Coffrets et redécouvertes : Pascal Thomas, Costa-Gavras et Lino Brocka
16 avril 2018 par Bertrand Tavernier - DVD
COFFRETS
Sur le COFFRET FEUILLADE (Gaumont), que dire sinon qu’il est indispensable. Que revoir FANTOMAS avec bien sûr Juve et Fandor ou LES VAMPIRES est une expérience envoûtante. Comme ce cinéma tient le coup, comme il paraît souvent moderne dans sa facture. Le travail d’édition est exceptionnel.
Je n’aurai pas assez de mots pour célébrer la beauté incandescente du COFFRET LINO BROCKA et cette plongée dans la misère où se débat l’héroïne de INSIANG. Rarement on a filmé avec une telle force la promiscuité avec ses dérapages, la puissance d’une mentalité machiste que de beaux esprits ont tort de réduire aux hétérosexuels blancs. Brocka pose un regard de chagrin et de pitié sur cette histoire de viol et de revanche. Comme l’écrit Critikat : « Tourné en onze jours en décor réel avec des acteurs professionnels peu connus, le film affirme une mise en scène âpre, allant à l’essentiel par des zooms qui mettent en exergue les sujets principaux ou de coupes abrasives qui accélèrent brusquement la fin des scènes. Il documente le labeur des femmes, toutes prisonnières d’étals où elles vendent de l’épicerie ou du poisson, et l’oisiveté malfaisante des hommes.
Ces cousins d’Asie du sud-est des ragazzi filmés quelques années plus tôt dans le Trastevere, imposent au sexe faible des relations de violence et de possession. Comme chez PPP, filmer pour la première fois les lieux et les corps des oubliés de la société ne vaut que pour les hisser à hauteur de mélodrame. Unique figure de pureté, la jeune Insiang s’annonce d’emblée comme la grande sacrifiée de ce monde corrompu. Aimée, instrumentalisée, convoitée, jugée : chaque membre de son entourage en viendra à la trahir, la poussant sur la voie d’un désir de revanche froid et calculateur. Car comme chez Pasolini également, la misère ne laisse aux pauvres d’autre choix que de se violenter entre eux. »
COFFRET LA LIBÉRATION (Bach Films, DVD et Blu-ray)
Cinq films russes de Youri Ozerov présentés dans de belles copies, filmés avec des moyens énormes, des masses de figurants, de tanks, ce qui nous vaut des séquences rarement vues, le plus souvent tournées en plans larges pour bien montrer les qualités, les vertus de l’Armée Rouge dont on minimise souvent le rôle. On ne voit guère, propagande oblige, les souffrances individuelles… Dans OPÉRATION BAGRATION, on nous offre un mini remake de NORMANDIE NIEMEN du point de vue soviétique. Bonne occasion de rappeler le film sobre de Jean Dréville, dialogué par Charles Spaak, où tout le monde parlait sa langue (Gaumont).Ces cinq longs-métrages battent sans doute tous les records quant au nombre de maréchaux et de généraux super médaillés : on en voit plusieurs dizaines par film. Staline est montré de manière bienveillante comme quelqu’un qui écoute et on ne pointe pas les nombreuses erreurs commises au début et l’extermination de nombreux officiers supérieurs. Les alliés sont naturellement fourbes et guère ressemblants. Il faut voir en priorité LA BATAILLE POUR BERLIN et le DERNIER ASSAUT où l’on trouve des plans stupéfiants. Ce qui précède est parfois monotone et on cherche un point de vue original comme chez Ermler ou du lyrisme à la Dovjenko.
Pour se détendre, un retour au coffret PRESTON STURGES est indispensable (Wild Side) En dehors d’INFIDÈLEMENT VÔTRE qui s’épuise après le premier tiers et de HAIL THE CONQUERING HERO qui ne tient pas toutes ses promesses, quel régal. De CHRISTMAS IN JULY (un pur délice) à THE PALM BEACH STORY avec ce personnage de milliardaire qui note dans un carnet toutes ses dépenses mais ne fait jamais d’additions, aux VOYAGES DE SULLIVAN, c’est une cure de joies, d’ironie. J’ai déjà évoqué la plupart de ces œuvres. Dommage de n’avoir pas inclus l’irrésistible MIRACLE AU VILLAGE/THE MIRACLE OF MORGAN CREEK. Très bonnes interventions de Marc Cerisuelo et Philippe Garnier.
COFFRET PASCAL THOMAS
Autre grand moment de plaisir que cette plongée dans les films de Pascal Thomas, l’occasion de revoir ces merveilleux coups d’essai qu’étaient Le POÈME DE L’ÉLÈVE MIKOVSKY, ce court métrage où déjà apparaissent tous ses personnages (pas encore les filles), ces notations drolatiques et parfois très dures – bizutages violents, humiliation dans le voisinage des parents (il y a un plan extraordinaire sur Mikovsky, le souffre-douleur qui vient courir les rejoindre) – qu’on retrouve dans LES ZOZOS. Même dans une œuvre nettement plus relâchée comme LA SURPRISE DU CHEF (et que Pascal Thomas affirme n’avoir jamais vue), on trouve un premier quart d’heure absolument hilarant où Hubert Watrinet, rédacteur en chef d’un magazine, parvient à répondre instantanément à toutes les questions, que ce soit sur l’économie, l’évolution d’un mouvement pictural avec Mondrian et Klee, l’ouverture du diaphragme à telle lumière, le temps que prend un trajet avec les bonnes correspondances en queue ou en tête de train.
Et la redécouverte de PLEURE PAS LA BOUCHE PLEINE a été un grand moment d’émotion devant la justesse des gestes, du dialogue, la manière frontale dont Pascal Thomas aborde, dans cette éducation sentimentale campagnarde, des petits faits concrets qu’on n’évoquait pas dans les films de cette époque, l’arrivée des règles. C’est toute une France qui revit avec ses personnages chaleureux et irrésistibles comme ce père en apparence sévère que campe de manière gouleyante un Jean Carmet royal, totalement à l’aise avec des actrices peu professionnelles mais rayonnantes de fraicheur et de vérités : la merveilleuse et si juste Annie Colé, l’un des plus beaux personnage d’adolescente, n’avait joué que dans LES ZOZOS. Et Thomas mélangeait ces amateurs (Frédéric Duru et des gens du village) avec des comédiens aguerris comme Hélène Dieudonné qui jouait au temps du muet et Daniel Ceccaldi. Son arrivée dans PLEURE PAS… nous vaut plusieurs moments d’anthologie : un fin de repas où Carmet rote (« honneur à la cuisinière) et une tentative insistante de drague (qu’on appellerait maintenant, à juste titre, du harcèlement) qui échoue lamentablement face la résistance discrète mais efficace d’Annie Colé. Bernard Menez en dragueur indécollable (et finalement assez bonne patte) est éblouissant. Lui aussi a plusieurs moments qu’on n’oublie pas, notamment quand il se prépare à faire l’amour. Nul puritanisme dans le regard de Thomas mais une tendresse parfois gaillarde, parfois délicate que vient pimenter un sens aigu de la cocasserie.
CONFIDENCES POUR CONFIDENCES est un pur chef d’œuvre et peut-être le film le plus personnel de son réalisateur : une chronique douce-amère, qui prend son temps avec les sentiments, les déceptions, les écorchures de la vie dont la conclusion poignante évoque le « désespoir tranquille » dont parle Henry David Thoreau : cette rencontre sous la pluie où les deux protagonistes se rendent compte qu’il sont passé à côté l’un de l’autre, où l’on sent l’usure du temps, le poids de ce qu’on a vécu, n’a rien à envier avec la conclusion si célèbre de LA FIÈVRE DANS LE SANG. Toute une vie qui part de Courbevoie et qui se termine provisoirement sous des trombes d’eau. Une vie où l’on croise des personnages à la fois extraordinaires et quotidiens, de ce couple de parents magistralement incarnés par Daniel Ceccaldi, ce père qui n’en fout pas une rame et Laurence Lignères, leurs trois filles à la fois soudées et si différentes et ce cousin, une des créations immenses de Michel Galabru, qui vient se réchauffer auprès de leur malheur. Ce cousin fort en gueule (mais terriblement faible), ancien militaire qui lance : « On a perdu l’Algérie mais on a gardé les Arabes. » La séquence où il se fait lourder par la mère est anthologique. CONFIDENCES POUR CONFIDENCES est admirablement écrit avec Jacques Lourcelles et le dialogue est un régal. Dans une autre chronique, je reviendrai sur CELLES QU’ON N’A PAS EUES et LES MARIS, LES FEMMES, LES AMANTS, sans oublier LE CHAUD LAPIN (toujours Lourcelles comme LA DILETTANTE) et son fameux gag.
Comme l’écrit Jérémie Couston dans TELERAMA : « Quand je regarde un film de Pascal Thomas (période 1973-1981), je n’ai pas seulement l’impression de voir palpiter la France de Giscard qui m’a vu naître, j’ai carrément le sentiment de voir, étalée sur grand écran, la vie quotidienne et intime de mes propres parents. D’où un pincement au cœur, accompagné d’un léger vertige spatio-temporel. Comme si j’étais autorisé à voyager dans le passé pour assister aux scènes d’enfance que ma mémoire a effacées. Un coffret DVD vient justement de sortir pour relancer la machine à remonter le temps, qui rassemble sept comédies issues de cette décennie prodigieuse, de loin la plus fertile, et la plus personnelle, de son auteur. Une énumération s’impose tant les titres des films de Pascal Thomas possèdent, déjà, une irrésistible touche seventies : Les Zozos (1973), Pleure pas la bouche pleine ! (1973), Le Chaud Lapin (1974), La Surprise du chef (1976), Confidences pour confidences (1979), Celles qu’on n’a pas eues (1981), Les Maris, les femmes, les amants (1989). Ce dernier film, bien que réalisé après huit années de pause, a toute sa place dans le lot car il est très proche des précédents, tant dans le style (naturaliste) que dans l’esprit (libertaire). Je me souviens avoir lu une critique de Chacun cherche son chat à sa sortie, dans Positif, qui disait très justement que si les cinéphiles du futur se demandent un jour à quoi ressemblait la France de 1996 dans le quartier de Bastille, à Paris, le film de Klapisch leur en donnera une idée précise. Il en va de même avec les films de Pascal Thomas, qui ont cette capacité rare et précieuse, bien que souvent méprisée par les esthètes, de capter l’air du temps. Pour savoir comment on vivait dans un village du Poitou au début des années 1970, il faut voir le délicieux Pleure pas la bouche pleine ! Pour partager la vie d’une famille de la classe moyenne dans les années 1960, à Courbevoie, il faut se précipiter sur l’émouvant Confidences pour confidences. Ce parfum de nostalgie familiale et provinciale, de pot-au-feu et de crème crue, qui s’échappe des comédies de Pascal Thomas, lui a valu d’être classé parmi les antimodernes, à l’autre bout du chemin défriché par ses aînés de la Nouvelle Vague. »
COFFRETS COSTA-GAVRAS
Dans le volume 1, je signalerais COMPARTIMENT TUEURS qui tient le coup tant pour le rythme que pour les acteurs tous formidables jusque dans les petits rôles (Monique Chaumette dont l’apparition est épatante et Bernadette Lafont). Mais surtout ce qui m’a touché au-delà de l’intrigue policière, c’est comment le film, à travers cette histoire de meurtres, saisissait toute une époque à travers déjà l’univers des wagons-lits, des voyages en train qui duraient une nuit avec des rituels qu’on ne connaît plus, des rapports familiaux qui depuis se sont désintégrés. Le poids de la famille est important pour plein de personnage et de manière touchante : Perrin, Catherine Allégret qui est délicieuse. Et puis il y a ces studios sans téléphone et les billets de quai, toute une France qui devient historique, ce qui ajoute de la chair, de la nostalgie à cette histoire bien racontée. Montand est superbe, tout comme Piccoli dans un personnage très glauque et Charles Denner, une fois de plus, irrésistible.
Revoir SECTION SPÉCIALE a été une expérience emballante. Le film n’a pas pris une ride. Ce que cela dit sur la Justice est incroyablement actuel même si on ne peut pas comparer les époques. Le portrait qu’il trace de ces magistrats accrochés à leurs privilèges, prêt à renier, à enterrer tout ce qui fonde la Loi, à accepter des sentences rétroactives (ce qui stupéfie les Allemands) qui piétinent toute notion de Justice pour faire plaisir au Pouvoir, est glaçant. Comme disait un journaliste du Canard, il y a eu des militaires qui se sont battus pour Dreyfus mais aucun magistrat. Mais si le film touche, c’est parce que le propos est incarné à travers des acteurs irréprochables, qui se sont tous investis. On sent la proximité que Costa a avec eux à la manière dont ils s’emparent des scènes et des personnages. Ce sont des qualités que j’adore chez Becker ou Renoir et là dans le moindre petit rôle on retrouve cette veine. Pas seulement chez Galabru, admirable dans sa manière de passer de la timidité modeste (son entrée est formidable) à un sursaut de dignité et d’indignation qui cloue Louis Seigner. Lequel Seigner dissèque la descente aux enfers de son personnage, qui passe de la rigueur morale à la servilité. Il faut le voir s’énervant au téléphone pour son voyage à Agen, se défoulant ainsi de sa bassesse. Et Jean Bouise qui brusquement, refuse de se plier aux ordres se dissociant. Perrin, dès son apparition donne une extraordinaire force émotionnelle à l’avocat qu’il incarne. Enfin tous de Barbier à Bertheau et bien sûr de Lonsdale à François Maistre. Et il y a ces brusques irruptions de la vie quotidienne à Vichy, cette femme qui perd une poule et la pourchasse, ces deux gendarmes contents que l’heure du déjeuner arrive (ah, ce sourire du second dont on se dit qu’il doit être un fils de paysan rien qu’avec cette réaction, si juste). Et Piéplu se promenant dans les couloirs du Palais, serrant les mains avec jovialité après avoir envoyé trois personnes à la mort. Costa a su aussi capter ce qu’il y avait de dérisoire et d’absurde dans la théâtralité de ce procès avec ces juges en habit qui sortent pompeusement pour revenir avec une sentence connue à l’avance qui multiplie par dix, par cent les premières peines. Car, comble de l’iniquité, on jugeait des gens déjà jugés.
Dans le volume 2, j’avais évoqué ici même LE COUPERET, remarquable adaptation par Costa-Gavras et Jean-Claude Grumberg d’un fort bon roman de Donald Westlake Le héros de ce livre commettait des crimes dans plusieurs états si bien que cela brouillait les pistes (à mon avis, cela foutait par terre l’adaptation française de LA MARIÉE EST EN NOIR). Costa et Grumberg avaient eu l’idée de génie de transposer l’action dans ces zones inter-frontalières entre la France, la Belgique et le Luxembourg. En attendant de revoir LE CAPITAL ou CONSEIL DE FAMILLE, je recommande chaleureusement MUSIC BOX, œuvre très puissante sur la mémoire, magnifiquement jouée par Jessica Lange.
Dans mon souvenir BETRAYED/LA MAIN DROITE DU DIABLE, également produit par Irwin Winkler, était plus inégal, en partie à cause du scénario de Joe Esterhaz qui était beaucoup moins bon que celui de MUSIC BOX. Ce fut d’ailleurs un scénariste plus que discutable qui écrivait souvent au flanc et dont plusieurs œuvres furent portées, dynamisées, vivifiées par les metteurs en scène quoi qu’il en dise dans ses conseils terriblement égocentriques : « 1. Ne voyez pas trop de films récents. La plupart des films qui sortent aujourd’hui sont épouvantables. Ils vous déprimeront. Vous penserez : « Comment ont-ils pu porter à l’écran cet abominable scénario plutôt que d’acheter le mien ? » Epargnez-vous cette angoisse. Lisez plutôt un bon livre. 2. Ne mâchez pas vos mots. Si l’idée que vous suggère un exécutif est merdique, ne dites-pas « Eh bien c’est intéressant, mais… ». Dites : « C’est vraiment une idée merdique. » Les personnes à qui vous avez affaire ne sont pas stupides – elles sont juste futiles. Au fond de leur cœur, elles savent que cette idée est merdique. 3. Ne les laissez pas vous convaincre de changer ce que vous avez écrit. Un réalisateur n’est pas un auteur. Un producteur ou un exécutif non plus. Vous gagnez votre vie en écrivant. C’est vous le pro. Ils sont des amateurs. Des dilettantes au mieux. Traitez-les en tant que tels. Faites-leur sentir que c’est ce qu’ils sont. 4. Ne pitchez pas des histoires, écrivez des spec-scripts. Pourquoi essayer de convaincre une salle pleine d’égocentriques incultes que vous pouvez écrire un bon scénario sur tel ou tel sujet ? Asseyez-vous simplement et écrivez ce fichu sujet. C’est bien plus honnête de faire bien quelque chose plutôt que de promettre de le faire bien. 5. Ecrivez avec votre cœur. La vie est courte; bien plus courte que vous ne le pensez. Ne faites pas du travail de mercenaire. Si un studio veut vous embaucher pour écrire quelque chose, faites-le uniquement si le job a une résonance spirituelle, psychique ou sexuelle en vous. 6. Mentez toujours au sujet de votre premier jet. J’ai prétendu que je travaillais sur le scénario de BASIC INSTINCT depuis des années lorsque je l’ai vendu pour une somme record. Lorsque le film est devenu le plus gros succès commercial de l’année 1992, j’ai dit la vérité : il m’a fallu treize jours pour l’écrire. 7. Rappelez-vous les secrets de famille. Si vous êtes bloqué, ne savez pas à propos de quoi écrire, pensez à toutes ces choses dont on ne parle pas au sein de votre famille. Quelque-part là-dedans se cache au moins un bon scénario. 8. Face au réalisateur, ne pliez-pas. Qu’importe à quel point il est charmant, le réalisateur n’est ni votre ami, ni votre collaborateur. Il est votre ennemi. Il veut imposer sa vision créative par rapport à la vôtre. Il veut prendre ce que vous avez écrit, se l’approprier et en retirer tout le crédit. 9. Noircissez un peu votre cœur. Mon ancien et très cher agent, Guy McElwaine, m’a dit: « Il n’y a pas de cœur plus noir que le cœur noir d’un agent. » Même s’il a été mon agent pendant très longtemps – et même si je l’aimais vraiment – est arrivé un jour où je l’ai viré. 10. Ne laissez pas les bâtards vous descendre. Si vous ne parvenez pas à vendre le scénario, ou si vous vendez le scénario mais qu’ils engagent un autre scénariste pour le massacrer, ou si le réalisateur s’attribue tout le mérite de l’écriture dans les interviews, ou si les acteurs prétendent avoir improvisé vos meilleurs répliques, ou si vous êtes mis à l’écart des conférences de presse, asseyez-vous simplement et écrivez un autre scénario. Et si la même mésaventure vous arrive avec celui-là, écrivez-en un autre, et un autre et encore un autre, jusqu’à ce que vous en ayez un qui soit porté sur grand écran par un réalisateur, mais avec votre propre vision. »
REDÉCOUVERTES
LES GRANDES MANŒUVRES (TF1)
Je revois LES GRANDES MANŒUVRES dans une copie enfin regardable et suis tombé sous le charme : scénario inventif et intelligent avec tout à coup des trouvailles drolatiques étonnantes (les chapeaux qui se mettent à parler). On peut y admirer toute une flopée de seconds rôles ou de vedettes débutantes (Claude Rich, Piccoli), tous bien distribués, dans des rôles qui ne sont pas simplement des faire-valoir : de Yves Robert à Pierre Dux, de Dany Carrel, délicieuse, à une Brigitte Bardot excellente et à croquer, sans oublier Jacqueline Maillan et Madeleine Barbulée, Jacques Fabbri. Clair croque aussi bien le coté rance, aigri de la province, que la délicatesse de certains sentiments, la frustration, la solitude chez Michèle Morgan, la vanité blessée qui se transforme en amour chez Gérard Philippe qui est magnifique d’élégance et de subtilité. Osons un sacrilège et citons Lucien Logette dans Jeune Cinéma, excellente revue : « C’est un film qui tient nettement mieux le coup et qui est beaucoup plus réussi qu’ELENA ET LES HOMMES. » Et je ne parle pas du DÉJEUNER SUR L’HERBE. Ce, malgré un côté un peu ripoliné dans les décors qu’on peut défendre car il fait ressortir la cruauté discrète de certaines péripéties. Qualité Française ? Si cette expression qui désigne un savoir-faire réel mais anonyme convient parfaitement à certains Delannoy ou Carné des années 50, à des réalisations de Lampin, Dréville, elle ne s’applique pas aux GRANDES MANŒUVRES où Clair est présent dans chaque plan, chaque réplique. Idem pour Claude Autant-Lara (sauf LE COMTE DE MONTE CRISTO) et Duvivier même dans ses échecs (sauf LA FEMME ET LE PANTIN). Cette expression servait à défendre coûte que coûte les erreurs manifestes, les plantages, les fautes de goût des cinéastes qu’il fallait vénérer pour de justes raisons : la distribution d’ELENA est une suite d’erreurs. Personne ne joue avec personne. Il n’y a aucune entente entre les comédiens et le scénario est écrit à la va vite. Et Renoir semble totalement coupé de la France. Il a le regard d’un cinéaste américain et recycle des recettes, des souvenirs. LE CAPORAL ÉPINGLÉ est meilleur (même si l’on voit que la guerre de 40 reste pour lui la guerre de 14). Il faut faire comme si ces dérapages étaient des innovations, ce qui arrive dix fois sur cent. Le mépris justifié de Renoir pour la technique (qui entraîne des jugements imbéciles, mesquins des adorateurs de la technique style Le Chanois) lui faisait braver les règles dans les années 30 et était porté par une extraordinaire énergie créatrice en symbiose avec le pays. Après la réussite de FRENCH CANCAN, elle est en veilleuse et ses zélateurs l’ont conforté dans ses fourvoiements.
Autre redécouverte fastueuse, LA FÊTE A HENRIETTE (Pathé) qui est souvent sous-estimée, procure une jubilation de tous les instants. On a beaucoup glosé sur les affrontements entre les deux scénaristes que l’on réduit de manière simplificatrice à des autoportraits déguisés de Jeanson et Duvivier. Il y a beaucoup d’autres modèles. On peut juste constater que Duvivier se sert du personnage de Crémieux pour se moquer de lui-même, de ces plans de traviole qu’il glissait dans certains films notamment dans le très bon sketch avec Pierre Blanchard de CARNET DE BAL. Cette référence ironique fut décrite dans les Cahiers du Cinéma comme une volonté de plagier Welles, alors que ce genre de plan Duvivier les avait tournés des années avant CITIZEN KANE. Mais ce qui m’a aussi touché dans le film et qu’on mentionne rarement, ce sont toutes ces scènes de bal dans les rues, ces orchestres, ces foules de danseurs. Certains plans incroyablement spectaculaires sont visiblement volés (le bal près de la Madeleine) et le montage qui les unit à partir de la valse d’Auric est un grand moment de cinéma et un hymne au Paris populaire.
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Commentaires (423)
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(Seuls les messages ayant attrait aux DVD - thème de ce blog - seront publiés.)
Deux films qui font écho au mois de mai 68 en France.Tout d’abord une pure fantaisie dut à Gerard Oury »La carapate »est une comédie délirante.Pierre Richard dans le role de cet avocat s’en donne à coeur joie(le sketch quand il imite un des frères Marx est désopilant)ensuite Victor Lanoux incarne un gros dur au coeur tendre.On voit à plusieurs reprises les barricades à Paris,à Dijon et Jacques Frantz qui campe le commissaire Rocheteau.Puis le couple de bourgeois qui veulent quitter la France avec 200.000 francs en billets et des lingots d’or planquer sous le coffre de la rolls.Les séquences sont hillarantes malgré la légereté de la mise en scène.Oury commençait à tirer la patte après les triomphes de »La grande vadrouille », »Le corniaud »ou »Les aventures de Rabbi Jacob ».Le second film est fait d’archives tourner par un jeune lycéen parisien de 16 ans avec en voix-off l’histoire d’un de ses copains qui se suicida le 23 mars 78 à l’age de 30 ans. »Mourir à 30 ans »de Romain Goupil est un témoignage sur ces années d’espoir au sein du PCF puis de la jeunesse communiste révolutionnaire,retombée depuis.Il faut voir aussi les court-métrage de Goupil dont le père travaillat 25 ans comme opérateur de cinéma puis se réfugiat en Bretagne pour élever des faisans.Marin Karmitz et Romain Goupil reviennent dans le bonus sur cette période de mai 68 qui s’est poursuivit jusqu’aux années 70 et les combats contre la guerre au Vietnam.
A Yves Rouxel
Il y a aussi tout une courus de film dont souvent j’ai été avec Pierre Rissient l’attaché de presse qui annoncent, évoquent MAI 68, des films qui restent méconnus (malgré une très bonne presse à l’époque), comme exclus et qui abordent des sujets sociaux. Je les évoque dans la série VOYAGES : LE TEMPS DE VIVRE qui tient très bien le coup et touche toujours juste, DERNIERE SORTIE AVANT ROISSY, BEAU MASQUE, PIERRE ET PAUL, O SALTO sur les migrants portugais, CHINOIS ENCORE UN EFFORT POUR ETRE REVOLUTIONNAIRE
LE TEMPS DE VIVRE
oui ce film mérite pas l’oubli;Arte devrait y penser.
a Bertrand Tavernier.
LE TEMPS DE VIVRE c ‘est ce film avec Marina Vlady?
Si oui elle en parle dans son livre de mémoire et elle y avait d ‘ailleurs mis de l ‘argent.
Je ne l ‘ai jamais vu.
Il y a un dvd ?
a Henri Patta
Eh non, il n’y a rien. C’est EUROPA qui a récupéré les droits mais il ne reste que des copies pourries et un matériel encore à trouver
Il ne reste actuellement que la (jolie) chanson eponyme que Moustaki écrivit pour le film
qui eut droit à des passages radio à l’époque ;on peut l’entendre sur youtube,malheureusement pas de video avec des photos du film.
A Bertrand.Je vous remercie encore pour tous ces renseignements sur les films ou documentaires qui reviennent sur mai 68.J’ai oublier d’évoquez à juste mesure Jean luc Godard et son oeuvre à revoir malgré ses détracteurs qui n’ont rien compris aux messages du cinéaste toujours libre dans sa tète et loin des conventions cérébrales qu’on veut lui attribuer injustement.En revanche j’ai apperçut Goupil et Cohn bendit sur differents plateaux de tv qui servait la soupe à Macron et sa politique réformiste et ultra libérale et loin des convictictions politique de ces deux protagonistes.Je déteste les opportunistes qui retournent leurs vestes quand il y à le feu à la maison.Et là malheureusement ils sont nombreux.
A Yves Rouxel
Godard en 68 a viré au maoisme, faisant l’éloge d’un régime exterminateur qui a plus de 25 millions de morts sur la conscience et il a signé avec Gorin une série de film épouvantables comme Vent d’est, Pravda, citant les proverbes de Mao et faisant son éloge comme plein d’intellectuels français qui traitaient Simon Leys qui dénonçaient ces crimes, ces camps de concentration, ces massacres dès 1970, d’agent de la CIA. Il faudra attendre SAUVE QUI PEUT LA VIE pour assister au retour de Godard
Il faut aussi saluer le courage de Romain Goupil d’avoir été le seul à soutenir l’intervention américaine en Irak après l’horreur du 11 septembre, bravant l’aplaventrisme du showbiz français sur cette question. Et au sujet de mai 68 au cinéma, je retiens deux chefs d’oeuvres : THE DREAMERS de Bertolucci, où les évènements sont montrés comme le ballon d’oxygène in-extrémis d’une jeunesse bourgeoise en train d’asphyxier, et LES AMANTS REGULIERS de Philippe Garrel, ou les conséquences que peuvent avoir les idéaux libertaires de 68 sur un personnage romantique. Exit bien entendu le gros pâté de ce gros balourd d’Hazanavicius, malgré Louis Garrel, qui est bel et bien la révélation de sa génération. Il a le physique des acteurs d’autrefois, et c’est à lui qu’on devrait penser pour une nouvelle adaptation de Liliom.
à Qui Sait: dans 14 JUILLET, la chanteuse de A Paris Dans Chaque Faubourg, c’est bien Pola Illéry?
merci
Un petit tour rapide sur IMDb et vous en avez la confirmation !
https://www.imdb.com/title/tt0024480/fullcredits?ref_=tt_cl_sm#cast
à Marc Salomon: Erreur de votre part! pas d’indication sur IMDB, d’où ma question!
