Cinéma américain : Barry Levinson, David Gordon Green, Edward L. Cahn…
8 avril 2015 par Bertrand Tavernier - DVD
LIVRES
MAURICE TOURNEUR de Christiane Leteux est un ouvrage passionnant où j’ai appris beaucoup de choses : le stupéfiant scandale causé par L’ÉQUIPAGE, le traitement de Richard Pottier au début de la guerre, l’importance de Carlo Rim qui a écrit AVEC LE SOURIRE, ce chef d’œuvre. Le livre donne envie de revoir les grands Tourneur muets mais défend aussi ses derniers titres.
L’IMPOSSIBLE RÉPARATION de Jean Marc Dreyfus sur le paiement des dommages de guerre. On découvre qu’il y avait plus de personnes avec la carte du parti nazi au Ministère des Affaires Etrangères allemand en 1951 qu’en 1940.
LE MÉTÉOROLOGUE d’Olivier Rolin, livre cinglant, émouvant, incroyable.
La dernière biographie de Joseph Fouché par Emmanuel de Waresquiel est un modèle du genre. Ce gros livre de 668 pages trace un portrait contrasté et subtil du personnage, fait la part belle à l’analyse psychologique et se fonde sur des sources nouvelles, provenant notamment d’archives privées. Il est sous titré : Les silences de la pieuvre. Fouché se révèle tour à tour monstre froid et calculateur, organisateur et administrateur hors pair, père attentif et sentimental…
De retour de Serbie, j’en profite pour redire tout le bien que je pense de certains films d’Emir Kusturica, CHAT NOIR, CHAT BLANC et j’ai revu la première heure d’UNDERGROUND qui est stupéfiante d’invention et de puissance. Dans cette manière de mêler les animaux à la guerre, à la violence, d’en faire les témoins, les victimes.
COFFRETS
Je voudrais d’abord signaler et recommander deux coffrets exceptionnels édités par Potemkine sur Kalatozov et Gleb Pamfilov. Du premier outre QUAND PASSENT LES CIGOGNES et SOY CUBA, il faut voir LA LETTRE INACHEVÉE, beaucoup moins connu. On y trouve de stupéfiants plans de Nature. La course des protagonistes dans une forêt en flammes est une très longue séquence qui n’a pas d’équivalents. Les personnages courent, marchent, luttent au milieu des flammes et de la fumée. Le scénario est un peu sommaire et il y a quelques plans pompiers vers la fin mais aussi des moments étranges quand les personnages errent dans les flammes avec une radio détraquée qui répète des télégrammes de félicitation.
Et chez Panfilov, cinéaste magistral, l’impressionnant JE DEMANDE LA PAROLE et LE THÈME, œuvre d’une originalité sidérante : dans la conduite du récit, dans les bifurcations que prend le scénario qui ménage de nombreuses surprises, dans un mélange incroyable de drôlerie, de cocasserie, de tension et de force émotionnelle qui surgit comme à l’improviste dans le dernier quart du film.
BARRY LEVINSON
Le hasard et le travail d’approfondissement de 50 ANS DE CINEMA AMÉRICAIN m’ont conduit à revoir et parfois à voir plusieurs film de Barry Levinson, et l’on s’aperçoit qu’ils ont en commun une ironie sceptique et chaleureuse, une volonté de traiter en comédie des sujets politiques assez décapants avec une vision beaucoup plus démocrate que républicaine, beaucoup plus libertaire que consensuelle. Parfois aussi un manque d’exigence ou une propension à tirer vers la farce des péripéties qui auraient gagnées à s’arrêter avant. Le dernier tiers de WAG THE DOG/DES HOMMES D’INFLUENCE devient insistant et lourd alors que tout ce qui précède fait preuve d’une irrévérence et d’une invention cocasse quelque peu sous-estimée. Le service de communication réussit à inventer une guerre pour camoufler les frasques sexuelles du président (le film est antérieur à l’affaire Monica Lewinsky) avec l’aide d’un producteur interprété génialement par Dustin Hoffman. On sent d’ailleurs Levinson à l’aise avec les acteurs et Robin Williams, Laura Linney sont épatants dans le tout aussi caustique MAN OF THE YEAR, une sorte d’HOMME DANS LA FOULE inversé qui contient des moments très pertinents sur la création et la manipulation des images. Levinson a un flair pour les dialogues (il écrivit d’ailleurs un certains nombre de ses films) et sait leur donner de la vie. On retrouve ces mêmes qualités dans BANDITS qui contient des échanges désopilants entre Bruce Willis et Billy Bob Thornton en détenu hypocondriaque, sans oublier Cate Blanchett, formidable en épouse frustrée qui est ravie de se faire kidnapper et de rejoindre les malfaiteurs. Il en résulte une série de variation sur JULES ET JIM. Levinson parfois découpe trop et manque de confiance dans son matériau ce qui uniformise plusieurs séquences. DINER, plus autobiographique, est une vrai réussite, drôle, tendre, amère, révélant plusieurs jeunes comédiens époustouflants dont Mickey Rourke. C’est la veine très personnelle de Levinson qui comprend LIBERTY HEIGHTS et son film favori, difficilement trouvable, AVALON. J’aimerais revoir BUGSY, écrit par James Toback qui m’avait bien plu.
Parlant de Toback, il est préférable de revoir le magnifique THE GAMBLER si bien dirigé par Karel Reisz plutôt que le remake, démonstration par l’absurde de tout ce qu’il ne faut pas faire. Et James Caan pulvérise son successeur Mark Wahlberg.
DE LINKLATER À ANDERSON
J’ai adoré BOYHOOD, ce qui est une bonne manière de rappeler d’autres films du très talentueux Richard Linklater, qui jouent aussi à fictionnaliser la durée : la trilogie des BEFORE avec BEFORE SUNRISE, BEFORE SUNSET (celui là très Rohmerien), BEFORE MIDNIGHT.
PRINCE OF TEXAS – étrange traduction française de PRINCE AVALANCHE (il s’agit du second titre de cette œuvre inspirée par un film islandais minimaliste!) – de David Gordon Green, chronique rurale, intimiste, dans le ton de ses premiers essais, tournée en 16 jours sur deux hommes qui repeignent le marquage au sol des routes de la campagne texane, routes quasi désertes. On n’y croise pratiquement qu’un seul camion dont le conducteur, personnage haut en couleurs, brusque et attachant, ravitaille en alcool les deux protagonistes. Il faut dire que tout autour, la végétation, les forêts ont été dévastées par des incendies (premier plan du film) : une scène magnifique nous montre le héros errant dans les ruines d’une maison calcinée où il découvre une femme qui cherche un papier. Moment furtif, peut-être rêvé et bouleversant où l’on voit la vieille femme reconstituer le plan de sa maison, puis, Alvin, le héros, faire mine d’entrer dans la maison et d’y découvrir des occupants. PRINCE AVALANCHE repose essentiellement sur les rapports d’Alvin et du frère de sa fiancée, sur leurs dialogues souvent marrants, flirtant avec l’absurde, entrecoupés par des plans de nature et d’animaux. David Gordon Green n’évite pas toujours le maniérisme ni la répétition et le film piétine quelque peu malgré une interprétation hors pair de Paul Rudd et Emile Hirsch et une belle photo de Tim Orr.
JOE, tourné la même année, est plus réussi dans ses deux premiers tiers, avec des éclats de violence surprenants qui semblent appartenir au tissu social, à l’air qu’on respire. L’agressivité surgit brusquement dans un bar et l’un des protagonistes répète « qu’il ne craint rien car il est passé à travers un pare-brise ». Réplique géniale. Un meurtre horrible est commis pour une bouteille. Interprétation assez étonnante de Gary Poulter, un SDF découvert par le réalisateur et qui mourut avant la sortie du film. Le dernier tiers malheureusement devient trop explicatif et redondant. Green est il condamné aux films prometteurs ?
Ce qui frappe d’emblée dans GRAND BUDAPEST HOTEL, c’est la luxuriance visuelle des décors (palace luxueux et rococo, station balnéaire, bâtiments Art Nouveau), aussi imaginatifs et somptueux dans leur splendeur cocasse que dans leur décrépitude, et du découpage, du choix des cadres. Wes Anderson ne répète jamais un plan, un angle et cela, même dans des moments de transition habituellement soldés, quand les protagonistes empruntent, par exemple, un de ces moyens de locomotion dont le cinéaste est friand : ici des trains, un téléphérique, voire des ascenseurs. Chacune de ces scènes donne lieu à une débauche d’imagination, ponctuée par des effets spéciaux spectaculaires dont l’artificialité est fièrement revendiquée par la mise en scène. Le soin accordé à chaque cadre, tous hyper graphiques et stylisés, la précision du découpage, l’abondance des références picturales, le choix de trois formats de projection différents : en 1.37 pour les années 30, en format anamorphique pour les séquences des années 60 et en 1.85 pour la période plus récente peuvent laisser craindre une œuvre que pétrifie le formalisme. Il n’en est rien, bien au contraire. L’énergie de la narration semble survitaminer le propos, grandeur et décadence d’un palace. Et l’esthétisme n’étouffe jamais la sensualité, la présence physique des lieux et des acteurs un peu comme chez Michael Powell.
CLASSIQUES AMÉRICAINS
THUNDERHOOF est un des westerns les plus ambitieux de la première partie de la carrière de Phil Karlson et j’aimerais bien voir ADVENTURES IN SILVERADO dont le héros est Robert Louis Stevenson : 3 personnages, deux hommes, une femme et quelques chevaux, un tournage entièrement en extérieurs, en dehors d’un ou deux décors peu importants. Karlson utilise remarquablement ces paysages arides, rocailleux, escarpés, qui traduisent la violence intérieure des protagonistes : un travelling latéral surplombe de plus en plus Preston Foster et William Bishop, des contreplongées très larges isolent les personnages qui se découpent au sommet d’une crête, durant une bagarre, on passe brutalement d’un cadre serré à un plan d’ensemble. On a droit à un pugilat teigneux, signature de Karlson, assez vite interrompu, et à deux cascades spectaculaires lors de la capture de l’étalon, dont une chute de cheval devant ce dernier. Le scénario, très dépouillé, tourne autour de la capture d’un étalon sauvage (c’est la version minimaliste de THE MISFITS), symbole de succès et de richesse, qui va opposer les deux hommes. Les personnages sont plus complexes que d’habitude et tous ont leur zone d’ombre, leurs accès d’égoïsme et de violence (les deux hommes sont tour à tour sympathiques et antipathiques) et le dialogue insiste sur les frustrations, les jalousies, la tentation sexuelle, avec même un petit interlude musical où Bishop fredonne entre autres « The girl he left behind », chère à Ford. Foster est meilleur que Bishop mais Mary Stuart campe une héroïne plutôt originale. Malheureusement la conclusion, soldée, n’est pas à la hauteur de ce qui précède. A noter que THUNDERHOOF sortit en copie sépia.
EDWARD L. CAHN
De cet empereur de la série Z pré-Roger Corman, IT! THE TERROR FROM BEYOND SPACE peut en effet être considéré comme une des sources d’inspiration d’ALIEN et Dan O’Bannon, l’un des co-auteurs, le confirme. Le scénariste Jerome Bixby voulut faire un procès mais les producteurs d’ALIEN s’abritèrent derrière une nouvelle de Van Vogt avec qui ils s’arrangèrent. Il y a beaucoup de détails similaires : l’importance des coursives, des conduits de chauffage. Malheureusement, le monstre qu’on voit très tôt, est totalement ridicule. Juste un acteur (Ray Corrigan) avec une combinaison en caoutchouc. Comme de bien entendu, il est indestructible (on l’attaque même au bazooka ! un bazooka dans un vol spatial !!). De plus le scenario s’emmêle avec les différents étages du vaisseau spatial que des personnages descendent au lieu de monter et vice versa. Selon Dave Kehr, en dehors de IT, les films fantastiques ou de SF de Cahn sont plutôt décevants et plats.
NOOSE FOR A GUNMAN est un western au scénario ultra classique, mais assez adroitement filmé (les premiers plans sont pas mal du tout) et bien joué par Jim Davis pour une fois en vedette, Barton MacLane, Harry Carey Jr, Walter Sande dans un personnage original de shérif intelligent, sensible. La palme revient à Ted de Corsia qui campe un Jake Cantrell assez impressionnant mais dont la mort n’est pas du tout historique. FIVE GUNS TO TOMBSTONE et surtout OKLAHOMA TERRITORY sont assez médiocres, le second, une pénible intrigue policière avec Ted de Corsia en chef indien accusé à tort est platement photographié. Le meilleur film de Cahn que j’ai pu voir est certainement DESTINATION MURDER, polar tendu, astucieux où certains personnages prennent tout à coup une grande importance.
On devine que LA PISTE FATALE (INFERNO) doit être plaisant à voir en 3D. Roy Baker et Lucien Ballard utilisent bien l’espace, le paysage rocailleux. Évidemment dans la bagarre finale, on vous envoie des lampes, des chaises, des ustensiles dans la gueule mais ces effets doivent être moins efficaces que certaines descentes d’un piton. Ryan est pratiquement condamné à la voix off et Rhonda Fleming est très belle avec des vêtements spectaculaires.
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Bonjour Monsieur Tavernier
J’attendais depuis longtemps la réedition de « Our mother’s House » (Chaque soir à neuf heures) de Jack Clayton (1967). Il fait désormais l’ojet d’une réédition DVD chez Warner Archive Collection (NTSC)au USA. Ce film brillant mais injustement passé dans l’oubli, est à mes yeux un chef d’oeuvre du genre. Il a certainement inspiré d’autres films tels « La fracture du myocarde » ou « Everybody Knows » que vous citez.
Les enfants jouent remarquablement bien.
La musique signée Georges Delerue est très proche de celle composée pour certains films de Truffaut (La peau douce).
Sans doute le film « The Innocents » du même Clayton avait-il occulté celui-ci.
Cordialment,
Jean-Romain Guilhaume
A Guilhaume Jean-Romain
Vous avez entièrement raison et je vais me ruer sur le film pour le revoir
En revoyant »Meurtres en direct »de Richard Brooks,j’ai eu un gout amer concernant le film qui à un peu viellit sur le plan de la mise en scène.Le role du général tenu par Robert Conrad est inutile et manque de consistance(on dirait que James West s’est échappé d’un épisode des Mystères de l’ouest)puis Henri Sylva qui incarne le méchant arabe qui veut mettre à genoux le président des Etats-unis,c’est une grosse erreur de casting.Pour revenir à Brooks,je dirais que c’était un bon artisan,son western »La chevauchée sauvage »se laisse revoir avec plaisir ou meme »Elmer Gantry »avec un Burt Lancaster au meilleur de sa forme.
A Rouxel
Enfin cher Rouxel, Elmer Gantry est tout sauf un film d’artisan, de même pour DE SANG FROID, LES PROFESSIONNELS ou BAS LES MASQUES
À Bertrand: Je suis très heureux que vous reconnaissiez le talent du regretté Jim Davis, acteur qui jouit d’une très grande réputation aux USA mais qui reste presque anonyme ici en Europe, du moins en France, sauf des fans dont je fais partie. Il serait judicieux que les éditeurs DVD nous sortent quelques surgeons du sieur Davis, surtout la période auquel je faisais allusion dans mon message d’hier. Pour Steve Fisher, je partage votre point de vue, sa période Universal est un peu moins connue(très peu d’écriture) que celle pour la Paramount, mais il fut très actif chez la Republic ou comme vous le rappelez, il travailla longtemps avec Joe Kane. « I. mobster » de Corman, est une très grande réussite du scénariste, tout comme « Les bas-fonds d’Hawaï 1954 » de John Auer voyaient une seule fois et en VO…
À Bertrand: Pour « Noose for à Gunman » il serait bien de préciser, qu’Edward Cahn s’entoure pour le scénario de Robert Kent mais aussi de Steve Fisher, qui fit les beaux jours de la Paramount, dans les derniers westerns US de la décennie des sixties avec quelques titres au nom alléchant voire ronflant. Steve Fisher, reste très apprécié dans le western, où ses écrits feront mouche avec des titres plus honorables que ses derniers westerns(la femme qui faillit être lynchée, Restless Breed ou encore Top Gun). Sa contribution dans le film noir n’est pas à negligé n’ont plus(Qui a tué Vicky Lynn? ,En marge de l’enquête, le condamné de la cellule cinq ou bien encore Traqué dans Chicago). Jim Davis trouvé ici un rôle a Sa Grandeur, on l’oublie trop souvent, mais celui qui fut Jock Ewing, reste un acteur de western hors pair, Histoire du siècle dernier, mais aussi dès la fin des années cinquante dans des rôles plus en valeur: The Badge of Marshal Brennan, Apache Warrior, L’ultime chevauchée, À. Lust to Kill, Frontier Uprising etc., Jim Davis remplit l’écran de Sa Grandeur, ne pas l’oublier.
A Martin Charbit
Jim Davis est fort bon et Steve Fisher a du talent (EN MARGE DE L’ENQUETE, LE DESERTEUR DE FORT ALAMO) mais il a aussi pas mal de scripts routiniers à son actif : L’ESCADRILLE DE L’ENFER, BATTLE ZONE, des Joe Kane. Il y a à boire et à manger
A Bertrand Tavernier
A propos, que pensez-vous du DESERTEUR DE FORT ALAMO (Budd Boetticher, 1953, qui gagne modestement, il me semble, quelques petits points à chaque nouvelle vision (argument intéressant, action dynamique..)?
A ALEXANDRE ANGEL
Je l’aime bien ce film. Il est vif, nerveux amusant. C’est un des meilleurs de la période Universal avec L’EXPEDITION DU FORT KING et certaines scènes du TRAITRE DU TEXAS
à Bertrand: la critique mitigée que vous faites de CALIFORNIA de John Farrow dans 50, donne quand même envie de le voir: 2 plans séquences de + de 4′ qu’on a envie de découvrir! Je dis ça car il est dans un coffret avec MAN FROM ALAMO et CIMARRON KID aussi de Boetticher, le 4ème est THE TEXANS de JP Hogan avec Randolph Scott. coffret avec stf bien noté chez notre ami Gary Tooze de Dvdbeaver!
Je viens de voir le DESERTEUR DE FORT ALAMO.
C’est vrai que l’argument est original.
Et encore une version de la chose , cette fois avec Davy Crockett quasiment figurant et en papy moustachu, Travis en marin négligé et toujours cet esclave que Bowie n’avait pas ( celui-là s’appelle Sam).
De belles images tout le long mais on se demande pourquoi traîne si longtemps ce doute que le héros aurait pu dissiper en quelques bonnes phrases au lieu de morfler le mépris général et manquer de se faire passer la cravate de chanvre.
Il m’a aussi manqué quelque chose dans le regard de Glenn Ford : la perte de sa femme et de son fils, quand même ! Se retrouver face aux tueurs aurait mérité un traitement un peu plus passionnel, je trouve, plus en phase avec le lyrisme du thème musical.
Mais on ne passe pas un mauvais moment !
Ah oui, et puis Guy Williams dans un petit rôle, presque méconnaissable sans moustache, sans cape, sans épée et sans Bernardo !
