Classiques passés et futurs

4 juillet 2011 par - DVD

Le sucreMaintenant je voudrais passer au coup de cœur que j’ai ces dernières semaines pour LE SUCRE de Jacques Rouffio que vient de ressortir la Gaumont. Je l’avais beaucoup aimé lors de sa sortie mais là, je l’ai trouvé encore plus fort, plus décapant, plus inspiré, plus actuel. C’est un des grands chef d’œuvres des années 7O, qui anticipe avec une lucidité farceuse sur la crise financière qu’on va vivre 27 ans  après. Tous les mécanismes y sont pointés, montrés, analysés avec une intelligence diabolique dans le scénario balzacien de Georges Conchon : les décideurs qui veulent faire monter les cours (Grezillo dont Michel Piccoli donne une vision dantesque, épique, terrible), les spéculateurs, la nullité des contrôles, des politiques qui n’y comprennent rien, les banques qui se compromettent et se tournent vers l’Etat pour se faire renflouer. Oui, tout y est et le SUCRE est meilleur compagnon d’INSIDE JOB. Qu’on ne croie pas Rouffio et Conchon cyniques. Même s’ils découpent certains personnages au scalpel (le ministre joué par Jean Champion qui préfère partir en vacances – cela ne vous dit pas quelque chose ? Roger Hanin qui parle pour la première fois avec l’accent pied noir et qui est magistral), leur regard n’est jamais exempt de chaleur, voire de tendresse. La manière dont évoluent les rapports entre Carmet et Depardieu, tous deux absolument géniaux, fait preuve d’une vraie générosité. Balzac, on est chez Balzac comme le note bien Xavier Giannoli dont les interventions dans le bonus sont remarquables. Et quel dialogue, quelle invention. Je comprends que des amateurs le connaissent par cœur. Le « Phénomène mondial »  de Depardieu peut figurer dans toutes les anthologies et il y en d’autre : le repas de Claude Pieplu, la crise d’ébriété de Carmet, le « j’ai justement quelques lettres sur moi ». J’attends avec impatience 7 MORTS SUR ORDONNANCE et l’HORIZON (magnifique film), les deux autres volets de cette trilogie Rouffio Conchon qui n’est placée à sa juste hauteur.

White MaterialPlus près de nous, je voudrais dire tout le plaisir, toute l’émotion que j’ai prise à WHITE MATERIAL, œuvre incisive, forte tant dans son appréhension du décor, de l’atmosphère (qualités toujours présentes chez Claire Denis) que des sentiments, des personnages. L’entêtement, l’obstination d’Isabelle Huppert, son désir de défendre sa plantation, sont beaucoup plus ressentis, organiquement violents que dans BARRAGE CONTRE LE PACIFIQUE. Le film de Claire Denis semble plus fidèle, plus proche de Duras. Elle se refuse à clarifier une situation complexe, mouvante, nous fait partager physiquement l’incapacité ou l’impossibilité qu’ont les personnages à comprendre vraiment la situation, à la jauger, à la maitriser. Ils marchent sur des sables mouvants et on se sent comme eux, déboussolés, sans repères, perdus.

Au fond des boisAutres films français notables, le magnifique AU FOND DES BOIS de Benoit Jacquot qui connut un échec commercial regrettable et injustifié. Et pour moi incompréhensible. Peut être est-ce le côté français qui a effrayé des cinéphiles qui l’auraient accepté dans des paysages, une atmosphère anglo saxonne. Une mise en scène au scalpel dénude littéralement les sentiments, débusque des émotions enfouies, cachées dans cette histoire de passion et d’envoutement. L’interprétation de Nahuel Perez Biscayart est impressionnante. Profitons de l’occasion pour signaler le SEPTIÈME CIEL, variations sur la frigidité, le triangle classique où l’on introduit un thérapeute, un hypnotiseur. Encore une histoire d’envoutement. C’est la face lumineuse d’AU FOND DES BOIS.

CarlosCARLOS d’Olivier Assayas est tout aussi remarquable (Je sais que Ballantrae va réagir), surtout, bien sur, dans sa version longue. Face à ce personnage difficile, encombrant, Assayas a su faire preuve d’une rigueur exemplaire. Il trouve tout le long la distance exacte avec son « héros », évite toute glorification, toute complaisance, ne devient jamais son complice. Les moments de violence ne procurent aucun soulagement, bien au contraire. Et son rapport avec les femmes est tout aussi cru, tout aussi déplaisant que ce qu’on entend dans le documentaire de Barbet Schroeder, L’AVOCAT DE LA TERREUR. Peu à peu, son vernis idéologique tombe et Carlos devient moins le moteur du film que le révélateur d’intrigues, de grenouillages, de revirements. Y compris le sien.
De très nombreux cinéastes qui ont filmé des gangsters toutes ces dernières années se sont laissés piéger par leurs personnages, par le charme d’un acteur (je pense à Michael Mann face à Dillinger). Assayas, lui, évite tous ces faux pas et nous livre son meilleur film avec l’HEURE D’ÉTÉ (et pourtant j’aimais bien CLEAN, L’EAU FROIDE), si bouleversant, si essentiel.

Enfin deux chef d’œuvres asiatiques : POETRY de Lee Chang-Dong qui aurait méritée la palme d’or ou le prix d’interprétation et MOTHER de Bong Joon-Ho, formidable film noir où l’on voit une femme rechercher le tueur qui a piégé son fils. Deux extraordinaires portraits de femmes âgées.

Poetry / MotherMes chères étudesPortrait de jeune fille cette fois avec MES CHÈRES ETUDES d’Emmanuelle Bercot, et dans son genre tout aussi réussi. Deborah François totalement craquante, touchante, bouleversante joue une étudiante qui finit par se prostituer pour payer ses études. Aucun sentiment de voyeurisme dans les scènes de sexe, mais un regard net, jamais moralisateur ni clinique. Dans un moment vraiment surprenant, un client assidu de la jeune femme qui lui impose souvent des choses extravagantes, lui apprend qu’il est le président du comité de soutien de sa région à Ségolène Royal.

Le mariage de chiffonDu côté des classiques anciens, quelle joie de pouvoir enfin voir en dvd, cette merveille qu’est le  MARIAGE DE CHIFFON. Jean Aurenche bouscule, met à mal, trahit l’ouvrage de Gyp qu’il détestait, invente des dialogues nonsensiques (l’ouverture du film avec l’échange digne d’Allais entre Gravey et la marchande de journaux), des gags à répétition, jouant sur les  objets et les accessoires : avec une paire de souliers, il invente toute une série de variations ébouriffantes. Mais surtout il permet à Autant Lara de réussir un film délicat, tendre, profondément féministe, proche de Musset et de Marivaux. Il y a des moments de mise en scène inspirés comme ces travellings dans des décors vides, mouvements improvisés par Lara pour compenser un manque du producteur et qui imposent une mélancolie, une grâce unique. J’adore aussi des échanges comme cette réplique de Claude Marcy qui refuse de croire que les avions puissent voler puisqu’ils sont plus lourds que l’air et s’esclaffe, quand on lui dit que les oiseaux aussi sont plus lourds que l’air : « les oiseaux, plus lourds que l’air…Première nouvelle » Admirable évocation de la bêtise tenace, obstinée et arrogante.
Dans la même collection sont sortis entre autres l’INEVITABLE MONSIEUR DUBOIS, VAUTRIN (deux Pierre Billon qu’on disait très stendhalien : allons explorer) UN CARNET DE BAL, le FARCEUR (dont j’avais gardé un excellent souvenir).

