Des classiques (Siodmak, Wellman) et des modernes (Ramin Barhani)
26 juillet 2016 par Bertrand Tavernier - DVD
SIODMAK
MOLLENARD est un des plus grands films des années 30 qui égale les plus grands films noirs américains de Siodmak (LES TUEURS, POUR TOI J’AI TUÉ) dont il partage le ton âpre et violent. Fatigué d’essayer de sauver des commandes boiteuses, ce dernier découvre un roman de l’auteur belge OP Gilbert, mélange de Jack London et de Strindberg nous dit Hervé Dumont dans son bouquin sur le réalisateur. Siodmak s’endette pour acheter lui-même les droits tout en changeant la fin du livre ce qui enthousiasme le romancier. Il travaille de près au scénario avec Gilbert et Charles Spaak, choisit Darius Milhaud pour la musique et tourne le plus souvent en extérieurs. Il nous plonge d’emblée au cœur d’un univers rance, confit dans l’avarice, la dévotion, le respect de l’ordre. Il y a deux sujets qui s’opposent, se répondent, se juxtaposent dans MOLLENARD : d’abord une spectaculaire histoire d’aventures exotiques, visuellement splendide (magnifique photo de Eugen Shuftan) sur fond de trahison, de trafic d’armes d’abord organisé par la Compagnie Maritime et ses puissants actionnaires et que Mollenard reprend à son compte. Trauner reconstitue les rues de Chapeï, dévastées par les bombardements japonais.
L’autre sujet se déroulant en France nous précipite, comme l’écrit Olivier Père dans « un drame atroce de la conjugalité qui met en scène un couple monstrueux séparé par les mers mais uni par la haine ». Gabrielle Dorziat est inoubliable tout comme Harry Baur, héros volcanique « totalement cynique et amoral et en même temps profondément humain, et finalement admirable ». Siodmak s’en prend aux mœurs impitoyables de la Compagnie, à la Religion qui en est complice, à tout un ordre social hypocrite, miné par le lucre. On peut voir dans MOLLENARD une œuvre en prise avec le Front populaire, qui toujours selon Olivier Père « frappe par les sentiments toujours plus grands que nature – jusque et surtout dans la bassesse – qui animent les personnages »
PIÈGES est plus léger mais non moins talentueux. La trame policière quelque peu désinvolte permet d’aligner toute une galerie de suspects, de sketches qui imposent, là aussi (on peut y voir une constante et non une contrainte comme le prouvent ses films UFA) de brusques variations dans le ton. On passe du drame grinçant à des scènes de comédie, de moments réalistes, quasi-documentaires, à des séquences étranges, voire angoissantes. J’ai été surtout marqué par le foisonnement des décors (souvent sombres, nocturnes), des costumes, inventifs et brillants, des silhouettes marquantes, des personnages secondaires : Grec mielleux, majordome coincé et fétichiste (sa scène avec Marie Déa doit être citée), couturier exalté auquel Stroheim donne une force viscérale. Dans le très bon livre d’Hervé Dumont sur Siodmak on apprend que c’est le cinéaste qui trouva et imposa Marie Déa, choix judicieux. Elle est vive, moderne et amène une couleur mutine, ironique qui casse ce que le personnage peut avoir de conventionnel. Maurice Chevalier dans son premier rôle dramatique est tout à fait convaincant et au passage (au mépris de tout réalisme) interprète très bien deux chansons célèbres : « Elle pleurait comme une Madeleine » et « Mon amour ». La mise en scène est souvent brillante et dans les 5 dernières minutes, comme le note Dumont, nous prouve l’invention, le savoir-faire de l’auteur des TUEURS et POUR TOI J’AI TUÉ.
NOTRE-DAME DE LA MOUISE
La reconstitution de la zone est épatante, avec une pléiade d’acteurs inspirés et justes dans des personnages très populaires où l’on reconnaît le formidable Delmont. Le film devient un peu niaiseux dans le dernier quart et prévisible et l’acteur qui joue le curé est un miracle de niaiserie auto-satisfaite. Heureusement Odette Joyeux, déjà au poil, rachète cela et la musique qui est horrible. En effet on voit un vendeur de journaux afficher l’Humanité qui avait reparu sur ordre de Jacques Duclos, on l’oublie souvent, ce qui date le film avec précision.
THE OX-BOW INCIDENT (L’ÉTRANGE INCIDENT)
William Wellman avait eu un coup de cœur pour le superbe livre de Walter Van Tilburg Clark (à paraître prochainement dans ma collection) dès sa parution. Mais Harold Hurley qui avait acheté les droits, voulait imposer Mae West dans la distribution, idée aussi saugrenue que stupide qui rendait Wellman enragé. Finalement, il racheta lui-même les droits et ne voyant pas quel studio accepterait de financer un tel sujet, décida de contacter Darryl Zanuck avec qui il était pourtant vraiment brouillé depuis des années. Ce dernier lut le roman, le trouva magnifique et salua l’audace du sujet tout en déclarant que cela ne ferait pas un rond. Il accepta de le produire en laissant le cinéaste libre à deux conditions près. Il devait s’engager à réaliser ensuite deux films de commande pour le studio, BUFFALO BILL et THUNDERBIRD qui se révélèrent tous les deux fort conventionnels, voire anodins (à l’exception de la bataille dans la rivière pour le premier) et aussi à utiliser le studio pour la plupart des scènes, y compris les extérieurs de la fin, pour réduire le coût du tournage, décision que l’on peut juger discutable. Dans le dernier tiers, cela empêche Wellman de jouer avec la neige, le froid, le vent, éléments essentiels du livre. Le studio aseptise certains plans même si la photo d’Arthur Miller est constamment inspirée.
Certains de ces manques se retrouveront dans l’autre film que Wellman tirera de Van Tilburg Clark, le curieux et original TRACK OF THE CAT, film en couleur sans couleurs, autre preuve de l’admiration que le cinéaste portait au romancier.
Admiration qui est ici est évidente dès les premières séquences, magistrales. Après tant d’années, leur force, leur originalité, leur beauté visuelle restent intactes. Le scénario respecte fidèlement les partis pris dramatiques, le dialogue de Clark, jusque dans les pauses, les silences, notamment dans la séquence extrêmement savoureuse où Gil et Art assoiffés, regardent longuement un tableau représentant une femme allongée, un peu dénudée avec dans l’arrière-plan, un homme qui a l’air de s’avancer vers elle. Henry Fonda, dont c’est un des meilleurs rôles, et Harry Morgan sont éblouissants dans la retenue. La contrainte du studio l’oblige à faire l’impasse sur l’ouverture si lyrique du roman, ce qui resserre la tension, donne encore plus d’importance au dépouillement sobre de la mise en scène. (un extrait de ma post-face)
LOUONS ALDRICH
Touchant et curieusement retenu mais avec une abondance inhabituelle de détails noirs et crus, HUSTLE (LA CITÉ DES DANGERS) a un ton, un rythme plutôt tranquille, presque méditatif. De très nombreuses scènes se déroulent dans des intérieurs, soit luxueux (la maison que partagent Deneuve et Reynolds), soit assez glauques (le bureau des flics, la morgue, la maison du couple Hollinger) auxquels Aldrich confère systématiquement un côté étouffant, claustrophobique, donnant l’impression que le personnage de Reynolds se mure, se replie sur lui-même comme le Charlie Castle de THE BIG KNIFE (1955), se réfugie dans ses souvenirs (« Je suis l’étudiant des années 30 ») comme pour éviter d’affronter les sentiments qu’il éprouve pour Catherine Deneuve, call girl de luxe qui vit avec lui « parce qu’il était le seul à faire l’amour avec compassion ».
Par des moyens diamétralement opposés à ceux de KISS ME DEADLY (1955), Aldrich fait voler en éclat les conventions du genre, les subvertit de manière moins explosive, plus insidieuse. Les scènes d’interrogatoire, les procédures policières sonnent justes et dégagent une vraie amertume, piétinant les conventions du genre. On retrouve bien sûr toute la haine et le mépris qu’il éprouve pour les hommes de pouvoir même si la rage est plus intériorisée, comme s’il n’y avait plus d’espoir : Ernest Borgnine campe un responsable policier veule, lâche, obsédé par la situation sociale et on croise un avocat « à la veste qui coûtait 400 dollars » qui a réussi à faire libérer un criminel (Burt Reynolds lui renverse son assiette sur les jambes). Mais ce n’est rien à côté d’Eddie Albert, son acteur fétiche, qui est là incroyable de fourberie cauteleuse, de fausse bonhomie suintante (on le voit assister au téléphone à une exécution qu’il a organisé), sûr de son d’impunité. HUSTLE est l’une de ses meilleures interprétations et l’on pense très souvent à Nixon.
Ben Johnson, géniale idée de distribution, est formidable en père écrasé de chagrin, découvrant que sa fille avait plongé dans le monde du vice et de la drogue tout comme Catherine Deneuve, radieuse, vivante, et extrêmement touchante. Le scénario de Steve Shagan (SAVE THE TIGER, PRIMAL FEAR et hélas THE SICILIAN) très introspectif, contient des idées fortes, des répliques audacieuses ou cinglantes (« les USA , c’est le Guatemala avec la télévision en couleur » en phase avec la hargne aldrichienne.
Dans la collection Sidonis sort enfin LE SABRE ET LA FLÈCHE d’André de Toth. Ce remake de SAHARA de Zoltan Korda (auquel de Toth collabora) est un formidable exemple de la lutte que devait mener un cinéaste de talent contre de nombreuses contraintes, à commencer par un scénario conventionnel, platement écrit du très routinier Kenneth Gamet. De Toth l’épice en rajoutant ici et là des répliques sèches, concises, percutantes. A Barbara Hale qui déclare vouloir continuer le voyage, Broderick Crawford lance : « Avec ou sans votre scalp ? ». Mais surtout, il transcende l’action par des cadrages inspirés, jouant sur les avant plans, la profondeur de champ. Il filme ses personnages à contre jour et dans une des plus belles séquences sur fond de soleil couchant, moment tout a fait exceptionnel. Aucune intrigue sentimentale mais un ton sec, dégraissé, elliptique.
RAMIN BARHANI
Après avoir découvert le passionnant et terrible 99 HOMES qui évoque de manière inoubliables les conséquences de la cris des subprimes (c’est le complément indispensable de THE BIG SHORT et du LOUP DE WALL STREET), les expulsions, les arnaques, la dictature des banques (le film n’est distribué en France qu’en VOD), je me suis plongé dans les autres films de Ramin Barhani. Tous décrivent une Amérique rarement filmée, peuplée d’émigrés, de travailleurs étrangers qui survivent à coups de petits boulots. Monde surprenant qui nous vaut des scènes, des personnages surprenants, exempts de pittoresque et qu’on ne croise pas dans les films américains. On croise ainsi un Pakistanais, ex-vedette de rock dans son pays qui vend des bagels et du café dans un chariot qu’il va chercher à trois heures du matin pour le pousser à l’endroit qu’il loue (MAN PUSH CART), un chauffeur de taxi sénégalais qui se trouve embringué dans une étrange et poignante aventure (GOODBYE SOLO), un gamin sud-américain qui veut acquérir pour sa soeur un camion cuisine (CHOP SHOP). Barhani est une sorte de réincarnation de Zavatini : même goût pour les personnages populaires, humbles, défavorisés, rejetés par une société égoïste. Même attirance pour les intrigues minimalistes, pour les fins en suspens. Barhani refuse le principe de résolution qui règne sur 90% du cinéma américain. Ses conclusions sont ouvertes et souvent magnifiques (le frère et la sœur qui regardent les oiseaux dans CHOP SHOP), ce qui exaspère certains internautes. Barhani s’est défendu en affirmant qu’il filmait la vie, la réalité et qu’il ne voulait pas la manipuler. On peut juste ici et là se demander si certains de ses héros ne commettent pas des erreurs qui auraient pu être évitées. Cela n’enlève rien à l’humanité incroyable qui se dégage de ses œuvres. A découvrir (disponible en zone 1 et en Angleterre avec parfois des sous-titres français).
ET AUSSI
LE JUIF QUI NÉGOCIA AVEC LES NAZIS (Doriane Films) est un documentaire passionnant qui retrace l’histoire tourmentée d’Israel Katzner qui sauva 1600 juifs de la déportation en donnant de l’argent à Eichman, en lui promettant des camions qu’il ne livra jamais (en fait il en sauva 18 000 autres par la suite en les faisant envoyer dans un camp qui n’était pas de concentration). Il fut accusé de trahison pour avoir négocié avec Eichman, manœuvre lancée par l’extrême-droite pour casser le gouvernement Ben Gourion. Un terroriste de droite, manipulé, l’abattit. Histoire stupéfiante. Il fallait abattre Katner car ce qu’il avait fait mettait en lumière l’inaction de nombre de dirigeants juifs, notamment en Hongrie. Le pays préférait sanctifier des héros morts les armes à la main même pour un résultat nul, plutôt que ceux qui avaient réussi par la ruse ou l’intelligence. Un jugement de la cour supreme blanchit Katzner de toutes les accusations ignominieuses qu’on avait répandus et qui par contagion, touchaient les rescapés qu’il avait sauvé. Certains (surtout les plus riches) refusèrent de témoigner pour lui, notamment un rabbin quittance : Non il ne m’a pas sauvé. C’est Dieu qui m’a sauvé. A comparer avec le film de Amos Gitai sur l’assassinat de Rabin.
LE TUEUR DE BOSTON (THE STRANGLER de Burt Topper, chez Artus) mérite d’être vu pour l’interprétation mémorable de Victor Buono en étrangleur schizophrène, obèse, égotiste avec son sourire terrifiant vampirisé par sa mère (Ellen Corby, saisissante). Cette première version de L’Etrangleur de Boston sortit quelques semaines avant les aveux de l’assassin. Son budget modeste, les décors minimalistes lui confèrent un réalisme brut de décoffrage.
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A Bertrand Tavernier : à propos de ZANUCK, Joseph McBRIDE, dans sa bio de FORD, fait référence à la bio de ZANUCK par George F. CUSTEN. Celle-ci ne semble pas avoir été traduite en français; en existe-t-il en français qui la vaille ? Celle de MOSLEY ?
A Edward
Je ne les ai pas lues, seulement les mémos de Zanuck
Sur LE SABRE ET LA FLECHE, c’est vrai que la situation a l’air d’un stéréréotype, le groupe cerné par l’ennemi se défendant tant bien que mal. Mais le traitement fait oublier ça : le héros a une dégaine de Rapetou et on doit attendre un moment pour savoir si c’est un salaud ou non. Pareil pour les Indiens, qu’on aimerait pouvoir détester confortablement, sans y arriver. Ils ont tellement l’air de pauvres diables , tombant raides morts avec abandon, voire satisfaction ,ou bien soulagement de voir s’achever une trop longue vie de soif et de furoncles.
Et puis il y a ce que la femme essaie de dire au héros sans jamais y arriver. Ne serait-ce pas là une idylle d’une géniale discrétion ? Ce geste de « déboutonner » le holster de l’officier en chef, vous imaginez ce qu’en dirait un psychanalyste ?
Enfin, on apprécie à demi que la femme remonte dans la diligence au lieu de rester aux côtés du jeune Indien en disant un truc du genre : » Il faudra abandonner les femmes avec les enfants, capitaine! »
Une belle découverte de toutes façons !
à M Pascal: tt à fait d’accord, LE SABRE ET LA FLECHE est un sommet. Je trouve que la discrètion de Barbara Hale donne plus de force à son personnage, ultra-présent non seulement comme Bertrand le dit grâce à la façon de la cadrer de l’habiller, mais aussi par cette mine rentrée qu’elle affiche, montrant plus son courage et son sens pratique que si elle faisait le coup de feu ou affrontait le héros pour le contester. Vous avez raison pour le holster de Crawford qu’elle ouvre: le geste est troublant, c’est l’inversion de sexe du coup du sac à mains de femme: un cinéaste a montré un jour l’ouverture du sac à mains féminin comme symbole érotique (dans SOUPCONS, Joan Fontaine le ferme avec un « clac » pour signifier à Cary Grant que c’est pas encore le jour où il va réussir à coucher avec elle): en fait, je crois que Hale ouvre le hoslster pour que Crawford puisse dégainer plus facilement (57’30) car il se met en danger en allant parlementer avec le chef Comanche: Elle dit « Sgt Trainor… » se ravise et ouvre le holster, quelle économie de paroles! c’est là qu’on se dit qu’elle tombe amoureuse de lui ce qui restera secret, encore une idée curieuse de De Toth. Aussi noter l’incroyable originalité d’un western qui démarre non seulement en pleine bataille mais aussi en pleine nuit! Et les trouvailles visuelles m’ont transporté, contre-plongées au travers de poutres, un mouvement vertical qui monte de Crawford à Milner en contre-plongée perché plus haut, redescend sur le 1er et le suit quand il descend d’un niveau de plus, masqué par une paroi, pour retrouver (du coup on est en plongée) le groupe d’hommes qui l’ont appelé, tt ça avec une souplesse de brise de printemps! etc.. Je n’ai pas lu la critique de Erik Maurel/J Fox pour ne pas m’énerver, mais on lui pardonne..
A MB
Bravo
à Bertrand: serviteur… De plus, De Toth fout en l’air le cliché selon lequel les Indiens (« tous » les Amérindiens sans limitation paraît-il) n’attaquent pas la nuit, eh bien faut ajouter sauf quand ils font le siège d’une ville ce qui est aussi une originalité detothienne car en général ceux qui envahissent un patelin avec un troupeau de vaches en tirant partout sont les cowboys du potentat local le samedi soir de la paye.
last but not least: le coup du bluff avec les soldats qui prétendent avoir de l’eau pour manipuler les Comanches, l’autre qui arrive le visage humidifié par 5 cl d’eau, le cigare au bec, masquant sa fatigue j’ai éclaté de rire!
à M Pascal: je reviens sur l’abandon de l’enfant et l’apparente résignation là-dessus de Hale, ça m’a « choqué » aussi mais n’est-ce pas aussi une originalité de montrer cette femme ne pas affronter Crawford, la réplique que vous imaginez était tentante mais c’est une femme d’officier qui obéit à l’ordre! D’autre part, je sens que Crawford teste le gamin en refusant de l’amener, si le gamin renonce à les suivre, c’est peut-être un espion. Il ne lui fait pas trop confiance. Voir aussi la goujaterie avec laquelle il néglige de porter la valise trop lourde de B Hale… De Toth exploite le côté « ours » de Crawford, vieux routard qui se moque de déplaire…
A MB : Mais je pense qu’avec les westerns, un étudiant en psychanalyse aurait de quoi faire une bonne thèse de…comment dire… de « cryptosexualité ». Les cowboys révérant leur flingue comme si c’était une partie de leur corps, le comparant à celui des autres, par exemple…
Et puis, il n’est pas insensé de voir un symbole sexuel dans les portes à deux battants des saloons, je trouve; hymen de bois que les cowboys auraient un plaisir inconscient à pousser et à traverser ? Bonne pour le commerce, en plus, la psychanalyse !
A MinettePascal
Certes mais c’est un peu tarte à la crème, réducteur et fait passer au second plan l’amour visceral pour les armes à feu qui révèle d’autres tares que sexuelles (racisme, machisme, révisionnisme historique)
A MB
Et, en plus de tout ce que vous dîtes (vous allez me faire le revoir d’autant que je fréquente Broderick Crawford, en ce moment, grâce à Karlson et Parrish), je rajouterais dans les trouvailles visuelles l’étonnante explosion autour du fortin, d’une vigueur pyrotechnique rarissime, il me semble, dans le cinéma, même américain, de l’époque.
A Alexandre Angel
N’oubliez pas le Werker, l’ULTIME CHEVAUCHÉE, the Last Posse
A Bertrand,
Je suis à jour : vu THE LAST POSSE l’été dernier! C’est vraiment très bien.
à AA: ça m’a surpris aussi! Ils ont eu un budget artificier sensationnel, ça ne s’arrête plus!
à Bertrand: Avez-vous aimé THE STRANGER WORE A GUN/LES MASSACREURS DU KANSAS? JE crois pas j’avais noté que non mais je retrouve pas…
A MB
Non, c’est un des plus faibles avec un mauvais scénario. LE CAVALIER TRAQUÉ et le CAVALIER DE LA MORT sont nettement mieux. Voire même CARSON CITY
A AA: revoyez-le, le côté ours de Broderick m’a fait éclater de rire:
alors qu’il vient de calculer le nombre d’heures qu’ils auront à attendre avant d’arriver à remplir d’eau tous leurs récipients, un des soldats:
– Merveilleux, sergent!
– Quoi?
– La rapidité avec laquelle vous avez calculé tout ça!
– Imbécile!
Je précise que les ss-titreurs doivent pas être payés très cher chez Sido car un moment, la réplique « You’ve got a lot of nerve! » (vous avez du courage) est traduite par « On est tous nerveux! » ce qui occasionne un contresens par la suite. C’est des bénévoles?
A MB : Sur les Apaches n’attaquant pas la nuit, j’ai lu quelque part que c’était vrai, parce que les serpents à sonnettes, eux aussi, chassent la nuit et qu’ils en avaient une peur bleue.
à M Pascal: ce en quoi ils avaient raison, mais c’est sans doute une généralisation abusive sur toutes les tribus de toutes les contrées.
à Bertrand: CARSON CITY est formidable, vu LE CAVALIER DE LA MORT par contre voir RIDING SHOTGUN/CAVALIER TRAQUE est plus difficile.
A MB, il y avait un coffret Scoot à la Warner
à Bertrand: oui un coffret avec THUNDER OVER THE PLAINS/LA TRAHISON DU COL PORTER de De Toth aussi que vous semblez apprécier un peu dans 50 (mais moins que LE SABRE). Pour ce 2ème De Toth je l’achèterai peut-être même si pas de st. Il y a un 3ème film qui ne me dit rien qui vaille: THE MAN BEHIND THE GUN de F Feist.
A MB
J’ai reparlé ici même de l’agréable TRAHISON DU CAPITAINE PORTER et de l’utilisation des extérieurs, des pentes, des collines. MAN BEHIND THE GUN est en effet nul alors que FEIST a dirigé des films noirs nettement supérieurs comme THE THREAT, triomphe de Charles McGraw, LES AMANTS DU CRIME, THE DEVIL THUMBS A RIDE où Lawrence Tierney est fantastique, THE MAN WHO CHEATED HIMSELF, intéressant film noir où Lee J Cobb enquête sur un meurtre qu’il a commis. Et j’ai recensé ici même je crois DELUGE le premier film catastrophe ou l’un des premiers. Mais à coté de cela DONOVAN’S BRAIN et the BIG TREES sont plus anonymes et fort plats
à Bertrand: merci pour les infos sur les Feist.
à Bertrand: pour trouver les films de F Feist que vous citez c’est la galère! On ne trouve que LES AMANTS DU CRIME en trésors Warner, DEVIL en dvd espagnol vo mais st espagnols, THE THREAT Warner Archive sans st comme d’hab, DELUGE inédit, The MAN WHO… dans des éditions douteuses (cf Dvdbeaver) sans st ou image ko. Sidonis ou WSide ou Carlotta ont du boulot encore…
A MB
DELUGE est chez Lobster. Sidonis ne parvient pas à établir un contact avec la Warner
DELUGE: ce n’est plus au catalogue Lobster, mais on le trouve chez Kino en Br avec sta, image ok. THE DEVIL est en vo avec st esp forcés cf Dvdbeaver (LA AMENAZA DIABOLICA), hey! why not? L’espagnol est un copain du français!
parmi vos relations américaines célèbres, aucune ne peut toucher Warner pour aider Sidonis ou les éditeurs français? je sais c’est naïf.
Entre PIEGES et son remake LURED, de Douglas Sirk,le cœur balance. Je viens de voir les deux, projetés quasiment l’un à la suite de l’autre, et était parti pour préférer le remake. Mais finalement, rien n’est joué. Si la version Sirk est plus séduisante plastiquement, avec ses décors échevelés, et plus cinglante, presque ironique envers un genre « policier victorien » que décape le baroque germanique de son réalisateur, la version Siodmak creuse certaines séquences avec plus de densité que son successeur. Ainsi, la confrontation entre André Brunot et Pierre Renoir (« ce que je crois, ce que vous savez ») est plus forte que son homologue emmenée par Charles Coburn et Cedric Hardwicke. Par contre, si dans la séquence Stroheim, l’homme que l’on aime haïr joue mieux que Boris Karloff, la scène équivalente du Sirk me semble plus dérangeante et moderne. En fait, tout cela est assez indémêlable. Marie Déa est mieux que Lucille Ball mais cette dernière est pourtant piquante et parfaitement à sa place. George Sanders est supérieur à Maurice Chevalier (plus crédible aussi)mais ce dernier se défonce plus lorsqu’il est victime de l’erreur judiciaire, et de ce fait étonne, dans un registre dramatique. Notons également que la construction du scénario est, dans les deux cas, particulière. Fait inhabituel dans ce genre de script, l’héroïne ne rencontre son partenaire masculin qu’à mi-parcours, consécutivement à une enfilade de séquences construites sur de fausses pistes. Ce côté « sketches » avant de rentrer dans le vif de l’intrigue parait encore plus accusé chez Siodmak que chez Sirk.
Deux versions, donc, à la fois différentes et au coude à coude.
A Alexandre Angel
Remarquable
à AA: cher fleurettiste de l’exégèse cinéma, comment avez-vous vu LURED? ou DES FILLES DISPARAISSENT… si en dvd est-ce une bonne image?
merci
(j’aime bien le titre français… eh eh eh eh eh…)
A MB, il y avait un DVD de Kino que j’ai chroniqué
merci Bertrand je viens de voir: » Lured (1947 – Des Filles Disparaissent), excellent remake de Pièges (1939, que tourna en France Robert Siodmak), d’une grande invention visuelle (la copie est très bonne) avec son tueur qui cite Baudelaire (« cet homme est un malade » dit le chef de police). » (https://www.tavernier.blog.sacd.fr/chronique-n%c2%b09-170706/)
le Kino est hors de prix je me demande ce que vaut l’ed allemande « Angelockt », et l’espagnole « El Asesino poeta »! on verra, pas d’édition française dirait-on.
A MB,
vu les deux au Festival EntreVues de Belfort dans la « Transversale » consacrée aux remakes. Donc, en salle..cool.
merci, bonne idée un cycle Remakes, Brion devrait faire ça.
A Alexandre Angel :
Je n’ai pas vu LURED (qui vient de sortir dans un double Blu-Ray avec SCANDAL IN PARIS aux USA chez Cohen Media Group, avec ST anglais mais malheureusement en « Region A ») mais comme vous j’ai été frappé par l’aspect film à sketches qui caractérise toute la première partie de PIEGES (en particulier l’épisode Von Stroheim), ce qui n’est pas gênant car le film embraye ensuite habilement vers une construction dramatique plus serrée et une atmosphère de plus en plus sombre. Il y a pourtant des invraisemblances y compris sur le plan psychologique me semble-t-il (je dois sans doute faire partie de « nos amis les vraisemblants » et de « nos amis les psychologues » dont parlent Hitchcock et Truffaut dans leurs entretiens). Le meurtrier, joué par Pierre Renoir, est à la fois un impulsif ne pouvant malgré ses efforts et ses remords contrôler ses pulsions sexuelles et meurtrières et un pervers narcissique jouant au chat et à la souris avec la police, envoyant des lettres anonymes, etc…, ça me paraît incompatible… Mais la mise en scène est alerte, même brillante parfois, notamment à la fin. Maurice Chevalier est très convaincant dans un rôle dramatique, Pierre Renoir impressionnant, Marie Déa très bien aussi, jamais mièvre, très moderne (et très jolie). Il n’y en a pas tant à l’époque des actrices comme ça dans le cinéma français. Il y a quand même des dialogues assez bizarres. Le commissaire, persuadé de l’innocence de Chevalier, accusé du meurtre de plusieurs femmes, dit de lui : « Cet homme est sain. Violent, certes, capable d’assommer tout homme qui le défie ou toute femme qui lui résiste, mais cette crapulerie là… Non ! » Un type capable d’assommer toute femme qui lui résiste, quel signe de santé ! Je suppose que cette réplique n’a pas été conservée dans la version de Sirk… Qui si j’en crois les captures du site Dvdbeaver a gardé l’idée du générique de PIEGES, le faisceau d’une lampe torche éclairant les titres, idée que l’on trouvait déjà au générique de AU NOM DE LA LOI de Maurice Tourneur qui comme PIEGES est censé nous montrer les méthodes le la PJ du Quai des Orfèvres.
A Mathieu
Marie Des fut découverte et imposée par Siodmak : elle est formidable, vive, gracieuse, sexy et moderne. AU NOM DE LA LOI montre très bien les méthodes du quai des Orfèvres
A Mathieu,
en fait, la musique de générique (signée Michel Michelet) est aussi commune aux deux films.
Ce qui frappe surtout, plus encore que pour Sanders dans la version Sirk, est l’arrivée vachement tardive de Maurice Chevalier, LA star, dans le récit. Ça doit être assez rare.