A Minette Pascal
Bowie avait un esclave à Alamo et il l’a fait partir. Mais sans lui donner sa liberté contrairement à ce que dit le film de Wayne. Bowie était par ailleurs un des pires trafiquants d’esclave, cela revient souvent dans les livres de James Lee Burke, tout comme Jean Laffitte
Diable, je croyais que Travis était le seul à avoir un esclave. D’ailleurs épargné par les Mexicains.
Je savais depuis longtemps,l’immensité de l’acteur qu’est Gérard Depardieu.J’ai vu »Valley of love »qui m’a toucher à juste raison concernant,un deuil récent que j’ai vécu.Le film est une fable iniatique sans pathos larmoyant mais de scènes intenses dans la perte d’un enfant.Depardieu se met à nu,lui qui à dut mal à accepter ce corps immonde,face à lui on retrouve la frèle Isabelle Hupert qui est une mère bléssée dans le corps et l’esprit et culpalise par rapport aux moments qu’elle aurait du passer avec son fils qui vivait aux Etats-Unis.Je pense malgré l’écriture du scénario par Guillaume Nicloux qu’il y a plusieurs improvitions dans les dialogues.Tout d’abord les deux personnages sont acteurs et ont garder leurs prénoms civils.Puis Gérard Depardieu à dut penser à son fils disparu trop jeune qui portait le meme prénom que le réalisateur.Je ne sais pas si il faut parler de coincidences mais je suis persuader qu’il faut croire à ce que l’on voit ou qu’on ressent dans la vie dans des moments et des lieux bien précis.
A Rouxel
J’ai trouvé le film fort, émouvant, aigu. Connaissant un peu Nicloux, je sens qu’il est très écrit. Il est formidablement bien cadré et éclairé par Christophe Offenstein avec des parenthèses baroques et parfois marrantes (le hamburger végétarien, la discussion sur Al Pacino). C’est un film de réparation et de compassion
à Bertrand: comme vous nous l’avez conseillé j’ai commandé et vu IT!… de E.L. Cahn! Je ne donne pas de suite judiciaire à cette malheureuse affaire, les années qui passent m’inclinent à l’indulgence. Même l’interprétation ouatée de Marshall Thompson complètement anesthésié du début à la fin n’a su m’y pousser.
Par contre de l’autre côté du disque il y avait THE MONSTER THAT CHALLENGED THE WORLD de Arnold Laven avec une actrice du nom de Audrey Dalton absolument magnifique elle joue une jeune maman flanquée d’une petite fille très énervante, avec aussi Tim Holt, puni sans doute, car à peine mieux réveillé que Marshall dans IT!… Il y a des monstres très mal conçus que Maltin appele mystérieusement « des bons monstres » (« good monsters ») faudra qu’il m’explique dont on ne sait absolument pas où sont les bras ni les pieds, aquatiques a priori mais amphibies et capables de sortir dans les rues pour agacer les gens sur terre, infoutus de se déplacer vite et de nous débarrasser de la fillette horripilante, aussi dangereux que des gamins qui se bagarrent à une fin de repas de 1ère communion près de Versailles, mais très agaçants par des productions de mugissements répétés à l’identique absolue, sans raison.
MAIS… Broadway Alleluia Caranouga il y a Audrey Dalton, alors là… moi je dis Respect. Ca c’est du cinéma!
Ceci dit je suis injuste avec IT! car il y a un moment où on est quand même amené à se secouer pris un peu par l’action quand un astronaute se retrouve coincé par IT qu’il peut tenir à distance mais qui l’empêche de sortir de sa planque et qui dialogue aves ses copains à l’autre étage grâce aux micros et hp installés à chaque étage, ceci eût pu être exploité plus mais les possibilités du décor ne peuvent être exploitées toutes à cause de la durée imposée très courte pour faire un film de double programme projeté derrière le grand film. Pas de procès à Vogue Pictures, donc. ALIEN est vraiment très éloigné avec un monstre qui combat ses ennemis de l’intérieur biologique de ceux-là (et qui est peu trop fort et invincible, aussi comme il est quasiment impossible de le tuer le suspense est bousillé, mais ALIEN bon, c’est quand même bien…).
Mon dvd (coll Midnite Movies) m’annonce que ce film a été formatté pour convenir à mon écran de tv! Comment connaissent-ils ma tv le modèle et tout? Damn! Ils sont forts!
A Martin Brady
Et la NSA, c’est pas inventé pour les caniches
à Bertrand c’est vrai je voulais pas le croire, je me demande si ils sont au courant que je regarde des films érotiques.
(enfin, rarement, hein? bon)
à M Pascal: le monstre le plus éprouvant que j’entrevis est le gaillard qui se transforme en alligator dans ALLIGATOR PEOPLE de Roy Del Ruth le malheureux se transforme en cachette commençant par les orteils pendant tout le film, puis surgit torse nu et avec des intentions bien françaises dans la chambre à coucher de sa légitime qui hurle et se refuse: le plaisantin se tient debout en homme normal avec une très belle tête de croco mais ce qui jure est qu’il porte un pantalon tergal ordinaire (20% coton je crois). Je ne sais pas quel est le degré de parodie consciente ou pas par rapport à la négligence de mise en scène là-dedans.
A Martin-Brady : C’est toujours ça de rigoler un bon coup…
On m’a montré CONGO il y a peu : des heures de vaines palabres et de poncifs qui, en vous rendant nerveux, vous préparent bien au fou rire final.
Les monstres insupportablement attendus depuis le début, c’est vous et moi portant des masques simiesques issus des poubelles d’un Farces-et attrapes Discount et vaguement enveloppés d’un vieux tapis peluché.
Après s’être bien tapé sur les cuisses, on se demande comment les spectateurs de l’époque n’ont pas tout bouzillé dans la salle et lynché le personnel après l’ avoir copieusement torturé…
à MP: dans les films de série B qui passaient en 2ème partie devant un public clairsemé d’ados le niveau très relâché était à la hauteur de l’attention relâchée des ados en question qui venaient surtout pour rire en bande (raison pour laquelle je crois qu’il pouvait y avoir une dose de parodie délibérée dans la réalisation, un mélange comique-sérieux voulu) ou bécoter les filles. Films moyens pour public peu exigeant. Le 1er film étant le budget plus conséquent qui attiraient les familles avec enfants, qui partaient ensuite et ne restaient que les jeunes sortis en bande, et pas qu’aux USA dans les drive-ins, j’ai connu ça dans des pays d’Afrique de l’ouest. Par exemple en 1ère partie LA GRANDE VADROUILLE salle pleine et en 2ème partie LA COLLINE DES BOTTES de G Colizzi pour cinq pelés et trois tondus!
à MP: c’est le CONGO de 1995? mais c’est une parodie non? comique volontaire? gros budget en plus.
A Martin-Brady : Pour CONGO, ça y ressemble mais je ne crois pas que la parodie était l’angle choisi au départ.
Qui a pu donner tout ce fric pour ça ?
Peut-être avez-vous connu une série américaine des années 60 qui se passait dans un sous-marin ? Il y avait parfois un monstre aquatique à bord, se déplaçant debout et tout sec dans les cursives, courant dans les escaliers et lisant les inscriptions sur les portes avant d’entrer dans les pièces.
Bon, les vélociraptors de Spielberg qui actionnent les clenches de portes, ce n’est guère mieux…
Mais il y a aussi des monstres ridicules dans de très bons films, comme les Morlocks de la Machine à Remonter le Temps.
Comme vous, j’aime ALIEN, les deux premiers films surtout
Pour être franc, les Morlocks m’ont autrefois terrorisé.
A ce point que que je ris jaune aujourd’hui en en parlant…
A Minette Pascal
Il faudrait relire le roman d’HG Wells pour vérifier si il y a bien des Morlocks dedans et quel « look » leur donne l’écrivain mais leur côté un peu grotesque ne gâte pas trop le film de George Pal qui est toujours plaisant à revoir. De George Pal, j’aimerais bien me dégotter en dvd ATLANTIS, TERRE ENGLOUTIE, sacré souvenir de gosse devant la télé parentale qui sentait l’électricité statique (Ah l’odeur de l’électricité statique sur les écrans TV des années 70 !!si, si je vous assure!).
A AAngel : Dans la nouvelle de Wells, les Morlocks sont décrits de manière très subtile. Ce ne sont que de courtes notations sensitives qui forcent le lecteur à faire lui-même le boulot d’en faire un portrait. Evidemment, on se les représente vraiment effrayants et sans ridicule.
C’est un film que j’ai régulièrement envie de revoir, peut-être aussi pour faire renaître le souvenir du parfum électrostatique dont vous parlez…
A MBRADY: Que ce soit bon ou mauvais, les ados se marrent dans les salles.
Quand ALIEN est sorti en France, ils m’ont g^aché la séance en éclatant systématiquement.
Attention, j’en étais.. ce rire-là était nerveux. C’était surtout lorsque le torse de John Hurt est crevé par la bête (qui, à ce moment-là, il faut reconnaître, a une réaction un peu Muppet Show), climax d’une tension invraisemblable pour qui n’avait jamais goûté à cette horreur intrusive, lovecraftienne : c’est à dire tous les spectateurs, à fortiori des ados. C’était tout simplement nouveau, autorisant les fous rires nerveux.Cet aspect-là s’est un peu éventé mais tient le choc..
A AAngel : Ah c’était vous ?
Si j’avais su, je serais venu rigoler avec vous.
On aurait même pu se mettre d’accord et crier : »Guignoool! » à chaque éruption gastrique !
Histoire de détraquer le climax, quoi…
A Martin Brady, j’étais critique de it avec son monstre idiot mais il a suscité toute une littérature en faisant la source d’inspiration d’ALIEN. Je me souviens de monstres ineptes dans le Laven (des gasteropodes ?) mais pas d’Audrey Dalton. Horreur
à B.: je pense que les monstres du Laven sont en effet des gastéropodes ce qui explique leur lenteur à se déplacer, le statut animal de ces crétins suscite la parodie: on ne pourrait les tuer qu’avec des tonnes de beurre persillé, par exemple! La lenteur de déplacement de certains monstres est paradoxale: les zombies ne courent jamais, jamais rien d’urgent à faire les gaillards, aussi cette lenteur leur enlève de la dangerosité, on voit que dans ZOMBIE 1978 de Romero les personnages n’ont jamais peur d’eux, du coup le spectateur non plus, à mon avis Romero a fait fausse route là. La lenteur zombienne de NIGHT le 1er Romero n’a pas le même effet on a peur mais la nuit souvent présente compense?
Comment vous ne vous souvenez pas de Audrey Dalton? ah vous étiez trop pris par le suspense je comprends.
A Martin Brady
J’étais anesthésié par le film. Et ces monstres ultra lents et pas du tout dangereux ne fichaient pas la trouille contrairement aux zombies. On les semait facilement rien qu’en courant en zig zagues
A Martin Brady
« ..aussi cette lenteur leur enlève de la dangerosité, on voit que dans ZOMBIE 1978 de Romero les personnages n’ont jamais peur d’eux, du coup le spectateur non plus, à mon avis Romero a fait fausse route là. »
..porte quoi !!!
Allez-pas vous faire coincer par des morts-vivants, vous!!
A Martin-Brady
Blague à part, j’ai revu récemment en salle et en version restaurée LA NUIT DES MORTS-VIVANTS, qui vieillit superbement bien, et justifie ses galons de classique. C’est marrant car le film ayant dû être pas mal improvisé en cours de tournage, le premier zombie que l’on voit (celui du cimetière)est véloce; il est alerte, il court même un peu le bougre..
De toute évidence, Romero y a mis le holà et a donné cette consigne pour la suite : « Prenez votre temps, les gars! »
à A Angel: ZOMBIE (1978) est quand même plus cracra que flanque-la-trouille, j’aime le n°3 DAY OF THE DEAD mais LA NUIT est un chef d’oeuvre absolu: il y a d’ailleurs un mystère c’est que comme pour VAMPYR de Dreyer et SHINING aussi on a la trouille dés le générique, sinon y a-t’il un br de LA NUIT il y a au moins 36 éditions?
vous avez raison pour le zombie du cimetière, il court et c’est le seul! j’y avais pas pensé.
A l’heure ou la presse quotidienne en France est en train de s’enfoncer péniblement par manque de publicités et surtout de lecteurs,je conseille à tous de revoir un classique »Bas les masques »de Richard Brooks.Bogart incarne le directeur d’un grand quotidien des années 50,qui va etre confronté à la liquidation du journal par la famille.On est plus habitué à voir Bogart habillé d’un imperméable,coiffé d’un chapeau avec une cigarette au coin des lèvres;il surprend et détonne avec sa gestuelle un peu gauche et sa nervosité interieure qui donne au personnage un coté attachant.Ce n’est pas le meilleur film de Brooks comme le souligne Patrick Brion dans le bonus.C’est une vision réaliste de la presse et de la course aux scoops ainsi qu’aux chamboulements des « unes ».Hélas le progrés et internet est passé par là et il faut constater que la presse chez nous se meurt à petit feu.En revanche dans les pays Anglo-saxons les quotidiens ou les hebdomadaires sont lus toujours autant.
A Eouxel
Pas tous. Un bon nombre ont été vendus ou ont du réduire leurs pages. Et BAS LES MASQUES est un des meilleurs Brooks avec ELMER GANTRY, DE SANG FROID et LES PROFESSIONNELS
eh oui, comme c’était mieux au bon vieux temps, la bonne vieille rengaine… On ne peut pas se reposer sur le bonheur d’une époque révolue, quand la presse était en meilleure santé elle n’était pas forcément de meilleure qualité. On peut cracher sur la situation actuelle et pleurer que la presse papier se vende moins bien mais la presse numérique est bien vivante et je suis content que des sites comme Arrêt sur Images existe même quand Schneidermann me fait bouillir avec son obsession anti-extrême gauche et ses petites tournures futées « à moi on me la fait pas »! et Mediapart exploite peut-être avec intérêt pécuniaire les faillites morales des politiques mais c’est quand même les politiques qui leur en offrent l’occasion de leur fait m… alors! et Rue 89 et Numérama etc.
Seigneur… Je sais que ça n’a plus rien à voir mais quand je vois que NS tombe dans le numéro de comique troupier one man show niveau Magdane dans ses meetings je suis désespéré! STOP.
BAS LES MASQUES est un chef d’oeuvre on ne sait quoi louer en 1er, magnifique Ethel Barrymore (ses dialogues émus avec Bogart qu’elle adore…), Bogart, même Kim Hunter, et les seconds rôles Gabel (qui fut réalisateur THE LOST MOMENT) et Ed Begley magistral en second de Bogart(la scène de la bagarre avec un collègue sonne si juste…) et Audrey Christie dans la soirée au bistrot si émouvante avec son chapeau de détective qui s’alcoolise au scotch, plaisante sur la fin du journal Day avant de pleurer et de provoquer le silence embarrassé de tous ces journalistes qui se rendent compte qu’ils n’ont finalement pas du tout envie de rigoler…
Quand on évoque »M le maudit »,on pense forcément au chef d’oeuvre expressionniste de Lang mais on oublie que Joseph Losey réalisa un remake assez réussi sorti en 1951.Le point fort est la vitalité de la mise en scène et la séquence finale est fort bien filmée.Je voulais citer également »Abus de confiance »d’Henri Decoin qui est à mon humble avis assez mésestimé et pas assez mis en avant parmi les films qu’il à tourner avec la gracieuse Danielle Darrieux.
a Rouxel
Il me semble en avoir parlé ici en disant tout le bien qu’on devait en penser
Could it be possible that Vera Caspary’s choice of the name « Laura » for the seemingly unobtainable object of Detective Mark MacPherson’s affection in VC’s novel and play and Preminger’s supreme film noir have possibly been inspired by Petrach’s platonic love Laure de Noves? Laure de Sade after she married one of the Divine Marquis’s ancestors. Petrarch fell in love after glimpsing her in church but was prevented by his clerical occupation and her married status from attempting to consummate the relationship, thus having « only words to take her heart away » (as B,R,and M Gibb would say). And L de S died young (38), thus not overtaxing Petrarch’s restraint, which later gave way with a couple of other women with whom he jointly produced children.Waldo Lydecker’s homosexuality prevents his relationship with Laura from becoming « disgustingly earthy » and, as far as MacPherson knows when he’s initally smitten, Laura is beyond earthiness. Finally, when Laura interrupts Waldo’s lunch she is a mere 17 year old, as Laure was on that day in church several centuries before. But maybe « I’m talking out of the back of my neck ». Happy Centenary, Orson!
Est-ce que ça serait possible que le webmaster fasse que la barre de recherche inclue aussi les commentaires des blogeurs? Ce blog devient une encyclopédie!
A noter: le dernier Desplechin Trois souvenirs de ma jeunesse est particulièrement réussi et peut se déguster tout à fait indépendamment de Comment je me suis disputé.
A la fois retour aux sources et renouvellement de son univers, c’est une oeuvre foisonnante et élégante de très haute volée.Et quelle langue, bon sang quel plaisir des mots!
J’y reviendrai plus longuement.
Effectivement Despléchin est un cinéaste sur lequel on peut compter.C’est un film plein de vie,d’espoir malgré le coté désenchanté des personnages.On pense à Truffaut à travers la segmentation de l’enfance d’Antoine(l’acteur est d’une grande justesse de ton et de comportement).
Quelle joie de pouvoir voir les quatre premiers films de Philippe De Broca chez Gaumont editions.Jean Pierre Cassel est virevoltant,plein de grace et d’élégance dans le jeu,c’est un pur plaisir visuel de revoir »Le farçeur »ou »L’amant de cinq jours ».Les bonus avec les differents intervenants nous éclaire un peu plus sur ce cinéaste dont on a trop retenu que les films qui l’a réalisé avec Belmondo.Vincent Casse parle en toute franchise et plein d’émotion de ce père touche à tout(danseur,chanteur,homme de théatre et comédien de grand talent).Un coffret indispensable!!!
