Cinéma américain : Ford, DeMille, Aldrich, Russell…
9 janvier 2018 par Bertrand Tavernier - DVD
MUETS
TROIS SUBLIMES CANAILLES (3 Bad Men) : Dernier western muet de Ford et, à la suite de l’échec du film, sa dernière incursion dans le genre avant STAGECOACH, 13 ans plus tard, 3 BAD MEN se caractérise par un ton plus détendu, plus familier que celui d’IRON HORSE. Et qui flirte souvent avec la comédie, aussi bien dans les intertitres souvent marrants « Mike Costigan et Spade Allen n’étaient pas vraiment des voleurs mais ils avaient tendance à trouver des chevaux que personne n’avait perdu », que dans des gags, voire des séquences entières, qui paraissent improvisés et viennent adroitement contrebalancer le pathos, la tension dramatique de certaines péripéties. Notamment ce long moment où Costigan et Allen dont les trognes ont dû inspirer le Giraud de Blueberry, cherchent un fiancé pour la jeune orpheline Lee Carleton (« pas un Chinois, ils se font tuer, trop vite »), en dégotent un que leur demande traumatise et qui se disloque littéralement. Le ressort comique, amusant au départ (les airs terrifiés de « l’élu » sont cocasses), tire en longueur et devient insistant, comme quelques autres gags rustiques typiques de Ford qui est mieux inspiré lors de la rencontre entre Dan et Lee qui flirte avec la comédie américaine. La jeune fille lui balance des vannes jusqu’à ce qu’il se décide à ajuster une nouvelle roue sur le chariot. Cet humour picaresque et surtout cette familiarité avec les personnages permettent de revitaliser un scénario et des protagonistes sortis des feuilletons les plus routiniers. Le rapport avec les Indiens dont on vole les terres, est évacué, les trois « sublimes canailles » se révèlent peu efficaces et se font tuer bêtement en se séparant alors qu’ensemble ils pouvaient tenir tête à la bande de malfrats que dirige l’horrible shérif Hunter (Lou Tellegen impressionnant) dont les airs de dandy vampire qui meurt dans une caverne, annoncent John Carradine. « Il est représenté, non sans ironie, selon McBride, comme une exagération satirique du méchant de western ».
Le film fut mutilé par la Fox, notamment le personnage de Millie, la sœur de Bull Stanley qui est amoureuse du shérif. Une scène brutale où ce dernier la fouettait fut coupée. Ce qui survécut reste exceptionnel. On reste stupéfait devant la beauté sidérante de très nombreuses scènes, qu’il s’agisse du début avec cette file de charriots sur la ligne d’horizon, du rapport entre une action au premier plan – une rencontre, un enterrement aux cadrages si fordiens – et ce qui se passe à l’arrière-plan, de ces cavaliers cadrés à travers une maison en flammes. Cette beauté ne paraît pas composée, imposée, elle surgit naturellement. La caméra semble contemporaine de l’action, de l’Histoire qui est en train de s’écrire (Tom Santschi qui joue Bull Stanley a l’air de sortir d’une photo de Matthew Brady) aussi bien dans ces plans larges foisonnants, étonnants que dans ces petits instantanés quotidiens où le moindre figurant sonne juste : le directeur de journal avec sa presse dans la rue ou sur un chariot ; un Indien abat un arbre ce qui révèle tout un camp en ébullition ; dans un coin de l’image derrière un chariot, on voit les colons progresser.
De multiples détails familiers permettent d’échapper aux conventions. Il faut dire que la collaboration entre Ford et George Schneiderman (22 films) produit des miracles que ce soit dans des plans avec des noirs très contrastés (l’attaque de la maison du pasteur avec des charriots enflammés), des clairs-obscurs ou des lumières douces, à l’aube ou au crépuscule. Et la ligne d’horizon, selon un principe cher à Ford, n’est jamais au centre de l’image. On ne peut pas passer sous silence cette « ruée vers les terres » (land rush) qui s’ouvre par un extraordinaire panoramique sur les participants qui ne semble ne jamais se terminer. La course qui suit reste l’une des plus spectaculaires séquences de l’histoire du cinéma, supérieure à celle de COVERED WAGONS et de CIMARRON avec ce mélange de plans large extraordinaires, dont plusieurs en mouvement, ces cascades, ce chariot qui s’écrase et la roue qui part de son côté, et ces petits inserts (tournés après) sans oublier le plan controversé mais stupéfiant du bébé qu’un bras cueille juste avant qu’il se fasse écraser. Un chef d’œuvre.
LES BATELIERS DE LA VOLGA
Pour faire mentir des commentaires sur ce blog, signalons que Bach Films dans son coffret consacré à DeMille diffuse cette œuvre dans une très belle copie teintée avec une musique qui s’inspire de ce qui avait été écrit à l’époque. Après le générique, on peut lire que « nos mots ne plaident pas une cause, ne prennent pas parti… Nous ne voulions pas expliquer la Révolution. Aucun homme ne le peut ». La révolution en question est celle d’Octobre 17 et il est vrai que THE VOLGA BOATMAN en dresse un portrait plus nuancé, moins à charge qu’on n’aurait pu l’attendre de DeMille. Certes, les Rouges dès qu’ils s’emparent d’un domaine, d’un château, le saccagent allègrement mais les Blancs ne se conduisent pas mieux. Fêtards, buveurs, ils traitent les paysans, les pauvres avec une morgue, un mépris qui inspirent à DeMille des scènes puissantes notamment quand le Prince Nikita marque au fouet le torse du héros pour avoir refusé de lui nettoyer ses bottes. Il va renvoyer dos à dos les révolutionnaires et les aristocrates faisant condamner dans un effet de miroir ces derniers à tirer les bateaux sur la Volga, filmée sur la rivière Sacramento. Les deux camps malmènent aussi brutalement l’héroïne, la princesse Vera (Elinor Fair, excellente). Les Rouges l’ayant condamné à mort, c’est le batelier Féodor – William Boyd, le futur Hopalong Cassidy – qui doit l’exécuter (« Vous n’avez pas besoin d’une armée pour exécuter une femme seule », fait-elle remarquer). Il en résulte une scène magistrale, typique du réalisateur dans cette façon de mêler ironie et pathos, héroïsme et détails très quotidiens, une scène très bien écrite par Leonore Coffee dont c’est le premier travail pour DeMille. On a donné 5 minutes à Vera pour faire ses prières. Elle commence par jouer le chant des Bateliers au piano, puis avance les aiguilles de la pendule : « Je n’aime pas attendre. » Ce qui lui attire une réponse magistrale de Féodor en remettant la pendule à l’heure : « Voilà cinq cent ans que nous attendons notre liberté, vous pouvez bien attendre cinq minutes. » Elle arrache sa robe et juste au-dessus du sein, se dessine une croix pour l’aider à viser, ce qui le fait craquer et tomber amoureux. Ce coffret comprend un autre film essentiel de DeMille, the GODLESS GIRL (LES DAMNÉS DU CŒUR), qui commence comme une charge contre l’athéisme rendu responsable de tous les maux et bifurque tout à coup vers une dénonciation assez forte du système pénitentiaire et du traitement qu’il inflige aux jeunes.
CLASSIQUES
Phil Karlson
Il est bon de faire le point sur Karlson puisque va enfin sortir chez Sidonis THUNDERHOOF/L’ÉTALON SAUVAGE, l’un des westerns les plus ambitieux de la première partie de la carrière de Phil Karlson : 3 personnages, deux hommes, une femme et quelques chevaux, un tournage entièrement en extérieurs, en dehors d’un ou deux décors peu importants. Karlson utilise remarquablement ces paysages arides, rocailleux, escarpés, qui traduisent la violence intérieure des protagonistes : un travelling latéral surplombe de plus en plus Preston Foster et William Bishop, des contreplongées très larges isolent les personnages qui se découpent au sommet d’une crête, durant une bagarre, on passe brutalement d’un cadre serré à un plan d’ensemble. On a le droit à un pugilat teigneux, signature de Karlson, assez vite interrompu et à deux cascades spectaculaires lors de la capture de l’étalon, dont une chute de cheval devant ce dernier. Le scénario, très dépouillé, tourne autour de la capture d’un étalon sauvage (c’est la version minimaliste de The MISFITS), symbole de succès et de richesse, qui va opposer les deux hommes. Les personnages sont plus complexes que d’habitude et tous ont leur zone d’ombre, leurs accès d’égoïsme et de violence (les deux hommes sont tour à tour sympathiques et antipathiques) et le dialogue insiste sur les frustrations, les jalousies, la tentation sexuelle, avec même un petit interlude musical où Bishop fredonne entre autres, The girl he left behind, chère à Ford. Foster est meilleur que Bishop mais Marie Stuart campe une héroïne plutôt originale. Malheureusement la conclusion, soldée, n’est pas à la hauteur de ce qui précède. A noter que THUNDERHOOF sortit en copie sépia.
Et enfin, tous les éloges que nous décernions dans 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN à BLACK GOLD en citant Doug McLeland se révèlent tout à fait justifiés. Outre cette peinture chaleureuse d’un couple d’Indiens, assez unique dans le cinéma de l’époque (comme est original le fait que le héros meure avant le dénouement), Karlson filme avec sympathie un jeune Chinois, dont le père comme celui de Quinn, a été assassiné par les Blancs et qui sera en butte à une hostilité raciste à l’école et sur le champ de course : « un cheval monté par un Indien et un Chinois ». Et ajoute des touches assez noires (la mort de Blackhawk) pour une œuvre « familiale ».
On retrouve les mêmes ambitions sociales dans le passionnant THE BIG CAT qui décrit une petite communauté rurale dans une région dévastée par la sécheresse. De plus le bétail est décimé par un couguar que Preston Foster, acteur cher à Karlson, va essayer de tuer, sujet qui évoque le TRACK OF THE CAT de Wellman. A plusieurs reprises, le cinéaste filme le couguar et ses poursuivants dans le même plan et on a même droit à une bataille entre le fauve et un chien dont je connais peu d’exemples. Karlson décrit un service religieux en plein air mais dirige aussi une de ces bagarres teigneuses qui sont sa spécialité, entre Foster et l’excellent Forrest Tucker. Début de Skip Homeier. Le seul DVD à peu près visible est celui qui prétend offrir une copie restaurée ce qui est faux mais nous fait regretter cette absence car les extérieurs paraissent splendides.
On retrouve les préoccupations sociales de Karlson dans ce splendide western dense, dépouillé, très bien mis en scène et joué (Van Heflin est sensationnel et Tab Hunter trouve son meilleur rôle – à noter qu’il chante une chanson écrite par Richard Quine -) qu’est LE SALAIRE DE LA VIOLENCE dont on a trop peu parlé dans ce blog extrêmement bien écrit par le scénariste de Ford, Frank Nugent et dans SAIPAN, film de guerre qui dénonçait le racisme envers les Nisei, les Japonais américains.
Revoyez THE MOB, petit polar superbement dialogué par William Bowers (l’arrivée de Broderick Crawford dans un hôtel miteux et ses échanges avec Jay Adler, acteur fétiche de Parrish, sont hilarants). La première scène d’action sous la pluie, est superbement découpée. De même que la séquence finale. Il est intéressant de comparer cette œuvre avec SUR LES QUAIS que j’ai revu et qui me déçoit toujours après un premier tiers brillant. Le scénario glisse insidieusement de la chronique sociale à l’évocation apologétique d’un cas personnel et le ton devient de plus en plus christique. On sent que les auteurs veulent s’absoudre eux-mêmes de leur délation. Plus que Brando, c’est Eva Marie Saint qui illumine le film.
Mark Robson
TRIAL (LE PROCÈS) est une œuvre passionnante que nous voulions revoir dans sa vraie version (4 minutes de plus), après la défense de Rivette et qui confirme de manière positive la remarque de Yordan reprochant à Robson de vouloir s’en prendre à l’establishment et d’être obsédé par la critique sociale. On se demande même si le titre, au-delà de son contenu judiciaire (la défense d’un jeune Mexicain accusé de meurtre), n’a pas une portée métaphorique plus large tant les auteurs mettent en cause tout ce qui déchire, ravage les Etats-Unis en 1947 : le racisme qui gangrène non seulement les citoyens mais certaines institutions, la corruption policière, les pressions sur la Justice, la manipulation orchestrée par un parti politique, le parti communiste, pour fabriquer une cause et obtenir un martyr. Sans oublier la Commission des activités anti-américaines qui renait et s’en prend dans une séquence brutale à Glenn Ford, l’avocat du jeune Mexicain parce qu’il s’est rendu à un meeting orchestré par les Communistes. La description de la communauté blanche haineuse, bigote dépasse « l’anti-racisme de complaisance ». On y voit des suprémacistes blancs qui organisent un lynchage et veulent attaquer la prison à la nitroglycérine. Le shérif ne leur parle qu’après avoir été payé par Ford et les désarme en leur promettant une « pendaison humaine ».
Nous ne connaissons aucun film de cette époque qui s’en prenne aussi frontalement à autant de thèmes brûlants et on aurait pu s’y perdre. Mais Robson orchestre le scénario de Don Mankiewicz (I WANT TO LIVE) avec une rigueur, une force de conviction assez remarquable qui n’exclut pas la subtilité : le personnage du juge noir incarné par Juano Hernandez fait apparaître les limites de l’anti-racisme de Ford (dont la déstabilisation nous vaut un plan magnifique). TRIAL évoque de manière prémonitoire et avec une grande justesse comment une cause (et donc la politique) se transforme en spectacle lors de la scène du meeting communiste, l’une des plus spectaculaires, des plus brillantes que Robson ait jamais tourné, avec des changements de plan, d’axes qui n’ont rien à envier à ELMER GANTRY. Arthur Kennedy en avocat manipulateur y est sensationnel et ses méthodes semblent très proches de celles des prédicateurs fondamentalistes. On peut regretter les motivations superficielles données par Dorothy McGuire, par ailleurs, excellente, pour justifier son adhésion au Parti et surtout les 10 dernières minutes qui sacrifient aux travers des films de procès (avalanche de coups de théâtre) et à une vision plus univoque et conservatrice, défaut courant dans les productions Dore Schary. Partition moderne, inventive et discrète de Daniele Amfiteatrof. Proche de celle de THE HARDER THEY FALL.
Revus du coup LES PONTS DE TOKO-RI que nous avions expédié avec condescendance dans 50 ANS. Le film vaut mieux que cela. C’est une chronique plutôt désenchantée d’un épisode de la guerre de Corée et le ton n’est ni exaltateur ni cocardier. Au contraire. Le film comprend dès le début des péripéties assez sombres : les avions se crashent dans l’Océan, Holden ne comprend pas pourquoi on fait cette guerre et même les explications de l’amiral très bien joué par Fredric March ne le convainquent pas. March est lui-même comme miné par la mélancolie. On le sent désillusionné. Et lors des séquences finales brillamment filmées et orchestrées par Robson, Holden déclare : « Mauvaise guerre, mauvais endroit. » LES PONTS DE TOKO-RI contiennent aussi de très beaux plans d’appontage. Il faut revenir sur Robson qui semble n’avoir jamais totalement renoncé à l’engament social ou esthétique de ses premiers films, sensibles dans BEDLAM, THE SEVENTH VICTIM (et aussi le curieux YOUTH RUNS WILD), THE CHAMPION ou HOME OF THE BRAVE. Cela dit ROUGHSHOD est un western moyen que rehausse la présence de Gloria Grahame.
EMPEROR OF THE NORTH
EMPEROR OF THE NORTH concentre, regroupe dans une sorte d’épure minimaliste impressionnante un grand nombre d’obsessions, de thématiques chères à Aldrich de THE BIG KNIFE à HUSTLE, d’ATTACK à THE LONGEST YARD, ULZANAH’S RAID : l’existence vue comme un exercice de survie, un affrontement sans merci, filmé avec colère, avec rage, entre le marginal, l’outsider et le représentant, le défenseur de l’ordre, du système qui est souvent un névropathe de la pire espèce. Schack qu’incarne Ernest Borgnine dans EMPEROR bat tous les records de brutalité, de mépris, de sadisme. Il ne vit que pour mutiler, éliminer, par tous les moyens les vagabonds qui tentent de voyager sur « son » train, aidé par un nervi demeuré. Il dispose d’un arsenal impressionnant de chaînes, de marteaux, de matraques plombées qu’il fait rebondir pour casser la colonne vertébrale de ceux qui s’accrochent aux essieux. C’est un bloc de haine, une haine animale qu’Aldrich, refusant toute psychologie, n’essaie jamais de justifier, d’expliquer, de corriger par une touche humaniste (reprocher que ce personnage manque de nuance équivaut, comme dirait Burt Lancaster dans ULZANA’S RAID, à se plaindre que le désert soit aride). C’est l’une des interprétations les plus physiques de Borgnine qui ne cesse de courir sur le toit des wagons, de sauter des locomotives. En face, A no1, le chemineau anarchiste que joue avec une rare économie Lee Marvin, veut réussir à voyager sur ce train et il s’ensuivra un duel à mort que rien ne paraît justifier, sauf l’orgueil des deux hommes, la colère qui les habite et le code de l’honneur de A no 1. Leur rivalité, leur affrontement survolte le film, lui communiquant une puissance d’abord mise à mal par une pénible chanson d’ouverture. Comme souvent chez Aldrich l’action est circonscrite dans un lieu clos (la maison de CHARLIE CASTLE, celle de BABY JANE, la prison de THE LONGEST YARD), parfois située comme ici (et ULZANA’S RAID ou FLIGHT OF THE PHOENIX) dans d’immenses espaces qui sont perçus comme une forme différente de prison. Les extérieurs ne sont ici comme dans ULZANA ni cathartiques ni libérateurs.
DAVID O. RUSSELL
3 KINGS/LES ROIS DU DÉSERT
A la fin de la première guerre du Golfe, un soldat américain, Troy, marchant dans le désert, voit au loin sur un monticule un individu qui agite les bras avec un chiffon. Il demande s’il doit tirer… Autour de lui, des petits groupes de militaires ne se sentent pas du tout concernés par sa question, et se concentrent sur un grain de sable dans un œil. Croyant voir une arme, il tire et tue quelqu’un qui voulait se rendre avec un drapeau blanc. « C’est mon premier melon mort », constate placidement Conrad (Spike Jonze), un des copains de Troy. Le ton est donné. David O. Russell et son coscénariste John Ridley (12 YEARS A SLAVE) entendent faire voler en éclat tout le vernis de cette guerre médiatique, un sacré merdier s’abritant sous des couleurs humanistes. Et ils n’épargnent personne : ni les médias (qui sont tenus par l’Armée qui les aiguille sur de faux scoops), ni les symboles (on danse et on se saoule devant les drapeaux, en déconnant au son de God Bless America) ni le racisme qui sévit chez les soldats et les officiers. L’adjudant Elgin, venu de Detroit aux frais de l’Armée précise un carton, que joue Ice Cube, entend corriger le vocabulaire de Conrad : « Je me fous qu’il soit de Johannesburg. Je ne veux pas entendre « bamboula des dunes » ou « nègre des sables » » – « Mais le Capitaine utilise ces expressions. » Troy intervient : « Ça n’est pas le propos, Conrad. Il existe de très bons substituts comme « melons » ou « sauteur de chameaux » Elgin : « Exactement. » Plus tard, Archie Gates (George Clooney) résumera la morale de ce conflit : « Bush a dit au peuple de se soulever contre Saddam. Ils pensaient qu’on allait les soutenir. Je t’en fous. Et maintenant ils se font massacrer. » On a envie de créditer David O. Russell, au vu de ses œuvres précédentes, pour le ton déjanté du film, pour les continuels changements de ton. On a l’impression que chaque scène contredit, voire annule la précédente, brouille les pistes ou bifurque dans une direction inattendue. Comme si le scénario s’inventait sous nos yeux (ce qui, dans une aventure guerrière, paraît des plus réalistes) dans une atmosphère de chaos absolu. Les choses commencent de manière sérieuse pour buter sur une remarque hilarante (« Qu’est ce qui se passe avec Michael Jackson ? » surgit au milieu d’un interrogatoire plutôt violent), une parenthèse drolatique ou un gag de cartoon. Une série de vannes caustiques, cyniques, (on ressent même un vrai malaise devant cet égoïsme auto-proclamé) est interrompue de manière foudroyante par un plan où un militaire fait exploser la tête d’une femme irakienne devant sa fille. Durant leur raid, les quatre Rois (On se demande pourquoi le titre n’en retient que trois), traversent un pays ravagé, affamé et dans le premier bunker où ils comptaient trouver de l’or tombent sur une foule de prisonniers qui ont été torturé par les sbires de Saddam.
On a beaucoup dit que le sujet – quatre militaires vont monter une opération pour piquer l’or que Saddam avait volé au Koweit – faisait penser à un mélange de KELLY’S HEROES (qui a moyennement bien vieilli) et de M.A.S.H. Ce n’est pas faux et sans doute que John Ridley, auteur du sujet original, y a pensé. Mais on doit aussi remarquer que les deux guerres servant de cadre à ces œuvres étaient plus lointaines, plus abstraites pour le public (même si la Corée renvoyait au Vietnam) que celle, quasi contemporaine de THREE KINGS. Et le propos du film est nettement plus direct, les allusions beaucoup plus précises. Lors de la longue séquence d’interrogatoire de Troy, le Capitaine Saïd (Saïd Taghmaoui, formidable de dignité et de conviction), retourne, réfute, balaye de manière imparable tous les arguments de l’Américain, tout un discours officiel justifiant cette guerre tout en condamnant Saddam Hussein.
THREE KINGS a reçu un accueil hostile de la part de certains donneurs de leçons cléricaux jugeant éculée cette dénonciation de l’absurdité de la guerre (pourtant le film, loin de dénoncer l’absurdité de la Guerre, s’en prend aux caractéristiques concrètes d’une guerre spécifique, aux mensonges, aux calculs, aux faux prétextes qui l’ont provoquée) et critiquant les partis pris visuels « antipathiques », esthétisants (caméra en mouvement qui vous plonge au milieu de l’action, montage éclaté, suppression du bain de blanchiment dans l’image). Ils s’appuient surtout sur les dernières scènes, les plus faibles, les plus discutables, où Clooney et ses potes vont aider des réfugiés irakiens à franchir une frontière. Ce rachat, souligné par des ralentis qui sont, là, intempestifs (dans le reste du film, Russell les utilise de manière magistrale) est à la fois lourd et contre-productif. On a l’impression que les auteurs ont eu peur que leurs personnages révulsent le public (ce qui s’est un peu passé, le film n’a pas été un succès) et qu’ils ont voulu les racheter en sacrifiant à l’effet ROCKY. A la toute fin, clin d’œil ironique, ils font de Clooney un conseiller pour les scènes d’action hollywoodiennes. On peut constater que la plupart des films qui ont voulu mêler à des sujets « sérieux » la comédie et l’aventure ont été souvent reçus avec le même genre d’arguments à commencer par M.A.S.H. décrié par ceux-là même qui s’en servent contre THREE KINGS et avec des arguments identiques. Ce n’est jamais la bonne manière d’aborder la guerre surtout si vous affichez des ambitions progressistes, toujours récupérées. Il est bon de rappeler que TO BE OR NOT TO BE fut accusé d’exploiter et de faire rire bassement au détriment de l’invasion de la Pologne et Lubitsch prit la peine de répondre à un critique de Philadelphie. ARISE, MY LOVE connut le même sort. Michel Chion a par ailleurs brillamment retoqué cette approche critique qui consistait à prendre un ou deux points plus faibles pour annihiler tout un film qui survit brillamment à cette péripétie inutile.
Je n’ai guère aimé I HEART HUCKABEES de Russell où toutes les ambitions me paraissent plombées par un esprit de sérieux et ratent leurs cible.
En revanche, SPANKING THE MONKEY me paraît plus réussi malgré quelques faux-pas. Débuts prometteurs pour David O. Russell avec cette pseudo comédie de teenagers (qui coûta 80 000 dollars) qui parle de sexe mais pas comme on s’y attend. Le titre, métaphore argotique pour la masturbation, renvoie à plusieurs scènes où Ray, jeune étudiant en médecine très prometteur, tente vainement de se masturber dans les toilettes, bloqué chaque fois par le barouf du chien dont il est censé s’occuper. En fait de sexe, le film aborde un sujet plus scabreux et pratiquement tabou. Ray se voit contraint par son père, un vendeur de vidéos pingre, obsessionnel jusqu’à l’autisme et qui profite de ses voyages pour tromper sa femme, de s’occuper de sa mère, clouée au lit par une fracture. Il doit l’amener aux toilettes, à la douche et cette proximité qui n’est jamais filmée de manière émoustillante, entraîne des rapports étranges, malsains qui vont basculer vers l’inceste et l’on pense au SOUFFLE AU CŒUR de Louis Malle. En fait et le père et la mère traitent leur fils comme leur propriété personnelle sans chercher ni à l’aider ni même à le connaître. David O. Russell traite ces rapports sur un ton personnel, original, à la fois intime, pince sans rire et marqué par un humour décalé. Lors de leur première rencontre, le père impose à son fils un entassement de règles aussi tortueuses qu’aberrantes mais la séquence est jouée sérieusement, avec conviction, pas du tout comme une scène de comédie, ce qui en accroît la drôlerie, l’étrangeté et la vérité. Il nous fait sentir l’instabilité des rapports entre Ray et sa mère et, ce qui en décuple la tension, on sent que les scènes peuvent aller dans n’importe quelle direction. Le film doit beaucoup à l’interprétation tranquille, nuancée, à la douleur sous-jacente de Jeremy Davies et à celle, bouillonnante, tourmentée d’Alberta Watson qui, elle, blesse avec une désinvolture aveugle, minée par le déni, anesthésiée par ce que lui a fait subir son mari.
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Enfin vu les « Rois du désert », trois rois qui sont quatre – je crois que le titre est tiré d’une chanson beuglée par Spike Jonze au début du récit. Merci à Bertrand d’avoir évoqué ce film, que je n’aurais jamais été chercher sinon. Drôle d’objet, dont la forme est certainement très maîtrisée, mais donne l’impression d’un chaos total, à l’image de la situation politique du pays. Je me suis dit que l’évocation par Clooney de ce que fait un tir de fusil au corps humain (les tissus traversés, et par suite la septicémie) était une image assez exacte de l’intervention américaine en Irak – mais aussi de pas mal de conflits contemporains… Un récit plein de bruit et de fureur , raconté par un fou… Egalement un western, sous divers aspects… Je n’ai pas l’impression que David O Russell ait fait mieux depuis – pas faute d’ambition , mais on dirait que ses rapports avec ses collaborateurs ou la production ne sont pas simples. Je vais suivre ce maverick. Ah , et j’allais oublier la belle partition de Carter Burwell, très intelligent comme toujours.
A Denis Fargeat
Très bonne analyse. David O Russell a fait aussi bien avec AMERICAN BLUFF ou un titre stupide de ce genre où tous les acteurs étaient formidables. Je suis plus réservé sur JOY
Merci ! Je vais essayer de trouver, le projet a l’air intriguant.
AMEIRCAN BLUFF, dans mon souvenir, a tout de même un vrai problème de scénario. Le début est assez formidable, mais dans le dernier tiers, on ne sait plus trop ou ça va. J’ai eu l’impression que Russell laissait à la fin ses acteurs faire leur numéro en roue libre. THREE KINGS me parait plus « tenu » et mieux construit sur la longueur.
J’ai lâché AMERICAN HUSTLE (ou BLUFF) au bout d’une 1/2 heure, même pas retenu par le décolleté pourtant surprenant, de l’actrice, j’étais noyé dans la rapidité des dialogues, le rythme etc. LE LOUP DE WALL ST vu en entier mais en deux fois m’avait fait le même effet, récemment j’ai été jusqu’au bout de IN THE LOOP sans rien y piger goutte. Je suis peut-être devenu feignant du ciboulot mais je me demande si la virtuosité est une qualité. En tout cas, cette virtuosité obtenue QUE par le montage ou on crée des ellipses superficielles juste pour bluffer le spectateur et accélérer le rythme.
Pour D.. Russell THE FIGHTER est un chef d’oeuvre (Melissa Leo et Bale formidables!… et le gang des soeurs… inoubliable).
A MB
Pas d’accord. Il y a des plans qui durent parfois chez David O Russell et dans IN THE LOOP le rythme frénétique un peu épuisant mais assez spectaculaire et donné par le jeu des acteurs qui foncent tout le temps
à Bertrand: ben oui en gros c’est bien ça, cette virtuosité me lasse quand à vous elle plaît!
et THE FIGHTER est un grand film.
A MB
Sauf pour le dernier quart ultra prévisible et pour le personnage du héros qui est très palot. Melissa Leo est formidable
J’ai revu également THREE KINGS en retrouvant les ondes positives de la première fois. Je crois que ce qui fait l’originalité du film est son côté « film de guerre itinérant », ou plutôt..vadrouilleur. Car des films de guerre ou l’on se déplace d’un lieu à un autre, il y en a plein mais on a généralement affaire à des histoires de patrouille.
Là, ce sont des personnages qui sortent du rang (comme dans le film de Brian G.Hutton) mais dans un inattendu esprit de « road movie », ce qui était original en 2000, et le reste en 2018. Plus précisément, les soldats américains du film brisent la sempiternelle configuration paranoïaque du groupe plongé en milieu hostile et cerné d’ennemis pour proposer l’alternative d’une rencontre avec l’habitant, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire car le danger est bien là.
C’est ce côté « escapade » qui donne une saveur particulière au film.
Belle utilisation de la chanson « If you live me now » du groupe Chicago.
D.O. RUSSEL ça y est j’ai pigé votre objection ci-dessus, mais je disais bien que je n’ai pas vu AMERICAN en entier alors, pas vu le ralentissement du rythme (ou les plans plus longs). Pour THE FIGHTER, c’est vrai que Wahlberg est un peu absent et que la fin est étirée: ce déssert est un peu étouffant, trop de crème! Je n’ai jamais vu dans un film de boxe (sport que je hais) l’illustration aussi claire d’une classe sociale pauvre et comment le sens de la famille peut y être une sorte de pilier sur lequel se hisser pour émerger à la misère.
Je guette tous les films avec Melissa Leo car même dans un navet, je m’attends à des moments précieux avec elle.
A Denis Fargeat:
WE THREE KINGS est un chant de Noël (carol) que Spike Jonze déforme en en changeant les paroles. Le compositeur Malcolm Arnold utilise magnifiquement ce carol dans la musique du très beau WHISTLE DOWN THE WIND de Bryan Forbes. On est très loin du film de Russell, mais je ne laisse pas une occasion de dire mon enthousiasme pour ce film (WHISTLE DOWN THE WIND) peu connu en France.
A Matthieu
Merci pour m’avoir signalé ce film , qui semble à la lecture du synopsis assez curieux… je vais essayer de trouver, ça donne envie. Je vois que le scénariste est signé d’un certain Keith Waterhouse, qui n’a rien à voir je crois avec Rémi Waterhouse ; une petite gougueulisation m’a appris que ce scénariste de Yannick Bellon, était mort depuis 4 ans. J’avais bien aimé « Je règle mon pas sur le pas de mon père », véhicule pour Jean Yanne mais je ne m’en plains pas. En ce moment ça décanille sec, Forman , Vittorio Taviani, mais apprendre la mort de R. Waterhouse par Télérama qui fait la fine bouche et démolit ses films avec le sourire, ça fait un peu mal.
TROIS SUBLIMES CANAILLES est effectivement un must.
Sans vouloir me montrer trop insistant eu égard aux réticences de notre hôte vis-à-vis de HEAVEN’S GATE, il m’a sauté au visage, en visionnant le dernier western muet de John Ford, à quel point Cimino, dans son film maudit, pouvait injecter de larges lampées d’inspiration fordienne, jusque dans sa théâtralité même.
Tout ce qui constitue le meilleur de HEAVEN se trouve dans TROIS SUBLIMES CANAILLES : les arrière-plans foisonnants, grouillant de vie, de cavaliers et de chariots qui se croisent; les « looks » inventifs et variés (celui de Mike Costigan et son drôle de galure, notamment); mais surtout, ce sens et ce goût de l’ampleur cultivée au grand air, jetant comédiens, figurants et cascadeurs au cœur tellurique de l’action.
Je ferais volontiers venir ce chariot enflammé, dans HEAVEN’S GATE, que des assiégeants envoient sur une cabane, du film de Ford si cela n’avait largement été vu ailleurs et entretemps.
Mais l’inéluctable qui s’abat sur le pauvre Christopher Walken, assiégé dans sa cabane et harcelé par des impacts de balles qui viennent déchirer le bois dont elle est faite, se trouve déjà dans ce moment où Costigan s’apprête à mourir alors que des échardes lui sautent à la gueule(idée petite mais géniale).
Et surtout, la prodigieuse séquence de « land rush » (avec laquelle rivalise, de façon plus brut formellement, celle de TUMBLEWEEDS, de King Baggott et William S.Hart), nous montrant d’invraisemblables cascades, annonce les terribles accidents de chariots du film de Cimino.
Mais TROIS SUBLIMES CANAILLES vibre de ses propres frémissements, de ses beautés secrètes, de sa modernité. John Ford semble inventer son propre espace de liberté, faisant feu de tout bois formel comme justement inventorié plus haut par Bertrand Tavernier.
Les femmes y sont déjà très belles (Olive Borden, dans le rôle de Lee Carleton, annonçant Linda Darnell, mais aussi les prostituées dont celle, très séduisante, qui drague George O’Brien), non potiches et filmées comme pour l’éternité. Même la stylisation du méchant (et justement parce qu’il est stylisé) participe de cette effervescence formelle, à la fois créative et comme fondue organiquement à tout ce qui se déploie sur l’écran.
Ce méchant est parfaitement conventionnel, il n’a pas de psychologie, de caractère particulier si ce n’est qu’il fait dandy.
Mais lorsque la sœur de Bull, sur son lit de mort, le désigne à son frère en se dressant brusquement, défigurée par l’horreur, et imitée par Bull, tandis que le plan qui suit nous montre, de très près, le visage de Lou Tellegen, là encore embardée géniale de la manière fordienne, on est soudainement devant le méchant le plus terrifiant de toute l’histoire du cinéma sans y avoir du tout été préparé.
On sent dans TROIS SUBLIMES CANAILLES un dialogue s’établir entre enfance du cinéma et appel du large, comme une passation de pouvoir entre un classicisme primitif et celui, plus moderne, qui va lui succéder, passage de relais dont John Ford serait à la fois juge et partie.
A Alexandre Angel
Très belle analyse et vous pointez bien les beautés réelles du Camion. Mes réserves sont proportionnelles au délire qui entouré ce film, à l’interprétation fausse de son échec provoqué non pas par les positions politiques (déjà traitées dans de très nombreux westerns) mais par la longueur excessive, les incohérences du scénario, le manque d’invention des dialogues et l’arrogance dont Cimino avait fait preuve durant le tournage (la fete qu’il donne pour célébrer l’énorme dépassement). Quand Pauline Kael écrit que les immigrés sont caricaturés et semblent sortis d’une opérette de Sigmung Romberg, elle n’attaque pas le sens du film mais le traitement,
Il y a une extraordinaire invention visuelle dans certaines séquences mais elles sont distendues, étirées et à la fin, il faut que ce soit un américain qui explique à ces pauvres cons d’étrangers (dont des professeurs) qu’il faut appliquer la tactique romaine de la tortue. Ils se laissaient dézinguer en tournant autour des éleveurs. Dans la réalité, ils furent plus malins, s’embusquèrent autour de la grange et firent feu en étant protégés. Et comme le disait quelqu’un, il faudrait tout un film pour expliquer comment un diplômé de Harvard peut devenir Marshall dans le Wyoming
Merci Bertrand.
