En passant par le festival Lumière
24 octobre 2016 par Bertrand Tavernier - DVD
LECTURES
NOTRE FRANCE, Dire et aimer ce que nous sommes de Raphael Glucksman est un ouvrage revigorant qui s’en prend aux idées reçues que propage à longueur de discours la droite sur l’Identité française, son déclin à cause du multiculturalisme. Sans que la gauche ne tique. Il montre que Louis X avait promulgué un édit donnant à tout individu venu s’installer sur ses terres le titre de Franc, évoque la personnalité magnifiquement humaniste de Michel de l’Hôpital qui met le pouvoir politique au dessus des religions et refuse qu’on criminalise un individu pour ses croyances religieuses avec au passage une citation géniale de Montaigne : « Après tout, c’est mettre ses conjonctures à bien haut prix que d’en faire cuire un homme tout vif. » Et que langue est superbe. Il s’en prend au mythe du « c’était mieux avant », avec des exemples brillants, incisifs. Dans ce plaidoyer pour l’humanisme, je conseille particulièrement le texte de Briand, homme modéré, exaspéré par les bâtons dans les roues que lui met l’Église au moment de la loi de 1905 et qui rappelle que la moindre des libertés a du être arrachée à cette même Église. J’ai appris que Vauban avait dénoncé violemment la misère dans laquelle était plongé le peuple lors de la construction de Versailles, pamphlet qui fut éradiqué par le pouvoir royal. Magnifiques pages sur les fusillés figurant sur l’affiche rouge quand il imagine qu’un président plus courageux que normal, les panthéonise.
L’INDICIBLE DE A À Z est un récit poignant, douloureux et fort, écrit par Georges Salines après avoir perdu sa fille au Bataclan. Je l’ai découvert grâce à Philippe Meyer qui en fit un bel éloge et c’est une des lectures les plus intenses, les plus essentielles de ces derniers mois. Comme l’écrit Florence Thomasset dans La Croix : « L’ouvrage est forcément très intime, mais tout en sensibilité et dignité. Sans fioriture, il s’ouvre sur la lettre « A », comme « absurde » : « Ma fille est morte pour rien, pour une illusion, pour une folie. C’est absurde. » Puis passe par le « C » de « culpabilité » – « Je n’ai presque pas pensé à Lola cet après-midi. Est-ce que j’aimais suffisamment ma fille ? Est-ce que toi, qui as l’air plus triste que moi, tu l’aimais davantage ? » – et de « colère » : « Vis-à-vis de l’événement lui-même et de ses auteurs, je n’ai pas éprouvé de colère, mais de l’incompréhension, de l’incrédulité, de l’ébahissement. »
Dans l’ordre alphabétique, Georges Salines évoque ensuite le deuil : « Apprendre à vivre sans. Admettre la réalité de l’absence [voir Vide]. S’accoutumer à la persistance du monde [voir Irréel]. Retrouver une capacité à éprouver des moments de joie, de plaisir, de bien-être, de bonheur. »
Mais passe vite sur le « H » de « haine » : « Aucune. Je n’ai pas éprouvé ce sentiment, à aucun moment. » Le vide, en revanche, il s’y est abîmé : « Il y a dans mes pensées, dans ma vie, dans le regard de ma femme, de mes fils, des amis de ma fille, cette absence, ce creux, cette bulle pleine de vide laissée dans l’univers par le départ de Lola. »
Il fait une terrible peinture des manques de l’État, du scandaleux cafouillage sur l’identification des corps et relève la pauvreté des réponses politiques et pour certaines leur manque de dignité.
Magistral aussi est le livre d’Anne Novat, LES BROUILLARDS DE LA GUERRE, reportage sur le terrain en Afghanistan où l’auteur se mêle à la population civile en s’habillant comme une femme afghane et découvre au quotidien les ravages de la corruption, la gabegie financière (aucune aide ou presque ne parvient à ceux qui en ont besoin), l’écart entre les décisions des Occidentaux et les effets désastreux qu’ils provoquent sur le terrain. Elle dénonce même certaines actions d’ONG qui sont à côté de la plaque et des décisions stupides notamment des autorités américaines qui ruinent souvent les efforts futiles que peuvent faire les soldats français qui paraissent impuissants. C’est un témoignage accablant. De quel douloureux gaspillage d’argent et d’hommes et de quelle méconnaissance du terrain font preuve nos dirigeants.
EN DVD
Passons du livre au cinéma, de l’Afghanistan à l’Irak avec HOMELAND : IRAK ANNÉE ZERO, documentaire exceptionnel du cinéaste irakien Abbas Fahdel qui nous plonge pendant deux ans dans le quotidien de sa famille peu avant la chute de Saddam Hussein, puis au lendemain de l’invasion américaine de 2003. On se dit pendant la première partie que ce que l’on vient de voir représente un summum dans la peur, le sentiment d’insécurité, la crainte de l’oppression. Et la deuxième partie montre que le pire est hélas toujours à craindre. On sort écrasés mais aussi bouleversés par tous ces petits gestes de solidarité, de chaleur humain que le cinéaste sait capter avec acuité.
Je voudrais tout de suite signaler la sortie chez Criterion de CHIMES AT MIDNIGHT (FALSTAFF) de Welles dans une version complète et restaurée. Pour l’équipe de Criterion, il s’agit du chef d’œuvre de Welles.
Toujours chez Criterion, j’ai pris leur version de THE STORY OF THE LAST CHRYSANTHEMUM et aussi celle de IN A LONELY PLACE de Nicholas Ray, film que j’adore et je voudrais la comparer avec la version Columbia.
Parmi les coffrets Eclipse que sort Criterion (je rappelle celui consacré à Raffaelo Matarrazo sur lequel j’ai eu peu de retour), je voudrais signaler le Julien Duvivier qui comprend plusieurs films dont POIL DE CAROTTE dans une belle copie et, toujours inédit en France, LA TÊTE D’UN HOMME, film magistral et l’un des chefs d’œuvre de Duvivier. Dans cette adaptation de Simenon, le cinéaste, bouleversant dans son scénario la construction du livre, donne d’emblée les coupables, le commanditaire du meurtre que la caméra suit, plan magnifique quand il déambule dans un café, l’assassin, survolé d’abord en plan large quand une femme essaie de le repérer. Puis un peu plus tard celui qu’on va faire accuser. Ce simple d’esprit manipulé par Radek que Maigret veut innocenter (belle scène dans un escalier avec le juge d’instruction où l’on sent la compassion et de Maigret et du réalisateur). Il fait passer les rapports humains avant l’intrigue policière, utilise brillamment le son (il faudrait étudier les trouvailles sonores chez Duvivier, les passages de train dans VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS, les éclats de musique dans 5 GENTLEMEN MAUDITS. Ici, on a le droit à un long interrogatoire off dans une voiture tandis que la caméra montre le château de Versailles. Sublime goualante chantée par Damia et écrite par Duvivier qui vient ponctuer l’action, chaque fois de manière différente et saisissante.
FILMOGRAPHIES HONORÉES AU FESTIVAL LUMIÈRE
Catherine Deneuve
Le Festival LUMIÈRE de Lyon, que je préside, a remporté encore un immense succès ; salles combles dès le matin, présentations remarquables de nombreux acteurs (Vincent Lindon, génial sur Arletty), réalisateurs et journalistes (Aurélien Ferenczi). Le prix étant remis à Catherine Deneuve dont la carrière sidérante d’audace et de lucidité forme un vrai panorama du cinéma français, j’ai choisi quelques titres de ses films, notamment ceux réalisés par André Téchiné : l’émouvant HÔTEL DES AMÉRIQUES et le magnifique MA SAISON PRÉFÉRÉE (deux des titres de Téchiné que Deneuve préfère), description forte, passionnelle des rapports entre un frère et une sœur. Ajoutons LES VOLEURS, tournés à Lyon et LA FILLE DU RER qui fut traité trop superficiellement.
Il est difficile de se limiter à quelques titres dans cette abondance d’œuvres passionnantes, formidables (on ne saurait oublier les Buñuel et notamment TRISTANA, pas plus que LES DEMOISELLES DE ROCHEFORT, LA VIE DE CHÂTEAU et LE SAUVAGE – ces deux merveilleuses comédies de Jean-Paul Rappeneau où Deneuve se révèle une grandiose actrice de comédie -, RÉPULSION, DRÔLE D’ENDROIT POUR UNE RENCONTRE que je voudrais tant revoir).
Néanmoins je retiens les deux magnifiques films d’Emmanuelle Bercot, ELLE S’EN VA, chronique aigüe et drôle, déchirante et si intime, et LA TÊTE HAUTE. Sur ce dernier titre, voici ce que j’écrivais à la réalisatrice : « Encore un coup au cœur, encore un film qui vous poigne la cage comme disent les Québécois. Un film où dès la première minute, les personnages ont les mains dans le cambouis pour essayer de faire repartir un moteur abîmé, démoli, avec de brusques retours de flammes. Et quand on a les bras dans le cambouis, on se tache, on appuie sur le mauvais bouton, on se blesse, on s’écorche. C’est un film qui prend aussi des risques en imposant ce que j’appelle la dramaturgie de Sisyphe, de l’éternel recommencement (un principe dramatique que les Américains fuient comme la peste). On croit que la résolution est proche et un dérapage vous ramène à la case départ. Il faut un véritable héroïsme pour se coltiner cela, héroïsme quotidien, jamais claironné dans le personnage de la juge, dans le jeu magnifique de retenue de Catherine Deneuve. Benoît Magimel aussi est formidable et le gosse. On sort de là avec un immense respect pour ces soutiers de la vie sociale, ces réparateurs de fractures, de fêlures que le pouvoir politique ne salue jamais à leur juste mesure. Parce qu’ils ne font pas dans l’annonce, les déclarations médiatiques. Ils se coltinent les faits qui sont ardus, demandent une connaissance du terrain ce qui n’est pas porteur médiatiquement, ne se prête pas aux formules. Ton regard est incroyablement juste, dépourvu de préjugés et d’à priori (la prison y est montrée comme salvatrice ce qui va à rebours de la doxa). »
J’ajouterai DANS LA COUR de Pierre Salvadori, cet auteur si original, si personnel, toutes ses collaborations avec Arnaud Desplechin (notamment le superbe CONTE DE NOËL) et 3 CŒURS, si perçant, si élégant qui se concentre sur le cœur des péripéties. Comme l’écrit Pierre Murat dans Télérama : « Au moyen de plans-séquences précis, habiles, le cinéaste observe avec un plaisir pervers l’inévitable implosion de son curieux trio. L’homme, jouet du destin qu’il se forge. Et deux femmes fascinantes et aussi agaçantes l’une que l’autre : l’une parce qu’elle reste sans cesse, et l’autre parce qu’elle part toujours. Deux facettes d’une femme idéale, qui n’existe pas, bien sûr, et qui rend dérisoire l’obstination du héros à vouloir les aimer l’une après l’autre. Par l’efficacité de sa mise en scène, ce mélo — ce méli-mélo — devient une (mini)tragédie filmée entre réalisme et onirisme, exactement. »
Marcel Carné
Il y avait aussi un hommage à Carné présenté par Noël Herpe. On oublie trop souvent LA MARIE DU PORT qui fut en fait réécrit par Prévert et qui est un des meilleurs films dans la dernière partie de la carrière de Carné, sinon le meilleur. Et LE JOUR SE LÈVE bouleverse autant à chaque vision (au passage, c’est un des premiers films qui traite des effets du travail sur la santé). J’insiste dans mon VOYAGE sur l’idée géniale de Trauner de déplacer la chambre de Gabin au 5ème étage, ce qui augmente sa solitude, l’isole de la rue. Idée de dramaturge qui inspire magistralement Carné. Et aussi sur la musique de Jaubert et j’en profite pour signaler la sortie du double CD Universal (Voyage à travers le cinéma français) consacré et à la belle musique de Bruno Coulais et à 28 morceaux de musique dont 20 au moins étaient d’une extrême rareté : la musique de REGAIN, le générique du SALAIRE DE LA PEUR, celle de CLASSE TOUS RISQUES et des tas de chansons.
Walter Hill
Le Festival Lumière rendait hommage à Walter Hill sans pouvoir hélas montrer GERONIMO (pas de copies) qui vient de sortir en DVD et en Blu-ray chez Sidonis. J’ai revu DRIVER et l’ai davantage apprécié que la première fois pour son dépouillement stylistique, son coté abstrait même si cela tourne un peu à vide. Isabelle Adjani impose une forte présence. Et surtout le film semble être la matrice de DRIVE.
CROSSROADS est un film étrange, un road movie inséré dans une histoire fantastique, un musicien de blues, Willie Brown, vend son âme au diable pour atteindre la perfection dans le blues. Cinquante ans plus tard, il s’évade d’une maison de santé de Harlem (avec l’aide de son admirateur, le jeune guitariste Eugene) pour retourner sur les lieux de son pacte avec le diable (l’acteur noir a l’air vraiment diabolique) dans le Mississippi. L’idée est intéressante mais trop sous-utilisée, le road movie prenant le dessus. Le final où deux guitaristes s’affrontent pour décider si le diable gardera ou abandonnera le pacte de Brown est impressionnant (bien que musicalement abominable à mon avis – ça n’a plus rien à voir avec le blues – mais l’atmosphère se veut diabolique). Macchio n’a certainement pas joué toute la musique mais il en joue beaucoup (le générique de fin indique qu’il avait un music coach). Jami Gertz dans le rôle de la jeune fugueuse qui se joint à Eugene et Willie est très sympa.
Edward L. Cahn
Je présentais 3 films d’Edward L. Cahn. J’ai plusieurs fois évoqué ici LAW AND ORDER et AFRAID TO TALK. LAUGHTER IN HELL était encore plus rare.
ll fallut attendre 2013 et une conférence sur l’écrivain/vagabond Jim Tully (BEGGARS OF LIFE, CIRCUS PARADE) qui était devenu le représentant officiel des « hobos », pour tirer une copie et découvrir enfin LAUGHTER IN HELL d’après un de ses récits. Il s’agit pourtant d’une des productions les plus radicales de Carl Laemmle Jr aussi bien stylistiquement que politiquement… Pendant le début du film, Cahn et son scénariste Tom Reed insèrent quelques détails quotidiens savoureux comme l’apparition d’une des premières machines sonores d’Edison puis nous montrent des files de bagnards travaillant dans les rochers, dramatique toile de fond d’une intrigue qui lorgne vers LA BÊTE HUMAINE. Un conducteur de locomotive, Barney (Pat O’Brien) découvrant que sa femme le trompe avec un des deux frères qui ont pourri son enfance, tue cet homme et son épouse. Ce deuxième meurtre est ellipsé et constitue une vraie surprise. Tout ce qui précède, le moment où l’amant, pour échapper à son destin, court de pièce en pièce, se prenant lui même à son propre piège est magistralement découpée et filmée. Cahn utilise même des zooms avant arrière pour traduire la panique de la future victime et la montée de la violence de Barney. Et cette seule séquence rend caduque le jugement du critique du New York Times… Barney est envoyé dans le bagne contrôlé par l’autre frère, un décor étonnant, unique. Les prisonniers dont un grand nombre de Noirs, sont enfermés, entassés dans des wagons grillagés et non dans des baraquements. Le scénario de Tom Reed décrit l’univers incroyablement violent de ces bagnes, sans glisser la moindre justification moralisatrice aux exactions, brutalités, condamnations iniques perpétrées par les gardiens qui semblent jouir ainsi que le directeur d’une totale impunité. On assiste à un vrai lynchage racial. Quand la corde d’un des condamnés noirs se casse et qu’il n’y en a plus d’autre, on achève l’homme à coup de fusil et on veut interdire aux autres Noirs de prier, ce qui provoque une révolte chez les prisonniers blancs. « Il est allé au ciel » dit un personnage, ce à quoi un détenu noir répond : « Mais il en bavé pour y arriver. » Avec ses mouvements d’appareils surprenants (un travelling précédant Pat O’Brien laisse Merna Kennedy loin derrière), ses panoramiques filés, son montage abrupt, elliptique, Cahn signe un film radical et inspiré.
GUNS, GIRLS AND GANGSTERS un des opus de la dernière période assez fauchée de Cahn, est plaisant, rythmé, efficace malgré un scénario et surtout des dialogues très convenus (voix off presque parodique, notamment la dernière phrase involontairement comique). Les deux numéros chantés et sexy (« Meet me halfway » et « Anything your heart desire » de Mamie van Doren) sont marrants dans un registre presque auto-parodique (« Make plenty of room, I take deep breaths », dit-elle au public) et Lee Van Cleef est déjà marquant bien que son personnage soit d’une incommensurable sottise. Toute ses décisions sont idiotes et ruinent tous les plans Le règlement de compte final, après que les deux protagonistes aient pris une décision calamiteuse, est filmé avec une sécheresse brutale.
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Je me suis enfin procuré un dvd de SOUTHERN COMFORT, de Walter Hill, que je n’avais pas loupé à sa sortie, très attiré par son sujet bizarre et accrocheur (comment, en 1973, détail que je n’avais pas retenu le film datant de 82, neuf réservistes de la Garde Nationale de Louisiane se font pratiquement décimés dans les bayous par de vindicatifs Cajuns).
Situé quelque part entre le FIRST BLOOD, de Ted Kotcheff, sorti à peu près au même moment, THE THING, de Carpenter (pour le côté « who’s the next ») et DELIVRANCE, le film, dont la bizarrerie ne se dément pas, présente néanmoins quelques limites. De toute évidence, il appartient à cette veine du cinéma de Walter Hill placée sous le signe du concept à laquelle appartiennent DRIVER, commenté ci-dessus, THE WARRIORS ou LES RUES DE FEU.
Ce côté conceptuel parait un peu forcé, presque par définition, et crée une distance un peu dommageable vis-à-vis du spectateur. De plus, comme bon nombre de films de violence anglo-saxons (je pense aux CHIENS DE PAILLE ou à MARATHON MAN), le flou idéologique domine, entre dénonciation du fascisme et nihilisme défoulatoire.
Cela dit, j’ai redécouvert cela avec un certain plaisir : celui de la série B, le film empruntant aussi les codes du film de patrouille perdue. Et il n’y a rien à faire, l’originalité du sujet interpelle, excite décidemment. Il y a un vrai suspens dans le village cajun à la fin alors que l’ambiance est festive avec un orchestre cajun, mal restitué par le dvd. La photo d’Andrew Laszlo nous offre quelques beaux plans de bayous et la musique classieusement « swampy » de Ry Cooder fait son effet.
à A Angel: SOUTHERN COMFORT: il n’y a pas de morale, il n’y a pas d’enjeu, c’est juste un constat à la photo magnifique: on y voit quand même la prétention des soldats (des militaires appelés qui prennent cet exercice comme une petite détente) à l’assaut du complexe d’infériorité des rednecks. Une trouvaille est le cajun qui prétend ne parler que patois (joué par le 1er blade runner qui apparaît dans le film de Scott) et la fête cajun est formidable.
A MB
Oui, il y a une ambiance.. Je pense que c’est un film qui peut encore gagner quelques points à être vu en HD, car mon dvd est un peu limite (surtout au niveau du son).
Autre documentaire passionnant sur Canalsat en ce moment (février 2017) consacré à Alexandre Trauner une fois de plus avec le témoignage précieux de notre cher Bertrand.
On retrouve des annotations passionnantes sur sa collaboration avec Carné bien sûr ( j’ai placé ce message là car plus haut il est question du sublime Jour se lève) mais aussi avec Huston, Wilder (annotations géniales sur les décors de La garçonnière notamment), Hawks et bien sûr Bertrand.
L’histoire de la carte des années 30 entrevue lors de la préparation,celle des planches pour les toilettes ou encore les rideaux en nouilles sont réjouissantes et rappellent que l’art et le système D font bon ménage.
Un moment très émouvant:l’évocation de Prévert et de son poème citant Trauner devant cet homme pudique, sensible et génial.
Ses dessins préparatoires sont magnifiques et comme ledit un intervenant, ils ne sont pas « fermés » mais laissent du champ au cinéaste.
Bonjour
je n’arrive pas à comprendre pourquoi (comment?) l’essai sur Dickens de GK Chesterton peut contenir les plus belles pages écrites sur John Ford…?
Merci de m’éclairer
A Veronique Poupard
La manière dont Chesterton parle de l’approche sociale de Dickens, de son optimisme (il considère que c’est la première qualité pour un révolutionnaire. Il s’agit d’un optimisme qui ne tait pas les problèmes), de son rapport à l’héroïsme, à la sentimentalité s’applique admirablement à Ford et deux biographes de ce cinéaste m’ont remercié pour leur avoir pointé cet essai. Dickens était de plus l’écrivain qu’admirait Ford
Deux films à voir.Tout d’abord la première réalisation de Robert Mulligan produite par Pakula »Prisonnier de la peur ».Anthony Perkins qui débutait à l’écran incarne un jeune américain pousser à l’extreme par son père(Karl Malden)afin qu’il devienne un joueur de base ball hors pair.On sent déjà que le cinéaste s’attache à la psychologie des personnages et à leurs névroses.Puis dans un autre registre »La peur »est une œuvre forte et violente signée Damien Odoul à qui l’on doit quantités de court-métrage récompenser dans différents festivals.Bien sur à tous vus »Les sentiers de la gloire », »Capitaine Conan »ou »La vie et rien d’autre »de Bertrand mais Odoul apporte une vision carrément crépusculaire avec des scènes sanglantes dans les tranchées.Voilà c’est tout pour aujourd’hui comme disait feu Claude Piéplu à la fin des »Shadocks ».Enfin j’oubliais une pensée pour le comédien Paul Guers et sa femme dont j’ai appris la disparition en début de semaine.
En revoyant « Les choses de la vie »de Claude Sautet beaucoup d’émotions et de tristesse m’envahissent car c’est un des derniers films que j’ai vu avec mon fils Sébastien disparu il y à deux ans le 5 décembre prochain.Outre la musique de Philippe Sarde qui à toujours composer des thèmes riches et à sut trouver la symbiose avec son ami Claude.Mais ici comme dans toutes les œuvres de ce réalisateur,il à la subtilité d’analyser les tréfonds de l’ame humaine à travers des personnages qui fuient la réalité et le quotidien.Pierre à quitter femme et enfant pour une jeune maitresse alors qu’il aborde bientôt la cinquantaine.Il fait un bilan de sa vie et la force du film vient des flash back qui nous rappellent les jours heureux,les vacances en famille en bateau,les fous rires partagés autour d’une table puis tout ce que Michel aurait voulu faire.A l’époque lors de la sortie du film ,on avait reprocher à Claude Sauter d’avoir réaliser un film sentimental sur une histoire d’amour entre un homme et une femme mais point de sentimentalisme mais de l’amour et des sentiments et une profonde amitiés entre les ètres(voir l’échange dans la voiture entre Piccoli et Bouise).Bien sur c’est un film bouleversant à plus d’un titre et c’est ça je pense qui en fait sa force.Voir les bonus avec un entretien du réalisateur signé Claude-Jean Philippe mais aussi l’enregistrement de « La chanson d’Hélène »interprétée par la sublime Romy et la voix de Michel Piccoli uns de nos plus grands acteurs vivants.
Tout d’abord j’ai lu dans un entretien que Bertrand à accorder à l’Obs que »100 ans de cinéma américain paraitra en octobre prochain.Je souhaite à Jean pierre et Bertrand un bon courage pour revoir quantités de films.En lisant la nouvelle chronique sur »Cars »j’ai revu « Duel »de Spielberg qui est un exercice de style réussit à plus d’un titre.L’auteur du roman Richard Matheson se félicite de l’adaptation par ce jeune réalisateur venu de la télévision.En effet Spielberg à commencer avec un tv-film avec Joan Crawford puis le premier épisode de »Columbo »enfin la série hospitalière « Marcus Welby ».Déjà on voit que le cinéaste est douer pour le mouvement des cameras,le découpage des scènes ainsi que les sons et les bruits qui écrasent littéralement les musiques.Pour revenir à « Duel »il y à un plan plein de virtuosité et d’inventivité quand David Mann entre dans la café afin de téléphoner à sa femme(cette scène ne figure pas dans le roman de Matheson).A un moment donner,il parle à sa femme et une personne entre pour récuperer son linge car nous sommes dans une laverie automatique.Elle ouvre le hublot de la machine et l’on voit en second plan David conversait au téléphone.Quelle prouesse de la part de Spielberg puis plus tard quand il est dans le café,il observe les bottes des clients car il à remarquer que le chauffeur du camion portait des santiags de couleur marron.Alors il échaffaude des scénarios dans sa tète et s’interroge pourquoi cet homme veut le tuer.Les scènes de poursuites sont saisisantes de réalisme ,c’est le jeu du chat qui veut attraper la souris.Pourtant comme l’écrivain brillamment La Fontaine la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure,la suite et la fin géniale prouvera un retournement de situation exemplaire.Le seul point faible qui n’est pas expliquer est le voyage en voiture de cet homme d’affaires,puis les routes sont quasiment désertiques on ne croise que ce vieux couple agé,le chauffeur du bus scolaire(Que fait un bus scolaire en plein désert?)ainsi que les employés des stations service ou du bar.
