Des westerns, des Losey, un Tourneur…
23 mars 2016 par Bertrand Tavernier - DVD
FILMS AMÉRICAINS CLASSIQUES OU MÉCONNUS
ALFRED E. GREEN
Je connais très peu de films d’Alfred E. Green, cinéaste prolifique (qui connaît ses films muets ?). J’ai dit à plusieurs reprises beaucoup de bien de BABY FACE (LILIANE), le plus Pré-Code des films Pré-Code, le plus audacieux, le plus tranchant qui viole tous les futurs diktats de la Censure dans les 15 premières minutes. C’est l’un des films les plus ouvertement sexuels de la période et on le trouve en zone 2. J’ai aussi beaucoup loué FOUR FACES WEST avec Joel McCrea.
Je pense qu’on peut trouver pas mal de surprises dans ses films des années 30 et j’aimerais bien voir DARK HAZARD d’après le roman de W.R. Burnett qui vient d’être réédité en France.
Je conseille donc PARACHUTE JUMPER très divertissante comédie dramatique qui semble mélanger HELL’S ANGELS et L’ENNEMI PUBLIC. A retenir une réplique admirable lancée par une femme qui fait de fortes avances sexuelles à Douglas Fairbanks Jr. : « Avec vous, je fais une exception. Tous mes chauffeurs précédents ont été français… Je trouve les Français plus volatiles, inflammables. »
UNION DEPOT (1932) s’ouvre sur un brillant premier plan, figure stylistique présente dans beaucoup d’œuvres des années 30, un grand travelling à la grue qui traverse une rue où défile un orchestre, franchit les portes d’un hall de gare, nous faisant découvrir tout un microcosme typique de l’Amérique de la Dépression Nous savons immédiatement que nous sommes dans un film Pré-Code qui piétine un grand nombre de conventions morales. Une suite de mouvements brillants, très amples, bien orchestrés par Alfred E. Green, nous montre une femme qui part divorcer à Reno, une actrice qui montre ses jambes aux journalistes, des prostituées qui racolent. On boit malgré la Prohibition, on surprend des intrigues extra-maritales, y compris, notations curieuses, dans un couple de Noirs. Une jeune chorus girl à la recherche de 64 dollars accepte de suivre à l’hôtel Chick (Douglas Fairbanks Jr.) sans pouvoir aller jusqu’au bout (« je ne suis pas né de la dernière pluie mais j’ai un peu de décence »). Il la gifle mais tombe amoureux d’elle. Elle est poursuivie par un redoutable pervers, boiteux, affublé d’énormes lunettes noires qui l’avait engagée pour lui lire des romans pornographiques (« ils viennent d’Europe »). Plus tard, il essaiera de la violer. Green trébuche parfois sur la place des personnages dans l’espace mais se rachète par des audaces visuelles. La photographie de Sol Polito utilise parfois très peu de sources lumineuses. Si le charme réel de Douglas Fairbanks Jr. paraît parfois léger, Joan Blondell, remarquable dans un rôle plus en retenue que d’habitude, gomme tout ce que son personnage pourrait avoir de lénifiant, en mêlant gentillesse, douceur, vulnérabilité avec une vraie sexualité sous-jacente. UNION DEPOT bénéficie en outre d’un de ces dialogues inventifs et percutants qui sont la marque du tandem Kubec Glasmon et John Bright (L’ENNEMI PUBLIC, TAXI, BLONDE CRAZY, autant de réussites) débouchant sur une fin surprenante, douce amère, originale, aussi bien écrite que filmée.
SMART MONEY est le seul film qui oppose Edward G. Robinson et James Cagney mais ce dernier, trop maquillé, n’a qu’un rôle ultra-secondaire et on a droit à un grand récital Robinson, lequel devient de plus en plus inventif comme si le film avait été tourné dans l’ordre (le début est statique et daté et la suite s’améliore). Autre scénario de Bright et Glasmon. DVD avec sous titres et plein de bonus (actualités, courts métrage comiques, numéros musicaux croquignolets).
Au début des années 50, la carrière de Green chuta malgré un triomphe comme son film sur Al Johnson et il fut obligé de tourner des sériez Z comme le très pittoresque INVASION USA, nanar ultra-fauché (photographié par John Russel : PARK ROW, MOONRISE, PSYCHO) qui constitue une vraie curiosité, une sorte d’apogée du film anti-rouge. Visuellement d’abord : 50% du métrage est composé d’interminables stock-shots de films de guerre supposés montrer l’invasion des USA par les Soviets filmés comme des nazis. Astuce économique suprême, quand ils attaquent, ils sont déguisés en soldats américains ce qui facilite les plans d’archives. Dramaturgiquement ensuite : la presque totalité du film se déroule dans un bar de l’Arizona devant lequel se tiennent sept à huit personnages plus un barman impavide qui regardent ces stock-shots sur une télé et commentent la situation. Cela oblige le malheureux Alfred E. Green à les filmer constamment en rang d’oignon (il n’y a que deux axes dans ces scènes). Parfois, l’un des protagonistes se déplace d’un bout du comptoir à l’autre. Dans le dernier tiers, certains essaient de gagner New York, San Francisco ou le Colorado, ce qui nous permet d’assister à la destruction de ces villes (et à celle, prémonitoire d’une tour, l’Empire State Building) avec des effets spéciaux croquignolets. Ce qui est sidérant, c’est l’étendue des revers, des catastrophes que subissent les Américains et la pauvreté des réactions. Les plans des chefs militaires au Pentagone (« ils nous font croire qu’ils attaquent à l’Ouest ») décrochant leur téléphone en même temps est du pur bonheur, tout comme l’exécution des membres du Congrès qui s’enfuient en claudiquant. Ce nanar anti-communiste paraît d’un pessimisme incroyable même si le dernier rebondissement introduit un fantastique se voulant mobilisateur. Voilà ce que vous allez vivre si vous continuez comme cela. On a le droit à une masse de bonus nous parlant des peurs de l’époque, nous montrant un épisode entier de RED NIGHTMARE présenté par Jack Webb et « personnellement produit par Jack L. Warner », film de télévision qui traite du même sujet que INVASION USA. Ne pas manquer ce DVD.
WESTERNS
J’ai revu FORT BRAVO et partage l’enthousiasme d’Erik Maurel sur DVDClassik qui voit à juste titre l’une des plus éclatantes réussites de John Sturges. Je discuterais juste les dernières minutes, véritable orgie de sacrifices et la musique que je trouve conventionnelle. Mais Eleanor Parker est flamboyante (avec une cargaison de robes toutes plus belles les unes que les autres qui ont du nécessiter plusieurs malles, ce que l’on ne voit pas). William Holden est comme très souvent à l’époque, remarquable dans un personnage « dur et ténébreux » comme l’écrit Lourcelles. Magnifique photo de Robert Surtees même dans les extérieurs filmés en studio. Les vrais extérieurs sont eux à couper le souffle et Sturges les utilise avec maestria.
On retrouve ces qualités visuelles, cette appréhension sèche, dépouillée de l’espace et des paysages dans LE TRÉSOR DU PENDU (titre incompréhensible) mais le scénario du pourtant talentueux William Bowers est à la fois traditionnel et relâché. Tous les personnages restent à l’état d’ébauches superficielles et je n’ose pas mentionner l’héroïne, sous-écrite et incarnée (?) par la transparente Patricia Owens.
THE WALKING HILLS (LES AVENTURIERS DU DÉSERT) est un film soigné mais plombé là aussi par un scénario routinier d’Alan le May. C’est le seul western moderne de Randolph Scott qui y est très bon, plus nuancé qu’on veut bien le dire. Elle Raines est très sexy et on est triste d’apprendre que cette découverte de Hawks était une fervente Républicaine, soutenant Nixon. On peut retenir un combat très violent à la pelle, un flashback totalement incongru malgré un beau plan de Raines face à des trombes de pluie. Et surtout la présence inhabituelle d’un Noir, joué par le chanteur de folk et blues, Josh White, spécialiste du blues urbain et de la « protest song » qui fut l’un des conseillers du Président Roosevelt et fut étiqueté communiste durant le maccarthysme qui brisa sa carrière. Le voir dans ce film est très rafraichissant d’autant qu’il chante plusieurs fois.
JOEL MCCREA
Plusieurs titres sortent chez Sidonis avec Joel McCrea, acteur modeste, juste, nuancé que j’aime de plus en plus. Je l’ai longtemps sous-estimé. Il faut dire qu’il ne la ramenait pas, ne cherchait pas à devenir un mythe. « Je joue sur deux notes », disait il à Preston Sturges qui lui donna trois rôles sublimes dans LES VOYAGES DE SULLIVAN, THE PALM BEACH STORY et le méconnu THE GREAT MOMENT : « oui mais quelles notes ! » répondait Sturges. « Et comme tu les joues bien ! »
Il est d’une justesse confondante dans le très bon, très simple, très chaleureux BLACK HORSE CANYON (LE DÉFILÉ SAUVAGE), le meilleur de tous ces nouveaux titres. Le sujet tient en quelques lignes : une jeune femme veut capturer un étalon sauvage. McCrea joue un rancher, ce qu’il était dans la vie et tous ses gestes, ses attitudes, la manière dont il selle un cheval, répare une clôture, sont magnifiques de naturel et d’aisance. Après chaque tournage, il revenait dans son ranch et là on a presque l’impression de le voir vivre au quotidien. Le scénario de Daniel Mainwaring (PENDEZ-MOI HAUT ET COURT), auteur blacklisté, est chaleureux, parlant d’émotions simples et si importantes, regardant avec affection les protagonistes au point que les bandits paraissent quelque peu redondants. Le dialogue est aussi naturel et donne une vitalité, une sensualité à Mari Blanchard, bien meilleure que dans ses rôles stéréotypés. Race Gentry est plus discutable et dégage une ambiguïté sexuelle. Une jolie surprise, et sans doute le meilleur Jesse Hibbs.
CATTLE DRIVE dirigé par le peu talentueux Kurt Neuman est un plagiat éhonté et du coup assez marrant de CAPITAINE COURAGEUX de Kipling, écrit par Lillie Hayward (CHILD OF DIVORCE). McCrea est excellent (et on l’entend chanter plutôt bien), de même que Dean Stockwell, et il y a plusieurs scènes assez chaleureuses, joliment coloriées. Et puis il y a des trains.
THE LONE HAND (LE SOLITAIRE DES ROCHEUSES) témoigne du savoir faire de George Sherman qui sait intégrer les paysages à l’action, initier quelques plans nerveux (les premiers meurtres) mais le scénario assez benêt, prévisible et manipulateur semble le paralyser et rend son travail superficiel et anonyme.
RANDOLPH SCOTT
CORONER CREEK (TON HEURE A SONNÉ) est un western extrêmement violent pour l’époque. Randolph Scott se fait écraser une main à coup de botte ou de pierre (dans mon souvenir la scène était longue mais je l’ai peut être embellie), on lacère une joue à coups d’éperon. Au début du film, une attaque de diligence vire au massacre et Scott dans une bagarre frappe Forrest Tucker avec sa main abîmée. Moments qui ont révulsé des critiques à l’époque. C’est aussi, détail encore plus important, l’un des premiers westerns où Scott impose un personnage de veuf, muré dans la vengeance qu’il va développer avec André de Toth et surtout Budd Boetticher. Il est prêt ici à toutes sortes de violences, ne craint pas l’illégalité pour assouvir sa vengeance. Il s’agit de la première ou de l’une des premières (il y a un peu de cela dans GUNFIGHTERS, film assez mal dirigé après un beau premier plan) variations sur tout le corpus de films que nous admirons tant. Le scénario de Kenneth Gamet, auteur routinier, n’est pas à la hauteur du roman de Luke Short. Le travail de Ray Enright est correct (avec deux trois bonnes idées, une sécheresse efficace et un affrontement final traité rapidement et filmé intelligemment souvent en plongée, belle idée de cadrage), mais assez anonyme. J’aime bien qu’il insiste sur le fait que certains intérieurs (l’écurie) donnent sur des extérieurs, en l’occurrence une rue. Cela nous vaut des avant-plans sombres et des arrière-plans brillants. Assez bonne utilisation du Cinecolor (ici comme dans GUNFIGHTERS), procédé utilisant deux matrices qui interdisait certaines couleurs. George Macready campe un méchant très germanique et donc sadique. Forrest Tucker est toujours juste tout comme Edgar Buchanan qui campe un shérif asservi à Macready.
LES DESPERADOS, seul western de Charles Vidor, est enjoué, plaisant, splendidement photographié par George Meehan (de multiples séries B et TEXAS) dans de très beaux extérieurs et luxueusement décoré. La narration rapide, l’accumulation des péripéties (il y a pratiquement un retournement par séquence durant toute une partie du film), un dialogue nerveux et réjouissant de Robert Carson, font oublier le caractère conventionnel du scénario et des personnages, tous stéréotypés. Buchanan : « Vous devriez frapper Comtesse ; supposons que je prenne un bain ? » – « Si j’apprenais que vous preniez un bain, là je me mettrais à frapper. » Ou bien, le Juge Cameron : « Vous êtes douze, messieurs. Il faut douze personnes pour faire un jury. Et nous avons deux hommes à pendre. Mais on va le faire légalement. » On n’est pas loin de Lucky Luke. L’interprétation y est aussi pour beaucoup. Randolph Scott est plaisant, Claire Trevor efficace et Glenn Ford prend presque le premier rôle. Porter Hall joue bien sûr un banquier marron. La palme revient à Edgar Buchanan qui en baissant la voix, en parlant de manière étale, transcende un des archétypes du genre : le vieillard alcoolique et forban. Vidor glisse des détails amusants : durant un bal, on voit des chefs indiens dans le fond et pendant une mémorable bagarre de saloon, une tablée de joueurs de poker continu sa partie au milieu du chaos.
CUSTER OF THE WEST (CUSTER, HOMME DE L’OUEST) est une superproduction en Cinérama dont l’ambition est mise à mal par plusieurs décisions stupides de Philip Yordan devenu producteur. Il impose le tournage en Espagne et Hervé Dumont montre bien dans son passionnant ROBERT SIODMAK, LE MAÎTRE DU FILM NOIR, que Zinneman avait abandonné le film et un scénario de Wendel Mayes parce que Zanuck voulait délocaliser le film au Mexique. L’Espagne c’est dix fois pire. On est à des lieux des collines du Dakota. Il suffit de relire les descriptions magnifiques qu’en fait Haycox dans DES CLAIRONS DANS L’APRÈS-MIDI pour constater que les extérieurs sont lamentables et les Indiens joués par des gitans totalement bidons. D’autant que le film réduit tous les rapports entre les différentes tribus et Custer à un duel avec un seul chef indien (joué par un acteur irlandais Kieron Moore), Dull Knife, dont les actions furent, nous dit Dumont, postérieures à la mort de Custer. La scène qui les oppose avant la bataille est un contresens grandiloquent. De plus Yordan coupa des séquences psychologiques tournées et ajouta plusieurs scènes pseudo-spectaculaires ineptes, pour exploiter le Cinérama : pour fuir les Indiens, un chariot dévale une pente, un sergent s’accroche à des troncs d’arbre dans un torrent (scène tournée en Suède), un train roule vers un pont détruit. Ces séquences idiotes, platement tournées (Par Eugène Lourié ? Lerner ?) n’ont rien à voir avec le récit ou les personnages et cassent la progression dramatique. Ajoutons la destruction d’une bourgade, moment stupide et fantaisiste. Yordan a fait tourner par Irving Lerner une longue charge, au début du film, totalement inutile. C’est dommage car le film a des qualités, veut doter le personnage de Custer d’une vraie complexité, minimisant hélas son goût de la publicité et son arrivisme. Il est vrai en revanche qu’il dénonça la corruption régnant à Washington et Robert Shaw, saisissant de ressemblance, donne un portrait puissant où l’héroïsme côtoie le fanatisme, l’aveuglement, une certaine lucidité. Le scénario de Julian Halevy et Bernard Gordon, deux auteurs blacklistés, utilise certains propos prémonitoires de Custer face à l’évolution de la guerre mais jette parfois un regard trop moderne sur certains échanges. Distribution inégale : Jeffrey Hunter et Ty Hardin sont réduits à des affrontements répétitifs mais heureusement Robert Ryan relève le niveau. Il joue un déserteur, visiblement inspiré par le soldat Slovik, qui avant d’être fusillé affronte avec force Custer et lui reproche son absence d’humanité.
En revanche SOLDAT BLEU supporte assez mal une nouvelle vision. Non qu’on puisse discuter des intentions louables de Ralph Nelson et de son scénariste John Gay dont les dialogues surabondants paraissent trop explicatifs et trop s’adresser à un public moderne. Les atrocités commises par les Blancs (et parfois par les Indiens) y sont pointées de manière tellement ostentatoire qu’elles perdent de leur force. Tout paraît fabriqué à commencer par la musique et la mauvaise chanson de Buffy Sainte-Marie, sans oublier l’interprétation trop calculée de Candice Bergen. Le film dégage une certaine vulgarité même si on voudrait soutenir son propos.
LOSEY
Sidonis vient de ressortir M, une œuvre qui fut mésestimée à sa sortie. On l’écrasait en la comparant au chef d’œuvre de Lang mais à la revoir, l’approche de Losey, son travail possèdent une vraie force, une nudité dramatique qui prend le contrepied des ambitions formelles du modèle.
Je crois n’avoir jamais signalé la sortie en zone 1 de THE LAWLESS, sans sous-titres hélas. Voilà une œuvre qui gagne à être revue et je l’avais sous-estimée. C’est l’un des points culminants de la période américaine de Losey, aussi aigu que LE RODEUR dans son découpage, son regard, aussi chaleureux, fraternel que LE GARÇON AUX CHEVEUX VERTS. La chaleur émotionnelle du beau scénario, du dialogue fraternel et aigu de Geoffrey Homes inspire à Losey des plans tranchants, d’une grande élégance visuelle : regardez la manière dont il filme l’arrivée de Macdonald Carey et de Gail Russel au bal, partant de la voiture de Carey qui entre dans le champ et en sort quand rentre Gail Russell qui est à pied. La caméra la suit et recadre Carey qui sort de sa voiture et la rejoint. Magnifique plan, si fluide. Symbolique de la thématique du film qui unit deux personnages que tout semble séparer. Et le film possède une émotion à fleur de peau qui disparaîtra des œuvres ultérieures (sauf du MESSAGER, sous réserves d’une nouvelle vision) : la description de la montée de la violence à partir de petits faits quotidiens déformés par une presse à sensation qui jette de l’huile sur le feu et attise le racisme ambiant qui se nourrit aussi de l’obstination bornée, de l’intolérance. THE LAWLESS est un compagnon indispensable des deux grands films de Cy Enfield, the UNDERWORLD STORY (zone 1 à découvrir) et surtout TRY AND GET ME ou SOUND OF FURY. Gail Russel loin d’être une présence merveilleusement décorative, se montre extrêmement vivante, chaleureuse, touchante et c’est peut-être là son plus grand rôle.
NICHOLAS RAY
THE LUSTY MEN (LES INDOMPTABLES) est un des meilleurs films de Ray. Un des mieux écrits (beaucoup de scénaristes se succédèrent même si Horace McCoy donna la couleur du récit), des mieux tenus. On sent une vraie complicité entre Ray et Mitchum qui collabora au dialogue. Cette nouvelle vision m’a fait mieux apprécier le personnage nuancé de Susan Hayward qui pensait être éclipsée par le formidable Arthur Kennedy. Mais ce sont les personnages féminins qui sont décrits avec attention et justesse. Ces femmes qui essaient de survivre dans ce monde viril où triomphe la testostérone.
BITTER VICTORY (AMÈRE VICTOIRE) m’a semblé meilleur que dans mon souvenir, en tout cas lors de certaines séquences qui ne manquent pas de force et qui sont remarquablement mises en scène : le raid, une embuscade dans le désert, moments violents et désespérés. Jürgens amène une mélancolie touchante, donnant de la vie à une idée de distribution absurde (Gavin Lambert avait écrit un vrai personnage d’Anglais). Burton est plus décevant, assez raide, et Ruth Roman est inexpressive. Magnifique musique de Maurice Leroux.
