Cinéma américain, britannique et québecois
17 septembre 2015 par Bertrand Tavernier - DVD
FILMS AMÉRICAINS
KEEP ON KEEPIN’ ON
Cet émouvant documentaire qui nous parle de transmission, d’éducation, d’amour pourrait se définir comme l’anti WHIPLASH. C’est aussi un acte de gratitude de la part de Quincy Jones, producteur du film, envers Clark Terry qui fut son premier professeur, le premier à croire en son talent et qui rejoignit son orchestre après avoir quitté Ellington. KEEP ON KEEPIN’ ON entrecroise trois motifs : une évocation de la carrière de Clark Terry, trompettiste virtuose et chaleureux, à la sonorité si reconnaissable (on l’entend littéralement rire dans Such Sweet Thunder), la description de l’amitié qui le lie à Justin Kauflin, un jeune musicien aveugle de 23 ans qu’il soutient depuis des années, le forçant à s’exprimer dans un style plus personnel, à oublier ses influences, ce qu’il a appris et qui parfois le paralyse. Les scènes entre les deux hommes sont souvent extrêmement émouvantes au point de paraître presque scénarisées. Mais l’émotion est là, si forte quand on voit Terry après une opération qui continue à chanter en scat des lignes musicales que Kauflin reproduit au piano, s’arrêtant sur la moindre erreur, la moindre note mal comprise, recommander son protégé à Quincy Jones. C’est Kauflin qui composera les thèmes et la musique du film. Et enfin, le réalisateur Al Hicks insiste sur l’importance de la transmission, du partage chez Terry, sur sa générosité ce qui en fait une personnalité exceptionnelle. Sa ténacité, son courage sont sidérants et le voir continuer à penser musique alors qu’il est sous perfusion est une extraordinaire leçon de vie.
CLASSIQUES
Je ne serai pas aussi enthousiaste que certains contributeurs sur SORCERER de William Friedkin. Je ne conteste pas l’énergie de la mise en scène, le brio de plusieurs séquences dans la deuxième partie et notamment le franchissement du pont de liane. Mais Friedkin qui, avec une arrogance très déplaisante, critiqua le film de Clouzot à la Cinémathèque et à plusieurs reprises, passe à côté de la dureté existentielle de la première version, qui provient aussi de l’époque du tournage, de ce qu’a dégusté Clouzot. Il y a quelque chose d’organique, de profondément ressenti dans l’âpreté du ton, ce qu’analyse magnifiquement le romancier Dennis Lehane (MYSTIC RIVER). Friedkin procède un peu comme ces cinéastes qui voulant rendre cinématographique une pièce de théâtre, ajoutaient des extérieurs, ce que raillait Guitry. Certes, il le fait brillamment, respecte les identités linguistiques et utilise fort bien les extérieurs. Mais il dilue le propos et rien de ce qu’on a vu – attentats, luttes raciales, escroqueries, ne pèsera par la suite sur le destin des personnages. De plus en rajoutant une révolution, il fait passer au second plan les responsabilités de la compagnie pétrolière américaine. Lehane raconte que Times et Newsweek dénoncèrent le Clouzot comme l’œuvre la plus violemment anti-américaine qui soit et le film dut attendre plus d’un avant de sortir amputé de 35 minutes. Cremer est excellent mais Roy Scheider passe à coté du personnage.
QUELQUES FILMS NOIRS
On peut porter au crédit d’APPOINTMENT WITH DANGER (Blu-ray zone 1) une belle photographie de John Seitz, surtout dans certaines séquences nocturnes (une gare, une ruelle dans la nuit), un nombre assez important d’extérieurs, ce qui pimente un peu la mise en scène routinière, anonyme de Lewis Allen (les premiers plans par exemple semblent être dus au chef opérateur et non au réalisateur). De même le dialogue parfois vif et rapide de Richard Breen – qui deviendra le collaborateur principal de Jack Webb dans DRAGNET et PETE KELLY’S BLUES (LA PEAU D’UN AUTRE), en rajoutant un L à son nom – donne du nerf à un scenario ultra classique et parfois improbable (le personnage de la nonne jouée par Phyllis Calvert) : il donne un coté plus sombre au policier postal que joue Ladd qui définit une histoire d’amour comme « ce qui se passe entre un homme et un 45 qui ne s’enraye pas ». Il y a plusieurs échanges percutants (« tôt ou tard un coq a envie de pondre un œuf »), une peinture assez incisive du tueur psychopathe que joue fort bien Jack Webb. Encore plus original est la maîtresse du chef de gang. Jan Sterling, très sexy, se régale avec ce personnage de fausse vamp qui se définit simplement comme une fille paresseuse lors d’un moment assez inhabituel : « Vous pouvez enchainer une fille bien ou une garce. Mais vous pouvez rien faire avec des paresseuses. » – « Vous pouvez les battre. » – « Cela ne changera rien. Vous ne pourrez pas les forcer à faire un truc bien ou moche. Elles sont paresseuses. Elles iront au plus facile. »
DARK CITY, premier grand rôle de Charlton Heston, est beaucoup mieux mis en scène par William Dieterle qui, avec la complicité de l’opérateur Victor Milner, réussit quelques séquences dignes de figurer dans une anthologie du genre : parties de poker truquées, descentes de police, interrogatoires. Il y a un formidable début de castagne dans une chambre de motel entre (encore) Jack Webb et Heston. Dieterle joue habilement avec les sources de lumière, lampes, fenêtres avec stores, enseignes lumineuses. Puis comme dans beaucoup de productions Hal Wallis, le film bifurque vers l’intrigue sentimentale que les scénaristes parviennent à raccrocher au sujet principal au prix de quelques contorsions. Ce que l’on perd en climat, en atmosphère, on le gagne en compassion. Les femmes sont montrées avec bienveillance même Lisbeth Scott dont le rôle se réduit pendant une partie du film à se faire traiter méchamment par Heston et à chanter quelques chansons (« pas de voix, pas de public, l’histoire de ma vie »).
J’ai revu LE MÉDAILLON (THE LOCKET) aux Éditions Montparnasse. Notre notule dans 50 Ans de Cinéma Américain est assez juste. Si on devait apporter quelques corrections, ce serait moins pour souligner l’arbitraire absurde du dénouement avec quelques phrases sentencieuses et idiotes du psychanalyste (il s’en faut de peu pour qu’on ait une fin ouverte assez inquiétante) que celui des scènes qui le précèdent. Je n’arrive pas à comprendre comment le fait que Brian Aherne retrouve dans une maison en ruines des bijoux clairement identifiables, permette de le faire passer pour fou, même avec tous les mensonges de Nancy. C’est trop vite expédié et guère convaincant malgré des plans très réussis. Parmi les qualités, j’insisterais sur ce moment très fort (et pourtant réaliste) où la maman de Karen humilie, violente Nancy, séquence dure et terrifiante. Ambigüe aussi. Je citerais aussi le suicide de Mitchum, très bien filmé : ce travelling qui passe du bureau dans la salle d’attente au moment où la fenêtre explose et qui recadre le bas de l’avenue (Mitchum est très convaincant même si les peintures qu’on lui attribue – toutes atrocement académiques – le sont beaucoup moins ; certaines sont horribles et totalement datées même pour l’époque du tournage). La reconstitution de Londres pendant le Blitz est brillante, la photo de Nicolas Musuracca magnifique et Brahm utilise brillamment la profondeur de champ, les ombres : le plan où Mitchum voit Nancy sortir de la chambre de Bonner après un coup de feu, l’entraîne dans un coin ce qui permet à Brahm de recadrer la party qui se déroule à l’étage en dessous, est remarquable. Le choix de Laraine Day est excellent : elle fait tellement normal, tellement innocente qu’elle en devient nettement plus effrayante que si son personnage avait été incarné par une actrice fétiche du film noir. On croit à ses explications.
QUELQUES GORDON DOUGLAS
Nous passions sous silence la plupart des séries B que Douglas dirigea pour Columbia ou RKO. Pourtant, dans un bon nombre d’entre elles, il parvient par l’énergie, la rapidité de sa mise en scène, l’intelligence du découpage à doper, donner de l’intérêt et parfois sauver des sujets routiniers, réussit à transcender une adaptation très banale, pauvrement dialoguée de Robert Louis Stevenson comme THE BLACK ARROW (transformée en une variation sur Robin des Bois) en utilisant avec efficacité toutes les possibilités du décor : les encoignures, les renfoncements, les escaliers, les sous-bois lui inspirent des cadres inventifs, aigus, jouant sur la profondeur de champ, des mouvements d’appareil qui dynamisent les rapports entre les personnages, les sentiments, l’action.
On retrouve cette nervosité, ce sens de l’espace (avec plusieurs plans larges très réussis) dans THE DOOLINS OF OKLAHOMA, l’un des quelques films où Randolph Scott joue un personnage historique (dont les actions sont très édulcorées). On croise d’ailleurs beaucoup de hors la loi, les Dalton, Rose of Cimarron, Cattle Annie, toutes deux bien jouées par Louise Albritton et Donna Drake. L’action est menée rondement par Douglas.
SAN QUENTIN nous montre comment des convicts (parmi eux l’inamovible Barton MacLane) vont profiter d’une organisation humanitaire pour s’évader, prenant un moment en otage un ancien prisonnier réformé, Lawrence Tierney dans un de ses rares rôles sympathiques. Les règlements de compte sont filmés sèchement, nerveusement (l’évasion de MacLane est un exemple d’efficacité narrative et visuelle). On peut découvrir Raymond Burr dans son premier rôle et Marian Carr avant KISS ME DEADLY.
THE FALCON IN HOLLYWOOD, peut être le meilleur titre de la série, contient pourtant tous les ingrédients : histoire alambiquée, flics lourdaud et benêts, effets comiques insistants – le producteur qui cite constamment Shakespeare, idée trop soulignée qui nous vaut une bonne répartie de Tom Conway. Douglas, profitant de ce que l’action se passe dans un studio de cinéma, se sert adroitement des coursives, des plateaux obscurs, bref nous fait faire un tour de la RKO avec en prime, une fusillade filmée essentiellement en plans larges, parfois en plongée avec un irruption d’un des deux protagonistes en amorce, effet des plus efficaces. Il accélère un dialogue souvent amusant, sait mettre en valeur Jean Brooks qui campe avec intelligence une sorte d’Edith Head, Sheldon Leonard, Konstantin Shayne en metteur en scène germanique et donc tyrannique et obsessionnel. La palme revient à Veda Ann Borg, chauffeuse de taxi qui veut s’incruster dans cette histoire et survient toujours au mauvais moment. Il y a une vraie alchimie entre elle et le suave Tom Conway et on se demande pourquoi on ne les a pas réutilisés.
DESTINATION MURDER, le meilleur Cahn à ce jour de toute cette période, est petit film criminel compact au postulat assez astucieux : un jeune livreur quitte pendant l’entracte de 5 minutes, un cinéma et sa petite amie et, piloté par un mafieux, va commettre un crime, revenant juste avant le second film (un double programme comprenant CORREGIDOR et FLIGHT LIEUTENANT ; les affiches annoncent aussi ALLEMAGNE ANNÉE ZERO) pour retrouver son alibi.
Le scénario de Don Martin (STRANGER ON HORSEBACK) accumule alors les manipulations, les traîtrises, les retournements, quitte à faire démarrer vers la fin une histoire d’amour assez improbable avec la fille de l’homme assassiné. En dehors de cette dernière, qui cherche à venger son père en cachette de la police (Joyce Mackenzie, une sorte de clone de Barbara Hale), on a affaire à une galerie de personnages dont l’importance varie du tout au tout au fur et à mesure du récit. Certains, qui faisaient figure sinon de héros, du moins de pivots narratifs, disparaissent abruptement, d’autres comme le truand joué par John Dehner, se font arrêter, ce qui donne une certaine liberté narrative. Dans les rapports troubles qui unissent et opposent Albert Dekker et Hurd Hatfield, la manière dont ce dernier, excellent en gangster cauteleux, suave et menaçant qui déclare « détester les femmes », révèle sa vraie personnalité et voit son rôle grandir, dynamise efficacement la dramaturgie.
De plus, Cahn, qui coproduit le film, utilise intelligemment un budget ultra limité, soigne davantage les plans, les cadres. Il ellipse la plupart des scènes de violence : un meurtre se déroule derrière une porte qu’on ferme, durant le passage à tabac que Dekker fait subir à Stanley Clemens, devant une femme (Myrna Dell qu’on avait repéré dans NOCTURNE), la caméra va cadrer Hatfield qui déclenche un piano mécanique jouant la sonate au clair de lune. Ce piano et cette musique ponctueront d’autres moments de violence.
Le décorateur Boris Leven (NEW YORK, NEW YORK), symbolise adroitement un décor avec quelques accessoires comme ce piano et propose des idées amusantes (le très grand appartement de Stanley Clemens). Mais il faut surtout créditer Cahn de touches assez originales, déconnectées de l’intrigue : une discussion dans une loge entre diverses filles qui se repoudrent. L’une boit le verre de l’héroïne qui vient d’être apportée par une serveuse black filmée et jouée avec une grâce et une dignité, assez rare pour l’époque, ce qui renvoie aux notations sociales qu’on trouvait dans ses films des années 30.
EXPERIMENT ALCATRAZ toujours produit par Cahn avec des décors de Boris Leven est tout aussi réussi, sinon plus, à partir d’un point de départ tiré par les cheveux : une expérience menée sur des détenus d’Alcatraz à qui on a promis la liberté s’ils se soumettent à des radiations atomiques censées guérir les maladies sanguines. Il en résulte un meurtre commis sous l’influence des produits, ce que ne croit pas le responsable du programme. L’enquête qui suit accumule les coups de théâtre (dont un au moins est totalement surprenant) filmés avec efficacité. Le travail de Cahn dégraissé, net (le film dure 57 minutes), tire le maximum du sujet et des moyens qu’on lui a donné : il joue sur les fenêtres pour agrandir des décors, réels ou non, utilise bien les quelques extérieurs, évite le ridicule dans les scènes médicales, sobres et réduites au minimum et insuffle un sentiment de paranoïa, de malaise qui anticipe sur des œuvres postérieures. Les acteurs sont nettement moins ridicules qu’on pouvait le craindre et Robert Shayne qui se fait régulièrement passer à tabac (un de ses ennemis lance, réplique mémorable : « je ne peux pas passer ma vie à vous casser la gueule ») dégage une étrange mélancolie.
CINÉMA ANGLAIS
PAVILLONS LOINTAINS (chez KOBA) de Peter Duffel est un feuilleton de 300 minutes, tourné avec des moyens considérables par HBO, en partie sur place, qui raconte les amours contrariés entre un officier britannique (Ben Cross fort bon) qui a été élevé comme un Indigène et une princesse Hindoue, Anjuli, jouée, cela allait de soi, par Amy Irving, qui est fort peu crédible. Peter Duffel me dit qu’il s’entendit très mal avec elle et qu’elle était têtue et arrogante. Je dois dire que j’ai pris un véritable plaisir à cet étalage de sentiments romanesques, à ces péripéties haletantes avec de vrais méchants (Rossano Brazzi en incarne un qui est gratiné). Le film est adapté d’un roman épique de M. M. Kaye, considéré comme un chef d’œuvre et inspiré par des éléments autobiographiques du grand-père de la romancière. Il y a une réelle justesse dans certains épisodes qui évoquent des pratiques terribles, le racisme, le sentiment de supériorité qui gangrènent l’armée britannique est copieusement dénoncé. C’est l’arrogance, le refus d’écouter des conseils qui poussera Cavagnari, que joue John Gielguld, à se laisser piéger, provoquant un massacre plutôt bien filmé par Duffel. Omar Sharif est là encore tout à fait acceptable et Christopher Lee plus que convaincant. Dans le premier, tout ce qui concerne l’enfance de ASH a été raccourci et monté de manière tellement elliptique contre l’avis du réalisateur que cela coupe l’émotion. Mais on la récupère assez vite. Pour les amoureux de Kipling, des films de Korda, cette mini-série est indispensable.
CINÉMA QUÉBECOIS
Plusieurs belles découvertes dans la semaine du cinéma québecois : CONTRE TOUTE ESPÉRANCE, deuxième volet de la trilogie – la Foi, l’Espérance et la Charité-, écrit et réalisé par Bernard Emond, part de ce qui pourrait être un postulat de mélodrame sur fond de mondialisation et le traite avec une rigueur ascétique, un dépouillement qui élimine tout pathos. Interprétation exemplaire de Geneviève Tremblay. Une séquence extrêmement émouvante : ce dernier moment de travail d’un groupe de téléphonistes – des femmes d’un certain âge pour la plupart – qui viennent d’être licenciées, leur patron ayant vendu l’entreprise et empochant des millions de dollars lors de la transaction. Elles abandonnent leur siège, leurs écouteurs, n’osent pas se parler, à peine se regarder, étouffées par l’angoisse, le chagrin, la timidité. Une série de gros plans de visages « ordinaires » nous poigne le cœur.
Tout aussi fort, CONTINENTAL, UN FILM SANS FUSIL, écrit et réalisé par Stéphane Lafleur pourrait paraître plombant si on lit juste le pitch : un homme va s’évanouir dans la nuit en sortant d’un autobus et cet événement va se réverbérer sur le destin de quatre personnes. Mais le ton de l’une des premières séquences, l’incontournable déclaration à la police, nous prend par surprise. Chacune des répliques du policier, embarrassé incapable de trouver les mots qui conviennent, sonne juste sans jamais être attendue. J’aime tout particulièrement le moment où il demande : « si on faisait une échelle de dépression allant de 1, peu déprimé, à 10, comment le noteriez vous ? » – Et la femme, après un long silence, répond timidement : « 2 ».
Pour son premier film, Lafleur entrecroise avec brio des solitudes ordinaires, réussissant une chronique où le désespoir feutré est sans cesse contrarié par des dérapages cocasses, des rebondissements incongrus, des échanges décalés. Un jeune vendeur de polices d’assurance (dont le premier client meurt immédiatement) ne parvient pas, par timidité, à refuser l’invitation d’un couple qui veut être regardé en train de faire l’amour. Une réceptionniste, qui a connu un amoureux qui était allergique aux cacahuètes, téléphone à son répondeur pour que ces messages trompent sa solitude. Ce qu’elle fait à un bébé est un des moments les plus surprenants du film. Du Tati scandinave, disait un spectateur. Moi j’ai pensé à Stéphane Brizé.
Enfin RECHERCHER VICTOR PELLERIN de Sophie Deraspe est un véritable ovni. Ce documentaire sur un peintre qui a disparu après avoir brûlé toutes ses toiles commence comme un reportage classique puis se transforme en une enquête policière où l’on va de surprise en surprise. Notamment lors de la rencontre avec un policier qui est le spécialiste, au Québec, des questions artistiques et qui nous apprend que Pellerin a un mandat d’arrêt pour avoir volé des tableaux dans des institutions montréalaises, tableaux qu’il a remplacés par des faux. Le film devient une réflexion sur la mystification, le vrai et le faux avec au passage quelques aperçus décapants lancés par des artistes, des galeristes célèbres, sur la peinture et ceux qui en vivent. Et des affrontements violents entre les proches de Pellerin où la réalisatrice doit s’insérer. Jusqu’au rebondissement final qui nous entraîne en Colombie. On est saisi par les plans de nature sous la pluie, cette ambiance de guérilla et on se dit que le film nous renvoie avec bonheur aussi bien à Marcel Schwob qu’à Borges.
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Commentaires (597)
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« Putain de pays,y’a des jours on à envie de ramasser des pierres et les jeter sur les fenètres et briser les vitres »c’est une réplique de Paul dans un film de Bertrand.Je suis content de pouvoir écrire quelques bafouilles sur ce blog.Revenons sur le coffret d’un cinéaste injustement reconnu:Nicolas Roeg.Réalisateur inclassable dans un genre mais dont on ne doit pas négliger son chef-d’oeuvre »Ne vous retournez pas »sorti en 1973.On est plongé comme le rapelle justement Jean baptiste Thoret entre le réel et le passé qui resurgit et nous rattrape à travers cette histoire se déroulant à Venise.Dans tous les films de Roeg on retrouve l’eau.Effectivement le personnage de Donald Sutherland est troublant et rapelle aussi celui du père dans »Des gens comme les autres »de Redford.Le point fort du film vient également du rouge omniprésent(couleur du sang et du ciré de sa petite fille).Roeg à méler des images du réel,quand le couple fait l’amour à Venise puis en surimpréssion des scènes déjà passées.Alors on peut se demander si c’est dans la tete du père qui se rappele des moments vécus ou dans celui de sa femme incarnée par la belle Julie Christy.Je n’ai jamais vu »Performance »son premier film avec Mick Jaegger mais je vous conseille « L’homme qui venait d’ailleurs »avec Bowie ou « Enquète sur un passion »avec Art Garfunkel assez surprenant.
A Rouxel
Vous voulez dire injustement MÉCONNU. Or DON’T LOOK BACK est un film comme WALKABOUT qui a été encensé par la presse anglo saxonne. Il y a des études sur ce film et il est célèbre. Les autres Roeg sont devenus de plus en plus obscurs et parfois à juste titre (scénarios brinquebalants, ton solennel) mais plusieurs méritent d’être revus.
Il n’est pas rare de voir des similitudes ou des ressemblances dans l’écriture de certains scénarios qui décrivent des personnages semblables.En revoyant »Taxi Driver »de Scorsese,je me disais que le personnage du chauffeur de taxi Travis à New-York,ancien vétéran du Vietnam pouvait etre le personnage qu’incarne le meme De Niro,quatre ans plus tard dans »Voyage au bout de l’enfer »de Cimino.Travis est un homme désabusé par le système,pervers et psychotique,à l’image de cette Amérique malade souvent décrit durant les années 70.Paul Schrader le scénariste s’est inspiré de »L’étranger »de Camus pour le coté sombre de l’existence humaine,le besoin de solitude mais aussi le fait que l’on à toujours dans la vie besoin des autres pour vivre afin d’équilibrer sa vie.Je pense que c’est la Cinémathèque française qui rend hommage à Scorsese ainsi que la chaine Arte qui repasse des films que l’on doit de revoir.Je place Scorsese parmi les meilleurs cinéastes de la fin des années 60,70 et 80,au dessus de Spielberg,Lucas,ou De Palma qui sont des « faiseurs »mais pas des réalisateurs qui ont apporter un nouveau souffle au cinéma US.
à Rouxel: eh oh n’abaissez pas des cinéastes sous le prétexte d’en relever un autre! Relevez le avec des mots qui relèvent de lui seul pas de ses petits camarades! Un faiseur comme Spielberg ou DePalma moi je veux bien, quant à Lucas c’est un producteur et plus un cinéaste passons… et la proportion de réussites/échecs est la même chez les trois (vous avez vu SHUTTER ISLAND? misère…)
A MB
Pas d’accord sur SHUTTER ISLAND. Pourquoi un nanar (je vous ai lu ailleurs, hi, hi)? Scorsese s’explore lui-même et c’est ce que j’aime notamment chez lui. Il y a de très belles visions dans ce film (j’ai lu Ballantrae dire « piranésien » sur l’autre forum) et un sous-texte passionnant. Mais aussi des scories et un terrible travelling dans un camp de concentration qui a du provoquer une crise d’apoplexie chez Rivette, faut reconnaître. Mais quand même, de très belles idées et un décor génial.
à AA: ok mais c’est pas une réussite quand même votre SHUTTER, il y a forcément des détails ou des à côtés intéressants comme vous dites parce que c’est Scorsese mais enfin pour faire passer une histoire pareille il aurait fallu plus de culot ou de conviction?
A MB
Deja le roman me semble de loin le plus faible de Dennis Lehane et lui même avait été sidéré par le fait qu’il soit adapté. On est loin de MYSTIC RIVER, de GONE BABY GONE, voire de ses fresques récentes
De Palma n’est pas un faiseur, c’est un grand artiste. Voila.
SHUTTER ISLAND ? Mon dieu ami MB ! Ne polémiquons pas sur la body snatcherisation de Scorsese, ça occuperait trop de place et la page est déjà pleine…
A Bertrand Tavernier
Sans doute le saviez-vous, mais je souhaitais signaler que Criterion édite le 3 novembre, en zone 1, un coffret « julien Duvivier in the 30s », comprenant « Poil de Carotte », « David Golder », « un carnet de bal », mais enfin et surtout l’extraordinaire « la tête d’un homme », dont vous avez plusieurs fois parlé notamment dans ce blog.
A ma connaissance, c’est la première fois depuis très longtemps que ce film, qui m’a laissé un souvenir indélébile, va pouvoir être vu correctement, voire tout court. Je crois que c’est la première édition du film en dvd, toutes éditions confondues. Je n’ai pas même le souvenir d’une VHS et me demande si ce n’est pas à la télévision que je l’ai découvert – mais le souvenir est trop ancien.
Bref, pour moi, la nouvelle était trop importante pour ne pas mériter un message.
A Pierre
Merci, je l’ai commandé
LA TETE avec Inkijinoff oui c’est Brion qui l’avait passé.
Warner France vient de sortir 6 dvd dans le genre fantastique et horreur à prix léger.J’ai vu »Cabal »réalisé par Clive Barker cinéaste anglais qui vit au Canada.On retrouve David Cronenberg dans un role hallucinant.La singularité du film vient des effets spéciaux mais surtout des maquillages des monstres qui sont réussies.Parmi ces monstres horribles comme dirait Dario Argento,il y a un personnage qui ressemble au Golum du « Seigneur des anneaux »de Jackson.Je pense que Jackson à dut voir ce film en 90 et qu’il à voulu rendre hommage à Barker.En revanche il me tarde de revoir « Les poupées du diable »de Browning, »Le masque d’or »de Brabin ou encore un classique du genre »Frissons d’outre-tombe »de Kevin Connor.Ces films sont jamais sortis en dvd.Je vais feter Halloween à ma manière.
Qui à vu un film de Peter Yates »Les copains d’Eddy Cole »sortie en 73 avec un Robert Mitchum un peu fatigué?
A Rouxel
C’est un film ambitieux et passionnant tiré d’un très bon livre. Mitchum y est formidable
Super film! Comme l’a fait remarquer M.Tavernier dans 50 ans, pleins de détails bien trouvés dans le réalisme comme le physique plutôt ingrat de la femme de Mitchum qui dans n’importe quel autre film aurait été une belle femme plus jeune que lui. C’est un film sombre avec de supers acteurs, à voir. Yates a fait beaucoup de bons films dans des genres différents. J’aime assez « Mother, Juggs, Speed » avec le trio bien trouvé Bill Cosby/ Harvey Keitel/Raquel Welch. Bonne comédie noire.
Et accompagné d’une formidable musique de Dave Grusin
https://www.youtube.com/watch?v=W5hnXo587mg
Mais pourquoi citer ce film ? Sortie prévue en DVD ?
Tout d’abord une question à Bertrand,concernant la sortie en dvd »La passion Béatrice »film qu’il me tarde de revoir.J’ai revu »New-york Miami »de Franck Capra dans une version redoublée dans les années 90.Le résultat est pitoyable,Clark Gable à une voix fluette de gamin quand à Claudette Colbert elle à une voix nasillarde.Rien ne vaut la version originale meme sous-titrée en français.
Oui, j’emboîte le pas à Rouxel pour LA PASSION BEATRICE. C’est une vraie arlésienne… Fut un temps, il était question que le film sorte en DVD et BRD, puis plus rien… Si vous pouvez nous éclairer Bertrand…
A Sullivan
J’aimerais bien. J’ai des mails de Pathé depuis 3 ans avec des promesses
Je sugère de créer un fan-club et d’inonder de mails,la société Pathé Gaumont.Qu’en pensez vous Bertrand?
A Rouxel
LA PASSION BEATRICE c’est uniquement Pathé
Comment pouvons-nous, très pratiquement, soutenir le projet d’édition en DVD de LA PASSION BEATRICE?
Excellente continuation à chacun.
Sur Jérémy fox de DVD Classik, il est vrai qu’il est un puriste parfois très exigeant en matière de copies. Je le suis sûrement moins ayant été parfois trop heureux de découvrir des films dans des copies ma foi assez moyennes mais c’était mieux que rien!
Néanmoins, il me semble que son travail sur le western est exemplaire et constitue une petite encyclopédie tout à fait remarquable.
Et pourtant , il m’arrive de la chambrer sur d’autres plans ( notamment sur trois de mes têtes de turc favorites: Maiwen, Kechiche, Prometheus et Entre les murs) mais je me dois d’attirer l’attention sur ce qu’il apporte de considérable au site.
Après il est sûr qu’il faut parler des films comme d’un tout où le récit ,le texte, le rapport au temps ou à l’espace ont leur place première!
Tous mes voeux de bon ( et prompt) rétablissement Mr Tavernier !!
J’ai zappez ce message.Qu’arrive t-il à notre cher Bertrand,une mauvaise grippe est passé par Lyon?D’autre part,Bertrand connaissez vous « Sursis pour un vivant »film de 1958 réalisé par Victor Merenda avec Lino Ventura.Tirée d’une nouvelle d’André Maurois,il y eu une version pour la série »Alfred Hitchcock présente »pour la tv anglaise:L’épisode était réalisé par Laslo Benedek,auteur de »L’équipée sauvage ».
A Rouxel
Tout va bien, rassurez vous. Non je ne connais pas le film de Meranda qu’on dit sympathique. Il a aussi réalisé LA NUIT DES SUSPECTES, première version de 8 FEMMES D’OZON
Je suis content et rassuré de vous savoir en bonne santé.Concernant le film de Mérenda,je vous déconseille de l’acheter.C’est d’une médiocrité déconcertante.En dehors du physique d’Henri Vidal,Lino Ventura joue les méchants de service quand à Howard Vernon on dirait une buche de Noel qui n’a pas été allumé.Quand au bonus on retrouve le fils du producteur qui nous raconte que lors d’un festival à Mayotte,Lino et sa femme ont pagayer dans une pirogue.Le plus beau c’est que ces dvd sortent dans la collection « les invisibles du cinéma français »!!!Pas du tout,visibles mais plutot « risibles »!!!
A ROUXEL
Rassurez vous je vais bien et même très bien. Je ne connais pas ce film de Meranda qu’on dit sympathique (pourtant sa carrière d’assistant n’était pas glorieuse avec L’ILE AUX FEMMES NUES). Il a aussi tourné la NUIT DES SUSPECTES, première version de 8 FEMMES de François Ozon
L’île aux femmes nues…vous m’en direz tant! Quel programme…
la vache! ça doit être super comme film!
Connaissez-vous un bon bouquin sur Becker (Jacques)?
A MB
Il y en a une à la BIFI qui est très universitaire. Je sais que le passage sur le TROU où l’auteur voit en l’araignée le symbole de l’enfermement avait exaspéré Giovanni. « J’ai écrit la scène avec Becker, il voulait montrer que pour se distraire les gardiens inventaient des jeux, nourrissaient une araignée pour tromper leur attente. Becker naissait les symboles et voulait des gestes concrets »
à Bertrand: merci il y a aussi un bouquin écrit par une dame qu’on voit dans les bonus de films Becker, Valérie Vignaux et un autre de Claude Naumann a priori épuisé.
A quand un film qui évoquera la vie et le combat de Louis Aragon,lui qui cacha avec sa femme Elsa Triollet des familles juives dans leurs maisons.Outre le journaliste,l’écrivain,le directeur du journal « L’humanité »le poète,Louis Aragon était un humaniste.En effet en septembre 1981,j’eue la chance de croiser son regard bleu vif dans une allée de la fete de l’humanité.Je lui tendis le bras et me serra la main.Il portait un grand chapeau puis un manteau ample et était appuyé sur une canne.Sa chère Elsa à qui ,il avait dédier son poème »Les yeux d’Elsa »n’était plus là.Timidement je lui demanda: »Que retiendrez vous de votre vie?Il me répondit d’une voix légère: »Le plus merveilleux dans la vie,c’est tout simplement,la vie elle meme ».Les mois s’écoulèrent et Louis Aragon nous quitta l’année suivante afin de rejoindre tous ses ami(e)s de combats et de luttes.
Rien à voir avec le blog de ce mois ci mais Criterion sort en Blu-Ray la trilogie d’Apu de Satyajit Ray, magnifiquement restaurée. La chronique sur Dvdbeaver:
http://www.dvdbeaver.com/film5/blu-ray_reviews_69/the_apu_trilogy_blu-ray.htm
Carlotta, Wild Side, qu’est-ce que vous attendez?
Oui, la trilogie d’Apu est un joyau qu’il vaut mieux ne pas découvrir chez FSF mais dans des conditions optimales.
notons que Carlotta avait édité il y a qqs années Les joueurs d’échec, film complexe sur l’ancien et le nouveau, la tradition et la modernité, le passage du temps.
Resorti récemment en salles en version restaurée »Scum »d’Alan Clark est un film à voir pour diverses raisons.Clark à longtemps travailler à la BBC pour des documentaires quand il met en chantier le tournage de »Scum »qui signifie « racaille »en français.Le projet est refusé par la chaine publique.Clarl ne baisse pas les bras et décide de tourner une version cinéma avec les memes acteurs débutants pour la plupard.Signalons au passage que le gouvernement de Miss Maggie à interdit la sortie du film dans les salles car le film était juger trop violent.C’est une chronique réaliste dans une maison de correction anglaise ou l’on retrouve plusieurs jeunes adolescents »perdus »qui ont un parcours chaotique.Le point fort du film est axé sur l’aspect concentrationnaire du lieu et de plusieurs scènes fortes.Archer qui est végetarien et refuse de porter des chaussures est le plus agé des protagonistes.Il à déjà une culture et à beaucoup lu(meme la bible en yougoslave!!).il à une conversation avec un gardien et lui indique que c’est à la longueur de la chaine qui tient les clés,le nombre d’années qu’il à passer en prison.Evidemment le gardien sait pertinemment qu’Archer à raison et lui colle une sanction face au gouverneur.
J’ai été totalement immergé dans les intrigues de « Scum » et du coup j’ai été sérieusement secoué émotionnellement. La scène de viol et celle du suicide sont particulièrement horribles et réalistes. La fin est dévastatrice. Sinon il est vrai que le personnage d’Archer est le plus fascinant et ajoute quelque chose à cette univers de délinquants inconscients. Il est la grande trouvaille du scénario, celui qu’on attends pas là et celui avec qui on s’identifie le plus.
Je n’ai pas encore vu « The Firm », sur le hooliganisme mais j’ai un pressentiment que « Scum » est le meilleur Alan Clark. « Made In England » est du même acabit mais pas tout à fait aussi prenant et « Elephant » est une expérience intéressante mais forcément limitée.
To Bertrand Tavernier: Re your question as to what Roy Scheider and Francisco Rabal might have been expiating: Rabal was a career killer and Scheider had made the mistake of robbing a church bazaar run by the clerical brother of a mobster.Scheider is betrayed by the « travel agent » who facilitated his escape to that tropical hell. Hence, the title of the Tangerine Dream track heard over the closing credit, « Betrayal ». I prefer SORCERER’s subtle ending to that of THE WAGES OF FEAR. Montand’s fate is shattering the first time you see Clouzot’s film, but the nihilism grows increasingly cheap on later exposure. And remember if you waltz, don’t drive. And speaking of betrayal brings to mind a misstatement that is made in Silver and Ursini’s commentary to the Fox DVD of Kazan’s BOOMERANG, to wit, that John Garfield died the day after Clifford Odets labeled him as a Communist to the House Committee on Unamerican Activities. When asked if he ever knew John Garfield to be a member of the Communist Party, Odets answered « No ». Garfield did die of a heart attack the next day (May 22, 1951)when he was supposed to take the train to Washington for an appearance before the committee where he was preparing to be a bit more informative than before. As Rip Torn observed back in the 70s, HCUA was going to make Garfield betray his honor and it killed him. It might be noted that in his previous appearance before the Committee in 1951, Garfield had asked this distinguished body of inquisitorial troglodytes, « How do you protect people like me? That is what I want to know. That is why I feel we should outlaw the Party ».
To Michael Rawls:
Nevertheless Silver and Ursini’s commentary to BOOMERANG is very interesting and informative and i’m glad it was kept on the Fox region 2 release of the dvd , which is unfortunately not the case of many other Fox region 2 releases e.g. DARK CORNER or THE STREET WITH NO NAME.
To Rouxel: I was not attempting to impugn the credibility of Ursini and Silver as expert Film Noir witnesses whose testimony proved invaluable in the past but correcting their mistatement in re the historical record yours to hand and beg to dif sorry going into Rufus T Firefly or is it Wolf J Flywheel? Of the commentaries available in Fox Region 1, I’ve most enjoyed those by Eddie Mueller for I WAKE UP SCREAMING, WHERE THE SIDEWALK ENDS and, with Susan Andrews (Dana’s daughter), FALLEN ANGEL. And HOUSE OF STRANGERS features an excellent commentary by Foster Hirsch. I hope some of these have made it to your region. As Fox seems to be abandoning discs for streaming, these commentaries might not be available in anywhere . Pity. Oh, Ursini and Silver may also be heard on the Fox disc of Sam Fuller’s HOUSE OF BAMBOO ( STREET SANS NAME remade in color, in Cinemascope, in Japan, and to less effect).
à Michael: « Fox semble abandonner les disques au profit du streaming » et les autres hors Fox? voilà le truc qui m’inquiète en ce qui concerne la préservation du film classique (= tout film antérieur à 2010) son exploitation en tant que disque dvd ou br pour notre plaisir à les visionner. Voilà ce que je voulais aborder en parlant de ce que me disait le mari de ma nièce à propos du DVD, Lui: « il vaut mieux télécharger ou faire de la vod ou streaming c’est écologique au moins » Moi: « oui mais si je veux voir NAPOLEON d’Abel Gance ton site de streaming ou vod il va me le vendre? » Lui: « Hein? NAPOLEON le muet de 1920? ah non faut pas exagérer quand même. Mais on peut trouver LES TONTONS FLINGUEURS en vieux films! ». Le streaming du vieux film est-il un bon créneau pour les banquiers? Bon je n’ai pas été vérifier ce qu’il en est, ce qui m’intéresse c’est la tendance générale pour les dix années à venir. Il ne suffit pas que les dvd br se vendent assez bien, ça peut ne pas leur suffire à nos financiers.
To Michael Rawls:
The situation for us miserable dwellers of region 2 is that none of the commentaries you mentioned are available here. Of course we can buy region 1 dvds and use an unlocked player, which i sometimes do, but region 1 dvds are more expensive and less easily available, and the vast majority of region 1 Fox dvds don’t provide french subtitles. That’s why i was glad to find the commentary on the BOOMERANG region 2 release.
à Mathieu: mais je trouve plein de z2 US bien moins chers que les z2 français correspondants! par contre pour avoir des st sur les commentaires…
et voilà à aller vite:
à Mathieu: mais je trouve plein de ZONES 1 US bien moins chers que les z2 français correspondants! par contre pour avoir des st sur les commentaires…
A MB:
Oui ça arrive parfois de trouver dvd zone 1 moins chers que les zone 2, et aussi avec une meilleure qualité d’image, en particulier les dvds Columbia (pour la qualité d’image). Quand je parlais d’absence de STF sur les dvd fox zone 1, je ne parlais pas des ST des commentaires, mais bien des dialogues. Par contre quand Fox propose des commentaires en zone 2, c’est souvent avec des ST sur les commentaires aussi, ce qui est appréciable. Le problème est que j’ai la flemme de voir un film US ou anglais sans STF, alors qu’avec l’aide des ST anglais, on s’en sort bien la plupart du temps après un temps d’adaptation. Et pour dire la vérité il m’arrive rarement de revoir le film en entier avec le commentaire mais d’arrêter à la moitié. J’ai arrêté assez vite le commentaire sur le BR de TREASURE OF THE SIERRA MADRE qui spécifiait à chaque fois sur quel plan apparaissait la doublure de Bogart. La vision d’un film sur dvd, chez soi et la télécommande à la main et déjà assez « froide » et distanciée pour qu’on en rajoute pas. Pour moi le meilleur commentaire sur un film que j’ai entendu est celui de Philippe Roger sur le dvd Wild Side de LETTER FROM AN UNKNOWN WOMAN, vraiment brillant et éclairant et jamais cuistre.
à Mathieu: Non les z1 sont TOUJOURS moins chers que les z2 croyez-moi je devrais rédiger un Quechoisir des dvds! Bon, plus important le scandale c’est les dvd z2 anglais qui ont rarement des stf et très souvent n’ont rien du tout par crainte que des étrangers les achètent (probl de droits nationaux), on en trouve avec des st mal-entendants quand même et nous voilà avec les « car honking » « head bumping » et autres « shoes screeching ». Tout un pan du cinéma anglais est ainsi inaccessible aux cinéphiles français non anglophones qui ne peuvent se rabattre que sur ce que Studiocanal et Elephant distillent avec mesure, nous créant un évènement à chaque édition avec br et bonus encombrants faisant monter les prix (les laïus de JP Dionnet et son fameux jeu « trouvez les erreurs » sont rigolos c’est vrai). Alors qu’en GB quantité de films sortent sans bonus ou présentation particulière, et rentrent donc dans les achats bon marché et disons plus « démocratiques »: tant mieux pour les anglophones mais comment voir ici pour les non-anglophones MILLIONS LIKE US ou les cm de Humphrey Jennings qu’il est temps de remettre en valeur et d’ailleurs tout le cinéma documentaire anglais, comment voir des films que Bertrand a défendus ici alors qu’ils sont sans st (même anglais souvent!): POOL OF LONDON, THE INFORMERS, LONG MEMORY de Gréville ou TIGER BAY et ICE COLD IN ALEX de JL Thompson, ou NIGHT TRAIN TO MUNICH de C Reed! WATERLOO ROAD (on peut l’avoir pour 6€ mais pas de st!) ou GREEN FOR DANGER (les 2 de Launder et Gilliatt comme MILLIONS) depuis le temps que j’entends parler de ces deux-là sans pouvoir voir leurs films? Comment? eh bien attendre que Studiocanal ou Elephant trouve le bon créneau temporel pour les sortir en coffrets prestige en les présentant comme un évènement et que ça rapporte sans prendre de risque. Mais pourquoi ne pas les sortir ici en édition éco toute simple sans bonus il y a bien des livres de poche! ça leur vient pas à l’idée que ça rapporterait aussi sinon plus puisque le prix de revient baisserait (oui je sais ça doit pas être si simple)? la barbe! Moi je continue à baver sur les pages de Bertrand où il parle de films anglais inaccessibles à l’oreille francophone exclusive et difficilement accessibles à l’oreille anglophone niveau lycée comme votre serviteur. Mais de toute façon il a raison d’en parler car ça peut donner des idées
A MB
LONG MEMORY c’est de Robert Hamer, NOOSE (edité en France avec sous titres), c’est de Greville ainsi que le magnifique BRIEF ECSTASY. Voyez chez Elephant MA VIE COMMENCE EN MALAISIE, pas mal du tout
A MB,
De ma petite expérience depuis que je me suis mis à faire la transition VHS > DVD, environ 6 ans, il me semble qu’on peut trouver de plus en plus de vieux films en dvd, je pense que les éditeurs savent qu’ils ont une catégorie de « cinéphiles » passionnés, collectionneurs, qui se tournent vers la possession « physique » de dvd dont beaucoup de « vieux » films, et qui ne téléchargent donc pas, tandis que la « jeune » génération, ou « autre » génération est plus tournée vers l’internet, la v.o.d, le streaming, la consommation éphémère ou « one shot ». Personnellement je connais beaucoup de gens qui fonctionnent comme ça, et qui ont surtout une faim de séries d’ailleurs.
Côté dvd je ne suis pas trop inquiet dans l’immédiat même si je sais que tôt ou tard les fabriquants cesseront de fabriquer des lecteurs dvds, pour pousser les consommateurs vers d’autres formats comme cela s’est plus ou moins passé pour les VHS. Mais enfin d’ici là…
Complément: c’est pas « anglophone » qu’il faudrait dire c’est « anglo-entendant » et la méthode Assimil n’est pas adaptée à ça. Ceci dit je veux pas fustiger les 2 éditeurs cités, et ajouter que quand un autre: Doriane, sort NOOSE ici, c’est un beau risque: aucun acteur connu chapeau!. Et si Elephant ne créait pas l’évènement avec un coffret BR de Carol Reed certes un peu cher, on aurait rien du tout (et il vaut mieux un br qu’un dvd certes). Bon voilà, j’ai mis de l’eau dans le vin…
à Stag: OK, si le support physique disques doit disparaître, je suppose que le film ancien passera à la vod pourquoi pas.
à MB:
Quand même grâce à Studio Canal, Elephant ou Tamasa on a une vision beaucoup plus vaste du cinéma anglais qu’il y a quelques années. Quant aux films de Humphrey Jennings (édités en Blu-Ray par le BFI), les commentaires sont ce qui a le plus vieilli et je me demande si parfois il n’est pas préférable de les ignorer et de regarder les films sans sous-titres. Même chose pour beaucoup de documentaires, par exemple le très beau LA SEINE A RENCONTRE PARIS de Joris Ivens dont le commentaire de Prévert (dit par Reggiani) me gâche la vision (mais je ne suis vraiment pas un fan de Prévert).
A Mathieu
Moi je ne suis pas un fan d’Avens, de ses cadrages poétiques ou didactiques et ce film fait partie avec d’autres d’Avens des moments barbants de mon adolescence.Et ce malgré parfois leur courage politique. Et leur aveuglement pour le maoïsme (le texte de Simon Leys sur les films chinois d’Ivens est formidable Et Prévert a quand même écrit LE JOUR SE LEVE
à Mathieu: HUMPHREY JENNINGS: vous avez raison mais c’est vrai pour certains commentaires et ceux-ci ne sont pas toujours présents. je reconnais que les 3 éditeurs cités par vous ont élargi la vision du cinéma anglais mais je l’ai dit aussi! Je pleurnichais surtout sur les films le + souvent sans st édités par les Anglais et qui ont peu de chances d’être édités ici (les Launder & Gilliatt… les docus de Jennings, NIGHT TRAIN…) ou au compte-gouttes. j’ai quand même trouvé MA VIE COMMENCE EN MALAISIE (édité ici par Elephant en dvd+br il est vrai), TIGER BAY et LONG MEMORY avec des st anglais donc je suis content!