Je comparerais beaucoup plus »The car »de Silverstein à « Christine »de Carpenter car dans les deux films il n’y a aucun conducteur au volant.La grosse berline noire dans »Enfer mécanique »est le diable en personne qui veut éliminer les vivants qui s’opposent à lui.La machine du scénario est bien huilée avec des scènes menés à toute allure mais qui fait penser à un tv-film des années 70.
Cher Bertrand Tavernier,
J’essaie dans les starting-blocks quand vous avez fait les émissions radio pour la promo de votre Voyage, d’autant que le film la veille de mon anniversaire : j’ai pris une journée de congé mais, las, le film n’est jamais sorti à Nantes. J’espère vivement qu’il y aura donc une sortie DVD bientôt (que j’aurais acheté de toute façon. Pour la serie télé, avez-vous un diffuseur et une date.
Concernant Vecchiali , il abuse parfois dans ses notes : j’ai profité d’un aller retour en Tgv pour Paris pour voir en DVD Le bienfaiteur de Decoin que j’ai trouvé assez bon (même s’il démarque bien sûr Gremillon) et Le porte veine de Berthomieu , très fade malgré Lucien Baroux. Mais, au retour j’ai vu que Vecchiali inversait rigoureusement ce jugement . J’ai aussi souvenir d’une appréciation très élogieuse et pour moi incompréhensible du sirupeux Ménilmontant de René Guiissart.
A Pierrick Lafleur
Je le présente le 30. Dites les autour de vous
Cher Bertrand Tavernier,
Merci pour cette belle soirée de Nantes. Le film est superbe, voir tous ces extraits restaurés sur grand écran est émouvant aussi. Et les échanges qui s’en sont suivis passionnants.
Voici le lien vers Zulma qui a réédité entre autres Dekobra et son Macao : http://www.zulma.fr/auteur-maurice-dekobra-294.html
Zulma a été un des premiers à rééditer ces auteurs des années 30, parfois curieux (comme Dekobra) parfois plus interessants encore comme votre cher Bost, comme le fait mon ami François Ouellet chez divers éditeurs et dont vous avez préfacé je sais quelques rééditions.
Encore merci
Je me rends au Festival chaque année bien que vivant à 500 kms de Lyon. D’ailleurs il faudrait arrêter de dire lors des présentations que les Lyonnais sont cinéphiles 🙂 votre festival attire au-delà !
Chaque année, je fais des découvertes exceptionnelles. En 2015 Joe Hill par exemple. Vu et revu depuis et je fais circuler mon DVD.
Et cette année : Merrily we go to hell… je suis encore sous le charme. Hélas pas facile à trouver en DVD.
A Pascale
Si aux USA, dans un coffret et en exemplaire unique sans sous titres
à Bertrand: en faisant des recherches sur Cy Endfield je croyais a priori qu’il avait réalisé THE WELL (1951): une fillette noire a disparu et une petite ville aux communautés blanche et noire se déchire suite à la libération du suspect blanc, durant l’émeute la foule ignore par haine raciale et négligence la fillette accidentellement tombée au fonds d’un puits, qui agonise… sujet génial! C’est de Russel Rouse et Leo Popkin en fait, pas de Endfield. Je crois que dans 50 ANS vous avez inversé les couleurs de peau de la fillette et du suspect.
THE BRIDGE ON THE RIVER KWAÏ ou THE BRIDGE OVER THE RIVER KWAÏ ?
ON je pense
c’est pas BELOW plutôt?
(non, je crois pas en fait)
Cela dépend si vous faites référence au titre de la traduction du livre (OVER) ou au titre du film (ON).
Le livre c’est OVER, quant au film, il y a les deux. Sur mon enregistrement TV des années 80 c’est OVER, mais sur le DVD (l’édition atlas par exemple) c’est ON. Curieux. Sur Wikipédia c’est aussi les deux…
« Sur mon enregistrement TV des années 80 c’est OVER »
Si vous avez la possibilité d’en faire une capture d’écran avec votre téléphone (ou autre) et de l’uploader sur un site hébergeur d’images ce serait très intéressant car, à ma connaissance, le film s’est toujours intitulé « The Bridge ON the River Kwai ».
Si votre enregistrement TV des années 80 est celui de la célèbre première diffusion à la télé française, dans un ignoble PanScan, il s’agit sans doute d’un générique français avec le titre français du film mais qui, entre parenthèse, reprend le titre original. Et dans ce cas l’erreur doit venir des gens qui ont fait le générique français et ont ajouté entre parenthèses le titre original, mais non pas celui du film, mais celui du livre.
Je viens d’éplucher l’article Wikipedia auquel vous faites référence, mais n’ai pas trouvé la référence aux deux titres…
Dans tous les cas, une capture d’écran serait vraiment la bienvenue !
Bon, sérieux on rigole plus? « ON » titre pour les USA du film c’est sûr, si vous avez un « OVER » sur une copie ça ne peut être que le titre pour l’exploitation en GB (qui rejoint le titre de la traduction du livre).
« Si votre enregistrement TV des années 80 est celui de la célèbre première diffusion à la télé française, dans un ignoble PanScan, il s’agit sans doute d’un générique français avec le titre français du film mais qui, entre parenthèse, reprend le titre original. Et dans ce cas l’erreur doit venir des gens qui ont fait le générique français et ont ajouté entre parenthèses le titre original, mais non pas celui du film, mais celui du livre. »
tiens! probable, ma foi. Je ne pensais pas que ce dossier nous porterait si loin (ni même que la question initiale était sérieuse, avec Gadebois on peut douter…). Je sens poindre au loin la solution…
A Bertrand.Qu’est ce que je lis dans un journal gratuit ce matin.Le fameux institut Lumière de Lyon va consacrer une rétrospective d’une semaine à l’acteur Tom Cruise avec une nuit »Mission impossible ».Mes bras m’en tombent et je ne comprends absolument pas pourquoi une telle programmation.En dehors de »Magnolia » d’Anderson et du dernier Kubrick,quel interet de projeter des films tels »Oblivion », »Le dernier samourai »,ou »Top gun »c’est vraiment du délire pourquoi pas une semaine consacrée à Paul Préboist ou meme à Sim?
C’est vrai que ça fait drôle… Pour les « mission impossible », je garde un bon souvenir de celui de Brad Bord, très marrant (malgré Tom Cruise, il est vrai….)
Mais arrêtez de faire les vierges effarouchées parce-qu’un cinéma décide de faire une programmation Tom Cruise. Le gugusse excelle dans ce qu’il fait : des Tom Cruise Movies, comme Bronson à son époque, mais en mieux. C’est le seul acteur au monde en mesure d’effectuer lui-même toutes ses cascades et c’est très respectable voire admirable. Personnellement, je prends mon pied dans beaucoup de « ses » films : Les Mission Impossible, Edge of Tomorrow, Oblivion, les Jack Reacher, Le Dernier Samouraï, Walkyrie, La Guerre des mondes, Minority Report…
Je pense personnellement qu’il ne faut pas mélanger les choses. Cruise n’est pas un acteur de composition, on est bien d’accord, mais ils sont des milliers dans cas, dont beaucoup sont défendus ici ardemment. Ce n’est pas parce-qu’on est cinéphile, avec toute l’exigence que ça sous-tend, la connaissance, les lectures, la curiosité… et j’en passe, qu’on ne peut pas avouer prendre plaisir à voir des gros films d’action, des Cruise-Movies, mais aussi les Terminator, les films de super-héros, les « gros » machins quoi.
Je revendique d’être un cinéphile et aussi un « bon spectateur » qui apprécie aussi les films spectacles.
Je suis certain que sur ce blog, des tas d’intervenants n’osent pas avouer ce genre de choses, de peur d’être jugés…
J’en profite pour parler d’un autre sujet : Télérama et sa liste des « 100 meilleurs films de l’histoire du cinéma » … JE ME MARRE ! Qu’elle est ridicule et étriquée leur liste, franchement. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Tout de même : Losey, Kurosawa, Herzog, Melville, Tavernier… n’y sont pas, alors qu’on trouve Ratatouille ! Mais il n’y a aucun Fuller, aucun Ray, aucun Hathaway, aucun Lang américain, aucun Mann, aucun Minelli, aucun Siodmak, aucun Fleischer, aucun Lean, aucun … Allez j’arrête, ça me hérisse le poil. Et elle se veut originale cette liste ! C’est tout l’inverse : elle reste hyper cinéphile bobo, hyper conventionnelle, hyper politiquement correcte « De la méthode avant tout » nous sert Pierre Murat… « il faut un peu de documentaires, un peu de films récents, un peu de films réalisés par des femmes, un peu de ci, un peu de l’autre… ». Sincèrement, NON, il faut des bons films, point barre. Et se faire plaisir. Alors, ok, ils se font plaisir en plaçant LE MÉPRIS en deuxième meilleur film de l’histoire du cinéma !! J’aimerais bien savoir ce que vaudrait le film sans le thème lancinant de Delerue. Que c’est daté. Comme si on ne pouvait pas toucher à Godard. Mis à part Pierrot et A bout de souffle franchement… que Godard est chiant, pathétique et naphtaliné.
à Sullivan: bien jeté! Ces gens de Télérama sont la convention même. et bien vu particulièrement sur les critères de sélection, c’est sûrement comme ça qu’ils ont fait, j’imagine Murat: « Merde! On a pas mis assez de femmes, coco! ça va pas rajoute un Jane Campion en plus, nom d’une pipe pas assez de Noirs etc. ridicule.
Pour Tom Cruise, je vous suis sur le fait qu’on ne peut le rejeter tout en admirant ses prédécesseurs des années 50 qu’étaient Wayne ou Cooper. Il faut noter que dans MAGNOLIA Cruise a le don de jouer un personnage désagréable remis en question par le personnage de la journaliste, et il joue très bien la déstabilisation de son personnage par celle-ci! jamais Wayne ou Cooper n’auraient accepté d’aller jusqu’à ce point, ils auraient eu peur de se couler au box office ( au contraire de Lancaster ou Wydmark, capables de jouer des rôles peu glorieux ou de perdants: GO TELL THE SPARTANS ou TWILIGHT pour l’un BEDFORD INCIDENT pour l’autre).
A Sullivan:
A propos de Tom Cruise:
« C’est le seul acteur au monde en mesure d’effectuer lui-même toutes ses cascades ».
Est-ce bien sûr? il me semble qu’en dehors de Hollywood certains acteurs font eux-mêmes leurs cascades, comme l’Indien Akshay Kumar (superstar en Asie du Sud et ailleurs) ou Jackie Chan et d’autres acteurs du monde chinois. A quand un cycle Jackie Chan à l’Institut Lumière?
Il à été fait citoyen d’honneur de la ville du Mans.Le sénateur maire socialiste Jean claude Boulard(ami de Steevy Boulay)lui à remit une médaille.On nage complètement dans les rillettes camarades.
A Sullivan,
Si Tom Cruise, cascades ou pas, n’est pas ma tasse de thé, que je trouve que ses tics de jeu ont un peu porté préjudice au dernier opus de Kubrick, je profite tout de même de votre message pour confesser avoir été plus que surpris par trois scènes de KICK-ASS, entre LEON et NIKITA, j’ai été décoiffé même si j’ai la coupe de cheveux de Yul Brynner !
Et j’ai toujours du mal à l’évocation de Godard, dont je ne connais que très mal l’oeuvre cinématographique, à ne pas saluer le génie de l’homme qui a répondu lorsqu’on voulu lui remettre l’ordre du mérite : « Je n’ai aucun mérite, et d’ordre à recevoir de personne ».
Un peu d’accord avec Rouxel, pour moi Cruise, c’est l’anti Sean Penn. Ils ont tous les deux commencé dans le nanar, l’un a tourné une poignée de bons films pour donner du prestige à son CV, mais depuis il ne cesse de tirer vers le bas un cinéma américain qui n’a déjà pas besoin de ça. Et qu’il fasse ses cascades lui-même, on n’en a franchement rien à battre. Cruise et le neveu Coppola, même combat. Pour les films de gros bras, je préfère Bronson, Stallone ou Schwarzenegger, qui ont au moins le physique de l’emploi !
Penn, au contraire, est toujours allé vers un cinéma exigeant, et c’est le seul acteur de ce standing a ne jamais aller vers la facilité (si, un Besson, mais on ne l’y reprendra plus.) Sa filmographie est une des plus riches du cinéma américain de ces dix dernières années, et personnellement sa ressemblance avec Robert Le Vigan ne me le fait qu’aimer davantage. J’ai un faible pour THE ASSASSINATION OF RICHARD NIXON, où il joue le terroriste Sam Bicke (personnage qui a inspiré à Paul Schrader son Travis Bickle ?) en tout cas les deux individus suivent la même courbe descendante, dans une Amérique qui leur refuse tout, sauf le crime de sang, par lequel ils gravent leur nom dans l’histoire du pays. Au passage, il faudrait faire un film sur l’assassinat de Kennedy de ce point de vue-là. Là où De Niro devenait une froide machine à tuer, Penn provoque une déconnexion de lui-même qui l’amène à commettre le crime en état d »hypnose. C’est un travail d’acteur exceptionnel, égal à celui qu’il fournit à chacun de ses rôles. La scène de l’aéroport juste avant le crime, est un moment de cinéma de grande qualité. Je ne trouve pas d’égal à Sean Penn dans le cinéma américain d’aujourd’hui. Ne me citez ni Brad Pitt, ni George Clooney, ni Russel Crowe, sinon je vais m’énerver.
à GG: ah non! vous n’allez pas nous jouer Penn contre Cruise, on est pas au CM2! en plus Sean n’est même pas foutu de faire ses cascades lui-même. Sérieux: j’ai qqs arguments anti-Penn sans intérêt, ça me fait plus plaisir de dire que je suis d’accord avec vous qu’il est formidable dans l’excellent ASSASSINATION OF R NIXON, qu’il y montre une subtilité épatante, et du coup question: pourquoi Niels Muller n’a-t’il rien fait d’autre d’intéressant?
It’s allright with you.En revanche dans la catégorie des poids lourds du cinéma US revoyez « JCVD »qui est vraiment un film à part dans la carrière bondissante de Van Damme.Il se remet en question de façon cinglante puis met en avant les faiblesses des acteurs qui sont il est vrai de simples pantins.Le temps bénit des Brando,Harris ou Burton est depuis longtemps révolu.Sans parler de Kirk Douglas qui tout au long de sa carrière s’est souvent mouiller la chemise et pris des positions en soutenant les techniciens et tous ceux qui travaillent dans l’ombre et dont le cinéma en général ne reconnait même pas de leur vivant.Dixit Douglas: »Quand les vivants côtoient les morts,les morts ont toujours le dernier mot ».A méditer!!!
A Yves Rouxel
Mais Kirk Douglas était parait il extrêmement chiant sur un plateau. Quelles que soient ses positions politiques. Voire ce qu’en dis Fleischer et ce coté désagréable : « c’est moi qui fait les films » (L’HOMME QUI N’A PAS D’ÉTOILES). Mitchum l’appelait en s’en moquant K I RK Douglas THE (appuyé) ACTOR
Kirk Douglas: chiant et prétentieux, cf une anecdote dans les mémoires de Harry Carey Jr. Et Fleischer raconte aussi sa façon de critiquer sa mise en scène pour une scène des VIKINGS (autobio de RF): ce n’était pas sur le mode discussion contradictoire. Il est meilleur acteur dans les dix premières années de sa carrière.
Sur Kirk Douglas, je crois que c’est lui qui disait de Wayne que c’était plus une star qu’un grand acteur( A l’oreille, force est de reconnaître que Wayne a parfois des intonations qui sonnent faux). Mais c’est évidemment un peu vache de sa part.
Ceci dit, même si ses personnages ont quelque chose d’agaçant quand ils lui ressemblent trop, Douglas est capable de finesses de jeu étonnantes.
La liste est assez curieuse, je suis d’accord mais en revanche ne peux adhérer à votre avis lapidaire sur Le mépris même si je lui préfère de très nombreux film.
Il n’ a pas vieilli, reste une sidérante approche d’un film en train de se faire et d’un couple en train de se défaire.
Certes Delerue a fait un travail magnifique mais Coutard a conçu une photo superbe, le montage me semble très fort sans parler de l’interprétation.
Je ne suis pas un Godardolâtre mais aime beaucoup nombre de ses films de A bout de souffle à Eloge de l’amour en passant par Alphaville, Pierrot, Bande à part, Une femme est une femme, Weekend, Sauve qui peut, Passion, Je vous salue Marie, Nouvelle Vague ou encore ses Histoire(s) du cinéma.
On peut déplorer comme souvent ce que les adorateurs du cinéaste en ont fait( un veau d’or, un oracle) sans pour autant dénier à ses films la capacité de créer de la beauté, de la réflexion.
A Ballentrae.Je vous conseille un triple cd des musiques composées de façon magistrale dans les tons jazzy de Lalo Schifrin.Il à vécut durant les années 50 à Paris et à assiduement fréquenter St germain des prés et surement côtoyer des grands du jazz.Au contraire de Morricone qui exige qu’on l’appelle Maestro Schifrin parle couramment français et est très abordable.
« l’amour secret de Ethan pour Martha » se remarque plus dans une très belle copie sur grand écran ou très bon master. Ward Bond seul dans la salle à manger termine son café en mâchant un bout de pain et remarque que dans une pièce à l’arrière plan, Martha prend le manteau de Ethan et le tient sur son bras gauche et de la main droite caresse de la paume deux fois le manteau, quand elle rentre dans la salle avec le manteau pour le remettre à Ethan, Bond apparemment concentré sur son bout de pain et son café regarde fixement devant lui, Ethan entre dans la salle et retrouve Martha pour prendre son manteau, il baise son front, tous deux sont à côté de Bond et sans doute un peu en arrière. Bien qu’ils se trouvent nettement en-dehors du champ de vision de Bond (il ne les voit que de côté), par son regard prétendument fixé dans le vide, celui-ci signale au spectateur qu’il les voient clairement tous les deux et entend que Ethan ne dit strictement rien de conventionnel du type « Merci Martha, au-revoir » que le silence est inhabituel et que ces adieux sont un peu moins concis qu’ils ne devraient l’être même s’ils durent très peu de temps (à 13′). Bond a rarement eu autant de finesse de jeu à exercer avec Ford! J’ai ignoré ce détail pendant longtemps.
A 17′ il y a un autre plan sur Ethan qui montre qu’il sait qu’il ne la reverra pas vivante.
A Sullivan:
Ni Mizoguchi, ni Satyajit Ray, ni Vittorio de Sica non plus dans la ridicule liste de Télérama.
A Mathieu
Mais c’est le principe d’une telle liste qui est ridicule, opposant des titres si différents
A Matthieu. Oui, et on peut citer tout un tas d’autres réalisateurs incontournables pour un ou plusieurs de leurs films qui sont absents de la liste de Télérama : Jacques Becker, Maurice et Jacques Tourneur, Resnais, Pierre Schoendoerffer, Blier, Schlöndorff, Wenders, Haneke, Tarr, Oshima, Imamura, Yoshida, Suzuki, Rossellini, Comencini, Risi, Olmi, Bellochio, Coppola, Eastwood, Walsh, Preminger, Preston Sturges, Keaton, Wyler, Reed, Mackendrick…. et on pourrait continuer comme ça pendant quelques lignes…
En revanche, je disais dans premier post qu’Herzog était absent de la liste et c’est faux : ils l’ont cité pour Aguirre.
Ils se croient originaux (et le clament !!) en plaçant Vertigo tout en haut de la liste alors que de précédents classements avaient déjà placé le film en numéro 1. Bref, c’est super prétentieux, agaçant et ridicule. Car il y autant de liste de 100 meilleurs films que de cinéphiles sur Terre et ailleurs. Je trouve un peu dommage que Thierry Frémaux cautionne tout ça dans Télérama, car bien-sûr ça donne du grain à moudre à Murat qui s’en gargarise.
Personnellement, je n’ai jamais aimé ces grandes listes établies par des comités, mais en revanche dans certains cas, j’aime l’exercice : quand par exemple des personnalités donnent la liste de leurs 10 westerns préférés. Bertrand lui-même avait joué le jeu il y a quelques dizaines d’années dans « Le Western » de Bellour, et là, il faut bien dire que ça a un côté autrement excitant, ludique aussi, car personnel et subjectif (à hauteur d’un homme, la subjectivité ne me gêne pas) quand on compare sa liste à celles de Guy Allombert, de Raymond Bellour, Robert Benayoun, Jean-Louis Bory, Patrick Brion, Jean-Jacques Brochier, Patrick Bureau, Franz-André Burguet, Bernard Cohn, Pierre Domeyne, Bernard Dort, Bernard Eisenschitz, Maurice Frydland, Jean A. Gili, André Glucksmann, Yves Kovacs, Marc Kravetz, Robert Lapoujade, Raymond Lefebvre, Jean Mitry, Rui Nogueira, Claude Ollier, Claude-Jean Philippe, Louis Simonci, Roger Tailleur, Monique Vernhes et Jean Wagner.
A Bertrand:
C’est surtout le principe de la liste collective qui est vain et ridicule (en plus de témoigner d’une soumission à la culture anglo-saxonne et sa manie des listes et des classements). Mais demander à une personnalité assumant sa subjectivité voire l’humeur du moment quels sont ses 10 ou 100 films préférés pourquoi pas…
à Sullivan: je ferai un peu de flagornerie mais je ne changerais quasi rien à la liste de BT: HANGING TREE + 3H10, JUGEMENT DES FLECHES, RED RIVER, SILVER LODE/4 ETRANGES CAVALIERS, JOHNNY GUITAR, WONDERFUL COUNTRY et COUPS DE FEU DANS LA SIERRA ah si pour Boetticher, je mettrais TALL T, le western parfait le plus grand selon ma pomme, à la place de COMANCHE et je trouve que Ford est mal servi par THE SEARCHERS, qui souffre de quelques scories même si on y trouve plein de pistes intéressantes mais si on parle de chefs d’oeuvre, de films totalement aboutis même avec un thème inférieur alors c’est MY DARLING CLEMENTINE version Ford, plus austère, plus convaincante. C’était en 69, rappelons. et je suis content de voir que Claude-Jean Philippe avait mis LES 2 CAVALIERS même si ce grand film -paradoxe- est loupé! par contre je suis scié de voir au moins deux fois LA DIABLESSE EN COLLANTS ROSES de Cukor diable! et COUP DE FOUET EN RETOUR???
A sullivan,
J’eusse aimé, cher sullivan, que votre argumentaire au combien précis, me révèle cette liste de 10 westerns mis en avant par notre hôte !
A Bertrand, Sullivan, MB,
C’est amusant, à me chercher dans ma tête un top10 de mes westerns préférés, puisque c’est finalement le seul vraiment plausible, le classement de préférence, je n’y suis même pas arrivé ! Pour les deux ou trois premiers c’est faisable mais après THE SEARCHERS, plein de coquilles mais tellement magnifique sur des plans notamment parfois sans dialogue et qui en disent tant, la belle-soeur qui entre dans la maison en marche arrière, puis qui donne à Wayne son pardessus tandis que le révérend Bond finit sa tasse de thé, j’en ai des frissons rien que de vous l’écrire. Puis MY DARLING CLEMENTINE, je ne me souviens plus ce que je pensais du western américain avant d’être resté scotché par certains plans de ce pur film. Ces deux titres sont nets dans ma tête mais derrière j’ai un mal fou à ordonner mes préférences, ils sont probablement plus d’une centaine à se bousculer dans ma tête, d’à peu près tous les McCrea, aux Fonda, aux Daves, Stewart, De Toth, Hawks, Scott, Cooper, wellman, tourneur, hathaway, je passe sur les comédiennes de western, elles sont au moins 40 à m’avoir marqué.
