Chronique n°4

4 août 2005 par - DVD

Si on voulait faire enrager Claude Sautet, il suffisait de lui demander de nous montrer son premier film, Bonjour Sourire (1955). Il explosait alors immédiatement : « Arrêtez de m’emmerder. J’ai été forcé de faire ce film, de remplacer le metteur en scène dont j’étais l’assistant et qui était tombé malade juste avant le tournage« .
Maintenant on va enfin pouvoir juger cette œuvre et regarder si on ne trouve pas des aspects « sauteriens ». Bonjour Sourire, joué par Henri Salvador et Annie Cordy sort en DVD chez René Château.

Le même René Château sort aussi via TF1 vidéo Cet Homme est Dangereux (1953) de Jean Sacha, le meilleur Eddie Constantine avec les deux John Berry, Ca va Barder (1955) et Je suis un Sentimental (1955) – disponibles semble-t-il uniquement en VHS – avant Alphaville (1965) de Godard et la période Fassbinder.
Cet Homme est Dangereux (qui aurait dû être le premier Lemmy Caution mais La Mome Vert de Gris – 1953, l’un des rares films visibles de Bernard Borderie est sorti avant) bénéficie d’une belle photo de Marcel Weiss (marquée par le film noir), d’une mise en scène nerveuse et inventive de Sacha qui fut le monteur de Werther (1938) d’Ophüls et d’Othello (1952) d’Orson Welles. On y sent l’influence de ce dernier dans les nombreux plans au 18,5, l’utilisation des courtes focales, de la caméra au ras du sol. Le dialogue de Marcel Duhamel est souvent très marrant et l’on retiendra cette réplique anthologique de Constantine, qui lance à une américaine : « Ne parlez pas anglais, les gens n’aiment pas les sous-titres « .
Fait curieux, les DVD de René Château ne sont pas référencés sur les sites de la Fnac ou d’Amazon France.

Pour notre président Francis Girod, signalons la sortie tant attendue de Tricoche et Cacolet de Pierre Colombier (qui signait parfois Pière Colombier) sorti en 1938, l’année de Trois Artilleurs à l’Opéra de André Chotin, Trois Artilleurs en Vadrouille de René Pujol, Son Oncle de Normandie de Jean Dréville, Le Prince Bouboule de Jacques Houssin, Ma Sœur de Lait de Jean Boyer, Eusèbe Député de André Berthomieu et l’inénarrable Sommes-nous Défendus ? de Jean Loubignac. On voit qu’il s’agissait, comme on l’écrit souvent, de l’âge d’or du cinéma français.
Tricoche et Cacolet est un scénario du stakhanoviste René Pujol d’après Meilhac et Halévy et on y retrouve Fernandel, Duvallès, Elvire Popesco, Saturnin Fabre et, dans mon souvenir, une savoureuse utilisation de la Marseillaise.

Dans un registre différent les Editions Montparnasse annoncent la sortie prochaine de La Règle du Jeu (1939) avec beaucoup de bonus, une interview de Renoir faite au moment de la sortie et des analyses d’Olivier Curchod, grand exégète du film et du cinéaste.
En attendant, on peut enfin revoir Nana (1926) dans une belle version, la VHS précédemment sortie était médiocre, film souvent intéressant, qui trahit l’influence de Stroheim et qui est desservi par le jeu de Catherine Hessling. Rappelons que les décors étaient de Claude Autant-Lara.

Certains cinéastes continuent à être scandaleusement absents des catalogues DVD : c’est le cas d’Alain Cavalier. Il faut aller aux USA pour voir La Chamade (1968). On ne trouve nulle part Le Combat dans l’Ile (1962), Mise à Sac (1967), L’Insoumis (1964). Thérèse (1986) doit sortir chez Arte en Septembre…Enfin.

Idem pour Christine Pascal. Sa seule réalisation disponible est Adultère, Mode d’Emploi (1995) dans sa version intégrale du moins on l’espère. La télévision ayant le plus souvent passé, même tard, une version censurée d’une séquence sado masochiste. Mais où sont Zanzibar (1989), Le Petit Prince (1992) ?

