Chronique n°25
2 juin 2009 par Bertrand Tavernier - DVD
Dans la série des Mary Pickford diffusé par Bach Films, l’extraordinaire SPARROWS, dirigé par William Beaudine qui termina sa carrière en filmant des séries Z aux titres pittoresques : BILLY THE KID vs DRACULA ou qui sont sortis chez Bach films.
Rien de tel dans SPARROW, film extrêmement soigné dont l’action se déroule entièrement dans des marais du sud des Etats-Unis avec des personnages sortis de DELIVRANCE. Les premiers Intertitres sont célèbres. Le premier nous dit que Dieu voulant créer un endroit digne de l’enfer, choisit ces marais (que l’on voit envahis de brumes pestilentielles). Le second ajoute que pour parfaire sa tâche, Dieu ajouta Mr Grimes (que joue brillamment Gustav von Seyffertitz). La course de Mary Pickford et les autres enfants au milieu des sables mouvants et des alligators reste un grand moment de cinéma. Il me reste à voir d’autre Beaudine avec Pickford dont LITTLE ORPHAN ANNIE.
Il convient aussi de saluer en fanfare la sortie inattendue en zone 1 de deux westerns majeurs qui tous deux battent en brèche les clichés du genre. Commençons par THE FURIES, un film d’Anthony Mann très difficile à voir. Il avait disparu de la circulation depuis des décennies et j’avais dû aller à Londres pour le voir il y a de cela plus de quinze ans.
Criterion vient de combler ce manque. Et cela avec un coffret qui joint au film le roman de Niven Busch qui servit de point de départ au scénario de Charles Schnee.
Il s’agit d’un de ces westerns proches du film noir (et aussi du mélodrame féminin) avec des personnages tourmentés, des arrières plans psychanalytiques (que l’on retrouve dans le génial PURSUED de Raoul Walsh tiré d’un scénario original de Niven Busch, en fait décalqué sur LE MAITRE DE BALLANTRAE de Robert Louis Stevenson), une belle photographie noir et blanc de Victor Milner. Anthony Mann avait déclaré (et cette affirmation avait été reprise par Martin Scorcese) que THE FURIES s’inspirait de L’IDIOT de Dostoïevski, affirmation totalement mystérieuse. On pense beaucoup plus au ROI LEAR, à L’ORESTIE, impression confortée par l’interprétation magistrale de Barbara Stanwyck et Walter Huston. Dès les premières scènes, on est frappé par la complexité de leurs rapports qui flirte avec l’inceste, mêle amour, jalousie, goût de la possession. Ces rapports sont exacerbés par les affrontements raciaux qui oppose les paysans mexicains à Walter Huston. Mann confère beaucoup d’humanité, de dignité aux mexicains et notamment au personnage joué avec beaucoup de classe par Gilbert Roland. Sa mort, son lynchage, admirablement filmé, sont un des sommets films.
L’autre est le magnifique DAY OF THE OUTLAW (sous titres-français) d’André De Toth. Western insolite et cela dès les premiers plans. Deux cavaliers approchent dans une neige très épaisse d’un village. On a vu cette scène cent fois. Sauf que le village ou plutôt le hameau ne ressemble à aucun hameau de westerns. C’est un groupe de maisons construites n’importe où. Sauf que la neige semble paralyser les chevaux. Que De Toth n’insère aucun gros plan qui vienne rompre l’impression de solitude, de désolation. Et que la musique magnifique s’interrompt pour reprendre quelques secondes plus tard.
Il impose d’emblée un ton unique, un univers claustrophobique. Chaque entrée ou sortie de personnages est filmée de manière magistrale. DAY OF THE OUTLAW est un western austère, oppressant, rigoureux que l’on pourrait qualifier de dreyerien, de par son ascétisme visuel, son climat étouffant, troué de quelques éclairs lyriques fulgurants. On n’est pas prêt d’oublier la séquence du bal durant laquelle une bande de déserteurs meurtriers, tous violeurs potentiels font valser les rares femmes (De Toth utilise tous les acteurs de second plans qu’il affectionne et Tina Louise a vraiment l’air terrorisée) sous le regard de leur chef qui est en train de mourir. La chevauchée du titre français est filmée dans d’extraordinaires extérieurs. Les chevaux s’enlisent dans la neige, un homme ne pourra appuyer sur la gachette de son arme car ses doigts ont gelé. De Toth subvertit d’ailleurs le genre, réfute l’individualime qui est son épine dorsale, confère à la Nature un pouvoir de mort autant que de rédemption. En fait, il partage avec d’autres cinéastes européens émigrés, Tourneur, Lang, Preminger, cette méfiance devant un cinéma affirmatif, positif à tout prix. Il s’ingénie à brouiller les cartes, à déplacer les centres d’intérêt, à traiter certains sujets par réfraction. La nudité du décor de LA CHEVAUCHÉE DES BANNIS – le saloon / épicerie est sans doute l’un des plus pauvres de l’histoire du western. Il n’y a rien sur les murs et cette pauvreté, cette absence d’accessoire sonne incroyablement juste, la splendeur apre des extérieurs, la sécheresse de la direction d’acteurs en font une oeuvre aussi décalée, aussi révolutionnaire par rapport aux règles, aux clichés du genre, aussi originale que JOHNNY GUITARE.
J’en ai profité pour revoir un autre De Toth, DARK WATERS (sans sous-titres) dans un transfert moyen, nous sommes dans le domaine public ! Les deux premiers tiers sont vraiment prenants, avec une réelle atmosphère. J’avais oublié que cette ténébreuse histoire avait pour cadre les bayous de la Louisiane que j’ai filmée dans IN THE ELECTRIC MIST. De Toth nous montre même, chose rare à l’époque, une famille cajun, s’attarde sur une fête où l’on joue du violon tout comme chez Marc Savoy ou Michael Doucet). Dans le dernier tiers, les ficelles du scénario deviennent vraiment apparentes.
Gaumont a sorti deux magnifiques coffrets consacrés à Michel Deville. J’ai revu CE SOIR OU JAMAIS et DOSSIER 51 et j’ai adoré à nouveau ces deux film. Leur ton, leur dramaturgie, leur approche si originales des personnages. Une façon oblique de dynamiter les codes et les clichés des genres (plus voyante, plus évidente dans le second). Je dis oblique parce qu’elle ne s’auto publicise pas, elle ne se met pas en avant. Certains films – parfois réussis – annoncent d’emblée qu’ils vont dynamiter les règles et quelquefois, leur valeur tient dans cette annonce (on mettra les noms qu’on veut). D’autres cinéastes agissent en douce.
J’ai ressenti cela durant CE SOIR OU JAMAIS, dans cette manière de filmer le personnage de Claude Rich, en apparence godelureau typique du cinéma français de l’époque, en réalité personnage plus manipulateur et tourmenté. Comme si on retournait, on inversait un personnage de Chabrol. De même pour Anna Karina, délicieuse.
Et, durant DOSSIER 51, avec cette brusque irruption dans une narration froide, distanciée, de l’émotion, de la tragédie lors de la confession de la mère (admirable Françoise Lugagne), émotion d’autant plus surprenante que cette séquence paraît au début hors sujet. Elle ne parle que de faits qui ne semblent pas faire partie du dossier en question. Cela paraît être une parenthèse qui, brusquement, réintègre par surprise le propos, le thème central du film. L’émotion en est comme décuplée, ce détour lui donne sa vraie force, sa nécessité profonde… Moment poignant qui fait naître un sentiment de désolation, de gâchis qui imprègne alors tout le film…
Ce sont des moments comme cela qui font le prix du cinéma de Deville (notamment dans LA MALADIE DE SACHS, PERIL EN LA DEMEURE, ADORABLE MENTEUSE et aussi le choix du décor, des objets (pas seulement ceux qui font partie de l’intrigue), de la lumière, les déplacements d’un acteur, d’une actrice. Le goût de Deville pour les monologues, les confessions (Dorléac dans CE SOIR, les personnages de LA MALADIE DE SACHS).
La collection des Classiques de Pathé a sorti LES ENFANTS DU PARADIS (avec des bonus que l’on dit très bons sur Arletty), LE GRAND JEU de Feyder dont Pierre Rissient me dit beaucoup de bien et bizarrement un épouvantable nanar de Robert Bibal, réalisateur de dernier ordre et impérissable auteur de NUIT DE NOCES et de QUARTIER CHINOIS : LE FUGITIF. Le terme de classique accolé à cette œuvre obscure détonne quelque peu. Il est vrai que l’on trouve aussi dans la collection CES DAMES PREFERENT LE MAMBO, un Eddie Constantine vraiment médiocre, paresseusement filmé par Bernard Borderie.
J’ai découvert en revanche NEZ DE CUIR d’Yves Allégret (scénario de Jacques Sigurd d’après La Varende) qui a été une vraie surprise. C’est un film sombre, romantique, tourmenté qui possède un vrai ton. La peinture d’une France rendue exsangue par les guerres Napoléoniennes, l’amertume de la description sociale, l’excellente interprétation d’un Jean Marais dont c’est un des meilleurs rôles, de Françoise Christophe qui est excellente, de Jean Debucourt, la force de la mise en scène d’Allégret, la qualité de la photographie donnent un élan au film qui survit à toutes les étiquettes, tous les classements hâtifs. NEZ DE CUIR tient très bien le coup et je l’ai préféré au très célèbre UNE SI JOLIE PETITE PLAGE où la noirceur me semble imposée au forceps.
Signalons, toujours dans cette collection, la sublime et surréaliste coquille sur le dos de la jaquette de MORT D’UN POURRI qui attribue le scénario à Michel Audiard et… Luis Bunuel. La personne qui a inventé ce collage qui révolutionne l’Histoire du Cinéma devrait être décorée.