Les préférences sont déjà difficiles à énoncer, que dire de faire un classement, et comment comparer BLADE RUNNER avec MARTY, LADY EVE avec LE JUGE ET L’ASSASSIN, CLASSE TOUT RISQUE avec un Miyazaki ?
Je vous conseille les classements de ce genre sur IMDB, et comme chacun y va à sa sauce, si l’on ne prend pas l’exercice trop au sérieux, c’est parfois bien amusant !
A Stag : SEARCHERS plein de coquilles ? Peut-être mais alors vive la coquille si c’est pour donner des oeuvres qui ont une telle dimension d’avance sur tout ce qui se fait dans le même genre.
ça me rappelle un article ou deux consacrés à démontrer que les SEARCHERS sont un mauvais film ou tout du moins « non abouti » comme on entend souvent. Laissez-moi rire !
à M Pascal: Stag et moi disons à peu près la même chose mais on en a déjà parlé de THE SEARCHERS. Je ne vois pas où est le problème de juger ce film avec ses quelques défauts secondaires. Ca n’empêche pas l’ampleur de la vision (que Stag mentionne comme moi il me semble), c’est pas un crime de lèse-Ford quand même! Il y a tant de raisons qui font qu’un film peut être pas totalement abouti qui relèvent peu du réalisateur. Vive THE SEARCHERS malgré ces qqs détails qui me gênent! La discussion contradictoire sur ce film moi disant que j’étais gêné par certains détails, d’autres disant que c’était un chef d’oeuvre a déjà eu lieu il y a trois ans et c’était l’une des plus passionnantes que j’ai lue sur ce blog. J’avais beaucoup appris sur le film et lisant en plus le bouquin de Frankel, passionnant.
Je crois que ça commençait là:
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/lectures/#comment-132305
A MB et STAG : Les petits défauts, les « coquilles », je les concède bien sûr. Et puis il y a des aspects fordiens qui m’agacent toujours, je ne suis pas dans la Ford-mania du tout.
Simplement, question profondeur du propos et style, j’aurais du mal à trouver un titre qui surclasse les SEARCHERS ou LIBERTY VALANCE.
Pardon si j’ai donné l’impression d’être sur mes ergots !
A Minette Pascal,
Lorsque je dis « plein de coquilles » j’exagère un peu, il n’y en a pas tant que cela. Par coquilles j’entends par exemple au début du film le fait que Wayne boucle son ceinturon puis le boucle une seconde fois dans le plan suivant. Il me semble que le chien n’est pas du même côté de la petite Debbie au début du film, d’un plan au suivant etc… Il y a quelques années je les avais noté, cela me fascinait que Ford en réalisant ce chef d’oeuvre ait laissé passer ces erreurs, de script ou de montage, je ne sais pas très bien. Bertrand m’avait répondu ici que Ford ne participait pas au montage du film.
Cela n’enlève rien, le terme « coquille » d’ailleurs, participe à mes yeux à la légende du film, qui est génial, et qui se permet le luxe en plus de petites « erreurs ».
Que wayne boucle deux fois son ceinturon m’a toujours fasciné, dans la fascination du cinéphile ébloui par ce film, et notamment dans ce début, les premières minutes étant franchement éblouissantes.
A Stag
Ces « bévues » insignifiantes sont le prix à payer quand vous tournez vite pour préserver une vitalité, une spontanéité dans les plans. Et je questionne certaines de ces « erreurs » : Vous pouvez reboucher vitre ceinturon et un chien est incontrôlable. Est ce que vous allez sacrifier la vie d’un plan pour un chien raccord. C’est le contraire de la mise en scène où ce qui compte ce ne sont pas ce genre de détails mais l’harmonie du rapport des plans, l’émotion qu’ils contiennent. Un lecteur de FILMS IN REVIEWS avait recensé toutes les erreurs de circulation dans VERTIGO : sens interdits, rues qui ne raccordent pas, erreurs de parcours….Acharnement stupide. Je trouve beaucoup plus grave la laideur des transparences (Robert Burks ne savait pas les éclairer. Quand vous voyez Shamroy ou Bert Glennon ou Wong Howe) et l’impression de statisme de ces plans, par rapport à des moments magiques comme la séquences des séquoias. Dans THE SEARCHERS, les 6 premiers plans sont uniques. Et cette fin, improvisée par Ford en une après midi, qui ne figurait pas dans le scénario.. Et le côté sombre, hanté, du personnage de Wayne, l’un des plus noirs qu’il ait joué (et l’un des plus noirs de l’époque) depuis le REVEIL DE LA SORCIÈRE ROUGE
à Stag: les erreurs de raccord sont légion y compris dans des films à gros budget de la MGM à l’âge d’or. Les maniaques qui les répertorient sur IMDB me fatiguent. Beaucoup sont perçues bien sûr par les monteurs et réals qui privilégient le rythme et les laissent. Ca me fait penser que depuis qu’on ne fume plus dans les films qui se passent de nos jours (surtout américains), les faux raccords de niveaux de combustion des cigarettes d’un plan à l’autre sont une épine dans le pied en moins pour ceux qui sont sensés les faire éviter! (script-girl? ou boy?).
Sinon, quand je pense aux « scories » de SEARCHERS, je ne pensais pas à ce type de détails.
… et les niveaux de remplissage de cendrier, et les nuages de fumée qui ont bougé ou ont disparu, et les traces de rouge à lèvres sur les filtres, et… je parie que les cinéastes sont derrière les lois anti-tabac!
A MB
Les monteurs et producteurs américains se foutaient totalement des doubles actions (il y en a une dans le générique du GRAND SOMMEIL)
A Stag : Le coup du ceinturon m’en « boucle » un coin. Jamais remarqué ça. Et si on imaginait que c’était mal bouclé la première fois et que Ethan a été obligé de recommencer ?
Pour aller dans votre sens des petits défauts hautement pardonnés, il y a une séquence des SEARCHERS que je zappe à chaque fois tant je la trouve pénible, c’est celle de la captive blanche devenue folle que Wayne fixe avec un regard qu’on n’arrive pas exactement à lire. De la peur ? De la haine ? Un doute ? Le plan fait souffrir et d’autant plus qu’on ne le comprend pas vraiment.
A Minette Pascal
C’est JUSTEMENT TOUT ce qui fait sa force à ce plan, ce regard qu’on n’explique pas. Comme si tout un passé de Wayne lui sautait à la figure. Ford délibérément n’a rien voulu expliquer (c’est l’une des nombreuses ou il prend à contrepied ceux qui lui reprochaient de tout souligner). C’est indiquer en UN plan génial tout un arrière plan. Wayne qui s’y connaissait dit que c’était un « sacré plan ». C’est le seul travelling avant rapide sur le visage de Wayne avec celui qui l’introduit dans la CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE. Avec un sens diamétralement opposé
A propos du regard indéchiffrable de Wayne dans les SEARCHERS, on pourrait et devrait écrire une thèse sur les expressions du même genre qui refusent d’être illico interprétées. Un génial ressort ou une facilité ?
On avait parlé de Tippi Hedren dans sa voiture (LES OISEAUX) dont le regard diaphane ajoute du mystère au climat.
Le regard du banquier au début de STAGECOACH.
Je montrais il y a quelque temps FLIC STORY à mon fiston et nous étions fascinés par les expressions glacées de JL Trintignant, celle par exemple qui répond à son logeur qui lui demande s’il aime les « curés ». Impossible de dire si ce regard signifie : »Tu m’emmerdes », « Je n’ai pas écouté » ou autre chose.
Je serais curieux de savoir si c’est l’initiative du comédien ou du réalisateur …
A Mathieu et tous,
Je ne veux pas avoir l’air de critiquer le film ou le réalisateur, Ford a tourné tellement que j’imagine très bien qu’il ne devait pas être le style à faire 30 prises par plan, d’autant qu’il était le plus souvent entouré d’acteurs qu’il connaissait très bien, et vice-versa, que son équipe ce devait être la même chose. Je n’ai jamais fait un listing de coquilles Fordiennes dans le but de le railler, l’association du génie et de la coquille est fascinante à mes yeux voilà tout.
Il y a des choses étonnantes, j’ai vu beaucoup de fois ce film, au bout du 20ème visionnage de ce début si magnifique on découvre forcément des choses, des détails. Une fois une remarquée j’ai porté plus d’attention à d’autres éventuelles. Ces « coquilles » je les trouve étonnantes, dans un film aussi grand, dans le cinéma, mais également chez Ford. Je n’ai jamais relevé ça dans MY DARLING CLEMENTINE ou GRAPES OF WRATH par exemple.
Il y a quand même une voiture en arrière du plan ou la cavalerie traverse la rivère glacée dans THE SEARCHERS. Je ne critique rien en le disant, je me doutes que vu le nombre de figurants Ford n’a peut-être pas eu le temps de retourner ou alors, comme vous le dites Bertrand, ce genre d’erreurs tous s’en foutaient. La voiture est loin « who care ? ». Un whisky avec wayne après le plan et passons au plan suivant.
Ca me fascine, ça m’interloque, ça me questionne, et ça n’enlève rien à ce film, pas plus qu’une faute d’ortographe dans un magnifique poème.
Ce film est magnifique.
A Stag
A coté de cela, que de choses que l’on a mis des années à remarquer tant Ford avait coupé de phrases de dialogue (l’amour secret de Ethan pour la mère des deux filles et la jalousie inexprimée du mari, ce fameux regard sur la femme dans le fort). Mais Lindsay Anderson avait déjà remarqué que Ford était plus impatient, qu’il ne refaisait plus une prise pour un détail. La vieillesse, sa vue qui baisse, le désir d’urgence…Le bâclage on le sent dans toute une partie de TWO RODE TOGETHER et de CHEYENNE AUTUMN et il s’est trouvé des gens pour en faire une vertu cardinale
A STAG : Bravo quand même pour avoir perçu une bagnole en arrière plan. Moi aussi je dois en être à plus d’une vingtaine de visionnages (c’est français ça ?) et ma rétine n’a rien imprimé en matière de carrosserie.
Et puis vous n’avez pas à vous excuser pour ce qui n’est pas vraiment une critique. D’ailleurs, Ford a beau survoler le genre, on peut aussi sans rougir émettre des réserves sur tel ou tel aspect, ou carrément ne pas aimer. C’est même caractéristique du talent de Ford qu’il réunisse tant de facettes.
Dans les searchers, par exemple, le temps passé à regarder la cavalerie traverser la rivière gelée me paraît un peu long, même si l’image est belle comme un tableau, qu’on la voudrait accrochée dans son salon. C’est plus coloré que les 11 novembre aux Champs-Elysées mais ce qui s’en dégage vieillit mal, à mon avis. Et je ne parle pas du côté custerophile de Gary Owen, qui nous agace aujourd’hui.( Mr Tavernier a bien expliqué que l’image de Custer n’avait, à l’époque , pas encore été ternie par les analyses d’historiens).
« l’amour secret de Ethan pour Martha » se remarque plus dans une très belle copie sur grand écran ou très bon master. Ward Bond seul dans la salle à manger termine son café en mâchant un bout de pain et remarque que dans une pièce à l’arrière plan, Martha prend le manteau de Ethan et le tient sur son bras gauche et de la main droite caresse de la paume deux fois le manteau, quand elle rentre dans la salle avec le manteau pour le remettre à Ethan, Bond apparemment concentré sur son bout de pain et son café regarde fixement devant lui, Ethan entre dans la salle et retrouve Martha pour prendre son manteau, il baise son front, tous deux sont à côté de Bond et sans doute un peu en arrière. Bien qu’ils se trouvent nettement en-dehors du champ de vision de Bond (il ne les voit que de côté), par son regard prétendument fixé dans le vide, celui-ci signale au spectateur qu’il les voient clairement tous les deux et entend que Ethan ne dit strictement rien de conventionnel du type « Merci Martha, au-revoir » que le silence est inhabituel et que ces adieux sont un peu moins concis qu’ils ne devraient l’être même s’ils durent très peu de temps (à 13′). Bond a rarement eu autant de finesse de jeu à exercer avec Ford! J’ai ignoré ce détail pendant longtemps.
A 17′ il y a un autre plan sur Ethan qui montre qu’il sait qu’il ne la reverra pas vivante.
à MP: oui dans le fond à droite derrière le groupe d’arbres la bagnole, et elle roule en plus! 1h10’38! moi elle ne me gêne pas du tout d’ailleurs, pas plus que l’ombre de l’hélicoptère au début de SHINING (dans la version en 4/3).
A MP, MB, Bertrand,
Hypothèses…
On voit que la voiture se fait stopper, probablement par un assistant, mais la limite fixée n’est pas la bonne, il y a plusieurs caméras pour filmer ce plan (je pense puisque la scène est filmée sous différents angles ?), quelqu’un s’est trompé dans les angles au sein de l’équipe sur l’endroit ou arrêter la circulation (?).
Difficile de retourner la scène à cause des traces dans la neige en tous cas au même endroit, difficile de trouver un autre endroit, de garder les figurants sous la main pendant ce temps, et s’ils ne s’en sont aperçu qu’en fin de journée au chaud ils se sont peut être dit « tant pis » ou comme je le disais plus haut « who care ». C’est sûrement un peu des deux puisque la scène est laissée au montage combien même ils ont d’autres angles de prise de vue sous la main (?).
Ce que tout ça m’inspire c’est que Ford devait déléguer beaucoup (?), qu’il avait l’habitude de se reposer sur le savoir faire de fidèles et que peut-être sur ce film ces quelques broutilles sont le fait de changements dans son équipe. Sur ce tournage le Script (qui semble s’appeler Robert Gary) est sur son premier long-métrage.
Je suis d’accord avec vous MB c’est la scène que je préfère. Une fois de plus Ethan s’en va, un fois de plus elle lui dit au revoir et le révérend Bond termine sa tasse, pas besoin de regarder il sait tout.
Sublime.
A stag
C’est totalement faux. Il ne déléguait rien et faisait trembler tout le monde. Est ce que vous pouvez comprendre que si cette scène est tournée à plusieurs caméras (ce qui n’est pas sur, Ford n’étant pas friand de ce procédé), vu la visée de l’époque, on ne pouvait juger d’un plan que sur des rushes qu’en extérieurs, on voyait avec des jours de retard, souvent sur une moviola. De plus ce plan est peut être tourné par un réalisateur de seconde équipe à qui Ford a dicté son cadrage et qui sait de toutes les façons que si Ford n’aime pas, il le fera refaire.
Ces gens là n’avaient pas de video sur le plateau
Et rien ne prouve que plusieurs cadres égalent plusieurs caméras. Simplement au lieu de refaire la prise du même endroit, on déplace l’appareil pour une nouvelle prise
Merci pour ces éclairages Bertrand, ça m’en apprend davantage sur Ford. L’idée d’une deuxième équipe de tournage me semble bonne.
A MB et STAG : ça y est, j’ai repéré la tire ! ça valait le coup, merci.
Le propriétaire a dû se retirer sur une autre planète en voyant ça.
Peut-être Ward Bond déboulant en retard sur le plateau après une nuit arrosée ?
« Est ce que vous pouvez comprendre que si cette scène est tournée à plusieurs caméras (ce qui n’est pas sur, Ford n’étant pas friand de ce procédé), vu la visée de l’époque, on ne pouvait juger d’un plan que sur des rushes qu’en extérieurs, on voyait avec des jours de retard, souvent sur une moviola. »
most interesting! d’ailleurs si le cameraman ou autre surveille le cadre pendant le tournage du plan, il a autre chose à surveiller de bien + important dans l’action principale que la voiture au fond qui roule toute petite derrière un groupe d’arbres. Et puis on va pas refaire un plan avec 50 figurants pour ça!
Chercher le défaut , l’anachronisme fatal, est quand même un petit jeu amusant et il est sûrement peu de films qui n’en laissent pas passer.
Si vous voulez jouer à ça et tomber souvent sur des trucs dont on se demande comment ils n’ont été vus par personne, revoyez les épisodes de THIERRY LA FRONDE. Entre les fous rires au pire moment et la montre au premier plan de Robert Rollex…Rollis…
à Bertrand:
« Les monteurs et producteurs américains se foutaient totalement des doubles actions (il y en a une dans le générique du GRAND SOMMEIL) »
bon… ils ne pouvaient pas s’en foutre totalement quand même, si?… disons que quand c’était « dissimulé » par le rythme du film c’était jugé peanuts. Et quand ça se discernait au montage, qui est le stade le plus apte dans lequel ça pouvait se discerner, de tte façon c’était souvent trop tard pour retourner sauf dans une grosse production à la rigueur, mais une cigarette allumée deux fois ou qui ressuscite bof. De plus le générique de BIG SLEEP c’est en-dehors de tte action liée au film, c’est que le générique. Ce que je retire de précieux de ce que vous indiquez (on cause quand même avec un cinéaste en action, je marche sur des oeufs), c’est l’époque: la video de contrôle (dont je suppose qu’elle reprend le cadre exact de ce qui est filmé? ou + large) n’existait pas avant 1980 (Bunuel l’avait déjà sur CET OBSCUR OBJET), dans le bonus de JULIETA, tourné en numérique, on voit bien Almodovar (désolé pour l’accent je crois qu’on saura qui c’est quand même, comme EnDfield, pardon…) regarder fixement l’écran video et pas les acteurs à 45° à gauche de son regard et qu’il pourrait très bien voir eux, avec un petit tour de tête (au fait: Almodovar regrette de n’avoir pas tourné en argentique mais ça n’est plus possible en Espagne…). D’où selon l’époque ancienne ou récente, importance de la script-girl ou de la video de contrôle, rôle puissant du montage et du contrôle du montage (fini le temps de Zanuck à la table de montage et de Margaret Booth: cf bouquin de Lumet « Faire un film » enfin traduit, qui parle d’elle à propos du montage de THE HILL) ou rôle moins crucial ou en tout cas dévolu désormais un peu plus à d’autres choix. Oui oui je sais tout ça doit se tempérer ou s’affiner mais bon, EN GROS, quoi! Je suis sûr que j’ai dit une connerie ou deux (je le couvre). Bon je file au marché sinon pas de soupe au potiron! Ciao!
A MB
Une ou deux pommes de terre pour lier la soupe et de la noix de muscade. Je n’ai jamais eu d’écran de contrôle avant l’APPAT
à Bertrand: ok pour la noix de muscade et j’avais prévu une patate douce.
Il me semble avoir vu un doc sur le tournage de CET OBSCUR OBJET (1977) avec Bunuel regardant un écran sur le plateau mais je me demande si ce n’était pas après la prise du plan si vous me dites L APPAT EN 95.
Est-ce qu’on peut tourner encore en argentique en france, je crois que QUAI D ORSAY était en numérique?
A MB
C’était mon premier en numérique
A Minette Pascal
« Entre les fous rires au pire moment et la montre au premier plan de Robert Rollex…Rollis »
Ça rappelle THE PARTY (« Monsieur Bakhshi, en quelle année se situe l’action du film? »)
A Sullivan.Je ne partage pas toujours les films mis en avant par Télérama ou Positif mais comparer la médiocre carrière d’un acteur tel Tom Cruise avec une liste de films établis par un hebdomadaire,il y à ici aucun rapport.C’est comme si je faisais un parralèle entre Fernandel et Franck Dubosc aujourd’hui qui est senser nous faire rire avec un films qui brocarde les chomeurs.La hache de guerre est enterrer,à bientôt de vous lire.
Cher Rouxel, je ne compare pas Cruise à la liste de Télérama, relisez mon post correctement (« J’en profite pour parler d’un autre sujet : Télérama et sa liste des « 100 meilleurs films de l’histoire du cinéma » « )… et en revanche, de votre côté, tâchez d’être moins approximatif dans vos affirmations (un exemple en passant… le personnage de Tom Cruise ne meurt pas à la fin du Dernier Samouraï). Et no hard feelings, je n’ai pas déterré de hache, mais juste fait part de mon agacement.
A Sullivan.C’est mon coté provocateur et subversif qui ressort,j’aime bien agacer les gens en général surtout quand ils ont tort.Mais je dois écrire que votre verbiage ne manque pas d’arguments donc je m’incline(pas trop car les prières fatiguent le dos et les vertèbres).
Dans le numero de décembre de Positif,Michel Ciment signe un article sur le cinéaste Philippin Brillante Mendoza à qui l’on doit des œuvres fortes.Pourtant le réalisateur vient d’approuver et se ranger au coté du nouveau tyran philippin qui veut nettoyer le pays des trafiquants de drogues,de la prostitution ou d’emprisonner les homosexuels.Deux poids,deux mesures encore une fois pourtant Mendoza à apporter beaucoup d’humanisme et de solidarité dans ses films.C’est également valable pour ce vieux Eastwood qui nous ressort un film catastrophe version années 2000 et qui à soutenu au passage le milliardaire Trump!!!!
A Yves Rouxel
Je ne savais pas pour Mendoza mais le film d’Eastwood, remarquable, est un plaidoyer pour les valeurs humanistes contre la dictature de la technologie dénoncée dans la SILICONISATION DU MONDE.
C’est un film qui parle de la décence ordinaire, de la solidarité, de la prise en compte du facteur humain. Cela prouve simplement que Eastwood comme l’a écrit un journaliste du Guardian est réactionnaire politiquement et progressiste socialement
A Bertrand
Ce qui surprend avec SULLY avant même d’être vu est sa durée (1h36)rarissime dans le cinéma d’Eastwood depuis belle lurette.
Sur Tom Cruise :
Vous devriez voir plus de films avec Tom Cruise. Vous verriez d’abord qu’il est un excellent acteur et que sa filmographie regorge de pépites. Il est un des rares acteurs hollywoodien à construire une filmographie avec des thèmes récurrents.
Vous citez Magnolia et Eyes wide shut, qui sont effectivement ses réussites les plus éclatantes.
Mais l’institut programme également Edge of tomorrow, qui est au moins un excellent film, le dernier samourai, que vous semblez mépriser mais que vous devriez revoir, Walkyrie, qui est absolument génial, minority report, qui est au moins intéressant, A few good men, qui est formidable, tous les missions impossibles, tous bons à des degrés divers. On aurait pu ajouter Né un 4 juillet, qui est immense, sans parler de Collateral.
Vous connaissez beaucoup d’acteurs américains de cette génération qui peuvent aligner une filmographie pareille ?
A Pierre:Qu’y à t-il de génial dans le film Walkyrie »ou meme »edge of tomorrow »,sans compter le rake de Spielberg »La guerre des mondes »qui n’apporte rien au film antérieur.Dérrière la carrière de Tom Cruise se cache la franchise d’un produit formater,qui juoe toujours les héros positif et qui ne meurt pratiquement jamais(en dehors du dernier samourai).Puis on sait pertinemment son appartenance à l’église de scientolgie(son ancienne femme Kathy Holmes à demander qu’il ne s’approche de leurs deux enfants).Quand on veut essayer de créer une légende on doit etre d’abord un ètre humain et bon père pour ses enfants.C’est juste un avis.
A Yves Rouxel
LA GUERRE DES MONDES, c’est pas mal du tout
Cher Rouxel : Dans EDGE OF TOMORROW (calque du scénario d’UN JOUR SANS FIN), Cruise doit bien mourrir une cinquantaine de fois, si ce n’est pas plus, ça devrait vous faire plaisir !
Pas d’accord Rouxel, La guerre des mondes est bien même si la fin est pour le moins curieuse: avez-vous vu souvent dans un film de SF une scène comme la découverte de l’avion qui s’est crashé hors champ? les scènes de foule où le réfelxe de survie conduit à des désastres? la scène où le « héros » doit tuer en cachant sa petite fille? .Cruise m’y semble bien et assez subtil.
