De Harry Watt à François Dupeyron
29 novembre 2013 par Bertrand Tavernier - DVD
TOUJOURS DES FILMS ANGLAIS
Mon coup de cœur. Je dois avouer que j’ai eu un choc en redécouvrant (en découvrant, faudrait il dire plus justement, car je ne l’avais vu qu’en 16mm dans une très mauvaise copie) THE OVERLANDERS écrit et réalisé par Harry Watt. On lui doit le célèbre et magnifique documentaire NIGHT MAIL sur un poème de W.H. Auden et une musique (excusez du peu) de Benjamin Britten. Il participa à d’autres documentaires produits, comme le si émouvant, si beau NIGHT MAIL, par Alberto Cavalcanti : the FIRST DAYS, LONDON CAN TAKE IT souvent sans être crédité et j’aimerais bien voir SQUADRON 992, un court métrage documentaire romancé.
THE OVERLANDERS (LA ROUTE EST OUVERTE), entièrement filmé en extérieurs en Australie (Watt voyant l’état sommaire des studios, choisit une histoire de plein air et ne tourne que dans des décors naturels) frappe par son extraordinaire beauté visuelle. S’inspirant d’une histoire vraie, Watt raconte comment en Australie durant la guerre, un groupe de marginaux mené par un chef d’équipe charismatique (Chips Rafferty est tout à fait magnifique. Sa minceur, sa gestuelle, sa grâce lui donnent une grande présence et il devint l’acteur australien numéro 1) parviennent à convoyer un bon millier de têtes de bétail à travers la moitié d’un continent pour approvisionner les territoires menacés par les Japonais. On sent dans ce film la même urgence, la même énergie que dans d’autres productions Ealing de cette époque. C’est sûr que ce film influença fortement le Hawks de RED RIVER. Évidemment, Watt ne rajoute pas d’intrigue (à peine une histoire d’amour presque soldée), de rivalités, de vengeance. Une partie de ses comédiens amateurs ou semi-professionnels étant de très bons cavaliers, on les voit très souvent, sans transparences, au milieu du bétail, ce qui nous vaut les meilleurs plans de « stampede » ou plutôt de blocage d’un stampede (il y a un plan magnifique de Rafferty qui sépare les bêtes avec son fouet). Autres différences, Rafferty engage trois femmes dans son équipe et elles se révèlent toutes formidablement utiles. La photo est extraordinaire, Watt jouant à fond sur les lumières dures du désert et utilisant très adroitement les avant-plans. Le jeu de certains protagonistes est parfois rudimentaire mais cet aspect non policé augment la vérité du ton, de la narration, tout comme le choix des décors d’intérieurs. Magnifique partition musicale de John Ireland dont c’est la seule participation cinématographique. J’ai très envie de découvrir les autres films australiens de Harry Watt, à commencer par THE EUREKA STOCKADE (avec Chips Rafferty).
Je viens de voir THE SIEGE OF PINCHGUT, dernière production Ealing, avec Aldo Ray dont Charles Barr dit beaucoup de bien… Et en effet cette histoire d’un criminel (Ray) qui s’évade pour prouver son innocence et qui doit se réfugier dans un petit ilot en face de Sydney ne manque pas de force. Certes les situations sont familières (les « gangsters qui prennent des otages pour négocier) mais les développements le sont moins. Watt évite aussi bien dans le scénario (qu’il signe) que dans la mise en scène tout dérapage vers le mélodrame. Le ton reste sec, net, épuré. Et la tension monte quand les assiégés décident de se servir d’un des canons qui défend le fort. L’utilisation de l’espace, de la topographie, des extérieurs naturels est assez remarquable. Watt utilise de nombreuses plongées qui utilisent au mieux le décor, prend des risques avec la caméra (ou était l’opérateur dans certains plans de poutrelles au dessus du vide) et se sert très souvent des courtes focales avec caméra au sol. Ray dans une interprétation dégraissée, est impressionnant. Certes les film est moins pechu que des Mann ou des De Toth mais sa neutralité, sa mesure le sert et le préserve de nombreux écueils. A revoir absolument.
NINE MEN est un film de propagande qui s’ouvre sur une série d’exercices militaires filmés comme un documentaire patriotique. Puis un flash back raconte l’histoire d’une patrouille coincée dans le désert et cernée par l’ennemi. Récit ultra classique mais là encore, remarquable utilisation de l’espace avec des avant plans qui jouent sur la profondeur de champ. Certains plans larges sont spectaculaires et, paradoxalement, renforcent le climat oppressant du film. Peu de tirades nationalistes même si l’ennemi est traité avec dédain. Interprétation uniformément juste. Deux œuvres à redécouvrir après THE OVERLANDERS.
Je suis en train de revoir aussi WEST OF ZANZIBAR (que j’avais vu il y a si longtemps dans un cinéma situé près du métro Cadet) qui fait partie du volume 1 des Ealing Rarities. C’est un peu la suite de Where no Vultures Fly ce film d’aventures écologique qui m’avait enchanté à 14 ans et qui m’avait semblé à la vision du DVD, mollasson, mal joué et maladroitement mis en scène malgré un propos louable et en avance sur les combats qu’on mène aujourd’hui. Sans oublier de beaux extérieurs. Et cette suite est plus nerveuse, mieux écrite même si Anthony Steel est toujours aussi inexpressif et on retrouve en mineur le gout de Watt pour les extérieurs et ici et là son talent pour les mettre en valeur. Ce combat pour sauver les éléphants, pour stopper le trafic de l’ivoire devrait intéresser les militants de WWF.
Et si Watt était, après Robert Hamer, LE réalisateur sous estimé d’Ealing surtout pour NIGHT MAIL et ses films australiens. Voilà encore qui dément les assertions de Truffaut. Charles Barr loue aussi beaucoup le mystérieux WHITE CORRIDOR de Pat Jackson, introuvable en DVD. Jackson est l’auteur d’un célèbre documentaire reconstitué, WESTERN APPROACHES (1944 en couleurs), que j’avais trouvé assez terne et un peu ennuyeux (1951).
Revu LA FILLE DE RYAN que j’avais découvert à sa sortie et boudé stupidement. J’ai adoré le lyrisme, le panthéisme de la mise en scène (qui a influencé le Polanski de TESS et Pascale Ferran et son excellent LADY CHATTERLEY), les paysages, l’appréhension de la Nature, une extraordinaire beauté plastique qui va de pair comme souvent chez Lean avec une âpreté, une noirceur qui ne s’annonce pas, ne s’auto-publicise pas. Elle reste sous jacente comme si l’auteur ne voulait pas la claironner (on retrouve cela dans OLIVER TWIST, LE MUR DU SON, LE PONT DE LA RIVIÈRE KWAÏ, LAWRENCE D’ARABIE). En fait les films de Lean disent souvent et de biais le contraire ce qu’ils semblent mettre en avant. Seul bé mos la musique peu inspirée, à coté de la plaque de Maurice Jarre qui abuse des airs martiaux, de la musique de cirque toujours pléonastique, le type même d’illustration que dénonçait Jaubert. Lawrence était plus réussi, je crois. Là, Jarre ne trouve jamais le bon climat, la bonne couleur. Magnifique interprétation toute en retrait de Mitchum, sombre et lyrique de Sarah Miles, flamboyante de Trevor Howard dont c’est un des plus beaux rôles, de Leo McKern et création spectaculaire, à contre emploi de John Mills.
Parmi les raretés, je signale THE CLAIRVOYANT de Maurice Elvey avec Claude Rains et la sortie de THE EALING STUDIOS RARITIES : le volume 2 comprend le très personnel BRIEF ECSTASY d’Edmond T. Gréville qu’aimait beaucoup Graham Greene. Un film à découvrir, truffé d’idées, d’audaces, d’ellipses qui parle franchement de l’attirance sexuelle ce qui est unique dans le cinéma anglais. On trouve dans les autres coffrets FRIEDA de Basil Dearden.
Grâce à l’infatigable Jean-Pierre Dionnet, on vient de ressortir une série de grands classiques anglais dont beaucoup réalisés par Alexandre Korda : LA VIE PRIVÉE DE DON JUAN, REMBRANDT. Je conseillerai en premier LADY HAMILTON avec Vivien Leigh et Laurence Olivier, qui dans son genre est une très grande réussite : scénario intelligent et sensible dû à RC Sherriff et Walter Reisch (qui collabora avec Billy Wilder et Charles Brackett) au dialogue souvent incisif (la tirade de Lord Hamilton sur les différentes sortes de maris trompés qui se conclut par un éloge de ses statues « qui ne sortent pas avec un marin »), photo splendide de Rudolph Maté, belle musique de Rosza. Je pense que c’est dans ce film que Vivien Leigh est la meilleure, passant de la frivolité à la culpabilité, de l’immaturité à la gravité. Elle a des moments de légèreté rares, elle qui n’est pas une actrice légère plutôt signifiante, une drôlerie diaphane qui n’édulcore pas ses élans de coquetterie irresponsable. Laurence Olivier est tout aussi bon jouant sur le côté rustaud, tout d’une pièce du personnage. Ses rapports avec Lady Nelson, personnage pathétique, rigoriste et étroit, coincé, bloqué par et dans sa souffrance de femme trahie nous valent certaines des meilleures scènes du film. Qui est magnifiquement joué. La bataille de Trafalgar avec ses maquettes et ses transparences n’est pas à la hauteur de ce qui précède et j’avoue n’avoir pas du tout compris quelle était la tactique de Nelson. Il faut attendre l’explication donnée par son second. D’ailleurs dans les films de pirates, on ne comprend jamais la part d’invention, de talent d’un capitaine sauf dans MASTER AND COMMANDER ce chef d’œuvre.
J’aimerais revoir LES 4 PLUMES BLANCHES de son frère Zoltan, cinéaste progressiste qu’Alexandre obligea à vanter la beauté de l’Empire Britannique dans des décors souvent somptueux créés par la troisième frère Vincent, l’un des plus grands décorateurs du cinéma. J’ai ainsi revu ALERTE AUX INDES (THE DRUM, vu il y a des décennies en VF et NOIR ET BLANC au Pathé journal). C’est un excellent film d’aventures qui rivalise avec les TROIS LANCIERS DU BENGALE. Bien sur le ton est colonialiste mais le film est un peu moins moins patriotard, moins nationaliste que bien d’autres titres. Ici et là, on remarque des bévues de l’administration coloniale (leur chef refuse de croire Sabu et le regarde avec condescendance), les exploits guerriers sont traités avec une relative sobriété. Roger Livesey est fort bon, Valerie Hobson charmante (elle chante bien en s’accompagnant au piano) et Sabu formidable. Tandis que Raymond Massey en fait des tonnes en chef religieux dont les propos prennent un autre sens aujourd’hui. Le film fut interdit dans plusieurs villes de l’Inde. Très bon documentaire, plein de notations passionnantes sur Sabu, acteur et personnage fascinant avec Sabu, LE LIVRE DE LA JUNGLE (avez vous lu le chapitre hilarant que de Toth consacre au tournage de ce film dans son autobiographie FRAGMENTS, UNE VIE ainsi que le portrait aigu qu’il trace du clan Korda et qui complète celui de Michael Powell ?).
Justement de Powell, Dionnet a retenu LE VOLEUR DE BAGDAD, une merveille et un beau cadeau pour les fêtes. On pourra aussi revoir en Blu-ray LES 39 MARCHES et ATLANTIQUE LATITUDE 41° cette réussite de Roy Ward Baker et Eric Ambler.
COFFRETS
Dans un autre genre tout aussi précieux, les Éditions Montparnasse présentent un magnifique coffret consacré aux comédies de Shakespeare avec des interprètes éblouissants d’Helen Mirren à Cyril Cusack. Découvrez LA COMÉDIE DES ERREURS, PEINES D’AMOUR PERDUES, LES DEUX GENTILSHOMMES DE VÉRONE qui valent LA MÉGÈRE APPRIVOISÉE dont Zeffirelli tira un film académique et braillard.
Voyez aussi le coffret sur cet auteur délectable qu’est Eugène Labiche. J’ai un faible pour la STATION CHAMPBAUDET mais DOIT-ON LE DIRE ? et la POUDRE AUX YEUX contiennent des trésors que Jean-Laurent Cochet, grand amateur de Labiche sait mettre en valeur.
Et toujours chez Montparnasse, 2 coffrets importants : Les Prix Albert Londres 2013 et celui consacré à Bernard Pivot et APOSTROPHES.