Édouard Waintrop saluait dans Libération la découverte de L’HOMME DE NULLE PART (d’après Pirandello) de Pierre Chenal, exhumé et réhabilité grâce à Patrick Brion. Voilà une œuvre extrêmement originale, personnelle, qui mélange allègrement comédie grinçante, âpreté et satire sociale. Chenal réussit d’emblée ce que recherchera, avec moins de bonheur, Renoir dans ses derniers films. Il faut dire qu’il est servi de manière époustouflante par Le Vigan, totalement génial, inspiré, d’une légèreté confondante dont chaque apparition fait décoller le film où Pierre Blanchard est vraiment tenu. Chenal attribue cette réussite à sa collaboration avec Roger Vitrac, seul auteur du scénario à ses yeux. Armand Salacrou qui le signe n’aurait absolument rien écrit. Il voulait transformer l’histoire de Pirandello en un drame très noir alors que Chenal voulait le tirer vers la comédie grinçante à la Prévert.
Aux Editions Montparnasse signalons le coffret consacré à Rithy Panh.
Avec ces quatre films (dont 3 inédits en DVD) tournés entre 1989 et 2002, Rithy Panh s’approche au plus près du génocide Cambodgien. De son premier film SITE 2 à son désormais connu S 21, en passant par le bouleversant LA TERRE DES AMES ERRANTES et le tragique BOPHANA, UNE TRAGEDIE CAMBODGIENNE, c’est une partie essentielle de l’œuvre du cinéaste qui est rassemblée ici.
Dans un registre plus frivole, je signale la comédie semi musicale (des chansons mais pas de vraies danses) de Michael Curtiz, ROMANCE ON THE HIGH SEAS (sous-titres anglais). Ce premier film de Doris Day (Curtiz qui l’avait découverte la prendra sous contrat et la fera jouer plusieurs fois) est un savoureux Curtiz où Day est excellente dans un double rôle (une fille du peuple un peu vulgaire qui se fait passer pour une dame de la bonne société). Elle chante très bien plusieurs bonnes chansons dont It’s Magic, son premier grand succès. Il y a aussi Jack Carson qui chante Run run run when you see a pretty woman avec un accent caribéen. On oublie trop souvent que les films musicaux tournant autour du show business constituent une part importante de l’œuvre de Curtiz. Il aimait ce genre et y revint à de nombreuses reprises. Immédiatement après ROMANCE, il réalisa un film plus dramatique se déroulant dans le monde de la radio, MY DREAM IS YOURS que je vais voir. À noter que le scénario de ROMANCE est co-signé par les Frères Epstein et I.A.L. Diamond avant sa rencontre avec Billy Wilder. Ajoutons que je suis un fan de Doris Day aussi bonne actrice que chanteuse.
CARRIE (UN AMOUR DESESPERE – Zone 2) est un beau film de William Wyler, très sous-estimé. Cette adaptation de Théodore Dreiser fut un gros échec commercial et disparut de la circulation. On découvre de plus dans le dvd qu’une longue séquence, jugée trop noire, avait été coupée à l’époque. Il faut d’abord porter au crédit de Wyler la magnifique reconstitution du New York dans les années 1890 : décors et costumes extraordinairement soignés, atmosphère très réussie, rapports de classe intelligemment mis en évidence. Wyler n’adoucit pas l’âpreté, la noirceur de Dreiser et il est très bien servi par Jennifer Jones, très émouvante à la fin malgré les hésitations scénaristiques qui décentrent son personnage, Eddie Albert, surprenant, et surtout Laurence Olivier, magistral. Il porte le film, lui donne son tragique et permet à Wyler de signer un film qui prend place à côté des PLUS BELLES ANNÉES DE NOTRE VIE, de THE LETTER, de L’OBSÉDÉ.
Parler de Corman après Wyler ressort presque de la provocation tant leur manière de filmer était différente. Plusieurs dizaines de prises chez l’un, tournage de quelques jours, parfois de deux films en même temps chez l’autre. Pas dans les meilleurs films du cycle Poe, THE MASQUE OF THE RED DEATH, THE TOMB OF LIGEIA, ni dans le passionnant et audacieux, THE INTRUDER que j’avais déjà recommandé. Parfois cette manière de filmer pèse sur le résultat : direction d’acteurs approximative, dramaturgie hâtive, décors approximatifs (j’ai été déçu par plusieurs « adaptations » de Poe, en particulier LE PUITS ET LE PENDULE). En revanche, THE SECRET INVASION (L’INVASION SECRETE. Zone 1 sous-titres anglais) que j’avais jugé mineur se révèle fort réjouissant. Cette variation sur le thème des 12 Salopards est filmée par Corman avec une énergie, un panache surclassant les nombreuses productions britanniques sur le même sujet. Le scénario de R Wright Campbell, frère de l’acteur William Campbell qui joue dans le film et dont la mort est spectaculaire, accumule les rebondissements les plus farceurs, les plus désinvoltes, donne à Raf Vallone quelques phrases lourdes de sens (« Nous allons les libérer…Mais qui les libérera de nous ? Et qui nous libérera de nous mêmes ? ») que l’acteur délivre heureusement avec une certaine légèreté et changeant de ton, invente une séquence vraiment forte durant laquelle Henry Silva étouffe un bébé pour ne pas révéler sa présence. Corman dispose de moyens importants, soigne la photo aux couleurs très saturées, surtout dans les scènes de nuit du début, se sort très bien de la plupart des séquences d’action même si l’on reste sceptique devant les réactions des figurants jouant les soldats italiens à la fin, devant la brusque apparition des Serbes et devant ces soldats allemands courant pendant de longues minutes dans les souterrains circulaires de la forteresse de Dubrovnik. Il réussit de jolis plans dans les moments plus intimes (la découverte du cadavre de Mickey Rooney, tout à fait remarquable en membre de l’IRA. Je voudrais bien que quelqu’un m’explique en quoi le claquement des doigts censé rythmer le temps, influence les actions.
Il y a encore 5 VHS sur AMAZON UK du très beau film de Cyril Enfield, SOUND OF FURY (FUREUR SUR LA VILLE) que nous avions fait sortir, Pierre Rissient et moi pour Mac Mahon distribution. C’est un film magnifique, un portait très aigu, acéré d’un chômeur qui va plonger dans la criminalité au contact d’un petit délinquant frimeur, génialement joué par Lloyd Bridges. Tous deux seront lynchés par une foule excitée par les articles d’un journal. Ce chef d’oeuvre devrait absolument ressortir. On ne le trouve nulle part sauf en Angleterre.
C’est comme pour THE MONSTER AND THE GIRL, étonnant film de Stuart Heisler qui mêle film noir, expérimentation scientifique, traite des blanches et singe vengeur dont il existe quelques VHS sur AMAZON US.
J’ai enfin vu BLUE SKIES grâce à Gary Giddins qu’on ne mentionne absolument pas dans notre texte sur Heisler dans 50 ANS et c’est dommage. Le film est extrêmement curieux et original. L’intrigue filiforme jusqu’à en devenir une sorte d’apologue se révèle d’une noirceur. C’est une suite de déceptions, de rebuffades sentimentales, d’échecs, ce qui explique que Scorcese le revendique comme l’une des sources de NEW YORK NEW YORK ( Combien y en a t il ? Je connaissais THE MAN I LOVE…). Crosby se désintéresse de tout ce qu’il achète, Astaire boit et fait une chute dans un numéro (unique dans un film d’Astaire), Joan Caulfield qui est très bien choisie, se trompe constamment… On se demande si Heisler n’a pas renforcé cette noirceur que l’on trouve dans tant de ses films. Même la chanson Blue Skies se déroule devant un ciel très nuageux. Évidemment il faut se farcir un numéro comique éprouvant d’un comique pas drôle dont toutes les interventions plombent les scènes mais le duo Crosby / Astaire est charmant (C’est Crosby qui emporte le morceau) et Astaire est génial dans la manière dont il perturbe le premier ballet (signe précurseur) et surtout dans PUTTING ON THE RITZ. Il y a plusieurs chansons formidables, Always, How deep is the ocean (bien filmé), By Myself et d’autres moins mémorables. Très bonne édition dvd avec des couleurs magnifiques. Avec un autre titre, BIRTH OF THE BLUES. Très peu cher.
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Deux films à voir en urgence.Tout d’abord »Céline »mise en scène par Emmanuel Bourdieu.Le réalisateur revient sur le parcours cahotique de cet écrivain méprisé par certains ou adulé par d’autres.Denis Lavant immense acteur de théatre se glisse dans la peau de Louis ferdinand Destouches et tel un caméléon dégage une émotion intense grace à son jeu(gestuelle,éructations,vociférations,remords et rancoeurs).Ici on voit la puissance de l’acteur capable de se confondre avec le personnage et on arrive à oublier ses propos d’anti-sémite.Après avoir purgé 17 mois de prison en France,il est obligé de quitter le territoire avec sa femme Lucette(Géraldine Pailhas,trop rare à l’écran)et leur chat Bébert afin de s’installé dans une petite bourgade au Danemarck.C’est là qu’un jeune écrivain américain qui est à l’origine de la création d’un comité de défense va lui rendre visite.Il va rencontré un homme afable,accueillant mais plein d’ambiguités dans ses propos.Il avoue en toute franchise que ce sont les juifs eux memes qui voulaient cette guerre et ils ont contribuer d’une certaine façon.En réalité cet écrivain est venu écouter et retranscrire les mots d’un écrivain tourmenté et perdu dans ses notes,ses dessins,son caractère excessif et odieux envers sa femme qu’il prend pour sa bonne.Ce film est sorti en salles de façon confidentielle,il mérite une diffusion à la tv.La seconde œuvre est du à Guillaume Nicloux,cinéaste atypique et singulier qui depuis 20 ans se construit une carrière brillante.Un matin,le réveil sonne puis un chien aboit dans la pièce près de la chambre.Un homme de grosse corpulence s’extrait de son lit et se dirige vers la cuisine.Il boit son café et se prépare à une partie de chasse avec son chien.L’homme ancien architecte à la soixantaine et souffre de son poids excessif.Il roule un moment au volant de sa voiture et s’arrète près du chemin du lapin,un endroit qu’il connait bien.Ensuite il va ètre pris dans la nasse de la foret,la végétation,les hautes herbes,les fougères.Les heures se passent,son chien ne revient pas,son téléphone n’a pas de réseaux,tout s’enchaine et s’embrouille dans sa tète.J’arrète ici le déroulé de ce film haletant qui est un conte analytique de l’homme face à la nature,torturé par la solitude de l’individu seul face à lui meme.Il y à un coté psychanalytique certain et une remise en question de la survie d’un etre dans un milieu hostile.On peut évidemment se posé la question:Vis t-on dans la réalité ou est ce un rève éveillé?La frontière entre les deux n’existe pas car il est possible à mon avis de vivre plusieurs années des rèves enfouies dans notre mémoire.Et là on oublie complétement des souvenirs,des petits détails de la vie qui font la magie de l’existence. »The end »de Nicloux avec l’immense Depardieu est disponible en dvd.Le film à été tourné en dix jours pendant l’été 2015 juste après »Valley of love ».