Dans une brillante analyse, Kent Jones a totalement détruit la dithyrambe de Godard sur la scène de repas qui oppose les trois personnages, lui préférant de loin la scène antérieure qui oppose Jürgens à son supérieur : contrastant avec l’échange brillant dans le bureau du commandant, le dialogue de la scène en question est moins anodin que sans saveur et l’action n’est pas claire. De toute évidence la séquence précédente réussit mieux à établir les conflits dramatiques à venir, où se mêle le courage, la lâcheté, la malhonnêteté, que l’échange célébré par Godard. Le but de la scène est de faire sentir les soupçons de Jürgens sur les rapports entre Burton et Ruth Roman, tout en nous faisant sentir que l’un des hommes, voire les deux, peuvent être envoyés dans une mission suicide… Selon Bernard Eisenshitz, le tournage fut un vrai chaos et la séquence écrite semble l’addition de plusieurs versions, de notes, d’idées, toutes malaxées le matin du tournage. Le dialogue est bousillé par des personnages qui parlent quand ils devraient se taire, révélant ce qu’ils devraient cacher et ne remarquant pas ce qu’ils ne peuvent pas manquer. Il y a des contradictions étranges : Jurgens paraît surpris à nouveau que Burton soit considéré pour la mission et il présente fièrement Roman à Burton bien qu’il ait été établi que les deux hommes ne s’aiment pas. La conversation qui s’ensuit erre sans logique, mêlant la guerre, l’absence de mémoire, le bavardage, l’amour, la survie, construisant un édifice branlant sur des fondations douteuses. Ce n’est pas que Ray n’a pas travaillé sur le texte, c’est que le texte est si alambiqué (en comparaison avec les scènes similaires, acérées, aiguës de THE LUSTY MEN) que cela élimine tout contact entre les personnages, remplacés par une série se voulant hypnotique de gros plans (42 dans 3 décors). Le résultat de ce manque de clarté est que Burton et Roman flottent de manière éthérée à travers la scène et leurs sentiments restent opaques. On ne sait pas qui a un effet sur qui. Jurgens est le seul qui évolue émotionnellement, de l’exaltation à la bonhommie, à l’étonnement tranquille, à l’état d’alarme et de douleur.
TOURNEUR ET SIODMAK
CIRCLE OF DANGER est pour moi un Tourneur majeur. Méfiez-vous de la copie Sinister Cinéma, très médiocre. Celle sur Amazon UK est bien meilleure. J’ai été très touché par le côté oblique du film, la manière dont Tourneur élague les péripéties et dont le film déjoue ce que l’on attend et refuse tout affrontement final. Marius Goring et Naunton Wayne sont remarquables et tous les accents régionaux sont justes. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’extérieurs : sur la lande à la fin avec justement ces plans larges que Tourneur affectionne. Il dédramatise le film noir, comme il l’avait fait du film d’horreur.
THE FILE ON THELMA JORDON (LA FEMME À L’ÉCHARPE PAILLETÉE – DVD Zone 1 chez Olive, sans sous-titres) développe un thème cher à Siodmak : l’honnête homme qui tombe dans un piège qu’il finit par perfectionner. On retrouve la vision pessimiste du cinéaste, proche de celle de Lang, dans la description des scènes de foule, son goût pour les jeux d’ombres et de lumière, les éclairages et cadres expressionnistes (le meurtre de la tante), sa virtuosité présente dans quelques séquences. Sinon, malgré un dialogue adulte de Ketti Frings, le récit paraît léthargique, alourdi par les conventions du mélodrame destiné au public féminin qui domine nombre de productions de Hal Wallis. Malgré Barbara Stanwyck avec qui Siodmak s’est très bien entendue, on flirte parfois avec le soap opera un peu noir.
Nous avons aussi revu MOMMIE DEAREST (MAMAN TRÈS CHÈRE) de Frank Perry et assumons pleinement ce que nous écrivions. Simplement, plutôt qu’indigente, terme excessif, la mise en scène nous a semblé soumise à l’approche sensationnaliste du sujet, d’un scénario qui accumule les scènes hystériques sans progression. Les scènes ne semblent pas enracinées dans une vision, elles se contentent d’arriver et certaines sont fortes, lorgnant vers le registre de BABY JANE. C’est une suite de sévices où la jalousie débouche sur la cruauté physique, voire la maltraitance (les plus fortes sont dans la première partie) de manière cyclique et répétitive. Les auteurs peinent à conclure mais on retrouve en revanche les qualités de directeur d’acteurs de Perry qui lui permettent parfois de surmonter les failles de ce scénario boiteux où les personnages secondaires sont sacrifiés. Nous saluions à juste titre Faye Dunaway, réellement impressionnante (on dit que cela ruina plus ou moins sa carrière), mais Steve Forrest est juste et le moment où exaspéré par les éclats de violence narcissiques de Crawford, il décide de la quitter compte parmi les meilleures séquences du film. Avec celle où il offre un bracelet à Christina et découvrant qu’elle n’a le droit de garder qu’un seul cadeau et donner les autres à des orphelins, il le garde pour le lui remettre plus tard. Howard Da Silva campe un Louis B. Mayer crédible, moins extraverti, plus en retenue mais cassant et impitoyable.
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CIRCLE OF DANGER (L’Enquête est close, en français)est une miniature de Jacques Tourneur dont Jacques Lourcelles dit qu’elle pourrait être le brouillon de RENDEZ-VOUS AVEC LA PEUR.
Je me risquerais à surenchérir en imaginant que le film soit également la source d’inspiration ultrasecrète (mais qu’y a-t-il de plus secret qu’un film de Tourneur?) de L’HOMME TRANQUILLE et cet échange entre Ray Milland et un cocher qui le branche sur le fait qu’il est un garçon du pays ne préfigure-t-il pas celui, assez similaire, qui a lieu, à bord d’une calèche semblable, entre John Wayne et Barry Fitzgerald dans le classique de John Ford?
Ce petit film plein de ressources, quelque peu énigmatique, qui nous emmène on ne sait trop où, nous montre un Ray Milland égaré, fébrile, passant son temps à louper des rendez-vous, à arriver en retard, à fâcher par ses maladresses celle qui tombe amoureuse de lui.
Car le sujet secret de ce film d’1h10 est l’histoire d’amour qui nait entre Milland et l’étrange Patricia Roc et qui ne cesse d’être contrariée par les impératifs d’une enquête à l’enjeu aussi opaque qu’accaparant.
Comme en témoigne la meilleure scène du film : cette soirée flirteuse improvisée dont le romanesque euphorisant est peu à peu gâché par une crise d’allergie aux primevères.
Bon, L’HOMME TRANQUILLE….je pousse un peu.
A Alexandre Angel
Très bonne analyse
salut AA
est-ce que c’est l’édition Network? Soustitres?
salutations
A MB
Je viens de le voir sur Ciné+Classic.
La copie n’est pas folichonne.
tiens, c’est vrai qu il n y a pas que les dvds
Bon je vais prendre le dvd Network, l’image est très bien (no st mais je vais faire avec).
à AA: « Car le sujet secret de ce film d’1h10 »
le film sur le dvd Network (image superbe) dure 1h23.
En tout cas je trouve ce film léger et délicat, malgré son sujet qui rappele d’autres films sur une vérité peu glorieuse, et complètement en-dehors de ceux-ci pour l’approche là, jamais tragique.
je ne comprends pas l’admiration plutôt répandue pour RV AVEC LA PEUR, qui m’a toujours semblé décevant (sauf pour l’apparition du monstre, terrifiante, même si elle fut imposée à JT).
CIRCLE est vraiment du très haut niveau, l’un des meilleurs Tourneur, je reprends la remarque de Bertrand sur les extérieurs remarquables, et l’histoire d’amour est joyeuse et délicate. Les arrière-plans aussi, dans lesquels Milland mène ses nombreux interrogatoires sont super bien choisis. Marius Goring est vraiment formidable,il faudrait revenir sur la carrière foisonnante de cet acteur qui a brillé partout: Powell-Pressburger (4 ou 5 films je crois), Mankiewicz, Preminger.
CIRCLE: c’est marrant que Lourcelles parle d’un héros (Milland) « qui erre sur un sol étrange pour lui, mais qui est peut-être la terre de ses ancêtres » étant donné que Milland était natif du pays de Galles!
A MB
RV avec la peu décevant ???
« RV avec la peur » n’est pas pour moi décevant
j’y trouve une analogie avec « la main du diable » ,le film du père,le parchemin jouant un peu le rôle de la main
L’apparition du monstre,que JT ne voulait pas ,montre une fois de plus que le fantastique suggéré est beaucoup plus fort que les effets spéciaux ;et dans ce domaine je pense (et je vais en faire hurler) que « l’exorciste » a fait beaucoup de mal au cinema fantastique …
A Dumonteil
Je suis entièrement d’accord
à Bertrand: RV/pas de ma faute c’est pas pour me rendre intéressant, c’est d’ailleurs pas grave, le film n’est jamais ennuyeux. Des moments subsistent mais l’orage provoqué par le mystique, la main qui court sur la rembarde (rajoutée par le producteur comme le monstre?) me paraissent chaussés de gros sabots. Je ne comprends pas RV AVEC LA PEUR, je ne suis pas d’accord avec Lourcelles: CIRCLE ne saurait être l’ébauche de RV, ces deux films évoluent dans deux univers différents, si RV porte de gros sabots, CIRCLE OF DANGER est chaussé de ballerines. On dit que le monstre de RV est grossier et fut imposé à JT, je vois qu’il n’est pas le seul élément qui pourrait se qualifier ainsi dans ce film. Restent ces plans magnifiques à Stonehenge.
Malgré ce côté grossier, l’apparition du monstre de RV est très efficace, particulièrement grâce au style qui choisit de le révéler peu à peu: au début, il n’est qu’un nuage de fumée. D’autre part, je suis un peu gêné par la conclusion anti-rationaliste et anti-scientifique: « You’re right, it’s better not to know! » « C’est mieux de ne pas savoir »?!!?
A MB
La main ne fut pas imposée, c’est même la main de Tourneur. Je trouve que tout, sauf le monstre, est inspiré dans NIGHT OF THE DEMON : le clown, les enquêtes dans ces décors modestes, ces sous bois
RV avec la peur est un des meilleurs Tourneur : la première partie du film est un modèle de mise en place d’ambiance. Le seul défaut est le monstre qui apparaît à la fin et qui fut imposé à Tourneur. Pour le reste tout y est poésie dans ce fantastique du quotidien qui lui était cher où tout est suggéré plus que montré…
A Bertrand, MB, Dumonteil
Il y a vraiment deux camps autour de ce film, les partisans ou adversaires de l’apparition du monstre… rajouté en douce par le producteur ( Hal Chester, I presume…) Pour ses contempteurs, je crois qu’il n’abîme pas seulement le film, mais aussi la réputation, la légende de J Tourneur, champion d’un fantastique fondé sur la suggestion… c’est un plaisir coupable, mais je me rangerais plutôt dans le camp des défenseurs du monstre. ( avec MB et John Landis…) Je ne trouve plus qui l’avait décrit comme » une guenon sur une bicyclette », mais cette dimension grotesque en même temps qu’inévitable me le rend d’autant plus effrayant ; et pour un amateur de cinéma de (ce) genre, une telle apparition est presque indispensable – bien sûr , « Cat People » est inoubliable sans autre effet spécial que… Simone Simon.
En tous cas je trouve « Night of the demon » parfait tel quel, même si on a un peu l’impression de voir deux films pour le prix d’un seul… une sorte de » Double feature » donc. Sur cette question de l’intervention abusive de producteurs, et de l’intention du réalisateur qu’il faudrait rétablir, je pense souvent à ce remontage de la « Soif du mal » que j’ai pu voir il y a quelques années. Le fameux générique, en plan séquence, a été sonorisé selon les souhaits exprimés par Welles dans un conséquent memo, et purgé des titres. Je ne crois pas me tromper en affirmant que cette version est beaucoup, beaucoup moins efficace que la version voulue par Zugsmith , où les ( beaux) titres s’insèrent de façon efficace, le tout porté par le mambo de Mancini. Générique qui rattache le film aux produits de série Universal de cette période , mais qui propulse le film avec beaucoup plus de force. C’est mystérieux , j’ai du mal à démêler tout celà, mais l’impression est nette.
A Denis Fargeat
Exact. Il n’y a pas de ligne de démarcation claire.D’autant que Welles racontait souvent n’importe quoi, ce qui n’est pas le cas de Tourneur qui trouvait vraiment le monstre idiot et allant contre les intentions du film. Ce n’est pas vraiment sur qu’il était opposé à la version Zugsmith. On se base sur des notes écrites avant même peut être qu’il ait vu le film et il avait parlé de remontage alors que Charles Higham a mis en lumière que le studio avait juste inclus un plan de discussion dans une voiture filmé par Harry Keller), pas fameux mais qui ne démolit pas le film. Mais la SOIF DU MAL avec le générique Zugsmith est plus satisfaisant. Welles a aussi affirmé qu’il s’était brouillé avec Louis Dolivet après avoir vu la version d’ARKADIN concoctée par ce dernier (qui admirait Welles). Néanmoins quelques semaines après avoir vu cette version, Welles commence un nouveau film produit par Dolivet, MOBY DICK qui s’arrêtera par la faute du cinéaste.
à Bertand/TOURNEUR/: je n’ai pas dit que la main avait été imposée et je sais qu’elle ne le fut pas, je ne vais pas entrer dans une discussion contradictoire sur ce film alors que je parle principalement de CIRCLE OF DANGER, qui est un chef d’oeuvre!
Dumonteil, Damien D, Je ne suis pas d’accord non plus pour dire que l’effet grossier ou voyant est méprisable par rapport à la suggestion, c’est plus subtil que ça même si en effet L EXORCISTE ne présente que peu d’intérêt. Mais dans cette dernière catégorie MASSACRE A LA TRONCONNEUSE est magnifique. Quant à ce monstre de la fin de RV, oui, il est réussi, en soi, dans la catégorie « effets voyants ». Il me semble un peu rapide de le mépriser sous prétexte qu’il appartient au producteur et pas à JT. L' »explication » finale (ce message en langue ancienne) qu’il faut détruire déprécie la qualité d’angoisse auquel JT nous a habitué, dans ses plus grands films il n’y a même pas de pseudo « explication », il n’y a tout simplement rien, que le doute, une vision d’après la vie. C’est la classe au-dessus, question angoisse… Parlons de CIRCLE OF DANGER ou de BERLIN EXPRESS que diable! Ou de VAUDOU ou de ces moments irremplaçables comme la piscine ou l’autobus de CAT PEOPLE, ou la procession finale de LEOPARD WOMAN.
MASSACRE A LA TRONCONNEUSE est magnifique. c’est votre opinion et vous la partagez ,c’est votre droit ;mais il n’appartient pas au genre fantastique ,plutôt au genre « horreur »
Les films de Tourneur que vous citez apartiennent au fantastique pur (comparez l’économie de moyens du « cat people »de JT avec son remake :on peut tracer un parallèle avec les deux « haunting » dont je parlais) ;le fantastique suggéré ,que l’on trouvait dans les productions Robson /Lewton (« ghost ship » « the seventh victim » « bedlam » etc),chez nous dans « les yeux sans visage » ou encore dans « Rosemary’s baby » -que je définirais comme l’exact contraire du film de Friedkin ,même s’il lui est antérieur- ,ce fantastique suggéré a perdu beaucoup de terrain ces 30 dernières années;et je me demande pourquoi « the sixth sense » ou « the others » ,dans cette grande tradition,ont pu conquérir le vaste public qu’ils méritaient.
à Denis Fargeat/RV MONSTER OR NOT MONSTER: « mais cette dimension grotesque en même temps qu’inévitable me le rend d’autant plus effrayant ; »
Tout à fait juste, vous pointez là une dimension folklorique traditionnelle du Monstre que la veine d’épouvante américaine a totalement oubliée (du moins celle qui sort de la matrice HALLOWEEN!: le mauvais goût, le grotesque qui recèle autant une provocation à la peur qu’un humour méchant, ces monstres-là sont souriants et décalés, ce n’est pas Dracula qui est noble et bien élevé, c’est l’insulte au bon goût, voyez les gargouilles effrayantes des cathédrales. Ils sont dangereux et en plus insultent les convenances!
« Les films de Tourneur que vous citez apartiennent au fantastique pur »
BERLIN EXPRESS???
de tte façon je raisonne par rapport aux films plus que par rapport aux genres mais MASSACRE n’est pas un film fantastique ok.
A MB,
Le film dure 1h26 chez Lourcelles. Aurais-je halluciné?
Sinon, vous trouvez vraiment l’apparition du monstre terrifiante?? Vous allez me la faire revoir d’un autre œil.
A MB
« C’est mieux de ne pas savoir »
Dans ce type de film,oui;pensez à la fin de « the haunting »(1963);le film de Wise nous montre aussi combien les effets spéciaux outranciers -dans l’épouvantable remake de jan De Bont -(1999)peuvent
annihiler tout ce qui faisait le prix du film initial .
« the birds » un autre exemple :on ne nous explique pas leur attitude ;dans la courte nouvelle de Daphné du Maurier dont les personnages sont une famille de fermiers non plus ;idem pour « the haunting » et le roman de Shirley Jackson.
à AA: peut-être ont-ils diffusé une version raccourcie. JE SAIS!après vérif, La chaîne a repris la version raccourcie du dvd espagnol, voyez le commentaire n°2:
https://www.amazon.fr/Lenquête-Circle-Origine-Espagnole-Francaise/product-reviews/B009L388VK/
J’ai vu un autre film, LISBON de Ray Milland himself qui a subi le même sort: une habitude de raccourcir les films pour entrer dans une grille tv. N’achetez jamais cette version italienne de LISBON:
https://www.amazon.fr/Lisbon-italien-Edward-Chapman/product-reviews/B009PGRTN6/
vous verrez mon commentaire.
à AA: euh… vous voulez la raison de la différence entre 1h26 et 1h23? je peux faire moins que 50 lignes si vous vouelz…
A MB,
Non, ce que j’aimerais surtout savoir, c’est pourquoi on a 1h10 d’un côté, et 1h23 (ou 26) de l’autre!(mais ils se sont peut-être trompés sur le programme).
Sinon, je ne suis pas fan du monstre de CURSE OF THE DEMON non plus et en même temps, il fait partie du film, comme un gros grain de beauté un peu disgracieux. Et lorsque je reverrai le film, je penserai à vos arguments (ainsi qu’à ceux de Denis Fargeat) très fort.
« Non, ce que j’aimerais surtout savoir, c’est pourquoi on a 1h10 d’un côté, et 1h23 (ou 26) de l’autre! »
ben c’est pour ça à tous les coups:
« La chaîne a repris la version raccourcie du dvd espagnol, voyez le commentaire n°2:
https://www.amazon.fr/Lenquête-Circle-Origine-Espagnole-Francaise/product-reviews/B009L388VK/«
A M,
Merci pour vos explications du 05/07 11h07 qui ne m’étaient pas apparues. Je suis tombé direct sur le message de 11h14 que je ne comprenais pas du tout!!!
Ahhh ce blog!!!
Je me sentais un peu moins enthousiaste que vous et Bertrand : je comprends mieux pourquoi!
Pour ma part, je ne suis pas un grand fan de l’apparition du monstre car tout le reste est formidable…mais lui est pathétique et je pense qu’il l’était déjà lors de la sortie du film même si on tient compte du décalage dans le temps.
Curse of the demon et toute la part fantastique de Tourneur ne cesse de hanter le cinéma contemporain: j’ai déjà signalé ily a quelques temps les très réussis Drag me to hell de S Raimi et It follows de D R Mitchell.Il convient de leur ajouter le terrifiant Hérédité sorti début juin qui m’a vraiment impressionné: pour une fois les annonces d’un retour de la terreur pure ne sont pas excessives…et le tout avec une économie de moyens qui laisse augurer une très prometteuse trajectoire du débutant A Aster. Sens de l’espace, travail sur le son, sens du timing, indices semés avec intelligence, acteurs excellemment dirigés ( T Collette est hallucinante et G Byrne une figure paternelle comme il sait les composer, force et lassitude mêlées).