Un petit message pour encourager les blogueurs qui ne seraient pas encore convaincus de la nécessité d’aller voir LA LOI DU MARCHE, bien que les frères Dardenne et leur stupide film avec Marion Cotillard (entre autres) m’aient fait réviser les a priori toujours positifs que je porte sur les films qui s’intéressent à la question sociale. Brizé est allé très au delà du sujet stricto sensu à savoir la difficulté de retrouver ou de conserver un emploi. A travers chacune de ses scènes le film démontre comment la loi du marché s’impose toujours sur les rapports humains. Chaque situation d’une tension dramatique extrême, déroulée jusqu’au malaise, s’interrompt précisément quand il n’est plus possible de raisonner contre la loi du marché. Comme cette scène où Lindon essaye de vendre son mobil home à un acheteur qui n’est pas d’accord sur le prix. La loi du marché tranche brutalement sur une éventuelle possibilité de trouver un compromis. Cette autre scène où confronté à sa banquière supposée l’aider à trouver une issue à ses problèmes financiers, dont on se rend compte qu’elle profite de cet entretien pour lui vendre une assurance vie, contrainte par la loi du marché à placer des produits financiers quel que soit le profil du souscripteur. Et cette scène étourdissante où Lindon recasé en agent de sécurité doit réagir froidement face à un retraité qui vole de la viande par ce qu’il n’a pas 15 euros pour la payer. La solution humaine est de laisser repartir le retraité sans lui faire d’histoire, cependant la loi du marché contraint les vigiles à faire le 17 sans aucun état d’âme. Autre scène extrême, ou une caissière surprise en train de voler, est sanctionnée sans que la direction ne tienne compte ni de son ancienneté ni de sa conscience professionnelle. Mais c’est dans la scène de la réunion exceptionnelle provoquée pour justifier le geste de la caissière conséquent à son licenciement que Brizé détermine très exactement ce qu’est la loi du marché, à savoir la définition que donnait Pasolini du fascisme d’après la société de consommation. « Si vous voulez faire la révolution, ne dressez pas de barricades, empêchez les clients de rentrer dans les supermarchés » disait-il à peu près. Là est le sujet de ce film qui fonctionne comme un théorème. Le personnage, au début en recherche d’emploi, agacé de ne pas en trouver, est soumis à une succession d’épreuves qui servent en réalité à mesurer son degré d’assujettissement à la loi du marché, autrement dit à l’autorité (selon la définition de Stanley Milgram) autrement dit au fascisme, tel que l’ont défini Pasolini ou Billy Wilder dans Un deux trois. Une des forces de ce film est de nous mettre face à notre propre soumission à la loi du marché puisque dans chaque scène on s’identifie automatiquement soit à Lindon soit à ses alliés ou à ses adversaires. Le final (sans spoiler) est une réaction authentiquement marxiste du personnage, au sens étymologique du mot. Film définitif sur la dignité humaine face au travail, mais le travail comme outil exclusif de soumission sans que la question économique ne rentre en jeu (puisqu’on est pauvre même en travaillant) encore moins la question de l’épanouissement personnel, que le personnage cherche avec sa femme en apprenant à danser (sujet récurent chez Brizé).
Par ailleurs le fils de Lindon, handicapé (par dessus le marché serait-on tenté de dire) est considéré comme un individu normal (contrairement à d’autres films stupides sur le même sujet.) Il est limité, non par son handicap, mais justement par la loi du marché.
Tandis que je rédige ce post j’apprends que Lindon obtient le prix d’interprétation. Moi qui déteste Cannes j’en suis ému pour lui. Juste récompense à l’émotion qu’il m’a communiqué en ne faisant rien, ou presque.
à GG: bravo! en plus je m’en doutais de la part de Brizé mais j’ai pas encore vu.
de Stephane brizé
Bonjour Bertrand,
Ce texte est exceptionnel d’intelligence. Indépendamment des propos qui me touchent évidemment, le verbe est magnifique dans sa forme et dans le fond. Quelle lecture pertinente. Merci infiniment de m’avoir permis de lire ce texte.
Amicalement
Stéphane
A Guy Gadebois
Pas frères, certes, mais chapeau bas néanmoins et reconnaissance pour l’envie que vous me donnez de voir LA LOI DU MARCHE.
Je reconnais volontiers la qualité d’écriture du scénario sur un sujet malheureusement »dans l’air du temps »mais je ne comprends pas le manque de réactions du personnage de Thierry pris en tenaille entre le marteau et l’enclume.Pourquoi ne ferme t-il pas les yeux quand ils arrètent un retraité qui à voler deux morceaux de viande et qui ne peut pas payer car il n’a plus d’argent sur lui.Les plans sérrés juste au corps font penser que le film à été tourner en camera cachée et rappelle un peu le filmage brouillon de certains documentaires pris sur le vif de l’action.Bien sur Brizé marque un point positif pour le cinéma français qui ronronne depuis longtemps mais la question que l’on peut se poser:Est ce un film qui va réellement géner le pouvoir en place et la ministre de la culture qui est un peu fanée comme le prénom qu’elle porte?
A Rouxel
Ce que vous appelez le manque de réaction du personnage principal me semble au contraire d’une justesse incroyable. Et il n’est pas passif : il se révolte contre l’engrenage absurde de POLE EMPLOI (c’est la personne en face qui est sans réaction, admettant une erreur d’aiguillage que le système ne cherche pas à réparer). Thierry se bat pour le prix de son mobile home. Et il sait qu’un accès de révolte individuelle risque encore de diminuer le peu de droits qu’il a. Stephane Brizé nous fait bien sentir, sans jeter la pierre à quiconque, comment un engrenage emprisonne le personnage. Quant à spéculer sur son effet sur un ministre (pourquoi de la Culture ? Ce serait Macron ou Rebsamen qui devraient être concernés), cela ne fait pas partie des qualités et des défauts d’un film. Il ne s’agit pas de gêner le pouvoir mais de donner des exemples, des arguments à ceux qui veulent le gêner, à Macron avec ses quatre communicants qui le suivent comme les Dalton (portrait dans le TEMPS)
Même un film aussi virulent(et un brin surévalué pour ce qui est de son aspect performatif comme de ses qualités démonstratives…malgré toute la sympathie que j’ai pour M Moore) que Farenheit 9/11 n’avait guère empêché Bush Jr de revenir au pouvoir.
Les meilleurs films engagés ne servent pas à ceux qui tiennent les rênes qu’à ceux qui subissent une situation d’oppression et à ceux qui sans la subir directement peuvent dans leur position intermédiaire voir s’éveiller leur conscience politique.
Observer un fonctionnement d’un microcosme, l’aboutissement d’une situation sans issue peut tout autant éveiller une conscience que la voie qui offre des exemples de révolte cf Wiseman dans Titicut follies tout aussi fort que vol au dessus d’un nid de coucou en matière de traitement de la folie.
Les films de mon cher Loach ne sont pas faits pour effrayer Thatcher et ses sbires ( à la limite leur faire un bars d’honneur) mais pour ceux qui la subissent et s’y reconnaissent, pour ceux qui ne la subissent pas directement et comprennent combien inhumaine est cette situation vendue comme nécessaire.Certains héros de loach se révoltent cf Riff raff mais d’autres essaient juste de garder un semblant de dignité cf Raining stones ou Looking for Eric, d’autres encore participent à cette vaste entreprise d’asservissement comme dans It’s a free world.
La dialectique est un art complexe et multiple en somme.
Très beau texte qui donne encore plus envie d’aller découvrir le nouvel opus de ce cinéaste effectivement souvent juste et émouvant.
Son dernier en date m’a d’autant plus touché que je vois ce dont il parle dans un entourage proche…pas de racolage, refus des effets et du pathos.
Même si je n’ai encore vu La loi du marché, je ne peux que me réjouir du prix de V Lindon un acteur doué qui a su parfaire son travail à la manière des meilleurs artisans jusqu’à lui donner une forme de perfection discrète.Ceux qui ont pu voir Pater, Fred, Welcome ou encore Qq jours de printemps entre autres sauront ce que je veux dire.
J’ai d’autant plus envie de voir ce film que vous le distinguez avec force du cinéma des Dardenne que je n’aime pas car il me semble chercher à faire son beurre de situations sociales complexes et douloureuses, pour ce que j’en ai vu malgré le talent immense de certains de leurs acteurs ( je mettrais à part Le fils qui évite le behaviourisme de Rosetta ou l’invraisemblance dramaturgique du dernier opus).
Pas facile de faire un cinéma réellement humaniste, réaliste et sans apitoiement déplacé.
C’est pour cela que j’accorde bcp de prix au cinéma de Ken Loach notamment, pour sa justesse et pour sa combattivité.
Quelques heures de printemps…mon clavier a fourché pour restiteur le beau titre du précédent Brizé.
Je voulais redonner une chance à un film de 77 que j’avais toujours évité malgré ma sympathie pour Mel Brooks LE GRAND FRISSON/HIGH ANXIETY dont tt le monde disait qu’il était nul. Et bien c’est nul et loupé dans les grandes largeurs MAIS j’ai commencé à éclater de rire au bout d’une heure quand Brooks est attaqué par un tueur dans une cabine téléphonique avec Madeline Kahn au bout du fil: celle-ci confond les râles de la bagarre avec les soupirs d’un coup de fil pervers, suite à ça une séquence montre le couple qui prend l’avion et pour éviter un contrôle de police (Mel est recherché) joue les vieux couples juifs selon les clichés, parlant très fort et faisant tout un tas d’histoires pour assommer les flics qui vont les laisser passer juste pour avoir la paix: tordant! 10′ sur 90… Le film par ailleurs est une parodie de Hitchcock mais se plante en tentant d’imiter de trop près, là, cette scène s’assimile à Cary Grant dans la vente aux enchères de MORT AUX TROUSSES, mais elle est réussie grâce aux acteurs formidables (Kahn sublime, morte à 57 ans, on se souviendra d’elle pour le numéro de « Tired » dans BLAZING SADDLES) et parce que Brooks au lieu d’imiter en décalant, a fait une nouvelle variation sur le héros qui doit se faire passer pour un idiot pour se tirer d’affaire!
On reconnaît Barry Levinson co-scénariste dans le rôle d’un garçon d’hôtel au centre de la scène reprenant la douche de PSYCHOSE (nul, sauf l’encre du journal remplaçant le sang de Marion Crane!).
« They order, said I, this matter better in France. » Laurence Sterne, A SENTIMENTAL JOURNEY THROUGH FRANCE AND ITALY
But do they in the matter of the Cannes Film Festival? In the popular press over here the main points of interest, so to speak, appear to be how much flesh, fore and aft, various female attendees are displaying, interspersed with comments about the objectification of women from various female attendees. I don’t see how the press can simultaneously be both a court of judgment (« Objectification! Guilty! ») and a passel of paparazzi, praying for a slip or a flash.But type in fr.yahoo.com, and the first item on the menu of fun is one Stella Rocha, a personage of whom I’d not previously heard but of whom I’ve now seen more than enough. I mean if France isn’t going to set a good example for us groundlings…
A Michael Rawls
The press is the press, promoting what they pretend to criticize. There were many serious films in Cannes, in the official selection (I saw the film of Bercot, moving and powerful on those public servants who are fighting in spite of everything), in la Quinzaine (the Despleschins), in Cannes Classics, the restauration of INSIANG, in my memory a masterpiece
INSIANG a -t’il trouvé un distributeur, sortie en salles? DVD-BR?
A Martin Brady
CARLOTTA va le sortir
ACTES SUD sort en Juin L’AVENTURIER DU RIO GRANDE
merci, quel plaisir de revoir INSIANG, et d’autres Lino Brocka peut-être après. A propos de Carlotta j’attends impatiemment le br de 3:10 TO YUMA de Daves pour le 24 juin.
« Le dossier Chelsea street »réalisé par Marcel Bluwal pour la télévision vient de sortir en dvd dans la collection « les inédits du polar ».Tiré d’un livre anglais,ce huis-clos est formidablement interprétés par trois grands acteurs aujourd’hui disparu.Pierre Vaneck incarne un architecte qui est accusé d’avoir assassiné son fils de trois ans,face à lui il y a le commissaire incarné par Guy Tréjean puis son adjoint joué par Georges Géret qui à souvent campé des « brutes épaisse »au cinéma.Ce film de télévision à été entièrement tourné en interieur mais le point fort sont les dialogues incisifs et emplit de reflexion.Je pense que tous les amateurs de polars à l’anglaise garderont un bon souvenir de cette télévision d’antan qui nous offrait des films de qualité avec peu de moyens pour l’époque.
Merci de ce message. J’hésitais à l’acheter.
Par ailleurs, quelqu’un a-t’il un avis sur GIGOT LE CLOCHARD DE BELLEVILLE de Gene Kelly ?
A Guy Gadebois
Moi j’ai un souvenir éprouvant
A Guy Gadebois:
GIGOT est visible sur YouTube:
https://www.youtube.com/watch?v=rihO-zKo2Xc
et n’a pas l’air bien enthousiasmant malgré les décors naturels parisiens. Par contre j’aimerais bien voir THE HAPPY ROAD…
Cher Bertrand,
tout d’abord bravo pour votre coup de gueule légitime en matière de politique européenne sempiternellement incohérente…ou plutôt trop cohérente: on oblige à l’austérité tout en empêchant de faire payer Amazon ce que cette « boutique » devrait cracher au bassinet!
En revanche, je n’ai guère envie d’épargner le gouvernement-dans la lignée des précédents sous Sarkozy- qui n’est qu’un chien de garde de cette politique inacceptable.Fleur pélerin est peut-être compétente (mais de quelle marge bénéficie t’elle?) mais Valls n’est pas un individu épris de culture et d’humanisme…
A Ballantrae
Mais je ne me souviens pas d’avoir épargné le gouvernement sauf tactiquement Fleur Pellerin qui rencontrait des commissaires européens. J’ai dit à Valls que le Moretti était contre la réforme du collège et prônait le latin
Désolé, j’ai dû écouter trop vite un commentaire déformant vos propos!Je vais retrouver ma source et vous la communiquer.
Double bravo donc pour avoir rappelé à Valls tout le bien qu’il est permis de penser de sa réforme des collèges nocive qui augure non seulement la fin des langues anciennes mais aussi la fragilisation de toutes les disciplines mises en concurrence pour glaner les miettes et agglomérées non en un dialogue fructueux (comme NVB voudrait le faire croire) mais en une novlangue d’une débilité confondante.
Réponse faite à un ami inquiet de la place du français dans ces EPI en poste sur un collège expérimentant ladite réforme: vous pourrez participer au projet Compost car les élèves rédigeront en français ( ah tiens ce ne sera pas en serbo croate?) le journal de bord de l’expérience et ce sera donc une bonne occasion pour réviser la grammaire.
Le même ami s’est vu répondre par un Inspecteur qu’il fallait oublier la litterature désormais à l’heure de la communication…c’est désolant et cynique, inacceptable!!!
Et encore merci pour la belle expo Lumière qui a été unanimement appréciée par nos élèves et par leurs accompagnateurs!
Th Frémeaux a très bien fait de diffuser le programme Lumière en plein festival: cela permet de remettre le cinéma en perspective.
Qu’avez vous vu ou que voyez vous de stimulant à Cannes? Nous comptons sur vous pour nous mettre l’eau à la bouche!
A Ballantrae
J’ai surtout participé à des rencontres sur le droit d’auteur avec le commissaire allemand et vu un seul film, le Moretti très émouvant et drôle + le programme Lumière
Voici un compte-rendu du coup de gueule de Bertrand à Cannes :
http://www.non-stop-people.com/actu/cinema/festival-de-cannes-lenorme-coup-de-gueule-de-bertrand-tavernier-79694
Amazon cède et va payer ses impôts dans les pays dans lesquels elle est installée, dit Amz US! J’y croirai quand elle aura commencé à payer (et combien)
Bonjour, monsieur Tavernier.
Je sais l’occasion de lire votre rubrique (et surmonte ma réserve) pour vous demander un petit coup de pouce dans l’étude (« étude » est un trop grand mot, disons plutôt « présentation ») de « Laissez-passer » que j’ai commise sur un site de geeks ciné-moteurophiles, IMCDb.org, présentation visible ici : http://imcdb.org/movie.php?id=269461
Pourriez-vous me donner les moyens de joindre la ou les sociétés qui vous ont fourni les véhicules pour ce grand livre d’image à la gloire du travail bien fait ?
(Notez que si vous pouvez répondre directement aux questions pendantes — il s’agit d’identifier les véhicules, pas plus, pas moins — surtout ne vous en privez pas !)
Recevez l’expression de mes sentiments les plus respectueux (sans rire ! J’aime presque tous vos films, et j’en adore certains, et je vénère votre amour du cinéma, rien moins).
Frères cinéphiles (enfin pas tous frères ici) n’oubliez pas qu’ENNIO MORRICONE donnera un concert aux Arènes d’Arles le 11 Juillet prochain. Le dernier compositeur de musique de film avec Philippe Sarde, je persiste et j’enfonce le clou à coups de maillets non de dieu !! Et que ceux qui pensent qu’Alexandre Desplat est un grand musicien se rencardent avec leur Oto-rhino.
Pas d’Arles, de Nîmes. Voyez ce que me vous faites dire !
Aux arènes ?
Alors, avec mes excuses :
Ave, Caesar, Morriconi te salutant !
Puisqu’on en est là, j’avais failli répondre, mais je ne l’ai pas fait, car je suis raisonnable, MOI : « Ennio Comment?… Pardonnez-moi, Frère Gadebois, j’ai mal fixé mon cornet dans mon pavillon… »
A J.C F
Bises
Le Dvdblog a 10 ans:
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/chronique-n%C2%B01-090505-bertucelli-jacques-bral-jacques-maillot-otar-iosseliani-jean-pierre-sinapi-peter-watkins-rithy-panh-julien-duvivier/
Y’en a qui s’arrêtent avant!
Eh oui, je suis en train de tout relire, et il y a du boulot.
Une suite de chronique record : celle du 18.02.2013 avec 460 messages ! Et puis votre échange stratosphérique sur les formats avec JC Freycon en Juin 2012. Toujours pas remis !! Je vous assure que je suis pointilleux sur les formats mais si je bloque sur un problème, parole, je vous appelle!
et la discussion Ford en juillet 2013…
Et aussi sur Ford (FORT APACHE) en Mars 2013 : une somme..
J’ai donc relu cet échange, posté le message ci-dessus, puis me suis dit : « Tiens, si j’allais regarder un film sur le câble ». J’ai mis TCM et sur quoi je tombe? LE MASSACRE DE FORT APACHE ! Comment voulez-vous rester rationnel après ça ?
A A-Angel : Les bornes du rationnel sont décidément abolies, mon fiston me réclame de revoir, devinez quoi ?
FORT APACHE !
Je ne peux plus le voir sans me rappeler la discussion.
Je trouve toujours incroyable que le héros de ce film soit le moins sympathique de l’histoire. Wayne apparaît comme secondaire mais tout ce qu’il dit ou fait est en or massif.
Et puis je ne me lasse pas du concerto pour clairon et orchestre de la charge finale, ni de cette cascade époustouflante du même moment : dans la scène suivant la mort du clairon, un soldat au galop entraîne sa monture dans une chute vers l’avant , cachée par le nuage de poussière, mais qui ressemble plus à un suicide qu’autre chose…
A Minette Pascal
Si vous parlez de cette cascade où un mec fait plonger son cheval qui finit par lui rouler dessus : oui, elle est incroyable ! Sinon, du fait sans doute du noir et blanc, j’ai trouvé les plans d’extérieur moins picturaux mais plus modernes que ceux de LA CHARGE HEROIQUE (focales en tension, nuages en arrière plan..). Belle copie, chef d’œuvre..
Puisqu’on parle de FORT APACHE, juste un mot pour vous signaler que le catalogue RKO ressort en DVD chez Warner (très logiquement), sous le titre de collection « Collection Patrimoine ». 10 premiers titres sont parus sans qu’à aucun endroit sur le boîtier, ne soit indiqué très distinctement, le fait qu’on a à faire à des films RKO (sait-on jamais, des fois que le cochon de payeur ne s’en rende pas compte et rachète tout une seconde fois…). En fait, si, « RKO » est marqué en tout petit dans les ligne au 1/10ème de millimètre à l’arrière de la pochette…
Cependant, ça vaut le coup de vérifier si les films sortent dans de meilleures conditions que sous la bannière Editions Montparnasse, notamment LA CAPTIVE AUX YEUX CLAIRS, film sur lequel on a pas mal disserté sur ce blog…
Aux côtés de ce titre, la première livraison contient, devinez… LE MASSACRE DE FORT APACHE (là, le hasard n’existe définitivement plus, on peut même dire que « Le Hasard », c’est le nom que Dieu s’est choisi pour voyager incognito !), LE CONVOI DES BRAVES, LA CHARGE HEROIQUE, LES DIABLES DE GUADALCANAL, TAIKOUN, L’AMAZONE AUX YEUX VERTS, RETOUR AUX PHILIPPINES, LA GLOIRE DU CIRQUE et LE PREMIER REBELLE.
