Films rares et livres précieux
11 janvier 2012 par Bertrand Tavernier - DVD
DEUX WESTERNS DE GEORGE SHERMAN
Commençons par THE LAST OF THE FAST GUNS de George Sherman que je viens de revoir enfin. Je l’avais découvert à Lyon en 1957 ou 58 dans un cinéma de quartier, rue de la République, en VF et j’avais été tellement impressionné que je l’avais revu deux fois. Dans la copie achetée à Loving the Classics (site discutable, inégal mais ici la copie scope est correcte ), j’ai retrouvé les qualités qui m’avaient séduites quand je l’avais vu en VF à l’époque.
Dès l’ouverture, on sent que c’est un film auquel tient vraiment Sherman qui veut se démarquer des clichés du genre, imposer un ton, un style à part : le premier plan montre un cavalier qui s’éloigne de dos pendant que la caméra avance doucement vers ce qui se révèle une tombe fraîchement creusée. On coupe sur une rue de village où entre, toujours de dos, en plan large, le même cavalier. Plan rapproché sur un révolver appartenant à un homme qu’un travelling arrière nous montre assis sur une chaise. Un homme fait évacuer la rue en voyant le cavalier au fond. Plan sur des gens qui rentrent. Le type assis se lève pendant que le cavalier descend de cheval et s’approche de lui. On reste dans des plans très larges. On coupe brutalement sur la tombe pendant qu’on entend un coup de feu off.
Très beau début d’un film original, méditatif, très bien dialogué par David P. Harmon qui écrivit déjà pour Sherman REPRISAL, que j’avais aimé. « Le problème, c’est qu’il y a des gens qui confondent la simplicité et l’ignorance », dit un vieux Mexicain en abattant un tueur gringo. « Marche là-bas ou meurs ici. »
– « Pourquoi es-tu si nerveux ? »
– « On vient de réaliser que le soleil est en train de se coucher. »
Ce dernier échange oppose un homme qui héberge des pistoleros qui le rudoient (parmi eux, Johnny Ringo – THE GUNFIGHTER – et d’autres aussi célèbres).
Le film se transforme peu à peu en une fable sur la violence et la manière d’y échapper. Les extérieurs sont majestueux et Sherman utilise de nombreux cadrages inventifs, recherchés, se servant d’amorces (arbres, rochers, ruines), de perspectives brisées, de plongées. Deux cavaliers rentrent dans le champ en contreplongée. Il y a plus de plans syncopés que d’habitude. La photo qui semble fort belle est d’Alex Philips et le scénario tient plus du film noir que du western. Dans une des premières scènes, Jock Mahoney demande à Carl Benton Reid combien il lui donne de temps pour trouver son frère. Reid fait tomber une couverture et lui montre ses jambes paralysées : « Je suis mort de là à là », dit il en touchant ses jambes jusqu’à ses cuisses. « Vous avez de là (il touche le bas du ventre) à là (il montre son coeur) ». A découvrir absolument.
BLACK BART, en revanche, est très mineur. Les décors, les paysages (sauf ceux de la dernière attaque) sont routiniers, filmés sans grand lyrisme. Tous les personnages sont standards, écrits à la chaîne. Et l’histoire n’est pas palpitante : le bandit masqué qui attaque les diligences est un personnage épuisé. Heureusement qu’Yvonne de Carlo lui fait remarquer, réplique délicieuse, que « cela doit être difficile la vie sociale avec ce costume ». Sherman, et c’est son principal apport, garde un ton détendu, laconique, ironique, « tongue in cheek », un rythme soutenu pour faire passer des péripéties conventionnelles.
Il y a surtout des dialogues savoureux qui portent la marque de William Bowers (PITFALL, CRY DANGER, MÊME LES ASSASSINS TREMBLENT) et qui sont filmés sans effet, ce qui est plutôt une qualité et surtout, sans que les acteurs paraissent y faire attention. Ils disent ces répliques sans jouer leur cocasserie…. Aucun des personnages ne semble se prendre au sérieux et on est assez surpris que le film se termine mal, avec la mort des deux héros comme dans BUTCH CASSIDY.
Un détail marrant, entre cent : pour sauver ses copains de la pendaison, le troisième larron fait… exploser l’arbre, scène inédite (« pas d’arbre, pas de pendaison »). Et j’aime que BLACK BART, qui n’a jamais dans la réalité rencontré Lola Montès (j’ai même lu que c’était un esclave noir qui est devenu hors-la-loi à 50 ans avec un sac de farine sur la tête), dise à Lola : « Le problème avec ma profession, c’est que je n’ai pas beaucoup de temps à moi. »
Quelques répliques. Lola Montès : « Le plus grand homme du monde est très petit dans un cimetière. » Ou : « Il y a déjà tellement d’incertitudes dans un mariage sans avoir à se demander à quel arbre va être pendu votre mari. »
« Est ce que cela ne ferait pas trop de monde pour une lune de miel ? Toi, moi et un groupe de lyncheurs ? »
– « Mr et Mrs Black Bart, cela ne fait pas trop durable »
– « Mais au moins, ca ne fait pas terne. »
DEUX FILMS RARES DE JOHN H. AUER
Toujours sur Loving the Classics où mon ami Coursodon a trouvé une bonne copie de DRIVE A CROOKED ROAD de Quine, écrit par Blake Edwards et Quine, j’ai vu dans une très mauvaise copie, THE DEVIL PAYS OFF de John Auer qui dure 52 minutes (l’original dure 70 minutes et la coupe est visible). Le scénario est limite misérable, bien qu’il mélange les tons et aille vite avec une bonne introduction de la fausse épouse du héros (une histoire d’espionnage dont le chef est J. Edward Bromberg, assez marrant dans ce rôle, digne d’un serial). Le traître est confondu par la réapparition fantomatique d’un capitaine de navire qu’il croyait mort et qu’il voit par la fenêtre. On se croirait dans THE NAVIGATOR.
Cela dit, l’ouverture du film est fort belle plastiquement : rues envahies par le brouillard, lampadaires, une porte qui s’ouvre dans le lointain et délimite un carré de lumière. Les flics pénètrent dans un asile la nuit et la camera les accompagne du bureau du gardien à l’intérieur en un seul plan (qui passe à travers des cloisons). On est même déçu quand Auer enchaine sur un travelling subjectif montrant les dormeurs qui paraît plus banal. Il y aura tout le long des recherches visuelles (quand les flics emmènent la personne qu’ils ont trouvée dans l’asile, le champ reste vide ; brusquement, apparaît très près de la caméra le visage ravagé d’un clochard, puis d’un deuxième et un troisième, filmé au grand angle, plan grinçant et expressionniste ; on entre dans des pièces obscures, une lampe éclaire un fond de plan, des ombres zèbrent le plafond).
On reconnait la patte de John Alton et cela fait passer des dialogues parfois convenus, sauf les premiers moments de marivaudages avec Osa Massen qui est fort bonne et pimente son personnage d’épouse insatisfaite. Le film fut nommé aux Oscars pour le son (!!!). Dur de le juger. A signaler que Dave Kehr a écrit dans FILM COMMENT un très bon article sur John H. Auer dont les films demeurent hélas invisibles, la Paramount refusant de commercialiser le catalogue REPUBLIC qu’ils ont acheté. Auer, écrit Kehr, était à la Republic, ce que John Farrow était à la Paramount.
Revoir dans une meilleure copie ANGEL ON THE AMAZON (TAM-TAM SUR L’AMAZONE), autre John H. Auer, a rafraîchi, revivifié de très anciens souvenirs. Nous avions projeté ce film en VF au Nickel Odéon en 63/64 et je ne l’avais revu. Cela dit ce que nous écrivions dans 50 ANS (je le comparais déjà à John Farrow) est assez juste mais devrait être développé et précisé. C’est vrai que toutes les séquences de jungle sont tournées avec un vrai sens du suspense, de la progression dramatique, des recherches formelles évidentes, souvent élégantes. Nous mentionnions la menace que font peser des chasseurs de têtes invisibles dont la présence n’est marquée que par leurs tambours et des bruits dans les feuillages. Tout ce que l’on verra, c’est un membre de l’expédition surgir de la forêt et tomber avec une flèche dans le dos.
Mais il faudrait ajouter les deux scènes d’attaque de la panthère filmées avec invention (outre les mouvements qui lient panthère et acteurs, il y a une brusque plongée presque subjective qui décuple la menace), une tension absente de la plupart des films de jungle. L’avion pris dans la tornade est une autre réussite et dans la poursuite en voiture, deux plans en plongée (dans l’un, on voit toute la ville derrière les véhicules) donnent à la séquence un côté fatidique qui convient au romantisme exacerbé de cette histoire écrite par Lawrence Kimble, le Jonathan Latimer d’Auer, d’après un sujet du très talentueux Earl Felton. Côté fatidique que résument deux répliques de Mr Ridgeway (Brian Aherne) : « Ma fille est morte et vous êtes amoureux de ma femme » et « En trouvant la fontaine de Jouvence, elle a perdu la sérénité de la vieillesse » (Est-ce une évocation anticipatrice des vieux jours que passeront Vera Ralston et Herbert Yates ?).
L’explication que donne le docteur à la fin (« Il est arrivé qu’on vieillisse d’un seul coup à la suite d’un choc. Là, c’est le contraire. ») est assez pittoresque et a permis que certains amateurs comparent le film aux HORIZONS PERDUS de Capra, ce qui semble tiré par les cheveux. C’est vrai que la deuxième partie paraît un peu plus statique, mais j’ai été surpris par la brusque intrusion de trois flashes back dont le premier arrive après 50 minutes de film. Et dans le dernier tiers, il y a des figures stylistiques intéressantes, des enchaînements de plans et de scènes, mouvement d’appareil inattendu, brusque apparition dans un miroir de la personne qui va dénouer le drame et qui se trouve derrière une baie vitrée. C’est vrai que l’interprétation de George Brent laisse à désirer mais Brian Aherne n’est pas mal et Constance Bennett qui commente et explique les coups de théâtre, s’en tire bien.
QUANTEZ
QUANTEZ d’Harry Keller a d’évidentes qualités surtout pendant les 35 premières minutes. Une assez belle utilisation du Scope, des plans d’ensemble, un Fred MacMurray plus rugueux que d’habitude (sa diction est différente, il parle un peu comme Tommy Lee Jones, non ?), fort bon et dont on sent qu’il trimballe un passé de violence. John Larch dont c’est un des meilleurs rôles, est violent, imprévisible, bêtement combinard, horriblement machiste. Bonne idée que de distribuer John Gavin en hors-la-loi. Dorothy Malone, très sexy avec sa chemise bleue légèrement déboutonnée (pas assez, et on regrette que certains personnages lui fassent enfiler une veste), est le meilleur personnage du film, une fille paumée qui suit un homme qui la maltraite, tente de séduire tous les autres pour s’en sortir : « Ne mendie pas », lui dit MacMurray. Elle a comme toujours tendance à surjouer les réactions et indiquer tous les sentiments (et opportune les répliques) mais comme Keller filme souvent en plans larges (et longs) ce défaut est moins gênant ici et son impact sexuel n’est pas amoindri.
