Chronique n°13
23 mai 2007 par Bertrand Tavernier - DVD
Avant de partir aux Etats-Unis pour le tournage de mon film, j’avais revu ces merveilles que sont Cluny Brown (1946 – La Folle Ingénue), La 8ème Femme de Barbe Bleue (1938 – écrit par Billy Wilder et Charles Brackett d’après une pièce d’Alfred Savoir) et Shop Around The Corner (1940) d’Ernst Lubitsch. INDISPENSABLES.
Fait paradoxal, Cluny Brown est disponible en France mais pas aux USA.
Pique-nique en Pyjama (1957) est un des meilleurs Stanley Donen. Toutes les chansons sont excellentes (notamment Steam heat, Every man loves a woman superbement chanté par Doris Day et Hernando’s Hideaway, subtilement traduit en français, « Amour, Castagnettes et Tango »). Chorégraphie inventive et athlétique de Bob Fosse.
L’homme au Masque de Cire (1953) d’André de Toth fut le premier film en 3D (et l’un des meilleurs) avec Bwana Le Diable (1952) de Arch Oboler. De Toth utilise le relief de manière astucieuse, jouant avec le brouillard, la couleur, des rentrées de champ inattendues (Alain Resnais se souvenait du surgissement de Charles Bronson qui rentre par le bas de l’image). Le relief donne un côté presque mystique au film qui vient d’être refait de manière calamiteuse.
Signalons deux coffrets : Celui de Ken Loach que l’on attendait depuis longtemps (avec Riff-Raff -1990 et Raining Stones -1993 deux oeuvres majeures) et aux Editions Montparnasse, celui qui est consacré au génial documentariste Pierre Perrault avec ces chefs-d’œuvre absolus que sont Pour la Suite du Monde (1963), Le Règne du Jour (1967) et Les Voitures d’Eau (1968). Je n’ai jamais oublié l’émotion intense, poignante, unique, ressentie lors de la découverte au Petit Marigny de ces films qui « brassent la cage ».
Dans un registre opposé Le Couperet (2005), remarquable adaptation par Costa-Gavras et Jean-Claude Grumberg d’un fort bon roman de Donald Westlake. La transposition de cette histoire américaine dans une zone frontalière est une excellente idée.
Autre adaptation très réussie : Du Silence et des Ombres (1962 – To Kill a Mockingbird) de Robert Mulligan, une oeuvre sensible, attachante et délicate qui transpose le beau roman de Harper Lee qui vient d’être réédité en France. Signalons que l’on voit Harper Lee dans les deux bons films consacrés à Truman Capote dont elle fut l’assistante.
Wild Side vient tout juste de sortir un Fritz Lang ultra rare House by the River (1950), tourné pour un petit studio, Republic, et un budget dérisoire. On y retrouve tous les thèmes et les obsessions de Lang. L’édition Française nous offre en bonus un entretien entre Lang et William Friedkin et dans l’américaine (Kino : www.kino.com), une analyse du film par Pierre Rissient, l’un des grands connaisseurs de ce film et de Lang.
Question Bonus et qualité de la copie, on doit préférer l’édition américaine (Criterion : www.criterion.com) du magnifique Touchez pas au Grisbi (1954). Transfert somptueux, ajout de l’émission Cinéastes de Notre Temps consacré à Becker. J’ai adoré revoir ce film, qui gagne à chaque vision. Il se révèle d’une rare audace dans la description du personnage de Gabin, gangster vieillissant, fatigué, qui considère qu’après minuit, il fait des heures supplémentaires. Son attitude vis à vis des femmes, est tout à fait originale pour l’époque et d’une grande modernité politiquement incorrecte.
Toujours chez Criterion, signalons Tanner 88 (1988) série télévisée de Robert Altman, écrite par Gary Trudeau, sur la campagne d’un candidat démocrate fictif, incarné magnifiquement par Michael Murphy, qui essaie de s’imposer durant les primaires. L’actualité tant américaine que française renforce la pertinence, la justesse prémonitoire de cette oeuvre essentielle. Altman mêle brillamment moments de fiction et de documentaires, acteurs et politiciens ou journalistes réels, analyse avec acuité les rapports entre la politique et les médias, politiciens réels, de Dukakis à Gary Hart en passant par Gore, se livre en permanence à de spectaculaires changements de ton. Comme toujours cinq ou six actions se télescopent dans la plupart des plans et des scènes et certains personnages secondaires deviennent brusquement des figures essentielles au détour d’une séquence. J’adore tout particulièrement la stagiaire volontaire nunuche dont chaque réflexion est décalée durant les premiers épisodes et qui prend peu a peu des couleurs différentes. Chaque épisode est précédé d’une interview avec les différents protagonistes 16 ans plus tard. INDISPENSABLE.
J’ai aussi revu avec beaucoup de plaisir à la Nouvelle-Orléans Les Anges Exterminateurs (2006) de Jean-Claude Brisseau. Sa force de conviction ingénue, son engagement me touchent et confèrent au film une force quasi mystique. Ce mot surprendra au vu des scènes sexuelles, mais je le maintiens.
Dans le même registre, 36 Fillette (1988), un des meilleurs films de Catherine Breillat. Apre, teigneux corps à corps avec des personnages dérangeants, c’est une vraie réussite injustement éclipsée par des succès plus récents.
En Angleterre (www.amazon.co.uk) quatre titres des plus rares : Tight Spot (Coincée – 1955), policier réussi de Phil Karlson où Ginger Rogers est épatante, Hot Blood (1956) un Nicholas Ray ultra rare, massacré, remonté, à la distribution ahurissante mais qui a des défenseurs dignes de son titre français : L’Ardente Gitane. Seven Days to Noon (Ultimatum – 1950) fort bon film des frères Boulting sur un savant qui menace de faire sauter Londres si les expériences nucléaires se poursuivent. Les plans de Londres que l’on évacue sont fort impressionnants. De John Boulting, The Magic Box (1951) sur l’invention du cinéma avec la quasi-totalité des acteurs britanniques. Martin Scorsese l’inclut dans tous ses programmes. Très belles couleurs.
En zone américaine, sortie de plusieurs classiques du film de cape et d’épée. Dans un même dvd, les deux versions de The Prisoner of Zenda (Le Prisonnier de Zenda – 1937 et 1952) d’après le roman éponyme de Anthony Hope (classique de la bibliothèque Verte). La première est due au talentueux John Cromwell et la seconde de Richard Thorpe la décalque fidèlement. On raconte que les droits de remake, exigés par Stewart Granger, furent si chers que la MGM refusa de payer un nouveau scénario et demanda qu’on recopie cette version.
Le coffret Errol Flynn paru dans les deux zones nous offre plusieurs trésors qu’on dégustera avec volupté en rendant grâce à Michael Curtiz, cinéaste virtuose, ainsi qu’à Raoul Walsh dont on vient enfin de sortir Gentleman Jim (1942) que l’on redécouvrit dans les années 60 grâce à Pierre Rissient « Walsh ou le Max Roach du cinéma ».
D’autres Walsh sont sortis : Band of Angels (L’Esclave Libre -1957) et le sublime Pursued (La Vallée de la Peur – 1947).
Les opéras comiques de Gilbert and Sullivan restent méconnus en France et le beau film que Mike Leigh leur consacra fut un bide. Il faut dire que les livrets, les lyrics de Gilbert sont difficilement traduisibles ou adaptables. Ils regorgent d’allusions, de jeux de mots qui n’ont pas de sens. Il faut pourtant voir The Pirates Of Penzance (1980) et son festival de pyrotechnie verbale (qui culmine avec l’entrée du major général), captation d’une représentation donnée dans le cadre de Shakespeare on the Park. Rythme effréné, trouvailles farceuses, chanteurs remarquables, notamment Linda Ronstadt et l’ébouriffant Kevin Kline.
J’ai découvert plusieurs films restés quasi inédits en France dont deux méritent d’être vus. Le premier Shattered Glass (2003), écrit et réalisé par Billy Ray sur un des grands scandales qui secoua The New Republic et le journalisme américain et le second Cobb (1994) de Ron Shelton sur un des sportifs les plus désagréables, les plus odieux de l’histoire du sport, le joueur de base ball Cobb, magnifiquement joué par Tommy Lee Jones qui aborde ce rôle avec un courage, une honnêteté exemplaire. Ce film est une vraie curiosité.
Dans un registre mille fois plus obscur, on doit saluer la sortie chez VCI de Little Big Horn écrit et dirigé par Charles Marquis Warren que le grand critique Manny Farber avait qualifié de meilleur film de 1951, louant à juste titre l’interprétation introvertie, sombre, mélancolique et gracieuse de John Ireland et Lloyd Bridges.
Dans la même collection, deux westerns co écrits et réalisés par Richard Bartlett, cinéaste chouchou du Nickel Odéon (pour Joe Dakota) que je rencontrai en 1961. The Silver Star (1955) est l’un des westerns les plus fauchés jamais tournés. On ne voit pas UN SEUL FIGURANT dans la ville que sillonne le héros, un shérif froussard qui refuse d’affronter les bandits qui l’attendent au saloon et dont le chef est joué par le réalisateur. Le sujet démarque High Noon (1952 – jusque dans l’utilisation d’une ballade à l’unique couplet) et en prend le contre-pied. On y retrouve les préoccupations morales de Bartlett. Edgard Buchanan y est excellent. Interview sans intérêt du producteur, acteur, co scénariste, Earle Lyon.
Le second Lonesome Trail (1955) est tout à fait médiocre.