Pour trouver une version correcte de certains classiques français (Les Enfants du Paradis – 1945) et de certaines œuvres récentes, mieux vaut aller aux USA.

Il faut donc saluer d’autant plus fort la sortie (en Novembre 2005 chez Arte) de l’autre coffret Robert Bresson qui comprend Mouchette (1967) et Au Hasard Balthazar (1966), deux incontournables.
Egalement, le formidable coffret consacré par MK2 aux films de Alain Resnais avec de remarquables bonus. Belle occasion de revoir une dixième fois Mélo (1986) et de redécouvrir L’Amour à Mort (1984).

Et, plus près de nous, l’indispensable coffret édité par Arte consacré à Emmanuel Finkiel avec le splendide Voyages (1999) qu’il faut voir et revoir, le très émouvant et original Madame Jacques sur la Croisette (1997) et Casting (2001).

Le cinéma israélien devient de plus en plus excitant. Je disais (cf chronique n°3 du 13/06/05) tout le bien qu’il faut penser de Mon Trésor (2004 – l’interview de la réalisatrice constitue un magistral bonus). Il faut ajouter deux réussites, Avanim (2004) de Raphaël Nadjari et Tu Marcheras Sur L’eau (2005) de Eytan Fox. Le premier est un miracle d’acuité, de perception, de justesse. Le second une chronique très ironique et savoureuse qui raconte les aventures d’un agent du Mossad, chargé d’une déconcertante et improbable mission.

Autre film essentiel et qu’il était impossible de se procurer. MK2 sort, à l’initiative d’Isabelle Huppert, Wanda (1971) de Barbara Loden qui fut la compagne de Kazan. On peut la voir dans les sublimes Splendor in the Grass (1961 -La Fièvre dans le Sang) et Wild River (1960 – Le Fleuve Sauvage disponible en Angleterre). Chronique âpre et désolée d’un amour sans espoir entre une jeune femme ballottée, meurtrie par la vie et un voleur de troisième zone. Amour sans communication, ni tendresse apparente, Wanda anticipe sur les chroniques existentielles de Monte Hellman et Terence Malick.

TF1 vidéo vient de sortir cinq Hitchcock anglais dont le merveilleux et délectable Une Femme Disparaît (1938), remarquable scénario de Launder et Gilliatt (les personnages de Charters et Caldicott sublimement joués par Basil Radford et Naunton Wayne influenceront, m’a dit Sidney Gilliatt, Harold Pinter). Les copies sont tellement soignées que l’on a l’impression de redécouvrir les films. Ce coffret contient également Les 39 Marches (1935), Quatre de l’Espionnage (1936), Agent Secret (1936), Jeune et Innocent (1937).

Restons un peu dans le cinéma anglais qui fut si sous estimé pour saluer un auteur qui n’est pas encore reconnu à sa juste valeur : Robert Hamer, cinéaste francophile, co-scénariste de tous ses films, qui s’intéressait « aux gens qui font des choses bestiales dans le noir » dont on peut enfin voir le très noir, très désenchanté Il Pleut Toujours le Dimanche (1948).
Autre auteur toujours méconnu, Alexander Mackendrick. Il faut revoir Whisky à Gogo (1949 – où l’on retrouve le génial Basil Radford), L’homme au Complet Blanc (1951) cette fable voltairienne tellement en avance et prémonitoire sur la société de consommation, Tueurs de Dames (1955), cette parabole sur l’Angleterre où Alec Guinness se fit la tête de Kenneth Tynan, le critique dramatique. Tous ces titres sont sortis en coffret chez Studio Canal (Collection Ealing).