à Bertrand: il me semble pas que Josh White ait vraiment été officiellement conseiller de FD Roosevelt, ce qui me paraît sûr c’est que Eleanor Roosevelt s’enticha de lui, elle avait un agenda très rempli en activités estampillées « progressistes » et invita White à venir plusieurs fois donner des concerts à la Maison Blanche, ce qu’il fit (sources Encyclo du blues de G Herzahft et Blues Who’s Who de Harris, un bouquin de 81 qui mériterait une mise à jour). Dans le film de Sturges LES AVENTURIERS…, il est étonnant de voir White filmé correctement quand il chante, jeu de guitare lui-même bien cadré au plan américain, et ne jamais être interrompu par l’action comme celà se passe souvent quand on a du blues ou du jazz dans les films américains: on a ainsi trois chansons de White complètes.
Je viens de voir ENEMY mais un sérieux manque de sensibilité et un déficit de QI hors du commun m’a interdit de juger ce film autrement qu’étant complètement idiot (et ennuyeux au bout de 30′).
Cependant, je vous recommande un bonus étonnant par un jeune mr Loyal doté d’un débit qui ferait honte à JB Thoret et d’un ton « mode » tel que celui utilisé dans les « sujets » de TV à la page. L’individu nous explique tout le mystère du film par 1 + 1 =2 et j’ai éclaté de rire au comique involontaire affiché. Effectivement, à la fin du laius de 10′ on comprend tout avec une seule conclusion: « et alors? ». En fait je n’ai jamais vu un film qui traite d’un personnage tentant de vivre une autre vie en s’imaginant qqn d’autre, vraiment réussi. WALTER MITTY, LA ROSE POURPRE etc. FIGHT CLUB si mais sauf qu’à la revision ne tient pas trop le coup, film brillant cependant.
J’espère qu’après la fin de PROJECTION PRIVEE et de RONDE DE NUIT de Olivier Le Borgne alias euh… je crois pas que j’ai le droit de le dire (toute dernière nouvelle lugubre):
http://www.francemusique.fr/emission/ronde-de-nuit/2015-2016/good-night-and-good-luck-06-26-2016-00-00
la relève de l’exégèse du cinéma ça va pas être ce genre de gugusse du bonus de ENEMY! damned!
par ailleurs dans le film de Villeneuve me semblent très mal intégrés le symbôle lourdingue des araignées, ni l’histoire du club privé…
je demande pardon à tous ceux qui ont aimé le film de Villeneuve mais pas ceux qui aiment le bonus du dvd et expliquez-moi que j’ai loupé qqch au film (pas dans la signification, ça j’ai compris grâce à mr Loyal).
un peu hors sujet vu la thématique mais j’ai (enfin : c’est ça aussi le plaisir du cinéma : il se fait dans l’attente, le plaisir et l’envie)vu le Colonel Blimp, film étonnant et surtout émouvant. Les premières minutes avec ces militaires qui anticipent l’heure de l’exercice pour surprendre et faire prisonnier le général font croire à une farce avec une vieille baderne qui semble assez antipathique. Mais la magie du cinéma nous transporte dans le passé de cet homme 40 ans plus tôt et le film en quelque sorte déconstruit pour mieux nous émouvoir ce que l’on a vu au début. Un chef d’œuvre que je vais m’empresser d’ajouter à ma collection pour pouvoir écouter ce qu’en pense Scorsese qui a participé je crois à sa restauration.
Bonsoir,
Je suis perduadée que vous avez déjà lu un roman de Jean Echenoz. Si oui, n’imagineriez-vous pas une adaptation ? Franchement, ce serait le pompon !
Si non, je vous les conseille à peu près tous.
Grand merci pour tout.
A Bertrand
Vous évoquez ci-dessus Alberto Lattuada.
Que pensez-vous de Luigi Zampa, auquel la Cinémathèque a rendu un récent hommage, que je ne connaît personnellement pas du tout et sur les films duquel j’ai lu des comptes-rendus sur le forum de Dvdclassik ainsi qu’un papier intéressant de Thoret dans Charlie Hebdo?
Je me suis trompé de chronique : Lattuada, c’est dans la précédente.
A Alexandre Angel
Je connais mal
J’ai hâte de voir votre film sur le cinéma français Bertrand, je ne sais pas quand il sera disponible pour le grand public.
Quelle période couvre-t’il ? J’ai une affection particulière pour les années 70, auxquelles vous avez donné un chef-d’œuvre avec LE JUGE ET L’ASSASSIN, joignant votre talent et votre style si particulier à ceux de cinéastes comme Sautet, Corneau ou Blier, pour ne citer qu’eux, vous, acteurs précieux du septième art qui avez su continuer de donner au cinéma Français la singularité et la qualité de vos prédécesseurs.
Rapidement, j’ai vu une vingtaine de westerns que je ne connaissais pas durant le mois d’avril, parmi lesquels LES BANNIS DE LA SIERRA m’a séduit, j’ai retrouvé des qualités chez Newman qui m’avaient déjà conquis dans LE SHERIF AUX MAINS ROUGES.
A Stag
Désolé, je m’arrête avant. Avant que je devienne metteur en scène. Pour éviter tout conflit d’intérêt. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Scorsese et cela se comprend
Pour amorcer les discussions qui ne manqueront pas de surgir lors du festival de Cannes pour la présentation du Voyage dans le cinéma français( vous allez voir un Bertrand Tavernier comme vous l’adorez tous: érudit, précis,drôle, généreux!), écoutez le dernier numéro de On aura tout vu sur France inter et dans la foulée , précipitez vous pour redécouvrir en salles trois Duvivier majeurs en copies restaurées notamment Panique que je viens de revoir.
Je crois que nous allons beaucoup parler de cinéma français sur le blog durant les mois à venir car Bertrand nous a concocté un voyage en première classe aux petits oignons.
A Ballentrae:Le souci,une fois de plus c’est que les films de Duvivier en version restaurée ne resortent que dans peu de salles de province.J’attendrai comme je l’ai écrit précedemment les dvd en juin avec les deux fins pour « La belle équipe »!Que du bonheur pour les cinéphiles en herbe.
Je viens de me prendre « Panique » en blu-ray (édité par TF1), jamais vu ( et je crois que ça sera aussi mon premier Duvivier). Belle édition cartonnée, qu’on ouvre comme un livret, avec une présentation de Christophe Lemaire.
Dommage cependant qu’on ne place pas l’affiche originale comme « première de couverture » mais un photogramme en vert et noir pas très aguicheur de prime abord. On dirait un plan échappé de Nosferatu!
Je comprends maintenant que cette édition colle à l’actualité de cette rétrospective Duvivier.
«
« Je connais très peu de films d’Alfred E. Green, cinéaste prolifique »
J’ai découvert l’an dernier le sympathique ROAD TO SINGAPORE (1931) dont la réalisation trahit, hélas ! l’origine théâtrale et qui, avec ses nombreux mouvements de caméra plus qu’incertains, laisse techniquement à désirer.
Mais c’est pas grave, car le vrai désir ést ailleurs, avec notamment une adorable et craquante Marian Marsh, plongée dans un ouvrage théorique au titre délicieusement évocateur…
[img]photos.google.com/search/singapore/photo/AF1QipOhdIm2c-n02InR7xR2h2NjIncsfaOwu2tijnAD[/img]
Mais au moment de passer de la théorie à la pratique, même en mode PréCode et dans les bras de William Powell, c’est une autre histoire !
[img]photos.google.com/search/singapore/photo/AF1QipPGwKODeiI10bzrYFRpOA3RlHyj2UPJcge5rlVO[/img]
Mis en chantier quelques mois après la sortie de l’étonnant SVENGALI (déjà avec Marian Marsh !), le film tente d’en reproduire la superbe séquence-phare de l’envoûtement à distance :
https://youtu.be/vGYqxGUJS_I
Mais le résultat est techniquement bien en dessous de son illustre modèle :
https://youtu.be/zgY8TldSzKw
Je trouve aussi Louis Calhern trop excessif voire caricatural ; mais j’aime beaucoup les séquences entre William Powell et la convaincante Doris Kenyon.
[img]photos.google.com/search/singapore/photo/AF1QipPvOAM4YEyg8jDv67lMCXXPi7zFjNt76iZU8qgH[/img]
Oeuvre unique et inclassable dans le genre et reconnu par plusieurs historiens de cinéma »Le bateau »de Wolfgang Petersen reste le meilleur film sur les sous mariniers.En effet en voyant la version longue de 5 heures,on est plonger dans cette coquille d’acier ou des soldats allemand vont passer plus de deux mois en immersion totale.Les visages se crispent,les gouttes de sueur perlent le long des tempes de ces hommes tendus jusquà l’extreme en attendant les ordres de leur capitaine campé par Jurgen Prochnow.L’interet du film du à son réalisateur c’est qu’il ne met jamais en avant l’engagement pour le régime nazi mais il nous décrit de façon concise et brute la vie d’hommes qui vivent sous l’eau mais n’oublient pas qu’ils ont une vie en surface avec femmes et enfants.Il y à quelques séquences droles quand ils organisent une fète improviseé en dansant et fredonnant sur des chansons des années 30.Par la suite Petersen à déçu avec des films de commande tournées aux Etats-unis: »Dans la ligne de mire », »Alerte » ou le médiocre »Troie »avec Brad Pitt.On peut retenir son film fantastique « L’histoire sans fin »avec ses trucages et effets spéciaux assez réussies pour l’époque.
A Rouxel
Vous oubliez les Maudits qui influença Petersen, un Wise honorable et TORPILLES SOUS L’ATLANTIQUE
J’adore TORPILLES (au titre original très poétique) à cause de l’association Mitchum-Jurgens, et les films de guerre dans lesquels les ennemis se respectent et s’admirent moi, ça me réveille mon âme d’enfant ça me touche qu’est-ce que vous voulez on se refait pas!… Les films de guerre de Powell en présentent qqs uns, des ennemis qui se respectent. Ah, à la fin de TORPILLES, le regard sobre entre les deux héros je craque…
Parmi les quelques réussites isolées du « film de sous-marin », on peut ajouter « Aux postes de combat » (« The Bedford Incident », 1965) de James B. Harris, remarquablement écrit par James Poe, ainsi que l’honorable « A la poursuite d’Octobre rouge » (« The Hunt for Red October », 1990) de John McTiernan (sans doute l’une des dernières créations intéressantes de Sean Connery, avec celle qu’il offrit, la même année, dans « La Maison Russie » [« The Russia House »] de Fred Schepisi).
Citons, par ailleurs, « Destination : Zebra, station polaire » (« Ice Station Zebra », 1968) signé John Sturges, dont les séquences aquatiques – remarquablement photographiées par Daniel L. Fapp – constituent les meilleurs moments d’un film certes inégal mais au suspense solidement conduit.
Un autre titre mérite également d’être mentionné, sinon salué : « Opération Tirpitz » (« Above Us the Waves », 1955) de Ralph Thomas. Le film, exempt de tout patriotisme triomphaliste, relate avec force dignité l’action des commandos de la Royal Navy durant la Seconde Guerre mondiale et bénéficie d’une interprétation très juste de John Mills.
A Alexandre Milhat
Mais AUX POSTES DE COMBAT est un film de destroyer. On ne va jamais dans le sous marin. J’ai été déçu par une nouvelle vision d’A LA POURSUITE D’OCTOBRE ROUGE qui traine en longueur et je lui préfère K 16 je crois de Bigelow
« Ice destination Zébra »est un film baclé.On se demande si Sturges était conscient de ce qu’il filmait.La plupard des scènes ont été tournées dans les Pinewood en Angleterre.Quand au casting il est hallucinant avec le fameux numero 6 échappé du village du Prisonnier puis Rock Hudson froid et muthique tel un iceberg!!!
Il est vrai que les apparitions du sous-marin sont météoriques dans « Aux postes de combat », mais la présence hors champ de l’engin génère une tension qui va crescendo tout au long du récit.
« A la poursuite d’Octobre rouge » vaut – essentiellement – pour Sean Connery et une belle partition de Basil Poledouris (dont on retrouve l’influence, en mineur, dans la bande originale composée par Klaus Badelt pour « K-19 : Le Piège des profondeurs » (« K-19 : The Widowmaker », 2002) de Kathryn Bigelow.
N’oublions pas U571 du très estimable Jonathan Mostow… inspiré de DAS BOAT pour les séquences de grenadage (excellente prise de son qui avait été primée) et qui reste original : des américains qui doivent se replier dans un U-Boat au sein duquel toutes les commandes sont indiquées dans la langue de Goethe, qu’ils ne comprennent pas : une erreur d’appréciation peut leur coûter cher. Bon rôle pour Matthew Mcconaughey, un de ses meilleurs à l’époque, épaulé par Keitel.
Et j’ajouterai à tout cela une curiosité intitulé Abîmes de David Twohy (l’habile réalisateur de la série B de SF Pitch black): comment mêler récit de hantise et suspense sous marinier.
..et OPERATION JUPONS, de Blake Edwards, le film de sous-marin le plus fun..
Pour revenir sur Abîmes, notons que Twohy s’y montre très intéressant dans sa gestion de l’espace qui-fantastique aidant- devient aussi une question de temps.
On sent que le fantastique espagnol (Les autres d’Amenabar, Fragile de Jaume Balaguero, le diptyque de G del Toro sur la guerre civile L’échine du diable/Le labyrinthe de Pan)) est passé par là mais on est indéniablement face à une oeuvre assez bien écrite, élégamment mise en scène et dotée d’une interprétation tout à fait satisfaisante.
La série B de nos jours n’a pas les mêmes moyens qu’à l’époque de J H Lewis mais son « esprit » existe encore quand on le cherche bien.
à Ballantrae: je ne sais pas dans quel sens vous prenez « série b » mais PITCH BLACK est un gros budget. Si c’est dans le sens de film pas trop ambitieux l’expression « série b » étant complètement polluée en sens par des imbéciles de journalistes « mode » qui mélangent tout et ayant fini par en faire un truc du genre « film tellement nul mal foutu et fauché qu’il faut le voir entre copains pour se bidonner », PITCH BLACK n’en fait pas non plus partie. C’est un film très soigné qui a eu l’intelligence d’exploiter la peur la plus rebattue mais la plus collective chez l’homme qui est la toute simple peur du noir. Le film flanque vraiment la trouille et propose une galerie de personnages très soigneusement écrite et échelonnée en évitant le personnage ultra exploité du couard qui va trahir les autres ou au contraire se racheter. Twohy est un scénariste talentueux. L’échelonnement des caractères n’est pas sur le type AIRPORT, ou du moins si, il l’est mais cet échelonnement nous surprend: je pense entre autres à la mini-communauté musulmane et aussi le personnage féminin héroïque (figure obligée pseudo féministe ultra invincible depuis Lara Croft) a un moment de couardise qui occasionne le crash qui lance l’histoire et pour finir (?) l’ennemi, les monstres, n’est pas super puissant dans le but répandu ailleurs, en augmentant ses capacités, de rendre le héros plus admirable par jeu de balancier: ici tout le monde est faillible et lutte et Vin Diesel lui-même ne garantit pas la victoire (une petite faiblesse est cet acteur aussi expressif qu’une tranche de boudin noir), on peut vraiment se protéger des monstres (c’est plus le modèle THE THING Hawks que ALIEN où le monstre est trop fort), ce qui assure le suspense un peu négligé dans les films de monstres modernes. A propos du journalisme mode qui exploite bêtement la série b rigolote involontairement des intentions du réal, je propose au lieu du dernier bouquin de Forestier (si c’est sur le modèle de ses chroniques sans intérêt de l’Obs) de relire CINEMA BIS de Aknin, informatif, ou bien sûr les 3 1ers CRAIGNOS MONSTERS de Putters dans lesquels on a la rigolade et la moquerie gentille mais aussi l’amour du cinéma (son dernier et 4ème volume est un digest des 3 1ers en gros). L’expression « série b » dans son sens de distrayant et sympa et pas vraiment bergmanien me semble convenir mieux à l’autre Twohy avec Martin Sheen vraiment réussi aussi: L ARRIVEE, excellent et marrant, volontairement.
à Ballantrae: et je viens de commander ABIMES suite à votre avis!
Merci d’avoir parlé de THE BEDFORD INCIDENT (AUX POSTES DE COMBAT) que je ne connaissais pas, et que je viens de découvrir grâce à vous !
Quel film prenant et intelligent !
Un des meilleurs rôles de Widmark qui, dans la peau d’un commandant de destroyer, m’évoque une synthèse entre un capitaine Achab et un général Custer !
Tension constante — née du silence, de l’invisible et de l’attente — qui monte en puissance… Ce film sonne le triomphe du hors-champ !
Audacieux pour l’époque : on y voit un ancien de la Kriegsmarine engagé comme « conseiller » à bord d’un destroyer américain ! Et comme si cette audace ne suffisait pas, on le montre comme ayant plus de jugeote que le commandant américain !
Encore merci d’avoir signalé ce grand film méconnu !
A Angellilo
Il y a d’autres films de James B Harris qui valent le coup notamment FAST WALKING
à Ballantrae: et ben j’aurais mieux fait de pas commander ABIMES suite à votre avis: quel nanar! un certain métier technique, et au montage peut-être… Certains ont écrit qu’il était curieux de voir D Aronofsky participer à un tel échec, moi je me dis que c’est l’explication plutôt!
à Sullivan: U 571 formidable!
à Bertrand: K19 souvent très convaincant, épilogue trop long mérite de durer 20′ de moins! mais quand même épatant.
merci pour les conseils et revoyez THE ENEMY BELOW de Dick Powell, au fait quand je parlais de films de guerre de Powell, ci-dessus, je parlais de Michael!
A « Rouxel » :
« Destination : Zebra, station polaire » peut, sans doute, être qualifié de bien des manières : « inégal », « poussiéreux »…
En revanche, affirmer qu’il s’agit d’un « film bâclé » constitue une erreur manifeste (révérence parler). Car, oui, John Sturges était – en l’occurrence – parfaitement conscient de ce qu’il filmait. La mise en scène, ample, minutieuse, est brillamment servie par la photographie de Daniel L. Fapp, qui reçut d’ailleurs une nomination aux Oscars (de même que l’année suivante pour « Les Naufragés de l’espace » [« Marooned », 1969], toujours sous la houlette de Sturges) ; une mise en scène « fonctionnelle » (voire « impersonnelle », selon certains) mais qui sert adroitement une intrigue fondée sur la tension, l’attente, et non sur de répétitifs trucages pyrotechniques ou autres fioritures. Le film est bavard, certes, mais le cachet visuel que lui confèrent Sturges, son chef opérateur et le duo Hal Millar/J. McMillan Johnson (responsables des effets spéciaux, également salués par une nomination aux Oscars) emporte largement l’adhésion : il n’est que de se remémorer les seules séquences de manœuvres du sous-marin sous la banquise pour apprécier à sa juste mesure le travail accompli sur ce film (lequel n’a pas été tourné dans les studios Pinewood…mais en Californie).
M. Tavernier, à propos de CIRCLE OF DANGER : la version (je suppose que c’est celle-ci : https://www.amazon.co.uk/Circle-Danger-DVD-Ray-Milland/dp/B00OD4YFE6) que vous avez trouvée du film est-elle bien la version intégrale, avec l’introduction sur un bateau ? Je ne connaissais jusque là, en zone 2, qu’un import espagnol qui présente une version tronquée d’environ 70 minutes au lieu de 86(une version TV je crois, qui circule beaucoup sur la toile), particulièrement frustrante (il manque par exemple une scène que Chris Fujiwara dans son bouquin sur Tourneur décrit comme très importante). je lis beaucoup votre blog sans jamais participer aux discussions, mais pour TOURNEUR, je sors de ma tanière !
