parler car autant l’un que l’autre il souhaitait avoir le role vedette.En effet on remarque que Le vigan dans le role de l’instituteur en fait un peu trop car on le revoit dans tous les plans(la scène extraordinaire quand le prètre fait la messe de minuit et quà l’exterieur on entend la fanfare joué un morceu joyeux)puis il y à le personnage de la mère Michel qui à perdu Mistou son chat et qui hante le film jusqu’au dénouement final.Quel plaisir de retrouver Marcel Perez qui endosse le role du patron du bar,s’était un fameux acteur un peu oublié.Dans le bonus on apprend de Noel Very que sa mère à racheter les droits du film en 65 qui appartenait à l’UGC qui à succeder façon de dire à la Continental.Mais ça c’est une autre histoire.
A Yves Rouxel
Merci mais je vous demande une chose cher Yves Rouxel, c’est d’essayer de prendre en compte les avis émis sur les films dont vous parlez. L’ASSASSINAT DU PERE NOEL a été longuement évoqué avec des avis contradictoires qui sont ultra facile à rechercher. Cela vous connecte aux autres internautes. Et ce que vous nous dites du bonus n’a pas un intérêt capital. UGC a succédé à la Continental après une phase de transition. C’est l’Etat qui avait les droits des films et des studios et il y a eu une société, CFDC puis l’Etat a vendu (les salles avaient été cédées avant)
Ah bon ?!…
Dans GARDE A VUE « il n’y à pas de champ-contre-champ entre le personnage central le notaire Martinaud et le commissaire incarné par Ventura(au départ Montand avait été préssenti pour le role)puis l’assistant qui tape à la machine la déposition(Guy Marchand impeccable dans les roles de salaud) » dixit Rouxel…
A Minette Pascal.
Je trouve justement que Renoir ne développe pas ce que nous donne le roman de Zola. Celui-ci veut nous montrer la problématique de la folie de l’homme liée au développement rapide la technique, et en conséquence son inadaptation, aussi bien physique que mentale et morale, à se surcroît du progrès technique qui rend l’homme un danger pour lui-même. Certes, il y a l’hérédité et sa fêlure existentielle au sein du personnage : le milieu (et donc le monde technique) accentue alors davantage la possibilité même de la folie à s’exprimer par le meurtre… Renoir passe à côté de cela, je trouve.
A Bernasconi
Mais ce n’est pas ce qui l’intéressait dans le roman de Zola. Et c’est son choix et si vous faisiez le film, vous en feriez un autre. Il s’est centré sur le métier et l’histoire d’amour et de jalousie
A Bertrand.
Vous avez raison… C’est évident que le regard est d’abord subjectif.
Pour ce qui concerne le côté sec de Bergman, c’est une réponse à Yves Rouxel, qui parle de le sécheresse scénaristique de Bergman… Pour ce qui concerne le cynisme chez Duvivier, vous me parlé de « douleur rentré ». Et certes, c’est effectivement le cas, mais il n’empêche que son regard est consciemment mordant (ce qui n’empêche pas que le degré des sentiments exprimés peut varier)- ET vous parlé de « dogmatisme scénaristique » pour la fin la belle équipe… Absolument pas ! le dogmatisme est davantage de l’autre côté, c’est-à-dire de ceux qui on obligé Duvivier à refaire la fin, chose qu’il n’a jamais encaissé (le dogmatisme du bonheur à tout prix, et toujours pour le fric…). Et le cynisme, c’est exactement la « noirceur organique », qui peut être effectivement consolatrice si l’on pense que le cinéma est aussi une catharsis…
Quant à la compassion, il est évident qu’elle existe, mais de même elle n’empêche pas le regard sévère (cynique) à l’égard des contemporains (et vous avez raison dans les cas évoqués : Fréhel, etc.).