Un petit mot sur les merveilleux documentaires de Les Blank sur la musique et la cuisine Cajun : J’ai été au Bal (1990), Yum Yum Yum (1990). Ils donnent une furieuse envie de se plonger dans l’étouffée d’écrevisse, le boudin de crevettes, le dirty rice, dans la musique de Clifton Chenier, Nathan Zydeco, John Delafosse, Marc et Ann Savoy.
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Je retrouve à l’instant, après quelques années de perte de vue, mon cher SHOP AROUND THE CORNER : film miraculeux, mon chouchou sur les trois présentés plus haut en début de chronique. Œuvre aussi bienveillante qu’ironique sur la soumission de l’employé à son patron. Magnifique description d’un vrai paternalisme patronal, d’un cocon autant protecteur (pléonasme)qu’impitoyable dont on peut se faire virer comme ça, sans préavis, sans prudhomme, exposé à la menace du chômage. Mais c’est la bienveillance qui prime, l’essentiel est à aller chercher dans la vérité de l’évocation : cette maroquinerie, plutôt de luxe, nous la connaissons tous, nous y avons été employés, nous y avons tous connu le vestiaire, les conversations déférentes dont le patron est le sujet, et ce , sans forcément avoir jamais travaillé dans un tel endroit. Cette collègue de travail mignonne avec laquelle on ne s’entend pas parce qu’il y a peut-être quelque chose entre nous, ce faux-derche de Joseph Schildkraut ou ce patron chaleureux (inoubliable Frank Morgan) mais dont il faut un peu se méfier parce que c’est quand même un patron nous disent quelque chose. THE SHOP est aussi un témoignage sur ce que pouvait être un magasin de ce genre dans les années 30, le décor baigné par la belle lumière de William Daniels, diffuse, laiteuse, exprimant quelque chose de documentaire. Lorsque « Matuschek and C° » est en plein rush le soir de Noël, on croit à cette effervescence dont la chaleur contraste avec les flocons de neige voltigeant dehors, sur les passants affairés à leurs emplettes.
THE SHOP ne se contente pas seulement d’appartenir à la galaxie des films hollywoodiens imbibés de Mitteleuropa, il en est un des fleurons les plus marquants, avec LETTRE D’UNE INCONNUE, nous faisant oublier Hollywood, créant l’illusion d’avoir été réalisés en Europe. Avec THE SHOP, nous ne sommes nulle part ailleurs qu’à Budapest, mais un Budapest rêvé, mental. Et que dire de James Stewart et de Margaret Sullavan? Sinon qu’ils forment un des couples de cinéma les plus délicieux qui soit..Elle, relevant la relative banalité de son physique d’ un frémissement de tous les instants; lui, aussi crédible en chef de vente hongrois qu’il le sera, plus tard, en cow-boy chez Anthony Mann.
HOUSE OF WAX est une perle que l’on ne se lasse jamais de voir et revoir en y dégustant à chaque vision un plaisir de cinéphile sans cesse renouvelé.
J’ai le souvenir d’une émission sur une chaine cablée où vous y étiez en compagnie du réalisateur, André DE TOTH qui avait gardé une fraiche malice dans ses propos « ONE EYE, TWO EYES, NO EYE »( si mes souvenirs sont exacts ) au sujet du concept RELIEF.
J’ai découvert ce chef-d’oeuvre et VINCENT PRICE un soir de fin 1983 à « LA DERNIERE SEANCE », et c’est à mon sens un film initiatique (je préfère ce terme à film culte, souvent galvaudé).
Loin de moi d’ouvrir un débat sur la comédie musicale mais j’ai toujours préféré pour ma part les comédies musicales à la Minnelli plutôt que celles de Donen. Et je pense que justement chez vous Bertrand c’est l’inverse.
Je n’arrive pas, pour ma part, à accrocher à une histoire dite « réaliste » où les acteurs se mettront à chanter dans leur vie de tous les jours (ON THE TOWN, PIQUE-NIQUE EN PYJAMA, FUNNY FACE, LES SEPT FEMMES DE BARBEROUSSE dont ce dernier se raccroche au genre western). Chez Minnelli, l’onirisme est souvent présent ce qui permet d’admettre plus facilement que les héros se mettent à chanter et danser (oserai-je avouer que je préfère Fred Astaire à Gene Kelly). C’est pour celà par exemple que les films de Demy me déplaisent : faut-il faire chanter les personnages (jusque dans les dialogues) pour faire naître une émotion ? (et accessoirement, faut-il se forcer à aimer la musique de Legrand…). Les films de Berkeley, de Minnelli font souvent soit appel à des scènes de spectacles indépendantes de l’intrigue principale (souvent admirablement chorégraphiées) où l’on est effectivement plus sensé danser et chanter soit à l’onirisme. Michael Powell en tirera également le meilleur dans THE RED SHOES.
La seule comédie musicale de Donen que j’ai aimé est CHANTONS SUR LA PLUIE (Son film que je préfère étant VOYAGE A DEUX). Peut-être est-ce finalement un genre trop américain dont je n’ai pas encore réussi à trouver les clés ? Ou alors faut-il admirer uniquement la performance des chanteurs et de la chorégraphie (comme vous le faites en parlant de Bob Fosse sur PIQUE NIQUE EN PYJAMA) ?
A Damien Doussin
Mais la séparation n’est pas ausi drastique entre les deux cinéastes. Minelli a dirigé des comédies musicales « réalistes » (BELLS ARE RINGING, MEET ME IN SAINT LOUIS un de ses chefs d’oeuvre. Et BANDWAGON est tout aussi « réaliste » que SINGING) et Doenen a fait appel au diable et au fantastique de BEDAZZLED à DAMN YANKEES. Et la « féérie » de BRIGADOON me parait terrible neu neu. Cette Ecosse en Studio, dans des décors horribles, ces danses folkloriques. La seule bonne scène est réaliste (à New York)t dans les comédies musicales, il y a auAUSSI la qualité des chansons souvent formidables chez Donen. Toutes les chansons des 7 FEMMES, de PAJAMA GAME sont excellentes, ce qui n’est pas le cas du PIRATE ou de BRIGADOON (mais de BANDWAGON oui). Lisez le livre de Masson sur Kelly qui montre bien l’apport révolutionnaire de ce dernier et ses rapports complexes avec Kelly.
Merci Bertrand pour votre éclairage intéressant. Je vais essayer de lire ce livre de Masson sur Kelly.
On peut considérer « réaliste » BANDWAGON (dans sa première partie surtout; les scènes de la deuxième partie entre Fred Astaire et Cyd Charisse l’étant beaucoup moins) mais effectivement on peut apparenter ce film comme le pendant de CHANTONS SOUS LA PLUIE de Donen. J’ai du mal à ranger totalement MEET ME IN SAINT LOUIS (excellent) dans le genre du « musical » (hormis la scène du début avec la chanson « The trolley song ») mais je n’ai pas vu BELLS ARE RINGING. Je ne vais pas chercher à vous convaincre sur BRIGADOON dans lequel le stuc et le carton pâte sont effectivement associés à cette féérie un peu neuneu. Mais celà fonctionnerait-il mieux si le film avait été tourné en décors naturels comme prévu initialement par Minnelli et son équipe ? (je crois au contraire que les scènes auraient été encore plus ridicules). Il reste donc effectivement la qualité des chansons qui je l’admets sont sûrement plus travaillées chez Donen (la première chanson de PAJAMA GAME chantée par Doris Day est par exemple très bonne mais les scènes dans le parc où les danseurs s’ébrouent dans l’herbe apparaissent tout de même assez risibles !)
Je trouve finalement que des personnages qui chantent et dansent sont plus à leur place dans des décors de studios dits « irréalistes » (et donc plus théâtraux) qu’en décors naturels. C’est vrai que Donen et Kelly ont ouvert la voie de ce renouveau de la comédie musicale avec des tournages en décors naturels. Robert Wise s’y est d’ailleurs engouffré dans les années 60 avec ces films très surestimés que sont WEST SIDE STORY ou THE SOUND OF MUSIC.
C’est comme si Donen avait tout au long de sa carrière voulu s’affranchir de ce genre sans totalement y parvenir (sauf dans les bons films que sont TWO FOR THE ROAD Ou BEDAZZLED). C’est ce qui me semble apparaître des entretiens que vous avez eu avec lui ? Peut-être avez-vous un avis différent, vous qui l’avez rencontré plusieurs fois ?
On regrette d’ailleurs un peu qu’il n’ait plus tourné depuis les années 80 (est-ce trop tard à 88 ans quand on voit par exemple Alain Resnais ? mais encore faut-il avoir la santé et surtout l’envie…)
Petite question sur BAND OF ANGELS (l’esclave libre) désormais sorti en France en zone 2 et que je viens d’acheter. Petit problème, le film est en format 1:33 4/3. Après recherche, le film ne semble pas avoir de format très défini (selon les sources 1:66, 1:85, 1:78). A la vision du film le format du film 1:33 semble pourtant respecté (dans le générique, les cadrages).
Ferait-il parti de ces films tournés en 1:33 et diffusés en salle avec des caches (comme le furent les derniers DWAN et LANG à RKO par exemple). Les films de WALSH sont pourtant en écran large ou en cinémascope à cette époque.
Exception de BAND OF ANGELS ? Si vous avez des informations, merci.
A Damien
Je pense que BAND OF ANGELS doit être en un 1.33 mais avec davantage de pellicule impressionnée pour pouvoir passer à la télé et remplir le cadre. Je suis sur que Walsh n’a pas utilisé le même procédé que Land ou Dwan. Ces derniers se voyaient imposer une version tirée en RKO Scope, procédé anamorphique rajouté au tirage et non au tournage contrairement au CinémaScope ou au Warnerscope. Il y a toujours de longs débats sur le bon forma des derniers Lang. Faut il le voir en panoramique (1.66 ou 1. 85) ou en 1.33 Pierre Rissient et maintenant Nicolas Saada ont beaucoup communiqué sur ce sujet. La question est importante quand il s’agit de Lang dont la précision maniaque était légendaire et qui cadrait ses plans au cordeau.