A Abercrombie
Dans cette version le film s’ouvre avec la scène sur le bateau
Je vais voir TRUMBO la semaine prochaine et mercredi 4 mai sort le nouveau Jeff Nichols, qqn a déjà vu ce MIDNIGHT SPECIAL? MA LOUTE de Dumont me fait peur: 2 heures avec Luchini en 1er rôle, comment tenir? (ce n’est pas un jugement de valeur!) revoir FLANDRES, plutôt…
A MB
TRUMBO est une réussite mineure , dans l’absolu, mais réelle. Le scénario, bien conçu, nous fait vite rentrer dans le sujet, de manière élégamment vive. Cela fonctionne très bien, et d’emblée. Je reprocherais un côté « Dix d’Hollywood » expliqué « aux nuls » ainsi que l’écueil, ici flagrant, des personnalités que les cinéphiles connaissent bien qui ne sont jamais ressemblantes (la palme revenant à un Michael Stuhlbarg qui n’a aucun rapport avec Edward G.Robinson, sauf, et c’est un comble, lorsqu’il est maquillé en vieux). Mais c’est du bon boulot et étonnamment plaisant jusque dans sa naïveté explicative comme lorsque que Trumbo démontre à sa fille (gracieuse Elle Fanning) qu’elle est bien « coco » comme son père. Pour un film ricain de 2016, coincé entre deux films de super-héros, j’ai trouvé ça hyper-sympa.
à A Angel: Truffaut disait que c’était le problème quand des acteurs connus étaient joués à l’écran mais il oubliait que si le propos est fort ça peut passer, là John Wayne et Robinson évidemment ça a dû être difficile…
à Rouxel: MIDNIGHT SPECIAL n’arrive que maintenant chez moi, je savais pas qu’il était sorti dans les grandes villes depuis un mois. Je vais le voir.
à Bertrand: j’ai pas dû voir les films dans lesquels Luchini a été capable de jouer retenu, je vais donner une chance à MA LOUTE. Bon bien sûr si le personnage est très extraverti on peut pas lui reprocher d’en faire beaucoup.
à A Angel: vu TRUMBO stop suis d’accord stop ça vaut la peine stop avec les défauts relevés inclus stop.
Oui mais ce film est sorti sur les écrans il y à plus d’un mois.Nichols reste la veine dramatique de »Take shelter »ou »Mud »ses deux précedents films avec son acteur fétiche Michael Shannon qui incarne des personnages torturés et transparent.En tout cas »Midnight spécial »vaut le détour mais rappelle fortement « ET »de Spielberg dont j’attends son histoire de gros géant présenté à Cannes.En revanche »Ma loute »de Dumont m’inspire un peu moins car Luchinni va nous faire son numero habituel de cabotin de service.Je préfère largement ses films précédents dont »L’Humanité »ou »Hors satan »qui est d’une puissance visuelle unique.
A Rouxel
Moi j’ai du mal à préférer un film à un autre que je n’ai pas vu. Les échos sont bons. Et Luchini a souvent été excellent et retenu
Flandres comme Hors Satan étaient exceptionnels!
J’ajouterai HADEWIJCH qui m’avait pris de court, ces films sont des mystères pour moi. FLANDRES prend les apparences de qqs films déjà vus et fait autre chose. HADEWIJCH aussi, quant à HORS SATAN on est ailleurs dés le début (quel titre!). Avec ces trois-là on a envie de psychanalyser Dumont. La meilleure chose qui soit arrivée au cinéma récemment avec Farhadi.
A MB : « la meilleure chose qui soit arrivée au cinéma… » avec László Nemes pour LE FILS DE SAUL.
à Sullivan: pas vu mais noté.
Je peux parler sur pièces de Midnight special qui, même en n’étant pas le meilleur J Nichols réserve son lot de scènes étonnantes, d’annotations justes sur les liens parents/enfants.J’y reviendrai plus longuement mais cet opus me semble une forme d’alliance improbable et réussie entre le Spielberg de Rencontres… (et à sa suite Starman de Carpenter et abyss de Cameron) et le cinéma plus secret de Tourneur.
J’ai quelques doutes sur le Trumbo qui a certainement ses qualités et je ne sais si je ferai le pas d’aller le découvrir sur grand écran puisque ses qualités semblent surtout liées au travail des acteurs.
Je sais en revanche que j’irai voir Ma loute car Dumont est un auteur passionnant et je crois ne aps me tromper en estimant qu’il peut débarrasser Lucchini de certaines de ses habitudes au vu de ce qu’il avait obtenu de J Binoche dans Camille Claudel 1915 , un film assez prodigieux.
A Ballantrae
Sur TRUMBO, non, il faut le voir en salle. Il y a du rythme et un certain lustre visuel qui ne sent pas la naphtaline. L’époque est bien ressentie et décrite. Le cadre est élégant. Et il y a des trouvailles : lors de la projection de SPARTACUS, le nom de Trumbo, inscrit enfin au générique, qui se reflète dans ses lunettes, c’est très bien ça. Graphiquement parlant, ça renvoie à Saul Bass..
A Alexandre Angel
Et plusieurs acteurs sont remarquables de John Goodman à Christian Berkel, épatant en Preminger. Il y a plein de choses qui font plaisir à entendre dans l’Amérique actuelle, à commencer par cette histoire qui a été enterrée
Je pense que Bertrand reviendra dans une prochaine chronique de la resortie de 4 westerns dont deux chef d’oeuvre: »L’homme de la plaine »de Mann puis « Le sabre et la flèche « de De Toth.Je n’ai jamais vu les deux autres: »Feu sans sommation »de Salkow et »Représailles en Arizona »de Witney. Dans un autre registre 3 perles noires chez Sidonis: »Allo brigade spéciale »de Edwards, »Lutte sans merci »de Leacock puis « Des pas dans le brouillard » de Lubin vu il y à plusieurs décennies à la tv.Bonne lecture et bon films à tous.
A Rouxel
LUTTE SANS MERCI est ultra plat et terne sur un bon point de départ. REPRÉSAILLES EN ARIZONA vaut le détour ne serait ce que pour l’ahurissant prologue qui n’est sans doute pas filmé par Witney
EXPERIMENT IN TERROR est accompagné d’une géniale musique d’Henry Mancini https://www.youtube.com/watch?v=6UJ0SSHlarc
Elle est en partie réutilisée dans l’émission Faites entrer l’accusé (qui recycle aussi les B.O de The Go Between et de The Last Run) la production semble avoir une connaissance assez singulière des bandes originales de films. Sinon le film d’Edwards est faible, intrigue linéaire et visuellement assez pauvre.
A Guy Gadebois
C’est ce que je pensais et j’ai été agréablement surpris pendant la première partie. Mais c’est vrai que l’intrigue est squelettique
C’est surtout assez sadique-mysogine envers le personnage de Lee Remick, et un peu trop long mais j’étais content de le revoir quand même (un brin de sadisme?).
Sur l’histoire EG Robinson-Trumbo, je n’avais pas vu le lien de Angelillo. Ce que je trouve curieux c’est que ça ne se retrouve pas dans les sources que j’ai pu consulter qui ne mentionnent pas son témoignage devant le comité.
d’autre part à relire un bout de son autobio ma mémoire m’a trompé: Kirk Douglas revendique avoir été le 1er à rendre son nom à Trumbo, Preminger l’ayant suivi après lui avoir téléphoné, et Bertrand comme vous le disiez, pour Trumbo c’est le contraire. SPARTACUS et EXODUS sont sortis à qqs mois d’intervalle.
A MB
`Trumbio qui était le premier concerné a toujours dit « Otto was thé first ». Le reste, c’est l’ego de Douglas, ce qui n’enlève que peu de chose à son action mais il a suivi Preminger. Ses mémoires varient d’ailleurs sur le sujet
à Bertrand: l’autobio de Douglas Le Fils du Chifonnier peut à divers titres, se résumer par: « Kirk Douglas est un type formidable »! (mais reste un grand acteur, aussi pour nous!)
Deux conseils autour de Dalton Trumbo.Tout d’abord dans le dernier Positif,vous retrouverez une correspondance entre Trumbo et Edward Lewis qui date de 1958.Puis comme le souligne Michel Ciment dans son très bon papier,n’hésitez à acheter ou vous faire offrir: »Le monumental Dalton Trumbo »de Larry Ceplair et Christopher Trumbo(University Press of Kentuchy sorti l’an dernier).
A Roiuxel
Biographie fouillée mais Larry Ceplair qui termina le livre n’était pas du tout cinéphile et certains titres sont omis comme UN HOMME EST PASSÉ. En revanche, on évoque pas mal GUN CRAZY et TERROR IN A TEXAS TOWN ainsi que THE BOSS de Byron Haskin. Tous les chapitres sur SPATACUS sont passionnants, mettant à jour la tension entre Kubrick et Trumbo
Ah!Un homme est passé de Sturges! Quel beau film…
Le CUSTER de Siodmak est très moyen mais il faut le voir pour l’interprétation habitée de ce diable de Robert Shaw (quelque chose comme un mélange de Lancaster et de Nicholson quand ce dernier ne cabotine pas). Par moments, il a l’air d’une autre planète que les autres comédiens qui l’entourent.
Le remake du M de Lang est un grand Losey et donc un grand film tout court. Je pense qu’il ne faut même pas chercher à le comparer à l’original et le prendre tel qu’il est et telle qu’est aussi l’extraordinaire performance du méconnu David Wayne dont c’est le rôle d’une vie (ce qui fut aussi d’une certaine façon le cas pour Peter Lorre). Seule la conclusion (imposée ?) m’a déçu.
Je serais moins affirmatif que vous concernant la disparition de l’émotion dans le cinéma de Losey. Elle sera encore là il me semble (ça fait un moment que je ne les ai pas vus) dans TEMPS SANS PITIE, POUR L’EXEMPLE et surtout dans ce film coup de poing mais aussi à fleur de peau que sont LES CRIMINELS (pour moi parmi les plus grands films noirs, tous pays et époques confondus). La seule écoute du thème « Thieving boy » composé par Johnny Dankworth et interprété par son épouse, la merveilleuse Cleo Laine garantit une chaire de poule immédiate. Et les relations fraternelles entre certains détenus (avec le gimmick : « OK sailor, OK ? ») valent celles du TROU de Becker.
Par contre, bien d’accord sur le fait que LA FEMME À L’ÉCHARPE PAILLETÉE ne casse vraiment pas des barres. Un « Soap noir », c’est tout à fait ça. J’avais juste bien aimé les dix premières minutes avec ce drôle d'(excellent) acteur de Wendell Corey et son regard perdu et assez désarmant, vitrifié dans le gin.
Je voulais évoquer ici un réalisateur Irlandais,un peu oublié.Il s’agit de Brian Desmonds Hurst qui à commençer sa carrière dans le documentaire puis qui s’est tourner vers des longs-métrage au début des années 50. »Simba »qui date de 1955 est un bon film d’aventures tourné en Afrique et qui évoque l’histoire d’un homme qui vient retrouver son frère qui exploitant agricole au Kénya.Il va se confronter lui et ses congénères britannique à la tribu Mau-mau qui prone la fin de l’esclavagisme et la reprise des terres volées par les colons.La photographie du film est magnifique avec ces tons orangés et pastel,magnifier par une musique alerte lors des attaques des Mau-mau dans la séquence finale.Le bonus signé Jean pierre Dionnet est toujours aussi passionnant et apporte plein d’élements sur la carrière de ce cinéaste.Je ne connais pas « Tonnerre sur Malte »,ni »Le secret des tentes noires »mais je me souviens de cette comédie fort réussie diffusée à la tv: »Ma gaie Lady ».
A Rouxel
Je suis désolé de m’opposer à vous mais je trouve que c’est un réalisateur nul. Pourttant j’ai longtemps eu un préjugé favorable car il est plus ou moins parent avec Ford mais ses films sont d’une platitude qui justifient toutes les attaques contre le cinéma anglais. Dans SIMBA qui est assez colonialiste et où les anglais s’exonèrent de leurs fautes, on voit clairement que Dirk Bogarde n’a jamais mis les pieds au Kenya. TOUS ses plans sont filmés en transparence, dans des décors construits en studio. Il détestait le film à cause de cela. J’ai tenté de le revoir deux fois et j’ai abandonné et la photo qui est parfois belle dans les vrais extérieurs ou évoluent d’autres acteurs est parfois belle mais erratique. le secret des tentes noires était aussi plat et je n’ose pas revoir TONNERRE SUR MALTE. Le meilleur serait A CHRISTMAS CAROL dont j’ai parlé pour l’interprétation d’Alastair Sim. Il a aussi tourné LE BALADIN DU MONDE OCCIDENTAL que j’aimerais voir.
» Il a aussi tourné LE BALADIN DU MONDE OCCIDENTAL que j’aimerais voir. »
En survolant sa — courte — filmographie, c’est ALIBI (1942) que je voudrais voir. Déjà (surtout ?) parce qu’il y a Margaret Lockwood (!!!), mais aussi James Mason qui le cite dans son autobiographie :
« There was ALIBI, a thriller which had a not-very credible pre-war Parisian background and in which the villain, played by Raymond Lovell, was a night club clairvoyant. »
Certes, il l’égratigne un peu en pointant son manque de crédibilité dans la description de la vie parisienne…mais s’il fallait retenir ce genre d’argument pour juger de la qualité d’un film, il faudrait jeter les 99% des films hollywoodiens dont l’action se passe en France !
En lisant la notice du film dans BRITISH SOUND FILMS : THE STUDIO YEARS 1928-1959, David Quinlan lui met la note de 4/6 et signale qu’il s’agit d’un remake crédible de L’ALIBI de Pierre Chenal.
A Bertrand Tavernier : quelle biographie de John Wayne conseillez-vous ?
A Edward
Celle de Scott Eyman que je veux faire traduire pour notre collection est de loin le travail le plus fouillé sur Wayne
A Bertrand,
J’ai justement trouvé un extrait de ce livre de Eyman sur Wayne « JOHN WAYNE : THE LIFE AND LEGEND » qui raconte une anecdote peu avantageuse pour Ward Bond, dont nous parlions plus bas, et pour ajouter quelques éléments.
[John]Ford had made a tentative deal with Orson Welles to play the part of Frank Skeffington in The Last Hurrah, and as soon as the trade papers announced it, Harry Cohn at Columbia received a packet supposedly documenting Welles’s “communistic or subversive activities (alleged). . . . These were sent by an actor who had said all over town that he was to play the part—a Ward Bond. . . .“
Autre extrait trouvé sur le web :
In February 1944, Bond co-founded the Motion Picture Alliance for the Preservation of American Ideals (MPA): “In our special field of motion pictures we resent the growing impression that this industry is made of, and dominated by, Communists, radicals, and crackpots…” With Marxism indeed looming — other MPA founders included directors Leo McCarey (Duck Soup) and Sam Wood (A Day at the Races) — Bond enthusiastically supported both the 1947 HUAC hearings and the Hollywood Blacklist. “I didn’t know if I should like Ward,” admitted Harry Carey Jr. “I didn’t like that outfit. But I did like Ward.” “Let’s face it: Ward Bond is a shit but he’s our favorite shit,” explained John Ford, who gave him terrific role in the sublime Wagon Master (1950) and another in The Searchers (1956) — the Reverend Captain Sam Clayton — that demonstrated, again, that whatever their limits as actors, both Bond and Wayne were capable of supreme nuance within them.
Vous rapportiez cette phrase de Ford il y a peu « “Let’s face it: Ward Bond is a shit but he’s our favorite shit,”
Cette amitié et ces critiques me laissent songeur.
« Gary Cooper did win his second Oscar for his role in High Noon. Ironically Cooper had testified as a “friendly” witness at the 1947 HUAC hearings, however he did not name names but did state that he “turned down quite a few scripts because I thought they were tinged with communistic ideas” Cooper was considered a conservative minded actor but would go on to disapprove of the blacklisting that took place as a result of the HUAC investigations in the early fifties. In another ironic twist, Cooper asked screen legend John Wayne to pick up the Oscar for him, as he was ill at the time of the awards ceremony. Wayne, along with director Howard Hawks and friend Ward Bond, were strong supporters of the HUAC blacklisting and actively tried to expose Communist influences within Hollywood. He criticised High Noon heavily, describing it, in a famous interview for Playboy Magazine in May 1971, as “the most un-American thing I’ve ever seen in my whole life”, he also stated in the same interview that he never regretted helping the blacklisting of liberal writer Carl Foreman from Hollywood. However, he did collect the Oscar for Gary Cooper. Wayne and Hawks would go on to make Rio Bravo in 1959 which was seen as a right-wing response to the “un-American” liberal peachiness of High Noon, where Wayne refuses the help of the towns people and does his duty as Sheriff. »
Je savais que Hawks et Wayne avaient détesté HIGH NOON, je ne savais pas que cela avait été jusqu’à pouvoir être mélangé à cette histoire de chasse aux sorcières.
Permettez-moi de vous signaler un film intitulé OEIL POUR OEIL duquel je n’attendais pas autant. Un Cayatte intéressant à plus d’un niveau. D’abord parce qu’il se démarque de beaucoup de films français en couleur de l’époque, lesquels étaient presque toujours sur éclairés. Christian Matras réussi une très belle photo, surtout les extérieurs nuit, des plans sont éclairés par les phares d’une voiture, et les couleurs sont éclatantes bien que la copie ne soit pas restaurée. Ensuite parce que l’action se déroule à Tripoli, et bien que les extérieurs soient ceux d’Almeria, on s’y dépayse comme rarement dans le cinéma français des années 50. Dans un hôpital, un médecin français est responsable de la mort d’une femme en couche. Accident médical ordinaire mais qui détruira la vie du mari, lequel va se venger. Le médecin jusqu’alors enfermé dans un monde fait de privilèges se rend compte de la réalité du peuple, du ressentiment de classe et du rejet exprimé à l’égard du colon. Dans les quartiers populaires et miséreux où il n’avait encore jamais mis les pieds, des regards haineux convergent vers lui, le médecin ne se rendant pas compte de son arrogance à y débarquer à bord d’une américaine. Il tente de soigner un vieux qui préfère mourir que recevoir ses soins, car tout le monde le rend désormais responsable de non assistance à personne en danger. De sauveur, il est devenu le colon bourgeois qu’on se met à haïr.
Le pays, au début pittoresque, devient progressivement un enfer, lorsque le mari entraine le médecin dans le désert au prétexte de l’aider à trouver son chemin. S’enclenche alors une lente mise à mort qui occupe la moitié du film, où le veuf s’amuse de celui qu’il accuse de la mort de sa femme comme on s’amuse d’une mouche sans ailes. Si Curd Jurgens était le plus mauvais acteur du monde, ce devait être dans d’autres films. Seule fois où je vois Folco Lulli dans un rôle aussi développé, et il est étonnant. Musique de Louiguy qui donne au désert des échos surnaturels. Les dialogues sont de Pierre Bost. L’image donnée du moyen Orient m’a fait penser à Hergé, et tout aussi curieusement j’ai pensé à DUEL. Le médecin se voit d’abord inquiété par un vieux tacot rouillé dont il ne voit jamais le conducteur, avant de se retrouver seul dans le désert avec celui qui veut sa peau. Est-il possible que Spielberg se soit inspiré de ce film ? J’ai vu très peu de Cayatte. Quels sont les meilleurs svp ?
A Guy Gadebois
Ce que vous dites est passionnant. Je n’ai jamais vu ce film qui avait été éreinté dans mon souvenir (certains signalaient un effort). Les derniers Cayatte sont très médiocres, tout ceux que j’ai vus et revus mais j’ai trouvé des qualités au MIROIR A DEUX FACES, au début du DOSSIER NOIR. Je dois revoir JUSTICE EST FAITE que Lourcelles défend. Jean Olle Laprune me dit qu’une bonne partie du PASSAGE DU RHIN est assez réussie et j’ai un souvenir agréable de certains des films qu’il tourna pour la Continental. Greven le faisait chanter car c’était un prisonnier évadé.