Bonjour Monsieur Tavernier, un grand merci pour ce magnifique documentaire sur le cinéma français qui donne à rêver de revoir tous ces films sur grand écran! Pensez vous faire un livre avec images et références de tous ces films extraordinaires qui illustrent le génie français? Merci de votre réponse et merci de votre passion communicative. Très cordialement. Alain Zind
Bonjour M. Tavernier.
Je tiens à vous parler de quelque chose qui ne vous est de toute façon pas inconnu, la présentation des films en dvd (le calibrage 16/9, etc).
Je viens de comprendre à quel point certains éditeurs se moquent du monde : le cas de Kubrick, en ce qui concerne Eyes wide shut, Full metal jacket et Shining, est juste une honte !
(cf. cette adresse, où la démonstration est claire :
http://cinema.jeuxactu.com/dossier-dvd-kubrick-une-deception-en-dvd-758.htm).
Mais il y a plus : dans le cas de Shining, Kubrick avait enlevé certains plans… La version proposée aujourd’hui n’est pas celle souhaitée par l’auteur : les éditeurs, et la famille et l’entourage de Kubrick, ont sans doute préféré répondre aux attentes d’un public plus épris de nouveauté que d’un véritable intérêt pour le cinéma, ne cherchant pas à comprendre et à respecter une oeuvre voulue par l’auteur. Or, pour ma part, le film perd en pertinence (j’ai LA version en VHS): on tombe dans l’explicatif, le pur lien narratif, alors que LA version est beaucoup plus énigmatique et paradoxale, ce qui demeure, selon moi, l’une des données essentielles de ce cinéma…
Mais il y a sans doute encore davantage : un besoin de correction a posteriori. Par exemple, qui n’a pas vu l’hélicoptère qui filme la voiture dans le générique de début de Shining. Eh bien à ce jour, il est « effacé » (soit le recadrage, soit un travail sur l’image, …). Certes, on peut trouver cela judicieux (si l’on ne pense pas cinéma, mais « joli salon, joli tété, joli son »… donc si l’on ne pense pas, tout simplement, mais que l’on se contente d’une posture de Bobo ayant le divertissement hors du cadre), mais alors il faut penser également que Kubrick lui-même ne s’était pas aperçu de l’ombre de l’hélicoptère (encore qu’il était revenu au moins 2 fois sur son montage !)… Ce qui me paraît un peu gros étant donné l’unicité, la linéarité du plan.
Je n’ai pas pu revoir la version VHS au moment où je vous écris, mais j’ai aussi remarqué ceci : à 1h36 et 33s, la porte n’est défoncée (par Nicholson) que d’un côté, alors qu’à 1h37 et 08 s, les deux côtés ont ramassés ! Certes, on peut alors se dire qu’entre temps, c’est-à-dire durant l’arrivée de la voiture en extérieur, des choses ont pu se passer, mais ça ne tient pas quand, à 1h 37 et 15 s, le plan est manifeste dans sa différence d’avec le premier (à 1h36 et 33s)… Ceci peut être aussi l’oubli du réalisateur, ça arrive… A vérifier donc…
Mais reste le rajout des scènes, le recadrage… Autant d’actes imbéciles qui vont contre la qualité même du réalisateur.
Que pensez-vous de cette problématique du commercial dénigrant ?
Outre que le coté fantastique de Pierre Very ne soit pas visuellement retranscris, »Goupie mains rouges »de Jacques Feyder est un film brillant sur le plan de la mise en scène.C’est une veritable étude de personnages plein de relief.Bien sur il y à le braconnier »Mains rouges »campé par Fernand Ledoux mais aussi l’arrière grand-père surnommé l’empereur car il à combattu sous Napoléon.Mais celui qui tient le film c’est Robert Le Vigan,ancien d’Indochine et appeler « Tonkin ».A la fin du film il devient fou en grimpant dans l’arbre et tient des propos hallucinant.J’oubliais ce bon Marcel Pérez dans le role d’un gendarme qui est toujours juste dans son phrasé et ses attitudes.C’est pour moi un des chef-d’oeuvre de Becker père.Ainsi soit-il!!!
A Rouxel
Oui Becker et non Feyder. C’est tout à fait juste. Vous oubliez seulement Blanchette Brunoy, comédienne tout le temps juste, à sa place, trouvant la bonne couleur de LA BETE HUMAINE au CAFÉ DU CADRAN en passant par CLAUDINE A L’EXOLE et tant d’autres. Actrice sous estimée.
A Bertrand,
Je n’avais pas retenu le nom de cette grande comédienne dont le jeu sensible m’avait marqué dans le BARON DE L’ECLUSE.
Dans le registre fantastique je conseille à tous »Les révoltés de l’an 2000″réalisé par Serrador qui à sut donner en deux films ses lettres de noblesse à ce genre avec aussi Paul Naschy.Tiré d’un livre,c’est l’histoire d’un couple anglais dont la femme est enceinte et qui débarque sur une petite ile espagnole ou habitent une centaine de personnes.Tout d’abord sur le plan technique la photographie est magnifique et lumineuse et donne à l’ensemble une atmosphère étrange et tendue.Dans le bonus la nouvelle génération du cinéma espagnol comme Amenabar ou De la iglésias classe ce film pourtant censuré par le régime franquiste comme un fleuron et une référence ainsi que »La résidence »du meme réalisateur.Il est dommage que Serrador ce soit tourner vers la télévision ou il à présenter tous les lundi soirs sur l’unique chaine espagnole des programmes autour des films d’épouvante,d’horreur ou de fantastique.Le dvd est sorti dans la collection »les introuvables »de la fnac.Indispensable pour tous.
J’oubliais que Serrador avait proposer le role masculin à Anthony Hopkins qui refusa d’aller tourner en Espagne pour des raisons politiques!!!
A Rouxel
C’est un film qui m’a effrayé. Je ne suis pas sûr d’avoir envie de le revoir rien qu’à cause de cela. Mais il est intéressant. J’avais trouvé par ailleurs le générique plombant et sur-signifiant (ce passage en revue de l’enfance en souffrance).
Hier en tapant ces quelques lignes j’ai omis de rendre un hommage à deux personnalités qui ont œuvrer pour le cinéma.Tout d’abord Marcel Martin,historien à qui l’on doit plusieurs ouvrages,journaliste enflammé qui ne macher pas ses articles sur la nouvelle vague.Mais il y à aussi celui qui m’a fait aimer le cinéma dès 71 en créant le fameux »CinéClub »d’Antenne 2:Claude-Jean Philippe,un homme attachant,discret et genereux qui à sut apporter comme Patrick Brion,Claude Ventura ou Henri Chapier un regard differend et une veritable reflexion sur cet art qui à été souvent attaqué à tort.
A Rouxel
Je suis d’accord pour Claude jean Philippe, homme généreux, peu doctrinaire qui savait évoluer et garder une curiosité intacte. Quand il faisait preuve d’oeillères (refus du cinéma anglais et présentation d’un Powell, LA RENARDE, que comme un hommage à David O Selznick qui défigura le film contrairement à Korda), il pouvait des années après regretter cette erreur. Le ciné Club de l’Arlequin, c’était formidable de même que ses interventions sur Inter et avant Pivot.
Pourquoi Vigan a t -il plus « pris » que beaucoup d ‘autres a la liberation ?
Quelqu ‘un peut-il nous eclairer ?
A Henripatta
Parce qu’il a suivi et Petain et Celine et les dignitaires de Vichy en Allemagne, à Simaringden contrairement aux autres qui sont restés en France. Il n’a pas fait de prison, contrairement à d’autres, s’étant enfui en Argentine où il retrouva, comble d’ironie, Chenal qui avait fui comme juif et qui aimait beaucoup le Vigan, le jugeant juste un peu cinglé. Il n’a pas pris plus que d’autres (des collabos de la presse comme Luchaire ou Laubreaux ont été fusillés et Beraud condamné à mort puis gracié). Certains comme fernandel ou Tino Rossi ont échappé à cause de leur popularité
Pour Fernadel et Tino Rossi, malgré leur popularité, incroyable qu’ils soient passés entre les gouttes et en plus d’avoir gardé intact le flux de leur carrière. Un secret bien gardé, peut-être…
En effet je n ‘ai jamais entendu parle d ‘une quelconque collaboration de Fernandel.
Suivant que vous soyez puissants ou miserables…..
A Henripatta, comme Tino Rossi qui a célébré l’enterrement de Carbone et Spirito, Fernandel a été de plein de cérémonies collaboratrices. Il se fait applaudir au Grand Casino et au Casino des Fleurs de Vichy et fredonne sur Radio Paris, réalise deux films pour la Continental. Il n’ y a rien de très méchant sinon cette fréquentation franco allemande et son cléricalisme qui collait à Vichy mais quand on voit la sévérité des jugements pour Maurice Tourneur et d’autres, on ne peut qu’être étonné et tous les historiens de Siclier à René Chateau ont attribué cette indulgence à sa popularité.
Je comprends mieux. Merci.
Mais il est vrai que Le Vigan a un air hallucine sur toutes ses photos de meme dans ses films , beaucoup pensent en effet qu ‘il etait un peu « fada » comme aurait dit Fernandel.
Quand a ce dernier que lui reprochait-on ?
A Henri Patta, Le Vigan était un peu foldingue mais intelligent, cultivé et ses interprétations souvent fouillées (dans les Pierre Chenal ou GOUPI, dans QUAI DES BRUMES) complexes montrent clairement qu’il n’était pas fada.
Fernandel, lui, allait déjeuner tous les jours au CERCLE DE L’AMITIÉ FRANCO ALLEMANDE (« parce que la cutine était bonne). Il a plus travaillé pour la Continental que Wheeler et Aurenche qui n’ont participé qu’à ADRIEN qu’il a réalisé (c’est un film nul) et eux ont écopé d’un blame et pas lui
J’ai revu il n’y a pas longtemps L’HOMME DE NULLE PART de Chenal et j’ai trouvé que le film démarrait mal, avec notamment une Catherine Fonteney tout aussi caricaturale en belle mère acariâtre qu’en Madame Lepic dans le POIL DE CAROTTE parlant de Duvivier, et le film ne devient vraiment intéressant qu’après la fuite de Mathias Pascal, en particulier gràce à Le Vigan, extraordinaire de finesse et d’ambiguité en comte Papiano.
A Mathieu
La scène du repas en extérieurs est formidable
Lucette Destouches, l’épouse de Louis-Ferdinand Destouches, alias Céline, qui avait beaucoup d’affection pour Le Vigan, disait qu’il avait été la marionnette de Céline, dans ses émissions à radio Paris. Il s’est mouillé, quoi, en tant que voix virulemment antisémite qu’on entendait régulièrement à la radio. Céline lui soufflait ses meilleures répliques. C’étaient deux compères, en somme et l’aîné poussait un peu le cadet à faire toutes les conneries. Et le Vigan, oui, semblait un peu cinglé, illuminé. Personnage essentiel de la dernière trilogie de Céline. La Vigue. On le voit prendre des poses christiques comme dans le Golgotha de Duvivier, un bien désopilant Jésus.
Bon, et s’ils n’avaient pas fui à Sigmaringen, ils auraient peut-être bien été lynchés aussitôt. Dire aussi qu’ils n’ont pas fui avec Pétain & Co, mais qu’ils les ont rejoints, ce qui est un peu différent. D’un château l’autre peut d’ailleurs être considéré également comme le seul document sur ce moment d’histoire.
A jean charles freyçon
Disons donc qu’ils ont rejoint des gens qui fuyaient. Il est vrai que son association avec Celine aurait pesé mais il y a eu très peu de « lynchages » d’acteurs. Des actions répugnantes comme ces résistants de la dernière heure, FFI d’occase, qui chopé, violé, démoli de manière ignoble Mireille Balin qui se cachait avec un officier allemand et l’humiliation que Blanchard (Un regard d’aigle dans une cervelle de moineau, disait Cocteau) a fait subir à Fresnay. D’UN CHATEAU L’AUTRE est comme NORD, un livre extraordinaire
a jean charles freyçon
`Pas si désopilant que cela car Duvivier le film sobrement (le premier plan rapproché arrive après 25 ou 30 minutes) et ce n’est que dans le dernier tiers qu’il devient sulpicien. Tout le monde s’accordait à dire que le role lui avait tapé sur le ciboulot
Mon « désopilant » s’appliquait au personnage qu’en a fait Céline et non au film de Duvivier, même si je ne peux m’empêcher de sourire quand je le vois en Jésus et Gabin en Pilate, c’est quand même poilant… Céline pensait aussi que le rôle de Jésus lui avait monté à la tête. Et quelle rigolade, alors…
J’ai l’impression qu’aucune mise en scène ne peut sauver un film sur la vie de Jésus, comme si celle-ci n’était envisagée que pour faire oublier ce qu’était le supplice de la crufixion techniquement. J’ai vu GOLGOTHA gamin en en retirant un sentiment de déprime poisseux. Je n’ai jamais vu le Stevens, vanté dans 50 ANS. Je sais que je m’interdis un pan entier de l’histoire du cinéma comme ceux qui n’aiment pas le cinéma muet, ou les westerns mais tant pis. Les parodies? J’ai trouvé LA VIE DE BRIAN sans intérêt (bien inférieur aux sketches ou au 1er film de MP). L’art sacré quand il touche à la passion de Jésus me révulse. On ne peut pas être absolument éclectique, du moins moi. Quant aux visites de cathédrales si j’y suis forcé (?), je les exécute au pas de course comme dans VIVRE SA VIE le musée.
A MB:
Moi qui n’aime ni Pasolini ni le film biblique (ni le peplum d’ailleurs) je fais une double exception pour L’EVANGILE SELON SAINT MATTHIEU du dit Pasolini, que je trouve touché par la grâce. Mais j’adore visiter les cathédrales et les églises (anciennes) et les mosquées (anciennes) et les temples hindouistes et bouddhistes (anciens) et comme Michel Simon, salaud intégral dans QUAI DES BRUMES, j’aime la musique sacrée (ancienne, de Josquin Desprez à Mozart en passant par Palestrina, Byrd, Monteverdi, Schütz, Bach…) Si on retire l’art sacré de l’histoire de l’art des siècles passés (jusqu’au XVIII, XIXèmes siècles), il ne reste plus grand chose…
à Mathieu: merci pour ce complément qui rectifie la rapidité de mon assertion anti-sacré! J’oubliais la musique sacrée, et puis j’aurais dû préciser que c’est mon sentiment anti-chrétien qui m’agitait. L’art des religions orientales me paraît plus séduisant. Bon, j’allais vite comme souvent.
A Bertrand:
C’est vrai je l’avais oublié. Il y a quelque chose d’étrange, d’abrupt, de stylisé dans cette première partie qui est original mais le jeu de Fonteney (et aussi de Ginette Leclerc) devient vite énervant. Mais Blanchar est très bien pour cette fois. J’aimerais bien revoir le film de Monicelli LA DOUBLE VIE DE MATHIAS PASCAL avec Mastroianni qui je crois n’est jamais sorti en salles en France mais bien à la télévision en mini série (c’était le temps où la RAI adaptait des classiques italiens en faisant appel à des réalisateurs réputés comme Comencini -LA STORIA, CUORE- , Rosi – LE CHRIST S’EST ARRETE A EBOLI- Ce n’est peut-être pas ce qu’ils ont fait de mieux (hormis le PINOCCHIO de Comencini qui est pour moi un chef-d’oeuvre) mais ça relevait de plusieurs crans le niveau moyen de la dramatique télévisuelle…
N’en déplaise à Jean Luc Godard qui disait que quand il allait au cinéma il levait les yeux mais quand il regardait la tv il les baissait.Pourtant dans les années 60 et 70,la télévision française à produit des œuvres de qualité avec un réel soin d’écriture,un travail de reconstitution historique et fait appel à des compositeurs de talent ainsi qu’a des comédiens venus du théatre qui ont apporter beaucoup à ces séries ou feuilletons.Arretons nous sur « L’ile au trente cercueils »écrite par Maurice Leblanc en 1919 et paru sous forme de romans feuilletons très en vogue à cette époque.Leblanc à crée bien sur le personnage d’Arsène Lupin qui apparait à la fin du livre mais dans l’adaptation signée Robert Scipion et réalisé par un grand de la tv en la personne de Marcel Cravenne(à qui l’on doit trois ans avant »La poupée sanglante »).Tout commence pendant la première guerre dans un hôpital de Besançon.C’est là qu’exerce Véronique D’Hergemont infirmière qui soigne les gueules cassées.Un soir avec deux de ses collègues elle assiste à la projection d’un film qui se déroule en Bretagne.Dans une scène du film elle perçoit inscrit sur une cabane de cantonnier,ses initiales suivit d’un chiffre et d’une flèche.Le lendemain elle retourne revoir ce film qu’il l’intrigue et décide de se rendre en Bretagne.Auparavant le directeur de l’hôpital lui à apprit que le corps de son mari ,le conte Vroski à été retrouver larder de coups de couteau.Vroski était un homme à femmes abject et méchant venant de Pologne ou il à usurper plusieurs personnes.De cette union est né un fils François qui à aujourd’hui 14 ans et à été enlever par son grand-père(Georges Marchal).Dans le train,elle se rappelle les quelques années ou elle et son mari vivait chez son père.Brusquement elle est réveiller et se rend compte qu’elle est arriver à destination.Là toute l’aventure fantastique va commencer avec de nombreux rebondissements dans sa vie.Pour ceux qui ne connaissent pas cette série captivante à souhait je ne déflorerais pas la suite.Le point faible c’est que Leblanc à mis en avant la vieille dualité judéo-chrétienne entre le bien et le mal(Abel et Cain)la crucifixtion,les croyances religieuses de l’ile qui semble hanter par le diable.Le titre du livre vient des écueils qui sépare la terre ferme de l’ile de Sarek,on en compte 30 comme les habitants du petit hameau.L’héroine est incarnée par la lumineuse et élégiaque Claude Jade révélée chez Truffaut dans »Baisers volés »mais aussi Yves Beneyton qui à tourner un peu pour le cinéma et la tv,puis une quantités de troisième role venues du théatre:Paula Dehelly,Paul Riegger,Jean Le Mouel…La série est paru dans la collection »La mémoire de la télévision »chère à Pierre Tchernia qui à beaucoup fait pour »le petit écran ».
Desole de vous contredire mais l ‘ile aux 30 cercueils est un nanar mal filme et mal joue.Cepandant au 3e ou 4e degre , il peut etre savoure comme un bon film comique.
question nanars à se poiler, je pense que le sommet (ou l’un des) est LE CHATEAU DE FRANKENSTEIN de Dick Randall. Avec Boris Lugosi oui! Boris! Lors d’un dîner, une jeune femme de vingt-cinq ans maximum (et témoignant d’une poitrine impressionnante) annonce qu’elle est titulaire d’une chaire d’anthropologie à l’université de Berlin je crois. Il faut le voir pour le croire. PLAN 9 FROM OUTER SPACE de Wood Jr est ennuyeux et déprimant, mieux vaut se reporter sur BRIDE OF THE MONSTER dans lequel Lugosi est sensationnel! (Bela!).
A MG
PLAN NINE est nul est déprimant (son statut de « film culte » m’exaspère) mais il y a quand même l’introduction par le mage, le cabine d’avion avec un rideau de douche, les plans de lugosi qui n’ont rien à faire (ce son ses essais costumes), et sa doublure qui a deux têtes de plus que lui et tient sa cape devant son visage
à Bertrand: oui et j’ajoute ce travelling qui suit une voiture qui roule de droite à gauche, la laisse sortir du cadre, et hop un ptit coup de caméra à gauche pour la rattraper Dédé! C’est dans la boîte le spectateur n’y verra rien!! Il y a une scène d’un machisme révoltant entre les deux envahisseurs, en fait « déprimant » est le mot.
MAIS je crois avec MESA OF LOST WOMEN de Ormond et Tevos atteignons-nous le fond du désespoir car après avoir apprécié un docteur dont le stéthoscope est une simple ficelle autour du cou (authentique!) qui diagnostique un voyageur perdu dans le désert (après deux secondes d’examen) par ces mots dits gravement: « Son cerveau est brûlé par le soleil! » on s’ennuie ferme. Il y a un accident d’avion dans la brousse en pleine nuit avec les voyageurs qui se tiennent par la main pour rejoindre la civilisation qui est confondant de crétinerie désespérante, le spectateur se retrouve au bord du suicide avant la fin d’un film qui ne dure pourtant que 1h10!
ce qui m’épate c’est que Wood Jr prenait le temps de faire des essais costumes!
A MB
C’est Lugosi qui devait l’exiger
Lugosi: ah oui bien sûr. j’en profite pour réparer une erreur c’est un panoramique pas un travelling qui accompagne la voiture du sherif, bon, vous me direz on s’en fout un peu… mais c’est juste que je me dis que sans doute ça coûte moins cher…
Sinon question nanars (?), Arte va passer un Jess Franco le 15: VAMPYROS LESBOS (fureur de Ciment quand il a appris que la cinémathèque rendait hommage à Franco il y a qqs années!). Je m’interroge sur ce Franco dont j’ai vu peu de films mais aucun de bon, à me demander si ses défenseurs ne s’expriment que par anti-snobisme douteux feignant de voir l’or au milieu de la paille (un peu comme les thuriféraires allumés de certains westerns spaghetti). Souvent Franco place du sexe cru de ci de là (pour réveiller le spectateur abruti peut-être?) Ceci dit, si qqn a vu un bon Franco qu’il me le signale! Je me souviens d’un lamentable film avec Christopher Lee se déroulant en Bavière, avec des palmiers dans le jardin du château.
Yannick Dahan a présenté qqs nanars dans ses émissions (Opération Frissons), dont l’incroyable film de zombies de Bruno Mattéi. Quand il est passé à la mise en scène, soutenu par Positif et Ciment (juste retour des choses), le résultat m’a paru mitigé, mais dynamique (LA HORDE). Sacré Dahan tu me manques. Je crois qu’il est sur une chaîne payante.
J’avais été ému par le précedent film de Michel Leclerc »Le nom des gens »et là j’ai été bouleverser par « La vie privée de Monsieur Sim ».Jean pierre Bacri incarne un sexagénaire qui à tout gaché dans sa vie:séparation,perte de travail puis une remise en cause de lui meme qui l’amène vers une depression joyeuse mais triste.On va suivre le personnage dans son costume de vrp qui vend des brosses à dents révolutionnaire,qui parle à son gps surnommée Emmanuelle,sa rencontre à l’aéroport avec Poppie,son voyage en Italie afin de voir son père(excellent Christian Bouillette)mais il y à surtout ses souvenirs d’adolescence qui reviennent à la surface avec des images de Luigia son premier amour.Seul au volant de la voiture il se rend compte que le temps perdu ne se rattrape plus.On s’attache à ce personnage qui nous rappelle celui de Catherine Deneuve dans le film d’Emmanuelle Bercot »Elle s’en va ».Pour rester dans l’actualité du moment comme disait Michel Foucault,je conseille à tous le premier film réalisé par Fréderic Mermoud »Moka »qui est assez subtil dans le jeu d’Emmanuelle Devos face à une Nathalie Baye froide et étrange à la fois.Enfin courez voir « Toni Erdman »bouder à Cannes par certains mais qui ne manque pas d’humour et de scènes droles entre un père retraité et sa fille froide et rigide qui travaille en Roumanie.
Quels autres éléments existe-t-il pour aller dans le sens de ce qu’a confié Sterling Hayden à Yves Boisset au sujet de JOHNNY GUITAR, réalisé par Philip Yordan et non par Nicholas Ray ?
Réf : La vie est un choix, mémoires de Boisset.
A Guy Gadebois
J’ai passé du temps avec Hayden et il ne m’a jamais dit ca. Il détestait le film et ne voulait ^pas en parler. Bernard Eisenshitz, Pat McGilligan sont allés interviewer plein de gens et jamais cette version a été avancée. On dit que c’Est Yordan qui eut l’idée du duel entre les deux femmes. S’il avait tout tourné pourquoi fait il appel à Ray pour le ROI DES ROIS ?
En sortant de la salle ou j’ai vu le très beau film de Joachim Lafosse »L’économie du couple »qui nous conte la crise d’un couple qui ont deux enfants en pleine crise sociale.Lui est un architecte au chomage qui à tout gagner grace à ses mains et elle (Bérénice Béjo)vient d’une famille bourgeoise dont la mère (Marthe Keller)lui à donner une belle somme d’argent pour les travaux de la maison.D’un coté c’est le prolétariat et de l’autre le capital et l’on sait que l’un sert les interets de l’autre.Lafosse est un cinéaste Belge à suivre.Le soir j’ai décider de revoir »La maman et la putain »d’Eustache,vu il y à plusieurs décennies sur Arte.Quel coup de poing,Eustache se libère de l’après Mai68 et aborde pratiquement tous les thèmes de l’existence humaine(émancipation de la femme,sexualité,amants,maitresses,sens de la liberté et de la joie de vivre,le suicide,la mort,la grossesse,l’avortement,l’enfance,les blessures de l’ame et du corps,la nonchalance,la paresse,l’alcool,le tabac,l’amour,les écarts de langage et les mots crus….).Ce film est un chef d’oeuvre à l’état pur,Léaud jubile dans sa candeur grace à son physique ordinaire,Bernadette Laffont se mait vraiment à nue quand à l’actrice qui joue l’infirmière c’est la putain dans le plus noble du sens.Puis le film est bourrer de réferences au cinéma(Nicolas Ray,M.Simon,Léone,Pétri,Fernandel…)puis drole.Quand Alexandre rencontre un copain dans un bar,celui ci lui raconte qu’il à croiser un certain Fritz qui était habiller tout en vert: »Oui il portait une chemise verte,un pantalon vert,une veste verte,des chaussures vertes,il fumait meme des gitanes vertes ».Et alors lui rétorque Alexandre: »Eh bien je lui demandais comment ça aller,et là il m’a répondu je suis en vert et contre tout!!! ».Génialissime et intemporel,Eustache est un réalisateur qui manque terriblement à cet art.
Arte passe ce soir un doc sur Bernard Natan, producteur dont je n’avais jamais entendu parler, qui reprit Pathé dans les années 30. Victime de l’antisémitisme, il a été calomnié ou attaqué pour finir à Auschwitz. Il a produit LES CROIX DE BOIS mais d’autres films de Tourneur ou autres… C’est Serge Bromberg l’un des principaux intervenants.
http://www.arte.tv/guide/fr/060807-000-A/natan#details-crew
A MB
Très beau et passionnant documentaire fait par des Irlandais
Serge Bromberg en fait toujours des tonnes, comme d’hab…
Dommage que l’on n’entende pas davantage Lenny Borger, fin connaisseur du cinéma muet français.
Enfin, je trouve assez consternant que les étudiants de la Fémis ne soient pas plus informés et/ou curieux quant à l’histoire du lieu qui les accueille aujourd’hui…
http://www.femis.fr/le-lieu
http://www.fondation-jeromeseydoux-pathe.com/historique-pathe
A Marc Salomon
Pendant longtemps à la Femis, on me disait qu’il n’y avait personne aux séances de films de patrimoine
A Bertrand Tavernier :
En 2001, en hommage à Philippe Agostini qui venait de disparaitre, nous avions organisé en partenariat AFC/Fémis une projection de SYLVIE ET LE FANTOME de C. Autant-Lara pour la qualité des trucages entièrement réalisés à la prise de vues à l’aide d’un miroir semi-aluminé.
Nous fûmes une douzaine dans la grande salle de projection de la Fémis… Aucun étudiant, et ceux que j’avais vainement tenté de rameuter dans les couloirs m’avaient répondu en souriant : « Mais c’est un vieux film ! »…
à Marc Salomon: c’est vrai que Bromberg en fait des tonnes et que ses présentations des films de la RKO chez Montparnasse (« Hitchcocko-hawksien! rien qu’ça! »), me font frémir dans le mauvais sens, je préfère un ton plus neutre, mais m… il connaît son affaire, quand même! et que n’a-t’il pas fait d’essentiel en éditions de films muets! Certains intervenants ne comprennent pas (Dionnet…) qu’une certaine sobriété de ton est bien plus évocative.
To MB: One of the porn films that Natan may have appeared in, a rather racy riff on MADAME BUTTERFLY, may be found in Reilhac’s POLISSONS ET GALIPETTES. As for Natan’s being involved in producing or performing in erotic films, et alors? So what?
A Michael Rawls
But Serge Bromberg shows that IT WAS NOT HIM. There is a difference of height and now you can compare two images
To Bertrand Tavernier, I stand corrected, again. I’ll order the French DVD of NATAN. The youtube posted edition,with no subtitles and that babel of voices and the UN translator superimposition of one tongue over another is headache inducing. Nice image, though.
Connoisseurs of linguistic surreality might want to employ the autotranslate feature on the youtube interview with the Italian art director Carlo Leva, wherein one finds such lines as « Green is all right for you father », « Don’t bieber me, I’m baloo », and « Want a used Tutenkhamun ». Or maybe it was « Want to use Tutenkhamun ».
to Michael: we almost should prefer it was him and yell: « SO WHAT? », you’re right there.
(not sure of my english there but… who really cares?)
To MB, Never anything wrong with your English.