Sur le Cimino, j’ai toujours souscrit à vos réserves. Simplement, je trouve qu’elles anticipent de trop sur la suite de la filmographie du cinéaste et ce qui va la plomber. Certes, certaines mauvaises herbes commencent déjà à pousser mais le côté « à moitié plein » du verre l’emporte je trouve.
On est encore, avec LA PORTE DU PARADIS, dans la brillance des plus beaux films américains des années 70 (Altman, Schatzberg, Fosse, Scorsese, Malick, Passer, Reisz, etc..).
Revu hier « Fantomas »la version réalisée par Jean Sacha en 46.C’est du pur délire visuel et les dialogues sont croustillants du début à la fin.J’adore Yves Deniaud et sa mine déconfite(la scène dans le bar avec un complice de Fantomas est d’un grand comique.La séquence de l’hélicoptère qui balance des tracts au dessus de Paris puis sa destruction par l’équipe de Juve. »La loi du silence »d’Hitchcok est à revoir pour la prestation tendue de Monty Clift qui en tant que prètre fait voeux de silence.Les plans de nuit sont extraordinaire et rappelle l’expressionnisme allemand et »M le maudit ».
J’ose à peine,sur ce site intellectuel ,conseiller le prochain film du cinema de minuit « si j’étais le patron » (1934)de Richard Pottier (Richard qui?);mais vous savez bien ,celui qui l’année suivante fit « fanfare d’amour » dont le remake allemand inspira » some like it hot » ;celui qui montrait Fernandel euthanasier sa femme dans « meurtres » en 1950;celui qui dans « le monde tremblera » (1939!) montrait un savant qui inventait une machine pouvant predire la date de votre mort (fans de V.Stroheim,c’est plus excitant que « tempête »!).Tout n’est pas du même tonneau ,bien sûr,mais Brion a bien choisi….
Que dire de »si j’étais le patron » si ce n’est que c’est une comédie « pour remonter le moral des français durant la crise eco » qui fait passer un bon moment?;c’est très bien enlevé ,avec Gravey en ouvrier inventeur d’une machine moins terrifiante que celle de 39,mais d’une voiture silencieuse (un rêve pour les écolos et les stressés),un exploit que l’ingénieur en titre ne put jamais réaliser.
Signe avant-coureur de 36 et de cette » belle équipe » qui veut aussi devenir « patrons, le film regorge de quiproquos (l’ouvrier pris pour un agitateur qui croit que le boss l’a convoqué pour le féliciter de son gadget),de jeux de mots (sur sissite et le verbe anglais « to sit » ) de bonnes répliques,signées Prévert, (j’ai jamais mangé de caviar mais ça doit etre bon car c’est du luxe !)UN actionnaire qui begaye ,un traitre qui aide la concurrence, Gravey qui pousse la chansonnette mais Larquey ponctue son interprétation de ronflements .Plus Mireille Balin en secrétaire.
Même pas une étoile sur le guide des films !c’est ce qui m’a poussé à en parler ce matin :vous n’y découvrirez pas une pépite mais vous passerez un bon moment ,et nous aussi ,dans la conjoncture actuelle ,nous en avons bien besoin!
A Dumonteil
Vous avez raison mais ce film a des défenseurs tout comme l’Oiseau rare. Ici j’ai défendu OUVERT CONTRE X mais il y a pas mal de Pottier qui sont indifférents
Il est bon, en effet, de revoir L’EMPEREUR DU NORD, de Robert Aldrich; retrouvailles qui confirment mais surtout ravivent le souvenir bon mais vaguement éteint, étouffé qu’on pouvait en avoir.
C’est aussi que ce film, malgré son sujet pittoresque (les « tramps » de la Grande Dépression)a toujours eu quelque chose d’ingrat : une photo brunâtre avec toute une séquence noyée dans la brume, une action répétitive, un enjeu un peu obscur (ce conflit entre un vagabond et un cheminot brutal relève d’une certaine abstraction).
Pour autant, une nouvelle vision révèle une sorte de beauté âpre, sauvage que j’avais un peu perdue de vue. On y sent la misère, la précarité, l’exposition au sordide.
Il faut graisser les blessures avant qu’elles ne s’infectent. On s’y blesse donc souvent, dans ce film, et nous spectateurs partageons avec les personnages la réalité physique de cet environnement plus qu’inconfortable, carrément hostile.
J’ai redécouvert L’EMPEREUR DU NORD à l’aune de cet enfer sur rail et j’avais oublié à quel point il était un beau film de train, offrant de belles images, parfois spectaculaires comme cette vue, pourtant classique, d’un immense pont de bois que parcourt la machine ou ces plans arrachés au réel (le souffle de la vapeur qui vient « dégrafer » la mousse accrochée à la passerelle en dessous de laquelle passe un train).
Et Lee Marvin compose un vagabond grandiose, expérimenté et charismatique, qui donne envie de fredonner ce qu’il chantait dans LA KERMESSE DE L’OUEST: « I was born under a Wandering Star ».
bravo AA c’est marrant je viens de le revoir (suite au commentaire de Bertrand). On voit que c’est pas de la série B et que Aldrich ne se repose pas sur ces deux trognes de Ernie et Lee! Ils ont fait un travail de filmage admirable et j’aurais bien voulu assister au tournage de ces bagarres sur train en mouvement, ils n’ont pas ménagé leur peine, les difficultés étaient innombrables et je suis de plus en plus intéressé par un facteur souvent oublié: le lien organique entre la difficulté du tournage et la réussite du film. Bien que Truffaut: « la réussite n’est pas proportionnel au mal qu’on s’est donné » en tout cas il y a un lien séduisant entre les deux! Bertrand mentionne souvent la tendance de souffrance et de difficulté qui devrait entrer dans la réalisation d’un film (citant Powell ou LE JUGE), le facteur de « peine » est pour moi une composante du style. On peut toujours dire que ça ne rentre pas dans l’appréciation d’un film n’empêche que dans celle-ci, se fait forcément voyante (si on est pas trop miro) la « corvée » plus ou moins lourde qui a permis de… dés lors impossible de l’ignorer.
J’ai adoré le personnage finalement antipathique de Carradine (et assez agaçant à regarder), violemment rembarré par Lee quand il le félicite de sa victoire. Le pauvre n’a pas compris, déjà drapé dans les années 60, que les deux géants s’étaient affrontés dans un de ces combats qui a fondé les glorieux USA! Paradoxe de Aldrich qui signale cette grandeur et la met en lumière avec distance (parce qu’il reste quand même que Borgnine joue un crétin de première et Marvin un mégalo en chemin vers le stardom comme tout bon Américain avec 100% de bon sang rouge dans les veines, comme dirait Al Cap!).
Eh! la chanson du générique… Aldrich, le producteur lui a collé un pistolet sur la tempe ou quoi? horreur…
Al CapP!!!
A MB,
bravo à vous aussi pour la focale sur l’investissement physique tangible à l’écran. Tout à fait, je l’ai ressenti! Les comédiens se donnent, paraissent exposés. On se dit par moment qu’ils peuvent se faire du mal.
Il n’y a pas de transparences (en tout cas, on ne les repère pas).
La musique n’est pas ce qu’il y a de meilleur : la chanson, certes, mais aussi quand elle accompagne la séquence où Carradine et Marvin préparent les baquets de graisse. Elle est particulièrement envahissante à ce moment-là comme souvent les musiques de films américains de la fin des années 60 et de la première moitié des années 70.
à AA: de l’autobio de Ernest Borgnine:
R Aldrich à EB:<> et j’en passe, il y a deux pages sur le danger de tourner ces scènes sans cascadeurs sans que Ernie s’en plaigne d’ailleurs…
Je suis même surpris que les assurances aient été d’accord de laisser les acteurs prendre tant de risques, c’était quand même une grosse production.
à AA: le serveur m’a bouffé mon message ci-dessus:
de l’autobio de EBorgnine:
RAldrich: « Ernie vous avez déjà marché sur le toit d’un train?
EB: « non »
RA: OK au fait quand vous marchez sur le toit ne regardez pas en bas!
EB: Sur le toit?
ça avait l’air assez dangereux d’habitude ce type de plans est fait avec des cascadeurs ou des effets spéciaux aussi je décidai d’imiter Jack Elam avec un oeil devant et l’autre vers le sol
… et j’en passe, il y a deux pages là-dessus.
Je suis même surpris que les assurances aient été d’accord de laisser les acteurs prendre tant de risques, c’était quand même une grosse production.
Où peut-on trouver l’autobio de Borgnine ?
A Alexandre Angel: Au sujet de LEMPEREUR DU NORD, vous faites référence à cette dernière édition (Wild Side je crois) dont on voit le visuel ici ?, Parce que j’ai moi, une édition française sortie avant (4 ou 5 ans) éditée par la FOX, sans bonus. J’ai revu le film il y a quelques semaines, après la lecture de cette chronique, et je n’ai pas trouvé cette edition mirobolante du point de vue image (en projection). Cette copie est au format « plein écran ». En est-il de même pour cette édition récente ?
A SERVANT Jean-Pierre,
non car je l’ai vu en « replay « sur TCM ou Ciné + et l’édition Wild Side doit être meilleure, pour sûr, en terme d’encodage, de stabilité, etc..car les films en replay, comme je l’ai déjà mentionné et hors HD, ça laisse à désirer (on voit des pixels quand quelqu’un nage, par exemple). Cela dit le matériel d’origine du film doit être le même que celui du combo dvd/blu ray.
Qu’entendez-vous par « plein écran »? Si c’est 16/9ème (format 1:85), oui, c’est le format du film donc ça c’est normal.
A Alexandre Angel : (EMPEREUR DU NORD). Par « plein écran », je veux dire qu’il n’y a pas les bandes noires en haut et en bas, mais l’image couvre tout mon écran. Je crois quand même que cette nouvelle édition doit être bien meilleure techniquement.
à A Angel: ah vous me branchez? 16/9 correspond exactement au format cinéma 1:78 (16:9=1,777777777777), remplit tout l’écran, avec le 1:85 respecté en sortant en 16/9, il y a des bandes noires très fines (moins fines qu’avec le « scope » ou assimilé). L EMPEREUR est sorti en 1:85 c’est le format respecté par Wild Side, éditeur sérieux. Souvent les grandes maisons comme Fox ou Warner négligent le 1:85 et forcent l’image sur la totalité de l’écran 16/9 comme pour du 1:78, on perd donc un peu à gauche et à droite, c’est négligeable, mais peut-être l’image perd-t’elle un peu en qualité avec ce traitement. Avec un film en 1:37 soumis à ce traitement, c’est flagrant on perd beaucoup d’image à gauche et à droite, et on perd en qualité (ou on gagne en flou!). eh j’ai fait court, hein?
A MB : Je m’y perd un peu je l’avoue, mais à l’oeil quand ça semble modifié, le doute s’installe. Merci pour vos informations.
A MB,
Donc il y a de fines bandes noires sur la copie Wild Side?
Il n’ y a donc pas de doute : je ne l’ai pas revu dans les meilleures conditions.
à A Angel: oui, certain je l’ai emprunté à la médiathèque et je m’en souviens des fines bandes noires.
à JP Servant: l’édition WSide est vraiment ok, il y a un bouquin de Doug Headline intéressant avec point de vue historique, mais ils ont eu le malheur d’utiliser un maquettiste ou metteur en page qui est un dingo des couleurs vives, sans doute responsable aussi du FLINGUEUR, le problème c’est d’imprimer du texte en rouge sur vert ou sur bleu, ce qui est une aberration: pour le texte rien ne vaut le noir sur blanc! la couverture est absurde, hideuse est un euphémisme mais rien à dire pour l’essentiel, le film: Wild Side, quoi.
A MB : (EMPEREUR DU NORD). OK pour vos infos sur l’édition Wild Side. J’en ai plusieurs dans cette collection (LANG, Tourneur…) et ils sont toujours de qualité. Pour le choix d’impression dans le livre, je connais ça. J’ai un livre sur J. TOURNEUR qui a ce défaut dans le choix de l’impression du texte (quasi illisible) sur un fond coloré très vif. Le pire c’est que ce sont les propos du réalisateur qui sont concernés par cette aberration.
à JP Servant: svp quel est le bouquin sur Tourneur? est-ce que ça vaut la peine je n’ai que les écrits avec l’interview de FR3 sur dvd, (bon dieu, le seul interview filmé du grand JT!).
C’est un peu en-dehors mais à propos d’impression de texte j’ai un disque des Animals (Animalisms), orchestre certes largement inférieur aux Bitles et un peu guimauve, qui offre un texte sur le livret que je n’ai jamais pu lire: en vert sur bleu! Quand je faisais de la formation pour création de site internet pour mal voyants, j’ai appris que le noir sur blanc était préférable pour les textes et que les couleurs devaient être réservées à la déco les cadres etc. ET que cette option était préférable aussi pour les voyants ordinaires, on ne fait pas de style avec le texte! Bref.
A MB
Il y a le livre de Michael Henry Wilson quasi définitif et un ouvrage américain
à Bertrand: oui je connais le Wilson, je cherchais plus un avis, il y a aussi en anglais un signé Chris Fujiwara si qqn le connaît? (et on trouve aussi deux ou trois livres en espagnol).
à M Pascal: ça me fait penser, l’autobio de Borgnine s’appele « Ernie! » c’est en angliche si ça vous dérange pas (bon, il écrit pas comme Faulkner, hein?!).
A MB
Je crois que le FUJIWARA est pas mal et il y a eu un documentaire de Mazars montré ici et là
à Bertrand: TOURNEUR merci je vais chercher un peu.
A MB : (Jacques Tourneur). J’avais évoqué ce livre ici il y a quelques mois. C’est un « collectif », édité chez Capricci à l’occasion d’un hommage au cinéaste lors du festival de Locarno 2017. Les films sont abordés par périodes et agrémentés de propos de Tourneur.
Le livre de Michael Henry Wilson est une référence.
Bonjour à tous,
Premier commentaire de ma part sur ce blog passionnant. Merci à Mr Tavernier, dont j’admire le travail depuis longtemps, d’en être l’initiateur. Sans transition, car c’est de films qu’il est question ici, j’ai une requête à vous faire : je cherche à revoir depuis des années « La Symphonie des Brigands » (1936) de Friedrich Feher. Je ne l’ai vu qu’une fois et je reste sous le charme. Tout m’avait envouté dans ce curieux et beau film, notamment la musique (je sais que Bertrand Tavernier accorde une grande importance à la musique dans les films). Je vois à peu près qui était Friedrich Feher, comédien (et musicien) autrichien, notamment dans « Le Cabinet du Dr Caligari » mais pourquoi sa carrière de réalisateur fut-elle si brève ? Comment l’extraordinaire Françoise Rosay s’est-elle retrouvée dans ce film ? Etc. Je viens de lire un ensemble d’articles passionnants sur la revue Montreuilloise « Jeune Cinéma » de décembre 2017 (avec Bertrand Tavernier en couverture !)
http://www.jeunecinema.fr/spip.php?article205
Apparemment, aucune édition DVD n’existe en France ou ailleurs… Pourquoi ? Serait-ce pour des raisons de droits ou tout simplement et tristement parce que ça n’intéresse personne ?
Bref, merci à tous ceux qui éclaireront ma lanterne dans l’obscurité de mon ignorance crasse.
A Niko de Montreuil
Je ne sais absolument pas pourquoi ce film a disparu. Il fut montré au Forum des Images en 2009. Question de droits, de matériel. Je me souviens l’avoir vu au Studio Parnasse. Le film m’avait semblé abstrait et ennuyeux (ce qu’en dit André bain), un de ces faux classiques dont on nous rebattait les oreilles mas ce jugement est empreint de préjugés et pourrait être révisé
Mélange d’opérette, de conte pour enfants, de pochade burlesque, d’esthétique expressionniste et de comédie viennoise, LA SYMPHONIE DES BRIGANDS fut un échec commercial à sa sortie, avant de devenir culte. Michael Powell fut tellement impressionné par la méthode de Friedrich Feher qui composa la musique avant de bâtir le film dessus qu’il s’en inspira avec Thomas Beecham, son collaborateur sur LES CHAUSSONS ROUGES (1949), pour créer LES CONTES D’HOFFMANN (1951). Dernière réalisation de Feher, ce film demeure l’un des chef-d’oeuvres inconnus de l’histoire du cinéma
Il y a un DVD sur Amazon UK mais on dit qu’une partie est en allemand
Il émigra aux USA en 36 et là, ne put faire aucun film et sa carrière végéta. Il connut surtout le succès durant le muet comme comédien et musicien. LA SYMPHONIE est son dernier film qui divisa public et critiques
He conducted the National Philharmonic Symphonic Orchestra in a 1939-40 series of eight « Symphonic Featurettes », produced by the National Philharmonic Association and distributed by Paramount Pictures film exchanges. The titles of the eight « Symphonic Featurettes » short subjects were: « Aida »- « Rosamonda » – « Pittoresque » – « Capricio »- « 1812 Overture » – « Lenore » – « Tales from Vienna Woods » and « Second Rhapsody » At no time in his career was he responsible for the serial « Paramount Symphonics » as there is no serial from Paramount (a studio that never made a sound-era serial) called « Paramount Symphonics ».
Mille mercis pour votre réponse et vos précieux commentaires. J’ignorais totalement que Powell s’en était inspiré. J’enrage de ne pas être allé au Forum des Images pour le revoir.
Puisque vous avez eu la gentillesse de me répondre, je me permets une autre question sur un tout autre sujet : j’ai cru comprendre que « La passion Béatrice » n’existe toujours pas en DVD pour des raisons de droits, mais qu’en est-il de l’exceptionnelle musique (et je pèse mes mots) de RON CARTER qui mériterait bien une édition en CD. Je l’ai en deux exemplaires vinyles achetés à l’époque (ça commence à craquer sous le saphir !). Juste pour l’anecdote : en 1987 j’avais vingt ans et je suis parti (à reculons) faire mon service militaire. Une semaine avant de partir, j’ai vu le film et acheté la B.O. dans la foulée. Pour tenir le coup (c’était dur) j’ai écouté cette musique en boucle pendant un an (sur mon antique walkman après avoir fait un transfert sur K7) Eh bien croyez-le ou non, cela m’a rendu la vie de caserne plus supportable. Des sous-officiers avaient beau me seriner ceci ou cela, moi j’étais ailleurs, j’étais à Puivert au XIVe siècle. Casque sur les oreilles, je me refaisais le film mentalement : le château, la malédiction des Cortemart, la contrebasse de Carter… Quelle idée géniale d’avoir fait appel à lui ! C’est quand même l’une des rencontres les plus originales dans le genre, et ça marche ! Et que dire du sublime et austère Pie Jesu de Lili Boulanger qui me donne des frissons à chaque écoute ! Désolé d’avoir parlé de moi mais ça faisait des années que je voulais vous remercier pour ça.
A Niko de Montreuil
Je pense que votre témoignage très touchant aurait fait plaisir à Ron Carter. Je l’ai transmis à Stephane lerouge
A Niko de Montreuil,
Votre message est évocateur!
On a, à un an près apparemment, le même âge et moi aussi je suis parti au service militaire en écoutant des choses sur mon walkman, issues de disques transférés sur K7 (j’associe mes classes au magnifique « Paris 1919 » de John Cale,le lieutenant de Lou Reed).
Voilà, j’ai parlé de moi aussi..
A MB,
Pour enfoncer un peu plus GET OUT, on pourrait ajouter que la fin nous la joue en mode « refuge dans le gore et l’ultra-violence » alors qu’IL EST PROUVE que c’est contre-productif et que ça rassure, finalement, au lieu d’effrayer.
Pour l’élever tout de même un peu, je dirais que c’est très bien joué (Daniel Kaaluya est remarquable ainsi que Catherine Keener et la petite amie)sauf par Caleb Landry Jones qui est transparent et trop immédiatement antipathique.
D’autre part, c’est plutôt bien découpé dans l’ensemble et il y a de l’idée (le détournement de DEVINE QUI VIENT DINER?).
Pour le reste, bravo pour la synthèse assez rigolote, en plus!
Par contre, je me suis encore trompé de ligne : j’en ai marre de moi..
à A Angel: oui le fiston est beaucoup trop inquiètant dés le début…
Vu en salle hier aux 400 coups TRUE ROMANCE de Tony Scott lors d’une soirée spéciale double programme « Saint-Valentin » (couplée avec FASTER PUSSYCAT KILL KILL) ! Difficile de juger le film qui se veut de toute manière peu réaliste dans ses rebondissements. On y retrouve l’écriture de Tarantino dans les scènes de violence hyperboliques et les plages de dialogues entre les personnages. Sans doute le film le plus connu de Tony Scott, qui vu aujourd’hui est imparfait, kitsch mais toutefois assez plaisant.
Quand à FASTER PUSSYCAT KILL KILL, le film le plus marquant de Russ Meyer : on oublie le scénario tenant sur un papier à cigarette pour s’intéresser à la technique (photo noir et blanc, cadrages et plastique des actrices principales) : les scènes de violence pour 1965 en font tout de même un film qui aura marqué son époque dans le genre des films d’exploitation…
A Damien D
J’aime beaucoup TRUE ROMANCE, le meilleur film de Tony Scott avec ENNEMI D’ETAT son thriller paranoïaque avec Will Smith. Il a respecté le ton de Tarentino tout en changeant le scénario avec de bonnes idées, transformant une fin tragique en happy end (il trouvait que le coté conte de fée ne supportait pas une fin réaliste, ce qui se tient et bousculant la destruction chronique voulue par Tarantino
Oui , pas mal…pour un Tony Scott ai je envie de dire.
à Ballantrae: retour sur GET OUT vous avez raison, de mon côté je dirais que la pile de strates d’invraisemblances est si haute que la capacité d’acceptation de celles-ci par le spectateur est violentée. On a le droit de rigoler à la fin …(SANS DEVOILER je ne vise personne en particulier, bien sûr hem…) quand l’héroïne blanche dit au jardinier noir « attrape-le grand-père! »). Le seul bon moment est la garden-party avec expression d’un racisme diffus mais ce n’est qu’accessoire. En ce qui concerne les détails de scénario, j’ai l’impression que la seule culture ciné du réal consiste en les séries complètes de VENDREDI 13 et HALLOWEEN il y pèche tel ou tel fait qui n’est relié à rien d’autre qu’à permettre une séquence ultérieure (le jardinier courant bêtement dans la nuit n’est là que pour permettre la possibilité de rattraper le héros à la fin). On dirait un film à sketches. Et quand a-t’on peur? ce n’est peut-être pas prévu. Rouyer à qui on la fait pas, dans Positif (rubrique de A à Z sans plus, bien) concède une maîtrise dans le récit. Bon. Sinon ce film est très intéressant à étudier par ses défauts mêmes!
ah!… quand même entre nous, ces mecs en sont à leur 15ème forfait (photos des conquêtes de la fille oubliées dans un placard) et se sont jamais fait pincer? Pas de plainte? Ils attachent leur victime à un fauteuil aux avants-bras rembourrés afin de permettre la suite? (d’ailleurs je crois qu’il y a tricherie sur l’angle de la caméra juste après et je reste discret dans la description, moi!). L’invraisemblance doit être filtrée masquée par le style mais là… il a qu’à voir Hitchcock au lieu de Wes Craven.
A MB
Rien à redire. Parfaite analyse
à Bertrand/GET OUT/ merci je suis désolé de commenter un mauvais film mais il est si aisément analysable! et tant de chefs d’oeuvre restent fermés, masquant habilement les exquises arcanes des merveilles dont ils nous éblouissent avec une maîtrise royale (wow pas mal tourné quand même!).
Merci MB et Bertrand de confirmer que Get out est un petit objet: à force de lire ici et là des éloges hyperboliques, j’en venais à me dire que j’étais particulièrement fatigué le jour où je le découvris.
Les prod Blumhouse en soi sont un modèle économique intéressant mais j’attends toujours qu’il y ait plusieurs films aussi aboutis que Whiplash (oui je sais Bertrand, vous n’aimez pas) pour applaudir sans réserves.
Je n’ai jamais été épaté par M Night Shiyamalan et The visit comme Split m’ont semblé posséder un point de départ intéressant qui se délitait après 30 mn tout comme Le sixième sens, Incassable, The village ou Signes…Il est habile, parfois soigné mais un peu trop fragile question écriture.
A Damien,
J’aurais dit que le film le plus connu de Tony Scott est TOP GUN, mais bon, il a tout de même 32 ans.
A Alexandre Angel
Oui c’est le plus connu mais je lui préfère de loin les deux autres
Oui Alexandre je voulais dire le plus réputé ou un des meilleur car TOP GUN plus connu en effet mais loin de valoir TRUE ROMANCE.
…et je ne me rappelle pas avoir vu ENNEMI D’ETAT (ou alors souvenir trop lointain : presque 20 ans déjà !) : il faudrait que je m’y penche du coup.
Et CRIMSON TIDE ? Pour moi, c’est un des tout meilleurs de Tony Scott avec TRUE ROMANCE. Le scénario, d’ailleurs retouché par TARANTINO (qui l’a parsemé de citations, notamment à RUN SILENT RUN DEEP) est très solide. La palette de couleurs de Scott s’exprime à mon sens de manière plus rigoureuse que dans ses autres films, chaque partie du sous-marin ayant une photographie propre. Hackman y est sensationnel. Mais je crois me souvenir que Bertrand Tavernier est très réservé sur les films de sous-marins en général, dont il avait dit que les péripéties étaient toujours les mêmes. C’est sans doute vrai, mais moi je ne me lasse pas du périscope !
Je trouve que THE HUNGER et MAN ON FIRE sont aussi de vraies réussites. Dommage que Tony Scott ait eu quelques loupés (THE FAN, DOMINO, DEJA VU) ou des films un peu anecdotiques (ses derniers).
En revanche, je trouve très frappant de voir que la disparition de Tony Scott a influencé la filmographie de son frère Ridley. EXODUS est dédié à Tony Scott. Et ALIEN COVENANT évoque aussi les relations entre frères.
Je sais bien que ce blog est essentiellement consacré au films en vidéo et non à l’actualité cinématographique, mais je ne résiste pas à communiquer mon enthousiasme pour le premier long métrage de Xavier LEGRAND, JUSQU’À LA GARDE, que j’ai vu en salle aujourd’hui. J’ai mis du temps à m’extirper de mon siège à la fin. Il y a un certain temps que je n’avais pas été si bouleversé au cinéma. Voilà, c’est dit.
J’ai vu le premier long métrage de Xavier Legrand qui est impréssionnant sur le plan de la mise en scène mais bourré de références(la fin ressemble beaucoup à un film de Kubrick).Denis Ménochet et Léa Drucker compose un couple malade de la vie et qui font supporter leurs malaise aux deux enfants(surtout au gamin de 10 ans qui joue de façon poignante).Un réalisateur à suivre…..
A Yves Rouxel : (JUSQU’À LA GARDE). La célèbre scène du film de Kubrick ne m’est jamais venue à l’esprit pendant et après la projection. Sans doute parce que je crois plus en la véracité des personnages du film de Xavier Legrand, ceux interprétés par Shelley Duvall et Jack Nicholson me paraissant disons moins réels, même s’ils dégagent une force certaine. Affaire de perception personnelle bien sûr. Oui, un metteur en scène à suivre de très près.
a Jean pierre.Je m’éfforce de ne pas dévoiler certaines fins de films,mais ici c’est flagrant dans la scène ou le père devient quasiment fou avec son fusil de chasse.Puis l’enfant et la mère enfermé dans la salle de bains qui se cachent dans la baignoire.Il y à un autre film réalisé par Pascal Laugier »Martyrs »qui reprend à l’identique une scène de »Shining »quand Danny se réfugit dans une gondole de cuisine afin d’échapper à son père Jack Torrence.
à Yves Rouxel:
« Je m’éfforce de ne pas dévoiler certaines fins de films,mais ici » etc. merci pour moi je vais le voir dimanche!… ou j’irai pas du coup
… bien sûr j’irai quand même je penserai à vous!
franchement ne faites pas ce genre de dévoilement de conclusion d’un film par souci pour ceux qui l’ont pas vu!!!!!!!!ù! v
MERCI!!!!!!!
A Yves Rouxel : (jusqu’à la garde / suite). En y repensant je reviens plutôt sur la fin du film de Claude Chabrol, LE BOUCHER, quand Popaul vient le soir voir Hélène, alors qu’il sait qu’elle l’à démasqué. J’ai revu ce grand Chabrol récemment et ce soir cette scène angoissante m’est revenue à l’esprit.
à Servant JP et Y Rouxel: JUSQU A LA GARDE/ connaître un peu la fin ne m’a pas gâché le film! En ce qui concerne la similarité avec SHINING, la grosse différence est une intervention extérieure! que je ne dévoile pas… Ménochet est parfait et le gamin aussi, Thomas Gioria, qui tient là un quasi 1er rôle. Et puisqu’on discutait gentiment musique avec Dumonteil… un orchestre amateur reprend le Proud Mary de Creedence de manière royale, bon la prestation est hachée par l’action du film mais quand même… pas mal. Prochains cinoches pour moi: LA DOULEUR et 3 BILLBOARDS, et PHANTOM THREAD je crois!
JUSQU A LA GARDE il y a bien un double sens avec le titre?
MB : (JUSQU’À LA GARDE). Oui. Je vous renvoie au passionnant entretien avec le metteur en scène dans POSITIF de février.
L’augmentation de la CSG décidée par le gouvernement Macron, soutenu par les 103 tartuffes de l’ARP, abouti à une réduction moyenne de 68 euros sur les revenus des handicapés 3eme catégorie. Par exemple ma femme, dont le degré de handicap nécessite une assistance médicale à domicile 24h/24H. Ce qui nous contraint à renoncer à certaines aides de confort nécessaires à son bien être. Et accessoirement à regarder les films que nous aimons.
Conséquence sur les revenus de Bertrand Tavernier ayant appelé à voter Macron au second tour : strictement aucune.
Marine Le Pen aurait certainement pris une mesure tout aussi antisociale, qui n’aurait pas causée plus de dommage sur les revenus de ces 103 tartuffes, lesquels n’ont soutenu Macron (qu’en réalité ils méprisent) que pour préserver leurs privilèges professionnels, tout en conservant (sans l’avouer toutefois) leur privilège de classe. Trouvez donc un metteur en scène français contemporain de Bertrand Tavernier, de petite extraction sociale.
Monsieur Tavernier vous êtes un bourgeois irresponsable que l’histoire jugera comme un de ces nombreux lâches qui n’ont pas voulu se prononcer sur le rejet absolu du fascisme direct, opposé de manière fallacieuse au fascisme diffus représenté par le pouvoir que vous avez contribué à faire élire. Monsieur Tavernier, vous êtes, tout comme votre père (agent de la CIA, Arte l’a prouvé), un traitre à votre pays (et je vous soupçonne d’être un agent américain rémunéré, bien que rien ne soit prouvé jusqu’ici ) Naturellement vous n’avez aucune conscience de ce que représente 68 euros pour une personne qui en gagne 700 pour vivre, mais votre degré de responsabilité, bien qu’il n’intervienne qu’à un degré lointain sur cette décision politique, est cependant réel. Qu’importe, dès l’instant où vous pouvez continuer à parler de John Ford, faire des films sur les enfants de Thiès pour soulager votre conscience, où animer un blog dans lequel on peut exprimer (la seule chose à votre honneur) ce qu’on pense de vous et des gens de votre corporation. Tous, ou à peu près tous, absolument méprisables, et d’une lâcheté à peu près équivalente à celle qui faisait les collabos d’hier.
Une seule chose : où ai je appelé à voter pour Macron ? Le reste n’est même pas digne d’une réponse. Je suis juste obligé de rectifier une saloperie : le Congrès pour la Liberté de la Culture qui éditait la revue Preuves était soutenu par la CIA qui à cette époque soutenait des syndicats et des entreprises culturelles. Et mon père travaillait occasionnellement et pour cette revue d’une belle tenue intellectuelle et qui prenait en effet parti pour les révoltes en Hongrie et en Pologne mais aussi contre l’Apartheid (Breyten Brettenbach poète sud africain m’a dit qu’il avait été sauvé par mon père). Camus, Martin Chauffier, Revel (qui dirigeait une collection chez Pauvert,ont participé à cette revue. Et je pense que pendant des années mon père l’ignorait. J’aurai aimé qu’il soit un agent de la CIA (quand je regarde ce qu’il gagnait à Preuves…). Cela m’aurait évité de payer ses dettes à sa mort et de la soutenir financièrement dans les procès qu’il a fait au Progrès
De Wiki pedia
Preuves était une revue intellectuelle française des années 1950-1960. Elle fut animée par François Bondy. Née en 1951, elle fut l’une des rares revues françaises à s’opposer au communisme alors triomphant parmi les intellectuels, en défendant une ligne éditoriale libérale de gauche.
Elle couvrait la politique, l’économie et les arts. Elle garda tout au long de son existence cette ligne aussi ouverte que possible, comme le souligna l’écrivain français Jean Blot :
«Largement ouverte au plan esthétique, Preuves, sans jamais rien céder à l’esprit d’intolérance, de caste ou de parti, se maintint avec rigueur dans un libéralisme social-démocrate dont cette revue fut, en France, au moins, l’une des plus éloquents et sans doute l’un des derniers porte-parole. »
— Jean Blot, Homme de lettres, Fundesgabe für François Bondy
Elle fut financée par le congrès pour la liberté de la culture, organisation américaine soutenue secrètement par la CIA dans la lutte contre le communisme. La revue disparait quasiment à l’été 1969, à la suite de la crise qui secoue le Congrès dont le financement par la CIA est révélé. Plus de 200 numéros furent publiés. Elle continue à être publiée jusqu’en 1974 sans François Bondy. La revue Contrepoint reprit une ligne éditoriale proche à partir de 1970.
Comme le souligne Jean-Claude Casanova, la revue fut une inspiration plus tard pour la création de la revue Commentaire par Raymond Aron. Casanova de parler ainsi de la « dette intellectuelle et politique des fondateurs de Commentaire à l’égard de Preuves pour les combats que cette revue avait menés en France et en Europe »[1].
La revue accueillit dans ses pages des noms prestigieux, principalement de la gauche non communiste. Y figuraient Raymond Aron, Hannah Arendt, Bertrand de Jouvenel, Jorge Luis Borgès, Eugène Ionesco ou Jean Starobinski.
