Cinéma américain
15 janvier 2013 par Bertrand Tavernier - DVD
DOCUMENTAIRE
Vu deux épisodes du requiem en 4 actes de Spike Lee, WHEN THE LEVEES BROKE, documentaire passionné, très émouvant et plus ouvert, moins de parti pris qu’on aurait pu le craindre. Il évoque les rumeurs parlant d’explosions qui auraient fait sauter les digues, des interventions qui ont privilégié les habitants riches mais relativise ces propos, fait entendre des opinions opposées et attaque surtout une imprévoyance criminelle, une gabegie honteuse, une politique fédérale catastrophique. Certaines digues ne furent jamais terminées, leur revêtement n’était pas du tout solide, Bush fit des coupes sombres dans le corps des ingénieurs, dans les agences chargées de réagir à des catastrophes qui furent confiées à des sympathisants politiques sans expérience : il accuse directement la FEMA d’avoir été incapable de distribuer de l’eau. On voit Sean Penn en train de sauver des habitants et le film rend hommage aux garde-côtes qui ont fait un travail extraordinaire. Très belle musique de Terence Blanchard (le CD qu’il en a tiré, A KATRINA REQUIEM, est magnifique). Ce grand documentaire est un compliment indispensable à l’épatante série TREME où l’on voyait John Goodman s’adresser via internet, à George Bush, lui demandant de faire en sorte, vœux modeste, que les USA parviennent à faire presque aussi bien, question digues, que la Hollande.
FILMS AMÉRICAINS CLASSIQUES
Revu LA NUIT DE TOUS LES MYSTÈRES de William Castle encore plus nanardesque et mal joué que dans mon souvenir. Le scénario empile les coïncidences, les impossibilités (la dernière pendaison) et le dernier tiers déçoit épouvantablement, ramenant tout à une sombre et banale histoire d’adultère.
Parmi les classiques de la RKO que sortent les Editions Montparnasse, j’ai envie de distinguer CORNERED (PRIS AU PIÈGE) de Dmytryk très curieux film anti-nazi, HOLIDAY AFFAIR (UN MARIAGE COMPLIQUÉ) de Don Hartman, gentille comédie de Noël, ultra-classique et sentimentale mais qui est regardable pour quelques touches heureuses et surtout l’interprétation de Mitchum et Janet Leigh qui jouent superbement bien ensemble. Les deux derniers plans sont inventifs et beaux. Et Wendell Corey est aussi très bien. J’ai découvert que Don Hartman, dans le livre de Scott, fut un des opposants les plus violents à DeMille.
FIVE (QUELS SERONT LES CINQ ?) est un des très bons Farrow, un de ceux où il impose assez rapidement son style : plans longs avec des mouvements d’appareil inventifs et compliqués, utilisation du hors champ. Le scénario est co-écrit par Dalton Trumbo et je renvoie au long passage que nous lui consacrons dans 50 ANS DE CINÉMA AMÉRICAIN. Parmi les titres à découvrir, citons THE HALF NAKED TRUTH, improbable histoire d’escroquerie, menée à cent à l’heure par Gregory La Cava, où un impresario veut faire passer une danseuse de fête foraine pour la Princesse Exotica (sic). Mais Lee Tracy fait presque tout passer, avec son débit rapide, son assurance indémontable, sa capacité à sortir et à encaisser des rafales de vannes. Il faut voir son absence de réaction quand on lui annonce que sa copine veut encore l’assassiner. Frank Morgan est impayable en producteur déprimé, dépassé, ronchon qui signe un contrat en disant : « c’est du vol pur et simple ». Franklin Pangborn a un moment grandiose tout comme Eugène Pallete qui s’étonne qu’on le regarde de manière étrange après que Tracy ait sans doute écrit, sans le lui dire, eunuque comme profession sur sa fiche d’hôtel (La Cava évite judicieusement l’insert et procède par suggestion). Nous avions raison de signaler le moment désopilant où Frank Morgan se heurte dès qu’il ouvre un tiroir, une boîte, un livre, à une photo compromettante le montrant en train de faire avaler une olive à Lupe Velez.
En revanche TWO O’CLOCK COURAGE d’Anthony Mann est, en dehors du beau premier plan, banal et platounet. Surtout que cela lorgne vers la comédie.
Découvert aussi, grâce à Artus films, un Sam Newfield plus visible que d’habitude : LOST CONTINENT produit par Lippert. Un budget plus conséquent et un certain rythme rendent la première partie visible surtout par rapport à la nullité des autres Newfield. Quand les héros arrivent dans le Continent Perdu, l’image devient brusquement verdâtre, teinte curieuse, pas très agréable à regarder (est ce qu’il n’y avait pas des recherches similaires dans THE JUNGLE et est ce que les films n’ont pas été tournés dans les mêmes décors ?). Newfield utilise pas mal ses décors de rochers et le sol qui se fissure à la fin est pittoresque mais les monstres sont nullissimes et leur animation fait rire un enfant de quatre ans. Belle réplique d’un personnage : « Oh, un brontosaure ». Détail curieux, le savant russe dont on croit qu’il travaille pour l’ennemi est un hareng rouge. Sa famille a été exterminée dans les camps et il subit toujours la même suspicion aux USA.
Revu THE VIRGIN QUEEN (LA REINE VIERGE, Zone 2) : quelques moments marrants bien écrits par Harry Brown où s’amuse Bette Davis mais des décors épuisants à force de conventions, une photo qui privilégie abusivement le rouge (dans les films sur la Renaissance, les Anglais sont en rouge, les Français en bleu et les Espagnols en noir). La mise en scène de Koster est à la fois studieuse et inerte.
WESTERNS ET FILMS NOIRS
WAY OF A GAUCHO de Jacques Tourneur (LE GAUCHO, zone 1 et 2) mérite qu’on loue la beauté, l’élégance formelle (que finalement ne perturbent que quelques raccords en studio visiblement demandés par la production – Zanuck ou autres – pour souligner un sentiment filmé en plan large ou moyen et tournés après coup) auxquelles s’ajoute une grâce, une mélancolie, une intériorité tout à fait personnelle. La tension ne baisse sporadiquement que dans le dernier quart et, même là, il y a des séquences éblouissantes : tout ce qui se déroule autour de la cathédrale, l’arrivée des soldats, la course de Gene Tierney à la recherche de Rory Calhoun. Là, le mélange des couleurs (la robe, le châle de Tierney, les costumes des figurants, des soldats, la lumière sur les murs, la profondeur des couloirs, tout concourt à une prodigieuse symphonie visuelle. Admirable gros plan de Gene Tierney allongée dans la nuit, avec l’ombre des feuilles sur le visage. Et un contrechamp sur Rory Calhoun sur fond de ciel qui la regarde. Le meilleur du film quant à la dramaturgie réside dans les rapports entre le héros et l’officier que joue superbement Richard Boone à qui Tourneur a demandé de parler bas, sans haine ni colère. Cette retenue donne une force, une ambiguïté extraordinaire à son personnage et sauve la toute fin qui aurait pu être moralisatrice.
Dans THE BIG COUNTRY (LES GRANDS ESPACES) de Wyler, le point faible reste un scénario de James Lee Barret et Sy Bartlett trop long, finalement très traditionnel, aux péripéties attendues et aux personnages archétypaux même si Peck, Jean Simmons, Charles Bickford (qui a joué dix fois ce personnage) et Burl Ives leur donnent pas mal d’épaisseur. La mise en scène, en revanche, est plus surprenante notamment par le grand nombre, par l’importance des plans larges, ce qui n’était pas si courant. Des scènes sont essentiellement filmées en plans très larges sans qu’on passe à un cadre plus serré. Bien sûr, tout cela illustre le titre du film (et la phrase de dialogue : « c’est un grand pays ») mais produit, sur un grand écran, un effet spectaculaire : l’arrivée de la diligence et la découverte de la petite ville, l’attaque du hameau où s’entassent les Hennessey, les chevauchées, le combat final dans le canyon (décor ultra spectaculaire), tout cela ne manque pas de grandeur, témoigne d’un vrai sens de l’espace (belle photo de Robert Planck). Wyler est aussi efficace quand il filme la mort de Burl Ives que la bagarre très vantée (et souvent cadrée de loin) entre Heston et Peck qui comprend une bonne réplique : » Vos adieux durent vraiment longtemps » dit Heston, épuisé.
TROOPER HOOK (zone 1 sans sous-titres) devrait passionner tous les nombreux amateurs qui analysent, se passionnent, s’affrontent autour du VENT DE LA PLAINE et surtout de L’HOMME SAUVAGE. Le film de Charles Marquis Warren présente beaucoup de similitudes avec le Mulligan. Là encore (comme dans des Ford et des magnifiques nouvelles de Dorothy Johnson qu’avait publiées Joelle Losfeld), il s’agit d’une femme (Barbara Stanwyck) qui a été capturée par les Indiens, délivrée par la cavalerie et qu’on ramène chez elle, avec son fils qui est aussi celui du chef Nachez (Rodolfo Acosta). C’est Hook (Joel McCrea) qui se charge de la mission. Sur la route, elle va rencontrer une hostilité constante, voire de la haine de la part des Blancs qui l’humilient et veulent même la tuer. Ou tuer l’enfant. Rarement film a dépeint aussi longuement cette hostilité, cette violence. A laquelle n’échappent qu’un jeune homme, une vieille femme mexicaine et sa fille. Les premiers plans du film – l’exécution de soldats cernés par les Indiens puis l’incendie du camp indien – sont saisissants. Et le scénario est riche en détails originaux : quand on demande à Stanwyck pourquoi elle a les cheveux courts, elle répond : « les poux ». Mais la mise en scène est parfois étrangement maladroite, les cadres soudainement plats (alors qu’il y a de très beaux plans de descente de colline à cheval dans les rochers) et l’interprétation, sauf les deux vedettes et Earl Holliman, laisse à désirer. Susan Kohner est moins bien que chez Daves, Edward Andrews surjoue horriblement et le petit garçon n’est pas terrible. Néanmoins le film possède un ton spécial, personnel même si Charles Marquis Warren n’en signe pas le scénario comme dans LITTLE BIG HORN et ARROWHEAD.
ARNOLD LAVEN
Nous étions un peu injuste quand nous le qualifions de lanterne rouge d’Hollywood. En effet, Laven a été, au moins une fois, un des premiers à aborder un thème, celui du tueur en série, en l’occurrence de jeunes femmes, avec sa première réalisation, WITHOUT WARNING (zone 1), petit film noir entièrement tourné en extérieurs dans un Los Angeles avec des autoroutes encore en construction et où les collines, les canyons ne sont pas encore entièrement urbanisés. Tout ce qui concerne le tueur, un jeune homme « normal», avec un visage poupin, qui travaille dans l’horticulture, retient l’attention, servi par le jeu dépouillé, moderne d’Adam Williams au physique vaguement brandoesque : les premiers plans et la découverte du premier cadavre dans un motel, ses errances nocturnes dans les rues, sa manière de draguer dans un bar, sa réaction quant il est surpris par un flic alors qu’il vient juste de tuer une femme dans une voiture, sous une autoroute. La poursuite, à pied, qui suit, sur et autour de cette autoroute vide, est une des meilleures séquences du film, bien photographiée et cadrée par Joseph Biroc qui est aussi inspiré par une course dans le marché aux légumes. Williams dégage, sans effet, un vrai sentiment de menace qui rattrape le jeu un peu raide de certaines de ses partenaires dont le physique sonne juste et peu hollywoodien En regard de ces moments que ponctue une musique parfois heureuse de Herschell Burke Gilbert, les séquences d’enquête avec l’inévitable voix off paraissent ternes et appliquées mais on échappe à toute tentative d’explication ou de justification. Laven dit s’être inspiré de HE WALKED BY NIGHT et d’un film avec Joan Bennett. WITHOUT WARNING sortit, coïncidence curieuse, le même jour que THE SNIPER.
De Laven, j’ai revu THE GLORY GUYS (LES COMPAGNONS DE LA GLOIRE, zone 2) et ce qu’on en dit dans 50 ANS DE CINÉMA AMÉRICAIN est juste. Si on voulait approfondir la critique, on pourrait ajouter que cette nouvelle variation sur la bataille de Little Big Horn n’ajoute rien de nouveau. Il y a quelques faits qui sont paraît-il justes : l’attaque prématurée, la recherche de l’eau, le portrait de Custer rebaptisé McCabe qu’incarne Andrew Duggan reste terne, conventionnel. Le scénario conventionnel de Peckinpah en fait un militaire orgueilleux et borné, à la recherche de la gloire mais sans cette arrogance dont faisait preuve Fonda, sans ce mépris pour les Indiens. Il ne le montre pas comme ce sociopathe obsédé de taxidermie et détenant le record des désertions dont nous parlait James Lee Burke ni cet officier courageux mais dévoré par l’ambition qu’évoque Ernest Haycox dans son beau roman, Bugles in the Afternoon, qui attaque volontairement un jour trop tôt. Le film ne tient pas compte des polémiques qui opposent les historiens qui chargent le Major Reno et Benteen (Tom Tryon dans THE GLORY GUYS) pour exonérer Custer (Laven et Peckinpah impliquent que McCabe, par ressentiment, envoie Harrod dans un piège) et ceux qui continuent à voir en lui le responsable de la plus grande défaite de la cavalerie américaine. Tout ceci est survolé et les auteurs préfèrent s’intéresser à la rivalité des deux héros qui se disputent Senta berger. Restent non seulement les éblouissants travellings dus à James Wong Howe durant les chevauchée, mais ses cadres inventifs, sa photo magnifique et cela dès la première séquence : une salle d’attente dans une gare que Wong Howe, privilégiant les teintes sombres, économisant la lumière, magnifie ce qui donne de la force à la scène. Il joue sur tout ce qui cache une partie de l’images : des herbes, des rochers, des arbres en extérieurs qui dramatisent le propos. Des meubles, des objets dans les intérieures comme cette porte qui cache la moitié du saloon, mettant en valeur, dans le cadre, à droite, assez loin, une entraineuse que reluquent des soldats de l’extérieur. La scène de bataille est encore meilleure que dans notre souvenir, ce qui nous fait d’autant plus regretter une première partie plus rigolarde, plus convenue où l’on peut distinguer Slim Pickens, toujours juste, et James Caan, le meilleur personnage du film ainsi que la musique de Riz Ortolani.
De THREE HOURS TO KILL d’Alfred Werker (zone 1) il n’y a pas grand chose à dire : la banalité des intérieurs, la photo de Charles Lawton curieusement routinière, les cadrages mécaniques, la bourgade sans aucun caractère qui a déjà servi dans 100 films étouffent ce qui était potentiellement prometteur dans cette histoire de vengeance après un lynchage raté co-écrite par Roy Huggins, Richard Alan Simmons et Maxwell Shane. Il y a ici et là des extérieurs bucoliques (un lac) ou campagnards, une assez bonne bagarre dans des arbustes, la course de la carriole emportant Dana Andrews qui vient d’échapper à la pendaison avec une corde au cou laquelle corde se bloque à chaque obstacle, que l’on peut porter au crédit de Werker ainsi que quelques cadrages inhabituels : une danse filmée à travers les instruments. Petite touche curieuse : Donna Reed a un enfant de Dana Andrews avant leur mariage (qui n’a jamais lieu à cause du lynchage) et ne part pas avec lui à la fin. Je voulais revoir ce film découvert à sa sortie en VF au California et vérifier si ce qu’on disait de Werker était juste. Le film est très inférieur à THE LAST POSSE du même Werker qui vient aussi de sortir en zone 1 et qui bénéficie d’un scénario fouillé (construit autour de 3 flash-back), avec des personnages complexes ce qui nous vaut une grandiose interprétation de Broderick Crawford, de Charles Bickford. Sans oublier de magnifiques extérieurs rocailleux, arides, superbement photographiés. L’ouverture du film, le retour de la patrouille est magistrale.
DIPLOMATIC COURRIER (Zone 2 Espagne et 1) est un film brillant, remarquablement bien mis en scène, découpé avec une précision diabolique. Il fallait faire preuve de ces qualités pour triompher des contraintes qui faisait peser la Fox sur la production (sortir le moins possible du studio, tourner le moins possible avec les vedettes en Europe), contraintes dont on se demande si elles n’ont pas stimulé Hathaway (et même s’il ne les a pas créées lui même puisqu’il aimait les défis). Cela explique le tempo ultra-rapide, les raccords virtuoses dans les ouvertures de portes, les sorties de voitures, les escaliers, les couloirs de train, le montage incisif surtout dans les deux premiers tiers qui dégraisse un scénario déjà dépouillé de Casey Robinson d’après Peter Cheney. Les protagonistes dont Power et Karl Malden n’arrêtent pas de courir, de traverser à toute vibure des décors, une gare, un champ de ruines, ce qui permet à Hathaway d’utiliser sans doute des doublures et de se permettre de vraies audaces : une poursuite dans les ruines est filmée en plans très larges qui lui donnent une force insolite. Les scènes de train, de gare, comptent parmi les meilleures du genre et Lucien Ballard s’en donne à coeur joie dans ces couloirs sujets aux pannes d’électricité, ces compartiments, ces demeures mal éclairées. Peu de prêchi-prêcha mais un ton plus sec, plus distancié, plus sombre même que dans les habituels films anti-rouges. Le personnage que joue Power ne se bat pas pour une cause mais pour sauver un ami et lui et son chef commettent des erreurs d’appréciation et le personnage d’Hildegarde Kneff (on regrette en la voyant dans le film que le cinéma américain n’ait pas su l’utiliser) émet des propos pas totalement consensuels pour l’époque, reprochant à Power de ne pas comprendre, de ne pas réaliser ce qui se passe dans un pays occupé. Apparition non créditée mais efficace de Charles Bronson dans un rôle muet, un peu plus longue de Lee Marvin et Patricia Neal en manteau de fourrure avec son irrésistible sourire.
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Commentaires (300)
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J’ai revu WITHOUT WARNING! que j’avais complètement oublié, ce film très agréable laisse entendre que Laven évoluerait ensuite vers les grands cinéastes de la B mais… Il y a qqs idées intéressantes dans ce film très agréable, assez pour 76′, l’intérêt des petis budgets c’est qu’on peut y voir des acteurs de 2nd rôle pour une fois au premier plan, ainsi Adam Williams en tueur aux yeux clairs, un peu poupin (il jouait un des deux méchants qui saoûlaient Grant dans LA MORT AUX TROUSSES), aussi Edward Binns (l’un des 12 HOMMES EN COLERE) en flic un peu trop souriant et décontracté étant donné la gravité des crimes qu’il cherche à élucider mais justement ça c’est peut-être « trop » par rapport aux conventions habituelles du film d’enquête. Binns affiche qqs éléments de comportement qui me semblent échapper à de la direction d’acteur, le genre de truc que le cinéaste na va pas forcément indiquer: « tiens là, avant de quitter la pièce tu jettes un coup d’oeil l’air de rien sur le flic qui relève les empreintes, ça fait vrai! », les acteurs ont des trouvailles… L’actrice féminine est un peu faible mais la brochette d’enquêteuses-séductrices blondes chargées de draguer le tueur sont des figurantes plus que convaincantes, en plus de beautés fatales. Joseph Biroc à la photo offre des plans d’insert magnifiques sur ces femmes ou d’autres personnages (aussi de jolis plans de nuit urbaine) et tel plan de Willams enfin coincé à la fin, sécateur à la main, est admirablement éclairé. Au contraire DE L HOMME A L AFFUT il n’y a aucune approche psychanalitique. Merci de l’avoir signalé (je précise par rapport à ci-dessus c’est un dvd zone « all » avec sta).
Gag avec l’excellent personnage du légiste dans son labo quand il se sert un café…
A Bertrand Tavernier : qu’est-ce qui explique que THE LAST POSSE ait été tourné en N/B quand AMBUSH AT TOMAHAWK GAP produit et sorti par Columbia également la même année a bénéficié de la couleur ? L’image en N/B est splendide mais j’ai du mal à croire que ce fut un choix esthétique dès le départ; ce serait plutôt un choix financier comme en ce qui concerne la musique qui, comme vous l’expliquez dans le bonus, est récupérée d’autres productions. Donc, pourquoi plus de moyens pour AMBUSH AT TOMAHAWK GAP qui ne présente aucun intérêt particulier ?
a Edward
Difficile de répondre. Influence du producteur qui serait mieux vu du front office, le fait que les scénaristes soient en instance d’être mis sur la liste noire. Fred Sears est plutôt moins coté que Werker. Alors, le fait qu’il y ait plus d’action ? Mais THE LAST POSSE est plus soigné, le tournage a du prendre plus de temps et les extérieurs sont très bien choisis. Je pencherai plutôt pour un choix artistique du réalisateur avec le producteur et le chef opérateur
tu sais à quoi correspond ce geste ? J’ai vu plusieurs fois le film mais je n’y ai trouvé aucune explication .
Un des plaisirs de Way of a gaucho est aussi que son atmosphère est proche de celle d’Out of the past, de ces films noirs où la fin tragique du héros paraît inéluctable malgré les opportunités qui se présentent pour l’éviter et accélérée par l’amour qu’il porte à une dame. J’en profite pour regretter que le livre que Michael Wilson a consacré à Tourneur soit épuisé et pour demander aux lecteurs de ce blog si l’un d’entre eux a des informations sur une éventuelle réédition.
L’attrait visuel du GAUCHO m’a enchanté à un niveau que j’avoue que je n’écoutais même plus les dialogues ni ne tenais compte des détails d’intrigue pour rester absorbé par les mouvements et les images, pourtant le master Sidonis (qui semble le même que le zone 1) fait tout voir avec un effet filtre (dvd comme br paraît-il) que je n’ai cependant plus regretté dés passé les cinq 1ères minutes! Je finis par me demander si ça n’était pas voulu!
J’ai reconnu exactement l' »Admirable gros plan de Gene Tierney allongée dans la nuit, avec l’ombre des feuilles sur le visage », le fameux plan décrit par Bertrand, et j’avais l’impression de l’avoir déjà vu, ce qui n’est pas le cas. Ce plan et les trois suivants font en tout cas toucher du doigt qqch d’insaisissable ou de ténu qui relève autant de la sexualité que de l’émotion que de la pudeur (peut-être un certain puritanisme historique) que bien sûr de l’amour ou au moins de l’attirance irrésistible pour un être, un désir qui est autant sexuel que moral, ou mental. Une sorte de mysticisme qui m’a rappelé un peu l' »épée de feu » du rêve de Thérèse d’Avila. Gene Tierney paraît éveillée mais dort profondément, et rêve. Dans ces quatre plans: 1/ abritée par l’arbre dont les feuilles donc s’agitent sur son visage elle voit 2/ son nouvel amour le gaucho se tenir au loin debout, la regardant et 3/ nous voyons sur le visage de Gene l’ombre du gaucho passer en prenant en partie la place de l’ombre des feuilles, quand l’ombre passe sur le visage nous voyons le gaucho recouvrir Gene (désolé de la crudité de l’image mais bon dieu c’est là!) puis s’en aller et la laisser d’ailleurs 4/ le dernier plan montre l’endroit où se trouvait le gaucho désormais disparu, seul reste le cadre de troncs d’arbres et quelques feuilles pendantes. Le génie de Tourneur a réussi en 16 secondes à faire voir la force de ces attirances et leur issue a priori tragique qui débouche sur le vide, il ne le confirme même pas par un dénouement qui montrerait Gene et le gaucho après la cérémonie du mariage, et celui-ci partir en prison avec la promesse d’un retour vers Gene trois ans plus tard. En fait quand à la fin les deux entrent dans l’église pour se marier, j’ai l’impression qu’ils montent à l’échafaud, vus de loin engloutis par l’immense bâtiment. FIN!
Je voulais confronter ce génie aux commentaires que certains en ont livré, cf le guide des films chez Laffont: « Malgré qqs morceaux de bravoure dus à l’exotisme du thème, ce western de Tourneur est un peu languissant. » signé Jean Tulard, alors bien sûr j’ai immédiatement pensé à un bonus de Bertrand à propos des TAMBOURS de Fregonese: « quand c’est subtil, ça échappe aux imbéciles ».
Cher M. Tavernier,
Notant que vous vous êtes intéressé aux polémiques sur la Little Bighorn et les rôles de Custer, Reno et Benteen, je me ferai un plaisir de vous envoyer un exemplaire gratuit sur ce dossier historique. Vous pouvez m’envoyer vos coordonnées.
Bien cordialement,
http://custerwest.org/affairelbh.html
Pour GLORY GUYS, je lisais dans « Peckinpah in Montage » que Peckinpah, déçu par le traitement de son scénar, tenait à ce que l’accent fut mis sur le rapport Indiens-Blancs et non sur le triangle amoureux Tryon, Berger et le scout (Caan?).
bonjour Bertrand,
Vouzs chroniquez DIPLOMATIC COURRIER de HH dans son édition espagnole. Que pensez vous de l’édition anglaise dipsonible aussi sur amazon. je n’arrive pas à savoir sie elle est VOSTF …
Très cordialement
J’ai renoncé à l’acheter car les z2 anglais ont rarement des stf, et même jamais, dommage car j’adore les couvs de cette collec « Hollywood studio collection », sûrement des st anglais mais c’est pas la fiche Amazon qui nous le dira.
C’est très contrariant cette obstination des Anglais à se protéger des achats venus d’ailleurs, hardly friendly, I must say oh dear…
Curieusement, l’édition US n’est pas zonée (z0) mais pas de st du tout!
http://www.dvdbeaver.com/film4/dvd_reviews57/diplomatic_courier.htm
ça me fait penser que il faut pas se gêner de demander des précisions à Amazon quand les st ne sont pas signalés sur les fiches-produit, ils vérifient et vous répondent je l’ai expérimenté avec le FRANK SINATRA TRIPLE PACK (LE DETECTIVE, LA FEMME EN CIMENT et TONY ROME, sta…) que je viens de payer 190… pardon: 5,67€! J’espère qu’ils rajoutent la précision sur la fiche, ensuite.
J’ai vu avec un grand plaisir le film de Jean Dréville « Normandie Niémen » sortie en 1960.Cette oeuvre revient grace à des archives d’actualités françaises sur cette escadrille qui aux coté des soviétiques a donné de leurs vies contre le régime nazi.Passionné de doublage depuis longtemps ce film m’a permit de mettre un visage sur des voix entendus sur des films américains ou anglais.Je pense à Jean claude Michel(Clint Eastwood ou Sean Connery)Jacques Richard pour Gene Hackman ou Marc Cassot qui a souvent doublé Paul Newman.Le jeu des comédiens est un peu statique et théatral puisque la plupard de ces comédiens viennent du théatre comme André Oumanski ou Pierre Trabaud.