Je suis sûr d’avoir vu OEIL POUR OEIL en noir & blanc car je me souviens d’un coup de rasoir dans un avant-bras avec le sang noir qui sortait. Le rouge est noir dans les films en n&b sauf qu’il y avait déjà plus de nuances avec les progrès de la pellicule en 58 année du film (je crois). Mais sauf si c’était une copie « noiretblanc-isée » pour tirage à bas prix de films en couleurs au départ comme la Comacico et la Secma le faisait sans vergogne pour l’exploitation en Afrique de l’Ouest francophone (VERTIGO a subi ce traitement). J’ai revu JUSTICE EST FAITE et c’est vraiment fort. Je me souviens qu’au cinéclub en 60, le présentateur annonçait que le défaut du film était son manichéisme ou sa lourdeur démonstrative, c’était la réputation de Cayatte à l’époque: à le revoir ça se défend un peu (les réactions personnalisées du jury au fait que l’accusée prenait trois bains par jour, par exemple). Mais c’est contredit ailleurs. Roquevert est génial même à jouer un personnage attendu, Valentine Tessier avec un personnage ingrat est étonnante de justesse. Curiosité: on y voit encore actrice la future productrice Agnès Delahaie, ravissante pour le moins.
La seule question que l’on doit se poser en voyant »Justice est faite »de Cayatte est: »Peut-on juger un individu malgré qu’il soit un assassin sans connaitre vraiment le passé de l’accusé(son enfance,sa famille,sa vie d’homme ou de femme dans la société)?Au nom de quoi et de qui la justice des hommes pourrait-elle juger une personne car les jurés d’un procés d’assise ne connaissent rien en dehors du méfait de l’accusé.Bien je reconnais ici l’immense talent de Spaak qui était surement ces années un des meilleurs scénaristes du cinéma français.Il nous décrit c’est vrai des personnages caricaturaux qui viennent d’horizon et de catégories sociales tout à fait opposés.On retrouve deux paysans(Marcel Pérez toujours juste),Valentine Téssier qui incarne une vieille aristocrate coté vieille France,un imprimeur qui à la tète ailleurs puis surtout un des personnages les plus marquants et forts est celui de l’ancien militaire campé par le magistral Noel Roquevert(on lit dans son regard tout le fiel qu’il à envir de déverser sur l’espèce humaine).Il faut aussi souligner que Cayatte à fait appel dans cette distribution qu’à des acteurs venues du théatre en dehors de Bussières ou Michel Auclair et Pérez.Sur le fond l’aspect philosophique du scénario de Spaak gomme un peu l’aspect psychologique des personnages mais il n’y à rien de démonstratif dans la trame de ce procés.La narration finale avec la voix de Fresnay accentue l’ensemble de cette oeuvre singulière.
Je me souviens de ce film parce que je l’ai vu trop tôt et qu’il est plutôt destiné à des adultes. Comme on garde en mémoire ses pires cauchemars. Ce qui me perturbait le plus, c’est d’avoir de la compassion pour Folco Lulli, qui me fait peur depuis…
Comme le souligne Lourcelles et d’autres critiques de cinéma,Cayatte à toujours été un cinéaste avocat qui défendait des causes nobles au demeurant mais qui s’est souvent enliser dans des scénarios confus et moralistes. »Oeil pour oeil »mérite le détour comme le précise notre ami pour la qualité visuelle de la photographie.Effectivement le film à été tourné en partie dans la région désertique d’Alméria chere aux westerns spaghettis mais l’action de l’histoire est situé au sud de Tripoli.Lulli compose un personnage qui n’a plus rien à perdre et va au bout de sa quète.Il sait que la mort les attends dans le désert,sans eau ni nourriture.Le plan des rapaces annonce la mort qui rode dans cet enfer.
7ème film d’Akira Kurozawa »L’ange ivre »est une oeuvre intense au climat malsain qui rappelle un peu l’ambiance de « Pépé le moko »de cher Duvivier.Le maitre japonais nous décrit le quartier d’une petite ville après la guerre ou la misère sociale cotoit la coruption,les prostitués et les malfrats.Dans ce village se trouve un lac bouillonnant ou s’entrechoquent des détritus,meubles et objets en tous genres.Les enfants viennent s’y amuser en barbotant loin de l’école.C’est là que vit un docteur alcoolique avec sa maitresse et assistante.Un jour,il reçoit un jeune homme bléssé à la main et lui extrait une balle de révolver.Ces deux etres que tous oppose sont indossociable de cette histoire et ne vont plus se quitter.La force visuelle et scénaristique de Kurozawa c’est qu’il à toujours mis en opposition des individus hantés par le mal qu’ils véhiculent puis des etres qui apportent du bien autour d’eux mais qui vivent des névroses interieures.Il y à une violence sèche entre les hommes qui n’hésitent pas à donner du coup de poing dans la chaleur moite d’une fin d’été.Revoyez aussi « Dersou Ouzala »oeuvre co-produite avec l’URSS grace à Guerassimov qui était un ami intime de Kurozawa.Ce film est une symbiose entre un homme et les éléments qui l’entoure.Il parle au vent,à la pluie,aux arbres comme à des etres de son espèce,lui qui vit dans la solitude et le froid.La séquence la plus intense est celle ou il laisse dans la cabane ou il à passé la nuit,quelques victuailles au prochain visiteur.Là est résumé le cinéma de ce génie qui nous montre le sens du partage,la fraternité et l’amour du prochain.Actuellement le réseau Utopia propose une rétrospective à Akira Kurozawa avec des films inédits en France.Au programme »Vivre », »Barberousse », »Ran », »Rashomon ».Enfin j’ajouterais pour terminer que ce cinéaste japonais à été piller par John Sturges avec »Les 7 mercenaires »pale copie des »7 samourais »mais aussi par Léone qui à toujours démenti la ressemblance entre »Yojimbo »et son western « Pour une poignée de dollars ».
Pour les amateurs de Duvivier (dont je suis), je vous informe de la sortie en juin en blu-ray et dvd de LA BELLE EQUIPE (avec les deux fins ?) et de la FIN DU JOUR.
J’ai assisté il y a une semaine, à la Cinémathèque de Toulouse, à la projection en avant-première de la version restaurée présentée par Sophie Seydoux qui nous a bien confirmé que l’édition DVD / BluRay inclurait les 2 fins, avec la fin optimiste reléguée dans les bonus.
Je vous signale au passage que deux autres films de Duvivier resortirons en version restaurée: »Panique »et »Voici le temps des assassins ».
à Bertrand et tous: Avez-vous vu TRUMBO? merci
A MB
OUI et le film a des qualités. Tout d’abord l’interprétation formidable de bryan Cranston, Trumbo ultra crédible. Il lui ressemble et a attrapé ses gestes et sa façon de parler. Diane Lane est bien aussi et Helen Mirren excellente même si on a l’impression que Hedda Hopper a dirigé la liste noire. Son rôle fut important mais elle était épaulée. Il est bpn d’entendre rappeler certains faits, de montrer comment fut choisi le titre de ROMAN HOLIDAY (séquence excellente), d’évoquer le rôle de Wayne et son association pour la préservation de l’Idéal américain même si l’acteur ne lui ressemble guère (c’est pire pour Robinson). Le film enfin rend justice à Preminger, joué par mon ami Christian Kerkel de LAISSEZ PASSER. On voit bien qu’il a été le premier à mettre Trumbo en lumière, avant Kirk Douglas? Ce que Trumbo répétait tout le temps. John Goodman est formidable en Frank king même si les films qu’ils donnaient à Trumbo sont caricaturées (et on omet GUN CRAZY). Je trouve qu’on n’entend jamais ces communistes débattre de l’Union Soviétique, du pacte germano soviétique. On perd du temps avec des débats oiseux sur le fait d’avoir une maison avec piscine et d’être progressiste.
Le film est à voir et à marquer d’une pierre blanche
Je suis surpris par votre indulgence concernant TRUMBO. Après l’avoir vu, je me suis demandé à qui s’adressait ce film. Il m’a semblé trop « grossier » pour un public au fait des évènements, et quelque peu abscons pour qui ne connaitrait pas grand chose à la période.
Mais j’ai déposé les armes critiques au cours de la séquence des aveux de Edward G. Robinson ! Je trouve extrêmement grave de montrer Edward G. Robinson balancer des noms, ce qu’il n’a jamais fait ! Edward G. Robinson n’a jamais donné AUCUN NOM et s’il ne viendra jamais à l’idée de prendre un film pour un livre d’histoire, je trouve que dans le cadre d’une fiction qui se donne l’ambition de montrer une page d’Histoire, cette scène est un raccourci mensonger et diffamatoire ! Le procédé est bien connu : quand on ne peut élever symboliquement et moralement, au-delà d’une certaine limite, le héros d’une histoire, on s’arrange pour dézinguer d’autres personnages de cette même histoire. Et, de fait, on élève « par défaut » le héros ! A partir de cette séquence, je n’ai plus eu aucune considération pour ce film.
Mais, malgré ma colère, j’ai trouvé 2-3 choses intéressantes :
– l’aspect didactique de la séquence expliquant le fonctionnement de la « liste noire » : différents téléphones, les coursiers qui passent chercher les scenarios, etc.
– la scène, remarquable dans la façon qu’elle a de nous faire tomber dans le piège des préjugés, entre Trumbo et le prisonnier Noir (la tirade de ce dernier est formidable !)
– Goodman, comme vous le signalez, toujours aussi épatant (à signaler qu’il est prodigieux dans 10 CLOVERFIELD LANE, où il passe du registre de « gros nounours » à celui de « gros psychopathe » en un clin d’oeil !)
Pas grand chose à ajouter sur ce film que j’attendais et qui a été une énorme déception. J’attends le film sur le sujet qui saura trouver un juste milieu entre procès à charge et angélisme… Comme vous le signalez également, une fois de plus la question, que Polonsky et al. éludaient d’un revers de main, parfois (souvent ?) avec colère, sur leur attitude pendant le Pacte Germano-Soviétique et sur l’influence de l’Union Soviétique, n’est pas abordée.
Reste que j’ai été ravi d’entendre les quelques brèves – mais enthousiasmantes ! – mesures du magnifique thème que Victor Young composa pour THE BRAVE ONE !
Robinson a fait amende honorable auprès de HUAC en disant avoir été trompé par les communistes, mais n’a jamais été amené à donner des noms (« Naming Names », Navasky). Il était « greylisté » (!) n’a pas travaillé durant deux ans. C’est invraisemblable de l’avoir montré ainsi, le service juridique de la production a dû assurer qu’il n’y avait plus d’héritier vivant pour faire un procès et qu’on pouvait dramatiser en le montrant dénoncer Trumbo.
à Bertrand: Ward Bond n’étant pas représenté (pourquoi?) c’est sans doute la raison pour laquelle H Hopper est pourvue d’autant d’activité anti-coco! A Priori, Bond avait un pouvoir considérable: j’ai lu dans le John Wayne par Eyman cette anecdote incroyable (p 169) où il convoque Anthony Quinn soupçonné rouge et très apeuré chez lui, et l’interroge assis sur le siège des WC, puis l’absout, Quinn n’aura plus jamais d’ennuis HUAC après! En fait, les officiels de la lutte anti-rouge considéraient Bond comme un membre référent même si officieux et bénévole. Et pour finir, on peut chercher dans le personnage invraisemblable de WB la nature du grain de folie furieuse qui nourrit la chasse aux sorcières! C’est sur lui qu’il faudrait faire une bio (il y a un livre signé Carol Sampson mais je ne sais pas ce que c’est). D’autant qu’en-dehors de la politique il a eu une carrière immense.
A MB
Je pense que les auteurs ont du se dire que le nom de Ward Bond ne signifiait plus rien pour le public, ce qui n’est pas faux (j’ai eu affaire à des étudiants à Columbia University qui ne savaient pas que la Liste Noire avait existé, qui n’avaient jamais entendu parler des 10 de Hollywood ou du Sel de la Terre) mais c’est en raisonnant comme cela qu’on commet des erreurs, des approximations. Cela dit, il en a moins que dans les autres films sur le sujet et le travail de Bryan Cranston est phénoménal. Il y a beaucoup de détails réussis (la scène avec Wayne est pas si mal) comme ce moment de travail avec Ian Hunter ou la colère de Frank King contre la personne qui le questionne sur le passé de Trumbo. Le film n’est pas fait par un cinéphile et comme dans beaucoup de biopic, on donne trop d’importance aux questions familiales, aux filles qui crèvent des problèmes en oubliant les garçons qui n’en créèrent aucun. Et les films pour les King bros n’étaient pas ces canars ressemblant à des sous produits AIP mais des séries B, fauchées et banales (il y a un Kurt neuman sur la traite des blanches que Trumbo et Wilson jugeaient horrible). ROCKETSHIP XM est même un film de SF avec un message pacifiste ce que les auteurs du film semblent ignorer. Ils vont droit à ce qui leur semble le plus connu, oubliant GUN CRAZY dont on voit une affiche (mais on peut penser que Trumbo ne pensait pas écrire un tel « classique »)
A MB
voir ma réponse à Angelillo avec le texte de Pat McGilligan
Bertrand,
Robinson’s testimony is partly excerpted in the very good THIRTY YEARS OF TREASON. Robinson named Maltz, Trumbo, Lawson, Frank Tuttle, the Buchmans, Navasky correctly states that after his testimony and « much negotiating and self-abnegation » the actor returned to work. In that sense, TRUMBO is completely accurate. However, I like some others might object to the fact that Robinson is made a symbol for all the others, many worse. After all, as Bentley points out (THIRTY YEARS), Robinson, never a CP member, was hard pressed to assure the Committee his names were genuine.
à Bertrand: d’accord mais vous savez, que le cinéaste ne soit pas un cinéphile c’est pas grave, c’est le scénariste qui devait en être un! D’autant qu’on aurait vite fait de rafraîchir des mémoires sur Ward Bond avec un extrait d’un des 133 épisodes de WAGON TRAIN qui ont dû faire sa fortune, dvds compris (bon en effet pas forcément achetés par des jeunes)! Hedda Hopper est-elle si connue de nos jours par les étudiants de la culture de ceux que vous mentionnez? C’est en effet dommage de concevoir l’adhésion du public comme devant passer par des personnages qu’il connaît déjà! On peut la concevoir aussi comme acquise par la suprise d’en découvrir des nouveaux… je verrai le film pour ce que vous en avez dit de bien.
A MB
Mais est ce que le réalisateur n’est pas aussi le co auteur du film. Je crois aussi qu’ils voulaient une femme et Hedda Hopper a joué un grand rôle (dans l’affaire Chaplin)
A Angelillo
Votre assurance m’étonnait et je ne voyais une production américaine, bardée d’avocats, commettre une telle erreur qui lui aurait couté des millions. ROBINSON A BIEN DÉNONCÉ TRUMBO ET D’AUTRES. Voici ce que m’écrit Patrick McGilligan, auteur de nombreux livres et interviews sur la liste noire (TENDER COMRADES)
Bertrand,
Robinson’s testimony is partly excerpted in the very good THIRTY YEARS OF TREASON. Robinson named Maltz, Trumbo, Lawson, Frank Tuttle, the Buchmans, Navasky correctly states that after his testimony and « much negotiating and self-abnegation » the actor returned to work. In that sense, TRUMBO is completely accurate. However, I like some others might object to the fact that Robinson is made a symbol for all the others, many worse. After all, as Bentley points out (THIRTY YEARS), Robinson, never a CP member, was hard pressed to assure the Committee his names were genuine.
à Bertrand: je viens de re-vérifier les citations de Robinson et Trumbo dans le Navasky et ne trouve rien qui croise les deux personnes, seulement le témoignage du 1er de dire, comme plus tard Bogart et Bacall, qu’il avait été trompé par les communistes et qu’il regrettait ses relations avec eux. pas de croisement entre EGR et « Maltz, Trumbo, Lawson, Frank Tuttle, the Buchmans » en cherchant dans les notes. Curieux, quand même. Je retrouve bien l’idée générale que EGR a fait profil bas sans plus: « after his testimony and « much negotiating and self-abnegation » the actor returned to work ». Je n’ai pas lu ni le Bentley ni le MacGilligan qui sont sur ma liste depuis longtemps. Tous ces travaux se complètent.(c’est bien qu’on ait un rédac’ chef capable de questionner McGilligan au débotté!)
Ou avez vu ce film qui est sorti qu’aux Etats-unis l’an dernier.La sortie Européenne à été repoussée en avril ou mai?
à Rouxel: on dit pas qu’on l’a vu! on parle de l’histoire de Robinson qui y est relatée (Bertrand l’a vu avec qqs chanceux!). c’est pour le 27 avril.
Cela m’a étonné que ce soit Jay Roach (AUSTIN POWERS, MON BEAU-PERE ET MOI..) qui réalise..
A Bertrand
A propos de Bryan Cranston, avez-vous vu la série BREAKING BAD, et si oui, avez-vous apprécié?
A Alexandre Angel
Je ne l’ai pas vu
à Bertrand merci je vais le voir, il va arriver chez nous.
A Bertrand Tavernier,
Je vous remercie pour votre réponse et celle de Pat McGilligan…qui me plongent, comme jamais, dans un abîme de perplexité sans fond !
J’ai donc vécu toutes ces années avec la certitude que Edward G. Robinson s’en était tenu à témoigner contre lui-même – son célèbre « How the Reds made a Sucker Out of Me » – et n’avait jamais donné un seul nom. Ai-je, toutes ces années, mal lu/compris et ne les a-t-il pas donnés en direct, face à la Commission, comme c’est montré dans le film mais « en off »?
Le pire c’est que j’ai la certitude que même Dmytryk dans son « IT’S A HELL OF A LIFE, BUT NOT A BAD LIVING » dit que Robinson n’a pas donné de noms ! Ayant prêté l’ouvrage la semaine dernière à une amie qui a aussi vu le film, je ne peux, hélas ! pas vérifier cette source.
Toutes mes sincères excuses donc pour cette assurance mal placée de ma part, mais je vous assure que c’était un des faits dont j’étais, depuis longtemps, tellement sûr que j’aurais mis, sinon ma tête, tout du moins le cigare de Little Caesar à couper !
Le pire c’est qu’après avoir lu votre réponse, j’ai rapidement survolé quelques sources sur Internet…et la contre-vérité semble proportionnellement plus répandue que la vérité elle-même !
Une nouvelle fois, je vous présente toutes mes excuses et vous annonce la sortie de mon autobiographie :
« How Wrong Sources made a Sucker Out of Me ! »
A Angelillo
Il a vraiment donné plusieurs noms (je me souviens que Sidney Buchman m’avait dit qu’il avait été nommé par lui) qui avaient déjà été dénoncés par d’autres. La vraie source c’est 30 YEARS OF TREASON qui comprend les témoignages. Il est impossible avec la trouille qui règne à Hollywood qu’un film puisse énoncer une telle contre vérité. Et si il y a des noms qui ne paraissent pas, c’est parfois à cause du service juridique qui anticipe des procès
« Alleged Robinson inaccuracy
The film depicts actor Edward G. Robinson betraying his friend Dalton Trumbo and others by naming them as communists before the House Un-American Activities Committee. Robinson did testify four times before the committee and eventually stated that he had been a dupe of communist front organizations, but he never named anyone, friend or foe, as a communist.[51][52] »
(https://en.wikipedia.org/wiki/Trumbo_(2015_film)#Alleged_Robinson_inaccuracy)
ceci vient de Wikipédia EN sur le film, qu’il est de bon ton de décrier mais… les deux notes 51 et 52 appuient a priori ce qui est dit entre « » surtout la 52. Le bouquin de Bentley « 30 years of treason » sont des extraits des témoignages ou confessions, si qqn l’a peut-il aller chercher là-dedans?
Voici le lien d’un site qui propose la mise en ligne d’audiences de la HUAC, dont celle de Edward G. Robinson en date du 30 Avril 1952 (et qui se trouve tout en bas de la page)
http://www.archive.org/stream/communistinfiltr07unit/communistinfiltr07unit_djvu.txt
J’en recopie le passage qui nous intéresse :
« (Mr. AValter) : Mr. Robinson, you stated that you were duped and used — by whom ?
– (Mr. Robinson): By the sinister forces who were members, and probably in important positions in these organizations.
– (Mr. Walter) : Well, tell us what individuals you have reference to.