Et je sais, Bertrand, que vous parlez aussi de compassion pour Le corbeau de Clouzot… Or, j’ai beaucoup de mal à voir de la compassion chez Clouzot également. Et je m’excuse, mais en toute sincérité, en écrivant cette réponse, je réfléchis pour savoir s’il existe un cinéaste qui manifeste une réelle compassion, je n’en vois pas beaucoup : Murnau, vous-mêmes Bertrand, et dans un tout autre registre Pascal Thomas. Il en est sans aucun doute d’autres, mais pour moi, c’est une qualité rare, sans doute trop rare…
A bernasconi
Mais le mordant, l’âpreté n’a rien à voir avec le cynisme qui impose une vision noire en la regardant de haut. Un cynique se fout su malheureusement des gens. Pas Duvivier. Et je maintiens dogmatisme car il y avait d’autres possibilités de fin, plus ouvertes comme dans LE PAQUEBOT TENACITY. Plusieurs films français excellents souffrent d’un pessimisme décrété d’avance qui était pour les auteurs une réponse au happy end. Et les producteurs étaient tout aussi dogmatiques. Mais les cinéastes hollywoodiens avaient su jongler avec ces contraintes et deja certains films laissaient entre voir des fin moins définitives mais il faudra attendre Tourneur, Rosselini et les cinéastes des années 40/50 pour imposer ce type de conclusion qui existera chez becker et Ophuls. Pour Clouzot pensez à l’indignation de Fresnay devant le traitement de certains malades, pensez à la manière dont il accepte le handicap de Ginette leclerc, pensez à Larquey qui après s’être battu pour ne pas dénoncer vient s’excuser en disant « que voulez vous, nous ne sommes pas les plus forts », moment qui me bouleverse où Clouzot ne fait qu’un avec Larquey. Et il y a des dizaines de cinéastes qui ont témoigné de la compassion, de l’affection pour leurs personnages de Ford au McCarey de PLACE AUX JEUNES. On peut ajouter De Sica et UMBERTO D et tant de films de Comencin, de Risi où le cynisme (là le mot est juste) vire tout à coup à la compassion. C’est le moteur de tant de films du LOSEY de L’ENFANT AUX CHEVEUX VERTS à la manière dont Huston regarde les truands de QUAND LA VILLE DORT, du SEL DE LA TERRE aux oeuvres de Donskoï
A Bertrand et Bernasconi:
La compassion on la trouve aussi dans QUAI DES ORFEVRES. En fait je vois de la compassion chez beaucoup de cinéastes, on pourrait ajouter à ceux que vous citez Bertrand: Mizoguchi, Wyler (THE BEST YEARS…) Stevens (A PLACE IN THE SUN), King (THE GUNFIGHTER), Ray (ON DANGEROUS GROUND), et même chez les faux cyniques comme Wilder. Wilder à son maximum de cynisme (THE FORTUNE COOKIE) est en même temps plein de compassion pour ses personnages, pour Lemmon et Ron Rich en tous cas (une compassion légèrement sadique disons…)
A Bertrand:
Vous parlez du « cynisme qui impose une vision noire en la regardant de haut ».Pour moi le point de vue surplombant est presque toujours gênant même quand il n’est pas cynique, et pour revenir à Duvivier, je retrouve ce regard surplombant, pas cynique mais plutôt paternaliste, dans le commentaire off de Jeanson dit par François Périer dans SOUS LE CIEL DE PARIS, un film que je ne trouve pas entièrement réussi, et pas seulement à cause de ce commentaire. Je me demande par ailleurs si ce commentaire n’a pas été inspiré à Jeanson et à Duvivier par celui de Mark Hellinger pour THE NAKED CITY de Dassin.
A Mathieu
Sans doute mais moi j’y vois des réflexes de pudeur car Duvivier fait corps avec certains personnagesIl ne les surplombe pas
A Bernasconi et Mr Tavernier : Renoir devait quand même considérer comme central le problème de la folie chez ce personnage, car le film s’ouvre sur une citation de Zola qui pointe le problème. De plus, c’est cette question qui nous marque vraiment, plus que le propos sur le métier ou l’évolution des techniques. La folie expliquée par l’hérédité est un point de vue du personnage, pas forcément des auteurs. Mais il faudrait (re)lire Zola.
A minettePascal.
L’hérédité est d’abord un point de vue de l’auteur : la fresque naturaliste des Rougon-Macquart le prouve. Zola a voulu installé l’évolution narrative au sein même du problème de l’hérédité… l’alcoolisme, le meurtre, etc. Le personnage principal de La bête humaine, Lantier, est un fils de Gervaise (L’assommoir)… Et le personnage, de lui-même, connaît effectivement son lourd passé et sa tendance meurtrière : c’est son poids.
Et je ne dis pas que Renoir ne tient pas compte de la folie de Lantier, mais du contexte historique, social et philosophique dans lequel Zola place l’émergence de la folie : parce qu’elle n’est pas qu’héréditaire, justement. Le progrès technique la favorise. C’est en cela un problème très actuel : internet, etc.