As for this error based on resemblance; for some years a porn short entitled APPLE KNOCKERS AND COKE was touted as featuring Marilyn Monroe. The starring thespian was in fact one Arline Hunter (THE ANGRY RED PLANET).Sometimes you can’t print the legend.
to Michael: thanks for my english! and what about Joan Crawford? I like to think it’s true in her case, looks good. We must admit there’s a little bit of contradictory romanticism in those gossips, right? You know there’s a huge power of poetic evocation in any stories of a person being the object of investigation by someone (usually a long time later) trying to find out if this person IS or IS NOT the one he (private dick or newspaper guy?) is hardly watching now -on that old camera trembling and various objects partly hiding him or her- on that dusty and wet old 8mm film found in a disgusting place under a whole stack of spider webs? I think there’s a bit of DEMETRIOS or less romantically (?)Wajda’s L HOMME DE FER in there? and ZELIG! cheers!
(« spider webs »?)
… and about Joan Crawford: SO WHAT? aahh feels good…
Si j’ai bien lu ce soir Arte nous propose une nouvelle version du »Juif Suss »film de propagande nazi cher à Goebbels sorti en 40.Ensuite une rediffusion d’un documentaire sur les réalisateurs qont aidés le régime nazi dès 1933.A voir pour ceux qu’ils ont rater.
à Rouxel: ce n’est pas une nouvelle version du film de Harlan mais un film sur le tournage du film, le cadre historique, quoi.
Avec tout le respect que je vous doit je vous trouve assez pointilliste.Ce n’est pas un jugement mais une simple constatation.Puis autre chose pour ceux qui ne maitrisent pas la langue anglaise,exprimez vous dans la langue de Molière et Descartes.
C’était plutôt un documentaire sur les films de propagande nazis interdits après la guerre, avec de nombreux extraits, du JUIF SUSS et d’autres, et des interviews de spécialistes sur le thème « faut-il les montrer maintenant? », les intervenants israéliens trouvant en général les Allemands plutot timorés sur la question, bref un documentaire très intéressant…
J’ai envoyé un mot au sujet du très intéressant documentaire diffusé par Arte avant-hier 17 Août sur le cinéma de propagande nazi et apparemment il ne passe pas, je me demande si ce n’est pas à cause de ce mot « nazi ». Deuxième tentative donc…
Suite de mon mot: non apparemment pas de problème avec le mot « nazi » (comme MB avait eu précédemment un problème avec « insaiste » -je l’écris comme ça pour que ça passe, vous aurez compris… je me demandais…) Juste pour dire que le documentaire d’Arte proposait beaucoup d’extraits de films de propagande nazis, LE JUIF SUSS bien sûr mais d’autres aussi, dont un apparemment plutôt bien fait formellement, dont j’ai oublié le titre, présentant le conflit avec la Pologne d’une façon totalement inversée, la minorité allemande subissant les persécutions des Polonais, les pauvres Allemands déportés en camp de concentration… Tous ces films furent bien sûr interdits après la guerre, et le documentaire présente des interviews de spécialistes (historiens de l’antisémitisme, historiens du cinéma, etc…) sur la question: peut-on montrer (et voir) ces films aujourd’hui?, les Israéliens trouvant les Allemands plutot timorés sur cette question… Chacun son point de vue bien sûr, moi je pense que ça serait bien de proposer certains de ces films en dvd, avec des commentaires sur le film par des historiens, mais aussi par des spécialistes du cinéma, pas seulement d’un point de vue historique, mais aussi formel et rhétorique… Bref ce très intéressant documentaire m’a laissé un peu sur ma faim, car le sujet est vaste et les films invisibles, et des commentaires plus poussés pourraient nous apprendre beaucoup sur l’histoire mais aussi sur la rhétorique de la propagande cinématographique en général.
Ultime tentative et suite de mon mot précédent: non apparemment pas de problème avec le mot « nazi » (comme MB avait eu précédemment un problème avec « insaiste » -je l’écris comme ça pour que ça passe, vous aurez compris- je me demandais…) Juste pour dire que le documentaire d’Arte proposait beaucoup d’extraits de films de propagande nazis (de fiction), LE JUIF SUSS bien sûr mais d’autres aussi, dont un apparemment plutôt bien fait formellement, dont j’ai oublié le titre, présentant le conflit avec la Pologne d’une façon totalement inversée, la minorité allemande subissant les persécutions des Polonais, les pauvres Allemands déportés en camp de concentration… Tous ces films furent bien sûr interdits après la guerre, et le documentaire présente des interviews de spécialistes (historiens de l’antisémitisme, historiens du cinéma, etc…) sur la question: peut-on montrer (et voir) ces films aujourd’hui?, les Israéliens trouvant les Allemands plutot timorés sur ce sujet… Chacun son point de vue bien sûr, moi je pense que ça serait bien de proposer certains de ces films en dvd, avec des commentaires sur le film par des historiens, mais aussi par des spécialistes du cinéma, ce documentaire m’ayant laissé un peu sur ma faim, car le sujet est vaste et les films invisibles, et des commentaires plus poussés et plus détaillés pourraient nous apprendre beaucoup sur l’histoire mais aussi sur la rhétorique de la propagande cinématographique en général.
à Rouxel: ça suffit avec cette obsession anti-anglais vous vous vous êtes déjà exprimé là-dessus et on vous a déjà répondu.
et c’est « pointilleux » pas « pointilliste » et parlant cinéma il convient de l’être…
et il y a des lieues entre « une nouvelle version du JUIF SUSS » et un film sur le tournage du film en question que ça vous plaise ou non, j’ai donc raison de prendre la peine de vous le signaler et vous devriez me remercier.
Vous êtes toujours dans l’à-peu-près les assertions non relues et les remarques à l’emporte-pièce et vous vous plaignez qu’on apporte des précisions à ce que vous dites dans l’imprécision? Du calme mon vieux, (et redescendez de votre tabouret au lieu de le prendre de haut!).
A MB
Tout ceci est vrai, il n’empêche que Rouxel malgré ses approximations (inutile de prendre la mouche quand on les pointe) fait preuve d’une stupéfiante et dévorante curiosité, sans préjugés ni barrières. Il convient aussi de saluer cela
à Bertrand: tout à fait, c’est pourquoi j’ai toujours apprécié sa boulimie cinéphilique et le lui ai dit une fois ou deux! Il peut peut-être aussi, quand on apporte une précision à ses imprécisions le reconnaître, tout simplement, au lieu de se sentir attaqué personnellement. Préciser que le film de Arte n’est pas un remake du JUIF SUSS mais un film de reconstitution sur le tournage, ça fait avancer les choses, ça n’attaque pas celui qui parle de remake.
Quant à ses attaques anti-anglais, ça sent le nationalisme (surtout quand le patron du blog lui-même parle anglais de temps à autre). mais c’est pas grave je me contenterai de ne plus lui répondre.
A MB.a vous lire on penserait que vous ètes le moderateur voire le censeur de ce blog.Vous avez un égo assez intense mais vous manquez cruellement de relief et d’épaisseur dans votre style.Connaissez vous le mot »humilité »dans la langue française?N’essayer de jouer les intellectuels prétentieux et les moralistes de bas étages.
oui mais j’ai eu une enfance malheureuse, vous savez. ça marque.
A Mathieu
Le seul vrai film de propagande nazi que j’ai vu (je mets de côté LA HABANERA, qui est imprégné d’une certaine idéologie mais qui n’est pas à proprement parler de propagande)est KOLBERG, coréalisé par Veit Harlan, que Claude Jean-Philippe avait naguère présenté sur la 2. Il est en couleurs, en Agfacolor plus exactement et était une très grosse production.
Ami Rouxel que se passe-t-il ? Je suis tombé sur une diffusion télé de LA TOUR INFERNALE, flanqué d’un doublage détestable. J’aime beaucoup ce film, grâce à Jean Martinelli, Marcel Bozzuffi ou Dominique Paturel, bien plus qu’à Irwin Allen. Doublé par Bozzuffi, je trouve que Newman gagne un côté mauvais garçon qu’il n’a pas au naturel, ce qui approfondissait son personnage d’architecte sûr de lui mais faillible. Je ne sais pas d’où vient cette manie de refaire certains doublages, mais le résultat est toujours atroce. Qui sont les abrutis qui en décident et dans quel but ? Toutes les voix sont enregistrées sur la même piste et on donne du volume à des sons mixés à l’origine pour rester au second plan. Je me suis empressé de commander le DVD, et là aussi… même catastrophe sur la bande son ! La VF d’origine serait-elle définitivement perdue ? Dîtes-moi donc.
à GG: on en a déjà parlé, les droits d’exploitation du doublage original sont épuisés et les doublages sont refaits à l’économie. Posez votre question au distributeur, si Rouxel n’en sait pas plus que moi. Pour les amateurs du doublage original, j’ai deux solutions: sortir le magnétoscope vhs et la vieille k7 et démarrer le magnéto et le lecteur dvd en même temps, couper le son du dvd et mettre le son du magnéto, l’inverse pour l’image. Bonjour pour la synchro parfaite mais avec qqs heures d’entraînement et 4 ou 5 arrêt fréquents des appareils en cours de film pour recaler son et image ça devrait le faire (attention, les br sont en 24im/s, les vhs à 25, les dvd aussi! enfin, à vérifier). Sinon il y a une solution lâche qu’exercent honteusement les pauvres totos du grand peuple qui ne comprennent rien à ces exigences d’esthète: regarder les films en VO!!! oui je sais c’est vulgaire mais bon on va pas s’embêter non plus!
(périodiquement, y’en a un qui va nous refaire le coup du scandale des vieux doublages).
Il faut savoir au passage qu’en France il n’y à que quatre sociétés de doublage qui travaillent à plein régime et laissent la petite part du gateau à des studios spécialisés dans les déssins animés,les documentaires ou meme des films publicitaires.Donc on retrouve comme naguère les memes comédiens:Patrick Poivey,Richard Darbois,Alain Dorval,Daniel Berreta,mais le pire depuis quelques années c’est que les studios font appel « à des stars »qui viennent attirer le chaland(Dubosc,Cassel Omar Sy,Marion Cotillard,Canet,Lanvin,Semoun et compagnie).
Oh, Bonne Mère !…
Prions la Vierge de la Garde pour qu’ils ne touchent jamais à la VF de L’AVENTURE FANTASTIQUE de Roy Rowland !!!
Tiens, je profite de cette discussion autour du doublage pour recommander un épatant film indé de 2013, écrit, produit et réalisé par la comédienne Lake Bell, sur un sujet original et très rarement (jamais ?) vu au cinéma : celui des « voice-over », ces fameuses voix des bande-annonces, documentaires, reportages, etc.
Pas distribué en France – heureusement qu’il reste de petits festivals pour découvrir des œuvres de ce genre ! – le film s’intitule IN A WORLD…
A gg,
Je sais que quelques fois des films ressortent rallongés de quelques scènes inédites qui avaient été coupées lors de la première mouture du film. Non doublées initialement elles obligent dont de nouvelles voix.
Je crois que c’est ça la vraie raison.
A AA Pour LA TOUR INFERNALE ça m’étonnerait.
Je vous rappelle humblement que je suis co-auteur d’un ouvrage consacré au doublage et à la post-synchronisation à la tv et au cinéma sorti il y à 10 ans et épuisé bien sur.Pour répondre à votre question sachez que les producteurs soutenus par les distributeurs et exploitants de salles peuvent à leur guise décider du « redoublage »d’un film.Il y à de nombreux exemples: »Apocalypse now »à été redoublé avec des scènes supplémentaires.Quand les comédiens français sont toujours vivant ont fait appel à eux sinon on caste de nouvelles voix qui ne correspondent pas du tout aux voix de l’époque.Le pire ce sont tous les vieux Walt Disney(qui est pour moi un pilleur d’oeuvres littéraires adapter au cinéma afin de faire de l’argent).Il arrive aussi que certains films sont de véritables catastrophes au niveau de l’adaptation,la traduction et du choix des comédiens:citons »Les sentiers de la gloire »ou »Spartacus »de Kubrick que l’on doit s’imposer de voir en version originale puis de comparer avec la version française.Bien sur on peut dire que le doublage est »un mal necessaire »et qu’il existe des doublages de prestige comme par exemple »Le parrain »de Coppola(performance vocale de Michel Duchaussoy sur Brando)ou « The shining »ou la voix de Trintignant colle parfaitement sur le personnage de Nicholson,idem pour Depardieu qui doubla Travolta dans »Blow out »de De Palma.
à Rouxel: merci pour ces précisions cher ami qui font passer ma petite plaisanterie sur le couplage vhs-dvd comme un gag de collégien de plus de ma part (oui ça fait rire qu’une personne je sais, deux avec ma maman) mais bon, la V.O. quand même… hein… non?
Je reconnais très bien la différence entre un bon et un mauvais doublage (manque de profondeur dans le son, « voix plaquées », choc entre le francophone et le cadre du pays d’origine) et les s-titres abîment l’image comme un logo de chaîne de tv mais vive la V.O. quand même mais on ne sera jamais d’accord. à+
L’idéal c’est la V.O. sans sous-titres et donc être doué pour ttes les langues, mais vos précisions sont précieuses.
Pour aller plus loin dans votre raisonnement parmi les cinéphiles beaucoup n’ont jamais entendu la voix de John Wayne,Clint Eastwood,Barbara Stenwinck,Marilyn Monroe ou celle Steve mac queen!!En revanche il y à des similitudes de tessitures de voix entre certains acteurs(Anthony Quinn,Paul Newman,Roger Moore ou Tony Curtis)avec les comédiens qui les ont doublés en français.
à Rouxel:
C’est bizarre que vous citiez le doublage français du film LES SENTIERS DE LA GLOIRE de Kubrick, car j’en ai vu un bout il n’y a pas longtemps et j’avais été surpris au contraire par sa relative qualité, par rapport à d’autres doublages de films américains anciens. Deux exemples d’essais récents de ma part de doublages français: THE YEARLING de Clarence Brown (afin de le conseiller à des enfants): le doublage est absolument catastrophique. Autre exemple: n’étant pas satisfait de la traduction de la dernière réplique de Cagney dans BLOOD ON THE SUN de Frank Lloyd, j’essaie la VF, absolument horrible à tous points de vue: jeu et voix de l’acteur, traduction plus fausse que les ST, qualité sonore…
A Mathieu, je dois vérifier si le réalisateur avait déjà cette habitude sur PATHS OF GLORY, film sur lequel Douglas, pléonasme, avait quelque autorité, mais Kubrick choisissait lui même quels comédiens feraient les doublages pour l’étranger.
A stag
Pas à cette époque. Le producteur c’était aussi James B Harris et Kubrick n’avait pas le pouvoir d’imposer quoi que ce soit. Peut être que cela a commencé avec LOLITA mais plus surement avec 2001
J’ai une anecdote que m’avait confier Roger Rudel en 92.En 1960 un matin il était en studio près de Paris et s’apprétait à prendre la barre(expression qui signifit de faire une prise de voix au micro)quand la porte du studio s’ouvrit et une personne lui tapa sur l’épaule.C’était Kirk Douglas en personne accompagnée de sa femme qui étaient de passage en France.Il lui parla en français en ses termes »Mr vous avez les memes tripes que moi,dorénavant je stipulerai que vous serez ma voix officielle ».Evidemment Roger fondu en larmes,sa femme Janine Freson fit une photographie parue dans »Télé7jours »de l’époque.
A Bertrand et Stag:
Je me souviens avoir vu il y a longtemps LOLITA doublé en Espagnol dans un bar de Ronda (ville chère à Orson Welles, et ou a été tournée une partie de CARMEN de Rosi) et quelqu’un me dit alors que le doublage avait été dirigé par Carlos Saura.
je ne comprends pas pourquoi Rudel a fondu en larmes, il n’aimait pas Kirk Douglas?
à propos des vieux doublages et de la nostalgie qui peut y être attachée (sans parler d’une réelle différence de qualité que je ne peux juger, voyant les films en VO), j’ai dû faire une ou deux fois ici allusion au film (?) de Hazavanicius LA CLASSE AMERICAINE sans qu’il y ait de réactions. Se pourrait-il que tout le monde ne connaisse pas ce film pas toujours très fin mais souvent hilarant, en tous cas pour moi plus que TOP SECRET par exemple?
Le film est visible (uniquement) sur le Net. Par exemple sur Youtube:
https://www.youtube.com/watch?v=l44WKAtZLjI
Que celui ne rit pas en le voyant me jette la première pierre.
Eh bien, on va aller voir ça, vu que OSS 117 est parmi ce que j’ai vu de plus drôle depuis 10 ans!
Sue la CLASSE AMERICAINE , je suis allé voir le passage avec Wayne et Mitchum en pleine romance. C’est vrai que c’est marrant. Perturbant aussi d’entendre Wayne dire les pires saloperies. J’imagine que le comédien français a dû réfléchir à deux fois avant de donner son accord, voire demander des avis autour de lui. J’imagine que le cachet a été plus convaincant que personne !
A Mathieu,
Ne le prenez pas mal ce n’est qu’un avis épidermique mais j’ai vite arrêté de visionner en entendant le passage avec Henry Fonda, je me fous complètement de la sexualité des gens mais ça me dérange qu’on fasse dire des choses à ces immenses acteurs sans avoir leur accord, pire, de le faire post-mortem.
AStag:
Mais ne je ne le prends pas mal, seulement le film de Hazanavicius me fait rire (bêtement je l’avoue), et pourtant j’admire autant que vous Henry Fonda, c’est même mon préféré parmi les acteurs héroiques du cinéma classique hollywoodien. Son monologue à la fin de GRAPES OF WRATH (et la lecture de la lettre à la fin de THE OX-BOW INCIDENT, ou les monologues devant une tombe dans YOUNG MISTER LINCOLN ou MY DARLING CLEMENTINE), quand on y pense, c’est très casse gueule, dans la bouche d’un autre ça deviendrait vite ridicule ou pompeux, il n’y a que lui pour arriver à nous émouvoir de la sorte, par sa simplicité, sa pureté, sa noblesse plébéienne.
Sachez pour »Orange mécanique »que c’est Kubrick lui meme qui à choisit les comédiens pour la version française.Roger Carel m’avait dit que plusieurs scènes doublées ne convenait pas au réalisateur car en effet il avait fait appel à des comédiens venus du théatre comme Jean françois Lalley qui double Malcolm mac dowell.En revanche je sais que c’est Michel Deville qui à assurer la direction artistique du doublage de »Barry Lindon ».
J’ai omis de vous signaler qu’habituellement c’est le comédien Marc Cassot(disparu en janvier dernier)qui doubla longtemps Paul Newman puis Marcel Bozuffi à pris le relais quatre fois car Cassot jouait au théatre.
» LE TUEUR DE BOSTON (THE STRANGLER de Burt Topper, chez Artus) mérite d’être vu pour l’interprétation mémorable de Victor Buono en étrangleur schizophrène, obèse, égotiste avec son sourire terrifiant vampirisé par sa mère (Ellen Corby, saisissante). Cette première version de L’Etrangleur de Boston sortit quelques semaines avant les aveux de l’assassin. Son budget modeste, les décors minimalistes lui confèrent un réalisme brut de décoffrage. »
L’interprétation de Victor Buono, sa corpulence, ce rôle de tueur tourmenté, m’a évoqué Laird Cregar dans THE LODGER…
A Catherine
Bien sur
THE LODGER qui avec HANGOVER SQUARE du même Brahm forme un diptyque, comprenant à nouveau le couple George Sanders (qui dans les deux interprète un personnage positif, inspecteur et médecin, ce qui contredit la rumeur selon laquelle il n’aurait eu que des rôles de « cad », voir son interprétation extraordinaire d’uncle Harry dans le thriller domestique de Robert Siodmak), et Laird Cregar ; ce sont deux films que j’aime beaucoup. J’étais loin de me douter en découvrant LE CIEL PEUT ATTENDRE de Lubitsch que ce drôle de Diable avait interprété des meurtriers torturés !!
De la taille du télescope… Ella Raines et George Sanders dans The Strange Affair of Uncle Harry.
https://www.youtube.com/watch?v=wofiOvYi9Pc
« Le Tueur de Boston » est une œuvre étonnante, dotée de belles idées de mise en scène, fussent-elles – pour certaines – empruntées à d’autres cinéastes, à commencer par un certain Robert Siodmak (salué, précisément, dans la présente chronique) ; ainsi en va-t-il de ce gros plan d’une pupille, où se lit toute la fébrilité criminelle du maniaque (impressionnant Victor Buono) observant sa future victime en train de se dévêtir : une « trouvaille » directement inspirée de l’admirable première séquence de « Deux mains, la nuit » (« The Spiral Staircase », 1945). « Trouvaille » qui, depuis lors, a fait florès et que d’aucuns ont su, par la suite, recycler non sans efficacité (à défaut d’originalité) : qu’on se souvienne, par exemple, de l’œil de verre – perçu en caméra subjective – d’Adalberto Maria Merli dans l’inégal « Peur sur la ville » (1975) d’Henri Verneuil (film qui, du reste, doit beaucoup à la partition dissonante et pulsatile d’Ennio Morricone).
Rappelons que l’on doit également au trop méconnu Burt Topper, auquel aucune étude n’a été consacré en France (pas même dans « 50 ans de cinéma américain », qui ne prétendait pas – il est vrai – à l’exhaustivité) un remarquable pamphlet antimilitariste : « Héros de guerre » (« War Hero »/« War Is Hell », 1961). Filmé sans vedette (à l’exception notable d’Audie Murphy, dont la contribution se limite à celle de « voix off ») et, naturellement, sans moyens (l’armée US ayant refusé d’apporter son soutien au projet, à l’instar du « Attaque ! » [1956] d’Aldrich), l’œuvre – située durant la guerre de Corée – relate avec une vigueur et une sécheresse peu communes la fuite en avant – et la perte ! – d’un sergent tout à la fois lâche et meurtrier, sombre ganache « ivre d’un rêve héroïque et brutal », qui ira jusqu’à taire à ses propres hommes l’existence d’un cessez-le-feu, dans l’espoir de remporter une victoire sans péril, en prenant d’assaut une position ennemie insignifiante. La justice immanente voudra qu’il finisse par y laisser la vie, mais l’ironie du sort le verra promis à une scandaleuse décoration posthume pour un acte à la gloire criminellement dérisoire…
« Le Tueur de Boston » est une œuvre étonnante, dotée de belles idées de mise en scène, fussent-elles – pour certaines – empruntées à d’autres cinéastes, à commencer par un certain Robert Siodmak (salué, précisément, dans la présente chronique) ; ainsi en va-t-il de ce gros plan d’une pupille, où se lit toute la fébrilité criminelle du maniaque (impressionnant Victor Buono) observant sa future victime en train de se dévêtir : une « trouvaille » directement inspirée de l’admirable première séquence de « Deux mains, la nuit » (« The Spiral Staircase », 1945). « Trouvaille » qui, depuis lors, a fait florès et que d’aucuns ont su, par la suite, recycler non sans efficacité (à défaut d’originalité) : qu’on se souvienne, par exemple, de l’œil de verre – perçu en caméra subjective – d’Adalberto Maria Merli dans l’inégal « Peur sur la ville » (1975) d’Henri Verneuil (film qui, du reste, doit beaucoup à la partition dissonante et pulsatile d’Ennio Morricone).
Rappelons que l’on doit également au trop méconnu Burt Topper, auquel aucune étude n’a été consacré en France (pas même dans « 50 ans de cinéma américain », qui ne prétendait pas – il est vrai – à l’exhaustivité) un remarquable pamphlet antimilitariste : « Héros de guerre » (« War Hero » /« War Is Hell », 1961). Filmé sans vedette (à l’exception notable d’Audie Murphy, dont la contribution se limite à celle de « voix off ») et, naturellement, sans moyens (l’armée US ayant refusé d’apporter son soutien au projet, à l’instar du « Attaque ! » [1956] d’Aldrich), l’œuvre – située durant la guerre de Corée – relate avec une vigueur et une sécheresse peu communes la fuite en avant – et la perte ! – d’un sergent tout à la fois lâche et meurtrier, sombre ganache « ivre d’un rêve héroïque et brutal », qui ira jusqu’à taire à ses propres hommes l’existence d’un cessez-le-feu, dans l’espoir de remporter une victoire sans péril, en prenant d’assaut une position ennemie insignifiante. La justice immanente voudra qu’il finisse par y laisser la vie, mais l’ironie du sort le verra promis à une scandaleuse décoration posthume pour un acte à la gloire criminellement dérisoire…
à Bertrand: « Après avoir découvert le passionnant et terrible 99 HOMES (…)(le film n’est distribué en France qu’en VOD »
Bertrand Wild Side a sorti 99 en mai dernier je l’ai pris à ma médiathèque.
Drame médiéval se déroulant durant la bataille de Crécy »La passion Béatrice »est un film de Bertrand qui n’a pas à tort été compris par la critique et le public.Pourtant la reconstitution et le travail sur la photographie est magnifié par des couleurs picturales(forets,rivières,végétations)on sent le souffle du vent qui va s’abbattre dès le retour du maitre du chateau.Il y à aussi une atmosphère lourde et la mort rode tout le long de cette fresque tournée au chateau de Puivert puis dans les environs de Quillan.Les Corbières audoises sont un terrain fait de mystères et de forces invisibles.Puis le casting est à la hauteur:Robert Dhery dans le role de ce prètre un peu lunaire,Isabelle Nanty incarnant la nourrice,Maxime Leroux(que j’ai eu la chance de rencontrer à Luchon et trop vite emportée par la maladie),Monique Chaumette qui à souvent séjourner avec Philippe Noiret à Montréal et meme l’ancien chanteur des Garçons bouchers et de Pigalles,François Hadji Lazzaro.Plusieurs scènes sont d’une extreme violence:quand le jeune enfant trucide de plusieurs coups de couteau l’amant de sa mère,la sorcière qui est brulée vive,l’inceste entre le père devenu fou et sa fille,la chasse à Arnaud le fils campé par Nils ou le bébé abandonné dans la neige.J’oubliais la musique lancinante et mysterieuse à la fois qui donne à l’ensemble un film qui doit sortir chez nous en dvd.
Drame médiéval se déroulant durant la bataille de Crécy »La passion Béatrice »est un film de Bertrand qui n’a pas à tort été compris par la critique et le public.Pourtant la reconstitution et le travail sur la photographie est magnifié par des couleurs picturales(forets,rivières,végétations)on sent le souffle du vent qui va s’abbattre dès le retour du maitre du chateau.Il y à aussi une atmosphère lourde et la mort rode tout le long de cette fresque tournée au chateau de Puivert puis dans les environs de Quillan.Les Corbières audoises sont un terrain fait de mystères et de forces invisibles.Puis le casting est à la hauteur:Robert Dhery dans le role de ce prètre un peu lunaire,Isabelle Nanty incarnant la nourrice,Maxime Leroux(que j’ai eu la chance de rencontrer à Luchon et trop vite emportée par la maladie),Monique Chaumette qui à souvent séjourner avec Philippe Noiret à Montréal et meme l’ancien chanteur des Garçons bouchers et de Pigalles,François Hadji Lazzaro.Plusieurs scènes sont d’une extreme violence:quand le jeune enfant trucide de plusieurs coups de couteau l’amant de sa mère,la sorcière qui est brulée vive,l’inceste entre le père devenu fou et sa fille,la chasse à Arnaud le fils campé par Nils ou le bébé abandonné dans la neige.J’oubliais la musique lancinante et mysterieuse à la fois qui donne à l’ensemble un film qui doit sortir chez nous en dvd.
connaissez-vous PRISONNIERES DE GUERRE/2000 WOMEN de Frank Launder (celui de Launder&Gilliatt)? paru chez Elephant.
a MB
Jamais vu
merci
si Elephant disparaît le cinéma anglais va en prendre un coup dans l’aile dans l’édition française…
A MB
Je vais vérifier. En attendant je vous conseille d’écouter en podcast la dernier émission de LA PROCHAINE FOIS JE VOUS LE CHANTERAI et de relire l’article paru dans le Monde
Philippe Meyer : « Il faut stopper la dérive de Radio France »
LE MONDE | 27.03.2015 à 08h48 • Mis à jour le 27.03.2015 à 09h12
Par Philippe Meyer
Les informations publiées semaine après semaine par Le Canard enchaîné ne sont pas pour rien dans la grève de Radio France, mais on aurait tort de croire qu’elles en sont la cause unique ou même principale. D’ailleurs, lorsque, il y a un an, le même hebdomadaire révéla que le premier geste du PDG fraîchement nommé à l’unanimité par le CSA avait été de réclamer à sa tutelle une substantielle augmentation de salaire, aucune vague d’indignation, de réprobation ou même de simple déception ne parcourut la Maison ronde.
C’est qu’en 2014, après cinq ans d’une gouvernance médiocre, à la fois indolente et brutale, confiée par Nicolas Sarkozy à des amis ou à des complaisants, les personnels de Radio France n’accordaient d’importance qu’à une chose : avoir enfin un projet et un patron. Lors de l’arrivée de leur nouveau président, la plupart des collaborateurs avaient, comme ils l’ont aujourd’hui, conscience de l’importance des défis à relever.