– (Mr. Robinson) : Well, you had Albert Maltz, and you have Dalton Trumbo, and you have — what is the other fellow, the top fellow who they say is the commissar out there ?
– (Mr. Walter) : John Howard Lawson?
– (Mr. Robinson): Yes, John Howard Lawson. I knew Frank Tuttle. I didn’t know Dmytryk at all. There are the Buchmans, that I know, Sidney Buchman and all that sort of things. »
À partir de maintenant, je ne sortirai plus jamais sans ma baguette de sourcier !
J’aime tellement LE LYS DE BROOKLYN que lorsque j’ai appris que Kazan s’était un peu perdu dans ces histoires de chasse aux sorcières j’avais été touché et confus, gardant pour le cinéaste une admiration intacte.
J’apprends ici qu’une autre de mes idoles, Ward Bond, qui fait partie comme peu d’autres acteurs, d’un nombre incroyable de chefs-d’œuvre, est lui aussi allé se perdre dans cette sombre histoire.
Comme s’il avait fallut un temps purifier les influences cinématographiques.
Ceci dit imaginer Ward Bond assoir sur ses wc Anthony Quinn m’a fait sourire je l’avoues, tant on imagine mal, sur beaucoup de ses rôles, Quinn se soumettre à quelqu’un, fut-il du gabarit de Bond.
Mais Ward Bond était suffisamment bourru pour le faire, les récits de son amitié avec Ford et Wayne le laissent imaginer, leurs clubs « d’hommes », leurs parties de pêche, leurs virées, le côté très machos des personnages, outre l’hypertrophie patriotique et quelques idées bien coloniales.
Le sujet a été maintes fois traité et on sait combien Wayne et Ford ont connu dans leurs trajectoires des corrections qu’il ne faut pas passer sous silence.
Sur ces affaires politiques j’ai trouvé un récit qui raconte que Ford s’était opposé à Bond, racontant que « bond aimait se donner de l’importance », avec ironie, conservant d’ailleurs intacts ses liens d’amitiés avec lui.
« John Ford, at that time an anti-Communist liberal and later in life more conservative, was opposed to the blacklist and often publically disagreed with Bond’s MPA activities, joking that Bond just loved to feel important, but their friendship never suffered for political differences, and Ford called Bond his “good luck charm.” »
Le lien de l’article complet, qui a des airs honnêtes, à confirmer ? https://hqofk.wordpress.com/2011/10/28/ward-bond/
J’aime beaucoup voir Bond à l’écran, il est à part, il m’apporte toujours quelque chose, le moment ou il finit par s’énerver dans TOBACCO ROAD – un peu comme noiret dans COUP DE TORCHON, mais plus furtivement – est une de scènes favorites de mes virées cinéphiles ! Et la concurrence est rude, il faut se disputer l’intérêt avec Lana Turner qui perd son briquet, Rita Hayworth qui pousse la chansonnette, ou la sublime Stanwyck qui giffle McCrea qui la faisait tourner entre deux wagons dans PACIFIC EXPRESS !
De toutes façons s’il fallait s’en tenir à la morale il serait difficile d’aimer autant les westerns qui narrent une histoire humaine dans des paysages fascinants mais sur fond d’une spoliation territoriale franchement pas reluisante.
A Stag
Ford appelait Bon son crétin ou connard favori. Quand il est mort, il a dit à Andy Devine : « c’est toi qui prend sa place »
à Stag:
1/ c’est Bond qui était assis sur le siège de ses WC pas Quinn!
2/ lisez Harry Carey Jr et lisez l’anecdote de Bond pendant le tournage de LA PRISONNIERE qui n’ayant pas de scène à tourner part pour une virée en ville alors que le tournage continue et il veut se raser et cherche une prise électrique.
(LA Compagnie des héros, éd des Riaux)
L’anecdote 1 j’y crois, la 2 mmm…
à Bertrand: Mais Devine ne se laissait pas toujours faire quand Ford lui a dit « Je me demande pourquoi je m’encombre d’un crétin comme toi sur un tournage! », Devine lui a lancé « Parce que je suis le seul que vous connaissez capable de mener un attelage de huit chevaux ». ah mais! (source ?)
C’est étrange Andy Devine à la place de Ward Bond. Vraiment pas les mêmes personnages. Vous imaginez Bond dans le rôle du shérif couard de LIBERTY VALANCE ?
J’apprécit de voir des liens de sites étrangers mais pitié,essayer de traduire pour tous ceux qui ne maitisent pas forcément l’anglais.Je sais aujourd’hui c’est la langue passe-partout dans le monde entier,si on ne parle anglais en Asie on est perdu pourtant la France à laissé des traces en Indochine ou au Cambodge.
A Rouxel
Et pas que des bonnes traces
A MB, l’anecdote est différente, vous faites bien de me corriger j’aurais passé mon week-end à la déformer auprès d’amis. Les deux versions sont amusantes cela dit.
Un autre article intéressant sur bond, il livre quelques chiffres saisissants, il a joué dans 30 films en 1935 – comme disait Galabru c’était peut-être 30 fois deux jours de tournage – et 26 films dans la seule carrière de Ford.
http://www.americancowboychronicles.com/2012/09/american-western-icon-ward-bond.html
à Bertrand: TRUMBO, c’est vrai qu’en ce qui concerne la communauté des rouges, on ne sent que très faiblement l’écho de la chaleur ou de la solidarité qui pouvait exister entre eux, ni le contraire (Rossen rouge repenti interdisant à son fils de jouer avec le fils d’un rouge est un exemple voyant)! Il ne faudrait pas mélodramatiser sur cette « communauté » mais à lire Howard Fast (juste cité dans le film), il y avait vraiment des rencontres passionnées entre ces personnes qui discutaient politique générale et actualité politique ! Ce qui n’est jamais montré là, la 1ère réunion chez Robinson est une réunion de réaction aux 1ères attaques. Ils ne s’étaient pas déclarés rouges par mode, mais par raisonnement. Les cartons avant film placent bien l’ambiance d’ailleurs: le PCUS est né aussi de l’alliance USA-URSS pendant la 2eme guerre. Il est donc dommage que ce mouvement ne soit pas mieux décrit. H Hopper n’est qu’une vignette mal dessinée à coups de scènes ultra-courtes où elle endosse le rôle du méchant, c’est abstrait. Mais c’est le 1er film US sur le sujet qui ne soit pas vain, je n’ai jamais vu le film de Ritt remarquez, ni le Winkler mais là je crois avoir raison. L’antagonisme Kubrick-Trumbo explique mieux l’aisance de Kubrick à vouloir signer à la place de Trumbo, je dois lire le Ceplair-C Trumbo. Je me permets de reciter le bouquin de Fast Mémoires d’un Rouge qui ressuscite bien le contexte et illustre bien la part de pensée politique qui agitait les cerveaux de ces gens encore une fois vus comme des méchants agitateurs mûs par l’esprit d’élite. Le Bernstein n’est toujours pas traduit, il mérite d’arriver dans votre collection, Bertrand, mais le programme est sans doute chargé!
A MB
Howard Fast, auteur talentueux, haïssait Trumbo et avait une haute opinion de sa personne. Lequel Trumbo trouvait comme Polonsky, Biberman trop solennel et stalinien (tout en lui reconnaissant le courage -unique – d’avoir réussi à tourner SALT OF THE EATH) tout comme John Howard Lawson, très doctrinal. Presque tous étaient staliniens et le restèrent tard. Maltz, dans les années 60, avait quitté le Parti et refusait même de rencontrer les journalistes de l’Huma
à Bertrand: et Trumbo lui-même n’était pas dénué de tout défaut ou excès… Je voulais insister sur le fait qu’il y avait une communauté de pensée, peut-être fragmentée par accointances, parfois stalinienne, mais que ces gens discutaient politique et venaient de la réflexion politique, parfois de l’engagement (physique ou financier) dans l’anti-franquisme, ce que ne montre pas trop le film: on ne sait pas trop d’où sont venus ces rouges, sauf le carton d’avant film.
D’ailleurs il manque aussi qqch sur l’origine historique de la folie anti-rouge: d’où venaient H Hopper et ses camarades… cette folie collective pourrait être éclairée mieux.
A MB
La deuxième partie de votre question est assez simple. C’étaient pour la plupart des Républicains qui s’étaient opposés à toute avancée syndicale, sociale, raciale + quelques démocrates du Sud. L’anti communisme viscéral (qui était aveugle au point de très rarement dénoncer les vraies et terribles tares du régime communiste : antisémitisme, crime de masse commis en Ukraine, goulags) qui attaquait le communisme comme s’il était un prolongement gauchiste du parti démocrate;
C’est vrai que le film n’aborde jamais de questions idéologiques (certains de ses scénaristes avaient pris des positions très progressistes sur les femmes et l’égalité raciale), qu’on n’y parle jamais de l’URSS, de la dictature du Parti (Albert Maltz contraint de se déjuger et de réclamer le pardon pour avoir émis des théories artistiques contredisant le réalisme socialiste
à Bertrand: je vois, une façon d’être anti-rooseveltien et qui met en avant les conséquences négatives du new deal en mélangeant bien par ignorance ou sciemment? communisme, gauchisme, parti démocrate. Et ce fameux individualisme porté comme valeur morale (Wayne).
Le meilleur bouquin sur Trumbo serait le Ceplair-Trumbo fils je crois? En tout cas j’ai vu qu’il y en avait qqs uns! Aussi un film doc de Peter Askin (sc de Trumbo fils).
A MB
Le Ceplair/ Trumbo fils est ce que j’ai lu de mieux avec les réserves sur des passages de Ceplair et ses oublis. Il y a aussi les lettres de Trumbo, fascinantes. Et le Bentley, 30 years of Treason
Tout ce que vous racontez fait hésiter.
Pour ma part, j’avais été très, très déçu il y a des années par La liste noire d’I Winkler qui par son sujet eut pu être passionnant.
Michel ciment qui est venu nous voir pour parler de J Campion la semaine dernière nous a parlé de manière passionnante de son livre double sur Kazan et Losey, des problèmes que cela engendra et de la nécessité d’appréhender deux cinéastes majeurs et pourtant antagonistes.
Le dernier Coen baigne dans une ambiance délirante mais montre assez bien combien la paranoia pouvait imprégner le Hollywood des 50′.C’est un opus mineur mais tt à fait réjouissant!
A BT :
« Je pense que les auteurs ont du se dire que le nom de Ward Bond ne signifiait plus rien pour le public »… mais le nom de Trumbo évoque-t’il quelque chose pour eux ? Ou même le nom de Kirk Douglas ? « Ah le père de Michael » qu’il va se dire, le public. Dans la B.A l’acteur qui l’incarne à l’air très bien. Bonne ou mauvaise, l’idée seule de faire un film sur Trumbo aujourd’hui à Hollywood relève de l’impertinence, ou peut-être simplement de l’absence d’autres sujets à se mettre sous la main. Il y a quelques années j’ai vu un excellent « biopic » sur Peter Sellers, dont ce « public » au sujet duquel O. Dazat avait écrit un article hilarant mais d’une profonde justesse dans Cinématographe, ne savait même pas de qui il s’agissait. « Ah c’est donc toi, public, écrivait Dazat… avec ton acné et ton walkman sur les oreilles. C’est donc toi L’As des as, c’est donc toi Rambo 2 ». Ca ne sera pas toi TRUMBO, là-dessus aucun doute.
A Guy Gadebois
J’émets une hypothèse et tente de me placer à la place de ces décideurs car je les ai souvent entendus en privé (en public, ils peuvent étalage de culture cinéphilique). Trumbo a eu un Oscar et cet Oscar a créé un scandale souvent évoqué dès qu’il y a une émission sur la cérémonie. Je crois que cela tient à cela et au fait qu’il y a eu une biographie co écrite par son fils et un auteur qui est un politique pas un amateur de film, d’où plein d’oublis comme UN HOMME EST PASSÉ.
Mais je suis d’accord / Faire un film sur Trumbo, c’est une entreprise sympathique, originale, avec des tripes vue l’ignorance qui règne
TRUMBO: le slogan de l’affiche évoque bien la complaisance américaine: « Quand ils ont cherché à le faire taire il a forcé le monde à l’écouter » tu parles! le monde n’entendait rien, ceci dit sous le couvercle, il s’est démené tant qu’il a pu, Trumbo, chapeau:
GUN CRAZY, LE RODEUR, MENACES DANS LA NUIT (avec Garfield), UN HOMME EST PASSE, LES FRERES RICO et COW BOY et ne pas négliger ROCKETSHIP XM alias 24 HEURES CHEZ LES MARTIENS! (quej’ai vu impressionné à l’âge de 12 ans…) et d’autres.
à BT: très intéressant votre commentaire sur le pourquoi de la production d’un film sur Trumbo.
A MB
RÉPONSE DE PAT McGILLIGAN
Wikipedia, for example, says I wrote a different Jack Nicholson book than the one I wrote and calls me an « Irish-American, » which, despite my name, I am not.
à Bertrand: ces erreurs ont été corrigées depuis, McGilligan a bien écrit « Jack’s life ». Je ne suis pas un forcené de Wikipedia mais je trouve que l’assise de ses contributeurs est assez compétente pour que je m’y reporte avec un oeil averti! Bref, il faut vérifier de temps en temps, quoi.
Pas vu EN MAI FAIS CE QU’IL TE PLAIT, mon grand-père qui a connu l’exode m’ayant dit qu’on « s’y foutait de la gueule du monde » en plus de « s’y ennuyer dur » a rajouté mamie. J’ai en revanche écouté la musique de Morricone où il recycle Il était une fois en Amérique, Cinéma Paradiso, et même Moïse, une mini série TV avec Burt Lancaster. Le génie de faire du neuf avec du vieux qui n’appartient qu’au maestro, à vous tirer des larmes. Achetez le CD, c’est magnifique. Peu inspirée en revanche la musique du Tarantino auquel mes grands-parents n’auraient sans doute pas survécu. Les oscars auraient dû considérer Morricone bien avant, avec Casualties of war notamment.
A propos d’Alfred Greene, je connais au moins deux films muets mis en scène vers 1921-22 en collaboration avec Jack Pickford et qui ont en vedette Mary Pickford: une version du Petit Lord Fauntleroy et Par l’Entrée de Service. Ils sont disponible en DVD zone 2 en occasion (Bach Films). Du deuxième, j’en conserve un souvenir lointain plutôt bon.
Concernant la version de M le maudit par Losey, je l’avais aussi trouvé bien meilleur que sa réputation. Je ne comprends pas que Circle of Danger, qui est excellent et qui avait été diffusé au cinéma de minuit il y a une quinzaine en VOST français ne puisse pas se trouver en DVD en France. Tourneur est un cinéaste qui a ses aficionados et Ray Milland demeure un acteur connu. Les voies des éditeurs français sont impénétrables….
Hathaway ayant fait l’objet de nombreux commentaires jadis sur ce blog, je signale la sortie en juin de COURRIER DIPLOMATIQUE et de 14 HEURES, avec un master restauré (dit-on).
14 HEURES avec les deux fins j’espère
A André Desages et MB:
Très bonne nouvelle que la prochaine sortie de ces deux Hathaway dans la collection Hollywood Legends de ESC Conseils. Quelqu’un a-t-il acquis L’AFFAIRE CICERON chez le même éditeur, j’aimerais savoir si le transfert est différent (meilleur) que l’exécrable édition Carlotta (une exception pour cet éditeur soigneux, mais je pense qu’ils n’avaient pas le choix). A MB: Avez vous pu comparer l’édition ESC du TRAITRE avec l’édition zone 1?
A Mathieu
J’attends vos réponses avec impatience
à Mathieu: oui parfaitement mais c’est EXACTEMENT le même master aucune différence, j’ai gagné les st à l’acheter, vu qu’à l’oreille c’est un peu juste: trop de dialogues.
Mathieu:
comparez avec les 2 1ères captures de Dvdbeaver:
http://jlsitenet.free.fr/traitre_01_dvdz2fr.JPG
http://jlsitenet.free.fr/traitre_02_dvdz2fr.JPG
A MB:
Merci pour ces captures d’écran, le master a l’air identique (peut-être un chouia moins granuleux pour le ESC). Je suppose que l’édition ESC de L’AFFAIRE CICERON doit être également identique au Carlotta. Fox fait de très beaux scans HD de beaucoup de ses films mais beaucoup ne sortent pas en France, par exemple WILD RIVER, VIVA ZAPATA, PANIC IN THE STREETS, A LETTER TO THREE WIVES sortis en BR chez Fox USA, et plein d’autres titres pour Criterion (BIGGER THAN LIFE),Twilight Time (HOUSE OF BAMBOO) Eureka(PICK UP ON SOUTH STREET, BOOMERANG!) Arrow Academy (THIEVES’ HIGHWAY)le BFI (NIGHT AND THE CITY, WHERE THE SIDEWALK ENDS, FALLEN ANGEL, WHIRLPOOL)…
Pour ce qui est de la fin alternative de 14 HOURS, ne rêvons pas, la collection Hollywood Legends étant dépourvue de bonus. Un commentateur sur Fnac.com reproche à l’édition Hollywood Legends de CYCLONE A LA JAMAIQUE d’être amputée d’une scène importante qu’il affirme avoir vue lors de la sortie du film en salles.
Par contre Hollywood Legends présente SIX DESTINS de Duvivier avec un sketch supprimé à sa sortie (celui avec W.C.Fields).
à Mathieu: – quand on fait un scan hd c’est à partir d’une pellicule?
– je crois que les BR Fox certifiés « A » sur la boîte ne sont pas verrouillés region A et sont tous des multi-régions, j’ai perdu l’adresse du site qui établit quel éditeur de br respecte vraiment les régions ou pas (Criterion oui c’est toujours verrouillé). Le br de WILD RIVER passe sur un lecteur qui refuse les vrais « A »!
– le dvd Eureka de CYCLONE « mesure » 1h43’13 »! zone 2 donc pal donc même vitesse de défilement que le HOLL Legends, il faudrait mesurer celui-ci. Il n’y a pas non plus de scène où la petite fille est prise à part par le procureur, elle tend à incriminer Chavez par désarroi, d’ailleurs le papa interrompt le témoignage et la foule veut absolument les pendre. Comme c’est ambigü il est possible que la scène se situe ensuite dans un bureau mais pas certain. Après que Zac ait dit à Chavez « Je ne veux pas mourir innocent! » Chavez répond « Tu dois bien être coupable de quelquechose! » et éclate de rire (Quinn génial) fin de la scène du tribunal et on passe à la fin où on apprend qu’ils seront pendus. Chavez dit aussi lucide: « Il faut bien qu’ils pendent quelqu’un… ». Ce qui va dans le sens de la non existence de cette scène ou du moins accentue le fait vrai que les pirates sont promis à la pendaison, preuve ou pas. Si cette scène existait (je ne m’en souviens pas de ma vision ancienne mais…) elle me paraît avoir existé alors dans le sens d’une clarification pour le fameux et bien connu redneck des marais qui a besoin qu’on lui mette les points sur les « i »! Sans cette scène l’accent est mis justement sur la relativité de la justice et quand on sait l’oeil social jeté sur les pirates, bandits et même simples miséreux au XVIIIème en Angleterre (je me réfère à un doc sur Arte) et la cruauté de la justice et des châtiments (Dickens aussi), je ne suis pas d’accord avec le commentateur cité car cette scène même existante n’est pas cruciale, au contraire, comme ça c’est plus fort et d’ailleurs tout le film par ailleurs propose un regard clair sur l’ambigüité de la vie, la frontière indistincte entre enfance et adolescence, entre justice et injustice, la façon dont l’enfance absorbe aussi sans a priori « moral » tout ce qui lui tombe sous les yeux (la scène du « vaudou » au début!) et finalement jouit sans entrave dés qu’elle en a l’occasion (ah, ces gamins en vacances qui font la sieste sur les cordages du bateau des pirates ça ne s’oublie pas!) et enfin comme elle oublie pour panser les blessures mieux que les adultes (regard déchirant sur la petite fille qui regarde le bateau-jouet s’éloigner sur le bassin à la fin et qui se dit toute triste que ça lui rappelle vaguement qqch!) Ouf je croyais répondre en 5 lignes!
