Chronique n° 10

16 octobre 2006 par - DVD

Aux Editions Montparnasse (http://www.editionsmontparnasse.fr/), saluons l’admirable Des Paysans (1978) de Jean-Claude Bringuier, documentaire bouleversant sur le monde paysan. Certains échanges, certaines déclarations ont une forme prémonitoire, une émotion en prise avec tous les problèmes actuels qui devraient toucher José Bové.
Tout aussi passionnant The Staircase (2004 – Soupçons) de Jean-Xavier de Lestrade, formidable autopsie d’un procès criminel se déroulant en Caroline du Nord et du système judiciaire américain. En partant d’un fait divers, Jean-Xavier de Lestrade met en valeur le rôle de l’argent, analyse les différences entre le Nord et le Sud, le monde rural et intellectuel, l’univers de Bush et celui de Kerry. 

Toujours aux Editions Montparnasse, Le Décalogue (1989) de Krzysztof Kieslowski vient de sortir dans un beau coffret de 4 DVD (avec en compléments des analyses et le court-métrage Le Guichet), ainsi qu’un coffret consacré à Robert Kramer avec notamment Route One Usa (1989).
Dans la célèbre collection bleue, plusieurs classiques de la RKO : je recommanderai particulièrement Assassin sans Visage (1949 – Follow me Quietly ) de Richard Fleischer, policier modeste sur un sujet d’Anthony Mann qui contient deux ou trois scènes inoubliables (les rapports entre le policier et le mannequin, portrait robot du serial killer). On peut y voir l’ébauche des futurs chefs d’œuvres que sont La Fille sur la Balançoire (1955), et L’étrangleur de Rillington Place (1971).

Crossfire (1947 – Feux Croisés) de Dmytryk d’après un roman de Richard Brooks mérite d’être revu. Le meurtre à caractère homophobe du livre devient un crime antisémite, sujet plus « abordable » à l’époque que l’homosexualité (et plus proche des convictions politiques du producteur Adrian Scott et du scénariste John Paxton qui furent des victimes de la liste noire). Robert Ryan y est une fois de plus exceptionnel et la photographie de J. Roy Hunt, souvent inspirée, est un des points forts du film comme dans d’autres Dmytryk de l’époque.

Deux autres films très intéressants de Dmytryk, tous deux tournés en Angleterre alors qu’il était sur la liste noire, et avant qu’il dénonce ses anciens amis (après avoir purgé sa peine de prison de un an) : Christ In Concrete ou également intitulé Give us this Day (1949 – Donnez nous Aujourd’hui), écrit par Ben Barzman sur les maçons italiens dans l’Amérique de l’entre deux guerre. Œuvre forte, émouvante, avec une fin inoubliable, c’est l’un des meilleurs films sociaux tournés par un cinéaste américain. Sa conviction, son énergie le rendent toujours actuel. Dans un autre registre, Obsession (1949 – également produit par Nat Bronsten) est un curieux film noir écrit par Alec Coppel (scénariste de Vertigo) d’après son roman où l’on voit un mari jaloux kidnapper l’amant de sa femme, le garder prisonnier pour le dissoudre dans l’acide. Robert Newton distille chaque réplique avec une suavité sarcastique, ego maniaque. Loin d’être une victime, sa femme jouée par Sally Gray se révèle un adversaire de taille. La dernière scène, surprenante, bafoue les règles du happy end et trahit une certaine misogynie dans son écriture. Musique de Nino Rota.

Toujours aux Editions Montparnasse, L’Ile des Morts (1945) de Mark Robson n’atteint pas la force de Bedlam (1946) ou l’originalité de La Septième Victime (1943), mais la dernière demi-heure, que saluait James Agee, provoque un véritable effroi.
Signalons également le très divertissant Pavillon Noir (1945) de Frank Borzage (dont les chefs-d’œuvre muets sont hélas inédits) film de pirates qui permet à Walter Slezak de faire l’une des compositions les plus pittoresques, les plus réjouissantes de sa carrière en vice-roi corrompu, paresseux, froussard, menteur. Il faut le voir répliquer à un traître qui s’étonne de recevoir 2000 doublons au lieu de 10 000 : « j’avais dit 10 mais je pensais 2 » (dialogues d’Herman Mankiewicz et George Worthing Yates). Signalons que beaucoup de plans de ce film se retrouvent dans le décevant Barbe Noire le Pirate (1952) de Walsh.
Mais Pavillon Noir ne s’élève pas au niveau de la sublime Flibustière des Antilles (1951) de Jacques Tourneur, que grâce à Carlotta (http://www.carlottafilms.com/) on peut enfin voir en version originale dans un beau transfert. Ce qui fut un des films de chevet du Nickel Odéon et des néo macmahonniens, conserve au fil des ans son éclat, son incroyable raffinement visuel, son élégance formelle.