Les yeux sans visageEt quel plaisir de revoir LES YEUX SANS VISAGES (Gaumont) en Blu Ray. Il s’agit certainement du chef d’œuvre de Franju même s’il y a de belles scènes dans LA TETE CONTRE LES MURS, JUDEX sans oublier ses superbes courts métrages. C’est en tout cas le film où ses manques (une direction d’acteur parfois hasardeuse), ses défauts gênent le moins tant ils se fondent dans les conventions du genre. Son talent visuel, en revanche, s’y épanouit pleinement et l’on n’est pas près d’oublier ces inquiétantes routes bordées d’arbres, les aboiements des chiens (les voir cause presque une déception), les déambulations de la sublime Edith Scob, moments de poésie que rehausse la très belle musique de Maurice Jarre. La police vue par Franju (savoureux Alexandre Rignault) se révèle d’une foudroyante inefficacité. Le film adaptait un roman de Jean Redon, homme délicieux que j’ai bien connu quand il dirigeait le service presse de la Warner et il l’adapta avec Claude Sautet. On retrouve ces deux noms au générique du FAUVE EST LACHÉ (Studio canal), policier classique, conventionnel mais visible qui devient bien meilleur quand Sautet reprit la réalisation à Maurice Labro. Ce dernier qui se plaignait amèrement qu’on lui ait imposé Lino Ventura au lieu de prendre Henri Vidal, abandonna le film qui avait pris du retard, à la fin de son contrat. Les 15 derniers jours, la poursuite sous la falaise, fut tournée par Sautet et c’est là que Lino Ventura le remarqua et le proposa pour CLASSES TOUS RISQUES.

Basil DeardensJe ne sais pas où placer le coffret Basil Dearden, London Underground qui vient de sortir chez Eclipse. Ce ne sont pas des raretés, plusieurs de ces films ont été de gros succès commerciaux. Ce ne sont pas non plus des classiques, nul statut d’auteur n’a été attaché à Dearden, technicien apprécié parfois efficace, parfois anonyme. Pourtant plusieurs de ses films tiennent le coup et on a noté son désir, tout au long de sa carrière, d’aborder des thèmes sérieux, pas toujours à la mode (FRIEDA en est bon exemple) d’imposer un contenu, une approche plus réaliste qu’on note dès THE BLUE LAMP dont la narration pesante, datée, éclipse parfois de vraies qualités dans le choix des décors, des personnages secondaires, dans la manière de cadrer certaines séquences. Ces qualités sont décuplées dans l’excellent POOL OF LONDON qui touche déjà les rapports entre les races, sujet tabou s’il en est et que développe avec une vraie force SAPHIRE qu’oublie Olivier Pattenden   dans Cinéaste, qui pointe ce qui rapproche les films de ce coffret dont trois sont parmi les meilleurs, des précédentes œuvres de Dearden. Il montre comment THE LEAGUE OF GENTLEMEN, très bonne histoire de hold-up, bien écrite et superbement jouée, subvertit, inverse bien des codes de la société britannique. Dans SAPHIRE, le racisme est décrit comme une maladie qui s’étend partout, pas de manière spectaculaire, plus insidieuse mais pervertit tous les rapports, racisme dont font preuve aussi bien les blancs que les noirs sans qu’on puisse parler de responsabilité partagée. Pattenden note que Dearden ne traite jamais ces sujets comme un fait de société plus ou moins exceptionnel mais comme quelque chose de quotidien, qui empoisonne l’air et il se demande si cette description sociale n’est pas plus aiguée ? (aigüe) que celle que l’on trouvait dans les « drames de cuisine » à la Tony Richardson, style Un Goût de Miel. A voir absolument ne serait ce que pour VICTIM, autre beau scénario de Janet Green (Lucas Heller collabora aux dialogues de SAPHIRE) qui écrivit GIPSY de Losey, FRONTIÈRE CHINOISE de Ford.

3 Silent ClassicsDu côté des USA pointons le très beau coffret Von Sternbeg THE SILENT CLASSICS qui contient des perles comme UNDERWORLD, THE DOCKS OF NEW YORK, films sublimes. A revoir UNDERWORLD, sautent aux yeux des ressemblances avec RIO BRAVO : le nom de l’héroïne (Feathers), sublimement incarnée par Evelyn Brent, la scène où un malfrat jette de l’argent dans un crachoir et demande à un ivrogne de le récupérer. Est ce le scénariste Jules Furthman qu’on retrouve sur les deux génériques ?

Soults at seaJ’ai revu SOULS AT SEA (Ames à la mer) de Henry Hathaway dont  le premier tiers est remarquablement dirigé (l’introduction est magistrale). Les prises de position sur le trafic d’esclaves m’ont paru plus nettes, plus violentes et lucides que dans beaucoup de films contemporains dont l’horrible SLAVE SHIP. On y voit et entend Cooper en train de lire Hamlet (il adorait Shakespeare selon de Toth), la photo de Charles Lang est magnifique. Et comme dans les autres films Paramount, Hathaway se livre à de nombreux mouvements de caméra, ce qu’il se refusera à la Fox.

Deux westerns m’ont beaucoup plus : CARSON CITY dont le slogan français était le film aux 99 bagarres. Comme le note mon ami Coursodon, la pub aurait été plus exacte si elle avait soustrait 95 bagarres des 99 annoncées, mais celles qui restent sont ébouriffantes. Le scénario est intéressant. Sur un sujet ultra traditionnel, on a l’impression que de Toth, s’amuse à accumuler les détails qui vont renouveler ces scènes sans toucher au canevas. Mélange attachant de traditionalisme et de modernité. Raymond Massey qui joue un méchant fait offrir un déjeuner somptueux et du champagne aux personnes qu’il vole et le film brode plusieurs variations amusantes sur ce détail qui finit par expliquer la démarche de De Toth. Tout comme son personnage, il renouvelle des situations archétypales pour s’amuser, les marquer de son sceau, au risque d’être mal compris (ses acolytes trouvent que c’est une perte de temps et d’argent). Tourné dans un procédé de couleurs à deux émulsions, CARSON CITY nous offre des plans spectaculaires, très bien cadrés, notamment dans toutes les séquences évoquant la construction du train et la survie dans le tunnel.