S’en est trop,je tiens à l’écrire ici en défendant Bertrand Tavernier.Le plus grave est de s’en prendre au père de Bertrand qui n’est plus de ce monde et de l’attaquer sans preuves comme quoi il à été un agent de la cia.Tout cela me rappelle justement un collègue de travail qui me reprochait d’avoir été un agent de renseignements pour l’URSS car j’ai été à deux reprises en 81 et 82 faire un voyage touristique payer de ma poche et pas par le pcf ou la cgt.Aujourd’hui il est triste et affligeant de lire ces lignes qui méritent l’indifference.En revanche j’ai vue les propos que vous avez eues sur l’antenne de France inter en octobre dernier.Bien sur que le cochon est un animal docile et je le défends lui aussi car la race à été attaquer avec ce coup médiatique »balance ton porc »est d’un niveau primaire.Vive les verrats,truies et tous les petits cochons!!!
A Yves Rouxel
C’est surtout que le porc est un cochon châtré ce que n’était pas Weinstein
A Bertrand, une chance que Macron ne favorise pas le transport en planche à voile sur la seine, que seuls les planchistes avertis pourraient pratiquer, privant de cette trouvaille le troisième age et les aquaphobiques, il se trouverait toujours quelqu’un a
pour vous reprocher un avis présidentialisé combien même 99% de vos interventions sont consacrées à l’art, l’émotion, la technique, le cinéma.
J’ai regardé avec grand plaisir vos interviews dans le cadre des diffusions qu’Arte vous consacre.
A Yves Rouxel
Il y a surtout que PREUVES était une revue passionnante qui dénonçait les totalitarismes au moment ou de nombreux intellectuels fermaient les yeux sur les camps de concentration soviétiques et la répression en Hongrie. Hannah Arendt écrit dans PREUVES. Récemment plusieurs études ont mis en lumière le fait que sur de nombreux sujets, elle était très en avance. C’est dans PREUVES que parait la première défense argumentée de Gombrowicz
à Bertrand:
« C’est surtout que le porc est un cochon châtré ce que n’était pas Weinstein » magnifique bravo!
J’ai toujours été agacé quand un « statut » est teinté péjorativement, déjà vers 68 les flics étaient des « pigs » aux USA.
Pourquoi dit-on « une vulgarité de poissonnière » dans un autre champ? C’est nul et méprisant pour ce métier (et mysogine car épargne bizarrement les poissonniers).
Dans le message de Machin ci-dessus je ne relève que la tentative de nous faire valoir qu’il serait « anti-FN » en parlant de MLP qui aurait voté la même mesure CSG, non, elle aurait voté pour une baisse au contraire mais ça lui permet de remplacer un argument absent, comme la situation de son épouse on est supposé le croire mais même si vrai, ça ne remplace pas non plus un argument qu’il n’a pas.
Mais Bertrand, rions gaiement de cette histoire de Papa espion pour la CIA! (source: Arte sans précision bien sûr).
Comme vous l’écrivez « même pas digne d’une réponse ». Triste, bête et méchant. Une « giclée de venin » comme on j’en vois de temps en temps au fil d’une de ces chroniques sur votre blog.
Blog que je suis avec intérêt pour l’amour du cinéma depuis environ un an, où les intervenants ne sont pas toujours d’accord (c’est ce qui en fait la richesse), mais échangent toujours dans le respect de l’individu sur le thème qui nous passionne.
Naïvement (j’en suis maintenant persuadé),je ne pensais pas y trouver des interventions aussi basses, dictées par l’aigreur et la bêtise.
A SERVANT Jean Pierre
N’oubliez pas l’ignorance la plus crasse.Oui le Congrès Pour la Liberté de la Culture était financé avec de l’argent américain. C’était la guerre froide et l’URSS finançait aussi nombre d’associations culturelles. Regardons le bilan qui n’est pas mal tant pour le Congrès qui va soutenir le procès que fait David Rousset, l’un des premiers à avoir dénoncé les camps de concentration soviétiques, contre les LETTRES FRANÇAISES qui l’avait abjectement insulté en disant que tous ces ragots étaient inventés par la CIa. Rousset a toute sa vie dénoncé l’univers concentrationnaire et la torture et les attaques de la presses communistes étaient abjectes. L’Histoire a jugé. Et Preuves a aussi dénoncé le goulag mais s’est montré critique vis à vis de la politique algérienne
RAPPEL HISTORIQUE Après la guerre, David Rousset publie L’Univers concentrationnaire, ouvrage fondamental sur les camps nazis qui obtient le prix Renaudot en 1946. Le livre est considéré comme la première fresque descriptive du phénomène concentrationnaire répressif. En 1947, il publie un roman de huit cents pages, Les Jours de notre mort, fondé sur ses souvenirs mais aussi sur d’autres témoignages sur les camps de la mort nazis.
Il reprend son combat contre les guerres coloniales en Indochine et en Algérie. David Rousset est l’un des fondateurs, en 1957, du comité Maurice Audin, du nom d’un jeune mathématicien communiste enlevé et vraisemblablement exécuté par les parachutistes français de Jacques Massu en Algérie. Dans la même période, il s’éloigne du trotskisme et, avec Jean-Paul Sartre, en 1948, crée le Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR), parti composite qui veut réunir « dans l’action tous ceux qui ne pensent pas que la guerre et le totalitarisme sont inévitables ». Le RDR se situe dans une double opposition au PCF et au RPF gaulliste et ne survit qu’un an : Sartre se rapproche du PCF tandis que David Rousset cherche une « troisième force ».
Après la sortie en 1947 du livre de Victor Kravtchenko J’ai choisi la liberté et du procès intenté par l’auteur à l’hebdomadaire Les Lettres françaises, journal littéraire proche du PCF, Rousset crée en octobre 1950 la Commission internationale contre le régime concentrationnaire (CICRC), qui entreprend des enquêtes sur les situations espagnole, grecque, yougoslave et soviétique. Pour la première fois en France, il utilise le terme de Goulag pour désigner le système concentrationnaire soviétique. Ceci lui vaut d’être traité de « trotskiste falsificateur » par Les Lettres françaises, à qui il intente un procès1 qu’il gagne en 1951. Sa dénonciation des camps soviétiques lui vaut aussi des accusations, calomnieuses selon lui, de l’amicale de Buchenwald, présidée par le colonel Manhès2.
David Rousset sera parmi les premiers à dénoncer d’abord le Goulag puis le laogai chinois3. De 1952 à 1956, il enquête sur la situation pénitentiaire en République populaire de Chine et rédige un Livre blanc. En mai 1957, le CICRC fait l’examen de la politique répressive menée en Algérie.
Merci à vous pour ce rappel historique. Personnellement, j’ai appris.
A Mr Jean claude Bouteille(encore un pseudo fantaisiste).Je ne vous connais pas mais tout ceci ne ser à rien de deverser votre fiel à l’encontre d’une personne que vous ne connaissez pas.Prenez vous en au hommes et femmes qui dirigent le ministère chargé des personnes handicapées.Bertrand Tavernier n’est pas responsable de tout les maux de la société française.Vous le traitez de « bourgeois »mais il me semble qu’il paye des impots en France.On ne peut pas juger un individu sur des accusations graves de votre part.Mème si je ne suis pas toujours d’accord avec lui,je reste persuader qu’il est un homme honnète et génereux.
A Yves Rouxel
Merci Je veux dire haut et fort que je ne suis pas responsable du logiciel Louvois qui a fait perdre l’équivalent de la hausse de la CSG surtout quand on ajoute les impairs dans l’affaire Tapie qu’on vient encore par stupidité d’exonérer de 107 millions d’euros et que ma retraite étant assez faible, je suis affecté par les nouvelles taxes du gouvernement Macron
A Bertrand Tavernier
Mais il n’y a nul besoin d’être touché personnellement par les décisions de Macron pour être légitime à répondre au message stupide qui vous a été adressé. Vous êtes déjà très – trop – bienveillant de vous en justifier !
Attaquer les gens en évoquant leur famille, que l’argument soit vrai ou, comme ici, complètement faux, est de toute façons exécrable. J’ai honte pour « l’auteur » de ce message complètement débile et haineux.
Bertrand, ne perdez plus de temps à répondre à des giclées de haine telles que celle que vient de déverser Bouteille ou Bonbonne.
Les trolls ne s’attaqueront jamais aux sbires , aux vrais tels Apathie.Il est tellement plus facile de s’en prendre à l’un de nos vrais « hommes en colère » qui sont su sans faillir tenir sur la ligne de crête séparant les saloperies actuelles et celles du passé.
S’en prendre à votre père est d’une telle lâcheté…pourquoi ces « courageux » ne cherchent-ils pas à vraiment décortiquer les textes de lois et autres projets néfastes qui se bousculent au portillon.Parce qu’il est plus facile d’attaquer un cinéaste et intellectuel tel que vous qui a réussi à ne pas se montrer complaisant à quelque moment que ce soit envers quelque majorité que ce soit.
L’esprit de nuance et d’indépendance semble être l’ennemi pour cette haine.
Faites les sortir par la porte, ils rentreront par la fenêtre!
Les complotistes recyclés en trolls n’impressionnent personne même quand ils ajoutent une touche de storytelling pour censément incarner la missive.
Gardez vos arguties pour vous et agissez réellement pour faire avancer les choses.
J’ai découvert ce week end deux films qui viennent juste de sortir en France sur DVD. A WOMAN’S VENGEANCE de Zoltan Korda (1947), scénarisé par Aldous Huxley d’après une de ses nouvelles THE GIOCONDA SMILE. Je ne connaissais absolument pas ce film assez sombre, « vendu » à l’époque comme étant un suspense policier, mais qui est plutôt une étude de comportement assez réussie, portée par l’interprétation de Jessica Tardy, qui en fonction de la façon dont elle est éclairée par R. Metty, apparaît tour à tour soit douce ou terriblement inquiétante, comme dans la scène de prison où elle est filmée en contre-plongée,face à Charles Boyer. Le film de Korda a un aspect assez théâtral – il n’y a quasiment pas d’extérieurs – au climat étouffant. Je ne raconterai pas volontairement l’histoire pour ceux qui ne le connaissent pas, mais c’est un film à découvrir bien que personnellement j’ai parfois « décroché » sur certaines scènes qui m’ont parues longues et bavardes. La fin du film, un face à face entre Jessica Tandy et Cedric Hardwicke est réellement prenante.
Curieux de trouver Zoltan Korda, plus habitué à réaliser des films d’aventures comme ALERTE AUX INDES ou LES 4 PLUMES BLANCHES,aux commandes de ce film noir. Une intéressante découverte.
En parcourant la filmo de Korda, je vois qu’en 52 (de mémoire ),il a signé un film intitulé PLEURE MON PAYS BIEN AIMÉ qui traite de l’Apartheid. Un de vous le connait-il ?
Je n’avais jamais pu voir CRISS CROSS de Siodmak (1949) avec Lancaster, De Carlo et Duryea. C’est chose faite. Remarquable par sa construction, avec ce long flash back qui précède le casse, où Lancaster se remémore sa rencontre avec de Carlo.
Là aussi, la photographie est vraiment bien, avec beaucoup de scènes tournées en extérieurs, des prises de vues originales comme l’arrivée du fourgon blindé filmée en plongée.
Et puis toujours ce climat désespéré, où rien ne peut être positif, où les personnages courent vers une inexorable destinée.
Du coup hier soir l’envie de revoir THE SUSPECT de Siodmak (1944) avec Laughton et une actrice que j’aime beaucoup, Ella Raines (elle est aussi dans PHANTOM LADY du même Siodmak). Je l’avais vu il y a quelques années mais je n’en avais pas un souvenir precis.
Ça a été un réel plaisir de le revoir. Il est épatant de par sa construction, la façon dont Laughton est amené à se découvrir à la fin de l’histoire.
Me manque toujours à voir THE SPIRAL STAIRCASE encore de Siodmak…
PS: en plus de WOMAN’S VENGEANCE et CRISS CROSS, l’éditeur ressort aussi l’excellent MINISTRY OF FEAR de Fritz Lang, que je n’ai pas racheté (et donc revu pour le moment), la précédente édition française me donnant satisfaction.
A SERVANT Jean Pierre
Bravo pour vos analyses. Zoltan Korda était proche du Parti Communiste et c’est contraint par son frère qu’il tournait ses épopées colonialistes (la pire étant SANDERS OF THE RIVER). Il dirigea plusieurs films anti nazis dont SAHARA écrit par John Howard Lawson, un des 10 de Hollywood et CONTRE ATTAQUE puis des drames psychologiques dont le plus réussi me paraissait être THE MACOMBER AFFAIR. Enfin PLEURE OH MON PEYS BIEN AIMÉ qui était SON film. Je l’ai vu jeune et il m’avait ému. Il y avait une réelle sincérité. CRISS CROSS est un Siodmak essentiel, très bien écrit par Daniel Fuchs. Ils ont profité d’une période ou la direction était vacante à Universal pour tourner le film dans une totale liberté
A Jean pierre.J’évoquez plus loin le film de Xavier Gianolli »L’apparition »sortie hier en salles.Je suis assez mitigé sur l’ensemble,trop confus dans la forme.D’un coté Gianolli nous décrit un journaliste reporter cabosser par les guerres aux quatre coins du monde puis l’histoire d’une jeune femme qui prétend avoir vue la vierge dans le sud-est de la France.Bien sur on est habituer avec ce cinéaste à l’imposture,aux mensonges et aux mystères de la vie et de la mort(voir »A l’origine »ou »Marguerite »)mais ici le film va trop vite et s’emballe dans tous les sens.Vincent Lindon joue souvent des hommes fort à l’interieur qui est près à exploser d’un moment à l’autre mais chez lui il y à une relative retenue du personnage de Jacques qui est perplexe et interogatif sur la nature de cette enquète.Rabatez vous plutôt sur le film de Paul Thomas Anderson qui est sublime grace à la présence de Daniel day lewis.Sur le plan esthétique pure ce film m’a fait penser au »Temps de l’innocence »de Scorsese plein de délicatesse et d’images douces et vaporeuses.
A YVES Rouxel
Pas d’accord sur le Giannoli que je trouve maitrisé, passionnant, complexe et admirablement joué
Images douces et vaporeuses dans PHANTOM THREAD ? Je trouve au contraire le film âpre, cruel et très aigu. C’est une immense réussite et pas seulement grace à Daniel day Lewis. Les autres acteurs et actrices sont magnifiques
A Bertrand.Je ne remet pas en cause la maitrise du film mais c’est plutot le fond de l’histoire quand Jacques rend visite à la mère qui à élever la petite jusqu’à la mort de son mari.Xavier Giannoli en une demi heure essaie de nous raconter dix ans de la vie de cette jeune femme.
A Yves Rouxel : je viens de voir « L’APPARITION » (pardon pas fait exprès) ce matin et franchement j’ai aimé. Je n’ai pas trouvé que l’histoire partait « Dans tous les sens », d’abord parce que le scénario, la « continuité » m’ont semblé fluides, avec une parfaite évolution de l’intrigue jusqu’à son dénouement (je me garderai bien d’y mettre le doigt), un point de vue (du personnage principal) dont chacun peut se faire une (sa propre ?) idée, et puis des comédiens tous excellents. J’aime le cinéma de Giannoli, ses thèmes, sa mise en images. En rentrant chez moi je me suis dit que ce soir je reverrai à la maison son film A L’ORIGINE que j’aime particulièrement.
A SERVANT Jean Pierre
D’accord avec vous. L’intrigue est complexe, avec de multiples personnages mais Giannoli lui donne une clarté, un lyrisme, une épaisseur charnelle. Et loin de condenser, cher Yves Rouxel, 10 ans en une demi heure, il met les choses en perspectives, ne répète rien de ce que nous savons déjà et ouvre le film vers une autre forme d’émotion
Lu dans une gazette toulousaine dont je tairais le nom et qui attaque en règle le film de Gianolli en ses termes. »L’apparition »de Xavier Giannoli est une œuvre mièvre,sans empathie,du sous Bergman sans apparitions,ni miracles.Circulez y’à rien à voir!Alors là j’en reviens pas,surtout que l’article n’est même pas signé.
Mr Tavernier,
Tout à fait d’accord avec vos mots sur THE TRIAL (Mark Robson, 1955) que vous m’avez fait découvrir, ainsi que sur cette scène saisissante où Glenn Ford est confronté à son idéologie raciale inconsciente. Elle rappelle d’ailleurs une scène de THE BLACKBOARD JUNGLE (Richard Brooks) sorti la même année (si mes souvenirs sont bons) où le même G. Ford laisse échapper un juron raciste face au jeune Sidney Poitier…
Je trouve le film très pertinent et, comme vous le dites, assez unique dans le cinéma hollywoodien de l’époque en ce qu’il attaque sur tous les fronts : racisme généralisé, ligues de vertu, HUAC, hypocrisie et électoralisme du sheriff et plus largement de la justice toute entière, ..
Ce qui m’a le plus frappé, c’est la manière dont le film semble rapprocher, à travers le personnage assez inoubliable d’Arthur Kennedy, l’idéologie communiste et la télévision -analogie reprise par Brooks dans ELMER GANTRY (auquel j’ai également beaucoup pensé) à propos du fondamentalisme religieux.
Il me semble que THE TRIAL, un peu comme INVASION OF THE BODY SNATCHERS un an plus tard, mêle la « red scare » avec une autre angoisse collective moins explicite : celle du conformisme de la société de consommation de masse.
Kennedy est certes un « red », mais c’est aussi et peut-être surtout le maître absolu de la communication, de l’image et du « temps de cerveau disponible ». Le meeting où il hypnotise une foule entière de disciples du PC ressemble à une version cauchemardesque de jeu télévisé (ou au documentaire saisissant que fera Werner Herzog sur un prêcheur évangéliste exhortant et engueulant ses téléspectateurs comme des enfants pour qu’ils fassent des dons). Robson avait donc deux ans d’avance sur les thèmes exploités par Kazan et Schulberg dans UN HOMME DANS LA FOULE.
D’autre part, je trouve Juano Hernadez vraiment exemplaire.
Bien à vous,
A Alexandre Piletitch
Merci pour cette défense passionnante
A Dumonteil (LA 1000e FENRTRE) et Bertrand Tavernier (MOONRISE):
LA MILLIÈME FENETRE. Je me suis laissé tenter par ce film qui m’était totalement inconnu (l’avant dernier de FRESNAY au cinéma). Je ne l’ai pas pris personnellement sous un angle « mélo », mais plutôt « comédie ». Le film se laisse regarder sans ennui, grâce à ses comédiens (CARETTE entre autres), bien que le message sur la mise en garde de la construction à tout va des grands ensembles, « cages à poules » où les gens sont entassés dans un environnement hideux, soit disons assez léger.
Le vieux bonhomme qui refuse de quitter son pavillon, îlot sur un océan de boue, cerné par les barres d’immeubles fait plus cela pour emm… les promoteurs qu’autre chose. Sans doute un ton plus dur aurait donné une autre force a ce film.
Une image saisissante cependant. Un cercueil qui descend par une grue de l’extérieur d’un bâtiment.
Sur un thème identique je prefere le magnifique LE CHAT de Pierre GRANIER-DEFERRE (1971) où les vieux retraités Mathilde et Julien voient leur univers s’ecrouler, cernés par les tours en construction, le bruit des marteaux-piqueur incessant et l’expropriation. Ou encore LA VIE DE PLAISANCE de Pierre GAUTHERIN (TV, 1975) avec Charles VANEL et Germaine MONTERO, d’une noirceur terrible (disponible sur le site de l’INA), à voir ou revoir vraiment.
J’ai beaucoup aimé MOONRISE de BORZAGE malgré que le personnage de Danny (DANE CLARK) affiche sa culpabilité évidente durant toute l’histoire. Un film qu’on aurait tort de sous estimer dans la filmo de BORZAGE parce que parsemé de moments superbes comme l’ouverture très originale, la fuite dans le bayou…, une photographie de John RUSSELL magnifique, de très bons acteurs (apparition d’ETHEL BARRYMORE un peu courte) et comme vous le précisez Bertrand Tavernier, Gail RUSSELL excellente et lumineuse. Heureux d’avoir découvert cette oeuvre qui m’avait toujours échappé.
A MONSIEUR SERVANT
Sur un thème identique je prefere le magnifique LE CHAT de Pierre GRANIER-DEFERRE (1971) où les vieux retraités Mathilde et Julien voient leur univers s’ecrouler, cernés par les tours en construction, le bruit des marteaux-piqueur incessant .
« Le chat » est une bonne adaptation de Simenon.Cependant ce thème de l’ univers qui s’écroule avait été déjà fait l’objet d’un segment de « carnet de bal » :celui ou Marie Bell retrouve Pierre Blanchar et Sylvie dans un appartement sordide ou une grue a commencé son oeuvre de destruction.Ce « sketch » est l’un des grands moments du grand Duvivier .
A Dumonteil : c’est vrai. Pourtant ce segment du CARNET DE BAL, très noir, très désespéré, ne m’était pas venu à l’esprit en écrivant ces lignes.
A Monsieur Servant (bis)
si vous aimez Gail Russell,je vous conseille « the night has a thousand eyes » de John Farrow d’après une nouvelle (qui est aussi un roman) de Cornell Woolrich aka William Irish ;j’avais alors remarqué ses yeux lumineux dans les scènes nocturnes sous le ciel rempli d’étoiles du titre.Film noir à la limite du fantastique.
a dumonteil
Très bon film, brillamment filmé qui s’inscrit dans les grands Farrow
A Dumonteil : (Gail Russell). Merci pour l’info sur THE NIGHT…
Après recherches je crois ne l’avoir jamais vu. Le résumé que je viens de lire à l’air prometteur.
On ne peut pas rester insensible à l’histoire de cet adolescent américain qu’était Roy Dennis,transposé au cinéma par Peter Bogdanovich dans »Mask »sortie durant la mandature de Reagan.Rocky vit avec sa mère dépendante à la drogue et qui boit pas mal.Elle fréquente une bande de bikers qui sont un peu les cow boys des temps modernes ,vivant en communauté et organisant des fètes tout en travaillant un peu.Parmi les personnages on retrouve l’acteur Harry Carey JR qui se nomme Red(clin d’œil de Bogdanovich à Red River,je pense)Gar qui est le père de Rocky et qui revient au milieu du film.Mais le point fort de cette œuvre touchante et forte en émotions est la performance du jeune acteur Eric Stolz qui endosse le role de Rocky qui est atteint d’une maladie rare qui touche le cerveau.Comme l’explique le réalisateur dans le bonus il fallait plus de deux heures de maquillage pour la pose du maquillage et autant pour l’enlever.On ne voit en effet que les yeux et la bouche de l’acteur.Sa mère est incarnée par la chanteuse Cher dont Bogdanovich avait fait une critique alors qu’elle chantait avec Sonny Bono dans les années 60.Il à sut imposer à la production Cher pour son regard intense et son physique frèle.Plusieurs scènes sont d’une force incroyable,notamment quand Rocky lui demande si il est beau.Elle lui répond que sa beauté est interieure,tout est dit dans ces quelques mots.Pourtant Rocky est un adolescent qui rève de parcourir l’Europe en moto avec son copain d’enfance Ben.Il punaise sur une carte les villes qu’il voudrait visiter en écoutant les chansons de Bruce Springsteen.Quand le film est sortie en 84,les producteurs ont décider de raccourçir le film de trois scènes majeures ou l’on entendait des chansons extraites de « The river »et »Born in the USA »deux album du boss.L’agent de Springsteen avait demander un pourcentage sur la vente des cassettes vidéo et là les producteurs ont fait marche arrière.Il à fallut 20 ans à Bogdanovich afin de sortir la version définitive de »Mask ».J’oubliais d’évoquer la présence de Sam Elliot qui campe Gar le père de Rocky puis aussi Laura Dern qui joue une aveugle , qui rencontrera Rocky lors d’une colonie de vacances.Signalons également dans le bonus la fine analyse de Jean baptiste Thoret qui décortique le film de façon magistrale et nous explique que »Mask »est un tableau réaliste de l’Amerique des années Reagan avec en fond la guerre du Vietnam car le personnage de Red est surement un vétéran de ce conflit.Je tiens à remercier ici Elephant films qui viennent de ressortir « Isadora »de K.Reisz, »Henry et June »de Philip Kaufman(les amours sulfureux entre Henry Miller et Anais Nin avec en prime Brigitte Lahaie)puis « Bugsy Malone »qui est une comédie chantée avec Jodie Foster en vedette.
A Bertrand.Alors qu’Arte rediffusera la semaine prochaine votre second long métrage »Que la fète commence »qui est foisonnant grace aux jeux des comédiens puis c’est une critique féroce de la noblesse,c’est du réalisme SOCIAL!En revanche je cherche à voir deux scénarios dont vous ètes l’auteur: »Coplan ouvre le feu à Mexico »de Freda et »Capitaine Singril »de Jean Leduc.Est ce que ces deux films sont disponibles en dvd svp?
A Yves Rouxel
Honnêtement, vous pouvez vous en dispenser. C’est une perte de temps absolue. Ce sont deux films nuls. Mais j’ai beaucoup appris : comment un réalisateur de talent pouvait saboter un scénario déjà pas fameux par paresse et j’menfoutisme et comment un cinéaste pouvait écrire son découpage dans un bureau des Champs Elysées, sans avoir repéré de décors et s’y tenir mordicus, filmant les deuxième plus grandes chutes d’Afrique au 75 si bien qu’on les voit à peine, en fond de plan
A yves et à Monsieur Tavernier
J’ai vu ces films il y a quelques années ;j’avais vu le COPLAN en salle à sa sortie:Freda peut en effet montrer du talent et son goût pour l’horreur baroque se retrouve un peu dans la scène de la chambre froide et la découverte de son propre cercueil par l’agent secret;pour le reste c’est du sous-James Bond …
« captain sigrid » est nul à 100%.
A Jean pierre et Dumonteil.En revanche dans »L’affaire Maurizius »il y à quand plusieurs scènes ambigues entre le fils du magistrat et l’ancien ami de Maurizius(Daniel Gélin).En effet à plusieurs reprises il lui prend la main,lui caresse le bras et l’embrasse sur le front.Là j’ai été un peu perdu et confus de la part de Duvivier et surtout du scénario.
A Bertrand.Je suis content de retrouver cet espace dédié au cinéma qui à marquer une pause dans l’envoi des posts.Deux films sur lesquels je voulais évoquer.Tout d’abord « Tempète »réalisé par un cinéaste assez méconnu en la personne de Dominique bernard-deschamps.Eric von Stroheim est un escroc international qui arrive à vendre aux états-unis un produit miracle qui permet de défriser les cheveux crépus des personnes de couleur.Ayant gagné plus de 900.000 dollars ils quittent l’Amérique avec son comparse campé par Marcel Dalio pour l’Europe.Je n’en dirais pas plus ici car il y à quantités de scènes irésistibles avec en prime Julien Carette dans le role d’un épicier naif et drole.Le second film à déjà été mentionner ici c’est « L’affaire Maurisiuz »qui mérite une revision pour la qualité scénaristique et surtout la mise en scène de Julien Duvivier,en dehors de la fin qui est un peu baclé et moins prenante que le contenu de cette histoire ou le fils d’un vieux magistrat(Vanel)va enquéter sur une affaire de 1935.Daniel Gélin alors vedette à l’époque compose un homme perdu pour l’amour d’une femme et de sa sœur cadette qui jouera un role important dans l’histoire.Techniquement les plans dans le tribunal sont d’une noirceur consternante ainsi que les scènes dans la demeure du magistrat(peu de lumières dans cet espace immense).Je pense que le tout relève de la nature de Duvivier qui à toujours mis en valeur le sombre et le pessimisme des personnages.Il y à beaucoup d’anxiété et de tension voire de souffrance interieure dans chacun des protagonistes de ce film à voir pour Duvivier,grand cinéaste,il faut le répéter.
A Monsieur ROUXEL :
permettez -moi de ne pas partager votre enthousiasme pour cette tempête dans un verre d’eau où Stroheim vend le Sahara (au m²?),retrouve son ancien amour marié et se retrouve aux prises avec un maître chanteur;plus Arletty qui donne l’impression de reprendre son rôle de ‘hotel du nord » ,le talent de Jeanson/ Carné en moins;et Dalio dans le rôle du méchant Dalio. Des rôles sur mesure.
Cela dit ,ce film a ses défenseurs ,j’ai lu pas mal d’avis positifs dont un de mes amis anglais -fan de Duvivier!!-,et des goûts et des couleurs..
Pour moi il ne fait absolument aucun doute que Duvivier est un très grand ;cependant je ne considère pas « Maurizius » comme un de ses très grands films des années 50 (au même niveau que » sous le ciel de paris » « la fete à Henriette » » voici le temps des assassins » voire « chair de poule » et « Marie-Octobre « ,sans oublier le sous-estimé « Marianne » dont il faut voir les 2 versions);nous sommes ici plus sur le territoire d’ André Cayatte (je précise ,c’est malheureusement nécessaire ,que parler de Cayatte n’est ABSOLUMENT PAS PEJORATIF pour moi)et ce genre de film a besoin d’un scenario en béton:or les deux personnages féminins ,joués par Eleonora Rossi-Drago et la grande Robinson sont extrêmement mal définis alors qu’ils jouent un rôle capital dans l’intrigue .Avez-vous d’ailleurs remarqué que le jeune héros est joué par Jacques Chabassol,que Duvivier a sans doute remarqué dans « avant le déluge »-il y est l’amoureux de M. Vlady- que Tulard démolit en 4 lignes mais que Lourcelles réévalue dans un article passionnant de son guide des films ?
A Dumonteil
Je suis tout à fait d’accord avec vous sur MAURIZIUS. Je pense que Duvivier a eu tort de vouloir adapter un livre se déroulant dans un contexte culturel qu’il connaissait mal. La culture de l’Empire aussi hongrois est très spécifique et imprègne le roman
A Yves Rouxel : (TEMPÊTE) Le film est sympathique. Et puis il y a Stroheim, donc j’adhère. Et cette réplique entre Dalio et Arletty, quand il lui dit « Tu es bien bucolique ce matin, ma chère Ida », elle répond : « bucolique! bucolique! … on dirait que j’ai une maladie! ». Ça j’aime !
Un film de l’italien R.Ando de 2015 qui n’est même pas sortie en salles. »Les confessions »nous plonge dans l’univers du G8 ou le directeur du FMI,un français Daniel Rocher décide d’inviter pour son anniversaire les 8 ministres des affaires étrangère en Allemagne dans un hotel de luxe.Parmi les autres invités on retrouve une jeune femme qui écrit des histoires pour les enfants et un moine italien taiseux.Je ne révelerais pas ici la trame dramatique de ce scénario d’actualité avec les envers du décor ou le réalisateur nous montre les affinités entre ces hommes et femmes qui se côtoient au détriment des peuples qui sont sensés représentés.Impitoyable et sans concessions aucune le cinéaste tape là ou ça fait mal avec les doutes et les regrets de ces protagonistes.Le casting est international avec un Daniel auteuil étonnant dans la peau de Rocher puis aussi Tony Servillo qui compose un moine exceptionnel.
Tout d’abord un livre signé Peter Bogdanovich ancien critique de cinéma qui à rencontrer beaucoup de réalisateurs durant plusieurs décennies. »Les maitres d’Hollywood »parue chez Capricci à 29 euro est un ouvrage indispensable ou l’on peut lire des entretiens avec de bons cinéastes(Alan Dawan…).Restons avec Bogdanovich avec un film de 73″La barbe à papa »qui est un road movie se déroulant en 35 pendant la récession économique aux Etats-unis.L’interet du film c’est que Ryan O’neal joue avec sa fille Tatum(qui débutait à l’écran).Escroc à la petite semaine qui vends des bibles à des veuves à travers le Kansas,il va prendre sous son aile Addie afin de l’emmener chez sa tante.Rebondissements,gags comiques font partie de cette comédie douce amère.Du même réalisateur vient de sortir chez Elephant »Mask »avec la chanteuse Cher.Film dramatique sur la maladie d’un enfant dont la mère est droguée et perdue.Enfin pour terminer juste un petit mot sur »Pentagon papers » de Spielberg sortie la semaine dernière sur les écrans.Le film rabache le mythe américain de la vérité triomphante et rappelle l’indispensable liberté de la presse.Pensum édifiant bien sur adresser à Donald Trump et à ses diatribes contre les »Fake news ».Celà dit le film est en pilotage automatique et manque totalement d’acuité.
A Yves Rouxel
Pas du tout d’accord. Comment peut on parler à l’époque de Snowden, de Trump de rabâchage quand on voit dans le film le compte qu’il a fallu mener pour contredire un mensonge d’état, quand en même temps open dénonce les liens entre les actionnaires d’un journal, ses dirigeants, voire son rédacteur en chef avec le pouvoir politique (Hanks et Kennedy, Streep et le pouvoir en place), sujet jamais traité avant et totalement non discuté en France où les liens personnels entre les présidents et des journalistes et directeurs de journaux abondent. La manière dont Spielberg contrôle une interprétation chorale avec des dizaines d’acteurs, des scènes collectives hyper dures à tenir, ce n’est pas, je peux en témoigner comme metteur en scène, du pilotage automatique. Et l’interprétation de Meryl Streep et Tom Hanks est exemplaire. C’est un film dans la lignée de Lincoln, plus classique mais tout à fait passionnant. Et le fait de passer en Bourse, les rapports avec les actionnaires, vous pouvez citer beaucoup de films sur la presse qui en fassent état. Généralement le conflit se centrait autour du rapport entre un rédacteur et son chef ou un nouveau repreneur
THE POST (ou Pentagon Papers) je ne suis pas surpris par l’avis de Bertrand, j’ai révisé ma vision sur Spielberg avec LINCOLN. Il avait touché un mot du lien de la proprio avec le pouvoir dans un interview et la B.A. en fait mention. C’est original car il y a plus de nuances que ce qu’on a d’habitude dans ce genre d’histoire (cf la 1ère représentation du Washington Post avec LES HOMMES DU PRESIDENT, ou d’autres films): la proprio (Streep) doit affronter les ambigüités de ses relations. Le cinéma populaire devient adulte mais ça aura forcément moins de succès que STAR WARS ou d’autres Spielberg plus… « familiaux » disons. L’affiche est magnifique.
je parle de l’affiche originale:
http://www.imdb.com/title/tt6294822/mediaviewer/rm268720128
A Bertrand.C’est du déjà vue dans le cinéma,bien avant »Snowden »Forman à filmer »Les hommes du président ».Seulement je tiens à maintenir mon idée que ce film de Spielberg est en roue libre mais qui mérite quand même d’etre vue.
A Yves Rouxel
C’est un film qui a été conçu, écrit, tourné, monté en 10 mois, dans un état d’urgence parce que Spielberg voulait défendre une presse indépendante qui est soumise aux attaques les plus graves de son histoire. Cela demande une passion, une énergie pour diriger ce film choral, complexe, avec de vrais personnages de femmes (absentes des HOMMES DU PRESIDENT). Rien que cela et la qualité de l’interprétation me laissent admiratifs
Rouxel, Les hommes du président n’est pas un film de M Forman mais de Alan J Pakula et je pense que Spielberg a au moins autant de courage et de nécessité impérieuse pour faire son film que son illustre prédécesseur au vu de la situation américaine.