Le premier de tous est de demeurer un service public dans un monde où l’on fait bon marché de l’intérêt général, dans un domaine, celui de l’audiovisuel, où la spécificité des programmes proposés par les sociétés nationales n’a fait qu’aller en s’érodant, et dans un secteur d’activité, celui de la culture, d’autant plus difficile à faire vivre qu’il est devenu une auberge espagnole en même temps qu’une variable d’ajustement budgétaire.
Des talents révélés
A ceux qui doutent de la nécessité d’un service public, il faut rappeler que, tout au long de son histoire, Radio France a justifié son existence en inventant des émissions et en révélant des talents. Pour les talents, il suffit de parcourir les grilles des radios commerciales : on y verra défiler des noms d’animateurs ou de producteurs dont les premiers pas ont été faits sur les antennes du service public, alors que la situation inverse est inexistante ou exceptionnelle. Quant aux programmes, où, ailleurs que sur nos antennes, aurait pu trouver place Pierre Desproges, où pourrait-on entendre aujourd’hui les feuilletons de France Culture, les comparaisons en aveugle de « La Tribune des critiques de disques », tant de programmes de reportage, tant d’entretiens préparés, tant de portraits fouillés ?
Maintenir et orienter cette spécificité en période d’austérité demande plus que jamais une vision, une volonté et le sens du risque. Ce sont cette vision, cette volonté, ce sens du risque qui ont été si fortement attendus et dont le défaut, pour l’essentiel, explique la grève.
Non qu’il n’y ait pas de raisons matérielles à ce mouvement : d’abord parce que les personnels ont le droit de savoir quel avenir leur est réservé, plutôt que d’en être réduits depuis un an à interpréter des bruits de couloir, des déclarations dans des antichambres, des confidences à des journalistes médias, démenties dès qu’elles soulèvent une difficulté. Ensuite parce que la « gestion des ressources humaines » de Radio France n’est pas digne d’un service public. Certaines méthodes couramment utilisées feraient même rougir dans des entreprises dont le profit est le seul but affiché. Certains manquements, s’ils n’étaient pas le fait d’une société dont l’Etat est l’actionnaire principal, conduiraient leurs responsables devant les tribunaux.
Chacun sait que nous sommes entrés dans une période de vaches maigres. Raison de plus pour apporter des réponses stratégiques aux problèmes économiques. Supplier l’Elysée et Matignon de donner à la Caisse des dépôts l’ordre d’acheter l’un de nos deux orchestres pour alléger le budget de la musique entre-t-il dans cette catégorie ? Les musiciens du National ou du Philharmonique n’ignorent pas que, en Allemagne, 37 formations symphoniques professionnelles ont disparu ou ont été contraintes de fusionner depuis 1992, entraînant la disparition d’environ 2 500 emplois de musicien dans un pays qui les protège mieux que beaucoup d’autres.
Mais ne brandir cette réalité que comme une menace ou une fatalité constitue-t-il une politique ? Pourquoi les formations musicales de Radio France sont-elles aussi gravement sous-utilisées, et pourquoi, hors de France Musique, leur travail est-il pratiquement absent des antennes ? On imagine pourtant quels services pourraient rendre ces orchestres et leurs musiciens dans des programmes d’ouverture et d’initiation à la musique classique, au jazz, à la musique contemporaine. On médite l’exemple donné par le travail approfondi et de long terme de l’Orchestre national de Lille auprès des populations les moins instruites de sa région. Plutôt que de les vendre, pourquoi ne pas associer les musiciens à une redéfinition de leurs missions ?
Maison mère de deux orchestres symphoniques, Radio France est aussi le premier employeur de comédiens du pays. Y a-t-il secret mieux gardé ? Au lieu d’être mise en avant comme l’un de nos atouts, la fiction souffre d’être considérée comme une inévitable obligation de notre cahier des charges, alors qu’une vision dynamique de ces programmes permettrait de leur donner toute la place que nous sommes seuls à pouvoir offrir.
Radio France s’est taillé une place particulière dans le domaine de la chanson. En matière d’interprétation, d’écriture, de composition, la période est foisonnante. Or le nombre de salles ouvertes à cet art est, lui, en diminution constante, et les quelques petits lieux qui demeurent en activité sont presque tous des parkings dont l’accès est payant. Si l’on ajoute que l’industrie du disque et le show-biz ont mis la main sur la plupart des radios commerciales, on mesure l’importance et l’utilité qu’aurait, à travers l’ensemble du réseau de Radio France, le développement d’une politique d’accueil et de rendez-vous. Or France Inter – dont Jean-Louis Foulquier avait fait la chaîne de la chanson – a supprimé trois des quatre émissions qui lui étaient consacrées et faisaient connaître les talents nouveaux.
Une ambition à conserver
En matière d’affaires publiques, nos antennes généralistes se perdent dans la multiplication d’émissions de plateau bavardes, dont les invités sont en général vus et entendus dans tous les médias, alors que notre force est de pouvoir produire des émissions de reportages et d’enquêtes approfondis, susceptibles d’informer intelligemment nos auditeurs sur le monde dans lequel ils vivent, de les aider à le connaître et à le comprendre.
Ces émissions sont dans notre ADN. Cela est vrai pour toutes les chaînes. Elles ont émaillé aussi bien les productions des rédactions que celles, plus légères, diffusées sous l’étiquette des « programmes ». On les a évoquées glorieusement lors du cinquantenaire, tout en continuant à en contredire ou même à en fouler aux pieds l’esprit et les ambitions. Nous disposons, pour relancer de telles émissions, d’un personnel capable, tant à l’antenne que dans les services techniques ; j’ajouterai même que le savoir-faire de cette dernière catégorie de collaborateurs, véritables travailleurs du son, est gravement sous-employé, et qu’on les cantonne à relayer des bruits de bouche alors qu’ils sauraient saisir et retransmettre les rumeurs du monde et en permettre l’analyse.
Les dernières années ont vu les chaînes, et notamment France Inter et France Culture, se livrer à une concurrence absurde, exacerbée par des rivalités et des ambitions subalternes. Faute de pouvoir justifier cette rivalité par une politique de programmes, chaque direction s’est arc-boutée sur des sondages dont la moindre variation à la hausse, le plus souvent inférieure à la marge d’erreur de ce type de mesure, est célébrée comme un Austerlitz, à grand renfort de trompette.
Radio France ne peut pas se payer de cette fausse monnaie, ni se complaire dans cette autosatisfaction ampoulée, ni se replier dans une crainte frileuse. Son mérite a toujours été de proposer à ses publics – je tiens au pluriel – des émissions dont ils ne savaient pas encore avoir envie. C’est ce qui a toujours donné une saveur particulière à son succès. Nous sommes une radio d’offre, avec les risques que cela comporte, pas une radio de marketing, même si le savoir-faire de ceux qui étudient les audiences peut nous aider à placer au mieux nos propositions dans la grille des programmes. Au lieu de cela, les rares facilités budgétaires actuelles sont attribuées à une entité dite « multimédia » dont la mission semble être de soulager la présidence de toute responsabilité éditoriale en la gavant de sondages dont les réponses sont induites par les questions, tout en professant que l’avenir de la radio est dans la vidéo !
Enfin la rénovation du bâtiment a été conduite avec une irresponsabilité ubuesque. Elle ajoute à l’appauvrissement des moyens de reportages et d’émissions à l’extérieur une raréfaction des studios et des moyens internes qui met en péril la production et laisse craindre que nous n’entrions dans la situation que connaît la télévision publique, dont les producteurs privés ont fait leur vache à lait, tout en exploitant éhontément le statut de l’intermittence et les ressources de Pôle emploi.
Interrogé sur son projet lors d’une récente assemblée générale, le président de Radio France a répondu que, faute de moyens, il lui était impossible de présenter une ambition. Je crains que ce ne soit là que l’on doit trouver la raison la plus forte d’une déception devenue désarroi avant de tourner à la colère.
Philippe Meyer est producteur de « L’Esprit public » à France Culture. Sur France Inter, il anime chaque samedi « La prochaine fois, je vous le chanterai ». Né en 1947, il est entré à Radio France en 1982
bravo Meyer! mais hélas, un état concret et complet et argumenté et enfin, désespérant de Radio France.
Bonjour Mr Tavernier
Avez vous des nouvelles à nous donner au sujet de la traduction en Français de la biographie d’Eyman Scott consacrée à John Wayne. Est-il toujours question de la publier aux Editions Institut Lumière/ Actes Sud?
Merci d’avance de votre réponse.
Cordialement
à Marc Salomon: En voyant CE QUE JE SAIS D ELLE de Garcia, j’ai constaté un truc bizarre dans l’image que j’avais déjà vu dans certains films par rapport aux extérieurs avec du ciel. Sur 1/5ème de l’image et dans la partie haute un dégradé qui va du noir au gris de haut en bas pour s’arrêter en douceur avec le bleu du ciel. C’est l’effet de je ne sais quel filtre qui peut passer avec les plans en extérieur quoique je n’ai jamais vu cette sorte de ciel dans la vie. Comment est-ce obtenu? (compte tenu que ça fait plaqué et sans intérêt). Le truc en plus avec le film de Garcia c’est que cet effet apparaît aussi en intérieur avec par exemple deux personnages qui se parlent avec champ-contrechamp, dans le champ disons l’effet est imposé et pas sur le contrechamp. Ca tient pas debout. Le chef d’oeuvre de Garcia y survit, certes. Si vous pouvez éclairer ma lanterne…
http://jlsitenet.free.fr/cequejesais_0102.jpg
à MB:
je n’ai pas les compétences de Marc Salomon, mais je crois qu’il s’agit d’un bête filtre comme on en utilisait beaucoup dans les années 70-80 et je trouve l’effet vraiment cheap et moche. Il y en a beaucoup si je me souviens bien dans LE CHRIST S’EST ARRETE A EBOLI de Rosi, et aussi dans UZAK de Nuri Bilge Ceylan revu récemment, en particulier un plan vraiment raté.
à Mathieu: je crois que c’est ça oui, mais la particularité est que dans le Garcia son utilisation est absurde! Ce genre de truc ne peut se faire que dans un plan fixe, si la caméra bouge le dégradé bouge aussi? Dans les 2 plans ci-dessus, il n’y a pas de raison qu’il figure dans un et pas dans l’autre, de plus ça passe à la rigueur en extérieurs mais pas en intérieurs. Il y a à d’autres moments du film, un manque de continuité du même genre çà et là, dans la même séquence il y est ou il y est pas le filtre, on dirait une erreur de film B, mais c’est une grosse prod!
A Mathieu :
La marque de filtres que vous évoquez (et qui commence par un « C »…) est une marque de filtres en résine du plus mauvais goût pour la photo amateur ! En cinéma professionnel ce sont plutôt les marques Tiffen, Lee, Harrison, Schneider…
Contrairement à ce que vous pensez, l’utilisation de filtres dégradés et autres filtres dits à effets (diffuseurs, polarisants…) est très fréquente en cinéma. Il n’est pas rare d’avoir une cinquantaine, voire une centaine de ces filtres, sur un tournage car il les faut de différentes tailles (carrés et/ou rectangulaires) pour couvrir des optiques au diamètre plus ou moins large.
Et ce n’est pas nouveau, à la grande époque du noir et blanc, le filtrage, surtout en extérieurs, était tout un art.
Mais généralement les filtres dégradés ne sont pas faits pour être perçus par le spectateur non averti même si on trouvera des exemples d’effets volontairement appuyés comme chez Raoul Ruiz, Mauro Bolognini et j’en passe !
Aujourd’hui, la post-prod numérique permet certes beaucoup de choses et de façon plus subtile et localisée mais cela a un coût et beaucoup d’opérateurs préfèrent aussi contrôler leur travail à la prise de vue. Le résultat n’est jamais exactement le même de toute façon. Certains chefs opérateurs sont réputés pour utiliser beaucoup de filtres et d’autres pas du tout !
Pour revenir à CE QUE JE SAIS D’ELLE, ce qui est surprenant c’est ce parti-pris de marquer autant un effet sans cohérence apparente et en intérieur !
Comme disait George Cukor en parlant de Harry Stradling : « les cameramen ont des tas de manies et il faut les surveiller de très près. » !
à Mathieu et Marc Salomon: je note que CE QUE JE SAIS était le 15ème film long-métrage de Lubezki comme dir photo et le 1er de Garcia comme réal, je crois pas que dans ces conditions, Garcia ait eu beaucoup d’autorité pour contrôler un peu ce que faisait Lubezki, surtout dans la machine américaine d’une grande production où le réal débutant peut être un peu ballotté et compter comme la 4ème roue du carosse: c’est complètement dément, je viens de revoir le film (sans le moindre ennui) et cet effet de filtre apparaît en dépit du bon sens dans la même scène dehors, dedans, d’un plan à l’autre sans qu’on ne puisse en apprécier un bénéfice quelconque au niveau de l’expression de qqch de précis (emphase sur un sentiment ou une ambiance etc.), en + que personne ne se soit insurgé après, un producteur tt simplement, bizarre? (ceci dit cet effet de filtre peut-il être supprimé au tirage ou même avant?).
(Garcia lui-même a été dir photo (« cinematographer ») sur des projets moins importants que ceux qu’avait connus Lubezki, de 89 jusqu’à CE QUE JE SAIS en 2000).
L’admirable est que le film de Garcia passe à travers toutes ces incongruités stylistiques en en resortant magnifique, léger, évident, superbe. Ce ne serait pas la puissance de la mise en scène mais de son mystère dont il faudrait parler (et le percer, du coup). Je suis surpris du peu de retours sur ce film pourtant après deux visions, je ne crois pas le surestimer! Ca c’est le mystère des appréciations sur un film!
A MB
Deux choses : les dégradés ont été très à la mode chez certains directeurs photos et je vous trouve injuste pour de Santis qui, c’est vrai en abusait (quelque fois, c’était pour atténuer un ciel qui claquait : « le soleil est le plus grand ennemi du chef opérateur » disait le même de Santis) surtout dans le CHRIST mais le travail de caméra, les intérieurs de CADAVRES EXQUIS et même de CARMEN (je vous incroyablement severe sur ce film qui a un mouvement une utilisation des décors naturels formidables et il y a beaucoup de rôles très bien chantés), c’était assez magnifique
Certains problèmes sur le Garcia vient de ce que cela a du être un film tourné très vite, sans argent et on laisse passer des erreurs mais le résultat reste formidable. Mais le film reste méconnu
à Bertrand: CE QUE JE SAIS D ELLE: je ne parlais que de Garcia et Lubezki, pas de de Santis ni CARMEN de Rosi (que je n’ai jamais vu).
« Certains problèmes sur le Garcia vient de ce que cela a du être un film tourné très vite, sans argent et on laisse passer des erreurs mais le résultat reste formidable. Mais le film reste méconnu » très intéressant, j’aurais pensé à une grosse prod étant donné G Close et C Diaz. Par contre on laisse passer des erreurs oui mais ici ça reste très gros. Je dirais qu’ils ont forcément remarqué l’erreur à un moment donné mais choisi de la laisser. Mais la chose la + intéressante à dire sur CE QUE JE SAIS D ELLE est que le film est terriblement singulier et grâcieux, sans doute pour cette défense et illustration de la féminité Garcia a-t’il vu juste d’opter pour une mise en scène grâcieuse, délicate que sais-je etc. Et que ça survit magnifiquement à des erreurs de filtre.
A MB
Je pense que vu le type d’actrices, elles avaient toutes accepté de travailler pour un salaire minimum étant donné l’originalité du projet et des thèmes abordés
à Bertrand: vu. De Glenn Close ça ne m’étonne pas et Cameron Diaz pourquoi pas, des actrices bien typées dans le mainstream ne sont pas fâchées de faire un peu autre chose!
Vous savez que dans la scène où Katy Baker donne un coup de frein et du bras essaie de retenir son passager nain elle ne met pas le bras au-dessus de la tête de celui-ci mais bien sur sa poitrine, votre mémoire vous a trompé mais on aurait presque aimé que ce fût la façon que vous indiquez. Ca ne change rien au fait qu’ils soient tout aussi gênés la scène est tout aussi réussie… Zut je n’arrive pas à décortiquer ce film qu’est ce qui fait qu’il est réussi, je suis pas doué pour la synthèse je ne vois que les détails.
Sur CARMEN, c’est moi qui en avais parlé. Mon problème, c’est qu’on voit à l’écran la même chose qu’on voit sur une scène, sauf que les décors sont naturels. Les mouvements de caméra n’empêchent pas cette impression. Il manque une vision personnelle, nourrie par la nouvelle par exemple, ou autre. Les chanteurs font sûrement de leur mieux mais ça reste du tout venant, qu’on a vu mille fois. Domingo n’est pas mauvais, c’est un ténor de tradition ordinaire. D’autres auraient rayonné. Migénès est une séductrice, ô combien, mais elle n’a pas le mystère diabolique qu’on attend désespérément chez ce personnage, le côté chat sauvage prêt à bondir et à planter griffes et dents.
Ce serait une vraie originalité de tourner ce personnage vers son portrait originel.
Et puis montrer des images de corrida sur le prélude; un étudiant de première année en cinéma aurait trouvé plus original. Sur une musique aussi raffinée, il y avait sûrement autre chose à susciter chez le spectateur que la honte d’être un être humain. D’autant que ça nous éloigne de la musique de Bizet , qui ne parle pas de ça; et le lien avec l’histoire de Carmen n’est pas à ce point essentiel qu’on nous oblige à encaisser la boucherie pendant tout ce temps.
Mais encore une fois, ce n’est que moi.
Sur Faith Etham (Micaëla) ça m’a un peu refroidi qu’elle ait l’air un peu trop âgée parce que je l’avais vue sur scène deux ou trois ans avant : mignonne et talentueuse comme c’est pas permis !
à Marc Salomon:
Bien sûr, à propos de la marque commençant par un « c », je parlais de photo, et aussi professionnelle, et d’un emploi en photo contemporain des films de Rosi dont on parlait, d’un phénomène de mode. Dans LE CHRIST… les filtres dégradés sont aussi employés lors de scènes de pluie, pour masquer le fait que non seulement il ne pleuvait pas, mais qu’en plus le soleil brillait. Je pense qu’on peut utiliser tous les filtres qu’on veut , du moment que ça ne se voit pas (dans un film à l’esthétique réaliste), ce qui n’est le cas ni du CHRIST…, ni de UZAK (je n’ai pas vu le Garcia).
Plutôt surprenant comme parti-pris… Compte tenu de l’année de production du film, il y a peu de chance qu’il s’agisse d’effet numérique rajouté en post-prod.
Donc, oui, je pencherais plutôt pour de simples filtres dégradés, parfois colorés, comme pour « plomber » l’image en assombrissant le haut du cadre, en extérieur comme en intérieur.
Choix étrange et contestable d’autant qu’il est appliqué sans raison apparente.
Le chef op Emmanuel Lubezki a fait beaucoup, beaucoup mieux depuis !
Les chefs op, même les plus grands, peuvent avoir des manies ou, du moins, des idées parfois saugrenues…
La perle dans le genre revient sans doute à Pasqualino de Santis qui, dans un plan de CARMEN de Rosi, a découpé une gélatine gris neutre pour la placer très maladroitement sur un ciel à contre-jour à cheval sur le haut des ruines d’une cité fortifiée…
L’objectif très grand angle (P. de Santis adorait les très courtes focales) associé à un diaphragme fermé ne fait qu’accentuer la délimitation du filtre découpé :
https://www.flickr.com/cameraroll
à M Salomon: merci, sinon le lien de Flickr mène à Yahoo avec demande de connexion, comprends pas pourquoi!
à Marc Salomon:
la photo du film LE CHRIST S’EST ARRETE A EBOLI dont je parlais est aussi de Pasqualino de Santis et on voit aussi le bord de la partie sombre du filtre, ça fait vraiment daté je trouve, on utilisait aussi ces filtres en photo, il n’y a qu’à feuilleter des vieux numéros de la fin des années 70 début 80 du magazine Géo, pleins de ciels plombés et brunâtres. je viens de taper le nom de la marque de ces filtres en gélatine sur Google, elle existe toujours et propose toujours le même genre de produit, étonnant à l’ère numérique. Voici comment le site de la marque décrit son « Filtre Dégradé Tabac T1 »: « Ce filtre dynamise les sujets en créant un effet hollywoodien »…
A Marc : C’est pas grave, ce n’est que le CARMEN de Rosi.
A MinettePascal
QUE LE ????
J’avoue que je n’ai pas aimé ce CARMEN.
Les chanteurs d’opéra devraient prendre de sérieux cours de comédie.
Migenes ne ressemble pas à la Carmen de Mérimée ( qui essaiera de retrouver ce personnage ?) , fait un peu vulgaire.
Domingo a la voix du bon dieu mais son talent de comédien est très limité.
Raimondi a ce talent de tragédien qui manque à la plupart mais ça ne suffit pas. La mise en images ne m’a pas convaincu, pas de magie, pas d’univers et des idées pas toujours folichonnes. J’ai eu le fou rire quand je l’ai vu en salle avec des plans comme celui où Carmen sur le dos plonge ses jolis petons dans la moquette à Placido.
J’attendais sans doute trop…
Ne confondont pas Jacques et Willy Rozier qui était un réalisateur Belge qui à commençé sa carrière dès les années 30.J’ai trouvé et vu un film dont la trame rappelle fortement »Le salaire de la peur »ou »100.000 dollars au soleil »,il s’agit de »Les tétes brulées »en 1967 avec un casting détonnant(H.Vernon.P.Clay,J.Dynam,Lang Jeffries et Jacques Dufilho dans le role d’un idiot en plein désert).Le patron d’un garage recrute des bras cassés en Libye afin de transporter des armes pour le FLN en Algérie.Tout se gate quand ils s’aperçoivent que la femme du patron s’est caché dans un camion.Tout ceci reste un petit film vite oublié pourtant Rozier à réaliser la série des Callaghan dont je ne connais pas.Bertrand éclairez moi svp?
A Rouxel
Personne n’a jamais confondu ET J’AI MENTIONNÉ ici le coffret Callaghan. Rozier est un réalisateur nul
C’était à titre indicatif,pour tous les curieux qui ne sont pas des »cinéphiles chevronnés ».Moi qui fréquente souvent la Médiathèque ou la cinémathèque de Toulouse je conseille fortement à des jeunes étudiants de l’ESAV(qui est une école de cinéma)d’aller s’aventurer sur ce blog et d’essayer de contribuer selon ses envies.
à Rouxel: franchement pour confondre Jacques et Willy faut vraiment être un peu neuneu. Pour Onfray c’est comme l’affaire Dreyfus, ça a assez duré d’en parler y’a même eu des insultes (« ignorants qui ont des comptes à régler »…) fermons le dossier et keep on running comme vous dites?!
Il y a quelque chose de touchant à voir Rouxel, au fil de ses interventions, découvrir le cinéma, oubliant qu’il s’adresse ici à quelques cinéphiles chevronnés…
J’attends toujours qu’il nous évoque une scène d’un film russe où un landau dévale les escaliers d’Odessa…
A Marc Sallomon.Je suis curieux de nature et ne prétend pas etre un cinéphile chevronné(j’ai horreur d’enfermer les individus dans des cases avec ces expressions toutes faites à la hate).Je m’interesse à la peinture,au dessin,au théatre en France qui est le parent pauvre de la culture,je lis des ouvrages que l’on m’impose pas(« Soumission »de Houellebecq »par exemple),j’adore les vieilles séries anglaises ITC(Le prisonnier,Chapeau melon,Les champions,L’homme à la valise et meme les séries westerns US: »Les mystères de l’ouest,Gunsmoke police des plaines,Les bannis,La grande vallée ou Chaparal).Que ceux qui ne veulent pas me lire le fasse ou ils qu’ils aillent sur « Sens critique ou Allo ciné,.
A Rouxel
Pas d’énervement. Il n’y avait aucun mépris
A Bertrand : « Pas d’énervement, il n’y avait aucun mépris » –> aucun mépris, oui peut-être, si on considère cette condescendance détestable comme autre chose que du mépris.
D’accord avec Sullivan, Rouxel a parfaitement le droit de parler de films ou de réalisateurs que certains d’entre nous connaissent parfaitement : parfois un avis neuf sur un film plus connu va ouvrir des perspectives intéressantes : pas besoin d’être « cinéphile chevronné » pour être curieux (la curiosité est d’ailleurs le propre de tout cinéphile qui peut démarrer par voir des nanars ou de la série B et s’intéresser ensuite à des « chefs d’œuvres » : il n’y a pas de règles ! Regardez l’exemple de Tarantino !). Et Marc Salomon, nous avons le droit de parler du CUIRASSE POTEMKINE et de la scène des escaliers ! Soit dit en passant, un des films d’Eisenstein que j’aime bien et dont on parle moins est QUE VIVA MEXICO (même si l’oeuvre fut reconstituée), annonçant par certains côtés le sublime SOY CUBA de Kalatozov…
Sachez que toutes les semaines il y à sur ce blog des nouveau venus qui donnent leurs avis sur des films déjà chroniqués ici(voyez le tueur de Boston,ce n’est pas la première fois qu’on écrit sur ce film).Cher Brady descendez de votre piedestal,vous n’avez pas la science infuse sur le sujet(ni moi d’ailleurs)mais j’essai à travers mes commentaires d’éclairer certaines lanternes qui sont éteintes depuis longtemps.
à Rouxel: ça y est c’est moi qui m’en prend plein la tronche parce j’ai dit que personne ne confond Willy et Jacques ici? C’est pas juste et du haut de mon piédestal je proteste vigoureusement zut alors?!
keep cool man?
SMART MONEY de AE Green bonne surprise, mais vous en avez déjà parlé ailleurs: le début est planplan mais les seconds rôles font une assise solide: Noel Francis joue une garce aux yeux fatigués qui roule Robinson mais finit par tomber amoureuse de lui, sans qu’elle n’ait besoin de se racheter ou repentir! Un autre truand du nom de Sleepy Sam est assez impressionnant dans sa nonchalance même (joué par Ralph Harolde). La direction d’acteurs laisse assez de souplesse pour que celui-ci se permette avec un naturel fou qqs bouts de phrase tronqués ou borborygmes inaudibles: Green réussit d’ailleurs les séquences assez longues de deux parties de poker truquées centrées sur Robinson et Harolde qui veut l’arnaquer, qui sont saisissantes grâce à la précision du cadre, de la légèreté apparente de la mise en scène: c’est là que l’on se réveille! De toute façon, tous les acteurs sont époustouflants de souplesse et de naturel. Il y a à la fin un mélange insolent de « péché » et d’héroïsation dans le personnage de Robinson qui devient tout à fait sympathique, faisant marrer par ses craques aux journalistes le flic qui l’emmène en taule, fier de se charger d’un bandit aussi célèbre! Même genre de séquence typiquement américaine où la célèbrité du criminel semble l’absoudre de tout côté immonde à la fin de BADLANDS! On doit pouvoir en trouver d’autres ailleurs. Mais aussi Robinson n’a tué personne… Cagney trépigne et laisse voir la vedette sous la camisole du second rôle! Vivement GAMBLING LADY (demain) et vive les enregistreurs!
Bonjour monsieur Tavernier,
je sais que vous n’êtes pas forcément un grand admirateur de John Sturges mais l’autre soir je suis tombé sur un de ses derniers films « Chino », western franco-italo-espagnol de 1973 (réalisé par Duilio Coletti ??) (ce film dont je pouvais craindre le pire n’est finalement pas si mauvais que cela et les rapports entre Bronson et le gamin sont intéressants mais je vous épargne le jeu toujours aussi fade de madame Bronson, Jill Ireland, la présence de Marcel Bozzuffi et les décors de la ville qui sont minables et semblables à bon nombre de western spaghetti). En fait, je me demande quel a pu être le rôle de Sturges dans ce film (impôts à payer ?)
A MAXOU37
Je ne sais pas du tout. Les derniers Sturges sont décourageants mais j’ai défendu 7 SECONDES EN ENFER et j’aimais bien certains de ses films noirs comme LE PEUPLE ACCUSE O HARA
Diffusion demain soir au Cinéma de Minuit de GAMBLING LADY (1934) de Archie Mayo, Pré-Code avec Barbara Stanwyck…qui joua aussi dans un LADY GAMBLES (1949) de Michael Gordon.
Rien à voir l’un avec l’autre, mais le Mayo vaut-il le coup ? Des retours font état d’un script assez médiocre.
A Angelillo
Mayo était un des cinéastes les plus ternes, les moins passionnants de la Warner. Je crains le pire. J’ai dit du bien d’un film parce qu’il était écrit par Rowland brown
Oui, le fameux DOORWAY TO HELL.
Défendus dans une autre entrée de votre blog, je continue de conseiller SVENGALI pour son étrangeté et, surtout, l’hyper-référentiel UNDER 18, hilarant contre-pied à la sinistrose des Pré-Code de l’époque. Et ces 2 films ont en plus en commun l’adorable Marian Marsh, étoile filante aujourd’hui oubliée…
Je voudrais voir un jour son intrigant dernier film, ANGEL ON MY SHOULDER, dont je n’ai que l’extravagante et excitante bande originale de Tiomkin qui dit beaucoup de choses et, comme souvent avec Tiomkin, sans doute plus que ce qu’il y a à l’écran !