CLASSIQUES FRANÇAIS
LE MORT EN FUITE est une sévère déception et je n’arrive pas à comprendre la réputation de ce film, mis en scène avec les pieds comme tous les autres Berthomieux. Le sujet de Carlo Rim fait illusion pendant 15 minutes puis devient absurde et ne reste que le cabotinage parfois marrant, souvent lassant, de deux acteurs abandonnés à eux mêmes. Les raccords, les passages d’un plan à un autre, le découpage semblent être taillés à coups de sécateur rouillé.
LE DERNIER DES SIX déçoit aussi à la révision. L’intrigue met beaucoup de temps à se mettre en place. Les séquences de cabaret semblent diluer le rythme, stopper l’action malgré des plans saugrenus marrants. Georges Lacombe le sentait et refusa de tourner une des séquences de cabaret. Alfred Greven le fit remplacer illico pour cette séquence par Jean Dreville.
Il faut mentionner la sortie de quelques Willy Rozier dont L’ÉPAVE premier film d’une très jeune Françoise Arnoul qui a toujours dit que ce n’était pas elle qu’on voyait nue.
LES AMANTS MAUDITS de Willy Rozier commence par une séquence extravagante où Rozier, convoqué par la police judiciaire, reçoit un satisfecit des policiers pour son scénario très lointainement inspiré de Pierre Loutrel qu’ils trouvent très moral (« il ne faut pas qu’ils deviennent des exemples pour la jeunesse »). Cela ne risque guère et le film dément le titre. Ces amants n’ont rien de charismatique ni de passionné. Il n’y a d’ailleurs aucune alchimie entre les deux acteurs, Robert Berri, un bedonnant moustachu, fort bon dans IDENTITÉ JUDICIAIRE, mais ici terne, et Danielle Roy, un peu meilleure que le dit Vecchiali. Lui est macho, teigneux, aigri et elle le double et le manipule. On comprend que les flics lecteurs du scénario jugent que de tels non héros ne risquent pas de déclencher de vocation tant ils sont antipathiques et surtout peu intéressants.
J’aime beaucoup plus LES AMANTS DE TOLÈDE, adaptation du Coffre et le Revenant de Stendhal (parmi les scénaristes Decoin, François Chalais et Maurice Griffe, le collaborateur de Becker) malgré le doublage, Gérard Landry qui est nul dans un personnage de jeune premier assommant et d’une redoutable inefficacité pour un révolutionnaire. Quand il porte un bonnet, on a envie de rire. Le prototype du jeune premier dans les drames romantiques qui est un vrai boulet. D’autant que les scénaristes imposent dans le dernier tiers des péripéties d’une rare stupidité : ce coffre où se cache le héros qu’on ramène dans le seul lieu où il ne faudrait pas aller (on ne parvient pas à comprendre pourquoi il ne sort pas durant le trajet) puis qu’on renvoie là d’où il vient frôle le burlesque involontaire. Est-ce dans Stendhal ? Mais Decoin sait inventer de beaux plans, utiliser très adroitement les extérieurs, surtout tous les espaces vides ou déserts, couloirs, escaliers, ruelles : une course le long d’une muraille, ces plongées sur des espaces que les personnages traversent en diagonale, des scènes dans une église témoignent d’un vrai talent. Il joue avec la lumière, bien épaulé par Michel Kelber, créant des blancs qui claquent avec le soleil et s’opposent à des noirs très profonds, ces zones d’ombre. Fort belle musique de Jean-Jacques Grunenwald. C’est lui qui doit jouer de l’orgue dans deux des séquences d’église. Maurice Dutilleux le tenait pour le plus grand spécialiste de Bach à l’orgue. Bonne occasion de rappeler que Decoin fut le seul cinéaste avec Grémillon à faire appel à Dutilleux. Et aussi à Maurice Henry pour MALÉFICES. Il y a un bel échange entre le chef de la police, Pedro Armendariz et un bourreau : « Ta femme, elle t’aime ? » – « Oui Excellence » – « Que pense-t-elle quand tu fais ton travail ? » – « Elle m’aime moins ». On dirait du Hugo. Plusieurs acteurs espagnols sont épatants. Françoise Arnoul dans un rôle populaire qui lui va bien est très sexy. Alida Valli, très belle. For passionnante intervention de Didier Decoin qui nous dit que ce fut un des films que Decoin voulut faire. Par admiration pour Stendhal. Pour découvrir l’Espagne. Il imposa le tournage en extérieurs à Tolède.
Films récents
La sortie du dernier film de François Dupeyron, MON ÂME PAR TOI GUÉRIE, qu’il eut tant de mal à faire financer, est une bonne occasion de se plonger dans cette œuvre personnelle et singulière : de DRÔLE D’ENDROIT POUR UNE RENCONTRE à LA CHAMBRE DES OFFICIERS, Dupeyron n’a jamais sacrifié aux modes. Il a toujours essayé d’imposer sa petite musique douce amère, tendre, décalée, en marge. J’ai gardé un faible pour le méconnu C’EST QUOI LA VIE ? et pour AIDE TOI ET LE CIEL T’AIDERA où Claude Rich était sensationnel.
Et ruez vous sur HIVER NOMADE de Manuel Von Sturler, évocation chaleureuse, tendre, passionnante d’une transhumance de moutons en Suisse qui permet à l’auteur de parler du temps qui passe, des changements drastiques du paysage, d’une certaine forme de vie. Le charisme des deux personnages principaux est incroyable. Une réussite aussi forte que celle de BOVINES.
CINÉMA HISPANIQUE
J’avais beaucoup aimé un film argentin LES ACACIAS dont l’austérité devenait peu à peu poignante.
Quand est ce qu’on ressortira enfin en France EL VERDUGO (LE BOURREAU), le chef d’œuvre de Berlanga qu’il serait utile de redécouvrir et ce, au moment où le cinéma espagnol traverse une passe difficile avec un gouvernement conservateur qui surtaxe les activités culturelles, fait passer la TVA à 21% et proclame son mépris du cinéma, de la culture ?
Et les amateurs de jazz doivent acquérir le délicieux CHICO ET RITA de Fernando Trueba, évocation tendre, délicate, amusante. Son frère David s’est attaqué à un sujet formidable : l’adaptation d’un des meilleurs romans espagnols contemporains, LES SOLDATS DE SALAMINE de Javier Cercas.
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To Martin Brady: The UK ICON set, according to multiple sources, does indeed have English subs. NORTH WEST FRONTIER (FLAME OVER INDIA) is a rousing train adventure film, directed by J. Lee-Thompson, set in 1905 India wherein religious differences were expressed with a vociferousness unthinkable in the peaceful and harmonious world in which we live today. Aside from More, the cast also includes Lauren Bacall and Herbert Lom, with photography by Geoffrey Unsworth. GENEVIEVE’s screenplay is by William Rose, who also wrote MacKendrick’s THE LADYKILLERS, Jewison’s THE RUSSIANS ARE COMING…, and one of the most charming of 60s American comedies, Kershner’s THE FLIM FLAM MAN.
à Michael: Merci Michael, de + Maltin dit le + grand bien de GENEVIEVE et CHANCE OF A LIFETIME (ce qui peut aussi m’inquiéter remarquez). Sur ma liste!
A Martin- Brady
J’ai toujours trouvé GENEVIEVE assommant et le prototype de ces films anglais détestables qui ne s’intéressent qu’aux vieilles choses (pas à la vraie tradition), ce type de cinéma que dénonçait Orwell « avec des tantes fofolles et des oncles irresponsables » et Henry Cornelius était un metteur en scène d’une rare platitude
A Michael Rawls
Merci pour le tuyau. Je sors de NORTH WEST FRONTIER (titre westernien) et c’est un Jack Lee Thompson agréable, une manière de « STAGECOACH » des Indes dont la diligence serait remplacée par un p’tit train. L’argument en est improbable, même naïf et on peine à croire qu’un tel échantillonnage de gens « bien mis » puisse participer à une aventure aussi dangereuse. Mais on a affaire à un vrai film anglais, pas à une grosse production internationale et routinière. Les premières séquences, très spectaculaires, pourraient être dans le style de Zoltan Korda. On est même surpris qu’un tel déploiement de figurants et d’action se trouve là et non pas à la fin. Il y a des petites choses ratées:la scène du pont, pleine de transparences grossières, le méchant (oups, spoiler) maladroitement écrit (Herbert Lom). Mais aussi une sacrée photo de Geoffrey Unsworth, brillante d’un bout à l’autre, et un certain rythme. Autre surprise: la présence de Lauren Bacall qui pourrait faire greffe incongrue mais qui, en fait, prend bien. On la sent même intégrée et en plus elle y est particulièrement belle.
Encore un Lee Thompson de repêché.
Merci Bertrand et A Angel: CHANCE OF A LIFETIME semble être une charge anti-gauche (des ouvriers reprennent une usine et échouent par incompétence) et REACH FOR THE SKY un mélo guerrier (un pilote qui perd ses jambes réussit à revoler par volonté) bon on verra.
Bertrand,allez vous évoquez dans votre projet »Regard sur le cinéma »le réalisateur Robert Bibal dont j’ai découvert »Le fugitif »sortie en 1948.Mise en scène assez surprenante et vraiment surfaite.Que font René Dary,Alfred Adam et d’autres dans cette histoire sensée se passer au Canada et dont les décors des studios sont omniprésents tout le long du film.Je me demande meme si c’est de la vrai neige qui à été utilisée?Je ne connais pas ses autres films qu’il a coréalisé avec un certain Mathot!!!!Eclairer ma lanterne svp.
A Rouxel
Désolé, je n’en parlerai pas. C’est un faiseur dont la plupart des films sont minables. Je ne fais pas un catalogue de la Redoute
Alors que sort cette semaine en salle son nouveau film »Hacker »revenons sur son premier long métrage »Thieff »dont le titre français fait penser au film de Lautner »Le solitaire ».En plus du coffret de deux dvd Wild side propose un ouvrage interessant signé Par Michael Henry Wilson disparu l’an dernier.Il a eut l’occasion de rencontrer six fois Michael Mann et son livre est plein d’anecdotes sur les differents tournages de ce réalisateur un peu à part.Pour revenir à son premier film,il faut savoir il à été tourner en parti de nuit avec l’ambiance glauque(métros,bars louches,motels crasseux…)l’univers de Mann est souvent urbain ou il y a une certaine tension nerveuse et des personnages angoissés,sombres et pas très net dans leurs tetes.L’interet du film vient du jeu tout en retenue de James Caan qui campe un vendeur de voitures qui à une seconde activité.La musique de Tangerine Dream apporte une tension supplémentaire dans les scènes de violences et de poursuites en voitures.L’ensemble est un bon polar qui à surprit la critique à l’époque.Auparavant Mann avait réalisé plusieurs épisodes de séries tv,on le ressent dans les cadrages serrés et les plans assez rapides.
A Bertrand Tavernier
Je viens de voir ATLANTIQUE LATITUDE 41° et j’ai eu une espèce de choc: ce n’est pas seulement un film réussi c’est aussi la matrice du TITANIC, de James Cameron. Pas seulement parce qu’il est bien réalisé: la catastrophe commence très vite, résumant à la durée seule du métrage ce qui constitue les 90 dernières minutes de TITANIC. Mais surtout, la version Cameron apparaît non seulement comme un remake du Ward Baker, mais aussi et en plus comme un décalque car bons nombres de situations, de décors et même de plans entiers semblent, visuellement, être des « brouillons » noir et blanc de ce que sera le film de James Cameron. C’est par moment impressionnant de similitudes (les chaloupes que l’on descend alors que des passagers s’agitent à tous les étages) . C’est même un peu agaçant compte tenu, je crois, de l’absence totale de connexions critiques entre les deux films au moment de la sortie du Cameron (sauf erreur). Pour ma part, avant de le visionner, j’imaginais, faute d’être vraiment au fait, un film du début des années 50 porté par l’esthétique des années 40 alors qu’il date de 1958, donc plus moderne au sens de plus « reproductible ». TITANIC, de James Cameron, n’est donc pas seulement une version ultra-spectaculaire, et marquante, de l’évènement, elle est aussi le remake du Roy Ward Baker, comme KING KONG est le remake de KING KONG, mais dans le cas qui nous occupe, un tantinet occulté.
A Alexandre Angel
Mais un certains nombres de ces faits sont tirés des témoignages et Eric Ambler avait fait de sérieuses recherches. Cameron a du recouper les mêmes sources. Il y a pourtant des différences passionnantes et le Roy Baker sonne plus juste. Ne sous estimez pas le mépris dans lequel la majorité de la critique tenait le cinéma anglais depuis Truffaut
ATLANTIC LATTITUDE 41), en anglais A NIGHT TO REMEMBER, se trouve aussi dans un excellent coffret Kenneth More où il a également GENEVIEVE, CHANCE OF A LIFETIME et NORTH WEST FRONTIER.