Ben Si !
Il est mentionné Pola Illéry dans la rôle de Pola (uncredited au générique)
à Marc Salomon: mais je parle de la chanteuse de A Paris… pas de l’actrice Pola Illéry! et la chanteuse c’est Lys Gauty et elle n’est pas citée au générique succinct de IMDB (Sullivan m’a répondu d’ailleurs vous avez loupé sa réponse?)
A MB : Lys Gauty plutôt
à Sullivan: ah, merci! pas pu réécouter il me semblait bien que Duteurtre avait dit « GauTy »! j’ai du tryphoniser à un moment.
A MB : Je vous demande de vous arrêter. Si vous tryphonisez aussi, nous n’allons plus nous entendre… ce serait dommage !
A MB :
Autant pour moi ! J’avais compris de travers !
à M Salomon: ceci dit j’avais oublié de jeter un oeil à la fiche de l’émission nettement informative.
Je reprocherais à IMDB de négliger les génériques de films non USA, celui de 14 JUILLET mentionne Maurice Jaubert sans plus, et les 2nds rôles c’est de la roupie de sansonnet pour Imdb… Par contre le petit cousin du 3ème accessoiriste adjoint de JUMANJI on est au courant… Ceci dit j’ai fait des mises à jour qui mettent des années à arriver, ou pas. Pendant longtemps, un film que Mankiewicz n’a jamais dirigé apparaissait dans sa liste comme son 1er film, ça a pris des années pour que ça soit supprimé.
A MB
Pour les films français vous avez les irremplaçables livres de Raymond Chirat. Dans l’épisode que je consacre aux chansons, je révèle que Jean vermillon a co écrit A PARIS DANS CHAQUE FAUBOURG et Clair lui même indique la part prise par les deux compositeurs. Le dépôt à la Sacem mentionne les deux noms
à Bertrand: merci pour les infos et je vais chercher les bouquins de Chirat dont je n’ai que Les Excentriques du Cinéma Français (co-écrit avec Olivier Barrot).
(à MB)
imdb reste quand même une source d’informations irremplaçable;qu’il y ait des erreurs ,des dates imprécises ,des génériques incomplets ,cela arrive ;il est exact que les corrections ne sont pas toujours appliquées et c’est regrettable;mais sur quel autre site trouveriez vous dans le cinema français (pris au hasard) « le mystère des roches de kador ‘ (Perret ,1912) , » la famille cucuroux » (Couzinet,1953)et…. »une vie » (Astruc, 1957)?
imdb reste relativement peu connu chez nous ,je le fais découvrir à la plupart de mes amis cinephiles.l’Anglais n’est même pas un obstacle pour obtenir un générique ou une filmographie.
Cependant ,je dois noter qu’il y a eu une grande époque imdb ,avec forums variés et échanges ,tout cela a disparu ….
DSL pour ce que j’ai écrit sur « une vie » (le moderne) ;je n’avais pas bien compris votre message qui louait la forme;cela m’arrive souvent.dd
Dans mon souvenir, les génériques ne sont pas exhaustifs chez R. Chirat (Catalogues des films Français de long métrage). Mais comme d’habitude, cela dépend de ce que l’on recherche, il faut bien souvent jongler entre différentes sources, recouper, vérifier…
Bertrand: vous dites « je révèle que Jean vermillon a co écrit A PARIS DANS CHAQUE FAUBOURG »
et sur le site: « ♫Lys Gauty : À Paris dans chaque faubourg – B.O. film « 14 juillet » (1933) de René Clair (Jean Grémillon, Maurice Jaubert) – De l’album « Lys Gauty – À Paris Dans Chaque Faubourg »
C’est bien GREMILLON?
(par ailleurs je ne retrouve rien sur un Jean Vermillon)
A MB
Bien sur, désolé; Grémillon
… laissez tomber j’ai trouvé, Grémillon ça alors! je le voyais pas là.
A MB
Il était compositeur et a écrit la musique de certains de ses films. Dutilleux dit beaucoup de bien de lui
à Bertrand: vous rappelez que Grémillon et Duvivier ont écrit des chansons, mais je m’attendais pas du tout à Grémillon dans un film de René Clair! d’où ma confusion./..
à Marc Salomon: en effet à ce que j’ai vu les bouquins de Chirat sont plus sur l’exégèse ou le commentaire que sur l’information minitieuse?…
à Dumonteil: ne pas accabler IMDB mais regret quand même qu’ils retransmettent intégralement les génériques complets que leur communiquent les productions ou « unions » (y compris les « uncredited » au générique projeté) ou que sais-je, jusqu’au nom du chauffeur de tel ou tel acteur!
Une seule solution: il faut que vous, moi, un tel ou un tel on fasse des rajouts! (et sur Wikipédia qui d’ailleurs contrôle peu mais publie instantanément!).
« Celui qui combat peut perdre,mais celui qui ne combat pas à déjà perdu »Bertold Brecht tel sont les premiers mots du film de Stéphane Brizé vu hier soir à Toulouse dans une salle très disparate(étudiants,retraités,salariées).C’est les yeux humides et le coeur gros que j’ai quitter la salle.En effet beaucoup d’émotions à travers ce drame social en phase totale avec la société dans laquelle nous survivons.Dès le départ Lindon s’impose grace à sa pugnacité et son physique de battant.Autour de lui ce sont des femmes et des hommes qui ont vécut la fermeture de leur entreprise,syndicalistes engagés contre une direction allemande qui ne veut pas céder,alors que la société à dégager 17 millions de bénéfices et fait gagner beaucoup aux actionnaires.Rien pour les ouvriers juste un chèque de départ négocier par deux syndicats réformistes(SIPI qui est syndicat fictif puis aussi la cfdt qui n’est pas nommer dans le film).Dans « l’humanité »du jour Vincent Lindon déclare : »J’ai enfin pu m’énerver pour une cause qui en valait la peine »alors que certaines plumes l’ont accuser de jouer les prolos,lui qui possède un bel appartement dans le 16ème arrondissement de Paris.Lindon est co-producteur de ce film et c’est rare parmi les acteurs français ceux qui s’engagent pour ce genre de brulot.Je tiens ici à le défendre face à tous ces journalistes qui sont les laquais des pouvoirs en place et qui servent les gouvernements depuis 70 ans.A travers cette oeuvre forte,je tiens à dédier ces quelques lignes aux victimes Palestiennes massacrés le 14 mai dernier dans le sud de Gaza.L’histoire ne fait que se répeter et me rappelle tristement Sabra et Chathillat en 82.
A Yves Rouxel
Hélas il y a aussi des victimes en Afrique, en Amérique du Sud, parmi les migrants. Mais ces dédicaces seraient mieux venues sur la page politique d’un journal ou envoyées au Ministère des affaires étrangères
A Bertrand.Oui et mème dans notre vieille Europe.Quelquefois je me laisse emporter par des émotions incontrolées mais néammoins humaines.Connaissez vous les films de Jean daniel Simon très difficile à voir en dvd?
je ne connais que la « fille d’en face »( sur un scénario de Brach/Polanski ) ;il fut diffusé à la télé un an après sa sortie en salle -ce qui était rarissime à l’époque -;l’histoire d’un gars qui voit une fille (Marika Green) à travers les carreaux d’une fenêtre mais ne peut se résoudre à faire le premier pas;il a un copain (Renaud Verley ) avec qui il projette un voyage en ….Pologne ;beaucoup d’images de fenêtres dans un environnement urbain qui font penser (un tout
petit peu) à ce que Polanski realisera dans « le locataire » (chimérique);Chronologiquement il se situe dans sa carrière entre « le bal des vampires » et « Rosemary’s baby » :on comprend qu’il ait laissé le scénario à JD Simon..
N’exagérez pas, Rouxel, Stephane Brizé est un excellent réalisateur mais il ne réalise pas des « brûlots », bien que le dernier plan de LA LOI DU MARCHE m’ait laissé entendre « A bas le salariat, à bas l’argent, à bas le travail, à bas la marchandise » me laissant espérer qu’un jour peut-être, un contrebandier réalise un film sur un nouveau Ravachol, ou sur des nouveaux briseurs de machines, genre TRAITRE SUR COMMANDE. Là on pourra parler de brûlot, qui sait ? Il s’agit plutôt ici d’un film à la mode (j’insiste bien : Excellent) en quelque sorte un nouveau genre qu’on pourrait appeler le « social movie ».
Et laissez les victimes de Gaza à Gaza. On vous l’a déjà dit.
à Stéphane: plus je lis les critiques de Libé ou les Cahiers qui pilonnent le cinéma de Brizé en y « dénonçant » une exploitation vile de la veine sociale (ils crachent aussi sur les films de Bercot), plus j’aime ses films. 1er constat: je reste scotché du début à la fin grâce à un vrai métier de la part de l’homme, comme dans un vrai polar. A partir de là qu’on vienne pas m’emmerder avec je ne sais quel opportunisme de sa part comme quoi Brizé défendrait des valeurs forcément inattaquables et jouerait ainsi sur du velours en choisissant tels thèmes politico-sociaux pour la seule raison qu’il saurait parfaitement qu’on ne peut qu’être que d’accord sur le fond: dire que les vagues de licenciements c’est dégueulasse personne n’ira dire le contraire c’est vrai! Pointant ainsi la complaisance ou le sens commercial de Brizé les imbéciles sus-cités oublient qu’il s’agit là de films terriblement honnêtes au moins techniquement, et donc honnêtes tout court. D’où l’impossibilité totale pour moi de détacher mes yeux de l’écran une seconde pour penser à autre chose (ou regarder ma montre) pendant la projo de LA LOI DU MARCHE. C’est déjà énorme mais les vigies de la gauche sont là pour houspiller ceux qui se rendraient coupables d’exploitation malhonnête des courants sociaux revendicatifs ça les obsède, pendant ce temps ils ne regardent pas les films, ils guettent! Voyez la critique de LA FILLE DE BREST par un imbécile du canard cité.
Un bémol sur UNE VIE qui m’a carrément barbé mais quel travail magnifique malgré ça, il est aussi très bien entouré et il sait très bien ce qu’il veut. Bon ça ne m’a pas sauvé UNE VIE mais j’ai été quand même heureux de voir ce film. Il y a des films parfois ennuyeux qui vous laissent quelquechose de bon.
A MB
Je n’ai vu de E. Bercot que Elle s’en va, qui m’a découragé de voir les 2 autres. BT y passe rapidement en disant « film marrant » et même au niveau de la comédie je l’ai trouvé absolument déplorable. Tout est tellement téléphoné : la fatale histoire d’amour entre Deneuve et Garouste, et cette longue digression avec le môme qui n’a visiblement pour autre but que de faire valoir son rejeton. Un coup elle fait du Francis Veber, puis elle se dit tiens « là je vais faire du Pialat » et elle termine son film dans le pire Lelouch. J’ai par ailleurs détesté l’actrice dans ce film détestable de Maïwen où elle a pour partenaire le détestable Cassel. Alors il m’en faudra beaucoup pour revenir à Bercot.
A Stephane
Je ne suis pas du tout d’accord. Elle a dirigé plusieurs films passionnants, audacieux dès ses exercices de fin d’année à la Femis : LA PUCE, LES VACANCES. BACSTAGE était formidable. Et c’est une très bonne actrice. Je le sais pour l’avoir dirigée dans CA COMMENCE AUJOURD’HUI
(à MB)
Un bémol sur UNE VIE qui m’a carrément barbé
Et moi donc! je n’ai même pas reconnu le chef d’oeuvre de Maupassant;à ceux qui n’ont pas vu d’adaptation ,je conseillerais plutôt cent fois la version d’Alexandre ASTRUC (1957) qui bénéficie en outre de la photographie de Claude Renoir(même s’il n’a traité que la première partie du roman).Une belle composition de Maria Schell.
à Stéphane: BERCOT/ »Alors il m’en faudra beaucoup pour revenir à Bercot. »
ben « beaucoup » vous venez de l’obtenir ici-même, allez hop! aux dvds: LA FILLE DE BREST, LA TETE HAUTE hop! et sans murmures hein?
A Mb.Entièrement d’accord avec vous.Quand j’ai été voir »En guerre »pas un portable ne s’est allumer.J’ai été pris par cette histoire sans me lasser une minute.Quand à Stéphane,écrire que Brizé fait des films à la mode,vous ètes dans l’irréalisme total par rapport à cette société qui broient les individus dans leurs taches quotidiennes.Allez voir le film puis ensuite on pourra en discuter.J’ai répondu à Bertrand sur mon emportement sur le massacre de Gaza .Excusez moi mais j’ai du coeur et je j’essaie de combattre les injustices de bas monde depuis longtemps.Je n’ai pas à me justifier auprès de vous.C’est écrit.
à Dumonteil/UNE VIE/ ce que je reconnais pour le Brizé, c’est que la rigueur est là et force le respect. La photo et les décors et l’éclairage sont étonnants, et on voit qu’il sait s’expliquer clairement auprès des directeurs de la photo et décors etc. Même chose pour les acteurs Chemla et Arlaud, vraiment bons. Mais comme disait Truffaut, le résultat n’est pas proportionnel à l’effort fourni! Il faut que je voie le Astruc, Maria Schell? Aïe! bon on verra.
mais après tout Astruc c’est aussi THERESE DESQUEYROUX, réussite parfaitement complémentaire du film de Miller, réussite aussi. Preuve qu’un remake n’efface pas l’original, un autre éclairage…
A MB
Sauf que c’est Franju. Maria Schell a été très bonne plusieurs fois même si après elle a recyclé ce qui avait marché. Elle est excellente dans GERVAISE, THE HANGING TREE. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs d’UNE VIE, Astruc n’étant pas une grand directeur d’acteurs mais un formaliste et Claude renoir ayant tendance à sur éclairer. Je serai curieux de le revoir mais je pense que l’interprétation de Judith Chemla, comédien incroyable, sur le fil, profonde, doit être moins conventionnelle, attendue que celle de Schell.Elle était prodigieuse dans le Brizé qui était parfois ennuyeux mais d’une folle audace. Et Bazin a écrit un texte superbe sur la subjectivité erratique de l’ennui. Fidèle ou non à Maupassant, c’est une autre histoire
à Bertrand: Franju exact et que je sois damné séance tenante!
Vu que l’on dénigre (ou écorne) ici UNE VIE de Brizé, j’interviens pour dire une fois de plus que c’est un petit chef d’oeuvre selon moi et sans doute un des meilleurs films de 2016 : j’avais dit tout mon enthousiasme dans les commentaires de ce blog à sa sortie. Il n’y a bien eu que Positif pour le défendre bec et ongle contre la plupart des autres critiques presse. Et aussi par ballantrae ici même qui l’avait adoré et dont je reprends les propos de novembre 2016 :
« je pense avoir rarement vu une adaptation d’un classique aussi tranquillement audacieuse, sensible et personnelle. J Chemla y est impressionnante mais il faudrait en dire tout autant de S Arlaud, YMoreau et JP Daroussin totalement méconnaissables en parents de Jeanne. On a beaucoup parlé du format carré dans Mommy de Dolan, il me semble ici bien plus organique et justifié.
Une ambition narrative, esthétique et existentielle précieuse et l’un des tous meilleurs films de fiction de l’année. »)
N’oubliez pas la marche du temps:60 ans séparent le travail de Maria Schell de celui de la nouvelle Jeanne. « une vie » de Astruc , »le plaisir » de Ophuls , « une partie de campagne » de Renoir , « Boule de suif » de Christian-Jaque ,je les reverrais avec plaisir;pas l’esbrouffe de Brizé.
je dois reconnaitre que du même metteur en scène , »quelques heures de printemps » m’avait fortement impressionné ;il est plus conventionnel ,mais Vincent Lindon et Hélène Vincent étaient très justes.
Libération, des vigies de gauche??? Mouais, plutôt les garde chiourmes de la doxa dominante.
En guerre est un grand film et Une vie l’était aussi. S Brizé à mon sens est vraiment devenu l’un de nos cinéastes les plus passionnants.
Son adaptation de Maupassant était d’une audace, d’une justesse extraordinaire et y voir quelque ennui-comme d’ailleurs dans Une vie/le roman- quand s’égrènent les jours solitaires de Jeanne c’est comme se plaindre que L’éducation sentimentale est traversé d’ennui alors que justement c’est la matière centrale de ces oeuvres! Une expérience ontologique.
Ecouter les journaleux de La dispute s’énerver contre Brizé vendredi était un bon indice qu’il a su toucher juste dans la restitution d’un moment social.C’est aussi le malheur de leurs concitoyens qui indispose ces dispensateurs de bavardages bien pensants pas seulement le traitement dialectique, fort et juste du cinéaste.Ce monde -ci, celui du There is no alternative leur convient tout à fait, en réalité…et ils sont donc la réplique dans le domaine critique de leurs amis éditorialistes qui nous polluent la tête à longueur de pages, d’antenne, d’images: de simples chiens de garde!
je ne me suis jamais ennuyé en lisant « une vie » et ce jusqu’aux fameuses dernières paroles de Rosalie ;ni en voyant le film d’Astruc (2 fois) qui je le rappelle a plus de 60 ans;malgré ma bonne volonté ,je me suis endormi(au sens propre) pendant la version « moderne »;…seul le temps dira s’il s’agit d’un chef d’oeuvre …
A BT
Ah oui c’est vrai qu’en plus elle sort de la FEMIS. Bruno Dumont en parle avec beaucoup de tendresse de la FEMIS dans cette vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=bpyNMLMkMlI.
J’avais oublié votre film où elle était bien en effet.
A STEPHANE
J’AI REGARDÉ LE DÉBUT DE CE QUE DIT DUMONT ET IL A ASSEZ RAISON SUR L’ÉTAT D’ESPRIT DE LA FEMIS. MAIS CE QU’IL DIT EST CONTESTABLE ET DANS LES AUTRES ARTS ON PEUT TROUVER MILLE EXEMPLESS qui le contredisent. Il y d’immenses compositeurs qui ont baigné dans le monde de la musique et qui s’en sont nourri, sans parler des musiciens de jazz. Idem pour les peintres. Et parmi les cinéastes, c’est la même chose. Godard s’est immergé dans le cinéma et en a fait autre chose, Welles aussi qui était un dévoreur de films et Fellini et Comencini et Antonioni qui était critique de cinéma. Ce qui est terrible, ce sont les cinéastes qui ne créent qu’en référence à d’autres oeuvres, qui font du copier coller ou qui ignorent tellement le passé qu’ils réinventent ou croient qu’ils réinventent la roue. Et il y a des films fait par des plasticiens , des musiciens, des architectes qui sont nuls. Le problème c’est que Dumont transformiste une approche qui est passionnante en dogme, ce qu’il y a de plus répressif
A BT
On ne peut ignorer cependant cette différence entre l’Idhec, qui a formé de grand cinéastes populaires comme Resnais, Louis Malle, Costa-Gavras, Miller, Corneau… et la Femis qui accouche de grosses têtes ayant complètement perdu cet amour du cinoche, laissant les clefs du cinéma grand public à, grosso-modo, Besson et ses sbires qui l’ont mis plus bas que terre. Cette génération Femis que Mocky appelle « les enfants stériles de la nouvelle vague » qui a chassé beaucoup de spectateurs, dont moi, des salles obscures.
A l’évidence un grand film d’une intelligence et d’une justesse de tous les instants et en plus un film qui colle particulièrement à notre décennie grise, s’employant à démontrer à tous surtout aux plus démunis qu' »il n’y a pas d’alternative ».
Je suis allé sur le plateau du film (qui s’intitulait encore Un autre monde) et l’énergie de l’interaction entre cette impressionnante usine en train de se vider aussi dans la vraie vie ( Metal Europe à Fumel), des non professionnels qui réinterprètent leur vie et Vincent Lindon était palpable…mais parfois il peut y avoir un monde entre le plateau et le film ( j’entendais hier soir M Ciment et I Huppert qui évoquaient Pialat disant que le meilleur de ses film se situait avant « moteur » et après « coupez », comme toujours c’est un peu excessif!).
En l’occurrence, rien de cette énergie ne s’est perdu en chemin et je suis épaté par la manière dont S Brizé se réinvente, déplace le curseur de film en film.
Oui, un grand film juste et pas juste un film de plus!!!
interview de Rissient par Olivier Père:
https://www.arte.tv/sites/olivierpere/2018/05/14/cannes-2018-jour-6-rencontre-pierre-rissient/
Don MALCOLM m’a envoyé son programme pour le 5ème festival du film noir français à San Francisco:
Thursday November 15 Simone Signoret CASQUE D’OR/THÉRÈSE RAQUIN
(prior to first feature: « Retour de Tant Emma » from RETOUR A LA VIE)
Friday November 16 Jeanne Moreau JUSQU’AU DERNIER/LES LOUVES
(special late screening in small theatre: LA BETE A L’AFFUT)
Saturday November 17 (matinée) Marina Vlady LE CRANEUR/LA NUIT DES ESPIONS
(special mid-PM screening in small theatre: RAFLES SUR LA VILLE)
(evening) Henri Vidal QUAI DE GRENELLE/LA PASSANTE/PORTE DES LILAS
(special late screening in small theatre): LA NEIGE ETAIT SALE)
Sunday November 18 (matinée) Love & Other Illusions LES AMANTS DE VERONE/MAYA
(prior to first feature: « Retour de Louis » from RETOUR A LA VIE)
(evening) Dizzying, Dynamic Duvivier SOUS LE CIEL DU PARIS/LA FETE À HENRIETTE
(special late screening in small theatre): SURSIS POUR UN VIVANT)
Monday November 19 Noir Reckonings MARIE-OCTOBRE/HUIS-CLOS
(prior to first feature: « Retour de Jean » from RETOUR A LA VIE)
Tuesday November 20 Gabin in the 50s, continued LE PORT DU DESIR/LES GRANDES FAMILLES
le 18 novembre en soirée ,le double programme est particulièrement bien choisi ;s’il y a deux DUVIVIER qu’il faut montrer ensemble ,ce sont bien ces deux-là,n’est-il pas vrai?
« Retour à la vie » est montré par sketches ,le nom de CLOUZOT pouvant attirer plus de monde.
A Dumonteil
Certes, c’est très bien de montrer des films de Duvivier à San Francisco, mais ces deux-là ne sont pas des films noirs, même si l’une des histoires de SOUS LE CIEL DE PARIS s’y rattache. De plus, ce ne sont pas les meilleures oeuvres de Duvivier de ces années là, tant s’en faut, l’originalité de LA FETE A HENRIETTE, tant vantée ici-même, me paraît un peu surfaite dès la deuxième vision du film. VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS et PANIQUE sont des chefs-d’oeuvre, MARIE-OCTOBRE, programmé le 19 novembre, est également bien plus intéressant. Même L’HOMME A L’IMPERMEABLE, adaptation à la fois cocasse et inquiétante d’un roman de James Hadley Chase, entre davantage dans le cadre du film noir. Et puis, si l’on considère « noir » au sens de « noirceur », on peut ajouter aussi AU ROYAUME DES CIEUX.
A Julia-Nicole
Pour moi ce sont deux films essentiels et je viens de revoir 5 fois LA FETE À HENRIETTE sans me lasser. En revanche, MARIE OCTOBRE m’a toujours général par son coté théâtre de boulevard, une approche de la Résistance très simpliste
Ce que je voulais dire ,c’est que ces deux films sont parfaits pour un double-programme ;en outre dire que ce ne sont pas des grands Duvivier est contestable -« la fête à Henriette » a inspiré 3 remakes plus ou moins avoués » et je suis sûr que »la ville est tranquille » de Guédiguian a été influencé par « sous le ciel » ,même si je leur préfère « le temps des assassins »;mais ce dernier n’aurait pas fait une bonne paire avec aucun des deux programmés ;d’ailleurs ils l’ont déjà montré dans un festival antérieur ;je ne suis pas sûr pour « panique » mais il y a de grandes chances aussi pour.
j’ai vu tous les films proposés par ce festival ,et bien sûr ,certains sont très moyens (« la passante » « sursis pour un vivant « ..en fait un festival Vidal:curieux cet intérêt pour un acteur un peu oublié aujourd »hui chez nous)
Personnellement je trouve « Marie-Octobre » beaucoup plus prenant que « l’homme à l’imperméable » ,mais M.TAVERNIER (et d’autres sûrement) ne partage pas mon avis ;le coupler avec « huis clos » peut sembler bizarre mais si cela peut faire un peu connaître Jacqueline Audry ,pionnière à laquelle les nombreuses femmes metteurs en scène du cinéma contemporain doivent autant qu’à Varda,alors tant mieux! il bénéficie en outre d’une excellente interprétation de Gaby Sylvia ,de Frank Vilard et d’Arletty qui rend la lesbienne Inès presque inquiétante.Et le coup de l’ascenseur ,on le retrouve dans « angel heart » de Alan Parker ,tel quel ,plagiat inconscient sans doute!
A Dumonteil
Vous avez raison, les 2 titres de Duvivier vont bien ensemble.
Et MARIE OCTOBRE étant un huis-clos, on peut supposer que c’est la raison qui l’a fait programmer avec le film de Jacqueline Audry.
Contrairement à vous, je n’ai pas vu tous les films annoncés (les 2 Jeanne Moreau, par exemple, me sont inconnus), mais ce doit être bien excitant de les découvrir à quelques encablures du Golden Gate!
les deux films du festival
« jusqu’au dernier » de Billon est un pur film noir,avec gangsters ,magot ,lignes d’Audiard et beaucoup de bons acteurs :Pellegrin, Mouloudji ,Dufilho et même la soeur de BB (Mijanou ;je serais plus réservé sur son talent);beaucoup de cadavres aussi
« les louves » est plus ma tasse de thé;adapté de Boileau-Narcejac ;sorti en 1957 ,sans doute pour profiter du succès des « diaboliques » ,il ne mérite pas les commentaires méprisants dont il est souvent l’objet ;un film qui réunit Moreau à Presles ,Périer et Robinson vaut au moins une vision ;la mise en scène a de grandes faiblesses (la mort de la dernière nommée) mais on sent que l’espace vital des personnages se réduit comme une peau de chagrin,culminant dans sa dernière image à une claustrophobie (« l’enfer » de Chabrol le rappellera);Moreau y incarne une amatrice de spiritisme qui en sait trop.Son mystère et son magnétisme font merveille.
Autre film pre-NV
« Meurtres » de Richard POTTIER (1950) est le premier film français (on me corrigera si je me trompe) où l’on voit un homme (Fernandel) euthanasier sa femme condamnée ;la famille bourgeoise est scandalisée et veut le faire enfermer;seule une jeune femme,jouée par Moreau ,se battra contre les siens pour aider son oncle ; seul « justice est faite » de Cayatte avait osé parler d’euthanasie,dont le problème est toujours d’actualité.
a Dumonteil
Jusqu’au Dernier m’avait paru faible et banal
c’est en effet un des moins bons du lot;un couplage avec « meurtres » eût été plus judicieux ,d’autant plus de J.Moreau y incarne une jeune femme très moderne.(puisque l’on doit rester dans l’avant-NV)
A Dumonteil.J’espère que l’on aura des échos de ce festival aux etats-unis?
Un coffret « René Clément, les années thriller » vient d’être édité. On y trouve LE PASSAGER DE LA PLUIE, LA MAISON SOUS LES ARBRES et LA COURSE DU LIEVRE… Des Clément à faible contenu où la mise en scène, au service d’histoires peu crédibles, se suffit à elle-même. C’est curieux de voir que dans cette période (60/75) le cinéma français s’employait à nous montrer une France complètement américanisée. Dans Le Passager… il n’y a aucune raison pour que Marlène Jobert roule dans une voiture américaine, et rien dans l’environnement du personnage, ne nous renseigne sur un endroit en particulier. Comme Melville, Clément cherchait en fait à faire des films américains tournés en France. Ca donne lieu à quelque chose de très étrange dans La maison sous les arbres, où il a filmé Paris comme personne ne l’a jamais filmé, imprégnant le film d’une atmosphère surnaturelle, seul intérêt à ce film plat, sans profondeur, dont les principaux défauts (selon la brillante exégète de Clément) sont imputables à Sydney Buchman. Le prétexte qu’utilise Clément de situer l’action du Lièvre… au Canada, est complètement artificiel, pour justifier une distribution américaine. A l’époque, Chapier avait qualifié le film de western cassoulet, tant il est vrai que l’ouverture dans une gare est un calque léonien. Selon Trintignant, Clément employait des termes psychanalytiques pour diriger les acteurs, sans doute ici des références à des traumatismes liés à l’enfance qui obligent Trintignant et Aldo Ray à surcharger leur jeu d’expressions infantiles. Quelle que soit la période de Clément (tout ce qu’il a fait avant 1960 est bien plus intéressant) son génie du découpage est incontestable, et sa manière d’exploiter un décor, je ne la retrouve que chez Melville ou Sergio Leone. Chaque spectateur peut refaire un croquis exact de tous les lieux de chacun de ses films. Il filme les dialogues comme des scènes d’action, d’ailleurs on devrait montrer à la Femis l’échange entre Bronson et Marlène Jobert dans un bowling dans Le passager. Cette dernière période a tout de même été enrichie par Francis Lai, qui a énormément apporté au cinéma de Clément. Et Gilbert Bécaud, auteur de la très belle musique de La maison… rappelle qu’il avait commencé sa carrière comme compositeur de musique de films.