A Rouxel,
Vous qui êtes fan de doublage (noble passion), pourriez-vous,s’il vous plaît, m’aider à comprendre pourquoi, en 2003, Warner nous a fait subir une infecte VF refaîte pour LA TOUR INFERNALE alors que la VF de 1974 était autrement plus talentueuse et riche en « bonnes voix » (Marcel Bozzuffi, Roger Rudel, etc..)? Je vous avoue que c’est pour moi un des plus grands mystères éditoriaux que je connaisse.
A Alexandre Angel
Un Studio peut perdre des éléments (ne jamais sous estimer le désordre et l’incompétence) ou alors avoir besoin de le refaire pour le mettre en stereo, en dolby, pour « spatialiser » les voix
A Bertrand Tavernier
Merci pour l’éclairage:l’histoire de la spatialisation semble vraisemblable. A propos d’incompétence, LE CAVALIER AU MASQUE , chez Universal, film que vous évoquiez avec bienveillance dans un commentaire DVD (par rapport à quel film, impossible de retrouver)nous offre au menu du Pan&Scan et du flou. Ça gronde sévère sur Amazon!
A Alexandre Angel
Sans doute par rapport à un autre Bruce Humberstone (FURNACE CREEK ?)
Salut Alexandre.Je vous répondrai par une autre question.Pourquoi Walt Disney France a décidé il y a quelques années de faire redoubler des classiques du dessin animé comme « Blanche neige et les 7 nains »ou « Pinochio »?Il est à mon avis d’attribuer des nouvelles voix parlées et chantées à des films qui n’ont pas pris une ride au niveau du doublage.C’est comme les sociétés de doublage qui font appel à Gad Elmaleh,Gerard Depardieu ou Vincent Cassel,tout simplement afin d’attirer un peu plus de spectateurs alors que quantités de comédiens cachetonnent entre le cinéma,la tv la radio les publicités ou les documentaires.Je vous renvois à un livre que j’ai co-écrit en 2006 aux éditions Objectif cinéma.Vous serez tout de ce mal necessaire qui décortique les differentes phases d’un film étranger jusqu’a sa version française ainsi que de tous les métiers qui tournent autour du doublage(détection,caligraphiste,directeur artistique,monteur et ingenieur du son).Sur ce si vous avez des questions précises sur des doublages de films,n’hésitez pas à me les posez via le site la gazette du doublage.Merci et à bientot.
A Rouxel
Merci pour le tuyau!
Hier soir j’ai découvert le second film réalisé par Robert Altman sortie en 1969.Une pure merveille de mise en scène teinté d’un climat opressant sur une musique jazzy et envoutante.Je ne comprends qu’Altman a toujours déranger d’une certaine facon la critique cinématographique et surtout les réalisateurs issue de la nouvelle vague française des années 60.J’encourage sans manichéisme tous ceux qu’ils le peuvent de se procurer ce dvd sortie dans la série des introuvables fnac.Bon week-end à tous!!!!
A Rouxel
Pensez à donner ce titre et je doute que les réalisateurs de la Nouvelle vague aient vu les premiers Altman qui étaient peu distribués
Le premier long d’Altman « Countdown » vient de paraître dans la collection des Trésors Warner… –>
http://www.warnerbros.fr/achat/tresors-warner-2.html
Le second, « That Cold Day in the Park », chez Wild Side (Les introuvables)
A Sullivan
Il me semble que j’avais parlé dans mon blog de COUNTDOWN qui est très intéressant
A B. Tavernier
Effectivement, vous évoquiez sa sortie en zone 1 fin 2009…
(https://www.tavernier.blog.sacd.fr/les-archives-de-la-warner/)
Je fais personnellement référence à la sortie zone 2…
To Martin-Brady, John Bryson,noted LIFE MAGAZINE photographer,plays the passenger on the express elevator in THE GETAWAY. The IMDB identifies this character as « The Accountant » but PECKINPAH:A PORTRAIT IN MONTAGE calls him Benyon’s brother. Ben Johnson plays Jack,not Claude,Benyon. Claude Binyon was a screenwriter.
I’m with you on the chemistry of Sally and Al. THE GETAWAY producer David Foster said that McQueen cut some very good bits that Struthers and Lettieri invented . Wonder why? I’m still not convinced about that Jones score. The wind chimes,that Thielemanns harmonica…sounds like somethin’ you’d hear in one of them thar French Luuvvvv movies.
Thanks, Michael, strange idea of calling him « the accountant », I couldn’t find his name. Oh, and I don’t want be fussy, but at 20’8″, on the small boat where Ben Johnson is having lunch waiting for McQueen, Roy Jenson calls Ben Johnson « Claude » but he’s Jack allright in the end credits. Too bad about McQueen ruining the Sally-Al relationship…
To Martin-Brady, I watched THE GETAWAY on Valentine’s Night and I noticed Johnson being addressed as Claude on that one occasion and as Jack in the credits. But a few minutes after Johnson’s unfortunate (for him) meeting with Doc and Carol in his office,one of Johnson’s associates asks « what do we do with Jack? » and the only character I’d heard referred to as Jack was lying on the pavement not far from the cracked bank so these guys are in no position to do anything about him. I apologize for adding an extra « n » to « Thielemans » previously. And I have enjoyed Thielemans’s contributions to various other scores,such as the one Vladimir Cosma did for SALUT L’ARTISTE, which is one of a number of worthy French films (BARJO and DOCTEUR PETIOT are two more) which have never made it to DVD in America so we have to make do with those muddy VHS transfers.
To M Rawls: following your advice and absolutely thrilled by a re-watch of ALFREDO 2 days ago (I used to love it and still, underrated it: it’s a bijou!) I ordered PECKINPAH IN MONTAGE over Amazon UK at even a more ridiculous price than on Abebooks (I’m confused of that)! Thanks.
About this Claude-Jack situation which keeps us awake at night lately, isn’t « Jack » as mentioned after his death -« what do we do with Jack? »- something meaning « this guy » or « John Doe » or « Machin » or « Coco Bel Oeil »? Well, crucial, isn’t it?
A B. Tavernier.
Je relisais vos premières attaques anti-George Sherman dans « 50 ans », et suis très heureux de votre capacité de réévaluation qui ne se dément pas jusqu’ici (les westerns parus chez Sidonis ont été à la fête).
Vous qualifiez à l’époque (est-ce toujours le cas…) « Johnny Dark » (Les Bolides de l’enfer, 1954) d' »Horrible »… Je viens de le découvrir en DVD (il sort dans la collection Universal Classics aux côtés de 2 autres films avec Tony Curtis) et j’ai passé un bon moment.
C’est certes un film mineur, mais rien que dans la catégorie « films de voitures de courses » il s’en sort pas mal. La course « Border to Border » qui part du Canada vers le Mexique en 3 étapes, avec arrêts à Reno et Vegas, est plutôt très bien filmée, que ce soit au sol ou les plans d’hélico… et permet de voir du pays… Pour tous ceux qui aiment la course automobile, c’est rien que pour cela, un film à voir.
Mais dans l’absolu, il a d’autres qualités, avec des personnages un peu caricaturaux mais attachants (Le mécanicien inventif, Tony Curtis, à qui le destin permet de se mettre en valeur en créant une voiture de course… le chef du département technique, bon bougre incarné par Paul Kelly… le patron de l’entreprise, Fielding, grincheux et conservateur, joué par Sidney Blackmer… la secrétaire de direction incarnée par Ilka Chase est un délicieux personnage qui fait penser à une Miss Moneypenny, arrangeante, intelligente… sans oublier Don Taylor dans le rôle de l’ami/rival de Curtis, aussi bien sur la piste qu’en amour. L’objet de leur désir étant bien-sûr la pimpante Piper Laurie, qui choisira son camp rapidement.
Laurie incarne la fille du patron travaillant sous pseudo au département artistique. La romance qu’elle vit avec le personnage de Johnny Dark (l’horrible Tony Curtis !) n’alourdit pas l’ensemble, et fonctionne plutôt bien. D’ailleurs le public était déjà largement habitué au tandem Curtis/Laurie avec les films de Maté « Le Voleur de Tanger » (1951), de Sirk « No Room for the Groom » (1952) et de Kurt Neuman « Le Fils d’Ali Baba » (1952).
Enfin bref, remettons les choses à leur place, « Johnny Dark » est un bon petit film qui fera immensément plaisir à tout amateur de course automobile, mais aussi à ceux qui apprécient les alchimies simples et évidentes (le trio Curtis/Laurie/Taylor fait penser dans certaines scènes à celui de Kelly/O’Connor/Reynolds dans « Chantons sous la pluie »… toutes proportions gardées.
Fait anecdotique qui m’a particulièrement marqué : durant la course d’endurance, lorsque les bolides traversent des cols montagneux. Aucune barrière à aucun endroit ! Les automobilistes à l’époque, pouvaient s’ils le désiraient, se payer le luxe d’un vol plané en piqué de plusieurs centaines de mètres, à chaque virage… Contraste étonnant.
Sullivan
Dave Kehr a m’avait loué le film le trouvant mineur mais très plaisant. Je n’aimais pas (et n’aime toujours pas) les films sur des voitures de course. J’ai du mal à m’interesser, avec les poncifs stylistiques obligés (abus des transparences et des doublures, personnages souvent creux) mais suis pret à revoir celui là parce qu’il se déroule hors circuit
Il est très bien ce Dave Kehr !! 😉
http://www.davekehr.com/
http://topics.nytimes.com/topics/reference/timestopics/people/k/dave_kehr/index.html
http://alumnus.caltech.edu/~ejohnson/critics/kehr.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Dave_Kehr
Certes, Sullivan, si l’on fait abstraction du canard en plastique, vous avez bon goût! En effet, Dave Kehr est très bien, il est dans mes favoris car la plupart du temps il montre une affiche de film en hd ou une photo très bien choisie, qui rejoint aussitôt ma collec, exemple:
http://www.davekehr.com/?p=1516
Je vous l’accorde Martin Brady, je vais le laisser sur une rive le canard, comme vous votre cheval (pas Spanghero), votre arme et votre chapeau, et rejoindre ma belle qui m’attend bien au chaud…
Pour changer du sujet, mon supermarché préféré vient de mettre en rayon KILLER ELITE, un Peckinpah expédié en trois mots dans 50 ans ce cinéma… Comme je n’aime pas jeter l’argent par les fenêtres et que nous sommes entre gens de bon goût, j’aimerais savoir si la version director’s cut qui nous est proposée mérite qu’on s’y attarde dessus.
A Manux
Je ne l’ai pas vue mais a-t-elle une réalité, tant le film sembla échapper, fut arraché à Peckimpah. Cela m’avait paru assez incompréhensible et la vodka, le mescal, la drogue doivent avoir joué un rôle aussi impôrtant que les producteurs. Mais je vais tenter de le revoir. Après CROIX DE FER qui contient des fulgurances, ses films se dégradent comme ses rapports avec ses collaborateurs. Je connaissais bien quelqu’un qui avait travaillé sur un film et qui parlait des quelques moments de lucidité au beau milieu de la nuit, qui permettaient de poursuivre le montage
C’est curieux, je viens de revoir GETAWAY dont je sais que vous le jugez impersonnel dans 50 ANS, il est certes pas très singulier ce film, mais le scénario est très bien foutu (W Hill), les personnages du couple n’ont pas un trait de singularité qui pourraient nous les attacher, mais ça m’était bien égal, car les scènes d’action sont sensationnelles et aussi très très bien dosées très bien placées dans le film, le quart d’heure final et comique grâce à Slim Pickens clôt le film en beauté, en plus suite à la discussion morale sur la violence, je me suis demandé si j’étais normal de la tête à jubiler une fois de plus à revoir le règlement de comptes dans l’hôtel,absolument sublime! Mystère, c’est sûrement moins bien que LES FRAISES SAUVAGES, mais je trouve que le film vaut mieux que sa réputation de maillon faible peckinpahien (et j’adore LES FRAISES SAUVAGES que je revois quasi chaque année). Je dirais même que c’est une rare fois où SP réussit son coup du début à la fin, car après tout, tous ses films pèchent ou faiblissent à un moment donné, certes avec des moments de génie (WILD BUNCH après l’attaque de la banque s’écrase complètement jusqu’au mot Fin), là, c’est réussi du début à la fin sans grande ambition mais réussi du début à la fin quand même! J’ajouterais juste que les 10 premières minutes qui montrent le héros attendre sa grâce un an de plus, brisant les plans et en en mélangeant les morceaux pour mieux exprimer l’attente forcée et le temps qui passe, sont tous simplement formidables et surnagent au-dessus du reste, apparemment, les débuts de film sont le plus réussi dans les films de Peckinpah.
Wild Bunch s’écrase après l’attaque de la banque ?! C’est juste un chef-d’oeuvre qui commence oui! Et qui se parachève avec l’image inoubliable de Deke Thornton (Robert Ryan) assis par terre contre la porte du camp du général Mapache où la plus grande fusillade de l’histoire du cinéma a eu lieu. Et les personnages « existent » tellement dans le film qu’on a l’impression de voir un nanti qui a vendu ses amis et son code d’honneur contempler en silence le destin tragique des derniers vrai bandits de l’ouest sauvage adossée contre les portes de l’Enfer. Et ceci après un moment tellement jouissif (Warren Oates sur la mitraillette, woof!). Je ressens à chaque fois une impression de…comment dire? Le seul mot qui me vient à l’esprit est le terme anglais AWE, en voyant Robert Ryan dans cette scène.
Quand il est sorti c’était vraiment le film pour cinéastes par excellence (à l’opposé d’un film pour les critiques) ce qui n’est plus vraiment le cas. John Milius disait « It had words that we could take home like:We all dream of being a child again, even the worst of us. Perhaps the worst most of all ».
getaway c’est bien marrant mais ça va pas bien loin: comparer les deux c’est un peu comme comparer Michael Winner à Sam Fuller.
A richpryor
Je serai un poil plus mitigé. Je trouve que le propos du film après 30 ou 40 minutes exaltantes et formidablement filmée, s’épuise un peu, s’essouffle, tourne en rond. Tous les personnages ne somt pas intéressants. Certains restent des figures superficielles et qu’on n’approfondit pas. Les rapports avec les femmes sont ultra sommaires et elles sont sacrifiées : putes ou mères. Et ce que dit Peckimpah devient un peu répétitif (c’était déja dans le splendide COUP DE FEU DANS LA SIERRA) et sur plan il n’a pas l’intelligence, la profondeur de Huston. Restent de belles séquences, un beau mouvement et une fin un peu claironnante et machiste mais qui a de la gueule. Chaque fois que je revois le film, je commence par penser que c’est un chef d’oeuvre et je déchante un peu après une heure. Il a tout dit. Reste l’énergie qui va se dissiper dans certains des films ultérieurs, une incapacité maladive à s’entendre avec des actrices (Stella Stevens, Maureen O Hara le vouent aux gémonies) et je me demande si je ne prefère pas sur la totalité des films comme PAT GARRETT ou ALFREDO GARCIA
To Martin-Brady, Re THE GETAWAY,you might be interested in the contributions of Peckinpah’s co-auteur Steve McQueen.McQueen,not Peckinpah,had final cut on the film.He removed Jerry Fielding’s score (along with a good deal of accompanying sound effects) and replaced it with a score by Quincy Jones which is far from the latter’s best. Peckinpah took out an ad in VARIETY making clear that he was quite happy with the original Fielding score. McQueen also remixed the sound effects in the action sequences involving cars but then Steve knew a whole lot more in this department than Sam did. You can find more details in PECKINPAH:A PORTRAIT IN MONTAGE by Garner Simmons,which consists mostly of interviews with people who are no longer round to raise their voices (Oates,Fielding,Coburn,Holden,Heston…).There’s also a good deal of inrormation about the shambolic shootings of THE KILLER ELITE and CROSS OF IRON.By the way: one of Steiner’s platoon in CROSS OF IRON is played by the actor/producer/writer Dieter Schidor,who also acted in a few Fassbinder films and produced RWF’s last,QUERELLE.Think of it,working with both Peckinpah and Fassbinder and then dying at 39. Abebooks has multiple sources for the Simmons book and I’m sure they also have David Weddle’s definitive Peckinpah biography, IF THEY MOVE,KILL’EM.
Je ne compare pas GETAWAY à WILD BUNCH, le 1er est un petit film réussi, le 2ème un film ambitieux et complètement loupé, attention, laissons Winner où il est, il aurait été incapable d’arriver à la classe de GETAWAY dans ses polars type DEATH WISH, rien à voir, sauf le genre: divertissement et action. De toute façon, le meilleur Peckinpah est ALFREDO GARCIA, même le personnage féminin est intéressant (pour une fois).
To Michael Rawls: thanks, I didn’t know anything about McQueen’s involvement so far, especially about the final cut, and the music! I must say I loved Q Jones’s score I had completely forgotten. I know Fran’s character was maybe written from a misogynous point of view but I love Sally Struthers anyway, and Al Lettieri, they’re so cute together! By the way I can’t identify Ben Johnson (as Claude Benyon)’s brother neither in the end credits nor on IMDB, this guy has a mustache and a stetson and is very mean, he remains uncredited, would you have an idea?
Là aussi, je dois réagir gface à une telle minoration des qualités multiples de wild bunch,au caractère organique de sa réussite.
Tout le contraire pour moi d’un film inégal: tout y est nécessaire y compris les temps morts, les approximations sur le rôle des femmes, l’hyperviolence bien sûr…vouloir retrancher tout cela , c’est reprocher à Peckinpah c’est comme reprocher à Ford sa manière de filmer les chevaux,son sentimentalisme élégiaque, sa manière de mettre en valeur l’amitié virile.
Un chef d’ouvre oui!!! Mille fois oui au même titre que Pat Garett, Alfredo Garcia voire Iron cross qui bien que tourné dans le chaos est un film qui profite paradoxalement de al confusion ( Major dundee parfois en patissait).
Getaway est un beau film qui rend justice au roman.
Killer elite m’avait en revanche bcp déçu n’éveillant mon intérêt que très sporadiquement.
… and glasses, and a match in his mouth, and is slightly mistreated in the elevator of which McQueen, just kidding, broke the cable with his funny little gun.
Je ne sais pas trop pourquoi mais en regardant Flight, l’excellent dernier film de Robert Zemeckis (qui n’est à ma connaissance pas encore sorti en France mais est à l’affiche chez moi au Royaume-Uni) je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Peckinpah, qui est l’un de mes réalisateurs préférés. C’est le personnage principal (et non le film) qui m’a fait penser à lui: un pilote alcoolique qui malgré son état parvient à sauver un avion d’un crash en le faisant atterrir dans un champ. Des test révèlent qu’aucuns autres pilotes n’auraient pu en faire autant.
Peckinpah était un génie alcoolique qui était le seul à pouvoir faire ce qu’il faisait cinématographiquement mais qui a fini détruit par la boisson. Bring me the Head of Alfredo Garcia a aussi été fait au sommet de sa déchéance et reste un chef-d’oeuvre mais les quatre film qui viennent après montrent que l’alcool et la cocaine ont fini par avoir raison de lui.
A moins qu’il soit très peu chère, le dvd de Killer Elite ça vaut pas vraiment le coup.
« Bring me the Head of Alfredo Garcia a aussi été fait au sommet de sa déchéance et reste un chef-d’oeuvre mais les quatre film qui viennent après montrent que l’alcool et la cocaine ont fini par avoir raison de lui. »
–> Et que faites-vous de CONVOY et surtout CROSS OF IRON ??? Vous les expédiez un peu vite ad patres, à mon goût…
attendez, Sullivan, CONVOY, quand même… c’est COURS APRES MOI SHERIFF N°4! Version pour les grands enfants encore un peu zozos, non?
Mais Martin-Brady… JE SUIS un grand zenfant encore un peu zozo, et le revendique ! 🙂
Même mineur, CONVOY m’a toujours plu pour ce qu’il représente…
Accessoirement, quel pied j’avais pris en reconnaissant dans le grindhouse de Tarantino… placé sur le capot avant de la Chevrolet Nova de Stuntman Mike (Kurt Russell), le canard argenté qui ornait la calandre du truck de Rubber Duck (Kris Kristofferson) dans CONVOY…
Que voulez-vous, ce genre de détail m’amuse comme un fou, je joue encore au canard en plastique dans mon bain à l’instar du prince Chouisky dans le Boris Godounov de Zulawski…
A revoir récemment ALFREDO GARCIA, j’ai été étonné du peu de violence, qui n’intervient qu’au bout de une heure ou presque, après la mort de Isela Vega: c’est vraiment principalement une histoire d’amour et dans 50 ANS, JPC et BT ont raison de voir la ligne « conte de fées » c’est exactement ça. Vega est par ailleurs très bien filmée et illustrée, la scène où elle retrouve un ancien amant (K Kristofferson) évite le cliché, c’est complètement invraisemblable que Oates tue ces deux prétendus voyoux pas si méchants que ça et pour si peu mais l’invraisemblance domine, il s’agit de solder le passé torride de la femme qu’il aime pour commencer une nouvelle vie à deux. Dans ce film, l’invraisemblance qui sous-tend tout le film est une figure de style, les contes de fées aussi sont absurdes! Je me rappelais surtout de Warren Oates dialoguant avec la tête (« le chef du cher Alfredo », avait écrit Michel Pérez) et des canardages divers (avec le vieil homme qui reste les bras levés et que les combattants ignorent du début à la fin du gunfight) comme quoi on voit ce qu’on préfère voir. Je lisais la notule de L Maltin qui n’a rien vu rien compris, il parle de « bain de sang » (quand? mystère) et de rythme trop lent, c’est désespérant: on voit que dés que Peckinpah tentait autre chose que son champ habituel de violence spectacle (qui se trouve là aussi, mais bien plus sporadiquement), il n’était pas suivi. C’est son meilleur film, surtout si on le compare à je ne sais plus quel autre hyperestimé dont j’oublie le titre, vous savez, un western…? ah, c’est bête alors… plus de mémoire!
Bonjour Mr Tavernier & Blogueurs
Quel blog ce dernier-là!
Juste une petite touche concernant le Tarantino comme un petit grain de sel essaimé sur une marmite encore brûlante.
S’il y a les pour et les contre QT, je fais partie des « pour » mais s’il y a un cinéaste que j’aime dont je puisse parfaitement comprendre qu’on ne l’aime pas, c’est bien celui-là. C’est même une source de tension entre mon meilleur pote et moi car il revient à la charge pour le dézinguer bien plus que je ne cherche à le défendre car mes arguments ne sont pas entendus. Le combat est trop inégal.
Certes le cinéaste est doué et brillant, mais aussi un peu arrogant et roublard. Mais on ne peut remettre en cause sa sincérité.
Son fond de commerce (celui d’Hitchcock était le suspens) est le cinéma d’exploitation, bis, etc.. D’ailleurs un déplacement tectonique s’est opéré dans son cinéma nous faisant passer d’une sublimation de la Série Noire par une esthétique pop et pulp avec les 3 premiers volets de son oeuvre à la transmission de cette sublimation à d’autres genres, comme une contamination beaucoup moins prévisible que ce que Kill Bill, qui m’avait semblé ne déboucher sur pas grand chose, pouvait laisser présager. La maturation louée ici et là à propos de DJANGO est vraie mais plus au regard des miroitements raffinés que l’on devine que par la gravité du sujet. Pour aimer QT, il faut accepter la frime et les effets de manche exposés en vitrine, pour mieux chiner les merveilles amoureusement rangées en fond de magasin. Pas question ici de vanter un cinéma pour initiés pointant ce que d’autres ne capteront jamais mais bien plutôt de repérer au delà de la pub l’exaltation particulière que procurent les films de QT depuis DEATHPROOF, qui est, à mon sens, son premier grand film.
Je souhaitais quand même m’opposer dans la pondération à l’argument qui consisterait à dire que QT nivelle par le bas en mettant sur le plan tel grand cinéaste avec un Enzo Castellari, par exemple : c’est bien plus complexe que cela. D’abord, une fois encore, il est sincère : ce qu’il dit aimer, il l’aime vraiment mais surtout il argumente. Son cinéma s’affirme dès lors comme la restitution à la première personne du sentiment d’étrangeté que les films des autres ont provoqué en lui. Son cinéma me fait penser au précipité que connaissent bien les chimistes, comme une espèce d’essence à l’état pur. En ce sens, sa démarche est plus radicale que celle d’un Scorsese, qui irrigue de grands sujets de références souvent nobles (mais pas que). L’aisance formelle de QT, croissante jusqu’à nouvel ordre, fait interactivité avec le spectateur acquis. Le cinéphile occasionnel y trouvera du plaisir, le cinéphile passionné verra son plaisir décuplé par de mystérieuses résonances avec d’autres films connus ou pas de Tarantino. Le climat lubitschien des BASTERDS n’est-il pas merveilleux dans un film qui était voué d’avance à pasticher LES DOUZE SALOPARDS ? Comment peut-on résister, dans le même film, à la tarentelle finale tirée d’ALLONSANFAN, des Taviani, alors que des nazis se ruant vers la sortie d’un cinéma en flamme évoquent la terreur non montrée des villageois enfermés dans l’église par les Allemands dans LA NUIT DE SAN LORENZO, …des Frères Taviani. Quant aux nanas gueulant sous les affiches de Jungle Julia dans DEATHPROOF, peut-on leur interdire de nous rappeler les filles hurlant « Ourrrrouêt » à chaque signalisation de la commune du même nom dans un beau film de Jacques Rozier?
Lisez les interviews sérieuses de QT notamment celle du dernier Positif. J’ai personnellement fondu, alors que dans DJANGO, je me régalais du décor du porche du bordel de Di Caprio qui me faisait penser à L’ESCLAVE LIBRE, de Walsh, lorsque le cinéaste insiste sur une de ses influences majeures pendant l’élaboration du film, à savoir LA BELLE ENSORCELEUSE , de René Clair.D’abord, moins frimeuse, comme référence, l’on meurt. Ensuite, mon père, qui aime le cinéma et qui a 82 ans, m’ a toujours parlé avec tendresse de la période américaine de René Clair, notamment de C’EST ARRIVE DEMAIN ou MA FEMME EST UNE SORCIERE. Je n’ai jamais vu LA BELLE ENSORCELEUSE mais compte-tenu de ce que je viens d’écrire, j’aurais ça en tête la prochaine fois que je verrais DJANGO. Tarantino c’est surtout cela et de plus en plus.