THE RAID qui mérite un peu mieux que ce que nous en disions (moi je crois) dans 50 ANS. Certes la mise en scène est parfois utilitaire et un peu terne. Mais cela renforce la crédibilité, donne une austérité dramatique, enlève tout pathos. Le raid lui même est plutôt bien filmé, les acteurs sont  excellents, avec mention spéciale pour Lee Marvin en sociopathe assoiffé de vengeance et Richard Boone dans un rôle nuancé et sympathique, bonne idée de distribution. La photographie de Lucien Ballard, tirée trop clair dans la copie que j’ai vue, est meilleure dans les scènes d’extérieurs. Dans les intérieurs, elle correspond davantage aux critères du Studio, ne cherche jamais à privilégier les sources de lumière (un internaute mentionne une atmosphère sombre qui semble se référer, dans ce que j’ai vu, davantage au ton qu’au rendu visuel) disparait dans la copie.  L’incendie de la ville (fort dramatisé par rapport au fait historique), est mieux photographié mais les extérieurs censés représenter le Vermont sont ordinaires, ce que l’on peut défendre si l’on admet que Frégonèse n’a jamais voulu dramatiser le ton mais au contraire, prendre de nombreux clichés à contrepied. Le script et les dialogues de Sidney Boehm sont en revanche très bons, nuancés, truffés d’allusions historiques (mais sans aucune mention de l’esclavage) et incisifs : Marvin regardant une maison et disant : « cela doit bien bruler ». Le ton du film est d’ailleurs plutôt noir. Il évoque plus un thriller qu’un western tant il refuse le lyrisme, la chaleur, la faconde. A la fin Boehm et Frégonese refusent toute concession sentimentale. Les rapports entre Van Heflin et Anne Bancroft s’arrêtent net et le film se clôt, de manière originale, sur quelques plans secs, dépourvus de toute gloriole, de tout romantisme. Les ambitions de THE RAID en font un bon compagnon à APACHE DRUMS qu’on attend toujours en dvd.

The raid / Carsoncity

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Commentaires (56)

 

  1. Minette pascal dit :

    Sur CARSON-CITY, que je viens de voir, l’un des mérites est le plaisir de voir jouer Randolph Scott, et sur plusieurs registres. Et puis il y a le plaisir d’enfant de voir travailler les cascadeurs et tout s’écrouler là où ils s’écroulent eux-mêmes.
    La plus grande qualité tient sans doute dans le rythme. Rien ne s’arrête jamais et on est chevillé jusqu’au bout.
    Sans parler du fait que le réalisateur semble tenir à donner quelque consistance à des personnages secondaires, ce qui est toujours à l’honneur d’un réalisateur.

  2. Alexandre Angel dit :

    A Bertrand Tavernier
    J’avais vu LE SUCRE il y a longtemps et je viens de le revoir. Vous avez tout dit. Je mentionnerais aussi Nelly Borgeaud, passant de façon hilarante de la pharmacienne coincée à la « bathing beauty » évanescente et sexy.

  3. MinettePascal dit :

    N’y a-t-il pas d’autres références à FRONTIERE CHINOISE sur le blog ?
    Je viens de le revoir et l’aime encore plus que la première fois.
    Comme toujours chez Ford, on braque toute la lumière sur l’âme humaine, sur des caractères aussi variés que possible et puis on rassemble tout ça et on voit comment ça se passe.
    Le petit pasteur veule devient héroïque pour l’amour étonnamment sincère qu’il a pour sa femme, la directrice forte et aimante s’écroule et abandonne tout altruisme au contact du danger.
    Sur ce dernier personnage, son attirance refoulée pour la jeune enseignante est un détail tuant, à peine suggéré, mais qui la rend attachante. Ford étoffe encore en lui faisant dire dans un moment de découragement que « Dieu ne lui suffit pas ». ça rappelle un peu la prieure du « Dialogue des Carmélites » et son  » Dieu nous renonce. »
    Le docteur Cartwright est un rôle en or, et lui aussi atypique. Elle n’éteint pas sa cigarette à table quand on le lui demande mais se sacrifie à la fin pour les autres.
    Ford, même aigri et vieux, n’arrivait pas à être mauvais.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Minette Pascal
      Les occasions de parler d’un film sont conditionnées par la sortie d’une version en DVD, voire d’une version restaurée. J’aime beaucoup ce film aussi malgré ses errements (ou aussi à cause d’eux) : casting improbable, décor approximatif

      • MinettePascal dit :

        J’avoue ne pas détester ce décor étrange et théâtral, peut-être parce qu’il reflète les personnages eux-mêmes, enfermés géographiquement et moralement, et puis complétement déstructurés par les événements.
        Aussi parce qu’il me rappelle un fort du far-west !
        Et ce générique cavalcadant qui fait croire à un énième western, aux grands espaces et à un film d’hommes avant de s’ouvrir sur un huis-clos de femmes.
        Pardon d’être long et surtout merci de votre disponibilité…

        • Martin-Brady dit :

          Je suis d’accord sur le décor et les défauts du film mais Ann Bancroft emporte tout, j’adore la façon politiquement incorrecte par laquelle elle engueule le porteur qui fait tomber une cantine! C’est Margaret Leighton l’hypocrite puritaine qui la reprend: « ici, nous ne parlons pas aux indigènes de cette façon! » (ou un truc du genre). C’est quand même un film dans lequel le héros athée ne tombe pas à genoux à la fin du film soudain illuminé!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Martin- Brady
          Entièrement d’accord

        • MinettePascal dit :

          A Martin-Brady : oui, c’est l’athée qui fait montre d’humanité.
          Le rôle de Margaret Leighton est assez complexe et même si elle finit totalement pitoyable, elle reste touchante pour moi.
          Sa réaction quand Khan tue le domestique chinois sous ses yeux, au risque d’y passer elle-même; les mandarines pour les enfants; son intervention dans le cours du pasteur.
          Tout ce qu’elle reproche aux autres s’adresse en fait à elle-même, sans qu’elle en soit vraiment consciente.
          Elle n’est pas si hypocrite puisqu’elle est capable d’avouer que Dieu ne lui apporte pas autant que cela.
          Sa remarque sur la façon de traiter le domestique qui a laissé tomber quelque chose est tout à son honneur, d’une certaine façon.
          On ne finirait pas sur ce film, dommage que ce soit hors de l’occasion d’une sortie DVD !

        • Martin-Brady dit :

          à MP: oui vous avez raison aussi, c’est plus subtil que ce que j’ai dit, le personnage de Leighton, c’est comme disait Bertrand dans un bonus: du coup, ça échappe aux imbéciles, c’est tout Ford.
          Triez entre bons et mauvais commentateurs ceux qui jugent 7 WOMEN manichéen et ceux qui pensent le contraire.

        • MinettePascal dit :

          A Martin-Brady : Ce qui rend le film manichéen, c’est la bande de brutes de Khan qui, il faut bien le dire, n’est pas loin de donner envie de rire à force de vouloir faire peur.
          Mais les hommes réels sont aussi capables d’être ça.
          Autrement, le groupe de la mission n’est vraiment pas le meilleur exemple de psychologie manichéenne.
          Merci d’avoir réagi sur ce film !

        • Martin-Brady dit :

          Il a plus réussi la peinture des missionnaires que celle des envahisseurs (Mike Mazurki, Woody Strode pourtant membre de la John Ford Stock Company).
          Eddie Albert est excellent et Mildred Dunnock toujours dans la note, je l’adore. Une autre actrice excellente dans le rôle ingrat de l’épouse énervante est Betty Field.

        • MinettePascal dit :

          A Martin-Brady : Je suis allé voir qui était Mildred Dunnock. Décidément, vous en connaissez un rayon. Si je ne me trompe pas, c’est le personnage qu’Ann Bancroft embrasse avant l’évacuation finale ?
          D’ailleurs, encore une scène à mettre au crédit du film ; le plus touchant des adieux entre deux personnages on ne peut plus aux antipodes.