à Stag: VOD etc. Vous avez raison la vod est vraiment pour les gens qui ne veulent pas garder les films chez eux et veulent voir qu’une seule fois (ils sont pas dingos comme nous à vouloir revoir un film mais aussi un passage, une réplique), il y a un courant pseudo-écologiste aussi: « il faut dématérialiser! » comme me disait une copine à qui j’ai dit il y a une matérialisation ailleurs dans d’énormes salles pleines de serveurs et climatisées. De toute façon, l’utilisation même du terme « dématérialiser » est naïve. Ou le point de vue juste « j’ai plus de place sur mes étagères », tiens Mathieu: la médiathèque de Quimper (j’y connais qqn), veut dématérialiser je me demande comment ça va se passer et le résultat (et les livres aussi? tant qu’on y est: du coup il faut lire sur tablette le livre numérisé mais ça consomme de l’énergie? Ecolo, ça? la tablette usée est bio-dégradable?). Bon il faudrait débrouiller tout ça, c’est un peu confus pour moi.
En tout cas si la vod payante me permet de garder ce que je télécharge sur un disque dur, ça m’intéresse, on verra…
à MB:
A propos de commentaires, je parlais bien sûr des commentaires faisant partie intégrante d’un film documentaire et non pas de commentaires sur le film tels que le proposent certaines éditions dvd, je n’étais peut-être pas assez clair. Ces commentaires sont souvent le point faible de ces documentaires, ils sont souvent plus tributaires du cahier des charges des commanditaires (dans le cas des films de Jennings n’oublions pas qu’il s’agit de films de propagande) que les images qui le transcendent souvent (dans le cas de Jennings en tous cas). C’est vrai aussi de certains documentaires du « Free Cinema », pas toujours si « free » que ça, notamment certains films de Lindsay Anderson, aux commentaires assez paternalistes sur les « braves petites gens ».
à Mathieu: bien sûr j’avais compris, je n’avais pas imaginé que vous parliez de commentaires qu’on active dans les bonus: l’un des commentaires sans doute de WORDS FOR BATTLE énonce d’ailleurs les « petites tâches humbles mais nécessaires » que seules peuvent effectuer les femmes (en temps de guerre)! Mais il me semblait que tout n’était pas du même tonneau.
à Mathieu: JENNINGS: bon je me trompais, le commentaire désuet sur les femmes c’est dans THE HEART OF BRITAIN.
J’ai revu dans le vol 2 du BFI celui-ci en + de WORDS FOR BATTLE (commentaire lu par Laurence Olivier) et le chef d’oeuvre: LISTEN TO BRITAIN, totalement dépourvu de commentaire comme FIRES WERE STARTED sur les pompiers. Ce n’est pas pour le plaisir de vous reprendre! Juste parce que ça m’a donné envie de revoir les films (je n’ai que le vol 2), LISTEN TO BRITAIN est vraiment extraordinaire on ne saurait quoi citer, souvent j’ai regretté que les plans sur les nombreux visages d’inconnus soient trop courts. Il faut que je m’achète le volume 1.
à Mathieu/Humphrey Jennings: ça fait trois fois que j’essaie d’écrire un truc plus fouillé sur LISTEN TO BRITAIN dans le style des envolées lyriques de Alexandre Angel mais j’arrive pas! C’est un chef d’oeuvre il y a des chefs d’oeuvre sur lesquels on arrive à écrire facilement mais celui-ci non pour moi. Il dément totalement l’idée selon laquelle on ne peut pas avec le docu arriver aux mêmes hauteurs qu’avec la fiction. Je peux juste dire que le film (20′!) montre la vie quotidienne des Anglais sous les bombardements en 1941 et ne filme quasiment que les moments de détente (bals, concerts, flâneries) et de travail pas de scènes d’invasion ou de démonstration guerrière, juste qqs avions qui traversent le ciel en flèche on voit des paysans les regarder puis reprendre leur travail, un dirigeable dans un coin de ciel. Des gros plans impressionnants sur des visages, souvent trop courts. Durant tous ces moments quotidiens, Jennings prend soin de rappeler la guerre: un mélomane au concert classique a la tête bandée, une auxiliaire de l’armée en uniforme écoute la musique debout à côté d’un tableau, le visage terriblement grave, d’autres assis sur le sol d’une gare attendent le train en discutant et cassant la croûte déposant leur casque ou fusil, ou alors des gens au music-hall accompagnent les chansons des duettistes en sifflant la mélodie, des centaines de couples dans une salle de bal immense chantent en dansant sur la musique de l’orchestre. Il est difficile de mesurer l’émotion produite par des images aussi simples. C’est du génie (on peut voir ça dans The complete H Jennings vol 2 au BFI, il y a des st en anglais mais je ne crois pas comme dit Mathieu qu’ils soient vraiment indispensables).
à MB à propos de Humphrey Jennings:
J’ai revu quelques documentaires de Humphrey Jennings sur le volume 2 de l’édition du BFI et c’est vrai qu’il ne correspondent pas à mon idée du commentaire envahissant et perturbant pour le spectateur francais qui voudrait suivre les ST anglais. Je crois que ça s’appliquerait plutôt à A DIARY FOR TIMOTHY où l’on retrouve comme dans LISTEN TO BRITAIN la grande pianiste Myra Hess (dans Beethoven cette fois).
D’accord avec vous, j’adore voir et revoir ces films mais je ne saurais définir leur magie, cette façon de relier les hommes entre eux, à leur patrie, à la nature, l’importance des chants, de la musique, je pense que Simone Weil aurait aimé ces films (peut-être en a-t-elle vu quelques uns, elle est morte à Londres en 1943). Dans LISTEN TO BRITAIN on entend trois compositeurs germaniques: Mozart, Beethoven (la cinquième sur les images des ruines de Coventry) et Haendel pour illustrer la résistance du peuple britannique face à l’agresseur nazi. Quelle différence avec les diatribes hystérico-nationalistes de Debussy ou de Schoenberg pendant la première guerre mondiale!
à Mathieu: JENNINGS: la propension de commentaire sur un film ne doit pas être proportionnelle à sa réussite et importance!
(on trouve le vol 3 pour pas cher en ce moment)
to Michael: GARFIELD-ODETS, I don’t get it:
« the day after Clifford Odets labeled him as a Communist to the House Committee on Unamerican Activities. When asked if he ever knew John Garfield to be a member of the Communist Party, Odets answered « No ». »
As Odets clears Garfield as not being a member of the CP (« Odets answered « No » »), how can he on the contrary: « label him as a Communist to the HCUA »?
These were 2 different times and Odets changed his mind and said « yes » finally?
I’m puzzled humour me please.
à Michael:j’ai compris! Je n’avais pas vu que vous rapportiez une erreur de Ursini-Silver (« misstatement »), désolé. Et la vérité est que pour vous Odets n’a pas provoqué la crise cardiaque de Garfield, mes confuses…
To MB, Ursini and Silver also state that Odets produced no work of value after his HUAC testimony but I think the screenplay to SWEET SMELL OF SUCCESS, from Ernest Lehman’s story, and collaborating, with several others, on the script for Ray’s BIGGER THAN LIFE, are the best of CO’s film work. Kazan was of the opinion that post-HUAC guilt (a new syndrome?PHUAC?) was responsible for the stomach ulcers and ultimately cancer which took Odets in 1963, a decade after his HUAC appearance.
à Bertrand:
Je ne connais pas bien Ivens, je n’ai vu que quelques court-métrages et très récemment, prévenu que j’étais par son aveuglement maoïste, mais LA SEINE A RENCONTRE PARIS m’a frappé et surtout conforté dans l’idée que le cinéma français de fiction avait trop négligé l’utilisation des décors réels et des situations réelles. Dans ce film, sorti en 1957, on voit des dockers décharger des péniches sans machines, en plein centre de Paris des femmes laver leur linge dans la Seine, des matelassiers carder la laine sur les quais… Comparé à ASCENCEUR POUR L’ECHAFAUD tourné lui aussi en grande partie en décors naturels la même année à quelques centaines de mètres de là, on a l’impression de ne pas se trouver dans la même ville à la même époque (et pourtant ASCENCEUR fait plutôt figure d’exception par son réalisme documentaire).
A Mathieu, il beaucoup d’autres films qui tournaient en décor naturel : Duvivier par exemple, le Melville des débuts, des policiers de Grangier (surtout en Province car c’était plus facile). Et Paris est une ville avec mille facettes. Celles que l’on voit dans les films Nouvelles Vagues est très différente de celle que peint le Bluwal du MONTE CHARGE, cette proche banlieue encore ouvrière. Les documentaires tournaient sans le son, le plus souvent et c’était donc plus facile. Mais les cadres chez Ivens me paraissent plus explicatifs, plus appuyés que chez Malle
à Bertrand:
C’est vrai que Malle est aussi un grand documentariste, ses films sur l’Inde sont irremplaçables, même si encore une fois le commentaire est ce qui a le moins bien vieilli, des films en tous cas bien supérieurs au très surestimé INDIA de Rossellini. Pour ce qui des extérieurs naturels parisiens, c’est parfois le regard neuf d’un étranger comme Jules Dassin dans LE RIFIFI qui permet d’en révéler la photogénie, un film à mon avis sous-estimé par 50 ANS. Et il faut que je voie LE MONTE-CHARGE (j’ai revu DOM JUAN il n’y a pas longtemps qui tient très bien le coup, il faut dire que la concurrence n’est pas rude en matière d’adaptation télé ou ciné de pièces de Molière).
Parlons de cinéastes français récent tiens! J’aimerais parler des films de l’article mais je n’en ai encore vu aucun à part Sorcerer et je crois que le sujet a été épuisé ici il y a bien longtemps, on est tous d’accord qu’il s’agit d’un grand film pour résumer le sentiment général (je blague évidemment).
Je vais lancer un nom: Guillaume Brac, en espérant avoir quelques avis à son sujet. Deux premiers films très intéressants, je dois avouer que personnellement « Un Monde Sans Femmes » me touche énormément. « Tonnerre » prouve quant à lui qu’il est versatile. Je ne vois personne de sa génération à son niveau en France, le type est un vrai artiste.
A richpryor
Il y a beaucoup de cinéastes français intéressants et Guillaume Brac en fait partie mais il y a aussi Jerome Bonell, Stephane Lizé et d’autres
Stéphane Brizé, je suis d’accord qu’il s’agit d’un réalisateur important mais je le mettrais plutôt dans la génération d’après. « La Loi Du Marché » était un film nécessaire, unique et très frappant. Quant à Bonnell je n’ai vu que « Le Temps de l’Aventure » et je dois dire que j’ai trouvé ça assez fade et très peu mémorable au final même si on voit qu’il y a un effort de chercher quelque chose d’intéressant et une certaine subtilité.
Pour ajouter un nom je mentionnerais la critique Axelle Ropert dont j’avais beaucoup aimé le premier film, « La Famille Wolberg », avec peut-être le meilleur rôle de François Damiens au cinéma et qui est aussi un film très émouvant et personnel.
*la génération d’avant
Je saisis l’occasion pour citer K Quilleveré qui a réalisé un poison violent puis Suzanne, très bel hommage aux mélos de Sirk avec justement un F Damiens incroyable en « père courage ».Cette jeuen cinéaste a un sens de l’écriture ( on sent le passage du temps avec bcp de justesse) et du cadre assez épatants.Elle est actuellement en train de préparer une adaptation de Réparer les vivants de M de Kerangal qui pourrait être une claque au vu du sujet et de leurs talents respectifs.
a Ballantrae
Oui et aussi la réalisatrice d’ANGELE ET TONI et celle d’AUGUSTINE
Je citerais volontiers Philippe Faucon réalisateur « marginal »à qui l’on doit « La désintégration »puis »Fatima »qui vient de sortir en salles.L’histoire d’une mère marocaine courageuse qui va se saigner aux quatre veines afin d’élever seule ses deux filles.La force du film vient du personnage qui accepte de faire des heures de ménage en plus pour améliorer le quotidien de ses enfants.Elle ne pense jamais à elle,abandonnée par un géniteur qui à disparut et ne donne aucune nouvelles.Je croise de plus en plus de femmes fatiguées par le travail pénible qu’elles exercent en nettoyant les bureaux des entreprises.Souvent elles rentrent tard,leurs enfants sont déjà couchés.Elles avalent une tranche de jambon avec un bout de pain et vont se coucher dans un lit froid.Allez voir « Fatima »un film qui vous redonnera du baume au coeur dans cette société sclérosée et endormie.
Ne manquez pas ce soir sur Arte »La désintégration » de Philippe Faucon qui est un véritable film « coup de poing »sortie un an avant les évenements tragiques qu’ont vécu Montauban et Toulouse avec l’affaire Mérah et l’assassinat d’hommes et d’enfants innocents.Comme l’écrit négligemment un journaliste de tv-hebdo,les personnages ne sont pas des caricatures et Faucon propose un portrait assez juste de la jeunesse des banlieux qui se tourne vers le sport,la musique,la vente de drogues ou malheureusement la radicalisation d’individus perdus qui oublient les vrais valeurs de l’islam(l’amour,la paix,le respect,le partage et la fraternité).
Je viens de revoir avec du recul »Un beau dimanche »réalisée par l’actrice Nicole Garcia.Film qui est passé un peu inaperçu mais dont l’histoire est d’une grande intensité entre un instituteur campé par Pierre Rochefort(bon et juste dans son jeu)et une mère larguée serveuse incarnée par Louise Bourgoin.Il va retrouver sa famille bourgeoise qui n’a pas vue depuis son placement en psychiatrie afin de demander à sa mère une somme d’argent pour aider son amie dans le pétrin.Nicole Garcia nous montre la bourgeoisie de province attachée à la mère(Dominique Sanda,trop rare au cinéma),elle règne en main de maitre avec son fils ainé Gilles.Emmanuelle est jouée par la prometteuse Deborah François,actrice belge dont je vous conseille de voir »Les fourmis rouges »ou le tv-film »Mes chères études »qui nous dépeint de façon réaliste la vie d’une étudiante qui est obliger de vendre ses charmes afin de payer son loyer et la nourriture.
Tamasa vient de sortir deux films italiens,indispensable à mon humble avis. »Prima della révolutiozonne »est le second long métrage de Bertolucci qui à aussi été assistant de Pasolini.J’y reviendrais plus tard.Le second est une pure merveille,il est signé Piétro Germi »Traque dans la ville »de 1951,primé au festival de Venise.C’est à la fois un polar avec un braquage assez inattendu puis une fresque sociale ou le cinéaste nous dépeint une misère sociale impressionnante.L’un des braqueurs est un ancien footballeur qui à eu un accident lors d’un match,Gina Lolobrigida qui à un petit role dans le film est une fille facile perdue et amoureuse à la fois d’un truand.Le portrait du professeur de dessin est saisisant du début à la fin de la traque(les scènes dans la gare et sa fuite m’on fait penser au « troisième homme »de Reed).Le dvd est accompagné d’un livret signé par Jean Gili qui est fort instructif et nous éclaire sur cette oeuvre méconnue du grand Germi.
A Rouxel
Merci Rouxel. Voici certainement un film indispensable et qui pourrait entrainer des changements de sujets, parler de Germi, Monicelli, Lattuada, de cinéastes français pour ne pas rendre les échanges obsessionnels et monomaniaques autour de deux cinéastes, de Palma et Friedkin. Il y a des films pré code qui mériteraient autant d’attention, des ré éditions françaises
A Bertrand et Rouxel
Et si on parlait des téléfilms coquins sur M6..
Hein?…?
à AA: franchement vous êtes gonflé! les tvfilms coquins de M6? quand je pense qu’il s’agit de la même personne qui s’est envolé avec les ailes de la passion autant que de la lucidité, avec légèreté et précision (et érudition de bon aloi) pour nous convaincre que LA FIEVRE DANS LE SANG est un grand film?
sacré Angel vous me la copierez celle-là!
A Ballantrae
cherchez pas : c’est un clin d’œil à un post situé bien plus bas lié à De Palma. J’avais envie d’être espiègle..
A MB
hem…pardon
à AA: et je n’ai rien contre le chaud et froid de passer de la passion sophistiquée à la rigolade sans crier gare, au contraire vous m’aviez compris ofkourss?
A MB Ofkours (et merci)
Hé pourquoi on souhaiterais pas un bon anniversaire à Brigitte Lahaie aussi!!!!
Bien triste conclusion à vos liens avec Devaivre mais il faut retenir l’essentiel: ce qu’il fut pendant l’occupation, les deux très beaux films qu’il a réalisés, votre beau Laissez passer.
Et René Clair dans votre documentaire?
Franju occupera aussi une place intéressante , j’imagine.
d’ailleurs, une autre question survient:y aura t’il exclusivement des extraits de films ou laisserez vous une place à des archives ( entretiens, documents filmés avec voix off, scènes de tournage, etc…)?
Je crois qu’arte rediffuse le docu de Scorsese sur le cinéma américain, à mon sens exemplaire.
Je vais le revoir afin de deviner ce que pourra être votre histoire du cinéma de notre pays devinant des objectifs communs à vos deux projets:une histoire subjective du cinéma, volonté de faire ressurgir des auteurs oubliés, donner à voir pour donner envie de voir plus loin…
A Ballantrae
J’évoque René Clair d’abord à travers Jaubert, puis à travers les chansons (il a beaucoup écrit de lyrics et raconte, surprise totale, la contribution de Grémillon à la valse de 14 Juillet), puis je consacre un petit chapitre. Je voudrais y inclure non LA BEAUTÉ DU DIABLE que je déteste, mais LE SILENCE EST D’OR.
Franju j’en parle à travers Jarre et aussi Sautet qui fut scénariste des YEUX SANS VISAGES. On n’a pas encore vérifié les ayants droit de LA TETE. J’avoue que JUDEX que je n’ai pas revu m’avait laissé de glace
Il est vrai qu’avec Sorcerer , on pense avoir un peu ouvert la boîte de Pandore!!!
Il pourrait être intéressant aussi de suivre la progression, Bertrand de vos choix sûrement parfois douloureux dans la construction de votre documentaire sur le cinéma français.
Vous aviez, je crois, prévu un chp sur les cinéastes térangers qui passent en France.
Y aura t-il un chp sur les cinéastes français à l’étranger de Linder à Renoir en passant par Tourneur ( M et J), Duvivier,…?
Quelle place occuperont des « mavericks » à la française comme Rouquier, Devaivre ou Carpita?
A Ballantrae
Non je ne parle pas des cinéastes français à l’étrangers, car ce sont des films américains. Le choix du premier film est surtout lié à ma vie : enfance, adolescence jusqu’aux rencontres avec Melville et Sautet. Bien sur j’ai prévu un chapitre sur les marginaux et j’ai inclus Devaivre en sachant que j’aurai des problèmes de droit avec sa fille qui bloque tout et nous en veut d’avoir gagné trois procès intentés par son. Pour le moment, elle me doit de l’argent et aussi à Little Bear et à Jean Cosmos pour procédure abusive. Je voudrais montrer des extraits ses deux premiers films. Rouquier ; un extrait de Farrebique est plus délicat. C’est un film qui ne tient pas le coup en extrait et j’avais inclus un passage de LOURDES ET SES MIRACLES mais j’ai d’autres marginaux comme Jean Vallée ou Louis Valray…Ce sera pour la série
Je viens de revoir avec délice La vie de château du formidable JP Rappeneau, un petit miracle de légèreté, de drôlerie et de rythme dont la photographie de P Lhomme m’est apparue encore plus belle que la fois précédente que ce soit pour les scènes de jardin très ensoleillées du début ou l’utilisation des projecteurs avant l’attaque du bunker.
Ce film outre ses qualités respire l’élan de « la première fois » et je suis épaté par la somme de talents qui se sont ajoutés pour sa réussite depuis l’écriture ( Cavalier, Sautet, Boulanger et bien sûr Rappenau) jusqu’au générique très sensuel de Borowczyk en passant par les acteurs (ds le docu passionnante n bonus Rappeneau raconte avoir d’abord choisi Jourdan avant Noiret, F Dorléac avant Deneuve, Belmondo-qui ne voulait apas jouer un amant éconduit!- avant H Garcin) ou M Legrand à la musique.
J’attends avec d’autant plus d’impatience la sortie de Belles familles!
Et oui, les films tiennent plus ou moins bien en extraits!
Autre besoin d’explication , Bertrand, à propos de « ce sera pour la série »:y aura t-il deux formats? Un format sortie cinéma et un format TV peut-être? Si oui, quelles pourraient être leurs durées respectives?
à Bertrand:
Maintenant je comprends l’absence de Devaivre des éditions dvd (Caroline Chérie excepté). Je garde un excellent mais lointain souvenir de LA DAME D’ONZE HEURES vu à la télé dans les années 80 et j’espérais une sortie en dvd.
A bertrand,
En lisant votre mésaventure de droit avec une « fille de » je pense, pour parler cinéma français, aux mésaventures de leconte avec les héritiers de l’animateur de jeu de radio, empêchant l’édition dvd pendant longtemps de tandem. Aujourd’hui il est possible de trouver à nouveau le film, a-t’il été réédité, procès gagné, je n’ai pas d’info. Mais il est rageant que les choses puissent être bloquées lorsqu’il s’agit de perpétuer la vie d’un oeuvre.
J’ai un contre-exemple, je n’ai jamais trop compris pourquoi christiane kubrick, veuve de, a permis la sortie en dvd de fear and desire, pourtant renié, avec tentative d’éradication de copie.
Sur le cinéma français actuel, je ne vais pas trop m’aventurer je ne le connais que très mal, cependant je regrette que des comédiennes comme duquenne ou bekhti, vraiment impressionnantes, ne trouvent pas plus de bons rôles, surtout pour la deuxième jusqu’ici.
Avec sarcasme je serais tenté de dire que le fils de claude berri (et d’autres), après un oscar un peu curieux sur un film muet, sans rendre hommage à stanwyck/fay,(mais c’est un autre débat), aurait une bonne intuition en essayant de trouver des bons scénarios, des bons dialoguistes, afin d’utiliser au mieux ce qui en france va le mieux, je trouve, la qualité des comédiens.
C’est pas faute d’essayer d’aller dans des salles voir des films français mais une des dernières fois où j’ai fait un effort, idiot, pour voir le dernier film de noiret, je suis sorti franchement confus, pour être gentil avec le réalisateur, et pressé de retourner dans les jupes de stanwyck…
A Stag
Pourquoi un Oscar Curieux « pour un film muet » ? C’est une récompense qui saluait l’obstination d’un cinéaste et le pari d’un producteur qui avait financé ce film muet. Et pourquoi rendre hommage à Stanwyck et pas à Chaplin, Lillian Gish, Mary Pickford, Douglas fairbanks qui ont plus compté dans le cinéma muet que Stanwyck. Et le dernier film de Noiret, c’est quoi ? Moi j’ai été comblé par certains films de Benoit Jacquot, d’Emmanuelle Bercot, d’Audiard, de Stephane brizé, de Despleschins sans oublier des films de genre comme UNE NUIT de Philippe Lefevre et de nombreux documentaire de LA COUR DE BABEL aux CHEVRES DE MA MÈRE à BOVINES et à l’extraordinaire film sur les vétérans de l’Irak (trou de mémoire et il est tard)
A bertrand,
Mes excuses pour ce post qui était par trop émotif. Je n’ai pas voulu citer le titre du film et j’ai parlé de film muet pour y faire référence sans critiquer le genre. Je n’ai pas été touché outre mesure par ce film et c’est en ce sens que j’ai trouvé le flot de récompenses un peu curieux. L’avis n’est que personnel.
Je parle de stanwyck et franck fay parce que, bien que cela n’ait été que partiellement admis par hazanavicius le film reprend beaucoup de choses d’une étoile est née de wellman, lequel wellman, ami du couple fay stanwyck, aurait été influencé voir inspiré par. Franck fay vedette du muet, stanwyck jeune danseuse qui se lance dans le cinéma et devient vedette du parlant pendant que franck fay ne tourne plus loin ailleurs qu’au fond de bouteilles, les similitudes sont nombreuses et ont des vérités historiques je pense. Je trouvais cela tellement gros que j’ai personnellement regretté, à minima, que langmann ou hazanavicius ne parle pas davantage de wellman et par extension, de stanwyck et fay, encore plus peut-être pour dujardin et bejo qui les incarnait à l’écran.
C’est en ce sens que je faisais référence à stanwyck, « je ne crois pas me tromper, hélas » pour citer galabru aux molières.
Le film « de noiret », signé par boujenah, était trois amis de mémoire, je suis sorti de salle vraiment énervé qu’on mobilise des salles, des budgets, et un si grand acteur, pour un film de ce niveau.
Ceci étant n’allant rien voir je suis certains comme vous le dites que je rate de très bons moments.
A STAG
MAIS une etoile est née N’EST QU’UNE DES VARIATIONS SUR CETTE HISTOIRE. Ily a aussi WHAT PRICE HOLLYWOOD, SHOW PEOPLE. Et ce qui est arrivé à l’acteur de THE CROWD. Là on aurait été dans le remerciement au quinzième degré. SI CHAQUE METTEUR EN SCÈNE DEVAIT CITER DES FILMS QUI L’ONT NOURRI…. CESSEZ D’ËTRE OBSÉDÉ PAR LES RÉFÉRENCES. Et le film de Boujenah, sans aucune prétention était à mon avis fort agréable et très bien joué. Et il a bien fait de mobiliser des salles puisqu’il a remporté un grand succès aussi bien en France qu’au Quebec. Et à ne pas aller au cinéma, c’est vous qui êtes le perdant. Le passé doit nourrir le présent. Et méfiez vous du culte des idoles. Cette vénération de Stanwyck, actrice géniale (aussi parce qu’elle était ouverte et réceptive aux directions des réalisateurs) peut virer à l’idolâtrie. Je me souviens de Herbie Hancock ou de Dexter Gordon refusant d’aller dans des appartement de fan de Bud Powell ou Bill Evans : « cela sent trop la mort, la nécropole. Le jazz c’est vivant et cela se passe aussi maintenant. Pas seulement dans la vénération des morts » Sans compter que vous vous priver de nouveaux films turcs (le sublimissime WINTER SLEEP), mongols, russes (LEVIATHAN). Dans le temps, j’ai éprouvé de grandes colères face à des enseignants de cinema qui dirigeaient des départements et avaient décidé de ne plus voir de films récents. Je trouvais qu’ils trompaient leurs élèves, qu’ils volaient l’argent public. L’art est toujours en mouvement
à Stag FEAR AND DESIRE: oui moi aussi je me suis posé la même question, tout n’est pas à jeter là-dedans mais c’est pas terrible. On pourrait resortir les 1ers docus qui sont sortis dans une nuit du cm sur FR3 avec le format « carré » (1:37) complètement étalé en sortie 16/9, j’ai jeté mes enregistrts.
« sans rendre hommage à stanwyck/fay, » qu’est-ce’ que « stanwyck/fay »?
« C’est pas faute d’essayer d’aller dans des salles voir des films français mais une des dernières fois où j’ai fait un effort, idiot, »
non mais je pense que là vous avez le choix pour faire des efforts non déçus je vais pas reciter des noms, je suis pas d’accord, le cinéma français est en pleine forme et même je suis surpris qu’il ne soit pas écrasé par le ciné US comme en Allemagne. Avez-vous vu A TROIS ON Y VA ou les films de Isabelle Czajka ou HOME de Meyer? bon j’arrête y’en a plein! allez un petit effort!
A MB
Pas HOME dont la deuxième partie était lourdaude mais L’ENFANT D’EN HAUT, magnifique. D’accord pour Isabelle Czajka Et aussi GRAND CENTRAL
à Bertrand: sur HOME pas d’accord je l’ai trouvé bien tt le temps, mais L ENFANT D EN HAUT d’accord c’est vous qui me l’aviez signalé d’ailleurs. Zlotowski est un peu abstraite ou théorique, GRAND CENTRAL en tout cas, alors que chez Czajka c’est tt le contraire c’est du concret il faut voir les trois longs métrages: LA VIE DOMESTIQUE, L ANNEE SUIVANTE mais surtout oui surtout D AMOUR ET D EAU FRAICHE les deux avec Demoustier (et l’excellent Pio Marmaï), Anaïs qui illumine A TROIS ON Y VA au sujet un peu léger et bateau mais dont Bonnell se sort au final avec légèreté en coupant court à juste raison (1h23) ne pas voir la b.a. avant le film, elle dévoile qqs gags qu’on préfère découvrir! Quelle ânerie ces bandes annonces parfois!
Pour Meyer, on voit que HOME, espèce de conte fantastique est totalt différent de L ENFANT, tranche de vie réaliste et sociale, marrant.
A bertrand,
LES CROIX DE BOIS : J’ai eu la chance de discuter jusqu’à mes 17ans avec un arrière grand père qui avait fait 14-18, j’ai retrouvé très vite une ambiance, une atmosphère, presque des odeurs, et quelque chose de différent par rapport à d’autres films, un traitement très réaliste, et vécu – la plupart des acteurs avaient connu cette guerre il parait – et ça se sent, c’est très bon, un grand film comme vous disiez, et vous aviez raison. Mille fois merci.
Sur Stanwyck oui je l’idolâtre, je ne peux pas nier. Et il n’y a hélas pas qu’elle, entre autres j’aime également beaucoup jean peters, lorsque dans un facteur sonne toujours deux fois lana turner fait tomber son briquet je me fais avoir une fois sur deux dans mon salon, je me baisse pour le ramasser, et par vôtre faute, ou gràce à vous disons, je me suis épris assez récemment d’yvonne de carlo !
Sur le cinéma français j’ai réservé le 4 novembre pour allé voir le prochain film de leila bekhti qui a l’air très bien !
Je ne comprends pas les problèmes avec la fille de Devaivre compte tenu du travail de diffusion que vous faisiez autour des films réalisés par son père dès les 90′ ( vous aviez montré La ferme des 7 péchés et La dame d’onze heures ) puis vous avez mis en scène Laissez passer qui est plus qu’un hommage au cinéma, une immersion dans ce qu’ont dû être ces années 40′ d’occupation.
Entre les avanies avec R Chateau, que j’espère résolues, celles-ci et qqs autres je sens que ce voyage dans le cinéma français est un parcours du combattant…comme bon nombre de vos films!
Je me demande quelle place occuperont Bresson, Melville et Tati.
Et René Clair (immense dans les débuts du parlant et remarquablement adapté aux USA) dont on a longtemps sous estimé l’oeuvre d’après guerre ( Le silence est d’or, Les grandes manoeuvres et je ne déteste pas La beauté du diable même s’il est plus fragile).
A Ballantrae
Les problèmes ont brusquement commencé avec Devaivre après qu’il ait vu le film 3 fois, envoyé deux lettres enthousiastes (« jamais je ne pourrai vous remercier pour ce que vous avez fait »), appuyé par sa fille (plusieurs mails délirants d’éloges). Tout à coup, remonté par un de ses enfants ou petits enfants, il a commencé à tout critiquer (il fallait Lizzarazu et pas Gamblain). Ils nous ont fait 3 procès, tous différents, tous perdus (vol de la vie privée, c’est lui l’auteur du film). Et je pense que sa fille fusionnelle va continuer. Tout y est passé : on avait voulu le dépouiller avec l’Institut en vendant ses films si peu chers (on était 30% au dessus de l’achat des films noir et blancs mais il vivait dans le délire, pensant qu’on lui achèterait 200 000 euros
Et on peut aussi évoquer l’actu avec la sortie de Sangue de mi sangue de Bellochio, cinéaste particulièrement en forme ces dernières années notamment avec Vincere.
Je n’ai pas vu hélas le dernier Tavianis tiré du Décaméron Contes italiens après un beau retour en force avec César doit mourir.
Merci de vos remerciements.Je tiens à revenir sur le second long métrage de Bertolucci qui reste uns des derniers grands cinéastes italiens avec Bellochio dont j’attends le plus grand bien de sa nouvelle oeuvre.Il faut savoir que Bertolucci à été assistant de Pasolinni sur »Accatone »puis il réalise « Prima della révolutiozonne »film choral et marxiste sur un jeune bourgeois italienqui va s’engager au sein du Parti Communiste(alors le plus fort parti populaire d’Europe)et fréquenter une fille de son age fort désinteressez par la politique,les poétes français et la philosophie.Meme le personnage central et héros de cette histoire se demande si la vie est réelle ou si nous vivons dans un rève éveillé,lui qui se démarque totalement du matérialisme imposée par la classe bourgeoise ou l’on doit s’affirmer en montront que l’on possède mais au fond l’etre est pauvre et nu face à l’environnement ambiant.
Hier,en sortant de la salle ou j’ai vu le 8ème film de Jean paul Rappeneau,je me suis penser que ce cinéaste est magistral.Depuis »La vie de chateau »en 1965,en passant par »Le sauvage »ou »Tout feu,tout flamme »Rappeneau nous entraine dans une course effrénée ou il n’existe aucun point mort.Son cinéma est plein de vivacité,de rythme car la vie est ainsi faite.Il ne s’embarasse pas des poncifs lourds et cérebraux des personnages mais il joue avec la malice et le préciosité qui le caractérise.Allez voir »Belle familles »qui rappelle un peu le constat social de Chabrol sur la bourgeoisie provinciale.Le casting est fabuleux du début à la fin et Rappeneau nous prouve qu’à 80 ans qu’il est un grand directeur d’acteurs meme pour les personnages secondaires(Dussolier ou Karin Viard sont toujours à leurs places).J’espère qu’il ne faudra pas attendre 10 ans pour le prochain Rappeneau.Chapeau Jean Paul,vous avez tout compris.
Belles familles est une réussite remarquable par son croisement entre rythme enlevé provenant et de la grande comédie américaine et du meilleur de la comédie du XVIIIème siècle ( Beaumarchais et Marivaux bien sûr), réflexion plus mélancolique sur les occasions ratées et la réconciliation avec son passé, regard assez ironique sur la confrontation entre affectif et économique ( pourquoi vendre ou garder une maison? pourquoi rejeter ou accepter la manière dont la vie a écrit en l’élargissant le concept de « famille »? est-il facile d’hériter au sens large du terme?).
Point de considérations trop intellectualisées dans le film de Rappeneau qui à 83 ans pense son film de manière musicale avec solos, intermèdes,construction chorale où chacun apporte sa touche.
Rappeneau prouve encore une fois ici qu’il pense ses films avec la question du temps: choix de la durée, accélération soudaine qui emballe et les déplacements et la diction.Il ne déroge pas à la méthode qui a fait la réussite initiale de La vie de château en 1966.
La greffe d’Amalric dans cet univers est parfaitement réussie et il prouve qu’il peut sentir avec justesse d’autres musiques que celle de Desplechin.Marina Vacth est très juste et me semble mieux utilisée que chez Ozon.Quant à Gilles Lelouche, il me semble de plus en plus convaincant et confirme sa capacité à diversifier sa palette depuis son incursion chez Cl Miller.Et c’est un plaisir de retrouver dans des rôles secondaires N Garcia ou A Dussolier.
Allez voir Belles familles comme vous iriez retrouver un ami cher: avec l’impression de vous être quittés la veille et en étant surpris de retrouver ,avec des variantes induites par le temps, la richesse de ce qui a fondé votre amitié.
Je viens de revoir La vie de château en famille et ai l’impression que par de nombreux clins d’oeil JP Rappeneau établit des échos entre ce dernier opus et son premier ( les deux héros s’appellent Jérôme,le château bien sûr et son sous sol, le moment où un personnage frappe l’héroine qui s’enferme dans la salle de bain avant de se faire la malle, etc…).
Du coup, j’ai envie de revoir toute sa filmo y compris tout feu, tout flamme que j’aime moins que les autres.
Je rebondis sur JUDEX mais de Feuillade cette fois dont on attend encore une sortie française par Gaumont (alors qu’il est disponible en zone 1 aux Etats-Unis). Dommage de délaisser certains Feuillade dont sont sortis déjà FANTOMAS ou LES VAMPIRES (ses meilleurs films sans doute). Pourtant JUDEX (1917) et autres TIH MINH ou BARABBAS (1919) mériteraient des éditions dvd (même à tirage limité). J’avais posé la question à Gaumont mais sans réponse. C’est Ado Kyrou qui vantait énormément ces films (mais les avait-il seulement vus ou fantasmés ?). Gaumont a t-il aussi de bonnes copies de ces films ? Mystère…
Mon commentaire sur Feuillade ci-dessus n’est pas à la bonne place, réponse écho au JUDEX de Franju que Bertrand n’aime guère (ce remake est d’ailleurs plus un film hommage qu’une oeuvre personnelle de la part de Franju).
A Bertrand :
Votre détestation de LA BEAUTE DU DIABLE provient-elle d’une vision récente? Pris d’un doute en vous lisant, j’ai revu le film (grâce au très beau Blu-ray édité par Gaumont) et c’est pour moi toujours un chef-d’œuvre, à la fois original dans le cinéma français et suprêmement maîtrisé à tous points de vue, narration, jeu des acteurs, photo, mise en scène. J’ajoute qu’il est parmi les rares films français coproduits avec l’Italie qui ne pâtisse pas d’acteurs italiens médiocres ou perdus et mal doublés.
A Mathieu
Deux visions anciennes
à Rouxel: c’est vrai que le Germi est vachement attirant de la façon dont vous en parlez. Heureusement que SNC est là pour le cinéma italien ils vont sortir DIMANCHE D AOUT (Emmer) dont Bertrand parlait ailleurs mais regrettait l’absence de st ce sera réparé!
Et un jour ils sortiront peut-être LA LUNA SUL LUNA PARK de Comencini (vu à Chaillot sans st, pigé que dalle, frustrant)
Chantal Ackerman vient de mourir. Je remarque que le dictionnaire In extenso Larousse ne daignait pas la mentionner incroyable. Je ne crois pas que je reverrai jamais JEANNE DIELMAN mais JE TU IL ELLE oui, suis incapable de détacher de ma mémoire cette scène de JE TU IL ELLE où elle observe Niels Arestrup se raser la barbe de A à Z, fascinée, ni la façon où elle arrive chez son amie (Claire Wauthion) et la presse qu’elle lui fasse tartine sur tartine car elle a très faim (« Encore! ») ni la scène d’amour incroyable.
Eh bien moi je reverrai Jeanne Dielman très bientôt… (Grand souvenir pour moi que ce film…)
Ah oui, pour moi aussi, Jeanne Dielman, c’est un bon souvenir…
Et plus récemment notons La captive superbe adaptation de La prisonnière de Proust qui me semble la plus belle adaptation de l’auteur de La recherche qui n’est pas un auteur facile à rendre: Schlondorff avait fait un film un eu glacé qui n’avait du relief que lors des apparitions de Delon/Charlus et Ruiz avait conçu d’abord un objet ruizien parfois époustouflant ( lamanière dont on glisse vers le souvenir avec les cloisons qui glissent, les objets qui changent) parfois plus factice ( le côté galerie d’acteurs connus pour un quasi caméo).
La captive,chef d’oeuvre de Ch Ackerman, est visible sur Arte en replay +7.
Je ne suis pas nécessairement un fan de ses premiers films ( Jeanne Dielman malgré mon admiration envers D Seyrig) mais là, on se trouve face à une intelligence aigue du génie proustien mais aussi à un hommage aussi brillant qu’inattendu à Vertigo!
Le journal « L’Humanité »sous la plume de Dominique Wideman lui à consacré un bel hommage hier mercredi.C’était une femme de conviction qui sait longtemps battu pour la cause féminine,elle à croiser Andy Warhol à New-York,écrit plusieurs ouvrages dont un consacré à sa mère qu’elle à accompagnée à l’hopital jusqu’a la fin.Je me souviens d’avoir vu »Toute une nuit »une oeuvre forte se déroulant à Bruxelles sa ville de naissance et de vie.
Mais il y a aussi sa série de documentaires filmés aux Etats-unis segmenté en quatre parties. »Sud »est l’oeuvre la plus forte ou est évoquer la mort d’un homme noir qui à été trainer par une voiture pendant 5 kilomètres,son corps à été retrouver démembré.Les 4 auteurs blancs racistes ont été jugés et condamnés .Ce qui est saisisant est la séquence ou la famille de ce musicien qui faisait du bien autour de lui,pardonne le geste dans une église en chantant un gospel pronant la paix et l’amour des etres.Fascinant,ce film date de 1998.
Pour revenir sur SORCERER, je vous invite à lire la critique de Pierre Eisenreich dans le dernier Positif (n°656 – octobre 2015) « Sorcerer, La Folie du Réel ». Du grain à moudre pour les contempteurs du film et du cinéaste! Sur la même double-page (pages 86-87), il parle également des mémoires de Friedkin parues il y a un an aux Editions de la Martinière. Elles viennent de recevoir le Prix du meilleur livre étranger sur le cinéma de la part du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.
Je l’ai écrit sur ce meme blog,il y a quelques jours.
A Rouxel : « Je l’ai écrit sur ce même blog il y a quelques jours ». Euh… c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité…
A Rouxel : Et j’ai écrit mon message sur l’article de Positif relatif à SORCERER, avant vous. Gna gna gna !
J’ai acheter ce film récemment sans regarder qu’il n’était compatible avec mon lecteur.C’est de la zone 1 US.Si quelqu’un est interessez,laissez moi un post.Merci.
Toujours sur le sujet Eastwood, doit-on s’attarder sur AMERICAN SNIPER ? On m’a décrit un film d’un patriotisme antédiluvien digne des Bérets verts ?
On peut toujours y jeter un oeil (il y a qqs bons moments de pure mise en scène notamment lors d’une tempête de sable…et de ce strict point de vue formel, c’est bien meilleur que JEdgar, à mon avis aussi ambitieux que raté)mais Clint n’y est pas à son meilleur et semble vouloir se conformer à la caricature de vieux Républicain pas très nuancé qu’on fait de lui.
Le problème essentiel tient au manque de distance vis à vis d’un personnage plutôt problématique: Chris Kyle bercé par le doux chant des armes à feu dès sa plus tendre enfance puis cowboy basique avant de devenir NavySeal où se révèlera un talent merveilleux de sniper ( vous savez les soldats qui couvrent leurs camarades mais parfois dégomment du civil sciemment ou par accident).
Des passages sont comiques ( notamment un bébé mémorable auquel j’ai repensé en revoyant Le cuirassé Potemkine et son enfant dans le landau, bien vivant et apeuré), d’autres pathétiques ( le moment où il essuie sa larme qqs dizaines de morts plus tard, le coup de fil à sa femme dans un bar, le moment où il explique à un marine amputé comment apprendre à tirer avec l’autre bras …ça c’est de la thérapie de choc!).
Sans parler de la fin qui fout les jetons sur ce que peut être l’Amérique sûre de son bon droit…
à Ballantrae: c’est plus un film sur les USA aujourd’hui que sur la gloire de l’armée et même si dans le bonus Eastwood exprime son admiration pour le héros, il est critique dans son regard sur celui-ci dans le film, serait-ce involontaire de sa part? Quand il montre le sniper apprendre à son fils comme un acte sacré et solennel comment chasser et tuer on est au coeur de l’Amérique je suppose: « Ecoute mon fils, c’est très grave d’arrêter un coeur qui bat… alors il faut le faire sérieusement et dignement » (c’est pas du tout littéral je me souviens pas du mot à mot) alors qu’on n’aurait envie de terminer la phrase par « … alors il ne faut pas le faire » et aussi « ne laisse jamais ton fusil traîner par terre! » parmi les principes secondaires présentés comme essentiels. La leçon que le sniper donne à ses gosses au repas est glaçante je me suis demandé si la folie pointait déjà. Il me semble que ne peut pas échapper à Eastwood le côté vraiment primaire de son héros qui est l’un des moins glorieux dans la liste des héros filmés par lui. Que ce soit conscient ou pas ne change rien à ce qui se retrouve sur l’écran. ce film n’a rien à voir avec du patriotisme il est même assez décourageant et le sniper apparaît vraiment pitoyable à la toute fin alors que pourtant il remonte la pente de ses troubles psy (et pourtant la mort est le grand moment possible de la glorification d’un héros dans le romanesque américain), c’est quand même une réalisation assez contrôlée pour que Eastwood soit consciemment responsable de cette impression finale? Ou non? Projet et scénario étaient sans doute patriotiques au départ, mais revus par Clint… Les deux scénaristes réellement admiratifs de Chris Kyle le sniper (voir leurs interventions dans le bonus) se sont-ils faits avoir par le réalisateur? Eastwood se force à une distance glacée sur tous ses projets et celà l’a peut-être trahi ici… Ceci dit le film a été un énorme succès aux USA par rapport à ce que j’ai dit c’est surprenant!
Je me demande si Bradley Cooper est terne pour mieux jouer le personnage et par direction d’acteur ou terne parce que un acteur limité…
A MB
Ce n’est pas un acteur limité. Il a joué sur une seule note parce que le personnage n’a qu’une seule note. Je l’ai vu souvent très drôle et inventif. Il l’a joué bressonien
A MB
Je suis assez d’accord avec votre analyse. C’est un film ambigu et si on l’aime on dira complexe. Ne le jugeants pas d’après son succès. »Il entre, disait Prévert, dans tout succès 80% de malentendus ». Le personnage devient de plus en plus solitaire, coupé même des autres soldats (C’est un des films d’Eastwood ou il y a le moins de personnages secondaires), plus il réussit, plus il devient une sorte de mort vivant qui se coupe même de sa femme. Quand on tue, on tue d’abord quelque chose en soi disait je crois Wilde. Cela dit, la part faire au camp d’en face n’est pas égale. Il est curieux de noter que Eastwood a toujours pris parti pour une législation sur les armes
Je crois que c’est Danièle Heymann qui a écrit (à propos de AMERICAN SNIPER) qu’avec Eastwood, rien n’est jamais simple. Je suis d’accord avec les réserves et les nuances dites ici. Des choses m’ont insupporté (Kyle qui a sa nana au bout du portable alors qu’il est en plein combat, et que les balles sifflent autour de lui!)mais je n’ai pas trouvé Eastwood en petite forme (certaines séquences de surgissement de la mort montrant des soldats fauchés sont parmi les plus brutales que j’ai vues). Et globalement, c’est du bon boulot mais…idéologiquement, il n’y a rien de trop, faut reconnaître..