A BERNASCONI
DISONS QU’IL A RETIRÉ LE CÔTÉ THÈSE de Zola pour laisser d’autres pistes et je pense qu’on a rajouté la citation par calcul culturel.Et Gabin le résume en deux phrases. Zola lui l’étudie dans des dizaines de romans
A Bertrand et Bernasconi:
Renoir garde l’hérédité et les pulsions meurtrières de Gabin comme ressort dramatique. On sait de quoi il est capable, ça augmente le suspense. Lang dans HUMAN DESIRE remplace l’hérédité par le fait que Glenn Ford est un vétéran de la guerre de Corée, ce qui en fait aussi un être instable et potentiellement violent.
à M Pascal: c’est de l’alcoolisme par l’hérédité pas de la folie que Zola mentionne dans la citation du début, c’est dit clairement?
(comme dans d’autres de ses romans je crois)
A MB : Je n’ai vu le film qu’une fois et lu de LA BETE HUMAINE que des passages; mais j’avais compris de la citation filmée que c’était justement la succession de ces générations d’ alcooliques malheureux qui serait à l’origine d’une sorte de « malformation » de l’esprit du héros, de grain de sable dans la chaîne génétique.
De plus, j’avais plutôt compris la citation comme de l’indirect libre, confirmé par le personnage lui-même qui exprime cette théorie dans une scène du film.
Apparemment, Bernasconi qui connaît bien l’oeuvre littéraire assure que c’est aussi clairement le point de vue de Zola.
Oui… Tout à fait d’accord. L’aspect « folie » est nouveau dans la fresque (je crois…), mais Zola suppose que l’alcoolisme engendre aussi la folie, héréditairement. Et c’est davantage lié au danger de la technique…
A Bertrand : c’est clair que l’aspect thèse est écarté, et heureusement. Le film à thèse, selon moi, peut renvoyer très vite aux côtés abstraits que j’évoque dans un message de cette semaine, et qui rend difficile (trop absente) l’histoire qui est censée illustrer l’idée de départ.
L’abstraction est essentielle par ailleurs, mais au cinéma !?!? Il y a des essais : Eisenstein, Vertov (L’homme à la caméra) Kenneth Anger : fabuleux, mais austère. De même certains Godard (années 70′)…
Mais c’est aussi ce qui fait l’intérêt du cinéma…
à M Pascal: OK la folie engendrée par l’alcoolisme d’accord…
A MB : Espérons que l’évocation d’un tueur en série ne relance pas cet incorrigible Alexandre sur le chemin des synonymes de ce film avec Jodie Foster…
A MinettePascal
S’il vous plait arrêtez avec ces jeux de mots interminables
je parierais pas que non…
A MinettePascal,
Si vous parlez de LA BOUDERIE DES BROUTARTS, non, ce n’est pas mon genre..
A MinettePascal
Ce fut un honneur de partager cette vanne avec vous, mais bon..
Allez, on arrête, Pascal
Tope-là!(en plus, j’ai mis un « t » à « broutard »).
A MB et AA : Les gars, c’est pas juste. C’est Alexandre qui synonymise et c’est mézigue qui trinque.
Quand je pense aux munitions dont je disposais…
ça va être dur, mais je vais garder le silence, mes agneaux.
Bonjour à tous.
J’ai beaucoup de mal à comprendre les hésitations à l’égard de Duvivier. Ici encore pour « La charrette fantôme »… Pourquoi « une purge » ? Et pourquoi s’égare-t-il parfois ? Je découvre ce réalisateur depuis un certain temps, et je dois avouer (et je sais que je vais me prendre une volée de bois vert en disant cela) que je le place plus haut qu’un Renoir ou un Carné… Il est dans le sillage d’un Bergman, d’un Kubrick, avec ce pessimisme, voire ce cynisme qui les caractérisent. Pour faire rapide, je trouve que son cinéma est plus franc, et dans le fond et dans le forme, que celui d’un Renoir ou d’un Carmé…
Je sais que le goûts et les couleurs… Mais s’en tenir à ça, il n’y a plus de discussion possible….