Sur William WYLER, il y a aussi LA RUMEUR ( the children’s hour) avec A. Hepburn et S.MacLaine. Un film peu connu, me semble-t-il, mais vraiment formidable. Je ne sais pas s’il a été discuté ici…
A MinettePascal
Le revoir confirme tout le mal qu’on en pensait. Faussement audacieux, hypocrite, pas très honnête et très académique et figé, c’est un des ratages de Wyler très inférieur à certaines de ses réussites comme the collector ET SURTOUT THE BEST YEARS OF OUR LIVES. Désolé mais c’est ce que j’avais écrit
Eh bé, nous ne sommes pas souvent d’accord ces temps-ci ! Tant mieux, vive le débat ! Le débat cinématographique s’entend, pas le politique, tellement omniprésent, vide et affligeant.
Je ne m’attendais pourtant pas à ce que vous n’aimiez pas LA RUMEUR, et surtout à ce point-là !
Je passe sur le bien que je pense du scénario, de la galerie de personnages et la qualité du jeu :
Wyler dénonce sans ambiguïté le retard des mentalités, l’intolérance mais surtout défend la chose elle-même.
La réaction d’Audrey à l’aveu de MacLaine et à son geste désespéré n’est pas totalement claire. Hypocrisie du réalisateur ou intention de laisser au spectateur le choix de l’interprétation ?
Bref, c’est à mon tour de vous trouver très sévère ; pourquoi ce film est-il hypocrite et faussement audacieux ?
VOILA CE QUE J’AI NOTÉ : l’interprétation de Shirley Mac Laine et Audrey Hepburn ne mérite que des éloges. Hepburn notamment parvient à donner une vulnérabilité, une ambiguïté à son personnage qui vont bien au delà du scénario. Qui porte de manière visible son origine théâtrale – on sent les moments où le rideau tombe et se lève- augmentée de la lourdeur inhérente à son auteur, Lilian Hellman avec ses rebondissements prévisibles, cette construction cousue de fil blanc. Le premier tiers est plutôt bien adapté par Hayes mais dès qu’on arrive au moment qui fait basculer l’intrigue, la fausse révélation des rapports entre les deux institutrices – le film dérape : La scène s’éternise et surtout on ne parvient pas à comprendre comment trois adultes intelligents peuvent laisser influencer une petite fille par l’horrible enfant perverse sans l’arrêter. C’est tellement gros, tellement évident qu’elle lui dicte ce qu’il faut dire que l’absence de réactions des trois protagonistes est inexplicable.On est dans le ce théâtre de boulevard anglo saxon biaisé.
A partir de là plus rien ne va. Le propos faussement audacieux est démonstratif et pour le bien fondé de sa démonstration, évacue tout ce qui pourrait le gêner. Le personnage de Miriam Hopkins, l’un des plus réussis, passe son temps à disparaître et à ne revenir que pour suivre les besoins de l’intrigue (j’ai du mal à croire qu’un bon avocat ne puisse pas exiger la présence d’un témoin aussi capital au procès et ne puisse pas contre interroger la gamine sur le témoignage de laquelle repose l’accusation.) La musique d’Alex North est pléonastique et gâche même l’assez belle suite des raccord en mouvement sur le visage d’Audrey Hephburn quand elle court vers la chambre où s’est pendue McLaine
A Mr Tavernier : Vous allez me tuer. Et si vous n’y tenez pas, ne lisez pas ce qui suit qui est un petit plaidoyer pour LA RUMEUR.
Peu de films écrits d’après une pièce arrivent à le masquer entièrement et LA RUMEUR ne fait pas exception; même en l’ignorant au départ, on se doute que l’origine est une oeuvre théâtrale. Pourtant, Wyler travaille quand même un peu à le faire oublier, en intercalant des scènes extérieures, en variant les plans, ce n’est pas si figé.
Je ne trouve pas non plus le scénario « cousu de fil blanc »: qui peut deviner d’avance que l’une des deux femmes va avouer les penchants qu’on lui reproche, qu’elle va se pendre; qui peut se douter que le médecin fou d’amour va finir par lâcher sa future femme ? Pour Audrey, l’ambiguïté de sa réaction est elle-même imprévisible : n’y a-t-il pas une petite chance pour qu’elle rende cet aveu ?
Et puis il y a l’image des enfants. Il n’est pas banal de présenter les enfants laids et malfaisants, comme les adultes. Il n’y a pas en lumière de personnage de bonne petite fille pour contrebalancer. Même la troisième gamine du trio, choisie laide, ne correspond pas aux idées toutes faites.
Trois adultes intelligents vaincus par une conspiration de gosses ? Ce n’est pas invraisemblable et c’est parfois une réalité. Dans un collège moyen d’aujourd’hui, la parole d’un prof n’a pas plus de crédit que celle d’un petit môme.
Y a-t-il beaucoup de films de cette époque qui disent que les enfants ne valent pas mieux que les adultes ?
Une autre chose qui m’a frappé, c’est le regard de la grand mère pour sa petite fille, à la fin du film quand tout est découvert. Ce regard de haine, disons-le, est tout sauf commun, à mon avis.
Mais comme toujours, c’est mon avis, rien de plus intéressant que cela.
A MinettePascal
« Y a-t-il beaucoup de films de cette époque qui disent que les enfants ne valent pas mieux que les adultes ? »
Un exemple qui me vient en tête : il y a ceux de LA CHATTE SUR UN TOIT BRULANT qu’Elizabeth Taylor traite de monstres sans cou.
A Alexandre Angel
Il y en a pas mal, des petits garçons ou des petites filles vicieuses. Il y a aussi LA MAUVAISE GRAINE
Sur les enfants effrayants, il y a évidemment le VILLAGE DES DAMNES qui a sans doute comme message de seconde lecture l’emprise inquiétante des enfants sur les adultes ?
A Bertrand
Faîtes-vous allusion à un Mervyn Leroy? Et si oui, que vaut il?
A Alexandre Angel
Jamais revu. Souvenir mitigé malgré une bonne interprétation
Pour les gamins antipathiques ou repoussants moralement, je suis d’accord avec M Pascal: ce genre de personnages est rare à cette époque, raison pour laquelle les exemples sautent aux yeux comme avec LA CHATTE (où ils méritent rien de plus que qqs coups de pied au cul, c’est pas encore des monstres antipathiques et ils sont manipulés par cette peste de Madeleine Sherwood) ou LA MAUVAISE GRAINE (jamais vu): dans celui-ci si j’en crois le scénario la petite garce meurt frappée par la foudre, mais de façon sublimée pour le spectateur en fin de générique, reçoit une fessée! sans doute pour atténuer la punition?!
Le gamin vraiment condamnable moralement me semble « autorisé » plus tard sur les écrans, là, on est en 61.
A MinettePascal
Alors là si vous tapez dans les enfants effrayants, il y a le film espagnol que Rouxel avait évoqué dont j’ai oublié le nom du réalisateur : LES REVOLTES DE L’AN 2000. On s’en remet pas..
A propos des sales gosses dans le cinéma hollywoodien, l’originalité de FOUR FACES WEST, western d’Alfred E. Green avec Joel McCrea a déjà évoquée ci (pas un coup de feu tiré, chevauchée dans le désert à dos de taureau…), on peut aussi ajouter le personnage de l’horrible gamin qui emmerde tout le monde. Que le personnage éminemment sympathique incarné par Joseph Calleia lui fasse un croche-pied, voilà qui est encore plus rare, et là aussi, comme le suggère Bertrand dans le bonus pour d’autres aspects du film, on a envie de mettre cette originalité sur le compte de la fidélité au roman.
Oui on avait pas mal discuté de Wyler ici il y a quelques années et je rejoins Bertrand sur CHILDREN’S HOUR qui n’est pas fameux, au niveau scénario principalement. BEST LIVE et CARRIE sont très bons. Et je vous avait conseillé Bertrand la re vision de DETECTIVE STORY : on en avait parlé et notamment de votre impression relayée dans 50 ans… Peut-être l’avez-vous revu depuis ?
a Dazmien D
Oui mon impression est meilleure sans adhérer toutefois à la totalité du film. J’ai aussi un peu mieux aimé LES GRANDS ESPACES malgré un scénario étiré et prévisible mais le choc a été ces films des années 30 qui sont sidérants d’invention et de jeunesse, ceux qu’il a tourné pour Universal
je n’ai pas vu LA RUMEUR jusqu’au bout tellement je l’ai trouvé lourd, faux et détestable, je n’ai pas aimé non plus DETECTIVE STORY qui m’a paru lui aussi lourd et faux. Dans BOOMERANG de Kazan on voit des flics arracher des aveux à quelqu’un qui se révélera finalement innocent, l’un d’eux envisage un moment d’employer la manière forte, mais à aucun moment il n’est besoin de montrer ces policiers qui agissent injustement comme des sadiques ou des névrosés, parce que le film nous montre les rouages d’un système, d’une collectivité qui peut amener en toute bonne conscience un innocent à la chaise électrique, nous montre un mal social au lieu de psychologiser et moraliser lourdement et vainement.