Cet acteur a le gros défaut d’être une pub pour une secte mais à part cela il mène une carrière exemplaire question choix: il a su rencontrer beaucoup de grands ( Coppola, Scorsese, Kubrick) , repérer les talents qui s’affirment ( Collateral de Mann est remarquable, Magnolia d’Anderson) invente des franchises pas si bêtes ( les Mission impossible sont meilleurs que moult James Bond: je vous recommande le premier bien sûr de De Palma mais aussi le III et le IV signés JJ Abrahms et B Bird), est bon dans des projets curieux même si pas intégralement aboutis ( Le dernier samourai a ses beautés et s’inspire d’un fait historique français concernant un officier du second empire qui a pris fait et cause pour des samourais luttant contre une vision impérialiste de la gestion du Japon).
Dans le lot , il y a forcément du déchet mais bien moins que dans la carrière récente d’un J Depp pourtant très intelligent dans ses choix à une époque et qui semble devenu un redoutable cabotin.
Celui qui me sidère par son impeccable parcours c’est L Di Caprio: intégrité, diversité, investissement absolu.Il est loin le petit ado fluet de Romeo + Juliette.
WALKYRIE est un film fantôme, dans la mesure où son metteur en scène, un pédophile récidiviste, devrait être en taule. Il faut aussi dire ce genre de chose sur un blog de cinéma. Norman Mailer avait dit que si on arrêtait tous les pédophiles d’Hollywood, il n’y aurait plus d’Hollywood.
Hein, c’est quoi cette histoire???
A Guy Gadebois :
Vous qualifiez Bryan Singer de « pédophile récidiviste » (je reprends vos termes). De deux choses l’une : soit il a été condamné pour cela, auquel cas on peut juste dire que ça n’a rien à voir avec le sujet dont on parle. Vous dites « c’est aussi ça Hollywood », mais c’est un mal qui existe partout et on ne voit pas pourquoi Hollywood en serait exempté plus qu’une autre ville. L’argument est donc, au mieux, fumeux.
Soit il ne l’a pas été – ce que je crois après une rapide vérification – auquel cas votre message est tout simplement HONTEUX. On accuse pas les gens comme ça, même sur internet, protégé par l’anonymat bien commode qu’offre un blog, même si c’est sans conséquence, même s’il s’agit d’un réalisateur hollywoodien que personne ne connait personnellement a priori ici. Je suis surpris que votre message soit passé « comme ça » sur ce blog et qu’on laisse les gens dire des choses pareilles, franchement.
A Rouxel :
Vous demandez d’une part ce qu’il y a de génial dans Walkyrie et Edge of Tomorrow, pour ensuite regretter que Tom Cruise joue des héros « qui ne meurent pratiquement jamais » dans ses films.
Or, d’une part, je ne comprends pas le critère : faut-il que le héros meurt pour que le film soit valable ? Ca n’a pas de sens.
Et d’autre part : le personnage de Tom Cruise meurt précisément à la fin de Walkyrie et 150 fois tout du long d’Edge of tomorrow.
Au-delà de l’erreur dans votre message, il est évident que Tom Cruise a cherché, pendant toute sa carrière, à casser son image en s’en prenant à son visage. Beaucoup de critiques l’ont déjà remarqué : le masque d’eyes wide shut, le visage déformé de minority report, mutilé et masqué à nouveau de Vanilla Sky, masqué encore une fois dans tous les missions impossibles. Il y a peut-être là une cohérence qui échappe à votre vision du héros-tout-positif.
Enfin, je ne vois pas ou est censée mener la comparaison avec Sean Penn. On ne peut pas aimer les deux ? Il faut prendre l’un pour taper sur l’autre ? Mais si on veut aller jusqu’au bout : Penn a été très prometteur dans les 80’s et 90’s, en particulier dans State of grace ou chez De Palma. Il a semble-t-il décidé d’explorer la thématique du deuil et de la maladie (l’interprête, mystic river, 21 grames). Mais il a aussi souvent choisi la facilité de rôles prétendument « à performance » (Harvey Milk, Sam je suis sam, this must be the place) ou des films de moins bonne qualité (récemment : gunman, walter mitty). Il est loin d’avoir travaillé avec autant de grands metteurs en scène que Cruise me semble-t-il.
à Pierre: pour la 2ème partie de votre message je suis d’accord à 100%, sur la première et B Synger je mets ça sur le compte des délires cycliques de G Gadebois qui me laissent sans voix. Où a-t’il été chercher ça et en quoi ce serait intéressant question cinéma si c’était vrai, aucune idée!
A MB
Brian Singer a ete accuse de viol par un adolescent.
Je ne sais pas ou en est l ‘affaire.
SInger! Bryan…
à Henripatta: pour Singer oui j’ai lu ça, je voulais dire surtout par « délires » que ça ne m’intéressait absolument pas mais c’était mal tourné. Il faut quand même signaler à G Gadebois que a priori rien de sérieux n’a été retenu contre Singer, faudrait pas l’accuser trop vite.
Je viens de voir EDGE OF TOMORROW et en dépit des âneries qu’on a pu lire çà ou là c’est vrai: Tom Cruise est un véritable comédien. Le film par contre me semble un peu confus: cette confusion est assez courante dans les films grand public américains. Je me demande si les scènes qui éclairciraient certains points d’intrigue ne sont pas zappées pour accélérer le rythme. Aussi, je trouve que l’idée du personnage qui se sert de l’expérience acquise pour affronter mieux la même journée déjà vécue est perdue de vue à un moment. Dans UN JOUR SANS FIN c’était pour séduire une femme, là c’est pour gagner une guerre…
A Rouxel
Je prefere nettement paul Prebois a tom Cruise….
Et même Sim. Dans l’ordre, je mets Sim , Préboist puis Cruise.
Soyons clairs, Cruise, c’est surtout une gueule d’amour pour rêves féminins. Il est un peu au cinéma ce que Frédéric François est à la chanson française.
« The new centurions »et non « The last centurions »mentionner dans 50 ans,est le film policier qui caracterise le mieux le climat urbain des années 70.Richard Fleisher avait un sens aigu de la mise en scène,que de minuties dans tous ces plans superbement cadrés avec un sens du rythme inégalé à ce jour.Tout au long de cette sombre histoire on va suivre la nuit deux flics en patrouille avec leurs états d’ames,leurs faiblesses et leurs remords face à la société qui se dégrade de plus en plus.Là Fleisher apporte un vision réelle à travers la violence quotidienne que vivent ces hommes fait de chairs et de sang.La scène ou ils interviennent chez une mère alcoolique qui maltraite son bébé est d’une force jamais vu au cinéma puis la séquence ou Georges C Scott ramasse les prostitués dans le fourgon de police en leur achetant de l’alcool et les déposent en banlieue au petit matin.Fleisher s’attache aussi à la vie sociale.L’un est un étudiant marié avec une petite fille et l’autre arrive en bout de courses et sent l’age de la retraite et s’interroge sur le futur de sa vie.Puis également la scène ou on demande à Stacy Keach de jouer les leurres afin de coincer un homosexuel dans un parc.Les flics se retrouvent tous à barboter dans une fontaine afin d’attraper l’individu.L’année suivante avec »Soleil vert »Fleisher jette les bases d’un monde perdue en 2022 ou les gens dorment par terre sous une température caniculaire.Ici aussi on s’attache à ce flic et ce viel homme(Edward G Robinson excellent et plein d’émotions)qui n’ont pas senti et vu de tomates ou manger de viande depuis des années.Peinture violente ou les individus faibles sont écrasés une fois de plus par la puissance de l’argent et du pouvoir qui permet de s’offrir un toit,la sécurité ou de boire du bourbon alors que le peuple masser dans la rue attend le mardi pour la distribution de plaquettes de soleil vert.Je met Richard Fleisher en haut des marches des grands cinéastes et conseille à tous de voir Richard Attenborough dans »l’étrangleur de Rellingthon place »,Tony Curtis dans le role d’Albert de salvo pour »L’étrangleur de Boston »ou encore l’actrice Mia Farrow (qui à décider de quitter les USA)dans le non moins violent »Terreur aveugle ».Bien sur je terminerais avec deux chef d’oeuvre »20.000 lieues sous les mers »avec le meilleur Nemo du cinéma(James Mason)puis « Les vikings »qui reste une oeuvre forte et impressionnante.
A Rouxel Yves
Entièrement d’accord. Je rappelle aussi CHILD OF DIVORCE (Montparnasse) son premier film et deja un chef d’oeuvre
j’ajouterais dans les meilleurs me semble t il : les inconnus dans la ville ; l’enigme du chicago express et armored car robbery
à antoine: d’où l’intérêt du coffret Montparnasse qu’on doit encore pouvoir trouver. J’ajoute BOSTON comme tt le monde, et LES VIKINGS ne fût-ce que pour le duel final au château de la Latte, je ne recite pas ce qui a été cité ci-dessus mais je peux pas m’empêcher de redire que 10 RILLINGTON est l’un des plus grands films criminels de tous les temps. D’ailleurs je vais le pêcher sur l’étagère et le revoir.
A MB
Il y a aussi LA FILLE SUR LA BALANCOIRE, LE TEMPS DE LA COLERE et DUEL DANS LA BOUE
… plutôt le Fort-la-Latte en Bretagne que des Vikings n’auraient pu connaître (il était pas encore construit).
A Antoine:
Moi aussi je citerais ces trois films parmi les meilleurs de Fleischer (parmi ceux que j’ai vu). L’oeuvre de Fleischer se situe au dessus de celle de beaucoup d’artisans de Hollywood (y compris Siegel, pour moi très surévalué par une une certaine critique), mais il y a une différence entre lui et des cinéastes de la génération immédiatement précédente comme Hathaway ou Mann que j’ai du mal à définir. Ballantrae faisait récemment une distinction entre poètes de la comédie (Etaix, Tati, Keaton, Chaplin) et prosateurs (Lubitsch, Wilder, Hawks, Edwards), moi je mettrais Lubitsch et Edwards parmi les poètes, mais surtout je mettrais Fleischer définitivement parmi les cinéastes prosateurs. Fleischer est le roi de l’exposition et du détail, et même si on peut trouver son traitement dans L’ETRANGLEUR DE BOSTON elliptique, en fait il ne nous épargne rien, il est d’une minutie assez perverse. COMPULSION sorti récemment en dvd et Blu-Ray (chez Rimini) m’a assez déçu. C’était très courageux en 1959 de faire un film contre la peine de mort en présentant les accusés comme coupables et sans circonstance atténuante et ça doit être la première fois à Hollywood sans doute (I WANT TO LIVE! de Wise plaide pour l’innocence de son héroine, Wise qui a entres parenthèses beaucoup en commun avec Fleischer – même génération, débuts à la RKO, opinions « libérales », et un style soigneux, méticuleux, sérieux, trop sérieux parfois qui fait que j’ai du mal à admirer leurs films en dehors de rares exceptions (ODDS AGAINST TOMORROW dans le cas de Wise), c’était très courageux donc mais le résultat est pour moi assez terne et décevant, surtout la deuxième partie consacrée à la plaidoirie de l’avocat, joué par Orson Welles, qui enfile des généralités humanistes extrêmement louables en elles mêmes mais décevantes sur le plan dramatique. Les paroles que prononce Welles sont celles mêmes qu’a prononcées l’avocat lors de sa plaidoirie nous dit-on dans le bonus du DVD (car le film relate un crime réel, le même dont s’est inspiré Hitchcock pour ROPE) mais celle-ci était beaucoup plus longue dans la réalité (douze heures!) et il a du certainement employer d’autres arguments pour convaincre le jury de l’époque (les années vingt). Difficile de comparer deux films tournés à huit ans de distance et à un autre époque de Hollywood et de la société americaine, mais IN COLD BLOOD, un film qui lui aussi cherche à nous convaincre de l’inhumanité et de l’inutilité de la peine de mort en nous montrant le destin de deux auteurs d’un crime partiulièrement odieux, se situe à cent coudées au dessus du film de Fleicher, par sa force et son éloquence cinématographique et je dirais poètique, là où le film de Fleischer est terne et prosaique. Parfois un style sec et méticuleux sert le propos d’un film et dans le genre j’aime beaucoup par exemple HOUR OF THE GUN de John Sturges mais là je ne marche pas.
Même VIOLENT SATURDAY, un des meilleurs films de Fleischer et incontestablement une réussite, contient des aspects insatisfaisants pour moi, l’histoire entre Richard Egan (acteur très fade entre parenthèses) et Virgina Leith (j’ai dû chercher son nom sur Internet) prend une place pour moi disproportionnée. Et Fleischer le libéral nous raconte tout de même l’histoire d’un petit garçon (Billy Chapin, le héros de NIGHT OF THE HUNTER) qui n’arrive pas à admirer son père (Victor Mature) tant que celui n’a pas accompli l’acte viril par exellence qui est de tuer un autre homme…
A Mathieu
COMPULSON est un film décevant et il est injuste de le prendre comme objet de la démonstration. Il y a de grandes différences entre Wise et Fleischer même si le goût pour le film noir les rapproche (avec un penchant pour le fantastique chez Wise qui culmine avec le très délicat CURSE OF THE CAT PEOPLE et plus tard ANDROMEDA STRAIN). Il y a chez les deux auteurs un nombre considérable de réussites, beaucoup de films sous estimés et tous deux ont déclaré qu’ils avaient du mal avec le western même si CIEL ROUGE et DUEL DANS LA BOUE sont estimables. Fleischer est un grand styliste qui d’emblée sait utiliser le Scope quand tant d’autres tâtonnent. Et l’espace (THE NAEEOW MARGIN est imbattable). Ils se consacrent à des genres qui ne demandent pas la poésie et pourtant il y en a (la mort de Steve McQueen dans la Cannonière du Yang Tse, la fin de Joan Collins dans LA FILLE, une grande partie du magnifique CHILD OF DIVORCE)
A Mathieu,
Sur la peine de mort, il y avait eu en 56 la démonstration par l’absurde de L’INVRAISEMBLABLE VERITE, de Fritz Lang, que je ne me risquerais pas à « spoiler » ici.
Sur Fleischer, votre raisonnement est généreux et passionnant mais un tantinet « manipulateur » (sic, vous ne m’en voudrez pas, j’ai essayé de trouver le mot juste pour définir mon ressenti en lisant votre message sans y parvenir autrement). Je ne suis pas sûr, en effet, qu’il faille faire une séparation entre poètes et prosateurs, à tout le moins, de mon point de vue, dans le but d’en rabaisser l’un pour mieux célébrer l’autre. Sans même qu’il soit nécessaire d’évoquer des séquences de films de Fleischer pourvues en poésie (j’en ai une qui me vient en tête, en plus de celles que citent Bertrand : la célèbre fin d’Edward G.Robinson dans SOLEIL VERT),je pense que la poétique de Fleischer est implicitement liée à son approche instinctive et cérébrale en même temps des genres populaires qu’il aborde. Il y a quelque chose de Preminger chez Fleischer (la cérébralité, le style « à l’étouffée »), mais un Preminger plébéien, non aristocratique, disponible à tout ce qu’on lui propose, un peu mercenaire (du moins c’est l’impression qu’il donne). Ce que je veux dire est qu’il n’y a pas forcément à faire quoique ce soit d’autre que de reconnaître à Fleischer une unicité qui le démarque de ses aînés. De même qu’il n’est pas nécessaire de mettre en vis-à-vis COMPULSION et DE SANG FROID, qui affirme d’emblée une ambition toute autre (l’adaptation d’un récit puissant et célèbre de Truman Capote). Idem pour VIOLENT SATURDAY : ce qui compte n’est pas l’idéologie (qui est conventionnelle)mais la cohabitation poétique et rarissime, au sein d’un même film, de l’americana et du film noir, du mélodrame et de l’aventure. Le tout, soudé par une vision à la fois ample, méticuleuse, comme vous l’avez dit, amoureuse des genres qu’elle illustre et légèrement hautaine. Il me semble que c’était ça Fleischer.
A Alexandre Angel
Pour Violent Saturday, quel autre choix a Richard Egan ? Faut il au nom d’un humanitarisme douteux épargner les tiers qui saccagent la vie de nombreuses personnes. D’autre part entre COMPULSION et IN COLD BLOOD qui est bien meilleur, il y a une source littéraire différente et aussi deux époques, dont une s’est plus affranchie de la Censure. Parmi les films où l’on voit périr des coupables, l’un des plus forts est le Enfield, SOUND OF FURY ou TRY AND GET ME. Et en effet pourquoi opposer portes et prosateurs : Hemingway ou Dos Passos sont ils moins artistes que Wallace Stevens ?
à Bertrand: et il faut noter que DUEL déroule un rythme et une scansion grâcieuse, majestueuse, tranquille comme un fleuve, et singulière. Fleischer a été capable de beaucoup d’ambiances différentes: chez lui un western ne ressemble pas à un autre western, il ne traite pas selon le genre mais selon l’histoire ou les thèmes. Mais je n’aime pas celui avec Marvin SPIKES GANG qui ne trouve pas sa voie.
à Bertrand: je réalise que Fleischer n’a réalisé que trois westerns: DUEL DANS LA BOUE/THESE THOUSAND HILLS, DU SANG DANS LA POUSSIERE/SPIKES GANG et BANDIDO! celui que je n’ai jamais réussi à voir en 50 ans de carrière! avec Mitchum en plus, la rage!
A Bertrand:
COMPULSION est d’autant plus décevant que ce devait être un projet personnel. J’avais oublié LE TEMPS DE LA COLERE, pas revu depuis depuis longtemps et un de mes meilleurs souvenirs d’un film de Fleischer (avec THE NARROW MARGIN), en particulier la scène où Robert Wagner dévale une colline après être tombé à l’improviste sur un poste japonais en haut de celle-ci (si je me souviens bien).
Mon souvenir de THE VIKINGS est beaucoup plus frais, l’ayant revu récemment, et j’ai été assez décu, malgré les décors naturels et la photo superbe de Jack Cardiff et une fin très réussie. Mais les scènes en Angleterre, le personnage du roi en particulier, son sadisme surjoué, ne me convainquent pas, mais je ne pourrais citer je crois aucun film hollywoodien situé au Moyen Âge qui m’ait vraiment comblé (à part THE COURT JESTER…)
Et il faut que je voie CHILD OF DIVORCE (mais parmi les premiers films de Fleischer THE CLAY PIGEON et surtout BODYGUARD m’ont paru assez anodins).
A Mathieu
Exact. Il y a une bonne poursuite dans THE CLAY PIGEON. Mais ARMORED CAR ROBBERY et FOWWOW ME QUIETLY et sa contribution à l’excellent HIS KIND OF WOMAN sont bien plus excitants
A Alexandre Angel:
Ma distinction (qui reprenait celle de Ballantrae à propos de Pierre Etaix) entre poètes et prosateurs ne contenait pas de jugement de valeur (juste peut-être une préférence personnelle), et mon commentaire était subjectif et interrogatif: je n’arrive pas à définir pourquoi la plupart des films de Fleischer ne me comblent pas comme le font beaucoup de films de Mann ou Hathaway par exemple. Et je précisais que la comparaison entre COMPULSION et IN COLD BLOOD est difficile, Hollywood, la censure, la société américaine ayant beaucoup changé en quelques années, mais même en 1967 IN COLD BLOOD est un film très osé, unique dans son genre dans la production de l’époque (et dans l’oeuvre de Richard Brooks).
Je n’avais pas pensé à ce rapprochement intéressant avec Preminger, le côté cérébral (on peut ajouter la maitrise du Scope, imposé par la Fox), mais Preminger est tellement plus baroque, plus ludique, plus ironique (certains films de Preminger sont presque constamment ironiques, comme LAURA ou ANATOMY OF A MURDER, alors que l’ironie chez Fleischer il faut la chercher), mais je suis d’accord Fleischer n’est pas que méticuleux, il a de l’ampleur et du souffle.
A Mathieu
Preminger amène une ironie très européenne, un scepticisme. Fleischer est plus tranchant
A Bertrand
A part ZOULOU, je n’ai encore vu aucun Cy Enfield. Sans prendre mon cas pour une généralité,il me semble que, de tous les réalisateurs anglo-saxons dont vous rappelez régulièrement l’importance, il est le plus méconnu.
A Alexandre Angel
Oui c’est juste. Il FAUT voir TRY AND GET ME, THE UNDERWORLD STORY et aussi certains films anglais comme HELL’S DRIVERS
à AA: HELL DRIVERS/TRAIN D ENFER (titre français aussi d’un film de R Hanin) est vraiment bien d’après un vieux souvenir de tv. McGoohan « le prisonnier » est étonnant. Il y a une éd française que Dvdclassik loue mais hors de prix, et au moins deux autres anglaises dont une avec st british, bon test sur Dvdbeaver. Je note les titres de Bertrand.
En revanche »Le grand risque »avec Stephen Boyd et Juliette Gréco est d’une maladresse déconcertante.On ne croit pas une minute à cette histoire d’un couple qui part en Afrique afin de vendre des boites de bière avec un David Wayne complétement perdu dans l’aventure.Autre film à éviter c’est »Marche ou crève »de Lautner qui manque totalement de relief dans les personnages et de maitrise dans la mise en scène.Enfin »Le voyage fantastique »de Koster avec James Stewart et Marlène Dietrich est raté du début à la fin.
A Yves Rouxel
D’accord pour le Fleischer où il y avait des beaux plans (voire sa défense par Lourcelles) mais pas sur le Lautner qui est marrant, avec plein d’idées de mise en scène (recordages, amorces, actions à l’arrière plan, mouvement imprévu) qui dynamisent un budget ridicule. Les dialogues de Pierre Laroche, anarchistes, sont très marrants et Blier est déjà en pleine forme
J’ai commandé le coffret Fleisher et l’attends avec impatience notamment pour revoir L’étrangleur de Rillington Place.
Le film de fleisher que j’espère voir un jour exhumé est bien sûr Mandingo jamais vu et qui a droit à des éloges dans 50 ans.
Le désir de voir le film a bien évidemment été réactivé par Django unchained.
Je comprends mal pourquoi ce film est si difficile à voir: mauvais état de la copie? droits bloqués? Mais peut-être un gros débrouillard du blog saura me dire comment me le procurer.
Au fait , patients blogueurs, 100 ans de cinéma américain arrive lentement mais sûrement de source sûre.
Autre point, n’hésitez pas à héler Actes Sud pour que Amis américains soit réédité car il est à ce jour indisponible, ce qui me semble un scandale!
Cher Ballantrae, soyez partageur que diable, et épargnez-nous le côté « je fais partie du sérail môa, je sais DE SOURCE SÛRE que 100 ans va arriver ». Donnez-nous plutôt des informations factuelles, car là, vous en dites trop ou pas assez. Vous vous doutez bien que chacun ici ou presque, sait que 100 ans doit sortir depuis belle lurette, que Bertrand et JP Coursodon se taquinaient pour savoir si ça allait être 1912-2012 ou 1914-2014 (ou quelque-chose comme ça)… et qu’effectivement, nous n’avons plus de nouvelles depuis un moment.
A Sullivan
Ne vous acharnez pas. Il est difficile de savoir quand nous aurons terminé
A Alexandre Angel:
Je crois qu’il ne faut pas juger Enfield d’après ZULU, film qui ne tient pas ses promesses.Les décors naturels et la photo sont magnifiques, mais les rapports entre Stanley Baker le plébéien et Michael Caine l’aristocrate esquissés au début ne sont pas développés par la suite, ce au profit de scènes de batailles pour moi ennuyeuses et répétitives. Je ne comprends pas la réputation de ce film outre-Manche. J’ai un bien meilleur souvenir de HELL’S DRIVERS vu il y a bien longtemps à la télévision et que j’aimerais beaucoup revoir (dans de bonnes conditions). J’ai le souvenir (confus) d’un film noir, âpre et violent, avec un contenu social, dans la lignée des meilleurs films de Jules Dassin.