Et découvrir pour beaucoup Le Grand Chantage (1957 – Sweet Smell of Success), l’une des œuvres phares du cinéma américain des années 50, produite et jouée par Burt Lancaster. Sans mésestimer le rôle important du scénariste Ernest Lehman, il faut reconnaître que le film doit beaucoup aux dialogues stylisés, syncopés, brillants, rageurs de Clifford Odets et à la manière dont Mackendrick les filme.
Autre chef d’œuvre tout aussi méconnu A High Wind In Jamaica (1965 –Un Cyclone à la Jamaïque) film sur l’enfance, la perte de l’innocence (disponible en zone 1 sur amazon.com, sans sous-titres français).

Autre cinéaste que j’adore, Delmer Daves dont on peut voir la trilogie westernienne avec Glenn Ford : le savoureux et passionnant Cow Boy (1958), écrit en fait par Dalton Trumbo, le génial et bouleversant 3:10 To Yuma (1957 – 3h10 Pour Yuma), pour moi l’un des 10 meilleurs westerns. Daves me raconta sa surprise et sa joie quand il découvrit le scénario d’Halsted Welles : « C’est le genre de chose qui arrive une fois dans votre vie : un scénario où vous n’avez rien envie de changer « . Welles et la mise en scène de Daves améliorent nettement la nouvelle originale d’Elmore Leonard, en transformant le héros de marshal en fermier qui doit faire œuvre de policier pour sauver sa ferme, sa famille (ce qui change totalement le personnage). Ils inventent également les deux admirables personnages de femmes (ah ! la scène d’amour dans le bar) qui expriment la morale du film.

Enfin Jubal (1956 – L’homme de Nulle Part), cette semi transposition d’Othello, aux paysages magnifiques, est disponible en zone 1.

Sortie également (chez Carlotta Films) de plusieurs films noirs mémorables : Cry of the City (1948 – La Proie) de Robert Siodmak, qui comme tous ses meilleurs films, tourne autour de l’obsession. En l’occurrence, celle d’un flic qui cherche à faire condamner son ancien ami d’enfance. A part deux ou trois séquences avec la petite amie de Richard Conte qui n’intéressent guère, le film n’est pas loin d’égaler ses meilleures réussites. On n’oubliera pas le personnage de l’énorme masseuse criminelle jouée par l’imposante Hope Emerson. Précisons que José Giovanni fit en 1971 un remake de ce film, Un Aller Simple.

Dans la même collection à côté du célèbre Carrefour de la Mort (1947), signalons Appelez Nord 777 (1948) l’un des meilleurs Henry Hathaway, Crime Passionnel (1945 – Fallen Angel) d’Otto Preminger. Il est passionnant de voir comment par des moyens totalement opposés, Preminger et Hathaway font tous deux des œuvres de stylistes, imposent, dans un univers codifié, une vision personnelle. Les deux films trahissent le même désir d’opposer ou de lier les personnages au décor, Preminger par de constants mouvements d’appareil, Hathaway par un découpage aigu, une sublime photographie de Joe MacDonald.

Dans Fallen Angel, Preminger retrouve Dana Andrews, interprète idéale pour ces œuvres où l’on est sans cesse sur la corde raide, dans un monde crépusculaire, entre le bien et le mal, la lumière et l’ombre. On est surpris en revoyant cette œuvre de son âpreté, de son ambiguïté morale. Il y a là, comme dans Mark Dixon Detective (1950) et plus encore que dans Laura (1944), une dureté, une noirceur chez les personnages masculins qui ont tous un côté luciférien.

Enfin Gaumont vient de sortir deux Lautner : On Aura Tout Vu (1976) et La Valise (1973) avec en bonus une interview choc de Philippe Sarde qui profite de La Valise pour vider son sac.