Sur les faiblesses de THE BIG COUNTRY, cette intéressante et lucide interview de Gregory Peck, acteur mais aussi coproducteur du film:
https://www.youtube.com/watch?v=-vQencmvKvQ
A Mathieu, mettre au même niveau CHILDREN’S HOUR et DETECTIVE STORY me semble bien injuste. Même si j’admets votre subjectivité, toutes les personnes que je connais et qui ont vu ce DETECTIVE STORY ont trouvé ça pas mal du tout (et je ne suis pas parti pris pour les films de Wyler !). Après c’est vrai qu’il faudra un jour que je le revois au moins pour voir s’il tient toujours aussi bien le coup qu’à ma première vision : j’avais trouvé les personnages de Kirk Douglas et Eleanor Parker convaincants.
Je vous renvois d’ailleurs à ma critique du film dans les posts plus anciens ci-dessous datés de 2012…
A Damien D:
Il faudrait que je revoie DETECTIVE STORY mais le problème est que je n’ai pas trop envie. Et si vous n’avez pas d’a priori pro Wyler, je n’en ai pas non plus contre. Comme tout le monde j’aime beaucoup THE BEST YEARS OF OUR LIVES (à propos il existe un Blu-Ray Warner jamais distribué en France comme la plupart des BR de films anciens sortis par Warner aux USA ces dernières années). J’ai vu il n’y a pas longtemps THE LETTER, qui sans être un chef-d’oeuvre tient plutôt bien le coup si on admet les conventions du genre et est en tous cas très bien joué (Bette Davis, Herbert Marshall, James Stephenson). J’ai même poussé la bonne volonté jusqu’à voir MRS MINIVER (là aussi Blu-Ray Warner pas distribué en France) et là j’ai eu beaucoup plus de mal…
A Mathieu
Mon ami Coursodon défend Mrs MINIVER et trouve que de nombreuses séquences en fait contournent les conventions. Wyler lui même avait pris assez tot ses distances, le jugeant trop sentimental surtout après avoir passé plusieurs mois en Angleterre pour y tourner MEMPHIS BELLE
C’est drôle, je voulais parler de « La mauvaise graine » vu cet été, parce que je confondais Mervyn Le Roy et William Wyler (confusion allitérative). Drôle de film, d’une méchanceté étonnante pour l’époque, on peut le qualifier de théâtre filmé puisque la plupart des acteurs reprennent le rôle qu’ils ont tenu à la scène – et de fait le film ressemble à une dramatique TV de l’époque, à part un prologue et final très cinégéniques. Par un hasard qui fait bien les choses, j’ai vu juste après « Serial Mom » de John Waters qui semble en être la suite ( l’atroce petite fille a grandi et continue , tout ainsi impunément) ; en tous cas l’éducation des petites filles américaines est sérieusement mise à mal par ces deux méchants films. Du coup maintenant je confonds Mervyn Le Roy, William Wyler et John Waters, c’est malin…
Sur la CHEVAUCHEE DES BANNIS, quel film étonnant !
Etrangement, j’ai pensé à Shane : la ville minimale et humide, l’éleveur et le fermier…mais à l’envers car c’est l’éleveur le héros (on doute au début tant il a l’air antipathique) et c’est lui qui s’appelle Starett ( dans Shane c’est le fermier).
Le « méchant » est aussi un anti Wilson, tellement humain par moments qu’on se demande ce qu’il fout avec cette bande d’abrutis psychopathes. On ne peut s’empêcher de souffrir pour lui quand il se fait retirer la balle, dans chacun de ses gestes destinés à cacher sa douleur ( quel acteur ce Burl Ives), dans ses efforts pour faire avancer son cheval dans la neige.
Et plein de bonnes idées, à commencer par cette ambiguïté des caractères, et puis la caméra vertigineuse dans la scène du « bal », presque subjective du point de vue des femmes ballottées dans tous les sens.
Sans parler du malaise constant entretenu par l’idée d’un ou de plusieurs viols imminents.
Serait-ce le chef d’oeuvre de De Toth ?
A Minette Pascal
Il y a aussi PITFALL, NONE SHALL ESCAPE, PLAY DIRTY
Il y a quelques années, un de mes premiers commentaires sur ce blog concernait LES PLUS BELLES ANNEES DE NOTRE VIE de Wyler, chef d’oeuvre absolu du réalisateur. Vous aviez alors conseillé CARRIE dont vous parliez à juste titre dans cette chronique que j’ai pu voir et beaucoup aimé. Depuis j’ai vu aussi L’HERITIERE qui m’a plu et CHILDREN’S HOUR qui m’a passablement déçu.
Je tenais cependant ici à vous faire part d’un coup de coeur récent chez Wyler (libre évidemment à chacun d’en avoir une opinion différente).
Mon hésitation fut en effet grande de découvrir DETECTIVE STORY tant vous le balayiez d’un revers de main dans « 50 ans… », le jugeant trop théâtral et que beaucoup de vénérables cinéphiles mettait au pilori. La première demi heure laisse croire à votre critique : va t-on s’intéresser pendant près de 2 heures à ce huis clos dans ce commissariat de quartier ? Et bien finalement oui : l’admirable mise en scène de Wyler nous fait nous attacher à chacun des personnages, à leurs histoires, à leurs angoisses et crises existentielles. Les acteurs sont tous admirablement choisis : Kirk Douglas, la sublime Eleanor Parker, William Bendix, Cathy O’Donnell et j’en passe. Douglas campe un flic individualiste, mal dans sa peau (sorte de brouillon du Harry de Don Siegel). L’exceptionnelle direction d’acteur de Wyler culmine dans les dernières scènes avec Eleanor Parker : refusant tout sentimentalisme, le jeu des deux acteurs y est étonnamment moderne et émouvant. Par quelques mots, l’amour que l’on avait senti si puissant entre les deux finit par s’évanouir et disparaître. Douglas, buté, en proie à vouloir faire justice lui-même, ayant des a priori sur tout et tout le monde le rend incapable de lucidité, détruisant de lui-même le bien le plus précieux qu’il avait : l’amour et donc sa raison de vivre (Wyler refusant ici encore, comme dans L’HERITIERE ou CARRIE, le happy end traditionnel).
Oui, c’est vrai, comment à partir d’un scénario « théâtral » se passant quasi exclusivement dans un commissariat, Wyler arrive à en tirer un film exemplaire : j’espère que vous le reverrez et le réhabiliterez (du moins partiellement). Seul Jacques Lourcelles, je crois, a su défendre vaillamment ce film (et accessoirement le dictionnaire de Tulard qui lui met trois étoiles). Quelques personnes à qui j’ai montré le film et qui ne l’avaient jamais vu, ont été comme moi assez admiratifs : preuve, me semble t-il, que le film a bien vieilli et qu’il mérite d’être tiré de l’oubli…
A Damien DOUSSIN
Je vais revoir ce film. Ce qui m’avait choqué, c’était l’écriture théatrale, d’un naturalisme théatral, héritage de ce théâtre américain (je devrais dire anglo saxon car des pièces comme EQUUS et tous ces drames avec figures historiques en font partie) que je déteste, que je trouve borné, explicatif, lourdement dramatisé, avec des recettes voyantes. Un secret, un affrontement et la découverte du truc qui explique tout. C’est un théatre étroit, à des millions de kilometres de Tchekov (leur maitre),Tourgueniev, Gogol, Brecht, Odon Von Horvarth, Audiberti,Vitrac, Duras voire des français comme Becque ou Mirbeau. Même Arthur Miller me parait pesant. Je sauverai des auteurs de comédies et certains Tennessee Williams (mais il s’est souvent parodié) en particulier la sublime Ménagerie de Verre que son style, sa prose musicale, poétique arrache à ces conventions. Et Lilian Hellman est l’une des pire auteurs. Ses pièces sont démodées devant les meilleures de Mirbeau. Les quelques audaces relatives pèsent rien face à l’absence de style. Et certains Wyler sont prisonniers de ce materiau e beaucoup plus démodé qu’Anouilh dans ses mauvais jours. DETECTIVE STORY m’avait paru relever de ce théatre tout comme CHILDREN’S HOUR qui est insupportable de calcul, de timidité. : échantillonage calculé, audaces roublardes, petites touches ethniques, la potion pharmaceutique, plus que le style, avec rachat à la clé. Le huis clos ne me gène pas. C’est la dramaturgie calculée qui me choque (le contraire de THE BEST YEARS, de DODSWORTH, voire de nombreux autres Wyler). Mais je vais le revoir
Pourtant « la dramaturgie calculée » est bien présente dans de superbes films (comme ceux de Douglas Sirk par exemple) dont le matériau original (le « melodrama » destiné au public féminin) est tout aussi discutable que ce théâtre anglo saxon dont vous parlez justement (après, Sirk a peut-être plus de talent que Wyler mais ceci est un autre débat)… La force de tels films est donc de parvenir à émouvoir le spectateur, à le faire rentrer dans ces histoires et ces personnages. En celà, seul un bon réalisateur est capable de le faire et c’est vrai que Wyler n’y arrive pas toujours (dans CHILDREN’S HOUR par exemple où je suis d’accord avec ce que vous en dites). Je citerai également un film adapté de Miller THE MISFITS que vous n’aimez pas non plus je crois : Huston arrive pourtant, je trouve, à y tirer le meilleur grâce à ses acteurs (Monroe, Gable, Clift et Wallach…). Après c’est vrai que tout celà reste souvent subjectif.