En revanche son PETRIFIED FOREST mérite bien son adjectif et, en plus, le souvenir d’un Leslie Howard en transe, récitant à tout va du François Villon en plein désert californien, est un grand moment de comique involontaire. Tiens, il faudra d’ailleurs un jour se pencher sur la question de François Villon dans le cinéma américain. Plusieurs films y font directement référence et j’ai même vu à la Cinémathèque de Toulouse une copie 16mm d’un film de George Waggner avec Errol Flynn dans le rôle de François Villon !
Mayo était peut-être terne mais j’ai un très bon souvenir de The Mayor of hell, ainsi que de The black légion, et il me semble que j’avais trouvé un certain charme à Moontide, dont il n’était pas complètement responsable il est vrai puisque Lang en avait fait un bout et puis il y avait (notre) Gabin, et puis aussi leur Ida Lupino, ça peut suffire à donner du charme à n’importe quelle bluette. Ah… Gabin qui jacte english…
à Bertrand: UNDER 18 de Mayo était frappant, notations sociales très claires, une fin heureuse sans concession: le thème était pragmatique à savoir la peur de se lancer dans un mariage dans des conditions économiques mauvaises pour des gens de la bourgeoisie moyenne (deux filles qui vivent avec leur mère c’est déjà une indication du niveau de vie). C’était donc un pre-code typique, et par ailleurs vraiment réussi. GAMBLING LADY On verra.
UNDER 18: Writing Credits (in alphabetical order)
Frank Mitchell Dazey … (story « Sky Life »)
Agnes Christine Johnston … (story « Sky Life ») (as Agnes C. Johnston)
Charles Kenyon
C’est le premier des six films, si aucun ne m’échappe, que Stanwyck et McCrea ont tourné ensemble. Gambling Lady n’est pas le meilleur c’est certain mais il vaut la peine d’être vu je pense.
Après avoir revu le film hier j’ajouterais juste qu’il est l’occasion de voir Stanwyck répéter un peu le rôle de tricheuse qu’elle jouera pour Lady Eve, quelques années plus tard. Et je suis bien d’accord pour dire que ces films pre-code ont toujours un intérêt visuel de documentaire, les costumes, les décors, les habitudes linguistiques, certains bons comédiens récurents.
De McCrea à Fonda, le beau début d’une carrière de « reine ».
Voilà pour ajouter quelques mots de d’amateur tandis que j’attends ceux de ce très cher Patrick Brion.
à Stag: Stanwyck ne joue pas une tricheuse dans GAMBLING LADY mais une joueuse qui au contraire fait de l’honnêteté une condition sine qua non à son métier. Ce qui éloigne ce film du réalisme et du pre-code habituel (il est sorti en mars 34 et le code proposé (fortement conseillé même!) aux cies de production dans l’été de la même année!)en + de son manque de notation sociale, l’honnêteté indécrottable de Stanwyck, le personnage irréprochable de McCrea et aucune zone d’ombre ne vient se fixer sur un mélo au suspense soporifique consistant laborieusement à réunir les deux amoureux divisés par un malentendu créé par une garce assez fâlote (C Dodd) et qqs évènements secondaires à faire baîller d’ennui. Peut-être la production a-t’elle voulu se mettre en règle juste avant l’arrivée du code. La archiemayonnaise s’est liquéfiée (oui, je sais mais fallait bien que qqn se décide à la faire, celle-là!). Et quand on pense à la qualité des acteurs dans SMART MONEY vu juste avant, ça fait un choc.
Sur De Mille : alors que ses films muets sont de vrais bijoux, ses films parlants il faut se les farcir quand même (pardonnez l’expression). Reste effectivement les films pre code où on peut admirer l’érotisme et la quasi nudité de Claudette Colbert dans CLEOPATRE et le SIGNE DE LA CROIX. Pour le reste je me suis personnellement débarrassé d’un bon nombre de ses films parlants en dvd comme WASSEL, TUNIQUES ECARLATES et même UNCONQUERED qui est d’un statique et d’un formalisme (même Gary Cooper ne sauve pas le film : bon courage Bertrand à la re vision !).
Un film m’avait pourtant assez plu lors de sa découverte LES NAUFRAGEURS DES MERS DU SUD et sa très belle scène de la tempête (à revoir aussi ne serait-ce que pour la pieuvre qu’Ed Wood réutilisera sans son mécanisme dans BRIDE OF THE MONSTER (d’après la légende, elle vient soit de ce film soit du REVEIL DE LA SORCIERE ROUGE. Ou peut-être des deux !).
Je n’ai pas encore vu les westerns de De Mille et espère donc une bonne surprise de son BUFFALO BILL avec Cooper (peu motivé par PACIFIC EXPRESS d’après ce qui en est dit ici).
Il me reste à découvrir aussi SAMSON et DALILA acheté en blu ray et espère un scénario moins lourd que ses DIX COMMANDEMENTS de 1956 (que j’ai pourtant vu deux ou trois fois et que je ne peux plus revoir…)
A Damien
Moi je ne suis pas arrivé au bout des 10 COMMANDEMENTS (parlant, le muet est bien) tellement c’était joué comme dans l’Assassinat du duc de Guise
A Damien et M.Tavernier : Vous êtes durs avec les 10 COMMANDEMENTS, je trouve. Même si on frôle souvent la parodie, c’est à la fois un sacré spectacle et de beaux tableaux de tragédie dans les scènes d’intérieur.
Ses péplums ont sûrement mieux appris les histoires de la Bible aux mômes que les cours de cathé des abbés de village.
Je ne suis pas certain que De Mille ait eu beaucoup d’influence sur le cinéma mais il donne toujours des idées aux metteurs-en-scène d’opéra. Combien de SAMSON ET DALILA de Saint-Saëns en technicolor !
Et ce sont loin d’être les pires !
A Minette Pascal, c’est vrai que De Mille sans le vouloir (ou en le voulant un peu je crois) a laissé une imagerie de la bible dans le souvenir de beaucoup d’enfants (l’exemple parfait est Scorcese qui l’avait découvert ainsi et dont le film est devenu une de ses madeleines de Proust). Car De Mille a été influencé par la peinture classique et s’évertuait à rendre vivant (!) ces tableaux. Pour pousser un peu loin la critique : les 10 commandements pourraient très bien se voir comme un roman photo en technicolor où l’on admirera dans chaque plan la composition, les dorures et le stuc. Mais se farcir 3 heures de visionnage, oups : plutôt indigeste… Le meilleur moment du film reste le passage des plaies d’Egypte (passage comme par hasard choisi par Scorcese dans son VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA AMERICAIN) : la langueur des plans donne pour une fois un côté sournois et inexorable à tous les maux qui s’abattent sur l’entourage de Pharaon. Je vais voir et découvrir SAMSON ET DALILA, premier péplum en technicolor de De Mille en espérant éviter l’ennui.
C’est vrai que les péplums des années 50-60 sont difficiles à revoir du fait de leur leur durée. Qui ici s’est réservé 4 heures de temps pour s’enfiler d’un coup BEN HUR ? (moi j’ai du voir à chaque fois des bouts ou des portions. Ayant le blu ray du film, je pourrai tenter un jour l’expérience de le voir d’un bout à l’autre). Le CLEOPATRE de Mankiewicz est lui influencé par le théâtre et pourrait de prime abord être languissant : c’est sans compter le talent d’écriture du réalisateur et qui en fait un très bon film. De même le crépusculaire LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN m’avait bien plu (malgré Sophia Loren et Stephen Boyd mais pourtant pas si mal sous la caméra de Mann) d’autant que c’est pratiquement le dernier péplum majeur d’une époque (il faudra presque attendre 35 ans avec le GLADIATOR de Scott pour retrouver un vrai succès public !). Dans 50 ans vous vantez Bertrand LE ROI DES ROIS de Ray que je n’ai pas encore vu et qui serait un des meilleurs péplums de l’époque (avec BARRABBAS de Fleisher) : Ray avait dû s’intéresser au personnage de Jésus, rebelle s’il en était ! Et non Michel Onfray, on est pas sûr que le personnage de Jésus était habillé et portait la barbe comme ci ou comme ça ou que la multiplication des pains ait eu lieu sur ce type de colline avec autant de monde ! Plaisanterie à part, le péplum biblique est de toute façon une imagerie mythifiée de la réalité supposée : il reste pour le cinéphile à juger de la qualité ou non de ces films comme dans n’importe quel autre genre…
Vous allez surement etre decue au sujet du ROI DES ROIS. Film a mon humble avis tres moyen.
A noter que la voix off de la V.O etait Orson Welles et qu ‘il refusa d ‘etre au generique tant il trouva le film mauvais.
A MB, oui j’ai mal exprimé le fait qu’elle manie les cartes.
A MB et Bertrand,
Je connais mal cette histoire de censure « code ». Elle aurait empêché que l’on voit Stanwyck en sous-vêtements dans PURCHASE PRICE j’imagine mais sur Gambling Lady effectivement qu’aurait interdit le « code » ?
Qu’une femme soit vue dans un milieu « d’hommes », à une table de jeu, ou dans d’autres films, en train de fumer, de boire ?
à D Doussin: en effet dans BRIDE la pieuvre n’avait pas de mécanisme, c’est Bela Lugosi qui agitait les tentacules prétendument enserré par le malheureux céphalopode qui n’en pouvait mais. Je crois n’avoir jamais autant ri de ma vie j’aurais dû ajouter ce film aux meilleurs comédies demandées par M Pascal.
50 ANS: « personne dans l’équipe ne sut déclencher le mécanisme qui l’animait ».
Voilà: soit il y en avait pas soit on savait pas le faire marcher!
A Damien D.: Vous êtes sûr que BEN HUR fait 4 heures ? Je l’ai déjà vu en entier et sans trop de mal mais peut-être était-ce une version dégraissée (la bande-annonce ?).
Les 10 COMMANDEMENTS et BEN-HUR , ce sont en plus de beaux livres d’images de foutues bonnes histoires, des scénarios en béton et ça aide quand même pas mal à encaisser la durée.
Et puis au moins, on a de bons acteurs bien dirigés. Le problème de la longueur des oeuvres se pose encore plus à l’opéra ( Aïda, Samson et Dalila les meilleurs péplums sur le papier !) où les metteurs-en-scène ne brillent pas toujours par leur direction d’acteurs et les chanteurs très rarement des tragédiens.
Je ne me souviens plus de SAMSON au cinéma mais Victor Mature me fait un peu peur.
à Damien:
Dans le très barbant NORTH WEST MOUNTED POLICE on voit aussi parait-il Robert Ryan, mais je n’ai pas été fichu de le reconnaitre. Et Paulette Godard est une actrice très très limitée…
A Mathieu
Assez d’accord. Elle a été bonne dans MODERN TIMES, dans le JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE et dans un Mitchell Leisen
C’est une des dernières réponses que je poste avant mon départ pour Los Angeles et le festival de Telluride
A Bertrand, sur Paulette Goddard et Leisen,
Je ne sais pas si vous faites référence à « Par la porte d’or » (Hold Back the Dawn), je la trouve bien dans son rôle dans ce film.
Bon festival à vous !
A stag
Je pensais sur tout à KITTY où elle est très belle et superbement bien habillée plus qu’à BRIDE OF VENGEANCE où elle joue une Borgia
à Stag:
à propos du couple Stanwyck-McCrea, j’ai vu récemment UNION PACIFIC de DeMille, que 50 ANS qualifie de chef-d’oeuvre, et je dois dire que j’ai été très déçu. Je dois être allergique à DeMille (mais j’ignore toute son œuvre muette). J’ajoute que le dvd Universal France offre une qualité d’image nettement inférieure au dvd américain (si j’en juge par les captures de dvdbeaver), et surtout une durée nettement moindre (un bon quart d’heure, en tenant compte du « PAL speed-up »).
A Mathieu
Hennetement, nous n’avons pas osé revoir le film, les parlants de de Mille récemment m’ont tous déçu après les premiers comme CLEOPATRE ou LE SIGNE DE LA CROIX. J’attend de revoir UNCONQUERED
à Bertrand et Mathieu: j’avais gardé un souvenir bouleversé de DYNAMITE avec Charles Bickford. A un moment il y a une fête gigantesque chez les riches et une flopée de jeunes femmes moyennement vêtues se laissent rouler debout à l’intérieur de grands cerceaux en guise d’attraction pour les invités. C’est un parlant de 29. Pas de dvd il faut attendre un passage en cinémathèque ou festival pour le voir.
« Honnetement, nous n’avons pas osé revoir le film (UNION PACIFIC), les parlants de de Mille récemment m’ont tous déçu après les premiers comme CLEOPATRE ou LE SIGNE DE LA CROIX. »
A Bertrand
Je trouve THE PLAINSMAN, authentique film d’aventures, toujours aussi splendide de bout en bout ; et UNION PACIFIC est tout de même bien plus réussi et prenant que NORTH WEST MOUNTED POLICE…
A Bertrand
Même LES AVENTURES DE BUFFALO BILL ?
A Mathieu,
Je connais mal De Mille, j’ai le sentiment d’un cinéaste qui aimait traiter (quelques fois ?) de grands sujets historiques tel que la construction du chemin de fer aux USA ? Sur certains films dont vous parlez sur ce sujet il a peut-être été trop ambitieux, ou mauvais si j’en juge sur ce que je lis, personnellement je ne me souviens pas avoir vu les dix commandements. LES CROISADES est agréable.
J’aime beaucoup PACIFIC EXPRESS, je ne pense pas que Stanwyck ou McCrea en soientt seuls responsables. DeMille a ajouté à l’aventure historique une histoire de romance, j’aime beaucoup la fraîcheur de Stanwyck, l’histoire avec son père et cette locomotive, quelques intrigues qui enveloppent le tout, Donlevy en parasite ou Preston (comme Arthur Kennedy dans LES AFFAMEURS) en faux-frère. Personnages intéressants.
McCrea et Stanwyck n’ont pas tourné leurs meilleurs films ensemble mais UNION PACIFIC a de solides arguments je trouve.
à Stag: GAMBLING LADY: le fait que Stanwyck soit une joueuse professionnelle fait pre-code mais le fait qu’elle refuse de tricher fait post-code! Mais surtout les personnages n’ont pas de zone d’ombre, et il n’y a pas d’humour inconvenant ou cynique. Je ne vois pas beaucoup de nudité dans les pre-code, les audaces étaient surtout sociales (WILD BOYS malgré son happy end). L’un de mes préférés est OTHER MEN S WOMEN (encore Wellman). J’espère que Warner France va poursuivre sa collection, j’ai l’impression que je les ai tous vus (en suivant les conseils donnés ici par notre hôte).
Il y en a beaucoup et parmi les plus forts qui n’ont pas été distribués ici :DOWNSTAIRS de Monta Bell, MASSACRE
à BT: notés! j’espère qu’ils ont des st! Sinon à mes préférés vus récemment j’ajoute HEROS A VENDRE qui est un chef d’oeuvre et qui est ENCORE de Wellman!
A MB,
Warner france a fait un super boulot sur ces éditions c’est vrai !
à Stag:
Robert Preston jouera quelques années plus tard un rôle assez similaire de faux frère dans une histoire de pilleurs de trains dans WHISPERING SMITH de Leslie Fenton, avec Alan Ladd, un western très classique mais très agréable (disponible chez Sidonis dans un transfert assez pimpant qui ajoute au plaisir de la vision). SANTA FE d’Irving Pichel avec Randolph Scott reprend beaucoup des thèmes d’UNION PACIFIC (la construction du chemin de fer, le faux frère -là il s’agit des véritables frères du héros, passés au service de ceux qui veulent empêcher la construction de la ligne par tous les moyens…) mais j’avais trouvé le traitement plat et répétitif et la mise en scène très fade.
A Mathieu,
Vous m’avez fait une fausse joie je me régalais de commander deux nouveaux westerns ! Je ne me souvenais pas de ces titres mais en fait je les ai déjà, il faut que je les revois.
Je les ai sous les titres français LA BAGARRE DE SANTA FE et SMITH LE TACITURNE.
Merci quand même.
à Stag:
Pardon je préfère utiliser les titres originaux surtout quand les titres français prêtent à confusion comme LA BAGARRE DE SANTA FE pour un film qui ne se situe jamais à Santa Fe (Santa Fe c’est le nom de la compagnie de chemin de fer), ce qui me fait penser au BAGARREUR DU TENNESSEE de Dwan (TENNESSEE’S PARTNER) où le héros fait tout pour éviter la bagarre et où rien ne nous dit qu’il vient de l’état du Tennessee (il s’appelle Tennessee)…
Personnellement je rend grace à B.Demille pour deux westerns : UNCONQUERED, Les conquérants d’un nouveau monde, et LES TUNIQUES ECARLATES. Entre autre parce qu’il n’y a pas beaucoup de westerns (de tête je vois que celui la mais j’en oubli probablement) qui parlent de la police montée (les tuniques écarlates) et parce que UNCONQUERED narre une période encore antérieure à celle des MOHAWKS de Ford, 1763 contre 1776. Dans une collection c’est précieux de couvrir un peu tout le thème, sinon du western, en tous cas de la main mise des européens sur l’amérique du nord.
A Mathieu,
Vous avez bien raison, les titres français sont très rarement aussi bons ou meilleurs que les titres originaux !
à Stag: sauf pour AMOUR FLEUR SAUVAGE qui est un bien meilleur titre et plus révélateur du film, que SHOTGUN! (joke)
Ah s’ils avaient pu intituler le film de Parrish LE PAYS MERVEILLEUX, qu’est-ce que ça aurait été beau! (sérieux)
JCF je me suis mis aux notes explicatives entre (), de mes interventions, pas mal hein?
UNION PACIFIC: Robert Preston est un acteur à cette époque assez raide et emprunté que viril, souriant et plein d’entrain mais je me souviens de lui dans le film en me disant que ça allait très bien au rôle du traître.
par rapport aux rôles de sa jeunesse, fin de carrière assez surprenante avec le rôle gay de VICTOR VICTORIA où il s’appele Carole!
(finalement cet anglicisme de « gay » est assez pratique, on économise cinq syllabes, ce qui raccourcit mon commentaire)
A Stag, l’originalité de De Mille de parler de périodes historiques peu traitées sont louables pour LES TUNIQUES ÉCARLATES et UNCONQUERED sauf que la mise en scène est tellement statique et sans vie, sans dynamisme à l’intérieur des scènes que ces films en restent vraiment aux intentions et que je les ai trouvé pour ma part assez ennuyeux. On peut éventuellement être séduit par le Technicolor de l’époque ou alors revoir Boris Karloff en chef indien. Bien peu…
A Damien D
A cette époque,De Mille avait des conceptions toujours feuilletonesques du scénario qui juraient avec les westerns les plus récents. Dans ses mémoires Jessee lasky dit qu’on lui imposait des péripéties dignes des serial (la chute d’eau qui dissimule une caverne avec une branche d’arme bien commode comme dans THE LONE RANGER) et vous avez raison, les films sont pesants alors que ses muets étaient brillants
Oui je dirai même que tous les films pré code méritent d’être vus je pense, tellement cette période fut riche en liberté pour le cinéma américain (et ceux de Mayo à cette époque tiennent bien la route). A partir de 1935 Mayo est vraiment plus négligeable et terne hormis certains films déjà cités comme Black Legion avec Bogart dont le thème est tout de même assez fort.
Je trouve le cas Mayo bigrement intéressant. Vous dites que ses films pré -codes sont dignes d’être vus et je suis bien d’accord. Or, considérant sa filmographie, la plupart de ses films ont été tournés avant le code Hays. Mais quels films de lui connaissons-nous? Qui a vu The Crimson city par exemple? (Pas moi.) Moi je n’ai vu que trois films de lui, qui m’ont tous les trois marqué au moins un peu. J’ai du mal à le considérer comme un cinéaste ternissime, comme le suggérait Bertrand, et rêverais d’une rétrospective Mayo, que dis-je d’une intégrale Mayo qui me révélerait d’un coup d’un seul son œuvre. Pour dire que je me méfie des jugements définitifs sur une œuvre que je ne connais que partiellement. Il fait parti de ces cinéastes un peu méprisés, négligeables, qualifiés de « faiseurs », oubliés de la grande histoire, qui quand même m’intriguent beaucoup. Je dirai aussi qu’un bon Mayo vaut mieux qu’un petit Walsh, mais ça n’engage que moi.
a jean charles freyçon
Evidemment on juge sur des films postérieurs mais de nombreux témoignages le décrivent comme un tâcheron : Edward Chodorov qui a travaillé plusieurs fois avec lui en parle comme d’un yes man obéissant à la production et tributaire de son chef opérateur qui choisissait les angles et la longueur des plans, Stuart Heisler qui monta et remonta Marco Polo en parle comme l’un des plus mauvais réalisateurs avec HC Potter (alors qu’il dit un bien fou de Walsh, Curtiz, Ford), Philippe Garnier a écrit sur un film attribuant, ce qui est injuste, toutes les qualités à Rowland brown qui avait le soutien de Zanuck. Je n’ai pas trouvé de jugements aussi négatifs sur Green, Bacon Curtiz ou Roy del Ruth. Cela dit certains films peuvent modifier ces préjugés
À Bertrand Tavernier : on fait peut-être aussi l’erreur d’attribuer tout le mérite d’un film au seul réalisateur, surtout quand on parle de cinéma hollywoodien classique. Dans Black légion un somptueux travelling nocturne dans les bois m’avait enthousiasmé mais peut-être qu’il n’était que le fait du directeur de la photo. Et loin de moi l’idée de vouloir le comparer à Walsh Ford ou Curtiz.
Bon ben, heureusement qu’il y avait Barbara Stanwyck et Claire Dodd…
Hélas pour moi et pour beaucoup on ne pourra voir les 5 films réalisé par Louis Feuillade sur »Fantomas »sorti en 1914 et 1915 car ils sont invisibles.En revanche j’ai revu la version de Jean Sacha de 46 avec Simone Signoret,Alexandre Rignault(un Juve un peu lent à la détente)puis surtout Marcel Herrand qui compose l’homme masqué de noir de façon diabolique.Sacha comme Jean Tarride sont deux réalisateurs méprisés de nombreux historiens de cinéma ou de journalistes qui se présentent « spécialistes »mais qui ne sont que des petits trublions qui préfèrent s’abreuver de comédies famialiales sans interet ou de films d’actions sans prétentions aucune.Réhabilitons Sacha et Tarride et d’autres oubliés du 7ème art. »Fantomas »est disponible chez René Chateau dans une copie qui comporte beaucoup d’imperfections sur la qualité de l’image et du son.Signalons que les dialogues sont signée de Françoise Giroud!!!!
Hélas pour moi et pour beaucoup on ne pourra voir les 5 films réalisé par Louis Feuillade sur »Fantomas »sorti en 1914 et 1915 car ils sont invisibles.En revanche j’ai revu la version de Jean Sacha de 46 avec Simone Signoret,Alexandre Rignault(un Juve un peu lent à la détente)puis surtout Marcel Herrand qui compose l’homme masqué de noir de façon diabolique.Sacha comme Jean Tarride sont deux réalisateurs méprisés de nombreux historiens de cinéma ou de journalistes qui se présentent « spécialistes »mais qui ne sont que des petits trublions qui préfèrent s’abreuver de comédies famialiales sans interet ou de films d’actions sans prétentions aucune.Réhabilitons Sacha et Tarride et d’autres oubliés du 7ème art. »Fantomas »est disponible chez René Chateau dans une copie qui comporte beaucoup d’imperfections sur la qualité de l’image et du son.Signalons que les dialogues sont signée de Françoise Giroud!!!!
Je parlais récemment d’une certaine façon d’éclairer les visages (et tout ce qui se trouve dans le plan) que pouvaient avoir en commun des gens comme Verhoeven, Fassbinder ou Kaurismaki. Le contenu de la chronique présente m’incite à ajouter Robert Aldrich à cette liste. Si l’on parcourt sa filmographie, on remarquera une imposante fidélité du réalisateur à son directeur de la photo Joseph Biroc, sur une bonne dizaine de films (de même qu’au compositeur Frank DeVol). Ceci explique cela car Biroc a, de toute évidence, un style qui confère à beaucoup de films d’Aldrich un caractère visuel immédiatement identifiable. Les plans paraissent sur-éclairés de telle sorte que chaque élément de l’image semble exposé à une lumière crue, cireuse, à laquelle il ne peut se soustraire, comme dans un tableau de Chirico. On a, je trouve, une impression de surchauffe, de canicule plastique et aussi, comme dans Tintin, de ligne claire. C’est assez saisissant.
Joliment exprimé.
Je me permets de vous renvoyer à un article que j’avais rédigé il y a quelques mois, retraçant la carrière de Joe Biroc à l’occasion de la ressortie de La Cité des dangers d’Aldrich.
http://www.afcinema.com/Joseph-Biroc-ASC-1903-1996.html
A Marc Salomon
Formidable article. Est ce que Biroc n’a pas aussi éclairé un ou deux films intéressants de Charles marquis Warren comme TROOPER HOOK
A Bertrand Tavernier :
TROOPER HOOK : c’est Ellsworth Fredericks le chef opérateur.
En revanche, Joe Biroc a travaillé avec Charles Marquis Warren sur TENSION AT TABLE ROCK ; THE BLACK WHIP et THE UNKNOWN TERROR… films que je ne connais pas malheureusement !
A Marc Salomon
J’ai un bon souvenir des 20 premières minutes du premier. THE BLACK WHIP était fauché, bâclé quant aux décors et costumes (un des productions en Regalscope) mais il y avait quelques scènes curieuses et UNKNOWN TERROR doit être encore plus fauché (c’est celui sur sur le champignon meurtrier?) et a l’air gratiné mais a deux ou trois défenseurs parlant de film culte de drive In
A tous, sur La vie est belle, de Capra, quel était son emploi exact ? Je trouve différentes versions selon les sites. Merci
A Marc Salomon
Article effectivement passionnant avec une belle iconographie. Je retrouve ce que j’essaie de décrire lorsque vous parlez de photo « diurne et solaire ». Dans les films d’Aldrich, il y a quelque chose comme ça, un côté étal, un peu brut. Et la photo de Y A T-IL UN PILOTE DANS L’AVION?, c’est vrai que c’était aussi du Biroc.
à Bertrand: UNKNOWN TERROR c’est bien un champignon en Amérique du sud, pas vénéneux mais pas trop commode quand même.
Merci M.Salomon et A.Angel, c’est très instructif.
A Stag :
Sur LA VIE EST BELLE, Joe Biroc était cadreur, mais le chef opérateur attitré de Capra, Joseph Walker, dut quitter le tournage avant la fin pour satisfaire un autre engagement à la Columbia.
C’est ainsi que Biroc assura seul les deux dernières semaines de tournage, comprenant une scène nocturne dans un vaste cimetière enneigé ainsi qu’une séquence dans la grande rue principale, un décor qui nécessita 90 électriciens !
NB : une mauvaise manipulation de ma part a fait sauter ce passage dans le texte que j’avais transmis à l’AFC !
à M.S. : et votre article sur Haskell Wexler donne envie de découvrir des films dont on aurait eu peu de chance d’entendre parler par ailleurs
A Edward :
Merci !
S’intéresser aux directeurs de la photo ouvre les portes d’une histoire du cinéma transversale, leur talent ne s’exprimant pas forcément dans les films les plus connus…
Quand j’entends aujourd’hui certains faire toujours référence à Gregg Toland, je me dis qu’ils ne connaissent pas grand-chose au cinéma américain…
A Marc Salomon
Vous avez raison et il y a des gens comme Burnett Guffey,Edward Cronjager, Peverell Marley dont on parle très peu. Sans parler du chef opérateur de James Whale. La place a été occupée par les chefs op de la RKO (beaucoup sont inouïs comme Harry Wild et le studio les laissait libre), les Alton, Cortez, Wong Howe, les spécialistes du film noir. Il y avait certains studios qui étouffaient les chef opérateurs et les uniformisait (la MGM) mais les Joe Mac Donald et leon Shamroy sont irremplaçables (supérieurs à la Shelle)
à A Angel: vous êtes trop fort. Qu’attendez-vous pour fonder une revue de cinéma ça commence à bien faire.
A MB
J’sais pas comment on fait (rougissement)
à Alexandre Angel:
Mais ni KISS ME DEADLY ni WHATEVER HAPPENED TO BABY JANE ne sont éclairés par Biroc et pourtant on y retrouve cette crudité de la lumière dont vous parlez. J’ai vu récemment THE RIDE BACK, western de 1957 d’Allen Miner dont la photo est signée Biroc, photo en noir et blanc contrasté qui est une des qualités d’un film que j’ai trouvé par ailleurs très mineur (sans jeu de mots). En cette même année 1957 on assiste à un retour du noir et blanc dans le western avec 3:10 TO YUMA, FORTY GUNS (photo signée Biroc) et THE TIN STAR de Mann qui n’est pas son meilleur western, ce qui ne justifie pas pour autant que Paramount néglige de le sortir en dvd en France.