à Edward: ce coffret a bien des st anglais? Vu qu’il est pas cher… connaissez-vous les autres films?
A Martin-Brady : effectivement, il n’y a que des ss-ttr anglais pour malentendants. Les autres films sont donc, outre A NIGHT TO REMEMBER, GENEVIEVE, comédie anglaise que j’ai trouvé moins assommante que BT même si elle a un côté Benny Hill, mais je connais mal les comédies anglaises de l’époque ce qui fait sans doute que je l’ai plus appréciée que BT, CHANCE OF A LIFETIME n’est pas, en ce qui me concerne, anti-gauche mais plutôt une illustration très bien jouée et filmée de la situation ouvrière anglaise très dure de l’époque, du caractère très marqué des classes sociales en Angleterre et de la difficulté de s’entendre et d’exercer le pouvoir, quel qu’il soit, après l’avoir pris. NORTH WEST FRONTIER, pour faire simple, est une sorte de version du DERNIER TRAIN DU KATANGA aux Indes à l’époque de l’empire britannique. Plaisant sans être extraordinaire. A plu à Hervé Dumont (voir son site). Je n’ai pas encore vu REACH FOR THE SKY.
A Bertrand Tavernier
Mépris qui m’a longtemps empêché de me mettre sérieusement au cinéma anglais, influencé que j’étais moins directement par Truffaut que par un certain entourage, au point même que bien que possédant le 30 ANS DE CINEMA BRITANNIQUE de Lefèvre (que j’ai connu un peu avant sa mort car il était l’ami d’un ami, qui habite Laon) et Lacourbe, je continuais à rester dans l’inhibition d’explorer.
Quant au James Cameron, comme remake je pousse évidemment le bouchon, ou le glaçon c’est selon. Et je l’aime bien, du reste : les 3h30 passent toutes seules bien que je ne sois pas dupe du gigantesque attrape-ados que constitue l’histoire d’amour entre Di Caprio et Winslet. Mais au delà des recoupements de sources (et on sait que les Anglais sont des as de la reconstitution et que Cameron s’est documenté comme un fou), on dirait par moment que les deux films ont le même storyboard !!
A Alexandre Angel
Et de sérieuses différences de budget. Le Cameron m’avait plus mais de manière plus superficielle que A NIGHT même si Baker n’aurait pas réussi l’histoire d’amour, si tapageuse soit elle. Les cinéastes anglais en dehors de Powell, de Mackendrick, Hamer ou Cavalcanti avaient souvent des problèmes avec les personnages féminins et Ealing a été incapable dans les années 50 de révéler une grande actrice, laissant la vedette aux vieilles bagnoles, aux trains, aux vieux pubs
A l’heure ou les producteurs et réalisateurs essaient tant que mal de traités les maux de la jeunesse française,je voulais revenir sur deux films majeurs des années 80.De plus il y a un lien entre les deux puisque Sandrine Bonnaire incarne Suzanne dans »A nos amours »et Mona dans »Sans toi ni loi ».Le premier film nous conte les premiers amours de jeunesse et l’enfance qui s’enfuit;Pialat avait déjà traité le sujet avec »L’enfance nue »mais ici c’est plutot les émois et la transformation de l’etre et le regard des autres face à son corps.Evidemment le personnage de Mona qui rejette la société de consommation,défend la liberté de vivre selon les rencontres et de co-habiter avec la nature(le froid de l’hiver,le vent la pluie)mais surtout la faim qui afaiblit son corps meurtrie et fatiguée.Mona est peut etre la marginale que l’on on découvert pleine de vie ,d’avenir et d’espoir dans le film de Pialat.Ce film de Varda m’a fait repenser à »Into the wild »de Sean Penn,ou là aussi un jeune étudiant décide de tout abandonner et de revenir aux vrais valeurs de la vie.Il déchire sa carte d’identité,brule des billets vert,se laisse pousser cheveux et barbe,il y a dans ce personnage aussi une force de vivre autrement,sans tv ni radio,ni téléphone ou ordinateur mais avec une grande richesse interieure(il écoute le sifflement des oiseaux,le bruit du vent,il voit à l’aube une biche boire la rosée du matin).Pourtant malgré l’espoir d’avoir retrouver une forme de quiétude et de paix interieure,la nature aura le dessus sur l’etre humain et reprendra sa place .
A quand une réédition de FRAGMENTS, UNE VIE, de de Toth ?
A Edward
Je ne savais pas que c’était épuisé. Avez vous essayé l’Institut Lumière
Non. J’ignorais qu’ils vendaient des ouvrages. Merci.
A Zdward et à tous
Ils vendent les ouvrages qu’il possède et qu’ACTES SUD ne veut plus commercialiser, ce qui est une erreur
Commandé et reçu. Service efficace. Merci.
« Lumière d’été »de Jean Grémillon est un film singulier et original dans la carrière de ce réalisateur longtemps oublié par la critique.Il oppose d’un coté le monde du travail dans les mines et de l’autre l’oisiveté du personnage de peintre alcoolique incarné par Pierre Brasseur qui cabotine un peu sur les bords.Ce film réalisé en 1943 en zone libre dans les Hautes Alpes a eu le soutien du responsable français chargé de superviser pour la Continental les tournages durant l’occupation allemande.Au générique on peut lire que les décors sont de Max Douy alors que c’est Alexandre Trauner qui les signent.En effet il vivait à Grasse et à continuer d’exercer pendant la guerre. »Lumière d’été »se classe parmi les films du romantisme poétique avec un soupson dramatique final.Outre Madeleine Robinson,je citerais volontiers Georges Marchal tout jeune acteur débutant dont les traits rappellent bien sur Jean Marais,puis Raymond Aimos,Paul Bernard toujours juste dans son jeu.En suppléments le dvd nous propose un documentaire très interessant sur la vie de Jean Grémillon réalisateur de « Remorques », »Gueule d’amour » »Le ciel est à vous ».Le documentaire nous éclaire sur cet humaniste de la vrai gauche qui fut un compagnon de route du Parti Communiste et fut meme accusé d’etre un agent des services secrets de Moscou!!!Il est dommage qu’on ne puisse voir ses premiers court-métrages des années 20,30 ou meme de la fin de sa carrière puisqu’il disparut en 1959 à l’age de 58 ans.
Outre le fait qu’il a dénoncer plusieurs scénaristes,réalisateurs membres du Parti communiste des Etats-unis,Elia Kazan restera un cinéaste et scénariste brillant dans la mise en scène.J’ai revu »Un homme dans la foule »ou l’on suit l’ascension d’un marginal vagabong gratteur de guitare qui deviendra une gloire locale à la radio puis une vedette qui balancera des vérités sur les politiques,la coruption mais surtout la manipulation des masses grace à la télévision.Andy Griffith dans le role titre campe un homme tourmenté,angoissé et torturé interèrement par la vie et l’argent facile.Kazan dans ces films s’est toujours attaché à la psychologie des personnages toujours révolté par le système mise en place par une minorité d’hommes affaires,banquiers ou politiques .C’est ce qui le démarque complètement de Hithckock qui priviligié plutot l’image voire le son au détriment des personnages qui sont pris dans le mouvement sans réelles réactions humaines.Hawcks se rapproche de Kazan dans la description minitieuse et sociale de ces personnages.Je pense aux roles de John Wayne ou de Robert Mitchum voir meme Walter Brennan qui ont chacun une épaisseur,un vécu,un passé enfin une vie derrière eux. »Un homme dans la foule »vaut aussi pour son constat sur la médiatisation des vedettes de tv et toutes les dérives qui en découlent.
M. Tavernier
Savez-vous par hasard que valent les 4 dernières sorties DVD de Bach film « Les Grands Classiques du cinéma muet » (en en particulier Les Rapaces de Stroheim).
En ces périodes de noël, j’hésite à me le procurer (c’est la version de 140 min et non celle restaurée de 239).
Merci
A Nicolas Silber, on m’a dit que certaines copies étaient correctes mais on doit être loin des restaurations que devraient faire la MGM en partant du travail de brownlow et en utilisant les musiques de Carl davis. Moi, j’éviterai GREED mais je jetterai un ,oeil sur THE CROWD un des plus beaux films muets
mort de Peter O’Toole aujourd’hui. ce coup -ci il rejoint Lawrence pour de bon. RIP
Il est rare que la télévision s’interesse de près au monde du cinéma,en dehors des re-diffusions habituelles ou une soirée hommage lors du décés d’un réalisateur français.Quelle surprise de constater que France 3 diffusait hier soir un documentaire en deux volets :La guerre d’Hollywood 1939-1945,réalisé par Michel Viotte.²Que ce soit John Ford,Michael Curtiz ou Melvyn Douglas,ils ont tous collaborer avec le président Roosevelt afin d’enrayer le régime nazi.Lorsque Hitler accède au pouvoir en 1933,les studios américains »font le choix de la diplomatie ».Les bureaux allemands d’Hollywood n’hésitent pas »à se séparer »de leurs collaborateurs juifs,quand sont promulguées,en 1935 les lois anti-juives.A Los Angeles,le consul du Reich parvient meme à faire interdire un tournage hostile au régime nazis.Un an plus tard fut créela »Hollywood anti-nazi league »qui comptera 4000 membres dont John Ford et Melvyn Douglas.Les longs métrages s’enchainent comme »Le dictateur » de Charles Chaplin mais une grande majorité d’américains sont contre une intervention en Allemagne.Les lobbies isolationnistes se déchainent et une enquète est diligentée par le sénat contre Hollywood(avec de forts relents antisémites et anticommunistes.Après l’attaque de Pearl Harbor l’opinion se soulevera et fera basculer l’administration Roosevelt avec Hollywood.Appuyé sur une masse d’archives inédites,ce documentaire est une porte d’entrée originale dans l’histoire contemporaine des Etats-Unis.Le dvd qui sort a été précédé d’un livre paru aux Editionn de La Martinière(232 pages pour 38 euros).
à Rouxel: oui, merci de signaler ces deux films, rediffusés dans les nuits des 26 et 27 décembre vers 3hdu mat!
RECTIF: dans les nuits du 25 au 26, puis du 26 au 27.
To the readers of this blog: if you’re interested in being reminded of aome of the various film artists who’ve left the building this year then go to youtube.com and type in TCM Remembers, 2013. Be prepared for some surprises, along with repeated jabs to the heart.
Très beau clip, très émouvant certes…
Inutile d’y chercher Patrice Chéreau, Bigas Luna, Jesus Franco, Georges Descrières, Francis Lax, Georges Lautner, Edouard Molinaro, Denys de la Patellière, Carlo Lizzani, Damiano Damiani, Giuliano Gemma, Perrette Pradier, Valérie Benguigui, Huguette Oligny, Allan Sekula, Frédéric Graziani, Piotr Todorovsky, Alexei Balabanov, Henri Dutilleux, Artus de Penguern, Jeanne Cooper, Franck-Olivier Bonnet, Jean-Marc Roberts, Francis Lemaire, Philippe Dussart, Phil Ramone, Benny Luke, Tony Scott, Paul Walker… et des dizaines d’autres personnalités liées au cinéma de part le monde …
To Sullivan: The TCM necrology was indeed unusually parochial this year, I don’t ever remember it being so geographically straitened. I immediately noticed the neglect of Chereau and I wondered how, having been sharp enough to include Luciano Vincenzoni, they could then omit Carlo Lizzani. A few of the other names you mention (Lautner, Molinaro, Walker) probably died after the clip was assembled and will appear around New Year’s with the end of the year fallen (O’Toole, Totter, Fontaine).Tony Scott died in 2012. Phil Ramone was a great record, not film, producer.
As for that paucity of foreign (to Americans)names in the TCM clip: it’s one more piece of evidence of America’s cinexenoagnosia (the inability to recognize a cinema originating in countries other than one’s own, and I just made that word up). Last night I was looking at a NEW YORK magazine from January, 1974, with a cover story by John Simon on Lina Wertmuller, on the occasion of the release of SEVEN BEAUTIES. In the « What’s On » list at the front of the magazine, one could find dozens of foreign films (new and old) playing around Manhattan, in first run theatres, repertory houses, and museums. That’s not true today. And how many general interest magazines in the U.S. would give cover space to a foreign film director today (Bertolucci was on the cover of NEWSWEEK when LAST TANGO…was released).
In TCM’s defense, they do run a good many foreign films, doing things like showing Bresson’s and Dreyer’s takes on Joan of Arc back to back (albeit in the middle of the night, but « love has to stop somewhere short of suicide » and you can record them, can’t you?).