A A-Angel : Oui, c’est bien cette cascade. On ne peut pas imaginer que le type s’en est tiré indemne.
La CHARGE héroïque est sans doute plus picturale, inspirée voire un peu copiée sur les célèbres peintres de l’Ouest. Cette façon de rajouter de la poussière blanche par endroit pour rehausser le rouge naturel de la terre… Mais comme vous dites, on admire aussi le noir et blanc de FORT apache.
Dans la version longue, on se rend compte de l’omniprésence de la musique , qui va jusqu’à donner une impression (pas désagréable)d’ opérette, à certains moments.
Je vois qu’on n’est pas encore au bout de la discussion !
à Sullivan: Pour BIG SKY/LA CAPTIVE Jeremy Fox a testé sur Dvdclassik la réponse est: gardez vos sous c’est le même master que Montparnasse RKO bleu ah les coquins! (Alexandre va poster 2 sec avant moi?!)La collec est vendu au rabais pour des neufs.
Pour FA j’avais pris un Warner z1 magnifique avec stf en fait zone all.
Je sais pas si c’est irrationnel je regardais causer Bayrou à la tv et tout d’un coup est apparue à l’écran toute la séquence de la visite de Thursday chez O’Rourke vous savez quand O’Rourke lui dit « Vous êtes ici chez moi, veuillez sortir! ». c’est normal?
A Martin-Brady : « Vous êtes chez moi. Partez. »
ça pourrait être une réplique pour Victorio (Cochise ?).
Finalement, Thursday passe le film à se faire virer.
Par sa hiérarchie, par O’Rourke, prié de sortir par l’agent véreux et sorti de la vie par les Apaches. Même le fauteuil de son salon ne l’accepte pas.
Sinon, ce que je trouverais rationnel, c’est Bayrou dans le canyon avec tous les autres politiques et se faisant balayer par les indiens.
A Min ette Pascal
Je comprends mais attention aux réflexes populistes (encore que je baisse l’usage qu’on fait de ce mot). Je devrais dire trop carrés, trop définitifs.
J’en profite pour faire une honteuse publicité pour le livre écrit par ma fille Tiffany, livre émouvant : COMME UNE IMAGE (éditions des Busclats) et aussi signaler un ouvrage sans doute très dur à trouver mais passionnant et libre : Yves Martin (grand poste et co fondateur du Nickel Odéon) : LE CINEMA FRANCAIS, UN JEUNE HOMME AU FIL DES VAGUES (éditions Méréal)
à MP: ce ne sont d’ailleurs pas les paroles exactes mais vous avez raison, Thursday se fait rejeter de tous, il n’y a que mort et en peinture qu’il réussit à séduire.
A MBrady : Sur Thursday dans FORT APACHE, le fait qu’il soit rejeté en permanence nous empêche de le détester complétement.
C’est une des choses que j’adore de Ford, ses messages au subconscient. Ces petits détails qui font leur chemin tout seuls, à notre insu.
Ford fait ostensiblement tout pour que Fonda nous exaspère. Mais d’une main cachée, il nous injecte un peu de compassion.
à MP: Ford est subtil sauf pour les imbéciles.
les formats vous savez, dés qu’on titille JC Freycon là-dessus c’est son péché mignon on peut plus l’arrêter…
(hum)
Ah ah… on a bien rigolé quand même, et sur Ford aussi on s’est bien amusés… Ça ne nous rajeunit pas tout ça…
Sans vouloir relancer le débat sur les formats ou plus exactement « ratios d’images », il manque à cette énumération le format que voulait imposer le maitre Vittorio Storaro : l’Univision au rapport 2:1 !!!
http://en.wikipedia.org/wiki/Univisium
http://www.cinematography.net/Files/univision.pdf
https://rapidnotes.wordpress.com/2015/02/27/univisium-vittorio-storaros-universal-21-film-format/
À Marc Salomon : Les Italiens ont à certaines époques foutu un joyeux bordel dans les formats. Merci pour les liens. Miam. (Il faut quand même être un peu malade pour se régaler de ces maniaqueries. À chacun ses vices.)
A Marc Salomon:
Le « ratio d’image » 2.0:1 n’est pas si rare que ça, c’est celui par exemple de VERA CRUZ, et j’ai appris il n’y a pas longtemps que IMITIATION OF LIFE de Sirk était dans ce « ratio », et pas en 1.85:1 comme sur le dvd édité par Carlotta. C’est en tous cas ainsi qu’il est présenté sur le récent Blu-Ray édité par Universal , où l’on trouve également la première version de Stahl.
à MB: FORT APACHE existe aussi en Blu-Ray Warner aux USA, region all, avec STF. Autres titres RKO disponibles en BR Warner: CITIZEN KANE, KING KONG, OUT OF THE PAST (ce dernier sans STF). On peut espérer que ces BR seront bientôt distribués en France, mais ce n’est pas garanti non plus. Combien de BR sortis par Warner (et d’autres majors) aux USA et pas (encore) en France: WHITE HEAT, THE BEST YEARS OF OUR LIVES, EASTER PARADE…
A Matthieu : CITIZEN KANE vient de sortir dans une édition combo BR + DVD absolument démente (presque la même qualité que les éditions de LA NUIT DU CHASSEUR et de GUN CRAZY chez WS.
A lire : EN TETE A TETE AVEC ORSON, conversations entre Welles et Henry Jaglom (éditées et présentées par Peter « Nouvel Hollywood » Biskind, chez Robert Laffont.
A Sullivan
Je n’ai pas lu ce livre mais je n’aime guère Henry Jaglom, lèche cul de Welles et le procédé me parait fort peu éthique
à Mathieu: on peut ajouter dans les BR Warner inédits ici, THE WOMEN de Cukor, époustouflant chef d’oeuvre pas un RKO mais BR region all et stf, je viens de commander le BR de POINT BLANK de Boorman pas de br ici, region all et stf. Je crois que tous les BR Warner sont lisibles sur des lecteurs B, les dvd Warner par contre sont souvent verrouillés en z1, curieux. Je ne retrouve plus le site qui classe les options de verrouillage de BR (ou pas) par éditeur, en tout cas merci Dvdbeaver. Vous croyez pas qu’ils nous emm… avec leurs régions et leurs zones? Passe encore pour les films assez récents avec grande valeur commerciale mais pour les films anciens, zut!
A Sullivan:
J’ai lu en partie EN TETE A TETE AVEC ORSON, Jaglom prétend que Welles était d’accord pour être enregistré, il voulait juste de pas avoir le magnétophone sous les yeux… On n’est pas obligé de le croire…
J’aimerais revenir sur Boyhood dont la réussite n’allait pas de soi: le pari d’un tournage sur plusieurs années de manière à voir grandir conjointement l’acteur et le personnage est à la fois simple et d’une folle ambition.
Mais Linklater n’est pas un auteur qui affiche de manière ostentatoire son choix narratif et son dispositif, au contraire le film s’immisce doucement dans la vie de son jeune héros, ne crée jamais de péripéties susceptibles de rendre spectaculaire ce parcours:personnages qui se cherchent, qui veillent toujours à reconstruire malgré les aléas de la vie, voie qui ne se dessine que très progressivement.
Le jeune acteur est prodigieux mais tous les autres méritent des éloges à commencer par les parents E Hawke (acteur décidément fin qui n’a pas encore donné toute la mesure de son talent…il était admirable dans Gattaca et dans moult séries B qui ne le méritent pas) et P Arquette (souvent très impressionnante notamment dans le chef d’oeuvre de Lynch Lost highway…elle a mûri et incarne à merveille une mère courage du XXIème siècle qui réussit son émancipation intellectuelle et sa tâche de mère à défaut de tomber sur les « bons » amoureux).
Linklater travaille la matière du temps comme rarement dans le cinéma américain après sa trilogie des Before.
Et on oublie la beauté de l’écriture fluide de Linklater avec ses ellipses très naturelles de même que sa photo naturaliste très sensuelle et solaire (dans mon souvenir peut-être faussée par la magnifique dernière séquence).
A Ballantrae
Sans vouloir tendre des passerelles hasardeuses, n’avez-vous pas pensé, rapport au personnage du prof (si je ne m’abuse, ayant vu le film en Septembre) avec lequel Patricia Arquette se maque, au terrible pasteur avec lequel se remarie la mère de FANNY ET ALEXANDRE ? Même haine défiante des enfants vis à vis de lui, même prise d’otage psychique de la mère, même cauchemar évolutif.. Bon, la comparaison s »arrête là, le pasteur de Bergman ne tête pas la bouteille. En tous cas,j’ai aimé l’expérience BOYHOOD..
L’Association REPERES de Villeneuve sur Lot dont je suis présidente et qui regroupe 10 associations de droits de l’Homme .(Amnesty International, LdH , CCFD, ATTAC, La CIMADE RESF) projette des films . Nous voulons proposer une Nuit du Cinéma de « films noirs » . Nous avons des difficultés à trouver en DVD les films que vous citez ds le Hors série de MARIANNE en particulier : »Afraid to talk » de Edward L.Cahn, « Au nom de la loi » de M.Tourneur et « Pendez moi haut et court » de J.Tourneur. Avec tous nos remerciements si vous pouvez nous aider
A Lescarret
Ne projetez pas trop de DVD sans négocier des droits même non commerciaux. AFRAID TO TALK n’est disponible que dans une splendide copie restaurée à Paramount ou Universal. AU NOM DE LA LOI existe chez Pathé. C’est un film très étonnant, très novateur qui faisait partie du formidable coffret Maurice Tourneur. PENDEZ MOI HAUT ET COURT existait aux Editions Montparnasse et on le trouve dans le premier coffret Films noir aux USA
Juste quelques lignes avant de m’aérer l’esprit en Bretagne terre de mes ancètres.Mon grand-père paternel était né à Jersey et parlait mieux l’anglais que moi.Un petit tour en Italie avec Enzo G.Castellari cinéaste touche à tout.Chez Artus Films vient de sortir un polar de 1976″Big rackett »avec Fabio Testi.Le film est une curiosité mais la mise en scène est assez médiocre ainsi que les incohérences du scénario.La séquence finale est d’une outrance visuelle incroyable.Je me suis aperçu meme qu’un méchant tué se relevait ,deux minutes plus tard dans un autre plan.En revanche je n’ai pas acheter »Mort ou vif mais plutot mort »de Duccio Tessari qui est à mon humble avis un western italien de série B voire Z!!!Attendu pour juin deux films de guerre avec Klaus Kinski,désolé je ne connais pas les titres!Bons films à tous.
L’éditeur Elephant films vient de sortir LE LION A DES AILES de Michael Powell (1939) avec Ralph Richardson et Merle Oberon : l’avez-vous vu ou revu Bertrand et que vaut-il ?
Parmi les autres sorties, on trouve CEUX QUI SERVENT EN MER de Noel Coward, Q-PLANES de Tim Whelan, L’ETRANGE AVENTURIERE de Launder, THE DEMI-PARADISE d’Anthony Asquith, LA CONQUETE DE L’AIR de Zlotan Korda… Je me méfie un peu des films de guerre anglais de cette période ou le bon côtoie le médiocre et qui vaudraient surtout pour leurs interprétations… S’il y a des avis…
A Damien Doussin
Pas vu le premier. CEUX QUI SERVENT EN MER est excellent de même que L’ÉTRANGE AVENTURIÈRE. Les autres je ne connais pas
Pour compléter l’info, l’éditeur propose ces 6 films aux-côtés de 14 autres longs-métrages dans un coffret intitulé LE CINEMA EN GUERRE, vendu à moins de quarantes euros.
Voici son contenu :
– « La Conquête de l’air » (1.33 – 4/3)
– « Le Lion a des ailes » (1.33 – 4/3)
– « Q-Planes » (1.33 – 4/3)
– « Ceux qui servent en mer » (1.33 – 4/3)
– « Service secret » (1.33 – 4/3)
– « Plongée à l’aube » (1.33 – 4/3)
– « The Demi-Paradise » (1.33 – 4/3)
– « L’Héroïque parade » (1.33 – 4/3)
– POW : Prisonniers de guerre (1.33 – 4/3)
– « La Gloire est à eux » (1.33 – 4/3)
– « L’Etrange aventurière » (1.33 – 4/3)
– « Trois des chars d’assaut » (1.33 – 4/3)
– « Opération Tirpitz » (1.33 – 4/3)
– Les vainqueurs du ciel (1.33 – 4/3)
– « L’Evadé du camp 1 » (1.33 – 4/3)
– « Les Diables du désert » (1.85 – 16/9)
– « Le Point de chute » (1.33 – 4/3)
– « Le Vent ne sait pas lire » (1.33 – 4/3)
– « La Conspiration » (1.33 – 4/3)
– « V.I.P. – Very Important Person » (1.33 – 4/3)
Elephant charrie LE LION n’est pas un film de Powell (séquences aériennes), j’aurais mis Alexander Korda qui a supervisé les trois réalisateurs. « Les excès de THE LION peuvent prêter à sourire, mais le fait est que, avec ce film, la profession cinématographique entra carrément dansla guerre. » (Francis Rousselet). c’est tout ce que j’en sais.
LE LION A DES AILES a pourtant toujours fait partie de la filmo de Powell même en tant que co-réalisateur (au même titre que LE VOLEUR DE BAGDAD). A découvrir donc : je viens de l’acheter ainsi que CEUX QUI SERVENT EN MER et L’ETRANGE AVENTURIERE conseillés par Bertrand. Sinon la majeure partie des titres mentionnés par Sullivan sont sortis il y a une dizaine d’années : j’en possède quelques-uns mais pas encore visionnés. Peut-être se dégageront quelques pépites…
On peut pas attribuer le film au seul Powell, compte tenu des films qu’il a signé seul, où sa personnalité est bien là, parfaitement étrangère au LION (à comparer à UN DE NOS AVIONS… que Powell signe 3 ans plus tard). Elephant a juste voulu exploiter commercialement un nom connu, péché véniel, et mettre les trois réalisateurs aurait détruit l’équilibre du « visuel ». Je suis sûr que dans le bonus Dionnet rectifie le tir. D’autre part, le nom de Korda gagne à être connu et c’aurait été l’occasion d’y aider: qqch comme « supervisé par AK ». Ce Korda a été d’une importance fondamentale dans le cinéma britannique de ces années-là je vous l’apprends pas.
Rousselet dans le bouquin sur le cinéma britannique en guerre (Cerf-7ème Art) parle d’un film réalisé par MP, A Brunel et BD Hurst, Wikipédia ajoute Korda comme réal non crédité. Il y a au moins 3 réalisateurs! J’insiste parce que concrètement, Powell a répondu à l’appel de Korda et s’est chargé des séquences aériennes uniquement (ce qui est déjà pas mal). Participons un tout petit peu à l’histoire du cinéma au lieu de suivre les injonctions visuelles des responsables de maquette, et vous avez raison: un film à découvrir!
A MB, mais je suis d’accord avec vous : Elephant films aurait du mentionner les 3 réalisateurs. Quand à la supervision de Korda, on la connait en effet sur bon nombre de films de cette époque. Il n’en reste pas moins intéressant de diffuser ce film rare où Powell dit dans son autobiographie s’être amusé « comme un petit fou » à tourner ses scènes…
à D Doussin: 100% d’accord, j’ai hâte de voir le chef d’escadrille en combinaison blanche parfaitement irréaliste mais au blanc symbolique de pureté!
le chef d’escadrille dont parle Rousselet dans son bouquin devrais-je préciser…
LE LION est un film qui n’est pas inintéressant d’un point de vue historique, d’une part car il est constitué pour grandes parties de prises de vues réelles, d’autre part pour le point de vue qu’il propose et ce qu’il dit sur l’état d’esprit de l’Angleterre au moment de sa production. C’est plutôt à considérer comme un documentaire que comme une fiction, un documentaire largement arrangé à des fins de propagandes. Si on se place d’un point de vue strictement cinématographique, c’est loin d’être un grand film et c’est assez pénible.
Pour les autres titres que j’ai vu à l’occasion de la préparation du coffret, PLONGEE A L’AUBE est un vrai bon film de sous-marins, très rythmé et porté par un excellent casting. VAINQUEUR DU CIEL est plutôt agréable à suivre, Kenneth More y est très bon et les séquences aériennes sont spectaculaires même si dans l’ensemble, le film n’est pas un grand chef d’œuvre. LES DIABLES DU DESERT est un film plutôt interessant. L’histoire est vue et revue, mais Green en propose un traitement inspiré, ce film n’est pas sans évoquer, en mineur, le formidable ENFANTS DE SALAUDS de De Toth. OPERATION TIRPITZ est oubliable le sujet est intéressant mais la mise en scène et le montage ne sont pas exempts de défauts, la narration n’est pas toujours très claire et on sent l’ennui poindre. Je n’ai pas vu les autres (à l’exception du Lean qui a déjà été évoqué).
Le film de Lean est-il disponible à l’unité?
alors là par contre Elephant a bien précisé « David Lean ET Noel Coward »! oui il est sorti seul c’est le départ de la discussion sorties Elephant, mais le nom de Coward était là par respect pour sa célébrité et le fait qu’il était producteur, Coward voulait mettre son nom en co-réal sur le suivant HAPPY BREED d’après sa pièce, mais là Lean a résisté et Coward s’est incliné vu le succès du 1er film (je sais plus la source de ça).
Oui, le LEAN est disponible à l’unité (Combo DVD+BR). Le coffret contient le DVD seul.
Un souvenir plus lointain de L’HEROIQUE PARADE qui est un film plaisant, porté par le talent de David Niven, mais qui n’égale évidemment pas les plus grandes réussites de Carol Reed.
A Philippe Paul
Pas d’accord. C’est un grand film avec beaucoup de scènes brillantes sur un postulat dont on pouvait craindre le pire
Il faut que je le revois dans ce cas. J’ai aimé ce film, mais dans mon souvenir je le trouvais moins abouti formellement que des films comme HUIT HEURES DE SURSIS, LE TROISIÈME HOMME, TRAIN DE NUIT POUR MUNICH, NOTRE AGENT A LA HAVANE ou L’HOMME DE BERLIN, – avec des sujets certes différents – ce qui m’amène à la positionner un cran en retrait dans la filmographie de Reed, cinéaste que j’aime beaucoup de manière générale.
à Philippe Paul: « plaisant »? ça correspondrait plus à une comédie légère et inconséquente! C’est un chef d’oeuvre, les dernières 30 minutes touchent au sublime la toute fin qui refuse toute conclusion dramatique sort du commun, quand même! et désolé d’en remettre une couche après BT mais quand même, « plaisant » L HEROIQUE PARADE? diable!