Et en plus c’est un film formidable sur un journal en train de se faire qui retrouve comme je l’ai dit une énergie rare assez similaire à celle du Fuller de Park Row (qui est un film absolument génial à voir et revoir).
L’avez vous vu ou avez vous des réticences à le voir.
Sinon je trouve effectivement l’affiche originale assez géniale graphiquement.
J’ai trouvé THE POST excellent mais je n’en ferais pas un si grand film.
C’est mon problème avec Spielberg.
C’est que je n’ai jamais autant aimé ses films qu’entre 1941 et INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT, au moment où ils sortaient. Tout soudainement, par la suite, quelque chose s’est cassé. Je me suis mis à ne voir que les effets de manche, le « storytelling » filmique, la manipulation grossière du spectateur.
Bien entendu, et c’est tant mieux, les choses se sont révélées plus complexes, et moins réductibles à ce que je fustigeais, à mesure que le temps passait et que le cinéaste murissait.
Cela avait commencé avec LA LISTE DE SCHINDLER, film qui se posait là, impossible à balayer d’un revers de manche, mais dont je ne pardonnais pas la scène de la douche.
Pourtant, ce qu’il y a d’assez beau chez Steven Spielberg, et qui constitue peut-être l’essence de son talent, est cette façon, qui n’en finit plus de se révéler, au fil des ans, comme constitutive de sa personnalité de cinéaste, de laisser affleurer, de rendre publique même, sa propre maturation, pas seulement de cinéaste ou d’artiste, mais carrément d’être humain.
Peu de cinéastes célèbres auront autant donné l’impression de murir, en tant que personne, avant toutes considérations formelles, même si la forme épouse les contours de cette maturation.
Ce qui interpelle et charme dans THE POST est cette cohabitation entre une permanence de « trucs » indéfectiblement associés à une imagerie propre au cinéaste depuis CLOSE ENCOUNTERS (des effluves lumineuses d’un OVNI à celles qui émanent d’une photocopieuse, il n’y a qu’un pas) avec cette manière qu’a maintenant Spielberg, discrètement, mais surement, de substituer au plus brillant des savoir-faire, ce qui pourrait enfin ressembler à une écriture.
à AA: mais ça semble un peu contradictoire! SS se fait plus mature et du coup vous intéresse moins? en fait c’est vrai qu’il ne se cache pas et bénéficie de cette naïveté intelligente jugée stupide par ceux qui vont trop vite. Ceci dit, je n’ai jamais vu SCHINDLER car je redoute la sentimentalité par rapport au génocide hitlerien. J’admire la dernière expédition de JAWS, la sculpture type avant-garde sur la purée par R Dreyfuss dans CLOSE ENCOUNTERS, la montée de la nervosité de la foule dans GUERRE DES MONDES. Mais il y a la météorite LINCOLN que je viens d’acquérir en br pour cette fois en apprécier tous les détails: comment a-t’il pu s’autoriser un film aussi didactique ou pédagogique ou simplement historique, aussi complexe en informations de raisonnement des personnages, de stratégies intellectuelles, de manips psy, sans nudité féminine ni course de bagnoles, sans extra-terrestres? On imagine LINCOLN dans la petite salle de Painful Gulch, Texas! (je m’excuse pour les habitants de ce village dont la culture pourrait me surprendre). Bon, il a pu parce qu’il peut rallier en plus de son nom à lui, ceux de vedettes bien sûr. mais quelle modestie (cf l’affiche USA de THE POST où son nom est minuscule), quelle intelligence.
Que voulez vous dire par « du déjà vu » avec Snowden?
Le film de Stone il est vrai assez oubliable malgré ses bonnes intentions (CQFD: le film de Spielberg n’en reste pas à ses bonnes intentions c’est du grand cinéma qui sait rendre haletants des enjeux pour le moins abstraits)? Ou l’action même de Snowden qui ne me semblait pas « déjà vue » mais des plus précieuses?
Je crois qu’il faut enfoncer le clou y compris en France où on cherche aussi à nous empapaouter en mélangeant allègrement journalistes d’investigation et sites prompts aux fake news, histoire d’empêcher les premiers (et les lanceurs d’alerte avec eux) de faire leur action IN-DIS-PEN-SA-BLE!
A Ballantrae
J’aime bien le film de Stone et j’ai revu avec une vraie émotion sa trilogie vietnamienne (malgré la langue anglais dans HEAVEN&EARTH)
« mais ça semble un peu contradictoire! SS se fait plus mature et du coup vous intéresse moins? »
A MB,
Non, c’est pas du tout ce que je dis mais c’est parce que je dis pas les choses simplement.
Au contraire, c’est ce constat, avec le temps, d’une forme d’humilité chez Spielberg, d’engagement, et d’une maturité qui peu à peu se sédimente (quel chemin que celui qui sépare LA COULEUR POURPRE de LINCOLN!) qui fait que j’ai retrouvé, au cours des années 2010, de l’intérêt pour son parcours.
En résumé et en ce qui me concerne : Steven Spielberg n’est absolument pas mon réalisateur américain préféré, loin de là. Je lui préfère très très nettement Martin Scorsese, pour prendre quelqu’un d’à peu près la même génération.
Quand j’évoquais la période qui va de 1979 (1941) à 1984 (INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT), c’était pour me resituer : entre 13 et 18 ans, j’ai raffolé de Spielberg, avant que quelque chose ne se casse.
Mais le temps a fait son oeuvre et, bon an mal an, le réalisateur est toujours présent, brillant, géniteur d’une filmographie conséquente qui finit par (me) livrer quelque chose.
J’ai aimé THE POST, de façon quelque peu réservée (because ce que j’ai dit avant) mais réelle parce qu’il y a une légèreté (pas le fort du réalisateur, pourtant), une aisance, l’ évidence qui n’a échappé à presque personne d’un savoir-faire mature, sympathique avec des moments de mise en scène plus posée qui me surprennent agréablement comme ce passage où Bob Odenkirk essaie de joindre, en changeant de cabines téléphoniques, le reporter Dan Ellsberg.
L’arrière-plan ultra-banal (une pauvre rue longeant ce qui ressemble à l’arrière d’un parking à étages), une caisse au premier plan qui s’ajoute à l’impression de piétinement filmique, limite plan séquence, très série noire avec Odenkirk qui paume sa monnaie sur le trottoir….tout cela a fait que, pour la première fois dans ma vie de spectateur de films de Spielberg, je me suis dit qu’une telle séquence aurait pu être filmée par Scorsese.
A Bertrand sur Oliver Stone:
je suis toujours entre eaux avec ce cinéaste, je partage souvent ses idées, suis épaté par son culot (y compris formel parfois) mais trouve aussi de vraies maladresses et des fautes de goût vraiment ahurissantes ( le pire pour moi c’est Natural born killers).
Je n’avais pas trop aimé Né un 4 juillet, beaucoup apprécié Platoon et étais resté mi figue mi raisin pour Entre la terre et le ciel ( TL Jones y était superbe et le point de vue s’avérait rare et équilibré).Il me faudrait les revoir pour bien faire…
Je retiens comme de beaux moments de cinéma Salvador, Wall street ( là aussi faut vérifier avec le recul après d’autres films sur les rouages de l’économie brillants tels Margin call ou The big short), JFK (formellement magistral), le mal aimé Nixon ou encore ce polar excessif qu’est U turn + son « autre histoire de l’Amérique » sacrément culottée!
A Ballantrae
Il y a aussi ANY GIVEN SUNDAY (L’ENFER DU DIMANCHE) que je trouve très passionnant et THE DOORS sans parler de RADIO TALK. Je déteste NATURAL BORN KILLERS
à AA: j’ai simplifié pour vous pousser à broder eh eh, en tout cas étant donné la qualité de la broderie j’ai bien fait!
D’Oliver Stone, il me semble que SALVADOR vieillit mieux encore que d’autres films importants sur le même type de sujet (THE KILLING FIELDS ou même UNDERFIRE).
À Bertrand, sur Pentagon Papers : vous parlez de classicisme pour ce film, mais c’est à mon sens un immense compliment à faire à Spielberg. La fluidité de sa mise en scène me semble n’avoir jamais été aussi évidente. Sa direction d’acteur aussi parfaite (Hanks et Streep ne m’ont jamais autant surpris dans leur composition). Et la reconstitution du début des seventies est affolante de détails, et pourtant … tout semble naturel, rien n’est appuyé, on pourrait se croire dans un film de Pakula, Coppola ou Pollack. Et ce combat merveilleux, pour la première fois raconté à l’écran, apporte son lot d’émotions saines : celles qui nous redisent ce que doit être une démocratie. La phrase à retenir prononcée par un des juges de la Cour Suprême (en substance) : « Nos pères fondateurs ont donné une belle protection à la liberté d’expression et à la presse. Celle-ci se doit d’être du côté des gouvernés et non des gouvernants ». Ce rappel qui semble évident ne l’est tellement plus, à commencer par notre beau pays, que chaque journaliste devrait s’affranchir des liens de proximité entre leurs patrons du CAC 40 et l’Etat. C’est non seulement absolument pas un pensum mais un film indispensable, non content d’etre un des grands Spielberg.
à Sullivan: je me méfie toujours quand j’entends une critique négative du type « bof c’est du classicisme » ou « c’est un peu académique » (j’ai entendu ça pour UNE SEPARATION)… bon dieu que veulent-ils? La liberté de ton et le laisser-aller « libertaire » ou « surréaliste » de JP Mocky, la mise en scène à la « ça fera bien la rue Michel » de je ne sais quel Dany Boon? le travail dans la liberté totale? Non! de la discipline nom d’une pipe! le bon cinéma ne se fait qu’avec une discipline de fer, ah mais… C’est bon, repos!
A Bertrand.Avez vous vu « Le 15 heures 17 pour Paris »de Clint Eastwood sortie la semaine dernière?J’ai faillit quitter la salle durant la séance tellement que je n’ai pas reconnu le cinéaste à qui l’on doit »Mystic river », »Million dollar baby »ou le dyptique sur la guerre de Corée.Ici on est balader entre l’Italie et les Pays bas avec des retours en arrière sur l’enfance et l’adolescence de ces trois américains qui s’engagerons plus tard dans l’armée us.Mème la scène finale dans le train est assez faible au niveau actions pure.C’est du déjà vue au cinéma.Je resortis du cinéma un peu triste pour Eastwood le réalisateur!!!
A Yves Rouxel
Je n’ai eu que des échos consternés
Petite déception aussi pour le WONDER WHEEL de Woody Allen qui semble aussi marquer légèrement le pas. L’originalité est peu de mise même si on prend toujours plaisir à regarder le film et l’interprétation de Kate Winslett est intéressante. Le reste est sous l’égide de la nostalgie que l’on connaît du réalisateur (le Coney island des années 50, les teintes sépias, jaunes et rouges…)
Les anciens d’Hollywood (Eastwood, Allen…) seraient-ils fatigués ? Pour le confirmer ou l’infirmer à voir pour leurs prochains films…
A DAMIEN D
Je trouve le film fatigué et surtout ressassant des thèmes repris de Tennessee Williams tout comme BLUE JASMINE que j’avais trouvé très surestimé. Les précédents Eastwood SULLY notamment étaient plein de vigueur et d’énergie
Je ne m’y risquerai pas c’est sûr.
J’étais méfiant au vu du sujet et du choix de casting ( syndrôme Audie Murphy???) mais les premiers échos sont sans appel!
Je reste sur Sully remarquable,sobre, humaniste.
Pour Allen d’accord avec vous Bertrand pour BLUE JASMINE. Finalement dans les derniers : MAGIC IN THE MOONLIGHT et CAFE SOCIETY m’avaient pour le coup plus réjouis.
Pour Eastwood et Allen vu leur imposante filmographie on est parfois exigeant dès qu’un film plus faible paraît mais on a encore des raisons d’espérer de voir sortir de leurs chapeaux quelques pépites. Reste qu’avec l’âge (et c’est normal) la fatigue et la lassitude peuvent diminuer qualitativement leurs créations.
Et dans l’histoire d’Hollywood, peu de réalisateurs ont eu le mérite de sortir avec les honneurs (quelques exceptions comme Ford avec SEVEN WOMEN, Huston avec GENS DU DUBLIN, Lumet avec 7h58 CE SAMEDI-LA pour n’en citer que quelques-uns).
A Damien D
Très peu en effet. Etrangement, un Gordon Douglas s’adapte mieux dans THE DETECTIVE, voire certaines scènes de BARQUERO et de TONY ROME qu’un Preminger mais Huston reste une exception avec WISE BLOOD, FAT CITY, LES GENS DE DUBLIN. Aussi parce qu’il se repose en tournant ANNIE, un terrible nanan d’horreur au Canada comme si cela n’avait aucune importance. Il ne se regarde pas le nombril, tacle VICTORY mais soigne FAT CITY ouLES GENS DE DUBLIN. On dirait des premiers films
J’ai aimé le dernier Woody Allen, dont l’atmosphère m’a parue forte, avec un décor (je pense surtout à l’appartement) qui imprègne la mémoire (on peut dire qu’il est recherché quoiqu’un peu improbable).
Il y a une espèce de jeu, dans ce film, entre la noirceur du propos (certes coutumière chez Woody)et la débauche de couleurs de Vittorio Storaro qui m’a intéressé. On peut y voir aussi un exercice de style en forme d’hommage à tout un théâtre américain dont le porte-étendard est Tennessee Williams, effectivement.
Quant au « gag » du gosse pyromane, j’adore.
A Alexandre, sympa à voir ce Woody mais l’ensemble n’emporte pas, n’émeut pas, ne bouscule pas avec comme l’impression d’avoir déjà vu 100 fois ce genre d’histoire. Le gag du gosse pyromane est comme plaqué à l’intrigue (même si l’idée est marrante). Bref, on sent un essoufflement dans la mise en scène qui, au delà des aspects formels toujours maîtrisés, est assez patent.
a Yves Rouxel
BARBE A PAPA est un petit bijou méconnu.
Film en noir et blanc ou la petite tatum O’Neill est sensationelle et le scénario trés original je trouve , on ne sait jamais ou va nous amener le réalisateur.
Pour ceux qui ne l ‘ont jamais vu , précipitez vous sur cette oeuvre a nulle autre pareille.
C’est excellent, bien meilleur que Mask défendu plus haut…mais je n’ai pas vu la version « augmentée »dont vous parliez Rouxel.
Cette maladie terrifiante est apparue de manière inoubliable dans Elephant man bien sûr mais aussi, de manière vraiment dérangeante, dans Under the skin puisque l’un des « acteurs » réellement atteint est au coeur de qqs séquences impressionnantes.
Pour en revenir à Bogdanovich, j’aime aussi La dernière séance et Nickelodéon.
C’est excellent, bien meilleur que Mask défendu plus haut…mais je n’ai pas vu la version « augmentée »dont vous parliez Rouxel.
Cette maladie terrifiante est apparue de manière inoubliable dans Elephant man bien sûr mais aussi, de manière vraiment dérangeante, dans Under the skin puisque l’un des « acteurs » réellement atteint est au coeur de qqs séquences impressionnantes.
Pour en revenir à Bogdanovich, j’aime aussi La dernière séance et Nickelodéon.
Et ses apports sur l’histoire du cinéma américain sont des plus précieux!
à H Patta: PAPER MOON/BARBE A PAPA pardon cher collègue au contraire je trouve que tout y est attendu, il n’y a jamais de surprises, c’est bien joué, mais le ressort comique d’escrocs menteurs qui vendent des bibles à des victimes pauvres et affaiblies par le chagrin m’échappe un peu. Ou alors il eût fallu être vraiment noir et cruel. La petite fille n’a aucune consistance, elle s’adapte à cette filouterie dégueulasse avec une facilité irréelle. Comme souvent chez PB toute la conception est très théorique, abstraite. Je ne crois pas à ces personnages ectoplasmiques. S’il y avait eu plus de composante historique pour engraisser (quoique le terrain ait été si exploré déjà en 73, qu’arriver à y être singulier c’est coton) mais PB s’en fout, non, le film est complaisant en racolant à fond avec le charme de Tatum (cette petite fille est si charmante!…). Comme cinéaste, on dirait que PB se fabrique une autre personne que l’historien-critique qu’il est aussi et qu’il n’a jamais vu un film de Wellman des années 30 sur les victimes de la même crise alors qu’il les a tous vus!
MAIS, belle photo et performance quand même de Tatum cf son monologue en plan de trois minutes à peu près dans la voiture, ils y ont passé du temps à tourner ça dit-on, ok Bogda s’est donné de la peine mais ce que je trouve à mettre sur l’autre plateau de la balance, ne suffit pas. pour moi!
Je voudrais bien revoir le curieux SAINT JACK et LA DERNIERE SEANCE. et si on est déprimé et qu’on veut absolument en finir voir surtout ENFIN L AMOUR seul un mardi soir, pistolet ou arsenic à portée de la main c’est radical…
A Henri Patta.J’ai déjà écrit sur ce film qui m’a littéralement enchanter pour le couple Ryan O’Neal et sa fille Tatum qui est d’un naturel plein de joies.Pourtant comme il est précisez dans le bonus,les prises ont été assez difficiles car la petite préférée jouer avec son papa que retenir les dialogues.
Pas du tout d’accord non plus! Pentagon papers (quel titre américanisé curieux préféré à The post)est un film remarquable dans ses enjeux intellectuels et politiques comme dans ses choix formels incroyablement dynamiques.
Alors que le sujet pouvait générer une hagiographie statique, l’action et l’énergie se déploient à tout endroit: l’observateur qui va créer le dossier des « pentagon papers », les deux journaux, Ben Dradlee et son équipe et bien sûr Kay Graham qui s’approprie vraiment son journal en faisant un choix difficile.
La parole politique avait été déjà magnifiée dans Lincoln, les enjeux de la guerre froide dans Le pont des espions , voici un nouveau chapitre de ce pan passionnant de l’oeuvre de Spielberg qui me semble l’aboutissement de ce qu’il avait esquissé dans Amistad (avec ses hauts et ses bas).
Et je ne suis pas d’accord non plus Rouxel avec votre lassitude face au Woody Allen qui me semble au contraire proposer une variation brillante autour du personnage féminin qui serait à l’étroit dans sa vie après la réussite de Blue jasmine (ou il y a bien longtemps de Une autre femme).Le travail de V Storaro est assez remarquable notamment quand il compose des ambiances colorées par les néons renouant avec ses essais dans Coup de coeur de Coppola, autre brillant essai de théâtralisation des sentiments.
Vive le cinéma américain quand il est aussi réussi!!! Et j’attends avec impatience Three billboards, La forme de l’eau et Phantom thread ce qui en m’empêchera pas de voir La douleur ou Seule sur la plage la nuit.
A ballantrae.Moi aussi j’attends de voir Daniel day lewis sous la camera d’Anderson pour son dernier film car il à décider de se consacrer entièrement au théatre en créant une école d’art dramatique.J’attends aussi le nouveau Gianolli »L’apparition » avec Vincent Lindon dans le role d’un journaliste français qui va enquéter sur un miracle reconnue par l’église en Italie.
A Yves Rouxel
L’APPARITION est un film passionnant et qui prend beaucoup de risques. Le Anderson est très beau
Adapter d’une pièce et mis en scène par Carl Théodor Dreyer en 55″Ordet »(le verbe)est une œuvre d’une puissance inouie.Dreyer nous décrit des personnages qui vivent dans un petit village danois avec un patriarche qui à une forte personnalité et qui gère la maison ou vivent ses enfants et petits enfants.Peu de mouvements d’appareil,plans fixes dans la pièce principale,rythme lents des personnages sur une musique fantastique.Parmi les fils on retrouve Johenssen qui apparait illuminé au premier abord car il récite des extraits de la bible et semble hanter par une force interieure.Le docteur lors d’une scène déclare au père que Johenssen n’a pas sa place dans la maison: »Il serait mieux dans un asile »le père s’offusque et lui réponds que tant qu’il vivrait son fils resterait sous le même toit.Le tournant dramatique du film vient de la dernière partie de l’œuvre ou Johenssen revient après une fugue nocturne.La scène est saisisante quand il dit: »Vous qui prétendez avoir la foi,vous ne savez même pas prier DIEU car DIEU peut faire des miracles tous les jours ».Le medecin,le prètre sont consternés et pétrifiés par cet homme plein d’humilité et de bonté qui accomplira un miracle.Dreyer pose la seule et veritable question : »Ou commence la folie et la raison car les deux sont à la frontière du réel et de l’iréel? ».Dans une revue danoise j’ai retrouver une interview de Dreyer qui aborder le réel dans le cinéma.Il dit que beaucoup de cinéastes ont voulu et veulent montrer le réel et le filmer mais sans donner de réalisme au réel.Je pense que l’homme au sens general du terme à toujours voulu expliquer l’inexplicable,le désir de savoir des choses qui ne sont pas dans la logique de mortels que nous sommes. »Ordet »fait partie des chef d’œuvre qu’il faut voir.
Là entièrement d’accord, Ordet reste l’un de mes films préférés toutes époques confondues et je suis toujours aussi retourné par la fin.
Vu deux BOGART qui visiblement n’ont pas été abordés ici. CONFLICT (CURTIS BERNHARDT, 1945, WARNER),un bon suspense où BOGEY assassin de son épouse, « tourne en bourrique », croyant qu’elle est toujours vivante. Pas son meilleur film certes, mais je l’ai trouvé plaisant avec un Sidney GREENSTREET pour une fois sympathique et une belle photo de Merritt GERSTAD (à part les scènes de montagne en studio,très WARNER années 40 qui ne m’ont pas emballé). Une petite baisse de régime après la première séquence en montagne,et puis l’intérêt se manifeste de nouveau quand BOGART essaie de comprendre ce qui lui arrive. Le pitch final est un peu tiré par les cheveux, mais ça passe.
Et DEAD RECKONING (JOHN CROMWELL, 1947, COLUMBIA), un film noir plaisant, doté d’un beau final. Avec un acteur que je ne connaissais pas, Maurice CARNOVSKY, que j’ai trouvé vraiment bien dans un rôle approchant celui de George MACREADY dans GILDA. Et pour le timbre de voix de Lizabeth SCOTT, assez envoutant. J’ai vraiment aime aussi la photo de TOVER, surtout pour les eclairages intérieurs.
Visiblement ces deux productions n’avaient pas la côte dans vos notices sur BERNHARDT et CROMWELL dans 50 ANS. Personnellement je les trouve captivantes, bien menées,avec une préférence pour le CROMWELL qui propose un film noir au scénario assez fluide.
A Servant Jean-Pierre
Nous trouvons Coursodopn et moi, le scénario de Dead Reckoning si bourré jusqu’à la gueule de tous les ingrédients du genre qu’il en devient souvent presque parodique, avec un dialogue qui essaie de surclasser ce qu’il y a de plus ostentatoire dans la littérature pulp. Et les rebondissements sont très faibles. CONFLICT est ultra classique et prévisible. Bogart ne voulait pas le faire et Jack Warner a du faire pression. Curtis Bernhardt a fait nettement mieux
A Bertrand Tavernier (CONFLICT/DEAD RECKONING).Oui ce sont bien les avis que vous aviez exprimés avec JP Coursodon dans 50 ANS. Pas deux films majeurs, néanmoins j’ai été content de les découvrir.
Cher Bertrand,merçi encore pour ce blog, indispensable à tout cinéphile qui se respecte. D’ailleurs le Père Noel doit le lire car il m’apporté dans mes petits souliers le « Kong » de M.Le Bris et « La Continental » de C. Leteux. Quelles lectures!!A propos de Gilles Grangier, que pensez-vous de sa période pré-Gabin (23 films quand meme), qui n’a pas l’air d’etre très mémorable(Fernandel,Bourvil,Guétary,Noel-Noel et trop de pièces de boulevard,mais sait-on jamais?) Je voudrais néanmoins sauver « Histoire de Chanter »,( petite collection rouge Gaumont),film jubilatoire ( dialogues de René Wheeler),mêlant la comédie et le fantastique avec un numéro sensationnel de Julien Carette etaussi Noel Roquevert dans un role ou aurait brillé Bela Lugosi. Apparaît aussi Luis Mariano, très sympa dans son premier role.On peut regretter que l’histoire n’aille pas à bout de ce scénario délirant.Enfin,que pensez-vous du »Cave » avec Claude Brasseur qui ressort en DVD.
Concernant Phil Karlson,graceà vous vont sortir chez Sidonis, »Thunderhoof » ainsi que « Les Frères Rico » déjà analysés par vous, mais aussi » They Rode West », qu’en penser?.
Je crois avoir exprimé plusieurs avis sur THEY RODE WEST, sujet prometteur de Frank Nugent mais réécrit et édulcoré qui souffre d’une distribution très peu excitante et d’extérieurs au rabais contrairement à THUNDERHOOF et LE SALAIRE DE LA VIOLENCE (ET THE BIG CAT). Dans les Grangier 1ère période, il y DANGER DE MORT qu’on trouve sur un site, celui de Jean Olle Laprune, AU PETIT ZOUAVE qui n’est pas mal du tout avec de bons dialogues de Pierre Laroche. Et dans les comédies avec Perier, il y en a peut être une à retenir. UN CAVE était visible. Jean Cosmos a travaillé au scénario, il était le 22ème m’a t il dit. Les acteurs étaient bien dans mon souvenir
« danger de mort » est en effet le seul film qui se détache du lot :l’erreur d’un pharmacien (oui,comme dans « it’s a wonderful life » ,mon film de l île deserte) qui met en danger cinq patients ,pour ce qui est des autres films c’est de la production commerciale courante :
« adhemai bandit d’honneur » vehicule pour Noel-Noel promu héros calabrais à contre -coeur dans cette parodie de vendetta .
« trente et quarante » et « amour et cie » sont des vehicules pour Guétary. Le premier a une assez amusante scène de piano et vocalises avec Martine Carol dont c’est un des premiers rôles importants sous l’oeil d’Alerme .Le second s’essaie au policier ,mais on est loin de ce que GG fera à la fin des années 50 (« le desordre et la nuit » « échec au porteur » , » trois jours à vivre »,etc)
« histoire de chanter que vous sauvez ,je ne le conseillerais qu’aux fans de Mariano .
« par la fenêtre » a un bon pleonasme de Bourvil à propos d’une fille: « nous nous sommes rencontrés le même jour »
« l’amour madame » est une des comedies dont parle M.Tavernier avec Périer qui rencontre Arletty jouant son propre rôle;c’est plaisant mais on l’oublie des que le mot fin apparait sur l’ecran ;je l’ai regardé en tant que complétiste de MME Bathiat.
Deux comédies de boulevard du pauvre avec le couple Marchal /Robin dans » Jupiter » et » le plus joli péché du monde » (mieux vaut les revoir ,le premier dans « gibier de potence » et les Bunuel,la seconde dans « la fete à Henriette » et « au petit zouave »(de GG)dont parle M.Tavernier
le dernier film pré-gabin « faites moi confiance » ,avec le célèbre animateur Zappy Max ( » c’est parti mon zappy »,ça va bouillir ») rate complètement ses séquences oniriques dont certaines se deroulent en orient ou un vizir semble vouloir être calife à la place du calife ;apparition de De funès vers la fin
Dans la periode 1953-1959 ,il y a de bons films noirs ,mais vous le
savez déjà..
Je reviens sur « danger de mort » qui est à voir ;Duvivier parait-il aimait le film .Ledoux et Piéral sont remarquables ;les scènes se deroulant dans un cirque ou le nain est le souffre-douleur et ou GG montre la méchanceté d’un enfant ;sa structure est d’ailleurs proche des films dits « à sketches chers à JD…
A dumonteil
Et AU PETIT ZOUAVE est vraiment plaisant avec une belle interprétation chorale (beaucoup de personnages dans le bistrot). Pour les autres, ceux que j’ai vus, je partage votre avis. J’avais oublié le Happy Max.
Parmi les policiers sans Gabin, je rappelle REPRODUCTION INTERDITE/ MEURTRE A MONTMARTRE qui bénéficie d’un bon scénario de Wheeler et de Paul Frankeur en vedette. Annie Girardot est impressionnante
A Aigle bleu : (sur Gilles Grangier). Il y a un excellent livre d’entretien consacré à ce réalisateur PASSÉ LA LOIRE, C’EST L’AVENTURE (François Guerif, 1989), dans lequel Grangier parle de ses films. Lucide, sévère parfois avec lui-même. Un bouquin bourré d’anecdotes.
Le titre est emprunté à une expression de Jean Gabin qui n’aimait pas, parait-il, trop s’eloigner de chez lui pour les tournages.
Peut-être le connaissez-vous ?
Moi de Grangier, il y a un film que je voudrais bien revoir – vu une fois il y a longtemps – c’est ECHEC AU PORTEUR (1957), l’histoire d’un type qui transporte à son insue, une bombe dans un ballon de foot. Il y avait Reggiani,Meurisse et Jeanne Moreau. Un de mes amis l’a vu il n’y a pas longtemps et m’a dit qu’il avait été assez déçu. Il m’en reste pourtant un bon souvenir…
A M.SERVANT
c’est un bon petit film noir ,dont l’argument n’est pas sans rappeler le court-métrage » bang you’re dead » de « Hitchcock presents » ,la bombe remplaçant le revolver ;le scenario est de Pierre Very dont le talent n’est plus à vanter.En plus une bonne distribution qui comprend Reggiani -qui disparait très vite,ce qui a dû étonner les spectateurs de l’époque-,Meurisse (dont « les diaboliques » avait boosté la carrière 2 ans avant),Froebe (futur « Goldfinger »),Moreau(déjà utilisée par GG dans « gasoil » ),Simone Renant;cependant la vedette demeure le ballon bourré d’explosif qui vers la fin devient presque vivant….
A Dumonteil : Merci pour votre avis.
Encore un joyau sur france culture : une lecture du scénario de Pierre Laroche pour » Les malheurs de Sophie » de Jacqueline Audry, chroniqué sur ce blog. Effectivement , l’adaptation est audacieuse…
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/la-vie-du-cinema-les-malheurs-de-sophie-1ere-diffusion-19041946-chaine-coloniale
C’est sans rapport avec cette chronique mais je viens de voir avec beaucoup de plaisir OPERATION MAD BALL, petite comedie militaire très reussie dirigé avec l’elegance habituelle par un de vos realisateurs de chevet, le trop oublié Richard Quine. Le film, joué par une patrouille (No pun intended…) d’acteurs excellents, de Jack Lemmon, déja impeccable à Ernie Kovacs en passant par une composition savoureuse de Mickey Rooney est très superierur, dans le meme domaine, à DON’T GO NEAR THE WATER, beaucoup plus inoffensif et, dans mon souvenir, platement realisé par le pourtant talentueux Charles Walters, petit maitre de charme et de finesse (je voudrais quand meme le revoir…). On n’est pas evidemment au niveau de MY SISTER EILEEN ou de STRANGERS WHEN WE MET, ce magnifique melodrame qui est sans doute le chef d’oeuvre de l’auteur mais on peut decouvrir avec delectation cette petite perle meconnue et je me demande si son esprit loufoque, farfelu n’ait pas inspiré CATCH-22, le chef d’oeuvre de Joseph Heller qui écriva d’ailleurs pour Quine une autre belle reussite comme SEX AND THE SINGLE GIRL. Il y a aussi une ébauche du mélange de sexe, mort et humour noir qui triomphera dans M.A.S.H. car, dans une des sequences plus amusantes Jack Lemmon essaye de faire passer un soldat pour un cadavre…
En revenant au sujet de la chronique je suis très hereux pour la sortie de THUNDERHOOF, sans doute la sortie westernienne la plus excitante de l’année avec THE LAST POSSE, (et dans un transfer etincelant de surcroit!) et je sohuaiterais que Sidonis nous regalera aussi BLACK GOLD dans l’avenir. Et aussi d’autres westerns en noir et blanc, car en restent de très interessants à sortir, de LAW AND ORDER à STRANGER AT MY DOOR en passant pour FURY AT SHOWDOWN, WOMAN THEY ALMOST LYNCHED (sorti quand meme en Italie dans le meme transfer d’Olive). Et meme PURSUED (!) dans un bon transfer HD.
Sur un sujet apparentable au Karlson j’ai vu il y a une semaine un R.G. Springsteen pas mal, KING OF THE WILD STALLIONS, ou j’ai retrouvé, meme en mineur, un peu du charme desuet, de la douceur de BLACK HORSE CANYON. Le film, sur un bon script du veteran du serial Ford Beebe avec quelque rebondissement assez marrant, beneficie d’une bonne utilisation du scope dans certains plans, surtout les exterieurs. Le mechant est joué par Emile Meyer.
Est-ce que vous l’avez vu? C’est disponible chez Warner Archives en tout cas. Après cette mini-découverte j’aurais hate de voir COME NEXT SPRING et surtout ce curieux western religieux, inspiré de l’univers du grand William S. Hart et très prisé par les cinephiles americains, qu’est HELLFIRE, avec Bill Elliott e l’inoubliable Marie Windsor (dont c’etait le film favori avec THE NARROW MARGIN et THE KILLING!…)
P.S. – Curieuse coïncidence: j’avais déja écrite la partie de ce message sur Springsteen juste avant le message d’Yves Rouxel…
J’ai reçu un mail du prochain FIPA qui se tiendra comme chaque année à Biarritz.Il y à une pétition concernant la situation en Israel.Parmi les signataires beaucoup de cinéastes étrangers dont Ken Loach mais aucun réalisateurs français.Bertrand allez vous signer cette pétition avec d’autres cinéastes français?
A Yves Rouxel
Le FIPA s’adresse à des réalisateurs de TV du monde entier et ce sont les gens de la télé qui le gèrent à la SACD. Je ne connais pas cette pétition. Elle ne nous est pas adressée
A Bertrand.Un hommage à l’acteur Yves Afonso que vous avez diriger dans »L’horloger de St Paul »qui vient de nous quitter.Petit de taille et trapu son physique nous faisait penser à Belmondo pourtant cet acteur à tourner pour Jacques Rozier un bon film qu’est »Maine océan »que je vais revoir.Il fit sa première apparition chez Godard dans »Masculin,féminin »en 65 puis tourna beaucoup pour la tv et était aussi un homme de théatre.Stevenin le dirigea à deux reprises il me semble puis également Yves Boisset dans »Le juge Fayard dit le sherif » et »Radio corbeau ».
Sans oublier Double messieurs de Stévenin, qu’il faudrait revoir.
Tout Stévenin est à revoir: Le passe montagne, Mischka.
A Rouxel
Merci d’éviter ce sujet qui n’a rien à voir avec le blog. Parlons des films de Loach, que nous sommes certainement nombreux à aimer, et laissons de côté certains de ses engagements si vous le voulez bien.