Peu à peu cependant, le scénario souscrit à des conventions théâtrales : l’arrivée inopinée d’un nouvel arrivant empêche un carnage, les Indiens qui les encerclent semblent attendre patiemment que tous les personnages règlent leurs problèmes. Les voir casse d’ailleurs la tension dramatique. Pour les scènes de nuit, les raccords en studio ajoutent un vernis inutile qui casse la tension même si Keller réussit une bagarre dans une mare plutôt efficace. Et le fait de voir Sydney Chaplin discuter avec les Indiens me semble une erreur dramatique. Le scénario parfois astucieux est de Wright Campbell qui travailla plusieurs fois avec Corman (LE MASQUE DE LA MORT ROUGE, SECRET INVASION, MACHINE GUN KELLY) et le film a des parentés avec FIVE GUNS WEST. La résolution m’a semblé plus convenue, même si la fin de MacMurray est traitée très sobrement. On peut surtout se demander comment les survivants, qui sont au fond d’un ravin, vont s’en sortir.
LIVRES PRÉCIEUX
Signalons aussi quelques livres précieux que l’on trouve encore sur AMAZON.
G.I. JOE d’Ernie Pyle, le correspondant de guerre qui est le héros de l’admirable STORY OF G.I. JOE de William Wellman. Il faut absolument lire ces chroniques à hauteur d’homme, bouleversantes, riches, insolites. Il existe encore quelques exemplaires de l’édition de 1944/45 qui porte sur la couverture « L’édition américaine de cet ouvrage n’est mise en circulation dans certains pays que jusqu’au jour où (les) publications, suspendues par des pays de l’Axe, pourront reprendre leurs cours normal. » Il s’agit d’une édition qui condense en français deux ouvrages de Pyle.
Dans la même collection, on peut aussi trouver, avec la même mention, UNE PROMENADE AU SOLEIL, le remarquable roman de Harry Brown qui fut adapté par Lewis Milestone.
Toujours de Harry Brown mais en anglais, THE STARS IN THEIR COURSES, roman épique, méditatif, lyrique qui ne fut pas hélas adapté par Hawks dans EL DORADO qui ne garda rien du roman.
Déjà une réaction de Nicolas Saada, le réalisateur d’ESPION(S) et coscénariste de NUIT BLANCHE, polar personnel et bourré d’énergie de Frédéric Jardin :
« THE DEVIL PAYS OFF, c’est épatant, plein d’idées, bien mené, drôle, avec des petites touches à la Hitchcock. John Auer est à classer du côté des bons réalisateurs de genre… On a envie d’en voir plus. As-tu vu GANGWAY FOR TOMORROW ?
Amitiés. »
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Bonjour M. Tavernier, vos commentaires sur THE LAST OF THE FAST GUNS m’ont donné envie de me procurer le dvd-r sur Loving the Classics qui à défaut d’avoir une qualité d’image exceptionnelle propose le film dans son scope d’origine. De Sherman, j’avais trouvé TOMAHAWK sympathique sans plus, mais là on est en présence d’un petit bijou. Comme vous le dîtes si bien, il s’agit d’un film original et méditatif dont l’atmosphère se rapproche davantage du ‘noir’ que du western. L’ensemble est fort bien écrit et mis en scène, à la fois de cette simplicité parfaite dans le récit (chose que Hollywood a un peu perdu) et très élaboré dans ses cadrages, avec des paysages sublimes en prime. Je vous dois une jolie découverte ! À propos, auriez-vous d’autres Sherman de la même qualité à me suggérer ? Bien à vous. Jacques
Bonjour M. Tavernier, vos commentaires sur THE LAST OF THE FAST GUNS m’ont donné envie de me procurer le dvd-r de Loving The Classics qui à défaut d’avoir une qualité d’image exceptionnelle propose le film dans son scope d’origine. De Sherman, j’avais trouvé Tomahawk sympathique sans plus mais ce film-là s’est révélé un petit bijou. Comme vous le dîtes si bien, c’est un film original et méditatif dont l’atmosphère se rapproche davantage du ‘noir’ que du western, extrêmement bien écrit et mis en scène, avec des paysages sublimes en prime. Une véritable petite découverte que je vous dois ! À propos, avez-vous d’autres films de Sherman de la même qualité à me suggérer ? Bien à vous. Jacques
A Jacques Waty
Je vous conseille AU MEPRIS DES LOIS chez Sidonis. Universal a sorti en France BLACK BART qui est plus routinier sur les paysages et la mise en scène mais bénéficie de dialogues hilarants de William Bowers. Essayez de trouver sur LOVING THE CLASSICS ou autres SWORD IN THE DESERT, très original et bien mis en scène, LARCENY, magnifique scénario et dialogu de Bowers, bien dirigé et joué. Evitez LE GRAND CHEF film plat, mal écrit et joué même s’il est pro indien.
Là, je ne suis pas d’accord. Le Grand Chef (Chief Crazy Horse, 1955) était tellement décrié, que je m’attendais à une catastrophe quand je l’ai découvert il y a quelques semaines sur une très belle copie proposée par Universal en DVD. Et Franchement, il y a bien pire.
Le côté kitsch des couleurs des costumes, ou de celles des visions du sieur Cheval fou, interprété par un Victor Mature monolithique, ont quelque-chose de touchant, on se dit que plane ici le même mauvais goût que sur certains plateaux de B. DeMille (Les 10 commandements 56 pour ne pas le citer…). Avalanche de couleurs servant à montrer la magnificence du Technicolor en Cinemascope… Les décors naturels dans le Parc national des Badlands (sud Dakota) avec ses prairies verdoyantes contrastant incroyablement avec le bleu du ciel donnent un certain souffle au film, et contribuent à son côté « légende prophétique ». La bataille de Little Big Horn se passe hors-champ, élipse due au manque de budget (bon ok, historiquement elle s’est déroulée dans le Montana, mais c’est juste à côté !).
Le scénario, qui comporte certes de petites maladresses mais qui se tient est signé Gerald Drayson Adams, à qui l’on doit notamment « Au mépris des lois » du même Sherman et « Taza, fils de Cochise » de Sirk…
La musique très kitsch également (les choeurs lors des visions), fonctionne bien. Tout cela m’enchante, m’enthousiasme beaucoup, mais je peux comprendre que cela puisse paraître rédhibitoire pour certains spectateurs. Je pense que nous avons tous des goûts un peu transgressifs par moments, et apprécier le kitsch peut en faire partie.
Merci pour toutes ces infos ! Je vais essayer de me procurer les titres que vous me conseillez.
Chère Monsieur Tavernier,je partage votre ressenti pour le western de George Sherman « THE LAST OF THE FAST GUNS »1958.Il est enfin donné a Jock Mahonay d’avoir un rôle a sa mesure,pour celui qui servi longtemps de faire valoir chez Columbia,Sherman en bon faiseur de film mais surtout de western, livre ici un western dont le Mexique sert de toile de fond(Sherman reste l’un des rares réalisateur a avoir fait des westerns qui avaient pour cadre le Mexique)en ce servant de Cuernavaca et de Mexico comme décors naturel.David Hamon(Scénariste) et Howard Christie(Producteur)sont peut-être pour beaucoup dans le succès de ce western, qui voit en même temps un casting impressionnant des studios Universal:Eduard Franz,Carl Benton Reid,Eduardo Noriega et le talentueux Lorne Greene,Duel dans la sierra(titre Francophone)voit son héros Brad Ellison(Jock Mahoney)tout de noir vêtu,tireur d’élite de son état, être amené a retrouvé un homme disparu au Mexique.Certaines séquence me font pensé au Jardin du diable de Hathaway,mais il faut attendre Jack Arnold et 1959 pour voire Audie Murphy en John Gant tout de noir vêtu lui aussi dans »Une balle signé x ».
Une bonne nouvelle pour tous les amateurs du western.
SIDONIS continue ses sorties régulières (tous les 2 mois);la sortie du mois de mars (le 20/03 exactement)est impatiemment attendue et déjà celle du 2/05/2012 est annoncée:
-6 films avec notamment REVOLTE AU MEXIQUE que Bertrand Tavernier a souvent évoqué dans ses interventions sur BUDD BOETTICHER
Les 5 autres :
– FEMME SANS LOI(LOUIS KING)
– L’HERITAGE DE LA COLERE (R. BARTLETT)
– L’IMPLACABLE POURSUITE (RICHARD CARLSON)
– TORNADE SUR LA VILLE (JACK ARNOLD)
– LA VALLEE ARDENTE (CHARLES MARQUIS WARREN)
Pour ma part, 2 films déjà pré-commandés : le BOETTICHER évidemment et le WARREN.
Merci à BERTRAND TAVERNIER et PATRICK BRION pour leur activité d’exhumation des oeuvres du western.
Je rêve de voir enfin en zone 2 :
– LA VALLEE DE LA PEUR
– LE BANDIT
– WICHITA(J. TOURNEUR)
A Augelman Jean Marie
Sans oublier DUEL DANS LA SIERRA que j’adore, JOE DAKOTA et cette surprise que sera PANHANDLE (évoqué dans une précédente chronique)
Bonjour monsieur Tavernier et désolé d’avance de baisser d’un voire deux crans mais je voulais avoir votre avis sur le film Bandolero qui vient de ressortir en BRay et en DVD : je n’ai jamais été trop fan de McLaglen (le fils) qui a surtout bénéficié de la présence de John Wayne. Je dirais qu’on est à la fin des années 60 et que le western décline peu à peu et qu’il a pu bénéficier d’un « vide » passager avant l’arrivée des Eastwood, Peckinpah et autres.
Merci encore pour vos analyses et surtout l’envie que vous nous donnez de voir « d’autres » films.