A Stephane
L’exégète de Clément se fourre totalement le doigt dans l’oeil et n’a pas fait de vrais recherches. Sydney Buchman m’a raconté précisément (je crois que c’est dans AMIS AMERICAINS) que son scénario se déroulait à New York. C’était l’histoire d’une jeune fille au pair française craintive qui p^renait peur devant la vie américaine, la violence de la ville. Clément a transposé cela à Paris avec un autre scénariste américain, Ian Hunter, je crois qui était effondré devant les idées scénaristiques de Clément. Il avait gardé le souvenir de JEUX INTERDITS et se trouvait devant un réalisateur avec des théories filandreuses, idiotes dramaturgiquement. Buchman n’a donc rien à voir dans ce naufrage qu’il déplorait et trouvait assez idiot
Par contre je défendrais bec et ongles »Paris brule t-il »ou René Clément s’est battu contre les producteurs américains afin que le film soit une œuvre réaliste et personnelle selon lui.Vu le budget de la production et le casting international ou chaque acteurs jouaient dans sa langue,ça était un pari assez fou .Je pense que le tournage et surtout les extérieurs dans Paris n’ont pas dut ètre facile à mettre en boite?
A M.Rouxel
Déjà dans « les maudits » (1947)Clément faisait une utilisation subtile des différentes langues parlées par ses personnages dans un sous-marin ;et c’était peut-être plus difficile que dans la bousculade de « Paris brûle-t-il? »
A Dumonteil
et a t il eu des problèmes avec les producteurs américains ? Surtout que le film avait été initié par un français, Julien déride et devant l’ampleur que prenait le projet, il a été repris par Paul Graetz qui avait l’habitude de traiter avec les Américains et qui est allé trouver Paramount et Charlie Bluedhorn. C’est avec ce dernier que Clément a eu des problèmes. Le film avait été aidé et on avait facilité sa logistique en haut lieu. Si problème il y a eu, c’est sur le scénario, personne n’étant d’accord. Coppola critiquait tout, Aurenche trouvait qu’il n’avait rien apporté. Boisset par de tout cela dans les bonus et crédite Marcel Moussy je crois comme le vrai scénariste du film
Boisset dit aussi avoir vu John Frankenheimer dans les bureaux de la Paramount, qu’il en a averti Bella Clément, laquelle a réussi à maintenir son mari sur le film. Et Welles ne cessait d’être injurieux envers Clément, ne supportant pas qu’il ait autant d’argent pour tourner « une telle merde » alors que lui, avait du mal à en trouver pour ses films. Clément ne parlant pas anglais, ne comprenait rien aux injures de Welles, et dans le documentaire qu’a tourné François Reichenbach sur le tournage, on voit à quel point Clément est obséquieux avec lui.
j’ai vu le film il y a longtemps donc je ne me souviens pas mais ,plus prosaïquement Roger Boussinot -qui porte « les maudits » aux nues- note : » il n’évita pas de montrer (en 1944) des antennes de TV sur les toits de Paris ».(encyclopédie du cinema 1980)
J’ai des petits jeunes autour de moi qui écrivent des scénarios et me demandent comment faire pour intéresser un producteur. Je leur réponds que dans l’histoire du cinéma français, jamais aucun scénario écrit par un inconnu n’a été produit. Je ne connais que l’exception de Jacques Viot pour Le jour se lève, parce qu’il était soit-disant le voisin de Carné, mais il y a d’autres versions de l’histoire. Je réponds à ces jeunes de faire des films avec leur téléphone portable, il y a maintenant des festivals ouverts à ce mode d’expression, et ça pourra peut-être les mener à terme à accomplir leurs ambitions. Je ne suis pas du tout un professionnel du cinéma, mais pouvez-vous confirmer, pour qu’ils me croient une bonne fois pour toutes, qu’un scénario envoyé à une boite de prod par un inconnu, part directement à la poubelle ? Belmondo a souvent répété qu’aucun bon scénario n’arrive jamais par la poste.
A Stephane
Je vous confirme que c’est très dur de faire lire un scénario écrit par un inconnu. De faire lire un scénario point barre. Il y a des exemples autre que celui de Voit. La DANSEUSE était un premier film mais le scénario était co écrit par quelqu’un de connu dans la pub
Revu le dernier film tourné par Gerard Philipe « La fièvre monte à El pao »signé par le maitre Bunuel.Je ne comprends pas pourquoi Truffaud détestait cet acteur brillant malgré ses erreurs d’engagement au sein du pc durant les années 50 comme le couple Montand-Signoret ou Louis Aragon et Elsa Triollet et plein d’autres.Dans le bonus j’ai appris que durant le tournage des »orgueuilleux »Philipe décida d’arreter de faire une scène quand il à appris de la part d’un décorateur qu’il n’avait pas été payer depuis plusieurs jours.Preuve de solidarité et d’engagement,le producteur arriva dans l’heure et paya le décorateur.Pour revenir au film j’ai été un peu derouter par cette histoire qui se déroule dans une ile imaginaire située en Amerique du sud.A la fin du tournage Gerard et sa femme firent un crochet à Cuba ou Castro venait de renverser le pouvoir en place.Il répondit à quelques questions sur la situation du théatre en France et du TNP crée avec Jean Vilar qui à beaucoup apporter à la culture grace à des comités d’entreprise qui proposaient des pièces dans des usines ou des salles culturelles gérés par l’ancètre d’edf gdf.Francis Huster évoque lui son admiration inconditionnelle pour Gerard Philipe et sa soif de jouer devant un public.Avant de mourir il rendra visite à Lawrence Olivier à Londres qui mettait en scène »Britannicus »puis on lui diagnostica un cancer du foie.Sa disparition en 59 fut un énorme choc pour la jeunesse qui se reconnaissait à travers sa personnalité unique.
A Yves Rouxel, il ne l’aimait pas et il n’était pas le seul parce que sa diction chantante, certains maniérismes qui marchaient au TNP, avaient du mal à passer l’écran. Dans les ORGUEILLEUX, il est moins juste que Morgan. Il surjoue les alcooliques et avait souvent tendance à expliquer les sentiments. Pas dans les GRANDES MANOEUVRES ni FANFAN. Par ailleurs, c’était un homme généreux, chaleureux que Noiret adorait et je pense que ces quelques défauts se seraient atténués avec l’age. LA FIEVRE MONTE m’a toujours paru raté, tourné sans vraie conviction
Pas trop d’accord sur LA FIÈVRE MONTE À EL PAO, raté peut-être dans les intentions initiales de Bunuel mais moi j’ai pris beaucoup de plaisir à sa vision : une Amérique du sud imaginaire qui pour moi convoque avec joie les BD d’aventures de mon enfance et cette photo noir et blanc inoubliable. Un film trop mésestimé qui pour moi ne devrait d’ailleurs pas vraiment se comparer aux autres films de Bunuel. J’avais d’ailleurs bien aimé aussi CELA S’APPELLE L’AURORE autre film négligé des « Bunuelistes » (dont Carrière qui le méprise dans un bonus du coffret blu ray Bunuel). Carrière qui trouve d’ailleurs les films de Bunuel non écrit par lui moins inspirés globalement : ce qui en soit est très injuste. Les films dits plus « classiques » de Bunuel sont parfois très plaisants à regarder dont plusieurs films mexicains même si moins personnels!. Carrière rappelle d’ailleurs qu’il poussait souvent Bunuel à faire du « Bunuel » première période plus baroque alors que le réalisateur espagnol n’en avait pas toujours l’intention première… Le jeu de Gérard Philippe dans LA FIÈVRE ne m’a par ailleurs pas forcément deplu. Je vais le revoir un de ces jours pour vérifier ma première impression.
A Damien D
Moi aussi. Je ne l’ai jamais revu
Un Bunuel mineur vaut mieux qu »un ……majeur .
« cela s »appelle l’aurore » et « la mort en ce jardin » ,tous deux avec
Georges MARCHAL , sont ,surtout le second ,trop négligés :la seconde partie de « mort » est foisonnante :le serpent ,la carte postale de Paris,le feu allumé avec les pages de la Bible,Simone Signoret en robe du soir en pleine jungle …
j’aime moins « fièvre » ,qui souffre de la comparaison avec son successeur « Nazarin » que je pourrais voir et revoir sans m’en lasser ; »los olvidados » itou.ET beaucoup d’autres.
Oui c’est un Bunuel mineur.
Dire que Los Olvidados, ce chef d’oeuvre incroyable, n’est toujours pas dignement restauré!!! Et parallèlement à Cannes Le grand bleu sera montré restauré…misère, misère.
A ballante
Ce sont deux cinematographies différentes, avec des moyens différents. Ce n’est que très récemment que le Mexique s’est penché sur son cinéma et a su faire découvrir un certain nombre de mélodrames criminels qu’aimait beaucoup Pierre Rissient. Il doit y avoir des problèmes de matériel ou de droits. On ne peut pas réduire cela à un affrontement Bunuel Besson
A Ballantrae.Ne nous imposez pas des commentaires méchants envers Luc Besson car « Valerian »piètre adaptation bourré d’erreurs par rapport à la bande déssinée à fait plus 3 millions d’entrées en salles.Mais il ne restera pas dans la grande histoire du 7ème Art!!!!
Mais Rouxel ce n’est pas parce que Besson cumule les merdes que je suis méchant avec lui: chacun produit ce qu’il peut et il paraît qu’il est nécessaire dans l’écosystème du cinéma français.
Pour nager avec le grand bleu,vous voyez, je suis en fait très gentil, je rendrai hommage au concombre de mer qui semble inutile et peu passionnant mais qui a aussi son utilité.
A MM Rouxel et Tavernier
il n’était pas le seul ,Jean Tulard le descend à chaque coin de son livre ;je voudrais revenir au début de sa carrière,après le cameo de « la boite aux rêves (« j’ai été engagé pour jouer le frère de Raimu » )et le rôle secondaire des « petites du quai aux fleurs ;son premier rôle en vedette est « le pays sans étoiles » au joli titre avec un bon scenario de Very;il n’est pas en tête de génerique car moins connu que Pierre Brasseur alors qu’il joue le rôle principal :deux intrigues se passant à un siècle de distance qui finissent par n’en faire plus qu’une ;atmosphère onirique, impressions de « déjà vu »,un fantastique parfois proche de celui de Tourneur : les 3 acteurs (Jany Holt est la vedette féminine) ont donc deux rôles ;et la toujours excellente Sylvie en prime.
c’est une belle réussite de G.Lacombe qui en comporte d’autres
A Bertrand.Comme l’affirme élégamment Jean claude Carrière dans le bonus.Gerard Philipe à laisser quelques traces au cinéma mais une grande empreinte au théatre.C’était avant tout un homme de scène et comme vous le remarquer justement beaucoup d’acteurs dès les années 30 avaient un coté maniéré voire efféminé.Je pense à Philippe Lemaire que j’ai vu dans un film de Raymond Bailly »L’étrange monsieur Steve »ou il à des gestes et un comportement assez féminin.A propos de ce film,j’ai vu au generique le nom de René Tavernier en tant qu’assistant.Est ce votre père Bertrand?
A Yves Rouxel
En aucun cas. Mon père n’a jamais fait de cinéma. Il a écrit
a Bertrand.sans rapport avec le post précedent.Je viens de lire un aricle dans »La dépèche du midi »de ce jour concernant la sortie demain en salles du nouveau Brizé »En guerre » tourner dans le lot et garonne dans une ancienne usine désaffectée après sa fermeture qui à mis sur le carreau plus de 800 salariés.Durant le tournage la production à engager des anciens salariés syndicalistes de l’entreprise.Certains ont eus des surprises en touchant leurs »cachets »de figurants ou de silhouettes,le comptable à oublier plusieurs jours tournés.Depuis l’affaire s’est arranger et tout le monde à été indemniser.Ouf j’ai eu peur en terminant cet article,je vais voir le film ce soir.
Récompensé l’an dernier à Cannes »120 battements par minutes »de Robin Campillo à certes des qualités sur le mouvement Act up en France qui s’est battu pour des gens malades du sida.Pourtant en 2014,Ryan Murphy à réalisé »The normal heart »film produit par Brad Pitt et par l’acteur Mark Ruffalo qui tient le role principal de ce militant de la cause homosexuelle dès 81.L’oeuvre nous décrit de façon criante la non acceptation de la maladie par le président Reagan et la plupard des politiques afin de ne pas aider cette association.Julia Roberts qui est on le sait très engagé aux états-unis incarne un medecin clouée sur un fauteuil suite à la contraction de la poliomélythe à l’age de cinq ans.Beaucoup de moments de joies,de rires,de danses sur fond de musique disco,de sentiments amoureux mais aussi de larmes et de désespoir face à la maladie qui voit disparaitre énormément de jeunes hommes .Il y à une scène très forte quand l’un des malades en phase terminale demande à son amant de revoir sa mère agée pour la dernière fois.Ils prennent l’avion mais le pilote refuse de décoller car il ne veut pas de ce genre de client à bord.Le commandant de bord sera remplaçé et l’avion décollera mais durant le vol sa santé va décliner.Il mourra durant son transfert à l’hôpital au coté de sa mère et son amant.Et c’est là qu’on est choquer par la réaction d’un agent hospitalier qui ne veut pas toucher le corps et l’emballe dans des sacs poubelles puis réclame 50 dollars à son amant.Depuis la découverte de la maladie en 81,on dénombre 36 millions de morts dans le monde,6000 personnes sont contaminés chaque jour.Evidemment il y à eu des progrès et les recherches scientifiques ont avançé.C’est évoquez dans le film quand le personnage de Julia Roberts demande au comité d’éthique de prendre contact avec les services de santé en France ou il y à eu du nouveau.Je constate une fois de plus que les médias français se focalisent trop sur des sujets de films qui ont été déjà aborder ailleurs que chez nous.Je terminerais avec deux films d’animation semblable dans la trame de la narration.Regardez »La légende de Manollo »sortie en 2015 puis « Coco »présenter au cinéma l’an dernier.Le second film à plagier l’histoire du premier et des millions de spectateurs sont tombés dans le panneau!!!!
A Yves Rouxel
Vous avez des dizaines d’exemples de « plagiats » qui parfois n’en sont pas.Et parfois si. Souvent l’air du temps inspire des sujets similaires. Les auteurs se sont de tout temps inspiré d’autres oeuvres de Shakespeare à Molière ou Corneille. Cocteau disait : tout créateur est un adaptateur. THE NORMAL HEART EST un téléfilm HBO de 2014 réalisé par le lauréat aux Emmy® Awards Ryan Murphy (Nip/Tuck, American Horror Story, Glee) et écrit par le nominé aux Oscars® Larry Kramer, remporta deux Emmy® Awards lors de la dernière cérémonie, dont celle du Meilleur Téléfilm. Le film est basé sur la pièce de théâtre du même titre de Kramer, couronnée d’un Tony® Award, et nous offre une vision choquante sur la politique américaine en matière de SIDA.
Avec le nominé aux Oscars® Mark Ruffalo, Matt Bomer, Taylor Kitsch, le lauréat aux Emmy® Awards Jim Parsons, et l’oscarisée Julia Roberts, le film peut compter sur une palette d’acteurs exceptionnels, interprétant avec maestria cette histoire captivante. The Normal Heart est disponible en DVD à partir du 3 décembre (en bonus : How To Start A War).
A bertrand.Souvent des films de télévision meriteraient de sortir en salles pour la qualité d’écriture des scénarios,la mise en scène puis le jeu des acteurs.La force de la tv c’est triste à dire c’est aussi les séries tv tels « Breaking bad », »Walking dead », »Game of thrones »ou la récente série coup de poing espagnole »La casa del papel »qui contient un discours anti-capitaliste loin d’un simple braquage de l’imprimerie nationale espagnole.
A Yves Rouxel
Beaucoup obtiennent des dérogations et sortent. C’est le cas de plusieurs productions HBO (Soderbergh, Altman) mais il faut que le producteur et les contrats l’aient prévu. Tout ne se décide pas sur un coup de tete
A Bertrand
Je repensais à ces « plans de traviole » dans « La fête à Henriette ».( j’aime bien l’expression, on dirait de l’argot d’accordéoniste). C’est un élément de vocabulaire qui m’a toujours accroché l’oeil, tant il arrive souvent sans crier gare, et toujours il me semble pour signifier le déséquilibre mental des personnages , ou l’entrée dans un moment de tension. Sans faire une anthologie , je repense aux « Misérables » de Raymond Bernard, au « Bride of Frankenstein » de Whale. Et bien sûr le sketch de « Carnet de bal » qui fait penser à Céline. Vu récemment dans le « Cyrano et d’Artagnan » d’Abel Gance, mais en 1964 le procédé semble assez désuet … Je suis à peu près certain que Gance l’utilise en référence à sa carrière muette, dont « Napoléon » bien sûr…
Le sketch de « souvenirs perdus » de Christian-Jaque avec Philippe et Delorme comporte ce genre de plans ;et c’est le seul segment « déstabilisant « de l’ensemble…
A Bertrand.Revu pèle mèle le film de Paul Grimault »La table tournante »avec plein d’extraits d’œuvres de ce poète qu’était Grimault.Son travail avec Aurenche est à découvrir pour ceux qui ne connaissent que le cinéma d’animation made in Disney.Dans un autre genre je ne me lasse plus de revoir « Libre comme le vent »de Parrish avec des plans superbes,une maitrise inégalée puis le jeu de Robert Taylor et John Cassavetes et la jolie Julie London qui chante sur l’ouverture du film.La scène finale comme le rappelle si justement Bertrand est unique dans les annales du western,car aucun cow boy ne se suicide afin d’échapper à la pendaison.Ce film est un chef d’œuvre.Enfin je terminerais avec la seconde réalisation de Louis Malle »Ascenseur pour l’échaffaud »qui inaugure la nouvelle vague dès 58.Je me souvenais pas du tout que le personnage de Maurice Ronet se prénommait Julien Tavernier qui est prononcé 50 fois dans le film.Le film n’a pas pris une ride ,c’est un coup de maitre avec quelques incohérences quand même.En effet si Tavernier n’avait pas oublier la corde et le grappin,le pseudo suicide de son superieur n’aurait pas pu ètre élucider.Les scènes dans l’ascenseur sont fortes car le personnage est pris à son propre piège.Puis le point fort sont les séquences muettes ou l’on voit seule sous la pluie, la nuit la belle Jeanne Moreau déambuler dans les rues de Paris pour chercher son amant.Le jeune couple qui vole la voiture et s’enfuit jusqu’au motel puis le drame qui suit sont bien filmés mais les interprètes sont un peu jeunes pour les roles.En revanche la musique composée par Miles Davis dans la nuit du 5 au 6 décembre 57 avec ses thèmes d’improvisation sont extraordinaire et ce fut la seule musique qu’il composa pour le cinéma.
A Yves Rouxel
Roger Nimier avait trouvé le nom du personnage car il connaissait bien mon père. C’était un clin d’oeil
On parle à l’envi des westerns de Robert PARRISH ,mais rarement de son incursion dans la science fiction » journey to the far east of the sun » aka » doppelganger » (titre français peu original : »danger planète inconnue »);qui l’a vu? qu’en pensez -vous? Personnellement je le trouve fort original bien qu’un peu long à démarrer ;le final est particulièrement brillant .
A Dumonteil
Je n’en suis pas fou et n’aime guère les acteurs
Grosse déception de mon côté, on en disait beaucoup de bien dans l’encyclopédie Alpha, je crois… à l’arrivée un budget pas énorme ( pas riche !) et une allure de téléfilm : Roy Thinnes des « Envahisseurs », scénario De Gerry et Sylvia Anderson, musique de Barry Gray, ces trois là membres fondateurs de « Century 21 television », principal producteur du film, bien connu pour « Cosmos 1999″, » Thunderbirds » et plein d’autres… il y a un charme vintage , mais il n’agit plus au delà de la 21ème minute de film.
Le mystère est trop rapidement dévoilé, on ne ménage pas assez le suspens au sujet de ce qui arrivé au spationaute. L’action est bizarrement située au Portugal. C’était de la part des scénaristes, une tentative de faire avec de vrais comédiens ce qu’il avaient magnifiquement réussi avec des marionnettes dans la série Thunderbirds.
Un épisode de la serie TWINGLING ZONE datant des années 60 , est la premiére mouture de ce scénario.
Et dans la catégorie films de SF tournés par des réalisateurs absolument pas faits pour ça, je suis tombé sur Saturn 3, emboitage hasardeux de Génération proteus et d’Alien avec un budget très en deçà des exigences du sujet. Seul film où je vois Kirk Douglas à ce point démotivé. Parrish et Donen, cinéastes ambitieux et talentueux, n’ont vraiment pas eu de chance. Sans doute auraient-ils mieux fait de s’alimenter avec de la pub, au moins on n’en aurait rien su.
Moi c’est le contraire ,je trouve le début très laborieux;pour « les envahisseurs « ,je n’avais pas la télé à l’époque ;sûr que le manque de moyens est criant mais le scénario,quand on le compare à certains films de sci-fi actuels ,où il n’y a pas pénurie d ‘effets spéciaux ,tient quand même la route ;il a ses défenseurs :Jean Tulard qui pour beaucoup n’est pas une référence sur le site .
notule de roger Boussinot,encyclopédie du cinema 1980:
« film de sci-fi qui,jouant le jeu du genre,en montre la totale vanité » (du film? de la science-fiction?)
A MB.En revanche Alain Delon est aller en Indochine quelques mois.Mon père m’avait qui était parachutiste au coté de Bigeard à Dien bien phu à mème parler à Delon qu’il lui avait dit qu’il avait une soeur qui vivait près de Sceaux lieu ou Delon est né.
A Bertrand.Dans le complément du film j’ai appris que Nimier et Maurice Ronet étaient des grands fétards et finissaient leur nuit chez castel au petit matin.Politiquement il est rappeler que Ronet avaient des convictions très à droite(il me semble qu’il combattu en Indochine).
Et selon Pascal Thomas qui était son ami, à l’élection de Mitterrand, Ronet a dit « enfin un président de droite. »
» Ronet avaient des convictions très à droite(il me semble qu’il a combattu en Indochine). »
à Yves Rouxel: vous ne faites pas de lien entre les deux, j’espère! mais je ne crois pas du tout que Ronet ait pris le temps de combattre en Indochine, ça aurait dû se passer entre 45 et 60 et c’était pas dans ses préoccupations!
A MB
Wikipedia : Regrettant de n’avoir pas pu participer à la Libération de Paris (signe d’un engagement à droite ?, il veut prendre sa revanche, mais, à la fin de la guerre, lorsqu’il doit aller effectuer son service militaire, au lieu de se présenter, il part en tournée.
Voila qui prouve un militarisme forcené. En tout cas pas plus de guerre d’Indochine que de beurre dans la roulante.Je crois que Ronet était proche de son ami Nimier, un anar de droite qui devant les gens de gauche affichait des opinions de droites et vive versa
Comment expliquer que le cinéma français ait abandonné Ronet passé les années 70, comme il avait abandonné Daniel Gélin passé les années 60 ?
A Stephane
Une série d’échecs commerciaux (QUI, LE DERNIER SAUT, UN PEU BEAUCOUP PASSIONNÉMENT), de projets avortés, le désir de passer à la mise en scène, la réputation de fétard mais Lautner et Blier font appel à lui
RONET j’avais vérifié sur Wikipedia (site qu’il est de bon ton de conchier: « pas fiable » etc., et que tout le monde consulte à juste raison), et j’avais vu ce détail. C’est le lien entre « faire la guerre en Indochine » et « être de droite » qui m’interpella… ça me semble hardi! surtout à cette époque.
Avez-vous vu son film BARTLEBY?
(à MB)
« BARTLEBY » est une adaptation d’ Hermann Melville;c’est un film assez fascinant mais pas très accessible.Il a fait aussi des adaptations TV de Poe notamment « le scarabée d’or » mais avec une interprétation personnelle de la nouvelle.
(à Stephane )
c’est vrai ,après 70 ,ses grands films (« ascenseur », « plein soleil », »feu follet » , »la femme infidèle » (tout petit rôle), « raphael ou le débauché » voire « la piscine « ) sont derrière lui.
« Qui » reprend le truc usé du mort pas mort des « diaboliques » ,mais Léonard Keigel n’est pas « la Clouse » ,comme disait Reggiani)
« le dernier saut » est un film assez déplaisant , le metteur en scene (Luntz) en faisant une valse-hésitation (militariste ou non? -un des appelés râle et dit que ce (l’armée ) n’est pas son boulot- anti-etablishment ou non?(les émeutes de mai sont entendues ,pas montrées);décrit les rapports troubles d’un ex-militaire (Ronet) et d’un commissaire (Bouquet);on peut les préférer chez Chabrol.
Le Bartleby de Ronet sortira (enfin) en DVD le 3 septembre prochain (lunapark films)… je garde un souvenir ému de ce téléfilm diffusé en 1976. Biraud et Lonsdale y étaient exceptionnels.
Le début de la carrière de Ronet comporte des trucs intéressants : je passe sur « rendez-vous de juillet' » classique connu de tous ;mais aussi « horizons sans fin » de Dréville sur l’aviatrice Helene Boucher qui mériterait d’être revu « celui qui doit mourir » de Dassin ,qui vaut peut-être un peu mieux que sa moche réputation (pour l’anecdote,on y repère fugacement Joe. « last temptation of Christ » est une adaptation du même auteur); »cette nuit-là » un thriller peu connu mais redécouvert récemment où une grande affiche de Mylène Demongeot joue un grand rôle
Il y a forcément des ratages : »la jeune folle » de Yves Allégret ,(où lui,Delorme et Vidal sont censés être des Irlandais ) pourtant dans sa période dorée (« manèges » « nez de cuir » « les orgueilleux »); »le guérisseur » où il apparait en tuberculeux ,est un sujet qui eût pu être intéressant mais est massacré; »ce corps tant désiré » ,qui suit « ascenseur » est un mélo indéfendable .
à Dumonteil Ronet a fait aussi un doc sur les dragons de Komodo que je veux voir depuis des lustres… J’ai vu que BARTLEBY devait sortir en dvd dans une collec spécial TVfilms.
euh … même si « Ascenseur pour l’échafaud » est sa plus belle réalisation, ce n’est pas la seule musique de Miles Davis pour le cinéma. Il a aussi enregistré Siesta, Dingo, Scrooged et le superbe The Hot Spot avec John Lee Hooker.
On pense bien évidemment à vous Bertrand suite au décès de Pierre Rissient : un grand de la cinéphilie française s’en est allé… Autre disparition ce jour, celle du cinéaste Ermanno Olmi : occasion de rappeler qu’il faut voir et revoir ses chefs d’œuvres que sont L’ARBRE AUX SABOTS, IL POSTO. Mais aussi LE TEMPS S’EST ARRETE que Carlotta avait sorti au sein d’un coffret. Tamasa a aussi récemment édité un autre de ses films LES FIANCES (que je n’ai pas vu).
J’avais manqué cette information bien triste pour le cinéma italien après celle de Vittorio Taviani.
Bien sûr on pense à L’arbre aux sabots, palme d’or magnifique qui montre que cette génération (Padre padrone l’avait eue l’année d’avant) avait su faire évoluer la donne néo réaliste avec intelligence, coeur et beauté.
Mais n’oublions pas ses premiers films Il posto et Le temps s’est arrêté comme vous le rappelez bien.