Walsh n’a jamais mentionné une version dite panoramique. En revanche, il nous a dit qu’il voulait absolument Nathalie Wood pour jouer l’héroïne, choix subtil et intelligent qui prouve une grande finesse. Il ne fut pas particulièrement heureux qu’on lui impose Yvonne de Carlo, actrice belle mais nettement plus limitée, moins moderne; vibrante que Wood
A Olivier,
Désolé d’avoir réagi au quart de tour en lisant votre message marqué par votre triple affliction…mais bon , je suis un peu impulsif!
Je comprends vos propos sur la critique et les approuve en partie: le manque de culture frappant de certaines plumes contemporaines est affligeant! Voyez le docu sur Michel Ciment diffusé ces temps derniers sur cinécinéma : il mesemble incarner l’idéal critique à savoir la capacité à argumenter réellement, à préparer la réception d’une oeuvre (par des lectures, par le revisionnage d’autres oeuvres…), à ne pas se servir de la critique pour se mirer dans son miroir (le seul qui, avec quelque talent s’était essayé à la critique comme processus autobiographique , c’était Daney mais sa singularité même exclue que ce puisse devenir un modèle critique).
Chez Ramsay, Ciment et J Zimmer ont publié un passionnant La critique de cinéma en France structuré en trois parties:
1)histoire de la critique française
2)anthologie
3)Dictionnaire des critiques
Je vous invite à le consulter et vous précise que je ne uis absolument pas critique mais simplement enseignant et passionné de cinéma comme vous!!!!
Cela ne m’empêche pas de trouver absurde l’idée d’une critique uniquement positive (« accentuate the positive » chantait Eastwood à la fin de Minuit dans le jardin…)car compte tenu du temps dont je dispose actuellement, j’aime bien assurer le coup pour mes sorties ciné! Je ne vais plus au ciné chaque semaine plusieurs fois donc laisser traîner l’oreille ou l’oeil auprès des avis de ceux que j’estime me permet de faire un choix pesé: exemple, compte tenu du dossier de positif de janvier, de l’émission de ciment consacrée à J Campion (essayez de la podcaster), c’est avec excitation que je m’apprête à découvrir Bright star! et je sélectionnerai de même Mother,A serious man mais, peut-être arbitrairement , attendrai le DVD pour le Gainsbourg de J Sfar malgré ou à cause de mon admiration pour le grand Serge!!!!
Avez vous lu le recueil des articles de Roger Tailleur que j’avais fait paraitre chez ACTES SUD dans la collection que je dirige avec Thierry Fremaux
Pas encore mais je vais le commander à mon cher libraire!
Puisqu’on parle de vrais critiques, je peux conseiller quelques recueils que j’aime beaucoup:
-Du stylo à la caméra par Alexandre Astruc (chez Archipel), personnalité très attachante et analyses précises autant que bien écrites pas seulement dans le domaine cinématographique (littérature-théâtre); Des annotations très intéressantes sur Lubtisch, Welles, Eisenstein ou Rossellini
-Chronique des films perdus par André Delons (chez Rougerie) qui permet de découvrir là aussi une belle plume visionnaire des années 20-30. Chroniques sur des sujets « généraux » (je conseille la lecture de « les vedettes laides » ou « le cinéma et la folie »)et critiques de films (c’est par ce biais que j’ai découvert l’admirable Tempête sur l’Asie de Poudovkine chez Bach films)
-Les rayons et les ombres de Desnos (chez Gallimard)admirable comme quasiment tout ce qu’ a écrit Desnos. On y trouve, outre des analyses aussi concises que fulgurantes de R Clair , Lang, Chaplin, Le chien andalou ou Eisenstein des articles + généraux (sur le parlant, la morale, la propagande…des scénarios et projets (dont L’étoile de mer, le très beau film expérimental de Man Ray)
Et je ne parlerai pas de Bazin, Truffaut, Rohmer ou Daney , etc qui sont + connus et lus!
Ballantrae, nous allons monopoliser le dialogue. Je suis d’accord avec tous les titres que vous citez
Cher Jean-Jacques,
vous ne savez pas encore quel bonheur vous attend lorsque vous verrez Bright Star. Quand je pense qu’il y a des gens pour trouver cela froid, compassé, académique. Bref, les mots passe-partout qu’on dégaine dès que le film est estampillé historique, d’époque, en costume, ou autre appellation qui permet de ne surtout pas voir la manière. Qui est ici est aussi délicate que vibrante. Bref, je sais que ce n’est pas le lieu et n’insisterai pas, mais s’il y en a parmi vous qui hésitent, allez-y avant que cela disparaisse, c’est-à-dire, malheureusement, bientôt. Quant à Mother et A Serious Man, je vous engage à y aller aussi. C’est mon tiercé gagnant du moment.
Sinon, comme je l’ai indiqué à quelqu’un il y a peu, je sais que le Projection privée (émission de Ciment) sur le film de Campion n’est plus disponible, et qu’il n’est apparemment plus disponible à l’écoute sur le site de France Culture non plus.
A Larry
Je partage votre enthousiasme sur BRIGHT STAR, film sublime
Mille fois oui, Larry: Bright star est une réussite éblouissante! vu ce week end avec ma femme (en pleine Saint Valentin !), il ne cesse de me revenir des moments en mémoire: qu’il s’agisse de tel frémissement d’un personnage, d’un cadre particulièrement sublime et néanmoins totalement intégré au continuum du film, des effets de matière (les étoffes, les voiles, le papier qui enveloppe Endymion, les tasses, une vitre…) tout y est délicat, sensible et en aucun cas froid, académique (je suis prêt à parier sans la’voir lue que la critique des Inrocks ou des Cahiers utilise cet adjectif si facile, si facile!). Un objet vibrant qui comme l’ont dit les invités de Ciment dans projection privée rend justice à la poésie… et ce n’est pas simple de filmer la poésie (j’entends la poésie en tant qu’oeuvre littéraire). Ses intrusions dans le corps du film et dans celui des acteurs est toujours juste, sentie, bouleversante: on a trop oublié combien la poésie traverse celui qui l’écrit ou la dit et Jane Campion nous le rappelle.
Je retrouve intacte la jane Campion qui me bouleversa avec Sweetie, An angel at my table ou The piano. Ce film est un ravissement de tous les sens, de l’esprit et du coeur!!!!
Merci beaucoup pour cette réponse étayée de citations croustillantes ! Je ne connaissais pas celle de John Osborne, merci ! Mais du coup, sans vouloir insister le moins du monde, pourquoi ne pas mettre mon message en ligne, puisque vous y répondez ?! 🙂
A Olivier,
je ne sais pas comment fa
Je me propose de vous le renvoyer … :
Mais bien-sûr que tout va bien cher Jean-Jacques, et moi aussi j’apprécie beaucoup certaines de vos interventions. Mais ça n’a rien à voir, je ne faisais que m’exprimer tout simplement en réagissant à votre dernier post. Echange libre d’opinions. Et pardon si mon « Fatiguant fatiguant fatiguant » semblait vous être adressé exclusivement, c’est dans un sens plus large qu’il fallait l’entendre…
C’était pour moi, l’évocation d’un ras-le-bol généralisé de ces journalistes (ou se prétendant l’être) qui se permettent pour le plaisir d’un bon mot, de descendre d’un coup d’un seul le travail titanesque que représente la pré-production, le tournage, la post-production et la promotion d’un film. Qu’ils parlent donc des films qu’ils ont aimé, ça entraînera le public dans les salles, et qu’ils se taisent sur ceux qu’ils n’ont pas aimé, ça permettra au public de décider. Surtout, quand la maigre cinéphilie de certains critiques (parfois c’est affligeant) ne leur permet pas d’être juste, ceci les entraînant, par manque d’arguments, dans l’exercice dont nous parlions ci-dessus, celui qui consite à déshabiller Paul pour habiller Jacques. Le brillant chef d’orchestre britannique que fut Sir Thomas Beecham, était doué d’un humour légendaire et affectionnait particulièrement les bons mots dont celui-ci, de circonstance (!), me revient à l’esprit : « Les critiques sont comme les eunuques, ils savent comment il faut faire mais ne peuvent pas. »
Comme cela ca va mieux ? Si je n’ai pas répondu, c’est que le rapport entre créateurs et critiques est un éternel combat. Un vieux serpent de mer. Qui appelle les clichés et les redites Tout ce que vous dites est juste et nous fait souffrir. D’autres l’on dit. John Osborne a comparé les critiques aux chiens qui pissent contre les réverbères, Henri Jeanson a écrit qu’il avait parcouru une critique d’un derrière distrait, Mankiewicz dans EVE dit que les critiques sont aussi essentiels à une oeuvre que les fourmis à un pique nique…
Mais l’absence de critiques serait mortelle (leur place est maintenant mesurée et ils sont en partie responsables de ce qui est arrivé) surtout si on la remplace par des articles publicitaires, qui s’humilient devant les diktats du marché et du succès. Les critiques – certains – ont révélés des films. Je pense que Michel Ciment, Pierre Murat,Pascal merigeau, Jean Luc Douin, Danièle Heyman, Annie Copperman, Jean Claude Raspiengeas, Jérôme garcin, Alain Riou Vincent Josse et France Inter et bien d’autres que j’oublie dans les radios, les revues ont fait exister des films.