A Alexandre Angel
Et Eastwood a tourné le film avec 40% de jours de tournage en moins par rapport au plan de travail de Spielberg et pour un cout très inférieur ce qui prouve une maitrise de la logistique, de la situation indubitable
à Bertrand: dont acte pour Bradley Cooper: j’ai regardé sa filmo et vu que je n’avais vu aucun film de lui il tourne depuis 99! Que des séries tv ou tv films que je n’ai pas vus non qqs films aussi mais vous vous avez tout vu. Je voulais me rappeler comment il jouait ailleurs.
J’imagine Eastwood soupirer et froncer les sourcils poliment à un journaliste de ciné français: « Vous avez dirigé Cooper de façon bressonienne… Quelle importance a la direction d’acteurs de Bresson pour vous? ». Mais je suis d’accord! « Sur une seule note »: c’est donc un obsessionnel le sniper, il était atteint dés la naissance. Le reste de ce que vous dites est pointu et lucide bravo et ajoute de l’eau au moulin de ceux comme moi qui verraient ce film comme la description « clinique » d’un cas pathologique et je m’insurge contre l’idée qu’on aurait là une héroïsation classique ce n’est pas le projet de Eastwood. J’aurais juré qu’il était anti-législation des armes, Clint Il a encore de beaux restes!
mais tous ses films ne sont-ils pas vraiment ambigüs je veux dire totalement? Mon préféré MILLION $ est l’histoire d’un type qui professe « ne te mets jamais en danger! » et qui se contredit totalement à la fin! Dans GRAN TORINO il est encore le héros mais en se suicidant (plus anti-américain que le suicide on ne trouve pas). Un drôle de mec y’a que lui qui n’en a pas conscience enfin ça on n’en sait rien. Ah! Pas taper sur MB hein, mais c’est aussi pour ça qu’à chaque fois que j’entends dire que Leone serait le mentor de Clint je suis abasourdi, Leone n’est jamais parvenu à ces hauteurs compte tenu de son importance (pas de polémique) car l’ambigüité sur l’écran d’un film de Clint est celle de la vie. Or, nous demandons que la vie se retrouve sur l’écran! et si ça se trouve je n’ai jamais rien compris à Sergio Leone, jusqu’ici. mais il faut que je revoie L AMERIQUE pour revoir Elizabeth McGovern se démaquiller au moins. pardon d’être si bref!
A MB
Je ne sais plus qui a écrit : Eastwood est conservateur politiquement et progressiste socialement. Et le film de Russel que j’avais trouvé très marrant nous montrait un Bradley Cooper désopilant.
Pour clore sur Friedkin, je l’ai regardé dans le bonus du magistral LES INCONNUS DANS LA VILLE (C’est un coté un peu snob de carlotta de faire témoigner un réalisateur dans le vent). Il dit pas mal de choses intelligentes, remarque l’obsession de Fleischer d’insérer des cadres dans le cadre, analyse la progression claustrophobie du sujet et l’utilisation du Scope qui est sidérante. Mais il ne parait pas connaitre les Fleischer qui précèdent (tous les polars RKO), ce qui aurait permis de pointer les analogies et les différences.Il s’en sort mieux que de Palma qui sur un Hitchcock fi naissait par ne parler que de ses films. Mais un bon critique aurait ajouté que de tous les cinéastes Fox, Fleischer est celui qui apprivoise le plus rapidement le Cinemascope (ensuite il y a eu Preminger)
A Bertrand Tavernier et Ballentrae
Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié « american sniper ». J’y ai vu une grande cohérence avec « unforgiven ». Je pense en particulier à la scène – extraordinaire – ou William Munny, le personnage d’Eastwood, livrait tout le discours du cinéaste sur une colline, aux 2/3 tiers du film (le dialogue avec le « kid »). « American sniper » me parait reprendre exactement cela et situer la question dans un cadre contemporain. D’ailleurs, « unforgiven » était déjà une réaction à la première guerre d’Irak, « american sniper » est une réaction à la seconde et il est donc normal que les deux films se ressemblent.
Sur Friedkin : j’ai aussi apprécié son intervention dans les bonus du Fleischer et me permets de recommander, si vous ne l’avez déjà entendu, son excellent commentaire audio sur « leopard man ».
A Bertrand à propos du bonus des INCONNUS DANS LA VILLE:
D’accord au sujet du snobisme des bonus Carlotta. Un seul exemple: quel intérêt de demander son avis à Christophe Honoré au sujet d’IMITATION OF LIFE de Sirk, un film qu’ apparemment il n’aime ni ne comprend. Pour revenir à l’interview de Friedkin, je ne le comprends pas du tout quand il parle de la gamme limitée des couleurs Deluxe des films Fox de l’époque. Je trouve au contraire que les couleurs des INCONNUS… sont particulièrement riches et subtiles, de même que celles de THE LAST WAGON ou d’autres films Fox contemporains.
A Mathieu
Exact. Les photo des INCONNUS du chef opérateur maison Charles G Clarke (CAPITAINE DE CASTILLE, L’ENFER DES TROPIQUES) est audacieuse dans ses parti pris très sombres, ses mélanges de température où tout à coup une fenêtre bleue tranche dans un intérieur éclairé par une petite lampe jaune.Visiblement il est plus inspiré ici que dans es films qu’il éclairera par la suite et qui correspondent plus à ce que dit Friedkin Il y a des films De Luxe terrible et surtout les couleurs viraient très vite (que de films roses nous avons pu voir)
Je suis souvent le premier à défendre Clint mais les derniers films ( je mets à part le très agréable, dénué de prétention et dynamique Jersey boys)ne m’ont guère emballé.
Comme je l’ai dit plus haut, American sniper n’est pas spécialement mal mis en scène voire s’avère brillant dans la description de la guerilla urbaine mais sa matière première à savoir Chris Kyle me semble plus que problématique d’autant plus que cet Ostrogoth semble avoir peu de ressources réflexives ou émotives ( et le talent de B Cooper n’est pas en cause:il joue parfaitement le sniper gonflé aux hormones comme il jouait très bien la légèreté chez D O Russel dans l’émouvant Love therapy ou le très drôle American bluff ).
Je ne vois pas à quel moment s’exerce l’ironie de Clint contrairement au cas de Heartbreak ridge que je n’adore pas mais qui sait assez bien jouer avec les clichés du film de guerre.et surtout on est à des années lumière de la complexité dialectique du diptyque d’Iwo Jima, à mon sens l’un des plus grands films de guerre de tous les temps.
Certes, Kyle plonge peu à peu dans le cauchemar mais tout se passe comme s’il demeurait aveugle à l’évidence même après son retour.
Clint Eastwood demeure un grand monsieur et un grand cinéaste d’une étonnante efficacité si on prend en compte ce que nous dit Bertrand sur le temps de tournage réduit mais il est des momenst de sa carrière que je préfère à d’autres et le succès phénoménal de American sniper n’y changera rien:je lui préfère de très loin des échecs commerciaux tels Honkytonk man,Breezy, Bird, White hunter, Minuit dans le jardin ou Iwo Jima et je ne cite pas les succès mérités des westerns, de Un monde parfait, Sur la route de Madison,Million dollar baby, Mystic river ou Changeling.
A Ballantrae
Je ne crois pas qu’il y ait la moindre ironie. Juste un regard objectif, désabusé. L’ironie est étrangère au cinéma d’Eastwoo qui avance aussi instinctivement et je le crois sensible à l’enmurement du personnage. La morale ne passe pas du tout par le personnage principal mais par la manière dont il est regardé par le cinéaste, par sa femme
dans ce bonus il vaut mieux écouter Saada, et sa remarque sur le rappel par la photo des INCONNUS de la peinture de Hopper.
A Ballantrae (et tous)
Au risque de me faire engueuler, et comptant tout de même remettre le nez dedans par honnêteté intellectuelle, je n’ai pas du tout aimé L’ECHANGE. J’avais trouvé que les défauts d’Eastwood y faisaient vitrine (propension à la caricature, au schématisme, tendance d’Eastwood a vouloir mettre le spectateur dans sa poche comme dans la détestable séquence de l’asile psychiatrique, lourdeur). Et surtout, je n’ai absolument pas compris quel était le véritable sujet du film tellement le script enfilait les intentions édifiantes comme un cylindre accouchant d’un nouveau cylindre, et ainsi de suite. La résolution m’avait parue interminable empêchant ma réflexion de se poser, de travailler sur une thématique centrale. Tirée d’une histoire vraie cette histoire-là ? Outre le fait que tous les films qui sortent actuellement (j’exagère bien sûr) nous avertissent de leur véracité, je n’ai pas marché une seconde à cette affaire de mère qui récupère un petit garçon qui n’est pas le sien. La faute aussi à Angelina Jolie que je trouve mauvaise, jouant sur une seule note, ce qui, dans ce cas et contrairement à celui de Bradley Cooper, est un sérieux cailloux dans la chaussure du film.
Bref, j’ai pas compris…mais mon petit doigt me dit que l’on va éclairer ma lanterne.
A MB
MILLION DOLLAR BABY est un grand film mais je coince sur la présentation de la famille d’Hillary Swank, que n’importe quel spectateur appréhendera dans le confort de se dire qu’il ne sera jamais aussi con que les indescriptibles bourrins qu’il voit sur l’écran. Je suis gêné par ce « léger » racisme sociologique. Eastwood a tendance à mettre les rieurs (ou les indignés) de son côté.
Pour me résumer sur la dernière manière eastwoodienne, je n’aime pas L’ECHANGE (jusqu’à nouvel ordre), J EDGAR idem. L’AU DELA est spécial mais je ne le déteste pas. J’aime bien INVICTUS et plus que bien GRAN TORINO que je trouve quelque peu méprisé par certains. JERSEY BOYS est anecdotique. Et pour en revenir à AMERICAN SNIPER sur lequel je suis quand même réservé, je lui reconnais néanmoins de m’avoir fait retrouver le Eastwood que j’aime : l’artisan classieux qui sait trousser un film avec efficacité..
A Alexandre Angel
Les personnages que vous mentionnez existent hélas et dans une grande majorité. Les montrer tels qu’ils sont donnera toujours l’impression qu’on les attaque mais comment faire. Regardez les discours de certains supporters de la NRA après le dernier massacre. On les filmerait sans changer un mot, de manière neutre (au 40, plan large) et ils sortiraient atrocement caricaturaux. Il faut avoir le courage de se coltiner la bêtise qui est illimitée disait Odon Von Horvath
A AA : Je n’ai pas aimé l’Echange non plus, qui est un des opus faibles d’Eastwood. Il ne faut peut-être pas chercher un bon film, là où il n’y en a pas. Et peut-être aussi, ne pas se justifier de penser qu’Eastwood ne produit pas toujours du chef-d’oeuvre, loin s’en faut…
Oui, Bertrand, je sais bien.. Je ne donne pas dans l’angélisme (sans mauvais jeu de mot) et je travaille en service social. Mais tout est dans la manière (et vous demandez « Comment faire? »). A ce moment-là du film, je ressens que Clint Eastwood les montre comme les méchants de service, et là, pour reprendre ce que vous disiez ici, lors d’une discussion en Juillet 2014, autour de Jean Hagen, désignée comme la conne sur laquelle se défouler à la fin de CHANTONS, nous ne sommes pas chez Plaute ou Molière. Eastwood montre cette famille comme une grappe d’abrutis, elle est montrée en spectacle, livrée à la vindicte. Je trouve cela un peu réac. Mais nous ne cessons de pointer ici l’ambiguïté de Clint..
Je vais revoir MILLION DOLLAR BABY : peut-être ma perception aura-t-elle évolué?
MILLION $ BABY: à A Angel: Bertrand a raison mais de plus c’est justifié dramatiquement que sa famille soit nulle, ça accentue la solitude et la naïveté de l’héroïne, c’est très émouvant qu’elle soit heureuse d’offrir une maison à sa mère et contrariée car sa mère lui dit « mais si j’ai une maison et que tu me donnes de l’argent ils vont me supprimer mes allocs! », cruel certes mais ça sonne juste!
Pour aller plus loin qu’Alexandre Angel, à L’ECHANGE et J. EDGAR, je rajouterai AU DELA et INVICTUS dans les films qui m’ont peu emballé (surtout le premier qui est un peu indigeste et que je n’ai pas eu le courage de re visionner). Pas vu JERSEY BOYS par contre mais avec vos avis, je ne suis pas pressé.
Ballantrae ne me suivra pas mais j’ai bien aimé AMERICAN SNIPER et précédemment j’avais trouvé intéressant son GRAN TORINO (qui prenait un peu le contre-pied de la série des Harry et autres MAITRE DE GUERRE). Mais beaucoup l’admettront, depuis MYSTIC RIVER, le vétéran est moins inspiré. Revoyons quelques films des années 90 comme UN MONDE PARFAIT ou SPACE COWBOY (jugé mineur et un peu oublié) mais qui est resté très plaisant à revoir par exemple.
Sur le bonus des INCONNUS DANS LA VILLE, vous mentionnez l’intervention de Friedkin et ses commentaires. C’est vrai qu’il s’en sort bien mais bon sang de bois, pourquoi les éditeurs ne font pas plus souvent appel à des réalisateurs-cinéphiles (où je n’inclus pas vraiment Friedkin ou De Palma) qui peuvent à la fois donner des éclairages historiques mais aussi techniques. En dehors de vous Bertrand (je pense aussi au regretté Alain Corneau) en France, pourquoi donc ne pas convier Joe Dante ou même Tarantino sur des bonus de films de patrimoine : je pense qu’ils se feraient une joie de parler de certains de leurs films favoris. Après peut-être ne se rendent-ils pas disponibles pour celà non plus… (Tarantino pour le bonus d’un film de Leonide Moguy, ce serait marrant par exemple !)
A Damien D
Oui pourquoi ?
A MB
Oui, je me souviens bien de cette réplique de MILLION DOLLAR BABY : elle est hard..
A A-ANGEL : Sur MILLION DOLLARS, j’ai le même sentiment que vous sur la famille d’Hillary. Un bouquet de félons un peu trop privé de nuances. Bien sûr, La cupidité et l’absence de conscience, ça existe. Quand elles sont filles de la précarité, qui rendrait méchante n’importe quelle bonne âme, on la comprend mieux. Mais cette famille n’en est pas non plus là.
On sent un peu la ficelle scénaristique et c’est le cas aussi du gaëlique, que lit Eastwood. On devine tout de suite que c’est destiné à préparer quelque effet.
Ceci dit, j’adore ce film. Je ne sais pas si Hillary Swank a trouvé un meilleur rôle; elle ferait tomber raide dingue n’importe qui.
Et puis Morgan Freeman, le personnage que je préfère peut-être entre tous.
A Minette Pascal
Hillary Swank était formidable dans HOMESMAN
A M.B:
Il est ridicule de comparer les 2 mais quand j’entends quelqu’un professer que Leone « n’atteint jamais les hauteurs d’ Eastwood » je suis sidéré et obligé de répondre. Si les films étaient des romans et nous des critiques littéraires amateurs on pourrait dire que Eastwood, parce que ses personnages ont parfois plus de profondeur et son univers et plus réaliste,est plus intéressant que Leone et s’arrêter là mais il s’agit d’oeuvre visuelle et sonore, de mise en scène et d’images avant tout et sur ce point Leone est un génie d’une tout autre dimension. Je ne dis pas que Clint devait imiter le style baroque de son ancien réalisateur, il a trouvé le sien propre avec succès, simplement que chez Leone la profondeur du film réside en grande partie dans la mise en scène et pas dans sa psychologie.Comparer les deux réalisateurs sur cette base est donc ridicule.
Eastwood, par ailleurs, a fait d’excellents films mais American Sniper est un film assez moche qui n’a quasiment rien d’intéressant. La seule bonne séquence (dans la tempête de sable) est gâché par le CGI. Je trouve le respect porté à ses films après Gran Torino (qui était très bon) digne de celui que les critiques de l’époque portaient aux derniers mauvais Hitchcock (mise à part Frenzy).
a richpryor
On devrait surtout arrêter de comparer les réalisateurs. Commençons par savoir les analyser. J’ai fait de sérieuses réserves sur plusieurs films d’Eastwood, trouvant MINUIT DANS LES JARDINS DU BIEN ET DU MAL en deçà du sujet, partageant avec Ballantrae les mêmes réserves sur J Edgar. GRAN TORINO me parait trop calculé pour remporter succès et oscars, défauts qui amoindrissent pas mal de films américains. De nombreux critiques ont descendu ses derniers films, injustement pour thé jersey Boys et, désolé, pour AMERICAN SNIPER même si le film a des défauts
à richpryor: vous choisissez de tirer vers le bas un avis contraire au vôtre en le qualifiant de « ridicule »? Ce n’est pas ce que j’appele de la discussion, mais c’est votre choix on gardera chacun sa conception de celle-ci.
à Bertrand: ce que vous dites sur Eastwood et certains de ses films inaboutis: j’ai déjà éprouvé que certains films bien qu’imparfaits peuvent aller plus loin que certains chefs d’oeuvre réussis formellement. AUTANT EN EMPORTE LE VENT est un chef d’oeuvre formel mais combien de fois l’avez-vous vu? (si ça se trouve j’ai pas pris le bon exemple pour vous!). J’ai vu LE VENT une seule fois et ça me suffira par contre j’ai déjà vu un de ces films à la patte cassée et qui trottent péniblement mais qui atteignent des sommets même avec maladresse (par exemple allez… disons COCKFIGHTER de Hellman ça pourrait être mieux mais…). Autre chose: d’accord pour ne pas comparer les cinéastes, mais comparons les films quand ils ont la même thématique ou enjeu. Ou les séquences qui se répondent entre films.
A MB:
Vous n’avez jamais trouvé l’avis d’un autre « ridicule »(vous pouvez qualifier le miens de grotesque ou autre si vous le pensez)? On est pas toujours obligé de se faire des tapes dans le dos dans une discussion vous savez. Je ne crois pas avoir été insultant ou déplacé. Et j’ai donné des arguments, c’est au contraire vous qui arrêtez la conversation en estimant que je tire vers le bas. Enfin bref.
richpryor: non je ne dis jamais ça et je ne le pense jamais, je sais pas sans doute le résultat d’une éducation bourgeoise… je dis pas d’accord et pourquoi, vous, vous employez une façon détournée de dire « Vous êtes ridicule », c’est votre problème et basta en effet.
A Alexandre Angel: je n’ai pas vu AMERICAN SNIPER (mais les différents commentaires me donnent vraiment envie de le voir) ni la plupart des derniers Eastwood mais comme vous j’ai aimé INVICTUS (l’humaniste bêlant qui sommeille en moi sans doute), la finesse, l’intelligence des dialogues, par exemple entre Mandela et sa secrétaire, le réalisme des décors, des extérieurs, la beauté visuelle du film, sa fluidité, l’utilisation magistrale du Scope.J’aimerais bien avoir l’opinion d’un Sud-africain sur les accents des acteurs, notamment Freeman et Damon, en tous cas ils ont fait l’effort. Par contre je n’ai même pas détesté HEREAFTER, c’est plus grave, il m’a profondément indifféré (ça se dit en français?), bref ennuyé. C’est vrai que les expériences de mort imminente ne me passionnent pas (mais le rugby encore moins). La façon qu’a Eastwood et son scénariste de liquider les religions est très caricaturale et démago-populiste(les paroles « minimum syndical » du prêtre à l’office pour la mort du frère jumeau), tout ça pour nous asséner leur croyance new age… Où est la magie de la fiction, où est le rêve??? je préfère encore DEAD ZONE, qui ne me demande pas d’y croire plus longtemps que la durée du film.
A Bertrand, pour THE JERSEY BOYS, le fait que le film ait été descendu est juste. C’est sensé être un film MUSICAL, or il est tout sauf musical, il n’a pas le « tempo », il est « cireux » pour reprendre un terme que Thoret avait utilisé tellement injustement pour le coup, pour qualifier votre génial DANS LA BRUME ELECTRIQUE. Oui, cireux, et de très mauvais goût car il fait chanter les chanteurs qui avait participé au musical à Broadway. Des voix moches, surtout celle qui est censée imiter celle de Frankie Valli. C’est un raté dans sa filmo, comme AMERICAN SNIPER et tant d’autres. Que nous sommes loin pour JERSEY BOYS, de HONKYTONK MAN par exemple et avec AMERICAN SNIPER du diptyque FLAGS/LETTERS. Franchement, je préférais toute la série de films qu’il avait réalisés entre son chef-d’oeuvre UNFORGIVEN et MILLION DOLLAR (Un Monde parfait, Madison, Les Pleins pouvoirs, Minuit, Jugé coupable, Space Cowboys, Créance de sang, Mystic River).
C’est comme Scorsese qu’on surestime beaucoup. A mon humble avis, ses trois meilleurs films sont TAXI DRIVER, RAGING BULL et BRINGING OUT THE DEAD. Après, je rajoute MEAN STREETS pour faire un quarteron. Ces quatre films sont inusables. Les autres, GOODFELLAS en tout premier lieu, vieillissent tellement mal. Sans parler de sa série Di Caprio, dont on peut sauver, allez, LES INFILTRES et LE LOUP (même si ce dernier va je pense très vite être très daté. Reste l’impro géniale de McConaughey). Je rajoute à ma liste des bons Scorsese, LE TEMPS DE L’INNOCENCE.
Et pour Tarantino, à y bien regarder, je me fais avoir à chacun de ses films, je participe à l’enthousiasme général, puis je déchante très rapidement. Au final, si je ne devais en garder qu’un, c’est RESERVOIR DOGS. Coup de maître ramassé, âpre, audacieux, original. Le reste c’est du talent et beaucoup de frime. Vivement les films où il stoppera le référentiel à outrance.
A Sullivan
Je rajouterais, si vous le permettez, à votre liste des bons Scorsese, ALICE DOESN’T LIVE HERE ANYMORE. Quasiment à la hauteur d’un Cimino…
A sullivan,
Je ne pense pas que scorsese soit surestimé, combien même n’aurait il commit que taxi driver et mean streets qu’il serait un cinéaste mageur. Mais comme vous j’aime moins sa dernière période « di caprio ».
J’adore mean street, on a vraiment l’impression d’être invité dans l’intimité de scorsese, que la maman scorsese va venir nous servir un plat de pâtes, et je suis encore plus fan du « a mook what’s a mook » que du « you re talking to me » de taxi driver ;).
Bon festival lumière à bertrand.
A Stag : cinéaste majeur oui, mais surestimé sur beaucoup de ses films. Que LES AFFRANCHIS avec la voix-off de Ray Liotta, a mal vieilli ! Même chose pour CASINO avec ses 497 « fuck » (un ami l’avait vu à Cannes, et étant placé non loin d’une enceinte, il n’en pouvait plus !) et tous les Caprio ou presque. Le problème avec cet acteur, n’est pas qu’il soit mauvais acteur, c’est plutôt le contraire. Le problème c’est son physique. Sans donner dans le chérubinisme, il continue à faire trop poupon, trop jeunot… J’aurais tellement aimé voir GANGS, AVIATOR et les autres avec une « gueule » qui crève l’écran. Ce qui n’est pas son cas. Mais même sans cela, il est indéniable qu’à partir d’une période donnée, Scorsese, en s’embourgeoisant, s’est embourgeoisé à l’écran. Et ça, ça ne pardonne pas (en tout cas chez lui). Di Caprio veut laisser la trace d’une collaboration qui égalerait celle de De Niro avec le même réalisateur, mais il ne le peut pas. De Niro et Scorsese étaient amis de longue date quand ils ont commencé à tourner ensemble, ils ont connu les mêmes galères, se sont portés l’un-l’autre. C’est plus souvent Bob qui a sorti Marty de ses impasses, mais bon, l’expérience mutuelle est là ! Et ça transpire à l’écran. Bien-sûr dans MEAN STREETS, mais aussi dans TAXI DRIVER.
Au sujet du je-m’en-foutisme d’Universal, il y a aussi le cas WOMAN ON THE RUN de Norman Foster, dont l’unique copie a disparu dans un incendie, et qu’on ne peut voir que dans la copie numérique qu’Eddie Muller avait faite pour lui même (illégalement d’ailleurs). Universal semble gérer son patrimoine dans une optique de prestige, en insistant sur l’identité du studio, en sortant en Blu-ray 3D des titres pour moi aussi dispensables que CREATURE OF THE BLACK LAGOON et en négligeant des éditions Blu-Ray l’énorme catalogue Paramount qu’ils possèdent (tous les films Paramount jusqu’en 1948, donc plein de films de Lubitsch, von Sternberg, Hathaway, DeMille, Preston Sturges, Mitchell Leisen, les premiers Wilder…)
à Sullivan: SCORSESE: en gros vous avez raison, pour GANGS une amie me disait « dans ce film tout est bien sauf le film » tout est réuni pour mais… il y a peu de films sur cette période de l’histoire américaine et ça aurait dû être mieux, je ne sais pas ce qui ne va pas avec ce film d’ailleurs! Pour Di Caprio je suis d’accord aussi: la preuve c’est que j’avais complètement oublié qu’il y était ne me souvenant que de Day-Lewis! Je viens d’écouter l’émission de Ciment et l’ai entendu dire « chef d’oeuvre » à propos de HUGO CABRET que je n’ai pas vu et qu’en est-il de A TOMBEAU OUVERT que j’ai toujours loupé aussi?
A MB
Ce sont deux des Scorsese que je préfère et qui sont supérieurs à Gangs, à SHUTTER ISLAND
A MB et Bertrand
HUGO CABRET est un film qui me laisse dans une drôle d’indécidabilité, comme prisonnier d’un entre-deux dont je ne parviens pas à m’extirper : il y a là-dedans quelque chose que j’adore (une invention constante, un beau scénario, une générosité narrative, un côté « boîte à jouets » inattendu de la part du futur auteur du LOUP DE WALL STREET)et en même temps, quelque chose de rebutant que j’imputerais au sentiment que le film est sur-maquillé de numérique, figé façon Grévin dans une représentation une fois de plus convenue d’un Paris vu par Hollywood, très « parc à thèmes » avec ses chansons évocatrices (« Frou Frou », « Marguerite »)pour faire couleur locale. Il faut dire aussi que le matériau à l’origine du film est particulier : sauf erreur de ma part, un livre pour les enfants déjà adapté sur CD Rom, ce qui peut induire une certaine artificialité. Bon, je pourrais aussi développer tous les compliments dont j’ai commencé à dresser la liste, et c’est sans doute ce qui emportera le morceau lorsque je le reverrais.
à Bertrand: je ne sais pas comment MS a pu signer un nanar comme SHUTTER, je viens de commander A TOMBEAU OUVERT et vais chiper HUGO CABRET à la médiathèque!
Pour LE LOUP DE W ST j’ai arrêté le dvd à la 50ème minute, excédé par les dialogues mitraillette et le montage (elle doit en baver Thelma Schoonmaker avec Marty!) ou ambiance furieux certes voulus mais gonflants, OR le réinsérant dans la bestiole hier j’ai vu que c’était le moment où Scorsese soufflait un peu et j’ai dévoré les 2 heures restantes. Pour rejoindre a contrario Sullivan sur DeCaprio je dirais que dans LE LOUP il a enfin abandonné le côté pouponnesque et même bousillé son image du temps du Titanic ou le film sur l’île. Non, il est mûr notre Leonardo dés lors, et ses deux discours du LOUP la harangue et les adieux ne sont pas juste du cabotinage, la profusion est justifiée, bien, ce sera peut-être un acteur après tout!
à Sullivan et Bertrand: je viens de découvrir BRINGING OUT THE DEAD/A TOMBEAU OUVERT, j’ai dû attendre aussi longtemps à cause de déceptions de la part de Marty: CAPE FEAR aux effets boursouflés (DeNiro cabotinant à mort, c’est le début de sa dégringolade) et un film qui s’essouffle vite, KUNDUN et LE TEMPS DE L INNOCENCE pas vus mais qui ne me disaient rien qui vaille. Vous avez raison c’est un chef d’oeuvre, sans concession. Il y aurait plus à dire.
A MB : BRINGING OUT THE DEAD, où l’on suit un ambulancier new-yorkais durant trois nuits, est mon Scorsese préféré depuis que je l’ai découvert en DVD en 2001. Si Schoonmaker a reçu la statuette pour RAGING BULL, elle aurait tout aussi bien pu la recevoir pour cet opus. Quelle maestria. Scorsese propose une multitude d’idées géniales au tournage, et sa monteuse transcende ce matériau sur sa table. Le panel d’acteurs est somptueux, les stars d’abord : Cage qui trouve là le meilleur rôle de sa carrière (même devant LEAVING LAS VEGAS, trop « rôle à oscars » à mon goût), Patricia Arquette dont la prestation égale celle de sa sœur Rosanna 4 ans plut tôt dans AFTER HOURS, sans oublier les trois co-ambulanciers de Cage durant les trois nuits que dure l’action du film : John Goodman, Tom Sizemore et Ving Rhames, tous trois excellents. Ensuite les seconds rôles, tous très soignés, dont celui inoubliable du personnage de Noël, potomane pathétique et immensément drôle, campé par Marc Anthony (il tuerait père et mère pour un verre d’eau !). Le scénario d’après le roman de Joe Connelly, est un des plus réussis de Paul Schrader et on ne peut éviter d’établir une parenté avec TAXI DRIVER. Le Frank Pierce de Nicolas Cage est le compagnon d’âme du Travis Bickel de Robert de Niro. Tous deux sont hantés par l’horreur, le premier par la guerre du Vietnam, le second par toutes cette faune nocturne perdue, souffrante, agonisante, et les fantômes des personnes qu’il n’a pu sauver. Ils sont pathologiquement atteints. L’hallucination progressive du personnage de Cage, dont la voix-off est la plus pertinente et la plus convaincante de toute la filmo de Scorsese, est accompagnée par une bande-son qui mériterait d’être plus connue. Les tubes de Van Morrison (le génial T.B. Sheets !), des Who, de Sinatra, de Stravinsky (!), ou bien encore des Cellos (I am a Japanese Sandman, jubilatoire!) et tant d’autres, liés par la musique originale d’Elmer Bernstein, constituent un ensemble des plus réjouissants de Marty. Enfin, il y aurait tant à dire, mais n’oublions pas les décors de Dante Ferretti, la photo nocturne fabuleuse de Robert Ridchardson et bien-sûr, la mise en scène folle de Scorsese (le ballet incessant du personnel hospitalier quand on se trouve aux urgences que l’on peut comparer ici à celui des cuistots et serveurs du GARCON! de Sautet dont nous parlions ici récemment), les travellings durant les parcours en ambulance, l’épisode chez le dealer et les visions accompagnant cette scène, et j’en passe. Rajoutons que c’est peut-être le film où Scorsese a le mieux sublimé sa problématique liée à la religion. Enfin, bref, oui c’est un bijou, un chef-d’oeuvre, osons le mot. Et ce qui me plaît, c’est qu’il s’agit presque d’un chef-d’oeuvre clandestin, mais dont la richesse semble inépuisable (j’ai mis du temps à réaliser que la voix du répartiteur dans le hp des ambulanciers, était celle du réalisateur, par exemple !).
à Sullivan: BRINGING: BRAVO! quand je disais qu’il « y avait plus à dire » (suffisait de demander!) et merci.
A MB : From the bottom of my heart, you’re welcome ! Mais j’aimerais beaucoup que vous-même parliez ici du film, puisque vous le qualifiez également de chef-d’oeuvre… Je ne sais pas, on pourrait par exemple faire une thèse sur la symphonie des sirènes et la pyrotechnie des gyrophares, mises en scène de manière spectaculaire par Scorsese, qui là, se pose en concurrent direct du Jean-Michel Jarre des années 80. Ça, c’est dit.
à Sullivan: BRINGING en fait c’est le seul Scorsese dans lequel je retrouve ce thème christique « comment porter toute la souffrance du monde » que tt le monde dit figurer dans les films de MS ou presque. Je le voyais bien dans MEAN STREETS mais avec tant d’ostentation que ça m’avait laissé froid. Ici, on sent que c’est un thème intéressant parce que pas comme dans MEAN STS posé en cas exceptionnel lié au héros seul joué par Keitel, dans BRINGING je sens le côté universel de ce thème, comment il peut être illustré par tous, vous et moi et N Cage ne se pose pas en héros flamboyant et solitaire, il EST nous tous. De plus, Marty qui cherche souvent à nous éblouir jusqu’à nous prendre la tête avec ses dialogues-mitraillettes et ses plans ultracourts ou mouvement de caméra virtuoses, ici de façon adulte parvient à doser-alterner fureur et moments de calme même si tragiques. D’ailleurs quand le calme (puis la fureur) revient c’est parfaitement justifié. Le film est lucide et évacue tout happy-end (je craignais un peu que le cardiaque du début finisse par s’en sortir). Vous avez parlé de grands acteurs, j’ajouterais les nurses Mary Beth Hurt et Aida Turturro et très impressionnant le pourvoyeur de sommeil sous substance, le suave et inquiétant Cliff Curtis( j’ai regardé sa filmo et vois qu’il n’a joué que dans des films ou séries tv que je n’ai pas vus, c’est une découverte). De plus l’irruption de fantastique ou mystique (rare chez Marty?) avec ces bras et bustes qui sortent de l’asphalte sont justes et bien vus.
J’ai pas grand chose à dire à part de la description ou citation je n’ai pas de vrai commentaire: c’est génial.
je pense que ce côté universel du héros doit beaucoup à Cage, acteur très intéressant, capable de jouer en-dessous (je ne l’aime qu’à moitié dans un rare rôle flamboyant à savoir SAILOR ET LULA). Cage est tellement bon en héros ordinaire qu’on aimerait parfois qu’il brise sa coquille, ça doit déteindre sur sa carrière dont il ne donne pas l’impression qu’il s’en occupe avec autant de soin que Matt Damon! il a joué dans une flopée de navets. Il manie underplaying et son contraire avec maestria, il faut quelques magnifiques gros plans sur lui dans BRINGING (au volant ou assis à côté du chauffeur) pour le faire resortir un peu plus aux yeux du spectateur sinon il s’effacerait, sa drague de l’héroïne est si étouffée (par son sens religieux?) et sourde qu’on se dit qu’elle peut être platonique et elle doit l’être. Comme quoi tout du héros christique humble et sombre qu’il fallait dans ce film, que des grands cinéastes ne le font pas plus tourner est dommage en même temps logique car le héros américain ne peut plus être deux tons en-dessous comme dans un film de Tourneur…
il est très drôle dans BAD LIEUTENANT A NEW ORLEANS, il faut le voir hurler sur une riche vieille pensionnaire d’une maison de retraire de luxe: « Qu’est-ce qu’y a avec vous qui va pas? C’est à cause de gens comme vous que ce pays est descendu si bas! ».
A MB
Il est assez formidable dans JOE
à Bertrand: oui dans JOE, grand film, un vrai héros de western taciturne et discret.
Oui, JOE a fait du bien à Cage qui s’enlisait (et continue à s’enliser) dans les navets. MB, puisque vous évoquez son côté Docteur Jekyll et Mister Hyde… Sur le versant flamboyant, j’aime beaucoup sa frime dans le SNAKE EYES de De Palma, il s’en donne à cœur joie, et ça lui va fichtrement bien ! Même chose dans le VOLTE FACE de Woo, notamment la scène où vêtu d’une soutane, il met la main au panier d’une soprano entrain d’interpréter l’Alleluia du Messie de Haendel avec son choeur. Très rock’n’roll le Cage. Il ne faut pas oublier non plus, qu’il a joué dans de bons films, tels ARIZONA JUNIOR des Coen, RED ROCK WEST de John Dahl…
CAGE: j’ai exagéré son côté discret… il est capable de faire dans l’extravagance mais avec toujours un air d’épagneul breton atteint de spleen mystico-existentiel à se taper sur les cuisses à l’envi hi hi!
A tous,
Eastwood, que vous avez dû rencontrer à lyon j’imagine bertrand lorsqu’il a été mis à l’honneur à l’institut lumière il y a quelques années, avez vous pu échanger avec lui ?
D’eastwood je n’ai pas tout vu, les films que je connais trament souvent l’histoire d’un homme « justicier », capable d’être plus méchant et froid que le méchant du film ?
Dans son oeuvre, partialement puisque les westerns sont un le jardin où je préfère aller, je préfère de loin ses deux opus josey wales et pale rider, le premier étant vraiment très bon pour un western relativement récent !
A Stag,
Ils traitent e bien d’autre chose et il cassa l’image de DIRTY HARRY très tôt, dès HONKY TONK MAN (qui n’est pas totalement abouti).Dans UN MONDE PARFAIT, son personnage ne résout rien. Il a parlé de la corruption de la police, de la violence dans l’Ouest. Je l’ai rencontré bien avant Lyon. Nous avions été attachés de presse sur DIRTY HARRY avec Pierre Rissient, fait sortir LES PROIES (autre film ou il casse son image) et il gardé une amitié très fidèle pour Pierre Rissient, lui offrant sa convalescence à Los Angeles
« lui offrant sa convalescence à LA » c’est à dire? …si je ne suis pas indiscret bien sûr.
A Ballantrae
Non Pierre a eu de graves problèmes cardiaques liés au diabète, une sérieuse opération et Clint a pris la quasi totalité à sa charge. Vu les tarifs américains Pierre n’aurait jamais pu payer et les visites de Clint faisaient que les docteurs rivalisaient d’attention. Et moi il m’a donné un coup de main sur Round Midnight. Maintenant qu’on ne compte pas sur lui pour analyser longuement les films (plutôt la manière de filmer). Dans les bonus de MAGNUM FORCE ce qu’il dit est platounet alors qu’il pourrait se défendre en citant des scènes du film (le fait qu’il jette son badge, idée de Siegel. Des heures de discussion), le ton de la musique finale de Lalo Schiffrin qui est tout sauf triomphaliste. Ou s’arrête le conservatisme et le progressisme quand on affronte un tueur d’enfants et de femmes. Beaucoup d’internant pointent l’ambiguïté, la complexité du film qui soulève de graves questions que pointent la plupart des intervenants. Personne ne parle de la part de Cimino dans ce scénario foutu comme l’as de pique (Harry est toujours là ou il se passe quelque chose et le personnage de Hal Holbrook est exaspérant)
A Stag;
« D’eastwood je n’ai pas tout vu, les films que je connais trament souvent l’histoire d’un homme « justicier », capable d’être plus méchant et froid que le méchant du film ? »
Loin de l’univers de « Dirty Harry », Eastwood changeait de registre très tôt dans sa carrière avec l’une de ses premières réalisations, le très méconnu « Breezy », belle histoire d’amour où, vingt ans avant « Sur la route de Madison », il faisait déjà preuve de justesse et d’une réelle sensibilité ( bien servi en outre par les excellentes prestations du couple Kay Lenz/William Holden)…vraiment un joli film à (re)découvrir.
Dans sa veine intimiste et dans sa première partie de carrière outre « Honkytonk Man » déjà cité par Bertrand Tavernier je garde également un bon souvenir de « Bronco Billy »…des films, des personnages et des univers bien éloignés des enquêtes musclées de l’inspecteur Harry Callahan!
à tous: à propos de Clint Eastwood je suis en train de lire le livre d’entretiens du regretté Michael Henry Wilson avec celui ci, passionnant tant pour l’introduction de MHW que pour les entretiens eux-mêmes. Comme dit Bertrand à propos du bonus de MAGNUM FORCE, il ne faut pas s’attendre à de profondes analyses sur les arrières plans sociopolitiques ou moraux de ses films, mais questions et réponses se concentrent surtout sur des problèmes de mise en scène, de scénario ,de dramaturgie, bref de métier ou d’art comme on voudra et là Clint se révèle très intelligent et très honnête.
A bertrand,
J’approfondirais eastwood c’est vrai que je n’ai que quelques films où la trame est un peu la même, que les films sur le rugby où la guerre ne m’ont pas attiré, à tort probablement. J’y retournerais quand j’aurais finit mon actualité sur l’énorme dossier western, j’en ai pour le moment 211 en dvd, je suis sur daves en ce moment, j’aime ce que vous dites dans les bonus sydonis, comme vous je trouve la dernière caravane vraiment très bon, au niveau de la flêche brisée. Comme mccrea qui s’attachait à ne pas trucider dans ses films, daves a une vision très humaine du côté indien de l’histoire. De daves j’ai les collines de la potence, la dernière caravane, la fleche brisée, l’or du hollandais, 3h10 pour yuma, cowboys, (en western) ai-je un gros manque ?
J’ai reçu les croix de bois, et je rachète en dvd petit à petit les films de vous que j’ai en k7, cette semaine un dimanche à la campagne. Curiosité, où avez vous filmé ? Est-ce autour de lyon ?
A Stag
Je l’ai filmé près de Paris dans le Vexin. Dans les Daves vous ne loupez que DRUMBEAT (L’AIGLE SOLITAIRE) qu’on trouve en zone 1 sans sous titre et le sous estimé RETURN OF THE TEXAN qui vaut mieux que sa réputation
A bertrand, petit oubli, de daves j’ai également jubal
A bertrand,
Merci, pour info si ça intéresse quelqu’un j’ai trouvé drum beat en zone2 chez nos voisins italiens (extension .it du plus gros site de vente en ligne) sous le titre « Rullo Di Tamburi » à un prix raisonnable.
Pour return of the texan, en zone2 pour le moment je suis bredouille.
A Stag
Je vous conseille aussi les deux westerns que vient de sortir Carradore et où j’interviens. L’excellent et original LITTLE BIG HORN, totalement inédit, une chronique sombre, souvent claustrophobie et nocturne d’une patrouille suicide écrite et dirigée par Charles Marquis Warren et VENGEANCE A L’AUBE, un très bon George Sherman avec un excellent scénario de George Zuckerman, scénariste des meilleurs Sirk dont LA RONDE DE L’AUBE
à Guillaume: Tout à fait d’accord, pour comprendre Eastwood il faut voir BREEZY et BRONCO BILLY, deux films vraiment personnels et très attachants.
à Stag: INVICTUS n’est pas un film sur le rugby. Je n’y suis entré qu’à reculons, étant définitivement « no sport » mais le film m’a très vite convaincu et même assez emballé à la fois pour l’intelligence du scénario et le brio de la mise en scène. Au sujet de Daves je mettrais LA DERNIERE CARAVANE au dessus de LA FLECHE BRISEE notamment pour l’utilisation de l’espace et des extérieurs naturels qui en l’occurrence sont les mêmes.
A Bertrand
Puisque vous abordez VENGEANCE A L’AUBE, que j’ai visionné (pas encore le Marquis Warren), la copie présentée par Sidonis a déchainé l’ire des chroniqueurs de Dvdclassik car elle est sensiblement recadrée. Ils n’ont pas tort, du reste: souvent, sur la gauche essentiellement, des informations sont salement rognées (Piper Laurie apparaît ça et là amputée d’un bras, privée d’une joue, etc..). L’avez-vous constaté ?
Moi, cela ne m’a pas empêché d’apprécier le film qui est de toute façon urbain et peu aéré. George Sherman trousse cela avec amour et respect du spectateur. Constamment, il y a de la vie, de l’effervescence westernienne. Un exemple : un plan d’ensemble de l’intérieur du saloon de Socorro, très animé (bruits, jeux, beuveries) nous montre, au bas de ce même plan, comme à la sauvette, l’antipathique tenancier et Piper Laurie, tous deux attablés, en train de manger. Le patron et son employée pendant leur pause repas : que cela sonne vrai!
A Alexandre Angel
Les copies que j’arrive à voir ne sont pas, me repete le boss de Sidonis, définitive. Et parfois c’est un réponse bidon et j’ai pris des coups de sang
A bertrand,
J’ai reçu et dévoré vengeance à l’aube, vraiment très intéressant et original. Outre la variation vraiment fine sur ok corral, j’ai beaucoup aimé les couleurs, les costumes, la ville comme vous dites dans le très complet bonus, le salon de coiffure dans le bar, le chemin de fer qui passe au milieu de la grande rue. Beaucoup de composante qui rende ce film singuilier. Egalement très original dans le scénario l’attitude d’alex nicol, meurtrier très élégant qui attendra patiemment que sa cible soit armée, au final par ses soins, pour obtenir son duel. On veut se tuer puis on monte en diligence ensemble, ça attendra plus tard…Saisissant ! Buchanan joue un shérif lui aussi très patient. Un western inattendu que je recommande vivement.
A Alexandre Angel à propos du dvd Sidonis de VENGEANCE A L’AUBE: je ne trouve pas de chronique du film sur Dvdclassik. Où est le problème de recadrage? la jaquette annonce le ratio 1.33 ce qui me parait correct pour un film de 1954 (mais les jaquettes sont souvent erronées sur ce genre d’informations).
A Mathieu
J’ai revu le film qui est excellent et n’ai pas noté de recordage
Sur vengeance à l’aube j’ajouterais que je ne sais pas s’il existe un autre western dans lequel un pianiste joue du beethoven dans un saloon. On avait shakespeare dans clementine qui était déjà original.
à Bertrand:
Je vais voir VENGEANCE A L’AUBE. Votre aide est précieuse pour faire le tri dans la filmographie de gens comme George Sherman ou Gordon Douglas. Une autre piste est le nom des scénaristes et depuis quelques années je fais beaucoup plus attention à ceux-ci en lisant une jaquette de dvd ou en faisant une recherche sur Wikipédia ou IMDb.
A MATHIEU
Là le nom de George Zuckerman est un atout tout comme William Bowers dans certains autres Sherman très réussis (LARCENY) mais et c’est là ou le mystère s’épaissit, il y a de très bons Sherman sans nom de scénariste célèbre et d’autres ratés malgré un générique prometteur. Il faut faire rentrer d’autres paramètres (chef opérateur, film préparé trop vite, intervention néfaste du Studio comme dans RIVER LADY) mais Sherman reste un cas passionnant dès ses premiers films Republic. Certains sont vifs, rapides sur des sujets bateaux
A Mathieu et Bertrand
Rapport à VENGEANCE A L’AUBE, et voici :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?f=11&t=24206&start=3345
Il y a aussi un autre moment particulièrement incriminé sur un autre topic, environ à la 54ème ou 55 ème minute lors d’un champ contrechamp avec Piper Laurie. Je pense qu’ils ont raison sur le recadrage mais qu’ils en exagèrent le dommage. Ne pas oublier que Dvdclassik est AUSSI un site technique donc puriste dans ce domaine. Je ne le suis pas à ce point et apparemment, vous non plus. Jeremy Fox, lui, il jette sans même visionner dès lors qu’il repère ce qu’il considère comme un sérieux recadrage ou pire, un Pan&Scan. Je vais finir par faire ses poubelles, moi!