A Pierre
En effet laissons-les de côté, mais ne faisons pas comme si ça n’existait pas. Je cite George Steiner : « Nous avons tellement de grands artistes totalement abjects dans leur vie personnelle. Peut-être ne devrais-je pas lire Proust qui inflige des tortures à des animaux et qui se fait présenter des scènes lesbiennes révoltantes dans des bordels pour en tirer des pages indispensables, non seulement à ma vie, mais pour notre culture. »
J’admire Steiner de savoir cloisonner les oeuvres et leurs auteurs, personnellement ça m’est très difficile, alors d’apprendre qu’au soir de sa vie Ken Loach montre son vrai visage d’antisémite m’oblige de fait à relire ses films autrement (ce qui ne veut pas dire au rabais). Merci donc à Rouxel de me signaler ce fait.
a Stephane
Attention aux jugements hâtifs
Stéphane: « au soir de sa vie Ken Loach montre son vrai visage d’antisémite « ????????????????????
cette pétition s’oppose à ce que la FIPA ait choisi comme thème central les productions de tv israéliennes, on la trouve là:
https://fr.timesofisrael.com/petition-contre-la-complicite-du-fipa-avec-le-gouvernement-israelien/
cette pétition est donc un texte qui manifeste son désaccord avec la politique du gouvernement israélien
DONC cette pétition est anti-« gouvernement israélien » à tort ou à raison, peut-être à tort car la TV israélienne a produit des séries TV intéressantes et que la FIPA s’occupe de TV. Mais « antisémite »?????
Je pense que vous avez été un peu rapide, là.
A MB
Pas plus que de faire un hommage à des séries anglaise qui ne serait pas forcément un signe de soutien à teresa May
a STEPHANE.
Grand n ‘importe quoi. Toujours cette mauvaise fois chez certains qui assimile une critique de la politique israélienne a de l ‘anti-sémitisme.
Ken Loach ne lira pas vos délires et c ‘est dommage , il en aurait beaucoup rit.
A Stéphane.Je vous réponds car je n’admet pas que vous écriver que Ken Loach ainsi que d’autres réalisateurs,producteurs,scénaristes,acteurs,ont des comportements anti-sémites en signant cette pétition.Vous tombez vous aussi comme des millions de personnes dans le panneau primaire des médias qui mélange religion et prise de position d’un état élue depuis 1948 et qui au fil des décennies avec le soutien de l’Europe et des Etats-unis à toujours proner l’agression envers le peuple Palestinien.Allez faire un tour sur le site »Le temps de la Palestine ».
A Yves Rouxel
Oublions l’antisémitisme. Cette pétition est stupide. Un festival qui a invité les productions de tous les pays invite des séries et des films israéliens dont la majorité est ultra critique du gouvernement, des dérapages. Il y a des documentaires très engagés et la plupart des cinéastes israéliens sont dans l’opposition. Loach n’a pas protesté quand on invitait des films anglais en disant que c’était faire le jeu de Cameron ou Tatcher (il y avait certains de ses films pour la télé). Quand on sélectionnait à Cannes un film de Lino Brocka, ce n’était pas un signe d’allégeance à Marcos. Il y a une mauvaise foi et une sottise dans cette potion qui avec mépris juge que les créateurs sont obligatoirement du côté du pouvoir. Au contraire inviter ces auteurs, c’est les soutenir dans leurs luttes. Si vous raisonnez ainsi, il n’y a pratiquement plus de production nationale qu’on peut inviter : pas de films américains, ni mexicains (soutien à un gouvernement ultra corrompu) ni chilien (nouveau gouvernement conservateur), nipolonais, ni hongrois, ni tchèque, ni russe (Poutine est il plus démocrate que Benjamin N ?). Et il y a eu des politiciens israéliens qui ont oeuvré pour la paix. L’un d’eux s’est même fait assassiner. Et la responsabilité du conflit incombe aussi, dans une moindre mesure, à certaines prises de position du Hamas (qui n’est pas un idéal démocratique) qui pour garder le pouvoir a fait échouer plusieurs tentatives de conciliation. Cela n’excuse en rien le gouvernement actuel qui est soutenu par Trump (Obama avait été plus critique mais velléitaire)
Merci MB pour votre vigilance étayée.
Bon sang, pourquoi ces polémiques?
Loach en agissant ainsi n’est pas antisémite: je suis sûr qu’il s’entendrait bien avec ceux qui en Israel témoignent d’une réflexion critique aigue quant aux dérives de l’état dans lequel ils vivent…et ils sont nombreux: Amos Gitai souvent passionnant ( Kaddosh, Kippour, les derniers jours d’Isaak Rabin), Samuel Maoz avec Lebanon, le génial film enquête d’animation Valse avec Bachir de Ari Folman ,etc…
Loach est un homme en colère et un sacré cinéaste.il n’a rien à voir avec un Céline bon sang (sachant que mon aversion envers l’homme et ses pamphlets ne m’empêche pas de considérer comme géniaux trois de ses romans: Voyage…, Nord, Mort à crédit).
La pétition elle est elle un processus politique clair, intelligent et constructif? C’est une autre question.
J’ose espérer que nous n’allons pas commencer à boycotter toute production de quelque pays que ce soit alors que ceux qui créent justement ont besoin d’aide.
Boycotter un objet spécifiquement procolonisation, apologétique quant à la politique en territoire occupé serait plus compréhensible mais en bloc comme cela sans nuances , quel est l’intérêt?
A ce compte, c’est assez comparable,il eut fallu ignorer tout du grand cinéma iranien des Kiarostami, Mahkmalbaf, Farhadi ou encore Panahi qui ne peut plus créer s’il s’en tient à la loi.
Pensez vous que c’eut été politiquement courageux de rejeter ces pauvres Tarkovski et Paradjanov sous prétexte que leurs films étaient produits en URSS? Avec les difficultés créatives ,l’exil ou la prison qu’il sont dû endurer?
Un peu d’esprit de nuance ne ferait pas de mal, non?
A tous
Je tenais à remercier et à féliciter Bertrand pour sa mise au point claire, saine et efficace, avec laquelle je suis en phase au mot près.
A sa liste de cinématographies que l’on pourrait boycotter, je serais tenté d’ajouter le cinéma birman, si toutefois une probante cinématographie birmane était avérée (auquel cas je reconnaitrai sans ambages mon ignorance).
Je m’en serais voulu de ne pas intervenir dans ce sens.
A Henri Patta
Toute critique de la politique israélienne (aussi discutable soit-elle ) est l’argument dérivé des antisémites qui ne peuvent s’exprimer autrement qu’à travers cette excuse (La liste des noms parle d’elle-même). Egal à ceux qui prennent position en faveur de la Palestine, état dont ils n’ont en réalité que faire, et je mets au défi n’importe quel défenseur de la politique palestinienne de nous donner des arguments de terrain, pour la simple raison qu’ils n’y ont jamais mis les pieds. Et je suis d’accord que cette pétition est par ailleurs totalement imbécile. Une coïncidence veut que je sois tout autant indigné par des films ouvertement pro-israéliens que j’ai revus récemment. Le premier étant EXODUS, à propos duquel je trouve tous les éloges surfaits, du fait de ses qualités cinématographiques et narratives tout à fait contestables (premier film qui témoigne du déclin de Preminger à mon avis) et L’OMBRE D’UN GEANT mis en scène par un minable tâcheron (que vous ne mentionnez même pas dans 50ans de cinéma) propagande (commandée ?) à Kirk Douglas. D’ailleurs, existe-t’il un film qui traite objectivement de la cause Palestinienne ?
A Stephane
Je défendrai EXODUS malgré ces manques. Vous semblez oublier que le film parle d’une époque ou la cause des Palestiniens était occultée et pour beaucoup de personnages du film n’en étaient pas conscients.Cela dit, le personnage de John Derek est trop léger Trumbo aurait du lui donner (ainsi qu’à sa cause) plus de poids. Le film s’en prend surtout aux Anglais, à la cécité de l’Europe mais note au passage, ce qui est aussi occulté que certains dignitaires arabes étaient pro nazis (le Grand Mufti de Jérusalem, figure rarement évoquée). Rivette trouvait que ce partis pris devenait trop important vu l’absence des Palestiniens. L’OMBRE D’UN GÉANT est mille fois pire. Il y a peu ou pas de films « objectifs » sur ce sujet à ma connaissance. L’intéressant et polémique SWORD OF THE DESERT de George Sherman est encore plus partial et très anti anglais. Je ne connais pas LA COLLINE 24 NE RÉPOND PLUS de Thorold Dickinson. C’es récemment que le point de vue s’est complexifié, notamment dans le cinéma israélien
Non, c’est n’est pas « n’importe quoi » que de s’interroger sur ce qui anime les partisans du mouvement dit « BDS ».
Aucune prise de position de Ken Loach ne peut à ma connaissance donner lieu à une interprétation antisémite. C’est une accusation grave et je ne la porterais pas contre Ken Loach.
Pour autant, le mouvement auquel il a fait le choix de s’associer, et dont il est un partisan fervent, pose question pour beaucoup de monde. A titre personnel, je ne cacherai pas qu’il me révulse – et profondément. J’avais demandé à Rouxel de ne pas évoquer le sujet, parce que je ne VEUX PAS savoir la position des uns et des autres là-dessus. Rouxel, je préfèrerais VRAIMENT que vous arrêtiez avec ce type de sujet. Vos opinions, que vous nous livrez régulièrement, sont évidentes depuis longtemps pour le lecteur attentif et nous n’avons pas besoin d’avoir le détail. Plus vous les livrerez, plus vous obligerez les autres à réagir – en tous cas moi, je le reconnais.
J’apprécie beaucoup l’énergie de Rouxel lorsqu’il parle de cinéma. RESTONS EN LA.
Et pour ma part, en dépit des fortes réserves (je dis les choses onctueusement) que m’inspirent les engagements de Loach, rien ne me fera oublier l’admiration éperdue que j’ai pour l’auteur de RAINING STONES, LADYBIRD ou SWEET SIXTEEN.
à Pierre: oui enfin, en même temps on peut pas imposer ici une discipline de fer de ne jamais faire aucune allusion politique, ou alors si mais ça relèverait de Bertrand Tavernier de le faire.
A MB
Je suis pour que les opinions même politiques s’expriment mais elles ne doivent pas phagocyter les discussions surtout quand le sujet est à la cliché rebattu et pas finaud
Oui.Je suis plus que d ‘accord.
Restons en aux commentaires sur le cinéma , méme si ce dernier méne a tout.
Et 100% d ‘accord avec la réponse de B. Tavernier surtout en ce qui concerne le hamas .
Mais passons a autre chose et revenons a la substentifique moélle de ce blog.
A Pierre.Tout d’abord je pense qu’il y à ici un moderateur de commentaires qui peux si il le veut ne pas publier mon post.Qui etes vous pour écrire de tels mots,un inquisiteur qui évite d’aborder des sujets qui fachent.Je ne m’attaque pas à votre personne mais au contenu de votre phrasé.Je vais totalement dans le sens de Bertrand sur la position du hamas et les prises de position et de négociation d’Yzach Rabin qui à proner la paix avec les Palestiniens.FIN DE LA DISCUSSION.
Connaissez-vous la série B américaine des années 70/80 ? Représentée par les William Lustig, Brian Yuzna, Stuart Gordon… classés à l’étage des nanardeurs, mais chez qui j’ai vu des choses vraiment remarquables.
Années 80 plutôt.
à Stéphane: STUART GORDON: DAGON, EDMOND et même un épisode de MASTERS OF HORROR.
A MB
Surtout EDMOND, où il y a un scénariste et un acteur qui hissent le film au dessus du cinéma bis.
A Stéphane et à tous les autres.Je vous conseille de voir »Feud »qui est une série produite par Susan Sarandon et Jessica Lange qui raconte l’histoire du tournage du film de Bob Aldrich »Qu’est il arriver à baby jane ».Les deux actrices endossent les roles de Joan Crawford et Bette Davies de façon remarquable sur le plan des maquillages(c’est même troublant le regard de S.Sarandon quand elle se grime le visage avec de la poudre de riz).Mais l’interet de cette série vient aussi des arcanes ou l’on voit un Jack Warner impitoyable(excellent Stanley Tucci)envers Aldrich.Dans une scène il lui dit: »Mais vous n’étes pas un réalisateur,tout juste un ouvrier dans le milieu.Aldrich ne répond pas afin de garder sa place et poursuivre sa carrière.Il y à aussi une scène hallucinante ou l’on voit Victor Buono qui avait un physique grassouillet,un soir à la sortie d’un cinéma.Il se fait aborder par un jeune homme qu’il le prend pour Charles Laugton et s’engouffre dans la salle.Quelques minutes plus tard la police débarque et Buono est arreter.Il sera liberer le lendemain grace à Bette Davies qui paiera la caution et lui demandera d’éviter ce genre d’endroits si il veut continuer sa carrière dans le cinéma.J’attend avec impatience la saison 2 de « Feud ».
a YVES (feud)
cette série est un régal sauf le dernier épisode qui verse trop dans la sensiblerie ;un bémol aussi pour Catherine Zeta-Jones dont la Olivia de HAVILLAND est à des années lumières de l’originale -qui fête ses 102 ans cette année!-
Oui mon cher Dumonteil,elle rejoint aussi notre vieux briscard qu’est Kirk Douglas qui aura aussi 102 en décembre prochain.Vont ils égaler Jeanne Calment?
Le clan des 102 avec Kirk Douglas …
… enfin, pour l’instant le clan des 101, je ne voudrais pas porter la poisse aux deux centenaires d’Hollywood.
A Yves ,
cette seconde saison n’aura pas de rapport avec le cinéma ,puisqu’il s’agit du feud Charles /Diana ,un sujet un peu usé …
A Rouxel
Merci pour cette info. Généralement je trouve les fictions sur le cinéma peu attractives, à cause du peu de crédibilité que j’accorde aux acteurs qui jouent d’autres acteurs. Des exceptions comme Dean O’Gorman jouant K. Douglas dans TRUMBO, alors que l’acteur qui incarne Wayne dans le même film est très mal choisi. Je préfère les films qui parlent du cinéma sans s’inspirer de personnages réels, comme THE BIG KNIFFE ou THE DAY OF THE LOCUST. « Le parc aux cerfs » de Norman Mailer donnerait une très bonne série.
A stephane
encore que dans THE BIG KNIFE, on identifie très bien Ida Lupino (sans doute Hedda Hopper ou Louella P) et aussi Rod Steiger qui joue Mayer
Nanardeurs, le mot est vite utilisé.Disons plutôt de tout petits artisans de l’horreur fauchée, plutôt « sale » mais parfois très efficace et durablement marquante pour une scène, une idée.il faut raison garder en ces temps de refus brouillon des hiérarchies.
Maniac était vraiment malsain et je ne peux dire que j’aime cela.
S Gordon est rigolo dans ses excès grand guignol notamment avec Reanimator , plus tenu pour Edmond effectivement et décevant pour son Dagon (pourtant bien anxiogène au départ…à quand un grand réalisateur aux manettes pour adapter Lovecraft??? G del Toro, un jour peut-être?Il me faudrait revoir The ressurected de Dan O’ Bannon qui était très bien).
B Yuzna est aussi assez cracra mais son Society, si on surmonte le dégoût légitime qu’il suscite, constitue une charge assez forte contre l’héritage des années Reagan.
Après faire passer ces cinéastes pour des « Zauteurs » importants ( j’ai dû lire cela dans tel numéro des cahiers) est assez excessif et erroné à mon sens.
Dans ces 80′, les cinéastes de ce genre les plus passionnants me semblent demeurer le jeune Sam Raimi (avec ses deux Evil Dead) et la poursuite de carrière de Carpenter et Cronenberg qui eux atteignent de vrais sommets avec Fog puis The thing pour l’un, Scanners, Vidéodrome, The fly pour l’autre.
Le propre des cinéastes de genre cités juste avant est d’avoir su dépasser le cadre de la pure horreur pour en transcender les limites: Carpenter tentera des incursions vers la SF notamment ( NY 1997, They live,etc…), Cronenberg sera ensuite hors genre dans d’autres sommets de sa carrière ( Faux semblants, Naked lunch,M Butterfly, Crash)ou fera sa propre lecture du polar en deux temps.
Quant au jeune Raimi, il a très bien compris le système et me semble le digne héritier de J Arnold mais un J Arnold qui aurait obtenu des budgets conséquents.Dans la suite de sa carrière Darkman, un simple plan,les 2 premiers Spiderman ( qui restent ce qu’on a fait de mieux en termes de films de superhéros avec les seconds Batman de Burton et Nolan)le marrant The quick and the dead ou le méconnu Intuitions prouvent son éclectisme réjouissant.Il s’est même payé le luxe cinéphile de concevoir un brillant remake du Rendez vous avec la peur de Tourneur expurgé du monstre débile initial et habité par des présences autrement plus inquiétantes.
Et n’oublions pas dans les 80′ des cinéastes plus anciens , issus des 60′ et 70′ tels G A Romero ( Day of the living dead et un Monkey shines vraiment passionnant), T Hooper ( triste évolution malgré Poltergeist) et W Craven ( Les griffes de la nuit bien sûr mais surtout L’emprise des ténèbres qui sonne comme un écho à Vaudou de Tourneur).
A ballante
Je dois avouer que j’ai énormément de mal à apprécier et même à voir certains de ces films quand l’horreur n’est pas transcendé par un vrai cinéaste comme Carpenter malgré ses limites ou Cronenberg et les porter aux nues me parait typique de la doua actuelle qui consiste à regarder de haut ce qui parait humaniste souvent de qualifié de bêlant (à propos d’Eastwood), courant qui peut même être incarné par Tarentino que j’aime pourtant beaucoup quand il déclare que Corbucci est parfois supérieur à Leone parce qu’il efface tout humanisme. Revu récemment le GRAND SILENCE est un scénario médiocre qui fait illusion grace à quelques idées fortes et trois ou quatre séquence dont la mort du sherif. Trintignant d’ailleurs ne cachait pas son mépris pour cette oeuvre qu’il jugeait cynique et sans aucun fondement
Bien sûr le mépris pour humanisme (assimilé à une sentimentalité bêlante) ou intellectualisme sévit dans les rangs des admirateurs zozos du cinéma de genre qui n’ont jamais vu LES FRAISES SAUVAGES ou l’ont vu en ricanant et se targuent de détester un certain cinéma « snob » pour eux. Tarantino a une lourde responsabilité là-dedans, heureusement il vaut mieux voir ce qu’il tourne et bien faire le tri sur ce qu’il peut dire à propos de ce que les autres ont tourné car là c’est du délire du type « Vive Corbucci à bas Ford »? MAIS EDMOND de Stuart Gordon possède des idées des trouvailles. On ne peut pas tout jeter faut trier. ah que voilà des paroles sages!
A Ballantrae
En effet on a souvent confondu les bisseurs avec les nanardeurs. Il y a, comme vous le soulignez, beaucoup de grands talents dans le cinéma bis (Sergio Martino en Italie notamment avec ces excellents RUE DE LA VIOLENCE ou L’ETRANGE VICE DE Mme WARDH). Ne pas confondre le manque de moyen avec le manque d’ambition.
Parmi les nanardeurs il y a beaucoup des cinéastes de premier plan (Terence Young, J. Lee Thompson, Ken Annakin…) ou de beaux nanardeurs français comme Claude Zidi et Gérard Oury. A propos de ce dernier, dont tous les films sont nullissimes (y compris LE CORNIAUD et LA GRANDE VADROUILLE) la tendance est de nous faire croire qu’il fut un grand réalisateur à coups d’éditions DVD augmentées, et beaucoup de spectateur finissent par se dire « ah oui dans le fond c’était pas mal. »
A Stephane
De premier plan Terence Young ou Ken Annakin ? Vous voulez dire qu’ils ont eu de gros budgets ce qui n’est pas la même chose. Young comme Annkin ont très peu de réussites. Lee Thompson en a plus spécialement durant sa période anglaise et j’en ai loué certains. De Annakin je ne connais qu’un petit policier qui soit visible et certaines séquences de LA FEMME DU PLANTEUR et de ACROSS THE BRIDGE
La force du GRAND SILENCE n’a jamais je crois résidé dans son scénario mais bien dans son expérience formelle (cela rejoint un peu notre discussion sur UN FLIC de Melville ou les films de Dario Argento par exemple et le film de Corbucci rejoint un peu cette famille). La musique de Morricone y est convaincante et il s’agit aussi d’un rare western enneigé comme il y en a eu très peu (LA CHEVAUCHEE DES BANNIS, JOHN MCCABE ou THE REVENANT en rares exemples dans une vaine certes plus réaliste et historique).
Par contre mettre Corbucci au-dessus de Leone comme le fait Tarantino il y a un pas qui ne peut être franchi : le cynisme et le côté désagréable du GRAND SILENCE peut en effet rebuter et la filmo de Corbucci est loin d’être aussi brillante que celle de Leone (hormis DJANGO et éventuellement quelques films comme IL MERCENARIO ou COMPANEROS)
A Damien D
Mais quand même il y a des retournements scenaristiques minables (tout ce qui concerne les proscrits hors de la ville qui sont tantôt redoutables ou asservis selon les rebondissements du script) sans parler de la direction des figurants et du cabotinage éhonté de Kinski qui joue « pour le 4ème balcon de l’Alcazar » disait Marielle
Cabotinage et Kinski vont souvent de pair dans la plupart de ses films et sur les grosses ficelles du scénario je suis d’accord avec vous notamment sur des raccourcis qui me sont plus apparu à la deuxième vision (on pourrait même penser que le film a été mutilé notamment dans les scènes de la deuxième partie qui tombent comme un cheveu sur la soupe…). Reste un film culte pour les qualités que nous avons évoquées et le personnage de muet joué par Trintignant est resté une référence. Dans le genre baroque du western italien, DJANGO et LE GRAND SILENCE restent des références.
Pourtant dans le western italien Sergio Sollima ou Damiano Damiani sont des cinéastes plus intéressants que Corbucci côté mise en scène et scénarios (mais il faut voir ces films dans leur version intégrale, les films étaient souvent coupés pour l’exploitation en salle à 1h20-1h30 alors qu’ils duraient 2h initialement : LE DERNIER FACE A FACE de Sollima est disponible en dvd dans sa version intégrale par exemple).
A Damien D
Je suis entièrement d’accord avec vous et suis de plus excédé par le culte des films soi disant cultes. Jamais Mizoguchi ou Daves ou Naruse ou Lubitsch n’ont été « cultes »
A Stéphane, nullissime LE CORNIAUD ? Tout de même non : j’ai toujours eu l’impression de partir faire un petit voyage en Italie avec Bourvil dans ce film découvert il est vrai pour la première fois dans l’enfance (paramètre à prendre en compte dans l’appréciation d’un film). LA GRANDE VADROUILLE par contre vu (trop de fois) enfant me sort maintenant par les yeux… Mais on a tous quelque part un nanar préféré : pourquoi le seul film que je peux revoir de la série des gendarmes est LE GENDARME SE MARIE ? Pour la première partie du film où De Funès cherche à séduire Claude Gensac et tous les rapports à la séduction et l’ambition qui en découlent (le climax de ce film résidant dans la scène où il passe avec Galabru le concours d’adjudant chef : la scène de l’épreuve écrite, je peux la revoir des dizaines de fois!).
Tarantino a mis en lumière les qualités de la série B ou Z et il a eu raison pour certains d’entre eux : le problème est d’en faire ensuite une nouvelle religion en laissant de côté les grands maîtres et les bons artisans que les jeunes de moins de 30 ans connaissent de moins en moins.
Et je ne parle même pas des films muets qui pour moi sont maintenant un nouvel el dorado de la cinéphilie : c’est là qu’il y a encore le plus de découvertes à faire. Encore faudrait-il que les films soient retrouvés, restaurés et sortent. Christine Leteux rappelait sur dvdclassik sa découverte très récente en salle de TIH MINH de Louis Feuillade que Gaumont s’évertue à ignorer honteusement : ils préfèrent sortir certains mauvais films dans leur collection rouge plus rentables commercialement que des Feuillade. Pourtant le risque serait minime puisque la collection rouge de chez Gaumont est pressée à la demande… Allons comprendre.
En attendant JUDEX et TIH MINH (plus mineurs certes que FANTOMAS ou LES VAMPIRES) ne sont toujours pas sortis en France et on attend toujours le NAPOLEON de Gance restauré par la cinémathèque AVEC INTERTITRES FRANÇAIS (ce qui n’était pas le cas du blu ray supervisé par Brownlow, Christine Leteux nous ayant expliqué ici que c’était dû à une question de droit. Donc pour une question de droit on ne respecte pas le film original et on remplace par des intertitres anglais : choix éditorial plus que discutable dans le respect d’une oeuvre de patrimoine.). Dénigrer les muets de Feuillade ou Gance en France ce serait comme mettre les muets de Griffith ou Ford au placard aux Etats-Unis : impensable et pourtant…
A Damien D
Mais le Droit c’est le droit. Brownlow ayant reconstitué le film à peu près complet, ceux qui avaient fiancé le projet disposaient de certains droits pour se rembourser. Notamment pour le montrer à la television. Il n’y a jamais eu de version définitive avec une musique de définitive de NAPOLEÉON, Gance changeant sans cesse d’avis. Il y a plus de respect de l’oeuvre originale chez Brownlow que dans toutes versions de Gance qui abîme son film. Et sous titre anglais sont un moindre mal. Ajoutons que les intertitres (et non sous titres) étaient refaits dans tous les pays et il faudrait donc supprimer « quand il franchit le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre », invention du tireur français
Le seul film « culte » de Lubitsch serait peut-être TO BE OR NOT TO BE que certains jeunes cinéphiles (éclairés) connaissent.
Et pourtant THE SHOP AROUND THE CORNER mériterait aussi ce statut car d’une modernité à toute épreuve à l’heure des sites de rencontres (pas étonnant que Nora Ephron en ait fait un remake en 1998 dans VOUS AVEZ UN MESSAGE). Je crois que THE SHOP AROUND THE CORNER est le film de Lubitsch que j’ai le plus revu : quelle finesse dans l’étude des personnages et Stewart et Sullavan sont craquants de naturel ! A voir pendant les fêtes de Noël en sirotant un bon thé (que les programmateurs passent donc cela pendant les fêtes pour le faire découvrir aux jeunes générations !)
Et Naruse est la grande découverte de ses dernières années : vu cet été deux films inédits et brillants de ce réalisateur : NUAGES ÉPARS son dernier film de 1967 et AU GRE DU COURANT (1956) sont de très beaux films. Seul Wildside en son temps avait osé sortir des dvd de ce grand réalisateur mais il y en a tellement d’autres à découvrir dans son abondante filmographie.
Si le statut de film culte vous énerve Bertrand et bien moi aussi et surtout en ce qui concerne la mode éditoriale de sortir des films des années 80 ou ressortir des films maintes fois revus certes sympas mais qui ne méritent pas de sortir dans de tels écrins (des William Friedkin et Cimino dans des éditions de luxes discutables à tout point de vue) ou ressortir et restaurer pour la cinquantième fois LES TONTONS FLINGUEURS pendant que certains films majeurs meurent ou sont oubliés fautent de ne pas être diffusés…
Sur le Napoléon de Gance, si le droit est le droit on aurait pu rêver d’une association entre Brownlow et la cinémathèque française : nul doute qu’ils auraient fait un travail remarquable et que tous les investisseurs y auraient trouvé leur compte ! Mais cette guéguerre concurrentielle est un autre débat. Sur la musique et le montage je ne remet pas en cause le travail de Brownlow (bien au contraire puisque comme vous le rappelez c’est sans doute le meilleur montage à ce jour et la musique de Carl Davis est magistrale) mais les intertitres je maintiens que c’est insupportable. Que les films muets aient été diffusés en leur temps avec des intertitres retraduits dans la langue du pays pourquoi pas mais 100 ans après on est tout de même en droit de voir un film français avec des intertitres français non ? C’est comme si l’on considérait qu’un doublage français valait une version originale sous titrée…
A Damien D
La cinémathèque avait rompu avec Brownlow quand il avait révélé, ce qui était entièrement exact, que Langlois ou un de ses sbire avait égaré les bobines sur le siège de Toulon que Brownlow avait vu à Paris, grâce à HG et quelques mois plus tard, impossible de les retrouver. On a procédé comme d’habitude, en exécutant le messager porteur de la mauvaise nouvelle. Pourtant c’est la version de Brownlow et la musique de Carl Davis qui avait été projeté à Paris, au Palais des Congrès
A Bertrand Tavernier
Je trouve tous les points de vue exprimés sur Corbucci ou les autres cinéastes cités un peu bizarre, parfois injustes. On n’apprécie pas les films pour ce qu’ils sont.
Ce n’est pas de la responsabilité d’un cinéaste que ses films soient loués pour de mauvaises raisons. Par exemple : oui, il y a un courant critique qui « voit de haut » toute démarche humaniste, ou disons qui a un peu de cœur, et qui préfère louer des films sans intérêts. Oui, c’est idiot. Mais ce n’est pas à cause de cela que les films de Corbucci doivent être vus comme « manquant d’humanisme ». Personnellement, je trouve de grandes qualités au GRAND SILENCE. La musique est magnifique. La fin est tétanisante, on a rarement vu une vision aussi noire, sans aucune once d’espoir. Oui, le film a des imperfections – c’est évident – mais il y a des images qui restent durablement. Et l’avis de Trintignant, de mon point de vue, n’a pas d’importance.
Méfions-nous aussi des catégories : bis, nanar, horreur ou, encore plus « film culte » (expression débile précisément inventée pour les incultes). Ce n’est pas de la faute de Brian De Palma si on accole souvent l’expression « film culte » à PHANTOM OF THE PARADISE.
De même, je ne comprends pas que l’on fasse grief à un film d’horreur de ne pas « transcender le genre ». Pourquoi faudrait-il, ici, forcément transcender le genre ? A titre d’exemple, Cronenberg me parait, mais c’est sans doute affaire de gout, beaucoup plus talentueux quand il s’inscrit dans un genre qu’il respecte (le fantastique avec DEAD ZONE, par exemple, ou le film de gangsters avec EASTERN PROMISES) que quand il se met en tête de le transcender (NAKED LUCH, qui à titre personnel m’est désagréable en dépit de ses qualités).
Bref, les films, qu’ils soient réalisés par William Lustig (cinéaste talentueux et passionné au demeurant) ou par Billy Wilder, méritent d’être vus pour ce qu’ils sont, pas à travers le prisme de ce que d’autres en disent. Cela ne veut évidemment pas dire que tout se vaut – en aucun cas. Mais en revanche, je milite contre les a priori.
A Pierre
Très bien. Ce n’est pas de la faute des cinéaste mais cela devient un peu pénible quand cette mode fait noircir plus de papiers que pour des films rigoureux. C’est plus l’air du temps qu’on attaque. Tout film doit être présumé innocent
A Stephane
Terence Young n’a pas fait que des navets: « corridors of mirrors » est du très bon fantastique et sans doute son meilleur; »wait until dark » est un bon suspense ,qui si on évite la comparaison avec « rear window » ,tient bien la route avec une excellente Audrey Hepburn en aveugle (en fait on est plus près de « 23 paces to Baker street « );quant à ses 3 Bond ,je les revois avec plaisir ,ce qui n’est pas le cas de ceux qui ont suivi.
« l’arbre de noel » est fidèle au roman de Bataille, même si la distribution cosmopolite le dessert un peu.
a dumonteil
j’avais été très déçu par Corridor of Mirrors. De Young, c’est le deuxième Bond qui tient surtout le coup les autres films témoignent souvent d’un laissez aller. Je ne déteste pas Peyrol le Boucanier
A Tous.Puisque vous abordez le cinéma bis italien voici « un giallo »qui ne vous laissera pas de marbre.Il s’agit de »Mais qui l’a vut mourir »réalisé par Aldo Lado en 72.Sur une musique endiablée d’Ennio Morricone cette œuvre décalée est originale et surtout visionnaire sur le plan contemporain.En effet on retrouve à Megève une gamine assassinée dans un bois,ayant échappée à sa nurse.Quatre années de passent et nous voilà à Venise ou un père accueuille sa fille pour les vacances.Georges Lazemby est méconnaissable avec la moustache,les cheveux long et des roufflaquettes.Comme elle vit avec sa mère à Amsterdam ce père va essayer de consacrer beaucoup de temps avec sa fille en partageant tous les moments manqués.Je n’irais pas plus loin dans la trame de cette histoire.Bien sur de nombreux cinéphiles reprochent à ce genre de films le manque de moyens et puis le manque de crédibilité dans les scènes de meurtres ou l’on voit nettement du jus de tomates qui remplace le sang,un chat noir qui traverse l’écran,la religion et l’église est souvent montrer du doigt mais également la perversion d’individus qui sont fragiles psychologiquement.C’est ce qui fait le charme de ces polars italiens des années 70 et 80,rien à voir avec la Hammer ou les productions gores chères à Roger Corman.
A Bertrand, la cinémathèque a entrepris la restauration de NAPOLEON avec des éléments non présents dans la version Brownlow. Cette guéguerre dont vous me confirmez l’absurdité avec l’éviction de Brownlow va donc aboutir à deux projets intéressants et deux éditions différentes (celle de Mourier/cinémathèque et celle de Brownlow). Le spectateur devra donc posséder deux éditions au lieu d’une (qui aurait été une belle version définitive qui ne verra donc jamais le jour faute à des parties qui ne se seront jamais entendues…)
A DUMONTEIL
Non mais les navets qu’a réalisé Young sont quand-même gratinés. Essayez de regarder LIES PAR LE SANG, THE JIGSAW MAN, INCHON, MARATHON, et vous m’en direz des nouvelles. Viens aussi de sortir LES AMAZONES en DVD. COSA NOSTRA est l’exemple de bon sujet servi par un casting en or, complètement gaspillé par une mise en scène bâclée, et cette idée absurde de faire jouer les personnages jeunes et vieux par les mêmes acteurs (ceci dit Ford essayait de nous faire croire que J. Stewart avait 25 dans Liberty Valance). J’ai en revanche un très bon souvenir de THE KLANSMANN qui semble être son chef d’oeuvre (involontaire sûrement) du fait qu’il ait repris le film des mains de Samuel Fuller, dont je n’ai pas lu les mémoires et ne sais pas ce qu’il pense du résultat. Idem pour SEULE DANS LA NUIT, abandonné par Hitchcock à quelques semaines du tournage. Info à vérifier, Young aurait dit un jour « Dans le cinéma anglais il a eu Chaplin, David Lean et moi. »
A Stephane
Cette histoire de « wait until dark » abandonné par Hitchcock n’est mentionnée nulle part, dans les bouquins de Truffaut ,Spoto(600 pages) et autres ;meme le site imdb n’en parle pas;d’ailleurs Hitchcock aurait mieux fait de prendre la pièce de Knott que de se lancer dans « topaz » qui objectivement ne peut être considéré comme une de ses grandes réussites;cependant on lit sur les sites americains « : »le meilleur film qu’H. n’a jamais fait » ce qui est sans doute très exagéré mais pas la m^me chose « ;le film est très estimé outre-atlantique et m^me en France ;et certes par contre « bloodline » est un navet fini dans lequel Hepburn se parodie dans la scene des lumières brisées .ET la fin de sa carrière (de TY!) est désastreuse
Mais je n’ai parlé que de 3 films plus les Bond : le politique bien française du film d’auteur fait oublier une belle réussite comme » corridor of mirrors » (l’étrange rendez-vous) son premier film de 1948 qui soutient bien la comparaison avec « Peter Ibbetson » et « portrait of Jennie ».
a dumonteil
j’avais été très déçu par Corridor of Mirrors. De Young, c’est le deuxième Bond qui tient surtout le coup les autres films témoignent souvent d’un laissez aller. Je ne déteste pas Peyrol le Boucanie
A Bertrand.Aucun rapport avec le post précedent.J’ai vu un des premiers films de Jean Gabin dans lequel Fernandel à un petit role de garçon d’honneur. »Coeur de Lilas »à été réalisé par Anatole Litvak en 1931 et ce qui est original c’est que l’on entend chanter Gabin et Fernandel dans deux scènes différentes.Je dirais que c’est un film mélo-dramatique ou se mèle l’histoire d’une jeune femme qui plait à pas mal d’hommes,puis un homme apparait dans une auberge et s’interesse à elle.Vous en serez plus en voyant cette œuvre assez étrange avec une copie René château très médiocre autant sur le son que les images.
a Yves Rouxel
je crois avoir défendu plus issues fois ce film et j’en parle beaucoup dans la série. C’est une très belle réussite, une des rares films à retrouver l’esprit de Francis cargo, un mélange de genre (intrigue criminelle, description sociale, histoire d’amour, chansons) très bien mise en scène
007: DR NO est molli-molla et trop long passé le générique époustouflant de Binder (les trois aveugles), et je trouve Ursula Andress un peu trop habillée par rapport au roman… En effet BONS BAISERS DE RUSSIE tient le coup grâce à Pedro Armendàriz (il se savait condamné par le cancer, dernier film), Lotte Lenya et son côté lesbien sadique et très discret en 1963, et Robert Shaw très brillant qui arrive à éclipser Connery dans le train, très bonne bagarre dans la cabine.