Commentaires (15)

 

  1. Alexandre Angel dit :

    Je viens de revoir COW BOY, de Delmer Daves, dans sa copie Blu-ray Carlotta plutôt très belle, et, puisque c’était à peu près la quatrième fois (la première devait être fort ancienne), je me suis une fois de plus surpris à être remis à ma place de spectateur quant à l’enjeu véritable du film.
    Car à chaque fois, du moins à l’occasion des deux précédentes revisions, passé le beau générique de Saul Bass, je pensais retrouver une manière de comédie. La faute à Jack Lemmon et à sa bille de clown, ayant pignon, telle une enseigne, sur la comédie hollywoodienne de ces années-là.
    En mode Lucky Luke, j’attendais du personnage de Lemmon, grouillot d’hôtel en costard attiré par l’Ouest, le Vrai, fort de son échange plutôt rigolo avec Glenn Ford, nu dans sa baignoire, tirant sur les blattes de la salle de bain tout en devisant sur la stupidité des chevaux, j’attendais donc, conditionné par un présupposé buté, que Lemmon réponde au cliché du pied-tendre façon Ruggles, happé par le souffle de l’aventure, malmené, ridiculisé puis accepté par les durs-à-cuire menant les têtes-à-cornes d’une piste à l’autre.
    Or, de sa façon lucide et douce, âpre et humaniste, Delmer Daves me rappelle patiemment à l’ordre en proposant tout autre chose tout en ayant l’air de correspondre à ce que je viens de décrire.
    COW BOY n’est pas une comédie mais plutôt la description aussi rugueuse que bienveillante d’une sortie de chrysalide.
    Je crois qu’il importe de sentir ce qui palpite dans le cœur de n’importe quel film (n’importe quelle œuvre?)un tant soit peu respectueux du spectateur.
    Dans COW BOY, il me paraît clair que c’est Jack Lemmon, et le personnage, et l’acteur.
    Pas en tant que vedette qui ferait un numéro mais bel et bien comme la véritable ligne de basse scénaristique du film.
    Le personnage de Lemmon, dans COW BOY, aspire à suivre des pistes à dos de cheval et à convoyer des vaches, mais il ne s’agit pas ici de vues de l’esprit : il a ça dans le sang. Elevé à la campagne, connaisseur et amoureux des animaux fermiers, il sait ce qu’il veut. Sa vocation, il la connaît.
    Ne lui manque plus que la réalité du terrain.
    Dès lors, le récit ne se consacrera plus qu’à la confirmation que cette vie était faite pour Lemmon, pas accidentellement, mais de façon aussi programmatique que la succession de Michael Corleone à celle de Vito.
    Confier à Jack Lemmon ce rôle du dur-à-cuire programmé était déjà gonflé (Jack Lemmon s’avère en total contre-emploi et révèle in fine des trésors de dureté faciale). Donner à Glenn Ford celui du mentor, tour à tour embarrassé, sévère, dépassé puis adoubeur de l’accomplissement d’une vocation, achève de d’asseoir COW BOY au panthéon des plus beaux westerns.

  2. Alexandre Angel dit :

    Hier soir, sur Arte est repassé LA FIEVRE DANS LE SANG.
    Si je suis légèrement moins enthousiaste que Bertrand Tavernier vis-à-vis au FLEUVE SAUVAGE, chaque nouvelle vision de LA FIEVRE DANS LE SANG donne encore plus d’acuité, fait toujours plus ressortir sa saisissante richesse thématique et formelle. Arêtes saillantes de ce joyau inaltérable, les motifs, affects et figures de style y cohabitent sans l’ombre d’un déséquilibre, d’un phagocytage de l’un par l’autre. J’ai longtemps rangé LA FIEVRE DANS LE SANG dans la famille des plus beaux mélodrames, qu’ils soient signés Minnelli, Sirk ou Ophüls. Le film, mon Kazan préféré, est pourtant inclassable du fait même de cette cohabitation composite. Americana, film de collège avec inévitables casiers métalliques, minauderies adolescentes, match de foot ou de basket, psychodrame clinique annonçant FAMILY LIFE, évocation historique (le krach de 1929),critique du puritanisme, description du refoulement sexuel, du mal d’aimer, mais aussi film sur l’adolescence. Ce qui pourrait faire défaut (allure « sixties » de Natalie Wood, jeu outré de Pat Hingle) trouve sa justification dans la manière baroque de Kazan, accueillante, généreuse, s’inscrivant dans la tradition sarcastique de Sternberg ou d’Orson Welles, osant l’outrance, l’atemporalité (la petite italienne que rencontre Warren Beatty n’est pas vraiment raccord avec le contexte historique, qu’à cela ne tienne..). Baroque, Kazan l’est assurément lorsqu’il cadre, sur une musique de film noir (parce qu’il y a ça aussi : le film noir) trois chauffeurs noirs regarder, d’un œil narquois, Barbara Loden se faire lutiner par des mecs ivres, sur un parking, de la même façon qu’il cadrera, plus tard, trois clochards au regard éteint toisant Pat Hingle qui gît en travers d’une ruelle sordide.
    De tout cela ressort pourtant une délicatesse, un hommage émouvant aux parents, avec leur défauts mais aussi tout ce qu’il nous ont donné et une fin qui est un miracle d’équilibre tendu entre tristesse et sérénité.