à A Angel: JEREMY FOX: ah non c’est pas juste c’est pas à ce point, « il jette sans visionner » non il n’aime pas les faux scope ou les faux 4/3 comme tt le monde, mais à part ça il peut tolérer un léger recadrage ce qui serait le cas du Sherman.
ce qui ne semble PAS être le cas du Sherman après avoir vu votre lien, Alex! la capture est flagrante. Qu’en pense Bertrand, c’est exactement là:
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?f=11&t=24206&start=3345#p2510823
soyons précis
A MB
J’ai encore revu VENGEANCE et il n’y a pas, ça craint sur la gauche. Ce n’est même pas du recadrage, c’est du décadrage !
A Alexandre Angel
Carradore vient de m’avouer qu’Universal vient seulement maintenant de retrouver le matériau au bon format. Ils ont prétendu pendant trois ans qu’ils n’avaient rien d’autre et que c’est ce qu’ils vendaient à toutes les télés du monde. Ils ont retrouvé après l’insistance de Sidonis et le film va ressortir. J’avoue que je suis un peu exaspéré par les donneurs de leçons qui jugent sans réfléchir. Je voudrais les voir se coltiner les studios américains, surtout Universal qui est un des pire, réfuter pendant des mois les affirmations fausses. Vous savez ce que cela coute en temps, en frais d’avocat. Déjà à l’époque avec certains studio Pierre Rissient avait refusé trois fois des copies tirées aux normes télé. Impossible de faire changer ce que les bureaucrates avaient dans la tete. Et il y a des films qui ne sont jamais ressortis. Ces problèmes sont encore augmentés par l’histoire des coupes publicitaires, la domination des annonceurs qui se foutent des formats et naissaient le score. Donc un peu de modestie avant de cracher dans la soupe. Et je suis désolé, les recordages un peu gênants ne gomment pas les qualités du film. La technique ou ce que certains en appréhendent a totalement pris le pas sur le contenu, la mise en scène. C’est plus important de savoir si le son vient bien à droite que d’analyser un dialogue bien écrit. Il n’y a pas un mot dans ces commentaires sur la vision des femmes, le traitement des couleurs, du décor. Mais comment aurait fait Jeremy Fox quand on devait découvrir dans les cinémas de quartier des chefs d’oeuvres de Gremillon ou Greville en 16 mm, avec des copies rayées, un son discutable dans des cinémas mal équipés. Il aurait compté les rayures au lieu de ressentir le dialogue de Prevert qui surmontait ces handicaps
A MB suite
et pour en revenir à Jeremy, je ne suis pas injuste du tout! Il le dit souvent, en cours de topic, qu’il ne supporte pas les copies qui ne respectent pas les formats. Il précise toujours qu’il n’achètera pas, ni ne visionnera un film dont il sait par avance qu’il est « pan&scanné »..et qu’il s’arrête au bout de quelques minutes s’il constate qu’une copie subit du recadrage, qu’il ne chroniquera pas le film et éventuellement,…direction poubelle. Ça, c’est pas de l’épidermique de kermesse!
A Alexandre Angel
Mais si vous lisez les chroniques les réflexions de Nicolas Saada, il a accepté plein de films sortis en 1.85 alors qu’ils étaient en 1.66. LA SOIF DU MAL est sorti dans la version restaurée dans un mauvais format. Il faut savoir qu’aux USA c’était le bordel et faute d’une loi sur le droit d’auteur qui donne un pouvoir au créateur de très nombreux films ont été exploités dans des versions tronquées, recardées (de manière moins publicisée que le pan% scan. D’autant que certains films avaient deux négatifs déjà au tournage. Simplement parfois la copie dite plate était moins bien cadrée mais mieux éclairée que celle en score (LE SIGNE DU PAIEN).
Pour donne rune idée du bureaucratisée à Universal LAW AND ORDER de Cahn était étiqueté introuvable, détruit jusqu’à ce qu’on découvre qu’on l’avait rangé à LAW & ORDER
A tous sur vengeance à l’aube, soit je ne suis pas assez pointilleux ou exigeant soit vraiment je ne me considère pas volé d’une demi épaule de piper laurie. Une amputation de certaines scènes m’aurait frustré, la scène de piano qui nous glisse si finement l’éducation, l’érudition et la sensibilité du « doc », comme lorsque mature est ému en écoutant shakespeare chez ford, mais sur le cadrage, et même les couleurs, je n’ai rien à redire. Satisfaction trop légère, vous me le direz.
Sydonis m’a permis de découvrir beaucoup de westerns, (20% de ceux que je possède, une quarantaine c’est pas mal) qui ne sont pas édités ailleurs, ou mal, différence entre l’édition sydonis/aquarelle des mohawks par exemple, avec une qualité globalement très satisfaisante, des bonus très intructifs, je n’attend pas à voir en blue ray des films de cette époque, l’usure, même visuelle, a son charme.
En terme de mauvaise copie je vous recommande, est-il besoin de citer l’éditeur (zylo), la belle espionne, que mon délire sur la très gironde yvonne de carlo m’a fait acquérir, encouragé en cela par le nom du réalisateur, walsh, je pense qu’il y a de quoi se satisfaire de ce que sort sydonis !
A Bertrand
Je pense, encore une fois, que Dvdclassik, qui conjugue portée cinéphilique et technique, se heurte parfois à un hiatus tel que celui qui nous occupe (Appelons-le « Le cas Socorro », ça fait bien, ça..). Jeremy Fox est, de toute évidence, fan de westerns, des westerns Universal des 50′ et de George Sherman et il se prive (dit-il) du plaisir d’en découvrir un qui est, effectivement, excellent. Je trouve cela assez particulier..et dommage pour l’intéressé.
Sinon, ce que vous dîtes, par rapport à LAW AND ORDER, est énorme!
A Alexandre Angel
Il ne s’agit surtout pas d’attaquer DVDclassik mais certains fans sont obsédés par des imperfections techniques (les critiques de DVD, à quelques exceptions près comme DVDclassik consacrent des paragraphes à la répartition du son et rien au contenu du film, à ses implication racistes ou anti racistes par rapport à une époque donnée. Et surtout, je le répète, ces fan ne se rendent pas compte de ce qu’il faut d’énergie pour dénicher certains films. NAKED DAWN cela a pris des années et une négociation avec le scénariste que j’avais retrouvé. Les Studios peuvent vous envoyer du matériel certifié correct qui est une tromperie. C’est Universal qu’il faut attaquer plus que Carradore même s’il est bordélique. Universal se fout de la préservation ou s’en est foutu pendant des années, des décennies (la Fox a été longtemps comme cela). Pour sortir DUEL DANS LA SIERRA et les films qui échappent à leur liste établie une fois pour toutes (il manque 8 Sherman intéressant, surtout des polars), cela monopolise des mois de travail
à Bertrand: donc on sousestime grandement le boulot à fournir pour obtenir un Sherman ou un Bartlett de la part de studios ou compagnies qui en plus je suppose, ne sont même pas vraiment intéressés par l’argent que ça va leur rapporter. Message reçu.
Dites vous dites bien que Sidonis va resortir le Sherman ou vouliez-vous dire Universal aux USA?
A MB
Sidonis va le ressortir. C’est ce que m’a écrit Carradore
A tous, A bertrand,
Un autre sherman est en pré-commande, annoncé pour le 2 décembre chez sydonis, avec mccrea, the lone hand avec aussi barbara hale et à nouveau alex nicol, deux autres westerns avec mccrean sortent en même temps, black horse canyon de hibbs et cattle drive de neumann.
De quoi saliver d’avance ?
Au départ,Eastwood ne devait pas réaliser ce film,il à signer un film inégal.Je préfère largement « Stalingrad »de Jean Jacques Annaud qui à plus de teneur sur le plan du personnage central et la mise en scène est moins pompière et patriotique que le film d’Eastwood.
A Rouxel
Pas d’accord
Pour vous répondre,j’argumenterais concernant « American sniper » de Clint eastwood.En effet j’en ai assez de voir depuis des années dans les films venant des Etats-unis qui traite de conflits,de guerre le drapeau étoilé qui flotte afin de montrer la suprématie de ce pays qui n’est pas un exemple dans le monde.D’autre part il y a une forte ambiguité entre le réalisateur Eastwood et l’homme qui à toujours proner le port d’armes.On voit chaque semaine des tueries au quatre points du pays.Sur 400 millions d’habitants je pense qu’il y a autant d’armes qui circulent.Qu’à fait le président Obama et ses prédécesseurs depuis 50 ans?Rien le marché des armes est un commerce qui marche autant que la drogue ou la prostitution ainsi que la vente de médicaments.
A Rouxel
Cher Rouxel lisez ce que l’on écrit. Quelques interventions avant la votre, j’ai spécifié qu’Eastwood était pour le contrôle des armes. C’est désolant cette impression de ne pas être lu. Quant aux films sur la guerre d’Irak, un très grand nombre sont désenchantés, montrent des soldats qui ne comprennent pas ce qu’ils font ici, montrent aussi une inadéquation absolu entre les moyens employés et le but recherché. On sent que personne dans les troupes, les officiers n’a été briefé sur la culture, les habitudes d’un pays, qu’ils sont en fait, par ignorance (et dans le cas de leurs supérieurs) par arrogance de toute réalité. Chaque pas qu’il font décuple l’incompréhension et l’hostilité. On sent cela tout au long des DEMINEURS, de DANS LA VALLÉE D’ELAH, de GENERATION KILL. Certes peu de films s’en prennent encore aux décisions criminelle et totalement imbéciles de Cheney et Rumsfelt (sinon le documentaire de Ferguson). On reste au niveau de l’homme de troupe. Mais il y a quand même GREEN ZONE où l’on voit que la CIA et un général sont plus pragmatiques, plus en contact avec la réalité que l’horrible Paul Bremer et sa troupe de conseillers arrogants et ignorant (pas un seul ne parlait arabe) lequel va démanteler la garde de Sadam Hussein et l’armée, donnant naissance à des dizaines de milliers de terroristes. Les films américains sur la second guerre mondiale étaient souvent ultra patriotiques. Un peu moins sur la guerre de Corée et même du Vietnam (d’ailleurs il y en a moins). . Il est intéressant de noter qu’à quelques exceptions près (SNIPER, ZERO DARK THIRTY), tous ont été des échecs commerciaux. Les DEMINEURS est le films oscarisé qui a fait les plus faibles recettes. Avez vous vu DANS LA VALLÉE D’ELAH, THE GREEN ZONE pour écrire une semblable affirmation. C’est un peu comme si j’écrivais qu’entre 1943 et 1963 tous les films de guerre soviétiques ont été antimilitaristes et ont critiqué le régime. En tout cas les films que j’ai cité ne célèbrent en aucun cas la suprématie d’un pays même s’ils chantent le courage individuel
A Bertrand Tavernier et Rouxel
Je pense que l’on peut également citer le « W » de Stone et « lions for lambs » de Redford, qui tentent de donner un autre point de vue que celui du soldat, mais il est vrai qu’ils sont moins frappants que « in the valley of elah » ou « green zone ».
à Rouxel: alors là! Je me suis fendu de 50 lignes pour vous entendre dire ça: « pompier et patriotique » mais c’est le contraire! je suis sonné!
A Rouxel
Cher Rouxel lisez les textes des autres qui ont déjà analysé ces questions et qu’on peut prendre en considération
à Rouxel: d’ailleurs ça me ferait plaisir d’entendre vos arguments contre ce film « patriotique et pompier ».
Stalingrad est assez mal mis en scène ( un sous soldat Ryan en gros, aussi mal foutu que le pitoyable Indigènes qui a massacré un sujet en or faute d’un vrai scénario) et comme je l’ai déjà dit, je regrette amèrement que Leone n’ait pu s’emparer de cet événement historique pour nous émerveiller!
Annaud, hormis dans La victoire en chantant et Le nom de la rose pour Connery et le décor superbe ( Dante Ferreti je crois, le complice de Fellini : insistons sur l’importance de ce beau métier souvent oublié), ne me convainc que très peu.
A Ballantrae
LA GUERRE DU FEU et le film sur le foot
Oui, Coup de tête était assez rigolo.
La guerre du feu est plus ambitieux qu’abouti même si qqs bonnes idées demeurent viables.
Coup de tête est bon je trouve, on y voit en outre une pléiade de très bons comédiens dont robert dalban dans un de ses derniers rôles.
A Ballantrae : STALINGRAD n’est pas mal mis en scène, revoyez-le. C’est même tout le contraire, Annaud utilise ses décors avec brio, et a toujours ce sens de l’espace qui manque à tellement de réalisateurs. Les scènes entre Jude Law et Ed Harris sont tendues, haletantes. Le problème d’Annaud ? Avoir fait de l’argent, avoir eu du succès à l’étranger. L’intelligentsia française ne supporte pas. C’est tellement agaçant, car tellement général, de casser du sucre sur son dos… Son dernier film, LE DERNIER LOUP, a du coffre, c’est un film d’aventurier, un film qui fait du bien. C’est bon aussi, les films qui font du bien. Et vive Annaud, et pas seulement pour COUP DE TETE ou LE NOM DE LA ROSE. OR NOIR, SEPT ANS AU TIBET, L’OURS et L’AMANT ont beaucoup de qualités.
A Sullivan,
j’ai vu Le dernier loup car mon gamin était très attiré.Il ya qqs bonnes choses mais de là à dire que c’est un « film d’aventurier »?Amibitieux oui mais pas toujours très bien écrit, assez confus même et à d’autres un peu simple.
Les paysages sont beaux et une scène est assez passionnante:l’attaque nocturne du troupeau par les loups ou leur abattage triste à pleurer ( d’ailleurs, mon gamin était inconsolable!).
Annaud est un cinéaste curieux qui a effectivement une vue large mais ses films me semblent trop souvent en deça de leur sujet à cause de maladresses d’écriture à la base.
Mais je veux bien essayer de revoir Stalingrad qui m’était apparu comme assez répétitif dans les duels et en même temps confus en ce qui concerne les enjeux historiques, le tout cherchant à singer le ciné américain ( en moins pire tout de même que les polars récents avec Dujardin ou Lanvin dont je ne cherche aps à retenir le titre, en moins pire que les opus d’Arcady ou JF Richet- un Mesrine assez lourdaud).
A Ballantrae : Par « film d’aventurier », j’évoquais Annaud à l’aune du périple de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres effectués par lui et son équipe pour le choix des décors majestueux dans lesquels le film a trouvé son creuset.
Une mise en scène ne me semble pas pouvoir être patriotique en soi : même les films les plus exaspérants de la période stalinienne n’ont pas une mise en scène mais des motifs exaltant la doxa du petit père des peuples, idem pour Riefenstal.
En revanche, une mise en scène peut s’avérer pompière.Celle de American sniper ne l’est pas: Eastwood filme sec, sans fioritures et le déluge de drapeaux américains lors du passage du cercueil de C Kyle semble tiré d’images d’archives.
Le problème n’est pas dans le style mais dans le traitement scénaristique du sujet par moments et dans quelques maladresses incongrues comme le bébé en plastique que B Cooper cherche à rassurer au moment où il pleure (on dirait un cours chez un coach avec poupons fournis).
Il y avait matière à un film caustique et glaçant comme dans Full metal jacket (horreur perçue par intermittences seulement: qd il tue le gamin, qd il assiste au massacre de la famille de l’Irakien psychopathe, lors de la tempête de sable) ou à un grand poème de la confusion comme dans Croix de fer mais on a comme matière première un Américain tout musclé qui ne sait pas aligner deux idées qui le feraient dévier des cours de tir de son papa dans une campagne originelle digne de Mark Twain, style Paradis perdu.
Sa femme en revanche était un beau personnage potentiel, trop peu exploité au final.
à Ballantrae et Rouxel: ce n’est pas le 1er film consacré à un personnage antipathique (ou négatif ou médiocre), la médiocrité des tueurs de DE SANG FROID ou de HONEYMOON KILLERS ne peut pas induire une médiocrité du film mais vous savez ça déjà et oui je sais ce n’est pas totalement votre propos mais j’ai l’impression que le personnage de Kyle vous déplaît tant (à moi aussi) que celà déteint sur votre impression du film. J’avais dit que la mort du héros est la grande occasion pour le cinéma ricain de glorifier celui-ci à la fin du film mais vous mentionnez les drapeaux de l’enterrement, j’ai été surpris de voir comment Eastwood escamotait ce moment: si je ne me trompe on a droit à un plan un seul pour évoquer l’enterrement avec ces drapeaux. et personne ne chante BAttle Hymn of the republic en retenant courageusement ses larmes.
Le schéma narratif de SNIPER -disons sur le papier- est celui d’un film héroïsant mais le style contredit celà, c’est d’ailleurs pas nouveau chez Clint.
pour les drapeaux et la discrétion avec laquelle ils sont montrés vous l’aviez déjà remarqué, je me suis un peu mélangé-répété là-dessus, désolé… à Bertrand: commentaire inutile à supprimer si vous voulez!
Il faut vérifier mais cela me semblait plus long à la fin.
si je retrouve le dvd je regarderai mais me souviens d’un seul plan lointain avec aucun découpage ou changement de cadre pour exalter bon je vérifierai.
Je compte sur vous car je n’achèterai pas le DVD!
OK les médiathèques sont faites pour ça!
à MB: apparemment il y a des spectateurs et même des critiques qui ne peuvent apprécier un film si les personnages principaux ne sont pas moraux, sympathiques, intelligents, cultivés ou manquent de conversation… l’accès des films que vous citez leur est fermé de même qu’à BADLANDS ou WANDA, deux films qui me fascinent (surtout le deuxième). Exemple cette critique négative de BADLANDS: http://www.sfgate.com/news/article/Now-Badlands-seems-banal-3104494.php
Par contre dans la comédie, la bêtise, la grossièreté, l’immoralité est acceptée chez le personnage principal. Or c’est là où elle me gêne parfois le plus, il y a des personnages de comédie qui sont trop odieux pour me faire rire. Je pense par exemple à Broderick Crawford dans BORN YESTERDAY. De même j’ai été déçu par BOMBSHELL de Fleming, vanté par Bertrand dans un blog précédent, j’ai trouvé les personnages joués par Jean Harlow et Lee Tracy bizarrement trop viles pour être drôles.
A Mathieu
Lee Tracy s’était fait une spécialité de ces personnages amoraux dont la vitalité vous captive, sa diction ultra rapide comble les critiques américains et fait partie du genre et Harlow est à plusieurs reprises, une victime : d’elle même mais aussi de son entourage et de Tracy
A ballantrae,
Dans full metal jacket c’est tellement fort, caustique je ne sais pas mais il y a de ça, tellement violent et en même temps kubrick s’est génialement amusé, l’enchainement suicide du marine / prostituée sur nancy sinatra est surpuissant, et plus fort encore le gi américain qui, embusqué devant un immeuble, rate deux premiers « japs », recharge, tue les suivants, et regarde à côté de lui, incrédule et fier, si on a vu son exploit.
C’est glacial et caustique en fait, comme vous dites.
à Mathieu: BOMBSHELL: Harlow personnage vil dans ce film? Ah non elle est trop émouvante, et comme dit Bertrand c’est une victime, la pauvre vous ne pouvez pas dire ça… snif
à MB sur Harlow dans BOMBSHELL: victime peut-être mais pas sympathique, Tracy a raison de dire que son désir de maternité est superficiel. Mais je compte bien revoir le film, j’étais peut-être mal luné le soir où je l’ai vu. Dans la comédie italienne, Sordi, Gassmann, Tognazzi, Manfredi peuvent être à la fois vulgaires, stupides, fripouilles et sympathiques.
A Mathieu
Les personnages sont doubles. Bien sur son désir, elle l’exprime de manière ridicule mais cela n’en cache pas moins une réalité et Lee Tracy correspond parfaitement au système qui l’emploie
Je ne suis quand même pas réduit à rechercher des personnages sympathiques au cinéma, SVP!
Mon problème, outre qqs maladresses qui sont de celles qui font sortir du film, c’est le point de vue du cinéaste sur le bestiau.
Idem pour J Edgar: le personnage historique Hoover ne vaut pas gd chose mais je rêvais d’un film complexe, retors sur le personnage et me trouve face à une semi hagiographie assez mal construite, peu subtile, assez pudibonde sur certains aspects du personnage.
J’aime beaucoup Schizophrenia de G Kargl ce qui ne fait pas de moi un admirateur d’un psychopathe immonde:le cinéma n’est pas nécessairement un miroir dans lequel rechercher un reflet rassurant du réel!
à Mathieu: oui mais quand même soyez objectif: c’est Jean Harlow quoi. Elle est tellement mignonne elle ferait pas de mal à une mouche, vous êtes trop cruel.
à MB: j’avoue, je ne suis pas objectif: je n’aime pas Jean Harlow, ni dans BOMBSHELL, ni dans DINNER AT EIGHT, ni dans LIBELED LADY, une comédie qui ressemble pas mal à BOMBSHELL pour son rythme survolté, son ton cynique et ses machinations tordues
A MATHIEU
Moi je la trouve délicieuse, fondante dans son amoralité, sa sexualité totalement assumée. Il faut la voir demander au tout début de RED HEADED WOMAN : « est ce que cette robe est transparente ? » – « Je le frais Mademoiselle » – » C’est bon, je la prends ». Ou dans la BELLE DE SAIGON. Elle est gâchée dans DINNER AT EIGHT et je pense qu’elle n’aurait pas survécu à la vraie imposition du Code. Tout en elle défiait la censure et le puritanisme
à Mathieu: à vrai dire, j’ai failli revendre BOMBSHELL j’ai vu RED DUST LA BELLE DE SAIGON et ai changé d’avis pour avoir 2 films de Fleming… Harlow est magnifique dans RED. Et même Mary Astor arrive à y être sexy! Les rapports entre les deux femmes échappent aux clichés, ainsi je m’attendais à ce que Astor, la fille guindée, soit antipathique et déteste Harlow, la fille sans façons, mais c’est plus subtil. Personne n’est ridiculisé pour servir de faire-valoir. Gable est enfermé dans son rôle rôdé par plein de personnages avant lui, et il y est éclipsé par Jean. Cette histoire simple fait naître plein de variations dans l’imagination du spectateur qui peut s’amuser à inventer des développements, changer les sexes de certains personnages, faire de l’échangisme (honnête!) avec les couples, rendre plus important un personnage secondaire, faire partir l’histoire par un autre aiguillage pour une autre intrigue, comme dans les films de Hawks (copain de Fleming par ailleurs). Tous les films ne sont pas comme ça, certains ont une ligne directrice forte et un peu raide qui s’imposera comme la seule possible. RED DUST c’est plus souple et plus léger, et fort. Ca prolonge le plaisir.
A MB
Et le dialogue de John Lee Mahin comme dans BOMBSHELL est une merveille d’invention, de rythme, de cocasserie. Mahin était un grand pote de Fleming et dans une longue interview, il refuge tout ce que dit Hawks en affirmant que Fleming était un bien meilleur pilote et que Hawks ne s’est jamais mêlé de lui dicter quoi que ce soit sur un de ses films (Hawks prétendait avoir écrit et dirigé des scènes de TEST PILOT et de d’âtres films, ce qui fait hurler de rire Mahin qui les avait écrits. Il traite Hawks de menteur mythomane
à Bertrand/JL Mahin: oui j’avais lu cette histoire, vous donnez la source de PatMcGilligan « Backstory » dans 50, des entretiens avec des scénaristes de différentes époques plusieurs volumes. Il faut que je trouve le volume sur les années 40 et 50 merci.
A MB
C’est le BACKSTORY 1. Celui ou Julius Epstein dans un dialogue hilarant dit qu’il ne peut pas arriver à voir ET tant il ressemble à Menahem Begin
à Bertrand: ok merci! « Backstory Golden age » je le commande tt de suite car j’ai vu qu’il interviewait aussi WR Burnett et James Cain (pressé de voir ce qu’il a dit sur l’adaptation de MILDRED PIERCE) et Mahin aussi bien sûr. Avez-vous lu les suivants?
A MB
Tous et ils valent le coup mais le 1 est spécial
Je me suis demandé si UN PIGEON PERCHE SUR UNE BRANCHE de Roy Andersson n’exploitait pas un peu trop la veine de l’incongru manquant arrêter mon lecteur deux ou trois fois avant la fin. J’ai accroché à la moitié du film (après le point de non retour), je lui reproche quand même une certaine lenteur à rendre fou le spectateur (vaut mieux être bien réveillé). Tout d’un coup, un plan vous scotche à l’écran: un homme grognon se met à la fenêtre torse nu en fumant, une femme vient le rejoindre en se brossant les cheveux lui pique sa cigarette la lui rend et se colle contre son dos, ces deux-là n’étaient pas en train de jouer aux dominos! magnifique. L’image dans ce film est d’ailleurs étonnante, la lumière quoi, c’est du numérique par ailleurs. Je vais approcher avec prudence les autres films de Andersson. Je boirai un double café avant.
J’aime beaucoup les films de Roy Anderson, les courts commeles longs,et pense que son humour peut certes être rapproché d’autres cinéastes de comédies incongrues comme Tati ( un peu) ou Kaurismaki (beaucoup) mais c’est surtout à Beckett qu’on songe en voyant ces univers dévitalisés et pourtant révélateurs entomologiques de la condition humaine , ce sans aucune pédanterie.
Cet auteur est délaissé par une certaine tendance de la critique pour ce qui en constitue la singularité: son sens du cadre, sa maîtrise formelle, l’étirement de situations absurdes.
Greenaway fut fusillé dans les 80′ pour son sens du nonsense très anglais. Anderson semble pratiquer avec talent un humour corrosif nordique.
à A ANGEL: vous voyez ça? J’ai même pas corrigé Ballantrae en signalant que c’est Roy AnderSSon (et oui, Suédois comme Bibi!)! alors, content de moi?
Ah oui, ça progresse
A Angel: … et Marc Salomon dirait « décidément ça s’arrange pas! »
OK : Roy AnderSSon, Wes AnderSon et Paul Thomas AnderSon!
Oui c’est de l’humour un peu lourd mais bon, l’orthographe des noms propres est une manie sympathique, non? bon je me contrôlerai désormais.
Mais je n’ai apas dit que vous étiez lourd…vous avez au contraire raison de me corriger!
Tenté par ce qu’en avait dit ballantrae ici et Positif dans un de leur numéro (et accessoirement par le lion d’or à Venise), je me suis laissé tenté à découvrir en dvd UN PIGEON PERCHE SUR UNE BRANCHE de Roy Andersson. Je dois bien avouer que c’est une déception. Que ce film rejoigne Beckett peut-être. Qu’il se rapproche de Tati, assez peu et de Kaurismaki, le film n’en dégage pas selon moi l’humanité. Le problème est surtout l’ennui et la déprime qui se dégage de ce métrage et ça, comme le dit MB, il s’agit bien d’une épreuve et d’un problème majeur pour le spectateur. La plupart des scènes tournent à vide et les propos se voulant proche du non sens ne font pas mouche. Et pourtant une magnifique scène proche du surréalisme est à noter : celles de ces troupes à cheval du roi Charles XII partants au combat contre les russes et s’arrêtant dans un bar contemporain diffusant du rock. Là, oui, Andersson est réjouissant dans l’absurde et rejoint un Bunuel par exemple (réalisateur qu’il admire d’ailleurs beaucoup). Mais ça ne ferait qu’un bon court métrage… Quelques images marquantes (quasi fixes) : un homme tenant un pistolet dans une pièce avec un tableau représentant une volée de corbeaux ou encore cette femme demandant des nouvelles d’un proche alors qu’elle torture un singe pour des expériences scientifiques. Le journal Le Télégraph disait de ce film « à pleurer de rire » : il faudrait être bien dans un état second ou sous quelques substances pour rire devant un tel film, où l’on reconnait au contraire une noirceur et le pessimisme viscéral du réalisateur (il s’en explique d’ailleurs dans un bonus du dvd). Reste la forme : ces personnages grimés de blancs dans des décors rappelant par exemple les intérieurs d’un Edward Hopper. Dommage qu’il ne se dégage rien de ces « tableaux ».
Le pessimisme de Roy Andersson se confirme dans ses premiers courts métrages réalisés en 1987 et 1991 (en bonus du dvd) : tortures mentales et physiques, aliénation de l’homme dans son quotidien ou au travail… Ouff… dur. On a le droit d’aimer et de reconnaître la patte d’un auteur (et son originalité évidente) comme le fait ballantrae, mais à la vision de ces quelques films, j’ai bien des difficultés à le suivre… Comme MB, je ne me précipiterai pas à voir les autres films de Roy Anderssonn et quand bien même l’homme paraît en interview bien sympathique.
Dans la meme veine scénaristique que »L’homme du Picardie »déjà évoquez ici,je voulais revenir sur « Jacquou le croquant »tiré d’un roman d’Eugène Le Roy et porté à la tv par un maitre qu’était Stellio Lorenzi.Effectivement dans les deux feuilletons les personnages sont obligés de fuir leurs lieux de vie et de travail(Les Turdol et leur péniche,et les parents du petit Jacquou chassé de leur ferme par le conte de Nansac).Derrière cette misère et cette exploitation d’hommes et de femmes après la »célèbre révolution française »de 1789,rien n’a véritablement changer pour le petit peuple qui est obligé de donner la moitié des récoltes ainsi que bovins et ovins à un noble qui va meme interdire aux paysans d’avoir un chien afin de braconner.Je pense que la télévision française des années 60 et 70 est unique dans le monde au niveau de la création d’oeuvres tirés de romans populaires(Rouletabille,Belphégor,salvator et les mohicans de Paris,Cheri-Bibi,Les habits noirs,les aventures d’Arsène Lupin,ardéchoix coeur fidèle,Fabien de la drome ou Gorri le diable).Bien sur parmi les séries US ou anglaises il y a du bon comme »Les incoruptibles,Gunsmoke police des plaines série western méconnue chez nous,Destination danger et sa suite indirecte Le Prisonnier,Département S,Alias le baron,Amicalement votre et biensur »The Avengers »la série british la plus kitch de cette décennie.Mais la force des oeuvres françaises est l’aspect historique et le contenu social et réaliste.
RADIO: Je me suis trompé l’autre fois, Ronde de Nuit continue avec Douglas Sirk (http://www.francemusique.fr/emission/ronde-de-nuit/2015-2016/douglas-sirk-le-geant-de-hambourg-09-27-2015-00-00) mais Cinéma song a disparu dans les limbes ou quoi?
à Michael: OK. je vais rajouter mes épisodes de 4EME DIMENSION/TWILIGHT ZONE préférés c’est pas très original:
– THE AFTER HOURS: Anne Francis, mannequin de bois dans un grand magasin fait une fugue et tombe amoureuse puis elle retrouve son socle: déchirant, et Anne Francis
– MIRROR IMAGE: Vera Miles rencontre son sosie dans une gare routière, horrible, avec Martin Milner qui voudrait l’aider mais…
– THE ARRIVAL: un avion de la 2eme guerre mondiale atterrit dans un aéroport 15 ans après celle-ci, avec un grand rôle pour Harold J Stone, excellent, convaincant
– SPUR OF THE MOMENT: une jeune cavalière en ballade, riche et heureuse rencontre une autre cavalière en rase campagne, qui la poursuit en hurlant, le visage déformé par la colère mais pourquoi? Terrifiant.
voilà pour l’instant.
A MB
Trouvable dans le DVD français ?
à Bertrand: soyons précis, ces 4 épisodes appartiennent à:
– AFTER HOURS saison 1 (br français saison 1 en dvd français aussi)
– MIRROR IMAGE saison 1 (…….. idem…)
– THE ARRIVAL saison 3 (br USA et dvd français, pas de br français abandonné par l’éditeur traître)
– SPUR OF THE MOMENT saison 5 (pas de br USA dvd US et Fr oui)
Chaque br reprend une saison entière mais les dvd c’est plus compliqué… les br français et US ne se doublent pas encore heureux.
le dernier br (saison 4) date de 2011 donc je crois que l’éditeur USA a abandonné aussi.
bref on trouve tout en dvd français!
A MB
Là vous me donnez super envie.. Je me rends compte que j’en ai vu peu de TWILIGHT ZONE. Par contre, AU DELA DU REEL a bercé (le terme étant peu adéquat because chocotte) mon enfance. Il y avait aussi de bonnes choses notamment un épisode très marquant avec une créature enfouie dans les sables d’une autre planète. Je crois sans vérifier que cet épisode était réalisé par Byron Haskin et qu’il en est question dans 50 ANS.
Oui, très alléchant, tout ça.
TWILIGHT ZONE, c’est la SFiction que je préfère, celle qui interroge, dénonce et laisse des souvenirs.
Et je me rends compte aussi que je connais peu d’épisodes.
Les Kanamites (to serve man), c’est quelque chose, même si ce n’est pas une idée originale.(adaptation d’une nouvelle).
De toutes façons, on est toujours pris aux tripes.
Je rêve d’une télé publique où twilight zone prendrait la place des infects voisin d’à côté , de plus belle la vie et autres profs en folie…
à A Angel: attention certains sont complètement loupés mais… pour AU DELA c’est pareil il y en a un où Warren Oates se retrouve avec des yeux exorbités (bug eyes) ridicule. par contre j’avais aimé celui en deux parties avec Robert Duvall LES HERITIERS qui relève de ce que je disais la rencontre entre démarche scientifique (Duvall est un chercheur) et courant fantastique (dir. J Goldstone) très efficace. L’épisode dont vous parlez est L ENNEMI INVISIBLE. 50 ajoute aussi DEMON WITH A GLASS HAND (sc Harlan Ellison) de Haskin.
A MB
« Les Héritiers » voyons,voyons…si c’est celui dans lequel un type, de plus en plus intelligent, chope littéralement « la grosse tête », c’est, je crois me souvenir, David McCallum plutôt ? (et celui-là était effectivement en deux parties).
à A Angel non non pas celui-là, que j’ai trouvé un peu nanar avec David McCallum oui. Quant aux HERITIERS mon souvenir est flou je me souviens juste que ça impliquait un groupe d’enfants…
A MB
Alors là, mes confuses les plus plates : l’épisode avec Mc Callum s’appelle THE SIXTH FINGER (Le 6ème Doigt) et il est aussi réalisé par James Goldstone en 1963.
To MB: MIRROR IMAGE is also one of my favorites (« That’s a little metaphysical for me. »)
Thanks for for reminding me of THE ARRIVAL (which I haven’t seen for several decades) and Mr. Stone’s performance.
The director of THE ARRIVAL, Boris Sagal, died by walking into a helicopter blade.
Boris Sagal directed the pilot episode of COMBAT!, starring Vic Morrow.
« There is a fifth dimension, beyond that which is known to man… a dimension as vast as space, a gaze as blank and pitiless as the sun- » Hang on, I’ve just crossed over into Yeats…
to Michael: et Vic Morrow est AUSSI mort dans un accident d’hélicoptère? Durant le tournage de TWILIGHT ZONE le film? on va examiner le générique de Combat 1 et en trouver d’autres?!? j’ai peur
à Michael et tous: Michael me rappele en parlant de 5ème dimension qu’il y a eu une série remake en 85 diffusée ici sur la chaîne 5 de Berlusconi qui était pas mal du tout, épisodes aux durées inégales de 5 à 60′ et bien sûr ils ont « traduit » Twilight Zone par la 5EME DIMENSION elle est bien bonne! je me souviens d’un épisode dans lequel Andy Robinson joue John F Kennedy malgré le peu de ressemblance, absolument excellent. ça existe en dvd et ils ont rétabli le « 4EME » en titre.
à MB:
J’ai acquis récemment les coffrets Blu-ray des saisons 1 et 2 mais je n’ai pas tout vu loin de là (à mon avis c’est une médication à prendre à petite dose), j’aime bien le pilote avec William Bendix sur un type qui se réveille à Pearl Harbor le 6 décembre 1941. Il y a aussi « A STOP AT WILLOUGHBY » dirigé par Robert Parrish qui n’est pas mal. Par contre quand la fable tire vers la leçon de morale j’aime beaucoup moins surtout avec les interventions de Serling en professeur omniscient et vaguement condescendant pour nous autres pauvres humains…
à Mathieu: et souvent les épisodes ne sont basés que sur une surprise finale (celui qu’on croyait extraterrestre est un Terrien ou le contraire… ) mais la surprise finale c’est une minute sur les 30 de la durée. Je viens de recevoir les br français des saisons 1 et 2, la réévaluation va être sévère. Les bonus pourraient être plus captivants que certains épisodes (commentaires d’acteurs qu’on entend jamais, fins alternatives, ou cet épisode pilote destiné aux professionnels avec le baratin promotionnel de Serling répétant cinq fois le mot « entertaining » car devant séduire les responsables des programmes).
A MB
Je me demande si parfois en tete de votre commentaire, il ne faut pas indiquer une reference, de quel film s’agit il car certaines réponses sont décalées dans le temps et surgissent au milieu d’autres échanges
à Bertrand: d’accord et c’est ce qu’il faut que tt le monde fasse. Discipline!
Manquerait plus qu’ils nous suppriment RONDE DE NUIT hein… Ah celle sur le western… Et celle sur Ozu alors…
To MB: I wasn’t implying that Leone or various other Italian Western directors were inspired by Danny Kaye. I don’t think that Mr. Young was either. What I meant was that genres, and indeed drama (see Albee’s ZOO STORY, two guys on a park bench or Film Noir, « I did something wrong-once » )can sometimes be reduced to a bare minimum of elements, and that Leone had done so. NIGHT CALL is indeed one of the best and maybe the creepiest of TZ episodes but I’d like to point out that it was written by Richard Matheson who, aside from writing THE INVADERS, which I like better than you did ( Douglas Heyes, the director of the episode, provided the voice of one of the title astronauts), mostly for Moorehead’s mute performance, also wrote the scripts for the amazing NIGHTMARE AT 20,000 FEET ( with William Shatner starting at 33 rpm and building up speed until he sails, justifiably so, right off the turntable) and LITTLE GIRL LOST (little girl rolls off her bed into another dimension just beyond the wall, could have happened to anybody, Charles Aidman, as the investigating scientist, acting well enough to compensate for some of the candidates for vocational guidance on show around him) and DEATH SHIP, one of the few good hour long episodes, with Jack Klugman, Space Mission Commander, proving that bloody mindedness trumps everything, however pointlessly.
Matheson wrote one of the most disgusting TWILIGHT ZONE episodes, MUTE, an argument for group induced conformity.
The loathsomeness of this episode was pointed out to me by Marc Scott Zicree’s TWILIGHT ZONE COMPANION, which see. Matheson, by the way, hated what was done to his INVADERS script, but the episode was a favorite of the science fiction writer Theodore Sturgeon,largely because the plot was conveyed visually with practically no dialogue.
to Michael (in french just for fun): j’avais perçu que vous mentionniez juste LA séquence de rêve western de WALTER MITTY version Kaye pas Danny Kaye seul mais on est d’accord je crois c’était une image! Merci pour les infos sur TWILIGHT ZONE. L’éditeur français n’a pas cru bon de poursuivre l’édition br après la saison 2, il faudra donc compléter avec l’ed USA!
by the way just ordered the Boorman book at a shameful price I don’t give here. read you later!
Dans la collec Forbidden Hollywood, le ss titrage français fait des siennes, en exagérant superficiellement le culot ou liberté de ton des films pre-code, dans RED DUST, après que Harlow et Gable aient passé la nuit ensemble, Harlow quitte Gable et demande une marque d’affection, Gable fait « ah j’oubliais les frais, hein? », ST: « j’oubliais ton petit cadeau hein?… » passe encore, Harlow: « It wasn’t like that » ou « ce n’est pas ce que je voulais dire » disons, ST: « je l’ai pas fait pour ça! ». Est-ce grave? peut-être pas mais un sous-titreur devrait faire plus du mot à mot ou trad littérale en privilégiant la concision sans joliesse littéraire et pas prendre le public pour des gros neuneux: on a compris qu’ils ont couché ensemble et la liberté de ton de ces films est suffisamment claire. Ailleurs, un « Shut your mouth »= »Ferme ta bouche » est traduit par « Ferme ta gueule! ». Grotesque, on pense aux traductions argotisées français dans les série Noire.
Par ce lien un article sur le fonctionnement de l’avance sur recette, afin d’apaiser les larmes de mon petit frère qui vient de se la voir refuser pour une comédie, fort originale, qui j’en suis sûr bouclera son budget. Je l’ai rassuré en lui rappelant que les films financés par l’avance n’attirent jamais les foules… ou si rarement.
http://www.telerama.fr/cinema/merci-l-avance,68002.php
Que se passe t-il sur le blog?Je pense que le modérateur est absent ou malade car il y a un blocage des posts envoyés!!!!
Il n’y a pas une semaine ou sort en salles une nouvelle version d’un film déjà tourner. »Enragés »est un remake d’un film de Mario Bava réalisé dans les années 70,là ici c’est un canadien qui s’y colle dans la droite lignée des tacherons de l’écurie Besson(Mégaton,Morel et consort).Wilson,Lucas cachetonnent afin de payer leurs impots sur les revenus.Pauvre cinéma!!!
A Bertrand Tavernier
Bonjour,
Je souhaiterais apporter ma modeste contribution aux nombreux messages postés sur Sorcerer et William Friedkin.
En premier lieu, je veux dire que, si j’ai découvert comme beaucoup le cinéma américain avec « 50 ans de… », je confesse n’avoir jamais compris l’extrême sévérité qu’il contenait à l’égard des cinéastes qui me touchent le plus, à savoir DePalma, Carpenter et Friedkin.
S’agissant de ce dernier, vous lui avez certes constamment reconnu des qualités, mais globalement vous considérez qu’il cède trop à l’arrogance et à l’effet facile.
Pour ma part, j’ai écouté Friedkin à la cinémathèque en 2013 et j’ai vu un cinéaste plein d’humour et de recul sur lui-même et sur son comportement passé. Il semblait vénérer le film de Clouzot. Mais ceci dit, quelle que soit son attitude personnelle à l’égard du premier « salaire de la peur », peut-on critiquer « sorcerer » sur cette seule base ? A mon sens, le film mérite d’être estimé sur ses qualités intrinsèques, pas sur les (anciens) propos de son metteur en scène.
Par ailleurs, vous indiquez que « rien de ce qu’on a vu – attentats, luttes raciales, escroqueries, ne pèsera par la suite sur le destin des personnages ». Je ne suis pas du tout d’accord. Je pense au contraire que c’est tout le propos. Dans tous ses films, Friedkin instaure un lien mystérieux entre le passé et le présent de ses personnages, souvent en utilisant un prologue (cf l’exorciste, l’enfer du devoir). Le destin, chez lui, frappe toujours de manière inattendue ou ironique, mais jamais au hasard. C’est le cas dans Sorcerer (cf la mort du personnage de Bruno Cremer, qui intervient précisément au moment ou il repense à sa vie passée).
Je ne dis pas que Sorcerer est le plus grand film des années 70. Le fait qu’il ait été invisible (de manière correcte) pendant longtemps lui a sans doute donné un aura excessif, qu’il faudra réévaluer. Un film maudit n’est certes pas nécessairement un chef d’œuvre.
Mais pour moi, Sorcerer demeure l’œuvre impressionnante d’un cinéaste majeur et très audacieux. Je en vois d’ailleurs pas chez Friedkin plus de facilité, ou de concession au spectaculaire, que chez Scorsese ou Coppola.
« Ceux qui aiment ont toujours raison », m’aviez vous répondu il y a quelques mois sur un autre sujet – et c’est fort de cet avis que je me permets de livrer ce message.
Par ailleurs, il est devenu difficile en France d’aborder Friedkin sans citer à un moment ou à un autre Jean-Baptiste Thoret – et c’est justice car il a beaucoup fait, avec talent, pour sa reconnaissance critique. Je serais très curieux de votre commentaire sur son travail critique.
A Pierre
Je fais des réserves sur ces trois cinéastes (surtout les deux premiers) tout en défendant nombre de leurs films et en louant d’autres que j’ai découvert par la suite (BUG, L’ENFER DU DEVOIR) car je trouve que nombre de leurs films patinent par manque d’intelligence ou d’intuition scénaristique, que leur technique parfois brillante s’épuise ce qui n’est la cas des meilleurs Frankenheimer pour ne pas parler d’Altman, de Scorsese ou de Malick. Certains des derniers de Palma sont consternants, d’une pauvreté intellectuelle terrible avec des obsessions érotiques qui virent au rabâchage (a t il signé un film qui égale CARLITO’S WAY). Ce n’est pas le cas de Friedkin dont les derniers films sont surprenants. Cela dit les cinéastes existent par leurs bons films et nous avons tous des idées préconcues (Moi sur le film d’horreur qui m’ennuie de plus en plus). Et je ne suis pas là pour commenter les critiques. J’ai été parfois d’accord avec Thoret mais je trouve parfois qu’il parle à coté des films et que ce qu’il décrit ou ressent n’est pas sur l’écran
A Bertrand
C’est rigolo que vous dîtes que parfois ce que Thoret voit ou ressent n’est pas sur l’écran car j’en ai eu la preuve littérale. Il s’agissait de son intervention en bonus de L’ILE DU DOCTEUR MOREAU de Don Taylor, film que j’ai, par ailleurs, à la bonne (il est pas mal foutu je trouve et largement supérieur au terrible Frankenheimer). La créature « humanimale » la plus aboutie de Moreau que joue Burt Lancaster est Barbara Carrera, induisant chez moi un comportement que n’aurait pas désavoué Tex Avery. Lorsqu’à la fin, elle se retrouve avec Michael York dans une chaloupe, Thoret la voit régresser et retourner physiquement à son animale condition. C’est une belle idée mais j’ai eu beau faire des arrêts sur image, je n’ai pas constaté l’ombre d’un changement de physionomie : elle a juste l’air un peu fatiguée.. Là, ce qu’il dit ne se voit pas, c’est embêtant.