Toujours chez Carlotta, le coffret Billy Wilder composé de deux films relativement rares : Uniformes et Jupons Courts (1942 – The Major and the Minor) qui est très amusant – Ginger Rogers y est étourdissante – et Les 5 Secrets du Désert (1943 – Five Graves to Cairo).

Quittons les USA pour signaler cinq coffrets consacrés à des metteurs en scène extrêmement importants :
Celui consacré par MK2 à Lucian Pintilie, cinéaste majeur qui mérite un vrai hommage. J’ai pu voir au Festival de Telluride son dernier opus, un moyen-métrage, Tertium non Datur (2005), extraordinairement drôle et original, une fable totalement absurde et cinglante sur le nationalisme où des soldats roumains et allemands chantent du Trenet et dissertent sur la valeur d’un timbre, durant un repas en Ukraine. J’espère que ce résumé vous donnera envie de découvrir Le Chêne (1992), Un Eté Inoubliable (1994), Trop Tard (1996), Terminus Paradis (1998). Voilà un auteur à qui la SACD devrait rendre hommage.

Toujours chez MK2, deux films de Shohei Imamura qui gagna deux fois la Palme d’Or à Cannes, La Vengeance est à Moi (1998) et Eijanaika (1980). Le premier est peut-être le chef d’œuvre de Imamura et comme le dit Jacques Lourcelles, « l’un des rares films que l’on puisse qualifier de Faulknerien ». Il y a bien sûr tout un appareil critique auquel a collaboré Hubert Niogret.

Troisième coffret, chez Wild Side celui-là, sur Mikio Naruse, cinéaste aussi important que Ozu et Mizoguchi. Précipitez vous pour découvrir Le Repas (1951) et Nuages d’Eté (1958), deux chefs-d’œuvre absolus, deux chroniques familiales et conjugales dépouillées, retenues, bouleversantes ainsi que Nuages Flottants (1955) un peu moins abouti mais très émouvant.

Dans les beaux coffrets consacrés à Jacques Doillon, je recommande tout particulièrement Le Petit Criminel (1990), Ponette (1996), Le Jeune Werther (1993), La Vie de Famille (1985), La Drôlesse (1979). Chacun de ses films est présenté par MK2 dans de belles copies avec le maximum de soins et d’excellents bonus.

Bach films (http://www.bachfilms.com/) auxquels on doit la sortie de The Intruder (1962), le film le plus ambitieux de Roger Corman sur un « instigateur de haine » (joué par William Shatner de Star Trek) qui vient prêcher, distiller le racisme dans une petite ville du Sud, a sorti un certain nombre de films soviétiques. Je n’ai pas pu vérifier les copies (celle de The Intruder est bonne). Le cinéma soviétique étant abandonné par le dvd, il est bon de signaler les titres les plus importants, les grands classiques du cinéma :

Arsenal (1928) d’Alexandre Dovjenko (Accompagné du bonus Le Petit Fruit de l’Amour qui est le premier film de Dovjenko, un burlesque de 15 minutes – 1926).
Le Bonheur (1932) de Medvedkine (accompagné du bonus La Demoiselle et le Voyou de Vladimir Maïakovski – 31mm – 1918).

La Jeune Fille au Carton à Chapeau (1927) merveilleux film du grand Boris Barnet. La Nouvelle Babylone (1929) de Kozintsev & Trauberg (film dédié à la Commune de Paris) sans, je crois, la musique de Shostakovitch.

Yvan le Terrible I (1944) et Yvan Le Terrible II (1958) de S. Eisenstein.
Et dans les titres moins connus, le spectaculaire : La Bataille de Berlin – Le Dernier Assaut de Yuri Ozerov (5ème volet du film Libération – 1979).

Je cite pour mémoire Alexandre Nevsky (1938) de S. Eisenstein que je n’aime guère, que j’ai toujours trouvé ennuyeux et guindé, très inférieur au Cuirassé Potemkine (1925).