A Mathieu
La photo de Charles Lawton jr pour 3.10 pour YUMA est une des plus belles que je connaisse en noir et blanc. Supérieure à celle de Biroc pour 40 GUNS
A Mathieu et Bertrand,
A propos de TIN STAR que j’affectionne, à quand une sortie chez Sydonis ? Fonda est fidèle à lui même, c’est à dire très bon, avec une belle histoire à la clé et une composition très juste de Perkins. Jolie rencontre entre les deux acteurs.
merci pour THE LONG MEMORY de Hamer que depuis votre approche on peut voir en dvd zone 1 de 2012 avec des sta.
Ce film est inconnu même de Lourcelles il n’est sorti qu’en Belgique pour les francophones. Grand film expressioniste comme au temps du muet, une joie pour les yeux. Des enchaînements surprenants viennent gifler la convention: une séquence qui montre Mills et Eva Bergh se parler dans la nuit, chacun dans son lit, est suivie par une séquence avec McCallum et Elisabeth Sellars se parler dans la même nuit et chacun dans son lit! Au lieu de faire la transition par exemple sur le point commun des lits séparés, avec disons la fenêtre chez Mills montrant la lune et une fenêtre chez l’autre couple montrant la lune aussi comme réalisé par X ou Y, Hamer enchaîne avec un gros plan saisissant sur McCallum qui commence à soupçonner Sellars d’avoir menti. En plus le film édité par VCI (qui ne donne d’habitude aucun st) est la reprise du master anglais du coffret John Mills ITV (pour être complet: avec une restauration Granada-Carlton qui a fait Les grandes restaurations de films anglais classiques tels HEUREUX MORTELS, les David Lean d’avant la RIVIERE KWAI, THE WAY AHEAD…). D’où une image plus que convenable.
Les irruptions de la musique sont surprenantes comme les enchaînements! décidément, ce Hamer remonte dans mon estime cinéphile et sans jeu de mots ce film est mémorable! à revoir très vite.
oubli: la page où BT parle de THE LONG MEMORY
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/films-britanniques/
A MB
Essayez de trouver PINK STRING AND CEALING WAX et THE DPIDER AND THE FLY
à Bertrand: ok je note.
« Gaz de France »n’est pas un documentaire sur les gaz de shiste mais un film de Benoit Forgeard sorti récemment en dvd et que je conseille à tous.En effet nous sommes en 2020 et le candidat Jean yves Gambier alis »Bird »vient d’etre élu nouveau président de la république.Il est en bas de tous les sondages,les Français ne lui font plus confiance alors ses conseillers décident de passer à l’offensive via l’objet de la tv.Lors de son intervention il va déclarer la guerre aux banques(tient ça vous rapelle pas un certain président).Ses conseillers en communication s’enferment avec d’autres personnes au troisième sous-sol de l’élysée en esperant que la situation en surface s’apaise.Le fameux »Bird »est incarné par Philippe Katerine étonnant et plein de dérision quand il chante à cappela,Olivier Rabourdin ou Phillippe Laudenbach sont juste comme il faut et donne à ce petit film une lueur d’espoir dans ce monde des politiques noircies par les affaires.
merci pour CE QUE JE SAIS D ELLE de Rodrigo Garcia (sur une page de 2013 il n’est jamais trop tard), très bon exemple de la puissance de la mise en scène qui ignore le fameux « pitch » ou l’enjeu dramatique dont la résolution est supposée maintenir l’attention du spectateur jusqu’à la fin: va-t’il arriver à la séduire? vengera-t’il les assassins de sa petite fille? découvrira-t’il le remède à la maladie mortelle de son fiston? ici, il n’y a pas d’enjeu, seule une délicate et passionnée attention à des personnes à qui arrivent des petites aventures pas spectaculaires. Des femmes à qui des hommes souvent ont fait du mal, perdues. Incroyable Holly Hunter ou Glenn Close, étonnante Cameron Diaz (que je n’avais jamais vu dans un film et à voir sa filmo je comprends pourquoi). La mise en avant des « tares » physiques ou de ce qui peut blesser le corps, maladie etc. pourrait être mélo alors que tout ça fait partie du sujet. Comment le corps se fatigue et se creuse ou est maltraité jusqu’à la mort soi-même par désespoir, alors qu’on cherche à ignorer celà, à être heureux. Quoique je ne sache pas encore ce qu’est le sujet puisque justement, je suis arrivé en fin du film en état de grâce, ravi, sidéré, abandonné par ce film qui m’a juste quitté déposé là en douceur comme une belle femme qui disparaît avec un sourire contente de vous laisser avec le mystère de sa personne, alors que je me demandais encore quel était le foutu nom de dieu de pitch! Je dois le revoir mais pas pour ça.
Je dois voir MOTHER AND CHILD de Garcia à ma médiathèque et ensuite j’ai vu qu’il a fait un film où Glenn Close joue une femme qui passe pour un homme, si qqn en a vu certains?…
Savez-vous où Lourcelles a parlé de ce film inimaginable et mystérieux, unique dans le cinéma US? (et même étranger à celui-ci)
lien de la page du dvdblog avec le texte enthousiaste de Bertrand:
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/films-plus-recents/
A MB
Il en avait parlé dans MATULU éphém§re revue littéraire fondée par Michel Mourlet
à Bertrand: je vois que vous n’avez jamais parlé ici ni dans 50 des MASSACREURS DU KANSAS/STRANGER WORE A GUN de de Toth? mais vous faites le bonus donc ça doit valoir le coup?
A MB
Je fais le bonus ? aucun souvenir car je n’aime pas le film
Non, non, y fait pas le bonus..
en fait c’est un cm de 5′ sur R Scott par Brion et vous.
C’est toujours intéressant de voir cet Ernest Borgnine, merveilleux et émouvant dans MARTY, jouer un bon gros salopard comme il savait si bien le faire.
a Stag
Je suis un peu perdu où ? dans quel film. Reprécisez un titre parfois s’il y a du temps entre des messages
A Bertrand,
dans LES MASSACREURS DU KANSAS où le personnage de Borgnine est aussi fin que dans JOHNNY GUITAR !
Je vous rejoins entièrement Bertrand concernant »Le tueur de Boston »qui est un film malsain,glauque et nauséeux sur un ètre obèse attaché à sa mère malade et qui reprend la trame psychologique de »Psychose ».Victor Buono réalise une prestation tout en interiorité et l’on sent le manque d’amour de cet homme qui à une double personnalité.
Victor Buono, délicieux méchant de la saison 2 des MYSTERES DE L’OUEST.
Il n’est pas aussi le méchant nommé Schubert (?) dans Amicalement vôtre ?
A Pascal
Shubert, oui, méchant, oui…..mais dans L’HOMME DE L’ATLANTIDE.
Non, c’est l’excellent Peter Vaughn qui fait le méchant dans cet épisode culte, un de mes préférés, où Tony Curtis se balade tout du long, une mallette attachée à son poignet !
Oui et parmi les méchants récurrents il y à Michael Dunn alias le diabolique Docteur Loveless.Acteur que j’ai revu dans »La nef des fous »de Kramer qui est un peu longuet et ou s’entremèlent plusieurs histoires sur ce paquebot parti de Vera Cruz pour l’Allemagne.Quelques bonnes scènes entre le medecin de bord(Oscar Werner)et la française perdu au Mexique(Simone Signoret)quand à Vivien Leigh,elle fait de la pure figuration derrière ses toilettes et bijoux tandis que Lee Marvin l’américain alcoolique en obsédé sexuel qui se fait flouer par des danseuses espagnoles dont le souteneur est guitariste.On à revu M.Dunn au coté de Jane Birkin dans « Trop petit mon ami ».Il est mort peu de temps après suite à des problèmes respiratoires.
Bonjour M.Tavernier,
Fan de westerns depuis mon enfance, je tenais à vous remercier de m’avoir donné goût à 42 ans à la lecture; grace à vous et votre FANTASTIQUE collection « L’Ouest, le vrai », j’ai lu tous les livres en deux semaines et viens de finir la conclusion avec beaucoup d’émotion de » Les fugitifs de l’Alder Gulch »…
Encore merci, et surtout continuer encore longtemps de vous investir avec autant de passion dans vos commentaires de films et la parution de vos livres !!!
Cordialement, FRED.
A Fred Claudel
Merci. J’attends toujours des retours sur le Harry brown et le Tom Lea
A Bertrand,
Depuis des semaines que j’ai reçu le livre de Brown je n’ai lu vraiment que votre postface. En commençant à parcourir le livre il m’est devenu obligatoire d’avoir 24h libre devant moi pour m’y plonger.
Mais je ne résiste pas et saute sur votre message pour vous livrer quelques impressions.
Déjà pour commencer à lire ne serait-ce qu’une cinquantaine de pages j’ai eu la sensation de lire un western que je n’avais jamais vu !
Et ce même s’il est difficile de ne pas imaginer John Wayne à chaque mots écrits pour décrire Arch. Brown pensait-il à Wayne en écrivant le livre, sachant très bien j’imagine que cet opus finirait dans les mains d’un réalisateur ? La taille, l’attitude…
En lisant « Arch boucla son ceinturon et l’embrassa » j’ai immédiatement pensé à Wayne embrassant sa belle-soeur avant de partir avec le révérend Bond dans THE SEARCHERS.
Dès les premières pages j’ai été saisi par le style très descriptif, avec du verbe fleuri, des dialogues ciselés, non seulement de l’esprit mais aussi de l’humour. Un auteur capable d’écrire un livre dont la violence rebuta Hawks, tandis qu’il offre, du moins au début, quelques jolies tournures bien amusantes :
« (…)Soap Damson avait trouvé la source nord un jour, dans le seul but de gagner un pari. Saoul tout du long. Deux jours après son retour il en avait oublié l’emplacement. »
Dans votre postface vous parlez de Pagnol, c’est vrai que les sources en milieu arides sont précieuses, un personnage qui en trouve une bourré et ne se souvient plus de son emplacement, cela aurait été très drôle, aussi, chez Pagnol !
« on sait jamais, un fusil peut exploser sans être chargé ! (réponse) Un homme aussi(…) ».
« (…)soit t’arrêtes de boire soit t’arrêtes de parler, y-aura pas d’ennuis ici aujourd’hui ».
A coup sûr je ferais moins bien que votre excellente postface, mais j’y reviendrais !
Disparu en toute discrétion à l’heure ou les chaines nous bombardent de violences et de sang de façon quotidienne,je voulais revenir sur Hector Babenco qui était Argentin d’origine Brésilienne.En 1985 sort un de ses meilleurs films adapter de l’oeuvre de Puig »Le baiser de la femme araignée ».C’est une véritable fantasmagorie ou Babenco va nous décrire la vie de deux hommes complètement différents et qui vont apprendre à se connaitre et à co-habiter dans la meme cellule.L’un est un journaliste révolutionnaire condamné pour ses convictions politiques(excellent Raoul Julia trop tot disparu)puis il yà Moréna qui est étalagiste homosexuel arrété pour des faits sur des mineurs(William Hurt compose une grande folle attendrissante).Mais le point fort du film c’est qu’un personnage va tisser sa toile avec l’aval du directeur de la prison contre des denrées alimentaires afin de faire parler le second.Je vais essayer de revoir ses précédents films puis surtout »Pixote »qui est un film sombre sur la misère d’un gamin au Brésil.
Enfin vu »Pixote,la loi du plus faible »qui décrit un Brésil gangréné par la corruption,la prostitution d’enfants mineurs puis surtout les vols à la tire.On apprend grace au bonus que le jeune de 10 ans qui incarne Pixote à mal fini suite à des trafics de drogue et un réglement de compte.Je ne sais pas si la situation à changer ou se déroule les jeux olympiques d’été qui ont couter une fortune à un pays endetté et victime de la corruption de l’ancien président Lula(pour l’instant il n’y a aucune preuves de détournements d’argent public pour son compte personnel)puis la destitution de Dilma Roussef de façon honteuse soutenu par la droite conservatrice revenu au pouvoir avec l’aval des USA.En tout cas le film de Babenco nous montre les centres de détention pour mineurs de façon réaliste et dure ou la rue est peut etre le seul expiatoire de tous ces jeunes désoeuvrés et en manque d’affections et d’amour.
à propos de « Notre Dame de la mouise » d’un certain Robert Peguy (sauf erreur) Ni Jacques Siclier ni Philippe D’Hugues ne le citent dans leurs remarquables ouvrages consacrés au cinéma français sous l’occupation. Et pour cause, bien que sorti en 1941 il a été réalisé en 1939 Donc, que l’on y voit, dites vous, l’Humanité qui a été interdit « qu’à partir » du 27 août 1939, il n’y a là rien de surprenant. de là à affirmer cette contre vérité historique avérée que c’est la preuve de sa parution sur ordre de jacques Duclos ! après 1940, c’est faire montre d’une absence de rigueur et d’une grande légèreté, bien surprenantes de votre part ! L’anticommunisme qui est votre droit le plus strict, ne justifie pas tout! Ceci précisé, j’attends avec impatience votre « voyage à travers le cinéma français » en espérant ne pas y trouver d’autre vilaines surprises.
Croyez que je reste un grand admirateur de votre cinéma
A Malassenet Georges
Le film a été bouclé le 10 Juillet 1940 avec des mixages courts a l’époque.. Entre le 27 aout 39 et Juillet 40, cela laisse du temps au montage pour supprimer ou retourner un plan qui prend un autre sens. Négligence ? En tout cas c’est un détail intriguant qui prouve un certain laisser aller. Rien ne dit qu’on est en 39
D’autre part je n’ai jamais dit que cela prouvait que c’était Duclos qui avait ordonné la repartions de l’Humanité,je ne suis pas fou. En revanche le rôle de Duclos cela quinze ouvrages le disent et notamment tous ceux de jean Marc Berlière qui explique même comme d’autres historiens que le PC fabriqua et paya une fausse identité au type qui servit de prête nom à Duclos. Ce n’est pas faire de l’anti communisme, pas plus que de dire que Thorez passa en Russie avec la complicité des autorités nazies (voire la biographie d’Annette Wieworka). Ces menons ne jettent pas l’opprobre sur tous ceux qui ont résisté sans attendre les ordres, et qui ont fait preuve d’héroïsme et d’abnégation. Je montre cette double attitude dans LAISSEZ PASSER
Sur cette question qui – comme tant d’autres et plus de 70 ans plus tard ne « passent » toujours pas… – je conseille vivement la lecture du passionnant ouvrage « JUIN 40, LA NÉGOCIATION SECRÈTE » de Jean-Pierre BESSE et Claude PENNETIER (Éditions de l’Atelier).
Dans un cd consacré au philosophe Vladimir Jankélévitch,Michel Onfray cite votre père René qui avait fondé une revue poétique dans laquelle on lisait des proses d’Aragon.Il soulève une question concernant l’exil de votre père aux Etats-unis et ses relations avec le Parti communiste américain.Qu’en est il exactement car je sais que vos parents ont héberger un temps à Lyon le couple Aragon et Elsa Triolet?
A Rouxel
Quel exil. Mon père n’a jamais été aux USA surtout pas en exil et il n’ a jamais fréquenté le parti communiste américain. Il faisait partie du Congrès pour la Liberté de la Culture qui éditait une excellente revue PREUVES dont on a appris (le savait il ?) qu’elle était financée ainsi que le Congrès par la CIA qui donnait de l’argent à la culture pour contrer la propagande communiste. Oui mes parents ont hébergé de longs moi Louis Aragon et Elsa triolet qui se sont cachés à Montchat. Etes vous sur qu’Onfray parle d’exil ?
« Etes vous sur qu’Onfray parle d’exil ? »
A Bertrand
La phrase, dans laquelle il est dit en plus que votre père « a été arrêté et interné à Drancy, d’où il s’est évadé pour se réfugier aux Etats-Unis » (sic, sic et re-sic !), se trouve dans le cours intitulé « La Première Vie de Jankélévitch » et débute à 00h50mn08s.
Dans le PDF de ce même cours, la phrase apparaît dans le paragraphe intitulé LA GUERRE (section d) :
http://mo.michelonfray.fr/wp-content/uploads/2015/01/7LaPremiereVieDeJankelevitch.pdf
Info reprise sur d’autres sites :
https://www.reseau-canope.fr/cndpfileadmin/poetes-en-resistance/poetes/rene-tavernier/
http://guerrepo.blogspot.fr/2014/01/il-y-en-qui-prient-il-y-en-qui-fuient.html
Et il y a même un joli exposé de la petite Marion VAILLANT (Collège de la Clef de Saint-Pierre, Elancourt (78)) !
http://blog.ac-versailles.fr/lesauteursclef/index.php/post/09/01/2014/Expos%C3%A9-Ren%C3%A9-Tavernier
Certains sites qui véhiculent ces erreurs sont antérieurs au cours de Onfray, mais j’ai eu beau faire une recherche, certes rapide, je n’ai pas réussi à trouver l’autre poète de la même époque qu’ils confondent de toute évidence avec votre père.
Le wikipedia anglais cite :
« René Tavernier published his first poems before the Second World War in the New French Review, immediately noticed by Jean Wahl, which brought him recognition by Emmanuel Levinas and Jean-Paul Sartre. A friend of a friend of Vladimir Jankélévitch, the French philosopher and poet fled to the United States after having escaped from the Drancy camp where he was interned. » (https://en.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Tavernier_%28poet%29)
cher Bertrand Tavernier,
en réponse – tardive- à votre réponse à propos de « Notre dame de la mouise ». Ce qui a suscité ma réaction, c’est que votre propos initial est ambigu. Il laisse croire que l’Humanité est paru officiellement sous l’occupation. Or, de son interdiction le 26 août 1939, à sa reparution au grand jour en août 1944, l’Humanité était une publication clandestine, beaucoup sont morts ou ont été déportés pour l’avoir imprimé, diffusé ! Ce qui ne veut pas dire bien sûr qu’il faut nier la tentative bien réelle, hélas! de demande de reparution, quel qu’ait été le donneur d’ordre de cette demande! Heureusement sans suite…
J’ajouterais que votre « laissez passer » est un de mes films de chevet et que, personnellement, je préfère Le Chanois à Daquin.
Cordialement
Georges Malassenet
Bonjour,
Il me semblait intéressant de signaler l’existence d’une plate-forme participative (découverte grâce à une page de pub dans « Positif ») consacrée à la restauration de films, CELLULOID ANGELS. A priori, l’entreprise est louable (on peut choisir le film que l’on veut soutenir dans une liste de projets, les donateurs reçoivent des contreparties sous forme de DVD, Blu ray, invitations… ou sont remboursés si l’objectif n’est pas atteint). La liste des projets de restauration est toutefois surprenante : si certains semblent totalement justifiés (L’HOMME DU JOUR de Duvivier, YOSHIWARA d’Ophüls…), d’autres laissent perplexes (LES TONTONS FLINGUEURS : j’ai l’impression qu’on le restaure tous les ans, celui-là ?!, LE GRAND BLEU…). On peut supposer que certains titres sont destinés à attirer l’attention sur ce site en espérant ainsi drainer davantage de monde vers les projets plus cinéphiliques ? Toujours est-il que pour l’instant les dons semblent aller beaucoup plus vers Lautner que vers Duvivier, Ophüls ou Albert Valentin (MARIE MARTINE)… En tout cas, ça vaut sans doute le coup d’y jeter un oeil :
https://www.celluloid-angels.com/programmation
A demachy
Surtout que YOSHIWARA c’est pénible. EN EFFET LES TONTONS FLINGUEURS ont été super restaurés
Deux films que je recherche depuis longtemps : »Les intrus »dont j’ai oublier le réalisateur avec Aznavour puis un film financer par le RPR de l’époque et qui raconte l’histoire d’un colleur d’affiches électorales dans les années 80 avec Stéphane Ferrara:c’est »La nuit des risques »qui existe y parait en dvd.
Tout le long de l’été le samedi et le dimanche de 14 heures à 15 heures 30,France Culture à donner carte blanche à Michel Onfray.Il revisite chaque semaine son ouvrage intitulé »Cosmos »sous forme d’enregistrements effectués dans le cadre des universités populaires de Caen.Hier dimanche l’émission s’est conclus avec la question d’un spectateur sur le cinéma à part entière.Onfray avec sa faconde qu’on lui connait cite fréquemment Nietzsche ou Freud.Il nous as démontrer que les oeuvres cinématographiques mais surtout les reconstitutions historiques étaient des supercheries qui arrangeait bien les producteurs comme les réalisateurs.Tout d’abord il à citer »Amadéus »de Forman ou il dit à juste titre que le réalisateur nous montre un génie qui n’arrete de rire de début à la fin,qui n’en finit de péter(en effet Wolfgang souffrait de problèmes gastriques)qui l’est mort pauvre dans la misère.Tout celà est faux,Mozart était riche aimait les femmes,l’alcool et le jeu et lors de ses obsèques il y avait du monde derrière le cercueuil.Onfray continu avec la piètre version de « Jeanne d’arc »de Besson en nous dévoilant que la pucelle d’Orléans n’avait pas de soeur(il est dit dans le film qu’elle voulait venger sa soeur violée par les Anglais)enfin il nous révèle que la fameuse révolution bolchévique montrer par Eiseinstein n’est pas fidèle à la réalité historique car les Bolchéviques étaient minoritaires en Russie.Je gardais le meilleur pour la fin avec Pasolini pour son film »L’évangile selon saint Mathieu »ou là Onfray nous dit que c’est un film réalisé par un cinéaste communiste et homosexuel,quand Judas va voir Jésus en lui disant qu’il à donner de l’argent aux juifs c’est une scène complétement faussée.On voit Marie enceinte à 16 ans et devine un petit coussin sous les vetements de la comédienne et ensuite on revoit Marie agée qui est jouer par la propre mère du cinéaste.Onfray à travers ces quelques minutes pose une question essentielle à mon avis concernant la véracité des faits établis de façon historique puis la partie fictionnelle du cinéma qui enjolive la réalité qui quelquefois gène les pouvoirs et peut etre le peuple!!!!
Je suis tombé de haut en écoutant la réponse de Michel Onfray à cet auditeur qui lui demande ce qu’il pense du cinéma…
je suis sur France Culture les retransmissions des cours de l’Université Populaire tous les étés depuis des années, et j’aime beaucoup la démarche de Michel Onfray que je lis avec grand intérêt depuis son fameux passage dans l’émission de Pivot BOUILLON DE CULTURE pour VENTRE DES PHILOSOPHES.
Mais j’ai toujours noté chez lui un certain désintérêt, voire une méfiance de sa part, envers le cinéma. Dans LA RAISON DES SORTILEGES, il explique à Jean-Yves Clément, à l’occasion d’une question sur la musique de film (p.174 de l’édition poche) : « Je dois t’avouer une formidable inculture cinématographique. Je m’ennuie au cinéma…ce qui, me semble-t-il, renvoie chez moi à un rapport hystérique et rigide à la vérité. (…) Dès lors, j’ai du mal avec tous les travestissments de la vérité. Je ne te parle pas des délinquants relationnels, nombreux, mais des fictions que sont le cinéma et le roman… « Raconter des histoire », aux deux sens du terme,voilà ce que je ne sais pas faire… »
Ecoutez la réponse qu’il fait à cet auditeur (à partir de 01:10:02) sur le lien suivant qui renvoie au podcast de l’émission :
http://www.franceculture.fr/emissions/breve-encyclopedie-du-monde/botanique-de-la-volonte-de-puissance
Non seulement je trouve l’angle d’attaque inintéressant, car d’une banalité affligeante, mais en plus le choix du film de Pasolini sur le Christ me paraît aberrant de la part de quelqu’un qui, depuis des années, n’a de cesse de marteler que le Christ est un personnage conceptuel et qu’il n’a jamais existé !
Certes, un mensonge sur un fait mythologique ou fictionnel reste un mensonge. Mais lorsqu’on sait que, dans ce cas précis, les Evangiles eux-même se contredisent sur plusieurs points, le choix de cet exemple ne semble pas d’une grande pertinence. Pour AMADEUS, Onfray semble faire l’impasse sur le fait qu’il s’agit à la base de l’adaptation d’une pièce de théâtre de Peter Shaffer, et s’en prend à Forman!
Je pense par exemple qu’il serait sans doute beaucoup plus intéressant – et surtout pertinent ! – philosophiquement parlant, de se pencher, entre autres, sur la notion de vérité que porte en elle une image, et de la problématique qui en découle, étrange et excitante : les fameux flashbacks mensongers, problématique soulevée par Hitchcock dans ses entretiens à Truffaut. Pourquoi n’est-il pas possible de filmer un mensonge à l’écran sans qu’on se sente floué, trahi ? Voilà une question qui, à mon sens, mérite une authentique réflexion. Mais, franchement, de la part de ce grand monsieur, se laisser aller à compiler bêtement toutes les erreurs historiques que l’on trouve dans les films historiques ou mythologiques de l’Histoire du Cinéma… Non merci !
Un roman ou un film ne remplacera jamais un livre d’Histoire. En revanche, un fait historique ou mythologique, interprété par un artiste (écrivain, scénariste, réalisateur, etc.) nous renseignera et nous aidera à comprendre cet artiste, son époque, etc.
Et il y aura toujours les livres d’Histoire pour nous renseigner et nous aider à comprendre le (vrai) fait historique !
a angellilo
Une film est une création romanesque, fictionnelle et elle atteint parfois une vérité par le mensonge. Les propos de Michel Onfray sont d’une banalité écrasante. Est que Andromaque est fidèle à la rélité historique et Bajazet ? Tout le monde sait qu’Eisenstein a falsifié la vérité (ou est Trotsky ?). Et le rapport à la vérité dans un film historique est totalement faussé. Personne ne parle la langue de l’époque, ce serait incompréhensible. Et le rapport qu’on a avec la réalité recrée change avec le temps et les époques et diffère de ce que ressentaient les contemporains. C’est une esthétique de gardien de square
ONFRAY: Je ne comprends pas la critique sur le non respect des faits par le cinéma comme si le respect de ceux-ci étaient seuls garants du respect de l’histoire. Il y a de l’histoire aussi dans L IMPERATRICE ROUGE (là, je pousse un peu). J’ai failli répondre à Rouxel mais il eût fallu écouter l’émission soigneusement. IL me semble que Onfray fait tout ce qu’il faut pour être là où on l’attend pas.
A MB
Et aussi, défaut récurrent des intellectuels français, il veut parler de tout même de ce qu’il ne connait pas. Il en résulte là un festival de lieux communs. Il y a des énormes erreurs historiques dans LES MISÉRABLES de Hugo mais Marrio Vargas Llosa a montré dans la Tentation de l’impossible qu’elles pouvaient être passionnantes et enrichir le propos. Cela témoigne d’une insensibilité totale face au romanesque
Et comme le dit un de mes amis mon ami : Michel Onfray a entrepris un travail de sape de toute la psychanalyse moderne depuis son livre sur Freud. Ce n’est pas du cinéma dont il a seulement peur, mais de toute forme d’imaginaire, de toute espèce de transcendance ou d’intuition. Pour lui, elles pourraient etre assimilées à une espèce de miracle, et donc condamnables par rapport à sa logique empirique et pratique. Il voit le romanesque comme une dénégation du réel (ce qu’il dit de Cervantès ou de Kafka en est la preuve).
Sa rigidité est avant tout l’expression d’une intolérance singulière à l’image. C’est un iconoclaste laic, sur le fond pas moins intolérant que les sinistres individus qui détruisent Palmyre. Il me fait penser aux prédicateurs dans certains films hollywoodiens: exalté, censeur, et au fond sans doute terrifié par les mystères de l’ame humaine.
Il est certain que ce partisan du réel pourrait parler des heures de la préparation d’un cassoulet ou de la manière de bien poncer un parquet, mais certainement pas d’Edgard Poe ou de Jacques Tourneur.
Merci Angellilo d’avoir essayer d’étayer cet espèce de gloubiboulga sonore de la part d’une personne que je respecte pour ses écrits,contre les attaques des médias bien-pensant qu’il l’accuse d’etre en France le porte-drapeau de Daesh alors qu’il explique de façon claire basé sur des faits historique récent ,l’engagement de l’armée française en Libye puis au Mali qui à fait de nombreuses victimes civiles.Pour le film de Pasolini,il dit meme que c’est une infame farce de faire parler les personnages en Italien.Bien sur il y à eu le film de Mel Gibson controverser aux USA ou l’acteur à été rayer d’Hollywood pour ses propos anti-sémites et nationalistes.Pourtant Gibson était dans le vrai ou les personnages s’expriment en Araméen,langue morte tuer par les hommes.