  3. Martin-Brady dit :

    Je découvre VOYAGES avec retard et grâce à vous, ceci dit, j’avoue m’être un peu ennuyé devant les parties Ryvka et Régine (malgré la stupéfiante Liliane Rovère, qu’on aime toujours revoir). En fait, j’ai commencé à adhérer au film à la fin de la partie Ryvka (jouée très finement par Shulamit Adar)et j’ai regretté qu’on passe déjà à Régine. Par contre, la partie Esther à Israël est terriblement prenante grâce la géniale (il n’y a pas d’autre mot) Esther Gorintin. Quelle étoile!
    Les personnes très âgées n’ont pas de rôle très important au cinéma, ce ne serait pas de la démagogie que de les faire jouer plus, on dit que les possibilités sont limitées de trouver des histoires où elles tiennent un rôle actif, alors que beaucoup de films sont contemplatifs, et que certaines sont encore actives. D’autre part, tant de films qui foncent à 100 à l’heure et dans lesquels les héros trentenaires au ventre plat et rasé de près roulent en bolide comme des dingos en assassinant des grosses brutes mal rasées au bazooka d’une main tout en téléphonant pour passer des ordres de bourse de l’autre, sont ennuyeux comme la mort, alors…
    Liliane Rovère est étonnante, impossible d’oublier son passage dans ADULTERE MODE D EMPLOI, le film grave et drôle de Christine Pascal (dans lequel Vincent Cassel, débutant, n’énerve pas encore le spectateur, ça viendra plus tard). D’ailleurs, vous l’avez fait jouer dans LAISSEZ-PASSER!!! (Liliane Rovère, je veux dire…).
    Je vais voir MADAME JACQUES et CASTING…

  4. Ballantrae dit :

    Que de belles choses signalées ici entre Mac Kendrick, Resnais,Bresson et -encore et toujours- Daves!
    J’attirerai particulièrement l’attention sur le Nana de Renoir chez arte vidéo car tout amoureux de l’univers de Zola comme celui du monde de Renoir se doit d’acquérir une superbe édition démontrant que le Renoir muet est déjà un grand cinéaste ambitieux, habité par les excès baroques et cruels de Von Stroheim.
    Le coffret permet d’avoir un livret avec le scénario conçu par Renoir et Lestringuez avec des raccourcis, des astuces assez admirables si on tient compte de l’ampleur du roman (le film dure 2h20…il aurait pu durer 3 heures aisément!!!).
    Notons les boni suivants:
    -un docu exemplaire de N Simsolo
    -l’étonnante fin alternative
    -la présentation de Nana par Renoir
    -un extrait du JR: le patron… de Rivette
    Un coffret admirable comme sait les concevoir arte!
    Je vais me pencher sérieusement sur l’actu Méliès après avoir vu l’admirable restauration du voyage dans la lune par S Bromberg l’autre semaine et l’assez jubilatoire Hugo Cabret de Scorsese avant hier.