    • Martin-Brady dit :

      à M Pascal: OUi, elle est très réservée et dans l’ombre de sa chef, Leighton, mais lie amitié avec Bancroft qui la secoue, elle ressent pour Bancroft une amitié faite d’admiration un peu outrée mais amusée par les manières « modernes » du docteur. A la fin, c’est elle qui dit à Leighton que les paroles à consonance biblique que celle-ci (atteinte mentalement) récite sont pure invention et tirées d’aucun livre saint, ce qui signale d’ailleurs une belle imagination poétique de la part de Leighton, qui retrouve grâce à nos yeux à la fin. Dans DOUX OISEAU DE JEUNESSE de Brooks, le spectateur jubile de l’entendre lancer à ce salopard de Ed Begley qui voit partir Shirley Knight et Newman et qui gémit sur son sort: « Vous, vous pouvez aller au diable! », d’une voix si douce…
      En effet, c’est le rapprochement amical d’une croyante fervente et d’une scientifique athée qui est touchant dans 7 Wn. Et vlan dans les dents pour les brutes qui prennent Ford pour un plouc simpliste! Que ces chiens meurent dans les souffrances de l’enfer!

      • MinettePascal dit :

        A M.Brady : ou qu’ils soient livrés aux cromagnoïdes de Tunga Khan un jour de beuverie.
        Bon, c’est vrai qu’il y a sans doute de la part de Ford un peu de système et d’esprit vindicatif dans ce contrepied de son image de macho dépassé. C’est une revanche en même temps qu’un appel au secours : » Mais je peux tourner des films modernes !! ».
        Des films dignes du festival de Khan, quoi…(pffff)

        • Martin-Brady dit :

          à MP: Les choix stylistiques de Ford sont parfois très lourds ou voyants (couchers de soleil par exemple), certains personnages secondaires sont très marqués par le cliché (les brigands mongols dans 7Wn disait-on, le sergent Quincannon, Andy Devine dans 2 CAVALIERS…) ce qui catalogue vite aux yeux des crétins ce cinéma comme démodé ou lourdingue. Les mêmes crétins n’iront pas voir plus loin l’essentiel, à savoir l’originalité de certains autres individus et de certaines idées: a-t’on vraiment avant ULZANA’S RAID ou les westerns dénonciateurs des 70, montré les Indiens comme pouvant être cruels par rapport aux envahisseurs sans pour autant alimenter le racisme? Ben oui, avec les personnages de Wayne dans SEARCHERS et de Stewart, admirable, dans 2 CAVALIERS. L’agressivité de Wayne vis à vis de Quanah dans SEARCHERS, est réjouissante: il ne manifeste ni paternalisme, ni racisme réel, il hait Quanah en tant qu’individu et ennemi, pas de sale Comanche (à comparer avec Heston dans ARROWHEAD, raciste le personnage pas le film). Ford se croyait toujours obligé de rappeler au public des petites touches rassurantes alors les crétins dont je parlais ne voient plus que ça, et malheureusement beaucoup de ceux-ci sont des critiques professionnels habitués du festival de Khan! (pardon pour l’emprunt!). Aucun ne réalise non plus l’incroyable originalité de ce personnage d’athée du dr Cartwright qui se sacrifie à la façon de Boule de Suif pour sauver les autres et néglige de découvrir la foi pour l’occasion! et se suicide sans que ce soit condamné par la mise en scène!
          où est JC Freycon pour nous aider dans cette exégèse fordienne?

        • MinettePascal dit :

          A Martin-Brady : Il y a aussi que Ford a l’art de s’adresser à tout le monde : aux hommes, aux femmes, aux enfants et aux intellos.
          Les brutes d’opérettes, les batailles et autres numéros de cirque sont bien sûr destinés en priorité aux enfants, qui vont indulgemment zapper le contenu psychologique. En grandissant, on zappe la pyrotechnie autrefois tant aimée et on se repaît des confrontations psychologiques, des scènes de bivouac…
          La recette remonte à loin, entre autres à nos dramaturges du 17ème, mais encore faut-il savoir la cuisiner.

        • Martin-Brady dit :

          mais exactement ça! Je pensais dans mon précédent message à Maurice Chevalier qui chantait un couplet pour les gens du monde, un couplet pour ceux « du peuple »etc. pour plaire à tout le monde (dans AVEC LE SOURIRE), ce comique de troupe est bien là pour un public choisi. C’est bien l’idée de plaire au maximum de gens: on est à Hollywood, pas dans le cinéma d’auteur intransigeant.
          et comme vous dites,un film de Ford peut vous plaire toute votre vie, pour des moments différents! d’accord.

        • MinettePascal dit :

          A MBrady : Ah, oui, M Chevalier faisant la leçon à un débutant. C’est même une des rares images qui me restent de ce que j’ai vu de lui.

  4. Ballantrae dit :

    A l’occasion de la venue de D Daeninckx dans notre petit lycée de Ribérac, proposition lui fut faite de sélectionner un film lors d’une carte blanche:il avait notamment proposé Memories of murder et The intruder de R Corman mais nous avons choisi Mother de Bong Joon ho.
    Je n’avais pu le voir que sur petit écran et c’était déjà très bien mais là sur le grand quelle splendeur!Je suis sidéré par la liberté de ton, par les changements de registre à vue, par la sophistication du récit et par la beauté plastique de ce nouvel opus qui confirme que nous sommes face à un grand qui plus est méritant la mention « sans faute » jusqu’à maintenant. Le personnage féminin est effectivement très riche, imprévisible , monstrueux et néanmoins attachant.
    Les trouvailles marquantes se succèdent et donnent l’impression d’une maîtrise souveraine de l’esapce, j’en veux pour preuve la manière dont est caractérisé le lieu du crime en fc du pt de vue développé.
    C’est avec d’autant plus d’impatience que j’attends son adaptation du Transperce neige, belle BD française de SF de Lob et Rochette.
    Par ailleurs, D Daeninckx est aussi généreux, passionnant,engagé que le sont ses romans et il fut un formidable passeur durant cette journée.

  5. Damien DOUSSIN dit :

    Bonjour Bertrand, concernant Hathaway et la marine, avez-vous pu voir SPAWN OF THE NORTH (Les gars du large) avec Henry Fonda et George Raft ? Il sort en dvd en France dans la collection étoiles Universal. Vous n’en parlez pas dans 50 Ans. est-ce un film mineur du cinéaste ?

  6. Cyrille BRAY dit :

    TF1 Vidéo a sorti, en 2009, une édition de « Sept Morts sur Ordonnance » de J. Rouffio avec interviews de C.Vanel; M. Piccoli et J. Rouffio.
    Merci encore pour vos billets passionnants, Mr Tavernier.