A DAMIEN DOUSSIN
C’est un materiau romanesque qu’attaque Sirk, rempli de conventions toutes aussi fortes mais que l’on peut faire éclater car l’architecture dramaturgique est moins compressée (les livres sont souvents d’énormes pavés), moins dictatoriale. Cela dit, ces conventions pour moi endommagent certains Sirk et il lutta tout le temps pour les domestiquer, les subvertir, les trahir tandis que Wyler n’est pas opposé aux conventions thjeatrales. Il les traite au mieux tandis que Sirk bouscule celles des romans. Je trouve l’écriture theatrale et cinematographique de Miller, Hellman épaisse, pesante, didactique et Huston est bien plus inspiré par Dashielle Hammett, Traven, WR Burnett, Carson McCullers dont l’écriture est aux antipodes ou des scénaristes comme Mahin, Ben Maddow
Je signale à tout hasard à ceux qui ne peuvent voir de films en zone 1 que THE FURIES est disponible en zone 2 en Espagne ! Vous pouvez le commander par l’intermédiaire d’un site comme DVDGO et le prix n’est pas prohibitif (titre LAS FURIAS sorti chez paramount video en 2010). Pas de sous-titres français mais espagnols. Conseillons à nouveau ce film qui vaut par sa splendide photo contrastée et par quelques scènes phares (souvent caractérisées par la violence sèche déjà présente dans les films noirs de Mann, une utilisation audacieuse des gros plans).
Concernant les films de Roger Corman. Je trouve honteux que certains de ses films aient été édités dans des éditions aux formats tronqués et ce, même s’il s’agit de films mineurs. Ainsi THE TERROR (film sorti en salle au format large) a été édité chez Bach films en format 1:33. Mais lors de la réédition l’an dernier de ce film par Wildside video (éditeur sérieux), le film était toujours au format 1:33 ! (Il est sorti en blu ray aux Etats-Unis début 2011 au (bon ?) format 1:66). je ne parle même pas de MITRAILLETTE KELLY, THE UNDEAD, TEENAGE CAVEMAN par exemple sortis en salle en scope et tronqués en 4/3 dans nombre d’éditions dvd américaines ou européennes.
Corman a t’il le moyen de contrôler la sortie de ses films en dvd a travers le monde, en producteur avisé qu’il est ? Si c’est le cas, peut-être aurez-vous l’occasion de lui demander (ou à sa maison de production) pourquoi de telles éditions ? Les copies en scope ou écran large sont-elles indisponibles ? Les films de son cycle Poe ont pourtant fait l’objet d’éditions soignées (au bon format 2:35) ainsi que THE INTRUDER (au bon format 1:33).
A Damien, Vous avez entièrement raison. Je vais communiquer à Wild Side
J’aimerai bien avoir les références de la citation dans le juge et l’assassin : « Et comme le dit Maurras, il faut tromper ses chefs, ses amis, ses collègues, ses concitoyens quand c’est pour le bien et l’honneur de tous. »
a Christian Camus
Je les avais à l’époque et je ne les ai plus. J’avais trouvé cette citation dans un des livres qui ont servi à la documentation ou peut être dans les mémoires du juge
A Pascal Minette
Je doute que le public soit insensible aux créateurs dont le style est très explicitement affirmé: la vieille antienne consistant à dire que l’effet doit nécessairement se fondre au service du récit ne me semble pas relayée par le public qui aime tout autant les auteurs dont l’écriture est invisible que ceux dont la touche se laisse voir. Abel Gance,Minnelli,Sirk, Peckinpah, Fellini pour prendre des écritures absolument pas « invisibles » ont remporté des succès prodigieux. Mon oncle d’amérique hier, On connaît la chanson plus récemment comptent parmi les plus beaux succès de Resnais. Wong Kar Wai, Almodovar ou les Coen cinéastes parfois maniéristes emportent l’adhésion du grand public!
Comme je le disais, il y a assez de place dans les envies des spectateurs pour les types d' »auteurs »!
Peut-être, mais je crois quand même qu’un style très ostensible ne pourra faire mouche sans un récit très solide: Tout le monde reconnaît Tim Burton à la première image; il n’en fait fait pas moins des fours quand l’histoire ne tient pas ses promesses. Je pense par exemple à sa « planète des singes », très stylée, très burtonienne, mais très ennuyeuse.
Restant sur cette chronique, je dois vous avouer que je ne partage pas l’enthousiasme critique pour « les enfants du paradis » qui m’a déçu et ce malgré plusieurs visions. Plus « ennuyé » que « déçu » d’ailleurs : la mise en scène théâtrale, appliquée et la longueur du film ont souvent eu raison de ma persévérence, malgré les dialogues souvent savoureux de Prévert et la qualité des acteurs.
Idem pour « Les visiteurs du soir » (sorti chez SND) qui a aussi vieilli. Je ne fais donc pas parti de ceux qui considèrent ces films comme parmi les plus beaux du cinéma mondial (et de Carné je préfère « Quai des brumes » ou « le jour se lève »).
Par contre un « petit » film comme « l’homme de nulle part » de Chenal que vous signalez fut une très agréable surprise lors de sa découverte au cinéma de minuit et conserve aujourd’hui tout son cynisme.
A DAMIEN DOUSSIN,
Chacun ses goûts. Je partage vos réserves pour les VISITEURS DU SOIR, pas pour les ENFANTS DU PARADIS : le personnage d’Arletty est une admirable création, un splendide portrait de femme. Et Lacenaire… Et ce marchand d’Habits (dans mon rêve, j’entendais Marchand d’Amis…). Et Louis Salou et tous ces personnages secondaires. Même si je préfère LE JOUR SE LEVE, les ENFANTS est un grand film et les réticences que vous exprimez ressemblent à celles de certains lecteurs face à des romans de Balzac
Bonjour! Quelles réserves pour les « visiteurs du soir » ? La pellicule accuse son âge mais la créativité me semble florissante à souhait, que ce soit dans l’interprétation, le scénario ou les dialogues! Combien de films aujourd’hui n’ont qu’une qualité purement matérielle…tiens, les « visiteurs » tout court, par exemple!
Et pourtant, j’ai lu du Balzac avec plaisir ! Parfois un film ne nous accroche pas sans que l’on ne sache réellement pourquoi mais en même temps je comprend que l’on puisse admirer un tel film avec ces très bons interprètes. En tout cas, je le reverrai bien évidemment. Parfois on tourne autour d’un film sans l’avoir apprivoisé : c’est peut-être le cas pour les ENFANTS DU PARADIS.
A Damien
Bonne définition. Il faut se souvenir qu’une opinion n’est pas un fait, qu’on peut se tromper dans 50% des cas et qu’il n’y a aucune honte à reconnaître une erreur.
Oui. Il faut parfois s’inviter plusieurs fois chez Balzac pour apprécier sa compagnie (on peut essayer ça pour d’autres artistes…Stravinsky, Debussy ?) Pour les « Visiteurs du Soir », c’est encore plus facile car c’est finalement une histoire on ne peut plus simple racontée tout simplement. Jules Dassin n’est-il pas irrésistible en diable ?( « Oh! Du feu! J’adore le feu! »)
A Minette
Berry pas Dassin. Vous vous trompez de cineaste blacklisté
C’est étonnant que vienne cette discussion sur Carné/Prévert: je n’ai jamais été emporté par Les enfants du Paradis sans pour autant remettre en question leur importance historique et esthétique… il y a simplement problème d’accointance avec cet univers théâtral, avec la mise en évidence du dialogue données déjà présentes dans quai des brumes, Drôle de drame et le sublime jour se lève mais de manière moins ostentatoire.
La référence à Balzac est intéressante, on pourrait citer aussi le Hugo romancier- que j’adore- mais qui peut rencontrer une certaine hostilité tant il est omniprésent dans ses pages.
Le cinéaste qui ne masque pas ses effets d’écriture (Nicholas Ray, Abel Gance, Fuller, Powell, kubrick…) a plus de chances de déchaîner les passions que celui qui les fond dans une sorte d’évidence (Chaplin, Ford, Hawks,Allen…) mais les deux familles ont droit à une même attention!
Quelles passions ? celles du public ou des critiques ? J’aurais tendance à penser que le seul effet intéressant de l’écriture soit de servir et d’enrichir la narration, donc de ne pas trop se revendiquer…? Comme dans beaucoup d’arts, la technique, quoique passionnante en soi, ne reste-t-elle pas subordonnée au résultat ? D’abord on aime et puis, si le coeur en dit, on cherche à savoir pourquoi…?
Je ne me lasserai jamais des mimosas ivres, des bouteilles de lait gages d’amour (et accessoirement anti-poison donc preuves de crime !!), des journalistes médium, des foules prètes à lyncher n’importe qui, de Margaret et Irwin Molyneux (aka Félix Chapel hé,hé), d’Archibald Soper (aka « mon grand bébé Bedford ») et de William Kramps (le tueur de bouchers) … Ah,DROLE DE DRAME est pour sur mon Carné/Prévert préféré.
Vous parliez de CORMAN dans cette chronique. Visionné depuis quelques semaines quelques titres du cycle POE dans l’ordre chronologique (DVD édités par MGM et Calysta/Sidonis).
La fin de « La chute de la maison Usher » (1960) est loin d’être convaincante et la mise en scène est plutôt statique : c’est peut-être celui qui m’a le plus déçu. « The pit and the pendulum » n’a pas un scénario et un jeu d’acteurs plus convaincant mais il est un peu plus original formellement que le premier opus (l’utilisation des filtres de couleurs par exemple). « L’enterré vivant » vaut surtout pour le jeu de Ray Milland (la scène du cauchemar dans la tombe est très bien filmée). Je me suis arrêté aux « contes de la terreur » (1962) dont la courte durée des trois épisodes (environ 25 minutes par histoire) est très bien exploitée par Corman et démontre à quel point il savait utiliser les contraintes budgétaires et les décors (outre les effets de brouillard bien connus, il est par exemple amusant de constater que, dans tous les films, chaque demeure possède les mêmes bougies rouges !).