  5. Catherine dit :

    ‘Dead of Night’ (suite)

    En fait, mon sketch préféré est celui qui est le plus ‘comédie’, le plus drôle en fait (alors que la tonalité annoncée est plutôt fantastique/horreur), celui des deux golfeurs et du fantôme, avec Basil Radford & Nauton Wayne…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Catherine
      Il est très drole et dirigé par Crighton ou Dearden mais le Miroir de Hamer et le ventriloquiste sont à mon avis plus forts

  6. Catherine dit :

    Alexander Mackendrick est un réalisateur étonnant, j’ai vu 3 films de lui (heu, ‘L’Homme au Complet Blanc’ c’est lui aussi je crois..), dans trois genres diférents: ‘Whisky Galore’, ‘Le Grand Chantage’ et surtout ‘Cyclone à la Jamaïque’ vu par hasard à la tv, et qui m’avais bluffée, c’est un tès beau film avec des enfants qui vont vivre de ‘vrais aventures de pirates’, un film ‘initiatique’ et tragique qui flirte avec le merveilleux, les acteurs (particulièrment les enfants) sont tous excellents, et James Coburn, Anthony Quinn, Gert Froebe sont de la partie. Les couleurs sont juste ..sublimes. C’est du moins le souvenir que j’en ai, j’ai voulu me procurer le dvd, mais l’on m’a signalé (vu que c’est un zone 1) qu’il n’y a pas de ‘delivery to France’. Ouin.
    http://ecx.images-amazon.com/images/I/51H4IkxBWxL._SS500_.jpg

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Catherine
      Oui, l’Homme au complet blanc est une des réussites majeures de Mackendrick. J’analyse trois de ses films dans les beaux coffrets Ealing sortis par Canal +, coffrets qui comprennent aussi des oeuvres essentielles de Robert Hamer, Cavalcanti

    • Entièrement d’accord avec vous Catherine pour ce qui est de High wind in Jamaica , film d’aventures au ton parfois amer tout entier filmé à hauteur d’enfant.
      Le récit complexe et parfois cruel, les choix picturaux effectivement sublimes, l’interprétation juste (des enfants comme des adultes A Quinn et J Coburn) en font un chef d’oeuvre!Il est diffusé régulièrement sur TCM!
      Il me semble à sa juste place aux côtés d’autres perles « initiatiques » telles Moonfleet, Night of the hunter, Le fleuve de Renoir ou encore le sublime Stars in my crown de Tourneur… sans avoir à rougir des comparaisons!

      • Catherine dit :

        Oui, la comparaison avec « Moonfleet » est évidente (enfants, contrebandiers/pirates) et pour l’éventail cinémascopique surement. De plus Moonfleet est l’un de mes films préférés de tous les temps, même si c’est devenu banal de le dire, et je trouve que l’on ne devrai pas rester bloqué sur la seule impression de Fritz Lang (l’entretien avec Bogdanovitch je crois ??) où il dit qu’il n’aimais pas ce film, peut-être a t’il émis d’autres opinions plus tard…
        En dehors de l’aspect initiatique ( qui concerne peut-être même + le parcours de Jeremy Fox que celui du petit John Mohune), c’est un conte philosophique, et comme dans tout conte, on en apprend chaque fois un peu plus.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Catherine, Lang a toujours été réservé sur MOONFLEET, parce qu’on avait modifié son montage et changé la fin. Je trouve que la scène finale, filmée à la demande de Houseman et peut être du studio, est assez belle, même si elle est tournée de manière minimaliste. Les réserves de Lang ne veulent pas dire qu’il ait raison sur tous les points

        • Catherine dit :

          A Bertrand Tavernier

          C’est un fin positive/optimiste (mais pas naïve comme une pièce rapportée pourrait l’être) et qui n’est pas, à mon avis, en contradiction avec la dérive de la barque vers la mort, c’est un prolongement, une transmission.
          Le personnage de la petite fille est aussi important pour le parcours de John, comme le sont Lord et Lady Ashwood (cendres ??), merveilleux George Sanders et Joan Greenwood, pour celui de J.Fox. Les scènes de jeux de salons (et de règlement de comptes), chez les Ashwood sont particulièrement belles et les dialogues très acérés, un vrai plaisir.

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