A MAXOU 37
Je me souviens d’un film visible durant les 20 ou 30 premières minutes. Je crois que le scénario est de James Lee Barret qui est un auteur conventionnel et très conservateur (il écrivit les BERETS VERTS). Le film s’essoufle, devient mou, inerte malgré des scènes d’action avec des cascades. J’ai gardé l’impression d’un film qui tournait à vide
Merci pour ces « critiques »( mais aussi analyses vivifiantes et commentaires instructifs ), dans la ligne de votre message des « Magritte »; lutter contre l’image unique et l’ignorance… Pour ces mots-là aussi, merci…
Franck
Bonjour Bertrand,
Même si le lien avec votre chronique est ténu, permettez-moi d’attirer l’attention sur quatre points:
1)L’émission « On aura tout vu » de la semaine dernière doit être écoutée (en podcast sur site de France inter) pour son volet consacré à la guerre d’algérie car ,tout en rappelant le moment-clé de la sortie de La guerre sans nom, vous dialoguiez avec Malek Bensmail auteur alégirien de La Chine est encore loin (coffret paru dans la collection INA)et constituiez une jonction formidable par dessus la Méditterannée.Je me rappellerai toujours mes discussions avec mon père, plutôt taiseux, à la suite de la découverte de votre film et vous en serai toujours reconnaissant.
2)il faut voir et revoir les films de Théo Angelopoulos décédé dans des circonstnces aussi tragiques que bizarres alors qu’il s’apprêtait à tourner un film sur le délabrement et la mise à mort organisée de son pays.a commencer bien sûr par Le voyage des comédiens , film emblématique, mais il faut aller au delà et découvrir notamment Les chasseurs,L’apiculteur, Voyage à cythère, le sublime Paysage dans le brouillard ou Le regard d’Ulysse.Cet immense auteur souvent caricaturé ( longueur, temps morts, esprit de sérieux) allie politique et poésie comme nul autre cinéaste et il nous aurait invité une nouvelle fois à prendre la bonne distance vis à vis de notre triste et folle époque! (en DVD chez Potemkine et arte vidéo)
3)GI Joe est sorti en DVD dans la collection Classics confidential désormais indispensable (je ne l’ai pas encore en ma possession mais la chronique sur le site rafraichi de DVd classiks donne furieusement envie!)
4)Positif a fait peau neuve et maintenant ajoute à ses atouts la couleur.Editée par actes sud/institut Lumière la revue semble n’avoir jamais été aussi superbe!Dossier R Clément en février et focus sur le réjouissant dernier opus d’A Payne The descendants.
Le forum de westernmovies nous informe de la sortie en dvd zone 2 de trois westerns de George Sherman:
A paraitre en Mai prochain, 3 westerns Universal en Technicolor édités par Universal (10 € pièce donc) dont 2 avec Yvonne de Carlo :
Le Grand Chef (Chief Crazy Horse)
Bandits de grand chemin (Black Bart)
La fille des prairies (Calamity Jane and Sam bass)
M. Tavernier, vous nous donnez ci-dessus votre avis concernant « Black Bart ». Mais qu’en est-il des deux autres?
A Luc
Je vais les revoir
Monsieur Tavernier, Six of the Bartlett directed episodes of WAGON TRAIN are in Season One available from amazon.com for $38.49. Two more may be found on volume 2, one more on volume three. Little significant customer complaint in the matter of video/audio quality. Also there’s a site called epguides.com which lists title and air dates of WAGON TRAIN and other series. No plot or credit details but if you already have the title and year of some GUNSMOKE episode with, say, Warren Oates, you can work out what season to buy. I suppose I should curtail my Bartlettizing activities before I become tedious, if I haven’t already. Best, Michael
Monsieur Tavernier, If you go to yahoo.com (the American one, that is) and type in richard norris amish life as your search words, you will find a quite informative Baltimore Sun obituary for Richard Bartlett. He appears to have made quite an impression, personally and professionally, on those who came across him.
To Michael
Thank you very much
Monsieur Tavernier, I finally caught up with JOE DAKOTA last night on the ENCORE Western Channel and quite liked it. But aside from being uncredited, JOE… is also a Christianized remake of BAD DAY AT BLACK ROCK. Mahoney’s Stranger seems to take as many beatings as Mr. Bartlett’s Savior ( I’m not sneering here) but in the end the town is redeemed and even the one true Satan is not thrown into the boiling oil. Between them, the Indian Joe Dakota (Francis McDonald) and The Stranger, are Father,Son, and Holy Ghost and working together (well, one of them posthumously) they redeem the community. Mr. McDonald (uncredited here) made his film debut in 1913 as Don Jose in CARMEN and wound his career up with Edwards’s THE GREAT RACE (1965). In between, among others, were BATTLING BUTLER and DeMille’s second version of THE TEN COMMANDMENTS. Oh, and that « HARNESS » sign appearing above nifty young Luanna Patten on her first appearance is a nice secular touch.
To Martin Brady, There’s a review of STUDIO ONE ANTHOLOGY over at dvdtalk.com that will at least give you some idea of what you’re in for. And there’s a promotional video at the us branch of the imdb for STUDIO ONE IN HOLLYWOOD. That 60 minure running time for the STUDIO ONE version of 12 ANGRY MEN seems a bit rushed for character development. I see that Juror #11 (George Voscovec) was held over for the great Lumet version, and rightly. I’d like to see that rather curiously cast (Eddie Albert as Winston Smith, Lorne Greene as Big Brother) edition of 1984 which is apparently more acceptable to the Orwell estate than the 1956 version (Edmond O’Brien, Michael Redgrave) that same estate has suppressed. From a couple of viewings, several decades ago, I recall Edmond O’Brien as not quite right for Smith. Plus the name of Smith’s torturer had to be changed from O’Brien to O’Connor for fear that audiences might be confused by a man named Redgrave playing a man named O’Brien torturing a man named O’Brien playing a man named Smith. I can’t see why.
To Mr Rawls: thanks you so much for all the incredibly rich piece of information, got something to bite on here, thanks again…
A Mr Rawls: Comme Voskovec (excellent en medium dans Boston Strangler), Joseph Sweeney a été aussi retenu dans le 12 Angry Men de Lumet, lui pour être le doyen, le même juré n°9. Il est excellent dans les deux. Acteur très sympathique, il était le pasteur du film de Rouse, Fastest Gun (La 1ère Balle Tue), il avait 72 et 75 ans dans les deux « 12 ». Je viens de voir le Schaffner, et j’ai trouvé curieux de donner à Franchot Tone le rôle du juré n°3 (endossé par Lee J Cobb cabotinant de façon très convaincante dans le Lumet), les rôles sont mieux distribués dans le Lumet. Le Schaffner est en effet un peu court mais je vais le garder dans mes archives car cette histoire, avec ses ficelles mêmes, reste fascinante! Amitiés…
Bonjour
Je lis sur l’inestimable Dvdclassik que la chaîne Allociné va diffuser des épisodes en vostf de la série tv des années 50 Studio One, ça commence par 1984 de Paul Nickell et 12 Angry Men de FJ Schaffner, à comparer avec le Lumet! Est-ce que Mr Rawls ou Mr Tavernier par exemple connaît cette série? Ca risque d’être passionnant de voir les débuts de réalisateurs de ciné venus de la tv (Lumet a participé à la série aussi).
A Martin brady, j’en connais certains vus au cours d’hommages à ces réalisateurs. L’image kinescopée est souvent horrible
Aïe, merci mais aïe! C’est vrai que ce sont à l’origine des émissions en direct, pas de pellicule impressionnée durant la performance, ils filmaient ce qui s’affichait sur l’écran (kinéscope )…
Côté westerns, autre découverte récente : THE TEXAS RANGERS de King Vidor (1936) que vous qualifiez dans 50 ANS de « sinistre ». Avez-vous eu l’occasion de revoir ce film ainsi que son remake STREETS OF LAREDO (LA CHEVAUCHEE DE L’HONNEUR) de Leslie Fenton (1949)? Les deux films étant sortis en France en dvd, la comparaison est intéressante. Le moins que l’on puisse dire c’est que le Vidor est loin d’être aussi sinistre : il domine en qualité le Fenton et est très agréable à suivre.
McMurray et Jack Okie compose à la base une sorte de duo assorti et détendu (sortes d’auguste et de clown blanc) qui vivent d’hold-up en diligence avant de s’engager dans les Texas rangers. Pourtant le film reverse parfois dans le tragique et la violence sèche : le massacre d’une famille par les indiens et la prise en charge de l’orphelin, toutes les scènes de la fin admirablement filmées avec la mort d’Okie et celle du méchant (et ancien compagnon de route du duo) joué par Lloyd Nolan. Ces ruptures de ton apparaissent très originales.
Ajoutons à celà des décors naturels admirablement intégrés à l’histoire : ces montagnes abruptes du haut desquelles les indiens lancent d’énormes blocs de rochers, Lloyd Nolan essayant en vain de s’échapper en s’agrippant à une paroie avant de mourir…
Certes les propos sur les indiens sont caricaturaux et la trame du film peut paraître assez décousue, mais en 1h30 quel bon moment passé ! On s’attache aux personnages et dans la mise en scène pure, Vidor prouve-là indégniablement qu’il est un grand.
Passer ensuite à STREETS OF LAREDO est un peu une purge : le scénario élimine certes l’épisode des indiens mais y adjoint des scènes sirupeuses avec Mona Freeman. Le duo William Holden-William Bendix ne fait pas oublier celui composé par Mc Murray-Okie. Ajoutons à celà des décors sans originalité et des transparences, une fin banale et sans surprise. L’utilisation de la couleur ne vient rien arranger.
Patrick Brion affirme dans les bonus que les studios paramount et Fenton n’ont pas fait de sacrilège en reprenant un Vidor mineur. Sacrilège peut-être pas; mieux ou aussi bien, assurément non…
A Damien
Je vais revoir le Vidor qui m’avait semblé bavard et plat et sans grande vérité comme la plupart des westerns des années 30 à l’exception de MASSACRE et LAW AND ORDER. Le Fenton est une vraie purge comme presque tous ses autres films sauf son premier TELL NO TALES
Pour le Vidor, il faut en effet oublier une certaine vérité historique qui n’est effectivement pas l’apanage des westerns des années 30 (plus caricaturaux, moins ambigus que certains chefs-d’oeuvres des années 40 et 50).
Avant vision, il faut admettre ce postulat (comme dans certains films d’aventures de la même époque d’ailleurs).