Plus récemment, Olmi avait fait quelques films passés hélas assez inaperçus en France en dehors de A la poursuite de l’étoile qui était vraiment étonnant ( on assiste au périple des rois mages où se posent des questions de plus en plus comlexes sur les raisons hasardeuses de leur trajectoire).Je me rappelle Longue vie à la signora (très fellinien et intrigant) mais aussi La légende du Saint buveur avec Rutger Hauer, apologue sur la rédemption situé dans un Paris intemporel (avec une photo étonnante) qui annonce les films de Kaurismaki et enfin Le métier des armes que j’avais déjà vanté ici pour sa vision très précise et passionnante de l’Histoire avec le passage de la guerre chevaleresque vers la guerre moderne au XV ème siècle.
Cinéaste discret mais important dont j’aimerais beaucoup connaître les docus, pas accessibles à ma connaissance.
A Damien D.Aucun hommage n’a été rendu à Taviani sur France télévisions.C’est honteux une fois de plus le service public ne remplit pas son role.Mais bon vu que je n’ai plus de tv je ne rate rien.A travers le peu d’images que je regarde via le net,je pense qu’on est revenu à l’époque de l’ORTF car proposer toute une soirée au président macron sur une chaine publique,ceci rappelle le temps ou de gaulle était aux affaires.J’ai appris par un ami qui travaille sur France bleu que le ministère en charge de l’information avait pour ambition de regrouper France tv et radio France et licencier 4000 personnes au sein du groupe.
A Yves Rouxel
Il n’y avait eu aucun hommage à Darrieux et à aucun des réalisateurs morts récemment. Seul, Arte a parfois changé son programme pour passer un film
A Bertrand Tavernier.
Je me souviens qu ‘alors qu ‘Arte n ‘était qu ‘un projet , de nombreux intelectuels étaient contre. Bernard Pivot expliquait que cela serait une chaîne « alibi » ou la culture y aurait une grande place pendant que les autres chaines du service publiques se vautreraient dans la médiocrité.
J ‘avoue avoir eté plus qu ‘incrédule alors.
Force est de constater que Pivot et ses amis avaient hélas raison si j ‘en croit mes amis français.
Travaillant a l ‘étranger depuis prés de vingts ans , je me dois de dire aussi que la chaine Tv5 monde , est d ‘une médiocrité abyssale. J ‘ai renoncé a regarder ce patchwork d ‘émissions achetées au kilo et dont le slogan est : le meilleur de la télé francophone….
Je n ‘ose songer a ce qui pourrait étre le pire.
A Yves Rouxel
Mais aucun hommage à Darrieux non plus. C’est uniquement Arte qui passe des films en hommage aux réalisateurs qui viennent de mourir
Pour Danielle Darrieux, Arte avait programmé “8 FEMMES” et “MARIE OCTOBRE” le 25 octobre dernier.
Et “VOL AU-DESSUS D’UN NID DE COUCOU” pour Milos Forman le 15 avril.
A Marc Salomon
Mais France 2 ou 3 ou 5, rien du tout
Oui soyons justes Arte fait un vrai beau boulot et cette chaine devient de plus en plus isolée pour l’offre cinéma sur le petit écran.
Il y a eu des hommages à la grande comédienne. Maisbon j’aurais choisi autre chose que Huit femmes personnellement car Ozon s’y montre comme souvent un simple recycleur de formes, bien trop assujetti à une forme de distanciation qu’il n’a su escamoter que dans quelques films dont Sous le sable ou Frantz -même si les qualités de celui-ci font inévitablement penser à Heimat d’E Reitz… Marie Octobre était plus pertinent mais il eut été judicieux de montrer Madame de ou Le plaisir entre autres.
Il y a eu hommage aussi à Forman sur Arte mais effectivement axé sur des films célèbres.Ayant lu les Cahiers de ce mois, j’ai noté qu’ils célèbrent les films tchèque( ce qui est bien), rappellent la réussite de Man on the moon ( ce que je ne peux qu’approuver) mais oublient le magnifique entre deux où se succèdent les réussites: vol au dessus, Hair, Ragtime, Amadeus, Valmont.
J’aime un peu moins Larry Flint qui est assez intéressant cependant et dois revoir Les fantômes de Goya pour le réévaluer.
Mais quelle carrière!!!
à Ballantrae
j’aurais choisi autre chose que Huit femmes personnellement car Ozon s’y montre comme souvent un simple recycleur de formes,
vous avez d’autant plus raison que « 8 femmes » est un remake d’un noir et blanc de 1957 « la nuit des suspectes » ,ce dernier ayant une fin beaucoup plus amère que le film de 2002;
ses grands films ,ce sont « sitcom » « gouttes d’eau » ‘les amants criminels »
devenu un metteur en scène « à la mode » il recycle le mélo,le fantastique,le polar à la Chabrol,etc .Sa seule audace (qui n’en est plus une depuis longtemps;il n’y a qu’à penser à « quai des orfèvres » ) est d’introduire un(e) homosexuel(le)-il n’y a pas de Fanny Ardant lesbienne dans le film de 1957 – dans chaque film .
A Damien D.Je vous conseille de voir le tryptique réalisé par Olmi,Ken Loach et Kiarostami »Tickets »est une bonne curiosité qui se déroule dans un train entre l’Autriche et l’Italie.On va suivre des personnages pendant tout le voyage qui ont un lien entre eux.La séquence la plus réussit est dut à Loach avec ses trois jeunes supporteurs écossais qui se rendent à Rome pour une finale de football.Pour une histoire de ticket de train perdu par l’un deux,Loach va nous démontrer l’esprit de solidarité et de partage avec une famille d’Albanais qui vont à Rome retrouver le père.Le sketch de la veuve d’un general aidé par un jeune qui effectue son service civique est moins réussit que le précedent.
A Yves Rouxel:
Ah bon, moi j’avais trouvé trouvé TICKETS bien décevant (sans attendre beaucoup non plus de ce genre de production) et j’avais trouvé le sketch de Kiarostami avec la veuve du général le plus intéressant, et celui d’Olmi le moins bon (et je suis autant que quiconque admirateur de L’ARBRE AUX SABOTS, IL POSTO ou LE TEMPS S’EST ARRETE). Le film permet au moins de repérer le style visuel de chaque réalisateur d’autant que chacun avait son propre chef opérateur avec lui et je me suis dit en le voyant que Chris Menges doit trimballer avec lui les mêmes objectifs depuis KES.
Clin d’œil à Corneille »Horace 62″est un film réalisé par l’acteur André Versini.Tout commence dans un cimetière ou l’on suit un cercueil,puis tout à coup de l’exterieur un tireur flingue et la foule s’échappe.Ensuite la mise en scène se gate un peu malgré un casting interessant(Aznavour,Pellegrin,Etienne Biery et Jean louis Trintignant.C’est la rivalité de deux familles corses implantés à Paris et qui se font la guerre depuis des années.Le film est écrasé par une musique jazzy qui ne correspond nullement à cette ambiance dramatico-policière.Les poursuites en voitures dans Paris sont très mal filmés,on ne croise aucun autres vehicules pendant les séquences!!!
Désolé de passer du coq a l ‘àne mais je viens de tomber sur deux entretiens trés anciens et cela pourrait intéresser les cinéphiles que vous étes.
J ‘ainsi appris , que francis FORD Coppola signait simplement , francis Coppola quand il réalisait un film de commande ou qu ‘il estimait que son film n ‘était pas bon.
Au sujet du film A MORT L ‘ARBITRE que j ‘ai revu récemment , eddy Mitchell ulcéré par Mocky l ‘avait interdit de plateau ! Cela n ‘avait duré que quelques jours….
Toujours sur ce film la derniere scéne du film est tournée. Michel serrault tue Mitchell.Les producteurs trouvent la scéne tellement mauvaise au montage qu ‘ils veulent la faire retourner. Serrault dit: d ‘accord pour la retourner mais si c ‘est moi qui meurt. D ‘ou cette fin.
Hasta la Vista, m’sieur Rissient
Oui, Pierre Rissient était un prince de la cinéphilie et un bel être humain.
Et nous savons tous combien vous étiez tous deux amis,Bertrand, donc une pensée affectueuse dans ce nouveau moment difficile.
Il faut à tout prix lire Mister Everywhere, le livre d’entretiens passionnant publié par Actes Sud/Institut lumière.
Notons que son film très singulier Cinq et la peau va être projeté à Cannes cette année, ce qui crée une coincidence étrange.Il y est question d’amour, de dépaysement (on se trouve à Manille, terre de Lino Brocka que P Rissient contribua largement à faire connaître), de temporalités labyrinthiques dans un style poétique qui s’immisce dans la mémoire comme les récits gigognes de Welles dans Une histoire immortelle, de Ruiz dans Les trois couronnes du matelot.Et il y est question d’un portrait d’un être insaisissable, foisonnant, complexe un peu comme l’était pour le commun des mortels P Rissient.
A Bertrand.La vie est assez bizzare car samedi soir j’ai vu « Insiang »de Lino Brocka et j’en ais profiter pour voir le complément signé par Pierre Rissient qui racontait qu’au retour d’Australie,il s’arreta aux Philippines et c’est ce petit pays qu’il découvra le travail de Brocka qu’il avait toucher pour le coté réaliste et misérable.Derrière la bonhommie de l’homme se cachait je pense un ètre sensible à la détresse humaine,il n’était pas indifferend à ces sociétés et à ces injustices de l’existence humaine.Il nous manquera beaucoup.
à Yves Rouxel:
Petit pays de cent millions d’habitants…
Le film sortira aussi en dvd(vu dans Positif de mai).
C’est une bonne chose car il n’est pas facile à visionner.
J’espère qu’on pourra voir ce film, qui a l’air unique à bien des égards… Amicales pensées.
Je voulais dire , bien sûr , à tous ceux qui sont touchés par cette disparition, et Bertrand en premier lieu.
A Denis Fargeat
J’avais écrit une préface parlant de Pierre dans MISTER EVERYWHERE
Merci, ce sera je pense ma prochaine lecture.
A Mathieu.A l’époque c’est à dire en 1975 il n’y avait pas 100 millions d’habitants aux Phillipines.
Oui, une grande pensée pour vous, Bertrand.
A réécouter, la très belle émission de Benoit Duteurtre « Etonnez-moi Benoit » avec Bertrand sur France Musique :
https://www.francemusique.fr/emissions/etonnez-moi-benoit/etonnez-moi-benoit-du-samedi-05-mai-2018-60948
Merci pour ce très joli moment, que je viens de réécouter.
À Denis Fargeat : Oui, l’échange entre Tavernier et Duteurtre est tellement passionnant qu’on aurait envie qu’il y ait une ou deux suites à cette émission.
Ce qui nous donne envie d’en écouter encore, tant c’est vivifiant , c’est cette passion inextinguible et communicative. C’est tellement précieux en notre époque de comptables et d’inquisiteurs. Et c’est toujours l’humain qui est mis au centre de tout, cela change des jugements à l’emporte pièce et l’esthétique hors-sol. Et au passage, un très bel éclairage sur l’éternelle – et vaine- polémique qualité française / nouvelle vague.
Un petit bémol cependant : « Le chapeau de paille d’Italie » est je trouve assez effrayant, et pas vraiment vendeur pour ce musicien fin et subtil – notamment au cinéma – qu’était Jacques Ibert. Mais bon , je crois que Bertrand n’est pour rien dans ce choix là…
A Denis Fargeat : Ibert est quoiqu’il en soit plus intéressant pour la part la plus importante de son oeuvre, à savoir ses partitions de musique de chambre, ses pièces pour piano, son opéra « L’Aiglon » et ses oeuvres symphoniques dont la plus connue « Escales ».
A Sullivan
Et dans le genre « pas tombé dans l’oreille d’un sourd » ….Florelle!
A AA : Quelle truite ?
A Sullivan
Pas compris la truite.
Pour être clair, Bertrand Tavernier, dans l’émission de Benoît, évoque la chanteuse « sublime », de génie, Florelle, qui avait notamment interprété des airs de Kurt Weill (mais il n’y a pas eu d’extraits musicaux).
Je me suis noté ça dans un coin de ma tête.
Existe-t-il de bonnes anthologies?
A Alexandre Angel
Il y avait un CD sur Kurt Weil en Europe ou en France qui comprenait au moins 5 chansons de Florelle dont le GRAND LUSTUCRU, LE ROI D’AQUITAINE tiré de Marie Galante de jacques Deval et KW et une pomme très noir sur la Seine
À Alexandre Angel : je faisais mon intéressant, option Professeur Tournesol. Vous me parlez de Florelle en disant « pas tombé dans l’oreille d’un sourd » et comme le mot « truite » en allemand se dit « Forelle », je vous disais « Quelle truite ? »…
Pour Florelle, le plus simple dans un premier temps est de taper « florelle kurt weill » dans Google et de cliquer sur l’onglet « vidéos ».
A Sullivan
…et moi qui cherchait du côté de Schubert !
Merci à vous et Bertrand pour les tuyaux.
À Alexandre Angel : Jaubert ? Excellent musicien !
Bon Tryphon, veuillez cesser de faire le zouave!
A AA : Zouave ?? Moi !?? Ah je fais le zouave … ! Puisque c’est comme ça, je vous tournedos tiens !
Emission PASSIONNANTE! merci de l’avoir signalé! Bertrand en pleine forme! à garder dans les tablettes…
A MB : c’est la première fois que j’entends notre hôte pousser la chansonnette 😉
pas mal hein, Bertrand à la chansonnette? Au fait vous savez vous, ma question sur A Paris… ci-dessus? je crois avoir entendu Duteurtre dire que c’était Pola Illéry mais…
A MB : oui pas mal du tout même ! Pour répondre à votre question sur 14 JUILLET, c’est Lys Gauty qui chante « À Paris, dans chaque Faubourg ». Toutes les références ont été rajoutées sur la page de l’émission avec Bertrand (lien ci-dessus).
à Bertrand: je vois que Sidonis va sortir GERONIMO de Laven (avec West West!), comme vous faites le bonus (avec Brion) je me dis que vous avez peut-être évolué sur ce film, dans 50 vous ne sauviez que la scène dans laquelle des Apaches font irruption chez une vieille femme et mangent sous ses yeux.
Ce soir Brion passe EL CHUNCHO de Damiani je vais réévaluer! Je crois que c’est la meilleure Morricone question musique, ces choeurs! en tout cas c’est ma préférée…
A MB
Je n’ai pas participé au bonus à ma connaissance ou alors j’émets de multiples réserves. Les film n’est pas du tout réussi. Il y a une bonne sequence
à Bertrand: ya un souci, c’est embêtant car on a tendance à acheter juste à voir votre nom sur la pochette, vous n’êtes pas dans les bonus si vous n’aimez pas le film.
http://tropbath.canalblog.com/archives/2018/05/03/36368373.html
la couv sera peut-être corrigée avant la sortie le 31 mai? (Adam West plutôt que West West aussi!)
L’acteur Adam west qui incarna à la tv »Batman »,il était doublé par Marc Cassot(voix française de Paul Newman au cinéma avec aussi Marcel Bozzufi).
A MB,
Je ne sais si, en l’occurrence, tu tiens cette information par ce biais mais méfiance : les visuels prévisionnels des prochaines parutions Sidonis annoncent systématiquement Bertrand Tavernier.
Ainsi, j’ai cru que Bertrand allait présenter le très terne CHARRO!, de Charles Marquis Warren avec un Elvis aussi expressif qu’une moule lasse.
A Alexandre Angel
J’ai détesté ce film et Presley est meilleur dans LES RODEURS DE LA PLAINE toujours chez Sidonis
à AA: j’ai vu cette couv sur le blog Trop Bath et sur les sites de vente. En effet, je disais que ça allait sans doute être corrigé, par contre « West West » au lieu de « Adam West » c’est rigolo!
à Monsieur Tavernier,
bien que Siegel n’appréciât pas beaucoup Elvis ,je pense aussi que « flaming star » est sa meilleure interprétation ,peut-être parce qu’il avait connu ce que le héros vit dans le film :la perte de sa mère pendant son service en Allemagne,la pire chose qui puisse arriver à un jeune homme (de 25 ans à l’époque):il y en a forcément quelque chose.
à AA: pour CHARRO le visuel annonce toujours Bertrand en bonus sur les sites de vente, donc se méfier et vérifier sur Western Movies et bien sûr DvdClassik…
A MB: Bonjour, la musique de Quien Sabe? (El Chuncho) est de Luis Bacalov, pas de Morricone.
à Fred: Bonjour. C’est exact j’ai pas corrigé, elle a juste été supervisée par Morricone. Mais Bacalov a signé qqs musiques absolument formidables comme celle de DJANGO (la musique est meilleure que le film).
La musique d’EL CHUNCHO c’est Bacalov, un des nombreux imitateurs de Morricone. Certaines pages web mentionnent une musique composée à deux, mais Morricone ne composait qu’avec son arrangeur Bruno Nicolaï. On doit à Bacalov de très belles musiques pour Diane Kurys, et la sublime musique du Grand duel qui donne une petite valeur à ce bien mauvais western.
à Stéphane et Fred: … d’ailleurs je ne sais pas si « supervisé par » c’est pas comme une sorte de truc pour avoir le nom de Morricone au générique.
Adapté d’un recueil de nouvelles fantastiques signés par Stéphane King, »Au coeur de l’atlantide »à été mis en scène de façon magistrale par Scott Hicks avec un Anthony Hopkins toujours aussi touchant dans ses roles.Bobby Garfield se rappelle l’été de ses 11 ans au début des années 60 ou il vivait avec sa mère.Un jour il rencontre Ted un viel homme qui vient de nulle part et qui à exercer plusieurs métiers.Cet homme va lui proposer contre 1 dollar de lui lire le journal car sa vue baisse.Il n’en est rien car Bobby apprendra que Ted possède un don de lire dans les pensées.Ted est recherché par les hommes en noir qui sont en réalité des agents du FBI qui veulent l’utiliser à des fins politiques.Pour revenir à l’oeuvre de King,l’enfance joue un role capital dans tous ses romans.Le temps qui passe et s’écoule comme l’eau d’une rivière,on sent chez lui une forme de nostalgie par rapport aux gestes manqués,aux premières amitiés et amours.Scott Hicks retranscrit de façon géniale l’ambiance des années 60,grace à une bande musicale plein d’entrain et de douceur.Le point fort comme je l’écrivais au début de cet article c’est la prestation d’Hopkins,acteur caméléon qui n’a pas besoin de beaucoup parler pour exprimer ses sentiments et ses désirs.On reconnait ici l’homme formé au théatre au coté de Lawrence Olivier avant d’entamer une carrière brillante au cinéma.Revoyez »Elephant man »oeuvre onirique sur la difference des ètres et l’intolerance des hommes face à l’anormalité des « monstres ».
J’aimerais réellement savoir ce que Bertrand pense, si il l’a vu, de TWIN PEAKS: THE RETURN, l’œuvre inclassable et somme de David Lynch, qui illumine actuellement ma vie de (télé)spectateur. J’en suis à ma seconde vision depuis l’acquisition du coffret Blu-ray à la fin du mois de mars, ce qui ne m’était jamais arrivé avec autre chose qu’un film de cinéma dans toute ma vie de spectateur.
Je partage à 100% le délire des Cahiers du Cinéma et ce n’est pas un fou furieux, ni de Lynch en général, ni du TWIN PEAKS d’il y a 25 ans qui s’exprime!
TWIN PEAKS : THE RETURN (j’adore ce titre original infiniment plus racé que la banale mention de « saison 3 »)est, je crois bien, un grand chef d’œuvre moderne d’une qua lité d’inspiration absolument démentielle, déconcertante (comme un Tarkovski), ésotérique, terrifiante, drôle (je ne m’étais jamais autant poilé dans un film de David Lynch), mélancolique, virtuose, d’une invention de tous les instants (pas un plan qui ne comporte une idée, jusqu’à la moindre image de façade indiquant où se passe une scène).
Je ne sais pas où un seul homme peut trouver une telle inspiration (18 épisodes sans faiblir)mais Lynch l’a fait.
Bien sûr, il faut accepter d’être perdu mais pas plus que la nuit alors que nous rêvons. Et de toute manière, quelque part, qu’on le veuille ou non, cela se met en place dans notre tête, se reconstitue, insensiblement, car TWIN PEAKS: THE RETURN, bouillonnant, monstrueux, qui se fout comme de l’an 40 des sacro-saints arcs narratifs qui régissent les séries de qualité contemporaines, assume sa destinée de puzzle foisonnant et accueillant comme jamais ne le fut, auparavant, le cinéma de Lynch.
Stratosphérique!
« Bien sûr, il faut accepter d’être perdu mais pas plus que la nuit alors que nous rêvons. »
joli, ça.
sinon dis-moi Alexandre, bien sûr pas besoin d’avoir vu la 1ère fournée des 70s j’espère?
A MB
Des 90′.
En fait, on est souvent largué de toutes façons. Connaître déjà l’univers, et surtout les anciens personnages (car Lynch, habilement, travaille « contre », explose l’assise d’il y a 25 ans) est un gain de confort indéniable. Cela dit, pour ma part, j’avais oublié beaucoup de choses , n’ayant vu que deux fois en 25 ans l’intégralité des deux premières saisons (la seconde étant discutable, comme si tout avait été donné à la fin de la première)et n’ayant vu qu’une seule fois le film de cinéma TWIN PEAKS : FIRE WALK WITH ME, sorti en 92, très convoqué par cette troisième saison. Mais le nombre conséquent d’épisodes (18), tous réalisés par Lynch, ce qui constitue un luxe irremplaçable, permet de tout absorber (le cryptage, les énigmes, l’ésotérisme, comme participant d’une grande parade)pour un final que j’ai trouvé prodigieux.
Bon, je suis mordu, quoi…
euh oui, 90, merci! je les avais vus paresseusement mais avais jugé les incongrüités faciles (la femme à la bûche, ok…), les incongruités ne garantissent pas forcément l’étrange, le décalé recherché mais je verrai les derniers,
pour rêver la nuit…
A Alexandre Angel
Pas encore vu
Entièrement d’accord avec vous Alexandre: c’est un grand film de 18h et Lynch l’a pensé ainsi loin des canons sériels (qu’elles soient réussies ou non).
Pour qui aime Lynch c’est la réactivation de tout ce qui constitue les vertiges de Twin Peaks, Lost highway ou Mullholand drive, ce qui fait le prix des atmosphères oniriques de Eraserhead ou Blue velvet et aussi l’impact émotionnel de Elephant man ou Une histoire vraie pour ne prendre que qqs jalons clés.
Mais c’est une expérience unique , analogue à celle à laquelle nous confronta Ruiz avec ses fabuleux Mystères de Lisbonne: le moment où un cinéaste utilise le format série pour enfin prendre le temps d’explorer tous les méandres de son récit et de son univers quitte à ne pas user chaque piste lui laissant sa part de mystère…
Un chef d’oeuvre, je suis d’accord avec vous!
A A A
Merci d’avoir lancé le sujet, la vision pour ma part remonte à quelque temps. Malheur à moi, j’ai un peu consulté IMDB avant les derniers épisodes, ce qui a quelque peu terni le plaisir…. les avis sont clivés comme rarement sur le site (les notes et commentaires naviguent du zéro à l’infini, jamais au milieu , et les gens s’invectivent, allant jusqu’à se traiter de french film fanatic , ou quelque chose du genre…. Beaucoup de fans des première saisons déçus par la nouvelle, mais à les lire on a le sentiment qu’ils regrettent le soap opera qu’ils ont vu étant jeunes … indémêlable « C’était mieux avant ».). J’en viens à l’idée qu’il vaut mieux avoir une attente bienveillante pour cette série, afin qu’elle fonctionne. J’ai eu le même sentiment que vous, Alexandre, sur l’idée d’un (très) long métrage de 18h … rien à voir avec Rivette (Out one) bien sûr , mais on est récompensé de façon équivalente de l’état de disponibilité que requièrent ces oeuvres. Le côté formel, ritualisé d’un épisode de série, est bien sûr présent, même pas détourné , et il y a en fin de chacun un groupe musical, dont certains sont éprouvants.
Il y a un côté testamentaire assez glaçant dans la série. Lynch n’est plus tout jeune , il est sorti d’une semi-retraite pour réaliser ces épisodes – ou peut-être revient-il de la Black Lodge, ou un espace-temps intermédiaire… Sentiment triste et troublant de voir chacun des numéros dédiés à un des collaborateurs décédés dans l’intervalle.
Pour ne pas être trop long et faire lever les yeux de notre cher Bertrand au ciel ( Dieu du ciel , qu’est donc son blog devenu !) j’en tiens pour la prophétique déclaration de Mel Brooks, qui appelait David Lynch » James Stewart from Mars ». Pour moi tout est dit , et cette série , résumant tout le propos et la carrière du cinéaste, est comme un message venu d’un autre monde. Monde dont Lynch détient les clés, et qu’il aura toujours l’élégance de ne pas rendre trop cohérent…
Merci d’avoir lancé le sujet, la vision pour ma part remonte à quelque temps. Malheur à moi, j’ai un peu consulté IMDB avant les derniers épisodes, ce qui a quelque peu terni le plaisir…. les avis sont clivés comme rarement sur le site (les notes et commentaires naviguent du zéro à l’infini, jamais au milieu , et les gens s’invectivent, allant jusqu’à se traiter de french film fanatic , ou quelque chose du genre…. Beaucoup de fans des première saisons déçus par la nouvelle, mais à les lire on a le sentiment qu’ils regrettent le soap opera qu’ils ont vu étant jeunes … indémêlable « C’était mieux avant ».). J’en viens à l’idée qu’il vaut mieux avoir une attente bienveillante pour cette série, afin qu’elle fonctionne. J’ai eu le même sentiment que vous, Alexandre, sur l’idée d’un (très) long métrage de 18h … rien à voir avec Rivette (Out one) bien sûr , mais on est récompensé de façon équivalente de l’état de disponibilité que requièrent ces oeuvres. Le côté formel, ritualisé d’un épisode de série, est bien sûr présent, même pas détourné , et il y a en fin de chacun un groupe musical, dont certains sont éprouvants.
Il y a un côté testamentaire assez glaçant dans la série. Lynch n’est plus tout jeune , il est sorti d’une semi-retraite pour réaliser ces épisodes – ou peut-être revient-il de la Black Lodge, ou un espace-temps intermédiaire… Sentiment triste et troublant de voir chacun des numéros dédiés à un des collaborateurs décédés dans l’intervalle.
Pour ne pas être trop long et faire lever les yeux de notre cher Bertrand au ciel ( Dieu du ciel , qu’est donc son blog devenu !) j’en tiens pour la prophétique déclaration de Mel Brooks, qui appelait David Lynch » James Stewart from Mars ». Pour moi tout est dit , et cette série , résumant tout le propos et la carrière du cinéaste, est comme un message venu d’un autre monde. Monde dont Lynch détient les clés, et qu’il aura toujours l’élégance de ne pas rendre trop cohérent…
A Denis Fargeat
Les « lives » sont bons, pour moi, et le plus potentiellement éprouvant est celui de Nine Inch Nails, qui est juste prodigieux (je me le suis repassé plusieurs fois)plus encore que les « lives » de Nick Cave ou de Crime and the City Solution dans LES AILES DU DESIR.
Quant au côté testamentaire, il est présent de manière incontestable mais pourvu d’une chaleur qui confine, ici, au merveilleux.
Pardon Denis Fargeat,
erreur de manipulation (copié collé loupé…)
A Alexandre
Merci pour votre réaction. Du coup je me suis demandé ce que je trouvais éprouvant, dans ces prestations de groupes qui semblent issus de la discothèque de Lynch… goûts musicaux mis à part , je crois que rien n’embarque autant le spectateur dans un univers que la musique. Et chez Lynch la musique est un souci permanent ( il signe également le sound design de la série , qui du coup forme la trame sonore d’une sorte d’opéra,pour le coup plus vraiment soap.) On connaît le goût de Lynch pour les drones , dans la descendance de La Monte Young, et ce goût culmine dans les scènes toujours identiques où ces groupes se produisent, mis en exergue comme dans un livre. Le lien au récit est scellé lorsque Sherilyn Fenn y fait irruption , comme en un rituel étrange et familier.
Merci aussi de préciser « Quant au côté testamentaire, il est présent de manière incontestable mais pourvu d’une chaleur qui confine, ici, au merveilleux. » Je ne peux mieux dire. Mais compléter : le salut aux artistes décédés pendant l’élaboration de la série est poignant . Je pense à Catherine Coulson bien sûr , complice de Lynch dès la longue aventure d »Eraserhead » , et surtout à Miguel Ferrer , atteint d’un cancer de la gorge ; il a une présence d’une incroyable dignité , et tout passe dans les regards – les rapports avec Gordon Cole sont très touchants, à y repenser je ne distingue plus ce qui est des acteurs ou de leurs doubles fictionnels.