Sortie de nombreux westerns, certains assez méconnus comme The Bravados (1958) d’Henry King qui mérite d’être réhabilité pour l’audace, l’originalité de son sujet (un homme croyant venger une injustice, va tuer des innocents), la force lyrique de la mise en scène, la splendide photographie de Leon Shamroy. Le retournement final mêle amertume et compassion. D’autres qui furent très célèbres puis oubliés comme L’Etrange Incident (1943) cette autopsie d’un lynchage, de William Wellman, belle adaptation du roman de Van Tilburg Clark que le cinéaste imposa à Zanuck. En relisant ce livre, je me suis aperçu que les dialogues décapants et originaux de la première scène, que j’attribuais au scénariste Lamar Trotti, ont été repris par Wellman mot pour mot dans le roman.
Autre western qui fut très célèbre et qui changea l’idéologie du genre, La Flèche Brisée (1950) de Delmer Daves, premier western ouvertement pro indien. Certes il y avait eu des précurseurs au temps du muet : en 1920, Le Dernier des Mohicans de Maurice Tourneur et Clarence Brown, dans les années 30 : Massacre d’Alan Crossland, (inédit en Dvd) ou 40 : l’excellent Massacre de Fort Apache de John Ford qui vient enfin de sortir dans une bonne version collector aux Editions Montparnasse. Mais La Flèche Brisée connut un retentissement plus durable. Comme l’écrit Jacques Lourcelles : « C’est le plus important des films ayant contribué à ce que soit reconsidéré, avec respect et dignité, le traitement du problème indien. Qu’une telle œuvre émane de Delmer Daves est aussi naturel que logique. Les mérites du film sont en effet la résultante de la profonde honnêteté morale de l’auteur et de sa connaissance intime du sujet. Le lyrisme de Daves et son immense talent plastique expriment concrètement la dualité du sujet traité ; ce qui aurait pu être (le bonheur parfait des deux héros ayant franchi tous les obstacles s’opposant à leur union) et ce qui a réellement été (l’extrême fragilité et la destruction de ce bonheur) ». Rappelons que le scénario fut écrit par Albert Maltz, (qui avait travaillé en 1945 avec Daves sur le magnifique Pride of the Marines et en 1943 sur Destination Tokyo, plus terne) adaptant la première partie du beau roman de Elliott Arnold. Mis sur la liste noire, il se dissimula derrière Michael Blankfort qui signe le film.

Autre redécouverte majeure, celle du Jardin du Diable (1954 – Garden of Evil), l’une des grandes réussites d’Henry Hathaway. On redécouvre l’œuvre de ce cinéaste que l’on traitait très superficiellement, malgré l’admiration que lui témoignait Jacques Becker. Ses films noirs sont considérés comme des classiques, notamment Niagara (1953 – beau scénario de Charles Brackett) où son regard, son découpage est d’une acuité sèche souvent digne de Lang (la mort de Marilyn Monroe), l’excellent Appelez Nord 777 (1948 – la photographie de Joe MacDonald devrait être étudiée à la FEMIS,) où le réalisme de façade (celui du scénario) est subtilement récupéré par une mise en scène qui réintroduit le romanesque. Le Carrefour de la Mort (1947) tient remarquablement le coup. Widmark dont c’est le premier rôle et qui fut découvert et imposé par Hathaway est toujours aussi époustouflant et James Agee qui ne s’y était pas trompé, soulignait son style « dur, froid et clair ». Trois adjectifs qui décrivent parfaitement le style du metteur en scène. On ne peut oublier son petit ricanement sadique. Tout aussi remarquable, L’Impasse Tragique (1946 – The Dark Corner) au dialogue époustouflant (« je déteste l’aube. On dirait que l’herbe a passé toute la nuit dehors ») et qui réorchestre avec retenue et élégance tous les grands thèmes du film noir.

Ses westerns méritent qu’on s’y attarde, surtout La Fureur des Hommes (1958 – Manhunt), hélas inédit en Dvd, et ce Jardin du Diable, très bien écrit par le talentueux Frank Fenton à qui l’on doit les dialogues très inventifs de La Cité de la Peur (1948) de Sidney Lanfield (aux Editions Montparnasse) et des deux premiers tiers de Fini de Rire (1951 – His Kind of Woman, trouvable en VHS et dans un coffret américain Film Noir Vol.3) et le script de deux films proche du Hathaway, La Rivière sans Retour (1954) de Preminger et Au Pays de la Peur (1952) de Andrew Marton.
Les ambitions morales de Jardin du Diable sont évidentes. Elles sont sensibles dans l’écriture du personnage féminin, très éloignés des archétypes habituels, que joue Susan Hayward, dans les signes et symboles qui ponctuent le trajet des personnages. Elles n’étonneront que ceux qui ignorent que Faulkner dédia un de ses romans, Paraboles, à son ami Henry Hathaway qui lui avait suggéré le sujet du livre. Quant à son sens de l’espace, il est sidérant. Sans frime ni recherche d’effets. Peu de mouvements d’appareil mais un découpage acéré qui communique un sentiment d’oppression à des extérieurs très bien choisis : la chapelle, la mine abandonnée, l’arbre où tombe Cameron Mitchell. Comme toujours les moments de violence sont d’une brutalité inattendue, soutenue par la magnifique musique de Bernard Hermann.
En revanche, je reste toujours réticent devant Le Dernier Train de Gun Hill (1959) de John Sturges que je n’avais pas aimé lors de sa sortie. Le film ne se bonifie pas avec l’âge. Le scénario de James Poe m’est apparu encore plus empesé, statique, inerte que dans mon souvenir, les personnages sont encore plus schématiques. Ils sont définis une fois pour toutes dès leur première scène. Poe n’ajoute aucune couleur, aucune ambiguïté et John Sturges ne parvient pas à animer ces marionnettes.
On est très loin de la réussite absolue de La Colline des Potences (1959 – qui n’est pas sorti en zone 1) l’un des chefs d’œuvres de Delmer Daves avec 3h10 pour Yuma (1957) et La Dernière Caravane (1956 – The Last Wagon) qui vient de sortir aux USA. Il retrouve avec ce film, le scénariste de Yuma, Halsted Welles qui avec le très talentueux Wendell Mayes (Autopsie d’un Meurtre, Tempête à Washington, Go Tell the Spartans) adapte une longue et belle nouvelle de Dorothy Johnson. Il en résulte un western ténébreux, histoire de rédemption et de possession, dont le romantisme, le lyrisme évoquent certains romans noirs anglais du XIXème siècle. Les magnifiques mouvements de grue qu’il affectionne tant et qui n’ont aucune valeur stratégique (contrairement à Mann) lui servent à dilater les émotions, à les intégrer au paysage, à faire communier le spectateur avec ce dernier. « Révolutionnaire plus tranquille qu’Aldrich ou Mann mais non moins obstiné, Daves malmène les genres autant qu’un Ray ou un Fregonese, pulvérise le manichéisme traditionnel et, à travers le désordre formel que sa nature bouillonnante et féconde sème un peu partout, renouvelle profondément le cinéma hollywoodien » (Jacques Lourcelles).
On peut noter que ce western magistral, l’un des grands rôles de Gary Cooper et le meilleur de Maria Schell, reprend en inversant les rapports hommes femmes, la figure de la maison refuge, du lieu matriciel qui va provoquer une seconde naissance, qui était au cœur des Passagers de la Nuit (1947).