A Rouxel
le fait qu’ils s’expriment en araméen dont personne ne sait exactement comment on le prononce est certes une ambition louable mais ce n’est pas ce qui en fera un film juste (pas seulement historiquement) ou réussi
« C’est un iconoclaste laic, sur le fond pas moins intolérant que les sinistres individus qui détruisent Palmyre. »
Cher Bertrand, attention tout de même au caractère excessif et à la violence de votre comparaison. Car on risquerait de vous reprocher ce que l’on reproche à Michel Onfray, souvent à tort mais aussi parfois à raison…
A Angelillo
Ce n’était pas moi qui parlait
à Bertrand: très exact et ça fait la somme sur l’individu. Je n’osais pas aller si loin mais je m’en doutais: la peur du romanesque signalait celà, Onfray doit se méfier aussi de la poésie. Là où c’est trompeur c’est son athéisme qui paraît sympathique, et charme car on a tendance à l’associer à du rationalisme (comme pour le parallèle anticléricalisme-rationalisme, j’ai vu SPOTLIGHT présenté par une assoc anticléricale, c’est édifiant pour cette dernière mais il faudrait développer). J’avais lu le même genre de critique chez Ch Tatum qui déteste M.O. en me disant que je ne pouvais vérifier ne l’ayant jamais lu. Mais il est si présent à la tv ou radio que je peux l’écouter. J’avais tiqué à la critique de Freud, qui mérite d’être revu mais qui a initié sur la sexualité un bon coup de balai à une époque qui en avait une peur tragique (au sens propre). Cette peur a pris du plomb dans l’aile grâce à Freud, oui entre autres, même s’il a sans doute été trop loin (La peur du ventre des femmes évoquée dans LA VIE par Noiret! on est en plein dans l’époque en question).
En un sens, Onfray a raison. Les films historiques trompent forcément sur les vrais événements. Mais le but est d’abord de faire une oeuvre artistique. Et puis, si les faits sont tellement déformés à l’écran, c’est aussi que l’Histoire ( la gardienne de la vérité normalement) a du mal à donner une idée du réel, n’est sûre de rien et ne se gène pas non plus pour inventer , histoire (c’est le cas de le dire) de boucher les trous de son ignorance. Et puis la grande Histoire s’écrit souvent à partir de documents sujets à caution. Que vaut un témoignage, même objectif ?
Il n’y a pas tant de documents pour se faire une idée de Mozart au naturel. Si les historiens se contredisent, c’est qu’ils ne savent pas. Tiens, je viens de lire un bouquin sur Beethoven qui raconte comment ce dernier a rencontré Mozart et l’a trouvé « élégant et maniéré »…
A Minette Pascal
Trompent qui ? Car il y a toute sortes d’approches dans le film historique et la vision qu’ils donnent des « vrais évènements » (encore faut il en être sur et le temps a balayé bien des croyances) est souvent plus révélatrice de l’époque du tournage que de la réalité (SAMSON ET DALILA parle autant de la situation israelo-anglo palestinienne de 48 que de la Terre sainte) surtout quand on la connait à travers des témoignages injugeables scientifiquement. Recemmment sur the DAILY BEAST, un historien faisait remarquer que les égyptiens qui notaient tout ce qui se passait et l’archivaient ne mentionnaient nulle part l’exode de 600 000 juifs ou la mort des premiers nés et on ne trouve nulle part trace de Moïse. Mais une pierre découverte laisse à penser que certains évènements auraient pu se passer en terre de Canaan.
On a changé de vision sur le Moyen Age, cela ne voulait pas dire que les oeuvres étaient erronées mais qu’elle ne disposaient pas des outils nécessaires (qu’ils pouvaient négliger comme De Mille malgré ses prétentions historiques qui fait marier Richard Coeur de Lyon selon le rite anglican. Cela dit il y a des erreurs qui font preuve d’une telle ignorance crasse, d’un tel mépris qu’on peut les relever : Louis XI joué par Robert Morley, D’artagnan tuant Fouquet et étant mortellement blessé par lui, les chateaux trop vieux de deux siècles. Hawks ignorait que la roue n’avait pas été inventé lors de la construction des Pyramides (cf le désopilant HOLLYWOOD SUR NIL de Noel Howard)
Michel Onfray est une réincarnation de monsieur Homais. Répertorier les erreurs et stupidités qu’il profère sur le choc des civilisations, l’islam, la révolution française, Freud, Sartre, le christianisme, l’Inde, la théorie du genre, la musique ou le cinéma tient du travail de Sisyphe. La question est: a-t-il sa place sur une chaine comme France Culture? J’ai beaucoup de mal à l’écouter plus d’une minute, mais récemment lors de l’émission « le monde selon Michel Onfray » insidieusement placée juste après le journal de midi trente le samedi, j’ai eu le temps de l’entendre proférer cette phrase: « le jour est le jour et la nuit est la nuit » qui je crois résume la pensée de cet immense philosophe.
A Mathieu
Vous exagérez, il y a des passages formidables sur les philosophes grecs occultés par Platon, sur Jankelevitch, sur Camus
A Minette Pascal.Très bonne argumentation sur la déformation de faits historiques qui peuvent etre contester.Tenez par exemple « L’affaire Ranucci »dont on à tirer un film à la fin des années 70.De nouveaux éléments de l’enquète prouve la culpabilité de ce jeune Niçois.Je m’explique en dehors du fameux pull over rouge retrouver dans la champignonière et qui appartenait à Ranucci d’autres éléments culpabilisent l’homme.La veille du meurtre de la gamine il n’avait aucun alibi(dans le film il affirme avoir passé la soirée avec sa mère)puis finalement la mère se rétracte et ne se rappelera pas de cette fin de journée.Je pense qu’on en saura plus un jour.Idem pour « L’affaire Robert Boulin »dont ses enfants ont demandés la réouverture de l’instruction car là aussi l’enquète policière sans parler du travail du juge à été bacler sous les ordres du ministère de la justice d’alors!!!!
à Angelillo:
Mais Onfray et les djihadistes ont ceci en commun qu’ils partagent la même interprétation littéraliste du coran, basée sur la même inculture (ça me fait mal d’écrire le mot « djihadiste », les terroristes et les média ont réussi à salir définitivement des mots qui avaient autrefois un autre sens. Mohammed V, un homme d’une toute autre trempe que ceux qui lui ont succédé sur le trône du Maroc, distinguait entre le petit et le grand djihad. Le petit djihad c’était la lutte pour l’indépendance. Le grand djihad, c’était l’effort beaucoup plus grand, beaucoup plus long pour le développement).
à Rouxel à propos du film de Gibson:
L’araméen n’est pas une langue morte, elle est encore parlée sous une forme moderne, le syriaque, par environ 400 000 personnes dans le monde (dixit Wikipédia). Je connais des gens dans la région de Midyat (sud est de la Turquie) qui n’ utilisent pas d’autre langue quand ils sont entre eux et certaines vieilles femmes qui n’en connaissent pas d’autre. Et Gibson se trompe quand il fait parler les Romains en latin. Dans la partie orientale de l’empire (la plus peuplée, la plus riche et la plus civilisée) on parlait le grec et pas le latin.
à Minette pascal:
On sait quand même beaucoup de choses sur la vie de Mozart, à travers sa correspondance mais pas seulement. On ignore presque tout de la vie des plus grands compositeurs de la Renaissance, comme celle de Josquin Desprez, le Mozart de son époque, dont on discute encore l’année de sa naissance, où il y a une incertitude d’environ 10 ans…
à Bertrand:
à propos de l’absence de trace de l’Exode dans les textes égyptiens et de la confrontation de l’Ancien Testament avec la recherche historique et archéologique moderne, Arte avait diffusé il y a quelques années une série documentaire passionnante, LA BIBLE DEVOILEE, de Thierry Ragobert, basée sur les travaux des archéologues Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, qui a été éditée en 2 dvds par LCJ. Il y a aussi un livre des mêmes auteurs (Finkelstein et Silberman) avec le même titre, édité en Folio, mais j’en avais trouvé la lecture assez aride.
Je n’aime pas beaucoup ce Michel là, qui dit abhorrer les attaques ad hominem et en fait son fond de commerce… Ce qu’il dit de Pasolini résume assez bien selon moi sa méthode. Très intéressant ce que vous dites, Bertrand, de sa haine de la fiction, de l’imaginaire… Et il est presque attachant par l’impression qu’il donne de lutter contre ses propres démons – je dis bien presque, en fait je le trouve fatigant, et prévisible. Si j’ai bien entendu l’émission, le questionneur lui fournit l’occasion de faire la promo, le teaser, d’un livre à venir, où il nous révèlera enfin à quel point les films historiques nous mentent… Quant à Amadeus, il est évident qu’avec ses prétentions à se faire le généalogiste des idées, il ignore Schaeffer, Rimsky-Korsakoff, Pouchkine, et jusqu’au dispositif du film – Mozart vu par un vieil homme aigri et gâteux, dont il n’est même pas certain que ce soit Salieri… Reste un beau film sur la création. Onfray, qui juge les œuvres à l’aune de ce qu’il croit connaître de leurs auteurs, et leur fait des procès bien anachroniques, ne peut saisir cette beauté-là. Cet homme est beaucoup plus triste que Bouvard et Pécuchet réunis- et surtout, moins drôle….
A ROUXEL : Et les versions de l’affaire Dominici racontant des histoires opposées !
Quand j’étais jeune, j’avais tendance à prendre tout pour argent comptant. Au cinéma comme dans les livres d’Histoire. Je ne vous raconte pas les claques que j’ai prises , par exemple, quand j’ai vu de vraies photos de la cavalerie américaine, de la guerre de Sécession, quand j’ai appris que Tom Jeffords n’était pas réellement entré au pays apache seul et désarmé pour rencontrer Cochise (épisode lu dans un livre d’Histoire, pourtant, avant d’avoir vu la FLECHE brisée).
Je prends l’Ouest américain comme exemple mais c’est pareil pour l’histoire de France. Mon amour trans-temporel et romantique pour Jeanne d’Arc a succombé à un bouquin récent qui la décrit comme une grosse fille coiffée à la brosse.
A MATHIEU : Oui, sur sa vie mais sur l’image qu’il donnait aux autres ? Entre le gamin vulgaire et le dandy « maniéré » ?
Il y a des chances qu’il ait été un peu des deux, l’un ou l’autre selon les circonstances. Paradoxal comme tout un chacun.
J’imagine que c’est son clavecin qui pourrait nous faire le plus juste portrait !
Hallucinant de lire certains commentaires, aussi pertinents et subtils que ceux de Onfray lorsqu’il parle de cinéma !
Si, par exemple, faire un travail de recherche, d’acquisition, de réflexion ET DE RESTITUTION de tout un pan de la philosophie « pré-socratique » ne s’inscrit pas dans une démarche intellectuelle, alors il faudra penser à redéfinir le terme.
On nous refait, à chaque fois, le coup des nombreuses énormités écrites par Onfray « qui pourraient remplir des pages de ce blog ». En son temps, Élisabeth Roudinesco assurait sur toutes les ondes qu’elle avait répertorié 600 (!) erreurs factuelles dans LE CRÉPUSCULE D’UNE IDOLE. On attend toujours sa compilation…
Je vois ici la tournure que prend la chose… Si j’avais su que j’allais contribuer à un énième lynchage de Michel Onfray par des ignorants qui ont des comptes à régler, je n’aurais pas posté ce lien de France Culture.
Et je préfèrerai toujours, et de loin, la connerie passagère d’une intelligence continue à la connerie éternelle d’une intelligence intermittente.
Vous êtes dur avec Onfray Mathieu : et je crois qu’ici, ce n’est pas parce que l’on critique ses avis et son dénigrement du cinéma, que l’on va généraliser et ne rien aimer de qu’il dit et de ce qu’il écrit. Sur bon nombre de sujets il est pertinent et intéressant…
A Damien Doussin
D’accord. Et attention à ne pas tomber dans un anti intellectualisme qui nie tout ce que certaines personnes même contestables ont pu apporter
à Damien Roussin et Bertrand:
Mais ce n’est pas de l’anti-intellectualisme que de critiquer Onfray qui n’est pas un véritable intellectuel et qui fait justement son fonds de commerce du ressentiment de certains vis à vis des intellectuels et des universitaires. Onfray n’apporte rien sur aucun sujet, il se sert des travaux des autres en les déformant, pour dire quelque chose de nouveau et pertinent sur les philosophes présocratiques par exemple il faudrait déjà connaitre le grec. Je pourrais remplir ce blog avec les énormités écrites ou proférées par Onfray mais ce n’est pas le but de ce blog, mais j’invite les internautes à faire (sereinement)des recherches sur le net.
Je reconnais les prouesses verbales d’Onfray et ses pirouettes afin de passez du coq à l’ane en quelques secondes.Pourtant j’ai réecouter une émission consacré au communisme et à ses dérives dès l’arrivée de Lénine au pouvoie en 1918 ou il affirme que c’est lui qui à fait construire les fameux goulags et non Staline qui n’était pas si tyrannique que ça.Enfin Onfray prépare un nouveau pavé qu’il viendra faire la promotion chez Ardisson ou à la radio.Lors de ses conférences à Caen il dit concernant l’arrestation et l’exécution du jeune Guy Moquet qui l’est mort car il distribuer des tracts afin de soutenir les collaborateurs qui soutenaient les nazis et Pétain(Tout celà sous entend selon Onfray que Moquet fut abbatu par des résistants communistes?).Comment peut-il affirmer un mensonge pareil et sur quelles preuves appuient il ses affirmations?
A Rouxel
Là, vous mélangez plusieurs choses et déformez ce que dit Onfray : Guy Moquet distribuait des tracts qui à l’époque (pacte germano soviétique oblige) dénonçait « le juif Mandel, De Gaulle fauteur de guerre et les trusts de la City ». Il n’y a pas eu d’autres tracts. Et il a été arrêté par les Français. Les gendarmes se battaient contre les communistes qui faisaient du sabotage pour suivre les ordres de Moscou. IL a été fusillé pas par les communistes mais par les français sur ordre des allemands qui avaient vu deux officiers exécutés par des communistes résistants avant l’ordre du parti. Lisez la plaquette de Berlière sur le Scandale Guy Moquet
« Les gendarmes se battaient contre les communistes qui faisaient du sabotage pour suivre les ordres de Moscou. »
A Bertrand
Oui. Un tract disait même : « Par tous les moyens appropriés, en mettant en œuvre toutes vos ressources d’intelligence, empêchez, retardez, rendez inutilisables toutes les fabrications de guerre. »
Ici, à Toulouse, c’est par exemple la cartoucherie qui fut la cible de ces sabotages à deux reprises.
« (Moquet) a été fusillé pas par les communistes mais par les français sur ordre des allemands qui avaient vu deux officiers exécutés par des communistes résistants avant l’ordre du parti. »
En fait c’était en représailles suite à l’assassinat du lieutenant-colonel Karl Hotz à Nantes en octobre 1941, c’est à dire 4 mois APRES l’invasion de l’URSS par Hitler. A cette époque-là, le PC était donc enfin passé en mode « résistance ». Et avec cette rupture du Pacte Germano-Soviétique le 22 juin 1941 la donne change du tout au tout et nombreux seront les communistes à laver de leur sang l’irresponsabilité et la crapulerie passées des dirigeants et de certains membres en payant un lourd tribut : sur les 4 520 personnes fusillées en France à l’issue d’une condamnation par un tribunal allemand ou une juridiction française, 80 % étaient communistes.
A Angelillo
Exact et cela fait de Guy Moquet une victime qui est mort avec un extraordinaire courage mais pas un résistant contrairement au Colonel Fabien. Ou alors un résistant moral par son courage
à Angelillo: ONFRAY: il s’agit peut-être de la connerie alternative d’une intelligence alternative, à égalité. L’exagération va dans tous les sens on dirait.
D’autant que je ne sais pas si être intermittent de l’intelligence suffisamment d’heures par mois ouvre des droits à la connerie ! A vérifier 😉
à Stag: je crois qu’il y a un nombre d’heures de connerie à faire valoir pour être reconnus intelligents, et l’inverse (ils ont une carte à faire valider, les philosophes), faudrait demander à Angelillo il doit connaître ce genre de détails!
Pour clore ce chapitre c’est le film « La rafle »qui ne montre à aucun moment,les Français qui applaudissaient les nazis quand ils ont organisés la fameuse rafle du Vel d’hiv.Quand au personnage de Jean Réno,il revient d’un camp de concentration aussi gros qu’au début du film. »La rafle »est une fumisterie inégalable sur le plan cinématographique.
J’ai beaucoup aimé dans JEANNE D’ARC le traitement qu’a fait Besson du personnage de Jeanne, qu’on soit croyant ou non, du moment où elle entend des voix jusqu’à son emprisonnement. Notamment dans la scène des voix qui marque un flottement entre rêve et réalité, le fait qu’elle prononce elle même les mots, je trouve valide le personnage, encore une fois qu’on y croit ou non : elle est possédée, par « une » folie ou par la force de ce qu’elle ressent, de ce qu’elle entend. Le concept de foi, de croyance, qui de facto peut aussi bien faire apparaître le personnage comme illuminé. Cela m’a touché dans ce film, parce que je l’estime difficile à retranscrire.
Et cette enfant d’abord, devient ensuite une femme possédée par cette force ou cette folie ou cette croyance, ou l’une, ou les deux, ou les trois, en elle, c’est je trouve très bien rendu sur les scènes de combat, dans le jeu de milla Jovovich.
En tous cas je n’ai vraiment pas trouvé ce film « piètre ».
A Stag : Sur JEANNE D’ARC, c’est un sujet encore plus intéressant pour qui n’est pas croyant, parce qu’on ne voit pas d’explication.
Comme pour Bernadette Soubirou , entre autres, on ne doute pas que ces jeunes filles aient eu une expérience hors du commun et étrangère à des problèmes psychologiques. Mais si on a du mal avec la Vierge Marie, alors qu’ont-elles vu , qui ont-elles entendu ? ça fout le vertige.
Sur un personnage pareil, j’ai tellement besoin de vérité que je préfère lire des ouvrages d’historiens, dont les « scénarios » valent parfois des oeuvres de cinéastes. Il y a ce bouquin, par exemple, qui vous convainct que Jeanne d’Arc n’était pas sur le bûcher de Nantes et qu’elle s’est mariée à Jarny, reconnue par ses frères…
ça aussi ça fout le vertige !
A Minette Pascal
Le bucher de Nantes ????
C ‘est ce qu ‘on appelle la delocalisation…..
le bûcher de Nantes…je ne sais pas si je vais m’en remettre. Ce n’était pas la peine de lire trois bouquins là-dessus !!!
A Henripata je propose d’ailleurs une délocalisation de tous les événements historiques, et ce au profit de la ville de Nancy.
à Minette Pascal:
En cherchant l’origine de votre confusion, je me suis dit que le bûcher de Nantes, ça doit être celui de Gilles de Rais, ancien compagnon d’armes de Jeanne.
A Mathieu : Merci pour cette porte de sortie mais j’en mérite d’autant moins que Nantes est une ville que je connais (j’y envoie mon fiston en vacances dans deux jours) et que je ne peux confondre avec Caën.
Avec ROUEN, je rigole !!
Mi soy stupido, simplement.
à Demachy: les partenaires donnent du crédit (Positif etc.) et Eclair est à la base du projet mais ça ne m’engage pas car les explications sont très abstraites pour dire ce qu’est une restauration…
https://www.celluloid-angels.com/page/mode-demploi#intro
Et même pour les vieux films, pourquoi ceux-là? Personnellement, je veux bien mettre qqs sous mais j’ai ma liste et chez eux le choix est réduit, et en effet pourquoi le Besson ou le Lautner pour les récents, ces films en ont-ils besoin? qu’ils nous disent pourquoi. C’est flou.
« Wellman tirera de Van Tilburg Clark, le curieux et original TRACK OF THE CAT, film en couleur sans couleurs, autre preuve de l’admiration que le cinéaste portait au romancier. »
Au sujet de ce film que j’aime beaucoup, il est dit dans 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN :
« Mitchum (…) tentera, dans une scène très curieuse, d’allumer un feu avec les feuillets d’un poème de Shelley. »
Il ne s’agit en fait pas d’un poème de Shelley mais de John Keats, intitulé WHEN I HAVE FEARS THAT I MAY CEASE TO BE.
A angellilo
exact mauvais souvenir d’une projection lointaine
Les trésors Warner viennent de sortir d’un seul coup,une vingtaine de titres de début des années 30.Wellman dont j’ai vu « L’ange blanc »était un réalisateur très prolifique puisque cette année là,il signa trois films. »Voyage sans retour »est aussi un petit bijou emplit de tendresse avec des scènes droles(l’alcoolique qui embarque entre Shangai et San francisco et qui dépouille les voyageurs,puis la scène avec le barman est hillarante).
Vu hier »Une allumette pour trois »de Mervin Le Roy toujours dans la meme collection.L’histoire de trois gamines au début des années 20.Elles vont connaitrent la misère,la corruption,la prostitution,l’alcool et les drogues puis la réussite pour une d’entre elles.On reconnait tout jeunes Humphrey Bogart et Bette Davis.Le Roy avait un sens aigu de la mise en scène avec beaucoup de plans exterieurs.Malheureusement le sous-titrage blanc sur noir n’est pas une bonne solution pour ces films de l’époque pré-code.Le jaune aurait faciliter la lecture des dialogues puis des titres des journaux.
A Rouxel
C’est à cette époque que Le Roy a tourné ses meilleurs films qui doivent beaucoup à l’esthétique du studio
Oeuvre magistrale tirée d’une nouvelle parue dans un magazine anglais sous forme de feuilleton écrit par Henry James en 1898,le film adapté par Jack Clayton est impressionnante de beauté plastique.La musique envoutante et inspirée écrite par Georges Auric qui composa pour Cocteau »La belle et la bète »ajoute un coin de mystère .La gouvernante incarnée par Déborah Kerr est sous l’emprise de ce chateau Victorien et voit les fantomes de l’ancien domestique Quint ainsi que la silhouette de l’ancienne gouvernante morte noyée dans un lac de la propriété.On peut se demander dès le départ si elle n’est pas fragile psychologiquement.Le point fort du film commence avec le pré-générique on l’on entend des cris d’oiseaux qui annoncent une atmosphère étrange.Tout le long du film on retrouve des animaux(la tortue de la petite Flora,les pigeons que Miles nourrit sur le toit du donjon,les papillons dans le jardin près de la rotonde et meme un scarabée qui sort de l’oeil d’une statue). »Les innoncents »est un film d’une inquiétante étrangeté que l’on doit revoir avec le plus grand des plaisirs.
A Rouxel
Cher Rouxel, merci : d’avoir recommandé LE COEUR SUR LA MAIN (editions René Chateau) que j’ai découvert grâce à vous. Je sens un recul chez les habitués :Ciel, c’est un film de Berthomieu qui fut la risée de la critique et l’auteur d’une grammaire cinématographique. Eh bien, si l’on en croit certains, on riait parfois à tort car il faudrait revoir LE SECRET DE MADAME CLAPAIN très aimé de Raymond Chirat et Vecchiali et la FEMME IDÉALE qu’adore Philippe d’Hughes qui le tient pour un film méconnu. Il a tourné beaucoup de titres horribles et le MORT EN FUITE, le seul connu, est très décevant après un bon début mais ses films durant l’Occupation sont tous bons, dixit Vecchiali.
LE COEUR SUR LA MAIN est plaisant, agréable, sur une trame ultra classique (le simple d’esprit qu’on tente de flouer et qui révèle des qualités humaines) mais ce postulat est déja transcendé par Bourvil qui est formidable de justesse. Il évite tous les pièges, donne une dignité souriante, une légèreté clownesque à son personnage. Et on le voit beaucoup jouer de l’accordéon. Je n’ai pas de souvenirs de films où il en joue autant (à la fin en clown dans un cirque) et des morceaux qui swinguent un peu
Il chante aussi dont une chanson en anglais durant laquelle il danse (musique Van Parys) chanson que je n’ai jamais vu dans les CD. Michele Philippe est une actrice moyenne mais le film est touchant. Le travail de berthomieu est correct avec deux ou trois idées : le travelling avant très rapide soulignant la découverte de la traitrise de sa « fiancée », le mouvement de grue arrière quand il joue dans une cour à la fin. Et tout à coup Berthomieu intègre des plans de campagne, de poule, au milieu d’une séquence parisienne, montage parallèle ou flash forward
A Bertrand et Rouxel,
J’aime bien également PAS SI BETE, un peu moraliste sur le bon sens paysan face à une certaine arrogance de la « ville », LE ROI PANDORE plus fantasque et plus faible mais distrayant, et BLANC COMME NEIGE avec un personnage joué par Bourvil au sommet de la naïveté. L’aspect est désuet mais ils ont de plus en plus l’allure de documentaire sur une époque cinématographique mais aussi parce qu’on y voit des gens parler différemment, des décors d’autre fois et souvent des bons acteurs de seconds rôles du cinéma français d’alors.
Berthomieu fait jouer à Bourvil toujours un peu le même personnage qui s’appelle je crois chaque fois Léon Ménard.
En tous cas je ne me suis jamais ennuyé en voyant ces quatres films de Berthomieu comme je me suis ennuyé à voir MARGUERITE, malgré des qualités indéniables, notamment chez les acteurs ou les costumes.
A Stag
La dernière phrase me sidère. Vous citez un film qui n’a de près ou de loin rien en commun avec les quatre titres. Pourquoi lui et pas L’ANNÉE DERNIERE A MARIENBAD
Aucun rapport entre les films on m’a offert Marguerite avant-hier et je l’ai vu hier soir.
A Bertrand,
C’est un avis très personnel que j’aurais peut-être dû garder pour moi je faisais le rapport entre le très moqué Berthomieu et des films plutôt sympas à voir et le très encensé MARGUERITE qui m’a profondément ennuyé. Jugement tout personnel.
A Stag
Oui tout personnel. Il y a quand même d’un coté un cinéaste qui prend des risques et de l’autre un réalisateur trop décrié, capable de surprise mais qui a tout sacrifié à la recherche du succès et de sujets formatés. presque tout car il y a les quelques titres que je cite
A Bertrand.Merci pour votre réponse élogieuse.Il me reste à voir »Le tracassin »de Joffé puis dans la foulée je reverrais »La grosse caisse »mais aussi »Un drole de paroissien »et »La grande lessive »de ce viel anar de Mocky dont on parle pas assez ici sur ce blog.Découvrez sa filmographie avec l’excellent »Agent trouble » ou »Un linceuil n’a pas de poche »ou « L’ibis rouge »un de mes films favoris de cette personnalité grande gueule qui à fait tourner la plupard des comédiens et comédiennes.
A Bertrand.Avez vu les deux films que Simone Signoret à tourner avec Sydney Lumet?Que valent ils car j’ai revu »La nef des fous »de Kramer il me semble qui tient bien la route.Merci à vous.
A Rouxel
J’ai un bon souvenir de la mouette mais plus à cause des autres acteurs ou actrices (Mason, Redgrave)
Enfin vu « The deadly affair »de Sydney Lumet.Je pense que l’acteur réalisateur Patrick mac goohan révélé à la tv dans »Danger man »à dut s’inspirer en parti de ce film afin d’écrire le scénario de la série »The prisonner ».En effet le personnage qu’incarne Simone Signoret déclare à James Mason qui est un agent du ministère de l’interieur: »Nous sommes tous des pions sur l’échiquier,on nous baladent à notre guise ».La mise en scène de Lumet est tendue dans un climat oppressant entre l’ouest et l’est.La bande musicale est composée par Quincy Jones,une merveille de sons jazzy.On retrouve également Harry Andrews acteur anglais parfait dans le role de ce vieux policier à la retraite.Un film à conseiller à tous.
A noter que Mollenard est produit par Edouard Corniglion-Molinier, héros de 14-18 puis de 39-45 (il finit sa carrière Général de division aérienne et commande notamment les Forces aériennes de l’Atlantique en 44-45). Entre les 2 guerres, il devient patron des studios de la Victorine de Nice (dont il est originaire) puis produit quelques films dans les années 30 dont Courrier sud, Les jumeaux de Brighton, Drôle de drame, Mollenard et Espoir de Malraux (avec qui d’ailleurs il a fait un voyage à la recherche de la cité de la reine de Saba en 1935 !). Il mène après 45 une carrière politique (sénateur, député et plusieurs fois ministres dont Garde des sceaux). Une sacrée vie !
« Mollenard »est d’une noirceur et d’un pessimisme proche de Clouzot.Harry Baur avec sa grosse stature écrase le film et endosse un personnage malheureux qui sent la fin d’une existence.Préjean dans le role du bosco joue juste et meme Baquet apporte un brin de gaité et de joie dans ce film dramatique.J’ai commander le dvd.
Au moins deux grands films chroniqués ici Mollenard et Oxbow incident.
Le premier est certainement l’un des mélanges film noir/récit d’aventure les plus accomplis du cinéma français cela n’est pas uniquement imputable à son scénario et à l’interprétation géniale de H Baur mais aussi à un sens du récit propre à Siodmak (qu’on retrouvera dans ses deux polars américains-clés Les tueurs et Criss Cross)qui s’est montré ici totalement maître d’un récit pourtant complexe par sa topographie. La photo est effectivement très belle et confirme l’inventivité de Shuftan.
Le Wellman est l’un de ces westerns âpres, aux enjeux moraux extraordinairement complexes que l’on pouvait voir apparaître via Daves, Mann ou justement Wellman.Je viens de revoir Au delà du Missouri qui en est l’antithèse avec sa photo colorée et généreuse, son ton heureux et lyrique, sa narration nostalgique.