À AA : Souvent quand on aime les films et qu’on en parle avec passion on a tendance à les fantasmer et les réinventer. C’était pardonnable à une époque où les critiques n’avaient que leurs souvenirs. Mais aujourd’hui, avec les DVD, c’est quand même facile de vérifier… Ce qui est amusant c’est de voir comment certains reprennent comme vérités des interprétations complètement délirantes de personnes faisant autorité…
Cette génération de critiques, représentée par des gens brillants, a mis un coup de projecteur sur des films à côté desquels on était passé un peu vite (pas Friedkin ni DePalma) mais le Bis italien par exemple. Ils ont permis à toute une génération de spectateurs de découvrir des films que les gens de ma génération (50ans) ne connaissaient même pas. Ce qui me chagrine un peu, c’est qu’ils appliquent à ces films d’exploitation les critères de valeur du cinéma de Claude Sautet. Bien que J.B Thoret remette parfois les pendules à l’heure lorsqu’il parle de Dario Argento ou d’Umberto Lenzi, précisant que c’est de la basse culture, il faut enfoncer le clou avec un plus gros marteau. Philippe Rouyer est suffisamment cultivé pour savoir que Corbucci est à dix mille lieues sous John Ford, pourtant il les met sur le même podium. Et j’ai un mal fou, moi qui suis moins brillant qu’eux, à expliquer à mes gamins qu’on ne regarde par un western italien comme on regarde un Ford ou un Henry King. Quand là dessus se rajoute une transe tarantinienne sur Enzo Castellari, on est vaincu par KO.
A Guy Gadebois
Mais là encore, il y a de la fable là dedans. On a été les attachés de presse d’un Leone, de deux Sollima et je peux vous affirmer que la critique de ces films a été très bonne. Ils n’ont pas été passé sous silence. J’inclus un Damiano Damiani. Et le GRAND SILENCE avait été très bien reçu. Certains (je ne vise pas Thoret) s’inventent un statut de découvreur légèrement usurpé. Un garde chiourme du Monde découvrait Claude Sautet en disant qu’il avait été totalement massacré par la critique. Il aurait du relire son propre journal qui a publié des articles hyper élogieux, dithyrambiques sur LES CHOSES DE LA VIE, MAX ET LES FERRAILLEURS, CÉSAR ET ROSALIE, VINCENT FRANCOIS PAUL ET LES AUTRES, soutenus par Chazal, Bory, Billard, Chapier, Guy Tesseire dans l’Aurore, Gilles Jacob dans l’Express
à JCF: le dvd dans le pc quand on écrit un article pour vérifier c’est facile à faire.
A Jean-Charkes Freycon
Vous ne croyez pas si bien dire parce qu’il se trouve qu’au festival Entrevues 2012 de Belfort, j’ai demandé à Thoret (qui était présent pour accompagner une rétrospective Rob Zombie) de m’expliquer un peu pourquoi il avait dit ce dont je parle plus tôt sur le dvd de L’ILE DU DOCTEUR MOREAU. Et il m’a répondu en pouffant : « l’ai-je fantasmé? »
A Bertrand Tavernier
Je vous rejoins intégralement sur Steven Soderbergh, qui a un parcours étonnant. Dans sa période la plus récente, je tiens « the informant » et surtout « behind the candelabra » pour des films majeurs de ces dernières années. Le duo formé par Michael Douglas et Matt Damon, dont la prestation remarquable a malheureusement été un peu moins relevée que celle de Douglas, me parait inoubliable.
Plus lointainement, j’apprécie beaucoup « the underneath », film un peu oublié de Soderbergh, franchement mal aimé – y compris par lui. Il y voit, je crois, l’impasse dans laquelle était sa carrière avant qu’il ne se réinvente (une première fois) en réalisant « out of sight ».
Avez-vous vu « the knick », la série télévisée réalisée par Soderbergh ? Mon seul regret à sa vision est que Soderbergh se détourne désormais du cinéma pour la télévision.
A Bertrand Tavernier
Vous êtes décidément sévère avec DePalma, que vous semblez évaluer essentiellement à l’aune de ces derniers films.
Loin de moi l’idée de défendre « le dahlia noir » ou « passion ». Je suis d’accord avec vous pour dire qu’ils ne sont pas à la hauteur. Mais je ne pense pas que l’on puisse résumer à cela une filmographie qui comprend des œuvres qui, pour moi, sont aussi majeures que « phantom of the paradise », « carrie », « dressed to kil », « blow out », « scarface », « body double », « casualties of war » et effectivement « carlito’s way » (tout le monde étant en règle générale au moins d’accord sur ces deux derniers). Et on pourrait en ajouter.
Tout cela pour moi forme une œuvre d’une grande créativité, très cohérente et extrêmement dense, dont je ne comprends pas qu’on la réduise à quelques tics de mise en scène. Pour ce qui est de sa fin de carrière, sauf erreur de ma part, je crois que DePalma a été brisé par les échecs, profondément injustes, de « bonfire of the vanities » puis de « carlito’s way » (dont il était, à tort, convaincu du potentiel auprès du public). Il n’a pas (encore ?) eu la force ou l’opportunité de faire un « comeback » aussi brillant, par exemple, qu’Altman avec « the player ». Mais dans le contexte, je trouve qu’on peut lui pardonner ses derniers films.
Je doute de réussir à vous convaincre, mais j’essaye pour la beauté du geste.
A Guy Gadebois
Vous dites que, selon Thoret, les films d’Argento relèveraient de la « basse culture ». Cela m’intrigue. Je doute fort que Thoret, qui a consacré un livre à Argento, ait pu employer cette expression à son sujet, du moins dans le sens ou vous l’entendez. Pouvez-vous m’éclairer ?
En ce qui me concerne, j’aimerais bien que tous les films soient issus d’une culture aussi basse que celle à laquelle appartiennent « profondo rosso » ou « suspiria ». C’est vrai que la critique a pour mission de hiérarchiser l’importance des œuvres – c’est louable. Les films d’Enzo Castellari, même si certains sont réussis, n’ont pas la même importance que ceux de Sam Peckinpah, c’est évident (je les compare car le premier se réclame du second). Mais je me méfie également des chapelles. Certaines œuvres défient les classifications, dont à mon avis celle d’Argento, et c’est tant mieux.
A Pierre
Dans 50 ANS nous donnons une vision beaucoup plus complexe, en ajoutant que certains films sont personnels mais que cela n’en fait pas toujours des réussites. On dit beaucoup de bien de nombreux films. Et j’ajoute que je suis un des rares à avoir loué et défendu REDACTED. Les derniers films de de Palma ont été tournés dans une vraie liberté. Les producteurs le vénéraient et c’est lui qui a choisi sujets et scénarios. Un ou deux échecs n’expliquent pas tout. Aldrich, Altman et aussi Ridley Scott ont subis des sorts similaires et ont brusquement ressurgi avec un film majeur (pour Scott, la presse américaine qui a napalm ses films précédents délire sur thé MARTIAN). C’est un peu ce qu’a fait Friedkin dans ses deux derniers films. Je crois qu’il y a une prétention chez De Palma, le sentiment d’être un auteur (travers dénoncé chez d’autres cinéastes américains par Chabrol) qui lui donne trop confiance en son jugement et le rend plus péremptoire. Cette génération, Friedkin, Frankenheimer, de Palma était plus catégorique, sure d’elle et ils se sont parfois entêtés dans l’erreur. Frankenheimer plus perceptif a eu l’intelligence de s’associer avec Edward Lewis qui combattait l’arrogance qu’il pouvait parfois avoir et lui donnait de forts bons scénaristes. Son rétablissement avec ses films pour la TV et PATH TO WAR démontre des ressources psychologiques, intellectuelles que partage parfois Friedkin et très rarement de Palma dans ses derniers films. Saboter à ce point James Ellroy (qui en privé vomit le film), faut le faire et FEMME FATALE montre une vision des femmes discutable même si certaines scènes sont marrantes
A Pierre
https://www.youtube.com/watch?v=OTfcFPag3NA
https://www.youtube.com/watch?v=kSz3II9jc94
Une de ces deux vidéos, ou les deux.
A Bertrand Tavernier
Un grand merci pour votre réponse. Juste une remarque : Ellroy déteste le film de DePalma, mais vous illustrez votre propos avec le critique le plus difficile qui soit ! En voilà un dont on ne peut pas dire qu’il se soit souvent fait remarquer pour ses louanges auprès de ses contemporains. De mémoire, il déteste « dark blue », qui me semble, contrairement au DePalma, non seulement très réussi mais également assez fidèle à l’esprit de ses livres.
A Pierre
Bravo pour votre ferveur.
Je crois que le cinéma de De Palma est souvent plombé par son impureté, son dispositif constamment à la lisière de la vulgarité, du racolage barnum. Je suis pourtant comme vous, j’aime ça mais parcimonieusement, selon l’humeur : je ne revoie, par exemple, jamais BLOW OUT avec le même plaisir, dans mon échelle personnelle de valeur, il ne se tient jamais à la même place. Je croyais beaucoup aimer OUTRAGES mais j’ai été gêné aussi la dernière fois par le jeu grimaçant de Sean Penn. Je suis néanmoins reconnaissant à De Palma de m’avoir toujours accompagné, d’avoir impressionné ma rétine très tôt et très vite dans ma vie de cinéphile. Dans ses meilleurs moments, l’atmosphère de ses films est puissante, entêtante, forte en bouche. Il a su, dès les années 70, prendre une place que personne ne devait songer à prendre, une sorte de niche au croisement du « giallo » et de la technicité hollywoodienne. Les plus belles séquences chez De Palma ont quelque chose d’hédoniste, de carnavalesque : il y a de l’électricité dans l’air, des paillettes, un climat opératique. L’italianité du cinéaste ressort, comme chez Scorsese, mais de façon plus littérale, plus festive. De tous les cinéastes doués de sa génération, De Palma est peut-être celui qui a le moins coupé le cordon avec les années 70. Il y a dans ses meilleurs films une espèce de rêverie liée à cette époque : en temps réel avec PHANTOM et CARRIE, rétrospective avec CARLITO’S WAY dont il ne faut pas oublier qu’en plus d’être un luxueux film noir, il est aussi une reconstitution de l’âge d’or des boîtes de nuit, des bacchanales disco. C’est cette dimension nostalgique (donc mélancolique)qui me touche et m’intéresse le plus chez lui.
« Scarface »à un public que je dénigre pas,mais je préfère largement la version des années 30 avec Paul Muni.Bien sur c’est moins grandiloquent et croquelinesque que le film de De Palma(la scène d’ouverture dans la salle de bain avec la tronçonneuse me fait toujours sourire).C’est vrai que beaucoup de critiques ont faites sur ce genre de films concernent le jeu théatral des acteurs et les mimiques et gestuelles des personnages.Regardez la version de Murnau de »Nosferatu »le vampire,c’est un véritable chef d(oeuvre de l’impressionisme allemand(j’ai appris qu’en juillet dernier la tombe de Murnau située à Berlin à été profanné.Son crane à été retrouver près du caveau avec des bougies consummées)Nosferatu réveille toi et viens venger ce pauvre Murnau!!!
A Rouxel
Je trouve le film de De Palma parfois discutable (irresponsable ?) dans le traitement des personnages. Il a nourri les auteurs de plusieurs faits divers. Les personnages de l’APPAT (détail réel) se nourrissaient de ce film. Non pas à cause de sa violence mais dans la manière dont on traite une « success story », dans l’obsession du luxe et des fringues qui recoupait la fascination des jeunes pour les marques. Le film n’avait pas le recul d’autres films noirs contemporains. Ou simplement la distance morale qui faisait partie de la culture des cinéastes américains classiques de Hawks à Huston, de Mann à Wellman (la Bible, Shakespeare). Ou loa distance établies par des convictions politiques (cinéastes de la liste noire de Losey à Berry en passant par Dassin) Ces barrières ont cédé et cela demande une acuité, une conviction, un attachement à certaines valeurs qu’on trouve chez Lumet, Frankenheimer et consorts. Qui font défaut ici à mon humble avis
A Bertrand Tavernier
Merci pour ce message, qui nous place au cœur du sujet sur DePalma. Scarface est effectivement un film qui pose la question de la responsabilité dans la représentation du parcours du personnage et qui s’inscrit, explicitement, dans une tradition américaine sur le sujet.
Pour moi, il ne fait aucun doute que DePalma présente, à dessein, une vision grotesque de la « success story » à l’américaine – et en cela sa démarche me parait assez similaire à celle de Paul Verhoeven dans « showgirls » (auquel je pense sans doute en raison des cahiers de ce mois-ci). John Woo – dont je crois me souvenir que vous lui faites également grief d’irresponsabilité – a également eu le même problème de compréhension à Hong-Kong (il avait lui-même été choqué de constater que les jeunes hong-kongais de la fin des années 80 vénéraient les gangsters de ses films).
Je ne peux pas prétendre ici discourir sur tous les aspects du sujet, car il y aurait de quoi écrire plusieurs ouvrages. A titre très personnel, je ne pense pas que DePalma soit réprochable; il n’a certes pas la démarche, plus pédagogique, d’un Lumet mais je ne lui reproche pas la mauvaise interprétation qui a pu être faite de ses films ; celle-ci, à mon avis, trouve sa cause ailleurs que dans la démarche du cinéaste.
Mais s’agissant de ce débat là, peut-être peut-on se rejoindre pour se remémorer les années 90, qui ont été très fertiles sur le sujet ; cela a été un moment ou de nombreux cinéastes se sont exprimés – voire ont dialogué ensemble – par œuvres interposées sur cette question de la responsabilité. Pour les spectateurs, en tous cas, c’était passionnant.
A Pierre
Avec Verhoeven, on est sur un terrain glissant. L’ironie de SHOWGIRL est difficilement perceptible tant le scénario joue avec des fantasmes (ceux que le scénariste a exploité à satiété) que 90% du public prend pour argent comptant et sur un sujet qui n’a pas le coté actuel, contemporain d’American Sniper ou plein de spectateurs peuvent se sentir concernés parce que beaucoup de gens autour d’eux se sont trouvés émotionnellement imbriqués dans ce genre de drame. Dans STARSHIP TROOPERS les applaudissements des salles de province saluant les marines qui flinguent d’horribles araignées ne sont pas influencés par des expériences autobiographiques. C’est le public de la NRA qui admire un déploiement d’armes
A Alexandre Angel
Merci pour votre message. Je suis tout à fait d’accord avec vous pour qualifier le cinéma de DePalma « d’impur » ou « carnavalesque ». C’est sans doute une des raisons pour lesquelles je l’apprécie tant.
Je n’ai qu’une seule objection à vous faire : je ne suis pas sur que ce soit aux années 70 que DePalma soit si attaché. A mon avis, ce serait peut-être plutôt les 60’s. DePalma est devenu célèbre plus vite que certains de sa génération ; il avait déjà une notoriété à la fin des années 60, au moins dans le milieu underground. Plusieurs de ses films ultérieurs démontrent un attachement à ses années-là, dont en premier lieu « phantom of the paradise », qui peut déjà être vu comme un commentaire nostalgique et désenchanté sur les années 60.
La tristesse de son parcours, c’est que, parti plus rapidement que les autres, il a finalement été bloqué à un moment donné, là ou plusieurs de ses collègues ont réussi, à partir de la fin des années 90/début des années 00, à se réinventer (en particulier Scorsese et Spielberg).
A Pierre
Et Altman. Et Pollack qui se lance dans un documentaire sur Ghery. Et surtout Soderbergh, parti ultra fort et dont les derniers films sont d’une rare audace et qui fait preuve d’une curiosité, d’une intelligence, d’une absence de m’as tu vuisme
A Pierre:
« En ce qui me concerne, j’aimerais bien que tous les films soient issus d’une culture aussi basse que celle à laquelle appartiennent « profondo rosso » ou « suspiria ».
« Profondo Rosso » (titre original préférable à sa traduction française « Les frissons de l’angoisse »..) qui sera d’ailleurs présenté la semaine prochaine au Festival Lumière de Lyon en version restaurée et en présence de son réalisateur…à ne pas manquer!
SCARFACE a également eu une influence, inattendue et mal venue, sur LE DEUXIEME SOUFFLE de Corneau. Revu dernièrement il ne m’a pas plus emballé que la première fois. J’avais surtout oublié cette fin, dirons-nous, curieuse… Est-ce bien l’auteur du CHOIX DES ARMES et de TOUS LES MATINS DU MONDE qui fait mourrir Gu Menda comme Tony Montana ?? De Palma, que Corneau admirait, me semble avoir eu une influence néfaste sur ce film discutable. Je m’interroge sur ces fusillades au ralenti en plus de cette esthétique à la J.P Jeunet. Corbeau cherchait-il à intéresser le public d’aujourd’hui à un cinéma qui se faisait hier ? Une manière de racoler qui ne ressemble pas à ce cinéaste intègre. On ne lui tient bien sûr aucune rigueur de ce faux pas, Corneau nous manque tellement…
Ce remake peu utile n’est pas représentatif du talent de Corneau qui ici a trop regardé et De Palma et J Woo alors que ses films noirs respirent très bien seuls ( Série noire et Le choix des armes sont parmi les meilleurs que le cinéma français ait produits).
De Palma ne me semble pas une victime.Il est tout à fait responsable de l’échec artistique de deux adaptations qui auraient dû être passionnantes compte tenu de son cinéma: Le bûcher des vanités d’après T Wolfe et, encore pire, Black dalhia d’après Ellroy .Deux romans formidables, deux films patauds mal écrits, mal joués, dotés de gros effets et confus!
Et depuis Snake eyes , peu de réussites au compteur hormis la réussite – à mon sens mineure- de Redacted.
Mais sa phase néohitckcokienne est formidable tout comme Casualties of war ou Carlito’s way.
On a moins bien accueilli ,du moins dans certains espaces critiques, les derniers films d’Altman qui pourtant se renouvelait avec maestria ( Gosford park notamment est un grand film mais j’aime aussi beaucoup le dernier qui semble faire signe à Nashville).
A Ballantrae
Vous avez raison. A revoir GOSFORD PARK est jubilatoire et plante toutes les graines de DOWNTOOWN ABBEY et la série l’éclaire en retour. Et son dernier film était un chef d’oeuvre, de liberté narrative, de drôlerie, d’émotion. Il avait l’intelligence de s’abreuver à des sources différentes qui le forçaient à se renouveler
A Bertrand Tavernier et Ballantrae
Sur Alain Corneau, DePalma et Altman
Désolé mais je ne pas d’accord avec certains point du message de Ballantrae.
Personne ne doute de la qualité des Altman, en particulier de « the last show » ou « Gorsford Park ». Mais on ne peut pas dire que ce dernier film aurait été mal accueilli dans certains espaces critiques, ou moins bien que les derniers DePalma. Pour « Gosford Park », cela avait été un concert unanime de louanges, en France et ailleurs – ainsi qu’un succès public, tout cela étant d’ailleurs absolument justifié.
Altman a globalement toujours été pris au sérieux par la critique – et c’est normal. Ce que je déplore, ce que cela n’a pas toujours été le cas pour DePalma, dont la reconnaissance par une partie de la critique française a été tardive et a coïncidé avec ses moins bons films. NB : on notera l’exception notable des cahiers du cinéma, qui ont (comme souvent) été cruels avec Altman pour Gosford Park alors qu’ils ont encensé « mission to mars », deux choix qui me semblent incompréhensibles.
S’agissant du « deuxième souffle » de Corneau, la-aussi, je ne suis pas d’accord. Vous indiquez qu’il s’agit d’un remake, la ou Corneau a, je crois, surtout voulu adapter une seconde fois le livre de Giovanni, ce qui n’est pas tout à fait pareil. Vous dites que le film traduirait une emprise (que l’on devine néfaste) de DePalma et John Woo (pour ma part, il y a pires inspirations). Or, je ne suis pas sur que Corneau ait pensé à ces deux-là en particulier. Je crois que, pendant le tournage du « deuxième souffle », il pensait surtout à Johnnie To, dont le style est très différent de celui de John Woo.
A Pierre
Les cahiers ont découvert de Palma quand Godard a loué FURY qui est pourtant faible. Et leur délire suiviste a même irrité Godard qui a dit de MISSION IMPOSSIBLE que ce n’est pas parce que l’on cadre des ordinateurs qu’on fait une réflexion sur l’image ou le cinéma
à Pierre: DEUXIEME SOUFFLE/Corneau: je suis d’accord avec vous je n’ai jamais pensé à Melville c’est un remake qui complète le 1er, plein de scènes sont revues autrement, il y a de très bonnes idées: Duvauchelle en tueur, Bellucci à la place de Fabrega et bravo pour avoir pris Blanc pour remplacer Meurisse. Je ne suis pas d’accord non plus avec une influence wooesque (gasp!) ni depalmaesque (arg!) que je ne retrouve pas du tout, il y a disons un éclairage différent.
Ce qui me fait penser au remake de de Palma PASSION que j’ai trouvé comme complétant parfaitement le Corneau CRIME D AMOUR. Ce film va jusqu’au grotesque dans le sens artistique du terme, à l’extravagance, et avec bonheur, très culotté et réussi et pourtant moins à l’esbrouffe que souvent chez de Palma qui il faut le dire, fait souvent le malin (mais pas toujours: REDACTED est un grand film dans un tt autre genre). S’il y a qqs dingos qui aiment PASSION par pitié dites-le je serai moins seul!
Contrairement à JLG, je n’aime pas spécialement Fury qui me semble assez boursouflé et parfois grotesque (annonçant l’épaisseur du trait de Raising Cain qui malgré une séquence brillamment montée mérite d’être oublié) et j’aime Mission impossible particulièrement élégant et rythmé.
Altman a été conspué par plusieurs tribunes dont Les cahiers (toujours) Libé (souvent) et Le monde (parfois) tandis que De Palma a été assez systématiquement défendu:Mission to Mars célébré par les Cahiers, Le dalhia noir dans le top ten des Inrocks, etc…
A Ballantrae
Parlons des films sans se référer aux critiques sauf quand ils sont perspicaces et surtout écrivent bien et en français.
DePalma: « grotesque: Art et litt.: le comique de caricature poussé jusqu’au fantastique, à l’irréel » (Robert) pour PASSION c’est exactement ça l’invraisemblance poussée à l’extrême de cette histoire à dormir debout suscite sinon le rire mais la jubilation, PASSION est bien un film joyeux par son extravagance: les coups de théâtre téléphonés au lieu de provoquer le ricanement provoquent un rire de comédie.
mais on trouve dans le même Robert « grotesque: sens courant: risible par son son apparence bizarre, caricaturale (…) qui prête à rire » et enfin « Ridicule etc. » c’est le sens utilisé par Ballantrae pour FURY.
DePalma sur la corde raide est entre les deux sens du grotesque quand il réussit PASSION c’est le sens noble et artistique du mot quand il fait FURY ou DAHLIA NOIR…
(maintenant je trouve que les deux actrices principales sont vraiment pâlottes dans PASSION surtout à côté de Scott-Thomas et Sagnier dans CRIME D AMOUR…)
A MB
Mais vous ne trouvez pas que les moments érotiques lorgnent vers les films coquins de M6. Je sais que ces fantasmes très masculins dérangent des spectatrices
à Bertrand pour PASSION je me souviens surtout de la machination de la vengeance qui est abracadabrante (ce que j’avais trouvé amusant alors que chez Corneau, le film se voulant plutôt réaliste car sobre de style la même machination ne passait pas) et du final qui n’est pas dans le Corneau je crois. De Palma en effet a forcé sur le lesbien qui plaît aux hommes mais je l’avais oublié sans doute car j’ai trouvé les deux actrices aussi sexy que Michel Galabru (pardon, Mr Galabru), et s’accordant mal (le duo Scott-Thomas et Sagnier marche mieux dans le Corneau, Scott a un côté maternel ambigü par rapport à Sagnier qui est efficace). De plus le troisième personnage de femme joué par Karoline Herfurth, l’ambitieuse qu’on oublie dans un coin et a priori docile mais…. est lui le plus intéressant, l’actrice est plus attachante et elle, est vraiment sexy mais c’est un personnage secondaire. Je ne considère pas que c’est un chef d’oeuvre mais là, le grotesque et sa figure de style l’invraisemblance, est efficace, volontaire et assumée. Enfin bref, j’ai passé un bon moment.
Je suis d’accord avec Pierre sur les films de Brian de palma jusqu’à Carlito’s way ( avec un bémol pour body double) avec quand même un oubli majeur : Obsession que je considère comme un hommage très réussi à certains films d’Alfred Hitchcock. Je suis aussi du même avis que Bertrand Tavernier quant à ses derniers films. Si James Ellroy n’aime pas l’adaptation de son livre, je pense que Stephen King doit lui être fier de l’adaptation de Carrie. A mon avis,Brian de Palma reste malgré quelques ratés un grand cinéaste.
A Fréville:
James Ellroy est très critique avec les adaptations de ses livres (et aussi avec pas mal de polars de Friedkin, Mann…), il ne sauve que « L.A. Confidential »…pour ma part, comme Pierre j’aime bien « Dark Blue » de Ron Shelton (avec Kurt Russell dans un de ses meilleurs rôles), film assez électrisant dans ses quelques flambées de violence, et aussi le « Cop » de James B.Harris avec un formidable James Woods (quand même autre chose que les choix de casting du « Dahlia Noir » avec entre autres le très fade Josh Hartnett…)
Et d’accord avec vous sur « Obssession » qui reste un des meilleurs De Palma, envoûtant et émouvant. En ce qui concerne ce cinéaste je m’arrête à… »L’impasse »!
A Guillaume
Ellroy dézingue DARK NLUE parce qu’il ne reste rien de lui. Son traitement, paresseux aux dires de Shelton, fut écarté et entièrement réécrit
Tout à fait d’accord avec vous, je m’arrête aussi à l’Impasse qui est un très grand film. Je ne comprends vraiment pas comment sa filmographie s’est effondrée à ce point. Il y a un film par contre que j’ai un peu oublié c’est Furie, j’avais trouvé le film plutôt réussi, mais c’était il y a plus de 35 ans.
William Friedkin vient de sortir son auto-biographie ou il raconte quelques anecdotes sur le tournage de « Sorcerer »chroniqué dans Positif d’octobre qui écrive que c’est un bon remake du salaire de la peur.
Loin des polémiques entre Léone et Sollima,je voulais revenir sur un film de télévision re-diffusée sur la chaine Histoire:L’affaire Dreyfuss signée par le plus contestataire des cinéastes français et le plus ambitieux et engagé à mon humble avis:Yves Boisset.Adapté du livre »L’affaire »de Jean denis Bredin sur un scénario concis de Jorge Semprun,Boisset réalise une oeuvre qui devrait étre projetés dans toutes les écoles primaires de France afin d’éclairer la flamme éteinte des consciences endormies sur cette affaire qui à fait réagir Zola avec son fameux »J’accuse »parue dans le journal »L’aurore ».Le point fort du film outre la mise en scène vient de la distribution parfaite des personnages(Frémont uns des meilleurs comédiens actuels,Arditi,Mesguich dans le role de Blum,Laudenbach puis tous ceux qui nous ont quitter ,Wilson grand homme de théatre,Louis Arbessier figure légendaire et Bernard-pierre Donnadieu(grande gueule en apparence mais un coeur aigrit par les producteurs et la profession).Une fois de plus je tiens à m’insurger ici car cette oeuvre télévisuelle n’existe pas en dvd pourtant elle dégage une force incroyable.Une des scènes marquantes est celle dans le tribunal ou Zola incarné par l’immense Jean Claude Drouot prend la parole et demande que la vérité éclate et que le service des armées et le ministère de la guerre avoue que le bordereau retrouvé dans la corbeille à papiers est du capitaine Estherazi et non du capitaine Alfred Dreyfus,accusé à tord car il était juif.Philippe Volter joue son frère et se retrouve face à des portes de ministère qui se ferment au nom du secret d’état.Comme le dit Henri Poirier l’avocat de Dreyfus : »Il n’y a aucun document secret qui incriminerai dreyfus,ceci est un mensonge afin de condamner un innocent.Alors je me demande quels ont été les retombées diplomatiques et économiques entre l’Allemagne et l’Italie après l’acquittement du capitaine Dreyfus,puis j’irais plus loin avec la première guerre mondiale entre la France et l’Allemagne?
A Rouxel
Tout à fait d’accord ! C’est le film de référence sur le sujet. Le projet de Polanski me laissait dubitatif. On n’en entend plus parler.
A MB
le dvd est apparu chez nous (à la FNAC on va dire) en 97-98.
Mais mes premiers sentiments de films « naphtas » comme ils disent vous savez où datent de 2001-2002. Je me souviens d’une époque d’euphorie où l’on s’émerveillait du moindre classique qui sortait à prix discount. J’ai en mémoire d’ avoir été obligé de calmer un copain qui s’extasiait devant une copie Bach Films de NAISSANCE D’UNE NATION que je n’aurais pas fait voir à un chien. Possible que les survivances de cette période fleurissent encore en médiathèque.
ARG! ce mot de « naphta » où DVdclassik a-t’il été chercher un truc pareil pour désigner le cinéma ancien?! quelle horreur! (je le dirais pas chez eux bien sûr eh eh eh)
Un jour je vous mettrai ici ce que le jules de ma nièce m’a sorti sur le dvd « marchandise pas noble et anti-écolo » mais il faut que je me calme j’ai failli le tuer.non mais c’est intéressant…
D’autant que le terme « cinéma ancien » est détesté à raison par quelqu’un comme Thierry Frémaux qui rappelait dans une interview qu’on ne dirait jamais d’un Monet par exemple qu’il est un « tableau ancien » ! Car où se termine l' »ancien » et où démarre le « nouveau »… On peut je pense parler plus de périodes ou de courants (muet, avant-garde, début du parlant, classiques, nouvelle vague, modernes, contemporains…). Sur dvdclassik ils arrêtent eux leur section « naphta » aux années 70 mais c’est d’avantage pour désengorger leurs forums…
C’est un mot valise comme un autre , à ne pas prendre au sérieux.
Je réagis vite fait sur la parenthèse de Cecil Faux au sujet de Sergio Leone, dont on ne parle jamais sur ce blog, et dont personnellement les arguments de ceux qui aujourd’hui n’aiment pas son cinéma, me sont inconnus. Bien que l’écho de ceux qui ne pouvaient concevoir le western autrement qu’américain doive encore résonner dans quelques oreilles. On n’est pas obligé de se les boucher, mais on ne peut nier, sauf de mauvaise foi, que le western américain a été à jamais reconditionné par le cinéma de Leone. Ca a commencé très tôt avec THE PROFESSIONALS. Pour ma part, ce qui m’intrigue le plus dans ce qu’il reste de Leone, est purement anecdotique, mais l’anecdote donne un sens profond à son héritage. Il s’agit de ces explorateurs en sac à dos (d’ailleurs même pas cinéphiles) qu’on rencontre en nombre à Alméria, en train de photographier une ruine ou un coin de désert, ceci pour immortaliser ce qu’il reste d’un décor. L’exploitant agricole qui a récupéré les décors d’IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST a même dû installer des clôtures, fatigué de voir sa propriété envahie.
Car Leone est sûrement le seul réalisateur au monde à être à la source de tels pèlerinages, au point que la seule fois où je sois allé à Monument Valley, j’y ai croisé le même genre de pèlerin. Ils ne cherchaient pas à retrouver les vues de STAGEACOCH ou de THE SEARCHERS mais l’arche de pierre sous lequel Henry Fonda a pendu le frère de Bronson ! Je me suis demandé ce qui était à la source de cette archéologie léoniene, ma réponse n’est peut-être pas la bonne, mais je pense que les westerns en toc de Leone ont fabriqué des archétypes au delà de l’archétype, au point qu’on va en pèlerinage sur ses lieux de tournage comme en terre sainte. Je ne pense pas que Leone se soit fait le chantre de l’individualisme, ou de quoi que ce soit d’autre. Ou si individualisme il y a (chez Blondin, Harmonica ou John Mallory) il y a tellement d’ironie, de clin d’oeil, que les risques de complaisance tombent d’eux-même. Un exemple de cette ironie : Bronson égrène des noms auxquels Fonda répond « mort, mort, mort » et s’entendre répondre « ils étaient pourtant bien vivants avant de te rencontrer », ça fait mouche à chaque fois, c’est du Audiard épicé à la sauce Raymond Queneau. J’ai oublié pas mal de choses mais cet amour Célinien du dialogue, je ne l’ai jamais entendu ailleurs dans aucun western… sinon ceux d’Eastwood.
Leone a fabriqué des modèles, au delà de tout réalisme et même de toute vraisemblance. Dans Il était une fois dans l’ouest, je n’ai par exemple jamais compris pourquoi Henry Fonda envoyait ses hommes attendre Bronson à la gare alors qu’il passe tout le film à lui demander qui il est. Ca n’a strictement aucune importance, ce sont moins des énigmes que des ingrédients parmi d’autres dans son alchimie du cinéma absolu. La raison d’être d’un film de Leone est la digression permanente. Je vous recommande la version de MON NOM EST PERSONNE, commentée par Tonino Valerii. Valerii ne comprend pas que Leone ait voulu tourner des séquences qui ne font en rien avancer l’histoire. Ce qu’il ne comprend surtout pas c’est que sans ces séquences (inutiles mais inoubliables) son film ne vaudrait pas un clou. Quand je parle de cinéma absolu, j’entends qu’avec Leone, et particulièrement dans L’OUEST, tout respire en même temps, tout est organiquement lié. Le son de l’harmonica entendu hors champ justifie le plan rapproché sur les tueurs et leur volte face. La tristesse d’Harmonica face à la mort de Cheyenne, justifie l’envolée à la grue sur l’arrivée du train… Un film de Leone, c’est une seule phrase dont chaque mot est, soit un son, soit un geste, soit un mouvement d’appareil. Et ça, je ne l’ai jamais éprouvé devant aucun autre cinéaste. Avec Leone, le cinéma est devenu une science exacte, tout comme l’écriture avec Céline. Que dis-je du western ? Tout le cinéma moderne a été reconditionné, par Leone d’un côté, et par Godard de l’autre. Eastwood lui doit tout, à son corps défendant jusqu’à UNFORGIVEN, et plus que jamais dans un film comme MYSTIC RIVER par exemple. L’ironie particulière au cinéma d’Eastwood, je ne l’ai jamais repérée dans aucun film américain antérieur. C’est ce qu’Eastwood a ramené de plus précieux de son exil italien.
Cette phrase presque devenue une maxime adressée à Noël Simsolo « On dit que je suis le père du western italien, mais je n’ai dernière moi qu’une génération d’enfants tarés » à l’égard de cinéastes qui ne se réclamaient pourtant pas de lui, trouve tout son sens aujourd’hui auprès de quelques épigones mal éduqués. Messages un peu long, pardonnez-moi…
A Guy Gadebois
Mais fort
un texte effectivement fort qui aurait fait plaisir à un ami toulousain Claude Le Du trop tot disparu et qui était « un dingue des westerns italiens ».Je me souviens qu’il détestait que l’on dise ou écrire « westerns spaguettis ».Comment ne pas associer Léone de Morricone,ils étaient fusionnels dans leurs visions filmiques.Les envolées lyriques dans »Il était une fois dans l’ouest »me donnent à chaque vision du film la chair de poule.Surtout la longue scène quand Claudia Cardinale est emmenée en chariot dans la maison familiale et qu’elle découvre son mari et leurs enfants assassinés par la bande à Fonda.Cheyenne est la pauvre victime,accusé à tort d’avoir massacré la famille Mac Bain puis le personnage de »Teuf teuf »riche homme d’affaires et visionnaire qui voit dans le train un moyen révolutionnaire qui va chambouler le siècle qui finit et la disparition des diligences,des chariots et meme l’élevage des chevaux.On pourrait débattre des heures sur Léone qui restera un cinéaste unique et iréenplaçable dans son registre.
Belle force que ce message. Je vais faire plus beaucoup plus court juste pour dire que les gens ne vont pas en pélerinage pour stagecoach ou searchers parcequ’ils sont plus anciens et ont été moins universel. Que pensait leone de ford ? Il a tout de même pris fonda. Quid de leone sans morricone ? (enfin ce n’est pas un défaut, il a bien choisit son compositeur et le mariage et fabuleux, on ne reproche pas bethoven dans kubrick, ou les sarrabande ou ligeti, pas schubert à blier, je retire donc la question). Par contre leone a pour lui les moyens techniques que n’avait pas ford pour la qualité de l’image, or le magnifique vistavision sur les searchers.
De leone j’aime peut-être encore plus deux films qu’il n’a pas réalisé mais provoqué, un génie deux associés une cloche et mon nom est personne. Longtemps je me suis dit que le rôle tenu par fonda avait dû être écrit pour wayne, méconnaissant alors les grands westerns de fonda.
Blier dans le bonus de buffet froid dit qu’on passe toujours après un autre. Votre message est fort et beau, mais comme lorsque je parle de fonda il est partial :).
Cordialement.
A Stag
Leone admirait Ford et Peckimpah
Je ne sais pas ce que vous trouvez de si fort, tous, Bertrand Rouxel et Stag avec le comm de G Gadebois moi je l’ai trouvé un peu foutraque et anodin pour une fois. Bon sang il a quand même fait mieux par le passé quand même n’exagérez pas!
à Stag: attendez… la qualité de l’image dans les films de Ford était magnifique bien sûr, et c’était des gros budgets sauf les Argosy. Quant à Leone le gros budget c’est avec IL ETAIT. ca ne lui a pas assuré une plus belle photo, je ne sais pas si ça l’intéressait beaucoup d’ailleurs, le côté plastique.
Leone admirait sincèrement Ford, il savait ce qui avait été fait avant lui. On trouve dans MY DARLING avec la 1ère rencontre Earp-Doc tout Leone déjà et quand il a repris ça il n’a pas imité bêtement, il a poussé à bout et ça fait encore ma joie.
bon, je ne sais pas si le commentaire sur Leone est anodin mais même si beaucoup de Leone par moments sont plaisants et même euphorisants, je ne rejoins pas ceux qui l’ont apprécié. Je ne vais pas discuter sur cette généralisation rantanplan: « Tout le cinéma moderne a été reconditionné, par Leone d’un côté, et par Godard de l’autre » même si je n’en crois pas un mot (à moins qu’on me fasse voir, du mot « reconditionné » un sens qui m’avait échappé et même). Bref à part qqs notations de détails d’intrigue justes, cet hommage à Leone reste obscur et foutraque mais je suppose que son auteur mettrait ça sur le compte d’une tiédeur intellectuelle de ma part ou d’un manque de sensibilité (ce que je sors tout le temps aux copains qui sont en désaccord avec moi sur un film!) ou d’un verre de trop ou de que sais-je. pas grave, j’ai déjà dit bravo à certaines interventions de GG, même sans un verre de trop.
A MB
Leone a joué un rôle important qu’on l’apprécie ou pas qui ne doit pas être sous estimé ni surestimé. Certains de ses films (les deux premiers dollars) ont été parfois démonétisés par les imitations vulgaires qu’ils ont engendré, la dilatation du temps, la débauche de violence, le cynisme vite devenu roublard (cela n’est jamais arrivé aux Ford, Hawks, dames, Mann : les copies ne les ont pas amoindri). En revanche LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND et Il était une fois dans l’Ouest contiennent de vraies fulgurances et des idé&es incroyables (la poussière qu’on secoue et qui fait changer des soldats de camp, c’est un italien qui l’a trouvé alors qu’il y avait eu 450 film sur la guerre de Secession)
A MB
Les budgets de Ford étaient ultra raisonnables. Il consommait très peu de pellicule (les chiffres trouvés par Todd McCarthy dans King of the B’s sont sidérants), donc un temps de montage très court. Les dépassements sont dus dans les derniers films à l’alcoolisme, dans SUR LA PISTE DES MOHAWKS aux tâtonnements de la couleur (mais il se rattrape en condensant 8 pages de scénario en un monologue tourné en 1 heure). L’HOMME TRANQUILLE coute plus cher pour un film Republic. Hawks était un metteur en scène beaucoup plus onéreux sans cesse en retard de dix, quinze jours sur le plan de travail
à Bertrand: « En revanche LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND et Il était une fois dans l’Ouest contiennent de vraies fulgurances et des idé&es incroyables (la poussière qu’on secoue et qui fait changer des soldats de camp, c’est un italien qui l’a trouvé alors qu’il y avait eu 450 film sur la guerre de Secession) »
c’est vrai, et je ne rejette pas tout Leone qui m’a donné tant de plaisir, je suis surtout dubitatif du commentaire qui a initié ma réaction.
à Bertrand: mais les budgets accordés au départ pour Ford étaient quand mêmes « A » même s’il ne faisait pas de dépassement?
je voulais surtout réagir au comm de Stag qui alliait grand budget et belle photo, pas si simple, même si on sait que les films à TRES petit budget ont souvent une photo très contrastée suite au peu de moyens (précisément pourquoi je sais pas, c’est un opérateur de ciné qui m’a sorti ça, mais Marc Salomon va peut-etre me préciser un point ou deux!)
A Bertrand
Les idées incroyables dont vous parlez sont visuelles (l’exemple de la poussière) et « grammaticales » au sens où elles touchent à l’écriture cinématographique que Leone semblait maîtriser un peu plus à chaque film (et il est vrai qu’on ne peut que rêver et pleurer STALINGRAD). Voilà un cinéaste que j’ai mis longtemps à aimer pour les causes énoncées ici (maniérismes, etc..) mais aussi parce que, quand j’avais 18 ans, et que je me faisais ma culture westernienne, j’étais agacé par les copains qui brandissaient IL ETAIT comme repoussoir sur l’air de « ça, c’est du western! ». Cela m’a rendu lent vis à vis de Leone. Tous mes potes étaient fans de IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE, moi pas..
C’est pourtant avec la fréquentation réitérée de ce dernier que j’ai fini par sentir en moi une fibre léonienne que je ne soupçonnais pas car je me suis rendu compte que les va-et-vient temporels qui sous-tendent le film, l’étrangeté narrative qui caractérise sa structure avaient quelque chose de littéraire. Et au cours de ce cheminement, cela n’engageant que moi, j’ai cru éprouver une impression similaire avec le cinéma de David Lean : le sentiment de l’écriture.. Ce plan de désert enflammé par l’allumette que vient de souffler Peter O’Toole dans LAWRENCE D’ARABIE est une idée de glissement narratif qu’aurait pu avoir Sergio Leone..un peu comme ce frisbee qui surgit des ténèbres dans AMERIQUE pour nous catapulter dans le passé.
A MB
Si vous avez vu le film en VHS pan and scan ou à la télé un soir d’orage, je comprends. Sinon procurez-vous le DVD d’urgence. D’ailleurs, j’y pense, c’est le seul Leone sans extérieurs nuit. Même dans les films antérieurs à budgets moins importants, la photographie est remarquable. Massimo Dallamano, qui s’attribue la paternité des cadrages avec la visière du chapeau bord cadre dans ET POUR QUELQUES DOLLARS… a réalisé des extérieurs nuit mémorables, même si certains sont en nuit américaine. Ceci dit, à Almeria, la lumière est telle que n’importe quelle photo prise avec un Iphone passe pour l’oeuvre d’un grand chef op. Il n’empêche qu’une grande quantité de westerns italiens sont horriblement photographiés, ou de westerns américains comme THE SPIKES GANG, tourné là bas. La photo est affreuse, bien que ce soit un grand western.
à GG: « Si vous avez vu le film en VHS pan and scan ou à la télé un soir d’orage, je comprends. » Vous comprenez quoi bon de d’là??? mais de quel film parlez-vous? L OUEST disons mais j’ai dit que le film était mal photographié? que Leone était moins intéressé par le côté plastique puisque m’avait plus frappé dans ses films le montage les sons (dialogues + bruits + musique) oui. ça s’embrouille un peu, là, parfois on ne sait plus non pas à qui on répond ça ça va mais à quel détail précis l’autre fait allusion. DISCIPLINE GODFORDOM!
Je suis avec vous comme d’hab (oui, bon passons) sur la surestimation actuelle des westerns italiens écouter certains admirateurs dans les bonus est à se taper sur les cuisses. Même mon préféré Sollima… bon, calmons-nous, hein? ça aurait pu être mieux, COLORADO. à propos de Sollima je ne sais pas où j’ai lu qu’il fallait voir un polar bressonien LA CITE DE LA VIOLENCE je croyais Lourcelles mais je retrouve pas. LE DERNIER FACE A FACE est souvent bâclé, la psychologie est hésitante, SALUDOS HOMBRE bénéficie de la présence minimaliste de Donal O’Brien, ou est-ce REVOLVER polar avec Fabio Testi que j’ai lu que c’était très bien. Sergio Sollima est mort le 1er juillet dernier à 94 ans.
« un polar bressonien LA CITE DE LA VIOLENCE » BRONSONIEN! (oui bon c’est pareil)
UN polar bressonien ça doit être quand les ruffians expliquent bien leurs motivations profondes avant d’aller casser une banque.
à JCF et Cie: est-ce que n’est pas tt au début du muet mais plus tard que les émulsions ont fait des progrès magnifiques. Si j’ai bien compris on obtenait des copies trop contrastées « charbonneuses » raison pour laquelle on les teintait en violet ou rouge ou… pour atténuer les contrastes gênants? Si M Salomon lit ça je voudrais bien qu’il m’éclaire.
Mais il suffit de voir des films comme BIG PARADE 1925 ou WINGS 1927(je cite ceux-là parce qu’il y a des br à la hauteur) pour apprécier la splendeur du N&B.
À MB : (J’espère que j’ai cliqué au bon endroit pour vous répondre…) Je parlais bien de la fin de l’époque du muet, et non du début, et c’était en référence au magnifique ouvrage de Brownlow qui pour le coup m’avait vraiment ouvert les yeux sur cette période que je n’ai évidemment pas connue. Procurez-vous le livre, si ce n’est déjà fait, il est magnifique. En gros, j’avais réalisé, en le lisant, qu’à la fin du muet, il y avait déjà tout, que tout était allé très vite finalement. Entre LES VAMPIRES (certes sublimes mais encore « primitifs ») de Feuillade et les derniers films muets, très élaborés, comme L’AURORE ou WINGS, il y a à peine plus de dix ans. Tout comme j’avais réalisé, quand il y avait eu ces sublimes éditions DVD (Institut Lumière)des films de Powell/Pressburger, que le techiconolor des débuts était flamboyant, qu’on en avait peut-être auparavant une image vieillotte seulement du fait qu’ils n’avaient jamais été restaurés. Je ne parle même pas de la dramaturgie de ces œuvres qui sont souvent de la pure poésie, mais juste d’un point de vue technique.