Bien à vous
Si vous arrivez à faire le lien entre The Flame of New Orleans de Clair et Django Unchained bravo à vous. Mais c’est clair que ce genre de références à côté de disons, John Woo pour la fusillade pré-finale rendent le personnage de Tarantino d’autant plus sympathique. Il a dit qu’il a montré le film à Kerry Washington (ah, qu’est-ce que je donnerais pas pour pouvoir regarder Marlene Dietrich en Louisianne à côté de Kerry).
A part ça la conversation Tavernier/Tarantino dans amis américains est tellement jouissive pour un cinéphile…Pure bliss man, pure bliss
À Alexandre Angel : Puisque personne ne dit rien, moi je dis bravo. Ce qui serait amusant, maintenant, c’est que votre meilleur pote se pointe et vous dézingue. On verrait alors, des deux discours, celui qui tient le mieux.
A Jean-Charles Freycon
C’est gentil à vous mais…il viendra jamais, préférant réserver sa diatribe quand je serai hors d’état de nuire, en fin de repas par exemple.
Le lâche…
Puisqu’il est beaucoup question ici de Tarantino en général et de « Django unchained » en particulier, ainsi que du traitement de la violence dans les films, je recommande d’aller voir « Dans la brume » de Sergueï Loznitsa. Par son esthétique et précisément par le traitement de la violence, ce film est un peu (ou beaucoup) l’anti « Django unchained ». De la violence, il y en a dans le film de Loznitsa qui raconte une page tragique de la Biélorussie occupée par les nazis en 1942. Mais quasiment tous les actes de violence sont traités hors champ. Le spectateur est suffisamment intelligent, me semble-t-il, pour comprendre ce qui se passe. Point n’est besoin de tout montrer, et surtout pas de montrer du sang qui gicle comme chez Tarantino. On aura compris que je n’apprécie guère ce dernier, mais que j’ai été séduit par le film de Loznitsa!
On peut monter la violence ou choisir de la laisser hors-champ. C’est simplement un choix esthétique qui n’a rien de moral (à moins qu’il s’agisse d’un film sur une tragédie réelle tel un génocide). Peckinpah dans la Horde Sauvage et Tarantino dans Django sont obligé de montrer le sang, c’est ce que la logique de leur cinéma requiert. Pourquoi toujours devoir choisir entre tel ou tel approche: personnellement je prends autant mon pied devant la scène finale de The Wild Bunch que devant Psycho d’ Hitchcock (2 films très violents à leur façon).
Vous aimez Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (moi oui mais je suis sûr que ce n’est pas le cas de la majorité sur ce blog)? Pas une scène violente ou une goutte de sang si ce n’est celle du personnage qui s’entaille légèrement la main au début. Hooper et Loznitsa ont au moins une chose en commun.
à richpryor : Je l’ai revu il y a deux jours! (Massacre à la tronçonneuse) Terrible…
MASSACRE est un chef d’oeuvre absolu, la scène du minibus au début est terrifiante et devrait être étudiée dans toutes les maternelles (où vont les rejetons de cinéastes, bien sûr), comment ils ont dû s’emm. à la tourner! Après, il y a le mystère Hooper, il nous a fait bien rire avec son EATEN ALIVE, chant du cygne de Neville Brand, et puis… TH s’est-t’il fait dévorer par le crocodile de la réussite à Hollywood, qui l’a mangé tout cru?
Il me tarde de voir Dans la brume car j’avais bcp aimé My joy et les docus de Loznitsa et ce n’st pas incompatible avec Django unchained: le hors champ est une option , la monstration d’un cate terrible en est une autre et les objectifs peuvent être les mêmes!
Prenons un autre exemple russe Requiem pour un massacre de Klimov est un vrai chef d’oeuvre sur les pages les plus terribles de l’avancéenazie en Bielorussie: il y a des scènes terribles qui retournent l’estomac , l’âme aussi et pourtant quelle justesse dans le ton, quel saisissement en voyant vieillir à vue le jeune héros.
Autre cas extrême, PPPasolini qu’on nepeut accuser de n’avoir pas réfléchi à ce qu’on peut montrer, aux implications politiques de ses films a fait avec Salo le film radical sur l’essence du fascisme: l’annulation systématique de l’humain en l’homme, sa réification par un processus cruel et méthodique.Le film est plus que dur, insupportable.Et pourtant quel film!
Je crois que SALO est davantage un film sur le pouvoir tout court qu’un film sur le pouvoir fasciste en particulier.
L’exercice du pouvoir lorsqu’il est absolu et jusqu’où il l’entraîne lorsque sa liberté est sans limite.
A B Tavernier et JC Freycon
Justement, la fin de Dirty harry est pour moi une illustration de ce que vous écrivez plus haut « certains s’en sortent par une phrase. » Je ne sais pas si Siegel pensait à ce film quand il disait à Boujut qu’il avait fait des films parce qu’il était une pute. Et dans la fin de Bravados j’ai davantage lu de la déception que de la souffrance sur le visage de Peck. Mais il faut dire que Peck n’a jamais été un acteur très subtil. D’ailleurs King disait à un journaliste français qu’il trouvait le scénario du film nul, et qu’il ne l’avait tourné qu’après avoir trouvé cette astuce finale.
Jean-Charles, vous pensez vraiment ce que vous écrivez ou vous déconnez ? Le cinéma n’est pas sous contrôle ? Et depuis quand ? Lisez les mémoires de Boisset, cinéaste pourtant populaire qui s’est résolu à ne plus faire que de la télé. Combien de films s’intéressent à la question sociale, aux affaires, à la corruption politique ? Où sont les ouvriers dans le cinéma ? A croire qu’il n’y en a plus en France depuis les années 30. Parce que tous ces sujets n’intéressent pas les cinéastes peut-être ? Le cinéma français est le plus contraint au monde sur ces sujets-là. Aux USA on a quand même réussi à avoir MOLLY MCGUIRRE ou NORMA RAE. Alors parfois on nous fait croire qu’on s’y intéresse avec un enfumeur comme Oliver Stone qui nous dit tout sur JFK et Nixon… sauf ce qui nous intéresse. En France on s’y met parfois. Ca donne La Conqête, qui finit par être une hagiographie involontaire tant le sujet est vidé de son contenu. Croyez-vous que le film aurait été fait s’il avait inclus le financement occulte inhérent à toute ascension politique ? Depuis dix ans ces sujets devraient se multiplier au cinéma mais c’est tout le contraire qui se produit. Le cinéma français s’épuise en comédies affligeantes et en Bessoneries, et Hollywood enchaîne les films de super héros. Je veux bien admettre que dans tout ça on repère parfois des personnalités singulières, mais leurs films traitent de sujets archi-rabâchés. Quand je parle de dégénérés je me réfère au contenu. Je comprends que Spike Lee n’aille pas voir Django qui est l’exacte négation du Mandingo de Fleischer ou de ses propres films à lui. Le grand film politique du moment c’est Lincoln, parait-il. Avec le père noël en personne aux manettes je crains de voir une meringue révisionniste de haute voltige. Si j’y vais, ce sera avec le bouquin d’Howard Zinn entre les mains.
Ceci dit, je comprends que certains aillent au cinéma pour se changer les idées après une journée de boulot. C’est tout à fait salutaire.
A Manux
Il y a un grand nombre de films français qui parlent de la politique, du monde ouvrier : de nombreux documpentaires d’Ariane Doublet à Chris Marker et des films comme l’EXERCICE DE L’ETAT = des films qui parlent du monde, de la politique à travers la description d’un milieu, d’un métier : (sans faire de l’auto promotion L 627, CA COMMENCE AUJOURD’HUI, DES ENFANTS GATÉS, DE L’AUTRE COTÉ DU PETIPH, HISTOIRES DE VIES BRISÉES, L’APPAT) et les films de Lioret, Stephane brize, Mordillat, Phgilibert
Le film politique (dans le sens qu’il nous montre à voir des individus se débattant dans une existence imposée par l’économie « globalisée » seulement) le plus fort et saisissant produit récemment est, à mon sens, SUR LA PLANCHE de Leïla Kilani. Servi par un quatuor de jeunes actrices marocaines époustouflantes (la scène d’imitation a failli m’arracher des applaudissements en pleine séance, ce qui ne m’était jamais arrivé…), ce film a été l’une des pépites de 2012, hélas peu remarquée. Et la séance de rattrapage à la Cinémathèque du 27 janvier dernier n’a rassemblé que trop peu de spectateurs.
Manux : Je réponds à votre question. Je rigolais tout en étant inquiet. Le cinéma américain sous-contrôle, certes, plus ou moins, évidemment je dirais même, même si je suis bien moins calé que vous sur le sujet, n’ayant pas lu tous ces livres et sans doute aussi moins passionné que vous. Le problème n’était pas tant là, pour moi que dans votre façon de l’exprimer, il me semblait très radicale. Un vocabulaire souvent de mon point de vue très connoté. J’ironisais un peu. Il me semblait que depuis un moment vous rongiez votre frein, brûliez de vider votre sac, non pas tellement dans une optique cinéphilique, qui suppose au moins étymologiquement un amour du cinéma, un plaisir à voir des films, mais bien plutôt idéologique, politique et là je ne dis pas que vous êtes de tel bord ou de tel autre, car je n’en sais rien et je m’en fiche. Vous prenez froidement un tas de films très disparates et les rapprochez par le fait que des civils y sont tués, ça peut faire bizarre. Des choses, ici et là qui moi m’ont un peu inquiété. Votre haine, votre dégoût pour Tarantino peut faire bizarre aussi. Et caetera. Alors je comprends qu’on puisse avoir une analyse politique du cinéma, mais c’est bien il me semble de savoir où on va dans son discours. Le cinéma américain n’est pas non plus seulement celui de Tarantino, Spielberg ou Oliver Stone ou des films de super héros qui d’ailleurs parfois peuvent m’intéresser, même si évidemment ce sont des produits… Moi, personnellement, les films de Kerrigan ou plus récemment de Jeff Nichols m’intéressent beaucoup plus et ils sont aussi américains il me semble. Sous contrôle aussi? Mais peut-être bien. Et oui, beaucoup vont au cinéma pour se changer les idées, pour l’évasion. C’est mon cas bien souvent. C’est un spectacle populaire. On ne vient pas forcément avec un livre d’Howard Zinn entre les mains. Après, on est plus ou moins une éponge par rapport à ce que l’on voit, plus ou moins éduqués, plus ou moins sensible, plus ou moins critique… Là, il faut que je m’en aille, j’ai un rendez-vous… Mais voilà, Manux, en gros, pour vous répondre, excusez pour le côté un peu bâclé…
A Jean-charles freycon
Oui le cinéma américain, c’est aussi bien Todd Solondz, WINTER BONES, FROZEN LAND, Frank Borzage (cinéaste peu enclin à la violence sauf dans un film de pirates) que Tarantino, Siegel (qui fit aussi THE BEGUILED), Scorcese, Walsh et Peckimpah. Ce fut souvent un cinéma soumis (consciemment ou non) aux alés, aux pressions de la politique (quelquefois pour les contester et cela même durant le maccarthysme). Dans 50 ANS nous donnons des exemples d’interventions de Wahington (le directeur de la MPAA était choisi par Washington et non par le monde du cinéma. Jack Valenti avait été un des conseillers de Lyndon Johnson). La personne qui dirigeait la Censure avait pour mission, jusqu’à une époque récente, d’éliminer tout ce qui était anti américain ou trop politisé (on donne des centaines d’exemples dans 50 ANS, regardez ce que l’on écrit de certains films « sociaux » de Curtiz dont on tente d’émasculer le contenu. Ce qui est extraodinaire c’est la manière dont certains auteurs ont réussi à triompher des ces interdits) et cela jusque dans les films étrangers. Et cela est vrai de beaucoup de cinémas. Le mot syndicat dans un film anglais le rendait jusqu’en 60 passible de poursuites pénales. Néanmoins des cinéastes ont réussi à passer outre.
Et j’oubliais Belvaux et plein d’autres. J’ai parlé ici du SUCRE de Rouffio/Conchon qui est un vrai film politique sur l’économie et qui est magistral
À BT : Je m’offrirai forcément un jour cet ouvrage alléchant, je parle de 50 ans, n’attendrai peut-être pas 100 ans, même si je suis quand même déjà au moins un peu informé des choses que vous dites ci-dessus. C’est que je suis d’une grande lenteur, encore et pour un bon moment sur vos amis américains… (Autrement, ça n’a aucun rapport, grand merci de m’avoir enfin enlevé cette cédille sur le C de mon nom, qui me bémolisait.)
» regardez ce que l’on écrit de certains films « sociaux » de Curtiz dont on tente d’émasculer le contenu » (BT): pour ceci, Bertrand, il n’y a plus qu’à comparer les deux versions de MILDRED PIERCE!
A MARTIN-BRADY
je pensais à des films comme BLACK LEGION et le film sur les mines mais néanmoins surtout dans la periode pre code, il y a de nombreux films étonnants de BABY FACE aux Wellman, de MASSACRE à THE STRANGE LOVE OF MOLLY LOUVAIN
C’est vrai que toute la période pré-code est étonnante. BLACK LEGION a dû faire transpirer sous les cagoules et du même Archie Mayo, THE MAYOR OF HELL est surprenant. C’est intéressant aussi de prendre un genre particulier, comme le film de gangsters, avant et après le code Hays. Plus proche de nous, et c’était même des blockbusters, il y avait Verhoeven, le Hollandais Violent, qui dressait quand même un portrait très critique des USA, usant des codes du genre SF. Et Romero, on n’en parle même pas. Et caetera. Il me semble, même si je peux me tromper, que les charges les plus radicales contre les USA viennent du cinéma américain lui-même, et pas toujours dans les marges.
C’est aussi ce qui me fait penser que avec les années 20 + 30 que BT et JPC ajoutent à la future édition de 100 ANS…, ils se sont donnés un sacré boulot en plus car avec les années pre-code mais en général les années 30 tout simplement et le cinéma muet juste avant on a je crois vingt années qui contiennent plus de richesses que les vingt suivantes et pourtant… mais je veux pas les décourager! Exemple concret: les furieux mouvements de caméra que Wellman s’autorise à la fin de FRISCO JENNY dans la scène du procès (il y a même un faux raccord volontaire très frappant), dans un remake imaginaire des années 50 il les aurait pas fait, les producteurs sans doute étaient moins casse-c. durant ces premières années…
à Manux: les films américains que vous citez sont anciens (30 ans d’âge), MOLLY MAGUIRES est un film historique, BLUE COLLAR non cité, parlait des ouvriers du temps de son tournage (1978), NORMA JEAN-1988, STANLEY ET IRIS-89, SILKWOOD-83… Tout ça pour dire que le cinéma américain préfère depuis vingt ans évader plus que jamais, le maximum qui le voit se rapprocher du social c’est pour montrer un individu seul mettre en échec une grosse société privée qui a grugé des pauvres, bardée d’avocats et arrogante, toujours l’individualisme forcené US. En France et Royaume Uni la figure de l’ouvrier est quand même bien plus souvent visitée, je ne parle pas d’aspect politique seulement mais juste de faire d’un ouvrier un protagoniste important: aux références de Bertrand j’ajoute des films importants ou moins: TROIS HUIT de Ph Le Guay, RESSOURCES HUMAINES Cantet, des Guédiguian, les Delépine et Kervern, Belvaux LA RAISON DU PLUS FAIBLE et ces films sont récents. Pour les Anglais, on dit juste Loach et Leigh et on voit le fossé qui se creuse entre le cinéma européen et américain sur le plan social. Surtout si on élargit jusqu’à tout simplement avoir un regard adulte sur la société. Quand un film américain récent me frappe (dans les films de fiction: les docus souvent pour la tv, font mieux), ce n’est jamais pour le social ou le politique, ou alors AVATAR est un film d’extrême-gauche condamnant le post-colonialisme américain (ce qu’il est un peu d’ailleurs, mais sans aucun danger pour le gouvernement). On a lu ici et là des intellectuels américains protestant de l’enfumage auquel s’est livré Bush au moment de l’Irak mais où est le film américain qui a clairement illustré et expliqué et condamné celui-ci? Le cinéma américain ne suit pas les intellectuels… Peut-être le Jonze LES ROIS DU DESERT que j’ai pas vu? Quant à Oliver Stone, c’est un enfumeur, un « entertainer » qui prétend dénoncer les grands problèmes euh ça, vous l’avez dit, bien d’accord!
A Martin brady
Dans FARENHEIT 9/11? Il y a des attaques très violentes et justes et ROGER AND ME parlait du sort réservé à la classe ouvrière, même si Moore tombe parfois dans la facilité ou la simplification. Ce qu’il disait était salutaire.Mais il y a aussi des gens comme l’auteur d’INSIDE JOB et de NO END IN SIGHT, le Gus Van sant de HARVEY MILK ou PROMISED LAND, Steven Soderbergh (qui a aussi produit SYRIANA, MICHAEL CLAYTON)
A Manux.
Il est très injuste de prétendre que Gregory Peck manque de subtilité.
Il est tout aussi erroné de prétendre que le cinéma français récent ne s’intéressent pas aux événements actuels. Vous aimerez, par exemple, LES PREDATEURS de Belvaux.
Bon,je partage les convictions de Boisset mais son cinéma n’est pas mais alors vraiment pas celui que je préfère.
Vous êtes un peu dur avec la conscience socio-politique du cinéma français qui a proposé des films engagés au delà des 30′: Becker filme tous les milieux (Casque d’or c’est tt de même qq chose),Rouquier et Depardon ont su filmer en maîtres le monde paysan, Cantet et Moutou sont allés explorer le monde de l’entreprise sans attendre les Américains,B Tavernier n’a eu de cesse de pointer sans didactisme les manques flangrants d’un système qu’on laisse se déliter sciemment ( police, école notamment), Belvaux a fait de fort beaux films sociaux,JLG de manière dialectique interroge aussi cette part de notre existence et j’en oublie des tonnes!!!
Cela ne m’empêche guère d’adorer The molly maguires,Le sel de la terre, Les raisins de la colère, Ken Loach, les comédies de Risi ou Comencini, les drames de V de Sicca mais ns avons plus qu’on ne croit la fibre sociale et politique!
Bien sûr que tous les films que vous citez et ceux que cite Bertrand sont très importants. En fouillant on trouvera encore d’autres titres. Au hasard, COMPANY MEN, passé inaperçu et avec un Kevin Costner étonnant. Je déplore seulement que ces films soient en si petit nombre. Le cinéma n’a pas vocation de s’intéresser au social, il n’a aucune vocation du tout, c’est à dire qu’il les a toutes. Et ma mauvaise humeur persistante à l’encontre de ce que je vois aujourd’hui tient du fait que le cinéma s’est mis au pas de la culture mondialisée. Indépendamment des qualités qu’on lui trouve, le cinéma dominant s’impose par l’uniformité de ses sujets, de son expression générale, participant de fait à un projet de société qui nie progressivement la diversité. Souvent d’ailleurs en recyclant les séries B d’autrefois (sous-westerns ou films gore) sur lesquelles on s’appuie comme sur des références de valeur. C’est ça aussi la culture mondialisée, prétendre que tout se vaut, que tout est dans tout, que la merde à le goût du caviar, que Castellari a la même valeur que Sergio Leone…
Salut Manux.Je suis foncièrement d’accord sur le fond du sujet que tu soulève dans le contenu des films americains mais on peut remarquer que le cinéma français traite quand meme de l’exploitation de la classe ouvrière et de ces conséquences sur les individus qui se résignent,se rebelles ou se suicides.Je citerais quelques films:Louise Wimmer,les films de Laurent Cantet,Le Havre de Kaurismaki ou cet excellent film avec Jean pierre Darroussin sortie en 2012 dont j’ai oublié le titre.Evidemment si je te cite le travail de Guédiguian je sais que tu vas t’emporter en me disant qu’il fait du cinéma à la Pagnol avec plus de moyens pourtant dans Les neiges du Kilimangaro on retrouve cette fibre sociale ,cet engagement et un rapport de force entre un groupe de marins syndicalistes et une direction patronale qui ne veux pas négocier.Je t’invite aussi à revoir Chute libre de Joel Schumaer avec Michael Douglas qui casse son image de gagnant dans une histoire assez sombre de l’amerique d’aujourd’hui.A bientot de te lire.
A Rouxel
Entièrement d’accord : RESSOURCES HUMAINES ce n’est pas rien et cela n’a guère d’équivalents dans le cinéma US et il y a une conviction, une émotion chez Guédiguian qui transcende souvent la forme classique. Et le temps rendra ces films précieux.Il y a aussi bien sur LOUISE WIMMER, le HAVRE (une merveille) et aussi VIOLENCE DES ECHANGES d’un auteur qui parle du monde du travail. D’accord avec vous sur CHUTE LIBRE
Wow! Un 100 ans de cinéma américain en prévision! Ca fait très très plaisir parce que je dois bien vous avouer ici que 50 ans est sans doute le livre que j’ai le plus lu et relu, ou consulté, de ma vie (ce qui n’est pas forcément preuve d’éclectisme une telle obsession sur le cinéma). Et étant né seulement quelques années avant la publication dudit ouvrage (et oui il y a encore quelques jeunes cinéphiles dans le monde) j’avais toujours regretté le manque d’entrée sur le cinéma muet mais surtout sur les films et les cinéastes post 1990. Et puis j’attends avec impatience, si tel est votre objectif, des articles augmentés sur William Witney, Edward L Cahn (votre ami dave kehr peut vous aider là dessus je pense), Curt Siodmak (côté scénariste) et j’en passe. Et pourquoi pas voir Joe Dante, Tony Scott, John Landis débarquer là dedans, ce serait génial. Et une mention du cinéma animé genre Tex Avery, Chuck Jones, Ralph Bakshi?…Bon je vais m’arrêter là parce que je sais que vous et M. Coursodon ont bien d’autres choses à faire dans leur vie, et je veux pas non plus trop vous mettre la pression!
Un fan du critique Bertrand Tavernier
A B. Tavernier
Vous avez dit et écrit à plus d’une reprise que le cinéma doit considérer les conséquences de la violence. J’ai d’abord été entièrement d’accord avec vous avant de me poser la question autrement à la vue de films où ces conséquences sont infligées au public sans aucun ménagement.
Dans le supplément du DVD de THE INTERPRETER Sydney Pollack raconte comment il a essayé de résoudre le problème d’une scène d’attentat en évitant d’agresser son spectateur. Quand on regarde le film on a la réponse. Pollack ne filme que les dégâts matériels, sans filmer les corps mutilés et sans nous faire entendre les cris des passants dans la rue. Vous-même dans L’APPÂT prenez soin de fermer la porte quand vos personnages torturent leurs victimes. Votre éthique et celle de Pollack invitent le public à mesurer les conséquences de cette violence selon le degré de maturité que vous attribuez à ce même public, c’est à dire celui d’un adulte. Leone et Peckinpah procédaient autrement, mais sans jamais raccourcir pour autant la distance entre fiction et réalité. Mais que doit-on penser de ce cinéma aidé par un réalisme visuel et sonore qui consiste à nous prendre en otage pendant deux heures et nous relâcher dans la rue après nous avoir mis une bonne raclée ? Un homme de 40 ans n’en ressort pas indemne, alors quelles conséquences sur des gamins de 18 ans qui vont voir ces films seulement frappés d’une interdiction aux moins de 12 ? Je ne pense pas que ce cinéma soit le fait de metteurs en scène irresponsables (ou s’ils le sont leurs producteurs sont tout à fait lucides.) Ce cinéma-là attelé à la real TV relève selon moi d’un projet : celui de convaincre le public de vivre dans un monde horrible de telle sorte à entretenir sa peur chronique, premier sentiment par lequel on domine.
a Manux
Ne jamais sous estimer l’inconscience, le manque de lucidité. Certains réalisateurs pensent qu’ils rattrapent ces « prises d’otage » avec une phrase. D’autres en effet son plus ouvertement cyniques. Michael Winner était fier que Deatwish soit un des seulms films où le héros tue des civils, des gens normaux sans être punis. J’ai du mal à comprendre cette fierté. Il y a aussi des gens qui jouent avec la technologie, les images au point de perdre de vue le sens du film. La décoratrice de TUEURS NÉS disait que le film terminé disait exactement le contraire que ce que voulait dire Stone avant de le faire. Mais il était tombé amoureux de ses effets et de certaines substances et avait perdu de vue le sujet initial. Dans l’APPAT contrairement à l’INTERPRETER, le fait de ne pas voir les corps mutilés ne diminue pas la violence et je me suis souvent retrouvé devant des journalistes, des profs me décrivant tout ce que je n’avais pas filmé (le sang ruisselant des plaies, Frantz Olivier Giesbert l’avait vu bien que je n’ai eu aucun budget sang dans le film)
À Manux : Quand même, vous êtes bien sensible, quand on devine que vous êtes « l’homme de 40 ans » en question et que le film de plus de deux heures interdit au moins de 12 ans est peut-être bien DJANGO UNCHAINED dont vous parlez plus bas et qui vous aurait même fait vomir. (Mieux vaut ne pas se retrouver à côté…) Prise d’otage, c’est un peu fort quand même, non? Quand on va voir ce genre de film, on est client, normalement. Si vous avez vomi pour le film précédent de ce psychopathe comme vous dites, vous êtes quand même bien masochiste aussi en allant voir son film suivant, comme si vous retourniez voir un bourreau. Vous n’avez pas senti le côté jubilatoire, cathartique, drôlatique et aussi esthétique de la chose? Un jeune de 18 ans en a vu d’autres, il me semble, il joue aussi souvent à des jeux videos autrement plus violents et sanglants, sans même parler des infos à la télé, sans pour autant être profondément perturbé par un tel spectacle, je parle du dernier Tarantino, que j’ai d’ailleurs trouvé bien meilleur que le précédent qui m’avait un peu ennuyé… En sortant de la salle, je n’ai vu personne tirer la gueule ni encore moins sortir tout verdâtre avec sa poche à vomi, tout le monde avait même plutôt tendance à sourire, une prise d’otage donc plutôt consentie et heureuse… Un psychopathe, allons…
A jean-charles freyçon
Exact mais quand même un film n’est pas un jeu vidéo et il demande une participation émotionnelle autre; DJANGO est un film brillant, dirigé par un cinéaste doué et souvent très drole mais il s’épuise totalement après la mort de l’allemand et le dernier quart est une auto citation interminable. Il n’y a plus de vapeur dans la machine.
Tout-à-fait d’accord concernant la fin de Django. Il y a quelque chose de nouveau chez Tarantino dans ce film, il me semble que c’est la première fois qu’il montre la nudité de ses personnages : Brommhilda extraite du « four » et Django pendu par les pieds, et il ne s’agit pas de nu sensuel, mais de corps maltraités et tordus, illustration ultime de l’esclavage comme un péché charnel. Ce n’est qu’assez secandaire, mais ça me paraissait intelligent de la part de Tarantino d’ajouter la nudité à son vocabulaire de cette façon.