Là, le cinéaste donne au western une portée tragique sur un mode sobre, avec une photo contrastée qui rappelle la réussite de La ville abandonnée même si les options sont très différentes. Fonda est magnifique comme souvent dans ces années là et il compose un homme ordinaire appelé à penser un conflit moral particulièrement problématique.Je n’ai jamais vu de « manques » dans ce film et ignorais qu’il était issu d’un roman.
Malgré son côté parfois très austère, qui évoque certains Dreyer, et sa narration effectivement étrange, j’aime beaucoup aussi Track of the cat, ce qui me donne envie de découvrir très vite cet auteur.
Notons que le « lynchage » , la question de la justice expéditive avaient été au coeur au moins d’un autre grand film avec Fonda auparavant: Young M Lincoln. Mais ici, la raison et la vérité hélas ne l’emportent guère sur la pulsion.Pas non plus de retournement à la Furie.
Wellman était un moraliste étonnant , jamais pourvu d’intentions surlignées (comme par exemple pouvait l’être Brooks que j’aime bien pourtant)mais dont les films sont souvent un voyage au bout des limites de l’humain: Wings,Story of GI Joe, La ville abandonnée, Bastogne…et même son ultime et mésestimé Lafayette Escadrille.
à Ballantrae:
J’aime beaucoup THE OX-BOW INCIDENT mais c’est vrai que l’on sent des manques, le film aurait dû être plus long, le personnage féminin aurait aussi dû être plus développé, et le suicide du major à la fin ne me convainc pas, mais TRACK OF THE CAT souffre beaucoup plus de ces manques, manque d’un scénario plus travaillé et c’est dommage, car on sent qu’on ne passe pas loin d’un très grand film. Les films que vous citez, ACROSS THE WIDE MISSOURI et LAFAYETTE ESCADRILLE ont aussi leurs manques, mais Wellman n’y est je crois pour rien, ces films ont été charcutés par la production, dans …MISSOURI ça se voit entre autres je trouve avec le personnage joué par John Hodiak qui disparait pour réapparaitre beaucoup plus loin très brièvement et disparaitre définitivement. On aurait souhaité un film d’un heure trois quarts ou deux heures, au lieu de quoi le film ne fait qu’une heure et quart.
A Mathieu,
Revu OXBOW INCIDENT et comme vous j’aime le film tout en ressentant une légère frustration. Il me manque quelque chose, sans que cela eu forcément ajouté à l’intrigue principale du film. Le personnage féminin dont on nous parle depuis le début reste bien absent. C’est dommage l’actrice est fort belle et j’aurais aimé en savoir un peu plus même si ce genre d’histoire est largement traitée dans bien des westerns.
Un détail m’a amusé, et pourtant Fonda y met les deux pieds et tout son coeur, Marc Lawrence ressort intact de leur altercation du début ! Ce personnage mystérieusement coupable, l’acteur porte un peu ça sur son visage, pourrait parfaitement être celui qui a volé Rose à fonda, ou tenté de tuer Kinkaid.
Mais enfin ce n’est donc pas le sujet, cette histoire de femme qui ne fait que contextualisé ce que Fonda est venu chercher ou espérer en ville, est intéressante et frustre un peu.
Autre détail. Le personnage du Major, à moins que le noir&blanc me trompe, semble porter un uniforme sudiste ? En 1885 la guerre de sécession est terminée depuis longtemps je ne sais pas si c’était chose courante qu’un officier vaincu conserve son uniforme et continue de le porter, et de faire autorité avec ? Peut-être dans le Nevada je ne sais pas.
A Stag
Lisez le roman que je viens de faire paraitre chez ACTES SUD (L’ÉTRANGE INCIDENT).Vous verrez à quel point Wellman qui était tombé fou du livre voulait le respecter. Il avait acheté les droits et a initié le film Oui le major est sudiste et cela arrivait souvent que des nostalgiques gardent leur uniforme. Surtout c’est ce qui lui sert de doctrine. Je ne suis pas d’accord sur la brièveté de la scène. Cela lui donne une force, nous laisse deviner ce qui a pu se passer.
A Stag : Comme vous, je trouve ce film formidable. Comme vous, j’aurais aimé que le personnage féminin remonte moins vite dans la diligence. Je pense que le film, archi-tendu avait besoin d’une légère diversion. Mais en même temps, elle souligne le sentiment de solitude et celui d’être injustement traité qui fera compatir Fonda au sort des innocents.
Et puis des détails comme on les aime : le chien qui traverse sur le plan d’entrée, qui retraverse sur le plan de fin. Ne s’est-il rien passé finalement ?
Fonda lit la lettre du condamné caché par le chapeau et le regard de son ami. Inouï !
Sans parler de cet idiot du village, qui est le premier à s’opposer à la pendaison. Le soleil l’éclaire, tel une allégorie de l’esprit du bien…
à Ballantrae:
à propos de THE OX-BOW INCIDENT:
Etrange parfois comment les films dialoguent entre eux. Au début de CANYON PASSAGE il y a un dialogue entre Dana Andrews et Susan Hayward au sujet d’un homme dont Andrews est presque sûr qu’il a commis deux meurtres. « Pourquoi ne pas l’avoir fait pendre ? » demande Hayward. Et Andrews de répondre : « Je ne l’avais pas vu commettre les meurtres. On ne peut pas pendre un homme s’il y a le moindre doute. » Est-ce que les scénaristes savaient que c’est Dana Andrews qui prononcerait ces paroles, lui qui trois ans plus tôt avait incarné un homme injustement pendu parce qu’on avait ignoré les doutes sur sa culpabilité ? Les spectateurs de 1946 qui découvraient CANYON PASSAGE, s’il avaient vu THE OX-BOW INCIDENT sorti trois ans plus tôt, ne pouvaient avoir oublié une scène aussi forte que la pendaison de Dana Andrews dans ce film et cette scène de CANYON PASSAGE a dû résonner de manière particulière pour eux.
A propos du très beau ACROSS THE WIDE MISSOURI, le film tout en étant très différent du magnifique WESTWARD THE WOMEN, s’en rapproche aussi par certains aspects, en nous montrant la présence des femmes comme un facteur de civilisation. A la scène très émouvante à la fin de WESTWARD… où les femmes du convoi, après une odyssée éprouvante et parfois tragique où elles ont montré un courage qu’on attribue d’ordinaire aux hommes, font une halte au bord d’une rivière pour se laver et s’habiller de robes neuves soigneusement conservées tout au long du trajet, avant de se présenter devant leurs futurs conjoints, correspond la nuit de noces de ACROSS… où Gable se présente saoul, crasseux et contusionné après une bagarre, est chassé de la tente par sa femme indienne et doit aller à la rivière se laver, se raser et s’asperger de parfum (français). C’est une femme indienne qui civilise un homme blanc ensauvagé, lui apprenant à voir dans la beauté du pays qu’il découvre autre chose que des opportunités de chasse et de profit. Les Indiens ont une civilisation parce qu’ils ont des femmes, les trappeurs, sympathiques mais immatures, sont des rustres parce qu’ils n’en ont pas. Gable se civilise en se mariant, et en devenant lui-même indien. Le héros blanc doit se mettre à l’école d’une femme, d’Indiens, d’une collectivité, de vieillards (un vieux trappeur français et un chef indien).
A Mathieu
Il y a aussi de drôles de phénomènes de répétition.
On trouve, au début de LA VILLE ABANDONNEE, la même séquence (avec d’autres intervenants, évidemment)que celle qui ouvre L’ETRANGE INCIDENT : à savoir une scène où l’on commente un tableau. Je me suis toujours demandé pourquoi cela avait été repris..
A Alexandre Angel
C’est un ajout de Wellman et/ou de son scénariste, le même que OX BOW car cela ne figure pas dans le roman de Burnett
entretien rare avec Kubrick (1960) chez Charles Tatum (in angliche sorry):
http://susauvieuxmonde.canalblog.com/archives/2016/07/27/34124949.html
A MB, Belle trouvaille merci.
Vu deux fois VOYAGE A DEUX/Donen sans une seconde d’ennui. Le scénariste Frederic Raphael dit que c’est lui qui a amené à Donen la structure a chronologique. En fait pour raconter cette bonne vieille lente désagrégation du couple qui a inspiré pas mal de cinéastes, le film enchaîne les séquences en se foutant complètement de la chrono. Le film est entièrement constitué des morceaux de différents voyages que fait un couple en France et Italie de 55 à 67 (le présent), pour raconter comment ça va se gâter avec les années. Les transitions sont faites au moyen des voitures qui comme dit Raphael à l’époque étaient bien plus différentes d’aspect que de nos jours. Donc Donen utilise les voitures, leur couleur, pour passer d’une époque à l’autre, c’est virtuose et jouissif comme ces deux voitures rouges qui arrivent à un rond-point marqué par une obélisque, le contournent, sont masquées par l’obélisque, mais une seule des deux réapparaît ensuite car on est passé à une autre époque en douceur. C’est une comédie tragique disons, à la fin ils s’embrassent en s’insultant tendrement et c’est la première fois au cinoche que Audrey Hepburn dit « bastard ». Curieux dans mon souvenir ça finissait par une rupture définitive très noire. Hepburn fait le clown en imitant un robinet qui crache autant d’air que d’eau (Raphael: « c’est pas ses seins qui nous fascinaient, c’est elle » ou à peu près), et Albert Finney imite Bogart ou un monstre aquatique.
Vu dans le br de Eureka avec sta mais il y a un dvd Carlotta d’où ils ont gardé l’interview de Raphael (un Américain qui parle français très bien). Comme il y a plusieurs voyages pourquoi le titre français n’est pas « VoyageS à deux »? ou « Deux sur la Route » c’était pas mal aussi.
à MB:
Tout à fait d’accord pour VOYAGE A DEUX, sans doute le meilleur film de Donen en dehors de SINGIN’ IN THE RAIN (que vous n’aimez pas beaucoup je crois), ingénieux et brillant sans être vain et je ne m’étonne pas qu’il supporte deux visions successives sans ennui. J’ai hésité à acheter le BR d’Eureka à cause des dialogues assez nombreux (l’image du Carlotta est très bonne, pour un dvd). J’aime beaucoup CHARADE, mais ARABESQUE me semble beaucoup moins réussi, quoique agréablement distrayant (les auteurs de 50 ANS sont en désaccord à ce sujet si je me souviens bien), et BEDAZZLED m’avait plutôt déçu malgré la somme de talents réunis (Donen + Dudley Moore + Peter Cook).
« en dehors de SINGIN’ IN THE RAIN (que vous n’aimez pas beaucoup je crois) »
Aaaargh, j’avais oublié. C’était l’été 2014, un traumatisme..
à A Angel: CHANTONS c’est Debbie Reynolds qui pose problème, elle prend trop de place, voyez Kelly et O’Connor et Mitchell et Hagen à côté, c’est des pros: ils font le même film que Donen et Kelly, mais elle Debbie, elle fait le film de Debbie Reynolds. Mais il reste quand même des moments superbes, malgré elle, je suis d’accord. Regardez les autres actrices-danseuses féminines chez Donen-Kelly (ou hors Kelly): Cyd Charisse, Ann-Margret, Doris Day, Garrett, Pearce: elles sont admirables à tomber à genoux devant, et elles font le même film que le réalisateur. Elles illustrent le professionalisme américain dans toute sa splendeur et son humanisme (oui on l’oublie, celà!), avec tout ce que ça suppose d’humilité intelligente, cette humilité qui ne consiste pas à juste s’effacer mais à s’exprimer au mieux dés que la faille de la mise en scène l’y autorise (« give me a break I take it! ») au service de la production (=du film): les gens ne voient pas l’épine Debbie dans le pied de CHANTONS mais moi qui ai vu le film dix-sept fois je la vois l’épine, ce qui, encore une fois, ne revient pas à discréditer CHANTONS dans son ensemble. Il semble que certains films soient intouchables. Touchons-les. Dans un autre registre j’ai entendu dire 2000 fois que les TONTONS FLINGUEURS était à mourir de rire. Je l’avais vu j’avais oublié je l’ai revu suite aux bloggeurs. Mon oeil. Bon, je crois que le boss va bientôt fermer la taverne, à bientôt.
A MB
A mourir de rire, non mais pittoresque souvent oui
pour les TONTONS c’est quand même très souvent mis très haut dans le genre chef d’oeuvre du comique ou qqch comme ça…
pour CHANTONS peut-être l’ai-je vu une fois de trop (pas dix-sept quand même) par admiration pour la mise en scène, après les défauts ressortent.
A MBRADY : Pour Debbie Reynolds, c’est peut-être aussi un problème de rôle ou de personnalité. Peut-être aussi fallait-il contraster les protagonistes principaux par un personnage crevant moins l’écran ? Comme ils font dans le théâtre de boulevard ou comme font les peintres avec les couleurs ?
Le « professionnalisme » américain, le professionnalisme tout court, moi, ça me gonfle un peu. Combien de fois aurons-nous entendu des artistes se flagorner à coups de « c’est un grand professionnel ». Comme si être professionnel était un rêve à réaliser, la vertu des vertus, le dessein ultime de notre pauvre destinée. Chez moi, ce mot n’a aucun écho. Dans les séries policières américaines, les personnages eux-mêmes sont d’abord caractérisés par leur professionnalisme et ils ont tous l’air un peu cons.
Vous êtes dur avec les TONTONS. Moi, ils me font rire. Pleurer aussi parce que mon papa parlait comme eux.
Quel film vous fait hurler de rire , cher Martin ?
Tiens ça fait longtemps qu’on n’a pas parlé de…de ce film avec Wayne et Mitchum!
à MB:
LES TONTONS… est quand même très drôle et parfois assez subtil. Claude Rich répliquant à Lino « les sonates de Corelli ne sont pas de la musique douce » est suivi une ou deux scènes plus loin d’un plan où l’on voit Lino dinant seul dans la cuisine tout en lisant les notes de pochette d’un disque de Corelli… En tous cas le film est très nettement supérieur à DES PISSENLITS PAR LA RACINE de la même année, où avec à peu près les mêmes ingrédients la sauce ne prend pas…
à Mathieu: et supérieur aux BARBOUZES. Je dirais que les TONTONS est pittoresque comme nôtre hôte comme ça je me fais pas trop engueuler.
et grand coeur, je sauve Dalban en maître d’hôtel canardeur!
Je dirais comme nôtre hôte que LES TONTONS est pittoresque, voilà c’est mieux qu’on ne se méprenne pas!
à Mathieu: je dois revoir MOVIE MOVIE.
à Mathieu: suite à ce que vous dites sur la qualité du dvd Carlotta, je précise que le br Eureka ne m’a pas impressionné en tant que br, j’ai juste trouvé l’image bonne. De plus, j’ai fait des photos à l’appareil sur la tv n’ayant pas de lecteur br sur le pc pour des cop d’ec. Une photo du br et une du dvd quasi même endroit pour voir. Or, il n’y a strictement aucune différence de qualité à l’oeil, de plus en les ouvrant avec un logiciel d’images elles ont les mêmes caractéristiques en pixels et définitions, et en dimensions d’ailleurs aussi.
Ce qui me rappele que LA FILLE DU BOIS MAUDIT est le meilleur master sd que j’ai vu à croire que c’est de la hd cf Gary Tooze: » this may be one of the best looking SD transfer I’ve ever seen of a film ». alors je me dis qu’il ne faut pas confondre « br » et « hd » avec meilleure qualité d’image, un peu comme on a entendu au début du cd: des enregistrement très mal fait, certes numériques, mais inférieurs aux analogiques antérieurs. Ce que je ne pige pas c’est que l’image du br de VOYAGE devrait s’étaler sur une + grande surface au moins avec la même netteté, ou meilleure. Mon lecteur dit que le bitrate du br est supérieur à celui du dvd (35 mbps contre 7 ou 8)et pour les deux 1080p??? je mettrai les images si ça vous interpelle ou dés que j’ai une minute.
à MB:
Le BR Eureka de TWO FOR THE ROAD a l’air quand même (un peu) mieux que le dvd Fox zone 1 (qui doit être proche du dvd Carlotta) sur le comparatif de dvdbeaver. Je n’avais pas souvenir que le dvd de LA FILLE DU BOIS MAUDIT était si bluffant que ça il faut que je le revoie (on parle bien du dvd Universal France?). Les dvds de bonne qualité sont ceux qui été scannés en HD puis rééchelonnés en SD. C’est pourquoi beaucoup de gens qui ne voient que des films récents ne voient pas trop l’intérêt du Blu-Ray, les dvd qu’ils regardent proviennent du même transfert HD ou 4K que la version BR d’autant que maintenant la plupart des films sont tournés en numérique. Parmi les dvd qui m’épatent et dont je serais prêt à parier qu’il proviennent de scans HD, je mettrais THE ASPHALT JUNGLE de Huston (Warner France), CRISS CROSS de Siodmak (Carlotta), OLIVER TWIST de Lean ( Opening), ça tombe bien ce sont trois chefs-d’oeuvre! Les dvd de la collection de SNC « les classiques français » sont souvent assez impressionnants eux aussi (MANON par exemple).
à Mathieu: je découvre votre réponse presque deux mois plus tard. Je ne savais pas qu’on avait fait des scans hd de films pour en faire des sd! LA FILLE doit en faire partie et je parle bien du dvd Universal France, G Tooze parle du dvd US mais c’est le même master, sûr.
A MB:
J’ai revu THE TRAIL OF THE LONESOME PINE est de fait la qualité du transfert est assez remarquable. Au sujet du film lui-même j’ai les mêmes réserves que la première fois et je l’aime un peu moins que d’autres Hathaway de la même époque comme PETER IBBETSON ou SPAWN OF THE NORTH découvert récemment. Je trouve le début assez laborieux (en dehors du court et fulgurant prologue) où les personnages sont définis avant tout par des dialogues assez peu réalistes pour des gens supposés si frustes. Heureusement le film s’améliore au fur et à mesure que l’action avance. Mais il y a dans ce film un cliché qui veut que dans cette société régie par les lois de la vendetta les femmes souffrent en silence et ne participent pas voire s’opposent à cet esprit de vengeance (les femmes étant supposées être « du côté de la vie »). Hors les études ethnographiques et sociologiques (et ma propre expérience) montrent que dans les sociétés où la vendetta joue un grand rôle, les femmes sont rarement en reste et jettent souvent de l’huile sur le feu.
Un autre défaut du film est le petit garçon, qui a un rôle central dans le drame, et que tout le monde est censé adorer, mais qui est très mal joué par un gamin assez moche, lourd et sans grâce, ce qui fait qu’on a du mal à compatir plus que ça à l’affliction générale quand le drame survient. La même année 1936 Hitchcock aussi fera périr un enfant dans une explosion criminelle (dans SABOTAGE), mais de façon beaucoup plus marquante, Hitchcock nous ayantlonguement amené par sa mise en scène à nous familiariser et à sympathiser avec l’enfant.
à Mathieu: je suis tt à fait d’accord sur les réserves sur TRAIL/LA FILLE: le personnage de Sylvia Sidney répond plus aux canons du romanesque hollywoodien qu’à la réalité mais on peut dire ça ou qqch d’approchant, de neuf vieux films américains sur dix aussi j’y suis habitué (pas une raison, certes). Pour le gamin trois fois oui, c’est une grosse faiblesse du film, ça m’avait chagriné!
à Mathieu: je sais que ça va pas intéresser tt le monde mais à propos du Eureka de 2 FOR THE ROAD je disais ça:
« De plus, j’ai fait des photos à l’appareil sur la tv n’ayant pas de lecteur br sur le pc pour des cop d’ec. Une photo du br et une du dvd quasi même endroit pour voir. Or, il n’y a strictement aucune différence de qualité à l’oeil, de plus en les ouvrant avec un logiciel d’images elles ont les mêmes caractéristiques en pixels et définitions, et en dimensions d’ailleurs aussi. »
Je crois savoir pourquoi celà et que c’est parce que les deux photos ont pris les caractéristiques de défs de l’appareil photo, indépendamment de leurs caractéristiques propres à l’origine, pour chacune. Sans doute que par cop d’ec sur ordi, j’aurais trouvé des données différentes. Mais il reste qu’à l’oeil nu il n’y a aucune différence décelable par moi. Pourriez-vous faire un test à l’oeil nu pour comparer?
A MB:
Je ne peux faire aucune comparaison, ne possédant ni le dvd Carlotta ni le BR Eureka (que je compte bien acheter un de ces jours) et en plus je me trouve dans un bled paumé du Karnataka ( où je viens de renconter par hasard un type travaillant dans la restauration des oeuvres d’art qui me dit qu’il a restauré des scripts et des dessins préparatoires de Satyajit Ray) mais sur l’écran pourri et sale du café internet où je me trouve je vois sur le site dvdbeaver (http://www.dvdbeaver.com/film5/blu-ray_reviews_64/two_for_the_road_blu-ray.htm) une difference entre le pourtant très bon dvd Fox region 1 et le BR Eureka, meilleure definition pour le BR et colorimétrie moins rouge, tons chair plus justes.
à Mathieu: ok my mistake je croyais que vous l’aviez le Eureka. Bonjour aux cinéphiles de Karnataka!
à M Pascal: « hurler de rire »? SENOR DROOPY! et BIG BUSINESS avec Laurel&Hardy! et L AFFAIRE EST DANS LE SAC!
Le professionnalisme américain a donné le pire aussi, il y a une sorte de décadence de celui-ci peut-être dans les années 60, il en reste qqch mais peut-être mécanique! N’oubliez pas que je ne parlais pas de ce professionnalisme de façon abstraite mais en le reliant aux acteurs et à leur place dans le film et uniquement sous l’angle des acteurs (je voulais pas me risquer + loin sur un blog qui n’en a pas besoin, et puis j’aurais pas trop le temps). Pour moi il s’illustre par le fait que « Tout le monde fait le même film » (Lumet), chacun doit s’effacer pour laisser l’autre s’exprimer sous peine de déséquilibrer le film, chacun doit se donner quand la mise en scène le permet et même quand elle l’ordonne ». Les grands producteurs ont imposé une loi de fer qui a donné aussi du bon. Bien sûr ça se calque sur le rêve américain « chacun peut réussir, devenir millionnaire etc. avec de la discipline bla bla bla » mais bon, ça a donné quand même qqs films admirables même quand imparfaits (comme des que Brion passe en ce moment, par exemple). Le professionnalisme US ce n’est pas abstrait sauf quand c’est utilisé par tel ou tel pour entretenir un cliché. Si vous lisez un peu l’anglais lisez le bouquin de Sidney Lumet pour une plus fine appréhension de celà (Making Movies), c’est de l’anglais fastoche.
(et Y A T IL UN PILOTE DANS L AVION? aussi! je repense au taxi qui attend pendant 24h avec ses warnings allumés!)
A MB : eh bien moi aussi j’aurais cité Tex Avery, Laurel et Hardy et Y A T-IL ( TOP SECRET aussi dans le même genre,non ?)
TOP SECRET loupé. Aussi bon ou presque? Pour Y A T IL? j’aime bien le 2 moi (par vice?).
Top secret n’est peut-être pas tout à fait un vrai film, mais il y a des gags inoubliables – Val Kilmer qui dessine dans le train, les soldats qui se brisent en tombant, la gare sur roulettes….
A Denis : Pour Top Secret, il y a aussi Omar Sharif et le marchand de farces-et-attrapes.
Bon, ce n’est pas son meilleur rôle !
A Minette pascal
Il y a plein de gags poilants dans TOP SECRET depuis la gare sur roulettes deja signalée jusqu’à la morphologie des athlètes est allemand et ce festival de vitres qu’on casse avant de tirer, le panoramique sur une botte (plan classique) sauf qu’il y a personne.
Il y aurait, dans cet échange sur TOP SECRET, une petite confusion entre le film des ZAZ (1984) et celui de Blake Edwards (1974), que cela ne m’étonnerait pas. N’ayant vu ni l’un ni l’autre, vous parlez duquel?
A Alexandre Angel
Je ne parle pas du Blake Edwards
Ne répondez pas, vous parlez des ZAZ! C’est la faute à Omar Sharif!
Aux fans de TOP SECRET : je crois aussi que c’est dans ce film qu’il y a un ballet classique où les mignonnes en tutu enchaînent les pointes en prenant appui sur les slibards bombés de leurs partenaires masculins.
Y A T IL UN PILOTE: je trouve le titre français pas mal (une ligne de dialogue du film) mais le titre USA-Canada: AIRPLANE! était mieux dans sa simplicité un peu insane, ceci dit dans le même genre insane et sobre avec une goutte d’indéfinition voulue en plus, le meilleur titre pour ce film a été en Australie et Nelle Zélande: FLYING HIGH! on peut pas faire mieux dans le manque de précision… si on traduit ça donne rien: « un machin qui vole haut »? mouais.
A A-Angel : Oui, les ZAZ. Ce qu’ils font faire à ce pauvre Omar, quand même !
J’ai voulu voir ce TOP SECRET dont j’ignorais l’existence jusqu’à la lecture de ce blog. Etais-je mal luné mais je n’ai pas beaucoup ri. Il y a pourtant de bons gags mais ils sont noyés dans beaucoup de facilité et de vulgarité (mais à quoi donc m’attendais-je? pourra-t-on m’objecter). Les ZAZ ont le sens du gag mais pas celui que l’exposition et du développement, et ils gâchent leur talent. J’aime bien la scène dans la librairie suédoise, peut-être parce que là ils développent un gag et font des variations dessus. Le moment où le héros fait s’enfuir les vélos est aussi très drôle. Le film n’est pas toujours si irréaliste que ça, le début m’a rappelé un trajet en train fait en 1987 entre Dortmund et Varsovie, train qui traversait plusieurs frontières (RFA/RDA/Berlin Ouest/RDA/Pologne) où les policiers de la RDA demandaient leurs papiers aux voyageurs (des travailleurs immigrés polonais pour la plupart) en hurlant comme dans un mauvais film sur la 2° guerre mondiale, fouillaient le train avec des chiens-loups, démontaient les cloisons des compartiments…
Cette discussion m’avait échappé.
Je ne sais plus dans quel scary movie (2 ou 3 il me semble) mauvais films mais certaines scènes m’ont vraiment fait rire, comme celle où l’homme masqué courre après sa victime autour d’un guéridon.
Dans y-a t-il, la scène ou madame Presley répond à « j’ai vu une photo de vous » de Nielsen par un « j’étais jeune je crevais de faim ».
Au cinéma j’ai été obligé de sortir 30 secondes pour calmer mon hilarité tant j’avais trouvé géniale la scène dans MAMMUTH où le motard fonce dans l’eau et y disparait.
à MB:
Supérieur aux TONTONS… quoique difficilement comparable en dehors de la présence de Lautner et Blier (et de Maurice Fellous à la photo) est LE SEPTIEME JURE, que je viens de revoir, sans doute chef-d’oeuvre de Lautner, et où Blier est bouleversant.
à Mathieu: je l’ai vu grâce à BT, grand film dans lequel Biraud est surprenant. Bertrand Blier a fait ses armes sur ce film, je crois que le papa a beaucoup poussé pour le tourner.
Je crois que le papa a beaucoup poussé pour tourner le film je veux dire! rien à voir avec fiston.
vu coup sur coup 2 chefs d’oeuvre ou presque: NASHVILLE Altman et VOYAGE A DEUX de Donen.
Je me souvenais que NASHVILLE m’avait plu sans me souvenir de pour quelles raisons. Comment donner l’impression du documentaire sans faire exprès de trembler la caméra pourrait faire résumé. L’un des qqs films américains qui parle vraiment de l’Amérique (avec AMERICAN SNIPER + récemment). Dans une société où tout tourne autour d’une musique qui parle de droits, de remerciements aux parents ou à Dieu, de devoirs sacrés et d’invidualisme une foule de personnes s’agitent, persuadés qu’ils sont au pays de la liberté alors qu’une camionnette tourne dans les rues pour faire la campagne d’un candidat-président. Le haut parleur assaissonne le public des diverses promesses du candidat, personne ne semble l’écouter ou ne commente ses paroles mais la présence répétitive de la camionnette et des discours, de laquelle aucune présence humaine ne se fait voir, avec le temps finit par sonner beaucoup moins comme une expression de la démocratie dans un pays libre mais bien plus comme la surveillance d’un big brother ou d’un dictateur sud-coréen sur son peuple, qui dicte à la foule des messages saoulants destinés à lui rappeler qu’elle vit dans le meilleur pays du monde. Ce détournement de la signification de la camionnette du candidat, Altman l’opère par le style ou la mise en scène, c’est fortiche. La fin est sublime. et la chanson chantée par Ronny Blackley a beau dégouliner de bons sentiments, son exécution technique, vocale, pleine de souplesse est musicalement admirable, paradoxe?
… un dictateur « NORD » coréen pardon, dieu merci au sud ils en sont pas là, ils font plein de bons films plutôt.
Mollenard est un film fabuleux, d’une noirceur absolue, sans fioritures, brut pour ne pas dire brutal, entré dans mon panthéon depuis une trentaine d’années quand Brion (gloire à Brion) l’avait proposé au cinéma de minuit. Je m’étais jeté dessus lors de sa parution en dvd.