A Mathieu
Pas du tout d’accord sur ZULU. Les rapports entre les deux hommes sont très fins, avec mille nuances (leur dernier échange est surprenant et inoubliable) et tous les moments de violence sont différents
euh… c’est EnDfield avec un « D » et HELL DRIVERS (pas de cas possessif) désolé de me livrer à ma manie orrtografik…
A MB
Vous avez raison pour THE WELL que je n’ai jamais vu. Erreur quant à la couleur de peau
A Mathieu,
Oui, ZULU je suis fan. Mais je suis fan aussi de ZULU DAWN, de Douglas Hickox, réalisateur moins fameux que Cy Enfield. Ce sont tous deux des films de bataille extraordinaires comme on n’en fait plus et comme on n’en faisait déjà plus lorsque ZULU DAWN sortait (celui-là je l’ai vu en salle). Pour en revenir au Cy Enfield, j’ai tendance à être d’accord avec 30 ANS DE CINEMA BRITANNIQUE de Lefèvre et Lacourbe lorsqu’ils disent que le film manque de rythme mais uniquement, me concernant, lors de son démarrage. La séquence inaugurale où Jack Hawkins et sa fille comprennent qu’ils deviennent tricards parmi les Zoulous et qu’il leur faut prendre la tangente sans demander leur reste est incroyablement lestée, comme un oiseau mazouté ne parvenant pas à prendre son envol, ou du bois trop humide pour flamber. Mais une fois que l’action est lancée, c’est réellement impressionnant : chaque période de bataille ( il y en a trois si mes souvenirs sont bons)présentent des enjeux et configurations variés, le montage donne à ressentir la graduation du danger et sait accélérer la cadence (voir l’assaut de l’infirmerie) et la mise en scène accuse l’exposition des soldats(voir comment il se font dégommés par des Zoulous snipers qui ont appris à se servir de fusils). ZULU est un film d’assiégés qui sent la mort lente là où le Douglas Hickox, dans son déploiement somptueux, est plus extraverti.
A Alexandre Angel
Et Enfield montre bien que ces soldats et officiers n’étaient pas là pour conquérir le pays par la force. Ils ne font pas partie de l’armée de guerre. Ils étaient là pour construire un pont et une infirmerie. Le début permet de montrer la culture des Zoulous, leurs chants et aussi le fait qu’ils épargnent le pasteur (personnage antipathique) et sa fille
A Bertrand,
c’est vrai qu’il ne faut pas oublier de dire que le film est remarquablement respectueux envers les Zoulous, qui sont les vainqueurs (magnanimes) du film. Idem, mais différemment, dans le Douglas Hickox.
A MB,
Vingt rats, vous avez raison! Si on m’avait posé la question, j’aurais mis ma main au feu qu’il n’y avait pas de « D ».
J’ai revu avec beaucoup de recul »Zoulou »de Cy Endfield,effectivement le film est d’une longueur et d’une grande lenteur.En revanche les scènes d’attaques sont filmés au cordeau avec des plans réussies.Voyez « Train d’enfer »avec Sean Connery dans uns de ses premiers roles.
A Yves Ropuxel
Lenteur ? Longueurs ? Je rêve. J’y vois une attention réelle à tous les personnages avec leurs qualités, leurs défauts et puis l’irruption peu à peu d’un énorme évènement historique qu’on apprend lentement, par la bande, sans le cerner vraiment. On est au coeur de d’une vraie approche historique qui ne regarde pas les choses à posteriori. Je suis jaloux de la qualité de l’écriture scénaristique qui ne se contente pas d’asséner les faits mais les distille ce qui leur donne une vraie réalité
à Mathieu: venant de revoir ZULU dans le magnifique br de Paramount, je peux pas vous laisser le descendre comme ça! Comment regretter que les rapports entre Caine et Baker ne soient pas plus développés par la suite, alors que dés le début on sent avec leurs différences une amitié immédiate entre les deux? Ca arrive, parfois dans la vie! Eussiez-vous préféré que dans la plus pure tradition hollywoodienne les deux hommes se fussent affrontés avec rage avec Baker traitant Caine de snobinard et Caine traitant Baker de plébéien sans classe, affrontements virils ultra connus, et au final, les deux hommes se saluant avec respect en reconnaissant leurs valeurs respectives? S’il eût fallu un développement à leurs rapports, j’espère que ce n’est pas celui que vous eussiez préféré! Au contraire le mot-maître de ZULU est « retenue »: une soupape est posée sur tout le film pour contrôler tt ce qui pourrait faire feu, extravagance, grands sentiments le tralala courant des films de guerre version USA. Endfield, américain tôt émigré en Angleterre par cause de liste noire, rejoint là et se plonge totalement dans la tradition britannique du film de guerre qui refuse les éclats et les grands sentiments: j’ai eu l’impression de voir un truc comme THE WAY AHEAD en ce qui concerne la tiédeur voulue de l’exaltation romantique. Louper l’heure du thé y semble plus regrettable que de mourir sous une lance ennemie! Je crois d’ailleurs que le fait que Baker fût tant impliqué dans son rôle de producteur ait joué comme une auto-direction d’acteur le poussant à plus de discrétion et à laisser le panache à l’entrée sur le plateau! et pour le meilleur. Je trouve en +, pour plus de désaccord avec vous, que les paysages sont parfaitement intégrés tt en restant magnifiques, et je ne comprends pas la prétendue répétitivité des scènes d’action que j’ai du mal à percevoir (ou alors j’aurais dû m’ennuyer).
Notons que vous n’êtes pas éloigné de l’avis de 30 ANS qui juge le film ennuyeux (mais étant donné l’avis de BT ici, je m’attends à une réévaluation, connaissant leur honnêteté à ce sujet).
ZULU est un chef d’oeuvre et je pèse mes mots.
dernière chose: j’avais eu un avis favorable mais non emballé après la vision du dvd, or le surcroît de qualité d’image du br révèle des précisions qui ajoutent à l’intérêt pour le film (comme on l’a souvent constaté). cf Mr Tooze: « the hi-def Blu-ray blows all of them right out of the water. Aside from the expected colors (see deep rich reds) and detail being abundantly superior this new Paramount disc shows incredible depth. ».
par pitié revoyez ZULU dans de bonnes conditions!
à Mathieu: ZULU vous allez dire que je m’accroche mais j’aimerais souligner un point sur ce film, c’est son unité d’ambiance: la discrétion imposée qui rabote tout flamboiement des scènes les plus fortes pour laisser vivre les scènes moins spectaculaires au départ, et arrive à tout traiter sur un ton étale (qui peut paraître terne à certains) qui impose au spectateur le sentiment de fatalisme et de dégoût recherché. Cette ambiance s’installe dés après le départ du pasteur alcoolique et stupide (qui a bien usé les nerfs du spectateur!). C’est le refus du « clou » ou du morceau de bravoure sur lequel Truffaut avait écrit qqs lignes intelligentes (il n’était pas forcément aveugle). Le sentiment de tragédie tranquille s’impose mieux ainsi au spectateur. L’humour sonne comme un glas, à l’appel final le sergent (magnifique Nigel Green) lance à un soldat qui n’a pas répondu « présent »: « Allons allons je vous ai vu vous n’êtes pas mort », péniblement l’autre finit par répondre « présent », ayant admis qu’il était encore vivant.
Les bonus du br sont passionnants et donnent envie de lire le livre de Sheldon Hall. Seul manque un point de vue sur le cadre historique hélas.
A MB
Je ne peux qu’être d’accord avec vous, voulait réévaluer ce que nous (ou moi) avions écrit qui était injuste. La force du film, c’est la manière dont la menace est dosée, dont l’inquiétude grandit, encore qu’aucun des officiers ne soient préparés à ce qui va arriver. Ils ne sont pas formés pour cela, pas envoyé pour cela et ces leur tombe dessus par hasard. La manière dont on nous distille les nouvelles, nous laissant appréhender la situation avec les yeux non pas omniscients du spectateurs mais des personnages parfois bornés, ignorants qui vont la subir
Vient de sortir aussi MISTER MAJESTYK. Un film aussi anecdotique méritait-il une édition de luxe comme celle-ci ? Après 1970, Bronson ne tournait plus qu’un seul scénario intitulé « faut pas faire chier Bronson » et en revoyant ce film, on regrette qu’ils n’aient pas été plus souvent mis en scène par des metteurs en scène de la trempe de Fleischer.
A Guy Gadebois
Le dialogue d’Elmore Leonard et certaines situations typiques de ses romans épicent le scénario et Fleischer s’amuse beaucoup
A Bertrand.Connaissez vous ces deux westerns au titre évocateur? »Les cavaliers du crépuscule »et »Le trésor des collines rouges »sortis chez Artus films.Je vous demande pas deux nanars dans la catégorie naziexpoitation,je devine déjà vos pensées.
A Yves Rouxel
Sur les deux westerns que vous mentionnez et édités par Artus Films, vous trouverez des critiques sur DVD Classik :
http://www.dvdclassik.com/critique/les-cavaliers-du-crepuscule-templeton
http://www.dvdclassik.com/critique/le-tresor-des-collines-rouges-mcdonald
Et vous pouvez vous faire une idée de THE SUNDOWNERS (Les Cavaliers du crépuscule), en VO, sur Youtube, un Technicolor bien pauvre malgré la présence de Winton C. Hoch derrière la caméra :
https://www.youtube.com/watch?v=kfgi4Va7gsQ
A Marc Salomon, J’avais parlé de ces films dans une des premières chroniques :
Chez VCI Entertainment (http://www.vcientertainment.com/), compagnie spécialisée dans les serials (le dernier sorti est Jungle Girl de John English et William Witney) et les westerns (on y trouve plusieurs titres majeurs de Dwan : Silver Lode, Tennessee’s Partner, Passion, Slightly Scarlet), deux raretés : High Lonesome (1950 – La Vallée du Solitaire) écrit et réalisé par Alan Le May qui traîna des années dans la revue Arts avec deux étoiles données par Truffaut. C’est un western assez bizarre qui lorgne du côté de Pursued (1947 – La Vallée de la Peur) de Walsh, des Furies (1950) de Anthony Mann, mais qui est raconté, filmé avec une absence de tension dramatique, un amateurisme, une nonchalance qui paradoxalement gomme les clichés, les canons, le formatage du genre. Cette apparence de liberté dut plaire à Truffaut et donne au récit une certaine fraîcheur, en dépit du jeu exécrable de John Barrymore Jr (plus supportable dans la dernière partie et dans SUNDOWNERS). On y voit pour la première fois Jack Elam qui était le comptable du producteur George Templeton. La résolution de l’intrigue est médiocre et digne d’un serial. Les extérieurs (filmés dans 6 ranchs texans cités au générique) sont marquants tout comme la photo de Winton Hoch. Certains plans nocturnes sont vraiment filmées de nuit avec une véritable audace ou inconscience.
The Sundowners (1950), de George Templeton, toujours écrit par Le May, et tourné avec la même distribution avec en plus Robert Preston et Cathy Downs délicieuse, dans les mêmes ranchs, est plus classique mais mieux dirigé.On entend Chill Wills chanter
à GG MAJESTIK: pour l’édition de luxe je suis d’accord mais je n’aime pas les éditions de luxe ce sont les masters de qualité qui sont importants (ce que l’édition de luxe offre aussi mais on trouve le film en édition simple de bonne qualité et pour rien ces temps-ci, cette nouvelle édition n’est pas un évènement, il y a tant de films qui dorment). MAJESTYK, qui n’est pas anecdotique, c’est comme le meuble bien travaillé dans lequel la finition s’applique avec patience dans le respect des règles de menuiserie. Récemment j’ai découvert TON HEURE A SONNE de Enright avec un plaisir infini: rien de nouveau, juste le respect du travail bien fait, on peut estimer pauvrement ce film mais si on regarde bien, on n’y trouve aucune faute de goût (ah si quand même, Wallace Ford qui parle à son cheval, aïe!). Il s’agit du respect des règles de fabrication, de la finition amoureuse (d’ailleurs ça rejoint un peu ce que ballantrae disait du rejet de DANIEL BLAKE, il est pas assez « nouveau » le Loach, ce que nos petits critiques appelent « académique » en négligeant complètement la facture, au moins aussi importante que la nouveauté ou le principe de novation)..
Attention pour les Bronson d’après 1970 il y a plein de surprises: il devient vedette après une période européenne (française beaucoup) et Leone, puis CITTA VIOLENTA de Sollima (revu récemment un film déséquilibré et plein de scories curieuses, et ce qui déséquilibre le film est passionnant: une scène très longue sur un champ de course enterre l’intrigue ce qui devrait être un défaut mais reste passionnant, très bien découpée, et la fin est magnifique), et des réussites entrecoupées avec des navets mais les réussites: L EVADE, LE BAGARREUR/HARD TIMES, FROM NOON TILL THREE, TELEFON, CHATO S LAND où il est un peu trop invincible (Winner adore les invincibles), ce qui tue le suspense… bon finalement il y en a pas tant que ça des réussites. Son principal défaut de caprice de vedette était d’intervenir sur la prod pour imposer Jill Ireland qui est en-dessous de tout, toujours (sauf dans LE BAGARREUR…). Je rajouterai à la liste selon certains RAID SUR ENTEBBE jamais vu, et ADIEU L AMI à revoir.
A MB
MR MAJESTIK est réellement agréable et je crois avoir déjà dit que je le trouve un poil meilleur à chaque nouvelle vision. Al Lettieri est jubilatoire et drôle (Bronson le rend chèvre!). C’est à la fois tendu et décontracté (va comprendre) et la fusillade finale, qui semble avoir été vue mille fois, est pourtant d’une précision redoutable quant aux angles choisis et à la dynamique des plans. Cela dit ça reste mineur et une édition de luxe pour ce film me semble à moi aussi un peu déplacée.
« déplacée » est déplacé : j’aurais du dire « disproportionnée »
à AA: « C’est à la fois tendu et décontracté (va comprendre) et la fusillade finale, qui semble avoir été vue mille fois, est pourtant d’une précision redoutable quant aux angles choisis et à la dynamique des plans. Cela dit ça reste mineur »
mais c’est contradictoire! ça me fait penser à cette critique de Jeremy Fox je sais plus quel film: tte une liste de qualités pour conclure « c’est pas terrible »!
On remarque moins la table travaillée amoureusement par le menuisier justement parce qu’elle est en harmonie car parfaite! MAJESTYK et TON HEURE A SONNE c’est ça! Il y a des films qui sont des évènements et d’autres qui s’intègrent dans la vie! (là, je risque, hein, osons osons!)
A MB,
Taratata, vous travestissez mes dires, canaillou!
J’ai pas dit que MISTER MAJESTYK (attention au « y » à la fin)est pas terrible, j’ai dit qu’il est mineur. C’est assez différent. Le sujet de mon post, ce que j’ai dans le collimateur, c’est la tendance qu’ont certains éditeurs à banaliser la notion d’édition « collector ». Lorsque LA RIVIERE ROUGE ou GUN CRAZY sortent en collector avec livret inséré, c’est à la fois un bel objet et un outil de travail. Pour MISTER MAJESTYK, je trouve cela plus discutable. Mais comme, en même temps, j’aime vraiment bien le film et que je suis content qu’il soit à l’honneur, je suis capable de craquer.
Dans les réussites, je me permets d’ajouter The Mechanic,où l’ami Bronson joue un tueur à gage sans aucune émotion. Les premières scènes sont assez glaciales et étonnantes, je pense entre autres à celle où il rend visite à sa « petite amie », sans dialogue, avant que nous découvrions, paiement à l’appui, qu’il s’agit d’une prostituée à laquelle il demande de simuler l’affection qu’elle éprouverait pour lui. Et puis, je vais me faire huer, mais le premier Death Wish n’est pas un mauvais film, loin de là. Il y a une description / ambiance urbaine en particulier, très années 70, qui me semble très réussie.
à AA: j’ai du mal à trouver MAJESTYK mineur, c’est pas LES FRAISES SAUVAGES mais c’est plus que louable, pour moi, mineur c’est plutôt sans intérêt. La séquence finale que vous citez hisse le film hors du mineur bon en fait on s’en fiche on est d’accord. Et puis Al Lettieri grandit le film…
J’ai revu avec beaucoup de recul »Le bagarreur »réalisé par Walter Hill.C’est pas si médiocre que ça car Hill nous décrit une Amérique en pleine dépression ou les individus fuient la misère en fraudant le train.Ici on retrouve le couple Bronson-Ireland(actrice en demi-teinte assez éteinte dans le jeu)James Coburn qui incarne un escroc à la manque qui à des dettes de partout et qui va essayer grace aux poings de Bronson de rééquilibrer son train de vie.Les scènes de combats sont bien menés,réglés à l’avantage de Bronson qui joue une fois de plus les gagnants dans un pays perdu.Il n’est pas necessaire d’acheter le combo-br de »Mister Majestyk »de Fleischer car on peut trouver le dvd sur Amazone pour une poignée d’euro.
A Yves Rouxel,
..et ce dvd MGM de 2003 ou 2004 présente une copie très propre avec une belle colorimétrie. Donc, je ne repasse pas à la caisse.
Vu hier soir en famille le dernier Ken loach I, Daniel Blake.Moment fort devant la justesse inébranlable du témoignage de Loach qui sait au détour d’une scène laisser éclater le désespoir d’une jeune femme qui ne mange pas à sa faim, signifier la fatigue d’un vieux menuisier cardiaque qui doit arpenter de manière fictive la ville pour un empli qu’il ne pourra honorer, montrer la débrouille -instinct de survie qui permet à des gens brisés non par le destin mais par un système (qu’on peut analyser avec précision) donnant une possible dignité.
Comme souvent devant ses films indispensables, je me dis que nous allons bien mal mais tant que l’esprit de résistance aussi infime soit-il en apparence il apparaît que le meilleur de ce qui fait l’homme tient debout.Ni Daniel Blake, ni Joe, ni Steve dan Riff Raff , ni les prolos de tous pays qui viennent contrer le fascisme en Espagne dans Land and freedom n’ont lu Orwell mais ils savent tous que la common decency est un bien inaltérable pour tenir droit.
Je suis en colère contre les pisse froids qui en ont fait un film médiocre au moment du palmarès tout comme m’avait mis en colère la malhonnêteté de certains commentaires devant La loi du marché de S Brizé (comme par hasard deux films qui de manière métonymique et imparable montrent comment on a laissé s’installer gentiment un système conçu pour broyer les gens en les mettant dans des situations impossibles).Ce qui m’énerve le plus, c’est que certains pourront- tels Bégaudeau- lui donner des leçons d’engagement.
Bien sûr d’autres films étaient plus originaux ou formellement passionnants ( Julieta, Ma Loute, etc…) mais voir Loach monter sur scène et rappeler deux-trois choses nécessaires n’a pas de prix et fait chaud au coeur dans nos années sombres.Il en a bavé lui aussi mais il est toujours debout.Un exemple donc!
A ballantrae
Entièrement d’accord. Ce film est très juste et dénonce tout ce qui nous menace. Je ne le trouve pas du tout moins « novateur » que JULIETTA ou MA LOUTE. Il cherche autre chose. Et une fois de plus, la justesse de la direction d’acteurs est confondante
Inconditionnel de Bruno Dumont, MA LOUTE m’a vraiment déçu, et je ne comprends pas que nombre de cinéphiles qui avaient accueilli froidement LE P’TIT QUINQUIN, s’enthousiasment devant ce ratage. D’abord parce que Fabrice Luchini est un acteur malhonnête, qui abandonne rapidement son personnage pour Luchininiser ses répliques, et on sent que Bruno Dumont a fini par jeter l’éponge. Lors de la conférence de presse, il a dit (à mots couverts mais dit tout de même) qu’il s’était trompé de rôle. Binoche est un choix audacieux mais elle n’est pas drôle, il fallait Catherine Frot, et là où le duo de flics fonctionnaient sans faiblir sur les quatre épisodes du P’tit Quinquin, ici il s’épuise très vite. Reste une photographie magnifique, les plages du Nord merveilleusement filmées, certains plans m’ont rappelé LA FILLE DE RYAN, et quand même quelques idées de comédie à saluer, comme celle du flic gonflable. Mais pas envie de revoir le film avant très longtemps.
A Guy Gadebois
Je serai assez d’accord en épargnant plus Luchini. Binoche, elle, est à coté de la plaque mais Valeria Bruni Tedeschi est impeccable et toujours en accord avec le ton alors que Binoche cherche et Luchini ne sait pas ou il est
A Guy Gadebois, à propos de MA LOUTE : » (…) et quand même quelques idées de comédie à saluer, comme celle du flic gonflable (…) » –> Cette scène est un clin d’oeil à Fellini (8 1/2).
Pour ne donner qu’une opinion, je dirai même que citer JULIETA comme film plus « novateur » en regard de MOI DANIEL BLAKE me parait même ridicule. Le Almodovar, sorte de roman photo à rebondissements m’avait par certains aspects bien agacé.
Le Loach, lui, saisit le spectateur dans une immersion sans pareille à l’interprétation quasi miraculeuse. Je ne rajouterai rien à l’analyse très juste qu’en fait ballantrae : allez voir ce film essentiel.
La question de la novation était sur toutes les lèvres y compris sur celles de notre cher M Ciment mais effectivement je crois que cela est hors de propos: la question est de savoir s’il filme juste, fort et précis…et la réponse est positive.
Loach est vraiment un homme que j’adorerais rencontrer car son exemple est important dans un contexte où rester debout devient vraiment difficile.
Je l’ai écris ici,Ken Loach est venu deux fois au festival « Résistances »qui se déroule en juillet en Ariège.Un homme très abordable,d’une grande simplicité mais assez amer avec le cinéma anglais actuel.En effet il me confiait qu’il y avait un manque évident de la part des producteurs et de la plupard des cinéastes qui sont frileux et un peu déconnecter de la vie sociale de ce peuple endormie.Loach à beaucoup d’humour et adore la France,sa gastronomie et surtout son histoire.
J’ai découvert avant-hier IN A LONELY PLACE après avoir chiné une version dvd en italie qui offre la v.o et les sous-titres français, voir même la v.f, édité par columbia sous le titre IL DIRITTO DI UCCIDERE. Un vrai plaisir !
Bogart est fatigué ce qui le fait bien coller à son personnage, un joli décor, intimiste avec cette petite cour entre les appartements et un vrai suspense qui ne laisse que peu de place aux certitudes. Gloria Grahame est bien différente que ce qu’elle donne à voir dans ITS A WONDERFUL LIFE de Capra, sa beauté et son mystère sont très plaisants. Mieux que cela.
Outre l’intrigue du film, les coulisses de studios, producteur, acteur, errance, muse, petites pépés, scénariste, sont un plus.
Par hasard j’ai vu le lendemain L’OMBRE D’UN DOUTE d’Hitchcock avec deux similitudes scénaristiques, un homme au comportement coupable face à une femme qui doute petit à petit, avec une différence de poids cependant : une fin qui dévoile pour l’un la culpabilité, pour l’autre l’innocence.
J’ai vu récemment LES CAMARADES de Monicelli, touché par cette légèreté, cette justesse de ton. Monicelli en 1963 évite tous les clichés et en 1er l’enthousiasme révolutionnaire qui fonctionne bien au ciné avec ce qu’il faut de musique. Le dernier plan avec le gamin, petit frère de l’ouvrier tué par une balle de la police, qui entre à l’usine m’a fait penser au dernier plan de AFFREUX SALES sur l’adolescente enceinte. Ceci dit, ce qui m’a frappé c’est l’incroyable Mastroianni, il touche au génie: pour ce personnage d’intello communiste en cavale, qui va mener les ouvriers à la grève, il a choisi de se composer un personnage lunaire sorti du burlesque américain du cinéma muet. Il tire le film quasiment sur le comique au milieu de cette histoire tragique et retrouve une véracité qu’on aurait moins facilement trouvé autrement.
Son amitié avec Salvatori, la façon dont elle se construit, est très originale: Monicelli évite le cliché de la dramatiser à fond et la scène où ils se couchent pour dormir dans le lit de Salvatori (celui-ci s’est vu forcé contre son gré par le comité de grève de l’héberger) est inoubliable: ils poursuivent une dispute entamée au comité, s’engueulent en finissant par se calmer grâce à une discussion dans laquelle Mastro radoucit l’autre non par une affection directe mais par des arguments logiques de discussion raisonnée. Là, l’intello rallie déjà un ouvrier habitué à agir par émotions et coups de gueule, à la puissance de l’instruction. Du coup Salva éteint la lumière et redonne une part de couverture à l’autre, couverture qu’ils se disputaient deux minutes plus tôt…
Monicelli par son choix de se refuser à tirer vers le mélodrame et l’émotion et le happy end (la grève est abandonnée par les ouvriers) parvient à retrouver la réalité historique plus fortement: on est fin XIXème et les premières grèves de l’industrialisation ne se sont pas forcément terminées par des victoires des prolos. Il en dit plus en montrant un jeune ouvrier partant au travail à l’aube, qui renonce à se laver parce que l’eau de la toilette est gelée. et ce chef d’oeuvre était depuis 6 mois à dormir sur ma box! merci Brion on ne peut pas voir ce film en vo sur dvd, d’ailleurs il mérite un br.