Un bon critique est quelqu’un qui doit présumer innocent le film qu’il va voir, savoir qu’une opinion n’est pas un fait et se dire qu’il risque de se tromper, comme disait Etiemble, au moins la moitié du temps.
Oui, cela va mieux, je vous suis :). Mais en revanche, il sera dur pour d’autres blogueurs de comprendre que le message que vous laissez ci-dessus le 9 février à 00h48, est une réponse au message que je viens de vous renvoyer et qui se trouve beaucoup plus haut sur cette page (9 février 2010, 00h35). Je trouvais ce blog beaucoup plus facile à lire avant les changements qui ont été opérés il n’y a pas si longtemps que cela. Les concepteurs, les chevilles ouvrières, les informaticiens (que sais-je…) qui s’occupent de l’interface de ce blog qui nous permet de communiquer avec vous ne se rendent-ils pas compte qu’il y a un petit soucis en ce moment ?
A Olivier,
Je réponds et envoie au fur et à mesure.
Clint Eastwood & Philippe Noiret
Je trouve que Clint Eastwood est trop ‘monolitique’ en tant qu’acteur, je décroche au bout d’1/2 heure…et comme j’avais partiellement parlé des films de Bertrand Tavernier (mais nonje n’insiste pas), je fais le lien (mais pas de comparaison)avec un acteur ‘expressif’ lui, Philippe Noiret, et je vais même dire que Mr Tavernier est un ‘avant-gardiste’ que l’on ignore (donc en totale contradiction avec l’idée que l’on se fait d’un cinéaste dit ‘classique’ ou ‘social’, je pense de toute façon que c’est complémentaire, pour avoir su capter (et nous donner) la très belle expression de Philippe d’Orléans,lorsqu’une dame lui rend visite sous la table lors d’un repas (osé !! ‘La Grande Bouffe’ est-elle antérieure ?? ..j’avoue que je n’ai pas vérifié)
Avant-gardiste évidemment pour être le premier réalisateur à discuter en direct-live sur le net.
Bon voilà c’est fini, j’arrête les éloges.
C.
A Catjerine
Non, mopn film a été tourné avant
Bonjour,
Je vois que mon commentaire du 5 février 2010 à 10:22 est encore en attente de modération, alors que d’autres lui ayant succédé sont déjà en ligne. Y aurait-il quelque propos dérangeant dans ce post ?
Bien à vous,
Olivier
J’ajouterai que Vanessa … est une forme d’autoportrait via la peinture comme l’avait été pour Scorsese Life lessons, le superbe moyen métrage inclus dans NY stories (et que je n’ai pas revu depuis sa sortie mais j’ai en tête des « séances » de travail de Nick Nolte d’une énergie folle sur Procul arum ou Dylan).
Les formats courts des cinéastes ne doivent jamais être négligés cf Fellini et son génial Toby Dammitt (pas de DVD à ma connaissance), Pasolini et sa non moins géniale Ricotta (chez Carlotta avec d’autres moyens ou courts dans un beau coffret), Bresson et sa Jeanne d’arc (même si c’est un long puisqu’il dépasse l’heure), Dreyer et Ils attrapèrent le bac…sans parler du grand Alain Resnais déjà grand dans tous les courts que j’ai vus (surtout Toute la mémoire du monde, Les statues meurent aussi et Le chant du styrène sur un texte de Queneau… tous sont présents sur les superbes éditions qu’arte a consacré aux indispensables Hiroshima… et Muriel).
Et la liste est loin d’être exhaustive!!!
A Jean Jacques
Oui, Oui : Franju, Truffaut, Gremillon, Jeunet, Giannoli et tant d’autres
Et les courts de J Tourneur exhumés par notre cher P Brion!!!!
Bien sur, il y en a plusieurs d’interessants comme dans la série LE CRIME NE PAIE PAS. Sans parler des CM parfois hilarants de Robert Benchley
Personellement, j’ai fait le choix (intellectuel ha,ha) de sélectionner mes films préférés par rapport au bloc émotionnel qu’ils me procurent. Ce qui inclus le choc de la première vision, mon lien avec le réalisateur/scénariste, les acteurs, l’histoire/le propos, le contexte et parfois le 2d degré de référence(s)[vive(nt) les Coen Bros !!]…Après, si j’aime le film et que je le revois, j’ai le temps d’en apprécier les subtilitées de montage, de contrepoint musical, etc..C’est peut être basique, mais c’est comme ça…
Pour ce qui est de Clint Eastwood, je ne prends pas tout dans le mythe mais surtout: ‘Bird'(immense Forest Whitaker !!),’Minuit dans le Jardin du Bien et du Mal’et ‘Josey Wales’. En tant qu’acteur: ‘Les Proies’/Siegel, ‘Le Bon, La Brute, etc..’/Leone, ‘Pendez-les Haut et Court’/Post
Mr Tavernier (sans ‘lèche bottes blues’!!), vous êtes l’un de mes réalisateurs préférés dans l’absolu, à savoir que je me contref..iche de « l’étiquette sociale » soit disant collée sur vos films, je n’aime pas les catégories même si j’apprécie certains genres dans le cinéma.
‘Que La Fête Commence’, ‘Coup de Torchon’, ‘L’Horloger de St Paul’, ‘Le Juge et L’Assasin’, ‘La Vie et Rien d’Autre’, ‘Dans La Brume Electrique’ sont à jamais dans mon panthéon. Voilà, il fallait que cela soit dit, c’est du.
Catherine.
ps: Sinon, par rapport aux films cités dans cette chronique,’Cluny Brown’ est l’un de mes Lubitsch préférés (avec ‘Angel’, ‘Trouble in Paradise’/’Haute Pègre’, To Be Or Not To Be’, ‘That Uncertain Feeling’/’Illusions Perdues’). J’adore aussi ‘Le Prisonnier de Zenda’de R.Thorpe,’L’Homme au Masque de Cire’ (la version d’A.de Toth ET celle de M.Curtiz), ‘House by the River’ de F.Lang (pour son ambiance presque fantastique).
Dont acte
A Catherine
Merci pour tout. Cela dit, je pense qu’il faudrait délimiter son territoire pour qu’on ne parte pas dans toutes les directions. Sinon je ne vais plus pouvoir répondre. Sans rien vouloir censurer, interdire ou couper – car de nombreux échanges, de nombreuses contributions sont passionnantes et abordent des sujets primordiaux – je pense qu’il faut le borner, le circonscrire.
1° Se concentrer d’abord sur les titres que je propose, mes appréciations. Il y en a beaucoup et certains des films sont peu connus. Ai je raison de vous les recommander Discuter tel ou tel choix de titre, rajouter des informations.
2° Avant de poser certaines questions, de regretter l’absence de tel ou tel film, essayer de se reporter aux chroniques précédentes. Cela m’évitera de redire deux ou trois fois la même chose
3° se restreindre quant aux sujets généraux, aux discussions sur un auteur dont le film vient de sortir mais dont peu de titres sont chroniqués. Les discussion sur Eastwood, passionnantes, riches, ne concernent que marginalement un blog de dvd. Certaines de mes réponses sont écrites entre 1 et 2 heures du matin car je travaille toute la journée
4° Ne pas prendre ces limites pour une censure
A Catherine
Pas de trop de listes, s’il vous plait
Je trouve votre discussion bien intéressante. D’autant que je me tue à répéter aux amis pour qui c’est une activité favorite qu’il faut arrêter de jouer les films les uns contre les autres. Mais bien que j’en aie, je me retrouve à le faire moi aussi, comme nous tous. Simplement, il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître et ne pas trop se laisser aller à la mauvaise foi – mauvaise foi que l’on reproche évidemment beaucoup aux autres. Il s’agit d’avoir une relation assez dialectique avec ce dont on parle, ce qui n’est jamais simple, à plus forte raison lorsqu’on discute avec des personnes qui font le plus souvent dans le jugement à l’emporte-pièce.
Moi qui ai le même sentiment que Jean-Jacques Manzanera et qui trouve qu’Eastwood a aligné les oeuvres majeures de Mystic River à L’Echange inclus, j’ai eu un peu de mal à accepter que le consensus se fasse autour de Gran Torino, et pire encore autour d’Invictus. Mais comme le rappelle Bertrand Tavernier, cela arrive tout le temps. Gran Torino a pour lui d’être un film éminemment sympathique, et dont on peut effectivement apprécier l’alacrité. Quant à Invictus, j’avoue ne plus arriver à suivre. La déception fut cruelle, je l’avoue, et pas parce qu’il s’agirait d’un film ‘mineur’ ou d’un ‘feelgood movie’. Bien plutôt parce que, comme l’ont bien noté certains, l’amateur des zones d’ombres qu’est Eastwood finit par filmer en adoptant toutes les conventions et les techniques du cinéma majoritaire (chansons lénifiantes, ralentis, etc.) sans plus arriver à les doser et avec la finesse d’un tâcheron à la botte d’un producteur lambda. On avait cru comprendre qu’Eastwood avait patiemment conquis son indépendance au sein des studios et qu’il n’avait rien d’un ‘yes man’. Pour moi, ce film est avant tout mal dosé et c’est pour cela qu’il est une faillite esthétique, ce qui est aggravé par le fait qu’il a aujourd’hui les coudées franches et a démontré qu’il pouvait faire autre chose, en particulier ces dernières années. Bref, je comprends tous les amoureux de Gran Torino et pense que ce sont eux qui ont raison. Je comprends moins que les mêmes qui ont détruit L’Echange ou Lettres d’Iwo Jima l’aient encensé. Et je ne comprends plus du tout qu’il faille détruire ces « chefs-d’oeuvre autoproclamés » ou « tout gonflés de leur propre importance » si c’est pour porter au pinacle des films comme Invictus. Ce n’est donc pas tant que je sois persuadé d’avoir raison ou non, mais bien plutôt que les phénomènes de mode, nous le savons tous, parasitent nos jugements et nous font réagir plutôt qu’émettre une évaluation circonstanciée des oeuvres. Quand Télérama se permet de détruire n’importe comment Lettres d’Iwo Jima, en disant quelque chose comme « c’est une visite dans un mausolée », je comprends que cela est dû au ras-le-bol du critique en question, qui attaque la réception critique d’Eastwood plutôt que le film, ce qui l’empêche de le voir: c’est ce qui me met hors de moi, car les oeuvres valent mieux que les querelles de chapelle et les attaques vagues autour d’un consensus critique. Cela étant, nous sommes tous coupables de ce genre d’errements. Ce qui est plus gênant, c’est le panurgisme, dans l’excès d’honneur comme dans l’indignité, et la façon dont certaines oeuvres peuvent en pâtir, mais c’est un autre débat.