I shall try to get hold of some of those Bartlett films you mentioned. When you were watching this unfortunate I’VE LIVED BEFORE, did you notice that it was co-scripted by hitchhiking serial killer turned eternal loser district attorney William Talman? Track down, if you can, the « Number 5 Checked Out » (1956) episode of SCREEN DIRECTORS PLAYHOUSE. It stars Talman and Peter Lorre as armed robbers hiding out in idyllic country inn run by deaf Teresa Wright. Directed by Ida Lupino, script by the risibly named Willard Wiener. Talman’s your tormented sympathetic sort of criminal, Lorre more of a serenely evil Cheshire Cat (what IS he on). Unusually auteurist for a 50s American series. Best, Michael Rawls
To Michael
Tall also scripted withe Norman Jolley JOE DAKOTA and he is terrific in CRASHOUT and in a John Auer’ film noir
Monsieur Tavernier, I haven’t seen either of these Bartlett films. According to fandango.com THE GENTLE PEOPLE…is about a young Pennsylvania Amish girl who forsakes her people for her hippie religious fanatic lover, gets pregnant by the latter, purposely falls while horseback riding in order to induce miscarriage, and then returns to the Amish community. Go to yahoo.com and type fandango.com and the gentle people and the quiet land for search words. That Matt Dillon business on the Great Amer 4th threw me for a moment. I had visions of the middle-aged James Arness playing the teen-aged Jean Shepherd. Bartlett’s last credit, as an editor, is on the 1988 OLLIE HAPNOODLE »S HAVEN OF BLISS, written by Shepherd and in which Shepherd appears as the adult version of himself. Bartlett directed episodes of many of the TV shows of my own young Ralphie years (THE TALL MAN,LARAMIE, LAREDO…)but I haven’t found any plot descriptions that seem familiar yet. Bartlett’s 1956 ROCK,PRETTY BABY sounds interesting for the sheer weirdness factor of the cast: Sal Mineo, John Saxon, Shelley Fabares and future million selling poet and Brel translator Rod Mckuen. AND Edward Platt. Best, Michael
To Michael
ROCK PRETTY BABY is NOT very good (and not rock at all). It is pretty dumb but well photographed. I have written a few reviews in my blog about some VERY strange Bartlett films : THE SILVER STAR, a remake of HIGH NOON (but the gunfight is at 6.PM and the outlaws are already them, led by Bartlett himself who is playin the chief) with NOT ONE EXTRA in the streets, SILENT RAIDERS (both films are co written by Bartlett) and the rather poor LONESOME TRAIL. I was interested in that director since JOE DAKOTA a very elegant, light, moody western (also a remake, uncredited, of BAD DAY AT BLACK ROCK). I saw it again and liked it again. The direction is as light, loose, relaxed as the Sturges is tense, precise, heavy. I had also liked MONEY, GUNS AND WOMEN, the last part of TWO GUNS A LADY but I found I LIVED BEFORE and SLIM CARTER less interesting, below what you could expect from the plot ideas. I met Bartlett, asked him about his religious convictions and he said : » I am half an artist, half a truck driver and alos a disciple of Christ »
Monsieur Tavernier, Would you remind removing that statement of mine prefaced by the words « this communication is not for public view » ? I had remembered that in the past some sort of note about confidentiality appearing in lieu of sender’s message text followed by a response from yourself appended that was only comprehensible to the sender of the original comment. I apologize for evidently offending you. Thank you
MICHAEL
Done
To Mr. Martin-Brady, Frank Faylen’s most delicious performance (which has been singled out by both James Agee and Manny Farber) is as the sneering Bellevue male nurse in THE LOST WEEKEND who takes such lip-smacking delight in informing Ray Milland just what sort of visions are awaiting him ’round the alcoholic bend. Or bender. Roy Huggins also wrote the excellent Richard Quine film noir PUSHOVER and was a very big man in American television. Best, Michael
To Michael
Have you ever seen the tv version of John Dickson Carr’s novel LA CHAMBRE ARDENTE (the burning cart ?)
Monsieur Tavernier, I haven’t seen any versions of THE BURNING COURT (the novel was admired by both Kingsley Amis and Edmund Wilson). Looking on the IMDB,I see something called the Dow Hour which did an adaptation in 1960 with Barbara Bel Geddes, Robert Lansing, and George C Scott. Is it that one? I assume the Duvivier was made for the big screen. Best, Michael
to Michael
Have you any kind of info, reviews on the last film of Richard Bartlett, THE GENTLE PEOPLE AND THE QUIET LANDD. 10 years after, he directed a tv episode of The Great American Fourth of July and Other Disasters (#1.10)
56 min – Biography | Comedy | Drama
7.4 Your rating: -/10 Ratings: 7.4/10 from 172 users
Reviews: 13 user
Matt Dillon plays a young Jean Shepherd (author and narrator of A Christmas Story). Through Matt, Shep tells several humorous stories about his teen years in an Indiana steel town.
It has some great comments. Have you seen it ?
To Mr Rawls, en effet, Faylen et son physique un peu trop « à cheval » a priori (mi-good mi-bad guy), pour la capacité usuelle de cataloguage de physique ou d’allure pratiquée par Hollywood pour aider à boucler un casting avec les seconds rôles, reste mémorable. Je n’ai pas vu The Lost Weekend depuis trop longtemps mais je vois que le z2 est dispo… Hollywood et les seconds rôles, las… Je rêve de Jack Lambert jouant le héros d’un western des années 50 et embrassant fougueusement Rhonda Fleming au moment du « The End »… Avez-vous lu, citée par Ernest Borgnine dans son autobio, cette illustration chronologique de la carrière d’un « character actor » par the one and only Jack Elam: « Qui est Jack Elam? Trouvez-moi Jack Elam! Trouvez-moi quelqu’un style Jack Elam! Trouvez-moi un Jack Elam jeune! Hein? Qui c’est ça, Jack Elam? », à bientôt…
A Martin Brady
C’est l’histoire type hollywoodienne que j’ai vue appliquée à des dizaines d’acteurs, y compris Georges Peppard
A Bertrand Tavernier, dommage, moi qui ne connaissais pas l’histoire, je la trouve plus rigolote avec Jack Elam…
Bonjour,
je me permets d’ouvrir une petite parenthèse afin de vous signaler l’ouverture d’un sujet sur un réalisateur qui vous est cher, Jean Devaivre sur le site DvdClassik (http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?f=2&t=33388).
Quel plaisir à la redécouverte de ce film admirable et attachant, LA DAME D’ONZE HEURES, que j’avais eu l’occasion de voir une première fois grâce à vous lors d’une soirée également consacrée à LA FERME DES SEPT PECHES, ainsi qu’une interview par vous même de ce réalisateur si rare.
En espérant qu’un jour un éditeur ait l’idée de proposer ces films…
Je vous prie de m’excuser pour vous déranger au sujet de quelque chose sans rapport au blog (évidement pas pour publié sur le site) mais je voulais me renseigner sur quelque chose et, étant donné que je n’ai pas pu avoir une réponse de l’Institut Lumière, je voudrais vous demander directement. Sur un disque sorti il y a quelques années (1996?) au sujet des premiers films des frères Lumière pour lequel vous avez fourni le commentaire, vous avez attribué à Gabriel Veyre le film tourné à Chicago d’un défilé de policiers (daté « traditionellement » 1896 et attribué à Alexandre Promio) dont vous avez également donné quelques détails circonstanciels (nombre de policiers).La date 1896 pour ce film me semble assez douteuse (selon la presse américaine il n’y avait aucun défilé de policiers à Chicago avant 1900) et ainsi je voulais savoir pour quelles raisons vous l’avez attribué à Veyre (pas censé d’avoir tourné des films aux EU que je sache) et d’ou vous aviez les détails cités sur ladite parade. Si en outre ça vous intéresse vous pourriez voir plus sur un forum du site NitrateVille (http://nitrateville.com/viewtopic.php?t=537) où j’aborde le sujet(en anglais) d’une façon plus détaillée.
Mes excuses encore une fois pour un usage un peu abusif des facilités de votre blog et mes remerciements d’avance pour votre considération..
david bond
Bonjour,
Je me permets de revenir vers vous à propos de Pierre Mérindol car peut-être n’avez-vous pas vu ma réponse à votre message dans votre précédent article.
Cordialement,
Pierre-Julien Brunet
To Mr. Martin-Brady, Spot on in your definition of the patissiere school. As for EQUUS, I don’t think it’s a good play but in John Dexter’s original theatrical production, it worked. Impressive in the lighting and sound plans (the latter featuring an eerie so-called « Equus » noise contrived by Richard Peaslee to convey the psycho states of mad stablehand and the fear and pain of the horses), striking masks for the mime horses (nothing like the ones in MONTY PYTHON AND THE HOLY GRAIL), full frontal nude scene with attractive participants, spotlit gut-spilling monologues…On film, you get some glassy eyed-character (nice suit, though) reciting at you for minutes at a time in a manner that recalls Groucho Marx’s « Strange Interlude » in ANIMAL CRACKERS. « Imbuvable, » as Mr. Tavernier says. I think I like that « imbuvable » almost as much as I do Charles Gerard’s repeated « incassable…incassable » in LA BONNE ANNEE. Imbuvable…imbuvable
C’est incroyable, Mr Tavernier et vous, vous allez finir par me faire chercher à voir Equus, « full frontal patissiere nude scene with attractive participants » ou pas!
(je dis bien « ou pas »!), bonne journée…
ah zut, vous parliez de l’adaptation théâtrale, mon gag tombe à l’eau, désolé…
Sur DVD classik, en matière de western, je voudrais attirer l’attention sur le travail titanesque du dénommé Jeremy Fox qui revisite année après année les westerns à travers des chroniques intelligentes mais jamais prétentieuses: j’ai essayé de lui dire d’en faire un bouquin mais je crois qu’il s’en tiendra à ces textes sur site.
En tout cas, c’est une mine toujours bien illustrée par des captures pertinentes.
Je me croyais connaisseur en matière de western avant de le lire. Je constate qu’il est l’un de vos émules les plus convaincants et ne sais si vous avez l’occasion d’y jeter un oeil.
En tout cas, en recoupant vos chroniques et celles du fantastic M Fox, je crois qu’il est impossible de laisser passer une perle rare du genre…et cela me permet de passer mon chemin qd je comprends qu’il s’agit d’un pur western de série car je ne suis pas assez inconditionnel du genre pour me réjouir de la seule beauté d’une actrice, de l’originalité d’un décor entrevu à tel endroit,d’une réplique originale à glaner dans un produit un peu impersonnel!
Que ceux qui ne connaissent pas y aillent: site DVDclassik/forum cinéma/onglet classiques naphtalinés.
Petite précision: il en est actuellement à la période 1950-1954!
C’est un travail intéressant de la part de Jeremy Fox mais celà reste parfois partial et subjectif. Reste que le balayage des grandes périodes du western est intéressant historiquement à suivre et les illustrations permettent de mettre une image sur certains titres.