Je viens de revoir aussi La Veuve Couderc qui tient superbement le coup et reste l’une des grandes réussites de Pierre Granier-Deferre avec Le Chat (1971), Le Train (1973), Une Etrange Affaire (1981). Et accessoirement deux des plus beaux rôles de Signoret et Delon. Un jour on rendra justice à Granier.

Tous les spectateurs qui ont adoré, à juste titre, The Secret Life of Words (2005) d’Isabelle Coixet et son court dans Paris je t’aime (2006 – l’un des meilleurs avec celui de Bruno Podalydès, de Walter Salles et surtout celui d’Olivier Assayas et d’Alexander Payne, le seul qui traite le sujet) doivent se ruer sur Ma Vie sans Moi (2003) avec la sublime Sarah Pauley qui est presque aussi réussi.
Idem pour les amateurs de Je ne suis pas là pour être aimé (2005) de Stéphane Brizé qui découvriront avec plaisir sa réalisation précédente : Le Bleu des Villes (1999).

Dans un autre registre, je voudrais souligner les qualités des Mauvais Joueurs (2005) premier film très prometteur de Frédéric Balekdjian, extrêmement bien joué par Pascal Elbé, Isaac Sharry et Simon Abkarian et qui explore un milieu, un monde rarement abordé par le cinéma français : ce no man’s land où les asiatiques côtoient le monde du Sentier, les arnaques, voire les pratiques criminelles, le monde des fringues et des fast-foods. On revoit avec plaisir Linh-Dan Pham (De Battre mon Cœur s’est Arrêté – 2005).

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Commentaires (29)

 

  1. Martin-Brady dit :

    à B Tavernier: je viens de découvrir BRAVADOS, magnifique musique de Lionel Newman et comme vous le disiez, magnifique photo de Leon Shamroy: les plans de nuit, nombreux, et que je redoute dans les westerns sont merveilleux, bonne copie. A la fin, Shamroy dans la cantina, fait voisiner lumière bleue de la nuit et lumière jaune des chandelles avec audace, c’est frappant. Je suis moins sensible à la morale anti-violence car Peck est bien vite absous, le curé lui dit approuver ses regrets mais les « innocents » sont quand même des criminels, alors… un des grands westerns des années 50 de toute façon… et bien sûr Peck est admirable, quelle force avec quelle sobriété!

  2. Martin-Brady dit :

    Je viens de revoir LA FUREUR DES HOMMES avec grand plaisir, et suis tout à fait d’accord avec vous.
    Le dialogue final entre RG Armstrong et Don Murray semble sorti d’une tragédie antique, y compris dans le dégraissage qu’il a subi, je veux dire qu’il n’y a pas une parole en trop, mais à part les abréviations dûes au langage parlé, il y a aussi que les personnages s’en tiennent à l’essentiel, avec une certaine antipathie mutuelle, tout juste courtoise. Ce dernier échange a des accents de tragédie antique noble.
    Ce qui ne ressemble en rien à une tragédie antique noble et prestigieuse, c’est le master utilisé par Sidonis qui paraît sortie de mes vieilles cassettes vhs des années 80. C’est même un scandale! Leurs dvd sont pas parmi les moins chers, quand même! On ne distingue même pas les pupilles des acteurs!… N’importe quoi, il vaut mieux ne pas sortir le film si c’est pour offrir un boulot pareil. Et je suis pas fautif: j’ai vu BARQUERO à la suite dans une copie superbe: j’ai d’ailleurs été content Bertrand, que vous réévaluiez, en bien, le film de Douglas.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Martin Brady : je me suis plaint de la qualité du master et on m’a répondu que les américains n’envoyaient que cela, ce dont je doute. Ecrivez à Sidonis pour louer ce qu’ilos font et aussi critiquer