  7. A propos des « Yeux sans visage » : Franju est un cinéaste fascinant. Je n’en connais aucun autre en France à s’être aussi brillamment illustré dans le fantastique, sans procéder par imitation du cinéma anglo-saxon, et jusqu’à transcender l’aspect théâtral qui nous fait parfois défaut ici, quand on pratique le genre. (Damien Doussin a raison de l’apparenter avec « Un roi sans divertissement », grande réussite française, tout comme tu rappelles aussi dans un précédent article, cher Bertrand, les beautés de « Crésus » qui, d’une certaine manière, s’apparente aussi au genre.) « Les yeux sans visage » est pour moi aussi effrayant que l’est « Psychose » lors de sa première vision. Il s’aventure sur un territoire d’inquiétante étrangeté, faisant de l’obscurité un personnage à part entière qui enveloppe le spectateur d’effroi : on ne sait jamais d’où vont venir les bruits, on pâlit à la moindre tache de lumière. De plus il y a toute une galerie de personnages qui semblent sortis d’un cauchemar, Brasseur en tête, très impressionnant, et je crois qu’on est très proche de ce qu’on dû ressentir les spectateurs mortifiés de 1915 devant les films de Feuillade. L’incroyable scène finale de la sortie d’Edith Scob, une des plus inspirées que je connaisse, est bouleversante de beauté. Franju ne voit pas le monde de façon rationnelle. Il éprouve toujours le besoin de le transformer, de le rendre fantasmagorique dans sa cruauté ordinaire. C’était déjà le cas dans ses courts-métrages, non seulement « Le sang des bêtes », mais aussi dans « Hôtel des Invalides », un film qui semble sortit tout droit d’outre-tombe. Tout y est inquiétant, on a même l’impression qu’il a été filmé il y a plusieurs siècles ! On se demande comment il a pu faire partie des registres documentaires en vigueur à l’époque.
    J’ai redécouvert en streaming « Thomas l’imposteur », à priori il n’existe pas d’édition en DVD, une oeuvre on ne peut plus étrange elle aussi, et d’une grande beauté. Même la direction d’acteurs échappe à toutes règles, les acteurs parlant avec une intonation proche de celle d’un commentaire en voix off. Sur un rythme lancinant, les personnages, des êtres déchirés et abandonnés de tous, évoluent comme des silhouettes fantomatiques dans des lieux désolés, ce qui renforce encore le sentiment d’absurdité de la guerre. Il y a de grands moments, bouleversants, et l’aspect visuel est très fort, comme toujours chez Franju. Ce film fait partie des grands oubliés du cinéma français, tout comme « Thérèse Desqueyroux » dont on n’a pas de nouvelles. Quant à son oeuvre télévisuelle elle mériterait d’être réhabilitée, notamment « Les rideaux blancs » et « La ligne d’ombre » qui font partie intégrante de l’oeuvre du réalisateur, un des plus importants, à mon sens, qu’on ait eu en France.

    • Damien DOUSSIN dit :

      Oui, le rapprochement Franju- Feuillade avec LES YEUX SANS VISAGES semble évident : dans la description de ces maisons bourgeoises de banlieue parisienne en proie au crime, au mystère ou à diverses atrocités (sous leur apparence de calme et de tranquilité). On retrouve aussi l’influence de Feuillade, mais dans des films plus légers, chez un autre cinéaste très différent qu’est Jacques Rivette (voir CELINE ET JULIE…, PARIS NOUS APPARTIENT, LA BANDE DES QUATRE…) ou de manière moins directe chez Michel Deville voire même Claude Chabrol, Clouzot. Le fantastique à la française est plus sournois, plus suggestif, moins « grand guignol » que le genre anglo-saxon mais tout aussi efficace. On retrouve cette école « française » du fantastique chez les Tourneur (Jacques Tourneur avec ses films RKO et Maurice Tourneur avec LA MAIN DU DIABLE et certains de ses films muets). Il est dommage qu’en dehors de quelques cinéastes, peu de réalisateurs français se soient appropriés ce genre (le fantastique espagnol s’en approche parfois avec des réalisateurs comme Victor Erice ou Alejandro Amenabar par exemple).

      • Pierre dit :

        Je rajouterais bien LA DAME D’ONZE HEURES de Jean Devaivre (1948) qui penche peut-être davantage vers le Grand Guignol mais est un joli exemple de série B matinée de fantastique baroque du plus bel effet (notamment avec la représentation des protagonistes sous la forme de très inquiétantes marionnettes). J’y avais par moment retrouvé l’esprit du Tourneur de LA MAIN DU DIABLE.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Pierre,
          Tout a fait d’accord. Et il faudrait voir les Histoires extraordinaires réalisé par Jean Faurez

        • Christophe dit :

          Les Histoires extraordinaires de Faurez, ça ne vaut pas un clou, malheureusement.
          ça passe parfois sur Ciné FX.

        • Ballantrae dit :

          J’avais découvert La dame d’onze heures à avallon il y a qqs années grâce à votre carte blanche, bertrand.
          Je dois avouer que j’étais moins enthousiaste que vous même si le film est original, fourmille d’idées + ou – abouties.Je lui préfère nettement La ferme des 7 péchés.
          Dans ce catalogue du fantastique français, n’oublions surtout pas le génialissime Chute de la maison Usher de Jean Epstein qui peut évoquer par son atmosphère magique et onirique La nuit du chasseur.De Rivette, ne pas oublier dans le genre Noroit.Je pense que Gaspard noé pourrait faire un fabuleux film fantastique français.
          Vous évoquez le fantastique espagnol à bon escient: la contribution de l’Espagne au genre est admirable ces dernières années.Citons aussi Jaume Balaguero (surtout Darkness et Fragile), Bayona (le célébré Orphelinat) et l’impeccable et malheureusement méconnu Abandonnée de Nacho cerda, peut-être le cinéaste le plus important de cette nouvelle vague fantastique.Je ne rangerai pas L’esprit de la ruche, film indispensable du rare et précieux victor Erice (édité comme Le songe de la lumière, oeuvre maîtresse sur la peinture, par Carlotta) dans le fantastique pur même s’il inspire fortement les magnifiques films jumeaux de guillermo del toro: L’échine du diable/ Le labyrinthe de Pan

  8. scarecrow dit :

    Dans les grandes sorties de la rentrée, enfin The Prowler de Joseph Losey, chez Wild Side, dans un luxueux coffret accompagné d’un livre d’Eddie Muller.

  9. scarecrow dit :

    A venir chez Carlotta, Prime Cut de Michael Ritchie, avec Lee Marvin et Gene Hackman (dont le personnage de prénomme Mary Ann…). Ritchie fait partie de ces metteurs en scène dont la carrière a démarré sous les meilleures auspices avant de totalement se perdre dans les années 80 avec quelques nanars tournées pour Chevy Chase ou Eddie Murphy. Ce Prime Cut possède un véritable charme, même si il n’atteint pas à la qualité de ses trois grands films (The candidate, Downhill Racer, et le méconnu Smile, disponible en zone 1 avec une VO sous titrée en français).