À BT : Je ne disais pas qu’un film est comme un jeu video. J’imaginais juste mal qu’un jeune de 18 ans, ou même n’importe qui, puisse être traumatisé par la violence dans ce film.
A jean-charles freyçon
Traumatisé non mais capable d’analyser des images et non pas de dire comme un élève, pas du tout pro nazi au contraire, que voir tirer le nazi sur les juifs du ghetto dans LA LISTE DE SCHINDLER était le moment le plus marrant du film. (Ce qui provoqua une réaction du professeur qui décortiqua la scène) : « Mais pourquoi chercher une signification ? ce sont juste des images »
À BT : Autrement oui, j’ai trouvé la fin un peu longue aussi. L’Allemand était quand même de loin le personnage le plus intéressant… Mais n »était-ce pas aussi le but du film, d’aller vers l’épuisement?
A jean charles freyçon
l’épuisement du spectateur qui finit par se désinteresser de ce qu’il voit, je doute qu’un cinéaste recherche cela
To Bertrand Tavernier, You’re absolutely right about DJANGO running out of steam in the last quarter. The death of the German,aside from depriving the audience of his most entertaining company,is based on his committing an act of criminal irresponsibility,grossly endangering the lives of his companions,all on a point of honor.Aside from all that superfluous footage,we also have to put up with Tarantino’s making the most hopeless attempt at an Australian accent in celluloid history,showing a command of dialect that makes James Coburn look like Peter Sellers in the vocal virtuosity department. But up until the German’s exit,the film is mostly successful,especially Jackson’s malevolent Stepin Fetchit character and DiCaprio’s plantation owner,ab-solutely evil without a trace of camp.Oh,and I think « il n’y a plus de vapeur dans la machine » sounds a lot better than « running out of steam ».
A Michael Rawls
Superbe comparaison avec Stepin Fetchit et d’accord sur de Caprio (et Don Johnson)
Alors que je m’étais ennuyé et agacé face aux deux derniers opus de QT (intégralité de Boulevard de la mort, exercice stérile de pastiche de produits décérébrés + grande partie de Inglorious basterds à l’exception de l’ouverture et de la scène de la cave pour cette impression persistante que désormais il était clair que le cinéaste collait des scènes à la va comme je te pousse sans chercher à fluidifier, unifier le tout et tant pis pour la cohérence esthétique!!!NB: déjà en 1994 j’avais considéré Pulp fiction comme une grosse déception), Django unchained m’a vraiment emballé au point que depuis le coup d’éclat de Reservoir dogs il ne m’avait autant plu.
L’importance et le brio de Django unchained tiennent à plusieurs raisons à commencer par le fait que QT fait VRAIMENT un western au scénario tenu avec une réelle évolution des personnages, une construction de rapports humains qui les font échapper au statut d’archétypes sur pattes.Il fait un western qui ne s’en tient pas à un catalogue des topoi du genre et on ne songe pas constamment à la dimension référentielle car les pérégrinations des héros s’inscrivent vraiment dans la traversée d’un lieu, dans la topographie américaine et les enjeux dramatiques sont incarnés réellement que ce soit dans le duo des héros Django/Schulz ou celui des salauds Candy/Stephen.On a l'(impression pour une fois que QT réussit à suggérer une vie de ses personnages avant l’espace de la fiction:Django et Brumhilda ont un vécu, King schulz possède une histoire allemande et américaine, Candy est issu d’une lignée maudite dont Stephen est un témoin actif, etc…
Les moments de violence n’ont rien de gênant pour qui a su aimer et certains surgeons du néowestern 70′( Peckinpah en tête) et les plus beaux opus du western italien: QT propose une telle gamme d’affrontements (attente et flingage expéditif,interrogation morale sur le droit de tuer pas si éloignée du Unforgiven d’Eastwood, affrontement hyperbolique à un contre une meute,vengeance cathartique,meutre quasi abstrait à seule fin de cérer un plan symbolique et graphique de sang sur du coton…) que cela relève d’une folle générosité pour qui rêve d’arpenter plus souvent ce genre trop rare.Comparativement au caractère ténu de True grit qui n’offrait que par intermittences de telles flamboyances, c’est un bonheur constant.
L’humour enfin est mis à la bonne distance: QT ne se contente pas de faire une adaptation post moderne , distanciée du genre car il procède par touches qui n’empêchent pas de croire à l’univers créé, aux personnages, aux enjeux dramatiques.Le jeu assez fin sur la lecture du duo acteur/metteur en scène pour Django/Schultz ( très bien mise en valeur par la critique de Positif)n’empêche pas de voir évoluer les personnages vraiment, de ressentir leurs peurs, leur frustration , leur colère.
Les petits caméos du style apparition de F Nero face au Django black sont intégrés.La musique a un lien organique avec le rythme,la dramatisation contrairement par exemple à l’usage idiot de Cat people de Bowie dans Inglorious basterds.
A force de troisième degré, je craignais qu’encensé par la critique et suivi par le public QT se contente du rôle de recycleur cinéphile professionnel qui ensuite aurait fait un film fantastique à partir de bis italiens dans l’optique d’un passage en revue systématique.Certains en font qd même un JLG qui plierait les cinémas de genre à une optique conceptuelle.Le syndrôme Lynch de la stérilisation créative aurait pu vite frapper!
Bref, je suis preneur et ce de bout en bout ce qui me surprend plus qu’agréablement car je ne fais pas partie des inconditionnels du cinéaste.
Vu Django hier soir. Quel plaisir jusqu’à la mort du personnage de Christoph Waltz !!! En hommage au film de Corbucci, même typographie en lettres rouges au générique et reprise dès ce même générique de début, de la chanson de Bakalov. A cela on rajoute la rencontre entre les deux Django. « Le D est muet » – « Je sais » … bel hommage.
Mis à part cela, le personnage développé par Tarantino n’a rien à voir avec celui campé par Nero dans le film original.
Ce pourquoi ce déchainement de violence ne tombe pas juste. Déjà, on ne comprend pas cet acte inconsidéré du dentiste, qui comme le dit Michael Rawls, met en péril la vie de ses compagnons. Son personnage manque de cohérence dans ce refus débile de serrer la main au salaud de négrier campé par Caprio. Il perd de vue son but initial. On y croit pas trop. Il s’agit en fait d’une facilité scénaristique permettant à Quentin de lâcher l’artillerie, avec une fusillade plutôt ridicule. Le personnage de Django perd alors toute sa saveur, il devient un pote de Jackson ou Travolta dans Pulp Fiction, léger, tuant sans l’ombre d’un remors (la cousine de Di Caprio…) Enfin, bref, je ne prends pas le temps de paufiner mon intervention, mais que j’ai été déçu !!!! Super déçu par ce dernier quart de film qui n’a tellement plus rien à voir avec tous ces mets merveilleux qui nous avaient été servis durant les deux premières heures…
A la fin de Django, je n’étais ni ennuyé ni épuisé ni écoeuré mais ravi de pouvoir adhérer sans réserve à un film signé QT!!!
Décidément, je ne suis pas synchro avec nombre des intervenants pour les films de ce cinéaste qui cette fois re-mérite enfin à mon sens l’adjectif « jubilatoire » si svt prononcé à mon avis de manière abusive!!!
Seuls Reservoir dogs et Kill bill 1 (dans une moindre mesure cependant) avaient su autant me surprendre et dans le même temps me donner la sensation de voir un cinéaste capable de faire croire au genre auquel il se coltinait.
Par ailleurs, sa verve qui m’est svt impénétrable cette fois m’a semblé brillante et mise au service du film et non simple bon mot un peu creux.
C Waltz m’a semblé encore plus brillant que dans Inglorious basterds, ce qui n’est pas un mince éloge!
Di Caprio nous prouve à nouveau qu’il est devenu un gd acteur.
Quant à Jamie Fox et SL Jackson , ils arrivent à évoquer deux évolutions magnifiques du personnage noir américain: icône en devenir pour l’un (à l’équivalent de l’homme sans nom),somme démoniaque pour l’autre (oui, il est savoureux de le comparer à S Fetchit pour mesurer combien QT sait jouer sur nos représentations).
Vous vous demandiez Bertrand à l’époque de Reservoir dogs si QT était un « brillant joueur de poker ou de bonneteau »…si c’en est un , ce coup-ci il rafle la mise!!!
Très honnêtement Ballantrae aimer Reservoir Dogs mais pas Pulp Fiction c’est un peu comme aimer Pour une poignée de dollars et pas Le Bon, la Brute et le truand, aimer A Better Tomorrow 1 mais pas le 2, aimer Frankenstein mais pas The Bride of Frankenstein. Dans tous ces cas le premier film est intéressant (encore plus dans le cas de Reservoir Dogs je vous l’accorde) mais reste un peu comme une ébauche du second qui vient prendre les ingrédients du premier tout en en ajoutant d’autre qui vont bien avec et en épicant d’avantage la recette. Dans tous les cas le deuxième film est meilleur que le premier et laisse ce dernier un peu dans l’ombre au sein de l’histoire du cinéma (et j’aime Reservoir Dogs).
Mais votre critique de Django est très intéressante pour le coup.
Très honnêtement, j’avais été soufflé par l’inventivité déployée dans Reservoir dogs qui savait structurer un récit éclaté qui gagnait en mystère et suspense ce qu’une structure linéaire aurait aplati; de plus j’avais adoré la stylisation inhérente à l’économie de moyens prouvant qu’on pouvait contourner les difficultés logistiques par l’écriture des personnages et celle du récit; enfin la tchatche des personnages leur permettait de s’incarner un minimum alors qu’ils étaient réduits à des codes de couleur.
Pulp fiction m’avait fait déchanter car sa structure apportait au final peu compte tenu du fait que QT pensait en termes de morceaux « hétérogènes » ravaudés à la diable, avec des ruptures de ton totalement gratuites, des hasards grossiers, la mise en avant comme morceau de bravoure de blablas interminables sur des sujets idiots ou de musiques très bien choisies: un film juke box en somme!
J’avais du coup été reposé par Jackie brown qui au moins était bien écrit ( Elmore Leonard bien servi) et bien joué à défaut de surprendre vraiment…une nonchanlance un peu atone par moments du coup!
Kill Bill malgré son hyperviolence fonctionnait comme un maellstrom agitant les références de manière constamment surprenante et cette fois le côté « collage » marchait car la forme était particulièrement brillante sans ces pauses un peu lourdes qui plombaient Pulp fiction.Grand plaisir plastique mais tjs cette impression persistante d’un peu jeu de recyclage habile mais un tantinet vain malheureusment confirmé parle volet II où le bavardage isolait les morceaux de bravoure plus rares sans pour autant donner de la matière humaine aux enjeux dramatiques (entre Bill et sa fiancée, entre Bill et les tueurs, entre l’enfant et ses deux parents, etc…).L’essoufflement fut particulièrement éprouvant avec le truc informe et dénué de qualités qu’était Boulevard de la mort, pur objet vintage et inepte qui plus est formellement assez quelconque.Inglorious basterds vint et me déçut à deux ( trois) scènes près car il confirmait ce goût pour le bâclé vu ds le précédent: pbles de décors,scènes sentant le carton pâte et le carnavalesque,cariacture du jeu notamment incarnée par les basterds (Brad Pitt en tête d’une idiotie pénible), réécriture de l’histoire assez vaine.
D’où le plaisir immense ressenti face à ce Django unchained qui me semble renouer avec le plaisir premier,pas ( trop) médiatisé par le souci de faire le beau vu dans Reservoir dogs!Le film de genre redevient premier avec âpreté par rapport au désir de se montrer plus malin que le genre.
Les cinéastes ont une responsabilité à l’égard de leur public. DJANGO machin est un film qui doit être interdit au moins de 18 ans. Et pas seulement celui-là. Je maintiens que Tarantino est un dégénéré et d’ailleurs, ce qui m’épate le plus à son sujet, c’est qu’une telle idolâtrie se soit agrégée autour de lui instantanément. Je ne connais guère qu’Eric Naulleau qui maintienne que Tarantino soit un canular.
Bertrand Tavernier confiait qu’Abraham Polonsky aurait aimé faire interdire un film comme FIGHT CLUB (c’est bien ce titre-là n’est ce pas ?) s’il en avait eu le pouvoir. Je suis bien d’accord avec lui, et personnellement je plaide pour renvoyer Tarantino dans son vidéo club. Oui, le cinéma a une influence délétère sur le jeune public quand il est fait par des malades mentaux. Et ils sont légion dans le cinéma américain d’aujourd’hui…
A Manux
Avez vous lu le texte remarquable de Daniel Mendelshonn sur Tarantino (et Sofia Coppola et TROIE et 300, celui là est hilarant) dans le magnifique SI BEAU, SI FRAGILE (Flammarion) Il répond et prolonge vos interrogations
A Bertrand Tavernier
Je le lirai volontiers. J’invite aussi à la lecture d’un comparatif au sujet de deux films revisitant la seconde guerre, INGLORIOUS et L’ARMEE DU CRIME, sur un site nommé Alterinfo. On y établit la différence entre une cinéaste conscient de son sujet et un cinémane pathologique exploité par les très glauques Weinstein brothers. Très pertinent.
Pour réagir à votre remarque au sujet de DeathWish, des films comme Taxi Driver, Kill Bill, Dirty Harry, Bravados et j’en oublie des tas, ne mettent-ils pas également en scène des personnages qui tuent des civils sans être punis ? Les auteurs de ces films-ci ne sont-ils pas fiers de les avoir réalisés ?
A Manux
BRAVADOS dit le contraire. Le personnage de Peck est accablé par sa découverte et King, cinéaste chrétien, partage sa douyleur. Dans DIRTY HARRY, Harry à la fin, jette son badge et la façon dont c’est filmé + la musique de Lalo Schiffrin qui n’est pas du tout triomphaliste, creent un sentiment sinon d’amertume du moins de doute. Siegel dut se battre avec Eastwood pour lui faire jeter son badge. KILL BILL c’est une autre histoire et TAXI DRIVER raconte une classique histoire de rédemption : il faut fuir la ville, assimilée à l’ENFER pour retrouver une forme d’innoncence dans l’AMÉRIQUE profonde, assimilée au Paradis terrestre. Jean Clmaude Brisseau faisait une analyse très pointue sur les rapports des cinéastes à la ville et à la nature, ce qui déterminait selon lui, leur appartenance politique. les conservateurs pronant une nature redemptrice, avec des vraies valeurs qu’on oppose à la ville et à la civilisation corruptrices
Tout à fait d’accord. Interdisons l’art dégénéré une fois pour toute. Régénérons notre jeunesse! Offrons-lui plutôt une rétrospective Michael Winner, injustement oublié. UN JUSTICIER DANS LA VILLE, voilà une oeuvre saine! Réagissons quoi merde! Et puis ouvrons les yeux : le projet, pour ne pas dire le complot de nous maintenir dans une terreur permanente doit être enfin dénoncé. Mais qui tire les ficelles?
A JC Freycon: qui tire les ficelles mais EUX! C’est le plan 10 from outer space mené par le dr Mabuse, les Envahisseurs sont là, ils veulent nous réduire à la terreur pour envahir la terre, voilà leur plan: des films violents. Je les vois venir depuis longtemps, moi mais personne ne m’écoute… ! Beware! Beware!
Cher Manux,
Attention avec ces notions d' »art dégénéré », cela ramène vers des heures assez sombres de l’histoire!!!
Par ailleurs, je n’aime guère Ingloriuous basterds pour son inconséquence esthétique et historique mais je ne peux dire que L’armée du crime s’avère magnifique malgré ses bonnes intentions tt simplement parce que Guediguian y a la main un peu lourde, parce que l’inspiration plastique n’est guère probante, parce que des tics (le ralenti au moment du premier attentat de Manouchian ) plombent régulièrement un récit qui pouvait lorgner avec profit vers la sobriété de Melville décidément difficile à dépasser sur le sujet.Les deux films me semblent tellement différents par ailleurs que les comparer ( un film irresponsable vs un film responsable) est peu fructueux.
Quant à Taxi driver, le mettre ds le même sac que les autres titres me semble une lecture au premier degré assez étrange!!!
oui d’accord avec vous sur le fait qu’on a quand même une certaine liberté avant de voir un film et qu’on entend suffisamment parler de Tarantino pour imaginer un tant soit peu ce qu’on risque de trouver dans ses films. Et puis ce n’est quand même pas lui qui a inventé la violence au cinéma et je ne pense pas non plus qu’il en fasse l’apologie : si on compare avec d’autres westerns, un film comme soldat bleu par exemple est autrement plus violent et choquant (je n’émets pas du tout de critique sur la qualité du film mais je prens le sens de choquant comme qqchose de marquant l’esprit une fois le film terminé). Tarantino est un fan de cinéma qui est comme un enfant entrant dans une salle rempli de tous les jouets de son enfance et qui décide d’en faire un film. Je pense sincèrement que c’est un des cinéastes les plus originaux de notre époque.
Sur DJANGO, je trouve tout de même qu’au delà du délire esthétique (et violent) de Tarantino, il y a un film qui arrive à décrire avec une grande justesse le système esclavagiste dans les états du sud : une amie particulièrement intéressée par ce sujet trouvait que c’était un des très rares films à montrer celà sans oeillères. Le personnage joué par Samuel L. Jackson et ses rapports avec Di Caprio reflète par exemple à merveille l’ambiguïté de ce que pouvait être ce système… Rien que pour celà, c’est un grand film (n’en déplaise aux détracteurs).
Quand au dernier quart du film, je pense que Tarantino voulait revenir au thème de la vengeance traditionnelle (le héros dont on croyait s’être débarrassé revient sur les lieux de sa défaite pour se venger) afin de nous livrer sa catharsis surréaliste finale : je partage vos réserves et c’est sans doute mal relié au reste du film mais cette fin permet aussi au spectateur de sortir de la salle avec le sourire…
Tarantino ou l’art d’offrir des sujets ou adaptations recherchées et maîtrisées tout en emballant l’ensemble dans les atours du cinéma populaire. Personnellement, j’en redemande…
Petite question à M. Tavernier à propos de L’appât puisqu’on aborde la question de la violence à l’écran.si je me souviens bien à l’époque de la sortie du film vous dénonciez la violence des vidéosclips musicaux qu’on servait aux jeunes. si je me souviens bien encore dans le film il y a une scène où l’on voit une video sur MTV. le clip en question est une video de Peter Gabriel. est ce que c’était fortuit ou l’objet d’un choix qui illustrait vos propos. dans le cas échéant, je me demande bien pourquoi ce choix. je n’ai jamais trouvé rien de bien nocif dans les videos de Peter Gabriel. d’autres auraient bien été plus probants à mon avis.
A Nemo
Je ne suis pas scolaire ni didactique. Je n’oppose pas les videos dont certaines sont for belles (celle de Peter Gabiel) aux actes de tueries. Je veux montrer que pour ne pas entendre les cris, ne pas voir ce qui se passe, Nathalie se plonge dans ces vidéos. C’est cet acte qui est terrible. Pas les vidéos (j’ai même mis un Eddy Mitchell que j’adore et j’avais pris Peter Gabriel parce qu’il y avait un côté conte de fées. Je ne me souviens plus d’avoir dénoncé vidéoclips musicaux, plutot l’utilisation des images dans des films et des clips mais jamais un genre en soi
merci pour vos explications et excusez moi pour ma réponse tardive.ceci prouve bien que je n’avais pas saisi cet instant du film. effectivemment c’est terrible et très révélateur de la nature encore enfantine de Nathalie.
J’ai vu avec un énorme plaisir LA FERME DU PENDU de Jean Dréville dont c’est sans doute un des meilleurs films avec LE VISITEUR, LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES et LA CAGE AUX ROSSIGNOLS. Il s’agit d’un mélodrame paysan situé en Vendée. Bizarrement, le cinéma français a peu exploité le monde rural et paysan qui constituait pourtant les 3/4 de la population de la France. Je ne connais guère que GOUPI MAINS ROUGE et le VAL D’ENFER ainsi que le documentaire de Rouquier. Mais, contrairement à GOUPI, dans LA FERME DU PENDU, les paysans travaillent et sont filmés en décors naturels. La photo de André Thomas est d’ailleurs magnifique ainsi que les décors de Max Douy. J’imagine qu’avec le temps le film pourra apparaitre aussi comme une sorte de documentaire sur la vie paysanne française de ces années-là. Alfred Adam y joue un remarquable coq de village et Vanel est excellent en patriarche. Un magnifique film sur la déliquescence d’une famille paysanne et sur les changements qu’introduit en biais une certaine modernité.
Du même réalisateur, mais pas au même niveau, j’ai vu LES NUITS BLANCHES DE SAINT-PETERSBOURG, à la mise en scène assez inventive mais au scénario complètement démodé.
A Desages
J’ai un très bon souvenir de la FERME DU PENDU que je me suis juré de revoir. NORMANDIE NIEMEN est aussi intéressant dans sa sobriété un peu terne (Gaumont collection rouge)
Normandie-Niemen est sur la liste des films que je dois revoir. J’en garde un assez bon souvenir, vieux de 20 ans.En ce qui concerne Jean Dréville, je signale que son feuilleton TV du début des années 70 LE VOYAGEUR DES SIECLES est également sorti en dvd il y a quelques mois. J’avais pris beaucoup de plaisir à revoir ce feuilleton, tiré d’un roman de Noel-Noel.
je voudrais voir LA BATAILLE DE L’EAU LOURDE, je crois que c’est introuvable. Lourcelles en dit le plus grand bien.
moi aussi mais pour des raisons plus historiques et aéronautiques que cinématographiques : je travaille au service historique de la défense et m’intéresse à l’histoire de l’armée de l’air (ce film a d’ailleurs été cofinancé par l’URSS, cette dernière étant très attachée au « Neu Neu » compte tenu de sa participation aux combats sur le front russe : les pilotes français sont d’ailleurs retournés en France avec leur Yak après la guerre en récompense de leur aide.
A propos de « La ferme du pendu »,le dvd est-il de qualité satisfaisante? Je me méfie compte tenu de la réputation de l’éditeur. Merci par avance de vos précisions.
La qualité du dvd n’est pas parfaite, mais satisfaisante. La photo, due à André Thomas, est de toute façon remarquable.
Monsieur Tavernier
je découvre votre Blog. Un pur hasard par le truchement des multiples réponses décidément très ouvertes et si terriblement efficaces de Google. J’ai par ailleurs bien conscience du sujet qui vous occupe ici : les dvd, les blu-ray et votre propre historique de passionné du 7ème Art.
Je suis un enfant du cinéma américain, de la dernière séance, et de la télévision, un enfant du siècle aurait décrit Musset ; j’ai donc accédé au blog qu’il fallait. Mais pas pour les raisons qui définissent principalement vos pages et surtout les commentaires publiés : je ne peux pas ne pas profiter de cet espace pour vous dire que l’amoureux que je suis et ne cesserai jamais d’être de (au débotté sans réfléchir) John Ford, d’Howard Hawks, de Vincente Minelli, d’Otto Preminger, d’Arthur Penn, de Cecil B de Mille, de Don Siegel, de Clint Eastwood, de Martin Scorcese, de Francis Ford Coppola, de George Lucas, de Steven Spielberg, de David Lynch, de David Cronenberg, de Steven Sodenbergh, d’Oliver Stone, de David Fincher, de Sean Penn, de Aaron Sorkin, (…) et de et de et de encore, de centaines d’autres, tout ceux que j’oublie à force de vivre avec, est un admirateur inconditionnel de votre travail et tout particulièrement de deux films, véritables chef-d’oeuvres qui ne me quittent pas : « La vie et rien d’autre », suivi de « Capitaine Conan ». Je les ai vu pas moins de 50 fois chacun. « Mettons 51 fois » auriez-vous fait dire au si regretté Philippe Noiret. Mais je n’oublie pas l’inoubliable « le juge et l’assassin », l’impact de « L. 627 » et votre étourdissant « ça commence aujourd’hui ». Je garde toujours en moi les Marcel Carné, les Henri-George Clouzot, les Hunebelle, les Autant-Lara, les Melville, les Lautner, les Audiard, les Truffaut, les Sautet, les Blier, les Verneuil et tous les autres que j’oublie encore et encore, mais vous êtes pour moi le plus grand cinéaste français. C’est aussi simple que de le dire et aussi vrai que de le vivre.
Je voulais juste vous le dire et vous remercier de me permettre de vous l’avoir dit. Encore Merci.
Bien à vous,
Fréédric
A Frederic
Que puis je dire ? Merci ?
Monsieur Tavernier,
Il y a aussi parfois du bon à Hollywood : David Nolan fait dire à Gordon sur le toit du gratte-ciel de la police de Gotham : « Je me rends compte que je ne vous ai pas dit Merci ». Et le chevalier noir de lui répondre : « Et vous n’aurez jamais à le faire », avant de disparaître dans la nuit.
C’est moi, c’est nous tous, qui vous devons tant. Ne me remerciez pas.
Cependant si j’osais, je vous demanderais simplement de ne pas oublier, jamais, l’importance, cruciale, de la part de sens que donne vos films, le cinéma, aux vies de chacun. Non pas qu’il faut confondre l’apparence du réel avec notre réalité – qui doit toujours primer même si elle n’est pas souvent digne de prévaloir sur tout – mais parce que cet Art a remplacé la force de la musique sur les consciences et les coeurs, pour de facto, avoir le pouvoir autant de faire rêver que de changer le monde. Si Jim Morrison était encore là, lui qui exigeait justement « le pouvoir maintenant », il serait cinéaste aujourd’hui. Et il connaîtrait vos films par coeur.
J’habite Bordeaux. L’air ne sent pas le crottin ni le caramel, je n’ai pas d’antique cantinière en fonte, mais je connais des vignobles qui me font toujours penser à la sublime lettre d’amour du commandant Dellaplane à Irène de Courtil. Je sais que des millions d’êtres ont reconnu ou ont appris ainsi ce qu’est l’Amour et un immense film d’un immense réalisateur. Et ils auront même ri avec une lucidité toute « woodyallienne » à des répliques mémorables : « Alors vraiment, personne ne sait qui c’est? – C’est mon oncle ».
Je veux croire que toute cette éloge – correctif : toute cette réalité – ne sera jamais un poids pas plus qu’une crainte malgré l’ampleur de la responsabilité, mais bien l’enthousiasme de l’élan, l’allégresse de la joie et la tenacité de la volonté, de poursuivre cette oeuvre pour garder la place que le monde vous a destiné. Parce qu’elle est aujourd’hui éternelle. Elle est d’ores et déjà votre lègue.