Ma(?) médiathèque ayant acquis l’édition Hollywood Legends de L’AFFAIRE CICERON (pour remplacer l’édition Carlotta sans doute chapardée par un indélicat cinéphile – c’est pas moi je le jure-), j’ai pu comparer avec l’édition Carlotta et comme on pouvait s’y attendre il s’agit exactement du même transfert.
Mr Tavernier,
Alfred E. Green a aussi à son actif le (fabuleux) DANGEROUS (L’Intruse) que vous connaissez certainement, et qui valut à Bette Davis son premier Oscar, prix qu’elle attribue dans ses mémoires THE LONELY LIFE -à tort à mon avis- à un lot de consolation de l’Académie ayant boudé sa prestation remarquée dans OF HUMAN BONDAGE l’année précédente.
Je trouve au contraire le jeu de l’actrice plus contenu, plus cinématographique que dans la plupart de ses films Warner du début des années 30 qui laissaient surtout s’exprimer à l’écran le bagage théâtral extrêmement construit de Davis.
Sait-on si Green accordait une importance particulière à la direction d’acteur ?
A Alexandre Piletiitch
On n’a aucun renseignement sur Green. En tout cas je n’en ai pas trouvé
A Bertrand:
A propos de « l’orgie de sacrifice » à la fin de FORT BRAVO, elle m’a fait penser à cet autre scénario de Frank Fenton, celui de GARDEN OF EVIL, où la compétition à qui se sacrifiera entre Cooper et Widmark correspond au même conflit entre Holden et Forsythe. Il y a d’autres aspects similaires entre les deux films, une femme au fort caractère prête à tout pour sauver son mari (bon dans FORT BRAVO ils ne sont pas encore mariés), ces Apaches lointains, mystérieux, inexorables.
Mais la comparaison avec GARDEN OF EVIL remet FORT BRAVO à sa place et je ne le trouve que partiellement réussi. Les dialogues sont souvent remarquables mais pour moi la mise en scène est inégale, brillante dans les scènes d’action en extérieur, beaucoup plus terne dans les scènes dialoguées, et c’est renforcé par des décors en studio assez moches, peu crédibles et qui jurent avec les scènes en extérieurs réels, au contraire très réalistes où très peu de lumière artificielle est ajoutée (par exemple à la fin quand ils sont piégés par les Apaches dans leur trou, ces plans où le soleil de midi projette des ombres sur les visages). Dès que les Apaches apparaissent, au début comme à la fin, la mise en scène devient inventive, avec un grand sens de l’espace. Les volées de flèches qui s’abattent sur les assiégés, on a rarement vu ça (sauf dans HENRY V), il aurait fallu le tourner en relief (le film est de 53, la grande année du cinéma en relief). Le dvd Warner est assez moche, avec des hautes lumières brûlées, une définition aléatoire et surtout un recadrage en 16/9 bizarre pour un film de 53 et qui coupe parfois les pieds des acteurs, les pattes des chevaux ou les crêtes des collines.
Oui, sur les flèches lancées à la verticale, ça a été une tactique employée par les Anglais à Azincourt.
à revoir FORT BRAVO, le master est vraiment dé-gueu-lasse! je crois que c’est du 1:66 comme on peut le croire au générique de fin, durant le film l’image est entourée d’un cadre noir dont chaque bande de noir est inégale en largeur, on sait pas trop ce qu’ils ont pu fabriquer avec ça. Je n’avais pas remarqué comment E Powell était bien, avec contraste entre 3 attitudes chronologiques: fine guêpe bavarde, amoureuse grave et tragique et laconique dans la scène du siège. Je ne comprends pas vraiment la tactique des Apaches: les lances en cercle sont-elles vraiment utiles pour localiser les assiégés? Et guider les tireurs qui ne voient pas cette cible est-ce possible avec tant de précision?
Maurel doit avoir raison: plutôt du 1:75 à l’origine, mais le format de sortie du dvd pour le corps du film n’est pas du 1:85 franc!
a MB
Eleanor PARKER
Et la tactique, comme à vous, ne me parait pas convaincante mais le résultat est visuellement bluffant
à Bertrand: FORT BRAVO: mais c’est tout le cinéma! C’est bluffant à voir et après ça autorise des petits malins gogos de vraisemblance à ricaner sur l’invraisemblance de ce spectacle, mais nous sommes d’accord: ce sont des imbéciles.
à MP: vous êtes sûr que cette technique avait été utilisée à Azincourt?
Sur la vraisemblance au cinéma, que Melville méprisait à juste raison, il y a une limite: ce n’est pas qu’il ne faille pas qu’il y en ait trop, c’est que l’ambiance du film si elle s’impose comme réaliste, disons, ne peut pas en supporter beaucoup, maintenant si c’est un film onirique ou fantasmagorique comme LA MORT AUX TROUSSES, on s’en régale, de l’invraisemblance. Slurp.
A Martin-Brady : Je viens de lire un bouquin sur Azincourt et j’avais été surpris de ces volées de flèches anglaises tirées de sorte à retomber en pluie.
ça s’arrête là, bien sûr, comme point commun.
à M Pascal: AZINCOURT: il y a un point positif évident c’est que les archers sont inatteignables par les assiégés! Le fait que les flèches viennent d’en-haut OK il est plus difficile de s’en défendre que si elles viennent de face, mais c’est juste la précision du guide qui indique aux archers l’angle des tirs qui me paraissait peu convaincante mais je peux me tromper, de même le cercle de lances qui sert au guide pour mieux situer les assiégés est-il utile? après tout les assiégés sont assez signalés par le relief de l’espèce de cuvette dans lesquels il sont… Mais bon, je n’enverrai pas une lettre de protestation à la Warner bros, c’est dés l’apparition du 1er Indien que tout ça est superbe visuellement!
A MB
Surtout que c’est la MGM qui a produit le film qui n’est devenu Warner que par le rachat des catalogues MGM UA
Sur les archers de FORT BRAVO et d’Azincourt, ce qui m’étonne, c’est qu’une flèche puisse infliger des blessures graves voire mortelles dans ces conditions.
C’est sûrement que je n’ai jamais vu l’une d’elles de près…
à Bertrand: j’avais une petite chance de me tromper et vlan! va falloir que je recommence à vérifier avant de taper ce qui me passe par la tête!… mais je vous trouve bien pointilleux quand même…
A ne pas rater demain mercredi de 20 heures à 22 heures sur FIP qui consacre deux heures à l’univers de Jean Gabin.A travers des extraits de films,de musiques puis de chansons puisque Jean Moncorgé à commençé dès les années 20 dans les music-hall de Paris.
MOMMIE DAEREST est réalisé comme un téléfilm de luxe mais il vaut la peine d’être vu pour les personnages. Je n’y ai pas vu d’accumulation de scènes mais une réelle progression dans la folie de Joan Crawford. La scène où elle oblige sa fille à nager des longueurs de piscine, nous présente un personnage dur avec ses enfants, sans présager des scènes à venir qui relèvent de la possession démoniaque. La nature de la maladie mentale dont souffrait l’actrice n’est jamais expliquée, ce qui donne au film un aspect surnaturel, et la scène où elle réveille sa fille en pleine nuit pour l’obliger à nettoyer la salle de bain, pourrait venir d’un film fantastique. Il y a un réel dédoublement de personnalité (dont souffrait beaucoup d’actrices à Hollywood selon George Cukor) et Faye Dunaway s’est dédoublée au point qu’on pense voir Joan Crawford elle-même. D’autant plus que sa fille subit les sévices sans jamais juger sa mère, ayant compris dès son plus jeune âge qu’elle était folle. L’enfant a d’ailleurs un physique peu conventionnel qui exprime une maturité prématurée. Le seul film sur Hollywood qui fasse abstraction d’Hollywood, où tout se passe dans un espace privé. On suppose le film fidèle au récit de Christina Crawford, qui a vécu l’enfer sans que les gens du studio ne se préoccupent de son sort. Pour moi la scène la plus forte est celle où Crawford est interviewée chez elle, donnant au public l’image d’une mère aimée de ses enfants, ceci grâce à sa fille qui fait à la presse un portrait valorisant de sa mère, afin de la protéger d’un éventuel enferment psychiatrique. On regrette que le fils disparaisse complètement du récit et ne revienne qu’au moments des obsèques. Les personnages secondaires sont effacés, sans doute pour insister sur l’isolement de l’enfant martyre. On est presque dans un huis clos.
La scène avec Louis B. Mayer est remarquablement jouée. Il met un terme au contrat de Joan Crawford avec une élégance dont tous les employeurs qui veulent congédier leurs salariés devraient s’inspirer.
A Bertrand,
J’ai 54 films de Stanwyck et pas ce THE FILE OF THELMA JORDON, je passe du temps ici à en apprendre un peu sur tout, sur Stanwyck je m’y attendais moins !
Son début de carrière m’a fasciné, courageux, audacieux, chanceux probablement car il a fallut de belles rencontres dont celles importantes avec Capra et Wellman.
Il m’a très vite semblé magnifique de voir le jeu de cette jeune actrice, son audace, ses rôles particulièrement forts pour une femme de cette génération, après une enfance cruelle et douloureuse, décès tragique de sa mère, abandon du père. Malheureusement sa relation avec Taylor, qui arrivait à emballer beaucoup de ses partenaires, en plus sûrement de douleurs larvées de l’enfance, ont marqué le si joli visage de Barbara, l’alcool, rendant ses traits bouffis.
J’ai moins porté d’attention à sa deuxième partie de carrière outre quelques bons films comme EAST SIDE WEST SIDE, et ses incontournables westerns qui me permettaient d’allier deux passions.
D’Alfred E.Green j’ai également THE LOST LADY, bien moins emballant que BABY FACE, d’autant qu’en plus on y voit John Wayne, de 1907 comme Stanwyck, dans le rôle furtif d’une des conquête.
J’ai souvent regretté en voyant RIO BRAVO que Stanwyck, qui avait tourné avec Hawks BALL OF FIRE, j’ai pas tenu le rôle D’Angie Dickinson, elle aurait été bien en danseuse reconvertie, et peut-être aurait-elle rendu plus crédible et plus forte l’histoire d’amour avec Wayne, point de vue typiquement personnel !
J’ai ces trois westerns de McCrea, et je partage votre enthousiasme pour l’acteur et l’homme, j’aime le clin d’oeil de l’homme amoureux à sa femme Frances Dee dans Cattle Drive il a sa photo dans le médaillon qu’il montre au jeune garçon. Ce jeu simple, sans fioritures, juste, le fait qu’il ait toujours porté attention – comme ventura qui refusait de jouer à poil – lui refusait de tuer, ou les scènes de violence gratuite. Il est moins connu du grand public mais n’en a pas moins tourné quelques westerns qui comptent, personnellement j’aime beaucoup son jeu dans WICHITA.
Il me reste à voir ces films avec Scott, ce film avec Gail Russell et ce Siodmak avec Stanwyck !
Lorsque j’en aurais fini avec Hedy Lamarr sur qui j’aime à passer mon temps depuis une semaine !
Je sais bien que ce site n’est en principe pas dédié à vos films, mais à qui le demanderais-je ?? Car ainsi que l’a dit Claude Nougaro: Il vaut mieux s’adresser au bon Dieu qu’à ses seins.
Donc j’en viens à cette interrogation brûlante:
– Est-il possible que soit envisagée, dans les mois ou années à venir, une édition dvd restaurée de votre magnifique « Que la Fête Commence… » ??
Je sais bien que ce site n’est en principe pas dédié à vos films, mais à qui le demanderais-je ?? Car ainsi que l’a dit Claude Nougaro, il vaut mieux s’adresser au bon Dieu qu’à ses seins.
Donc j’en viens à cette interrogation brûlante:
– Est-il possible que soit envisagée, dans les mois ou années à venir, une édition dvd restaurée de votre magnifique « Que la Fête Commence… » ??
A Catherine
Il y a eu une restauration il y a quinze ans. Ils devraient la rafraichir
Un film qui illustre bien la fameuse réussite sociale mais qui cache la psychologie des individus. »American psycho »est l’exemple type à travers le personnage de Patrick Bateman,golden boy qui travaille à Wall street,qui aime les bonnes tables,qui prend soin de son corps grace à des huiles,des gommages de visage ainsi que les exercises physique quotidiens.Ce qui est assez troublant est que Christian Bale révélé par Spielberg dans « L’empire du soleil »porte le nom de Bateman et qu’il endossera quelques années plus tard chez Nolan le masque de l’homme chauve souris qui est à mon avis la meilleure transcription de cet héros sombre et orphelin(son enfance rappelle fortement celle de James Bond).Pour revenir à « American »la trame nous décrit un individu à double personnalité,qui n’hésite nullement à tuer de sang froid des prostitués,des clochards enfin tous les laissers pour conte de la société bien pensante.
B.T: » CIRCLE OF DANGER est pour moi un Tourneur majeur. Méfiez-vous de la copie Sinister Cinéma, très médiocre. Celle sur Amazon UK est bien meilleure. J’ai été très touché par le côté oblique du film, la manière dont Tourneur élague les péripéties et dont le film déjoue ce que l’on attend et refuse tout affrontement final. Marius Goring et Naunton Wayne sont remarquables et tous les accents régionaux sont justes. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’extérieurs : sur la lande à la fin avec justement ces plans larges que Tourneur affectionne. Il dédramatise le film noir, comme il l’avait fait du film d’horreur. »
Bonjour Mr Tavernier,
C’est vrai que la copie Sinister est sinistrée, je n’ai pas trop accroché à cet opus anglais de J.Tourneur lui préférant » Night of the Demon », dans un genre différent; suite à votre appréciation j’ai cependant acheté le dvd Network pour le revoir dans de meilleurs conditions, pas cher en plus. Je ne me souvenais plus que Naughton Wayne (sans Basil) était de la partie…
J’ai trouver chez Bach Films »New Mexico »de Sam Peckinpah dans une copie lamentable.Je pense que ce premier film de ce vieux Sam à été redoublé en français dans les années 90.Les voix choisies sont ridicules et ne corespondent nullement aux voix originales des acteurs.Heureusement qu’il y à la version originale ou l’on retrouve les tonalités et les accents des protagonistes.
A Rouxel
Le film est sorti ailleurs et j’en ai parlé. Il est faible
A Bertrand:Entièrement d’accord avec vous pour le bonus du western de Ray Enright »Ton heure à sonné »sorti chez Calysta Sidonis.Il est vrai que l’on retrouve souvent les memes acteurs qui jouent le meme type de personnages.C’est assez drole l’anecdote concernant un doublage un peu calamiteux: »Ange bleu voit rouge ».Roger Carel m’avait confiait un jour qu’il doublé un personnage de western qui devait déclamait: »Ce n’est pas une balle dans le bras qui va me faire plier les genoux »!!!Les adaptations françaises de cette époque ont été écris par le duo Dac et Blanche,peut etre.Enfin je pense que le film de Enright est superieur au western »La vallée maudite »sur le plan de la mise en scène.Puis ce qui me gène un peu c’est que Randolph Scott est toujours rasé de près,bien coiffé malgré les bagarres puis ses chemises sont toujours bien repassées.La cerise sur le gateau est le petit foulard rouge qu’il porte autour du coup dans tous les westerns.Y à t-il une explication ou était-ce un choix de l’acteur?Foulard que l’on retrouve dans la bande déssinée de Morris « Lucky Luke »!!!Il y à quelques ressemblances physiques entre Scott et Luke:allure longiligne,démarche chaloupée et nonchalante.
A Bertrand :
Le copieux blog de ce mois-ci rejoint un de mes intérêts du moment, à savoir Joel Mac Crea que moi aussi j’apprécie de plus en plus, sa modestie, sa simplicité, sa sincérité désarmante, qui convient par exemple parfaitement à son rôle dans SULLIVAN’S TRAVELS. Il ne joue peut-être que sur deux notes, mais elles sonnent parfaitement juste, et si son registre n’est pas étendu, c’est qu’il ne peut jouer que des personnages proches de lui-même. Et son jeu est le même dans les comédies comme dans les films dramatiques, comme Gary Cooper, qui n’avait pas non plus un registre immense… Par exemple la touchante gaucherie avec laquelle il offre un rouleau de soie à Arleen Whelan pour se confectionner une robe dans RAMROD (ce film imparfait mais à l’invention visuelle constante), on se dit qu’il n’y a pas de distance entre le personnage et l’acteur, qu’il devait être comme ça dans la vie. Hitchcock voulait Gary Cooper pour le héros de FOREIGN CORRESPONDANT et trouvait Mac Crea « un peu mou » (cf. le Hitchcock-Truffaut), moi je le trouve parfait en américain balloté par des événements qu’il ne maitrise pas. Parmi les films de Mac Crea susceptibles d’intérêt et en dehors des plus évidents (Tourneur 3 fois, Preston Sturges idem –je ne connais pas THE GREAT MOMENT dont 50 ANS dit qu’il a été massacré par la production-, Hitchcock, DeMille, Walsh…) je voudrais vous demander votre avis sur des titres moins connus, si vous les avez vus, en dehors des westerns que vous nous présentez ce mois-ci. Je pense à FORT MASSACRE ou GUNFIGHT AT DODGE CITY, deux films de Joseph Newman toujours chez Sidonis (FORT MASSACRE où si j’ai bien compris McCrea joue un personnage beaucoup plus sombre). Je vois aussi que McCrea a joué dans deux films de Parrish que vous évoquez dans 50 ans (THE SAN FRANCISCO STORY et SHOOT FIRST), il y a aussi un Robson produit par Lewton : YOUTH RUNS WILD, pas édité en dvd à ma connaissance, THE MORE THE MERRIER de G. Stevens… Il y a aussi trois Wellman dont le plus célèbre est BUFFALO BILL que je ne voulais pas voir, étant d’accord avec 50 ANS sur certains Wellman impersonnels et décevants comme CALL OF THE WILD, mais Patrick Brion dans le bonus du très original FOUR FACES WEST m’a fait changer d’avis.
A Mathieu
C’est moi qui ai convaincu Sidonis de sortir FORT MASSACRE que je trouve excellent. Je l’explique dans le bonus du film et pense l’avoir vanté ici même. Les deux Parrish sont très mineurs
A Bertrand:
Pardon je n’avais pas vu ni lu votre chronique de FORT MASSACRE qui donne très envie de voir le film.
Voici ce que disait McCrea de ses rôles de westerns:
« I always felt so much more comfortable in the Western. The minute I got a horse and a hat and a pair of boots on, I felt easier. I didn’t feel like I was an actor anymore. I felt like I was the guy out there doing it ».
A Mathieu,
Belle citation de McCrea, on le sent particulièrement naturel dans la plupart des westerns, difficile de le sentir jouer le rôle, il est souvent tout simplement le personnage.
A Bertrand, Mathieu, et tous,
Une interview très intéressante de Peter McCrea, le fils cadet de Frances Dee et Joel McCrea.
http://www.cgerr.com/frances/pmc.html
à Mathieu: 250 fois d’accord avec McCrea, il est au-dessus de tout, on peut le comparer à Cooper mais pas pour en faire une simple variation. J’adore Frances Dee aussi depuis VAUDOU et quand on voit les regards couvants qu’elle projette sur son homme dans 3000$ (oui, ils étaient mariés, j’ai lu dans Gala) on ne peut que les trouver irrésistibles, drôles ou jubilatoires , convaincants pour le moins en cherchant à évaluer la part de comédie là-dedans, en vain.
Frances était très forte et sobre à jouer l’amour: la scène de passion amoureuse la plus torride est dans VAUDOU: elle convainc Tom Conway pour la 1ère fois de sa passion pour lui en se contentant en tout et pour tout lui faisant face, de poser son front sur sa poitrine l’espace d’une seconde (52’50!): il n’y aura rien de plus et c’est déjà très chaud! Quelle actrice! La pudeur d’époque a parfois imposé une sobriété plus éloquente que prévu aux démonstrations amoureuses (chez Tourneur c’était plus un choix personnel je pense).