  10. Michael Rawls dit :

    M Tavernier, In the matter of the long retirement of Randolph Scott: how may actors have ended their careers with a film of the quality of RIDE THE HIGH COUNTRY? Why would a 64 year old man worth 100 million dollars want to climb on a horse and ride in the boiling hot sun into a future of B westerns, or worse, television? And Scott knew how good Peckinpah was. In PECKINPAH:A PORTRAIT IN MONTAGE, by Garner Simmons (an excellent supplement to David Weddle’s essential Peckinpah biography IF THEY MOVE, KILL’EM!), Scott is on record as saying, « Sam is one of the top directors…I wish he’d come along earlier in my career. » In closing, I’d like to say that any man who can be directed by Budd Boetticher, Andre de Toth, and Sam Peckinpah AND also co-star with Fred Astaire in TWO musicals is OK by me. Best, Michael Rawls

  11. AUGELMANN dit :

    A BERTRAND TAVERNIER

    Je viens seulement de lire la seconde partie de votre chronique CLASSIQUES PASSES ET FUTURS et notamment la partie consacrée aux westerns.Pour faire suite à votre présentation du RAID de FREGONESE, qui sort aujourd’hui chez SIDONIS, il faut noter la sortie pour le 13/9/2011 de « APACHE DRUMS » (« Quand les tambours s’arrêteront » : titre français), toujours chez SIDONIS.Cette sortie est attendue avec impatience par tous les amoureux des westerns.
    Nous espérons tous que vous présenterez ce film en bonus sur le DVD.Pouvez-vous nous le confirmer?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Augelman
      Je pense puisque c’est moi qui ait tanné Alain Carradore depuis quatre ans popur qu’il le sorte

  12. Julien Morvan dit :

    Monsieur Tavernier,
    heureux de vous voir parler de MES CHERES ETUDES que j’ai vu récemment. Le film tient bien la route dans sa première partie, propose des scènes très fortes (les premiers « clients ») mais finit, je trouve, par lasser dans sa seconde partie (notamment sur la relation avec M. Demy que je ne trouve pas très percutante) et on reste un peu sur notre « fin » si j’ose dire. Les scènes avec le premier client, qui devient de plus en plus généreux et exigeant, restent dans notre mémoire. Toutefois, deviendra-t-il un classique dans le futur ?

    J’ai acheté ÂMES A LA MER, qui vient de ressortir, sans avoir pris le temps de le voir. Mais dans la même collection est (re)sortit LE GENERAL EST MORT A L’AUBE de Milestone que j’ai trouvé – une nouvelle fois – très bon. Je me souviendrai toujours en le regardant de votre expression concernant la mise en scène : « On dirait du Duvivier à court d’inspiration ». L’avez vous revu et votre avis – plutôt mitigé dans la version 1995 de « 50 ans de cinéma américain » – a-t-il changé ? Je trouve une réelle force à ce film, décomposé en plusieurs tableaux marquants (la séquence du train, ou du bateau à la fin, sont d’une grande intensité et superbement filmées). Et Gary Cooper d’incarner un marchand d’armes humaniste …

    Enfin, CARSON CITY me permet d’évoquer Randolph Scott. Je suis fasciné par la carrière de cet acteur, plutôt fournie (avec une belle collaboration avec Boetticher). Je ne la connais pas assez hélas, et je me réjouis de chaque sortie en DVD. Mais quel étonnement perpétuel de voir qu’il arrêta sa carrière net après COUP DE FEU DANS LA SIERRA en 1962, pour ne plus rien tourner par la suite, jusqu’à sa mort longtemps après. Comment en savoir plus sur cet acteur, finalement mystérieux mais, qui d’après les dires de ces partenaires (vous l’évoquez dans les bonus des films de Boetticher, et je viens de lire l’autobiographie de Gene Tierney qui en parle en très bon termes également) était ce qu’on peut appeler « un homme bien » ? Randolph Scott ne se résumait-il réellement qu’à sa passion pour les sorties mondaines et le golf ? Ou y’a-t-il réellement un grand acteur à réhabiliter ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Julien Morvan
      Je trouve justement que le Milestone égrène une suite de tableaux. Je l’ai revu, il y a trois ans dans une version hélas incomplète et comme chaque fois, j’ai été pris au début (certains dialogues d’Odets sont percutants) et peu à peu mon intéret s’est émoussé. Mais je vais le revoir
      Je pense que Scott n’était pas vraiment passionné par le cinéma. Il y consacrait 6 mois de son temps, très professionnellement, s’est mis sous l’influence de de Toth, à devenir moins routinier dans ses choix de sujets et a tout laissé tomber, l’age aidant. Et aussi l’évolution du cinéma. Il devait se sentir loin des nouveaux cinéastes, étant plutot conservateur

  13. Olivier Douarre dit :

    Cher Bertrand Tavernier,
    merci d’exhumer des oeuvres comme LE SUCRE, symbole d’un cinéma français engagé comme seuls Rouffio, Boisset, Girod ou Costa-Gavras savaient le faire à l’époque. Je n’oublie pas Jean-Jacques Annaud et sa VICTOIRE EN CHANTANT scénarisée par Conchon également.
    7 MORTS SUR ORDONNANCE m’avait marqué il y a longtemps car, tournée dans ma ville de Clermont-Ferrand, la description de cette caste médicale de province devenait encore plus effrayante. Face aux monstres sacrés Vanel et Piccoli, le jeune Gérard Depardieu était dèjà impressionnant.
    Le rapprochement que l’on pourrait faire aujourd’hui est que dans ce milieu règne une loi de l’omerta et une opacité telles qu’il devient quasi impossible de dénoncer les méfaits de charlatans assoiffés de pouvoir. Le cas Servier et de son Mediator n’est malheureusement plus une caricature ou une fiction.

  14. AUGELMANN dit :

    POTEMKINE(défendu avec passion sur le blog, à juste titre, pour ses sorties et la qualité du travail effectué)sortira le 4/10/2011 un coffret consacré au cinéaste anglais ALAN CLARKE comprenant : SCUM/MADE IN BRITAIN/THE FIRM/ELEPHANT
    En outre,les 2 premiers titres sortiront à l’unité et THE FIRM et ELEPHANT sortiront aussi sur un DVD; il faut louer cette décision(pédagogique)pour permettre la découverte de ce cinéaste à part, qui suscite soit l’encensement soit le rejet total.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Augelman, entièrement d’accord. A noter aussi la sortie de FREE RADICALS de Pip chodorov (Pip Chodorov ) sur les créateurs du cinéma expérimental américain. A découvrir

  15. jean-charles freycon dit :

    J’avais également rangé côte à côté dans ma mémoire « poétry » et « mother ». De Lee Chang Dong, je place encore plus haut « oasis », garde aussi un souvenir ému du sublime « secret sunshine ». Et que dire de Bong Joon-Ho qui passe d’un genre à l’autre, du thriller au film de monstre (« memories of murder », « the host » puis « mother ») avec tellement de grâce, de naturel, parlant finalement toujours de la même chose, de la famille, des petites gens. Le cinéma coréen contemporain est d’une telle vitalité. Je n’aimais pas tellement les films de Park Chan-wook, les jugeant d’une virtuosité parfois gratuite, un peu trop clinquants à mon goût, jusqu’à « Thirst », sombre, drôle, onirique, magnifique. Parfois, on tombe sur des ovnis coréens tels « save the green planet » de Jeong Jun Hwan ou encore « fantasmes » de Jang Sun-Woo, des films qui viennent de nulle part. On ouvre bien grand les yeux. On n’avait jamais vu ça avant. Des thrillers aussi, comme « the chaser »… Des films de guerre aussi, comme « frères de sang », de Je Gyu-Kang, qui vaut vraiment le détour. L’un de vos commentateurs parlait de « a dirty carnival » dans une de vos précédentes chroniques. Pas si formidable qu’il le disait j’ai trouvé, mais très regardable. Dans le genre, préférer peut-être « la pègre », du grand Im Kwon-Taek (« Ivre de femmes et de peintures »)… Ils réinvestissent les genres, tous les genres, les revitalisent. Tous ces films sont des films populaires… Et tellement de styles et d’auteurs différents…