Sur THE LION HAS WINGS, je renvoi à ceux qui la possède à l’autobiographie de Powell paru à l’Institut Lumière où il parle du tournage et des séquences qu’il a filmé (pages 396-397) notamment d’un film « de pure propagande, plein de demi-vérités et de demi-mensonges, avec des épisodes théâtraux assez embarrassants et une tendance à déformer sérieusement les faits réels; mais animé de la volonté de combattre […] [qui] sauva l’industrie cinématographique britannique de l’éclipse ». Powell mentionne également que le film a entièrement été réalisé en studio et terminé, monté en moins d’un mois et projeté dans dans 60 pays du monde entier d’où sûrement son succès à l’époque.
à Bertrand: Avez-vous REvu RESTLESS BREED ou LA VILLE DE LA VENGEANCE DE Dwan depuis la sortie de 50 Ans? je ne trouve pas d’avis ici, c’est sorti chez Sidonis en juiller dernier?
A Martin Brady
Non, j’ai le souvenir d’un film ultra fauché et presque bâclé. Dwan en contestait le montage qui en répétant ad nauseam un plan de Rhys William je crois lorgnant en douce en faisait un film de voyeur
A Martin-Brady
Comment dire.. Je n’ai pas la notule de Jacques Lourcelles, consacrée à RESTLESS BREED, sous la main mais ce dernier est plus que très bien disposé à son égard. Alors oui, il y a du délire dans cette notule, talentueux certes, mais du délire quand même..Il est difficile de donner tort à Bertrand de tempérer cet enthousiasme. Pour ma part, je me laisse bercer par les belles paroles de Lourcelles qui confortent mon attirance pour le classicisme désarmant d’Allan Dwan à la mesure de ce nom de réalisateur qui fait rêver (Dwan, ça fait Swan). Mais il est vrai que la petite ville du film est, euh, que dire..la ville la plus confinée de l’histoire du genre, plus fort que dans un album de LUCKY LUKE où une ville était constituée du saloon, de la prison en face et au milieu, c’était le centre ville. Là, c’est encore plus abstrait : tout semble être concentré dans un mouchoir de poche, avec d’autant moins de repères que pratiquement tout se déroule de nuit. Je ne suis pas insensible à l’ espèce de fascination charmeuse qu’exerce RESTLESS, qui avait été diffusé sur le câble en 2012 en 16/9ème non anamorphique, ce qui rendait l’attrait pour un film déjà claustro très relatif. Le dvd Sidonis améliore les choses car le film est présenté en 4/3, ce qui oxygène le champ et les éléments qu’il contient. Les propos de Lourcelles y gagnent en pertinence.
J’ajoute que j’ai loupé 3 Dwan sur 4 au Cinéma du Minuit: MONTANA BELLE (je confonds pas avec l’autre, j’espère?), SURRENDER et ANGEL IN EXILE. Je n’ai plus de graveur actuellement et n’assure pas une cacahouète le dimanche soir autour de minuit. Mis à part ANGEL que vous avez commenté, les autres étaient-ils bien ? (je n’ai vu que LA FEMME QUI FAILLIT ETRE LYNCHEE, la pauvre..)
A Alexandre Angel
Moi aussi je confonds toujours MONTANA BELLE et l’autre (BELLE LE GRANd ?). Celui avec Jane Russell était sorti aux editions Montparnasse et j’en avais parlé
à A Angel: Je n’avais même pas vu que RESTLESS avait été lourcellisé c’est un comble pour un Lourcellien pervers polymorphe! J’adore chez Jacquot ce soupçon de mauvaise foi qui vient à peine teinter le vin clair de son exégèse (tel un kir très léger, les meilleurs). LA FEMME est un chef d’oeuvre et Brion avait trouvé un master upperclass (aïe! Audrey Totter hélas mais bon…). SURRENDER est très curieux ce mélo-western commence plan-plan et habituel pour ensuite montrer un héros amoureux d’une ambitieuse sans coeur, le sait parfaitement, affiche officiellement y renoncer dégoûté par l’immoralité de la belle, pour en fait s’obstiner dans cet amour pour fuir et mourir avec elle. Celle-ci (Vera Ralston est catastrophique hélas) finit soit parce qu’elle n’a plus rien à perdre soit par amour pour lui (un amour qu’elle s’était refusé au départ car ne servant pas assez son ambition infâme) par accepter et provoquer elle-même cette mort. Les deux meurent ensemble en croix glorifiés visuellement par l’amour(sort visuel qu’on réserve plutôt ailleurs aux amants maudits mais sympas comme dans LA FILLE DU DESERT) , ce statut de héros auquel peut à peine prétendre l’homme (John Carroll) qui apparaît tout le long comme un notable arrogant à peine sympa. Walter Brennan apparaît en tough guy de sherif ce qui est rare, les plans finaux de nuit sont magnifiques. Et Carroll est le seul acteur capable de porter une moustache clarkgablienne sans être énervant.
Et ça n’a pas loupé : je me suis encore gourré! Au Cinéma de Minuit, c’était BELLE LE GRAND (La Belle du Montana) et aux éditions Montparnasse, celui que vous avez chroniqué, pas sur un ton emballé, était MONTANA BELLE (La Femme aux revolvers)avec Jane Russell. Comment veut-on qu’on s’y retrouve?
A Martin-Brady
Merci pour les retours. Ce sont des films qui ne sont que rarement satisfaisants à 100% mais qui suscitent une saine nostalgie de par leur naïveté primitive et leur spontanéité. On peut y glaner de beaux plans et des moments de génie. Cette discussion me donne envie de remettre le nez dans le merveilleux coffret Carlotta sorti en 2009. Le canard boiteux du lot en était LA PERLE DU PACIFIQUE SUD qui est nul mais d’une manière ravissante, et cela dit sans perversion aucune (ah, la pauv’pieuvre qu’il faut se farcir !). En muet, j’ai en dvd ROBIN DES BOIS et LE MASQUE DE FER, ce dernier étant une des meilleures transcriptions cinématographiques de l’esprit Dumas.
A Alexandre Angel
Il faut voir ses films avec Fairbanks et aussi Swanson §MANHANDLED)
à A Angel: pas d’accord WOMAN THEY ALMOST LYNCHED et SILVER LODE/4 ETRANGES CAVALIERS sont totalement aboutis, surtout le dernier, et parfois les qualités qui trouent de ci de là certains de ses films sont vraiment mais alors vraiment fortes: TORNADE par exemple. Je ne comprends pas le grand intérêt de TENNESSEE PARTNER ou des DEUX ROUQUINES pourtant dans le dernier il y a une élégance de style qui impressionne mais la bande de gangsters menée par DeCorsia fait rire au lieu de faire peur.
A Martin-Brady
J’aurais peut-être du préciser mais je ne parlais que des films dont vous me faisiez le retour, en faisant confiance à ce que en disiez : SURRENDER, ANGEL IN EXILE, comme RESTLESS BREED ou LA FEMME AUX REVOLVERS ont sans doute tous un peu le même charme et aussi les mêmes défauts. Je n’incluais pas les piliers du coffret Carlotta qui sont effectivement des chefs d’oeuvre (précisément TENNESSEE’S PARTNER, SILVERLODE, SLIGHTY SCARLET) de très bons films (TORNADE) voire des films agréables non dénués de magie (CATTLE QUEEN OF MONTANA, LES RUBIS DU PRINCE BIRMAN). Je me suis exprimé sur LA FEMME QUI FAILLIT ETRE LYNCHEE avec enthousiasme. Non,non,non, nous sommes d’accord !
A Martin-Brady
Légère rectification : pas tout à fait d’accord en fait (j’avais pas fait gaffe) sur TENNESSEE’S PARTNER et DEUX ROUQUINES que j’adore.
à A Angel: OK!
A Alexandre Angel
C’est vrai qu’il y un charme curieux dans Restless Breed mais les acteurs et le dialogue sont vraiment compassés et on est loin de SILVER LODE, du MARIAGE EST POUR DEMAIN, voire de certaines comédies de Dwan sans parler de ses films muets qui représentent ce qu’il a fait de meilleur
A Bertrand
Pour avoir revu hier soir RESTLESS, un truc me trottait dans la tête sans que je parvienne à le formuler, puis ça m’est venu : c’est une étrange similitude avec 7 WOMEN de Ford (un décor de studio confiné, avec un portail, une dominante nocturne et….la présence d’Anne Bancroft). Mais je partage vos réserves.
… et quand pourra-t’on voir les muets hélas…
Juste pour signaler que la version 3D d’Inferno (1953) de Roy Baker existe en Blu-Ray région free et édité par par un label indépendant américain ou anglais, Panamint Cinema.
La copie est paraît-il assez belle.
Mais hélas à réserver uniquement aux anglophones car pas de version française ou de sous-titres français.
Si ça peut donner des idées à un éditeur français…
à Bertrand: merci c’est un Sidonis qu’on peut éviter apparemment. Je vois d’ailleurs que vous n’avez pas fait le bonus.
à Stéphane B: merci, ce br offre en effet la 2d ET 3d pour INFERNO, le master est magnifique (je pense aussi bon que la z2 française), pas de st, Dvdbeaver:
http://www.dvdbeaver.com/film4/blu-ray_reviews_63/inferno_blu-ray.htm
A Julia Nicole : Je crois que je n’arrive pas à vous répondre sous votre intervention. J’essaie ici:
D’accord avec France Musique, sa variété, son ouverture d’esprit de plus en plus affirmée…
Tout ce qu’on y entend forme le jugement et l’oreille, même quand ce sont (ça n’arrive que de temps en temps) des âneries ou des postures.
Je craque spécialement pour les invités de B. Duteurtre qui nous racontent leur vie dans le show-biz et aussi pour la « tribune des critiques » qui n’hésitent pas à renvoyer Karajan ou William Christie à leurs chères études.
Pardon pour Sylvie Vartan. Ma remarque n’avait aucun fond de cruauté. Peut-être aurais-je dû préciser que je l’aimais beaucoup comme artiste, que le récit de sa vie m’a touché, que j’ai toujours pensé qu’elle eût mérité un nombre supérieur de bonnes chansons.
à propos de radio et tant pis si qqn le dit en même temps que moi, Mauvais Genres a reçu Bertrand hier samedi 2:
http://www.franceculture.fr/emission-mauvais-genres-histoires-d-en-france-entretien-avec-bertrand-tavernier-2015-05-02
« L’oeuvre de Tavernier ne serait-elle pas une continuelle méditation sur la France et les français, ses mythes intimes, ses passions et ses fractures, une tentative de répondre à la question : Qu’est-ce que filmer l’Histoire ? Qu’est-ce qu’une histoire ?
Une rencontre liée à la sortie récente en Bluray de certains « classiques » du réalisateur.
Une bouffée de grand ouest pour finir avec les derniers romans westerns édités par le cinéaste chez Actes Sud : « My amigo » et » le passage du canyon ». »
je suis en train de l’écouter…
à Minette Pascal: je ne retrouve plus où vous parliez de QUAI DES ORFEVRES mais la scène en effet de l’interrogatoire de Blier et Delair par Jouvet à cinq mètres d’un orchestre tzigane déchaîné m’a en effet complètement pris de court! Il faut le faire! Je ne me souvenais pas de l’importance du son dans ce film comme quoi il faut les revoir.
Vous avez aussi à un moment S Renant qui découvre un tirage d’une photo qu’elle a faite de Delair, elle regarde la photo satisfaite et sort dans la cour pour la lui montrer, alors qu’on a la musique de Francis Lopez qui démarre une intro pour une chanson mais à leur fenêtre Delair et Blier s’embrassent, Renan attristée rentre chez elle alors que démarre vocalement la chanson elle-même: « Les amoureux qui s’enlacent », fondu-enchaîné sur la chanteuse (Joëlle Bernard) qui chante la cigarette à la bouche! alors que Blier au fond est au piano, on a donc eu un saut dans le temps en passant au lendemain, de Blier chez lui à Blier au boulot le jour suivant. Je trouve que c’est assez hardi. Joëlle Bernard est morte en 77 à 47 ans, elle s’est suicidée, on dirait qu’elle porte sur le visage déjà l’attirance pour le suicide en chantant « Les amoureux qui s’enlacent c’est jamais pour moi » 30 ans plus tôt! J’aimerais bien retrouver cette très belle chanson d’ailleurs…
A MBrady : Vous m’intriguez avec cette chanson, je vais essayer de revoir…
Raté lors de sa sorti »Panique à Hollywood »de Barry Levinson est une bonne surprise sur le plan scénaristique.De niro dans la peau d’un producteur à la ramasse,Catherine Keener qui incarne une directice de studios ambitieuse à souhaits,John Turturro le scénariste de service,Sean Penn et Bruce Willis dans leurs propres roles de vedettes capricieuses et égocentriques,vous remuez le tout et celà donne une comédie pétillante et alerte.Dans le meme registre,je conseille à tous « Broadway thérapy » de Peter Bogdanovitch sur les écrans depuis mercredi dernier.Là aussi ça ressemble à du Woody Allen mais avec un niveau plus naturel dans le jeu des acteurs qui s’en donnent à coeur joie.Il y a longtemps que je n’avais pas vu Owen Wilson aussi à l’aise dans le role de ce metteur en scène de théatre et qui est dépassé par les évenements.Comédie survitaminé avec des dialogues mordants et décapants à mourrir de rire.Je suis resorti de la salle avec le sourire aux lèvres et les yeux plein de larmes de rire.J’espère qu’on reviendra sur Bogdanovitch ce cinéaste plein de sensibilité et d’intelligence dans un prochain post.Sur ce,bon ANNIVERSAIRE BERTRAND!!!!
« Rive droite,rive gauche »de Labro est un film interessant sur les arcanes des pouvoirs politiques et les arrangements avec des hommes d’affaires qui font du busines avec la misère et la famine en Afrique.Le personnage qu’incarne Bernard Fresson est bien sur »Le milliardaire rouge »Jean baptiste Doumeng originaire de la région toulousaine et qui pendant une trentaine d’années à commercer avec l’URSS et d’autres pays satellites mais aussi avec l’Angola ou l’Ethiopie.La musique signée Michel Berger sonne très années 80 mais donne un certain souffle au scénario.Le discours du président est toujours actuel quand il déclame sans savoir qu’il est filmé : »Meme la presse et les journalistes peuvent etre achetés et dire ou écrire ce qui arrange les politiques »!No comment!!!
J’attends avec impatience ANGEL IN EXILE que Brion doit nous passer dans le cycle Allan Dwan car j’en avais gardé un souvenir ému depuis une vision à la cinémathèque il y a un bail. Je ne me souviens d’aucun des défauts dont parle 50 ANS comme les indigènes trop typés ou Thomas Gomez cabotinant ou John Carroll « pas très excitant » (artistiquement, je suppose). Surtout pour Carroll, je comprends pas, même si Dwan lui-même ne l’appréciait pas (pour SURRENDER), je trouve que ce colosse au visage peu glamour nous changeait des copies de Bogart ou Cooper qui ont étés légion, il a une retenue qui n’est pas de la mollesse mais de la discrétion intelligente et c’est justement son visage discret qui assure une exemplarité au personnage, ce qui était nécessaire pour ANGEL car il s’agit de l’histoire d’un voyou qui est pris pour un type bien et se prend au jeu: de l’influence du regard des autres sur la personnalité c’est exactement le thème du GENERAL DELLA ROVERE. Exemplaire ou universel, c’est un thème social: l’homme est ou devient tel ou tel selon le regard de la société, Dwan était donc un type de gauche! Regardez Carroll dans SEULS LES ANGES de Hawks en second rôle, il donne une impression de vérité à chacune de ses apparitions: il EST le pilote employé d’une petite compagnie d’aviation dans les Andes, avec le délicat boulot de n’être ni héros ni salaud (la scène où il refuse de transporter les explosifs est très bien jouée par lui et si vous voulez mon avis il n’a pas du tout tort de refuser de les transporter, sa réaction est normale! et Grant réagit de façon stupide en le licenciant pour cela), il joue du fleuret la justesse de son jeu est précise et étonnante, on le croirait sorti d’un Pialat.
Souvent le visage peu connu injecte de la force à un personnage, là où la vedette se planterait. D’où l’importance de voir parfois un second rôle prendre le premier rôle dans un film de série B.
… il faudrait juste savoir si la réaction de Grant est considérée comme justifiée par Hawks ou réellement comme une erreur du héros de l’histoire, dans ce dernier cas, c’est un point de vue assez moderne ou inhabituel mais bon, c’est peut-être aussi un truc de scénariste que de faire dire la réplique « Tu es viré! » afin d’en faire une sorte de gag…
A Martin Brady
Je vous trouve indulgent. Il faut dire qu’on lui donnait des roles de bellâtres assez pénibles mais dans des seconds roles il est pas mal et passe dans ANGEL. Mais les mexicains sont écrits et filmés de manière assez folklorique même si certaines péripéties (et la morale qui s’en dégage) tiennent mieux le coup que dans mon souvenir
à BT: j’ai juste un peu exagéré en parlant de Pialat mais bon… quand il faut défendre quelqu’un! quant à Dwan de gauche là aussi j’ai poussé on peut pas dire que la conscience que le milieu forme l’individu soit tout à fait un réflexe de gauche! En tout cas j’ai hâte de revoir ce ANGEL, je suis sûr de chialer. mais j’ai pas exagéré en rapprochant le film de GENERAL DELLA ROVERE là je suis sûr!
à revoir ce ANGEL de Dwan, je vois que je l’avais embelli dans mon souvenir mais pas en ce qui concerne les acteurs (Carroll est bien, très sobre en tough guy, Adele Mara est un peu gnangnan) mais le thème du truand vu comme bon par les autres et se conformant à ce jugement et trouvant sa rédemption (comme le général Della Rovere) je l’avais un peu construit dans ma tête, il est là, certes, mais en germe disons. Souvenir souvenir quand tu prends le contrôle…
Suite au post de Bertrand (sur sa chronique du 9 novembre 2011 « Films noirs et westerns ») et à son hors-sujet sur Radio France, je me permets de reposter ici mon cri de colère qui je l’espère va être entendu d’une manière ou d’une autre :
https://www.youtube.com/watch?v=-yGagUS5Rpk&feature=player_embedded
Oui, honte à Jean-Paul Cluzel qui a lancé ce chantier pharaonique qui aboutit à ce qui est si bien décrit dans cette vidéo, que l’on peut également lire sur un mode allégorique, représentation concrète de ce qui se trame pour la maison ronde dans son ADN propre. Honte à Jean-Luc Hees qui n’a pas su tirer la sonnette d’alarme sur l’état des finances de la Maison de la Radio et honte à l’Etat Actionnaire, qui fut un temps parlait de sanctuarisation du budget de la culture et au final se retire de la course : capable de donner une rallonge de 80 millions d’euros pour permettre à ce chantier qui dure depuis dix ans de se terminer, il ne « ne peut pas » (ne veut pas bien-sûr), rajouter 50 millions d’euros pour sauver les salariés. 380 équivalents temps-plein qui vont payer les pots cassés, qui vont payer l’incompétence de tous ces technocrates, de tous ces comptables pour qui la culture n’est qu’accessoire. Mais attention, là on parle de musiciens des orchestres, on parle des salariés des locales de France Bleu (aujourd’hui, 3 heures de programmes en commun, demain, un seul JT en décrochage régional vous pariez ?). On parle aussi de la mort de France Musique. Savez-vous que cette radio extraordinaire est un modèle unique au monde qui nous est envié de partout, à l’instar de France Culture ? Et bien, la gouvernance actuelle incarnée par Matthieu Gallet, personnage ambitieux qui n’a que faire de l’humain, a bien failli faire de France Musique une Webradio. La fin du hertzien était programmée pour septembre 2015 ! Ce n’est que partie remise ? Il faut se mobiliser, interpeller Fleur Pellerin, expliquer aux divers pôles du Ministère de la Culture ce que signifie en profondeur ce remaniement de France Musique voulu par la présidence actuelle. Je vous invite à lire la page facebook créée par Hélène Clap, professeur d’Histoire de la Musique « Nous auditeurs de France Musique » :
https://www.facebook.com/pages/Nous-auditeurs-de-France-Musique/1425990827703365
Il faut faire tout ce qui est possible pour sauver le Service Public. L’Etat a pour projet de tout privatiser à terme, privatiser la production bien-sûr, gommer les spécificités, rendre les gens de talents, les producteurs des diverses chaînes notamment, interchangeables, ce qui se résume à niveler par le bas. Ne pourrait-on lui expliquer, lui rappeler, que quand la Culture est mise à mal (plus de places dans les conservatoires de musique par manque d’enseignants, et j’en passe…), cela annonce toujours des dérives plus graves encore ?