Vincent Price cabotine effectivement pas mal mais son rôle comique dans la nouvelle « Le chat noir » des « contes de la terreur » montre toutes les qualités de cet acteur souvent cantonné aux mêmes rôles.
Pas acheté « le corbeau » et « la malédiction d’Arkham ». ll me reste à voir les deux meilleurs que sont « masque of red death » et « tomb of Ligeia ».
Quand à « The terror » (1963) avec Karloff (tourné en temps record où toute l’équipe de Corman semble avoir tourné une scène !), son scénario est indigent et frôle l’incompréhensible dans le dernier 1/4 d’heure : on est presque dans le « cadavre exquis » des surréalistes ! Ce film vient d’être réédité par wildside video dans une copie qui semble être la même que celle de Bach films (c’est à dire convenable sans plus…)
Enfin « The intruder » (1962), découvert sur vos conseils, est effectivement original, même si la fin n’est qu’à moitié satisfaisante… Il est intéressant de voir que la même année sortait un autre film sur le même sujet (« Du silence et des ombres »), traité de manière différente par Robert MULLIGAN…
DVDFolies a fermé fin août, malheureusement.
Beaucoup de ces livres sont excellents.
Bonjour, je confirme les propos de Harry Lime quant au site belge Mediadis. C’est vraiment très bien, et la Belgique édite des titres (zone 2 bien-sûr) introuvables en France, que je me suis empressé d’acheter pour le prix modique de 4.99 : 2 longs de Henry Hathaway « La Rose noire » (The Black Rose) et « Le Porte-avions X » (Wing and a Prayer). [Du même Hathaway, on peut par exemple trouver « La Cité disparue » (Legend of the Lost) pour 4.99 alors qu’il vient de sortir dans la collection fnac pour 12.99 en France…] On peut également trouver 2 films de Henry King avec son acteur fétiche Tyrone Power, introuvables en France et qu’il faut avoir vus : « Capitaine de Castille » (Captain From Castille) et « Echec à Borgia » (Prince of Foxes). Toujours introuvable en France et à 4.99 également, un beau film du « rebelle d’Hollywood » William Wellman « Thunderbirds »… et j’en passe…
Par ailleurs, je vous conseille un autre site belge dont vous pouvez parcourir les différentes rubriques très attractives, il s’agit de http://www.dvdfolies.be. J’y ai par exemple trouvé deux coffrets contenant chacun 5 films de Ken Loach à un prix beaucoup plus attractif qu’en France.
Merci Harry Lime pour avoir signalé le lien Mediadis….Sinon, pour rester Belge, il y a un super éditeur (de livres) « Yellow Now » qui a publié des thématiques de films avec photogrammes, dessins/croquis de storyboard (ceux de « Man Hunt » sont magnifiqes !!), commentaires passionés et érudits (donc intéressants…).
L’un des derniers en date est »Vaudou » de J.Tourneur par Marcos Uzal, il y a aussi « Brazil », « Night of the Hunter », « Les Vacances de Mr Hulot »…
Catherine.
Merci et je suis d’accord avec vous sur Fat City.
Bonjour, je signale que le site belge Mediadis met en vente depuis quelques semaines le film de John Huston : Fat City (1972) qui n’existait pas à ma connaissance en dvd zone 2 au prix difficilement battable pour du neuf de 4,99 euros. Comme il s’agit d’un des meilleurs Huston à mon avis et d’un des meilleurs films sur la boxe, je me permets de vous le signaler. Au demeurant, je conseille ce site pour certains classiques américains, vendus tous à des prix légers, avec des frais de port bas si vous n’êtes exigeant sur la rapidité et dans de bonnes éditions.
A Harry Lime :
Le travail sur le décor dans The Furies est en effet remarquable.
Voila un livre original que les bibliothèques devraient acquérir.
Desperate est un film intéressant où perce déjà le talent et le style de Mann tout comme dans RAILROADED sorti chez Bach (http://www.bachfilms.com/dvd.php5?type=1&dvd=1136).
Ce sont deux ébauches. BODYGARD est correctement filmé mais assez banal. Je parle de THE CLAY PIGEON dans 50 ANS. Le scénario est improbable mais Fleischer réussit plusieurs séquences très brillantes, dont une remarquable poursuite à pieds
A Olivier :
J’ai rencontré Karl Malden. C’était un homme très sympathique.
Sur ses remarques à JJ Manzanera :Tout à fait d’accord.
A Catherine :
Je n’ai pas de réponse… Vérifiez si les autres films de ces producteurs sont en dvd…
A Tjiposa :
Je veux voir ce film que José Giovanni aimait beaucoup je crois, et
qui a été redécouvert très récemment. Il y a eu d’ailleurs une réhabilitation d’Emmer de la part des critiques italiens
A Goossens :
Ne pas oublier Malden dans la Loi du Silence. L’un de ses rôles les
plus spectaculaires est dans la Colline des Potences. Quant à son film, TIME LIMIT que je viens de revoir, il est plutôt intéressant, bien joué même si la mise en scène est uniquement fonctionnelle et illustrative. C’est une oeuvre libérale qu’il faut rattacher à THE BEDFORD INCIDENT de James B Harris qui lui est supérieure.
A propos de Karl Malden,
J’apprécie l’hommage que l’on doit de rendre à cet acteur de composition qu’est Karl Malden. Souvent rendu à des rôles de névrosés, à la limite de l’ulcération ( mais jamais de cabotinage), je garde un souvenir plus particulièrement marquant dans ses rôles dans des films tels que : « baby doll », « sur les quais », « la vengeance aux deux visages », « nevada smith », « la colline des potences » et autres polars où son apparition ne laissait jamais indifférent. Il faut se rendre à l’évidence, les grandes légendes d’Hollywood ne sont plus, hormis Kirk Douglas qui demeure l’unique représentant si ma discrimination est bonne. Bien à vous.
A Jean-Jacques Manzanera
Evidemment, c’est assez onéreux quand on commence à s’abreuver à toutes les sources. Cela étant, vu les merveilles qui n’existent pas en édition française, faut-il hésiter? Même si cela signifie qu’il faut se rationner par la suite et ne pas céder à toutes les tentations, cela vaut le coup. Pour ne citer qu’eux (mais il y a d’autres sites, bien sûr), Amazon.com et Amazon.co.uk font assez de rabais pour qu’on finisse par ne pas se ruiner si l’on est prêt à attendre un peu qu’ils les consentent.
En l’occurrence, pour les Terence Davies que j’indiquais, ce sont des dvd anglais, zone 2 donc, pas besoin de dézoner l’appareil. Sur le site britannique d’Amazon, si vous prenez Distant Voices, The Long Day Closes et The House of Mirth, avec les rabais divers et variés, il vous en coûtera une trentaine de livres. Ces temps-ci et avec un taux de change encore relativement avantageux, cela veut dire moins de 45 euros. Pour des éditions de cette qualité-là (les 2 BFI en tout cas), cela vaut franchement le coup et n’explose pas le budget.
Maintenant, c’est certain que si l’on se met à acheter toutes les éditions Criterion alléchantes aux Etats-Unis, c’est un autre topo!
Je voudrais signaler la sortie d’une série de films italiens peu connus, chez SNC… LE CHANT DE LA VIE de Carmine Gallone, avec Alida Valli. Un film sympathique, dans une ambiance campagnarde, qui rappelle les films de Pagnol et le film de Blasetti, QUATRE PAS DANS LES NUAGES.
Le second est ACHTUNG ! BANDITI ! de Lizzani. Un film à mon goût un peu trop bavard et trop politique, qui ne s’attache pas assez aux personnages et qui finit par nous ennuyer par manque de mouvements et d’émotions.
Deux films que je n’ai pas encore vu… LA TRAITE DES BLANCHES de Commencini, avec Eleonora Rossi Drago, Silvana Pampanini, Gassman et Sophia Loren. Une bien belle affiche. Et IMPPUTATIONE DI OMICIDIO PER UNO STUDIENTE de Bolognini.
Mais le plus inattendu est LA FILLE DANS LA VITRINE de Luciano Emmer, avec Ventura, Magali Noël, Marina Vlady et Bernard Fresson. Au scénario deux noms se distinguent : Pasolini et Giovanni. Un film a regarder en version française ( les quatres acteurs vedettes parlent en français ). Le film, invisible depuis des lustres, a bien souffert de la censure. En effet, il présente une vision de la prostitution à Amsterdam, plutôt sympatique. Aucune trace de sordide, de dramatique ou moralement critiquable. Ces deux hommes ( Ventura et Fresson ), sont venus s’amuser à Amsterdam, après une semaine de dur travail à la Mine. Ventura, le plus expérimenté et le plus à l’aise avec les femmes, a décidé de prendre en main Fresson, timide et maladroit avec les femmes. Les deux compères annoncent le duo Gassman-Trintignant du FANFARON de Risi. En passant dans le quartier chaud de la ville, Fresson remarque tout particulièrement Marina Vlady, une jeune et belle prostituée qui s’exhibe dans une vitrine.
Emmer raconte ce week-end amoureux comme une virée bien naturelle entre copains. Son abscence de critique de la prostitution entraînera la foudre de la censure. Pourtant quelques années plus tard, Godard sortira VIVRE SA VIE et Bunuel BELLE DE JOURS en passant le cap de la censure. Leurs grandes réputations y sont sans doute pour quelque chose.
Au début de ce film, Emmer fait un petit détour documentaire sur le travail à la mine. La journée se termine par l’éffondrement de celle-ci sur ses occupants. Après plusieurs jours d’agonie, ils sortiront de la mine avec ce commentaire » finalement, se retrouver sous un effondrement après trois années sous terre… c’est plutôt raisonnable !