PS : Le « techniconolor », il fallait la faire, celle-là…
à JCF: oui oui tant de progès en 10 ans j’avais bien pigé l’évolution. Je vais trouver le bouquin de Brownlow dont j’ai entendu parler depuis des lustres et je voulais juste une précision sur la raison d’utilisation des filtres était-ce bien à cause d’émulsions et technique de tirage moins évoluées qui eût accentué les contrastes déplorablement (plus de contraste=plus de noir et plus de blanc et donc moins de gris (au pluriel!) moins de nuances de gris que nous admirons à partir de 1925 (quand on était tout petits vous et moi).
C’est vrai que le technicolor du NARCISSE NOIR Lumière paraît supérieur à celui de films des années 50 pourquoi parce que ces derniers n’auraient pas étés restaurés?
A MB
Il y a le talent de Powell et Cardiff et la liberté créatrice des Archers mais il y a des technicolor des années 50 somptueux (Minelli, Daves, Ford)
à BT: dans les dvd de Minnelli ou Daves je ne retrouve pas vraiment la splendeur « archerienne », je ne parle pas de br me basant sur le dvd Lumière du NARCISSE.
A MB :
Difficile, voire impossible, de répondre en quelques mots à vos questions sur le n&b au temps du muet. Il y aurait de quoi remplir plusieurs volumes pour faire le tour de tous les paramètres technico-économico-esthétiques !
Il faudrait d’abord tordre définitivement le cou à une assertion trop répandue selon laquelle muet = contraste = copies charbonneuses. Cela tient sans doute au fait que pendant longtemps on a vu des copies multi-contretypées avec donc une montée du contraste inhérente au contretypage et que d’autre part on associe trop souvent la période muette à son courant majeur, l’expressionnisme allemand, royaume des ombres et de la nuit.
La pellicule orthochromatique des années vingt n’était pas dénuée de demi teintes, tout dépend comment on la travaillait, et les techniciens, du moins en studio, maitrisaient parfaitement ces contraintes (pellicules, éclairages, décors, costumes et maquillage) pour obtenir des gris. Les extérieurs posaient plus de problèmes car l’absence de sensibilité dans le bleu ne permettait pas de « travailler » correctement les ciels.
Certains chefs opérateurs réputés comme John F. Seitz, encouragé par Rex Ingram, cherchèrent très tôt des gris plutôt que du contraste. Et les exemples abondent !
Ajoutons que certaines négatives ortho comme la Dupont avaient une sensibilité chromatique plus large que la Kodak et donc une meilleure gradation. En 1928, Hal Mohr menaça même de tourner L’ARCHE NOÉ de M. Curtiz sur Ortho Dupont qu’il trouvait meilleure que la nouvelle panchro Kodak. C’est dire !
Ceci dit, il est vrai que le teintage et le virage avaient pour effet de diminuer l’impression de contraste. Rappelons que le teintage s’appliquait sur le support et donc agissait sur les blancs (transparence du support) et sur les zones claires en général alors que le virage s’applique sur l’image argentique, c’est à dire sur les zones sombres et noires.
Quant aux films à très petit budget qui seraient forcément contrastés par manque de moyens… cela me parait un peu caricatural ! J’aurais plutôt tendance à penser le contraire, les films « pauvres » étant plutôt platement photographiés. Encore faudrait-il savoir de quelle période on parle, extérieurs ou intérieurs…
Mais on peut évidemment trouver des exemples pour lesquels une esthétique nait, en partie, du manque de moyens. Je pense en particulier aux films noirs et aux débuts de John Alton sur les films d’Anthony Mann, Bernard Vohraus, Steve Sekely, Alfred Werker… dans lesquels il eut le génie de planter une atmosphère avec 3 ou 4 faisceaux de lumière répartis dans la profondeur ce qui lui permettait de diaphragmer (profondeur de champ) et de laisser le reste dans une pénombre profonde.
Enfin, la qualité de bien des films en Technicolor tient en grande partie, outre le talent de certains chefs opérateurs (Leon Shamroy, Jack Cardiff, Russell Metty, Robert Krasker, Ray Rennahan, Georges Périnal, Lee Garmes, Edward Conjager, Harry Stradling etc.), au procédé lui-même qui séparait les 3 couleurs tout au long du processus avec, in fine, un système d’impression plus proche de l’imprimerie.
Correctif à ma réponse précédente !
Concernant la pellicule ortho utilisée en extérieur, c’est bien l’excès de sensibilité dans le bleu (et non son absence comme je l’ai malencontreusement écrit) qui grillait les ciels et empêchait tout filtrage en orange ou rouge.
Rappelons aussi que Kodak fabriquait de la panchro dès 1922 mais qu’elle n’eut que peu de succès car le matériel d’éclairage et la maîtrise des opérateurs les poussaient à rester sur l’ortho.
à Marc Salomon: merci infiniment c’est exactement ce que je cherchais j’ai copié vos réponses dans mes tablettes!
A Marc Salomon à propos de la photo des films muets:
Vos savants commentaires confirment ce que je ne faisais que supposer : que le contraste excessif (ou plutôt la perte de détails dans les hautes et basses lumières) sur beaucoup de films muets viennent de la perte des négatifs d’origine et de la multiplicité des contretypes, et que même les films orthochromatiques offraient une plus grande gamme de gris. Un exemple: le film MAX ET SA BELLE MERE de 1911 que l’on trouve sur le coffret Max Linder édité par Montparnasse, un film pour moi jamais drôle mais par contre remarquable par la qualité de ses prises de vues. Une grande partie du film est tournée en extérieur à Chamonix dans la neige, et celle-ci n’apparait jamais « brûlée », mais pleine de détails, d’ombres, etc… En fait c’est plus les plans en studio qui paraissent excessivement contrastés et je me dis que ça doit venir autant de l’éclairage de l’époque que des limites du film ortho. Pour ce qui est des années vingt, je trouve par exemple que SCARAMOUCHE (1923) de Rex Ingram que l’on trouve dans l’édition « collector » du SCARAMOUCHE de Sidney offre sur le dvd autant de nuances de gris que des films des années trente et quarante et c’est encore plus vrai des films de la fin du muet (cf. le bluffant blu-ray de THE BIG PARADE déjà cité ou les dvds des deux derniers Keaton muets THE CAMERAMAN et SPITE MARRIAGE).
« Par contre leone a pour lui les moyens techniques que n’avait pas ford pour la qualité de l’image… »
Cela reste à démontrer…
Et que vient faire la technique dans la qualité intrinsèque d’un film ?
A salomon,
je ne suis pas fan de la profondeur scénaristique des westerns de leone, je préfère josey wales d’eastwood voir même impitoyable dans le genre « brute et truand ». Ceci étant il y a beaucoup de trouvailles, et réussir à apporter quelque chose d’original et nouveau à un genre qui avait connu des sommets incroyables est à mettre au crédit de leone.
La technique a permis à ford de mieux filmer en 1956 qu’en 39 des paysages qu’il adorait. C’est pas ça qui fait que les searchers est un meilleur film que stage coach nous sommes d’accord.
A Stag
Erreur totale. Il y a des plans dans les films muets ou dans ceux des années 30 qui ont rarement été surpassés. Méfiez vous des idées générales. Il y’a des dégradés, des nuances dans l’utilisation du noir et blanc que Ford a mis du temps à maitriser dans la couleur.Ne confondez pas la technique (que les non professionnels ont du mal à maitriser) avec l’écriture. Notons que ce sera une des rares fois dans ces deux films que Ford utilisera un travelling avant très rapide allant recarder son héros en plan rapproché. Et les deux mouvements sont aussi spectaculaires et puissants (le premier malgré ou à cause d’une légère perte de point ce qui montre que Ford se fout de la perfection technique) avec une signification opposée : héroïque dans le premier, noire dans le second
Entièrement d’accord avec vous Marc!Que vient faire l’idée toute relative de « progrès technique » dans l’idée de créativité???
En gros cela reviendrait à penser que la couleur des peintres renaissants ou hollandais est « inférieure » à la découverte de l’acrylique qui soit dit en pensant sera sûrement beaucoup moins pérenne.
La qualité des contrastes durant le muet est hallucinante, le travail sur la couleur dans les 40′ selon divers procédés est déjà hallucinant de beauté que ce soit en Angleterre ( Powell/Pressburger) ou aux USA (Minnelli, Vidor, Ford y compris par exemple dans Drums along the Mohawks).
J’aime le travail sur la couleur, le piqué de l’image, la profondeur de champ chez Leone ce qui ne m’empêche guère de l’apprécier chez d’autres avant ou après lui.
A bertrand,
On voit dans les bonus ford mettre en place les travellings, on est pas sur des rails de studio ou avec le steadycam de kubrick c’était assez acrobatique !
J’aime beaucoup le vistavision, très peu utilisé, et sa profondeur de champ. Mais enfin je n’ai filmé qu’avec un tri ccd sony grand public, je n’ai pas votre expertise et je prends votre remarque à la lettre, je vais revoir les films et ma copie.
J’ai reçu les misérables dans une édition 2dvd chez eureka, je la regarde. En 1934 je suis impressionné pour le moment. La nuit promet d’être longue.
A Stag
Il y a eu pas mal de films en Vistavision pendant 3 ou 4 ans. Mais je n’ai vu LA PRISONNIÈRE qu’une seule fois dans ce format, à Londres, à la sortie (deux fois)
À Stag : Je crois que c’est Kevin Brownlow, dans LA PARADE EST PASSÉE, qui dit que les films de la fin du muet étaient d’une splendeur insurpassable, ceci étant dû à l’émulsion utilisée alors. Et il y avait déjà des travellings somptueux. Je crois me souvenir d’un travelling merveilleux dans CITY GIRL, quand ils courent à perdre haleine dans un champ, ils poussent une barrière et ils courent, mais je l’ai peut-être rêvé. Il faut dire que c’est très onirique CITY GIRL. N’est-ce pas Dwan dans Intolérance qui opéra un mouvement de grue incroyable? Vous parlez de progrès technique ayant favorisé The Searchers par rapport à Stagecoach, je ne vois pas, à part la couleur, le format Vistavision, mais BT a déjà répondu et très bien. Moi j’aurais tendance à penser plutôt le contraire, que des secrets se sont perdus, et aussi que le vocabulaire et la grammaire du cinéma n’ont pas tant changé que ça depuis la fin du muet. Quand on voit la perfection technique et la splendeur du technicolor d’un film comme Colonel Blimp (1943)on se demande bien ce qui a pu être inventé techniquement de révolutionnaire par la suite. Pareil pour les films d’Ophüls, d’un point de vue technique. On ne saurait plus filmer comme ça, si? Et il y a tant d’autres exemples. Les grands films n’ont pas attendu Léone ou Lean pour exister. Prenez THE BIG TRAIL, tourné en 70 mm (ou 65 je ne sais plus) c’était déjà bigger than life, en 1930… Et WINGS, de Wellman… Je crois que ce qui a changé, surtout, ce n’est pas la technique, mais notre regard sur le cinéma et donc aussi le cinéma, une sorte de désenchantement alors, peut-être, et ça n’a rien de technique. J’avais discuté une fois avec un copain, critique de cinéma lyonnais, qui jugeait Ford naïf, préférant Walsh, tellement plus moderne, mordant, ironique, selon lui… comme si c’étaient des qualités essentielles et indispensables… Il me disait pareil à propos d’Ozu, préférant Kurosawa… Bon… Pourquoi choisir entre les deux? je lui avais demandé… Bref, je m’égare… et je radote, aussi…
A Salomon : Oui, en Art (dans tous les arts), il n’y a pas de progrès. Les progrès techniques ont pu permettre de nouvelles… techniques, de nouvelles approches parfois, mais les gars de Lascaux avec leurs estompes, leurs pigments, donnaient déjà dans le chef-d’oeuvre, et ils n’avaient pas de palette graphique ou de Steady…
A jean-charles freycon, je n’ai en tous cas pas voulu valoriser le progrès technique, voyez ma dvdthèque j’ai très peu de films récents (qui me fatiguent le plus souvent) et ai plutôt une majorité de films entre 1930 à 1960. J’y trouve en outre, les femmes beaucoup plus belles. Je suis bien d’accord avec vous, j’ai mal exprimé ce que je voulais dire sur leone. Ceci étant par exemple chez wellman, j’aime beaucoup purchase price mais je préfère sa mise en scène de l’appel de la forêt un peu plus tard.
A bertrand pour poursuivre, j’ai regardé les misérables de bernard et j’ai vraiment beaucoup aimé. Je ne connaissais absolument pas ce réalisateur, sorti en 1934, probablement tourné en 33 ? le film m’a impressionné par sa qualité visuelle. Certains plans « bourgeois » m’ont fait penser à guitry. Sur les acteurs j’ai autant aimé vanel que blier, baur et gabin sont bons tous les deux, et crédibles ? Par contre même si j’aime beaucoup bourvil je dois dire que j’ai été très séduit par le couple des ténardiers, vraiment deux beaux salopards. C’est moins fort chez le chanois, comme pas mal de détails, l’auberge, le cadre, les décors.
En bref j’ai passé un bon moment, je vous remercie !
A Stag
Alars Ruez vous sur LES CROIX DE BOIS, chef d’oeuvre, les OTAGES et certains Raymond Bernard muet comme le joueur d’échec. Tous disponibles en DVD
Je serai en tout cas le premier spectateur du prochain Tarantino, qui a fini par se payer Morricone. Ce grand dadais.
A Guy Gadebois
Après Christian Cario qui a tiré Morricone de sa retraite et que toute la presse française oublie de citer
A Bertrand Tavernier
A lire sa filmo sur IMDB, il est loin d’être à la retraite, et il donne plusieurs concerts par an. Sa présence au générique du film de Carion est assez inattendue, mais alléchante. J’ai toujours regretté que le cinéma français ne fasse pas appel à lui autrement que pour accompagner les cascades de Belmondo, à quelque chose près (la musique de l’Attentat de Boisset est remarquable). En France l’intelligentsia l’a longtemps considéré avec une certaine condescendance, à cause du western italien, ceux de Leone inclus. Il faut par exemple relire ce qu’écrivait Henri Chapier, et on m’a dit qu’il n’avait toujours pas changé d’avis. Quant au western italien, c’est toujours avec excès qu’on l’a évalué. Excessivement méprisé en son temps, excessivement réévalué aujourd’hui. Dans un numéro de mauvais genre, on compare Corbucci et Solima à Ford et Walsh. Là, je ne suis pas. Leone est bien sûr à part. Il a tellement sublimé le genre qu’il n’a plus rien à voir avec lui, et il suffit de comparer son évolution de carrière avec celle de tous les autres.
A Bertrand. Oui effectivement Morricone a fait la musique du film de Christian Carion EN MAI, FAIS CE QU’IL TE PLAIT. Reste que comme le Tarantino, le film n’est pas encore sorti en salle et ne bénéficie sans doute pas de la campagne de communication du western de Quentin T. C’est une bonne nouvelle de voir Morricone reprendre du service : mais peut-être que ce ne sera que ponctuel.
Là par contre, je ne suivrai pas: ces deux films pollués par un casting catastrophique ( dont l’inepte Terence Hill)sont des caricatures de ce qu’ambitionnait Leone.
Dans la catégorie western italien , mieux vaut voir- même si nettement inférieurs à Leone- Le grand silence de S Corbucci ou Le dernier face à face de S Sollima.
Mais je ne suis pas Tarantino donc je n’irai pas jusqu’à y voir des chefs d’oeuvre et réserverai cette appellation pour Ford, Wellman, Mann, Walsh…ou Leone à partir du bon , la brute… (sans inclure donc ses « participations »)!
A Ballantrae
Surtout que Tarentino trouve que Corbucci est encore supérieur à Leone parce qu’il n’y a aucun sentiment humain. Je ne peux pas souscrire à un tel jugement qui, pour son malheur, est horriblement à la mode dans tout ce cynisme anti humaniste (mot que déteste Thoret auquel il accole pour Eastwood le terme de bêlant comme la soubrette est accorte
Oui, c’est pas mal pour faire un nouveau Dictionnaire des idées reçues:
Humanisme: FORCEMENT bêlant comme la soubrette est FORCEMENT accorte
J’aime bien Thoret mais pas dans ce genre d’errances tellement mode.
On pourrait ajouter:
Politique: à ne repérer que lorsque le cinéaste n’est pas explicitement politique, c’est donc au critique/médium de le déceler
Ex 1: Weerasethakul est réellement politique, La loi du marché l’est faussement
Ex 2: Guiraudie est politique (d’ailleurs God-ard l’a dit), Loach ne l’est plus
Entendu à la radio,ennio Morricone se produira pour deux soirs à Paris en MAI 2016.Je pense que les places vont se vendre comme des petits pains!!!
Dans le chapitre politique , j’ai enfin pu voir Dheepan de J Audiard qui a été conspué notamment au motif qu’il serait plutôt réactionnaire en matière de vision de la banlieue.
Même si ce film ne m’apparaît pas comme le plus abouti d’Audiard (j’y reviendrai après), il me semble pouvoir être exonéré de cette accusation relayée par le duo récemmment composé des Cahier set Politis par plusieurs voies:
– ce n’est pas tant l’équivalence guerre civile/banlieue qu’expose le film que la perception subjective d’une similarité entre les deux par les héros qui fuient la première
– le cycle de la violence concerne tout autant Dheepan que les petites frappes qui traînent autour de l’immeuble.
– la question de l’intégration est moins patente que celle de la reconstruction avec l’idée d’un passage complexe de la vie ancienne et intenable à la réinvention d’une vie nouvelle avec l’appui du meilleur de l’ancienne vie ( habileté de Dheepan à réparer un ascenseur , à rendre confortable un taudis, à confectionner une boîte à outils ou un cadre enluminé…ces scènes sont touchantes et précises) tout en essayant d’échapper au pire (les retrouvailles avec son supérieur pour qui le combat doit se poursuivre)
Je reconnais le talent d’Audiard d’abord dans la construction des personnages peu aimables a priori ( égoisme ou instinct de survie?), dans le surgissement de « visions » incongrues soit issues du réel ( la transition lumineuse du Sri Lanka vers la France est admirable) ou des fantasmes ( je ne diari aps le rôlen joué par une apparition quasi abstraite qui se concrétise peu à peu, équivalence des plans sur les biches dans un prophète, de l’orque dans De rouille et d’os), dans le souci de la topographie ( je pense surtout au circuit campagne/cité, loge/cour/local, haut/bas, loge/appartement du voyou).Et il y a ces moments où se noue puis se dénoue un rapport humain, écrits mais avec naturel:l’humour de Dheepan, le code du sourire constant difficile à interpréter).Et bien évidemment une scène de violence assez incroyable car condensée, par nécessairement graphique mais très immersive et donc terrifiante.
Bref il est difficile de penser que Dheepan est le film honteux dont parlent certains médias.
Quelques réserves sur la construction du scénario plus relâché qu’à l’accoutumée avec qqs flottements narratifs ou redites, des moments de transformation pas assez inscrits dans la durée, un sujet magnifique ( comment reconstruire une famille factice?) pas assez développé?
Et bien sûr une fin étonnante qui a posé problème à de nombreux exégètes et que j’ai considérée comme purement fantasmée (j’en veux pour preuve le cadre qui se concentre sur la femme juste avant) et donc pas si problématique par rapport à ce qui précède.
Peut-être pas une palme ( je l’aurais vue plutôt pour Un prophète)mais un beau film imparfait mais audacieux.
A Ballantrae
Une fois de plus vous avez raison. Reprocher à Audiard de dénigrer la banlieue est stupide. Quelques policiers que je connais m’ont confirmé que la vision était hélas juste quant aux trafics. Car dans cette cité, il y a aussi pas mal de personnages qui aident le héros, lui expliquent comment distribuer le courrier. On voit des individus sympathiques ou attachants (la personne dont s’occupe l’héroïne et le simple fait qu’on ne veuille pas l’abandonner va dans ce sens). Même le personnage de Vincent Rottiers est complexe. Il n’est pas d’une seule pièce même si son statut de chef de bande l’oblige presque à prendre certaines positions. Ce qui est terrible dans la vision d’Audiard, c’est qu’oàn sent que les Institutions, l’Etat se foutent complètement de la situation, qu’ils ne la connaissent pas, ferment les yeux en espérant que le fait de rien voir les protégera. On choisit un gardien pour ces cités selon des critères surréalistes : il ne parle pas français, n’a aucune connaissance de ces lieux et de ce qui s’y passe. Il est choisi vraiment, toutes proportions gardées, comme François Hollande choisit ses ministres. Prendre quelqu’un qui n’a jamais travaillé dans le domaine qu’on va lui assigner, un ministre du travail qui n’a jamais dirigé une entreprise (idem pour sa remplaçante qui est encore moins qualifiée pour le job) et ensuite laisser faire. Ce que l’on peut reprocher comme vous le pointez, ce sont certains trous dans le scénario (à coté de réussites magnifiques, tout ce qui concerne l’école) et une fin violente trop développée et qui vire dans l’esthétisme : la montée dans des escaliers envahis de fumée, est presque trop belle et ces moments auraient gagné à être plus dégraissés. Et la toute fin, trop volontariste, nous oblige à une récupération intellectuelle. Je pense que pour Cannes, ils ont fait un montage à toute vitesse et la palme a rendu inéluctable cette dernière séquence qui pouvait être améliorée. Mais le film a des qualités exceptionnelles
Dans le genre « je remanie des domaines que je ne connais pas », il y a le running gag de tous les ministres de l’Education .
Tant de réformes, de nouveaux programmes, d’idée géniales pour finir par ce gouffre où on est déjà tombé.
Il y a ce film avec Glenn Ford ( « 1984 » ?).
Quand la Science-Fiction dénonce des choses importante et qu’on ne l’écoute pas…
Pardon pour la digression.
Pardon aussi pour les fautes d’orthographe, involontaires ou la conséquence des multi-remaniements sus-évoqués.
Cher Pascal,
ah! si seulement la succession des ministres de l’EN était un running gag, je me marrerais plus au quotidien.
Las, du mammouth Allègre à la pub pour dentifrice NV Belkacem (qui comme tout bon assassin chez Sergio Leone sourit tout en torturant!)en passant par Ferrylosophe ou un Chatel bien permanenté rien de neuf sous le soleil si ce n’est la volonté de déconstruire une idée républicaine de l’école, fondée sur des disciplines bien structurées ( mais il est bien connu que trop connaître la littérature, l’histoire ou les langues ce n’est guère rentable!) et sur une ouverture culturelle digne de ce nom!!!Tremblez vous qui aurez bientôt des enfants ou petits enfants scolarisés en collège car ce ne sera pas triste… ou plutôt ce le sera!
Et le lycée suivra sous peu , processus de Bologne oblige.
Mais comme sur tous les fronts, rien ne sert de déplorer car il faut se battre avant tout.
Votre comparaison , cher Bertrand, entre Dheepan et les « plaçous »(mot bien de chez nous que je ne vous traduirai pas!) de ministres , me semble en effet fort appropriée. Quelle époque formidable…
A Ballantrae
Sans même utiliser de grands termes (école républicaine) qui constitue la meilleure arme de ceux qui détruisent tout en se gargarisant avec ces expressions, il suffit de rester très terre à terre, sans position idéologique, sans idée générale. Comme l’ont fait ces deux sociologues qui ont écouté le terrain, on constate
que l’apprentissage de la lecture est un désastre, prouvé maintenant de manière scientifique
que l’enseignement de l’Histoire par module, non chronologique est un désastre aussi grand
que toutes les réformes n’ont pas empêchées que les « apprenants » ne savent à 80% ni lire ni écrire
Et que la ministre au désespoir de tout un personnel à qui on devrait interdire d’écrire (C’est la seule réforme qu’il faudrait faire : empêcher les apparatchiks de la rue de Grenelle de s’exprimer) vient de rétablir la dictée et comme elle est incapable de penser correctement, elle lance une dictée tous les jours au lieu de deux par semaines
J’aurais dû remplacer le terme « républicaine » par « publique » car le premier terme est particulièrement malmené , dévoyé ces temps-ci.
L’idée générale très pragmatique est que le bon sens n’est plus très roi:
– en histoire, déstructuration de la chronologie et passage à la trappe de périodes précises avec possibilités d’amalgames ( ex « les totalitarismes », « les conflits mondiaux », à la trappe les Lumières, la Commune ou la crise de 1929 ou encore la guerre d’Espagne)
-en lettres, des responsables osent dire qu’il n’est plus temps de faire de la littérature mais plutôt de penser le français comme une langue utilitaire, une langue de pure communication
– en lettres toujours, on nous enquiquine en nous disant qu’il n’est pas opportun de réellement mettre en place des cours structurés de langue mais d’en appeler à la pure intuition de celle-ci
-les groupes interdisciplinaires annoncés avec force lyrisme vont condamner des matières, réduire à la portion congrue d’autres, obliger à des croisements factices moins opérants que ceux qui sont élaborés librement avec des disciplines fortes et guidées par des programmes précis
– l’histoire des dictées est crétine et ne constitue qu’une concession médiatique: rétablir des exercices d’orthographe structurés (dont une dictée hebdomadaire oui), des exercices systématiques eut été un bon premier pas
Mais si le sujet ne vous lasse pas trop , je vous restituerai qqs perles des derniers textes en discussion dont le jargon rigolo masque mal les mauvaise intentions très faciles à décrypter politiquement parlant.
Mais bon, c’est un blog CINEMA!!!
Cher Ballantrae, seriez-vous prof dans un collège ?
Dieu vous garde, alors.
Tout un chacun devrait passer un jour ou deux dans des collèges. Histoire d’apprécier l’étendue des dégâts.
Humer le doux climat règnant dans les couloirs et surtout dans les salles de classe où triomphent en continu la volonté d’apprendre et le respect du maître.
Une semaine…allez, disons, un jour de temps en temps; un ministre de l’Education bien payé pour ne rien connaître du domaine qu’il lui est assigné devrait trouver le moyen, non ?
Au moins, qu’il lise quelques rédactions de Brevet, quelques copies du Bac.
Il se rendrait compte qu’un ado d’aujourd’hui est capable d’écrire trois pages entières de phrases incompréhensibles ou illisibles en faisant de son mieux. Un Chinois apprenant le français depuis deux mois se ferait mieux comprendre.
Mais c’est à l’ado qu’on offre le Brevet puis le Bac avec fanfare et félicitations du jury.
Sans doute, après tout, le ministre s’en fout-il. Il y a plus urgent à sauver : les apparences.
« qui lui est assigné »…bloods and guts !
Et puisqu’on parlait de TWILIGHT ZONE, voilà ce qui devrait entrer dans les programmes de collège ! Une bonne SF finement adaptée aurait le pouvoir de piquer la curiosité des gosses. Plus, en tout cas, que la Bible, par exemple, en vigueur dans les programmes.
D’autant qu’un prof ne serait même pas autorisé à l’essayer.
Quand on pense à tout ce que la SF peut aussi apporter aux idées.
Mais c’est vrai, retournons au cinoche.
Je regarderais bien LA PLANETE DES SINGES, du coup, et tant pis si je dois reconnaître quelques ministres de la culture…
ministres de l’Education…et de la culture aussi, après tout.
A Pascal: pas en collège, en lycée…mais tout est relié et je fais partie de ceux qui ne se résolvent pas à abandonner quoi qu’il en soit la solidarité avec des collègues de collège!
Et je suis aussi père de famille…
J’ajoute que mes messages n’ont pas autre prétention qu’exprimer mon goût, j’ai réalisé un court métrage dans ma vie et celui-ci était médiocre. cqfd.
Le cinéphile que je suis est plus impressioné par la seule marche arrière de la belle soeur d’ethan dans les searchers pour le faire rentrer dans la maison au début du film, par le plan de bond finissant son café pendant que cette même belle soeur remet son manteau à wayne un peu plus tard, que par les longs plans magnifiquement mis en musique et superbement filmés de leone. Mais enfin, il ne s’agit pas dans votre message de comparer l’un à l’autre.
Leone a apporté beaucoup de choses c’est vrai, eastwood, qui est il me semble autant fordien que leonien (?) a grace à leone commis quelques très grands westerns.
Cordialement.
A Stag
Pourquoi comparer et dénigrer l’un pour saluer l’autre
Vous avez raison.
Qu’avez-vous pensé du homesman de jones qui se veut très réaliste ? Malgré un atout non négligeable, une déchéance permanente que devait vivre les colons américains, une esthétique saisissante, la vue de plans furtifs mais choquants, de cadavres de nouveaux nés, m’a empêché de savourer le moment.
A Stag
C’était ce que vivait les gens. J’ai loué le film ici et dans un article du Nouvel Observateur
Oui, il est possible d’aimer les deux pour des raisons très différentes!
Ce qui est intéressant chez Leone, c’est bien ce qui ne ressemble pas à du Ford. Et pourtant Leone admirait ce dernier jusqu’à lui rendre parfois hommage à l’écran : dans IL ETAIT UNE FOIS, Monument Valley dans une séquence de promenade inutile, l’envol des oiseaux précédant l’arrivée des cache-poussière, clin d’œil calqué sur les perdrix affolées de la PRISONNIERE…
Il a parié gros sur un style nouveau et plus fin qu’il ne paraît. Dans IL ETAIT UNE FOIS, je suis toujours ému par ce détail : à la toute fin, le Cheyenne quitte la belle Claudia : » Il faut que je parte. » pour dire : »Je vais mourir. »
Il faut bien sûr attendre les dernières images pour le comprendre mais quelle classe conférée à une apparence de brute !
A Guy Gadebois:
Je ne suis vraiment pas un fan de Sergio Leone (j’ai revu il y a peu POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS et il ne m’a pas vraiment plus convaincu que la première fois) mais je veux bien qu’il ait eu une influence sur de nombreux cinéastes et pas seulement de western. Je pense au film de sabre japonais, où comme pour le western, l’influence a été réciproque. Des films de Kurosawa comme YOJIMBO ou SANJURO ont influencé Leone qui à son tour a influencé des gens comme Hideo Gosha (le très bon GOYOKIN) ou Misumi. Mais dire que Clint Eastwood doit tout à Sergio Leone, c’est pas un peu exagéré ? Qu’est ce que LES ROUTES DE MADISON doivent à Leone ? Même en se cantonnant dans le western, il y a une influence évidente dans HIGH PLAINS DRIFTER, un peu aussi dans JOSEY WALES, beaucoup moins dans UNFORGIVEN. Le passage par l’Italie et l’Espagne a pu être formateur pour Eastwood, et les audaces de Leone ont pu le désinhiber mais ses ambitions de cinéaste sont plus anciennes, et son style et son univers sont tellement différents… Eastwood ne filme pas contre, il ne cherche pas la provocation, il intègre, il digère certaines audaces pour élargir, approfondir, renouveler de l’intérieur les formes et les sujets, bref c’est un classique.
A Mathieu
Ne réduisons pas les propos d’Eastwood, il cite dans une même phrase Leone et Siegel et avait beaucoup d’estime pour Ted Post
A Mathieu
Chez Eastwood, ce sont souvent des références qui ne se rattachent parfois qu’à des détails. Dans GRAN TORINO, le fait qu’il crache sans arrêt par terre, et la scène finale où il se laisse délibérément tirer dessus, comme dans POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS, m’a personnellement laissé croire qu’il avait dû enfiler un gilet pare balles sous ses vêtements. Dans MYSTIC RIVER, la présence d’Eli Wallach, ou DIRTY HARRY qui est un prolongement de son personnage de la trilogie des dollars. Dans ses western, il incarne toujours un mort vivant. Celui qu’on croit mort et qui revient se venger, ou venger sa famille, ça vient directement du western italien. Et dans PALE RIDER, une référence qui n’est peut-être pas volontaire, est la présence d’un comédien sosie de Lee Van Cleef… L’humour chez Eastwood vient d’Italie. Je me marre toujours autant aux dialogues de HEARTBREAK RIDGE, qui n’est pas une Eastwood si mineur que ça d’ailleurs.
A Guy Gadebois
Mais néanmoins la référence majeure d’Eastwood dans PALE RIDER est SHANE, film aussi où le héros surgit de nulle part
à Guy de Gadebois:
C’est vrai le shérif ressemble à Lee Van Cleef dans PALE RIDER mais je trouve que le patron de la mine ressemble à Don Siegel…
A Bertrand:
Je viens de revoir SHANE et PALE RIDER m’est apparu par beaucoup d’aspects comme un remake du premier. Le magasin où viennent se fournir les mineurs comme lieu de la première confrontation, certains mineurs qui choisissent de partir, d’autres non, la réunion où l’on décide d’être solidaire et de ne pas partir, le mineur téméraire qui décide d’agir seul et devient la première victime du shérif et de ses adjoints tueurs, comme le personnage joué par Elisha Cook tué par Jack Palance dans SHANE, le discours que fait le mineur joué par Michael Moriarty disant qu’il ne sont pas là seulement pour l’or, qu’ils ont des racines dans ce pays, qu’ils veulent y élever leurs enfants, que des fermiers viendront, que l’on construira une école, une église, etc… ressemble beaucoup aux paroles de Van Heflin à Jean Arthur dans SHANE quand celle-ci songe à abandonner la partie. De même la jeune fille à la fin qui appelle le Preacher qui disparait dans la montagne exactement comme le petit garçon à la fin de SHANE. Le rocher dans le ruisseau que le mineur n’arrive pas à casser seul mais y parviendra avec l’aide du Preacher, dans SHANE la grosse souche que Van Heflin ne peut arracher seul mais y parvient avec l’aide de Shane. Et jusqu’à l’utilisation par le Preacher d’un manche de hache pour assommer les hommes de main au début: c’est avec un même manche de hache que Van Heflin porte secours à Shane. D’ailleurs il manque à PALE RIDER un scénario plus profondément original pour être le chef-d’œuvre qu’est UNFORGIVEN, ses qualités viennent de sa mise en scène, du réalisme de la reconstitution et de sa beauté visuelle.
A 200% d’accord avec vous Guy! Oui, Leone est un cinéaste devenu progressivement magistral.
Mon seul regret est qu’il pas tourné plus ( 6 films à voir + deux peplums assez moyens) et j’eus adoré voir sa vision du siège de Stalingrad qui aurait sûrement été plus convaincante que le film de JJ Annaud dont l’un des rares atouts était la présence du toujours bon Ed Harris.
Pour citer ballantrae « Leone est un cinéaste devenu progressivement magistral » : c’est discutable car en 1971 son IL ETAIT UNE FOIS LA REVOLUTION est pourtant inférieur à ses films précédents et IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE est certes ambitieux mais (je trouve) assez inégal.
Sa trilogie du dollar et IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST sont pour moi ses meilleurs films.
Pour LE BON, LA BRUTE…, c’est l’aboutissement de ses deux premiers films qui constituent une trilogie que l’on peut prendre par n’importe quel bout (à la fin du BON, LA BRUTE… Eastwood récupère le poncho qui l’accompagne dans les deux premiers films : manière habile pour Leone de boucler la boucle : la suite du BON, LA BRUTE… pouvant être POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS, etc.)
Encore une fois comparer Ford et Leone n’est pas à faire : les deux réalisateurs se respectaient mais ne faisaient pas le même cinéma. Et puis comparer le western américain d’avant Leone avec le western italien est bien vain : le western italien est un genre en soit, certes aux références américaines mais surtout très européen et influencé (pour les meilleurs) par l’opéra, la commedia del arte par exemple… Après son impact sur le western américain des années 70 (comme chez Peckinpah ou Eastwood) est juste mais c’est une autre histoire…
Il était une fois en Amérique, inégal !!!!!
Ce film est une oeuvre immense et splendide. La construction des flash-backs, la mise en scène est admirable participant au récit avec une grâce et une violence mélée et sans les effets qui quelquefois ont été reprochés à certains films de Sergio Leone ce que je n’approuve d’ailleurs pas ( je parle évidemment des films uniquement réalisés par lui)
A freille
Oui c’est une oeuvre ample, aboutie, large avec un vrai souffle
Il était une fois en Amérique est un chef d’oeuvre absolu et pas seulement à l’aune de S Leone mais à celle de l’histoire du cinéma.
Visconti a rêvé d’une adaptation de Proust mais Leone l’a faite indirectement avec ce film au souffle incroyable comme le dit Bertrand.Le rapport au temps est incroyablement juste et le jeu des réminiscences d’une richesse inépuisable comme si les analepses des films précédents ( la musique de la montre dans et Pour qqs dollars de plus, l’harmonica dans …l’Ouest, l’Irlande dans …la révolution) étaient une répétition pour mettre en place un feuilleté temporel incroyablement dense et complexe.
Par ailleurs, …la révolution ne me semble pas inférieur à …l’Ouest mais d’une tonalité différente et sa réflexion politique m’apparaît assez passionnante.Coburn y trouve l’un de ses plus beaux rôles et Steiger aussi.Et ne parlons pas de la sublime BO de Morricone (« Sean, Sean »)!
Note qui n’a rien à voir: il faut écouter le Projection privée du 26/09 consacré à l’immense Maurice Jaubert auquel vient d’être consacrée une biographie que je vais me procurer car j’aime beaucoup ce musicien.
A Ballantrae
Immense musicien dont il faut acheter les si rares enregistrements, ceux fait par Truffaut, ceux de Michel Plasson, la chanson de Tessa dans toutes les versions y compris Benjamin Biolay et la version de l’ATLANTE par Marc Perrone
Bon, pour le fan de Leone que je suis, le terme « inégal » pour AMERIQUE est je l’accorde sûrement inapproprié. La construction du film est magistrale comme toujours avec Leone mais l’ensemble m’a toujours paru fort long ce qui m’a souvent empêché de le revoir (contrairement a IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST). Et Ballantrae, IL ETAIT UNE FOIS LA REVOLUTION est agréable pour toutes les qualités que vous avez soulevé mais STEIGER en fait quand même trop (comme souvent d’ailleurs). Le reste, concernant mes préférences, reste évidemment subjectif.
A Damien D
Moi j’accepte IL ETAIT UNE FOIS L’AMERIQUE avec ses longueurs qui sont inhérentes au projet et d’une projection l’autre varient. J’ai beaucoup de mal avec IL ETTAIT UNE FOIS LA REVOLUTIONS. Leone et Steiger ne se sont pas entendus et cela se voit et le scénario reste théorique. C’est pour moi le plus faible des Leone, avec des séquences étirées qui paraissent répétitives par rapport aux autres films. Il a été entrepris trop vite, sans un script achevé
Dommage pour la REVOLUTION de Leone car la musique de Morricone est prenante.
A Cecil Faux:
Vous êtes bien dur avec THE FRENCH CONNECTION. Il y a quand même des choses dans le film qui échappent à la pure action spectaculaire. Un exemple: ce plan montrant d’abord Hackman en planque dehors dans le froid new-yorkais, mangeant un hot dog, puis la caméra zoome arrière dans le restaurant bien chauffé où Fernando Rey déguste escargots, rôti et grands crus…
A Ballantrae
Tant mieux si vous aimez ! Dans mon cas, les deux films furent extrêmement pénibles, je vous assure. J’aurais préféré aimé et ne pas perdre mon temps.
Je ne veux pas que Friedkin soit psychologue, je veux que, d’une manière ou d’une autre, les êtres humains soient au centre des films. Ils le sont bien sûr chez Antonioni, Bergman, Fellini. Et d’une autre manière dans les westerns et les films d’aventures du cinéma classique américain. Mais pas dans les deux films de Friedkin.
Dans LE CONVOI DE LA PEUR, je sens un désintérêt du metteur en scène pour tous ses personnages et si lui ne s’y intéresse pas, comment vais-je m’y intéresser ? Ils n’éprouvent pas d’émotions réelles. Tout ce qu’en montre le film est rudimentaire et jamais surprenant. Je ne les trouve pas opaques, je les trouve vides. J’adore l’opacité quand elle sert à suggérer la complexité, le mystère des êtres, les abîmes (le roman et le film noirs, Harold Pinter, Monte Hellman, David Mamet). Là, honnêtement, on ne peut pas dire que ce soit l’objectif de Friedkin, vu la place accordée à l’action pure. Ah ça oui, on sent que ça lui plaît.
Chez Peckinpah, les héros représentent souvent une époque qui se termine, devenant inadaptés et d’un autre temps. Cela a l’avantage de montrer l’évolution historique des Etats-Unis, l’établissement de la loi par exemple, si important dans le western (il n’y a pas la conquête d’un territoire et la fondation d’une société mais on ne peut pas tout avoir… enfin si, chez John Ford !). Dans le Friedkin, rien d’historique, même dans la légende.
Je parlais de Sergio Leone parce que j’y trouve le même désintérêt pour l’humanité. ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS m’a fait rire mais sinon ses films m’exaspèrent par l’obsession pour la violence, les conflits virils, l’étalage de testostérone et de machisme. Sinon 1) je n’ai pas l’intention d’en dégoûter qui que ce soit 2) je n’ai pas grand-chose à en dire 3) et même ça, ce ne serait pas publiable.
Bonne soirée à tous et au Master of…
A MB (en anglais)
If you go to youtube.com and type in dragnet lee marvin as search words you’ll find an absolutely spectacular performance by LM in THE BIG CAST, effectively a three character play with director/star Jack Webb, his then sidekick played by Barney Phillips (superior to the later Ben Alexander and much too comic Harry Morgan) and Lee, Lee at the top of his game as a serial killer. The last several minutes of the show feature an extended monologue by Marvin that, in its bleakness and nihilism, seems to have dropped in from the seventies, from GET CARTER or CHINATOWN. Forget it, Jake…
à Michael Rawls: thanks a lot, I’ll go watch that as soon as I’m through with boring work. Did you read the « Marvin Point Blank » book by D Epstein? I’m often irritated by LM when he chooses to rest over underplaying tricks but…
To MB: I don’t know the Epstein book on Marvin but will look into it. Marvin’s underplaying works beautifully in that scene in POINT BLANK where Sharon Acker answers Marvin’s unspoken questions (Marvin’s prompts that were in the original script being deleted at Marvin’s suggestion).
Have you ever seen THE GRAVE, a TWILIGHT ZONE episode written and directed by Montgomery Pittman, with Marvin, James Best, Strother Martin, Lee Van Cleef, and an actress whom I found way, way, way over the top ? It’s best seen on a dark and stormy night, around midnight, as I first saw it one Saturday after work in the fall of ’79. Or a night like tonight. « Which way is my scarf blowing? »
à Michael: didn’t read it myself was looking for an advice. About the Marvin interview of Sharon Acker: it’s one of those beautiful moments I call « specifically cinematographic » because of its total unlikeliness allied to its wonderful musical tone (music behind Acker’s words is really crucial here). There’s one similar moment later as Marvin nicely lets the young bagman in, LM again don’t ask any question, poor guy gives all the answers and Marvin repeats one word of each to sum it up, with a fatherly tone as an encouragement. That’s juste before this 3rd interview of poor Michael « Trojan Horse » Strong, the car destroying one. I’m laughing back at it typing now! The most peculiar 3rd degree conversation of all the noir film history!
One day, I have to scholarly watch the whole TWILIGHT ZONE series from the number one, some turkeys but… never seen THE GRAVE. Thanks a lot.
to Rouxel: sorry buddy.
à Michael: c’est bien Marvin qui a suggéré de supprimer ses propres questions à Acker? Original, alors qu’on pourrait penser que c’est typiquement une idée de Boorman.
To MB: It was Lee Marvin who suggested to Boorman, after Lee’s character Walker had emptied his pistol into the bed he’d shared with his faithless, double crossing, fellow thief wife, that Walker, being as post coitally spent as his cartridges. would be much too exhausted to conduct a lengthy interrogation of Sharon Acker. So, Boorman immediately did an on set rewrite, giving both questions and answers to Sharon Acker. My source is Boorman’s memoir ADVENTURES OF A SUBURBAN BOY which really ought to have been done into French by now.
And re THE GRAVE, again: the TWILIGHT ZONE episode reduces the Western to its basics (The Street, The Saloon, The Lawman, The Outlaw, The Gambler, The Barkeep, The Affable Few Sandwiches Short of a Picnic Musician, Strother Martin, Boot Hill). The great film critic Vernon Young noted that the Western dream in the Danny Kaye movie THE SECRET LIFE OF WALTER MITTY, had conveyed all the basic elements of the genre and that Italian direcors like Leone ( essentially choreographers of violence) seem to have followed upon this model.
à Michael: merci beaucoup je vais chercher tout de suite le bouquin de Boorman! thanks
à Michael: Leone s’iNSpirant de WALTER MITTY avec Danny Kaye? Cocasse! Pour TWILIGHT ZONE il va falloir que je reprenne tout scolairement à 0 mais vous serez d’accord qu’il a des « BOMB » là-dedans parfois: Agnes Moorehead faisant la soupe surveillée par des astronautes aïe! Mon préféré est bien sûr le Tourneur avec Gladys Cooper (NIGHT CALL) qui reçoit des coups de fil de son mari décédé, mais il y en a d’autres…
Récemment disparu,Wes Craven restera dans les mémoires que pour »Freddy,les griffes de la nuit »car j’ai revu son second film qui est d’une médiocrité déconcertante. »La dernière maison sur la gauche »selon Jean baptiste Thoret est un film culte qui à lançer le genre avant la série des »Vendredis 13″ou »Halloween ».Tout d’abord Thoret qui participe de temps en temps à »Mauvais genres »émission historique de François Angelier sur Culture à un débit rapide que quelquefois on ne comprends rien à ce qu’il veut dire.Dionnet est plus posé dans ses propos et à toujours des anecdotes d’un tournage ou la carrière d’un réalisateur.Toujours dans le meme registre et produit par Craven »Le carnaval des ames »est là aussi,faible au niveau du scénario,meme les scènes de peur ne m’ont pas fait sursauté.
En ce qui concerne les quelques réussites de Wes Craven outre ses deux « Freddy » (« Les griffes de la nuit » et « Freddy sort de la nuit ») on peut conseiller le très bon « The Serpent and the rainbow » (« l’emprise des ténèbres ») qui, malgré une fin un peu expédiée et bâclée, est une plongée onirique politique et documentaire dans le monde des pratiques vaudou…un film singulier et un des tous meilleurs Craven.
The serpent and the rainbow est effectivement un bon film, assez bien documenté sur un sujet qui voisine avec celui du Vaudou de Tourneur mais il demeure assez loin de l’admirable poésie de celui-ci.