La guerre des tranchées qui a débuté à Radio France n’est qu’un début. France Télévisions est le prochain sur la liste. On va bien voir qui va être nommé par le CSA.
Un mois sans mes radios fut difficile à vivre, les retrouver fut un soulagement, les perdre m’attristerait énormément, car il n’y aurait alors plus aucune radio amicale et je couperais alors je crois définitivement la radio… Dans leur obsession à tout vouloir libéraliser, optimiser, rentabiliser, ils vont bien tout nous saccager… ces cons… J’imagine mal Fleur Pellerin déployer le moindre pétale pour sauver quoi que ce soit, sauf si on lui en donne la consigne… Moi ça me fout sacrément le blues, cette « fin d’une époque »…
A Jean Charles freyçon
Elle a essayé de raisonner l’horrible Gallet qui a mis un peu d’eau dans sa vinasse. S’il avait un peu d’honneur, il démissionnerait
A Bertrand : L’honneur, j’ai bien peur que cette denrée se raréfie de nos jours… surtout chez les puissants.
A lire, un texte lisible sur les pages Facebook « Le meilleur des ondes » et « Nous, auditeurs de France Musique », signé « les collaborateurs de France Musique » et adressé au médiateur choisi par Fleur Pellerin, Dominique Jean Chertier (nommé en coulisse « Média-tueur » ou « DJ CAC40 » mais avec lequel les instances représentatives vont devoir composer avec un bel esprit de lutte et de défense du patrimoine culturel) :
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1431414783827636&id=1425990827703365
A la liste des musiques défendues par la chaîne, il ne faut pas oublier la musique de film(défendue par Thierry Jousse dans « Cinema Song », Laurent Valière dans « 42ème Rue » et Olivier Le Borgne dans « Ronde de Nuit »), la comédie musicale (42ème Rue), la chanson (« Le Temps d’une chanson » de Laurent Valéro) et la pop (excellente émission de Vincent Théval « Label Pop »)…
Fleur Pellerin c’est « Miss Profil Bas » parmi d’autres. « Egoïstement » comme JCF en auditeur préoccupé de ses émissions préférées je m’inquiète pour RONDE DE NUIT d’Olivier Le Borgne, voyage cool et rêveur dans les bandes-sons des films (à écouter imbibé de vieux whisky), CINEMA SONG de Thierry Jousse sur la musique de film, PROJECTION PRIVEE de Michel Ciment un des derniers qui laisse le temps à ses invités de répondre tranquillement à ses questions, et qui finit par constituer une gigantesque audiothèque d’interviews de cinéastes ou acteurs ou autres professions du ciné (tiens! Caroline Champetier! qui va s’aviser de faire parler Champetier ailleurs que chez Ciment?) à garder dans ses archives personnelles (téléchargez!) « Ciment est un bobo-isant » n’importe quoi Rouxel! et MAUVAIS GENRES de Angelier 2 heures sur des sujets aussi essentiels que Oshima, le catch, ou Sade (et Michael Mann, Sullivan!) et le western avec Bertrand! Toutes ces émissions sont impensables sur des radios privées ou alors je le saurais depuis longtemps. Et je ne connais pas les émissions littéraires et musicales moins dans mon champ d’intérêt! Bon, elles n’ont pas encore disparues mais on s’inquiète on s’inquiète.
A JCF et Brady : Oui, tout en essayant de ne pas céder à la peur, ou tout du moins à la panique, au désespoir… il est indéniable qu’il y a de quoi s’inquiéter. Les PDG nommés par le CSA, Gallet et maintenant Ernotte, ne sont pas là pour faire du tourisme. Ça va faire mal. C’est triste. Et Pellerin ne fait que de la démagogie quand elle semble s’opposer à Gallet, elle ne fait que le jeu politique. Cette femme a une ambition démesurée et rien ne l’arrêtera. Quand elle dit ne pas avoir le temps de lire, alors qu’elle incarne le Ministère de la Culture c’est grave. Oui ça l’est. Et quand elle s’exprime à propos de Radio France pendant le conflit en ne parlant que d’Inter, Info et Culture, en omettant les radios musicales, c’est grave également. Néanmoins, tout en restant plus que vigilant, j’ai envie de croire que l’avenir de notre beau service public soit moins sombre qu’il ne semble se présenter, mais j’ai parfois du mal à lutter contre cette lucidité, ce réalisme.
A Sullivan
Une correction et d’importance, Fleur Pellerin est la seule à avoir initié une motion à Bruxelles il y a deja pas mal de temps pour lutter contre l’évasion fiscale. Elle a contribué à créer un groupe et a réussi à obliger ces multinationales à payer la TVA en France, ce qui est un début. Les précédents ministres n’avaient pas levé le petit doigt. Sur l’économie d’INTERNET, enjeu et facteur de création, elle a des idées précises et connait bien le sujet. Pour le moment son ministère a été plus actif que celui d’Aurélie Filipetti
A Bertrand, n’était-ce pas quand elle était ministre déléguée à l’économie numérique ?
A Sullivan
Mais elle a continué et les premiers (petits) résultats, c’est maintenant
Je n’attaquais pas Michel Ciment sur « Projection privée »le samedi à 15 heures sur Culture mais sur les lignes éditoriales et un certain parti-pris sur les unes de Positif.En effet mettre en avant des cinéastes turc,japonais ou chiliens est interessant mais donner la parole à des réalisateurs français comme Boisset,Mocky,Rappeneau ou Bertrand me semble aussi enrichissant.
A Rouxel
Mocky ? A quand remonte son dernier film regardante ?
à Rouxel: comprends pas, il me semble qu’il ne néglige aucun cinéma, le Ciment! vous le soupçonnez de privilégier les cinémas étrangers à tendance tiers-monde? petit jeu stérile à mon avis tout dépend de l’actualité!
à Bertrand: pour Mocky si vous avez voulu dire « regardable » je suis d’accord avec vous! Le mystère c’est que l’homme ait réussi à tourner autant de films, c’est toujours mal foutu sans que je parvienne à comprendre en quoi ce « mal foutuisme » témoigne de spontanéité ou de liberté ou d’anarchie revivifiante loins des canons traditionnels si ennuyeux pour le critique de Libé ou de Télérama (clac! ça y est c’est plus fort que moi de taper sur ces deux-là désolé!)
Les politiques, on dirait, n’ont plus aucune vision, à part surfer sur l’air du temps en espérant grappiller quelques points dans les sondages, comparables à des « like » sur facebook… Fleur n’a que « Netflix » à la bouche et ce qu’elle désire le plus on dirait c’est être sur la photo, comme bien d’autres… Comme Sullivan je trouve lamentable (et inquiétant) d’avoir une ministre de la culture avouant (fièrement?) ne pas avoir le temps de lire… C’est ça être de son temps?… Quant à France Musique, France Culture, ça devrait tout simplement rentrer dans la patrimoine culturel une fois pour toutes et qu’on n’y touche plus, comme on ne touche pas au Louvre, ni au vieux Lyon, ou alors juste un petit peu histoire de dire que ce n’est pas non plus figé… (La pyramide, c’est quand même chouette…) Bref… Je ne comprends pas… Ça coûte cher?… Mais c’est normal, on paye une redevance, pour ça, même quand on est pauvre, alors on est en droit d’exiger le maintien d’une certaine qualité et même d’une certaine excellence… C’est un des derniers refuges, ces radios, pour ceux qui ne sont pas encore trop contaminés et zombifiés par l’hyperactivité et le zapping permanent de notre époque… Moi, si on me salope ces derniers ilots de tranquillité et de résistance, je n’ai plus aucune raison de payer ma redevance… Si encore ça ruinait le pays on comprendrait… Mais quel poids, financièrement, a par exemple France Musique par rapport à France 2?…
Je défendrai bec et ongles Michel Ciment car son émission Projection privée constitue une somme cinéphilique impressionnante que ce soit dans son format entretien ou lors de regards croisés autour de films importants ( je garde un souvenir vivace récemment de ses émissions sur deux chefs d’oeuvre Bright star de J Campion et Faust de Sokourov non seulement pour la pertinence des analyses strictement cinématographiques mais aussi pour la connection diablement intelligente entre littérature et cinéma), sur des rétrospectives, redécouvertes lors de rééditions DVD, d’expos (Epstien, Ford sont des émissions à écouter de toute urgence).
Par ailleurs, ses interventions au Masque sont les plus construites et argumentées qd on compare avec celles de ses petits camarades qui restent sur le terrain de l’impressionnisme qui est donné à la plupart des spectateurs ( idem au Cercle, Ph Rouyer est le seul qui me semble tenir la route).
Oui, la radio publique m’a manqué et je parle surtout de Frnace culture et de France musique car depuis lé’viction de Mermet j’ai décidé de bcp moins côtoyer FI à l’exception de qqs RDV très précis.
J’ai eu « l’honneur » ( l’horreur plutôt… mais je n’avais pas le choix car j’accompagnais un groupe ) d’assister à l’enregistrement du Grand journal où tous les chiens de garde habituels ( l’ignoble Apathie notamment) se sont déchainés contre ces grévistes et montaient au créneau pour défendre le pôvre Gallet: ce n’est pas l’envie de protester qui me manquait!!!L’honneur est un terme inconnu pour ce genre de requins dont les dents rayent le plancher de la Maison de la radio.
France Musique, on nous l’envie dans le monde et en France, on le l’écoute pas.
En France, on préfère les talk-shows que la musique.
Il n’y a que ça sur les ondes et à la TV. On agglutine quelques noms autour d’un chef scout professionnel et on passe des heures à se marrer en regardant le chrono, pour éviter d’avoir à dire quelque chose de drôle, d’intelligent ou d’original.
Vous me filez le cafard avec votre mort de France Musique. Quand je pense à toutes les critiques que je leur balance tout le temps. Il faudra que je leur dise quand même qu’il y a encore des gens qui n’écoutent rien d’autre…
A Minette Pascal : « En France on ne l’écoute pas (France Musique) » –> si on parle en chiffres, c’est sûr, ce n’est pas l’audience de France Inter, mais tout-de-même, près de un million d’auditeurs par jour, c’est pas mal (contre 20.000 clics sur le site internet !!).
Mais le fond du problème, c’est que les radios de service public ne devraient pas être soumises au dictat de l’audimat. Elles n’ont pas à être « performantes » comme les radios privées que diable !!! C’est contradictoire. Et pourtant, en qualité, en diversité des sujets proposés, elles sont tellement au-dessus de la mêlée. France Musique est suffisamment écoutée je trouve. Vouloir faire un Radio Classique bis, c’est à coup sûr se planter. Imparablement.
Et je rajouterais ce passage de la fin du courrier des collaborateurs de la chaîne, dont j’ai proposé le lien vers le texte intégral un peu plus haut :
« En ces périodes d’économies, France Musique apparaît dans le dernier rapport de la Cour des Comptes comme le bon élève de la rigueur à Radio France, son budget ayant été contenu au prix de rudes efforts : le nombre de producteurs a ainsi été réduit de moitié en 5 ans, et sa masse salariale ne représente que 3 millions d’euros annuels. Il faut à présent lui donner les moyens de sa mission. Quoi qu’il en soit du degré d’avancement des divers projets, ils font craindre le pire pour France Musique. Or, à travers la captation des concerts, la promotion des spectacles ou la diffusion des nouveautés, elle remplit une fonction capitale pour le milieu musical. Toucher à France Musique, ce n’est pas seulement priver des millions d’auditeurs de la possibilité de s’éduquer en goûtant aux plaisirs de l’écoute ; c’est aussi fragiliser l’écosystème artistique tout entier.
Merci de nous aider à sauvegarder ce qui fait la richesse de France Musique. »
–> Les jeunes instrumentistes, les orchestres de province, les orchestres maison, les compositeurs vivants, les écrivains, les professeurs, les enseignants, les festivals (et j’en passe) ont besoin de France Musique, qui se fait le meilleur relais, le meilleur vecteur de rayonnement de la vie musicale française et européenne.
Un Radio Classique bis, ah non, même si ce n’est pas une chaîne de trop et même s’il y a du bon, comme l’émission où un invité célèbre programme lui-même.
Je me souviens de Sylvie Vartan qui s’était crue obligée de programmer du classique, un extrait du Requiem de Mozart qu’elle avait commenté en ces termes : » Quel bel opéra, avec tous ces Ave Maria ! ».
A Minette Pascal
Oui, France Musique est un vrai bonheur, et c’est l’une des rares radios à avoir une vraie identité, des producteurs compétents et enthousiastes, et une programmation très variée. De Vincent Josse à Lionel Esparza, d’Emilie Munéra à Laurent Valière, de Karine Le Bail à Dominique Boutel, et tous les autres, ce sont des voix dont on ne doit pas nous priver.
Je n’en dirais pas autant de France Inter qui, à part quelques exceptions (Le Masque et la Plume, 3D de Stéphane Paoli,…) s’est beaucoup dégradé depuis quelques années.
Quant à Sylvie Vartan, que vous fustigez, elle ne connait peut-être pas bien la musique classique, mais c’est une artiste très attachante qu’on a le droit d’apprécier (et même d’applaudir, ce qui est mon cas), qui est tout le temps la cible de ricanements. Cela devient lassant, à la longue…
Sorti chez Calysta Sidonis récemment,deux conseils de films à se procurer.Tout d’abord »La course au soleil »de Roy Goulding avec Richard Widmarck,Trevor Hovard et Peter Van Heck,qui est un bon film d’aventure plein de rebondissements avec une belle photographie de la jungle africaine.Le second est une perle rare inédite en France »The lost moment »unique film réalisé par l’acteur Martin Gabel.C’est à la fois une oeuvre fantastique qui flirte entre le réel et l’iréel.J’ai beaucoup pensé à « La belle et la bete »de Cocteau dans la narration.Dans une scène assez le personnage féminin déclare : »Je me sens morte parmi les vivants et vivantes parmi les morts »!J’espère que Bertrand ou d’autres internautes reviendrons sur ces deux films.En revanche je n’ai pas aimé »Big easy »le flic de mon coeur qui à prit un sacré coup de vieux.
A Rouxel
C’est Roy BOULTING et j’ai parlé de ce film ici meme, trouvant plat et recevant ce nième remake de ZAROFF, après un assez bon début. La jungle, filmée en extérieurs, paraissait très civilisée et ne faisait pas peur et Trevor Howard n’était pas assez menaçant par rapport à Widmark. D’accord en revanche sur THE LOST MOMENT, film sensible, ambitieux, littéraire (Henry James) tourné par un ancien du Mercury Theatre et qui était sensationnel dans BAS LES MASQUES et M de Losey. J’en parle dans 50 ANS
Meme si vous n’etes pas turfistes ou amateur de courses de chevaux,je conseille à tous une série co-produite par Dustin Hoffman et réalisé en partie par l’excellent Michael Mann. »Luck »aborde le monde des courses hippiques en dépeignant les arnaques des bookmakers,les agents de jockeys et les liens des entraineurs et propriétaires de chevaux avec la mafia US.Hoffman incarne un homme refermé sur lui meme,après avoir purgé trois ans de prison pour détention de cocaine.Mais le plus interessant c’est de suivre tout le long des épisodes une bande composés d’un invalide,un handicapé,un chomeur accro au poker puis un obsédé sexuel arnaqueur en assurances vies.Dans les seconds roles on trouve Nick Nolte avec la voix rocailleuse d’Alain Dorval qui est propriétaire d’un cheval qui essait de revenir dans le circuit puis le regrétté Denis Farrina une gueule des séries policières des années 70 et 80.
si je ne me trompe il y a un Levinson dont personne ne parle PANIQUE A HOLLYWOOD/WHAT JUST HAPPENED je l’ai jamais vu si qqn a un avis…
Petite digression pour dire que l’expo Lumières du Grand Palais vue hier avec ma classe de ciné est une belle réussite à la fois précise dans son approche historique, riche en documents et objets rares ( sublimes photos couleurs ou portraits de la famille Lumières) et très inventive dans sa conception.
Courez-y!
« L’histoire d’un homme oublié »est un film documentaire choc réalisé par un cinéaste suisse.En 2005 à Genève dans un appartement HLM,on découvre le corps d’un homme décédé depuis deux ans et demi.C’est son unique fille qui fera la macabre découverte.Le réalisateur tout le long de cette enquete essaiera de comprendre ,comment les services sociaus de la ville,la poste genevoise ainsi que son ex-femme,sa fille et tous ses potes de comptoir n’ont pas essayé de prendre des nouvelles de Michel,un etre meurtri par la vie qui tombera dans l’excés de l’alcool et le jugement de beaucoup de personnes.Meme le régisseur de l’immeuble ne s’inquiétait de croiser Michel depuis des mois,pourtant sa boite aux lettres regorgeait de prospectus et de courrier de relance des services d’électricité ou de gaz.Combien de personnes dans nos sociétés dites civilisés vivent dans le dénuement et la misère affective autant dans les villes que les campagnes.Ce film m’a fait penser à « Une belle fin »sorti cette semaine et qui conte le travail d’un fonctionnaire anglais campé par l’excellent Eddy Marsan.Il est chargé d’enquéter sur les familles de personnes retrouver mortes à leurs domiciles.Il organise les funérailles de tous ces anonymes de façon minitieuse.Lui meme est un etre seul dans la vie entre son travail et son humble appartement,il vit effaçé des gens qui l’entourent.Un film fort et poignant,à voir d’urgence.
Merci pour ce conseil !
Merci Rouxel, je note je note putain mais comment je vais arriver au bout de ma liste, moi hein?
vous êtes sûr que c’est le bon titre? je le retrouve pas.
Oui je suis sur du titre »Une belle fin »d’Umberto Pasolini(aucun lien de parenté avec Pier-Paolo)et le film documentaire suisse est disponible en dvd.