Malgré le fait qui soit le fils du célèbre Tristan Bernard,son fils Raymond qui a débuté en tant qu’acteur à l’époque du cinéma muet puis est devenu assistant réalisateur.On lui doit des films de bonne facture au niveau de la narration: »Les croix de bois », »Maya »ainsi que sa version des »Misérables »qui est surement la plus fidèle au roman d’Hugo.La prestation d’Harry Baur dans le role de Jean Valjean est d’une puissance consternante sur le plan physique et émotionnel.Idem pour son « Tartarin de Tarascon »à la fois fidèle et réaliste.J’ai découvert »Le cap de l’esperance »avec une éblouissante et belle Edwige Feuillère.Il s’agit d’un mélodrame avec une mise en scène tout en mouvements et rebondissements.Franck Willard,André Valmy et le toujours excellent Jean Debucourt qui campe un flic pointilleux et affable complète ce film qui vaut le détour.Joseph Kosma signe la musique du film qui reste une curiosité d’après guerre.
En ce moment Ciné classics diffuse aussi LIGNE ROUGE 7000, un Hawks des dernières années sur lequel il n’est pas aisé de mettre la main. A quarante ans passés je ne l’avais jamais vu programmé nulle part, c’est dire si je me suis précipité. Je me doutais un peu que je n’allais pas découvrir un grand film oublié sans pour autant imaginer que j’aurais envie de me cacher sous mon fauteuil à plus d’une reprise tant le spectacle frôle la ringardise depuis le générique de début jusqu’à la toute dernière image. Il faut dire que j’ai vu le film en vf ce qui a sans doute faussé mon jugement, mais pas de beaucoup.
C’est l’oeuvre d’un vieux monsieur qui tient à rester dans le coup en faisant un film sur les jeunes avec de la musique de jeune, des histoires de coucheries comme en vivent les jeunes, sur fond de courses automobiles, tout ça observé avec un regard antédiluvien.
Sujet certes fort ingrat, les courses de voitures au cinéma on toutes donné lieu à des films ringards et pesants. On ne sait pas quoi faire des personnages hors du cockpit de leur bolides, alors on leur invente des histoires d’amour aussi passionnantes que dans Melrose Place. De plus, Hawks a casté la crème de la crème de l’insipidité masculine et féminine parmi les jeunes acteurs américains de l’époque. Aucun d’ailleurs n’a survécu au film en dehors de James Caan.
Les scènes de courses ne sont pas plus passionnantes que le reste. Assemblage grossier de stock-shots tout flous et de plans de studio filmés en transparence. Hawks est à côté de la plaque à tous les niveaux, sans en avoir conscience. Il suffit de relire ses déclarations à Joseph McBride.
Je crois que le film a sombré dans le néant dès qu’on l’a retiré de l’affiche en 1965, et il n’en ressortira jamais. Il faut quand même guetter ses diffusions, uniquement pour avoir une vision exhaustive de l’oeuvre de Hawks. On serait bien ingrats de se moquer en regard de ce qu’il nous a légué par ailleurs.
Chapeau toutefois à 50 ans de cinéma (et Noël Simsolo) pour avoir pondu des commentaires aussi inspirés à partir d’un film qu’on a plutôt envie de glisser sous le tapis.
A Manux
Dans 50 ANS, nous montrions que le film était personnel ce qui ne le rendait pas meilleur pour autant, pas plus réussi. C’était une opinion discordante et quasi révolutionnaire face à la ferveur démente de certains commentaires proches de l’extase. Hawks lui même avait répondu au délire de louanges de deux journalistes des Cahiers qu’il était flatté, qu’il avait espéré faire ce qu’ils y voyaient mais qu’il avait raté. Le film est morne visuellement, pauvrement joué avec les sempiternels plans du speake. Je suis entièrement d’accord avec vous. Dans un genre sinistre (les films de course), c’est l’un des pire.Récemment, une très bonne surprise : RUSH de Ron Howard, belle surprise dans le genre super ingrat qui, pour moi, engendre le plus souvent une indifférence somnolente, des films sur les courses automobiles. Elles sont ici filmées avec une réelle originalité, Howard et son chef opérateur multipliant les angles inhabituels (caméra à ras du sol montant les roue qui dérapent dans l’herbe ou les bordures, entrées de gens fracassantes), ne captant que certains aspects de la course, des moments déconnectés de l’ensemble. Et surtout il n’hésite pas à couper une compétition et à donner le résultat après quelques secondes après avoir consacré de longues minutes à la préparation, à l’attente. Mais surtout l’excellent scénario de Peter Morgan (FROST ET NIXON, THE QUEEN) se concentre sur la rivalité qui va opposer James Hunt et Nikki Lauda, deux coureurs que tout oppose. Autant le premier est casse cou, fêtard, impulsif , séducteur, avide de remporter un triomphe, autant le second est méthodique, ordonné, discipliné « Je ne veux prendre que 20% de risques », répète-t-il. Et il veut obliger les organisateurs à annuler une course que la pluie rend hyper dangereuse. Cette rivalité qui s’exerce autant sur la piste que devant les médias et dans des affrontements personnels, prend des proportions énormes et finit par faire passer tout le reste à l’arrière plan. Howard ne cherche pas à prendre parti, les deux coureurs étant simultanément sympathiques et détestables, monomaniaques et vulnérables. Il y a des plans audacieux à l’hôpital quand on vide les poumons de Lauda et la fin du film se révèle extrêmement touchante. Un autre succès pour Ron Howard qui fait preuve d’une délicatesse, d’une absence de manichéisme qui sont les vraies qualités du cinéma moderne
Vous me faîtes regretter de m’être trop tâté avant que RUSH disparaisse de l’affiche. C’est en se tâtant trop qu’on loupe des films..
J’ai moi meme hésité à aller voir « Rush »après les lourdeurs du réalisateur(Appolo 13,Le journal,Horizon lointain…).
ce qui m’avait frappé dans LIGNE ROUGE, c’est la diversité des couleurs de peau dans l’équipe, mais qu’après le boulot, le Mexicain sortait avec une Mexicaine et l’Asiatique avec une Asiatique, le Blanc avec une Blanche, pas de mélange avec Hawks! La plaisanterie machiste dés le début sur les femelles incapables de décider d’aller dans une direction ou une autre était assez nouvelle chez HH, et pénible. Par contre, il y en a un que j’ai jamais réussi à voir c’est MAN’S FAVOURITE SPORT? mais je redoute de le découvrir, je préfère les drames chez Hawks.
N’ayez crainte mon cher Martin-Brady et jetez vous sur Man’s favorite sport qui est une des réussites mineures de Hawks. Paula Prentiss est effectivement charmante (je suis complètement tombé amoureux d’elle pendant le film) et le film est un petit plaisir parfaitement hawksien, c’est à dire unique au monde.
à rich: ok je vais me jeter sur Paula je veux dire sur ce film vendu d’ailleurs à un prix qui réjouirait Roger Corman. Mais comment tomber amoureux d’une femme de pellicule? Etes-vous normal? Bien sûr, il s’agirait de Frances Dee dans Vaudou je comprendrais moi qui suis normal (ah… les petites fioles cliquetant sur le plateau de miss Dee l’infirmière dans Vaudou, c’est une invite…) mais Frances Dee, ce n’est pas pareil, excusez-moi il faut que je revoie Vaudou j’espère attirer son attention, à miss Dee, la dernière fois que j’ai revu l’extrait elle m’a carrément regardé dans les yeux et a murmuré mon petit nom, oui une seule fois et pas longtemps, mais j’ai bien vu je suis pas fou, bon à bientôt.
(j’ai connu un mec qui est tombé amoureux de Mireille Balin tsk tsk c’est triste quand même, le pauvre ah là là…)
A mon grand avantage, vivre dans une comédie de Hawks serait plutôt agréable (j’annoncerais à Paula que Rock Hudson est gay et qu’il ne reste que moi pour aller à la pêche) alors que si l’on vous transportais un jour à l’intérieur d’un film de Tourneur, bonne chance à vous mais ce serait une expérience terrifiante et bizarre. Choisissez vos flirts de celluloid avec un peu plus de discernement mon vieux, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
non, j’aimerais bien moi, vivre dans un film de Tourneur, c’est pas si dangereux que ça, si? ça dépend quelle porte on ouvre, il faut pas se tromper.
Je vais vous éviter d’inutiles déconvenues. J’ ai revu LE SPORT FAVORI DE L’HOMME hier soir et c’est bien simple, Paula Prentiss ne regarde que moi, à travers l’écran, comme dans LA ROSE POURPRE.
Lors d’un cycle Hawks au Ciné-Club d’Antenne 2, vers 1985, LIGNE ROUGE 7000 avait été programmé quelque part entre LE HARPON ROUGE et RIO BRAVO. Je ne l’avais jamais revu depuis jusqu’ à son passage effectivement récent, sur le câble. Belle copie, je l’ai enregistré mais regardé superficiellement pris que j’étais par autre chose. Je vais donc m’y atteler à la lumière de vos dires mais il me semble avoir glané des choses intéressantes autour de James Caan, qui draine avec lui une certaine tristesse. De toute façon, Hawks se fiche complètement des courses et préfère de loin les marivaudages.
Et puis le cinéaste sait faire exister les femmes et j’ai tout de suite maintenant une pensée spéciale pour la méconnue et a-do-ra-ble Paula Prentiss qui illumine le très plaisant SPORT FAVORI DE L’HOMME.
A ALEXANDRE ANGEL
qui était ,un bien meilleur film
La cinémathèque de Toulouse propose depuis le 3 jusqu’au 27 décembre un panorama des meilleurs films de Hawks.Des classiques projettés en version originale sous titré en français avec des copies neuves restaurées.Si vous passez sur la ville rose,n’hésitez pas.
Je recherche en vain un film de 1948,réalisé par Jean Stelli.Il s’agit des 5 tulippes rouges qui traite l’assassinat de cinq coureurs cycliste durant le tour de France.Parmi les acteurs on retrouve Jean Brochard et Raymond Bussières.Introuvable en dvd ni en vhs,peut etre un oue fidèle aurait ce film à l’époque?Merci à vous.
A Rouxel
Entrevu une fois à la télé. Pas fameux
Il est vraiment dommage que Gaumont n’est pas encore sortie les premiers films réalisés par Edouard Molinaro comme « La mort de belle »qui était un des films préférés de Raymond Borde créateur de la cinémathèque de Toulouse.J’ai revu « l’amour en douce »comédie douce amère qui vaut pour le personnage d’Antoine joué par l’immense Jean pierre Marielle qui s’en donne à merveille.Sophie Barjac et Daniel Auteuil sont un peu fades sur le plan de l’interprétation,heureusement qu’Emmanuelle Béart illumine de son regard cette histoire de couple qui se cherche et se déchire.
Bien avant la sortie en salles des films « Les chaussons rouges »et « Le narcisse noir »Michael Powell et son complice Emeric Presburger ont réalisé « 49ème parallèle »film de propagande anti-nazi sortie en 1943.L’histoire de ce sous-marin allemand abattu par l’aviation canadiènne puis la fuite de 6 marins rescapés qui sont pris à leurs propres pièges et se retrouvent dans une communauté qui vit en autarcie ou l’argent n’existe pas.Il y a des scènes très fortes dans le revirement d’un des personnages qui se rend compte que les étrangers ne sont pas tous mauvais.L’ensemble nous donne une oeuvre magistrale avec en bonus un documentaire sur Powell et Pressburger qui prouve qu’ils étaient de grands cinéastes.Autre film traitant de la guerre,il s’agit du »Temps de la colère »de Richard Fleisher.Un film coup de poing,mise en scène rythmée et alerte avec avec jeune Robert Wagner tout en retenue au niveau émotionnel mais fort interieurement.Deux films à se procurer rapidement.
A Rouxel
Entièrement d’accord
Fin novembre Warner France a sortie 15 westerns de bonnes et médiocres factures pour certains.Comment se fait-il qu’il y ai que trois sortant en version française et le reste en version originale sous-titré en français? »Le courrier de l’or »par exemple est souvent passé à la la tv(la dernière séance..)et d’autres sur des chaines du cable.J’écris ceci en tant que puriste et défenseur des oeuvres dans leurs langues originales tant pour les voix des comédiens ou les sons d’ambiance et de foule qui sont souvent gommées dans les vf.Je pense aux personnes aveugles qui ne maitrisent pas forcément les langues étrangères et qui sont obligés de demander à des personnes la lecture des cartons ainsi la position des personnages dans certaines scènes.C’est dommage car Warner possède un fond de catalogue fort interessant(films criminels,polars,westerns,aventures,drames et meme des comédies)!!!
To Bertrand Tavernier, You can find new copies of the UK ed of TWISTED NERVE available through various vendors on FNAC.