Et c’est toujours à celles et ceux qui reçoivent un cadeau, de dire Merci.
Bien à vous,
Frédéric
A Frederic
Vingt Dieux. Twenty Gods. You made my day comme dirait Harry
A Frederic: LA VIE ET RIEN D’AUTRE est un sommet du cinéma français, et on peut balayer depuis les années 20 jusqu’à aujourd’hui pour dire ça, tenir compte de Grémillon, Renoir, Pialat et qui sais-je, LA VIE ne souffre pas d’y être confronté! Vous avez donc raison de l’avoir vu 50 fois! et félicitations pour ce cri d’amour!
parfaitement LA VIE ET RIEN D’AUTRE est un film immense car il décrit l’importance néfaste que cette sale guerre a eu sur les familles françaises. mon grand père a participé à cette saloperie et en est revenu avec des séquelles et sans ses frères. 20 ans plus tard il est mort de ces sequelles et à laisser deux filles et une femme seule, ma mère ma tante et ma grand mère. je veux pas faire pleurer margot mais ça n’a été bénin. alors oui 100 fois merci pour ce film et aussi pour Capitaine Conan car mon grand père a fait aussi les Dardanelles.
Bonsoir à toutes et à tous ; Bonsoir Mr Tavernier.
Tout d’abord merci d’avoir lu et compris mes deux posts et merci plus encore d’y avoir participé vous-mêmes.
Pour le reste, et pour certes rebondir mais aussi pour bien expliciter mon propos sur le travail de Mr Tavernier – que ce soit sur « La Vie », « Conan », » L », « Ca commence », sur « Torchon », « Le Juge » et sur tous les autres de toutes les façons – oui je suis toujours ému et toujours étourdi d’admiration par sa façon de filmer, de s’attacher aux personnages en restant au plus près de ses comédiens ; toujours fasciné par sa façon de dérouler ses histoires, toujours dans l’instantanéité de la vie, sur le vif, sur sa tranche la plus vive, qu’elle soit passionnelle ou criminelle – qui de toutes façons sont les deux faces de la même pièce – et par du coup sa façon de faire basculer les uns et les autres dans leurs destinées, quitte à les transcender, à faire du blanc le noir et inversement : chaque personnage étant fatalement appelé à être aussi transfiguré que le film à son final, et souvent pour s’en trouver révéler. Et d’abord par sa dualité avec le monde qui l’entoure. Soi-disant moderne. Et plus particulièrement en étant en but à la hiérarchie, par nature comme l’argent : corrompue et bête. Oui, tout cela est vrai – et bien plus encore, je schématise ici forcément – mais ce qui m’a le plus façonné moi-même, ce qui m’a fait grandir, devenir un être de réflexion sinon d’engagement, est la conscience politique de Mr Tavernier. Je ne suis donc nullement surpris de voir que son prochain long-métrage est la transposition de « Quai D’Orsay ». Quoi de plus logique? Il est avéré de mon point de vue que son travail fait sens parce qu’il est bâti autant sur une narration que sur son message. Et il est immanquablement empreint d’humanité – la vraie, pas celle des salonnards parisiens – et toujours dans son combat, en ce qu’elle essaie de réveiller autant les coeurs que les esprits : divertir, évader, rêver par le plein, non le creux. Interroger et trouver les réponses. Et de facto vivre un réel éclairé au mot « fin », approfondi, amélioré, définitivement plus vrai. Donc plus beau. En tous cas plus plus vivant. D’autant plus que l’esprit rivalise avec ses jeux : les bons mots n’ont d’égal que la générosité du rire et de l’empathie de chacun des films. Eviter l’écueil du démonstratif pesant, du poncif égotiste : miser sur l’intelligence et non la veulerie. Quoi de plus essentiel aujourd’hui au regard de nos sociétés avachies et apathiques? Je vois dans la filmographie de Mr Tavernier, la proposition sinon la promesse d’un idéal : la vie et rien d’autre.
Bref, et malgré mes raccourcis ici, voilà ce que j’entends en remerciant Mr Tavernier et en le priant de continuer surtout.
Cordialement :
Private Joke for Harry : je sais que tu te demandes si j’ai tiré 5 balles ou bien 6. Je t’avoue que dans ce bordel, j’ai pas très bien compté moi-même. Mais c’est un 357 Magnum, le plus puissant soufflant du monde. Alors tu ne dois te demander qu’une seule chose : – ch’tente ma chance ou pas? Vas-y, fais-moi plaisir…
que du bon voire du très bon : on est fait pour s’entendre !!
Bonjour Mr Tavernier,
J’aurais aimé savoir de quel livre vous parlez quand vous dites; « J’ai découvert que Don Hartman, dans le livre de Scott, fut un des opposants les plus violents à DeMille. »
J’apprécie énormément ce blog et vos billets, un phare ,parmi d’autres, qui me permet d’y voir plus clair dans cette vaste étendue brumeuse qu’est l’Histoire du Cinéma pour un gamin du début de ce siècle…qui doit ‘se manger’ une histoire deux fois plus longue et bien plus documentée, il me semble, grâce au travail de passionnés tel que vous.
A J.Macci
Je suis trop elliptique. Il s’agit de Scott Eyman et de son livre sur de Mille que nous allons publier dans notre collection lyonnaise
Merci pour cette précision!
Pouvez-vous déjà nous donner une date de publication?
Collection Lyonaise, toujours chez ActeSud?
En parlant d’ActeSud et de l’Institut Lumière, est-il envisageable de voir rééditer la biographie de Michael Powell (en 2tomes, le premier est fort dur à trouver sur le marché de l’occasion), ainsi que ‘Conversation avec B.Wilder’?
Et ultime question, donnez nous l’espoir d’une éventuelle sortie d’un ’70ans de cinéma américain’, cette année?
Je suis désolé d’en profiter pour vous tirer les vers du nez…
A J Macci
La nouvelle éditions de 50 ANS (qui sera soit 80 ANS soit si on a le temps100 ANS) ne sera pas terminée avant au moins 2 ou 3 ans. On a deja écrit plus de 200 pages sur le cinéma muet et cela prend du temps. Je vois pour le volume 1 de Powell
Le deMille sera publié chez ACTES SUD
Comme les éditions précédentes débutaient en 1940, vous prévoyez donc tout le cinéma muet + les années 30 (or, ces vingt années sont colossales en chefs d’oeuvre, et en temps de boulot pour écrire à leur propos), on monte donc à 70 ans et si vous vous arrêtez à 2010 on est bon pour 90 ans! 20 ans de plus au début et 20 ans à la fin, mais 2010 est déjà passé, autant mettre à jour pour 2020, vous avez raison autant prévoir « 100 Ans… », d’ailleurs ça sonne mieux comme titre! Bon courage!
Sérieusement, vous ne cherchez pas des collaborateurs comme des gars de Positif, qui pourraient vous filer un coup de main? En respectant la règle amicale de fondre les signatures en véritable oeuvre collective? J’aime bien cette idée de ne pas savoir qui a écrit quoi…
A Martin-Brady.
A l’opposé de votre point de vue, je préfère savoir qui écrit quoi. Identifier l’auteur et avoir ainsi appris à connaître sa sensibilité permet de mieux comprendre l’analyse.
A Edward: euh, oui mais je ne parle que des ouvrages de Coursodon et Tavernier, les 30 ans, 50 ans etc, dans lesquels les apports des deux auteurs n’ont pas étés identifiés par des initales comme dans d’autres ouvrages. En fait, dans le cas de 50 Ans, je suppose que les deux avis ont étés liés par souci de clarté (en plus, c’est très bien rédigé, il y a certaines phrases qui pourraient figurer en cours de littérature! et hop un coup de brosse à reluire en plus), on doit passer en plein milieu d’une phrase d’un avis de BT à un avis de JPC, d’où la fusion stylistique singulière (je ne connais pas d’autres exemples)! Avec des collaborateurs supplémentaires (mais je crois que les deux amis préfèrent rester seuls à porter le fardeau passionnant!) ce serait peut-être périlleux à réaliser, quoique…
A Martin-Brady: « identifier l’auteur » est un desir parfaitement legitime, mais nous avions d’assez bonnes raisons de ne pas le faire (je me souviens que Bertrand m’avait dit quelque chose comme « si on signe des initiales c’est comme dans un magazine et non un livre »). Et comme on continue a ne pas signer depuis 50 ans ou plus, on ne peut pas d’un seul coup tout changer (d’ailleurs parfois on ne sait plus qui a ecrit quoi). Le lecteur peut, s’il en a envie, s’amuser a deviner qui est l’auteur de tel ou tel article(les deux auteurs ont des styles un peu different).
Bertrand: si « on a le temps » pour 80 ans on aura le temps pour 100 ans. En fait, on s’etait mis d’accord pour 1914-2014, ce qui fait bien 100 ans. Ou bien (autre proposition que j’ai faite) 1912-2012 (que pour ma part je prefererais).
Ce qui est certain c’est qu’on n’aura pas fini le livre avant 2015 — ce qui est un peu inquietant car « The days dwindle down to a precious few… »
Puisque JPC évoque Weill… Je suis allé voir la prod anglaise de « Street Scenes » au Châtelet. Quelle merveille bouleversante ! Quelle proximité avec le 7ème art aussi…
à Jean-Pierre Coursodon: oui oui on est d’accord, surtout ne changez rien! L’absence d’initiales donne à 50 Ans une allure de roman… et content de vous voir ici, j’espère que vous allez aider Bertrand à nous tenter en achats de dvd…
2015? mais c’est dans deux ans! c’est vite passé, courage!
à bientôt
Continuez votre duo et ce sans distinguer les signatures car cela porte la marque d’une amitié cinéphile magnifique où l’écrit vient relayer idéalement les dialogues!!!
Cette nouvelle qui s’ancre enfin dans une réalité tangible est sûrement l’une des plus belles nouvelles qui ouvrent 2013.
Je tiens à vous faire part de ma réaction suite à la récente annonce dans ces pages d’une édition revue et augmentée de « 50 ans de cinéma américain ».
Il y a encore quelques temps, je me souviens avoir lu un post de B. Tavernier dans ces même pages, dans lequel il disait que ses différents courriers (ainsi que ceux de J.P. Coursodon) à l’éditeur Omnibus restaient lettre morte.
Alors, vous pensez ! Apprendre en l’espace de quelques jours, que ce sera un « 80 ans », voire apparemment, un « 100 ans de Cinéma américain » !!! C’est le pied !!!!!!! Alors 1912-2012 ou 1914-2014 ? Héhé !
Là je pense que la majorité des blogueurs vous disent à leur tour : « Bertrand… John-Pierre… YOU – MADE – MY – DAY ! ».
A Sullivan
Exact mais OMNIBUS n’avaiet pas les droits et les avait cédé et c’est l’INSTITUT LUMIERE/ACTES SUD qui reprennent le flambeau
Magnifique! Mais par pitié… autant « Amis américains », que l’on lit religieusement, bien installé dans son fauteuil club, peut souffrir d’une édition extraordinaire(ment lourde : 5 kgs au bas-mot !!), qu’on est heureux de sortir des rayonnages quand l’envie nous en prend… autant « 50 ans » et donc le futur « 100 ans » nécessitent une édition souple, consultable à l’envi, comme un dico… l’édition chez Omnibus était en ce sens idéale d’un point de vue de l’utilisation. Je n’ai qu’un reproche à lui apporter : le titre des films en V.O. sans le titre français entre parenthèse, c’est un peu embêtant, car ça oblige à naviguer régulièrement entre le corps du texte et l’index… et ça finit par devenir un peu élitiste… On peut être cinéphile mais pas nécessairement connaître tous les titres traités…
oui, ben on sera mieux loti avec Lumière-Actes Sud! Deuxième bonne nouvelle!
Si, si faites une édition bien lourde et bardée de belles photos et document divers!!!
OUI, Bertrand, you made our day avec ce genre de nouvelles!!!!
Non, tu ne chanteras pas… Non, tu ne chanteras pas…
To Bertrand Tavernier, Quite recently,while looking for some old film reviews for a friend,I came across your TAVERNIER ON MACKENDRICK interview which appeared in SIGHT AND SOUND some years ago. Your remarks on Michael Balcon reminded me of complaints made by another party,complaints which I’m fairly sure you’ve never seen. In Kathleen Tynan’s edition of her husband Kenneth’s letters, there appears a draft of an unsent letter which Mr. Tynan wrote in 1958 to Balcon when resigning after 2 extremely frustrating years as Ealing Studios script editor. Tynan addresses the same Balconian shortcomings that you singled out years later. Tavernier: « He never understood the contribution of the director. » Tynan points out that Balcon turned down Osborne’s LOOK BACK IN ANGER because it would involve a non-staff director (Tony Richardson). But then Balcon also turned down James Kennaway’s script of his own novel TUNES OF GLORY, brought to the studio by staff director Basil Dearden, presumably for the depressing nature of the subject matter. Tavernier: « Balcon was so much afraid of sex, of women. » and Balcon’s « petit-bourgeois state of mind, so when they tried to make satire, it wasn’t biting enough. » Tynan: »I complained about the studio’s reluctance to deal with sex, social problems or politics ». During Tynan’s unhappy tenure, Balcon turned down two Leslie Norman projects: Alec Guinness’s script for THE HORSE’S MOUTH and Nigel « Quatermass » Kneale’s adaptation of LORD OF THE FLIES. Balcon did buy a book called CASUALTY about life in the emergency ward of a London hospital for Lindsay Anderson but never produced it because of the discursiveness of Anderson’s narrative line. Balcon, and for that matter, Tynan, believed that film was a « narrative medium », Anderson that it was a « human medium ». This reminded me of interviews that I’ve read with you about how you didn’t believe in the tyranny of plot over character. No, those weren’t your exact words. But I thought you might be interested in knowing that other people were expressing the same reservations about Ealing at the time. But to no avail.
L’ entretien avec Gordon Douglas paru dans Positif (1969) est accessible sur le blog tropbath.canalblog.com
Rare et précieux document.
Grand merci pour cette info.
Pour en revenir à TWILIGHT d’Aldrich, les mauvais en anglais (comme moi) doivent se satisfaire d’une VHS intitulée ULTIMATUM qu’on trouve à prix raisonnable sur le net. Mais attention, escroquerie totale. La pochette annonce une version de 137mn alors que le film n’en fait que 90. Version française épouvantable où Widmark est doublé par Francis Lax, et plusieurs comédiens annoncés au générique ne sont pas dans le film. Pourquoi Sidonis ne se chargerait-il pas d’une édition en France ?
Si ça peut vous consoler, l’édition Olive en z1 n’a aucun st, ni français ni anglais ou autre, si j’en crois DvdBeaver qui analyse le BR, pas le dvd mais on peut supposer que le dvd non plus! C’est un job pour WildSide ici: de toute façon, cette rééd US va entraîner forcément une z2 FR et là, y’aura quand même des st! La bonne durée de version serait bien 146′ (cf 50 Ans de Coursodon/Tavernier).
Bonjour Messieurs,
Concernant l’Ultimatum des Trois Mercenaires, sachez que c’est Carlotta qui va éditer ce film – au format Blu-Ray – au début de cette année.
Source : 1Kult (http://www.1kult.com/2012/09/10/exclu-aldrich-chez-carlotta/)
Forgotten Silver (http://www.forgottensilver.net/2012/03/22/ultimatum-des-trois-mercenaires-documentaire-et-blu-ray-cette-annee/)
Merci pour cette nouvelle Bmcready 😉
A Bmcready: au format blueray ET dvd!
(et heureusement pour beaucoup qui n’ont pas encore de lecteur br)
merci Carlotta!
A Martin-Brady :
Oui ! en DVD aussi.
Il faut dire que dans le lien que j’ai donné, le PDG de Carlotta précisait que le film avait été restauré par la Bavaria dans une copie magnifique et dans sa version longue. Le format Blu-ray étant plus à même de restituer au mieux les qualités esthétiques du film.
Mais le DVD sera bien là…..et j’ai bien conscience que tout le monde – sur ce forum – n’a pas forcément de lecteur blu-ray 😉
A Bmcready: certes, le br c’est mieux, je ne veux pas faire de misérabilisme style le pauvre « blaireau sans un rond incapable de se payer un lecteur BR mais quelle misère » etc… mais j’ai renoncé à accéder au br quand je me suis laissé dire ici même que ce n’était valable que pour les très bons masters et avec une tv aux performances à la hauteur: bref, j’attends un peu. J’espère que quand j’y serai enfin, ils vont pas inventer le super-Br-d’enfer- (SBRDE) ou que sais-je, encore plus performant! à bientôt…
Ne vous inquiétez pas !!!
Avec ladite dématérialisation des supports images et sons qui vient sur nous à la vitesse grand V, vous n’aurez plus bientot que du streaming HD sur votre ordinateur ou sur votre écran TVHD polyvalent connecté en WiFi haut débit à une quelconque Box-machin !!!
(Je plaisante… presque)
À MB : Le pire, c’est que c’est peut-être moi qui vous ai convaincu de rester au lecteur de DVD. (Quand peu de temps plus tard, je me suis équipé en BR, ne trouvant plus de lecteur DVD de bonne qualité…) Le cas échéant, pardonnez-moi, avec ma grande gueule…
eh bien, la même personne qui m’a déconseillé l’achat d’un lect BR m’a dit exactement la même chose que vous! Ecoutez moi, si je peux acquérir à mon profit les films que je veux garder sous la main, matérialisé sur support ou pas, je m’y habituerai mais…
A JC Freycon: oui, c’était vous par mail! Oeuf de course je vous pardonne sans blague… Je vous ai pas cité parce que vous avez le droit de changer d’avis. Bon, si on trouve plus de lecteur dvd de qualité, faudra un jour que vous me donniez un conseil de lect BR… on verra ça! Je me permettrai de vous mailer pour une ou deux questions qui me tiennent en éveil au sujet technique, matos, etc, OK?
À MB : OK.
To Martin-Brady, According to the website cinema-francais.fr, Marguerite Viel was born in 1894 and died in 1976. LE BANQUE NEMO was her fourth and last film and the only one on which she did not have a co-director. Her first film,made in Czechoslovakia in 1930 was DZUNGLE VELKOMESTA (co-dir Leo Marten). In ’32 she co-directed both PETITE BONNE SERIEUSE and Feydeau’s OCCUPE-TOI AMELIE with Richard Weisbach. She has a writing credit from ’32 for something the IMDB calls AMOROUS ADVENTURE, in which one finds the familiar names Albert Prejean and Paulette Dubost. There’s a sound dept credit for 50 FATHOMS DEEP in ’32 (busy year). I can find no information on how Marguerite occupied her own self from 1934 to 1976.
Thanks, Michael for the french site I wasn’t aware of! The BANQUE NEMO credits on my copy I preciously introduced in my cinematheque gives Jean Choux (JEAN DE LA LUNE) for a supervisor to the film. Do you think 50 FATHOMS DEEP and MON AMI TIM are the 2 english speaking and french speaking versions of the same, basically, movie, as they used to do in early sound pictures? At first, I thought of a pure cinemaniac joke, then, I had this on IMDB:
http://akas.imdb.com/title/tt0197691/
akas.imdb.com/title/tt0021858/
thanks again
To Martin-Brady: MON AMI TIM and 50 FATHOMS DEEP are indeed the French and English language versions of the same film (note recurrence of names Pinky and Tim). In the early sound days,some linguistically gifted actors,like Adolphe Menjou,might appear in as many as 4 different language versions of the same film. In Myers and Mandelbaum’s SCREEN DECO contrasting stills of French and American versions shot on the same Hollywood soundstage suggest that in the French versions the sets and the actors were better dressed and the actresses were less dressed.
To Michael Rawls: I really, at first, analysed as pure 100% certified gold rawlsian humour your mentioning of a Roy William Neill’s film as part of dear Marguerite’s filmography, and I started joking back, then puzzled, learnt, searched, erased and retyped my comment in the most serious way! But admit that you prefered to mention the US version rather than the french one as element of this sound dept credit for Marguerite, didn’t you?
Fill up DVDBlog with any informations you will track and find, please, I mean about Marguerite’s occupations from 1935 to 1976? Best.
(straight: noted this new book to list, SCREEN DECO)
Bonjour monsieur Tavernier, juste pour vous dire que ma femme était ravie d’apprendre que vous aviez utilisé l’avion sur lequel elle travaillait (de l’escadron de transport Estérel) pour votre film adapté de la BD Quai d’Orsay dans laquelle il apparaissait déjà. J’attends quant à moi ce film au moins pour deux raisons : c’est vous qui le réalisez (la flagornerie ne fait pas de mal !!) et la BD est absolument remarquable à la fois réaliste et cinglante : à lire absolument et plus éloquente que beaucoup d’ouvrages politiques.
Je viens de découvrir casting de Quai d’Orsay, cela va être intéressant ! Lhermitte revient chez Tavernier plus de 30 ans après « Que La Fête Commence » et « Des Enfants Gâtés », retour de Personnaz, déjà excellent Anjou dans La Princesse, et surtout, je suis impatient de voir ce que la collaboration Tavernier-Arestrup va donner !
Dans quels rôles précis/BD ?
Arestrup/B Tavernier, la rencontre a de la gueule!!!
Signalons la reprise en copie restaurée à partir de demain de La mort en direct, histoire de vérifier combien notre cher Bertrand avait su anticiper nombre de dérives contemporaines sans mesurer combien cela irait vite!!!Envie de revoir ce film dans de bonnes conditions ce qui semble enfin le cas.
Emission très riche à ce propos sur F Inter vendredi dernier avec le souvent pertinent F Bunel.
A Ballantrae
Merci. Belle tribune d’Arnaud Laporte sur France Culture
A propos des films qui ont anticipé la télé-réalité, je suis étonné que dans l’émission de Taddei (avec B. Tavernier et Y. Boisset), personne n’ait mentionné LA DIXIEME VICTIME d’Elio Petri en 1965…
Ajoutons la présence d’un autre très riche entretien avec Bertrand (tjs autour de La mort en direct mais avec qqs délicieuses digressions) sur l’indispensable site DVDclassik!!!
tiens c’est marrant j’ai repensé à ce film et à vous lorsque j’ai vu sur le prog TV le jeu de la mort. personnellement je pense que le sujet est universel et intemporel car bien plus qu’une critique des jeux du cirque, tv réalité etc.., il me semble qu’il s’agit à quel point sommes nous capables de dire non et faire preuve d’insoumission dans les sociétés dont les fondements sont l’obéissance à la hiérarchie et à l’ordre établi, les lois fussent elles iniques et il y en a.
Bonsoir Bertrand.J’ai revu avec beaucoup de recul « Fureur apache »avec Burt lancaster,Victor French sortie dans les années 70.Ce western il faut le reconnaitre à vieilli et traine en longueur au niveau scénaristique.Evidemment le role de Burt Lancaster est taillé sur mesure mais manque cruellement d’épaisseur dans le sens psychologique du personnage seul et perdue.Le réalisateur sauve quelques scènes d’action bien réglée mais l’ensemble fait penser à un vulgaire tv film de série b.Avez vous vu « l’aventure du Rio Grande « de Robert Parrish sortie en 59 avec Robert Mitchum et disponible depuis peu en dvd chez carlotta.Merci et à bientot de vous lire.
A Rouxel
L’AVENTURIER DU RIO GRANDE est sorti chez Sidonis en blue ray grace à moi et je le présente. J’ai écrit moult et moult pages sur ce film (dans AMIS AMERICAINS). Je ne suis PAS DU TOUT d’accord sur FUREUR APACHE que j’ai revu plus de 15 fois, qui est LE GRAND western de la décenie, l’opposée d’un télé film et le personnage de Lancaster est d’une rare profondeur : dans ses rapports avec les Indiens, la manière dont il évite tous les stéréotypes, dans ses rapports avec l’autorité militaire dont on voit bien qu’il les trouve incapable et qu’il sait être envoyé à la mort. Quelqu’un qui dit juste « humour apache » en découvrant un homme écorché vif n’est pas un personnage ordinaire
… et il faut tirer son chapeau à BL pour avoir porté des personnages comme ça. A la même époque, Wayne n’aurait jamais accepté de dire un truc pareil! De même de figurer en cadavre nu au milieu d’autres cadavres sans sépulture dans la boue à la fin de GO TELL THE SPARTANS, et THE SWIMMER où il finit en minable humilié par les employés de la piscine municipale, il faut vraiment avoir plus le souci d’acteur que de vedette. Et l’invisible TWILIGHT LAST GLEAMING a une grande réputation… Vraiment, Burt était un grand, les autres de sa génération n’ont pas fini avec des films aussi forts et c’est pas pour être méchant avec les Douglas ou Mitchum, lui a réellement souvent tenté même sur la fin d’être singulier. Je n’ai que de l’admiration pour Burt Lancaster!
TWILIGHT’s LAST GLEAMING n’est pas tout à fait invisible, puisque JP Dionnet l’avait programmé dans son « Cinéma de quartier » il y a quelques années de cela, certes, et que je crois l’avoir vu sur le cable également. C’est en tout cas un film puissant, qui démonte, avec un culot incroyable pour l’époque, l’argumentaire kisssingerien justifiant la « guerre du Vietnam ». On ne louera jamais assez la dernière période d’Aldrich: derrière la vulgarité apparente des sujets et du style , on sent une rage,un humanisme et parfois une sensibilité qui contredit l’idée reçue selon laquelle le gros Bob aurait renoncé à toute ambition après la série de chefs d’oeuvre des années 50. Même un projet aussi improbable que « The Frisco Kid » mérite le coup d’oeil.
A Jerome
Tout à fait d’accord. C’est ce que nous écrivons dans 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN. Il existait un disque laser de TWILIGHT qui présentait la version complete avec la scène incroyable où le Président des USA découvre que la guerre du Vietnam avait été programmé, imposé par le lobby militaro iondustriel dénoncé par Eisenhower. Ils savaient que la guerre serait perdue mais que cela allait les enrichir quitte à faire tuer des milliers d’américains
HUSTLE, malgré tous ses défauts, en est un bon exemple: le scénario de Steve Shagan est en effet assez bancal et lourdaud,jouant sur tous les tableaux:à la fois puritain et sensationnaliste dans son évocation d’une société américaine qui semble gangrénée par la libéralisation des moeurs. Mais n’est-ce pas inhérent au genre du « film noir », et, plus généralement, à certains films américains des années 70, qui tentent d’explorer un « nouveau » romanesque, tout en feignant d’en dénoncer les turpitudes (Mr GOODBAR, TAXI DRIVER, HARDcORE, etc.) Mais même si les scènes entre B. Reynolds et Deneuve sont maladroites (on sent que le modèle est UN HOMME ET UNE FEMME et que l’european touch est le gage pour les producteurs d’une certaine profondeur psychologique ), elles restent très originales dans ce contexte et par la nonchalance qu’elles apportent au rythme du récit, comme si Aldrich s’y intéressait plus qu’à l’intrigue policière, somme toute assez bâclée. Ce personnage de flic frustre, à la fois machiste et délicat, dépasse les stéréotypes,de même que celui de Deneuve qui n’est ni une maman, ni une putain. Et certaines fulgurances sont typiquement aldrichiennes (le passage à tabac, la fin à la fois prévisible dans une logique tragico-hustonienne, et arbitraire, surprenante et dérisoire).