    • Ballantrae dit :

      Entièrement d’accord avec ce bel éloge du cinéma coréen!
      Oui im Kwon Taek est un cinéaste extraordinaire pour le peu que j’en connais (La chanteuse de Pansori,Chunyang,La pègre,ivre de femmes et de peinture et le négligé- à cause notamment d’une sortie à la va vite ne début d’été 2008: phénomène réitéré pour l’impressionnant City of life and death l’an passé et pour le très intriguant J’ai rencontré le diable cette année…à croire que les distributeurs cherchent à se débarrasser à la vite de ces films asiatiques???- Souvenir qui est bouleversant au delà du descriptible).
      J’avais beaucoup aimé Secret sunshine mais n’ai pu voir encore Oasis. Bong jon ho est effectivement assez incroyable par sa réappropriation du cinéma de genre.
      Je suis en partie d’accord avec vous sur le cas Park chan Wook mais dois avouer que Old boy m’avait bien surpris à sa sortie.N’oublions pas la fine analyse politique de the president’s last bang ou la poésie curieuse de Printemps, été, automne, hiver…et printemps (ou de locataires) du même Kim Ki duk.Etc, etc…
      L’Asie comme l’Amérique du Sud nous ont apporté de bien belles nouvelles du cinéma ces dernières années!!!

      • jean-charles freycon dit :

        Et comment! Et ma liste évidemment n’avait rien d’exhaustif, je n’en ai pas vu tant que ça des films coréens. Oui, Im Sang-Soo, je l’avais oublié… « The housemaid »… Sans même parler de tout ce qui n’a pas été distribué par chez nous… Quant à « Old boy », il m’avait sidéré, la première fois… La deuxième fois, il m’a semblé n’y voir que des effets de style, une sorte de clip interminable, quel ennui… comme s’il était déjà daté, démodé, un produit… Un peu pareil avec certains films de Kim Ki Diuk, très surprenants la première fois, parfois décevants ensuite, comme s’il n’y avait plus rien à découvrir… Des films dans l’air du temps, peut-être, puis l’air du temps passe… Alors que les films de Lee Chang Dong, pour ne parler que de lui… PS : Au fait, j’ai enfin vu « high wind in Jamaïca », dont vous parliez, à l’époque de « True grit »… Magnifique… Peut-être pas le plus beau film de pirates, comme vous disiez, mais c’est tellement subjectif, ce genre de coteries, pour moi le plus beau c’est « captain Blood », un point c’est tout, ça ne s’explique pas, ça ne se défend pas non plus, c’est affectif… En tout cas, merci, pour le tuyau. (« High wind in Jamaïca », quel beau titre, même si ce n’est pas le plus beau film de pirates, je l’ai tout de même rangé tout contre « Moonfleet ». Très bon dvd, en zone 1, scope avec transfert 16/9, vo sous-titrée en anglais, avec même une vf, pour ceux qui préfèrent, mais bon…)

  16. Ballantrae dit :

    Je renchéris sur Les yeux sans visage, ce film troublant et profondément vénéneux qui n’a rien à voir avec l’environnement du cinéma français des 60’et impose des « visions « dont il est difficile de se débarrasser: j’ai vu ce film, gamin, à la TV et je lui dois mes premiers traumatismes cinématographiques!L’air de rien, je pense que GNoé vient aussi de cette veine mi organique mi onirique comme l’attestait le début de Carne, hommage assez terrifiant au non moins terrifiant Sang des bêtes.
    Nous avions effectivement parlé en son temps de Poetry que je n’ai pas autant aimé que je l’aurais voulu,ayant du mal à comprendre comment Lee Chang Dong liait l’accès à la poésie et la banalité d’une vie humble. Il mérite en tout cas d’être vu ne serait-ce que pour l’interprétation de la grand mère ou pour ses scènes de campagne ( notamment la sublime fin).J’avais eu une telle déception/attente pour Yiyi de E Yang ( dont j’ai adoré a brighter summer day) comme pour Goodbye South, goodbye de hou siao sien ( dont j’ai adoré bien des films: Fleurs de shangai, Millenium mambo, Le maître de marionnettes ou three times).C’est le rapport au réel, son enregistrement ténu qui peut-être m’empêche d’adhérer, je ne sais…

    • Bertrand Tavernier dit :

      Ballantrae
      Vous savez que la poésie est très populaire en Corée même dans les classes les plus humbles. C’est un phénomène incroyable et le film est ultra réaliste et juste

  17. Ballantrae dit :

    Heureux de lire votre éloge du superbe White material de la passionnante Claire Denis qui revient plus de vingt après vers une Afrique qui n’a rien à voir avec celle de Chocolat même s’il y évidemment lien.Elle permet d’appréhender avec une rare justesse menace et enfermement sans effets ostentatoires et sent le lieu avec une précision sensitive qui fait tout le prix de son sentiment. Outre de grands talents de mise en scène, claire Denis sait magnifier le travail de ses acteurs que ce soit l’immense Isabelle Huppert dont on ne compte plus les géniales interprétations ( ces dernières années je retiens tout particulièrement ce rôle et celui qu’elle cére dans le superbe Home de Ursula Meier), Christophe Lambert qui s’avère encore acteur contre toute attente, Nicolas Duvauchelle très physique et instinctif ( qui s’était fait dévorer sous sa caméra par Batrice Dalle dans le traumatisant Trouble every day il y a déjà dix ans), Isaak de Bankolé qui possède une intériorité impressionnante de densité.
    Notons que le lien avec Barrage contre le Pacifique est très pertinent et que ce texte possède un évident sapect durassien même si Marie Ndyaye est au scénario et s’avère une romancière qui compte EN SOI.L’adaptation de votre ami Rythi Pan( que j’aime beaucoup pour Les gens de la rizière et bien évidemment S21) ne m’avait guère convaincu et la prestation d’Isabelle constituait une esquisse de l’accomplissement ici montré.Duras est contournée et cela est très pertinent au vu des échecs des adaptations littérales ,de Moderato cantabile de Brook à ce Barrage en passant par le très décoratif amant de JJ Annaud.
    Un grand film qui prouve que les femmes-cinéastes en france ont une sacrée force de caractère, clamons le haut et fort: Agnès Varda,Patricia Mazuy, Christine Pascal,Pascale Ferran,Solveig Anspach… oh! j’ai oublié C Breillat mais c’est sûrement volontaire!!!! (ultime provoc à laquelle je n’ai su résister!).