A Bertrand sur Terence Young je vous trouve gentil sur le BONS BAISERS DE RUSSIE qui dans mon souvenir avait assez vieilli tout comme son OPERATION TONNERRE (je préfère à la rigueur le premier CONTRE DOCTEUR NO). D’ailleurs les Bond sur fond de guerre froide me semblent aujourd’hui moins tenir le coup que ceux où il fait face à des méchants charismatiques (flirtant du côté des sérials des années 30) : dans ce genre le GOLDFINGER de Guy Hamilton est sans doute un des meilleurs (et le meilleur de Sean Connery).
A les avoir revus, seule la dernière période avec Craig vaut celle avec Sean Connery (Roger Moore, Timothy Dalton ou Pierce Brosnan ne m’ont personnellement rarement convaincus dans ce rôle).
a Damien D
De toutes façon, les Bond ne m’ont jamais vraiment enthousiasmé. Le CASINO ROYAL avec Craig était pas mal mais vous avez raison, Ursula Andress est très habillée (et pas excellente) et le récit est assez mollasson
A MB, tient vous êtes au moins deux avec Bertrand à vanter BONS BAISERS DE RUSSIE. Il faudrait que je le revois (c’est un des films qui repassent le moins en rediffusion d’ailleurs)
A Damien
dans ce genre le GOLDFINGER de Guy Hamilton est sans doute un des meilleurs (et le meilleur de Sean Connery).
c’est aussi mon avis ,bien que comme dit M.Tavernier , »from Russia with love » tient le coup et de toute façon a un bon casting avec Lenya Shaw et Armendariz.
les james BOND sont du pur divertissement ,il ne faut pas leur demander plus et jusqu’à « thunderball » que je dois être le seul à aimer (Luciana Paluzzi-surtout- et Claudine Auger n’y sont pas pour rien),j’aime bien;après ils ne m’interessent plus.
il est amusant de comparer les premiers films avec les romans :ainsi dans « dr no » ,Honey (Andress) est attachée nue et livrée aux crabes ;dans « from Russia », la Klebb vêtue d’un horrible négligé fait des avances à Tatiana horrifiée ;et dans « Goldfinger » ,il y a une relation homosexuelle entre Pussy Galore et Tilly Masterton -qui ne meurt qu’en fin de roman .Toutes ces scènes ont bien sûr été passées à la moulinette de la censure « tous-publics »
A tous
Mais pour « wait until dark » je persiste :c’est un très bon thriller ,Audrey H. s’est entrainée longtemps à jouer ce rôle en
visitant des instituts pour aveugles et fut nominée aux oscars .Et il parait qu’Alan Arkin a eu du mal à jouer les scènes ou il devait terroriser sa partenaire,tellement il avait le béguin pour elle!
Ce faisant, je n’entendais pas donner aux auteurs cités initialement plus d’échos qu’ils ne doivent avoir: leurs films sont mineurs et ne tiennent pas la route face aux classiques, n’en déplaise à Tarantino.
Il a beau adorer S Corbucci, celui ci n’arrive pas à la cheville de Ford,Hawks, Daves, Wellman, Fuller, Mann, Vidor, Aldrich, De Toth, Peckinpah, Leone… en matière de westerns!
Célébrer un auteur méconnu injustement c’est bien ( redécouverte par exemple de Powell, d’A de Toth, Naruse), reconnaître à du cinéma de genre une forme de noblesse c’est tout aussi formidable ( Cronenberg dans les 80′ est un cas d’école) mais vouloir à tout prix célébrer tout petit objet sous prétexte qu’une séquence voire 2-3 idées sont pas mal et restent mémorables c’est assez contestable.
Je crois que la célébration par exemple de Get out vient de ce que la critique a peur de manquer le train du cinéma de genre et de ce fait y voit plus qu’il n’y a effectivement.
Avoir méprisé Cronenberg, Carpenter à leurs débuts était une erreur mais tout auteur dit de genre n’aura pas forcément leur talent qui s’est installé dans la durée.
Le cinéma de genre est pourtant devenu mainstream et c’est important de mettre en valeur quelques films au milieu d’une production trop importante et assez faible qualitativement aujourd’hui il faut le reconnaître. Mettre en valeur GET OUT permet juste de le tirer du lot ce qui est déjà un moindre mal pour les amateurs de ce genre de films et donc pour l’histoire du cinéma (et je ne parle pas des cinéastes majeurs du genre : en existe t-il encore ? Peut être Alexandre Aja dans les nouvelles générations par exemple ?)
Et il y a parfois quelques bonnes surprises qui méritent selon les goûts l’attention comme SINISTER de Scott Derrickson, ALL THE BOYS LOVE MANDY LANE de Jonathan Levine (mais les avis sont partagés)…
Le problème réside le plus souvent dans des scénarios qui ne tiennent pas sur la durée d’un film : il y a souvent quelques plans, quelques passages à sauver. Je serais curieux de savoir si quelqu’un ici a déjà eu l’impression de voir un « chef d’oeuvre » dans le genre horrifique-fantastique ces dernières années ?
Et reconnaître l’originalité une fois de plus de Cronenberg ne m’a jamais fait aimer ses films de veine fantastique que j’ai toujours trouvé désagréables et nauséeux (j’ai bien aimé par contre ses polars comme A HISTORY OF VIOLENCE ou LES PROMESSES DE L’OMBRE)
A DAMIEN D
TRÈS JUSTE MAIS PENDANT QU’ON ANALYSE TOUT CELA QUI PARLE VRAIMENT DE LINO BROCKA, DE FREGORY LA CAVA, DE MONICELLI. COMBIEN Y A T IL EU DE LIVRES, DE BIOGRAPHIES SUR HARRY BAUR L’UN DES PLUS GRANDS ACTEURS DU CINEMA FRANÇAIS, L’UN DE CEUX DONT LE JEUX RESTE D’UNE MODERNITÉ INOUIE
A Bertrand : sur Harry Baur, j’ai bien peur qu’il n’y ait eu que le livre de Le Boterf paru chez Pygmalion en 1995 (mais on était je crois dans une sorte d’hagiographie et non une analyse réellement pertinente). On doit d’ailleurs à Le Boterf le seul livre sur Robert Le Vigan avec les mêmes défauts que pour le livre sur Baur (et Le Boterf était proche des milieux d’extrême droite d’où des livres parfois sans grandes nuances)
A Damien D
Et il a tout faux politiquement sur Baur. Il s’accrochait au fait que Baur avait osé aller travailler en Allemagne alors que Christine Leteux montre qu’il ne voulait pas y aller
A B TAVERNIER
H. Baur a progressivement sombré dans le même oubli que Wallace Berry aux Etats-Unis. Stupéfiant dans L’HOMME DU NIGER ( à titre d’exemple) où son jeu a 30 ans d’avance. Et Baroncelli, en voilà un autre dont on ne parle plus.
Il est vrai que j’attends un vrai bon livre sur Olmi ou Comencini depuis des lustres.Idem pour une monographie sur A de Toth , sur Daves.
Le temps que nous avons passé plus haut -moi compris- à commenter W Lustig est du temps perdu alors que nous devrions détailler notre découverte émerveillée d’un Grémillon, d’un Mizoguchi ou d’un Poudovkine.
Quant au concept (?) de film culte, il est crétin: il y a de bons et de moins bons films, des films importants et d’autres anodins, des films qu’on aime pour des tas de raisons et ceux qui ne nous accrochent guère.Vouer un culte à un film est une forme de polythéisme amusante qui ne vaut pas la connaissance, la précision, le vrai échange entre cinéphiles.
Un chef d’oeuvre fantastique flirtant avec l’horreur ces dernières années? Oui, Abandonnée de N Cerda.
A ballantrae : ABANDONNEE de Cerda un chef d’oeuvre ? Il faudrait que je le revois car je n’en ai gardé que peu de souvenirs. Il est vrai que c’était la grande période du cinéma fantastique espagnol dans les années 2005-2010…
A Damien D
Il y a le Labyrinthe de Pan et là, the SHAPE OF WATER
A Bertrand oui bien sûr pour LE LABYRINTHE DE PAN et aussi dans cette période quelques films marquants comme les films de Jaume Balagueró avec DARKNESS (2002), FRAGILE (2005), REC (2007) ou MALVEILLANCE (2011), L’ORPHELINAT de Juan Antonio Bayona (2007), LES PROIES de Lopez-Gallego (2007). Aménabar et Del Toro ouvraient cette belle période du cinéma fantastique espagnol avec LES AUTRES et L’ECHINE DU DIABLE en 2001.
Aujourd’hui l’inspiration de ces réalisateurs semblent un peu en berne et en manque d’inspiration. S’étant aussi perdus dans des suites inutiles (je n’avais pas été grand fan de REC sauf la première 1/2 heure et la toute fin et seul le REC 3 de Paco Plaza m’avait paru réjouissant en parodiant avec amusement le concept initial et maintenant une certaine originalité visuelle).
Reste vous avez raison toujours Del Toro qui a pourtant lui aussi délaissé depuis les tournages espagnols pour les Etats-Unis avec THE SHAPE OF WATER…
Je ne voudrais pas donner dans le délit de sale nom mais « Le Boterf », ça fait vraiment faffe (ça me rappelle Le Hideux..).
« Chef d’œuvre » je ne sais pas, mais il y a plusieurs films fantastiques ou horrifiques des 10 dernières années qui méritent d’être vus.
IT FOLLOWS de David Robert Mitchell est un film formidable, comme MORSE de Tomas Alfredson. Ce sont les deux plus évidents qui viennent en mémoire.
Et pour rebondir sur le message précédent de Damien (dont j’ai sauvagement brisé la continuité avec Le Boterf), même si je ne suis pas à proprement parler fan du cinéma de Del Toro dans l’absolu (j’aime aussi beaucoup LE LABYRINTH DE PAN), je suis néanmoins en admiration devant l’inventivité formelle de tous ses films et leur cohérence plastique. On reconnait une créature « del torienne » rien qu’à sa tronche et à son allure (un peu comme chez un étrange esthète des années 80 nommé Clive Barker). De plus, toute une palette de couleurs est également reconnaissable comme cette confrontation récurrente du bleu et du jaune.
Il est dommage qu’à Hollywood, il cède trop aux sirènes du cahier des charges pour ados car, à défaut d’une idée de cinéma, on trouve tout de même dans ses films une idée graphique stimulante par plan que ce soit dans BLADE 2 ou les deux HELLBOY (je n’ai pas vu CRIMSOM PEAKE et n’ai pas retenu PACIFIC RIM).
En 1986, bien avant l’avènement des effets spéciaux numériques, un article des Cahiers s’intitulait « Les effets spéciaux ont-ils une âme? ». Del Toro est assurément un des rares réalisateurs a utiliser les pixels comme un peintre.
A Alexandre Angel
J’ai surtout HELLBOY 2, nettement plus inventif et drôle que le premier
à Damien D: hors fantastique la vague espagnole j’espère non éteinte s’est distinguée aussi avec un film que j’ai vu totalement par hasard sur Arte (il faut parfois en voir par hasard): CELLULE 211 de Monzon. C’était extravagant et à peine crédible en effet pour que l’histoire démarre, il avait fallu un maximum de coïncidences, et une force de caractère hors du commun de la part du héros qui est un gardien de prison un peu timide se retrouvant pris en pleine mutinerie: il ne doit sa vie qu’au fait qu’il se fait passer pour un détenu fraîchement écroué, face au meneur Luis Tosar qui se méfie de lui. Je passe sur des détails qui font tenir ça (à peu près) debout, ça ferait spoiler. Je n’ai pas vu d’autres films de Monzon.
A Bertrand Tavernier
Merci de le rappeler : HELLBOY 2 est une splendeur. Je ne sais pas pourquoi ce film passe souvent à la trappe quand on parle de Del Toro, alors que c’est un ravissement permanent.
Pour ma part, je ne sépare pas le Del Toro « américain » du Del Toro soi-disant plus personnel. Dans tous ses films, on retrouve le même amour pour son sujet, le même sens aigu du détail, le même rapport à l’enfance. J’espère vraiment pour lui que cette fois, il sera reconnu aux Oscars.
J’avais cité Nacho Cerda car vous parliez de combinaison fantastique/horreur mais si on reste dans le fantastique, oui il y a pléthore de beaux films:
– au sommet le diptyque de G del Toro L’échine du diable et Le labyrinthe de Pan
-L’orphelinat de J Bayona
-Les autres d’A Amenabar
-Darkness, Fragile de Jaume Balaguero
Ce pôle hispanique ne doit pas faire oublier le Japon:
-Ring et Dark water d’H Nakata
-Cure de K Kurosawa
L’Europe est forte en propositions:
-Evolution de L Hadzihalilovic
-Morse de Th Alfredson
-Amer et L’étrange couleur des larmes de ton corps de Cattet et Forzani (là pour le coup on peut verser dans l’horreur tout en conservant l’extrême sophistication des meilleurs gialli)
-Dans ma peau et Dark touch de Marina de Van
-Grave de L Ducourneau (très inspiré par l’insoutenable Trouble every day de Cl Denis)
Et aux USA oui It follows était excellent!
Je ne sais pas si c’est moi qui ai un problème pour rechercher un titre sur ce blog (pour éviter les doublons si déjà évoqué ici), mais en cherchant RUE DES CASCADES (Maurice DELBEZ, 1964), je suis renvoyé sur la présente chronique de janvier et je ne trouve rien sur ce film.
Alors quitte à faire de la répétition (vous me direz), j’ai découvert hier ce beau film, sorti en septembre dernier, et agrémenté de presque 90 mn de documents.
Un scénario de M. DELBEZ et Jean COSMOS,d’après un livre de Robert SABATIER, « Alain et le negre ». L’histoire ce situe dans le quartier de Belleville, au début des années 60.
Une quadragénaire (formidable Madeleine ROBINSON) vit une histoire d’amour avec un antillais de vingt ans son cadet. Cette histoire est vue par les yeux de son fils, d’abord méfiant vis à vis du compagnon de sa mère et qui peu a peu l’accepte. De multiples personnages intéressants, un très beau dialogue, des enfants très bien dirigés, une photographie noir et blanc du Paris de l’époque magnifique, des acteurs de grande qualité (René LEFEVRE,Lucienne BOGAERT, Suzanne GABRIELLO…) font que cette pépite mérite vraiment d’être redécouverte.
Dans les bonus, le réalisateur (96 ans), revient sur ce film, mal distribué – par le sujet traité personne ne voulait s’y risquer – par la Columbia qui l’avait pris pour atteindre un quota de films français afin de pouvoir sortir ses productions. Le film est resté une petite semaine à l’affiche, mettant DELBEZ dans un grand péril financier.
Si je n’ai pas fait de doublon avec un autre intervenant, et si vous connaissez ce film (exploité aussi sous le titre UN GOSSE DE LA BUTTE), votre avis m’intéresse.
J’ai beaucoup aimé.
Non vous n’avez pas de problème, c’est juste que le moteur de recherche du blog prend en compte tous les mots pris séparément, et comme il est question de « cascades » dans la page du 9 janvier 2018, il vous a proposé cette page en résultat ! Ce qui m’amène à suggérer une petite amélioration pour la recherche de titres de films : que le moteur de recherche prenne en compte l’expression exacte (avec plusieurs mots donc) lorsque celle-ci est mise entre guillemets ! Merci !
A Olivier Giraudeau : rassuré.
A Olivier Giraudeau
Et l’idéal pour moi, notamment (et là j’en demande sans doute trop): un moteur de recherche qui prenne en compte les mots et expressions exprimés dans le forum proprement dit. Car il y a des choses de dites (et je pense surtout à Bertrand Tavernier)sur des films précis qu’il est impossible de retrouver sans moteur de recherche.
à A Angel:.. qui reprenne les commentaires des bloggeurs c’est un voeu ancien de ma part!
A MB
Absolument.
à AA: … et ce qui serait bien c’est que ce soit plus que les cinq derniers commentaires qui s’affichent en bas, disons les huit, neuf ou dix. Hop!
A M.Servant
« un gosse de la butte » était certainement osé pour l’époque;on y parle d’une femme (Madeleine Robinson) qui prend pour amant un noir (le culturiste Serge Nubret);c’etait 1964,bien avant le (à mon avis ,surfait) « guess who’s coming to dine? ».On parle aussi du désir féminin (le personnage de Suzanne Gabriello) ,apres « cat on a hot tin roof » bien sûr ,et c’était beaucoup trop pour le public de cette époque;en outre le metteur en scene était desservi par sa production antérieure (« à pied à cheval et en voiture « -succès commercial qui connut une sequelle – « et ta soeur »,ce dernier un desastre où se fourvoyèrent Fresnay et Arletty )
Le Paris d’il y a un demi-siècle!Robinson servant le lait à la louche!C’est certainement un film à redécouvrir .
a dumonteil
quelle que soit mon admiration la plus éperdue pour mon amis Cosmos dont je retrouve les idées et le talent dans de multiples moments, il faut avouer que tous les gamins sont horriblement mal dirigés ou choisis et que certaines scènes avec Robinson et Nubret sont raides (elle ne le touche pratiquement pas). Je préfère certains moments dans le café épicerie (bonne idée de décor)
A Bertrand Tavernier : (RUE DES CASCADES). Oui sur la relation amoureuse ROBINSON/NUBRET assez édulcorée. En revanche j’ai bien aimé les gamins dans ce film. Pour moi une belle découverte. Sur ET TA SOEUR, M. DELBEZ reconnaît dans l’entretien des bonus que c’était effectivement un film raté en raison d’un très mauvais script et d’un temps de remise à niveau trop court. Je n’ai jamais vu ce film.
A Dumonteil : j’ai trouvé un réel climat poétique dans ce RUE DES CASCADES que je ne connaissais pas. Et puis sans doute un brin de nostalgie de l’enfance…
Dans un autre genre je vous conseille »L’étalon sauvage »réalisé par un mercenaire Phil Karlson qui à toucher à tout.Bertrand en parle de façon formidable dans le bonus.3 personnages:deux hommes(un vieux et un jeune)et une jeune jolie femme amoureuse du premier mais le second en pince pour elle.Puis ce cheval est extraordinaire dans les scènes de poursuites jusqu’à sa prise au lasso.En faisant un arret sur images j’ai vu que sur la robe du cheval près de l’encolure,il y avait une étoile de sherif(alors est ce un effet d’optique et ma vue me joue des tours).Comme le souligne Bertrand ce cheval participa à plusieurs films dont un Zorro que je ne connais pas.
A Yves Rouxel
Arrêtez d’utiliser des termes cons comme mercenaire et renseignez vous. Karlson comme tous les metteurs en scène sous contrat devait obligatoirement tourner les projets qu’on lui filait mais il se battait pour en sortir et a réalisé BLACK GOLD, THE BIG CAT pour mettre fin aux films historiques nuls qu’on lui confiait. Il s’est battu pour imposer L’ETALON SAUVAGE, projet personnel et LE SALAIRE DE LA VIOLENCE et THE PHOENIX CITY STORY ainsi que d’autres titres. Il a arraché ses meilleurs films ce qui était loin d’être la cas de tous les réalisateurs. Donc réfléchissez une minute avant d’écrire un tel terme. Regardez les six ou sept textes que j’ai écrit sur sa volonté de traiter des problèmes raciaux. Et merci pour ce que vous dites dans le bonus où je montre bien qu’il n’est pas plus mercenaire que Parrish, Joseph H Lewis
A Yves Rouxel : si vous souhaitez aborder un sujet qui n’a rien à voir avec le message précédent d’un autre internaute, créer un nouveau commentaire en tout bas de page car comme le soulignait ballantrae, les commentaires deviennent vite foutraques et plus personne ne s’y retrouve !
Oui, RUE DES CASCADES (diffusé récemment dans sa version restaurée sur M6, une nuit !) est en effet une belle découverte. L’antiracisme et le féminisme dont il fait preuve sont d’une franchise plutôt surprenante dans le cinéma français de cette époque. Les personnages féminins sont originaux, ainsi Suzanne Gabriello qui, frustrée dans sa vie de couple avec un mari plus âgé, revendique sa liberté de prendre des amants et sera tuée par le mari en question. En outre, le film montre divers visages de Montmartre, à la fois des rues qui semblent n’avoir pas changé depuis le XIXeme siècle et d’autres en pleine mutation, où se construisent des immeubles modernes. Quelques séquences lorgnent du côté des 400 COUPS. Parmi les jolies scènes, celle où les enfants, fascinés par le récit d’une imaginaire chasse en Afrique, finissent par voir des éléphants à la place de leur paysage urbain. On est heureux que Maurice Delbez ait pu voir la renaissance même modeste de ce film qu’il a tourné avec visiblement beaucoup d’enthousiasme et de sincérité. Il a même, à l’occasion, pu retrouver certains des enfants de son film, cinquante ans plus tard…
A Demachy : (RUE DES CASCADES). Vraiment désolé, j’avais zappé votre message sur ce film. D’accord avec vous. Juste un petit rectificatif. A l’origine Maurice Delbez voulait effectivement tourner son film à Montmartre, mais l’endroit étant devenu trop touristique, il s’est rabattu sur Ménilmontant. Il l’explique dans les bonus du DVD.
A Bertrand.J’ai enfin réussit à trouver une copie originale sous titrée en anglais du premier film de Marcel Pagnol qui à été perdu et retrouvé depuis. »Le gendre de Monsieur Poirier »est un véritable pamphlet contre la bourgeoisie mais aussi la noblesse sous Louis Philippe.En dehors de Fernand Charpin que l’on reverra chez Pagnol,le reste de la distribution est assez étonnant:Jean Debucourt sociétaire de la comédie française incarne le gendre falot et paresseux qui se complait grace à la fortune de son beau père.Jean Brochard venue du théatre campe son ami et confident sur l’état de la France et des affaires courantes.Beaucoup de scènes sont filmés à l’interieur et l’on peut souligner le travail sur les clairs obscurs et la photographie de l’œuvre.Bien sur Vincent Scotto assure la partition musicale sur un ton léger et presque absent.Esperons enfin que ce film sortira un jour dans un format dvd conforme afin de boucler la boucle sur Pagnol.
Je ne vois vraiment pas quelles qualités photographiques on peut trouver au GENDRE DE MONSIEUR POIRIER…
L’opérateur Willy Faktorovitch (qui signait tout simplement Willy) venait des Cinéromans et fut avant tout un opérateur d’extérieurs. Ses éclairages en intérieur sont toujours restés assez primitifs, sans grande beauté plastique ni atmosphère. Du fonctionnel, sans plus, et cela convenait à Pagnol. Je relèverais uniquement quelques plans d’extérieurs sur la terrasse et la façade d’un blanc éclatant, ce qui relève d’une certaine audace à une époque où les opérateurs avaient tendance à fuir les blancs purs. Mais on sent poindre ici la « patte » de Nicolas Hayer qui a cosigné les images avec Willy.
Quant aux » clairs obscurs « … je les cherche encore !
A MARC SALOMON
TOUT À FAIT D’ACCORD
A Bertrand et Jean pierre.Vous n’étes pas du tout tendre avec la filmographie de Robert G Springsteen car j’ai découvert »Shadow »traduit en français par »Les colliers de fer »qui est un bon western.C’est la première fois dans un western que l’on voit des prisonniers attachés à un poteau avec un collier autour du cou et des chaines au pied en pleine rue car la prison n’existe pas.Comme le souligne Mathieu Schaneret dans le bonus il y à du sadisme dans ce film ou les hommes sont enchainés comme des animaux.Puis la mise en scène est intense en rebondissements et retournements de situation du début jusquà la fin.Tout commence par deux cow boys qui se rendent dans une ville afin d’encaisser un chèque représentant 6 mois de travail.L’un est vetérinaire et l’autre son assistant et ami est un peu perdu et tourmenté.Suite à une bagarre ils vont se retrouver enchainer au poteau avec le méchant Lavalle et ses complices qui écument la région en attaquant diligence et pauvres paysans.Audy Murphy et Charles Drake forme ce duo détonnant mais aussi la belle Kathlyn Cromley qui fut la femme de Drake.Je ne connais pas les premiers films de ce réalisateur qui à beaucoup tourner de westerns de série B.
A Yves Rouxel
Je ne suis ni tendre ni pas tendre avec une filmographie mais la plupart des films que j’ai vus sont nuls en dehors de son film anti rouge qui est un peu marrant de par ses excès et parait il d’un mélo COME NEXT SPRING que défend Garnier mais que je n’ai jamais réussi à voir. Le Collier de Fer est un des moins mauvais de la série produite pour des sommes dérisoires par AC Lyles
à M Pascal: dans LES PRAIRIES et l’arrivée du dernier fils survivant (le + jeune bien sûr) claudiquant sur sa béquille en plein milieu de la messe du dimanche, et qui redonne du punch au cantique repris de plus belle du coup? là on fait plus le main dans le fauteuil du spectateur pas vrai?
A MB : Vrai. D’autant que c’est la toute fin du film. Comme dans STARS IN MY CROWN, ce dernier cantique qui vous expédierait le pire des mécréants au monastère.
On avait déjà parlé des PRAIRIES DE L’HONNEUR et je savais que vous m’appuieriez dans ma tentative de le défendre.
Certes, Mc Laglen a un faible fâcheux pour les demeurés et les gros bêtas. De ce point de vue, il a tiré de Doug Mc Lure et Pat Wayne tout ce qui était possible.
Mais à côté de ça, il y a le regard de cette actrice suivant le petit esclave sur le sentier de la liberté et quelques bonnes lignes comme » Parler à la lune ? La lune, elle sourit, elle sourit, mais n’écoute jamais. Moi, oui. »
Sans parler du fait que le point de vue n’a pas peur d’être sudiste…
à M Pascal: LES PRAIRIES je n’en ferai pas un nouvel eldorado! OK pour cette dernière scène et le coup du sabre du nordiste qui cogne sur les marches, Mais à part des détails, c’est majoritairement mauvais: je ne comprends même pas comment Stewart a accepté de se commettre dans une production aussi fauchée c’est pas le niveau série B mais les toiles peintes façon barbouillage d’atelier créatif pour moins de six ans d’âge ou l’économie dans les décors c’est horrible, la paresse semble présider à la mise en scène. Je crois qu’avec le temps qui passe on oublie les défauts et surestime les bons côtés. Vous avez raison pour le point de vue sudiste: c’est d’ailleurs pitié que l’idée centrale de ce père qui a perdu le sens des réalités, isolé dans sa bulle ait été aussi gâchée, c’est une bonne histoire qui mérite un remake qui effacerait l’original, histoire très riche qui peut susciter plein de pistes ignorées par McLaglen.
A MB
J’AVAIS TROUVÉ QUE LE FILM GÂCHAIT LES RARES BONNES IDÉES DANS UN PATHOS PRO SUDISTE, RÉACTIONNAIRE et si mal filmé (si platement)
à Bertrand: si on se concentre sur l’idée du patriarche qui a perdu de vue la réalité extérieure et refuse de s’engager, en conflit avec ses enfants qui eux, s’ouvrent sur le monde et veulent prendre parti ça peut aider à construire une histoire très intéressante. Voir la scène du repas de famille au début, assez réussie. Ce qui me surprend c’est qu’en tant que vedette, Stewart aurait pu prévoir la catastrophe et mettre le holà.
A MB cela n’a pas d’importance cinématographique mais je me souviendrais toujours de la première fois que j’ai vu le fils de l’immense victor mclaglen (qui faisait déjà 1m90) en photo avec son père, puisqu’il mesurait 2m02, quasiment dix centimètres de plus que john Wayne ou bertrand tavernier. J’ai le sentiment que beaucoup d’acteurs, en premier Wayne ont tourné dans les films de mclaglen jr du fait qu’ils l’avaient connu gamin.
Quelques films avec wayne jr et autres sont distrayants, Wayne dans le pire des navets comme galabru, eut pu tirer quelques secondes miraculeuses ;).
A STAG
SELON SON HUMEUR, ON PEUT AUSSI TROUVER QUE MCLAGLEN NE TIRE RIEN DES IMMENSES ACTEURS QU’IL A LA CHANCE DE FILMER ET QU’IL ILLUSTRE LA PARABOLE DES TALENTS EN NE FAISANT RIEN FRUCTIFIER
A MB : La scène du repas familial a sûrement été inspirée par celle de HOW GREEN WAS MY VALLEY. Mais évidemment, comment rivaliser ?
Comme cette scène de cimetière où Stewart finit par verser de vraies larmes. Ford si proche dans l’idée et si loin dans la manière !
D’ailleurs, faire pleurer en gros plan est un mauvais signe pour un réalisateur, selon moi. ça n’émeut pas, c’est facile, ça fait souffrir inutilement et au final, ça ressemble à un 10 sur 20 pour un exercice de tournage dans une école de cinéma.
A MINETTEPASCAL
HONNÊTEMENT ON PERD DU TEMPS À GLOSER SUR CE FILM TRÈS OUBLIABLE3
J’avais vu LES ROIS DU DESERT à sa sortie et ai du le revoir une fois à la TV. J’avais été plutôt séduit mais les scènes qui m’ont véritablement marqué tournent autour de l’interrogatoire de Mark Wahlberg par Saïd Taghmaoui. Et, à moins de ne pas l’avoir compris, je n’avais pas trouvé spécialement drôle le « Qu’est ce qui se passe avec Michael Jackson? » de Taghmaoui.
On alors incongru, mais comme pouvait l’être le « C’est sans danger? » de Laurence Olivier dans MARATHON MAN.
D O Russell est un cinéaste très habile mais sacrément inégal.Ces Rois du désert très altmaniens précèdent le pénible (par son ostentation à apparaître excentrique et décalé: n’est pas décalé qui veut, Wes Anderson lui a réussi à trouver la note juste tout comme les Coen) J’adore Huckabees.
Mais il a réussi coup sur coup ensuite Happiness therapy puis American bluff avant de livrer un Joy assez terne.
A vrai dire j’ai du mal à le cerner et c’est au coup par coup pour ma part avec ce cinéaste: pas assez de ratages profonds pour qu’il ne m’intéresse plus, pas assez de réussites marquantes pour que j’y aille systématiquement.
Hier j’ai pu découvrir Downsizing de votre ami A Payne.De très bonnes choses qui relèvent non de la SF mais du conte philosophique, un sens de la satire très structuré, des moments assez sidérants autant que drôles ( la manière dont les patients sont pris en charge juste après le downsizing est à hurler de rire, idem pour la découverte de la communauté norvégienne , épisode danslequel apparait un gag sonore génial) et à d’autres moments on se dit qu’il eut fallu explorer plus avant des pistes à peine esquissées.En tout cas, A Payne explore là une voie nouvelle alors qu’on pouvait le croire destiné à raconter des itinéraires intimistes souvent sous forme de road movies ( Sideways bien sûr et le très beau Nebraska).
Ce soir, j’essaie de voir ce A ghost story de D Lowery vanté par tant d’amis et connaissances.
Vivement 100 ans de cinéma américain pour savoir comment les amis français Bertrand et JPierre des amis américains auront traité tous ces nouveaux noms qui se sont installés dans le paysage cinématographique depuis le début des années 90: les Coen, T Burton, J Gray, Tarantino, P Th Anderson, W Anderson,T Haynes, A Payne, T Solondtz, S Coppola etc…
J’ai quelque appréhension face à certaines évolutions que je persiste à aimer alors qu’elle sont décriées un peu partout y compris ici: Scorsese, W Allen et surtout le pauvre T Malick qui subit des assauts à mon sens assez injustes comme s’il était devenu un hurluberlu inepte et radoteur.Sur ce point je suis totalement en accord avec Michel Ciment car on passe sûrement à côté d’un parcours parmi les plus singuliers du cinéma américain contemporain, comparable à celui qu’aurait pu réussir Coppola qui semble hélas ne plus faire de films.
Concernant celui-ci, Twixt sera t’il son dernier film??? je le crains car ce ne serait pas un ultime film très réjouissant…je pense aux derniers Tourneur qu’on s’évertuait de ce côté ci de l’Atlantique à trouver inspirés.Dire que cet homme a fait les Parrains, Conversation secrète, Apocalypse now, Coup de coeur ou Rumble fish!!!Tetro mis à part, Coppola semble épuisé depuis une grosse vingtaine d’années.
A Ballantrae
Il y a de sacrés qualités dans FIGHTER (le personnage de la mère que joue génialement Melissa Leo) et d’autre part, il est aussi scénariste de ses films. Pour moi l’inégalité des films n’est pas vraiment un critère (tous les cinéastes sont inégaux surtout dans un système aussi contraignant que le cinéma américain : regardez l’oeuvre de Siegel avant LES PROIES, de Walsh entre 35 et 38, les deux derniers PT Anderson avant le magnifique PHANTOM THREAD)) : ce qui compte, c’est ce que nous disent les meilleurs films. DO Russell souffrait de graves troubles dépressifs, d’où ses colères légendaires. DOWNSIZING a été sous estimé en France et aux USA et tous les moments avec la femme de ménage vietnamienne sont remarquables, aigus, perçants (et on déclenché une de ces polémiques idiotes dont on a le secret du style « pourquoi donner un role de domestique à une asiatique » alors que le film dénonce l’exploitation des minorités
Oui Downsizing à l’évidence est sous estimé car la critique sociale n’a rien de frontal et surligné et constitue en somme le contraire du très surcôté Get out( je n’en démords pas car il y a près de 50 ans G Romero allait bien plus loin et frappait bien plus fort avec La nuit…).
On essaie d’y voir une SF alors qu’à l’évidence le scénario très intelligent dans sa structure ( on passe d’une strate utopique à l’autre comme dans Les voyages de Gulliver dont on ne retient que Lilliput souvent)comme dans le développement de nombre de séquences se rapporte à la tradition de l’apologue.