Alors que sort aux éditions Baie »Bernadette Lafont,une vie de cinéma » signé par Bernard Bastide,j’ai revu avec grand plaisir « La fiançée du pirate »sortie un an après mai-68.Bernadette Lafont promène son petit minois de façon racoleuse.Il fallait quand meme osé et Nelly Kaplan nous offre une oeuvre subversive et révolutionnaire sur les préjugés des petites gens de la campagne.De Jean Paredes dans le role de »tisane »en passant par Jacques Marin qui joue l’épicier vicelard,Puis il y a une figure incontournable dans le role du grand-père qui ne parle plus:c’est Marcel Perez qui a tourné avec les plus grands réalisateurs dès les années 30(Duvivier,Decoin,Autant-lara…)
Finalement le personnage de Bernadette s’en va sur la route en jetant ses chaussures,elle s’arrète et lit une pancarte sur un arbre qui lui indique la projection du film « La fiançée du pirate ».Excellent Michel Constantin qui au début du tournage n’était pas habituer d’etre diriger par une femme.
A Rouxel
D’accord
fabuleux ce film. le féminisme a bien changé depuis.
et La route des Indes alors?
Henri Dutilleux et Pierre Henry non?
Quoi Pierre Henry ? Son seul point commun avec Dutilleux, c’est… Henry.
Blague à part, Pierre Henry a évidemment une place très importante dans la musique du XXème siècle, je dirais même plus, une place prépondérante… Mais l’associer à Dutilleux me laisse perplexe.
Dans le cadre du cinéma britannique classique, je signale la sortie en DVD zone 2 de trois films chez Tamasa. Le meilleur est sans conteste ULTIMATUM des frères Boulting. Ce film remarquable est basé sur un scénario de politique fiction. Ce type de sujet a connu depuis une mode certaine, mais peu de films ont égalé cet ULTIMATUM. Sur fond de risque de guerre nucléaire et de course aux armements, le film construit un habile suspense, sans véritable héros. Inspiré peut-être par le néo-réalisme italien, il nous fait découvrir le Londres de l’immédiat après-guerre, encore meurtri par les bombardements, ainsi que son peuple. Malgré le caractère dramatique du film, ce dernier est entrecoupé de scènes comiques bienvenues. Des frères Boulting, je n’ai connu pendant longtemps qu’une comédie réactionnaire récemment sorti dans le coffret Peter Sellers et un film bien terne avec Gene Kelly. Puis j’ai découvert un superbe thriller BRIGHTON ROCK, un excellent MAGIC BOX, puis cet ULTIMATUM. Je me demande si je dois poursuivre plus avant mes recherches.
Je gardais de PASSEPORT POUR PIMLICO un souvenir mitigé. Hélas, la re-vision n »a pas été une révision. Une idée originale au départ, mais mal servi par un scénario décousu, fait essentiellement de scénettes. Peut-être aussi le thème du film est-il un peu daté.
Plus intéressant est VACANCES SUR ORDONNANCES, de Henry Cass, comédie assez noire quand même sur un homme qui est atteint d’une maladie incurable. C’est semble-t-il la première des comédies avec Alec Guiness en vedette. Sans être un chef d’oeuvre, on peut largement le préféré à PIMLICO. Le film qui se situe essentiellement dans un hôtel de luxe n’est pas exempt d’un point de vue social, du sans doute à l’auteur du scénario, JB Priestley.
A André Desages
Entièrement d’accord sur ULTIMATUM, remarquable film et aussi sur le très décevant et terne PIMLICO que j’ai toujours trouvé plat et assommant. J’ai gardé de VANCANCES SUR ORDONNANCES le souvenir d’une oeuvre très terne. J’ai signalé d’autres Boulting dans mes chroniques, THUNDER ROCK je crois et il y a ce film sur un député travailliste et aussi ce médiocre remake de Zaroff avec Widmark
PIMLICO me fait passer au MORT EN FUITE que vous commentez dans le billet. Une idée originale, attirante, et puis plus rien. Une mise en scène à vau-l’eau, un scénario inabouti…et au final, ça fait pschittt !!! Dommage
Vous exagérer carrément pour Magic Box. A mon avis le film est très faible, il y a une scène savoureuse avec un cameo de Laurence Olivier mais à part ça c’est totalement académique et plat, et la photographie de Jack Cardiff reste probablement son pire travail (et il fallait être fort pour le faire rater la photo d’un film). Par contre le seul autre Boulting que j’ai vu est un chef-d’oeuvre: Twisted Nerve avec Harvey Mills. Un film qui devrait avoir une place majeure dans l’histoire du cinéma (ce qui malheureusement n’est pas du tout le cas) aux côtés du Peeping Tom de Powell tellement il est dérangeant et original. Courez achetez le dvd si vous ne l’avez pas vu, un joyau horrifique de cinéma britannique.
A richpryor
Entièrement d’accord, MAGIC BOX un des films favoris de SQcorsese est assez académique et guindé. Ou trouver TWISTED NERVE ?
excusez ma grammaire!
à Tous: quand vous citez des dvd anglais sur un blog de dvd, vous pouvez préciser si il y a des st ou pas et quelles éditions , c’est pour ma maman vous pensez c’est pas pour moi…
(if possible ofkourss)
Le dvd existe en Grande-Bretagne donc probablement Amazon.uk.
A richpryor :
J. Cardiff a quand même “raté” plus de films qu’il n’en a réussis !!!
Son travail est très inégal, parfois au sein d’un même film, dans LE NARCISSE NOIR il y a bien 2 ou 3 séquences ratées pour la lumière.
Et sa fin de carrière, après sa période de réalisateur, est plutôt catastrophique.
Lui-même étais plutôt lucide quant à sa notoriété, ainsi déclarait-il à propos de AFRICAN QUEEN : » C’était une très belle histoire avec un grand metteur en scène et un casting parfait. Mais je n’ai jamais été particulièrement fier de la photographie. Tout le monde était malade et nous avons beaucoup tourné à partir d’une petite embarcation. Mais c’est ainsi. Quand le film a du succès, tout le monde aime la photographie. «
Je dis qu’il fallait être fort pour le faire rater la photo d’un film parce qu’il était quand même bourré de talent: malheureusement il a collaboré avec bien trop de réalisateurs médiocres, sur bien trop de films médiocres (très rares sont les films, à mon avis, sauvé par leur lumières: souvent un bon film entraine une bonne photo parce qu’il y a une symbiose entre réalisateur et directeur photo). Il faisait son métier pour vivre après tout, quand à sa carrière de réalisateur j’ai toujours envie de voir Dark of the Sun.
A Richpryor
De Cardiff réalisateur, n’ayant jamais vu YOUNG CASSIDY « co-réalisé » par John Ford, je n’en connais que trois. Le meilleur, DARK IN THE SUN (Le Dernier Train du Katanga), est un film qui a quelque chose. Il me semble bien vieillir de par son côté trépidant, sa noirceur, sa violence plutôt gonflée et ce petit je ne sais quoi qui nous fait passer du kitsch à une reflexion af(fûtée) sur une barbarie dont personne n’a le monopole (voir le regard désapprobateur d’un noir sur Rod Taylor, à la fin, après qu’il ait massacré l’affreux nazillon de l’histoire).
Il y a en outre une musique de Jacques Loussier très belle que Tarantino utilisera dans INGLOURIOUS BASTERDS (dans lequel apparaît Rod Taylor, en Winston Churchill).
Même si il évolue dans le sillage des VIKINGS, THE LONG SHIPS (Les Drakkars) est un bien plaisant film d’aventure à la plasticité séduisante avec un Richard Widmark un inattendu et plutôt convaincant et un prologue (+ le générique) mis en images par Maurice Binder.
LE LIQUIDATEUR, toujours avec Rod Taylor, m’a semblé par contre tout à fait dispensable.
AAlexandres Angel
Et Sons and Lovers est surfait, la MOTOCYCLETTE épouvantable
DARK OF THE SUN, pardon !!
Rappelons que le premier film que devait réaliser Jack Cardiff fut un WILLIAM TELL en 1953 qu’Erroll Flynn s’apprêtait à produire et à interpréter juste après le tournage du MAITRE DE DON JUAN. Il en proposa la réalisation à Cardiff, cela devait être alors le second film en CinemaScope (Cardiff devait en assurer aussi la photographie).
Le tournage en Italie commença en juin 1953 mais capota rapidement pour des raisons de production. A l’automne de la même année, Cardiff rencontre Mankiewicz qui lui propose LA COMTESSE AUX PIEDS NUS.
La carrière de réalisateur de Cardiff attendra encore 5 ans pour vraiment démarrer.
Dans SEVEN DAYS TO NOON, les Boulting ont réussi le tour de force de vider de toute présence humaine certains points névralgiques de la capitale anglaise… Scènes post(pré)-apocalyptiques extraordinaires qui inspireront Boyle pour 28 DAYS LATER… ou la troisième version de I AM LEGEND (les scènes superbes dans New York au début du film).
A Bertrand Tavernier : plusieurs exemplaires de TWISTED NERVE sur Amazon UK
http://www.amazon.co.uk/Twisted-Nerve-DVD-Hayley-Mills/dp/B000NQRE4Q
Malheureusement le film est disponible qu’en zone 2 américaine sans sous-titrage français!!!
Ravi d’entendre une louange sur Trevor Howard. Ce n’est pas si souvent. Je n’ai pas vu beaucoup de ses films mais je raffole de chaque seconde, chaque sourcillement de son capitaine Bligh dans les REVOLTES DU BOUNTY, version que je ne peux d’ailleurs m’empêcher, un peu primitivement peut-être, de préférer à celle du Laughton-Gable.
Je me souviens aussi de « Brève rencontre » (je crois)dans un personnage totalement différent.
A Bertrand Tavernier
Je possède environ 400 dvd/western dont un grand nombre édités par Sidonis. Vos commentaires sont toujours précieux
et excellents. C’est un réel plaisir de voir (ou de revoir)
ces merveilleux films qui ont bercés notre enfance. Le western est toujours présent dans notre mémoire collective avec tous ces grands héros de l’ouest interprétés la plupart par des acteurs de légende. Continuez cher Bertrand dans cette voie .
Sidonis a fait le bon choix de faire appel à votre talent.
Vous êtes un véritable historien de films de cowboys comme on appelait ces films à une certaine époque.
Bien à vous.
à B Tavernier: je viens de noter NIGHT MAIL dans ma liste, car ça a l’air vraiment bien et ça va faire un lien bien venu avec B Britten dont Sullivan a chaleureusement défendu la musique ailleurs (avec st anglais). Je crois que les autres films dont vous parlez n’ont pas de st.
Je crois que je vais continuer à explorer le docu anglais de ces années-là, Humphrey Jennings (FIRES WERE STARTED sur les pompiers) est récemment réédité DVD+BR pas cher. Merci pour les conseils.
Cine Classics diffuse en ce moment DEFENSE DE SAVOIR, thriller politico-social plutôt pas mal mais un peu superficiel où il est question de règlements de comptes pendant une campagne électorale, un sujet qui rapproche le film du ADIEU POULET de Granier-Deferre tourné deux ans plus tard.
Film très rarement diffusé, sa bande originale était extrêmement célèbre dans les années 70, puisqu’elle servait de générique à un programme télé…. mais j’ai oublié lequel.
Signée Bruno Nicolaï, orchestrateur et arrangeur de Morricone, qu’on a d’ailleurs souvent engagé en remplacement de Morricone. Les deux hommes étaient très amis, ils ont parait-il composé à deux plus d’un score, peut-être celui-ci d’ailleurs, très très morriconien.
C’est en tout cas une BO à tomber par terre qui vous reste longtemps en tête après écoute… de la musique de film comme hélas plus personne ne sait en faire. Dommage que Nadine Trintignant l’ait utilisée un peu n’importe comment.
http://www.youtube.com/watch?v=BgbCBSEdcck
A Manux
Les film est pas mal dans mon souvenir (scénario co écrit par Corneau, photo de PW Glenn).
Pas PW Glenn mais W. Lubtchansky à ma connaissance…
A Marc Salomon
Autant pour moi mais Glenn me confirme l’importance du rôle d’Alain Corneau dans le film sauf pour le mixage
Difficile de juger le film par la qualité de sa photo, Ciné Classics a mis la main sur un copie complètement pourrie autant au niveau de l’image que du son. C’est sans doute ce qu’ils ont trouvé de mieux.