To Martin-Brady and Rouxel,
Uberto Pasolini Dall’Ondra(not « Umberto »), while no relation to Pier Paolo, is a nephew of Luchino Visconti. There was an Umberto Paolini, a set decorator back in the thirties. Best, Michael Losey Rawls
Je voulais mettre un post au sujet d’un film mais je préfère exprimer ma mauvaise humeur en apprenant que cette année, une fois de plus le festival de Cannes ne sera pas présidé par un réalisateur français. Encore un américain. On en a même deux pour le prix d’un.
Et Olivier Assayas, et J.J Annaud, J, Audiard, C. Denis, M. Blanc, J. Becker, C. Lelouch, C. Breillat, J.C Brisseau, L. Carax, A. Cavalier, Costa-Gavras, R. Depardon, M. Deville, J. Doillon, B. Dumont, N. Garcia, M. Gondry, R. Guédiguian, B. Jacquot, C. Klapisch, P. Leconte… ou quitte à confier la présidence à deux frères, les Podalydès, J.P Rappeneau, A. Téchiné, sans compter notre hôte…..
Tous ça c’est de la valetaille monsieur Frémaux ? On n’a vraiment aucun réalisateur en France digne de présider Cannes ? Si vous lisez ce blog, j’aimerais bien avoir une explication.
Merci
à Alain Vicra: franchement on s’en fout du festival de Cannes je vous jure remettez-vous c’est les films qui comptent peu importe le président et les jurés et les prix! tout ce que je regarde c’est la liste des films présentés pour me mettre au courant de ce qui va sortir.
On a beau critiquer Cannes tous les ans, il n’en demeure pas moins qu’y sont présentés un nb impressionnant de films importants chaque année: seulement en 2014, il y eut Kaguya, Winter sleep, Léviathan, Saint Laurent, Whiplash, etc…
Cette année, sont annoncés les nouveaux films de Hou Siao Sien, Kore Eda, Audiard, Desplechin, Gus Van Sant, Joachim Trier, M Gomes, N Moretti, etc…
Cannes fait voir des films c’est l’essentiel, très important pour les pros de la distribution, le reste on s’en fiche.
A Martin Brady
Halte à la polémique stérile sur Cannes. Comme les grands festivals, Cannes a révélé et parfois sauvé des films (dans les pays de dictateurs). Bien sur, il y des dérapages qui sont le plus souvent dus aux errements médiatiques (les media font souvent les mêmes articles d’une année sur l’autre pour commenter la& selection de films qu’ils n’ont pas vu – personne ne pointait FOXCATCHER – et le palmarès ou ils redisent toujours la même chose). Il y a chaque année des oublis, des films scandaleusement sous estimés par le jury et la presse. Mais aussi que de découvertes
à Bertrand: le principal c’est de faire voir les films c’est à peu près ce que je disais en bref.
Cher Alain.On sait pertinemment que Le festival de Cannes est devenu le rendez-vous annuel des »bobos »parisiens qui font leur petite cuisine interne depuis des années.Quand Frémaux et sa bande désigneront Mocky,Bertrand ou Jolivet président du festival,peut etre j’irais faire un petit tour sur la croisette!!!Faut pas réver,les gars!!!
Mocky président du festival??? Tout comme Bertrand, je suis surpris de cette mise en avant d’un personnage certes folklorique mais pas très en forme sur le strict point de vue cinématographique depuis des années…si tant est qu’il ait été autre chose qu’un auteur un peu iconoclaste à la forme comme aux intentions un tantinet relâchées: je retiens ses collaborations avec Bourvil, un plutôt pas mal Agent trouble ( pour une fois , belle photo et acteurs tenus), un rigolo mais vraiment mal foutu Miraculé, une charge antifoot qui aurait dû me plaire au vu de mon aversion envers ce sport mais dont les hésitations scénaristiques et esthétiques étaient trop nombreuses ( Serrault et Eddy étaient très bien dedans d’ailleurs).
..et, il me semble, UN LINCEUL N’A PAS DE POCHES, avec une capiteuse Myriam Mézières.
Dans le paragraphe ci-dessus consacré à Edward L. Cahn, l’acteur Jim Davis est mentionné (je ne le connaissais pas). Cela me fait penser que je viens de le voir dans THE WOMAN THEY ALMOST LYNCHED d’Allan Dwan, dans le très sympathique quoique éphémère cycle actuel du Cinéma de Minuit (il y aura aussi SURRENDER et ANGEL IN EXILE). C’est un film au script farfadet à la limite du con (façon OUTLAW WOMEN ou LA TAVERNE DU CHEVAL ROUGE)mais follement divertissant, foisonnant de vie westernienne (filles de bar hautes en couleurs même si en noir et blanc), de candeur dwannienne géniale, de naturel désarmant. La bagarre entre Joan Leslie et Audrey Totter est très marrante..
A Alexandre Angerl
Jim Davis fut un pilier de la Republic où on lui confiait souvent les méchantes (comme dans THE BIG SKY). Robert Benton lui avait donné aussi un role dans son western
Sociétaire de la Republic depuis 1947, Jim Davis reste l’un des acteurs incontournables du western avec beaucoup d’autres, s’il doit attendre la fin des années 50 pour être en haut de l’affiche, Jim Davis n’en sera pas moins très apprécié, beaucoup de western à redécouvrir ou à découvrir de lui. Une anecdote: Mon ami Robert « Bob » Dix l’acteur de « Forbiden Planet » 1956 et de « 40 tueurs » 1957, me raconta que sur le tournage de Five Bloody Graves 1967(film distribué en 1969) Jim Davis campé Clay Bates, un horrible trappeur tueurs d’Indiens, Jim s’investisse à fond dans son rôle puis, raconté le soir venue, dans la détente d’une journée de tournage, son travail chez Republic et que grace à Republic, il avait pu obtenir la notoriété et la maison dans lequels il vivait avec son épouse Blanche. John Cardos, me raconta aussi que quelques jours avant sa mort, Jim Davis fit ouvrir à John Cardos sa penderie où était ranger tous ses costumes de films, et dis à Cardos: voici toute ma vie, celle d’un homme de l’ouest.
À Bertrand: Bien au-delà de « The big sky » et son rôle de Streak, Jim Davis fut bien avant un « Bad Guy », pour l’aparté, cette Native d’Hawks est un sommet dans le genre. Un an auparavant, Jim Davis était un gentil lieutenant pour la Monogram dans « Cavalry Scout » du prolifique Lesley Selander, Jim Davis savait alterner les deux facettes du bien et du mal dans le cinéma, pour propos, son rôle le plus détestable reste celui qu’il joue dans le western d’Al Adamson « Five Bloody Graves » 1969 où il campe Clay Bates, un trappeur sadique.
Underground de Kusturica est un chef d’oeuvre et quand je songe à ce film me viennent en tête trois souvenirs:
-la découverte époustouflée du film en automne 1995 donnant l’impression de découvrir un monde entier, foisonnant de vie, de rires et de larmes,de musique et de cris,des métaphores jamais figées et des images d’actu détournées de manière hilarante.Une découverte de l’acabit de la lecture de Voyage au bout de la nuit ou de Moravagine de Cendrars!
-les agitations néfastes de Finkielkrotte qui condamnait le film pour apologie serbe sans l’avoir vu.Comble de la malhonnêteté intellectuelle pour Finky et blessure rude pour Kustu…
-la déception d’Angelopoulos de n’avoir eu « que » le grand prix du jury pour l’également magnifique Regard d’Ulysse (il aura sa palme trois ans après pour L’éternité et un jour)
L’impossible réparation semble un essai de tout premier ordre qui peut rappeler utilement à l’Allemagne peu accommodante à l’endroit de la Grèce deux-trois souvenirs utiles sur la manière dont l’Europe a considéré l’après Nazisme ( vous m’apprenez cette comparaison hallucinante entre nb d’encartés nazis 1940/1951 mais je songeais aussi à l’effacement assez prompt de la dette allemande).
Je le commande cet après midi.
Sur une des histoires les plus formidables qui ont permis l’émergence du couple franco-allemand, il faut absolument voir l’excellent DIPLOMATIE de Volker Schlöndorff.
« Le hasard et le travail d’approfondissement de 50 ANS DE CINEMA AMÉRICAIN »… c’est-à-dire que vous travaillez sur une mise à jour ? Excellente nouvelle ! Une idée de la date de parution… ?
Merci pour ce blog passionnant M. Tavernier !
A Raphaël : C’est dans les tuyaux depuis longtemps et ça a été à maintes reprises abordé au sein de ce blog. Cet incontournable va devenir 100 ANS DE CINEMA AMERICAIN.
Pour JOE, Green a cédé à la démonstration avec ses débuts et fin: le 1er plan montrant le gamin affronter son père (Gary Poulter) en lui sortant ses 4 vérités est là juste pour faire pendant au dernier dans lequel il écoute son employeur lui expliquer le boulot, le gamin tourne le dos à celui-ci pour embrasser le terrain sur lequel il va travailler et faire une nouvelle vie, au contraire du début où il fait face à son père et c’est lui qui parle. Bon mais il n’est pas crédible qu’il remette ainsi son père en question avec un discours aussi ordonné quand on le voit le reste du temps le craindre et ne plus lui parler sur ce ton. Il n’est pas plus crédible qu’on tourne le dos à la personne qui va vous embaucher et vous explique le boulot qui vous attend! On voit bien ce que Green a voulu mettre en place avec ces deux plans se répondant mais pour une fois que N Cage joue dans un bon film… Cage est d’ailleurs convaincant et ce qui est convaincant aussi c’est la description du milieu professionnel et les rapports entre Blancs et Noirs. La phrase de l’employeur du gamin à la fin « Si tu travaillais avec Joe je pense que tu feras très bien l’affaire » et la réponse du gamin « Vous connaissiez Joe? » et son sourire, ces deux répliques ont une portée héroïque rare dans le cinoche américain qui proposent en tant que héros des gens très mais alors très courageux et très forts mais pas des vrais héros. Le héros a une portée d’exemple au plus fort sens du terme, une valeur épique et populaire donc historique et se projetant vers le futur. Les héros c’est Ulysse ou d’Artagnan ou Wyatt Earp pas les durs joués par Jason Statham. On retrouve la même défense et illustration du héros dans MUD de Nichols d’ailleurs lié à Green et avec déjà Tye Sheridan (le gamin) comme ça se trouve!
le Wyatt Earp romanesque pas historique bien sûr.
Je n’ai jamais compris que Ford ait dit avoir suivi le récit de vive voix d’ Earp pour tourner MY DARLING CLEMENTINE.
Quand on lit le déroulement des faits (le règlement de compte à Tombstone) , on a vraiment du mal à voir le rapport avec le scénario.
A Minette Pascal
Mais Earp devait raconter n’importe quoi. Et sa fausse autobiographie est truffée d’erreurs. Elle a été contestée par des gens qui l’ont sérieusement écorné, affirmant qu’il rackettait et qu’il était maquereau ce que lui et son épouse ont contesté jusqu’à la fin de sa vie. Et son épouse était du genre gardienne du temple.
Les autobiographies sont souvent des œuvres comiques.
Pas mal aussi dans le genre, celle de Buffalo bill.
Ford a dû se laisser impressionner par la légende…
à M Pascal: à mon avis un menteur s’adressait à un autre menteur! Ford n’était pas dupe!
A Martin Brady
Et leur conception de « l’authenticité » était différente de la notre. En fait Ford, naturellement, caxxe tout un coté vantard, ultra pittoresque et en tirant le film vers la chronique l’enracine dans une sorte de vérité intemporelle et par le scénario et surtout par sa mise en scène
à MPascal: j’ai lu dans la bio de Earp par C Tefertiller, que sherif adjoint à Wichita, Earp était chargé de balayer les trottoirs, de débarrasser la ville des animaux morts, de chasser les bandes de chiens errants qui envahissaient Wichita et tenez-vous bien… que le 9/01/1876, assis au fond d’un saloon il a laissé tomber son pistolet par mégarde, le coup est parti et a troué sa veste! On est pas près de voir ça dans un western!…
A MBrady: Earp, un personnage burlesque, finalement ?
De toutes façons, MY DARLING CLEMENTINE est à peine un film sur Earp. Ford a plutôt l’air de s’intéresser à Doc Holliday, dont il fignole particulièrement l’aura tragique. Même quand c’est Fonda qui est à l’écran, il s’arrange pour qu’on pense à Doc.
Bon, je ne suis pas sûr que le vrai Doc Holliday mérite plus sa légende que Wyatt Earp…
Dans cette nouvelle livraison, il y a tellement de points de convergence entre vos émerveillements et les miens que je sens venir pléthore de possibles commentaires dans les semaines à venir:
-les deux coffrets russes de Potemkine rappellent le talent de deux auteurs majeurs un peu oubliés Kalatozov (malgré le jadis célébré Quand passent les cigognes et le récemment redécouvert Soy cuba) et Panfilov ( Le thème bien sûr, Je demande laparole effectivement impressionnant mais aussi Le début qui ose une vision de Jeanne d’Arc neuve et aussi fascinante que chez Dreyer ou Bresson)VIVE POTEMKINE ET LE CINE RUSSE!!!
-Kusturica est un auteur trop rare qui a inventé un univers aussi marquant que Garcia Marquez, un « réalisme magique » à l’Est avec lévitations, animaux , magie, résurrections et facéties.Underground, Le temps des gitans, Chat noir , chat blanc sont de purs chefs d’oeuvre.Papa, Arizona dream (mésestimé alors qu’il est une clé et l’un des rares exemples réussis pleinement avec Paris Texas de film européen parfaitement ancré dans le territoire mythologique américain) ou La vie est un miracle sont très beaux aussi
-Boyhood est un pari hallucinant de beauté et de simplicité et prouve après la trilogie l’importance de Linklater ( un possible ami américain, non?)
-Grand Budapest est formidable et confirme l’inventivité virtuose de W Anderson dans un parcours passionnant depuis ses débuts.Grande finesse du mélange comédie/mélancolie et savoureuse exploitation du décor.
-je suis plus dubitatif quant à D G Green qui vient pourtant de l’écurie T Mallick et lui préfère de loin M Nichols.J’avais bien aimé à sa sortie L’autre rive mais dois le revoir pour savoir au final qu’en penser.Joe m’est apparu comme un brin caricatural malgré un début intrigant… même si Cage n’avait pas été aussi bon depuis fort longtemps.
Mais tout cela mérite plus ample développement:nous n’avons pas fini de commenter!!!
Addendum sur les européens aux USA:
j’ajouterai bien sûr Dans la brume électrique et Atlantic city aux côtés de Paris Texas et Arizona dream comme greffes réussies!
A Bertrand Tavernier : A choisir, vous conseillez cette biographie de Tourneur plutôt que celle de Michael Wilson ?
A Edward
C’est une biographie de MAURICE Tourneur
Oups …
J’aimerai bien voir ou revoir ces films!
🙂
Puisqu’il est question de Roy Baker, je m’apprêtais à poster un message au sujet de A NIGHT TO REMEMBER, qui est un plus beau titre que « Atlantique latitude 41 », et dont j’étais sûr qu’il avait été rendu obsolète par le film de Cameron. Eh bien non ! Pas du tout ! La version moderne n’en est qu’un plagiat enrichi d’effets spéciaux, visité par Roméo et Juliette. Baker avait bâtit son film sans personnage central, réalisant au contraire un film choral, où on s’attarde sur un grand nombre de protagonistes, parfaitement dessinés en quelques traits de crayon. De ce point de vue-là, c’est une grande réussite que d’avoir donné de la chair à des personnages qui ne font pourtant que traverser le film par des petites scènettes. On trouve aussi des comportements humains qui se répondent, entre les premières classes où une partie de carte se poursuit dans les grands salons, alors qu’on a les pieds dans l’eau, et les troisièmes classes, où cet immigrant rouspète parce qu’on le réveille, pendant que l’eau envahie sa cabine. Les mouvements de foule, et notamment cette scène où on se piétine les visages quand le bateau se dresse à la verticale, sont digne d’Eisenstein. Ce serait trop long de faire l’inventaire de ce que Cameron a recopié, parfois au plan près, jusqu’à cette fillette qui s’émerveille, croyant qu’une fusée de détresse est un feu d’artifice. Les effets spéciaux, alliage de maquettes et de transparences, sont pour l’époque, tout à fait bluffants. Bien que le bateau ne se brise pas en deux morceaux, et qu’on ne semble pas avoir bien froid dans la flotte, le film tient tête à un remake qui me semble déjà consommé.
A Bertrand Tavernier
C’est marrant, j’ai pensé à Barry Levinson avant-hier en me disant que le presque consensus négatif à son endroit était peut-être à revoir (le dernier avec Al Pacino est déjà salement étrillé!), que THE BAY, son avant-dernier film, avait été salué par certains comme un bon retour de flamme et une série B réussie, et que ses débuts avaient eu la côte (DINER, GOOD MORNING VIETNAM mais aussi THE NATURAL, que j’aime bien, ainsi que THE TIN MEN et LE SECRET DE LA PYRAMIDE). Mais très vite, Levinson est devenu, aux yeux de la critique, comme le tâcheron qu’il fallait abattre. On ne lui passait plus rien. Peut-être l’a-t-il mérité : je me souviens moi même avoir haï SLEEPERS que je trouvais infect moralement (cette justification de la vengeance!!!)et formellement hyper-lourdingue (les scènes dans la maison de redressement, avec Kevin Bacon !!). Votre chronique jette une lumière nouvelle sur sa filmographie et laisse remonter à la surface de bonnes petites surprises qui m’étaient complètement sorties de la tête, comme BANDITS.
A Alexandre Angel
Et DINER. Et TIN MEN. Et MAN OF THE YEAR
A mon humble avis, BUGSY est de loin son meilleur film. L’histoire est évidemment passionnante, les acteurs sont excellents et la réalisation regorge de scènes mémorables (par exemple la scène avec les silhouettes de Annette Bening et Warren Beatty qui se reflètent derrière l’écran de projection est fabuleuse). Mention spéciale à Ennio Morricone qui signe une de ses meilleurs partitions.
A surveiller ce BUGSY alors (je l’ai vu, mais trop vite. J’ai un faible pour THE NATURAL (Le Meilleur, 1984)auquel profite un bon scénario, bien construit, bien gradué (la résurrection de Redford, les nouveaux obstacles, la consécration sous forme d’épiphanie, etc..). La qualité de l’écriture nous autorise à gober l’héroïsme du personnage qui est un héroïsme de comic-strip (l’action se situe dans les années 30). Les seconds rôles sont impeccablement distribués que ce soit chez les femmes (Barbara Hershey, Kim Basinger et Glenn Close avec laquelle j’ai un peu de mal mais bon..)ou chez les hommes (Robert Duvall, Joe Don Baker, Wilford Brimley et Richard Farnsworth). THE NATURAL est de plus un bon film sur le base-ball comme l’est peut-être LE STRATEGE, de Bennett Miller, que je n’ai pas vu(et je me marre car je pense aux « films de luge » de Jean-Charles Freycon. (smiley hilare)
A Alexandre Angerl
Je ne suis pas fou de THE NATURAL qui banalisait le roman. Il y avait pourtant Richard farswoth qui amenait une grande vérité ce qui n’était pas le cas des autres personnages
à A Angel: un bon film sur le baseball et sur les années 30: 8 MEN OUT ou LES COULISSES DE L EXPLOIT de John Sayles, ce Sayles qui réussit un film sur deux et dont on a pas vu en France les 3 derniers GO FOR SISTERS, MEN WITH GUNS et HONEYDRIPPER ce dernier seul à être sorti en dvd, je sais pas pourquoi est-il maudit? On ne trouve même pas son meilleur film en dvd CITY OF HOPE et puisque je dérive sur Sayles, ne pas louper MATEWAN film formidable sur une grève de mineur dans les années 30, PASSION FISH et LIMBO et on a déjà loué ici LONE STAR. Bon voilà, c’était juste pour dire du bien de John Sayles, ça m’a pris comme ça grâce au baseball.