      • Martin-Brady dit :

        à Bertrand Tavernier: Ils ne m’ont jamais répondu quand je leur ai demandé s’ils étaient au courant que le bonus du JARDIN DU DIABLE supprimait la moitié de votre intervention (on a que 12′ sur les 24 prévues, vous êtes coupé en plein milieu! et sur 2 exemplaires de dvd différents, ce qui laisse entendre qu’il y en a plus de 2!). Ceci dit, vous avez raison, je leur écrirai aussi pour les féliciter du bon travail qu’ils font aussi pour le western, il ne faut pas faire que râler, et pis là, j’aurai peut-être une réponse! Pour finir, je crois à voir les films proposés et certains tests Dvdclassik qu’ils sont souvent plus dans la quantité que la qualité (artistique ET technique)…

        • Martin-Brady dit :

          bon, j’exagère: ils font quand même un travail de mise au jour fantastique, certains films édités par Sidonis ne le sont pas ailleurs (LES ANNEES SAUVAGES)! LES PILIERS DU CIEL ou LA PLUME BLANCHE seraient restés dans les limbes de l’oubli. Et il y a quand même à leur crédit RIO CONCHOS ou LA CHEVAUCHEE DU RETOUR…

        • Martin-Brady dit :

          … et CANYON PASSAGE, que je viens de découvrir dans une édition absolument MAGNIFIQUE! Ma chère vieille Sidonis, tu remontes dans mon estime, allez t’es pas méchante, va!
          Tout le monde l’a dit mais tant pis: ce film est un ravissement pour les yeux je me suis retenu de pas faire de copies d’écran de tout le film (vive le dvd et le pc!)et Tourneur est un peu dans l’avant-garde du western en nous offrant un western de chronique même si un bout d’intrigue westernienne apparaît à la fin avec le forfait de cette vieille bourrique de Ward Bond (comment il fait taire son chien, l’ordure!). Quelle originalité dans la présentation de cette petite ville (Bertrand l’avait dit déjà), on a tellement l’habitude de voir des baraques en bois surgies du désert (à se demander de quoi les personnages vivent à part le grand éleveur du coin!). Les deux intrigues amoureuses sont très bien menées et je n’ai jamais vu Susan Hayward aussi décontractée, aussi sûre d’une beauté qui a beau être relative, son assurance la porte là au niveau des plus belles femmes de Hollywood… Quand son personnage picole pas, elle est bonne actrice… Elle a dû très bien s’entendre avec Tourneur, qui devait être agréable sur les tournages, pas le style Ford ou Hathaway je veux dire, plutôt le style Renoir ou… Tavernier, si vous voyez ce que je veux dire?… Je vais le revoir, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, je signale que certains Sidonis (dont CANYON) sont dans la promotion Amazon « 5 pour 30euros ». Merci Mr Tavernier d’avoir insisté sur ce film, voir aussi la critique de Dvdclassik.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Martin Brady
          Ce film est admirable de délicatesse, terme qu’on n’associe pas avec le western, ce qui ne freine ni la force, ni la violence ni de nombreux détails réalistes (la pluie, la boue, l’irruption des Indiens. C’est un film indispensable.

        • Alexandre Angel dit :

          A Bertrand et Martin-Brady,
          j’ai visionné hier soir LA FUREUR DES HOMMES qui n’est pas une bonne copie mais à laquelle j’ai fini par m’habituer (alors que je ne m’habitue pas à celle de VAQUERO)puisque les intentions photographiques ne sont pas trop trahies. Passionnante et fournie mise en valeur du film par vous Bertrand, qui scrute avec intensité tous les aspects cruciaux(apports d’Hathaway en termes de mise en scène, personnalité du scénariste Wendell Mayes et les subtilités de la Screen Writers Guild, et moult détails goûteux..). Don Murray oblige, je me ferais un soir un double programme composé de ce film-là et de DUEL DANS LA BOUE.
          Vous vous arrêtez un moment sur la séquence de l’attaque des Indiens et le fait, vous paraissant unique dans l’histoire du genre et novateur, que ces derniers n’en veulent qu’à deux poursuivis et pas aux autres. Il y a quelque chose de similaire (et d’assez rigolo) en début de séquence lorsque les deux cow-boys, sans doute à la solde de Hunter Boyd (RG Armstrong), dépassent l’attelage d’un Jay C.Flippen et d’un Don Murray plus que méfiants.
          Jay C.Flippen a alors cette réplique mémorable : « Je n’aime pas être suivi par devant ». Là encore, quelque chose d’inédit vient de se passer..