Larry, je suis d’accord avec bien des points que vous soulevez mais vous trouve sévère avec INVICTUS. D’abord tout auteur peut avoir envie de faire une oeuvre qui contredise ou s’écarte des catégories dans lesquelles on (qui ? et au nom de quelle autorité suprême ?) veut l’enfermer. Eastwood avait envie de réaliser une oeuvre fondée sur l’affirmation plutôt que sur le doute. Moi-même j’ai voulu rompre avec les étiquettes que l’on me collait (pour UN DIMANCHE je voulais rompre avec la notion de cinéaste social qui me semblait restrictive. Très souvent j’ai voulu avoir un tour d’avance sur ce que les critiques prévoyaient ou édictaient. Comme Powell, Kurosawa.
Oui, je suis cent fois d’accord avec vous. Et avec Jean-Jacques Manzanera lorsqu’il parle de Bronco Billy. Loin de moi l’idée de vouloir cantonner qui que ce soit à quelque registre que ce soit, et je sais trop quelles réputations on a cherché à défaire à ceux qui ont essayé de changer de genre, voire de style. Mais le problème est pour moi dans la manière. Comme je le disais, c’est le dosage qui me semble poser un problème assez sérieux dans Invictus. Ce n’est bien sûr pas qu’il s’agisse d’un film qu’on pourrait qualifier d’optimiste ou de lumineux. Les effets auxquels il recourt pour étirer la scène de grande réconciliation autour de la finale me semblent au mieux patauds, au pire – c’était l’option que j’avais retenue dans mon premier commentaire, honte à moi – franchement conventionnels. La déception pour moi vient de là, des moyens, et de leur trop grande adéquation avec le lumineux comme plus petit dénominateur commun de l’entertainment de masse.
A Larry et Jean-Jacques
Vos échanges vont donner lieu prochainement à un volume digne de BHL Houellebecque
Dieu nous en préserve! Qui ferait BHL et qui Houellebecq?
Surtout que nous allons briser là sur Eastwood, donc pas de souci à se faire.
Bien noté, pas trop d’excursus.
Bon courage pour la fin du travail sur La Princesse…
Merci et dont acte
Cher Bertrand,
Je suis honoré que vous nous compariez Larry et moi-même aux « échanges de bons procédés » de BHL( le Rantanplan de la philo, le Averett Dalton de l’engagement) et de Houellebecque (le Céline du très pauvre…a propos, avez-vous un peu perversement jeté un oeil à son film La possibilité d’une île? Aussi poétique qu’un interlude dans les 70′, aussi sensuel qu’un Max Pécas, aussi bien écrit et dialogué qu’un roman de M Houellebecque…il mérite une bonne place dans le coin du nanar mais versant nanar triste, un peu ennuyeux: j’ai tenu une heure et des pousières, pas en salle bien sûr , devant la TV!).
Histoire de vous marrer, lisez le Jourde et Nauleau (chez mots et cie) mais aussi la dernière chronique du blog de P Assouline qui confectionne à l’attention de BHL une garde robe pour quelques hivers rigoureux!!!
Je n’ai pas vu ce film mais j’avais vu celui de BHL et j’adore le Jourde et Naulleau
J’avais oublié le « film » de BHL…Le jour et la nuit, je crois avec Delon, Dombasle, Karl Zéro. encore un incunable qui aurait toute sa place dans le coin du nanar made in France quelque part entre les comédies troupières des 30′ et les productions Dassault des 70′-80′, sans oublier le fantastique selon Jean Rollin qui ouvre des perspectives disons inattendues pour ce genre noble!
Qui sait? peut-être la connivence BHL/Well Bec provient de leurs réussites respectives sur l’écran: ils n’ont pu que parfaitement se comprendre tant ils ont maîtrisé ce médium nouveau pour eux. C’est ça le talent! Pas besoin d’école de ciné, pas besoin de découvrir le métier par des biais techniques…l’oeuvre nait par génération spontanée!!!!
A Ballantrae
C’est un poil systématique, car il y aussi leurs oeuvres littéraires
Sur le vaste sujet BHL/Well Bec, ce message sera le dernier: je vous rassure, je suis allé voir par moi-même, en essayant d’oublier les « personnages médiatiques » et les « oeuvres littéraires » de BHL (et ce fut bien pénible… comparable seulement, adns ma vie de lecteur, avec l’affrontement de la « litterature jeunesse » formatée pour nos chères têtes blondes!) et celles de son comparse (soyons juste son essai sur Lovecraft tient la route-entre tarés, ils se sont compris- et Extension … donnait-souvent dans un style approximatif- des observations justes sur un certain état de misère des arpports humains; après tout part en vrille à partir des Particules élémentaires).
Je ne me permets de moquer que ce que j’ai vu, lu ou entendu par moi-même… et par ailleurs, compte tenu des aéropages admiratifs dont disposent les deux arnaqueurs, est-ce bien grave si un petit lecteur anonyme se fait un malin plaisir d’observer « la nudité du roi » .
Eh oui, il y a AUSSI leurs oeuvres littéraires et là est le problème!!!!!
Vous avez bien sur tous les droits et toutes les raisons, étant donné que vous allez aux sources, que vous regardez ou lisez les oeuvres, que vous vérifiez sur pièces sans reproduire de rumeurs
On annonce que BHL reviendrait enfin sur les écrans: il s’agirait d’un biopic inspiré par la vie aussi mystérieuse que complexe du philosophe néo kantien Botul.
Après les échecs artistique et public du docu Bosnia et du romanesque Le jour et la nuit, BHL tiendrait-il sa revanche?
Je l’espère vivement!
Cher Larry,
Merci pour votre intervention!
Cependant, je ne partage pas votre déception face à Invictus qui sans chercher à égaler l’incroyable série « 2003-2008 » se pose sans problème comme une nouvelle réussite et impose à la mémoire et un ton et des scènes (ne serait-ce que la visite dans la cellule). C’est un film lumineux et pourquoi pas? Bronco Billy, sur un mode plus déglingue certes, l’était aussi.
J’y reviendrai.
J’ai lu plusieurs de vos interventions intéressantes et ja’i plaisir à vous lire voire à discuter tout comme avec Pierre, Olivier,Augelmann… et bien évidemment BT qui nous rassemble autour d’une passion commune!
A bientôt!
Cher Jean-Jacques,
merci beaucoup. Ce serait bien volontiers que je viendrais discuter plus souvent, car j’apprécie beaucoup vos contributions (et d’autres bien sûr) et suis très souvent d’accord avec vous. Je n’ai malheureusement que peu de temps, surtout ces temps-ci. Je ne reviendrai pas sur James Gray et autre, mais vous avez mon soutien le plus entier.
Pour ce qui est de ce dont nous discutions, il est vrai que je ne suis qu’à moitié convaincu par ses deux derniers films (et vous l’aurez compris, encore moins par le dernier), alors que les précédents me satisfaisaient pleinement. Cela commençait à me sortir par les yeux d’entendre que ses films de guerre ou L’Echange étaient de faux chefs-d’oeuvre auto-proclamés. J’étais donc bien content de vous voir parler de cet aspect des choses, en lien avec leur réception. Je pense pouvoir dire, qu’au-delà de l’attente que peuvent susciter les films de quelqu’un qu’on connaît bien et qu’on apprécie, et qui peut évidemment être déçue, ce sont bien les films dont je parle. Je veux dire par là que, contrairement à certains lorsqu’ils parlent des films susnommés, je les ai bien vus. Je reviens donc là à la nécessité de ne pas trop jouer les films les uns contre les autres, ce dont je suis persuadé (ainsi que de ne pas enfermer les cinéastes – voir ma réponse à BT). Invictus me semble pour tout dire assez bâclé, et l’on pourrait décrypter le filmage de toute la séquence finale et je défierai quiconque de dire que c’est Eastwood aux manettes, tellement on est là dans des effets qui me semblent calibrés et sans âme. Peut-être ai-je tort, et peut-être n’est-ce là que l’effet de ma préférence pour les grandes formes et la rigueur formelle. Mais je crois pouvoir aimer beaucoup tout autre chose, cela ne me semble pas être issu d’une trop grande fermeture d’esprit. Bref, qu’Eastwood fasse les films qu’il souhaite. Quant à moi, je souhaite ardemment qu’il consacre son énergie et son temps à tourner les films qu’il est en mesure de faire, sans attente particulière quant au genre ou à l’humeur. Lâchons le mot: il en a pleinement les moyens, j’aimerais qu’il ait une ambition à la hauteur de sa liberté.