Pour Levinson j’ai pris PANIQUE A HOLLYWOOD et MAN OF THE YEAR à la mémdiathèque pour suivre les avis des bloggeurs voili voilou à plus.
et de Sayles j’allais oublier BROTHER FROM ANOTHER PLANET comédie de sf dans lequel apparaissent pour la 1ère fois les deux Men in black! (je sais pas si les droits avaient étés déposés!) joué par Sayles lui-même et D Strathairn. Sayles est parfois acteur comme dans DANS LA BRUME ELECTRIQUE dont je ne vous ferai pas l’injure d’en rappeller le nom du réalisateur…
je suis désolé c’est AMIGO l’un des 3 derniers Sayles inédits ici, MEN WITH GUNS est de 97 pardon.
ah non alors ….. que ceci ne se reproduise plus !
à A Angel: promis, quoique… pour revenir à Levinson, PANIQUE A HOLLYWOOD m’a terriblement ennuyé, j’ai l’impression que DeNiro n’est pas le bon acteur pour le rôle, le film se transforme sous nos yeux en relation du boulot de producteur réservé aux seuls gens de cinéma qui seuls apprécieront, l’interview de Art Linson en bonus est plus intéressante! MAN OF THE YEAR qui est une sorte de variation sur l’histoire présidentielle de Coluche est bien plus distrayant mais là, c’est Robin Williams qui me gêne comme dans tous ses films mais ce n’est que moi… Bertrand a raison de souligner souvent l’excellence de Laura Linney, actrice au physique discret qui se fait remarquer par son jeu bien plus que par sa plastique, qui apporte beaucoup au film, je me souviens avec émotion de son interprétation de garce totale dans HOUSE OF MIRTH de Terence Davies (il y a déjà 15 ans, seigneur!).
THE BAY est une assez bonne surprise. Quitte à se coltiner une histoire d’horreur liée à un dérèglement écologique, sujet éculé par excellence, Barry Levinson prends le parti de négocier la chose en 1h20 et de la décliner en « found footage », à savoir en faisant feu de tous les supports audiovisuels contemporains : caméscopes, rushs, portable, internet, Scrype, SMS, vidéo-surveillance, visio-conférence, etc.. Levinson a ici le mérite de veiller à ce que ce fatras très mode, souvent sujet à l’ingratitude, reste varié, nerveusement agencé et somme toute assez cinégénique.
Le film est par endroits répugnant mais il faut savoir souffrir un peu au cinéma. D’autant qu’un humour discret, présent dans certains dialogues, atteste du métier et de l’élégance du réalisateur. Un exemple : deux océanographes, dont une française ayant fait partie de l’équipe Cousteau (sic)inspectent les entrailles d’un poisson pour y relever la présence de parasites. Elle : « It’s an anomalie! » Lui: « What? A nomalie?? » Elle : « I mean it is not normal.. »
Tiens, tiens…..une éventuelle bonne surprise ? Croisons les doigts
http://www.imdb.com/title/tt3164256/
A A. ANGEL
J’ai mis du temps à regarder SLEEPERS, en raison des critiques, non pas mauvaises, mais haineuses, qu’il ne mérite pourtant pas. Est-ce le sujet ? La pédophilie nourrit de vives polémiques quand le cinéma s’en empare, pourtant très rarement. Je me rappelle que les plumes s’étaient déchainées au sujet de l’affaire Ranucci, traitée par Paul Vecchiali et Michel Drach, à travers un bon et un très mauvais film. Là où je vous rejoins, est qu’utiliser la violence faite sur des enfants – ou de jeunes ados – pour justifier la vengeance, ne fait que flatter nos bas instincts. Mais il me semble que dans Sleepers, il s’agissait davantage de justice que de vengeance, puisque qu’on demandait au prêtre joué par De Niro de livrer un faux témoignage, seul recours pour faire condamner l’accusé.
Les scènes de viols étaient traitées grossièrement, mais l’ambiance générale du film m’avait plu, avec cette reconstitution d’une Amérique des quartiers populaires, qui traversait joyeusement les années soixante. Et je crois que c’est la seule fois qu’un cinéaste américain avait su employer Vittorio Gassman à la mesure de son talent.
A Emmanuel Vaillant
Oui mais c’est surtout que, dans mon souvenir, le scénario était mauvais. Levinson était à la traîne de GOODFELLAS pour les ambiances du Hell’s Kitchen du début des années 60, dans l’utilisation des chansons, etc…Mais surtout, le film, en plus d’être interminable, avait le terrible défaut de n’avoir aucun point de vue sur quoique ce soit (le sujet n’est pas la pédophilie), essayant d’embrouiller le spectateur en faisant appel à son indignation devant l’abjection des gardiens. Méthode on ne peut plus malhonnête qui justifie blablas, dilemmes moraux, cabotinages et, en fin de compte, une vengeance confortable, pas dérangeante pour un sous, à laquelle consentent tous les spectateurs dont la vigilance aura été endormie par les presque 2h30 de projo.
Un autre Barry Levinson, certainement meilleur, grand succès, que je n’avais pas aimé mais que je reverrais bien, c’est RAIN MAN.. Quand pense notre hôte?
« Quand pense « ? Non : « Qu’en pense .. »
« Un sous »? Non: « un sou »
Toutes mes confuses..
A Alexandre Angel
Pas revu tout comme BUGSY que j’avais assez aimé. SHAG THE DOG est très marrant pendant une bonne moitié mais le trait devient forcé avec cette histoire de soldat sauvé. La fin est assez culottée surtout quand on pense que le film était antérieur à l’affaire Monica L
J’ai revu récemment Bugsy et le trouve fonctionnel, pas inintéressant mais assez impersonnel en fait et pourtant il possède un bon casting ( le couple Beatty/Bening est remarquable mais aussi les seconds rôles), une belle photo, une belle BO de Morricone (qui néanmoins ressemble à une variation autour du thème « émotionnel »des Incorruptibles et un bon scénario de Toback.On le regarde poliment sans s’emballer en fait…
Rainman est aussi lourdaud qu’à sa sortie dans la caractérisation des personnages et sa psychanalyse à deux sous, j’ai essayé de le revoir il y a quatre ans et n’ai pu tenir jusqu’au bout!Et bon sang comme D Hoffman en fait des tonnes!!!
Son film d’horreur récent The bay navigue sur une mode du founfootage et comportait bon nb de scènes cracras mais on a le droit de lui préférer un film plus viscéral et nerveux tel que REC de J Balaguero ou un film pleinement ample dans son dispositif tel que Cloverfield très lovecraftien.Pas inoubliable…
A Bertrand Tavernier et Alexandre Angel
Bonjour,
Je dois dire que je suis surpris, alors que nous discutions récemment de Michael Mann qui faisait l’objet d’avis sévères ici même, de voir la défense d’un cinéaste comme Barry Levinson.
Je trouve dans sa filmographie des objets pour moi difficilement défendables : harcèlement, sphère, toys, sleepers. Son dernier film, « the humbling » est un ratage pénible à regarder, en dépit du fait qu’il adapte Philip Roth avec l’aide d’Al Pacino et de Greta Gerwig.
En revanche, c’est vrai qu’il y a quelques vraies réussites. A coté de la veine « intimiste » et autobiographique, je trouve que « le secret de la pyramide » a conservé une vraie magie et me parait être une très bonne extrapolation, à la fois fidèle et originale, de Conan Doyle. « Bugsy » est également un très bon film, qui a « surfé » sur la vague des films de gangsters des années 90 et qui, sans en être le plus grand représentant, a de nombreux atouts : notamment un très beau scénario et un casting grandiose jusque dans les plus petits rôles (elliott gould, Harvey keitel, dont la carrière redécollait à l’époque). Mais on peut penser que la parenté de Bugsy revient aussi pour une certaine part à Warren Beatty, producteur et star du film, sur lequel on suppose qu’il a pu avoir un contrôle.
A propos d’Harvey Keitel et d’Elliot Gould, un autre film les a réuni dans les années 90 : « city of industry » de John Irvin. C’est un policier que j’aime beaucoup. Je serais heureux d’avoir vos avis, pour ceux qui l’ont vu.
A Pierre
Barry Levinson est un cinéaste modeste mais qui a réussi plusieurs films (certains écrits par lui) de TIN MEN à DINER en passant par SHAG THE DOG, MAN OF THE YEAR. Il a écrit aussi de bons scénarios pour d’autres et commis des oeuvres détestables de RAIN MAN à HARCELEMENT mais il signé des titres qui méritent d’être défendus et qui souvent défendent des idées louables. Il manque de rigueur et de constance mais je trouve et mon ami Coursodon qu’on passe trop vite sur ses quelques réussites un peu comme pour Zemeckis
De Barry Levinson il y a aussi l’étonnant TOYS, à l’humour ravageur, dont le travail sur la couleur, les costumes, les décors et les objets, impressionnant, évoque LES 5000 DOIGTS DU DrT, et qui est une expérience unique dans la filmographie du réalisateur. Robin Williams nage comme un poisson dans l’eau dans cette métaphore des guerres qui dénonce les tares du pouvoir. A l’intérieur de la fabrique de jouets, les dirigeants, issus de la même famille, semblent être atteint d’un mal de consanguinité qui en fait des individus aliénés et restés à l’état d’enfant intérieur pour lesquels tous les coups sont permis. Sous les apparences d’un film qui ressemble à un cadeau de Noël, l »oeuvre, incomprise lors de sa sortie, n’est pas moins percutante que MAN OF THE YEAR. Elle dénonce par ailleurs avant l’heure les dérives d’une société entièrement vouée au jeu et au divertissement et qui perdrait pied avec toute forme de réalité pour s’auto détruire elle-même, au détriment de ceux auxquels elle s’adresse en premier : les enfants. Un cadeau empoisonné aux allures de Lego géant, empreint d’une poésie parfois touchante et qui finit par devenir cauchemardesque.
A Pierre
Vous abordez-là plusieurs choses. D’abord il ne s’agit pas de défendre un cinéaste plutôt qu’un autre mais de réagir à ce que Bertrand Tavernier expose en vitrine (autant que possible car moi, je suis la plupart du temps incapable de le faire, ne connaissant ni ne possédant la plupart des choses présentées par BT, à longueur de chroniques, au gré de ses flâneries). Qu’il s’agisse de Barry Levinson n’est pas surprenant (contrairement aux CLES DE BAGNOLE, hi hi)car il est indéniablement une personnalité importante dans le cinéma hollywoodien contemporain (jetez un œil à Wiki), réalisant, écrivant et produisant beaucoup (il a réalisé un ou deux épisodes de la série HOMICIDE)certes pas toujours pour le meilleur. Mais cela n’est-il pas tellement hollywoodien? L’important et le plaisir de la découverte est que lorsqu’ils visent haut et travaillent avec de bons scénarios, des gens comme Levinson, Robert Zemeckis ou Ron Howard réalisent de bonnes choses, avec une patte qu’il leur appartient et qu’on peut avoir plaisir à repérer car ils en ont le talent s’ils n’en ont pas la constance. Michael Mann n’appartient pas à cette catégorie: il est une manière d’esthète au style facilement repérable qu’on peut apprécier plus ou moins selon son goût. J’avoue qu’il ne m’a jamais fait grimper aux rideaux.
Michael Mann est surtout voyant plus que personnel. Moi non plus il me fait pas grimper aux rideaux et je n’ai pas lu ici de quoi me faire changer d’avis de la part de ses admirateurs, Sullivan a dit qu’il avait un style reconnaissable entre tous oui mais par exemple? Et « il sera imité » sans doute mais c’est pas un argument. Et surtout un style OK on a compris mais pour quoi qu’est-ce que Mann veut nous faire sentir? Je vois bien le style dans les meilleurs Ridley Scott mais au moins il participe au thème du film (cf BLADE RUNNER où tout le visuel participe à l’ambiance générale). Si on n’aime que le style y’a plus qu’à admirer Sam Mendes et ROAD TO PERDITION ou Nolan et cette sottise de INCEPTION.
Levinson a moins réussi formellement mais quand c’est bien c’est vraiment bien. Je reproche à BUGSY de vouloir nous faire passer ce gangster comme un visionnaire de génie ayant été à la naissance de cette horreur décadente de Las Vegas mais ça c’est le dénouement le corps du film est vraiment bien, il faut que je voie TOYS suite à la note de François Boucher.
(sorry Sullivan partner mais what the fuck? we can’t agree all the time, right? cheers!)
A Martin Brady
Et aussi DINER, MAN OF THE YEAR, la première moitié hilarante de SHAG THE DOG au sujet si actuel
à Pierre: CITY OF INDUSTRY est un film assez impressionnant par sa vision de la ville certains plans sont inoubliables dans le style glacé et froid, S Dorff est parfait en jeune cinglé mais le happy end est lamentable de convention bon un happy end c’est pas un film.
pour préciser je veux dire que c’est magnifique ce que Mann a fait en arrosant les décors de pluie avant les plans d’extérieur de THIEF pour donner plus de transparence à l’image, quand Caan traverse la rue il n’y a pas un grain de poussière entre lui et l’objectif mais c’est relié à quoi pour soutenir quoi? pour exprimer que le héros est vulnérable? je crois que c’est juste pour faire joli ou alors c’est moi qui manque de sensibilité à un cinéma trop subtil.
A Martin Brady
Vous etes un peu injuste et dieu sait pourtant si les derniers Mann m’ont décu, mais il y a dans cette recherche de la perfection d’un plan un peu de la nature obsessionnelle du héros qui est, dans son genre, tout aussi méticuleux. En revanche dans MIAMI VICE et son film sur Dillinger, je ne trouve rien de cela et bute sur des scénarios vaseux, étirés, bavards
A Martin Brady
Je ne mettrais pas Sam Mendes dans le même panier.
Pour l’instant, il me paraît plus relever de l’artisan, dans le sens noble, celui des films que l’on défend ci-dessus. Lorsque l’on aura du recul (mais on en a déjà), on explorera avec plaisir sa filmographie. Dans mon souvenir, ROAD TO PERDITION avait de la tenue ainsi qu’AMERICAN BEAUTY et LES NOCES REBELLES (j’ai pas vu JARHEAD). Il me semble que Mendes apporte un peu de « britishitude » avec lui dans la façon dont il investit ses sujets. Et pour la première fois depuis très longtemps, sinon depuis toujours, mon attente du prochain James Bond (SPECTRE)est d’ores et déjà placée sous l’angle de l’attente artistique car SKYFALL avait quand même de la gueule malgré le côté excessivement sérieux que j’ai toujours tendance à déplorer. Pour moi, les réalisateurs « bondesques » les plus stylés étaient Terence Young, le Lewis Gilbert de L’ESPION QUI M’AIMAIT et Martin Campbell. Il faut dorénavant compter avec Sam Mendes (d’accord, là-dessus avec Ballantrae).
A Martin Brady : Eh Partner, of course, no hard feelings about Michael Mann, vous n’aimez pas, moi si. Et telle que l’a rapportée Bertrand sur ce même blog, je vous ressors cette Wunderbar anecdote :
Une dame disait un jour à Darius Milhaud : « Maître, je n’aime pas du tout Beethoven » et il répondit : « Rassurez vous Madame, cela n’a aucune importance ».
à Bertrand: OK je vais revoir ce THIEF qui m’avait laissé froid.
à Sullivan: ah oui Milhaud voulait dire à la dame que ça n’avait aucune importance qu’elle n’ait pas de goût, c’est ça? Ah ben merci vous êtes vachement sympa!
et c’est bien cette dame qu’on appellait la « vénus de Milhaud » c’est bien ça?
(aïe! oui oui je sais)
A Sullivan : au sujet de la citation de Milhaud, à y réfléchir, si la dame avait dit qu’elle adorait Beethoven, il aurait pu dire exactement la même chose.
A Brady : au sujet de l’anecdote Milhaud. Oui, je vous le concède, je le voyais un peu dans mon sens (sans pour autant comparer A. Mann à Beethoven, restons sérieux…), mais finalement, Minette Pascal a raison, l’inverse est tout aussi valable.
… sans pour autant comparer M. Mann, pas A. Mann… (quoique comparer Anthony Mann à Beethoven soit tout aussi stérile)
Toys était plus singulier qu’abouti avec ses décors et objets superbes mais un scénario embryonnaire…cela lorgnait vers Tim Burton mais sans le talent et la fantaisie qu’avait alors ce cinéaste.
Barry Levinson ce sont d’abord des films discrets mais touchants ( Diner,Tin men, Avalon un peu oublié…) et des films assez surévalués ( Good morning Vietnam et Rainman plutôt moyens) voire pitoyables( Sleepers et Sphère en tête).
Un cinéaste difficile à saisir mais qui peut avoir du métier de manière solide et sensible comme s’effacer totalement voire s’oublier dans la commande.
A Ballantrae
Avalon est dure à voir et mon ami Coursodon le trouve très bon et très personnel. Il y a aussi LIBERTY HEIGHTS
J’avais vu Avalon lors de sa sortie et n’ai pu le revoir mais il se range, avec le vague que cela suppose, dans les mêmes rayonnages mentaux que d’autres films autobiographiques impressionnistes construits par touches délicates tels que ceux de Terence Davies, de Boorman (d’abord Hope and glory puis le récent et formidable Queen and country), de W Allen ( Radio days revu avec beaucoup d’émotion et d’enthousiasme).
C’est une oeuvre assez secrète, au style classique et élégant avec dans mon souvenir peut-être erroné, dotée une belle photo aux couleurs légèrement passées ( si ça se trouve c’est un style hyperréaliste aux couleurs tranchées)et une très belle interprétation ( n’y a t’il pas notamment A Mueller Stahl, l’excellent acteur de Music box?j’irai vérifier sur wikipedia plus tard)
J’ai trouvé LA PISTE FATALE plus bien intéressant que ce que vous dites. Le film est teigneux et très méchant: en général les éliminations de mari gênant par couple assassin chargent le mari qui est un con et du coup rendent le couple vachement sympa ils s’aiment, quand même! Ici on a un mari gênant con qui se bonifie et devient sympa par l’épreuve que le couple lui inflige! Ce couple représente d’ailleurs les criminels les plus stupides et maladroits de l’histoire de l’adultère criminel! et Ryan est quand même pas cantonné à la voix off! Mais ce rôle difficile est joué à fond par ce génie sans doute le plus grand acteur américain classique oui, allez j’enlève « sans doute »! La partie de son évolution fastidieuse dans le désert est complètement assumée par cet acteur admirable. Fleming est sacrifiée et cantonnée à la passivité totale, hélas euh… je n’ai pas remarqué qu’elle avait de beaux habits remarquez Rhonda dans un sac à patates moi je dis pas non!