Autre film intéressant de Wes Craven: People under the stairs sont le sous texte politique est plutôt intéressant.Un couple de blancs middle class vit non loi d’un quartier noir et à l’occasion d’un cambriolage révèle l’étendue de sa monstruosité.Quelques éclairs de poésie et une très belle utilisation d’un décor labyrinthique.
Certains aiment beaucoup La dernière maison sur la gauche qui s’avère souvent d’une violence assez insoutenable.
Non ce week-end je n’ai pas fait la queue pour les journées du patrimoine,ni regarder de matchs de rugby à la tv,vu que l’appareil est mort l’hiver dernier.En revanche j’ai revu à la suite deux films qui se ressemble énormément sur le plan du scénario.Il s’agit d »Amytiville,la maison du diable »de Rosenberg puis »The shining »de Kubrick.Effectivement entre ces deux films il y a beaucoup de point commun:Tout d’abord dans le « Amytiville »l’action se passe dans une maison possédée par le diable et ou une famille à été assassinée,dans le second on apprend que l’hotel Overlook à été construit sur un ancien cimetière indien.Les deux pères:Georges »Amyville »et Jack dans « Shining »aime bien la hache quand il s’agit de massacrer sa famille.Puis il y a la photographie dans le journal de l’ancien locataire de la maison puis la photo de Jack sur un cliché des années 30.Simple coincidence puisque les films sont sortis la meme année.On peut honnetement se demander si King à vu en salle »Amytiville »en écrivant son roman adapté par Kubrick?Puis il y a un élément essentiel entre la gamine d »Amytiville »et le jeune Danny de »Shining »qui voit et converse avec une entité étrange,enfin le prètre incarné par Sheider ressent le mal dès qu’il s’approche de la maison tandis que le chef cuisinier possède le meme pouvoir de Danny en ressentant la mort qui rode dans l’hotel.A ma connaissance aucun livre,ni articles dans la presse cinéma n’a fait le lien assez étrange entre ces deux oeuvres.Le pavé est lançé dans la mare,à vous de jouer.
Je n’ai pas vu amityville, et je ne sais pas où king a puisé son inspiration. L’adaptation, comme toujours signée kubrick, qui faisait tout, « kubrick c’est lui qui fait tout » disait peter sellers, donne un shining réputé sur le net contenir un message codé de kubrick, certains disent qu’il existe plusieurs signes cachés de kubrick qui révèlerait que sa collaboration avec la nasa (sur 2001) était allé jusqu’à tourner pour les usas un faux alunissage. Ah les mauvaises langues ! Chacun peut se faire son avis il y a une vidéo assez bonne qui explique cette histoire, avec illustrations et argumentaire assez troublant, toujours sur la plateforme vidéo numéro 1. Lequel shining est plutôt boudé par les amoureux du genre « horreur » généralement. Avec Kubrick on sait son amour pour la photographie, on connait son peu d’estime pour le genre humain et son anti-militarisme militant (à considérer que le cinéma soit militant, paths of glory et full metal jacket font deux meetings très convainquants !), le reste fera longtemps l’objet de spéculations.
J’aime à penser que kubrick s’est refusé à essayer le western, genre où le sommet était difficile sinon impossible à surpasser. Il avait une prétention – c’est pour cela que ses films sont aussi « impeccables » je crois, à juste titre souvent, d’apporter à un genre une nouvelle oeuvre référence. Kubrick, comme bertrand tavernier, était un fondu de films et voyait à peu près tout ce qui sortait en salle. Perfectionniste, maniaque du détail (sur spartacus dans une scène avec des centaines (milliers de figurants) il annule une très bonne prise au motif qu’un figurant à 100 mètres sur une coline n’avait pas le bras correctement positionné).
Kubrick avait vu amytiville c’est sûr à 99%, je ne pense pas qu’il ait fait un rapprochement, son ambition l’aurait fait retourner sur napoléon ou sur la shoah. Je pense que kubrick a vu comme pour chacun de ses films, dans un roman, le moyen de dire quelque chose qu’il avait envie de dire. Souvent exprimé au second plan.
A priori, sauf erreur, king a publié shining en 1977, amityville est sorti en 1979 ?
A Stag
Il voyait plein de films sur la moviola en accéléré. Je pense que le projet de Shining était dans les tuyaux et Kubrick prenant pas mal de temps, un producteur s’est dit faisons un film dans ce style. Il avait pu lire le roman et il donnait le feu vert en espérant sortir avant. C’est arrivé des centaines de fois à Hollywood. De toutes les façons, il y avait des prédécesseurs dont THE HAUNTING de Wise
Dans les prédécesseurs du « Shining » de King (et de Kubrick) il y a également le roman « Burnt offerings » écrit par Robert Marasco en 1973 (traduit en français sous le titre « Notre vénérée chérie ») et son adaptation cinématographique de Dan Curtis sortie en 1976.
Dans « Burnt offerings » (comme dans « Shining ») une famille est victime de l’emprise d’une demeure maléfique avec le père sujet à des « hallucinations » et essayant de tuer son fils, et il y a cette image finale avec les portraits des différents propriétaires décédés de la résidence…King avait d’ailleurs déclaré être un admirateur de l’oeuvre de Dan Curtis.
A Guillaume
mais c’est un thème traité maintes fois depuis Lovecraft et Poe
A rouxel,
Votre post me fait effectuer des recherches, j’ai des doutes, une chose est sûre quand amityville sort aux usa, si la date de sortie usa (07/1979) est bien la bonne, kubrick a déjà tourné shining à cette date, il doit probablement être en fin de montage.
Je corrige donc c’est sûr à 99% que kubrick n’avait pas vu amityville en tournant shining ;).
Cordialement.
A Rouxel
Allez je craque : si c’est pas lui, c’est l’autre et là c’est Steiger.
Je reconnais que je tombe facilement dans le piège entre Sheider et Steiger.On dit que l’erreur est humaine mais là ça commence à me courir sur le haricot.Allez je vous laisse,je vais voir »Le prodige »réalisé par Edward Zwick encore tirée d’une histoire vrai,celle de Bobby Fisher ancien champion d’échecs américain mort en Islande en 2008.
A Rouxel
C’est vraiment pas grave, on a tous nos petits travers.. Tenez, moi par exemple, je suis terriblement tête en l’air et ça me joue de ces tours! En tous cas, vous je sais pas, mais j’ai l’impression que l’âme de Roy Scheider visite ce blog de Septembre..
à Rouxel: il y a un film de Zwick intéressant malgré qqs conventions: ETAT DE SIEGE tourné en 98, qui tourne autour d’attentats d’Islamistes intégristes. Après le 11/09 un plan sur New York a été amputé des deux tours du WTC, censure complètement idiote. Un autre A L EPREUVE DU FEU vu partiellement par moi, paraît du même acabit: un officier réunit des éléments pour établir si une militaire femme et pilote a bien comme il le semble mérité une médaille pendant la guerre du Golf. Ce serait la première femme à qui ça arriverait et l’armée pour sa comm’ voit en elle une candidate parfaite. Manque de pot, il semble qu’elle ne mérite pas du tout sa médaille. De plus la pilote est jouée par la super mignonne (et un peu fade) Meg Ryan! Il y a aussi Michael Moriarty. D’ailleurs un épisode de Law & Order avec le même Moriarty reprend le même argument.
Que vaut ce PRODIGE?
A A-ANGEL : C’est bien vu : cowboy élégant contre docteur brutal.
Je parierais que Ford préférait le personnage de Mature.
Je l’ai déjà citée mais dans ma DARLING, il y a cette scène où Earp prend Clementine par le bras pour aller guincher à l’église.
Ils passent sous l’enseigne « DENTIST », comme pour inciter le spectateur à avoir une pensée de pitié pour Doc, qui vient de perdre définitivement l’amour de sa vie, tout ce qui lui restait de ce bas monde en dehors de Chihuahua.
Cette façon de mettre deux personnages à l’écran et de faire en sorte qu’on pense à un autre, c’est quand même le fin du fin. Je ne sais pas s’il y a tellement d’exemples de cela dans le cinéma.
A Minette Pascal
Ouh là !! J’avais jamais remarqué ça !
A minette pascal,
Très bien vu cette histoire du panneau dentist à ce moment là du film, j’avoues adorer le film, le regarder régulièrement, généralement avec un bon vin. Je n’avais jamais vu ce détail et le rapprochement à faire.
A A-Angel et Stag : Il y a peut-être une chance pour que ce soit un pur hasard. Mais Ford est coutumier de ces messages à l’inconscient, comme dans LA PRISONNIERE où la présence des Comanches est constante alors qu’on ne les voit pas. Et ce dès le premier plan, avec ce tapis de selle indien bien en évidence au milieu de l’image.
Pourquoi allier un bon vin avec un bon western.Je suis comme eddy Mitchel qui ne peut pas regarder un film de Ford ou d’Hathaway en ayant sur la table du salon un bon vieux bourbon qui réveille les tripes!!!
A Rouxel
Boire un p’tit coup devant un film qui s’y prête (pas un Angelopoulos), c’est agréable. Mais juste ce qu’il faut parce qu’après, on comprend que pouic : croyez-en mon expérience..
Le bourbon est une bonne idée mais le risque est grand de se mettre au rythme de ce qui se vide en moyenne dans un western. Je reconnais ceci étant que le vin est peu raccord ;).
Et le pastaga pour les Pagnol !
A Minette Pascal
Vous allez me faire replonger, vous..
A A-Angel: Je m’en voudrais.
Mais quand même, plonger ou replonger dans une grande cuve de pastaga bien frais…
Jusqu’au fond.
Et tant pis si on remonte pas ! comme disait l’autre.
A a-angel et minette pascal,
j’entends carmet parler de la température de l’eau de son puit dans la soupe aux choux pour stimuler la soif de son ami le glaude.
A Stag
Vingt dieux : la Soupe aux choux ????? ici
A Stag
Alors celle- là, vous l’avez cherchée !!!
La Soupe aux choux, ça pourrait être rigolo mais avec Henry Fonda et Victor Mature dans le rôle des deux vieux.
Pour le Martien, qui peut bien sauver un personnage pareil ? Lee Van Cleef à la rigueur…
A a-angel et bertrand,
J’espère ne pas commettre trop d’impairs qui dévaloriserait le présent blog. Ceci étant j’adore carmet qui comme galabru trouve toujours le moyen d’être bon.
A Stag
rassurez-vous, c’est juste une taquinerie et je me suis amusé de la réaction de Bertrand Tavernier
Même si très inégal comme vous le dites fort bien, Bertrand, Le médaillon mérite le détour et me semble s’inscrire dans cette mode des films noirs à chausse trappe narratives des 40′-50′: Assurance sur la mort, Le secret derrière la porte, The killers, pour ne prendre que les meilleurs.
The lodger est sûrement plus homogène dans la réussite (et annonce la magnifique BD From Hell pas forcément très bien adaptée par les frères Hugues) mais il partage pleinement avec ce Médaillon un sens de l’espace brillant, une photo très recherchée, des moments extrêmement troubles et complexes qui jurent dans le tout venant de la production d’époque.
Mitchum s’y montre malgré qqs soucis liés au background du personnage excellent et curieusement fragile soit à des années lumières de la mâle assurance qu’il affichera ultérieurement.Prestation que je rapproche du coup de celle totalement aboutie qu’il offre à Tourneur dans Out of the past, pour le coup l’un des plus beaux films noirs toutes époques confondues.
« Kathyn »réalisé par Wajda est une oeuvre que l’on doit de voir à plus d’un titre.Tout d’abord l’aspect historique ou de de nombreux historiens qui se sont penchés sur la seconde guerre mondiale ont daignés d’analyser de façon concise.Dans les faits retraçés on peut reconnaitre que l’armée « rouge »ait payer un lourd tribu mais il faut remettre les pendules à l’heure sur le génocide de Kathyn.C’est bien l’armée soviétique qui à abattu d’une balle dans la tete des officiers militaires Polonais et qui ont à tord falsifier des images en faisant croire que c’était les nazis qui avait tués ces hommes.Pour moi,toutes les armées du monde entier et meme La France avec le conflit en Indochine ou la guerre d’Algérie à du sang sur les mains.Wajda,homme de conviction et de vérité nous dépeint de façon froide et morbide les espoirs d’une femme et de sa fille qui espèrent voir revenir un officier Polonais(le mari et le père)kidnapper et emprisonné dans un camp.Lors de la libération de La Pologne,des films à la gloire des Bolchévicks sont projetés et nous montre les libérateurs alors que ce sont des bourreaux!!!Un grand film de reflexion et de mémoire qui réveillent nos pauvres consciences endormies et aseptisées par tant d’images d’horreur et de violences.A méditer.
Rien à voir avec le contenu de cette page, juste une humeur. Après l’échec cuisant de Gunman, celui d’Antigang, Transporter Héritage démarre très très mal. Un spectateur est ressorti en rouspétant que c’était de la merde. Pendant ce temps La loi du marché atteint son million d’entrée. Une lueur d’espoir ?
oui. bientôt TRANSPORTER APOCALYPSE.
à BT Ballantrae et G Gadebois: Je suis épouvanté par vos appréciations sur ScheideR Mais en fait j’ai dit une connerie: Scheider ne passe pas vraiment à côté de ses personnages je voulais rebondir sur son rôle dans SORCERER par la réflexion de BT, dans lequel son personnage est creux un bon acteur arrive à remplir ce rôle par son talent, comparez-le avec Cremer qui a AUSSI dans le même film un personnage creux, et bien Cremer est plus vivant plus excitant à regarder dans SORCERER, c’est un acteur un vrai. Je crois que vous confondez la qualité de tel ou tel film dans lequel Scheider apparaît à la qualité de son jeu. Dans 52 PICKUP il aurait pu enrichir son personnage de plein de notations excitantes, au lieu de ça il se laisse complètement bouffer par les trois acteurs qui jouent les maîtres-chanteurs, à notre grand plaisir. comme il est avalé par Hackman dans FR CONNECTION, mais parfois celà sert le personnage dirais-je en pirouette. Bien sûr c’est une nature moins qu’un comédien mais cette nature-là est un peu statique c’est un bloc disons plutôt. Désolé de ne absolument pas vous suivre (c’est faux pourquoi le serais-je)!
c’est une nature PLUS qu’un comédien damned.
A MB
Non ce n’est pas une nature plutôt un comédien limité
à BT: ah ben on est un peu d’accord alors? on est dans la nuance disons…
ou vous me faites marcher…
A MB, pour aller dans le sens de Bertrand Tavernier, on peut être une « nature » ET bon comédien (Gabin, Ventura par ex.) Ce que n’est pas le cas de Scheider effectivement.
… mais d’accord avec ballantrae, Scheider est tout de même convaincant dans quelques films comme JAWS ou FRENCH CONNECTION par exemple.
A MB (j’avoue ne plus savoir où placer ce message car on parle de Scheider un peu partout : il y a plusieurs foyers d’incendie)
Roy Scheider est un acteur qui a compté parce qu’il avait je crois, entre autres qualités bien sûr, un physique vraiment intéressant : pas très américain, un peu grec, voyez-vous, déraciné, un tantinet caméléon aussi..
Ces caractéristiques physiques font merveille dans MARATHON MAN car elles nous font croire à son personnage d’espion un peu louche, interlope..
Il me semble que son rôle de psy (de « shrink » quoi)lui allait bien aussi dans LA MORT AUX ENCHERES de Robert Benton. Ce physique mat, cette virilité inquiète servait bien évidemment son rôle de chef de la police dans JAWS qui était aussi un personnage déraciné (si mes souvenirs sont bons, il était un policier new-yorkais qui avait été muté à Amity, le bled balnéaire de l’histoire). Même dans l’action, il laissait toujours poindre une mélancolie, une fêlure comme dans BLUE THUNDER, de John Badham (film qui chope de la patine et qui mériterait un bon br).
Et puis, bien évidemment, le rôle du chorégraphe dans ALL THAT JAZZ considéré par beaucoup comme celui de la consécration par lequel cette virilité féline mais inquiète se féminise (Cliff Gorman soupçonne son narcissisme de contenir une homosexualité latente, ce à quoi l’intéressé acquiesce d’un « yeah » corroboratif).
Un ami féru de ballets ne la trouve pas super-crédible en chorégraphe. Moi, je m’en fiche, c’est un film que j’adore.
euh..je viens de voir un lapsus révélateur dans mon avant-dernière phrase.
A MB:
Difficile de n’être pas avalé par Hackman, mais Bernard Fresson ne l’est pas dans le II, où Hackman est encore meilleur que dans le Friedkin.
à Mathieu: ça c’est vrai, Fresson est prodigieux dans FCII, et ben voilà le fossé entre Roy et lui! j’avais entendu dans le bonus que Fresson était agacé par le peu de respect (ou l’improvisation forcenée) de Hackman pour ses lignes de dialogue, ça a pété entre les deux dit-on (il devait y avoir une bonne pointe de mégalomanie hackmanienne). Dans un numéro de l’émission Actors studio, cette scène de la grande confrontation entre les deux acteurs a été montrée et proposée au commentaire à GH invité d’honneur: Hackman (ni le présentateur) ne désigne Fresson que par « l’autre acteur » ou « cet acteur » ça m’avait choqué mais je suis très sensible dés que ça touche à Bernard Fresson.
à AA: ce lapsus est parfaitement justifié.
à Ballantrae: ça me turlupine: Glenn Ford ne peut pas « ne pas être un acteur subtil et riche » d’un côté et « l’être grâce à Daves ou Minnelli ». Bon c’est une façon de dire que Daves ou autre l’ont fait plus bosser pour aller chercher son talent caché mais dans un film mineur comme MAN FROM COLORADO en 48 où il joue un militaire traumatisé par la guerre il est bon, dans d’autres petits films à petit budget aussi, et ce sont des films dans lesquels la direction d’acteurs est limitée. Dans 3H10 lors du repas où il « drague » Leora Dana sous les yeux de son mari Van Heflin il est bien supérieur à Lee Marvin dans une scène similaire dans 7 HOMMES (et qui manque là de légèreté, d’ailleurs Boetticher l’a détesté et a dit ne plus jamais vouloir retourner avec lui, j’oublie ma source, interview de Bertrand dans un vieux Positif?) mais vous l’avez dit il était dirigé par Daves. Oui Glenn Ford est admirable je l’aime.
A MB
Ford était un bon acteur parfois un peu trop neutre ce qui l’éteignait mais il est sympa dans le DESERTEUR DE FORT ALAMO. Je n’ai jamais entendu Boetticher débiner Marvin
à Bertrand: je ne sais pas où j’ai lu un truc comme ça, pas dans un bonus mais dans une interview écrite, sur le net j’ai retrouvé ça:
http://worldcinemaparadise.com/2014/01/08/budd-boetticher-a-maverick-voice-from-the-past/
mais BB dit exactement le contraire:
« DE: How was Lee Marvin to work with on 7 Men from Now?
BB: He was wonderful. »
mystère…
A MB
Mais là aussi il dit que Marvin était formidable
à Bertrand: mais oui mais je ne retrouve pas la source où BB dit que Marvin lui a donné du mal dans 7 MEN, je crois que Lee buvait trop et qu’ils se sont fâchés, ceci dit ça ne l’a pas empêché d’être formidable. Si je retrouve ça je le mettrai ici.
A MB
Mais il buvait trop par la suite, quand il est devenu une énorme vedette
à Bertrand: Oui. Tout ce que je sais c’est que BB a dit qu’il ne voulait plus tourner avec Marvin après 7 MEN! et j’étais à peu près à jeun quand j’ai lu ça!
A betrand et au fil de la discussion sur marvin,
Petit addon, je crois que c’est dans un de vos bonus sydonis qu’il est dit que marvin était l’acteur qui dégainait vraiment le plus vite.
à Stag: à ce propos de Marvin ultra-rapide avec un pistoler, en faisant des recherches pour retrouver l’avis de BB sur Marvin dont je parlais à Bertrand j’ai trouvé à la place au moins deux interviews dans lesquels BB dit que Marvin était en effet plus rapide et que c’est pour ça qu’il n’a tout simplement pas filmé Scott dégainer dans le duel final de 7 HOMMES. Que ce soit pour cette raison là ou une autre ça passe très bien à la vision.
(en anglais): » somebody says to me “Boy I couldn’t believe Randolph Scott outdrew Marvin as fast as he was.” I said “He never drew.” They say “What do you mean he never drew?” I said “He never drew his gun.” He stood there and I said “Shoot anytime you’re ready, Randy,” and he pulled the trigger and the smoke came out. Now, you cut to Marvin and Marvin goes for his gun and Pow! You never saw him. It’s the old joke of the guy who says “I’m the fastest gun in the west,” and the fellow says “Prove it to me.” The guy says “You want to see it again?” He never drew because he’s not going to outdraw because Marvin was really fast. »
(http://parallax-view.org/2008/11/02/budd-boetticher-and-the-ranown-films/)
A bertrand & MB, Marvin a donc trouvé un rôle à sa pointure dans cat ballou à lire ce que vous dites.
J’aime aussi l’anecdote alcoolisée d’odette ventura racontant la soirée qu’ils ont passé son mari et elle avec mitchum où ce dernier avait bu une quantité incroyable de choses.
Il est bon aussi dans « Le souffle de la violence ».
On le reconnaît toujours à cheval avec sa façon unique et haute de tenir les rênes.
Son charisme semble tout contenu dans ce sourire sombre, où se lit une douceur constamment contrariée.
A Mathieu,
J’aime beaucoup le jeu de fresson dans max et les férailleurs où il fait face à piccoli et schneider dans un des grands films du regretté claude sautet.
Oui Schneider est un acteur dont la palette est limitée mais on en rencontre d’autres qui, bien utilisés sont exactement the « right man in the right place » (« the rich man… » pour paraphraser l’axiome anglais de la ganache jouée par Cl Rich dans Conan): Glenn Ford n’était pas un acteur subtil et riche mais il n’en demeure pas moins parfait à bien des endroits chez Daves, chez Lang , chez Minelli entre autres; pour prendre un exemple plus récent, Dujardin est limité mais excellent dans les deux OSS, dans The artist ou chez Blier.
Par ailleurs, j’oubliais de citer Brink’s job parmi les grandes réussites de Friedkin et Jaded parmi ses gadins.
On va à force m’accuser de voler au secours de Thoret (pourquoi pas car je partage avec lui une admiration conséquente envers Cimino et Friedkin) donc je vais désormais plutôt explorer la suite des titres du billet.
D’accord sur Thoret, on peut ne pas être d’accord et je trouve qu’avoir ce genre de « critiques-passionnés » est une vrai chance. Comme le dit souvent Bertrand, ceux qui aiment un film et le défendent vaillamment et avec passion auront toujours plus raison que ceux qui le descendent superficiellement. Tarantino exagère souvent avec ses lubies (certains films de Hawks par exemple) ou même Patrick Brion avec Richard Thorpe par exemple mais on leur pardonne volontiers tellement ils sont passionnants à nous en parler. Thoret avec sa défense de certains Friedkin, Peckinpah ou Argento c’est pareil. Du moment qu’un critique, cinephile ou réalisateur n’ira pas dans le « prêt à penser ambiant », je prends (et après cela n’empêche pas le débat).
A damien, Savez vous quels films de hawks tarentino encense ?
Sans être original j’adore rio bravo, la captive aux yeux clairs me fascine par ses paysages, et je tiens ball of fire pour un des meilleurs stanwyck. Hawks est impressionnant par son éclectisme ?
A Stag
Pourtant c’est un des réalisateurs les moins éclectiques. Il a très souvent refait le même film (HATARI reproduit toutes les situations en moins intense de ONLY ANGELS et il refera 3 fois RIO BRAVO). Il y a des genre auxquels il ne touchera jamais : les films sociaux (Les RAISINS DE LA COLÈRE),il ignore totalement les noirs et les problèmes raciaux. Par deux fois il se frottera à des sujets très amples (RED RIVER et BIG SKY mais le premier aux dire de Borden Chase est un plagiat des Révoltés du Bounty). L’Histoire ne sera présente et abstraitement qu’à cause de la seconde guerre mondiale (AIR FORCE, SERGENT YORK) Quand on le compare à Walsh, à Ford, à Hathaway. Ce qui est extraordinaire, c’est sa cohérence, le très petit nombre de thèmes qu’il aborde, la manière dont il se définit par rapport à la comédie, logique, inspirée et cohérente. Mais là encore dans la comédie musicale, il ne fait aucune recherche, n’ira pas chercher de jeunes chorégraphes (le ballet sur les diamants n’est pas tourné par lui mais par le chorégraphe tout comme ceux de PARTY GIRL où Cyd Charisse n’a jamais vu Ray). Je pense qu’il faut le louer pour des raisons inverses
A bertrand,
A vous lire tous je me sent vraiment novice. A 43 ans voilà 28 ans que j’ai commencé, fan du tandem de patrice leconte, de dewaere, sautet, vous même, blier fils, j’ai parcouru tant d’étendues françaises, italiennes, avant de tomber couillon sur les searchers, moi qui m’étaient persuadé que le dieu du western était italien (se sentir anouk aimée une fois dans sa vie, cf mon post plus bas). Depuis je suis tombé amoureux de stanwyck, de cette période wellman, capra, hawks, ford, lang, je vous doit quelques émotions sympathiques sur yvonne de carlo, etc.., et j’ai tellement de lacunes… Mais beaucoup de plaisir donc, et d’espoir, j’ai tant à découvrir encore !
Hawks a refait 3 fois rio bravo ? J’ai el dorado. Quels sont les deux autres ? Merci
A Stag
RIO LOBO reprend la formule mais avec un mauvais choix d’acteur qui enfonce encore plus ce film somnolent. Ma phrase était mal rédigée. Il a fait trois fois et non refait
Oui RIO LOBO et RED LINE 7000 font partie de ces films que Tarantino révère. On aimerait le suivre (je ne parle pas de RED LINE 7000 que je n’ai toujours pas vu).
A bertrand,
D’accord, je n’ai pas rio lobo en dvd je l’ai eu en k7 mais sans jamais accrocher vraiment. Eldorado est déjà en dessous de rio bravo même si mitchum wayne se marient bien mais sans brennan et bond la fête est moins belle je trouve.
De hawk j’adore la dernière scène du port de l’angoisse, ou bacall exquisse un danse sexy en diable le temps de deux secondes, au rythme de la musique, repris par un brennan clodiquant de la jambe, je trouve l’ensemble prodigieux. Tout comme la scène de ball of fire ou stanwyck et krupa font un bis avec une boite d’allumette.
Je suis en train de revoir votre horloger, en bon lyonnais je m’amuse à repérer ou identifier précisément les lieux de tournage.
Scheider a sans doute besoin d’être dirigé. Il y en a beaucoup dans cette catégorie et un bon metteur en scène est capable de transfigurer les moins doués en apparence.
Avant John Ford et Walsh, John Wayne avait l’air un peu nigaud, non ?
Voir aussi ce que Ford a fait avec Victor Mature.
On peut évidemment centupler les exemples dans tout le cinéma.
Scheider avec Spielberg ne pouvait pas être mauvais.
Je regrette toujours que ce dernier ait pris Liam Nielsen pour son Schindler, par exemple. Un autre aurait fait un malheur. Pourtant, il a sans doute été poussé à son meilleur, trouvant là une de ses plus probantes prestations.
A Minette Pascal
Pas tant que cela dans plein de petits films et quand il l’était, c’était par la faute des réalisateurs et des scripts au dialogue désolant et ses notes que Eyman publie (une lettre à de Mille) prouvent une grande compréhension des rôles et de ce qu’il faut ajouter pour les améliorer. Quand, à la fin de sa vie, il regrette que THE SHOOTIST soit cadré trop serré, c’est une remarque intelligente. J’avais éprouvé une vraie gène dans le film et là Wayne va au delà de ses désaccords violents avec Siegel et c’est lui qui a raison
Pour ce qui est de l’intelligence, Wayne en avait forcément plus que les gens l’imaginent. Alamo ne pouvait pas donner ce résultat sans un vrai cerveau.
Pour ce qui est de jouer, il y a des anecdotes parlantes du tournage de STAGECOACH où Ford brocarde un peu cruellement certaines de ses maladresses, par exemple celle de faire des mimiques inutiles avec la bouche.
Je me demande si chez nous, Gabin ou Ventura ont eu besoin de beaucoup travailler leur comédie. Ils apportent évidemment une nature et une gueule plus que favorables mais les réalisateurs leur ont-ils appris quelque chose, car je ne les vois pas en train de suivre des cours, de travailler leur diction sur des Fables de La Fontaine ou des alexandrins du 17ème. Dommage, d’ailleurs, parce que Gabin en jupette romaine dans Corneille, quelle poilade !
A Minette Pascal
Gabin disait qu’il avait tout appris sur le jeu avec Renoir, toutes les nuances. Et avec Duvivier comment jouer avec la caméra
Wayne n’est pas nigaud dans baby face où il est l’un amants pigeonnés qui permettent à stanwyck de gravir les échelons. Le rôle est ténu et ne permet pas vraiment d’évaluer l’acteur. Après c’est vrai qu’il m’est arrivé de voir quelques mauvais films où il se débat comme il peut. Un peu comme galabru dans bien des films.
Gabin et Wayne me semblent l’un comme l’autre de très bons comédiens qu’il était vraiment difficile de voir jouer faux. Dans les searchers wayne est grand (pléonasme), pas seulement l’immense star qu’il était, mais impressionnant dans son jeu.
A bertrand,
Chaque fois que je vois la fille du puisatier de pagnol avec raimu je me dis que le grand comédien c’est celui capable de faire ce que fait raimu dans ce film. J’adore la scène où il vient chercher sa fille et son rejeton chez sa soeur, celle qui fait honte à toute la famille, la réalisation et le jeu sans artifices, avec l’immense talent de pagnol auteur.
Que pensez-vous de la réalisation, des plans, du montage, de pagnol ?
A Stag
J’admire mais encore plus dans MANON, ANGELE, REGAIN ET JOFFROI
Mature dans my darling clementine est très bien filmé, surtout sur les plans devenus mythiques. Est-ce dû à la direction d’acteur ? Aux plans que fait ford, surtout dans le saloon je trouve ? Qui n’est pas sublimé dans ce film d’ailleurs. Ford a donné leurs plus beaux rôles à une pleiade d’acteurs. Combien sont-ils dans les searchers à atteindre le sommet de leur carrière ? Le plan très connu de mature dans le saloon de clementine est un peu comme le plan de bond qui fini son café pendant que wayne récupère son pardessus dans les searchers, génial. Difficile pour mature d’exister à côté de clementine. Un peu comme peggy ann garner du sublime a tree grows in brooklyn.
a Stag
La direction d’acteur est quelque chose de très complexe et un grand nombre de facteurs peuvent l’influencer : le découpage et le cadre comme vous le remarquez peuvent acceler ou donner de la puissance à tel ou tel acteur, surtout ceux qui comprennent instinctivement comment jouer avec la caméra. Romy Schneider modulait son jeu en fonction des objectifs tout comme Gabin. Et puis la manière de mettre en valeur le dialogue
Pour Victor Mature dans MY DARLING CLEMENTINE, il y a manifestement un travail de direction.
Mature parle le plus souvent sur le souffle et un sourire mais dégage quand même une impression de brutalité et de désespoir. Je jurerais que c’est voulu et bossé.
On dirait aussi que Ford lui a demandé d’atoner au possible le regard pour y mêler en plus du mystère.
C’est vraiment un rôle en or, cet homme cultivé devenant une brute par désespoir.
Quand je vois le film, en comparaison, Henry Fonda et Wyatt m’énervent un peu.
Pardon, Henry Fonda et son Wyatt…
A bertrand,
Ou bien mettre un comédien du sud dans la neige au début de votre magnifique juge et l’assassin, dans un contre emploi météorologique et dramatique, dans un rôle unique, dans une chance unique – quasi unique – de révèler au grand public – les oeils avisés le savaient déjà, le grand acteur, comédien, qu’il est. Cela doit aider a sublimer le jeu d’un comédien, qu’il se sente dans un bon rôle, ayant – comme galabru l’a dit tellement bien aux molière – dans une position de bonheur d’avoir de la chance – un bon texte, un grand réalisateur, un grand partenaire. Bourvil a dû ressentir cela au soir de sa vie dans le cercle rouge probablement ? Si Mature avait vu les chefs d’oeuvre de ford d’avant clementine, entre autres, stage coach, grapes of wrath, le déroutant et génial tobacco road – chaque fois que je vois ce film je me pince pour réaliser que c’est le même homme qui fit les searchers ou les raisins – mature devait être sacrément motivé à l’idée de rendre sa plus belle copie.
J’ai vu plusieurs de vos interviews sur le juge et l’assassin, outre l’intuition géniale comme cela a été dit, de voir en galabru votre assassin, comment fait-on ensuite pour diriger l’artiste. Lui même parle d’une grosse pression, d’avoir enfin le grand rôle, de donner la réplique à noiret, d’évoluer sous votre oeil.
A stagfr
Mais Bourvil avait eu des rôles bien meilleurs dans LA TRAVERSÉE DE PARIS, FORTUNAT, voire les CULOTTES ROUGES. Dans le Melville, il est juste un flic professionnel et sérieux avec une seule note ou une note et demi. Mature qui a été bon plusieurs fois (CRY OF THE CITY, EASY LIVING, LE CARREFOUR DE LA MORT) avait sans doute vu certains Ford mais même sans cela, il se laissait porter par le propos, le rôle et la manière dont il était magnifié
Avec Galabru, c’était très facile. Il avait gardé une innocence magnifique. Aucun de ces films merdiques qu’il enchainait ne l’avait corrompu. Il écoutait, était toujours de bonne humeur et se concentrait en une demi second. Il faisait marrer tout le monde sur le plateau avec ses histoires, je lui disais « Michel on tourne ». Il terminait la blague et enchainait direct sur une tirade qui vous arrachait les larmes. Il se sentait à l’aise dans mes plans, dans l’espace que je lui laissais. Il y avait une grande atmosphère de bonheur. Il avait téléphoné à Noiret pour lui demander « comment est ce qu’on fait pour jouer dans un bon film ? » et Noiret lui avait dit : « tu verras, c’est très facile »
A minette pascal,
Chacun son regard biensûr, j’aime beaucoup henri fonda qui avec mccrea fût un formidable amoureux pour stanwyck, j’adore son discours de réception de l’achievment award AFI qui dévoile un bel esprit, une grande sensibilité, une grande intelligence même si comme tous les grands acteurs on doit pouvoir lui trouver des détracteurs, bertrand doit sûrement avoir des anecdotes sur sa réputation de « plateau ». J’aime bien dans clementine sa classe lorsqu’il se balance sur sa chaise, sa démarche – qu’adorait ford il me semble avoir entendu ou lu ça quelque part – les scènes avec clementine où earp, timide, est touchant, dans l’interprétation que livre fonda chez ford en tous cas, historiquement je ne sais pas si c’est le plus fidèle historiquement. Je trouve aussi que cette différence de caractère, l’opposition du côté redoutable du visage de mature à la grace de fonda est intéressante, j’aime le plan tel qu’il est filmé où holliday force earp à trinquer avec lui, lorsque ward bond – le génial bond, bien meilleur que l’espion, dans tellement de grands films du cinéma de cet époque – lui fait glisser son révolver sur le bar.
Lancaster et douglas n’auraient pas pû rendre cette scène aussi forte. Mais enfin, j’ai 55 dvds de stanwyck, je l’adore, je suis donc partial sur fonda ;).
Mais regardez son discours de live achievement award AFI qu’on trouve facilement sur youtube. Rares sont les comédiens capables de faire un tel discours. On y voit une belle émotions affective entre fonda et stanwyck qui se trouvait cachée dans la salle, pour les amateurs.
A bertrand,
J’aime beaucoup fortunat c’est vrai que bourvil a eu quelques beaux rôles plus dramatiques que la grande vadrouille. Il est très émouvant dans la dernière scène de fortunat.
Merci pour votre réponse.
A Stag
Concernant l’opposition entre Fonda et Mature dans MY DARLING, si elle relève d’un frottement de la « grâce » et du « redoutable » (car oui leur association m’a toujours fasciné et j’ai toujours trouvé que c’était une superbe idée de distribution), je pense, en guise de complément, au côté « brute cultivée » de Victor Mature auquel a songé Minette Pascal. On a d’un côté un plouc taciturne, plein de bon sens et gracile et en face une brute ténébreuse, tourmentée et shakespearienne. Le cow-boy est gracieux et l’homme de science est une brute. Les deux semblent appartenir à des mondes différents, des univers qui n’auraient jamais du se croiser et ça, c’est vraiment très beau..
A alexandre,
Ce que vous dites sur le côté notable killer de mature holliday et l’opposition avec le style de earp fonda, relevé par minette pascal, est très juste.
A STAG : Fonda m’énerve un peu dans MY DARLING mais je l’aime bien dans les MOHAWKS et l’adore dans les RAISINS et IL ETAIT UNE FOIS DANS l’OUEST.
Merci pour le tuyau sur son discours, que j’irai voir.
A Minette Pascal
Moi je le trouve génial dans MY DARLING, sa manière de se balancer d’un pied sur l’autre, son coté emprunté, lui qui pouvait être si gracieux. C’est un film ou les deux acteurs se valorisent, se complètent, s’enrichissent l’un l’autre. C’est impossible d’en privilégier car vous diminuez l’autre comme deux solistes dans une parution, comme Chet Baker et Mulligan ou Clifford Brown et Sonny Rollins
A Stag : Si vous aimez Bourvil dans des compositions dramatiques, il y a aussi les GRANDES GUEULES.
Peut-être ce que je préfère de lui.
A Mr Tavernier : Je comprends pour Fonda.
Les deux personnages s’équilibrent de toutes manières. Si Fonda était aussi épidermique que Mature, le spectateur ne mettrait pas longtemps à devenir lui-même nerveux. Que Ford ait pensé à tout ça laisse pantois.
Effectivement on ne parle pas assez du cadrage et des objectifs qui provoquent des interprétations différentes de la part des acteurs. Et puis comme disait Antonioni un même dialogue tourné en intérieur n’aura pas la même signification que s’il est tourné en extérieur. On pourrait parler aussi des dialogues montés en off sur un personnage qui écoute, ce qui élargit encore le champ de la perception. Certains producteurs interdisent ce principe pour ne pas « paumer » le spectateur (sic). Truffaut disait qu’il y a une seule manière de tourner une scène pour qu’elle soit juste et qu’il ne sert à rien de la couvrir sous tous les angles au risque de fausser l’interprétation des acteurs. Tout cela est effectivement très complexe, aussi mystérieux et fascinant que l’est le cinéma. A l’heure où l’on pense que tout a été fait, je pense au contraire que le cinéma est une source inépuisable.
A françois boucher. Bruno
Oui bien sur mais il y a aussi des metteurs qui se couvrent énormément avec des résultats magnifiques comme David lean, d’abord monteur, voire Scorses qui tournait pour une scene de KING OF COMEDY deux fois le volume de pellicule que j’ai impressionnée pour la totalité du JUGE ET L’ASSASSIN ou COUP DE TORCHON
Pour l’anecdote connaissez vous l’histoire d’anouk aimée refusant de boire un verre avec john wayne, qui le lui proposait lors d’une soirée, sous prétexte que ce dernier aurait été un dangereux homme de droite ?
On sait depuis longtemps que »Le Duke »était un conservateur,loin du progrésisme social et des droits de l’homme dans le pays le plus puissant du monde.Il fait parti avec Reagan et tant d’autres comme des patriotes et des anti-communistes primaires(Beaucoup voyait le mal quand on était pas d’accord avec les financiers-producteurs d’Hollywood et les traitait de communistes)!!!
A Rouxel
Certes et Wayne n’a jamais changé d’avis mais on découvre qu’il a pris des positions contraire à son camp dans l’affaire du Canal de Panama, qu’il était très fier des positions pro Indiennes de HONDO et finalement très respectueux des réalisateurs même opposés politiquement à ses idées. Preminger lui déclara : « vous n’allez pas me convainque et je ne vais pas vous convaincre. Donc on ne parle pas de politique et tout ira bien » et il ajoutait « Wayne a été un des acteurs les plus faciles, les plus adorables avec qui j’ai tourné. Idem pour Mark Rydell et plein d’autres. Personne dans les gens de la liste noire ne le méprisait car il affichait ses convictions alors qu’ils détestaient Kazan, Dmytryk
C’était un samedi soir chez ardisson il me semble, ardisson avait révèlé l’anecdote et anouk aimée avoua en avoir honte, malgré les différences d’opinion politique, refuser un tête à tête avec wayne était stupide. Qu’il lui soit pardonné pour cet élan de lucidité tardif.
A Minette pascal
Me viennent à l’esprit des dizaines d’exemples qui contredisent votre assertion quant au jeu de Fonda et parmi eux, outre la scène de danse où après avoir hésité à se lancer, il nous fait voir monter en lui l’entrain et l’allégresse que lui procure peu à peu le mouvement, comment ne pas vous opposer la scène du, pas si prude, baiser qu’il pose sur le joue de Cathy Downs dans l’antépénultième scène, avant d’enfourcher son cheval et d’adresser l’ultime réplique du film : « Ma’am, I sure like that name… Clementine ».
C –L –E –M –E –N –T –I –N –E, à l’instar des lettres L-O-L-I-T-A pour Humbert Humbert, bien plus qu’un prénom, incarnent ici l’objet du désir. Et si Wyat Earp s’éloigne sur une piste qui se perd dans l’horizon, on peut imaginer en surimpression le même faisant le chemin dans le sens inverse et revenir vers celle qu’il aime.
Personnellement, je perçois la pression et la chaleur de la main bienveillante de Fonda posée sur l’épaule de Downs.
A Deer Hunter : Mais je n’ai rien affirmé sur le jeu de Fonda. Il s’agit d’un ressenti, quelque chose de totalement personnel, non d’une thèse ou d’une assertion définitive.
Et puis c’est aussi le personnage de Wyatt, que je trouve moins intéressant que celui de Doc, c’est tout.
Sinon, je suis bien d’accord avec vous, Fonda et son personnage sont attendrissants ( Fonda fondant) quand ils s’adressent à Clementine et même à la limite du comique dans certaines attitudes, dans la scène du chèvrefeuille (« barber »).
A la toute fin, c’est comme dans » Gone with the Wind », on espère à chaque fois qu’il va revenir sur ses pas et rester avec la petite cocotte.
A minette pascal,
C’est vrai que c’est intéressant ce personnage de earp joué par fonda, capable de faire parler la poudre, d’être d’une autorité sans égale, et devant la beauté, redevenir presque adolescent.
Fonda était fort pour ça et sa carrière est jalonnée de rôle fragiles et forts. Wrong man d’hitchcock, dans lady eve il a un rôle très « doux », voir naïf, un an après les raisins de la colère.
A Minette pascal
Pardon si je vous ai injustement accusé d’exprimer des réticences quant au jeu de Fonda car il est vrai que je démarre au quart de tour sur ce sujet pour la (bonne ?) raison que c’est précisément dans ce rôle-ci que toute l’étendue du talent de Fonda m’est apparu. Dont acte. A cette occasion je découvre avec une surprise mâtinée d’effroi que la version de MY DARLING que je considérais jusqu’ici comme « définitive » (celle qui inclut les cartons introductifs « … has been preserved by UCLA Film and Television Archive in cooperation with 20th CF and The MOMA Dpt of Film… et This version of JF’s MDClementine was copied from a 1946 nitrate preview print. It contains additional footage not in the general release version… ») car incluant la version longue de la scène du Champagne vs Whiskey lors de la rencontre Doc/Earp, ne contient pas cette scène du baiser doublé du bras sur l’épaule. Elle est coupée pour ne garder que la poignée de main entre Earp et « la petite cocotte » ! Damned, mais quelle est la « vraie » version, le montage désiré par Ford ?
A Deer Hunter
Je crois que c’est la poignée de main
oui, c’était la poignée de main que Ford voulait, mais le public a ri à la preview et Zanuck l’a fait retourner avec une bise à la place bien qu’il fût d’accord avec Ford (McBride)
Merci à vous pour cette précision, laquelle prouve, d’une, que les scènes les plus marquantes ne sont pas forcément celles prévues à l’écriture, et de deux, qu’il faut toujours avoir son Mc Bride à portée de main.
Jean-Baptiste Thoret ne trouvera décidément pas d’allié sur ce Blog pour défendre ce qui est selon lui le meilleur film de Friedkin. Mais que Scheider « passe toujours à côté de son personnage » n’exagérons pas. Beaucoup d’acteurs translucides d’aujourd’hui gagneraient en épaisseur d’avoir une gueule comme la sienne, le genre de gueule que le cinéma américain d’alors savait utiliser. Il faut distinguer les acteurs de composition et les natures. Scheider appartenaient à la deuxième catégorie et il est fort regrettable qu’il n’ait été qu’un acteur de premier plan sur une poignée de films à peine. Il ne passe pas du tout à côté de son personnage dans JAWS, ni dans ALL THAT JAZZ, ni dans 52 PICK-UP.
Quant à Friedkin, son meilleur film est selon moi THE BRINK’S JOB, un sujet qui aurait pu inspirer Mario Monicelli, mettant en scène un groupe de malfaiteurs entre deux âges qui montaient un improbable coup et qui le réussissaient grâce à un extraordinaire coup de bol. Les années 50 y étaient recréées avec un naturalisme qui nous immergeait dans une époque plus qu’elle ne la reconstituait. Je vérifierai à la maison, mais 50 ans de cinéma en disait beaucoup de bien.
A Guy Gadebois
J’aime beaucoup the BRINK’S JOB
THE BRINK S JOB est une réussite totale. Allen Garfield et Warren Oates y sont formidables (Oates a une scène en plan serré face à la police, extraordinaire).