Grand film que ces Camarades de Monicelli qui rejoignent dans mon carré d’as monicellien La grande guerre/Le pigeon bien sûr/ Les monstres.
Risi LES MONSTRES 🙂
Risi LES MONSTRES en effet et LES NOUVEAUX Risi Monicelli Scola…
Mille excuses!!! Je remplace donc par Brancaleone , un film picaresque passionnant.
Enfin vu »Pauvres mais beaux »qui fait partie d’un triptique.Mise en scène alerte et dynamique ou l’on voit chose rare au cinéma italien de cette époque des filles et des garçons en maillot de bain près du tibre à Rome.Les plans de la ville sont magnifiquement tournés avec une joie de vivre naturelle de la part de tous les personnages.
à ballantrae: je dois revoir surtout LA GRANDE GUERRE, je trouve ses comédies pures moins convaincantes (surtout LES MONSTRES inférieur aux NOUVEAUX, pas signé que de lui, d’ailleurs). Dans les films où la guerre intervient, le cinéma italien a fait preuve d’une maturité politique incroyablement supérieure à ce qu’on peut voir dans LA GRANDE EVASION ou LE JOUR PLUS LONG! et de loin.
Ca ne touche pas au cinéma, mais je rappele juste que Monicelli a dû se résoudre à se suicider en sautant du 5ème étage parce la médecine ne voulait pas l’euthanasier malgré sa demande de mourir, et son cancer incurable de la prostate. A 95 ans.
Oui LES MONSTRES est un film de Risi et pour moi vraiment pas le meilleur, surtout comparé à d’autres films de la même époque comme UNE VIE DIFFICILE, LE FANFARON ou IL GIOVEDI. Monicelli n’est pas bien servi par le DVD, en tous cas en France et LES CAMARADES et LA GRANDE GUERRE attendent une édition à leur hauteur. Heureusement SNC a sorti récemment LARMES DE JOIE (1962) et UN HEROS DE NOTRE TEMPS (1955) dont Dvdclassik dit beaucoup de bien, surtout du premier (acheté mais pas encore vu). J’aimerais aussi beaucoup revoir L’ARMEE BRANCALEONE, farce médiévale avec Gassman vue il y a bien longtemps à la télévision. Sur le versant plus réaliste de Monicelli (quoique question réalisme L’ARMEE… pourrait je crois malgré sa loufoquerie en remontrer à beaucoup de films historiques) j’avais beaucoup aimé RENZO ET LUCIANA, le long sketch (58 min.) que Monicelli a tourné pour BOCCACE 70 et que les distributeurs ont supprimé à la sortie (on le trouve dans l’édition dvd de Carlotta -épuisée je crois-).
Doit-on se déplacer pour aller voir SNOWDEN ? (70km pour moi) Oliver Stone me laissant souvent le sentiment d’être un opportuniste, dont les « films dossier » ont une tendance à enseigner plutôt déplaisante, mais il est vrai, destinés à un public américain qui ne comprendrait strictement rien au cinéma de Rosi, et devait à peine avoir accès à celui de Lumet. J’ai toutefois revu son JFK qui m’a paru bien simpliste, alors que j’avais le souvenir d’un film très dense. Au delà de l’obsolescence du sujet depuis que la culpabilité d’Oswald soit désormais démontrée de manière incontestable, il y a chez Stone cette volonté de nous convaincre en assénant, et quand il a épuisé tous ses arguments, il en appelle à nos émotions primaires pour emporter notre adhésion. N’appelle-t-on pas ça de la manipulation ? On dirait que dans la scène de plaidoirie, Costner, insupportable, ait tout fait pour recevoir une bonne paire de baffes. Mais d’autres films de Stone m’avaient plu. Alors je le fais chauffer le diesel de ma 504 ou pas ?
J’en profite pour signaler un livre qui m’a sidéré QUI N’A PAS TUE JOHN KENNEDY ? où l’auteur, armé de documents solides pulvérise à tout jamais, non seulement le soupçon d’un quelconque complot à Dallas, mais la notion même de théorie du complot au sens large. Quelques faits : Il est prouvé qu’Oswald était employé dans l’imprimerie d’où il a tiré longtemps avant le passage du cortège. En aucune manière il ne pouvait savoir que Kennedy passerait, 1 : par Dallas, 2 : Sous ses fenêtres. Par une brillante démonstration on apprend qu’Oswald avait largement le temps d’ajuster ses tirs et même d’en rater plusieurs avant d’atteindre sa cible. Il est aussi prouvé de manière incontestable que les coups de feus entendus par des témoins de l’autre côté de l’immeuble n’étaient en fait… que les échos des tirs d’Oswald !En aucune manière Jack Ruby (lui aussi un déséquilibré) ne pouvait savoir qu’il croiserait Oswald à cet endroit, à cette heure précise. On démontre par les outils numériques dont on dispose aujourd’hui que la photo où Oswald tient un fusil est bien réelle, en non un montage comme l’a soutenu Garrison, fait un obscur procureur de Louisiane qui s’est emparé de l’affaire, a menti, truqué des dossiers, fabriqué de toute pièce la théorie de la balle magique etc pour devenir une vedette médiatique. Le livre démontre sans la moindre ambiguité qu’il n’y a en réalité jamais eu d’affaire Oswald. Le rapport Warren est un document incontestable. Tout ceci, Oliver Stone ne pouvait pas ne pas le savoir, quand il a fait son film. C’est là que je parle de manipulation, honteuse. Mais Stone n’est pas le seul responsable, il faudrait développer le rôle joué par Hollywood dans la fabrication des théories du complot, depuis que l’industrie du cinéma a basculer des mains des républicains à celles des démocrates.
… a basculé
A Guy Gadebois:
Plutôt d’accord sur « le rôle joué par Hollywood dans la fabrication des théories du complot ». Un film comme LES TROIS JOURS DU CONDOR -1975- (ou en France LE SECRET de Robert Enrico -1974-) en mélangeant un vague discours gauchisant avec un récit paranoiaque a été la matrice de tas d’autres films et un ferment de la culture complotiste. Ceci dit si dans la vie réelle il n’y avait ni complots ni services secrets (cf. le rôle de la CIA dans le coup d’état du 11 septembre 1973 au Chili, Gladio en Italie ou en Turquie), les conspirationistes auraient moins de succès. Ce qu’on peut reprocher à ces films c’est de s’enfermer dans un vision confortablement et romantiquement pessimiste et de flatter le spectateur: il n’y a rien à faire contre des forces du mal déciment trop puissantes, mais au moins on peut se consoler en se disant qu’on n’est pas dupe.
à Mathieu: et ça va jusqu’à une tendance de fatalisme apolitique: inutile de se révolter ils sont trop forts. La matrice serait pas PARALLAX VIEW de Pakula en 74?
A Mathieu
Tout à fait d’accord, et ce phénomène est vraiment né sous Kennedy avec les premiers films de Frankenheimer (ami de Bob Kennedy) il s’est poursuivi sous Nixon/Ford, avec des films comme EXECUTIVE ACTION, PARALLAX VIEW, ALL THE PRESIDENT’S MEN, faits par des acteurs et metteurs en scène tous acquis au parti démocrate, quand il n’en étaient pas les bailleurs de fonds. Je ne dis pas que ces films sont dénués d’intérêt, ni même qu’Hollywood a inventé la théorie du complot, mais elle a largement contribué à semer la graine dans les esprits… faibles. Il faut être aveugle pour ne pas voir dans ces films des outils de propagande pour le parti démocrate. A les revoir, la volonté de semer le doute là où il n’y en a aucun, nous saute au visage. On peut aussi citer le remake de MANCHURIAN CANDIDATE, juste après le 11 septembre, évènement qui a provoqué la naissance du tartuffe Michael Moore (produit Weinstein), dont son 9/11 est une campagne anti-bush, sans qu’il l’accuse pour autant d’être l’auteur des attentats, il tient quand même à garder son boulot ce brave petit bonhomme. On a décrit son tout dernier film comme un outil de campagne pro Hilary Clinton… tant pis pour lui. Les républicains ne valent pas mieux, ils feraient exactement de même, mais la propagande hollywoodienne ne leur appartient plus depuis Eisenhower. Il ne leur reste que les vieux Stallone et Schwarzenegger, d’ailleurs enfantés sous les années Reagan.
A MB
Et la tendance actuelle est de dire « laissez tomber, ce sont des extras terrestres » La série X.FILES, et sûrement plein d’autres films, mais je ne vais plus au cinéma.
A MB:
Pas vu THE PARALLAX VIEW (antérieur d’un an aux TROIS JOURS…) mais le résumé que je viens de lire correspond tout à fait aux canons du genre. Dans ce genre de films, le héros meurt toujours à la fin, comme dans I COMME ICARE de Verneuil (qui s’inspire beaucoup des théories du complot autour de l’assassinat de JFK). S’il y a des complots dans la vie réelle, ils ne sont pas ourdis par des êtres omniscients et omnipotents, mais par des êtres de chair et de sang, pleins de passions et de préjugés, et donc faillibles, d’autant plus que l’exercice du pouvoir les isole de la réalité. L’invasion de l’Irak en 2003 par les USA et leurs alliés a finalement abouti à placer ce pays dans l’orbite de l’Iran, vieil ennemi des USA, sans parler des conséquences sur le développement du terrorisme islamiste (mais les complotistes vous diront que cela fait partie du plan…) La vision complotiste imagine un monde parfaitement rationnel car obéissant à la volonté toute puissante d’un petit groupe d’initiés. Le partisan des théories complotistes refuse de voir la complexité du monde, ses contradictions, car il se flatte de sa prétendue lucidité qui le place au niveau des comploteurs sur l’échelle de l’intelligence, c’est à dire très haut au dessus de nous pauvres mortels…
désolé j’ai tourné autrement ce que vous disiez!
Avec ce populisme grandissant en Europe puis récemment aux USA ou tous les journalistes et spécialistes du pragmatisme mondial donnait la femme de Clinton gagnante,là on voit bien une nouvelle fois que la population d’origine étrangère et les pauvres en général sont manipulables.Rappellez vous ce que j’écris ici en ce jour.Dans l’histoire des Etats-unis,il y à déjà eu 3 présidents blancs assassinés,la liste risque de s’allonger car Trump est incapable intellectuellement parlant de représenter la première puissance mondiale dans les mois qui arrivent.Poutine,les Chinois et meme Mme Le Pen félicite cet homme qui à participer à maintes émissions de tv-réalités et qui mène ses entreprises d’une main de fer.
Je m’attendais au pire mais l »ensemble tient la route sur la mise en scène.Sauf qu’Oliver Stone ne nous apporte rien concernant les écoutes téléphoniques et le tracage des individus grace aux cartes de crédit,téléphones puis les ordinateurs.Ensuite la matière au scénario est trop étayer et se fixe sur la personnalité d’Edward Snowden.Finalement que lui rapporte tout ce débalage sur la NSA et la CIA,les USA continue et continuerons avec le nouveau président Donald au pays de l’oncle Picsou!!!
Son JFK n’est pas si mal et n’oublions pas le courage réel (sortie en 1986) de Salvador malgré un style assez brut.
Platoon est un film très intéressant même si pas nécessairement LE chef d’oeuvre annoncé à sa sortie…on peut lui préférer Full metal jacket et Casualties of war même si Kubrick et DE Palma eux n’ont pas « fait » le Vietnam.Il marchait alors sur les traces de Fuller mais sans la force stylistique de celui-ci pour ses films sur la seconde guerre mondiale ( Merril’s marauders, Fixed bayonets, Au delà de la gloire).
J’ai un peu lâché O Stone ces dernières années (je n’ai pas trop aimé World trade center, Alexandre ou encore Savages) mais ai beaucoup aimé sa série sur l’Amérique/son côté iconoclaste est précieux et le fait de défendre Snowden un acte courageux et nécessaire…mais il est vrai que’il n’est pas très léger, léger.
A Ballantrae
Précisément, le 9/11 n’a inspiré à Stone qu’un film catastrophe à la Iwin Allen, faute d’avoir, cette fois, un Garrison à qui emboiter « courageusement » le pas. Ce qui en dit long, très long sur le personnage.
J’oubliais son W sans relief alors que Nixon avait de la gueule et fonctionne intelligemment comme en diptyque avec JFK avec des accents quasi shakespeariens et de vraies trouvailles dans le côté feuilleté temporel.
En France , quels films ont conçu des portraits passionnants de politiques? Immédiatement quatre films me viennent:bien sûr votre génial Quai d’Orsay,Bertrand (et en plus on rit tout en apprenant de manière organique comment fonctionne cette institution!), L’exercice du pouvoir de P Schoeller ( impressionnant par moments et assez dérangeant), Le promeneur du champ de mars ( mon Guediguian préféré qui arrive à rendre les vertigineuses contradictions du sphinx matois Mitterand: quel travail de Bouquet!!!) et aussi Le président de Verneuil (grâce aux dialogues formidables et à un magistral Gabin, le découpage lui est assez monotone ce qui en fait le moins étonnant visuellement des 4 cités).
Pas facile de réussir un film politique, je pense: j’ai beau adhérer à ce que défendent moult Boisset, le cinéphile doit se taire en moi pour les regarder jusqu’au bout sans y voir bien des scories même basiques.Costa Gavras s’en tire mieux.
a ballante
LE JUGE FAYARD, c’est très visible et cela tient bien le coup
Je n’ai pas oublié l’idée géniale du contournement de la censure du mot SAC mais cela fait longtemps que je n’ai vu le film.La fin m’avait beaucoup marqué quand Dewaere se réfugie sous l’auto et se faut descendre.
Peut-être suis-je injuste avec Boisset mais je crois que des films tels que Dupont Lajoie ou Allons enfants ont un point de départ scénaristique fort, un bon casting, un vrai courage politique mais la mise en scène ne m’a pas marqué à vrai dire.
Par contre je recherche un documentaire réaliser par Stone à Cuba.On le voit accompagner Fidel Castro dans les rues de La Havane qui n’hésite pas à s’arreter tous les cinq minutes afin de saluer ses aficionados.Je pense qu’avec la mort du leader Maximo,Hollywood risque de mettre en chantier un »biopic »,à moins que le président Donald refuse au nom de la censure.
Personne pour commenter la mort de pierre Etaix. Pourtant certains critiques criaient au genie. Ca n ‘etait pas mon cas mais je trouvais l ‘homme attachant.
Et personne pour commenter celle de Pierre Tchernia, dont je retiens moins les films que son Monsieur cinéma, où les candidats concourraient sur dix semaines ! Les questions devenaient à la fin, extrêmement pointues, dans cette émission qui réussissait à marier culture et divertissement, à faire aimer le cinéma en redécouvrant son histoire, ou en la découvrant, quand on avait, comme moi, treize ou quatorze ans. Personnellement c’est Monsieur cinéma et La dernière séance d’Eddy Mitchell qui m’ont inoculé l’amour du cinéma, alors que des intellectuels comme Serge Daney ou Jean-Louis Comolli, me donnaient envie d’aller voir des films comme d’aller en cours de math.
Exact. Tchernia m ‘a donne aussi le gout du cinema. Et j ‘adore son film LA BELLE AMERICAINE. LE VIAGER egalement. Du vrai cinema populaire dont on a pas a rougir.
Ha, p’tite confusion : LA BELLE AMERICAINE c’est Robert Dhéry..
D’accord aussi sur Pierre Tchernia, dont la bonhomie était une merveilleuse invitation à l’amour du cinéma. La musique de Gérard Calvi, petit bijou, une madeleine pour ceux qui ont connu l’émission. « Le viager », fiction dépassée par la réalité de Jeanne Calment, tient bien la route, sans doute grâce à Goscinny, mais Tchernia connaissait son affaire… Sur Daney, attention, il faut réécouter son émission de France Culture, « Microfilm » je crois ; il soliloque dans la stratosphère, d’un coup fond sur son invité avec une précision d’aigle, et tout se révèle. Franju par exemple disait toujours la même chose en interview ; chez Daney on l’entend parler de ses films comme jamais, et c’est un inoubliable moment de radio.
à G Gadebois: moi ça dépend, est-ce que le jeu de Tchernia ne se limitait pas aux duels de connaissances pures, style « qui a joué dans quoi? Qui a réalisé quoi? » etc. C’est comme ça que je m’en souviens je le regardais comme un jeu de mémoire, ça m’a jamais fait aller voir un film, y’avait aucun commentaire sur les films. D’autre part les intellos ne sont pas forcément des pisse-froid, je ne sais pas ceux que vous citez, mais y’en a des marrants ou des passionnants ou les 2. Je regardais récemment le bonus de SPIKES GANG (qui m’a beaucoup déçu à la revision) Simsolo relate la carrière de Marvin avec une tête d’enterrement mais c’était passionnant, j’en ai pas perdu une miette pis au moins il fait pas de numéro à la con lui, pas comme certains dont j’ai déjà dit du mal ici, donc ça suffit!
En fait, moi, je préfèrais le cinéaste au présentateur, que je trouvais plutôt mou et déprimant. Je pense qu’on aurait dû lui confier la caméra plus souvent.
A Minette Pascal.
Pour ma part il symbolisait la bonhommie . Tout petit je pensais qu ‘il etait Walt disney car il presentait « l ‘ami public n0 1. »
Oui, quelqu’un qui aime Walt Disney et René Goscinny ne peut qu’être bien.
N’oublions pas au passage que Pierre Tchernia à été le porte-paroles de Walt Disney avec la présentation de »L’ami public numero un »sur TF1.Durant une heure et demi,on nous montrer des extraits de déssins animés Disney avec ensuite une anecdote de Tchernia histoire de pimenter un peu l’émission.
Vous avez entièrement raison. Pierre Tchernia avait le talent de parler du cinéma avec simplicité et enthousiasme, et il savait faire aimer (ou tout au moins découvrir) ce qu’il aimait. Ses films de cinéma (LE VIAGER, LES GASPARDS) ou de télévision (LE PASSE-MURAILLE, LUCIENNE ET LE BOUCHER) sont pleins de charme et de délicatesse et évoquent parfois René Clair, l’un de ses maîtres à penser. Des hommes comme lui nous manquent.
A propos de l’intouchable Serge Daney, vous avez encore mille fois raison. Son émission sur France-Culture, MICROFILMS (qui avait succédé à l’excellent CINEMA DES CINEASTES de Claude-Jean Philippe) était un pensum abominable. En écouter un numéro (comme de lire un article de Claude-Marie Trémois), et c’était courir le risque d’être dégoûté à jamais du cinéma!
A Henri Patta : Il n’y a que les amateurs de surgelés, ceux pour qui la cinéphilie est une chose morte, sous cellophane, qui crient au génie ! Pardon , je n’ai pas pu résister à l’affreux jeu de mots. Pierre Étaix a heureusement pu profiter de la ressortie de ses films, prisonniers d’un incompréhensible imbroglio. J’ai pu en voir une bonne partie en salles, et c’est un cinéma très attachant ; certaines images de « Yoyo » me poursuivent, et ce film est très proche de « L’illusionniste » que Sylvain Chomet tira d’un scénario de Tati. Quand on sait ce que « Mon oncle » doit aux efforts de Pierre Etaix (et la brouille qui suivit cette collaboration), on peut se demander quelle est la nature de ces rimes entre les deux films… Sur « Mon oncle », il existe un merveilleux livre qui reprend toute la matière qu’Etaix a pu fournir… Quelqu’un en sait-il plus sur les rapports entre « Yoyo » et « L’illusionniste »?
Oui je me faisais aussi la réflexion sur Pierre Etaix : peut-être Bertrand en parlerez-vous dans votre série à suivre sur le cinéma français… Etaix a sans doute souffert de rester dans l’ombre de Jacques Tati.
Précipitez-vous tous sur le coffret dvd qui lui est consacré : c’est un bonheur de tous les instants et sa collaboration avec Jean-Claude Carrière a donné des films surréalistes, oniriques et poétiques indispensables.
A Damien D.
Le coffret Arte est un régal et découvrir ses films (en 2010, à la parution du coffret, je n’en avait vu aucun, même pas YOYO) a été pour moi un éblouissement, une profusion de trouvailles, d’invention.
Je n’ai qu’une idée, remettre le nez dedans.
et Raoul Coutard un homme qui à éclairer plus de 100 films.Sera t-il lui aussi oublié des journalistes?
Je ne l’ai même pas su!!!
Pierre Etaix était un cinéaste immense et un grand poète de la comédie dans le sillage de Chaplin, Keaton, Linder, Clair ou Tati (de la même manière la comédie a ses grand prosateurs: Hawks, Lubistch, Wilder, Edwards).
On ne peut que se précipiter sur le coffret Arte qui a suivi la restauration tant attendue de ses films après malversations de son distributeur qui longtemps bloqua les droits de ses films et les laissa se détériorer …et causa bien des tristesses à cet artiste qui nous a apporté tant de tendresse, de rires, de sourires avec une élégance de tous les instants.Heureusement, il aura pu assister à ce sauvetage in extremis et finir plus paisiblement son parcours créatif toujours actif mais au cirque et ce depuis des décennies avec son épouse A Frattellini.
Son dernier spectacle présenté au festival MIMOS de Périgueux il y a deux ans je crois état encore une splendeur et on accepte qu’il ait laissé le cinéma pour les arts du cirque au vu de son talent tout aussi grand dans ce domaine ( notons au passage qu’il fut un grand dessinateur qui croquait de manière incroyable des portraits en 3 coups de crayons avec l’assurance d’un peintre japonais).
Il faut revoir ses chefs d’oeuvre tels que Yoyo bien sûr mais aussi Le soupirant et Le grand amour.Le gagman de Tati a au moins égalé son maître.Il faut voir aussi le moins connu Tant qu’on a la santé, film à sketches assez réjouissant.
Etaix tournait de temps à autre dans les films d’autres cinéastes: chez Fellini dans ses fabuleux Clowns ,chez ami O Iosseliani notamment dans le dernier Chant hiver ou le très beau Jardins en automne et y promenait sa silhouette de vieil artiste émouvante qui n’était pas sans évoquer le vieux clown de Limelight.Les clowns toujours comme dans Yoyo.
Etaix était un doux poète et avait l’élégance de gentleman d’un M Linder.Les cinéphiles ne peuvent oublier une rencontre avec son cinéma.
Bonjour Monsieur Tavernier, et merci pour ce blog.
Nous attendons toujours avec impatience (le mot est faible)deux choses :
1. Catherine Deneuve dans un film de Bertrand Tavernier.
2. La suite de la Bible (j’ai nommé : « 50 ans de cinéma américain).
Merci d’avance.
Comment le chemin de Bertrand n’a jamais croiser celui de Depardieu,Dewaère ou même Michel Serrault.Ceci m’ammène à évoquer la brève carrière de Christine Pascal vue à quatre reprises chez Bertrand.Ces jours çi j’ai revu « Train d’enfer » réaliser par Roger Hanin qui nous apprend que le role du commissaire avait été proposer à Lino Ventura qui à refuser l’offre.J’irai dans le sens de Tulard qui écrit que le coté manichéen du scénario plombe complètement cette tragédie tirée d’un faits-divers ou un jeune Algérien en vacances dans la région de Bordeaux fut défenestrer par trois fous furieux proche du Front nazional.Je préfère sans aucun doute « Le protecteur »ou Hanin nous montrer les liens direct entre le milieu,la prostitution et les politiques en la personne d’un député incarné par Didier Flamand.Enfin je conseille à tous un film d’Edouard Molinaro »Les aveux les plus doux »avec Marc Porel,la jolie Caroline Cellier et le duo de flics qui élaborent un plan machiavélique afin de faire parler le présumé assassin d’un forain lors d’un braquage(Noiret,Hanin).