Il est difficile d’imaginer une telle réaction dans un film actuel. Au lieu de se mettre en grève, ils reprendront le travail après un congé bien mérité.
Bref, avoir prit deux sujets aussi noirs, pour réaliser un film aussi drôle et plein d’optimisme, tient de l’exploit. Une vrai belle découverte !
Jacques Tourneur again….
« Rendez-Vous Avec la Peur » aka Night / Curse of the Demon n’est toujours pas édité en zone 2 !!!
E t dans le genre masterpieces introuvables, qu’en est-il de « Providence » d’Alain Resnais ?? Qui bloque les copyrights ??…
Ecrivant pour le décès de Malden, je me suis laissé aller à dire que « Cheyenne Autumn » était le dernier film de Ford. C’est faux bien entendu puisqu’il dirigera quelques scènes du « Young Cassidy » de Cardiff en 1965 et réalisera son ultime opus la même année : « Frontière Chinoise » (7 Women), sorti en 1966.
Je me permets un petit mot au sujet du décès de Karl Malden que je viens d’apprendre à l’instant avec un petit décalage, puisqu’il nous a quitté le 1er juillet dernier. Immense acteur découvert par Kazan, il jouera dans 4 de ses longs : un petit rôle dans « Boomerang! » (1947), puis « Un Tramway nommé désir » (A Streetcar Named Desire, 1951), « Sur les quais » (On the Waterfront, 1954) et « Baby Doll » (1956), tous dispos en DVD. On peut le revoir avec plaisir en DVD zone 2 dans « Mark Dixon détective » (Where the Sidewalk Ends, Preminger, 1950), « La Cible humaine » (The Gunfighter, King, 1950), « La Loi du silence » (I Confess, Hitchcock, 1953), « La Colline des potences » (The Hanging Tree, Daves, 1959), « Le Prisonnier d’Alcatraz » (Birdman of Alcatraz, Frankenheimer, 1962), « La Conquête de l’Ouest » (How the West Was Won, Ford/Hathaway/Marshall/Thorpe, 1962) le dernier Ford « Les Cheyennes » (Cheyenne Autumn, 1964), « Patton » (Schaffner, 1970) et bien d’autres films encore, j’ose même ajouter à la liste « Les Rues de San Francisco » (1972-77), série TV dans laquelle il excelle aux côtés du jeune Michael Douglas. Karl Malden « Patate » (petite allusion à son milieu de visage qui le rendait immédiatement reconnaissable à l’écran), va nous manquer. Son regard brillait d’intelligence et de bonté. Il est mort à l’âge canonique de 97 ans.
A J.J. Manzanera.
Pour Tourneur, Les Editions Montparnasse proposent dans la collection bleue RKO : « Berlin Express » (1949), « La Vie facile » (Easy Living, 1949), « Jours de gloire » (Days of Glory, 1944), « La Griffe du passé » (Out of the Past, 1947) et « Angoisse » (Experiment Perilous, 1944). Chez Carlotta vous pouvez trouver « La Flibustière des Antilles » (Anne of the Indies, 1951), chez Warner « La Flèche et le flambeau » (The Flame and the arrow, 1950) et chez Sidonis « Le Passage du canyon » (Canyon Passage, 1946). Les indispensables de cette liste étant « Berlin Express », « La Griffe du passé », tous deux splendides films noirs, « La Flèche et le flambeau » beau film d’aventure, et « Le Passage du canyon », western très original, une réussite incontestable.
Je pense qu’il est bénéfique pour tout cinéphile de faire dézonner son lecteur, ou de posséder un lecteur zone 1, car bien souvent des titres proposés en zone 2 vous font payer deux fois plus cher que si vous les preniez en zone 1. De plus, on trouve beaucoup de titres sous-titrés français, notamment chez MGM…
Pour Etaix, je suis également très heureux que ça se soit soldé de cette manière. Quelle horreur qu’il soit possible de voir des oeuvres risquer leur disparition pure et simple à cause de personnes pour lesquelles l’art passe loin derrière leurs petits soucis financiers ou autres mesquineries… (j’ai lu un mot à la cinémathèque française qui spécifiait que les négatifs étaient partis directement pour vérification de leur état, et éventuelle restauration…).
A Harry Lime.
Quel que soit l’angle sous lequel vous considérerez « The Furies » de Mann quand vous l’aurez vu, vous aboutirez toujours à la même conclusion : qu’on a là l’une de ses plus belles oeuvres. Barbara Stanwyck y est formidable, encore plus impressionnante à mon goût que dans « Forty Guns » pour rester dans le même genre. La copie Criterion est superbe.
A propos des Furies de Mann, que je n’ai pas vu, je suis en train de lire un livre sur le décorateur Henry Bumstead qui travailla aux décors du film (il travailla aussi avec Hitchcock, J.Lewis, Mulligan, George Roy Hill et surtout Eastwood). L’auteur du livre, Andrew Horton, souligne le travail de Bumstead qui contribue beaucoup, selon lui, à la qualité du film. Pour ceux qui ont vu les Furies, qu’en pensez-vous ?
Par ailleurs, je signale que le site dvdfr.com annonce la sortie dans la collection rko aux ed. Montparnasse de « Desperate » de Anthony Mann ainsi que de 2 films de Fleischer: The Clay Pigeon/Le Pigeon d’Argile et Bodyguard, sur lesquels je n’ai guère trouvé de critiques…Voilà qui nous évitera de mourir cinématographiquement idiot !
Bonjour à tous,
Je viens de voir le très suspect « un colt pour une corde » de Ted Kotcheff, je trouve que ce western est plutôt une bonne surprise compte tenu de la réserve exprimé par Mr Tavernier quant à la qualité de ce film.
Un Gregory Peck vieillissant impeccable tout en sobriété, un scénario plus malin qu’il n’en à l’air, des apaches cyniques à la fois tueurs et nécrophages s’ils le pouvaient, et des espaces filmés loin d’être ridicules quand on pense à la laideur de certains westerns filmés à cette époque. Evidemment, le choix de Jack Warden en shérif bedonnant n’est pas très charismatique. Je vous conseille de le voir par curiosité. Bien à vous.
Bonjour, concernant La Chevauchée des Bannis / Day Of The Outlaw, que j’ai eu l’occassion de voir vers 1996-97 à la Cinémathèque suisse à Lausanne en présence de A. De Toth, je signale que le site Westermovies annonce une sortie en zone 2 de ce film pour décembre 2009. Sans autre indication (ni éditeur, ni version disponible)…Donc, pour ceux qui n’ont pas de lecteur zone 1, leur patience devrait être récompensé !
A Bertrand Tavernier.
Je viens de recevoir aujourd’hui « Day of the Outlaw » commandé aux USA sur vos conseils. C’est une pure merveille, le meilleur De Toth que j’ai pu voir à ce jour. Un grand merci à vous pour ce film, dont la musique, parmi tant d’autres points, est comme vous le dites, splendide. Par contre, je suis obligé de vous contredire sur un point : il n’y a pas de sous-titres français, mais le doublage en français est de très haute tenue. J’ai commandé dans la foulée « Play Dirty » que je ne connais pas. Cinéphiliquement vôtre.
Je n’avais pas indiqué The House of Mirth/Chez les Heureux du Monde, que je considère comme un chef d’oeuvre moi aussi, parce que le dvd français est épuisé depuis au moins deux ans, et que contrairement à ce que j’indiquais pour Distant Voices Still Lives ou The Long Day Closes, il vaut mieux avoir une solide connaissance de l’anglais pour profiter pleinement du film (l’édition anglaise, peu onéreuse, bénéficie de sous-titres en anglais). J’imagine qu’il ne s’en est pas vendu beaucoup, mais c’est franchement dommage que le dvd français n’ait jamais fait l’objet d’un repressage. Edith Wharton a finalement comparativement eu plus de chance que Henry James au cinéma. Elle a en tout cas été remarquablement servie par Davies et par Scorsese (The Age of Innocence). Non, je n’oublie pas que James n’a pas été adapté que par Ivory et toute la clique des faiseurs, qu’il y a par exemple la miraculeuse adaptation du Tour d’Ecrou par Jack Clayton (The Innocents) et l’adaptation de Washington Square par William Wyler (The Heiress). La boucle est donc bouclée, et le cinéma anglais rejoint là le cinéma américain, pour le meilleur, sous les auspices de ces grands auteurs qu’on aurait aimé voir aussi bien servis à chaque fois qu’ils ont été adaptés. Et cela tombe bien: non seulement Les Innocents est comme mentionné plus haut disponible dans une belle copie depuis déjà quelque temps, mais Carlotta a encore frappé un grand coup en sortant un dvd du film de Wyler récemment. Autant dire que je vous le recommande chaudement…
Une petite question aux cinéphiles avertis: avez-vous eu en main des jacques tourneur autres que le coffret rassemblant les DVD de cat people, I walked with a zombie et leopard man chez Montparnasse (assez belles copies surtout pour Vaudou mais boni parfois un peu abscons comme les propos de biette ou M de Van). découvrant sur grand écran le fort sympathique drag me to hell, j’ai forcément beaucoup pensé à curse of the demon auquel raimi rend des hommages souvent touchants. Ce tourneur comme stars in my crown m’est très précieux: que valent d’éventuelles éditions DVD de ces deux films?
PS: j’ai beaucoup aimé les apparitions des sudistes dans In the electric mist, belle manière de montrer comment l’imaginaire de Bierce (et les meilleures représentations cinéma de cette guerre) vous a nourri, manière aussi de se coller, sur un mode mi humoristique mi inquiétant au souffle de l’invisible, motif très « tourneurien ».