  3. Minette Pascal dit :

    A Monsieur Tavernier : je découvre que vous n’aimez pas ce film. C’est un peu une surprise.
    J’avoue avoir apprécié ce climat tendu, les rouages implacables, cette forme un peu théâtrale, le jeu des acteurs. Je trouve le personnage de Quinn vraiment intéressant car non monolythique : est-ce bien un méchant ? C’est lui qui nous émeut à la fin. Sa scène de retrouvailles avec K.Douglas est un modèle de finesse de jeu qui m’a définitivement convaincu de ses talents d’acteur.
    Et puis les dialogues valent la peine ( « Et j’entends le vent qui me dit : « Ne faites rien contre moi »… »)
    Dommage qu’il y ait si peu d’avis sur ce film !

    • Minette Pascal dit :

      Aïe, je ne cite même pas le film : Le dernier train de Gun-Hill !!

    • Martin-Brady dit :

      A Minette Pascal: pour un autre avis, laissez-moi le temps, je dois le revoir ce GUN HILL (trop loin dans ma mémoire)!

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Martin Brady et Minette Pascal
        Je l’ai revu récemment et ne l’aime toujours pas, le trouvant lourd, écrit de manière explicative, théatrale. Un bref moment, face à Quinn, j’ai pensé que je m’étais trompé mais très vite je me suis senti une fois de plus devant un film factice, écrit et tourné de manière technique sans rien qui vienne des tripes (ni de la tete non plus). Un film où les ambitions sont visibles, bien présentées en vitrine sans rien d’organique (contrairement à 3.10 to Yuma où tous les sentiments, toutes les idées morales semblent faire corps avec l’auteur du film)

        • Martin-Brady dit :

          A Minette Pascal: pour GUN-HILL, à la revision, Bertrand Tavernier a raison dans sa sévérité, surtout avec ce début catastrophique complètement plan-plan et cette femme qui va se faire violer et tuer sans que Sturges ne se sente un minimum concerné, tout le début se traîne, heureusement Anthony Quinn réveille tout le monde, mais toute l’action reste comme un miroir derrière lequel il ne se passe rien. Quinn fait ce qu’il peut pour tenter de nous faire croire à son amour pour son fils qui va jusqu’au point d’empêcher Douglas de l’amener se faire juger, on dirait que l’acteur Quinn n’est pas d’accord avec la motivation du personnage qu’il joue. Kirk Douglas est très mauvais, ou disons parfaitement banal. Cet acteur est souvent très raide, à des lieues du charme et de la souplesse de son « copain » Lancaster. J’adore Carolyn Jones que j’aurais voulu voir dans de plus grands rôles, et son personnage très mal décrit (ou écrit) lui rend à peine justice hélas, mais elle a beaucoup de scènes au moins (c’était elle que Marvin brûlait de sa cigarette dans BIG HEAT, parce qu’elle ne lançait pas les dés de la façon qu’il voulait).

        • Martin-Brady dit :

          Mon dieu, je vais me faire assassiner intellectuellement, à me relire: je veux préciser que Kirk Douglas n’est jamais meilleur que quand il joue un personnage sombre, un vrai méchant (au début dans OUT OF THE PAST) ou au moins un héros double a priori cruel mais ambigü (formidable dans LES VIKINGS), en héros discret et peu glorieux car traître, il est aussi très bon (7 JOURS EN MAI), mais quand il joue un héros pur comme dans GUN-HILL, comme un Wayne ou un Cooper, c’est la faillite totale! Il n’est bon que quand son personnage a plein de choses à se reprocher. Sûrement, Hawks ne l’aimait pas car il détestait l’ambigüité, l’utilisant faute de mieux à la place de Wayne! et je ne sais plus où j’avais lu que Hawks était jaloux de lui à cause de la superbe « Coyote » Threatt…

        • Minette Pascal dit :

          A Martin-Brady : merci d’avoir vu le film. Je ne vous rejoins pas du tout sur l’analyse, ni sur le début plan-plan, ni sur le fait que Quinn a l’air de ne pas comprendre les motivations de son personnage.
          Sur Kirk Douglas, c’est sans doute une question de goût, mais je le trouve très bon dans Gun-Hill parce que très sobre et très sombre. Je trouve curieux de le comparer à Wayne ou Cooper. Il joue le rôle à sa manière et d’une manière qui est propre à ce film. J’aime beaucoup la scène du train du début où il rencontre le personnage féminin. Sans mot dire, il parvient à exprimer tout à la fois de l’accablement, de la détermination et une grande courtoisie. J’avais dit que ce film m’avait convaincu des talents d’acteur de Quinn. Je dirais qu’il montre Douglas meilleur qu’on le pensait. Mais ce n’est que mon avis; ça ne vaut pas plus…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Je pense que Douglas a été meilleur, dans LA RIVIERE DE NOS AMOURS et dans des films plus modestes notamment au début de sa carrière. Mitchum quand il parlait de lui, l’appelait : « Kirke Douglas THE ACTOR… »

        • Martin-Brady dit :

          ceci est un essai à supprimer, je n’arrive plus à coller un commentaire ici pour répondre à Minette Pascal, je patiente… mon commentaire est jeté à chaque fois! est-ce un complot?