A Bernasconi
C’était l’opinion de Bergman et de Sautet. Moi je déteste établir des hiérarchies entre les cinéastes. Il y a des beautés chez Renoir que je ne trouve pas chez Duvivier (LA PARTIE DE CAMPAGNE, LE CRIME DE MONSIEUR LANGE) sauf celui du PAQUEBOT TENACITY. Mais il y a une invention formelle, une vision du monde (quand il ne se goure pas de scénario) qui est unique. LA FETE À HENRIETTE est un éblouissement de mise en scène au delà de la drôlerie du propos et la fin de carrière de Duvivier malgré des faux pas comme BOULEVARD recèle des pépites comme VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS
Tout à fait d’accord… J’ai également découvert Sous les toits de Paris… Éblouissant. Je ne dirais pas la même chose de Golgotha : trop abstrait, pour moi. Et Gabin en Ponce Pilate (si j’ai bon souvenir), ça ne passe pas… Robert Le Vigan aurait d’ailleurs, paraît-il, porter son rôle de Jésus avec « trop d’enthousiasme »…
Mais cela me permet de faire le lien avec un autre réalisateur, que je trouve aussi pertinent que Duvivier, mais avec une compassion pour l’humain qui situe son propos à l’opposer. Je veux parler de Jacques Becker. Goupil Main rouge m’a renversé…
Mais il est clair que Duvivier et Becker participent de mondes peut-être pas opposés, mais différents.
Il est vrai que Partie de Campagne de Renoir est grand, comme La règle du jeu, même si je trouve le propos de ce dernier film problématique (le problème vient pour moi du carton avec la citation de Beaumarchais qui commence le film, et qui donne au film une tournure ambiguë dans ses intentions). La grand Illusion aussi est un grand film… Mais par exemple, je n’aime pas La bête humaine : pour moi, Gabin joue sans relief à côté d’un Carette bien meilleur. Et le scénario, je le trouve faible… Mais bon…
A Bernasconi
Pas très d’accord et un peu vite expédié. Je trouve Gabin renversant dans LA BETE HUMAINE, la manière dont il incarne son métier. Il joue en finesse face à Carette, lui laisse prendre le dessus en restant logique avec son personnage puis brusquement, il ramène une couleur (la boite, à Batignolle). Et dans GOLGOTHA il n’y a pas que Gabin. Harry bar est sublime et les scènes de foule incroyables. A noter la parenté du film avec LE ROYAUME D’Emmanuel Carrère
Le sujet de la BETE HUMAINE est unique en son genre. Si l’on a pas lu Zola avant, on pense qu’on va nous raconter une histoire d’amour entre un mécanicien et sa loco, explorer le monde ouvrier. Et le film le fait quand même, mais le sujet central doit être digéré, même après le visionnage. Plutôt courageux de la part de Gabin, je trouve, d’avoir accepté ce rôle. D’autres ne l’auraient pas fait.
Pour GOLGOTHA il faut se méfier des fausses impressions et des souvenirs déformés : Le Vigan est bien plus sobre et intéressant que ce qui a été souvent dit et répété sans avoir revu le film (et ce que Le Vigan lui-même ou son ami Céline ont pu écrire à ce sujet !) et, malgré quelques scories (Gabin, en effet, n’est pas à son meilleur !), c’est un film plus âpre qu’on ne l’a dit. Duvivier, comme il l’a fait souvent, s’intéresse à un homme face à la foule et à sa force aveugle. On est loin de la bondieuserie et les qualités de mise en scène sont à souligner : le choix de ne montrer le visage de Le Vigan qu’après une demi-heure de film, l’entrée de Jésus à Jerusalem en caméra subjective, l’emploi des décors et d’une abondante figuration… Dans plusieurs scènes, la peur de la foule annonce des passages de PANIQUE. Bien que Jeanson ait parlé de « navet Maria » (avant même la réalisation du film), c’est un film à redécouvrir.
A Bernasconi
Je partage votre enthousiasme pour Duvivier, qui a été trop longtemps considéré comme un « bon faiseur », sans plus. C’est un véritable auteur, avec un univers qui lui est propre. Sa filmographie est d’une richesse dont peu de réalisateurs français peuvent se vanter.
Et je suis d’accord aussi avec Bertrand sur le fait que, jusqu’à la fin, on trouve des oeuvres intéressantes.
LA CHARRETTE FANTOME n’est pas son meilleur film, mais il y a des réelles beautés, comme le travail sur le son, équivalent de ce que Sjostrom avait fait sur l’image dans la version de 1920. GOLGOTHA est un film très émouvant, au-delà de l’imagerie sulpicienne qu’on y a vu. Duvivier fait le portrait d’un homme condamné à mort, ce qui est bien dans son domaine (cf PANIQUE).
Presque tous ses films des années 30 sont remarquables, de DAVID GOLDER à LA BELLE EQUIPE, en passant par le méconnu PAQUEBOT TENACITY ou LA TETE D’UN HOMME.