Le regretté Jean-Louis Leutrat avait pourtant déjà défriché le sujet dans plusieurs livres avec des analyses de films peu connus de nous tous (y compris de Jeremy Fox)…
C’est un travail colossal de la part de Jeremy Fox qui permet -entre autre- de s’attacher à des films qui n’ont pas de grand nom au générique et dont on se dit qu’on aurait pu les louper s’il n’avait pas été là! C’est ainsi que j’ai découvert Hangman’s Knot (Le Relais de l’Or Maudit) de Roy Huggins, diamant noir dont il me semble que même l’expression consacrée de « petit bijou de la série B » ne serait pas assez pour le louer! Les lignes qui lui sont consacrées dans 50 Ans m’avaient échappées (dans le dico des scénaristes)! Je trouve très surprenante cette histoire qui commence en western de cavalcades pour venir buter après 30′ dans le confinement (certes, agité, la poudre parle!), les héros étant assiégés et coincés jusqu’à la fin du film dans une baraque qui finit par être incendiée. L’idylle Randy Scott-Donna Reed reste crédible, pour la moitié dûe à la finesse de cette grande actrice qu’était Donna Reed (revoyons la dans Les Sacrifiés de Ford et bien sûr La Vie Est Belle de Capra). Condamnée comme toutes les femmes de western à un rôle passif, elle s’en sort non pas en en faisant des tonnes mais grâce à une très fine sobriété de son jeu. Grâce soit rendue à ces acteurs capables de faire passer une vraie tension par le silence, le regard, des paroles distillées au lieu de torrents de parole! Drôle de film que j’ai déjà envie de revoir que ce western de huis-clos, se déroulant en pleine nuit, dans lequel les efforts du héros pour s’en sortir foncent dans le mur (à part quand même son succès quant à délivrer son camarade prisonnier). Mais les commentateurs ci-dessus ont déjà établi le côté « film noir » de ce film vraiment superbe!
Je continue à explorer le travail de Fox pour d’autres pépites…
A Martin Brady, cela fait des années qu’on défend ce film de Roy Huggins. J’en avais reparlé dans mon blog et peut à nouveau le revanter. Il était sorti en dvd en France. Ne le loupez pas. C’est une réussite, très bien photographiée, digne des meilleurs de Toth (RIDING SHOTGUN, LE CAVALIER DE LA MORT avec en plus un point de départ très origional). Huggins était un bon scénariste de polar (il faudrait le film qu’il a écrit et que Tashlin avait transformé en comédie sans toucher à l’histoire). Accessoirement, il dénonça aussi des gens durant la chase aux sorcières
A B Tavernier: en effet, on dirait presqu’un film de de Toth! Vos efforts pour le Huggins m’étaient restés inaperçus, désolé! Je n’avais pas percuté sur sa fiche dans le dico des scénaristes dans 50 Ans. Je ne retrouve pas où vous en parliez dans le blog, sans doute dans les commentaires, en tout cas, encore un diamant caché (à mes yeux). Il y a un acteur au physique un peu ingrat dans ce film, qui est excellent c’est Frank Faylen, Ray Teal en méchant, Marvin qui en prend plein la figure de la part de Scott en fait beaucoup mais c’est justifié (Boetticher ne dit que du mal de lui après l’avoir dirigé dans 7 Hommes, je me demande ce qui s’est passé), Jarman Jr et Donna Reed: Donna Reed… allez, je me le repasse il mérite 2 visions, ce Hangman’s! Bonne journée.
M. Tavernier,
Votre position (très) en faveur de la loi Hadopi est bien connue, mais votre goût pour les films anciens, rares et difficilement visibles l’est aussi. A ce titre, je serais curieux de connaître votre position suite à la suppression des milliers de films inédits jamais commercialisés dans le commerce qui a suivi la fermeture des plateformes Megaupload et compagnie.
J’ai évoqué la chose dans un article pour le site Slate.fr que je vous inviter à lire, et serais très intéressé de connaître votre point de vue sur la chose :
http://www.slate.fr/story/49105/megaupload-cinephiles-caverne-introuvables
Cordialement,
AH.
A Alexandre
J’ai lu votre article. Beaucoup de ces films sont disponibles soit en video, soit sur divers sites (si on cherche un peu comme le fait mon ami Dave Kehr du NY Times) et je dois dire que la plupart sont des titres qui ne me passionnent guère. Je commence à être un peu fatigué de cette hyper mediatisation de la série Z, de la comédie franchouillarde, du film italien de genre quand des pans entiers de l’Histoire du cinema ne sont pas accessibles, quand Paramount refuse d’ouvrir au public le catalogue REPUBLIC PICTURES qui comprend des Ford, des Dwan, des Witney (le réalisateur préféré de Tarantino). Les gens qui se battent contre la fermeture de Megaupload ne paraissent pas interessés par les efforts que fait Gaumont pour mettre des films très rares à un prix plus modiques. Ils ne se mobilisent pas contre les majors pour les obliger à développer à des prix vraiment bas le télécharmement legal qui permet aussi de RESTAURER des films. Payer c’est aussi aider la conservation des chefs d’oeuvres. Au lieu de faire exploser le site d’Universal qu’ils menent une campagne pour obliger cette compagnie à restaurer ses films muets, ses classiques du cinema d’horreur et les titres moins connus et les rendre disponibles à un prix modiques
To Martin-Brady, I find nothing obstinate in your expecting demonstration for claims made. If no demonstration is forthcoming, then argument becomes nothing but trading « Oh yeahs » back and forth. As for the patissiere school of mise-en-scene: I think this can be seen in some later Visconti like THE DAMNED (no mixed flowers in the Von Essenbeck mansion because that sort of « bourgeois » arrangement would be beneath these aristocrats but meanwhile Helmut Berger’s character is gifted with a range of sexual kinks, some contradictory, that could provide employment for an army of psychiatrists)and DEATH IN VENICE (enormous pains over hats, luggage, wallpaper combined with a dubbed soundtrack on the level of HERCULES UNCHAINED).
I would like to point out that in spite of Lumet’s sensitivity to detail, he did allow himself to be steamrollered by Richard Burton on EQUUS. I don’t believe you’d find very many British provincial psychiatrists wearing custom made suits and Rolex watches. But you have most definitely sold me on seeking out PRINCE OF THE CITY. Best, Michael
To Mr Rawls: Richard Burton/Equus: parfois, les cinéastes s’inclinent trop devant leurs vedettes, comme d’ailleurs B Tavernier je crois le faisait remarquer ailleurs, thanks to you!
PS: je m’interroge sur « the patissiere school of mise-en-scene », mais je vais trouver, je vais trouver… ah! ça y est, c’est quand le cinéaste applique un peu trop mécaniquement les possibilités de l’intégration du décor dans la mise en scène! En effet, ça peut être un gimmick, à bientôt.
To Martin-Brady, I see. It’s not enough for me to make meaningless assertions. I have to provide demonstrations to back them up. Very well. In the case of Losey: the decor of Tony’s house in THE SERVANT not only signals moral and intellectual decline by becoming darker and darker as the movie progresses: it also register’s the battle for Tony’s soul between fiancee Susan and Machiavellian servant Barrett.Her attempts to bring light, color (the cushions), life (the sickroom flowers) to the house are foiled by Barrett, and the throwing of Susan’s spice rack into the garbage can, a declaration of the servant’s victory. That pseudo-Spanish villa that Evelyn Keyes and her husband occupy in THE PROWLER says something about the aridity of their marriage and the vacuity of the cop (Heflin) who aspires to live in such a house. Heflin’s own furnished room, decorated with photos of boxers (not the canine sort) indicates just how far he has to go. And to return to the previously alluded to Ray film BIGGER THAN LIFE: « Mason and Family’s house is one great multi-roomed coffin (note the drapes that nail the famly into the dining room in that no-end-of-crying-and-raging-over-poured-milk Last Supper scene. Also note the table position of the aspiring Abraham’s son) », if I may quote from a previously published review by myself. Finally, as an example of getting it wrong: as pointed out by John Simon, Richard Burton’s study in Mike Nichols’s film of WHO »S AFRAID etc is more appropriate for an English professor (copies of the TIN DRUM, CATCH 22, photos of poets on the wall, an issue of THE PARIS REVIEW) than a professor of History. For the 2002 interview with our host, go to guardian.co.uk/film/2002/nov/09/features Best, Michael Rawls
Merci Miuchael
Pour Losey, pensez aussi à TEMPS SANS PITIÉ (Time without Pity) : l’appartement de Leo McKern, à the LAWLESS et bien sur à THE PROWLER, que vous analysez très bien. Le rapport entre le décor et l’intérieur émottionnel des personnages qui culmine avec la fin, ce désert, ces rocailles. Film vraiment extraordinaire. Beau travail dans le même genre dans HE RAN ALL THE WAY (MENACES DANS LA NUIT), dans les Becker comme ANTOINE ET ANTOINETTE, FALBALLAS, EDOUARD ET CAROLINE
Merci infiniment, Mr Rawls, pour cette démonstration, j’espère ne pas m’être livré à un questionnement « is-it-safien », je ne voulais pas passer pour le dentiste obstiné et têtu illustré par Sir Olivier (quoique… he he, pardonnez-moi…)
C’est juste que je me demandais de quoi diable vous pouviez bien parler, ceci dit, j’avais un peu pigé quand même, je voyais bien que dans la version simplissime du contrôle de l’environnement des personnages par le réalisateur, c’est à dire le décor d’un appartement ou chambre -lieu de vie du personnage- doit forcément solliciter l’attention du réalisateur dans le sens où il n’y a pas de cas où le personnage habitant le lieu n’a aucune partie prenante sur ce décor, y compris dans le cas où il n’a jamais rien fait pour le modifier, car ça aussi, exprime quelquechose de lui!Là où je décrochais, c’est que je ne voyais pas la particularité des cinéastes qui sont soucieux de l’environnement de leurs personnages, en ce sens que pour moi, ils le sont absolument tous! Ca peut même être une tarte à la crème de la mise en scène.
Mais c’est bien sûr que je n’ai pas vu assez de films! En tout cas, je vois que l’exemple du décor du lieu de vie établi par le décorateur et son cinéaste, en fonction du personnage supposé y vivre, devrait considérablement s’élargir, je vois mieux que grâce à vos exemples (qui me donnent envie de revoir tous les Losey, surtout ceux des années 50-60), il faut voir autre chose que le simple décor d’habitation comme manifestation du souci du cinéaste de l’environnement, on peut aussi apprécier la direction de l’éclairage qui peut, je dis au hasard: virer au sombre du début à la fin du film, si le développement va vers une conclusion tragique, c’est un peu bateau mais c’est un exemple.
Tiens, j’ai plus sérieux pour élargir ceci, car je me souviens que dans le bonus du Prince de New-York, Sidney Lumet expliquait qu’ils avaient contrôlés le fait que plus on avançait dans le film, plus les huis-clos devenaient la règle, plus les plans étaient serrés, et le mobilier plus moderne, pour en arriver au gros plan -dernier plan du film- sur Treat Williams subissant le mépris d’un élève policier à cause de sa collaboration avec la police des polices (=Internal affairs), sans un mot, muet, piégé à jamais. Ah! Ramener Lumet à la rescousse, qui va me prendre au sérieux?