Gordon Douglas, habitué du blog, nous rappelle encore à son bon souvenir. Il y eu sur TCM en 2012 une épatante « intégrale » (terme usurpé) que j’avais bien fréquentée et qui était consacrée à l’auteur de THEM! Du coup, une fois n’étant pas coutume, j’ai vu tous les titres chroniqués en haut. Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais ajouter sinon que j’appliquerais bien à THE ROGUES OF SHERWOOD FOREST (La Revanche des Gueux, 1950)les qualités énoncées pour THE BLACK ARROW notamment dans le registre « donner de l’intérêt et parfois sauver des sujets routiniers » car dans cet avatar de plus de Robin des Bois, routine il y a (John Derek non charismatique, Frère Tuck qui se signe à chaque fois qu’il estourbit un sbire, tout ça..) mais intérêt il y a aussi : texture délicieuse de l’image, rythme et « encoignures », et « renfoncement » et peut-être même « sous-bois ». C’est bien dans DOOLINS qu’il y a un pugilat nerveux avec un type qui finit dans une cheminée, provoquant une gerbe d’étincelles ? J’ai du voir aussi un « Gildersleeve » amusant. Gordon Douglas, quand y en a plus, y en a encore..
L’image du dvd de BLACK ARROW ci-dessus est celle d’une série tv plus récente. Le dvd de celui de Douglas n’a pas de st. Quant au dvd de DARK CITY c’est un dvd espagnol en vo avec st espagnols! Ceci dit j’ai un très bon résumé de l’histoire dans le bouquin Film Noir de Silver et Ward, ça devrait aller quand même… Pour DOOLINS j’ai trouvé une cassette vhs et un coffret de 4 westerns: Randolph Scott Westerns Collection: Coroner Creek / The Walking Hills / The Doolins of Oklahoma / 7th Cavalry chez TCM donc sans st. EXPERIMENT ALCATRAZ est un warner Archive donc sans st.
Je me suis trompé c’est SAN QUENTIN qui est un dvd espagnol en vo avec st espagnols. DARK CITY est un z1 de chez Olive sans st comme à l’habitude chez Olive. Ouf.
A MB
J’ai eu aussi DARK CITY aux USA mais sous titres mais on comprend la récit
c’est vrai que tous les films ne sont pas truffés de dialogues façon Mankiewicz!
A MB:
Oui mais moi j’ai souvent plus de problèmes à suivre un film noir / policier avec beaucoup d’argot et des types qui parlent très vite, qu’un film plus dialogué mais au langage chatié (par exemple un film en costumes avec des acteurs anglais).
à Mathieu: à ce sujet j’ai tenté de voir NOOSE en vo sans st dans la z2 anglaise faisant la moue devant le Tamasa un peu chérot (so british but not so cheap) quelle claque! Nigel Patrick balance ses lignes à la mitraillette comme dans une comédie de Hawks, c’est plein de dialogues et je me demande si l’intrigue est pas trop logique pourquoi Sugiani commet-il tel ou tel meurtre? et le barbier-tueur pourquoi ce dernier meurtre à la fin? et ce ndd d’accent anglais faut se le farcir. faudrait qu’ils parlent tous comme au Texas! Alors j’ai trouvé sur le site du BFI un synopsis détaillé pour ce film et plein d’autres ça peut aider:
http://www.screenonline.org.uk/film/id/1259696/synopsis.html
on en trouve aussi sur IMDB mais surtout pour des films récents. On peut aussi trouver des st qq part. à condition que ça marche au visionnage. Curieux film, mélange de comédie et de noir, Bertrand en avait parlé ici:
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/films-britanniques/
AMB
Le DVD français n’est pas de Tamasa mais de DORIANE une compagnie indépendante qu’il faut aider. Le film est formidable. On trouve deux autres Greville anlais sans sous titre (mais le dialogue est moins important que dans NOOSE), le magnifique BRIEF ECSTASY et SECRET LIVES qu’on croyait perdu dans les petites anthologies Ealing de 4 films
à Bertrand: merci pour la correction et les dvds Doriane ont des bons masters, je vais chercher les deux films que vous donnez.
Récemment évoquer par Bertrand,le cinéaste soviétique Serguei Guérassimov n’a jamais été juger à sa juste valeur.Lui ,l’ancien élève des beaux-arts,fut avant tout acteur à l’époque ou le cinéma ne parlait pas encore.Puis il à entamer sa carrière de réalisateur et scénariste pendant une période dure dut au régime de Staline.Plusieurs de ses oeuvres sont à découvrir car le cinéma Russe ne se résume pas à Eiseistein.Il à consacré la dernière période de sa vie en adaptant des oeuvres littéraires pour la télévision.Je voulais revenir sur »La jeunesse de Pierre Le Grand »un diptique en deux parties qui nous trace l’histoire de ce tsar qui quitta son pays pour les Pays Bas.Il exerça plusieurs métiers afin de se confronter au monde du travail.Les « Boyards et sa soeur Sacha »voulait sa mort et son pouvoir.Le film est remarquable et précieux pour la reconstitution historique des faits puis le travail sur les costumes et les perruques de l’époque.La direction photographique est prodigieuse sur la nuance des couleurs:le rouge ,couleur de la vie et de la mort est omniprésente dans tous les plans,tandis que le noir est utilisé pour le coté sombre et tourmenté des personnages qui essaient d’oublier leurs existences dans l’alcool.Le film est adapté d’un livre d’Alexis Tolstoi,cousin de Léon(Guerassimov à mis en scène en 85 un film retraçant la vie de cet écrivain »maudit »c’est lui qui tient le role-titre).Il me tarde de découvrir aussi sa version personnelle du roman de Stendhal »Le rouge et le noir ».
Rouxel
Vous m’épatez
Merci pour votre apréciation.Je me rends conte avec le temps qui passe que le cinéma est devenu une veritable thérapie.On s’évade complétement et on est absorber par des images et des sons qui me prodigue des émotions.Puis il y a le génie de cinéastes qui apportent à leurs façons une pierre blanche à l’édifice et permettent de construire un univers unique et extraordinaire.
à Rouxel: ça s’appele un hommage au cinéma. et de première classe bravo cher collègue.
Oui le cinéma (l’art en général) est une « consolation » face à un monde de plus en plus anxiogène et opaque, face à la vie qui n’est pas toujours simple mais ce de manière paradoxale car il ne manque jamais de revenir vers le monde et vers la vie comme s’il nous les faisait mieux voir.
Sur les conseils de Bertrand,je suis en train de voir »Le don paisible »du meme Guerassimov,Oeuvre découpée en trois parties.Ce qui est dommage c’est que la version française est inutile et pénible car on entend par dessus les voix originales deux comédiens français qui font parler tous les personnages.Je pense qu’un bon sous-titrage aurait été meilleur pour la compréhension de cette histoire rude et apre.
A Rouxel
Mais aux Editions Montparnasse j’ai vu une VO. Comment vous avez déniché cette vf ?
J’ai emprunté ce coffret à la médiathèque de Toulouse.
A Rouxel
Comment ont ils fait pour ne pas avoir la VO ? Copie pirate ?
à Bertrand: il y aurait une autre édition que la Montparnasse annoncée en vf seulement (drôle d’idée) sur les sites de vente (ed RDConseil, 2009).
par exemple:
Détails sur le produit
Réalisateurs : Serguei Guerassimov
Format : Plein écran, PAL
Audio : Français
Région : Région 2 (Ce DVD ne pourra probablement pas être visualisé en dehors de l’Europe. Plus d’informations sur les formats DVD/Blu-ray.).
Nombre de disques : 4
Studio : Rd Conseil
Date de sortie du DVD : 8 octobre 2009
n’engueulez pas Rouxel, il a rien inventé!
A MB
Je n’engueule pas Rouxel mais lui doit engueuler la médiathèque de Toulouse
à Bertrand: il va les incendier! La médiathèque de Roanne est encombrée d’éditions dvd catastrophiques et pas que des Bach Films, il y a un dvd de Harry Langdon Inregardable, on croirait qu’on a rempli le catalogue dvd en vitesse sans aucun guide quant à sélectionner un peu les éditeurs en ce qui concerne la qualité technique, sans vérifier certaines choses dans les possibilités du dvd: vo, vf, st ou pas etc.. Un film étranger en vf seule ça devrait pas passer.
A Bertrand et MB:
J’écris ce commentaire de la médiathèque de Quimper, où j’ai renoncé depuis longtemps, non à les engueuler, mais à leur faire des suggestions, d’acquisition ou autres, ayant compris que ça ne servait strictement à rien, si ce n’est à passer pour un emmerdeur. Comme vous dites (MB)à propos de Roanne, des tas d’éditions immondes que c’est pas la peine (Zylo, KVP, etc…), des tas d’oublis importants… Dernière innovation, un classement par genre: policier, comédie ,western, etc… MOGAMBO se retrouve classé comme western, THE RIGHT STUFF en science-fiction… A propos de VF on sortait il y a quelques années des DVD double face avec la VO d’un côté et la VF de l’autre (par exemple FORT APACHE chez Montparnasse, ou UNFORGIVEN chez Warner), dans ce cas l’antivol qu’ils collent sur chaque DVD (qui d’ailleurs n’empêche pas du tout les vols) est collé sur la face VO. Quand je leur demandais autrefois, avec mille précautions pour ne pas froisser leur extrême susceptibilité, pourquoi il n’avaient pas LE DICTATEUR et s’il était vraiment nécessaire d’avoir des films de Jean-Claude Van Damme, on me répondait que la médiathèque est destinée à tous les publics…
à Mathieu: le fonds initial dvd date des débuts du dvd il y a 10 ans et il fallait remplir les rayons massivement je pense. A l’époque on n’avait pas d’outils de guide pour aider au choix de bonnes éditions. J’ai l’impression qu’avec le temps les choix se font mieux pour les qualités d’éditions, mais il y a toujours une grande partie du fond du début à jeter à la poubelle à mon avis.
RECTIF: il y a 20 ans plutôt!
à Bertrand: mais Scheider passe toujours à côté de son personnage, comme toujours ce n’est pas un acteur c’est une coquille, en plus, le personnage là n’a aucun intérêt, aucun des 4 d’ailleurs, exception pour Cremer qui même quand il joue un personnage creux a du génie (c’est lui qui remplit!). Bien sûr aussi que le prologue avec ces quatre héros est redondant, il n’a aucun écho plus tard (cf Damien D). En fait, comme l’a dit le même, seule la deuxième partie (plus que les derniers plans, non?) après le pont devient plus attirante avec son côté mystique, minéral lunaire. Le pessimisme de Friedkin sa fascination (ou sa ficelle de scénario) pour le néant ne mène à rien. La conclusion de SORCERER la vengeance de la mafia, devrait être la somme de tout le film, mais au contraire reste anecdotique, plaquée au bout. Voir comment Friedkin exprime le même pessimisme dans BUG et surtout dans l’incroyable KILLER JOE, deux films deux totales réussites (mais JOE a une portée sociale forte en +) et les acteurs n’y sont pas des coquilles vides! La maturité et l’insuccès ont dû lui réussir! Friedkin a débiné le Clouzot? Tiens ça me rappele les Cohen débinant le TRUE GRIT de Hathaway pour la promo de leur remake!
Dans les détails qui amusent on voit la silhouette du fameux Pazuzu de L EXORCISTE 2 L HERETIQUE peint sur le côté de l’un des deux camions, un hommage de WF à la suite de son plus grand succès? Tous ensemble: PA-ZU-ZU… AVEC NOUS! pardon
Ça y est, notre ami MB est sous substances
et voilà on se décarcasse à pondre 20 lignes de réflexion pertinente et tout ce qu’il remarque c’est le gag de fin, le Angel, désespérant!
Mais nooooon enfin..pardon, c’est l’effet Pazuzu !!
ne vous moquez pas de Pazuzu c’est dangereux
bon j’arrête
Je ne suis pas d’accord, R Scheider est très bon dans Jaws, dans French connection, dans ce Sorcerer tout comme dans 52 pick up polar sec un peu oublié de Frankenheimer.
Et j’oublie des prestations sûrement intéressantes.
Il a cette prestance tendue, minérale qui annonce des acteurs tels que S Glenn ou certains rôles de S Shepard ( à propos qui a vu ce très beau western espagnol Blackthorn de M Gil sur lequel je crois n’avoir reçu aucun commentaire).
A Ballantrae
Oui il ne faut exagérer avec ROY S, très bon dans JAWS, 52 PICK UP et quelques autres. Mais là, le rôle est faible
Je viens d’essayer de trouver pendant 20mn the doolins of oklahoma en zone 2. Echec… Ce que vous en dites donne envie.
Bientôt chez sydonis j’espère. Comment faites vous pour voir tous ces films, avez vous un lecteur dvd en zone 1 et un autre en zone 2 ? Des astuces pour cinéphiles ? Je suis preneur.
A Stag
J’ai deux lecteurs multi zones
De SORCERER, j’avais noté l’originalité du prologue où sont présentés les protagonistes avant leur départ (même si celà ne pèsera en effet plus sur le destin des personnages : l’occasion toutefois d’y retrouver le bon jeu d’acteur de Crémer), la scène du franchissement du pont de liane mais aussi les derniers plans qui accompagnent le camion dans ce paysage lunaire avec une BO bien choisie. Le reste m’avait paru un brin longuet et sans réelle plus value avec l’original de Clouzot. Reste que l’expérience au visionnage pour quelqu’un qui connait les deux films reste originale (l’impression quand même de voir deux films différents et non un remake bêtement plaqué : ce qui n’explique pas la critique que fait Friedkin du Clouzot).
Pour le SAN QUENTIN de Douglas : serait-ce un remake du film de Lloyd Bacon avec Humphrey Bogart (1937) ? Le titre original étant le même, à 9 ans d’intervalle du premier (mais on passe de la Warner à la RKO…)
A Damien D
Je ne crois pas qu’il y ait de vrai rapport
Nouvelle fournée à commenter prochainement!
Pour ce qui est du Friedkin, effectivement il est possible de la défendre comme une oeuvre importante et méconnue.
Que Friedkin qui a une grande gueule se fourvoie en critiquant le film de Clouzot, je vous le concède.
Mais son film est plus qu’un habillage trop large -pour reprendre votre comparaison avec les adaptations de théâtre- d’une trame de roman,il en est une transfiguration un peu hallucinée qui dépasse le strict cadre réaliste avec un sens de l’espace et de la dramaturgie sidérants ( bien sûr la scène d’anthologie sur le pont mais aussi de simples scènes de jungle voire l’arrivée dans cet espace interlope, refuge de tous les individus qui doivent se retirer de la société pour des raisons diverses).
L’ensemble des acteurs me semble très bien et Roy Schneider me semble plutôt juste dans le pétage de plomb à retardement et l’acceptation tacite du destin.
La scène qui m’a le plus frappé à la revoyure est l’hallucination du paysage minéral quand il est le dernier survivant.La mise en scène et le montage de Friedkin atteignent là l’un de leurs sommets (avec le début de L’exorciste, les courses poursuites de French connection et To live and die in LA).
Mais bon, je sais que vous êtes mitigé sur Friedkin!!!
A Ballantrae
Pas tous. Pas les derniers. Et je viens de voir un film méprisé que j’ai trouvé passionnant avec Tommy Lee Jones et Samuel Jackson, RULES OF ENGAGMENT que j’ai trouvé très personnel. Mais là je trouve que Friedkin a l’air d’oublier dans la deuxième 90% de ce qu’il a rajouté dans la première et qui du coup devient comme une excroissance, parfois brillante, mais dépourvue de sens organique. Je pense qu’il souvent un méilleur cinéaste que scénariste
Le bonjour à Bertrand et aux « contributeurs »
Cet ENFER DU DEVOIR a effectivement une réputation épouvantable mais je crois me souvenir que les critiques, en 2000, en soulignaient les qualités de mise en scène. Facho mais bien fait, en résumé. Apparemment, ce n’est pas si simple..
A Alexandre Angel
Pas si facho que ça. Le film montre que ce genre d’accusations proférées à propos de conduites très regrettables pour ne pas dire plus, sont le fait de fonctionnaire de bureau, qui ne sont pas sur le terrain, effacent des preuves pour maintenir leurs accusations et ne prennent jamais en compte les pressions qu’on subit dans un affrontement violent
Il y a un gros trou d’intrigue dans RULES le chef de la sécurité détruisant une K7 video preuve qui innocenterait SL Jackson et soi-disant foutrait les USA dans les pires ennuis internationaux alors que la teneur de cette cassette justifierait l’ordre donné par Jackson ET blanchirait aussi du même coup les USA, d’où: raison d’état et justice pour Jackson marchent main dans la main et ne s’opposent absolument pas mais Bertrand a dit que WF était meilleur cinéaste que scénariste. Normalement je n’ai pas lâché de spoiler, là.
A MB
C’est plus complexe. Le type qui détruit la preuve veut d’abord se protéger et protéger ses services. En fait, il a commis une faute, aurait du réagir et son intérêt et celui de son service passe avant celui de la Nation. J’ai connu dans les compagnies américaines de cinéma des gens qui refusaient de vendre un film à un distributeur français indépendant (mac mahon, studio action) parce que s’il avait du succès (GENTLEMAN JIM, SHOCK CORRIDOR, THE SHOP AROUND THE CORNER), on aurait pu leur reprocher de ne pas l’avoir prévu et d’avoir commis une faure. Ils préféraient perdre de l’argent plutôt que de se faire reprocher une erreur de jugement
à Bertrand: je comprends le type n’a pas réagi assez vite et aurait dû produire la k7 plus tôt et il est trop tard pour le faire maintenant et ne veut pas se mouiller ok! je pense quand même que l’acteur eût dû livrer au spectateur un signe qui montre à un moment qu’il ne réagit pas assez vite mais j’ai peut-être été inattentif.
Les erreurs d’invraisemblance ne me passionnent pas mais m’amusent, surtout que le film est vraiment réussi malgré ça: comment voyez-vous qu’aucun subordonné de Jackson ne peut venir témoigner au procès (sauf un qui n’a rien vu) pour dire qu’en obéissant à l’ordre de tirer ils se sont levés et ont pu VOIR ce que voyait Jackson? A ce sujet (et je suis un peu long du coup) j’ai lu que WF avait coupé mais avait dû rétablir dans le montage le plan révélateur de la foule qui montre ce que Jackson a vu (qu’on revoit au visionnage de la k7 par le responsable) ceci après une preview et l’avis des spectateurs. Je ne sais pas si c’est vrai (IMDB comme le reste)
Dans les détails vraiment secondaires je trouve que WF n’aurait pas dû montrer le même type jeter la k7 dans sa cheminée! Un grand responsable comme lui? ça va schlinguer le caoutchouc brûlé pendant des heures et peu détruire la bande et alerter secrétaire et la personne du ménage! Perso, moi qui ai détruit plein de k7 vhs compromettantes le seul truc c’est de vider la bande en poussant sur les ergots latéraux et en tirant dessus avec les dents et relevant le volet et de la passer au broyeur! ou de la manger comme Abbott ou Costello ou un autre crétin.
bon tout ça nous éloigne de l’intérêt pur pour les films, ce sont les à-côtés…
Il me semble que pour cette histoire de K7 détruite, ce n’est pas seulement pour se couvrir, mais aussi pour être dans cette sorte d’entreprise de communication visant à dédouaner globalement les US de toutes les horreurs militaires commises ici ou là en pointant un seul responsable, un chien fou. C’est commode. Un fusible, en somme. Dans ma vision du film il ne détruit pas la K7 de son propre chef mais dans une sorte de logique globale. Le militaire, là, en l’occurrence, est vraiment expendable. Raison d’État.
à Bertrand: bon j’ai revu le chapitre 4 c’était trop subtil pour moi: certes le responsable refuse de voir la k7 au plus tôt mais c’est surtout que la voir comme il le fait plus tard ne change rien les USA seront condamnés et leurs ambassades chassées, la vérité de Jackson ne vaudra pas car improuvable, la k7 sera jugée comme truquée par la CIA et on accusera les USA d’avoir inventé le danger que représentait la foule. Mes excuses, William…
Le rôle de Guy Pearce à l’accusation est très subtil, il aurait été trop facile d’en faire un salaud. Cet acteur est d’ailleurs étonnant.
à JCF: tout à fait et c’est ce que je disais quand je me suis repris quoi, trop subtil pour moi disais-je euh… au 1er jet hein? après quand je réfléchis un peu…
À MB : Ce n’est pas le plus important, cette histoire de K7 détruite. C’est comme l’histoire du drapeau, c’est un peu tordu aussi, et il ne faut pas toujours chercher une vraisemblance imparable quand on est au cinéma, là l’important c’est l’idée que l’administration a déjà condamné Jackson et cherche à l’enfoncer par tous les moyens et le procès n’est là que pour la forme, même si l’esprit de corps s’avérera plus puissant que la raison d’état. Mais il y a de bons moments, par exemple j’aime beaucoup à la fin quand les ennemis d’hier, Jackson et l’officier Viet-cong, se saluent, et la scène aussi au tribunal où ce dernier dit qu’il aurait fait la même chose que Jackson, c’est à dire exécuter un prisonnier (ce qui n’est pas bien) pour sauver ses hommes. On sent le respect entre les deux guerriers, qui font partie du même monde, sont plus proches que Jackson ne l’est de sa hiérarchie, parce qu’ils ont connu la même réalité extrême de la guerre, des choix impossibles loin… loin des conventions de Genève. La guerre est sale, c’est comme ça, il faut l’admettre. Moi ce qui m’a le plus gêné, ce ne sont pas des détails du scénario mais une image souvent laide, des plans par exemple en mouvement filmés au grand angle, un peu déformés.
A jean-charles freycon
Vous trouvez maints exemples de ces pratiques dans le super passionnant et terrifiant DIRTY WAR de Jeremy Scahill (c’est le titre français), examen impitoyable de tous les assassinats secrets imposés par Cheney, Rumselft et Bush jr, poursuivis et développés par Obama, avec destruction de preuves, subornation de témoins, mensonges d’Etat
Je rejoins un peu Bertrand sur SORCERER, qui ne m’a jamais vraiment passionné. Avec tous ces commentaires élogieux voire passionnés je m’attendais à découvrir une œuvre de l’ampleur d’APOCALYPSE NOW… n’ai vu qu’un film un peu mal ficelé, légèrement ennuyeux, bien en dessous du SALAIRE DE LA PEUR auquel on ne peut que le comparer et qui lui est tendu de bout en bout. On réévalue grandement Friedkin ces derniers temps. Est-ce vraiment mérité? FRENCH CONNECTION, à la rigueur, je veux bien… BUGG, peut-être aussi, mais parce qu’il y a Michael Shannon… Pour moi SORCERER n’est en tout cas pas un grand film américain… On l’a déterré, c’est bien, on peut le voir, mais ce n’est tout de même pas la tombe de Toutankhamon…
Ah… j’ai mis deux « G » à Bug… Pardon…
oui enfin, faites gaffe, quoi quand même ça pardonne pas!
(ah, ces jeunes…)
J’en suis bien conscient Martin Brady. Et deux fois « passionné », c’est lourd, je devrais me relire mieux, j’ai honte. En attendant, SORCERER, c’est un super album de Miles Davis. (C’est ma période de MD préférée, le quintet magique entre 1965 et 1968…)
à JCF: attention on déterre WF en mettant en avant SORCERER et oubliant complètement BRINK S JOB par exemple. Où ailleurs ai-je entendu que L ENFER DU DEVOIR est un bon film? Friedkin est souvent là où on l’attend pas… Heureusement les bloggeurs savent y faire pour trier le bon grain de l’ivresse comme dirait mon grand-père enfin, savent trier, quoi! (parfois ils se fourvoient en surestimant certains acteurs mais bon…) Et si je fais ma liste des bons Friedkin au bout du compte elle est assez longue. Donc les réévalueurs comme Thoret qui portent au pinacle le film me semblent faire les justiciers à choisir un film à la mauvaise réputation pour révéler un chef d’oeuvre au monde ébloui qui ne l’avait pas perçu heureusement qu’ils sont là (par ailleurs Thoret est le plus souvent intéressant à écouter et je sais pas ce qu’il lui a pris de nous sortir un truc pareil sur SORCERER, je ne connais pas la qualité de ses substances favorites, mais même en parlant bien trop vite à la radio ou les bonus, il dit souvent des choses passionnantes). salut le jeunot.
Je viens de survoler la très longue intervention filmée de JBT à propos de SORCERER et il semblerait que le titre soit un hommage au SORCERER de Miles Davis… (Comme quoi, hein…)
A jean cjarles freyçon
Cela m’étonne un peu et ressemble à une histoire fabriquée après coup, Friedkin étant à ce moment là dans le rock et la pop.
à JCF: c’est vrai que le titre ne correspond à rien dans le film. Mais pourquoi Tangerine Dream alors?
WF connaît la musique, il y a une émission de Cinéma Song qui le prouve:
http://www.francemusique.fr/emission/cinema-song/2014-2016/william-friedkin-la-fureur-du-cinema-07-02-2015-22-30
il y a un passage sur Miles Davis et Sorcerer le disque de Miles.
j’ai l’impression que cette émission a disparu des ondes, elle n’est pas revenue à la rentrée, non plus Ronde de Nuit d’Olivier Le Borgne.
Décidément, ce pauvre Sorcerer est encore démonté un peu partout.
J’y trouve pourtant les qualités visionnaires décrites ici et là.
Quant à la réhabilitation de Friedkin, elle me semble juste car ce cinéaste a tout de même eu souvent un sacré culot dans ses sujets et montre un talent visuel assez singulier pour traverser les décennies.
On parle peu dans les messages de To live and die in LA ou de Rampage qui contiennent de très grands moments et m’apparaissent parmi les meilleurs polars des 80′.Plus rugueux, Cruising offre lui aussi des moments mémorables.
Quant aux deux derniers films tirés d’un matériau théâtral, ils me semblent sacrément culottés et dépeignent une Amérique peu montrée.Quant à M Shannon et M Mac Conaughey, ils sont tout simplement royaux dans ces deux opus.
J’avais aussi beaucoup aimé un film à la ligne narrative simple, tranchante( une vraie série B): Traqué avec T L Jones. Utilisation magistrale du décor naturel, confrontation nature/culture violente, dimension documentaire très frappante pour ce qui est des méthodes de survie des commandos.
Bien sûr,Friedkin a ses gros ratages ( La nurse, Blue chips), ses films un brin contestables ( L’enfer du devoir n’est sûrement pas le film facho qu’on dit…ou il ne l’est pas plus que American sniper! Cependant, il assène des trucs un peu curieux) mais il survit aux échecs et sa vision demeure intacte.
A Ballantrae
D’accord pour les deux derniers films qui partagent le même auteur dramatique mais TRAQUÉ s’épuise après une début très brillant et là encore, c’est le scénario qui devient simpliste et force le réalisateur à des effets de plus en plus voyants qui sont du camouflage et l’ENFER DU DEVOIR utilise avec plus de réel brio la nature dans le premiers quart et un décor urbain (une ambassade) dans la deuxième partie et les situations me semblent moins convenues
A Ballantrae
N’empêche que SORCERER aura eu le mérite de nourrir une réflexion sur l’oeuvre de Friedkin qu’on n’en finit plus de revisiter (du moins sur ce blog, cela revient souvent) et qui parait plus riche maintenant, moins assignable, que ce à quoi on en était resté avant que BUG et KILLER JOE ne relancent les dés.
Vous même avez eu l’occasion de souligner le côté fullerien de ses réalisations. Ce à quoi je souscris. Ce qui est apporté par Friedkin est un sentiment de cinéma entêtant, puissant, vénéneux, à la manière des rêves que l’on fait quand on a de la fièvre. Il y a comme vous dîtes un culot, un côté « ça passe ou ça casse » qui traverse toute sa filmographie.
J’ai revu hier soir THE FRENCH CONNECTION,tout simplement, qui est quand même un bon film, friedkinien en diable et on sent que les aspects les plus superficiels, les plus datés sont plus imputables au cahiers des charges d’une époque qu’aux défauts du réalisateur qui cherche souvent à vicier la mécanique de l’intérieur, un peu comme le ferait un sale gosse. On sent par moment le film lutter contre lui-même, ne pas se laisser assigné comme dans cette séquence où Hackman et Scheider (tiens, encore Scheider, décidément) surveillent des mafieux du coin de l’oeil dans un bar huppé alors que se produit sur scène un »girl group » de variétoche soul hyper-daté. N’importe quel tâcheron de 1971 nous aurait refourgué toute la chanson : Friedkin, lui, l’estompe et l’escamote d’une note stridente de Don Ellis qui crée un sentiment de malaise, d’inquiétude.. A plusieurs reprises, on remarque cette schizophrénie formelle, qui est freidkinienne et qui fait que le film tient encore la distance.
….et personne ne parle des GARÇONS DE LA BANDE, édité chez Carlotta, que vaut-il?
A Alexandre Angel
Pas vu. Ni de the BIRTHDAY PARTY
Ce n’est pas ce que dit J-B Thoret, affirmant que Friedkin était alors en plein trip jazz et en adoration pour Miles Davis. Bon, en même temps, ça n’apporte pas grand chose à la compréhension du film.
à JCF: mais Thoret parle des bandes son ou des goûts privés de WF? parce qu’au niveau des bandes son le seul jazz c’est avec Don Ellis pour FC. A moins que Tangerine Dream, Jack Nitzsche et Tubular bells de Mike Oldfield soit du jazz (ce genre de musique planante répétitive à la John Carpenter est proche du rock pour moi. Ceci dit Terry Riley ou Phil Glass c’est aussi de la musique planante répétitive et là je ne dirais ni rock ni jazz…). La contribution de Ellis, heureusement reprise dans FC2 me fait penser à celle de Gerald Fried pour THE KILLING/ULTIME RAZZIA: on y entend un jazz dingo et furieux dans le plus pur style suicidaire exécuté par des musiciens allumés et à bout!
Mister Brady, soyons précis, ça se trouve là, à partir de la 45ème minute. Je précise que je suis un peu tombé dessus au pif en avançant à grandes enjambées, car 1 heure 30 pour présenter un film c’est un peu long pour moi, plus adepte de la concision brionnienne…
Ici : https://www.youtube.com/watch?v=H-0W_fggyvA
A MB
Mike Oldfield, Tangerine Dream et consorts, appartiennent à l’univers du rock progressif qui entretenait des liens avec toute une veine exploratrice du jazz, à laquelle Miles Davis n’est pas étranger. Ce n’est pas tout à fait incohérent, il y a comme une communauté d’imaginaire musical (après ce sont les goûts personnels qui tranchent).
à JCF: merci pour la précision.
à A Angel: oui mais il y a quand même loin de Tangerine Dream à Sun Ra ou Miles Davis parfois ces musiques de rock s’inspirant du jazz moderne dit progressif sont assez basiques, du coup question basique je préfère le binaire total du rock de danse type Chuck Berry ou Bo Diddley ou…
Aimez-vous les musiques de John Carpenter? Là on est dans le basique primaire progressif planant ultra cool à la ramasse et rentre-dedans mais ça me botte et je sais que c’est pas bien de ma part, n’empêche ça me botte, moi Carpenter y’a pas. (le problème après c’est qu’il y a un film autour et là… bon j’exagère ça dépend quel film)
Les musiques de Carpenter, en temps que telles, ça me viendrait pas à l’idée d’avoir ça en disque. Elles contribuent pourtant à l’ambiance des films, qui a sa personnalité, mais en même temps et comme vous dîtes, Carpenter, faut un peu trier.. Moi, je marche toujours à THE THING.
A Alexandre Anger
Après 15 minutes, écouter trois notes et deux accords avec des tenues me casse un peu les pieds et rend parfois la dramaturgie étale (sauf dans le premier Halloween)
à A Angel et Bertrand: oui la simplicité même de la musique parfois déssert le film (bon, « étale la dramaturgie » c’est mieux). MAIS Bertrand je frissone aux interventions musicales du film que Coursodon et vous détestez (vous vous trompez…) j’ai nommé PRINCE DES TENEBRES alors là je donne avec ignarité tout Beethoven pour les 3 fameuses notes qui rappelent aimablement qu’il y a un diable au sous-sol. Pour ce film, l’approche pseudo-scentifique dans l’histoire est réussie (comme dans certains 4eme DIMENSION et surtout OUTER LIMITS/AU DELA DU REEL ce contraste entre fantastique et science fait des merveilles), l’approche scientifique dans le film je veux dire n’est-ce pas>? peut être invraisemblable ce n’est pas le problème on est au cinéma c’est l’ambiance contrastée avec le sentiment fantastique que ça crée qui est efficace. Je crois que c’est représenté aussi dans X FILES mais je connais pas.
Friedkin bénéficie d’une certaine aura principalement à cause de FRENCH CONNECTION et surtout de L’EXORCISTE qui furent on le sait d’énormes succès publics, donnant un nombre incalculable de films dans la même veine. Très habile dans le montage, ce réalisateur a réussi à insuffler à ces deux oeuvres une tension dramatique qui à l’époque surprit et il renouvela d’une certaine manière les genres. Je suis très réservé sur SORCERER, peut-être son film le plus ambitieux, mais qui pêche par une volonté de nous en mettre plein la vue ; à force de vouloir être moderne à tout prix Friedkin en devient outrancier, alors qu’il l’est dix fois plus dans BUG, l’un de ces derniers films, pourtant tourné avec un petit budget. J’ai très envie de voir THE BRINK’S JOB dont vous parlez mais il faut bien reconnaître que la plupart du temps ses autres films, malgré des qualités indéniables de mise en scène et surtout de montage (je pense à la poursuite en voiture de JADE) sont plutôt décevants. Le très surestimé TO LIVE AND TO DIE IN L.A, malgré Willem Dafoe, a tout de même considérablement vieilli et il faut effectivement attendre THE RULES OF ENGAGEMENT dont je partage l’appréciation de Bertrand.
Par ailleurs c’est toujours un plaisir de partir à la découverte de ces DVD du mois, l’histoire du cinéma notamment du 20e siècle n’étant jamais achevée pour celui qui s’imaginerait en avoir fait le tour.
J’adore lire tous ces débats, en particulier sur Friedkin… je me permets d’en rajouter une louche tellement deux de ses films m’ont insupporté. Mes excuses d’avance pour un peu de mauvaise foi…
Dans FRENCH CONNECTION et LE CONVOI DE LA PEUR, Friedkin refuse strictement de donner vie à des personnages, rien n’est jamais dit sur eux, sauf des trivialités et il n’y a aucune relation humaine entre eux. Tout est sacrifié à l’action mais une action qui n’est jamais là pour traduire les sentiments et les buts des personnages, c’est une action qui est là seulement pour elle-même, semble-t-il.
Dans FRENCH CONNECTION, Gene Hackman est teigneux et obstiné et c’est tout ; aucune relation avec son collègue et ami Roy Scheider, dont le rôle est d’une fadeur totale et pas écrit. Rien non plus du côté des gangsters. L’enquête aurait pu être montrée de façon rigoureuse et passionnante (comme dans ENTRE LE CIEL ET L’ENFER) ou bien écrite d’un point de vue humaniste (comme dans LES FLICS NE DORMENT PAS LA NUIT). Rien de tel, aucun suspense, on s’en fout (enfin, moi je m’en fous). On dirait que Friedkin aussi, qui semble avoir découvert son but dans la vie : avoir le plus gros ratio (nombre de poursuites en voiture) / (nombre de films) de l’histoire du cinéma. C’en est grotesque : à la fin de la poursuite en voiture, Hackman pourrait neutraliser Bozzufi pour l’interroger sur la planque de la drogue et la filière, mais non, c’est plus fun de le tuer. La poursuite n’aura permis que de se débarrasser d’un tueur, mais sûrement pas de coincer des trafiquants de drogue. Dramatiquement, rien d’essentiel, les tueurs pouvant se remplacer. C’est réduire l’enquête à un conflit entre deux personnes. Seule l’action compte, il n’y aura donc en outre aucun point de vue sur le trafic de drogue et ses ravages (comme dans LE FLAMBEUR ou le trafic de pénicilline dans LE TROISIEME HOMME). Ce seraient des faux polos Lacoste, ce serait pareil.
Dans LE CONVOI DE LA PEUR, c’est encore pire. Là où Clouzot passait une heure à installer une atmosphère lourde, des relations entre hommes ambiguës (l’amitié entre Montand et l’Italien, la jalousie de ce dernier à l’apparition de Vanel) et des caractères qui se révèleront vraiment ensuite, Friedkin passe une demi-heure insupportable à présenter les raisons qui vont pousser les personnages à s’exiler. Pardon aux admirateurs du film mais j’ai tout trouvé superficiel et interminable (la vie de Bruno Cremer). On a la surprise de voir un attentat par un palestinien dans un film de 1977 (j’ai vite regretté DIMANCHE NOIR) mais on peut être tranquille : il n’y aura ni explication, ni prise de position politique, c’est un type qui pose une bombe et qui est poursuivi, c’est tout. On n’est encore moins dans HANNA K., c’est bien clair. Ces aspects de la vie des personnages ne servent qu’à une chose : affirmer que Roy Scheider était condamné dès le départ, mais par la mafia…. On est loin de l’angoisse existentielle de Vanel et de la mort absurde de Montand chez Clouzot.
Quand les quatre hommes sont dans le village, on espère voir des relations se nouer entre eux. Mais non. Quelques regards virils suffiront. Le tueur qui prend la place d’un autre est montré souriant cruellement dans l’ombre. Et quand ils conduiront les camions, il n’y a plus le temps pour les êtres humains… Vanel révélait sa lâcheté et c’était un choc concernant un personnage tout dans l’apparence et l’étalage de la virilité. Chez Friedkin aussi, le tueur tente de s’enfuir mais comme il était tellement peu défini, ça tombe complètement à plat ; on est même surpris de voir tout d’un coup un peu de psychologie. En outre ça ne resservira pas ensuite, donc c’est vain. A la rigueur, vers la fin du film, il y a une petite discussion personnelle juste avant l’explosion d’un camion. C’est de toute façon trop tard. En passant, on aura vu des guérilleros moustachus, violents et ricanants : des personnages assez subtils qui convainquent du désintérêt de Friedkin, sauf peut-être pour des méchants de bande dessinée.
Bref, deux cauchemars. Dans le cinéma classique américain, l’action exprime les personnages et ne les prime jamais. Une action pure privée d’être humains est sans intérêt.
Cette réduction de l’être humain à un corps qui bouge (tellement ses motivations sont élémentaires), cette peinture complaisante de l’individualisme, ne datent pas de Friedkin (Je propose Sergio Leone un peu par provocation) mais cet anti-humanisme viscéral va s’installer bien rapidement et régner en maître sur le cinéma d’action des studios. Bravo à Friedkin le visionnaire.
Toutefois son adaptation de Pinter, L’ANNIVERSAIRE, fait drôlement envie, tout comme BUG et KILLER JOE, avec tout ce que vous en avez dit !
A Cecil Faux
Dure attaque mais très argumentée et que personnellement je trouve juste sur ces deux films mais pas sur certains autres Friedkin
Dr William et Mr Friedkin… le 1er a fait KILLER JOE le deuxième FRENCH CONNECTION. vôtre approche est juste et fouillée, je n’ai jamais compris l’engouement pour FC que j’ai vu scotché par la mécanique et que je ne reverrai jamais mais quelle différence avec un film dans lequel il y a une forte tension entre les personnages, car là on est pas scotché on est vraiment dans le film. FC, SORCERER laissent froid, JB Thoret reviens sur terre avec nous!
Je pense à FCII de Frankenheimer que j’avais défendu en étant vu de haut ici, le film n’est pas parfait mais les personnages existent vraiment, les rapports entre Fresson et Hackman auraient pu être développés mais c’est quand même un film rempli de personnages intéressants.
A MB
Mais Frankenheimer dans ses bons films était plus proche des personnages et de leurs sentiments. Il s’entourait aussi de scénariste allant dans ce sens
Deux cauchemars, comme vous y allez!!!
Des cauchemars de cet acabit, je suis prêt à en subir plus souvent.
Le problème est que vous voudriez que Friedkin ait pour ressort une explication psychologique des comportements or il semble la fuir comme la fuyaient par exemple un Antonioni ou un Peckinpah chacun dans leur style de prédilection.
Je crains que ce ne soit la bonne entrée que reprocher à un auteur de ne pas faire le choix que nous attendrions voire de faire un choix cohérent à l’inverse de nos attentes: par exemple être exaspéré par l’introspection chez Bergman, par la spiritualité chez Tarkovski, par le baroque chez Fellini.
Friedkin opte pour une sorte de behaviourisme très physique, sans véritable accès à l’intériorité des personnages qui demeurent opaques voire contradictoires dans leurs choix ce qui en fait une galerie d’êtres violents avant tout envers eux-mêmes.Le héros friedkinien va au bout de lui-même parfois en étant parfaitement conscient qu’il enclenche un processus d’auodestruction.
En ce sens, il ne me semble pas si éloigné des héros fatigués de Pecckinpah.
Quant à la comparaison avec Leone qui se veut négative, non seulement elle me semble un peu inopérante et en eplus c’est une comparaison qui si elle fonctionnait ne mesemblerait pas jeter l’opprobre sur l’auteur concerné car la trilogie du dollar comme les Il était une fois sont des films merveilleux en crescendo quasi continu ( mes préférés sont les trois derniers et surtout l’Amérique, d’une finesse quasi proustienne).
J’avais juré de ne plus revenir sur Friedkin amis vous m’avez un peu obligé à réagir!
à Bertrand: oui je suis content que vous disiez ça c’est juste que quand j’avais défendu le film de Frankenheimer ici il me semblait que je me heurtais à un mur style « il exagère etc. », A Angel était plutôt d’accord avec moi quand meme…
A MB
Ah bah, tiens !
A propos de Frankenheimer,ce soir, je réexamine LES CAVALIERS. La séquence inaugurale de polo afghan, très enlevée, comportait des plans de public qui rimaient avec ceux des PARACHUTISTES ARRIVENT.
D’accord avec Ballantrae, il ne faut pas demander à un film autre chose que ce qu’il se propose d’offrir. Moi je serais plutôt reconnaissant à Friedkin de nous épargner des explications psychologiques ou des évocations de la vie privée de ses flics, du genre dispute avec sa femme – d’avec qui il serait divorcé – au sujet de l’éducation de son fils – auquel il aurait promis une sortie qu’il devrait annuler au dernier moment parce que son devoir l’appelle – sorry son – it’s alright dad – et autres clichés qui encombrent le cinéma policier américain depuis des décennies. Popeye Doyle est un flic qui outrepasse ses droits parce que c’est un obsédé, qui continue son boulot en dehors des heures de service – c’est d’ailleurs comme ça que l’histoire commence. C’est un type borné, primaire, raciste et pourtant on finit par s’identifier à lui à cause de son obsession, mais ça n’implique aucune sympathie ou indulgence pour ses défauts. Popeye Doyle chasse les criminels comme Peter Falk vole dans THE BRINK’S JOB, par instinct, parce que c’est plus fort que lui (dans THE BRINK’S JOB, Peter Falk, qui vient de commettre le casse du siècle et doit se tenir à carreau, ne peut s’empêcher de voler un frigo quand l’occasion se présente). Les deux films sont finalement assez proches (ce sont les deux seuls films de Friedkin que je connais -je n’ai pas vu L’EXORCISTE jusqu’au bout, vraiment pas ma tasse de thé), deux histoires vraies au départ du scénario, même souci de réalisme, des décors etc… même refus de traiter les arrières plans sociaux, psychologiques, moraux… Mais l’amoralisme de THE BRINK’S JOB passe mieux grâce à l’aspect comique. Même modestie du propos finalement et même direction d’acteurs efficace (Peter Falk peut se réveler assez pénible dans des comédies -cf. IT’S A MAD MAD MAD WORLD ou ROBIN AND THE SEVEN HOODS, ou le pas drôle MURDER BY DEATH…) Et ce n’est pas tant l’amoralisme qui s’est installé dans le cinéma d’action américain qu’une autre morale, de droite, du type UN JUSTICIER DANS LA VILLE que je déteste moi aussi (mais ça commence plus tôt, avec CAPE FEAR).
Et je persiste à préférer le premier French connection au second mais je n’ai toujours pas pu le revoir depuis notre conversation d’antan afin de vérifier donc je me fie au souvenir -frais- du Friedkin et celui plus attiédi du Frankenheimer.
nous n’oublierons pas Allen Garfield tenté de toucher au bouton sous l’écriteau « NE PAS TOUCHER! », ni Warren Oates affirmant qu’il ne dénoncera jamais personne sur la tête de sa mère!
Bonjour,
J’ai redécouvert le film hier soir, dans un cinéma d’art et d’essai Essonnien. Je voulais d’abord réagir sur les propos qu’auraient pu tenir Friedkin sur le film de Clouzot. je n’étais pas à la cinémathèque, je ne sais pas ce qui a été dit, mais j’ai été très surpris de l’apprendre car il cite le film comme un chef d’oeuvre dans nombre d’interviews. Après je sais qu’il avait l’ arrogance (surtout à l’époque du film) d’affirmer qu’il allait faire mieux, mais le bonhomme est particulier ( j’ai lu une interview où il se félicitait de l’époque où les filles faisaient la queue devant sa caravane pour lui tailler une pipe… Dans un épisode de Californication c’est marrant. Mais à partir d’un certain âge, c’est un peu glauque). Enfin, le film est dédié à Clouzot, c’est un des premiers cartons du générique de fin. Donc je pense malgré tout qu’il a une immense estime sur le film, même s’il est sans doute convaincu qu’il a fait quelque chose de meilleur.
Les deux films sont très différents dans le fond. J’adore tout ce qui touche de l’ordre du documentaire, qui rappelle le prologue de L’Exorciste (ma scène préférée du film). Je ne me souviens plus de la version salle (le dvd datant d’avant le blu-ray était une immonde copie 4/3), mais certaines séquences m’ont paru trop longues, un sentiment de scènes rajoutées inutilement , même si indépendamment c’est très intéressant, comme les militaires qui déchargent les cadavres, et tentent de contenir la colère des habitants. La scène où Schreider délire dans le désert rocailleux ne m’a pas convaincu, j’ai senti que ses expérimentations du cauchemar de l’Exorciste ont été réutilisés comme de vieilles ficelles… D’ailleurs tout le convoi est finalement minoritaire par rapport à l’ensemble du film. Le drame sur la plateforme pétrolière est justement trop diluée, beaucoup de digressions.
Enfin, les personnages manquent de nuances,hormis Bruno Cremer et le terroriste joué par Amidou. Le seul moment un peu chaleureux, c’est entre Bruno Cremer et Amidou, moment vite effacé par l’inéluctabilité de leur destin. Sans doute un des rares moments sympathiques entre deux individus dans l’oeuvre de Friedkin.