Et c’est ainsi que Lynch est grand ; la boucle est bouclée, sûr , et au passage ce drôle de personnage qu’on a pu croire autiste ou perdu dans la 4ème dimension transcendantale s’ancre dans l’humanité.
A Denis Fargeat
Bon nombre d’impressions et de ressentis générés par cette saison 3 sont bouleversants tellement on ne les a pas vus venir.
On a effectivement le sentiment d’assister à une grande fête de l’amitié, tissée de malice et de deuil. Lorsque meure la Femme à la Bûche (je ne spoile pas-de toutes façons , il n’y a rien à spoiler car il n’y pas de coups de théâtre), on a l’impression que les comédiens apprennent la nouvelle en même temps que nous : c’est magnifique.
C’est une œuvre dingue et remettre le nez dedans procure des plaisirs inouïs.
Il va me falloir me calmer sinon je risque de squatter ce blog en ne parlant plus que de cela.
« Gotta light? »
Déjà la série en 90 m’avait laisser un grand souvenir.L’esthétique et la façon de filmer est propre à David Lynch qui possède à lui seul un univers tout entier.L’étrange,les mystères de la conscience et de l’inconscience sont partis prenante de cet auteur reflexif,qui s’interroge beaucoup sur la nature humaine et les limites et frontières de la folie.
Au hasard de mes récents achats vidéo, trois films ont attiré mon attention. FOURTEEN HOURS (Henry Hathaway, 1952) où un jeune homme perché dur la corniche d’un hôtel new yorkais menace de se jeter dans le vide. Avec Richard Basehart et l’excellent Paul Douglas dans le rôle du policier sui tente de le raisonner. Je ne m’y attarde pas, préférant vous renvoyer à l’analyse de Bertrand Tavernier dans sa chronique de mars 2007, avec laquelle je suis absolument d’accord. Juste dommage que la fin – plus sombre – prévue à l’origine par Hathaway ne soit pas proposée.
BRIGHT VICTORY (MARK Robson, 1951). Une belle découverte où Arthur Kennedy est un soldat qui perd la vue lors d’une embuscade allemande en Afrique du Nord. Rapatrié aux Etats Unis il est soigné dans un hôpital militaire où il va apprendre à vivre avec son handicap. En même temps il fait un retour sur lui-même, sur sa manière d’être, ses jugements hâtifs (La scène avec son compagnon noir aveugle lui aussi est bien écrite), reconsidérer ses rapports avec sa famille, sa fiancée. Un bon casting complète la distribution avec Peggy Dow (excellente), Julie Adams, Will Geer.
Enfin sorti ces jours-ci, LUCKY de John Carroll Lynch (2017), que j’avais adoré en salles l’an dernier. C’est le dernier film avec Harry Dean Stanton (décédé peu après) qui interprète un vieil homme solitaire qui vit dans une petite bourgade du Nouveau Mexique et qui un jour se rend compte qu’il est âgé.
Le film d’une grande sobriété invite à une réflexion sur la vieillesse, l’amitié, la mort. Mais ce n’est pas un film triste. Il y a au contraire beaucoup d’humour dans le traitement du sujet. L’ouverture du film qui montre le rituel quotidien de la vie de Lucky avec son levé au son d’une musique de mariachis à la radio, sa première cigarette, ses exercices d’assouplissement avant qu’il sorte de chez lui pour se rendre au bar du coin où il a sa place, pour boire un café tout en faisant ses mots croisés, donne immédiatement envie d’entrer dans cette histoire. Et puis il y a cette scène émouvante où, invité à une fiesta à l’occasion de l’anniversaire du fils de l’epiciere, il chante une mélodie mexicaine. J’ai toujours les larmes aux yeux en la voyant. Une belle scène avec Tom Skerritt, partenaire de Stanton dans ALIEN (1979), et avec David Lynch, Howard qui a perdu sa tortue centenaire.
Un beau film simple et juste comme j’aime.
L’édition vidéo qui vient de sortir contient deux disques. Le film sur un et un long entretien avec le réalisateur suivi d’un portrait de Stanton sur l’autre. Comblé.
J’avais déjà parler du dernier film qu’à tourner Harry dean stanton l’an dernier.Dans le même genre il faut revoir »Une histoire vraie »de David Lynch sur l’érrance d’un viel homme qui va traverser les états-unis du sud au nord afin de revoir son vieux frère.Il fera son periple sur un petit tracteur.Ce film est un petit bijou de réalisme et d’espoir.
De réalisme mais selon Lynch donc on a heureusement droit à de belles échappées oniriques ou surréalistes…ce n’est pas un prequel des promenades à mobylette de La graine et le mulet ouf!!!
A Yves,
L’apparition d’Harry Dean Stanton dans TWIN PEAKS : THE RETURN est vraiment émouvante.
FOURTEEN HOURS (Henry Hathaway, 1952) où un jeune homme perché dur la corniche d’un hôtel new yorkais menace de se jeter dans le vide.
il est dommage que le metteur en scène se soit cru obligé d’ajouter des intrigues secondaires ,le couple au bord du divorce et l’idylle incongrue Paget/Hunter ,qui n’apportent rien au drame du suicidaire ;Hathaway n’a pas pu utiliser l’histoire vraie qui aurait été trop déprimante : mais c’est un grand homme :faire « Peter Ibetson » et « lives of a Bengal lancer » la même année ,c’est quelque chose!
A Dumonteil
Je trouve au contraire que c’est une des audaces du film et très moderne celle là que de faire co exister des intrigues que seul réunit le fait qu’elles se déroulent en même temps, ce qui est un moyen d’échapper à la dictature utilitaire de l’intrigue. C’était un principe cher à Dos Passos. Et cette idée vient aussi du scénariste qui s’inspirait de ces livres unanimistes
Je ne suis pas convaincu ;quand il n’y a pas d’intrigue principale (« sous le ciel de Paris ») ok ;mais ce n’est pas le cas ici ,il y a la tragédie d’un homme qui occupe le devant de la scène et nous aimerions en savoir plus sur lui ; le couple Paget/Hunter s’en allant bras dessus bras dessous ,le couple réconcilié (qui annonce un stéréotype du film catastrophe) ,c’est une facilité très hollywoodienne;cela dit,Hathaway est un grand bonhomme.
Un mot sur « doppelganger » :d’accord sur l’interprétation peu convaincante mais le scénario sur « la symétrie centrale qui conserve les distances mais pas l’orientation « et qui utilise les miroirs avec brio dans l’appartement puis dans la scene finale vaut quand même le détour.
A Dumonteil
le plan de réconciliation fut imposé à Hathaway. Ce n’était pas la fin qu’il revendiquait
« I am not your négro »est un documentaire réalisé par Raoul Peck et qui mérite d’étre vu pour plusieurs raisons.Grace à un travail minutieux de recherches d’archives d’époque,Peck nous rappelle qui était James Baldwin figure intellectuelle de la communauté noire,proche de Malcolm X et de Martin luther king.A un moment on voit sur un plateau de tv,l’écrivain débattre de la cause et des droits civique des noirs aux USA avec Harry Bellafonte,Charlton Heston ainsi que Malcolm et Martin.Lors des obsèques de Martin luther king Marlon Brando déclarera qu’il y à encore des producteurs et des réalisateurs juifs qui peuvent faire tourner des acteurs de couleur à Hollywood comme Sydney Poitier ou Harry Bellafonte car les blancs ne veulent pas voir de noirs en vedette.Le documentaire nous montre des extraits de »La chaine »mais aussi du film de John Ford »Le sergent noir »car durant les années 30,40 et 50 les acteurs de couleur étaient cantonnés dans des roles de serviteurs,majordomes ou simples paysans ou même des esclaves qui étaient vendues pour quelques hectares de terres.Le dvd est sortie l’an dernier grace à Sophie Dulac éditions qui font un travail d’un intelligence rare parmi les éditeurs français.
A Yves Rouxel
I AM NOT YOUR NEGRO est un film indispensable et passionnant. Les acteurs noirs ont commencé à avoir des rôles importants et positifs dans les années 40/50. Voyez les films avec Canada Lee dont la carrière fut trop courte comme Body and Soul, Juano Hernandez (INTRUDER IN THE DUST, THE BREAKING POINT) et surtout Sydney Poitiers (NO WAY OUT de Mankiewicz) mais c’était un combat
Il me semble qu’il y a eu une nette rupture et que les choses ont commencé à s’arranger avec le 1er méchant noir dans WITNESS (Danny Glover) mais déjà dans L ESCLAVE LIBRE/1957, Poitier dit à un officier nordiste (!) condescendant « ça doit être à cause de mon sens de l’infériorité! » et l’autre ne perçoit pas l’ironie!
Et de Raoul Peck, son très bon film sur Karl Marx dont le principal intérêt est de ramener le spectateur vers les fondamentaux du marxisme, autrement dit tout le contraire du capitalisme d’état conséquence de la révolution bolchevique. Marx ne s’est jamais considéré comme un théoricien, il refusait qu’on le dise marxiste, ses principes étant fondés sur l’état naturel de l’homme en société : émancipé de l’argent, du travail et de la propriété privé. L’abolition de l’argent étant par définition la seule condition pour empêcher toute forme d’exploitation. Le film nous montre comment, dès le départ il s’est opposé à Proudhon sur ces questions fondamentales. C’est de plus, un beau film, esthétiquement parlant, et les acteurs, inconnus du public, sauf Olivier Gourmet, renforcent la vérité du propos.
Je retiens aussi L’école du pouvoir, mini série passionnante sur des élèves de l’ENA baignés dans leurs idéaux, et confrontés ensuite à la réalité du pouvoir. Deux personnages s’inspirant du couple Hollande/Royal.
Les deux acteurs qui incarnent Marx et Engels sont inconnus chez nous mais populaires en Allemagne.L’un vient du théatre et l’autre à tourner pour la télévision publique.Je ne sais pas l’impact du film à l’étranger et si il est sorti dans les salles américaines ou en Afrique?
A Yves Rouxel
Les salles africaines sont ultra rares exterminées par la piraterie
A Bertrand.Je vous renvois à un livre collectif écrit par des comédiennes noires en France qui décrivent le milieu du cinéma et de la selection durant les castings.Firmine Richard(vue dans »8 femmes »d’Ozon)raconte comment elle à persuader un producteur de films publicitaires qu’il y avait peu de femmes de couleurs dans les pubs.Quelque temps plus tard l’acteur Edouard Moutoute à été engager pour la célèbre publicité de la maaf.Une ancienne miss France explique qu’en tant que Guyanaise elle à dut faire sa place à l’époque ou Mme de Fontenay dirigée d’une main de fer la selection des jeunes femmes. »Noire n’est pas un métier »tel est le titre de cet ouvrage que je conseille à tous.
Qu’entendez-vous par « piraterie »? En Afrique les cinémas ont surtout fermé progressivement après l’indépendance.
A Stephane
on trouve tous les films piratés en video et les salles ont été laissées à l’abandon
Un peu d’espoir cependant : une renaissance des salles, évoquée par cette émission:
https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/culturesmonde-du-lundi-07-mai-2018
Film remarquable effectivement et en soi pour la manière dont il ressuscite la figure de Baldwin un peu escamotée.
R Peck a aussi donné un Jeune Karl Marx (allusion à Young Mr Lincoln???) la même année 2017 , bien plus réussi qu’on ne l’a dit et très immersif alors que la captation de la parole politique est une matière difficile à dynamiser.
Voyez aussi ses deux films consacré à Lumumba .Ils sont passionnant et nous éclaire de façon concise sur une figure africaine progréssiste qui fut assassiné dans des conditions obscures.
Des nouvelles ci-dessous de la restauration du NAPOLEON de Gance par la Cinémathèque : on a enfin une date avec sortie en salle prévue en 2020 ! Il faut encore être patient mais ça risque de valoir le coup (on aura enfin l’occasion de voir ce chef d’oeuvre avec ses intertitres originaux français et une restauration de fourmi qui aura duré plus de 12 ans !!). Brownlow dont on a salué le travail pour sa « version anglaise » aura donc sûrement une concurrence de haut vol…
https://www.lci.fr/culture/a-la-decouverte-de-l-incroyable-restauration-du-napoleon-d-abel-gance-2081022.html
A Bertrand.Je vais revoir »Le mercenaire de minuit »resortie récemment chez Sidonis avec une présentation de François Guérif et Patrick Brion.Je me rappelais plus que le chasseur de primes à un nom français(Jules Gaspard d’estaing)et chante également s’accompagnant d’un clavecin!!!!Que vaut la prestation de Yul Brynner dans ce western qui avait été un peu boudé lors de sa sortie en 65?
A Yves Rouxel
Ecrire un livre est donc tout à fait inutile. La plupart des renseignements que vous demandez, cher Yves Rouxel, figurent dans 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN qu’une bibliothèque toulousaine a bien du se procurer. Vous pourriez le consulter et je gagnerai quelques précieuses minutes chaque fois. En gros nous le jugions inégal, parfois attachant, parfois à coté de la plaque avec une prétention de mauvais aloi et des incohérences : un personnage à pied arrive plus vite au bourg que la diligence qui l’a dépassé
Effectivement Bertrand.Mais je me balade pas en permanence avec votre livre sous le bras,puis on ne peux pas tout retenir sur la carrière des réalisateurs.
A Yves Rouxel
Mais mes journées n’ont que 24 heures et je dois aller relire les notules pour vous
Mon réflexe est simple depuis des années: j’use mon 50 ans de cinéma américain en toutes circonstances (avant/après un film, pour discuter avec des potes/sur le blog, pour présenter un cinéclub/vérifier une info entendue ici ou là).
Il est très , très usé donc il devient urgent que sorte le 100 ans de cinéma américain!!! Où en êtes vous Bertrand? Fin 2018? Début 2019? Avec illustrations cette fois???? nous sommes impatients…
A Bertrand.Je vais écouter vos conseils avant de demander des renseignements qui figure dans »50 ans ».J’ai revu le western de Robert Parrish »l’aventurier du Rio grande »qui est en effet du bel ouvrage.On sent dans le bonus votre attachement particulier à ce western qui figurera sur votre tombe mais aussi votre amour des décors,du travail sur la photographie avec des plans sublimes à la fin du film.Mitchum s’est investit en étant co-producteur mais aussi son personnage est emplit de mélancolie et de solitude,partager entre sa terre natale les états-unis et le Mexique.C’est bien que vous souligner que des indiens massacrent des mexicains et vice versa et que les soldats noirs sont aussi attaqués par les indiens.C’est un cas unique dans l’histoire du western il me semble ou sinon je me trompe peut ètre.La musique est d’une grande inventivité surtout les plans ou l’on voit Martin Brady personnage tourmenté et en manque d’amours et de repères.
A Yves Rouxel
Bravo
Ce ne me semble pas très heureux Rouxel de parler de film gravé sur une tombe pour qui que ce soit, Bertrand ou tout autre cinéphile.
Je préfère une autre image celle des films de notre vie et qui nous ouvrent des horizons, ceux que nous amènerions sur une île déserte, etc… c’est moins morbide bon sang!
A ballante
Je crois que c’est surtout un détournement d’une phrase de Parrish qui disait que ce film là, l’AVENTURIER, il pourrait l’inscrire sur sa pierre tombale. Mais je ne parlais pas de moi et c’était une image
Et par ailleurs vous avez raison de vanter ce très beau Parrish qui est un cinéaste à redécouvrir même pour un film remanié comme L’enfer des tropiques qui contient assez de belles choses pour séduire.
Heureusement certains films tronqués gardent assez de force pour nous éblouir même si on peut rêver en vain à ce qu’ils auraient si… Greed de Von Stroheim, Au delà du Missouri de Wellman ou encore le Sherlock Holmes de Wilder.
Pour revenir au film,le personnage de Brynner m’a fortement rappeler celui de Steve mac queen dans la série »Au nom de la loi ».Autant l’un que l’autre s’interroge sur la prime à gagner pour un tuer un fugitif ou un bandit en fuite.Concernant le personnage de Jules gaspard d’estaing,il affirme ètre né à la nouvelle-Orléans de parents créole et vient d’un milieu modeste.Pourtant il joue du clavecin(étonnant pour un western)mais il gratte un peu la guitare et chante en français dans la version originale du film,car dans la version française c’est l’acteur Georges Aminel(acteur créole)qui marmonne quelques mots sans chanter).
La collection cinémasterclass sort 3 films dont un inédit en France que je ne connais pas.Il s’agit de »La victime »de Basil Dearden avec Dirk Bogarde et Sylvia Syms.Les deux autres sont: »Tuer n’est pas jouer »de William Castle vue il y à deux décennies à la tv puis »Meurtre sans faire part » de Michael Gordon,vu mais avec le duo Quinn/turner.C’est Jean pierre Dionnet qui se colle pour les bonus,tant mieux,j’adore ce type et son humour décalé.
A Yves Rouxel
VICTIM est un film audacieux et passionnant une interprétation magnifique de Dirk Bogarde
Ce film est une réussite car il fallait oser aborder le thème de l’homosexualité dans l’Angleterre des années 60.Scénario fort habile et tout en retenue grace au jeu interieur de Dirk Bogarde qui compose un homme pris entre deux eaux.La scène ou sa femme découvre sur la porte du garage les mots peint à la chaux: »Farr est une pédale »!Je vais revoir certains films de Dearden trop tot disparu et un peu oublié aujourd’hui.Réparons cet oubli.
A Yves Rouxel
Oui il faut revoir POOL OF LONDON, SAPPHIE (le titre français c’est Operation Scotland Yard je crois), THE LEAGUE OF GENTLEMEN (hold up à Londres ?) et quelques autres comme THE BLUE LAMP écrit par Mackendrick tout comme le somptueux mais très figé SARANBAD FOR DEAD LOVERS. J’avais gardé un bon souvenir de KHARTOUM et des oeuvres comme FRIEDA, THE CAPTIVE HEART étaient ambitieuses
De Dearden j’ajouterais « the man who haunted himself » (la seconde mort d’Harold Pelham),son dernier film et le rôle le plus insolite de Roger Moore.Il est peu connu mais pour l’époque, assez étonnant.
« the assassination bureau » (assassinats en tous genres) est un bon divertissement ,très bien joué par Diana Rigg,Oliver Reed et Telly Savalas;beaucoup d’humour ;basé sur une oeuvre de Jack London.
« the woman of straw » est beaucoup plus connu :c’est un thriller pas mal fait qui comporte encore une fois une bonne interprétation :Connery,Lollobrigida et Richardson.Autre thriller estimable où il faut se méfier des dentistes « secret partner » (« scotland yard contre x »)
Il a aussi participé à l’extraordinaire film à sketches « dead of night » (au coeur de la nuit),que tout le monde doit voir ;il est responsable du segment concernant le coureur automobile qui a un rêve prémonitoire
Bien sûr « the victim » est excellent .
Bonjour Mr Tavernier,
Connaissez-vous ce film tchèque de Vera Caïs, « Une trop bruyante solitude » tourné en 1995 avec Philippe Noiret dans le rôle principal ?? Si oui, pensez-vous qu’il pourrait y avoir une édition dvd dans le futur (proche) ?? Merci.
https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/une-trop-bruyante-solitude-film-avec-philippe-noiret-sort-17-ans-apres-son-tournage_26923.html
https://www.youtube.com/watch?v=BHJof6R-clQ
A Catherine
Je ne l’avais pas trouvé réussi. Très en dessous du ,livre cinglant de Hrabal
Certes, mais j’aurais bien aimé le visionner, malheureusement une édition me semble des plus improbables…
Je signale tout de même la sortie d’un gros furoncle cinématographique écrit, réalisé et produit par les deux ringards toulousains, ici au summum de leur vulgarité. Je n’avais pas éprouvé un tel plaisir nanardeux depuis Drôle de zèbre de Guy Lux. Allez-y vite, ça va vite dégager de l’affiche, les gens se barrent en pleine projection, et même Couzinet doit se retourner dans sa tombe.
En tant que toulousain d’adoption je ne comprends que la région Occitanie ainsi que le conseil départemental ainsi que des banques privées financent ce genre d’ineptie.Sachez que lors des avant-première dans la région le responsable FO des municipaux à Toulouse à refuser de cautionner ce genre de film potache et à proposer à Eric Carrière et Francis Ginibre de venir travailler pendant une semaine avec les cantonniers toulousains.Ces derniers ont refuser l’offre et ont préferer aller parler de leur œuvre cérébrale sur le canapé rouge de France 2 ainsi que chez Ardisson(qui n’est pas une lumière)puis dans les studios de France bleu ou RTL et RMC les deux stations poujadistes qui souhaitent que le malaise des grèves des privilégiés de la sncf,des étudiants ou des personnels de santé s’étouffent.Quand on lit la fiche dufilm,l’action se déroule en Catalogne alors que la ville de Port-Vendres est dans les pyrénées orientales.Allez plutôt voir « Comme des rois »un premier film ou Kad Merad compose un père de famille qui essaie de s’en sortir en faisant des petits coups,histoire de faire manger sa famille.Là on est dans le réel de la société française avec expulsion,chomage,précarité,vols dans les maisons bourgeoises ou sur les quais de chantiers naval.Kevin Mottet Klein(qui fut Gainsbourg enfant dans le film de Sfarr)s’en sort bien au coté de Mérad qui casse son image de rigolo.
A Yves Rouxel
Soyons juste, il l’a déjà fait plusieurs fois et avec succès. La première c’était avec le film de Giannoli et il y eu LE BARON NOIR
A Bertrand.Erreur de ma part,c’est le 3ème long métrage pour Xabi Molia.On lui doit »8 fois debout »ainsi que »Les conquérants »deux films dans lesquels on retrouve Denis Podalydes dont j’ai vu l’adaptation de « Bécassine »à l’écran.Le film est indigeste et très nationaliste dans le ton .
Comment avez vous fait pour voir le Bécassine de Podalydès??? En avant première exceptionnelle? Je n’ai vu que la BA et elle me semble assez rigolote, proche de l’esprit tintin que Podalydès semait au gré des films ( la fusée dans Versailles rive gauche, l’allure de Rouletabille, etc…).
comment il a fait? mais il a passé un pacte, pardi!
à propos de « Bécassine » :il en existe une première version,de Pierre Caron,1940,avec Paulette DUBOST.Complètement raté :le principal comique de B. est surtout basé sur les expressions qu’elle prend à la lettre ;les albums ont vieilli énormément,mais il y a un humour parfois absurde que peut-être la nouvelle version mettra en valeur.
à Yves Rouxel: c’est Kacey Mottet Klein pas Kevin, il était déjà dans les deux films d’Ursula Meier L ENFANT D EN HAUT et HOME, une personnalité.
Pour COMME DES ROIS, ce n’est pas un premier film: Xabi Molia en a déjà fait quatre dont 8 FOIS DEBOUT, sorte de comédie amère et sentimentale et sociale, mi-figue mi-raisin complètement tartignolle dont le cinéma français nous asperge assez régulièrement (cf LORRAINE PAR MOINS 30 ou L EFFET AQUATIQUE) ce n’est pas que ces films soient nuls mais ils ont plein de trous dûs à une certaine mièvrerie, mais je n’ai pas vu ses autres films, il a peut-être fait mieux!
… c’est ROMAINE désolé.
Mon cher MB,comme disait un grand acteur au nom de Dujardin dans »Brice de Nice »,là vous m’avez cassé!!!Je confonds cet acteur suisse avec Finnegan Oldfield et Vincent Rottier!!!
En tant que toulousain d’adoption je ne comprends pas que la région Occitanie ainsi que le conseil départemental ainsi que des banques privées financent ce genre d’ineptie.Sachez que lors des avant-première dans la région le responsable FO des municipaux à Toulouse à refuser de cautionner ce genre de film potache et à proposer à Eric Carrière et Francis Ginibre de venir travailler pendant une semaine avec les cantonniers toulousains.Ces derniers ont refuser l’offre et ont préferer aller parler de leur œuvre cérébrale sur le canapé rouge de France 2 ainsi que chez Ardisson(qui n’est pas une lumière)puis dans les studios de France bleu ou RTL et RMC les deux stations poujadistes qui souhaitent que le malaise des grèves des privilégiés de la sncf,des étudiants ou des personnels de santé s’étouffent.Quand on lit la fiche dufilm,l’action se déroule en Catalogne alors que la ville de Port-Vendres est dans les pyrénées orientales.Allez plutôt voir « Comme des rois »un premier film ou Kad Merad compose un père de famille qui essaie de s’en sortir en faisant des petits coups,histoire de faire manger sa famille.Là on est dans le réel de la société française avec expulsion,chomage,précarité,vols dans les maisons bourgeoises ou sur les quais de chantiers naval.Kevin Mottet Klein(qui fut Gainsbourg enfant dans le film de Sfarr)s’en sort bien au coté de Mérad qui casse son image de rigolo.
Les chevaliers du fiel polluent avec qqs autres un domaine comme le rire et en ont fait, scène et cinéma mêlés, le domaine du poujadisme le plus crasse , de la blague carambar pas digne d’une cour de récré, de trucs que même le comique troupier des 30′ n’aurait pas jugé digne.
Espérons , malgré les succès des tuches et autres conneries de cet acabit, que le public fuira tant de cynisme.
Et puis casser du municipal est dans le ton des années Macron qui suivent le triomphe des Profs sous les ères précédentes (ben oui c’est à la mode!).
On peut rire de bien des choses, la question n’est pas là mais quand le sous texte politique est aussi clair (façon Grosses têtes) il faut fuir!
Quand on dit que la comédie française est forcément vulgaire, bête et laide, on se trompe cf Max Linder, René Clair, Tati, Etaix, Rappeneau, Podalydès, Klapisch, Salvadori ou Quai d’Orsay!
Et surtout Guitry.
Et aussi Guitry ou encore Pascal Thomas, le Carné de Drôle de drame etc…
Et PAGNOL!!!
A Rouxel
Oui mais comme le dit Blier sur le tournage de LES ACTEURS : « Nous sommes priés de faire rire le public qui se voit accablé par une série de films sociaux. » L’intention des chevaliers du fiel n’est pas critiquable, même quand le résultat est aussi lamentable.
à Stéphane: si la comédie est nulle, bien sûr qu’elle est critiquable et si le film social est passionnant tant pis pour la comédie nulle.
Parmi les meilleurs films sur l’occupation, avec SECTION SPECIALE, LACOMBE LUCIEN, MONSIEUR KLEIN, pour ne citer que ceux tournés à la même période, il faut citer LE BON ET LES MECHANTS (jamais un mot sur Lelouch ici). Très bien documenté sur la manière dont s’est constituée la gestapo de la rue Lauriston, avec un Henri Lafont superbement campé par Jean-Pierre Kalfon. On voit aussi comment les employés de maison, pour se venger de leurs patrons, indiquaient à la police allemande les cachettes de leurs bien précieux, et comment les gangsters de l’époque qui faisaient leurs coups en traction avant, bravaient une police impuissante équipée de vieux tacots. La lumière du film imite parfaitement le noir et blanc des années 30/40 dans une mise en scène ambitieuse, impressionnante dans plus d’une séquence : Dans une scène de restaurant Lelouch filme un dialogue entre Bruno Crémer et Brigitte Fossey, très long, puis zoome sur le fond de la salle vers un second dialogue entre Dutronc, Marlène Jobert et Villeret, également très long. Le genre de séquence qui doit donner des sueurs froides à toute l’équipe, et vu la manière dont Lelouch dirige ses acteurs, difficile à tourner plusieurs fois. Il y a une scène ahurissante où un officier allemand met Crémer (flic et collabo) à l’épreuve, en le confrontant à sa femme qui l’accuse à tord d’être résistant. « Si elle ment, vous l’abattez. Si elle dit vrai, vous aurez le courage de vous suicider. » Après que Crémer n’ait pas hésité à abattre sa femme, l’officier lui dit « maintenant je suis fixé. Seul un résistant pouvait agir ainsi. » Ce qui nous vaut un épilogue où on voit De Gaulle remettre la médaille de la résistance à un collabo de la première heure. Là aussi, nous sommes en pleine réalité documentaire. Le film nous immerge profondément dans l’époque, qui plus est à travers une histoire passionnante, aux rebondissements millimétrés, et qui semble ne pas avoir eu besoin d’un budget colossal. Je n’ai jamais vu Dutronc aussi bon que dans ce film. Une des très grandes réussites de Lelouch.
a Stephane
Vous avez raison pour ce film et je crois avoir parlé et vanté le VOYOU
J’ai revu »Un homme à abattre »de Philippe Condroyer qui est avec »La coupe à 10 francs »son meilleur film.L’histoire de cette bande de chasseurs de nazi dans une Allemagne froide ou les plans de poursuites en voiture ainsi que les intérieurs dans l’appartement face au domicile de Schmitt rappelle fortement le cinéma de Melville avec peu de dialogues,musique légère d’Antoine Duhamel et la présence glaciale de Trintignant,André Oumanski et de Julius personnage dont j’ai oublié le nom de l’acteur espagnol il me semble.Le dvd est sortie dans une bonne copie chez Gaumont à 13 euros.