La question de l’économie est finement traitée:
-que ce soit pour faire comprendre le déclassement du personnage principal qui est le déclassement de ce qui constituait les classes moyennes supérieures il y a peu
-que ce soit pour mesurer comment notre société libertaro libérale s’empare de sujets sociétaux (le cas claironné comme très pathétique du personnage féminin) pour mieux les évacuer ( voir son statut de travailleuse pauvre en dépit de son exposition médiatique)
En repensant au film, je revois sa richesse en fait notamment le parallèle entre les deux tunnels celui des pauvres ( hors enceinte protégée) celui des riches bobos norvégiens ( dans les tréfonds de la terre)mais le film très, très bien écrit regorge de ces trouvailles qui font les meilleurs contes philosophiques.
En plus A Payne ne sacrifie jamais la dimension plastique de son univers que ce soit lors de la scène de fiesta , quand est exposé le monde propret des downsizés américains ou lorsqu’on rencontre les premiers.
La société du spectacle est joliment égratignée que ce soit avec ses stars de la tv réalité que ce soit momentanément Ngoc ou l’ex premier bébé downsizé qui devient assez monstrueux de vide inepte.N’oublions pas ces écrans qui occupent un vaste espace dans la cour intérieure des downsizés pauvres ( 1 tv du coup fait office de méga écran!).
Tout ce concerne le discours écologique est pertinent: les downsizés continuent à gaspiller tandis que certains crèvent de faim et ne peuvent se soigner, les bobos certes ont la prescience aigue de ce qui attend l’humanité mais que font-ils ici et maintenant pour changer les choses??? Ils n’ont rien à envier en tout cas aux projets du Dr Folamour…
Oui Bertrand, c’est un film qui va plus loin qu’on ne croit comme souvent avec ce cinéaste!
à Bertrand: si vous avez déjà vu PHANTOM THREAD alors vous avez déjà vu THE POST/PENTAGON PAPERS DE Spielberg?
Vivement le PTA!
Sinon A ghost story est très beau, mystérieux et riche dans son postulat très simple comme dans ses déclinaisons spatio temporelles autour de l’éternité d’une vie de fantôme.
Le film tient à qausi rien, pourrait n’être qu’arty ( à un moment on se dit que ce pourrait casser lors d’une scène de « repas » ou plutôt d’absorption assez longue) mais il prend alors son envol et suit des méandres inattendus.
Casey Affleck construit une carrière rigoureuse à la J Phoenix sans avoir l’air d’y toucher ou peut aussi évoquer S Johanson qui expérimentait des présences paradoxales coup sur coup dans Her (une voix sans corps) ou dans under the skin ( un corps quasi sans voix), deux chefs d’oeuvre récents.
Une élégie triste mais douce et un nom à suivre désormais David Lowery.
A Ballantrae.Vous citez ce long couloir qui sépare les riches d’un coté puis les pauvres entassés dans des bidonvilles de l’autre.J’ai revu ce film avec Brad Pitt »World war z »qui là aussi nous montre un grand mur avec d’un coté les vivants et de l’autre les morts-vivants ou les zombies.Il y à dans cette séquence une connotation politique voire géopolitique entre Israel et La Palestine ou le peuple est parqué dans des villes entourés de barbelés ou de murs.Bon je n’irais pas plus loin dans mon argumentaire et essayer de revoir ce film récent.
World war Z me semble un assez médiocre film de zombies pas très bien mis en scène à l’exception peut-être de cette scène du mur qui ne manque pas de piquant: ledit mur sert à prémunir contre les zombies et s’ouvre pour les vus de Palestiniens et c’est la communion bruyante entre les deux peuples ( on pourrait se dire ENFIN!!!)qui excite les zombies qui forment une pyramide leur permettant d’escalader le mur et donc de boulotter tout ce petit monde qui avait réussi à enterrer la hâche de guerre.
La métaphore du coup est confuse, presque risible et peu créatrice de sens , tout le contraire du scénario intelligent d’A Payne qui a tout dosé de manière équilibrée, concertée et logique.
Je voulais dire « pour les bus de Palestiniens » veuillez m’excuser!
A tous : une agréable découverte chez LOBSTER, DELUGE (FELIX FEIST, 1933). En plus des effets spéciaux réussis du début de ce court film (62 mn) distribué par RKO, le film s’attache à montrer les comportements humains pas toujours reluisante, après la catastrophe. Les pulsions sexuelles de certains protagonistes sont abordées sans que visiblement aucune censure ne soit intervenue (encore sous l’ère pré code ?)
Une intrigue sentimentale où l’homme partagé entre son épouse et une rescapée, traitée avec intelligence, et un dénouement qui m’a beaucoup plu.
De très bons acteurs, dont Peggy Shannon que je ne connaissais pas et Sidney Blackmer qui sera plus tard le Roman Castevet de ROSEMARY’S BABY de Polanski.
Par curiosité j’ai voulu chercher dans 50 ANS un éventuel avis sur ce film dans une notice consacrée à FEIST. Il n’y figure pas. De ce réalisateur j’ai reçu avec plaisir TOMORROW IS ANOTHER DAY (1950) très réussi, à part la fin à mon goût assez bâclée.
Deux films qui sortis depuis peu en vidéo et que je ne connais pas, MOONRISE (Frank BORZAGE, 1950) et LA MILLIÈME FENÊTRE (Robert MENEGOZ, 1960 je crois). Quelqu’un a-t-il un avis sur ces deux productions ?
A SERVANT Jean pierre
J’avais parlé de DELUGE ici même. On connaissait trop peu de films de Feist pour parler de lui et lui consacrer une notule dans 50 ANS. D’autant que beaucoup sont nuls : LA VALLÉE DES GÉANTS, LA TAVERNE DES RÉVOLTÉS (dont j’ai parlé ici). J’ai rajouté quelques notes éparses dans la Nouvelle édition mais son adaptation de DONOVAN’S BRAIN est très médiocre. Restent 3 films noirs
A Monsieur Servant,
« la 1000eme fenêtre un mélo plein de bons sentiments sur fond d’expropriation pour cause d’urbanisme ;Fresnay est entouré deTrintignant et de la compagne de Polanski d’alors,Barbara Kwiatkowska à qui les producteurs demandèrent de changer ce nom « imprononçable » (sic);elle devint Barbara Lass et fut la partenaire de Delon dans un Clément peu connu « quelle joie de vivre »
a SERVANT Jean Pierre
MOONRISE est un Borzage impressionnant visuellement surtout dans les 20 premières minutes, avec des recherches presque expressionnistes (il y a des plans étonnants et d’une rare noirceur) mais on sent qu’il lutte contre un scénario didactique, lourd et avec un héros rongé par la culpabilité qui accumulée les sottises, n’écoute aucun conseil (ceux de Gail Russell très belle). Borzage arrache des scènes et tente de sauver certains personnages pour qui il montre de la tendresse et c’est son dernier film personnel mais le script est en plomb et le studio changea le montage. Le film doit être vu. Il était introuvable et j’espère que la copie est belle. La photo est de Jack Russell qui photographie L’HOMME DE LA PLANETE X mais surtout PARK ROW, MACBETH de Welles, TRAQUÉ DANS CHICAGO de John H Auer. Il passera à la tele et plus tard signera celle de PSYCHOSE et tout le monde en parle comme d’un chef opérateur de telefilm oubliant quelques réussites incroyables dont MOONRISE
MOONRISE avait été diffusé il y a une bonne douzaine d’année au Cinéma de Minuit dans une belle copie que j’avais enregistrée.
FEIST: « Restent 3 films noirs » vous aviez conseillé THE DEVIL THUMBS A RIDE on le trouve sous LA AMENAZA DIABOLICA vo et st espagnols les captures de Dvdbeaver sont encourageantes.
Merci à tous pour ces précisions.
A Bertrand Tavernier : (DELUGE). Désolé, je n’avais pas vu que vous l’aviez abordé ici.
a MoNSIEUR SERVANT
« Moonrise »est du beau Borzage ,un metteur en scène qui montre une compassion rare pour ses personnages (voir « little man what now » « the river » »street angel » « young america » « no greater glory » « three comrades » « the mortal storm,etc); « moonrise » met en scène Danny le « fils du pendu »(titre français) qui a été une sorte de outcast toute sa jeunesse ; le fils du banquier qui est né avec une cuiller d’argent dans la bouche le raille et ,quand il essaie de se rapprocher des humains ,ici une jeune fille qui lui demande « pourquoi m’emmènes-tu si loin des autres pour me parler? »,c’est trop tard .Scènes oppressantes dans les marais.Film noir et desespéré ,atmosphère souvent dure.Mais la lune se lève…Frank Borzage est un des grands maîtres du cinéma
américain ,mais ça vous le savez déjà .
NB:dans le film-très noir- de Henry Decoin, »la fille du diable »(1945) ,Andrée Clément incarne la fille du pendu (aux côtés de Fresnay dont nous parlions pour la « 1000e fenêtre » ),elle aussi une proscrite,la brebis galeuse de la communauté
A Dumonteil : je n’ai jamais vu « LA FILLE DU DIABLE ». Je vais regarder s’il existe en vidéo. Merci.
A SERVANT JEAN PIERRE
HÉLAS NON POUR DES QUESTIONS DE DROITS QUI VONT SE RÉSOUDRE
A MM Servant et Tavernier,
maintenant je comprends mieux pourquoi il n’y a pas d’extrait dans la séquence sur Decoin dans « le voyage »
c’est une très bonne nouvelle que nous donne M.Tavernier;tous ceux à qui j’ai conseillé le film ont été époustouflés par la composition d’Andrée Clément,une élève de Jouvet.
comme Danny dans » moonrise » ,Isabelle est « la fille du pendu » et je la décrirais ainsi :une fille dont le but n’est pas d’être heureuse ,mais d’être sûre que les autres ne le soient pas.
C’est bien sûr subjectif ,mais ce film et « non coupable » (où Michel Simon est prodigieux) sont mes deux Decoin favoris.
A DUMONTEIL
Avis subjectif. Ce sont deux réussites SOUS ESTIMÉES mais je leur préfère un peu LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE, AU GRAND BALCON, LES AMOUREUX SONT SEULS AU MONDE, voire LE CAFÉ DU CADRAN
a MM Tavernier et M.Servant
Très subjectif (mais quel avis ne l’est pas?) ;je dois avouer que mon attirance pour les personnages de marginaux ,de rejetés de la communauté ,comme Danny et Isabelle ,me fait sûrement surestimer les films dont ils sont les infortunés héros!
a dumonteil
très bonne justification mais Darrieux se met à l’écart de la société, la rejette dans Bébé Donne de manière incroyablement fière et les aviateurs du GRAND BALCON sont des marginaux, des parias. Simplement ils ne sont pas présentés comme cela
Par contre j’ai revu »La mouche noire »de Kurt Neuman qui tient bien la route pour l’époque.C’est sur ce n’est pas les effets spéciaux chers à Cronenbergh et Vincent Price ne joue pas le méchant de service.
à Yves Rouxel: LA MOUCHE NOIRE: le Neumann est soporifique, le Cronenberg est répugnant et bavard, y a que la nouvelle de Georges Langelaan qui soit impressionnante, pour moi. Le souci est que c’est une idée pour une nouvelle, pas pour un roman, donc sûrement pas pour un long-métrage, trop mince.
Là Rouxel vous me perdez! Comment Decoin ou Borzage a pu vous faire penser à La mouche noire???????????????????????????????????????????
Par ailleurs, afin de m’engager dans l’escalier que vous nous demandez d’emprunter, ce me semble une série B plutôt routinière à deux-trois plans près ( la fin avec la toile d’araignée reste efficace) alors que le Cronenberg reste saisissant, pas toujours ragoûtant mais vraiment fort dans sa manière d’imaginer encore une situation qui montre un corps en révolte contre lui-même.
A Monsieur Tavernier
c’est vrai que chez Decoin ,ce personnage de marginal revient souvent ,peut-être parce qu’il l’a été ,comme vous l’expliquez dans votre voyage (vous dites « il a connu la faim »):dans »les amants du pont saint jean « , Garonne et son fils Pilou dont le maire ne veut pas pour gendre,bien sûr l’avocat déchu des « inconnus dans la maison »,voire Maloin dans « L’Homme de Londres » .C’est sûrement pour cela que j’aime ses films noirs ,au moins jusqu’à « razzia » (le personnage joué par Lila Kedrova est inoubliable).
à YVES ET MB
Je serais de l’avis de Yves ;la version de NEUMANN tient bien la route et est beaucoup plus fidele à la nouvelle de LANGELAAN ;celle de Cronenberg n’est pas mal non plus.
Si vous pouvez le trouver d’occasion ,orécipitez-vous sur le recueil de nouvelles de Langelaan « nouvelles de l’anti-monde » ;il contient des textes peut-être plus forts que la mouche « la dame d’outre nulle part » « temps mort » « sortie de secours » « recession » et,plus à part « le miracle » que Mocky jean-pierre a plagié sans vergogne (et sans lui donner le moindre crédit) dans « le miraculé »
A Bertrand et Yves,
Je rebondis sur la mention de LA CAMERA EXPLORE LE TEMPS faite plus bas. Cela m’attire. Il y a 8 volumes chez Elephant : sont-ils tous de qualité à peu près égale?
A Alexandre Angel.En effet puisque l’émission fut interrompu en 1965 par l’ortf et le pouvoir en place reprochant aux scénaristes de romancés un peu trop certaines histoires.Je pense pour ma part que certaines énigmes et mystères de l’histoire de France ont été enfin révélé au grand public de la tv.En 1960 il y avait que 5 millions de téléviseurs donc vous voyez l’impact minime dans les campagnes et mème dans les villes.Sur le plan visuel on à trop souvent reprocher aux acteurs de jouer de façon théatrale,mais attention l’émission était diffusée dans les conditions du direct.Les machinos tiraient les cables des cameras au fur et à mesure des déplacements des personnages qui tournaient dans des conditions exigues.En tout cas les coffrets existent,vous pouvez les empruntés dans les médiathèques ou sinon les acheter.Bon visionnage.
A Yves,
suis pas sûr que vous ayez tout à fait répondu à ma question mais merci tout plein pour toutes ces informations!
A Alexandre.Je ne suis pas partisan de la langue de bois.Pour répondre à votre question en effet certaines histoires sont plus faibles coté scénarios mais aussi pour la distribution des acteurs qui ne dégagent pas beaucoup d’émotions.Je pense par exemple à l’histoire du collier de la reine dont la mise en scène est brouillonne et manque de consistance historique.Decaux et Castellot qui apportaient les idées n’ont jamais participer à l’écriture et encore moins à la mise en scène souvent confiée à Stellio Lorenzi et d’autres réalisateurs.
A Yves Rouxel
Cela n’est pas exact. Castellot et Decaux qui ne partageaient pas les mêmes options ont écrit certains épisodes parfois avec Stellio Lorenzi. Decaux a écrit des pièces de théâtre
Doit-on regarder L’IDIOT ? CRIME ET CHATIMENT du même Lampin m’a donné l’impression de regarder un Maigret réalisé par Delannoy.
A STEPHANE
Je garde un épouvantable souvenir de CRIME ET CHATIMENT de Lampin (Voyez plutôt celui de Pierre Chenal chez René Chateau) et ne comprend pas votre comparaison avec les Maigret de Delannoy qui sont très supérieurs
Et que penser de la série Maigret avec l’acteur Rowan Atkinson alias Mister Bean diffusée sur France 3 le dimanche il me semble?
A Yves Rouxel
Je n’ai pas la télé
à Bertrand: MAIGRET/ATKINSON: pas d’excuses ils sont tous en dvd-br! Jamais vu personnellement…
a STEPHANE ET A MONSIEUR TAVERNIER
pour ce qui est des MAIGRET de Delannoy , »Maigret tend un piège » est tout à fait excellent,avec une composition extraordinaire de Jean Desailly en fils bourré de tics.L’autre n’est pas aussi fort,(« l’affaire saint-fiacre ») ,mais est tout de même respectable .
Il est plus que temps de réhabiliter les MEILLEURS FILMS de ce metteur en scène trop souvent conspué -alors que beaucoup de gens ne connaissent que le portrait qu’en donne la N.V. ;Monsieur Tavernier a réhabilité « le garçon sauvage » (avec la merveilleuse Robinson).Il faut se méfier des idées reçues.Bref si des trucs comme « les sultans » ou « la peau de torpedo » sont à fuir, « Dieu a besoin des hommes » ,son sketch de » destinées » , »les jeux sont faits » voire « le secret de Mayerling » -qui remplace le suicide par un assassinat – sont à redécouvrir sans préjugés .
A dumonteil
D’accord, sauf peut être LES JEUX SONT FAITS qui m’avait paru sinistre et terriblement scolaire. Je préfère MACAO, voire certains moments de LA MINUTE DE VÉRITÉ. Dans DIEU A BESOIN DES HOMMES, ce qui marque avant tout c’est l’excellent scénario de Jean Aurenche et Pierre Bost que la réalisation tend à figer. Une grande partie du film n’ayant pas été tourné en Bretagne mais dans la Région Parisienne, Delannoy abuse un peu des contre plongées pour dissimuler que la mer n’existe pas à l’arrière plan, ce qui donne un vernis solennel. Aurenche trouvait que cet homme intelligent, qui avait une bonne approche des scénarios, pouvait souvent effacer le sens des scènes par une sorte de puritanisme visuel. Il donnait l’exemple de Fresnay qui devait pisser au début du film et le découpage fait l’impossible pour ne pas exploiter cette idée et l’étouffer. C’était aussi quelqu’un qui possédait ses films en 16 mm et qui les montrait tout le temps quand on travaillait avec lui. On ne voyait que ses films et Audiard et Aurenche ont eu des réactions similaires. Il écrivait aussi régulièrement aux dictionnaires pour protester quand on avait injustement et stupidement supprimé sa notule. Tous ces défauts n’empêchent pas qu’il a signé plusieurs films excellents. Les scènes avec les prêtres dans LES AMITIÉS PARTICULIÈRES sont très bonnes. Les enfants, eux sont mal choisi et dirigés.
A monsieur Tavernier (DELANNOY)
merci beaucoup pour vos precisions techniques sur « Dieu…. » ;je pense que le tout-en-studio marche finalement mieux dans le sketch de « destinées » ou le paysage âpre et lugubre recréé cadre bien avec ces moments ou Jeanne D’Arc a ses moments de doute….
Moi non plus Bertrand.Mais un ami m’a dit que l’acteur était crédible et apporter une espèce de nonchalance très british.Un jour les British adapterons surement « Thierry la fronde »!!!
A Bertrand:
Gaumont va sortir MACAO en dvd. En dvd et pas en Blu-Ray. Pourtant les extraits du film qu’on voit dans votre VOYAGE… sont manifestement en HD (et font très envie de voir le film dans ces conditions…)
A B. Tavernier
Ca n’a rien de péjoratif, c’est Gabin qui joue comme dans un Maigret, et il porte les mêmes costumes. Je n’ai pas le souvenir d’une adaptation de Dostoïevski qui ait donné quelque chose de bon au cinéma. LES FRERES KARAMAZOV dans cette Russie en toc de studio MGM me sont restés sur l’estomac, en revanche je me souviens d’une adaptation du joueur par Robert Siodmak diffusée au cinéma de minuit avec un impressionnant Walter Huston. Sans être un grand film, LES POSSEDES de Wajda reste peut-être ce qu’il y a de mieux à voir.
A Stephane
Voyez le Chenal qui n’est pas parfait mais où Harry Baur est impressionnant comme le travail de Chenal sur les décors avec ces couloirs, ces escaliers qui paraissent changer de dimension. On dit du bien de L’HOMME AU CHAPEAU ROND que j’ai trouvé correct sans plus
Découvert LES POSSEDES récemment : j’en attendais sans doute trop car c’était de Wajda. Au final c’est sans doute un de ses films les plus faibles : faute à un casting trop hétéroclite (Bernard Blier y impose toutefois sa présence) et à une mise en scène et photo trop « téléfilm » (péché mignon de beaucoup de films tournés dans les années 80…). Une belle déception. Revoyons plutôt son magnifique dernier film LES FLEURS BLEUES.
Avis aux amateurs de cinéma polonais, Martin Scorcese a produit de magnifiques coffrets tous disponibles avec sous titres français et que l’on peut acheter uniquement par correspondance en Pologne ici : indispensable !
http://store.mspresents.com/screen/allproducts
A Damien
Ça a l’air superbe. 499 PNL, ça donne quoi en euros?
Cela doit être une centaine d’euros par coffret. Cela peut paraître cher mais le travail et les restaurations sont magnifiques. Et en trois coffrets on a l’essentiel. Vous pouvez acheter deux coffrets ou les trois pour limiter les frais de port.
Voyez cependant DOSTOÏEVSKI, une fiction TV russe, en huit épisodes, absolument remarquable. En DVD aux éditions Montparnasse.
Et toujours au rayon série TV, voyez A LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU où Nina Companeez réussit le pari d’exploiter l’intégralité de l’oeuvre en seulement 2X110mn. Elle garde les personnages intacts, et ne donne pas l’impression de réduire le récit, ce qu’elle fait forcément. Didier Sandre ahurissant Charlus, enterre la version de Delon dans le Schlöndorff et distance allègrement Malkovich dans le Raoul Ruiz. J’ai revu les suppléments du DVD du Schlöndorff (pas le film qui est mauvais) dans lequel il raconte comment Delon s’est imposé sur le film, et rapporte la réaction d’amis qui ont manifesté leur déception lors de la projection. Peut-être faisiez vous partie de ceux-là ?
A Bertrand Tavernier (sur L’HOMME AU CHAPEAU ROND,Billon, 1946). Malgré avoir recherché – en vain – par mot clé le titre de ce film, pensant y trouver un développement de votre avis,pourriez vous préciser pourquoi vous le trouvez juste « correct » ? L’adaptation de Spaak et Brive ?, la mise en scène de Billon ?, le jeu des acteurs ?
À jp servant
Je garde pour ma part le souvenir d’un film oppressant, il y a l’écrasante présence de Raimu, et le fait de savoir qu’il mourut peu après le tournage n’est pas anodin dans ce qu’on reçoit de ce rôle de revenant…. Drôle, je vois qu’il avait joué le colonel Chabert en 1943, mais ce revenant-là ne me revient pas.
A Denis Fargeat : (L’HOMME AU CHAPEAU ROND). En fait j’ai depuis l’enfance, quand j’ai découvert ce film à la télé, eu une passion pour ce film de Billon. Les décors de Wakhevitch, la photo de Toporkoff, la musique de Thiriet, et puis cette kyrielle de comédiens formidables. Raimu c’est vrai y apparaît pour la dernière fois. Il semble d’ailleurs fatigué, vieilli, en fonction des angles sous lesquels il est photographié. Il y a c’est certain un aspect très théâtre dans cette oeuvre, peu d’extérieurs (de toute façon reconstitués magnifiquement en studio), mais l’ensemble est pour moi vraiment remarquable. Vous avez raison. Un film angoissant. Seule la petite Lucie Valnor qui jouait Lisa,la fille de Nicolas /Raimu, m’a toujours semblé assez mauvaise dans sa diction.
LE COLONEL CHABERT de LE Henaff possède de beaux moments, avec parfois des exagérations d’éclairage sur le visage de Raimu, en particulier durant l’évocation de la charge d’Eylau.
J’avais’J’avais’lu dans Un livre consacré à Raimu, qu’au départ c’était Jacques Becker qui devait assurer la mise en scène. Suite au caprice de Raimu qui exigea d’être manchot dans le film, Becker lui demanda de faire des essais pour voir ce que ça pourrait donner à l’écran. Raimu se vexe, repliquant que jam ais il ne ferait d’essais. Sur ce, Becker renonca à le diriger et fut remplacé par Le Henaff. C’est un film que j’aime revoir.
Un film que je revois toujours avec intérêt.
Bertrand Tavernier dit « J’avoue être perdu dans les derniers échanges. Je ne sais plus qui répond à qui à propos de quel film »
au fait qqn n’avait pas dit un jour, de rappeler le titre du film et à qui on s’adresse quand on fait un « Répondre »? Bertrand peut-être…
ça serait bien ça… ceci dit je m’adresse pas aux enseignants par exemple qui ont trop à coeur de respecter un certain ordre dans les discussions… (hum)
A MB.Le nouveau film de Martin mcdonagh aurait pu avoir pour titre »La vengeance d’une mère en colère ». »3 billboards,les panneaux de la vengeance »est une œuvre remarquable à plus d’un titres.Tout d’abord le réalisateur nous montre une nouvelle fois des individus racistes(l’adjoint du sherif campé par Sam Rockwell qui vit seul avec sa mère alcoolique),des hommes seuls et sans attache(James joué par Peter Dinklage qui est vendeur de voitures d’occasion et alcoolique et sans amour),le sherif(avec un Woody Harrelson détonnant dans ce role plein d’interiorité et de tristesse)puis il y à la mère emportée par la mort de sa fille qui va aller jusqu’au bout des choses sans remords ni rancoeurs.La mort et la violence plane sur cette œuvre qui nous montre encore une fois une amérique malade,ou les petites villes sont en train de mourir et les idées extrémistes de droite omniprésentes(voir la scène quand le nouveau sherif noir arrive afin de faire avancer l’enquète).UN GRAND FILM A VOIR.
à Yves Rouxel: bon sang ça donne envie et ça passe pas dans ma ville grr..
Et Bertrand rappelait aussi d’éviter de multiplier les avis qui n’ont aucun lien avec la chronique concernée ce qui parfois génère une certaine difficulté à s’y retrouver (Cher Yves Rouxel, encore une fois il existe une recherche par mot clé sur le blog permettant de parler de certains films et de réalisateurs déjà chroniqués et uniquement si ce n’est pas le cas pourquoi pas alors en parler sur la dernière chronique).
D’accord avec vous mais néanmoins on peut s’aventurer sur des chemins inconnus et ne pas tenir compte des films ou livres mis en avant par Bertrand.Il aussi tenir compte de l’actualité abondante chaque semaine,on nous propose 10 sorties en salles sur Paris et seulement 5 films pour la province.Enfin moi sur Toulouse je n’ai pas à me plaindre il y à le choix entre les cinémas d’art et essai,la cinémathèque,les circuits commerciaux classiques puis les petits cinémas associatif comme « Le cratère » qui à plus de 40 ans.
A Yves Rouxel
Et ce blog, pour éviter les conflits d’intérêts se concentre sur le cinéma de patrimoine
A Bertrand.Bien mon capitaine Tavernier,je vais tenir la barre des films du patrimoine français et étranger.Revenons sur »Rancho bravo »réalisé par Andrew mc laglen qui fut assistant de John Ford et fils de l’illustre Victor.Ce film est faible au niveau de la mise en scène,on sent bien que James Stewart tire un peu la patte et essaie de sauver le film malgré la présence de Maureen O’hara,Brian Keith(qui est d’un ridicule avec perruque et fausse barbe rousse)Jack Elam et Ben Johnson sont eux assez à l’aise dans les roles de méchants.Vu et vite oublié.
A Yves Rouxel
Comme TOUS les films de McLaglen qui vont de l’anodin au très médiocres même LES PRAIRIES DE L’HONNEUR qui est surcoté
à Yves Rouxel: Cher collègue patrimoine ok mais pas navet du patrimoine quand même!
Je ne suis pas allé au bout de RANCHO BRAVO dont le costumier est le seul à tirer son épingle…si je puis dire. Ce n’est pas un film, c’est un diaporama.
Il y a du bon dans LES PRAIRIES DE L’HONNEUR. Mc Laglen fait ce qu’il peut pour être digne de Ford. Mais il est, comme on s’y attendait, dépassé par le challenge.
Pourtant, il atteint ses plus heureuses limites, réussit de beaux moments, inscrit quelques jolis dialogues.
Enfin, si je devais lister mes dix meilleures scènes de western, j’y mettrais sûrement celle où Gabriel le petit esclave comprend qu’il est libre. Sorti du contexte, c’est un plan bien quelconque, un simple chemin qui se perd dans la nature, un joli tableau. Mais ici, c’est une magnifique allégorie. » Tu peux même courir si tu veux, Gabriel. »
Pas mal, quand même ?
A Bertrand Tavernier
Vous avez ô combien raison de mentionner la qualité de la photo de George Schneiderman dans les films de John Ford. Il fut un des nombreux talentueux opérateurs du muet américain injustement tombés dans l’oubli.
Avec 22 collaborations au compteur, il reste le plus fidèle opérateur de Ford, devant Joe August (14 films), si l’on excepte John W. Brown entre 1917 et 1921, avec 22 films aussi, mais des courts ou moyens métrages, souvent interprétés par Harry Carey.
L’American Film Institute Catalog répertorie 93 films tournés par Schneiderman entre 1915 et 1941.
Il débuta donc au milieu des annnées 1910 pour le producteur William Fox, photographiant quelques films avec la star du muet, Theda Bara. Il cosigna ainsi les images de Carmen de Raoul Walsh avec l’opérateur français Georges Benoit. On lui doit aussi la photographie de A Fool There Was où Theda Bara crée le personnage de la vamp au cinéma, ainsi que celles du Cléopatre et de Salomé de J. Gordon Edwards (toujours avec Theda Bara). On le retrouve au côté de Billy Bitzer sur The Great Love de D. W. Griffith en 1918.
Lindsay Anderson et Joseph McBride ont déjà souligné la qualité plastique d’un certain nombre de films du tandem Ford-Schneiderman et la double influence Griffith / Murnau quant à la composition des plans, le sens du cadre et de l’atmosphère.
Pour revenir simplement sur la photographie de TROIS SUBLIMES CANAILLES, Schneiderman abuse un tantinet des effets de rayons de lumière obliques (comme des rayons de soleil filtrés par un ciel nuageux), effets visiblement ajoutés en surimpression, toujours positionnés de la même façon dans la diagonale de l’image et, miracle du cinéma, se déplaçant avec les mouvements de caméra (panoramique ou travelling) ! On retrouve d’ailleurs un effet similaire dans QUATRE FILS, mais de façon plus subtile et parcimonieuse, pour matérialiser le faisceau d’une lampe à pétrole au-dessus d’une table (comme dans la scène de repas entre la mère et ses quatre fils) ou le renforcement d’un rayon de lumière entrant par la fenêtre dans la chambre.
Outre ses collaborations avec J. Ford, ajoutons que Schneiderman travailla à deux reprises avec Frank Borzage (LAZYBONES en 1925 et YOUNG AMERICA en 1932), mais aussi avec William K. Howard dont on sait le soin qu’il accordait à la photographie, un des premiers longs métrages de Leo McCarey (MADAME ET SES PARTENAIRES en 1930), sans oublier Hilton MacFadden et RIDERS OF THE PURPLE SAGE en 1931, filmé sur la nouvelle pellicule panchro Kodak et les nouvelles optiques Raytar de Bausch & Lomb, dont la qualité de la photographie fut louée jusque dans les pages de Variety.
Joseph McBride rapporte qu’en 1939, Schneiderman accompagna John Ford lors d’une mission de renseignement pour le compte la marine américaine en Basse Californie où l’on craignait une infiltration japonaise au sud de la frontière mexicaine.
Last but not least, Schneiderman régigea en 1924 un article pour l’American Cinematographer dans lequel il fustigeait l’intention de certains producteurs de réduire les coûts en baissant les salaires ou en embauchant des opérateurs moins expérimentés. Il argumente en démontrant qu’au contraire la compétence payée à son vrai prix est une garantie et fait faire des économies… Rien de nouveau sous le soleil !
Ravi de vous lire sur la photographie des films de Ford: vous alliez précision et pertinence de manière inégalable aussi est -il urgent de vous lire un jour encore plus longuement sur le travail du chef opérateur.
Ford est un cinéaste d’une diversité incroyable en matière de choix photographiques: il n’y a pas un choix du Net B mais une gamme variée.Si on considère la photo du Cheval de fer ou des Trois sublimes canailles, elle n’anticipe en rien l’arrivée de l’influence expressionniste dans Le mouchard ou Dieu est mort ( que je persiste à aimer), pas plus qu’elle n’annonce les compositions à la W Evans des Raisins de la colère, la beauté des subtils dégradés de Qu’elle était verte ma vallée ou encore la netteté coupante de certains plans de The long voyage home.
Idem pour la couleur: quoi de commun entre Drums along the Mohawks, She wore a yellow ribbon, L’homme tranquille et The searchers???? Peu , l’unité est ailleurs dans le regard de Ford sur les humains, leurs combats pour vivre ensemble dans un monde qui offrirait tout pour vivre heureux.
Ford de toutes façons est un génie inépuisable tout comme Hitchcock dont je redécouvre via le superbe coffret D O’Selznick chez Carlotta 4 titres: Spellbound, Rebecca,Notorious et Le procès Paradine (très sous estimé à mon sens).
Je suis ravi aussi que vous mettiez l’accent sur la beauté brute du film d’Aldrich qui n’était pas le plus mis en valeur dans 50 ans alors qu’il possède une forme de dynamique obsessionnelle qui met en lumière l’âpreté d’un contexte pas si souvent aussi bien servi et pourtant fondateur dans l’histoire des USA.
Très belle chronique d’abord pour rappeler le plaisir picaresque que procure 3 sublimes canailles, pas toujours parfait sur le plan scénaristique, un peu nonchalant mais d’une drôlerie qui nourrira ensuite Steamboat round the bend, Docteur Bull, le diptyque irlandais avec J Wayne et bien sûr d’innombrables passages de ses opus les plus célèbres dans la série des films de cavalerie.
On peut lui préférer Le cheval de fer plus ambitieux, structuré, plastiquement abouti mais pourquoi choisir? On peut aimer Steamboat ET The searchers après tout car les deux proviennent du même maître.
Je connais très mal le Ford muet en dehors de ces deux là et du Ranch Diavolo mais serais ravi d’en savoir plus sur cette période en grande partie perdue je crois.
A Ballantrae
Il y a quand même 4 Sons, une oeuvre majeure qui a survécu
Je ne l’ai jamais vu!
J’ai trouvé les incursions comiques étranges car contrastant trop avec le fond tragique du scénario. Entre le cowboy qui embrasse la jeune fille sur un pied et les scènes d’agonie successives , il manque un peu de liant à mon goût.
Mais Shakespeare faisait parfois la même chose, alors….
A Ballantrae:
Il y a un coffret intitulé: FORD AT FOX: THE SILENT EPICS en zone 1 qu’on trouve à assez bon marché chez Amazon uk, qui contient THE IRON HORSE, 3 BAD MEN, HANGMAN’S HOUSE, FOUR SONS et JUST PALS.
Il faudrait que je revoie THE IRON HORSE, mais 3 BAD MEN m’a paru beaucoup plus moderne, beaucoup plus annonciateur de ce deviendra le western 20 ans plus tard, beaucoup plus personnel aussi, beaucoup plus « fordien ». Je ne comprends pas l’échec critique et public qu’a essuyé le film. Il y a des échecs qu’on comprend aisément (par exemple le LILIOM de Borzage) mais là… Le public de l’époque devait être terriblement blasé pour rester insensible à des séquences aussi fortes que l’incendie de l’église ou la scène du « land rush ». Il y a pas mal de péripéties feuilletonesques dans 3 BAD MEN mais pas plus que dans THE IRON HORSE ou THE BIG TRAIL de Walsh (un film superbe visuellement mais au scénario plutôt faible). Parmi les choses qu’on retrouvera plus tard dans d’autres films de Ford, il y a aussi cette scène ou Bull Stanley défonce une porte à coup de poings, ça m’a rappelé une scène de FLESH avec Wallace Beery.