A bientôt, et merci de vos contributions aussi érudites que passionnantes.
Bien cordialement
A Larry
Tout a fait d’accord
Bonsoir Monsieur Tavernier.
Auriez-vous l’amabilité de m’expliquer pourquoi les films « les 4 plumes blanches » et « Thé et sympathie » n’existent pas en dvd en tout cas en France,s’il y a une chance qu’ils soient édités un jour et,par extension,quelles sont les conditions pour que tel film soit édité ,plutôt qu’un autre?
Bien à vous
A Agnès,
Vous savez, je ne fais pas partie de l’Etat major des studios. Ces deux dvd sont à l’heure actuelle plus édité. J’ai ces deux films en disque laser
Cher Bertrand Tavernier,
Naviguant au hasard de vos chroniques antérieures,je m’arrête sur celle-ci du fait qu’elle « croise » une lecture passionnante que je viens de faire. Si vous ne connaissez pas (mais je suis quasi sûr que vous l’avez lu depuis longtemps!!!)Amitié-la dernière retouche d’Ernst Lubisch de Samson Raphelson chez allia et bien , vous devez vous le procurer toutes affaires cessantes tant on y rtrouve et la drôlerie de Cluny Brown et l’émotion aussi intense que contenu de The shop around the corner. L’origine du texte est hallucinante et constitue une situation très lubitschienne: Raphelson avait été chargé de rédiger une nécro consécutivement à l’attaque dont fut victime Lubitsch mais celui-ci survécut!!!et il fut donc le premier lecteur de sa propre nécro!!! Si je consulte votre 50 ans…, je constate que S Raphelson travailla pour l’essentiel avec E L.
La délicatesse et l’humour parfois dévastateur de cinéaste sont décidément fort précieuses.
Je suis reconnaissant à Patrick Brion d’avoir diffusé lorsque j’avais une quinzaine d’années (vers 1986-1987) je crois un cycle Lubitsch. Et j’ai souvent un sentiment de profonde reconnaissance envers Cl J Philippe comme envers lui car ils furent mes mentors en cinéphilie comme ils le furent pour d’autres petits provinciaux éloignés de salles proposant des reprises. Vous aussi en compagnie de Michel Ciment avez contribué à éveiller nombre de passions envers l’écran!
A propos, j’ai beaucoup aimé deux docus diffusés récemment sur cinécinéma: l’un consacré à M Ciment (comme il y eut un « prince des poètes », voilà le « prince de la critique cinématographique »!!! Hallucinante cette perspective d’un déjeuner Tarantino- Gray- Soderbergh- Anderson pariant sur le nom du premier qui bénéficierait d’une monographie de « Michael » Ciment qui , interrogé là dessus, répliqua qu’il leur fallait pour cela concevoir plus de films!!!!), l’autre à Ph Noiret (très émouvant et bien documenté: décidément quel grand monsieur! quel homme émouvant!
Avec l’esprit de l’escalier qui me carctérise, j’aurais aimé savoir même très rapidement ce que vous aviez pensé des films américains récents suivants:
-There will be blood de PT Anderson
-We own the night de J Gray
-le dyptique d’Eastwood sur Iwo Jima
-No country… des Coen
Ils me semblent tous d’une importance capitale et j’aimerais savoir si vous les estimez vous aussi importants à l’aune de votre vision encyclopédique.
A noter, un vrai ton, de futur grand cinéaste dans Shotgun stories de M Nichols et un retour en force de Friedkin avec Bug (je vous trouve souvent bien sévère avec lui même si sa roublardise pose effectivment parfois problème…To live and die in LA, c’est tout de même quelque chose malgré la msique ou quelques effets clipesques très 80′).
Je connais AMITIÉ- LA DERNIÈRE RETOUCHE que j’ai offert à des dizaines de personnes. Ceux qui ne l’ont pas lu doive se ruer chez leur libraire. D’accord avec ce que vous dites de Brion, Ciment, CJ Philippe.
Quant aux films, j’adore le PT Anderson , les deux Eastwood, j’aime beaucoup No Country et j’ai été déçu par le James Gray qui me parait en deça de LITTLE ODESSA et se ranger dans une case trop définie, trop prévisible du film d’auteur existentiel
Je me doutais que vous connaissiez Amitié…un grand « petit » livre effectivement aussi indispensable qu’un film de Lubitsch!
heureux de voir que vous importent les Eastwood accueillis avec une froideur polie ici, le P T Anderson ou le Coen.
En revanche, je suis surpris par votre déception vis à vis du James Gray qui certes n’offre pas la même surprise que Little Odessa mais comment ne pas reconnaître au film sa beauté crépusculaire servie par une photographie somptueuse (quasi picturale) et une BO mi juke box mi marche funèbre? Comment oublier la mise en scène immersive qui nous plonge dans l’ivresse d’une boîte fin des 80′, dans le couloir qui mène vers l’atelier de raffinement de drogue (ce couloir semble aspirer le personnage), dans une porsuite en auto sous un déluge (rarement ce cliché aura été ainsi transcendé et par la mise en scène et par les enjeux humains , affectifs)… Bref, je comprends mal l’idée de « film d’auteur existetiel » sous votre plume -sous votre clavier!
A BALLANTRAE
On ne devrait jamais parler que des films qui vous touchent. Cela m’est arrivé de me tromper mais je dois avouer que les deux derniers James Gray m’ont déçu. J’ai préféré Two lovers mais l’ai trouvé étrangement prévisible, avec quelques jolies idées, des scènes bien venues mais une description sociologique que l’on avait déja vu ailleurs. On réagit parfois en réaction à des critiques que l’on trouve trop extatique…Je me suis dit que je le reverrai dans deux ou trois ans. D’ici là,ce sont ceux qui l’aiment qui ont raison. Et UNE OPINION N’EST PAS UN FAIT
Cher Bertrand Tavernier,
Je reconnais là votre générosité renoirienne… et on ne devrait effectivement parler que de ce qui nous bouleverse nous séduit, nous impressionne!
Je ne cherche pas à ferailler en revenant sur Gray mais à comprendre aussi votre regard qui constitue une approche critique très intéressante.
Je pratique la même aussi bien face aux livres que face aux films , musiques, peintures et la stratification de nos regards sur une même oeuvre au fil de la vie est une problématique vraiment intéressante.
A bientôt!
Merci
Même si j’aime beaucoup « Little Odessa », les deux films de Gray que je préfère sont « The Yards » et « Two Lovers ». « The Yards » pour sa concision, ses personnages, son originalité, sa noirceur ; « Two Lovers » pour sa beauté intrigante, étrange, dérangeante même et la réussite qu’a eu Gray en tournant cette histoire d’amour (très rapidement au demeurant) comme si c’était un film noir. Par contre, même si j’ai aimé « We Own the Night », j’ai cru y détecter une volonté du réalisateur de commettre là son opus ultime, le film « qui restera »… Je trouve « The Yards » beaucoup plus évident, sincère, percutant, simple. Un peu la même impression que j’ai pu avoir, toutes proportions gardées entre « Million Dollar Baby » (que j’aime énormément) et « Gran Torino ». Dans « Million Dollar », ne sent-on pas, comme cela a déjà été dit ici ou là, une intention du grand Eastwood de faire un chef-d’Oeuvre ? Alors, que Gran Torino, film de commande, a été réalisé en trois semaines (je crois), avec une simplicité déconcertante. Et je lui trouve une force, une émotion plus intéressante, moins tire-larme que dans « Million Dollar Baby ».
Mes réticences face à We Own the night tiennent surtout à un scénario plein de trous, d’invraisemblances. Elles avaient été relevées par les critiques américains que j’estime qui avaient passé sous silence certaines fulgurances du film. Mais le personnage de Robert Duvall était très mal écrit
Je comprends la nature de vos réticences actuelles en attendant une éventuelle révision, notamment vis à vis des dithyrambes que suscite soudainement Gray en France (un peu excessifs pour être totalement honnêtes: dans ces cas, j’attends la chute comme le fait justement remarquer RL Stevenson dans ses Essais sur l’art de la fiction: « il peut avoir été remarquable pendant des années et l’être encore, mais les critiques se seront lassés de le féliciter, ou bien ils préfèreront sacrifier à quelque nouvelle idole passagère, quelque petite poussière dorée »).
J’ai ressenti une telle méfiance quand Ferrara devenait Dieu le père en sortant des films ni faits ni à faire (the black out, New rose hotel et tout ce qui suivit- j’ai aimé en revanche King of NY, Bad lieutenant, the funeral ou the addiction) ou quand Lynch sucre les fraises plus souvent qu’à son tour dans Inland empire (après des réussites vraiment excepetionelles telles lost highway, straight story et Mullholand drive qui n’est pas mon préféré des trois)et devient alors une institution muséifiée en France!!!
Donc peut être suis je une fashion victim à mon insu…RDV dans quelques années!!!
Ballantrae,
Ce genre de choses est arrivé des dizaines de fois. On consacre soudainement un auteur sur un film qui peut paraitre mineur alors qu’on a passé sous silence ses réussites antérieures.
Tout à fait d’accord!
Si Gran torino m’a vraiment plu (de la belle ouvrage), je ne comprends ni le plebiscite critique ni la consécration par le public dont il a bénéficié.
Les deux films sur Iwo jima (qui n’ont eu ni les honneurs de la critique ni ceux du public dont bénéficia le Ryan de Spielberg qui ne leur arrive pas à la cheville!!!!) comme L’échange (à mon sens du pur Ellroy même si le fait divers érige une femme en porte à faux contre le système…plus convaincant même que la meilleure adaptation à ce jour LA Confidential)ont été un tantinet boudés par la nébuleuse Cahiers-Inrocks et consorts et ont bénéficié de succès divers.