A YVES ROUXEL
ET AUSSI EN BLUERAY
Avec tout cela, nous oublions de remercier globalement Bertrand pour sa nouvelle riche livraison.
J’y vois bien des rappels nécessaires tels le coffret Feuillade tout comme le P Sturges ( je vous trouve un peu i juste avec Hail the conquering hero à mon sens hilarant).
Des réévaluations nécessaires :
-Pascal Thomas sur lequel j’avoue n’avoir qu’une vision fragmentée, agréable mais lacunaire( je me rappelle surtout Les zozos, Le chaud lapin et Pleure pas la bouche pleine drôles et tendres, je me rappelle moins Confidences pour confidences…).Un peu comme un cousin éloigné de J Rozier avec qui il partage cet acteur assez improbable et chez eux formidable qu’est B Menez.
-Costa Gavras cinéaste courageux et longtemps décrié pour son courage justement: un film tel que Z ou L’aveu sont des gestes qui restent dans les mémoires.
-René clair et Les grandes manoeuvres décriés par la Nouvelle Vague alors que c’est un film délicat et intelligent…bien plus que les derniers Renoir effectivement et l’utilisation de la couleur y est belle, fort belle pour un film français des 50′.R Clair est injustement oublié d’ailleurs alors qu’il a conçu maints chefs d’oeuvre tels A nous la liberté, Sous les toits de Paris, Paris qui dort, Entr’acte, Le million, Le silence est d’or + sa fabuleuse période américaine ( citons au minium Ma femme est une sorcière, Fantôme à vendre et C’est arrivé demain)
Et son lot de surprises comme d’habitude: quid de ce coffret sovietique apparemment spectaculaire.
Note à part: à Cannes cette année apparemment réédition du Guerre et paix de Bondartchouk.Assez bonne nouvelle pour ma part car la copie vue, pas mal,pouvait être améliorée car les couleurs étaient tout de même passées.Comme souvent, on trouve au programme des restaurations pas bien urgentes ( un piètre Corbucci avec Johnny, Le grand bleu) à côté d’autres qui le sont ( un Jan Nemec passionnant notamment ou encore un beau Decoin).
« Land »est le premier long métrage de Babak Jalali et vaut le détour après la sortie le mois dernier de »The rider ».Le cinéaste nous décrit de façon criante la triste réalité que vivent des milliers d’indiens dans des réserves ou l’alcool est interdit.Westley vit avec sa vieille mère son frère et sa femme dans une humble maison.Il passe ses journées à boire de la mauvaise bière à l’épicerie qui se trouve en dehors de la réserve.C’est sa mère ou son frère qui le récupère le soir titubant et s’endormant dans la voiture.Un matin ils recoivent une lettre du service des armées qui annonce que Floyd,le plus jeune des frères à été tuer en Afghanistan lors d’une opération militaire.La mère et Ray se rendrons à la base militaire afin de rencontrer le capitaine et régler l’indemnisation pour la mort de ce soldat.La scène avant les obsèques est très forte.En effet quand les six militaires arrivent à l’entrée de la réserve pour rendre hommage à Floyd,son autre frère refuse le drapeau américain posé sur le cercueil et le remet au capitaine.Jalali nous montre aussi comment les blancs vendent de l’alcool aux indiens afin que la race déjà décimmée disparaisse du sol américain.Un film donc que je vous conseille à aller voir.J’ai vu la bande annonce du prochain film de Stéphane Brizé qui sera présenter à Cannes le 15 mai prochain.Véritable brulot en phase totale avec notre actualité sur les réformes lançés par le gouvernement Philippe avec l’aval du plus bluffant des président en la personne d’Emmanuel macron qui va faire du lèche bottes blues aux ricains.J’en ais attrapés des péliculles(on reste comme ça dans le cinéma).Stop la boucle est bouclée.
Je tiens à féliciter ici la prise de position de l’actrice américano-israélienne Nathalie Portman qui à refuser un prix nobel pour les 70 ans de cet état qui fait du mal tous les jours en assassinant des enfants,des femmes et hommes palestiniens en toute légalité.En revanche je ne comprends pas les déclarations de l’ancien président catalan Puigdemon qui soutient Israel,lui qui déclare représenter le peuple catalan.
Spielberg n’y voit qu’action et enquête policière haletante à « l’américaine ».
Alors,Damien ,je vous renvoie à la toute première adaptation de Tintin au cinéma justement « le crabe aux pinces d’or » ;On utilise des poupées ,comme le remarquable « roman de renart »
C’est le 21 decembre 1947 que la première a lieu en présence d’Hergé ;le lendemain le film était saisi car le producteur- escroc criblé de dettees avait filé en Amerique du sud.
Si le SS souffre en effet d’hyper-technologie ,celui-ci vous fera faire une cure de jouvence ;Tintin a une voix grêle et curieuse ; hormis l’attaque des pillards et la malheureuse intervention d’Haddock à la radio (peut-être n’avaient -ils plus de blé?), c’est très fidèle :les deux rêves de Tintin sont présents (dans l’incendie de la barque,il est dans un lit de poupée ;dans le fort ,le décor est surréaliste et ,toutes proportions gardées ,évoque « spellbound » ) ;le mirage de la bouteille de champagne y figure ;l’enquête discrète des Dupondt chez Monsieur Salade est aussi évoquée.
On le trouve en dvd ,la couverture représente Tintin ,les Dupondt et Milou devant la poubelle ;mais en tant que tintinophile ,peut-être le connaissez-vous déjà? metteur en scène Claude Misonne(?)
evidemment vu le budget et les moyens ,il n’a d’intérêt principal que d’être le tout premier.
J’en parlais avec un ami,qui me disait que Georges Remy avait pas mal d’imagination sur la description des personnages.Prenons le capitaine Hadock vieux marin bougon qui à eu surement plusieurs femmes dans ses bras,il jure sans cesse et aime particulièrement des jurons passés.En revanche Tintin lui est un individu assez ambigue qui à garder une ame d’enfant mais qui est reporter pour un journal belge.Sportif aguérit,on ne lui connait aucune liaison amoureuse à travers tous les albums de bd ni les deux films au cinéma.En revanche Hergé n’était pas un grand progressiste:Tintin au Congo est raciste,Tintin au Tibet est curieux car le heros entretient des relations très proche avec le jeune porteur qui l’accompagne,puis surtout Tintin chez les soviets est anti-communiste à un point,et c’est là que l’auteur belge m’agace un peu.C’est sur que l’URSS n’était pas le paradis terrestre mais est ce que la France,l’Europe ou les Etats-unis sont des paradis ou il fait bon vivre aujourd’hui.Je ne pense pas,la question est lançée,à vous de répondre.
A Yves Rouxel
Les américains sont pas super bien traités
Hergé a lui-même critiqué « Tintin au Congo » et « les soviets » basé sur « Moscou sans voile » .Déjà dans « Tintin en Amerique « ,comme le fait remarquer M.Tavernier ,on voit les Amérindiens spoliés de leurs terres pétrolifères ; après une attaque de banque, on « a immédiatement pendu (lynché dans la version noir et blanc) sept nègres mais le coupable s’est enfui »:un raciste écrirait-il çà?
Mais c’est avec « le lotus bleu » que l’on se rend compte que traiter Hergé de raciste est simpliste,naïf et réducteur : les Chinois sont des hommes sages ,l’un d’eux est un savant dont les travaux sur la folie font autorité ,Tchang devient un grand ami de Tintin ;vous me direz que les Japonais sont les méchants mais le policier ripoux anglais Dawson ne vaut pas mieux;et l’odieux Américain Gibbons qui bat un Chinois à coups de canne (« nous n’aurions plus aucun droit sur eux,nous qui leur apportons les bienfaits de notre civilisation occidentale ,cette admirable civilisation… »)
Dans « coke en stock » Hergé a exprimé son dégoût pour l’esclavage ;dans « les bijoux de la castafiore » ,Haddock accueille dans son parc des romanichels à qui on n’ a laissé qu’un tas d’immondices pour camper.
Attention aux jugements hâtifs!
A Yves Rouxel, que Hergé ait ses origines dans un milieu conservateur catholique est connu depuis belle lurette et cela se retrouve effectivement dans ses œuvres de jeunesse que sont les 3 premiers albums (SOVIETS, CONGO et AMERIQUE). Mais bon sang avez-vous lu TINTIN au TIBET (qui est un de ses chefs d’oeuvre) ? Il n’y est pas question d’une relation avec un « porteur » (!) mais avec son ami Tchang disparu dans un crash d’avion et que le héros a connu dans un précédant album LE LOTUS BLEU (album qui en 1935 est pour le coup anti raciste et qui démonte tous les préjugés européens et colonialistes sur les asiatiques en plus de critiquer l’impérialisme japonais de l’époque)… Hergé à la fin de sa vie avait rompu avec le côté boy scout de sa jeunesse en divorçant de sa première femme et en épousant une de ses jeunes coloristes : ils s’initieront ensemble aux voyages, à la philosophie, la psychanalyse, à l’art contemporain et Hergé s’était pris de passion pour la cause des indiens d’Amérique (il reviendra choqué d’un voyage aux Etats-Unis en 1972 où il visita une réserve et y découvrit avec effarement les conditions de vie et la perte de leur identité culturelle)…
Même des auteurs acteurs ou réalisateurs catalogués par certains comme « conservateurs » ont aussi eu leur part sociale et progressiste (Wayne, Ford, Capra, Clint Eastwood par exemple pour ne rester que dans le cinéma…)
A Damiens D
Certains de ces auteurs ont eu des prise de position différentes selon les époques, les années (Ford est démocrate jusqu’à la CHARGE HÉROIQUE, Capra travaille avec des scénaristes libéraux dans les années 30, Wayne a pris des positions progressistes sur les Indiens et l’histoire de Panama, Eastwood est féministe, contre la peine de mort, pour le contrôle des armes et soutient Cain
a Damien D.
Le fait qu ‘Hergé n ‘était pas un raciste soit. Mais de là à en faire un parangon de modernité et d ‘ouverture d ‘esprit , c ‘est pousser le bouchon un peu loin.
Désolé Henripatta, mais « parangon de modernité et d’ouverture d’esprit » ce fut pourtant le cas au moins dans les dix dernières années de sa vie que ça vous plaise ou non… Comme le dit Bertrand, ça ne sert à rien de cataloguer les gens et ils ont le droit de nuancer ou de faire évoluer leurs idéologies en fonction de leur époque ou des liens qu’ils se seront créés.
A Henri et Damien
Sans jouer les arbitres, il est évident qu’Hergé a été un grand artiste, ne serait-ce qu’a l’aune de son succès. Son parcours idéologique est intéressant et accompagne l’histoire du XXème siècle ( un petit XXème si on veut).( Ici, https://www.youtube.com/watch?v=Q6pd5qPGkP0 , un court témoignage de Pascal Ory juste après le décès du père de Tintin…). Avec un humanisme, un souci du détail, une richesse de documentation qui évoque Jules Verne… mais tout ça a été abondamment étudié.
Pour ma part je retiens la puissance des grandes pages , foisonnantes, et la force de certains gags ( dans « Objectif : Lune », l’incendie : le capitaine Haddock tente de fumer le cornet acoustique de Tournesol, qui surgit, une pipe dans l’oreille. )
Le soin , la précision, la concentration de l’effet, sous une apparence modeste et joviale , tout ça me semble ressortir d’une belgitude qui ne cesse de m’émerveiller … curieux pays, en vérité. Sans doute parce que tout le monde pressent qu’il y a de grands drames sous ce rire-là, et c’est l’humour qui permet de faire avec.
Concernant la position d’Eastwood sur la peine de mort, c’était postérieur à JUGE COUPABLE? J’ai souvenir d’une interview dans POSITIF , à sa sortie, où il affirmait y être favorable « pour des crimes atroces comme celui-là ». L’anecdote m’avait marqué(ça remonte au collège); c’était en réaction au lynchage d’un noir, trainé par une voiture sur l’asphalte.
A Jeremy
Pensez au film avec Angelina Jolie. Eastwood recentre souvent ses prises de position anciennes
Oui effectivement je connais bien entendu l’existence de ce film avec poupées mais n’ai jamais eu l’occasion de le voir. S’il existe en dvd la curiosité tintinophile me poussera à le voir un de ces jours (entre ce premier film et le dernier de Spielberg, on est à l’évidence à l’opposé de moyens !)
A Dumonteil
Ce film est même l’exemple type du projet ambitieux torpillé par son producteur ( au nom prédestiné : Wilfried Bouchery !) ; je ne sais plus exactement ce qui s’est passé, mais le film est bâclé, certaines scènes sont très réussies, animées avec soin, d’autres lamentables – et inanimées… j’avais acheté le DVD pour les enfants, et nous avons bien ri. Un certain charme cependant , et ce trouble que j’éprouve toujours à voir des personnages de bande dessinée s’évader de leurs deux dimensions… comme une inquiétante traversée du miroir… Je ne sais pas ce que vaut le « Spirou » qui sort en ce moment , mais sous ce rapport les photos de Ramzy Bedia en Zorglub sont impressionnantes.
A M.Fargeat:
Dire que ce Tintin joué par des marionnettes est inégal est un euphémisme,on le réserve aux tintinophiles comme moi ;par contre l’autre film dont je parlais , »le roman de Renard(t) « ,de Ladislav Starevitch (1941) est un petit chef -d’oeuvre d’animation avec marionnettes que je recommande à tous….
A Henri P.bien sûr que Hergé n’était pas parfait ;bien sûr qu’il a dessiné pour un journal contrôlé par les allemands pendant la guerre ;bien sûr qu’il y a de l’anti-sémitisme dans la version originale de l’étoile mystérieuse « …bien sûr que….Et le milieu du cinema en France ,la Continental ?
A Dumonteil
A la Continental comme le montre Christine Le deux et aussi LAISSEZ PASSER, il y a eu relativement peu de salauds en dehors de Joannon qui est gratiné, de l’agent de Fernandel et d’une dizaine d’autres dont pratiquement aucun technicien ni ouvrier, ni scénariste. On devait se méfier de 5 personnes selon Devaivre ou le Chanois. Sans parler des Allemands bien sur. C’est peu si on pense aux journalistes, aux écrivains, aux juges, aux magistrats. Et de récents livres diminuent le pourcentage des dénonciations. A la Continental, il a eu des attentistes, des enrôlés de force (Meurisse, Feuillère). Et des résistants de le Chanois à Nicolas Hayer en passant par Rosine Delamarre, Aimé Clariond, Max Douy. Il y avait des soutiens de l’Allemagne dans des productions françaises (le producteur des Autant Lara, Guerlais)
A Bertrand.J’ai suivis vos conseils et vu »Manille »de Lino Brocka qui est un drame social d’une force incroyable.Restaurée grace à la fondation de Martin Scorsese et d’autres partenaires ce film nous rammène en 75 aux Philippines,à l’époque ou le président Marcos tenait d’une main de fer ce pays.On va suivre un jeune pécheur qui fuit son village afin de retrouver sa fiançée à Manille.Là il va ètre confronter à la misère des bidonvilles,les enfants se baignent dans des eaux sales et pollués tandis que les ouvriers du batiment attendent la fin de la semaine pour ètre payer.Souvent le trésorier leur annonce qu’ils seront payer plus tard,sinon il y à la mode »Taiwan »qui consiste à avoir un acompte mais des interets encaissés par le patron.Film social ou l’on voit une manifestation d’hommes qui chantent l’Internationale,Julio se joint au cortège emplit de désarroi et de mélancolie,le jeune homme va perdre espoir.Pourtant le film nous décrit la solidarité qui est présente tout au long de l’oeuvre(partage du repas sur le chantier,logis chez un ouvrier qui vit avec femme,enfants et parents dans des conditions précaires).Je dirais que pour conclure que la SOLIDARITE c’est la tendresse des peuples qui se serrent les coudes et survivent dans un monde ou le meilleur reste toujours à construire et à faire.Brocka était un génie et rejoint les grands cinéastes tels Fassbinder,Pasolini,Kurozawa,et bien d’autres.
J’ai donc pu voir LE CONGRES DES BELLES-MERES (merci René Château) et ma première surprise (en fait la seule) c’est la qualité technique du produit. De ce point de vue Berthomieu et Gaspard Huit doivent le respect à Couzinet. Au moins pour ce film, il semblerait qu’il fut moins piètre réalisateur que scénariste. Aucun instrument de mesure en effet pour mesurer le degré de ringardise du sujet, porté par de pitoyables dialogues, lesquels permettent de mesurer le courage de Pierre Larquey qui les joue avec un métier impeccable. Les numéros chantés, fort nombreux, provoquent des rires nerveux, et on peut dire dans l’ensemble qu’on se fout royalement de ce que le film raconte, tant c’est mal raconté. J’ai toutefois eu le sentiment de voir un Fernandel sans Fernandel, ceux que Jean Manse écrivait pour lui à la même époque. Le Boulanger de Valorgue est à peu près au même niveau de populisme faisandé. C’est du plaqué or, mais Couzinet n’est pas mort avec son cinéma. La trilogie des Tuche et des Camping nous le démontre.
Je passais par là et je voulais profiter de l’occasion pour vous féliciter pour ‘La passion Béatrice’ et ‘L.627’, deux des meilleurs films français contemporains, à mon avis.
Un salut
a Михаил Бакунин
Merci
Je ne savais pas que »La passion béatrice « était sortie dans les pays de l’est?
Je n’en ai aucune idée. Je suis galicien. La signature est le nom de Bakounine en russe.
Ce qui m’a le plus surpris dans ce film, c’est sa dissection du nihilisme, comment Tavernier parvient à associer guerre, déception et perte existentielle dans le film.
De plus, la mise en scène des acteurs et les scènes tournées sur place sont brillantes.
Une fête ,c’est une fête !il y a un peu plus de dix ans que j’ai découvert « la fête à Henriette » et que je l’ai fait découvrir à des tas de gens en France et ailleurs (un Américain: »çà me semble très avance pour l’époque » ;un Canadien : » c’était avant « la nuit américaine « ?un Israelien : »cela faisait 50 ans que je voulais le revoir » Un Anglais : » un oeuf de Fabergé ce film »)
« La fête à Henriette « fait jubiler ;on peut le voir comme une parodie de « sous le ciel de paris »(déjà plus ou moins non conventionnel : Brigitte Auber ,jeune fille ,de la province à la recherche du grand amour est un cliché que JD étrangle dans tous les sens du terme ).James Travers,un critique américain estime que « la fête à henriette » piétine le cinéma de papa (terme horrible quand on est au niveau de JD dans « la fête » ) plus que Truffaut dans son essai;on les voit ,lui et Jeanson , développer une multitude de possibilités ,afin d’y opérer des choix,comme si le metteur en scène lui-même doutait de ses propres moyens -dans l’épisode 5 de son voyage ,monsieur Tavernier insiste sur sa peur de l’échec et cite pour preuve l’époustouflante scène de l’étudiant et de la pendule dans « sous le ciel » ;les ??????? du générique d’un film qui n’existe pas encore sont pleinement assumés puique le film part dans toutes les directions comme dans un jardin aux sentiers qui bifurquent comme dirait Borges ;et la dernière scène est aussi une gageure : 20 ans plus tard ,Trintignant dans un film oublié (« les violons du bal » ) d’un metteur en scène-sans doute injustement- oublié (Michel Drach ) , imite Michel Auclair ,y compris le ton sans réplique ;mais c’est beaucoup plus incisif chez JD car le « vrai » film n’existe pas.
Ce jeu de massacre se retrouve aussi dans l’allusion au « voleur de bicyclette » et à « Don Camillo » (« ça ne ferait pas de bons films « ;personnellement je tiens le JD pour son plus mauvais film des années 50,après « la femme et le pantin » et « l’homme à l’imperméable » ) ;dans la parodie de Carné et de l’aveugle-destin ; on peut même dire qu »il s’approprie le « 14 juillet » de Clair et qu’il bat son collègue à son propre jeu.
Les dialogues de Jeanson sont jubilatoires :Auclair à un général: » comment vous me voyez devant vous et vous vous mettez pas au garde-à -vous? »;un VIP du gouverment est mourant et les journalistes échangent de gentils propos : »j’espère qu’il cassera sa pipe avant l’heure de l’apéritif ».
A sa sortie, l’office central catholique donna la cote 5(la plus dure) au film jugé immoral ,prônant la liberté sexuelle: je les cite « sous prétexte d’en critiquer l’usage au cinema ,les auteurs ont incorporé dans cette histoire de nombreuses scènes érotiques et employé un dialogue grossier qui la rend finalement indamissible au point de vie moral » ;à leur décharge les tenues d’Hildegarde Knef sont plutôt sexy ,même aujourd’hui.
Beaucoup ont sûrement vu le remake de richard Quine (« Paris when it sizzles « )avant (c’est mon cas ) ;le titre français est « deux têtes folles » ,il vaut surtout pour Hepburn mais ne soutient pas la comparaison avec l’original;un second remake américain inavoué « Alex et Emma « ;l’idée générale sera aussi reprise par Robert Guédiguian que je soupçonne d’être un fan de JD (déjà « la ville est tranquille » avec ces destins qui s’entrecroisent fleurent bon « sous le ciel de Marseille ») dans « à l’attaque « .
pour ceux qui n’ont pas encore vu le film:préparez-vous à une fête!
NB :les Americains qui refont du Duvivier ne peuvent s’empêcher d’y mettre la tour Eiffel : voir non seulement « paris when it sizzles » mais aussi »la tête d’un homme » refait sous le titre » the man on the Eiffel tower « (?)
A Bertrand Tavernier
Un grand merci d’avoir attiré l’attention sur SECTION SPECIALE, à coté duquel j’étais passé. Je l’ai revu dans la foulée de votre dernière livraison. C’est une superbe leçon, une démarche vraiment courageuse. Peu de cinéastes ont su s’attaquer ainsi à la magistrature, ce qui n’est tout de même pas exempt de risques. Le constat conserve une grande part de son acuité. L’idée de rendre Pétain invisible, comme une figure maléfique qui est à la fois partout et nulle part, est brillante. Et les acteurs…A votre liste, j’ajoute Heinz Bennent, qui rend très bien la réaction, à la fois dubitative et stupéfaite, des allemands devant les mesures que proposent les français. La séquence du procès de Bruno Cremer est vraiment le climax du film, ou (l’excellent) Piéplu se fait démonter par le prévenu seul, qui tend aux magistrats un miroir les confrontant à leur propre ridicule. C’est un film extraordinaire. Merci !
J’ai lu le guide de J. Esterhaz, scénariste qui peut effectivement se vanter d’avoir gagné beaucoup d’argent, mais quant à la qualité réelle de ses scénarios, c’est très discutable : il a évidemment une vision des rapports humains et un style percutant dans ses dialogues , toutefois les plus connus restent des » coups » médiatiques des années 90 , franchement surévalués. « Basic Instinct » est un des films les plus faibles de Verhoeven. Sans ses qualités formelles, que retenir du contenu digne d’un Hollywood night de deuxième partie de soirée ( pour ceux qui ont connu, anthologie de téléfilms putassiers qui passaient sur TF1 le samedi soir).Je retiens du film un enchainement ingénieux: un plan au ras du bitume d’une voiture qui passe près de la caméra et l’éclabousse, suivi d’un plan intérieur de ladite voiture, où un essuie glace balaie la pluie.
C’est tout.
Et je doute qu’elle vienne du scénario. Par ailleurs , c’est peut être même le monteur qui a trouvé le truc.
« Jade » de Friedkin avait une séquence de poursuite qui tient encore la route, et quelques idées amusantes ( Comme le personnage principal qui prend congé à la fois de son supérieur et du spectateur).
Showgirls est peut être le meilleur film écrit par Esterhaz,.
Ce guide est très amusant à lire, c’est vulgaire ( la blague sexiste sur la suite de Basic Instinct 2… Je vous laisse la découvrir). Parfois gênant: je crois me souvenir qu’il se vante d’avoir eu une liaison avec la femme ou l’ex femme de Scorsese qu’il humilie et provoque en détaillant ses frasques .C’est parfois intéressant quand on aime l’écriture mais il faut relativiser sa place dans le septième art. Dans le genre vieux libidineux je recommande n’importe quel roman de Jim Harrison ( autrement plus classe , même dans ses débordement ) , dont je citerai une phrase qui m’avait marqué dans son dernier livre, » vieux Saltimbanque ». » L’ambition ennerve quand l’humilité apaise ».
A Jeremy B.Comme vous citer ce guide je viens de feuilleter la 5ème éditions du guide des films de Jean Tulard.Il y à encore et toujours d’énormes erreurs de dates,de noms de réalisateurs écorchés puis surtout le résumé de ces films sont d’une inconsistance désarmante.Dire que Tulard travaille avec une vingtaine de collaborateurs pour sortir un ramassis qui coute 29 euro.J’ai refermer le guide et l’ai reposer dans un rayon de livres d’humour!!!!
à Yves Rouxel: ferait mieux de rééditer le Lourcelles.
Le commentaire de BT sur Jacques Saada m’a donné envie de lire ses « analyses » dans le Tulard et j’ai trouvé une ancienne édition à 1 euro; à ce prix-là, on en a pour son argent de rigolade en lisant les commentaires du susnommé, on est en plein délire : « virginia mayo, par son exceptionnel rayonnement et sa prodigieuse présence physique, incarne de manière foudroyante l’héroïne la plus absolue de l’histoire du cinéma » (Colorado Territory), elle devient Lady McBeth dans White Heat, « Band of Angels résout magistralement le problème espace-temps (…) tout en fusionnant de manière idéale, avec un somptueux orientalisme, les composantes du drame élizabéthain et celle du choeur de la tragédie grecque (…), etc. Comme dit Rouxel, à ranger dans le rayon humour.
A Edward:
Coïncidence je viens de voir le Tulard chez un bouquiniste sur le trottoir d’une rue de Tunis où je me trouve. Virginia Mayo, elle n’est bien que chez Walsh, non? Walsh qui était aussi un grand directeur d’acteurs et d’actrices. Si on compare Mayo dans COLORADO TERRITORY et dans THE IRON MISTRESS de Gordon Douglas il y a un fossé. J’ai revu récemment THE IRON MISTRESS et j’ai été plutôt déçu, scénario confus et répétitif, le personnage de Mayo déjà vu (l’aristocrate sudiste gâtée et égocentrique) et le bayou d’où vient Jim Bowie (Alan Ladd) à peu près aussi réaliste que l’Oregon de SEVEN BRIDES FOR SEVEN BROTHERS.
Claude Bouliq-Mercier est l’un des collaborateurs les plus fiables ;je ne sais pas s’il a gardé le rigolo qui donne 4 étoiles à tout film de Madame Stone (Sharon,pas Emma) ;mais enfin un guide qui ne donne pas (par exemple)une seul étoile à « music box » de Costa-Gavras vanté par M.Tavernier sur cette même page est sujet à caution .
Lourcelles a fait beaucoup pour réhabiliter un cinéma français qu’il était de bon ton de mépriser suivez mon regard ….
A Mathieu : moi aussi, j’ai été fort déçu en revoyant THE IRON MISTRESS qui m’avoir impressionné gamin. Je n’ai jamais été fan de Virginia Mayo et il n’y a pas de film en dehors de COLORADO TERRITORY où elle m’a marqué.
A Edward
Elle est excellente dans WHITE HEAT et pas mal dans Captain HORATIO HORNBLOWER. Mais elle est très bonne dans LES PLUS BELLES ANNÉES DE NOTRE VIE et dans certains de ses premiers films où elle chante agréablement. Le problème de IRON MISTRESS réside d’abord dans le scénario ultra conventionnel, étiré de Webb qui blanchit Jim Bowie, fait l’impasse sur ses forfaits, ses escroqueries, ses activités de trafiquants d’esclave
A Bertrand : Je trouve que Virginia Mayo est une très bonne actrice, aussi bien dans de grandes réussites comme THE BEST YEARS OF OUR LIVES (qui n’est pas bon dans ce film ?) que dans des westerns mineurs de WEBB (THE PROUD ONES), BOETTICHER (WESTBOUND) ou DOUGLAS (FORT DOBBS), mais je trouve qu’elle ne dégage dans aucun autre film que COLORADO TERRITORY une telle présence et un tel charisme. Je n’ai pas encore vu CAPTAIN HORATIO HORNBLOWER.