Merci pour l’info!
Un cinéaste dont on ne parle pas assez ici,c’est Carlos Saura et son premier long métrage sortie en 59 mutilé et censurer par le pouvoir militaire de Franco. »Les voyous »est un tableau noir de la jeunesse madrilène,des marginaux et de tous ceux qui rèvent d’un meilleur avenir dans un pays cadenassé et bravant les droits de l’homme.Venant de la photographie,ayant pour maitre Jérôme Bausch,Saura apportera dans toutes ses réalisations un coté pictural jouant sur les couleurs voire sur la noirceur des individus perdus dans la réalité quotidienne.En découvrant le film je me demande même si certaines scènes n’ont pas été tourner en camera caché car on voit distinctement déambuller des passants dans les rues de Madrid,certains regardent l’objectif de la camera!!!
A Yves Rouxel
S’ils regardent la caméra, c’est qu’elle n’était pas cachée
A Bertrand.Effectivement mon cher Bertrand.Encore un lapsus de ma part.Avez vous vu un film de John Brahm sortie chez Rimini éditions »Uncover square »qui date de 1945?Oeuvre hallucinante sur un compositeur à la fin du 19ème à Londres qui à des crises suites à des bruits stridents qui le rend complètement fou.Le bonus de Guillemette Odicino est passionnant sur ce cinéaste qui mériterai une réhabilitation.Elle évoque la courte carrière de l’acteur principal qui avait décider de perdre plusieurs kilos afin d’etre mieux dans sa peau et qui mourrut suite à une opération du foie.Ce même acteur à tourner pour Brahm dans »Jack l’éventreur »sortie plus tot.
A Yves Rouxel
Rehabilitation ? mais , en tout cas deux de ses films ont été défendu dans les Cahiers du Cinema et nous lui avons consacré un texte détaillé dans 50 ANS DE CINEMA AMÉRICAIN et ses deux oeuvres majeures on t été éditées plusieurs fois. J’en avais parlé dans ce blog et j’avais aussi analysé LE MÉDAILLON. Maintenant, il est vrai qu’il est oublié comme TOUS LES CINEASTES qui ont travaillé à cette époque, surtout quand leurs films sont en Noir et Blanc et donc jamais diffusé sur les chaines importantes (sauf Arte), jamais prises en compte dans les programmes destinés aux scolaires où le nombre de films en noir et blanc est minime surtout s’ils sont français
A Yves Rouxel
Le correcteur vous fait des farces, à vous aussi : » Hangover square » , plutôt… le film est très impressionnant , et le « concerto macabre » de Bernard Herrmann l’est tout autant. Quant à Laird Cregar, quel bonhomme !
Par ce lien vous pourrez visionner le grand prix du festival de Cognac 2016, qui vaut surtout pour sa bande originale due à un compositeur qui mérite l’attention.
https://www.youtube.com/watch?v=F7mBe9bGv5k&t=3s
Quand on pense à Jacques Demy on évoque forcément »Les parapluies »ou »Les demoiselles »ou encore »Peau d’ane »mais oublie cette drole de comédie sortie en 73″L’évenement le plus important depuis que l’homme à marcher sur la lune ».Il faut savoir que l’idée de ce scénario est venu de Jacques et de sa femme Agnès qui était enceinte de Mathieu et de Marcello et Catherine Deneuve qui attendait la venue de Chiarra.L’idée au départ était géniale mais en revoyant le film j’ai un peu souffert pour la mise en scène et les séquences convenues.Bien sur ça m’a fait plaisir de revoir Alice Sapricht dans son propre role ainsi que Mireille Mathieu interroger à la tv par Denise Glaser et qui chante la chanson du générique mis en musique par Michel Legrand puis Jacques Legras,Henri Poirier,Madeleine Barbulet qui à dut mal à passer son permis de conduire et Claude Melki (inoubliable dans l’acrobate).Enfin une curiosité de plus à découvrir pour ceux qui ne connaissent pas.
A YVES ROUXEL
En fait le film est très mauvais et complètement plat. Ce n’est pas une curiosité
L EVENEMENT… c’est ce qu’on appele une fausse bonne idée.
j’ai un problème avec Demy: je déteste LES PARAPLUIES ou UNE CHAMBRE EN VILLE et cette fausse bonne idée encore (je reste poli) de chanter « passe-moi le sel » ou « le fonds de l’air est frais ». Par contre j’aime assez LOLA et ce chef d’oeuvre qui me laisse pantois LES DEMOISELLES, là, tout est réussi, et pourtant on y chante aussi « tiens j’ai oublié le pain » ou « le petit me fait une petite grippe », mais il y a une histoire mieux structurée et plein de gags ou de dialogues plus cocasses. Darrieux ou Perrin sont si charmants, les deux soeurs aussi bien sûr.
A MB:
Si vous n’aimez pas LES PARAPLUIES, vous aimerez peut-être cette parodie par les Inconnus:
https://www.youtube.com/watch?v=9tj9Pcv4394
Dans LES DEMOISELLES, il y a même un pervers qui s’appelle Dutroux, il fallait le faire!!
Moi je n’ai tellement pas de problèmes avec Demy que même L’EVENEMENT, j’y ai pris plaisir. Et PARKING n’est pas un calvaire pour moi : pas seulement parce qu’on peut se foutre de Francis Huster, ce qui constitue un plaisir tordu, mais tout simplement parce qu’il y a un imaginaire pas déplaisant.
Mais c’est mauvais quand même..
Moi, je n’aime ni LES DEMOISELLES (le film s’entend) ni LES PARAPLUIES. Je reconnais la nouveauté, l’originalité et le génie de Michel Legrand, c’est plutôt l’esprit de la chose qui ne m’atteint pas pour ne pas dire m’irrite. Comme je suis le seul, c’est pas bien grave.
cet Alexandre Angel il est tellement cinéphile qu’il aime même les mauvais films!
A MB,
Ah oui, ça m’arrive mais je ne ferais pas de prosélytisme.
Bon, crevons l’abcès, on a pas encore parlé de LADY OSCAR.(par contre je serais intraitable sur 3 PLACES POUR LE 26!).
à Mathieu: eh bien cher collègue, cette parodie me laisse froid, on dirait l’original. J’ai l’impression que les bonnes parodies sont des variations de leur original parodié, et qu’on peut apprécier les deux. Spike Jones m’a fait découvrir l’original de Carmen et j’aime les deux. SPACEBALLS de Mel Brooks fonctionnait beaucoup au 1er degré émaillé de certains gags réussis l’idée de prendre l’acteur de J AI RETRECI LES GOSSES (tiens, celui-là le n°1 m’a bien fait marrer) pour jouer Dark Vador excellent. Truffaut n’aimait pas les parodies mais il était un peu robespierrien.
Mel Brooks est un génie dans son genre – le seul fait qu’il ait produit « Éléphant Man » et ait été cherché David Lynch , qu’il appelait « James Stewart from Mars » pour le réaliser, mérite notre reconnaissance… Pour « Spaceballs », deux gags qui sont d’un grand satiriste : maître Yogurt qui ouvre aux héros la caverne pleine des produits dérivés du film ; et Rick Moranis qui recherche dans la VHS du film l’endroit où ces héros se cachent…
A MinettePascal, non vous n’êtes pas le seul : les films musicaux de Demy-Legrand me sortent par les yeux aussi (peut être un bémol sur les DEMOISELLES que j’avais trouvé beau visuellement). Par contre LOLA j’ai beaucoup aimé (la beauté d’Anouck Aimé !). LA BAIE DES ANGES j’en ai des souvenirs plus vagues en dehors de Moreau en blonde platine mais je vais le revoir demain au festival Premiers plans d’Angers.
Sur la parodie, c’est quand on la joue comme un drame qu’elle fait rire. Rien de pire que les comiques qui ont l’air de penser qu’ils déchirent. Chez les Inconnus, c’est Didier Bourdon le plus marrant car la plupart du temps, il joue tout au premier degré.
Bref, la parodie, ça se travaille, faut pas faire les choses à demy.
A DAMIEN : Merci pour votre solidarité. Je pense que chacun ici a l’exemple d’un chef-d’oeuvre qu’il n’arrive pas à aimer et même d’un navet qu’il adore…
Je vous prends en flagrant délit de jeu de mots : vos souvenirs VAGUES de LA BAIE des anges !
Drôle de hasard… sur France musique maintenant (42ème Rue), une version scénique des « Parapluies… » …. bien que n’étant pas très client au film ni à Michel Legrand en général, je trouve que ça marche plutôt bien…
Au chapitre des parodies , il y avait ça : https://www.youtube.com/watch?v=IohkCwZ1X0M
Dernière chose que m’inspire ce chapitre, » Les demoiselles » comportent des moments ridicules ( Gene Kelly ressemble à Mickey mouse ) mais aussi des instants de grâce : l’ouverture sur le pont transbordeur marche toujours merveilleusement, je trouve…
A DENIS : Incroyable que Michel Legrand ait accepté la parodie pour un sujet pareil ! Il a un grand sens de l’humour… ou celui des affaires.
A DENIS : C’est pareil pour les versions théâtrales de WEST SIDE. Parfois plus attirantes que le film.
Revu donc hier soir LA BAIE DES ANGES dans sa copie restaurée. Agnès Varda étant venue présenter le film au public et curieusement n’en disant pas grand chose si ce n’est techniquement (les décors et costumes voulus en noir et blanc par exemple) et l’idée de départ venue à Demy en ayant joué et gagné une fois au casino à Cannes. Je comprend pourquoi j’en avais gardé peu de souvenirs : les personnages y sont sans doute trop peu attachants et trop peu définis. Moreau dans le rôle de parvenue cherchant dans le jeu à soigner son divorce ne touche guère et agace même parfois. Claude Mann pourtant acteur sensible est assez falot et la relation des deux personnages paraît à certains moments plaquée : Claude Mann passant son temps à se révolter contre Moreau et son addiction puis dans la seconde qui suit s’excusant automatiquement et platement auprès d’elle…
Les points forts du film restent donc dans le thème abordé (l’enfer du jeu et sa dépendance) même si là encore Demy se contente d’user le thème de manière répétitive (un coup ils gagnent, un coup ils perdent, etc.). Là où le film est aussi une bonne surprise c’est dans l’utilisation du noir et blanc (très belle photo de Jean Rabier), les mouvements d »appareils (le travelling avant ouvrant le film est une petite merveille à lui tout seul) et le thème de la musique de Legrand y est pour le coup convaincant. Au final un bon film de Demy même si selon moi inférieur à LOLA.
A DAMIEN D
JE PARTAGE ASSEZ CET AVIS ET LES PERSONNAGES (NI LES ACTEURS) NE M’AVAIENT PAS INTERESSÉS
Non mais dîtes donc, vous allez encore le casser longtemps comme ça Jacques Demy?? C’est une mutinerie!!
A Alexandre Angel
Exact, je trouve que vous exagérez un tantinet et dieu sait si Demy ne fait pas partie de mes cinéastes favoris. Mais l’audace des PARAPLUIES, des DEMOISELLES, la beauté de LOLA et des courts métrage, certains moments d’UNE CHAMBRE EN VILLE ne peuvent être traités avec condescendance. Et le travail de Legrand est magistral. Il n’est que de voir les dizaines d’interprétations sublimes chantées ou jouées par des jazzmen provoquées par LES PARAPLUIES avec un sens mélodique incroyable (les versions de Streisand, d’Astrid Gilberto, de Paul Desmond, Stan Getz, jimmy Rowles)
Petite correction : le travelling ouvrant LA BAIE DES ANGES est un travelling arrière et non avant… Un autre travelling arrière clôt d’ailleurs la dernière scène du film où Moreau part du Casino rejoindre Mann.
A MB et autre aussi.Je conseille à tous les coffrets « La camera explore le temps »chers à Alain Decaux,André Castello et Stellio Lorenzi qui à beaucoup fait pour la tv française dès les années 60.J’ai vu »L’affaire Calas »qui se déroule à Toulouse en 1762 ou un commercant drapier fut accuser à tort d’avoir tuer un de ses fils et d’avoir été rouer pendant plusieurs jours.Mème si le jeu des acteurs est théatrale,le contenu de cette histoire est à savoir.Grace à Voltaire qui aida à la réhabilitation de Calas et demanda l’éviction du capitoul de Toulouse qui n’était ni juge,ni magistrat mais le maire de la ville.On évoque la secte des pénitents blancs qui sévissait dans les milieux catholiques et qui firent arreter quantités de protestants innocents.
A Yves Rouxel
Vous avez raison, je me suis régalé avec certains épisodes. C’est chez ELEPHANT
à Yves Rouxel/LA CAMERA… si on veut avoir une idée du boulot que ça demandait les diffusions en direct du tournage ya qu’à voir ADIEU PHILIPPINES! les câbles énormes qui traînent partout et qu’il faut virer vite au moindre déplacement de caméra! La BBC faisait le même travail avec par exemple les premiers épisodes de Quatermass.
A Alexandre : On ne casse pas systématiquement Demy (LOLA reste à mes yeux son meilleur film).
Reconnaître l’audace, comme le fait Bertrand, des PARAPLUIES, des DEMOISELLES n’est finalement pas vraiment remise en cause mais cela ne veut pas dire que l’on adhère pour autant à cette audace ! Le travail musical de Legrand est peut-être magistral mais c’est le procédé des scènes chantées qui est discutable. Personnellement LES PARAPLUIES, je n’y arriverai jamais… Mais tous les goûts sont dans la nature.
De LOLA, je passerai via Corinne Marchand à CLEO DE 5 A 7 que des amis vont voir cette après-midi au festival. Chef d’oeuvre absolu de Varda : quel dommage que Corinne Marchand n’ait pas plus tourné dans de grands films (elle était aussi magnifique dans le film de Calef L’HEURE DE VERITE). On pouvait aussi curieusement l’apercevoir dans des films de seconds (ou troisièmes) plans comme dans un western italien médiocre avec Giuliano Gemma ARIZONA COLT…
A Damien : Oui, Damien, mais c’est barbant de toujours retomber dans les mêmes discussions. On peut reconnaître des vertus, voire du génie, sans pour autant révérer le produit fini. Ouf !
Et oui, je sais, Darius Milhaud répondait à cette dame qui n’aimait pas Beethoven….
A Damien,
Non mais en même temps j’en rigolais et rien n’est indéboulonnable. Mais je croyais naïvement que la place de Demy au panthéon du cinéma français était acquise ici (malgré et avec ce qu’il a raté) or j’ai réalisé que non.
LA BAIE DES ANGES est un film que j’avais aimé (malgré la coiffure de Jeanne Moreau, pas très heureuse je l’admets)pour son côté (et là je sors l’ artillerie un peu lourde) dostoïevskien et bressonnien (ouch!)et sa mélancolie solaire et cafardeuse (il y a un thème de Legrand qui fait vraiment merveille dans ce registre).
Demy est une vache sacrée du cinéma français . Cela ne veut pas dire que le grand public l ‘apprécie et que les cinéphiles soient en pamoison devant son oeuvre.
Je trouve pour ma part cette derniere plutot indigeste , trop de sucreries , de colorants dans ses comédies musicales dont je n ‘ai jamais pu voir la fin ayant toujours abandonné en cours de route.
A Bertrand.Bon d’accord Bertrand,je vais essayer de relever le niveau avec deux drames ruraux.Le premier vous l’évoquez dans le bonus du film d’Henry Hathaway »Prisonnier de la haine »qui est à mi chemin du western et du drame rural.J’ai surtout apprécié le coté mystique de l’œuvre avec le personnage féminin qui fait des incantations quand elle se rend sur les terres du »prés gémissant »(drole d’endroit quand même).Comme vous le faites remarquer Harry Corey jr tient le film dans ce role de guerisseur faiseur de miracles,quel charisme face à John Wayne qui est un peu effaçé et ne comprends pas le lien familial entre eux.Par contre la traduction et le sous titrage est assez mauvais,certains mots sont carrément omis.Continuons en revenant en France,en provence avec le second film de Marcel Pagnol »Jofroi »car le premier à disparu.Le point fort de ce drame rural vient du role principal vient du compositeur attitré de Pagnol,Vincent Scotto qui endosse le personnage d’un vieux paysan qui décide non sans mal de vendre un bout de terrain à Fonse.La première scène se déroule dans le cabinet du notaire.Au premier plan autour du bureau,on retrouve Jofroi,Fonse et le notaire,au fond de la pièce il y à Barbe la femme de Jofroi qui bondit de sachaise en invectivant le notaire et le nommant Monsieur le président.Le lendemain Fonse se rend sur le terrain qu’il à acheter pour 12.000 francs,accompagné de samule afin d’arracher les péchers de la terre.Là il est accueuillit par Jofroi qui le menace avec un fusil et lui conseille de foutre le camp.On sent que Jofroi est attaché à sa terre et surtout à ses arbres qu’il à planter à l’époque ou Barbe était enceinte.Il se rappelle avoir été jusqu’à Aubagne acheter les plants qu’il à porter sur son dos.Ensuite c’est une succession de rebondissements et d’une forme de chantage qu’échafaude ce vieux Jofroi,contre Fonse,l’instituteur du village,du curé et de Tonin .Il y à de la noirceur dans cette fable provencale et Pagnol met déjà en place sa petite troupe avec Charles Blavette,Henri Poupon et tous ces acteurs inoubliables à l’accent chantant et à la répartie dans les comportements.Je signale que le film à été tourner à La Treille,lieu ou Pagnol à vécut près d’Aubagne et que Raimu avait refuser le role de Jofroi car le film était trop court à son gout.
A Yves Rouxel
C’est Harry Carey, pas Harry Carey jr qui était son fils, acteur que Wayne considérait comme son maître
A propos d’Harry Carey Jr, je conseille son livre de souvenirs LA COMPAGNIE DES HEROS, paru en France il y a une quinzaine d’années, dans lequel il évoque longuement sa carrière avec John Ford.
Il rapporte aussi une scène avec son père, en 1946. A la question de savoir pourquoi ce dernier ne travaillait plus avec Ford depuis longtemps, Carey répondit après un long silence: « Parce qu’il ne me demande pas ». Et il ajouta: « Mais, toi, tu travailleras avec lui. Je te parie tout ce que tu veux ».
A JULIA-NICOLE : J’aimerais bien lire ça. Il y avait ce documentaire où il l’ont ramené dans le désert, à l’endroit précis où il apprend que Lucie est morte dans la PRISONNIERE. Il était ému en diable en racontant à quel point le regard de Wayne était impressionnant.
HARRY CAREY JR: son autobio est passionnante, le traducteur m’avait confié que Marylin l’épouse de Harry le tannait pour qu’il écrive le deuxième tome hélas, il est parti avant d’en avoir eu le courage. Par contre, j’ai pas osé dire au traducteur Pieretti que l’éditeur avait négligé d’inclure l’index qui se trouve dans l’ed originale « Company of heroes », étant donné le nombre de noms et de films cités c’était utile…
J’adore Demy en général mais la redécouverte du film via un DVD en promo a été pour ma part un flop: bonne idée de départ et déception sur toute la ligne…
L’insistance avec laquelle il filme le concert de M Matthieu quand apparaissent les premiers symptômes est bizarre mais vite pénible ( c’est du M Matthieu avec ou sans second degré!).
Le reste est aussi curieux: pas très drôle, pas mal joué mais sans relief…et visuellement terne ce qui est un comble chez un esthète aussi raffiné.
Mais Mireille Mathieu est vite pénible sans Demy…
A YVES
on oublie aussi souvent « the pied piper » qui apparaît avec le recul comme le côté sombre de « peau d’âne « ;ce dernier avec sa lumière et ses chateaux renaissance , l’autre avec son moyen-âge obscur ;le problème,déjà souligné à l’epoque,c’est que le joueur de flute joué par Donovan semble « hors-jeu « ;reste sa belle chanson « sailing homeward »; c’est pour moi le dernier Demy intéressant; « l’evenement » est si mauvais qu’il force une actrice aussi douée que Micheline Presles au cabotinage ; »lady oscar » ne vaut guère mieux ,si ce n’est qu’on peut voir Lambert Wilson dans un rôle de « soldat récalcitrant ».
j’adore cette réplique de « Lola « : « si tu savais ta géographie,tu saurais qu’à Chicago,il n’y a pas de marins mais des gangsters! »
Une chambre en ville me semble assez magnifique tout de même!
A Dumonteil,
Oui, dernier Demy intéressant, THE PIEDPIPER : c’est trop sans appel. Il y a tout de même UNE CHAMBRE EN VILLE, qui se pose là en effet et 3 PLACES POUR LE 26, qui manque de structure, de fini, mais qui reste brillant et charmeur.
On oublie aussi et surtout « Model Shop » (1969), le film américain de Jacques Demy, qui est véritablement à part dans sa filmographie. Pour moi, le meilleur sinon le seul bon film de lui. Avec un des acteurs de « 2001 ». Une sorte de road movie à l’intérieur d’une ville, Los Angeles, qui baigne tout le long du film dans un soleil éclatant. Un exemple frappant d’hyperréalisme (mouvement artistique pictural, suite du pop art) au cinéma.
Avez vous vu »Model shop »un film de Demy tourner aux Etats-unis?
De Mark Robson, il faut revoir aussi à la hausse LOST COMMAND. C’est l’occasion, il vient de ressortir en DVD. Du gros pavé de Jean Lartéguy, le film garde l’essentiel, sans sacrifier pour autant les personnages. Le colonel inspiré par Bigeard (moi je croyais que c’était pas Massu) est un paysan pour qui l’armée est un prétexte à gravir les échelons de la respectabilité sociale. Pour y parvenir, il utilise le patriotisme d’Alain Delon autant que le sadisme de Maurice Ronet. La séquence où il tourne le dos pour ne pas le voir torturer les fellagas, tout en laissant faire parce que ça lui est utile, dit à peu près tout du personnage. Fier de revenir au pays à bord d’une voiture de luxe, retrouver sa mère qui lui dit « et avec la force que je t’ai donnée tu n’est pas encore général ? » Au moment de l’attaque par laquelle il va capturer le chef des rebelles, sa pipe de paysan basque lui tombe de la bouche. Gros plan sur la pipe au sol, et Anthony Quinn qui crie « ma pipe ! » Sa pipe ayant été dans tout le film le symbole de ses racines paysannes. Qui a dit que Claudia Cardinale n’était pas crédible en algérienne de la casbah. George Segal en chef des rebelles, bon… mais Omar Sharif ne pouvait pas tout jouer non plus. Anthony Quinn est un acteur immense, que la presse française a toujours considéré avec condescendance, pour je ne sais quelles raisons.
La photo de Robert Surtees est splendide et c’est le seul film intéressant que Delon ait tourné avec les américains. Mais a-t’on supporté à l’époque que des américains viennent se mêler de nos histoires, d’où la mauvaise réputation du film ?
A Nicky Farnese
Je suis en gros d’accord avec vous sur ce film à réhabiliter sauf l’histoire d’amour avec Morgan
Egalement d’accord sur THE LOST COMMAND qui vaut bien mieux que tout ce qui a été dit et qui m’empêcha longtemps de le découvrir à sa juste valeur. Sur LES PONTS DE TOKO RI je suis heureux de découvrir cette nouvelle approche d’un film que Jean Tulard dans son dictionnaire qualifie de « beau et grave ». On dirait que tout est bâti sur le sentiment de mort imminente que ressent Holden à plusieurs reprises dans le film, son histoire d’amour avec Grace Kelly et ses filles ne faisant qu’en renforcer davantage le présage. La scène finale, tragique et inéluctable, clôt douloureusement le film avec ce sentiment du « vécu » assez rare et où l’identification du spectateur est totale. De ce point de vue c’est un film de guerre très émouvant qui fait penser parfois à A TIME TO LOVE AND A TIME TO DIE de Sirk.
A Bruno FRANÇOIS BOUCHER
….LES PONTS DE TOKYO-RI qui est repris dans un cinéma de façon délicieusement improbable dans LES HERBES FOLLES. Facétie mystérieuse dont Resnais avait le secret.
..TOKO en fait
A Bruno.Je n’ai pas revu « Les centurions »depuis pas mal de temps mais je voulais revenir sur un entretien qu’a accorder Alain Delon.Il évoque son amertume de la vie et qu’il est carrément dégouter des politiques et de tous les hommes de pouvoir en place un peu partout.Il déclare également que toutes les femmes qu’il à aimer sont partis et qu’il attendait la mort avec une certaine impatience.Pourtant à 82 piges Delon pense à remonter pour la dernière fois sur les planches et tourner un dernier film avec Patrice Leconte.Bon vent à lui et bonjour à la Suisse au passage(aucun rapport avec le film de René Manzor qui ressort en dvd).
A Y ROUXEL
Depuis des années Delon est annoncé dans des films qui sont finalement joués par d’autres (Depardieu dans Mesrine, Johnny dans Vengeance, Dussolier dans Cortex) Le Leconte, ben ça serait mieux qu’il ne se fasse jamais. Visez un peu le titre « L’Art du compromis ». On croirait l’adaptation d’un essai de Boris Cyrulnik ou de Jacques Salomé.
A Nicky Farnese,
ces réhabilitations auxquelles notre hôte nous habitue quand il juge qu’elles se justifient et auxquelles vous ajoutez votre point de vue est un « jeu » que je consulte avec gourmandise.
C’est passionnant ce que les films peuvent livrer (ou pas..) lorsqu’on prend le temps de les redécouvrir.
LES CENTURIONS, qui traine une réputation épouvantable depuis des décennies? Pourquoi pas?
Et vous savez quoi : EARTHQUAKE se laisse revoir malgré les conventions ringardes du film catastrophe et un ou deux personnages ridicules.
A Alexandre Angel
Ne pas oublier BEDLAM, L’ILE DES MORTS, LA SEPTIÉME VICTIME
A Bertrand
Mais ceux-là n’ont pas besoin d’être réhabilités!
A Monsieur Tavernier
« la septième victime » me semble être le précurseur de Rosemary’s baby,pas moins ;et la scene de douche anticipe sur celle de « psycho »
et pour Robson,ne pas oublier non plus le « ghost ship » avec la création inquiétante de Richard Dix
En désaccord total avec vous concernant la presse française qui n’a pas été reconnaissante envers Anthony Quinn.L’acteur à souvent tourner en Europe,autant en France qu’en Italie ou en Angleterre.Autant les Cahiers que Positif dans les années 60 ont écrit beaucoup d’éloges pour sa prestation dans »Lawrence d’Arabie »ou des films plus politiques comme »La 25ème heure ».
C’est sûrement le meilleur de cette partie de sa carrière ,mais la nouveauté des « parapluies de cherbourg » n’en est plus une et les répliques chantées prêtent parfois à rire,malgré le côté dramatique de l’histoire;l’action en prise directe avec l’actualité du moment des »parapluies » (la guerre d’Algérie) se retrouve ici (la grève des chantiers navals (1955)),mais a moins d’impact car plus éloignée dans le temps et pour la plupart du public oubliée .
Pour terminer sur une note haute ,reconnaissons que ,personne, à part Cocteau et Clément ,n’a su rendre la magie d’un conte de fées comme lui dans « peau d’âne ».
Sur 3 BAD MEN, c’est vraiment la patte de Ford, avec un mélange de climats, une originalité toutes les secondes et ces cadres dans le cadre !
Le film a dû servir de référence, voire d’inspiration à pas mal de réalisateurs car chaque scène nous rappelle quelque chose de postérieur. Un exemple parmi d’autres, je ne pensais pas retomber sur un joueur de cartes qui triche contre lui-même pour pouvoir se sacrifier ( JARDIN DU DIABLE).
Les premières images du film passent trop vite, on voudrait prendre le temps de les contempler, voire de les coller aux murs de nos chambres à coucher pour être sûrs de faire de beaux rêves.
Les GODFATHERS ne sont , évidemment, pas loin non plus et à plus d’un titre.
La place de l’humour n’est pas bien définie et gêne un peu la cohérence, je trouve. D’autant qu’il (l’humour) est parfois involontaire, comme le héros fou de rage qui défonce les portes à coups de poings.
Je me demande si les oeillades aguicheuses de l’héroïne n’ont pas fait grincer les rateliers de l’époque…
Sinon, l’un des trois bad men ressemble incroyablement au frère Ford !
Pardon d’être long mais le bémol, le bémol pointé même (admirez l’esprit de cette phrase), c’est la musique qu’on a tenté de coller dessus. La plupart du temps, c’est de bric et de broc, inadapté et gavant. Je crois qu’un pareil chef-d’oeuvre mériterait qu’on récrive quelque chose de sensible, sur mesure et peaufiné.
Hans Zimmer, cette dernière phrase ne s’adressait pas à vous !
Tout d’abord je voulais remercier une fois de plus pour sa nouvelle chronique.Hier soir j’ai vu »3 bad men »qui est une vrai surprise malgré les musiques répititives qui lassent un peu les oreilles.On n’est pas habituer à voir des films muets.Celui çi est le dernier western de Ford de la période muette avant de revenir en 39 avec son chef d’œuvre qu’est »La chevauchée fantastique ».Le film en lui même est très fort sur le plan pictural grace aux décors naturels de monument valley puis l’œuvre est chaplinesque à souhait notamment lors de la scène finale ou tous les chariots et diligences attendent le top départ pour la ruée vers l’or.On voit un cheval qui tire un homme juché sur un vélo,celà montre que Ford était un homme bourré d’humour,d’humanisme et de sentimentalisme qui ne tombait jamais dans la pathos mélodramatique.La mort du méchant sherif au visage de vampire est surprenante car là aussi Ford inverse les roles ,les trois sublimes canailles se révèlent des ètres qui veulent le bonheur de cette jeune femme tandis que celui qui est senser représenter la loi et l’ordre est un véritable méchant qui fait dévaler des chariots en feu sur la petite église.Chez Ford il y à toujours la religiosité et la bible est souvent citer,une espèce de morale humaine qui met en avant le bien contre le mal.Découvrez aussi le bonus ou Ford déambulle sur les rochers ou il à souvent tourner.A ses cotés on retrouve the duke(John Wayne)qu’il l’appelle affectueusement papi ainsi que James Stewart ou Henry Fonda.
3 BAD MEN: l’édition zone2 chez Rimini est bien? (3 SUBLIMES CANAILLES) avec interview de Brion.
A MB : l’édition Rimini m’avait parfaitement convenu.
merci Sullivan, dans ma liste!
… et commandé en plus
A MB : Alors là… dans mes bras !!!
A MB.J’ai l’édition Rimini Films mais pas de bonus avec Brion,en revanche il y à une présentation de Christophe Champlaux et un documentaire ou l’on voit John Ford au coté de John Wayne à Monument valley en 71,puis aussi les interventions de James Stewart et celle d’Henry Fonda.
à Yves Rouxel: merci pour l’info, le bonus de Brion ça doit être une erreur du site de vente, dommage (par contre aucune mention des docs que vous citez mais un site de vente c’est pas trop fiable en description).
A MB : Sur 3 BAD MEN, je confirme les docs listés par Rouxel dans les bonus. Je n’avais pas vérifié le passeur invité à présenter le film. Ce n’est pas Brion mais bien Champclaux.
à Sullivan: ne pas se fier aux baratins des sites de vente, à la rigueur dans les commentaires des clients.
Oui oui, Hans, je sais que c’est « double bémol » qu’il fallait dire…
A Bertrand Tavernier
Merci pour cette nouvelle livraison ! Je partage votre point de vue sur THREE KINGS, que je n’ai pas vu depuis longtemps et que votre texte donne envie de revoir. Je m’en rappelle suffisamment pour avoir en tête que la scène la plus forte est indubitablement la confrontation entre Said Taghmaoui et Mark Walhberg – avec cette image de la maison du soldat américain qui explose. C’est à bien des égards un film tristement prophétique.
J’ai moins été choqué que vous par la fin et le fait que les « héros » se découvrent une conscience – cela m’a fait penser à SOLDAT BLEU. On peut dire que les auteurs ont suffisamment montré le cynisme des personnages pour qu’à un moment donné, ceux-ci évoluent. Ce n’est pas nécessairement une concession. Parfois, une vision intégralement noire peut aussi avoir quelque chose de « forcé » et de schématique. En devenant positifs in extremis, les personnages prennent une dimension et une complexité supplémentaire. J’y vois plutôt une force.
Bonjour à vous,
Comme c’est le seul moyen que je connaisse pour vous joindre, je m’excuse d’avance. Je suis tombé sur ces sublimes onze minutes documentaires, retraçant l’histoire (pas terminée) d’un stock de cartouches d’imprimerie qui servaient à faire la promo des films jusqu’au début des années 80 aux états-unis. Un petit bijou que je recommande (timidement).
https://vimeo.com/169701518
J’ai tout de suite pensé à vous.
Avec toute mon affection
Cher Julien.Ne soyez pas timide en tapant ces quelques mots.Ce blog est unefenètre ouverte sur le cinéma au sens large.Sans prétention,j’essaie d’apporter ma petite pierre blanche à cet édifice immense qu’est le 7ème art .Revenez nous voir et parlez nous de films qui vont ont surpris.
Merci Bertrand pour cette chronique qui démarre et se termine par deux périodes qui sont souvent moins analysées : à savoir les muets des années 20 et les films des années 90 (eh oui !).
Le coffret De Mille de chez Bach Films prouve une fois de plus l’importance de ce réalisateur à l’époque du muet qui était très moderne dans les thèmes qu’il abordait et qui s’est réfugié à partir des années 40 dans des films plus statiques et moins ambitieux (j’ai pourtant gardé un très bon souvenir de REAP THE WILD WIND ). Le coffret Bach films est en effet une excellente surprise et les copies y sont la plupart du temps restaurées.
Je signale aussi la sortie très récente chez Lobster Films du ROI DES ROIS (1927) : au-delà de l’hagiographie christique qui n’étonnera guère de la part de De Mille (et qui valu au film d’être souvent critiqué), la restauration y est extraordinaire visuellement : Bromberg et son équipe ayant retrouvé et restauré des passages d’une copie unique destinée au réalisateur où se succèdent passages en technicolor bichrome, l’arrestation du Christ où chacune des flammes des flambeaux tenus par la foule furent peintes à la main une par une ! Une splendeur formelle donc et restauration qui fait honneur à Lobster un des rares éditeurs français à restaurer et s’intéresser aux films muets (avec Kino et flicker Alley aux Etats-Unis).
Quand à David O Russel, intéressante analyse des ROIS DU DESERT et de SPANKING THE MONKEY qui donne furieusement envie de voir ou de revoir ces films un peu oubliés aujourd’hui.
Merci Mr. Tavernier pour ces chroniques, et dire que je n’ai toujours pas vu le film 3 Bad Men de John Ford … je vais y remédier rapidement 🙂