Bonjour,
Rien à voir mais je signale que la warner vient de se fendre d’une nouvelle collection, western cette fois. On y trouve, entre autres, deux Gordon Douglas rares : le trésor des 7 collines et sur la piste des commanches.
http://www.warnerbros.fr/achat/tresors-warner-2/collection-westerns.html
A PP
Deux très bons westerns surtout le premier. Je crois avoir longuement parlé des deux
Il y a plusieurs titres intéressants : COLLINES BRULANTES pour les deux formidables scènes de bagarre et quelques plans magnifiques. Il y a aussi WICHITA de Tourneur et, curiosité incroyable, la version parlante de THE SQUAW MAN de DeMille. Evitez LA POURSUITE DURA 7 JOURS, LE COURRIER DE L’OR, un peu moins LE PISTOLERO DE LA RIVIÈRE ROUGE. LE JUSTICIER DE L’OUEST, sujet curieux est, après une vision récente, une déception (photo, décor ultra cheap et musique horrible).LES CONQUERANTS DE CARSON CITY est une amusante réussite
ravi de découvrir CARSON CITY de De Toth, il réussit là à balader son film dans différents registres, d’ailleurs de façon ordonnée: il commence par la comédie puis passe au drame minier tendu (avec une photo frappante) et achève son film dans les cavalcades à la Curtiz, tout ça ponctué de bagarres parfois un peu longuettes mais pas pour les protagonistes qui semblent s’en donner à coeur joie! Qqs seconds rôles tirent leur épingle du jeu dont un acteur discret jouant le second de Scott, attachant sans qu’on sache pourquoi (William Haade) mais les seconds rôles ont souvent leur chance chez De Toth. Ce film fait feu de tout bois, réjouissant.
A MB
Entièrement d’accord
Plaisir de voir cité ici A NIGHT TO REMEMBER de Roy W. Baker, cinéaste peu reconnu finalement sinon par une poignée d’aficionados adeptes des films d’horreur. Très bon film effectivement, d’une précision presque documentaire, et qui avec des moyens relativement limités compte tenu du sujet est assez brillant dans sa mise en scène. On est loin du film de Cameron, qui à bien des égards est très beau, (il s’en inspira d’ailleurs) mais j’ai un faible pour celui-ci qui contribua à donner des informations méconnues en 1958 sur le drame, malgré les erreurs qu’on ne peut reprocher aux auteurs 30 ans avant la découverte de l’épave. Les personnages sont bien plus passionnants que dans le film très décevant de Négulesco. Le producteur William MacQuity, profondément marqué par le drame, avait paraît-il assisté au départ du Titanic étant enfant.
De Roy W. Baker j’aime aussi NIGHT WITHOUT SLEEP, polar intrigant assez bien ficelé, DON’T BOTHER TO KNOCK où Marilyn Monroe y fait une bouleversante composition à ses débuts, curieusement prémonitoire, QUATERMASS AND THE PITT où il réussit à donner beaucoup de crédibilité à des extra-terrestres, DR JECKYLL & SISTER HYDE, bien sûr, et surtout l’excellent ASYLUM où il faut voir Richard Todd emballer les restes de sa femme.
De Roy Ward Baker, je garde un excellent souvenir de L’EVADE DU CAMP 1, avec Hardy Kruger. Je le préfère aux films d’horreur qu’il tourna par la suite.
autres sorties prévues débuts 2014 dans la collection cinema master class, l’espion noir de powell, huit heures de sursis de carol reed et l’homme qui en savait trop version de 1934.
Sans oublier 21 DAYS de Basil Dean avec les amants à la ville comme à l’écran Laurence Olivier / Vivien Leigh que l’on retrouve un an plus tard dans le chef-d’oeuvre d’Alexandre Korda THAT HAMILTON WOMAN. Sur ce dernier film, ce ne sont pas les batailles navales qui m’ont fait vibrer, mais bien le rapport amoureux entre les deux personnages principaux. On sent entre eux cette même tension sexuelle existant entre Bogart et Bacall dans TO HAVE AND HAVE NOT ou DARK PASSAGE.
A propos du coffret « Shakespeare » de la BBC.
Je ne loupais jamais ces pièces quand elles furent diffusées les samedi après-midi sur FR3 dans les années 80. Et en VO ! Ce qui est aujourd’hui inimaginable.
Celle qui m’avait le plus impressionné est sur un autre coffret de la BBC (le vol 2 des Tragédies) : le méconnu TIMON OF ATHENS avec dans le rôle-titre un prodigieux Jonathan Pryce (ne pas louper sa fureur vengeresse dans la fameuse scène du repas aux anciens « amis »). C’était en 1981, quelques années avant que Pryce n’explose au cinéma chez Terry Gilliam puis incarne le bouleversant CARRINGTON (il s’est malheureusement un peu perdu par la suite, un beau gâchis).
« Je ne loupais jamais ces pièces quand elles furent diffusées les samedi après-midi sur FR3 dans les années 80. Et en VO ! Ce qui est aujourd’hui inimaginable. »
merci Pierre de me rappeler ce lointain souvenir. c’est grâce à ces diffusions que j’ai apprécié Shakespeare. je me rappelle en particulier de la diffusion de Richard III qui m’avait profondément marqué.
A Pierre : Mêmes beaux souvenirs pour moi, même si le jeu des comédiens était parfois décevant, comme formaté. ça s’écoutait même les yeux fermés, même sans comprendre, juste la musique de la langue.
Idem pour moi, ce fut là ma première découverte de l’immensité de Shakespeare (avec le Hamlet de L Olivier)et mes réminiscences les plus nettes sont le Macbeth ce me semble avec N Williamson, le Merlin d’Excalibur mais aussi une Tempête assez magique et un sauvage Titus Andronicus (peut-être avec P Postlewaithe mais il faudrait vérifier.
Je vais commander tous ces coffrets.
j’ai decouvert aussi « Ryan’s daughter » recemment que j ‘ai adore par sa modernite dans le ton.Par contre je n’ai pas ete convaincu par le jeu d’acteur de robert mitchum(que j’ adore habituellement) dans ce film,meme si il joue tout en retenu je percois a chaques plans les efforts qu’il doit faire,contrastant avec son jeux naturel habituel.Mais mon analyse s’arrete la ,ne sachant pas si c ‘est l’ecriture du personnage qui ne le rends pas credible ou le choix de l’acteur.
Par contre comme dans tout les film de david lean les cadrages sont remarquables.
Disons que c’est parfaitement « encadré » comme dirait Godard !
sacré Godard. S’il avait pas eu Coutard pour « encadrer » ses films les plus mémorables.
Bonjour
Ryan’s Daughter est le film que je préfère de David Lean avec Kwaï, son personnage déjà impose ‘la retenue’ car ( même si cela n’est pas directement dit dans le film )son ‘impuissance’ (hum sexuelle, pour ceux qui n’auraient pas encore compris ha,ha )est largement suggérée, la honte qui va avec; c’est un type de rôle unique dans sa carrière à ma connaissance… la chose qui ne se dit pas, c’est aussi pour cela que sa femme ( qui semble amoureuse au départ) va voir ailleurs…
Et puis j’ai beaucoup aimé le fond historique des Irlandais qui faisaient de la contrebande avec les Allemands ( alors Nazis ) pour emmerder les Anglais, pas si soap que ça le David Lean !
+tard……….’son personnage’ c’est Mitchum bien sûr.
tout s’explique lol. l’interprétation de Mitchum est excellente bien évidemment.
Ah oui j’oubliais Hobson’s Choice de Lean, avec un Charles Laughton hilarant !
ah quand même !
Il est bienvenu de louer le superbe film de Lean tout comme de réhabiliter un cinéaste souvent déconsidéré par tout un pan de la critique française sous le double prétexte fallacieux d’un auteur par trop commercial et oscarisable + une incapacité du cinéma anglais à exister.Dès Ceux qui servent ne mer on décèle un regard aigu ,un narrateur hors pari qui permet à N Coward de dépasser les figures imposées du film de propagande quasi avec un brio semblable à celui de Powell (49ème parallèle)ou de Lang (rappelons que Manhunt est enfin dispo en DVD!!!).
L’an passé j’avais découvert coup sur coup Heureux mortels,Le mur du son,L’esprit s’amuse et redécouvert les dickens ou encore brève rencontre soit une série assez impressionnante de réussites éclectiques fines, personnelles, plastiquement toujours sophistiquées donnant un sens aigu à la spécificité puissante d’un cinéma anglais sur un mode moins flamboyant que Powell mais tout aussi passionnant.
Ryan’s daughter compte parmi les chefs d’oeuvre du cinéaste sorte de Madame bovary irlandaise aux accents panthéistes inoubliables qui fait exister une communauté avec une empathie très fordienne.Je vous trouve un peu dur avec la partition de Jarre qui, si elle n’est pas tjs parfaite, n’est pas une suite de mauvaises idées!!!
il n’empêche que la critique française n’a pas toujours tort. comment ne pas être circonspect devant la lourdeur et la becassonnerie patriotique du pont de la rivière kwai ainsi que devant le mélo meringué docteur jivago. pour quelqu’un qui a fait brève rencontre c’est un peu étonnant. de sa période grand film épique, il n’y a guère que lawrence d’arabie et ryan’s daughter à sauver. pour moi il y a le david lean des débuts et celui des grosses prod et c’est pas le même.
a Nemo
2 chefs d’oeuvres sur quatre films, c’est déja pas si mal et Kwai mérite un peu mieux que d’être traité de becassorie patriotique. Comme le montre Kevin bronlow, c’est un film énigmatique avec des significations diverses. Guinness devient progressivent un traitre de par son obsession d’un code d’honneur
Je ne connais pas l’oeuvre littéraire de Pierre Boulle, mais quelle puissance imaginative !! ….au résultat des deux films très différents inspirés de ses livres, de la fable sci-fi ( La Planète des Singes ) à la description de la folie croissante d’un officier prisonnier dans la jungle thaïlandaise ( Le Pont de la Rivière Kwaï ) !!
J’avoue que j’avais des a-priori(s) la première fois que j’ai vu Kwaï, je n’aime pas (sauf qq exceptions) le genre ‘film de guerre’ ( ce que le film de Lean n’est pas en fait ) et puis je me disais, encore une grosse production avec des stéréotypes de méchants japonais contre les gentils anglo-américains prisonniers de guerre (!) dont un officier anglais psychorigide (pléonasme !)… Mais, après re-vision et retournement de lunette, je trouve que c’est un film d’aventure riche et passionnant, même si à la longue le ‘whistle’ du Col Bogey ça lasse.
La volonté mégalomaniaque et maladive de perfection du Col Nicholson ( Guinness ) va graduellement l’entrainer à collaborer avec l’ennemi !! (….qui ne respecte pas la Convention de Genève, il faut le dire ! ha,ha ), ce en faisant construire ‘le pont parfait’ pour démontrer (entre autre) la supériorité de l’organisation britannique même (surtout) en milieu hostile. La scène finale avec le câble du détonateur nous révèle la folie totale du personnage, et la lutte avec l’américain Shears (Holden bluffant) ( qui a traversé deux fois la jungle au péril de sa vie! Même si sur ordre de la hiérarchie américaine garde chiourme qui veut éliminer cet ‘élément nuisible’ , Nicholson, et détruire ce pont qui malgré tout a demandé tant d’efforts!) est forte de toutes ces tensions. De plus, sur le dvd standard de l’édition française il y a un quizz sur le film où, si vous donnez la mauvaise réponse, on vous répond par la scène du pont qui explose !
À Catherine : À la toute fin, Nicholson (Alec Guinness), a quand même un éclair de lucidité : « What I’ve done?… » et fait lui-même sauter SON pont. (Même si c’est en tombant mortellement blessé sur le déclencheur, l’intention y était je crois.) Ce qui, à mes yeux, constitue une sorte de rédemption, un peu comme quand Fonda retourne seul se faire massacrer avec ses hommes dans FORT APACHE. Madness… Madness… C’est la conclusion.
J’ai encore la merveilleuse intonation de Guinness dans l’oreille quand il sort son « What Have I Done ? » avant de s’écrouler sur le détonateur… !