A Edward
Boetticher ne l’aimait pas du tout dans WESTBOUND, un des moins bons Scott
MAYO/ dans COLORADO TERRITORY elle a eu l’occasion de dégager une énergie étonnante grâce à un personnage sympathique, ses rôles de garce l’ont désservi injustement ailleurs et pourtant elle y est terriblement juste: on a tendance à faire déteindre l’antipathie du personnage sur l’actrice qui ne fait pourtant que son boulot. Son visage lourd ne la sert pas. Elle est rarement sexy, bien que souvent garce, sauf dans UNE CORDE POUR TE PENDRE où ses jambes brûlées par le soleil interpellent les esthètes que nous sommes! Dans ce dernier film, il y a une trouvaille de personnages géniale qui montre une jeune fille qui se fait lentement enlever par le héros sous les yeux de son père… La détestation qu’elle affiche en 1er pour le héros est causée par le fait que celui-ci veut tuer son père (Douglas amène Walter Brennan, excellent, vers la potence) et finalement, dans nos imaginaires nourris de mythes, pour ravir la fille! Elle joue le rôle de la jeune vierge qui se refuse à quitter le foyer familial et abandonner son père hostile à cette liaison, où du moins c’est ce à quoi ce brelan de personnages amène, à ces histoires légendaires de rapt de femme. C’est l’idée « jE tue le père pour épouser la fille » (un écho est dans BADLANDS de Malick).
A MB
Ce qui l’a surtout desservi, ce sont les rôles d’ingénues nunuches où elle n’amenait aucune vivacité
à Bertrand: j’avoue que je ne connais pas de ses rôles d’ingénue, ça doit être mon aversion pour les comédies sentimentales ou musicales des années 50. Mayo donnait de la force à des rôles de femme forte garce ou pas, prête à prendre des coups et à pas se laisser faire.
Virginia Mayo : elle est très bonne dans « colorado territory » « white heat » « best years » voire « along the great divide » ;dans « west bound « son rôle n’ intéresse pas visiblement le metteur en scène qui
semble avantager la beaucoup moins connue Karen Steele. »the flame and the arrow » est un banal film d’aventures en costumes.
Beaucoup de navets à partir de 1954
« king Richard and the crusades » est peut-être le plus mauvais film tourné sur ce thème ;meme Rex Harrison en Saladin est ridicule .
« the silver chalice » :enfant elle est Nathalie Wood! Adulte ,elle est affublée d’un horrible maquillage que certains ont comparé à celui de Mister Spok dans « star trek » ;Jack Palance y soutient un rôle indéfendable de magicien voulant surpasser les miracles du Christ ;Paul Newman a renié son premier film et a été dit-on jusqu’à payer une pub dans un journal pour que l’on ne regarde pas le film à son passage TV.
« Pearl of south pacific » :elle est la perle mais il est surtout question d’un trésor gardé par une pieuvre géante .
j’ai sûrement été trop sévère pour « the flame and the arrow » que Eddy MITCHELL,grand érudit du cinema américain,vanta dans sa regrettée « dernière séance » et que j’ai revu depuis,des fois que…c’est trop proche de Robin des Bois ,et Jacques Tourneur a tant de films qui sont plus passionnants (entre 1942 et 1957 surtout ,encadrés par deux classiques » cat people » et » curse of the demon » ),que celui -ci ne m’enthousiasme pas .
A Dumonteil
Il est pourtant brillamment tourné, plus délicatement photographié que LE CORSAIRE ROUGE et dans les scènes d’action finales, Tourneur réussit à tirer le film vers le clair obscur. Lancaster mena une vie épouvantable à Tourneur selon Norman Lloyd qui aimait beaucoup Tourneur
A Monsieur Tavernier,
je n’aime pas beaucoup « crimson pirate » non plus ;là encore Siodmak a fait tellement mieux,dans d’autres genres ,tant en Allemagne ,qu’en France et aux US;mais je sais que ces deux films « de Lancaster » ont leurs fans ,Mitchell n’étant pas le moindre…
A MB:
Il y en a pourtant quelques unes de bonnes, des comédies sentimentales des années cinquante. Je pense notamment à THE TENDER TRAP de Charles Walters que j’ai bien aimé, alors que j’avais détesté HIGH SOCIETY du même Walters, remake inutile, raté et assez vulgaire je trouve (une vulgarité très années cinquante) de PHILADELPHIA STORY, et tourné juste après THE TENDER TRAP, avec les mêmes Frank Sinatra et Celeste Holm. Il semble me souvenir que vous n’aimez pas Debbie Reynolds, elle joue dans THE TENDER TRAP, et elle joue exactement ce que je crois que vous n’aimez pas chez elle, la femme femme américaine saine, positive et finalement emmerdante, mais le film s’en moque (gentiment… elle est ce « tender trap » dans lequel le pauvre Frankie va tomber). Moi mon cauchemar d’épouse modèle américaine ça serait plutôt Anne Francis dans le très sérieux BLACKBOARD JUNGLE (Anne Francis qui quelques années plus tôt jouait la runaway girl nymphomane dans SO YOUNG SO BAD de Vorhaus…) Une chose que j’apprécie par exemple dans BIGGER THAN LIFE de Nicholas Ray, c’est que le rôle d’épouse modèle américaine interprété par Barbara Rush est écrit et joué de façon fine et équlibrée, pas du tout caricaturale, ça rend le film d’autant plus ambigu… Bon, on est loin de la comédie (quoique…)
à Mathieu: commentaire subtil de films que je n’ai pas vu sauf PHILADELPHIA STORY, je ne veux pas être contradictoire mais je trouve que la virtuosité d’élocution même de Hepburn est crispante et le film est trop mécanique (la confession finale de Hepburn, cette humilité est convenue), comme dans BABY de Hawks. Je ne parle même pas des Hepburn-Tracy comme WOMAN OF THE YEAR ou ADAM’ RIB qui me hérissent avec leur pseudo-féminisme soldé retourné comme un gant par Tracy qui gagne toujours à la fin(j’adore les 1ères minutes avec Judy Holliday géniale et après…) je n’ai pas vu les autres films mais c’est le mythe de santé, pureté, dynamisme de la femme américaine tel qu’illustré dans les années d’après-guerre qui est difficile à avaler (une bonne illustration se trouve au début de ELMER GANTRY mais avec distanciation critique attention! avec Jean Simmons et son seau de lait au début (même si le récit est situé dans les années 30) alors que les mêmes actrices si « pures » dans d’autres films peuvent apparaître autrement ailleurs.
Ca me fait penser à Ruth Roman fadasse et virginale dans tel film de Hitchcock alors qu’elle apparaît sensuelle, ambigüe et troublante dans THE WINDOW/UNE INCROYABLE HISTOIRE, surprise pour moi qui l’avait classée pour de bon dans les nunuches! Un acteur est aussi là pour suivre une direction! Autre exemple très éloigné: Harry Carey Jr dans 3 GODFATHERS qui avait l’idée de tirer son personnage vers le style sale petite fripouille façon Billy the Kid, il avait raison historiquement mais Ford n’était pas vraiment d’accord!…
Autre exemple plus proche: Janet Leigh dans PSYCHO, ce n’est plus l’innocente ingénue qu’on a vue ailleurs.
A MB
La conclusion de WOMAN OF THE YEAR fut imposée par le Studio à Stevens et à Hepburn et tous deux la jugeaient détestables. Mais on voulait en haut lieu que ce soit Tracy qui gagne. Du coup Syevens écoeuré est parti s’engager. Celle d’ADAM’S RIB est plus ambiguée. Quant à l’énervement que peut provoquer le personnage d’Hepburn, il est typique de sa classe et sonne souvent juste. Huston l’a retourné dans AFRICAN QUEEN
à Bertrand: Tracy-Hepburn, pour WOMAN vous me l’aviez déjà dit, j’avais déjà dû faire la même remarque sur le film et j’avais oublié…
A MB:
Moi je ne supporte Katharine Hepburn que dans les comédies justement. Je comprends qu’on puisse être irrité par WOMAN OF THE YEAR mais, sans que je puisse le préciser (et il faudrait que je le revoie) il y a quelque chose dans le film qui contredit ou du moins qui rééquilibre le propos réactionnaire et sexiste du scénario (qui bizarrement est signé Ring Lardner Jr. , futur blacklisté), quelque chose dans la mise en scène, dans le regard sans jugement et plein de sympathie de Stevens pour ses personnages. Mais de Stevens, je préfère encore THE TALK OF THE TOWN, qui pour moi a beaucoup mieux vieilli que la plupart des films de Capra. Et je ne trouve pas que Tracy gagne à la fin de ADAM’S RIB, ni dans PAT AND MIKE… Mais quand vous parliez des comédies des années cinquante, je pensais à celles disons d’après 54 (pour moi les années cinquante commenceraient plutôt en 54, avec en vrac le Scope, la généralisation de la couleur, le rock ‘n’ roll, une certaine vulgarité, le désir de plaire à un public de teenagers, Rock Hudson, Doris Day, la quasi disparition du film noir, l’exode de metteurs en scène blacklistés…) C’est pourquoi j’avais choisi une comédie en Scope couleur de 55…
A Mathieu
J’ai deja expliqué plusieurs fois que le scénario de Lardner avait été modifié en tout cas dans sa conclusion sexiste au grand désespoir de Stevens. Il y a des comédies excellentes dans les années 50, de Quine,Edwards. En revanche Michael Gordon après avoir été blaclisté et avoir donné des noms parait décérébré (CONFIDENCES SUR L’OREILLER)
à Mathieu: c’est plus Hepburn qui perd que Tracy qui gagne mais j’ai vu moins de comédies que vous de cette période… Je comprends très bien ce que vous dites sur le regard sur les personnages qui peut rééquilibrer la nature de ceux-ci ou le sentiment qu’on éprouve pour eux. Dans SOIF DU MAL Quinlan est filmé souvent avec des plans de contre-plongée réservés d’habitude ailleurs aux héros, ça exprimait la fascination que Quinlan exercait, pas que c’était un héros (Welles répondait aux critiques des Cahiers qui lui parlaient d’ambigüité en ce sens que Quinlan était AUSSI un type bien, que mais non c’est un salaud total). Evidemment je prends un exemple a contrario et vraiment extrême par rapport à ce que vous avez dit comme d’hab! Mais il s’agit bien d’une manière de filmer qui contredit par le style ce que peut être dans le fonds un personnage, comme un avertissement: « attention! il est fascinant mais c’est un salaud quand même ».
Oui bon faudrait reprendre c’est tiré par les cheveux mon histoire.
A Bertrand:
Mais dans WOMAN OF THE YEAR, il y a aussi l’idée que se préoccuper du sort des enfants réfugiés (des pays d’Europe envahis par Hitler), c’est une lubie de bobo de gauche, idée que ne devait approuver ni Lardner, ni Stevens, ni Hepburn, idée qui n’a pas réussi à m’énerver à la première vision, mais dont je crains qu’elle le fasse à la deuxième.
Un ami a ramené son Dictionnaire de Films chez le libraire et réclamé le remboursement, après avoir lu le commentaire (sous amphétamine ?) de SLIVER. Je ne retranscris pas, j’ai pas le bouquin sous la main. Il n’empêche que c’est avec les Tulard que s’est éveillée ma cinéphilie. Il citait des films dont je n’avais jamais entendu parler, et c’était une base de donnée, quoi qu’elle vaille, relativement inédite. J’avoue ne plus jamais avoir ouvert mes Tulard depuis l’apparition d’internet, mais je ne peux me résoudre à les jeter.
A Mathieu
Moi je ne supporte Katharine Hepburn que dans les comédies justement.
Vous l’avez entendue (en VO,bien sûr) débiter le monologue dit « des îles Galapagos » dans « suddenly last summer »? elle est si fascinante qu’on a l’impression que le texte de Williams prend vie …par la seule force des mots.
A Dumonteil
Mais ce n’est pas une comédie. Et dans STAGE DOOR, elle est formidable
à Yves Rouxel: le principal souci avec les notules signées Tulard c’est qu’elles donnent souvent l’impression qu’il n’a pas vu le film, à cause de ce qu’elles sont si passe-partout que je me dis qu’il voulait juste inclure le film dans le dico. Parfois c’est une plaisanterie égrillarde qui tient lieu de personnel (voir la notice grotesque sur RIZ AMER). Récemment je lisais son texte sur LA FERME de Devaivre et bien que la critique soit laudative, elle est si anodine qu’on se dit qu’il s’est basé sur d’autres avis: rien sur ce qui est spécifique du film. Des bloggeurs ici pourraient lui donner des leçons de critique!
Dans la même collec Bouquins Laffont on a Le Dico de la Bêtise de Bechtel et JC Carrière (à lire absolument) qui pourrait incorporer un bonne sélection des notules du Guide des Films de JT.
Et pendant ce temps le Lourcelles (toujours chez Bouquins) n’a pas été réédité depuis 99 alors que c’est une nouvelle édition et mise à jour qu’il mériterait
J’ai un copain qui au digestif nous lit des extraits du Lourcelles juste pour la jubilation « au coin du feu »!
a MB
Il est évident que certains critiques ne voient pas les films dont ils parlent ou zappent allégrement lors du visionnage.
D ‘ailleurs un critique d ‘un news magazine hebdomadaire c ‘est fait démasqué a ce sujet il y a quelques années . Il avait évoqué le surmenage.
De méme une critique qui » sévie » encore a été épinglé il y a une dizaine d ‘années pour avoir été rémunéree par une major aux fins qu ‘elle parle du film en bien.
Autant le premier cas peut-étre excusable , entre les films en salles , les sorties dvd , les festivals ou il faut voir des films dés le matin c ‘est sur certaines périodes du travail de stakhanovitch , autant le second cas est lui est impardonable et réléve de la plus grande malhonneteté.
à Henri Patta: « D ‘ailleurs un critique d ‘un news magazine hebdomadaire c ‘est fait démasqué a ce sujet il y a quelques années . Il avait évoqué le surmenage. »
ça rappele le film de Bonitzer avec Luchini et Kiberlain qui est passé récemment à la TV.
(à MB)
Je crois que le LOURCELLES a dû faire grincer pas mal de dents ,parce qu’il se posait en porte-à faux par rapport à la critique officielle;il fallait un certain culot pour s’attaquer à la sacro-sainte NV au début des années quatre-vingt-dix!L’article sur » à bout de souffle » qui m’a fait jubiler,il fallait oser.
Cela dit ,j’apprécie certains films de la NV ,mais comme l’écrit Francis Lacassin dans sa préface de « Clouzot cinéaste » (la table ronde) »la NV est une école intéressante ,certes,s’ajoutant à d’autres.Elle n’a plus vocation de les supplanter »
La force de Lourcelles est sa subjectivité donc tout n’est pas à prendre au pied de la lettre. Sur la Nouvelle vague ou quand il dézingue Sergio Leone ou Rohmer il a grand tort mais on lui pardonne parce qu’il a le mérite de cette passion et de cette subjectivité et il a donné envie à voir tellement d’autres films. Il en faudrait plein d’autres des dictionnaires de ce genre….
à Damien D: je pense que le respect le soin que Lourcelles porte à l’écriture le blanchit de tte désinvolture au moins, et signale un vrai amour du cinéma, y compris quand il charrie: j’adore LA DAME DE SHANGHAI qu’il massacre mais son avis ne me met pas en fureur pour autant à cause du plaisir de la lecture. En effet la subjectivité est une qualité.
Je suis sûr qu’il a mis à jour plein de textes depuis 99, Institut Lumière devrait prendre en mains une nouvelle édition! (oui, c’est facile à dire!).
JL doit pas être facile en discussion, l’ami cité qui est dans le métier m’avait dit que Laffont voulait qu’il reprenne son manuscrit car ils n’étaient pas d’accord sur la sélection, il a dit non c’est à prendre ou à laisser, y’a un contrat c’est comme ça.
A MB:
Il me semble que celui qui a servi de modèle dans le film de Bonitzer c’est Finkielkraut qui avait dézingué UNDERGROUND de Kusturica pour des raisons purement partisanes (il s’était pris d’une passion soudaine pour les Croates) et avait reconnu plus tard ne pas voir vu le film.
https://blogs.mediapart.fr/sergeescale/blog/200414/finkielkraut-une-pensee-transie-et-sterile
Je pense que le plus grand mérite de Lourcelles,en ce qui concerne le cinema français ,est d’avoir mis en évidence des films oubliés ou négligés après que la NV les ait relégués au purgatoire:qui avait entendu parler de « je t’attendrai/ Le déserteur » (récemment loué) avant lui? Qui avait fait une critique détaillée de « fanfare d’amour » dont le remake allemand a inspiré « some like it hot »?Qui a fait des études non condescendantes des grands films de Cayatte dont nous avons parlé récemment?C’est lui qui m’a donné envie de voir les films de Valentin comme « la Marie-Martine » (à la construction étonnante), »l’entraineuse’ et même « la vie de plaisir » ,film maudit qu’il n’a bizarrement pas inclus dans son choix.Et pour la première fois depuis Sadoul, les mérites des (premiers) films de Le Chanois sont reconnus (« école buissonnière » « sans laisser d’adresse » « agence matrimoniale «
Effectivement mon cher MB.On ne peut comparer le travail de Lourcelles avec Tulard qui s’éparpille et manque de sérieux.Hier soir je relisais la notule sur le film de Pascal Thomas »Les zozos »qu’il faut revoir pour la fraicheur des personnages.Tout les films de Thomas sont des chroniques familiales avec un caractère social fort.Revoyez »Pleure pas la bouche pleine ».Peut ètre le meilleur role de Carmet avec »Dupont Lajoie ».Voilà un film qui donne la pèche avec le soleil,les vacances,l’insouciance,les premiers flirts et les premiers amours.Bernard Menez dans le role d’Alexandre est attachant,c’est un gentil garçon un peu seul qui cherche l’amour grace à sa belle bagnole,ses belles manières et son costard de marin.Mais il y à aussi Daniel Ceccaldi qu’on à trop vite cataloguer comme un acteur qui jouait que les beaufs de service.C’est faux,il faut le revoir dans « le vélo de ghislain lambert »en entraineur de courses de vélo.On retrouve aussi des beaux thèmes musicaux qui mèlent les souvenirs du temps passé,et rien que ça c’est beau.
à Dumonteil: c’est tt à fait vrai pour les films que vous citez, je me souviens comment Cayatte était méprisé, Le Chanois, Verneuil aussi.
Revu récemment OEIL POUR OEIL: certes un peu long mais toute la fin est magistrale et sans pitié.
Je recommande à tous si vous cherchez bien dans les vide-greniers ou autres brocantes c’est le guide des cinéastes édité dans les années 60 par Georges Sadoul puis réédité en 77 en poche.Sadoul ne machait pas ses mots avec les cinéastes de tous pays.Il avait certes beaucoup de détracteurs car ils mettait au sommet tout le cinéma soviétique(période muette avant la révolution mais aussi après)mais il dénigrer les productions venues des USA,alors je vous parle pas de la nouvelle vague qui en prenait aussi pour son grade.En dehors de Chabrol et de deux Godard et un Truffaut,Sadoul tapait dans les sens(manque de cadrage,scénario suranné et médiocre,acteurs hésitants et sans constance physique).Pourtant n’hésiter pas à le lire car il restera une personnalité entière.
A Monsieur Rouxel
IL y avait en fait deux ouvrages :le guide des cinéastes et le guide des films ;c’est de ce dernier dont je parle
« En dehors de Chabrol et de deux Godard et un Truffaut »
bien au contraire ,du moins dans mon édition :6 Truff ,une douzaine de God’art ;Chabrol est moins représenté (trois films) mais la nouvelle vague est saluée avec enthousiasme(1) et les metteurs en scène que Lourcelles réhabilite (Moguy,Valentin,Decoin,Calef,Delannoy*,le Duvivier d’après « Carnet de bal » )-*sauf la collaboration avec Cocteau « l’eternel retour » – sont soigneusement ignorés.Rendons-lui justice sur un point : Cayatte et Le Chanois voient plusieurs de leurs ouvrages inclus.
Une adoration inconditionnelle (je suis d’accord) pour le cinema soviétique et une admiration sans borne pour Chaplin lui font mépriser le cinéma dit « hollywoodien » :ainsi Douglas Sirk fait-il figure de parent pauvre (il faudra Roger Boussinot et son encyclopédie pour qu’on le redécouvre) ,et Laurel et Hardy n’ont droit qu’à une notule condescendante (il faudra Jean Tulard -pour une fois- pour une vraie analyse de leur puissance comique)
vous pouvez aussi chercher le Bardèche-Brasillac (pour ce dernier ,voyez wiki) qu’on trouve dans les foires à tout
(1)il faut noter que Sadoul disparait en 1967 et que le « supplément » est signé Emile Breton qui se dit « fidèle aux options et à la rigueur du maître « :en ce qui concerne le cinema français moult films nouvelle vague y figurent et les films n’appartenant pas à l’école (hormis Bresson) n’ont pas droit de cité.Mon édition date du milieu des années 70
Un grand merci pour votre chronique. J’adore Preston Sturges et je suis rassuré par votre commentaire à propos de INFIDELEMENT VOTRE. C’est un film que je n’ai jamais vraiment apprécié malgré une thématique très prometteuse. On se dit l’idée est génial mais les minutes passent et on se rend compte qu’il n’y a pas de « second étage à la fusée ». Pourtant, j’ai (presque) toujours lu dans la presse des critiques dithyrambiques sur le film ce qui m’a à chaque fois laissé circonspect. Serais je passé à côté du film ? Quoi qu’il en soit, il faut revoir LADY EVE, LES VOYAGES DE SULLIVAN ou CHRISTMAS IN JULY (ce dernier est totalement méconnus) qui sont de vrais chef d’oeuvre.
Rapporté dans le livre « et tout le reste n’est que folie », j’en profite pour citer Billy Wilder lui-même citant les onze règles de Preston Sturges pour réussir une comédie :
-1. Une jolie fille vaut mieux qu’une fille laide.
-2. Une jambe vaut mieux qu’un bras.
-3. Une chambre à coucher vaut mieux qu’un salon.
-4. Une arrivée vaut mieux qu’un départ
-5. Une naissance vaut mieux qu’une mort.
-6. Une poursuite vaut mieux qu’une conversation
-7. Un chien vaut mieux qu’un paysage
-8. Un petit chat vaut mieux qu’un chien.
-9. Un bébé vaut mieux qu’un petit chat
-10. Un baiser vaut mieux qu’un bébé.
-11. Et le mieux de tout, c’est quand un personnage tombe sur son derrière.
A Joe E Brown
C’est vrai que le film ne tient pas ses promesses ; à la lecture du pitch on s’attend à une comédie noire , à la Richard Quine…
Mais c’est l’étrangeté d’une scène que je retiens , et qui me hante ; le très long moment où Rex Harrisson , qui est le contraire d’un acteur de slapstick , se bat avec les objets qui ridiculisent son machiavélique plan ; je connais bien cette méchanceté des objets qui se vengent de l’attention qu’on ne leur porte pas, et ce film me console. Il y a une scène équivalente d’étrangeté dans « L’homme à l’imperméable » de Duvivier – qui sort également du registre habituel de l’acteur, ici Fernandel. Et dans leur bizarre étirement , je rattache aussi ces scènes au sens du burlesque qu’on trouve assez souvent chez David Lynch…
Le bonjour à Daphne.
Je vous fais part d’une bonne adresse rencontrée au gré de mes ballades sur Youtube. Un fort intéressant documentaire « Hollywood sur Gironde » consacré à Emile Couzinet.
https://www.youtube.com/watch?v=PGOAQN9Ci0k
Dans son recueil d’anecdotes sur le cinéma, « Godin par Godin » le gloupier rapporte ce que Roman Polanski (ni alcoolique ni drogué à notre connaissance) avait dit sur le nanardeur bordelais. Pour ceux qui n’ont pas le bouquin sous la main, je retranscris l’intégralité du propos : » J’ai vu récemment tous les films d’Emile Couzinet, le petit maitre bordelais décédé il y a quelques années, et je crois qu’on l’a trop ignoré. Il est grand temps de réhabiliter ce précurseur auprès duquel Resnais, Welles et Eisenstein lui-même ne sont, techniquement, que des amateurs. De plus, le ton irrespectueusement comique de films comme Trois jours de bringue à paris, Le congrès des belles-mères et, surtout, Césarien joue les étroits mousquetaires, font de ces spectacles de vraies cures de saines joies de vivre, et des acteurs comme Gabriello, Jeanne Fusier,-Gir, Pierre Dac, Pierre Repp et Pauline Carton écrasent littéralement Jerry Lewis, Laurel et Hardy, Chaplin et Buster Keaton. Le cinéma de Couzinet ? C’est tout l’avenir du cinéma gravé sur la pellicule avec cent ans d’avance, c’est du génie à l’état brut. »
Alors, moi je dis : « Réclamons l’intégrale ! Que diable ! »
A Stephane
Je pense 1° que Roman Polanski ignore jusqu’au nom de Couzinet 2) et que ces propos sont à interpréter au rebours de ce qu’ils disent ou qu’ils constituent une joyeuse provocation. Il y avait deja eu un article de Michel Mardore sur le Chiffre trois ces Couzinet », pastiche des articles de Douchet sur Hitchcock.. Je souhaite bien du plaisir à tous ceux qui veulent voir leDON D’ADELE, LE CONGRES DES BELLES MERES, TROIS VIEILLES FILLES EN FOLIE
Moi aussi ;mais après tout puisque l’auteur de « Rosemary’s baby » le dit….
Voici un avant-goût du ragoût:
« le don d’ Adèle » :la malheureuse fille qui a don de double -vue et qui ferait un bon profiler dans les thrillers actuels est excommuniée par le curé local;on constate et ceci est prouvé que Couzinet partage avec Chabrol le goût de la gastronomie :ici on se régale de rognons sauce madère (comme dans « le défroqué ») et de « nègre en chemise »(« trois couches de marron ,trois couches de chantilly,avec de la vanille et du kirsch « (Serge Dalens, in « la mort d’éric »)
« Mon curé champion du régiment » : armé d’un bréviaire et d’un parapluie,le curé en question qui remplace son maître aristocrate à l’armée ,justifie le titre : il y aura appris l’argot du régiment,souffert d’une rage de dents et obéi au caporal Tiroir (sic)joué par Jean Carmet;au niveau du nadir du ciné français des années 70,les épouvantables Charlot ,c’est dire….
« Quand te tues-tu?(re-sic):remake d’un film des années 30:un type ne touchera un héritage que s’il marie une veuve ,sinon ,l’oseille ira à une fanfare :il faut voir la vierge Fusier-Gir essayer de violer le héro et entendre une scène où chaque phrase comporte un imparfait du subjonctif .
« La famille Cucouroux » comporte une scène d’anthologie :comme un léopard rôde dans la maison ,le domestique passe l’aspirateur dans une armure ;il y a aussi Henri Salvador en cousin indien bien sûr sauvage.
j’en passe et des meilleures ;la seule originalité de Couzinet est d’avoir une production indépendante sise à Bordeaux -qui se moquait de la critique parisienne- et de passer ses films dans ses cinémas .Comme Ed Wood ,il avait sa troupe fidèle de comédiens qui appréciaient la bonne chère.
Un Martien qui n’aurait jamais rien vu de lui pourrait commencer par « le curé de saint-amour » ou « trois jours de bringue » ..
Bons films…
A Dumonteil
« Bons films » merci. Mais où les trouver ?
à Stéphane: il faut s’adresser aux services de la voierie je crois.
Ils sont disponibles en cassettes video je crois;mais ,franchement,on peut survivre sans … ;Quoi que Polanski ait pu dire (ce dont je doute beaucoup ),ces films sont réservés aux amateurs de comique au n+xème degré…à moins que la ringardise -relisez mes notules- soit considérée comme du grand art,auquel cas seul Max Pecas peut rivaliser!