A tort on à souvent reprocher à Pierre Granier Deferre de faire des films commerciaux sans relief ni réflexions.J’ai revu »La horse »qui reste un bon film qui repose sur la personnalité de Gabin qui porte le film à lui tout seul.En fin de carrière il à souvent incarner des patriarches attacher à la terre,contre le progrès de la société et les changements dans le comportements des individus.Les plans de la famille à table qui attende que le patriarche ouvre son couteau afin de commencer à manger est remarquable.Pas un mot,ni un sourcillement de paupières tout semble figé au geste du grand-père qui veut rester le maitre de ces terres(quand il est interoger par Pierre Dux,il lui répond qu’il est propriétaire et qui ne sait rien sur la mort de ses vaches ou de l’incendie de la grange).On sentait bien comme le rappelle justement l’acteur Michel Barbey qui incarne un des gendres qu’il y avait quelque chose qui passait entre Gabin et Granier-Deferre.Dans le bonus,Pierre Mondy évoque le remake réaliser par Marc Angelo que je n’ai pas vu.Je signale au passage que ce roman sera une nouvelle fois adapter et réaliser par Mel Gibson dans les mois qui arrivent.Revoyez « La horse »pour le dernier plan ou l’on voit le personnage central du film de dos.On pense que le petit fils(excellent Marc Porel)prendra la suite du domaine et des terres avec son père et ses oncles.Enfin le seul point faible est peut etre les personnages féminins qui ne collent pas vraiment à des femmes de la campagne.La musique dans les tons rythmique ressemble un peu à la bande musicale du »Pacha »de Lautner.
A Yves Rouxel
Commerciaux sans relief ni réflexion ? LE CHAT, LA VEUVE COUDERC, LE TRAIN, UNE ETRANGE AFFAIRE et LA CONFESSION DE MINUIT, peste
Le reproche que je fais à Granier est de précipiter ses fins, pour ne pas dire « les bâcler »comme le faisait aussi Denys de la Patellière. Dans un film sans importance comme LA HORSE, ça n’a guère d’importance, mais pour UNE ETRANGE AFFAIRE, où là, on est presque dans du Sautet, on se dit « dommage ». LA VEUVE COUDERC, c’est vraiment prometteur dans le premier tiers, ensuite on survole le sujet, et les personnages sont bien minces. On apprend par un dialogue que Delon a couché avec Signoret, et on se dit « ah bon, quand ça ? » Le statut des acteurs, et surtout leur image, n’a pas autorisé la moindre suggestion érotique entre les deux protagonistes. Granier n’allait jamais au delà du formatage imposé par ses vedettes. On est dans des faces à faces, veillant à ce que chacun ait le même temps de parole à l’écran. Quand l’un a le dernier mot, c’est au tour de l’autre de l’avoir dans la scène qui suit. Il reste tout de même un cinéaste attachant, mais à chaque fois que je revois un Granier, je me dit toujours « dommage ». Un bouquin vient de paraitre sur lui chez l’Harmattan.
La musique de La Horse est de Jean-Claude Vannier, ami Rouxel, et celle du Pacha de Michel Colombier. Avec le temps on se rend compte que Gainsbourg fut à la musique (de film et de variété) ce que Philip Yordan fut au scénario.
Pierre Mondy dans le bonus de LA HORSE ??
A Guy Gadebois
Pas d’accord. Les acteurs n’imposaient à Granier. Il avait se faire respecter. J’aime beaucoup la deuxième partie de LA VEUVE COUDERC. Le choix de ne rien montrer dans les scènes d’amour venait de lui qui adorait les ellipses
A Bertrand Tavernier
Il y a ellipse et ellipse. Quand on a besoin d’une ligne de dialogue pour expliquer qu’il y a eu ellipse, c’est qu’on s’y est mal pris.
OK mais quand on a besoin d’une ellipse pour expliquer qu’il y a eu une ligne de dialogue c’est pas terrible non plus.
A MB
Bise
Le coup des ellipses nous interroge : Les films où est écrit un truc du genre « dix ans plus tard » confessent-ils qu’ils étaient incapables de le faire comprendre autrement ?
Dans la version restaurée de « La horse »figure un entretien avec Pierre Mondy qui évoque le role de Gabin qui reprend pour le film de Marc Angello.Je pense que c’est un tv-film des années 90!!
à GG: n’essayez pas de m’attendrir hein.
Hier soir j’ai revu avec beaucoup d’émotions,un de vos films que l’on cite rarement,c’est »Les enfants gatés ».Tout d’abord pour Christine Pascal son regard brumeux,son physique léger et sa façon de jouer qui là rendait singulière et nébuleuse à la fois.Dans une scène ou Bernard(Michel Piccoli)est interroger par un journaliste(Clavier)qui lui demande si il y avait un lien entre sa carrière de metteur en scène et son engagement dans le comité de locataires qui se battent contre l’augmentations des charges injustifiées.Il y à une petite référence à Granier-Deferre,je pense volontaire.Votre film est en plein dans l’actualité des mal logés en France. Meme aujourd’hui combien d’appartements sont insalubres,humides et pourtant habiter par des ètres qui paient leurs loyers et sont obliger de travailler afin de subvenir à leurs besoins vitaux.Y à t-il une partie auto-biographique dans l’écriture du scénario puis surtout dans le personnage de Piccoli?Quel plaisir de revoir Andrée Tainsy vue dans quantités de films à la tv ou au cinéma.
A Yves Rouxel
Oui il y avait une part autobiographique (la lutte des locataires) mais les méthodes de travail de Piccoli sont celles de Sautet
En partie d ‘accord. Cependant LE TRAIN est remarquable de bout en bout. Sans doute son meilleur film.
Cher Bertrand Tavernier,
Je sais que ce blog n’a pas pour objet de vous tresser des couronnes, mais cela reste le moyen le plus direct pour vous remercier du bonheur procuré par votre VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS. Je sors de la projection (applaudie par le public, d’ailleurs) et suis encore sur le nuage de cette balade entre souvenirs personnels et mémoire collective. L’équilibre est miraculeux entre subjectivité, émotion, érudition, gourmandise, anecdotes. Les extraits sont admirablement choisis et mis en valeur, et à côté des metteurs en scène, de beaux hommages sont rendus aux collaborateurs que sont les musiciens, les chefs opérateurs… et les acteurs. Quelques documents étonnants (ah ! l’exercice de vacherie de Jeanson ! Et la colère de Sautet jouée par Piccoli !) Le parti pris de ne se consacrer qu’à un nombre limité de cinéastes, mais de s’arrêter assez longuement sur chacun, donne évidemment un résultat beaucoup plus fort que s’il y avait eu une volonté de plus grande « exhaustivité » mais un survol trop rapide de chacun (on attend quand mêle avec impatience la série où doivent être abordés les « exclus » de ce film : Ophüls, Duvivier, Pagnol, Bernard…). Vous dites en parlant de Renoir avoir quelquefois les larmes aux yeux en revoyant le début de LA GRANDE ILLUSION, je les ai eues plusieurs fois durant votre film : la fin déchirante de LA PARTIE DE CAMPAGNE (le « Moi, j’y pense tous les soirs… » de Sylvia Bataille…), la pauvre noce de L’ATALANTE, les lueurs de Ménilmontant dans LES ENFANTS DU PARADIS, la valse grise de Maurice Jaubert pour CARNET DE BAL, le visage de Gabin à la fin de REMORQUES… Merci encore de rappeler la grandeur et la richesse de ce cinéma qui aide à vivre.
A demachy
Merci. Je transmets ce texte magnifique à mes collaborateurs, le monteur >Guy Lecorne, Emmanuelle Sterpin superbe documentaliste, le compositeur Bruno Coulais et tous les autres
A Bertrand:Quelques questions sur des nouveautés au catalogue René Château.Tout d’abord j’hésite à acheter « La marmaille »d’André Berthomieu avec Pierre Larquey qui se retrouve seul après la mort de sa femme et le départ de sa compagne affublé de deux enfants?Puis il y à deux Duvivier »Le petit roi »et »Au royaume des cieux »jamais vus.Enfin il y à un Carlo Lizzani avec Gérard Blain dont le titre m’échappe.
A Yves Rouxel
Je ne sais rien sur la Marmaille (consultez le Vecchiali ).AU ROYAUME DES CIEUX est une oeuvre forte et personnelle avec des moments admirablement mis rn scène, une utilisation des décors (la campagne inondée) magistrale. Et un ton plutôt anarchiste
LA MARMAILLE (1935) avec Pierre Larquey est un film de Bernard-Deschamp…
AU ROYAUME DES CIEUX est tout à fait intéressant, il y a une atmosphère de froid, de grisaille assez saisissante, des accès de violence dans lesquels Duvivier excelle. La rudesse du film est accentuée par l’absence de musique. Il y a des dialogues de Jeanson un peu trop fleuris mais Reggiani est, comme toujours, très touchant et Suzy Prim en directrice sadique de maison de redressement vaut vraiment le détour. On peut reconnaître parmi les pensionnaires de ladite maison Juliette Gréco, Liliane Maigné (qui avait été la petite fille perverse du CORBEAU), Florence Luchaire (soeur de Corinne)…
LE PETIT ROI était invisible depuis très longtemps. Il avait été assez mal accueilli en son temps mais c’est au moins une curiosité car Duvivier l’avait conçu comme un véhicule pour Robert Lynen un an après POIL DE CAROTTE.
A Bertrand.Enfin vu »Au royaume des cieux »qui est une œuvre à mettre en avant pour le coté anarchique du scénario.Voir des jeunes filles se rebellés dans un pensionnat après guerre est plutôt rare au cinéma.Reggiani dans le role de l’amant transit rappelle forcément celui de Mandat dans »Casque d’or ».La distribution est magnifique avec une Juliette Gréco explosive dans le jeu,Jean Davy dans celui du curé ou André Tainsy revu dans »Les enfants gatés »de Bertrand.La scène de la crue est superbement filmée avec des mouvements de caméras très précis.Y a pas dire mais Duvivier était un génie qui à un seul tort.De s’etre épuiser au travail.
J’ai été épaté par un film de Jacques Becker, LE TROU, écrit avec José Giovanni, dont le traitement de l’univers carcéral d’époque est captivant, comme le sont les longs plans de perçage de sol ou de murs, les scènes souterraines, et un scénario vraiment très bon. Le tout, écrit par un connaisseur, fait très réaliste, j’ai senti chez Becker l’envie de ne pas laisser passer le moindre détail. A part Constantin (et préboist) je ne connaissais pas les comédiens, tous très bons.
C’est sans fioriture, au dessus de tout ce que j’ai pu voir dans le genre « évasion », de mon appréciation.
Je vais m’attarder un peu sur ce cinéaste dont je n’avais vu avant que TOUCHEZ PAS AU GRISBI, CASQUE D’OR et l’inévitable ALI BABA.
En attendant votre film que j’ai pré-commandé sur internet Bertrand. Dites-vous quelque chose sur Becker ?
A Stag
S’il vous plait voyez mon film en salle sur un bel écran qui rend justice aux restaurations. De Becker, il faut absolument voir ANTOINE ET ANTOINETTE, EDOUARD ET CAROLINE, GOUPIN MAINS ROUGE, FALBALAS, RENDEZ VOUS DE JUILLET
Bonjour,
Ben moi, je me désespère de voir votre documentaire sur grand écran : malheureusement, au Club 6 de Saint-Brieuc (qui se targue pourtant d’être un cinéma Art et Essai…), il n’est toujours pas proposé ! Le sera-t-il jamais ? Heureusement donc que les dévédés et blu-ray existent…
Je vais aller voir votre film en salle au plus vite à lyon, merci.
A Bertrand.Dites moi svp,si vous connaissez ces quelques films? »Mort en fraude »de Marcel Camus, »Traqué par la Gestapo »de Carlo Lizzani, »Sérénade au bourreau »de Jean Stelli, »La femme que j’ai assassiné »de Jean daniel Norman, »Vénus aveugle »un film de Gance que je ne connais pas non plus.Merci à vous pour vos lumières.
En cherchant sur ce blog des infos et pour répondre à Yves, je viens de découvrir LA MORT EN FRAUDE de Marcel Camus : il s’agit d’un des rares films a traiter en filigrane de la guerre d’Indochine peu de temps après les événements (tourné en 1956, l’action se passant en 1950). Le film a d’ailleurs été interdit dans les territoires d’outre mer. Daniel Gélin y joue un passeur ayant perdu sa marchandise à son arrivée à Saïgon et qui se retrouve traqué par des tueurs et par la police. Il sera hébergé par la famille d’une eurasienne dans un petit village près des combats. Le budget empêche peut-être Camus de faire un film de grande ampleur mais avec son budget relativement limité, il s’en sort assez bien : on notera une belle utilisation des décors (film entièrement tourné en décors naturels), les dialogues de Michel Audiard et une absence de happy end conférant au film noir.
Il est sorti en dvd chez René Château : l’aviez-vous vu ou revu Bertrand ?
Personnellement j’ai préféré ce film à la palme d’or de 1959 ORFEU NEGRO du même Camus qui m’avait laissé de marbre (mais il faudrait sans doute le revoir ?)
A Damien D
Je l’avais vu trouvé intéressant mais étriqué non pas dans son budget mais dans la façon de filmer conventionnelle malgré les décors naturels payants et les très bonnes intentions. Le film est peut être à revoir et il était supérieur au très académique Orfeu Negro
Oui vous avez sans doute un peu raison : « étriqué » est peut-être le mot (je mettais cela sur le compte du budget du film que j’imaginais limité par la production et le tournage loin de la Métropole). J’ai en effet ressenti comme un passage à vide au bout d’une heure de film et cela pendant 20-25 minutes (le film dure 1h40) avec la vie quotidienne dans le village (où Camus se perd un peu dans une description se voulant ethnologique mais sans relief et qui casse un peu le rythme de l’intrigue et de l’action)… Mais c’est tout de même un film à découvrir et plaisant pour les raisons que l’on a soulevées.
Comme vous évoquez José Giovanni,je recherche un remake qui l’à réaliser en 70″Un aller simple ».Il me semble que la version d’origine est de Siodmack avec Sinatra, »Les proies »!
A Yves Rouxel
La version d’origine est LA PROIE de Siodmak (CRY OF THE CITY)
A Bertrand et Marc Sallomon.Oui le film « La marmaille »est de Bernard-Deschamp.J’ai réussi à trouver le film de Siodmak qui mériterais une resortie dvd en France.
Enfin vu un film de Dmytryk qui devrai sortir en dvd. »The snipper »dont Bertrand parle dans »50 ans »est une pure merveille de polar.On pose les véritables questions sur le suivi psychiatrique d’un individus qui à déjà frapper plusieurs femmes et qui va récidiver en les abattant froidement.Dans le même registre de tueur en séries je conseille à tous trois films de Richard Fleisher dont: »L’étrangleur de Relingthon place »avec un Richard Attenborough saisisant et qui nous rappelle bien sur »M le maudit ».Ancien policier qui à quitter les services peu après la seconde guerre cet homme à l’apparence placide vit humblement dans un viel immeuble crasseux de la banlieue de Londres avec sa femme qui est concierge des lieux.Personnalité trouble et tourmenter il agit par pulsions en étranglant ses victimes(il n’hésite pas non plus à tuer un bébé).C’est un sadique pur et dur qui n’éprouve aucun remords ni rancœur.Au contraire on sent chez lui une certaine jouissance de l’acte et un soufflement de l’homme devenu bète.Il me reste à voir »Terreur aveugle »puis une œuvre très brutale de Fleisher »Les flics ne dorment pas la nuit ».
Ici aussi c’est un polar qu’une grande force.Tout d’abord l’histoire qui lie le policier(Victor Mature)à celle du gangster(Richard Conte)remonte à l’enfance.L’un s’est tourner vers la loi et l’autre vers le mal,l’ensemble donne une intrigue foisonnante et d’une grande tension.La plupard du film se déroule la nuit et apporte une puissance supplémentaire à cette course poursuite.en somme du grand art à l’état pur.
Bonjour, pour information TCM présente ce mois ci un très beau cycle Walsh : Strawberry blonde, Gentleman Jim, Objective Burma etc… Et Pursued, dans une belle copie !
à PP: merci mais j’attends le b ray, car le logo de TCM sur l’image, moi c’est non!
Bonjour, je comprends votre prévention, j ai longtemps eu la même. Mais je dois avouer qu’elle cède lorsque se présente à moi l’occasion de revoir, dans des copies de qualité, des films jamais vus ou pas vus depuis longtemps. Pour le cycle Walsh, je pense en effet à Pursued mais aussi à Distant Drums, que je désespérais de redécouvrir. Bonne journée.
à PP: j’ai vu pas mal de films sur TCM jusqu’à me dire que vraiment non, plus de logo, ce soir je me suis refusé à voir le Ford sur Paramount Channel j’attends le dvd. Mais c’est récent avant je m’en foutais, c’est justement à force de voir des logos sur les films que ça m’a dégoûté.
Le festival de Marcigny présente aujourd’hui une copie de PURSUED de Walsh en copie numérique, si cette copie numérique existe celà veut-il dire que le dvd ou br français pointerait le bout de son nez? ou pas?
à MB:
Croisons les doigts. Ça doit faire une trentaine d’années que je n’ai pas revu PURSUED, depuis une diffusion télé dans l’émission La Dernière Séance je crois, et je me dis que c’est exactement le genre de film qui peut trouver son public et des acheteurs pour une édition française en Blu-Ray, le film n’étant jamais sorti en dvd avec STF si je ne me trompe, il y a aussi l’aura de Mitchum dépassant le noyau dur des cinéphiles, et le romantisme noir du film qui en fait un western atypique…
Le film doit beaucoup à Judith Anderson qui est très impressionnante, elle porte le sens tragique voulu par les auteurs. Je l’avais vu à l’Action Lafayette à Paris dans une copie qui m’avait émerveillé par sa qualité. Je me souviens des fabuleux plans de désert la nuit, avec ces rochers immenses. Ce film s’est enfoui dans mon esprit et Teresa Wright est vraiment sublime, j’ai revu son interview de 2000 où elle est épatante (bonus de L OMBRE D UN DOUTE).
A MB
Interview où ? Et le film est sublime. Je crois et même je suis sur (Niven Busch me l’a confirmé) avoir été le premier à noter les parentés entre ce beau scénario et LE MAITRE DE BALLANTRAE de Stevenson
à Bertrand: je parle de l’interview de Wright sur le tournage de L OMBRE D UN DOUTE dans le bonus du dvd Universal classics français. Elle parle très bien du tournage à 70 ou 80 ans d’âge, signalant une attention réelle à celui-ci sous divers aspects. Ce qui m’a fait penser à Janet Leigh parlant de PSYCHOSE, même professionnalisme.
autre chose: j’ai remarqué par une capture de Dvdbeaver que Niven Busch est cité au-dessus du titre du film sous le nom de M Sperling producteur et en plus gros! Ce n’était pas courant?!
http://www.dvdbeaver.com/film4/blu-ray_reviews57/pursued_blu-ray_/title_pursued_blu-ray_.jpg
j’ai relu son interview de Backstory et il explique qu’il avait le vent en poupe pour avoir tout sous son contrôle, en fait il a agi comme producteur en + de scénariste sur ce film. Il ne cite pas Walsh, mais JW Howe oui. Il a écrit son scénar inspiré par un fait divers de l’époque.
A MB
Mais le roman de Stevenson n’est pas un fait divers de l’époque. Il est écrit longtemps avant et parle de guerres de religions anglaises mais la trame est la même. Par ailleurs Niven Busch est aussi le scénariste de DISTANT DRUMS remake non déclaré d’OBJECTIVE BURMA
à Bertrand: oui je n’ai lu que le résumé de la trame du Stevenson, mais cette histoire est très excitante pour l’esprit car on sent des contradictions très riches chez les deux frères. Busch avait aussi entendu parler dit-il dans Backstory, de ce fait-divers d’un garçon qui avait été recueilli et élevé par les assassins de sa propre famille.
Que vaut le Keighley avec Flynn LE VAGABOND DES MERS?
A MB
Ultra conventionnel malgré une belle photo et le plaisir de voir Flynn revenir au genre qui avait fait de lui une vedette. Et le scénario trivialisait le livre
A MB:
Lisez le roman, peut-être le meilleur de Stevenson, et un des plus grands romans de toute la littérature. Moi je ne regrette pas que mes romans préférés ne trouvent pas de réalisation cinématographique à leur niveau, je préfère garder « mon » film dans ma tête, bien que dans quelques cas (rares) le film peut dépasser l’oeuvre littéraire dont il est issu (je parle de grandes oeuvres littéraires, le cas de bons films tirés d’oeuvres littéraires de moindre qualité est assez fréquent). Je trouve par exemple que LETTER FROM AN UNKNOWN WOMAN d’Ophuls est supérieur à l’oeuvre de Zweig (une longue nouvelle, pas un roman). Anthony Mann aurait sans doute pu faire un bon film avec THE MASTER OF BALLANTRAE, lui qui a filmé plusieurs fois des conflits entre frères ennemis, ou des amitiés tournant à la rivalité et à la trahison, le héros étant parfois aussi d’une certaine façon un traitre.
A Mathieu
Mais Walsh l’a fait : le coup de la pièce, des deux frères, du retour du fils prodigue marqué par la malédiction, c’est dans le roman
Moi ça fait longtemps que je m’étais rabattu sur la version DVD zone 1 (donc VO sans ST français) éditée par “Artisan” en 2003.
Copie correcte rendant justice à la sublime photographie de James Wong Howe qui, il est vrai, a rarement fait dans le banal ou la médiocrité… Tous les cadors de la photo dont on nous rebat les oreilles peuvent retourner faire joujou dans leur bac à sable !
Dans une version diffusée à la TV il y a bien longtemps, le plan rapproché sur Robert Mitchum vers la fin du film, quand il est assis sur une banquette alors que Teresa Wright se saisi d’un pistolet, était honteusement rééclairci, ce qui rompait avec la continuité de la pénombre magistralement dosée par JWH Howe.
JW Howe n’avait pas son pareil dans cet art de trouver le juste équilibre entre atmosphère et beauté plastique, justification des sources et photogénie des visages.
A Marc Salomon
Bravo
Puis qu’on parle de Ballantrae, je suis obligé de rappliquer: oui le Walsh (que j’adore) doit plus que beaucoup au roman génial de Stevenson ce qui ne m’empêche pas de rêver d’une adaptation plus fidèle au texte ne serait que pour une scène sublime, celle du duel aux bougies et pour le cadre gothique de la première partie.
Le western est un vaste territoire de réécriture de classiques comme le prouve Du haut des cieux les étoiles qui reprend bon nombre des motifs de L’Iliade ( Achille/Arch Eastmere notons les ressemblances phonétiques Ach/Arch; Hallock est Hector, champion malgré lui devant affronter l’envahisseur qui vient le provoquer en duel suite à la mort de Patrocle/Pace; fuite de la belle Hélène avec le beau Paris/fuite de la belle Ellen avec le beau Pax, etc…) pour les implanter génialement dans un territoire , une topographie dignes d’A Mann.
Bonjour M. Tavernier,
Un petit message pour vous dire mon admiration devant votre inépuisable travail de mise en valeur du patrimoine cinématographique (ici français), avec votre très beau documentaire Voyage à travers… que j’ai vu il y a quelques jours à Limoges (Le Lido).
Une petite question à ce propos : est-il prévue une sortie DVD ? Jeune producteur de documentaires, j’enseigne également l’option cinéma en lycée et je suis persuadé que ce serait un magnifique support didactique qui pourrait intéresser l’Education Nationale pour ses options cinéma. J’ai trouvé votre approche par réalisateur et « époque » à la fois pertinente, efficace et très fluide, et pour avoir un peu enseigné la période de la fin des années 30-déb 40 (Renoir, Carné, Duvivier) de cette manière, en m’appuyant sur certains des films que vous avez mis en lumière (notamment cet absolu chef d’oeuvre qu’est Le jour se lève), je puis vous assurer que votre film en DVD fonctionnerait vraiment auprès des élèves !
Voilà, merci encore pour tout ce que vous faites pour le cinéma, à commencer par vos films.
Je suis votre travail et votre oeuvre depuis de nombreuses années, et votre livre 50 ans de cinéma américain, que vous m’avez gentiment signé en 2001 à La Ciotat, m’accompagne au quotidien.
Un admirateur.
François Célérier – Les Films du Relief
A CELERIER
Merci François Celerier. Il y aura bien sur une sortie DVD qui respectera la chronologie des medias et les offres de ceux qui ont investi dans le film. Mais pour des films comme cela, il faudrait pouvoir l’aménager
Bonjour,
Oui, sans doute que des compléments didactiques pourraient être intéressants (fiches bio/filmo des réalisateurs, acteurs et compositeurs), mais c’est aussi le travail des profs de ciné de s’emparer de la matière filmique pour la transmettre aux élèves.