(il y a une illustration magnifique, assez tôt dans le film, de ceci, quand Williams débute l’aveu de sa faute au cercle des collègues dans le jardin autour d’un barbecue et de la famille, puis termine cet aveu en intérieur dans une pièce où ils se sont isolés, entre collègues seuls, stores baissés, lumière électrique accentuant l’enfermement et l’intimité), merci infiniment pour vos explications (et votre sens du français toujours…), à vous lire…
A MARTIN BRADY
Lumet est un bon exemple d’un travail sérieux sur l’intégration du décor dans la dramaturgie. Ce devrait fait par tous les metteurs en scène ce qui est loins d’être le cas. Certains ne retiennent que le coté « décoratif », la joliesse. D’autres privilégient l’aspect production values et font leur personnages dans des décors dix fois trop riches pour eux (ah les appartements des flics chez Delon et Belmondo. D’autres ne pensent qu’au réalisme. Dans MONSIEUR KLEIN, les décors d’appartements sont tous construits sur des diagonales, des obliques (les portes et les ouvertures ne sont pas symétriques) qui permettent des échappées laissat supposer qu’on peut être espionné, surveillé. Cela crée une impression de claustrophobie et aussi de paranoia. Il faut aussi donner l’impression soit que les personnages sont soudés au décor, soit qu’ils le découvrent (SEVEN)
A Bertrand Tavernier: merci beaucoup de m’encourager sur Lumet, je ne savais pas si ce cinéaste était pris au sérieux (voyez les échos assourdissants qu’ont provoqué son décès…), en général, c’est juste « un bon technicien, un artisan consciencieux », j’ai pour lui une tendresse réelle dont je me demande parfois si ce n’est pas juste si je trouve qu’il a une bonne tête et est passionnant à écouter (il me fait penser à Mankiewicz, pour ça…). Je suis bien sûr d’accord sur le luxe incroyable dont bénéficient certains personnages dans les films au niveau de leurs habitations (mais aussi leurs distractions, leurs vacances… à ce sujet, je me retiens de partir dans une direction hs! Disons juste qu’il s’agit parfois d’une facilité voulue par le cinéaste pour rendre le tournage plus aisé: plus facile pour une équipe et son matériel de tourner dans un 5 pièces que dans un studio, mais pas que cette facilité-là, c’est là que j’irais dans le hs aussi j’arrête!), décidément, à ce que vous dites avec Mr Rawls il faut que je revoie Losey dont les films m’avaient déçu période française à partir de Mr Klein justement, bonne soirée…
A Martin Brady
Je défens beaucoup certains Lumet dans 50 ANS comme le magnifique RUNNNING ON EMPTY et des tas d’autres de SERPICO à PRINCE OF THE CITY mais EQUUS, cher Michael, est imbuvable comme tout ce qui provient de ce genre de théatre
Le décor comme allié de la narration ou comme symbole, c’est une des signatures de Ford. Doc Holliday se cachant dans une tombe fraîchement creusée (la sienne ?), les cactus désséchés de Tom Doniphon, images de son squelette, de son fantôme et de sa vie sans amour, etc…
L’importance du décor (et plus largement la conception du cinéma comme art de l’espace)m’a tjs frappé tant se multiplient les films où le décor ne doit absolument rien sur celui qui est censé l’habiter par delà le pur réalisme.
Le modèle des scénaristes/décorateurs/cinéastes ce devrait être la conception documentée de nombre de romanciers de Balzac à Gracq en passant par Flaubert, Maupassant,Zola, les Goncourt, R Martin du Gard, Aragon etc.
Lumet est effectivement très soucieux de faire parler le décor et de lui donner un sens dramatique sans pour autant que cela soit très visible: l’explication sur Prince of Ny est très intéressante et je pense que l’usage des décors sur 7h58…, ce chef d’oeuvre final dont il faut dire et redire du bien, va dans le sens de l’éclatement d’une famille et d’un enfermement tt aussi patent qui imite et renforce la structure narrative éclatée… mais il me faudrait le revoir pour étayer mes propos.
Ford savait aussi faire parler les décors, notamment les intérieurs: je pense aux maisons des pionniers dans Drums… ou the searchers, à la maison du Dr Bull, aux forts des films sur la cavalerie qui donnent l’impression qu’on a vécu dedans durant des années tant on en arpente les recoins, etc…
Vous parlez de M Klein mais nous pourrions ajouter les absolument géniaux décors à géométrie variable de Providence, l’option fellinienne qui fait voler en éclats le clivage réalisme/psychologie/fantsame et vie psychique.
Oui, le cinéma est vraiment un art de l’espace!!!
Très intéressante réflexion effectivement sur l’intégration des décors dans la dramaturgie, Lumet en est effectivement un excellent exemple, et ce depuis 12 ANGRY MEN. Effectivement il reste une référence majeure de ce principe, ce qui m’avait un peu dérouté lorsque j’étais plus jeune, lui reprochant parfois un style télévisuel. Mais il venait de la TV, qui l’a formé tout de suite vers l’essentiel. Le cas de Bergman est similaire, en dehors de ses oeuvres directement inspirées du théâtre. Je citerais aussi comme autre exemple Polanski qui finalement, la plupart du temps n’a fait que créer des espaces quasi-schizophréniques, qui enferment, enserrent, oppressent (le couloir dans REPULSION) et qui finissent par devenir l’objet d’un éclatement. On vit souvent derrière des portes et des fenêtres chez Polanski (WHAT ?, LA JEUNE FILLE ET LA MORT, THE GHOST WRITER), et finalement toute fuite vers l’extérieur semble toujours nous ramener vers une autre forme de claustration. Le décor fait partie intégrante de l’oeuvre, il est l’essence même de ses films depuis LE COUTEAU DANS L’EAU.
A BRUNO
Exact
A Bertrand Tavernier: je sais bien sûr que vous avez défendu, quand il le fallait (car, Equus…) Lumet dans 50 Ans, c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai acheté Running On Empty, qui est l’un des plus grands, même un spy-movie (d’après Le Carré) comme MI15… recèle des moments jubilatoires ou poignants, merci.
A Ballantrae: merci de rappeler 7h58 Ce Matin-là car même si c’est du film noir de série c’est du grand, et Ethan Hawke y est tout simplement prodigieux. D’ailleurs, les acteurs aimaient travailler avec Lumet (je me méfie des bonus de dvd et making of où l’habitude américaine est de se congratuler en veux-tu-en-voilà mais PS Hoffman semble sincère dans son témoignage admiratif sur Lumet)… Lisez Making Movies de Lumet, ça se dévore.
J’ai la faiblesse de préférer Point Limite à Dr Folamour, mais j’avoue c’est du vice… 12 Hommes est toujours fascinant, Q&A finit en eau de boudin mais reste attachant, et avez-vous vu, réédité par les passionnés de Wild Side, l’incroyable The Offence? Le Groupe reste invisible, un vieux très bon souvenir, quant à Dog Day Afternoon…
Lumet devait réaliser La Brava d’après Elmore Leonard…
L’HOMME A LA PEAU DE SERPENT, assez peu cité, est un film qui tient aussi bien le coup. Tant pis si c’est du vice, mais j’ai tendance à préférer moi aussi POINT LIMITE à Folamour (où Peter Sellers y est toutefois merveilleux)… Et encore une fois (car il faut le répéter), terminer une carrière avec ce film noir qu’est 7h58 CE SAMEDI-LA, est admirable.
A Damien Doussin: j’ai failli citer L’Homme A La Peau de Serpent en me disant que ça faisait trop liste interminable mais vous avez raison, c’est le meilleur (ou presque) Tennessee Williams au cinéma! Le monologue de Brando au début est très bien vu, assez hardi de commencer un film comme ça, et ce film permet (il faut supporter Magnani qui en fait quand même un peu trop!)de voir la délicieuse Maureen Stapleton qui fut beaucoup surtout au théâtre, et aussi RG Armstrong qui est le plus terrifant des sherifs rednecks du cinoche us! D’accord avec vous sur 7h58, dont il me semble qu’on l’a un peu laissé dans l’ombre à sa sortie…
Bonsoir,
Juste un petit mot d’encouragement pour vous signaler qu’après avoir relayé l’information selon laquelle vous travailleriez sur les droits d’une probable future publication de 70 ans de Cinéma américain, un concert de hourah ! s’est élevé sur DvdClassik, et nombre des membres de ce forum sont désormais impatients de voir ce projet se réaliser.
Enfin vous dire qu’encore une fois votre intervention à propos de STRANGER ON HORSEBACK de Tourneur, sur le dvd Sidonis, est tout à la fois précieuse et passionnante, notamment quand vous décrivez avec force détails le fil ténu qui relie de nombreuses oeuvres de ce réalisateur.
70 ans de cinéma américain? Damned! voilà une bonne nouvelle!
Cher Bertrand,
Très belle critique du film de Sherman THE LAST OF THE FAST GUNS. Non seulement comme d’habitude cela donne envie de voir le film, mais je voudrais ajouter ici que la manière dont tu développes ces écrits est tout à fait passionnante, car cinématographique par excellence. On dirait presque le découpage d’un film ! De parler des cadrages, du positionnement des acteurs dans le cadre et de la mise en scène avec le sens qu’elle propose, permet non seulement de mieux comprendre ces films, mais de les faire partager comme si tu l’avais toi-même écrits ou filmés… C’est assez rare pour être noté dans un paysage ou peu s’en soucient. Sergio Leone disait que pour faire de la bonne critique il faut d’abord connaître le cinéma, ceci en est la preuve la plus éclatante. Même la lumière et la couleur sont parfois détaillées, y compris le son (enfin quand il est audible !) Quant à la restitution des dialogues, c’est un vrai régal, de les lire permet encore de mieux les apprécier. Je ne me lasse pas de ces pages qui non seulement continuent de m’en apprendre beaucoup sur le cinéma en règle générale, mais qui m’inspirent moi-même au moment où je m’apprête à planter ma propre caméra dans des décors. Il me semble que je ne ferais pas n’importe quoi, tant le moindre élément peut prendre un sens profond. Je me serais nourri de la somme astronomique de tout ce travail, qui j’en suis sûr trouvera inconsciemment ses propres échos.
Une dernière chose. Si ta décision, comme lu plus haut, serait de ne plus faire de films, alors j’espère qu’elle sera comme celle de Scorsese il y a quelques années suite à sa déprime ressentie après GANGS OF NEW-YORK, ce qui nous assure encore quelques beaux devant nous.