J’ajouterai que le Col Saito (S.Hayakawa) est coulé dans le même moule que Nicholson, à leur affrontement fait écho un respect mutuel pour les règles de la guerre où la résistance physique est un gage. Après l’épreuve du ‘four solaire’ dont Nicholson sort valorisé ( ses officiers et lui ont résisté ) et a obtenu ce qu’il exigeait ( que les officiers ne soient pas astreints aux travaux physiques ), Saito reconnait son courage et lui fait presque une proposition d’amitié ( ah, s’il n’y avait pas la guerre mon cher !), aussi il n’est pas plus étonné que ça quand Nicholson dit qu’il va l’aider, surtout que si le pont n’est pas achevé pour le passage du train, Saito n’aura plus qu’à se faire hara-kiri ( je crois même qu’il le dit dans le film). J’ai découvert par la suite un autre film avec Sessue Hayakawa, ‘Macao, l’Enfer du Jeu'(1939) de J.Delannoy, un film d »aventures exotiques’ avec Mireille Balin et Erich Von Stroheim, très daté mais mais que j’aime bien…
je n’ai jamais réussi à voir FORFAITURE (De Mille) dans lequel Hayakawa marque Fanny Ward au fer rouge, en 1915! ça m’avait agité comme adolescent en lisant le résumé dans le Dico de G Sadoul! le remake de L’Herbier reprend Hayakawa d’ailleurs… Le pauvre Sessue était marqué dés son début de carrière. Il est aussi dans CAPTIVES A BORNEO, de Negulesco, et encore en chef de camp de prisonniers! Ce film se revoit sans problème (dvd Vintage Classiques WSide pas cher). La scène où les prisonniers australiens viennent faire la cour aux prisonnières (plus pour l’amour du sport que pour un résultat concret, d’ailleurs) est un oasis de rires avec brutale conclusion que je ne révèle pas! Dans la convention hollywoodienne, les Australiens sont pires que les Français question gaudriole… Bertrand a loué le film ailleurs: c’est un joyau ce CAPTIVES, indémodable, et celui qui le voit sans chialer comme une madeleine à la fin n’est pas un vrai cinéphile!Snif.
ça y est il faut que je revoie KWAI! merci Catherine je relirai vos commentaires détaillés après la revision, j’en gardais un grand souvenir de toute façon!
À Catherine : Ah… Mireille Balin… Dans GUEULE D’AMOUR, comme elle était sexy…
A Jean Charles Freyçon
Et dans MENACES de Greville. Et PEPE LE MOKO. Il y aurait aussi un film oùon la voit nue
À Bertrand Tavernier : Un film où on la voit nue?!… Mon Dieu… Ça va être ma quête, je crois, pour les jours prochains, déjà taper dans google : « Mireille Balin Nue… » ON A TROUVÉ UNE FEMME NUE, de Léo Joannon… Ça vous dit quelque chose? (Comme google nous prive souvent de toute quête digne de ce nom…) Autrement, je lis un peu sa bio… Quelle vie tragique… Quelle tristesse…
à Bertrand: et ce film serait ON A TROUVE UNE FEMME NUE de Léo Joannon (1934)!!!
Brion passe LE PAQUEBOT TENACITY de Julien Duvivier (1934) le 12 janvier. Connaissez-vous ce film?
A Martin Brady
Je l’avais vu il y a fort longtemps et l’avais trouvé bon. C’est le film que Duvivier plaçait parmi ses favoris
jean-charles freycon dit :
15 décembre 2013 à 2:41
« À Catherine : À la toute fin, Nicholson (Alec Guinness), a quand même un éclair de lucidité : « What I’ve done?… » et fait lui-même sauter SON pont. (Même si c’est en tombant mortellement blessé sur le déclencheur, l’intention y était je crois.) Ce qui, à mes yeux, constitue une sorte de rédemption, un peu comme quand Fonda retourne seul se faire massacrer avec ses hommes dans FORT APACHE. Madness… Madness… C’est la conclusion. »
J’ai revu la fin du film et je ne penche pas pour la rédemption ( même si je comprends que « what have I done ? » + le plan où Nicholson lève la tête au ciel, les yeux révulsés avant de tomber peuvent être interprétés comme tel )Pour moi, sa chute est involontaire mais par la même c’est ironique que cela soit lui qui fasse sauter le pont !
Il tombe accidentellement ( il y a un plan intercalé du détonateur, qu’il semble apercevoir d’un oeil hagard car mortellement touché ) et fait exploser le pont tip-top au moment où le train arrive ( c’est l’exactitude anglaise ha,ha ), mais je n’y voit pas le doigt de la Providence, non. Par contre je ne me souvenais plus que Warden ( Jack Hawkins ) tirait au mortier de la rive.
Je joins qq photogrammes, mais je ne sais pas si le lien va fonctionner…
http://i556.photobucket.com/albums/ss8/moonfleetbucket/Moonbucket/Nightfall/vlcsnap-2013-12-16-07h10m30s189_zpsf4157d1b.png?t=1387174943
http://i556.photobucket.com/albums/ss8/moonfleetbucket/Moonbucket/Nightfall/vlcsnap-2013-12-16-07h10m49s96_zpsa8fb5daf.png?t=1387174973
http://i556.photobucket.com/albums/ss8/moonfleetbucket/Moonbucket/Nightfall/vlcsnap-2013-12-16-07h11m19s70_zpsa7234b86.png?t=1387175010
http://i556.photobucket.com/albums/ss8/moonfleetbucket/Moonbucket/Nightfall/vlcsnap-2013-12-16-07h12m39s186_zps4559a906.png?t=1387175127
http://i556.photobucket.com/albums/ss8/moonfleetbucket/Moonbucket/Nightfall/vlcsnap-2013-12-16-07h13m38s210_zps9fd8005c.png?t=1387175212
http://i556.photobucket.com/albums/ss8/moonfleetbucket/Moonbucket/Nightfall/vlcsnap-2013-12-16-07h16m04s124_zps986e3722.png?t=1387175412
http://i556.photobucket.com/albums/ss8/moonfleetbucket/Moonbucket/Nightfall/vlcsnap-2013-12-16-07h14m17s135_zps1972ad6c.png?t=1387175462
A Jean Charles Freycon
Pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur le geste de Guinness qui tombe, mortellement blessé, sur le déclencheur en annonant « What I’ve done! », il aurait fallu qu’il fasse comme Peter Sellers dans THE PARTY : poser son pied dessus pour faire son lacet. N’est pas Blake Edwards qui veut.
À Catherine : Je ne mettais aucune connotation religieuse dans cette « sorte de rédemption ». C’est juste à mes yeux de spectateur que le personnage de Nicholson est « sauvé », avec cette prise de conscience de sa folie après laquelle je ne l’imagine pas faire autre chose que faire sauter son pont. Il faut voir aussi que ce n’est pas que sa folie, que c’est une folie collective, que tous les prisonniers étaient derrière lui, y compris le médecin militaire souvent critique, qui à la fin dira « madness… madness… », quand on le voit, à la fête de la veille pour célébrer la fin du chantier, sourire avec bienveillance. Nicholson leur a rendu leur fierté. C’est même lui le chef du camp, à la fin. Le Japonais, que l’on sent humilié, n’est pas loin de se faire sepuku… C’est ce genre de militaire, comme le dit Holden au début, qui en 14 montait au front et emmenait la troupe au casse-pipe armé de sa seule cravache. Avec un certain panache homicide on dira. Sa trahison, ainsi, n’est pas consciente. Il est aveuglé à la fois par son orgueil de militaire aristocrate, genre colonel Thursday mais en plus sympathique, un orgueil de caste, et aussi par l’admiration et même l’Amour que lui vouent ses hommes, prêts à se sacrifier pour lui. Bref, ce n’est pas simple…
À AA : Il s’exclame : « What have I done? » PUIS se dirige vers le déclencheur qui est à quelques mètres. Ça n’est pas simultané. Mais bon, oui, c’est ambigu, je suis bien d’accord, puisque quand il s’effondre, il est mort ou c’est tout comme… Il est certes un peu aidé par le souffle de l’explosion du mortier qui le pousse dans la bonne direction… Mais pourquoi, après une telle exclamation, se dirige-t-il vers le déclencheur?… Pour débrancher les fils? Quand il vient de prendre conscience qu’il avait fait une connerie monumentale?
j’ai toujours pensé qu’il dirigeait sa chute sur le déclencheur intentionnellement, mais Lean eût peut-être dû clarifier le schmilblik, comment c’est dans le roman?
À Némo : DOCTEUR JIVAGO, un mélo meringué? Vive les meringues, alors. (J’en ai moi-même, à une époque, dit beaucoup de mal, alors que je l’avais à peine vu, sans doute à la télé, quatre-tierisé…) Aujourd’hui, je ne peux plus bouder mon plaisir (surtout en blu ray) quand je vois arriver la locomotive rouge, lors aussi de ce somptueux travelling sur les fenêtres de l’appartement de Lara, et puis les saisons, et tant de moments, quand Jivago regarde disparaître de la fenêtre de sa datcha fantôme son aimée sur son traineau… Un si grand film, pour moi, pas seulement plastiquement somptueux… Et je n’ai pas à choisir entre le Lean anglais du début (HOBSON’S CHOICE, quelle merveille…) et le Lean hollywoodien qui est pour moi l’un des derniers grands cinéastes classiques, à l’époque où on se permettait encore de produire de très grands films, sans trop regarder à la dépense, en 70 mm, du très grand spectacle populaire, on en prenait plein les yeux et le cœur pour plus de trois heures, un film-monde… Merde, moi des meringues comme ça, je m’en taperais bien plus souvent…
JCF, ça y est, vous allez me faire voir DR JIVAGO vous! Croyez que j’ai que ça à foutre? plus de 3 h de film, quand même! ah là là, ces jeunes…
À MB : Mais mais mais… ne me dites pas que vous n’avez JAMAIS vu Jivago?!… (Mais voyons, même ma mère, qui n’a dû voir que dix films dans sa vie, elle l’a vu!…) Vous étiez encore à cavaler on ne sait de quel bord du Rio Grande sur votre cheval Lacrimile?
A jean charles freycon
LACRIMAS
Entièrement d’accord avec votre goût pour ce genre de meringues.J’ai pu moi-aussi par pure réitération d’avis entendus rapidement délaisser le Lean hollywoodien voire le conspuer avant de le redécouvrir film après film assez récemment.En jugeant sur pièces, c’est un cinéma démesuré, d’une folle ambition plastique tout en n’oubliant pas de rallier un très large public.
Je préfère sûrement Lawrence d’Arabie ou la fille de Ryan mais docteur Jivago est une fort délectable meringue (et pourtant je n’aime pas les vraies meringues, trop sucrées à mon goût!).
À Bertrand Tavernier : C’était pour la rime… (dis-je, en toute mauvaise foi, alors que c’est juste ma mémoire qui m’a joué un tour…)
A JCF, Bertrand…
Oui, Lacrimas… Mais en fait de larmes, c’est Martin Brady qui les verse. Le cheval, lui, il s’en fout !
oui c’est quoi, cette histoire au fait, y’a des films qu’il faut absolument avoir vu sinon on est un peu bizarre ou pas normal?
Bel hommage de Ballantrae à David Lean. Il y avait un documentaire fort émouvant sur le réalisateur : DAVID LEAN, A LIFE IN FILM (1985) où on le voyait notamment monter lui-même avec des gants blancs des scènes de A PASSAGE TO INDIA, film par ailleurs assez curieux où l’on sentait un certain désarroi surtout après l’assassinat que fut l’accueil de RYAN’S DAUGHTER. Il parlait dans ce documentaire de cinéma avec la passion d’un Dreyer, nous délivrant généreusement quelques unes de ses propres clés, et je crois que tout jeune cinéaste aurait beaucoup à apprendre de David Lean, sur l’utilisation notamment du son, sur le pourquoi d’un cadrage plutôt qu’un autre, sur l’art de l’ellipse, sur tout ce qui fait la richesse du cinéma, art très méconnu finalement dans ses fondements et que ce blog ne cesse d’explorer avec un enthousiasme qui nous inspire. Le cinéma, art majeur dont Eisenstein lui-même disait en 1947 qu’il était encore totalement inexploré et que la première moitié du 20e siècle n’en avait encore saisi que des miettes. Revoir LA FILLE DE RYAN ce n’est quand même pas rien, d’autant plus que la connaissance et la maîtrise de la mise en scène sont telles qu’on ne peut être que confondu devant tant de beauté. On ne peut pas passer à côté de David Lean, d’ailleurs peu osent le dire, se réfugiant souvent vers cette sorte de rejet du classicisme au sens noble du terme et que ni Picasso ni Kubrick n’auraient pu dépasser s’ils ne l’avaient pas totalement maîtrisé. Qui n’a pas été inspiré par ces quatre chefs d’oeuvre de KWAÏ à JIVAGO…
Revu aussi THE PASSIONATE FRIENDS, sorte de prolongement à BRÈVE RENCONTRE et qui malgré quelques raccourcis (je ne sais pas ce qui s’est passé en production mais le film aurait peut-être nécessité une durée plus longue) est fort original et assez frissonnant.
J’aime beaucoup aussi SUMMERTIME dont il gardait un souvenir délicieux de tournage, film qui fut aussi fort détesté si j’en crois certains commentaires troqués ici et là. Beaucoup sont passés à côté de la magnifique photo de Jack Hildyard, on a du Technicolor plein les yeux, et c’est tout de même mieux que MARY POPPINS ! Rigueur de la narration, du montage, il y a peu de films aussi bien faits dans le genre, faits de silences, de regards, de délicatesse, oui je sais, un mot à bannir par les temps qui courent. Mais étudier le cinéma passe par le savoir regarder, ce que l’initiateur de ce blog ne cesse de nous dire et sans qu’il y ait pour autant une antinomie à être à la fois cinéaste et cinéphile.