Quant à SOUS LES TOITS DE PARIS dont vous parlez, c’est un film de René Clair et pas de Duvivier. Peut-être avez-vous confondu avec SOUS LE CIEL DE PARIS…
A Julia-Nicole
Et voyez AU ROYAUME DES CIEUX qui contient des beautés rares et le RETOUR DE DON CAMILLO
A Bernasconi
J’ai un peu du mal à comprendre pourquoi eyes wide shut serait « raté dans ses intentions » et echouerait dans une tentative de « monstration de la sexualité ». Qu’est ce que cela veut dire ? Je ne vois pas comment on peut qualifier eyes wide shut de « raté » de quelque manière que ce soit.
Par ailleurs, vous placez dans la même case kubrick et godart, car ils sauraient tous deux faire des films « abstraits ». La-aussi, désolé mais ça m’échappe. Pour moi, les films de Kubrick sont très concrets. D’une immense intelligence, mais concrets. L’inverse exact de ceux de godart, en somme.
à Bernasconi et Pierre: moi ce qui me laisse rêveur c’est l’ensemble des propos de Bernasconi: 1/la hiérarchie des cinéastes est une illusion, placer plus haut X que Y est une démarche vaine et ne mène à aucun commentaire intéressant: seule l’analyse des films mène à qqch. 2/ Quand je lis ses interventions auxquelles j’ai été découragé de réagir en opposition parce que j’y vois trop de points de désaccord je me perds entre « les films trop secs » « trop abstraits » « trop concrets ». Il semble analyser les films comme si c’était des thèses scientifiques plus que des oeuvres d’art et en quoi le carton seul qui ouvre la REGLE DU JEU peut-il influer sur le film dans son ensemble et lui « donner une tournure ambigüe dans ses intentions », il faudrait expliquer quelles sont ses intentions pour appuyer ça déjà! et puis si Gabin joue « sans relief » dans LA BETE HUMAINE, il joue sans relief dans tous ses films.
et puis je pige strictement que dalle à celà:
« Quant à la sécheresse d’un Bergman, j’ai toujours pensé que son cinéma est juste l’inverse : une mise en perspective des sentiments dans leurs paradoxes mêmes. Films tragiques, certes, donc austère, mais certainement pas secs… C’est quand l’austérité ne s’occupe pas des sentiments qu’elle devient sec, c’est-à-dire dogmatique. C’est pas exemple le cas de Pasolini avec Salò : voulant montrer la dictature dans les faits, par ses instincts les plus bas, Pasolini devient aussi dogmatique que les personnages qu’il nous montre, et donc sec, par le fait qu’il abstrait trop son sujet, cela en s’éloignant des sentiments montrables, donc d’une vraie histoire… »
Ce n’est pas un problème de grammaire française on comprend très bien que « il abstrait son sujet » signifie « il abstractise son sujet » c’est pas grave mais vous soutenez des idées obscures par absolument rien du tout. Et « l’inverse » d’un cinéma « sec » c’est mettre en perspective « les sentiments dans leurs paradoxes mêmes » vous rigolez ou quoi? Abstenez-vous surtout d’expliciter les paradoxes des sentiments…
Bon soit c’est un gag soit un enfumage et mes excuses si je suis trop con pour vous suivre vous continuerez sans moi.
RECTIF: « la hiérarchie des cinéastes est une illusion, placer plus haut X que Y est une démarche vaine et ne mène à aucun commentaire intéressant: seule l’analyse des films mène à qqch. » ça c’est que je pense pas un propos de Bernasconi.
A Bertrand.Je vais complétement dans votre sens de reflexion concernant les cinéastes.On ne peut pas comparer l’incomparable entre l’austerité voire la sécheresse scénaristique de Bergman et la vision optimiste de Renoir ou même de Duvivier.Connaissez vous Bertrand »Grand Gala »de François Campaux sortie récemment?J’ai aussi appris que Pagnol à réalisé un film qui reste à ce jour inédit.En savez vous plus avec son petit fils Nicolas?Merci à vous.