Et d’un coup, on loue cette petite oeuvre si modeste qui, aussi réussie soit-elle, reste une petite date dans sa filmo: sentiment d’être en terrain connu , de voir synthétisé dans un film l’évolution d’Eastwood, message humaniste, choix de la « petite forme »… rien à voir avec les paris de Minuit dans le jardin…, Bird, mystic river ou unforgiven voire de Chasseur blanc… (qui vieillit très bien … alors qu’il m’avait déconcerté).
« L’Echange » meilleur que « L.A. Confidential » ? Là, je laisse ça à votre subjectivité et je garde la mienne ! Quant à « Gran Torino », c’est tout-à-fait normal qu’il ait reçu les faveurs de la presse et du public : Clint joue dans le film ! Mais quel final bon sang ! Quel beau message pour la jeunesse, pour les futures générations qui s’intéresseront à la filmographie de réalisateur et d’acteur de cet artiste hors du commun ! Je suis convaincu que cette « petite date dans sa filmo » (comme vous y allez !) restera bien plus dans les mémoires que vous ne semblez le penser. Et puis… que c’est fatiguant d’ériger les films les uns contre les autres… fatiguant… fatiguant…
A Olivier
Entièrement d’accord. On ne gagne rien à détruire un film pour en louer un autre
Cher Olivier,
Si je me suis permis d’être fatiguant, fatiguant, fatiguant en comparant plusieurs Eastwood… c’est à vrai dire en réaction à votre post sur Gran torino/ Million dollar baby!
Je veux bien n’être que dans l' »exercice d’admiration » car c’est ma posture usuelle de spectateur mais il se trouve parfois qu’on rencontre-en payant sa place comme spectateur ou en perdant son temps face à un DVD ou un film à la TV -un film qu’on n’aime pas et ce pour des raisons parfois purement objectives (un Max Pecas est une merde insauvable), parfois purement subjectives (je n’aime pas Haneke amis les raisons pour lesquelles je n’aime me semblent intéressantes à analyser) et souvent à mi-chemin!
Le simple silence, l’abstention pour prendre un terme connoté ne me suffit pas et dans le dialogue cinéphile, je crois que le dialogue peut permettre de mizeux comprendre ce qu’on aime en sachant pourquoi on n’aime pas tel film. La sacralisation de la subjectivité (comme on aime,on a raison) a des limites qu’on retrouve lorsqu’on discute avec des gamins sur l’intérêt d’aller vers un film ou un texte antérieur à 1990 (si!si! c’est très commun): ce n’est pas toujours en partant de ce qu’ils aiment qu’on arrive à les ouvrir mais aussi en manifestant goûts et dégoûts.
Certes l’ouverture, la capacité de comprendre sont des vertus cardinales à défendre mais le « débat » me semble inhérent à la position de lecteur, de spectateur, d’auditeur…et cela n’est pas incompatible avec la jouissance d’une oeuvre mais la conforte!!!!
Par ailleurs, je ne pense pas avoir détruit gran torino mais avoir modulé un enthousiasme général que je m’explique mal comme vous sembliez le faire pour Million dollar baby (à quoi bon, pourrais je rétorquer, jouer le film »libre » contre « le chef d’oeuvre » trop conscient de sa propre ampleur…).
Je ne pouvais pas ne pas répondre d’autant plus que même si je ne vous connais pas , je vous estime à travers vos post souvent pertinents!
Parlons désormais UNIQUEMENT de ce que nous aimons et essayons de nous y tenir tous…OK
Vous êtes complètement libre de dire ce que vous pensez. Je connais des gens très bien qui ont des réserves sur GRAN TORINO. Ce qui est un peu inutile c’est d’opposer deux films et d’en détruire un en louant l’autre, ce que vous faites rarement cher Jean Jacques. Alors continuez
Mais bien-sûr que tout va bien cher Jean-Jacques, et moi aussi j’apprécie beaucoup certaines de vos interventions. Mais ça n’a rien à voir, je ne faisais que m’exprimer tout simplement en réagissant à votre dernier post. Echange libre d’opinions. Et pardon si mon « Fatiguant fatiguant fatiguant » semblait vous être adressé exclusivement, c’est dans un sens plus large qu’il fallait l’entendre…
C’était pour moi, l’évocation d’un ras-le-bol généralisé de ces journalistes (ou se prétendant l’être) qui se permettent pour le plaisir d’un bon mot, de descendre d’un coup d’un seul le travail titanesque que représente la pré-production, le tournage, la post-production et la promotion d’un film. Qu’ils parlent donc des films qu’ils ont aimé, ça entraînera le public dans les salles, et qu’ils se taisent sur ceux qu’ils n’ont pas aimé, ça permettra au public de décider. Surtout, quand la maigre cinéphilie de certains critiques (parfois c’est affligeant) ne leur permet pas d’être juste, ceci les entraînant, par manque d’arguments, dans l’exercice dont nous parlions ci-dessus, celui qui consite à déshabiller Paul pour habiller Jacques. Le brillant chef d’orchestre britannique que fut Sir Thomas Beecham, était doué d’un humour légendaire et affectionnait particulièrement les bons mots dont celui-ci, de circonstance (!), me revient à l’esprit : « Les critiques sont comme les eunuques, ils savent comment il faut faire mais ne peuvent pas. »
Si je n’ai pas répondu, c’est que le rapport entre créateurs et critiques est un éternel combat. Un vieux serpent de mer. Qui appelle les clichés et les redites Tout ce que vous dites est juste et nous fait souffrir. D’autres l’on dit. John Osborne a comparé les critiques aux chiens qui pissent contre les réverbères, Henri Jeanson a écrit qu’il avait parcouru une critique d’un derrière distrait, Mankiewicz dans EVE dit que les critiques sont aussi essentiels à une oeuvre que les fourmis à un pique nique…
Mais l’absence de critiques serait mortelle (leur place est maintenant mesurée et ils sont en partie responsables de ce qui est arrivé) surtout si on la remplace par des articles publicitaires, qui s’humilient devant les diktats du marché et du succès. Les critiques – certains – ont révélés des films. Je pense que Michel Ciment, Pierre Murat,Pascal merigeau, Jean Luc Douin, Danièle Heyman, Annie Copperman, Jean Claude Raspiengeas, Jérôme garcin, Alain Riou Vincent Josse et France Inter et bien d’autres que j’oublie dans les radios, les revues ont fait exister des films.
Un bon critique est quelqu’un qui doit présumer innocent le film qu’il va voir, savoir qu’une opinion n’est pas un fait et se dire qu’il risque de se tromper, comme disait Etiemble, au moins la moitié du temps.
Et je n’ai pas dit que ce final ne resterait pas dans les mémoires (et le film entier) ne serait-ce que pour une raison: ce sera vraisemblablement son dernier rôle donc on est à double titre dans le mythe!!! et encore une fois ce n’est pas un mauvais film , je dirais même que c’est de la belle ouvrage, inspirée, nerveuse, etc…
« Petite date » mais possible plaisir, possible émotion… est ce grave de se dire qu’un film où on apris du plaisir est un film mineur et qu’on n’a pu aimer un grand film? Ce sont deux échelles différentes et tant mieux si elles coincident!!!
Vaste sujet
Et on est tous d’accord pour dire que Clint est immense…alors tout va bien!!! M’enfin!!!
Histoire de revenir à une optique plus constructive, je suppose que vous êtes intrigué comme moi par le film fantastique à venir d’Eastwood… et bien, sachez qu’outre les fantômatiques « héros » de L’homme des hautes plaines et Pale rider, Clint avait conçu pour la série de Spielberg Amazing stories un moyen métrage Vanessa in the garden qui est vraiment très beau, sensible et mystérieux: sur un sujet proche de Poe (la peinture comme art de résurrection), on a droit à un film très lumineux, quasi « impressionniste ». Guettez-le sur Canal sat (c’est là que je le vis, en VF hélas!) mais je crois qu’il existe aussi en DVD avec les autres épisodes. Dans le casting, un Harvey Keitel très sobre et émouvant et une Sondra Locke aussi séduisante que mystérieuse.
A Jean jacques
Existe-t il en dvd ? Je l’ai (trop rapidement) cherché et pas trouvé
Cher Bertrand,
Vous me demandez s' »il » existe en DVD…mais de quel « il » s’agit-il? je vais émettre l’hypothèse que vous parlez de Vanessa in the garden: il est noté dans mon petit carnet comme présent dans un coffret Universal Histoires fantastiques (Amazing stories) saison 1 aux côtés de l’épisode de Joe Dante (qui je crois a comme argument le passage d’un train-fantôme dans la maison d’un vieil homme qui ,enfant, l’avait fait dérailler: pas mal du tout, aussi réussi dans le format court que le monde cartoonesque de son segment de Twilight zone-le film) et celui de Spielberg avec Costner (une jolie idée de bombardier privé de train d’atterrissage qu’un homme doué pour le dessin sauve in extremis…je ne vous dirai pas comment!). Le meilleur demeure de très loin l’Eastwood.
Je ne sais ce que vaut le coffret DVD car j’avais vu ces films sur Jimmy je crois et le coût de l’objet neuf était un peu excessif (dans les 50 euros)pour le segment qui m’importait vraiment!!!