J’en profite enfin pour redire ici tout le bien que je pense de LA PRINCESSE DE MONTPENSIER, un film inspiré, magnifique, subtil, intelligent et beau, qui figure pour moi parmi les fleurons du cinéma français de ces dernières années. Même en DVD, que ceux qui ne l’ont pas vu le découvrent absolument, il est la marque d’un très grand cinéaste. Je ne m’étendrai pas sur le jeu des acteurs, splendide, ni sur sa mise en scène très millimétrée, et j’attends avec impatience un film personnel de Bertrand Tavernier, tel qu’un certain Clint parvient à les faire aujourd’hui.
P.S : A la fin de mon avant dernier paragraphe, lire « …quelques beaux jours devant nous ».
A Bruno
Mille fois merci. Cela fait chaud au coeur
Bsr : rien de plus à ajouter : quel plaisir plus grand peut on avoir de découvrir des films – rares et méconnus – qui nous sont présentés par un très grand cinéaste (quel plaisir que la vision de « Que la fête commence » ou « Coup de torchon ») lui-même cinéphile TRES averti : on a l’impression d’être un collectionneur d’objets rares qui découvre une nouvelle pièce dans un grenier ! Non seulement, j’attends avec une grande curiosité de lire une critique sur des cinéastes un peu oubliés mais aussi de voir le prochain Tavernier ….
Bonjour,
Pour info, dans le cadre de la 22ème édition du Festival Présences, Radio France rend hommage au compositeur argentin Oscar Strasnoy.
Parmi ses oeuvres présentée en concert au Théâtre du Châtelet, une musique composée pour « Underground » d’Anthony Asquith (1928), avec projection du film.
Dimanche 22 janvier à 11h
Underground – film muet d’Anthony Asquith (UK, 1928) sur une musique d’Oscar Strasnoy
Gratuit, placement libre
Ensemble Ego Armand
Edgardo Rudnitzky images sonores
Monsieur Tavernier, If I may add a comment while the previous comment is still under moderation: I would absolutely agree with you about Hamer’s use of character revealing sets. I watched his SCHOOL FOR SCOUNDRELS last night and Alastair Sim’s Lifemanship School, the Winsome Welshmen’s car dealership , and that wretched office of Ian Carmichael’s were almost as revelatory of character as the much missed thespians acting thereagainst. And I would move into Mr. Carmichael’s apartment (that view!) tomorrow especially if you would throw in a resurrected Janette Scott and a rejuvenated me. Best, Michael
Monsieur Tavernier, How could I have forgotten Leisen? « Where you gonna go you find a background that goes that far back, » as Louis Louis (of the Hotel Louis) says in EASY LIVING. And Leisen’s films of Wilder/Brackett and Sturges scripts are not only better looking but more concise than the films that Wilder and Sturges made, respectively, of their own scripts. But I’m aware that Messrs Wilder and Sturges most assuredly did not share my view. Best, Michael
And on the subject of environments that speak volumes, what about that curtained crypt in Ray’s BIGGER THAN LIFE? That overdressed tomb that Pascal Greggory expects Isabelle Huppert to share with him forever in Chereau’s GABRIELLE?
So whilst looking on the internet for information re this « Cinema in the Blood » collection of interviews I came across that GUARDIAN(or as their hapless proofreaders would say, GURADIAN) interview of yours from 2002, which I would wholeheartedly recommend other English friendly readers to seek out. Aside from our shared fondness for Cinemascope, I was particularly pleased to see your remarks on the importance of the characters’ environment in film and your singling out of the films of Joseph Losey. Was there any other director (but Losey did have the collaboration of the great Richard MacDonald) who made the sets convey almost as much information about the characters as the excellent actors (Bogarde, Baker, Moreau, Merchant, among others) portraying those characters? Well, okay, maybe Chabrol. Best, Michael In the matter of the hapless proofreaders: « Pizet » for « Bizet » and « Ron Carter paying bass. »
To Michael Rawls
Among directors who work on the character’s environment, I would add Ford, Jacques Becker,Michael Powell, Minelli, Leisen a few films by Eastwood, Duvivier, Robert Hamer, The list is not closed
A Mr Rawls et Mr Tavernier: je ne comprends que goutte à ce que vous dites sur les cinéastes qui travaillent sur l’environnement des personnages, vous ne pourriez pas donner un exemple concret, s’il vous plaît? Ca a l’air intéressant, vous voulez dire que le décor est conçu par rapport aux personnages, entre autres, ou c’est plus compliqué que ça? (ou alors si Mr Rawls pouvait donner le lien de l’interview de 2002?). Bonne journée.
Il convient de signaler à propos de Black Bart qui abandonnait un poème de sa composition sur les lieux de ses forfaits que, interviewé à sa sortie de prison, un journaliste lui demanda s’il allait reprendre ses attaques de diligence, et il répondit: « Non, messieurs, fini les activités criminelles, pour moi! », un autre lui demanda s’il allait continuer à écrire de la poésie: « Mais messieurs, je viens de vous dire que j’en avais fini avec les activités criminelles! » (Wikipedia). Trop beau pour être vrai? Oui, un peu. Je ne sais pas si le coup des poèmes, repris dans Lucky Luke, est resté dans le film de Sherman.
Comme vous n’en parlerez pas vous-même ( ce qui est logique!)permettez-moi, cher Bertrand, de signaler à tous les habitués le plaisir procuré par la lecture de Le cinéma dans le sang (chez Ecriture, un éditeur que je ne connaissais pas) qui consiste en une série d’entretiens où vous répondez aux questions de Noel Simsolo qui est une personnalité remarquable dans notre paysage critique.Seul bémol: le fait que vous laissiez entendre que vous ne tourneriez plus…je ne peux/veux croire en cette hypothèse!!!
Toujours dans la logique des paroles de cinéastes et en complément-voilà le lien!- aux entretiens accordés à Simsolo et Narboni, signalons tout particulièrement les mémoires de S Fuller intitulés Un troisième visage chez Allia.Pas encore eu le temps de le lire mais en le feuilletant, je retrouve le même plaisir que dans Il était une fois S Fuller, que dans les entretiens où le cinéaste se livrait avec le talent de conteur que nous connaissons!Signalons que l’ouvrage est agrémenté de nombreuses photos personnelles et préfacé par Scorsese (comme le livre d’entretiens de simsolo et Narboni d’ailleurs)dont je ne peux m’empêcher d’extraire une petite citation: « Quand on réagit à un film de Fuller, on réagit au cinéma et à son essence même .Le cinéma comme source d’émotions .Les films de Fuller sont convulsifs, violents.Comme la vie, lorsqu’elle est vécue avec pure passion. »
A Ballantrae
Merci. Et je vous signale la sortie en dvd de MISSISSIPI BLUES avec une heures et plus de bonus dont le 4 ème épisode de PAYS D’OCTOBRE
Ah! Bonne nouvelle!!!Je vais me le procurer et le rangerai juste à côté du DVD de Round midnight!
Pouvez-vous nous donner des nouvelles d’une possible édition DVD de votre remarquable captation des propos de Philippe Soupault dont vous reparlez dans le chp 11 de Le cinéma dans le sang? Je vous avais déjà demandé des nouvelles de ce possible DVD qui aurait comme première vertu de réhabiliter un grand écrivain, comme seconde vertu de revenir sur l’histoire officielle du Surréalisme, comme troisième d’entendre la parole d’une grande conscience politique qui sut mener des combats sans se satisfaire d’une simple appartenance à qq chapelle que ce soit.
Je pourrais citer ces qqs phrases extraites de Profils perdus (chez Folio: suite de portraits subjectifs, précis, personnels d’artistes tels que Cendrars, Apollinaire, Joyce ou Reverdy) où Soupault faisant un portrait du grand Bernanos semble presque faire un autoportrait: « Regard direct, sincère, perçant, lumineux, un regard qu’on ne pouvait pas oublier.Puis on l’écoutait, déjà fasciné.Unevoix de tonnerre mais une voix chaude, amicale, une voix qui éveillait les échos. Et son rire. Un rire de géant.Un rire irrésistible et contagieux. »
A Ballantrae
Raphael caussimon est censé s’en occuper. Je vais me renseigner du côté de l’Ina pour voir s’il a effectivement lancé ce projet qu’il a voulu prendre il y a 4 ans
Oué, enfin !!
Le complément idéal pour se perdre à nouveau dans la brume électrique…
Merci pour l’info Mr Tavernier.
cf: Mississipi Blues
A Bertrand Tavernier:
J’ai lu, moi aussi, avec beaucoup d’intérêt, votre livre d’entretiens avec Noël Simsolo. On y trouve quantité d’informations tout à fait passionnantes. Un regret cependant: vous citez à trois reprises le nom de Jean-Roger Caussimon en le qualifiant d’immense. Comme je suis d’accord et comme j’aimerais vous en entendre dire davantage sur ce grand artiste, malheureusement un peu oublié aujourd’hui!
Et puisque je parle de Jean-Roger Caussimon, cela me fait songer tout naturellement à Léo Ferré… Une grande amitié, on le sait, liait les deux hommes… Ferré admirait énormément Caussimon. Mais je me suis souvent demandé pourquoi les cinéastes n’avaient pas davantage fait appel au génie de Léo Ferré pour leurs films. Nul doute que Ferré aurait pu composer des chansons et des musiques formidables pour des films…
Bonjour,
Vous dites, durant la présentation de STRANGER ON HORSEBACK, avoir vu une copie magnifique de ce film à l’occasion d’un festival.
N’est il pas dommage et surprenant (on peut, certes, supposer qu’il s’agit de problèmes de droits) que Sidonis n’ait pas disposé de ce matériel pour l’édition de ce film de Tourneur ?
A Yann
C’était une copie 35 neuve et elle nous avait paru magnifique en regard de ce qu’on avait vu jusqu’alors (16 mm, terribles vidéos) Mais il restait le procédé de couleur et j’ai signalé ses imperfections même dans la critique du dvd americain. De plus cette couleur passe mieux en film qu’en numerique. Et puis rentre en compte les labos qui font le tirage et le transfert et il y a eu des imperfections sur certains dvd sidonis. Pas QUAND LES TAMBOURS ou LA CIBLE HUMAINE (Ligeia)
A Bertrand Tavernier:
merci pour la réponse sur le prochain 70 Ans de Ciné Américain!
Autre question: avez-vous vu certains de ces films proposés par Patrick Brion dans son émission de dimanche soir?
Dimanche 5 février: CRIME ET CHATIMENT de Pierre Chenal
Dimanche 12 février : LA CHARTREUSE DE PARME de Christian-Jaque
Dimanche 19 février : LA VIE DE BOHEME de Marcel L’Herbier
Dimanche 26 février : LA BANDERA de Julien Duvivier
Dimanche 4 mars : ENTREE DES ARTISTES de Marc Allégret
Dimanche 11 mars : LA MAISON BONNADIEU de Carlo Rim
Dimanche 18 mars : SOUVENIRS PERDUS de Christian-Jaque.