Je regarderai Golgotha et La bête humaine de nouveau…
Mais la sécheresse d’un Bergman et l’optimisme d’un Duvivier… Désolé, mais je n’en vois pas la couleur. Même La fête à Henriette, avec ses élans de comédies, montre davantage une critique du cinéma, de son monde paradoxal, à la fois stupide et manipulateur. Selon moi, chez Duvivier sourde en permanence un critique, un jugement qui confine au cynisme, et qui pour moi donne de la valeur c’est à son cinéma…
Quant à la sécheresse d’un Bergman, j’ai toujours pensé que son cinéma est juste l’inverse : une mise en perspective des sentiments dans leurs paradoxes mêmes. Films tragiques, certes, donc austère, mais certainement pas secs… C’est quand l’austérité ne s’occupe pas des sentiments qu’elle devient sec, c’est-à-dire dogmatique. C’est pas exemple le cas de Pasolini avec Salò : voulant montrer la dictature dans les faits, par ses instincts les plus bas, Pasolini devient aussi dogmatique que les personnages qu’il nous montre, et donc sec, par le fait qu’il abstrait trop son sujet, cela en s’éloignant des sentiments montrables, donc d’une vraie histoire… Autre exemple : j’ai toujours pensé que Clouzot n’a pu réaliser L’enfer par surenchère d’abstraction (au vue des moyens mis en œuvre : recherche de décors, de costumes absolument originaux, etc.). Et c’est sans doute le sujet lui-même, la sexualité, qui l’a amené à cette abstraction… Kubrick a subit le même problème avec Eyes Wide Shut : film raté dans ses intentions (et ne parlons pas du montage… cliché kubrickien) parce que trop abstrait… sans doute aussi à cause du sujet… Cette volonté de monstration du sexuel au cinéma a toujours été un vrai problème, je n’en connais pas de réussite… et Bergman n’est jamais tombé dans le piège, lui qui tourne presque toujours autour du sujet.
Paradoxalement, je pense que, après Bergman, Kubrick et Godard sont les rares réalisateurs qui ont réussi à faire des films abstraits par nécessité, c’est-à-dire se justifiant selon le thème : L’Odyssée de l’espace et Le Mépris ; ils sont austères, mais certainement pas secs. Ce sont des films que j’appelle Métaphysique parce qu’ils proposent, et dans le fond et dans la forme, une réflexion, au-delà d’une histoire, mais à partir d’elle, sur le fait humain en général, ce qui n’est pas le cas de tous les films ! Je pense aussi, et cela sans flagornerie aucune, que Coup de torchon et Un dimanche à la campagne sont des films métaphysiques…
Mille excuses pour ce développement… Mais ce qui m’attache personnellement au cinéma, c’est aussi la possibilité qu’il nous donne de réfléchir sur nos vies.
A Bernasconi
Qui a dit que bergman était sec. Aucun cynisme chez Duvivier mais une douleur rentrée. On va jusqu’au bout de l’horreur, on piétine des sentiments dans POIL DE CAROTTE, DAVID GOLDER, PANIQUE comme si Duvivier voulait se guérir de certaines blessures liées à l’enfance, à ce qu’il a vécu à son retour d’Amérique où il fut très mal accueilli par des gens qui ne s’étaient pas toujours très bien comportés. Et la compassion de Maigret, ses efforts pour sauver Heurtin, elle est réelle. Et un moment comme celui ou Frehel écoute un disque et se met à chanter sur ce disque, témoin de son succès passé, c’est cynique cela, ce plan très long où l’on sent une communion avec la chanteuse. La fin de la BELLE EQUIPE est noire par dogmatisme scénaristique, Spaak et Duvivier assimilant une fin heureuse aux happy end hollywoodiens. Mais aucun cynisme ni calcul. Sa noirceur est organique et souvent consolatrice. Et dans la Fete à Henriette, Duvivier se moque de sa noirceur et le monde des scénaristes n’est pas manipulateur. Mais Cremieux avec ses rebondissements à la noix et ses cascades de morts est tourné en dérision. C’est un film qui reproduit l’autre de création d’un scénario où l’on dit parfois n’importe quoi. Aurenche m’a dit un matin « et si on imaginait trois scènes vues du point de vue d’une mouche ». Il y a une euphorie créatrice dans HENRIETTE (le montage des différents bals où raccorde chaque fois sur un passage dans une tonalité différent de la valse d’Auric, avec des plans incroyables pour l’époque
A Bertrand:
Les filmographies de Renoir et Duvivier comportent chacune des chefs-d’oeuvre (parmi lesquels je mettrais LA BETE HUMAINE) et des ratés. Vous parlez de la vision du monde unique de Duvivier, « quand il ne se goure pas de scénario ». Le problème est que parfois il se goure de scénario, et de ses propres capacités de scénariste, sur des films très personnels, comme L’AFFAIRE MAURIZIUS, pour moi vraiment raté et mal fichu, alors que le scénario est de lui et que l’on retrouve sa vision du monde pessimiste, et le thème de la perte de l’innocence, des illusions de la jeunesse.