TWILIGHT’s LAST GLEAMING vient d’être édité le 13 novembre dernier aux USA en DVD et Blu Ray chez Olive Films ET QUI PLUS EST dans sa version américaine originale de 146 mn. Vous pouvez trouver tout cela sur amazon.com.
Actuellement, TWILIGHT n’est dispo qu’en z2 espagnole en version de 135′, j’ai complètement laissé passer l’édition JP Dionnet, et la diffusion sur le câble m’a échappé aussi. La version complète est de 146′.
Je m’excuse je viens de voir qu’il est sorti une éd US dvd et br en 2012. Ce n’est définitivement plus un invisible! Chic!
http://www.amazon.com/s/ref=nb_sb_noss?url=search-alias%3Dmovies-tv&field-keywords=TWILIGHT%27S%20LAST%20GLEAMING
Et Emperor of the north? Quel chef d’oeuvre percutant sans le moindre gras allant trop vite et trop fort pour éviter toute lecture métaphorique (cf par comparaison Runaway train de Kontchalovski sur un sujet finalement assez voisin).
Aldrich est un cinéaste très important du début de sa carrière à son dernier opus assez incroyable d’émotion, de pudeur et d’humanité malgré un sujet peu engageant: le catch féminin!Comme un avant goût de Million dollar baby…
ULZANA’S RAID est selon moi le meilleur western américain des années 70, mais je m’accorde avec les blogueurs qui déplorent son esthétique téléfilm. Aldrich n’a jamais été un esthète et dans la dernière partie de sa carrière il s’en est foutu plus que jamais. THE LONGEST YARD n’est pas mieux photographié qu’un épisode de Kojak, et pas mal de cadrages semblent avoir été faits au jugé. J’ai dernièrement revu THE CHOIRBOYS (Bande de Flics in French), qui n’existe que dans une horrible version VHS et qu’on aimerait bien revoir dans une copie propre. Insuccès public, film oublié, mais une oeuvre pleine de colère, sans aucune tête d’affiche et on se demande quel réalisateur d’aujourd’hui pourrait initier un film pareil. Là aussi la photo est moche, c’est cadré à la louche mais on s’en fiche complètement tant le contenu du film est puissant.
A Manux
Ce que vous soulevez est plus comùplexe. Aldrich refusait toute joliesse dans la phto (surtout dans ces derniers films). Il refusait de peindre la Nature de manière lyrique. Pour lui, cinéaste progressiste, très à gauche, la Nature n’est jamais redemptrice (du moins après BRONCO APACHE). C’est un lieu hostile, de danger, de mort et elle est perçue tout comme les soldats du Vitnam ressentaient la campagne indochinoise : un endroit de pourriture, de mort. Biroc n’a jmais été un opérateur esthète de même que DeVol, le compositeur d’Aldrich est plus attiré par les dissonances que par les mélodies à la Steiner. Aldrich est un cinéaste urbain et il ne filme pas l’Ouest comme Mann ou Daves. Ce n’est pas un lieu hospitalier. En revanche, je m’élève contre le fait d’amalgamer les cadrages, le découpage (lui aussi fait de dissonance) à ceux des téléfilms. Il y a des angles étranges, des gros plans inatendus, insolites, cette manière de filmer « à la truelle » comme le disait si justement Chabrol
Non Aldrich ne torche pas ses plans dans Ulzana’s raid (aps plus que ds ses meilleurs films): ils ont au contraire bcp de tenue que ce soit ds le choix des cadres, celui des mouvements de caméra ou de personnages et même ds le choix de couleurs certes réalistes (ce n’est pas Almendros chez Malick, c’est clair!)mais efficaces.Sans parler du montage selon Aldrich : brut de décoffrage, heurté et inattendu très souvent.J’y trouve le même plaisir brut que chez Fuller par exemple même si celui-ci compose plus en esthète.
Je croyais que « Fureur apache » était un film pour la télé.
Peut-être à cause du lettrage du générique et de la bande d’acteurs de « la petite maison de la prairie » ?
Pourtant, il y a des qualités, le dialogue parfois, du genre: »Pourquoi ne haïssez-vous pas les Apaches ?
-A quoi bon haïr le désert parce qu’il n’y a pas d’eau… »
Fureur Apache un vulgaire téléfilm!!! Et puis quoi encore!?! Aldrich y est puissant,incisif, complexe de manière que je ne peux que classer ce titre parmi ses chefs d’oeuvre.Comme le dit Bertrand, l’un des westerns les plus impressionnants des 70′ avec Jeremiah Johnson, Josey Wales et surtout (là je sais que ce ne fera pas l’unanimité)Pat Garett et Billy le Kid de l’immense Peckinpah .
Bon sang mais que vous faut-il question mise en scène?Rappelez vous cette utiliastion de l’espace comme une menace constante, la manière de sauter des poursuivis vers les poursuivants qui ne sent jamais l’effort et ce ton désabusé du personnage de guide joué par Lancaster (l’une de ses plus belles prestations).
On pourrait ajouter que tous les téléfilms ne sont pas des navets. Je me souviens de certains dignes de donner des leçons au « grand » cinéma. Vous souvenez-vous de « Massada » de Boris Segal avec Peter O’ Toole ? On oublie vite que c’est pour la TV !
tout à fait d’accord avec vous deux : Fureur Apache fait partie des chefs d’oeuvre du western des 70 avec les Eastwood et les Peckinpah. On peut ajouter les films de Penn et Pollack. Je pense que c’est plus l’esthetique des années 70.
Et Fanny et Alexandre? Et Scènes de la vie conjugale? Et Kaos? Et Les clowns? Et Nos meilleures années? Et Heimat? Et Berlin Alexanderplatz? Et Carlos? Et Duel?etc, etc….
A propos de téléfilm, je viens de voir un tvfilm de Jacques Maillot intitulé UN SINGE SUR LE DOS très émouvant et juste, fort, on sent le manque de moyens parfois mais Marc Chapiteau, Carole Franck et Gilles Lellouche sont excellents: pour Lellouche, j’opte pour le dythirambe: il est absolument prodigieux! Bien sûr les rôles d’alcoolique autorisent le cabotinage mais là c’est pas le cas, c’est dans la retenue, le mutisme qu’il est prodigieux. Oublions ses rôles de petit futé à la coule dans des comédies à la noix… S’il pouvait jouer un petit futé à la coule dans une bonne comédie vraiment poilante, ce serait mieux…
Il y a de bonnes surprises dans les tvfilms français: je me souviens de LA BELLE VIE de Virginie Wagon avec Valérie Donzelli et Michel Voïta. Il y a toujours de bons acteurs et la formation à la tv est bénéfique: il s’agit de tourner vite ça n’a pas que du mauvais… Il faut retenir les noms de ces jeunes cinéastes.
A Bertrand Tavernier.
A propos de Robert PARRISH. Je découvre l’existence d’un film titré A TOWN CALLED BASTARD (également A TOWN CALLED HELL) attribué à Robert PARRISH. Je n’ai rien trouvé à son sujet dans AMIS AMERICAINS ni dans HOLLYWOOD DOESN’T LIVE HERE ANYMORE. Est-ce parce que la participation de Robert PARRISH fut négligeable (le film est aussi attribué à Irving LERNER) ou que le résultat fut à ce point décevant ?
A Edward
Le film fut réalisé par Parrish qui fit réécrire une grande partie du scénario et du dialogue par Robert Shaw (toutes les scènes entre Shaw et Martin Landau, de loin ce qu’il y a de mieux dans le film). Après le départ de Parrish, Yordan fit ajouter près de 25 minutes dirigées par Lerner dans un flash back qui désiquilibrait une film déjà fort boiteux. J’avais fait éliminer ces scènes par Parrish pour la sortie en France mais elles doivent exiuster dans toutes les copies
Pour répondre à Manuxje tiens à préciser que que le comédien Claude Giraud a quelques problèmes de santé.Ceci explique que c’est Jean françois Stevenin qui lui prete sa voix dans le film de Bertrand Tavernier.Jeudi dernier j’ai assisté à la cinémathèque de Toulouse à une conference autour du doublage.Natacha Laurent la directrice avait invitée Jenny Gerard directrice artistique deuis 55 ans ainsi que le comédien Benoit Allemane qui double depuis 20 ans Morgan Freeman suivi de la projection d’impitoyable de Clint Eastwood.Jenny Gerard nous as raconté une histoire concernant le doublage du film « le chameau qui pleure » sortie il y a quelques années.Sa clente lui avait demandé un doublage avec des comédiens ayant l’accent mongol.Dons son mari Maxime s’est rapproché de l’ambassade de Mongolie à Paris afin de glaner des voix du pays.Tous le personnel d’ambassade ainsi que la famille de l’ambassadeur firent leurs débuts dans la discipline pendant une semaine.Jenny était contente d’avoir trouver des voix correspondant aux tonalités des acteurs.Elle envoya le dvd doublé puis la cliente l’a contacta pour lui dire que le résultat était desastreux et qu’elle devait refaire une vf evec des comédiens français sans accent.Evidemment le personnel d’ambassade fut decu quand le film est sortie en salle puis en dvd.Pour revenir au doublage Jean Anouilh disait que c’était un mal necessaire en sachant que 90 %des spectateurs vont voir des films en version doublée.Bien sur il est deconcertant de constatet que certaines sociétés et directeurs artistiques attribues des voix pas du tout adaptés aux physiques des acteurs,sans parter du suivi des voix françaises avec les carrières d’acteurs étrangers(Roger Rudel por Kirk Douglas,Raymond Loyer pour John Wayne,Jacques Thébault pour Stevemac Queen,Henry Djanick pour Anthony Quinn,ou Claude Marcy pour Marylin Monroe,Martine Sarcey pour Elizabeth Taylor,Lita Reccio pour Barbara Stanwyck.Sur ce bon week end end à tous,Yves de Toulouse.
concerant Eastwood et tous les artistes en général, je prends souvent l’exemple de Céline : on peut tout à fait apprécier Le voyage au bout de la nuit et rejeter les idées politiques de son auteur : Céline était un grand écrivain mais un « salaud » selon Sartre. onc on peut tout à fait aimer les films de Clint et ne psêtre d’accord avec ses idées politiques (et d’ailleus encore faut-il suffisamment connaitre la culture américaine pour pouvoir juger : cf tous les discours franco-français sur les armes aux USA qui font partie de leur culture). Bien evidemment je ne l’approuve pas.
A Maxou37
La comparaison a ses limites car Céline a AUSSI écrit des livres qui publicisent, poussent, développent ses idées les plus détestables. Eastwood a AUSSI fait des films qui contredisent ses prises de positions politiques, leurs donnent une prodondeur, une humanité qui vont très au délà. Je pense aux LETTRES D’IWO JIMA, à THE FLAGS OF OUR FATHERS
je suis d’accord l’exemple est vraiment limite. j’ai franchement du mal avec Céline.
bien sur mais son oeuvre (et il y a eu une polemique il y a quelques temps de cela) merite qu’on s’y attache (je l’ai etudie en bac de français et je l’ai meme presente à l’oral : j’aime ce livre du Céline-écrivain mais je m’oppose absolument à l’homme qu’il était et qui était proche de Vichy). En fait, ce que je veux dire assez maladroitement peut etre, c’est qu’on ne peut pas toujours regarder ou lire des oeuvres « pompières » et « officielles ». La polémique fait aussi avancer l’art.
justement je ne remet pas en cause la qualité d’écrivain de Céline mais l’homme (celui de bagatelle) et c’est pourquoi j’ai vraiment du mal à les séparer.
À Maxou : Sartre, pendant l’occupation allemande, à Paris, est venu trouver Céline. Il pensait que ce dernier avait des relations qui lui permettraient de faire jouer sa dernière pièce, parce que ça lui importait beaucoup, à Sartre, que sa pièce fût jouée, même si c’était pour un public d’officiers allemands. Céline n’en avait point, hélas pour Sartre, de telles relations et Sartre repartit bredouille et furieux. C’est à partir de là qu’il traita Céline de salaud vendu aux Allemands (même s’il a attendu je crois quand même la Libération pour s’exprimer, notre Grand Héros Philosophe) et que Céline traita Sartre (beaucoup plus drôlatiquement) d’agité du bocal. Votre « salaud selon Sartre » sonne comme une parole d’évangile. Lisez un peu les cahiers de l’herne, des petites choses ici et là…
je prefere le voyage illustre par Tardi !
L’un n’empêche pas l’autre. C’était aussi pour dire que souvent ceux qui se permettent de juger et condamner Céline (ou n’importe qui d’autre d’ailleurs) ne font pas l’effort d’aller le lire, n’en sont pas du tout curieux, car il est à priori infréquentable et peut-être aussi difficile, voire illisible. Soit ils ne l’ont pas lu et ne le liront jamais, ou si peu lu, ou si mal, constamment baignant dans le jus stagnant de leurs préjugés moraux qui viennent non pas de leur expérience de lecteur mais d’Autorités morales estimées irréfutables, Sartre par exemple, qu’ils n’ont pas toujours lu d’ailleurs non plus. Si Sartre l’a dit, alors… Mais bon, ce n’est pas si grave, tout ça. J’en ai parlé, de Céline, avec une prof de lettres (dans une boutique de mangas) il y a quelques mois, jusqu’au moment où j’ai compris qu’elle ne l’avait pas lu, que toutes ses opinions, tous ses jugements, n’étaient que de deuxième ou troisième main. Elle avouait en gros avoir du mal avec Céline, alors qu’elle ne l’avait même pas lu. Bref… j’ai préféré au bout d’un moment parler avec elle de Taniguchi, qu’au moins elle avait lu…
Par ailleurs, comme le dit justement J Ch, il est vraiment dommage de passer à côté d’un des 2-3 grands plus grands romanciers français du XXème siècle à cause de son côté « infréquentable »: sa littérature est plus que fréquentable , elle est gouleyante, surprenante, inventive…bref géniale!Céline est l’un des rares écrivains qui aient revendiqué l’héritage rabelaisien, c’est dire son importance.
à jean-charles freycon, j’ai lu le voyage et j’ai lu Sartre, enfin pas en entier il faut pas déconner. pas contre j’ai lu des extraits de bagatelle et je puis vous dire que je n’ai pas de préjugés et vous non plus j’espère…franchement (gros soupir)
À Nemo : Si si, moi il m’arrive d’en avoir, des préjugés, car je ne suis pas complètement imperméable aux opinions qui circulent. Et moi non plus je n’ai pas tout lu Sartre, loin de là, car je ne lis pas non plus pour souffrir. Et je n’étais pas non plus en train de minimiser l’antisémitisme de Céline et de trouver finalement BAGATELLE POUR UN MASSACRE super cool. Je dis simplement que je ne peux pas couper Céline en deux. Il n’était pas du tout schyzophrène, selon moi. C’était pas Docteur Destouches et Mister Céline. Vous avez lu des extraits de BAGATELLE, c’est très bien, il y en a en effet de fort dérangeants, ceux je suppose qu’on expose en premier. Mais il y en a d’autres… C’est le problème des extraits aussi de ne montrer que ce que l’on veut montrer, comme si ça suffisait. C’est aussi un chaudron littéraire, ce bouquin, pour Céline, il n’écrira plus de la même façon ensuite. Je ne vois pas tellement de différences entre le Céline de la dernière trilogie et celui de BAGATELLE, c’est tout ce que je dis, sauf qu’il n’emploiera plus le mot Juif. Il a rompu définitivement aussi avec un certain classicisme de sa langue. Et pour conclure, car l’endroit n’est peut-être pas très bien choisi pour en parler plus longuement, ce n’est pas du tout un idéologue, pour moi, mais un poète et j’imagine mal qu’on puisse le lire pour nourrir son antisémitisme ou des idées d’extrême droite, même s’il y a sans doute de tels lecteurs.
Ah Sartre! Tout un programme…un brillant bonhomme certes mais pas un modèle de lucidité en toutes circonstances : ses analyses sur Mao ou les khmers rouges devraient sûrement plaire à Wang Bing ou à Rithy Pahn…
Il est tentant d’évoquer Céline pour mettre le doigt sur l’antagonisme apparent entre l’œuvre et les opinions « politiques » publiquement exprimées par Eastwood. Peut-être peut-on en effet pointer à tout le moins une « ambiguïté » dans certaines de leurs œuvres respectives entre ce qu’elles contiennent et ce qu’ils expriment par ailleurs en interview ou dans une autre partie de leur œuvre.
Rappelons qu’à la lecture du VOYAGE, le premier roman de Céline publié, beaucoup de lecteurs, sympathisants de gauche, ont salué Céline pour la dénonciation qu’il y faisait du libéralisme au prix de l’écrasement de l’homme, dans sa description du taylorisme dans les usines Ford de Détroit. Et quel homme, normalement constitué quant à la présence de l’ensemble de ses organes vitaux, ne serait pas bouleversé par sa représentation de la guerre comme une boucherie ? De même, à la fin du roman (et dans la vie) il s’engage, en sa qualité de médecin, auprès des nécessiteux, sans autre considération pour la fortune ou la renommée.
Et, d’après mon souvenir, dans MORT A CREDIT ou GUIGNOL’S BAND, la seule pensée honteuse, qu’on y rencontre, si tenté qu’elle en relève, est une certaine misanthropie toute tournée vers des personnages vils, menteurs, lâches et fourbes, sans qu’aucune appartenance à un autre « groupe » que celui susnommé ne soit mentionnée ou suggérée. Les autres sentiments, admirablement exprimés, sont des sentiments amoureux !
Enfin, il me semble difficile de contester que Céline soit l’écrivain de langue française le plus important du XXe siècle, dans la mesure où son écriture a posé un jalon dans la littérature. Il y eut avant, il y aurait après. Sartre ne peut revendiquer un 1000e de cet apport, que ce soit par ses romans ou son théâtre., sans même parler du personnage dont les prises de position successives donneraient le tourni à une girouette.
Ceci étant posé, il faudra toujours répéter que Céline a écrit des lignes immondes et nauséeuses dans ses pamphlets comme BAGATELLE POUR UN MASSACRE.
En revanche, jusqu’à encore récemment, à l’occasion des nombreuses publications pour le cinquantenaire de sa disparition, je n’ai pas entendu un seul de ces auteurs formuler un commentaire éclairant, si ce n’est édifiant, quant à cette contradiction à laquelle l’œuvre même, en dehors de son parcours, nous renvoie comme une interrogation vertigineuse.
Néanmoins, ne peut être retenue, hypothèse rhétorique comprise, une mise sur le même plan des ambivalences entre la personne de Clint Eastwood et son œuvre. Est irrecevable la comparaison de l’antisémitisme de l’un avec le libéralisme de plus en plus échevelé (passage des années oblige) de l’autre. Et, s’il fallait s’en convaincre, outre l’œuvre d’Eastwood ne laissera pas dans l’histoire du cinéma une empreinte aussi profonde que celle de Céline dans la littérature, me semble bien moins vertigineux l’écart que l’on peut déceler entre les sentiments d’un homme s’adressant à une chaise vide à l’occasion d’un caricatural meeting politique et ceux du réalisateur de BREEZY, HONKYTONK MAN, CHASSEUR BLANC, CŒUR NOIR, JUGE COUPABLE ou SUR LA ROUTE DE MADISON.
Mais pour en finir, et en revenir à l’objet de ce blog, peut-être pourriez-vous évoquer ici les raisons pour lesquelles, d’après votre connaissance de l’histoire du cinéma, ont avortées les nombreuses tentatives d’adaptation du Voyage à l’écran ?
ps : de par votre sensibilité que l’on connaît bien ici et au travers de vos films, je ne verrais d’ailleurs bien que vous à la hauteur d’un tel projet aujourd’hui, me permettrai-je d’ajouter, cher Mr Tavernier.
Amicalement,
D. H.
Ce n’est pas faux!!!
Stévenin devait adapter Mort à crédit (ou Nord?) je crois à un moment mais je n’en entends plus parler.
« Ceci étant posé, il faudra toujours répéter que Céline a écrit des lignes immondes et nauséeuses dans ses pamphlets comme BAGATELLE POUR UN MASSACRE. »
merci Deer Hunter de bien préciser les choses. je ne ferais l’affront à personne d’en publier quelques extraits ici. je ne veux mettre mal à l’aise personne…
La comparaison Clint/Céline ne me semble pas très adéquate par ailleurs: rien ne les rapproche!!!
Mieux vaut comparer ce qui est comparable: Clint et Mac Carey? Clint et Ford???
A Ballantrae :
En effet, vous avez raison, il est assez vain de tenter des comparaisons entre un écrivain français de la première partie du XXe siècle, particulièrement impliqué dans la seconde guerre mondiale, et un cinéaste américain de la seconde moitié du XXe siècle. La véritable question sous-jacente à ses arguties, me semble-t-il, demeure la fameuse interrogation quant à la prise en compte de la vie de l’artiste dans l’appréhension de son œuvre. Parce que Céline fut un antisémite virulent, doit-on vouer l’ensemble de son œuvre au gémonies ? Les complaisances de Dali à l’encontre de Franco ont-elles une répercussion sur notre goût, ou dégoût, vis à vis de ses productions ? L’esthétique de Leni Riefenstahl si fortement imprégnée de son adhésion à l’idéologie nazie doit-elle être ignorée ? Le Caravage, semble-t-il, avait un caractère de cochon, et peut-être ne pourrions-nous supporter une minute le personnage dans la vie. Mais comment ne pas tomber en état de sidération devant la plupart de ses tableaux ?
Ne doit-on s’intéresser qu’aux œuvres d’artistes dont la sensibilité politique et morale nous semble s’accorder avec la nôtre ?
Si les bons sentiments impliquaient la production d’une œuvre remarquable, le manichéisme ambiant l’aurait emporté depuis longtemps, et combien misérables seraient nos vies !
De l’artiste ou de l’homme, lequel se doit de l’emporter, pour nous spectateurs ? Doit-on les dissocier ? Tant d’arguments et d’exemples pourraient alimenter la réponse, dans un sens ou dans l’autre, ne vous semble-t-il pas ?
Ensuite, on peut toujours préférer les jeux de Burt Lancaster ou de Paul Newman à celui de Charlton Heston.
Before I futilely return to the subject of Michael Winner, I’d like to object to the labeling of Clint Eastwood as an « extreme right-winger ». Clint Eastwood was against America’s various interventions in Korea,Vietnam,Afghanistan, and Iraq. Eastwood supports abortion rights,gun control,the Equal Rights Amendment,and same sex marriage. He’s received multiple awards from various civil rights organizations for the portrayal of women and people of color in his films. He made a film about WW2 that took the Japanese point of view. Is being in opposition to the wretched incumbent American Chief Executive all that’s necessary to be branded an « extreme right-winger »?
As for Winner: I don’t think that the Lancaster character in LAWMAN is portrayed as any kind of hero. He’s a demonstration of how the fanatical pursuit of justice can result in multiple injustices and no end of blood (see also UNFORGIVEN by that old fascist whatsisname and an episode of the American TV series NAKED CITY called « Vengeance Is a Wheel »).
One of the changes in the original script for THE MECHANIC (which had been floating around for some time before Winner got hold of it) involved removing the homosexuality between Master Killer and apprentice (this was 1972,remember,and the genuinely right-wing Spiro Agnew loving Bronson would have no truck with playing a gay character). Winner was in the habit of teasing Bronson about his worship of the bribe taking vice-president. As for the rift between Bronson and Winner,perhaps Bronson finally found out that Winner and Bronson’s wife Jill Ireland had been lovers before Bronson met Ireland. But that’s just speculation.
Winner’s autobiography gives the impression that his parents had moved to the South of France before he bought the Melbury Road house from them. Incidentally, Winner’s mother stole millions of pounds from both her husband and her son in order to feed her gambling addiction.
To Michael rawls
Sorry Michael but Eastwood supported Bush jr and the IRAK WAR. But you(r right, that does not make him a facist or an extreme right winger. As an english critic wrote, Eastwood is conservative politically and progressive socially (the way he deals with women, minorities, there is an incredible scene in A PERFECT WORLD. But recently his support of Agnew was dumb and debatable as his attacks against Obama
Je crois surtout qu’il faudrait que Eastwood choisisse son camp une fois pour toutes et qu’il arrête de danser d’un pied sur l’autre, ça commence à devenir gonflant cette ambigüité, un coup à droite un coup à gauche… cette peur de midinette de se voir coller des étiquettes! Fuller et Ford étaient comme ça… « Conservateur politiquement et progressiste socialement »? Mais c’est une plaisanterie?! Il s’agit d’une espèce d’humanisme mou qui procède d’un individualisme forcené, à mon avis douteux car apolitique. Certes, il est clairement pas d’extrême-droite au moins! Ca permet juste de clore le débat Winner, car au moins chez Clint, on trouve des films autrement plus excitants que chez l’autre (bien que je n’aie toujours pas vu les 1ers films de MW!…).
A Michael Rawls: Désolé, certes le héros de LAWMAN n’est pas un héros, il n’est simplement rien pas un anti-héros, pas un méchant pas un gentil, rien de particulier, aucun sel. C’est juste Burt qui fait son boulot. Pardon. Je trouve Lancaster bien plus excitant dans la catégorie « héros froid et buté et têtu comme une mule qui veut juste récupérer quelques dollars pour payer l’enterrement d’un pauvre paysan et qui est prêt à buter 50 loustics pour ça s’il le faut absolument mais si on lui donne son argent il vous fout la paix » dans le fameux VALDEZ, météorite de Edwin Sherin, dont le duel final est mémorable (pas de spoiler!).
A Martin Brady
VALDEZ était écrit par deux bon scénaristes, David rayfiel et l’un des auteurs de VERA CRUZ
Oui, Bertrand, c’était Roland Kibbee avec Rayfiel! comme quoi les scénaristes… (et d’après Elmore Leonard!)