A MB
Entièrement d’accord
à Bertrand: en fait il s’agit bien aussi de l’idée de la contrainte créatrice ou de la contrainte fertile, je sais plus quelle est l’expression courante, Boileau a du le mentionner? Nombre de films ont bénéficié de la contrainte de la censure par exemple.
Très intéressant et très juste MB. J’aime beaucoup cette idée de la contrainte fertile, comme le manque de moyen peut pousser à l’inventivité.
à Stag: à mon avis l’exemple roi de la contrainte par le manque de moyens c’est CITIZEN KANE: récup de stock-shots en pagaille pour la construction de Xanadu, le pique-nique dans la jungle où les seules scènes tournées pour sont la scène de ménage dans la tente, et la silhouette en papier découpé pour figurer un ara s’envolant en criant lors du départ de Susan plaquant Kane: c’est un trou à travers lequel se voit le jour qui figure l’oeil de l’oiseau! Mais je me demande si Welles ayant eu un très gros budget n’aurait pas utilisé quand même ce type de moyens « B » juste pour le plaisir!
A MB
Il avait du pognon pour CITIZEN KANE et un chef opérateur prestigieux. Ce sont des choix. Les idées de recul cela viendra plus tard (le sauna de OTHELLO pour pallier l’absence des décors)
à Bertrand: Je vous suis pas du tout: je ne sais pas ce qu’il vous faut si utiliser une silhouette en papier pour figurer un oiseau qui s’envole ou puiser des kms de stock shots c’est pas des moyens de petit budget! Pour moi c’est kifkif avec le sauna de OTHELLO. Ceci dit c’est ce que je disais: peut-être trouvait-il ce genre de « trucs B » si marrants à utiliser (c’est l’essence du cinéma) que même avec un gros budget c’était des choix et non des obligations qui illustrent bien l’idée de contrainte créative par le budget quand même, d’où je jugeai judicieux de citer CK pour ça. Et je ne sais pas si 700.000$ (500 prévus au départ) pour CK en 41 c’est un gros budget ou pas mais je suppose que oui. Notez que si c’est le cas, le budget était quand même serré étant donné le nombre de plans de scènes, de décors d’acteurs etc. je n’ai pas trouvé de comparatifs de budget RKO dans les années 40.
A MB
Truffaut disait qu’on voyait dans Kane que Welles était un homme de radio. Il avait aussi appris à exprimer une idée en la synthétisant sur une scène de theatre. Il avait aussi une tendance à gaspiller de l’argent, à avoir de demandes dispendieuses (tourner sur le yacht de Flynn à l’exclusion de tout autre a fait perdre du temps et de l’argent pour rien). Parfois, il rattrapait cela avec des bricolages fulgurants
je croyais que le coup du yacht de Flynn c’était au contraire une économie par copinage! Pour le coup de l’ara qui s’envole c’est vrai qu’une silhouette découpée + un cri enregistré + un bonhomme pour la faire bouger ça doit coûter moins cher qu’un oiseau dressé mais si c’est une idée de dernière minute ça peut se faire vite. Il ne devait pas y avoir vraiment un régisseur pour le budget ou alors sans autorité… d’où les « bricolages fulgurants » que nous aimons.
A Bertrand et MB:
Le hammam de OTHELLO, ça vient d’un problème de costumes pas de décors si je me souviens bien. Pour voir ce qu’on peut faire avec un budget vraiment miniscule, je conseille l’excellent CARNIVAL OF SOULS, évoqué ici il y a peu, au budget de 30 000 $ en 1962 et qui annonce en moins horrifique (et moins politique, mais plus poétique) le presque aussi fauché NIGHT OF THE LIVING DEAD au budget de 114 000 $.
Petite correction : le perroquet ara est bien un vrai animal, qui était visiblement filmé sur fond noir. Les valeurs noires les plus sombres permettaient d’extraire un masque (travelling matte) pour l’incrustation, mais malheureusement l’oeil de l’oiseau était lui aussi noir, d’où sa transparence, exactement comme si le présentateur de la météo portait du bleu sur lui.
Pour les courageux, je recommande ce blog épuisant d’érudition sur l’histoire des effets visuels (article consacré en grande partie à CK justement, et son arsenal de trucages très étoffé et très ambitieux pour l’époque) :
http://nzpetesmatteshot.blogspot.fr/2013/01/citizen-kane-visual-effects-xanadu.html
Et concernant Orson Welles, je me demande souvent quelle utilisation il aurait pu faire des trucages numériques, avec sa compulsion à aimer fabriquer des images optiquement impossibles. Je pense qu’il aurait probablement fait des trouvailles graphiques qui feraient encore aujourd’hui référence.
à Stag: étonnante photo de Frances Dee à 94 ans, le même sourire!
« J’ai revu FORT BRAVO(…)musique que je trouve conventionnelle. »
Vous me poussez à réécouter la BO de Jeff Alexander qui dut réécrire sa partition une seconde fois – certes sans grandes différences formelles avec sa 1ère version – à la suite de previews tiédasses du film qui poussèrent les producteurs à en retravailler le montage.
C’est d’ailleurs à ce moment qu’il fut décidé – choix « audacieux » pour l’époque ! – de rejeter la musique dramatique qu’Alexander avait composée pour certaines scènes d’attaque des Mescaleros, renforçant de fait leur impact dramatique.
à Angelillo: très intéressant, sur la musique de J Alexander avez-vous une ou des sources?
Oui, quelques sources…dont les enregistrements des deux bandes originales de FORT BRAVO !
Et j’ai bien fait de réécouter cette « double » BO car si le matériau thématique est, grosso modo, le même dans les 2 partitions, l’atmosphère générale qui se dégage de la version originelle est en revanche plus sombre que celle de la version révisée.
J’ai choisi 3 exemples :
Voici 8 minutes de la version révisée, celle que nous entendons désormais dans le film :
https://soundcloud.com/angelillo-161171826/fort-bravo-revised
[00:00 à 02:59] : générique chanté, ouvertement martial et conquérant où, après une transition « fortissimo », un développement du thème martial en mode mineur vient souligner le carton du film évoquant le crêpage de chignons entre Nordistes et Sudistes, puis illustrer nerveusement l’arrivée de Roper avec son prisonnier.
[03:05 à 04:29] : scène de la découverte des wagons incendiés et de la torture « à la fourmi » subie par les conducteurs.
[04:34 à 07:58 ] : final du film débutant par un plan de Roper marchant dans la montagne, vers une mort certaine.
Voici maintenant 8 minutes de la version originellement prévue et enregistrée pour l’exploitation du film avant que des previews décevantes ne renvoient le film en salle de montage :
https://soundcloud.com/angelillo-161171826/fort-bravo-intended
[00:00 à 01:49] : générique plus court, ni martial ou conquérant, et qui installe d’emblée une atmosphère inquiétante.
[01:49 à 03:39 ] : scène de la découverte des wagons incendiés et de la torture « à la fourmi » subie par les conducteurs où l’utilisation d’instruments ethniques soulignant la présence invisible des Mescaleros donne à cette scène une atmosphère plus inquiétante, menaçante, que dans la version révisée.
[03:44 à 08:29 ] : Final du film débutant par un plan de Roper marchant dans la montagne, vers une mort certaine. À nouveau les instruments ethniques mais aussi une écriture musicale plus heurtée, instable, apportent à la scène une dimension qui fait défaut dans la version révisée. Certes, à partir de 05:34 et jusqu’à la fin de la séquence, les deux versions sont pratiquement identiques.
Mais ces quelques exemples montrent que la 1ère partition de Jeff Alexander était, par moments, plus originale que celle qu’il dut réécrire pour le nouveau montage.
A Angellillo
Passionnant et instructif
à Angelillo: excellent, et comment avez-vous eu la « intended »? merci en tout cas.
C’est désolant de voir qu’il a fallu réécrire la partition.
Le générique définitif est vraiment moins original et même un peu gonflant tellement il nous rappelle un film de cavalerie de Ford.
« C’est désolant de voir qu’il a fallu réécrire la partition.
Le générique définitif est vraiment moins original »
A MinettePascal
Oui, les recherches formelles avec un recours à des « sonorités ethniques » mêlées à une écriture symphonique semblent, sinon anticiper, tout du moins annoncer certaines partitions de westerns des années 60 comme celle, sublime, de Jerry Goldsmith pour RIO CONCHOS :
https://soundcloud.com/angelillo-161171826/rio-conchos
Par exemple : de 48’15 jusqu’à 51′ même si la « patine ethnique », toute aussi percussive, y est néanmoins plus simplifiée. Et elle n’a pas non plus besoin de s’imposer à l’orchestre, ce dernier étant déjà dans un registre de tension extrême : écoutez le travail sur les cordes qui rappellent le Bernard Herrmann de PSYCHO !
L’approche de Goldsmith, malgré cette variante, participe donc du même esprit que celle d’un Jeff Alexander 10 ans avant.
A Angelillo : On avait parlé de la musique de RIO CONCHOS dans une autre chronique.
Pour moi, c’est une des plus originales et des plus belles du genre, ce mélange d' »ethnique », comme vous dites, et de lyrisme mélancolique.
Je l’ai beaucoup réécoutée, mais sans avoir de souvenir du film, et j’imaginais que ce dernier devait avoir un beau message à délivrer sur les Indiens.
Evidemment, le film raconte autre chose et j’ai été déçu en le revoyant (mea maxima culpa!)
A Minette Pascal
Mais le propos de RIO CONCHOS est extrêmement complexe et dépasse de loin un quelconque message sur les indiens. On y brasse tous les racismes et les préjugés ethniques, idéologiques, politiques (Sud contre Nord, Etat fédéral contre états du Sud)
A Angelillo : Je parle bien sûr de la musique du générique, celle dont vous avez , merci!, donné le lien.
A B.Tavernier : Oui, c’est pourquoi je dis que le propos du film est autre que celui que j’avais fantasmé en me pâmant devant ce thème.
C’est une déception que je me suis fabriquée tout seul.
Ne trouvez-vous pas, pourtant, pour s’éloigner du propos sur la musique, que la fin de RIO CONCHOS tourne court, qu’elle fait penser à un banal film d’aventures et qu’on reste frustrés de ne pas avoir vu se développer certains personnages (l’homme noir, par exemple) ?
A MinettePascal
Je serais plutôt d’accord avec vous sur la fin de RIO CONCHOS. Après, c’est toujours pareil, il y a des films à propos desquels on a envie de se dire à un certain moment de leur déroulé que « le mal est fait », et d’autres au contraire, comme RC, lorsque arrivent ces scènes d’action plus convenues, à la fin, que « le bien est fait ». Dans l’ensemble, RIO CONCHOS n’est, pour moi, pas un chef d’oeuvre mais que je suis content qu’il existe!
A AANGEL : Merci pour cet avis rassurant. Le hic, c’est l’importance de la fin dans un film, comme celle d’une coda dans un morceau de musique ou le dernier vers d’un poème. In coda venenum, dit-on mais c’est vrai aussi pour la qualité.
« De plus Yordan coupa des séquences psychologiques tournées »
Je me suis toujours demandé si les scènes de la traversée, entre Custer et Libby, montées en « montage sequence » et illustrées musicalement par Bernardo Segall avaient été pensées de cette manière ou s’il s’agissait de vraies séquences dialoguées reconditionnées en « montage sequence ».
Et je crois que vous m’apportez enfin la réponse !
En complément de programme, je recommande auprès des abonnés aux chaines payantes un excellent thriller intitulé WARNING SHOT, diffusé sur Paramount channel. Un film qui appartient à cette série de polars tels que Harper, les Tony Rome ou The détective, tentatives selon moi réussies de revenir au film noir. Un lieutenant de police croyant tirer sur un malfaiteur abat un médecin. La bavure provoque des manifestations contre les violences policières et entraine le flic dans une descente infernale. Ses collègues l’abandonnent, la famille de la victime s’en prend à lui physiquement et il ne peut plus faire un pas sans qu’on reconnaisse en lui l’assassin d’un innocent. Convaincu que sous sa respectabilité la victime était un vrai criminel, le flic mène l’enquête pour se racheter. Il met à jour les travers de la bonne société gangrénée par le vice, la corruption, les faux semblants et les mariages d’intérêts. La grande qualité du film est la variété de ses décors, la maturité des dialogues et un personnage opiniâtre qui n’use jamais de ses poings. Il se fait même tabasser en se protégeant des coups sans les renvoyer. La lumière, contrastée comme dans le noir et blanc, enrichie par le technicolor des années 60, donne un résultat éblouissant. Très bien réalisé par Buzz Kulik dont je ne connaissais que les médiocres Villa Rides et The Hunter. Casting de qualité où on croise quelques demi retraités du vieil Hollywood, accompagnés d’une remarquable B.O de Jerry Goldsmith. https://www.youtube.com/watch?v=ZEdl9Y8Ha_c
à G Gadebois: L Maltin vous suit: « Exciting action-filled melodrama… » ***1/2! jamais entendu parler, on le trouve à un prix prohibitif sur le net.
To MB, I’m with Mr. Gadebois and Mr. Maltin on WARNING SHOT,which has a fantastic supporting cast (George Sanders, Lillian Gish,Steve Allen,Keenan Wynn,Sam Wanamaker,Joan Collins,Ed Begley,the delicious Stefanie Powers) and Janssen does not overplay his standard hurt little boy act.The current online price for the American DVD is indeed prohibitive but there is an Italian DVD (English and Italian audio tracks,Italian subtitles)from amazon.es for a reasonable price (around a dozen euros). There’s something cheering about the parenthetical list of names above.In 1967,all these people from a half a century of American film and television were alive and not decrepit. But now…
to M Rawls: thanks for the tip! On le trouve en effet sur d’autres Amazon le .es le .it et le .fr pour pas très cher, édition italienne, audio anglais st italiens.
Rien d’étonnant dans votre description de la photographie de WARNING SHOT puisque c’est le grand Joe Biroc qui est aux commandes !
Il m’arrive d’écrire sur les chefs op sur le site de l’AFC :
http://www.afcinema.com/Joseph-Biroc-ASC-1903-1996.html
Et tant qu’on y est, je me permets un autre lien vers un article consacré à deux grands récemment disparus (H. Wexler et V. Zsigmond):
http://www.afcinema.com/Haskell-Wexler-ASC-1926-2015-Vilmos-Zsigmond-ASC-1930-2016.html
Bon film, en effet. Etrange de la part de Buzz Kulik – c’est sans doute son chef d’oeuvre. Que ce soit l’adaptation d’un roman de Whit Masterson ( à qui l’on doit Touch of evil) n’est sans doute pas pour rien dans la réussite de ce film qui préfigure la figure du flic ou du détective loser que l’on retrouvera bientôt dans La Fugue ou La Cité des Dangers. Le film aurait à l’origine été tourné pour la télévision, mais les personnages furent jugés trop complexes pour le petit écran, l’intrigue trop « clivante »; aussi fut il « dérouté » vers le grand écran. Etonnant – aujourd’hui aux USA ce serait sans doute l’itinéraire inverse!
Quelle avalanche, les commentaires vont fuser au vu de l’offre pléthorique de titres que vous nous soumettez!
Je pense que CUSTER OF THE WEST souffre davantage de mauvais repérages que d’avoir été tourné en Espagne. THE MAN IN THE WELDERNESS est tourné dans les Pyrénées espagnole et l’illusion est parfaite. Il semblerait que Siodmak ait voulu gommer autant que possible ses extérieurs mais il est fort probable que le lieu de tournage ait été dicté par l’économie du film. Le cinérama est un signe extérieur de richesse pour un film qui manifestement manque de budget. Le choix de l’Espagne comme lieu de tournage de western américains se faisait toujours pour des raisons économiques. Voyez THE SHERIFF OF FRACTURED JAW, RETURN OF THE SEVEN, CANNON FOR CORDOBA, 100 RIFLES, HANNIE CAULDER, THE SPIKES GANG… on voit que ce sont des films à budgets serrés. Sans parler du fait que depuis THE DESERT RATS en 1953, les américains profitaient des devises américaines bloquées en Espagne pour y développer une production riche de quelques deux cent films en vingt ans. Tout s’est arrêté avec la mort de Franco. Le spaghetti western également. Les américains ne vont plus en Espagne qu’en de rares occasion, comme R. Scott avec EXODUS en grande partie tourné à Alméria. THE MAGNIFIENT SHOWMAN, l’unique biographie de Samuel Bronston que je connaisse, nous apprend comment il a pu développer son empire en Espagne, précisément grâce à Franco, lequel à accordé beaucoup de facilités au cinéma américain, de l’après guerre jusqu’à sa mort.
A Guy Gadebois
Certes mais Siodmak cherchait des extérieurs qui ressemblent aux plaines un peu vallonnées du Dakota du Sud. Il ne voulait surtout pas de montagnes
Sur JOEL MC CREA, son meilleur rôle n’est-il pas quand même celui du pasteur de STAR IN MY CROWN ?
A Minette Pascal
Un de ses meilleurs car il y a aussi les Preston Sturges et les La Cava comme PRIMROSE PATH et le western d’Alfred E green et COUPS DE FEU
Quel film fabuleux et pas assez commenté et vu ces dernières années!
Et J Mac Crea y est magnifique au même titre que chez P Struges ou Peckinpah.
On avait longuement parlé de FORT BRAVO à l’occasion d’une autre chronique. En bien pour tout le monde me semble-t-il.
Le personnage de Holden est moult intéressant car aux limites de l’antipathique. A quelque chose près, on se désintéressait de lui. Mais son côté désenchanté, le fait qu’il soit honni par les deux camps, trahi par la belle rousse, et aussi sa passion pour les fleurs nous attachent à ce solitaire triste.
Et malgré quelques phrases pénibles comme « Le bon côté, c’est celui qui gagne » ou bien » Je hais la médiocrité. »
On dirait que tout est fait pour mettre son geste final , par contraste, dans une lumière quasi christique.
Le personnage de l’officier sudiste mériterait la première place dans le coeur du spectateur. Le film aurait pu tourner davantage autour de lui car c’est aussi un héros tragique , courageux, digne et trahi (La peignée qu’il prend à la fin sous la cascade est un vrai supplice pour moi).
Les petits rôles sont bien vus aussi, les chamailleries du petit vieux et du petit jeune, le faux lâche et aussi l’épicier pro-sudiste dans cette scène que j’adore où il tremble de peur en découpant la dentelle dans son arrière boutique.
Côté musique, j’aime surtout la ballade médiévale sussurée chez les prisonniers et le thème d’accordéon ( trop court !!!) qui ouvre la scène du bal. Si quelqu’un a reconnu une chanson connue ?
Les cheveux roux d’Eléanor Parker font merveille dans le tableau. Peut-être Sturges a-t-il pensé à ces formidables coups de pinceau que sont les mèches ardentes de Maureen O’ Hara dans L’HOMME TRANQUILLE ?
J’espère ne pas m’être trop répété.
Ah oui, j’adore aussi le commentaire d’un des soldats sur la tactique de tir des Indiens : » Comme l’artillerie, un coup long, un coup court. »
Mais ce n’est que moi…
à MP: FORT BRAVO le film n’est pas totalement abouti mais ce qui est bien est très bien: vous ne mentionnez pas (ss doute parce que ça a été fait 100 fois) la façon dont les Apaches entrent lentement en action et là il y a des trouvailles de cadre et de découpage pour les introduire qui sont magnifiques. Et j’ai adoré la façon dont Holden, a priori super-viril et méchant, est moqué par E Powell.
A MBrady: D’ailleurs, que le clou du spectacle concerne les Apaches est presque une surprise. Le film nous laisse d’abord imaginer une révolte générale des prisonniers et une bataille finale entre bleus et gris.
C’est le décor qu’ils auraient pu améliorer. Les murailles du fort ne sont guère propres à décourager un assaut, non ? Le jardinet fleuri de Holden a l’air de donner directement sur le désert. Vous imaginez l’aubaine pour des Apaches désireux de s’introduire dans les bâtiments ?
à MP: exact, souvent les villes les forts sont négligés, question d’économie ou de désintérêt.
CIRCLE OF DANGER: c’est l’édition Network que vous présentez et qu’il faut préférer mais pas de st (z2).