  18. Ballantrae dit :

    Cher Bertrand,
    Au risque de vous décevoir, je dois avouer que j’ai beaucoup aimé Carlos d’Assayas!!! Et oui, on peut parfois s’emballer et être obligé de constater qu’un auteur négligé au gré de tel titre s’avère passionnant! Je parle bien sûr de la version longue, ne connaissant pas la version raccourcie pour le cinéma: elle possède une complexité, une densité, une diversité qui en font un objet de tout premier ordre pour qui veut appréhender les liens entre politique et terrorisme avec une approche policière qui ne concède rien au spectacle.L’écriture d’Assayas se fait plurielle comme si les vies de Carlos appelaient des traitements diversifiés et de ce fait se libère d’un certain hieratisme un peu guindé qui empesait notamment Les destinées sentimentales que j’aurais aimé aimer.
    La question du comparatif version TV/ciné sera certainement à aborder car cela peut s’avérer passionnant: scènes de la vie conjugale devient plus percutant en se raccourcissant et perd de son caractère quotidien, intimiste;Le parrain ( apparemment pas voulu pour la TV par coppola)s’enrichit de scènes supplémentaires passionnantes mais perd de sa puissance structurelle; Lady chatterley repense les rôles respectifs de la nature et du couple dans sa version TV en donnant le primat à la première; Mystères de lisbonne gagne en épaisseur romanesque et en logique ce qu’il perd en mystère narratif ( ce film là, il faut absolument l’avoir en DVD dans la version collector qui possède les deux versions avec de nombreux documents: précipitez-vous, j’ai dans l’idée qu’il sera vite introuvable!!!).
    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce que vous dites sur Public ennemies qui m’avait ébloui lors de sa sortie pour des raisons certes plastiques(on ne peut dire qu’on a déjà vu cette captation là des années 30) mais aussi pour certains choix scénaristiques,tel jeu d’acteur (Depp s’est avéré magnifique au milieu d’errances un peu désolantes y compris du côté de chez Burton).Votre critique s’applique en revanche parfaitement au Mesrine de Richet que je n’aime pas pour plusieurs raisons: héroisation de Mesrine,côté musée Grévin de la reconstitution accentuée par un casting « en or » ( la force d’assayas tient au choix de distribution entre autres: Ramirez est magnifique et je suppose qu’il fera encore parler de lui!,américanisation de l’action( Richet avait déjà commis un remake quelconque du superbe Assaut de Carpenter!pourtant j’aime bien l’écouter- sur Eisentein,sur le politique, sur Scorsese- mais ses films ne me convainquent guère en dehors de etat des lieux il y a bien longtemps quand il filmait à l’arrache ).

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Ballantrae
      Très bonne et juste analyse

      • Ballantrae dit :

        Je tenais à revenir sur le cas Assayas car à la revoyure Demonlover possède des qualités réelles, presque visionnaires dues en partie au moment du tournage ( on est en plein post 11 septembre) en partie à la passion que voue le cinéaste à Dom de Lillo.
        Tout n’est pas maîtrisé, il peut y avoir un aspect épuisant (un peu emprunté au génial Lost highway de Lynch) mais je crois que le régime fou des images à l’heure numérique y est assez bien saisi, avec la cruauté et le détachement nécessaires.Le film fonctionne un peu comme un repère pour mesurer la dérive que vous anticipez dans La mort en direct et qui semble ne pas trouver de limites.
        Bon, j’avoue que chemin faisant j’apprécie avec plus de bienveillance le cinéma d’O Assayas d’autant plus que c’est une personne passionnante comme il a pu le prouver lors du festival du cinéma indépendant de Bordeaux.Sa connaissance finetout autant qu’ encyclopédique du cinéma asiatique me sidére!

    • Martin-Brady dit :

      Bonjour
      J’ai enfin vu Carlos version longue, j’ai surtout été épaté par la maîtrise de la direction d’acteurs: je n’ai jamais vu plus juste dans le comportement des acteurs jouant les otages, celui, peut-être occasionnel, interprétant le cheikh Yamani est stupéfiant de justesse (Badih Abou Chakra) ou celui qui joue l’ambassadeur de France… Je sais que trois réalisateurs adjoints sont crédités, mais quand même…
      En plus, il y avait cinq langues à gérer, j’admire ce choix du respect des langues parlées mais il est heureusement fini le temps des officiers français parlant américain dans Paths Of Glory… Les gens qui préfèrent la vf manqueraient quelquechose.
      En fait, tous les acteurs sont de toute façon admirables et il est évident que le personnage-titre, mégalo, aurait pu favoriser le goût du cabotinage chez certains (Cassel jouant Mesrine ne serait-il pas un bon exemple?) mais là, tout est tenu d’une main de fer!
      J’ai regretté l’absence d’un dvd-bonus où Assayas ou Frank se seraient expliqués sur certains choix, sur l’achoppement de l' »histoire » sur certains secrets: on ne sait pas du tout ce qu’il est advenu de l’argent de la rançon échangé contre les otages de la conférence de l’OPEP. Quand quelquechose est resté inconnu, Assayas et Frank ont choisi de faire carrément l’impasse (on ne dit rien sur ce qu’est devenue la rançon puisqu’on ne sait pas!), ce qui n’est pas bête.

  19. Catherine dit :

     » Non destiné à être publié – #2  »

    Mon adresse mail, si vous désirez me répondre…

    moonfleet64@hotmail.fr

  20. Catherine dit :

     » Message non destiné à être publié SVP  »

    Bonjour Mr Tavernier

    Je n’ai pas pensé à vous demander si vous étiez Ok, parce que j’ai posté plusieurs de vos chroniques (dont la dernière sur Basil Dearden)traitant de films anglais sur le forum de BritMovie.co.uk …

    http://www.britmovie.co.uk/forums/british-films-chat/108489-bertrand-taverniers-comments-about-british-films.html

    Avec une aproximative Google translation
    Si cela est un problème, merci de me le dire…

    All the best

    Catherine

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Catherine
      Ce n’est pas un problème mais je préferai ne pas subir une traduction google. Elles sont horribles

      • Catherine dit :

        Merci, je poste la traduction google mais aussi le lien vers le texte français, pour que les gens puissent chercher eux-mêmes une traduction…

        Heu …sinon pourriez-vous effacer le 2e post car je ne souhaitais pas divulguer le lien (car perso)

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Catherine
          J’a commis une légère erreur en parlant de l’accent américain maladroit de Dirk B. C’est une phrase que j’ai rajoutée à la dernière minute. J’ai utilisé une des biographies de Bogarde (celle de Coldstream est très injuste avec le film) et aussi ce qu’il m’a raconté mais qui devait être biaisé par le temps, par le fait qu’il n’avait jamais revu certains films. Toutes mes excuses. On devrait douter de tout surtout de certaines sources

  21. Damien DOUSSIN dit :

    Merci pour cette chronique : je n’avais pas vu le Assayas au cinéma, la version longue ayant meilleure réputation. Vous me laissez donc convaincre par l’achat du dvd. 7 MORTS SUR ORDONNANCE est disponible en dvd chez TF1 vidéo.
    Sur LES YEUX SANS VISAGE que j’ai déjà en dvd : entièrement d’accord avec ce que vous dites. Toutes les images nous restent en mémoire longtemps après leur vision. Sans doute le meilleur thriller « fantastique » français des années 60 avec UN ROI SANS DIVERTISSEMENT.

    Entièrement d’accord avec vous sur POETRY qui est un film magnifique et dont on avait déjà discuté ensemble sur ce forum. Malheureusement je n’ai pas pu voir MOTHER. Le problème reste quand même la difficulté de découvrir ces films asiatiques au cinéma. Même dans un cinéma d’art et essai comme les 400 coups à Angers, il n’y a souvent que quelques séances pendant une semaine maximum (et encore rarement en soirée). Heureusement que le dvd est là pour découvrir ces films !

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