To Martin-Brady, I too love VALDEZ IS COMING. It is odd that Sherin seems to have vanished into television afterwards. That’s some string of westerns Lancaster did in 71-72: LAWMAN,VALDEZ IS COMING,and ULZANA’S RAID,this last being one of the earliest American movies to encapsulate our Vietnam…misadventure. I think that Lancaster’s relationship to Davison in ULZANA looks forward to BL’s relationship to Wasson in GO TELL THE SPARTANS (78). And Lancaster’s McIntosh (ULZANA)in his general bitter wised-upness reminds me of Bruno Cremer’s multi-war veteran in Schoendoerffer’s 317th PLATOON (65).
Very good Michael and you should read WR Burnett’s ADOBE WALLS (adapté par Marquis Warren dans ARROWHEAD) because I find many ressemblances with ULZANAHS. Both of course are inspired by the memoires of a famous scout
Euh… je n’ai pas fouillé dans les archives mais il me semble qu’Eastwood est engagé à droite depuis les années Nixon non ?
Stallonne est en tout cas beaucoup plus cohérent que lui. Ses soutient politique sont dans la lignée de son cinéma. Mais quand pépé Eastwood nous sert son pitoyable sketch de la chaise vide après avoir réalisé un film comme, par exemple, IWO JIMA, il adresse au public deux messages contradictoires.
Un sujet en entraîne un autre. Je n’avais jamais regardé VALDEZ à cause de Roland Lacourbe qui le descendait dans son bouquin sur Lancaster. Eh bien tu as raison Martin Brady, c’est un excellent film, et pas seulement à cause de ses scénaristes.
A manux: je me souviens que c’est Delfeil de Ton qui avait signalé VALDEZ dans sa rubrique ciné, il allait voir tous les films qui ne passaient que dans une ou deux salles. Les acteurs de VALDEZ, hors BL sont pas terribles (Susan Clark, aïe!), hors le scénario c’est Burt qui fait la réussite du film, El Segundo (Barton Heyman) est pas mal du tout et Frank Silvera aussi quand même. Mais cette idée de la conclusion de l’histoire que je ne révèle pas est géniale! J’ai relu le texte de Lacourbe: on dirait qu’il a vu un autre film que moi…
A Michael Rawls: absolutely right over your appreciation of Burt in those 3 films you mentioned,and his cousin Cremer in 317eme SECTION, I agree.
à manux: je repense au texte de Lacourbe et je ne comprends pas: il fait une remarque sur le fait que dans VALDEZ on ne sait jamais où sont les personnages quand ils se tirent les uns sur les autres, et j’ai toujours trouvé que c’était un défaut de pas mal de westerns récents cette indifférence à la topographie. Mais pas dans VALDEZ! Je le soupçonne de n’avoir pas revu le film avant d’écrire sa notice…
moi je crois surtout qu’Eastwood devient un peu gâteux.après dire qu’ Eastwood est un individualiste forcené est ridicule. Martin-Brady comment peux tu dire ça alors que c’est le mec qui a réalisé Josey Wales hors la loi ! Eastwood pense simplement à droite, il se méfie des idéologies et croit plus au pragmatisme.toutefois quand il attaque Obama sur les banques il a raison. l’état fédéral a renfloué les banques alors ce sont elles qui ont créée la crise des subprimes avec leur avidité.il ne voit pas pourquoi c’est au contribuable américain de rembourser les dégâts.il faut dire par exemple que Goldman Sachs était déjà dans le coup lors du Krach de 1929 et c’est pas la seule banque. il a donc bien une conscience politique mais pas dichotomique… par contre M Tavernier a raison lorsqu’il lui reproche son soutien à Bush Jr. ceci dit il a soutenu Kerry avant le second mandat de Bush donc il a implicitement reconnu son erreur.à mon avis
A Nemo
Ne pas oublier qu’Eastwood se définit comme un « libertarian », qui refuse toute intrusion de l’Etat. Comme maire de Carmell il a stoppé un supermarché mais parce qu’il allait empiéter sur des propriétés. Ne pas oublier non plus son réel amour du jazz qui l’amène à prendre des positions sur les rapports interraciaux
Eastwood malgré ses calamiteuses apparitions de 2012 reste un grand créateur: je ne vais pas faire du révisionnisme à rebours à savoir le conspuer après l’avoir célébré.
Clint dont on ne sentait pas l’âge jusque là (à mon avis Changeling est son dernier grand film à ce jour)marque un peu le pas mais possède un allant que j’espère avoir lorsque j’aurai son âge!
Nous ne sommes pas à l’abri d’une fin de carrière style Huston qui enchaîna tout de même Under the volcano, L’honneur des Prizzi et surtout The dead!
Quant à ses idées anti état, bien sûr je m’y oppose avec force et les trouve assez basiques, comme provenant d’un individualisme forcené et naif très américain.
Mais sommes nous obligés de souscrire aux idées du bonhomme? Je préfère retenir son ouverture d’esprit assez humaniste, sa finesse surgissant au moment le plus surprenant dans Josey Wales, Bird, honkytonk man, Chasseur blanc, Madison county bridge ou million dollar baby entre autres!!!!
Quant à l’actu, malgré Inglorious basterds j’irai voir Django unchained avec espoir de même que Lincoln qui semble intéressant ne serait-ce que pour ses acteurs et son sujet!
Nemo: oui, c’est tout à fait l’individualisme traditionnel américain qu’il ait réalisé JOSEY WALES ou pas, par ailleurs je pense qu’on peut discuter sans qualifier l’avis de l’autre de « ridicule », c’est à dire: à condition que l’on veuille bien garder un certain niveau au débat, bien sûr, à VOUS de voir!
A Ballantrae: MILLION $ est un chef d’oeuvre absolu! Et j’aimerais bien avoir un ventre aussi plat arrivé à son âge! (je m’excuse de cette dernière remarque nettement moins cinéphilique, mais pour une fois…).
je trouve ça « énorme » et je retire « ridicule » si vous préférez. il me semble qu’on ne peut pas scinder une personne en deux comme ça, les choses sont bien plus complexes. il se trouve que j’ai donné mon avis il va s’en dire que chacun a sa propre opinion mais pour garder un certain niveau au debat pour le coup il est inutile d’insister en me répétant ce que vous avez déjà dit sur un ton insistant. ce n’est pas comme ça que vous me ferez changer d’avis.
Mais je n’ai absolument pas l’intention de vous faire changer d’avis, j’ai passé l’âge! Quant à prétendre que je fais dans la répétition, il y a un peu de mauvaise foi de votre part, non? En attendant, vous vous permettez de traiter Eastwood de « gâteux », et pour combattre l’idée d’un individualiste (entre nous, c’est sûrement moins grave que d’être « gâteux »), vous me parlez d’un film vieux de 40 ans! Les gens changent, vous savez? Vous même un jour…
arrêtez de vous braquer Martin Brady il n’y a rien de grave. si vous pensez que je suis de mauvaise foi ne me parlez plus c’est bien vous qui m’avez dit à vous de voir. oui je pense que le numero d’Eastwood à la convention républicaine relève du gatisme mais j’apprécie toujours le réalisateur. personne n’est parfait.
Je maintiens l’expression « individualiste forcené » car l’hypothèse du self made man est très américaine que ce soit chez les Démocrates ou les Républicains: on n’ose trop écorner le culte de la libre entreprise ce qui à l’hure du néolibéralisme constitue un problème encore plus ample qu’à l’époque du capitalisme de grand papa ( que je n’excuse pas mais qui est moins tentaculaire même si largement répandu).
Je réagis en tant que Jacobin de plus en plus arcbouté sur le rôle régulateur et unitaire de l’état pour ce qui des idées…
Sur le plan esthétique, c’est autre chose: Eastwood d’abord est l’un des derniers grands classiques qui sait mesurer ses effets avec une rigueur extrême, qui sait tracer des lignes narratives et concevoir des plans sans une once de gras.Par ailleurs, il véhicule des valeurs qui dépassent la perspective idéologique pour devenir simplement humaines avec une acuité et un art de la suggestion admirables…Léo Mac Carey idéologiquement était sûrement pire que Clint mais il n’en demeure pas moins l’auteur des déchirants Place aux jeunes ou Elle et lui!!!
OK J Edgar est une catastrophe idéologique et esthétique mais c’est un film après tout et pas le premier ratage de sa carrière: Firefox, La relève, Créance de sang n’étaient déjà pas terribles…La différence est qu’il semblait s’incrire dans une veine ambitieuse et qu’on voit trop de paramètres échapper à son créateur: de la direction d’acteurs au scénario en passant par le montage, les affreux maquillages, la musique…
Cela n’enlèvera rien à mon affection et mon admiration pour le créateur et l’homme complexe qu’est clint Eastwood
Ballantrae effectivement la libre entreprise est ancré dans l’ADN des états unis et vous faites bien de faire remarquer qu’il n’y a pas de divergence entre démocrates et républicains à ce sujet. oui Eastwood est pour un interventionisme très limité de l’état, c’est ce qu’on appelle être de droite. il n’empêche qu’Eastwood a un sens profond de la justice. hors l’individualisme forcené amène a des dérives qui s’affranchissent de la justice. c’est pourquoi je n’adhère pas à cette expression à son sujet.
A Ballantrae: je pense qu’il faut retirer de l’adjectif « forcené » tout ce qui pourrait faire penser au personnage de Bronson dans DEATH WISH! Cet individualisme n’est pas du tout en-dehors de la justice ni de la loi ou des lois américaines, il en est l’une des bases au contraire, plus ou moins selon les états! Forcené car défendu bec et ongles par tous ceux qui le mêlent à une idée sacrée de la liberté, indissociable du rejet de tout embrigadement ou appartenance à un parti, d’un certain anti-communisme aussi, du refus de l’aide sociale (chacun doit se démerder, on a pas à m’imposer de payer pour les plus faibles…) c’est une valeur morale qui pour ceux qui le défendent, repose sur le respect plus que sacré de la propriété individuelle (cf l’anecdote sur le supermarché de Carmel donnée par B Tavernier plus haut et la motivation de Clint à empêcher son installation).
ben voilà nous sommes d’accord.il arrive parfois que nous n’avons pas la même lecture des expressions.
ben voilà, suffisait de demander. A votre service…
Merci pour ce commentaire affectueux de DIPLOMATIC COURIER,
impressionnant même en matinée enfantine V-F, avant l’ hommage Fox d’ Ulm. JOHNNY APOLLO (V-F du NICKEL ODEON?figure dans le coffret FOX/TYRONE POWER.
Merci pour ces rappels habituels des directeurs de la photo et des écrivains. PETER CHEYNEY est certainement reconnu maintenant pour ses qualités littéraires, puisqu’ il est désormais certain que le canon avalera un jour tout le monde. Le roman visé, SINISTER ERRAND (1945) est particulièrement dur, une des qualités britanniques.
Une présentation du BR de GYPSY serait appréciée: la transfert est superbe et, surprise, est accepté par les lecteurs zone B. Warner Archive refuse l’ expédition en France et nous prive ainsi de ses promotions.
bonjour Monsieur Tavernier;
J’ai regardé « sunset »(meurtre à Hollywood »)un film de Blake Edwards de 1988.Dans »50 ans de cinéma américain,ce film ne figure pas dans la filmo d’Edwards,alors que d’autres,plus récents sont cités.Curieux!c’est une bien agréable comédie policière.
A j étienne
D’accord avec vous. On l’avait vu trop tard
A Martin-Brady et Sullivan entre autres
Comme indiqué « Le Bandit » et « Le Gaucho » sortiront chez SIDONIS le 27/03/2013 et non WILD SIDE. La confusion vient du fait que SIDONIS cherche à « copier » WILD SIDE (ce qui n’est pas pour me déplaire)avec l’ajout d’un livre; cela a commencé avec « L’aventurier du Rio Grande »;à noter la richesse des sorties du 27/03/2013 (Le Gaucho sort en DVD et en BLU RAY); la fournée prévue pour mai est par contre très très faible avec un film nul de McLAGLEN et le remake qu’il na fallait pas faire : Gordon Douglas qui s’est égaré dans « La Diligence vers l’Ouest ».
Pour les VINTAGE CLASSICS, il y’a eu des films que nous avons pu voir dans des bonnes et même parfois très bonnes conditions : IMPACT (très bonne qualité), BIGAMIE,La Vengeance aux Deux Visages (la meilleure copie disponible bien que les gens de WILD SIDE espéraient encore faire mieux), Le Quatrième Homme,Capitaine Kidd et DOA (sur ce dernier film il y’a des variations de qualité durant le déroulement mais c’est largement supérieur à toutes les autres copies antérieures); je regrette d’ailleurs la fin de cette collection; aujourd’hui ANTARTIC, ZYLO et BACH sortent des éditions infectes comme « La Maison Rouge » et « La Belle Espionne »: un massacre.
On apprend le décès de Michael Winner qui à mon sens mérite mieux que sa réputation. J’avais été étonné de ne pas le voir figurer dans 50 ans de cinéma américain. CHATO’S LAND, THE STONE KILLER, SCORPIO, THE MECHANIC et THE LAWMAN sont de très bons films qui auraient mérité des commentaires. Il y a très peu de DVD disponibles de sa période anglaise, mais j’ai le souvenir de deux films avec Oliver Reed tout à fait remarquables. Cinéaste vraiment talentueux qui s’est hélas abîmé dans des films consternants dans les années 80. La nouvelle édition du livre lui accordera-t-elle une attention ?
A Manux
La réponse. Je n’aime pas du tout Michael Winner même si certains de ses tout premiers films britanniques sont un peu intéressants et si SCORPIO est visible. Dans ce MECHANIC, il assezche , réduit un bon script de Lewis John Carlino (Irwin Winkler trouvait le film très en dessous du script). CHATO’S LAND me semble formaté et pas du tout sincère. De plus Winner était un homme odieux, horrible sur le plateau, humiliant les femmes, sadique. Il se vantait auprès de Winkler d’avoir réussi à casser le testament de son père qui avait des dons à des oeuvres sociales pour récupérer l’argent. A Londres il était un impitoyable propriétaire foncier qui récupérait lui même ses loyers (mon ex femme et ses parents furent ses locataires). Revenu à Londres, il choisit d’être le porte parole et le soutien de Magareth Thathcher qui se reposait sur lui pour la Censure des filkms. C’était le seul cinéaste qu’elle voyait. Ce qui me permet de penser que le pseudo liberalisme de certains films est une facade
Pour ma part, j’avoue m’amuser en regardant les Death Wish et Le Flingueur par exemple… mais le film de Winner qui m’a le plus marqué est celui qu’il a tourné en Angleterre en 71 sur un scénario intelligent de Michael Hastings reprenant les personnages du Tour d’Ecrou d’Henry James. L’action se déroule avant celle du roman. On retrouve donc les enfants Flora et Miles ainsi que Peter Quint et Miss Jessel qui ne sont à ce moment du récit, pas encore morts, campés par Marlon Brando et Stephanie Beacham… Très belle ambiance, le fantastique jamesien y est. Bon souvenir de la musique de Jerry Fielding et de la photo de Robert Paynter (Le Loup-Garou de Londres). Un bon complément et préambule aux Innocents de Jack Clayton, tourné dix ans plus tôt.
Il s’agit du Corrupteur dont je parlais tt à l’heure: malgré une photo assez séduisante, un gros boulot sur le décor et une prestation mémorable de Brando, il est à mille lieues des beautés vénéneuses du Clayton que je tiens pour un chef d’oeuvre du fantastique.La topographie ne tient pas la route, le découpage est assez besogneux et l’idée du prequel assez stupide s’agissant d’un roman hanté apr un passé indicible: tout est trop explicite, clair,dénué d’ambiguité.
De Winner, j’ai en mémoire tous ces films avec Bronson, plaidoyer pour l’autodéfense/autojustice dont la mécanique se répétait de film en film. Ses films sont souvent très violents et je retiendrai à la rigueur L’homme de la loi, Scorpio et Le corrupteur (Brando sauve le film de l’oubli). Et honte à lui pour Le grand sommeil (pardon pour Mitchum).
En effet, CHATO’S LAND fonctionne comme une machine fonctionnelle, mais ne touche jamais le spectateur, or, comme c’est son meilleur film… Pour le reste, le bilan que B Tavernier fait est accablant!
« fonctionne comme une machine fonctionnelle » certes, on peut faire mieux.
Je n’aimais pas ses films (y compris Le corrupteur vanté ici par l’un des blogueurs habitués)et maintenant j’apprends que le monsieur n’avait rien de bien reluisant sur d’autres plans…
On repassera pour une réhabilitation ou alors c’est une réhabilitation style La dame de fer l’an passé (pas vu au ciné et pas envie de voir au vu du projet, de la cinéaste et encore sous le choc du J Edgar de notre cher Clint qui a pris un gros coup de vieux en 2012.
Faire un film sur Tatcher ou Hoover après la crise de 2008 relève même quasiment de la provocation… Je me refuse pour l’instant de voir ce genre de films.
Pour rester dans le biopic mais du côté « libéral », que donnera le LINCOLN de Spielberg : au regard de la bande annonce, celà semble sans surprise (l’occasion peut-être d’admirer le talent d’acteur de D. Day Lewis). Encore faut-il vraiment aimer les biopics : genre qui, je l’avoue, ne m’enthousiasme guère et ce, même à travers l’histoire du cinéma (bon, il y a quand même VERS SA DESTINEE de Ford par exemple !).
A DAMIEN DOUSSIN
ce n’est exactement un biopic. Spielberg et son scenariste Tony Kushner (ANGELS IN AMERICA, belles pièces) prennent un angle et un sujet, la tentative que fait Lincoln pour imposer l’amendement 13 qui doit mettre l’esclavage hors la loi. Le film montre les combines politiques, les alliances, les compromis. Il appartient à ce genre très limité de films qui tournent uniquement autour d’une negociation (dans le western, daves fut l’un des seuls cinéastes à donner autant d’importance à ce thème et plus près de nous Preminger avec ADVISE AND CONSENT). Tommy Lee Jones est absolument génial dans le film qui rachète les derniers Spielberg
Sur LINCOLN et VERS SA DESTINEE, je dois reconnaître que je me méfie toujours de ce qui cherche à glorifier.Pour Lincoln, les historiens justifient souvent son action par des raisons plus économiques qu’humanitaires.
Je parle un peu vite pour le Spielberg que je n’ai pas vu, mais dans VERS SA DESTINEE, film que j’adore, le plan déifiant de la statue du président me pèse toujours un peu.
Sur le sujet de l’esclavage, je n’ai rien trouvé de mieux que la petite scène de SHENANDOAH où le petit Gabriel libéré regarde se perdre au loin le chemin de la liberté qu’il va pouvoir prendre. Je n’aime pas trop Andrew MC Laglen, en général, mais cette minute-là en dit plus long que deux heures sur le côté anti-esclavagiste de Lincoln. Pour moi, bien sûr…
Merci Bertrand pour votre avis éclairant sur le film LINCOLN et Tommy Lee Jones.
Spielberg serait-il devenu à ce point la bête noire de la cinéphilie française au point de ne plus apparaître réellement comme réalisateur de son film. En effet, la revue Positif met bien en avant le film au sommaire de son dernier numéro de février mais le nom de l’acteur principal est privilégié à celui du réalisateur (comme si Daniel Day-Lewis était quelque part « l’auteur » du film !). S’ensuit une interview de l’acteur et non du réalisateur : chose finalement assez surprenante (Spielberg étant venu en France dans nombre de médias faire la promotion de son film : un entretien orienté aurait été intéressant). Au delà de l’originalité de ce choix éditorial, serait-ce une mise à l’écart déguisée ? Loin de moi l’idée de défendre ce réalisateur qui n’a finalement pas montré grand chose depuis plus de 15 ans mais est-ce pour autant qu’il faille mettre son nom de côté quand il sort un bon film ?
To Bertrand Tavernier, It seems to me that if we can overlook things like rape,vehicular homicide,Stalinism,informing on the political views of associates,and killing a horse offscreen so you can throw his internal organs about onscreen in order to make a profound comment on the impact of the Depression on post WW1 Germany,if,as I say,we can see past all the above when evaluating the work of a filmmaker, then I don’t see why we need to give much consideration to Michael Winner’s predatory real estate practices or Thatcherism when considering his work. And if you’re going to cite Irwin Winkler for the prosecution, then I’ll call Marlon Brando,Burt Lancaster,Stanley Baker,Robert Ryan, and Lindsay Anderson for the defense. I hope I’m not out of line. Happy Birthday to Positif, Michael
A Michael Rawls: personnellement, je ne ferme pas les yeux sur le comportement d’un cinéaste, surtout quand on arrive au réquisitoire établi par Bertrand, pour ne considérer que seul ce qu’il produit sur l’écran est important et que rien d’autre ne doit nous concerner, si j’ai bien compris que c’était ce que vous exprimiez là? Déjà que, petite nature, je suis choqué par Kubrick martyrisant Shelley Duvall sur le tournage de SHINING! Faute vénielle en comparaison! Mais notez que dans le cas Winner, c’est plus simple: ses films ne touchent pas le coeur ni même le cerveau, on est bien forcé de voir là une correspondance logique avec une valeur humaine qui rase le plancher! LE CORRUPTEUR m’avait laissé froid malgré Brando, CHATO’S LAND est distrayant mais dans LAWMAN, Lancaster apparaît comme une machine de justice froide et mysogine (son attitude vis à vis de Sheree North, à la fin!) sans la moindre portée qui puisse prolonger la vision: ce type d’homme peut exister bien sûr, comme le partisan de l’auto-défense joué par Bronson, mais on sent que Winner choisit d’illustrer ce type de personnage non par choix artistique mais par le seul choix que lui laisse son incompétence ou son indifférence totale à donner de l’ampleur à son film après le mot FIN. Le héros est un anti-héros ou un dur de dur sans sentiment, par facilité. Ses choix ne sont jamais artistiques, en tout.
A Michael Rawls: je n’avais pas vu LAWMAN comme traitant le thème de UNFORGIVEN, et en mieux! Mais j’ai lâchement tendance à considérer que c’est parce que MW ne s’est justement pas senti vraiment concerné par le thème en question, ou alors c’est de l’insensibilité de ma part… Vous mettez en avant la grandeur de la distribution (j’ai des réserves sur ce sacré vieux cabot de Lee J Cobb et Richard Jordan, qui le dispute à Bruce Dern pour le titre de plus mauvais acteur U.S. des années 70, sauf que j’aimerais découvrir le film de Rissient CINQ ET LA PEAU, introuvable, avec ce dernier, et Jordan était plus léger dans YAKUZA…) mais les acteurs ne sont jamais vraiment responsables d’un film. Amicalement…
(Quant aux autres titres que vous citez, vous me battez sur le terrain de la connaissance!)
Pour passer à bien plus excitant, j’ai vu hier grâce à « Mad Max » Brion un film de Marguerite Viel, LA BANQUE NEMO, qui m’a stupéfié par sa naïveté et son culot, sa façon de ruer dans les brancards tout en respectant tous les codes de la comédie lourdingue, il y a un conseil des ministres à la fin qui vaut son pesant de caramels mous! Je me suis tout le temps marré, avec le génial Victor Boucher en salaud rigolo (et Alice Tissot formidable!) merci M’sieur Brion! ça donne envie de revoir L HABIT VERT, aussi un introuvable depuis des lustres, aussi d’après Louis Verneuil… Mais qui était cette Marguerite Viel par ma barbe?
A Michael Rawls: je n’avais pas vu LAWMAN comme traitant le thème de UNFORGIVEN, et en mieux! Mais j’ai lâchement tendance à considérer que c’est parce que MW ne s’est justement pas senti vraiment concerné par le thème en question, ou alors c’est de l’insensibilité de ma part… Vous mettez en avant la grandeur de la distribution (j’ai des réserves sur ce sacré vieux cabot de Lee J Cobb et Richard Jordan, qui le dispute à Bruce Dern pour le titre de plus mauvais acteur U.S. des années 70, sauf que j’aimerais découvrir le film de Rissient ONE NIGHT STAND, introuvable, et Jordan était plus léger dans YAKUZA…) mais les acteurs ne sont jamais vraiment responsables d’un film. Amicalement…
(Quant aux autres titres que vous citez, vous me battez sur le terrain de la connaissance!)
Pour passer à bien plus excitant, j’ai vu hier grâce à Patrick Brion un film de Marguerite Viel, LA BANQUE NEMO, qui m’a stupéfié par sa naïveté et son culot, sa façon de ruer dans les brancards tout en respectant tous les codes de la comédie lourdingue, il y a un conseil des ministres à la fin qui vaut son pesant de caramels mous! Je me suis tout le temps marré, avec le génial Victor Boucher en salaud rigolo (et Alice Tissot formidable!) merci M’sieur Brion! ça donne envie de revoir L HABIT VERT, aussi un introuvable depuis des lustres, aussi d’après Louis Verneuil…
Oui c’est exact. J’ai même lu quelque part que Bronson le détestait (un comble) et s’était arrangé pour qu’il ne réalise pas le dernier DEATH WISH. Ceci dit les metteurs en scène humanistes à l’écran (ou feignant de l’être) et odieux dans la vie n’est sans doute pas un trait de caractère du seul Winner.
J’ai toujours été étonné des moyens mis à sa disposition (casting du remake de THE BIG SLEEP, de SCORPIO) … Il me paraît également avoir été au mieux avec une certaine jet-set artistique de droite (Jimmy Page qui lui a fait la musique de DEATH WISH 2, …)
A Edward
THE BIG SLEEP est horrible, vulgaire
A Bertrand Tavernier. Tout à fait d’accord. D’où ma tristesse (et mon incompréhension) de voir Mitchum, Stewart et d’autres s’y compromettre sans, j’imagine, avoir rien vu venir …
A Edward
Oh Mitchum n’était pas dupe. Il définissait ce film comme un de ceux ou il doit juste trouver ses marques
To Manux, Winner’s early British films THE SYSTEM and I’LL NEVE FORGET WHAT’SIS NAME are both available on Region 2 UK DVD with no subtitles. A French subtitled version of the latter film (Qu’arrivera-t-il apres) is available from amazon.fr. The American region 1 DVD of WHAT’S ‘ISNAME has a very good commentary by Winner. I agree with you that the two films with Reed are MW’s best and that there are some sound entertainments among the later action films, particularly THE MECHANIC and LAWMAN (which seems to me UNFORGIVEN done earlier,better,more briefly, and infinitely less pretentiously and that supporting cast Ryan,Duvall,Jordan,North,Cobb,etc is incredible).I think also that DEATH WISH has not been recognized as the black comedy which it turns into somewhere around the point where Bronson slugs the mugger with the sock full of coins. Bronson’s character is clearly insane,fancying himself a cowboy (« Fill your hand! »). I can also recommend MW’s 1988 adaptation of Alan Ayckbourn’s play A CHORUS OF DISAPPROVAL(Jeremy Irons,Anthony Hopkins,Jenny Seagrove).The British DVD has no subs and is,alas,fullscreen.Finally,Winner wrote an entertaining biography, WINNER TAKES ALL (no French translation and I doubt we’ll be seeing one from the Institut Lumiere) available from various amazons.