En tout cas, c’est très bien que votre film ait une sortie DVD (dans 4 mois donc j’imagine), je sais d’ores et déjà que je me précipiterai dessus !
Bien à vous.
François Célérier
Tiré d’une nouvelle et d’un roman et adapter par Kon Ichikawa qui reste un cinéaste japonais méconnu mais qui mérite amplement une réhabilitation grace à trois chef-d’oeuvre écrit avec sa femme. »Les feux de la plaine »va nous montrer un soldat à qui une mission est confiée.Il part avec cinq jours de ration dans sa musette,son fusil et une grenade qui aura une importance forte dans l’histoire.Au fil de son chemin,il va tomber sur une unité égaré et écloper qui trafique des feuilles de tabac contre une poignée de sel.Sa quète sera semé de cadavres(civils ou militaires)car il faut savoir qu’au départ les producteurs voulaient qu’ils tournent en couleur ce film de guerre.Autre point interessant c’est lui qui à imposer l’acteur pour le role du soldat Tamara(acteur venu de comédies qui à casser son image habituelle d’amuseur).Le tournage à été très contraignant .En effet les acteurs ne mangeaient que du pain rassis servi avec un bol d’eau.Evidemment ils étaient suivis par des médecins tout le long du tournage.Signalons enfin qu’en Asie et plus particulièrement au Japon,ce n’est pas dans la culture de montrer la défaite(quand on perd on se suicide)donc la prouesse de l’œuvre réside dans le mea-culpa qu’ont accepter le peuple japonais en allant voir ce film en 59.Le bonus du dvd de Rimini est fort instructif grace à un auteur qui à signer le dictionnaire du cinéma asiatique qui est le pendant asiatique de « 50 ans de cinéma américain »cher à nos amis Bertrand et Jean pierre.Parmi les 80 films réalisés par Ichokawa seuls une dizaines d’œuvres à été édités dans le monde.Un travail qui donnera des idées à certaines sociétés de dvd.
J’avais déjà entendu ce rapprochement Driver/Drive et pense que le Hill est tout de même assez creux tandis que le NW Refn décolle toujours grâce à sa mise en scène affutée, créant une osmose rare entre bande sonore et choix plastiques.
De W Hill, G Gadebois, on peut sauver quelques films tout de même: The long riders( même si on peut lui préférer le Kaufman sur un sujet voisin), Southern confort ( démarquage assez brillant des thèmes de Délivrance) et peut-être 48 heures qu’il me faudrait revoir.
Belle évocation, Bertrand, de la carrière de Deneuve et j’aimerais moi-aussi revoir Drôle d’endroit pour une rencontre qui a laissé un souvenir fort et intense alors que je ne l’ai pas revu depuis sa sortie en 1988.Dupeyron n’aurait pas dû avoir cette fin de carrière difficile quand on voit la beauté de nombre de ses titres: Un cœur qui bat, La chambre des officiers…
Avec Huppert elle est celle qui en France réussit encore et toujours à incarner une carrière inscrite dans le temps mais qui sait toujours se placer aux avant postes pour suivre le pari d’un jeune cinéaste montant.
Quant à Falstaff ( Chimes at midnight) je le place moi aussi très, très haut dans la filmographie de Welles car il y a cohésion très shakespearienne entre le lyrisme et le comique grotesque.Encore un film emporté à l’arrache avec des idées sublimes lors de la bataille ou du couronnement.La trilogie qu’il constitue avec Macbeth et le sublime Othello n’a pas de prix et s’impose sans mal aux côtés de Kane,des Ambersons, des plus beaux polars ( La dame de Shanghai et Touch of evil).Et n’oublions pas M Arkadin et Une histoire immortelle.
bonjour,
chez quel éditeur est sorti LAUGHTER IN HELL ?
Ayant été enthousiasmé par Afraid to talk projeté à Bercy en 2011, j’aimerais beaucoup le voir.
A Christophe
Pour le moment personne mais cela ne saurait tarder
vous avez des tuyaux??
Cher Bertrand Tavernier,merci pour l’émotion éprouvée hier grâce à vous au cinéma toulousain qui diffusait ces 3h15 de voyage à l’intérieur du cinéma français! Je les ai tous reconnus tant je les aime, Jules Berry, le plus grand pour moi, Mireille Balin, sublime et en effet moderne alors que si décriée, Annabella, la grande, la fraîcheur des années 30, la sublime Arletty, ces seconds rôles merveilleux que sont Carette ou Roquevert,…J’attends la suite avec impatience. Vous m’avez donné envie de revoir Becker et de mieux connaître Sautet. Bravo, bravo et encore bravo!
William, 40 ans et pétrifié devant Darrieux et Gabin!
A Mr Tavernier.
Je viens de lire le livre de JP Mocky : je vais encore me faire des amis.
Pas de quoi se lever la nuit mais des anecdotes parfois interessantes et des « non-dits » surprenants.
Il raconte que c ‘est lui qui vous a conseille de prendre Galabru pour votre magnifique film le juge et l ‘assassin et que vous etiez plus que septique.
Pourriez vous nous en dire plus.
A Henripatta
Ca c’est totalement faux. J’ai toujours voulu prendre Galabru et j’en ai parlé à Aurenche et à Bost dès que j’ai lu leur traitement. Je n’ai jamais évoqué avec Mocky la distribution d’un de mes films. Il a pu me dire : « c’est formidable d’avoir pris Galabru ». C’est tout
On sait depuis des lustres la mythomanie dont souffre Mocky en inventant tout et nimporte quoi.Histoire une fois de plus de vendre un livre rempli de mensonges qui ne se vendra pas.
que ça ne se vende pas ça m’étonnerait! Les éditeurs ne sont pas des rêveurs, d’ailleurs ici c’est le Cherche-Midi qui annonce un nouveau bouquin de JPM pour dans qqs jours (« Mocky soit qui mal y pense »). Et je ne vois pas pourquoi il n’y aurait que des mensonges…
a MB
Pas que. Mocky brode invente et parfois délire même si ce qu’il a fait à ses débuts (choix de Fra,ju) est parfois formidable
Je viens de lire une déclaration de Tarantino comme un des plus grands cinéaste au monde et à décider de réaliser deux autres films avant de tirer sa révérence.Je crois ètre dans un rève éveillé et me demande vraiment si il est conscient de ses propos.Je ne pense pas que Tarantino restera dans la longue histoire du 7ème art!!!!
A Yves Rouxel
Je ne comprends pas la phrase. Je ne crois pas que Tarantino se soit baptisé un des plus grands cinéastes du monde. Et quant à savoir qui restera, mieux vaut être prudent. Cette phrase a été assénée à différents cinéastes qui tous sont restés
Desole , Mais votre phrase est tres obscure ou mal formulee au debut de votre commentaire.Pourriez vous nous eclairer.
Il faut revenir à la célèbre conclusion de L’HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE :
« Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende » !…
Quant au JP Mocky acteur, il était plutôt convaincant dans GLI SBANDATI de F. Maselli en 1955 en jeune homme de bonne famille, insouciant, qui découvre les horreurs de la guerre par amour pour Lucia (Lucia Bosé, ce qui peut se comprendre…).
Je ne sais pas à quel rang de grand cinéaste se place Tarantino mais il a fait des films qui m’ont réjoui au + haut point donc pour ceci qu’il soit béni alleluia.
Maintenant en tant qu’exégète du cinéma passons à autre chose… Corbucci plus grand que Ford bon… Une tisane Quentin et au pieu! Fais nous des films rigolos mais sans parler trop hein?
à ce sujet Michel Ciment remet les pendules à l’heure dans Positif d’octobre. Décapant et sain, merci Ciment.
« à ce sujet Michel Ciment remet les pendules à l’heure dans Positif d’octobre. »
Forestier l’ineffable en prend pour son grade aussi dans le même article (« un canon au bruit de + en + lointain » Positif 668), voilà qu’après avoir exploité le filon des nanars jusqu’à épuisement (et jusqu’à celui du lecteur des notules de l’Obs), François s’en prend à Resnais, Losey, Kazan, Bunuel et Antonioni dans un bouquin qui imite le « 50 worst movies » américain (très mauvais bouquin signé de deux ânes) et se signale ainsi comme le critique pas snob pour un rond qui ne s’en laisse pas compter par la scandaleuse renommée entretenue autour de tous ces grands cinéastes par la Critique des Mandarins. Il essaie de nous enfumer en voulant (naïvement) nous persuader que, par exemple LE CHARME DISCRET de Bunuel c’est « images moches, dialogues plats, scènes mécaniques ». Tu es désespérant, François on ne peut rien pour toi.
Je reviens sur le post du 5 novembre dernier.C’est Tarantino lui même qui déclare qui restera un grand cinéaste après avoir mis sa carrière entre parenthèse au bout de dix films.
A Rouxel
Voila qui est plus clair.
Cependant force est de constater que la plupart des gens de cinema : acteurs , realisateurs , producteurs ont une profonde admiration pour eux memes.
Tarantino est loin d ‘etre le seul.
Ainsi, je viens de terminer Hollywood Story de Franck Capra.
Outre le fait que le recit de sa jeunesse est truffe d ‘invraisemblances , il nous dit en filigrane que le cinema est ne avec lui et est mort apres sa retraite.
Cela dit le livre est quand meme bon et je continuerai a revoir ses films.
sacré Mocky!
A M.B.
Vous ne croyez pas si bien dire. Dans son licre il raconte qu ‘il est ne a Nice bd tsarewiech.
Par pur hasard , 2 jours apres avoir lu ce passage evoquant sa jeunesse , je tombe sur une rediffusion ou il est interviewe a Cannes.
Mocky : » je suis toujours heureux d ‘etre invite a Cannes puisque c ‘est la ville ou je suis ne »
Oui. Sacre Mocky.
Véritablement Mocky est né à Nice, vécut ses premières années à Grasse et son premier emploi fut plagiste à l’hôtel Carlton. Il s’en est fallu de peu pour qu’il atteigne son lieu de naissance rêvé.
Mocky est sûrement victime de l’effet Mandela. Son fameux film avec Delon, Belmondo, Deneuve, et je ne sais plus qui d’autre, il l’a peut-être tourné sans qu’on s’en rende compte…
à Henripatta: je l’ai entendu dire qu’il tenait la main de Fellini lorsqu’il est mort. Remarquez je lirai un jour que ça au moins c’est vrai! mais je doute je doute…
Je l’ai aussi entendu raconter qu’il avait été le dernier à embrasser Bourvil . Mais c’est peut-être vrai aussi.
En tout cas, j’aime beaucoup son personnage et quelques uns des films de lui que j’ai vus.
Pauvre Fellini!
Pauvre Bourvil!
A Bertrand:
A propos du livre de Glucksmann, j’ai souvenir que les manuels d’histoire Malet-Isaac de mes années de collège (première moitié des années 70) insistaient à juste titre sur les personnalités de Michel de L’Hôpital et de Vauban, et évoquaient le projet de réforme fiscale de ce dernier (en l’opposant à la politique de Louvois). J’ignore ce qu’il en est des manuels actuels. Quant à Montaigne, comme l’a écrit Nietzche: « Qu’un pareil homme ait écrit, véritablement la joie de vivre sur terre s’en trouve augmentée ». Il faut le lire, le relire, même si on ne comprend pas tout, même si perd parfois…
…Même si on s’y perd parfois… C’est moi qui y perd mon latin (qui était quasiment la langue maternelle de Montaigne).
Je suis heureux d’apprendre que vous aimez In A Lonely Place. C’est un film très poignant. Quel fin inoubliable qui fend le coeur. Gloria Grahame et Bogart sont parmi les premiers rôles hollywoodiens qui avaient le plus l’air d’écorchés par la vie et ce film met cette aspect de leurs personnalités à profit. Pour moi le meilleur Nicholas Ray que j’ai vu.
Votre réhabilitation de Walter Hill m’étonne un peu. Après GERONIMO, DOUBLE DETENTE, maintenant DRIVER. Je lis pourtant dans un dictionnaire co-écrit par un certain Bertrand tavernier « un grand nombre de ses films paraissent statiques, référentiels et souvent gratuits. »
Je rajouterai « et le temps ne leur a pas rendu justice » après que vos commentaires m’aient incité à en revoir certains. Hill m’apparait toujours comme un lamentable tâcheron, et le contenu réactionnaire de ses films est égal à ceux du tandem Wayne/McLaglen. Dans Géronimo les indiens sont traités avec un condescendance écoeurante, et quel film ennuyeux! Les opinions évoluent avec le temps et j’étais également d’accord avec vous au sujet de Carpenter. Les analyses Thoriennes m’ont incité à y jeter de nouveau un coup d’oeil, mais rien à faire, ça passe encore moins que quand j’avais vingt ans.
A Guy Gadebois
Sur Driver je dis que cela tourne en rond. Sur GERONIMO je ne suis pas d’accord : le personnage est filmé avec respect et la déportation des Indiens scandées par les chants et un cantique est une sequence puissante. Mais surtout Hill fait ,un portrait sans concession des trahisons, reniements, des mensonges et du cynisme du gouvernement américain et non plus d’un seul officier
Et bien en ce qui me concerne, dans le genre abstrait qui tourne un peu à vide, j’ai également trouvé, à l’occasion d’une seconde vision, des qualités à THE WARRIORS, qui est excitant visuellement, avec du rythme, une espèce de cachet. J’aimerais bien revoir LES RUES DE FEU. EXTREME PREJUDICE, par contre, c’est pas terrible, je crois.
à GG: je défendrais le tt 1er: HARD TIMES est excellent, et aussi SOUTHERN COMFORT/SANS RETOUR qui dépasse le racisme anti-redneck en nous offrant une très belle fête cajun où on comprend enfin l’immense fossé entre des soldats appelés naïfs (euh au fait, appelés ou engagés?) et parfois cons et les Cajuns.
Je ne suis pas d’accord non plus sur le regard sur les indiens dans GERONIMO, pas du tt ce que vous dites, Wes Studi est très bien même s’il ressemble à Géronimo comme moi à la Pompadour, mais les physiques apaches ne sont jamais respectés dans les westerns: ils étaient petits et trapus selon les photos. Mais Bertrand je n’aime pas WILD BILL que vous défendez (tièdement il est vrai) ailleurs, je le trouve anodin et oubliable, malgré Ellen Barkin. 48 HEURES gâche son sujet, Eddie Murphy y est imbuvable, les bagarres à coup de pistolet on comprend rien à ce qui se passe, aucun sens de la topographie! Finalement ce Hill nous aura beaucoup déçus, revoir peut-être JOHNNY BELLE GUEULE avec Rourke et Barkin?…
Vous savez que CROSSROADS est inspiré de la légende de Robert Johnson qui jouait très mal de la guitare, disparut un jour, revint en jouant comme un dieu: il ne dit jamais d’où il revenait et qqn dit qu’il avait passé un pacte avec Mr Méphisto (un double cd de ses oeuvres complètes existe).
les soldats de SANS RETOUR sont des réservistes (National Guard) qui font, comme dans le film, des week-ends d’entraînement militaire, je crois que c’est important pour insister sur leur légèreté ou leur amateurisme, et une certaine supériorité pour qqs uns d’où leur provocations qui vont irriter les rednecks locaux! d’où le film!
J’oubliais HARD TIMES, mais le sujet méritait quand même Robert Aldrich. Le défaut de ce genre de réalisateur (il y a les mêmes en France) est qu’ils restent en surface des choses, passent à côté de plein d’opportunités que peut offrir une scène. Leurs laudateurs appellent « refus de la psychologie » l’incapacité d’en insuffler la moindre. En regardant Bullet to the head (je fais quand même des efforts) j’ai cru voir un invendu de Golan et Globus.
Johnny Belle Gueule était fichtrement mauvais dès sa sortie et je doute qu’il se soit bonifié…en revanche, Le bagarreur est un vrai bon film qui restitue fort bien l’ambiance de la Grande Crise.
Geronimo était assez bien selon mes souvenirs, d’un réalisme assez poussé et pour une fois Wes Studi n’était pas le méchant de service.Je me rappelle m’être dit qu’il possédait les qualités d’écriture que j’attendais pour Les cheyennes de Ford et que je ne trouvais que trop peu…mais la mise en scène en revanche ne m’avait pas ébloui: pas honteuse mais assez fonctionnelle.
à Ballantrae: oui mais le rire vulgaire d’Ellen Barkin qui balance dans les dents à Johnny Belle Gueule: « Ah ben t’es vraiment pas beau toi mon pauvre vieux! » rejoint dans les mémoires des gens de goût le « Atmosphère » d’Arletty.
(et je suis objectif)
ah, pis touchez pas à Ellen Barkin hein? C’est quand même la principale icône féminine survenue depuis Jean Peters dans NIAGARA!
(objectivement)
A MB : Parfois, le nom du cheval sonne comme un message. Par exemple, j’adore le côté pro-indien de « Cochise » porté par le canasson du héros dans un film dont il est pieux et charitable de taire le nom…
dans GERONIMO, Jason Patric arrive à faire s’allonger son cheval sur le sol tout en restant en selle, se retrouvant ainsi debout, ce qui mérite d’être signalé et rappelle la prouesse de Wayne parvenant à faire trotter son cheval à reculons pour sortir du domaine des Jason sans se faire canarder… dans ce film, là, je me suis souviens plus du titre… EL… quelquechose…
Le titre du film que vous rappelez est « El Dorado » par Howard Hawks. Santé et des films
Ce qui m’épate surtout, c’est quand le cheval se remet debout avec Jason Patric toujours en selle. Aussi court soit-il, c’est un des meilleurs moments du film.
Permettez-moi de dénoncer cette provocation au modérateur.
à Carlos: merci.
à MP: vous je vous surveille hein? au moindre écart eldoradien…
J’adore les westerns dans lesquels le cheval a un rôle autre que juste tagada tagada, c’est quand même beaucoup grâce à lui qu’y a des westerns m…! Une caresse ou un mot du héros pour le flatter un peu, une balle dans la tête quand il se casse une patte… des petits gestes quoi… c’est important.
à Carlos: je vous dois une explication pour cette histoire de film avec Wayne dont j’aurais oublié le titre, disons que c’est une sorte de « private joke ».
Pour Hill, il faut surtout noter SOUTHERN COMFORT (SANS RETOUR). Une sorte de DELIVRANCE chez les cajuns, dans le bayou. Un survival donc, mais aussi un film de commando, avec Keith Carradine, Powers Boothe, Fred Ward et Peter Coyote.
La scène finale dans le village est saisissante.
« …et, toujours inédit en France, LA TÊTE D’UN HOMME… »
Pourriez-vous nous confirmer si la séquence où le simple d’esprit monte les escaliers et entre dans la chambre de la victime a enfin été tirée en « nuit » et non en « jour » comme c’est, hélas ! le cas sur toutes les diffusions TV, copies 35 et VHS que j’ai vues jusqu’à présent et dans lesquelles on voit le simple d’esprit tâtonner dans une chambre éclairée comme la façade de Harrods à Noël ? Comble de l’absurde : on voit même, au bout d’un moment, une main actionner un interrupteur…pour rien car il n’y aucune variation de luminosité !
A Angelillo
Moi j’ai vu une copie ou il monte dans la nuit et on ne voit presque rien
A Bertrand.Bravo pour vos propos sur le film de Don Siegel »La ronde du crime »qui est un excellent polar.Scorsese aurait été inspirer par les scènes dans le casino pour son film.Puis le son des pièces des machines à sous collent parfaitement à cette ambiance tendue et nerveuse du film.Eli Wallach est surement le tueur à gages le plus psychotique que j’ai vu au cinéma puis le personnage de Charles Keith (son mentor)qui note sur un carnet les derniers mots des victimes.Je voulais revenir sur « Rachel et les étrangers » réalisé par Foster Norman en 48 et qui révéla Robert Mitchum au cinéma.Le film est attachant à plus d’un titre.En effet le personnage de Joe est un solitaire,guitare en bandoulière qui rappelle Sterling Hayden dans »Johnny guitar »mais surtout qui influencera surement Laughton pour le role du faux prètre pour « La nuit du chasseur ».Mitchum avait une belle voix et il le prouvera plus tard dans »Rivière sans retour ».Sinon il me reste à voir »On ne joue pas avec le crime »de Phil Karlson,cinéaste qui à été souvent mis à part(c’est deux derniers films sont d’une violence inouie).
A Yves Rouxel
C’est Robert Keith. Le Karlson est très moyen : acteurs trop agés et scénario statique. Le dernier quart est meilleur. Je ne sais pas si Laughton avait vu ce film assez obscur
A Rouxel:
« « Rachel et les étrangers » réalisé par Foster Norman en 48 et qui révéla Robert Mitchum au cinéma »…
Avant RACHEL AND THE STRANGER il y a quand même UNDERCURRENT (Minnelli, où Mitchum est sous employé certes), CROSSFIRE (Dmytryk), THE LOCKET (Brahm), OUT OF THE PAST (Tourneur), PURSUED (Walsh)…
à Mathieu: c’est THE STORY OF GI JOE qui fit vraiment parler de Mitchum et lui ouvrit la porte des 1ers rôles.
« A Angelillo
Moi j’ai vu une copie ou il monte dans la nuit et on ne voit presque rien »
A Bertrand
Excellente nouvelle ! C’est là qu’on reconnait une fois de plus le professionnalisme de chez Criterion !
Car voilà une partie de la séquence, normalement nocturne, telle la qu’on se fade sur les écrans de France et de Navarre depuis des décennies :
https://youtu.be/QY9-1AprtAQ
Il est dommage que le film ne sorte pas à l’unité car je suppose que les amateurs de Duvivier ont les autres dvd inclus dans le coffret Criterion qui y va fort coté prix.
Enfin vu »La tète d’un homme »qui est d’une noirceur surprenante.Harry Baur dans le role de Maigret est remarquable ainsi que ses deux inspecteurs Janvier et Lucas.Bien sur on peut affirmer justement que Duvivier n’était pas tout à fait maitre de la mise en scène sur les séquences de poursuites.On dirait mème qu’il à tourner caméra à l’épaule(je sais que cette technique n’était pas utiliser dans les années 30)mais l’ensemble reste une oeuvre captivante qui fait penser au »Mystère de la chambre jaune ».
A Yves Rouxel
C’est le contraire puiqu’on connait le meurtrier dès le début et ce qui compte c’est sa personnalité, sa force, sa souffrance, son désir de vengeance et c’est un affrontement extraordinaire
Bonjour à Bertrand et à tous,
Je ne cacherais pas à notre hôte que c’est la première partie de HOMELAND qui m’a le plus mis sur orbite. La seconde, qui a surtout le défaut de peser sur l’endurance du spectateur (précisons que le film dure en tout pratiquement 5 heures 40)prend des allures de reportage avec accompagnements, visites et commentaires sur des sites répertoriés (une station de radio ou de télévision en ruine, ou le quartier des bouquinistes). L’atmosphère est saisissante : immeubles bagdadis éventrés par les bombes, présence à la fois calme et menaçante des Américains (ces défilés de humvees)sans parler de la fin, terrible. C’est pourtant la première partie qui m’a le plus envoûté. Fabuleux film d’atmosphère, elle nous immerge dans un quotidien hypnotique, bercé par un mélange de fatalisme et de douceur. L’Irak décrit, et filmé au jour le jour, nous parait venir de très loin, poétique, archaïque, comme une émanation des MILLES ET UNE NUIT (un jeune garçon évoque Simbad). On sent une civilisation, un art de vivre. La lumière y est atemporelle, particulière. Malgré la dictature, tout, dans cette première partie, frémit d’une vie orientale à la fois foisonnante et menacée. Ce mélange de sérénité et d’angoisse indicible (les gens avec lesquels nous vivons se préparent au feu du ciel) irrigue toute cette première partie du plus poignant des mystères.
Vous ne regardez pas beaucoup de films italiens.
A Bertrand:
D’accord pour LA MARIE DU PORT, film sous-estimé, mais THERESE RAQUIN (Blu-Ray chez Studio Canal) est très bien aussi, sans doute le dernier bon film de Carné?
A Mathieu
Dans mon souvenir, c’est moins bon, plus carré