A F-Boucher : Qu’est-ce qui vous déplaît tant dans MARY POPPINS ?
Pour Lean, je crois avoir vu HEUREUX MORTELS déjà trois fois en un an et je l’ai ressorti pour me le revoir un soir prochain. C’est un chef d’oeuvre, impossible de repérer un moment daté ou démodé, Robert Newton est formidable dans un personnage de matérialiste refusant de tomber dans le panneau Chamberlain (et Daladier qui le suivit) à Munich, fustigeant telle tante bigote qui dit de quelqu’un qui est mort « il est parti… » en corrigeant: « Non! Il est mort! ». Les acteurs sont admirables avec Celia Johnson en ménagère harassée et fataliste, peut-être moins intelligente que son mari Newton, n’est pour autant pas sacrifiée car elle apporte nombre de détails extrêmement précis à cette femme du peuple comme on dit, qui font d’elle comme dans un doc une ménagère des années d’après-guerre en Angleterre. Et Kay Walsh en fille « indigne » superbe. La photo est magnifique et je me régale de tous les détails de déco rappelant l’époque mais ça, c’est en plus.
J’ai découvert ce film tardivement car c’est incompréhensible qu’une telle réussite ait été occultée dans les livres de cinéma français (la faute à Truffaut? ça doit être une influence mutuelle, un tout), si on le trouve dans le guide des films de J Tulard (de l’Institut…) c’est avec raison pour citer l’avis de Lefèvre et Lacourbe (1976), seul livre sur le sujet avant le bouquin de Rousselet en 2009 centré sur la période de guerre: « et le cinéma britannique entra en guerre… » (au Cerf/7ème art) et plus connu le Pilard en 2010. Au fait si! Lacourbe seul dans les 60, avait signé un « 20 ans de cinéma britannique » chez CIB dans la même collec que la 1ère édition du Coursodon-Tavernier. Bref, en + le master de la DL foundation, Granada et le BFI est magnifique repris dans le coffret Carlotta.
Je trouve que dans la 1ère période de Lean, c’est la douche écossaise, je ne comprends rien à l’humour de L ESPRIT S AMUSE ou au romantisme des AMANTS PASSIONNES, mais CEUX QUI SERVENT EN MER (avec Noel Coward) et HEUREUX MORTELS (d’après une pièce toujours de Coward) sont des sommets. Je rajoute sans risque l’incroyable GRANDES ESPERANCES, extravagant et grotesque dans le sens noble (ah! l’inoubliable scène avec Martita Hunt réfugiée dans sa folie, à la fois inquiétante et inoffensive, avec cette table de repas de noces et les toiles d’araignée qui recouvrent l’immense gâteau de mariage inentamé depuis des années au mépris de tout réalisme vive le cinéma!) et OLIVER TWIST et son anti-bigoterie violente, Newton encore en fripouille alcoolique aux joues bouffies (détail dû à l’alcool?), la façon dont Lean montre le meurtre horrible de Kay Walsh par Newton, à coups de masse ou autre, et ce coup de génie d’avoir remplacé la vision directe du meurtre par le chien qui tente de fuir la scène en vain, grattant la porte fermée de coups de griffe désespérés avec un bruit perturbant, génial! Et les plans acrobatiques sur la fuite de Newton à la fin avec les contreplongées sur la foule massée au sol…
Lourcelles dans son dico (pour moi une référence) ne privilégie que BREVE RENCONTRE et LAWRENCE, qqs mots sur les deux Dickens… dommage.
D’accord avec Minette Pascal par rapport aux réserves de B François-Boucher, MARRY POPPINS est un des meilleurs films (ou le meilleur) que Robert Stevenson a réalisé pour Disney. La reconstitution d’un Londres victorien onirique (très beaux matt paintings de Peter Ellenshaw à qui l’on doit aussi les décors des films de Powell/Pressburger comme THE RED SHOES OU LE NARCISSE NOIR et de 20000 LIEUES SOUS LES MERS de Fleisher) et l’humour décalé de ce film restent bien plaisants. Seul le choix de l’épisode dessin animé/acteurs a pu diviser certains spectateurs…
À MB : Je ne comprends pas que Carlotta n’ait pas édité aussi HOBSON’S CHOICE (Chaussure à son pied), présent dans le très bon coffret ITV, formidable adaptation cordonnière du ROI LEAR…
A Jean-Charles Freycon :
CHAUSSURE À SON PIED a été édité il y a quelques mois par StudioCanal dans une collection uniquement trouvable sur fnac.com ou en magasin fnac.
à JCF: ni les deux Dickens… problème de droits? Sans doute Studiocanal se les garde pour édition future ici? Le ITV reprend absolument tout Lean depuis CEUX QUI SERVENT jusqu’à HOBSON (donc SUMMERTIME/VACANCES A VENISE non compris), la 1ère période, quoi. Les Dickens sont ensemble chez Opening ici. Si on veut le coffret ITV il faut être un peu anglophone (avec sta quand même).
@ Bruno FRANÇOIS-BOUCHER.
personne ne remet en cause les qualités de cinéaste de David Lean. il y a certains sujets traités dont les deux films que j’ai cité (je reverrais peut être Kwai) qui ne sont pas possibles pour MOI quoique vous en disiez…
Le seul des 16 longs-métrages de David Lean à ne pas avoir été édité en DVD zone 2 française (en V.O.S.T.F.) est CEUX QUI SERVENT EN MER. A ma connaissance en tout cas…
A Minette Pascal et Damien Doussin :
Je ne déteste pas MARY POPPINS même si je suis un peu agacé par le côté pâtisserie et la photo trop à plat à mon goût. On fait souvent référence au Technicolor des productions Disney qui me séduit moins (surtout à partir des années 60) que chez Powell par exemple ou dans Summertime.
A Nemo :
Je comprends vos réserves sur les sujets de Lean.
À MB : Vous m’avez donné envie de revoir HEUREUX MORTELS. Petit bijou effectivement. (Qui se savoure aussi sans problème dans l’édition anglaise ITV — seulement sous-titrée en anglais — même sans être parfaitement bilingue.) Le beau technicolor un peu passé, un peu lavande. (Ça doit être encore mieux en blu ray…) Robert Newton et Celia Johnson sont formidables. (Mais quel acteur ne l’est pas dans ce film?)Ça n’a l’air de rien, mais juste faire passer, dans une scène où ils sont de dos, dans la rue, par leur démarche, que le temps a passé, que les corps sont plus lourds, moins vifs, c’est très fort. Une forte mélancolie, à la fin, m’a gagné, quand ils se retrouvent dans la maison vide, avec l’écho de leur voix. (En 1944, le travail sur le son était déjà crucial…)
JCF: oui, c’est ça, il y a aussi que Lean fait très bien sentir le temps qui passe. Quand on fait un saut dans les années, il trouve un moyen différent pour l’exprimer enfin, faudrait que j’étudie un peu en quoi il me semble disons (je viens juste de le revoir sans m’ennuyer une seconde), parfois c’est juste un calendrier parfois c’est plus fin, dans le jeu des acteurs… Pour la photo, je l’ai un peu surestimée, à la revision y’a des défauts quand même et oui, ça mérite le BR m’en fous j’en ai pas pour l’instant.
J’aimerais même préciser que les maquillages de vieillissement sur les deux vedettes sont parfaitement réussis: je me suis balladé dans le film pour comparer leur visage au début et à la fin et j’ai trouvé que sans appuyer vraiment sur les rides ou les postiches, le résultat était vraiment convaincant. C’est pas Welles dans Kane, quoi, c’est mieux.
À MB : Que Lean ait été monteur, au début, peut expliquer ou tout du moins éclairer cet « art de faire sentir passer le temps » dans ses films (même quand ils sont très longs) et en particulier dans celui-ci, ce tempo que je trouve toujours impeccable. Et c’est vrai, la copie DVD n’est pas parfaite, vire parfois un peu au brun quand pour moi la dominante était plutôt bleue… Serais curieux de voir ce que ça donne en BR… Bref… ps : Je médite votre poilant et profond « Cogito ergo Lol. »
JCF: j’ai dit une connerie (rarissime, pas vrai?), HEUREUX MORTELS c’est pas l’après-guerre mais l’entre-deux, ça se passe entre 19 et 39. Une 2ème (du jamais vu!) en BR ça passerait encore moins en fait, car le master devrait être encore + au top (en-dehors du fait que c’est pas la même définition il me semble), donc faudrait le refaire, mais vous aviez corrigé. Une 3ème: mais non faut pas pousser. Intéressante, l’idée que le montage peut travailler à l’expression du temps qui passe… Lean était monteur depuis 1930. BT disait un jour que c’était le problème de 0 DARK THIRTY, de mal représenter le temps qui passe. Enfin, que voulez-vous, comme le chantait le poète: « Fugit irreparabile tempus nunc LOL! ».
Sur MARY POPPINS : D’accord avec D.Roussin sur les qualités de ce film. C’était courageux de cibler les enfants avec des climats sombres, à la limite du triste et d’un certain malaise. Certaines scènes semblent même ne plus s’adresser aux enfants du tout, comme celle du père BANKS déambulant pensivement et longuement dans la nuit déserte ou bien le message de la magnifique chanson des oiseaux.
Sans parler du fabuleux travail d’orchestration d’Irwin Kostal…
Les admirateurs de MARY POPPINS ont raison de défendre le film mais il me semble que BF Boucher parlait surtout de l’utilisation du technicolor, plus que de la valeur générale du film, non? Le technicolor acheté par des productions comme celles des Archers ont renouvelé sa conception y compris avec les représentants de N Kalmus présents sur le plateau comme le stipulait le contrat… Dans les années suivant le MAGICIEN D OZ (39), à Hollywood le technicolor hollywoodien ne partait pas dans des recherches très hardies. Ou je vais trop vite? Dans LE NARCISSE NOIR (1947) en tout cas il y a des trouvailles visuelles ignorées des studios hollywoodiens, par exemple, le 1er plan dans le bureau de la supérieure avec des couleurs très proches dans les blancs ou beiges très clairs, alors que le technicolor hollywoodien privilégiait les contrastes qui en mettaient plein la vue (comme dans un film à petit budget, paradoxalement). Oui, ça n’a duré qu’un temps, le talent hollywoodien existait aussi, et quand les directeurs de la photo se sont bien formés au procédé, il y a aussi eu des avancées, dans MARY POPPINS en 64 je sais pas, me faudrait le revoir.
je voulais notifier la sortie en dvd/blu ray du dernier film de david lean,la route des indes, cette semaine. celui là je ne sais pas ce qu’il vaut car je ne l’ai pas vu.
À Nemo : Moins meringué que Jivago. Un peu plus acide au palais vous voyez. Tarte au citron, un peu.
Freycon, vous êtes un bébé ou bien ? on vous a volé votre couche pampers dites moi ? apprenez à accepter l’opinion des autres ou alors respirez bien fort, ce n’est pas si grave.
À Nemo : Il me semblait juste que vous appréciiez les métaphores pâtissières… Ça aurait dû vous parler, pourtant, la tarte au citron, après la meringue… Bébé… couche culotte qu’on m’aurait volée… respirer bien fort… accepter « l »opinion des autres »… (c’est vous « les autres »?…) là je ne comprends plus tellement, même en faisant beaucoup d’efforts… Mais bon… Lol? comme vous dites…
à JCF: et oui, ça fait partie des mystères de la vie qui découragent notre compréhension mais c’est pas si grave respirons, car cogito ergo lol comme disait le poète n’est-ce pas?
à JCF et Martin-Brady : ce que j’apprécie moins c’est l’humour aigre. ceci est tout à fait pour le coup incompréhensible à moins que votre égo ait besoin de soins.
Je viens e revoir le pont de la riviere kwai,et je n ai pas du tout la meme vision du film,ou on oppose le patriotisme au respect d’un code errone,on est pris a contre pied bien souvent dans les films de david lean,ce qui en fait un realisateur anti manichéen et moderne.
A Bertrand Tavernier
THE OVERLANDERS est un vieux souvenir de jeunesse de mon père et pour moi aussi puisqu’il m’en parlait quand j’étais petit. Il décrivait une séquence où des têtes à cornes se cassent la gueule dans un ravin. Est-ce bien le même film? Il me disait aussi qu’il y avait dedans Peter Finch, jeune, mais il doit confondre je crois.
a Alexandre Angel, pas Peter Finch qui a joué dans d’autres films australiens mais Chips Rafferty qui devint LA vedette australienne