Dilmanche 25 mars : LUMIERE D’ETE de Jean Grémillon
Dimanche 1er avril : LES CINQ SOUS DE LAVAREDE de Maurice Cammage
Je ne connais que Lumière d’Eté que je suis heureux de revoir…
A Martin Brady :CRIME ET CHATIMENT de Pierre Chenal NON
Dimanche 12 février : LA CHARTREUSE DE PARME de Christian-Jaque OUI, DECEVANT
Dimanche 19 février : LA VIE DE BOHEME de Marcel L’Herbier NON
Dimanche 26 février : LA BANDERA de Julien Duvivier OUI. PREMIERE MOITIÉ FORMIDABLE
Dimanche 4 mars : ENTREE DES ARTISTES de Marc Allégret INTERESSANT
Dimanche 11 mars : LA MAISON BONNADIEU de Carlo Rim CHRONIQUÉ DANS LE BLOG. AMUSANT
Dimanche 18 mars : SOUVENIRS PERDUS de Christian-Jaque. PAS TERRIBLE MAIS UN BON SKETCH
Dilmanche 25 mars : LUMIERE D’ETE de Jean Grémillon
Dimanche 1er avril : LES CINQ SOUS DE LAVAREDE de Maurice Cammage COCASSE ET FOUTU COMME L’AS DE PIQUE.PITTORESQUE
Je ne connais que Lumière d’Eté que je suis heureux de revoir…
OUI
Merci pour la réponse détaillée, vous aviez parlé en bien de La Maison Bonnadieu en effet (17 juin 2011). J’attends avec impatience Lumière d’Eté avec les deux Madeleine, admirables! et les films de Grémillon sont rares (4 en dvd en tout et pour tout)…
A Martin Brady
Plus si on compte ceux que sort Gaumont dans sa précieuse collection rouge
A Bertrand tavernier: Je n’ai vu que Daïnah la Métisse chez Gaumont à la demande, avec Madame X et le génial Gueule d’Amour chez R Château, et bien sûr le génial aussi Remorques chez MK2, ça fait pas beaucoup mais j’espère que Gaumont va continuer… Criterion n’en propose aucun, c’est curieux, ils ont quand même 165 films français au catalogue (sur 207 us, 137 japonais, 53 italiens…).
Vu qu’on reparle encore de « Drive a crooked road » (indirectement, j’aimerais connaître votre avis sur ce film que je considère un chef d’oeuvre, supérieur à « Pushover »), je trouve très dommage qu’il n’ait pas été programmé lors de la rétrospective Blake Edwards à la cinémathèque.
Voici le modeste jet de plume que j’ai écrit à son sujet :
http://www.jeanpop2.com/article-la-solitude-de-bel-air-drive-a-crooked-road-de-richard-quine-87815429.html
Cher Monsieur,
je m’excuse d’utiliser ce moyen détourné pour vous joindre. Je vous écris de la part de Mme Pok, (Pok Oeurn, adresse e-mail ROATH RONG ). Elle était chef des nourrices à l’orphelinat du boulevard Monivong à l’époque où vous avez tourné votre film Holy Lola, et elle m’a demandé votre adresse car elle cherche à vous joindre.
Bien cordialement,
Pierre Arnoux
M. Tavernier,
Je vous rejoins tout à fait concernant the last of the fast guns, que j’ai pu découvrir l’été dernier, et qui m’avait enchanté par son ton, une sorte de « lassitude noble » de Jock Mahoney, sa construction policière et les qualités de la mise en scène. J’avais aussi été frappé par la scène fugitive où Mahoney surgit dans une sorte d’hacienda ou de fort abandonné où sont confinés un certain nombre de tueurs. Le lieu, les personnages et une sorte de lumière crépusculaire,m’ont fait penser, toute proportion gardée, au Peckinpah de the wild bunch. Je dis cette énormité d’autant plus aisément que j’ai très récemment pu voir the treasure of Pancho Villa, du même George Sherman, qui est loin de valoir the last of the fast guns (le film est plus poussif, moins intriguant), mais qui présente des similitudes troublantes avec le Peckinpah : attaque de banque (au Mexique) en ouverture (avec une scène assez étonnante où l’on suit R Calhoun descendant la rue au volant d’une voiture, la caméra nous dévoilant soudain le corps de trois pendus au fronton d’un batiment), scène centrale d’attaque de train et plus étonnant encore scène finale où Calhoun et Roland, acculés contre une montagne, protégés par des sacs d’or empilés, font face à l’assaut de dizaine de soldats,Calhoun massacrant allègrement les assaillants avec son arme, une mitrailleuse, qui l’accompagne d’ailleurs tout le long du film et qu’il nomme la cucaracha ! J’ajoute que le film est curieusement bâti sur un flash-back qui pourrait annoncer une fin désespéré, puisque les premiers plans nous montrent les deux personnages cernés en pleine nature, avant l’assaut, R Calhoun racontant ce qui les a amené à cette position. Désolé de ce long message mais j’avais envie de vous faire part de ces quelques observations sans doute un peu tirées par les cheveux !
A PP
J’ai gardé un bon souvenir de the TREASURE OF PANCHO VILLA que je n’avais pu revoir et commenter pour 50 ANS DE CINEMA. La découverte de AU MÉPRIS DES LOIS, film très bien mis en scène, les textes de Dave Kehr m’ont poussé à revoir des Sherman, réalisateur que nous avions traité avec désinvolture (même si on disait du bien de certains films). TOMAHAWK, plus classique est très estimable, LARCENY bénéficie d’un scénario et d’un dialogue formidable de William Bowers et SWORD IN THE DESERT (ou OF) est un sujet vraiment original, bien filmé surtout dans la première partie et avec des scènes étonnantes (cet interrrogatoire d’israeliens se déroulant pendant que les soldats anglais chantent des cantiques de Noel). Cela dit beaucoup de Sherman sont routiniers : WAR ARROW, LES REBELLES tous deux revus récemment et je ne sais plus lequel de COMANCHE ou de SUR LE TERRITOIRE DES COMANCHES est bon et l’autre médiocre. Dave Kehr défend CHIEF CRAZY HORSE et un curieux film de guerre et il aime aussi JOHNNY DARK dont je n’ai guère de souvenir
SIDONIS sort justement le 20/03/2012 THE LAST OF THE FAST GUNS dans sa collection Westerns de Légende avec 5 autres titres.
Deux sont à noter :
– JOE DAKOTA
– SHOTGUN
A AUGELMAN
Vous me l’apprenez. Ce qui prouve que la communication interne est brinqueballante, vu que je me bats pour ces films, que signale depuis plus de trois ans
enfin! Joe Dakota que je voulais mentionner ici, et qui est introuvable en zone1, peut-être bientôt Money, Women and Guns, au moins pour le titre?
Merci pour ces chroniques, passionnantes. Pourriez-vous me conseiller, si cela existe, un ou deux ouvrages intéressants sur le western ? Très cordialement.
A Dupea
Il y en a beaucoup dans différentes collections par des gens comme Leutrat. Sans parler des monographies sur FORD, MANN, PECKIMPAH
Bonjour monsieur Tavernier.
Je vous pose une question qu’on a du déjà vous poser 100 fois : avez-vous le projet de refaire une nouvelle édition de votre ouvrage sur le western dont la dernière édition date de 1993 il me semble (cela permettrait de reprendre la filmographie des westerns arrêtée en 1969 et d’évoquer tous les westerns sortis depuis) ?
Cordialement
A MAXOU37
Ce n’était mon ouvrage mais un livre collectif dirigé par Patrick Brion. Il faudrait réécrire beaucoup de textes à la lumiere de ce que nous avons vu et appris. C’est à Brion que vous demandez cela. Moi je n’étais qu’un collaborateur
A Bertrand Tavernier: du coup, je me permets de vous demander si -autre question déjà posée et reposée sans doute- une nouvelle édition, qui s’appelerait 70 Ans de Cinéma Américain? de Jean-Pierre Coursodon et vous, est prévue?
a Martin Brady
On travaille sur les droits
Bonjour
à Bertrand Tavernier:
Pour The Stars In Their Courses de Brown, c’est incroyable, qu’un producteur comme Hawks achète les droits d’un livre pour ne rien en retenir, il les paie quand même? C’est du gaspillage, ça m’étonne d’un type aussi pragmatique?! Ou c’est juste pour avoir un livre connu au générique? Ou c’est que HH s’est engagé, a changé d’avis sur l’histoire, et ne peut pas se dédire contre l’auteur? Il y a d’autres cas dans le cinéma américain, je crois.
A Martin Brady
Lire ce qu’écrit Todd Mccarthy. Leigh Bracket en avait tiré un scénario qui était pour elle le meilleur qu’elle ait écrit. Hawks a préféré revenir à des situations proches de celles de Rio bravo. Il s’est replié sur lui même
A Bertrand Tavernier: Ah! C’est à dire que Brackett avait réellement adapté le bouquin, qu’ils ont abandonné après, que HH garde quand même le titre et l’auteur au générique c’est quand même curieux. Je n’ai pas le livre de Todd McCarthy je viens de voir que le prix se fait abordable sur Abebooks…
Je viens de regarder dans le McBride, et HH dit qu’ils n’ont gardé de Brown que la scène où Wayne tue le garçon qui le guettait du haut du rocher, mais il ne le tue pas il le blesse d’une balle dans le ventre, et le garçon se suicide, ce qui rend la scène plus marquante. Je me demande s’il y a chez Brown la suite avec cette scène formidable dans laquelle Wayne ramène le corps du gosse dans sa famille, et assez culotté, se permet de faire la leçon à RG Armstrong, le papa, pour lui reprocher d’avoir dit à son fils qu’une balle dans le ventre, c’était mortel et que c’est pour ça que son fils s’était suicidé et qu’il aurait jamais dû lui dire ça, alors que toute la famille l’entoure un peu menaçante, et pourrait bien croire que la mort du gosse est de la faute de Wayne! Je vais essayer de lire le Brown un jour.
Avez-vous lu le livre de Tay Garnett, « Light your torches and pull up your tights! »? Le titre est tellement rigolo, j’ai envie de l’acheter aussi, vous en parliez déjà dans 30 Ans!
Apparemment, selon todd Mc Carthy, Hawks a eu peur au moment de la préparation d’el dorado de faire un film trop ‘noir’ et a préféré repartir sur le schéma de rio bravo. il en reste cependant quelque chose, par exemple les scènes avec le personnage de nelse mac leod, double très négatif de cole thorton.