A Mathieu
Le livre était touffu et l’action se situait dans un pays étranger avec ses habitudes. Il avait moins prise sur le matériau qu’avec LA TETE D’UN HOMME dont il écrit seul le scénario et les dialogues. Très peu de cinéastes avaient le flair scénaristique de Becker ou Ophuls. Quand Renoir décide d’écrire tout seul ou presque seul, cela donne ELENA, TESTAMENT DU DOCTEUR CORDELIER
Mais CORDELIER de Renoir, dézingué par la critique est un film que j’ai eu plaisir à voir plein de bizarreries et le cadre « télévisuel » en fait un Renoir à part de sa filmo. Par contre le pire Renoir pourrait bien être son DEJEUNER SUR L’HERBE…
À Damien D
J’aime bien Barrault dans ce double rôle, surtout en Opale, un Hyde assez unique au cinéma avec son corps désarticulé, sur un xylophone déhanché de Kosma… Me semble anticiper le Mr merde joué par Denis Lavant.
A Pierre.
Nous sommes d’accord pour dire que les films de Kubrick sont concrets par rapport à ceux de Godard… C’est entendu.
Cependant, le cinéma de Kubrick met en avant une ligne d’horizon où l’idée prend le dessus sur la narration, d’où les profondes réussites que sont Barry Lyndon, L’odyssée, Docteur folamour et Les sentiers de la gloire. L’histoire existe, mais elle est dépendante d’une mise en forme très spécifique : les histoires que Kubrick nous donne à voir ne sont pas classiques : elles portent davantage un point de vue que ne le font des films beaucoup réalistes – aussi bons soient-ils. Ne seraient-ce que les cartons noirs du milieu de l’Odyssée ou de Barry Lyndon : il y a la volonté de contrecarrer le temps narratif… Ce qui est moins vrai pour Les sentiers ou Docteur Folamour. Mais là encore, demeure le caractère cyclique des films, comme si la forme, en plus de l’histoire, devait mettre en avant l’absurdité humaine (la guerre, l’orgueil, etc.) dans sa récurrence. Même les jeux d’acteurs se répètent souvent d’un film à l’autre… (certaines postures). Et ça, le scénario seul n’y suffirait pas pour ce qui est de la « monstration » de l’idée. D’où le caractère abstrait, que je considère comme une qualité chez Kubrick… c’est ça patte. Mille excuses pour le terme, mais j’aurais tendance à parler de méta-langage en ce qui concerne la forme, et c’est le cas de beaucoup d’autres cinéastes, mais chez lui, elle prend le dessus.
En ce qui concerne Eyes wide shut : à la sortie du film, nous étions beaucoup à nous demander si c’était Kubrick qui avait fini le montage (même Michel Ciment, certes pas aussi catégorique… il a d’ailleurs complètement changé de point de vue par après en considérant le film comme aussi bon que le reste). Et le projet de Kubrick était de faire un film à partir de la nouvelle de Schnitzler, sur l’inconscient et sa relation au pan-sexualisme de Freud, cela au sein du problème du couple. Freud est l’une des grandes influences pour Schnitzler et la Mitteleuropa du début de siècle. A partir de là, le caractère justement trop concret du film fait s’évanouir l’intention première au profit d’une histoire qui n’est pas portée par une mise en forme (méta-langage) aussi aboutie que peut l’être (je prends mon préféré) Barry Lyndon. Bien évidemment, il y a des moments superbes, surtout dans la première partie, plus juste dans sa logique. La seconde partie, comme le passage au château qui l’a précède, est simplement esthétisante, mais le sens échappe.
Mais plus généralement, j’ai toujours pensée que la sexualité, point focal de beaucoup de réalisateurs, ne passe pas quand on passe la limite pour attendre l’intime. Ce n’est pas une question de pudeur, mais de sens… Certes, Kubrick n’est pas tombé dans les délires de certains réalisateurs et réalisatrices qui, plutôt que de servir un film, servent juste une idée qui n’est qu’abstraite par défaut de narration. Ils montrent, simplement… Mais il faut finir par se demander à partir de quel point le fait de montrer sert une histoire au cinéma ? Et à partir de quel moment le fait de montrer sert les entrées et la pub d’un film aujourd’hui ? Même la pub autour de Eyes Wide shut était racleuse : chacun, au courant du sujet, s’imaginait tout et n’importe quoi vis-à-vis de ce film. Le teaser avec Cruise et Kidman…
Je sais que l’argent est le nerf de la guerre, mais pas au point de faire correspondre en tout point ce qu’attend le public, et Kubrick l’a déjà fait, avec Shining par exemple, qui n’est pas son meilleur film…
Pour en finir, je reviens sur Godard : selon moi, il cultive la narration la plus subtil qui soit, mais dans le même sens évoqué, même s’il a pu aller trop loin dans l’idée (années 70′). Mais Le mépris, Pierrot le fou, Forever Mozart… L’abstraction est un bien fait : elle évite aussi de se noyer dans le marasme des histoires… donc des habitudes visuelles.