A JBallantrae
Oui c’était de Vanessa dont je voulais parler. Je vais chercher ce coffret
Je ne voudrais pas vous dire de bêtise (je ne l’ai ni noté ni vérifié) mais il se pourrait que ce coffret contienne aussi un court de Scorsese qui, si ma mémoire est bonne, s’intitulerait Mirrors, mirrors. Encore une réussite majeure dans le format d’une « nouvelle »: récit fantastique assez terrifiant qui n’est pas sans rappeler d’autres moments de déréliction scorsesienne tels The big shave, Taxi driver et After hours (Mirrors a dû être tourné peu avant ou peu après.Un peu dans la lignée de la réussite de G miller avec son segment de Twilight zone.
Je ne sais si c’était dans cette série (il faudrait que je retrouve la K7-dans quel état d’ailleurs?) mais Friedkin avait réalisé l’un de ses meilleurs films -et ce pour la TV! comme quoi!- autour d’un ancien combattant véritablement « hanté » par ses « brothers in arms ».ce qui n’est pas sans évoquer l’excellent moyen métrage de Joe Dante avec ses zombies votants.
A Ballantrae
Je prends note
Qu’en avez-vous pensé?
Je me permets de souscrire sur Chasseur blanc, coeur noir, que j’engage tout le monde à découvrir, voire à redécouvrir. Non seulement le film vieillit très bien, mais j’ai pu constater en le revoyant en salle l’année dernière que c’est surtout moi qui ai changé et suis plus à même de l’apprécier maintenant. L’ayant vu à sa sortie – je devais avoir seize ans – il m’avait déconcerté, même si j’étais déjà amoureux de films comme Bird ou Honkytonk Man et n’attendais pas d’Eastwood que ses westerns ou autres polars. Autant dire que la connaissance que j’ai acquise du cinéma américain a fait que j’ai vu le film bien autrement. Il me semble réussir sur tous les tableaux, du portrait du cinéaste à la satire de Hollywood et des colons, en passant par la relecture de Moby Dick, particulièrement bien vue et articulée aux autres aspects. C’est à mon avis un de ses tout meilleurs films, qui gagnerait à être plus connu. Cela tombe bien: le dvd Warner français était épuisé depuis quelque temps et il vient d’être réédité.
Je veux revoir ce film. Cela dit, je pense qu’il faudrait délimiter le territoire de ce blog pour qu’on ne parte pas dans toutes les directions. Sinon je ne vais plus pouvoir répondre. Sans rien vouloir censurer, interdire ou couper – car de nombreux échanges, de nombreuses contributions sont passionnantes et abordent des sujets primordiaux – je pense qu’il faut le borner, le circonscrire.
1° Se concentrer d’abord sur les titres que je propose, mes appréciations. Il y en a beaucoup et certains des films sont peu connus. Ai je raison de vous les recommander Discuter tel ou tel choix de titre, rajouter des informations.
2° Avant de poser certaines questions, de regretter l’absence de tel ou tel film, essayer de se reporter aux chroniques précédentes. Cela m’évitera de redire deux ou trois fois la même chose
3° se restreindre quant aux sujets généraux, aux discussions sur un auteur dont le film vient de sortir mais qui n’est pas chroniqué. Certaines de mes réponses sont écrites entre 1 et 2 heures du matin car je travaille toute la journée
4° Ne pas prendre ces limites pour une censure
Dont acte,cher Bertrand!
Juste une précision: préférez-vous que nous réagissions exclusivement à la chronique en cours ou acceptez-vous que vos correspondants naviguent au gré de vos anciennes chroniques?
si je me suis permis de le faire, c’est que je ne connais votre blog et l’arpente que depuis mai -juin 2009 faute d’avoir été jusque là un internaute compétent (trop de livres à lire, de films à voir, de musiques à écouter… et puis il y ale boulot et la vie familiale!!!) mais je me suis pris au jeu et internet peut être une mine d’or!
Bonne nuit! Dormez tout de même un peu pour avoir les idées fraîches pour le montage (le mixage?) demain.
A Ballantrae
Bien sur toutes vos réactions sur l’ensembkle des blogs, des chroniques m’interessent….
Petit conseil de lecture pour vous détendre: introduction à l’étude de la stratégie littéraire de Fernand Divoire chez 1001 nuits. Ce journaliste aujourd’hui un peu méconnu a trempé sa plume dans une ironie assez délectable qui n’aurait pas déplu à Aurenche et Bost. et tout ce qu’il raconte peut sembler d’une actualité réelle… y compris pour le cinéma!
Exemple: « La rosserie aussi mérite un chapitre à part(…) L’étude de la rosserie devra être réservée au cours supérieur de Stratégie littéraire. aux jeunes étudiants, on se contentera d’interdire formellemnet tout acte, toute parole qui puissent être jugés rosses par le plus susceptible des iméciles. » ou encore « Moins on a d’oeuvres, plus il faut de présence; un peu de présence dispense de beaucoup d’oeuvres. on pourrait établir une loi de proportion; la présence y équivaut au moins de au carré des oeuvres. »
Ce petit bouquin est un bon antidote face à Kaganski ou Frodon.
A JJ M
Merci de ce conseil et de votre fidélité
Cher bertrand,
Je viens de tomber sur un entretien avec P Salvadori (formidable auteur de comédies sophistiquées depuis son coup de maître Cible émouvante revu avec plaisir récemment mais aussi émotion compte tenu de la disparition de M Trintignant et G Depardieu)où il s’avoue passionné par le cinéma de Lubitsch.
Il aimerait-idée formidable- transposer pour l’écran ou la scène le formidable livre de S Raphelson.
A Ballantrae
Belle idée…
J’ai vu avec un plaisir immense De vrais mensonges qui confirme l’amour de P Salvadori pour le cinéma de lubitsch: c’est une mécanique de précision admirable tant pour sa structure que pour ses dialogues. Et en plus il y règne un parfum de Shop around the corner absolument délicieux ( la lettre,l’impossible aveu, le microcosme de la boutique)!
J’avais oublié de préciser que j’étais très heureux de vous voir mentionner Shotgun Stories, fort bonne nouvelle du début de l’année dernière et révélation d’un cinéaste. Malheureusement, celui-là, nous n’avons été qu’une poignée à le découvrir en salle, et avant qu’il ne débarque en dvd, j’imagine qu’il va y avoir de l’eau sous les ponts. C’est bien dommage.
A part ça, de temps à autre, je me dis qu’il est heureux que des gens comme Ciment aient une place un peu à part dans le petit monde la cinéphilie. Voilà quelqu’un qui a, contrairement à la façon dont a pu le caricaturer, a su évoluer tout en restant profondément fidèle à ce qui a constitué son amour du cinéma. Pourvu qu’on aie encore droit à ses lumières un bon bout de temps. Quant à ce documentaire, je l’ai raté et je le regrette.
A Larry
Tout à fait d’accord. J’ai fait suivre votre texte à Ciment
répondu au moins deux fois
Cher Monsieur,
Vous pouvez vous les procurer via le site de Criterion http://www.criterion.com. Certains titres sont également disponibles sur le site de la Fnac ou amazon.com.
Bonjour, j’habite en Belgique. Savez-vous s’il y a moyen de se procurer des dvd Critérion et comment? Ici, je n’en vois jamais. Merci.
Bonjour,
Sauriez-vous si une édition de « Dans la nuit » de Charles Vanel existe en VHS ou DVD, avec si possible la musique de Sclavis ?
J’aimerais tant pouvoir le revoir un jour…
Merci.
Alex
Quelques films de Raoul Walsh sont finalement édités au compte-goutte. Je me réjouis avec vous des sorties de BAND OF ANGELS et de PURSUED. Toutefois, je déplore que l’occasion n’ait pas été saisie, avec la collection Errol Flynn, d’imaginer un coffret réunissant les films tournés par l’acteur sous la direction de Walsh. Certes, la collaboration d’Errol Flynn et de Michael Curtiz fut fructueuse, mais s’il faut choisir, Walsh est préférable.
Le très beau, et très rare, UNCERTAIN GLORY, récemment diffusé à la télévision dans le cadre du « cinéma de minuit », demeure ainsi inédit en dvd : sans doute est-il desservi par l’étiquette de « film de propagande » qui lui vaut, par une sorte de réflexe conditionné, mauvaise réputation. Même sort pour SILVER RIVER.
La sortie de HOUSE BY THE RIVER est une excellente nouvelle pour les admirateurs de Lang : l’ami Fritz mériterait, à vrai dire, une édition complète de son oeuvre sous la forme d’une sorte de Pléiade. À tout le moins pourrait-on envisager une édition en dvd de tous ses films américains, dans la mesure où une rétrospective récente (dans les salles Action) a montré qu’on pouvait en réunir les copies (seul, je crois, AMERICAN GUERRILLA IN THE PHILIPPINES n’a pas été exhumé).
En raison de votre connaissance encyclopédique et de votre curiosité intacte, c’est dans la mise en valeur « aventureuse » que vous excellez : découvrons donc THE SILVER STAR et autres LITTLE BIG HORN en dvd, puisque l’audace relative de la Cinémathèque française l’empêche de programmer de tels titres.
Merci de vos précieux conseils.
[…] Bertrand Taverniers DVDblog Kurz vor der Abreise zu Dreharbeiten seines neuen Films in die USA hat der französische Regisseur Bertrand Tavernier in der Chronique n°13 noch schnell seine Eindrücke von neuen DVDs gebloggt, wie immer mit Schwerpunkt auf dem amerikanischen Film und wie immer lesenswert. Besonders hervorzuheben ist Lubitschs “Cluny Brown”, lieferbar in Deutschland, Frankreich und Spanien, aber nicht in den USA. […]
Merci Bertrand,
Depuis le temps que nous attendions The Pajama Game revu au Chatelet il y a quelques années.
Je vais faire des heureux autour de moi. Et moi d’abord !