      • Martin-Brady dit :

        251ème tentative de dépôt de commentaire: Cher Minette Pascal: rien de curieux (ni d’étrange!) là-dedans, je dis juste que Douglas n’est pas bon en héros simple et primaire et classique, type de héros que par ailleurs, joue à la perfection Cooper ou Wayne ou je ne sais…

        • Martin-Brady dit :

          A Minette Pascal: désolé, je suis obligé de coller ma réponse en petits morceaux, sinon, la machine blogienne me jette:
          Ceci dit, c’est vrai que sa première rencontre avec Carolyn Jones dans le train est très réussie, grâce à Jones et grâce à lui (et grâce à Sturges?).

        • Martin-Brady dit :

          Douglas ne peut quand même pas être mauvais d’un bout à l’autre! Je faisais part d’une idée d’ensemble de son interprétation dans le film. Je maintiens qu’il joue mieux les héros un peu torturés ou les méchants, ce qui est malheureusement rare (OUT OF THE PAST).

        • Martin-Brady dit :

          Pour GUN-HILL, une qualité à lui reconnaître: c’est l’un des rares films où le train s’arrête en pleine ville, pas de gare, visuellement surprenant!

        • Minette Pascal dit :

          A Martin-Brady : je crains qu’il manque une partie de votre commentaire !
          Sur les héros simples et primaires joués par Wayne et Cooper, vous allez dire que je coupe les cheveux en quatre, mais j’ai du mal à vous suivre aussi là-dessus. Voulez-vous dire des hommes ordinaires ? Entiers ? En tout cas, je ne suis pas sûr que de simples brutes feraient de bons héros et qu’il y en ait tant que ça dans le répertoire de ces deux acteurs. Bien sûr, ce ne sont guère des intellectuels mais , à mon souvenir, leurs meilleurs rôles sont plutôt riches d’ambiguïtés. Pardon si j’ai mal interprété vos propos !

  4. Martin-Brady dit :

    A propos du JARDIN DU DIABLE, que je viens de redécouvrir et qui est magnifique, intelligent, adulte (Susan Hayward est vraiment admirable par sa sobriété, son énergie, rien du cliché habituel de la femme dans un western), je voulais dire que dans « 50 Ans », vous faites une petite erreur en disant que Pedro Armendariz meurt sous une pluie de flèches, bien sûr il s’agit de l’excellent Victor Manuel Mendoza mais je comprends pouquoi vous avez fait cette inversion, car Mendoza et Armendariz sont tous deux dans WONDERFUL COUNTRY de Parrish.
    Or, dans le bonus du JARDIN vous parlez de la vision des Mexicains par Hathaway pour louer qu’elle soit dénuée de tout racisme. Vous avez fait la même remarque à propos de WONDERFUL, et c’est justement dans WONDERFUL que Armendariz et Mendoza jouent les épouvantables frères Castro, patrons de l’aventurier joué par Mitchum. Ce qu’il y a de remarquable, c’est que c’est dans ce film que non seulement les Mexicains ne sont pas caricaturés mais en plus qu’ils ont le droit d’être des salopards! Mendoza y apparaît à la fois superbe en costume impeccable, beau, et parfaitement arrogant et détestable, quant à Armendariz, il ne s’intéresse qu’à ses recherches d’intellectuel, tous deux méprisent Mitchum qui leur parle avec déférence (ça aussi, c’est inhabituel).
    C’est là le regard adulte d’un cinéaste qui considère qu’un représentant d’une « minorité ethnique » (pour les USA!) peut très bien être un salaud!
    Il faudra attendre WITNESS de P Weir en 85 pour voir après la mode Poitier, le premier Noir jouer un méchant: Danny Glover! Une nouvelle époque dont Parrish donnait un avant-goût.
    A part ça, LE JARDIN est absolument à couper le souffle du point de vue visuel (c’est le cas de le dire…).

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Martin Brady
      Grossière erreur qui m’a déja été reprochée dans ces colonnes. Mendoza et Armendariz campent des personnages très différents dans WONDERFUL COUNTRY et l’on sent que peut être Armendariz a eu son heure d’idéalisme et que maintenant c’est fini. Il se sent aussi cerné, piégé. C’est un homme seul, assez pathétique

      • Martin-Brady dit :

        A Bertrand Tavernier: décidément, on vous passe rien! Mais je trouve que l’erreur est intéressante… c’est pas comme si vous aviez mis « Susan Hayward est criblée de flèches », c’est quand même pas très grave, ce genre d’erreur, on voit que vous étiez influencé par le regard commun de Hathaway et Parrish sur les Mexicains.
        A propos de Armendariz, acteur admirable (je l’adore dans FORT APACHE, mon Ford préféré ou presque) son dernier coup de gloire est le patriarche turc de BONS BAISERS DE RUSSIE, il s’est ensuite suicidé apprenant son cancer.
        Je ne connais pas les films mexicains, nombreux, de Armendariz mais j’aurais voulu le voir plus souvent sur un écran. Mendoza a fait principalement une carrière mexicaine, on le voit dans COW-BOY et LES ORGUEILLEUX et deux Bunuel OLVIDADOS et SUSANA. Bon courage pour le tournage!