Mille excuses pour cette longue réponse, et merci à vous pour votre remarque. C’est toujours important d’échanger.
A Monsieur BERNASCONI
Moi aussi je suis un passionné de Duvivier qui est depuis longtemps mon metteur en s. français préféré ,mais je pense que c’est très subjectif et qu’il faut éviter les hierarchies,il suffit de dire que Roger Boussinot s’était complètement fourvoyé dans son encyclopédie du cinéma(1980) avec son insupportable condescendance; sa réhabililitation à laquelle Brion a fortement contribué fut l’un des grands événements de la critique
;à ce sujet avez -vous vu son oeuvre américaine?
Si « Lydia » est un mauvais remake de « carnet de bal » ,par contre « tales of Manhattan » et surtout » flesh and fantasy » sont plus que dignes d’intérêt mais on en parle rarement ,EG Robinson est dans les deux et est époustouflant.Les images du premier sketch sont envoutantes et le second on dirait du Fritz Lang .
la ressortie de « au royaume des cieux »va permettre à beaucoup de découvrir une oeuvre dans laquelle un peu de soleil quand même éclaire la noirceur du propos -la ronde autour de la marmite est une séquence inoubliable- et le denouement anticipe sur celui des « 400 coups » ,et déjà le chien Goliath qui fait un sort à Suzy Prim annonce ceux du » temps des assassins » devenu aujourd’hui un film-culte et « chair de poule »
A Dumonteil
Vous avez tout à fait raison pour AU ROYAUME DES CIEUX QU’IL FAUT VOIR.Et vous avez raison pour le chien Tales of Manhattan est inégal et le sketch avec Paul Robeson est d’un mauvais goute consternant. Le premier est brillant formellement. FLESH AND FANTASY m’avais dit un de ses scénaristes, Ellis Saint Joseph (A SCANDAL IN PARIS, JOAN OF PARIS et Le FLEUVE non crédité), auteur brillant qui adorait Duvivier, le film a été massacré par Universal qui a changé l’ordre des sketches, en a coupé un, recyclé dans un film de série B, DESTINY de Reginald Le Borg
J’étais au courant pour « destiny » ;m^me si Duvivier n’est pas crédité ,on sent sa patte dans la scène du cauchemar et dans cette nature en folie qui pourrait etre la tempete des feuilles qu’il n’a jamais tournée dans ses deux versions de « poil de carotte »
« flesh and fantasy » survit quand m^me au charcutage ;le premier sketch utilise les miroirs ,le bord du lac ,les masques de manière éblouissante (il est tiré de Wilde ,je crois)le second bénéficie de la presence de EG Robinson qui est aussi dans le sketch le plus émouvant de « Manhattan » (le vieil universitaire humilié);le troisième sketch est plus conventionnel ..
A Dumonteil et Bertrand:
Dans TALES OF MANHATTAN le sketch avec Laughton et Victor Francen est très bien aussi et me rappelle cette histoire au sujet d’un pauvre hère (un artiste sans doute) invité à un diner dans le grand monde mais, ignorant tout des usages, prend le rince-doigts pour une boisson. Le voyant boire le contenu du rince-doigts, la maitresse de maison fait de même pour ne pas l’embarrasser et tous les invités à sa suite.
Mais le sketch le plus virtuose au niveau de la mise en scène est évidemment le premier. Le film est inégal mais quel film à sketches ne l’est pas?
Juste après »Le pigeon »Dino Risi nous propose »Il mattamore »une comédie dans le pur chemin de la tradition italienne avec un Victorio Gassman impérial.On est loin du néo réalisme impulsé par Rossellini ou De Sica,ici on va suivre un voleur à la petite semaine qui escroque des riches hommes d’affaires qui se sont fait de l’argent pendant la guerre.Il se retrouve en prison et là il y à une scène désopilante.Il demande à son voisin de cellule ce qu’il se met dans les cheveux,l’autre lui répond c’est de l’huile de sardines pour plaquer ma coiffure.Risi avait un sens inné pour les situations comiques qui pouvaient dérivés vers la dramaturgie voire le film social ou il pointer du doigts l’administration,la police,l’état,et surtout la religion qui à été souvent attaquer dans le cinéma italien.