Juste un mot rapide sur le merveilleux Pierre Etaix: j’ai appris qu’il obtenait enfin gain de cause pour tout ce qui touche aux droits de ses films. Espérons qu’ils seront restaurés comme le furent les films de son mentor Tati, qu’il y aura lieu de construire des éditions DVD dignes de ce nom pour saluer l’oeuvre de ce grand monsieur dont on méconnait encore l’importance.
J’espère par ailleurs que J Deschamps pourra nous réjouir bientôt d’une belle édition DVD des vacances de M hulot, de jour de fête et de Trafic (Parade moins formidable existe dans une édition honnête). Les éditions indispensables de Playtime et mon oncle/my uncle laissent augurer un travail de qualité!
PS: B Tavernier, je viens de revoir In the electric mist enfin en VO à Périgueux. Outre le fait qu’il s’agit d’une brillante adaptation de burke (je l’ai relu: le pari était audacieux!) ce film vous ressemble peut être plus qu’aucun autre (je sais : la formule sonne creux) tant il est précis, sans affèteries inutiles, « musical » autant par la bande son que par le montage, droit. Encore merci pour ce beau cadeau américain ! J’espère ne pas vous avoir importuné par ce PS hors sujet…
Bonjour, je viens de voir sur le portail de Radio France qu’on écoutera Bertrand Tavernier parler de John Ford aujourd’hui à 18h09 (!) sur http://www.francevivace.com. Cela devrait certainement intéresser les personnes qui fréquentent ce blog !
Merci pour les derniers messages concernant T Davies, cinéaste qui m’a littéralement bouleversé lors de la découverte de distant voices puis the long day closes. La bible de néon m’a beaucoup moins marqué quand bien même il me semblait traversé d’inventions visuelles et offrait l’occasion d’une prestation magnifique de G Rowlands. je n’ai pu voir Chez les heureux du monde ni Of time and the city qui semblaient riches si j’en crois les pages du positifde février 2009.
N’ayant pas de lecteur DVD « dézoné », je salive souvent en lisant les commentaires de B Tavernier ou des internautes de ce site. Ce n’est pas tant la question linguistique qui me fait hésiter (j’ai un niveau correct en anglais) que financière. Soyons très pragmatiques: via les commandes internet, parvenez-vous à gérer votre budget DVD dans les limites du « raisonnable » ou faut-il s’attendre après cette acquisition à une « passion dévastatrice » du point de vue budgétaire? Je me méfie de ma possible démesure en la matière et ne peux me permettre de grever le budget familial pour assouvir ces désirs dans leur intégralité. Désolé pour cette basse considération mais vos avis éclairés m’aideraient à prendre une décision. merci d’avance…
Cher Mr Tavernier
Un mot pour me joindre au choeur des « pleureuses » qui réclament une nouvelle édition mise à jour des « 50 ans de cinéma américain ».
Beaucoup de gens l’attendent avec impatience, on pourrait presque dire, tel le loup de Tex Avery, la langue pendante !
Bravo et merci.
Entièrement d’accord. House of Myrth de Davies, un chef d’oeuvre
traduit par CHEZ LES HEUREUX DU MONDE est sorti en Angleterre et je crois aux USA.
A JJ Manzanera
Les films de Terence Davies sont presque tous sortis l’année dernière en édition dvd BFI, en tout cas Distant Voices Still Lives et sa « suite » The Long Day Closes, son récent documentaire-rêverie intimiste sur et autour de Liverpool Of Time and the City, ainsi que la trilogie de films tournés avant eux. Cette trilogie, ainsi que d’autres films britanniques des deux dernières décennies (ex. le passionnant Ratcatcher de Lynne Ramsay), a été fortement influencée par la trilogie de Bill Douglas, sans doute une des plus belles oeuvres de tout le cinéma britannique, elle aussi disponible en dvd BFI. Là aussi, ces éditions sont gage de qualité, et les copies sont au mieux parfaites, au pire aussi bonnes qu’elles peuvent l’être étant donné l’état des négatifs. Elles ne comportent pas de sous-titres français, mais ont des sous-titres en anglais. Les films de Bill Douglas, comme dans une moindre mesure ceux de Terence Davies, étant peu dialogués, je vous conseille à tous de vous précipiter sur ces éditions quand bien même votre connaissance de l’anglais serait moyenne.
En guise de PS:
saluons en fanfare (même si ce blog concerne pour l’essentiel des oeuvres antérieures aux années 80) la sortie DVD de Hunger de Steve Mac Queen, un film important qui concilie quête esthétique et posture éthique/politique. Ceux qui ont été à jamais éblouis par le Fuller de Shock corridor ne peuvent ignorer l’existence de ce chef d’oeuvre édité chez MK2 ( nombreux boni que je ne peux commenter exhaustivement ne les ayant pas tous vus et d’un livret passionnant).
Encore un auteur anglais qui est à l’orée d’une belle carrière… la liste du précédent message oubliait le Losey anglais, David Lean, Terence Davies (ah! vivement une sortie de Distant voices, still lives!!!). Pouvons-nous, malgré les qualités certaines de notre cinématographie, donner des leçons aux Anglais?
Tout en complétant les inforamtions ci dessus sur le cinéma britannique,j’aurais aimé faire d’une pierre trois coups en attirant l’attention sur deux parutions: un coffret de courts métrages et L’accordeur de tremblment de terre des frères Quay.
Cela me permet:
-de signaler un petit éditeur courageux et respectueux compte tenu de la qualité de son travail: ED distribution (chez qui on peut trouver les films du tex averyen Bill Plympton). ici l’édition est coordonnée vaec les auteurs qui ont visé format, restauration et boni.
-de parler de cinéma d’animation peu abordé jusqu’alors ici
-de signaler une oeuvre à mon sens importante tant elle sait transcrire sur l’écran l’essence du surréalisme (comme surent le faire quelques rares auteurs: Bunuel, Epstein, Has, Svankmajer,Polanski ou lynch avec Eraserhead). Les frères Quay savent utiliser les textures des objets, des sons dans des rêveries inquiétantes qui participent d’une inquiétante étrangeté que ne renieraient ni le Bioy Casares de l’invention de Morel, ni kafka ni lewis Caroll. Le travail sur le son et l’image ne peuvent que ravir les amoureux du muet sans pour autant que l’oeuvre confine au pur maniérisme.
Bref, le cinéma britannique est capable de grandes adaptations littéraires (olivier, clayton, frears, certains ivory), d’un humour inégalable ( de Ealing à Mike Leigh), d’une vraie conscience sociale (Watkins et loach) et enfin d’une veine visionnaire (Powell, Boorman, Greenaway et ces frères quay). Pas mal pour un cinéma qui « n’existe pas » à en croire certains qui se croient critiques de cinéma!!!
Je corrige d’abord l’erreur, le Lookin’ to Get Out d’Hal Ashby ne sort pas en zone 2 mais en Zone 1 – bien sous titré en français, en revanche.
Quand aux libations de Peter O’Toole et de Richard Burton évoquées plus haut par Olivier, elles font l’objet d’un livre outre-manche, Hellraisers: The Life and Inebriated Times of Burton, Harris, O’Toole and Reed de Robert Sellers – anecdotique, certes, mais distrayant, à condition d’avoir le foie bien accroché.
Et puisqu’on parle lecture, on ne pourra que conseiller à ceux qui ne les connaissent pas les mémoires succulentes de John Boorman, Adventures of a Suburban Boy (à la lecture desquelles il faudrait ajouter un tout aussi délicieux Journal Intime publié dans le premier numéro de Projections).
A venir au second semestre aussi, Les mémoires du biographe Charles Higham, celles de Ray Harryhausen, la première (enfin!) biographie de Blake Edwards, A Splurch in the Kisser et une autobiographie de Robert Altman par Mitchell Zuckoff, chez Knopf, qui s’annonce passionnante (celle de Patrick McGilligan m’avait, pour une fois, quelque peu laissée sur ma faim)
Cher Bertrand Tavernier
Merci pour les références de livres. Je dois dire que je découvre actuellement le cinéma Anglais. J’ai récemment vu « The Small Back Room » de Powell & Pressburger, un « film noir » très original par son sujet, j’espère découvrir un jour « Les Contes d’Hoffman », « 49th Parallel » et « A Canterbury Tale »….
Sinon, pour coller un peu plus à cette chronique, il y a enfin les films de Michel Deville en DVD, seront-ils édités à l’unité ??….pour « Benjamin.. », « Raphaël… » et « La Petite Bande »….
J’aime aussi beaucoup Roger Corman, « La Tombe de Ligeia » particulièrement et « The Intruder » (Bach Films).
D’où ce dernier mot pour dire que Bach Films m’a permis de voir, malgré parfois une « non-restauration », de petites merveilles comme: « Détour »& »Barbe Bleue »(Ulmer), « La Petite Boutique des Horreurs » & « Un Baquet de Sang »(Corman), « Maris Aveugles »(Stroheim), « Les Maîtresses de Dracula »(excellent Fisher), « Captain Kidd »(R.V Lee, avec l’immense C.Laughton), « Le Cerveau qui ne voulait pas mourir » (J.Green;un film « horror-scifi » délirant !!), « Les Mondes Imaginaires de Winsor Mc Cay » …etc
Bravo à cet éditeur.
Catherine.
A JJ Manzanera :
Les coffrets Ealing. Il y en a 3.
Bravo pour cette nouvelle présentation de votre blog. Ce dernier y gagne en plaisir visuel et en clarté…
Concernant les coffrets Ealing, je me permets de rectifier : il y en a 4.
et une biographie critique de Humphrey Jennings sort chez Lharmattan
Cher Mr Tavernier,
Savez-vous si les labels Paramount et M.G.M. vont-ils un jour redistribuer des westerns en zone 2?
Quand je vois le nombre de grands westerns encore non sortis sous leurs égides, je reste ahuri devant tant d’apathie de leur part!
un inconditionnel.