A M Rawls et B Tavernier.
Etre odieux sur un plateau (comme Duvivier, David Lean, Kubrick, Pialat…) ou avoir des idées d’extrême droite (comme Eastwood) nous permet-il d’évaluer autrement les films d’un réalisateur ? A débattre. Personnellement Winner m’apparaît surtout comme un anarchiste. THE SYSTEM est un réquisitoire très méchant contre la jeunesse bourgeoise anglaise des années soixante, et I’LL NEVER FORGET… est un pamphlet sur le monde de la pub, bien plus méchant que le 99 Francs du pédant Begbeder. Quant à DEATH WISH, qui tire en effet vers la comédie, ce serait une apologie de l’autodéfense si Bronson retrouvait ses agresseurs. J’y ai surtout vu un film sur la dégringolade d’un américain de la middle class qui devient lui-même ce qu’il cherche à combattre et fini par tout perdre. Il faut rappeler aussi que Lancaster était un acteur progressiste, engagé, et qu’il a tourné deux films avec Winner. Il est intéressant d’observer également l’évolution des mentalités à l’égard du cinéma dit « violent » ou « racoleur ». Un magazine comme Télérama conchie les films de Winner quand ils repassent à la télé mais ne compte plus ses T à l’égard d’un psychopathe comme Tarantino dont les deux derniers films m’ont donné envie de vomir au sens littéral du terme.
Manux
Bien sur que le comportement d’un cinéaste doit être « séparé » de son oeuvre. Dans le cas de Winner cependant certaines de positions se refletent dans les films (ce qui n’est pas le cas des noms porécités). Il fut tellement odieux avec l’actrice du Corrupteur que Brando dut intervenir et cela se voit dans le film. Il y a une vision humiliante des femmes. Lancaster a fait les deux Winner pour respecter des contrats et il n’y a eu aucun accord ni dissentiment entre eux. En revanche, la plupart des cinéastes anglais dont certains vantent ses premiers films jugent durement sa proximité avec Thatcher, le fait qu’il ne luttait jamais contre la Censure bien au contraire, qu’il bloqua toutes les revendications des cinéastes
Bon sang, cinéaste disparu pour cinéaste disparu nous venons de perdre coup sur coup Wakamatsu (dont je ne saurais trop recommander United red army et Le soldat dieu chez Blaq out)puis surtout Oshima dont il faut revoir les titres célèbres tels Furyo, L’empire des sens, L’empire de la passion amis aussi les titres des 60′ dont l’indescriptible Enterrement du soleil.
Après Imamura et Shindo encore deux grands cinéastes japonais qui disparaissent.
Reste encore Yoshida qui ne doit plus être tout jeune et qui mériterait un vibrant hommage notamment pour son Eros+massacre aussi bien que pour le terrible,secret Femmes en miroir dernier film sorti en 2003.Promesse n’était pas sans renouer avec l’âpreté de voyage à Tokyo tout en préfigurant certains aspects d’Amour de Haneke…
Alors Winner le mal nommé dans tout cela!!!
Pour fêter les 80 ans de Yoshishige Yoshida, Capricci a l’heureuse idée de faire paraître dans la passionnante collection d’ouvrages dirigée par Emmanuel Burdeau, le 2 février prochain, « Odyssée mexicaine – Voyage d’un cinéaste japonais, 1977-1982 », le récit par Yoshida lui-même, d’un projet de film avorté. En gros, son « Lost in la Mancha »…
Carlotta de son côté fait paraître le 6 février, non content d’avoir déjà édité 19 films de Yoshida, un coffret 3 DVD présentant une sélection de 20 épisodes sur les 94 constituant « Beauté de la beauté », son travail télévisuel de longue haleine sur l’art pictural. Il y aura 3 épisodes sur Bosch, 2 sur Bruegel, 2 sur le Caravage, 2 sur Cézanne, 2 sur Delacroix, 3 sur Goya, 2 sur Manet, 4 sur Van Gogh.
« Tout le temps que j’ai consacré à Beauté de la beauté, j’ai tâché de garder le silence. Devant moi et la caméra, les oeuvres d’art déjà se tenaient là. Aussi n’était-ce pas moi qui les regardait, mais elles qui m’observaient. C’est pourquoi, écartant autant que possible toute information les concernant, je me suis efforcé d’enregistrer ce regard qu’elles tournaient ainsi vers moi. Je me suis également interdit d’utiliser les adjectifs « beau » ou « belle ». Car ce qui est « beau » ne l’est que dans la mesure où le spectateur de Beauté de la beauté le ressent comme tel : seule son imagination pourrait y trouver quelque « beauté » que ce soit. » Kijû Yoshida
Merci pour ces très précieuses infos.Je rappelle qu’il faut lire le superbe Ozu ou l’anticinéma de Yoshida chez actes sud/institut Lumière.
Tiens en parlant de l’Institut, je voulais offrir un coffret Powell ce noel et j’ai été très désagréablement surpris en découvrant qu’il n’était plus dispo or les rééditions Carlotta sont à la fois moins complètes pour les titres et pauvres en suppléments ce qui me fait dire que l’édition Lumière est nettement supérieure et indispensable!
Alors pour quand la réédition????
A Jean-Jacques. Tout à fait d’accord : malgré les opinions respectables de chacun, je crois que débattre de Winner paraît assez vain quand on connait ses films et le personnage peu recommandable qu’il était (au moins en sait-on un peu plus sur lui désormais grâce à Bertrand Tavernier).
Pour rester dans le cinéma japonais, j’ai été récemment assez agréablement surpris par le cinéaste Eichii Kudo dont sa trilogie de films de sabres « LES TREIZE TUEURS », « LE GRAND ATTENTAT » et « LES ONZE GUERRIERS DU DEVOIR » tournés en 1963-1967 sont très maîtrisés visuellement. Ils respectent à la fois la tradition du genre mais donnent lieu à des innovations techniques et scénaristiques proche de la nouvelle vague japonaise de l’époque. Disponibles chez wildside video…
Je suis parfaitement d’accord. Ce coffret Eiichi Kudo a été une de mes grandes découvertes de l’année 2007… au même titre que le coffret Tomu Uchida chez le même éditeur… Chiezo Kataoka est immense dans « 13 tueurs » et surtout dans ce chef-d’oeuvre d’Uchida qu’est « Meurtre à Yoshiwara » (un noble, handicapé par une tâche lie-de-vin, s’éprend d’une geisha qui va tout lui prendre, même sa dignité…). Et récemment, j’ai vu avec plaisir le remake de « Treize Tueurs » signé Takashi Miike (Le film s’intitule « 13 assassins »). Il modernise quelque-peu l’approche, mais ça tient parfaitement la route, c’est respectueux et habité à la fois. Le remake de grands films de sabre lui convient manifestement puisque celui de « Hara-Kiri », chef-d’oeuvre absolu de Kobayashi, est assez bluffant lui aussi. Bon, une chose est sûre, l’acteur principal, malgré toutes ses qualités, n’arrive jamais à la cheville de Tatsuya Nakadai, qui produisait (et produit encore, puisqu’il continue de jouer…) une intensité de jeu hors du commun, grâce à ses grands yeux pétris d’intelligence…
À Damien Doussin et Sullivan : Tout à fait d’accord concernant les chambaras formidables d’Eichi Kudo et les films cités de Tomu Uchida. (LE MONT FUJI ET LA LANCE ENSANGLANTÉE, dans le même coffret Uchida, est extraordinaire.) On regrette que Wildside, faute d’amateurs, ait arrêté d’éditer des films japonais. Bénie l’époque où on découvrait aussi, à foison, chez le même éditeur, Mizumi, Okamoto… Quant au HARA-KIRI de Miike, malgré tout le bien que je pense de ce dernier, je n’en ai pas trop vu l’intérêt, quand on connaît l’original. Simple remake très sage et respectueux du monument, certes très beau, quand j’attendais autre chose du Japonais Stupéfiant, un peu comparable finalement je trouve au remake du DEUXIÈME SOUFFLE fait par Corneau.
A Bertrand Tavernier. TWO O’CLOCK COURAGE est-il le seul film qui fasse tache dans la filmographie d’Anthony Mann (j’en ai vu 24 qui ne méritent, à mon sens, aucun une telle critique mais ils sont tous postérieurs) ou estimez-vous qu’il a réalisé d’autres films « faibles » ? Y aurait-il une raison particulière (exigences du studio, …) ? Existe-t-il un ouvrage de référence le concernant ?
A EDWARD
Mann a dit lui même qu’il considérait que DESPERATE et RAILROADED étaient ses vrais premiers films, ce qui est un peu injuste pour STRANGERS IN THE NIGHT, STRANGE IMPERSONNATION qui ont de vraies qualités présentes aussi dans son premier film DR BROADWAY qui est alerte et est plus interessant que le terne THE GREAT FLAMMARION.. Mais certains des titres sont des commandes aux sujets, aux budgets misérables, à la distribution pathétique et il ne pouvait rien faire. Ce fut le lot de plein de ses collègues. Il s’esn est sorti assez vite.
Dans quelle catégorie se trouvera Way of the gaucho? J’espère chez Classics confidential au vu de leurs éditions précédentes superbes, dernier en date le coffret Lang présenté par l’indispensable B Eisenschitz. Wild side est décidément un éditeur qui compte!
bref, je préfère les Vintage Classics chez Wildside… (et c’est vrai qu’ils font du bon boulot EN GENERAL!)
Le Gaucho sortira chez Sidonis (cf Amazon)
Zut alors!!!
Une bonne nouvelle :
« Le BANDIT » sortira le 27/03/2013 en DVD avec un livre de 50 pages; je pensais que ce film ne sortirait jamais en DVD. Je viens aussi d’apprendre que « Le Gaucho » de TOURNEUR sortira à la même date pas seulement en DVD mais aussi en BR. Comme nous sommes en période de voeux je présente mes Meilleurs Voeux à tous les internautes et à Bertrand TAVERNIER. Puissiez-vous nous annoncer les sorties prochaines de « La Vallée de la Peur » et de « WICHITA ».
La sortie de ces deux-là, c’est bien, ce qui m’inquiète c’est cette habitude de nous balancer un bouquin + un dvd + un br + des tonnes de docs et pis quoi encore? Un gadget-cadeau comme dans Pif le Chien? Ca commence à faire cher les Classicconfiedntial, pourquoi ne pas proposer des versions économiques avec juste le film c’est quand même le principal! dans un deuxième temps après avoir bien vendu les coffrets de luxe? Les éditeurs le font bien avec les éditions poche de leurs bouquins… moi je dis « Damned » et zut!
A Martin Brady. Avec un peu de patience (certes il faut parfois attendre un an), il est possible de les obtenir à moitié prix comme ce fut le cas chez Amazon.fr le mois dernier.
correction, ça l’est encore jusqu’au 27 janvier
A Edward: merci mais mon souci est que c’est pas que le prix, mais que je ne veux pas du bouquin qui va avec manque de place sur les étagères ou c’est que j’ai l’impression d’une vente forcée mais ça n’a pas d’importance, il y a deux promos sur Amz dans la 1ère 50 pour 100€, on peut trouver des Vintage Classics dont PLUIE dont parla BT ici et des Lupino BIGAMIE et le VOYAGE DE LA PEUR et LE BALAFRE de Sekely! (oublions l’édition Bach)et LE 4EME HOMME, l’un des meilleurs Karlson et des Classicsmachins en effet! Dans l’autre promo, 5 pour 30 (fin le 24 FEVRIER) on trouve plein de Sidonis western intéressants, RIO CONCHOS, JARDIN DU DIABLE, CANYON PASSAGE (chef d’oeuvre), en général c’est ceux qui dont le prix a été ajusté à 10€ ou presque. Et CONVOI DE FEMMES! Et je crois que je n’ai rien à rajouter sur le sujet! merci de votre attention.
A Martin-Brady :
Pouvez-vous m’assurer, vous ou un autre blogueur, que l’édition Wild Side Vintage du « Balafré » de Szekely est une meilleure copie que celle proposée par Bach ?
Même chose pour des films multi-édités car dans le domaine public : « D.O.A. », « Le Quatrième homme », « Impact », « La Vengeance à deux visages », « Barbe bleue », « Du sang dans le soleil » … ?
Si je pose la question, c’est que des commentaires ici ou là sur la toile, ne donnent vraiment pas envie de réinvestir. L’éditeur par ailleurs, ne se cache pas de n’avoir effectué aucune restauration sur ces titres de la collection « Vintage »…
Merci à qui me répondra.
A Sullivan: je n’ai pas pu tenir plus de 5′ devant l’édition Bach et j’ai simplement assumé que WS ne pouvait faire aussi mal. Je ne crois pas que Wild Side ait vraiment annoncé ne pas faire de restauration sur les Vint Class, ils l’ont fait pour par exemple Bigamie selon Dvdclassik (http://www.dvdclassik.com/test/dvd-bigamie-wild-side-vintage-classics)
Pour LE BALAFRE gros dilemne entre Bach et WS, voyez cet avis sur Amazon qui paraît sérieux et met face à face une image médiocre donc chez Bach mais des bonus passionnants et consistants, une image correcte chez WS mais zéro bonus, descendez dans la page jusqu’à l’avis de « Le chat bleu »:
http://www.amazon.fr/product-reviews/B006LNA9LK
faut-il acheter les deux pour avoir qqch de bien?!
A Martin-Brady,
Merci. Je ferai le comparatif pour une dizaine de films donc. Ça va, je ne me suis pas ruiné puisqu’en ce moment on peut avoir les Vintage pour 60€ les 11 titres…
A Martin Brady : s’il fallait faire un choix, je pense qu’il faut privilégier le film et une bonne copie malgré tout. Pour LE BALAFRE : j’avais l’édition Bach films dont les bonus sont en effet intéressants mais la copie est indigne (j’ai revendu le dvd bach). Privilégiez donc l’édition wildside sans hésiter.
Je comprends cet agacement face à la surenchère des prix mais bon acheter une belle édition avec livret (réellement intéressant et pas anecdotique bien sûr: les classics confidential que j’ai sont tous des essais passionnants que je mets aux côtés des Yellow now ou des titres des Editions de la Transparence) et boni revient à acheter une belle édition de collection style La Pleiade. Pas de comparaison avec une bonne édition de poche qui livre d’abord le texte avec +/- de notes: il faut réserver ce traitement aux plus beaux fleurons de sa DVDthèque et non le systématiser.
Pour s’en tenir à qqs éditions récentes, même si c’est dur pour le portefeuille j’ai craqué pour le coffret Etaix ou pour l’édition sublime de La nuit du chasseur quitte à réduire mes achats de DVD ce mois-là.
Certes le film d’abord mais le film nu à plus de 15 euros me semble plus « cher » qu’un travail éditorial conséquent pour 25 euros.C’est pour cela que j’ai peu acheté de Gaumont « rouges » mais me précipite sur leurs rééditions de Fellini qui « toutes nues » m’auraient attristé…
Et en plus il y a parfois des ristournes surprise ainsi j’ai trouvé des collectors Montparnasse à moins de 15 euros au gré de mes pérégrinations ou encore telle offre Arte.Il faut attendre et fureter régulièrement!
A Ballantrae
Oui mais les Gaumont rouges sont des films rares qui souvent n’existaient même pas en dvd et dont beaucoup me semblent indispensables : MOLLENARD, LE MARIAGE DE CHIFFON, PATTES BLANCHES, tous les Ophuls d’avant guerre. Si cela se vend pas trop mal, on aura des versions plus fouillées est restaurées. Il s’agit de tester le niveau de curiosité des cinéphiles et s’ils sont encore capables d’aller acquérir des Duvivier peu connus (le très amusant ALLO BERLIN ICI PARIS), des films qui eurent une importance sociologique et historique (NORMANDIE NIEMEN), des vraies curiosités (le seule film réalisé par Anouilh
Oui bien sûr Bertrand!D’abord le film, l’accès au film peu visible c’est évident…
L’autre critère est la qualité de restauration qui est le moindre des indices de respect.
Par exemple,Potemkine (excellent éditeur par ailleurs dont je me lasserai de chanter les louanges!) a apparemment achoppé sur la même difficulté que MK2 pour l’édition de Dersou Ouzala: tjs la même copie aux couleurs un peu usées, le son altéré…or c’est la seule qui est disponible via un master unique!J’étais prêt à le réacheter mais les avis lus ici et là m’en ont dissuadé…
Après Lyon 2012, je rêve d’une édition megacollector de Heaven’s gate chez Carlotta par exemple.
Meilleurs voeux à vous aussi : en effet, ce sont d’excellentes nouvelles ; j’avais vu le bandit il y a longtemps et il mérite largement une sortie « royale »
Sur le « Big country », c’est vraiment un film à voir au cinéma. Je ne raffole pas de Gregory Peck, ici, sans doute à cause de son personnage qu’on aimerait quand même un peu plus nerveux. Et l’intrigue méritait un traitement plus ramassé, plus concis.
En revanche, la scène où Burl Ives vient refroidir le bal mondain par une tirade digne d’une tragédie classique est une perle à placer dans un florilège du genre. Pour moi, c’est le personnage de loin le plus intéressant du film.
Je ne m’y connais pas assez pour savoir si ça existe, mais je me jetterais sur un autre film ayant eu la bonne idée de faire briller cet acteur…
A Minette Pascal
Ruez vous donc sur LA CHEVAUCHÉE DES BANNIS où il est absolument génial et sur LA FORET INTERDITE, entre autres. Il y a aussi DESIR SOUS LES ORMES et je crois LA CHATTE SUR UN TOIT BRULANT
Merci beaucoup, j’y cours !
En ce qui concerne Burl Ives, il semble avoir brillé au cinéma surtout dans les films cités par BT (si je puis me permettre ce diminutif, admiratif bien sûr!), je ne me souviens pas de lui dans A L EST D EDEN et je voudrais bien voir NOTRE HOMME A LA HAVANE de Reed. Vers les années 60, il se retrouve surtout à la tv, feuilletons ou séries ou multiples shows mais on ne l’oublie pas dans WHITE DOG de Fuller en 82. Dommage qu’il ne fut pas le patriarche Clegg dans LE CONVOI DES BRAVES!
Aux USA, il fut célébrissime comme chanteur de folk song, c’était une encyclopédie folklorique ressuscitant le folklore chanté britannique et d’autre part, initiant le public nordiste, peu branché folk dans les années 50, au folk song du sud du pays. Il a énormément enregistré comme chanteur, et le succès l’a poussé à composer lui-même! On retrouve même sa trace à ce niveau de nos jours, car deux de ses chansons sont au générique de FANTASTIC MR FOX de Wes Anderson! (merci IMDB et le Guide de la Country Music de Herzhaft et Brémond chez Fayard). Quel dommage que le cinéma ne l’ait pas plus utilisé dans des rôles aussi épatants que dans les films cités!
A Martin-Brady. OUR MAN IN HAVANA est pour presque rien sur amazon UK avec moultes ss-ttr, notamment anglais, mais pas français
A Edward: merci, il y est même dans un coffret Graham Greene avec en plus BRIGHTON ROCK et HEART OF THE MATTER que je ne connais pas, il doit y avoir des sta c’est un Optimum, Amz ne précise pas.
A MARTIN BRADY, je mentionne ce film dans une chronique et je croyais en avoir parlé. C’est une adaptation studieuse et scolaire, bien jouée par Trevor Howard et Maria Schell mais tournée de manière assez plate
A Bertrand Tavernier: en effet, vous avez parlé 3 fois de BRIGHTON ROCK et en bien! (en 2006, 2009 et 2011!). Ce coffret contient aussi en fait LE 3EME HOMME + HEART OF THE MATTER + FALLEN IDOL. Malgré HEART (M Schell et T Howard), je pense que c’est un bon investissement.
Me suis trompé: OUR MAN IN HAVANA n’est pas sur ce coffret. Vous avez chroniqué ce film-ci le 24 juin 2010: « OUR MAN IN HAVANA (NOTRE AGENT A LA HAVANE sous titres anglais) n’atteint pas ces sommets mais vaut mieux que sa réputation. La première partie, notamment, dans un beau Scope noir et blanc, frappe par son ironie tranchante, son scepticisme, sa vision décapante du monde de l’espionnage (qui a influencé le TAILLEUR DE PANAMA). Le dialogue de Graham Greene, adaptant son roman, est percutant. La seconde partie devient trop « hénaurme ». Greene aveuglé par son ressentiment, finit par désamorcer sa charge à force d’exagération. Noël Coward est pourtant excellent. Mais c’est Ernie Kovacs qui vole le film. Il est impayable en chef de la police de Battista, cauteleux, méprisant, vipérin qui s’éprend de la fille d’Alec Guinness. J’aime tout particulièrement le moment où ce dernier lui demande si le briquet qu’il vient de sortir est celui qui est tapissé de la peau des prisonniers qu’il a torturé. »
Vous voyez que je tiens mes archives!
Belle livraison encore une fois face à laquelle je dois avouer moult lacunes.Magnifique Tourneur que Way of the gaucho!
Au fait, le dossier Bergerac/Tourneur a t’il avancé depuis votre intervention remarquable il y a deux-trois ans?
Par ailleurs, une pensée pour le sulfureux certes mais surtout passionnant Nagisa Oshima dont je reverrai avec attention quelques titres.
Quelqu’un a-t’il lu les Ecrits de Tourneur, chez Rouge Profond, il y a avec un dvd qui contient l’entretien réalisé par FR3 Gironde en 77, qui est je crois ce dont parle Ballantrae ci-dessus? Je dois dire que voir à la suite EASY LIVING et CANYON PASSAGE c’est quand même voir deux films totalement différents et pourtant on perçoit mieux du coup ce qu’ils ont en commun, qui est toute sa thématique, ce qui l’intéressait et l’attirait, et que défend et illustre Michael Henry dans son bouquin que je viens d’emprunter… Je redécouvre cet auteur, que je limitais au sublime VAUDOU, mais c’est apparemment la partie émergée de l’iceberg!
Personne n’a lu les « Ecrits » de Tourneur chez l’éditeur Rouge Profond? Et peut me dire si on y trouve le doc-interview de FR3 Gironde de 1977? J’y crois pas!
Concernant Five de Farrow, je ne connaissais que son remake (Les échappés du néant) réalisé aussi par Farrow en 56 avec Ryan et Steiger que j’avais du voir à feu « La dernière séance ». Je me souviens de la scène finale où ayant pu réparer leur Dakota pour décoller de l’île, ce dernier ne pouvant transporter toutes les personnes, le couple de personnes agées se sacrifient donc et restent sur l’île.
Enocre une fois : mille mercis pour toutes ces pistes à explorer et ces films à voir (d’ailleurs, avec vous, mêmes les mauvais films donnent envie d’être vus !!)
A Bertrand Tavernier. Au cours de votre présentation de BARQUERO dans l’édition Sidonis, vous faites référence à l’entretien que vous avez eu avec Gordon Douglas; est-il disponible quelque part ? Apparaîtra-t-il dans un tome 2 d’Amis américains ?
A Edward
Vous le trouverez dans un ancien numero de POSITIF. Malheureusement, on n’avait pas beaucoup de temps et l’interview fut un peu improvisé
Merci. Un lecteur du blog est-il en mesure de scanner l’article (positif N°108, septembre 1969) et de me l’envoyer par mail ?
Vous trouverez ce numéro de positif (que je ne possède pas) à 12,55 euros sur Price Minister.
Bonjour
Vous trouverez à partir d’aujourd’hui l’intégralité de cet entretien sur le blog tropbath.canalblog.com…
A damacis: merci pour l’entretien avec Douglas ET merci pour le blog qui a l’air de traiter de tout ce que j’aime! En favori!
A Bertrand Tavernier
VO et VF. Tout ce qui date d’avant 1960 est inécoutable en version française mais depuis cette date les VF sont vraiment à la hauteur grâce à de vrais pros du doublage. Comme disait Chabrol « Si Kirk Douglas n’est pas doublé par Roger Rudel je ne vais pas voir le film. » Ceci pour dire que j’ai regardé DANS LA BRUME ELECTRIQUE avec une guerre de retard et j’ai vraiment été gêné que Tommy Lee Jones ne soit pas doublé par Claude Giraud. Qu’on n’entend plus du tout d’ailleurs alors qu’Eastwood a autant besoin de lui.
A Manux
Je trouvais et le directeur du doublage était d’accord avec moi, que la voix de Claude Giraud était trop policée, trop parfaire par rapport au Dave Robicheaux de DANS LA BRUME. Robicheaux a connu la défonce, l’alccolisme. Il a été blessé et Tommy Lee traduit tout cela, tout ce passé, à merveille. Ce n’était pas le cas de certains role de Tommy Lee dans la dernière décenie (MEN IN BLACK). J’ai choisi Jean François Stevenin qui a bossé avec passion, respect et amour et on sent dans sa voix tout ce qu’il a vécu
Sur Castle et Vincent Price : LA NUIT DE TOUS LES MYSTÈRES ne vaut réellement que pour son ambiance « cluedo » horrifique (d’où l’importance d’une bonne copie) mais c’est vrai qu’il ne vaut mieux pas juger le film sur son scénario ! Du même réalisateur, est sorti en Espagne (avec sous titres français) THE TINGLER toujours avec l’inusable Vincent Price (c’est pour ce film que Castle avait entrepris que les fauteuils des spectateurs bougent pendant la séance) mais je ne l’ai pas vu.
Vincent Price réussit à lui seul à sauver de l’oubli beaucoup de petits films d’horreur américains et anglais qui sans lui seraient sans doute vite tombés dans l’oubli… (Pour les années 60 on peut évidemment citer, dans ce genre de films, ses rôles chez Corman mais aussi dans WITCHFINDER GENERAL de Michael Reeves : sans doute son meilleur rôle des années 60 où il joue un personnage absolument abject de violence et de fanatisme).
« Admirable gros plan de Gene Tierney allongée dans la nuit, avec l’ombre des feuilles sur le visage. »
Ou comment, en une phrase, donner illico envie de se ruer sur un film…
Bonne année à tous.
Petite confusion à propos de The Big Country, le chef op est Franz Planer et non pas Robert Planck !