        • Michael Rawls dit :

          To Martin-Brady: Your man Armendariz may have have contracted the cancer that drove him to suicide while working on Dick Powell’s film THE CONQUEROR. 91 people out of the crew of 220 involved in making the film died of cancer (actuarally 30 would be about right). Powell filmed in a canyon in Utah that was downwind from about 11 nuclear tests that had been conducted in Nevada a year or so before. After the location work was finished, Money Man Howard Hughes paid to ship tons of the ticking sand (the look of which Powell had found just too cool) shipped back to Hollywood. Even allowing for the heavy tobacco consumption of Wayne, Hayward, and Powell, among others, these figures are way over the top. Ironic for a film done by a director who had a few years before had made a film (SPLIT SECOND) which involved people trapped in a ghost town downwind from a bomb test.

        • Martin-Brady dit :

          Hello Michael, j’avais bien entendu parler de cette histoire du Conquérant mais ne savais pas qu’il y avait eu 91 personnes concernées par le cancer, IMDB ne cite que les plus connues: Agnes Moorehead, Thomas Gomez, John Hoyt… en plus de celles citées par vous. Ma réflexion était que c’était une légende, étant donné le peu de temps de durée d’un tournage et donc le peu de temps d’exposition à la radioactivité éventuelle encore dans l’air suite aux essais atomiques du Nevada, mais je ne savais pas que HH avait rapporté des tonnes de sable radio-actif à Hollywood. Vous dites 91 mais vraisemblablement 30, c’est bien ça? N’oublions pas, vous avez raison, la tabagie de Wayne ou Hayward ou Powell (notez aussi que les cancers sont très différents et pas forcément du poumon!). Je ne suis pas sûr qu’il ne s’agisse pas d’une légende quand même.
          Je rêve depuis un bail de voir le film pour entendre enfin Genghis Khan/John Wayne grogner « I feel this Tartar woman is for me and my blood says: take her! » comme je l’ai lu depuis si longtemps dans « 50 ANS » (qui deviendront bientôt 70, j’espère).

    • Minette Pascal dit :

      Sur le JARDIN DU DIABLE, on peut aussi louer la qualité des dialogues, brillants du début à la fin.
      Sur Armandariz, il symbolise à lui seul le Mexicain de western depuis « Le fils du désert » (Three Godfathers)où il campe un des personnages les plus sympathiques et émouvants du genre et toutes nationalités confondues. Je pense qu’il aura influencé pas mal d’autres Mexicains de films, trop sans doute. En tout cas, dans le JARDIN, Manuel Mendoza sait apporter autre chose.

  5. Deux réactions:
    1)Lucian Pintilie est effectivement passionnant par son ton percutant qui sait allier rire et souffle du tragique. Il y a dans son cinéma tout le sens du carnavalesque qui semble caractériser la culture roumaine pour ce que j’en sais. Bien sûr il faut voir Le chêne, le film de la résurrection (et si possible La reconstitution qui n’existe pas en DVD je crois) mais aussi l’admirable Un été inoubliable, vraiment terrifiant par sa manière tranquille d’amener la tragédie dans une trame tranquille.Trop tard est impressionnant de noirceur et annonce la nouvelle vague roumaine (notamment La mort de Dante Lazarescu). En revanche Niki et Flo m’a semblé plus rachitique. Le moyen métrage dont vous parlez a été diffusé plusieurs fois sur arte et s’avère effectivement admirable, traversé par une tension semblable à celle de Un été inoubliable.
    2)Grand fan de cinéma soviétique/russe, je ne peux que saluer avec vous le travail opéré par Bach films qui permet de voir moult joyaux: vous avez raison de dire le génie de Boris Barnet, celui de Eisenstein ou de Medvekine. Ajoutons que Bach films permet de découvrir deux autres génies Dovjenko (La terre m’apparaît comme l’un des deux ou trois plus beaux films russes muets…nature magnifiée, dynamique très joyeuse; notons que ce film a fortement influencé le Kusturica du formidable Chat noir, chat blanc cf tournesols) et Poudovkine (surtout Tempête sur l’Asie et La fin de St Pétersbourg à comparer avec Octobre ou Potemkine). Depuis ce blog, Eisentein a fait l’objet de deux belles éditions : La grève chez carlotta (très belle copie, avec réflexion très stimulante sur musique et muet) Potemkine chez MK2. Par ailleurs, je vous trouve bien sévère avec Alexandre Nevski qui non content d’offrir une osmose parfaite avec la partition de Prokofiev, m’apparait comme une illustration parfaite du génie architectural de SME qu’il s’agisse de penser la composition d’un plan ou sa rencontre/confrontation avec un autre.

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