A Dumonteil
Je ne cherche à voir, sans passion aucune, que les films « sérieux » qui eux doivent être comiques involontairement : BURIDAN HEROS DE LA TOUR DE NESLE, LE BOUT DE LA ROUTE, QUAI DES ILLUSIONS (assistant Sergio Leone avec une bande annonce où on voyait une 4CV tourner le coin d’une rue pendant que sur l’écran on lisait UN GRAND FILM D’ACTION)
A M. Tavernier
je vois ce que vous voulez dire :plus un film est « sérieux « ,plus il est involontairement comique ;d’ou « Buridan le heros de la tour de Nesles « ,le slip « petit bateau « de la reine;dans un peplum dont j’ai oublié le nom,la robe de l’héroine s’attachait avec une magnifique fermeture éclair; les films de Joannon (années 50) sont souvent jubilatoires pour ça: la scène ou Pierre Trabaud vomit son diner dans les toilettes (« le defroqué ») ;celle ou Girardot simule un viol par un Fresnay raide comme un piquet (‘l’homme aux clés d’or ») ;le film-culte « joe caligula » dans lequel une des heroines vient gémir « ils l’ont fait brûler » (mon amant) et d’ajouter en pleurnichant « et il brûle encore! »
Merci pour votre message! Tout un pan du cinéma, une oeuvre cohérente qu’on aime savoir exister sans se sentir obligé de la découvrir. Ce qui fait rêver, c’est les studios que Couzinet a pu créer, à Royan puis Bordeaux, l’ambition du bonhomme, et les magnifiques salles – pensées dans les moindres détails, mais construites si rapidement que le Luxor avait tout, sauf une cabine de projection!
Concernant l’affaire Le Gloupier-Polanski, je me dis que l’encensement Couzinesque est la continuation de l’attentat pâtissier par d’autre moyens…
à D Fargeat: mais Godin est très cultivé question cinoche, comme dit BT il encensait Couzinet par provoc mais il a réussi à me faire voir VIVE LA FRANCE de Michael Youn qui est effectivement rigolo. Il doit y avoir des signes discrets qui signalent le 2ème degré mais c’est subtil.
Ce Couzinet mérite un biopic façon ED WOOD;
A M.B. Les frères Podalydès devraient y penser.
certains films de Couzinet sont sortis chez René chateau par contre je n’ai jamais vu sur le marché des cassettes vidéo!!!!
à Yves Rouxel: si, j’ai vu plein de vhs René Chateau.
Slogan pour 3 JOURS DE BRINGUE A PARIS: « On y rit… On ira! ».
A MB
Non, c’est pour QUAND TE TUES TU ? Mais peut être l’a-t-il repris
à Bertrand: dans le bouquin sur Aurenche je lis que vous avez utilisé un de ses films publicitaires dans COUP DE TORCHON: une pub pour les Galeries Barbès qui a irrité le gouvernement mexicain. Veut-il dire que vous l’avez utilisé tel quel ou reconstitué? Ces c métrages sont-ils perdus? car ils feraient un joli bonus de dvd! ça l’air d’être assez poilant.
a MB
4 ou 5 d’entre eux ont été retrouvés et restaurés grace à Paul Grimault. On pouvait les voir dans un DVD, LES TABLES TOURNANTES, je crois. J’ai utilisé tel quel celui des Galeries Barbes avec Max Ernst, le céramiste Artegas et je crois Picasso en fond de plan ainsi que Paul Grimault
générique fabuleux pour les Galeries Barbès!
dommage LA TABLE TOURNANTE de Grimault n’existe qu’en vhs…
A MB,
Ah non LA TABLE TOURNANTE existe sur le disque 2 du coffret dvd consacré au ROI ET L’OISEAU par StudioCanal.
à AA: super, merci!
A Stéphane.Merci pour cette piqure de rappel sur Couzinet qui n’est pas du tout oublié de tous.De mon coté j’ai revu avec tendresse les deux films adaptés de la bd d’hergé »tintin ».Le premier est réalisé par Jean jacques Vierne et se déroule en partie en Grèce.C’est savoureux de voir en chair et en os des personnages humains,surtout Jean pierre Talbot pour la ressemblance avec le reporter belge mais aussi Haddock campé par Georges Wilson(avec sa fausse barbe)puis les frères jumeaux dupont et dupond doublé en français par Jacques Dufilho et le chien Milou que la production à dut dresser pendant trois mois car il aimer mordre les mollets de Tintin.Le second volet dut à Philippe Codroyer est plus faible en action et sur le plan de la mise en scène c’est un peu mou,mais le film reste un bon divertissement à voir ou revoir et à faire découvrir à des enfants.
à Yves
« le mystère de la toison d’or » est le meilleur des deux,d’accord .
jean-pierre talbot était un instituteur que la collaboratrice d’hergé a trouvé sur une plage belge ;inutile de dire que les enfants devaient rêver d’être dans sa classe,même si il affirmé n’avoir jamais joué les Tintin devant son tableau.il a subi un entrainement sportif et n’est pas doublé,par ex pour la scène de la tour;dans les bagarres, Marcel Bozuffi ,le méchant, craignait même de recevoir un coup .Georges Loriot (Tournesol) était un clown chez medrano ;du côté des chevronnés,Vanel -dont le rôle est épisodique-donnait des conseils à Talbot mais Wilson cherchait à l’évincer,dixit le jeune homme .
Pour Milou,la production a engagé 7 cabots :n°1 Milou dynamique ,le principal n°2 le lymphatique,endormi n°3 :dressé pour lui sauter dans les bras n°4 pour se rouler sur la mèche ;le n°5 pour se cacher les yeux;les deux derniers étaient en réserve et imposés par la compagnie d’assurances
De BROCA a renoncé au film mais a retrouvé l’esprit de Tintin dans « l’homme de rio » où les clins d’oeil à Hergé abondent.
« Les oranges bleues » est franchement mauvais ,avec un scenario qui coud bout à bout des reminiscences de l’affaire tournesol » et de « l’or noir » ,avec un ton burlesque qui n’est même pas drôle.
On a parlé d’un 3eme film ,peut-être en Inde …qui ne verra jamaisle jour.
a DUMONTEIL.
Vous parlez avec beaucoup d ‘enthousiasme de ce tintin. Et vous m ‘avez donné trés envie de le revoir malgré le fait que j ‘en garde un souvenir plus que mitigé suite a ‘un passage a la tv , durant mon adolescence.
Ou peut-on le trouver ?
A Yves Rouxel:
Le Tintin dont vous parlez (TINTIN ET LE MYSTERE DE LA TOISON D’OR) c’est à Istanbul qu’il a été tourné. C’est d’ailleurs à peu près le seul intérêt du film, de nous montrer un peu de l’Istanbul de l’époque…
A henri PATTA et Mathieu
Je pense que « la toison d’or » est le meilleur des deux bien qu’il soit très loin des bandes d’Hergé .On peut le(s) voir sur youtube .Philippe de Broca a mieux capté l’esprit de Tintin dans « l’homme de rio » dont le début démarque « l’oreille cassée ».
La meilleure adaptation de l' »esprit » d’Hergé reste à ce jour L’HOMME DE RIO : De Broca mentionnait d’ailleurs ne pas avoir voulu faire une adaptation dite fidèle à la BD qui pour lui paraîtrait bien artificielle. Et il a eu raison : LE MYSTERE DE LA TOISON D’OR n’a le mérite que de montrer les héros de la BD en chair et en os et de prouver que cette BD est difficilement adaptable.
Spielberg qui aimait le travail d’Hergé avait été impressionné par L’HOMME DE RIO et cela lui avait donné envie de faire les INDIANA JONES. Il aurait dû en rester là : son Tintin co réalisé avec Peter Jackson en motion capture est une catastrophe (on y mélange les histoires en y ajoutant des scènes d’action ridicules).
Je vous trouve très dur pour la mise en scene de Spielberg ( à propos de Tintin). J’adore ce film, et plutôt que la célèbre poursuite en plan séquence, je citerai d’avantage l’ouverture, dans la brocante avec le pickpocket:
superbe ballet à la chorégraphie millimétrée .
J’adore le traitement d’Haddock alcoolique traînant une mélancolie inattendue qui détonne par rapport aux albums. La performance capture ne fait pas l’unanimité ( trop souvent confondue avec la motion capture)) mais des projets Comme celui ci ( ou la légende de Beowulf de Zemeckis); c’est juste un outil libérateur pour le metteur en scène et les acteurs. Pour l ‘esprit d’Hergé, je me souviens d’une critique ( j’ai oublié la source) de La NEUVIEME PORTE de Polanski ; film amusant mais loupé dans son dernier acte, déjà kitsch à sa sortie. Il y avait les péripéties de Johnny Depp, les poursuites dignes d’une BD , jusqu’à de vieux bibliothécaire , émules de Dupont et Dupond.
Pour Indiana Jones, la référence BD la plus manifeste reste les albums originaux de Picsou par Carl Banks, comme en atteste la boule géante qui manque d’écraser Indy.
je suis d’accord avec Jeremy :le SS n’est pas mal du tout malgré le bâclage final du trésor et le fait de ne pas faire chanter « l’air des bijoux » à la Castafiore (qui à ce stade connait Tintin puisque l’histoire commence au « crabe »et on n’en tient pas compte )
Et merci de mentionner le bon vieux Carl Barks qui a non seulement influencé SS mais a créé toute la famille Duck : Scroodge (Picsou) ,Galdstone Gander (Gontran Bonheur) ,Gyro Gearloose (Géo trouvetout) ,Oma Duck (Grand Mère) ,Magica De Spell (Miss Tick) ,et les autres
A Dumonteil et Damien D:
Tout à fait d’accord, L’HOMME DE RIO est un film merveilleux, et le plus proche de l’esprit d’Hergé, où aventure et humour ne se nuisent pas l’un l’autre (contrairement pour moi aux lourdingues et vulgaires Indiana Jones et autres James Bond…)
A Mathieu,
D’accord sans l’être tout à fait.
J’ai beaucoup de tendresse pour L’HOMME DE RIO mais l’esprit Tintin n’y est que superficiellement.
L’esprit Hergé au cinéma, vous en trouverez bien plus chez Fritz Lang (toutes ces images où des personnages regardent l’intérieur d’une vitrine)et surtout chez Hitchcock (il y a quelque chose de L’ILE NOIRE dans UNE FEMME DISPARAIT, quelque chose d' »hergéen » dans le personnage de l’ornithologue des OISEAUX et la scène de l’avion du CRABE AU PINCES D’OR pourrait annoncer celle de LA MORT AUX TROUSSES.
Ressenti très personnel mais sincère!
Et qui peut dire qu’il n’y a pas une similitude entre « torn curtain » (1966) et « l’affaire Tournesol » (1956) surtout dans la seconde partie?
Et la première scène de « profondo rosso » (les frissons de l’angoisse) de Dario Argento fait penser à la scène de Madame Yamilah (dans le film ,le medium joué par Macha Méril) dans « les 7 boules de cristal »
A Alexandre, si vous parlez de Lang et de Hitchcock : il s’agit plutôt de références pour Hergé qui était assez cinéphile dans les années 2O et 3O et bon nombre de livres y ont relevé ces références pour le jeune dessinateur et auteur qu’il était à l’époque. Nous parlions plutôt de L’HOMME DE RIO en tant que libre adaptation de ce qu’est l’esprit d’Hergé (et donc de l’influence d’Hergé sur le travail de De Broca. Le réalisateur ayant rappelé en interview qu’il avait apprécié l’oeuvre d’Hergé dans sa jeunesse). Je ne suis pas sûr que Hitchcock ait lu Tintin mais rien n’est moins sûr…
La force d’une oeuvre comme celle d’Hergé est de puiser son inspiration dans la culture populaire et d’aventures. Rien d’étonnant à ce que l’on retrouve des réminiscences dans nombres de films antérieurs et postérieurs (les sérials de la Républic par exemple également).
A Dumonteil, mentionner Dario Argento est étonnant en lien direct avec Tintin mais pourquoi pas : en repensant à PROFONDO ROSSO c’est évident qu’il y a du SEPT BOULES DE CRISTAL ! Il faut savoir que le côté polar fantastique des SEPT BOULES DE CRISTAL vient en majeure partie de l’influence et des goûts d’Edgar Jacobs dans le travail d’Hergé à l’époque (il y était pendant l’occupation scénariste non crédité). On y retrouve en effet ses goûts pour l’occultisme par exemple…
A Alexandre Angel:
C’est vrai que le personnage de l’ornithologue dans LES OISEAUX est très « hergéen » mais je ne pense pas que Hitchcock connaissait les albums de Tintin. Dans L’HOMME DE RIO l’influence de Hergé est évidente tandis que pour Lang et Hitchcock s’il y a influence c’est plutôt dans l’autre sens. Hergé s’est aussi nourri de Chaplin, Lloyd et Keaton, je pense notamment au court métrage de Keaton THE PALEFACE où l’on voit des Indiens se faire déposséder de leurs terres par des prospecteurs de pétrole.
Celà reste une gourmandise,histoire de rigoler un peu mais ne chercher pas un film de reflexion freudienne derrière ces pochades sur pellicule.Signalons au passage que c’est Remo Forlani qui à co-écrit le scénario.Ce dernier fut le monsieur cinéma de RTL pendant des années et à réaliser un film que je n’ai jamais vu: »Juliette et juliette ».
A Damien D. et Mathieu,
Vous avez raison : par rapport à Hergé, si influence il y a, elle va naturellement dans le sens que vous dîtes. Et encore, la version 1956 de L’HOMME QUI EN SAVAIT TROP ne pourrait-elle pas être influencée par les scènes de casbah du CRABE AUX PINCES D’OR?
Mais c’est que l’influence n’est pas mon sujet.
Pardon d’être imprécis mais je parle de tout autre chose.
D’une vieille marotte : le cinéma n’est pas « à la hauteur » de la bande dessinée quand il s’agit de l’adapter. C’est tout à fait remarquable..et même presque scientifique : le cinéma ne sait pas adapter la bande dessinée et c’est pour ainsi dire normal. Vous imaginez KRAZY KAT adapté au cinéma? Je persiste à penser qu’Altman parvient à tirer quelque chose de Segar quel que soient les défauts de POPEYE. Mais cela reste rare et c’est imparfait.
Dès qu’il adapte une BD en pleine lumière, le cinéma, malheureusement, a tendance à se planter.
Mais sous la table, clandestinement, sans le proclamer, le cinéma et la BD peuvent convoler. D’où les accointances esthétiques qui peuvent être pointées à la fois chez Hergé, Lang ou Hitchcock, car tous trois sont de grands formalistes, férus de modernité.
Ces gens-là savent faire surgir le mystère et l’aventure d’un coin d’appartement comme vous le dîtes Damien.
Pour moi, là est l’esprit d’Hergé mais surtout, ici se tissent les passerelles occultes entre BD et cinéma.
La scène de l’araignée dans LE TOMBEAU INDOU aurait pu se trouver chez Tintin.
Quelque chose m’agaçait l’œil dans mon message.
Je viens de trouver : j’ai oublié le « h » de « hindou ».
Gott ver dom…
à YVES ROUXEL
un film que je n’ai jamais vu: »Juliette et juliette ».
Un navet pur sucre ;une journaliste se fait virer pour avoir publié un « playmate » mâle dans les pages centrales de son magazine ;cela se voudrait féministe ,plaider pour l’avortement (film de 1973),et finalement c’est du grand n’importe quoi ,avec grand amour et enfant à la fin.Girardot ,Jobert et P.Richard n’y peuvent mais.A fuir….
A Alexandre Angel:
La scène de l’araignée qui tisse sa toile à l’entrée de la grotte, on la trouve dans les biographies (sîra) du prophète Mahomet. Mahomet et son compagnon Abu Bakr, fuyant les Qoraïchites qui le persécutaient, trouva refuge dans une grotte et vous devinez la suite. mais on trouve aussi cette histoire dans des légendes chrétiennes syriaques antérieures (Saint Félix de Nole fuyant lui aussi ses persécuteurs).
Assez horribles ces deux Tintin, mous du genou, mal joués, mal cadrés, terriblement statiques et mal écrits…je préfère cent fois le travail de réécriture de Spielberg dans son film de 2011.
Sinon Indiana Jones comme L’homme de Rio étaient déjà des hommages à Hergé.
Et n’oublions pas les deux Rouletabille de Podalydès qui devrait c’est vrai s’intéresser à Couzinet.
Je trouve que vous êtes bien gentil avec le Tintin de Spielberg. Je pense qu’il passe à côté de quelque chose de fondamental qui pourrait s’apparenter à une approche européenne : LE SECRET DE LA LICORNE (la BD j’entends) possède une ambiance feutrée, des scènes intimistes (les appartements des différents protagonistes), des scènes bucoliques (l’escapade de Milou pour retrouver Tintin à Moulinsart), l’aspect vide et mystérieux du château et de sa crypte où les propriétaires les frères Loiseau y semblent isolés, le bois qui voit la poursuite entre le molosse et le héros. Tout cela participe d’une oeuvre d’ambiance là où Spielberg n’y voit qu’action et enquête policière haletante à « l’américaine ». Et je ne parle parle pas de l’imbrication dans l’intrigue de l’album LE CRABE AUX PINCES D’OR et de la scène d’action finale tout à fait ridicule.
Finalement il n’y aura eu aucune vraie bonne adaptation de l’oeuvre d’Hergé. Ce dernier disait que lorsqu’il imaginait ses héros il n’y voyait que des personnages de chair et de sang et des situations bien réelles (et les essais d’animation au début des années 70 lui avaient fortement déplus). Le mix technique choisi par Spielberg et un scénario assez bêtifiant montre plutôt son impuissance devant une oeuvre quasi inadaptable. Quand je revois L’HOMME DE RIO j’y retrouve cent fois plus les plaisirs de lecture de l’oeuvre d’Hergé que dans ces adaptations « officielles » à côté de la plaque… Et ballantrae cite aussi à juste titre les deux ROULETABILLE avec Podalydès (surtout le premier) où Leroux et Hergé se mêlent effectivement assez habilement.
Notamment quand Rouletabille court!Denis lève les jambes comme Tintin.
Et il y a tout le côté ligne claire ainsi que des allusions aux pas de côté de ce chef d’oeuvre qu’est Les bijoux de la Castafiore, album sans véritable intrigue solide mais empli de tous ces petits mystères et incongruités qui ravissent lecture après lecture.
Resnais voulait faire son Tintin tout comme il songeait à un Spiderman avec Stan Lee: en ces temps de marvelleries épuisantes (passés les deux premiers Spiderman de Raimi, il faut avouer que c’est juste épuisant) cela laisse rêveur…
Bonjour à tous,
A propos des studios de Couzinet : j’ai pu m’y rendre dans les années 70 et je garde le souvenir d’un immense hangar dont le sol était jonché de films ; des gamins avaient déroulé des kilomètres de films qui se décomposaient peu à peu. Lorsqu’on marchait dedans, on en avait jusqu’aux genoux ! J’avais pu récupérer quelques bobines entières et quelques affiches que j’avais confiées à Raymond Bordes, le créateur de la cinémathèque de Toulouse. C’était bien peu face à cet immense gâchis.
Bonjour M.Tavernier,
Que savez-vous sur les différences de montage, apparemment significatives, entre les versions américaines et française de The war de Ken Burns?
Existe t-il un document ou un article là-dessus?
A Christophe
Je ne savais pas qu’il y avait des différences. Je n’ai vu que la version américaine
A Christophe,
si je puis me permettre, il me semble que les différences dont vous parlez concernent plutôt VIETNAM, du même Ken Burns. Non?
Non.
Voyez les deux versions et rendez vous compte…
Pascal Thomas, et vous aussi, êtes bien sévères avec LA SURPRISE DU CHEF. C’est une de ses meilleures comédies. Brillamment écrite, avec ce changement permanent de point de vue dans la narration, passant de la lettre (interminable mais pleine d’esprit et d’humour) lue en voix off, aux réactions de celui qui la lit. Puis le corps du film, en fait de longs inserts sur la voix off, entrelardés par le récit de Virginie Thévenet à sa copine. Le spectateur pourrait s’y perdre, mais c’est très homogène et très fluide. Le film est garni de scènes bidonnantes, comme ce dialogue entre le chef cuisto et son commis de cuisine africain, avec en arrière plan la tragédie de ce cuisinier qui prend tout à coeur, mais qu’on traite avec tant de désinvolture. La fin est digne des meilleurs moments de la comédie italienne. Hubert Watrinet et Papinou, vraiment exceptionnels, montrent à quel point Pascal Thomas a toujours su mettre au premier plan des acteurs peu, voire pas du tout connus du grand public. Et il y a cette manière de quasiment tout filmer en plans d’ensemble, caméra immobile, sans jamais perdre ni l’énergie ni le mouvement d’une scène. Alain Cavalier avait tourné Le plein de super de la même manière.
Tout ce que vous dites sur Pascal Thomas est très juste. PLEURE PAS LA BOUCHE PLEINE est la photographie exacte de la France populaire provinciale de ces années-là, avec ce moment d’angoisse où Daniel Ceccaldi, par sa drague un peu lourde, pouvait faire basculer le film vers Dupont Lajoie. En revanche j’ai trouvé à LA DILETTANTE les défauts qu’aurait pu avoir La surprise du chef, précisément à cause d’un scénario qui cherche son sujet pendant une heure et ne le trouve que dans le dernier tiers. Dès que Catherine Frot est confrontée à ses difficultés judiciaires, on a le sentiment de basculer vers un autre film. Mais le sujet du film c’est avant tout Catherine Frot, avec des dialogues brillants. A ce jour le meilleur documentaire sur cette géniale actrice.
Je n’ai pas voulu voir sa trilogie Agatha Christie, ni son film avec la vedette de la star ac. Est-ce qu’on perd à s’en dispenser ?
LE CRIME EST NOTRE AFFAIRE : c’est pas mal.
« mon petit doigt m’a dit » est un bon divertissement ;il a aussi pour héros Tommy et Tuppence Beresford (devenus en Français Bélisaire et Prudence)que les fans d’ Agatha Christie connaissent bien: on y retrouve avec plaisir Laurent Terzieff,Geneviève Bujold et Alexandra Stewart.
Pascal Thomas dit qu’il est fâché avec Catherine Frot depuis le dernier film de la trilogie, sur laquelle tout le monde, public et critiques, est tombé à bras raccourcis. Je me réfère au site pour adolescents Allociné, lequel nous informe qu’il va refaire CELLES QU’ON N’A PAS EUES. On trouve Begbeider et José Garcia dans le casting. Aïe. La version de 81 est pourtant un régal. Pour l’avoir revue il y a deux jours, le film emprunte aussi à Agatha Christie, bien sûr Le Crime de l’Orient express. Mais ses films puisent aussi beaucoup dans la comédie italienne (principe du films à sketchs, personnages populaires dont le côté minable n’est jamais occulté). Il a même tourné le remake d’un Dino Risi, que je vais quand même regarder, malgré sa vedette, et Guillaume Gallienne (re aïe.)
tout le monde, public et critiques, est tombé à bras raccourcis sur le dernier « Beresford » avec juste raison ;tout le charme de » mon petit doigt m’a dit » s’est évaporé dans cette histoire abracadabrante qui n’a plus rien à voir avec Christie
Ouf enfin une autre chronique qui va permettre d’éclaircir les commentaires car ça devenait difficile de s’y retrouver dans les posts de la chronique précédente (plus de 900 posts, on doit être à un record : ce qui montre la vitalité de ce rendez vous cinéphilique qu’est ce blog).
Que vous parliez ici de Feuillade Bertrand est un bonheur : LES VAMPIRES et FANTOMAS sont de vrais chefs d’œuvres. On peut toutefois regretter, encore une fois, qu’il s’agisse de rééditions et qu’un tel grand réalisateur français soit finalement assez négligé en France par Gaumont : deux seulement de ses serials longs métrages ont été édités à ce jour ! Alors qu’aux Etats-Unis est déjà sorti JUDEX et que Christine Leteux signalait sur dvdclassik et son blog que TIH MINH avait été remontré en salle.
Quand on pense que Gaumont sort de son catalogue certains films mineurs dans leur collection rouge ou en blu ray, on est en droit vraiment de se poser des questions. Ils n’ont qu’à sortir ces titres dans ces collections à la demande s’ils ont peur de ne pas en vendre assez. Mais priver les cinéphiles français de ces découvertes est tout de même un comble. Peut-être que vous pourrez Bertrand faire remonter la demande chez les gens de Gaumont qui s’occupent du patrimoine (même si l’effort de mettre en valeur les titres majeurs que sont LES VAMPIRES et FANTOMAS est déjà louable quoique indispensable) !
A Bertrand.Je tiens à remercier une nouvelle fois pour ce choix très éclectique coté sortie dvd notamment les coffrets de Lino Brocka,Feuillade ou Pascal Thomas qui représente bien la société française des années Giscard.Ce qui me plait chez lui c’est sa legereté et ses personnages sont toujours attachants et ont tous quelque chose de bon au fond d’eux mèmes.J’adore »Le chaud lapin »avec l’interprète de « Sacrée poupée »Bernard Menez.en tout cas BRAVO!!!
et je me réjouis de pouvoir revoir les films de Lino Brocka. J’aimerais bien que la cinémathèque le projette un peu plus souvent.
Merci, cher Bertrand Tavernier. C’est un aussi grand plaisir de vous lire que de voir vos films. Et vos recommandations sont précieuses et stimulantes.
Bonjour Bertrand,
Je vous rejoins à propos du « Couperet » qui est passé sur Arte il y a quelques semaines et qui doit aussi beaucoup à José Garcia, parfait dans le rôle principal. Le roman de Donald Westlake figure sur ma liste de lecture.
Revu il y a pas si longtemps, « Betrayed » m’apparait comme une réussite honorable dans la carrière hollywoodienne de C. Gavras. En tout cas, il tient mieux la route que le « Mississippi Burning » d’Alan Parker, sorti la même année sur un sujet similaire. Certes Joe Eszterhas n’est pas le scénariste le plus fin du monde (un film comme « Jade » est sauver in extremis par le savoir-faire de Friedkin derrière la caméra), mais cette description d’une organisation suprémaciste et paramilitaire semble plutôt crédible (il faut se souvenir des attentas d’Oklahoma City de 1995). Les rôles principaux étaient tenus par deux acteurs en vogue à l’époque(Tom Berenger/Debra Winger), rapidement disparus des radars. Il faut citer également l’apparition, dans un rôle secondaire, de J. Heard. Disparu il y a un an, cet excellent acteur fut rapidement relégué dans des seconds voire troisièmes rôles alors qu’il était inoubliable dans « Cutter’s Way » d’Ivan Passer…
Je partage entièrement l’opinion de M.Tavernier sur « music box » ,un film passionnant de bout en bout ;le scénario est si fort qu’il a été plagié de manière éhontée dans « high crimes » (avec Ashley Judd et Morgan Freeman):on remplace le père par le mari,la seconde guerre mondiale par le Salvador et presto! un scénario « original »!
« betrayed » est joué par un Tom Berenger convaincant ,mais il ne posssède pas la force émotionnelle de « music box » où Lange trouve un de ses meilleurs rôles;Jean Tulard ne lui donne même pas UNE étoile sur son guide des films…
c’est incroyable, j’étais en train de me demander s’il existait un coffret Pascal Thomas avec l’envie de tous les revoir! me croyez ou pas!
Très content de revoir le cm de L ELEVE MINKOVSKI qui je crois restait invisible…
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Bonjour Mr Tavernier,
Merci pour ce blog:vos chroniques et les interventions d’autres ciné-fils.
Même un peu chancelants,les films tardifs des
Renoir,Hitchcock,Varda,Kurosawa…sans oublier Manoel De Oliveira,m’émeuvent parce qu’il n’y à que l’os et souvent c’est très bien .
Le déjeuner sur l’herbe est une belle « pagnolade » panthéiste aux reflets impressionnistes (magnifique photographie) :le bain de Catherine Rouvel dans la rivière.
Et la folle séquence du berger-sorcier qui jouant du pipeau déclenche une homérique tornade.
Le testament du Docteur Cordelier est étonnant, comment oublier la folle danse d’un Jean-Louis Barrault méconnaissable.
Gérard Philipe s’écrit avec un p, même en grandes manoeuvres où il est aussi fin que dans Monsieur Ripois et fringant que dans Fanfan.Surtout depuis son admission sous la Coupole,on oublie René Clair parmi nos grands cinéastes (passons Les fêtes galantes ou Tout l’or de monde mais Porte des Lilas est pas mal du tout)
Merci d’évoquer ces deux beaux coffrets de Costa-Gavras avec des bonus très intéressants.Ce grand cinéate a publié au début du mois d’avril aux éditions du Seuil ses mémoires: « Va où il est impossible d’aller « .